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1. ryq il Article Une exp rience de pr vention sociale qui remet en question nos services enfance famille Jacques H bert et Claire Chamberland Nouvelles pratiques sociales vol 6 n 2 1993 p 59 69 Pour citer cet article utiliser l information suivante URI http id erudit org iderudit 301225ar DOI 10 7202 301225ar Note les r gles d criture des r f rences bibliographiques peuvent varier selon les diff rents domaines du savoir Ce document est prot g par la loi sur le droit d auteur L utilisation des services d rudit y compris la reproduction est assujettie sa politique d utilisation que vous pouvez consulter l URI https apropos erudlit org fr usagers politique dutilisation rudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif compos de l Universit de Montr al l Universit Laval et l Universit du Qu bec Montr al Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche rudit offre des services d dition num rique de documents scientifiques depuis 1998 Pour communiquer avec les responsables d rudit info erudit org Document t l charg le 16 novembre 2015 11 04 Une exp rience de pr vention sociale qui remet en question nos services enfance famille Jacques H BERT D partement de travail social Universit du Qu bec Montr al Claire CHAMBERLAND Ecole de service social Universit de Montr al partir d un projet pilote r2. la localit comme des milieux privil gier pour d velopper des mesures pr ventives compte tenu de leurs taux lev s de violences de d m nagements des familles durant la p riode scolaire d inadaptations d checs et de retards scolaires comparativement aux autres coles situ es sur son territoire Duval Hervieux et Pellegrino 1985 partir d une information diffus e dans chaque classe de deuxi me cycle et d un communiqu aux parents 65 jeunes g s de 9 13 ans sur une population d environ 300 l ves se sont inscrits au programme de pr vention de la violence De ce nombre 46 ont compl t le programme soit 26 gar ons et 20filles Parmi eux 10 gar ons et 1 fille sont jug s agressifs par leurs NPS vol 6 n 2 1993 Une exp rience de pr vention sociale 61 professeurs et la direction d cole car ils ont manifest de fa on r guli re presque tous les jours des comportements agressifs de type physique coups et ou verbal menaces Ils devaient pr senter un score l chelle comportementale de Tremblay et Desmarais Gervais 1985 gal ou sup rieur 9 sur un total de 26 Les jeunes et leurs parents ont t s lectionn s pour participer cette recherche exploratoire en milieu scolaire partir d un engagement volontaire Trois niveaux d intervention ont t r alis s dans ce programme d une dur e de six mois Premi rement les jeunes participaient deux fois par semain
3. cole et les pairs repr sentent les trois principaux milieux de socialisation d un jeune H bert 1991a Les premi res manifestations de violence risquent d appara tre plus facilement dans ces milieux tant donn l intensit des relations interpersonnelles Les services sociaux sont fr quem ment appel s dans ce contexte intervenir aupr s des jeunes des familles et des coles aux prises avec des comportements violents Les difficult s des jeunes sont souvent reli es celles que vivent leur famille et l aide qui leur est offerte les renvoie g n ralement des services d aide formelle associ s des tablissements du r seau des affaires sociales BSS CLSC CSS et CA CSS MM 1989 Cet article vise remettre en question ces services partir des donn es recueillies la suite de l exp rimentation d un projet pilote r alis en milieu scolaire et visant pr venir les comportements agressifs jug s destructeurs LE CONTEXTE Cette recherche entreprise par les auteurs a t effectu e Saint Hubert sur la Rive Sud de Montr al dans le quartier Lafl che Ce quartier est consid r comme le secteur le plus d favoris au plan socio conomique sur le territoire desservi par le CLSC Saint Hubert une famille sur cinq y vit sous le seuil de la pauvret Sarrasin et St Hilaire 1986 Les deux coles primaires retenues pour cette exp rience sociale ont t identifi es par la commission scolaire de
4. Minist re de la Sant et des Services sociaux Boyer M 1992 Comment on a sap la pr vention en garderie La Presse 7 novem bre Cahier B 5 NPS vol 6 n 2 1993 Une exp rience de pr vention sociale 69 Bozzini L et R TESSIER 1985 Support social et sant dans DUFRESNE J DUMONT F et Y MARTIN sous la direction de Trait d anthropologie m dicale Qu bec Presses de l Universit du Qu bec 905 939 CHAMBERLAND C 1987 Famille valeurs et soci t Service social vol 36 n 2 3 274 285 CENTRE DES SERVICES SOCIAUX DU MONTR AL M TROPOLITAIN CSS MM 1989 Cahier sp cial 25 anniversaire La Presse Edition du 11 novembre Du RANQUET M 1981 L approche en service social Montmagny Le Centurion DuvaL J HERVIEUX S et A PELLEGRINO 1985 Am lioration de la qualit de vie scolaire en diminuant la violence Saint Hubert Commission scolaire de Taillon document interne FAULIOT P 1984 Les contes des arts martiaux Paris Albin Michel FELDMAN R A CAPLINGER T E et J S WoparsK 1983 The St Louis Conundrum The Effective Treatment of Antisocial Youths Englewood Cliffs Prentice Hall Guay J 1992 Th rapie br ve et intervention de r seau Une approche int gr e Montr al Les Presses de l Universit de Montr al HABERSETZER R 1982 Karat pour les jeunes technique et p dagogie Paris Amphora Harvey J 1991 Rapport du groupe de
5. alis dans un quartier d favoris et visant pr venir des comportements agressifs chez des l ves du primaire quelques donn es s adressent plus particuli rement aux services sociaux l enfance famille Il ressort que les intervenants sociaux doivent pouvoir r orienter rapidement leurs actions Des interventions informelles ax es sur des formes de soutien social se pr sentent comme une piste explorer aupr s de client les que l on peut difficilement atteindre par les approches traditionnelles De plus un certain malaise semble exister chez des client les concern es par des services li s l application de la Loi sur la protection de la jeunesse Les familles rencontr es associeraient ces derniers des mesures de repr sailles et de contr le plut t qu des services d aide Sommes nous en pr sence d un effet pervers En con clusion quelques hypoth ses et questions sont soulev es pour le renouvellement des pratiques sociales dans ce secteur 60 Jeunes et enjeux sociaux INTRODUCTION La vie en soci t occasionne des situations stressantes et conflictuelles qui ne d g n rent pas automatiquement en probl mes psychosociaux Toutefois un milieu o s accumulent les sources de tensions li es au ch mage la pauvret et l isolement social comporte des risques plus lev s de voir appara tre des conduites violentes pour r pondre ce contexte pr caire Chamberland 1987 La famille l
6. climat familial partir des repr sentations des r pondants concernant les niveaux d expression positive de coh sion et de conflit Les jeunes et les parents ont r pondu s par ment aux questionnaires Plus un score tait lev sur un total de 9 plus le niveau d expression de conflit ou de coh sion tait jug haut Des neufs familles ayant re u des interventions psychosociales huit ont pu compl ter les sous chelles Les histogrammes pr sent s la fiqure 1 illustrent les scores obtenus dans chaque famille lors de la premi re et de la derni re intervention psychosociale Les familles num rot es de 1 6 regroupent des jeunes consid r s par l cole comme agressifs alors que les familles 7 8 et 9 NPS vol 6 n 2 1993 64 Jeunes et enjeux sociaux Figure 1 Niveau de coh sion d expression et de conflit dans la famille avant et apr s le suivi psychosocial selon le jeune et les parents FAMILLE COH SION EXPRESSION CONFLIT A B A B A B 8 6 6 6 N 1 4 4 4 2 2 2 A B A B A B 8 8 8 6 6 6 N 2 4 4 4 2 2 2 A B A B A B 8 8 8 6 6 6 N 3 4 4 42 2 2 2 A B A B A B 8 8 8 L gende 6 6 6 _ jeune parent N 4 4 4 4 n A pr test 2 2 2 B post test jeune agressif NPS vol 6 n 2 1993 Une exp rience de pr vention sociale 65 FAMILLE COH SION EXPRESSION CONFLIT B manquant N 5 N 6 N 7 N 8 L
7. e apr s les heures de classe une activit psychocorporelle karat traditionnel visant augmenter leur contr le de soi Habersetzer 1982 Deuxi mement des animations de groupe taient jumel es la premi re acti vit pour d velopper chez ces jeunes des aptitudes pr venir et r soudre des conflits Fauliot 1984 Palomar s Lalanne et Logan 1987 Ces deux premi res activit s regroupaient une majorit de pairs non agressifs pour favoriser un climat propice aux influences et aux alliances positives Feldman Caplinger et Wodarski 1983 Troisi mement un service de consultation visait fournir des conseils r soudre et pr venir des probl mes inter personnels et sociaux pouvant survenir l cole la maison et dans la communaut partir d une approche psychosociale traditionnellement utilis e par les services sociaux Du Ranquet 1981 Nous analyserons plus sp ci fiquement le dernier volet de ce programme en traitant de son op ra tionnalisation des r sultats obtenus et des questions qu il soul ve pour de futures recherches LE SERVICE DE CONSULTATION PSYCHOSOCIALE L OPERATIONNALISATION Le service de consultation psychosociale consistait faire intervenir trois stagiaires en travail social aupr s des familles des coles et des jeunes afin de faciliter ces derniers le transfert et le maintien dans la communaut des habilet s sociales pr n es dans les deux premiers volets du p
8. es tations de l aide sociale Les trois autres familles taient de type nucl aire l une vivait partir d un revenu de prestation de ch mage une autre d un emploi non sp cialis et la derni re de deux emplois sp cialis s Lors de la prise de contact ces six familles ont demand une consultation pour des probl mes de comportement et d indiscipline chez leur enfant Des trois familles o vivaient les quatre sujets non agressifs deux taient monoparentales une recevait des prestations de l aide sociale une autre vivait d un revenu de travail non sp cialis et une derni re tait du type nucl aire et disposait uniquement d un revenu de travail non sp cialis Ces trois derni res familles ont l origine demand de l aide pour des probl mes d hyper activit d insomnie ou de motivation scolaire chez leur enfant En r sum cinq familles sur neuf 55 5 taient monoparentales et quatre 44 4 d entre elles ne disposaient que de prestations de l aide sociale pour subvenir leurs besoins Chaque famille a t rencontr e en moyenne six fois pour une dur e totale de six heures Aucune difficult importante n est apparue dans l instauration de ce service par contre des changements d orientation ont t n cessaires en cours d op ration afin de r pondre aux besoins exprim s par les parents Par ailleurs certaines modifications et observations m ritent d tre not es Dan
9. es de soutien social offertes ces parents ont pu aider r duire plusieurs de leurs pr occupations Guay 1992 Les parents se sentant davan tage soutenus socialement par leur milieu ont pu devenir plus d tendus ce qui a pu avoir pour cons quence de r duire les conflits la maison et d augmenter la coh sion et les changes constructifs entre eux et leurs enfants Il ne faut cependant pas exclure que les conflits aient pu tout simplement s att nuer avec le temps l absence d un groupe de comparaison ne nous permettant pas d liminer cette possibilit Le soutien social apport aux familles o se manifestent r guli rement des conduites agressives contribuerait donc r duire leurs relations conflic tuelles et am liorer leur adaptation sociale Ces mesures destin es en prio rit aux parents auraient des effets d entra nements positifs sur les enfants Wolfe 1990 Cette piste de recherche m riterait galement d tre explor e plus avant en se concentrant sur les l ments pouvant aider promouvoir le d veloppement personnel et social Lafortune et Kiely 1989 Cette position nous am ne poser une premi re hypoth se les familles aux prises avec des conduites agressives b n ficieraient d interventions ax es galement sur des formes de soutien social afin de r duire leurs relations conflictuelles En outre l implantation du service de consultation psychosociale a fait ressortir des malaises conce
10. fert dans la communaut des conduites prosociales pr n es dans le programme d animation de groupe NPS vol 6 n 2 1993 Une exp rience de pr vention sociale 67 aupr s des jeunes Le petit nombre 9 de familles atteint et la r orientation vers des formes de soutien social que nous avons d effectuer en cours d op ration pour six familles de gar ons agressifs ne nous permet pas de parler d impact positif Toutefois les comportements agressifs des enfants valu s au pr test l chelle de mesure Tremblay et Desmarais Gervais 1985 ont diminu de fa on significative en post test H bert 1991b En outre il serait na f de penser que des familles qui ont connu de nombreux checs psychosociaux puissent en quelques mois partir de quelques actions isol es changer radicalement leur mode de fonctionnement Nous nous permettrons cependant de faire les quelques remarques suivantes Les formes de soutien social par exemple le d veloppement de r seaux d entraide amis voisinage et l utilisation de ressources commu nautaires accord es prioritairement aux parents auraient permis d att nuer plusieurs probl mes psychosociaux selon les valuations qualitatives de ces derniers Les r sultats obtenus aux sous chelles de Moos 1975 partir d un pr test et d un post test indiquent galement une baisse des conflits et une augmentation de la coh sion et de l expression pour la plupart des familles Les form
11. gende _ jeune parent N 9 LE A pr test B post test jeune agressif NPS vol 6 n 2 1993 66 Jeunes et enjeux sociaux concernent des jeunes non agressifs tant donn que deux jeunes suivis faisaient partie de la m me famille on observera deux b tonnets blancs sur chaque graphique de la famille n 9 Les cinq familles n 1 2 3 4 6 de sujets agressifs avant pu tre valu es enregistrent des augmentations pour ce qui est de la coh sion et des baisses au niveau du conflit alors que quatre familles n s 1 3 4 6 obtiennent des augmentations pour ce qui est de l expression Le niveau de coh sion co ncide galement davantage dans ces cinq familles n 1 2 3 4 6 au post test entre la version du jeune et des parents Deux familles n 8 et 9 de sujets non agressifs sur trois enregistrent de l g res hausses au regard de la coh sion durant cette p riode Le niveau d expression baisse l g rement dans deux familles n 7 et 8 et fortement dans une autre n 9 Le niveau de conflit diminue l g rement dans une famille n 7 et augmente un peu dans les deux autres n 8 et 9 Par ailleurs un fait int ressant m rite d tre soulign la fin du suivi psychosocial cinq familles de jeunes agressifs sur six ont tenu t moigner aux stagiaires en travail social leur appr ciation pour le soutien social qu ils ont re u et la relation de confiance qu ils ont pu tablir fac
12. ilement avec les stagiaires comme les interventions n taient pas li es une agence sociale et qu ils pouvaient se retirer en tout temps sans risque de pr judices pour eux ou leurs enfants Ces valuations qualitatives ont t not es par les stagiaires dans le dossier social constitu pour chaque famille Aucune des familles de jeunes non agressifs n a pr sent de commentaires sur les services re us Le service de consultation psychosociale s adressant ces derni res tait ax rappelons le sur la r solution d un probl me avec leur enfant insomnie hyperactivit et d sint ressement scolaire En r sum les changements les plus importants constat s entre ces deux p riodes ont t not s chez les familles de sujets agressifs En effet pour la majorit de ces familles les niveaux de coh sion familiale et d expression tendent augmenter alors que le niveau de conflit diminue Ces constats doivent tre interpr t s davantage en termes de tendance et d observations descriptives compte tenu de la petitesse de notre chantillon de l absence de p riode de suivi et du fait qu un devis de recherche exploratoire et descriptif de type projet pilote n autorise aucune inf rence de cause effet sur la signi fication de ces r sultats Tripodi Fellin et Meyer 1983 DISCUSSION Au d but de cette recherche le service de consultation psychosociale tait destin tre un compl ment pour faciliter le trans
13. iseraient surtout faciliter l utilisation des ressources communautaires et le d veloppement de r seaux de soutien social Ces ressources alternatives devraient s assurer de pr server l anonymat et permettre les d sistements sans pr judice Par exemple le service Parents anonymes du Qu bec est bas sur l entraide et la non stigmatisation Dans la foul e du Rapport Bouchard 1991 cette exp rience invite repenser la planification d actions dans une perspective de pr vention et de promotion sociale Les services sociaux destin s l enfance et la famille voqueraient des images de contr le et de peur pour plusieurs citoyens La premi re mission de ces services demeure pourtant de venir en aide aux personnes en difficult Nos interventions sociales produiraient elles des effets pervers Si tel est le cas il nous faudra les r orienter dans une perspective plus humaine que bureaucratique ce qui devrait laisser place au d veloppement d autres approches Cette position para t cependant tre contre courant quand nous observons la tendance l uniformisation dans les services sociaux la jeunesse du Qu bec Harvey 1991 Bibliographie ALBIN J B LEE B Dumas J SLATER J et J WITNER 1985 L ducation des parents et des familles canadiennes Sant mentale au Canada vol 35 n 4 23 28 BoucHARD C 1991 Rapport du groupe de travail pour les jeunes Un Qu bec fou de ses enfants Qu bec
14. rnant la distribution des services sociaux Les tentatives de r f rer les familles ces services institutionnels BSS CSS et CLSC ont soulev norm ment de r sistances chez plusieurs parents dans cette recherche Cette tendance s observe galement dans d autres milieux Boyer 1992 NPS vol 6 n 2 1993 68 Jeunes et enjeux sociaux Les familles issues de milieux d favoris s au plan socio conomique demeuraient presque inaccessibles avec les approches actuellement utilis es par les services sociaux Cette client le repr sente pourtant la grande majorit des cas r f r s ces agences Albin et al 1985 Cette observation nous am ne formuler une deuxi me hypoth se cette situation les client les vis es par les services sociaux associ s la Loi sur la protection de la jeunesse du Qu bec les percevraient davantage en termes de menace de repr sailles ce qui r duit leur impact positif CONCLUSION Nous avons pu observer dans cette recherche sur une petite chelle que les r f rences aux services institutionnels soulevaient plusieurs inqui tudes et r sistances Des services de soutien informel et facilement accessibles devraient tre implant s dans ces milieux afin de r pondre aux besoins de ces familles Des b n voles ayant re u une formation de base en relations humaines pourraient sous la supervision de professionnels conseiller et sou tenir ces familles Leurs actions pr ventives v
15. rogramme de pr vention Ce service gratuit informel et confidentiel fut offert par l envoi d un communiqu tous les parents et professeurs des jeunes inscrits au programme L envoi d un communiqu r duisait les risques de discrimination et de stigmatisation li s au fait de r server exclusivement ce service aux jeunes consid r s comme agressifs Deux gar ons agressifs sur l ensemble des jeunes inscrits au pro gramme taient d j suivis par la Direction de la protection de la jeunesse Leur famille n ont pas jug opportun de recourir au service que nous offrions NPS vol 6 n 2 1993 62 Jeunes et enjeux sociaux Aucun professeur n a utilis formellement ce service par contre lorsque les professeurs ont t sollicit s ils ont tous collabor aux rencontres planifi es pour obtenir des informations concernant le comportement d un jeune l cole et pour assurer un suivi scolaire Un peu plus d une famille sur dix 13 0 soit 9 familles sur 65 ont retourn le coupon r ponse pour obtenir le service de consultation psychosociale Parmi ces neuf familles il y avait dix jeunes inscrits au programme six agressifs et quatre non agressifs Six familles avaient chacune un gar on agressif et les trois autres familles quatre jeunes non agressifs deux filles et deux gar ons Des six familles ayant en leur sein un jeune agressif trois taient monoparentales deux m res et un p re et recevaient des pr
16. s les six familles avec des jeunes agressifs qui ont b n fici du service de consultation psychosociale nous avons d r orienter les inter ventions sur les parents plut t que de r pondre aux demandes initialement ax es sur les besoins des jeunes Les premi res rencontres d valuation pour ces familles ont rapidement conduit les stagiaires en travail social et leur superviseur constater que ces parents souffraient d un ensemble de pro bl mes importants au plan psychosocial abus de drogue et ou d alcoo 4 6 d valorisation personnelle et sociale 6 6 probl mes financiers 5 6 et isole ment social 6 6 Ces conditions les emp chaient d accorder une attention NPS vol 6 n 2 1993 Une exp rience de pr vention sociale 63 prioritaire leurs enfants malgr les pressions du milieu scolaire tant donn qu ils taient eux m mes aux prises avec des probl mes aigus La priorit qui fut donn e de r pondre aux besoins de ces parents a facilit les contacts positifs et les collaborations avec les intervenants et les enfants Il s agit d une sorte d effet d entra nement Plus les parents actualisaient des solutions leurs contraintes personnelles et sociales plus ils se montraient disponibles pour leurs enfants En r sum une personne est plus encline se pr occuper des autres lorsqu elle obtient d abord des r ponses ses propres besoins Bozzini et Tessier 1985 Cette r orientation du service a
17. sca Peacock Publishers WOoLrE D 1990 Pr venir l exploitation des enfants en am liorant la vie familiale Sant mentale au Canada vol 38 n 2 3 31 33 NPS vol 6 n 2 1993
18. travail sur l application des mesures de protec tion de la jeunesse Qu bec Minist re de la Sant et des Services sociaux H BERT J 1991a La violence l cole guide de pr vention et techniques d intervention Montr al Logiques H BERT J 1991b La pr vention de l agression juv nile un projet pilote th se de doc torat Ecole de service social Universit de Montr al LAFORTUNE D et M C KIELY 1989 Pr vention primaire des psychopathologies appel lation contr l e Sant mentale du Qu bec vol 14 n 1 54 68 Moos R H 1975 Evaluating Correctionnal and Community Settings New York Wiley and Sons PALOMARES U LALANNE J et B Locan 1987 Programme de d veloppement affectif et social pr vention et r solution de conflits Montr al Actualisation PATTERSON G R D sHion T J et L BANK 1984 Family Interaction A Process Model of Deviancy Training Aggressive Behavior vol 10 n 3 253 267 SARRASIN F et C ST HILAIRE 1986 Profil socio d mographique et sanitaire de la popu lation du CLSC St Hubert Greenfield Park D partement de sant communautaire H pital Charles Lemoyne TREMBLAY R E et L DESMARAIS GERVAIS 1985 Le questionnaire d valuation des comportements au pr scolaire QECP manuel d utilisation Montr al Ecole de psycho ducation Universit de Montr al TripoDi T FELLIN P et H J Meyer 1983 The Assessment of Social Research Ita
19. x e davantage sur le soutien social aux parents en difficult a surtout privil gi des interventions visant les aider utiliser les ressources de leur milieu Cela a eu pour effet d accentuer l acc s des r seaux d entraide et de support et d ainsi briser leur isolement titre d exemple mentionnons l accompagnement et la r f rence des associations de femmes monoparentales 2 6 le renforcement du r seau de voisinage 4 6 la prise de contact avec les organismes parents anonymes 3 6 et d prim s anonymes 1 6 Enfin un dernier fait signaler les stagiaires ont rencontr des r ticences chaque fois qu ils ont tent de r f rer ces familles des organismes officiels CSS CLSC et BSS Ces r f rences institutionnelles soulevaient r guli rement des appr hensions et des r sistances Les parents craignaient de voir leurs enfants plac s ou d tre oblig s de se conformer une ordon nance du tribunal de la jeunesse Ils appuvaient leurs dires sur des exp riences n gatives avec ces services ou relat es par un proche ou les m dias Des r sultats observ s Des chercheurs ont observ une probabilit accrue de se retrouver en pr sence de modes de communication dysfonctionnels ainsi que de conduites de rejet chez les parents d enfants agressifs Patterson Dishion et Bank 1984 Wolfe 1990 Cette conclusion nous a amen s retenir trois sous chelles de Moos 1975 qui visent valuer le
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