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Cultures, arts et travail social

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1. 10 Erving GOFFMAN Les rites d interaction Paris Les ditions de Minuit 1993 42 Les cahiers du travail social 65 Cultures arts et travail social 2 4 Engagement et parcours initiatique L exp rience de la troupe du Scrupule montre que le travail ducatif n cessite un engagement r ciproque de l quipe ducative et du jeune Pour Philippe M rieu l ducateur est un homme engag qui fait sa place il d gage du temps pour l espace et l humain Parler de troupe n est pas une figure de style Il ne s agissait pas de proposer simplement aux jeunes un atelier th tre mais de les engager au c ur d une exp rience collective et communautaire avec tout ce que cela demande et repr sente La troupe du Scrupule a permis le d veloppement de vraies solidarit s et de forger des comp tences individuelles et collectives Cependant l engage ment dans ce type de p dagogie peut aller au del du simple engagement profes sionnel Il s agit d amener le jeune et l encadrant se d centrer d eux m mes La d marche mise en uvre pourrait tre compar e une forme de compagnonnage structur e autour de quatre axes le t tonnement exp rimental la curiosit est un facteur essentiel et motivant pour le jeune il apprend par lui m me la vie communautaire les d cisions concernant la vie de la troupe l organisation mat rielle et le travail sont prises en commun Ici on sort de la comp ti
2. Ce cas de figure se d marque par la contiguit d objectifs sociaux et d objectifs culturels port s par ces actions de m diation cultu 8 Pierre BOURDIEU Alain DARBEL Lamour de l art les mus es d art europ ens et leurs pu blics Paris Les ditions de minuit 1969 p 71 9 Luc BOLTANSKI Laurent THEVENOT De la jus tification les conomies de la grandeur Paris Gallimard 1991 p 408 relle Un des traits quivoques de cette perspective est sans nul doute la spectacularisation de l valuation o le fait ou la prestation artistique devient une finalit part enti re dans le projet social ou socio ducatif 22 Les cahiers du travail social 65 Cultures arts et travail social Une fa on d interpr ter cet assemblage composite d objectifs est de saisir cette coop ration comme une dynamique de socialisation collective un processus qui se d veloppe et permet la reconnaissance la prise en compte et l appropriation par chaque acteur des principaux principes et valeurs des acteurs des autre acteurs Cette inter connaissance facilite donc une appropriation du r f rentiel culturel par les acteurs sociaux qui se mat rialise par un d placement des objectifs institu tionnels avec une inscription d objectifs culturels Ce que la m diation culturelle fait l art Dans la mesure o effectivement les acteurs culturels participent la promotion de la m diation culturelle com
3. enuQuvrage amp ld 1576 33 Fr d ric JANUS Culture art et travail social un rendez vous ne pas manquer J pp 25 36 culture sont envisag es au sein de l tablissement l accord de la direction peut tre motiv par le souci d obtenir un bon r sultat constitutif d une bonne vitrine vis vis de l ext rieur Cette instrumentalisation peut se faire au d triment d une dynamique d apprentissage qui int gre les checs les essais et erreurs d une p dagogie du projet Pratiques et v cu Plusieurs exp riences men es au sein d coles sociales sont d crites dans la publication r alis e par les membres du groupe de travail voir chapitre Prati ques et v cu On y retrouve entre autres une action bas e sur une rencontre entre des tudiants d une cole li geoise et d une cole Tanger qui place ques tionnements et exp rimentations collectifs au c ur du projet d apprentissage Ou encore au carrefour entre le social et l artistique la pr sentation d un cours de cr ativit pour les tudiants futurs assistants sociaux de troisi me ann e dans une cole Mons Mais aussi la pr sentation d un cours de formation de futurs assistants sociaux mettant la culture au c ur de ses pr occupations D autres t moignages d enseignantes et d une tudiante illustrent enfin une conception de l approche culturelle et artistique dans la formation des assistants sociaux Prospective P
4. rer de cr er une bulle o il est moins aux prises avec les contraintes administratives ou autres de l institution et du syst me Tout comme le travail socioculturel vise manciper les individus ou les groupes des contraintes sociales conomiques ou autres qui p sent sur eux redevenir acteurs de leur vie individuellement et collectivement Ainsi parmi les CPAS interrog s pour le rapport d valuation du subside r alis par Culture et D mocratie la majorit reconnaissait la valeur ajout e de la participation la culture Singuli rement ils ont indiqu que cette mesure leur permet d engager un d bat positif avec leurs usagers tout particu li rement pour ceux qui organisent des activit s de groupe auxquelles tant les collaborateurs des CPAS que les usagers participent 7 ae Ba i 7 http www labiso be page VisualiserCont Si cette analyse peut tre valid e l observation de enuOuvrage amp ld 1557 31 Fr d ric JANUS Culture art et travail social un rendez vous ne pas manquer J pp 25 36 nombreuses initiatives l articulation entre les deux dynamiques semble souvent faire d faut La dimension d acteur de changement revendiqu e par les assistants sociaux ne sortirait elle pas renforc e si pareille articulation trouvait a se dire a se formuler a s laborer collectivement entre tous les protagonistes d un projet socioculturel Voila un enjeu suppl mentaire pour la formation ini
5. travers le travail c est de pouvoir obtenir une situation stable et s curis e Ce pendant le march conomique exige efficacit disponibilit et flexibilit dans un tat de permanence sans failles L enjeu qui se pose depuis pr s de quinze ans aux acteurs de l action sociale est bien la r ponse donner face cet ensemble de contraintes et d obstacles afin que l individu s ins re durablement dans un syst me de production de biens et de services marqu par la concurrence dans une logique de profits conomiques Les politiques d activation commettent un leurre en produisant des injonctions paradoxales en direction des individus affaiblis dans leur position socio conomi que Dire qu il s agit de faire la preuve de sa volont et de sa d termination pour gagner un travail alors que les r ponses en termes d emploi et de formation restent accessibles aux meilleurs de la soci t n o lib rale c est renforcer le sentiment de culpabilit chez les plus d munis L accompagnement par la m diation ne r pond pas directement au projet pro fessionnel de Jacques Cependant il reste un moyen par d faut et en attendant meilleure fortune d envisager la question de la transition d une situation donn e une autre envisag e L histoire de Jacques comme la plupart des trajectoires des participants de l atelier photographique Reflets met en exergue la n cessit d interroger le sens de la jus
6. Autrement dit comment la formation des travailleurs sociaux peut elle les aider renouer avec la mission mancipatrice du travail social Cette question renvoie la probl matique du rapport au temps des assistants sociaux qui il est souvent d abord enseign de r pondre individuellement aux urgences Pour certains c est l qu intervient la solution du partenariat entre le culturel et le social Les collaborations all gent le travail et permettent une r par tition des r les assurant une meilleure gestion des projets Pourquoi ne pas aussi former les op rateurs culturels au travail social a ressemble une boutade mais c est une des pr occupations du groupe de travail 30 Les cahiers du travail social 65 Cultures arts et travail social de Culture et D mocratie S il n est pas question de syst matiser la co pr sence d un assistant social et d un artiste pour mener a bien des projets socioculturels il s agit n anmoins de cr er les conditions qui rendent possible un bon partenariat lorsqu il s av re utile Si la premi re condition consiste renforcer l approche culturelle dans la formation des assistants sociaux les agents culturels doivent de leur c t tre sensibilis s et form s une approche sociale Derri re la culture l approche communautaire En filigrane des propos de nombreux enseignants tudiants et travailleurs convaincus de l int r t d une approche
7. travers quelques cours le plus souvent options et s minaires 1 Centres Pub 2 Les r sulta ics d Action Sociale s de ce travail sont pr sent s dans un ouvrage r alis en collaboration avec l Agence Alter sous la forme d un Cahier consul table sur le net sur le site de Labiso cahier n 103 104 Cul ure art et travail social un ren dez vous ne pas manquer L approche cultu relle dans la formation des assistants sociaux http www labiso be page VisualiserConten uOuvrageSld 6328display cover 3 Voir chapitre Pratiques et v cus dans La biso cahier n 03 104 www labiso be Quoique la situation diverge d une cole l autre on remarque que la culture et la cr ativit ont une place limit e dans la formation des futurs travailleurs sociaux De plus les aspects culturels sont tr s peu reli s aux autres cours Des stages dans le domaine culturel existent parfois mais restent minoritaires La r flexion et la pratique sont peu crois es De la 26 Les cahiers du travail social 65 Cultures arts et travail social se pose la question du sens pour les tudiants d avoir un cours sur les questions culturelles sans inscription de celles ci dans leur travail social Il ne s agit pas de faire des tudiants des artistes mais de leur faire exp rimenter ce que la culture peut apporter au niveau individuel et au niveau du groupe En vivant la cr
8. travers quoi il est cern d sign vis qualifi videmment c est pour cela que les pl nipotentiaires de la morale commune ont tax ledit parano aque parano aque selon leurs dires d gocentrisme Or une semblable cat gorie c est le moins qu on puisse dire emprunte trop rapidement aux cat gories usuelles pour emporter la conviction au regard d une exp rience aussi tonnante Elle en dulcifie d embl e le caract re extraordinaire et en disqualifie sans recours la port e heuristique Nous poserons pour notre part et tout d abord sans justifier cette assertion que celui que l on dit fou psychotique ou parano aque n a pas une perception erron e de la r alit Sa perception n est ni plus vraie ni plus fausse que celle d un autre qui serait quant lui r put raisonnable Il entend autre chose voil tout Et s il entend autre chose c est parce que sa position dans le monde et vis vis d autrui est diff rente de celle des gens dits normaux D une certaine mani re il n est m me pas indu de penser que sa perception aiguis e par l angoisse est plus ajust e au r el que celle des sujets ordinaires Encore convient il de s expliquer sur ce point moins de pr ter le flanc une forme d ang lisme qui n est ici absolument pas de mise Un premier exemple peut nous mettre sur la piste Il a pour cadre un h pital de jour accueillant des enfants dits psychotiques La sc ne est la suivante
9. une quinzaine de participants I n y a aucune obligation de participation ce qui fait que le nombre de participants peut grandement varier d une semaine sur l autre Il n est pas r serv au seul public malade mental toute personne peut gratuitement y acc der condition de participer l change entre usagers en psychiatrie et non usagers tant un des objectifs tout comme au Caf Curieux La Mairie de Morsang sur Orge a mis disposition de l association sa salle de r p tition de musique Le Tremplin pour le d roulement de l atelier Ce dernier prend donc place dans un r seau social intriquant la cit la culture le travail social et la psychiatrie Apr s avoir examin comment la maladie mentale influe sur la communication et de quelles fa ons sont construites les normes permettant de d terminer d un individu s il est ou non mentalement malade lesquelles influent sur le statut social de celui ci l ethnographie de l atelier Rythm amp Voix nous permettra de compren dre comment ceux qui y participent peuvent se constituer en groupe alors que la maladie mentale atomise celui qui en souffre Nous verrons ensuite comment se n gocie la place individuelle au sein de ce groupe puis pr senterons les l ments permettant de penser que ce qui se passe au sein de l atelier peut se r percuter socialement La maladie mentale en soci t L observation les interactions avec les participants l atelier ain
10. La MAIF et le CREDIT AGRICOLE partenaires des cahiers du travail social amp CR DIT AGRICOLE FRANCHE COMTE Mu BANQUE amp ASSURANCES ASSUREUR MILITANT CTS 65 Extrait Antoine PLET e Dissonance sociale et accord musical Le lien entre la pratique artistique et les troubles mentaux tels que nous les qualifions de nos jours existe depuis l Antiquit principalement en ce qui concerne la musique Edith Lecourt rel ve ainsi son utilisation cathartique par les Corybantes et dans les Bacchanales ainsi que son utilisa tion s dative par David calmant Sa l dans l Ancien Testament La musicoth rapie en tant que telle appara t conjointement la naissance de la psychiatrie fran aise Pinel la d veloppa d s 1820 dans son traitement moral de la folie Une pratique qui perdure et prend place dans un aussi large panel de soci t s m rite que l on se penche sur les raisons de son succ s en interrogeant dans sa forme actuelle ses apports sociaux Nous nous pr occuperons des dimensions anthropo logiques et sociologiques de la pratique musicale en groupe de personnes souffrant de maladie mentale afin d en d gager les possibles attraits quant leur r insertion sociale Pour ce faire nous nous pencherons plus pr cis ment sur les rapports que la pratique de la musique entretient avec la communication m diatrice des rapports sociaux Les cahiers du travail social sont publi s avec le soutien des collectivit s terr
11. Patrice DESMARE I Sens et paranoia J pp 107 126 Qu on me permette en toute derni re conclusion de livrer une courte anecdote personnelle Alors que je commengai a rassembler ces quelques id es sur la pa ranoia j ai eu un r ve Un certain professeur que j apercois r ellement chaque jour passant devant ma fen tre m avait d rob mes travaux sur la paranoia Je m tais donc introduit en cachette au domicile du professeur pour les r cup rer et je faisais l investigation des greniers Mais des sbires a la solde du professeur de redoutables int gristes taient mes trousses Je me trouvai finalement dans une grande pi ce devant eux et prisonnier La tension tait extr me Un livre religieux tait ouvert sous mes yeux et je leur disais raidi par l angoisse On va enfin savoir o est la Loi Alors une femme arrivait Dans le r ve toujours je retenais un mot un seul Il tait clair qu elle mettait tout par terre Oubliez que c est un r ve N en retenez que les images et vous avez un bout de ce que parfois on appelle la r alit Triste r alit Qui sait le sens de la r alit dans le r ve saura le souhait qui certainement s y loge que cette r alit ne soit qu un r ve Je ne raconte pas ce r ve mes amis Je leur dis seulement qu une secte mena ante command e secr tement par un dangereux professeur essaie de d rober mes r centes d couvertes sur la parano a En g n ral ils rie
12. culturalisation de l valuation sociale Les objectifs sous tendus par les projets de m diation culturelle s inscrivent dans des formes d arrangement et de compromis qui mobilisent les registres ins titutionnels des tablissements insertion sociale perspective p dagogique pro fessionnelle et les registres de l op rateur culturel acc s aux oeuvres pratique culturelle Il est distingu deux types d actions dont les objectifs d coulent de formes d organisation et de division du travail diff rentes une logique instru mentaliste et une logique hybride socioculturelle La logique instrumentaliste L institution qui n avance aucun objectif culturel s ins re dans une rh torique purement instrumentaliste de la d marche culturelle La dimension culturelle est ici compl tement occult e la justification pour expliquer la mise en place des actions de m diation culturelle est en corr lation totale et exclusive avec les objec tifs institutionnels Cette situation se traduit par un fonctionnement cloisonn entre les deux champs professionnels mettant en exergue la figure de l arrangement puisque l accord est contingent aux deux parties rapport leur convenance r ci proque et non en vue d un bien g n ral Cet arrangement donne la part belle aux pratiques de prestations entre les deux corps professionnels plus qu aux logiques de partenariat La logique hybride socioculturelle
13. part enti re d s lors qu il agit publiquement pour faire partager sa passion priv e autrui Il devient alors un m diateur dont l action favorise la reconnaissance sociale d une technique artistique par un public proche et sert du m me coup au d veloppement de cette pratique Une expertise culturelle des travailleurs sociaux qui tend se d velopper au contact de ce travail de m diation Je me suis int ress e aux effets procur s par les actions de m diation cultu relle sur les salari s concern s Et effectivement peu de personnes ont pu me r pondre sur les comp tences qu ils ont d velopp dans ce genre d entreprise N anmoins certains op rateurs sociaux se sont exprim s ce sujet mais dans un registre diam tralement oppos Une perspective d expertise culturelle La personne re oit par son implication dans les actions de m diation cultu relle une sorte de formation culturelle dont elle ne b n ficiait pas dans sa sph re priv e et professionnelle ant rieure Ces nouveaux savoirs sont activ s dans la poursuite des actions proposant un lien quivoque entre savoir de quoi on parle et savoir mobiliser le public Le recours la notion d expertise permet d avoir un clairage ce propos ain si l appr ciation de Ja valeur artistique d une action n est pas une comp tence r serv e des professionnels qu il s agisse des critiques Li 5 Jean Yves
14. un code de communication et un cadre dans lequel les parties doivent pouvoir s couter et se r pondre La musicoth rapie reste r pandue dans le milieu psychiatrique mais nous ne l tudierons pas en tant que telle Elle n cessite d tre sous la conduite d un th rapeute dans un cadre sp cifique d veloppant tout son int r t dans une analyse psychiatrique et ou psychologique Nous pr f rerons aborder une pratique plus accessible et hors institution psychiatrique De la m me mani re nous ne d velopperons pas ici la nosographie propre aux maladies mentales d une part car cela alourdirait fortement le sujet tout en n tant pas indispensable notre analyse d autre part la classification des maladies nour rit encore des pol miques chez les sp cialistes selon leurs nationalit s formations et courants de pens e auxquels ils se rattachent Malgr le fait que le principe de classification des malades mentaux soit galement en lui m me contest dans sa construction par cart la norme nous y reviendrons les grands types de maladies sont assez commun ment admis bien que subsistent nombre controverses dans le d tail De plus adopter ce type de classification ferait in vitablement entrer dans sa structure logique les actes et comportements observ s lesquels seraient alors non plus consid r s dans leur logique propre mais symptomatique Pour apporter des l ments de r ponse nous analyserons dans cet arti
15. un quelconque ph nom ne de mode cette forme de diffusion culturelle puisque c est bien de cela qu il s agit r pond bel et bien une demande du public et des collectivit s qui investissent dans l organisation de ces v nements Revenons un instant notre exp rience partis initialement d une simple programmation de spectacles professionnels les organisateurs ont rapidement compl t leur activit aux c t s de compagnies en recherche de nouveaux par tenaires par la cr ation et la coproduction de spectacles Ainsi les compagnies ont elle t accueillies en r sidence le temps d organiser des r p titions en pu blic ce qui g n ralement n est pas ais faire dans les grandes villes ou de travailler le spectacle en lui m me Ces moments ont donn lieu des rencontres avec le public rural ces filages tant g n ralement organis s le jour de mar ch o com diens et organisateurs ont pu observer que ce public leur accordait le plus vif int r t Il ne fut d ailleurs pas rare que des personnes allaient en fin de repr sentation apporter aux com diens leurs commentaires et appr ciations Une rencontre avec des coliers et des artistes fut m me organis e au grand plaisir de l ensemble des participants De m me lors des festivals qui se sont succ d s du rant sept ann es nous avons pu constater autour d un spectacle donn un rappro chement des diff rentes populatio
16. C est l t il fait chaud Une soignante est d j en pr sence de l un des enfants alors qu une de ses coll gues arrive La deuxi me soignante dit alors la premi re quoi de plus banal semble t il I fait lourd Aussit t l enfant se dirige vers la fen tre qui est ouverte passe les deux bras l ext rieur et soup se l air Il s agit main tenant de tenter de comprendre le sens de ce qui vient de se d rouler la lueur de ce qui a t crit plus haut ce moment encore les avis peuvent diverger On pourra consid rer que cet enfant a beaucoup d esprit Et pourquoi pas d ailleurs si tant est que l esprit ne se constitue comme tel qu la condition d un auditeur qui l authentifie On reconnaitra donc sa juste valeur la cr ation que rec le l acte 119 Patrice DESMARE I Sens et paranoia J pp 107 126 de l enfant Nul doute que dans un autre contexte cet acte n e t t appr ci la mani re d une plaisanterie assez r ussie Mais dans le cas pr sent ce n est pas le plaisir qui para t pr dominer dans l exp rience de l enfant Ce sont au contraire des signes de souffrance qui sont lisibles sur son visage et c est avec une tension visible qu il a accompli son geste Si son exp rience comporte des composantes n cessaires l mergence d une cr ation spirituelle ou humoristique ces com posantes ne sont donc pas suffisantes pour en autoriser l av nement Examinons
17. De quelle nature et de quelle substance est ce rebut l objet en reste Nous l avons montr il est sans image et sans mot En ce sens pour ceux qui sont de ce c t ci du miroir il est inimaginable et inoui Il est innom mable irrepr sentable impensable insaisissable Curieuse place Car si nous avions parl jusqu ici de trois places nous voila au seuil de devoir en admettre une autre en quatri me la place de ce dont on ne peut parler On remarquera que l ensemble de ces caract ristiques n gatives valent pour une autre place que celle du fou au moins dans ce coin du monde la place de Dieu Celui dont l image ne peut pas tre repr sent e et Celui dont le Nom ne saurait tre prononc Ainsi le peu de trajet accompli nous emm ne t il l endroit o se d couvre une trange affinit entre l hideux et l illustre entre l hallucination et l illumination Curieux oxymore l exp rience du sens culmine dans l nigme du non sens et l exp rience de la parole se parach ve dans un silence On comprend le voisinage qu entretient certain fou avec les puissances divines On devine aussi pourquoi une semblable fr quentation le conduit parfois par un curieux retournement voir le monde sens celui de la parole comme on verrait le Hollandais volant navire venu du fond des temps et emportant au bout des temps la foule fantomatique et insens e de ces ombres que sont les hommes que le mot a corn s 125
18. MALKA Th tre et actions ducatives aupr s d enfants plac s pp 37 45 2 2 Identit s meurtries et pratique th trale Une probl matique essentielle des jeunes plac s est de nature identitaire un placement en maison d enfants signifie un d placement physique et psychique loin de leurs attaches La porte culturelle vue sous cet angle est une r ponse nouvelle elle peut ouvrir de nouveaux horizons des enfants et des adolescents plac s priv s de rep res ballott s entre une culture scolaire et institutionnelle Ici le th tre son chelle tente de jouer la fonction de pont de passage L identification successive des r les diff rents favorise un assouplissement du rapport l autre et soi Le th tre est un lieu de rodage possible des r les sociaux sans le risque inh rent leur quotidien ils vivent en effet des actes de la vie que l on peut arr ter recommencer reprendre d former avec la possibilit de donner une autre image de soi ou de la reconstruire On peut dans ces ateliers artistiques accepter de se remettre en cause d chouer tout en faisant le maximum pour r ussir Essayer de se d passer aller au del de ses appr hensions et de sa personnalit La troupe de th tre peut galement tre le lieu de r conciliation entre l adolescent l institution et sa famille car dans sa position d acteur il peut rejouer des comportements qui ont pu conduire au placement le
19. Site de la biblioth que de l Universit Laval En ligne http www bibl ulaval ca doelec citedoce html Page consult e le 27 mars 2000 Un article dans un p riodique lectronique en ligne LAMY O Tout ce que vous voulez savoir sur les expositions professionnelles au VIH Linfirmi re du Qu bec En ligne vol 7 n 2 nov d c 1999 pp 28 32 http www oiig org pdf revue 99nov dec pdf Page consult e le 13 f vrier 2001 Un article dans une encyclop die CD DVD I BESNARD P BOUDON R Durkheim et les durkheimiens in Encyclop dia Universalis v 8 0 C d rom 128 Les cahiers du travail social Revue quadrimestrielle publi e mille cinq cents exemplaires dit e par l IRTS de Franche Comt L objectif principal et fondateur de la revue les cahiers du travail social est la cr ation d une revue r gionale des travailleurs sociaux qui puisse aussi bien rendre compte de recherches de professionnels ou d universitaires que pr senter un point de vue personnel sur des aspects du travail et de son volution ou encore exposer une r flexion personnelle sur une tude de cas Pour atteindre cet objectif le projet ditorial des cahiers du travail social a t construit autour de la publication et de la diffusion des interventions pr sent es aux journ es d tudes de l IRTS de Franche Comt journ es pluridisciplinaires organis es plusieurs fois par an et qui r pondent la mission d a
20. ativit les ouvertures possibles se font sentir Ces diff rents constats ont t appuy s par une s rie d entretiens men s par Aude de Meulemeester Ces interviews ont fait transpara tre les repr sentations des uns et des autres sur le lien entre culture et social Les formateurs ont point les clivages institutionnels ou les probl mes d adaptation de grille horaire qui handicapent une int gration efficace de la culture dans la formation Cette recherche rappelait galement les nombreuses initiatives r alis es dans les coles sociales qui invitent les tudiants agir et r fl chir D o l importance de donner plus de visibilit ce qui existe de r fl chir en quoi c est porteur Avec au final une question vers quoi tend la formation d assistant social Un profil professionnel pr cis Une polyvalence g n raliste Autre chose 2 L mergence dans le champ du social d actions bas es sur les expres sions cr atrices Un deuxi me constat porte sur l mergence dans le champ du travail social d actions bas es sur les expressions cr atrices des usagers En quoi ces pratiques sont elles porteuses de nouvelles dimensions de d veloppement et de solidarit pour les personnes les groupes et les communaut s avec lesquels les travailleurs sociaux agissent Les b n fices de ces actions court et long terme sont nombreux prise de confiance d veloppement de liens sociaux rupture de l iso l
21. cependant ces composantes L enfant a accord une signification la parole de la soignante C est le premier point Il a ensuite pris sur lui d interpr ter cette parole travers un mouvement du corps et travers un geste Il a donc montr qu il tait concern par cette parole Nous retrouvons aussit t la divergence possible d crite au d but de notre texte Ou bien la soignante en disant il fait lourd livrait une constatation m t orologique sans grand int r t Ou bien son insu peut tre en disait elle un tout petit peu plus Mais alors quoi Sans doute l enfant en cela plus avis que beaucoup de ses contemporains consid re t il qu une parole ne communique pas seulement une information mais qu elle instaure une copr sence dot e d une tonalit particuli re Nous avons parl de trois emplacements lo cuteur allocutaire ou objet de la parole videmment si tel est le cas c est ce dernier emplacement qu il occupe lui m me dans le contexte car la phrase est adress e par l une des deux soignantes l autre soignante Il est donc l objet de la parole Autrement dit si il fait lourd le concerne c est que cela parle de lui cette tape on peut h siter Il est vraisemblable tout dans la sc ne en effet le laisse penser qu il entend cette phrase comme un ordre qui le concerne et qu il ex cute cet ordre au pied de la lettre Il c est dire Jui fait lourd Install dan
22. d viance pourront tre questionn s Son identit en sera partiellement affect e bien que les propri t s ne sont que des diff rences et n existent qu en contexte en relation Nous nous livrons a une op ration d abstraction partir des exp riences d interaction et de diff rence pour cr er un soi qui va subsister qui sera r el ou chosal m me en dehors des relations Autrement formul l auteur d un acte d viant pourra tre consid r comme intrins quement d viant son identit d finie essentiellement par cette d viance Dans le cas de la maladie mentale cela est d autant plus amplifi que l individu ayant fait un s jour en h pital psychiatrique en est stigmatis Ayant connaissance des normes sociales il va admettre qu une partie de son identit sociale est d pr ci e du fait de sa maladie Selon Goffman ceux qui sont en rapport avec lui manquent lui accorder le respect et la consid ration que les aspects non contamin s de son identit sociale avaient conduit pr voir pour lui et l avait conduit pr voir pour lui m me Le stigmatis est contraint l acceptation pour accro tre sa r in sertion on lui conseille de s accepter et de nous accepter en remerciement naturel d une tol rance premi re que nous ne lui avons jamais tout fait accord e Ainsi une acceptation fant me est la base d une normalit fant me Ceci
23. en m lent l essence s emm le L objectif de co construction et de co cr ation permet ainsi d associer aussi bien des valeurs communes et des missions allant dans une voie d mancipation et d expression d une solidarit esth tique La solidarit esth tique rend compte de l expression de tensions mim tiques et d motions li es la co construction d un projet collectif culturel et social De ce point de vue la notion d esth tique renvoie au sens grec aestheticos qui a facult de sentir Aussi au del de l ancrage territorial et de la conver gence des valeurs partag es autour de l id e de revalorisation et d autonomie des populations une autre celle de solidarit esth tique se manifeste et permet de consolider des liens pour construire du sens dimension symbolique de l art et de la culture a partir de l expression des sens vue toucher odorat ou e go t C est un processus continu qui accompagne les sujets sociaux vers l autono mie sociale culturelle et conomique Ce processus renvoie la socialisation par l action culturelle et artistique Dans ce cas il s agit de permettre aux populations quelles qu elles soient de s approprier des cadres de r f rence des mod les des normes des valeurs dans lesquels elles peuvent se reconna tre tant indivi duellement que collectivement En cela ce processus 8 Sylvie ROUXEL REYNIER Le festival de thea tre un exemple de
24. ila pour but l acc s la formation professionnelle au travers d un dispositif d valua tion des comp tences sociales et techniques et d orientation Les allocataires du RI qui fr quentent l atelier sont orient s par les assistants sociaux et les conseillers en insertion des Centres sociaux r gionaux du canton de Vaud La plupart des participants souffrent de troubles d pressifs d addiction de probl me d int gration ou d isolement La majorit d entre eux vient Jmpul sion soit pour d couvrir une pratique d expression soit parce la photographie est d j investie comme une pratique r guli re et qu ils souhaitent approfondir leurs connaissances Cet espace de cr ativit se d roule sur 10 semaines au minimum et propose des activit s durant quatre jours par semaine Les participants abordent aussi bien la photographie argentique que num rique ou encore l infographie L atelier photographique Reflets propose un accompagnement fond sur le concept de m diation par l objet artistique En effet ce ne sont plus le sympt me ou la pathologie qui cr ent la relation mais bien une activit commune qui permet d instaurer une mise en mouvement du sujet car elle repr sente une possibilit d investissement dans un cadre s curis Dans cette perspective l animateur doit construire sa relation avec l individu en souffrance partir du support artistique Cela va lui permettre d entrer en relation et d engager u
25. par des clats de rires et des soupirs de fatigue L expression de ces motions pour le premier id al type ainsi que la possibilit de le faire pleinement dans la cadre du morceau pour le second id al type marquent clairement l effet cathartique propre cette pratique musicale collective ce point de l atelier les participants se sont constitu s en groupe Leurs liens se renforcent par la pratique commune les disparit s entre les membres se lissent d autant plus il est quasiment impossible de d tacher les frappes individuelles du rendu g n ral le plaisir et les motions sont ressenties en commun Leroi Gourhan affirme que lJa manifestation la plus importante de la sensibilit visc rale est li e aux rythmes Si pour 20 Andr LERO GOURHAN Le geste et la paro le T 2 la m moire et les rythmes Paris Albin cet auteur IJe rythme des cadences et des intervalles Michel 1965 p 99 67 Antoine PLET Dissonance sociale et accord musical I pp 61 71 r gularis s se substituent la rythmicit chaotique du monde naturel et devient l l ment principal de la socialisation humaine l image m me de l insertion sociale dans notre cas l int gration dans un groupe uni par la pratique rythmique se substitue une rythmicit perturb e et la mise au ban du monde social Jouer avec La troisi me phase de l atelier amplifie ce qui a t pr c demment remarqu en compl
26. par le sujet de la conver sation au sens o cette expression en d signerait simplement le th me tre concern signifie tre soi m me le sujet de la conversation ou angoissante quivoque son objet Bref ce qui concerne le sujet ici est ce qu il discerne ou croit discerner de lui m me dans la somme des paroles qui le circonscrivent et le cernent Il est visible d ailleurs dans l exp rience la plus commune que l int r t de chacun pour les paroles chang es est habituellement plus grand dans le cas o c est de lui qu on parle que dans celui o il ne s agit que d un objet auquelil n est pas identifi m me si d autres gards cet objet l int resse beaucoup Parmi tous les objets lui m me n est il pas l objet auquel il accorde le plus vif int r t et ce d autant plus quand cet objet lui appara t la lumi re d autrui Or si l vi dence il est des circonstances o c est de lui qu on parle ce en quoi il n chappe pas au sort commun il faut bien admettre que la place qu il occupe alors d tre celui dont on parle s articule celles du locuteur et de l allocutaire pour former un 117 Patrice DESMARE I Sens et paranoia J pp 107 126 syst me contraignant de trois places Si tel est le cas pour autant que ce systeme fonctionne et qu un sujet y soit inclus il s y tient n cessairement l une de ces trois places C est pourquoi il n est pas indu de penser
27. personnes l ont appr hend de cette mani re L atelier th tre c tait tr s int ressant c tait tr s bien la repr sentation c tait un moment tr s mouvant m me pour moi qui ai suivi l affaire d s le d but C tait aussi quelque chose d important pour les gens on s est rendu compte mais a on ne le soup onnait pas en tout cas au d but on s est rendu compte apr s que a avait plus l allure d une psychoth rapie sauvage pour les gens dans la mesure o on s est rendu compte que les gens voulaient rejouer la m me pi ce Entretien acteur social Montpellier C est galement la notion de t moignage qui tait consid r comme un facteur d terminant dans le fait de participer un des ateliers dont le th tre d marche qui se devait d aboutir une repr sentation publique pour finaliser ce travail par l coute des autres Le retour positif du public sur la prestation reste l indicateur le plus percutant de la r ussite de cette d marche de revalorisation et de reconnais sance de comp tences 55 Delphine BURGUET Donner voir autrement J pp 47 59 L objet artistique comme outil d accompagnement L approche de l art dans son ensemble favorise la re construction sociale de l individu Dans le cas des personnes en difficult s sociales les manifestations artistiques permettent de les consid rer non plus comme victimes mais comme actrices d une re construction identitai
28. ration et co construction avec la compagnie en r sidence de la sc ne conventionn e les com diens et le metteur en sc ne Tous les participants ont r ussi a construire une alliance autour d une pratique artistique Ce travail d accompagnement de suivi de spectacle en relation avec la compagnie les professionnels et les usagers a mobilis l ann e suivante 15 personnes durant deux semaines tous les soirs plus un samedi avec une pr sen tation publique en fin de la seconde semaine Cette repr sentation n a pas t la finalit au d part le d sir de repr sentation s est petit petit fait vident Cette exp rience a laiss des traces elle a transform une s rie de repr sentations chez les sujets sociaux impliqu s ainsi que la relation aidant aid Le projet artistique et culturel a permis la revalorisation et l estime de soi mais aussi d amorcer un tra vail sur la relation de parentalit sur la maladie sur le rapport l crit travail d atelier d criture trans 3 Limplication en fonction de son envie et de se 4 sa disponibilit formant et modifiant la relation entre professionnel et p 4 Cinq professionnels quatre assistants de usager entre soi et les autres et galement entre soi service social une secr taire dix usagers neuf adultes et un jeune de 12 ans fils d un et l institution des usagers Le projet fut valu 5 791 95 or la difficult 5
29. sentation orientent les usagers vers l ext rieur vers l autre vers l espace public Les personnes donnent voir autrement elles puisent leurs ressources des fins socialement positives l art tant un vecteur valoris et valorisant L art et ses expressions contribuent effacer les stigmates en restaurant une image positive L expression artistique peut tre consid r e comme un t moignage vecteur majeur d implication des usagers dans ce type de projet Le t moignage permet de travailler sur l histoire de vie et sur une parole lib r e et de redonner une utilit sociale La programmation d une expression artistique dans un cadre spatial et temporel d termin avec comme objectif de donner voir enclenche un travail de gestion de leurs capacit s sur la dimension temps et sur l autonomisation Le montage d un reportage photographique est par exemple un d clencheur de perspectives positives pour la personne et un moteur d autonomie dans la re construction et l insertion Le montage de projet artistique pour l usager est un outil transf rable d autres contextes et adaptable d autres publics qui pr sentent des difficult s d insertion C est un outil de travail qui est formidable C est difficile des fois de retourner dans le pass ma s ce sont des lieux ce sont des ins tants qui ont pu justement leur permettre de parler de cela Ils m ont donn voir dans mon travai
30. t a autre o objet Deux positions ultimes bornent chaque extr mit de ce dispositif bipolaire L une est celle d un sujet compl tement absent coup de l autre mais ventuel lement dot d un objet insens La seconde est celle d un sujet totalement tourn vers l autre c est dire dans un exc s de pr sence son endroit exc s non moins propice laisser surgir l horizon d une abolition de lunivers sens On remarquera que dans ces deux cas limite le mot est vou dispara tre puisque cesse l qui voque qu il a charge de v hiculer Autrement dit je ne parle que dans les limites l int rieur desquelles je soutiens la contradiction de me d fendre par la parole de ce que je vise au moyen de la parole Sans doute faudrait il ce qu il ne faut pas Ainsi n y a t il pas de parole qui ne rev te l aspect d un aller et retour d un va et vient entre deux p les pareillement et contradictoirement vis s par elle C est pourquoi dire que le mot repr sente la chose n est pas une mauvaise formule condition qu on ne l entende pas de fa on trop na ve Repr senter c est en effet rendre pr sent mais c est galement manifester l absence de ce que l on repr sente Je ne suis pas l o je suis repr sent et inversement l o je suis nul besoin d tre repr sent En revanche il serait na f de penser par exemple qu un mot re pr sente une chose pr cise Un mot repr sente plut
31. troit avec la liaison interhumaine et donc videmment avec l incertitude que rec le cette liaison Il signifiait autrefois l ser faire tort Ce n est que tardivement qu il a rev tu le caract re d innocence qu on lui conna t aujourd hui Ce qui int resse est d sormais ce qui attire l attention ou cap tive l esprit et non plus ce qui blesse On a quelque plaisir le penser Une expres sion subsiste toutefois rappelant s il le fallait le fonds de f rocit quoi emprun tent parfois les mots avant de suivre leur cours il s agit des dommages et int r ts somme que l on r clame en r paration d un pr judice Ce faisant on maintiendra l id e que trois emplacements forment le dispositif minimal n cessaire et presque suffisant organiser la coexistence des personnes pr sentes Les modalit s de leur pr sence diff rent cependant selon la place qui leur est d volue l int rieur de l agencement tripartite un moment donn Elles diff rent galement pour la m me personne d un moment l autre puisque les prises de paroles successives induisent une s rie de renversements au cours desquels les trois places d not es commutent En d autres termes pour autant que je s journe dans le langage je me tiens obligatoirement l une de ces trois places locuteur allocutaire ou objet de la parole Toutefois apr s le premier envoi de la parole ma position ne cessera de changer au
32. Le propos qui suit est donc la pr sentation de la pens e d une m me personne qui est com dien metteur en sc ne et ducateur 1 Bien que les malentendus ne m effraient pas 2 Pendant deux ans en tant que professeur dans la section B timent d un Centre de Forma tion Professionnelle Fada N Gourma au Bur kina Faso et ensuite pendant cing ans en tant que charg d op ration au sein de Jurahabitat Lons le Saunier dans le Jura 3 Thierry COMBE Le Th tre Jaune ou les conditions d un th tre qui rend acteur sous la direction de G rard CREUX IRTS de Franche Comt 2008 4 Groupe d Entraide Mutuelle 5 Je qualifie de publics sp cifiques des groupes de personnes qui sont sous la responsabilit d tablissements ou de services sanitaires ju diciaires sociaux ou m dico sociaux 6 Eric WEIL Philosophie politique Paris Vrin 1966 18 p 54 2 Le th atre pr pare la s paration S il y a un moment que j appr cie dans la mise en sc ne d un spectacle ce sont les derniers instants avant la premi re repr sentation Nous sommes alors au bout d une aventure humaine Les com diens sont pr ts Je le leur fais savoir et je me retire Je ne peux plus rien pour eux Je sens bien qu int rieurement cela m branle Mais je suis heureux de les laisser livr s a eux m mes parce que je leur fais confiance et je les sais capables de se passer de moi Pour moi c est la une part de
33. acte de transgression sera objectiv par eux Le contrat peut galement rev tir un caract re plus strat gique en ce sens qu il met l individu en situation de responsabilit et d activation comme le souligne le sociologue Marc Henry Sou let cela suppose une plus grande implication du b n ficiaire usager dans la d finition et la mise en uvre de sa propre insertion au point de parler de coproduction de service Les fins ne pouvant plus tre h t ronomes c est au c ur de lui m me que l usager doit chercher sa d finition c est dire l laboration de son projet La logique de contractualisation de plus en plus pr sente dans le champ de l intervention sociale illustre forte ment ce mouvement Le contrat est un des l ments du dispositif d accompagnement l autonomie l indi vidu est somm de s impliquer dans la production du sens de son insertion alors que la r ponse se situe au niveau de l conomie marchande qui ne g n re plus 75 2 Christine DELORY MOMBERGER Sc narios biographiques et technologies de soi dans les politiques sociales d insertion professionnelle pp 112 126 in BIARNES Jean DELORY MOM BERGER Christine Eds Le sujet et l valuation des politiques sociales Nantes Pleins Feux 2008 3 Nicolas DUVOUX Le contrat d insertion et les sc nes de la disqualification pp 153 164 in PAYET Jean Paul GIULIANI Fr d rique LA FORGUE Denis Eds La
34. bien l analyse du ph nom ne que nous proposons ici 2 Une soci t rurale en pleine mutation nouvelle soci t n o rurale Depuis de nombreuses ann es nous ne pouvons que constater la plus im portante transformation que la soci t rurale ait jamais connue Cette tendance amorc e dans les ann es soixante ne cesse de s accentuer sur le territoire rural fran ais avec deux mouvements concomitants d une part une forte diminution du nombre des agriculteurs 9 9 en 1990 contre 33 8 en 1962 et une augmenta tion du nombre de cadres moyens et sup rieurs 14 9 en 1990 contre seulement 3 9 en 1962 et du nombre de retrait s issus du monde rural ou non Ce boule versement est la cons quence directe de l engorgement des zones urbaines et de la sensation ou l illusion souvent r pandue parmi leurs habitants que la qualit de vie est bien meilleure la campagne du retour aux sources d une population retrait e d origine rurale ayant s journ en ville le temps d une vie profession nelle et de la d localisation pour des raisons d attractivit conomique promues par les collectivit s territoriales dynamiques de certaines entreprises vers les zones rurales Or durant plus d un si cle du lendemain de la guerre de 1870 jusqu nos jours diff rentes phases migratoires des campagnes vers les villes plus ou moins espac es et de diff rentes importances l exode rural ont vid de nos campagnes l
35. choisies de mettre en avant la repr sentation le lieu et la trans mission Je prendrais plus de temps pour voquer ce dernier point car il me parait tre le pivot autour duquel s articule l ensemble La repr sentation Commen ons par la fin La repr sentation me parait tre primordiale comme objectif de finalisation d un processus de cr ation th trale Ce n est pas toujours une condition agr able tenir en ce qu elle impose d exigence Je n ai jamais fait passer le r sultat avant la mani re d y arriver La fin ne justifie pas tous les moyens Mais l objectif de la repr sentation donne justement des moyens Elle permet tous les membres du groupe qui cr e de se tourner vers le m me objectif Comme le rappelle Constantin Stanislavski ce sentiment d effort collectif est un l ment contribuant l tat de cr ation dramatique C est ce que d crit galement Peter Brook dans son ouvrage L espace vide crits sur le th tre selon lui le th tre offre travers l objectif de la repr sentation un but commun proche visible qui l est moins dans la vie Les acteurs s emploient alors l atteindre dans un m me engagement Et ce qui me parait particuli rement int ressant quand il s agit de r pondre une demande d une institution m dico sociale c est lorsque les membres du groupe sont d origines multiples usagers membres du personnel b n voles etc Tout le mond
36. climat peu pr s tout en somme puisse exercer son incidence sur mon sort d cider de ma vie de ma mort de mon maintien ou de mon vacillement Si j tais pr sident des USA vous ne douteriez gu re que l on parle de moi que ce qui s met se d met se transporte s entreprend ou se disloque in terf re au plus serr avec ce que je suis l Puisque vous admettez sans doute cela qui vaut au regard des nominations les plus hautes que n admettez vous que ce qui est hautement nomm ne puisse avoir son analogue voire son homologue du c t de l innomm Ici commence en effet le deuxi me versant de la connaissance pa rano aque non plus son versant hallucinatoire mais son versant combinatoire Un parano aque peut savoir mieux que quiconque que le monde est un lieu o se des sinent des lignes de force et de partage un lieu violent o se combinent des allian ces et des ravages o s opposent des contraires et s exposent des contradictions 124 Les cahiers du travail social 65 Contributions r gionales o se vocif rent des victoires autant que des invocations Il peut savoir que les coordonn es locales d pendent des coordonn es g n rales Il peut savoir encore que ces coordonn es d pendent autant du statut des morts que de celui des vi vants autant des ascendants que des descendants Il metles morts dans la balance et il y met les vivants I mesure il soup se il calcule Il tente de sais
37. comme dans toutes celles qui lui ressemblent ce sont les places occup es par les acteurs Trois places ou mieux peut tre trois emplacements sont perceptibles occup s tour tour par les diff rents personnages au gr d une rotation tripartite Il y a tout d abord l emplacement de celui qui nonce une parole C est en quelque sorte l emplacement du protagoniste car son r le est videmment premier et d terminant Le second emplacement est occup par le personnage qui la parole 116 Les cahiers du travail social 65 Contributions r gionales s adresse et qui tient le second r le celui d un deut ragoniste Enfin en troisi me lieu vient le tritagoniste qui pourrait aussi tre nomm le comparse puisque ce terme d signe l origine un acteur remplissant un r le muet Ce troisi me person nage r side en effet dans une zone de silence Dans la conversation pr c demment d crite qui fonctionne la mani re d un huis clos il est constitu automatiquement comme objet de la parole Autrement dit c est de lui qu on parle Toutefois une telle assertion rev t bien y penser un caract re troublant Il ne serait pas surpre nant cette tape que quelqu un proteste et refuse d accorder qu tant en pr sence de deux personnes c est n cessairement de lui que parlent ces deux per sonnes Mais cette objection spontan e aussi compr hensible qu elle soit perd d embl e beaucoup de sa force si
38. de cartes postales elle disait qu elle n y arrivait pas que ce qu elle faisait tait toujours moins bien que la voisine Et a a chang le jour o elle est all e voir au Centre Pompidou Les Nymph as de Monet mais repris par une artiste am ricaine Et l tout d un coup elle s est rendue compte que a pouvait tre de l art m me si c tait abstrait m me si c tait une autre fa on de travailler Les Nymph as Et du coup elle a pu faire ce tableau tranquillement sans avoir le souci de la reproduction fid le et le regard des autres Entretien travailleur social Amicale du Nid Paris 49 Delphine BURGUET Donner voir autrement J pp 47 59 Les uvres artistiques produites durant l atelier ont t vues l occasion d une exposition publique Cette exposition qui a permis de montrer via l expression artistique un savoir faire et un savoir tre a renforc le processus de valorisation entam pendant la pratique de cr ation Ce qui a t int ressant si elles avaient des dessins des ta bleaux qu elles avaient plong s dans la cuve il leur arrivait d emmener une amie pour leur montrer ce qu elles avaient fait Donc s rement que c est tr s valorisant et l exposition a t tr s valorisante Entretien travailleur social Amicale du Nid Paris Un deuxi me atelier artistique proposait d exploiter la photographie l un anim Paris l autre Montpellier Celui de Pa
39. de plus authen tiques en elles Tout le monde a quelque chose dire sur des oeuvres d art ou sur des traces du pass C est une offre compl mentaire qui va dans le m me sens que le travail qui est fait par ailleurs ce n est pas du tout oppos Il va dans le m me sens de participer la r insertion ou l insertion sociale d une personne Entretien travailleur social Amicale du Nid Paris Le projet a donn aux travailleurs sociaux impliqu s l opportunit d exp ri menter des outils artistiques destin s l accompagnement social en consid rant des postures et des pratiques professionnelles innovantes et compl mentaires la formation professionnelle initiale Les travailleurs sociaux qui se sont appropri ces outils ont tent d accompagner diff remment les personnes en difficult s so ciales en consid rant cette approche comme compl mentaire ou suppl mentaire Pr alablement au projet des travailleurs sociaux utilisaient d j l art notamment l art plastique comme outil l accompagnement social le projet a permis d affir mer la pertinence de son utilisation en exp rimentant d autres expressions artisti ques L acc s aux mus es les arts plastiques la photographie la radio et le th tre 56 Les cahiers du travail social 65 Cultures arts et travail social illustrent bien la pertinence de consid rer les outils artistiques comme des outils professionnels ils offrent aux trava
40. de plus vers une cologie de l esprit 1991 Paris Seuil 1996 BERGER Peter LUCKMANN Thomas La construction sociale de la r alit 1986 Paris M ridiens Klincksieck 1992 BOURDIEU Pierre La distinction Paris Editions de Minuit 1979 FOUCAULT Michel Histoire de la folie l ge classique 1961 Paris Gallimard 1972 GOFFMAN Erving Stigmates Paris Editions de Minuit 1963 GOFFMAN Erving La mise en sc ne de la vie quotidienne T 2 les relations en public Paris Editions de Minuit 1973 LECOURT Edith D couvrir la musicoth rapie Paris Eyrolles 2005 LEROI GOURHAN Andr Le geste et la parole T 2 la m moire et les rythmes Paris Albin Michel 1965 WEBER Max L thique protestante et l esprit du capitalisme 1947 Paris Plon 1964 71 72 L accompagnement l insertion sociale des allocataires du Revenu d Insertion par la m diation artistique Entre prescription et cr ativit Christophe PITTET Professeur la Haute cole fribourgeoise de travail social Suisse doctorant en sociologie Laboratoire Cultures et Soci t s en Europe CNRS Universit de Strasbourg France cpittet delombrealalumiere ch Depuis la fin des ann es quatre vingt dix nous d veloppons une approche de l accompagnement psychosocial par l objet de m diation artistique dans le champ du travail social D abord en milieu carc ral travers la mise en
41. der durablement Elle est porteuse de d couvertes sur soi m me et sur les autres de m me qu elle peut constituer une ressource Car l art enseigne bien autre chose que des connaissances il consti tue une d marche d interrogation permanente et favorise l ouverture des sens de l intelligence de la sensibilit La d marche artistique est un moyen de partage et d change La solitude de la personne exclue du march du travail peut tre d pass e par une implication individuelle ou collective Il ne s agit pas tant de devenir peintre photographe ou com dien mais bien de comprendre sentir et appr hender son environnement et les changements qui y sont li s Prendre place dans un atelier d expression artistique c est prendre part la production des significations qui constituent notre repr sentation du monde C est aussi une mani re de poursuivre notre inscription dans la soci t Il y a donc la n cessit d inaugurer des espaces potentiels tels que l entend Winnicott qui permettent la transition entre des tats personnels notablement diff rents en y inscrivant des l ments de structuration et de rep rage comme il le souligne une fois que le patient se sent en s curit apte vivre gr ce l analyste qui s adapte ses besoins et accepte d tre impliqu il commencera alors prouver le besoin de se lib rer et d atteindre l autonomie Tout comme le b b avec sa m re le patient ne pe
42. des personnes handicap es mais le th tre c est avant tout le texte On ne va quand m me pas faire faire du th tre des orangs outans Bigre L j avoue n avoir pas trouv de r ponse sur l instant J tais un peu interloqu Peut tre sid r Avec le recul je dirais que le th tre peut tre le texte mais que ce n est plus depuis un bon nombre d ann es l unique chemin qu il peut prendre Pour faire vite le th tre par les apports de diff rents moyens techniques projecteurs vi d os etc ouvre de nouvelles possibilit s d interpr tations aux com diens Un spectacle peut donc se construire sans texte r cit De l faire jouer des orangs outans c est vrai que bon je nai pas encore eu de demande d un zoo Par contre je sais que n importe quelle personne quel que soit son handicap ne peut pas tre assimil e un orang outan Et je sais aussi que la question du handicap 103 Thierry COMBE I Que fait le th tre au travail social pp 97 104 doit tre prise au bon endroit Faire du th tre c est tre porteur d un message communiquer au public Et le handicap n est pas un v ritable obstacle la communication mais simplement une difficult provisoire qui s enracine sans doute dans des repr sentations sociales sommaires et peut tre aussi dans notre manque d imagination ou encore dans notre peur de nous m me 1 Le temps pour l imagin
43. du cou et des paules L chauffement produit un effet associant tension et d tente tant musculaire que nerveux qui sera amplifi durant le d roulement de l atelier Cet tat physique prendra une dimension intellectuelle dans la seconde partie de l chauffement qui va consister frapper un rythme tr s simple sur le djemb Au d part la concentration est maximale dans l attention port e la justesse des frappes Rapidement l chauffement porte physiquement ses fruits les participants arrivent frapper le djemb de fa on plus pr cise en alliant la rigidit des mains la souplesse des bras qui en rebondissant facilitent l enchainement des frappes et limite la fatigue La simplicit du morceau fait qu il est facilement int gr les gestes qui pouvaient tre auparavant saccad s du fait de la concentration et de l h sitation sont d sormais plus coul s et se font de mani re plus automatique par l incorporation de l encha nement La vigilance port e aux frappes diminue au fur et mesure que leur justesse augmente ce qui a pour effet de d tourner l attention des participants de cette t che unique ils commencent relever la t te jouer sans regarder en permanence leur djemb et de fait croisent leurs regards ce niveau de nombreuses communications non verbales se mettent en place hochements de t tes clins d il sourires etc constituant une sorte de seconde mani re de se saluer plus
44. en groupe Outre l estime personnelle d y parvenir les participants apprennent a appren dre ils apprennent galement les caract ristiques du contexte d apprentissage Il s agit d apprentissage secondaire ou deut ro apprentissage qui consiste non seu lement traiter plus habilement ce qui a t appris dans un contexte donn mais aussi mieux traiter les contextes pr sentant des similitudes Au niveau humain on peut d montrer le d placement de l apprentissage d un contexte d autres par le ph nom ne du transfert de l apprentissage et en particulier par l accroissement exp rimental de la capacit d apprentissage qui se manifeste entre un contexte et un autre poss dant une structure formelle semblable Nous avons remarqu tout d abord que les participants se sentaient appartenir un groupe dans lequel les enjeux habituels de r ussite sont absents Ce groupe se cr e autour de la pratique musicale commune qui n cessite d tre la fois concentr et d tendu cartant les habituels questionnements de repr sentation de soi en pr sence d autrui Y est d velopp un syst me de communication musicale mettant en jeu l interd pendance des individus les uns par rapports aux autres la n cessit de s auto corriger pour arriver construire un ensemble satisfaisant pour tous L ensemble de ces caract ristiques constitue le contexte d apprentissage du djemb l atelier Ajoutons que
45. est bien de cela dont il s agit Savoir trouver les vertus Arriver inventer des formes qui accueillent chacun l o il en est l o il peut aller Par exemple l utilisation de l outil vid o peut nous tre d une grande utilit pour trouver des solutions allant dans ce sens tre pr sent lors de la repr sentation avoir un r le dans l histoire que l on raconte participer la cr ation tout en m nageant la personne au moment du spectacle Le lieu Le lieu c est ce qui peut permettre la circulation Choisir le lieu c est r unir les conditions pour favoriser la circulation physique et galement celle de l esprit M me si comme l crit Jean Oury La libert de circulation ce n est pas forc ment circuler physiquement mais c est que a circule dans la t te Le lieu des r p titions le lieu o l on se retrouve pour cr er n est pas anodin Pour des raisons pratiques il doit pouvoir devenir rapidement le m me que celui des repr sentations Mais surtout il doit tre un autre que celui du lieu de vie Changer de lieu c est se donner l occasion de changer de cadre de changer d ha bitudes de sortir de la routine du quotidien de s offrir la possibilit de pratiquer physiquement de nouveaux chemins de faire des rencontres nouvelles de se retrouver sur un terrain inconnu sur lequel on est ensuite invit s exprimer Tout a ce n est pas rien Cela concourt la qualit de
46. est moins propice la saisie du v cu parano aque que l id e qu elle concerne un moi Cette id e est pourtant celle qui s immisce commun ment dans l appr ciation de ce v cu et qui en efface les v ritables coordonn es Par quelle aberration se dit on en vien drais je penser que l on parle de moi la table d a c t toutes les autres tables sur la place dans les rues la devanture des librairies dans les chansons la radio les missions la t l par les lignes de l lectricit par celles du TGV par les r sultats du tierc le num ro des CB par t l pathie par courrier timbr par les bourdons des clochers les radios l hosto la voiture jaune qui passe la rouge qui la d passe Certes Mais il suffirait un parano aque d apporter quelques pr cisions simples pour dissiper l erreur que contient cette objection massive aussi compr hensible soit elle Il dirait Le monde ne parle pas de moi au sens o en disant moi vous d signez quant vous le personnage habituel que vous savez ou imaginez tre Le monde ne parle pas de moi au sens o il parlerait d untel dot des coordonn es famili res qu on lui conna t et qu il admet Il ne s agit pas de moi dans ce sens l Il s agit de ce que je suis l Si j tais pr sident des USA vous accor deriez sans doute que le destin des entreprises le heurt des religions le succ s des nouveaux transports les al as du
47. est sites pour le spectacle vivant en milieu rural http www scenes territoires fr ou encore pas une action sociale r ussie Pougne H risson avec son festival Le Nom bril du Monde 13 Voir site internet Le Nombril du Monde de Pougne H risson et de la Communaut de Commune Espace en Gatine http www nom brilcom 95 96 Que fait le th tre au travail social L LOG S9 SLO Thierry COMBE Com dien metteur en sc ne et ducateur sp cialis Pr lude Paulette Mais qu est ce que vous croyez qu on va tre capable de faire sur sc ne Moi Ben justement avant de venir je me demandais ce que vous auriez envie de faire sur sc ne ce dont vous voudriez t moigner le message que vous voudriez porter Paulette Eh bien un temps qu 92 ans enfin qu nos ges on est encore capable de faire du th tre Moi C est d j un beau message autre chose Paulette Qu il y a de l espoir que la vie ne s arr te pas 50 ans 1 En guise de pr sentation Il me parait important avant de vous embarquer l assaut des lignes qui suivent de prendre un temps pour pr ciser qui je suis et d o je parle C est je pense se donner un cadre pour mieux se comprendre viter ainsi peut tre quelques malentendus et donner percevoir l angle qui est le mien pour aborder cette question Qu est ce que la culture
48. except Sans doute cela concerne t il donc chacun mais autrement et dans un autre sens Un pas suppl mentaire s impose Si le sens n est pas ou pas seulement dans le contenu objectif de la parole et qu il n est pas non plus dans la seule attitude de celui qui l nonce ou de celui qui l coute ne doit on pas penser qu il loge parfois dans la couture qui inclut les sujets pr sents eux m mes dans le contenu de la parole En d autres termes Zerbinette parle t elle vraiment de ses vacances des arbres et de l Afrique ou bien n est elle pas plut t en train de parler demi mot d elle de ceux qui sont en sa pr sence et des mois impliqu s par cette copr sence Qu elle le sache ou non n est elle pas en train d pingler un aspect flagrant de la situation d crite situation que d limitent les corps en pr sence Une femme s duisante quelques hommes attentifs et r ceptifs certes il n est pas difficile de discerner le brandon que peut attiser un tel contexte et par voie de cons quence de trouver la devi nette Car si c est bien l que p tille une flamme comme on peut le supposer s en tenir l image la plus lim e des tourments du d sir il n y a gu re forcer l interpr tation pour voir qui sont v ritablement les flamboyants si tant est qu ils entretiennent quelque proximit avec cette flamme Les flamboyants ce sont vi demment les quatre qui n ont pas parl et qu en revanche le
49. exp rimenter des m thodologies d intervention au cas par cas Il s agit de se placer dans une dynamique d innovation plus que de reproduction des classiques Sortir d une conception uniquement sectorielle du m tier suppose de pouvoir faire preuve de d cloisonnement de transversalit et de transdisciplinarit es time enfin le groupe de travail Face ces diff rentes aptitudes le d bat pour une formation ouverte la culture semble tre une occasion de revenir sur les fondamentaux du m tier et des missions des assistants sociaux Dispositifs de formation La formation des assistants sociaux doit plus certainement reposer sur des croi sements disciplinaires comme par exemple int grer la culture dans le cours de droit et vice versa Au del d une mise en dialogue de disciplines diff rentes il s agit de pousser la recherche de sens jusqu int grer et articuler les diff rentes approches m thodologiques traditionnellement class es en trois cat gories indi viduelles de groupe et communautaires Soit amener les futurs assistants sociaux se demander comment prendre en compte ces trois dimensions en m me temps dans leur travail L approche culturelle est ce prix Les didactiques privil gieront absolument les approches par projet et les d marches inductives qui prennent pour point de d part de la construction des sa voirs les exp riences et les points de vue des tudiants C est dans le cad
50. il du sens des flamboyants dans la sayn te relat e dont l clipse ou l tincelle ne tient qu la valeur accord e la pr sence des sujets et l enjeu potentiel de leur accointance actuelle Oublions temporairement au moins cette distinction pineuse de la conscien ce ou de l inconscience du sens et supposons qu il soit admis dans un cas comme dans l autre que la parole nonc e ne se r duit pas la d signation d un objet loign mais qu elle inclut une repr sentation allusive des interlocuteurs ou de certains d entre eux Il s ensuit une cons quence troublante qui est que ce dont je parle je ne saurais sans difficult l isoler de celui ou de ceux qui je m adresse 111 Patrice DESMARE I Sens et paranoia J pp 107 126 Comment alors parler de quelque chose a quelqu un sans parler de lui ou de la relation que j entretiens avec lui Ce qui semblait aller de soi c est a dire la parait se d rober et c der a l embarras du simple fait que je parle a quelqu un Imaginons par exemple que je veuille parler de plantes qui sont belles dans le contexte d une pr sence f minine Me voila en effet au seuil de quelques exerci ces p rilleux Si ces plantes sont ailleurs en dehors de la p riph rie sensorielle oserais je seulement d clarer qu il y a de belles plantes sans encourir le soup on imm diat de jouer des mots pour signifier au moyen d une exclamation pr ten due une exclamat
51. innovations sociales est une collection de livres num riques gratuits onn e par Baudouin Massart Agence Alter Les cahiers 103 104 ont t co r dig s par Emmanuel De Culture et du groupe de travail Paul Biot Baptiste De Reymaeker ich Fr d th ry social un disponible pour un prix modique aupr s de Cul mocratie Culture et D mocratie asbl Rue Emile Feron 70 1060 Bruxelle T l 0032 2 502 12 15 Fax 02 512 69 11 ure et D S Courriel info cultureetdemocratie be Site www cultureetdemocratie be Les coordonn es des membres du groupe de travail sont disponibles sur http www labiso be page VisualiserContenu Id 1633 Ouvrage amp Th tre et actions ducatives aupr s d enfants plac s L LOG S9 SLO S bastien DAMBRA Responsable de formation l Institut Sup rieur Social ISS de Mulhouse secr taire de l association Sens Scrupule S bastien CASTELLS Chefdeservicesocio ducatif intervenantpour l association Sens Scrupule Delphine MALKA Responsable de formation l Institut Sup rieur Social ISS de Mulhouse b n vole de l association Sens Scrupule Introduction Dans le cadre de cet article nous souhaitons rendre compte d un projet d inter vention ducative et culturelle port par une association du Territoire de Belfort Le Sens Scrupule propose des interventions sur site destination notamment de jeu
52. l auteur de plusieurs ouvrages sur les politiques culturelles publi entend les employeurs des futurs travailleurs sociaux ques Il dirige Bruxelles la galerie 100 Titres ll est galement administrateur de Smart So r clamer de ceux ci des comp tences de cr ativit et ci t mutuelle pour artistes 27 Fr d ric JANUS Culture art et travail social un rendez vous ne pas manquer J pp 25 36 des capacit s pouvoir mener des actions innovatrices Mais qu en est il r elle ment de leur marge de libert pour initier de telles actions au sein de leurs servi ces Qu en est il galement des moyens disponibles Certains travailleurs enga g s dans ces projets ne se sentent pas pris au s rieux par leurs coll gues ou leur hi rarchie qui consid rent ces actions comme de l occupationnel ou du loisir Le sens donner en travail social ces actions culturelles n est pas compris Toutes ces questions doivent tre envisag es dans le cadre tant de la formation de base que de la formation continu e 3 Le d veloppement de politiques visant un acc s et une participation la culture de publics fragilis s Lors des tats g n raux de la Culture lanc s en 2004 la Ministre de la Culture en Communaut fran aise de Belgique a rappel la priorit de son secteur pour l ducation permanente et la n cessaire accessibilit de tous les publics tous les niveaux de participation culturelle Diverse
53. le rythme hebdomadaire de partici 22 Gregory BATESON Une unit sacr e quel i g ques pas de plus vers une cologie de l esprit pation aux ateliers favorise le deut ro apprentissage 1991 Paris Seuil 1996 p 88 car t oute action r p t e fr quemment se fond dans un 23 Peter BERGER Thomas LUCKMANN La 3 o An 7 construction sociale de la r alit 1986 Paris mod le qui peut ainsi tre reproduit avec peu d effort et M ridiens Klincksieck 1992 p 77 69 Antoine PLET Dissonance sociale et accord musical I pp 61 71 qui ipso facto est appr hend par son auteur comme ce mod le R p ter l action de jouer ensemble outre le fait de favoriser l apprentissage en formalise les carac t ristiques de son contexte en mod le d ex cution Pour Bateson le deut ro apprentissage am ne galement reproduire incons ciemment les contextes d apprentissage hors de ceux ci Le mod le d velopp en atelier arriver avec autrui un but commun en n gociant chacun sa place au sein d un groupe est une r alit de pratique communicationnelle qui peut d s lors d passer son simple cadre d ex cution et tre valable dans toute situation impli quant l individu dans un groupe En d autres termes il devient possible en contexte de communication sociale dont nombre de composantes rejoignent le contexte d apprentissage de l atelier pour les participants de reproduire inconsciemment
54. les caract ristiques mod lis es lors de leur apprentissage de la communication musicale favorisant ainsi les changes sociaux en r sultant Conclusion Dans la vie de tous les jours il est bien difficile de percevoir l impact particulier de la participation l atelier Rythm amp Voix sur l insertion sociale Consid rons d j qu une fois par semaine est propos e une activit permettant de communiquer de mani re certes diff rente de ce qui se passe dans le monde social aux usagers de la psychiatrie Ces derniers peuvent quelle que soit la forme que prend leur maladie particuli re s exprimer au sein d un groupe tout en y prenant en compte l alt rit Apprendre un syst me de communication n est pas anodin Dans notre cas par les similarit s entre la communication musicale et sociale est rendu r elle et prati qu e une autre fa on de communiquer dans un cadre ni anxiog ne ni stigmatisant L apprentissage de ce syst me de communication permet d int grer que la com munication en elle m me support des rapports sociaux du quotidien peut dans un contexte utilisant les m mes pr ceptes tre b n fique tous et chacun Dans mon cadre professionnel j ai t amen c toyer certains des participants la fois l atelier et sur leur lieu d h bergement Pass e la surprise de certains de me voir l atelier et la surprise d autres d apprendre l ignorance des premiers quant ma participatio
55. manifestation de l expres sion d une solidarit esth tique in Anne Marie GREEN dir La f te comme jouissance esth ti que L Harmattan 2005 est li la solidarit esth tique dans la mesure o il s labore dans un cadre sp cifique le projet d ac tion culturelle avec des acteurs partageant la m me 16 Les cahiers du travail social 65 Cultures arts et travail social intention coop rer et co construire ensemble travailleur social artistique et sujets sociaux en vue d objectifs communs autonomisation et appropriation de la r alit sociale La capacit symbolique est d terminante dans l appropriation culturelle et ar tistique c est elle qui permet de transformer le monde et de se l approprier C est la capacit que nous avons pouvoir mettre du sens sur un fait une action un objet autre que son sens premier Les enjeux dans ce cas sont politiques id ologiques institutionnels car l action culturelle devient un moyen de valorisation de soi d mancipation d autonomisa tion de participation et d implication individuelle et collective dans la cit Par l expression artistique qui mobilise l expression des sens il s agit de don ner du sens l existence individuelle et sociale pour se projeter dans l avenir pouvoir anticiper penser le monde en son absence Il s agit par la pratique et l ac tion culturelle et artistique de comprendre et saisir le r e
56. nom d emprunt faire chauffeur livreur Ensuite la photographie a ne 15 Entretien avec Jacques 2 02 2009 p 1 m a jamais vraiment super int ress Par contre j ai tou 16 Entretien avec Jacques 2 02 2009 p 2 jours trouv int ressant d avoir un appareil dans la main 17 Entretien avec Jacques 2 02 2009 p 1 et de montrer aux autres ce qu on a vu nous m mes 8 18 Entretien avec Jacques 2 02 2009 p 2 81 Christophe PITTET L accompagnement l insertion sociale par la m diation artistique pp 73 87 Son propos r v le une difficult accepter que son travail temporaire en qualit de chauffeur livreur n est pas renouvelable ou p renne De m me l h sitation de Jacques face la photographie peut tre interpr t e comme une angoisse face une activit hors du domaine de la productivit marchande L cart entre les deux domaines d activit est relativement important et est signifi par leur repr senta tion propre l une renvoyant ex cuter une action l autre cr er une uvre 6 3 Les effets de l accompagnement par la m diation artistique Jacques a choisi de traiter le th me des reflets il s est ainsi d plac dans diff rentes r gions des cantons de Vaud et du Valais tant sans v hicule il a demand un ami de l accompagner avec sa voiture dans son travail photographique Ce qui lui a permis entre autres de se rendre dans les Alpes pour r aliser
57. ont pas t g n s par les questions Entretien Amicale du Nid Montpellier La troisi me exp rimentation artistique produite Montpellier concernait l ex pression th trale Cet atelier a propos des journ es de travail intensives pour les participants soit deux journ es par semaine durant plusieurs week ends Il a t anim par deux professionnels du th tre dans les locaux de La jet e Mont pellier Autour du th me Sur mon chemin les usagers ont tout d abord pris des cours de diction puis se sont confront s l criture de leur propre histoire pour construire la pi ce La mise en forme des r cits de vie a t r alis e autour de jeux th traux L intensit de l activit a donn l occasion aux usagers et aux encadrants de tisser des liens diff rents de ceux existants au sein de la structure d accueil Une relation nouvelle s tait install e entre les personnes et les travailleurs sociaux 54 Les cahiers du travail social 65 Cultures arts et travail social encadrants l atelier un change moins formel notamment au moment des d jeu ners La relation r f rent usager laissait place une relation plus spontan e Les usagers ont galement tiss des liens entre eux de nature diff rente ils ont mieux pris connaissance des difficult s v cues par les autres Ce niveau d intimit a per mis certains de relativiser leur propre situation sociale C est aussi une fo
58. ouvert tout au long de son existence de nouveaux participants a favoris le lien social entre ceux qui avaient acquis une aisance technique de la photographie et une autonomie dans la pratique et les nouveaux arrivants Ces derniers taient pris en charge par les anciens et pouvaient b n ficier de leur savoir faire qu ils aimaient transmettre 51 Delphine BURGUET Donner voir autrement pp 47 59 Le reportage photo un des volets de l atelier proposait une r alisation indivi duelle et compl mentaire aux s ances hebdomadaires Il exigeait un travail r gu lier approfondi et r fl chi de la part des participants et n cessitait au moins sept s ances de prise de vues Il s agissait d une construction d un reportage partant du choix du sujet et aboutissant l dition finale Il a donc suppos une implication une capacit se projeter et un travail r gulier sur du long terme Il permettait essentiellement l inscription dans un processus structurant dans le temps moyen indispensable la reconstruction identitaire et sociale Plusieurs expositions publiques se sont tenues afin de donner voir les produc tions photographiques des b n ficiaires Les balades parisiennes sont des produits publics r sultant du travail photographique dans les rues de Paris L exposition Portraits en noir et blanc est le r sultat d une s rie de photos prises pendant deux journ es dans un local destin au projet qui cette o
59. pas destin e uniquement une cat gorie sp cifique N anmoins certains professionnels du travail social tentent d apporter au sein de leur quipe et aupr s des populations qu ils touchent une approche innovante et originale en proposant des projets culturels impliquant les usagers des services sociaux ll existe une corr lation forte entre pratiques artistiques amateurs des travailleurs sociaux et l initiative de projets d in 4 Nous avons observ les actions et projets sertion culturelle qui articulent la fois l action sociale et l ac ion culturelle dans un quartier du 18 arrondisse ment en 2006 La chapelle Marx Dormoy et la Ville d Aubervilliers actuellement en 2007 Ces chantiers ainsi que d autres t moignent de plication du champ culturel et artistique d l action sociale im ans 2 G rard MAUGER Les politiques d insertion Une contribution paradoxale la destabilisa ion du march du travail Actes de la recherche en sciences sociales n 1 2001 p 5 14 Les travailleurs sociaux engag s dans un projet d action culturelle ont un rapport manifeste la cultu re et l art en pratiquant eux m mes Ils sont alors convaincus de la pertinence de la culture et de l art comme leviers de transformation sociale et d autono misation des publics En revanche c est au sein de 10 Les cahiers du travail social 65 Cultures arts et travail social le
60. place d un atelier de photographie qui a servi de support d observation participante dans le cadre d une recherche action Puis au sein d une structure d accueil et de formation des tin e soutenir des individus margeant un r gime aide sociale Cette r flexion a pour but de mettre en perspective cet accompagnement psy chosocial dit m diation tout en clairant d autres formes d accompagnements qui incluent une dimension plus instrumentale dans un contexte de politique so ciale donn Notre d marche d analyse porte sur les enjeux li s aux processus d insertion des individus en situation de fragilit inscrit dans un dispositif social d aide in dividuelle Dispositif qui est travers par une politique d activation des individus visant les r inscrire dans le champ de la production conomique L histoire de Jacques va nous permettre de comprendre en quoi un accompa gnement fond sur le concept de m diation par l activit artistique porte cons quences au niveau de la construction du lien social et de l autonomie dans une trajectoire singuli re 1 Une politique sociale d insertion travers e par une logique de double contrainte La politique sociale qui accompagne la gestion et l organisation du Revenu d Insertion mis en place dans le cadre de la loi du 1 janvier 2006 sur l action so ciale dans le canton de Vaud Suisse vise dynamiser l acc s la formation des allocataires les
61. poque est celle de la r duction de l imaginaire et des possibilit s de faire un pas de cot pourtant essentielles au travail ducatif 38 Les cahiers du travail social 65 Cultures arts et travail social L action ducative et p dagogique ne saurait se soumettre au dictat de l urgence Il nous semble n cessaire de r affirmer la sp cificit de notre secteur organis autour d associations d action sociale porteuses d un projet politique et de sens dans lequel s inscrit le projet ducatif Cette pr occupation est la m me pour les centres de formation confront s au risque de voir les m tiers r duits une somme de comp tences 1 3 Les incasables Sur un autre plan de l avis de nombreux praticiens les probl matiques des publics accueillis dans le cadre de la protection de l enfance seraient de plus en plus complexes a prendre en charge dans des structures dites classiques notamment pour les jeunes en rupture qui ne supportent pas ou plus la prise en charge en internat et arrivent au bout bout de ce que l on peut leur proposer Le terme d incasable employ r guli rement par les travailleurs sociaux rend compte de ce d sajustement entre les probl matiques des jeunes et les r ponses institutionnelles Dans le cadre de deux tudes de l ONED des chercheurs no tent que le terme d incasable a merg au d but du vingti me si cle mais ne fait l objet d aucune d finition
62. pour en arriver l n est ce pas s tre donn bien de la peine pour d montrer ce qui d embl e allait de soi Or il ne semble pas que la question soit celle de la r alit en soi c est dire de la pertinence de l une ou l autre des deux opinions par rapport une situation identique Sans doute faut il admettre simplement qu une telle divergence traduit l existence de deux fa ons de voir d entendre et de vivre la r alit humaine sans que l on puisse d cider d accorder la pr s ance l une ou l autre en vertu de sa capacit pr sum e su p rieure procurer la vision objective d une r alit pr tablie En revanche il n y a absolument aucun doute que dans l un ou l autre des deux cas c est la r alit hu maine elle m me telle qu elle se noue et s prouve dans un moment pr sent qui diff re En somme je peux bien d cider qu une parole v hicule un sens sexuel ou bien d cider qu elle en sera absolument d pourvue De la m me mani re je peux admettre que c est de moi dont il s agit alors que c est d un arbre dont on parle ou bien d cider que cet arbre ne concerne assur ment pas ce que je suis ni comment l autre se plait me repr senter Au reste il n est gu re besoin de pr ciser que les choix ou d cisions dont il s agit et qui concernent en particulier les attractions ou refus les plus vifs d un sujet sont livr s son appr ciation peu pr s autant que s
63. pp 725 753 Titres de tomes d une m me uvre I LEVI STRAUSS C Mythologiques t 1 Le cru et le cuit Paris Plon 1964 402 p LEVI STRAUSS C Mythologiques t 2 Du miel aux cendres Paris Plon 1966 452 p Un titre de chapitre ou d une partie I RUWET N Introduction la grammaire g n rative Paris Plon 1967 452 p chap 3 Le mod le syntagmatique 3 RECOMMANDATIONS CONCERNANT LES DITIONS Une dition autre que la premi re I ROLLAND L Pr cis de droit administratif 11 d Paris Dalloz 1957 x 667 p Une r dition avec date de la premi re dition GOUROU P Les paysans du delta tonkinois tude de g ographie humaine 1936 Paris La Haye Mouton 1965 666 p un atlas 9 cartes Une dition des actes d un colloque DESROCHES H ed Coop ration agricole et d veloppement rural Actes du colloque international de Tel Aviv Isra l mars 1965 Paris La Haye Mouton 1966 231 p 4 RECOMMANDATIONS CONCERNANT LES RESSOURCES INTERNET Un site Web AUTEUR organisme ou personne Titre de la page d accueil type de support Adresse URL date de consultation par l usager UNIVERSIT LAVAL BIBLIOTH QUE Site de la biblioth que de l Universit Laval En ligne http www bibl ulaval ca Page consult e le 27 mars 2000 Une ressource internet I CARON R Comment citer un document lectronique in UNIVERSIT LAVAL BIBLIOTH QUE
64. pr cise ou admise par la communaut scientifique Il permet aux professionnels de terrain de d signer des situations d enfants ou de jeunes en danger qui posent probl me aux institutions sanitaires et sociales et qui aboutissent de mani re r currente des ruptures dans les accompagnements mis en place Des jeunes d sign s comme une popu lation la limite des institutions Barreyre 1997 Les accompagnements propos s vont tre r guli rement mis l preuve voir en chec car le cadre de travail ne convient pas toujours aux probl matiques de ce public Cependant il nous semble n cessaire de prendre garde ne pas naturaliser les probl matiques ren contr es par ces jeunes L mergence de cette notion co ncide avec un ph nom ne de rationalisation crois sante des politiques sociales qui de fait cr e des hors case Cette forme de nomination induit l attribution d une identit sociale tr s excluante Surtout cela t moigne une nouvelle fois que les institutions humaines ont horreur du vide paradoxe des incasables cas s dans la cat gorie d incasable 39 4 Francis BATIFOULIER Fran ois NOBLE Fonction de direction et de gouvernance dans les associations d action sociale Pa ris Dunod 2005 5 Daniel GRANVAL Adolescents difficiles tablissements et aide sociale comment am liorer Vers une mutation de l accom pagnement ducatif des adolescents Pa ris L Harmattan 2
65. principe de vision division du monde contrairement aux acteurs sociaux pour qui la fronti re est moins impr cise Cette d limitation du secteur culturel repose sur un argumentaire qui s articule autour des dimensions esth tiques et artistiques qui posent la fronti re entre leur secteur et le secteur du social pour lequel selon eux les missions doivent se cantonner la mobilisation la pr paration et l accom pagnement des publics D ailleurs il y a une faible mobilisation de l argumentation sociale pour expli quer les raisons de la m diation culturelle La caution 23 10 Philippe LYET L institution incertaine du partenariat Paris L Harmattan coll Logiques sociales 2008 p 110 11 Francois DUBET Le d clin de l institution l preuve des faits Paris Seuil 2002 42 Pierre BOURDIEU cit par Vincent DUBOIS Action culturelle action sociale les limites d une fronti re pp 27 42 Revue Fran aise des Affaires Sociales n 2 1994 Radia EL KHOMSI J De la m diation culturelle au changement J pp 19 24 artistique par l intervention d artistes professionnels est tr s importante car elle conf re l acceptabilit artistique des objets L amateurisme est ainsi relative ment d cri contrairement la figure de l artiste professionnel La limite est aussi fix e par la figure de l artiste puisqu il l gitime ce qui est art et ce qui est produit par les usager
66. que a va mieux en Franche Comt 2008 p 34 le disant 8 Philippe MEIREU Revue Fran aise de P dago gie n 120 juillet ao t septembre 1997 9 Ibid 10 Nous l voquerons dans le prochain para graphe 41 Jean DUVIGNAUD Les Ombres collectives sociologie du th tre Presses Universitaires de France Paris 1965 pp 8 9 99 Thierry COMBE I Que fait le th tre au travail social pp 97 104 3 Quelques conditions d un th tre qui rend acteur Je n ai pas la pr tention de penser que je sais tout sur le th tre Il doit y avoir mille mani res de faire du th tre comme il y a mille mani res d tre travailleur social J ai choisi une mani re de faire du th tre probablement dans la mani re que j avais choisi d tre ducateur D un point de vue th tral ce positionnement me parait pouvoir s op rer en fonction de certaines conditions pr alables r unir Le fondement de toutes c est la volont quel que soit le type de personnes avec lesquels je travaille de faire du th tre Pas du th tre th rapie pas des exercices de th tre pour aller mieux Non du th tre un point c est tout Est ce que c est th rapeutique de jouer un spectacle devant des gens Mais on s en fout Ca permet aux gens de s exprimer Faire du th tre et puis c est tout Ce pr alable tant pos je vous propose une balade au plus pr s de trois conditions que j ai
67. que dans une situation concr te r unissant trois personnes quelconques les deux premi res parlent en quelque mani re automatiquement de la troisi me si le syst me d crit s instaure et impri me dans la situation serait ce au gr d un for age la contrainte ternaire qu il re c le Cela ne signifie videmment pas que toutes les conversations qui comportent trois protagonistes s tablissent sous cette forme Beaucoup d entre elles chap pent bien s r aux effets d un semblable tricot Mais que des sujets s entretiennent de leur tre que l enjeu de leurs dires soit de s entre d finir et alors c est bien se laisser inclure dans un syst me de trois places que chacun participera l insti tution de l entretien et son maintien Il y sera alors ou locuteur ou allocutaire ou objet de la parole On ajoutera d ailleurs que loin d tre anecdotique la conjonc ture dans laquelle les paroles chang es se rapportent aux locuteurs eux m mes est celle qui conf re la conversation un caract re proprement parler int res sant Dans ce cas il s agit en effet de la question de l tre de chacun ou du moins de la repr sentation de son tre en tant que cette question est appel e circuler entre les uns et les autres Le vieux fran ais laisse d ailleurs transpara tre brutale ment un des sens forts du verbe int resser qui d montre qu il entretenait bel et bien l origine un rapport
68. raisons de son succ s en interrogeant dans sa forme actuelle ses apports sociaux Nous nous pr occuperons des dimensions an thropologiques et sociologiques de la pratique musicale en groupe de personnes souffrant de maladie mentale afin d en d gager les possibles attraits quant leur r insertion sociale Pour ce faire nous nous pencherons plus pr cis ment sur les rapports que la pratique de la musique entretient avec la communication m dia trice des rapports sociaux Le choix d tudier la pratique en groupe de la musique parmi les activit s culturelles et artistiques propos es aux malades mentaux n est pas fortuit Tout d abord la musique est pr gnante dans notre soci t tant par sa pr sence au sein des groupes sociaux que lors des diff rentes situations de sociabilit supportant les changes sociaux Il s agit d une activit culturelle de plus en plus simple d ac c s lorsqu il s agit de l couter et facile d approche sous certaines de ses formes dans le passage la pratique artistique C est cette derni re qui retiendra notre attention car dans sa dynamique groupale sont mises en jeu beaucoup des com posantes inh rentes la communication sociale elle est avant tout immat rielle lors de son mission se d roule dans l instant mais fait sens par la dur e n cessite 61 L LOG S9 SLO Antoine PLET Dissonance sociale et accord musical pp 61 71 l apprentissage d
69. rement dans le champ de l ducation et de l animation force est de constater la recrudes cence des travaux de recherche sur ce ph nom ne social Loin d tre des activit s occupationnelles les pratiques artistiques interrogent le rapport l usager mais aussi les mutations du travail social En effet si le travail social peut tre entendu comme processus d accompagnement des personnes en difficult sociale ou en situation de handicap celui du d but du XX si cle n a plus grand chose voir avec le travail social contemporain De l accompagnement charitable au projet de vie il a subi de multiples mutations qui ont suivi les volutions soci tales et de fait son analyse ne peut tre trait e ind pendamment de tout contexte social En termes davantage sociologiques le travail social n a pas chapp au processus de rationalisation Dans ces conditions interroger ce que la d marche artistique apporte au travail social donne une toute nouvelle perspec tive de r flexion Serait elle par exemple une nouvelle mani re d accompagner l usager et en quoi aurait elle des effets positifs sur ce dernier Quelles diff ren ces est il possible d tablir par rapport des pratiques plus ordinaires De telles interrogations ne peuvent faire l conomie d une d finition de l art afin d viter de tomber dans quelques travers En premier lieu il est possible de le d finir sociologiqueme
70. rend bien compte de la situation liminaire de la personne souffrant psychiquement la fois partie de la soci t et partiellement exclue constamment sur le seuil entre int rieur et ext rieur entre int gration et exclusion Si la maladie en elle m me a des cons quences sur la communication le rapport aux normes peut aussi en renforcer le c t anxiog ne Diff rentes strat gies de communication peuvent exister et coexister selon les situations mais deux princi pales peuvent tre retenues par rapport aux id al types D un c t le malade peut limiter autant que possible les interactions de peur de se faire d couvrir comme d viant ce qui pourra tre le cas du premier id al type qui risque alors l exclusion sociale d un autre c t le second id al type peut accepter et certains l assument enti rement cette identit sociale de d viant et communiquer tel qu il l entend encourant le risque que tous ses rapports sociaux soient compris au seul regard de sa maladie 16 Gregory BATESON Une unit sacr e quel ques pas de plus vers une cologie de l esprit Jouer ensemble 1991 Paris Seuil 1996 pp 263 264 Les futurs participants ont principalement connais 17 Erving GOFFMAN Stigmates Paris Editions de Minuit 1963 p 19 sance de l atelier de djemb par le Centre M dico 18 Erving GOFFMAN Stigmates Paris Editions Psychologique CMP de la ville par lequel ils peuvent de Minuit 1963 p
71. somptueux d tablir partir de cet exemple une r gle g n rale N anmoins on peut constater une recrudescence du nombre de ces v nements sur notre territoire rural qui pour peu qu ils parviennent obtenir des financements p rennes et nombreux utilisent l action culturelle v hicul e par les arts de la rue et les spectacles vivants pour g n rer un d veloppement conomique et social ou mener des actions socio ducatives sur leur territoire 4 La culture outil de lien social Peut on concevoir aujourd hui une action sociale sans en passer par l artetla culture Ou plut t l art et la culture ne peuvent ils pas intervenir comme vecteur de lien social Dans toute soci t la recherche d une identit ainsi que nous avons pu le constater dans les cit s avec les mouvements rap hip hop etla recrudescence des tags et autres fresques urbaines l art a toujours jou un r le important Qu il manifeste un mal tre ou qu il t moigne d une r alit sociale l art qu il soit musical ou th tral est un lien important entre les individus d une m me commu naut Aujourd hui le monde rural poursuit son volution vers une soci t mixte regroupant la fois des personnes de souche paysanne ou plus r cemment rura les et des migrants de grandes villes La poursuite des ambitieux programmes de d veloppement entrepris par certaines de ces communes risque de g n rer
72. son tre la peau que constitue l image du corps propre Ce versant est celui qui conduit l hallucination On oublie trop que l image du corps est une cachette Cette cachette vient elle c der et c est alors l hallucination qui surgit par exem ple sous sa forme visuelle c est dire sous la forme d un regard Le sujet est sou dain regard par son hallucination travers laquelle se manifeste de fa on ultime la pr sence de l autre Mais c est un autre sachant tout de lui qui surgit alors et sachant pr cis ment son ignominie son indignit sa fl trissure un autre vis vis duquel aucun abri ne r siste aucune retraite ne subsiste Autant dire que c est dans l horreur d un cauchemar qui ne conna t pas de r veil que culmine une telle exp rience L univers parano aque se distingue ainsi par une d bauche de signi fications terrifiantes qui rev tent chacune un caract re absolu et imm diat Au cours de la parano a l image du corps propre est une image continuellement ex plor e comment e ravin e par le discours diluvien que le monde d verse Cela explique d ailleurs un ph nom ne secondaire assez impressionnant il est vrai mais auquel on a sans doute accord trop d importance Un sujet en proie la pa ranoia se sent sing par les autres dans un jeu de miroirs infini On l imite on le parodie Ce faisant toujours selon ses propres pens es on lui signifie ironique ment a travers un
73. un certain pouvoir d gratignure serait ce dans ses endroits r put s les plus inoffensifs comme l est en l occurrence ce paisible caf Il va perdre aussi sa transparence car rien n explique imm diate ment la r action observ e D ailleurs pour peu que les protagonistes eux m mes ne d nient pas la r alit de cette r action cas favorable mais improbable ils ne seraient pas n cessairement plus m me d en indiquer la cause certaine On peut tre affect de bien des mani res sans conna tre la cause de ce qui nous affecte Ainsi entre la sc ne officielle et le sens de ce qui s y joue un cart est il creus C est en effet la question du sens qui est pos e Or le mot sens a lui m me plusieurs sens Il peut en premier lieu d signer la signification des mots et des phrases telle qu elle est comprise par des locuteurs qui partagent la m me langue En l occur rence on parle fran ais et il n y a gu re de doute que chacun ait compris ce qu a dit Zerbinette De fait il n est pas interdit de consid rer que le sens de ce qu elle disait ait t identique au strict contenu de sa parole Elle a racont ses vacances puis elle a apport la pr cision demand e quant la nature des arbres observ s contribuant ainsi de bonne gr ce l am lioration g n rale des connaissances botaniques et voil tout Mais si tel est le cas comment expliquer que cette simple information ait pu engendrer une consternati
74. voix des acteurs faibles De l indignit la reconnaissance Rennes PUR 2008 4 Marc Henry SOULET Une solidarit de res ponsabilisation pp 86 103 in ION Jacques Ed Le travail social en d bat s Paris La D couverte 2005 Christophe PITTET L accompagnement l insertion sociale par la m diation artistique pp 73 87 suffisamment d emplois permettant aux d saffili s de reprendre place comme producteurs consommateurs Cependant des pratiques d accompagnement peuvent permettre a des indivi dus en situation de vuln rabilit de trouver des r ponses temporaires en termes d identit de participation sociale ou de place dans la soci t L accompagnement en question repose essentiellement sur la possibilit de construire une relation de confiance entre le travailleur social et l allocataire du RI travers une activit de type cr atrice ou culturelle qui l inscrit galement dans une dynamique de groupe favorisant la valorisation de ses ressources et de ses comp tences 2 L accompagnement comme expression de la performance individuelle ou de la transition sociale L exemple de l organisation du RI dans le canton de Vaud n est pas unique en Suisse La plupart des politiques publiques mettent l accent dans le cadre de pro grammes de r insertion sur le d veloppement des capacit s de l individu comme r ponse possible aux probl mes du ch mage de la pr carit et de l exclusio
75. 0 x Soya ailvluieilenow saw le num ro en exemplaire s soit 9 00 x So Ate vivant le num ro en exemplaire s soit 9 00 x ee Aime le num ro en exemplaire s soit 9 00 x nes e soit une commande totale de l ordre de l ARTS O Abonnement annuel 4 num ros par an soit 30 OAN OO U1 BR U N H PRPRPRERPRPRPRPRP RPE OANA U1 BB UNEO 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 IRTS de Franche Comt gt les cahiers du travail social 1 rue Alfred de Vigny e BP 2107 e 25051 BESANCON CEDEX Les droits de l homme puis Le d veloppement local La libert Travail social et thique Etudes et r flexions 89 Les r volutions Les jeunes et l Europe sociale Etudes et r flexions 1990 Les r volutions scientifiques De nouvelles pratiques en travail social Sp cial programme europ en puis Hors s rie r forme tudes et r flexions 1991 Nation religion guerre 2 Etudes et r flexions 1992 Planification et annexe XXIV Etudes et r flexions 1992 Art folie d viance puis Etudes et r flexions 1993 Evolution du travail social volution des formations 20 ans de DEES en Franche Comt Art folie d viance 2 Evolution du travail social volution des formations 20 ans de DEES en Franche Comt Exp rimentation innovation mod lisation en travail social Etudes et r flexions 1994 Penser la crise ordr
76. 002 6 l Observatoire national de l enfance en danger Oned a commandit un groupe de recherche sur les interventions ducatives et sociales de l universit de Lille 3 une tude en ao t 2008 intitul e Des jeunes de 14 16 ans incasables Itin raires d l ves aux marges du coll ge Cette synth se s inspire au d part d un dispositif nomm D mission impossible mis en uvre dans le Pas de Calais aupr s d l ves en rupture scolaire en coll ge La seconde recherche r alis e dans le Val de Marne Une souffrance maltrait e est plus orient e autour de la compr hension du parcours et des situations de vie de ces jeu nes dans le cadre de leur prise en charge par l aide sociale l enfance avec la pr sentation des conclusions d une enqu te aupr s de 150 professionnels du secteur et des grilles de re cueil biographique de 80 jeunes Le charg de recherche de cette enqu te est le sociologue Jean Yves Barreyre 7 Jean Yves BARREYRE Jeunes incasa bles une population limite et Pour un plan d action d urgence d partemental enfants difficiles Interfaces juin et octo bre 1997 S DAMBRA S CASTELLS D MALKA Th tre et actions ducatives aupr s d enfants plac s pp 37 45 1 4 Un contexte plein d opportunit s Quand le vent souffle fort certains construisent des murs d autres des moulins Anonyme Pourtant ce m me contexte est plein d
77. 115 Patrice DESMARE I Sens et paranoia J pp 107 126 font les miroirs angulaires des kal idoscopes Le jeu se poursuivra jusqu a sati t a moins que ne vienne l heure de gagner les immeubles avoisinants banques administrations universit s et soci t s au sein desquels chacun tente autrement de conf rer un peu de sens sa destin e Alors d autres r alit s auront t t fait de dissiper la sc ne ses enjeux sensuels et la floraison de leurs images passag res Un improbable L andre gardant sans qu il le sache le souvenir saum tre d un achoppement discret r vera peut tre la nuit d apr s qu il recommence l entr e en sc ne pour y tenir son r le avec plus de brio de puissance de verve et d es prit Une fois admis que le sel d une telle situation au reste tr s ordinaire tient lar gement au poin on par quoi est d volue une pr sence chacun il faut essayer de rep rer aussi comment fonctionne le dispositif qu elle rec le dispositif au sein duquel se d ploient les effets de sens d crits Autrement dit de quelle nature sont les machines qui rendent possible la sc ne On serait tent au prime abord de convoquer les figures usuelles de la g om trie pour tablir une premi re repr sentation du dispositif et de son fonctionnement Il appara t en effet qu il y a le cercle des protagonistes et qu l int rieur de ce cercle des triangles se forment des carr s et d autres polygones e
78. 145 65 Antoine PLET Dissonance sociale et accord musical I pp 61 71 tre directement orient s Dans ce cas le but du CMP est tel que le d crit son chef de service de favoriser le lien social par ce qui en est le plus rapidement et le plus fr quemment d fait l acc s a l art et la culture tout en favorisant la concordance aux rythmes sociaux par la r gularit hebdomadaire de l atelier La participation est non obligatoire cependant nombre de participants viennent r guli rement Si les objectifs de lien social du moins entre participants et la r gularit de cette pratique artistique semblent tre atteints penchons nous sur le d roulement type de l atelier pour y tudier son succ s aupr s des participants Dans les conditions d accomplissement optimales nous pouvons en distinguer trois phases une pre mi re phase de discussions et d chauffement une seconde phase de travail des acquis ou d apprentissage d un nouveau morceau et une derni re de jeu des mor ceaux travaill s La premi re phase correspond une mise en place du cadre de participation Les participants se saluent les nouveaux arrivants se pr sentent L chauffement consiste se frotter les bras et les mains de mani re chauffer la peau et les mus cles gestes reproduits sur la peau du djemb pour viter qu elle ne casse la pre mi re frappe Des tirements sont galement n cessaires la d tente des muscles
79. Chacune des assistantes de services sociaux N re g proposait lors des entretiens individuels aux qu ils ont eue a t de trouver les fonds car le projetne usagers de participer un parcours artistique aoe oe os a dans lequel ils pouvaient s inscrire sur la base s inscrivait pas dans un dispositif sp cifique dans du volontariat en s engageant ils participaient Sh es g g g avec les professionnels deux sorties au Th la mesure o il tait collectif et impliquait usagers et tre du Forum dont une pour un spectacle de f EOS i la compagnie en r sidence suivie d une rencon professionnels d marche tout fait neuve dans l ins tre apr s le spectacle avec les com diens et le metteur en sc ne compagnie avec laquelle ils titution feront ensuite les ateliers 11 Sylvie ROUXEL J L insertion par la culture une articulation en co construction I pp 9 17 Le recrutement s tant fait sur la base d un volontariat et non sur celui d un contrat les participants n entraient dans aucune case institutionnelle montrant ainsi les limites des dispositifs d insertion qui stigmatisent les populations En ef fet plusieurs reprises le Conseil g n ral de Seine Saint Denis a demand s il n y avait pas un Rmiste dans le groupe afin de d bloquer les fonds n cessaires la somme tant consid r e comme co teuse compte tenu de sa non inscription dans un dispositif Gr ce la pr sence ef
80. Duvoux c est parfois le seul travail que l allocataire peut entreprendre pour r pondre l exigence de contrepartie d un r gime d aide sociale un travail sur soi peut appara tre comme un mode d actualisation de la contrepartie implicite ou explicite Ainsi la suggestion de suivre une psychoth rapie ou de faire des ateliers d expression par le th tre par exemple peut appara tre comme des injonctions peine voil es Cette distance est mise en exergue de mani re d autant plus forte que la norme est exclusivement r f r e aux conditions de la production marchande L individu peut tre ainsi per u comme inadapt alors que son besoin premier pourrait tre de recevoir un soutien d un autre type plus psychosocial au risque de le stigmatiser car il serait renvoy sa propre condition d individu en souffrance et incapable de r pondre aux attentes des services sociaux Il y a donc un r el cart entre une r ponse normative et disciplinaire dont l objet central est l emploi et une solution plut t psychologique qui individualise la probl matique de l exclusion Cet tat de fait est renforc par un accompagnement fond sur la notion de contrat qui est aussi un moyen de v rifier la relation de confiance entre les acteurs En effet il est bien question d un change entre les acteurs Les prescriptions et les objectifs participent de cette mise en sc ne du lien de confiance partir du mo ment o l
81. RAPHIQUES BARREYRE Jean Yves Jeunes incasables une population limite et Pour un plan d action d urgence d partemental enfants difficiles Interfaces juin et octobre 1997 BATIFOULIER Francis NOBLE Francois Fonction de direction et de gouvernance dans les associations d action sociale Paris Dunod 2005 BOAL Augusto Pinto Th tre de l opprim Pratique du th tre de l opprim Paris La D couverte 2003 GRANVAL Daniel Adolescents difficiles tablissements et aide sociale comment am liorer Vers une mutation de l accompagnement ducatif des adolescents Paris L Harmattan 2002 GOFFMAN Erving Les rites d interaction Paris Les ditions de Minuit 1993 JIMENEZ Marc Adorno et la modernit Vers une esth tique n gative Paris Klincksieck 1986 LEPL TRE Francoise La formation se met en sc ne Ou les mille et une vertus du th tre Paris Centre INFFO 1996 MARCUSE Herbert L homme unidimensionnel Paris Les ditions de Minuit Paris 1964 MEIRIEU Philippe Apprendre oui mais comment Paris ESF Editeur 1997 45 46 Donner voir autrement L exp rience artistique des personnes en situation de prostitution Delphine BURGUET Doctorante en Anthropologie sociale l cole des Hautes Etudes en Sciences Sociales EHESS Paris charg e de mission l Amicale du Nid Paris 2007 2008 L article s int resse l exp
82. TREPOS Sociologie de la comp ou des artistes ce qui nous permet de qualifier le tence professionnelle Nancy PUN 1992 p 16 spectateur ordinaire comme expert 6 Jean Marc LEVERATTO La mesure de l art sociologie de la qualit artistique Paris La Dis Pierre Bourdieu d finit quant lui la comp tence pute 2000 p 316 artistique d un agent comme se mesurant au degr 7 Jean Marc LEVERATTO La mesure de l art sociologie de la qualit artistique Paris La Dis auquel il ma trise l ensemble des instruments de l ap pute 2000 p 13 21 Radia EL KHOMSI J De la m diation culturelle au changement J pp 19 24 propriation de l uvre d art disponibles un moment donn du temps c est dire les sch mes d interpr tation qui sont la condition de l appropriation du capital artisti que ou la condition du d chiffrement des uvres d art Cette dialectique entre connaissance et rencontre de l uvre d art est galement clairement perceptible dans le discours d acteurs sociaux Une vis e de microcomp tences transf rables Ces exp riences de m diation culturelle sont une opportunit de d veloppe ment de comp tences qui sont transf rables dans la mesure o elles s inscrivent dans une logique organisationnelle travail en r seau organisation de projets pluridisciplinarit Elles participent am liorer l intervention des professionnels du secteur social Une
83. a d cision ou son choix de rester de bois Cependant la r alit qui surgit r alit de pure surface au demeurant est dans un des cas diff rente de ce qu elle est dans l autre et notamment sous l angle du rapport autrui au monde et soi m me Et c est pourquoi on admettra volontiers que d sertent la table ceux qui n adh rent ni l id e ni au sentiment qu avec Zerbinette l attrait est dans l actualit de la sc ne et qu ainsi l vocation d un africain lointain ne vaut que du rapport troit qu elle en tretient avec le lieu et le temps pr sents ici et maintenant de ladite sc ne Ceux la absents de la recherche d un sens irr ductible la signification iront sans doute r p tant que la parole est pareille une information Qui sait Peut tre auront ils t gagn s cependant par la curiosit de visiter dans un monde loign et au prix d un vol fulgurant des arbres fleurs rouge vif aphasiques et stup fiants Il n est pas exclu d ailleurs que leur souci d objectivit aidant ils n en fixent alors l image au moyen de quelque objectif Demeurent les autres pour qui le sens ne se photo graphie pas et subsistent aussi quelques questions une fois admise l id e que les flamboyants donnent une image des quatre figurants jusque l calmes et cois qui viennent instantan ment d tre pouss s sur les tr teaux en vue d une sc ne aussi inattendue qu incongrue Sont ils conscients les s
84. agnement l insertion sociale par la m diation artistique pp 73 87 le cas mais encore il y a peu de temps j avais vraiment envie de me suicider parce que je me posais la question pourquoi je suis l qu est ce que je fais l De toute fa on le but de la vie c est de mourir tout le monde meurt Et puis si je suis la maison en train de rien faire l je me remets en question Puis apr s deux tentatives de suicide il peut bien en avoir une troisi me f Les propos de Jacques rel vent la n cessit de pr server des activit s alternatives l emploi temporaire afin de le maintenir dans une dynamique tourn e vers l ext rieur permettant de s inscrire dans un syst me de participation et de valorisation sociales au travers d actions qui visent sa progression Certes cette situation ne r pond pas de mani re fondamentale la question du sens de l existence que se posait Jacques mais elle permet d ouvrir une perspective qui n avait pas encore t explor e jusqu pr sent En conclusion Il existe chez Jacques un d sir de reconqu rir un cadre normatif travers un emploi m me de lui offrir un support de structuration identitaire et de reconnais sance Or la fragilit existentielle de Jacques obstrue le passage d un tat d assist une condition de travailleur telle qu il l esp re soit sous la forme d un contrat dur e ind termin e en qualit de chauffeur Ce que Jacques recherche surtout
85. ahiers du travail social 65 Cultures arts et travail social C est en d cembre 2008 que Jacques a int gr l atelier Reflets Ila t orient par son assistant social pour qu il puisse travailler les objectifs suivants reprise d un rythme renforcement de l estime et de la confiance ainsi que tisser de nou veaux liens g de 27 ans Jacques s est form comme m canicien sur v hicule poids lourd Suite un accident il a d cesser l exercice de sa profession et a ef fectu des missions temporaires je n ai plus pu continuer dans cette profession cause de cet accident justement J ai cherch dans plusieurs domaines et je n ai jamais trouv un travail fixe et je n ai pu travailler que comme employ temporaire Par la suite son existence a t maill e d v nements importants tels que sa partici pation au cambriolage d un restaurant ou la consommation r guli re durant sept ans de divers produits toxiques h ro ne acides etc Il est inscrit au Revenu d Insertion depuis le 1 janvier 2008 suite une longue p riode de ch mage 6 1 Son inscription dans le dispositif La politique qui sous tend la gestion de l aide sociale vaudoise engage les tra vailleurs sociaux agir dans le sens de l activation des individus rest s en marge Si Jacques ne s est pas senti compl tement libre de choisir de participer ou non il n a pas non plus t formellement oblig comme son t mo
86. ation nous manque peut tre parfois Le temps l imagi nation ce ne sont pas forc ment des termes tr s tendance en cette poque Mais chaque parcelle grappill e est une victoire contre ceux qui veulent se soumettre l ordre des choses 21 Philippe MEIRIEU dans la pr face de l ouvra ge de Claude CHALAGUIER Travail Culture et Handicap Des Droits de la diff rence aux droits de la ressemblance pour les handicap s men taux Editions Bayard Collection Travail So cial Paris 1992 p 16 22 Ibid p 8 104 CONTRIBUTIONS R GIONALES Les cahiers du travail social 65 J 106 Sens et paranoia LLOe S9 SLO Patrice DESMARE Psychologue clinicien cadre p dagogique et enseignant a l IRTS de Franche Comt Voici une sc ne tr s simple d apparence d tach e presque par hasard de ce tableau vivant qu est la terrasse somnolente d un caf ensoleill Elle fait partie des images fugitives que l on ne pense gu re recueillir dans la paix des paysa ges humains Ici rien de marquant en soi ni personne en particulier tout semble s appuyer sur les tr teaux inusables d un quotidien ouvert aux jeux multiples des futilit s heureuses et monotones Il n en reste pas moins vrai que dans la sorte de sc ne dont il s agit une humanit tient et se recr e serait ce dans les formes d une inconsistance dont les modalit s d institution sont sans doute plus complexes que ne
87. b n ficiaires des ateliers artistiques et aupr s des travailleurs sociaux impliqu s dans le projet Ce travail a permis de mettre en exergue les apports de l outil artistique dans le champ de l intervention sociale L exp rience et ses variations artistiques Pr alablement la r alisation des ateliers artistiques les travailleurs sociaux avaient avanc une s rie de constats concernant le public cibl les usagers ren contrent des probl mes identitaires en lien avec une d valorisation de l image de 47 L LOG S9 SLO Delphine BURGUET Donner voir autrement pp 47 59 soi et une perte de l estime de soi ils ressentent galement une certaine souffrance peu ou mal exprim e en face face avec le r f rent social certains d entre eux ont la conviction de ne rien savoir faire d autre que la prostitution ce qui enclenche un manque de projection dans d autres sph res relationnelles Dans ce processus d isolement social l absence d activit s revalorisantes est significative notamment pour les personnes en situation irr guli re L atelier culturel et artistique a t anim par une ducatrice sp cialis e de l Amicale du nid Paris qui s inscrivait dans la lutte contre l exclusion d finie par la loi de 1998 qui souligne le droit l galit des chances par l ducation et l gal acc s de tous tout au long de la vie la culture Il visait aussi l objectif g n ral de l association celui de
88. ccasion fut transform en studio photographique avec la pr sence de maquilleuses professionnelles Une quarantaine de personnes ont t photographi es travailleurs sociaux usagers des associations partenaires et participants l atelier photo L id e tait d appri voiser pour les photographes le rapport leur propre image en passant cette fois devant l objectif Ils ont aussi photographi des travailleurs sociaux ce qui leur a permis d inverser les r les et de valoriser leur savoir faire aupr s de ceux qui d habitude tiennent un r le ducatif et social avec eux Une centaine de personnes sont venues cette occasion dont de nombreuses personnes ext rieures au milieu associatif et social photographes professionnels et journalistes f Montpellier l atelier photo a t construit autour du th me sur mon che min d o je viens o je suis o j aimerais aller Les b n ficiaires participants cet atelier ont pris des clich s dans la ville de Montpellier et de ses environs en tentant de rendre compte de leur parcours personnel en quelques photos Ces photos racontaient la vie de chacun selon diff rentes techniques photos en ext rieur photos montage etc Des b n ficiaires voluaient sans accompagnement d autres sortaient dans les rues en groupe Le travail a progress diff remment d une per sonne une autre sur les deux mois d activit Ils ont b n fici en amont et en aval de l ac
89. ces d limitent d sormais Troisi me tape les quatre en question fix s par la repr sentation des flamboyants en supportent le tourment Comment peuvent ils d s lors se lib rer de cette repr sentation qui risque de les enfermer dans la sid ration La r ponse est videmment simple en parlant leur tour Ils ne se sortiront d affaire qu en r orientant la parole en lui imprimant un autre sens une autre direction ce stade la situation offre d ailleurs un tr s grand choix de possibilit s quant l adresse et au contenu de cette parole L un des qua tre peut par exemple se tourner vers Scapin avec un air entendu en faisant mine de saluer sa juste valeur et son juste poids l allocution de Zerbinette et s bahir ainsi faussement de l existence de tels arbres d une telle splendeur et d un tel 114 Les cahiers du travail social 65 Contributions r gionales nom Il lui suffirait d all guer qu il avait eu ou e dire des flamboyants d j mais que les voir en vrai doit certainement ajouter beaucoup au respect et ravissement qu inspire assur ment la nature par la g n rosit de ses uvres et la diversit de ses aspects Bref il peut faire l ne On observera d ailleurs qu en tablissant de cette fa on une connivence avec Scapin certes il serait imm diatement d lest de la repr sentation incommode qu il supportait jusque l avec les trois autres mais il laisserait alors ces de
90. chaleureuse qu au d but de l atelier La base de la pratique musicale est en place sa particularit est de mettre tout le monde au m me niveau les plus exp riment s comme les d butants Il en va de m me socialement les diff rences sont liss es par la pratique commune malades et non malades animateur infirmi res visiteurs font exactement pareil L apprentissage rapide des frappes de base pr figure 19 Lors d un entretien 66 Les cahiers du travail social 65 Cultures arts et travail social une dynamique positive que les d butants ressentent d s la premi re participa tion Apr s l chauffement vient la phase de perfectionnement des morceaux appris ou l apprentissage d un nouveau Les participants resteront concentr s bien plus longtemps sur la justesse et l enchainement des frappes que lors de l chauffement cause de la complexit accrue ce moment il s agit d apprendre un v ritable quilibre entre d tente et concentration afin d int grer corporellement le mor ceau en tant synchrone avec le groupe et en l ex cutant de mani re totalement automatique il n est pas rare de prendre subitement conscience des mouvements que l on est pr cis ment en train d effectuer ce qui a pour effet d h siter sur la suite des frappes pourtant pr c demment parfaitement ex cut es Il s ensuit en l occur rence un d calage rythmique par rapport aux membres du groupe qui am ne do
91. cle la pratique du djemb au sein d un atelier nomm Rythm amp Voix ouvert tous parti cipants au sein de l association Les Temps M l s qui a pour objectif de favoriser l expression artistique et l acc s la culture pour ceux qui souffrent psychiquement La particularit de cette association est ses liens troits avec la psychiatrie et le travail social Elle partage en effet certains de ses locaux et acteurs avec l asso ciation Communaut Jeunesse qui h berge dans le cadre de son activit de Centre d h bergement et de r insertion sociale CHRS moyen long terme dans le m me 4 Edith LECOURT D couvrir la musicoth rapie Paris Eyrolles 2005 2 Sont incluses dans cette population les personnes ayant d j fait un s jour en h pital psychiatrique 3 L Organisation Mondiale de la Sant OMS a la sienne tout comme l Association Am ricaine de Psychiatrie auxquelles sont r guli rement reproch es en France leurs tendances l auto matisme diagnostique et m dicamenteux 4 J ai r alis pendant un an l observation parti cipante de cet atelier et je continue me tenir au courant de ses volutions en vue de l ob tention du doctorat d Anthropologie sociale et culturelle l EHESS Th se en cours de r dac tion sur les apports des ateliers de musique en milieux psychiatriques dans et hors institutions m dicalis es 5 http lestempsmeles ovh org 6 http leblogducafec
92. comme par effraction et aux marges d une activit sociale surd termin e par les urgences quotidiennes qui fait le plus souvent l impasse sur la dimension culturelle des travailleurs so ciaux dans l exercice de leur mission Autant qu a la dimension sociale du culturel il faut tre attentif la dimension culturelle du social tre pr t d velopper les aspects particuliers sur lesquels l exp rience professionnelle sociale peut s exer cer en toute l gitimit Tout ceci renvoie la comp tence et donc la formation des agents socioculturels et une r flexion d ensemble sur le sens et les m thodes de l accompagnement social professionnel Pour une culture participative L exclusion n est pas un tat mais un processus o les personnes vivent dans un tat complexe d inclusion exclusion dont les d terminants symboliques sont plus structurants que les d terminants conomiques L laboration active de la construction de culture constitue un v ritable outil de lutte contre les exclusions lorsque partant d une indignation elle aide les personnes exclues confront es un probl me ou une injustice prendre conscience s exprimer et se faire entendre tre cr atives chercher des solutions tre actrices de leur vie prendre une place m me critique dans la soci t La participation des personnes exclues appara t comme une composante es sentielle au succ s d
93. compagnement d une professionnelle de la photographie qui a jet les ba ses techniques et a utilis son laboratoire pour le d veloppement des photos Deux tudiantes en cole de photographie les ont accompagn s dans la ville et les ont conseill s au niveau technique et artistique Apr s un travail de retouche sur ordi nateur les photos s lectionn es par les usagers ont t d velopp es et encadr es l occasion d expositions publiques L v nement public en lui m me reste un moment que les b n ficiaires ont particuli rement appr ci car il a t l instant de reconnaissance d aptitudes par les autres La relation 6 consulter l article paru sur l atelier photo et oe l exposition Balades parisiennes dans le maga l autre dans ce temps non ordinaire et dans un es zine Regards du mois de mars 2007 et l article aT paru le 20 avril 2007 dans le quotidien Lib ra pace public neutre a t ressentie comme mouvante tion portant sur l atelier photo et l exposition f PES Portraits en Noir et Blanc et b n fique Selon les t moignages recueillis aupr s 52 Les cahiers du travail social 65 Cultures arts et travail social des usagers les temps publics sont les temps les plus marquants de l exp rience artistique les plus charg s en motion et les plus constructifs au niveau de la va lorisation personnelle d une part et de la valorisation sociale d autre part Les f licitation
94. crise et des contraintes institutionnelles de plus en plus pesantes contraintes d ordre financier administratif de droit du travail qui d naturent parfois l ac compagnement ducatif 41 Philippe MEIRIEU Apprendre oui mais comment Paris ESF Editeur 1997 43 S DAMBRA S CASTELLS D MALKA Th tre et actions ducatives aupr s d enfants plac s pp 37 45 Le th tre comme l ensemble des pratiques culturelles nous semblent consti tuer des supports ducatifs essentiels l accompagnement de jeunes plac s Cet article nous aura permis d avancer quelques arguments m me si nous n avons pas trait de l ensemble des apports de la pratique th trale nous pen sons ici plus particuli rement la question du rapport au corps ou encore de l expression Il nous semble important de retenir que l art dans son acception la plus large constitue un support essentiel d mancipation et de construction d une pens e critique condition de ne pas le r duire une occupation donc une diversion et de l inscrire pleinement dans une esth tique n gative c est dire une forme d art critique par rapport l ordre social avec un potentiel fort de prise de risque et d exp rimentation 12 Marc JIMENEZ Adorno et la modernit Vers une esth tique n gative Paris Klinck sieck 1986 44 Les cahiers du travail social 65 Cultures arts et travail social R F RENCES BIBLIOG
95. culturelle du travail social il y a le souci du collectif Un peu comme si pris dans les contraintes de ses missions d int gration et d activation individuelles le travail social cherchait dans l approche culturelle un recours pour renouer avec un travail collectif une d marche communautaire Dans l intervalle la culture dans le travail social peut appara tre comme une d marche qui compense aupr s des usagers le contr le social accru dont ils font l objet Est ce un paradoxe une contradiction Dans le groupe de travail certains estiment n anmoins que l approche cultu relle n a pas qu une fonction collective remplir Elle peut et doit tre prise en consid ration pour elle m me dans le travail social dans la mesure o elle permet de rendre l individu singulier acteur de sa vie Toujours est il que cette tension entre collectif et individuel agite aussi les co les sociales S agit il de mettre l accent dans la formation sur des d marches de d veloppement personnel ou de renforcer la capacit de critique sociale Et si les deux s articulaient Une alliance objective Y aurait il une alliance objective entre les d sirs du travailleur social porteur d une d marche culturelle et la finalit mancipatrice de cette d marche pour les usagers On peut en tout cas observer un parall le Alain de Wasseige estime ainsi qu animer des ateliers artistiques cela permet au travailleur social de s a
96. d viance la norme la gravit de son atteinte par sa distance Le traitement social de la folie se construit en relation avec les normes sociales d limi tant la raison on n est fou que par rapport une soci t donn e c est le consensus social qui d limite les zones fluctuantes de la raison et de la d raison comme le note Roger Bastide Michel Foucault rend bien compte des volutions historiques unissant les conceptions de la raison aux normes et la moralit Ainsi au XVIII si cle des sanctions identiques appliqu s par les m mes institutions sont en charge de g rer la d raison morale V n riens d bauch s dissipateurs homosexuels blasph mateurs alchimistes libertins toute une population rejet e au del d une ligne de partage et recluse dans les asiles La socialisation nous fait int grer les normes sociales ce consensus social distinguant la raison de la d raison Selon Goffman ujne norme est une sorte de guide pour l action soutenue par des sanctions sociales les sanctions n gatives p nalisent l infraction Il convient donc de les respecter en situation d interaction sociale Ceci est valable dans tous les domaines de la vie sociale comme l expli que Berger et Luckmann toute institution poss de un corps de connaissance type qui fournit les r gles de conduite institutionnellement appropri es Dans la mesure ou cette connais
97. dans les ann es quatre vingt sur le mode de vie des jeunes ruraux Nicole Eizner concluait Finalement ce qui distingue au premier chef les jeunes de leurs homologues urbains ce ne sont plus ni des valeurs ni des formes sp cifiques d inter connaissance mais la volont d enracinement un d sir d une vie plus calme plus tranquille condition bien s r de pouvoir aller en ville facilement pour des loisirs Ainsi nos campagnes souvent d peintes par des clich s de qui tude de qualit de vie et d authenticit ne risquent elles pas de se peupler de familles qui rapidement d senchant es ou ne pouvant s int grer harmonieusement cette soci t d accueil accueillante qui aura oubli de pr voir les cons quences de leur installation se verront attribuer de fait une qualit de population annexe Ne va t on pas fabriquer des zones p riurbaines d pourvues d me et en qu te de reconnaissance 5 G rard COURTOIS Le triangle des Bermu des POUR mai juin 1985 p 2 6 Les modes de vie des jeunes ruraux Futu ribles n 109 1987 p 8 91 Charles GOURGEON J Arts de la rue et ruralit pp 89 95 3 Le monde rural remis en culture Ainsi aujourd hui une question se pose comment faciliter l int gration de ces nouveaux migrants tout en accompagnant la soci t rurale dans son volution naturelle Nous carterons volontairement ici le domaine pratique de l adaptati
98. de la rue et du quartier Une s rie d action et de projets ponctuels ou p rennes orchestre la dynamique des acteurs artistes et habitants de quartiers sans s inscrire dans une logique de dispositifs institutionnels Cette articulation chezles artistes entre cr ation source de financement et action de terrain aupr s des habitants est rep rable notamment chez les compagnies d artistes implant es dans des quartiers politiques de la ville J ai pu galement observer parfois de la part de certaines compagnies une d marche de type entreprenariale autonome en termes de financements publics associant des fonds priv s via les fondations d entreprise et des prestations th a trales en entreprise fonds qui permettent la cr ation artistique et les emplois d artistes li s et un engagement territorial d int r t g n ral travers des ateliers gratuits pour les enfants du quartier Des dispositifs publics et priv s Les institutions culturelles et artistiques d pendant du minist re de la Culture de la DRAC ou encore des collectivit s locales travers des financements crois s des r gions de l tat d concentr des d partements des communaut s de com 13 Sylvie ROUXEL J L insertion par la culture une articulation en co construction I pp 9 17 munes des mairies tentent galement de co construire des projets articulant ces dimensions culture et social les laboratoires d Aubervilliers par e
99. de proc der que le metteur de France Paris 1994 p 12 101 Thierry COMBE Que fait le th tre au travail social pp 97 104 en sc ne et l ducateur ne font plus qu un Une premi re option est possible Penser personnellement un r sultat d finir le r le de chacun et diriger les com diens a la baguette pour qu ils fassent ce que j ai d fini Trois pas en avant Un pas de c t Dites bonjour la dame Ce n est pas l option que j ai retenue L exp rience en mati re th trale que j ai acquise au fil de ma pratique je veux la partager Je veux transmettre ce que je sais Mais je veux que ce soit en toute libert Car je sais que le d sir d apprendre est un d sir qui ne se com mande pas La libert d apprendre ne peut pas se d clencher comme le d collage d une fus e Cap Kennedy en appuyant sur un bouton Pourtant bien qu ayant choisi de participer au processus de cr ation th a trale les membres du groupe qui cr e sont sous l exigence de la contrainte Une contrainte d apprentissage qui est donn e par le souhait de produire un objet th tral faire voir Pour atteindre cet objectif chacun doit apprendre Contrainte et libert L r side le n ud de cette question de la transmission Selon Philippe Meirieu la difficult de la transmission est une difficult propre ment p dagogique Cette difficult r side dans cette contradiction inh rente la p dagogie q
100. des ima ges originales Les prises de vue ont t faites durant l hiver 2008 2009 dans les cantons de Vaud et du Valais en Suisse La s rie pr sent e fait partie d une exposition intitul e Reflets au Tea room Plan B des entreprises d insertion de la Fondation Le Relais Morges Suisse 82 Les cahiers du travail social 65 Cultures arts et travail social 83 Christophe PITTET L accompagnement l insertion sociale par la m diation artistique pp 73 87 Jacques s est rendu au centre de formation Jmpulsion au rythme de trois fois par semaine pour s lectionner et analyser ses images pr parer son exposition et chercher un logement Jacques a t un participant r gulier et motiv Il exprime ainsi sa satisfaction apr s deux mois de participation Alors de mon c t a se d roule tr s bien tr s bien C est un peu stressant parce que j ai un projet d exposition qui me stresse beaucoup Mais part a a m apporte beaucoup a m apporte beaucoup d nergie L entourage aussi Les coachs moi je trouve qu ils sont tous g niaux et qui sont l pour aider Au del des apports techniques compris dans l action de photographier et des b n fices psycho affectifs re us soit d un cadre v cu comme bienveillant soit de professionnels investis comme des objets non dangereux sa place dans l atelier rev t une importance vitale comme il le souligne avec sensibilit Pou
101. e Rep res pour des pratiques Lyon PUL 1993 GABERAN Philippe Introduction pp 13 15 in QUIPE DU FOYER D ACCUEIL ET DE PROMOTION HUBERT PASCAL Ed L art ca nous regarde Pr alables des pratiques d atelier rep res concepts Paris Champ social 2001 HILAIRE Marie Magdeleine Restaurer la capacit d tre acteur pp 67 71 in HILAIRE Marie Magdeleine Ed Action de r insertion Mettre en place de nouveaux services Culture et lutte contre l exclusion Issy les Moulineaux ESF 2001 PITTET Christophe De l ombre la lumi re La photographie comme outil de cr ation du lien social R cit de quatre femmes en prison Gen ve Institut d tudes sociales 2002 SOULET Marc Henry Une solidarit de responsabilisation pp 86 103 in ION Jacques Ed Le travail social en d bat s Paris La D couverte 2005 WINNICOTT Donald W Jeu et r alit L espace potentiel Paris Gallimard 1975 87 88 Arts de la rue et ruralite Comment une action culturelle et artistique peut tre vecteur de lien social en milieu ru ral Charles GOURGEON Directeur du CADA ALTHEA Le Mans co fondateur et organisateur du festival Fen tres sur rue Bonneval Eure et Loir 1996 2002 1 Introduction C est dans une commune rurale de 4500 mes que fut organis e en 1996 la premi re repr sentation d un festival d arts de rue Initialement pr vu pour toffer une f te patro
102. e que Zerbinette livre la r ponse des flam 107 Patrice DESMARE I Sens et paranoia J pp 107 126 boyants L nigme tient en ceci comment se fait il qu l instant m me un tr s l ger abattement se dessine sur le visage de tous hormis Zerbinette et celui qui a pos la question Pourquoi cette infime consternation de tous l exception des deux qui ont parl cet endroit commencent peut tre quelques divergences On peut tout simplement d clarer que cette affliction pr tendue et presque imper ceptible rel ve d une impression subjective et contestable et que tout cela n est qu une vue de l esprit On peut aussi estimer que la question n a pas beaucoup d int r t que les mines et les humeurs varient autant que les m t ores et bien malin qui dirait la cause v ritable du l ger nuage qui obscurcit la table quand on sait qu un papillon du voisinage bat le rappel des orages qui d chireront les ciels lointains Au contraire on peut admettre qu une expression d abattement a bel et bien parcouru pendant quelques instants et simultan ment quatre visages jusque l r jouis et rayonnants et que ce brusque changement de face a un sens particulier dans le contexte C est un pas d cisif Le franchir autrement dit tomber sous le coup du sens implique des cons quences r elles L une des premi res est que le monde va perdre provisoirement son innocence Il faudra bien admettre en effet qu il comporte en permanence
103. e et d sordre 1 Etudes et r flexions 1995 Penser la crise ordre et d sordre 2 Etudes et r flexions 1995 Evolution polyvalence de secteur Savoir faire professionnels tudes et r flexions 1996 Individu et communaut 1 Lutter contre l exclusion 36 Habitat habiter 37 C C A S 38 Individu et communaut 2 39 Etudes et r flexions 1998 40 Travail et handicap 41 Sp cial m thodologie 42 La marge 1 43 Etudes et r flexions 1999 44 Structures ferm es 45 Le crime 46 La marge 2 47 20 ans de DEASS en Franche Comt 48 Projet p dagogique de formation par les stages 49 Contributions r gionales 50 Urgence temps et action 1 Nouveau format 52 Urgence temps action 2 53 l intime habitat gt habiter 54 Pr vention Sp cialis e 55 L Europe sociale et le mod le social europ en 1 56 O en est l intervention sociale 57 L Europe sociale et le mod le social europ en 2 58 Adolescence 59 60 De l utopie au projet social 61 Protection de l enfance et droits de l enfant 62 Un IRTS en Franche Comt d hier aujourd hui 63 64 Pauvret s Pr carit s HS 2004 BIENNALE DU GNI Qu est ce qu apprendre par alternances HS 2008 COLLOQUE APP Peut on r pondre a la question qu est ce que l analyse de la pratique professionnelle
104. e et un master professionnel Aucun dipl me de musi coth rapeute n est reconnu par l tat 11 Max WEBER L thique protestante et l es prit du capitalisme 1947 Paris Plon 1964 Antoine PLET Dissonance sociale et accord musical pp 61 71 communication il y a une coupure entre soi et l autre avec un repli sur soi qui peut tre plus ou moins grand aboutissant un minimum d changes avec l ext rieur particuli rement en groupe l oppos pour un autre ensemble un grand d sir de communication se fait sentir tandis que les questionnements quant la situation d interaction et aux normes de communication peuvent tre compl tement absents ce qui peut se traduire par une perte du but et a posteriori du sens dans les deux acceptations du terme de la communication L coute de l autre et l aboutisse ment d une conversation sont des buts parfois difficiles atteindre pour ce dernier Nous verrons comment ces id al types pallient ces difficult s au moins pendant le temps de l atelier par la mise en place d un cadre soutenant leur expression Ces id al types peuvent en laisser sous entendre un autre celui de la norma lit dans le sens du respect des normes sociales qui serait associ une commu nication parfaite Il va sans dire que cette derni re n existe pas de m me qu une normalit absolue Malgr cela la maladie mentale est caract ris e dans notre soci t par une
105. e initie Il s av re que la parole commune a parfois tellement perdu de son tranchant que ses enjeux de sens passent inaper us Qui accepterait l id e qu il puisse avoir incidemment et m me dans une proportion discr te sa part dans la lourdeur du temps Ne faut il pas d j au moins un peu de paranoia pour l admettre Sourires rires ou fous rires viendront peut tre ensuite Mais pour lors contrairement l apparence tout humour fait d faut Nous tenons pour acquis que l exp rience parano aque est le fait d un sujet dont le sort est d tre enti rement parl Qu en ce sens il soit au centre du monde comme le laisse entendre mais d une fa on tr s dulcor e le terme d gocen trisme n est pas faux A condition de ne pas oublier que paradoxalement s il est au centre si tout mot toute signification paraissent converger vers lui c est parce qu il est en r alit compl tement en p riph rie pouss vers la banlieue accul occuper une zone de silence r siduelle dans laquelle il est cern cingl par la parole d autrui Ainsi parle t on de lui Mais ce n est qu la mesure de sa solitude de son isolement ou de sa d solation que s accroit aussi bizarrement son endroit le discours du monde En d autres termes le m canisme de la rotation tripartite que nous avons d crit plus haut est absent ou gripp Aucune commutation ne s effectue entre les trois emplacements voqu s locuteur al
106. e rendu global Tout questionnement personnel doit tre banni pour assurer la justesse de ses frappes dans le rythme Pour le premier id al type la difficult de prendre place dans le groupe peut tre de cette mani re surmont e il s agit pour eux d assurer leur partie dans le syst me de communica tion musicale leurs frappes doivent se faire entendre au b n fice de tous Pour le second temp rer leur partie sans interf rer ou couvrir de la puissance de leurs frappes celles des autres montre leur prise en compte de l alt rit dans le sys t me de communication L quilibre de la communication musicale de chacun se construit sur celle des autres Certains peuvent tenter des improvisations et variations sur leur partie de morceau libert dont il leur faut user avec pr caution dans le respect du cadre rythmique du morceau sous peine de trop perturber les autres et mettre en danger l quilibre du groupe Les interactions non verbales se font plus concr tes pour permettre l ensemble de mieux tenir marquant par indications gestuelles la prise en compte d une modification du rythme observables r guli rement lors d acc l rations ou du morceau erreurs et improvisations indications des liens prot iformes unissant par la pratique musicale le groupe l individu Au cours du d roulement de l atelier les participants se retrouvent dans des si tuations diff rentes mais ax es autour de l apprentissage du jeu musical
107. e se tourne vers le m me objectif 12 Jean OU RY Paroles crois es Contrainte ou th rapie in Hors s rie de la revue Cas sandre Lart l art Prisons tiques Edit Paris 2007 13 Constan du personna en difficult s Les hors champs de psychiatrie quelles actions artis ions No s Cassandre horschamp p 32 in STANISLAVSKI La construction ge traduit de l anglais par Charles Antonetti Editions Pygmalion Flammarion Pa ris 2006 p 14 Peter B 279 ROOK L espace vide Ecrits sur le th tre traduit de l anglais par Christine Es tienne et Fra 1977 p 133 nck Fayolle Editions du Seuil Paris Alors dans le moment de la repr sentation et comme dans les temps de r p titions des situations inatten dues surgissent du fait de positionnements diff rents entre ces acteurs Cependant la repr sentation ne doit pas devenir une source d angoisse pour les com diens Le met teur en sc ne doit alors se soucier de chacun tre attentif leurs possibilit s et aussi leurs limites 100 Les cahiers du travail social 65 Cultures arts et travail social lui d inventer ses solutions pour que chacun puisse participer la repr sentation Le com dien doit sentir ses forces se r v ler au fur et mesure des r p titions Chacun de nous en est porteur Une mauvaise herbe est une plante dont on n a pas encore trouv les vertus dit Ralph Waldo Emerson C
108. egr d autonomie et leur capacit a faire face a des situations nouvelles Le projet photographique a tent de r pondre a la question du lien social en ce sens qu il a t vecteur de nouvelles rencontres de contacts diff rents et de reconnais 12 Le travail de conceptualisation de cet ate g lier s est appuy sur une recherche action que sance sociale L ensemble de ces interactions sociales nous avons men e dans le cadre de mon dipl me des Hautes Etudes des Pratiques Sociales a t important au niveau de l expression de la singu l Universit de Strasbourg entre 1998 et 2001 ae re Des informations compl mentaires sont dispo larit et de l alt rit de chaque participante nibles sur le site www delombrealalumiere ch a De m me un livre a t publi relatant cette Dans le cadre d Impulsion deux types d accom exp rience Christophe PITTET De l ombre g a la lumi re La photographie comme outil de pagnement psychosocial ont t d velopp s Le cr ation du lien social R cit de quatre femmes en prison Institut d tudes sociales Gen ve premier offre la possibilit de construire un rythme et 2002 79 Christophe PITTET L accompagnement l insertion sociale par la m diation artistique pp 73 87 des relations sociales partir de l expression cr atrice notamment par le biais de la photographie Le second est destin des jeunes adultes entre 18 et 25 ans
109. einement dans une profession et une d marche culturelle ils n en sont pas moins capables de prendre en consid ration dans leur travail certaines dimensions du travail culturel et artistique Autrement dit il ne s agit pas de leur apprendre se d charger sur des artistes d une part de leur travail mais bien plut t de leur apprendre y recourir et l assumer dans la dur e dans le cadre d une intention et d une responsabilit propres au travailleur social Il s agit donc aussi de leur apprendre travailler en concertation en partena riat avec d autres venant au m me niveau qu eux mais aux logiques contraintes et modes de fonctionnement diff rents Si Culture et D mocratie se prononce en faveur du travail en partenariat le couple id al entre assistant social et travailleur culturel ou artiste la question reste entrouverte au sein du groupe de travail J ne faudrait pas conclure qu il faut qu il y ait syst matiquement un couple assistant social animateur culturel pour effectuer un travail social dimension culturelle Le groupe de travail pose que si travail en couple id al il y a certaines conditions doivent tre observ es voir ce propos les sp cificit s de ces projets M me cho quand il s agit de l amont soit l organisation m me de la formation des futurs assistants sociaux Suffit il de placer des artistes dans les coles sociales pour renforcer la dimen
110. ement expression et participation am lioration du bien tre panouissement personnel etc Les personnes sont amen es d couvrir leurs potentialit s et la cr ativit peut tre un moteur de responsabilisation de mobilisation et d ouver ture l environnement Certaines actions sont men es dans le cadre de projets d Insertion Socioprofes sionnelle ISP li s l attribution du Revenu d Int gration Sociale RIS La question des enjeux se pose alors L injonction de s panouir via des projets de participation sociale et culturelle sert elle in fine de marchepied l ISP Quels sont aussi les enjeux de ces partenariats 4 Voir Labiso Quoi Un cours de cr ativit pour les assistants sociaux Ca vous ton entre les secteurs culturels et sociaux Comment faire ne p 51 par Florence PIRE tudiante en deuxi me ann e du Bachelier Assistant so pour ne pas devenir l instrument de l autre cial et stagiaire Culture et D mocratie de o K janvier mars 2008 aupr s d tudiants d en Un n cessaire regard critique est porter sur la seignants en coles sociales et de travailleurs By Se y sociaux en 2008 notion de participation culturelle des usagers des ser 5 Voir chapitre Pratiques et v cus dans La vices sociaux ainsi que sur la dynamique de projet biso n 103 104 www labiso be que n cessite ce genre d action Plus largement on 6 Alain de WASSEIGE est
111. ent l insertion sociale des allocataires du Revenu d Insertion par la m diation artistique Entre prescription et cr ativit 13 87 Charles GOURGEON Arts de la rue et ruralit Comment une action culturelle et artistique peut tre vec teur de lien social en milieu rural 89 95 Thierry COMBE Que fait le th tre au travail social 97 104 CONTRIBUTIONS REGIONALES Patrice DESMARE Sens et paranoia 107 126 La rubrique CONTRIBUTIONS R GIONALES a pour but de faire conna tre les r flexions et les t moignages des divers acteurs r gionaux du secteur social tudiants professionnels b n voles universitaires etc Si vous souhaitez faire para tre vos tudes et t moignages adressez vos manuscrits num riques par courrier Les cahiers du tra vail social IRTS de Franche Comt ll est entendu que les articles publi s ne refl tent que l opinion des auteurs et n engagent pas la r daction des cahiers du travail social Introduction Art et travail social une confrontation cr atrice L LOG S9 SLO G rard CREUX Docteur en sociologie attach de recherche PIRTS de Franche Comt Claude DE BARROS Secr taire de r daction des Cahiers du travail social assistant de documentation l IRTS de Franche Comt Bien que les rapports entre l art et le travail social ne soient pas nouveaux notamment travers la formation des travailleurs sociaux et plus particuli
112. ent rep r s ont donn l ossature du programme de travail afin d viter les ventuelles p rio des creuses qui pouvaient d mobiliser les participants Ce type d organisation a donc permis de garder l attention de tous sans rel chement Pendant cet atelier l qui a dur une semaine et qui tait intensif vraiment on a r ussi aussi ce pari on parle de rapport au temps pen dant une semaine ils ont t pr sents on a eu un abandon ou deux mais n emp che que les gens taient l un peu en retard de temps en temps mais l Entretien Amicale du Nid Montpellier Apr s une premi re s ance de travail qui a consist pr senter le th me de l mission et d gager des sous th mes abord s par les participants par l outil du 53 Delphine BURGUET Donner voir autrement I pp 47 59 r cit de vie des s ances d criture faites individuellement ont permis de recueillir un r cit crit Les intervenants se chargeaient de cadrer les textes au niveau de leur forme et les discours au niveau de leur construction pour que le produit crit final soit diffusable ils s attachaient respecter le contenu des textes les id es le vocabulaire les fa ons de dire etc Les r cits une fois retouch s ont t r p t s par les participants afin d obtenir une bonne diction avant la s ance d enregistre ment Deux intervenants journaliste et ducateur technique se sont charg s du montage et du m
113. ent vers des oublis majeurs et tr s souvent vers un rejet des plus simples constatations C est ainsi que l un parlant de la parole invoquera la seule forme du soliloque comme s il monologuait le plus clair de son temps alors que l autre lui objectera au gr d une bataille pleine de bravoure qu il fait peu de cas du dialogue qui est pourtant la norme incontestable la r gle qui s affirme de toujours comme de partout Or s il n est pas faux que nous parlons seuls l occasion et qu il est cependant vrai que plus souvent c est avec un autre il n en reste pas moins certain que plus fr quemment encore c est avec quelques autres que se d roule la conversation Est ce dire que parler seul deux ou bien trois ou quatre serait pareil et indiff rent Certes non et cet gard Scapin Zerbinette et les autres ils sont six n ont pas livr suffisamment le secret de leurs machines Il est un autre sens au mot sens par quoi il signifie une direction Ainsi Sca pin tourne t il son corps ou son cou vers Zerbinette pour lui adresser le mot par lequel doit se ficeler sa fourberie Il imprime ainsi une direction la parole et c est la premi re tape de son tour d escobar Zerbinette pour sa part n a qu une alternative r pondre ou pas Elle r pond Deuxi me tape la parole change de direction elle vient s emparer de ceux qui sont dans la zone de silence r siduelle que leurs quatre pr sen
114. es populations non directement li es l activit agricole En un si cle nous disent Bernard Hervieu et Jean Viard les campagnes fran aises fourmili res d mographiques artisanales industrielles et agricoles se 1 Source SEGESA INSEE 2 Idem 3 Bernard HERVIEU Jean VIARD Larchipel paysan La fin d une r publique agricole La Tour d Aigues Editions de l Aube 2001 p 55 4 Bernard HERVIEU Jean VIARD Au bonheur des campagnes La Tour d Aigues Editions de l Aube 2001 p 17 constituent en ghetto paysan dans un mouvement d une grande coh rence politique id ologique et d mogra phique Ainsi naquit une soci t paysanne dot e de ses codes sociaux et culturels Le nouveau mouvement migratoire vers les cam pagnes retournement du ph nom ne d exode rural 90 Les cahiers du travail social 65 Cultures arts et travail social combin au d veloppement technologique li aux communications transports et nouvelles technologies Internet vient bouleverser cette soci t paysanne tant sur le plan social que culturel Ainsi urbains et ruraux pensent de plus en plus de la m me mani re sur de multiples sujets mais ils restent convaincus de penser diff remment les uns des autres 1 En 1985 dans son article crit pour la revue POUR G rard Courtois constatait que l atout du monde rural dans son d veloppement r sidait justement dans le sentiment de rejet de la popula
115. et en perp tuel questionnement sur le sens de son existence Jacques ressentait bien l enjeu de devoir r pondre a ces questions et envisager de sortir de la situation d entre deux dans laquelle il se trouvait depuis de nombreuses ann es L autre d fi auquel Jacques devait faire face tait celui de trouver un emploi En effet dans le cadre de l atelier il a montr des comp tences techniques et sociales au dessus de la moyenne Sa capacit comprendre rapidement des consignes son approche m thodique de la photographie ainsi que le respect qu il a port autrui et au mat riel montrent des qualit s positives Cependant ce que craignait Jacques c est la dimension temporaire de l emploi comme il le soulignait avec justesse Pour moi a a une grande importance car j ai toujours eu du travail temporaire On ne m a jamais laiss une chance pour un travail fixe suite mon accident professionnel Et puis pour moi a a une grande importance car je ne peux pas rester la maison rien faire La je recommence r fl chir me dire pourquoi je suis l Rester actif et s inscrire dans un continuum sont deux l ments structurants pour Jacques qui pr sentait une personnalit angoiss e et d pressive je me re 24 Entretien avec Jacques 2 02 2009 p 5 mets toujours en question Bon pr sent c est plus trop 25 Entretien avec Jacques 2 02 2009 p 6 85 Christophe PITTET L accomp
116. et l art font au travail social Je suis entr en formation l IRTS de Franche Comt en 2005 apr s 7 an n es d activit s professionnelles dans le domaine du b timent J avais alors 29 ans Pendant mes trois ann es de formation pour obtenir le dipl me d ducateur sp cialis jai ax une part de mes nombreuses r flexions autour de la relation entre Th tre et Education Ce fut d ailleurs le th me de mon m moire de fin d tudes Ayant r ussi l examen j ai ensuite travaill pendant pr s d un an dans un GEM Champagnole Jura Des circonstances impr vues ont permis que je sois aujourd hui com dien et metteur en sc ne notamment au sein de ma propre compagnie POCKET Th tre Dans le cadre de ces nouvelles activit s j encadre 97 Thierry COMBE Que fait le th tre au travail social pp 97 104 r guli rement des cr ations th trales mettant en sc ne des publics sp cifiques J imagine que c est ce parcours et les exp riences qui l ont jalonn qui font que je me retrouve aujourd hui invit collaborer la r daction d un num ro des Cahiers du travail social ax autour de Cultures arts et travail social Vous aurez probablement d j suppos que je me contenterai de tenter de r pondre la question plus r duite Qu est ce que le th tre fait au travail social Tout simplement parce que je choisis un peu facilement de parler de ce que je con
117. ettent de rendre visible le travail quotidien des travailleurs sociaux de m me que l intervention d artistes dans le 1 Ce concept est inscrit dans la loi n 2002 2 r novant l action sociale et m dico sociale du 2 janvier 2002 Mais que nous retrouvons gale ment dans l uvre de Jean Paul Sartre 2 Pierre BOURDIEU Questions de sociologie Paris ditions de Minuit 1984 p 221 3 Dominique CH TEAU L art comme fait social total Paris L Harmattan 1998 champ du travail social participe de cette visibilit Elles ach vent d tre totales dans la mesure o elles peuvent servir de vitrine pour les tablissements kkk Les cahiers du travail social 65 Cultures arts et travail social La n cessaire confrontation des ethos professionnels dans la mise en place d un projet socio culturel installe une dynamique quel que soit le terme utilis pour nommer ce mouvement coop ration r ciprocit change ou don qui oblige les intervenants modifier leurs postures initiales Car si la rupture avec un quotidien enfermant est l objectif souhait par les professionnels de l action sociale pour sor tir ceux qu ils accompagnent d une inertie sociale et si la volont artistique est de r v ler aux participants du projet culturel la capacit des hommes faire ensemble ou construire gr ce l ouverture aux autres comment ne pas penser que ceux qui recherchent ces ruptures ne sont pas eux m mes tra
118. eur pr cise que dje tels syst me circulaires doivent selon la nature du cas tendre vers un tat stable soit subir un changement exponentiel progressif ce changement sera limit par les ressources en nergie du syst me par une restriction ext rieure ou bien par l effondrement du syst me en tant que tel C est exactement ce que nous pouvons observer l atelier le morceau peut conti nuer tre jou au m me tempo tat stable puis s il est bien en place progres sivement s acc l rer ceci de la m me fa on que pour la phase pr c dente bien que techniquement plus ardu de plus en plus rapidement avant son paroxysme changement exponentiel progressif d montrant l interd pendance de chacun des membres En termes de restrictions la fatigue limite la dur e l artiste peut recommander au groupe de poursuivre sur le m me tempo ou le rythme peut se d lier suite aux erreurs cumul es des participants Pour que cela fonctionne il faut donc que chacun coute l autre mais aussi soi m me Le paradoxe entre d tente et concentration est 21 Gregory BATESON Une unit sacr e que de ce fait maximal si l on y ajoute que pour profiter ques pas de plus vers une cologie de l esprit E 1991 Paris Seuil 1996 p 100 pleinement du jeu musical il faut galement parvenir 68 Les cahiers du travail social 65 Cultures arts et travail social couter ses frappes dans l
119. exifiant grandement le morceau par l ajout de variables individuelles dans le fonctionnement du groupe Il sera pour cela divis en sous groupes auxquels se ront attribu es diverses composantes d un morceau ou bien certains participants auront une variante sp cifique du morceau y adjoindre Dans les cas o il s agit d une variante ou d une partie d un morceau d j tra vaill son incorporation est soudainement flagrante car l enchainement de frap pes du morceau original aura tendance prendre le dessus sur sa variante Il faut un v ritable effort de concentration pour apprendre la variante et s y tenir tout au long du temps de jeu car le moindre rel chement peut faire ressurgir le morceau ant rieurement int rioris Les participants ne jouant plus l unisson ils entendent distinctement les sons qu ils produisent Ils en sont responsables vis vis des autres pour la bonne marche du morceau Un syst me d auto correction bas sur la perception de la diff rence se met en place la fois au niveau individuel et groupal D un point de vue indivi duel il faut que le participant s adapte au mieux au rythme collectif s auto corrige en cas de d calage ou de mauvaise frappe Ce qui est valable individuellement le sera au niveau du groupe que nous pouvons consid rer comme un syst me causal circulaire tel que Bateson le d finit chaque action individuelle a un impact sur le groupe ou syst me L aut
120. fective d un Rmiste les fonds furent d blo qu s Depuis cette action collective des transformations ont eu lieu la chef de service est partie la retraite et a t remplac e par une autre responsable qui a souhait rejoindre cette quipe au regard de l exp rience en direction de la culture d j d velopp e elle m me impliqu e et touch e par l art et la culture l quipe a t modifi e d part sortie mais des nouveaux projets collectifs culturels se mettent en place travail de sensibilisation et d accompagnement la sortie culturelle Un des usagers continue les ateliers de th tre en toute autonomie Le d sir de continuer p renniser ces actions culturelles autrement s est install chez les professionnels comme chez les usagers C est dans les projets collectifs que cette quipe de travailleurs sociaux continue d laborer aujourd hui des projets d action culturelle et d insertion par la culture Le point de vue des politiques sociales Du point de vue des collectivit s locales cette action a port ses fruits institu tionnellement dans la mesure o le Conseil g n ral a organis en juin 2007 une journ e consacr e aux actions collectives du d partement DPAS et la culture avait sa place parmi d autres tables rondes parentalit logement etc Les projets collectifs d insertion culturelle dans les pratiques des travailleurs sociaux se d veloppent et s affirment dans un contexte par
121. fil des renvois ult rieurs si point nomm je parle M en abstiendrais je que mon statut se r duirait pro gressivement et presque inexorablement n tre plus que l objet du discours des autres 118 Les cahiers du travail social 65 Contributions r gionales Venons en maintenant l trange exp rience de celui qu on dit parano aque Il est celui sans doute qui disconviendrait le moins de la nature inclusive du sens s il pouvait en dire quelque chose ce qu il ne peut h las Voil en effet un sujet vers lequel semblent in luctablement converger tout mot toute bribe de conversation tout fait ou agencement potentiellement significatifs Autrement dit et c est cela qui a t le plus remarqu tout et tous parlent de lui et c est de lui encore dont il est question quand a tousse Sous les modes les plus divers qui vont de l allusion la plus cel e la d claration la plus ouverte que ce soit proximit ou depuis les r gions les plus recul es du globe on d verse plein tombereau un propos o il ne s agit que de lui imm diatement continiment ternellement peut tre Et c est le premier aspect d une exp rience qui para tra beaucoup impensable s il est un sujet pour lequel l expression tre concern a un sens alors il est celui l On ne parle on ne gesticule on ne pr sente d apparences que pour autant que tout cela ne le concerne et ne rev te un sens particulier
122. fiques depuis une dizaine d ann es Cette politique de d veloppement local privil gie une gouver nance culturelle impliquant le Conseil g n ral une association de d veloppement local et les op rateurs culturels Depuis 2006 est mise en priorit la m diation culturelle La m diation cultu relle est une terminologie d action publique utilis e et d velopp e partir des ann es quatre vingt dix qui regroupe l ensemble des actions qui visent r duire l cart entre l uvre l objet d art ou de culture les publics et les populations Ces actions de m diation culturelle recouvrent tous azimuts les billetteries sp cifiques en direction des usagers de structures sociales l organisation de s an ces de d couverte au sein des quipements culturels la mise en place d ateliers cr atifs inaugurant la rencontre entre des artistes et les b n ficiaires de l action sociale des projets de cr ation culturelle tels que les spectacles de th tre au cours desquels les usagers sont parties prenantes etc Cette politique de d veloppement culturel produit des effets dans le champ du travail social puisqu elle incite les acteurs culturels construire des passerelles avec les acteurs du social afin de permettre aux publics dits en difficult s d acc der au monde de la culture 19 L LOG S9 SLO Radia EL KHOMSI J De la m diation culturelle au changement J pp 19 24 Toute action publique s
123. het On peut donc sans exag rer le trait attribuer au spectacle de rue la qualit outre de s int grer dans le patrimoine architectural local celle de contribuer sa mise en valeur Mais qu entendons nous donc au fait par arts de rue Bien que nous ayons en d but de ce texte apport des bribes de r ponse cette question il nous appartient de pr ciser ce qui se cache derri re cette d no mination d une pratique artistique qui bien qu exis g 9 Andr PACHER Verticalement horizontale tant depuis toujours a pris depuis quelques d cen ment POUR n 101 mai juin 1985 93 Charles GOURGEON J Arts de la rue et ruralit pp 89 95 nies une ampleur cons quente En France des th tres de tr teaux montreurs d animaux et autres saltimbanques qui exer aient leur art de foire en foire d s le XI si cle au th tre forain des foires parisiennes du XVII et XVIII si cle le th tre de rue a repris une place qui lui revenait de droit pour son r le jou au b n fice de la diffusion culturelle dans les ann es quatre vingt Avec en 1986 la cr ation par Michel Crespin du Festival international du th atre de rue d Aurillac puis en 1993 d un centre national de ressources des arts de la rue et des arts de la piste par le minist re de la Culture HorsLesMurs le nombre d v nements d di s aux arts de la rue ne cesse de progresser Pour autant il serait inexact de parler d
124. i res d appr hender et de voir l autre d une part pour le tra vailleur social Ja culture n est pas toujours consid r e comme une priorit pour ses usagers mais plut t comme un suppl ment une cerise sur le g teau avec une repr sentation du monde des arts et de la culture distante et inaccessi ble attitude du pas pour moi d autre part chez les artistes et les travailleurs culturels une ignorance m fiance distance du champ du travail social parfois agr ment d un certain m pris des travailleurs sociaux m pris et attirance du fait que tr s souvent le monde de la culture s adresse au travail social afin de financer des projets culturels ou artistiques Les difficult s rencontr es de chaque c t des mod les professionnels sont li es aux valeurs et aux repr sentations que chacun porte sur l autre il peut tre usager des services sociaux travailleur social travailleur artistique culturel ha bitants d un quartier etc Le fait d viter la stigmatisation et l enfermement des populations dans une ca t gorie statistique en faisant clater cet arbitrage rend possible des innovations et des champs de pratiques parfois peu ou pas soutenus Mais cela ne signifie pas pour autant que les actions et les d marches de projet d insertion sociale par la culture et les arts n existent pas elles peuvent tre sources d innovation et d mergence de pratiques qui tendent a se fa
125. ial et de la psychiatrie Paris L Harmattan 1997 4 Fabrice DHUME RMI et Psychiatrie deux continents la d rive Linterinstitutionnalit et le partenariat comme catalyseur des questions d identit du travail social et de la psychiatrie Paris L Harmattan 1997 20 Les cahiers du travail social 65 Cultures arts et travail social Les travailleurs sociaux qui sont artistes amateurs ou non animent des activit s artistiques dans le cadre de leur exercice professionnel Ces actions sont repr sent es sur le m me plan que les actions mises en place avec des acteurs artistiques ou culturels Je tiens distinguer la notion de comp tence celle de qualification que je pr f re mobiliser ici pour qualifier la pra tique des acteurs sociaux Les comp tences sont comprises comme ensemble de savoirs indissociablement issus de la formation initiale et de l exp rience de l action savoirs plus difficiles valuer Cette s paration entre qualification et comp tence s explique par une tension op r e par le secteur professionnel artistique et culturel qui maintient une sorte de monopole en objectivant une reconnaissance de la comp tence professionnelle J M Leveratto porte une attention particuli re aux figures de l amateur ou animateur et celle de l artiste Il tend valoriser la distinction entre ces deux entit s d fendant l id e selon laquelle l amateur devient un acteur culturel
126. ignage le laisse enten dre En fait non je ne me sentais pas oblig Pas du tout Mon assistant social m a pouss un peu parce qu il est franc voila il est direct Il m a dit que a me ferait du bien de participer D un c t je me sentais un peu pouss d un autre c t pas parce que d un c t a m int ressait Son t moignage montre que son assistant social l a soutenu dans sa d cision partir d une position ambivalente Position qui peut tre interpr t e comme une prise de risque pour Jacques de s engager dans une activit nouvelle et sur laquelle il a de fait peu de prise Par ailleurs l tat d isolement dans lequel il se trouvait ne favorisait pas son bien tre parce que rester la maison et ne rien faire moi je n arrive pas Il m a propos de venir ici On a pris contact ensemble et deux semaines plus tard j ai commenc Sa participation l atelier lui a permis d engager un travail photo graphique l ext rieur et d aller la rencontre d autres personnes 6 2 Les motivations de Jacques Avant de s inscrire au RI et de participer l atelier Reflets Jacques occupait une place de chauffeur livreur dans le cadre d un programme d emploi temporaire propos par l interm diaire de l assurance ch mage Il effectuait galement quel ques travaux r mun r s mais non d clar s D abord je n tais pas trop motiv parce que je voulais vraiment 14 Pr
127. illeurs sociaux la possibilit d appr hender diff remment leur mission Le travailleur social devient animateur lorsqu il est qualifi pour encadrer une expression artistique L animateur travaille avec les usagers dans un autre contexte professionnel temps et espace qui favorise les changes sociaux et l adaptation aux nouvelles postures professionnelles L approche des usagers en groupe et non pas en face face permet un autre rapport avec eux Dans ce projet un local tait consacr l animation des ateliers parisiens un espace consid r neutre et peu contraignant un lieu d change social de rencontres travers la dimension artistique Il permettait une rupture avec le quotidien les urgences et les pr occupations pratiques L expression artistique am ne la production artistique ce qui donne voir soi m me et aux autres Les notions de valorisation de prise de confiance d iden tification de capacit s sont v rifi es en grande partie gr ces aux manifestations publiques comme les expositions et la repr sentation th trale La pr sentation publique des produits ou des uvres s av re tre un facteur d terminant de r ussite de l atelier et par l un atout travers l accompagnement social Les usa gers sont amen s une prise de risque au niveau de l motion qui passe par l expression corporelle ou verbale et par la cr ation Ces expressions par l inter m diaire de l uvre ou de la repr
128. indiqu par le seul geste d teindre sa cigarette ce qu il tait m got cras abandonn au cendrier Il en tait certain Le sens de la sc ne s imposait lui sans quivoque toute la signification du geste r sidait dans sa valeur incendiaire Instantan ment il s tait senti l tat de cendres Notons que l encore ce n est pas tant le sens attribu au geste qui fait probl me car apr s tout pourquoi un tel geste n aurait il pas eu ce sens Ce qui est peu ordinaire c est que le fumeur incendiaire suppos et pur inconnu au demeurant se trouvait plusieurs tables de l et que d aucune mani re il n avait port attention au moins de fa on manifeste au sujet soi disant incendi La contrainte de d signer ce sujet et d avoir a signifier son abolition s imposait automatiquement a tous c est dire sans m me qu ils en aient conscience C est grace cette sorte de t moignages qu on peut comprendre ce que cela veut dire qu un corps d membr rou par les mots r duit a la succession des images mobilis es par le discours des autres Ainsi ledit parano aque pour se 122 Les cahiers du travail social 65 Contributions r gionales d fendre oppose t il parfois une image la conversation du monde laquelle tend laminer la surface ainsi offerte d faut il est v hicul par cette conversation et par la multiplicit des images qui en jaillissent sans m me pouvoir arrimer
129. inscrit dans une logique de changement et surtout d am lioration elle est porteuse la fois d une id e du probl me d une repr sentation du groupe social ou du secteur concern qu elle cherche faire exister et d une th orie du changement social Il y a presque un effet m canique qui est vis et qui concerne toutes les perspectives de politiques publiques Ce travail de recherche porte l accent sur cet effet suppos m canique une des focales de cette tude est l impact du dispositif sur les deux champs pro fessionnels sous tendant une reconfiguration partielle de ces derniers Une de mes hypoth ses s articule principalement autour du changement celui des deux secteurs par un effet de socialisation professionnelle au travers des actions de m diation culturelle provoquant une sorte d appropriation des r f rentiels d action voire une acquisition crois e des comp tences professionnelles Le propos est ici surtout engag en direction de la notion de comp tence Mon hypoth se de travail est que les actions de m diation culturelle mettant en pr sence des acteurs aux comp tences sp cifiques participent d une diffusion des comp tences entre ces professionnels Ce travail de recherche s est concentr sur cette zone d interf rence Les politiques transversales et socialisation professionnelle Le th me de la fronti re entre le social et le culturel est en soi une constructio
130. ion de ce nouveau monde rural qu elle soit de souche ouissue de la migration venue des grandes agglom rations taient en demande de culture Puis au fil de ses programmations il a mis en vidence le fait qu il n tait pas indispensable d avoir des lieux d di s pour pr senter des spectacles de qualit mais qu au contraire ceux ci parvenaient s int grer dans le patrimoine architectural de l espace urbain voire les mettre en valeur En fin la ville a unanimement suscit l int r t des compagnies accueillies qui y ont trouv une qualit de jeu qu elles ne rencontrent que rarement dans les grands festivals Contrairement aux spectacles de salle souvent lourds co teux mettre en sc ne et qui n cessitent des espaces de jeu sp cialement adapt s et dot s d qui pements ad quats le spectacle de rue offre la possibilit d tre pr sent dans n importe quel espace urbain sous r serve bien entendu qu il corresponde aux imp ratifs de la mise en sc ne Mieux encore parce qu il est le plus souvent crit pour la rue et aussi parce qu il a pour vocation de s adresser au passant il s at tribue des espaces sc niques dans le patrimoine urbain existant cours places ruelles etc ainsi il n est pas rare lors d une visite de rep rage que l artiste souligne l aspect int ressant et pittoresque d un lieu qui parce qu il est fr quent au quotidien par la population a perdu ses yeux son cac
131. ion plus secr te et sans doute moins d cente Dans un sem blable contexte puis je dire qu il y a des plantes qui sont belles sans m exposer un regard courrouc Sans doute n irais je pas jusqu dire levant effront ment l quivoque qu il y a de belles plantes ici sauf passer pour un butor Et s il y a dans le contexte en m me temps qu une dame une vraie plante la situation ne se pr sente gu re sous de meilleurs auspices Car d une part l ambigu t subsiste la seule pr sence d une plante r elle ne pouvant garantir que mon propos soit d nu de d tour D autre part affirmerais je voix haute que je ne vise nullement parler de la dame mais bel et bien de la plante que je resterais alors redevable de l hommage quoi oblige la beaut de toute femme Ainsi ne serais je pas labri du risque de froisser Sans doute devrais je donc pr ciser que je parle en effet de la plante et non de la dame en ajoutant qu en ce qui concerne la beaut de la dame il va sans dire elle ne saurait souffrir aucune comparaison moins que je ne d cide de laisser courir la verdeur de l allusion Quoi qu il en soit je suis d j irr m diablement partag entre urbanit et rusticit courtoisie et brusque rie biens ance et insolence Je dois composer bon gr mal gr avec ce satan sens qui serpente entre l objet dont je parle et les interlocuteurs qui je m adresse Car en principe ou bien je parle de
132. ionnel parce que a d veloppe des comp tences personnelles individuelles psychiques Entretien Amicale du Nid Paris Dans ce projet ila t question d envisager l accompagnement social en prenant en compte les besoins strat giques de l individu parall lement aux besoins pra tiques Les pratiques professionnelles doivent pouvoir se corr ler en consid rant l usager comme un tre social qui selon ses urgences et ses priorit s construit ou reconstruit son existence et son insertion de mani re coh rente Les travailleurs sociaux dans ce type d accompagnement largi tentent de couvrir des besoins pratiques alimentation h bergement hygi ne premiers soins administration et de r pondre certains besoins strat giques comme la reconstruction la recon naissance le lien social et l insertion L art est un outil favorable ce type d accom pagnement social qui peut compl ter la couverture de ces besoins strat giques Le projet Se reconstruire et s ins rer largement voqu ici tait destin un public cibl mais le b n fice des expressions artistiques exp riment es dans ce contexte sont adaptables d autres publics et des cadres professionnels divers du champ de l intervention sociale L id e pr pond rante dans le fait d utiliser l art pour l accompagnement social est la transf rabilit les comp tences identifi es et exploit es travers l expression artistique sont utilisables da
133. iquer ensemble de partager ses probl mes de chercher des solutions Dans le cours informatique on est tous assis l un c t de l autre chacun aide tout le monde C est ce que je trouve g nial c est qu il y a un climat un peu familial Outre l importance de l ambiance et du sentiment d appartenance Jacques met aussi en exergue la question des b n fices retir s de la pratique photographique Je ressens une satisfaction norme en fait d avoir r ussi quelque chose Des fois il y a aussi 19 Entretien avec Jacques 2 02 2009 p 4 20 Entretien avec Jacques 2 02 2009 p 6 21 Entretien avec Jacques 2 02 2009 p 2 22 Entretien avec Jacques 2 02 2009 p 4 23 Entretien avec Jacques 2 02 2009 p 4 des images que je fais et que je ne trouve pas bien Mais d autres les trouvent parfaites ce qui me ram ne aussi une certaine satisfaction En fait a me rapporte que du bonheur 84 Les cahiers du travail social 65 Cultures arts et travail social 6 4 L exposition de soi par les images comme forme de reconnaissance sociale La derni re tape avant le d part de Jacques en avril 2009 a t la finalisation de son travail photographique et le montage de son exposition Cette tape visait mettre en valeur sa d marche rendre compte de soninvestissement structurer son parcours et ritualiser la fin de sa participation l atelier La question de l expositio
134. ir quelle lo gique le monde ob it Ce faisant il observe le n cessaire le contingent le possi ble l impossible Il rep re l ind cidable aussi Bref il p n tre dans le syst me du monde Il y questionne les chronologies autant que les synchronies I tente de dire les lois qui r gissent les rapports entre le centre et la p riph rie le noir la lumi re aujourd hui hier l accessoire l essentiel le sol le ciel Il explore C est ce qu on a appel d lire d interpr tation Pourquoi une telle passion Parce que c est de son sort bien s r dont il s agit travers tout ce qui se combine De ce qui va d ci der dans l univers de sa nomination ou de son viction de sa promotion ou de sa r vocation Or si cette question tout fait pensable rev t par contre une acuit aussi insoutenable c est qu elle est le fait d un sujet qui l nonce alors qu il tombe justement sous la menace d tre non seulement mis de c t comme le sugg re le mot parano a mais plus radicalement encore rejet ou mieux radi C tait cette terreur d tre radi qu un patient manifestait l h pital alors qu une radio avait t demand e pour un autre malade qui s journait dans le m me service Il est vrai que dans cet h pital l heure tait plut t l hostilit qu l hospitalit Commen ons conclure Quelle place occupe t il ledit parano aque En un mot la place du rebut
135. ire reconna tre dans le temps 15 Sylvie ROUXEL J L insertion par la culture une articulation en co construction I pp 9 17 Les points de convergence N anmoins au regard des exemples observ s il existe certaines r currences au sein des projets collectifs qui rendent compte de la r ussite de ces exp riences de co construction et coop ration 1 Un ancrage territorial engag et r ciproque entre les travailleurs artistiques et les travailleurs sociaux combinant ainsi le lieu l espace ancr dans un quartier un public de proximit touch et des professionnels 2 L laboration d une s rie de constructions de liens coh rents et convergents dans une direction commune articulant entre elles les institutions politiques les associations les professionnels et les habitants Pour Guyennot ins rer c est l id e de restaurer l image de soi de la per sonne en difficult pour I investir dans le r el social dimension qui convient aux diff rentes actions culturelles observ es rendre possible l envie ou le d sir d exister en tant que personne vivant en soci t r introduire une s rie de rep res collectifs communs structurant le cadre de l action et ses limites afin de permettre l autonomie et l mancipation Sur ces points les travailleurs sociaux peuvent se rencontrer dans ces objectifs communs autonomie mancipation libert d ex pression Pour conclure Quand les sens s
136. it tre une solution Avec son corps avec ses mots avec ses r f rences culturelles l acteur s empare de l espace sc nique et propose Tout n est pas retenu dans la construction de l objet th tral faire voir Mais certaines propositions le sont L acteur prend part participe l laboration de ce qui sera pr sent La parole en mots ou en gestes de l acteur n est pas simplement cout e et ensuite je fais ce que je veux Cette parole est entendue et influence la d cision Conclusion le lapin le pneu et l orang outan Pour finir je redirai donc que le th tre offre par les situations qu il induit les moyens de pr parer la s paration En quoi est il diff rent d autres disciplines Cette question m a souvent t pos e Quelle diff rence peut il y avoir entre le th tre pratiqu dans le cadre d une institution et une autre discipline prati qu e dans le m me cadre La menuiserie par exemple Faire du th tre ou de la menuiserie dans une institution c est la m me chose me suis je m me entendu dire Sans vouloir d nigrer la menuiserie je pense qu il y a une diff rence Je ne saurais pas trop l expliquer C est un peu comme s efforcer de chercher le point commun entre un lapin et un pneu Vous le connaissez C est simple ils sont tous les deux en caoutchouc saufle lapin Une autre remarque m a galement t faite C est bien de vouloir faire du th tre avec
137. itoriales de Franche Comt Franche Comt Conseil r gional Le Doubs CONSEIL GENERAL CONSEIL G N RAL Territoire de Belfort gt AT KN Conseil g n ral Les cahiers du trav ures arts et travail social 65 ISSN 1145 0274 Cultures arts et travail social Les cahiers du travail social 65 I IRTS de Franche Comt J janvier avril 2011 Ce num ro est coordonn par G rard CREUX cadre p dagogique et attach de recherche l IRTS de Franche Comt G rard CREUX Claude DE BARROS Introduction Art et travail social une confrontation cr atrice 03 06 ARTICLES Sylvie ROUXEL L insertion par la culture une articulation en co construction qui ne va pas de soi 09 17 Radia EL KHOMSI De la m diation culturelle au changement Le territoire de l action sociale questionn par le secteur culturel 19 24 Fr d ric JANUS Culture art et travail social un rendez vous ne pas manquer L approche culturelle dans la formation des assistants sociaux 25 36 S bastien DAMBRA S bastien CASTELLS Delphine MALKA Th tre et actions ducatives aupr s d enfants plac s 37 45 Delphine BURGUET Donner voir autrement L exp rience artistique des personnes en situation de prostitution 41 59 Antoine PLET Dissonance sociale et accord musical ethnographie de la pratique musicale des usagers de psychiatrie 61 71 Christophe PITTET L accompagnem
138. ix personnages en sc ne de l intrigue que le premier d entre eux vient d ourdir au gr d une simple interrogation Et ce dernier sait il 110 Les cahiers du travail social 65 Contributions r gionales lui m me que cette interrogation fera potentiellement virer au rouge les quatre sixi mes du cercle que d limite son entourage A t il calcul la trajectoire de la balle ainsi lanc e par lui sous la forme d une question apparemment inoffensive adress e son obs dante voisine Est il assez fourbe pour avoir pressenti qu elle pr cipiterait immanquablement celle ci dans l expression sans retenue d une r ponse que lui m me connaissait par avance A t il pr vu le ricochet par le biais duquel le mot incendiaire irait atteindre les autres Si tel est le cas pas de doute il tait Scapin ou pire peut tre Et Zerbinette est ce de sang froid ou bien l aveuglette qu elle aventure le trait par quoi l image des flamboyants pr cipitera les autres dans une repr sentation dont ils auront charge de supporter l incidence quoi qu il en ait t de leurs dispositions ou intentions r elles Sont ils dupes autant qu ils sont ou conscients Seuls une seconde sc ne et m me l acte complet permettraient de trancher sur ce point On remarquera simplement que si le cas ch ant le ressort dramatique d une situation n existe qu l insu de tous de quel ques uns ou d un seul cela signifie que le sens peut for
139. ixage Parall lement ce travail un entretien enregistr dans un caf de Montpellier a t effectu aupr s d une jeune chanteuse sur son che min parcouru Les participants cette occasion taient les intervieweurs et non plus les interview s comme ils ont l habitude de l tre Ce travail leur a permis de changer de place et donc de repr sentation d eux m mes D autres prises de son ont t r alis es notamment dans le tramway et au studio chaque matin sorte de rajouts destin s donner le rythme pour rendre un contenu radio plus dynamique L mission mont e et enregistr e a donn lieu une diffusion publique Des invit s ont eu l opportunit d couter l mission avec la pr sence des participants ce qui a permis un d bat apr s l coute L mission a t diffus e sur d autres radios et le disque a t distribu dans les institutions concern es par la probl matique de la prostitution On a assist cette mission publique donc il y avait toutes sortes de personnalit s dont l adjointe du quartier il y avait une cinquantaine de personnes peu pr s 50 60 dans une grande salle c tait pas du tout ici ce n tait pas dans un cocon Donc c est vrai que ce n tait pas gagn d avance qu ils arrivent aborder des choses qui sont quand m me bien de l ordre de l intimit Face une salle ils ont t remar quables mais vraiment remarquables a avait de la tenue ils n
140. l d ducatrice par rapport aux r alit s 57 Delphine BURGUET Donner voir autrement J pp 47 59 Cela leur permet justement de se reposer de travailler leur pass et dans des instances autres que dans les moments avec les ducateurs Entretien Montpellier Ce sont des ateliers qui pour moi permettent toutes ces person nes qu on accompagne de les accompagner autrement que derri re un bureau On propose la personne un espace o elle va pouvoir elle m me s exp rimenter et m me d passer le regard de l autre G n ra lement les personnes que l on re oit elles portent un regard sur elles qui est souvent je ne sais pas grand chose je ne sais pas faire grand chose on me regarde comme si sur mon front tait inscrit prostitu tion Elles ont une image d elles compl tement erron e les ateliers leur permettent de vivre un autre moment en dehors de la prostitution en dehors des entretiens qu elles ont avec les travailleurs sociaux ou d autres associations L c est un moment qui leur appartient o elles viennent cr er Ce sont des espaces qui pour moi sont importants ils permettent une reconnaissance de les voir autrement et qu elles se voient aussi autrement Dans ces ateliers il ne s agit pas l d tre valu Il faut que ce soit un outil inscrit dans l accompagnement socio pro fessionnel qui s inscrit dans le parcours des personnes pas unique ment du c t profess
141. l et de se l approprier Aussi les exemples rencontr s qui rendent compte d une co r alisation articulant action culturelle et action sociale rel vent d une certaine mani re de la solidarit esth tique vivre et sentir ensemble dans un temps et un espace donn s des mo tions partag es travers l expression sensorielle et artistique sans distinction ca t gorielle rel ve aujourd hui du d fi d aucuns diraient de l utopie r alisable 17 18 De la m diation culturelle au changement Le territoire de l action sociale questionn par le secteur culturel Radia EL KHOMSI Conseill re en conomie Sociale Familiale CESF r f rente famille tudiante DEIS Dipl me d Etat d Ing nierie Sociale Les champs de la culture et du travail social produisent des rh toriques dis tinctes Aussi prolifiques et polymorphes l un que l autre les pouvoirs publics les incitent depuis la fin des ann es quatre vingt dix collaborer et ce diff rents niveaux de l chelle nationale l chelle locale Je me suis int ress e aux effets produits par cet assemblage hybride en r a lisant une tude portant sur un chantillon de structures concern es structures sociales et culturelles et artistes Le terrain de l tude est pr cis ment un terri toire anim par une politique de d veloppement local o la dimension culturelle fait l objet de dispositifs d accompagnement et financiers sp ci
142. l int r t du th tre Il pr pare la s paration Il me semble justement que 98 Les cahiers du travail social 65 Cultures arts et travail social cette exp rience faite de la s paration dans le domaine th tral peut avoir un int r t aussi dans le domaine du travail social de l accompagnement de la personne Je voudrais donc prendre un peu de temps pour pr ciser ma pens e sur cette question de la s paration Tout d abord la s paration n est pas comprendre sur le mode d une absence imm diate que nous pourrions traduire trivialement par je te quitte ou je te plaque voir je te l che Ainsi d clin e en forme d abandon elle cr erait un vide pour la personne confi e ou le com dien qui s il tendrait probablement satisfaire l ego de l ducateur ou du metteur en sc ne ne donnerait pas les moyens la personne ainsi esseul e d exister sur la sc ne de th tre ou sur la sc ne de la vie Sur le plan th tral le metteur en sc ne entretient avec l acteur une relation par ticuli re D abord sous une forme de d pendance Le d roulement du spectacle la mise en espace les diff rents choix sont de son ressort Il tranche Il donne le cadre de la repr sentation venir Mais arriv au stade de la repr sentation th trale le com dien agit en dehors de sa pr sence Le com dien est sur sc ne face au public Tout a t construit b ti le metteur en sc
143. la dame ou bien je parle de la plante mais en r alit comment viter de parler de la dame alors que je parle de la plante et si c est bien de la dame dont je veux parler que reste t il de la plante De fait il conviendrait sans doute de pouvoir disjoindre les deux Il serait salutaire en effet de me soustraire au pouvoir allusif de la parole afin d chapper au mani risme prolif rant par lequel me d fendant d un ventuel sous entendu qui pourrait at teindre la dame je lui donne en fait acte de sa pr sence et des consid rations qui lui sont dues sous la forme ambigu d une d n gation qui ne saurait tromper son homme si je puis dire D livr de mon devoir de r v rence je pourrais en revan che parler librement de la plante Cependant en m adonnant la joie retrouv e d un r alisme enfin d barrass des exigences urbaines d une certaine mani re j effacerais la pr sence de la dame D s lors quoi bon parler de la plante si au bout du compte j en viens annuler la pr sence laquelle je m adresse Autant parler tout seul ou ne pas parler du tout En r sum voil pourquoi il est notoi rement si difficile de parler d une plante une dame Or il faut bien admettre en 112 Les cahiers du travail social 65 Contributions r gionales outre que cette difficult qui d coule de la torsade imprim e mon dire concerne l exercice le plus habituel de la parole En effet si je pouvais bien pen
144. la m diation d activit s culturelles et artistiques L atelier comprenait deux volets L art au mus e pour tous et Nuances L objectif prin cipal tait de consid rer la dimension culturelle et les potentialit s artistiques des usagers comme facilitateurs d insertion dans l espace social Concernant le volet L art au mus e pour tous il est n du constat que parmi les personnes accueillies dans les services sociaux rares sont celles qui osent franchir le seuil d espaces artistiques et culturels Il se proposait donc de faciliter l acc s ces espaces L animatrice de l atelier qui est Relais du Louvre et form e a 1 Les autres financeurs taient la DDASS de Paris et les DDASS 92 et 34 et la Mairie de Pa ris Observatoire de l galit homme femme 2 Plusieurs th mes ont t propos s l acc s au march du travail la lutte contre le racisme et la x nophobie la cr ation d entreprise l co nomie sociale la formation tout au long de la vie l adaptation des entreprises et des sala ri s l articulation des temps de vie l aide aux demandeurs d asile et la lutte contre le trafic des tres humains 3 Le projet a t conduit par l Amicale du nid Paris association d accompagnement et de r insertion des personnes prostitu es ou ris que par rapport des conduites prostitution nelles l Amicale du nid Montpellier ALTAIR association qui oeuvre dans les domaines de la pro
145. la participation au pro cessus cr atif Et puisque nous posions comme pr ambule le fait de vouloir faire du th tre quel que soit le public le mieux c est de pouvoir tre dans un lieu effectivement d di au th tre Il n y a pas de raison C est s inscrire dans un lieu pour ce qu on y fait du th tre et non pas pour ce que l on est ou la d finition que la soci t donne de vous handicap par exemple Une personne handicap e qui r p te dans un th tre se donne les moyens de r tablir une communication entre la cat gorie de personnes laquelle la soci t lui fait appartenir et le reste de la soci t Comme le disent Jacques Ardoino et Ren Loureau le r tablissement de la communication la libre communication d une parole usuellement confisqu e et la remise en cause du caract re fig des r les sociaux apparaissent comme des moyens de luttes efficaces contre une ali nation sociale surajout e La transmission Une institution une association un groupe d hu mains me confient la responsabilit de construire avec 15 Article Le corps et ses entours la fonc tion scribe 2005 eux un spectacle La repr sentation tant l objectif p A g 16 Jacques ARDOINO Ren LOUREAU Les p commun partag la mani re d y arriver se pose alors dagogies institutionnelles Collection P dago S gues et P dagogies Presses Universitaires C est dans cette mani re
146. lation en co construction qui ne va pas de soi Sylvie ROUXEL Maitre de conf rences en sociologie de la culture LISE CNAM CNRS Cet article rend compte de diff rentes exp riences observ es dans lesquelles la culture et l art s associent l action sociale De plus en plus de travailleurs sociaux ont recours des projets en lien avec la culture et l art aupr s de publics dits en difficult s ou sp cifiques Ces deux termes insertion et culture articul s ensembles posent une s rie de questions En effet ce qui est pos comme tant l articulation entre l action cultu relle et l action sociale semble sur le terrain professionnel moins vident S agit il d un processus mergent mais dont les termes fortement connot s et charg s de sens renvoient une vision du monde social et des publics distincts Il n existe pas aujourd hui de dispositif officiel d insertion par la culture parmi les mesures mettre en place par les professionnels du travail social Pourquoi Parce qu il n y pas de ligne budg taire et de volont politique allant dans cette direction Pourtant la politique de la ville a permis durant plusieurs ann es le soutien d une s rie de projets articulant culture et action sociale au sein du contrat de ville 2000 2006 amor ant alors une s rie d initiatives hybrides de coop ration et de co r alisation entre l action sociale et l action culturelle M
147. le laisse entrevoir un premier examen Cette sc ne vaut ici car elle mane d un monde normal a priori sauvegard de l isolement et de la d solation et n anmoins elle comporte une nigme dont la clef peut aider jeter un pont entre la souffrance ordinaire et la d tresse extr me Elle peut aider relier ce qui est habituellement oppos la raison et la folie le silence et la parole le sens et l insens Ils sont six cette table parmi lesquels appelons la Zerbinette puisque n en pas douter nous avons ici les deux pieds pos s sur le sol solide de la com die ternelle Zerbinette est une jeune femme plaisantant et plaisante la seule femme pr sente qu entourent donc cing jeunes hommes eux m mes all gres et s dui sants Elle vient d aborder le r cit de son voyage en Afrique Quoi habituellement de plus ennuyeux que le r cit des voyages a fortiori lorsqu ils se sont d roul s dans le cadre contraint de ce qu on appelle des vacances r ussies Mais voil Zerbinette ajoute que l bas elle a vu des arbres extraordinaires splendides comme nulle part ailleurs Arrive alors la chose suivante d apparence si limpide et si d pourvue de nocuit peine a t elle dit son transport qu un de ceux qui l entourent s adressant elle et de bonne foi ce qu il semble lui lance cette question d allure candide comment s appellent ces arbres sait elle leur nom C est d un ton d tach et sans aff teri
148. liqu s dans des actions artis tiques et culturelles de proximit je pense au Th tre du Forum de Blanc Mesnil qui soutient une politique d ouverture des publics artistes en r sidence qui inter viennent en coll ge dans les coles dans les CCAS En sachant que cette d marche impliquant les publics de quartiers n est pas toujours adopt e par les institutions le cahier des charges stipule de monter des actions de m diation en direction de nouveaux publics La marge de man uvre est la discr tion d une quipe et de sa direction Ainsi pour les travailleurs cultu rels coordinateurs de projets artistiques m diateurs l institution culturelle peut atteindre et toucher des publics non acquis volatiles ou emp ch s qui entrent en r sonance avec la logique de l insertion sociale et culturelle dans un processus d accompagnement en lien direct avec le processus de socialisation et d manci pation J ai pu observer une attitude de m fiance distance de la part des travailleurs artistiques et culturels associ e une r action tr s prudente quant l association des deux termes culture et insertion En effet ils y voient l une comp tence du travail social qu ils n ont pas l insertion renvoient une id ologie instrumen talisante le contr le social peu conforme leurs valeurs missions et mod les de vie et de pratiques Cela est observ chez les tra 6 Emmanuel NEGRIER Une politique cult
149. locutaire ou objet de la parole Le dernier seul subsiste o se fixe virtuellement un sujet en proie l exp rience parano aque expos l incidence d une rotation qui ne s exerce qu des d pens et qui le r duit progressivement n tre plus qu un corps d membr Ce dernier terme convient en effet car c est v ritablement le supplice de la roue que subit alors ce sujet puisque tous les effets de relance de la parole qui s exer cent dans le monde autour de lui en viennent alors inexorablement concerner 121 Patrice DESMARE I Sens et paranoia J pp 107 126 son corps pour en entamer et en poursuivre automatiquement m thodiquement math matiquement selon une ligne asymptotique la r duction et la dislocation C est une dualit virant bient t au duel qui semble d s lors devoir constituer le seul rapport possible de ce sujet avec autrui lui d un c t progressivement ac cul une faillite subjective que chaque mot v rifie de l autre c t l univers de tous les autres Dans cet ensemble constitu de tous sauf lui et qui dans un autre sens est le seul espace o il est possible que plusieurs soient ensemble ne r gne plus alors qu une forme de raison celle qui l assigne lui la place du fou une place muette au bout du compte Au c ur d une opposition aussi radicale une r gle finit en effet par pr dominer o il en va graduellement de l un ou de tous les autres Autrement di
150. ls jouent un r le essentiel puisqu ils sensibilisent et motivent les usagers des CPAS participer la culture Accro tre les possibilit s de formation pour les travailleurs sociaux faisait donc partie des recommandations adress es aux responsables politiques 28 Les cahiers du travail social 65 Cultures arts et travail social Pourquoi former les travailleurs sociaux la culture Rares sont les travailleurs sociaux qui ont la capacit de proposer des r ponses culturelles l exclusion sociale Nombre de ceux qui abordent par profession les probl mes de la pauvret et de l exclusion sociale consid rent les arts comme une frivolit sans pertinence pour les probl mes qu ils doivent r soudre Pour cer tains tudiants la cr ativit peut tre per ue comme une consigne r barbative C est une erreur grave Mais o se seraient ils pr par s C est un champ pres que totalement laiss en jach re R le culturel du secteur social Le propre des projets sociaux est de travailler l exclusion S il est indispensa ble de nommer les stigmatisations il est tout aussi important de reculturaliser des projets trop univoques trop exclusivement sociaux qui ne font que repro duire la cassure radicale entre culture et social Les demandes sociales et cultu relles sont de plus en plus intensives en contenu culturel qualitatif Lorsque les travailleurs sociaux s investissent dans le culturel ils le font
151. man ge g n ral auquel chacun participe que son image n est que la copie visible d une autre image originale celle la Autrement dit on lui donne a entendre qu il est a un autre voire a tout autre ce qu est la copie ou pire la caricature l uvre authentifi e Pi tre tableau en quelque sorte A cela s ajoute que ce qu on insinue aussi en l imitant c est que nul n est dupe de sa pr tention vouloir se hausser la valeur de l original en s emparant de sa fortune pour se parer et parader Bref d s qu il para t et o que ce soit on s amuse en le singeant a faire allusion son ambition d entrer sur la sc ne du monde et de s y maintenir dans le champ des apparences mondaines Une semblable ambition fait sourire Ce m canisme de duplication quiremplit le monde d une kyrielle d autres sarcastiques autres pareils a l image de soi m me mais plus authentiques que soi est videmment saisissant Il n est cependant pas difficile comprendre si on admet que chacun construit d abord la repr sentation de lui m me dans le rapport un id al qui ne cesse de se d rober laissant inexorablement son image incom pl te trou e En d autres termes aussi curieux que cela puisse para tre ce que nous d signons par moi l tre familier de nous m mes n est de ce point de vue qu une image ext rieure Il n est pas tonnant d s lors qu un autre ou plusieurs notables ou badauds et
152. mble qu un travailleur social et un travailleur culturel ou artistique composent ensemble et connaissent respectivement les po sitions les r les les champs de comp tences de chacun afin qu ils s entendent et travaillent dans une direction commune aupr s d une population Ainsi deux logiques professionnelles se rencontrent deux conceptions et re pr sentations des publics concern s se croisent 1 Le point de vue des travailleurs sociaux une posture inno vante Pour le travailleur social l insertion renvoie une logique pr cise de dispositifs et de mise en uvre de d cision de la politique sociale appliquer aupr s d une s rie de publics bien distincts primo arrivant Rmiste famille monoparentale jeune sans formation ch meurs de longue dur e etc Une s rie d tiquettes re p rables dans le monde du travail social qui renvoie des groupes de personnes ins rer inclure probl mes dans le monde social et plus sp cifique ment dans le monde du travail bref des handicap s sociaux pour reprendre les termes de G rard Mauger La position des travailleurs sociaux dans ce cadre d action est claire si un pro jet d insertion culturelle doit tre mis en place il doit tre destin une cat gorie de population r pertori e comme ins rable au point de renforcer la stigmati sation Or cette position est aux antipodes d une d marche d action culturelle qui n est
153. me dispositif prioritaire sur le territoire les effets dont m ont fait part les personnes interview es s inscrivaient plus dans une des cription des moyens d velopp s en termes de logistique et de personnel affect cet objectif L artiste s est n anmoins d gag de cette approche pour aborder son activit cr atrice qu il distingue de son activit de m diation culturelle Il pr cise cependant que son activit cr atrice se trouve nourrie de ces d marches l change se r alise plus sur un plan cr atif en termes d inspiration suscit e par les rencontres avec les usagers Nous en conclurons que la pratique des actions de m diation culturelle partici pe d un d veloppement des savoirs de l exp rience entre les publics et les acteurs sociaux et artistiques changes qu il convient cependant de ne pas exag rer Ces observations traduisent une sorte de renouvellement du social participant en quelque sorte largir les fronti res du travail social Il y a une logique de publicit du travail social une fa on de participer la visibilit d une pratique professionnelle en r ponse un anonymat qui lui est souvent reproch Identit s professionnelles entre concurrence et reconnais sance La question des identit s appara t de mani re saillante aupr s des acteurs culturels dans ces collaborations En effet il leur est plus facile de poser les limites du territoire de l autre pour se distinguer et activer le
154. me s il n existe pas de dispositifs aujourd hui av r s d insertion par la culture je remarque des actions multiples autour de cette articulation culture et insertion aussi bien dans le champ du travail social que dans le champ du travail artistique et culturel qui tentent de se mettre en place et arrivent bricoler d tourner contourner les lignes budg taires en direction de projets d insertion sociale et culturelle La rencontre entre le monde du travail social et le monde du travail artistique et culturel transforme les acteurs de cette coop ration professionnelle en auteurs Nous allons essayer de voir comment se met en place une forme hybride de coo p ration et de co construction de projets entre le travailleur social et le travailleur artistique et culturel pour tenter ensuite de comprendre ce que cette rencontre 9 L LOG S9 SLO Sylvie ROUXEL J L insertion par la culture une articulation en co construction I pp 9 17 entre travailleurs sociaux artistes et populations touch es produit et cr e pour chacun des protagonistes Faire se rencontrer deux logiques de travail deux mani res de faire diff rentes pour qu elles convergent dans une action et un projet conjoints pose la question de la position de chacun la place occup e la reconnaissance mutuelle et r ciproque des acteurs Cela signifie donc que l action sociale et l action culturelle et artistique peuvent travailler ense
155. ment comme un support esth tique Lors des d placements dans Paris les b n ficiaires ont pris confiance n ont plus h sit prendre la parole et ont ouvert la communication avec les passants Certains ont propos de photo graphier les tentes install es le long du canal Saint Martin par l association Les enfants de Don Quichotte sujet d actualit de la fin de l ann e 2006 Ils ont r ussi installer le dialogue avec les Sans Domicile Fixe changeant leurs exp riences personnelles Cette sortie a t v cue par les b n ficiaires comme un moment fort de l atelier Avec Diane ils allaient parler plut t de questions d ordre g n ral o on sort en ext rieur avec des conseils de photographe Elle leur a permis de se tourner vers l ext rieur de leur donner confiance elle les boostait des fois de mani re nergique ce qu ils n ont pas l habitude avec les travailleurs sociaux ils prennent plus de gants mais c est cette Diane tr s dynamique justement qui leur a servi parce qu elle disait allez faut y aller la personne si tu veux la prendre en photo c est maintenant ou jamais un c t plus rentre dedans en fait Elle parlait d gal gal moi je vois a comme un plus ce sont des per sonnes qui ont une force de caract re qui ont beaucoup d exp riences derri re elles et qui n ont pas forc ment besoin d tre prises avec des pincettes Entretien Amicale du Nid Paris L atelier
156. metteur en sc ne doit ici accompagner ces temps et ces liens de d liaison et re liaison Que dire du regard port sur ces jeunes identifi s comme cas sociaux des enfants plac s maltrait s de jeunes de quartier Ce regard permanent peut tre lourd de cons quences les enfermer dans des clich s mais c est galement notre regard qui peut les lib rer Le th tre permet justement de donner voir une autre image de soi et travers cette image de prendre confiance en soi galement Ici on trouve de nouvelles ressources on d montre ses capacit s en d couvrant son d sir de cr er de communiquer de coop rer en s ouvrant des univers ext rieurs celui du monde clos de l internat et de la collectivit 2 3 Agir les violences travers la prise de r le Avec ces publics qui pour certains ont commis des actes d lictueux vols alcoolisation violences physiques ou verbales violences institutionnelles etc l approche de la transgression est essentielle Elle constitue un support incontour nable la mise en sc ne Les r p titions peuvent tre utilis es comme une forme de langage pour donner du sens aux actes commis L art dramatique peut tre le lieu o des violences agies sont des r ponses des violences subies et des situa tions de crise Toucher la violence en tant que com dien c est peut tre avoir la possibilit de comprendre que toute violence est potentiellement destructrice
157. mot flamboyant a instantan ment pr cipit s dans l aveu forc d une flamme qui n est d ailleurs que pr sum e Au reste pr sum e ou consum e il suffit qu elle soit pr sumable pour que l incidence du mot trouve s exercer dans le sens de d masquer l in cendie Peu importe que ces quatre jeunes gens n aient eu pour seul d sir que de s employer bayer aux corneilles en profitant de l indulgence de quelques heures d t Ils sont imp rativement convoqu s figurer sur la sc ne ou pire encore y tenir lieu de d cor d s que l tincelle d un seul mot a laiss surgir dans l arri re plan l image fulgurante de quelques arbres brilants Si les choses se sont bien agenc es ainsi on comprend mieux la p leur fugitive des visages et l assombris sement probable des esprits Il n en subsiste pas moins une s rie de questions La premi re est sans doute de savoir si l interpr tation propos e correspond 109 Patrice DESMARE I Sens et paranoia J pp 107 126 la r alit D exp rience et pour avoir soumis l historiette quelques uns il est surprenant de constater combien sur ce point les avis divergent et encore avec quel degr d intensit se manifeste cette divergence Les uns disent que non en aucun cas dans cette histoire les flamboyants ne sauraient d signer quatre hommes et que cette explication est vraiment tir e par les cheveux Les autres disent Quoi Autant de d tours
158. n conomique L individu est ainsi charg de mettre en uvre des moyens et des ressources personnels afin de trouver des solutions sa situation de fragilit Dans les pratiques de travail social la notion d accompagnement est tr s pr sente dans les discours des dirigeants et des praticiens de l action sociale en tant que levier pour encourager les individus retourner travailler Dans cette pers pective l accompagnement est un instrument permettant de prendre en consid ration les sp cificit s de l individu et de sa situation ainsi que de ses besoins Ce type de d marche peut appara tre int ressant en cela qu il rompt avec les mesures plus anonymes produites par les administrions publiques Robert Castel y voit pour sa part une forme de leurre La propension des professionnels de l insertion a g n ralement t jusqu pr sent de faire une priorit de la norme d int riorit c est dire de tenter de modifier la conduite des individus en difficult en les incitant changer leurs repr sentations et renforcer leurs motivations s en sortir comme s ils portaient en eux m mes la principale responsabilit de la situation dans laquelle ils se trouvent Il souligne que la relation d accompagnement ne peut reposer que sur des ressources objectives permettant de s curiser la trajectoire et la pro jection dans l avenir Selon lui l individu doit pouvoir s appuyer sur des supports qui ne soient
159. n quilibre s curisant travers le th tre le jeune peut d couvrir une autre relation celui qui ensei gne qui duque mais aussi une autre relation au savoir une fa on d appr hender et d approcher la communication et la pratique artistique de mani re vivante Il le place au centre de l enseignement et de l apprentissage en lui permettant de d velopper des situations nouvelles et vari es qui requi rent un engagement personnel puisqu il participe en fonction de ses envies et de ses capacit s de son autonomie Pour finir sur ce point le th tre confronte l adolescent au risque Nous faisons l hypoth se d une n cessaire confrontation de l adolescent avec l erreur et le risque C est travers la connaissance du risque que l adolescent va pouvoir acc der la notion plus fine de responsabilit et de confiance Le th tre est d autant plus int ressant qu il permet de sortir du vase clos de l institution de l cole tre une nouvelle clef pour d couvrir le monde L institution ne favorise pas chez le jeune l imagination d autres modes de vie collective qui par leur originalit et leur prise de risque permettraient aux jeunes qui sont plac s de se situer autrement sur 8 Fran oise LEPLATRE La formation se met watts tans 3c i Gs oe en sc ne Ou les mille et une vertus du th a l chiquier de l institution tre Paris Centre INFFO 1996 p 7 9 Idem 41 S DAMBRA S CASTELLS D
160. n du sacr e et ce qui fonde la croyance collective collectivement produite qui est principe de cette croyance C est partir de cette r flexion qu il est possible de comprendre les liens que peuvent entretenir l art et le travail social et de montrer que ce rapport comporte une dimension totale dans la mesure o cela touche l ensemble des strates institutionnelles Si les pratiques artistiques peuvent servir de support ducatif elles cr ent du mouvement au sein des tablissements et structures dans lesquels elles se r ali sent Elles servent de support ducatif Mais de par leur caract re original elles engendrent des bouleversements institutionnels du point de vue de l organisation du travail et des sch mes d intervention Elles changent galement les mani res d tre avec les usagers notamment en termes de distance ce qui marque en quelque sorte un des fondements de la professionnalit de l intervention En effet dans le cadre des conduites artistiques celle ci a tendance se r duire mais n en tache en rien l efficacit de l action Ainsi dans l optique d un questionnement qui articulerait une nouvelle fois les pratiques artistiques et le travail social il serait n cessaire d interroger dans quelles mesures la condition motionnelle produite par l art peut tre cr atrice d un lien durable en termes d accompagnement social entre le professionnel et l usager Enfin elles perm
161. n politique qui tend se maintenir m me si les origines sont communes Derri re les coop rations interprofessionnelles promues la fronti re entre le social et le culturel tend tre relativis e au regard des logiques de d veloppement local ce qui soul ve in vitablement la question des identit s professionnelles La transversalit est aujourd hui la rh torique favorite des politiques publiques une mani re d appr hender de mani re globale diff rentes probl matiques selon une logique de rationalisation Ces politiques publiques r centes visent selon leurs propres nonc s favoriser le rapprochement d acteurs et la construction de logiques convergentes Les concepts de partenariat ou d inter institutionnalit valorisent la notion d accord favorisant les actions de traduction qui s op rent de part et d autre des deux secteurs professionnels concern s pour un langage com mun Les acteurs sociaux sont plut t dans une logique 4 www culture gouvr consult en avril 2009 d assimilation du r f rentiel culturel ce qui participe 2 Patrick HASSENTEUFEL Sociologie politique l invalidation de cette fronti re socioculturelle Ceci l action publique Paris Armand Colin 2008 p 9 transpara t sur plusieurs niveaux de lecture 3 Fabrice DHUME RMI et Psychiatrie deux continents la d rive Linterinstitutionnalit et le partenariat comme catalyseur des questions d identit du travail soc
162. n se sont mis en place des rap 24 Ce qui se rapproche de la d finition de Bourdieu de l habitus fruit de la socialisation syst mes de dispositions durables et transpo sables structures structur es pr dispos es onctionner comme structures structurantes c est dire en tant que principe g n rateurs et organisateurs de pratiques et de repr senta ions qui peuvent tre objectivement adapt es leur but sans supposer la vis e consciente de fins et la ma trise expresse des op rations n cessaires pour les atteindre objectivement r gl es et r guli res sans tre en rien e produit de l ob issance des r gles et tant out cela collectivement orchestr es sans tre e produit de l action organisatrice d un chef d orchestre BOURDIEU Pierre La distinction Paris Editions de Minuit 1979 p 88 ports bas s sur une pratique commune la musique en l occurrence ouverts l change et non plus d limit s par la pure fonction de veilleur de nuit Le changement du cadre d interaction associ e a ce que l atelier met en place permet aussi d changer de ma ni re plus satisfaisante a la fois pour le professionnel et l usager 70 Les cahiers du travail social 65 Cultures arts et travail social R F RENCES BIBLIOGRAPHIQUES BASTIDE Roger Sociologie des maladies mentales Paris Flammarion 1965 BATESON Gregory Une unit sacr e quelques pas
163. n de ses images a pr occup Jacques durant plusieurs semaines En effet il s est adress chaque intervenant de l atelier de mani re individuelle en exprimant ses inqui tudes notamment celles li es la charge de travail que cette exposition repr sentait Jacques a pu toutefois partager son tat de tension Cette exposition repr sente pour moi une grande valeur car elle va me rapporter beaucoup J ai un probl me avec les personnes avec mon entourage J aime bien tre seul et j ai un peu des probl mes tre avec beaucoup de monde autour de moi J ai l impression que je n ai pas de valeur sur cette terre Je cherche toujours pourquoi je suis l Quand je vais pouvoir montrer cette exposition tout le monde mon entourage je pense que a va m apporter norm ment de joie et de motivation La motivation je l ai d j maintenant Je suis fond dedans Je fais le maximum mais a me stresse car il y a deux ou trois personnes qui savent que je vais faire cette exposition C est que les gens ils attendent quelque chose de moi a me stresse deux fois plus Jacques appr hende le regard des autres sur sa personne et son travail artistique Cet tat de tension rend compte du mouvement qu il op rait face ses relations familiales et sociales dans une perspective d interactions qui peuvent venir renforcer les liens et par cons quent la reconnaissance de sa personne Avec une place encore mal d finie socialement
164. n est n anmoins limit e 43 Vincent DUBOIS Action culturelle action sociale les limites d une fronti re pp 27 42 Revue Fran aise des Affaires Sociales n 2 1994 24 Culture art et travail social un rendez vous ne pas manquer L approche culturelle dans la formation des assistants sociaux Fr d ric JANUS Professeur la Haute cole de Namur membre de l association Culture et d mocratie Belgique Comment valoriser l int r t d une approche culturelle dans le travail social d aujourd hui La logique de l tat social actif fait peser une pression croissante l int gration l insertion et au contr le sur les paules des travailleurs sociaux Pour s en lib rer autant que pour affirmer l importance des droits culturels c t des droits conomiques et sociaux certains cherchent innovent et introduisent l art et la culture dans leurs pratiques En Belgique au sein de l association but non lucratif absl Culture et D mocratie un groupe de formateurs explore depuis quelques ann es les enjeux de cette volution pour la formation des travailleurs sociaux Le projet Depuis 1993 l association Culture et D mocratie m ne en Belgique une r flexion critique propos de la culture de la d mocratie et sur ce qui les relie Elle encourage l acc s et la participation de tous la vie culturelle sans exclusion et affirme le r le de l art dans l panouissemen
165. n processus d accompa gnement La sculpture le dessin ou la photographie sont des outils de m diation tels que le d crit Paul Fustier au niveau des probl mes de socialisation des en fants On dit qu il faut utiliser une technique comme m diatrice de la relation avec le groupe ou l individu Buisson 1968 Il s agit donc la fois d un outil permettant d entrer en relation et d un appareillage favorisant un contr le suffisant des affects et emp chant un d ferlement direct de ceux ci L outil de m diation est la fois un support qui cr e une opportunit de contact et un support qui va organiser les relations autour d un objet commun C est au fur et mesure de l action de cr ation que l usager peut se permettre de d voiler d autres facettes de sa personnalit de ses int r ts et de ses qualit s L outil de m diation est un moyen de faire connais sance avec celui qui est diff rent pour une meilleure reconnaissance des uns et des autres 6 La trajectoire de Jacques Afin d illustrer le type d accompagnement m diation en direction de la r insertion sociale et professionnelle ainsi que les effets de l usage du support photographique dans la relation d aide nous voquerons le parcours de Jacques qui a fr quent durant pr s de six mois le centre de formation Impulsion 13 Paul FUSTIER L enfance inadapt e Rep res pour des pratiques Lyon PUL 1993 p 10 80 Les c
166. nais Je tiens pr ciser encore que si aujourd hui je suis com dien et metteur en sc ne je pense toujours tre ducateur Non pas parce que j assume des mises en sc ne de spectacles donn s par des com diens amateurs dont la particularit est d tre accueillis en foyer d h bergement ou en maison de retraite de travailler en ESAT tablissement et Service d Aide par le Travail ou d tre scolaris s en lyc e au sein d une classe UPI Unit P dagogique d Int gration etc Mais parce que je pense d une part que quel que soit le public avec lequel je suis embarqu dans un processus de cr ation th trale ma mani re de faire du th tre puise une part de ses fondements th oriques dans ma formation d ducateur mais parce que surtout tout comme Eric Weil je pense que tout homme qu il le veuille ou non duque par son discours et sa mani re d agir ceux avec lesquels il est en rapport Je souris d ailleurs l criture de ces derni res lignes Souvent notamment a PIRTS de Franche Comt il m a t demand de choisir tre ducateur ou com dien tre ducateur ou animateur tre metteur en sc ne ou ducateur Comme pour me faire apprendre la diff rence entre le haut et le bas la nuit et le jour l om bre et la lumi re J ai fait effectivement des choix dans ma trajectoire profession nelle mais il ne s agissait pas pour moi de choisir entre diff rentes appellations
167. nale bout de souffle il fut par la suite reconduit annuellement du rant sept ann es En effet loin de s imaginer que cet v nement de prime abord festif serait reconnu par la suite pour son caract re ind niablement culturel ses organisateurs ne se faisaient gu re d illusion quant son impact imm diat sur la population En effet sur ce territoire d pourvu de toute infrastructure adapt e le d veloppement de la pratique culturelle et artistique n avait pu se faire que de fa on ponctuelle par le biais d associations anim es par des personnes b n voles Le dernier cin ma y avait ferm d finitivement ses portes quelques dizaines d an n es auparavant et aucune demande particuli re n avait merg d une population apparemment satisfaite ou du moins r sign e Un centre de loisirs tr s actif et novateur h bergeait des associations proposant des cours de dessin et un atelier th tre pour les jeunes tandis qu une dynamique compagnie de th tre amateur montait annuellement de fa on tr s professionnelle une pi ce du r pertoire clas sique r serv un public clair Bref en termes de culture en ce milieu rural tout semblait indiquer qu on s y entendait plus dans celle de c r ales que dans celle des spectacles vivants Igno rant cet a priori la programmation de cette premi re dition fut pr par e avec soin dans le but de capter le promeneur et de l inviter assister aux spectacles Q
168. nc la perte du d roulement du morceau Cependant la cyclicit des morceaux travaill s associ e leur courte dur e permet de les reprendre du d but peu de temps apr s Les erreurs individuelles s entendent difficilement parmi le nombre de frappes simultan es et ne sont donc pas personnellement pr judiciables il suffit de suivre ceux qui maitrisent mieux le morceau Le groupe soutient ainsi la pratique de chacun et inversement ce qui r duit consid rablement l enjeu de r ussite Les participants ne ressentent aucune pression la norme de comportement tant ici la tol rance et non la sanction de la diff rence par ailleurs celle ci peut rapidement tre palli e par l apprentissage Une fois le morceau int rioris par la plupart le plaisir de jouer ensemble de ressentir la r sonance de multiples frappes simultan es dans la succession rythmi que particuli re au morceau est bien plus visible que pendant la phase d chauffe ment les interactions non verbales se multiplient les gestes et postures s extraient des repr sentations sociales habituelles pour marquer le rythme Les participants oublient leur image et affichent plus librement leurs motions En m me temps qu ils se rapprochent par le rythme leurs corps se d lient de la pression sociale Couramment le tempo s acc l re au cours de la r p tition continue du morceau jusqu ce que l ensemble des participants n arrive plus suivre ce qui se conclut
169. ncore Selon les diff rentes directions impri m es la parole des droites prennent naissance que recroisent d autres droites Une configuration toil e de segments multiples se compose ainsi peu peu au gr d une concat nation pendant laquelle le sens s instaure bascule ou s infl chit Ainsi ne para t il pas impossible de faire le dessin d une conversation On pourra sans trop de difficult en produire la repr sentation formelle en d gager les silhouettes successives sans m me s inqui ter de son contenu De ce point de vue il importe peu en effet que cette conversation ait rev tu un caract re bien veillant ironique enchanteur ou m chant Apr s tout un triangle reste un triangle serait il celui des Bermudes plut t que l instrument du musicien La g om trie plane para t d ailleurs entretenir une certaine affinit avec les situations commu nes qui malgr leurs recoins color s n exc dent gu re le niveau des platitudes Si tel est le cas c est que nous sommes sans doute habituellement des tres plats qui deux dimensions suffisent Il n en reste pas moins vrai que la g om trie choue cependant pour une part rendre compte d un m canisme qui op re de fa on permanente dans la moindre des conversations dites normales Ce m ca nisme s apparente une permutation que le seul terme de triangulation ne saurait repr senter convenablement Ce qui permute dans la sc ne voqu e plus haut
170. ne peut se retirer J ajouterais m me aujourd hui qu il doit se retirer Sur le plan ducatif le travail de l ducateur c est d ceuvrer ne plus avoir de travail La relation qui lie l ducateur la personne qui lui est confi e se doit ga lement d tre pens e comme provisoire Lorsque l ducateur s engage dans la relation il doit le faire en ayant l esprit que le lien qu il tablit ne doit pas tre un lien de d pendance Le projet ducatif impose en effet que les savoirs connais sances et objets culturels puissent tre r utilis s ailleurs et l initiative de celui qui on les a transmis Ceci implique d ailleurs de s interroger sur la mani re de la transmission Jean Duvignaud crit que le m me mouvement est l uvre dans la cr a tion artistique et la vie collective 41 Ceci vient donc bien appuyer l id e que le th tre pratiqu dans une institution par la relation qu il induit entre l acteur et son metteur en sc ne pr pare par analogie la s paration entre l ducateur et la personne qui lui est confi e Peut tre faut il maintenant d crire quelques uns des points de la m thode em ploy e Ils n ont rien de r volutionnaire Je ne pense pas innover Peut tre para tront ils pour certains tre 7 Thierry COMBE Le Th tre Jaune ou les conditions d un th tre qui rend acteur IRTS de de bon sens Nous dirons alors
171. ne recherche action men au sein de la prison de la Tuili re proche de Lausanne entre 1999 et 2001 La probl matique principale de cette re cherche comprenait la question de la pr paration a la sortie de prison de femmes en voie d expulsion de Suisse afin qu elles puissent appr hender et se confronter a la r alit de la soci t dans une perspective d insertion temporaire L enjeu se situait galement dans le travail de restauration de l estime de soi et dans une ac tion de reconnaissance des comp tences sociales des d tenues trang res La photographie a t choisie parce que c est une pratique accessible fami li re cr ative et qui n exige pas une longue formation dans la manipulation d un appareil de prise de vue Faire de la photographie engage l individu dans une dynamique d appr hension de l espace et du temps diff rente de ce que vit la per sonne d tenue derri re les barreaux Cing participantes ont r alis des projets photographiques Pour cela elles ont b n fici de sorties accompagn es ou de cong s afin de travailler un theme qu elles avaient choisi Cette d marche originale en milieu carc ral a montr la n cessit de cr er des espaces relationnels dans lesquels les d tenues pouvaient se positionner comme sujet d un projet personnel R aliser une telle activit a l ext rieur des murs a galement permis aux participantes de r fl chir sur des questions en lien avec leur d
172. nes pris en charge dans le cadre d une mesure de protection de l enfance Les actions sont port es par un bin me compos d un travailleur social et d un pro fessionnel du th tre Aujourd hui l association regroupe plusieurs travailleurs sociaux et intervenants culturels convaincus par l int r t que repr sente la culture dans l ducation sp cialis e notamment le Th tre de l opprim pr n par Augusto Pinto Boal Cette association est n e la suite de la formation d une premi re troupe th a trale compos e de jeunes et d ducateurs dans le cadre d une Maison d Enfants Caract re Social MECS du Haut Rhin L enjeu tant d apporter des r ponses in novantes aux insuffisances constat es par de nombreux praticiens dans la prise en charge institutionnelle classique des enfants plac s Ces insuffisances sont li es selon nous une transformation profonde du secteur Nous proposerons dans un premier temps de revenir sur les principales volutions du secteur avant d abor der la question des enjeux du th tre pour l ducation sp cialis e 37 S DAMBRA S CASTELLS D MALKA Th tre et actions ducatives aupr s d enfants plac s pp 37 45 1 Un contexte d intervention contraignant 1 1 Une p nurie de moyens Le travail social doit faire face une red finition des moyens attribu s par l tat et les Collectivit s Cela tient tout d abord une politique de r forme struc
173. nimation et de recherche dans les milieux professionnels de l action sociale par les Instituts R gionaux du Travail Social Arr t du 22 ao t 1986 art 1 et art 7 Destin s l ensemble des tudiants et des stagiaires en formation a l IRTS de Franche Comt et aux professionnels de l action sociale les cahiers du travail social sont devenus un outil p dagogique ouvert aux r flexions et aux t moignages professionnels la rubrique CONTRIBUTIONS R GIONALES a pour ambition de cr er cet espace d criture et d change autour des pratiques socio ducatives Directeur de publication Axel OTHELET R dacteur en chef Bernard PREUX Nous remercions M Patrice DESMARE cadre p dagogique l IRTS de Franche Comt ainsi que le service Recherche pour leurs lectures attentives et leurs pr cieuses corrections Imprim en France par Imprimerie Simon BP 75 ZI rue Noirichaud 25290 ORNANS D p t l gal parution ISSN 1145 0274 IRTS de Franche Comt gt les cahiers du travail social 1 rue Alfred de Vigny BP 2107 25051 BESANCON CEDEX t l 03 81 41 61 00 fax 03 81 41 61 39 FRANCHE comre WWW irts fc fr nom pr nom BULLETIN DE COMMANDE achat au num ro 7 00 2 00 de frais de port par num ro ou abonnement annuel 4 num ros 30 adresse carnea Sisatecdsanteeeinaded sled vay e A dasa tee iadedeanea ded Mead payee den trier ee Ris commande le num ro en exemplaire s soit 9 0
174. ns d autres situations Les savoir faire et les savoir tre exploit s par le biais de l expression artistique 58 Les cahiers du travail social 65 Cultures arts et travail social peuvent intervenir plus largement dans les dimensions sociale et professionnelle La valorisation de comp tences dans un contexte artistique tend favoriser la personne dans d autres situations Non seulement la personne exploite des com p tences parfois d laiss es ou m connues mais elle acqui re par l exp rience de nouvelles qualit s transmissibles 59 60 Dissonance sociale et accord musical Ethnographie de la pratique musicale des usagers de psychiatrie Antoine PLET Doctorant l cole des Hautes tudes en Sciences Sociales EHESS rattach au laboratoire du LAHIC Le lien entre la pratique artistique et les troubles mentaux tels que nous les qua lifions de nos jours existe depuis l Antiquit principalement en ce qui concerne la musique Edith Lecourt rel ve ainsi son utilisation cathartique par les Corybantes et dans les Bacchanales ainsi que son utilisation s dative par David calmant Sa l dans l Ancien Testament La musicoth rapie en tant que telle appara t conjointement la naissance de la psychiatrie fran aise Pinel la d veloppa d s 1820 dans son traitement moral de la folie Une pratique qui perdure et prend place dans un aussi large panel de soci t s m rite que l on se penche sur les
175. ns spectatrices ges origines sociales etc une lib ration de la parole dans l expression des avis divers et ce quel que soit le spectateur Ruraux de souche ou urbains en vill giature spectateurs aguerris et connaisseurs ou badauds attir s par l ambiance du spectacle tous communiaient autour des artistes Au fil des ann es la programmation s est affin e pour se doter d une trame bien pr cise avec la cohabitation de spectacles de divers niveaux d int r t de difficult s culturelles et divers types de pratiques ar 10 Voir article de Morgane LE GALLIC in Le Go liath guide des arts de la rue et des arts de la piste HorsLesMurs 2008 11 HorsLesMurs http www horslesmurs fr est un centre qui d veloppe missions d obser vation et d accompagnement des pratiques ar tistiques hors les murs travers des activit s d information de documentation de formation d expertise d tude et d dition extrait du site ACCUEIL gt Qui sommes nous tistiques Ainsi il fut possible de proposer au public un choix le plus large possible mais aussi par la suite de constater une volution de son centre d int r t celui qui lors de la premi re diffusion du festival ne s in t ressait qu aux spectacles visuels finit par suivre un op ra de rue et fredonner l air de Figaro de Rossini 94 Les cahiers du travail social 65 Cultures arts et travail social Bien entendu il serait pr
176. nsform s par la dynamique qui se met en place Bien entendu la confrontation porte en elle les l ments de la transformation frictions alliances objectives ajustements d bats et pol miques sont le lot du travail collectif et chaque partie du projet r agit n cessairement aux propositions des autres participants La rencontre autour de projets communs de deux univers grossi rement c est dire commun ment identifi s sous les appellations social et culturel est au centre des analyses et r flexions pr sent es par Sylvie Rouxel et Radia El Khomsi Sylvie Rouxel montre comment le positionnement de chacune des cat gories d ac teurs artistes et travailleurs sociaux dont les postures professionnelles varient en fonction des opportunit s contextuelles participe la construction des projets socio culturels selon des points fondamentaux de divergence et de convergence qui accompagnent leur mise en place Radia El Khomsi questionne galement cette dynamique professionnelle cherchant identifier une typologie des attitu des professionnelles engendr es par la coop ration et r v le les aspects strat gi ques et parfois concurrentiels qui sous tendent les actions communes Apr s ces analyses centr es sur les identit s professionnelles Fr d ric Janus au nom de l association Culture et D mocratie et l quipe de l association Sens Scrupule S bastien Dambra S bastien Castells et Dephine Malka appo
177. nt Ils ne croient pas que j y crois 126 RECOMMANDATIONS BIBLIOGRAPHIQUES 1 RECOMMANDATIONS CONCERNANT LES AUTEURS Un auteur I FRANCASTEL P La figure et le lieu L ordre visuel du Quattrocento Paris Gallimard 1967 362 p Plus de trois auteurs AUBY J M BANDET P BOULET L et al Trait de sciences administratives Paris La Haye Mouton 1966 901 p Un auteur sous la direction editor I REYNAUD J D ed Tendances et volont s de la soci t francaise Paris SEDEIS 1966 501 p Deux auteurs sous la direction editors BOUDON R LAZARSFELD P eds L analyse empirique de la causalit Paris La Haye Mouton 1966 304 p 2 RECOMMANDATIONS CONCERNANT LA NATURE DU DOCUMENT ET LES TITRES Une contribution dans une publication non p riodique I LE BRAS G Histoire et droit romain pp 44 48 in CHEVALIER R ed M langes d arch ologie et d histoire offerts a Andr Piganiol Paris SEVPEN 1966 3 vol 1772 p Un article dans une publication p riodique I PIAGET J Biologie et connaissance Diog ne n 54 avril juin 1966 pp 7 11 Une publication p riodique th matique ou dossier principal Actes de la recherche en sciences sociales n 158 juin 2005 Le capital militant 2 Crises politiques et reconver sions mai 68 Un titre et un sous titre BRAUDEL F Histoire et sciences sociales La longue dur e Annales ESC n 13 oct d c 1958
178. nt de la mani re suivante d une part l art est un fait social 3 G rard CREUX Claude DE BARROS Introduction pp 3 6 et est un sous domaine de la culture au sens anthropologique du terme cela ren voie entre autres aux valeurs et aux repr sentations d une soci t d autre part il est ce qui est socialement d fini comme art par le champ artistique Cependant le second l ment de cette proposition n est pas d une grande utilit dans le cadre du travail social dans la mesure ot la production artistique se fait hors champ ce qui ne signifie pas que les uvres r alis es ne sont pas artistiques Ce qu il est n cessaire d tudier ce sont davantage les valeurs attribu es l art et son cort ge de croyance En effet l une des caract ristiques essentielles de l art est sa dimension sacr e sorte d objet intouchable herm tique toute approche scientifique N anmoins il ne s agit pas de d sacraliser l objet car comme le note Pierre Bourdieu la d sa cralisation est un de ces sacril ges faciles auxquels s est souvent laiss e prendre la sociologie comme la magie noire l inversion sacril ge enferme une forme de re connaissance du sacr Et les satisfactions que donne la d sacralisation emp chent de prendre au s rieux le fait de la sacralisation et du sacr donc d en rendre compte Cette suggestion invite surtout analyser les conditions sociales de la productio
179. nts de projets professionnels mettent en uvre des technologies de soi telles que Michel Foucault a pu les d crire mais qui se pr sentent comme des techniques de r activit et d ajustement des publics cibl s un environnement et des situations socio conomiques et professionnels Ces dispositifs et les modalit s techniques qui les accompagnent conduisent probl matiser la figure d un sujet hy permoderne d fini par sa capacit assurer la gestion 1 De 2003 2010 nous avons collabor avec N la Fondation Le Relais en Suisse en qualit d as de son capital biographique et s interroger sur la sistant social puis de chef de projet au sein du Se ane i centre de formation Impulsion possibilit en particulier pour les personnes en situa 74 Les cahiers du travail social 65 Cultures arts et travail social tion de pr carit de se construire en r ponse aux r quisits de cette bio technologie de l insertion Certains individus accueillis dans ces dispositifs ne sont pas pr ts et disponibles s engager activement dans des d marches professionnelles Nous formulons l hypoth se que cette mani re de pratiquer l accompagnement l insertion a pour fonction de marquer l cart entre les ressources de l individu fragilis et l exigence du march de l emploi comme moyen de lui renvoyer sa part de responsabilit dans sa position de d pendance Comme le rel ve Nico las
180. oc durale et adminis trative qui caract risent les r formes des politiques sociales r centes L 2002 2 en premier lieu Comme le souligne Daniel Granval il devient difficile aujourd hui de concilier une prise en charge ducative de qualit et l application de l volu tion des l gislations Les textes et les proc dures peuvent se r v ler un handicap l action ducative lorsqu ils prennent le pas sur l int r t des usagers L auteur d plore le nombre croissant de contraintes administratives dont font l objet les tablissements et la difficult de proposer un accompagnement adapt l internat en appliquant par exemple la loi des 35 heures pour les salari s L conomie de moyens et de temps de pr sence des ducateurs peut avoir pour cons quence de d naturer la prise en charge ducative Certaines 1 Augusto Pinto BOAL Th tre de l oppri m Pratique du th tre de l opprim Paris La D couverte 2008 2 Daniel GRANVAL Adolescents difficiles tablissements et aide sociale comment am liorer Vers une mutation de l accom pagnement ducatif des adolescents Pa ris L Harmattan 2002 p 12 3 Herbert MARCUSE L homme unidimen sionnel Paris Les ditions de Minuit Paris 1964 quipes ont ainsi de moins en moins de temps pour travailler avec les jeunes sur leurs souffrances leurs motions ou encore leurs besoins d coute et d ac cueil Il nous semble que notre
181. oisent au hasard des rencontres et des opportunit s li es au besoin de l gitimit et de reconnaissance dans un territoire donn Par exemple un collectif d artistes jeunes ou encore une association artistique r cemment ar riv e sur un territoire au del de son implication dans la cr ation artistique sollicite la Mairie la R gion le D partement et l tat via la DRAC en s engageant dans des projets d action de sensibilisation en direction des publics en proposant des ateliers d art graphique de th tre etc Les conventions interminist rielles entre minist res de la Culture et l ducation nationale l ducation populaire l h pital la justice le handicap etc mobilisent et encouragent les coop rations entre les mondes de la culture et de l action sociale Cette posture assoit les artistes dans une d marche de proximit qu ils ne revendiquent pas dans leurs actions de cr ation mais qui permet parfois de sur vivre ou de vivre compte tenu de la pr carit de certains collectifs d artistes qui arrivent composer entre l action sociale et l action artistique les collectifs artistiques par exemple arrivent combiner ensemble la cr ation la mise dis position de locaux de r p titions d enregistrement enfin l ouverture du lieu aux habitants des p riodes pr cises En parall le les associations du collectif s im pliquent plus particuli rement que d autres dans la vie
182. on conc de au moins que la conversation hu maine bien que sujette de multiples variations est toujours en quelque mani re organis e Il suffira qu on admette seulement qu elle ne se r duit pas une caco phonie Ainsi comment s entendrait on si par exemple tout le monde parlait en m me temps La simple r gle qui en d coule et qui dans beaucoup de situations se transforme en cette exhortation notoire que chacun condescende ne parler qu son tour d montre assez le caract re organis de la conversation En l occur rence c est une restriction qui est prescrite chacun dans le souci d une conser vation de l ensemble Or si tel est le cas si la facult d tre ensemble suppose les tours de la parole et des modalit s particuli res sans lesquelles nul ne saurait tre inclus dans l assembl e humaine alors se pose bel et bien la question de savoir comment chacun en vient tre pris en compte dans et par cette assembl e et s y compter lui m me parmi les autres Autrement dit comment s effectue son en tr e dans le monde de la parole Comment une place lui est elle conf r e dans ce monde et comment accepte t il le cas ch ant d tre concern par les d clara tions pr sentes Insistons sur la nature de l enjeu pour que la question apparaisse avec son acuit v ritable tre concern ne signifie pas seulement dans ce cas tre int ress par ce qu on dit c est dire tre int ress
183. on des infrastructures touchant les secteurs socio ducatifs de loisirs des transports des villes et villages ainsi expos s un accroissement massif de leur population consid rant que cela reste de la responsabilit des municipalit s qui ont volontai rement engag un processus d expansion Nous nous contenterons plut t d une approche sociale et plus particuli rement socio culturelle en lien avec l exp rience expos e plus haut Comment l art et la culture peuvent ils jouer un r le moteur dans la construction de ces nouvelles soci t s rurbaines La dynamique du changement oblige consid rer le d veloppement cultu rel non plus comme un luxe dont on pourrait se passer mais comme un moteur du d veloppement conomique et social ce qui revient admettre que l art et la culture sont intimement li s au d veloppement des soci t s dont celle qui nous int resse ici Or dans la co contruction de la nouvelle identit culturelle de nos campagnes ruraux et migrants urbains ont chacun des l ments issus de leurs cultures originelles mettre en commun Afin de se singulariser la fois d une culture paysanne qui au fil des ann es a perdu de son essence et d une culture urbaine qui elle aussi cherche en permanence se red finir ils doivent inventer ensemble une pratique culturelle propre int grant des formes artistiques issues des deux mondes C est donc de la conjonction des deux iden
184. on qui pour avoir t subliminaire n en f t pas moins manifeste Il faudra bien admettre d s lors que le sens d une parole ne r side pas dans son contenu admettre que ce que l on veut dire n est pas identique ce que l on dit Peut tre est il alors temps de se rappeler que l on parle quelqu un ou circonstance plus heureuse 1 Les amoureux de Moli re reconna tron avec quelqu un Une hypoth se s offre aussit t nous peut tre ici le pr nom d une myst rieuse Egyp tienne qui est que le sens d une parole s infl chit de ce que 108 Les cahiers du travail social 65 Contributions r gionales cette parole s adresse quelqu un Arm de cette nouvelle supposition revenons la sc ne Il est peu probable que la consternation d crite n ait fait que traduire un ton nement agac devant la sup riorit du savoir de Zerbinette savoir au demeurant octroy par elle sans ostentation excessive Et d ailleurs cette science en elle m me e t elle chagrin un peu de renvoyer chacun au sentiment malheureux de sa propre ignorance qu un semblable sentiment n e t pas pargn celui qui apparemment soucieux de l ordre de la nature et de ses vivants piliers avait de mand le nom des essences africaines N tait il pas lui aussi en butte la m me ignorance Or je l ai dit tous ont accus le coup de la r ponse tous ont fr mi la seule vocation des flamboyants Tous lui
185. opportunit s La loi 2007 r formant la protection de l enfance ouvre tout un ensemble de possibles en assouplissant les modes de prises en charge traditionnels et en donnant une base l gale de nouveaux lieux d accueil Elle incite galement la cr ation d accueils modulables qui largissent la palette des lieux de vie des mineurs et permettent avec l accord des parents de combiner le maintien domicile avec l accueil par s quences ajus tables au fur et mesure de la prise en charge Progressivement nous assistons une transformation des structures de suppl ance familiale et une red finition de leurs missions C est donc dans ce contexte et pour r pondre ces enjeux que l association Sens Scrupule intervient dans les institutions du secteur social en r affirmant l int r t du th tre dans les actions ducatives 2 Gen se d une troupe th trale et d un projet Avant devenir une association le Sens Scrupule trouve son origine dans la troupe du Scrupule n e en novembre 2000 dans une MECS du sud du Haut Rhin En latin scrupule se dit scrupulum l origine le scrupule veut dire petit caillou Le groupe tait constitu d adolescents plac s pour des raisons de carences du catives ou affectives et d une quipe ducative engag e qui se sont r unis avec en commun l envie de jouer de cr er d exp rimenter et de se former avec et par le th tre Le scrupule ce terrible pe
186. ors d un colloque Ottignies en octobre 2009 la directrice animatrice du centre culturel de Berchem Sainte Agathe a expliqu comment elle ses coll gues et les partici pants un projet de r alisation vid o s taient cogn s aux imp ratifs impos s par les vid astes sur les plateaux de tournage s quen age tr s net du temps rapidit d ex cution li e aux co ts injonctions sur un mod le hi rarchique De leur c t les op rateurs sociaux et les participants engag s dans un processus participatif r pondaient une logique de concertation horizontale et it rative n cessitant de se donner beaucoup de temps et reposant sur l coute des aspirations des uns et des autres D autre part cette ligne de fracture fait des zigzags Tous les artistes ne r pondent pas d abord ni exclusivement a la responsabilit du spectacle Ainsi pour les intervenants en th atre action le rapport au temps l argent et aux gens est proche de celui des missions du travail social Le temps long de la cr ation correspond a une qu te qui permet de retrouver sa place par rapport aux autres sur un plateau estime Paul Biot C est aussi permettre que le temps recommence exis ter au del de l urgence de la survie ou de l infini de l isolement Chaque fois qu on r cup re du pass on cr e du futur Comment en arrive t on cela Comment le travailleur social parvient il mettre quelque chose de cela dans son travail
187. our tracer les contours d une formation des futurs assistants sociaux qui int gre pleinement la dimension culturelle le groupe de travail s est livr un exer cice identifier les aptitudes valoriser chez les futurs intervenants sociaux et les dispositifs formatifs les plus susceptibles d ouvrir a ces aptitudes Des aptitudes humanistes Agir en professionnel autonome est l un des points cardinaux qui ressort de l exercice Cette aptitude suppose la fois d avoir confiance en soi et d tre capable de remise en question En effet une autre aptitude soulign e est celle qui consiste avoir conscience personnellement et socialement de ce que l on est soit du bagage culturel que l on transporte et qui rejaillit immanquablement travers nos repr sentations et nos actions Il s agit en somme de faire preuve de recul et de r flexivit sur ses pratiques soit deux d marches susceptibles d amener des remises en question L ind pendance est un autre trait mis en vidence Il s agit ici d avoir des id es de les exprimer et d tre capable d alimenter un d bat Au rayon du savoir tre professionnel la tol rance est mise en avant La tol rance non pas comme forme de politesse mais comme attitude d ouverture aux diff rences Non pas pour accr diter d embl e celles ci mais pour pouvoir entendre l autre et le cas ch ant discuter ces diff rences Jeter les bases d un
188. p il y a un effet de surprise elle se rend compte qu elle est capable de faire des choses C est moi qui ai fait a combien de fois je l ai entendu Et du coup effectivement elles peuvent le montrer ce n est pas comme un dessin une reproduction o on est confront la fid lit des traits l pas du tout et donc beaucoup ont choisi des peintures comme a Elles pouvaient le montrer aux amis la famille et ils disaient C est toi qui as fait a Oui c est moi qui ai fait a Entretien travailleur social Amicale du Nid Paris Les apports b n fiques de cet atelier concernent le travail de re valorisation de la personne qui passe par l acc s des lieux culturels parfois prestigieux com me le Louvre une reconnaissance de la personne dans sa dimension culturelle et artistique et l inscription dans une citoyennet par le droit la culture pour tous Les arts plastiques permettent de restaurer l image de soi par une construction nar cissique et de se r approprier son corps en tant que corps efficace Socialement l atelier offre la possibilit d un lien autour d une pratique valoris e et valorisante et qui nourrit un sentiment d appartenance positive Ce lien social concernant ce public donne la possibilit de rompre avec la solitude et le milieu prostitutionnel ou tout au moins de s en carter momentan ment Une jeune femme nig rienne essayait de reproduire partir
189. pables d accueillir des manifestations culturelles telles que concerts ou en core repr sentations th trales dans des conditions 92 Les cahiers du travail social 65 Cultures arts et travail social acceptables Bien videmment quelle municipalit irait investir des milliers d euros dans la cr ation de lieux sp cialement d di s aux spectacles sans tre absolument certaine de son succ s surtout quand d autres besoins r clam s par les habitants se font sentir N anmoins les territoires ruraux regorgent de richesses patrimoniales et autres sites propices la diffusion culturelle De plus comme le souligne Andr Pacher en introduction de son article la culture rurale ne saurait se satisfaire du fait de son histoire et de sa culture historique d une culture parachut e de la capitale ou des m tropoles fran aises via la t l vision ou Internet Ainsi il estime que le monde rural doit afin d articuler remise en culture et d veloppement inventer enfin une action culturelle qui d bouche sur la cr ation contemporaine sur une culture rurale moderne int grant la tradition pour mieux la d passer p 67 ainsi en milieu rural l action culturelle est inventer p 73 L exp rience qui a t men e lors de l implantation du festival des arts de la rue a su r v ler un certain nombre de r ponses ces questionnements Tout d abord il nous a montr que la populat
190. parole libre des tudiants comme antidote la violence institutionnelle L approche interculturelle sera plus pr sente dans le cursus encourag e notamment par une plus grande mobilit des tudiants et des enseignants rencontres entre tablissements changes internationaux etc l autonomie comme aptitude des futurs assistants sociaux r pond l autonomie formative des enseignants Leur capacit tre acteurs et producteurs des forma tions en dehors de toute instrumentalisation li e la commande politique doit tre garantie et renforc e Pas pour ignorer cette derni re mais pour maintenir une thique propre et pouvoir entrer en d bat contradictoire d gal gal comme une forme de contre pouvoir En une formule les coles sociales seront des lieux de vie qui permettent la confrontation des subjectivit s des tudiants et des enseignants Cet article r dig par Fr d ric Janus est bas sur des extraits de la publication Labiso ca hiers 103 104 Culture art et travail rendez vous ne pas manquer social un L approche culturelle dans la formation des travailleurs so ciaux Bruxelles 2008 sur l action sociale et la sant coord Loeul Agence Alter et Marie Poncin D mocratie avec les contributions sabelle Dorchain Bernadette Heinr ric Janus Florence Pire et Claire Wa La publication Culture art et travail rendez vous ne pas manquer est Labiso Laboratoire des
191. pas uniquement mat riels ou psychologiques mais aussi attach s au droit et la reconnaissance La question de l accompagnement comme support relationnel donne lieu deux interpr tations diff rentes D une part l accompagnement peut tre compris comme un outil faisant partie des dispositifs d activation et de responsabilisation Pour nommer ce type de situation Jean Pierre Bouti 5 Robert CASTEL Lins curit sociale Qu est net parle d accompagnement vis e qui se rap ce qu tre prot g Paris Seuil La R publique o oe g des Id es 2003 p 75 proche de l entra nement pr n par le coaching se veut 76 Les cahiers du travail social 65 Cultures arts et travail social tre un accompagnement vers l atteinte de tel ou tel but une performance un emploi une production une r alisation une r ussite telle preuve D autre part il existe un autre type d accompagnement que Jean Pierre Boutinet appelle maintien dont le but est d encourager et de soutenir l individu dans une activit donn e En effet 1 accompagnement maintien peut permettre l individu de trouver des ressources compl mentaires pour s engager dans une dynamique de transition en direction de la construction d un tat personnel plus favorable Comme le sou ligne Boutinet l accompagnement maintien se soucie de l autonomie de l adulte accompagn menac e pour telle ou telle raison de r gre
192. plus jeunes et le retour l emploi des moins jeunes Cette politique volontariste souhaite favoriser l inscription des individus dans des programmes 73 L LOG S9 SLO Christophe PITTET L accompagnement l insertion sociale par la m diation artistique pp 73 87 d insertion qui ont pour objectif de travailler sur le lien social et le renforcement de l aptitude au placement dans le march de l emploi Cette politique a galement pour cible la limitation voire la r duction des d penses sociales Les organismes publics et priv s charg s de mettre en uvre les programmes d insertion sont pris dans un paradoxe En effet l accompagnement l insertion sociale des individus en situation de fragilit contient une double tension La premi re est caract ris e par une injonction faite l individu marginalis de s inscrire dans des programmes sociaux qui permettent son rep rage et son contr le La seconde se manifeste dans l exigence de solidarit et de soin ap porter aux plus d munis afin de r duire les risques li s l exclusion conomique mais dans un contexte de moyens financiers insuffisants pour pouvoir r pondre un tel d fi Ce paradoxe claire l enjeu de la place et de la reconnaissance de l in dividu en situation de fragilit En effet cette double contrainte qui rend compte d une position impossible assumer par l individu renvoie l id ologie qui a marqu la fin du XIX et le d bu
193. pourquoi pas tous les autres en s rie puissent quelque moment non seulement nous ressembler mais encore nous ravir la fra cheur de l authentique Ce glissement de l original la copie amorce un processus graduel ou brutal de descente o toutes les nuances de l chelle hi rarchique peuvent 123 Patrice DESMARE I Sens et paranoia J pp 107 126 d sormais d filer qui m nent de la beaut a la difformit de la v racit a la faus set de l authenticit la duplicit ou de l l vation a la bassesse Au bout du compte cette d route ne laisse a la disposition du sujet qu une image d grad e b cl e ne ressemblant que peu celles de ses semblables Elle le r duit progres sivement n occuper de statut que celui de semblable peine ressemblant Or si l preuve d un tel naufrage est une certaine tape de la paranoia particuli re ment inqui tante pour le sujet lui m me et pour ceux qui l entourent elle reste dans les limites de ce qu on peut appeler la perte du moi C est parce que son ego se d compose que le sujet voit affluer une foule de sosies qui semblent finale ment confisquer la forme humaine elle m me pour en d finitive le vouer la dif formit ou la monstruosit En ce sens si l exp rience du parano aque rev t un caract re central elle n en est pas pour autant une exp rience gocentrique Elle s apparente plut t une ruine de l ego C est pourquoi rien n
194. r l instant franchement dit a me tient en vie parce que si je n tais pas ici je serais la maison je serais en train de r fl chir le pourquoi et le comment Et pourquoi cette situation et pas autrement Peut tre que je serais plus l a me retient aussi d un sui cide parce que psychiquement je suis pas tr s bien dans ma t te La question du soutien psychosocial semble donc primordiale pour Jacques face aux sentiments de solitude et de d tresse qui l habitent depuis plusieurs ann es C est galement le sens et la place de Jacques qui est en jeu travers son ins cription dans le dispositif oui a me permet de sortir de chez moi de voir du monde qui me soutient qui aide les autres Moi aussi j adore aider mais dans mon possible Je suis vraiment content de trouver des gens qui puissent m aider aussi et puis essayer de sortir de cette situation partir de ce t moignage nous pouvons comprendre que Jacques a besoin d changer et de ne pas rester uniquement dans une position unilat rale en termes d aide Il peut par le biais de sa participation l atelier se rendre galement utile L engagement se traduit par une interaction marqu e par la r ciprocit et la satisfaction d tre reli un cercle de personnes dans lequel il prend une place qu il estime importante Alors le groupe rapporte beaucoup chacun Chaque partie ram ne quelque chose l autre C est bien de pouvoir commun
195. re de ces projets qu il faudra multiplier les exp riences ou le partage de projets culturels et artistiques Pour ce faire il sera n cessaire de rechercher la collaboration des professionnels des arts et de la culture Corollaire de cette plus grande diversit didactique l exp rimentation et la formation sur terrain occuperont une place beaucoup plus importante y compris 35 Fr d ric JANUS Culture art et travail social un rendez vous ne pas manquer J pp 25 36 pour les enseignants Pour ce faire sans la faire dispara tre la place de la th o rie sera r duite et son enseignement ins r dans un dialogue permanent avec la pratique Dans le m me esprit certains voquent un allongement du temps de la for mation ainsi que le renforcement de la possibilit d y acc der plus tardivement dans un parcours de vie Une mani re de valoriser des parcours vari s riches d j d exp riences de vie et professionnelles L institution scolaire s ouvrira des collaborations disciplinaires vari es afin de former l interdisciplinarit en commen ant par l exemple op rateurs culturels artistes sp cialistes des droits culturels et humains architectes urbanistes etc seront sollicit s et int gr s dans la formation L valuation certificative c dera le pas l valuation formative repo sant sur un dialogue entre tudiants et enseignants Cette volution contribuera au d veloppement d une culture de la
196. re et sociale Ce type d accompagnement offre la possibilit aux travailleurs sociaux de percevoir et ou de voir la personne en difficult autrement celle ci donne voir non plus uniquement la part d elle m me associ e aux stigmates et aux difficult s qui la d finissent dans ce cadre professionnel Elle donne voir une autre facette d elle m me associ e cette fois ci des capacit s pr alablement peu exploit es ou ignor es L individu se consid re ainsi dans son ensemble acceptant autant ses failles que ses atouts Ces capacit s exploit es d ordre individuel et collectif permettent un lien entre un espace intime et un espace public La culture et l art sont en quelque sorte des passerelles qui donnent la possibilit d un quilibre social Bien entendu les ex pressions artistiques valorisent les capacit s sollicit es et am liorent l image Elles ont toutes quelle que soit la culture d o elles viennent quel que soit le degr de culture qu elles peuvent avoir elles ont toutes quel que chose dire elles disent toutes quelque chose sur ce qu elles voient Ca fait cho Mes coll gues disaient que a touchait s rement I intime au culturel et que du coup elles disaient notre regard sur elles doit changer aussi parce que ce n est pas travers une demande de logement ou de travail l ce n est pas un regard sur leurs manques ou sur leurs failles c est un regard sur ce qu elles ont
197. rimentation d ateliers artistiques soutenus par un projet qui s inscrivait dans le programme europ en Equal 2000 2008 initi par le Fonds Social Europ en ayant pour objectif de combattre les discriminations et de r duire les in galit s pour une meilleure coh sion sociale Le projet Se re construire et s ins rer entrait dans la th matique suivante aide aux demandeurs d asile et lutte contre le trafic des tres humains avec pour objectif d influer sur le devenir des personnes prostitu es hommes femmes transsexuels et traves tis souvent victimes du trafic des tres humains et de proposer de nouveaux outils de travail pour les professionnels du champ social Il visait galement une synergie entre travailleurs sociaux et chercheurs une dimension internationale du ph nom ne du trafic des tres humains un regroupement des organismes vo cation sp cifique et enfin une mutualisation des comp tences et des exp riences pour relever le d fi de la lutte contre le trafic des tres humains Se reconstruire et s ins rer valorisait l id e d innovation professionnelle concernant les travailleurs sociaux par l interm diaire entre autres de la mise en oeuvre d exp riences artistiques pour l accompagnement social Dans le but de capitaliser les bonnes pratiques professionnelles et les innovations rep r es dans le projet une s rie d entretiens individuels a t men e aupr s des usagers
198. ris tait encadr par une infirmi re de l Amicale du nid et par une journaliste photographe professionnelle Sur une p riode longue les s ances d atelier ont t r alis es de mani re hebdomadaire pendant 4 heures l utilisation d une expression artistique comme la photographie permettait aux personnes en situation de prostitution de retrouver une certaine estime de soi La photographie est apparue comme un vecteur ad quat com pl mentaire voire illustratif des trajectoires de vie En tant que media la photo proposait aux usagers travers le choix de th matiques d exploiter leur v cu personnel Ce parcours d exp riences a t d terminant lors des prises de vue La cr ation personnelle a permis une certaine affirmation de soi Les changes et les interactions dans le groupe favoris rent la communication la personne pou vant r int grer du lien social L atelier avait pour objectif final de permettre aux personnes d tre accompagn es dans un processus de revalorisation personnelle en mettant en valeur leur savoir faire leurs comp tences et leurs connaissances C est aussi la possibilit de travailler sur la notion de temporalit laquelle est particuli rement perturb e chez les personnes victimes de la traite des fins d exploitation sexuelle En tant qu infirmi re je me suis rapidement rendu compte que les personnes tu peux leur dire il faut prendre soin de toi pour les personnes c est pas du tou
199. rme de solidarit et de dynamique de groupe qui a merg autour de cette expression artistique et qui a aid poursuivre l exp rience jusqu la repr sentation finale La r p tition g n rale de la pi ce fut ouverte au public les com diens ont donc jou devant une centaine de personnes invit es par les travailleurs sociaux et par les b n ficiaires de l atelier Tout comme l atelier radio et photo la repr sentation th trale en tant que manifestation publique espace et temps de t moignage a t l ultime tape d un travail sur la reconstruction individuelle et sociale Pour certains usagers l atelier th tre a t per u comme une th rapie la repr sentation publique tant l aboutissement de ce parcours th rapeutique Une formulation proche du champ lexical de la gu rison qui s explique par le fait que le th tre a r veill le pass et qu il a t racont voix haute et devant un public l coute Mais il faut distinguer ici deux formes de th rapie la premi re tant celle qui soigne le corps social par les techniques th trales parler haut parler fort s imposer ma triser l espace et la deuxi me qui s occupe des blessures psychologiques travail sur l histoire de vie en lib rant la parole Per u ainsi le th tre peut tre d fini comme un moyen de construction et d insertion au niveau social Bien entendu il ne remplace pas le travail psychoth rapeutique mais les
200. rniers la charge compl te d en subir l incidence Un tel choix non d pourvu d efficacit serait en revanche r solument d nu de charit envers ses trois compagnons d infortune non seulement abandonn s aux affres d une g ne persistante mais d sormais cern s plus troitement encore l int rieur d une zone de silence cette fois ci r duite aux trois sixi mes du cercle Pourquoi ne pas opter plut t pour un apart par l entremise duquel les quatre for mant le carr et gr ce un nouveau chass crois renverraient au pourfendeur quelques balles finement bross es pr vues pour mourir ses pieds tout juste l hors de port e Que ne s adressent ils Zerbinette d une mani re explicite ou plus subtil la d rob e pour dire faussement combien sa place leur anxi t de la faune quivoque de l Afrique l e t disput la curiosit d apercevoir la beaut et la majest de sa flore Les flamboyants seraient imm diatement restaur s dans leur souverainet Quant Scapin provisoirement d sar onn son sort ne tien drait plus qu la lubie de Zerbinette soit de le vouloir b te ou bestiaire soit de l en sauvegarder Ainsi serait il doublement accul au silence d abord tenu d attendre que Zerbinette ait dit son mot condamn ensuite souffrir l image v hicul e par ce mot Certes il pourrait choisir par prudence de devancer la parole de Zerbi nette mais ce serait au prix d
201. rs du travail social 65 Contributions r gionales confins Devoir ex cuter sans n gociation possible un ordre manant d un autre jupit rien constitue r guli rement une autre de ces composantes Ainsi n est ce pas le fait d entendre des voix qui signe ce que l on appelle psychose Les exem ples ne manquent pas de sujets qui en connurent des destins tincelants Ce qui caract rise le fait de psychose c est que l on entend des voix qui vocif rent des commandements auxquels on se saurait s opposer Serait ce des commandements absolument fous exigeant le pire exigeant votre perte le cas ch ant L enfant dont il s agit plus haut n est pas sans disposer semble t il de quelques points d appui dans le monde Mais son arrimage y est fragile et ce n est pas sans quel que anxi t que nous le voyons c toyer le bord de l ab me que figure ici dange reusement celui de la fen tre Cependant il est bien visible qu il entend et que sa perception du monde aussi dramatis e qu elle soit n en est pas pour autant plus invalide qu une autre Sans doute le chemin accomplir ensemble et avec lui est il celui qui m nerait de la lettre l esprit Il conduirait en d finitive constituer son acte comme une plaisanterie Une des conditions non suffisante mais n cessaire ce franchissement r side bien s r dans le minimum de pr sence qui invite tre concern par la parole d autrui et par le jeu de langage qu ell
202. rtent travers leurs exp riences et les r flexions attenantes un regard pragmatique sur l intervention artistique et culturelle dans le champ socio ducatif Du point de vue des formations sociales Fr d ric Janus appelle la construction d une p dagogie sociale dont l enseignement de pratiques artistiques et la d couverte de cultures alternatives permettent la formation de travailleurs sociaux huma nistes c est dire sensibles respectueux et inventifs Du point de vue de l acte artistique S bastien Dambra S bastien Castells et Dephine Malka valuent les b n fices d une exp rience th trale dans la d marche d un projet socio ducatif partir de l engagement des participants l quipe ducative peut se saisir des prises de conscience individuelles et des responsabilit s r ciproques internes au groupe constitu Nous continuons ce num ro avec les analyses de Delphine Burguet Antoine Plet et Christophe Pittet qui expliquent par une ethnographie de deux pratiques artistiques diff rentes projets photographiques et atelier musical comment un G rard CREUX Claude DE BARROS Introduction pp 3 6 projet et un encadrement artistiques sollicitent les participants en les aidant a mo biliser des valeurs et des comp tences dont ils ont jusqu alors peu conscience Delphine Burguet nous rend compte d une exp rience d ateliers photographi ques l initiative de l Amicale du nid qui condui
203. s relativisant le jugement esth tique qui peut tre fait par ses pairs L artiste est l acteur qui cristallise sensiblement les tensions entre sa rh torique esth tique et les ambitions sociales de tout projet de m diation culturelle op r e par des structures sociales Nous avons observ une certaine ligne de flottaison entre les deux champs et ceci nous am ne nous poser la question suivante dans quelle mesure cette ligne de flottaison participe d une forme de concurrence entre les acteurs culturels et sociaux dans le cadre des actions de m diation culturelle Une observation de la r partition des actions vocation culturelle port es par les acteurs sociaux constitue un indicateur pertinent pour r pondre cette ques tion Il appara t alors clairement les structures sociales ont une forte tendance pour recourir aux comp tences artistiques des salari s Ainsi les entretiens r alis s aupr s des acteurs sociaux t moignent d un alignement entre les actions r alis es avec des acteurs artistiques ou culturelles et celles op r es avec les comp ten ces artistiques des travailleurs sociaux L existence de ressources en interne ne semble pas emp cher le recours aux acteurs culturels ou artistiques ext rieurs puisque l vidence la mobilisation de comp tences ext rieures se maintient Mais l interd pendance qui peut d couler de ces actions de m diation culturelle avec les professionnels du champ culturel e
204. s actions ont t r alis es depuis lan cement des ch ques culture gratuit des mus es le premier dimanche du mois Cela sans oublier que depuis de nombreuses ann es d j des acteurs culturels association but non lucratif article 27 compagnies de th tre action centres d expression et de cr ativit services ducatifs des institutions culturelles biblio th ques etc poursuivent une politique d acc s la culture et de participation active des personnes d favoris es Depuis 2003 les CPAS sont galement charg s d une mission visant la partici pation culturelle et sociale des usagers de leurs services Cette mesure politique a t labor e dans le sens d une interpr tation plus large de l int gration sociale Le ch mage de longue dur e associ un bas revenu entra ne long terme non seulement une exclusion conomique mais aussi et surtout une exclusion sociale et culturelle Or des aspects de ces domaines d tente am nagement des loisirs etc b n ficient aujourd hui dans la soci t d une attention accrue dans le cadre de la r alisation de soi Deux rapports d valuation de l utilisation de ce subside ont t r alis s par Culture et D mocratie en 2004 et 2008 Ils ont rappel l importance d terminante de la motivation et de l attitude des collaborateurs des CPAS des assistants sociaux en particulier qui assurent le contact direct avec les b n ficiaires De ce fait i
205. s des visiteurs amateurs et ou professionnels de la photo ont rendu aux participants une partie d estime Les photos sont plus que des mots La photographie est un bon moyen de communiquer et ils ont tr s bien su le faire leur mani re avec leur regard Ils taient fond dans le projet on l a bien ressenti et il y a eu de tr s beaux r sultats On a t vraiment bluff s l exposi tion Entretien animatrice Montpellier Ily a eu beaucoup de monde beaucoup de personnes ont appr ci leurs travaux Il y a eu beaucoup d motions moi c est ce que j ai retenu Les b n ficiaires avaient t dou s dans leur d marche comme quoi il y avait beaucoup d motions ressenties dans leurs photos Ce que j ai trouv int ressant dans l exposition c est qu on voyait vraiment que chacun de leur regard tait compl tement diff rent leur histoire tait diff rente leur approche tait diff rente il n y avait pas du tout du copier coller c tait vraiment une d marche personnelle et c est assez rare quand on commence Entretien animatrice Montpellier Un atelier radio a t r alis Montpellier qui demandait aux usagers d exploi ter une expression crite puis orale Il a t construit sur une organisation inten sive du temps concentr sur une semaine afin de pr server une attention et une motivation r guli res des participants Des moments cl s pr alablem
206. s la zone de silence r siduelle il re oit cette phrase comme une injonction tout en signifiant d une certaine mani re son inclusion dans le monde de la parole avec les moyens qui sont sa port e Il est remarquable en effet que dans ce cas l enfant proie de la demande de l autre trouve n anmoins tenir une fonction d interpr te Il est presque en mesure de se sauvegarder en imprimant la parole une autre direction Mais que v hicule t elle donc encore cette parole qui s av re si imp rieuse son gard Il est probable que la tension douloureuse qui est la sienne pendant l accomplissement de l acte est la cons quence de ce qu il per oit de la disposition de l autre son endroit Car ce qui est lourd pour la soignante ce jour l n est ce pas davantage le poids qu il repr sente lui plus que le temps qu il fait dehors On admettra alors que la parole de cette soignante ait pu rev tir un caract re allusif et que l enfant avec beaucoup de justesse et de sensibilit en somme en ait d cel et r v l toute l quivoque Malheureusement ce n est pas en sa faveur que jouait cette quivoque Et le peu de p joration qu elle contenait a sans doute suffi renforcer le caract re imp ratif de la phrase phrase v cue par lui comme une stricte injonction Se sentir l objet d une perception n gative voil une des composantes invariables de l exp rience de ceux qui habitent aux 120 Les cahie
207. sance est socialement objectiv e en tant que connaissance c est a dire en tant que corps de v rit g n ralement 12 Roger BASTIDE Sociologie des maladies mentales Paris Flammarion 1965 p 274 43 Michel FOUCAULT Histoire de la folie l ge classique 1961 Paris Gallimard 1972 p 139 14 Erving GOFFMAN La mise en sc ne de la vie quotidienne T 2 les relations en public Paris Editions de Minuit 1973 p 101 15 Peter BERGER Thomas LUCKMANN La construction sociale de la r alit 1986 Paris M ridiens Klincksieck 1982 p 93 valide sur la r alit toute d viance par rapport l ordre institutionnel appara t comme une d viation par rapport la r alit Une telle d viation peut tre qualifi e de d pravation morale de maladie mentale ou simplement de totale ignorance Rapidement un acte diff rent des normes aux quelles nous sommes habitu s va tre class dans la 64 Les cahiers du travail social 65 Cultures arts et travail social cat gorie de la d viance En contrevenant une norme son auteur s expose alors tre sanctionn socialement en tant qualifi lui m me de d viant Il en va ainsi des comportements d crits dans nos deux id als types par exemple ne pas r pondre quand quelqu un nous adresse la parole ou r pondre quelque chose sans rapport avec le sujet D s lors la raison la moralit le rapport la r alit de l auteur de la
208. ser dans un premier temps que la forme la plus g n rale et la plus simple de la communication consiste parler de quelque chose quelqu un il serait sans doute plus juste au second examen d accepter l id e bizarre qu en r alit ou bien je parle de quelque chose ou bien je parle quelqu un Mais comme de toute vidence la moindre parole nonc e suffit d mentir cette id e puisque c est quand m me de quelque chose dont je parle habituellement et que j en parle ordinairement avec quelqu un ne doit on pas en conclure que toute parole av r e comporte une d faite au regard de la tentative chim rique qu elle contient d unir les contraires ou encore de les s parer Ainsi dans l exemple propos si les deux tendances sont l obsc nit et la convenance je ne saurais ni r duire tout fait leur opposition ni soutenir absolument leur distinction Si tel est le cas on conc dera volontiers que cet chec de toute parole vincer le contradictoire ouvre cependant sur le peu de r ussite en quoi consiste le fait de parler plus ou moins de quelque chose plus ou moins quelqu un Ce plus ou moins qui r inscrit le continu et beaucoup de nuances possibles entre les contraires autoriserait peut tre noncer une sorte de loi cocasse l int r t que j accorde l autre est inversement proportionnel l int r t que j accorde l objet dont je l entretiens Soit I a 1 I o o I int r
209. si la mise en place d un d veloppement social et socio ducatif n est pas engag simul tan ment des d s quilibres d mographiques et sociaux graves Certes l action culturelle ne pourra jamais combler une carence en infrastructure accueil petite enfance espace jeune moyens de transport centre social ou socio culturel etc et ce n est pas l sa vocation Toutefois elle peut intervenir pour la cr ation d un lien social fort entre l ensemble de la population sur un projet commun mettant en u vre une action artistique Parce qu ils valorisent le patrimoine et pas n importe lequel le leur celui de leur ville parce qu ils sont facilement accessibles tous cultureux ou pas ou encore quoique relayant plut t une repr sentation urbaine parce qu ils ont su s adapter merveilleusement bien au milieu rural les arts de la rue apparaissent comme une pratique artistique particuli rement adapt e cette t che Un r cent reportage t l vis sur le festival le Nombril du Monde organis Pougne H risson montrait que outre le fait d accueillir de nombreux spectateurs lors de ses ditions annuelles il avait permis d attirer une population nouvelle de cr er trois emplois et refaire vivre la commune tel point que le nombre d enfants 12 Comme par exemple Culture et Territoi res en Lorraine sc ne conventionn e multi pourrait permettre d y rouvrir une classe Si ce n
210. si que les dis cussions sur ce sujet avec des h berg s nous permettent de distinguer deux id al types dans leurs interactions sociales Ces id al types sont des reconstructions th oriques simplifi es et exacerb es de la r alit dans le sens de Max Weber ne la refl tant donc pas dans son enti re multiplicit Il ne s agit pas de g n ra liser des comportements d ailleurs il peut tre bien difficile dans certains cas d affirmer sans le savoir au 8 Une vid o rendant compte du travail effectu est accessible sur le site de Les Temps M pr alable d une personne malade qu elle l est effecti l s pa id 204 vement Ces id al types constitueront deux pdles de http lestempsmeles ovh org page_ 9 http www musicotherapie afm com index comportements d finis par le rapport des malades html la communication Ils nous seront utiles la fois pour comprendre comment la maladie mentale peut inter f rer dans la communication sociale des personnes en souffrance et comment ceux ci peuvent y r agir Un premier ensemble de comportements ou id al types pr sente de grandes difficult s d acc s la 63 10 Le terme de musicoth rapie peut recou vrir des th rapies par la musique bien diff ren tes dans la pratique et est un terme g n rique LAFM parmi d autres associations structu res de formations priv es et universit s a mis en place un dipl me universitair
211. sion culturelle Pour le groupe de travail la priorit est dans la sensibilisation permanente au sein des coles sociales Si l assistant social ne peut jamais tout faire il peut faire plus qu une petite partie de ce travail social dimension culturelle travers leur confrontation avec les travailleurs culturels ou les artistes il s agit aussi pour les futurs travailleurs sociaux d apprendre ce que cette confrontation leur dit du changement social et de l autonomie des individus donc d une volution possible du travail social savoir notamment qu il s agit d envisager tous les chemins qui permettent aux individus de trouver une place sociale et pas seulement l emploi autrement dit que l emploi n a plus le monopole de la fonction d int gration En tout premier lieu la formation des travailleurs sociaux doit donc d velopper une capacit de m tar flexion propos du travail effectu propos des actes po s s et des finalit s poursuivies Au niveau des directions des tablissements de formation des assistants so ciaux l attitude vis vis des initiatives connotation culturelle est parfois ambi gu Si certaines sont convaincues de l int r t de l approche elles doivent compter avec l h t rog n it du corps professoral sur cette question D autres y sont carr ment insensibles Lorsque f 8 http www labiso be page VisualiserCont des collaborations avec des professionnels de la
212. sociaux la sp cificit de ce type d actions Les coles sociales sont donc les lieux privil gi s de sensibilisation au r le de la culture dans le champ du social Depuis 2006 un groupe de travail constitu d enseignants en coles sociales et d acteurs culturels m ne une r flexion commune sur cette th matique Au d part de plusieurs constats des recherches et changes d exp riences il s est fix comme objectif de construire un argumentaire sur la n cessit d introduire de renforcer ou d accorder plus de lisibilit aux pratiques culturelles dans la forma tion des travailleurs sociaux et d aboutir des propositions d actions en mati re de formation Les intentions Constats de base Au d part des r flexions du groupe de travail il y a trois constats 1 Le recul de l orientation socioculturelle dans la formation d assistant so cial Les initiatives d enseignants soucieux de sensibiliser leurs l ves une appro che culturelle du travail social pour facultatives qu elles sont restent trop souvent encore marginalis es dans les programmes d consid r es par les directions et les coll gues ignor es par les pouvoirs organisateurs Apr s avoir laiss une place importante au socioculturel dans les ann es 1970 les coles de travail social sem blent s tre d sint ress es de cet aspect au cours des ann es 1980 et 1990 L orien tation socioculturelle est d sormais abord e par la marge
213. sonne doit tisser un rapport l espace et au temps qui ne soit pas seulement une conformation la norme mais aussi une acceptation du surgissement de l imaginaire et de l impr vu Tout devient possible La dimension singuli re de l individu est exprim e au travers de l uvre qui rend compte de sa pr sence au monde malgr ses d ficiences et handicaps La pratique artistique permet avant tout l laboration d une forme de communication entre des individus de conditions et d origines diff rentes 77 6 Jean Pierre BOUTINET Vuln rabilit adulte et accompagnement de projet un espace paradoxal am nager pp 27 49 in BOUTI NET Jean Pierre DENOYEL No l PINEAU Gas ton ROBIN Jean Yves Ed Penser l accompa gnement adulte Ruptures transitions rebonds Paris PUF 2007 7 Idem 8 Philippe GABERAN Introduction pp 13 15 in QUIPE DU FOYER D ACCUEIL ET DE PRO MOTION HUBERT PASCAL Ed L art ca nous regarde Pr alables a des pratiques d atelier rep res concepts Paris Champ social 2001 Christophe PITTET L accompagnement l insertion sociale par la m diation artistique pp 73 87 4 La cr ation artistique et culturelle comme une forme d ouver ture au monde La cr ation artistique est galement une possibilit d ouverture sur le monde En cela elle rompt avec la monotonie cr e notamment par l absence tempo raire d emploi ou l impossibilit d y acc
214. ssion vers l une ou l autre forme de d pendance Le type d accompagnement pr sent dans cet article n est pas une r ponse exclusive la souffrance Il ne correspond pas la logique de l accompagnement vis e et se rapproche davantage de l accompagnement maintien dans le sens d un accompagnement de type m diation structur par l activit cr atrice Celle ci tend proposer l individu en situation difficile un d veloppement de ses ressources personnelles dans une perspective de croissance de l autonomie et de renforcement des liens sociaux 3 La m diation par l art comme forme d accompagnement l insertion sociale Les pratiques artistiques et culturelles sont pr sentes depuis de nombreuses ann es au sein des institutions sociales et m dicales Les domaines entre autres du handicap et de la psychiatrie proposent des activit s cr atrices dans une pers pective de soin par l art th rapie de type occupationnel ou encore comme support de socialisation Au del de la dimension esth tique de la cr ation artistique celle ci permet l expression de sentiments et d motions des individus fragilis s psychiquement physiquement ou socialement L art et la culture sont des vecteurs indirects de maintien du lien social des espaces de ressourcements et de reconnaissances comme le pr cise Philippe Gaberan L atelier est certainement un lieu de recon naissance Mais pour cela la per
215. stitution des pathologies lourdes et des difficult s li es l identit sexu e l IFAR un or ganisme d tudes de recherches de conseils et de formations et enfin Raih qui agit pour soutenir et aider les mineurs trangers isol s en situation d errance 4 D autres ateliers ont t exp riment s dans le cadre de ce projet l apprentissage du fran ais l histoire de vie l aide l emploi l informati que et la relaxation Parmi les mises en uvre on peut galement voquer la collaboration transnationale qui regroupait plusieurs parte naires europ ens de ce secteur professionnel une action recherche sur la mondialisation des ph nom nes prostitutionnels la r alisation d un film D un monde un autre qui traite de la sortie de la prostitution et la cr ation d outils d intervention et de formation la pr vention 5 Cet article reprend en partie le travail de capitalisation qui s inscrivait dans la troisi me phase du projet L int gralit du contenu de cette phase est consultable sur le blog Se re construire et s ins rer la m diation par Cultures du C ur a servi d interface entre le public rencontr et les institutions culturelles Le Relais du Louvre proposait un accompagnement individualis prenant en compte les d sirs du visi teur Il invitait chaque b n ficiaire d couvrir puis s approprier le lieu et les uvres selon sa sensibilit son histoire e
216. sy les Mou lineaux ESF 2001 de transformations significatives Certaines exp riences artistiques notamment peuvent cr er des d cadrages g n rateurs de nouveaux regards et de nouvelles prati ques Des processus de remise sur pied de personnes souffrant de d s quilibres psychosociaux peuvent aussi s enclencher gr ce certaines d couvertes des chocs qui provoquent des ouvertures des br ches propices au d veloppement de la personne 1 78 Les cahiers du travail social 65 Cultures arts et travail social Enfin l accompagnement par la m diation par l objet permet d instaurer un espace transitionnel visant s curiser le passage d tapes marqu es par un renforcement de l estime et de la confiance Cette strat gie d accompagnement permet de sortir des clivages entre aid s et aidants et de mettre distance les effets d instrumentalisation des politiques d activation dont celle qui fait porter la responsabilit de la situation de pr carit a l allocataire du Revenu d insertion 5 La photographie comme outil de m diation dans un espace d accompagnement psychosocial En t 2003 un atelier de photographie intitul Reflets destin aux alloca taires du RI a t cr au sein d Impulsion centre de formation appartenant la Fondation Le Relais a Morges en Suisse L organisation de cet atelier repose sur la prise en compte de la m thodologie et des r sultats d u
217. t selon cette r gle stricte num rique et qui fonctionne sur le mode de l exclusion et de l extension que tous les autres aient raison et alors je suis compl tement fou Ou bien et c est une autre mani re de le traduire un fou est quelqu un qui n a plus personne avec qui parler Pris dans un porte faux fondamental par rapport l ordre ternaire impliqu dans la rotation tripartite sans discontinuit ni possibilit de renvoi de la parole il est assign tre sans refuge ni repos ce dont on parle Sans doute est ce ce que voulait sugg rer celui qui disait alors en proie cette exp rience p rilleuse la parole c est comme une roue qui tourne o chacun verrait une partie de la roue des moments diff rents et alors quand on essaye de communiquer c est forc ment faux il y a toujours un dialogue Remarque tr s juste dans son fonds g niale m me si on veut bien l en tendre Un autre disait pour sa part avoir lutter contre la gravitation universelle pour subsister Il expliquait que c tait comme devoir monter sur un man ge lanc pleine vitesse C est dire qu il s essayait au contresens dans la proportion m me o il devenait la proie du sens La conversation du monde ne cessait en effet de le d signer toute parole ou tout geste se rapportant lui et ce sans chappatoire ni contradiction possible Ainsi un quart d heure auparavant un quidam attabl a la terrasse d un caf avait il
218. t aussi simple partir du moment o la per sonne a une image d valoris e de soi a devient compliqu de prendre soin de soi donc on a beau mettre tout en oeuvre faire des liens et des partenariats avec des m decins c est pas aussi simple L id e tait de trouver un moyen un peu diff rent pour que les personnes s int ressent un peu plus elle qu elles se mettent plus en valeur La photographie est un moyen artistique pour ouvrir des portes diff rentes Entretien travailleur social Amicale du Nid Paris 50 Les cahiers du travail social 65 Cultures arts et travail social L id e tait de se rencontrer toutes les semaines avec les person nes pour aller dans Paris tre en groupe le c t collectif de la chose et ensuite pour celles qui taient bien impliqu es d avoir une perspective de projet pour elle m me un travail individuel sur un sujet de leur choix L atelier c tait de leur montrer qu ils taient tout fait capables de mener un projet bien et notamment un projet d ordre personnel Entretien Amicale du Nid Paris Au fur et mesure de l volution de cet atelier le choix des lieux de prise de vue s est affin s cartant progressivement d une approche touristique Le fait que les usagers aient progress dans l laboration de leur reportage personnel a favo ris l utilisation de la photographie comme un moyen d expression part enti re et non plus seule
219. t bien rester suspendu partiellement ou enti rement Dans ce cas l inconscience ne tient pas l inacces sibilit de certaines repr sentations qui sont au contraire tout fait discernables mais au fait que leur sens n est pas per u par les sujets alors m me qu elles se pr sentent leur conscience En cons quence elles restent en quelque sorte iner tes On peut dire de ces repr sentations qu elles sont inconscientes parce que les sujets qui en disposent ne savent pas en quoi elles les concernent Vis vis d elles ils restent distraits dans la mesure o le sens qu elles comportent ou convoquent leur est soustrait Combien de paroles aussi vite venues que perdues faute d avoir pris sens pour un sujet Elles forment assur ment depuis les commencements de la parole un immense d p t dans l Histoire rebut o se recueillent les messages plus ou moins archiv s ou effac s qui ne sont pas advenus un sens humain Les paroles incomprises ne sont pas en effet automatiquement annul es elles sont souvent pr sentes la m moire consciente et m me g n ralement d autant plus qu elles sont demeur es incomprises Elles errent cependant parce qu elles n ont pas trouv s arrimer la rive du sens En l occurrence si le sens de ces paroles est absent c est faute qu elles aient t rapport es dans le moment m me de leur surgissement au pr sent et la repr sentation des sujets en pr sence Ainsi en va t
220. t de la personne ainsi que l exigence d une place centrale et fondamentale pour la culture dans notre soci t En tant que r seau Culture et D mocratie d veloppe et consolide des passerelles entre les secteurs de la culture et les secteurs de l ducation du social de la sant du politique etc Elle organise des moments de r flexion et des espaces de rencon tres d change pour les acteurs de terrain sous forme de groupes de travail d bats conf rences colloques formations Culture et D mocratie propose des outils d information et de sensibilisation aux enjeux que comportent ses axes de travail Enfin elle relaie les attentes et requ tes des acteurs de terrain aupr s des pouvoirs comp tents 25 L LOG S9 SLO Fr d ric JANUS Culture art et travail social un rendez vous ne pas manquer J pp 25 36 Un groupe de travail sur la culture et la cr ativit dans la for mation des travailleurs sociaux Suite la r alisation de diff rentes missions de 2003 2007 confi es par le ministre de l Int gration sociale visant favoriser une impl mentation optimale de la mesure concernant l panouissement culturel et sportif des usagers des CPAS Culture et D mocratie a d velopp une r flexion sur la formation culturelle des futurs travailleurs sociaux En effet une mise en oeuvre durable et efficace des projets de participation culturelle au sein des CPAS n cessite une ouverture des travailleurs
221. t du XX si cle et qui signifiait que le pauvre tait responsable de sa situation de pauvret L individu doit donc faire la preuve qu il n est pas l origine de sa situation de fragilit tout en devant int grer qu il est responsable d y r pondre en courant le risque d tre stigmatis s il n y d ploie par toute la volont n cessaire pour se r ins rer dans un march du travail devenu instable et exigeant Plus sp cifiquement dans le domaine de l insertion socioprofessionnelle des jeunes adultes nous pouvons observer partir des constatations faites par les professionnels de l insertion une tension qui r side entre le profil des individus et l exigence de normalisation exprim e par les institutions La premi re vis e est celle de l insertion par la formation professionnelle Pour cela les institutions met tent en uvre des programmes de soutien que nous retrouvons galement dans le champ du traitement social du ch mage techniques de recherche d emploi cours de remise niveau en fran ais ou en math matiques acquisition de connaissan ces de base en bureautique ou encore affirmation de soi et renforcement de la confiance par diverses techniques artistiques Si la validit de ces programmes est reconnue nous nous interrogeons par contre sur leur dimension instrumentale comme le souligne Christine Delory Momberger Parmi les dispositifs mis en place au titre des politiques d insertion les accompagneme
222. t les personnes prostitu es la valorisation de soi et par la suite leur permet de briser leur isolement social et se construire en tant que sujet capable Antoine Plet nous invite comprendre comment la pratique d un instrument et la participation a une activit musicale col lective permettent la mise en place d un dispositif d apprentissage mais dont les b n fices vont bien au dela d une interaction enseignante car elles autorisent la relation p dagogique et parfois le support d un change avec les publics en tr s grande difficult relationnelle Enfin Christophe Pittet expose avec clart les en jeux psychosociaux des m diations artistiques et culturelles et d crypte a travers l exp rience d un participant une activit photographique les imperceptibles transformations quotidiennes qui s op rent chez lui et pour lui et qui finalement lui ouvrent un nouvel horizon social Avec Charles Gourgeon et Thierry Combe nous entrons apr s les analyses concernant les enjeux identitaires professionnels ou psychosociaux et les proces sus socio p dagogiques dans lunivers des concepteurs artistiques Cependant il n est pas question ici d un d tachement strictement esth tique car chacun des deux concepteurs cr ateur d un festival des arts de Ja rue et metteur en sc ne porte son projet social travers une production culturelle et artistique Charles Gourgeon raconte la r ussite d un projet artis
223. t rester accessible et popu laire et c est ainsi qu il peut s inscrire dans une culture de proximit en travaillant dans cette proximit en toute simplicit entre acteurs metteurs en sc ne et du cateurs on offre la possibilit aux amateurs en herbe de vivre le th tre comme un engagement voire une passion naissante ou encore juste un suppl ment d me 2 1 Cr er une p dagogie hors les murs Ce que vous avez h rit de vos anc tres il faut le m riter par vous m me autrement ce ne sera jamais vous Goethe Le th tre et l ducation sont li s depuis des si cles s il s agissait de jouer ce n tait pas pour faire semblant c tait pour faire na tre cultiver laborer en soi m me les grands sentiments de l me humaine Quant aux enjeux p dagogiques le th tre et le jeu sont des activit s culturelles profond ment interrogatrices parce qu ils convoquent une pluralit de disciplines et certaines activit s scolaires ou habituelles qui trouvent leur place dans une dynamique nouvelle activit de fran ais d expression corporelle activit s plastiques et musicales travaux manuels Mais le th tre peut tre plus qu un simple support pour devenir un outil ducatif fonctionnant comme un r v lateur parce que le th tre permet l ext riorisation et l exorcisme des frustrations et des conflits latents il r pond un besoin profond de l tre la recherche d u
224. t sa culture D autres mus es ont aussi ouvert leurs portes dont le Mus e d Orsay le Mus e de l Orangerie le Centre Pompidou le Mus e du quai Branly Quant au volet Nuances il a t anim par deux ducatrices de l Amicale du nid Paris dont l une a une formation l art th rapie Atelier men sur une lon gue dur e avec des rencontres hebdomadaires les b n ficiaires pouvaient int grer le groupe tout mo ment Souvent orient s par les r f rents sociaux ces derniers pouvaient les accompagner lors du premier contact L originalit de cet atelier tait de proposer des techniques faciles d acc s qui ne n cessitent pas la ma trise du trait afin d obtenir des r sultats rapi des et esth tiques peinture la cuve ou marbeline peinture la colle Les oeuvres produites gr ce ces 48 Les cahiers du travail social 65 Cultures arts et travail social techniques redonnent confiance aux participants et d clenchent de ce fait des envies d utiliser des techniques plus labor es Elles n ont pas besoin de savoir dessiner pour faire cela c est vraiment une technique qui donne des r sultats esth tiques tr s in t ressants rapidement sans qu on apprenne pendant des mois et des mois C est une m thode d impression dans un bain pr par on jette des couleurs et on travaille un petit peu la surface et on imprime Il y a un c t magique il y a une part de hasard du cou
225. t un ou plusieurs autres mots qui eux m mes en repr sentent d autres Pour repr senter quoi en d finitive En toute logique rien qui puisse se dire d finitivement car le premier mot a engendr l impossibilit du dernier Il n y a pas de fin mot 113 Patrice DESMARE I Sens et paranoia J pp 107 126 Conservons au moins l id e que la phrase pour autant qu elle soit adress e a autrui comme c est le cas dans la pratique habituelle d une langue vernaculaire ne communique pas seulement une information loin s en faut mais organise de part en part un certain type de rapport avec l autre La parole institue un mode de copr sence des corps humains Elle instaure une tenue des corps entre eux comme le sugg re d ailleurs le terme d entretien dans son acception la plus di recte En ce sens le r f rent du mot est avant tout la chose interhumaine Il est curieux par ailleurs de constater combien la tentative d aborder une lan gue parl e s av re compliqu e m me si cet abord est d nu de la volont d tre exhaustif Une sorte de tentation v hiculaire semble s emparer inexorablement de celui qui s efforce de saisir la conversation commune le conduisant parfois voquer a titre d exemple et d argument des phrases improbables ou encore r duire cette conversation des cas particuliers peu repr sentatifs des collo ques familiers La passion de dire ce qui se passe quand nous parlons entra ne constamm
226. tiale Pourquoi l approche culturelle On pourrait voquer des raisons morales politiques id ologiques pour cri tiquer l approche int grationniste individuelle du travail social qui a fait son re tour en force dans les ann es 1980 nous dit Hamel Puissant animateur au Centre bruxellois d Action interculturelle Il y a aussi et surtout des raisons sociologiques et pragmatiques Selon le sociologue anglopolonais Zygmunt Bauman dans une soci t dite moderne li quide qui a bien des gards peut caract riser la soci t de consommation la vie m me est fluidifi e rendue fr n tique incertaine pr caire au point que les individus sont incapables de tirer un enseignement durable de leurs propres exp riences du fait de l incessant changement du cadre et des conditions dans lesquelles elles ont eu lieu Dans une telle soci t n est il pas vain de chercher ins rer ou int grer les exclus f t ce par un travail culturel bref les adapter un syst me qui est lui m me en perp tuel changement L approche culturelle du travail social ne serait elle pas l occasion au contraire de faire sortir de la marginalit des cultu res alternatives en les asseyant sur leurs propres codes en les affirmant comme des modes de repr sentation du monde et des syst mes diff rents mais tout aussi l gitimes Cette interpr tation qui attribue un r le institutionnalisant l approche c
227. tice sociale partir de positions d in galit s de plus en plus marqu es La m diation par l objet artistique peut nous semble t il res taurer des liens sociaux et inaugurer de nouvelles formes de participation sociale qui s inscrivent d abord dans une production symbo 26 Entretien avec Jacques 2 02 2009 p 7 lique de l existence 86 Les cahiers du travail social 65 Cultures arts et travail social R F RENCES BIBLIOGRAPHIQUES BOUTINET Jean Pierre Vuln rabilit adulte et accompagnement de projet un espace paradoxal am nager pp 27 49 in BOUTINET Jean Pierre DENOYEL No l PINEAU Gaston ROBIN Jean Yves Eds Penser l accompagnement adulte Ruptures transitions rebonds Paris PUF 2007 CASTEL Robert L ins curit sociale Qu est ce qu tre prot g Paris Seuil La R publique des Id es 2003 DELORY MOMBERGER Christine Sc narios biographiques et technologies de soi dans les politiques sociales d insertion professionnelle pp 112 126 in BARNES Jean DELORY MOMBERGER Christine Eds Le sujet et l valuation des politiques sociales Nantes Pleins Feux 2006 DUVOUX Nicolas Le contrat d insertion et les sc nes de la disqualification pp 153 164 in PAYET Jean Paul GIULIANI Fr d rique LAFORGUE Denis Eds La voix des acteurs faibles De l indignit la reconnaissance Rennes PUR 2008 FUSTIER Paul L enfance inadapt
228. ticulier Il appara t n cessaire que le porteur du projet soit institutionnellement et hi rarchiquement soutenu Cela signifie que le responsable doit lui m me tre convaincu de la per tinence d un projet culturel et artistique aupr s des usagers de sa structure La coh rence et l implication d une quipe durablement ancr e dans un territoire connaissance des habitants des associations des partenaires politiques et insti tutionnels etc fait partie des pr alables compte tenu de la frilosit des engage ments budg taires dans cette direction Aussi l ancrage dans le territoire l coute et le travail d appropriation de tous les acteurs et partenaires permettent un projet d insertion par la culture de s imposer Il y a lieu d tre impliqu convaincu et engag professionnellement parfois personnellement dans ce type de projet au point de questionner transformer bouleverser et innover les pratiques profes sionnelles en tant que telles car elles ne vont pas institutionnellement de soi 12 Les cahiers du travail social 65 Cultures arts et travail social 2 Le point de vue des travailleurs artistiques et culturels Une posture en qu te de reconnaissance Des initiatives ancr es sur le territoire Parmi les travailleurs artistiques et les travailleurs culturels rencontr s linser tion n entre pas forc ment dans les logiques de dispositifs institutionnels intention nels mais plut t se cr
229. tion possi ble au th tre dans la distribution la longueur des textes et on se mobilise autour d un projet La libert existe autour de la prise de d cision Les r gles ne doivent plus seulement appara tre comme des contraintes comme les bases d un vivre ensemble L enjeu est galement de favoriser la prise de responsabilit s un travail autour de l autogestion sur les th mes de la citoyennet l autorit la vie en collectivit l expression libre le jeune a le potentiel pour se d velopper s panouir c est un tre humain unique et riche l adulte va l aider en prendre conscience et optimiser ce potentiel Ces m thodes participatives font de l acte ducatif un acte politique qui permet au jeune de s approprier des savoirs et de se construire dans une soci t du vivre ensemble laquelle il aspire Le th tre est ici sa fa on un espace d apprentis sage d un vivre ensemble d mocratique humaniste Il peut offrir travers la parole la libert de l expression sur un v cu charg de mal tre et de questionnement Pour ne pas conclure Cette exp rience ne se veut pas tre une recette tous les maux et toutes les difficult s que peuvent rencontrer ces jeunes Ce travail n est pas l pour discr diter le travail effectu par les institutions existantes Ce projet riche de sens et d int r ts pour ces jeunes s inscrit dans un contexte qui doit allier une situation de
230. tion rurale vis vis d une soci t urbaine ano nyme et quadrill e ainsi que dans l mergence de son besoin de construire un tissu social vivant Aujourd hui vingt cinq ans plus tard on constate que non seulement le mouvement de migration de la ville vers la campagne s est accentu mais encore que ce tissu social vivant qui devait constituer une alternative la soci t urbaine anonyme et quadrill e s en retrouve mis mal Par d faut de moyens de volont politique voire de clairvoyance et de lucidit grand nombre de communes ont opt pour un d veloppement d mographique en cr ant des zo nes pavillonnaires en p riph rie de leur ville ou village sans pour autant se doter d infrastructures et de services sociaux et culturels adapt s C tait sans pr voir que cette nouvelle population transporterait avec elle ses caract ristiques de po pulation urbaine ses probl matiques sociales et ses exigences quant aux commo dit s offertes par les m tropoles Jouir de la tranquillit toute relative quand il s agit d un lotissement d pourvu d espaces communs et de l immersion dans un environnement naturel ne parvient pas toujours compenser les contraintes d ap provisionnement de transport vers le lieu de travail de garde de jeunes enfants et de distractions pour les adolescents habitu s b n ficier d occupations et de lieux de divertissement Au terme d une tude men e
231. tique en milieu rural et t moigne de l nergie et de la dynamique collective que ce projet a su g n rer entreprise culturelle et solidaire donc politique qui a surmont l insuffisance normale en milieu rural des infrastructures locales Quant Thierry Combe il interroge au regard de sa vie d homme de th tre com dien directeur de troupe et metteur en sc ne et de ses convictions d homme du social les valeurs communes qui structurent chacune des deux activit s et expliquent en retour la communaut de vue de sa trajectoire professionnelle et l int grit de sa philosophie de l action ac compagnement social et action th trale sont deux moyens pour lib rer l homme d une quelconque ali nation physique mentale ou sociale Ainsi c est sur cette alliance commune que doit fonctionner l action sociale et l acte artistique une lib ration temporaire pr alable une lib ration d finitive Enfin gr ce notre rubrique CONTRIBUTIONS R GIONALES nous terminons ce num ro par un article de Patrice Desmare qui s amusant d une situation insolite et choisissant comme il sied ce genre litt raire le ton badin de l anecdote et du trait d esprit nous embarque dans une r flexion solide et argument e pour nous confronter notre incompr hension de la perception parano aque ARTICLES Les cahiers du travail social 65 J Cultures arts et travail social L insertion par la culture une articu
232. tit s culturelles rurale et urbaine la premi re manant de la soci t d accueil et la seconde v hi cul e par les nouveaux migrants que pourrait na tre une nouvelle culture rurale Depuis les ann es quatre vingt les politiques culturelles se sont accrues et tourn es vers le monde rural Ainsi une convention sign e le 17 juillet 1990 par les minist res de la Culture et de l Agriculture s est donn pour objectif de favoriser le cr ation la diffusion la pratique culturelle et artistique en milieu rural de donner aux populations rurales les moyens de ma triser et de s approprier les b n fices de la mise en valeur de leur patrimoine Malgr cette prise de conscience politique on peut constater que beaucoup de communes rurales pr occup es par des probl mes d am nagement du territoire de d veloppement d mogra phique comme nous l avons soulign plus haut et de voirie consacrent peu ou prou des moyens budg taires la culture ce qui exclut l implantation de ser vices culturels dynamiques et comp tents susceptibles de mener une politique culturelle coh rente De plus outre les salles dites 7 COLLECTIF VAISON Aujourd hui la culture du monde rural Toulouse Universit Rurale Natio nale 1987 8 Action culturelle et milieu rural Analyse et exemple Minist re de la Culture et de la Fran cophonie 1994 polyvalentes anciennement salles des f tes rares sont les infrastructures ca
233. tit caillou qui g ne dans la chaussure qui emp che de tourner en rond qui remue C est l esprit de la troupe du Scrupule d avoir chaque jour des petits cailloux dans sa chaussure afin de ne pas s habituer l inacceptable de semer chaque jour des petits cailloux dans la chaussure de son voisin afin de le faire r agir et peut tre son tour agir Parler le pr sent est le projet du Sens Scrupule faire vivre des uvres et des cr ations contemporaines agir ici et maintenant et enfin parler du pr sent qui touche ces jeunes mais galement de leurs difficult s et pr occupations La troupe du Scrupule se pro duira dans diff rents lieux notamment dans le cadre d tablissements sociaux et m dico sociaux mais galement dans des lieux et salles d di s au th tre Plusieurs objectifs ducatifs sont bien videment vis s travers une telle d marche En premier lieu il s agit videment de permettre ces jeunes d acc der une autre culture Dans sa fonction premi re le th tre est un art En tant que tel il permet ces jeunes d acc der un art que leur environnement social et familial ne peut pas leur offrir la plupart d entre eux n avaient jamais mis les pieds dans 40 Les cahiers du travail social 65 Cultures arts et travail social un th tre ou un atelier d art dramatique Il s agit bien l de porter un projet de d mocratisation de l acc s a la culture Le th tre doi
234. travail culturel c est aussi commencer par offrir un accueil v ritable digne Les futurs professionnels devront tre capables de consid rer 34 Les cahiers du travail social 65 Cultures arts et travail social toute personne comme sujet de droit et de l accompagner dans le renforcement de sa capacit les faire valoir Consubstantiellement il s agit de d velopper de fa on g n rale l ouverture sur le monde assortie d une curiosit toujours en tretenue pour ce qui se passe ailleurs f t ce juste c t De ce fait une certaine mobilit g ographique et d esprit est requise ainsi que la capacit d entrer en relation avec ses pairs sur le mode de l change entre tudiants entre assistants sociaux entre enseignants entre professionnels de diverses disciplines amen s collaborer Sila formation des assistants sociaux consid re depuis ses d buts qu il s agit pour eux d tre des acteurs de changement le groupe de travail y adjoint aujourd hui les qualificatifs cr atif et investi La cr ativit la capacit in venter la place accorder la subjectivit aux motions et au sensible la rigueur qu exige la repr sentation et la mise en forme sont des comp tences prioritaires Sans oublier les dimensions de militance et de r sistance tre acteur de changement cr atif et investi signifie d sormais aussi tre capable de construire d inventer d
235. tre et transmis sion conf rence donn e au stage national du P le National de Ressources TH TRE mars 2004 p 3 aux d cisions qui concernent la troupe Dans le groupe les ducateurs b n voles participent au m me niveau que les autres com diens aux d cisions Ils n ont pas plus de pouvoir Ainsi ils donnent a voir aux autres l importance qu a leur propre parole leur participation Pour le metteur en sc ne c est un travail d quilibriste permanent Car il ne s agit pas non plus e donner le sentiment aux com diens d tre submer ded 1 t t d d t b 102 Les cahiers du travail social 65 Cultures arts et travail social g s par un processus qui leur reste encore inhabituel Toute la difficult r side dans le fait de les confronter des obstacles et des d cisions qui soient leur port e pour qu ils puissent r ussir Ces derniers l ments expos s sont applicables n importe quel type d acti vit concernant leur aspect organisationnel Ils ne sont pas propres au th tre Mais le th tre est un outil qui me parait particuli rement propice au processus participatif de ses acteurs chaque d but de cr ation je ne sais pas ce qui sera pr sent sur sc ne Cet inconnu originel que je partage avec les autres membres du groupe qui cr e permet de laisser l espace disponible aux propositions J ai alors souvent fait l exp rience que ce qui paraissait tre un handicap pouva
236. turelle des missions et des actions de l tat et des collectivit s autour de la R vision G n rale des Politiques Publiques L objectif essentiel de cette politique tant de promouvoir une r duction des d penses publiques Cette dynamique se trouve renforc e par l effet de la crise financi re li e aux subprimes devenue crise conomique et crise sociale Le secteur se trouve de fait invit plus d efficience en d finitive faire mieux moyens constants et surtout revoir ses modali t s d organisation et son mod le conomique Dans le m me temps le processus de marchandisation du social caract ris notamment par la mise en uvre de nouvelles modalit s de coop ration avec les tutelles et les financeurs autour d appel a projets modifie en profondeur les strat gies de d veloppement et de transformation des structures Dans ce contexte les marges de man uvre et les possibilit s de d velopper des actions innovantes semblent s amoindrir 1 2 Une inflation de la technostructure et des techno t ches Le contexte actuel se caract rise galement par une transformation profonde et soutenue du cadre l gislatif fixant les modalit s d intervention des praticiens et des tablissements et services d action sociale Nous ne disposons l heure ac tuelle que de peu d tudes nous permettant de mesurer l impact sur les pratiques et l identit professionnelle des praticiens de l inflation pr
237. uelle fut donc la surprise des organisateurs quand d s le premier spectacle ils purent observer la pr sence d un important public Le soir m me de ce premier festival d arts de rue quatre spectacles donn s par quatre compagnies profes sionnelles un constat s imposait contrairement aux id es re ues le public rural s int ressait aux spectacles a vocation culturelle Il ne restait plus qu aller un 89 L LOG S9 SLO Charles GOURGEON J Arts de la rue et ruralit pp 89 95 peu plus loin et faire partager cette conclusion aux financeurs potentiels collec tivit s et autres tutelles afin de les convaincre d investir dans ce projet qui en 1996 tait loin de faire l unanimit la cr ation d un festival d arts de rue en milieu rural Ce qui fut fait puisque d s la deuxi me ann e la DRAC Direction R gionale des Affaires Culturelles le Conseil r gional et le Conseil g n ral aux c t s de la Ville qui soutint le projet d s le premier jour particip rent au financement de cette aventure qui devait durer sept ans En marge de l organisation artistique administrative et technique des festivals qui se succ d rent et qui ne cess rent de gagner de l importance en nombre de spectacles propos s mais aussi en notori t se traduisant par une forte volution g ographique pr sentation de spectacles dans plusieurs villes ou villages du canton l quipe a utilis cette exp rience pour mener
238. ui doit penser simultan ment l exigence de la contrainte et la libert d apprendre 8 L exigence de la transmission si elle n est pas jumel e la libert d apprendre peut produire rejet refus opposition etc Il faut donc penser simultan ment les deux Philippe Meirieu Paolo Freire et Fernand Deligny donnent chacun leur mani re des cl s permettant de faire ensemble contrainte et libert Pour ces p dagogues il s agit dans un processus de transmission de mettre en uvre toutes les conditions n cessaires pour que l autre puisse exercer pleine ment sa libert d apprendre Il s agit de chercher irr ductiblement transmettre tout en sachant que cette transmission est enti rement soumise la libert qu a l autre de s approprier ou non ce que je lui transmets Et cette libert en tant que p dagogue et metteur en sc ne je ne peux qu organiser les conditions pour qu elle merge mais en aucun cas la d clencher m caniquement Il faut donc les traduire dans le processus de cr ation Toutes les fois o je le peux je fais en sorte que chaque com dien participe 17 Philippe MEIRIEU Th tre et transmis sion conf rence donn e au stage national du P le National de Ressources THEATRE mars 2004 p 2 18 Ibid 19 Aussi irr ductiblement que les gaulois du village d Ast rix et Ob lix se d fendent de l invasion romaine 20 Philippe MEIRIEU Th
239. ultu relle du travail social rappelle celui ci un autre d fi qui prend alors une nou velle dimension comment contribuer la cohabitation et la rencontre entre une multitude de cultures diff rentes Il s agit galement de renforcer la l gitimit d une approche culturelle du travail social Les assistants sociaux qui s aventurent dans cette voie sont souvent consid r s comme de gais lurons par leur hi rarchie les pouvoirs subsidiants Alors que ce type d approche devrait pouvoir tre consid r comme fondateur du travail social dans son ensemble Y compris dans le chef des acteurs artistiques et culturels afin de les rendre r ceptifs la d marche des tra vailleurs sociaux En effet il y a une crainte pour les enseignants et les assistants sociaux d tre moqu s critiqu s par ceux qui savent ce qu est la culture rel ve Paul Biot co fondateur du mouvement de th tre Action et administrateur de Cultu re et D mocratie Cette crainte constitue un frein s engager pleinement dans ce type de d marche et en tout cas solliciter une collaboration La formation est un premier maillon face cette ambition 32 Les cahiers du travail social 65 Cultures arts et travail social Pourquoi Comment Former les futurs travailleurs sociaux une approche culturelle de leur pro fession c est leur faire prendre conscience de plusieurs choses D abord que s ils ne sont pas engag s pl
240. un manquement l obligeance laquelle impose de ne pas r pondre la place d autrui Sans doute ne saurait il d roger cet usage a fortiori quand l obligeance l gard d une dame confine habituellement l obli gation de suivre les voies de l l gance autrement s v res que les r gles d une moindre exigence requises pour l expression du seul respect Bref dans une telle conjecture son sort est suspendu C est qu un renversement se produit Jusque l Scapin commandait secr tement la partie il d tenait la carte ma tresse Il est d sormais objet de la parole Soumis aux effets d une nouvelle segmentation il risque son tour de faire les frais du mot que dira Zerbinette qu elle le choisisse par inadvertance ou par malice Ces quelques fragments de vie courante s parpilleront bient t Par del l infi nit de ses variantes possibles la suite de la sc ne est facilement imaginable Avant de migrer ailleurs la conversation durera encore un temps g n rant de nouveaux agencements cr ant ou r voquant dans l instantan it de la parole des alliances volatiles ostensibles ou inaper ues s rieuses ou simul es amus es ou agac es fines ing nieuses ou convenues C est ainsi que le mot se d pla ant de l un l autre tracera au gr des diff rents tours de la parole un dessin variable chaque fragment du cercle s adjoignant tous pour former une suite d images comme le
241. une strat gie d mancipation la question de la culture y est centrale elle est la cl qui ouvre vers la reconnaissance de l identit et de la ci toyennet vers la participation sociale et conomique L panouissement culturel est un besoin qu il faut placer au m me plan que le logement 29 Fr d ric JANUS Culture art et travail social un rendez vous ne pas manquer J pp 25 36 Une ligne de fracture pas si nette Pour rencontrer ces enjeux d une culture participative et d une cr ativit mancipatrice le champ du social et celui du culturel sont sollicit s Les agents les travailleurs sociaux les artistes etc de ces deux champs sont amen s collaborer et dialoguer travers les premi res initiatives une tension s est manifest e entre les logiques d action propres ces agents la base on peut identifier une ligne de fracture entre artistes et travailleurs sociaux L action de ces derniers rel ve d une thique de la responsabilit des gens avec qui ils travaillent L enjeu en est l accompagnement social C est l angle partir duquel ils s engagent dans des projets de cr ation culturelle De leur c t les artistes ont une responsabilit du spectacle en tant que rapport au public qui y assiste Leur enjeu est la cr ation Mais cette ligne de fracture conna t des discon tinuit s et des z brures D une part telle quelle elle concerne aussi les op rateurs culturels L
242. ur cadre professionnel qu il y a lieu de convaincre Aussi un projet d insertion par la culture et l art est manifestement men par un professionnel en qu te d ex p rimentation et de dispositifs innovants dans les pratiques professionnelles au point d interpeller les mani res de faire professionnelles Voyons de quelle mani re Un exemple observ au sein d un Centre Communal d Action Social CCAS Seine Saint Denis illustre ces contournements institution nels une assistante sociale ayant une pratique artistique th trale amateur et fr quentant assidiment la sc ne conventionn e de sa commune propose a sa chef de service d laborer un projet d action artistique aupr s des usagers de leur structure Conseil g n ral de Seine Saint Denis Ce projet s inscrit dans le cadre des actions collectives en travail social ap proche encourag e par la responsable L objectif de d part tait d impliquer les usagers et les professionnels a savoir trois secr taires quatre assistants de ser vice social un crivain public et la responsable dans un parcours artistique chacun devant trouver sa place La r flexion a surtout port sur la repr sentation que se font les professionnels des usagers sur le rapport aid aidant sur le fait de changer les mani res de voir r ciproques L quipe de travail s est lanc e ce d fi et a labor durant un an la r flexion et la mise en action en coop
243. urelle priv e en France Les nouveaux commandi vailleurs artistiques et culturels peu reconnus par les taires de la Fondation de France L Harmattan s rie Etude culturelles 2006 institutions notamment 7 Idem 14 Les cahiers du travail social 65 Cultures arts et travail social 3 Les difficult s rencontr es de coop rations et de co cons tructions Les points de divergence Soit d un c t la culture peut tre comprise comme un moyen d insertion en trant dans un dispositif instrumentalis et professionnalis des fins politiques d insertion professionnelle Le th tre par exemple est un outil mode d emploi pour bien savoir parler en situation d entretien d embauche et dans ce cas la culture est un instrument du contr le social Soit la culture est un outil moyen permettant de donner du sens l existence et d accompagner les publics vers l autonomie la culture est un instrument d mancipation L se rencontrent deux logiques dont les enjeux peuvent tre antagonistes Nous rencontrons alors des positions li es des mod les et des repr sentations des actions parfois peu crois es ou chang es Ces deux mod les d interpr tation rencontr es sur le terrain de l insertion par la culture sont consid rer comme des tendances intentionnellement exag r es dans lesquelles les actions et les projets peuvent tre observ s Se conjuguent l dessus deux man
244. urieux blogspot com 2010_03_01_archivehtml 7 http lestempsmeles ovh org p 241 b timent des malades sortant de l h pital psychiatri que tant moi m me salari de cette association en tant que veilleur de nuit sur ce lieu d h bergement certaines observations concernant la maladie mentale d coulent de ce contact en situation professionnelle Dans ce b timent si ge le Caf Curieux bar sur r aliste et solidaire lieu d ouverture de culture de rencontre pour d stigmatiser les maladies psychi ques comme le d finit le pr sident de Les Temps M l s Il s y tient une grande vari t de manifestations artistiques et culturelles ouvertes tout public les ex positions m tamorphosant r guli rement le lieu selon leurs th matiques Une soir e Rythm amp Voix s y est derni rement d roul e 62 Les cahiers du travail social 65 Cultures arts et travail social L atelier Rythm amp Voix est dirig par un artiste form l Association fran aise de Musicoth rapie AFM second par deux infirmi res et un animateur culturel de l association Les Temps M l s Bien que l artiste conduisant l atelier ait t form par AFM il consid re lui m me que sa pratique est plus culturelle que th rapeuti que En participant l atelier le but recherch sera donc le plaisir de jouer L atelier est hebdomadaire d une dur e de deux heures et peut accueillir jusqu
245. ut devenir autonome que si le th rapeute est pr t le laisser aller et pourtant tout mouvement venant du th rapeute qui tente de s loigner de l tat de fusion avec le patient est l objet d une noire suspicion et le d sastre me nace Dans cette perspective l atelier doit avoir une fonction de contenant qui offre un sentiment de s curit pr alable indispensable toute forme d expression verbale physique ou artistique Le cadre est un des attributs de l laboration de nouveaux rep res en termes de socialisation et d int gration La culture participe cette reconstruction et engage l individu revisiter sa position par rapport a lui m me et ses pairs Une approche de la culture comme levier d une dynamique est comprendre deux niveaux D une part concernant la personne fragilis e des activit s artistiques et culturelles peuvent tre l origine 9 Philippe GABERAN Introduction pp 13 15 in QUIPE DU FOYER D ACCUEIL ET DE PRO MOTION HUBERT PASCAL Ed L art ca nous regarde Pr alables des pratiques d atelier rep res concepts Paris Champ social 2001 10 Donald W WINNICOTT Jeu et r alit Les pace potentiel Paris Gallimard 1975 p 149 11 Marie Magdeleine HILAIRE Restaurer la capacit d tre acteur pp 67 71 in HILAL RE Marie Magdeleine Ed Action de r inser tion Mettre en place de nouveaux services Culture et lutte contre l exclusion Is
246. xemple qui ont ouvert leur mus e pr caire toiles de ma tres expos es dans un quartier d Aubervilliers impliquant une partie delapopulationen2003 2005avecunartiste chef du projet Thomas Hirschorn Des actions priv es galement peuvent articu ler l action sociale et l action artistique et culturelle comme la Fondation de France par exemplef Ou encore des fondations d entreprise priv es qui interviennent en faveur d associations culturelles de proximit Groupe ch que d jeuner acc s a la culture et lutte contre l illettrisme Fondation Vinci financement des personnes morales porteuses de projets d insertion implication des habitants dans leurs lieu de vie Fondation nuage soutien les associations culturelles intervenant dans les quartiers sensibles d Ile de France La Caisse des d p ts Fondation Auchan Le challenge des quartiers Phillips Morris objectif annonc encourager et valoriser les initiatives d velopp es dans les quartiers am liorer le lien social promouvoir les projets d insertion etc Les institutions culturelles comme les centres dramatiques nationaux les sc nes nationales les mus es nationaux les biblioth ques ont pour mission d im pliquer des publics peu familiers des lieux culturels et d ouvrir ces lieux aux culturels urbaines dans un dispositif du minist re de la Culture vivre ensemble Ainsi des artistes en r sidence se trouvent sollicit s et imp

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