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L`architecture comme fait culturel aujourd`hui

1. grand public pour que le grand public mobilise les lus Pour les outils p dagogiques qui sont votre souci majeur en termes de contenu de travail la biblioth que d architecture est un l ment tr s int ressant avec un grand nombre d ouvrages en acc s libre Par ailleurs le centre d archives d architecture restera temporairement Tolbiac en raison du manque de place dans la Cit L cole de Chaillot propose un cycle d tudes sp cialis sur la conservation et la restauration architecturale urbaine et paysag re Ces promotions comportent environ 60 l ves d j titulaires du dipl me d architecte et qui prouvent le besoin de recevoir une sp cialisation sur la politique patrimoniale Corinne B lier Je suis conservateur au mus e et je travaille plus particuli rement sur la mise en place d une galerie d architecture moderne et contemporaine touchant le XIXe si cle et le XXe si cle Le Mus e constitue le socle de la Cit de l Architecture au sens propre 36 La Cit de Chaillot ses missions et ses projets sa relation avec le monde scolaire comme au sens figur d autant plus qu il est aussi l ancien mus e de sculpture compar e voulu par Viollet le Duc d s 1878 avec une d marche d enseignement l intention des professionnels de l architecture et des arts d coratifs cette poque le mus e a vocation faire red couvrir la p riode m di vale C est la raison pour
2. s est beaucoup moins bien vendu Nous venons de publier un autre ouvrage sur les mus es qui pourra s duire galement le grand public 59 L architecture comme fait culturel aujourd hui Un regain d int r t au niveau mondial et une culture de l espace d velopper L dition d architecture rel ve encore aujourd hui d une forme de confidentialit C est pour cette raison que le terme d explosion m a d abord surpris Il est vrai cependant que l on assiste aujourd hui un regain d int r t pour l architecture au niveau mondial Certains architectes sont devenus de v ritables stars mondiales En France nous n avons pas toutefois de culture de l espace L ducation nationale a un r le fondamental jouer pour sensibiliser l importance de l espace Au Japon j ai constat une culture tr s diff rente de la n tre sur ce point Certes les notions de p rennit et de conservation du patrimoine semblent tr s peu pr sentes l bas les constructions y tant g n ralement renouvel es tous les trente ans Les Japonais ont cependant un r el sens de la qualit de l espace ils ont un grand respect pour leurs b timents Nous devons d velopper cette culture de l espace dans notre pays ce qui multipliera les demandes en faveur d une qualit architecturale dans tous les domaines public comme priv Si nous ne le faisons pas nous continuerons cr er des espaces remplis de
3. architecture ou sur la ville ont t relativement absentes des grands d bats intellectuels durant les Trente Glorieuses l exception d un Gaston Bachelard ou des situationnistes Au cours des trois derni res d cennies du XXe si cle en revanche un int r t croissant s est manifest pour l architecture contemporaine C est sur cette nouvelle dimension culturelle de l architecture que ces deux journ es vont attirer notre attention En effet toute une s rie d initiatives collectives ou individuelles ont contribu l mergence de l architecture comme fait culturel nous allons au cours de ces deux journ es pr senter certains acteurs de ce processus D s le d but des ann es 70 toute une s rie de mesures destin es favoriser la qualit architecturale ou faire conna tre au grand public la production de l architecture contemporaine ont pris le relais du d ficit de reconnaissance qui existait auparavant par exemple avec la construction quantitative et non qualitative des grands ensembles Ces d cisions seront abord es en premier lieu par ric Lengereau dans son intervention sur les politiques publiques li es l architecture la m me poque on assiste au d veloppement et l essor de l enseignement de l histoire de l architecture dans le milieu universitaire Elle est aujourd hui enseign e dans h plupart des universit s ainsi que dans les coles d architecture puisque
4. laquelle il devient architecte de la R publique En 1565 il donne le dessin de l glise San Giorgio ce qui conduit le S nat s adresser lui pour le dessin de l glise du Redentore En 1570 Palladio g de 62 ans est l apog e de sa carri re Le trait qu il publie alors peut appara tre comme le couronnement de sa vie puisqu il nourrissait ce projet depuis un grand nombre d ann es l origine Palladio avait pr vu un trait d architecture plus vaste ce qui ne diminue en rien le retentissement et l importance de l ouvrage qui contribue de mani re d cisive sa renomm e Comme repr sentant tardif des grands th oriciens de l architecture italienne Palladio profite des r alisations et des acquis d un si cle de r flexion th orique de la Renaissance Tout cela permet de replacer le contexte de la parution de l ouvrage qui figure actuellement dans la biblioth que de INHA En voici le contenu et l analyse Le premier livre donne les r gles des cinq ordres de colonnes qui s impos rent au XVIIe si cle Le deuxi me livre est une anthologie des palais et des villas de Palladio 44 Le programme de recherches dans le domaine de l architecture VINHA cette autopromotion prend donc place bien avant que Le Corbusier ne r alise le m me effort La v rit graphique des dessins contribua d ailleurs beaucoup au succ s de ces planches Le troisi me livre donne des mod les de pont
5. Cependant je ne me justifierai pas par la projection d images ou par la r alisation architecturale car j ai la conviction que l architecture n est pas une affaire de sp cialistes mais celle de tout le monde C est pourquoi il me para t fondamental de partir de la chose publique pour arriver la chose construite La chose publique appartient au del de l tat tous elle nous permet de mieux comprendre et d appr hender la chose construite au sens architectural du terme 13 L architecture comme fait culturel aujourd hui C est tellement fondamental qu il faut l inscrire dans un rapport troit avec les autres mati res enseign es traitant de pr s ou de loin du cadre de vie des citoyens Est il vraiment du ressort de l tat de se pr occuper de ces choses l Disons le l tat en France plus qu ailleurs en Europe se veut omnipr sent et omniscient pour le meilleur et pour le pire et notamment en ce qui concerne l am nagement de l espace et l architecture M me avec de bons architectes il peut exister une architecture m diocre s il n y a pas de volontarisme architectural de la part de citoyens qui doivent formuler les exigences d une ma trise d ouvrage clair e cultiv e form e l espace sensible la protection du patrimoine et l innovation dans la cr ation architecturale Sans ce volontarisme le dynamisme architectural ne peut pas tre mis en uvre comme c e
6. L architecture du XXe si cle vous permet d ouvrir vos l ves au 68 Les patrimoines de l architecture du XXe si cle en France monde entier Les jeunes sont souvent plus sensibles que nous ce type de p n tration culturelle Les cit s jardins de Strasbourg et de Pessac La cit jardin de Strasbourg est un autre exemple de p n tration culturelle M me si on refuse de le econna tre ce sont bien les urbanistes allemands qui ont inspir les premi res cit s Jardins fran aises par l interm diaire des exemples anglais Le patrimoine peut donc nous aider revisiter certaines parties de notre histoire L exemple de la cit de Pessac est galement int ressant si l on consid re la fa on dont la population a v cu sa patrimonialisation l origine un enseignant qui devait bien conna tre Le Corbusier a demand la protection de sa maison Les autres habitants de la cit n y taient pas particuli rement favorables Cela a entra n des conflits Le diktat des intellectuels et des personnes de la culture tait mis en cause Il a fallu dix ans pour que se cr e le lien social n cessaire et que se mette ainsi en place une ZPPAUP Le m me processus a eu lieu L ge L encore ce sont des enseignants qui ont demand la protection des b timents Rez l s Nantes on a m me w agir un v ritable lobby de l ducation nationale entre 30 et 40 des habitants de la commune appartenaient en effet l
7. PINHA Xavier Pagazani C line Fremeaux charg s d tudes et de recherche INHA Xavier Pagazani Cr en juillet 2001 PINHA est un tout jeune tablissement public mais son projet a une longue histoire qui remonte au d but des ann es 1970 Soutenu entre autres par le grand historien d art Andr Chastel qui souhaitait r affirmer la l gitimit de la discipline face au d clin de la recherche fran aise le projet a longtemps h sit entre une biblioth que d art destin e pallier le manque et l parpillement des sources documentaires et un centre international d histoire de l art pour d velopper les changes avec l tranger Aujourd hui le projet concerne la fois une biblioth que et un centre de recherche qui a pour mission d accueillir des chercheurs trangers et de mettre en place les outils destin s soutenir la recherche Il ne s agit donc pas d un centre de recherche fondamentale comme le CNRS mais d un centre d aide la recherche sans chercheurs attitr s puisque l ensemble du personnel dispose d un contrat temporaire L INHA a vocation d velopper des actions en compl mentarit avec les institutions d j existantes Plus particuli rement de nombreuses institutions tablies et influentes ont pr exist PINHA Depuis trois d cennies un certain nombre d initiatives convergentes ont en effet permis le d veloppement de la discipline Les ann es 70 et 80 ont
8. Vers une architecture qui est un ensemble de collages C est pourquoi nous avons entrepris un travail de fond qui consistera terme mettre la disposition du public l uvre crite de Le Corbusier ainsi que les conf rences qu il a prononc es dans le monde entier et qui ont fait de lui un homme c l bre Nous souhaitons galement 30 Le r le et l action de la Fondation Le Corbusier publier nouveau les articles qu il a r dig s ainsi que la correspondance consid rable qu il a laiss e derri re lui Un r le de l gataire universel Enfin notre r le de l gataire universel signifie aussi que nous devons veiller ce que son uvre reste la plus int gre possible et nous conf re un devoir moral envers la m moire de Le Corbusier D bat avec la salle Jean Louis Langrognet ce sujet vous serait il possible d illustrer l action ou la r action de la Fondation sur un cas pr cis celui de l ach vement r cent de l glise de Firminy dont le chantier avait t abandonn apr s la mort de Le Corbusier Pouvez vous nous livrer quelques clairages sur l tat du d bat et la position de la fondation sur ce dossier Michel Richard Normalement nous avons un avis donner et le propri taire est tenu de le respecter sans quoi il y a atteinte au droit moral Comme vous le savez le droit moral ne s teint jamais et est totalement arbitraire L glise Saint Pierre de Firminy est rest e inache
9. es et de pr senter les contributions demand es aux intervenants que vous allez entendre Ouverture des travaux Claude Loupiac J aimerais pr ciser davantage le th me de ces deux journ es et le sens des interventions qui vont y tre effectu es L architecture est par essence un fait culturel dans le sens o elle est la fois une pratique et un art de l am nagement de l espace dans lequel nous vivons La tradition a d ailleurs toujours reconnu l architecture comme un art majeur Pourtant en d pit des expositions et des salons d architecture et malgr la multiplication des organes de diffusion hquelle on assiste depuis le XIXe si cle l architecture contemporaine est longtemps rest e minoritaire dans la sph re culturelle Certes l int r t pour l architecture existe mais il se manifeste davantage travers l architecture ancienne et le patrimoine en particulier pour des actions comm moratives ou purement touristiques L int r t pour le patrimoine fran ais n a cess de se d velopper depuis le d but du XXe si cle notamment avec la cr ation du Service des Monuments Historiques celle de l Inventaire des Monuments Historiques en 1964 et plus r cemment la cr ation des Journ es du Patrimoine en 1984 N anmoins les connaissances sur l architecture contemporaine restaient circonscrites un cercle restreint de professionnels ou d amateurs clair s Dans ce sens les questions sur l
10. existantes douze auront le temps ou le d sir de d poser leur candidature La premi re BMVR est inaugur e Orl ans en 1994 La plus r cente est celle de Rennes L architecture des BMVR Les nouvelles BMVR ont t construites dans leur grande majorit par des architectes de renom Pierre du Besset et Dominique Lyon Orl ans et Troyes qui ont obtenu l querre d Argent pour cette derni re Paul Chemetov et Borja Huidobro Montpellier Christian Portzamparc Rennes ou encore Adrien Fainsilber Marseille Les difices choisis rel vent de l architecture monumentale pr sentent parfois des formes sculpturales et sont empreints d une certaine originalit Des formes protub rantes caract risent par exemple la BMVR d Orl ans tandis qu Nice c est une t te au carr qui abrite les bureaux administratifs de la biblioth que fruit de l association entre deux architectes et un sculpteur Rennes la sculpture a galement t un l ment important pour Christian Portzamparc Celurci cr e un quipement qui associe la biblioth que au Mus e de Bretagne et au Centre de Culture Scientifique Technique et Industriel CCSTT Tout en respectant leurs sp cificit s il les conforte par le biais de l architecture dans leur vocation culturelle et r gionale en associant chacun des tablissements une forme g om tris e et monumentale une pyramide invers e pour la biblioth que un parall l pi
11. future Cit de l Architecture et du Patrimoine La dimension p dagogique est videmment essentielle on ne peut esp rer convaincre et passionner les gens pour l architecture et le patrimoine qu en commen ant par les enfants Cette mission est essentielle c est pourquoi nous disposerons de beaux ateliers p dagogiques Une seconde entr e sera r serv e aux expositions temporaires alors que la troisi me entr e marqu e par l Institut Fran ais d Architecture sera davantage celle des professionnels de l architecture et du patrimoine L Institut Fran ais d Architecture a vocation disposer d un lieu de diffusion de la culture architecturale vers un large public notamment par l interm diaire des t moignages des grands architectes autour de leurs projets et de leurs r alisations Notre d fi est de faire en sorte que ces interventions ne soient pas seulement passionnantes pour les tudiants en architecture mais aussi pour l ensemble du grand public Nous avons galement mis en place la galerie de l actualit dont le concept est de disposer d un endroit o l on peut voir les grands concours d architecture Il n existait pas d institution de niveau national alors que la vitalit architecturale s est diffus e sur l ensemble du territoire Il s est agi aussi de reproduire la convivialit existant dans le monde de l architecture Notre vocation est enfin de mobiliser les lus et de mobiliser le
12. il est n cessaire de 17 L architecture comme fait culturel aujourd hui mettre en uvre une politique d architecture avant d aller vers une politique des architectes Dans ce cadre on peut imaginer que ce n est pas forc ment en promouvant les architectes qu il y aura une meilleure architecture Pour ce qui est des espaces commerciaux assujettis de nombreux frais il faut saisir ce qui rel ve de l espace sensible et ce qui rel ve de l espace professionnel La politique d architecture est partag e entre plusieurs d cideurs Le minist re de la Culture pour parvenir promouvoir davantage la prise en compte de la qualit architecturale con oit des m canismes interminist riels et interdisciplinaires dans la mesure o le sujet est transversal Dans ce sens les coles d architecture se r forment selon le principe que l architecte ne sera pas forc ment ma tre d uvre mais aussi conseiller technique capable d veiller la conscience de la qualit architecturale d orienter la pens e sans forc ment agir C est dans cette mesure que la culture architecturale que vous allez transmettre vos l ves repr sentera une meilleure prise de d cision dans la ma trise d ouvrage De la salle Vous avez peu parl des collectivit s territoriales et des communes Ce sont pourtant les maires qui d livrent aujourd hui les permis de construire Pour ma part je suis assez impressionn par le manque d
13. je pense que ce n est pas la meilleure fa on de r pondre vos questions J ai assist au Rendez vous de l Architecture ces deux derniers jours Si j ai le moindre reproche adresser ces journ es tr s r ussies je dirais que les intervenants pour la plupart paysagistes ou architectes n ont pas toujours trait le th me qui leur tait propos et ont utilis des pr sentations de base de leurs uvres Je tenterai donc pour ma part d largir la probl matique la question de l dition en g n ral Les enjeux culturels de l dition d architecture Les contraintes conomiques le co t d un livre Les enjeux culturels sont fortement soumis aux contraintes conomiques En tant qu diteurs nous devons justifier de la rentabilit de nos activit s L dition pose des probl mes de co t et de diffusion Un quilibre est trouver entre ces deux p les Le co t d un livre d pend de diff rents l ments Certains ne sont pas difficiles cerner comme les droits d auteur Rares sont aujourd hui les auteurs qui peuvent vivre de leurs livres Dans le domaine de l architecture les droits d auteurs sont tr s limit s Les ouvrages d architecture sont abondamment illustr s Le co t des images n est pas facile valuer Il existe en la mati re plusieurs types de droits les droits des photographes bien s r mais aussi ceux des architectes Depuis quelques ann es les dem
14. quenter p riodiquement ainsi que son site Internet Il est ais d y rep rer rapidement les titres susceptibles de r pondre nos centres d int r t ou nos pr occupations et de d couvrir travers la pr sentation des parutions r centes la vitalit effective et diversifi e de l dition dans les domaines de l architecture et de l urbanisme 62 Les patrimoines de l architecture du XXe si cle en France Bernard Toulier conservateur du Patrimoine direction de l Architecture et du patrimoine Un parcours au sein de l inventaire L entr e l inventaire En r alit je suis d abord un praticien et un arch ologue J tais donc tr s loin au d part des questions li es au patrimoine du XXe si cle Comme il n y avait pas de poste d arch ologie dans la r gion du Centre j ai t conduit entrer dans le service de l inventaire L administration cr e parfois des vocations J ai toujours consid r mon environnement avec les yeux d un arch ologue Quand j ai commenc travailler il y a 35 ans on m a dit de ne prendre en compte que la p riode 1800 1900 Les services de l inventaire s int ressaient en effet aux p riodes ult rieures celles tudi es par les arch ologues J avais n anmoins suffisamment faire d autant plus que je travaillais dans le Centre qui est le pays des Ch teaux de la Loire J ai notamment prospect 15 000 fermes de la Sologne et 500
15. travers le monde Nous mettons galement la disposition des organisateurs et des mus es des peintures des sculptures et des dessins S agissant des dessins d architecture la Fondation d tient aujourd hui 34 000 plans provenant directement de l atelier de Le Corbusier Ceuxci sont aussi mis la disposition des organisateurs d expositions comme cela va tre le cas prochainement Belfort Il existe aussi un certain nombre de maquettes poss dant une grande vertu p dagogique En ce qui concerne le centre de documentation nous menons des actions plus sp cifiques en faveur de la recherche La premi re de nos actions est d offrir chaque ann e des bourses des jeunes chercheurs qu ils soient architectes ou historiens d art ou sociologues En g n ral ces bourses sont li es une th matique donn e chaque ann e par la Fondation cette ann e le th me retenu pour les bourses est l uvre plastique puisque nous estimons que malgr un certain nombre de recherches cette uvre est encore mal connue Nous aimerions avoir des candidats tudiant plus particuli rement le travail de Le Corbusier sur la tapisserie et sa pratique des expositions Nous souhaitons aussi octroyer des bourses des chercheurs qui nous aideraient mettre en place le travail ditorial que nous voulons r aliser autour de l uvre crite de Le Corbusier Pour les chercheurs g s de plus de 35 ans nous proposons de mettre dispositi
16. uvre crite et construite de Le Corbusier La Fondation est reconnue d utilit publique depuis le 27 juillet 1968 gr ce aux dispositions prises par Le Corbusier lu m me Elle fonctionne aujourd hui comme une association priv e m me si certains membres de droit du Conseil d administration sont des repr sentants du minist re de la Culture les autres membres sont coopt s par le conseil d administration Je signale que la Fondation vit de ses ressources propres parce que Le Corbusier a l aussi pris toutes les dispositions pour qu elle puisse fonctionner le plus longtemps possible en disposant d un capital et d un patrimoine lui permettant de remplir ses missions Le Corbusier avait t tr s attentif constituer ce patrimoine vers deux objectifs permettre la Fondation de vivre en conservant des uvres et constituer une collection d arts plastiques repr sentative de l ensemble de son uvre Il a en effet toujours regrett de n tre pas connu en tant que plasticien alors qu il consacrait la moiti de son temps la peinture et la sculpture Le Corbusier a donc laiss une uvre polymorphe extr mement importante d autant plus qu il est sans doute l architecte ayant publi le plus grand nombre d ouvrages En outre il n a laiss que 70 75 b timents ce qui est modeste par rapport un certain nombre d architectes de son temps L un des objectifs de la Fondation est donc de mieux faire
17. 2004 et en 2005 la Ville entre repr sentations et r alit par Claude Loupiac Signalons aussi dans la petite collection outils pour le baccalaur at toujours au CNDP le dossier consacr au th me de la Villa chez Guimard et Mallet Stevens 2004 104
18. actuelle relative Internet constitue cependant un obstacle nous d veloppons peu notre activit sur le web car pour l instant rien n y est payant Cela pourrait aussi tre une solution au probl me des ouvrages puis s De la salle Professeure d arts plastiques et histoire des arts j ai travaill pendant quinze ans dans la formation des architectes paysagistes Je suis donc tr s int ress e par cette question de la diffusion d une culture architecturale Je me suis appliqu e en transmettre des l ments dans mes activit s Pourquoi ne cr eriez vous pas une collection de documents p dagogiques sur l architecture Ceux ci pr senteraient des informations certes limit es car il ne s agit pas d un univers professionnel sur des cr ateurs et des th mes Ils constitueraient un outil de travail pour les enseignants Leur co t devrait tre limit afin que les l ves les plus motiv s puissent galement les lire Fr d ric Lenne Ce que vous proposez me para t tr s int ressant mais je serais incapable de le faire seul Le Moniteur sait parfaitement diter des ouvrages Il a galement des capacit s de diffusion importantes En revanche une op ration comme celle ci qui s adresse un public particulier ne peut tre r alis e sans un partenaire Jean Louis Langrognet En remerciant vivement Fr d ric Lenne j invite tous ceux qui ne conna ftraient pas la librairie du Moniteur la fr
19. bo tes pos es les unes c t des autres Nous avons beaucoup nui nos paysages Il serait temps de r agir Le regain d int r t pour l architecture au niveau mondial ainsi que le d veloppement d une culture de l espace pourront renforcer la diffusion de livres d architectures et de DVD Je n ai pas eu l occasion de parler du DVD en mati re d architecture celukci repr sente un outil exceptionnel Je tiens galement saluer le travail de qualit r alis par Arte Deux films remarquables ont t projet s lors des Rendez vous de l architecture et seront diffus s sur cette cha ne ce week end le premier porte sur Jean Prouv l autre sur la m diath que construite par Toyo Ito Sendai La diffusion relative l architecture devrait se renforcer et permettre ainsi l dition fran aise de se d velopper Il reste toutefois un long chemin parcourir pour en arriver l D bat avec la salle Jean Louis Langrognet Les possibilit s offertes par les co ditions n ont pas t voqu es mais nous pouvons esp rer qu avec la future Cit de Chaillot des d veloppements seront envisageables et qu un lectorat plus nombreux se constituera progressivement Il est vrai que notre syst me scolaire porte une part de responsabilit le rayon architecture dans les Centres de documentation et d information CDI de nos tablissements demeure souvent l un des moins bien fournis eff
20. ces derni res ont d velopp des laboratoires de recherche en histoire de l architecture comme cela est le cas PINHA C line Fr meaux et Xavier Pagazani vous pr senteront ainsi les diff rents programmes de recherche en histoire de l architecture au sein de PINHA On constate galement qu partir des ann es 70 l architecture appara t de plus en plus dans les expositions publiques comme en t moigne la pr sence de l architecture dans les grandes expositions th matiques r alis es au Centre Georges Pompidou dans les ann es 70 Il est tout fait significatif d observer en outre que des expositions sp cifiques consacr es l architecture ont aussi t organis es comme celles d di es L architecture comme fait culturel aujourd hui Jean Nouvel ou Mallet Stevens On voit galement appara tre des lieux culturels organisant r guli rement des expositions comme le centre Arc en r ve Bordeaux On assiste enfin la multiplication des expositions itin rantes organis es par le Centre Pompidou l Institut Fran ais Architecture ou encore les coles d architecture Elles permettent de diffuser la connaissance de l architecture contemporaine sur l ensemble du territoire L un des meilleurs exemples de cet int r t public est l ouverture prochaine de la Cit de l architecture et du patrimoine Chaillot Fran ois de Mazi res directeur de la Cit de Chaillot et Corinne B lier
21. ch teaux L exp rience de la Villa M dicis Le travail sur le terrain ne favorise pas une dimension r flexive mais j ai eu la chance apr s un concours d entrer la Villa M dicis L artistes et plasticiens m ont fait d couvrir un nouveau domaine celui de la cr ation en direct travers l arch ologie j avais d j essay de saisir une partie des processus mentaux en jeu dans la cr ation En c toyant ces artistes j ai pu aller beaucoup plus loin il m a t donn de voir les recettes les aspirations et les sensibilit s l uvre dans la cr ation Avec une quipe internationale j ai t amen analyser et relire le b timent de la Villa M dicis et comprendre jusqu la conception des artistes qui en ont dessin tel ou tel l ment Cette exp rience m a consid rablement clair ressourc et m a aid dans la poursuite de mon travail une fois en France Elle m a notamment permis d tre beaucoup plus sensible la p riode du XIXe et du XXe si cles celle qui est la plus proche de la 63 L architecture comme fait culturel aujourd hui cr ation Je me suis alors int ress tout ce qui ne devait pas tre vu en France avec un certain sentiment de culpabilit On m avait demand de travailler un livre sur l architecture de Sologne Aux yeux de tous la Sologne en architecture tait celle des constructions en bois Pour ma part ce qui m int ressait s
22. charge de l atelier appartement de Le Corbusier qui se trouve au 24 rue Nungesser et Coli dans l immeuble Molitor qui allie le b ton la brique de verre et le m tal Vous pouvez imaginer les difficult s que les propri taires peuvent conna tre aujourd hui Le Corbusier s tait r serv les deux derniers niveaux de cet immeuble pour installer son appartement et son atelier Le troisi me objet dont s occupe la Fondation est la villa Le Lac Corseaux en Suisse au bord du lac L man Il s agit de l exemple de l habitat minimum tr s compact mais tr s sympathique avec une fen tre en longueur permettant d avoir une vue panoramique sur le lac En outre le mobilier des parents de Le Corbusier est rest dans cette maison Nous entretenons ces b timents tous visitables Les actions de la Fondation aujourd hui rel vent principalement de la connaissance et de la promotion de l uvre de Le Corbusier dans ce sens l acc s ces b timents nous semble essentiel puisque c est au contact de ses uvres que l on comprend ce que cet homme a r alis et le message qu il a voulu faire passer Nous avons plus de difficult s pour faire conna tre son uvre plastique dans la mesure o la maison La Roche ne permet pas de pr senter un grand nombre d uvres d art C est la raison pour laquelle la Fondation m ne une politique de pr t tr s g n reuse en faveur des institutions organisant des expositions
23. conna tre son uvre sous tous ses aspects Je rappelle que la Fondation est l gataire universel de Le Corbusier ce qui lui permet de vivre et de trouver des moyens de r aliser toutes ses actions La mise en valeur d un patrimoine Aujourd hui la Fondation essaie de mettre en valeur le patrimoine dont elle a h rit directement repr sent avant tout par les maisons La Roche et Jeanneret Raoul La Roche a jou un r le tr s important dans la vie de Le Corbusier en finan ant ses activit s d s les ann es 20 Il a ensuite command la maison La Roche qui n ayant eu qu un seul propri taire est revenue la Fondation dans un tr s bon tat et intacte sur le plan des espaces La collection de peintures qui s y trouvait est aujourd hui h berg e par le Mus e des Beaux Arts de B le et par le Centre Pompidou Albert Jeanneret le fr re a n de Le Corbusier habita quelque temps dans la maison jumel e du square du Docteur Blanche il tait compositeur de musique mais n a malheureusement pas eu en musique la fortune qu a eue son fr re en architecture 28 Le r le et l action de la Fondation Le Corbusier Ces deux maisons sont ouvertes la visite ou aux chercheurs d autant plus qu une grande partie des archives laiss es par le Corbusier est num ris e ce qui nous permet d avoir une consultation sur place et sur des postes informatis s pour environ 400 000 documents D autre part la Fondation a la
24. d euros est tr s lev car des technologies de pointe sont utilis es pour la restauration du b ton arm Enfin le r am nagement ventuel de la place de l H tel de Ville va soulever le probl me de la fa ade centrale Depuis l extension du b timent l acc s l H tel de Ville se fait par l arri re La fa ade centrale ne communique donc pas avec la place De la salle La suppression des entresols dans la rue de Paris a t elle fait l objet de controverses Fabienne Chevallier Elle n a pas du tout t contest e De l avis de tous cette suppression qui tire la rue vers le haut correspond une adaptation n cessaire Dans la rue de Paris le fait que les cadres en b ton soient cach s par les mat riaux nouveaux est insupportable De la salle Cette op ration repr sente pourtant une petite perte par rapport la galerie 101 L architecture comme fait culturel aujourd hui Fabienne Chevallier Oui Elle est toutefois tr s positive en termes d adaptation aux besoins d aujourd hui Claude Loupiac La fonctionnalit est galement am lior e les entresols taient en effet tr ssombres 102 Perspectives pour l action ducative Jean Louis Langrognet inspecteur g n ral de l ducation nationale doyen du groupe des enseignements artistiques Engagement de l tat et des collectivit s territoriales vitalit de la recherche universitaire multiplication des ini
25. d exposition des biens de consommation avant le d veloppement des grands magasins Lorsque la galerie Colbert ouvre en 1827 elle est lou e pour l l gance de son architecture L architecte Billaud a conserv en partie l h tel Colbert notamment la fa ade laquelle il ajoute un tage et un portique Pour pallier une irr gularit du terrain il con oit une pente douce et varie l ouverture des arcades afin de rectifier la perspective Sa rotonde de 15 m tres de diam tre correspond la plus belle partie de cette galerie Du d clin N anmoins la galerie Colbert n a jamais connu le succ s de la galerie Vivienne comme en t moignent les diverses tentatives du propri taire pour s duire les promeneurs D s 1828 un petit passage dit passage Colbert est perc pour relier la galerie aux passages des deux pavillons pour attirer la client le du Palais Royal Outre les marchands de mode et les parfums de la rotonde la galerie accueille les cabinets de lecture et les commerces Malgr les efforts consacr s l architecture et les attractions la galerie Colbert souffre non seulement de la concurrence avec la galerie Vivienne mais aussi de la d saffection progressive du public pour le quartier environnant Apr s 1830 la fr quentation des lieux diminue du fait de la baisse d activit du Palais Royal o Louis Philippe interdit maisons de jeux et prostitution Sous le Second Empire la galerie Vivienne est e
26. dans la construction du b timent et celles pr vues pour le fonctionnement des biblioth ques Cela a d ailleurs constitu une des revendications fortes des biblioth caires De la salle Le programme de m diath ques de proximit lanc par Jean Jacques A llagon s inscrit dans le cadre de l intercommunalit qui a t mise en place il y a quelques ann es La priorit est de construire des r seaux avec des m diath ques centrales et ventuellement quelques satellites Ne pensez vous pas que cette d marche risque de limiter l importance du geste architectural La construction de plusieurs petits quipements de proximit pourrait tre privil gi e au d triment de la mise en avant d une architecture embl matique H l ne Caroux Lorsque que le ministre de la Culture et de la communication a lanc ce programme il a adress un appel d id es aux jeunes architectes en pr cisant qu il souhaitait de beaux b timents modernes et relativement innovants Sa d marche est proche de celles de Fran ois Mitterrand ou de Jack Lang cet gard Il appartiendra ensuite chaque lu de reprendre ou non cette id e Depuis vingt ans l architecture constitue un l ment tr s important des biblioth ques municipales dans les grandes villes Ce n est toutefois pas une r gle syst matique De la salle Le lancement de ce programme soul ve galement la question du rapport de forces l int rieur de intercomm
27. de classement des difices au titre des monuments historiques Intervenez vous ventuellement lorsque ces difices sont en danger pour des raisons de sp culation immobili re Michel Richard En ce qui concerne le classement nous sommes en train de cr er un dossier afin d obtenir le classement de l uvre de Le Corbusier au patrimoine de l humanit Ce dossier est extr mement ambitieux et passionnant car nous voulons faire prendre en compte l uvre de Le Corbusier comme une entit unique et non comme une s rie de b timents Nous travaillons donc avec un certain nombre de pays qui se sont joints notre d marche Cela nous a amen s travailler avec les services d architecture du Minist re de la Culture avec lesquels nous essayons de mieux collaborer la fois sur les probl mes g n raux et sur les probl mes de classement Tout cela signifie que Le Corbusier a la chance d tre l architecte ayant le plus de b timents class s en France mais on regrette tout de m me compte tenu de la lourdeur des proc dures administratives que les int rieurs n aient pas t class s Cela peut avoir des cons quences dramatiques puisque beaucoup de particuliers peuvent modifier l int rieur de ces b timents C est tr s dommage car le contenu et le contenant repr sentent un tout chez Le Corbusier Tout l espace est ainsi pens et con u dans son ensemble Il existe heureusement des propri taires agissant correct
28. de faire conna tre la liste des protections arr t es annuellement au titre des monuments historiques fruit des travaux des Commissions r gionales du patrimoine et des sites CRPS et de la Commission nationale sup rieure des MH les publications de l Inventaire et tout particuli rement les tudes conduites pour distinguer les difices appel s b n ficier r gionalement du label patrimoine du XXe si cle Mais il appartient tous de veiller en concertation avec les responsables et documentalistes des CDI de chaque tablissement scolaire l adaptation et l actualisation p riodique des outils et ressources documentaires Avant de clore ce s minaire Claude Loupiac et moi d sirons exprimer toute notre reconnaissance aux repr sentants de la Desco qui ont uvr la mise en place et au suivi de ces deux journ es de rencontre la direction et aux personnels de l INHA qui ont tout fait pour vous accueillir dignement enfin tous les intervenants qui ont accept g n reusement de nous faire part de leur exp rience et nous livrer leurs r flexions Nous souhaitons galement adresser nos remerciements l ensemble des participants pour la vive attention qu ils ont manifest e tout au long des expos s et des d bats et pour la place qu ils accordent au fait architectural dans l action ducative 5 Parmi les titres parus au CNDP l Architecture du XXe si cle un patrimoine par G Monnier en
29. des lieux d habitation On se situe ici dans l h ritage de la pens e du XVIIIe si cle fran ais La rue de Paris un laboratoire de recherche impact citoyen Cette art re du Havre accueillait dans les lots construits par l atelier Perret des commerces au rez de chauss e et des logements aux tages sup rieurs Malheureusement les tals des boutiques n ont pas r pondu aux promesses de Perret Il 96 Aimer Le Havre une r volution culturelle s agissait d une rue reconstitu e La doctrine de la reconstitution qui avait d j port ses fruits apr s la Premi re Guerre Mondiale consistait r int grer les boutiques dans la nouvelle architecture C est ce qui s est pass dans la rue de Paris Ce fait n tait pas connu il a t d couvert par une des nos tudiantes Annabelle Lauvray Nous avions galement pens que la rue de Paris avait probablement connu une histoire plus glorieuse et que les commer ants avaient pu l aimer ou tout au moins faire de leurs boutiques des objets de d coration pour retrouver leur niveau d affaires d avant la guerre Nous ne nous sommes pas tromp s sur ce point La rue de Paris a t une actrice incontestable des Trente Glorieuses Nos recherches iconographiques ont montr l image d une rue o le confort m nager l esth tique des boutiques et le soin apport au graphisme taient tr s pr sents dans les ann es 1960 1970 Les boutiques apportaient g
30. des collectivit s locales Cr en 1903 le Groupe Le Moniteur est une institution ancienne dont le fondement originel tait l activit de presse Le journal hebdomadaire Le Moniteur qui ma connaissance n a pas d quivalent dans le monde a pour vocation premi re de diffuser les appels d offre des march s de travaux Il est tir 60 000 exemplaires et touche 450 000 lecteurs chaque semaine Le Groupe publie aujourd hui des revues diverses Le Bulletin europ en de la construction qui s adresse aux dirigeants d entreprise et dont la diffusion est relativement confidentielle La Gazette des Communes tr s connue dans le milieu des collectivit s locales des revues sp cialis es telles que Les Cahiers techniques des b timents AMC partir des activit s de presse se sont d velopp es des activit s d dition ainsi que plus r cemment des activit s de base de donn es sur Internet L dition d architecture repr sente une part limit e 10 de l activit globale du Groupe les ditions juridiques et techniques constituant quant elles respectivement 60 et 30 de cette activit Celle de l dition est soumise des imp ratifs conomiques C est en fait la rentabilit relativement bonne des autres secteurs de l dition qui permet de poursuivre notre action en mati re d architecture J avais pr vu d utiliser une pr sentation plus formelle des activit s du Moniteur Finalement
31. des institutions et des responsables politiques La construction d quipements culturels renvoie l image d une ville dynamique elle constitue un atout dans un contexte de d centralisation qui accro t la concurrence entre les villes et la n cessit pour elles de se distinguer partir de 1983 les villes profitent donc tant du soutien accord par l tat que de leur plus grande ind pendance Quelques exemples de r alisation r habilitation ou construction d difices nouveaux Au lendemain des lections municipales de 1983 Aix en Provence et Nancy optent pour la r habilitation de leur patrimoine industriel Nancy une ancienne manufacture de tabac est transform e en centre culturel dans lequel est int gr e la m diath que Aix en Provence la biblioth que est install e dans une ancienne usine d allumettes elle deviendra dix ans plus tard une v ritable Cit du livre Les maires de N mes et Villeurbanne choisissent quant eux de construire des difices nouveaux et de faire des biblioth ques de v ritables manifestes architecturaux Politiquement oppos s ils manifestent la m me ambition Pour Jean Bousquet maire UDF de N mes et cr ateur de la soci t Cacharel en 1964 l un des objectifs de la politique culturelle est le d veloppement du tourisme ses yeux pour se vendre la ville doit cr er et enrichir sa propre image en y associant les plus grands cr ateurs Le maire souhai
32. doivent pouvoir tre satisfaits selon leur niveau de curiosit et d int r t pour le fait architectural avec des choses simples s ils y passent peu de temps et des choses plus complexes s ils sont passionn s Cela nous para t absolument essentiel mais ce n est pas si vident nous r alisons quel point un change avec l Education Nationale est n cessaire dans ce domaine Jean Louis Langrognet Il n y a pas pour l architecture hors l univers des sp cialistes de revues culturelles quivalentes celles que l on peut rencontrer pour la litt rature l actualit conomique 39 L architecture comme fait culturel aujourd hui ou scientifique ce qui enferme la recherche universitaire pourtant tr s active depuis les ann es 80 dans une certaine confidentialit Or les enseignants et cadres du secondaire s int ressant l architecture doivent veiller se tenir inform s des grandes tendances de la recherche laquelle fonde les meilleures vulgarisations C est un devoir notamment pour les quipes d histoire des arts en lyc e qui ne peuvent manquer de sensibiliser leurs l ves au renouvellement des probl matiques et aux r valuations de pans entiers de l histoire de l architecture Dans ce sens nous souhaitions vivement que les scientifiques de INHA voquent pour vous quelques programmes de recherche en cours 40 Le programme de recherches dans le domaine de l architecture
33. donnent souvent lieu un d bat public autour de l architecture Pour ce qui est des archives du minist re de la Culture ce dernier g re deux types d immeubles les immeubles construits par l tat et les monuments historiques avec l ensemble des travaux portant sur ceux ci La direction du Patrimoine a constitu une documentation sur ces immeubles class s regroupant les archives des travaux d entretien de restauration et de transformation depuis presque 200 ans Il s agit d une documentation dans le sens o ces archives sont encore utilis es par les architectes des monuments historiques et sont aliment es par les diff rents travaux qui se font sur ces difices Un autre exemple de cette documentation est le mus e des monuments fran ais qui a la vocation beaucoup plus p dagogique d offrir aux tudiants en architecture une documentation sur l architecture des monuments Le minist re de la Culture a galement d velopp dans les ann es 60 une documentation sur les agences d architecture en activit destin e savoir quel architecte faire appel dans le cadre de 22 De la collecte l exploitation des archives d architectes commandes publiques C est une documentation extraordinaire dans la mesure o elle nous procure une vue unique sur les agences d architectes des Trente Glorieuses Il existe donc deux grandes cat gories d archives celles de la ma trise d ouvrage et celles des organismes impuls
34. ducation nationale Globalement j ai remarqu que ce sont tr s souvent des enseignants qui sont l origine des demandes de patrimonialisation Cela entra ne toutefois des difficult s car ils se retrouvent souvent isol s dans leur action Les r seaux et les infrastructures L univers tr s technique des r seaux et des infrastructures est en France victime d un rejet C est pourquoi ponts barrages r seaux usines etc sont tr s difficilement pris en compte comme l ments de patrimoine Le monde des lettres d daigne cet univers technique Dans le cas du m tro ce qui a t r ellement prot g n est pas le m tro lui m me mais l uvre de Guimard et l Art Nouveau Une campagne de communication tr s int ressante a t lanc e par la RATP Malheureusement elle n a pas t accompagn e par l administration Certes la RATP vise aussi par cette action d courager les tags et les graffiti sur les murs des stations L impact de cette op ration en mati re de patrimoine est toutefois important Des panneaux pr sentent l environnement et font voir l architecture des stations des ann es 1920 et 1950 des campagnes d explication sont lanc es Il existe galement une grande station d di e au patrimoine qui retrace l histoire de France mais aussi celle du m tro L int r t des r seaux d un point de vue architectural et urbain n est pas bien pris en compte Par exemple le pont Bir H
35. je l esp re d bouchera la fin de l ann e sur la possibilit de mettre en place des stages 37 L architecture comme fait culturel aujourd hui pour d autres enseignants ou des ateliers pr cis pour les l ves En outre l un des projets les plus importants que la Cit a d velopp s est un projet de partenariat avec la Fondation Le Corbusier et quatorze lyc es professionnels d le de France ainsi que des repr sentants institutionnels Il s agit pour eux de reconstituer dans la galerie moderne et contemporaine un appartement visitable inspir de Le Corbusier C est une action p dagogique dont nous sommes tr s contents puisque nous avons d velopp des programmes de formation en faveur des enseignants en charge de ces classes et des prototypes permettant de se rapprocher au plus pr s de la qualit d un b timent taille r elle Nous sommes tr s fiers de parvenir produire une exposition dont la qualit est incontestable et qui peut tre pr sent e au mus e D bat avec la salle De la salle Dans la mesure o l on voit principalement dans ce mus e des morceaux d architecture avez vous men une r flexion sur le fragment En g n ral le principe du d placement en histoire des arts se fait avant tout pour voir l uvre dans son contexte On trouve pourtant dans votre proposition une inversion de la d marche Il serait d ailleurs tout aussi int ressant de pr senter des fragments de f
36. l organisation d un s minaire sur l architecture en tant que fait culturel Notre mission est de r unir les chercheurs et de leur donner des moyens de travail Les disciplines accueillies ici vont de l histoire de l art antique au monde contemporain nous avons essay d tre pr sents et vigilants pour chacune d entre elles Naturellement notre pr sence est strictement d termin e par l engagement de nos partenaires les d partements universitaires ou les services du minist re de la Culture L action de PINHA vise faciliter le travail sur place et pr parer la cr ation de la grande biblioth que qui devrait ouvrir dans quelques ann es o nous pourrons d ployer les collections en permettant un tr s large acc s aux rayons condition de la r ussite documentaire Outre cette offre nous d veloppons un travail de recherche et nous accueillons des tudiants des jeunes chercheurs ainsi que des coll gues trangers Nous disposons ainsi d un syst me d accueil pour les doctorants les conservateurs de patrimoine ou encore pour le personnel du minist re de la Culture L INHA n a que trois ans d existence administrative et bien du chemin reste parcourir nous ne pourrons le suivre avec succ s que si les professions de l architecture de l histoire de l art et de l arch ologie sont convaincues que l outil est L architecture comme fait culturel aujourd hui utile et qu il peut encor
37. mais aussi sur sa l gitimit les socialistes notamment consid rent que le th tre sert avant tout la culture bourgeoise et qu il vaudrait mieux construire des logements pour les ouvriers ou des h pitaux Pour les d fenseurs des projets le th tre appara t comme un instrument indispensable pour l identit de la ville et son d veloppement conomique La construction d un difice prestigieux est vue comme un moyen d attirer la population et les industries dans la commune Les probl matiques qui sont celles du XX si cle sont bien s r diff rentes N anmoins un point commun existe c est au moment o les municipalit s acqui rent une plus grande autonomie que se pose la question de la construction d quipements culturels et de leur image dans l espace urbain H l ne Caroux Dans le cas des biblioth ques leur l gitimit n est jamais contest e Il s agit sans doute de l quipement culturel qui rencontre le moins d oppositions Les lus ont conscience de cette r alit Ils b n ficient aussi pour leurs projets du contexte r cent qui a vu se multiplier les inqui tudes sur la disparition du livre La construction de biblioth ques t moigne de l importance accord e la culture livresque dans notre soci t Ce qui est peut tre moins le cas des mus es qui connaissent depuis le d but des ann es 1990 une popularit plus faible qu auparavant De la salle Les subventions que re oiven
38. miques avec des organismes et des professionnels du monde de l architecture en vue de soutenir les initiatives des tablissements scolaires l ouverture d ateliers une meilleure approche du patrimoine de proximit et favoriser l intervention de professionnels ou de sp cialistes aux c t s des ma tres La cr ation d un enseignement de Phistoire des arts en lyc e depuis 1993 enseignement qui touche d sormais plus de 6 000 lyc ens et qui a fait de l tude des productions architecturales et urbaines son axe f d rateur donne d sormais dans la dur e et dans un cadre horaire cons quent la possibilit d une r flexion approfondie et ambitieuse sur ce qui pourrait constituer les fondements d une culture architecturale int gr e la formation g n rale ainsi que sur les modalit s d approches les plus f condes pour les l ves 103 L architecture comme fait culturel aujourd hui Il appara t d s pr sent que l action ducative dans le domaine de l architecture ne peut manquer de prendre en compte trois grandes pr occupations modul es selon le niveau des l ves celle de la mobilisation et de l enrichissement de l exp rience visuelle et spatiale chelles points de vue d placements etc permettant des observations hi rarchis es celle la construction de savoirs indispensables pour comprendre les grands aspects d un objet architectural dans son site notions de programme de fonctionna
39. ne devienne la proie d huissiers de notaires ou de pr tendants h ritiers Je n ai plus d h ritiers directs Ma famille les Jeanneret s teindra compl tement du c t m le lors du d c s de mon fr re de moi m me et de mon cousin Ma vie a t faite de contacts intenses avec les besoins de l poque de participations et par cons quent de luttes avec des individus de haut potentiel rencontr hors du domaine familial J ai d pos chez ma tre Bayet des testaments successifs depuis plus de vingt ann es se modifiant selon les circonstances Je d clare ici l guer la totalit de ce que je poss de en faveur d un tre administratif la Fondation Le Corbusier qui va devenir un tre spirituel c est dire une continuation de l effort poursuivi pendant une vie 27 L architecture comme fait culturel aujourd hui Les statuts de la Fondation reprennent mot mot les statuts tels qu ils avaient t pr par s et sign s par le Corbusier en juin 1965 L tablissement dit Fondation Le Corbusier a pour but de recevoir acqu rir restaurer conserver et faire conna tre au public par tout moyen appropri exposition publication conf rence colloque les uvres originales notes manuscrits et documents notamment ceux qui lui sont remis l gu s ou c d s par Le Corbusier Il faut aussi ajouter l id e que la recherche doit tre encourag e par tout moyen dans l esprit fini par l
40. outils utilis s par les acteurs administratifs pour traiter le patrimoine du XIXe et du XXe si cles c t de la loi de 1913 et de la protection des sites Nous avons cr un label Patrimoine du XXe si cle parce que nous avons pris conscience des limites de la protection En effet ce qui importe n est pas tant l augmentation de la protection et des subventions que la reconnaissance sociale attach e aux b timents et la fa on d en parler Il s agit donc de d signer des difices par des plaques de fa on que les passants les identifient imm diatement comme des l ments de patrimoine Pour nous le plus important est de donner voir ce qui doit tre transmis pour demain Le label concerne les difices prot g s bien entendu mais au del tout ce qui est important au XXe si cle J esp re que ce label provoquera d autres d veloppements je songe d j un label pour le XIXe si cle et des labels europ ens La notion de label est tr s importante notre poque nous vivons dans une soci t de consommation qui a besoin de points de r f rence et d indicateurs de qualit Le label Patrimoine du XXe si cle peut donc repr senter un l ment de reconnaissance intellectuelle tr s utile Il peut aussi g n rer des gains conomiques travers le d veloppement d activit s touristiques Pour l instant l administration n a m me pas les moyens d attribuer les plaques qui co tent
41. pour en faire un lieu de concert tout le reste est d sert Dans l autre la majorit des b timents et des am nagements int rieurs ont t pr serv s gr ce au mus e Il en est de m me pour la piscine de Roubaix si de nouveaux usages sont apparus l esprit g n ral du b timent a t conserv N Roubaix je suis un fervent d fenseur de la d marche patrimoniale qui y a t entreprise Il y a quelques ann es jamais on n aurait pu penser que le renouveau de cette ville pourrait passer par le patrimoine C est pourtant le cas aujourd hui l investissement dans le patrimoine a t un geste politique et a galement contribu au renouvellement conomique de Roubaix Le geste patrimonial doit toujours tre un acte de recr ation Le site de Firminy revit aujourd hui gr ce des investissements consid rables Il sera inscrit sur la liste du patrimoine mondial d ici deux ans Il existe actuellement une liste d attente pour vivre dans cette ville des jeunes couples avec enfants veulent s y installer alors m me que l cole est encore ferm e Je vous signale d ailleurs qu une exposition remarquable se tiendra dans cette cole du 21 mai prochain au mois d octobre Certains militent pour que l cole soit transform e en cr che Le b timent ne peut plus tre utilis comme une cole maternelle pour des raisons de s curit et de co t Mais il est possible qu il devienne une cr che d ic
42. pourtant moins de 15 euros Peut tre ces plaques seront elles un jour sponsoris es par de grandes entreprises Je pr f rerais que mon pays ait les moyens de poser ces plaques sans avoir recourir des soci t s priv es mais ce qui importe avant tout est de parler du patrimoine La transmission de l h ritage la coh rence de la cha ne patrimoniale Pour transmettre l h ritage du XXe si cle il convient d abord d identifier et d inventorier Depuis le 1 janvier 2005 l inventaire est enti rement d l gu aux r gions Il faut ensuite sauvegarder et prot ger La protection rel ve encore du domaine de l tat Elle est r alis e par l interm diaire des COREFAE et des CRPS qui examinent les dossiers et d cident des inscriptions C est sur la demande de ces 66 Les patrimoines de l architecture du XXe si cle en France commissions r gionales que la Commission Sup rieure des Monuments Historiques d cide de la protection totale c est dire du classement du b timent L entretien et la restauration constituent un autre l ment qui commence relever des institutions locales sauf pour les b timents class s qui sont trait s par les architectes en chef des Monuments Historiques Ces architectes font la noblesse du syst me patrimonial fran ais Il s agit de personnes reconnues pour leur comp tence y compris pour l architecture du XXe si cle Nous avons la chance en France de disposer d un
43. pratique culturelle faisant de la ville un lieu d expression et l homme politique un b tisseur Fran ois Mitterrand constitue ainsi un mod le pour beaucoup d lus locaux au m me titre que le fut ke Centre Beaubourg en mati re d quipement culturel Afin de ne pas renforcer le d s quilibre entre Paris et la province de grands quipements culturels sont en outre lanc s en province partir de 1982 Ceux ci doivent relever de l architecture monumentale et tre de port e nationale voire internationale Les biblioth ques de N mes et de Villeurbanne r pondront ces exigences et feront figures de symboles pour les autres villes 81 L architecture comme fait culturel aujourd hui L impact des lois de d centralisation L application des lois de d centralisation favorise galement le d veloppement de projets de construction de biblioth ques en donnant aux collectivit s territoriales de plus grands pouvoirs en mati re d dification et une plus grande ind pendance par rapport l tat Les constructions se multiplient donc dans les ann es 1980 Des difices neufs symbolisent ces nouvelles collectivit s h tels de ville si ges de conseils g n raux ou r gionaux La construction d difices publics d tablissements scolaires en particulier se d veloppe Pour les collectivit s en g n ral et les communes en particulier l architecture appara t comme un moyen de donner une image valorisante
44. que je suis toujours un peu g n par la confusion entre le prix de l architecture et l inscription au titre des Monuments Historiques Je souhaiterais que les actions d accompagnement soient plus d velopp es et que le prix de l architecture ait tout son sens et ne se confonde pas avec la reconnaissance patrimoniale Si d s sa mise en uvre on donne une dimension 74 Les patrimoines de l architecture du XXe si cle en France patrimoniale au projet on ne fait que nuire aux conditions m mes d apparition d un v ritable patrimoine Claude Loupiac En posant cette question je songeais la protection des b timents construits par exemple dans les ann es 1970 et dont les architectes sont encore vivants aujourd hui Bernard Toulier Une g n ration suffit Si l architecte est plut t en fin de carri re et que le b timent date d environ trente ans je ne vois pas de raison de ne pas tudier la protection ventuelle de l difice Ce qui importe c est que les architectes n utilisent pas la protection au titre des Monuments Historiques comme une op ration de promotion ou une fa on de d fendre leurs droits d architecte N ayant pas r ussi convaincre le commanditaire ou en tout cas le l gataire de l int r t de leur uvre les architectes peuvent tre tent s de se servir de la proc dure comme un moyen d imposer aux usagers la conservation du b timent dans son tat originel mon sens ce ty
45. rails et des quais J esp re que le mus e sera conserv tel qu il est S il fallait le prot ger il faudrait pr server l orientation qui a pr sid sa construction parce qu il est d j un morceau d histoire Quelques exemples des patrimoines du XXe si cle Des espaces urbains L architecture du XXe si cle est avant tout constitu e d espaces urbains On est bien loin des ch teaux et des glises des milieux ruraux Il y a d abord les villes nouvelles Vous avez peut tre lu les conclusions portant sur les villes nouvelles du colloque qui s est termin hier Les deux guerres mondiales qui ont entra n destructions et reconstructions ont profond ment transform le paysage urbain Le Nord de la France a connu beaucoup de destructions Paris et en r gion parisienne les destructions ont t limit es mais l environnement a t m tamorphos par la construction de grands ensembles 67 L architecture comme fait culturel aujourd hui Les lotissements les cit s jardins et les villes nouvelles constituent une part importante du patrimoine du XXe si cle De nouveaux programmes notamment de r habilitation vont tre lanc s L exp rimentation est tr s r pandue en ce qui concerne les espaces urbains car il existe une forte volont de toujours correspondre au d veloppement des id es sociales des mat riaux et des techniques de mise en uvre La conservation du patrimoine que repr senten
46. repr sente les biblioth ques municipales n a pas connaissance de tous les projets et ne cherche pas v ritablement collecter des donn es en la mati re Les Drac peuvent tre inform es mais elles n ont pas le pouvoir d intervenir sur ce qui est d cid Des repr sentants de l tat sont pr sents dans les jurys des concours Ils peuvent exprimer leur d saccord mais ils sont peu cout s par les lus locaux De la salle Quel que soit le c t positif de cette explosion culturelle en l absence de coordination le processus peut conduire une augmentation consid rable des co ts et une moindre efficacit par rapport l objectif vis Cette question doit in vitablement tre pos e H l ne Caroux L quipement culturel rel ve effectivement du seul ressort de la municipalit C est seulement depuis 1945 que l tat intervient dans le financement de la construction de biblioth ques municipales l exception de certaines dispositions r glementaires il n a pas de droit de regard sur ce qui est r alis La subvention qu il verse est d termin e par un taux particulier Si des d passements de co t surviennent il revient la municipalit de les financer De la salle Il existe effectivement des contraintes des deux c t s Ce probl me de coordination se posera avec encore plus d acuit si les biblioth ques municipales int grent leurs 90 Un exemple de politique municipale r
47. scientifique li e l histoire de l art et au patrimoine On peut dire qu en trois si cles ces espaces architecturaux qui sont les h ritiers de l h tel Bautru devenu h tel Colbert ont successivement connu de multiples affectations La galerie Colbert construite l emplacement de l h tel Colbert au XIXe si cle a d abord t occup e par des marchands de nouveaut s et de commer ants La rue Vivienne tait alors la rue de la mode du luxe des l gances o tissus v tements et accessoires s exposaient au regard des Parisiennes D sert dans les ann es 1900 les locaux du 2 rue Vivienne vont tre utilis s pendant une quinzaine d ann es par le d partement des imprim s de la Biblioth que Nationale de France avant d tre r cemment affect s PINHA L apog e Sous l Ancien R gime la construction du Palais Cardinal l actuel Palais Royal suscita la naissance de ce nouveau quartier et de lotissements dans les rues avoisinantes au nord de l ancien rempart de Charles V dont la suppression donnait de nouvelles possibilit s d expansion la ville En 1634 Richelieu fait ouvrir la rue Neuve des Petits Champs afin d en donner les logements ses familiers ou de les proposer d ventuels sp culateurs Le premier h tel rig est celui de Guillaume Bautru de Serrant un favori du cardinal Il fait difier de 1634 1637 sur des plans de Le Vau un difice dont l entr e p
48. si nous devons conduire un travail complet sur un ouvrage nous finissons par l diter qu il soit accept ou non par les commissions Les diff rents types de livres d architecture Qu est ce qu un livre d architecture En r alit il en existe plusieurs sortes Certains sont des livres de textes comme ceux que nous publions dans la collection Architextes Ces ouvrages int ressent principalement les tudiants tr s peu le milieu professionnel et le grand public ce qui explique le caract re tr s limit de leur tirage Un ouvrage d architecture est en moyenne tir 2500 exemplaires pour quelques ann es ce qui est tr s faible Ces exemplaires ne sont tous vendus certains sont offerts en hommage certaines personnes d autres sont envoy s gratuitement la presse d autres encore sont en d monstration dans les librairies Certains sont parfois diffus s plus largement C est le cas de ceux qui jouent sur un registre la fois professionnel et grand public Nous avons publi r cemment une collection d ouvrages la Collection des 25 qui contiennent un texte d ouverture sur un programme et 25 exemples de r alisations dans le monde Des livres de cette collection se sont tr s bien vendus parce qu ils ont aussi attir le grand public le premier portait sur les maisons individuelles et le deuxi me sur les maisons en bois Le trois me sur le th me des halles de march
49. t particuli rement riches en expositions d architecture celles organis es par la Caisse Nationale des Monuments Historiques ou par le Grand Palais et l cole des Beaux Arts Sur le plan institutionnel la politique culturelle d Andr Malraux a jou un r le important avec la cr ation en 1964 de l Inventaire G n ral des Monuments qui a consid rablement largi les secteurs d investigation des historiens de l architecture Les cr ations du Centre Georges Pompidou en 1977 et du Mus e d Orsay en 1986 ont eu aussi une grande importance avec l ouverture de sections d di es l architecture qui ont contribu faire de celle ci un fait culturel 41 L architecture comme fait culturel aujourd hui Enfin le d veloppement de l ensemble de l histoire de l architecture a b n fici de la recherche mise en place apr s 1968 dans les coles d architecture notamment gr ce la cr ation du bureau de la recherche architecturale L mergence la m me poque de la notion d archives d architecture li e l int r t nouveau des chercheurs pour les documents illustrant la gen se du projet a permis le d veloppement de centres d archives comme celui de l Institut Fran ais d Architecture en 1986 et celui du monde du travail en 1991 Ce d veloppement des fonds documentaires a permis des recherches nouvelles incluant notamment l histoire de la confection et celle des mat riaux Gr c
50. termin en tenant compte de l ensemble des param tres afin d assurer la rentabilit de l op ration d dition Sur ce sujet j ai une position particuli re quin est pas toujours bien comprise Il est souvent reproch aux diteurs d architecture de vendre des ouvrages trop on reux En r alit leur prix a beaucoup baiss ces derni res ann es Leur co t relatif est peu lev compar aux romans qui ont un co t de production bien plus faible et une diffusion bien plus large En effet les romans ne sont pas illustr s Les crivains apportent un texte tap partir duquel est conduit un travail de correction relativement limit Les livres d architecture sont au contraire tant des livres d diteurs que des livres d auteurs Nous travaillons principalement sur commande En outre dans le cas d un roman les co ts d impression peuvent tre mieux n goci s car le tirage est beaucoup plus important Certains livres d architecture bien qu on reux se diffusent tr s largement notamment parce que leur zone de diffusion est mondiale C est le cas de l Aflas Phaidon de l architecture contemporaine mondiale qui a t publi la fin de l ann e derni re et qui co te 150 euros Le premier tirage fran ais a t puis en deux ou trois mois En ce qui concerne le Moniteur les zones g ographiques de diffusion sont limit es il s agit essentiellement des territoires francophones et dans un
51. 55 Fr d ric Lenne suivi d un d bat avec la salle Les patrimoines de l architecture du XXe si cle en France ssmrnmnrnmnnrnenenerenenererennne 63 Bernard Toulier suivi d un d bat avec la salle Un exemple de politique municipale renouvel e la construction des biblioth ques eee 79 H l ne Caroux suivi d un d bat avec la salle Aimer Le Havre une r volution culturelle messe 93 Fabienne Chevallier suivi d un d bat avec la salle Perspectives pour l action ducative sense 103 Jean Louis Langrognet Architecture institutions recherche formation Ouverture des travaux Alain Schnapp directeur de l Institut National d Histoire de l Art Jean Louis Langrognet inspecteur g n ral de l ducation nationale doyen du groupe des enseignements artistiques Claude Loupiac ma tre de conf rences universit Paris I Sorbonne Alain Schnapp Nous avons la chance gr ce au minist re de la Culture d tre accueillis depuis un an dans ces locaux r nov s de la Galerie Colbert ancien h tel Bautru premi re r alisation de Le Vau Paris Ce lieu a abrit les services de la Biblioth que Nationale et re oit maintenant les formations de troisi me cycle de sept universit s et grands tablissements parisiens des soci t s savantes plusieurs centres de recherche du CNRS ainsi que l Institut National d Histoire de l Art C est dire quel point vous ne pouviez trouver un lieu plus propice
52. L architecture comme fait culturel aujourd hui Actes du s minaire national Institut national d histoire de l art 7 et 8 avril 2005 Minist re de l ducation nationale de l Enseignement sup rieur et de la Recherche Direction de l Enseignement scolaire Sommaire Architecture institutions recherche formation Ouverture des trAVAUX eemnsneennennrensereneneneeneseneesesenescesssenenesseseseneseeenescecssescnescesee 7 Alain Schnapp Jean Louis Langrognet Claude Loupiac L architecture et ses tutelles des ann es 50 nos jOUrS sssmssnssennennennenenenenenenenenenenenene 13 Eric Lengereau suivi d un d bat avec la salle De la collecte l exploitation des archives d architectes eee 21 David Peyc r suivi d un d bat avec la salle Le r le et l action de la Fondation Le Corbusier s seseseososoeseososososesosososeseooeoseseosososseososososososososesesoeosesse 27 Michel Richard suivi d un d bat avec la salle La Cit de Chaillot ses missions et ses projets sa relation avec le monde scolaire 35 Fran ois de Mazieres Corinne Belier suivi d un d bat avec la salle Le programme de recherches dans le domaine de l architecture PINHA sms 41 Xavier Pagazani C line Fr meaux Les espaces architecturaux de PINHA sense 49 Delphine Aboulker Architecture presse dition actualit et patrimonialisation architecture et l dition nai inontaesnteneteiiseetennen eeieeneteneteete
53. Que doit on faire dans ce cas Doit on conserver l unit des habitations telle qu elle existe aujourd hui l inverse c est la logique du recyclage qui a t choisie pour les abattoirs de Toulouse La magnifique halle ne poss de plus rien aujourd hui de ce qu elle tait il y a quelques ann es avant les travaux Vous avez galement cit diff rents exemples de patrimoine industriel Que doit devenir par exemple l installation automobile de Montlh ry En effet il n existe pas r ellement de perspectives pour ce b timent ni dans son utilit premi re ni dans son recyclage Comment donc trouver une fronti re Cela nous implique tous car s exprime l une qu te identitaire sur laquelle p sent en m me temps des contraintes conomiques ordinaires 76 Les patrimoines de l architecture du XXe si cle en France Bernard Toulier mon sens le recyclage constitue une r elle chance pour le patrimoine car il est ins parable d une remise en question et d un acte cr atif Il serait bien regrettable de ne jamais repenser le cadre de vie et notre propre rapport notre environnement La solution trouv e Toulouse pour les abattoirs permet au b timent de continuer vivre contrairement celle utilis e pour les abattoirs de Lyon quelques dizaines d ann es auparavant Deux conceptions diff rentes du recyclage s expriment ainsi Dans un cas seule la grande halle des abattoirs a t conserv e
54. Sint grer dans le d cor int rieur pr s de la chemin e Dans la maison de Gray actuellement en cours de restauration le mobilier n est plus pr sent Il a t expos au Mus e d Art Moderne qui n envisage pas aujourd hui de le replacer dans la maison Les deux l ments architecture et mobilier sont donc dissoci s alors qu ils avaient t con us comme un tout 75 L architecture comme fait culturel aujourd hui Nous devons revoir nos divisions patrimoniales pourquoi ne pas prendre en compte dans un m me lan patrimonial l architecture et le mobilier lorsqu ils ont t con us en m me temps Certes la protection du mobilier dans le b timent d origine est parfois contraignante Mais celle du b ti ne l est pas moins Je reste persuad que les ensembles clos dans le sens arch ologique du terme qui conprennent un paysage un ext rieur et un int rieur sont minemment p dagogiques En dissociant ce qui forme une globalit on cr e des r alit s d sincarn es La Villa Cavrois constitue un exemple de ce type d erreur La protection aurait aussi pu concerner le mobilier qui tait encore en place quand le b timent a t prot g Les personnes de la cellule de protection des antiquit s et des objets d art pr f raient toutefois l architecture religieuse l architecture civile et l architecture romane celle du XXe si cle Le mobilier n a donc pas t prot g La Vi
55. a ades contemporaines Fran ois de Mazi res Nous r cup rons des collections c est l toute la difficult de ce projet Le proc d est effectivement assez nouveau et provient aussi de la contrainte de licences cette collection L id e est de se dire qu il ne s agit pas d une pr sentation chronologique mais d un point de vue r gional qui est cens donner l envie d aller voir sur place Corinne B lier Le fragment a aussi son utilit quelle que soit la p riode historique dont on parle car il permet de voir certains d tails d architecture que l on ne pourrait pas forc ment voir dans leur contexte originel Enfin il est int ressant de constater que les objets les plus anciens de la collection sont des fragments de sculptures majeures dans l histoire de l art l image de l Ange souriant de la cath drale de Reims qui a t d truit lors d un bombardement mais dont il reste un fragment dans le mus e Du point de vue des peintures murales la collection s est d velopp e partir d un grand nombre de peintures murales qui ont t red couvertes C est la raison pour laquelle le programme de cette galerie ne refl te pas n cessairement ce qu un historien crirait en mati re de peinture murale mais les d couvertes successives du service des monuments historiques Il faut aussi noter que les uvres se d gradent parfois si elles restent trop longtemps dans leur contexte nature
56. actuellement son mandat D o c o mo mo France qui fait partie d une association internationale qui s int resse au patrimoine du XXe si cle Cette association uvre pour la Documentation et la Conservation des difices et des sites du Mouvement Moderne D 0 c 0o mo mo Elle a t fond e en 1988 l initiative d architectes et d universitaires hollandais et a tr s vite essaim dans le monde entier Il existe aujourd hui 48 sections nationales qui conduisent d abord un travail scientifique Elle regroupe des universitaires et des architectes et cherche dresser l inventaire des difices du XXe si cle qui m riteraient d tre conserv s ou prot g s Un fichier des uvres est ainsi instaur Chaque fiche d crit l historique du b timent concern et apporte des arguments sur sa valeur patrimoniale Les sections nationales relaient galement les demandes d autres associations ou des particuliers qui uvrent pour la protection d difices menac s De nombreux difices du XXe si cle sont d truits Gr ce l action d associations comme D 0 c 0o mo mo certains peuvent tre sauv s D 0 c o mo mo France a d velopp un fichier Elle cherche galement promouvoir l architecture du XXe si cle travers des actions de type ducatif Vous pourrez mieux conna tre les objectifs et les actions de D 0 c 0 mo mo France en consultant son site web accessible depuis le portail www archi fr Comm
57. akeim et quelques maisons vont peut tre tre prot g s au titre des Monuments Historiques Pourtant c est l ensemble du r seau qui 69 L architecture comme fait culturel aujourd hui importe l arriv e du flux dans la ville et dans l flot transforme l espace urbain Cette r alit n est pas consid r e parce que le regard qui est port est fond sur des cat gories Or la typologie ne fonctionne pas pour les r seaux La vision en continu ne parvient pas s imposer en France Cela signifie l encore que la culture cin matographique et int gr e est insuffisante Les l ments monumentaux des r seaux ne sont pas toujours non plus bien pris en compte Seulement 22 a roports sont prot g s alors qu il existe plus de 800 plates formes a ronautiques en France Les plates formes des ann es 1920 et 1930 ne sont pas prot g es Avec nos coll gues europ ens nous avons mis en place un Coll ge Europ en des conservateurs du patrimoine afin de promouvoir l architecture a ronautique La dimension militaire est certes encore importante aujourd hui Toutefois sur les 70 a roports militaires seulement dix seront maintenus dont trois porteurs du vecteur nucl aire Les innovations remarquables que contiennent les plates formes a roportuaires vont tre vendues le label Monuments Historiques constitue un l ment bloquant pour ces ventes La gare maritime de Cherbourg repr sente galement un l me
58. alement activit et ambiance festive la ville L inauguration des nouvelles galeries par exemple a donn lieu une f te des personnels des boutiques sur le toit terrasse Encourager les transformations urbaines dans le respect de l histoire de la ville Le patrimoine havrais atouts et difficult s Comme d autres nous avons song que la transformation de la ville serait porteuse de patrimoine Cela s est d j v rifi au moment o Oscar Niemeyer a construit son fameux volcan uvre a rodynamique et organique comme celle des Nordiques qui apporte un contrepoint l architecture orthogonale de la ville Par cette action il a uvr pour le patrimoine tout en cr ant une forme d architecture moderne Il s agissait de transformer la ville sur plusieurs plans et ce faisant de r soudre certaines difficult s L activit commerciale a pos probl me dans la rue de Paris partir du moment o l activit portuaire s est d coupl e de celle de la ville la fin des ann es 1960 cette poque la Chambre de commerce a song construire un gratte ciel l emplacement o se trouve actuellement le volcan L am ricanisme int gral tait con u comme le rem de aux maux du Havre Depuis le volcan a t construit Il a cependant connu un mouvement de d saffection La place situ e en contrebas est totalement vide Les activit s disparaissent faute de client le suffisante On peut se demander si les
59. amille d Orl ans les loue au roi qui y installe le bureau des domaines et l ach te en 1789 Apr s la R volution ils sont d di s la Caisse de la dette publique qui l occupera jusqu sa vente par l tat en 1825 L h tel Colbert est alors d moli pour y installer la galerie du m me nom construite en 1826 Le XIXe si cle Dans la premi re moiti du XIXe si cle le quartier change de dimension profitant de l animation des caf s et commerces de la proximit de la bourse et des grands boulevards Il devient un des lieux privil gi s d implantation des passages couverts Les galeries Colbert et Vivienne constituent ainsi le premier maillon du r seau de passage qui relie le Palais Royal au boulevard Montmartre Dans cette mouvance la rue Vivienne est prolong e jusqu au grands boulevards et assure d sormais le lien avec ce secteur en d veloppement Ces galeries constituent un type d am nagement urbain moderne et in dit Ce sont de nouveaux espaces r serv s aux pi tons Ils permettent de cr er de nouvelles voies de circulation vitant les rues troites et souvent encombr es Ainsi ces galeries sont accessibles partir de plusieurs rues la rue des Petits Champs la rue de la Banque et la rue Vivienne Elles jouent galement un r le sp culatif pour les propri taires louant les commerces en rez de chauss e C est caract ristique de la politique d urbanisation du pr fet de la Seine qui souhaitait associe
60. andes de droit l image sur les b timents manant de certains architectes se sont 56 L architecture et l dition multipli es Dans ce domaine Le Moniteur a adopt une position relativement ferme partir du moment o ses revues se montrent rarement critiques par rapport aux b timents et ne visent pas non plus faire la promotion commerciale d objets de luxe il n existe pas de raison de verser des droits d auteurs aux architectes tout du moins ceux qui sont vivants Concernant les architectes d c d s la question se pose diff remment certaines Fondations sont intraitables dans les n gociations sur ce sujet Le paiement des droits d auteurs peut alourdir consid rablement le co t d un livre et dans certains cas peut conduire l abandon du projet de publication Ce type de co t est difficile valuer car au d marrage du projet nous ne savons pas si nous allons trouver des images libres de droit Quant au co t de fabrication il est facilement estimable Des progr s importants ont t r alis s en termes de qualit et de r duction des co ts en mati re d impression Nous travaillons en outre avec des maquettistes performants dont nous connaissons les tarifs La diffusion une capacit et un co t La diffusion constitue le point sensible de l dition Elle correspond la fois une capacit et un co t La capacit de diffusion est en partie li e la marque La marque du M
61. anglaise alors que le projet paysager initial de Perret tait beaucoup plus sobre et se rapprochait d un parc du XVIIIe si cle la fran aise Il ne fallait pas pour autant maintenir dans la ville des fonctions qui n y avaient plus leur place L difice de la Chambre de commerce construite par un disciple de Perret Otello Zavaroni va ainsi tre transform en casino La Chambre de commerce va se rapprocher des activit s portuaires actuelles Cette volution nous para t tout fait l gitime partir du moment o l architecture et ses espaces int rieurs ne sont pas d truits ce quoi nous veillons avec beaucoup d attention Le site de notre association www archi fr DOCOMOMO FR contient des ressources scientifiques Nous l avons con u notamment pour des enseignants C est pourquoi nous appr cierions beaucoup vos retours sur le contenu de ce site D bat avec la salle Claude Loupiac Je te remercie pour cet expos synth tique et tr s dense Je pense que c est par modestie que tu as indiqu que ce n tait pas D 0 c 0 mo mo qui avait contribu transformer le regard des Havrais sur leur ville Certes la municipalit a jou un r le central dans cette volution Le fait de voir des architectes et des historiens s int resser l architecture havraise a galement constitu un facteur important Les habitants ont ainsi pu se rendre compte que Le Havre n tait pas une ville froide vent e unif
62. ant et r glementant l architecture Il existe pourtant une troisi me cat gorie celle des ma tres d uvre qui participent au processus d dification du b ti Ce sont les entreprises les ing nieurs les bureaux d tudes et de contr le et les architectes Ils produisent des archives priv es qui ont une particularit dans le panorama fran ais des archives puisque la loi de 1979 relative la protection des archives publiques n a pas sp cifi ce qui pouvait advenir des archives priv es Il est vrai que les archives des entreprises sont parfois prises en charge par le Centre d archives du monde du travail de Roubaix mais c est rare Les archives des architectes collecte et utilisation En revanche les archives des architectes ont fait l objet d une vraie collecte Ceux ci gardent leurs archives pour diff rentes raisons D une part ils sont soumis des p riodes de garanties professionnelles de dix ans et trente ans D autre part ils produisent des documents graphiques qu ils conservent avec la valeur sentimentale que l on accorde souvent une cr ation Jusqu en 1968 la formation des architectes provient de l cole des Beaux Arts et met donc beaucoup l accent sur cette formation artistique Il en va de m me pour certaines maquettes Cette dimension artistique entra ne la prise en compte par les architectes de certaines de leurs archives en tant que corporation Au cours du XXe si cle
63. artir d un concept de plus en plus loign du concept originel Il en est de m me pour tout geste patrimonial la volont de simplement conserver est d abord une d marche cr ative car l on recr e ce que l on souhaite transmettre la soci t de demain 71 L architecture comme fait culturel aujourd hui Le milieu industriel Le patrimoine industriel du XXe si cle est en partie issu du XIXe si cle Au XXe si cle une r volution industrielle s est galement produite Des friches industrielles doivent galement tre entretenues Ce sont de grands symboles qui sont conserv s dans ces friches La soufflerie de l ONERA par exemple tait le symbole de l a ronautique Celle ci avait permis en particulier apr s la guerre de conduire les essais en grandeur mod le de l a rodynamisme d avions comme la Caravelle Le commerce et le tourisme Le commerce et le tourisme constituent des l ments de patrimoine importants pour le XXe si cle Dans certains lieux totalement recr s les l ments d origine sont pratiquement absents C est notamment le cas du caf parisien prot g qui est situ aux Halles Ce caf a t l objet d une v ritable surench re patrimoniale tel point qu il ne contient plus aucun l ment d origine part une des c ramiques au fond droite Une autre c ramique venue d un autre caf a t install e Le zinc a t refait Un crachoir a t introd
64. car l ensemble des habitants vit en dehors des normes thermiques et de s curit Du fait des normes actuelles les murs rideaux ne peuvent plus tre conserv s tels quels Or ils constituent la substance m me du b timent Dans la Cit Radieuse une cuisine contenant des l ments de Charlotte Perriand a t prot g e Les jardins et les paysages Les jardins et les paysages du XXe si cle sont galement red couverts par le biais des diff rentes l gislations et des Chartes de l environnement comme celle de Florence sur les jardins L encore se pose la question de la conservation de ce patrimoine dans son tat originel En r alit on ne souhaite plus conserver les jardins tels qu ils ont t l origine C est le cas par exemple du Jardin M diterran en Il n avait pas t dessin comme il se pr sente actuellement Comme il a t mal entretenu pendant plusieurs g n rations la v g tation m diterran enne s y est implant e Aujourd hui personne ne songe couper cette v g tation pour revenir l tat ant rieur du jardin Des interrogations existent sur l tat des jardins qui doit tre pr serv faut il conserver l tat originel grands renforts d investissements ou l tat interm diaire La question de la transmission de l h ritage se pose donc de fa on quotidienne pour le jardinier L entretien d un jardin est d j un geste de cr ation il est r alis p
65. conservatrice du Mus e des Mnuments Fran ais vous en pr senteront les actions et les objectifs futurs Ces d veloppements se sont accompagn s d une prise de conscience de la valeur patrimoniale de l architecture contemporaine Celle ci s est traduite par une politique de collecte des archives de l architecture moderne dans laquelle l Institut Fran ais d Architecture a jou un r le de premier plan C est ce dont David Peyc r responsable du centre d archives de l Institut Fran ais d Architecture nous parlera ce matin Il faut pr ciser que la collecte des archives d architecture ne se limite pas uniquement aux institutions publiques on a vu aussi appara tre des institutions priv es telles que la Fondation Le Corbusier proc dant ce type de collecte C est la raison pour laquelle nous avons demand Michel Richard directeur de la fondation Le Corbusier de nous pr senter les objectifs les actions et le r le de cette institution dans la diffusion des connaissances sur l architecture contemporaine Cette prise de conscience s est aussi manifest e par de nouvelles orientations de la politique de l Inventaire des Monuments Historiques Traditionnellement l Inventaire axait davantage ses interventions sur le patrimoine ancien Or partir des ann es 70 il s est int ress de plus en plus au patrimoine de l architecture moderne Le meilleur exemple de cette nouvelle pr occupation est
66. contemporaine traite quant elle de l architecture et du patrimoine de 1850 nos jours Elle s adosse aux collections du centre d archives d architecture et a pour but de d nouer la complexit de l architecture destination de personnes n ophytes mais int ress es L objectif est donc d aborder diff rentes th matiques autour de l assemblage des choses de l ossature de l habitation ou encore de la machine Cette galerie traitera galement de la question du projet architectural et de l ensemble des r flexions aboutissant sa mise en uvre Par ailleurs la pr fabrication et l industrialisation de l architecture qui ont t tr s importantes dans les ann es 50 et 60 pour produire du logement de masse sont aussi abord es Une r flexion est enfin engag e sur la nature des immeubles et les questions gravitant autour de la superposition des foyers dans les villes Notre but est de pouvoir organiser ces th mes autour d une s rie de tables concr tisant le th me abord ce qui permettrait aux groupes de r fl chir et d apprendre collectivement J aimerais galement aborder le partenariat entre le mus e et l ducation nationale Il a par exemple pris la forme du d tachement d une enseignante aupr s de la Cit de Chaillot afin de ma triser davantage la sc nographie des lieux et d viter des cueils qui pourraient compromettre le projet p dagogique C est un change tr s fructueux qui
67. dernier malgr les r ticences de la France l Unesco a d cid de reconna tre dans le monde entier le patrimoine immat riel Cela constitue une volution consid rable notamment pour la civilisation occidentale qui se reconna t avant tout dans son patrimoine mat riel Le patrimoine immat riel est donc red couvrir dans notre civilisation ce qui nous permettra de mieux accompagner la valorisation de celui des autres civilisations 65 L architecture comme fait culturel aujourd hui Le nouveau regard qui doit tre port sur notre environnement est porteur d enjeux culturels et sociaux importants La t che n est pas facile pour vous enseignants Mais que vous soyez r unis aujourd hui dans cette salle montre d j que vous vous interrogez sur ce sujet Le label Patrimoine du XXe si cle Le patrimoine du XXe si cle ne constitue qu une part tr s faible du patrimoine prot g soit 43 000 difices et sites au total 2 5 en 1998 et 4 aujourd hui Un important travail reste donc mener dans ce domaine Le patrimoine du XXe si cle occupe galement une place restreinte dans le parc des espaces prot g s malgr la multiplication r cente des zones de protection du patrimoine architectural et urbain et du paysage ZPPAUP Dans des villes comme Biarritz Le Touquet Deauville ou encore Avoriaz et La Grande Motte des ZPPAUP ont t tablies ou sont en train de l tre Les ZPPAUP constituent un des
68. dont l tat est tr s variable mais qui offrent souvent des documents tout fait remarquables indiquant tout le processus de conception et de construction des b timents Il faut savoir insister aupr s des personnes en charge de ces archives qui parfois sous estiment le potentiel de leurs documents Par ailleurs on constate que c est effectivement partir des ann es 70 que se d veloppent des activit s p dagogiques pour lesquelles les archives d partementales tablissent des contacts fr quents avec le milieu scolaire Enfin il est vrai que les archives de l Institut Fran ais d Architecture ne disposent pas de ce type de service mais on peut signaler qu il s agit d une structure encore jeune ne disposant pas des moyens et des effectifs n cessaires De la salle J aimerais aborder la question de l aspect vivant des archives d architecte Ces derni res sont conserv es tr s longtemps dans des agences et au conseil de l ordre des architectes pour des raisons de responsabilit qui sont consid rer Les archives sont souvent conserv es avec une extr me prudence car elles sont le plus souvent utilis es pour des litiges Au del des litiges et des probl mes de responsabilit l aspect vivant des archives vient de ce que les architectes esp rent tre reconsult s pour modifier les b timents qu ils ont construits Enfin les archives sont parfois conserv es avec une certaine sentimentalit dans le cad
69. du grand magasin a galement t d velopp dans la capitale Une modernit technique dissimul e sous des formes historiques y a galement t invent e le si ge 95 L architecture comme fait culturel aujourd hui de la Soci t G n rale par exemple constitue un chef d uvre en b ton arm cach derri re une fa ade rappelant celle du Louvre Le Paris de l Entre deuxguerres constituait galement le cadre de l utopie de Le Corbusier Celutci a imprim en 1929 la doctrine des CIAM Son projet le Plan Voisin de 1925 a adopt une approche centrip te de la vie des affaires Paris en proposant des gratte ciel d affaires mass s proximit de l le de la Cit Pour cela Le Corbusier a mobilis l historiographie en particulier am ricaine Ce laboratoire parisien de l utopie tait en m me temps tr s complexe Les lus avaient d autres pr occupations que l architecture des immeubles d affaire L insalubrit des logements tait patente en 1925 dans la capitale Les lus notamment socialistes ont activement d fendu l am lioration du logement des parisiens Henri Cellier lui a promu les doctrines alternatives symbolis es par les grandes villes am ricaines Il tait tr s attach au mod le anglais de la cit jardin qu il aurait voulu faire vivre Paris En m me temps des architectes pionniers comme Faure Dujarric avec le magasin des Trois Quartiers dessi
70. e ces diverses impulsions l histoire de l architecture a pu voluer pour sortir d une histoire purement formelle des difices afin de s ouvrir d autres champs m thodologiques tels que le structuralisme la ph nom nologie la sociologie ainsi que d autres objets ext rieurs l difice proprement dit mais dont l interaction avec celui ci para t vidente Dans les ann es 1980 les historiens de l architecture ont donc commenc s int resser l histoire de la th orie de l architecture et sa repr sentation Le grand colloque organis en 1981 par Jean Guillaume sur les trait s de la Renaissance constitue cet gard une tape fondamentale Parall lement au retour en force de la pratique du dessin chez les architectes l tude de la repr sentation figurative a galement provoqu un regain d int r t Les programmes en histoire de l architecture de INHA ont t con us de fa on s ins rer dans ce renouveau De fait pour respecter sa mission de compl mentarit PINHA devait se donner pour mission d tre l institution charg e de documenter ce qui est en aval et en amont de l objet architectural c est dire l id ologie les d bats et les principes qui sous tendent toute cr ation architecturale En 2002 un programme intitul Histoire des th ories de l architecture a donc t mis en place il est amen documenter des questions tr s diverses portan
71. e ce si cle Nous avons dit un petit ouvrage sur ces 1000 monuments qui en donne un premier aper u Aujourd hui puis il est consultable sur le site www patrimoine xx culture gouv fr Ce travail ne s apparente nullement une anthologie de type scientifique des plus beaux difices du XXe si cle M me si les Commissions r gionales du patrimoine et des sites consultent des sp cialistes le patrimoine n est pas seulement une question de connaissance Il s agit d une connaissance partag e qui n existe donc pas sans lien social C est d ailleurs ce qui diff rencie les arts et l architecture du patrimoine Ce dernier constitue simplement un carrefour qui permet socialement de vivre en songeant aux l ments transmettre pour demain Les patrimoines de l architecture du XXe si cle en France Il convient de parler de patrimoines du XXe si cle au pluriel car il s agit d une r alit tr s h t roclite Le Moniteur a publi en 2000 le livre intitul Un si cle de constructeurs travers cet ouvrage il s agissait en saisissant l occasion offerte par l effet millenium de mieux comprendre l architecture du XXe si cle et de susciter des consensus dans ce domaine pour instituer du patrimoine Les b timents ont toujours suscit des questionnements Le g n ral de Gaulle et Pierre Sudreau ministre de la Reconstruction s interrogeaient d s le d part sur les voies de la reconstructio
72. e certains entrepreneurs fassent faillite Rennes le co t du projet s est av r d un tiers sup rieur ce qu il avait t estim La biblioth que va tre inaugur e La mise en uvre du projet a toutefois t sem e d obstacles La municipalit qui a des ambitions culturelles fortes n est pas toujours en phase avec la population celle ci a parfois l impression que les fonds publics sont utilis s dans des projets somptueux qui servent davantage la popularit du maire que les citoyens Cela soul ve le probl me de la gestion du co t des projets culturels 86 Un exemple de politique municipale renouvel e la construction des biblioth ques H l ne Caroux Cette question a commenc se poser au cours des ann es 1980 Auparavant les municipalit s ont parfois n glig les probl mes de co t La biblioth que de N mes avait fait scandale au moment de sa construction Dans les ann es 1980 le co t des projets fait l objet de pr occupations croissantes Certaines villes toutefois peu nombreuses incluent dans les concours des pr visions financi res un peu plus r alistes Rennes un an apr s le choix du laur at les lus demandent l architecte de conduire de nouvelles tudes en diminuant la surface des b timents pour limiter les co ts La question financi re se pose galement au moment de la mise en service des quipements Il existe parfois un cart important entre les sommes investies
73. e diffusion de janvier ou f vrier De la salle la demande de qui l association D 0 c 0 mo mo intervient elle Comment travaille t elle sur le terrain Fabienne Chevallier D 0 c 0 mo mo a commenc s int resser au Havre en 1992 Je crois que c est G rard Monnier pr sident de l association l poque qui a parl le premier de la candidature de la ville pour l inscription au patrimoine mondial Dans ce domaine les historiens ont pr c d les lus Les travaux de Joseph Abram et de G rard Monnier ont contribu une v ritable prise de conscience de la richesse patrimoniale de la ville L l ment d clencheur de la coop ration entre D 0 c 0 mo mo France et la Ville a t la tenue de la septi me conf rence internationale de D 0 c 0 mo mo l Unesco en 2002 Cette conf rence qui va bient t tre publi e devait proposer un programme de visite international Nous avions le choix entre la r gion Rh ne Alpes marqu e par l architecture de Le Corbusier et le Havre Nous avions s lectionn Le Havre car cette ville mal connue l tranger repr sentait une autre modernit architecturale 100 Aimer Le Havre une r volution culturelle d fendre Les Havrais ont alors vu de nombreux scientifiques internationaux visiter leur ville cette poque les travaux de Joseph Abram pour la pr paration du dossier de candidature du Havre pour l inscription au patrimoine mondial avaien
74. e l architecture lors de ses deux septennats 16 L architecture et ses tutelles des ann es 50 nos jours D bat avec la salle De la salle Comment aborder du point de vue de l uvre architecturale les deux septennats de Fran ois Mitterrand ric Lengereau C est difficile d un point de vue historique puisque la p riode est encore trop r cente pour que nous disposions du recul n cessaire Un colloque a eu lieu r cemment sur la pr sidence de Fran ois Mitterrand il n a pas t possible d y inscrire les questions li es l architecture l urbanisme et l environnement L Institut Fran ois Mitterrand ne nous a pas permis de consulter les archives relatives ces sujets Il est tr s difficile tant donn le poids des acteurs encore pr sents sur l chiquier politique de faire l histoire de cette p riode Sur un plan thique il ne me semble pas possible de travailler sur une p riode r cente Je conclurai en disant que les acteurs de la ma trise d ouvrage et ceux qui mettent en uvre les politiques publiques ont plus de pouvoir sur h m diocrit et la qualit architecturale que les architectes eux m mes Vous et moi transformons davantage le cadre de vie et le paysage que les professionnels de l architecture eux m mes C est la raison pour laquelle la question des politiques culturelles est de savoir ce qui doit tre maintenu dans les fonctions r galiennes de l tat ou transf r da
75. e moindre mesure du Maghreb Des livres en anglais peuvent certes tre publi s mais il faut dans ce cas disposer de relais internationaux tr s larges L aide l dition L aide l dition peut prendre deux formes Elle peut d abord reposer sur des commandes d ouvrages d architecture par de grandes entreprises industrielles Ce type de commandes favorise largement la r alisation d une op ration d dition en la s curisant Cela a permis par exemple de publier un ouvrage sur Perret La diffusion gratuite par des industriels peut cependant perturber les ventes du livre Il est donc n cessaire de s assurer qu elle ne concerne pas le m me niveau que celui des acheteurs potentiels L aide de l tat constitue le second type de soutien l dition d architecture Fran ois Barr avait lanc il y a quelques ann es une op ration intitul e Librairie de l architecture et de la ville Celle ci continue plus ou moins aujourd hui Elle consiste aider les diteurs publier des textes et des ouvrages d architecture qui ne pourraient 58 L architecture et l dition tre publi s autrement Je n ai toutefois pas t totalement satisfait de la fa on dont s est d roul e la proc dure Les commissions charg es d examiner les projets d ouvrages sont travers es par des courants ce qui explique l tonnement que peuvent parfois susciter certaines de leurs d cisions Certains des
76. e reste de la ville Le maire souhaite construire une nouvelle entr e de ville et y installer des quipements publics parmi lesquels la biblioth que Certaines biblioth ques ont acquis une grande visibilit mais pas forc ment au b n fice de la population et de la culture De la salle Je vis dans une ville moyenne qui dispose d une biblioth que centrale et de plusieurs annexes qui sont en fait des salles de classes am nag es deux heures par jour Connaissez vous des villes qui ont construit am nag ou r nov des b timents pour en faire des biblioth ques annexes afin qu il n y ait pas un quipement central et un d sert culturel autour H l ne Caroux N ayant pas tudi les annexes de quartier je ne sais pas si elles ont connu les m mes volutions que les biblioth ques centrales Aujourd hui il semble que la majorit des villes soient plut t engag es dans l ach vement du nouveau territoire des biblioth ques centrales pour une mise niveau la fin des ann es 70 des villes comme Rennes avait en effet privil gi la constitution d un r seau d annexes la construction d une biblioth que centrale La toute nouvelle BMVR est donc venue consolider ce r seau Cela d pend donc de la situation de chaque ville de ses moyens financiers et de ses objectifs urbains une annexe peut en effet servir dynamiser un quartier en cours de restructuration Claude Loupiac La construction de biblioth
77. e se d velopper Nous sommes galement aid s par des organismes priv s et notre objectif est de devenir un outil pour toutes les professions de l histoire de l art et les n tiers du patrimoine en France en bonne intelligence avec l Institut National du Patrimoine Je vous remercie de votre pr sence Cette maison reste autant que possible votre disposition Jean Louis Langrognet Tous nos remerciements et notre reconnaissance vont Alain Schnapp directeur de PINHA et ses collaborateurs qui nous accueillent si chaleureusement dans leurs locaux pour ces deux journ es d un s minaire consacr l architecture comme fait culturel Organis par la direction de l Enseignement scolaire dans le cadre du programme national de pilotage de la formation ce s minaire regroupe des cadres et professeurs de l ducation nationale soucieux de r fl chir l importance prise aujourd hui par le fait architectural dans la vie culturelle de notre soci t d en comprendre la gen se le d veloppement et les limites mais aussi de lui assurer une meilleure place dans la formation g n rale des l ves C est avec un plaisir tout particulier que je salue les enseignants de diverses disciplines engag s dans l enseignement d histoire des arts en lyc e enseignement qui a plac l architecture de la classe de seconde la terminale au centre de ses programmes mais aussi tous ceux qui s attachent faire voir
78. e vous le savez la ville du Havre s est port e candidate pour tre inscrite a patrimoine mondial de l Unesco D o c o mo mo France a jou un r le important en termes d assistance et d expertise pour le montage du dossier de candidature de la ville Fabienne Chevallier a tr s largement contribu ce travail en jouant un r le de conseil 93 L architecture comme fait culturel aujourd hui aupr s de la Ville et en menant un ensemble d actions qui ont pes dans le changement du regard des Havrais sur leur ville Fabienne Chevallier Le titre de mon intervention quelque peu provocateur souligne qu aimer Le Havre n est une vidence ni pour les sp cialistes internationaux qui seront charg s d examiner le dossier de candidature de la ville ni pour les Havrais eux m mes Je vais m attacher expliquer les raisons de cette situation J essaierai aussi de montrer comment l architecture du Havre peut devenir un l ment ncontestable du patrimoine du XXe si cle Faire aimer une ville de prime abord d concertante Une architecture singuli re bien des gards Le Havre est une ville d concertante Quatre exemples significatifs le montrent bien Les immeubles d habitation de hauteur moyenne sont incongrus par rapport aux doctrines de l entre deux guerres Ils n ont rien voir avec des gratte ciel d affaires ni avec les immeubles d habitation de tr s grande hauteur comme ceux con us par Le Co
79. echerche permet en effet d obtenir des renseignements fort int ressants sur les diff rents propri taires et les d placements de l ouvrage La fortune du trait de Palladio a t exceptionnelle C est l tonnante passion d un architecte britannique qui refl te le mieux le mouvement palladien qui eut cours travers l Europe du Nord Ses dessins de restitution publi s concernent des thermes des basiliques des th tres des maisons romaines et grecques qui ont permis une red couverte d un Palladio arch ologue et th oricien des ordres Le th me majeur de cet ouvrage est celui de la villa qui symbolise le pouvoir conomique et politique sur les campagnes de la haute aristocratie britannique Aux champs comme la ville les architectes l image de Colin Campbell retranscrivent avec le souci du purisme Le style palladien domine galement dans les anciennes colonies britanniques d Am rique du Nord tout particuli rement l architecture domestique des vastes domaines agricoles Parall lement l Angleterre une vague de th ories se manifeste en V n tie au XVIIIe si cle et renforce encore l aura du ma tre de Vicence De nombreux architectes de V n tie prolongent en effet l uvre du ma tre avec encore plus de magnificence qu auparavant Dans la seconde moiti du si cle l Europe enti re est gagn e par le palladianisme en raison du recrutement par de nombreuses cours europ ennes d architec
80. els de b timents qui sont pour la plupart retourn s leur lieu d origine En fait bien qu il porte le m me nom le Mus e des Monuments Fran ais ne se situe pas exactement dans la m me lign e que son anc tre qui tait fond avant tout sur le fait de garder les originaux des fragments qu il allait sauver pendant la R volution fran aise Le mus e actuel s appuie au contraire sur la conception tr s fran aise selon laquelle l uvre originale doit rester sur son site alors que l exemple catalan nous montre que c est la plupart du temps une copie qui se trouve sur le site historique l uvre originale reposant dans un mus e Dans le m me sens l architecture est pr sent e sous forme de production puisque le b timent est toujours ailleurs Jean Louis Langrognet Le mus e avec ses trois galeries et ses maquettes va disposer d outils particuli rement efficaces pour aborder les ph nom nes architecturaux selon des aspects ou des points de vue vari s Il sera sans doute important de bien d finir une diversit de parcours possibles selon les attentes et les besoins des divers publics Ce qui renvoie nouveau cette n cessit de s entendre sur les composantes d une culture architecturale aux diff rents niveaux du syst me ducatif et de ses approfondissements successifs Fran ois de Mazi res Je suis tout fait d accord avec vous Nous sommes arriv s avec l id e que les diff rents visiteurs
81. ement mais le risque de la revente du b timent subsiste Jean Louis Langrognet Permettez moi de vous informer que la Conservation des antiquit s et objets d art de Haute Sa ne pr pare actuellement avec la Irac de Franche Comt un dossier de pr sentation de classement au titre des monuments historiques des croix tabernacles chandeliers dessin s par Le Corbusier pour la chapelle de Ronchamp J aimerais enfin souligner devant tous les enseignants r unis ici la qualit de l accueil que la Fondation sait r server aux chercheurs dans ses locaux de la villa La Roche Paris ainsi que l exemplaire num risation du fonds Le Corbusier qu elle a r alis e et qui facilite l acc s aux diff rents documents conserv s 32 Le r le et l action de la Fondation Le Corbusier Nous allons donner maintenant la parole Fran ois de Mazi res pr sident de la Cit de l Architecture et du Patrimoine en voie d installation au Palais de Chaillot Dans le droit fil de nos pr occupations nous pourrons ainsi b n ficier de ses clairages sur les missions et les actions de cette nouvelle institution qui doit r unir notamment une biblioth que un mus e et des espaces d exposition et qui est appel e jouer un r le d terminant dans la sensibilisation du grand public l architecture dans sa dimension patrimoniale et son actualit imm diate 33 L architecture comme fait culturel aujourd hui 34 La Cit de Cha
82. enouvel e la construction des biblioth ques missions une dimension de service au public C est une question d ordre politique qui touche la structuration du processus qui se pose H l ne Caroux De la m me fa on depuis vingt ans les biblioth caires revendiquent certains l ments de protection et une forme de droit de regard sur les projets Jean Louis Langrognet Merci pour votre intervention sur ce qui peut constituer un cas de figure int ressant tudier avec nos l ves En effet l exemple de la construction d une biblioth que municipale conduit pr ter attention au commanditaire et sa politique culturelle et urbaine aux contraintes d un programme particulier orient par des professionnels les conservateurs et l apparition du concept de m diath que avec ses cons quences en termes de partis architecturaux 91 L architecture comme fait culturel aujourd hui 92 Aimer Le Havre une r volution culturelle Fabienne Chevallier pr sidente de l association D 0 c 0 mo mo Intervention pr liminaire de Claude Loupiac Fabienne Chevallier va voquer l architecture du Havre et le nouveau regard port par les Havrais sur leur ville Historienne de l architecture elle a publi plusieurs ouvrages Je vous recommande particuli rement la lecture de celui qui porte sur les rapports entre l identit nationale finlandaise et l architecture d Eliel Saarinen Elle ach ve
83. ent dans le giron du minist re de la Culture selon la conviction de Jacques Chirac que l architecture rel ve essentiellement du domaine culturel Cela a eu beaucoup de cons quences en termes de politique de la ville et d am nagement de l espace 1958 1978 et 1995 constituent donc trois dates essentielles de l volution de l architecture et de sa pratique en France Patrimoine et architecture Si l on revient l ann e 1978 date laquelle la direction de l Architecture a quitt le minist re de la Culture il reste le probl me fondamental du patrimoine Cela permet d opter pour un autre angle d attaque celui de la direction de l Architecture elle m me Celle ci tait dirig e auparavant par le m me homme depuis trente ans et avait la responsabilit de la construction et de la promotion de la qualit architecturale pour chacun des difices de l tat Cela signifie que la direction de l Architecture avait son mot dire pour tout b timent rig l initiative d un minist re Elle a ensuite perdu ses pr rogatives avec la disparition progressive du conseil national des b timents de France C est pourquoi il est possible de dire que la direction de l Architecture touchait essentiellement le patrimoine et la protection des monuments historiques sans avoir par ailleurs une r elle prise sur l architecture contemporaine Les pouvoirs publics se sont alors dirig s vers une politique de la cr a
84. erger le pass du lieu et son affectation pr sente Ces nouveaux locaux conserveront sans nul doute l esprit de sociabilit de l ancien passage cr ant en effet un espace d change entre des institutions compl mentaires 52 Architecture presse dition actualit et patrimonialisation L architecture comme fait culturel aujourd hui 54 L architecture et l dition Fr d ric Lenne directeur du groupe Le Moniteur Je suis entr au groupe Le Moniteur en 1982 et j y ai eu des activit s vari es Mes fonctions actuelles sont relativement larges directeur du groupe au niveau du comit de direction je dirige galement les ditions l organisme de formation du Moniteur ainsi que la revue AMC Architecture Mouvement Continuit qui est la revue fran aise leader en mati re d architecture C est cette revue qui dite le num ro annuel retra ant les v nements architecturaux d une ann e Les activit s du groupe Le Moniteur Le prix de l querre d argent Cette parution annuelle est li e aux prix d architecture que nous organisons depuis 23 ans L querre d argent Le prix est d cern non pas un architecte mais un b timent construit sur le territoire fran ais ou relevant de la France l tranger l ambassade de France Beyrouth a t r compens e en 2003 Deux acteurs sont c l br s avec ce prix le ma tre d ouvrage et l architecte Le Monite
85. es l image de la Fondation Le Corbusier dont les origines et les objectifs vont vous tre pr sent s par Michel Richard 26 Le r le et l action de la Fondation Le Corbusier Michel Richard directeur de la Fondation Le Corbusier Nous c l brerons le 27 ao t Roquebrune Cap Martin le quaranti me anniversaire de la mort de Le Corbusier c est sur cette plage qu il d c da d une crise cardiaque en se baignant Cette ann e voit plusieurs comm morations pour la Fondation puisque nous f tons aussi deux anniversaires celui de la Maison radieuse de Rez qui conna t aujourd hui une vie tr s anim e et celui du cinquanti me anniversaire de la cons cration de la chapelle de Ronchamp Je signale aussi le couronnement de l glise Saint Pierre de Firminy qui aura lieu la semaine prochaine puisque l on y d posera le clocher au sommet du c ne qui est en cours d ach vement C est une situation d licate pour la Fondation avons nous oui ou non la volont d achever l uvre de Le Corbusier La cr ation de la Fondation Le fondateur de la Fondation Le Corbusier c est lui m me qui pr s de dix ans avant sa mort conscient de ne pas avoir d h ritier d cida de cr er une fondation Son objet a t crit tr s pr cis ment dans une note de 1960 adress es aux quelques personnes mandat es pour installer la Fondation apr s sa mort Je souhaite emp cher qu ma mort cet actif multiforme
86. es initiatives sont d velopper et encourager mais une grande institution comme l Education nationale ne peut se satisfaire de d l guer aux seuls militants le soin d aborder une initiation l architecture Il para t n cessaire sans quoi 18 L architecture et ses tutelles des ann es 50 nos jours nous n avancerons gu re de s entendre sur les fondamentaux d une culture architecturale et urbaine donner aux diff rents stades de la scolarit fondamentaux qui reposent sur le croissement d une approche sensible des difices d un ensemble de connaissances indispensables la compr hension d un programme architectural et la mise en perspective historique des volutions de l espace urbain Merci ric Lengereau pour sa contribution cette r flexion collective 19 L architecture comme fait culturel aujourd hui 20 De la collecte l exploitation des archives d architectes David Peyc r conservateur responsable du Centre d archives de l Institut Fran ais d Architecture Le Centre d archives d architecture du XXe si cle est le centre d archives d architectes le plus important en France Cependant il ne doit pas faire oublier que dans tous les d partements et dans un grand nombre de municipalit s les services d archives ont une vraie politique li e aux archives d architecture J appr cie beaucoup que l on ait jug utile de parler des archives au d bu
87. et allemande dans la zone rouge Vauquois sont entretenues chaque ann e par des enfants C est par cette p dagogie l que peut se faire comprendre le patrimoine 73 L architecture comme fait culturel aujourd hui Les patrimoines de la derni re guerre demeurent souvent non reconnus La CRPS a d clar trois reprises que le port d Arromanches ne faisait pas partie du patrimoine fran ais car il appartiendrait aux Anglais Ce qui a permis la victoire continue donc tre ignor par ceux qui ont t lib r s Les l ments plus m diatiques sont plus facilement prot g s car le patrimoine a une dimension sentimentale Il manque encore une r flexion profonde sur ces enjeux Une p dagogie qui permette des remises en question est mettre en uvre afin de mieux d finir ce qui doit tre transmis la soci t de demain D bat avec la salle Claude Loupiac Je ne vois pas ce que je pourrais ajouter apr s l expos brillant de Bernard Toulier Pour aller dans le sens de ce qu il soutenait j insisterai sur le r le de la demande c t de celui des services de l inventaire manant du public ou d associations elle alerte l inventaire en soulignant l int r t de b timents et la n cessit de leur protection J aurai deux questions poser Monsieur Toulier partir de quand l int r t pour l architecture du XXe si cle notamment celle post rieure 1950 se manifeste t il v ritablemen
88. et analyser les ph nom nes architecturaux et urbains l cole primaire au coll ge et au lyc e que ce soit au sein des disciplines comme les arts plastiques l histoire les lettres les langues ou au sein de dispositifs p dagogiques transversaux comme les itin raires de d couvertes les travaux personnels encadr s ou de dispositifs d action culturelle classe projet artistique atelier d architecture atelier patrimoine etc Nos responsabilit s ducatives dans le domaine de l architecture ne se r duisent pas l admiration port e aux grands monuments nationaux l gu s par l histoire ni la promotion des derni res manifestations de la cr ation architecturale mais bien la construction d un regard inform seul susceptible de permettre un plus grand nombre de nos concitoyens d tre des acteurs de leur cadre de vie Regard inform sur les composantes de l objet architectural dans son rapport avec l espace public sur la nature du travail de l architecte et des r ponses qu il apporte aux programmes traiter mais aussi sur les conditions institutionnelles et sociales de la production architecturale et les d bats les plus r v lateurs qui la sous tendent Mais je laisse Claude Loupiac ma tre de conf rences en histoire de l art l universit de Paris I historien de l architecture moderne et contemporaine le soin d clairer plus avant la probl matique de nos deux journ
89. et d une pr sence trop souvent modeste l architecture dans les diff rents programmes et d une sensibilisation d une grande partie des enseignants encore tr s in gale ou faible Mais les initiatives se multiplient et ces deux journ es s inscrivent bien dans une volont d aller au del d un panorama patrimonial codifi pour se pr occuper du fait architectural dans la pluralit de ses manifestations L apparition d un conseil p dagogique dans les coll ges et lyc es permettra sans doute de r quilibrer des politiques documentaires et de promouvoir des actions encore plus nombreuses dans le domaine du cadre b ti 60 L architecture et l dition De la salle Dans l enseignement de l histoire des arts nous avons traiter de questions relativement pr cises et qui se renouvellent Nous sommes confront s au probl me des ouvrages puis s que faire dans ce cas Fr d ric Lenne Dans le cadre de l op ration Librairie de l architecture et de la ville voqu es tout l heure des subventions avaient t apport es pour la r dition d ouvrages puis s Des listes de livres avaient t propos es aux diteurs Comme les montants des aides taient insuffisants tous les livres n ont pas pu tre r dit s Vous pouvez contacter l diteur qui est tenu de conserver un certain nombre d exemplaires des ouvrages puis s Celui ci peut accepter de vous faire les photocopies des
90. eue de Lyon Mario Botta remporte le concours devant quatre architectes r gionaux L difice propos r pond cette id e de signal dans la ville voulue par le maire Situ entre deux immeubles le nouveau b timent respecte la continuit des fa ades Par l utilisation de couleurs noires et blanches et de pierres agraf es sa fa ade se singularise n anmoins dans la rue cela s ajoutent neuf colonnes prismatiques plac es de l autre cot de la rue face la biblioth que ce qui permet par un jeu de miroir d en refl ter l image Au m me titre que celle de N mes la Maison du Livre de l Image et du Son de Villeurbanne est reproduite dans de nombreuses revues Elle constitue une r f rence pour les tudiants en architecture Le journal Le Monde a inaugur une exposition dans cet difice La forte m diatisation qui a entour la construction et l inauguration de ces biblioth ques en a fait des symboles pour bien d autres villes Des ann es 1990 aujourd hui l architecture comme enjeu persistant pour les biblioth ques municipales la fin des ann es 1980 les diff rents facteurs l origine de la m tamorphose architecturale des biblioth ques municipales sont en partie r unis Les exemples de N mes et de Villeurbanne ont montr nombre d lus locaux que les m diath ques ne b n ficiaient pas seulement la population mais aussi l image de la ville et de ses repr sentants En out
91. eur souhait e par les lus C est semble t il le cas Orl ans o le maire Jean Pierre Sueur d cide en 1989 de construire un nouvel quipement Il se rend alors compte des imperfections du syst me 83 L architecture comme fait culturel aujourd hui de financement alors qu il souhaite construire un grand b timent et l implanter sur les mails qui ceinturent la ville afin d en faire une vitrine pour les populations arrivant de Paris ou de province En 1991 secr taire d tat aux Collectivit s locales il pr sente un projet de loi l Assembl e Nationale relatif l action des collectivit s locales en faveur de la lecture publique et des salles de spectacle cin matographique et qui vise cr er les Biblioth ques Municipales Vocation R gionale BMVR La loi adopt e en 1992 aboutit principalement cr er une troisi me part au sein du concours particulier r serv aux communes ou regroupements de communes de plus de 100 000 habitants ainsi qu aux chefs lieux de r gion qui souhaite r aliser une op ration de construction ou d extension d une biblioth que L tat par le biais de la Direction du Livre et de la Lecture se charge d instruire les dossiers des villes candidates dont les demandes doivent tre d pos es avant le 31 d cembre 1997 C est ainsi que sur les 32 villes ligibles tte F part du concours particulier dont une quinzaine d entre elles disposent d j de BMVR
92. fin des ann es 1990 une l gislation commune pour les deux domaines devait tre tablie mais sans aboutir 72 Les patrimoines de l architecture du XXe si cle en France Les quipements de la ville Les sanatoriums ont t exploit s entre les ann es 1920 et les ann es 1960 Ils ont donc parfois t r utilis s Celui de Sabourin va tre transform en cole d architecture Le lieu de refuge construit par Le Corbusier pour l Arm e du Salut pose des probl mes de transmission Aujourd hui les sans abri acceptent mal d tre accueillis dans des dortoirs L Arm e du Salut met en valeur cette volution tandis que la Fondation Le Corbusier souhaite garantir les droits sur ce b timent La situation sociale ayant volu il est devenu tr s difficile de restaurer le lieu l identique Les coles posent parfois des probl mes similaires Par exemple on s interroge sur la possibilit d utiliser l cole de Plein Air Suresnes pour faire la classe aujourd hui D autres exemples d quipements publics qui font partie du patrimoine du XXe si cle peuvent galement tre voqu s la biblioth que de Clamart le Mus e des Colonies qui deviendra celui de l immigration le cin ma Le Rex On peut voquer le cas d une piscine qui n a galement plus rien voir avec celle d origine Du flocage a t fait Avant il s agissait du ciment d coffr gris aujourd hui des couleurs sont
93. habilitation remarquable porteuse d un projet complet et qui a transform la totalit du b timent La situation est diff rente Nancy Dans la continuit des orientations de Jack Lang le maire souhaitait utiliser le patrimoine industriel pour faire un centre culturel o la biblioth que n tait pas int gr e au d part Celle ci tait d j install e dans un ancien b timent La lecture des conseils municipaux permet de comprendre que le maire a ensuite eu peur de ne pas obtenir les financements n cessaires Il a donc t d cid dans une certaine pr cipitation d ajouter la biblioth que dans le centre culturel afin de b n ficier des subventions Aujourd hui le cas de Nancy est particulier puisqu il existe deux biblioth ques la premi re a une vocation patrimoniale et la seconde porte le nom de m diath que Dans les grands projets actuels la r habilitation continue d tre une option choisie Le jury du dernier concours Strasbourg a choisi de r habiliter le patrimoine industriel pour cr er une nouvelle biblioth que Au niveau du sens de nombreux lus jugent coh rent d implanter des biblioth ques sur des sites patrimoniaux puisque la biblioth que a dans ses missions une vocation patrimoniale Certains b timents se pr tent mal ce type de reconversion De la salle Il existe souvent un d calage entre le co t de construction pr vu initialement et le co t r el Il est m me arriv qu
94. hitecture comme fait culturel aujourd hui partir des ann es 1970 les biblioth ques municipales prennent le relais Un certain nombre d entre elles sont alors difi es dans toute la France et notamment l initiative de maires de la banlieue rouge travers ces tablissements il s agit de donner tous acc s la culture et la lecture Les biblioth ques changent donc de visage en se transformant progressivement en m diath ques suite l introduction de plusieurs nouveaut s acc s facilit aux rayons plus grande ouverture des biblioth ques au domaine culturel d veloppement des discoth ques et introduction de vid o cassettes g artoth ques L autre l ment important qui caract rise les biblioth ques municipales est leur architecture des difices imposants et monumentaux sont pr f r s des b timents plus proches de la population et largement vitr s L exemple de la biblioth que de Metz ouverte en 1977 dans un quartier nouveau et non pas en centre ville est significatif de cette volution Il en est de m me de la biblioth que de Nice construite par l architecte ni ois Henri F vrier dans le centre de l agglom ration et constitu e de grandes surfaces en verre fum Les mesures nationales des ann es 1970 Au niveau gouvernemental certaines mesures importantes sont prises la fin des ann es 1960 permettant notamment une r valuation du taux de subvention pour la const
95. i trois ans Claude Loupiac Il n est effectivement pas possible de geler d finitivement l usage des difices Une r flexion importante a t entam e sur ce sujet des chartes ont t r dig es Les difices du XXe si cle peuvent tr s bien tre adapt s aux nouveaux usages Il convient toutefois de trouver un savant quilibre les op rations de r habilitation ne doivent pas tre irr versibles et modifier trop fortement la physionomie originelle du b ti Jean Louis Langrognet Merci Bernard Toulier pour son brillant expos et la g n rosit de sa r flexion Je ne saurais trop vous recommander la lecture de son ouvrage consacr Architecture et patrimoine du XXe si cle en France lequel m rite de se trouver en bonne place dans tous les CDI 77 L architecture comme fait culturel aujourd hui 78 Un exemple de politique municipale renouvel e la construction des biblioth ques H l ne Caroux docteur en histoire de l art Sur tout l hexagone nous avons tous pu remarquer que depuis une vingtaine d ann es les quipements publics en g n ral et ceux culturels en particulier ont acquis une tr s grande visibilit Cette visibilit est en partie due leur multiplication sur le territoire mais galement leur parti architectural et leur int gration dans des op rations d urbanisme de grande envergure relay s dont les revues les campagnes d affichage et parfois les journaux t l vis
96. ibuer sensibiliser le public l architecture De la salle Les lieux de tournage des spots publicitaires sont parfois de tr s beaux exemples d architecture Il arrive aussi qu ils renouvellent les st r otypes par un d calage avec ce qui est pr sent dans les magazines de d coration Fr d ric Lenne Effectivement Il en est de m me des lieux de tournage de certains films De la salle Oui Les lieux de tournage en g n ral repr sentent parfois des cadres de promotion de l architecture 61 L architecture comme fait culturel aujourd hui Fr d ric Lenne Je souhaiterais galement signaler le film sur Louis Kahn et qui a t r alis par son fils Nathaniel My Architect Ce film sort prochainement en DVD Il a connu un grand succ s mon sens il s agit d un excellent film p dagogique De la salle Que pensez vous de la possibilit de publier sur Internet Dans quelles conditions cela peut il se faire En tant qu enseignant le site Archilibre m est tr s utile mais apparemment il rencontre quelques difficult s Fr d ric Lenne Les r alisations du Moniteur sont pratiquement inexistantes aujourd hui sur Internet en mati re d architecture Je suis tr s attentif ce qui existe dans ce domaine Internet constitue un r el outil de diffusion Actuellement il existe des sites web int ressants Certains d entre eux commencent m me proposer des petits films L conomie
97. illot ses missions et ses projets sa relation avec le monde scolaire Fran ois de Mazi res directeur de la Cit de l Architecture et du Patrimoine Corinne B lier conservateur du Mus e des Monuments Fran ais Fran ois de Mazi res Vous avez magnifiquement r sum ce qu tait la vocation de cette Qt qui est un tablissement public ayant t cr en 2004 La probl matique provient de l id e que la France ne poss dait pas d tablissement embl matisant l architecture et le patrimoine en dehors du fait que le patrimoine se d fend par lui m me travers les monuments Il s agit donc d une r paration par rapport ce que les Fran ais attendent des politiques culturelles mises en uvre par l tat J ai toujours t frapp par le d sir des Fran ais de prot ger en priorit leur patrimoine Lorsqu on parle de d mocratisation culturelle on devrait sans doute commencer par l architecture car c est vraiment ce que les Fran ais vivent au quotidien Il est pourtant paradoxal de constater que ce n est pas du tout mis en avant en dehors du projet de Cit dont nous vous parlons aujourd hui Nous sommes tr s heureux de l aspect extraordinaire du lieu qui va prochainement nous accueillir Il a t construit en deux temps en 1869 et en 1937 et porte en lui une histoire d architecture avec deux phases Les travaux de jonction r cemment r alis s permettent de dire d embl e que le b
98. int r t dont ils font trop souvent preuve l gard des questions d architecture et d urbanisme Il me semble indispensable de former les citoyens mais de former galement voire prioritairement les lus qui sont les premiers en charge de ces pr occupations Jean Louis Langrognet Qui forme les lus la base c est bien notre syst me ducatif Lequel s est essentiellement pr occup jusqu une p riode r cente de fournir quelques rep res parmi les difices monumentaux sans s attacher suffisamment la compr hension des grandes caract ristiques du cadre b ti ou des facteurs qui clairent la production architecturale ric Lengereau Tout cela rel ve de plus en plus des collectivit s locales Le grand chec de la d centralisation est de ne pas avoir engag un dispositif accompagnant le transfert des comp tences en mati re de connaissances architecturales Il est vrai qu il existe des organismes charg s de former les lus locaux mais uniquement en mati re de finances locales Je pense n anmoins que les l ves du lyc e peuvent comprendre avec une pratique p dagogique innovante les liens existant entre le cadastre l volution du foncier et l espace sensible Je milite dans le cadre des relations entre le minist re de la Culture et le minist re de l ducation nationale pour une reconnaissance des innovations p dagogiques dans ce domaine Jean Louis Langrognet Bien entendu toutes l
99. ion des biblioth ques Le tournant des ann es 1980 Une politique active de l tat en mati re de lecture et d architecture la veille des ann es 1980 des jalons importants ont t pos s il manque cependant les moyens politiques et humains pour leur donner toute leur ampleur Ceux ci sont apport s par la gauche qui arrive au pouvoir en 1981 Lorsque Fran ois Mitterrand est lu Pr sident de la R publique il fait de la culture un axe fondamental de sa politique qui se traduit par l augmentation du budget du minist re de la Culture qui passe de trois six milliards en 1982 et engage une politique volontariste en faveur de la lecture des biblioth ques et de l architecture Diverses manifestations sont organis es en faveur de la lecture Des partenariats avec des prisons et des h pitaux sont mis en place Des actions de lutte contre l analphab tisme sont lanc es Une grande politique de construction de biblioth ques est mise en uvre Jack Lang promeut le concept de m diath que et souhaite moderniser les biblioth ques tant en termes de contenu que de b timents Les lus locaux sont soutenus financi rement dans leurs projets de construction et encourag s promouvoir une nouvelle image de ces tablissements Afin de ne pas freiner les efforts qui ont t entrepris par l ensemble des acteurs villes biblioth caires architectes tat et poursuivre le d veloppement des biblioth ques sur le territoire
100. l tat accepte de continuer au del de l application des lois de d centralisation sa politique d incitation selon la proc dure du concours particulier Deux parts sont ainsi cr es au sein de ce concours particulier la premi re participe aux d penses de fonctionnement et la seconde est consacr e aux d penses d quipement L enveloppe budg taire en mati re d quipements est alors r partie entre les r gions en fonction de la population et de ses besoins en biblioth ques municipales La construction de biblioth ques se poursuit donc au del de l ann e 1986 afin d offrir la France un r seau d quipement coh rent et cons quent et des b timents d une certaine envergure Dans le domaine de l architecture l importance qui lui est accord par le gouvernement de gauche t moigne d une continuit par rapport la p riode des ann es 1970 Georges Pompidou avait fait construire le centre Beaubourg et Val ry Giscard d Estaing initia l Institut du Monde Arabe et le Mus e d Orsay Fran ois Mitterrand ne se contente pas de mener leur terme ces diff rents projets il donne cette pratique de plus grandes ambitions en lan ant ses propres chantiers parisiens Plus nombreux plus m diatis s et parfois plus pol miques ceux ci lui permettent d inscrire l architecture au rang de composante urbaine part enti re Le lancement de grands travaux dans la capitale l gitime alors l architecture comme
101. l Par cons quent le rapport au fragment est v ritablement multiple au sein du mus e En revanche celui ci ne se pr sente jamais seul mais doit tre accompagn d une mise en contexte par l interm diaire d une photo d un film ou d un texte explicatif Cela permet galement de lier le fragment l encha nement de la pens e de l architecte 38 La Cit de Chaillot ses missions et ses projets sa relation avec le monde scolaire Fran ois de Mazi res Notre grande difficult tient surtout au fait qu un nombre tr s important de th mes peut tre trait dans le domaine de l architecture Nous nous interrogeons donc beaucoup sur la notion de fil rouge afin de savoir ce que nous devons mettre en priorit en avant De la salle Il me semble que la Cit est int ressante pour nous professeurs d histoire des arts et ce pour deux raisons d une part en tant qu h riti re du mus e des monuments fran ais elle a pour but de mettre en vidence le patrimoine national de la France dans une logique de construction de l identit nationale D autre part elle touche l architecture ce qui nous int resse pour faire le lien historique entre le ph nom ne artistique ancien et la pratique culturelle contemporaine Par ailleurs quelle est la part des collections de 1794 qui restent encore dans ce mus e aujourd hui Corinne B lier Le premier Mus e des Monuments Fran ais reprenait des fragments r
102. la a ainsi donn lieu une r forme de l cole Nationale Sup rieure des Beaux Arts la 15 L architecture comme fait culturel aujourd hui cr ation des coles d architecture et la mise en place de la recherche scientifique dans ces m mes coles Une volution chronologique Il est galement possible d tudier cette volution chronologiquement travers les Pr sidents de la R publique qui se sont succ d depuis 1958 Pour ce qui est du G n ral de Gaulle sa principale action a consist en la cr ation des villes nouvelles qui ont t un v ritable laboratoire d architecture pour les grands architectes que nous connaissons aujourd hui l inverse Georges Pompidou a initi les premiers grands travaux avec une vision claire de l architecture et une prise de position dans la presse Georges Pompidou avait une id e de l architecture que l on peut ne pas partager aujourd hui mais qui se d fendait elle m me dans la mesure o il y avait une v ritable sensibilit l gard d aspects tels que le paysage et le fait culturel Il ne faut pas forc ment se poser la question de la qualit esth tique mais aussi parfois celle de l volution pure de la discipline Cela a t tout particuli rement le cas lors du septennat de Val ry Giscard d Estaing Tout ce qui a contribu forger le paysage national de l architecture et sa prise en charge par les pouvoirs publics date de cette
103. laquelle nous disposons d une tr s forte concentration d uvres relevant de cette p riode La p riode du d but du XXe si cle se caract rise par un amoncellement de pi ces afin de montrer au public un maximum d exemples susceptibles d int resser les professionnels de l architecture de la d coration ou encore de l ornement En 1937 l ancien palais est partiellement transform et devient le palais de Chaillot tel que nous le connaissons actuellement faisant face la Tour Eiffel avec ses deux grands bras C est cette occasion que Paul Deschamps va d velopper les collections de peinture murale ce qui provoque du point de vue du mus e un changement de public Il s agit d s lors de s adresser un public beaucoup plus large en racontant une histoire de l art travers un ensemble de collections pr sentant la sculpture l architecture la peinture murale et le vitrail En raison de la seconde Guerre mondiale ces collections ne seront pas toutes achev es elles marquent pourtant un changement de cap pour le palais de Chaillot Il existe trois galeries la galerie des moulages et des maquettes la galerie des peintures murales la galerie moderne et contemporaine Le parcours de la galerie des peintures murales sera fond sur les notions de repr sentation de la nature selon les poques dont on pourra tirer des probl matiques dans le cadre de programmes p dagogiques La galerie moderne et
104. le classement de nombreux difices du XXe si cle C est pourquoi Bernard Toulier conservateur du Patrimoine nous pr sentera la politique de l Inventaire dans ce domaine Ces initiatives publiques et priv es ont t relay es par une pr sence croissante de l architecture dans les articles de presse et il faut constater que de plus en plus de quotidiens font tat de r alisations contemporaines et d exposition d architecture Par ailleurs on assiste un renouveau de la presse professionnelle avec l apparition de revues sp cialis es ainsi qu un nouvel essor de l dition consacr e aux ouvrages d architecture et ses diff rentes probl matiques Dans le paysage ditorial fran ais le groupe Le Moniteur est assez embl matique de t essor nous aurons l occasion d entendre parler Fr d ric Lenne son directeur Les plus hauts responsables de l tat prennent quant eux conscience de la valeur m morielle des constructions publiques On assiste au lancement de politiques de grands travaux dont le Centre Georges Pompidou peut tre consid r comme l une des premi res manifestations Les Pr sidents de la R publique qui ont succ d Georges Pompidou ont poursuivi cette politique de grands quipements publics pensant que cela 1 Arc en r ve centre d architecture Entrep t 7 rue Ferr re 33000 Bordeaux 10 Ouverture des travaux marquerait la m moire collective Cet exemple venu d e
105. les agences s individualisent comme lieux de production de m me qu il y a une individualisation du travail de l architecte Ainsi certains architectes commencent penser la conservation de leurs archives l image de Le Corbusier qui organise une fondation portant son nom D autres transmettent directement leurs archives aux Archives Nationales Le dernier tournant de l utilisation et de la conception des archives est l apparition d une vision patrimoniale la fin des ann es 70 au moment o apparaissent les Journ es du Patrimoine le Centre Pompidou et l Institut Fran ais d Architecture Ce dernier devait tre une grande cole d architecture il est finalement devenu un institut de diffusion de l architecture fran aise l tranger et a essay de former les ma tres d ouvrages la qualit architecturale en cr ant un d bat dans les collectivit s locales En 1986 l Institut Fran ais d Architecture passe une convention avec la direction des Archives de France Cette convention signifie beaucoup de choses puisqu elle affirme l existence d une nouvelle cat gorie d archives reconna t qu une association a le droit de s occuper d une certaine cat gorie d archives et encadre la g n rosit des donateurs en conf rant leurs archives un statut public Cela a d ailleurs ouvert la voie d autres sources d archives priv es comme les archives des hommes politiques qui
106. lit de typologie de grands syst mes de construction contraintes des chantiers codes graphiques de repr sentation etc celle d une information sur les grands aspects institutionnels les enjeux symboliques et les principaux facteurs de l volution de la production architecturale et urbaine dans l histoire contexte commande donn es conomiques r glements d urbanisme etc de sa r ception de sa conservation ou de ses m tamorphoses l gislation sur les monuments historiques secteurs sauvegard s ZPPAUP op rations de r habilitation etc Une formalisation de ces r flexions est en cours avec la Direction de l architecture et du patrimoine du minist re de la Culture et b n ficiera l avenir de l engagement de la Cit de Chaillot Mais d s pr sent le CNDP s est engag dans un soutien cet effort par la cr ation d une collection prometteuse intitul e Patrimoine R f rences et appel e f d rer et rendre visible au niveau national des publications documentaires r gionales de qualit Il revient aux divers responsables acad miques inspecteurs p dagogiques r gionaux directeurs de CRDP responsables d une carte des ressources d l gu s l action culturelle en relation avec les Drac les maisons d architecture ou les organismes concern s de favoriser la circulation d information sur les principaux projets urbains et les chantiers r gionaux embl matiques Mais aussi
107. litt raire et par la confrontation des discours sur l architecture ceux portant sur d autres champs des sciences et des sciences humaines C est ainsi que depuis quelques ann es de nouvelles approches ont permis de renouveler la compr hension de Viollet le Duc en s interrogeant sur l influence des mod les de pens e issus des sciences naturelles sur sa vision de l architecture et de son histoire Les historiens de l architecture ont ainsi soulign combien Viollet le Duc avait pu tre influenc par des th ories anatomiques et g ologiques qu il trouvait dans son entourage La diversit de ces approches ne doit pas nous faire oublier l objet architectural proprement dit L enjeu se trouvant au centre de ce programme est de saisir avec justesse les liens existant entre les d bats et les id ologies illustr es par ces publications et les r alisations architecturales Il para t sage d adopter la position selon laquelle production m diatique et r alisation d architecture sont deux champs poss dant une relative autonomie Tout le travail complexe de l historien d architecture qui s int resse aux livres se situe donc dans l analyse de cette relative autonomie En effet si gr ce ces travaux un livre ne peut plus tre per u comme une image exacte de l architecture de son poque il reste qu il constitue un outil essentiel pour comprendre l volution de l histoire de l architecture qui fait en
108. lla Cavois risque donc de ne plus pouvoir tre lue On est en train de songer faire des faux alors que le vrai mobilier existait et pouvait tre conserv C est justement tout l int r t du XXe si cle nous avons la chance pour cette poque de disposer d uvres architecturales compl tes qui comprennent aussi des l ments mobilier Ceux de Firminy par exemple ont t conserv s Il est donc possible de restituer des appartements et des difices la maison de la culture la piscine etc avec leur mobilier d origine Andr Wogenscky et Charlotte Perriand ont continu travailler Firminy pour achever d en recr er l univers dans beaucoup de domaines Cr er un mus e du mobilier Firminy dissoci de l architecture me para t totalement inconcevable Il convient d int grer ce mobilier la vie humaine et ventuellement de cr er des appartements t moins L architecture ne doit pas tre s par e du mobilier mon sens le cas des maisons de Nancy est un v ritable non sens ces maisons sont totalement vides on est oblig de visiter le mus e pour d couvrir leur mobilier De la salle Je vous remercie d avoir bien fait comprendre travers ces exemples les paradoxes de la d marche patrimoniale qui peut osciller entre surench re conservatrice et recyclage Firminy plus de la moiti des habitations ne peuvent pas tre habit es notamment du fait de l impossibilit de les chauffer
109. lture la promotion de la lecture de la connaissance et de la formation S est aussi exprim E souhait de faire des biblioth ques des lieux o la population pourrait trouver des informations pratiques l image des centres d information et de documentation Dans les pays scandinaves cette d marche existe d j depuis quelques d cennies 85 L architecture comme fait culturel aujourd hui Jean Louis Langrognet Des biblioth ques municipales install es dans des b timents prestigieux ou poss dant un caract re historique fort ont fait l objet de r habilitation spectaculaire ou discr te ces derni res ann es et connaissent aujourd hui une seconde existence Pouvez vous voquer cet aspect H l ne Caroux Je me suis surtout attach e aux grandes villes qui ont surtout privil gi la construction d quipements neufs Aix en Provence la biblioth que a constitu un pivot pour la construction de la Cit du livre Elle avait t install e dans une partie de l ancienne manufacture d allumettes La seconde partie restait r habiliter Comme la biblioth que attirait une population importante et qu il existait une volont de b tir un v ritable projet culturel est n e l id e de construire une Cit du livre Celle ci devait tre un lieu de colloques et de rencontre entre crivains L Institut universitaire des m tiers du livre s y est galement implant Il s agit d une op ration de r
110. n et sur la pertinence des grands ensembles Ces b timents ont pos 64 Les patrimoines de l architecture du XXe si cle en France probl me d s le d but Ils devaient r pondre une pr occupation nouvelle en France loger rapidement en toute conomie les populations nombreuses issues du baby boom Quelques caract ristiques de l architecture du XXe si cle L architecture du XXe si cle est essentiellement urbaine Le basculement d une France rurale une France urbaine se produit dans les ann es 1930 En 1870 70 des Fran ais vivaient dans les campagnes la r alit s inverse un si cle plus tard La nostalgie du rural est donc globalement exclue d s lors qu il s agit du patrimoine du XXe si cle La densit de construction au XXe si cle est sans commune mesure avec celles des poques pr c dentes plus de b timents ont t construits pendant ce si cle que lors de la totalit de la p riode ant rieure Cette acc l ration de la construction concerne surtout la seconde partie du si cle en particulier les ann es 1970 jusqu 500 000 logements par an taient construits dans ces ann es l soit dix fois plus que ce que l on parvient faire p niblement aujourd hui Des mutations sociales accompagnent cette volution Les classes moyennes sont en plein essor Le pouvoir religieux s affaiblit ph nom ne tout fait nouveau qui se traduit notamment dans l architecture Malgr une recr
111. n haut a t suivi partir des ann es 80 par les responsables des collectivit s territoriales ou par les lus municipaux Ceux ci ont red couvert dans le cadre de la politique de d centralisation les enjeux architecturaux urbains et politiques des grands b timents publics Dans cette perspective nous avons demand un jeune docteur en histoire de l architecture H l ne Caroux de nous montrer par l exemple des biblioth ques municipales comment ce renouveau de l activit s est manifest contribuant ainsi la valorisation culturelle de l architecture Une des cons quences de int r t croissant pour l architecture contemporaine a t la multiplication des associations de d fense du patrimoine moderne Le plus souvent ce sont des associations locales qui se cr ent pour d fendre un difice On assiste galement l apparition d associations plus larges de niveau national et international comme D o c o mo mo dont l objectif est de sauvegarder et d tudier le patrimoine moderne et dont nous parlera Fabienne Chevallier qui est responsable de l association en France Elle insistera surtout sur l aspect des cons quences de la diffusion des connaissances sur le public Elle nous pr sentera avec l exemple di Havre le changement de regard qui s est op r sur l architecture moderne c t de initiatives priv es et publiques signalons la place qu ont prise ces questions dans le s
112. n plein d clin tandis que la galerie Colbert est d sert e jusqu la Belle Epoque la fin du XIXe si cle la galerie Colbert est uniquement occup e par les auditeurs de musique et le Grand Colbert En 1900 la d molition est envisag e Il faut attendre 1974 et l int r t nouveau port l architecture du XIXe si cle pour voir la galerie inscrite l Inventaire suppl mentaire des monuments historiques La m me ann e la Biblioth que Nationale de France acquiert le b timent pour en faire l annexe de ses locaux La galerie est d molie en 1982 mais l architecte en chef des Monuments historiques Adrien Blanchet a pour ambition de la restaurer 51 L architecture comme fait culturel aujourd hui la renaissance En 1996 il est d cid d affecter la galerie Colbert PINHA Les travaux achev s au d but de l ann e 2004 ont conduit une refonte g n rale du d partement qui permet d y installer l Institut National du Patrimoine PINHA ainsi que leurs partenaires Sa nouvelle destination a entra n de nouveaux am nagements architecturaux conduits par l architecte Dominique Pinon qui utilisent au mieux l ancienne galerie Chacune de ces institutions est d sormais accessible partir d un vaste espace d accueil distribuant l ensemble des tages La r novation a galement permis de r v ler les arcades et le pavillon est de l h tel Bautru Cette d couverte arch ologique fait conv
113. naient pour la capitale des nouveaux immeubles d affaires qui restaient inscrits dans un cadre haussmannien Dans ce panorama parisien Auguste Perret a apport une vision tr s forte sa proposition architecturale et urbaine utilisait les gratte ciel comme Le Corbusier mais en les destinant l habitation en renversait la typologie Sa vision tait la fois traditionnelle et moderne l image de Hendrick Petrus Berlage Amsterdam il d fendait l id e de conserver les monuments comme une force de trame dans la ville tout en modernisant celle ci Cette orientation rejoignait les pr occupations des lus progressistes car elle prenait en compte le probl me du logement et se d marquait par un am ricanisme critique et surtout national Dans son c l bre article de 1922 Perret expliquait en effet que cette forme de tour n avait rien emprunt l architecture am ricaine d un point de vue technique en utilisant le b ton arm et non le fer Le fruit du laboratoire parisien Le Havre ne peut tre d tach de ce laboratoire parisien Tout d abord les monuments y ont pour fonction centrale de scander la ville C est notamment le cas de l glise Saint Joseph et de l h tel de ville Les patrimoines ancien et moderne coexistent en toute harmonie la cath drale Notre Dame par exemple est cercl e par une architecture moderne Par ailleurs le zoning n existe pas la vie des affaires n est pas s par e
114. ne respectueuse de l histoire comprise et assum e Le petit patrimoine que constitue la Halle aux poissons du Havre est admirable Dans cette halle en b ton arm l ordonnance des vo tes et l clairage z nithal formant un v ritable puits de lumi re sont remarquables Nous avons souhait conduire un travail de va et vient permanent entre ce type de micro architecture et la ville Resituer Le Havre dans la contribution fran aise l histoire des modernit s urbaines Le patrimoine symbolique du Paris de l entre deux guerres La construction d un lien entre Le Havre et l histoire des modernit s urbaines a un impact tant pour les historiens que pour les habitants de la ville Une certaine nostalgie est attach e la rue de Paris telle qu elle avait pu tre avant sa d vitalisation Nous nous sommes d abord attach s comprendre pourquoi cette forme urbaine existait au Havre En fait le visage urbain du Havre est relier au patrimoine symbolique fourni par le Paris de l Entre deux guerres L un des arch types de ce patrimoine est la rue arcades d velopp e par Fontaine au XVIIIe si cle et dont l un des mod les est la rue de Rivoli Cette forme urbaine constitue le cadre m moriel de la pens e d Auguste Perret Elle a favoris des formes de sociabilit sp cifiquement parisiennes qui se sont aussi diffus es dans le monde entier comme Milan dans la Galerie Victor Emmanuel Le mod le
115. ne un projet qui ne respecte pas ces 89 L architecture comme fait culturel aujourd hui l ments Rennes le jury a s lectionn un projet architectural dont les co ts de fonctionnement et notamment en terme de personnel sont importants puisque la biblioth que se r partie sur huit niveaux Claude Loupiac Les projets s lectionn s par les jurys des concours ne constituent que des avant projets P sent ensuite sur la mise en uvre du projet les imp ratifs et les al as des entreprises de b timent et des bureaux d tude Les demandes des ma tres d ouvrage peuvent aussi voluer en cours de projet ces modifications entra nant des co ts suppl mentaires consid rables Un autre facteur d augmentation des co ts est la lenteur administrative Deux ou trois ans peuvent parfois s couler entre l approbation du projet et le lancement des travaux Pendant cet intervalle de temps l indice de la construction augmente De la salle Je m interroge sur la coordination des initiatives r gionales et locales en mati re de construction de biblioth ques L implantation et la r partition des quipements font elles l objet d une cartographie et de discussions ou existe t il une autonomie totale dans ce domaine H l ne Caroux tant le ma tre d ouvrage la ville est totalement responsable de ces quipements Des r gles existent mais pas concernant l implantation La drection du Livre et de la Lecture qui
116. niste et j assume des fonctions au minist re de la Culture et de Communication au sein de la direction de l Architecture et du patrimoine dans le domaine scientifique Je travaille la mise en uvre d une politique scientifique et la d pense adapt e de l argent public en mati re de recherche La direction de l Architecture et du patrimoine est la direction la plus importante du minist re de la Culture L architecture est l affaire de tous Le titre de notre s minaire L architecture comme fait culturel aujourd hui me fait penser que nous aurions pu galement parler d affaire culturelle Lorsque l on m a demand de parler de l architecture et de ses relations avec l tat je me suis demand s il tait pertinent d voquer l archiecture contemporaine en prenant cette posture particuli re En d autres termes ne serait il pas plus simple de partir des difices pour voquer avec vous les questions complexes de la sensibilisation de l ducation et de la culture architecturale De cette mani re j aurais pu projeter devant vous des images appuyant mon propos comme le font tous les architectes Je crois par ailleurs qu il est indispensable que l enseignement de l histoire des arts et de l architecture soit assorti d une immersion physique dans l espace concern afin de bien prendre conscience de la globalit des l ments de la dimension et du volume des choses
117. ns Pour le catalogue de la p riode contemporaine il a t d cid de traiter les ouvrages publi s par les l ves architectes form s l cole des Beaux Arts ce qui correspond un corpus d environ mille ouvrages que C line Fr maux pr sente plus loin Pour ma part ma contribution porte sur le catalogue des livres d architecture de la collection Jacques Doucet tout particuli rement sur le trait le plus achev de la Renaissance dont la 43 L architecture comme fait culturel aujourd hui biblioth que de INHA poss de un tr s bel exemplaire il s agit du livre du c l bre architecte Andrea Palladio intitul 7 Quattro libri dell architettura paru Venise en 1570 Pour chaque livre nous entrons dans la base de donn es le titre de l ouvrage le nom des intervenants et une description mat rielle tr s pr cise du contenu On peut ainsi avoir acc s l ensemble des informations concernant l ouvrage ainsi qu aux notes qui ont pu y tre appos es Andrea Palladio n Padoue en 1508 tait le fils d un meunier Form comme tailleur de pierre il est introduit l architecture par deux aristocrates humanistes La lecture des trait s de Vitruve et la multiplication de ses voyages travers l Italie le mettent au fait de la nouvelle culture antiquaire En vingt ans Palladio change le paysage urbain de Vicence o il s est tabli depuis 1544 En 1548 il propose un dessin pour envelopper le
118. ns les collectivit s locales et dans les institutions Le travail de ces deux journ es est de chercher irriguer la soci t fran aise en termes de savoir par le canal des l ves il me semble au del des lois et de la multiplication d institutions sp cialis es qu il s agit du chantier le plus important De la salle J ai beaucoup appr ci l intervention d ric Lengereau Je fais partie d un conseil d administration de MJC pour lequel ce type de probl me s est pos il y a une vingtaine d ann es Le principe d un discours appuy sur des croquis et des cas de figure me para t tr s explicite et tr s caract ristique Par ailleurs je me souviens du foss dans les ann es 70 entre les l ves ing nieurs et les l ves architectes qui avaient une approche tr s sociologique Vous avez tr s bien d crit les oppositions qui nourrissaient alors le d bat sur la qualit architecturale De la salle Je voudrais revenir sur le fait que 60 du b ti chappent l architecture L tat r fl chit il cette question A t il des projets en la mati re ric Lengereau Beaucoup de gens pensent qu une architecture sans architecte est possible voire meilleure Il existe deux visions de la politique de l tat envers l architecture Certains pensent qu un politique d architecture est une politique de promotion et de tutelle des architectes au sens corporatiste D autres estiment en revanche qu
119. nt patrimonial int ressant Il en va de m me des phares et des ch teaux d eau une magnifique exposition portant sur ces derniers a lieu actuellement Les maisons et les villas L habitation repr sente un l ment important dans le patrimoine du XXe si cle avec les maisons et villas individuelles L art nouveau est red couvrir il n a pas t totalement investi par la connaissance On trouve par exemple de l art nouveau bruxellois en plein c ur de l Auvergne La cabane Le Corbusier pose un r el probl me de conservation du patrimoine Il s agit d une construction fragile b tie avec des mat riaux conomiques et non destin s durer plus de trente ans Elle a t victime de son succ s touristique Le plancher est d j ab m Elle risque d tre ferm e dans l avenir Cela deviendra t il alors un patrimoine virtuel la mani re de la grotte de Lascaux O construira t on une seconde cabane Le Corbusier La maison de Charron repr sente un autre l ment incontournable Elle pose galement des probl mes de restauration Une association tente actuellement de la faire ouvrir et joue un r le de relais tr s important Globalement les associations sont des relais indispensables dans le champ patrimonial La maison fabriqu e partir de panneaux d usine par Prouv Nancy constitue galement un l ment patrimonial reconnu En g n ral les consensus autour de la protection des maisons ne
120. on de paysagiste laquelle les laboratoires des coles d architecture se consacrent progressivement J ai n anmoins particip un certain nombre de r unions qui n ont pas permis de d cider d un lieu de conservation pour ces archives Il existe quelques exemples isol s mais il n y a pas encore de prise en charge globale comme c est le cas aujourd hui pour les architectes Jean Louis Langrognet Les enseignements en particulier au lyc e gagneraient beaucoup s appuyer davantage sur des pi ces mat rielles issues des archives de proximit Il convient de souligner par exemple parmi les fonds conserv s dans les archives d partementales la richesse de ceux qui permettent de suivre tout au long du XIXe si cle les effets de la tutelle pr fectorale sur les constructions communales mairies fontaines coles etc notamment pour toute la premi re moiti du si cle avec l envoi des principaux dossiers au Conseil des b timents civils Paris Des dossiers complets de plans devis correspondances extraits de d lib rations etc offrent une mati re inconnue des l ves et ais ment exploitable en classe Par ailleurs les Conservations r gionales des monuments historiques dans les Drac ont tabli des dossiers substantiels sur les monuments faisant l objet d une protection au titre des monuments historiques classement ou inscription sur l inventaire suppl mentaire Ces dossiers ainsi que ceux des ser
121. on l appartement de Le Corbusier consid rant que la 29 L architecture comme fait culturel aujourd hui meilleure fa on de les aider est de les h berger gratuitement en mettant leur disposition cet appartement Toutes ces aides font l objet de la plus grande publicit possible mais nous essayons aussi de faire passer l information par un bulletin publi deux fois par an dans lequel nous annon ons les diff rents appels candidatures La troisi me forme de soutien la recherche et la promotion de l uvre est l organisation de rencontres annuelles autour de th mes tels que la spiritualit dans l uvre de Le Corbusier ou l uvre plastique et la polychromie Cette ann e les rencontres auront un caract re particulier en raison du quaranti me anniversaire de la mort de l architecte elles auront lieu en Suisse Zurich et La Chauxde Fonds les 3 4 et 5 novembre 2005 Nous avons l ambition de publier les interventions ayant lieu lors de ces conf rences afin de garantir une plus grande publicit de ces d bats Une activit ditoriale Nous avons galement une activit ditoriale tr s d velopp e relevant logiquement du statut d ayant droit de la Fondation La premi re concerne les meubles de telle sorte que les meubles de le Corbusier et de ses ventuels collaborateurs soient dit s conform ment la volont des ayants droit Je ne vous cacherai pas que la pratique des contrefa on
122. oniteur qui est connue est un atout Toutefois elle est mieux connue des professionnels que du grand public Se pose galement la question du r seau de diffusion cruciale pour les diteurs Le groupe Le Moniteur s appuie sur trois r seaux de diffusion Le premier est la vente par correspondance qui correspond notre r seau historique Gr ce notre presse nous pouvons faire la promotion de nos ouvrages ce qui facilite leur vente directe aupr s des populations concern es Nous disposons galement de quatre librairies Deux d entre elles situ es au rez de chauss e de nos immeubles de bureaux Lyon et dans le M me arrondissement parisien s apparentent plus des comptoirs de vente qu de r elles librairies La librairie que le Groupe poss de place de l Od on Paris constitue une librairie de r f rence en mati re d architecture Elle dispose d un fonds remarquable Elle est la fiert du Groupe et v hicule son image Certains ne connaissent Le Moniteur que par cette librairie Par ailleurs nous avons ouvert r cemment une petite antenne situ e Porte Dor e Paris dans l ancien Mus e des arts africains et oc aniques c est l que se trouve pour l instant la Cit de l architecture et du patrimoine qui s installera Chaillot dans un an un an et demi Nous esp rons nous implanter ensuite Chaillot La VPC et les librairies du Moniteur repr sentent 50 de l activit de diffu
123. ontrer l exemple en proposant aux seize laur ats des Nouveaux albums des jeunes architectes de 2002 de participer un appel id es autour de ces m diath ques et a ainsi soulign que l architecture devait tre un l ment important de ces nouveaux quipements L architecture continue donc tre une composante essentielle des biblioth ques municipales en France mais aussi l tranger D bat avec la salle Claude Loupiac Comme vous venez d horizons provinciaux tr s diff rents je pense que vous avez certainement des questions poser sur cette question des biblioth ques De la salle Qu en est il aujourd hui de la construction de biblioth ques dans les pays de l Union europ enne H l ne Caroux Un s minaire sur le sujet s tait tenu en Grande Bretagne il y a un ou deux ans Il rassemblait des conservateurs de biblioth ques et des architectes De nombreux projets de construction ont t mis en place L architecture semble en demeurer un l ment tr s important ne serait ce que pour assurer la visibilit des b timents et leur fr quentation par la population Des interrogations nouvelles portent sur la contribution de l architecture l am lioration des services publics Les repr sentants de la biblioth que de Stuttgart ont soulign leur volont de ne pas faire de la biblioth que fast food culturel et de revenir des valeurs plus importantes telles que l acc s la cu
124. orme et faite enti rement de b ton Telle tait en effet l image du Havre qui a domin pendant longtemps l ext rieur comme parmi la population de la ville Comme l a indiqu Monsieur Toulier tout l heure il suffit aujourd hui de prendre un taxi la gare du Havre pour recevoir une le on magistrale d architecture Le regard sur le Havre a volu parmi ses habitants mais aussi l ext rieur Certes Le Havre n est pas encore une destination aussi touristique que les Ch teaux de la Loire ou la C te d Azur mais sa fr quentation se d veloppe de plus en plus Je pense que le travail scientifique r alis par D 0 c 0 mo mo et ses contacts avec la population ont r ellement contribu la prise de conscience par les habitants de la richesse patrimoniale de leur ville 98 Aimer Le Havre une r volution culturelle Fabienne Chevallier Il n y a pas de malentendu sur ce point J ai souhait insister sur la n cessit de relier le patrimoine du Havre une histoire nationale de l architecture fran aise Une association comme D o c o mo mo ne peut pas se situer seulement dans le champ de l appropriation du patrimoine par la population locale Lors d une conf rence donn e au Havre sur le m me th me des modernit s urbaines j ai pu faire comprendre aux participants que leur architecture quotidienne se rattachait une histoire nationale de longue dur e Ils m ont beaucoup remerci e pour ce
125. ors importants L atelier d urbanisme et de petites quipes ont commenc travailler sur la mise en place d une ZPPAUP C est seulement apr s deux mandats municipaux que le projet a pu tre mis en uvre une nouvelle quipe municipale a poursuivi cette action Aujourd hui les habitants sont tr s fiers de leur ville Quand vous arrivez la gare du Havre le personnel des taxis vous donnent des prospectus et peuvent vous faire faire une v ritable visite guid e de la ville Les personnes qui accueillent ont d j une formation p dagogique qui leur permet de voir leur ville mais c est aussi le cas des habitants en g n ral On comprend donc bien pourquoi ils souhaitent que le Havre soit reconnu comme patrimoine mondial Dans les ann es 1980 la visite du Havre par les touristes japonais et les tudiants en architecture surprenait beaucoup y compris les professeurs d architecture de Paris La situation a beaucoup volu depuis La ville de Royan a fait l objet d une autre red couverte gr ce notamment au travail de Gilles Ragot qui a revisit son histoire et qui a bien montr les liens entre l architecture de la ville et le renouveau architectural au Br sil C est d ailleurs ce qui est int ressant concernant l architecture du XXe si cle les techniques les relations sociales la stylistique se situent l chelle internationale M me l architecture r gionaliste s inscrit dans un cadre mondial
126. p de pour le mus e et enfin un c ne inclin coiff d un d me pour le CCSTI Les BMVR moteurs de projets urbains Les BMVR ont galement constitu les moteurs de projets d urbanisme plus vastes Orl ans y voit un moyen de requalifier les mails qui ceinturent la ville Montpellier d achever le grand axe Antigone Limoges et Marseille de revaloriser voire de 4 Outre ces conditions les villes doivent r pondre un certain nombre de crit res comme disposer d un fonds de livres imprim s pour adultes d au moins 250 000 volumes proposer plusieurs supports documentaires avoir un projet de r seau 84 Un exemple de politique municipale renouvel e la construction des biblioth ques restructurer le centre ville l inverse celles de Toulouse et de Rennes ont souhait les implanter dans de nouveaux quartiers Les lus se sont en effet rendu compte que les biblioth ques attiraient une population large et diversifi e en termes d ge et de cat gories sociales La construction des biblioth ques municipales constitue encore aujourd hui une grande importance pour les lus locaux comme pour le gouvernement son arriv e au minist re de la Culture et de la mmunication Jean Jacques A llagon a d ailleurs annonc le lancement d un programme de petites m diath ques les m diath ques de proximit situ es dans les quartiers p riph riques ou dans les zones rurales cette occasion il a d sir m
127. p riode La question de l architecture de la qualit du cadre de vie et du paysage n a en effet jamais t autant prise en compte Beaucoup de gens ont d test ce type d architecture mais il n emp che que l on s est mis en parler et en d battre Il fallait une cole d lite de l architecture afin de tendre vers une plus grande qualit architecturale Malgr tous les efforts mis en uvre celle ci n a pas vu le jour en raison d un trop grand nombre d oppositions et a laiss la place l Institut Fran ais d Architecture Lors de l alternance de 1981 cet Institut devient progressivement une institution de promotion de l architecture avec l organisation d expositions et de s minaires et le d veloppement de la recherche scientifique Le septennat de Vakry Giscard d Estaing a donc promu l histoire de l architecture alors que la pens e de gauche s est davantage orient e vers l intellectualisation de l architecture et la mise en avant de la th orie la rencontre de ces deux courants a donn lieu au postmodernisme lorsque l histoire rencontre une architecture populaire On constate donc que lorsqu un Pr sident de la R publique a une volont forte il peut pourtant trouver sur son chemin un arsenal de contradictions cause desquelles la volont ne devient pas r alit Pour ce qui est de Fran ois Mitterrand il ne s est pas pass grand chose du point de vue de la politique d
128. pages qui vous int ressent Il ne faudrait pas que cette information se r pande trop et que nous soyons assaillis de demandes Mais nous pouvons tre amen s rendre ce type de service Vous pouvez enfin recourir aux bib lioth ques si elles poss dent un exemplaire de l ouvrage puis De la salle Une presse grand public se d veloppe actuellement dans le domaine de l architecture notamment en relation avec d autres th mes d coration cuisine bricolage etc Quel regard portez vous sur cette presse en termes de qualit et d impact culturel sur les lecteurs Fr d ric Lenne Je ne vois que des avantages au d veloppement de publications sur le sujet Nos propres revues touchent avant tout un univers de professionnels Si la presse grand public se fait l cho de ce que nous faisons nous consid rons toujours cela d un il favorable ce sujet je tiens signaler l existence d une petite revue Architecture vivre qui a t lanc e r cemment par des architectes et qui est de tr s bonne qualit Dans le domaine du grand public il faut aussi voquer la t l vision Certains de mes amis me disent que la meilleure mission d architecture la t l vision est celle qui pr sente une maison chaque jour sous le parrainage publicitaire de Leroy Merlin Il para t que cette mission est souvent de grande qualit Je m en f licite car je juge en g n ral positivement tout ce qui peut contr
129. palais communal d un portique l antique Cet difice est d ailleurs reproduit dans son ouvrage Parall lement il dresse dans la ville des palais selon la nouvelle mode des palais l antique Plus tard sans doute sous l influence du palais du Capitole de Michel Ange il joue sur l ordre colossal pour scander les fa ades des palais qu il construit Juste avant sa mort en 1580 il dessine le Th tre Olympique premi re restitution permanente d un th tre antique Palladio va surtout profiter d une conjoncture politique et sociale favorable la construction d difices nouveaux Apr s 1530 les revers maritimes de la R publique de Venise et l expansion turque entra nent la noblesse v nitienne investir sur la terre ferme Palladio b tit alors une vingtaine de villas r sidences principales de propri taires de domaines agricoles Il encadre souvent l habitation de deux ailes d gag es par des portiques situ s de part et d autre du b timent principal Palladio dispose deux tages d appartements autour d un salon central de forme vari e Refl tant l int r t pour l Antiquit des commanditaires toutes ces villas ont en commun une fa ade de temple avec deux portiques rappelant que les temples anciens se sont model s sur l image de la maison des anciens Romains S il b tit des villas dans toute la V n tie Palladio tarde s imposer Venise o il s installe finalement en 1560 date
130. pe d utilisation rel ve de la malversation Le d lai choisi par les Anglo saxons d une dur e de trente ans me semble pertinent Nous nous sommes d ailleurs mis d accord pour retenir en g n ral ce d lai J ai t tr s g n r cemment de prot ger un b timent datant de 1998 Jean Louis Langrognet Comme le temps manquera sans doute pour r pondre toutes les questions je vous invite prendre en note l adresse du site Internet www patrimoine xx culture gouv fr Claude Loupiac Vous pourrez y consulter en ligne la revue Jn situ qui est tout fait remarquable De la salle La protection de l architecture comme l ment de patrimoine me semble tout fait l gitime En revanche celle des int rieurs le classement d une cuisine me choque quelque peu Cela me para t davantage relever des mus es ethnographiques ou des mus es des Arts et Traditions Populaires On ne peut pas obliger les habitants d une habitation de conserver celle ci telle qu l origine Bernard Toulier Les l ments de mobilier ont souvent t con us comme des l ments d architecture C est le cas du mobilier de Charlotte Perriand qui est indissociable du b ti celle ci a d ailleurs travaill directement dans le cabinet de l architecte qui a construit le b timent De m me la maison de Breuer Flaine constitue une uvre d architecture dans son ensemble les fauteuils ont t con us express ment pour
131. projets propos s par Le Moniteur ont t accept s alors que je ne m y attendais pas inversement d autres ont t refus s sans que j en comprenne les raisons Par ailleurs les l ments conomiques que nous avions apport s n ont pas t v rifi s alors qu il tait facile de le faire sur ce point on nous a fait totalement confiance En revanche le contr le des commissions s est av r beaucoup trop tatillon sur ce qui concernait pourtant notre propre travail d diteur Je souhaitais publier les m moires de l ing nieur britannique Peter Ryes v ritable innovateur en mati re d architecture Celui ci a crit un texte intitul Un ing nieur imagine Pour des raisons de temps je n ai fait parvenir la Commission qu une premi re version de la traduction du texte en fran ais en pr cisant videmment qu il ne s agissait pas de la mouture d finitive Le texte a t refus lors du premier examen du projet en raison des lacunes de la traduction Je consid re que la commission aurait pu nous faire confiance en tant qu diteurs sp cialis s sur la qualit de l ouvrage final Elle a en outre r alis un travail inutile qui n tait pas de son ressort en tablissant une liste enti re de suggestions de corrections Il a fallu qu une nouvelle version du texte soit examin e en commission mon sens la proc dure n est pas adapt e aux contraintes connues par les diteurs En effet
132. que j ai choisi n est pas un livre de Le Corbusier dans la mesure o celui ci n a pas t l ve de l cole des Beaux Arts et ne fait donc pas partie de notre corpus J ai opt pour L Histoire des cath drales de France crit par Anatole de Baudot qui a t form l cole des Beaux Arts o il a t l l ve de Viollet le Duc Il a suivi avec ce dernier le chantier du ch teau de Vincennes avant de le diriger seul pendant quarante ans D abord architecte dioc sain puis inspecteur dioc sain Anatole de Baudot dirige le chantier de la cath drale de Clermont Ferrand apr s la mort de Viollet le Duc Il est nomm membre de la commission des monuments historiques et va consacrer sa vie la d fense de la m moire de Viollet le Duc et de son r le dans la d fense du Moyen ge 46 Le programme de recherches dans le domaine de l architecture VINHA Il travaille notamment la diffusion de la connaissance de Viollet le Duc En 1887 Anatole de Baudot se voit confier la chaire d architecture fran aise au Mus e de sculpture Il va alors r fl chir l application de nouveaux mat riaux en exp rimentant diff rents syst mes tels que la brique l glise Saint Jean de Montmartre Paris On peut galement voir de quelle fa on le livre d architecture est pour l auteur la promotion d un style La publication s inscrit dans le d bat r current depuis le XIXe si cle sur la valeur de la r f
133. ques soul ve des questions similaires celles que posent d autres quipements publics De fa on g n rale de nombreux quipements publics ont t construits depuis les ann es 1970 1980 Certains ont surtout servi les ambitions et la popularit du maire et ont g n r des co ts consid rables C est par exemple le cas du Mus e arch ologique De la m me fa on de nombreuses petites communes ont construit des palais des congr s qui sont devenus les symboles du geste architectural de l quipe municipale en place Sur le long terme on se rend compte que les poques d intense construction d quipements publics co ncident avec les p riodes de plus grande autonomie des collectivit s locales et des municipalit s Dans ces p riodes l architecture appara t pour la ville comme un enjeu fort sur un plan politique conomique et culturel J ai eu l occasion d tudier l architecture des th tres de la p riode 1880 1914 C est partir de 1884 date laquelle une plus grande ind pendance est accord e aux communes que les nouveaux th tres se multiplient La lecture des archives des 88 Un exemple de politique municipale renouvel e la construction des biblioth ques conseils municipaux permet de se rendre compte que les th tres deviennent des enjeux politiques et culturels tr s forts suscitant des pol miques diverses Les interrogations portent sur l implantation de l quipement
134. r int r t public et priv la modernisation de la capitale La galerie Vivienne dont le chantier est confi l architecte Grand Prix de Rome Jean Fran ois Delannoy est la premi re construite Accueillant environ 70 boutiques elle conna t un succ s fulgurant tel point qu elle suscite la cr ation d une galerie concurrente en 1826 la galerie Colbert Cette derni re sera lev e l emplacement de l ancien h tel Bautru et devra supplanter la galerie Vivienne par sa splendeur 50 Les espaces architecturaux de l INHA La galerie Vivienne joignant par un angle droit la rue des Petits Champs la rue Vivienne joue sur l irr gularit du terrain par la pr sence de d nivel s et offre des salles aux proportions diverses ce qui la diff rencie de la galerie Colbert aux proportions plus monumentales et plus homog nes Cependant ces deux galeries r pondent au m me mod le architectural du passage qui se r pand en France au d but du XIXe si cle Il s agit la plupart du temps d une succession de colonnes et d arcades en plein cintre prot geant le passant des intemp ries Par ses structures m talliques supportant des verri res la galerie a aussi l occasion de mettre en pratique de nouveaux mat riaux ainsi que des techniques in dites mi chemin entre l espace public et l espace priv elle permet la fl nerie encourage les liens de sociabilit suscite l envie et offre un lieu privil gi
135. rbusier dans ses projets de l Entre deuxguerres Le Corbusier proposait aussi de s parer nettement les fonctions de la ville avec des zones de travail d habitation et de loisir Le Havre contient en outre des objets architecturaux d concertants dont la signification symbolique ne correspond pas la fonction C est le cas du fameux volcan con u par l architecte br silien Oscar Niemeyer qui est la Maison de la Culture de la ville Cette construction ne se laisse pas appr hender facilement en raison de son caract re ferm Le Havre offre un spectacle min ral tonnant car le b ton y est tr s r pandu Ce mat riau tait privil gi par Auguste Perret qui a t l architecte en chef de la reconstruction de la ville M me s il tait le maestro de l utilisation du b ton arm Perret a laiss un univers quelque peu aust re en raison de cette min ralit Le Havre a t tr s touch par la Seconde Guerre mondiale qui a laiss 80 000 habitants sans abri et a d truit la majeure partie des difices Apr s cette destruction l activit conomique a chang Avant la guerre il existait une fusion entre la ville et le port Le Havre tait une ville industrieuse dont les marins animaient le centre Apr s le conflit la ville n assiste plus qu en spectatrice au transit portuaire Le port a en effet d tre d coupl g ographiquement de la ville Comment mieux faire appr cier par ses habitants cette ville
136. re dans le cas des biblioth ques l crit et la lecture constituent des voies d acc s aux autres formes d activit culturelle Les biblioth ques ont galement l avantage de regrouper en un seul lieu diff rents produits culturels comme la litt rature la musique et les films Elles attirent un public bien plus large que d autres quipements culturels comme les th tres ou les op ras La cr ation des Biblioth ques Municipales Vocation R gionale En 1988 ann e de la r lection de Fran ois Mitterrand celurci annonce la cr ation de la plus grande biblioth que de France Un an apr s Jack Lang d cide de promouvoir la lecture dans le cadre des nouveaux enjeux europ ens La lecture et les biblioth ques sont donc nouveau plac es sur le devant de la sc ne Or la m me poque il se trouve que certains lus locaux se voient confront s des probl mes pour financer leur nouvelle biblioth que En effet le syst me de r partition de l enveloppe budg taire mis en place partir de 1986 pour la construction de biblioth ques rencontre des limites en fonction des r gions ces enveloppes se retrouvent dans certains cas partiellement utilis es ou au contraire insuffisantes lorsqu un projet de construction l initiative d une grande ville fran aise est d cid ou de petits projets se multiplient au sein d une m me r gion Les biblioth ques construites partir de 1986 n ont pas donc pas l ampl
137. re de la Culture Ce dernier s est donc cr autour de la direction de l Architecture rattach e auparavant au minist re de l ducation nationale Il s agit par cons quent d un domaine transvers al dans l organisation du gouvernement fran ais En 1978 la direction de l Architecture est transf r e du minist re de la Culture au minist re de l Environnement et du cadre de vie quivalent de l actuel minist re de l quipement qui est charg des infrastructures autorouti res de l urbanisme de la politique du logement Il s agit donc du minist re qui a le plus dire sur l ensemble des d penses de l tat compte tenu de son caract re pluridisciplinaire et de ses multiples pr occupations Ce transfert s explique principalement par le m contentement des architectes l gard du minist re de la Culture qui dispose de moyens insuffisants d une marge de man uvre trop faible et n a pas assez de prise sur le r el Cela s est fait 14 L architecture et ses tutelles des ann es 50 nos jours sous l impulsion de Michel d Ornano avec la b n diction de Val ry Giscard d Estaing lors du remaniement gouvernemental de 1978 Cette situation s est poursuivie jusqu l arriv e de la gauche au pouvoir en 1981 qui installe nouveau un minist re de l quipement dans lequel la direction de l Architecture garde n anmoins sa place En 1995 la direction de l Architecture revi
138. re de projets non construits Il s agit de concours non retenus ou de projets trop co teux rejet s par un ma tre d ouvrage C est dans ces documents l que l on trouvera la plus grande innovation car le choix du laur at est souvent celui qui contrarie le moins les membres du jury et ce n est pas le plus innovant Dans la mesure o leur 24 De la collecte l exploitation des archives d architectes conservation ne r pond pas des questions de responsabilit ces archives sont plus fragiles Daniel Peyc r Il est vrai qu il existe souvent un attachement sentimental ce type d archives Certains architectes donnent d ailleurs essentiellement les archives de projets qu ils auraient aim mettre en uvre Il y a aussi une seconde vie des archives au sein des agences qui travaillent beaucoup sur la publication de leur architecture construite ou non destination de la presse et de jeunes chercheurs De la salle Qu en est il des archives concernant les architectes paysagistes La conception de l architecture dans son rapport l environnement et l espace sensible est une sp cificit Commencez vous constituer des archives dans ce domaine Daniel Peyc r Il n existe pas d archives de paysagistes l Institut Fran ais d Architecture en dehors de celles de Claude Nicolas Forestier Il s agit d un cas sp cifique mais on peut noter depuis trente ans l mergence de la professi
139. remarquable pour nous historiens mais qui ne peut tre trait e comme une ic ne de salon 94 Aimer Le Havre une r volution culturelle Faire aimer Le Havre C est la municipalit qui a t l acteur principal de la revalorisation du Havre et du changement de regard de la population sur la ville Son effort a d abord concern le maintien de la ZPPAUP qui avait t mise en place en 1995 Pour faire aimer le patrimoine il fallait le restaurer et le diffuser Rue commerciale mal aim e par les habitants la rue de Paris a t r nov e Les espaces commerciaux situ s au rez de chauss e des b timents en pleine d vitalisation ont t restaur s les entresols ont disparu Le service Ville d art et d histoire s est attach diffuser ce patrimoine Pour faire aimer la ville il convenait de conduire un travail de m moire et d appropriation collective autour du patrimoine Les apports de D 0 c 0 mo mo ont t indirects concernant ces deux axes d action de la Ville L association visait contribuer la connaissance de la ville gr ce l clairage des sciences humaines Parall lement la ville a t valoris e sur un plan touristique D 0 c 0 mo mo a identifi trois grands objectifs resituer le Havre dans la contribution fran aise l histoire des modernes choisir un laboratoire de recherche pour son impact citoyen la rue de Paris encourager une transformation urbai
140. rence m di vale comme style national L auteur fait de la connaissance des architectures gothiques un d bat d actualit Il d plore l ignorance du Moyen ge qui se r v le dans l attitude des architectes qui sous pr texte de cr er un art nouveau abandonnent leur raisonnement pour tomber dans la nostalgie Anatole de Baudot ne consacre d ailleurs qu une seule page la p riode moderne pendant laquelle la construction de cath drales est jug e insignifiante Il est possible d op rer des filiations avec d autres ouvrages pr sents au sein de la biblioth que de l INHA travers leurs ouvrages ou leurs lectures les grands architectes nous ont laiss une grande quantit d indices nous permettant de mieux comprendre le sens de leur uvre 47 L architecture comme fait culturel aujourd hui 48 Les espaces architecturaux de PINHA Delphine Aboulker charg e de recherches et d tudes INHA L histoire L INHA install au 2 rue Vivienne depuis le d but de l ann e 2004 rassemble en un m me ensemble architectural plusieurs tablissements d enseignement sup rieur et de recherche en histoire de lart et en arch ologie Ce site est galement partag avec l Institut National du Patrimoine Je vais essayer de vous retracer les principaux v nements historiques politiques et sociaux qui ont d termin la construction de cet difice devenu aujourd hui un v ritable temple de la recherche
141. rincipale donne au 6 de la rue des Petits Champs L h tel est caract ristique de l poque de 49 L architecture comme fait culturel aujourd hui Richelieu un portail monumental en arc de triomphe se d tachant sur un mur cran met en valeur l entr e Le b timent se distingue par un subtil jeu de volumes et le corps de logis principal est encadr de deux hauts pavillons d o partent en retour deux ailes en simple rez de chauss e r serv es au service l arri re se trouve le jardin bord d une galerie en retour ajout e d s 1635 le long de la rue Vivienne En mai 1665 l intendant des finances et surintendant des b timents du roi Jean Baptiste Colbert la recherche d un logement la hauteur de ses fonctions ach te l h tel Bautru qui deviendra l h tel Colbert Il demande l architecte Pierre Br au d adapter ses besoins l difice b ti par Louis Le Vau Celui ci conforte les fondations agrandit l espace habitable en sur levant les ailes et ferme la fa ade donnant au b timent plus de s v rit Colbert acquiert alors d autres propri t s dans le quartier pour y loger sa famille y placer sa biblioth que ou les louer Apr s avoir t habit successivement par la veuve de Colbert et son fils a n l h tel change de fonction Les b timents sont rachet s en 1719 par le r gent Philippe d Orl ans qui habitant le Palais Royal utilise la cour pour loger ses curies La f
142. rse de l initiative publique que constitue la construction des b timents minist riels dont les archives restent plus parses Ce sont des particuliers des soci t s anonymes ou des soci t s d conomie mixte La ma trise d ouvrage g n re donc une quantit norme d archives portant sur la conception de ce qui doit tre b ti Il existe aussi des archives des administrations charg es du ntr le de l impulsion et de la conception de l architecture et de l urbanisme Il s agit l des organes charg s d dicter des r gles li es notamment aux probl mes de s curit entra nant la mise en uvre de certains mat riaux la gestion particuli re des coins d immeuble ou de leur hauteur maximale Ce sont donc des sources crites permettant de conna tre ce qui se construisait en quelle ann e par quel architecte et pour quel budget travers ces r glementations de plus en plus contraignantes et g n rales on parvient finalement l issue de la Premi re Guerre mondiale des plans g n raux d embellissement et d expansion des villes Il y a donc une continuit entre la r glementation sur des l ments ponctuels tels que les balcons et la conception d ensemble de quartiers nouveaux ou de villes nouvelles L architecture est aussi visible dans une quantit d autres sources telles que la cadastre et les services du minist re de l Industrie notamment l occasion des expositions universelles qui
143. ruction de ces quipements qui passe de 35 50 Toutefois ce n est qu avec l arriv e de la gauche au pouvoir que des moyens financiers cons quents seront octroy s pour engager une v ritable politique de construction car si en 1975 la direction des Biblioth ques est d tach e du minist re de l ducation nationale et rattach e au secr tariat d tat la Culture le budget accord ce dernier de 1975 1980 demeure tr s limit Le deuxi me l ment important est l ouverture de la biblioth que d information en 1977 Celle ci t moigne d un nouvel am nagement de l espace Situ e au centre de la Capitale elle est nstitu e de vastes plateaux libres et donne acc s de nouveaux m dias Elle b n ficie en outre gr ce au Centre George Pompidou d une architecture provocante et totalement nouvelle qui marque beaucoup d lus municipaux Parall lement aux efforts engag s pour le d veloppement de la lecture et des biblioth ques diff rentes mesures sont prises visant renouveler l architecture publique notamment la loi sur l architecture de 1977 et la cr ation de la Mission Interminist rielle pour la Qualit des Constructions Publiques C est d ailleurs en 1975 que pour la premi re fois le titre de m diath que est donn une biblioth que Organisme pratiquant le pr t d uvres d art ou de reproductions 80 Un exemple de politique municipale renouvel e la construct
144. s de places et de basiliques alors que le quatri me propose un recueil de temples antiques et rend hommage Bramante qu il consid re comme le premier avoir restitu la belle architecture Si Palladio exploite l effet subjectif des illustrations son mat riau iconique reste mis en uvre selon des formes rigoureuses Ses illustrations d difices se pr sentent en effet invariablement sous forme de plan l vation et coupe L l vation et la coupe sont tablis en projection orthogonale c est dire sans la perspective dont les raccourcis interdisent toute lecture pr cise des rapports de proportions Par ailleurs Palladio pr sente les ordres d une mani re tr s rigoureuse en commen ant par une pr sentation globale et en rentrant ensuite dans le d tail avec des planches tr s fines et pr cis es Pour finir il faut souligner que dans ce trait Palladio est parvenu tirer la somme d une longue et intense vie de travail Il accorde d ailleurs son catalogue la m me importance qu aux difices antiques Il a cependant id alis ses propres constructions puisque les palais et villas sont compl t s par des illustrations et soumis parfois une axialit plus rigoureuse que ne le permettent les conditions concr tes du terrain Tout comme l difice construit le livre en tant qu exemplaire unique peut faire l objet d un examen approfondi croisant analyse documentaire et analyse arch ologique La r
145. s e Andr Malraux du Havre situ l entr e du port contient des collections tr s int ressantes et offre une vue superbe sur les bateaux entrant dans le port Fabienne Chevallier Le centre reconstruit est propos pour l inscription au patrimoine mondial de l Unesco C est cette partie de la ville qui a t plus ou moins mal aim e par les Havrais La question des relations des habitants la ville reconstruite me semble devoir tre d pass e Une ville reconstruite ne peut tre aim e par l ensemble d une g n ration car elle est associ e aux drames de la guerre et aux deuils qu elle provoque La m thode de la reconstruction utilis e Varsovie constitue sans doute la mani re la mieux m me de r pondre ce traumatisme Ce n est pas ce qui a t fait au Havre La souffrance li e la reconstruction d passe de beaucoup la question de l architecture Celle ci a en fait 99 L architecture comme fait culturel aujourd hui t une cible et un alibi pour exprimer cette souffrance Ces aspects me paraissent prendre en compte et peuvent donner lieu des approches comparatives int ressantes Pour ce que vous disiez sur l am nagement des docks je voudrais souligner que les transformations urbaines sont longues mettre en uvre C est pourquoi la municipalit s attache plut t revaloriser les pourtours de la ville avec les projets relatifs aux docks ou la cr ation d un Cen
146. s de France Ces d marches conscientes et scientifiques concernent surtout les archives des architectes dont on a r uni aujourd hui pr s d un millier de fonds concernant tr s largement le XXe si cle En 25 ans nous avons galement cr les moyens d une diffusion de ces archives avec des services ne s occupant plus uniquement de collecte mais disposant 21 L architecture comme fait culturel aujourd hui galement de salles de lecture de centres sp cialis s sur ces archives et de nombreux liens avec les universit s Il y a n anmoins peu de choses qui partent vers un public tr s large ou m me vers un public scolaire Sur ces deux fronts la Cit de l architecture et du patrimoine dont on a voqu la cr ation devrait faire du nouveau Plusieurs types d archives Comme il l a t dit ce matin l architecture se trouve partout dans notre vie et partout dans les archives et ce depuis tr s longtemps On dispose ainsi aux Archives Nationales d un nombre impressionnant de t moignages sur la construction des abbayes des cath drales et des domaines princiers Ce sont des traces tr s pr cises de la construction de b timents importants Par ailleurs les archives notariales qui remontent au Moyen ge font tat d actes t moignant de la construction d difices priv s une chelle souvent plus modeste Ces sources sont tr s abondantes Il existe aussi des ma tres d ouvrage priv s l inve
147. s est l une des difficult s que conna t aujourd hui la Fondation puisque ces meubles sont imit s dans le monde entier ce qui constitue un risque pour la Fondation de voir un jour s puiser une partie de ses ressources Nous ditons aussi des luminaires mais nous souhaiterions d velopper davantage ce type d dition afin que ces objets soient mieux diffus s Par ailleurs nous sommes en train d diter les dessins d architecture ce qui est fondamental pour les architectes les tudiants en architecture les restaurateurs et tous ceux qui s int ressent de pr s ou de loin aux b timents de Le Corbusier Jusqu pr sent ces plans taient difficilement accessibles puisqu ils taient sur microfiches et ne pouvaient tre consult s qu la Fondation Nous sommes finalement parvenus les num riser et nous venons d en publier un premier volume sous la forme d un premier DVD ROM Enfin en mati re d dition nous souhaitons aujourd hui mettre en place une publication syst matique et scientifique de l uvre crite encore mal diffus e Nous sommes de plus en plus sollicit s par des diteurs trangers pour la publication de textes majeurs traduire dans d autres langues et nous regrettons de ne pas disposer d une dition de r f rence de l uvre de Le Corbusier Pour ma part il me semble que ces ouvrages peuvent difficilement tre appr hend s sans mode d emploi comme pour l ouvrage intitul
148. s se sont faits le relais Parmi ces difices il en est un dont le nombre a consid rablement augment passant de 948 en 1977 plus de 3 000 aujourd hui et l image a singuli rement chang e Je veux parler des biblioth ques municipales Mon propos va tre de vous expliquer les principaux facteurs qui sont l origine de la m tamorphose architecturale des biblioth ques et les enjeux architecturaux que constituent ces quipements Les ann es 1960 et 1970 l apparition de la culture et de l architecture comme enjeux L av nement de la culture dans les ann es 1960 Pour comprendre l volution architecturale des biblioth ques il faut remonter aux ann es 1960 1970 qui marquent l av nement de la culture comme une question r currente dans la soci t fran aise Apr s s tre int ress es au secteur socio ducatif les municipalit s investissent le domaine culturel partir des ann es 1960 La F d ration Nationale des Centres Culturels Communaux est cr e en 1960 l initiative du maire de Saint tienne afin de rassembler lus et animateurs autour de projets d tablissements culturels Le changement d image des biblioth ques Les partis politiques de gauche le PC et le PS font de la culture dans les ann es 1970 un th me privil gi de campagne et de revendication Dans un premier temps les maisons de la culture et les th tres incarnent le mieux cette cause culturelle puis 79 L arc
149. sion Le reste est assur par les librairies g n ralistes qui vont de la Fnac aux librairies de quartier Nous sous traitons un r seau de repr sentants multi cartes UP Diffusion la diffusion de nos livres aupr s de ces librairies Ce troisi me r seau de diffusion soul ve des enjeux de n gociation et d approvisionnement complexes Certains ouvrages parution sont mis d office en librairie avec des facult s de retour c est ce que l on nomme l office Le libraire peut galement demander au repr sentant de noter 57 L architecture comme fait culturel aujourd hui un livre dont il escompte de bons r sultats de vente ce qui permet de pr voir des quantit s suppl mentaires avec certains d lais c est ce que l on appelle le not Si vous parcourez l hebdomadaire Livres Hebdo vous pourrez mesurer tous les enjeux et les difficult s de ce r seau de diffusion La diffusion en librairie a connu un grand d veloppement elle constitue aujourd hui la moiti de notre activit de diffusion contre 20 auparavant Pour l diteur ce mode de diffusion est tr s co teux Moins de la moiti du prix de vente du livre revient l diteur outre la marge des libraires il faut prendre en compte le paiement des interm diaires repr sentants entreprises de stockage des livres etc Un quilibre doit tre trouv entre le co t de production du livre et sa diffusion Le prix du livre est d
150. solutions ce probl me sont d ordre seulement architectural D autres patrimoines sont beaucoup plus reconnus C est le cas de l glise Saint Joseph merveille d architecture de b ton arm qui a t restaur e Par ailleurs le magnifique parc urbain situ sur la place de l H tel de Ville en face d immeubles d affectation individuelle repr sente un p le d attractivit tr s fort Une transformation urbaine consciente du legs de l histoire technique havraise Deux constructions repr sentent bien la modernit technique mise en uvre au Havre Le tunnel Jenner d abord est un chef d uvre technique dans l histoire de la ville Nous venons de d couvrir que son auteur est Fran ois Vital Les briquettes en verre 97 L architecture comme fait culturel aujourd hui am nag es l entr e du tunnel acclimatent progressivement l il au passage de la lumi re naturelle l obscurit du tunnel Les fondations tr s profondes de l H tel de Ville symbolisent aussi la modernit technique du Havre Il s agit de pieux d acier sp cialement con us pour ce chantier Une transformation qui restitue les qualit s du projet d origine sans figer la ville par des fonctions d su tes nos yeux la transformation de la ville devait aussi mettre en valeur les qualit s originelles de l architecture havraise Le parc urbain de la place de l H tel de Ville par exemple a pris une allure
151. sont aujourd hui prises en charge par l Institut d tudes Politiques 23 L architecture comme fait culturel aujourd hui Notre travail consiste aujourd hui recevoir les archives que les gens nous proposent spontan ment Nous n avons pas de politique pr cise de collecte visant obtenir des archives particuli res pour la simple raison que nous n avons plus assez de place Les archives de l Institut Fran ais d Architecture sont satur es et disposent d une annexe Provins ce qui est trop loin de Paris Nous avons besoin de mettre en uvre une collecte plus ma tris e des archives des architectes Gr ce aux historiens et aux jeunes chercheurs nous parvenons d crypter et classer ces archives ce qui permet d organiser des expositions restant n anmoins la port e d un public sp cialis La solution la plus p dagogique me para t celle qui consiste montrer sur place les difices par l interm diaire de promenades urbaines d autant plus que les animateurs de ce type de visites sont souvent ceux qui consultent les archives de l Institut Fran ais d Architecture Nous n avons cependant jamais re u une classe au centre d archives En revanche la future Cit de Chaillot pr sentera une vision plus p dagogique de l architecture qui sera par cons quent plus accessible aux groupes scolaires D bat avec la salle Claude Loupiac Il ne faut pas non plus oublier les archives municipales
152. sont pas difficiles trouver 70 Les patrimoines de l architecture du XXe si cle en France Les immeubles et les tours La protection des immeubles est beaucoup plus difficile obtenir Cela n cessite en effet de cr er une volont collective dans un lieu o s additionnent des consciences individuelles Les immeubles sont divis s en de multiples propri t s l ensemble des propri taires ne s accorde pas toujours sur l avenir du b ti C est pourquoi peu d immeubles sont prot g s En outre les habitants de ces immeubles ne peuvent pas tous devenir des gardiens de mus e Si l ext rieur de l immeuble peut tre conserv plus facilement l int rieur voluera en revanche n cessairement La seule solution consiste alors mettre en place un ou deux appartements t moins S exprime galement aujourd hui un v ritable rejet l encontre des grands ensembles consid r s comme facteurs de probl mes sociaux La vision n gative de cette architecture emp che la patrimonialisation de tels immeubles Avec l ANRU nous essayons de retisser des liens sociaux autour de cette architecture et de d velopper une approche qualitative dans ces milieux o la priorit est de d truire et de recycler ces b timents Certains immeubles sont en revanche bien reconnus comme l immeuble de Perret avenue Franklin et l immeuble de Sauvage gradins La protection de la Tour Albert pose quelques difficult s
153. st encore le cas aujourd hui 60 de ce qui se construit en France est construit sans architectes Notre soci t n est pas demandeuse d architecture par ignorance par inculture ou encore par d fiance Il est assez difficile d accepter qu un architecte puisse s exprimer avec des termes que l on ne comprend pas Cela me permet ainsi d introduire l histoire de l action de l tat en mati re d architecture L tat pr tend juste tire qu il est de son devoir de promouvoir la qualit architecturale urbaine Je parlerai d abord des mutations qui ont marqu la politique publique au sein des administrations centrales de l tat Ensuite de certains pisodes qui marquent l aventure institutionnelle de l architecture qui encore une fois est aussi l aventure professionnelle d hommes et de femmes qui se d placent sur l chiquier du pouvoir Les tapes de l volution de la politique de l tat En premier lieu je vais essayer de camper le paysage chronologique de la V me R publique de 1958 nos jours Pour les professionnels de l architecture de l urbanisme et de la construction on parle en termes de tutelle minist rielle m me si ce terme ne me convient pas Celle ci conna t trois dates importantes En 1958 la tutelle minist rielle des architectes s exprime par le biais d une direction de l administration centrale la direction de l Architecture qui pr existe au minist
154. t autant sur la repr sentation de l architecture les discours qui la normalisent ou la d crivent et les raisons de leur diffusion En s interrogeant de fa on large sur les contextes sociaux culturels politiques ou conomiques qui fa onnent l objet architectural notre programme se trouve en quelque sorte au c ur du th me qui nous rassemble aujourd hui comment l architecture est elle devenue un fait culturel Pour ce qui est de la pratique documentaire notre programme s est tr s vite centr sur le livre d architecture Concevoir l architecture comme un fait culturel rendait galement indispensable d englober des ouvrages traitant d urbanisme de sociologie urbaine de jardins et d espaces verts ou encore de questions techniques li es l architecture Pour analyser ces ouvrages dans toutes leurs particularit s et leur diversit notre quipe s est vite confront e la n cessit de recourir des outils m thodologiques transdisciplinaires Certains de ces outils concernent l histoire de l dition indispensable pour mettre en vidence les contraintes techniques et conomiques des livres d architecture Du reste l histoire de l dition conduit int grer des l ments d histoire conomique ou institutionnelle Il convient aussi de recourir l histoire des 42 Le programme de recherches dans le domaine de l architecture VINHA discours et des id es par le biais de l analyse
155. t d j d but la demande de la nouvelle municipalit La convention entre D 0 c 0 mo mo et la Ville a t mise en place dans la foul e de cet v nement international Notre association devait r aliser un travail de recherche et de documentation pour servir le dossier de candidature de la ville et accompagner scientifiquement et culturellement cette candidature Aujourd hui pour faire partie du patrimoine mondial les biens remarquables doivent aussi tre g r s de fa on remarquable avec la coop ration ventuelle d un partenaire scientifique De la salle Pourriez vous nous donner des informations sur les l ments de gestion du patrimoine havrais Fabienne Chevallier L exemple de la transformation de la Chambre de Commerce en casino est significatif dans ce domaine Il convient de faire voluer l difice tout en respectant les espaces int rieurs nobles qu il contient Un autre exemple de gestion du patrimoine concerne la rue de Paris Notre travail dans ce domaine a vis sensibiliser les commer ants au patrimoine en leur faisant conna tre la beaut pass e de la rue et en leur conseillant de s en inspirer pour restaurer leurs boutiques avec l aide de techniciens du patrimoine de la Ville Dans d autres domaines nous n avons pas besoin d intervenir C est le cas de la restauration de l glise Saint Joseph qui est un chantier prioritaire pour la Ville Son co t plusieurs millions
156. t de ce s minaire Par rapport votre probl matique l enseignement secondaire et l utilisation des outils capables d int resser les l ves je dois dire que le centre d archives dont je m occupe ne comprend aucune interaction de ce type Les archives exigent une certaine quantit de m diations passant principalement par le travail des historiens il me semble que dans certains centres d archives d partementales ou municipales il existe des services p dagogiques mettant en uvre un v ritable travail sur les archives des architectes Archives et architecture Apr s avoir tudi l architecture et ses tutelles nous abordons ici un sujet beaucoup moins visible les archives et leurs tutelles Depuis deux si cles la tutelle des archives se trouve entre les mains de la Direction G n rale des Archives de France Croiser la question des archives et celle de l architecture rel ve d une d marche assez r cente Nous pouvons dire qu une pratique consciente et nationale de cette d marche a d attendre la cr ation de l Institut Fran ais d Architecture tandis qu une pratique scientifiquement fond e sur les archives d architecture ne remonte gu re au del d une intervention au Conservatoire national des arts et m tiers Cnam la fin des ann es 50 Pour autant il existait bien ant rieurement des formes de collectes d archives d architecture qui ne passaient pas du tout par la tutelle des Archive
157. t les municipalit s d pendent des sommes qu elles vont investir pour l quipement en livres de biblioth ques Par ailleurs les aspects environnementaux entrent aussi en ligne de compte Ces deux l ments sont relativement bien connus l avance Influent ils en termes financiers sur le choix de l architecture des biblioth ques H l ne Caroux Th oriquement ces l ments devraient tre pris en compte dans les projets pr sent s par les architectes Bordeaux lorsque la plus grande biblioth que de France apr s celle de Lyon a t construite la municipalit s est pos e la question du co t de fonctionnement du b timent d autant plus qu elle souhaitait robotiser la recherche de livres Le probl me des d penses de fonctionnement maintenance du b timent personnel est de plus en plus pris en compte depuis les ann es 1980 Un s minaire des biblioth ques a port sur le sujet Le cahier des charges fourni aux architectes contient en principe des recommandations sur ces donn es Saint tienne par exemple la municipalit en accord avec le directeur de la biblioth que a demand que la charge du personnel soit int gr e au concept architectural ce qui permet d ouvrir la biblioth que pendant les heures creuses avec seulement treize personnes Ce type de crit res n est cependant pas obligatoire Les architectes n y pr tent pas toujours attention et rien n emp che que le jury retien
158. t les villes nouvelles n cessite de nouveaux outils Elle ne peut plus s appuyer sur la proc dure des Monuments Historiques car il ne s agit pas d une addition de b timents La mise en place de ZPPAUP peut constituer un de ces outils Par ailleurs la loi sur la solidarit et le renouvellement urbain peut conduire revoir le patrimoine et l environnement notamment travers la gestion par les documents d urbanisme Je vous invite tre tr s vigilants en tant qu enseignants dans ce domaine car vous vous situez la charni re de ces volutions Je ne comprends pas que les r visions du plan local d urbanisme ne donnent pas lieu des adaptations dans les diff rentes disciplines scolaires Elles constituent en effet un renouvellement du regard tr s important sur l ensemble d une commune Vous devez accompagner par votre action d enseignants ces moments privil gi s L enjeu est de mieux g rer une commune en la regardant diff remment Maintenant les expositions sont obligatoires Je vous invite vous y rendre avec vos l ves De telles visites permettent de pr parer une red couverte du milieu et d apprendre comparer les l ments qui ont t reconnus ou non par la commune Se forge ainsi une v ritable cole du regard Les exemples du Havre et de Royan Dans les ann es 1970 on se demandait au Havre quels b timents devaient tre prot g s Les d parts de populations et de commerce taient al
159. t parmi les personnels de l inventaire Par ailleurs quelle est la position actuelle des services de l inventaire sur l inscription d difices r alis s par des architectes encore vivants Diff rents points de vue s expriment sur le sujet certains la refusent cat goriquement d autres l acceptent Bernard Toulier La prise de conscience de l importance patrimoniale de l architecture du XXe si cle date des ann es 1980 De nouveaux patrimoines dont les patrimoines industriel et ethnographique font aussi partie ont t revisit s partir de cette poque Notre action n tait pas particuli rement novatrice elle n a fait qu accompagner un mouvement plus g n ral de red couverte au sein de la soci t fran aise Dans un contexte de ralentissement conomique et d affaiblissement des croyances dans l id e de progr s une logique de revisite du pass s est en effet affirm e dans le monde intellectuel fran ais Si la France s est lanc e dans cette d marche de red couverte du patrimoine du XXe si cle bien apr s les Anglo saxons elle s est toutefois situ e la t te des pays europ ens dans ce domaine Le processus suivi est classique dans l administration Une premi re r union s est tenue l Arbresle pour lancer le mouvement fran ais Comme il a bien fonctionn une Commission a ensuite t nomm e pour tudier la question Pour r pondre votre seconde question je dirai
160. te faire de sa ville une capitale de l art du design et de l architecture et la distinguer de Montpellier ternelle rivale par sa proximit Un concours international est lanc d s 1984 mettant en comp tition les plus grands architectes de l poque Norman Foster en est le laur at Le carr d art de N mes fait explicitement r f rence au centre Beaubourg le b timent est la fois un centre d art contemporain et une biblioth que il est largement vitr et comprend en outre une terrasse au dernier tage Jean Bousquet souhaite galement introduire une dynamique entre le patrimoine ancien qui est le propre de N mes et l architecture contemporaine en pla ant la biblioth que en face de la Maison Carr e l objectif est rempli L difice est inaugur en 1993 Sa m diatisation est consid rable Le nom de Norman Foster est d finitivement associ la ville de N mes et Jean Bousquet Villeurbanne le maire socialiste Charles Hernu d cide d s sa r lection en 1983 de cr er un quipement nouveau r pondant au concept de m diath que et de r aliser un nouvel quipement public dans un geste architectural donnant une identit urbaine 82 Un exemple de politique municipale renouvel e la construction des biblioth ques suppl mentaire ce besoin d identit urbaine est en effet particuli rement ressenti par la ville de Villeurbanne qui a souvent t consid r e comme une banli
161. tel corps d architectes Avec la Suisse et dans une moindre mesure l Autriche la France se situe parmi les meilleurs en Europe dans ce domaine Les places au Centre des hautes tudes de Chaillot qui forme les architectes en chef des Monuments Historiques sont tr s demand es au niveau mondial Les architectes japonais am ricains et argentins nous envient cette cole Certains attendent deux ou trois ans avant de suivre le cursus de deux ans du Centre de Chaillot Le dernier l ment le plus important est la valorisation et la sensibilisation du public au patrimoine afin que celui ci s inscrive v ritablement dans la soci t L origine de l engouement pour le patrimoine du XIXe et du XXe si cle est sans doute situer dans la disparition des halles les Parisiens et au del les Fran ais ont perdu un l ment important de leur patrimoine r cent La cr ation du Mus e d Orsay constitue en quelque sorte le pendant de cette disparition Le public a voulu viter une autre perte et a fait pression sur la d cision politique L ancienne gare a donc t transform e en mus e mais en utilisant d j le go t de l poque Le b timent a t tr s bien con u pour la mus ographie mais moins pour lire la construction telle qu elle tait Orsay a pendant longtemps t b ni par la critique Aujourd hui cela commence voluer certains regrettent que la restauration n ait pas permis de conserver le souvenir des
162. tes italiens inspir s de Palladio Par cet exemple on comprend que la th orie architecturale est en liaison directe avec l ensemble de la soci t et atteste de l architecture comme fait culturel L examen de la configuration mat rielle de l exemplaire de la biblioth que de INHA nous en apporte une preuve vidente si l un des propri taires de l ouvrage tait architecte les autres 45 L architecture comme fait culturel aujourd hui n avaient a priori rien voir avec la profession ce qui n emp che pas l int r t d amateurs clair s C line Fremaux Je proc derai de la m me fa on que Xavier Pagazani mais pour la p riode contemporaine qui va de 1840 premi re parution de la Revue g n rale d architecture qui marque le d but du d veloppement exponentiel de l dition architectural 1968 et la fin de l cole des Beaux Arts L approche est diff rente pour cette p riode tant donn le nombre de livres et la diversit de l instrument de diffusion th orique Dans sa pr sentation mat rielle le livre est beaucoup moins s duisant mais pr sente une grande vari t de formes li es aux proc d s de reproduction et aux besoins ditoriaux Il s agissait donc de constituer un corpus de taille raisonnable pr sentant une coh rence intellectuelle C est la raison pour laquelle nous avons orient nos premi res recherches sur l tude d une connexion entre la biblioth que des Beau
163. tiatives ditoriales travail continu de l inventaire et des conservations r gionales des monuments historiques dans les r gions actions des associations et des CAUE politique des villes d art et d histoire m diatisation des expositions des concours et des chantiers les plus spectaculaires ont contribu faire aujourd hui de l architecture dans son actualit comme dans sa dimension patrimoniale un fait culturel majeur D bordant le cercle des professionnels et des sp cialistes l int r t manifest pour le cadre b ti touche d sormais un vaste public Mais tous les intervenants l ont relev la formation du grand public et celle de nombre d lus demeure encore insuffisante pour permettre une implication critique dans les d bats contemporains et une appropriation clair e des objets et des espaces architecturaux personnels ou collectifs La responsabilit du syst me ducatif est naturellement engag e On note cependant avec satisfaction que depuis une quinzaine d ann e les d marches de sensibilisation l architecture se sont faites plus nombreuses au sein de l cole C est ainsi que des projets p dagogiques cibl s ont vu le jour et aujourd hui peuvent tre conduits dans le cadre de dispositifs transversaux comme les itin raires de d couvertes au coll ge ou les travaux personnels encadr s en lyc e des conventions des chartes ont t sign es par les instances d partementales ou acad
164. timent est marqu par la coexistence de deux p riodes Ce b timent magnifique abrite une surface de 23 000 m surplomb e par un ensemble de terrasses s agissant desquelles nous envisageons de mettre en uvre des partenariats avec la Ville de Paris Il s agit d un tablissement public industriel et commercial cr par le d cret du 9 juillet 2004 Cette Cit est n e de la fusion de plusieurs entit s qui lui pr existaient l Institut Fran ais d Architecture le Mus e des monuments fran ais l cole de Chaillot Ainsi la Cit se trouve compos e de la mani re suivante le centre d archives sp cialis sur le XXe si cle la biblioth que r serv e aux chercheurs 35 L architecture comme fait culturel aujourd hui le mus e les espaces d exposition temporaire Pour que la Cit attire le grand public nous avons la conviction que nous devons avoir la capacit renouvel e d organiser des expositions Nous essayons par une politique de diffusion large de s duire le public pour l amener cette passion de l architecture et du patrimoine C est la raison pour laquelle 2400 m seront consacr s des expositions temporaires Ce b timent comporte un pavillon de t te ainsi qu un second pavillon qui dominera le futur aquarium de la Ville de Paris Il existe par ailleurs une courbe magnifique entre ces deux pavillons ce qui laisse trois possibilit s d ouverture la
165. tion architecturale dont l objectif tait d aller au plus pr s de la transformation physique de l espace habit La direction de l Architecture commence donc se pr occuper davantage de la cr ation contemporaine Un projet de loi est galement lanc afin d engager l tat garantir la qualit architecturale celui ci donne d ailleurs lieu de vifs d bats entre les tenants de la cr ation architecturale et ceux de la construction brute Il est finalement vot en 1977 avec l id e que l tat et les constructions publiques doivent donner l exemple la libert individuelle que constitue le droit de b tir sa maison selon ses propres choix Une mission interminist rielle pour la qualit des constructions publiques est cr e et sera suivie par la naissance de l Institut Fran ais d Architecture afin de sensibiliser le grand public au patrimoine et l architecture au sens large Je pourrais aussi analyser cette volution travers la probl matique des pratiques p dagogiques et de la recherche scientifique dans les coles d architecture Il en va autant en effet des m decins que des architectes lorsque quelque chose ne fonctionne pas la formation est toujours mise en cause C est pourquoi une r forme permanente des tudes d architecture a t enclench e pour que les architectes soient mieux form s d s lors que l on a con u qu il fallait une politique de la cr ation architecturale Ce
166. tre de la mer Ajouter des activit s autour de la ville est une fa on de r insuffler de la vie au centre reconstruit Il n est pas simple d agir dans une ville comme Le Havre Cela n cessite des choix de programmes qu il faut pouvoir soutenir dans une ville qui est tr s coh rente et qui offre peu d espaces de vie C est pourquoi les axes doivent tre tr s finement d termin s Dans cette optique nous avons accentu nos exigences en mati re de recherche historique Il est par exemple important de savoir que le parc urbain tait plut t un espace versaillais dans les premiers projets de Perret De la salle Je souhaiterais recommander mes coll gues la visite guid e du Havre organis e par le service Ville d Art et d Histoire Jy ai emmen mes l ves Le th me que nous avions choisi portait sur la p riode de la reconstruction qui est au programme en histoire des arts Apr s avoir t accueillis par la Mairie nous avons t pris en charge toute la journ e par des personnes tr s qualifi es Le Havre nous est apparu comme une ville facile aimer tr s loign e d une image triste et froide J ai t tr s surprise de voir mes l ves s int resser autant la restauration des constructions en b ton En outre le prix de la journ e est seulement de 24 euros par personne Vous pourrez trouver la r f rence cette visite ainsi que l adresse e mail de la personne contacter dans la lettre d
167. trer en jeu de fa on indubitable la question de la circulation des id es et des mod les L architecture et le livre d architecture Nous allons maintenant vous proposer partir de nos travaux quelques exemples de l immense perm abilit existant entre le champ du livre d architecture et le champ architectural proprement dit Tout d abord un double constat et des imp ratifs de r alisation ont orient la constitution de notre catalogue Le premier constat rel ve du changement radical partir du XIXe si cle du mode de production du livre d architecture Le passage d une impression manuelle une impression m canis e qui normalise les exemplaires d un m me ouvrage et l essor du nombre de livres et de revues interdisent d adopter une m thode d analyse unique pour l ensemble des ouvrages parus de 1750 nos jours Le second constat est que cette conjoncture ditoriale particuli re ayant eu pour cons quence ne croissance exponentielle des publications apr s 1800 emp che la r alisation d un catalogue exhaustif pour cette p riode Fort de ce double constat il fut d cid de distinguer les modalit s de travail selon les p riodes Abandonnant l id e d un catalogue exhaustif nous avons centr nos travaux sur des fonds coh rents Pour la p riode moderne notre choix s est naturellement port sur la biblioth que de PINHA qui poss de un tr s grand nombre de livres d architecture ancie
168. tte prise de conscience Nous ne sommes pas des historiens locaux nous ne pouvons pas agir sur le travail de m moire au quotidien mais seulement y contribuer Tel a t le sens du recueil de t moignages oraux sur la rue de Paris que nous avons constitu Cette action a permis d impliquer la population et de lui donner une vision plus positive de son patrimoine De la salle Depuis quand la ville a t elle re u le label Ville d Art et d Histoire Fabienne Chevallier Depuis quatre ou cinq ans L obtention de ce label a t tr s difficile pour la municipalit qui n y croyait pas du tout au d part De la salle Par le pass ce souci de valorisation de la ville a galement exist J ai t enseignante en Basse Normandie l poque de l inauguration du Pont de Normandie nous avons eu l occasion de visiter la ville du Havre en autocar avec la Chambre de Commerce pour guide Nous visitions le centre reconstruit la ville ant rieure aux destructions avec ses l ments Art Nouveau et Art D co Saint Adresse et les bassins Fran ois Ier Par ailleurs on peut signaler l article publi dans un des derniers num ros du Moniteur sur le projet d am nagement des docks Ces lieux qui sentaient le caf et la banane produits de commerce traditionnels au Havre taient tr s singuliers Ils ont connu un d clin r cent Leur r am nagement va de pair avec la revalorisation du centre reconstruit Enfin le mu
169. udescence actuelle les glises sont vides aujourd hui et le resteront tr s probablement Une d saffection par rapport aux grands ensembles s exprime galement Il est demand aux DRAC d accomp agner leur destruction gr ce des animations destin es amoindrir les traumatismes des populations qui y ont v cu L ensemble de la communaut s accorde sur la n cessit de d truire ces b timents alors qu ils n ont m me pas 50 ans d existence Cela imp lique d accepter de d truire un certain pass et de ne pas accorder de reconnaissance aux liens sociaux que ces b timents ont tiss s C est la premi re fois en France que des constructions sont aussi brutalement d truites pour des raisons internes et non suite une guerre Nous avons conduit des tudes sociologiques dans les quartiers qui ont vu dispara tre ces grands ensembles par exemple Dijon Les r sultats de ces tudes sont consultables sur le site que je vous ai cit Ces tudes montrent qu il existe des traumatismes forts parmi les populations concern es En m me temps c est peut tre l que se situe le plus grand espoir la seule issue ces conflits est la cr ation de consensus qui leur tour g n rent du patrimoine La notion de patrimoine un concept r cent en pleine volution aujourd hui Le concept de patrimoine est r cent il a merg depuis une dizaine d ann es rempla ant la notion de monument Depuis l an
170. uit Les tables ne sont pas d origine il s agit de tables de m tro Ce type d op ration montre les limites de la d marche patrimoniale faudrait il une protection du type Monuments Historiques pour pouvoir conserver le plus possible la physionomie originelle du caf Les grands march s couverts comme celui de Reims font galement partie du patrimoine architectural du XXe si cle Le garage de L on Citro n a pu conserver la m me organisation car le gabarit des voitures comme les techniques ont peu volu En revanche dans les grandes banques les am nagements int rieurs ont chang s adaptant l volution du m tier Certains h tels ont t bien conserv s car ils ont tr s peu servi L h tel de Cerb re par exemple n a t exploit que quatre ans C est le responsable du buffet de la gare qui avait eu l id e de construire cet h tel pour accueillir la nuit les passagers de la ligne France Espagne qui taient en attente La ligne de chemin de fer a cependant volu rapidement ce qui explique la faible exploitation de l h tel L h tel construit par Breuer Flaine a t transform dix ou quinze ans apr s sa cr ation en immeuble d appartements Le magnifique mobilier de l h tel a alors t vendu tr s rapidement Pourtant le mobilier avait galement t prot g Il existe cependant une l gislation diff rente entre la protection du mobilier et celle du b ti en France la
171. unalit entre la ville centre et les autres communes et entre forces politiques On peut se demander pourquoi ces quipements sont nouveau localis s dans les villes centres Le recyclage d anciens b timents qui est alors souvent utilis laisse peut tre moins de place une architecture embl matique Certains projets de biblioth ques intercommunales sont bloqu s du fait des rapports de force qui existent au sein de l intercommunalit En outre se pose le probl me de l acc s d une partie de la population ces biblioth ques qui sont destin es un territoire beaucoup plus vaste Il arrive que les biblioth ques soient alors install es sur le parking de centres commerciaux La localisation dans l espace de cet quipement est un enjeu crucial Cela n cessite une r flexion sur les d placements des populations et sur le type de d veloppement urbain promouvoir Certains choix tr s contestables sont encore faits 87 L architecture comme fait culturel aujourd hui aujourd hui dans ce domaine par exemple l implantation d un quipement public proximit d autoroutes dans une zone non desservie par les transports collectifs H l ne Caroux Certaines villes ont fait de v ritables paris sur les biblioth ques en exigeant beaucoup des ces quipements et du public qui s y rend Toulouse par exemple la biblioth que doit contribuer au d veloppement d un quartier nouveau et sa liaison avec l
172. ur appelle candidature dans les colonnes de ses revues Les candidats envoient un dossier de pr sentation de leur b timent Nous recevons en moyenne chaque ann e 450 dossiers Nous proc dons d abord une s lection interne de 15 20 b timents gr ce notre quipe de sp cialistes Parmi eux certains sillonnent la France pour rep rer des b timents Il nous arrive d ajouter notre s lection des b timents pour lesquels il n y avait pas eu de dossier de candidature au d part comme cela a t le cas pour une station d puration qui manifestait un traitement architectural judicieux Les dossiers s lectionn s sont ensuite soumis un jury international d une douzaine de membres renouvel s chaque ann e Ce jury comprend les architectes laur ats de l ann e pr c dente trois membres du groupe Le Moniteur le Pr sident un journaliste sp cialis et moi m me ainsi que des critiques et des architectes reconnus Il statue en toute ind pendance en discutant ardemment pendant une journ e du b timent s lectionner et des mentions ventuelles qui accompagnent le prix Le Moniteur organise en parall le un Prix de la premi re Heure 55 L architecture comme fait culturel aujourd hui Des domaines de comp tences vari s Le groupe Le Moniteur a de nombreux domaines de comp tence Il est sp cialis en premier lieu dans l information professionnelle au service du monde de la construction et
173. urtout c tait la Sologne en briques celle des ch teaux et des rendez vous de chasse qui tait en dehors du domaine vis J ai crit ce livre en visant comprendre le syst me de relations qui a fait clore l architecture du XIXe et du XXe si cles et qui a produit non seulement des b timents mais aussi l environnement complet paysages relations sociales d une r gion La mission relative au patrimoine du XXe si cle partir des ann es 1990 on m a demand de m occuper du secteur du XIXe et du XXe si cles Celuici commen ait s ouvrir au sein de la Direction du Patrimoine Je devais commencer initier des d marches dans ce que l on appelait alors les nouveaux domaines du patrimoine Je faisais donc de la patrimonialisation m me si le mot n existait pas encore l poque Mon objectif tait de voir comment il tait possible pour les p riodes r centes de construire des concepts susceptibles de produire des consensus sociaux suffisamment larges pour parler de patrimoine Cela n cessitait d abord de passer de l histoire de l architecture l histoire sociale et d analyser ensuite les modes de transmission dans le monde contemporain du patrimoine ainsi identifi La premi re des t ches consistait rassembler les l ments de connaissance En ce qui concerne le XXe si cle il a d abord fallu r pertorier les 1000 monuments qui ont t prot g s au cours d
174. utilis es Pour avoir plus de lumi re des ouvertures ont t cr es Des carreaux de c ramique ont galement t ajout s Enfin le bassin a t r tr ci conform ment aux normes en vigueur Dans chaque op ration patrimoniale un quilibre est trouver entre l authenticit l originel le v cu et les moyens conomiques Les difices religieux La crypte du couvent de l Arbresle correspond mon sens au lieu le plus fort de toute l architecture fran aise Je l ai choisie pour illustrer la couverture de mon livre C est une uvre d arts plastiques avant m me d tre une uvre d architecture qui joue sur la couleur les lumi res et le d coffrage Le pluralisme de la R publique est aussi en jeu dans le patrimoine du XXe si cle La Mosqu e de Paris a t subventionn e par l tat Un inspecteur des Monuments Historiques qui travaillait au Maroc avec Lyautey est revenu en France avec les plans d une mosqu e marocaine Une quipe d ouvriers marocains a travaill l dification de cette mosqu e au c ur de Paris Celle ci est actuellement en cours de restauration Les lieux de m moire Le patrimoine ne concerne pas uniquement l architecture mais aussi des lieux de m moire tels que les lieux de bataille Il s agit d un patrimoine immat riel qu on ne veut souvent plus entretenir En revanche des associations et des habitants continuent de le faire Les tranch es fran aise
175. v e apr s la mort de Le Corbusier en raison d un trop grand nombre de contentieux entre les diff rents pouvoirs locaux Il s agit d un site exceptionnellement marqu par lui puisque la commune comprend quatre b timents sign s Le Corbusier Ce qui fait la sp cificit du cas de Firminy et cela sera difficile tendre d autres cas de figure tient au fait que l architecte ayant repris le chantier avait travaill avec Le Corbusier sur ce chantier La Fondation s est donc trouv e en face d un autre architecte lukm me h ritier de Le Corbusier avec sa propre id e sur l ach vement de l glise En outre Le Corbusier exprimait surtout une pens e dans ses croquis et la plupart du temps les plans ne correspondaient pas au b timent construit Notre difficult a donc t de respecter le projet initial et de discuter avec l architecte sur sa propre interpr tation Claude Loupiac J aimerais rebondir sur le probl me de diff rentiel entre les plans publi s les plans d ex cution les plans d finitifs et la r alit du projet Je crois que ce ph nom ne est g n ral et n est pas propre l architecture de Le Corbusier La pratique de l architecture fait que c est tr s souvent sur le chantier que les modifications de derni re minute sont effectu es ce qui est probl matique pour les historiens de l architecture En effet si l on se fonde uniquement sur les plans qui sont publi s et si l on ne
176. va pas voir sur place ce qu il en est exactement on risque de faire de nombreux contresens Par ailleurs je crois que vous envisagez d organiser une exposition sur Andr Wogenscky Michel Richard En effet cette exposition d bute dans une semaine Nous essayons effectivement d utiliser la maison La Roche qui a t con ue pour exposer des uvres afin de montrer l uvre de Le Corbusier Nous rendons hommage Andr Wogenscky 31 L architecture comme fait culturel aujourd hui travers cette exposition puisqu il est d c d l t dernier Il a t le collaborateur de Le Corbusier pendant vingt ans et a particip des chantiers embl matiques Andr Wogenscky a galement t pr sident de la Fondation et l a v ritablement mise sur les rails La semaine derni re j ai rencontr Maurice Besset ex cuteur testamentaire de Le Corbusier qui m a donn sa b n diction pour organiser cette exposition En effet la Fondation n organise normalement pas d exposition pour d autres architectes que Le Corbusier Cependant compte tenu du r le jou par Andr Wogenscky dans la vie de Le Corbusier et son omnipr sence dans son atelier m me la Fondation avait le devoir d organiser cette exposition Nous allons d ailleurs pr senter essentiellement la main d Andr Wogenscky dans la conception de ses projets et non pas forc ment ce qu il a r alis De la salle Pourriez vous revenir sur les questions
177. vices r gionaux de l Inventaire sont des sources documentaires qui m riteraient d tre mieux connus des professeurs S agissant des archives des tablissements scolaires il est vident que la communaut enseignante pourrait prendre une plus grande part leur constitution leur conservation et leur exploitation La spectaculaire campagne de construction ou de r habilitation de lyc es et de coll ges qui s est d velopp e l initiative des collectivit s territoriales depuis les ann es 80 a laiss de nombreux documents fotamment des maquettes 25 L architecture comme fait culturel aujourd hui lorsqu il y avait concours qui pourraient fournir aujourd hui des mat riaux pr cieux pour des tudes de cas clairantes Merci Daniel Peyc r pour son propos car les archives ne sont ni marginales ni r serv es aux seuls sp cialistes Elles peuvent contribuer alimenter ou revivifier maintes approches p dagogiques De la salle Je trouve ce que vous dites quelque peu inexact en particulier dans le travail de la connaissance dont font preuve beaucoup d historiens des lyc es de France On peut citer l existence d associations d enseignants faisant para tre un grand nombre de publications de la part de professeurs du second degr venant des quatre coins de la France Claude Loupiac Je vous ai dit ce matin que les archives ne comprenaient pas que les archives publiques mais aussi les archives priv
178. xArts et les architectes anciens l ves de cette cole La base de donn es a t con ue de fa on mettre en vidence des probl matiques li es l histoire de l architecture mais aussi l histoire du livre et l histoire culturelle En amont nous avons aussi la figure de l auteur qui nous am ne tudier le rapport entre les crits de ces auteurs et leurs uvres construites ce qui revient mettre en relation le champ de la production litt raire et le champ de la production architecturale L ouvrage est accompagn d une analyse rapide permettant de constituer un petit guide de travail pour les chercheurs les enseignants pour tout public int ress En aval ces tudes nous permettent d appr hender la r ception la fortune et la diffusion de l ouvrage par l analyse des ex libris et de l tat dans lequel se trouve l ouvrage Pour ce qui est des annotations que l on trouve sur les ouvrages je peux citer l exemple du Dictionnaire raisonn de l architecture de Viollet le Duc avec une annotation de Le Corbusier selon lequel ces quelques lignes font voir que tout cet art vit par sa carcasse C est un monolithe une cage de fil de fer o les pressions verticales et les pouss es obliques tiennent lieu du blocage romain et des ronds d acier du b ton Ces notes permettent donc de confirmer et de comprendre le sens de la filiation de ces architectes travers les si cles L exemple
179. yst me ducatif Depuis plusieurs ann es la sensibilisation l architecture et au paysage urbain est en effet devenue un enjeu p dagogique essentiel contribuant la construction identitaire de l l ve dans son rapport la ville ou l espace rural et au reste du territoire Cela se manifeste aussi bien par des op rations de sensibilisation que par la prise en compte de l architecture et du cadre urbain dans les programmes de diverses disciplines L architecture occupe maintenant une place non n gligeable dans l enseignement Par ailleurs de nombreux outils p dagogiques ont t cr s pour aider les diff rentes quipes enseignantes sensibiliser les l ves leur cadre urbain Les enseignants ne peuvent plus m conna tre ces volutions et cet int r t nouveau pour les questions architecturales et urbaines Ces deux journ es devraient donc permettre de renforcer une approche partag e de la r alit architecturale et urbaine dans la formation des l ves en encourageant l tude du cadre b ti de proximit et en nous conduisant une plus grande conscience de l architecture comme expression majeure de notre soci t 11 L architecture comme fait culturel aujourd hui 12 L architecture et ses tutelles des ann es 50 nos jours Eric Lengereau directeur du bureau de la recherche architecturale minist re de la Culture et de la communication Je suis la fois architecte historien et urba

L`architecture comme fait culturel aujourd`hui

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