Home

l`hebergement des demandeurs d`asile comme enjeu local

Contents

1. Type Pers Fam h bergement Statut effectifs effectifs CADA ATE DA 12 0 78 12 1 22 D 0 5 3 0 5 1 CPH ATE R 6 0 39 9 3 17 Total ATE 18 5 120 22 0 40 HOTELS DA 74 2 482 70 3 128 R 6 8 44 7 1 13 D 0 6 4 0 5 1 Total HOTELS 81 5 530 78 0 142 Total 100 650 100 182 Source reconstitution chiffres DDASS Au 31 12 01 l h bergement en h tel repr sentait 81 5 de l h bergement calcul par rapport au nombre de personnes et 78 calcul par rapport au nombre de familles Tableau n 12 R partition des types d h b sp c CADA CPH h tels meubl s juillet 2003 Type d h bergement Eff Personnes Eff Familles Personnes Familles CHRS ATE 115 29 19 7 19 2 CADA ALC 81 17 13 9 11 3 H tels meubl s 387 105 66 4 69 5 Total 583 151 100 100 Tableau n 13 R partition des types d h b sp c CADA CPH h tels meubl s novembre 2003 Type d h bergement Eff Personnes Eff Familles Personnes Familles CHRS ATE 110 25 20 3 18 2 CADA ALC 87 17 16 1 12 4 H tels Secours Pop 294 80 54 3 58 4 H tels Intermede 50 15 9 2 10 9 H tels meubl s 344 95 63 6 69 3 Total 541 137 100 100 69 La cr ation du CADA ALC fait passer ce pourcentage 66 38 personnes et 69 54 familles la date du 7 juillet et 63 6 personnes 69 3 familles le 25 nov
2. S D N C IL S E E N IP A ID ID D ID D ID JIT E A A O II T N IN II R D JE E E E E E I X IT T M JE A T T IV JIO M P C P C P C T E E I P N IT R IR JIE F I O II O II O II R O O U E E A JE S T S T S T S E N N C T E E U IS S I I A A F H S I O JO R IO A A ID I L A JE DA F S E I O JF N C N T T E S I M IF DC R IT T O N JP C S T I DT A IR JU IN R R S A E L F R N IU DD D A JIO C E N I A ID C IC E N F C J C A IM E T A P O E L I U R U E E R C A R L E L E A CADA CPH ATE XIX IX IXIXIX XIX DE DE XX DE XIX IX IX IX CADA ALC X IX IXIX IX IX IX XEIX IX IX IX IX INTERMED X IX IX IX IX IX X X X IX SEC POP X 1X X DA SSAE X IXTIX IX IX IX IX X X IX IX R SSAE KIKEL IXIX X xE x x x ACCUEIL NUIT XIX IXTIX X CHRS ALC Ex X IX IX IX IX IX X IX X CHRS ALC Yuccas X X X X X X X X CHRS ASSIC Stats non fournies CHRS ACTES Stats non fournies Centre Maternel X IX IX IX IX X IX 1X 109 z OEP oale R Le signe renvoie aux donn es renseign es de mani re incompl te par les structures 154 De mani re g n rale les donn es manant des structures sp cialis es type CADA sont plus pr cises concernant le public des demandeurs d asile r fugi s d bout s que celles d tenues par les autres structures Les statistiques concernant les personnes en h tels et meubl s constitu es par le SSAE sont parcellaires et ne compte
3. Il appara t ici clairement que toutes les structures ne nous ont pas fourni le m me nombre de variables Si l on met de c t le cas du Secours Populaire la nationalit et la composition familiale sont les deux seules variables qui constituent le d nominateur commun des donn es renseign es le 7 juillet La variable statut est pr sente dans toutes les structures exception de l accueil de nuit Le sexe est renseign dans la plupart des structures ou au moins partiellement travers litem Couple X enfants o le couple quivaut une femme et un homme L ge n est pas syst matiquement renseign ainsi que d autres variables telles que date d entr e dans la structure date de d p t de OFPRA situation date obtention r ponse date d arriv e en France Quant aux variables profession et niveau d tude mode d admission CADA DNA CNA elles ne sont fournies que par une structure 144 Au vu du faible nombre de variables syst matiquement renseign es par l ensemble des structures dans le cadre de cette op ration de comptage il nous a sembl int ressant de nous pencher sur les donn es enregistr es dans les structures lors de l accueil des publics donc th oriquement disponibles Nous nous sommes donc attach s demander chacune des structures de nous renseigner sur leur mode d enregistrement des donn es liste des variables
4. 97 Tableau n 10 D lai entre la date d arriv e en France et la date d entr e au CADA au 25 11 03 P riode Effectif lt 6 mois 39 36 8 6 mois 1 an 39 36 8 lan lan 1 2 20 18 9 1 an 1 2 2 ans 8 7 5 2 ans 2 ans 1 2 0 0 2 ans 1 2 3 ans 0 0 Total 106 100 Le total ne somme pas 110 car ces donn es sont manquantes dans 4 situations Ce tableau montre que le d lai entre la date d entr e en France et la date d entr e en CADA s l ve moins de 6 mois dans 36 8 et plus de 6 mois dans 63 2 des cas Toutefois il faut ici se garder d une interpr tation trop rapide tant donn qu il nous manque les donn es concernant le dernier h bergement De plus une partie du public h berg vient d autres r gions de France via le dispositif FTDA A la lumi re du tableau suivant l analyse des temps de proc dure OFPRA d montre que plus de 87 9 du public ayant obtenu une r ponse OFPRA a attendu plus d un an 36 1 entre un an et un an et demi 33 7 entre un an et demi et deux ans 18 1 entre deux ans et deux ans et demi Seul 12 du public h berg au CADA CPH a obtenu sa r ponse OFPRA entre six mois et un an et personne en moins de 6 mois Tableau n 11 Temps de proc dure OFPRA des personnes h berg es au CADA CPH ATE au 25 11 03 P riode Effectif D lt 6 mois 0 0 6 mois 1 an 10 12 l an lan 1 2 30 36 1 1 an 1 2 2 ans 2
5. Entretien 10 La politique d asile en France Ca te donne le droit de montrer la souffrance de ton pays Oui ils te donnent le droit de montrer la souffrance de ton pays Mais quand m me elle fait des choses les restau du car la croix rouge il y a l accueil de nuit il y a les services sociaux Il y a tout Mais par exemple pour l asile territorial il y a des gens qui veulent profiter de la situation pour avoir l asile Eux ils nous mettent tous dans le m me panier Voil je ne sais pas jusqu ce que je me suicide je ne sais pas ce que je vais faire Entretien 9 Nombreux sont ceux qui soulignent l incoh rence du principe d interdiction de travail pour les demandeurs d asile et du versement des allocations la charge de l Etat Quand on perd tout d un coup c est difficile Et puis a fait trois ans sans travailler et on reste l regarder dehors par la fen tre on apprend le fran ais petit petit mais bon c est pas grand chose pour un homme en pleine forme et en plus s il avait le droit de travailler ce n est pas la peine d avoir l allocation familiale d tre pay pas l Etat Entretien 5 Les trangers Regarde les Aidez les mais ne les traitez pas comme des animaux S ils demandent du travail donnez leur du travail dans le domaine de nettoyage dans la fonction publique pour qu ils nettoient les rues Ils vont accepter ce type de travail avec
6. Les familles en demande d asile territorial de nationalit alg rienne exclues du syst me d h bergement et les familles de nationalit russe originaires pour la plupart de Tch tch nie qui ont perdu la grande loterie de la DDASS trouvent quant elles leurs propres solutions squats notamment la p riph rie de la Ville Selon le statut la composition familiale la nationalit les conditions de vie les relations sociales les contacts cr s sur place le mode d h bergement diff re CADA h tel meubl CHRS h bergement chez les compatriotes accueil de nuit squat ou rue Propos d un travailleur social 121 IT Les entretiens Apr s nous tre consacr s la connaissance statistique des h berg s dans les structures d accueil nous pr sentons ici de mani re synth tique les donn es recueillies dans le cadre de dix entretiens r alis s aupr s de personnes en demande d asile r fugi es et d bout es Les entretiens d une dur e de 45 120 minutes ont t r alis s entre octobre et d cembre 2003 Le choix des personnes s est effectu partir des crit res suivants type d h bergement statut au regard de la l gislation composition familiale et nationalit Les structures concern es sont les suivantes CADA CPH ATE CADA ALC Les Oliviers H tel meubl Secours populaire Accueil de Nuit A l exception d un entretien r alis au domicile appartement me
7. Statut Eff Personnes Eff Familles Pers Fam D Asile Conventionnel 233 66 67 7 68 8 R fugi s 91 23 26 5 24 D bout s 13 4 3 8 4 2 D DAC 7 3 2 3 1 Total 344 96 100 100 Une seule personne isol e h berg e le 25 novembre 2003 J s agit du cas de familles o certains membres sont demandeurs d asile et d autres d bout s Le nombre de familles h berg es a baiss de juillet novembre de 105 96 familles Les personnes en demande d asile repr sentent 53 7 en juillet et 67 7 en novembre La part des personnes r fugi es statutaires s l ve 29 9 en juillet et 26 5 en novembre C est ici surtout la proportion des personnes d bout es dont la DDASS a d cid d arr ter la prise en charge en h bergement qui a volu de juillet en novembre passant de 16 3 des personnes h berg es 3 8 des personnes Tableau n 26 Position familiale du public h berg en h tels et meubl s le 07 07 03 Structure Familiale Effectif D Enfants 190 52 9 M res 92 25 6 P res 73 20 3 Grands M res 4 1 1 Total 359 100 Tableau n 27 Position familiale du public h berg en h tels et meubl s le 25 11 03 Position familiale Effectif D M re 89 25 9 P re 64 18 6 S r 2 0 6 Ni ce 2 0 6 Grand m re 3 0 9 Enfant 177 51 5 Homme en couple 3 0 9 Femme en couple 3 0 9 Femme seule 1 0 3 Total 344 100 Les enfan
8. ce jour Je lui dis Non il n a pas travaill parce que c est interdit Vous savez ce qu elle me dit Ah Si vous aviez pu m attester qu il a travaill cela prouverait qu il veut s int grer Mais je lui ai dit Vous vous rendez compte de ce que vous tes en train de me dire Vous fonctionnaire de la pr fecture La pr fecture s est finalement mis dans la t te une certaine bonne conscience en se disant bon en travaillant au noir plus quelques petites aides par ci par l ils doivent s en sortir Alors celui qui respecte la loi du coup il est brim puisque les autres on ferme les yeux sur le fait qu ils sont hors la loi C est aberrant Membre d une association caritative Bien videmment le t moignage de notre interlocuteur ne saurait tenir lieu d analyseur de la politique pr fectorale dans les Alpes Maritimes Toutefois il a une valeur d illustration de Pambigu t qui entoure la question des moyens de subsistance sur lesquels peuvent compter les demandeurs d asile et leur famille Derri re le paradoxe qu il y a consid rer comme un signe positif d int gration le fait d adopter un comportement ill gal avoir un emploi il faut voir la trace du paradoxe qui fondamentalement caract rise le statut de personnes que la l gislation pardon d tre ici quelque peu caricatural place en position d tre potentiellement consid r s s
9. destination des demandeurs d asile et sur la construction intellectuelle collective qui l accompagne Au troisi me la r flexion devient m thodologique et pose la question des lieux o se construit la politique de l asile et partant des lieux o 1l est pertinent d observer cette construction L tude se d ploie au final sur quatre axes auxquels correspondent les quatre parties de ce rapport L analyse de la politique locale en mati re d h bergement des demandeurs d asile r fugi s et d bout s du point de vue sa conception comme de sa mise en o ivre dans les diff rentes structures premi re partie La description de l offre locale de prise en charge sp cialis e et g n raliste et des conditions effectives d h bergement des publics dans les structures correspondantes deuxi me partie L tude des caract ristiques des populations concern es en termes de profils et de trajectoires troisi me partie L enqu te exploratoire sur les m thodes d investigation envisageables tant en ce qui concerne le recensement et la caract risation des publics accueillis qu en ce qui concerne la connaissance des modes de structuration de la politique d h bergement des demandeurs d asile en France La m thodologie envisag e associe une approche quantitative recensement de structures comptage et caract risation des populations analyse secondaire de donn es existantes et une approche qualitativ
10. n 52 1996 Jannot J Parcours d acteurs sociaux migrants itin raires acquisition de comp tences et constitution d exp rience De quelques cas de demandeurs d asile territorial dans les Alpes Maritimes M moire de DEA SOLIIS URMIS Universit de Nice Sophia Antipolis 2001 Jeannot G Faire du g n ral avec du singulier Les chefs de service d une DDE et l am nagement Les Annales de la Recherche Urbaine n 89 2000 188 Jobert B Muller P L Etat en action Politiques publiques et corporatismes Paris PUF 1987 Jobert B Usagers et agents du service public propositions pour l approche d un syst me complexe in M Chauvi re T Godbout Les usagers entre march et citoyennet Paris L Harmattan 1992 Joseph I La relation de service Les interactions entre agents et voyageurs Les Annales de la recherche urbaine n 39 1988 Julien Laferri re F Les accords europ ens la raison des Etats et la ma trise des flux migratoires Hommes et Migrations n 1198 99 1996 Lascoumes P Rendre gouvernable De la traduction au transcodage L analyse des processus de changement dans les r seaux d action publique in La gouvernabilit Paris CURAPP PUF 1996 pp 325 329 Legoux L Crise de l asile crise des valeurs Hommes et Migrations n 1198 99 1995 Legoux L La crise de l asile politique en France Paris CEPED 1995 Legoux L La dema
11. relation de service regorge d analyses qui montrent que les participants loin de se 129 Nous n ignorons pas que tous les demandeurs d asile conventionnel ne passent pas par l preuve de l entretien Le rapport d activit 2002 de l OFPRA fait tat ce propos d un taux de convocation de 63 et d un taux d entretien de 46 Toutefois on peut fort bien appliquer les remarques qui suivent l ensemble des cas de demande d asile condition de consid rer que l examen de dossiers sans entretien s inscrit dans la forme particuli re d interaction que d crit Fassin op cit propos du FUS soit l entretien distance qui tout autant que l interaction en face face suscite attentes anticipations et interpr tations crois es passibles d analyses d orientation interactionniste Ajoutons que l OFPRA dans le m me rapport affirme l objectif de g n raliser la pratique de l entretien l ensemble des demandeurs d asile court terme 130 Nous faisons ici r f rence aux dilemmes auxquels fait face toute personne plac e en situation de juge et pour reprendre une m taphore emprunt e la sph re p nale de trancher entre deux risques condamner un innocent ou l inverse laisser un coupable en libert 131 Le cas de la demande d asile fait en effet partie de ces activit s organis es qui conf rent certains acteurs une marge de man vre importante
12. 13 mois r fugi statutaire Homme 43 ans de nationalit ukrainienne date d entr e dans l h bergement septembre 2000 dur e h bergement au 07 07 03 33 mois r fugi statutaire Homme 35 ans de nationalit russe date d entr e dans l h bergement avril 2001 dur e h bergement au 07 07 03 26 mois r fugi statutaire Homme 21 ans de nationalit somalienne date d entr e dans l h bergement ao t 2002 dur e h bergement au 07 07 03 11 mois r fugi statutaire Famille couple 2 enfants de nationalit bosniaque un enfant de nationalit fran aise parents g s de 42 et 39 ans date d entr e dans l h bergement avril 1999 dur e d h bergement au 07 07 03 50 mois r fugi s statutaires Poste de Responsable Logement vacant 114 1 5 3 CHRS ACTES Le CHRS ACTES h bergeait le 7 juillet 2003 six personnes r fugi es statutaires soit 7 5 du public total h berg Tableau n 43 Statut des personnes h berg es au CHRS ACTES le 07 07 03 Statut Effectif D Demandeurs Asile 0 0 R fugi s 6 7 5 D bout s 0 0 Autres 74 92 5 Total 80 100 PROFIL DES PERSONNES EN DEMANDE D ASILE OU REFUGIEES HEBERGEES AU CHRS ACTES AU 7 07 03 Un couple avec deux enfants dont le mari est arm nien et l pouse azerb amp djanaise r fugi s politique Une femme seule de nationalit kazakh avec un enfant r fugi s politique Les stati
13. 51 52 Deuxi me partie l offre et les conditions d h bergement Cette partie vise dresser un tat des lieux de l offre et des conditions effectives de prise en charge au sein de la dizaine de structures qui constituent l architecture de l h bergement sp cialis et g n raliste dans le d partement des Alpes Maritimes Pour ce faire nous nous appuyons sur des sources diverses les entretiens que nous avons r alis s la collecte et le traitement secondaire de documents institutionnels rapports d activit bilans et notes internes les r sultats de deux op rations de comptage un jour donn que nous avons r alis es en juillet et en novembre 2003 Pour chaque structure les l ments de caract risation des publics accueillis sont pr c d s d une pr sentation de l institution Afin de favoriser la bonne compr hension du lecteur il nous est apparu utile d ouvrir ce chapitre par une pr sentation synth tique de l architecture locale suivie d un rappel des missions du SSAE acteur central du dispositif bien qu il ne puisse tre compt dans les structures qui assurent l h bergement des personnes 4 Cette d marche a consist en un recueil syst matique des informations dont disposent les structures susceptibles d h berger des personnes en demande d asile r fugi es et d bout es concernant ces derni res deux dates donn es Concernant les conditions pr cises dans lesquelle
14. B n vole associatif Le recours un savoir socialement disponible concernant les traits culturels des migrants peut m me dans certains cas donner lieu la constitution de comp tences en la mati re qui peuvent tonner l observateur ext rieur Au d but i e les russes et les tch tch nes je n arrivais pas les distinguer Maintenant je le vois Vous avez deux personnes dans la salle d attente je sais que lui il est tch tch ne et lui il est russe On le voit C est d j pas le m me regard c est pas les m mes choses Intervenant secteur caritatif 41 Mais l on sait que lorsque les attributions ethniques ou culturelles apparaissent comme des principes d interpr tation et d identification pertinents il n est pas rare que ce soit par diff renciation des groupes en pr sence per us comme significativement diff rents que s op rent les assignations identitaires les X sont ainsi un peu plus que les Y qui le sont moins et contrairement aux Z qui sont tr s diff rents cet gard C est ce sch ma que l on semble retrouver chez certains intervenants dont on n ose dire qu ils d clinent une hi rarchie de leurs pr f rences mais qui manifestement trouvent d finir les groupes culturels en les mettant en perspective Ainsi en est il de ce cadre qui distingue les personnes des pays de l est du reste de son public Les personnes des pays de l Est ont une
15. Ce tableau montre que les familles d bout es sont aujourd hui moins nombreuses tre h berg es dans les h tels elles ne repr sentent plus que 3 8 des personnes et 4 2 des familles en novembre contre 16 3 des personnes et 17 1 des familles en juillet Cette diminution peut notamment tre expliqu e par un arr t ferme de la prise en charge de ce public Les r fugi s sont galement touch s par le durcissement des crit res mais sont encore pr sents 26 5 des personnes et 24 des familles ce qui t moigne une fois de plus des difficult s de relogement que rencontre ce public dans les Alpes Maritimes 70 Tableau construit partir des donn es SSAE fournies par la DDASS regroupant les familles h berg es par INTERMEDE et le Secours Populaire 70 ITI Les structures d h bergement d urgence II 1 L accueil de nuit Ville de Nice CCAS L accueil de nuit fait partie du Service Solidarit du Centre d Accueil d Urgence Sociale g r par le CCAS Le service solidarit se divise en plusieurs p les accueil de nuit restaurant le soir restaurant d entraide la midi douches municipales suivi des SDF de plus de 55 ans suivi de personnes b n ficiant des minima sociaux en r sidence Depuis un an cette structure d h bergement temporaire est accompagn e d une prise en charge ducative et sociale et 30 personnes peuvent tre h berg es en long terme avec un suivi social psychologique et m
16. Fran aise 8 40 Etrang re 12 60 Tunisie l 5 Maroc 4 20 Cap vert 1 5 C te d Ivoire 2 10 S n gal 1 5 Madagascar 1 5 Portugal 1 5 Russe 1 5 Total 20 100 40 9 des femmes h berg es au Centre Maternel taient de nationalit trang re le 7 juillet 2003 et 60 le 25 novembre 2003 Mais rappelons le il s agissait de personnes avec carte de s jour ou de personnes en situation irr guli re et non pas de personnes d bout es du droit gasile 81 VI Synthese Les deux tableaux suivants proposent une vision synth tique de la prise en charge sp cialis e et g n raliste d partementale partir des statistiques recueillies lors des deux op rations statistiques le 7 juillet et le 25 novembre 2003 Pr cisions Certaines statistiques n ont pu tre inscrites dans les tableaux du fait de l absence de r ponse des structures concern es nos sollicitations C est le cas pour les donn es relatives Intermede et au Secours Populaire pour ce qui concerne le 7 juillet 2003 que nous n avons pu obtenir que group es i e les chiffres disponibles concernent l ensemble des chambres d h tel sans que l on puisse distinguer ce qui rel ve du Secours Populaire et ce qui rel ve du dispositif Intermede Par ailleurs nous n avons pu obtenir les statistiques du CHRS ASSIC ainsi que celles du CHRS ACTES au 25 novembre 2003 Concernant le nombre de places disponibles en h tel et le taux d occupation des structures In
17. leSSAE est implant tann E1993 o M 1995 1996 ie 01997 p E 1998 E1999 pog E 2000 400 O 2001 E 2002 6 11 13 30 34 66 83 84 Bureaux SSAE Extraits de SSAE Projet R gional M diterran e 2003 On voit bien la tr s nette progression du nombre de demandes d asile dans les Alpes Maritimes 6 dans le tableau en 2000 et 2001 volution qui a ensuite cess apr s l arr t de la domiciliation dans le d partement Cet arr t des domiciliations a eu des r percutions sur d autres d partements principalement celui des Bouches du Rh ne sur la Ville de Marseille notamment vers laquelle de nombreuses personnes n ayant pas la possibilit de d poser leur demande d asile Nice se sont tourn es afin d y effectuer leurs d marches l Voir premi re partie La politique locale 52 On peut estimer que le nombre de 917 demandes en 2001 pour ce d partement ne repr sente que la moiti de ce qu aurait t le nombre des demandes si la Pr fecture n avait pas pris cette d cision En 2002 le nombre aurait probablement t de l ordre de 1800 2000 demandes alors qu il n est que de 203 pour la p riode de Janvier Septembre L arr t de la domiciliation sur les Alpes Maritimes a eu pour effet d augmenter les demandes sur les Bouches du Rh ne voir pic de 2001 et de 2002 mais aussi sur l H rault le Var le Vaucluse 58 IT Les
18. t victimes voulant absolument retourner en Su de o disent ils leur demande aurait t accept e Le quatri me entretien a t men avec une femme de 30 ans de nationalit angolaise Ses parents sont morts pendant la guerre en 1992 son poux ainsi que ses fr res et s rs ont disparu Le mari faisant partie d un groupe politique ce qu elle ignorait jusqu ici le couple et deux des quatre enfants qui se trouvaient avec eux furent kidnapp s S par e de son poux elle fut s questr e et subit diverses formes de violences jusqu au moment o amen e l h pital elle put s chapper et prendre l avion pour la France gr ce un ami Elle d barque donc Paris puis se rend Strasbourg avec l adresse d une dame en poche qui l am nera ensuite dans une association s occupant des demandeurs d asile Elle est h berg e dans trois foyers successifs pendant respectivement 1 jour 7 jours et 3 mois avant d tre accept e en CADA Nice structure qu elle int gre en juin 2000 T3 situ l Ariane Ses deux autres enfants la rejoignent peu de temps apr s Apr s une r ponse n gative de OFPRA en juin 2002 une demande de recours en ao t 2002 elle obtient son statut de r fugi en juillet 2003 Apr s des p riodes tr s difficiles elle commence d sormais avoir des projets et aimerait d m nager Paris o elle a de nombreuses relations et connaissances d s que cela sera possible
19. tre isol ou tre une famille n ouvre pas au m me type de prise en charge Se m lent ici des consid rations mat rielles concernant par exemple le type d h bergement l gales la pr sence d enfants donne acc s certains droits et des consid rations plus subjectives La pr sence d enfants constitue pour le travail social professionnalis dans tous les domaines et depuis toujours un signe d alerte un l ment central du diagnostic social Elle constitue par ailleurs bien souvent quel que soit le statut de l intervenant un motif suppl mentaire de s mouvoir et assure dans ce sens un surcro t de compassion l gard des personnes Distinguer les familles nombreuses et les familles mono parentales ce titre constitue une mani re d affiner la caract risation des publics Moi c est malheureux mais quand je vois que la famille est tr s nombreuse par exemple un couple en meubl a moins de souffrance qu une femme avec quatre enfants Ou alors Madame a le cancer ou la tuberculose Il faut regarder Priorit par rapport un couple avec un enfant dans un joli petit meubl B n vole associatif 7 Nous ne nous pla ons ici que sur le plan de la cat gorisation des publics Nous n aborderons pas ou simplement de mani re allusive la question beaucoup plus large des cat gories qui organisent la pratique de l accueil des migrants Ce fut d ailleurs un enjeu impo
20. un cadre de l administration sociale de mani re politique que l affaire sera r gl e par la Pr fecture c est dire on le comprend demi mot de mani re discr tionnaire au cas par cas et dans le souci de ne pas troubler l ordre public Ajoutons que cette d cision intervient dans un contexte de forte inqui tude concernant le financement national du monde associatif Lors de la r union de la commission demandeurs d asile ISN du 18 avril 2003 on voque ce titre l id e d une journ e morte outre la manifestation qui doit se d rouler Marseille le 5 juin en r action des coupes budg taires qui risquent de conduire la disparition de nombreuses associations Parall lement un questionnaire est largement distribu aux associations locales qui vise recenser les cons quences des coupes dans chacune d entre elles 1 Pr cisions que le collectif ISN s tait oppos par principe un examen des situations au cas par cas pointant l incoh rence de la position de l Etat celui ci ayant pay pour ces familles pendant des mois certaines sont 22 Ainsi cinq de ces familles seront r gularis es cinq autres b n ficieront finalement d une aide au retour les sept restantes s tant vanouies dans la nature Mais nul doute que cet pisode de la vie locale n aura pas contribu apaiser le climat local et faciliter le positionnement d une D
21. 8 Ou relevant pour son versant humanitaire d un secteur caritatif auquel le SSD ne souhaite pas s identifier Notons que cette logique de professionnalisation t tonnante de certains b n voles n est pas un ph nom ne nouveau en soi Nous avions pu l observer propos de la mise en circulation du Fonds d Urgence Sociale la r ponse que le Gouvernement d alors avait apport e aux mouvements de ch meurs de l hiver 1997 1998 Elle se voit r activ e ici l occasion cette fois non pas de la cr ation d une nouvelle prestation mais de l apparition de nouveaux publics Cf G Frigoli 1998 30 Quels qu en soient les ressorts il est noter que de tels processus de ciblage de sp cialisation sur le public demandeur d asile ne sont pas sans alimenter d bats et controverses quant l hypoth se d un transfert de populations faisant suite l afflux de ces nouveaux publics En d autres termes certains se demandent si le public demandeur d asile ne se serait pas substitu aux publics qui taient jusque l habituellement accueillis dans certains lieux substitution laquelle sans l avoir n cessairement souhait ou planifi certains acteurs par leurs pratiques auraient apport leur contribution 28 sociale sachant qu il est sans doute parmi les acteurs locaux le plus m me de prendre en charge la gestion de ces nouveaux dispositifs de par les comp tences techniques et professi
22. La mani re dont se d ploie concr tement l offre d h bergement destination des demandeurs d asile r fugi s et d bout s doit d s lors tre rapport e l existence de contextes locaux pr existants et assez soudainement soumis comme on va le voir l mergence d un nouveau probl me qui ne tardera pas travers des jeux d appropriation devenir un probl me local C est la description puis l analyse de cette rencontre entre un d j l socio institutionnel et l irruption d un nouvel enjeu d action publique locale qu est consacr e cette premi re partie I Les conditions d mergence d un nouvel enjeu local Il n est sans doute pas utile de rappeler ici que le d partement des Alpes Maritimes est depuis fort longtemps de par sa situation frontali re et le label c te d azur qui lui est attach un lieu de passage et un p le d attraction pour des cat gories de population tr s diversifi es que l on se r f re la vill giature aristocratique du d but du si cle ou au tourisme de masse contemporain l immigration de voisinage italienne ou l immigration post coloniale l installation de retrait s s duits par le climat ou de personnes en difficult s attir es par d hypoth tiques promesses d emploi Au sein de ces diff rents mouvements de populations le cas des demandeurs d asile est longtemps demeur relativement invisible e
23. Toutefois ces diff rentes sources d information posent des probl mes de regroupement D une part elles ne s inscrivent pas toutes dans la m me temporalit les rapports d activit par exemple imposent un important d calage temporel dans la ma trise de l information D autre part toutes les structures ne disposent pas des m mes types de renseignements sur leurs publics pour des raisons li es au statut l gal de la structure CADA ou la philosophie de l accueil propos accueil de nuit le nombre de variables retenu varie consid rablement d une structure l autre de m me que leur mode de recueil fond sur des documents officiels ou d claratif Enfin le type de fonctionnement organisationnel joue galement accentuant les diff rences dans le type d informations d tenues entre l association gros budget gestionnaire de CADA par ailleurs impliqu e localement dans un tr s grand nombre de dispositifs d action sociale quip e en ressources informatiques et l association caritative fonctionnant partir de fiches cartonn es non standardis es propri t du b n vole qui les conserve pr cautionneusement dans son cartable Il 1 Premi re op ration statistique un jour donn 7 juillet 2003 Pour ces raisons nous avons d cid d organiser une op ration statistique de comptage un jour donn en juillet 2003 Nous avons demand lors du premier entretien par t l phone puis par
24. au mieux correct Parmi les moches je vous assure qu il faut avoir le caur bien accroch Le plus cher est 1 890 euros pour cinq personnes Cadre ALC En outre le climat local continue de se tendre Commence se constituer aux c t s de la figure du vrai r fugi celle du demandeur d asile surnum raire mauvais client pour des 17 g rants d h tels meubl s qui stigmatisent son mode de vie usager ind licat de lieux d accueil d urgence o l on commence voquer le cas de demandeurs excessivement revendicatifs Des bagarres clatent dans des h tels des attitudes qualifi es de x nophobes sont observ es Il se dit dans certains lieux que ces nouveaux publics prendraient la place des publics traditionnels Apparaissent ceux que localement on nomme les d bout s de d bout s demandeurs qui introduisent un second recours et se voient nouveau conduits figures embl matiques de l insistance que manifestent certains demeurer sur le territoire co te que co te On parle de r seaux et de passeurs qui pousseraient l outrecuidance jusqu se pr senter aux guichets de l action sociale d urgence pour solliciter exiger disent certains des aides L association ALC en premi re ligne face ces difficult s plaide aupr s de la DDASS pour la cr ation d un nouveau CADA dans le d partement A la faveur de l extension du Dispositif National d Accueil de 30
25. comme nous l avons vu plus haut parce qu elle est susceptible de d stabiliser les pratiques professionnelles de travailleurs sociaux peu coutumiers d une intervention aupr s de publics n appartenant pas aux couches populaires Mais aussi parce qu on suppose que dans le cas de ces publics viennent se greffer des difficult s propres au sentiment de d classement qui les guette C est prendre en compte une fois qu ils sont r fugi s ils aimeraient bien continuer travailler dans leur domaine mais ce n est pas possible du fait de la langue et de la reconnaissance du dipl me Cadre associatif C est cette m me id e qu exprime le responsable d une association On accueille des gens qui avaient des maisons des directeurs des ing nieurs des m decins qui avaient un projet professionnel Et puis nous on leur dit qu il faudrait envisager un autre projet professionnel Il y a un travail de deuil tr s long faire Cadre associatif Ce qui donne ici aux processus de cat gorisation leur capacit de structuration des pratiques c est le fait que d s lors que l on suppose que les gens ne se comportent pas de la m me mani re selon qu ils sont ou non issus de milieux populaires en cons quence on ne se comporte pas soi m me de mani re identique face eux selon qu ils sont ou non issus de classes populaires On pourrait dire la m me chose des cat gories ethnico culturelles tr
26. d velopperaient pour cette raison des attitudes d hostilit leur gard Enfin on comprend que le public demandeur d asile n est pas toujours per u comme un public facile par des travailleurs sociaux qui aiment se pr senter comme des professionnels de l change un change qui passe par la parole Nous on travaille sur un contrat relationnel qui passe par la parole Et c est dur de le faire avec des paroles sommaires On n a pas les moyens d avoir un interpr te lors de chaque entretien Donc on est r ticent face aux familles qui ne parlent pas fran ais Cela peut para tre archa que comme argument mais d un autre c t dans des structures o on ne peut tre efficace que si il y a un contact on se sent moins efficace Or on aime bien tre efficace car a nous valorise Quand on pr sente les familles on demande tout de suite si quelqu un parle fran ais dans la famille Quand c est clair qu on ne va pas se comprendre a fait barrage On est confront des barrages o en fin de prise en charge on ne saura toujours pas si on s est compris Tant qu faire on se dit qu avec une autre famille on va tre efficace en six mois D o une certaine frilosit face aux demandeurs d asile Cadre CHRS C est une argumentation assez proche que l on retrouve du c t des Services Sociaux du D partement SSD o l on pointe les probl mes que pose le public demandeur d asile
27. dical Un accueil de jour sp cifique pour les femmes a galement t ouvert r cemment L accueil de nuit dispose de 109 lits 90 pour les hommes et 19 pour les femmes public isol uniquement La dur e du s jour est d un mois les 15 premiers jours gratuits les 15 suivants payants 3 euros ou pay s par les associations qui d livrent des bons accueil de nuit Diff rents services sont propos s un accueil un h bergement collectif proposant un lit pour la nuit un repas le soir et un petit d jeuner des douches une laverie une consigne pour les bagages personnels pendant la dur e du s jour un salon t l vision une aide aux d marches d insertion des permanences m dicales et un lieu d coute et de soutien Concernant la nationalit du public accueilli le rapport d activit s 2002 indique la r partition suivante 91 de personnes trang res 57 de personnes hors CEE 34 dans CEE 9 de Fran ais Ces chiffres montrent bien l importance du nombre de personnes trang res accueillies dans cette structure N anmoins les op rations statistiques men es par nos soins les 7 juillet et 25 novembre 2003 ont permis de montrer qu il s agissait rarement de demandeurs d asile et de r fugi s Comme on le verra plus loin la variable nationalit n tant pas renseign e dans les statistiques de cette structure nous avons d nous d placer le jour de l op ration statistique Toutefois
28. e en meubl Nice au moment o la DDASS a signifi sa volont de ne plus prendre en charge ce type de financement et de devoir faire face l exasp ration manifest e par le Service Social D partemental face cette nouvelle charge de travail Il s agit l bien d effets de contexte qui sont en m me temps des effets de construction Dans le premier cas on signifie clairement que le d partement ne souhaite plus accueillir de demandeurs d asile d s lors appr hend s comme des intrus Dans le second on sous entend que s il est acceptable que la figure du demandeur se banalise il est intol rable qu il en soit de m me pour celle du d bout En d autres termes il est des formes de marginalit sociale plus acceptables que d autres et dans cette hi rarchie implicite le d bout est au plus bas On pourrait poursuivre en voquant d autres d cisions ou d autres modes d action qui participent d une territorialisation relative certes mais dont les effets ne doivent pas tre ignor s de la politique de l asile Ainsi par exemple le quasi abandon leur sort des personnes isol es au moins pour ce qui concerne la prise en charge sociale l id e de cr er une plate forme d accueil afin de dissocier le public des demandeurs d asile des populations traditionnelles de l urgence sociale ou plus anecdotique la d cision du SSAE local de n ouvrir ses locaux qu en matin e hors rendez vou
29. entr e en France ne sont pas disponibles pour les personnes r fugi es qui repr sentent 90 personnes Les calculs de la diff rence entre la date d entr e en France et la date de l op ration statistique 25 novembre 2003 mentionn s dans ce tableau ne concernent donc que les personnes en demande d asile et les personnes d bout es On peut donc penser que ces d lais seraient encore plus lev s en prenant en compte la population des r fugi s Ce tableau montre que 63 7 des personnes h berg es dans une structure th oriquement transitoire le sont depuis plus de 6 mois 24 9 d entre eux depuis plus de 6 mois 7 8 depuis plus d un an 5 7 depuis plus d un an et demi 6 1 depuis plus de deux ans et 19 2 depuis plus de deux ans et demi 38 8 des personnes h berg es le sont depuis plus d un an sachant que l allocation d insertion est vers e pendant 12 mois 110 I 4 L h bergement d urgence accueil de nuit La part des personnes trang res h berg es l accueil de nuit s l ve 54 4 du public total accueilli dans cette structure le 7 juillet 2003 et 48 9 des hommes et 65 des femmes le 25 novembre 2003 N anmoins seulement 7 8 du public est en demande d asile ou r fugi statutaire en juillet et 7 3 en novembre Tableau n 36 Statut des personnes h berg es Tableau n 37 Statut des personnes h b l accueil de nuit le 7 07 03 erg es l accueil de nuit au 25
30. entretien police OFPRA commen ant souvent par le recueil de ces donn es tat civil composition familiale Les premiers entretiens recueillis nous ont permis de tester ce guide d entretien et de fournir les premi res observations M me si l laboration d un guide d entretien pose toujours le m me type de questions aux enqu teurs 1l est vrai que le recueil d entretien aupr s de ce type de publics pose des questions qui sans tre nouvelles en soi ont peut tre plus d acuit dans ce cas pr cis Tel est le cas de deux interrogations qui pour para tre triviales n en sont pas moins importantes Par quelle question commencer et Par quelle question finir En effet la premi re question lance l entretien et d finit la situation d interlocution qui s engage entre les contractants d termine la qualit de l interaction et des propos recueillis Faut il commencer par aborder leur situation pass e les raisons de leur exil et affronter d s le d but de l entretien les situations douloureuses narrer ou au contraire aborder en premier lieu la situation pr sente Dans le cadre de ce travail nous avons choisi de consacrer la premi re question la composition familiale pour aborder ensuite celle du d part Quant la question de la fin de l entretien qui contribue souvent fixer l impression g n rale sur l entretien lui m me elle est d autant plus importante qu ell
31. es en comptant les entr es ant rieures ann e pr c dente La dur e de s jour calcul e sur les sorties 2002 s l ve 12 mois Tableau n 24 Nationalit des personnes h berg es au CHRS ALC Service Externe en 2002 Nationalit Eff Personnes Personnes France 15 40 5 Maghreb 13 35 1 CEE 0 0 Afrique centrale 1 2 7 Autres dont 6 Europe est 8 21 6 Total 37 100 Les m nages de nationalit fran aise sont sous repr sent s par rapport aux m nages trangers 40 5 contre 59 5 35 1 des personnes accueillies sont originaires du Maghreb Tableau n 25 Statut des personnes Tableau n 26 Statut des personnes h berg es au CHRS ALC Service Externe h berg es au CHRS ALC Service Externe Le 7 07 03 le 25 11 03 Statut Effectif D Statut Effectif Demandeurs Asile 0 0 Demandeurs Asile 0 0 R fugi s 11 11 1 R fugi s 17 15 D bout s 0 0 D bout s 0 0 Autres 88 88 9 Autres 96 85 Total 99 100 Total 113 100 76 Le 7 juillet 2003 11 personnes r fugi es taient pr sentes au CHRS 11 11 de la population Le 25 novembre 2003 17 personnes r fugi es taient h berg es au CHRS repr sentant 15 du public total h berg IV 2 Le CHRS ASSIC L ASSIC Association Solidarit Int gration Citoyennet anciennement ASTIAM est une association 1901 cr e en 1970 qui fonde ses actions sur trois p les Le p
32. et rep rable que ce soit dans le sens de la d fection ou au contraire de l implication l enjeu semble tre pour ces structures de laisser passer l orage en gardant le cap c est dire de trouver le subtil dosage entre une adaptation n cessaire et la volont de ne pas d vier de mani re excessive du sentier institutionnel qui est le leur Au sein de cet ensemble une attention particuli re nous semble devoir tre accord e au cas de la DDASS pr cis ment du fait des contraintes qui p sent sur le difficile exercice d quilibre que lui imposent les circonstances On sait que c est une des figures impos es du travail des DDASS et plus largement des services d concentr s de l Etat que de g rer la coexistence de deux r les institutionnels celui de repr sentant de l Etat central aupr s des acteurs locaux celui de rapporteur d une r alit locale aupr s de l administration centrale En clair les DDASS sont la fois tenues de se montrer bonnes l ves face un Minist re souhaitant contenir les effets centrifuges de la d concentration et invit es adopter une posture d animation de partenariats locaux valoris s pour leur capacit se montrer inventifs Ce sont l les avatars bien connus d un Etat animateur confront l ambigu t des rapports qu il 31 Ce qui constitue sans doute un indice suppl mentaire de la relative absorption que nous voquions plus h
33. l essentiel c est que je puisse vivre en paix Entretien 1 IL 2 2 CONDITIONS D ARRIV E ET PREMIERS CONTACTS DANS LA VILLE D ACCUEIL Il nous a paru int ressant ici de relater les conditions d arriv es des personnes interview es leur tat psychologique apr s un voyage o l on a risqu sa vie les premi res d marches qui sont entreprises afin de trouver un h bergement le d placement la pr fecture pour demander l asile politique et pour certains les exp riences traumatisantes v cues par ceux pour qui la premi re vision de Nice a t celle d une cellule En effet pour certains voyager vers la France signifiait aussi risquer sa vie et l arriv e est synonyme de fortes motions comment nous le racontent cet homme alg rien et cette femme originaire de Tch tch nie Le chemin la route de la capitale l a roport c est a la ligne rouge de la mort C est l autoroute c est la route la plus contr l e dans tout le pays Ils savent que c est par l qu on passe que ce soit les terroristes ou m me Ll Etat Quand je suis arriv Marseille l a roport j ai commenc pleurer parce que je n y croyais pas C tait un choc c tait un v nement pour moi et j ai commenc avoir des cauchemars je ne connaissais rien de tout ce qui tait social les associations donc j tais dans la premi re association boutiques de la solidarit on m a fait un dossier on m
34. le projet Le diagnostic qui est fait de la situation locale est sombre Dans un contexte d intensification de la demande d aide on parle de probl mes de s curit d un climat de tension marqu de par de nombreux incidents d une mont e de la x nophobie de r seaux organis s de victimes de la traite et de d couragement des professionnels D o l expression d un imp rieux besoin d am lioration de la r ponse publique que le document d compose en plusieurs chapitres L h bergement et le logement sont pr sent s comme des questions prioritaires Est galement soulev le probl me que pose la n cessit pour les demandeurs de se rendre Paris afin d tre auditionn par l OFPRA Outre les co ts importants qu occasionnent de tels d placements les personnes se trouveraient d sorient es voire paniqu es l id e de se retrouver dans une grande ville Les r dacteurs du document plaident pour ces raisons en faveur d une d centralisation de l OFPRA L accueil est galement pr sent comme un chantier auquel il convient de s atteler notamment du point de vue des probl mes que pose la non ma trise de la langue fran aise et auxquels ne peuvent r pondre des m diateurs culturels surcharg s de travail gt De m me l accent est mis sur le difficile acc s des familles et des personnes isol es une alimentation correcte et adapt e aux sp cificit s
35. le social avec un accueil RMI troisi me ge animations foyers appui social individualis Le p le emploi formation accompagnement personnalis pour l emploi APE aide la recherche d emploi ARE plate forme d orientation et de suivi PFOS Le p le logement accueil r sidence sociale CHRS Accueil H bergement d Urgence acc s au logement FSL Le CHRS de l ASSIC cr en 1991 a une capacit de 32 places et assure le suivi p dagogique et psychologique du public accueilli ainsi que l accompagnement la recherche d un emploi et d un logement pour toute personne sans domicile fixe pouvant s inscrire dans un parcours d insertion Les 32 places se d composent comme suit 17 places en foyers de travailleurs migrants hommes seuls 5 places en studios pour femmes seules couples ou familles monoparentales appartement pour une famille de 3 S personnes appartement pour une famille de 3 personnes Tableau n 27 Nationalit des personnes Tableau n 28 Nationalit des personnes h berg es au CHRS ASSIC le 7 juillet 2003 h berg es au CHRS ASSIC le 7 juillet 2003 regroupement Nationalit Effectif PAUQIAMRE s lt EE 2 F 15 305 Fran aise 15 39 5 Eu Etrang re 23 60 5 Etrang re 23 60 5 DE Alg rie 11 28 9 Afrique du Nord 15 39 5 Bosnie 3 79 Afrique Centrale 2 5 3 laS Mauritanie 1 2 6 Europe Est 5 13 2 Rus
36. marches aupr s de la Pr fecture du SSAE et d sormais de la Plate Forme d Accueil avant l accord pour prise en charge fourni par la DDASS Au 7 juillet et au 25 novembre aucun demandeur d asile r fugi ou d bout n tait h berg par le SDU 73 IV Les structures d h bergement g n ralistes type CHRS Les CHRS n ont accueilli que peu de personnes en demande d asile puisque selon les responsables de ces structures le fait d accueillir des familles de ce statut tend bloquer le syst me ces familles ayant une dur e d h bergement et de prise en charge beaucoup plus lev e que les publics traditionnels De plus au vu de leur statut interdiction de travailler le travail d insertion mission importante du CHRS est rendu extr mement difficile et ces personnes restent la charge totale de l tablissement Les directeurs ont donc limit l accueil de ce public quelques familles Il est important d ajouter que certains CHRS ont accueilli des familles en demande d asile territorial exception en la mati re par rapport aux autres dispositifs cette population entrant dans les publics qui peuvent tre accueillis en CHRS la d cision reposant alors sur la d cision du directeur de la structure IV 1 Le CHRS ALC Le CHRS de l association ALC est d compos en deux services distincts les Yuccas accueillant des personnes seules et le Service externe accueillant des familles L an
37. mis e et politiquement tr s correcte par l expression famille trop carenc e Pour ce qui concerne l admission en CADA on essaie de privil gier les situations lourdes notamment sur le plan sanitaire les situations de difficult psychologique En m me temps on vite les familles trop carenc es qui mettraient le d sordre dans la structure L enqu teur Qu est ce qu une famille trop carenc e C est une famille qui ne respecte pas les r gles qui exige beaucoup trop ou qui a des comportements de violence Par exemple on a eu un jeune qui a t incarc r car il avait frapp son proviseur On a eu une famille qui avait t d bout de la demande d asile et qui a refus la proposition de OMI de retourner tous frais pay s dans son pays d origine Ici on se trouve dans la situation classique dans le milieu de l action sociale o une institution proposant un accueil s lectif fait usage de la possibilit qui lui est donn e d effectuer un tri parmi les usagers et se donne dans ce sens des crit res pour le faire Mais s il est des situations telles que l admission en CADA qui sont par principe le lieu d une s lection il est aussi des th mes qui suscitent la mobilisation de cat gories touchant aux comportements des individus Parmi ceux ci on peut voquer celui pineux il faut bien le dire des moyens de survie dont usent les publics et plus largement de leur
38. nergie une foi dans lavenir un courage c est fantastique c est tout l oppos des autres Nous on essaie de les cadrer un petit peu car comme elles n ont pas d autorisation de travail le travail c est lavenir on ne peut tre sauv que par le travail Mais je veux dire que quelque part c est rafra chissant c est r jouissant de voir que les gens l en termes de motivation il n y a pas de probl mes Je remarque que les personnes originaires des pays de l Est ont des facilit s apprendre la langue fran aise c est poustouflant Cadre CHRS Chez cet autre intervenant social l enjeu est l aussi d ordre comportemental mais les registres d identification nationalit religion origine ethnique statut au regard de la l gislation sont multiples et crois s Aux gens des pays de l Est sont oppos s des ressortissants alg riens r unis par une m me pratique religieuse et dont la conduite est r f r e au fait qu ils ont en commun de demander l asile territorial On comprend que la cat gorie que le discours cherche ici faire merger est celle d homme alg rien musulman pratiquant demandeur d asile territorial et isol et qu cette cat gorie op ratoire chez cet intervenant est associ e un trait comportemental particulier Autant avec les gens des pays de l st on avait des probl mes au niveau de la communication mais pas de probl me
39. pas du tout o je me trouvais on tait dans le bus avec les vitres teint es et j ai vu des palmiers Entretien 6 La quasi totalit des personnes ne parlaient pas le fran ais et ne savaient pas o se rendre pour obtenir un h bergement effectuer leur demande d asile la pr fecture Tout cet apprentissage s est donc fait sur place par diff rents moyens en demandant les informations des passants en se rendant la police en se tournant vers des personnes parlant le russe rencontr es la pr fecture ou dans l h tel Je ne savais pas o il fallait aller et je me suis retrouv e Nice Je marchais dans la rue sans savoir o je devais aller Mes filles taient toutes sales J ai demand un Monsieur Je suis Tch tch ne o dois je aller Il m a dit o il fallait que j aille Il m a montr le bus et il m a dit o tait la Pr fecture A la Pr fecture je parle un peu anglais et j ai demand si je pouvais avoir un h bergement On m a envoy la DDASS A la DDASS on m a dit Non on ne peut rien faire Heureusement il se trouvait dans le couloir une femme qui m a envoy e au Secours Populaire et j ai ensuite t h berg e Entretien 6 Nous avons par hasard dans la rue entendus parler le russe et donc on nous a dit Adressez vous la Pr fecture donc voil On nous a dit vous prenez tel autobus jusqu la pr fecture et voil Et l la pr fecture v
40. personnes expuls es personnes apatrides ne peut tre h berg e qu apr s accueil des services d partementaux de l Etat concern s par leur demande DDASS et adh sion de la famille aux interventions du SSAE Tableau n 7 Evolution du nombre moyen et maximum de personnes et de familles h berg es de 2000 2003 par CHORUS 06 INTERMEDE 2000 2001 2002 2003 Nombre moyen de personnes et de familles h berg es Nombre maximum de personnes et de familles h berg es Concernant le nombre total de familles h berg es et non une moyenne ou un chiffre maximum une date de l ann e on constate une volution 51 familles en 2000 83 familles en 2001 63 familles en 2002 Le graphique ci dessous montre bien l volution de 1999 2003 le pic tant atteint au mois d avril 2002 7 L quipe de CHORUS est compos e de 25 salari s 2 postes de Direction directrice chef de service 12 postes de travailleurs sociaux 1 psychologue 5 salari s gestion secr tariat agent d accueil 1 agent technique 1 m diateur 3 agents de service 65 Nombre de familles et de personnes Evolution du nombre de familles et de personnes h berg es par CHORUS de 1999 2003 250 200 150 100 Nombre de familles h berg es Nombre de personnes h berg es Le tableau des h bergements INTERMEDE de janvier juillet 2003
41. respectant le fonctionnement et la philosophie de la structure nous n avons pos que deux questions suppl mentaires chaque personne venant s inscrire pour la nuit De quelle nationalit tes vous et Avez vous fait une demande d asile Les tableaux qui suivent contenant l item demandeur d asile ont donc t construits partir de donn es d claratives et partir d une demande g n rale sur le d p t d une demande d asile 71 Voir la quatri me partie de ce rapport IV Enqu te exploratoire sur la m thodologie 7 En effet la nationalit exacte n est pas prise en compte dans les statistiques les items se divisant en Fran ais Etranger Hors CEE Etranger CEE 73 Si certaines personnes nous ont montr leurs papiers certificats de r fugi s par exemple cette op ration ne s est pas faite de mani re syst matique 71 Tableau n 16 Nationalit par rapport la Tableau n 17 Nationalit par rapport la demande d asile du public masculin h berg demande d asile du public homme femme l accueil de nuit 07 07 03 h berg l accueil de nuit 25 11 03 Etr non D A Etr non D A DA et ou Nationalit D A et ou Nationalit non R R Total non R R Total Alg rie 10 2 12 5 10 5 Albanie 0 12 5 2 Angleterre 2 0 0 0 1 8 Alg rie 26 8 25 26 5 Azerb djan 0 0 12 5 1 8 Congo 2 4 0 2 Belgique 2 0 0 0
42. s pr sentes dans le discours des personnes que nous avons interrog es Ici se m lent la r f rence des origines nationales les russes les alg riens les togolais etc et le recours des cat gories plus larges les maghr bins les africains voire beaucoup plus diffuses les gens de l Est Dans tous les cas on est frapp par la r currence d une vision fortement culturaliste des choses que cela soit pour mettre l accent sur le probl me g n ral que constitue le fait d avoir affaire des publics issus de cultures diff rentes ou pour diff rencier les publics entre eux 39 Parmi les multiples illustrations de la pr gnance d un regard ethnicis sur le monde des demandeurs d asile on peut notamment voquer le domaine des pratiques ducatives Pour beaucoup les familles tch tch nes d velopperaient en la mati re des mani res de faire tonnantes Les enfants ne sont pas lev s de la m me fa on Ils n ont pas les m mes r f rences ducatives Par exemple il y avait un petit groupe de familles du c t du quartier de Magnan C tait des tch tch nes qui ne se connaissaient pas auparavant mais qui du fait de partager la m me langue avaient les m mes fa ons de faire Alors il y avait des enfants qui jouaient dans la rue et la police intervenait Pour faire comprendre qu en France a ne se passe pas tout fait pareil c est assez difficile Cadre asso
43. s et notamment la pr sence de personnes originaires de Mauritanie du Nigeria de C te d Ivoire rarement pr sentes dans les statistiques relatives aux publics h berg s Rapport d activit SSAE Nice 2002 120 Nationalit des personnes isol es accueillies la plate forme du 08 09 03 au 30 11 03 An E Alg rie 1 8 o Mauritanie 3 6 D Ukraine W Bi lorussie 3 6 3 6 3 6 33 9 m Ex Yougoslavie W Moldavie O Nig ria W C te d Ivoire 9 4 m Roumanie D Arm nie 5 4 D iran B Az rie W Kurdistan amp Madagascar Un travailleur social nous pr sente ainsi le profil des hommes isol s de nationalit mauritanienne non h berg s dans une structure d h bergement Les hommes seuls Mauritaniens souvent peuls qui viennent souvent de camps de r fugi s au S n gal et arrivent en France surtout l ouest de Nice et Cannes Ils ne hantent pas les services sociaux ils sont assez peu visibles et viennent souvent au SSA quand ils ont obtenu leur statut de r fugi pour une aide l installation dans l appartement Contrairement aux familles demandeurs d asile tch tch nes notamment les personnes isol es de nationalit mauritaniennes les hommes ont une autre approche de leur situation administrative et craignent plus la clandestinit les familles tant plus difficilement expulsables Ils ont plus recours la d brouille travail au noir et au soutien de la communaut
44. sidents ALT Eff Personnes Eff Familles Personnes D Asile Conventionnel 7 1 46 7 R fugi s 5 2 33 3 D bout s 3 1 20 Total 15 4 100 Les quatre familles couples avec enfants sont entr es dans leur h bergement durant l ann e 2002 La dur e moyenne d h bergement s l ve 15 mois PROFILS DES PERSONNES HEBERGEES EN LOGEMENT ALT ATE Famille couple 2 enfants g s de 28 28 8 et I ans de nationalit bi lorusse date d entr e dans l h bergement 21 10 2002 en demande dasile conventionnel Famille couple 1 enfant g s de 28 29 et 3 ans de nationalit russe date d entr e dans lh bergement 17 10 2002 en demande dasile conventionnel Famille couple 3 enfants g s de 32 30 11 7 ans et 7 mois de nationalit russe date entr e dans l h bergement 04 12 2002 originaire de Tch tch nie r fugi e statutaire Famille couple 1 enfant g s de 50 46 et 26 ans de nationalit arm nienne date d entr e dans l h bergement 29 01 2002 d bout e du droit dasile I 3 L h bergement d urgence en h tel Apr s avoir pr sent les profils des personnes h berg es dans les deux CADA des Alpes Maritimes et en logement ALT nous allons pr sent nous attacher analyser les caract ristiques du public h berg en h tels et en meubl s Comme nous l avons vu les familles arrivant Nice sont orient es vers la plate forme depuis septembre 2003 o les assistante
45. tels et en meubl s et non renseign es pour les structures g n ralistes type CHRS et accueil de nuit Quant au parcours r sidentiel c est une variable non renseign e et difficilement int grable dans une liste de personnes h berg es La variable langue parl e n est disponible pour aucune des structures concern es Il est donc n cessaire de recueillir ces variables par questionnaire ou entretien 155 II L approche des publics HI 1 L acc s la population Concernant l approche directe des publics par des enqu teurs ext rieurs au syst me d action local plusieurs difficult s se pr sentent La premi re est li e la n cessit d obtenir l accord des structures concern es du moins d obtenir de celles ci une certaine libert de choix dans l tablissement des conditions d approche Non pas que les responsables contestent par principe l id e d aller la rencontre des publics D ailleurs le feraient ils qu ils ne pourraient de fait s y opposer pour peu que la rencontre n ait pas lieu l int rieur des tablissements Remarquons simplement qu il appara t clairement pr f rable de s appuyer sur les structures plut t que d agir contre elles Or ce principe tant pos toute la difficult est de ne pas se laisser imposer les conditions de la rencontre choix des personnes et choix du lieu notamment Comme cela a d j t constat dans ce type d enqu te la tentation est souvent grande chez
46. tudi e Le Service Externe du CHRS ALC nous a fourni la liste des personnes h berg es en demande d asile et r fugi s statutaires en fonction des variables suivantes sexe date de naissance nationalit composition familiale lien avec le chef de famille date d entr e dans l h bergement niveau d tude profession statut Le Centre maternel ALC nous a fourni une liste des personnes h berg es contenant les variables qui suivent Sexe date de naissance nationalit composition familiale date d entr e dans la structure niveau d tude profession 108 M me si cette variable n est pas essentielle pour les demandeurs d asile qui n ont pas le droit au travail elle est importante pour l avenir professionnel des personnes r fugi es N anmoins cette variable n est pas renseign e syst matiquement 152 Cette seconde op ration statistique a permis de montrer que certaines structures nous ont fourni des statistiques de m me qualit que lors de la premi re op ration telle le CADA CPH ATE Pour d autres les listes taient moins compl tes CADA ALC Les Oliviers ou absentes CHRS ACTES et CHRS ASSIC comme le montre le tableau qui suit repr sentant pour chaque structure les variables fournies pour l op ration statistique un jour donn le 25 novembre 2003 page suivante 153 Variables fournies par les structures pour l op ration un jour donn 25 11 0 109 3
47. une tude men e Nice r cemment Poissy Philippe Beraud 2001 D une fa on g n rale les demandeurs d asile voquent tr s peu ce pass douloureux et ce qui les a pouss sur les routes de lexil par peur par m fiance ou plus simplement pour viter de se rem morer les morceaux d une vie bris e Il n est pas tonnant que les demandeurs d asile h sitent raconter leur histoire le faire c est pour eux se confronter de nouveau la torture la souffrance c est r activer la culpabilit et la honte 162 en place de la situation d entretien a peut tre une importance plus grande encore que lors d enqu tes aupr s d autres populations Dans le cadre de notre travail les attitudes face l enqu teur et l entretien ont t tr s diverses et d pendantes de la perception de l tude A nsi une personne a eu l impression qu il fallait correctement r pondre aux questions et ne se sentait pas forc ment la personne ad quate pour le faire entretien 9 Une autre entretien 8 nous a sembl souhaiter montrer qu ayant galement fait des tudes son discours tait construit et rationnel alors qu une autre d clarant explicitement qu elle ne craignait pas ce type d exercice et y tait r d e s est attach e plusieurs reprises manifester sa capacit de contr le de la situation d entretien entretien 10 en commen ant l entrevue en se pr s
48. 1 1 Couples sans enfant 3 3 1 Couples avec enfants 60 61 9 Couple 1 enfant 20 20 6 Couple 2 enfants 29 29 9 Couple 3 4 5 enfants 11 11 3 Familles Monoparentales 31 32 Femme 1 enfant 12 12 4 Femme 2 enfants 9 9 3 Femme 3 4 enfants 6 6 2 Homme 1 enfant 1 1 Homme 2 enfants 2 2 1 Grand m re 1 enfant 1 1 2 femmes 2enfants 2 2 1 Total 97 100 L analyse des structures familiales des personnes accueillies en h bergement d urgence c est dire en chambres d h tels ou en meubl s montre que la cat gorie la plus repr sent e est celle des familles 96 le 7 juillet et 94 le 25 novembre r parties en couples avec enfants 107 71 en juillet et 61 9 en novembre et en familles mono parentales qui repr sentent une part importante 24 6 en juillet et 32 en novembre Les couples sans enfant sont inexistants parmi le public h berg en h tels et en meubl s en juillet et ne repr sentent que 3 1 en novembre Quant la cat gorie des personnes isol es aucune personne seule n est h berg e en juillet et une seule personne isol e une femme est h berg e dans le cadre de ce type d h bergement 1 en novembre 2003 En comparant les compositions familiales du CADA CPH ATE et celui du CADA ALC avec celles de l h bergement en h tels on note une moindre proportion de personnes isol es 1 contre 16 7 et 5 6 mais une plus forte proportion de couples sans enfants 3 1 contre 0 dans les deux CAD
49. 1 8 Croatie 2 4 0 2 Bulgarie 4 1 12 5 5 3 G orgie 0 12 5 2 Cameroun 2 0 0 0 1 8 Hongrie 2 4 0 2 Croatie 2 0 12 5 3 5 Maroc 9 7 0 8 1 Espagne 6 1 0 0 5 3 Mauritanie 2 4 0 2 Hollande 2 0 0 0 1 8 Portugal 7 3 0 6 1 Hongrie 2 0 0 0 1 8 Roumanie 34 1 0 28 6 Italie 8 2 0 0 7 0 Russie 0 12 5 2 Lituanie 2 0 0 0 1 8 S n gal 4 9 12 5 6 1 Maroc 6 1 0 0 5 3 Slov nie 2 4 0 2 Pologne 4 1 0 0 3 5 Ukraine 2 4 0 2 Portugal 6 1 0 0 5 3 Vietnam 2 4 12 5 4 1 Roumanie 28 6 12 5 26 3 Ex Yougoslavie 0 12 5 2 S n gal 2 0 0 0 1 8 Total 100 41 100 8 100 49 Slovaquie 2 0 0 0 1 8 Russie Tch tch nie 0 0 25 0 3 5 Tunisie 8 2 0 0 7 0 Ex Yougoslavie 0 0 12 5 1 8 Total 100 49 100 8 100 57 Le 7 juillet 2003 les nationalit s les plus repr sent es parmi l ensemble des trangers pr sents l accueil de nuit 55 1 du public total sont la Roumanie 28 6 et l Alg rie 26 5 Les demandeurs d asile quant eux sont r partis entre les nationalit s suivantes Alg rie Albanie G orgie Russie S n gal Les r fugi s statutaires sont originaires du Vietnam et de l Ex Yougoslavie Les demandeurs d asile et les r fugi s repr sentent 8 9 du nombre total d h berg s hommes Le 25 novembre 2003 ce sont encore les personnes de nationalit roumaine et alg rienne qui repr sentent la part la plus importante parmi les personnes de nationalit trang re 26 3 et 10 5 Les demandeurs d asil
50. 11 03 Statut Effectif D Statut Effectif D Demandeurs Asile 5 5 6 Demandeurs d asile 8 7 3 R fugi s 2 2 2 R fugi s 0 0 D bout s 0 0 D bout s 0 0 Autres 83 92 2 Autres 102 92 7 Total 90 100 Total 110 100 Les caract ristiques individuelles des personnes sont les suivantes PROFIL DES PERSONNES EN DEMANDE D ASILE ET REFUGI ES H BERG ES A L ACCUEIL DE NUIT 07 07 03 Homme 30 ans c libataire de nationalit g orgienne en demande d asile Homme 62 ans mari de nationalit alg rienne en demande d asile Homme 39 ans c libataire de nationalit russe en demande d asile Homme 50 ans c libataire de nationalit vietnamienne r fugi statutaire Homme 23 ans c libataire de nationalit s n galaise en demande d asile Homme 31 ans c libataire de nationalit ex yougoslave r fugi statutaire Homme 41 ans mari de nationalit albanaise en demande d asile 25 11 03 Homme 29 ans c libataire de nationalit ex yougoslave demandeur d asile Homme 34 ans c libataire de nationalit roumaine demandeur d asile Homme 50 ans c libataire de nationalit russe Tch tch nie demandeur d asile Homme 28 ans c libataire de nationalit russe Tch tch nie demandeur d asile Homme 34 ans c libataire de nationalit croate demandeur d asile Homme 34 ans c libataire de nationalit alg rienne demandeur d asile Homme 39 ans c libata
51. 199 6 en demande d asile conventionnel juillet et novembre Femme 43 ans veuve de nationalit ukrainienne arriv e en France en 01 2001 r fugi e statutaire juillet et novembre Femme 43 ans mari e de nationalit g orgienne arriv e en France le 29 05 01 r fugi e statutaire juillet et novembre 112 SERVICE EXTERNE La proportion de personnes r fugi es aucune personne en demande d asile h berg e au CHRS ALC Service Externe s l ve 11 1 le 7 juillet 2003 et 15 le 25 novembre 2003 du public h berg total Tableau n 40 Statut des personnes Tableau n 41 Statut des personnes h berg es au CHRS ALC Service Externe h berg es au CHRS ALC Service Externe le 07 07 03 Externe le 25 11 03 Statut Effectif Statut Effectif Demandeurs Asile 0 0 Demandeurs Asile 0 0 R fugi s 11 11 1 R fugi s 17 15 D bout s 0 0 D bout s 0 0 Autres 88 88 9 Autres 96 85 Total 99 100 Total 113 100 PROFIL DES PERSONNES EN DEMANDE D ASILE OU REFUGIEES HEBERGEES AU CHRS ALC SERVICE EXTERNE LES 07 07 03 ET 25 11 03 Famille monoparentale femme 2 enfants de nationalit roumaine g s de 42 17 et 7 ans date d entr e dans l h bergement 17 05 2002 r fugi s statutaires juillet Famille couple 3 enfants de nationalit russe g s de 49 49 24 19 et 16 ans date entr e dans l h bergement 23 10 2002 r
52. 4 a ue R H telier 1 2 1 Cuisini re couturi re 7 13 0 Site Infirmier pharmacie 2 4 3 Chef entreprise 1 1 9 Ine ni 9 19 1 Assistante sociale 1 1 9 re ARTE Journaliste 1 2 1 Economie finance 2 3 7 E Menuisier 1 2 1 Professeur 6 11 1 HE M tallurgiste soudeur 2 4 3 Secr taire 1 1 9 FU Le Militaire 1 2 1 Ouvri re agricole 2 3 7 EC P tissier 2 4 3 Total 54 100 f Paysagiste 1 2 1 Prof sport 1 2 1 Tailleur diamant 1 2 1 Taxi 1 2 1 Total 47 100 Du c t des femmes les pourcentages les plus lev s correspondent aux professions de comptable 16 7 cuisini re et couturi re 13 professeur 11 1 infirmi re et pharmacienne 11 1 ing nieur 9 3 et m decin 7 4 caissi re vendeuse 7 4 Les professions demandant un certain niveau d tude m decin ing nieur professeur sont donc significativement repr sent es Seules 3 7 des femmes dont nous connaissons la profession sont ouvri res agricoles Du c t des hommes les quatre pourcentages les plus lev s correspondent aux professions d ing nieur 19 1 puis celle de m canicien 14 9 de chauffeur 10 6 et de comptable 8 5 109 Tableau n 35 Dur e d h bergement du public h berg en h tels le 25 11 03 Effectif 89 61 19 14 2 ans 2 ans 1 2 15 2 ans 1 2 3 ans 47 Total 245 Il est important ici de noter que le total ne s l ve pas 344 personnes car les dates d
53. CADA Les Oliviers ALC Le CADA Les Oliviers est un service de l association ALC association de travail social regroupant plus de 200 salari s dans six tablissements compos s de 25 services le Secteur Adolescents 4 foyers le Centre Maternel internat et cr che le CHRS centre d h bergement dispositifs d insertion accueil enfants CHORUS 06 dispositifs d urgence dont le 115 un CHRS Urgence le SDU Sch ma D partemental d Urgence deux services d accueils pour personnes seules et familles et d sormais INTERMEDE le SPRS service de pr vention et de r adaptation sociale prostitution le CADA et la Plate Forme des Service et de Coordination en faveur des demandeurs d Asile Comme nous l avons d j voqu le CADA ALC a t cr le 15 octobre 2002 avec 60 places extension pr vue 60 places suppl mentaires pour un total de 120 places afin de d sengorger les autres dispositifs Le public de cette nouvelle structure est constitu par les demandeurs d asile conventionnel essentiellement des familles accueillies dans des appartements r partis sur Nice Grasse Cannes et Drap Ce CADA est volontairement clat dans le diffus et situ dans le centre ville afin de permettre une meilleure int gration des publics accueillis et d viter le ph nom ne de ghetto sation A ce jour d autres appartements sont recherch s en fonction de la composition familiale jusqu obt
54. Convention Cadre entre l Union Nationale des HML le Minist re de l Emploi et de la Solidarit le Secr tariat d Etat au Logement pour l acc s au logement social de la population r fugi e 64 Tableau n 6 Nombre de nuit es en SDU et INTERMEDE de 1999 2002 Dispositif 1999 2000 2001 2002 Total SDU 16 891 16 236 20 922 24 236 78 285 INTERMEDE 23 496 58 625 68 143 150 264 Total 39 732 79 547 92 379 228 549 Les missions d INTERMEDE sont les suivantes Rechercher et fournir un habitat transitoire adapt leur permettant d assumer leurs responsabilit s familiales Organiser avec le SSAE leur installation en meubl Jntervenir avec les r f rents du SSAE en cas de difficult aupr s des gestionnaires de meubl s Il est important d ajouter que ces missions ont t effectu es sans cr dits suppl mentaires et sans recrutement de salari affect ce dispositif Ce sont donc les 25 salari s de CHORUS 06 qui ont pris en charge ces missions suppl mentaires recherche de meubl s gestion des conflits avec les gestionnaires comptabilit conventions contrats Le prix des chambres d h tels peut aller jusqu 2 000 euros par mois et par famille pour une qualit parfois jug e m diocre par les responsables eux m mes La population pr sente dans le dispositif de divers statuts primo arrivants personnes ayant subi un premier refus et instruisant un recours d bout s
55. DDASS Association ATE Association ALC Association ASSIC Association Actes Accueil de Nuit de la ville de Nice Accueil de jour de la ville de Nice CCAS de la ville de Nice Secours Catholique Secours Populaire Entraide Protestante Association SOS voyageurs SSAE Amnesty International 191 COVIAM CIMADE H pital Saint Roch Conseil G n ral des Alpes Maritimes Association ISN Inspection Acad mique Ces entretiens ont t compl t s par la participation des r unions de travail regroupant des acteurs locaux concern s par la question de l accueil des personnes r fugi es en demande d asile et d bout es Ce type de situation permet d acc der l observation de l action publique en train de se faire et offre l occasion de mener des entretiens collectifs instructifs car ils am nent n cessairement confronter les points de vue Nous nous sommes appuy s sur les contacts tablis avec les acteurs locaux afin de solliciter la participation ces s ances de travail allant des plus institutionnelles aux plus informelles Nous avons assist aux r unions suivantes six r unions ISN pl ni res de mars 2003 octobre 2003 quatre commissions ISN demandeurs d asile d avril 2003 septembre 2003 deux commissions ISN h bergement d urgence mai 2003 et juin 2003 Parall lement nous nous sommes engag s dans la collecte syst matique de tous les documents po
56. DPM lors des cr ations de places CADA dans le d partement des Alpes Maritimes en 2002 et 2003 Comme le montre le tableau qui suit les demandes CADA manant des Alpes Maritimes et adress es au DNA n ont que de faibles chances de donner lieu une admission dans un CADA se situant dans un autre d partement Ainsi en 2003 la date du 25 novembre un 80 15 places cr es en avril 2000 dans le d partement 06 ont t destin es exclusivement aux demandeurs d asile de Strasbourg Les demandes d entr e CADA manant de Paris ont fait l objet d un desserrement en urgence et de la mise en place temporaire d admission prioritaire dans les nouvelles places CADA cr es partir de juillet 2000 86 seul dossier famille instruit par le SSAE Nice a t accept via le Dispositif National d Accueil DNA sur 70 soit une proportion de 1 43 18 demandes ont abouties une admission dans un CADA des Alpes Maritimes Tableau n 35 Nombre de demandes CADA envoy es FTDA et nombre d entr es accept es 1999 2000 2001 2002 2003 1999 2000 2001 2002 2003 Nombre de demandes CADA 36 90 241 30 70 envoy es FTDA Nombre d entr es en CADA 9 11 27 15 19 sur l ensemble du territoire Dont Dont Dont fran ais 12 AL 10AL 18 AL 15 DNA 5 DNA 1 DNA 19 AUDA A la date du 25 novembre Les taux d entr es en CADA Local National sont variables passant de 25
57. Maternel qui dans son bilan d activit propose une r flexion extr mement argument e et r f renc e la psychologie clinique essentiellement centr e sur les difficult s propres qu affrontent les m res d bout es Pour elles l exclusion sociale li e la clandestinit et la non r gularit administrative redouble les effets d une autre exclusion v cue sur le plan affectif li e au rejet de l enfant par leur entourage sentimental et ou familial Elles se vivent comme doublement non conformes doublement en situation irr guli re Centre Maternel Bilan d activit Le statut social des personnes appara t galement comme un principe structurant des pratiques relationnelles et des modes de compr hension des comportements Derri re cette notion de statut social se m lent en fait diff rents l ments des l ments de capital culturel reli s ce que l on sait ou suppose de la carri re scolaire de la personne c toient la r f rence au m tier exerc avant la migration aux responsabilit s assum es un capital conomique et social et plus largement un habitus cultiv qu on suppose aller de pair avec appartenance aux couches sociales sup rieures 38 Oui c est vrai que moi j ai remarqu que c est des gens qui ont t souvent l universit surtout dans les premi res familles qui sont arriv es plus que dans celles qui arrivent maintenant On r
58. Si une aide l instruction de votre dossier peut tre fournie par des liens communautaires elle peut tre aussi le fait de l intervention d acteurs de terrain qui pour des raisons variables et eux aussi partir de comp tences variables d cideront de vous aider Au vu de l nergie que consacrent certains acteurs locaux la d fense de certains dossiers ou de l cart qui existe entre les chances d obtenir le statut de r fugi selon que l on est h berg ou non en CADA on est amen penser que le sort des demandeurs se r gle en partie dans le cadre d autres situations d interaction et d autres relations que celle qui r unit un demandeur d asile et un agent de OFPRA C est qu en effet la vie quotidienne du demandeur d asile est faite de situations dans lesquelles il faut se raconter Se raconter aupr s du b n vole qui est susceptible de vous trouver un logement du travailleur social qui peut plaider votre cause aupr s de la conseill re technique de la DDASS du militant qui propose de vous aider r diger votre dossier Et dans ces relations il y a toute la place pour les proc dures de cat gorisation que nous avons voqu es dans une autre partie de ce rapport Il est peu contestable que la politique de l asile se construise aussi dans ces diff rentes relations et ces diff rentes situations dans la salle d audience o tel avocat face la CRR plaide en en construisant l im
59. a envoy la CMP Centre M dical Psychiatrique parce que j tais pas bien J tais pas bien c est pas que j tais fou mais j tais perturb c tait un choc j tais suivi par un psychiatre et maintenant a va beaucoup mieux Entretien 8 127 Ce voyage vers Nice a t traumatisant pour la jeune femme qui a v cu la disparition de son mari devant ses yeux On est pass par Moscou apr s par la Bi lorussie et mon mari avait sur lui les num ros n cessaires il devait contacter et on attendait chaque arr t dans ce minibus avec mes filles et mon mari est parti dans les toilettes inaudible et il a ce visage d un terroriste Moi j tais toujours l pour dire mais non il n est pas m chant c est mon mari je le connais il n est pas arm j tais toujours l pour adoucir Les deux hommes qui ont pris mon mari taient en civil Mon mari il m a compl tement ignor Il m a toujours dit si il m arrive quelque chose occupe toi des filles surtout les filles ce sont elles la priorit Alors c est lui qui avait tout l argent et tous les papiers tout tout sur lui moi je me suis occup e des filles Je me demande Je me sens un peu coupable parce que je me suis pas interpos ce moment l J ai continu j ai fait ce qu il m avait dit Je me suis retourn e et je suis entr e dans le bus et j ai continu voyage quand je suis arriv e je ne savais
60. acqu rir leur autonomie et se d tacher de l assistanat dans lequel ils auraient baign Beaucoup de r fugi s qui pourraient travailler restent confortablement en CADA au lieu de travailler En h tel ils ne b n ficient pas de l accompagnement social qu il y a en CADA Cadre DDASS C est la m me id e qu exprime en termes plus crus encore cette autre assistante sociale de administration sociale Ceux de l Est sont encore dans une culture d assistanat m me quand ils ont le statut de r fugi ils sont assez passifs Ils attendent que les choses se passent Alors que par contre ils savent tr s bien utiliser les dispositifs d aide Cadre DDASS Bref arr tons cette num ration Celle ci n a bien videmment pas pour but de refl ter un quelconque sentiment g n ral d hostilit des acteurs de terrain l gard des demandeurs d asile on pourrait en la mati re extraire autant de citations d entretiens d non ant la d tresse dont ces populations sont porteuses et vantant les m rites dont elles peuvent s enorgueillir Notre propos est davantage de souligner la coexistence au sein du milieu local et encore une fois parfois chez une m me personne de discours apparemment contradictoires conduisant une image pour le moins contrast e du public demandeur d asile Mais le paradoxe n est qu apparent D abord parce que avoir la fibre sociale et pour cette ra
61. ans qu il travaille L autre fois la pr fecture on nous a dit que ceux qui sont l depuis plus de cinq ans vont tre invit s pr senter un dossier pour voir s ils ont travaill ou pas Alors j ai dit qu ils taient interdits de 45 travail Et on m a r pondu Mais il y en a qui travaillent Vous voyez l incoh rence de cette politique Responsable associatif D autres laissent entendre que des pratiques ill gales existent mais pr f rent jeter un voile d ignorance sur les d tails de ce type de comportement Je sais qu ils font certains trucs Je le sais c est s r qu ils ne vont pas venir me faire des confidences dans le bureau mais on voit quand m me comment ils sont habill s des trucs de marque On voit bien que quelque part largent rentre Mais bon c est pas mon probl me Responsable centre d accueil Mais chez cette intervenante l attitude consistant fermer les yeux sur certaines pratiques laisse place un sentiment de r volte m tin de peur face des comportements qui semblent quasiment relever du crime organis On comprend qu ici il ne s agit plus de manifester une neutralit bienveillante face des publics auxquels on ne peut v ritablement reprocher d essayer de s en sortir mais bien de faire face des salauds qui exploitent la mis re de certains migrants Appara t alors la figure du passeur personnage face auquel pour le moin
62. au niveau du r glement int rieur par contre avec les ressortissants alg riens on a un probl me ici savoir qu ils ne sont pas du tout respectueux du personnel ni du r glement g n ral Cela cr e parfois des conflits parce qu ils ne se m langent pas enfin c est tr s compliqu et leur seule pr occupation semble tre quand m me religieuse savoir qu on a une petite mosqu e c t o ils vont quatre cinq fois et entre temps ils viennent ici pour les prestations offertes et gratuites et c est vrai que si on leur refuse une serviette ou quelque chose en g n ral on a souvent de l agressivit Et ils sont d autant plus mal dans leur peau que leur statut de demandeur d asile territorial n aboutit pratiquement jamais C est in galitaire Cadre accueil caritatif On trouvera dans les propos d un autre intervenant social exer ant en CHRS une bonne illustration d un processus de mise en perspective de trois formes d alt rit de trois mani res de se donner voir comme culturellement diff rent Ici la diff rence culturelle est probl matis e certains groupes sont proches sur certains points et diff rent sur d autres Ainsi si les gens de l Est et les maghr bins ont en commun de se rapprocher de n tre mod le familial tr s diff rent du mod le cap verdien ils t moignent d une exp rience de la migration qui doit tre distingu e Pourtant tous ont en commun d
63. avec n gociation ce que correspond en moyenne 1 750 euros par mois pour une famille de trois personnes Il est important de noter qu en plus de ces familles suivies concernant l h bergement environ 300 personnes demandeurs d asile fr quentent le secours populaire concernant des demandes en vestiaire et en alimentation et qu une vingtaine de familles alg riennes en demande d asile territorial vivant en squat en caravanes dans les quartiers p riph riques de Nice ainsi qu une soixantaine de familles de m me statut h berg es chez des compatriotes sont suivies en termes d apport alimentation de couvertures de produits de premi re n cessit Tableau n 10 H bergement en h tels et en meubl s Secours Populaire 25 novembre 2003 Statut des r sidents Eff Personnes Eff Familles Pers Fam DA Conventionnel 204 57 69 4 71 3 R fugi s 82 21 27 9 26 3 D bout s 6 2 2 0 2 5 D DAC 2 1 0 7 1 3 Total 294 80 100 100 Dont une personne seule qui est r fugi e statutaire Famille dont certains membres ont le statut de demandeurs d asile et d autres ont t d bout s du droit d asile Le 25 novembre 2003 80 familles taient h berg es par l interm diaire du Secours Populaire repr sentant 85 de l h bergement en h tels 80 familles sur 95 294 personnes sur 344 69 4 des personnes 71 3 des familles sont demandeur d asile et 27 9 des personnes 2
64. comme un cas limite leur parcours tant parsem d entretiens douloureusement tendus vers la tentative d obtention du statut de r fugi et par l strat giquement adapt s en ce qui concerne leur contenu aux attentes suppos es de l interlocuteur Pour le dire plus clairement il n est pas toujours facile d loigner l image n gative de l entretien interrogatoire et de cr er les conditions propres ce que le discours recueilli ne se pr sente pas comme un exercice d auto mise en sc ne de soi 10 Pour illustrer cette id e on peut voquer le cas de cet intervenant social soucieux de nous trouver des migrants francophones afin de faciliter l enqu te 1 FIRDION J FIRDION Jean Marie MARPSAT Maryse BOZON Michel Est il l gitime de mener des enqu tes statistiques aupr s des sans domicile Une question thique et scientifique Revue Fran aise des affaires sociales Paris Minist re du Travail et des Affaires Sociales n 2 3 avril septembre 1995 156 Afin d illustrer ce propos sur l importance des param tres de la situation d entretien nous pouvons relater le d roulement de la n gociation des quatre premiers entretiens avec une association La responsable nous avait donn son accord pour effectuer quelques interviews lors du premier entretien Nous l avons donc re contact e afin de n gocier les modalit s de cette enqu te Elle nous proposa de demander elle m me aux r sident
65. construction intellectuelle collective devant passer par le filtre de contraintes organisationnelles on ne n gligera pas la dimension normative des choix et des pratiques Le caract re normatif de ces pratiques et de ces choix est ici prendre dans un double sens En premier lieu il renvoie l id e qu il s agit de modes d interpr tation du r el qui pr tendent la v rit qui tendent imposer cette v rit et qui ont des effets bien r els sur le sort des demandeurs d asile En second lieu si la construction qui est r alis e dans ces diff rents lieux tend tre productrice de normes elle est aussi soumise un univers normatif englobant et pesant de tout son poids sur les mani res d agir et de se repr senter ce qu il est possible et souhaitable de faire et de penser La troisi me conclusion ne porte pas sur la d marche que nous avons emprunt e dans ce chapitre mais sur la politique de l asile elle m me et ce que l on peut en dire la lumi re de ce dernier Elle a davantage valeur d hypoth se de recherche qui n cessiterait une r flexion plus approfondie Il nous semble qu aux trois paliers de structuration de la politique d asile que nous avons identifi s un m me principe de construction de la demande d asile comme objet d action publique est l vre principe que l on peut sch matiquement r duire une opposition entre de bons et de mauvais migrants Nous avons eu l
66. d cision de son Conseil d Administration Pour trouver une chambre c tait pas simple en 2001 on passait une demi journ e trouver une chambre de libre c tait infernal on avait mis un b n vole l dessus qui ne faisait que a Donc pendant un an et 3 mois on a pris peu pr s 31 familles Voil et ensuite on a stopp on a pr venu la DDASS en avance on leur a dit partir de mars on arr te on ne fait plus les avances de tr sorerie Responsable Secours Catholique La DDASS d cide suite au retrait du Secours Catholique de redistribuer les r les en r partissant la gestion des h tels meubl s et de leurs occupants entre le Secours Populaire et le service CHORUS 06 de l association ALC Chorus 06 est au moment o cette d cision est prise en charge de l urgence sociale dans le d partement et exp riment dans l h bergement d urgence Sch ma D partemental d Urgence 115 CHRS urgence et la gestion des meubl s L accueil des familles en demande d asile regroup dans le dispositif d urgence g n raliste SDU devient officiellement un dispositif sp cifique nomm INTERMED en ao t 2001 Ce dispositif d butant avec un conventionnement de 30 chambres ALT puis 60 dans un deuxi me temps un accueil de 10 familles puis 62 en mars 2002 g re l h bergement au m me titre que le Secours Populaire le SSAE devant assurer le suivi social des publics La proc dure pr vue est la suivante les
67. dans tous les domaines o il s agit d intervenir sur autrui enseignement m decine travail social etc Bref point de condescendance ici l gard du monde de l action sociale mais plut t la volont de montrer que au quotidien dans diff rents lieux la perception des demandeurs d asile s organise par le biais de la construction et de l usage de cat gories autorisant des inf rences en termes de comportements et de dispositions agir de telle ou telle mani re les femmes sont souvent comme ceci les Tch tch nes sont plut t comme cela etc C est avec de telles cat gories que travaillent les intervenants sociaux et pour socialement construites et subjectivement accomplies qu elles soient en situation elles n en informent pas moins les pratiques au sens o elles ont des effets bien r els Ce qui vaut pour les cat gories administratives les cat gories de genre les cat gories ethnico culturelles etc vaut pour un autre dispositif de cat gorisation dont les effets concrets sont loin d tre n gligeables celui ci porte sur les comportements des individus Avec ces cat gories comportementales on est proche de la cat gorisation ethnique pourtant les deux registres ne se recoupent que partiellement Si comme on l a vu certaines communaut s sont parfois associ s certains traits comportementaux il n en est pas moins vrai que les acteurs de terrain introduisent des nuances dans leur appr he
68. de l approche par les r f rentiels ce renouvellement du regard port sur l action publique locale permet de mieux comprendre comment se d finissent 170 les probl mes auxquels s attachent r pondre les politiques publiques d s lors que celles ci accordent dans leur construction une autonomie relative au niveau local Les lieux de construction institutionnelle de la demande d asile Chacune de ces trois grilles d analyse s applique fort bien au cas de la demande d asile De m me que le sort de tout accus d pend la fois de la politique p nale de la France de la juridiction o il sera jug et de sa prestation lors du proc s le destin social du demandeur d asile est la fois d termin par la l gislation l offre d accueil que propose le lieu o il r side et son comportement lors des multiples occasions qui lui sont impos es de faire le r cit de son parcours D s lors la lumi re de ce qui pr c de il appara t que face ce type de politiques publiques trois perspectives de recherche sont envisageables pour qui souhaite analyser la construction institutionnelle des probl mes et des publics correspondants L tude de la construction du r f rentiel de la politique publique consid r e On tentera dans ce cadre de comprendre comment se forge une repr sentation collective du probl me qu il s agit de traiter en rapportant cette construction la dynamique des changes et des ra
69. du bon interlocuteur des proc dures qui marchent mani res de faire dont le d veloppement doit beaucoup l mergence de personnages cl de figures locales sur laquelle nous reviendrons Diff rent est le cas d associations d action sociale fortement professionnalis es brassant des budgets importants et dont l une d entre elles se positionnera progressivement comme P entit demandeur d asile dans le d partement du fait de son implication dans la gestion de dispositifs publics CADA gestion de meubl s plate forme d accueil Ici la figure de l intervenant social motiv par un engagement personnel laisse la place au choix raisonn et raisonnable que fait une structure dont la taille les modes d intervention et de fonctionnement organisationnel en font un acteur central de l action sociale locale Il n est pas dans notre propos d essayer de distinguer si tant est que cela soit possible ce qui proc de ici de la strat gie d une organisation d sireuse de se positionner sur le march public des subventions pour tendre son champ d action et sa sph re d influence de ce qui rel ve du poids de circonstances poussant le gestionnaire principal de l urgence sociale dans le d partement rationaliser son implication dans la prise en charge de populations auxquelles il est de fait confront au risque d une d t rioration des conditions de gestion de l urgence
70. e ci dessous 141 Pour certaines structures en revanche les consignes n ont pas t suivies et les r sultats furent tr s parcellaires 142 Enfin un certain nombre de structures nous ont fourni des statistiques un peu plus compl tes mais non suffisantes Une seconde tentative et une red finition de nos attentes furent n cessaires afin d obtenir une liste plus compl te Ci dessous repr sent s le premier envoi puis le second 143 Le tableau ci dessous permet de visualiser au final les variables renseign es par chacune des structures Variables fournies par chacune des structures pour l op ration statistique un jour donn le 7 juillet 2003 S A N C S D E S 0 P N 0 S D N A E G A 0 T E N I B R I R U N B R X E T M A P T T T 0 V I I A R R E I P T 0 R U E F E V E I 0 U T E A N E E N I o V N F T E T S T T u J A A 0 T S U E P 0 F L M F S A I I D A C U R I I P T D T 0 E P R L R A T L R R M R N A A S N E A U I E R C C E CADA CPH X IX IX IX IX IX IX IX IX CADA ALC X IX IX IX IX IX X IX INTERMED X IX IX IX X SEC POP DA SSAE X X IX IX X X X X R SSAE X X IX IX X IX D SSAE X X IX IX IX X X ACCUEIL NUIT X IX IX IX X CHRS ALC Ex X IX IX IX X X X IX IX CHRS ALC Yu X IX IX IX X X IX IX IX IX X CHRS ASSIC X IX IX IX X X CHRS ACTES X X IX IX Centre Maternel X IX X
71. e d h bergement minimale constat e en juillet est de 516 jours 1 an et 5 mois la dur e maximale et de 910 jours 2 ans et demi 66 Tableau n 9 H bergement en H tels INTERMEDE au 25 novembre 2003 Statut des r sidents Eff Personnes Eff Familles Personnes Familles D Asile Conventionnel 29 9 58 60 R fugi s 9 2 18 13 3 D bout s 7 2 14 13 3 D DAC 5 2 10 13 3 Total 50 15 100 100 Familles dont certains membres ont le statut de demandeurs d asile et d autres ont t d bout s du droit d asile Au 25 novembre 2003 58 des personnes 60 des familles ont le statut de demandeur d asile 18 des personnes 13 3 des familles ont le statut de r fugi statutaire et 14 des personnes 13 3 des familles sont d bout es du droit d asile Il faut galement noter qu une quatri me cat gorie repr sente les familles dont certains membres ont le statut de demandeur d asile et d autres sont d bout s du droit d asile Les travailleurs sociaux et responsables de ce dispositif soulignent de nombreuses difficult s quant l accomplissement de cette activit sp cifique qu est la recherche de chambre d h tels dans une ville comme Nice et l h bergement de ce public En effet il n est gu re confortable de jouer le r le d interm diaire entre d un c t des g rants de meubl s se plaignant d importants retards de paiement et de factures exorbit
72. en 1999 12 22 en 2000 19 1 en 2001 50 en 2002 puis 27 2 en 2003 Les taux d entr e via le DNA sont pass s quant eux de 6 22 en 2001 16 6 en 2002 1 43 en 2003 Il est important ici d expliquer comment les personnes les familles arrivant dans les accueils des associations notamment Secours Populaire et SSAE sont h berg s une nuit par le SDU La proc dure est la suivante Arriv e l accueil d une associatio n appel au 115 pour un h bergement d une nuit dans une chambre d h tel Le lendemain les personnes doivent se rendre la pr fecture et au SSAE Un rapport social est transmis la DDASS afin de savoir si cette derni re accepte la prise en charge de cette famille D cision de la DDASS Depuis la cr ation de la Plate Forme des Services et de Coordination en faveur des Demandeurs d Asile les personnes sont directement orient es vers celle ci o les assistantes sociales mettent la proc dure en route Dans le cas o les personnes arrivent en dehors des heures d ouverture de la plate forme l association concern e active elle m me le 115 La DDASS est donc saisie par les associations Secours Populaire Plate Forme notamment pour un accord pour h bergement en faveur des familles primo arrivantes L ensemble des situations est examin en vue d une admission la plus appropri e tout en sachant que les possibilit s sont consid rablement limit es au regard de
73. enfants en bas ge 21 8 du public a moins de 5 ans 26 3 du public a entre 5 et 15 ans ce qui l ve la proportion des enfants de moins de 15 ans 48 1 du public Les 15 25 ans ne repr sentent que 11 9 Les 25 35 ans repr sentent 12 7 et les 35 45 ans repr sentent 18 2 6 4 du public a entre 45 et 55 ans et 2 7 a plus de 65 ans Tableau n 5 Composition familiale du public h berg au CADA CPH ATE 25 11 03 Situations Situations Structure familiale Effectif D Personnes isol es 5 16 7 Femme 2 6 7 Homme 3 10 Couples sans enfant 0 0 Total familles 25 83 3 Couples avec enfants 17 56 7 GM C 3 enfants 2 6 7 GM F 3 enfants 1 3 3 C 1 enfant 3 10 C 2 enfants 4 13 3 C 3 enfants 5 16 7 C 4 enfants 2 6 7 Familles monoparentales 8 26 7 F 1 enfant 2 6 7 F 2 enfants 4 13 3 F 3 enfants 1 3 3 F 5 enfants 1 3 3 Total 30 100 94 Le CADA CPH h berge 83 3 des familles 56 7 de couples avec enfants et 26 7 de familles monoparentales Trois familles sont compos es de trois g n rations la grand m re les parents et les enfants Les personnes isol es femmes et hommes repr sentent 16 7 du public h berg PROFILS DES PERSONNES ISOLEES HEBERGEES AU CADA CPH_ ATE au 25 11 03 Homme n en 1984 19 ans originaire du Rwanda entr en France le 15 09 2002 entr au CADA le 31 03 2003 d p t OFPRA 05 11 02 rejet 10 10 2003 demande la Commissio
74. enqu ter sur la politique locale ou tudier les interactions qui r unissent des acteurs de terrain et des publics C est ce dont nous proposons de discuter ici en mettant en perspective trois mani res 166 d approcher la politique publique de l asile et par l les modes de construction de la figure du demandeur d asile comme objet d action publique Position du probl me L analyse des changes au guichet a connu au cours des derni res ann es un d veloppement spectaculaire Cet int r t grandissant pour les m canismes mis en jeu par la relation de service se situe au carrefour de plusieurs volutions Celles ci comme c est souvent le cas lorsque se forge une nouvelle perspective de recherche en sciences sociales tiennent la fois au constat de changements objectifs dans la vie sociale au sens large imposant l adoption de nouvelles grilles de lecture et la re d couverte de mod les th oriques permettant de modifier le regard pos sur cette derni re Ainsi l int r t suscit par les situations d interaction entre les m tiers de contact et la client le doit il sans doute autant au d veloppement de la r flexion administrative et de la demande institutionnelle d tudes empiriques sur la modernisation des services publics et la place qu y occupe l usager Chauvi re et Godbout 1992 qu la diffusion de la tradition interactionniste sur la sc ne scientifique fran aise et plus largement qu au tou
75. enregistr es ainsi que de nous fournir une fiche papier vierge d enregistrement de la personne Les cas sont ici tr s diff rents Ainsi tel CHRS a mis en place un logiciel ACCESS qui regroupe les donn es d un dossier papier de 10 pages Cependant la transition entre l ancien et le nouveau logiciel pose encore des probl mes et le chef de service n a pu la date du 7 juillet nous fournir que quelques tableaux statistiques compt s la main Pour d autres structures les variables entr es dans le logiciel ne correspondent pas toujours celles pr sentes dans la fiche papier comme cela est le cas du dispositif INTERMEDE d ALC CHORUS adresseur pr sent par nom pr nom date de naissance nationalit domiciliation enfants d tail de l h bergement r sum de la situation situation administrative Pour des structures plus caritatives du type Secours Populaire de telles donn es semblent n exister que sous forme papier Nom pr nom lieu de naissance adresse t l phone situation de famille nombre d enfants assistante sociale r f rente De plus les demandeurs d asile sont enregistr s sur les m mes fiches que les autres b n ficiaires m me s il s agit de situations sp cifiques qui n cessiteraient des items d enregistrement plus complets Ces fiches sont d ailleurs rang es dans les m mes classeurs et aucun recensement pr cis n est effectu Quant l accueil de
76. enthousiasme Pourquoi Parce qu ils vont travailler quatre heures avec la motivation et ils vont se sentir humains Entretien 10 De plus ce syst me favoriserait le recours au travail au noir Mais il faut travailler on est oblig Comment on vit C est pas possible Moi au bout de deux mois M me si le pr sident de la r publique me pose la question Je lai fait Au noir mais je l ai fait pour survivre honn tement Vous voyez ce que je veux dire C est mieux de travailler au noir et de vivre que de rester comme a L accident qu il peut avoir en se retrouvant les poches vides est plus grave que lorsqu il travaille au noir Entretien 8 Le refus de OFPRA est pour beaucoup une exp rience traumatisante Ils expriment des sentiments d injustice de col re et de non respect de la dignit humaine L interview s emporte On a t jet de la Palestine on demande pas grand chose on joue avec notre vie Et en plus nous on a pas trich on a donn notre passeport l a roport On a t honn te et voil La France n est pas humaine Entretien 3 133 IL2 5 L ATTENTE DU STATUT Il nous a paru ici n cessaire d voquer un th me d velopp chez tous les interview s l angoisse de lattente du statut Tous ont exprim leur mani re les difficult s d tre demandeur d asile Pour les trois premiers enfants j ai accouch sans probl
77. est il que certains leur pr tent des comportements propres que n adopteraient pas les hommes faisant du genre un principe explicatif parmi d autres de la perception diff renci e des migrants Ainsi en est il par exemple de tout ce qui concerne les pratiques de formation Les hommes ne viennent pas aux cours de fran ais Mais les femmes elles elles viennent Elles font garder les enfants par des autres etc B n vole associatif Au del de cela on comprend que sont parfois activ es les repr sentations st r otypiques classiques associant la femme l univers domestique la cuisine les enfants et faisant l instar des associations de femmes dans certains quartiers sensibles du partage de l exp rience f minine et de l exp rience de m re un facteur de lien social Pour apprendre le fran ais c est pas facile En fait c est surtout les femmes qui sont toujours pr sentes Les hommes on ne les voit pratiquement pas On a fait aussi une soir e Tch tch ne l t dernier et on avait dit on va faire un partage de repas et de musique tch tch ne et c est elles qui vont pr parer les plats Il y avait une famille arm nienne et une famille za roise et on a dans on a mang il y avait le d l gu l aum nier et tout a B n vole associatif Le cas le plus extr me de mise en exergue de ce que l exp rience f minine de la migration a de singulier est fourni par le Centre
78. est log la m me enseigne bien videmment chacun a une place 25 distincte sous cette enseigne commune et c est de cette place de la position que l on occupe et des dispositions qui vont avec dirait on avec Bourdieu que chacun con oit son intervention Toutefois cette phase d improvisation de solutions puis es dans le stock des solutions que l on a l habitude de mettre en vre tant pass e des logiques de positionnement face la nouveaut vont se d ployer t moignant de choix institutionnels op r s face un probl me dont on pense qu il va s installer dans la dur e Non pas que le poids des routines institutionnelles laisse brutalement et enti rement la place des strat gies conscientes labor es par des d cideurs institutionnels qui seraient soudainement obnubil s par la volont de favoriser leurs int r ts face aux changements qui se dessinent Mais progressivement au contact des publics la faveur d changes informels avec les partenaires la lueur de l exp rience que l on se forge dans le domaine et des enjeux que l on identifie des logiques d adaptation un contexte en red finition se mettent en branle qui puisent autant l existence de cadres cognitifs ant rieurs forg s par le temps qu la volont d tre en mesure d agir sur ces cadres lorsque l on a le sentiment qu il serait souhaitable de les modifier ou que au contraire il importe de
79. et plus encore le public des d bout s du droit d asile Aux difficult s li es l incertitude qui plane concernant les possibilit s d insertion future des personnes s ajoute avec cette derni re cat gorie celles qui sont li es l absence de titre de s jour notamment l impossibilit de mobiliser les prestations que les assistantes sociales ont leur disposition Au del de ce constat tout l enjeu pour la polyvalence de secteur est ici d chapper la pression qui s exerce sur le syst me d accueil local alors m me que la polyvalence de secteur est traditionnellement identifi e localement ce que l on d plore au sein du SSD comme le guichet tout venant o l on envoie les gens quand on ne sait plus quoi faire avec eux Cadre SSD Si l on accepte la prise en charge de r fugi s qui entrent dans le droit commun sont donc ligibles toutes les prestations et deviennent des usagers ordinaires si l on mobilise l aide sociale l enfance car il s agit l d une obligation l gale laquelle ne peut se soustraire le Conseil G n ral on ne souhaite pas voir des familles de demandeurs d asile investir les salles d attente des circonscriptions CAMS dans un contexte o la surcharge dont elles seraient l objet est une plainte r currente localement Position qui peut surprendre de la part de l acteur majeur du social qu est aujourd hui le conseil g n ral mais qui signal
80. fax avec une lettre d taill e aux directeurs ainsi qu aux chefs de service toutes les structures tant susceptibles d h berger des demandeurs d asile r fugi s ou d bout s de nous transmettre leurs statistiques c est dire la liste des personnes h berg es et le maximum de renseignements possibles les concernant nationalit composition familiale statut date entr e en France date d entr e dans l h bergement profession niveau d tude la date du 7 juillet Toutes les structures y ont particip l exception du Secours Populaire Le mod le que nous avons retenu est celui des enqu tes un jour donn utilis notamment dans l enqu te Prise en charge des toxicomanes dans les structures sanitaires et sociales r alis e par la DREES 2001 La personne responsable des demandeurs d asile ne voulait pas nous transmettre ses fiches cartonn es comportant le nom des familles et leur adresse Cette personne nous a conseill de demander ces donn es la DDASS qui nous a fourni une liste des familles h berg es du SSAE N anmoins cette liste des personnes h berg es n tait pas compl te concernant les personnes r fugi es et d bout es et il a fallu effectuer des rectifications et rechercher des donn es suppl mentaires 140 Certaines structures nous ont fourni d s le premier envoi une liste satisfaisante de leurs personnes h berg es comme en t moigne la liste pr sent
81. fugi s statutaires juillet et novembre Famille monoparentale femme 2 enfants de nationalit turque g s de 35 10 et 3 ans date d entr e dans l h bergement 15 04 2003 r fugi s statutaires juillet et novembre Famille monoparentale femme 3 enfants de nationalit iranienne g s de 37 12 10 et 5 ans date d entr e dans l h bergement 11 04 2002 r fugi s statutaires novembre Famille monoparentale femme 1 enfant de nationalit sierra l onaise g s de 18 ans et 1 an date d entr e dans l h bergement 15 10 2003 r fugi s statutaires novembre Famille monoparentale femme 2 enfants de nationalit russe originaire de Tch tch nie g s de 38 14 et 12 ans date d entr e dans l h bergement 14 10 2003 r fugi s statutaires novembre 113 L 5 2 CHRS ASSIC Le CHRS ASSIC h bergeait au 7 juillet 2003 sept personnes ayant le statut de r fugi soit 18 42 du public h berg total Les statistiques de novembre n ont pas t disponibles Tableau n 42 Statut des personnes h berg es au CHRS ASSIC le 7 juillet 2003 Statut Effectif D Demandeurs d Asile 0 0 R fugi s 7 18 4 D bout s 0 0 0 Autres 31 81 6 Total 38 100 PROFIL DES PERSONNES EN DEMANDE D ASILE OU REFUGIEES HEBERGEES AU CHRS ASSIC LE 07 07 03 Homme 47 ans de nationalit mauritanienne date d entr e dans l h bergement mai 2002 dur e h bergement au 07 07 03
82. importance des contacts avec les diff rents guichets du secteur caritatif dans le quotidien de nombre de demandeurs d asile 144 Au vu de la dissolution en cours de la politique de l asile dans la politique de ma trise des flux migratoires et de son inscription dans la politique d assistance on pourrait reprendre la formule de Sassier 1997 propos de l action sociale et de l action humanitaire et parler ainsi de liaison dangereuse pour qualifier les liens qui s tablissent entre la demande d asile et l urgence sociale ne serait ce qu au regard du risque de d politisation de l asile Noiriel 1999 qui accompagne leur renforcement 182 soient n1 celle d acteurs de terrain confront s un manque de solutions concr tes et en proie une grande inqui tude concernant les ressources mat rielles sur lesquelles 1ls peuvent s appuyer C est pr cis ment sur la situation de ces acteurs de terrain que nous voudrions faire porter le second point de ce rapide retour sur l analyse de la politique locale Les probl mes qu ils rencontrent mais aussi la place centrale qu ils occupent dans le dispositif local justifient que l on pr te une attention particuli re aux pratiques qu ils d veloppent et aux conditions dans lesquelles ils sont amen s intervenir L mergence de ces nouveaux publics semble avoir suscit une d stabilisation de certaines pratiques dont on ne saurait sous estimer les incidenc
83. l enqu teur qu en fait ils ont tort ils ont cru enfin ils ont voulu croire nous ici dans l association on essaie de leur expliquer mais bon ces propos ces ajouts de sens ne devant pas faire partie de l entretien en tant que tel d autant plus qu ils ne sont pas traduits aux personnes engu t es D autre part cette forme d entretien avec traduction se distingue de l entretien direct par la forme et la structure de l locution plus formelle et s quenc e en diff rents temps la question pos e la question traduite la r ponse donn e la r ponse traduite impliquant donc des temps d attente entre les propos pouvant tre pour certains b n fiques laissant le temps la r flexion ou g nante pour d autres ayant tendance interrompre les propos Certains biais observ s peuvent donc tre li s au traducteur sa pr sence en tant que telle ou son statut de salari au sein de la structure concern e C est ainsi que lors des deux premiers entretiens le traducteur a parfois pos des questions de son propre chef l enqu t afin d obtenir des pr cisions relatives des questions qui l int ressaient risquant parfois de faire d vier l entretien vers d autres probl matiques ou de perturber la logique du discours Le statut de salari du traducteur qui conna t bien souvent en d tail le parcours des personnes peut galement g ner le recueil de certaines r ponses quant il a ten
84. les personnes d j connues et connues favorablement La cr ation du dispositif INTERMED puis celle du CADA ne suffit pas toutefois vacuer la pression qui s exerce sur l offre d h bergement dans le d partement L h bergement en h tel meubl demeure tr s majoritaire donnant lieu par la voie de domiciliations priv es tablies sur une base communautaire des situations d inconfort voire d insalubrit qui pr occupent les autorit s locales Sans doute faut il y voir l origine d une d cision de la DDASS qui l instar de l arr t des domiciliations aura un retentissement important et contribuera soumettre nouveau le probl me des demandeurs d asile l attention publique locale en f vrier 2003 la DDASS annonce qu elle met un terme la prise en charge financi re des chambres meubl es pour les familles d bout es Une notification en ce sens est transmise aux familles et aux g rants des h tels concern s la d cision devant prendre effet au 31 mars 2003 Dix sept familles sont concern es qui doivent organiser les conditions de leur d part La r action d une partie du milieu associatif local ne se fait pas attendre une mobilisation s organise qui conduira des repr sentants associatifs ainsi que des repr sentants de la communaut des demandeurs d asile manifester devant la pr fecture v nement local dont Nice Matin se fera l cho Il faut dire que les
85. locale notamment du fait de ses liens historiques avec la sociologie des organisations situe volontiers la focale au niveau de structures dont elle est capable de saisir les dynamiques internes travers la prise en compte des logiques que d veloppent des acteurs situ s Quant l analyse des changes au guichet elle est clairement de niveau microsociologique Toutefois ce sch ma est trompeur Il est tout fait possible et souvent n cessaire de porter un regard m sosociologique sur les dynamiques qui traversent le fonctionnement de structures europ ennes ou minist rielles De m me l action publique locale doit beaucoup la teneur des relations qu entretiennent des personnages cl s tel directeur telle figure associative locale etc et dont seule une analyse microsociologique peut r v ler les ressorts En fait il nous semble plus judicieux de voir dans les trois types d approche que nous avons voqu s trois paliers qui se distinguent par l tendue de leur pouvoir de r gulation des pratiques institutionnelles Ce n est pas tant alors le regard qui est macro m so ou micro que le territoire d application des r gles et des normes qui manent respectivement d un r f rentiel d une politique locale ou de la relation qui r unit un demandeur d asile et un agent ou un groupe d agents en tant qu acteurs situ s qui est plus ou moins tendu La deuxi me conclusion nous porte consid r
86. nuit la nationalit n est pas pr sente dans le logiciel pas l autorisation n cessaire mais pr sente dans les fiches papier Fran ais Etranger date de naissance situation familiale d partement d origine ville d origine organismes de provenance ressources financi res nombre de prestations restaurant douche bons Nous avons donc d organiser avec l accord et la coop ration du service le soir du 7 juillet une op ration sp cifique avec un enqu teur demandant chaque personne enregistr e ce soir l sa nationalit et lui posant la question suivante avez vous fait un jour une demande d asile afin de ne pas entraver la volont de respect des personnes adopt e dans cette structure C est le SSAE qui poss de le dossier papier le plus complet Il s agit en fait du formulaire d admission en CADA qui est rempli quasi syst matiquement et qui est utilis comme base de travail par l assistante sociale que nous avons rencontr e Nous on a un syst me de saisi informatique on appelle a des CRO des Comptes Rendus d Op ration o chaque fois qu on voit une personne on doit crire le compte rendu Mais c est plus dans le dossier papier parce qu on garde toujours les fiches d admission en CADA Le dossier OFPRA quand on le constitue avec les gens on regarde aussi tout a C est vrai que c est ces fiches papiers qui sont les plus int ressantes surtout ces dossiers d a
87. pas bien au lieu de proposer proposer une id e r fl chir accepter peut tre C est comme dans la famille chacun se plaint et a finit par une grande col re se plaindre c est que la solution de l un n arrange pas l autre et a finit pas Dans ce dernier cas on comprend que tout propos en r ponse un questionnement sur les conditions de vie au quotidien Nice doit tre rapport un ensemble de repr sentations plus large concernant en l occurrence la situation du pays d origine auquel seul un entretien approfondi est en mesure d acc der Ceci pose directement la question du type d outil privil gi pour recueillir la parole des demandeurs d asile III 4 Le choix du type d outil Apr s la question de l information d tenue par les structures celle de l acc s aux publics par l enqu teur il faut enfin parler des probl mes li s au choix du type d outil il n en va pas de m me selon qu il s agit de l entretien ou du questionnaire Concernant les conditions concr tes de leur usage et de leur validit certains points voqu s plus haut accord des structures choix des personnes et des lieux traduction etc valent pour l entretien comme pour le questionnaire Toutefois on peut dire qu en dehors de la question des biais possiblement induits par la pr sence d un traducteur en termes de distorsion de sens et de celle de l accord des publics beaucoup des difficult s voqu e
88. personnes des histoires personnelles des statuts Dans un autre cas cette phase d acc s la population a pris du temps plus d un mois et demi avant d acc der aux deux recueils d entretiens Deux travailleurs sociaux ont t sollicit s pour proposer deux familles de nationalit russe en demande d asile en ad quation avec le profil des h berg s de la structure concern e Les deux familles ont finalement accept et les entretiens se sont d roul s sans aucun probl me Dans une troisi me structure nous avons proc d de diff rentes mani res Le m diateur culturel parlant le russe nous a propos de l accompagner pendant ses tourn es dans les meubl s effectu es deux samedis matins dans le mois afin de proposer le recueil d un entretien de se pr senter et de convenir ensemble d un rendez vous dans le cas d une r ponse positive Nous avons donc rendu visite aux personnes leur domicile en nous pr sentant ainsi que l tude et les objectifs de l entretien Une personne une femme en demande d asile a accept mais tait ensuite absente au rendez vous fix la semaine suivante Une personne en demande d asile a accept et a fix le rendez vous la semaine suivante entretien qui eut effectivement lieu Une autre personne r fugi e statutaire a accept dans un premier temps Nous devions lui t l phoner nouveau pour fixer le rendez vous deux semaines plus tard Cette personne a
89. peut g n rer L h bergement en chambres d h tels pose galement des probl mes sp cifiques aux h berg s eux m mes aux associations qui en sont les op rateurs la DDASS qui en est le financeur En effet le co t est jug exorbitant Le co t unitaire par chambre s levant en moyenne 70 euros par jour par personne ce type d h bergement d urgence revient 1 500 euros 2000 euros par mois selon qu il s agit d un meubl ou d un h tel avec une augmentation des tarifs durant la p riode estivale Ce tarif serait estim au double d un m me h bergement dans un autre d partement La ligne budg taire sp cifique indique les montants suivants D l gation 2001 1 361 370 00 euros D l gation 2002 1 370 396 00 euros D l gation 2003 2 118 271 84 euros Les structures quant elles font face la lassitude et la col re des g rants d h tels qui mettent fin aux h bergements certaines entreprises familiales subissant un d ficit budg taire du fait du r glement tardif des factures Les travailleurs sociaux ont de plus la difficile t che de convaincre les familles r fugi es et d bout es qui ne veulent pas la faire de quitter les lieux lorsque telle est l injonction de l administration Du c t des h berg s ce type de logement offre des conditions d h bergement plus pr caires qu en CADA En effet ces chambres d h tel n offrent pas dans tous les cas la possibili
90. plus souvent dans une perspective inspir e de l interactionnisme l tude des m canismes par lesquels les acteurs harmonisent ou non leurs attentes r ciproques en situation de face face Et c est la lumi re de cet clairage que l on peut appr hender les multiples interactions qui se produisent au quotidien aux diff rents guichets de l action sociale d urgence Mais les effets des processus de cat gorisation des migrants que nous avons d crits ne s exercent pas que dans ces situations o se rencontrent concr tement des intervenants et des usagers des deux c t s d un comptoir dans le bureau de telle assistante sociale ou au guichet de telle antenne caritative o l on d cidera qu il faut davantage aider telle personne que telle autre ou tout du moins s adapter au profil de chaque individu Ces effets se manifestent tout autant et sans doute plus encore dans tous les lieux o il s agit d exercer une justice locale en situation d allocation d une ressource rare soit les lieux commission d admission en CADA ou en CHRS o une s lection est effectu e entre les candidats une prestation Ici la cat gorisation devient en m me temps qu un principe de classement le pr alable n cessaire l instauration de principes de justice Les crit res de cat gorisation se confondent avec des crit res d ligibilit Et la jurisprudence qui progressivement se constitue emprunte au
91. pouvoir les maintenir et qu il est pour cela n cessaire d agir strat giquement C est ainsi que l on peut comprendre les pratiques de certains acteurs soucieux de garantir l int grit de la philosophie qui guide la marche de leur institution On a d j voqu le cas des CHRS du d partement et leur volont affich e de ne pas se laisser phagocyter par une population potentiellement porteuse de risques de d stabilisation des pratiques C est vrai que les demandeurs d asile n ont pas le droit de travailler les d lais d attente de la r ponse sont longs et pendant ce temps on ne peut rien faire insertion professionnelle RMI Il ne peut pas y avoir de projet donc c est une prise en charge qui co te cher qui se solde le plus souvent par un refus de statut et qui bloque une place pour une autre personne qui pourra travailler et avec qui on pourra avancer dans la prise en charge Donc on en accepte de mani re exceptionnelle dans certains cas avec de gros probl mes de sant ou pour des raisons humanitaires Cadre CHRS Propos auxquels font cho ceux d un autre gestionnaire de CHRS Le CHRS est tr s sollicit pour les demandeurs d asile mais nous mettons un frein sinon le CHRS serait embolis et on ne pourrait pas accueillir d autres publics On a fait a au feeling Th oriquement on n a pas le droit d exclure une cat gorie de publics a priori C est un bon sens de terrain q
92. qu elle se d cide en Conseil des Ministres au Parlement au niveau de l Union Europ enne ou dans le cadre des G8 mais qu elle se concr tise en m me temps dans les d cisions que prennent au quotidien les agents de l OFPRA que la survie sociale des publics est tributaire des d cisions que prend le Minist re des Affaires Sociales par exemple en mati re de cr ation de places d h bergement mais que les conditions de vie concr tes de tel individu Nice d pendent aussi des caract ristiques de l offre d h bergement locale ainsi que des circonstances qui permettront ou non cet individu de rencontrer la bonne personne au bon moment en adoptant le bon comportement Bref le bon sens nous ferait dire que la politique de l asile ne se r duit ni aux objectifs poursuivis par le Gouvernement ni aux relations particuli res qu entretiennent la DDASS et la Pr fecture dans tel d partement ni ce que font le travailleur social le b n vole associatif ou l agent instructeur sur le terrain tout en tant tout cela la fois Toutefois d un point de vue m thodologique lorsqu il s agit de se doter d un dispositif d enqu te il faut bien investir un endroit Lequel Que gagne t on et que perd on lorsqu on cherche comprendre comment se d termine l action d velopp e l gard des demandeurs d asile travailler sur la politique d im migration fran aise et ou europ enne
93. que tend les envisager la sociologie contemporaine c est dire en m me temps capables de faire des choix et soumis au contexte au sens large qui les am ne les enjoint ou les autorise les faire Bien videmment nous ne trancherons pas ici le d bat classique s il en est entre libert de l acteur et poids des structures sociales Nous nous contenterons de remarquer qu avec la question des lieux o se construit l action publique se pose immanquablement celle des lieux o il faut situer la responsabilit des choix qui sont faits dans le cadre et au nom de l action publique 140 Cf Infra premi re partie La politique locale 180 Conclusion En guise de conclusion nous reviendrons dans un premier temps et de mani re synth tique sur les principaux r sultats de cette tude au regard des axes d investigation qui d terminent l architecture du pr sent rapport Dans un second temps nous introduirons une courte r flexion sur l objet de l tude lui m me en nous interrogeant sur les limites d une d marche d enqu te centr e sur les seules cat gories administratives qui organisent la gestion institutionnelle de la demande d asile en France Retour sur les donn es d enqu te Concernant le premier axe de notre enqu te qui portait sur la connaissance des publics accueillis dans les structures on peut regrouper les donn es que nous avons recueillies autour des r sultats suivan
94. qui de par les conditions dans lesquelles elles organisent l administration de la preuve subordonnent en partie le succ s de la d marche la qualit de la prestation du candidat Loin de nous l id e de laisser entendre que l obtention du statut de r fugi se r duirait une performance d acteur Bien videmment OFPRA se donne tous les moyens possibles afin d objectiver ses d cisions Ajoutons qu il ne doit gu re tre facile d tre en position de faire le tri parmi des demandes qui d crivent toutes des situations dramatiques et d affronter le risque de l erreur de jugement Bref nous ne voulons ici en aucun cas faire le proc s de l OFPRA et de ses m thodes et au del d une proc dure qui ne peut par principe que fonctionner au cas par cas 1 Toutefois une fois qu on a dit cela on ne s interdira pas de faire tat de la dimension proprement situationnelle de cet exercice d appr ciation de la l gitimit de la demande Toute rencontre entre une personne qui exprime une demande et une autre qui est institutionnellement mandat e pour valuer la recevabilit de celle ci est travers e d attentes r ciproques d inf rences de pr suppos s bref d une dynamique de cadrage de la situation qui sans puiser les ressorts de la d finition de celle ci en d termine partiellement les conditions d accomplissement La litt rature relative aux changes au guichet la
95. re et secr taire Les sept hommes dont la structure nous a fourni la profession sont diplomate ing nieur conomiste v t rinaire agent de s curit boulanger chauffeur et monteur fen tre La mesure du d lai entre la date d arriv e en France et la date d entr e au CADA des personnes h berg es au CADA ALC montre que 32 8 des personnes ont attendu moins de 6 mois pour entrer dans ce CADA Pour 41 d entre eux cette p riode a dur e entre 6 mois et un an Pour 21 3 du public h berg dans cette structure la p riode s l ve plus d un an et plus de d un an et demi pour 4 9 des personnes h berg es Tableau n 22 D lai entre la date d arriv e en France et la date d entr e au CADA ALC au 25 11 03 Effectif 20 25 l an lan 1 2 13 l an 1 2 2 ans 2 ans 2 ans 1 2 2 ans 1 2 3 ans Total Donn es non disponibles pour la totalit du public 6 La date d arriv e en France est celle qui est d clar e aux structures par les publics 7 Nous n avons pas eu la possibilit d valuer le temps de la proc dure mais seulement de calculer la diff rence entre la date d arriv e en France et la date d entr e au CADA 103 I 2 Logement ALT ATE La population accueillie par cette structure est la m me en novembre qu en juillet Tableau 23 H bergement ATE en ALT Accueil Logement Temporaire 07 07 03 et 25 11 03 Statut des r
96. religieuses et nutritionnelles des personnes Il est donc propos de rationaliser la distribution de nourriture L acc s aux soins constitue un autre point sur lequel une am lioration de la prise en charge est n cessaire face certaines personnes qui rencontrent de graves difficult s m dicales sanitaires et psychologiques Enfin On voque le cas de personnes victimes de la traite et par l l arriv e massive de jeunes femmes des pays de l Est dont la protection ne serait pas assur e par les pouvoirs publics Sur la base de cet expos des motifs l association propose de devenir l op rateur unique de la plate forme en collaboration avec tous les intervenants concern s administrations publiques associations sous l gide de la DDASS La notion d op rateur unique implique un certain nombre d engagements que d clare prendre l association coordination des diff rents acteurs rep rage des besoins recrutement des personnels responsabilit civile de l activit et proc dures d valuation des actions mises en vre Les effets attendus sont de plusieurs ordres meilleure identification des besoins des demandeurs d asile dans les diff rents domaines possibilit de pr senter aux personnes et dans leur langue d origine ou dans une langue proche l ensemble de la d marche qu ils auront effectuer s ils d sirent 19 d poser une demande d asile en France possi
97. ressource logement et d une garantie du bailleur 61 II 2 Le dispositif ALT Accueil Logement Temporaire d ATE A la demande de la DDASS l association a ouvert en f vrier 2001 un secteur d h bergement d urgence financ par la DDASS et la Caisse d Allocations Familiales CAF Cet h bergement permet d accueillir une vingtaine de personnes demandeurs d asile ou r fugi s politiques en situation de grande pr carit sur le d partement En 2002 6 familles ont t log es par ce dispositif soit 26 personnes L ensemble de ces familles se sont trouv es en fin de droit d Allocation d Insertion 12 mois la dur e de la proc dure tant sup rieure un an Tableau n 3 H bergement ATE en ALT au 7 juillet et au 25 novembre 2003 Statut des r sidents ALT Personnes Familles Personnes D Asile Conventionnel 7 1 46 7 R fugi s statutaires 5 2 33 3 D bout s 3 1 20 Total 15 4 100 Les quatre familles h berg es le 7 juillet sont encore pr sentes le 25 novembre 2003 Il s agit de quatre familles couples avec enfants entr es au CADA CPH ATE durant l ann e 2002 La dur e moyenne d h bergement s l ve 15 mois Deux familles de nationalit bi lorusse et russe sont encore en demande d asile Une famille de nationalit russe originaire de Tch tch nie est r fugi e statutaire et une famille de nationalit arm nienne est d bout e du droit d asile I1 3
98. risoires et que les interview s n aient pas l intention de s y tendre ou m me de les 11 Dans les lignes qui suivent nous nous r f rons aux entretiens pr sent s dans la troisi me partie du rapport 120 Ainsi par exemple lors de l entretien 8 l enqu teur demande l enqu t si cela ne le d range pas d ouvrir la porte de la salle surchauff e ne pensant pas au fait qu apr s une nuit pass e dehors l enqu t tait tr s heureux de ce sur chauffage et que cette r action l a peut tre amen cat goriser l enqu teur comme une personne menant des entretiens sans trop conna tre la r alit v cue par la population laquelle il s int resse 163 aborder focalisant l entretien sur la description de l injustice et de l angoisse qu ils vivent au jour le jour Se plaindre peut m me rev tir une signification encore plus importante comme pour l interview 8 pour qui cette attitude est l origine de la situation tragique de l Alg rie Mais on parle comme a dans cette occasion mais moi je n aime pas me plaindre A mon avis se plaindre c est pas une solution Pour vous signifier que je ne sais pas pourquoi je vous raconte a le malheur a commence l Je me souviens quand j tais en Alg rie quand la crise a commenc a a commenc partir de l Se plaindre c est a la crise en Alg rie tout le monde se plaint dit que le gouvernement dit que c est
99. s 88 d h bergement plus longue que les autres types de public et risque comme on l a vu d emboliser le syst me Le fonctionnement actuel du syst me d h bergement local des publics demandeur d asile et r fugi pose galement selon nos interlocuteurs d autres difficult s Les projets et dispositifs cr s sont conditionn s par le report ou non de cr dits ce qui place les associations porteuses dans une certaine pr carit de fonctionnement mission d h bergement difficilement assur e personnel insuffisant Certains comportements d viants auraient de plus t observ s tels que la commercialisation des domiciliations l occupation ill gale de logements CADA la sur occupation de chambres d h tel la pr carit des solutions d h bergement qui aboutissent des ruptures d h bergement et une incitation au squat Le devenir des personnes d bout es de la demande d asile pose galement une question difficile La DDASS a cess la prise en charge financi re d une vingtaine de familles d bout es de la demande d asile en 2003 qui squatteraient aujourd hui pour certaines d entre elles des logements sociaux 89 90 Troisi me partie les publics L objet de cette partie est de caract riser les publics accueillis dans les structures d h bergement sp cialis es et g n ralistes du d partement La description statistique des populations s appuie principalement sur
100. s longtemps On sait tr s bien qu il n y a pas de solution parce qu il y a dans les Alpes Maritimes tr s peu d h bergement pour ce type de population et des d marches administratives tr s lourdes et tr s longues Donc si on propose un h bergement ils vont rester l pendant tr s longtemps et il n y a aucune solution Cadre Accueil de nuit Cette premi re p riode on l aura compris se place sous le signe de l urgence urgence laquelle feront face des structures non pr par es ce surcro t de demande sociale et qui progressivement trouveront leur place au sein du noyau dur d un syst me d action local qui ne tardera pas s tendre d autres acteurs le Conseil G n ral associ au titre de l Aide Sociale l Enfance l Education nationale et la ville de Nice concernant la scolarisation des enfants des familles h berg es le CCAS de Nice au nom de son intervention en mati re de sant jusqu cette petite association de b n voles log e par la SNCF et proposant une aide 1 L intervention du Conseil G n ral se d ploie principalement sur cinq postes Secours H bergement 762 euros famille vie Secours Urgence 305 euros famille an Allocation Mensuelle Temporaire 230 euros enfant mois renouvelable frais de cantine frais de centres a r s 14 aux voyageurs en d tresse bref sont rapidement concern s des degr s divers tous les acteurs qui de pr s o
101. seconde perspective de recherche que nous retiendrons ici trouve moins son unit dans ses fondements ou son projet th oriques que dans son objet l analyse de l action publique locale appr hend e sous l angle du recours croissant dont elle fait l objet la n gociation comme forme l gitime de construction des objectifs et des modalit s de mise en vre des programmes publics Dans le d veloppement de cette perspective il faut distinguer ce qui rel ve du constat de recompositions en cours concernant les modes d intervention tatiques de ce qui proc de d un changement du regard port sur ces derniers ou pour reprendre la formule de Mabileau 1999 de l mergence d un local reconsid r Concernant le premier point les travaux se sont multipli s ces derni res ann es qui mettent en vidence l mergence de politiques tatiques r v lant un nouveau style d action publique Territorialis es au sens o elles pr tendent int grer les capacit s de mobilisation et d innovation des acteurs locaux partenariales en ce qu elles s attachent promouvoir la coop ration entre ces derniers transversales de par la diversit des enjeux et des probl mes qu elles se proposent d agr ger ces politiques rigent la n gociation en proc dure oblig e et fortement valoris e Qu elles soient qualifi es de constitutives Duran et Thoenig 1996 de conventionnelles Lascoumes 1996 ou de contractuelles Gaudin 1996 ces politiques on
102. ses liens troits avec le monde de l action sociale d urgence il nous a sembl opportun d introduire au sein de ce travail un troisi me volet centr sur l analyse des modes de construction institutionnelle du demandeur d asile comme figure parmi d autres de la marginalit sociale La politique locale ne saurait tre appr hend e que sous un angle gestionnaire ou op rationnel et les choix qu elle op re comme de simples choix logistiques Si l on veut bien consid rer que les politiques publiques contribuent la construction des probl mes qu elles se proposent de r soudre tout en naturalisant g n ralement cette construction l action publique locale et les dynamiques qui la traversent participent de la construction de la politique de l asile en France et par l de celle du demandeur d asile comme objet d action publique Nous nous sommes donc attach s appr hender les pratiques d velopp es par les acteurs locaux comme les l ments d une construction cognitive organisationnelle et normative sous tendant le cadrage de ce nouvel enjeu local que constitue la prise en charge sociale de populations qui demandent l asile Cette r flexion se d ploie sur trois niveaux Au premier elle d livre un contenu informatif sur le cas des Alpes Maritimes Au deuxi me on s interroge au del du cas tudi sur le poids des sp cificit s locales dans la mise disposition d une offre de prise en charge
103. voie de la mixit d marche visant de mani re volontariste contrer la tentation du repli communautaire ou plus prosa quement contenir les effets d une trop grande visibilit de certaines populations Quand il y a des probl mes de gamins qui sont laiss s dans les couloirs de l h tel quand arrive l t par exemple ils se retrouvent dix gamins dans les couloirs alors que vous avez les gens qui sont en vacances ou quelqu un qui travaille On a choisi la mixit on a choisi de ne pas les mettre tous ensemble Cela peut poser probl me Cadre associatif C est cette m me logique qui a pr valu lors de la mise en place du nouveau CADA Les appartements sont r partis sur Grasse Cannes Nice et Drap C est un choix d avoir un CADA qui vite la concentration sur un m me lieu de mani re ce que les gens ne soient pas trop tent s de se regrouper dans leur communaut d origine On a pens que a serait un facteur d int gration et qu en m me temps on ne concentre pas trop de publics demandeurs d asile sur les m mes lieux ce qui risquerait de rendre leur int gration difficile avec l environnement Cadre associatif Au del de ces choix logistiques c est plus g n ralement dans les pratiques quotidiennes les plus banales que se manifeste l intervention du crit re culturel travers la diffusion de mani res d interpr ter les situations et d agir qui circulent loc
104. 00 places la DDASS est en mesure de r pondre favorablement au mois d ao t 2002 I 3 Sortir de l urgence cr ation d un CADA et annonce d un projet de plate forme d accueil En octobre 2002 deux d cisions permettent d accro tre les capacit s d accueil en CADA dans le d partement D une part le CADA CPH existant g r par l association ATE est dot de 15 places suppl mentaires D autre part un nouveau CADA est cr dot de 60 places dans un premier temps dont la capacit doit tre ensuite port e 120 places et dont la gestion est confi e l association ALC Au vu de l ampleur des difficult s que conna t le d partement un mode d admission sp cifique est adopt les admissions se r partiront entre 50 au niveau local et 50 au niveau national L objectif affich est de permettre le d sengorgement des autres dispositifs et terme d aboutir la r duction du champ d intervention du dispositif INTERMED ce dernier devant se limiter l accueil d une dizaine de situations de personnes primo arrivantes Au m me moment un projet de Plate forme de services pour les demandeurs d asile et de coordination de l ensemble des acteurs est officiellement propos aux services de l Etat par l association ALC C est l aboutissement d une longue maturation au sein du milieu associatif local L id e tait d j pr sente dans le rapport d activit 2001 de CHORUS 06 et
105. 123 Le cinqui me entretien a t recueilli aupr s d un couple un homme de nationalit pakistanaise commer ant g de 37 ans et son pouse de nationalit russe musicienne conservatoire g e de 31 ans Fuyant la Russie apr s des menaces la destruction d une de leur maison et l arrestation de l poux ils arrivent Nice en juin 2001 avec leur enfant g de 10 ans Le mari se fait alors arr ter d s le premier jour et amen en centre de r tention pendant que sa femme enceinte mal en point se retrouve l h pital Quelques jours plus tard les deux poux se retrouvent et vont d poser leur demande d asile la pr fecture Ils se rendent ensuite au Secours Populaire qui leur obtient une chambre d h tel dans laquelle ils resteront h berg s pendant un an et demi p riode durant laquelle la femme perdra son enfant Ils sont admis au CADA ALC en novembre 2002 dans un T3 situ en centre ville o na t leur fille Apr s un refus du dossier OFPRA ils constituent un dossier pour la Commission des Recours dont ils attendent toujours avec angoisse la r ponse Le sixi me entretien a t men aupr s d une femme de nationalit russe commer ante originaire de Tch tch nie g e de 30 ans et ayant quatre filles Sa famille engag e dans la d fense des droits de l homme son fr re son p re et son cousin ayant t tortur s et abattus le couple et les enfants d cident de fuir la Tch tch nie M
106. 1l n a pas t possible d effectuer un traitement statistique enti rement satisfaisant en premier lieu car une codification en PCS n cessiterait des donn es de meilleure qualit d tails sur l emploi public ou priv nombre de salari s de l entreprise De plus les l ments d information que nous avons recueillis ne concernent que 35 personnes sur un public d adultes de 42 personnes Toutefois nous avons tout de m me d cid d effectuer un traitement des donn es fournies afin d obtenir quelques indications concernant l une des caract ristiques les plus fr quemment cit es par de nombreux acteurs locaux que nous avons rencontr s l apparent haut niveau d tude ing nieur m decin et de qualification professionnelle des personnes en demande d asile accueillies et h berg es Nice Tableau n 8 Situation professionnelle Tableau n 9 Situation professionnelle des femmes h berg es au CADA CPH des hommes h berg s au CADA CPH ATE 25 11 03 ATE 25 11 03 Femmes Effectif Hommes _ Effectif Restauration I 5 6 Agent s curit 2 11 8 Coiffeuse 3 16 7 Camionneur 3 17 6 Comptable conomie 4 22 2 Chef entreprise 1 5 9 Couturi re 4 22 2 Cuisinier 1 5 9 Enseignante 2 11 1 Electr Ien 1 5 9 Technicienne viticole 1 5 6 Employ forain 1 5 9 Fermi re 1 5 6 Enseignant 2 11 8 Gouvernante 1 5 6 Infirmier 1 5 9 Employ e 1 5 6 Ing nieur 1 5 9 Aide rest
107. 25 11 03 Nationalit CLA DNA Total Nationalit CLA DNA Total Alg rie 0 16 1 6 2 Alg rie 0 16 1 5 7 Arm nie 10 0 6 2 Arm nie 1 8 0 1 1 Bosnie 0 19 3 7 4 Arm nie Azerb djan 5 4 0 3 4 Congo 0 29 11 1 Azerb djan 1 8 0 1 1 Kosovo 0 19 3 7 4 Bosniaque 0 19 4 6 9 Ouzb kistan 6 0 3 7 Congo RDC 0 29 0 10 3 Russie 8 0 4 9 Ex Yougoslavie 0 19 4 6 9 Russie Tch tch nie 76 16 1 53 1 Ouzb kistan 5 4 0 3 4 Total 100 100 100 Russie Tch tch nie 85 7 16 1 60 9 100 100 100 Total 56 31 87 Au mois de juillet 2003 53 1 des personnes taient de nationalit Russe originaires de Tch tch nie 11 1 de nationalit congolaise les autres nationalit s repr sentant toutes moins de 7 On note une large sur repr sentation des personnes originaires de Tch tch nie h berg es par l interm diaire de la commission locale d admission 76 Les personnes h berg es par l interm diaire du DNA sont de nationalit s plus diversifi es avec la pr sence de pays telle que l Alg rie et le Congo totalement absents du mode d admission local Au mois de novembre 2003 huit nationalit s diff rentes sont pr sentes N anmoins 60 9 du public est de nationalit Russe originaire en grande majorit de Tch tch nie 10 3 du public h berg est de nationalit congolaise RDC 6 9 est Bosniaque 6 9 est originaire d ex Yougoslavie En prenant en compte le mode d admissi
108. 3 6 de d bout s il faut ajouter 2 7 correspondant aux trois personnes r gularis es titre exceptionnel par la Pr fecture apr s un retour au pays OMI impossible Rappelons que nous n avons pu obtenir les donn es des CHRS ACTES et ASSIC Elles ne figurent donc pas dans le tableau et ne sont pas prises en compte dans les totaux Le 25 11 03 585 personnes en demande d asile DA r fugi es R et d bout es D taient h berg es dans les structures sp cialis es et g n ralistes des Alpes Maritimes Rapport au nombre de places occup es dans ces structures le m me jour tous publics confondus ce chiffre correspond un taux de 71 9 Concernant les seules structures g n ralistes ce taux est de 11 2 Les donn es contenues dans les deux tableaux pr c dents nous permettent d tablir la r partition des publics en fonction du mode d h bergement aux deux dates choisies pour l enqu te Tableau n 35 R partition des publics demandeurs d asile r fugi s d bout s en fonction du mode d h bergement Mode d h bergement Juillet Novembre Z Z H bergement en structures sp cialis es 33 3 36 2 CADA CPH ALT H bergement en h tels meubl s 61 58 8 Intermede Secours Populaire H bergement en structures g n ralistes 5 7 5 Accueil de nuit CHRS Total 100 100 Le 7 juillet 2003 33 3 des publics DA R et D taient h berg s dans une structure sp
109. 30 Statut des personnes h berg es au CHRS ACTES le 07 07 03 Statut Effectif D Demandeurs Asile 0 0 R fugi s 6 7 5 D bout s 0 0 Autres 74 92 5 Total 80 100 Le 7 juillet 2003 six personnes regroup es au sein de deux familles r fugi es politiques taient pr sentes au sein du CHRS repr sentant 7 5 des h berg s Les donn es de novembre 2003 ne nous ont pas t transmises 49 V Autres structures Nous faisons ici r f rence au Centre Maternel de l association ALC qui fait galement partie du dispositif local d h bergement concern puisqu il arrive que des femmes en demande d asile y soient h berg es Plusieurs r sidentes de nationalit africaine ou d Europe de l Est ayant effectu e une demande d asile ont ainsi compt parmi les r sidentes du Centre N anmoins cette structure n h bergeait aux deux dates des op rations statistiques ni de personne en demande d asile ni de personne d bout e ou r fugi e statutaire En 2002 le Centre Maternel a accueilli 27 jeunes femmes et 28 enfants Si l on ajoute ces personnes accueillies les 21 m res et les 26 enfants pr sents au 01 01 02 c est un total de 48 femmes et 54 enfants qui ont t pris en charge durant l ann e 2002 Le taux d occupation s levait 100 78 un exc dent de 126 journ es d un accueil d enfants sup rieur au pr visionnel Le peu de rotation des m res durant l ann e
110. 6 3 des familles sont r fugi es Les difficult s sont du m me ordre que celles rencontr es par l association ALC et son service INTERMEDE retard de paiement des meubl s col re des g rants suivi des familles multipli es par le nombre important de familles h berg es Il faut noter qu apr s une p riode un peu plus calme t 2003 le dernier trimestre 2003 a connu une nouvelle augmentation des familles arrivant Nice et sollicitant un h bergement L ouverture de la plate forme depuis d but septembre a permis de r duire un peu le nombre de familles se rendant directement au Secours Populaire et d avoir une nouvelle structure coordonnant les actions notamment 68 Les donn es n ont pas pu tre obtenues pour l op ration statistique du 7 juillet 2003 Les statistiques globales fournies Intermede Secours Populaire liste SSAE n ont pas permis d effectuer des statistiques par structure Voir tableau n 13 page suivante 68 l h bergement La fiche de liaison envoy e syst matiquement par exemple permet un suivi plus rapide et efficace Il 6 Synth se H bergement Sp cialis CADA CPH et H bergement en h tels et en meubl s Il nous a sembl int ressant de pr senter ici un tableau dressant un panorama de la situation de l h bergement en 2001 au plus fort de la crise Tableau n 11 R partition des types d h bergement sp cialis s CADA CPH h tels meubl s au 31 12 2001
111. 76 Rappelons ce propos que les nationalit s pr sent es dans l ensemble des tableaux sont telles qu elles nous ont t fournies par les structures Les cat gorisations op r es en la mati re peuvent donc tre variables selon les structures 75 Tableau n 22 Statut des personnes h berg es Tableau n 23 Statut des personnes h ber au CHRS ALC Les Yuccas le 7 07 03 g es au CHRS ALC Les Yuccas le 25 11 03 Statut Effectif D Statut Effectif D Demandeurs d Asile 2 5 9 Demandeurs d Asile 2 5 9 R fugi s 3 8 9 R fugi s 2 5 9 D bout s 0 0 D bout s 0 0 Autres 29 85 3 Autres 30 88 2 Total 34 100 Total 34 100 Service externe La capacit d accueil du CHRS Service Externe s l ve 101 places L h bergement est compos de 32 logements clat s sur Nice du T1 au T3 L quipe pluri disciplinaire de 17 personnes directeur chef de service psychologues assistantes sociales ducatrices eurs sp cialis s travailleuse familiale ducatrice de jeunes enfants secr taire assistante des relations internes et externes a enregistr 181 demandes en 2002 sachant qu un certain nombre de partenaires ne transmettaient pas leurs demandes tant que le service ne les informait pas d une place disponible Les demandes potentielles sont donc sup rieures ce chiffre 24 nouveaux m nages 34 adultes et 50 enfants sont entr s en 2002 187 personnes ont donc t aid
112. 8 33 7 2 ans 2 ans 1 2 15 18 1 2 ans 1 2 3 ans 0 0 Total 83 100 La moyenne du temps de proc dure s l ve 19 mois 569 jours Le temps de proc dure minimum se situe autour de 11 mois 330 jours alors que le temps maximum de proc dure est de 29 mois 879 jours Pour les personnes ayant obtenu un refus par OFPRA un nouveau dossier est constitu et envoy la Commission des Recours qui statue une seconde fois sur la demande d asile et augmente donc le temps d attente 98 Tableau n 12 Temps de proc dure Commission des Recours au 25 11 03 P riode Effectif D lt 6 mois 5 22 7 6 mois lan 12 54 5 l an lan 1 2 0 0 1 an 1 2 2 ans 5 22 7 2 ans 2 ans 1 2 0 0 2 ans 1 2 3 ans 0 0 Total 22 100 Le temps de proc dure RCC s l ve 22 7 moins de 6 mois 54 5 entre 6 mois et un an et 22 7 entre un an et demi et deux ans La moyenne du temps de proc dure RCC est nettement inf rieure celle de l OFPRA elle est de 9 mois 281 jours Les temps de proc dure minimum et maximum sont tr s tal s 25 jours pour le temps de proc dure minimum et 20 mois 617 jours pour le temps de proc dure maximum Il est galement int ressant de calculer les temps d attente pour les personnes qui sont en cours de proc dure au 25 novembre 2003 qu il s agisse des proc dures OFPRA RCC ou Asile Territorial Tableau n 13 Temps d attente pour les personn
113. A et de familles mono parentales 32 contre 26 7 et 16 7 Tableau n 31 Nationalit des personnes Tableau n 32 Nationalit des personnes h berg es en h tels et meubl s 07 07 03 h berg es en h tels et meubl s 25 11 03 Nationalit Effectif D Nationalit Effectif Albanie Kosovo 3 0 8 Angola 5 1 5 Alg rie 4 1 1 Congo 2 0 6 Angola 3 0 8 Albanie 6 1 8 Arm nie 9 2 5 Ex Yougoslavie 16 4 7 Azerb djan 8 2 2 Arm nie 20 5 9 Bi lorussie 7 1 9 Azerb djan 8 2 4 Congo 3 0 8 Kirghizstan 10 2 9 G orgie 9 2 5 Ouzb kistan 10 2 9 G orgie Russie 7 1 9 Tadjikistan 4 1 2 Kirghizstan 11 3 1 Bi lorussie 9 2 6 Moldavie 11 3 1 G orgie 14 4 1 Ouzb kistan 12 33 Moldavie 8 2 4 Russie 217 60 4 Ukraine 9 2 6 Tadjikistan 4 1 1 Russie 219 64 4 To go 4 1 1 Total 340 100 Ukraine 27 7 5 Ex Yougoslavie 20 5 6 Total 359 100 Du point de vue des nationalit s en juillet 2003 60 4 du public h berg en h tels tait de nationalit russe Tch tch ne en majorit pourcentage qui s l ve 64 4 au mois de novembre Les pays Africains Angola Congo Alg rie sont toujours minoritaires repr sentant entre 0 6 et 1 5 Le 25 novembre les personnes h berg es originaires d Arm nie d Azerb djan de Kirghizstan d Ouzb kistan et du Tadjikistan repr sentent 15 3 du public total La comparaison de la proportion de personnes de nationalit russe en H tel
114. AE Le SSAE Service Social d Aide aux Emigrants est une association loi 1901 ayant une mission de service public confi e par convention par l Etat pour organiser et assurer dans le cadre de la politique d accueil et d int gration d finie par le gouvernement un service social sp cialis en direction des personnes d origine trang re vivant en France Aux c t s de ses autres missions accueil des mineurs isol s regroupement familial participation au Service International le SSAE effectue le suivi social et administratif des personnes en demande d asile et r fugi es activit renforc e en 2001 par sa participation au programme europ en FER Fonds Europ en pour les R fugi s Il accueille informe oriente et soutient les demandeurs d asile il favorise l int gration des r fugi s il g re pour le compte de l Etat les aides du fonds d assistance pour les demandeurs d asile et les r fugi s Le SSAE s appuie sur le Dispositif National d Accueil DNA qui coordonne le r seau de CADA et participe aux commissions d admission Les droits sociaux des demandeurs d asile li s aux tapes de la proc dure Proc dures n cessaires Droits sociaux accessibles Domiciliation Aide m dicale d Etat Aide sociale l enfance pour les mineurs isol s Demande d asile la Pr fecture autorisation provisoire de s jour APS d un mois en vue CMU de d marches aupr s de l OFPRA ou pour le
115. Afin de compl ter les donn es que les diff rentes structures et institutions ont bien voulu nous fournir concernant les publics qu elles accueillent nous avons proc d deux op rations de comptage un jour donn le 7 juillet et le 25 novembre 2003 Ces op rations qui ont n cessit un assez long travail de pr paration ont consist en un recueil syst matique des informations dont disposent les structures susceptibles d h berger des personnes en demande d asile r fugi es ou d bout es au sujet de ces derni res une date donn e Certaines structures dont les fichiers sont informatis s et mis jour quotidiennement n ont pas n cessit le d placement des enqu teurs CADA D autres en revanche notamment lorsque le statut au regard de la demande d asile n est pas syst matiquement demand par la structure Accueil de nuit ont n cessit la pr sence d enqu teurs m me d interroger directement les personnes h berg es lors de leur entr e dans les lieux Les structures concern es par ces op rations de comptage sont les suivantes CADA de l association ALC 192 CADA CPH CHRS de l association ATE Secours populaire h tels meubl s Interm de ALC H tels meubl s Accueil de nuit de la ville de Nice CHRS de l association ACTES 2 services CHRS de l association ALC CHRS ASSIC Centre maternel de l association ALC Enfin la faveur des contacts tablis avec les diff rents acteur
116. Azur ne sont pas enclines traiter avec des familles r fugi es trang res les familles de nationalit Tch tch ne souffrant d un important stigmate parmi aussi bien les bailleurs sociaux que les agences priv es ni oises Le dispositif FSL Fond Solidarit Logement est utilis pour permettre aux r sidents d acc der la location du parc public et priv L item r gularisation pr fecture fait r f rence une famille r gularis e apr s l chec d un retour OMI Office des Migrations Internationales pour des personnes originaires du Tadjikistan Cette famille d bout e ne pouvant pas retourner dans son pays d origine a obtenu une carte de s jour annuelle renouvelable L analyse des entretiens que nous avons men s aupr s de publics h berg s nous permettra de revenir sur cette question 6 Extrait du rapport d activit 2002 Les familles expriment pour la plupart le souhait de quitter le quartier de l Ariane soulignant l ins curit la pr carit l loignement du centre des lieux culturels et des installations sportives Le syst me du bail glissant permet de transf rer le bail de l association au locataire lui m me Cette mesure permet aux personnes sortantes du dispositif de b n ficier d une aide l installation lors de l entr e dans les lieux d une aide la r novation d une aide temporaire au paiement des loyers d une orientation vers le centre
117. DASS tiraill e entre d un c t sa mission sociale sa volont de conserver de bonnes relations avec un milieu associatif dont l Etat social est aujourd hui largement d pendant et de l autre sa fonction de relais d une administration centrale qui elle m me prise dans les rets d une hi rarchie qui s exerce entre les diff rents minist res demande ses services ext rieurs de faire respecter la loi La derni re p riode qui s tend jusqu au moment o nous crivons ces lignes est marqu e par la mise en place de la plate forme d accueil des demandeurs d asile qui ouvre officiellement ses portes le 8 septembre 2003 Le financement europ en est venu compl ter la dotation de l Etat le co t financier cr dits FER et DPM est de 100 000 euros couvrant la p riode du 1 septembre 2003 au 31 ao t 2004 L association ALC a mis disposition des locaux dont elle dispose non loin du centre ville dot s d une double entr e avec un petit jardin ce qui permet d viter le squat dans la rue On a soigneusement vit de faire trop de publicit la cr ation de ce nouveau lieu d accueil Manifestement on ne souhaite pas visibiliser outre mesure la population des demandeurs d asile et par l veiller l attention de la population ni oise d une part de r seaux mafieux que l on suppose prompts investir tout nouveau dispositif d autre part Depuis le 10 novembre la plate fo
118. Date d arriv e en France Date d p t OFPRA Date de d but d h bergement Localisation h bergement nombre de nuit es des quinze familles h berg es sous la forme qui suit 107 Cf Annexe 149 Le Secours Populaire nous a fourni contrairement l op ration statistique de juillet une liste des personnes h berg es par son interm diaire Cette liste comprend la date d arriv e dans l h bergement la date de d part le nom de l h tel et la composition familiale Concernant la date d arriv e elle n est pas mentionn e syst matiquement La date de sortie correspond la date de sortie th orique pour les personnes d bout es et les personnes r fugi es dont la prise en charge DDASS a t stopp e N anmoins la personne responsable de l laboration de ces statistiques nous a expliqu que la cr ation de la plate forme allait permettre et permettait d j d am liorer la circulation d informations claires notamment les noms et pr noms orthographe exacte les dates de naissance des personnes par l envoi syst matique d un fax contenant ces informations aux deux op rateurs h bergement 150 Le suivi social et administratif des personnes h berg es en h tels par INTERMEDE et le Secours Populaire tant effectu par le SSAE ces donn es sont reprises dans le tableau SSAE o davantage de variables sont disponibles En effet seul tableau regroupant les informations sur ce publ
119. FPRA s l ve 19 mois le temps maximum de proc dure tant de 29 mois Le temps de proc dure moyen RCC s l ve lui 9 mois A la date du 25 novembre 2003 58 8 du public h berg au CHRS ATE attend depuis plus d un an une r ponse Les difficult s auxquelles se heurte A T E se situent plusieurs niveaux Tout d abord les appartements se situent quasi exclusivement dans un quartier p riph rique d grad Or les personnes h berg es souhaitent souvent tre log es dans le centre de la ville Beaucoup expriment leur d sillusion au regard de leurs conditions d habitation et de leurs conditions de vie dans des tours aux parties communes jug es insalubres et dans un quartier marqu par une certaine ins curit N anmoins malgr la demande des responsables de l association cette structure n a pas d attribution dans d autres secteurs de la ville De plus l utilisation du syst me de bail glissant fragilise le parc locatif de l association qui perd des appartements pour les nouveaux venus Ainsi 15 glissements de bail ont t effectu s avec OPAM durant l ann e 2002 et seulement 5 appartements ont t attribu s sur l ensemble des commissions d attribution de l ann e Du c t de la prospection aupr s d agences priv es cette solution n est pas sans causer d autres difficult s telle le co t et l loignement De plus toutes les agences priv es de la C te d
120. Marie 1996 La politique d asile tendrait ainsi devenir un l ment de la ma trise des flux migratoires que tentent d exercer non sans difficult s des Etats europ ens devenus cet gard interd pendants depuis la signature des accords de Schengen de la convention de Dublin et du trait d Amsterdam L introduction des cat gories faux r fugi vrai r fugi et migrant conomique dans le discours politico m diatique Laferri re 1996 traduirait dans ce sens la g n ralisation d une attitude de soup on pouvant expliquer l mergence de nouveaux principes d action tels que le passage une logique de dissuasion relevant d un soft apartheid Teitgen Colly 1996 en lieu et place d une logique de s lection ou le recours au principe de l asile sur place soit l id e appuy e sur la notion de pays s r Cr ach 1997 d un confinement des populations dans des lieux proches de ceux qu elles ont eu fuir Dans le contexte fran ais cette crise de l asile Legoux 1995 s accompagne de l mergence de formes alternatives de gestion de la demande d asile que certains auteurs appr hendent comme l instrument d une compensation par des voies discr tionnaires de la duret ou de lambig t de la l gislation ou qu ils associent un d mant lement de l asile conventionnel Ainsi en est il de ce que d aucuns d crivent comme un asile au rabais Leg
121. Profession Titre de s jour Statut Date d p t OFPRA Date d cision OFPRA Date d p t CRR Date d cision CRR Mode d admission 106 x 4 x Avec pour souci d affiner la connaissance des populations notamment pour le cas des personnes de nationalit russe originaires de Tch tch nie repr sentant plus de 95 des cas les modes d enregistrement variant selon les structures et la p riode consid r e entre Russe Tch tch ne ou Russe Tch tch ne 147 148 Pour l op ration du 25 novembre le CADA Les Oliviers ne nous a pas donn une liste des h berg s mais toutes les photocopies des fiches individuelles nous laissant le soin d laborer la liste nous m me Les donn es confidentielles tant effac es nous avons eu acc s aux donn es suivantes Nationalit Situation de famille Date de naissance Lieu de naissance Date d entr e en France Date d entr e au CADA Date certificat de d p t Date convocation OFPRA Date d cision OFPRA Date re u recours Date d cision RCC Date IQF Date de sortie du CADA Profession Cette derni re n est pas renseign e syst matiquement 12 reprises sur 32 Le mode d admission CLA DNA n tant pas renseign il a fallu une seconde demande pour recueillir cette variable Le service INTERMEDE ne nous ayant pas fourni de liste de personnes h berg es nous avons eu les renseignements Sexe Age Composition Familiale Nationalit
122. R et d bout es D taient h berg es dans les structures sp cialis es et g n ralistes des Alpes Maritimes Rapport au nombre de places occup es dans ces structures le m me jour tous publics confondus ce chiffre correspond un taux de 66 1 Concernant les seules structures g n ralistes ce taux est de 10 Tableau n 34 Synth se de la prise en charge sp cialis e et g n raliste d partementale au 25 novembre 2003 Capacit Places Taux Pers DA Eff Structures d Accueil Occup Occup Nat Etra R D DA DA R D R D Structures sp cialis es CADA CPH ATE 116 110 94 8 100 100 110 46 4 47 3 3 6 CADA ALC 87 87 100 100 100 87 44 8 55 2 0 Dispositif ALT ATE 15 15 100 100 100 15 46 7 33 3 20 Sous total 218 212 212 Dispositif h tels meubl s sp cialis s Dispositif INTERMEDE 50 50 100 100 100 50 64 18 18 Dispositif Secours Populaire 294 294 100 100 100 294 69 7 27 9 2 4 Sous total 344 344 344 Total structures sp cialis es 562 556 556 Structures d h bergement d urgence Accueil de nuit 109 110 1009 518 7 3 8 7 3 0 0 Structures g n type CHRS CHRS ALC Les Yuccas 30 34 113 3 61 8 118 4 5 9 5 9 0 CHRS ALC Service Externe 101 113 111 8 15 17 0 15 0 CHRS ACTES 80 CHRS ASSIC 32 Sous total 243 147 21 Total 914 813 585 Aux 46 4 de demandeurs d asile 47 3 de r fugi s et
123. Total 87 100 Tableau n 18 Composition familiale des personnes h berg es au CADA ALC 25 11 03 Situations Situations Structure familiale Effectif Z Personnes isol es 1 5 6 Couples sans enfant 0 0 Total familles dont 17 94 4 Couples avec enfant 14 77 8 C 1E 1 5 6 C 2E 4 22 2 C 3E 6 33 3 C 4E 2 11 1 C 6E 1 5 6 Familles monoparentales 3 16 7 F 3E 1 5 6 F 4E 1 5 6 F 5E 1 5 6 Total 18 100 Comme le montre ce tableau le CADA ALC h berge 94 4 des familles dont 77 8 de couples avec enfants et 16 7 de familles monoparentales Parmi les couples avec enfants 55 5 sont des couples avec deux et trois enfants Les familles monoparentales sont constitu es par des femmes avec trois quatre ou cinq enfants Une seule personne isol e est h berg e PROFIL DE LA PERSONNE ISOLEE HEBERGEE AU CADA ALC Les Oliviers Femme n e en 1959 44 ans originaire de la R publique D mocratique du Congo infirmi re entr e en France le 16 10 2002 entr e en CADA 13 03 2003 d cision OFPRA 01 08 03 r fugi e admission nationale Comme pour le CADA CPH ATE le CADA ALC n h berge aucun couple sans enfant le 25 novembre 2003 101 Tableau n 19 Nationalit et mode d admis Tableau n 20 Nationalit et mode d admis sion du public h berg au CADA ALC sion du public h berg au CADA ALC 07 07 03
124. UNIVERSITE DE NICE SOPHIA ANTIPOLIS SOLIIS URMIS UMR CNRS 7032 P le Universitaire St Jean d Angely 24 ave des Diables bleus 06 357 Nice cedex 4 tel 04 92 00 11 76 fax 04 92 00 13 92 darrieum unice fr Recherche effectu e pour le compte de la DREES du Minist re des Affaires Sociales L HEBERGEMENT DES DEMANDEURS D ASILE COMME ENJEU LOCAL ELEMENTS D ANALYSE ET PERSPECTIVES METHODOLOGIQUES A PARTIR DU CAS DES ALPES MARITIMES Rapport final Gilles FRIGOLI Jessica JANNOT Janvier 2004 SOMMAIRE INTRODUCTION enesrensemessnssnesenenseconnetee annee ne kaore sosina es en esen tnt tetes donete tasse res dame sosis oste Posseir 5 PREMI RE PARTIE LA POLITIQUE LOCALE uses 9 I LES CONDITIONS D MERGENCE D UN NOUVEL ENJEU LOCAL esse 10 1 1 Face l urgence le temps du bricolage institutionnel ss 11 1 2 Lorsque l tat reprend la main premi res tentatives de rationalisation de l offre d h bergement 15 1 3 Sortir de l urgence cr ation d un CADA et annonce d un projet de plate forme d accueil 18 1 4 Tentatives de normalisation d une population expulsion des d bout s et cr ation de la plate forme FE MOT ETAT RS OR E T E 21 I DE L ORGANISATION DE L ACTION PUBLIQUE LOCALE LA CONSTRUCTION INSTITUTIONNELLE DE LA DEMANDE D ASILE era ennnennnee EE A O E via T E E E ne dee tte nee tte 25 II 1 Logiques institutionnelles logiques professionnelles et logiques d acteurs
125. a Schengen obtenu de l ambassade de France Pourquoi l ambassade de France Parce qu il fallait qu on parte pour aller en Su de par n importe quel moyen Nous on ne s est pas occup s des papiers cette personne s est occup e de tout Le tout c est qu on arrive en Su de Mais la personne s y est mal prise Elle nous a dit l ambassade de Su de c est m me pas la peine d y penser il n y a que l ambassade de France o on pouvait vraiment avoir un visa Alors nous on ne s en est pas occup et en plus les personnes pay es elles ne cherchent pas les difficult s elles cherchent le chemin le plus court elles leur ont fait un visa sur la France pour faire une escale en France et continuer ensuite vers la Su de Entretien 3 La personne de nationalit alg rienne de 28 ans entretien 9 s est rendue en France en bateau puis Limoges car elle y connaissait une amie de la famille La personne alg rienne de 37 ans entretien 8 a obtenu un visa touristique utilisant son statut de commer ant et s est rendue 126 Marseille en avion Le choix s est naturellement port vers la France qui ne repr sente d ailleurs pas r ellement l tranger comme ils nous l expliquent Je n avais pas le choix de venir en France C est la France qui est venue moi parce je suis un fils qui s appelle Harki L amp bas c est un visage m chant pour les gens Un fils de Harki il reste un f
126. a politique de l asile et la gestion de cette population les associations locales la pr fecture OFPRA et la Commission des recours le gouvernement fran ais le Pr fet des Alpes Maritimes le Pr sident de la R publique Les critiques parfois les sentiments de r volte concernent divers points les conditions de non h bergement de certaines personnes en demande de statut de r fugi les conditions de refus du statut de r fugi l incoh rence cons quente l interdiction du droit au travail le caract re arbitraire de la s lection effectu e entre les r fugi s et les touristes l accueil de certains personnels pr fectoraux Une personne interview e emploie des mots tr s durs tels que interrogatoire torture et enfer pour d crire les sc nes v cues au service des trangers de la pr fecture des Alpes Maritimes Tous les deux me sont tomb s dessus Qu est ce que vous tes venu faire l Si vous voulez faire une demande d asile il faut avoir une domiciliation Ou vous habitez J ai sorti la carte que m avait donn e la personne de l h tel Je suis h berg e C tait l interrogatoire ils m ont pos des tas de questions Il ne voulaient pas appeler l h tel M Ils m ont dit Donnez moi vos papiers et j ai r pondu Non je n en n ai pas je n ai rien Mon mari a tout sur lui il est en Bi lorussie Qu est ce qu il faut l bas pourquoi vous tes v
127. ables car toutes n interviennent pas dans le m me contexte et n ob issent pas aux m mes raisons d agir A l image n gative du passeur s oppose celle du p re de famille qui doit faire vivre les siens et qui non seulement n a rien d un d linquant mais peut m me dans certains cas voir le fait de travailler au noir plaider en sa faveur ceci t moignant de sa volont de ne pas sombrer dans l assistance et au del de sa capacit s int grer la soci t fran aise C est en tout cas ce qui ressort des propos d un b n vole associatif voquant une anecdote qui se d roule la pr fecture Tr s engag aux c t s des migrants qui connaissent des difficult s celui ci plaide la cause d une famille dont le chef a t d bout de sa demande d asile territorial 46 L autre jour je vais la pr fecture et la personne qui me re oit me dit Monsieur B est ce qu il s agit vraiment de gens qui sont pr ts s int grer Alors je lui dis Je peux w en porter garant Le monsieur est avocat il a eu des dipl mes en France pendant qu il tait en Alg rie il est venu faire ses tudes en France il est en train de se faire reconna tre au niveau fran ais Lui il va trouver du travail tout de suite S il ne trouve pas directement du travail comme avocat il travaillera chez un avocat comme pr parateur de dossier etc Et elle me dit Mais est ce qu il a travaill
128. acteurs pour d finir ou co produire ces situations Il s agit de rendre compte des processus de cat gorisation auxquels se livrent les agents de la mani re dont ces derniers travaillent les cat gories ou les nomenclatures officielles ou dont ils adaptent au quotidien des principes g n raux des situations particuli res bref pour reprendre l expression de Philippe Warin 1992 de comprendre comment l Agent A et l usager U font ensemble 133 On pense ici la perspective d j mentionn e plus haut et d velopp e par Lipsky op cit analysant les pratiques de bureaucrates de terrain Street level bureaucrats qui montre comment ces derniers interpr tent les missions qui leur sont confi es mais ont g rer le d calage entre une fonction d avocat des usagers qu ils s attribuent et une mission de contr le de ces derniers que les r gles bureaucratiques les poussent endosser On peut galement voquer les travaux de Dominique Monjardet 1996 s agissant des pratiques des policiers dans une optique de sociologie du travail 177 montrer fin strat ge tout en vitant d appara tre comme tel Mais ces comp tences dont la ma trise peut tre associ e un habitus ne sont pas seules en cause Il n est pas indiff rent d tre aid ou non dans sa d marche Il n est pas indiff rent d tre bien conseill ou non lorsqu il s agit de r diger son r cit de vie
129. age la cause de paysans kurdes qui ne savent pas se raconter 7 dans la salle de r union du centre administratif o l on d cide des admissions en CADA en tentant de se pr munir des publics trop carenc s dans le bureau de cette b n vole qui reconna t les passeurs leur regard ou dans les locaux de cette association o l on aide mettre en place la demande d asile de ceux qui sont parfaitement dans le cadre A partir du constat qu il existe une pluralit de lieux dans lesquels se construit la politique de l asile en France notre propos tait de mettre en perspective trois approches th oriques et m thodologiques de cette construction Quelles conclusions peut on en tirer En premier lieu il convient de noter que le d coupage que nous avons effectu politique nationale action publique locale situations d interaction ne recoupe pas contrairement ce 134 Nous faisons r f rence ici la complexit du jeu d interpr tations r ciproques qui est susceptible de se mettre en place entre acteurs Du c t des acteurs institutionnels la fronti re entre ce qui proc de d une juste compr hension par les demandeurs des r gles du jeu qui leur est impos et ce qui rel ve de la tentative de manipulation est dans les faits bien difficile tablir Frigoli 2002 Or les demandeurs peuvent tr s bien tre conscients de la n cessit d tre plac s du bon c t de cette fronti r
130. ais son poux est arr t en Bi lorussie durant le voyage en camionnette de Moscou jusqu Nice Elle arrive Nice avec ses quatre filles en f vrier 2003 se rend la pr fecture puis au secours populaire et obtient apr s quelques difficult s un h bergement en h tel durant six mois avant d tre admise au CADA ALC Les Oliviers dans un T3 situ en centre ville Ayant t convoqu e l OFPRA elle est actuellement en attente de la d cision Elle a pour projet de reprendre des cours de droit et de fonder une association qui viendrait en aide aux personnes tch tch nes qui arrivent Nice Le septi me entretien a t recueilli aupr s d un homme Lesgin du Kirghizstan g de 38 ans Dans un contexte de conflits suite une agression perp tr e par la police et un d p t de plainte pour agression qui ne fera qu envenimer la situation le couple d agriculteurs et ses deux enfants d cident de fuir et arrivent apr s un voyage en camion Nice fin d cembre 2002 Ils se rendent ensuite la pr fecture pour d poser leur demande d asile rencontrent un personne russe qui les emm ne dans diff rentes structures associatives Ils obtiennent un appartement meubl en centre ville le lendemain dans lequel ils sont encore actuellement h berg s Ils attendent actuellement la r ponse de la proc dure OFPRA Le huiti me entretien a t men avec un homme de nationalit alg rienne g de 37 ans l ve offi
131. alement se transmettent pour constituer une sorte de sens commun local dont on n acquiert les codes qu l usage Ainsi tout le monde vous dira qu on ne met pas des Russes et des Tch tch nes face face si l on veut viter les bagarres De m me on ne saurait prendre la l g re les mours religieuses des personnes m me et peut tre surtout lorsque l on pourrait penser que les personnes en question ont vu leur tat de d tresse d autres priorit s Les b n voles j ai eu du mal leur faire accepter certaines choses ils ont eu du mal accepter les habitudes alimentaires des musulmans Certains disaient s ils avaient vraiment faim ils prendraient tout et ne feraient pas les difficiles mais c est n importe quoi Un jour il y avait des p tes et des c tes de porc et j ai vu qu un b n vole tait en train de verser le fond de sauce dans les p tes et j ai dit mais a va pas Il ne faut pas m langer et lui m a r pondu Mais c est pas grave ils ne le verront pas et ne le sauront pas Donc c est vrai qu on a mis un certain temps pour faire accepter a et maintenant d s qu on a un doute sur les bo tes de conserve avec du gras on ne leur donne pas et on le remplace par du thon ou un quivalent Et oui c est important de respecter ce genre de choses surtout dans leur situation ils se rattachent encore plus ces valeurs et il faut les respecter c est normal
132. alors refus l entretien au motif qu elle se trouvait dans une situation difficile elle devait quitter ce logement avec sa femme et leur quatre enfants sans en avoir trouv un autre et ne d sirait plus rencontrer l enqu teur Nous avons galement test un 114 Ce m diateur culturel effectue ces tourn es afin de v rifier si tout va bien d apporter des informations aux personnes h berg es de se mettre au courant des changements de situation de pr venir les risques de prostitution Il se rend ainsi chez les personnes le samedi matin sans rendez vous et passe du temps avec les h berg s Nous l avons accompagn quatre reprises lors de ces tourn es et recueilli l occasion de l une d entre elles un entretien 158 autre mode d acc s la population en participant une permanence d accueil Le but tait ici de proposer aux personnes pr sentes cette permanence un entretien Nous avons fait deux propositions d entretien L une d entre elles a t accept e mais l entretien n a pas pu avoir lieu probl me de retard la personne n tant plus chez elle L autre proposition a t refus e la jeune femme les larmes aux yeux l annonce de la proposition nous expliquant qu elle ne se sentait pas capable de remuer nouveau son pass trop douloureux Enfin nous nous sommes rendus deux reprises l accueil de nuit de la ville de Nice et avons demand av
133. antes d eau et d lectricit et de l autre des familles h berg es avec qui le service ne devrait a priori pas avoir de contact la t che du service se limitant th oriquement la recherche d h bergement mais que l on conna t et suit de fait Ainsi les travailleurs sociaux passent leur temps la recherche de meubl s jongler entre les d conventionnements de bail de plus en plus nombreux la col re des g rants les plaintes concernant l tat des chambres d h tels etc De plus chaque type de public demandeur d asile r fugi d bout correspond un probl me sp cifique la gestion des familles demandeur d asile le difficile relogement des familles r fugi es et la question probl matique de l expulsion des familles d bout es Il 5 H bergement en H tels et en Meubl s Secours Populaire Le Secours Populaire est le second op rateur pour la recherche de meubl s pour les familles demandeur d asile et compte aujourd hui novembre 2003 80 familles La F d ration des Alpes Maritimes compte 12 antennes et comit s dans le d partement avec un nombre total de b n voles s levant 477 toutes actions confondues distributions alimentaires et libres services braderies et distributions de v tements permanences d accueil et actions d insertion un secr taire g n ral et 24 salari s dont 5 adulte relais et 19 postes aid s type Contrat Emploi Solidarit Son financement est essen
134. ar il y a des fonds en plus pour les demandeurs d asile Mais cela se ressent sur le parc du logement Les meubl s sont devenus inaccessibles et chers partir du moment o les propri taires ont trouv remplir leurs lits par ce biais Cadre CHRS C est un constat similaire que fait le responsable d un centre d accueil de jour Certains b n voles avaient l impression qu on aidait davantage ces familles et pas assez les familles fran aises Le probl me qui s est pass c est qu il y a eu beaucoup de demandeurs d asile territoriaux donc l c est vrai que la population SDF fran aise venait moins parce qu ils trouvaient qu il y avait trop de demandeurs d asile sur le centre Avec tous ces jeunes tr s exigeants impolis aussi avec les b n voles ils n taient pas tr s respectueux des b n voles qui les accueillaient donc il y a eu des tensions avec les b n voles qui n acceptaient pas qu on leur parle n importe comment Dans le m me sens si l on s accorde pour reconna tre qu il faut accueillir dignement ces familles qui ont souvent v cu des choses terribles 1l n est pas rare que l on convoque dans le m me temps la figure de demandeurs d asile d brouillards qui comprennent vite qui il faut s adresser pour obtenir de l aide Il faut dire que les demandeurs d asile qui arrivent Nice notamment les personnes tch tch nes sont tr s au courant Ils ont leur
135. artir on s est adress un passeur Ils nous ont aid sortir du pays Ils nous ont dit votre trajet vous allez passer par Kaleningrad Et moi je n ai pas trop l habitude des cartes g ographiques mais m me si je ne suis pas un champion de g ographie quand on est arriv dans la ville j ai dit mais attendez a c est pas Kaleningrad je ne vois pas de port Et ils ont dit on ta 125 amen l et c est tout C tait un petit bus et ensuite dans un camion On a fait environ un jour de trajet ensuite on a chang de v hicule dans un esp ce de camion et ensuite on s est retrouv ici En gros on nous a dit en Allemagne ou en France sans plus de pr cisions Et ensuite il s est av r qu on nous a d barqu Nice Entretien 7 L itin raire dont les interview s nous ont fait part est toujours le m me Moscou Bi lorussie Nice sans nous donner plus de d tails Seule la personne originaire de Tch tch nie entretien 2 avait choisi de se rendre Marseille pour rejoindre son fr re r sident Juans Les Pins mais a utilis le m me moyen de transport camionnette et passeurs Pour les autres interview s la situation le moyen de transport le dispositif mis en place pour migrer est un peu diff rente Dans le cas de la femme de nationalit angolaise c est un ami du mari qui a organis le voyage en avion jusqu Paris La personne qui m a aid c est elle qui a d
136. at gories juridiquement tanches demandeur d asile d bout r fugi tranger en situation irr guli re tudiant tranger visiteur etc et des individus qui con oivent ou qui est impos un parcours empruntant une grande diversit de formes officielles et officieuses qui souvent se succ dent dans le cadre d une migration dont le territoire fran ais n est qu une tape Face des migrations transnationales multipolaires qui se superposent aux migrations plus traditionnelles et interf rent avec la probl matique de l urgence sociale il n est pas s r que les cat gories officielles de la demande d asile restituent avec la pertinence n cessaire le v cu et les pratiques de migrants et d acteurs institutionnels qui pour nombre d entre eux sous le poids d volutions impos es mais qui autorisent parfois un usage strat gique de l ambigu t ont int gr l id e d une recomposition des modes traditionnels d entr e et de s jour sur le territoire fran ais Au vu de la forte mobilit territoriale et statutaire dont feraient preuve ces nouveaux migrants on est en droit de se demander si l asile et ses cat gories administratives constitue une bonne entr e dans une recherche sur l accueil des trangers dans les dispositifs On peut titre d hypoth se se demander si les probl mes rencontr s au niveau local en plus d tre li s une augmentation de
137. ations dans lesquelles l intervention de consid rations li es au contexte propre de l interaction est tout simplement rendue possible par des conditions organisationnelles particuli res C est par exemple le cas des agents de la CAF que d crit Dubois 1999 168 strat gique routini re axiologique morale voire id ologique etc pour ne retenir ce stade qu une vidence ces acteurs contribuent la d finition des probl mes r soudre dans le cadre des programmes publics dans lesquels ils sont impliqu s ainsi qu la d finition des publics concern s lorsque celle ci est coextensive la d finition des probl mes Pour autant on ne saurait consid rer que tout se d cide au guichet Personne ne contestera le fait que les probl mes et les publics vis s par une politique publique se construisent aussi ailleurs dans d autres lieux concrets au Parlement dans des cabinets minist riels dans des pr fectures dans des salles de r union etc dans d autres relations que celle qui r unit l agent et l usager dans le cadre d autres processus que ceux qui sous tendent l harmonisation en situation des attentes r ciproques de ces derniers Le fait est d autant plus vident que la litt rature sur l analyse des politiques publiques depuis quelques ann es s est particuli rement pr occup e d tudier les m canismes de cette construction des probl mes et des publics dans le cadre m me de la conception et de la mi
138. attente Les raisons peuvent tre de divers ordres la personne ignorait qu elle pouvait obtenir cette allocation un probl me de courrier est intervenu d un s jour en centre de r tention ou un s jour l h pital par exemple Cette proposition d aide peut aussi exister sous d autres formes aide l installation secours urgence pour des personnes r fugi es statutaires 57 Liens avec OFPRA pour les documents d tat civil Information sur les droits sociaux l obtention du statut glissement vers le droit commun Liens avec les assistantes sociales de secteur Aide pour la constitution du dossier de regroupement familial pour le MAE ou la DDASS Soutien la famille demande aide mat rielle Aide l insertion par l orientation vers la formation linguistique le logement et la recherche de travail Comme nous avons d j eu l occasion de le voir le SSAE a t touch par la forte augmentation du nombre de demandeurs d asile dans les Alpes Maritimes partir de 2000 situation qui a abouti l arr t de certaines missions d volues cette structure regroupement familial notamment l int gralit de l quipe tant mobilis e sur le suivi de la population demandeur d asile C est ce qu illustre le graphique suivant repr sentant l volution des demandes d asile dans les d partements o le SSAE est implant Demandes d asile dans les d partements o
139. au travers des pratiques ducatives ou du rapport aux institutions Parmi les propos recueillis on trouve cette id e plusieurs fois mise selon laquelle les ressortissants des pays de l Est auraient une approche de l ducation culturellement tr s diff rente de la n tre nous y reviendrons Plusieurs intervenants sociaux par exemple nous ont parl d enfants livr s eux m mes ce type de comportement parental tant attribu au poids de traditions et de traits culturels tr s loign s des principes d une ducation la fran aise Au del de la question de l ducation la rencontre avec ces publics semble tre v cue par beaucoup sur le mode d une incompr hension mutuelle appr hend e comme tant caract ristique des situations d interculturalit Moi c est vrai que a m est arriv de ne pas vraiment comprendre le fonctionnement de la famille Et c est vrai que l je me suis dit que je ressens le besoin de peut tre m informer plus sur leur culture De temps en temps j ai l impression d tre en d calage entre mes repr sentations moi et les leurs Cadre associatif D o parfois comme chez cette autre assistante sociale le recours des formations sp cialis es d marche par ailleurs tr s en vogue dans le milieu du travail social 34 Par exemple un jour j avais appris que certains faisaient la manche et c est vrai que je me suis dit il
140. auration 1 5 6 ne 7 Toral 18 Restauration 1 5 9 Tourneur fraiseur 1 5 9 Total 17 100 Parmi les femmes quatre sont comptables deux sont enseignantes Deux personnes sont employ es dans la restauration trois sont coiffeuses et quatre couturi res Une personne est employ e et une autre gouvernante Une personne est technicienne viticole et une personne s est d clar e comme fermi re Du c t des hommes les professions sont un peu plus diversifi es Les trois professions les plus repr sent es sont camionneur agent de s curit et enseignant Ensuite les m tiers de chef d entreprise d ing nieur c toient ceux de cuisinier ou de tourneur fraiseur Il s est par ailleurs av r int ressant de mettre en perspective diff rentes dates date d arriv e en France date d entr es en CADA date de d p t OFPRA et Commission des recours date de d cision ceci nous permettant de mesurer les d lais de certaines proc dures d lais qui on le sait ont une incidence directe sur la vie de ces personnes tant sur le plan du niveau de vie les allocations d insertion s arr tant au bout de 12 mois que sur le plan psychologique 84 m x er ste x ns A l instar de la variable nationalit nous reprenons ici les professions telles qu elles nous t transmises par les structures ce qui peut expliquer la pr sence dans les tableaux de cat gories qui peuvent para tre surprenantes fermi re
141. aut du second de ces domaines par le premier 29 instaure entre le centre et une p riph rie dot e d une autonomie relative Il faut du c t de l administration locale assumer la fois la fonction de courroie de transmission des d cisions centrales et la position de co producteur de l action publique locale aux c t s d acteurs publics et priv s prompts se retourner vers la DDASS lorsque la politique de l Etat voire la politique gouvernementale est jug e critiquable par exemple parce qu inadapt e la situation locale ou probl me plus pineux parce qu id ologiquement suspecte Exercice difficile proche de la double contrainte mais qui ne constitue pas en soi une nouveaut pour des services ext rieurs rompus vingt ans de d centralisation Toutefois avec le cas des demandeurs d asile l angle du grand cart qu il s agit de r aliser se trouve accentu du fait de la double cat gorisation institutionnelle dont fait l objet cette population le demandeur d asile est la fois un ressortissant de la politique d immigration et un ressortissant de la politique sociale Il est sous le contr le de la pr fecture en m me temps qu il est un usager des services sociaux Il est simultan ment tous les stades de la proc dure quelqu un surveiller et quelqu un secourir La figure du demandeur d asile comme objet de politiques publiques oscille dans ce sens entre deux regi
142. avaux ce qui est mis en vidence c est bien l importance de la contribution des acteurs de terrain les street level bureaucrats tudi s de mani re pionni re par Lipsky 1980 la construction de l action publique Mettre jour la capacit des acteurs des deux c t s du guichet faire des choix circonstanci s et relationnels sous tend l id e que dans certains domaines de l action publique la politique publique continue de se construire lors de la rencontre entre des agents situ s institutionnellement et des usagers et ce de mani re d autant plus vidente que les premiers ont en charge de cat goriser les seconds comme cibles l gitimes de l action publique Qu elle soit analys e en termes de subjectivit de repr sentations de strat gie ou encore d habitus professionnel l intervention des agents de guichet peut ainsi directement contribuer la production du contenu normatif d livr par toute politique publique Ce qui est mis en vidence c est donc bien l existence d un nouveau lieu de construction de l action publique et le poids des choix qui y sont faits Ce lieu peut tre concr tement appr hend en tant que dispositif mat riel con u pour les changes un comptoir dans une salle d attente et permettant l observation empirique de l action publique en train de se faire Se placer aux c t s du guichetier d une CAF d une ANPE ou d une antenne de la CPAM observer les changes qui se produis
143. bilit pour le public concern de b n ficier d une domiciliation unique orientation plus efficace des demandeurs d asile vers les services comp tents en fonction des besoins identifi s dans chaque domaine mise en place d un v ritable accompagnement des familles et des personnes par des professionnels d sign s coordination des moyens disposition dans le domaine de l aide aux besoins primaires des ressources techniques et administratives de tous les intervenants partenaires de la Plate forme Suit une description pr cise des locaux des intervenants et du personnel n cessaires un chef de service un poste de secr taire deux intervenants sociaux deux postes de m diateurs culturels un technicien r dacteur et un m diateur pour les meubl s de lPorganisation du travail jours et horaires d ouverture etc et des conditions effectives d accueil des demandeurs Le parcours type envisag est le suivant les demandeurs d asile primo arrivants sont syst matiquement orient s vers la plate forme par les diff rents partenaires institutionnels o ils sont re us par un intervenant social et un m diateur culturel Un document administratif fiche signal tique est rempli des adresses sont transmises o les personnes pourront recevoir des aides des bons alimentaires sont propos s Une domiciliation est assur e par la plate forme ou d autres structures Un signalement est transmis la DDASS f
144. bl me qu on voit se dessiner au double sens de probl me public traiter et de probl me d action collective organiser dans un contexte d interd pendance forte entre les acteurs concern s R ponse marqu e comme on l a vu par une sorte d affolement initial imposant la recherche de solutions improvis es suivi de l institution progressive de r gulations tendant l instauration de mani res de faire locales et empruntant diverses sources On y voit la trace de logiques institutionnelles encastr es dans un univers de r gles juridico administratives mais galement inscrites dans la poursuite de politiques organisationnelles la force d habitus professionnels activ s face de nouveaux publics et de nouveaux cadres d intervention et puis toujours pr sentes des logiques d acteurs situ s plac s en situation de faire face au changement et de prendre place au sein d un nouveau contexte qu il s agit en m me temps de fa onner m me si c est sous le poids d une histoire locale intervenant tant dans la r partition des r les que dans la mani re de concevoir la coop ration ou de hi rarchiser les enjeux C est l analyse de cette rencontre entre des solutions pr existantes et la perspective d avoir de nouvelles solutions collectives laborer qu est consacr e la section qui suit En conclusion on s interroge sur les enseignements que l on peut tirer de l observatio
145. blic h berg Cette simple r partition par nationalit permet donc d s pr sent de visualiser la sur repr sentation des personnes originaires de Tch tch nie h berg es au CADA CPH d ATE sur repr sentation globale confirm e par l analyse des modes d admission La comparaison des deux modes d admission locale 48 2 et nationale 51 8 en novembre 2003 permet de noter des diff renciations En effet concernant la CLA sept nationalit s diff rentes sont pr sentes alors qu elles sont au nombre de douze pour le DNA Les 40 de personnes de nationalit russe originaires de Tch tch nie au total repr sentent 71 7 du mode d admission locale et seulement 10 5 du mode d admission national Les nationalit s telle que l Alg rie 8 8 l Angola 10 5 le Congo 7 le Soudan 8 8 pr sentes dans le DNA sont totalement absentes du mode d admission local Les profils en termes de nationalit sont donc nettement diff renci s selon les deux modes d admission m me si 40 du public est de nationalit Russe Tch tch nie 83 Le lecteur pourra s tonner de voir figurer la Palestine en tant que nationalit Rappelons ce propos que les nationalit s pr sent es dans l ensemble des tableaux sont telles qu elles nous ont t fournies par les structures Les cat gorisations op r es en la mati re peuvent donc tre variables selon les structures 96 Concernant la variable profession
146. ce et nous avons m me demand de ne plus remplir les autres missions par faute de temps de disponibilit comme la mission du regroupement familial par exemple Concernant les demandeurs d asile normalement on devait aider la proc dure elle m me c est dire la r daction des dossiers de demande d asile en plus du regroupement familial et de l acc s aux droits Mais en fait on n a pas pu le faire alors que c tait notre mission de d part En fait on s est de plus en plus rapproch du service social de cat gorie un suivi global sur une population sp cifique les demandeurs d asile En fait par rapport aux missions que nous avons effectu es c est diff rent selon les d partements Ici nous avions du mal faire un vrai suivi car il y a avait trop de demandes Au sein des structures dont la mission premi re est l h bergement de type g n raliste CHRS asiles de nuit les probl mes ne sont pas moins importants m me s ils semblent se poser ou s il semble qu on les pose en des termes quelque peu diff rents l enjeu semble ici avant tout de parvenir concilier la pression qu exerce l afflux de ces nouveaux publics sur l ensemble du syst me d accueil local et la volont de pr server la philosophie de la prise en charge propos e par l institution Il appara t n cessaire aux acteurs concern s de se constituer une doctrine sur laquelle appuyer la s lection de candida
147. ce lieu d accueil tous les demandeurs demandeurs asile demandeurs d asile territorial personnes isol es familles Le 27 juin 2002 on voque les cons quences du gel r publicain qui retarde la mise en place de la plate forme ainsi que l h bergement en meubl des familles de demandeurs d asile qui pose de plus en plus de probl mes avec le voisinage plaintes de copropri taires Au 12 septembre 2002 le projet a t formellement accept par la DDASS mais des probl mes de financement se posent Le 17 octobre 2002 le d bat porte sur l absence d int gration des demandeurs d asile territorial au projet de plate forme La r union du 7 novembre 2002 est marqu e par l essoufflement d acteurs associatifs qui d sesp rent de voir un jour leur projet de guichet unique mis en place On voque alors l aspect donquichotesque de la t che et on observe qu il est difficile de trouver un projet r alisable court terme et qui puisse enthousiasmer les personnes Mais le 26 juin 2003 les responsables de la commission demandeurs d asile annoncent aux membres d ISN que la plate forme sera officiellement cr e dans la semaine qui vient On fait alors appel la mobilisation des associations impliqu es dans l accueil des demandeurs d asile qui peuvent offrir leur participation Le document remis aux autorit s locales liste les constats besoins et difficult s qui justifient
148. celui de ne faire r f rence qu des tres d sincarn s vid s de leur paisseur biographique S il fallait encore se convaincre du caract re dramatique de ce qui s exprime dans les situations o ils ont se raconter on pourra lire les pages suivantes au titre de leur valeur de t moignage de ce peut tre l exp rience de la migration aujourd hui dans les Alpes Maritimes Il 1 Pr sentation des personnes interview es Le premier entretien a t men avec une femme m re au foyer de nationalit tch tch ne d une quarantaine d ann es m re de quatre enfants de 13 10 9 et 1 ans Apr s l arrestation du mari chauffeur Grozni en provenance d un camp de r fugi en Ingouchie pour se procurer des documents ils d cident de fuir et arrivent Marseille apr s un long voyage en camionnette Ils sont log s dans des appartements meubl s d octobre 2001 mai 2002 Ils fr quentent les associations pour demandeurs d asile Marseille et obtiennent une admission au CADA d ATE o ils entrent dans leur appartement un T3 situ l Ariane au mois de mai 2002 Obtenant une r ponse n gative de OFPRA ils r digent avec l aide d ATE une Voir la quatri me partie de ce rapport pour une pr sentation plus d taill e des conditions concr tes d organisation de cette phase de l enqu te 24 Cet entretien en anglais fut men aupr s d une personne serbo croate Parmi les non fra
149. ces 48 Cette allocation est fonction du nombre d adultes et ne tient pas compte du nombre d enfants 56 Le Bureau D partemental situ Nice est constitu d une quipe de cinq assistantes sociales et de trois secr taires aid s par des interpr tes russes tous tant plac s sous la direction d une DA 2 Dre de DRE 49 d l gu e bas e en Avignon au sein de l quipe r gionale Les missions du SSAE effectu es par la secr taire demandeur d asile et r fugi l accueil sont les suivantes Informer sur les demandes d asile conventionnel et territorial et leurs proc dures propres Pr fecture OFPRA Orienter vers les dispositifs et services d urgence pour r pondre aux besoins de premi re n cessit se loger se nourrir se soigner M decins du Monde Secours Catholique Secours Populaire Accueil de Nuit Aider aux d marches effectuer Pr fecture CMU scolarit Effectuer les demandes d Allocations d Attente et de Propositions d Aide aider l enregistrement des demandes d Allocation d Insertion vers es par les ASSEDIC en cas de lettre de convocation non comprise d absence aux rendez vous aux ASSEDIC etc Dans un second temps et selon les besoins les personnes sont orient es vers les assistantes sociales Pour les familles primo arrivantes en demande d asile les assistantes sociales en premier lieu l assistance sociale FER effe
150. cial professionnalis qui rejette la posture d agent de contr le social moralisateur qui lui a tant t reproch e dans les ann es soixante dix C est donc souvent entre les lignes qu on devine chez les personnes interrog es le recours de telles cat gorisations distinguant les migrants en fonction des raisons pour lesquelles ils sont venus ou sont de passage en France On a d j cit les propos d acteurs de terrain signifiant ouvertement qu il existe diff rents types de projets migratoires On peut les compl ter par le t moignage de cette b n vole d un service d accueil caritatif qui associe origine nationale et motif de la migration 4l La personne dont parle notre interlocuteur est un fonctionnaire de la pr fecture des Alpes Maritimes 47 Les russes c est une immigration conomique je suppose ou alors c est une ouverture pour se faire du fric Les tch tch nes c est des gens qui sont en guerre Souvent ils ont l h patite C les gamins ils sont malades mal nourris Souvent quand ils arrivent ils sont sales on voit qu ils ont voyag dans des conditions On a vu vraiment des situations dramatiques Les russes eux c est pas a Ils ont des comportements de violence ils tapent le poing sur la table ils vous garent la voiture devant chez nous en double file C est vraiment hallucinant Chez cet autre b n vole la r f rence la notion de migrant conomique c toie cell
151. cialis e 61 taient h berg s dans un h tel ou un meubl 5 7 taient h berg s dans une structure g n raliste Le 25 novembre 2003 36 2 des publics DA R et D taient h berg s dans une structure sp cialis e 58 8 taient h berg s dans un h tel ou un meubl 5 taient h berg s dans une structure g n raliste Le premier mode d h bergement dans les Alpes Maritimes pour les publics demandeurs d asile r fugi s et d bout s est l h tel meubl xk x En guise de conclusion de cette partie consacr e l architecture de l offre locale d h bergement il nous sembl opportun de faire tat de quelques l ments d information compl mentaires susceptibles de permettre au lecteur de mieux appr cier la situation locale En premier lieu nous pr sentons quelques donn es relatives au contexte du logement dans les Alpes Maritimes en raison des difficult s sp cifiques que rencontre ce d partement dans ce domaine Ensuite nous pr sentons bri vement le fonctionnement de la Commission Locale d Admission en CADA Enfin il nous est apparu important de faire tat des difficult s dont nos interlocuteurs ont souhait nous faire part concernant les pratiques qu ils d ploient en mati re d h bergement Le contexte du logement dans les Alpes Maritimes Si la question du logement social pose probl me sur l ensemble du territoire fran ais il est important ici de noter que cette question se po
152. ciatif C est la m me id e qu voque cette chef de service frapp e par la dimension communautaire du mode de vie d velopp par cette cat gorie de migrants Ce sont des gens qui vivent peut tre un peu diff remment en termes de culture parce que les enfants par exemple sont moins surveill s ils vivent plus en communaut ils ont des habitudes communautaires beaucoup plus fortes Il y en a qui viennent trois dans la chambre ils viennent prendre le caf il y a beaucoup d enfants Cadre associatif Face des pratiques ducatives per ues comme radicalement diff rentes des n tres n gt 40 certains se lancent alors dans la recherche d explications aux conduites observ es Leur mode de vie n a rien voir avec le n tre Ils laissent leurs enfants jouer dehors jusqu onze heures du soir Il faut que je leur dise rentrez les enfants C est beaucoup le fait des tch tch nes c est leur mode de vie Ou alors ils avaient tellement d espace chez eux Je ne peux pas le comprendre Alors je prends les petits au square et je les ram ne la maison Ils n ont pas peur du danger ou alors le fait d avoir v cu sous les bombes fait qu il n y a plus rien qui les impressionne je ne sais pas B n vole associatif Toutefois les gens de l Est n ont pas le monopole de l alt rit en mati re d ducation Les pratiques des m res africaines peu
153. cid o je pouvais aller o a ne serait pas dangereux pour moi et mes enfants Cette personne l m a aid en tout Je suis venue avec un passeport pas le mien on a mis seulement la photo tout a et il y avait quelqu un qui est venu avec moi et quand on est descendu l a roport Paris apr s lui il m a laiss le passeport je suis arriv e le matin on est rest Paris jusqu l apr s midi et apr s on a pris le train jusqu Strasbourg et l c est l o je suis all e et on a dormi chez une dame que lui il connaissait Entretien 4 Dans le cas du couple palestinien et de deux personnes de nationalit alg rienne le choix de la destination a t fait en fonction de relations sur place connaissance membre de la famille et le moyen de transport a t l avion ou le bateau Concernant le couple de palestiniens le choix de la destination tait celui de la Su de ayant des membres de leur famille l bas Alors notre destination de d part c est la Su de pour la simple raison que nous avons de la famille l amp bas C est notre grand m re qui habite l amp bas a fait plus de 40 ans qu elle vivait l bas et c est a qui nous a d cid On ne pouvait pas choisir un autre endroit d abord nous n avons pas pens un autre endroit Alors il y avait un bureau l bas et on a pay et c est eux qui se sont occup s pour les visas pour nous aider partir tout ils ont fait un vis
154. cier d serteur porte parole d une association ayant perdu quatre membres de sa familles assassin s il d cide de quitter l Alg rie et de se rendre en France Ayant obtenu un visa touristique il arrive Marseille en avion en 2000 o il d pose sa demande d asile politique qui est refus e puis son dossier aupr s de la commission des recours refus son tour puis une proc dure aupr s du tribunal administratif Il est actuellement en demande d asile territorial proc dure dont il attend la r ponse Pendant deux ans Marseille il fr quente l Arm e du Salut fonde une association avec d autres personnes fr quentant l association Il rencontre ensuite une femme habitant Menton et d cide de se rendre Nice o il se retrouve seul et est h berg l accueil de nuit Le neuvi me entretien a t recueilli aupr s d un homme de nationalit alg rienne g de 28 ans h berg l accueil de nuit Petit fils de Harki et faisant partie de la garde communale devant effectuer des ratissages craignant pour sa vie il d cide de quitter l Alg rie pour 95 r gs L r 7 2 En fran ais dans le texte le terme d signe les op rations anti terroristes men es par l arm e en Alg rie 124 la France en 2001 Il arrive Limoges o il est suivi par le Secours Catholique et suit une formation de menuisier Il effectue alors plusieurs d marches qui sont toutes refus es demande de na
155. ciplinent consid rablement La dimension cognitive n est pas moins pr sente aux trois paliers Elle l est bien s r dans les pratiques de cat gorisation que d veloppent les acteurs du guichet Elle constitue par ailleurs un l ment central de l analyse cognitive des politiques publiques dans laquelle s inscrivent les auteurs de la notion de r f rentiel Mais elle doit aussi tre prise en compte dans l tude de politiques locales qui comme on l a vu plus haut rigent la 138 La perspective d velopp e par Jobert et Muller est d ailleurs tr s attentive la prise en compte de cette dimension Le r f rentiel d une politique publique ne saurait se r duire l id ologie ou aux valeurs que d fend tel ou tel d cideur politique 139 Nous renvoyons ici aux r flexions que propose Jobert 1992 Admettre ainsi la diversit des strat gies men es par les acteurs des politiques publiques vis vis des usagers conduit mettre en doute la pertinence d analyses qui conjuguent au singulier la relation entre service et usagers Ce qu il faut essayer d appr hender c est un syst me de relations complexes o les diff rents acteurs publics jouent des strat gies diff rentes vis vis des usagers op cit p 50 179 conceptualisation conjointe la construction collective des probl mes en proc dure oblig e et fortement valoris e Enfin si aux trois paliers il est question d une
156. clandestinit qui commence Oui mais je suis un tre humain j ai des sentiments je pense comme les gens Je veux faire ma vie Je ne sais pas si demain je vais mourir Un tre humain il ne peut pas vivre sans papier quand m me Sans identit quand m me C est ma peur toujours Les gens qui sont dehors il y a plein de difficult s dehors Le loyer c est 450 et la paye c est 480 euros C est dur ou pas dur Je vais au travail je rentre Je n ai pas de sentiment comme un tre humain Entretien 9 135 136 Quatri me partie l enqu te exploratoire sur la m thodologie Cette partie du rapport introduit une r flexion relative aux conditions dans lesquelles nous avons enqu t et par l aux enjeux m thodologiques soulev s par toute tude visant une meilleure connaissance des publics accueillis dans les structures d h bergement Les principaux points abord s portent sur l acc s l information statistique fiable le type d information d tenu par les structures les conditions concr tes d approche des publics par P enqu teur Par ailleurs nous avons souhait introduire au terme de cette partie une r flexion plus th orique mais dont la dimension m thodologique nous semble importante relative l analyse de la gestion institutionnelle des populations qui demandent l asile Cette r flexion vise s interroger sur les diff rentes d marches de recherche et d enqu te envisageabl
157. consign 23 000 demandes d asile territorial Le taux de r ponses positives pour l ann e 2002 n a pas t communiqu par le Minist re Il s levait en 2001 0 61 selon la DREES Le nombre de places en Centre d Accueil pour Demandeur d Asile est pass de 6200 en 2001 plus de 10 000 la fin de l ann e 2002 au niveau national Source FTDA Toutefois ce chiffre doit tre mis en perspective avec les 51 000 demandes d asile enregistr es par l OFPRA la m me ann e Concernant les r fugi s on rapportera les 1028 places disponibles en Centre Provisoire d H bergement en 2002 aux 8495 certificats de r fugi d livr s par l OFPRA la m me ann e Source OFPRA Le d lai moyen de traitement des dossiers est en 2002 de 324 jours Source OFPRA prise en charge existante et concerne notamment le tissu associatif local contraint de faire face de nouvelles charges de travail et de d velopper de nouvelles comp tences En plus des probl mes pos s par un accroissement du volume global de la demande d aide les lieux d accueil g n ralistes doivent faire face de nouveaux publics qui se distinguent des publics traditionnels par leur profil et leur parcours mais aussi par les droits auxquels ils peuvent pr tendre Les structures associatives concern es sont alors amen es d velopper de nouvelles pratiques certaines d entre elles allant jusqu se sp cialiser dans la prise en charge de ces nouv
158. ctuent un travail d accompagnement de divers ordres Aider la constitution du dossier OFPRA la formulation du r cit OFPRA Effectuer les demandes d entr e en CADA via le Dispositif National d Accueil FTDA Accompagner le suivi du dossier OFPRA Aider l acc s la scolarit des enfants inscriptions dans les coles maternelles les coll ges les lyc es et effectuer des demandes d aide aupr s d autres institutions Aide Sociale l Enfance pour les probl mes de r glements des cantines Aider au bon d roulement du suivi m dical notamment par rapport aux femmes enceintes et du suivi psychologique pour les personnes en difficult Concernant les familles d j pr sentes le travail de suivi se poursuit selon plusieurs axes Pr paration l entretien l OFPRA Constitution du dossier de recours Contacts avec les avocats Orientation vers les structures m dicales et psychologiques Demandes d aides financi res aupr s de l Aide Sociale l Enfance ASEF Pour les personnes ayant obtenu le statut de r fugi les axes de travail sont les suivants 4 Compos e d un chef de Service R gional de deux d l gu s r gionaux de deux secr taires et d une documentaliste 5 Ces propositions d aide sont faites par les travailleurs sociaux SSAE et vis es par les d l gu s r gionaux lorsque la personne n a pas obtenu son allocation d
159. dance vouloir r pondre la place de l enqu t sans m me lui poser la question puisqu il conna t la r ponse la personne lui ayant souvent racont en d tail l v nement peu de temps auparavant Cette connaissance d taill e de la personne et de son histoire peut galement pr senter des inconv nients lorsque le traducteur par des regards des mimiques signifie intentionnellement ou pas l enqu teur de ne pas aborder ou de ne pas trop s attarder sur certaines questions sensibles les conditions de voyage clandestin lors de l entretien n 1 ou la disparition du mari lors de l entretien n 2 privant ainsi l enqu teur de la possibilit d aborder certains sujets qu il aurait peut tre pu aborder plus facilement lors d un entretien de face face Les questions li es aux conditions de logement ou de l opinion quant la prise en charge peuvent galement poser probl mes lorsque le traducteur fait partie de l association les questions pos es et les r ponses donn es pouvant g ner les deux parties Bien s r tout d pend du type d entretien Il y a loin entre d une part l entretien approfondi dont les ethnom thodologues diraient qu il n cessite que l interviewer soit un membre c est dire qu il manifeste une complicit attest e par le langage avec le monde dans lequel vit l interview et d autre part les questions ferm es d un questionnaire En tout tat de cau
160. dans la construction d un syst me d action territorial se iioa taraia ionia T ieai Ea aiea Ra EEEREN 25 11 2 Une enqu te sur les cat gories locales ses 36 DEUXI ME PARTIE L OFFRE ET LES CONDITIONS D H BERGEMENT seen 53 I VUE SYNOPTIQUE DE L OFFRE LOCALE D H BERGEMENT sssseesesrseererererreererrrrrrrrrerrrererrrerrrersrrrrrerersrers 54 II LES STRUCTURES SP CIALIS ES DANS L ACCUEIL DES DEMANDEURS D ASILE ssssssssssessssresseetesserersreret gt 59 IT CADA CPH CHRS ATE 5 si dre ont au ie M Hz dote dette E Se lt E ent dense Ut dt 59 11 2 Le dispositif ALT Accueil Logement Temporaire d ATE ss 62 H 3 CADA Les Oliviers ALC ui E a a o ara uena iina eies 62 II 4 INTERMEDE Dispositif d H bergement en h tels et meubl s CHORUS 06 ALC n se 64 II 5 H bergement en H tels et en Meubl s Secours Populaire ss 67 II 6 Synth se H bergement Sp cialis CADA CPH et H bergement en h tels et en meubl s 69 ITT LES STRUCTURES D H BERGEMENT D URGENCE ssssessseressertesstrtrstttttstetesstttesttrersttrerstttessttesstresssteet gt 71 II 1 L accueil de nuit Ville de Nice CCAS ins eeessseseessseeeeseeeesssnnee 71 III 2 Le SDU Sch ma D partemental d Urgence g r par l association ALC 73 IV LES STRUCTURES D H BERGEMENT G N RALISTES TYPE CHRS ssnsssesssseesesseereseereessreessseressrrresseressseress 74 VS Le CHRSALO En rate t dedeer tente selon UMR e Bee dns d
161. dmission en CADA C est pour a que ce dossier moi en fait je trouve que c est important de l instruire avec les gens m me si on sait qu il n y aura pas forc ment une r ponse 0 Ce dossier regroupe 18 pages de renseignements compos es de 10 parties situation familiale donn es administratives demande d admission situation administrative droits sociaux logement formation emploi ressources et d penses sant situation p nale l ments d analyse 0 Cf Annexe 1 Cf Annexe 9 Cf Annexe 04 Cf Annexe 145 positive C est une premi re prise de contact et moi je l utilise comme base de travail Assistante sociale SSAE Ces formulaires de demandes CADA regroupant un grand nombre d items Etat civil sexe nationalit langue niveau scolaire profession enfants 9 items sur l entr e en France 5 items sur la situation administrative 8 items sur la proc dure la situation sociale les ressources les motivations de d part du pays le r sum de l entretien la sant ne sont pas informatis s au sein de l association mais peuvent tre recueillis par l interm diaire de France Terre d Asile Les donn es contenues dans les dossiers individuels SSAE les dossiers d Allocation d Attente et les dossiers de Proposition d Aide enregistr es dans un logiciel Lysana depuis trois ans ne sont pas exploit es au niveau local dans le bureau de Nice et n ont pu tre ob
162. e CEDRE Le p le actions de formations Actes formation le p le d insertion linguistique l atelier p dagogique personnalis Le p le accompagnement sp cialis toxicomanes SDF jeunes fortement marginalis s Le CHRS auto cole et multi services adaptation la vie active Le CHRS est compos du service Accueil r ception entretiens valuation des besoins orientations et du service H bergement et Accompagnement avec 3 chefs de service Service externe Service d orientation Service logements externes Les missions du CHRS sont l h bergement et l accompagnement social sant emploi recherche ressources stables situation administrative la recherche de logements adapt s aux besoins et aux ressources et la pr paration l autonomie Le nombre de places s l ve 80 Concernant les publics de demandeurs d asile et de r fugi s la position de ce CHRS se caract rise par les m mes difficult s et contraintes d accueil que tous les dispositifs de ce type voqu es plus haut On peut en effet ajouter que la dur e moyenne d h bergement est de 7 mois pour le public traditionnel accueilli alors qu il est selon les responsables d environ deux ans pour les personnes demandeurs d asile 78 La personne charg e du p le logement et donc du CHRS n tant plus en poste la direction de la structure n a pas pu fournir les statistiques demand es 78 Tableau n
163. e D o la n cessit de se montrer strat gique dans la mani re de ne pas l appara tre On trouvera une illustration de ce type de paradoxe dans l tude men e par Grusen 2002 sur la construction des r cits destin s l OFPRA et sur le d roulement de la proc dure de recours On y montre que la diffusion d un savoir commun conduit la construction de r cits st r otyp s correspondant l image de ce qu est selon ce savoir le bon candidat Or il n est pas rare que le requ rant se voie refuser le statut de r fugi pr cis ment au motif que son r cit est trop st r otyp 135 Dans un rapport consacr l h bergement des demandeurs d asile France Terre d Asile 2003 avance un taux d acc s au statut de r fugi pour les demandeurs d asile h berg s en CADA de 71 Ce taux est rapporter au taux global de 17 observ en 2002 pour l ensemble des demandeurs d asile 136 Cf Supra premi re partie La politique locale 137 Propos d un avocat repris dans Grusen 2002 Ceux qui suivent sont tir s de la pr sente enqu te 178 que notre pr sentation pourrait laisser entendre le d coupage classique entre les niveaux macrososociologique m sosociologique et microsociologique Certes l analyse d un r f rentiel national voire europ en am ne le chercheur brasser des tendances lourdes de gros objets sociaux de niveau soci tal L tude de l action publique
164. e en creux qu il s agit par l de souligner que la question de la demande d asile n est pas une question d action sociale mais une question de politique trang re de politique paye plus rien la personne a retrouv l autonomie on l aide trouver un logement et on l che la prise en charge De sorte qu on a rarement des gens pour qui on paye plein pot pendant six mois Si on devait tout payer toutes les personnes on tiendrait quelques mois et on n aurait plus de sous Donc vous comprenez qu avec les demandeurs d asile est pas possible puisqu ils n ont droit rien Responsable CHRS 26 Souci de maintenir une offre d h bergement diff renci e susceptible de contenir le risque d un transfert massif de population auquel semble tr s attach e la DDASS d s l origine 77 Ajoutons que au del de l attachement syst matiquement tenter de pr server les conditions de travail du corps des assistantes sociales on ne peut manquer de replacer la prudence manifest e par les services du d partement dans le contexte de la mise en place prochaine du Revenu Minimum d Activit RMA et plus largement de l approfondissement de la d centralisation 21 d immigration de politique d h bergement bref une question qui rel ve des responsabilit s de l Etat A c t de cette posture d fensive qui vise avant tout se pr server face de nouveaux publics qui risquent de d stabi
165. e entretiens aupr s de responsables d acteurs de terrain et d usagers des structures d accueil collecte de documents institutionnels participation des r unions de travail Pour une pr sentation plus pr cise de la d marche d enqu te utilis e on pourra se reporter la note m thodologique pr sent e en annexe Premi re partie la politique locale Parmi les effets d j observables de l apparition de probl mes d h bergement des demandeurs d asile il faut compter un d placement progressif de la gestion institutionnelle de ces populations et au del de ce probl me d action publique en direction du niveau local Non pas que la politique d asile soit sur le point de devenir une politique locale au sens strict ou que l instar de ce qui a pu tre observ dans le cas des politiques d action sociale les acteurs locaux se soient vus formellement attribuer de nouvelles comp tences en la mati re Mais sous le poids de l intensification des flux de l allongement des d lais de traitement des dossiers de la diminution du taux d octroi du statut de r fugi et en cons quence de l augmentation des besoins en mati re de prise en charge sociale une part importante du traitement politico institutionnel de la demande d asile tend glisser aujourd hui vers un domaine l action sociale d urgence dont on sait quel point il est soumis aux r gulations manant de milieux d cisionnels locaux
166. e car le salon est trop en d sordre Elle ferme toutes les portes des chambres et fait entrer les enfants dans le salon en refermant la porte Elle nous installe deux chaises dans l entr e Le traducteur et la jeune femme ont une discussion en russe et abordent diverses questions avant de me pr senter et d expliquer les raisons de ma venue tude sur les conditions de vie de logement d accueil des personnes en demande d asile r fugi es Elle me pose plusieurs questions quoi sert cet entretien exactement quelles seront les 159 questions pos es Apr s avoir abord la question de l enregistrement par magn tophone elle nous explique que cela la g ne et qu elle n accepte de mener cet entretien qu condition que je prenne des notes Nous expliquons nouveau le principe de strict anonymat et elle nous r pond qu elle accepte une deuxi me condition celle d effectuer l entretien dans un lieu neutre et pas dans son domicile Nous lui proposons donc de se donner rendez vous dans un caf mais elle n est pas convaincue Nous lui proposons alors d effectuer l entretien dans un endroit public un parc public ou au bord de la mer elle accepte cette derni re solution et nous convenons d un rendez vous pique nique samedi suivant rendez vous auquel elle sera finalement absente J aurais l occasion quelques semaines plus tard de croiser cette jeune femme par hasard dans la salle d attente d une a
167. e de faux r fugi que le discours oppose implicitement au cas de gens qui avaient des vid os attestant de la r alit des pers cutions subies Jusqu r cemment les tch tch nes obtenaient presque tous le statut Depuis un mois et demi c est fini Il y a eu beaucoup de faux r fugi s qui se faisaient passer pour tch tch nes Il y a aussi les migrants conomiques qui savent qu ils auront un statut le temps de la demande Aujourd hui c est dur On a vu des gens qui avaient des vid os et qui n ont pas obtenu le statut Alors il faut se battre avec la CRR B n vole associatif Mais la cat gorisation des publics peut se faire beaucoup plus explicite comme c est le cas chez ce cadre administratif qui nous livre en quelques formules lapidaires sa vision id altypique des diff rente figures de la migration Il y a plusieurs cas Le cas de la femme qui veut rentrer dans son pays apr s huit mois et qui en fait s est fait des vacances Vous avez le cas du touriste short cam scope et qui demande l asile au bout de quatre mois Et puis vous avez l estrasse Celui l il est venu en camion Qu on ne se m prenne pas Ces quelques citations ne visent ni attester de l existence ou rendre compte de la proportion de migrants d tournant consciemment la proc dure cela ne constitue en rien l objet de cette tude ni laisser entendre que les intervenants soc
168. e du droit d asile Une des particularit s de ce CADA est son mode d admission du public les admissions locales repr sentant 50 et non 25 compte tenu de la situation locale et du nombre de demandeurs d asile dans le d partement accord DPM La dur e th orique de prise en charge est de 6 mois N anmoins la DDASS fait actuellement des prolongations de 2 mois renouvelables Cette structure n tant pas compos e d un CPH ce CADA n a pas vocation d insertion ce qui pose d ores et d j un probl me de relogement des r fugi s statutaires qui peinent trouver un logement individuel compte tenu du contexte du logement dans le d partement et d un stigmate dont souffrent les familles Tch tch nes aupr s du personnel des agences immobili res tr s r ticent accueillir des familles de ce statut revenu mod r et de cette nationalit Tableau n 5 H bergement en CADA ALC au 25 novembre 2003 Statut des r sidents Personnes Familles Personnes Familles D Asile Conventionnel 39 44 8 47 1 RE eee statutaires 55 2 52 9 Foai S 7 17 o 100 E Le 7 juillet 2003 le CADA Les Oliviers comptait d j 39 5 de personnes 35 3 des familles r fugi es pourcentage s levant 55 2 52 9 des familles en novembre 2003 Ce chiffre met en vidence un taux important de reconnaissance du statut de r fugi estim 70 dans les CADA mais aussi une grande difficult reloger les r fu
169. e ete E U ste eat t tte cms itu entr en 74 IV 2Le CHRS ASSIC rentree tele E rare tune een tbe ere Dune ere Un eee nue dense Une ent e AN este ete net ete n Etes un 77 IV 3 Le CHRS ACTES sr serres sinerert ensrenesenrenecenenesenngene een f anedeeretesetetene seal ete eue ete aE raki teri 78 V AUTRES STRUCTURES 52cm irrnnienendeiinnieeen tenir A A T TE 80 MV SYNTHESE a E E E E E initie iranien dite rien ENE 82 TROISI ME PARTIE LES PUBLICS mens 91 EAPPR CHE STATISTIQUE 2 22408 ten et ie ne Mi ne D dt TE ten Ets 92 T p Les CADA CPH ie an ER EU Die Re MR D se ne D PR Te se 93 12 Logement ALTAT nest tente er Mn este Mes dan de ete ee M de Re 104 1 3 L h bergement d urgence en h tel sise 104 1 4 L h bergement d urgence accueil de nuit sise 111 9 L h bergement type CHRS n neiii en bte ae AN Me Ne Net Ne Ne en 112 FO Synthese nan en te Ta EE E E Nr EEA Eee DR NT A ele D ON RU en Re De A SN se 116 T ES ENTRETIENS shine nier Etera EEA SERE E o KR nette A t ete etre te nat ed nets Due tone te nets net ete 122 II 1 Pr sentation des personnes interview es eee 122 11 2 Analyse th matique des entretiens sise 125 QUATRI ME PARTIE L ENQU TE EXPLORATOIRE SUR LA M THODOLOGIE somme 137 IL AGCES AL INFORMATION naret a re Anse dre er ann er te Pneu ten eut tan 138 II LE TYPE D INFORMATION D TENU PAR LES STRUCTURES 140 I1 1 Premi re op ration statistique un jour donn 7 juillet 2003 140 11 2 Seconde op ration stat
170. e laisse ensuite les personnes seules face leurs derniers propos Est il possible dans le cas d entretiens men s avec des personnes ayant re u une r ponse n gative de l OFPRA et ayant peur pour le d roulement futur de leur vie d viter que le v cu de l entretien soit trop difficile On ne se risquera pas ici pr senter un mode d emploi du recueil d entretiens aupr s de ce type de population ne serait ce que parce que comme c est le cas pour toute enqu te par entretien qualitatif et peut tre encore plus ici chaque entretien est singulier Nous nous bornerons donc faire tat des quelques enseignements qu il nous semble possible de tirer des entretiens que nous avons r alis s Le premier rel ve sans doute de l vidence mais nous semble tout de m me devoir tre mentionn Sans c der une attitude mis rabiliste ou n ve on ne saurait laisser de c t le fait que au vu de la souffrance exprim e l occasion de l vocation de souvenirs douloureux guerre assassinats disparitions de membres de la famille torture recueillir la parole de personnes en demande d asile n est pas anodin Sans remettre en cause la l gitimit de la d marche on ne saurait sous estimer le retentissement affectif de ce qui s exprime dans ces changes Dans ce contexte les attitudes de l enqu teur la pr sentation de l tude la mise 118 On peut citer ce propos les conclusions d
171. e on va le voir derri re la profonde h t rog n it du panorama dress par les acteurs interrog s se profile un principe de construction du monde de la migration dot d une forte capacit de structuration des pratiques le clivage entre de bons et de mauvais immigr s Il 2 Une enqu te sur les cat gories locales C est peu dire que de souligner la diversit des cat gories qui organisent la perception et la prise en charge des demandeurs d asile par les acteurs de terrain On trouve dans le discours des personnes interview es des cat gories administratives demandeur d asile r fugi d bout des cat gories ethnico culturelles les gens de l Est les maghr bins des cat gories li es au statut social les personnes d un niveau socio culturel lev etc L usage de ces cat gories est toujours contextualis les cat gories pertinentes le sont en situation au sens o elles varient selon les contextes et les personnes A nsi par exemple distinguer les individus en fonction de leur origine culturelle suppos e pourra appara tre tel intervenant social comme un principe ad quat d explication de certains comportements observ s Mais pour un autre intervenant dans une autre situation ou parce que l interrogation se d place du registre comportemental un autre registre c est la variable statut l gal qui semblera plus adapt e au sens o elle semblera of
172. e politique publique dans les Alpes Maritimes Rapport d tude la Direction de l Action Sociale du Minist re de l Emploi et de la Solidarit URMIS SOLIIS Universit de Nice Sophia Antipolis 1998 Frigoli G Les premiers enseignements de la mise en place de la Commission d Action Sociale d Urgence dans les Alpes Maritimes et les Alpes de Haute Provence Rapport d tude la Direction de l Action Sociale du Minist re de l Emploi et de la Solidarit URMIS SOLIIS Universit de Nice Sophia Antipolis 2000 Frigoli G La prise en compte des strat gies des demandeurs dans le processus d attribution d une aide financi re in Ch tel V Soulet M H Faire Face et s en sortir Editions Universitaires de Fribourg 2002 Garraud P Le ch mage et l action publique Le bricolage institutionnalis Paris L Harmattan 2000 Gaudin J P La n gociation des politiques contractuelles in J P Gaudin dir La n gociation des politiques contractuelles L Harmattan 1996 pp 7 29 Geremek B La potence ou la piti Paris Gallimard 1987 Grusen E Parcours de l exil turc au r fugi politique kurde Analyse du processus de construction d une cat gorie M moire de DEA de Sociologie Universit de Nice Sophia Antipolis 2002 Hall P Policy Paradigm Social Learning and the State Comparative Politics vol 25 1993 n 3 pp 275 296 Informations Sociales l accueil des publics
173. e prioritairement l accent sur les difficult s que soul ve toute enqu te sur ce type de population Au del de la r ticence manifest e par certains acteurs institutionnels et associatifs face nos sollicitations qui n est pas pour faciliter l acc s aux donn es concernant les publics notamment on rappellera que l h t rog n it de l information d tenue par les diff rentes structures sur les personnes qu elles accueillent associ e la diversit des modes d enregistrement et de stockage de ces informations rend difficile l acc s une connaissance statistique globale des populations h berg es dans le d partement Les deux op rations de comptage un jour donn que nous avons r alis es ont en partie permis de surmonter ces difficult s Toutefois les obstacles et autres contretemps que nous avons d affronter cette occasion nous conduisent relativiser non pas l int r t de la d marche mais sa faisabilit De m me l approche directe des publics par des enqu teurs quels qu ils soient n est pas sans poser de probl mes En plus de la n cessit de passer par l accord des structures ce qui nous renvoie au premier point voqu il n est pas toujours facile d viter que ces derni res fixent les conditions de l entretien choix des personnes et des lieux notamment Or on perdrait beaucoup sur le plan m thodologique ne pas accorder une attention particuli re ces conditi
174. e responsabilit s de certaines associations la confirmation de la place croissante qu occupe aujourd hui le secteur associatif au niveau local notamment dans le secteur de l action sociale Sans raviver ici un d bat auquel nous ne saurions prendre part il faut tout de m me souligner que l id e de confier la gestion des dispositifs cr s localement CADA INTERMED plate forme d accueil des associations nous semble moins relever d un choix politique d ouverture la soci t civile que de la prise en compte pragmatique de l impossibilit dans laquelle se trouvent les pouvoirs publics d assurer cette gestion eux m mes Ce qui vaut pour le domaine de l action sociale depuis maintenant plusieurs d cennies semble ici valoir pour le domaine de la demande d asile tout du moins pour ce qui concerne leur prise en charge sociale En dehors de ces acteurs qui par des voies et pour des raisons diverses s adaptent une nouvelle donne en se sp cialisant il semble que la situation la plus r pandue soit finalement celle d acteurs enr l s nolens volens dans le r seau d accueil soit parce que leur sp cialisation les y oblige associations sp cialis es dans l accueil des migrants ou gestionnaires de CADA soit parce qu ils trouvent ces publics sur leur chemin et ont peu de possibilit s de contourner leur existence associations caritatives CCAS En l absence de positionnement clairement affich
175. e sont de nationalit alg rienne azerb djanaise bulgare croate roumaine russe originaire de Tch tch nie et ex yougoslave Les demandeurs d asile et les r fugi s repr sentent 7 3 du public total h berg l accueil de nuit 74 Lors de la premi re op ration statistique il n a pas t possible de recueillir simultan ment les donn es des hommes et des femmes h berg es l accueil de nuit le soir concern ce qui a t effectu lors de la seconde op ration permettant ainsi d avoir les donn es pour les deux sexes 7 Pour des travaux sur ces deux cat gories de population pr sentes Nice on pourra se reporter Potot 2003 et Jannot 2001 12 Tableau n 18 Statut des personnes h berg es Tableau n 19 Statut des personnes h b l accueil de nuit le 7 07 03 erg es l accueil de nuit au 25 11 03 Statut Effectif D Statut Effectif D Demandeurs d Asile 5 5 6 Demandeurs d asile 8 7 3 R fugi s 2 22 R fugi s 0 0 D bout s 0 0 D bout s 0 0 Autres 83 92 2 Autres 102 92 7 Total 90 100 Total 110 100 Si ces personnes isol es ayant d pos une demande d asile se tournent vers l accueil de nuit c est parce qu elles ne font pas partie des publics prioritaires des structures d h bergement sp cialis es Elles dorment alors pendant 15 jours 1 mois maximum 15 nuits gratuites 15 nuits payantes l accueil de n
176. eaux publics L entrecroisement des th matiques de l urgence sociale et de la demande d asile ainsi que des publics correspondants au sein des divers dispositifs d accueil outre qu il g n re de la complexit organisationnelle sur le terrain est source d incertitude pour des administrations centrales confront es des dynamiques locales difficilement lisibles La connaissance comme la coordination des actions men es dans les d partements se heurte d s lors plusieurs difficult s En premier lieu les solutions trouv es localement aux probl mes d engorgement et de transfert de populations s inscrivent dans une gestion pragmatique de la demande d accueil qui s av re fortement d pendante des sp cificit s locales concernant l offre disponible et sa r activit nombre et type de structures degr d engagement des acteurs caract ristiques du syst me d action local etc L laboration des r ponses emprunte bien souvent la forme d un bricolage institutionnel r gul un niveau infra d partemental et en constante volution qui s il permet souplesse et innovation n est pas toujours formalisable dans des proc dures destin es tre standardis es En second lieu la connaissance des populations qui fr quentent les lieux d h bergement et ou qui demandent l asile pose traditionnellement des probl mes d acc s l information statistique fiable du fait d une mobilit impor
177. ec l assistante sociale plusieurs personnes pr sentes ces soirs l correspondant au profil qui nous int ressait si elles acceptaient de mener un entretien anonyme sur leur parcours conditions de logement Les trois propositions faites ont t accept es Cette description des n gociations d entretien nous montre plusieurs choses Tout d abord l acc s la population n a pas t chose facile et s est d roul e de fa on tr s diff rente selon les structures Cette phase para t plus ais e lorsque les personnes h berg es sont int gr es dans la structure d h bergement En effet il a t plus facile d obtenir des entretiens avec les personnes h berg es en CADA qu avec des personnes h berg es en h tels meubl s De plus le taux de refus peut tre fonction des statuts Les personnes acceptent ou n acceptent pas selon le v cu de leur situation On peut penser qu une personne en demande d asile vivant dans une angoisse permanente ne manifestera pas la m me attitude et la m me r action face une proposition d enqu te qu une personne venant d obtenir son statut de r fugi ou qu une personne d bout e devant quitter son h bergement pr sente ill galement sur le territoire Mais ces r actions sont aussi fonction des personnes et de leur perception de l tude Ainsi une personne r fugi e peut refuser l entretien estimant que cette p riode est d sormais r volue et ne souhaita
178. emande d asile politique et d asile territorial dans le d partement des Alpes Maritimes Chiffres Pr fecture Alpes Maritimes Asile Asile Ann es conventionnel territorial Total 2001 48 76 51 24 100 2002 40 11 59 89 100 Un autre crit re d inclusion et d exclusion de l h bergement est celui de la situation familiale En effet les couples ne repr sentent que 1 des h berg s Les personnes isol es n ont quasiment aucune chance d obtenir une place d h bergement en h tel Il en va quasiment de m me en CADA En CHRS on trouve quelques demandeurs d asile isol s Seul l accueil de nuit offre aux demandeurs d asile isol s les m mes chances qu aux autres cat gories de public d tre h berg ceci pr s qu il s agit de prise en charge extr mement courte L analyse des nationalit s selon que l on est h berg ou non montre galement des diff rences importantes En 2002 par exemple les familles r fugi es h berg es par la DDASS dans les h tels du centre ville taient 98 originaires des pays de l Est Russie Ukraine Arm nie Moldavie alors que les nationalit s des r fugi s non h berg s taient nettement plus vari es Sri Lanka Mauritanie Congo La r partition par nationalit des personnes isol es accueillies la Plate Forme des Services et de Coordination en faveur des Demandeurs d Asile montre l importante diversit des nationalit
179. embre 2003 Tableau n 14 H bergement en h tels juillet 2003 Statut des r sidents Eff Personnes Eff Familles Personnes Familles D Asile Conventionnel 208 58 53 7 55 2 R fugi s 116 29 29 9 27 6 D bout s 63 18 16 3 17 1 Total 387 105 100 100 387 personnes correspondant 105 familles taient h berg es d but juillet dans des h tels meubl s dans le d partement des Alpes Maritimes On voit bien ici que les demandeurs d asile seul public qui devrait th oriquement se trouver dans ces structures est accompagn de personnes r fugi es 29 97 et d bout es 16 28 et repr sente 53 75 des personnes h berg es Concernant la pr sence des personnes r fugi es les difficult s de relogement dans les Alpes Maritimes ne permettent pas une rotation satisfaisante dans les diverses structures Quant aux personnes d bout es elles ont t maintenues dans les dispositifs N anmoins les structures suivant les consignes de la DDASS forcent de plus en plus les d bout s quitter les logements avec tous les probl mes que cela pose Tableau n 15 H bergement en h tels 25 novembre 2003 Statut des r sidents Eff Personnes Eff Familles Personnes Familles D Asile Conventionnel 233 66 67 7 68 8 R fugi s 91 23 26 5 24 D bout s 13 4 3 8 4 2 D DAC 7 3 2 3 1 Total 344 96 100 100 Dont une personne seule ayant le statut de r fugi
180. enjeux que soul ve une telle d cision ne sont pas minces Les familles concern es se trouvent pour le moins dans la difficult au vu de l impossibilit de fait dans laquelle elles se trouvent de financer la location du meubl dans lequel elles logent ou de se tourner vers le march locatif priv Mais au del de l affichage d une r probation sans r serve d une d cision qui appara t beaucoup d acteurs associatifs scandaleuse sur le plan moral attitude dont il ne nous appartient pas ici de juger du bien fond la d cision de la DDASS place certaines associations dans l embarras D abord elle met mal les relations que ces derni res entretiennent avec les publics Ensuite c est vers elles que se retournent les g rants d h tels meubl s dont elles sont l interlocuteur direct Surtout certains acteurs associatifs ont le sentiment qu on leur fait ici jouer un r le qui n est pas le leur ou en tout cas qu ils ne souhaitent pas endosser celui d auxiliaire de justice charg de mettre en vre une d cision et d adopter des pratiques qui heurtent la philosophie du travail social associatif Notre vocation d association n est pas de foutre les gens la rue C est une situation croquignolesque Cadre associatif Manifestement le statut de partenaire de co producteur de l action publique locale a des limites C est finalement selon l expression d
181. ent constitue d s lors une des modalit s possibles d analyse de l action publique c t d autres d marches 167 m thodologiques consistant par exemple tudier des textes officiels ou interviewer des acteurs intervenant des titres divers dans la mise en vre Mais dans l id e de lieu il y a plus que la r f rence un espace physique parler du guichet comme lieu de construction de l action publique c est aussi faire r f rence de mani re plus abstraite et m taphorique l ensemble des situations dans lesquelles se rencontrent des acteurs intervenant au nom d une institution et des usagers dont le traitement d pend en partie des circonstances de cette rencontre Ainsi au del de la diversit des formes travers lesquelles se mat rialise 1 a rencontre entre les professionnels et leurs clients ce qui fonde l unit de l ensemble des situations de guichet comme objet d analyse c est bien l id e que celles ci sont le th tre de m canismes qui influent sur le service public tel qu il est effectivement assur et que en cons quence en observant ce qui s y passe on apprend des choses sur l action publique que des analyses de niveau macrosociologique ou centr es sur les organisations ne permettent pas de voir Tous les secteurs de l action publique ne sont pas concern s par le th me sociologique du guichet Une mani re de circonscrire le domaine concern est de le restreindre aux secteurs dans lesquels int
182. ent j ai commenc chercher du travail Dans ma vie j avais t en gal re a c est ma premi re fois Je ne dis pas que j tais jamais en gal re mais c est la premi re fois comme a de se retrouver comme a en tant qu homme dans la nature comme en pr histoire un homme qui existe avec corps et rien d autre Entretien 8 A la m me p riode o il y a des probl mes dans mon petit village o il y a avait des enl vements de personnes etc et je me suis retrouv l h pital pendant plusieurs jours Celui qui sent le mal il attend que le diable soit exorcis le mal a tue on ne peut pas Mais il n y a qu une solution patience silence Mais on appelle ce mal mal quand il est menac quand on a envie de faire quelque chose on le fait et le mal apr s il part Mais si ce mal il dure et qu on a pas une solution a ne s appelle plus un mal c est une partie de nous On est comme a on souffre On doit l accepter c est tr s important de l accepter Il faut essayer de vivre avec C est comme se retrouver avec un serpent dans la chambre vous n aimez pas les serpents mais vous allez vous retrouvez avec ce serpent mais vous n avez pas le choix donc qu est ce que vous allez faire Vous allez essayer de vous arranger avec lui de vous adapter cette cr ature Donc voil c est comme a que je fais Entretien 8 134 Lorsque la r ponse est n gative c est alors une vie de
183. entant tr s officiellement et de mani re solennelle et en la cl turant par Fin de la conversation Certains interview s avaient envie d exprimer leurs opinions entretien 6 et de raconter leur histoire et leurs conditions de vie actuelle d autres entretien 3 ont exprim leur col re d avoir obtenu un refus quant leur demande d asile en accusant tour tour les associations OFPRA l Etat fran ais et ont pens que peut tre l enqu teur pouvait faire quelque chose pour eux De plus le v cu de l entretien et le rapport la narration nous a sembl sensiblement diff rent selon que les personnes attendaient encore avec angoisse la d cision ou qu elles avaient t reconnues comme r fugi es Il est important de noter que l attitude de la population au sens de disposition se comporter de telle ou telle mani re peut tre diff rente selon les structures Ainsi les personnes rencontr es l accueil de nuit un soir donn souvent en grande d tresse ayant dormi la rue les jours pr c dents ne sont pas dans les m me dispositions que les personnes inform es auparavant par un travailleur social sur l existence de l tude ayant ensuite rencontr l enqu teur et effectuant l entretien lors d un rendez vous ult rieur fix avec eux En tout tat de cause il est n cessaire d tre vigilant quant la mani re dont se cr e la situation d interaction qu est l ent
184. ention des 120 places 6t Structure ouverte le 08 09 03 Dispositif mis en place gr ce la cr ation de 3 000 places dans le Dispositif National d Accueil en 2002 62 L quipe compos e d un directeur d une secr taire d une assistante sociale d un ducateur d un ouvrier d entretien d une m diatrice culturelle et d une femme de m nage assure les missions suivantes H bergement gratuit Suivi des dossiers ouverture des droits sociaux Scolarisation des enfants travail de m diation avec l institution Versement d un p cule financier de 200 718 euros par mois selon la composition familiale Gestion du bilan de sant complet avec des m decins traitants La premi re ann e d activit n tant pas encore coul e aucun rapport d activit n est ce jour disponible mais les statistiques de juillet et novembre 2003 permettent de donner une vision des premiers publics accueillis avant l extension 120 places Tableau n 4 H bergement en CADA ALC au 7 juillet 2003 Statut des r sidents Personnes Familles Personnes Familles D Asile Conventionnel 49 11 60 5 64 7 R fugi s statutaires 32 6 39 5 35 3 Total 81 17 100 100 Le CADA ALC comptait au 7 juillet parmi les personnes h berg es 60 5 de demandeurs d asile 64 7 des familles 39 5 de r fugi s statutaires 35 3 des familles et aucune personne d bout
185. enu ici Pourquoi vous tes partie Comment vous tes arriv es C tait la torture C tait l interrogatoire Je les ai suppli d appeler Mme X mais ils ne voulaient rien entendre J ai pleur et pleur et quand je ne pouvais pleurer je me suis mise crier en disant c est vous qui tes les m chants c est vous qui n tes pas gentils J tais tellement en col re et j ai cri c est pas vous qui sortez de la guerre qui avez vu des corps partout dans les rues l interview e pleure c est pas vous qui avez vu des enfants tu s des femmes tu es des femmes viol es C est pas vous Tout a en anglais Je leur ai demand mais pourquoi vous tes comme a Qu est ce que vous avez contre nous Pourquoi vous tes comme a moi dans mon pays je ne pourrais jamais traiter des gens comme vous le faites Avoir un comportement comme a avec des gens qui s enfuient et qui sortent de la guerre qui ont vu des choses atroces mon fr re de 24 ans mourir devant mes yeux tu devant mes yeux Ils tuent plein de monde lls tuent elle pleure J ai l impression de devenir moi m me quelqu un de mauvais J ai perdu mon pays l bas ici je n arrive pas me sentir bien Entretien 6 Les critiques s tendent parfois la politique pr fectorale au sens large C est le cas d une personne isol e h berg e l accueil voquant des pratiques qui consistent laisser des perso
186. er que malgr la diversit de leurs d marches th oriques et m thodologiques respectives ces trois approches posent le m me probl me en termes d analyse la n cessit d articuler des contraintes organisationnelles des m canismes cognitifs et un cadre normatif La dimension organisationnelle des choix faits ces trois paliers semble difficilement contestable Evident dans l analyse de l action publique locale le poids de ce qui doit aux m canismes de l action collective dans le d veloppement de mani res d agir face la demande d asile ne doit pas tre n glig aux deux autres paliers Les choix faits par l Europe et par le gouvernement fran ais sont tout fait passibles d une approche en termes d action organis e pour peu que l on convienne qu il s agit de choix qui soul vent de forts enjeux et que font des acteurs interd pendants entre lesquels existent des rapports de pouvoir Quant aux r gles qui r gissent les changes situ s entre des demandeurs et des agents institutionnels celles ci sont bien videmment tributaires de r gles trouvant leurs sources en dehors de ces changes Les acteurs de terrain s ils sont amen s cat goriser au quotidien les usagers et les situations dans lesquelles ils les rencontrent sont bien des acteurs organisationnels Leurs pratiques s ins rent dans des activit s qui sont bien des activit s organisationnelles et qui ce titre les dis
187. erviennent des acteurs institutionnels dont une part de l activit consiste produire un jugement sur la situation personnelle de l usager d s lors que ce jugement n est pas enti rement pr d termin par un faisceau de r gles existantes Le cas le plus vident est peut tre celui de la v rification par une institution de l appartenance de l usager la cat gorie vis e par un programme public cibl On peut l illustrer par l exemple des situations dans lesquelles il s agit pour un acteur ou un groupe d acteurs d valuer la recevabilit d une demande partir de principes g n raux qu il y a lieu d adapter un cas particulier travailleur social valuant le bien fond d une demande d aide de secours et bien s r agent OFPRA examinant une demande d asile ou commission statuant sur la l gitimit d une demande d admission en CADA ou de l introduction d un recours Mais au del de ces pratiques relationnelles de d finition de la cible d un dispositif on peut tendre le principe du guichet comme lieu de construction de l action publique l ensemble des situations dans lesquelles des agents institutionnels disposent d une marge de man vre pour fournir une appr ciation de ce que doit tre le traitement appropri r serv au public et que cette appr ciation a des cons quences sur le service effectivement rendu policier qui s lectionne les priorit s magistrat qui interpr te le droit m decin urgentiste distinguan
188. es On a soulign dans ce rapport les difficult s li es la pression ressentie par beaucoup face des familles totalement d munies pour lesquelles il fallait trouver des r ponses dans un temps tr s court Les solutions concr tes manquent notamment pour ce qui concerne le logement social dans le d partement et beaucoup ont le sentiment d agir tels des pompiers de l urgence Dourlens 1998 amen s g rer au quotidien les cons quences d une politique nationale parfois jug e inadapt e Mais les difficult s ne sont pas qu mettre au compte d un accroissement de la demande globale d aide et de prise en charge dans le d partement Le changement est aussi d ordre qualitatif De mani re assez soudaine on s est localement trouv confront de nouveaux publics en tout cas appr hend s comme tels au regard des populations traditionnellement accueillies dans les structures nouveaux publics du point de vue des droits auxquels ils peuvent pr tendre mais aussi comme on l a vu en termes d origine culturelle ou de statut social dans le pays d origine Surtout et l est selon nous l essentiel les intervenants sociaux se sont vus dans l obligation d assumer l ambigti t qui marque le statut de populations en situation de sursis et qui terme peuvent tout aussi bien tre consid r es comme l gitimes dans leur demande que voir cette derni re consid r e comme infond e Situation in dite
189. es lorsque l on souhaite comprendre o et travers quels m canismes se construit la politique de l asile et avec cette derni re la figure du demandeur d asile comme objet de politiques publiques 137 I L acc s information Une premi re remarque nous semble ici devoir tre d embl e mentionn e qui concerne la relative r ticence qu ont manifest e certains acteurs rencontr s face toute demande d information concernant les publics accueillis M me s il faut bien s r distinguer selon les interlocuteurs il n est en rien exag r d voquer l id e d une attitude de circonspection voire de m fiance assez g n ralement partag e face des demandes d information parfois consid r es comme intrusives dans un domaine o l on se fait fort de manifester un souci exacerb de pr server la confidentialit des renseignements dont on dispose au sujet des personnes dont on a la charge Sans doute peut on y voir la marque d un domaine de l action sociale apparaissant aux acteurs du champ comme relativement sensible au regard de secteurs plus traditionnels Au del de l attachement au respect de la d ontologie du travail social qui n est pas propre au cas des demandeurs d asile on per oit que plane ici le spectre de l ill galit et que dans ce contexte la prudence est de mise d s lors que l on est susceptible de partager une partie de sa client le avec les forces de police Peut tre peut on ga
190. es Tableau n 7 Nationalit et mode d ad h berg es au CHRS CADA CPH ATE mission des personnes h berg es au CHRS 07 07 03 CADA CPH ATE 25 11 03 Nationalit Effectif Nationalit CLA DNA Total Russie Tch tch nie 50 43 5 he de gt a Iran 8 6 9 Arm nie 0 0 5 3 27 Russie 7 6 1 Azerbaijan 0 0 8 8 4 5 Angola 6 5 2 Bosnie 5 7 0 0 2 7 Palestine 6 5 2 Congo 0 0 7 0 3 6 Alg rie 5 4 3 Ex Yougoslavie 7 5 0 0 3 6 Mac doine 5 4 3 G orgie 1 9 70 45 Azerb djan 5 4 3 Hi 1 3 0 a0 a Mac doine 0 0 8 8 4 5 G orgie 5 4 3 Nig ria 0 0 3 5 1 8 Congo 4 3 4 Palestine 0 0 19 3 10 Ex Yougoslavie 4 3 5 R D du Congo 1 9 0 0 0 9 Arm nie 3 2 6 Russie Tch ch nie 71 7 10 5 40 Bosnie 3 2 6 Rwanda 0 0 1 8 0 9 S malie 2 1 7 Somalie 3 8 0 0 1 8 Ruanda l 0 9 Soudan 0 0 8 8 4 5 3 i Total 100 53 100 57 100 110 R p D Congo 1 0 9 Total 115 100 En juillet 2003 16 nationalit s diff rentes sont pr sentes au CADA CPH N anmoins 43 5 du public est de nationalit russe originaire de Tch tch nie La Russie l Azerb djan la G orgie et l Arm nie repr sentent 17 3 des personnes h berg es Les ressortissants du continent africain repr sentent 16 4 Alg rie Angola Congo R publique D mocratique du Congo Somalie Ruanda L ex Yougoslavie la Mac doine et la Bosnie repr sentent 10 4 L Iran et la Palestine repr sentent 12 1 du pu
191. es au sein du milieu associatif local Alors que les arriv es de primo arrivants semblaient s tre estomp es pendant l t on voque au sein du collectif ISN une nouvelle intensification des flux Des familles tch tch nes porteuses de souffrances terribles on avait pas vu a depuis longtemps Nice depuis 2000 certaines sont d bout es depuis 2001 et se posant soudainement en contradiction avec ses propres pratiques L id e de solliciter une rencontre avec le Ministre de l Int rieur a m me t voqu e Il se dit que certaines d entre elles occuperaient sans titre des logements sociaux dans un quartier p riph rique de la ville Cadre DDASS 23 nous dira un travailleur social se pr sentent aux guichets d accueil Les squats se multiplient l Ariane entend on lors d une r union ISN qui seraient la merci de r seaux mafieux On s inqui te par ailleurs des probl mes que pose le logement de r fugi s qui peinent entrer dans le droit commun en particulier du point de vue du logement notamment du fait d une implication jug e trop faible des bailleurs sociaux Au moment o nous crivons ces lignes il se dit localement que l adresse de la plate forme serait pass e dans le r seau et se monnayerait d j fort cher A reconstituer la chronologie des v nements c est la r ponse d un milieu local l mergence d un nouveau pro
192. es autres services d concentr s est par principe plus difficile assumer Tout l enjeu tant de ne pas mettre en p ril l existence d un r seau de coop ration et de coordination institutionnelle dont l entretien exige un fort investissement en temps et en nergie notamment de la part de personnages cl s tels que les conseill res techniques des DDASS et une importante capacit se montrer diplomate dans ses relations avec ses partenaires 30 conduisant prendre la d fense de mani re inconditionnelle et syst matique de celui qui souffre et l obligation de faire avec le fait qu on se trouve de facto tributaire acteur voire co responsable d un dispositif global de traitement de la demande d asile qui est par construction soup onneux et excluant Ce qui n est pas facile pour les DDASS l est peut tre encore moins pour des structures associatives qui ont souvent historiquement fond leur projet sur le militantisme et se trouvent soudainement amen es partager la responsabilit de choix et de pratiques institutionnels qui rel vent davantage de la ma trise des flux migratoires que de la d fense des opprim s On se retrouve dire tout le temps a c est interdit a c est interdit Donc c est toujours sous la forme de la contrainte Et je me suis dit Mince en tant que travailleur social on travaille sur les possibilit s sur les comp tences et moi je me su
193. es comp tences d assist donc Fassin 2000 les demandeurs d asile sont conduits laborer des strat gies rh toriques op cit quant la mise en r cit de leur histoire L aussi des pr cautions de langage s imposent Il ne s agit pas pour nous de constituer les demandeurs d asile en manipulateurs ou d apporter de l eau au moulin de ceux qui d noncent la roublardise de certains demandeurs Il s agit simplement de dire et comment pourrait on s en tonner ou en tre choqu que ces personnes tentent de se donner le maximum de chances d obtenir le statut de r fugi Et que pour ce faire nous le faisons tous dans les situations de la vie courante d s lors que ces situations soul vent des enjeux pour nous elles tentent de pr senter leur situation sous un jour favorable au regard de ce qu elles supposent tre les logiques les crit res les modes de fonctionnement des instances auxquelles elles s adressent C est que la proc dure impose aux demandeurs de se montrer persuasifs dans leur requ te et dans cet exercice de style crit et oral auxquels ils sont amen s se pr ter tous ne pensent pas devoir pr senter leur situation de la m me mani re et tous ne sont pas d tenteurs des m mes comp tences dans l expression du r cit qu ils sont encourag s laborer Tenter d tre persuasif dans l exposition de sa requ te c est essayer de trouver une forme d expression de sa pro
194. es de la structure La flamb e d OFPRA a pris beaucoup des financements Les SDF ne viennent plus nous voir Il y a des jours o on fait office d agence de voyage On s est aper u que des gens faisaient commerce des billets 3 A titre indicatif la d l gation 2001 au titre de l h bergement d urgence des demandeurs d asile est de 1 361 370 euros montant qui exclut l utilisation par les structures de dotations initialement affect es d autres op rations mais que certaines associations utiliseront pour r pondre aux besoins d h bergement des demandeurs d asile 14 Ce qui n exclut pas que dans un nombre de cas non n gligeable mais il faudrait ici distinguer entre les diff rentes associations ce soient les structures d accueil qui aient formul des demandes d h bergement aupr s de la DDASS l intervenant social de terrain t l phonant au service administratif concern afin de lui pr senter telle ou telle situation particuli re En fait il semble que pendant cette p riode grand renfort d appels t l phoniques entre la DDASS et les lieux d accueil se soit constamment op r un ajustement entre les demandes d h bergement formul es par la DDASS aupr s des structures et les besoins exprim s en la mati re par ces derni res aupr s de l administration sociale 15 Notamment par le biais de l usage intensif du t l phone mais aussi travers les commissions d admission en CADA qu
195. es demandeurs d asile On sait le poids du monde associatif dans la sph re de l action sociale d urgence particuli rement dans les Alpes Maritimes La vie quotidienne de nombre de demandeurs d asile est largement organis e autour de l offre d aide que proposent dans tous les domaines les associations Et dans ce sens si le demandeur d asile est bien un usager de l urgence sociale il est aussi et peut tre avant tout un client du monde associatif local Nous avons voqu plus haut les risques que pouvait soulever selon nous cette inscription du demandeur d asile dans le champ de l action sociale d urgence et par l dans celui de l assistance risque d une marginalisation au sens strict du terme c est dire de la banalisation dans le paysage de l exclusion sociale d une figure qui s est historiquement constitu e en se distinguant de celle de l immigr comme de celle de l indigent Mais au del de ces consid rations touchant aux recompositions de la politique de l asile en France on notera que faire du demandeur d asile un exclu parmi d autres on ne favorise pas l mergence d une attention publique locale bienveillante de m me qu on ne sert ni la cause des publics en difficult quels qu ils 141 Voir notamment FTDA 2003 7 Voir Frigoli 1999 2001 143 Une tude men e r cemment par une doctorante de notre quipe Dargyte 2001 a bien montr l
196. es en cours de proc dure OFPRA RCC AT P riode Effectif D lt 6 mois 16 31 4 6 mois lan 5 9 8 l an lan 1 2 7 13 7 lan 1 2 2 ans 3 5 9 2 ans 2 ans 1 2 17 33 3 2 ans 1 2 3 ans 0 0 3 ans et 3 5 9 Total 51 100 Ce tableau nous enseigne qu la date du 25 novembre 2003 plus de 58 8 du public h berg au CHRS ATE attendent depuis plus d un an une r ponse 39 2 attendent depuis plus de deux ans 5 9 depuis plus de trois ans 85 Une seule famille est en cours de proc dure d asile territorial apr s une demande OFPRA et RCC 99 L1 2 CADA ALC Tableau n 14 Statut du public h berg au CADA ALC au 7 juillet 2003 Statut des r sidents Eff Personnes Eff Familles Pers Fam D Asile Conventionnel 49 11 60 5 64 7 R fugi s statutaires 32 6 39 5 35 3 Total 81 17 100 100 Tableau n 15 Statut du public h berg au CADA ALC 25 11 03 Statut des r sidents Eff Personnes Eff Familles Pers Fam D Asile Conventionnel 39 8 44 8 47 1 R fugi s statutaires 48 9 55 2 52 9 Total 87 17 100 100 Le 7 juillet 2003 les personnes en demande d asile repr sentaient 60 5 des personnes h berg es alors qu elles ne repr sentent plus que 44 8 des publics le 25 novembre cette baisse faisant passer le pourcentage de r fugi s statutaires de 39 5 55 2 Le CADA centre d accueil pour les dema
197. esse et la souffrance feinte Et il n est finalement gu re tonnant que la demande d asile en se situant au carrefour de l action sociale d urgence et de la politique d immigration h rite et de la r activation de l opposition entre pauvret subie et pauvret choisie qui s op re aujourd hui sous la banni re du workfare et de la coexistence d une logique de promotion de l int gration lutte contre le racisme et les discriminations et d une logique de fermeture des fronti res la mis re du monde Mais et c est ce qui caract rise notre sens la figure du demandeur d asile telle qu elle se construit dans le champ de l assistance et de la lutte contre l exclusion l alternative dans laquelle est enferm le sort des publics subit un effet de polarisation propre exacerber l intensit de la compassion et l oppos la violence des griefs associ s respectivement aux demandeurs l gitimes et ill gitimes En d autres termes avec la demande d asile on touche au paroxysme de la d tresse sociale d un c t et au plus haut degr de la roublardise de l autre Ce qu a v cu et ce que risque le vrai r fugi est sans commune mesure avec ce que subissent les exclus des soci t s d mocratiques Et cet effet de dramatisation redouble la culpabilisation de ceux qui osent jouer avec de tels drames et les sentiments de compassion qu ils suscitent 50 En aucun cas il ne s ag
198. est li l allongement des dur es de prise en charge cons quence d une part de l accueil de plusieurs femmes en situation irr guli re dont la r gularisation administrative pr alable indispensable tout travail d insertion est tr s longue d autre part de la p nurie de logements qui ralentit consid rablement le relogement de l ensemble des familles h berg es en centres d h bergement Sur l ann e 2002 le nombre de demandes d admission s levait 204 dont 153 provenant du d partement et 51 manant de d partements ext rieurs Concernant l ge des personnes accueillies 48 des femmes avaient moins de 21 ans 37 avaient entre 21 et 34 ans et 15 avaient plus de 35 ans Le taux de personnes trang res admises au Centre Maternel en 2002 s l ve 51 85 alors qu il tait rest stable autour de 28 depuis plusieurs ann es Sur les 14 personnes trang res 10 taient en situation irr guli re souvent depuis plus de 2 ans sur le territoire fran ais sans aucun titre de s jour une avait un r c piss valable 3 mois mais pas de ressource trois avaient une carte de s jour Des personnes de 13 nationalit s diff rentes se sont c toy es dans cette structure en internat fran aise marocaine alg rienne ivoirienne camerounaise s n galaise malienne sierra l onaise comorienne cap verdienne estonienne russe moldave L accueil de ces publics diff rents des publics traditionne
199. et en CADA sur une moyenne entre les donn es de juillet et de novembre montre une proportion encore plus importante parmi les h berg s en h tels meubl s 62 4 contre 41 75 et 57 Ce chiffre peut notamment tre expliqu par la pr sence du mode d admission national pour ce qui concerne les CADA qui tend diversifier les origines nationales des publics h berg s dans ce type de structures 108 Concernant la variable profession les pr cautions prendre explicit es plus haut sont galement de mise ici Les tableaux suivants ont t construits partir des 101 professions recueillies sur 167 M me si le traitement statistique de ces donn es ne peut tre totalement satisfaisant pour les raisons voqu es plus haut ces deux tableaux montrent tout de m me certaines tendances Tableau n 33 Profession ou secteur Tableau n 34 Profession ou secteur activit des hommes h berg s en h tels d activit des femmes h berg es en25 11 03 en h tels 25 11 03 Profession ou Profession ou secteur d activit Effectif AA RES A E E RER Artiste peintre athl te 2 4 3 Infirmi re pharmacienne 6 11 1 Chauff 3 10 6 Coiffeuse esth ticienne 4 7 4 rs c Commer ant 2 4 3 ommer ante 2 3 7 E Comptable conomie 4 8 5 M decin 4 7 4 RE n n M canicien 7 14 9 ng nieur 5 9 3 pos 3 cd Comptable 9 16 7 Sneu ure en Employ vente 1 2 1 Caissi re vendeuse 4 7
200. et ils ont d trois mois et demi apr s p riode durant laquelle ils taient h berg s par Etat reprendre l avion pour Paris o ils ont t aid s par des compatriotes avant d tre admis en CADA ATE Nice La femme de nationalit angolaise a t h berg e Strasbourg dans trois foyers successifs pendant respectivement un jour une semaine et trois mois avant l admission au CADA ATE Nice La femme et ses quatre filles originaires de Tch tch nie 129 ont obtenu un h bergement en h tel pendant six mois avant d tre admises au CADA ALC Les Oliviers Le couple russo pakistanais et leurs enfants ont galement obtenu un h bergement en chambre d h tel pendant un an et demi avant d obtenir une admission au CADA ALC Les Oliviers La famille originaire de Kirghizie a obtenu un appartement meubl et y actuellement toujours h berg e La famille originaire de Tch tch nie arriv e Marseille a t h berg e pendant 6 mois dans un h tel Marseille avant d tre admise au CADA ATE Pour toutes les personnes ayant t h berg es en h tels et admises ensuite en CADA c est un important changement de situation En effet les conditions de vie sont radicalement diff rentes Tout d abord les conditions de logement taille de l h bergement quipement se sont nettement am lior es passant souvent d une chambre d h tel pour toute la famille un appartement 3 pi ces avec cuisine Du c t de la s
201. etrouve bien les diff rentes classes sociales de Tch tch nie Je ne connais pas exactement l organisation de la soci t tch tch ne mais je pense que dans les premi res familles qui sont arriv es c tait plut t des personnes qui avaient fait des tudes l homme comme la femme Et maintenant ce que je vois c est des hommes qui parfois n ont pas fait d tudes scolaires au del du baccalaur at donc qui ont des dipl mes de garagiste m canicien plut t manuels artisans et des femmes plut t cuisini res Et approche est diff rente Cadre associatif On comprend que c est par un effet de miroir que se d finissent ceux que l un de nos interlocuteurs d signera comme des gens cultiv s qui ont de l enseignement il s agit en fait de publics qui ne ressemblent pas aux clients traditionnels de l action sociale Situation in dite pour beaucoup que de se trouver face des personnes qui n ont pas le profil de ceux qui composent habituellement le paysage de la marginalit sociale Nice Que le fait d avoir affaire des gens qui toutes choses gales par ailleurs correspondent nos classes sup rieures ou nos lites alimente un sentiment de proximit sociale ou au contraire une impression de distance selon la place que s assigne lui m me l intervenant dans notre syst me social l origine sociale des publics semble tre une donn e importante pour les acteurs de terrain Elle l est
202. eu plus nombreux 7 1 contre 5 5 au CADA CPH ATE et seulement 2 3 au CADA ALC Les 25 35 sont galement un peu plus nombreux 20 5 contre 12 7 au CADA CPH ATE et 14 9 au CADA ALC alors que la tranche d ge des 35 45 ans est un peu moins repr sent e 14 9 parmi les personnes h berg es en h bergement d urgence h tels et meubl s que parmi les publics h berg s aux 106 CADA 18 2 et 18 4 Les jeunes adultes parfois parents sont donc sensiblement plus nombreux parmi le public de l h bergement d urgence Concernant la composition familiale 20 items diff rents sont pr sents allant de la personne isol e aux familles mono parentales en passant par les couples avec ou sans enfants Nous avons ici choisi de regrouper ces items en une dizaine de cat gories Tableau n 29 Composition familiale des h berg s en h tels et meubl s 07 07 03 Situations Situations Composition familiale Effectifs Couples avec enfants 66 71 C 1E C 2 Enfants 53 57 C 3E C 4 Enfants 12 12 9 C 5 E 1 1 1 Familles monoparentales 23 24 6 F 1 F 2 enfants 15 16 1 F 3 F 4 F 5 enfants 6 6 4 H 2 enfants 2 2 1 Autres 4 4 21 Grand M re 3 3 21 Grand M re Homme 7 Enfants 1 1 Total 93 100 Tableau n 30 Composition familiale du public h berg en H tels et en Meubl s 25 11 03 Situations Situations Structure Familiale Effectif D Personne isol e
203. exte cette logique de prise en compte de la sp cificit du public demandeur d asile logique selon laquelle il n est gu re rationnel d investir dans la prise en charge sociale de personnes dont on ne sait pas de quoi l avenir juridico l gal sera fait se retrouve dans le cas de l accueil de nuit g r par le CCAS et la Ville de Nice 119 places pour un public de personnes isol es Accueillant traditionnellement un public tr s diversifi de personnes isol es des personnes g es des trangers des demandeurs d asile des SDF des routards et plus de 80 de personnes trang res la s lection s effectuant selon la r gle premiers arriv s premiers servis l apparition de ces nouveaux publics ne pose pas de probl me particulier la structure pour tout ce qui concerne l h bergement de courte dur e C est davantage du c t des places dites en h bergement prolong qui comprennent un suivi social que s exprime une crainte celle de voir des h bergements prolong s se prolonger un peu trop longtemps au vu de la lenteur des proc dures de demande d asile L ann e derni re le bilan d activit c tait une grande majorit de population trang re mais pas une majorit de demandeurs d asile Les demandeurs d asile ne sont pas en majorit parce que l int rieur de notre structure on a pris une position en disant que c tait le genre de personne qui allait rester tr
204. fait l objet de d bats et de travaux depuis plus d un an et demi au sein du collectif associatif ISN Cf encadr ci dessous Les travaux d Inter secours Nice ISN un bon analyseur de l mergence de l h bergement des demandeurs d asile comme enjeu local ISN est un regroupement d associations locales uvrant dans le domaine social con u comme un lieu d changes et de discussion ayant vocation interpeller les pouvoirs publics au sujet des difficult s qui s expriment sur le terrain La lecture des compte rendu de r union au cours de la p riode 2000 2003 laisse appara tre la chronologie de la mont e en puissance de la question des demandeurs d asile comme objet de pr occupations Ainsi d s mars 2001 une commission de travail demandeurs d asile est cr e prenant place aux c t s des commissions existantes qui concernent le logement la sant l alimentation etc Lors de la r union ISN du 22 mars 2001 outre l vocation des probl mes rencontr s par les services d accueil l id e d un lieu d accueil unique permettant une domiciliation unique la coordination des aides se rapportant aux besoins primaires ainsi que la mise en place d un accompagnement social des familles est voqu e A partir de l toutes les r unions 18 ISN vogueront le projet de plate forme Ainsi lors de la r union du 16 mai 2002 on insiste sur la n cessaire ouverture de
205. familles arrivant le soir sont h berg es dans le cadre d une op ration urgence par le biais du 115 dans une chambre de meubl puis le lendemain apr s une visite la pr fecture et au SSAE les rapports sociaux faits par les acteurs concern s Secours Populaire ou INTERMED et SSAE sont fax s la DDASS qui d cide ensuite de la prise en charge de l h bergement de ces familles en meubl N anmoins cette solution demeure pour certains acteurs insatisfaisante et ce pour plusieurs raisons En premier lieu certains d plorent que dans le cadre d un dispositif d urgence et d s lors que le SSAE de son c t demeure d bord il ne soit gu re possible d assurer un suivi social de qualit du type de ceux qui se pratiquent en CHRS ou en CADA Il ne s agit pas d un suivi mais seulement d h bergement urgence C est du provisoire qui dure c est acceptable et adapt pour du transitoire de l h bergement d urgence mais inacceptable pour des longues p riodes Cadre CHORUS 06 De plus le dispositif est tr s co teux et pose des probl mes de tr sorerie Les pouvoirs publics remboursaient apr s coup les frais que nous engagions avec un gros d calage en termes de tr sorerie d environ six mois Or les meubl s co tent tr s cher Nice car nous sommes en concurrence avec le tourisme Actuellement il y a des familles qui sont log es 1 200 euros 1 300 euros par mois et en plus c est sordide
206. fications officielles 185 186 Bibliographie Astier I Revenu minimum et souci d insertion Paris Descl e de Brouwer 1997 Borraz O Pour une sociologie des dynamiques de l action publique locale in R Balme A Faure A Mabileau dirs Les nouvelles politiques locales Dynamiques de l action publique Paris Presses de Sciences Po 1999 Borraz O Loncle Moriceau P Permanences et recompositions du secteur sanitaire Les politiques locales de lutte contre le sida Revue Fran aise de Sociologie 41 1 2000 pp 37 60 Brachet O L impossible organigramme de l asile en France le d veloppement de l asile au noir Revue Europ enne des Migrations Internationales Vol 13 n 1 1997 Bribosia E Rea A eds Les nouvelles migrations Bruxelles Editions Complexe 2002 Chauvi re M Godbout T Les usagers entre march et citoyennet Paris l Harmattan 1992 Cr ach X La notion de pays s r ou l instrumentalisation des itin raires par les Etats d accueil Recherches et Asile n 2 1997 Crozier M Thoenig J C La r gulation des syst mes organis s complexes Le cas du syst me politico administratif local en France Revue Fran aise de Sociologie 16 1 janvier mars 1975 pp 3 32 Crozier M Friedberg E L acteur et le syst me Paris Seuil 1977 Dargyte E Vers la mondialisation du vagabondage Le cas des migrants de l ex URSS sur la c te d azur M m
207. frir un meilleur cadre d interpr tation des situations et des actions sociales Ajoutons que les cat gories peuvent tre crois es conduisant l mergence de cat gories plus complexes le genre et la nationalit une femme tch tch ne le statut l gal et l origine sociale un demandeur d asile qui a fait des tudes universitaires ou les quatre une femme tch tch ne qui demande l asile et qui a fait des tudes universitaires En fait il n y a d autres limites la sophistication de ces constructions cat gorielles que celles que fixent les acteurs en situation pour peu que ces derni res fassent sens pour eux Bref il s agit bien de cat gories pratiques qui si elles ont bien videmment un substrat cognitif n en sont pas moins des cat gories orient es vers l action au sens o en permettant aux acteurs de terrain d organiser leur repr sentation du monde elles leur permettent d agir dans ce monde Reconstituer le jeu de ces attributions cat gorielles en situation la dynamique des attentes et des inf rences qui leur sont associ es les m canismes travers lesquels elles organisent les relations sociales n est pas notre propos On ne trouvera donc pas ici d analyse fine de telle ou telle interaction observ e visant rendre compte du travail de d finition de la situation auquel se livrent les acteurs ici et maintenant Il nous a sembl pr f rable et plus adapt au pr
208. gi s En t moigne 63 l organisation d une r union sp cifique r unissant lors d une commission Demandeurs d asile les acteurs du champ de l asile dans les Alpes Maritimes et invitant une responsable de la DDASS sur le sujet du relogement des r fugi s et des diff rentes actions mettre en place afin d am liorer cette situation qui paralyse la majorit des structures h bergeant ce public Parall lement ces deux structures de type CADA CHRS sp cialis s l h bergement en h tels et en meubl s qui devait tre transitoire a t et est toujours actuellement le premier mode d h bergement des familles demandeurs d asile et r fugi s dans les Alpes Maritimes Si plusieurs structures ont eu recours cette solution d urgence notamment durant l ann e 2000 puis 2001 Secours Catholique Entraide Protestante ce sont actuellement deux op rateurs missionn par la DDASS Intermede CHORUS 06 ALC et le Secours Populaire qui ont en charge ce mode d h bergement H 4 INTERMEDE Dispositif _d H bergement_ en h tels et meubl s CHORUS 06 ALC INTERMEDE dispositif cr en 2001 et financ par la DDASS est int gr dans le service de CHORUS 06 Coordination H bergement Orientation R ponses en Urgence Sociale tablissement de l association ALC Comme abord plus en amont c est l exp rience de CHORUS 06 dans le champ de l h bergement d urgence qui a contribu son
209. het unique n a pu tre mis en place Cf G Frigoli 2000 20 Cette p riode est aussi celle o se met progressivement en place le CADA nouvellement constitu Il y a urgence car de nouvelles familles continuent d arriver et la situation dans le secteur des meubl s est explosive En 2002 109 familles 388 personnes ont b n fici d un h bergement en h tel pour la somme de 1 370 396 euros I 4 Tentatives de lt normalisation d une population expulsion des d bout s et cr ation de la plate forme d accueil La mise en place du CADA nouvellement constitu ne se fait pas sans difficult s En premier lieu il faut trouver des logements dans un d partement o ces derniers sont rares et chers Pour cela l association ALC peut s appuyer sur le r seau qu elle s est constitu au fil des ann es et sur un attach de direction charg du patrimoine dont la mission est la recherche appartements le lien avec les bailleurs sociaux et les agences de location priv e pour l ensemble des services de l association Celle ci g re une centaine de logements dans la ville de Nice et peut s honorer aupr s de ces acteurs d une r putation de structure s rieuse M me si cela n emp che pas tout le monde d tre l aff t de regarder dans le journal de voir dans la rue un appartement louer c est l image d ALC et une strat gie prouv e de prise de contact avec les loueurs qui c
210. i taient dans la bonne soci t On avait d couvert a quand on a re u les Kosovars On a eu un Maire un ing nieur qui avait 600 personnes sous ses ordres On a un renversement des valeurs Cadre Associatif On se trouve ici typiquement face un d saccord implicite concernant la d finition de la situation le demandeur refusant de confirmer la r partition des r les et des attentes qui va traditionnellement de pair avec la d finition que les travailleurs sociaux ont l habitude d instaurer avec leurs clients soit une d finition qui fixe une s paration nette entre un expert d tenteur de solutions et un demandeur en attente de ces m mes solutions Le d saccord peut alors conduire certains usagers faire d fection tr s souvent les personnes sont des personnes qui avaient un statut social chez elles qui leur permet de se passer de travailleur social Ils nous disent mais nous on n a pas besoin de travailleur social donnez moi un travail On demande telle aide mais pour le reste nos enfants on sait les lever le fran ais on sait l apprendre Dans ce cas ils choisissent une voie plus aride mais plus autonome cadre CHRS Dans tous les cas ce qui est mis en cause c est bien une d stabilisation des pratiques d un travail social d fini comme canonique A travers la diversit des pratiques institutionnelles qui ont cours localement le moins que l on puisse dire est
211. i deviennent des lieux d change d information entre partenaires sur la situation locale ainsi que sur des cas concrets 15 La premi re d cision mane de la Pr fecture Durant l t 2001 l autorit pr fectorale d cide un arr t des domiciliations en vue d interrompre le d p t de nouvelles demandes d asile Les associations agr es pour effectuer ces domiciliations cessent ainsi du jour au lendemain de fournir ces derni res aux demandeurs Concernant les tenants et les aboutissants de cette d cision comme les conditions concr tes dans lesquelles elle fut appliqu e des versions contradictoires nous ont t donn es Certains voquent l id e d un consensus entre une majorit d acteurs concern s les associations ayant peu de mal se laisser convaincre du bien fond d une mesure susceptible de mettre un frein une mont e en charge difficile vivre au jour le jour sur le terrain Pour d autres ce serait m me la demande d acteurs associatifs que la Pr fecture relay e par la DDASS en serait venue suspendre la proc dure de domiciliation Enfin certains de nos interlocuteurs voquent une d cision unilat rale et brutale des services de l Etat m me si l on conc de que telle ou telle association a sans doute t trop loin d livrant des domiciliations tour de bras sans voir physiquement les gens c est de la domiciliation militante Nous nous n avons jamais fait de domiciliat
212. iale Dans ce contexte les difficult s en mati re d accueil apparaissant comme tant principalement li es aux volutions de la demande d asile c est autour des cat gories administratives qui organisent la gestion de cette derni re qu il y a lieu a priori de centrer l investigation afin de comprendre d une part comment sont concr tement accueillis les publics dans les dispositifs d autre part quels sont les enjeux soulev s par cette crise de l h bergement 183 Toutefois au vu de nos observations et du nombre croissant de travaux qui mettent en vidence l mergence de nouvelles formes de migration touchant les soci t s europ ennes on est fond s interroger sur la pertinence d une d marche centr e sur les cat gories de la demande d asile pour approcher les populations migrantes qui se pr sentent aux guichets de l offre d accueil pour analyser les probl mes rencontr s en mati re d h bergement pour comprendre enfin comment s organise sur le plan institutionnel et professionnel la r ponse locale ces probl mes Les fronti res traditionnelles entre migrations conomiques et politiques temporaires et d finitives entre situations r guli re et irr guli re au regard de la l gislation subissent depuis quelques ann es et si l on en croit la litt rature sur les nouvelles migrations un effet de brouillage qui rend plus incertaine l ad quation entre des c
213. iaux locaux auraient tous d lib r ment int gr et repris leur compte l attitude de soup on que d veloppe l OFPRA depuis quelques ann es l gard de demandeurs d asile dont moins de 20 sont reconnus comme r fugi s A l instar des autres cat gories que nous avons voqu es relatives au genre au statut administratif au statut social etc l usage des cat gories li es au projet migratoire doit toujours tre rapport aux caract ristiques des situations dans lesquelles elles mergent comme cat gories pertinentes pour interpr ter ces situations et identifier les individus Ce qui est vrai juste normal pour tel intervenant dans telle situation ne l est pas forc ment pour tel autre dans la m me situation et r ciproquement Mais pour plastiques que soient ces cat gories et pour variables que soient leurs usages il n est pas indiff rent qu l entr e d un CADA ou quand il s agit d aider quelqu un r diger son dossier OFPRA les individus soient cat goris s comme vrais ou faux r fugi s C est l d ailleurs tout l int r t de cette enqu te sur les cat gories qu il nous a sembl opportun de r aliser que de montrer que la politique de l asile et avec elle la figure du Dans le langage imag ni ois le terme estrasse d signe une personne dont l tat g n ral est d plorable Pr cisions que cette enqu te est trop sommaire po
214. ic il est labor par la secr taire FER Fond Europ en R fugi s du SSAE chaque mois comme tableau de bord interne et l attention de la DDASS depuis trois ans Estimant que les donn es sont confidentielles ces tableaux ne sont pas archiv s syst matiquement par la structure Les donn es contenues sont les suivantes Pour les demandeurs d asile Situation Familiale Nationalit Date d entr e en France Date de d p t OFPRA Proc dure en cours Association op rateur h bergement Nom et adresse de l h tel Observation fin d allocation d insertion entr e en cours en CADA incarc ration Pour les r fugi s statutaires Composition familiale Nationalit Nom et adresse de l h tel Date du certificat de r fugi Titre de s jour r c piss carte de r sident Autres informations ressources Deux variables importantes ne sont pas disponibles en comparaison avec le tableau des familles en demande d asile la date d entr e en France et l association op rateur h bergement l absence de cette derni re variable posant probl me pour l laboration de statistiques s par es Secours Populaire Intermede les listes tant anonymes Concernant les personnes d bout es depuis que ces derni res ne sont plus officiellement h berg es par la DDASS le SSAE n labore plus de liste consacr e ce type de public 151 Les tableaux du SSAE ne faisant pas mention de diff rentes variables n
215. iche de liaison en m me temps qu est assur e une orientation vers les structures d h bergement vers la pr fecture la PMI et l h pital pour les femmes enceintes A partir de cette premi re prise de contact doit se mettre en place un suivi social et administratif portant sur diff rents domaines l h bergement proposition de liste de familles la commission d acc s en CADA la sant d claration la CPAM la scolarisation des enfants contacts avec les tablissements la proc dure de demande d asile aide la r daction du dossier OFPRA les ressources financi res constitution des dossiers recherche d aides financi res Comme on le voit le projet qui est propos en octobre 2002 aux pouvoirs publics est plus que ficel t moignant en cela mais cela ne surprendra aucun observateur attentif des recompositions qui marquent depuis quelques ann es le monde de l action publique locale des comp tences nouvellement acquises par le secteur associatif de sa capacit devancer les attentes des pouvoirs publics en adopter les codes les pr occupations et bien souvent les repr sentations C est le fameux guichet unique antienne qui parcourt le monde de l action sociale depuis des d cennies en France que la CASU locale n est pas parvenu mettre en place dans le domaine de l action sociale d urgence qui r appara t ici dans le contexte de la demande d asile Et le moins que
216. ils de Harki m me s il se marie Un fils de Harki sa vie elle est en France normalement Je crois comme a J ai choisi la France parce que la France c est mieux que l Alg rie Parce que je peux vivre mieux je peux vivre libre Par exemple si je veux crire un livre je peux crire un livre L bas non Entretien 9 C est vrai que j ai toujours t attach la France par rapport ma famille c est tous des anciens combattants par rapport l arm e fran aise depuis 14 18 et la seconde guerre mondiale J avais la possibilit de rester mais pourquoi je suis venu ici parce que je me disais toujours dans ma t te que chez nous dans ma famille on dit On va en Am rique c est on va l tranger si quelqu un veut venir en France il dit Je vais aller en France on ne savait pas que a allait tre bloqu Entretien 8 Pour les personnes originaires de Tch tch nie l image de la France n est pas tr s pr cis ment connue mais elle repr sente le pays des droits de l homme de la d mocratie et de la libert L impression que j avais de la France c tait un peu l id al Je ne savais pas grand chose mais je savais au moins une chose je serai dans un pays d mocratique et o je ne serai pas poursuivie o je ne craindrait pas pour ma vie pour le seul motif que je suis Tch tch ne voil Je n avais jamais t l tranger donc je n avais pas vraiment d id e pour moi
217. imer de sa marque les conditions relationnelles et le contenu discursif de l entretien Les entretiens men s en russe et en arabe avec le concours de traducteurs de statut variable m diateur culturel traducteur b n vole secr taire de langue arabe traductrice salari e ont permis de lister un certain nombres de biais inh rents cette situation d entretien indirecte Tout d abord il est impossible de nier qu une certaine d perdition des propos s est op r e la personne enqu t e ayant un d bit de paroles rapide il est arriv bien souvent que le traducteur au lieu de traduire les propos exacts et les d tails voqu s au fur et mesure de leur locution se contente non intentionnellement de les r sumer liminant ainsi phrases enti res expressions et exemples des propos recueillis en fran ais De plus le traducteur r ticent couper les propos a eu tendance laisser la personne en engager un second sans que le premier n ait t traduit Un autre biais est celui de l interpr tation du traducteur En effet lors du troisi me entretien la traductrice a souvent 15 Ceci dit tout d pend bien videmment de la taille de l enqu te r alis e la bonne volont des traducteurs ayant des limites Au del d un certain nombre d entretiens ou de questionnaires il deviendrait difficile de mobiliser les ressources locales 160 en fran ais interpr t en expliquant
218. inions La question du magn tophone et de l anonymat fut re explicit e la demande de plusieurs d entre elles ainsi que l utilisation qui serait faite de ces entretiens Sur les cinq familles pr sentes trois ont accept et deux femmes ont refus la premi re car elle n tait pas vraiment s re et souhaitait disposer d un temps de r flexion avant de donner sa r ponse et la seconde parce qu elle ne savait pas si son mari tait d accord Concernant les conditions du recueil d entretien la responsable a propos que les entretiens se passent dans les locaux de l association en pr sence d un traducteur de l association ce qui les rassurera un peu Intentionnellement ou pas cette responsable a contribu construire le cadre de ces entretiens Or le lieu de l entretien est un param tre important prendre en compte Dans le cas qui nous occupe il a eu des cons quences lors des entretiens men s dans les locaux de l association Ainsi on peut voquer lors de l entretien effectu avec un couple de personnes palestiniennes l intervention d une quatri me personne salari e de l association pr sente dans la salle o se d roulait l entretien Ayant pr vu de ranger la salle elle fut pr sente pendant l entretien et intervint plusieurs fois des moments clefs et agit s de l entretien en donnant son avis a posteriori sur leur parcours Vous avez eu tort de quitter la Su de maintenant votre s
219. ion factice Cadre associatif De m me mais concernant cette fois les effets de cette d cision les avis sont partag s Ainsi certains pensent que cette derni re a effectivement eu pour cons quence de d placer les flux en direction d autres r gions ce que semblent confirmer les statistiques disponibles qui font tat d une tr s nette diminution des demandes d asile en 2002 dans les Alpes Maritimes En 24h 48h les flux ne se sont plus arr t s Nice mais on continu leur route L effet d appel s est arr t quasiment instantan ment Ils ont continu vers Toulon Perpignan Cadre DDASS Mais d autres font tat de la mont e en puissance suite cette d cision de domiciliations priv es En clair les flux se seraient maintenus les nouveaux arrivants se tournant vers leurs compatriotes d j install s Nice vers des r seaux de sociabilit voire des r seaux mafieux n h sitant pas faire commerce de l offre de domiciliation La d cision de la Pr fecture non seulement serait donc inefficace mais en alimentant un trafic et en favorisant le regroupement de familles nombreuses dans des chambres exigu s ou leur installation dans des habitats de fortune elle serait porteuse d effets pervers Nous on a toujours dit que a ne sert rien a ne d courage personne Depuis 2001 il ny a pratiquement plus de demandeurs d asile qui arrivent officiellement dans
220. ionnel et asile territorial Il y a l une diff rence de statut au regard de la l gislation et donc des droits aff rents Plus ambigu est le cas d une cat gorie cr e par le sens commun local mais qui puise pourtant au cadre l gal et proc dural de la demande d asile la cat gorie d bout de d bout qui d signe les personnes qui ont instruit sans succ s plusieurs recours Les choses sont un peu diff rentes car cette cat gorie peut tre connot e Si les cat gories demandeur d asile r fugi et d bout ne disent pas en soi grand chose de l individu situ qui existe derri re le statut le d bout de d bout est quelqu un dont on peut inf rer un trait comportemental On y verra toujours l expression d une tr s forte motivation demeurer en France mais au choix et avec l aide d indices cat goriels suppl mentaires on imputera cette disposition de plus ou moins bonnes raisons ici la figure du migrant d racin qui paye le prix de l incoh rence de la l gislation fran aise peut rapidement laisser la place celle du migrant conomique qui fait feu de tout bois Un autre crit re de cat gorisation circule localement qui concerne la situation familiale Il fait partie avec le statut l gal le sexe ou la nationalit des variables qui constituent la fiche signal tique des personnes et ce titre a un pouvoir de structuration des pratiques assez important On sait qu
221. ipe de construction cognitive et normative de la demande d asile comme objet de politiques publiques est l ovre qui tient au double h ritage que re oit cette derni re la politique d assistance et la politique d immigration Ce principe est celui du clivage entre de bons pauvres et de mauvais pauvres d un c t qui parcourt toute l histoire des politiques sociales entre de bons et de mauvais immigr s de l autre qui caract rise la politique d immigration en France depuis une trentaine d ann e D une gestion assistancielle du social la politique de l asile retient en effet le principe d une s paration entre des pauvres m ritants qu il faut aider au nom de la charit et des pauvres par choix face auxquels aucune compassion n est de mise Mais en tant qu elle s inscrit dans la politique de ma trise des flux migratoires qui pr vaut depuis 1974 en France la gestion institutionnelle de la demande d asile puise aussi aux principes d une rh torique politique qui justifie la plus grande fermet l encontre de l immigration ill gale par l affichage d un volontarisme politique sans faille l gard de ceux qui sont ici pour des raisons valables et jouent le jeu de l int gration Ce qui est en cause c est bien l id e d une hi rarchie de la l gitimit des demandes d aide tablie au cas par cas et resserr e autour de la fronti re qui s pare la vraie d tr
222. ire de nationalit azerb amp djanaise demandar d asile Femme 22 ans c libataire de nationalit bulgare demandeur dasile Le 7 juillet l op ration statistique n a pu prendre en compte que les hommes alors que la seconde op ration statistique le 25 novembre comptabilise les hommes et les femmes 111 I 5 L h bergement type CHRS L 5 1 CHRS ALC LES YUCCAS La proportion de personnes en demande d asile et r fugi es statutaires s l ve 14 8 du public h berg en juillet et 11 8 du public h berg en novembre Tableau n 38 Statut des personnes h ber g es au CHRS ALC Les Yuccas le 07 07 03 Tableau n 39 Statut des personnes h ber g es au CHRS ALC Les Yuccas 25 11 03 Statut Effectif D Statut Effectif D Demandeurs d Asile 2 5 9 Demandeurs d Asile 2 5 9 R fugi s 3 8 9 R fugi s 2 5 9 D bout s 0 0 D bout s 0 0 Autres 29 85 3 Autres 30 88 2 Total 34 100 Total 34 100 PROFIL DES PERSONNES EN DEMANDE D ASILE ET REFUGIEES HEBERGEES AU CHRS ALC LES YUCCAS LES 7 07 03 ET 25 11 03 Femme 52 ans mari e de nationalit p ruvienne arriv e en France en 1984 r fugi e statutaire juillet Femme 23 ans c libataire de nationalit ukrainienne arriv e en France le 08 02 2001 en demande d asile conventionnel juillet et novembre Femme 23 ans c libataire de nationalit Yougoslave arriv e en France en
223. is de mani re brute travers un d coupage th matique qu il nous a sembl opportun de r aliser projet migratoire conditions d arriv e et premiers contacts parcours r sidentiel regard sur le syst me d accueil local et sur la politique d asile de la France 91 I Approche statistique Les deux op rations statistiques men es successivement en juillet et en novembre 2003 nous ont permis d effectuer deux photographies des publics h berg s dans chacune des structures concern es Les profils des publics ont pu tre r alis s partir des variables fournies certaines tant communes l ensemble des structures telles que l ge et la composition familiale et d autres tant plus rarement pr sentes telles que la profession et le niveau d tude Signalons qu il est arriv fr quemment que des structures nous fournissent des donn es incompl tes Par exemple dans le cas de la variable profession une structure nous a communiqu la profession de 12 personnes sur les 32 adultes qu elle h berge Ceci explique que les totaux des tableaux se rapportant une structure ne soient pas toujours semblables les variables n tant pas renseign es pour toutes les personnes h berg es Nous avons d cid de reprendre les tableaux concernant la r partition par statut des publics h berg s demandeurs d asile r fugi s d bout s d j pr sent s dans la partie pr c dente afin de faciliter la lec
224. is il semble difficile d ignorer l existence aux c t s de formes plus habituelles de migration et d expression de la marginalit sociale de migrants qui d veloppent de nouvelles formes d investissement d une part de leur capacit la mobilit d autre part des opportunit s de survie conomique et sociale que peuvent leur offrir les centres urbains 145 Nous renvoyons aux r f rences bibliographiques cit es plus haut Cf supra Quatri me partie l enqu te exploratoire sur la m thodologie 184 Peut tre serait il donc pertinent d tendre le champ d investigation au del du seul domaine de la demande d asile et des cat gories juridiquement constitu es correspondantes pr cis ment parce que la crise de l asile on peut en faire l hypoth se n puise pas les causes des probl mes de prise en charge constat s au niveau local de m me que les cat gories de demandeur d asile r fugi et d bout s av rent trop restrictives face des parcours migratoires qui brouillent les fronti res habituelles On verra une justification suppl mentaire ce principe d ouverture du champ vers un public plus large que les seuls demandeurs d asile dans le fait que les acteurs de terrain qui sont au contact des migrants ont souvent une perception empirique de ces changements face auxquels ils d veloppent des pratiques de cat gorisation qui ne cd ncident pas n cessairement avec les classi
225. is je le ressens quand je rentre chez moi et que je vois toute cette salet Entretien 2 Toutefois les personnes interview es relativisent souvent la gravit de ces probl mes au regard des difficult s qu ils avaient affronter dans leur pays et de l angoisse actuelle quant l obtention de leur statut Disons que a d pend de quels probl mes on parle Si on parle des probl mes qu on a ici par rapport aux probl mes qu on avait l amp bas ce ne sont pas des probl mes Ce sont des probl mes de vie quotidienne l amp bas on risquait la mort Et disons que les probl mes ici c est l OPAM s ils faisaient leur boulot s ils nettoyaient les vide ordures etc C est vraiment le gros probl me Dehors il fait 40 degr et l odeur des ordures c est insupportable Mais ce n est pas comparable Entretien 1 L appartement a va Mais c est surtout psychologiquement que c est difficile M me si on devait dormir dans la rue on a besoin de savoir d tre s r Nous avons l impression d tre rejet s Deux checs la fois on nous refuse en Su de et apr s en France Entretien 3 131 IL 2 4 REGARD SUR LE SYST ME D ACCUEIL ET LA POLITIQUE D ASILE DE LA FRANCE Concernant l opinion des personnes interview es sur la politique d asile en France et sur le syst me d accueil local plusieurs cat gories d acteurs sont vis es qui se situent diff rents niveaux de l
226. is retrouv e gendarme Je crois que ce qui m avait le plus marqu c est que je devais en Ao t l ann e derni re leur dire qu ils devaient quitter leurs meubl s dans la semaine La dame a fini aux urgences parce qu elle avait des probl mes cardiaques et quand le lendemain un monsieur est venu me dire ce qui tait arriv apr s mon passage je peux vous dire que vous vous sentez tr s tr s mal Je me suis dit qu est ce qu on fait comme travail On est dans le contr le Or il faut accompagner ces personnes Cadre associatif Cette difficult on le voit se reporte directement sur les acteurs de terrain qui sont en premi re ligne et au quotidien font face aux publics Peut tre peut elle rendre compte de la relative ambivalence que nous avons cru d celer dans beaucoup des propos que nous avons recueillis Au del de l puisement souvent ressenti du sentiment d abandon parfois prouv ou de l impression d avoir assumer les incoh rences de la politique nationale on est surpris par la diversit des jugements qui sont port s sur ces nouveaux publics ou des analyses qui sont faites des enjeux que soul ve leur apparition Si nous avons choisi le terme d ambivalence c est bien parce que souvent cette diversit s exprime chez la m me personne Ainsi si les premiers temps de l entretien sont g n ralement marqu s par l expression d une compassion sans faille l gard de p
227. ison prendre la d fense des d munis quels qu ils soient n interdit pas de se souvenir que l arriv e massive de cohortes de demandeurs d asile a d stabilis les pratiques institutionnelles et professionnelles locales et ne rend pas aveugle l existence de r seaux au sein desquels s organisent des trafics pratiques dont les premi res victimes sont les demandeurs d asile eux m mes Surtout l ambigti t r side ici moins dans le discours des intervenants eux m mes que dans le caract re paradoxal du statut du demandeur d asile victime d un syst me versus coupable de d tourner le fonctionnement d un autre syst me et dans les d rives du traitement effectif de la demande d asile aujourd hui en France d lais d instruction des dossiers Ceci tant dit il faut bien s r distinguer selon le statut des intervenants en question A la foi de militants soucieux de faire avancer une cause travers des d marches d aide individuelle la bonne volont de b n voles caritatifs qui ne sont pas toujours pr par s l exp rience du contact avec des populations dont l approche est complexe on pourra opposer le discours identitaire de professionnels du travail social qui font tat de difficult s propres ces publics Parmi ces derni res une plainte se trouve souvent mise qui concerne les probl mes li s au statut particulier des demandeurs d asile est en cause ici l impossibilit d inscri
228. ispositifs institutionnels des pays concern s P raldi 2002 En lieu et place de formes de mobilit s inscrivant dans un parcours lin aire permettant de distinguer d finitivement un lieu de d part et une destination elles empruntent la forme de mobilit s pendulaires brouillant l image traditionnelle d une migration vue comme mouvement entre deux s dentarit s Morokvasic 1999 Le d veloppement de ces migrations de type circulatoire s accompagne de plus d une diversification des pratiques de survie conomique et sociale d velopp es jusque l par les populations migrantes La variabilit des statuts au regard de la l gislation ainsi que celle des formes d inscription dans le tissu conomique urbain se doublent du d ploiement de nouveaux types de rapport aux syst mes institutionnels des pays d accueil qui s appuient sur l acquisition et la ma trise de comp tences sp cifiques tant sur le plan relationnel que commercial et qui s exercent vis vis des dispositifs d aide et ou de contr le Au del c est I exp rience migrante qui semble conna tre ici de profonds changements bouleversant le rapport des migrants aux soci t s urbaines et leurs institutions 173 en fonction d une offre locale d h bergement et plus largement d accueil et de prise en charge de ce type de population Une fois qu a t d fini un cadre normatif national il reste de la marge pour que se constitue
229. istique un jour donn 25 novembre 2003 146 MFE APPROCHE DES PUBLICS s22t 5 soda ERE eE E ln nes ne date debout n ann tt dense ennemie an rendu n sente ds 156 MI I T acc s la population rs aires eine ie et else rie ete Nate 156 yA EA PA OTN TE OEEO AAEE OEE ETETETT OE 160 IS La conduite del entretener ani e E A EE A EEE A EAA AES 161 TI 4 L choixdu typ d outils sente aa E e E EE EE eoa uen 164 IV DE LA CIRCULAIRE AU GUICHET LES LIEUX D ANALYSE DE LA CONSTRUCTION DE LA POLITIQUE DE L ASILE EN FRAN OE SE eae Rem eA AE meteo de a AE TA EAE O A A E E Ee aAA 166 CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE NOTE M THODOLOGIQUE LISTE DES SIGLES UTILIS S ANNEXES nonon anr 181 e e 187 O 191 P 195 197 errr eo CELLES CCEELLELTES CIEL CCCLLLELLEEC CCCLLEELLELTES CLEO eoosoocee CCLLEELLEC CCLLLLELLEELEES Introduction En 2002 L Office Fran ais de Protection des R fugi s et Apatrides OFPRA a enregistr 51 087 primo demandes d asile Ce chiffre traduit pour la sixi me ann e cons cutive une progression de la demande d asile en France Au cours de la m me p riode le taux d admission global qui comprend les d cisions de la Commission des Recours des R fugi s CRR s est stabilis au dessous de la barre des 20 Concernant les seules premi res demandes d asile ce taux s l ve en 2002 12 6 Quelles q
230. it ici de r duire l ventail des sentiments prouv s des jugements port s et des choix effectu s par les acteurs de terrain face aux migrants ces deux termes soit l on est victime soit l on est coupable Ce serait faire offense au professionnalisme de ceux dont c est le m tier que de venir en aide ceux qui connaissent des difficult s et la clairvoyance de ceux qui s y d vouent titre personnel Ce qui est en cause c est davantage l mergence d un r f rentiel de politique publique c est dire d une vision du monde et de l exp rience de la demande d asile qui fait coexister deux figures oppos es celle du vrai et celle du faux r fugi s et qui dans l attente de l issue de la proc dure cens e trancher l incertitude s en remet des acteurs de terrain pour faire tenir ensemble deux registres cognitifs contradictoires la suspicion et la compassion Les acteurs locaux ne sont proprement parler ni complices ni victimes tout en ne pouvant tre r duits de simples courroies de transmission de cette construction intellectuelle collective commune l ensemble des soci t s occidentales En faisant ce qu ils ont faire au quotidien comme ils savent le faire ils sont simplement pris dans une logique politique qui pousse ceux qui souffrent et ceux qui les aident organiser leur rencontre sur le mode de l administration de la preuve de la r alit v cue de la mis re
231. ituation est pire en France perturbant l entretien et participant l tat d agitation dans lequel taient les personnes Concernant le choix des personnes interrog es la responsable avait propos de nous pr senter des personnes francophones ce que nous avons imm diatement refus en r expliquant notre objectif de respecter la condition de repr sentativit En s appuyant sur ces 112 On sait que celle ci peut se d composer en trois unit s th trales unit de temps programmation temporelle unit de lieu la sc ne unit d action distribution des actions 13 L entretien trois tant d j complexe entre la tr aduction le recouvrement entre les propos de la femme et son poux la douleur de l enqu t e qui s est mise pleurer plusieurs reprises et la r volte de monsieur qui s emportait de plus en plus en voquant le refus de OFPRA 157 crit res de repr sentativit surtout nationalit statut langue parl e elle s est alors adress e des familles Tch tch nes en demande d asile repr sentant la majorit des r sidents une famille palestinienne en langue arabe en demande d asile ainsi qu une femme angolaise ayant le statut de r fugi En conclusion notons que le mode d acc s indirect aux interview s par l interm diaire de la structure n est pas neutre et peut fausser le poids relatif des acceptations et refus li s parfois aux rapports qu ils en
232. ituation financi re des h berg s la situation s est galement transform e puisqu ils taient oblig s auparavant de subvenir leurs besoins avec l allocation d insertion et bien souvent avec les seuls colis alimentaires et repas servis dans les associations l arr t du versement des allocations Le moment o je suis rentr e en CADA tout a chang En effet j ai de largent En fait j ai des revenus enfin on me donne de l argent r guli rement J ai un appartement on a un lit chacun avant il n y avait qu un grand lit Entretien 6 Quelles taient les conditions de logement en h tel Ah l l C tait une chambre J ai perdu notre b b C tait toujours une pi ce avec une petite plaque C tait dans le centre de Nice Oui Mais m me si c tait petit on tait en s curit on avait un toit et c tait bien Il n y a avait pas de danger Pendant cette p riode on allait dans les associations les colis alimentaires tout a C tait pas facile Entretien 5 Mais c est galement le suivi social et psychologique que les r sidents en CADA ont trouv d s leur arriv e que les personnes interview es relatent Ici avant quand je suis arriv e il y a avait un autre directeur il tait tr s gentil c est lui qui tait parti la gare pour aller me chercher Quand je suis descendue du train mon fils le petit il a commenc pleurer parce qu il avait faim et
233. ivent et sont en mesure d en rendre compte les demandeurs d asile Tout d pend bien s r du projet de recherche privil gi et des attentes qui lui sont associ es Il n est en rien obligatoire de chercher acc der au sens que les individus donnent leurs pratiques et au regard qu ils portent sur le monde Mais si tel tait le cas on ne saurait trop insister au vu de l influence qu exerce la d finition de la situation d entretien sur la nature de la parole qui sera mise sur le n cessaire travail relationnel aupr s des structures des migrants mais aussi dans une certaine mesure sur soi qu implique toute incursion dans le monde v cu de la migration 165 IV De la circulaire au guichet les lieux d analyse de la construction de la politique de l asile en France La gestion institutionnelle de la demande d asile aujourd hui en France pour tout ce qui concerne la prise en charge sociale des populations fait partie de ces domaines de l action publique qui ont en commun d une part de conf rer une relative autonomie d action des partenariats locaux d autre part de s appuyer sur le concours d acteurs de terrain pour en actualiser les principes nous voulons parler de ceux qui au quotidien assurent l accueil des publics aux multiples guichets de l action sociale d urgence Au del on pourrait m me dire que c est la politique de l asile dans son ensemble qui semble ob ir ce sch
234. jorit des personnes interview es il semble que le seul but tait de fuir de s chapper peu importe o Dans le cas des couples et des familles d origine Tch tch ne ce sont les chefs de famille qui ont organis le voyage vers la France Je n tais m me pas au courant qu on allait partir Mon mari il s est occup de a et quand on est parti j ai cru qu on allait partir en Am rique Il ne fallait pas parler de a Entretien 6 En fait on n a pas choisi le pays de destination En fait on est arriv ici en camion Quand on est arriv s ici c tait un peu dans une dr le d ambiance on ne savait pas trop o on tait Mon mari m avait expliqu que ce serait en Europe mais ou exactement On est arriv s Marseille En plus le trajet a t difficile du fait que j tais enceinte de six mois Entretien 1 Mon mari a trouv quelqu un de Moscou et on s est organis On voulait juste partir de Russie en Europe pour la s curit on n avait pas de moyens de choisir notre destination l ou l on voulait juste partir Entretien 5 Organiser est d ailleurs ici un bien grand mot puisqu il s agit de collecter suffisamment d argent pour payer les passeurs pour un voyage en minibus ou en camionnette que les principaux int ress s ne contr lent pas On a br l la maison Donc ensuite on nous a conseill de partir effectivement donc quand on a vu qu on devait p
235. l on puisse dire est que le projet pr sent a des allures de v ritable projet de politique publique locale t moignant mesure que s loigne l image d un monde associatif recentr sur le militantisme ou confin une mission de prestataire de l acc s de certaines associations au statut de partenaire des pouvoirs publics quand ce n est pas de co producteur part enti re de l action publique locale Toutefois des probl mes demeurent Il faut trouver des locaux dans un contexte o les demandeurs d asile n ont pas bonne presse or une plate forme cela peut amener beaucoup de monde sur le pas de la porte dans la rue Il faut donc bien choisir l endroit pour ne pas avoir de plainte Cadre ALC Surtout le financement pose probl me La DDASS et la DPM ne sont pas en mesure de financer le dispositif l administration centrale ayant fix un plafond 80 000 euros ALC se tourne alors vers le Fond Europ en pour les R fugi s et r dige un nouveau dossier sur lequel s engagent les Restos du c r le SSAE M decins du monde et l Entraide protestante 17 On se souvient que l id e d un guichet unique de nature mieux coordonner les diff rents services d urgence et simplifier les d marches pour obtenir une aide constituait un des points forts du dispositif CASU cr par la loi contre les exclusions Dans le d partement pour des raisons qu il serait trop long d voquer ici ce guic
236. la demande d aide ne sont pas mettre au compte de l apparition de nouveaux types de publics qui par leurs profils leurs projets migratoires et leurs pratiques obligent les acteurs de terrain une modification des syst mes de cat gorisation habituels Si tel tait le cas la question deviendrait de savoir quelle est la d marche m thodologique la plus appropri e face la probl matique des nouvelles migrations et aux probl mes de prise en charge qu elles posent L investigation devrait alors notamment passer par une enqu te sur les cat gories implicites qui circulent localement sur ce qui fonde leur pertinence dans les contextes d usage et sur les conditions de possibilit de leur objectivation en vue d une enqu te statistique dans le cadre d une r flexion pouvant tre rapproch e des nombreux d bats qui se sont tenus dans les ann es quatre vingt dix sur la bonne entr e m thodologique dans la th matique de exclusion appr hend e comme nouvelle cat gorie descriptive de la marginalit sociale Certes sur le plan conceptuel comme sur le plan descriptif l opposition entre anciennes et nouvelles migrations ne doit pas tre excessivement substantialis e Elle doit tre appr hend e comme une construction id al typique permettant de mettre en lumi re des changements en cours et non pas comme l instauration d une s paration radicale entre des groupes de population Ma
237. la possibilit de restauration collective dans le centre 59 D marches pour l acc s aux soins et suivi sanitaire Scolarisation des enfants initiation la langue fran aise pour adultes 2 Accompagner les r fugi s politiques statutaires dans leurs d marches d insertion sociale et professionnelle H bergement des personnes ayant obtenu le statut de r fugi Instruction des dossiers AF ASSEDIC ANPE FSL RMI Suivi sanitaire Allocation mensuelle jusqu l obtention du RMI Insertion sociale et professionnelle Les admissions sont soit nationales sur demande de France Terre D Asile FTDA soit locales sur demande de la DDASS concurrence de 25 de la capacit d accueil En 2002 le CHRS a accueilli 160 personnes dont 71 adultes et 89 enfants repr sentant 33 familles et 16 personnes seules de 21 nationalit s diff rentes En juillet 2003 115 personnes taient h berg es au CHRS sur les 116 places disponibles le taux d occupation s levant 99 2 Tableau n 1 Effectifs du CADA CPH au 7 juillet 2003 Statut des r sidents Personnes Familles Personnes Familles D Asile Conventionnel 45 13 39 1 44 8 R fugi s 58 14 50 4 48 3 D bout s 12 2 10 4 6 9 Total 115 29 100 100 Le 7 juillet 2003 39 1 des personnes h berg es au CHRS ATE taient en situation de demande d asile conventionnel Plus de la moiti du public 50 4 tait co
238. le CPAM Caisse primaire d assurance maladie CPH Centre provisoire d h bergement CRR Commission des recours des r fugi s DAMS Direction des actions m dicales et sociales DAS Direction de l action sociale DDASS Direction d partementale des affaires sanitaires et sociales DPM Direction de la population et des migrations FER Fonds europ en pour les r fugi s ESL Fonds de solidarit pour le logement FUS Fonds d urgence sociale ISN Regroupement d association Inter Secours Nice OFPRA Office fran ais de protection des r fugi s et des apatrides PMI Protection maternelle et infantile RMI Revenu minimum d insertion RMA Revenu Minimum d Activit SAO Service d accueil et d orientation SDU Sch ma d partemental d urgence SSAE Service sociale d aide aux migrants SSD Service social d partemental 195
239. le d partement des Alpes Maritimes Mais les domiciliations se poursuivent gr ce aux ph nom nes communautaires tr s forts Vous en avez cent qui sont l allez expliquer aux cent suivants qu ils ne peuvent pas s installer avec leur cong n res On a su qu il s est cr un commerce autour de la domiciliation certains sont pr ts payer tr s cher pour avoir une domiciliation Cadre associatif Sans doute faut il convenir que la d cision de la pr fecture a eu la fois pour effet de d tourner des migrants de leur destination initiale et d encourager des pratiques de domiciliation communautaire parfois payante Toujours est il qu on a l affaire un signe fort de la volont affich e par l Etat d exercer une sorte de ma trise locale des flux migratoires 16 Selon les donn es de la Pr fecture le nombre de demandeurs d asile passe de 904 en 2001 227 en 2002 asile conventionnel et de 950 en 2001 339 en 2002 asile territorial 16 On trouvera une seconde manifestation de cette reprise en main op r e par l Etat dans la d cision que prend la DDASS au m me moment de r organiser la gestion de l h bergement en h tel meubl Cette fois la d cision publique fait suite un v nement d clencheur qui risque en l absence de r action des autorit s de d stabiliser le syst me d accueil local le Secours Catholique jusque l tr s impliqu sort du dispositif sur
240. le festival de Cannes de trouver des h tels ici Et l on payait au jour le jour et pendant un an on s est retrouv avec 600 000 francs d h tels tous les deux mois on faisait une avance de tr sorerie que la DDASS nous remboursait quelques mois apr s Et au bout d un moment a n a plus t possible Responsable Centre d Accueil de jour Les acteurs de terrain d couvrent une population qui outre le fait qu elle se pr sente en masse aux guichets de l action sociale d urgence t moigne de difficult s et exprime des demandes qui rel vent manifestement de la grande urgence l tat physique des personnes dont des femmes enceintes est pr occupant Les familles sont nombreuses qui se pr sentent avec des enfants parfois des nourrissons pr sentant des carences de toutes sortes Beaucoup dans un fran ais plus qu approximatif voquent les conditions effroyables qu ils ont d affronter lors de longs voyages en camion D o des demandes dans tous les domaines mais relevant surtout au moins dans un premier temps de ce que l on qualifie g n ralement dans le secteur social de besoins primaires nourriture v tements m dicaments premiers soins h bergement Et puis toujours pr sente chez ces publics qui ont en commun de demander l asile la France lattente d une domiciliation pr alable n cessaire l inscription dans un parcours dont les b n voles associatifs les travailleu
241. le monsieur il s est arr t et je ne savais m me pas pourquoi et il est venu avec des g teaux et des boissons et l j ai vraiment senti qu il y a avait de lamour pour moi Je sentais vraiment qu ici il y avait quelque chose de bien pour moi Et depuis que je suis l tout le monde est gentil avec moi Entretien 4 Ils m ont rendu optimiste au d but je ne voulais m me pas aller aux cours de fran ais je me disais de toute fa on je vais mourir Maintenant je veux vivre Ici la vie humaine vaut quelque chose est pr cieuse Entretien 2 Malgr l importante am lioration de leurs conditions de vie en CADA certaines personnes h berg es dans les tours d un quartier p riph rique de la ville nous font part de leur lassitude de vivre dans un environnement aussi sale et peu respectueux des habitants Elles effectuent n anmoins une grande diff rence entre l espace priv de leur appartement et l espace public les parties communes de l immeuble et les relations de voisinage 130 Je ne pensais pas que a pouvait exister des endroits aussi sales et si bruyants Par contre l appartement en lui m me est tr s tr s bien Tout ce dont j avais besoin ATE me l a fourni la machine laver la gazini re tout ce qu il faut pour quiper l appartement Par contre les voisins je veux dire ils vivent dans la salet Ils jettent les choses par la fen tre C est incroyable les gens quand ils b
242. lement attribuer cette circonspection face l observateur ext rieur au calendrier d une tude qui intervient dans un moment assez particulier Echaud s par des gels de cr dit qui alimentent la rumeur et la crainte face l avenir de nombreux acteurs ont le sentiment d tre actuellement dans une p riode de transition et dans l attente d une r forme de l asile dont on ne sait pas pr cis ment quelles seront les cons quences en termes de financements sans doute la vigilance est elle de mise face toute demande d information manant du Minist re des Affaires Sociales et par l susceptible d influer sur la r organisation des missions dans le d partement De plus il est clair que la mont e en charge des demandes d h bergement en 2001 et 2002 a laiss des traces au sein du syst me d acteurs local sans mettre en cause la capacit de contr le et de coordination des actions manifest e par la DDASS pendant cette p riode difficile on remarquera que le bricolage institutionnel gt qui fut de mise ne fut pas sans alimenter des luttes d influence et la constitution de chasses gard es qui si elles constituent sans doute un passage oblig lorsque merge une nouvelle probl matique locale peuvent avoir des cons quences en termes de pratiques sur lesquelles on ne souhaite pas forc ment s tendre face l enqu teur ext rieur Enfin ajoutons que plusieurs interlocuteurs nous ont fait remarquer que cette enqu te arrivait
243. les acteurs de terrain de choisir partir de consid rations qui ne se superposent pas forc ment aux crit res de l enqu teur les personnes convenant apparemment bien au th me de la recherche De m me le choix du lieu de l entretien n est en rien anodin et n est pas toujours contr lable Enfin il faut voquer la question de la mani re dont les intervenants sociaux pr sentent les caract ristiques de l enqu te aux publics objectifs d roulement destinataires etc Ce dernier aspect est d autant plus important qu il influe sur un autre type de consid ration prendre en compte l attitude des publics eux m mes face l id e de devenir un objet d enqu te Si en effet 1l est l gitime de mener des enqu tes aupr s des demandeurs d asile encore faut il que ces derniers soient d accord S il est vident que a posteriori les personnes interrog es sont forc ment des personnes qui ont accept de l tre encore faut il que ce crit re ne prenne pas a priori le pas sur d autres crit res de repr sentativit fond s analytiquement Or on ne saurait sous estimer le poids des difficult s connues dans le cas des SDF ou des usagers de drogue qui se pr sentent lorsqu on souhaite s adresser des publics susceptibles d exprimer une attitude de m fiance face toute demande de renseignement pouvant tre assimil e l exercice d un contr le social Le cas des demandeurs d asile appara t ce sujet
244. les recensements que nous avons effectu s en juillet et novembre 2003 et porte en fonction des donn es disponibles sur des variables telles que le statut au regard de la l gislation l ge la composition familiale la nationalit la profession la dur e d h bergement Suit une synth se regroupant l ensemble des donn es disponibles et permettant de fournir une photographie des publics h berg s toutes structures confondues dans les Alpes Maritimes Enfin il nous a sembl int ressant de clore cette tude statistique par la pr sentation de quelques donn es concernant les publics non h berg s dans les structures donn es obtenues par la mise en perspective des informations disponibles concernant la demande d asile dans le d partement et de celles qui concernent les seuls publics h berg s Dans un deuxi me temps nous faisons tat du contenu d une dizaine d entretiens r alis s aupr s de demandeurs d asile r fugi s et d bout s Les enseignements proprement m thodologiques de cette phase de l enqu te c est dire ce que l on peut en retenir dans le cadre d une r flexion sur les m thodes d approche des publics choix des personnes conditions de passation etc seront voqu s dans la quatri me partie de ce rapport IV L enqu te exploratoire sur l approche des publics Dans la partie pr sente nous avons d cid de laisser toute la place au discours des personnes interview es repr
245. liser des modes de fonctionnement institutionnels qu il appara t souhaitable de conserver on trouve des positionnements plus volontaristes Nous voulons ici voquer le cas de structures qui progressivement vont se constituer en sp cialistes du domaine la construction de cette expertise pouvant prendre des formes diverses Ainsi en est il de cette antenne d une association caritative proposant habituellement un accueil g n raliste qui au fil des semaines deviendra le guichet d accueil des primo arrivants en qu te d h bergement au risque de prendre involontairement place au sein de r seaux d immigration dont on d nonce les pratiques par ailleurs Les gens ils arrivent chez nous en premier Je ne peux pas vous dire pourquoi ils arrivent chez nous mais je pense qu en Russie on leur donne le plan Ils arrivent ici ils savent d j nos pr noms Ils savent qui s adresser M va faire la domiciliation A va chercher l h tel elle va appeler la DDASS faxer le truc et vous avez le meubl Intervenant associatif Ici la sp cialisation semble moins proc der d une strat gie institutionnelle clairement tablie que de l initiative personnelle d intervenants associatifs d cid s s engager pour des raisons diverses dans l action aupr s de ces publics et prompts se constituer des comp tences en la mati re travers la recherche tous azimuts de l information pertinente
246. ls accueillis auparavant a oblig l quipe de 42 personnes revoir bon nombre de modalit s d accompagnement ducatif comme en t moigne la r daction d une partie sp cifique du rapport d activit 2002 de cinq pages intitul e Quelques r flexions par rapport l accueil des m res en situation irr guli re et le suivi de formations dans le domaine interculturel afin de mieux comprendre des valeurs ducatives consid r es comme loign es de celles de l quipe 7 Constitution de l quipe 1 directrice Service ducatif 1 chef de service 8 personnels ducatif 1 assistante sociale 1 psychologue 2 conseill res en conomie sociale et familiale 1 infirmi re pu ricultrice Service cr che 1 chef de service 1 sage femme 1 p diatre 13 auxiliaires pu ricultrices 1 ducatrice de jeunes enfants 1 emploi jeune Services administratif et g n raux secr tariat 2 personnes pour la lingerie 4 personnes pour l entretien 2 personnes pour la cuisine 80 Tableau n 31 Nationalit du public acc ueilli au centre maternel ALC 07 07 03 Tableau n 32 Nationalit du public accueilli au centre maternel ALC 25 11 03 Nationalit Effectif o Fran aise 26 59 1 Etrang re 18 40 9 Alg rie 2 4 5 Cap vert 2 4 5 C te d Ivoire 4 9 1 Maroc 6 13 6 S n gal 2 4 5 Sierra Leone 2 4 5 Total 44 100 Nationalit Effectif
247. ls dans la mise sur agenda Au del des diff rences qui peuvent exister entre les traditions th oriques et m thodologiques qui investissent ce niveau d analyse on voit clairement ce qu apporte une approche situant les enjeux de la construction des probl mes et la gestion de ces enjeux un niveau soci tal la profondeur historique le poids des routines institutionnelles et des traditions nationales louverture aux r gulations supranationales les logiques propres de l univers politico m diatique les activit s de cadrage de mouvements militants bref autant d l ments qui entrent dans la construction intellectuelle collective qui sous tend et qu exprime en retour la conception et la mise en vre des politiques publiques Toutefois si l intervention et le poids de r gulations de niveau national et supranational semblent difficilement contestable il reste que le quotidien des demandeurs d asile s organise 125 Nous voulons parler de ce qu il est aujourd hui convenu d voquer sous le terme de nouvelles migrations Bribosia Rea 2002 ainsi qualifi es car elles se distinguent en plusieurs points des mouvements migratoires qui ont marqu la p riode post coloniale en France notamment Faiblement contr l es par les Etats d origine et les Etats destinataires ne r pondant pas une logique conomique d appel de la part de ces derniers elles ne se trouvent que marginalement encadr es par les d
248. ma si l on veut bien consid rer que les r cits de vie se r digent dans des conditions qui d pendent bien souvent du parcours de l individu au sein d un syst me d accueil local et que les demandes trouvent en partie leur issue travers la dynamique d une relation de guichet celle qui r unit le demandeur et un agent OFPRA En clair si la politique de l asile en France se d cide partiellement au niveau europ en s labore pour partie Paris le sort des demandeurs pendant la proc dure et dans une certaine mesure son terme se r gle aussi en fonction des logiques qui traversent d une part des syst mes d action territoriaux confront s au probl me de leur coop ration interne face un nouvel enjeu d autre part des relations de face face r unissant des demandeurs et des offreurs de solutions institutionnelles une souffrance exprim e D o la question simple dans son nonc mais plus complexe qu il n y para t o se fait donc la politique publique O se r gle le sort des demandeurs d asile Et en corollaire o faut 1l porter le regard si l on veut saisir les m canismes de la construction du probl me de la demande d asile en tant qu objet d action publique Tout chercheur en politiques publiques et au del tout observateur attentif de l action publique r pondra que la politique de l asile se construit simultan ment dans ces diff rents lieux
249. me mais pour le dernier avec tout a il a fallu qu on me fasse une c sarienne Entretien 1 C est tr s tr s difficile a dure longtemps et a fait presque trois ans et m me demain aujourd hui nous ne pouvons pas tre s r que cela va s arranger Et puis pour le moral c est tr s tr s difficile surtout pour mon mari il ne pense qu a c est tr s difficile Une fois il a sorti notre fille il est sorti en pyjama Il est perturb il ne pense qu a qu son statut Entretien 5 Les interview s insistent sur le fait que quitter son pays c est tout perdre se retrouver sans rien d muni de tout attendre une d cision capitale avec une souffrance qu il faut apprendre dompter Quand on est demandeurs d asile chacun son probl me et quand on se voit on ne parle pas de pourquoi on est l on raconte autre chose mais on ne se raconte jamais pourquoi on est l De toute fa on personne n a quitt son pays juste pour se promener Une fois qu on sort du pays on perd tout L interview e pleure je ne souhaite personne d tre demandeur d asile politique m me en France On perd tout on quitte son pays Entretien 5 Quelle est la plus grande difficult depuis que vous tes ici Le lendemain Oui Je ne vois pas le lendemain Entretien 7 Quand je suis arriv Marseille j avais un minimum d conomie mais avant de l utiliser compl tem
250. mmigration et int gration l tat des savoirs Paris La d couverte 1999 P raldi M Dir La fin des norias r seaux migrants dans les conomies marchandes en M diterran e Maisonneuve et Larose MMSH Paris 2002 Poissy M Philippe P Philippe I Beraud A Dirs Sur les traces des demandeurs dasile Observatoire Social de l Institut Sup rieur de Travail Social Nice 2001 Potot S Circulation et r seaux de migrants roumains une contribution l tude des nouvelles mobilit s en Europe Th se de doctorat de sociologie SOLIIS URMIS Universit de Nice Sophia Antipolis 2003 Rea A Tripier M Sociologie de l immigration Paris La D couverte 2003 Recherches et Pr visions Les changes au guichet n 45 1996 Sabatier P A The Advocacy Coalition Framework Revisions and Relevance for Europe Centre Robert Schuman Florence Italie 1997 Sabatier P A Schlager E Les approches cognitives des politiques publiques perspectives am ricaines Revue Fran aise de Science Politique 50 2 avril 2000 pp 209 234 Sassier M Action sociale et action humanitaire les avatars d une liaison dangereuse in Ridder G Les nouvelles fronti res de l intervention sociale Paris L Harmattan 1997 pp 181 199 Thoenig J C La gestion syst mique de la s curit publique Revue Fran aise de Sociologie n 4 1996 pp 357 392 Tr pos J Y Sociologie de la comp tence pr
251. montre quant lui plusieurs volutions Tableau n 8 de familles d bout es r fugi es demandeurs d asile h berg es dans le dispositif INTERMEDE de janvier juillet 2003 Statut Janvier F vrier Mars Avril Mai Juin Juillet Moyenne Dem Asile 142 8 18 42 8 18 W40 5 17 44 4 16 153 3 16 165 4 G7 173 3 11 116 1 113 R fugi s 40 5 17 40 5 17 42 9 18 44 4 16 143 3 13 134 6 9 26 7 4 13 4 94 D bout s 116 7 7 16 7 7 16 7 7 11 1 4 3 3 1 0 0 0 0 3 7 26 Total 100 42 100 42 100 42 100 36 100 30 100 26 100 15 33 3 233 De janvier juillet le nombre de familles h berg es est pass de 42 15 familles Cette diminution ne peut tre expliqu e uniquement par la prise en charge de familles par le CADA ALC Elle doit aussi aux coupes budg taires effectu es depuis avril le service n ayant re u depuis le mois de mai aucun financement pour le public demandeur d asile De plus nous pouvons observer que le pourcentage de personnes d bout es pr sentes dans le dispositif est pass apr s l arr t de la prise en charge par la DDASS des personnes r fugi es et d bout es du droit d asile de 16 67 0 en juillet Le pourcentage des r fugi s est pass de 40 48 en janvier 26 67 en juillet Les demandeurs d asile repr sentent en juillet 73 33 des h berg s une seule famille tant en premi re demande La dur
252. mores le Cap Vert ils ont une organisation plus complexe ne serait ce que pour l enregistrement de l tat civil Il peut y avoir des enfants qui ont le m me p re et la m me m re qui ont des noms diff rents Ils nous expliquent que c est li au fait qu ils portent le nom de la grand m re du grand p re de loncle Il peut y avoir des saurs qui s occupent des neveux du coup nous on a moins la compr hension de la structure familiale Il arrive qu une femme s occupe d enfants qui ne sont pas les siens et que ses propres enfants soient chez quelqu un d autre L il y a des complications qui sont plus fortes qu avec les gens de l est qui ont une structure familiale plus proche de la n tre Le Maghreb est aussi plus fr quemment avec des filiations directes Alors que les Comores et le Cap vert ont des structures familiales tr s tr s diff rentes avec des Jormes d autorit parentale des formes de relation aux enfants qui peuvent tre diff rentes Chez un responsable du secteur associatif c est cette m me logique de distinction entre origines que l on retrouve mais cette fois l origine ethnique est crois e avec le statut social Ce qui semble ici jouer c est avant tout le fait que contrairement d autres les tch tch nes seraient duqu s Vraiment on a fait des choses vraiment chouettes avec ces gens l i e les tch tch nes parce que ce sont des gens qui sont duqu s oui les tr
253. n e 2002 marque une diff rence notable par rapport aux ann es ant rieures en ce qui concerne la nationalit des personnes re ues puisque 50 des personnes seules et 65 des familles taient de nationalit trang re toute personne trang re re ue ayant au minimum une autorisation provisoire de s jour Le service des Yuccas La capacit d accueil de cette structure est de 30 places dont deux places r serv es des enfants Le public accueilli est compos de personnes isol es hommes ou femmes majeurs pr sentant des capacit s mettre en vre un projet d insertion dans le cadre d une relation d aide et d accompagnement En 2002 40 nouvelles personnes sont entr es au CHRS 63 personnes au total ont t aid es en comptant les entr es ant rieures ann e pr c dente par une quipe pluridisciplinaire chef de service ducateurs sp cialis s assistantes sociales conseill re en conomie sociale et familiale psychologue L h bergement est compos de 10 studios en collectif de 6 chambres en semi collectif et de 10 studios clat s sur Nice La dur e de s jour moyenne calcul e sur les sorties 2002 s l ve 7 5 mois sup rieure celle des ann es pr c dentes 6 5 mois en 2001 et 5 8 mois en 2000 On constate une importante proportion de personnes trang res 50 des entr es 2002 ces personnes tant originaires du Maghreb Europe de l Est Ukraine Moldavie G orgie de l Afriq
254. n de ces dynamiques locales tant du point de vue de leurs effets sur la construction de l action publique locale qu en ce qu elle peut nous apprendre sur l mergence du demandeur d asile comme figure nouvelle parmi d autres de la marginalit sociale 4 Une rumeur circule selon laquelle cinq mille tch tch nes seraient en attente de d part depuis la fermeture des camps en Ingouchie 24 IT De l organisation de l action publique locale la construction institutionnelle de la demande d asile Sous la pression de l afflux de demandeurs d asile se pr sentant aux guichets de l action sociale d urgence s est progressivement form un syst me d action territorial constitu d acteurs concern s plus ou moins directement et de mani re plus ou moins contrainte par ces publics et la question de leur prise en charge syst me appuy sur l existence de r seaux de coop ration pr existants travaill s par l mergence d un nouvel enjeu de positionnement local et de coop ration et qui seront amen s se reconfigurer la faveur de l introduction d un nouvel l ment de contexte cr ant de nouvelles contraintes mais aussi de nouvelles opportunit s pour les acteurs En clair de nouveaux liens de d pendance mutuelle se forment qui posent aux acteurs la question de leur coop ration de la mise en place d l ments de r gulation de l action collective dont les demandeurs par leurs p
255. n des Recours en cours admission FTDA Homme n en 1980 23 ans originaire du Congo entr en France le 07 11 2001 entr en CADA le 15 12 01 d p t OFPRA 19 12 01 rejet 02 10 03 demande RCC en cours admission FTDA Homme n en 1970 33 ans originaire de la R publique D mocratique du Congo agent de s curit entr en France le 03 12 99 entr e en CADA le 19 12 00 entr e au CPH 01 05 03 d p t OFPRA 01 04 00 r fugi 17 09 02 admission locale Femme n e en 1956 47 ans originaire de Russie conomiste entr e en France le 25 03 02 entr e au CADA le 20 02 03 entr e au CPH 01 10 03 d p t OFPRA 23 04 02 r fugi e 22 08 03 admission locale Femme n e en 1957 46 ans originaire de G orgie directrice commerciale entr e en France 16 09 00 entr e au CADA le 02 02 01 D p t OFPRA 02 10 00 r fugi e 16 10 01 admission locale Nous voyons ici que les trois hommes isol s h berg s sont de nationalit africaine assez jeunes 19 23 et 33 ans et que deux d entre eux ont t admis en CADA par le Dispositif National Accueil Les deux femmes ont des profils diff rents elles sont plus g es 46 et 47 ans originaires de Russie et de G orgie et admises en CADA en admission locale Les tableaux suivants permettent de rep rer les nationalit s du public h berg et le mode d admission pour les statistiques du 25 11 03 95 Tableau n 6 Nationalit des personn
256. n tout cas fondu dans le paysage d un d partement tourn en termes de politiques sociales et de politiques d accueil au sens large vers d autres pr occupations et dot d une offre d h bergement capable de faire face des flux de demandeurs d asile relativement stables En fait on peut dater assez pr cis ment l mergence du cas des demandeurs d asile comme enjeu local c est dire d une part comme objet de pr occupations pour les autorit s publiques pour les institutions en charge des populations migrantes et au del pour l ensemble des acteurs concern s par l accueil des personnes en difficult s et d autre part comme th me soumis par la voie de la presse ni oise l attention publique locale l ann e 2000 au cours de laquelle se manifeste un accroissement brutal du nombre de demandes principalement d l arriv e de populations que les acteurs locaux ne tarderont pas d signer comme originaires des pays de l est On passe ainsi de 283 demandes d asile conventionnel en 1999 833 en 2000 puis 904 en 20017 Evolution de la demande d asile conventionnel dans les Alpes Maritimes 1000 Nombre d APS Su e Nombre d APS 1993 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 Ann es Source OFPRA Le service d accueil sp cialis il existe cette poque dans le d partement un CADA et un CPH
257. ncophones trois personnes taient capables de s exprimer en anglais mais de mani re trop approximative pour mener un entretien Les entretiens en fran ais concernent deux personnes de nationalit alg rienne et une personne de nationalit angolaise 122 demande de recours dont ils attendent toujours la r ponse Les enfants sont scolaris s l cole situ e dans le quartier et l interview e suit assid ment les cours de fran ais donn s par l association de nombreuses phrases tant d ailleurs chang es en Fran ais Le deuxi me entretien a t men avec une femme de nationalit russe originaire de tch tch nie g e de 48 ans sans enfant dont le mari a t arr t est retenu Grozni et dont elle n a toujours aucune nouvelle Ayant un fr re Juan Les Pins elle d cide de se rendre chez lui et quitte son pays voyage en camionnette pour le rejoindre Il l accompagne dans toutes ses d marches demande d asile demande d admission en CADA et l h berge pendant plusieurs mois avant son admission au CADA d ATE o elle entre le 20 f vrier 2003 dans un studio situ l Ariane Elle est actuellement en attente de r ponse de OFPRA Elle suit les cours de fran ais propos s par l association et soigne la maladie dont elle souffre Son fr re qui a obtenu le statut de r fugi continue de la soutenir et lui pr sente de nombreuses personnes appartenant la communaut tch tch ne lui
258. nde d h bergement explosait fut de nature conditionner tr s directement les modes de prise en charge des demandeurs d asile Autant d l ments qui peuvent expliquer que le logement en h tel meubl soit devenu et reste encore ce jour le mode d h bergement majoritaire dans ce d partement pour les demandeurs d asile Or la primaut accord e de fait ce mode d h bergement n a pas qu une incidence mat rielle sur des publics qui de ce fait se trouvent priv s du suivi social qu offrent les CADA ou les CHRS Elle a selon nous une incidence symbolique forte en banalisant les demandeurs d asile dans l espace de l action sociale d urgence Loger les demandeurs d asile dans des chambres meubl es revient les inclure concr tement et symboliquement dans la sph re de l urgence o ils c toient les autres figures de la marginalit sociale Si l on veut bien consid rer que dans l action sociale 126 Les 115 places de CADA pour une population globale de plus de un million d habitants peuvent tre mises en perspective par exemple avec les 295 places du Bas Rhin les 337 places de la C te d Or les 232 places de la Loire Atlantique Sources Forum r fugi s Rapport 2003 127 Voir supra la deuxi me partie du rapport Architecture de l offre d h bergement 174 la sp cialisation des structures sp cialise les publics qui y sont accueillis le recours un h bergement d
259. nde d asile in Dewitte P Dir Immigration et int gration l tat des savoirs Paris La D couverte 1999 Legoux L Vers une red finition du droit d asile Cahiers fran ais n 307 2002 Lipsky M Street Level Bureaucracy Dilemnas of the individual in public services New York Russel Sage Foundation 1980 Mabileau A la recherche du local Paris l Harmattan 1993 Marie C V L Union Europ enne face aux d placements de populations Logiques d Etats et droits des personnes Revue Europ enne des Migrations Internationales vol 12 n 2 1996 Merrien F X Les politiques publiques entre paradigmes et controverses in CRESAL Les raisons de l action publique entre expertise et d bat Paris L Harmattan 1993 p 87 100 Monjardet D Ce que fait la police Sociologie de la force publique Paris La D couverte 1996 Morokvasic M La mobilit transnationale comme ressource le cas des migrants de l Europe de l Est Culture amp Conflits N 32 1999 Muller P L analyse cognitive des politiques publiques vers une sociologie politique de l action publique Revue Fran aise de Science Politique 50 2 avril 2000 pp 189 207 Muller P Surel Y L analyse des politiques publiques Paris Montchrestien EJA 1998 Noiriel G la tyrannie du national Paris Calmann Levy 1991 189 Noiriel G L volution du droit d asile en France in Dewitte P Dir I
260. ndeurs d asile h berge donc en novembre davantage de personnes r fugi es que de demandeurs d asile A noter qu aucune personne d bout e n est pr sente dans cette structure que cela soit en juillet ou en novembre Tournons nous pr sent du c t de la composition familiale La structure de la population est elle cet gard similaire celle du CADA ATE Tableau n 16 Position familiale des personnes h berg es au CADA ALC 25 11 03 Position familiale Z Enfants 62 1 54 Femmes seules 2 3 2 M res 19 5 17 P res 16 1 14 Total 100 Ce tableau confirme la tendance observ e dans le cas du CADA CPH d ATE savoir l importance du nombre d enfants parmi le public h berg 62 1 contre 60 5 au CADA CPH ATE ce qui influe sur le mode d accueil et de prise en charge inscriptions dans les coles cantines etc La r partition par tranche d ge est galement assez proche m me si les enfants de moins de 5 ans repr sentent une part moins importante et celle des 5 10 ans une part plus lev e 24 1 du public h berg Les 25 35 ans repr sentent 14 9 et les 35 45 ans 18 4 100 Tableau n 17 Age du public h berg au CADA ALC Les Oliviers le 25 11 03 Age Effectif Z 0 2 ans 6 6 9 2 5 ans 6 6 9 5 10 ans 21 24 1 10 15 ans 13 14 9 15 20 ans 6 6 9 20 25 ans 2 2 3 25 35 ans 13 14 9 35 45 ans 16 18 4 45 55 ans 2 2 3 55 65 ans 2 2 3 gt 65 ans 0 0 0
261. nfants pleurent et on m a demand vous parlez quelle langue et moi j ai dit Lingala et j ai montr mon papier et elles ont dit le foyer c est l bas juste c t et elles m ont amen jusqu l bas Depuis l les dames venaient et j allais leur rendre visite Entretien 4 Pour d autres le premier jour a t marqu par des v nements traumatisants puisque leurs premi res heures Nice ont t suivis d une arrestation justifi e l galement pour la personne de nationalit alg rienne sans titre de s jour mais non justifi e pour la personne de nationalit pakistanaise n ayant pas encore eu le temps de faire sa demande d asile Limoges Strasbourg et apr s Strasbourg Nice parce qu il y a un avion Strasbourg Nice Nice l Alg rie Et apr s moi je suis venu Nice ils m ont mis en prison C tait ou tu retournes en Alg rie ou tu vas en prison Tu choisis la prison ou l avion Moi j ai choisi la prison J ai accept la prison Entretien 9 C est all si vite Il m ont amen la police j ai dit de t l phoner ma femme car elle ne pouvait pas rester toute seule mais j ai racont tout ils ont tout crit sur un papier il y avait une traductrice russe et puis apr s on m a amen au poste de police Je ne savais pas o c tait C tait une caserne et apr s dans un poste de police Il m a dit dans sept jours on va savoir ce qu on
262. nnes en demande d asile ayant fui leur pays pour sauver leur vie dormir dans la rue ou qui t moignent d une s lection inad quate entre les personnes ayant r ellement besoin de protection et les autres qualifi s de touristes Jai rencontr une famille de Turcs de Bulgarie ces gens taient forc s de quitter leur maison L accueil de nuit ne les a pas accept s la pr fecture ne leur a pas donn la possibilit de d poser le dossier de demande de statut de r fugi s car la 6 L interview e pleure tout au long de l vocation de ces sc nes la Pr fecture 132 Bulgarie est un pays d mocratique Et a c est une d cision d un homme qui ne lit m me pas les journaux Il vous faut beaucoup de changements radicaux Pas pour moi mais pour ces deux enfants Ils taient congel s et ils ont eu faim sous la pluie dehors dans la rue Non non ce n est pas vrai C est un conflit local et dans ce conflit local ils ont br l la maison quelqu un Ils ont t terroris s dans leur propre maison Je connais un mec de Mac doine qui tait venu ici il avait une fille qui tait sourde Pourquoi Parce qu treize ans elle a t viol e et qu est ce qui se passe quand votre pr fet dit En Mac doine il n y a pas de guerre Vous vous tes des touristes je suis d sol Et bien l ignorance n est pas un traitement Faites une loi pas une merde et respectez la
263. nouveau positionnement en tant que nouvelle entit demandeur d asile puisque cet tablissement g rait d j cinq dispositifs d urgence d partementaux Le 115 num ro d appel national d urgence gratuit destin aux personnes sans domicile fixe auxquelles il offre un premier contact dans le processus d aide Le SDU Sch ma D partemental d Urgence h tels meubl s et chambres d h tels Le SAO Service d Accueil et d Orientation pour couples familles ou personnes isol es Le SAFF Service Accueil Evaluation Famille destin toute famille se trouvant dans une situation de crise ou de rupture Le CHRS Urgence Initialement int gr dans le dispositif SDU durant toute l ann e 2000 ce n est qu en 2001 que les deux dispositifs se distinguent et qu est cr officiellement INTERMEDE Dispositif d H bergement gratuit transitoire en meubl s ou en h tels de familles ayant sollicit le statut de demandeur d asile et ce dans lattente de d cision administrative de OFPRA En effet comme le montre le tableau qui suit les familles en demande d asile repr sentaient en 2000 59 14 des h berg s dans le dispositif SDU 23 496 sur un total de 39 732 De plus le nombre de nuit es du SDU est multipli par 1 49 de 2000 2002 alors que le nombre de nuit es d INTERMEDE est multipli par 2 9 passant de 23 496 68 143 66 I fut notamment discut de l application de la
264. ns les structures d h bergement des Alpes Maritimes des personnes 25 11 03 3 5 A Demandeur d asile conventionnel E Demandeur d asile 374 territorial O R fugi statutaire 59 O D bout 0 2 Le public h berg toutes structures et tous statuts confondus est constitu 59 de personnes en demande d asile conventionnel 0 2 de personnes en demande d asile territorial 37 4 de personnes r fugi es statutaires et 3 5 de personnes d bout es du droit d asile 116 Concernant la composition familiale le public h berg se r partit comme suit 71 8 de couples avec enfants 23 9 de familles monoparentales 1 de couple sans enfant et 3 3 de personnes isol es Composition familiale des publics demandeurs d asile r fugi s d bout s h berg s dans les structures d h bergement des Alpes Maritimes des personnes 25 11 03 3 1 24 B couples avec enfants Bfamilles monoparentales Ocouple sans enfant O personne isol e 72 Le public h berg est de 29 nationalit s diff rentes Une large sur repr sentation est n anmoins constitu e par la nationalit russe personnes originaire de Tch tch nie dans la quasi totalit des cas avec 57 5 du public h berg Les cinq autres nationalit s les plus fr quentes sont les suivantes l Arm nie 4 7 l Ex Yougoslavie 4 7 la G orgie 3 5 l Azerb djan 2 9 Ouzb ki
265. nse aux questions suivantes S agit il plut t de familles nombreuses De familles mono parentales De personnes jeunes De quel niveau professionnel Les nationalit s sont elles diversifi es ou non Les modes d admission locale ou nationale pr sentent ils des similitudes Quel est le temps moyen de proc dure OFPRA RCC Les profils du public h berg en h tels diff rent ils de ceux des publics h berg s en CADA Mais elle permet galement de conna tre les possibilit s de traitement des donn es et de tester les variables recueillies donn es importantes dans l optique d une future recherche 92 1 1 Les CADA CPH L1 1 CADA CPH ATE Tableau n 1 Effectifs du CADA CPH au 07 07 03 Statut des r sidents Personnes Familles Personnes Familles D Asile Conventionnel 45 13 39 1 44 8 R fugi s 58 14 50 4 48 3 D bout s 12 2 10 4 6 9 Total 115 29 100 100 Tableau n 2 Effectifs du CADA CPH au 25 11 03 Statut des r sidents Personnes Familles Pers seules Pers Fam D Asile Conventionnel 51 12 2 46 4 48 0 R fugi s 52 11 3 47 3 44 0 D bout s 4 1 0 3 6 4 0 R gularisation Pr fecture 3 1 0 2 7 4 0 Total 110 25 5 100 100 Le CHRS sp cialis ATE compte 39 1 de demandeurs d asile conventionnel en juillet et 46 4 en novembre Le public r fugi statutaire repr sente 50 4 des personnes en juillet et 47 3 en no
266. nsion des individus qui composent ces communaut s En d autres termes une fois pris en compte ce que les tch tch nes et au del les femmes les personnes qui ont fait des tudes sup rieures etc ont en commun en termes de comportement 1l reste une marge d interpr tation pour la prise en compte de ce que les individus en tant que sujets singuliers pr sentent comme caract ristiques comportementales Laissons de c t tout ce qui touche la dynamique des affinit s interpersonnelles dont nous ne saurions ici objectiver les ressorts pour nous int resser des cas o le comportement de l individu ou de la famille est rig en crit re objectif en tout cas per u et pr sent comme tel par les acteurs de cat gorisation des publics Une premi re illustration concerne le comportement scolaire des enfants Il y a beaucoup d enfants qui r ussissent bien ils ont des comp tences il y en a un qui joue tr s bien aux checs il y en a qui jouent de la musique il y en a beaucoup qui ont des comp tences pas que scolaires et il faut travailler sur a L enfant c est tr s important en plus ce sont des familles qui ils disent que peut tre ils sont dans la gal re mais ils ont fait a pour leurs enfants Pour eux c tait l espoir c est ce qui les motivait Donc on va travailler avec l enfant et avec la famille C est tr s important Cadre associatif C est le m me sentiment qu exp
267. nstitu e par des personnes r fugi es statutaires et 10 4 des personnes taient d bout es du droit d asile La dur e d h bergement d pendant de la dur e de la proc dure a fr quemment d pass les 24 mois D autant plus que pour les personnes r fugi es le contexte du logement dans les Alpes Maritimes ne permet pas de rotation dans l ex CPH Ainsi taient pr sents sur l ann e 2001 au CPH 63 personnes Le CPH ne comptant que 16 places le taux moyen d occupation a t de 26 places tout en privil giant une prise en charge de 6 mois maximum La transformation du CADA CPH en CHRS permet d sormais une gestion plus ais e des populations ne limitant pas un nombre de places d finies entre personnes en demande d asile et personnes r fugi es statutaires 60 Tableau n 2 Effectifs du CADA CPH au 25 novembre 2003 Statut des r sidents Personnes Familles Pers seules Pers Fam D Asile Conventionnel 51 12 2 46 4 48 0 R fugi s 52 11 3 47 3 44 0 D bout s 4 1 0 3 6 4 0 R gularisation Pr fecture 3 1 0 2 7 4 0 Total 110 25 5 100 100 Au 25 novembre 2003 les proportions de demandeurs d asile conventionnel et de r fugi s statutaires s l vent respectivement 46 4 et 47 3 des personnes accueillies et celle des personnes d bout es 3 6 elle est inf rieure de 6 points ce qu elle tait en juillet 10 4 Le temps de proc dure moyen O
268. nstruction de l action publique que l analyse de la politique nationale ou europ enne pour des raisons videntes ne peut clairer Or ces dynamiques ont des incidences tr s concr tes en termes de production d action publique a fortiori lorsqu on a affaire comme c est de plus en plus souvent le cas aujourd hui des programmes publics qui rigent la n gociation le partenariat la contractualisation des rapports entre acteurs en proc dure oblig e et fortement valoris e Toutefois ce type d analyse son tour laisse dans l ombre d autres lieux o est travaill e la question de la l gitimit de la demande d asile et par l o est travaill e la r ponse publique la demande d asile ces lieux o se rencontrent au quotidien des acteurs de terrain et des publics et o se r gle en partie la question de l aide concr te qui sera apport e ces derniers La demande d asile au guichet strat gies narratives interactions et justice locale Le parcours de tout demandeur d asile est ponctu de situations dans lesquelles il faut faire le r cit de son histoire personnelle De la Pr fecture o l on risque de se voir opposer la qualification de demande manifestement infond e jusqu l OFPR A o l on est amen plaider sa cause la demande d asile fait partie de ces proc dures administratives qui exigent du requ rant qu il fasse la preuve de la l gitimit de sa requ te et
269. nt des mani res d appr hender la demande d asile comme probl me local et que se d finissent les mani res d agir correspondantes Autrement dit la construction de la politique d asile ne s arr te pas aux d cisions manant de la sph re d cisionnelle tatique elle trouve un prolongement dans les choix que font des acteurs locaux intervenant dans un contexte marqu par des sp cificit s locales et qui se trouvent confront s une nouvelle donne La construction locale de la demande d asile entre action collective et construction de probl mes Pour le dire simplement en quoi le local joue t 1l dans la politique de l asile en France La r ponse se situe plusieurs niveaux En premier lieu on observera qu interviennent des donn es objectives telles que les caract ristiques g ographiques d mographiques ou conomiques des diff rents territoires Lorsqu il s agit d accueillir des demandeurs d asile il n est pas indiff rent qu un d partement soit ou non frontalier qu il soit ou non travers par des mouvements de population importants qu il soit ou non fortement urbanis qu il soit ou non marqu par une forte pr carit sociale Au del de ces l ments ais ment objectivables sans doute faudrait il galement compter avec des facteurs dont les cons quences sont plus difficilement appr ciables et que l on peut regrouper autour de la notion de climat politique local Il est de
270. nt pas le m me nombre de variables selon le statut des personnes Enfin les statistiques sur le public h berg dans les structures type CHRS sont variables d une structure l autre Le d nominateur commun toutes les structures est constitu des variables sexe ge composition familiale ceci pr s que les dates de naissance des h berg s en h tel ont t reconstitu es partir des dossiers papier individuels Le statut Demandeur d Asile R fugi D bout des r sidents a t fourni dans la majorit des cas l exception de l accueil de nuit et du CHRS ALC Les Yuccas o il a t n cessaire d effectuer une v rification La date d entr e dans la structure est disponible pour les structures sp cialis es CADA et g n ralistes mais ne l est pas pour les personnes h berg es en h tels et meubl s Le niveau d tude n a t fourni que par quatre structures dont trois g n ralistes La variable profession a t fournie par les deux CADA pour les h berg s en h tels reconstitu e partir des dossiers papier individuels et les deux services du CHRS ALC N anmoins elles ne sont pas toujours exploitables en raison du faible nombre de donn es et de leur impr cision Enfin les dates d p t d cision concernant les proc dures OFPRA RCC sont toujours fournies par les structures sp cialis es type CADA de mani re non syst matique pour les personnes h berg es en h
271. nt plus pour cette raison en parler Une personne en demande d asile ou d bout e peut avoir envie de participer l tude afin d exprimer ses opinions m me si elle se trouve dans une situation difficile La situation familiale joue galement un r le dans les taux de refus Certaines femmes ont refus de mener l entretien ne sachant pas si leurs maris allaient tre d accord Certaines femmes et certains hommes sont venus ou taient seuls au moment de l entretien d autres ont pr f r venir en couple Le sexe de l enqu teur et du traducteur peut galement tre un obstacle certains recueils d entretien En effet au del de l implication de ce param tre dans la situation d entretien pr sentation de soi cet l ment peut poser probl me quant il s agit d avoir rendez vous au domicile d une jeune femme par exemple comme cela semble avoir t le cas pour un refus d entretien avec une jeune femme d origine Tch tch ne Voir encadr ci dessous Rendez vous samedi matin avec le m diateur culturel traducteur du Secours Populaire Nous avons rendez vous devant un immeuble o nous allons voir une jeune femme de nationalit Tch tch ne enceinte avec ses deux enfants dont le mari est actuellement en prison Nous sonnons une jeune femme en peignoir nous ouvre et nous demande d attendre quelques instants Elle nous rouvre ensuite la porte et nous dit que l on va s installer dans l entr
272. occasion plus haut de d gager cette conclusion de l analyse de la politique locale Elle s applique tout aussi bien celle du r f rentiel de la politique d asile en Europe et en France Et ce clivage qui s pare la demande l gitime de celle qui ne l est pas trouve s accomplir dans les multiples occasions o face au r cit d une histoire personnelle des acteurs situ s sont amen s produire un jugement relatif celle ci En d autres termes si les acteurs locaux les acteurs de terrain ne sont en rien responsables des orientations qui sont fix es par les autorit s europ ennes et nationales ils en actualisent les principes au quotidien travers les choix qu ils font et les cat gories qu ils mobilisent face aux demandeurs On a d j dit plus haut que ces acteurs n taient proprement parler n1 victimes ni complices de cette mani re d appr hender le monde de la migration qui les place en position d investir de leur subjectivit l incertitude qui plane quant au sort de chaque demandeur A la fois rationnels et pris dans une dynamique qui contraint singuli rement l exercice de cette rationalit la fois non responsables des d cisions politiques qui leur imposent d assumer la coexistence d une logique de soup on et d une logique de compassion tout en tant pourtant comptables de celles qu ils prennent au quotidien les acteurs de terrain sont comme tous les acteurs sociaux tels
273. ofessionnelle Presses Universitaires de Nancy 1992 Warin P D crire les conduites des usagers in M Chauvi re J T Godbout Dirs Les usagers entre march et citoyennet Paris L Harmattan 1992 pp 121 135 Warin P Les usagers dans l valuation des politiques publiques Etude des relations de service Paris L Harmattan 1993 Weller J M La modernisation des services publics par l usager une revue de la litt rature 1986 1996 Sociologie du travail n 3 1998 Weller J M L Etat au guichet Paris Descl e de Brouwer 1999 190 Note m thodologique Les travaux en cours s inscrivent dans le cadre d un appel d offre manant de la DREES dont l objet consiste en l analyse des conditions d accueil des demandeurs d asile dans les dispositifs d h bergement et d accueil d urgence Notre quipe a propos de travailler partir du cas des Alpes Maritimes sur trois axes L analyse de la politique locale au sens large en mati re d h bergement Le recensement et la caract risation des publics accueillis dans les structures La conduite d une r flexion de nature exploratoire sur les m thodes d approche des publics Les travaux ont d marr en d but d ann e 2003 Ils associent les d marches quantitative et qualitative en s appuyant sur diff rentes techniques d enqu te entretiens semi directifs individuels et collectifs participation des r unions de travail collec
274. oire du DEA Migrations et relations interethniques Universit de Nice Sophia Antipolis 2002 Dourlens C Dans les labyrinthes de l urgence Le cas de l administration sanitaire et sociale Minist re du travail et des affaires sociales CERPE 1998 Dubois V La vie au guichet Paris Economica 1999 Duran P Thoenig J C L Etat et la gestion publique territoriale Revue Fran aise de Science Politique n 4 1996 Fassin D La supplique Strat gies rh toriques et constructions identitaires dans les demandes d aide d urgence Annales HSS septembre octobre 2000 n 5 pp 953 951 Fassin D Defossez A C Thomas V Les in galit s des chances dans l acc s aux secours d urgence Revue Fran aise des Affaires Sociales n 1 janvier mars 2001 pp 91 111 187 Firdion J M Marpsat M Bozon M Est il l gitime de mener des enqu tes statistiques aupr s des sans domicile Une question thique et scientifique Revue Fran aise des affaires sociales Paris n 2 3 avril septembre 1995 Forum r fugi s Rapport 2003 2003 France Terre d Asile Asile en France bilan de l h bergement des demandeurs d asile et des r fugi s en 2002 Mars 2003 Friedberg E Le pouvoir et la r gle Dynamiques de l action organis e Paris Seuil 1993 Frigoli G Fonds d Urgence Sociale Acteurs modalit s et enjeux de la mise en avre d un dispositif d une prestation financi re et d un
275. ois quarts des familles avaient des professions lib rales elles sont tr s tr s convenables et faisaient norm ment d efforts pour s int grer pour apprendre la langue et tout Par rapport aux maghr bins eux on a essay un moment donn mais a n a pas march on a de bonnes relations avec eux mais pour aller un petit peu plus loin dans leur int gration c tait beaucoup plus difficile ces familles tch tch nes elles elles font norm ment d efforts pour s int grer Responsable Centre d Accueil caritatif Notre propos devons nous le pr ciser n est pas de gloser ironiquement et peu de frais sur la vision troitement culturaliste d acteurs de terrain qui auraient chapp les m rites et les subtilit s de la vision non essentialiste de la culture qu ont adopt les sciences sociales aujourd hui Serions nous plac s dans la m me situation qu il nous serait sans doute impossible de proc der sans avoir recours de telles proc dures de cat gorisation nous n y chappons d ailleurs pas v ritablement face nos propres tudiants Non seulement cela nous 43 serait impossible mais il y a fort parier que cela nous vaudrait d tre rapidement qualifi d incomp tent pour peu que l on s accorde sur le fait que la cat gorisation sociale r pond non seulement un principe d conomie cognitive mais qu elle constitue en outre une comp tence sociale voire professionnelle
276. oit comme des damn s de la terre soit comme de vulgaires escrocs Et dans l attente de l issue de cette alternative qui co ncide avec l issue de la proc dure il y a de la marge pour interpr ter les comportements de ces populations aux prises avec la n cessit de survivre financi rement Si les trafics et les combines de faux r fugi s sont intol rables on ne peut raisonnablement en vouloir quelqu un qui a subi la torture dans son pays de chercher travailler dans le pays d mocratique auquel il demande protection En d autres termes parmi les l ments qui permettent aux acteurs de terrain de connoter le jugement port sur les pratiques de survie des migrants 1l faut compter avec un dernier dispositif de cat gorisation le projet migratoire suppos L usage de cat gories relatives au projet migratoire des publics fait en effet partie du quotidien de nombreux intervenants sociaux qui sont au contact des migrants Pourtant l instar de la notion de m rite dans le travail social fortement d cri e mais qui n a jamais totalement disparu de l quipement cognitif des travailleurs sociaux il s agit l de crit res de cat gorisation qu on pourrait qualifier d inavouables On le comprend accr diter l id e qu il existerait de vrais et de faux r fugi s heurte les principes affich s par un social humanitaire par nature non s lectif dans sa gestion de l urgence comme ceux d un so
277. oivent une bi re c est hop par la fen tre ou une bouteille de lait par la fen tre Tout passe par la fen tre Les voisins d en dessus ont un chien et il est toujours enferm sur le balcon et il fait tous ses besoins sur le balcon et il ne sort jamais Et il y a une odeur qui monte qui est insupportable En ce qui concerne la nuit c est m me pas la peine d en parler c est des cris La musique c est partir de deux heures du matin et partir de 2 heures du matin les maris commencent frapper leurs femmes Et les femmes elles crient comme si on les ventrait partir de 6 heures a se calme et les vieux qui se l vent et qui commencent faire du bruit Et maintenant j arrive diff rencier les pleurs et je sais qui bat quelle femme dans quel appartement Entretien 2 Comment je peux expliquer quand je rentre chez moi c est bon c est le paradis mais quand j ouvre la porte du couloir c est l enfer mais qu est ce que je peux faire C est les gens qui sont pas bons du tout des gens qui ne respectent pas les autres mais c est comme a Entretien 4 Et lorsque l on pose une question relative l image des demandeurs d asile ce sont les conditions de vie dans le quartier qui sont encore voqu es Avez vous parfois l impression d tre cat goris n gativement comme demandeurs d asile ou Tch tch ne En g n ral je ne le ressens pas comme a Ma
278. olitique et conomique gagnerait du terrain et pourrait rendre compte de la g n ralisation d une attitude de soup on d velopp e l gard des demandeurs d asile et plus g n ralement l gard de quiconque quitte un pays d migration en direction d un pays occidental Rea Tripier 2003 En t moigne la chute du taux d attribution du statut de r fugi en France depuis le d but des ann es 80 et le constat 123 Pour une mise en perspective historique on pourra se reporter G Noiriel La tyrannie du national Paris Calmann L vy 1990 124 Luc Legoux 1999 parle d une politique qui ne vise plus d fendre la libert dans le monde mais seulement accompagner la politique migratoire en l galisant temporairement ceux que les sentiments humanitaires interdisent d expulser 172 que la majorit des flux en la mati re sur la plan te se d ploient partir de pays pauvres en direction d autres pays pauvres S il fallait d finir la matrice cognitive qui caract rise la mani re dont est pens e la question de l asile par les autorit s fran aises aujourd hui on pourrait finalement dire que l image qui se dessine est celle d un demandeur d asile dont la figure se banalise au sein du monde des migrants tout du moins au sein de cette frange de la migration que la litt rature comme les acteurs institutionnels per oivent comme qualitativement distincte de l immigration de travail ou pos
279. ommuniquer dont la situation au regard de la l gislation est incertaine et dont on ne conna t gu re les droits Les routines les r flexes professionnels ou forg s par l exp rience de l accueil d urgence se trouvent inop rantes On ne savait pas du tout comment cela fonctionnait on ne connaissait pas leurs droits financiers administratifs On s est trouv avec des tas de probl mes r soudre les familles n avaient aucune ressource pas d h bergement pas d alimentation En fait on s est organis petit petit on a appris sur le tas dans 6 Au total deux cent trente Kosovars furent pris en charge par les associations Actes et ALC qui leur propos rent un h bergement au sein de locaux mis disposition par le CHU de Nice 7 Voir l usage que fait Garraud 2000 de ce terme dans un autre contexte celui de la gestion institutionnelle du ch mage 8 M me si celle ci appara t comme prioritaire aux intervenants sociaux le CADA CPH g r par l association ATE 101 places seule structure sp cialis e pr sente dans le d partement ne pouvant bien videmment r pondre toutes les demandes 11 l urgence et on a commenc prendre les h bergements en charge On a un peu fait le travail de la DDASS si vous voulez parce que eux aussi ils taient satur s donc on cherchait les h bergements Donc je ne vous dis pas comme c est pratique au mois de mai juin quand il y a le grand prix de Monaco
280. on dans un tat d plorable sans avoir mang ni bu avec leurs enfants des b b s Pour les questions de prostitution on nous demandait des h bergements s curis s mais je n en avais pas En plus le probl me c est que dans leurs r cits de vie elles ne mentionnaient pas toujours des menaces ou des pers cutions et ne relevaient pas alors de l asile politique ou de l asile territorial Par rapport aux missions de la DDASS il s est pass des choses pouvantables il y a eu des morts sur l autoroute des morts de prostitu es il a fallu s organiser pour le corps pour l urne pendant 7 8 mois c tait vraiment hallucinant On ne savait plus comment faire Le SSAE Service Social d Aide aux Emigrants est galement rapidement submerg contraint de mettre temporairement entre parenth ses certaines des missions qui lui sont par ailleurs allou es Faute de personnel de budget et de temps pour faire face cet accroissement de la charge de travail il devient difficile d assurer le suivi de l ensemble des demandeurs sauf se r signer en rabattre sur la qualit de ce dernier comme le d plore une assistante sociale C est vrai que le SSAE a t totalement d stabilis par l arriv e massive des demandeurs d asile en 2000 2001 tel point que toutes les assistantes sociales travaillaient pour cela alors qu on avait d autres missions la base Nous n arrivions plus faire fa
281. on local 64 4 ou national 35 6 il appara t clairement que les personnes h berg es par l interm diaire de la Commission Locale d Admission sont 85 7 de nationalit Russe contre 71 7 pour le CADA CPH ATE l Arm nie l Azerb djan et l Ouzb kistan repr sentant moins de 15 La r partition des personnes h berg es par le biais du Dispositif National Accueil est plus diversifi e et partag e entre l Alg rie la Bosnie la R publique D mocratique du Congo PEx Yougoslavie et la Russie Bien que le traitement statistique de la variable profession ne puisse tre v ritablement satisfaisant pour les raisons m thodologiques voqu es plus haut dans le cas pr sent nous n avons eu d informations qu au sujet de 12 situations sur 32 nous pr sentons tout de m me un tableau portant sur cette variable Bien videmment toute interpr tation est rendue difficile par la non exhaustivit de la population recens e 102 Tableau n 21 Profession du public h berg au CADA ALC le 25 11 03 effectifs Profession Femme Homme Total Agent s curit 1 1 Boulanger 1 1 Chauffeur 1 1 Comptable 1 1 Diplomate 1 1 Infirmi re 1 1 Ing nieur conomiste 1 1 Institutrice 1 1 Monteur fen tre 1 1 Secr taire 1 1 Universitaire 1 1 V t rinaire 1 1 Total 5 7 12 Les cinq femmes dont nous avons obtenu les professions sont comptable institutrice universitaire infirmi
282. on statistique en juillet en tant pr sent le jour donn avec les personnes enregistrant les entr es en demandant chaque personne sa nationalit exacte et en essayant de savoir si elle avait ou non effectu une demande d asile Concernant le CHRS ASSIC et le CHRS ACTES les donn es statistiques du 25 novembre n ont pas t fournies Concernant le CHRS ALC Service Les Yuccas la liste des h berg s fournie est la m me que celle transmise lors de l op ration statistique pr c dente Elle nous renseigne sur les variables suivantes ge sexe nationalit profession niveau d tude situation familiale date d arriv e en France statut juridique titre de s jour N anmoins le statut juridique divis en plusieurs items carte de s jour carte de r sident carte de s jour temporaire autorisation provisoire interdiction de travailler demandeur d asile n est pas toujours fiable A nsi l item interdiction de travailler correspond une personne en demande d asile qui n est pas not e comme telle et des personnes avec des cartes de r sident sont des personnes ayant obtenu le statut de r fugi et donc une carte de r sident de 10 ans Il est alors n cessaire de v rifier les informations aupr s du responsable de service et des travailleurs sociaux afin de savoir si d autres personnes non inscrites comme demandeur d asile ou r fugi doivent tre prises en compte dans la population
283. onnelles dont il est d tenteur Toujours est il que la prise en main de la question des demandeurs d asile par un acteur associatif qui plus est sp cialis dans le domaine de l action sociale d urgence est porteuse d au moins deux enseignements D abord elle tend confirmer le rapprochement d j instaur de fait par le recours massif des demandeurs d asile aux services d urgence mais ce rapprochement se voit ici institutionnalis entre les th matiques de l urgence sociale et de la demande d asile Il n est pas indiff rent en effet que ce soit le sp cialiste local de l urgence sociale qui devienne l entit demandeur d asile dans le d partement m me si c est au travers de la cr ation de deux dispositifs CADA et plate forme ayant pr cis ment pour objet de ne plus m langer ces deux domaines et les populations correspondantes Il ne nous semble pas excessif d y voir un indice suppl mentaire d un processus de socialisation du demandeur d asile soit l id e sur laquelle nous reviendrons que le demandeur d asile tendrait devenir un exclu parmi d autres une des figures de la marginalit sociale contenues dans l image que se donne elle m me la soci t fran aise contemporaine travers la mise en vre de ses politiques publiques Le second enseignement concerne les modes de structuration de l action publique locale On ne peut manquer de voir derri re la prise d
284. ons d s lors que l on s adresse des publics qui sont de mani re r currente amen s se raconter dans le cadre de leur parcours et qui sont susceptibles d exprimer une attitude de m fiance face toute demande de renseignement pouvant tre assimil e l exercice d un 181 contr le social voire administratif ou policier A cela s ajoutent les obstacles li s la n cessaire traduction des propos chang s Les difficult s ne se limitent pas au d ficit de comp tences localement mobilisables en la mati re Elles proc dent galement du probl me plus g n ral que pose en sciences sociales pour peu que l on souhaite approfondir l change toute situation d entretien passant par la m diation d un tiers susceptible d imprimer de sa marque les conditions relationnelles et le contenu discursif de celle ci En conclusion on retiendra que toute enqu te de ce type n cessite au vu de notre exp rience un travail relationnel de longue haleine aupr s et au sein des structures d accueil susceptible de favoriser une implication de leur part qui nous semble indispensable Enfin de l analyse de la politique locale en mati re d h bergement on retiendra en premier lieu l id e que l accueil des demandeurs d asile est fortement d pendant de l offre qu est en mesure de proposer dans le d partement le secteur de l action sociale d urgence Ne revenons pas sur les liens qui unissent en France le
285. onstituent les ressources principales de l association On pr sente des garanties Si on cherche un logement pour un demandeur d asile c est l association ALC qui cherche avec toutes les garanties qu elle peut apporter C est l association qui est locataire ce n est pas la personne qui est dedans Cadre CADA Fort de ces ressources et de l exp rience que l on commence avoir localement de la gestion de ces populations on fait le choix d une structure clat e c est dire de la mise disposition d appartements diss min s dans la ville et dans le d partement d une part de mani re ce que les gens ne soient pas trop tent s de se regrouper au sein de leur communaut d origine d autre part afin de tirer les le ons d une exp rience que l on juge malheureuse l installation dans le cadre du CADA existant de demandeurs d asile dans un quartier p riph rique de Nice l Ariane Ce choix aurait eu pour effet de cr er de vives tensions entre les autochtones et de nouvelles familles vivant difficilement leur assignation un quartier de rel gation En bref on tente de s inscrire dans une logique d imvisibilisation dans l espace urbain des demandeurs d asile et de leur famille Par ailleurs il faut s engager dans la s lection des familles qui seront int gr es au CADA par la voie d admission locale Cette s lection s op re l
286. opos de cette partie du rapport consacr e l analyse de la politique locale de tenter de dresser un panorama des divers syst mes de cat gorisation que nous avons rep r s dans le discours des intervenants sociaux avant de faire un tat des lieux concrets o ces syst mes sont activ s d s lors qu ils ont des cons quences bien r elles sur les outcomes de l action publique locale c est dire sur le sort r serv aux demandeurs d asile Notre but est ici de voir si derri re la multiplicit des 36 5 s S 2727 r situations dans lesquelles se pose la question de la cat gorisation des publics une matrice cognitive de niveau plus g n ral et au pouvoir de structuration plus tendu est l ivre La r f rence aux cat gories administratives qui organisent la gestion institutionnelle de la demande d asile aujourd hui en France est souvent pr sente dans le discours des personnes que nous avons rencontr es Ne serait ce que parce que les droits auxquels on peut pr tendre diff rent selon que l on est demandeur d asile r fugi ou d bout Pour des raisons pratiques les acteurs de terrain sont donc amen s manipuler ces cat gories qui engagent des pratiques diff rentes on sait qu on ne va pas mobiliser le RMI pour un demandeur d asile qu on ne peut pr senter une personne d bout e l admission en CADA etc On pourrait dire la m me chose de la distinction entre asile convent
287. opulations qui sont dans la d tresse il n est pas rare que au fil de l change on fasse remarquer l enqu teur qu il s agit de publics qui ne sont pas toujours faciles Beaucoup ne sont pas faciles Ils veulent un v ritable logement ne veulent pas tre en meubl Il y en a qui sont en meubl et refusent d aller en CADA Cadre DDASS On trouve la m me id e chez un responsable de CHRS Certains demandeurs sont tr s exigeants par rapport au logement Certains ont refus quatre appartements de suite qui ne leur convenaient pas dans ce cas il n y a pas de probl me pour les exclure du dispositif Il ne faut pas exag rer tout de m me De m me si les intervenants sociaux consid rent tr s g n ralement qu il est indigne de placer en concurrence les diff rentes cat gories d exclus certains laissent entendre demi mot que dans certains dispositifs ces nouveaux publics auraient pris la place des publics traditionnels 34 UJS da lt i NE Il s agit l d ailleurs d un des enjeux que soul ve de mani re plus g n rale le recours massif au secteur associatif dans le cadre des politiques sociales 31 Si je veux viter la langue de bois je dirai que a ne peut tre que vrai Quand on augmente les masses de population sur une m me assiette il y a un moment o l effort consenti pour certaines personnes se fait au d triment d autres pas de mani re absolue certes c
288. ormatif qui justifie en vertu de cette conception qu on agisse sur la r alit sociale et fournit une vue des moyens qui rendent possible cette intervention c est dire des instruments n cessaires pour la mener bien On peut ainsi appr hender l laboration des concepts de r f rentiel Jobert Muller 1987 de paradigme Hall 1993 Merrien 1993 ou de syst me de croyance Sabatier 1997 comme autant de tentatives visant rendre compte de ce processus de niveau macro sociologique par lequel les politiques publiques produisent des interpr tations du r el en m me temps que des mod les normatifs d action Cette mise jour de la fonction intellectuelle des politiques publiques passera par exemple en fonction des caract ristiques du domaine tudi par l observation des rapports qu entretiennent une lite politico administrative et les repr sentants de groupes sociaux ayant un pouvoir de parole rapports dont proc de la production d images du r el sur lequel il s agit d intervenir de normes et de principes d action qu il est possible par induction de rapporter une vision du monde Une telle grille d analyse permet donc de mettre en vidence les m canismes par lesquels se forge une repr sentation collective des objectifs et des moyens de la politique publique et par l elle constitue une voie d entr e heuristique pour qui s int resse la construction des probl mes que g re l action publique 169 La
289. ors de r unions de la commission d acc s en CADA et s appuie sur une dynamique d exercice d une justice locale sur laquelle nous aurons l occasion de nous tendre plus longuement mais dont on peut d j dire qu elle articule plusieurs pr occupations et plusieurs principes de justification la volont de ne retenir que des familles dont les perspectives d insertion semblent r elles la confiance accord e au diagnostic l avis motiv r dig par la coll gue assistante sociale du SSAE l attachement ne pas priver de suivi social des situations lourdes sur le plan psychologique notamment tout en se pr servant de situations ce point lourdes 8 En clair mieux vaut ne pas voquer le statut des personnes qui habiteront dans l appartement lorsque l on cherche loger des demandeurs d asile 1 Lors de la r union de la commission demandeurs d asile ISN du 24 juillet 2003 on voque le cas de rixes arabo tch tch nes dans ce quartier qui ne sont pas pour contrecarrer la stigmatisation et la mauvaise r putation dont souffriraient les tch tch nes dans la r gion 21 qu elles en deviennent ing rables lorsque les probl mes psychologiques tendent devenir des probl mes psychiatriques ne pas interrompre un suivi qui a d j t engag et dont l entr e en CADA constitue en quelque sorte l aboutissement en clair n accepter que
290. otamment la date de naissance et la profession nous avons d avec les assistantes sociales de la structure rechercher ces donn es dans les dossiers individuels des personnes h berg es en h tels Nous avons ainsi obtenu la date de naissance de chaque personne ainsi qu une partie des professions sur la base notamment des dossiers de demande d admission en CADA Le dossier pouvant contenir un grand nombre de documents diff rents papiers d identit dossiers OFPRA r cit de vie demande admission CADA fiches d inscriptions diverses ASSEDIC il n a pas toujours t ais de retrouver la profession des parents certaines sont donc manquantes Mais il est important de noter qu il faut diff rencier les donn es qu il est possible de recueillir et le mode de traitement statistique rendu possible partir de ces donn es La variable profession par exemple qui est fournie plus ou moins syst matiquement n est ici pas toujours exploitable En effet une telle variable n cessiterait un traitement sp cifique un codage pr liminaire en PCS qu il est impossible d tablir ici cause du manque de d tail des r ponses donn es et retranscrites emploi public ou priv nombre de salari Concernant l accueil de nuit la variable nationalit tant divis e en trois items Fran ais Etranger CEE Etranger hors CEE nous avons proc d de la m me mani re que lors de l op rati
291. ous allez s rement rencontrer des gens qui parlent russe des Tch tch nes Entretien 7 Le premier r flexe que nous avons eu c est d aller la police en disant voil on est Tch tch nes et on vient demander l asile politique C tait difficile car on ne parlait pas un mot de fran ais en plus les policiers disaient allez allez sortez mais en insistant un peu la police nous a orient vers la croix rouge et les policiers nous ont emmen dans un h tel o ils ont pass s leur premi re nuit et le lendemain ils ont commenc leur d marches la pr fecture Nous sommes arriv s en plein week end donc il n y avait aucune structure d ouverture et donc si nous avions su tout a on se serait d brouill pour ne pas arriver un dimanche Avec un ventre comme a et trois enfants Entretien 1 128 Certains ont ensuite rencontr des compatriotes les aidant dans leurs d marches comme ce fut le cas pour la femme de nationalit angolaise avec ses quatre enfants Strasbo urg Je ne connaissais rien droite gauche on me dit allez chercher le foyer Allez toute seule et l par exemple le foyer je sortais le matin avec mon sac et mes enfants je suis arriv e au foyer 21 heures Pourquoi Parce que je ne connaissais pas Je parle Lingala la langue du Congo Kinshasa et j tais en train de marcher et les enfants pleuraient et des dames m ont demand Madame pourquoi les e
292. oux 1996 l asile territorial ou de l asile au noir Brachet 1997 cette forme non avou e d acceptation de la pr sence de certains migrants qui bien qu tant d bout s se trouvent implicitement tol r s sur le sol fran ais Mais la gestion de la demande d asile en France n ob it pas qu aux exigences de l harmonisation europ enne Elle est aussi soumise aux flux et reflux de l attention politico m diatique et aux dynamiques d acc s l agenda gouvernemental d un probl me public qui n chappe pas la logique d instrumentalisation politique qui marque en France l ensemble des th matiques sociales li es l immigration Si les nouvelles dispositions l gislatives sur le droit d asile s inscrivent sur un sentier institutionnel d j trac depuis plusieurs ann es il ne fait gu re de doute que les logiques propres de l affrontement partisan de la politique lectorale et de la construction m diatique des v nements Forum R fugi s 2003 peuvent tre compt es au titre des l ments qui entrent dans leur conception En clair l impression qui se d gage de la majorit des publications sur ce th me est celle d un repli des d mocraties occidentales et singuli rement de l entit europ enne orchestr la faveur d une int gration de la politique de l asile la politique d immigration L hypoth se d une substitution des flux entre migration p
293. p les social et administratif animation formation et technique est organis e autour de deux fonctions 1 H berger et accompagner les personnes dans leurs d marches de demande d asile politique H bergement des demandeurs d asile politique Versement de l Allocation Sociale Globale ASG durant leur s jour au CADA Aide et accompagnement dans les d marches administratives r daction du r cit de vie et les Pyr n es Orientales qui ont enregistr plus de demandes en 2001 et 2002 Extrait de SSAE Projet R gional M diterran e 2003 5 Le CADA CPH de l association ATE appartenant au dispositif national d accueil a t transform par la circulaire en date du 20 septembre 2001 en CHRS sp cialis D cret 2001 576 du 3 juillet 2001 relatif aux conditions de fonctionnement et de financement des centres d H bergement et de R insertion Sociale D Quartier stigmatis sensible dont les affrontements entre communaut s et autres v nements sont souvent relay s par la presse locale Responsable de service secr taire ducateur social assistante sociale conseill re en conomie sociale et familiale Animatrice sociale charg e du logement animatrices techniques en Fran ais Langues Etrang res et en Bureautique animateurs socio culturels animatrice d enfants 7 Agents techniques d entretien Dont le montant varie en fonction de la structure familiale et de
294. permettant ainsi de nouer des relations sociales Le troisi me entretien t recueilli aupr s d un couple de palestiniens de 43 et 51 ans parents de trois enfants g s de 10 12 et 14 ans et accompagn s de leur grand m re L homme est soudeur et son pouse m re au foyer Habitant Bethl em au milieu des conflits craignant pour leur vie ils d cident de fuir et de se rendre en Su de o r sidait d j un membre de leur famille Cependant la personne qui leur propose d organiser le voyage n obtient qu un billet d avion passant par Paris Arriv s en Su de tout se passe pour le mieux h bergement de qualit p cule pour acheter v tements et nourriture multiplication des relations sociales d but des cours de su dois jusqu l annonce de leur renvoi en France On leur explique qu en vertu de la convention de Dublin tant pass s par la France c est ce dernier pays qui doit prendre en compte leur demande d asile C est alors que d bute un long combat la famille voulant absolument rester en Su de Sous la contrainte ils finiront par se rendre Paris Apr s une phase d h bergement en meubl leur demande de CADA accept e ils obtiennent une place Nice dans un T3 situ l Ariane o ils entrent au mois d octobre 2002 Leur demande venant d tre r cemment rejet e par OFPRA c est avec beaucoup de col re de r volte de violence qu ils nous expliquent l injustice dont ils ont
295. pour faire dans le cadre de leur t che des choix d cisifs pour la poursuite de l activit collective non pas tant en vertu d une m thode de management qui ent rinerait la n cessit de responsabiliser la base que parce que les caract ristiques de l activit sont telles qu on ne peut faire autrement que de proc der de la sorte 176 comporter comme des idiots culturels sont capables de faire des choix d anticiper les r actions de l autre de s adapter au contexte en fonction de leurs interpr tations crois es La perspective interactionniste n est pas la seule tradition de recherche ayant mis en vidence ou explor cette autonomie relative des choix faits en situation dans certains contextes organisationnels Mais on lui doit d avoir contribu renouveler le regard port sur la relation de service en s attachant d crire le travail de d finition de la situation auxquels se livrent les agents institutionnels plac s face un public de clients ou d usagers Toutefois si la subjectivit des agents de OFPRA est un moment ou un autre sollicit e on aurait tort de n gliger ce qui doit dans la d cision finale la mani re dont les demandeurs eux m mes envisagent l preuve la pr parent et la g rent De m me que dans la sph re de l assistance l exercice de la supplique impose d tre persuasif dans l expression de sa demande de m me que les pauvres ont d
296. pports de pouvoir qui lient divers acteurs pouvant revendiquer une prise de parole s exer ant au niveau national ou europ en ainsi qu l existence de r gles constitutionnelles inscrites dans une tradition politico sociale et juridico administrative L analyse de l action collective que doivent organiser des acteurs locaux invit s former un partenariat On s efforcera de rendre intelligibles les m canismes par lesquels des acteurs li s par un enjeu commun sur un territoire organisent leur coop ration en m me temps qu ils conceptualisent une d finition du probl me qui fonde officiellement la n cessit de travailler en commun L analyse d changes au guichet Ayant identifi les lieux o se produit concr tement la rencontre entre des acteurs de terrain et des usagers on s int ressera aux proc dures par lesquelles ceux ci en confrontant leurs attentes r ciproques construisent en m me temps la situation d interaction et le probl me qui est r soudre dans le cadre de cette interaction M me s il est g n ralement consid r comme intellectuellement r ducteur d tablir une distinction tanche entre ces trois paliers le plus souvent la pente naturelle des auteurs discipline d origine et orientation th orique les conduira privil gier dans la phase de construction de leur objet d tude l un des niveaux d analyse Ainsi par exemple face au th me de la s curit publique
297. pre d tresse appropri e aux crit res de choix que l on suppose chez celui qui a le pouvoir de d cider Et tous les demandeurs ne d tiennent pas les m mes ressources pour assurer cette ad quation entre une situation dont il faut faire le r cit et des normes suppos es d appr ciation de cette situation Sont ici en cause l ensemble des comp tences que l on pourrait qualifier de sociales et qui font que tout le monde n est pas en mesure de se plier avec la m me aisance aux exigences d une proc dure qui impose de se 132 Cette perspective de recherche couvre un domaine tr s vaste qui va d un constructivisme mod r jusqu l ethnom thodologie la plus radicale Pour cette raison un tat des lieux est ici impossible Mentionnons simplement pour compl ter ce que nous en avons dit plus haut les travaux d Isaac Joseph 1989 de Philippe Warin 1993 de Jean Marc Weller 1999 de Gilles Jeannot 2000 On pourra galement se reporter au num ro que la revue Informations Sociales a consacr au th me de l accueil des publics Informations Sociales n 52 1996 ainsi qu au num ro de la revue Recherches et Pr visions consacr aux changes au guichet Recherches et Pr visions n 45 1996 Toutes les approches de ce domaine ont en commun de privil gier une analyse microsociologique de situations d interaction afin de rendre compte de la production et de l usage des cat gories mobilis es par les
298. publics qui l effet de surprise tant pass s av rent finalement davantage diversifi s dans leurs profils leurs parcours leur projet migratoire qu il n y paraissait initialement Bref les acteurs associatifs g n ralistes cette p riode est souvent qualifi e par ceux ci de p riode hallucinante ou surr aliste sont en premi re ligne et v ritablement d sempar s Que cette distinction porte sur la probl matique sociale on distinguera alors les SDF traditionnels des demandeurs d asile ou l origine ethnico culturelle les trois cat gories pertinentes sont alors celles de fran ais maghr bins et personnes de l Est 10 Evoquant les files d attente devant certains lieux d accueil caritatif un interlocuteur nous dira on se serait cr la lib ration pendant la guerre 12 Mais du c t des acteurs officiellement en charge des populations migrantes ou des administrations qui ont la responsabilit de dispositifs d aide en faveur des publics en difficult le d sarroi n est pas moindre comme nous l explique un cadre de l administration sociale La mission de la DDASS devait en fait tre tr s modeste il s agissait de g rer les cr dits d l gu s Mais les missions ont largement t d pass es De plus les demandeurs d asile sont souvent venus directement dans les locaux de la DDASS Parfois m me directement du cami
299. que de faire face des personnes que la proc dure place en position d tre son issue consid r s comme ind sirables sur le territoire des individus dont le sort oscille entre le statut de victime d un syst me et celui de coupable d en d tourner un autre Ce n est pas le moindre des probl mes qu affrontent les acteurs de l urgence que d tre pris dans une logique politique qui exige d eux qu ils fassent tenir ensemble les deux faces d une figure double Et ce n est pas le moindre des enjeux que soul ve cette m me logique que d autoriser toutes les cat gorisations sauvages qui peuvent se glisser dans les interstices de la cat gorisation administrative Quelques hypoth ses sur l h bergement des migrants comme objet d tude C est pr cis ment dans le prolongement de cette derni re remarque sur les cat gories que mobilisent les acteurs de terrain que nous voudrions introduire un dernier l ment de r flexion Les probl mes d h bergement qui justifient notre tude sont li s une croissance forte des populations en demande d asile associ e un faible taux d accord du statut de r fugi M caniquement la saturation des dispositifs d accueil sp cialis s se reporte sur les dispositifs g n ralistes qui font face d s lors une demande d aide accrue venant s ajouter aux besoins manifest s notamment en p riode hivernale par les publics traditionnels de l urgence soc
300. que l image du public demandeur d asile qui se d gage de la politique locale semble floue Nous voyons se c toyer des logiques de s lection des publics l entr e de certaines structures qui laissent entendre que certains demandeurs seraient plus acceptables que d autres et des pratiques de domiciliation qui semblent au contraire ne souffrir aucune restriction On nous dit que la souffrance v cue par ces personnes est intol rable mais on pointe l existence d individus qui d tourneraient la proc dure On parle 36 On peut ce sujet voquer le cas de cet ancien haut fonctionnaire africain qui sa descente d avion enjoignit la petite dame en fait l assistante sociale aller chercher les bagages de la famille et les charger dans ce qu il s attendait tre une voiture avec chauffeur 39 de familles occupant un statut social lev dans leur pays d origine mais aussi de probl mes de violence dans les files d attente Est ce dire que n merge de cette construction intellectuelle collective que constitue aussi l organisation d une offre locale d h bergement aucune image coh rente du demandeur d asile comme objet d action publique C est l objet de la section qui suit que de s int resser aux diff rentes mani res de se repr senter ces publics et de les caract riser et plus largement aux diff rents modes de construction du probl me des demandeurs d asile Comm
301. r seau et sont attendus et accompagn s de la gare routi re jusqu la Pr fecture Cadre associatif Ou encore Beaucoup arrivent avec un livret traduit dans leur langue qui indique o sont les soupes populaires cadre DDASS Plus encore certains mentiraient au sujet de leur histoire de vie confirmant la fameuse hypoth se d un d tournement du syst me Il y a ceux qui viennent simplement pour utiliser le syst me On en est convaincu intimement On est devant un profil qui est tellement gros que celle l de toute vidence elle vient pour utiliser le syst me faux regroupement familial faux mariage etc Cadre CHRS Ces propos trouvent un cho chez ce b n vole associatif manifestement choqu par le niveau de vie de certains demandeurs d asile Les demandeurs d asile deviennent rapidement exigeants Parfois on nous raconte n importe quoi des histoires de KGB Le sc nario est bien au point notamment chez les russes Il y a des gens qui ont des revenus visiblement en termes de niveau de vie Par exemple je vais dans un h tel et je vois que le parking est 32 plein Le t lier me dit Monsieur Untel il a trois Voitures Beaucoup ont des voitures Ils ont un portable une cam ra etc On pourrait galement voquer ce discours plusieurs fois entendu sur des demandeurs d asile qui une fois obtenu le statut de r fugi se montreraient peu enclins
302. ratiques stimulent l organisation Dans ce sens la construction d une offre d h bergement doit se concevoir comme tant la fois tributaire des formes d action collective existantes et capable de redessiner ces derni res travers la possibilit toujours potentiellement pr sente d une redistribution des cartes De cette rencontre entre un d j l agissant dans le sens d une appr hension des enjeux en fonction des cadres cognitifs organisationnels et normatifs existants et un probl me en fonction duquel ces cadres vont se red finir vont merger des mani res d agir de se repr senter les publics d expliquer les probl mes de les hi rarchiser de concevoir les solutions souhaitables et les solutions possibles etc Bref travers lP laboration collective non toujours concert e parfois conflictuelle de ce qu il faut faire face au probl me des demandeurs d asile et de la mani re de le faire c est un style et un contenu d action publique qui se donnent voir C est l objet des lignes qui suivent que de reconstituer travers la mise jour de repr sentations du souhaitable et du possible et de logiques d action ce processus de construction de l action publique locale la place et les caract ristiques qu y a le demandeur d asile comme objet de politiques publiques et d en tirer les enseignements II 1_Logiques__institutionnelles logiques professionnelles et logique
303. re la d marche d aide dans la dur e le demandeur d asile tant par principe un usager dont on ne sait pas de quoi l avenir sera fait On touche l selon certains l un des fondements m mes du travail social en tant que pratique professionnelle savoir la n cessit de pouvoir asseoir la relation d aide sur un contrat dont les signataires ont seuls le contr le de l issue Pour le 35 1 PRET 7 5 La question des d lais est tr s r guli rement voqu e par nos interlocuteurs comme un probl me central mettant en situation tr s difficile et les demandeurs d asile et les intervenants sociaux qui les accompagnent 33 dire plus clairement il n est gu re ais et productif d investir dans une relation avec des personnes susceptibles d tre officiellement d clar es ind sirables sur le territoire Cette difficult est redoubl e par le fait que rares sont les aides l gales mobilisables pour ces populations surtout bien s r pour les d bout s Les travailleurs sociaux semblent manquer de solutions concr tes sauf se tourner vers une pratique de type caritatif fourniture de nourriture de v tements etc qui semble heurter les principes d assistantes sociales form es l exercice d un travail social mancipateur Il n y a que le caritatif qui a la souplesse n cessaire On ne peut pas inscrire notre action dans la dur e C est pas du travail social Cadre SSD Aut
304. re point voqu la question de la diff rence culturelle Celle ci a deux versants Le premier concerne le probl me de la langue outre les difficult s li es l obtention de renseignements de type administratif le d faut de compr hension mutuelle serait pr judiciable une certaine conception du travail social en tant que pratique fond e sur l change de parole et le partage de l intersubjectivit Si il y a la confiance on s en sort toujours Mais si on sent que dans les choses qui ne sont pas dites il n y a pas seulement un manque de vocabulaire mais il y a aussi des choses cach es car ce sont des personnes qui ont v cu sous des r gimes inqui tants et dont le r flexe c est de ne surtout pas se livrer l administration alors face a c est quoi c est qu il ne parle pas bien Celui qui rigole tout ce qu on dit a veut dire quoi Qu il a tout compris et qu il se moque de nous C est une mani re polie de dire Je vous en dirai pas plus Cela veut dire quoi dans sa culture S il parle fran ais on peut toujours creuser Sinon c est quoi le probl me C est qu il ne comprend pas C est qu il se bloque dans sa langue de peur de se livrer Cadre CHRS L autre versant est davantage culturaliste Plusieurs intervenants sociaux nous ont fait part de leurs difficult s face des familles manifestant l appartenance une autre culture que ce soit
305. rent des signes de lassitude voire d exasp ration face une situation de crise qui semble s installer dans la dur e C est dans ce contexte que l Etat prend deux d cisions qui vont avoir un retentissement important localement et qui inaugurent une deuxi me p riode dans l mergence de la demande d asile comme enjeu local 1 Le cas de cette association est symptomatique de l largissement progressif du cercle des acteurs concern s par le probl me des demandeurs d asile au cours de l ann e 2000 Devant l afflux de ces nouveaux publics la mission de cette association qui existe depuis deux si cles se trouve en quelques mois presque enti rement consacr e au financement des d placements OFPRA au prix de conditions d intervention v cues comme difficiles sur le plan financier d abord ce qui conduira l association mettre en place un financement crois des billets le demandeur doit r unir l accord de quatre associations pour voir son billet financ sur le plan humain ensuite les b n voles se plaignant de l agressivit de certains demandeurs notre interlocuteur nous avouera prouver de grandes difficult s pour trouver des b n voles suite l agression de l une d entre elles par un demandeur d asile Enfin au sein de l association on a parfois le sentiment d tre phagocyt par cette nouvelle population et par le quasi abandon des missions traditionnell
306. retien m me si certains facteurs ne sont pas contr lables En effet une impression g n rale se cr e en quelques secondes et l interpr tation d un seul regard ou d une seule phrase influera sur la perception de l enqu te et donc sur les propos ce A K r 120 qui sera dit comment cela sera dit et surtout ce qui ne sera pas dit Lorsqu il s agit de d finir la situation d entretien il faut s adapter aux interlocuteurs effectuer des choix Faut il oui ou non adopter une position de neutralit lorsque l interview vous pose une question sur la politique locale et l action des structures associatives entretien 1 L enqu teur doit il ou non voquer ses connaissances sur la ville d origine de l enqu t entretien 10 A plusieurs reprises s est pos e la question de la hi rarchisation par les personnes interrog es de l importance des th mes pr vus dans notre grille d entretien En effet si dans la plupart des cas tous les th mes ont pu tre abord s beaucoup ont insist sur le fait qu ils n avaient pas envie de se plaindre mais surtout sur le fait que les difficult s de logement par exemple n taient en rien comparables celles rencontr es dans leur pays en guerre ou l angoisse qu ils vivent chaque jour dans l attente des d cisions OFPRA ou RCC Il est alors arriv que les questions relatives l opinion sur les conditions de logement paraissent futiles d
307. rime le responsable d un centre d accueil caritatif attach accompagner le parcours scolaire des enfants et sensible aux potentialit s de certains ainsi qu la r ussite scolaire que celles ci permettent d esp rer On a g r comme on pouvait l int gration de ces gamins mais ils avaient des difficult s au niveau de la grammaire Ils sont intelligents mais bon c est pas facile donc l accompagnement scolaire qui n tait que pour les fran ais au d but maintenant il n y a plus que des trangers On a des b n voles qui sont all s en plus du mercredi apr s midi chez les enfants et les parents dans les h tels Il y a 44 une famille arm nienne c tait des universitaires et ils ont deux enfants qui sont hyper brillants les gamins dont un qui a gagn un concours d checs Eux ils ont eu le statut de r fugi et ces gens ils ont t suivis pour apprendre le fran ais A c t de cet int r t accord la vie scolaire des enfants on trouvera une autre illustration de la pertinence de cat gories li es aux comportements des individus dans l attachement manifest dans certaines situations aux pratiques que d veloppent les migrants l gard des institutions en g n ral de leurs r gles et de leurs intervenants en particulier Pour preuve on peut citer les propos de ce cadre administratif soucieux de pr server les CADA locaux d un certain type de public d sign de mani re euph
308. rme est autoris e par la DDASS assurer des domiciliations les pouvoirs publics conc dant que l arr t des domiciliations en 2001 a eu pour effet d alimenter en la mati re un trafic Toutefois cette reprise des domiciliations s entoure d un certain nombre de pr cautions de nature pr venir l mergence d un effet d appel d air D abord on ne s engage que pour une p riode d essai de trois mois Surtout on opte pour une s lection des candidats l h bergement Dans la mesure o on a des cr dits limit s et qu il y a une grosse incertitude financi re sur l avenir on est oblig de s lectionner Cadre DDASS La consigne donn e aux travailleurs sociaux qui interviennent au sein de la plate forme est de ne retenir que les situations dites lourdes Maladies femmes enceintes familles monoparentales viol torture 7 bref il s agit selon le sch ma classique d exercice d un travail social s lectif d tablir et d objectiver en situation et face l usager une chelle de la l gitimit des demandes d aide par un subtil m lange d intime conviction et de recours une expertise dont on suppose la ma trise chez les travailleurs sociaux d s lors qu ils sont dipl m s d Etat et qu ils b n ficient par l du statut convoit de coll gue assistante sociale Toutefois des difficult s demeurent qui alimentent les craint
309. rnant cognitif manifest par le d veloppement d approches microsociologiques rendant compte de la construction intersubjective des situations par les acteurs eux m mes Weller 1998 Une des cons quences de cette ad quation entre de nouvelles attentes institutionnelles en termes d outils d analyse et les approches th oriques disponibles est que dans un contexte o se faisait plus forte la demande de travaux centr s sur la co production du service Joseph 1996 des terrains d enqu te se sont ouverts propres permettre le renouvellement du regard port sur les administrations et les situations de travail Par l et tout en se constituant en courant relativement autonome l tude des changes nou s aux guichets est venue enrichir des perspectives de recherche existantes Parmi celles ci on pourrait notamment citer le cas de la sociologie des organisations de la sociologie des professions ou de la sociologie du travail Mais c est au domaine de l action publique que nous voudrions nous int resser ici en nous interrogeant sur quelques unes des cons quences de cette accumulation de travaux ayant en commun par del la diversit des paradigmes mobilis s de mettre en valeur l autonomie relative des r gles de l interaction par rapport des r gulations plus globales et d explorer les m canismes cognitifs en cause dans la gestion de cette autonomie Sans d velopper la remarque ce stade observons en effet qu travers ces tr
310. rs sociaux g n ralistes sont loin de toujours conna tre le cadre juridique Le SDU Sch ma D partemental d Urgence g r par une association et qui accueille tout public en grande difficult en proposant une dur e d h bergement en h tels meubl s et chambres d h tels de un huit jours est occup par des familles en demande d asile De nombreux accueils de jour d associations caritatives d livrant des colis alimentaires des repas des soins m dicaux Secours Catholique Accueil de jour municipal Arm e du salut Entraide Protestante Croix rouge sont confront s des probl mes de violence On parle de coups de couteau entre b n ficiaires de d gradations de locaux d agressions de b n voles Les files d attente pour obtenir un repas chaud sont le th tre de tensions que certains attribuent la co pr sence de populations relevant de groupes sociaux distincts au regard d un syst me de cat gorisation fond empiriquement et op ratoire face aux usagers En l absence de cr dits sp cifiques et sur avance de tr sorerie on essaie donc de faire face l urgence on mobilise son carnet d adresse on alerte sa hi rarchie on essaie d obtenir des informations concernant les possibilit s concr tes d action et le cadre juridique dont celles ci sont tributaires On tente de se forger une comp tence on essaie de se donner des principes d action voire des principes de justice face des
311. rtant pour beaucoup d acteurs de terrain qui d couvrirent ces populations en 2000 que d acqu rir une comp tence en la mati re c est dire la capacit associer l appartenance chacune de ces cat gories les bons comportements 3 Et localement une r elle diff rence de traitement tout intervenant social de terrain sait que face un demandeur d asile territorial il n y a pas grand chose faire en termes d h bergement et plus largement en termes d aide 37 Mais l encore pris isol ment ce crit re ne dit pas grand chose Il ne prendra sens que rapport au statut l gal l tat de sant etc voire des consid rations touchant au comportement des personnes comme on le verra plus loin il est des familles consid r es comme plus faciles que d autres On pourrait dire la m me chose du genre autre dispositif de cat gorisation op ratoire dans de nombreuses situations mais qui ne prend v ritablement sens que dans son association des cat gories compl mentaires Ainsi la jeune femme qui se prostitue et la grand m re en mauvaise sant n ont pas grand chose en commun si ce n est peut tre mais rien dans le discours de nos interlocuteurs ne nous permet de l attester v ritablement le fait qu en tant que femmes elles sont peut tre susceptibles d alimenter dans un milieu le social qui reste majoritairement f minin une empathie plus grande que les hommes Toujours
312. s Plus ou moins spectaculaires plus ou moins ais ment rattachables une d cision pr cise ces diff rents l ments concourent former un style d action publique derri re lequel ou travers lequel se profile une certaine conception de la demande d asile en tant qu objet d action publique Le privil ge accord aux familles pour l gitime qu il puisse appara tre dans un contexte d insuffisance de r ponses sociales est en lui m me un principe de hi rarchisation des priorit s donc de la l gitimit des demandes exprim es La cr ation d une plate forme d accueil plaide dans le sens d une re diff renciation du public demandeur d asile l inverse de la banalisation que nous voquions plus haut La moindre disponibilit du SSAE quelles que soient l aussi les raisons objectives qui la justifient peut tre per ue comme une n gation de l urgence de la situation v cue par des familles ayant besoin d un toit pour la nuit Autant de mani res d agir et de penser les solutions aux probl mes qui doivent autant l existence de sp cificit s locales qu la mani re dont ces derni res vont tre travaill es par l mergence d une nouveau probl me 128 Cf supra premi re partie la politique locale 175 Avec ce type de regard soucieux de rendre compte des dynamiques qui traversent les configurations d acteurs locales on a acc s des l ments et des lieux de co
313. s aucune compassion n est de mise Il y a des gens qui arrivent avec de grosses bagnoles des super 4X4 de trente patates Si on voit ce genre de macho qui arrive devant moi je lui dis coutez vous avez du fric vous n avez qu vous loger Je crois que c est des passeurs des gens qui sont sp cialis s l dedans Je veux pas h berger des passeurs Je connais le prix des voitures C est des voitures dont moi je r verais pour aller voyager que m me vous vous ne pouvez pas vous payer Quand c est des salauds c est des passeurs je leur dis coutez Monsieur vous avez envie de faire du tourisme Il vous faut un plein d essence Je suis pr t vous le payer Et souvent j ai d bloqu cent euros pour qu ils partent car j ai peur de la violence Mais li je ne les logerai jamais car j ai peur qu ils rackettent les gens Acteur associatif En fait l attitude des acteurs de terrain prend place sur un continuum qui va de la tol rance l gard de pratiques qui bien qu tant ill gales constituent une n cessit pour bien des migrants la franche r probation de comportements consid r s comme frauduleux voire mafieux Tout d pend bien s r des principes de justice et des principes d action que se donne chaque intervenant mais surtout de la cat gorie dans laquelle sont rang s les publics cet gard toutes les pratiques ill gales ne sont pas galement condamn
314. s d acteurs dans la construction d un syst me d action territorial Lorsque apparaissent dans la ville dans le courant de l ann e 2000 les premi res vagues de migrants toutes les institutions identifi es par ces derniers comme guichets d accueil se trouvent confront es la m me exigence faire face l urgence Bien videmment la mise en place de modes d action face cette situation de crise s op re en fonction de la sp cialisation de chaque structure en fonction des missions dont chacune est officiellement investie Ainsi et en cela toute crise agit comme un r v lateur de ce qu il y a de stable dans le fonctionnement des institutions r v lant ce qu il y avait de stable avant la crise on ne r agit pas de mani re similaire dans tous les lieux le caract re soudain de l apparition de ce probl me nouveau expliquant que dans un premier temps il soit appr hend en fonction des cadres existants et les r ponses apport es fondues dans ces derniers du c t des militants on milite les b n voles caritatifs font du caritatif les travailleurs sociaux font du travail social l administration sociale administre etc C est le sens de la r f rence que nous avons faite la notion de bricolage institutionnel soit l id e que face la nouveaut on fait avec ce qu on a avec ce qu on sait faire et ce qu on est cens faire D une certaine mani re si tout le monde
315. s demandeurs d asile territorial APS d un mois dans l attente de la d cision du Minist re de I Int rieur ASILE POLITIQUE A r ception du certificat de d p t renvoy par Allocation d attente vers e en une seule l OFPRA d livrance du r c piss valant autorisation provisoire de s jour de 3 mois renouvelable tout au long de la proc dure fois par le SSAE 304 euros par adulte et de 106 euros par enfant Allocation d insertion vers e par les ASSEDIC 276 euros pendant une dur e maximale de 12 mois Droit d acc s en CADA ASILE TERRITORIAL Le seul titre d livr reste l APS d un mois renouvelable jusqu la d cision Aucune aide p cuniaire ou mat rielle notamment pas de droit d acc s en CADA Extrait de Asile en France Bilan de l h bergement des demandeurs d asile et des r fugi en 2002 France Terre Asile Mars 2003 4 Le demandeur doit tre inscrit l ANPE comme demandeur d emploi cat gorie non disponible imm diatement La dur e de versement est fix e un an maximum par p riode de six mois renouvelable une fois apr s nouvel examen de situation par la Direction D partementale de 1 Emploi Ce droit n est ouvert qu une seule fois Il n est pas cumulable avec une prise en charge au titre de l aide sociale CHRS CADA sauf pour le dernier mois afin de ne pas provoquer une rupture dans les ressour
316. s au sujet de l entretien sont en quelque sorte d multipli es dans le cas d un questionnaire En premier lieu l accord de principe des structures n est pas acquis d une part du fait du nombre de personnes interroger d autre part en raison de l image parfois quelque peu n gative du questionnaire cet outil suscitant manifestement davantage de questions que entretien au sujet de la nature et de l usage qui sera fait des donn es collect es Plus largement on peut craindre que les probl mes d acc s aux publics soient redoubl s notamment dans le cas des personnes h berg es l h tel ou en meubl Dans le cadre de ce type d h bergement il n existe pas de lieu associatif concret dans lequel les personnes puissent ais ment tre r unies ce qui est le cas par exemple pour les CADA 121 T ne nous est pas possible d avoir une position arr t e sur cette question Il semble probable que l accord des publics soit dans certains cas difficile obtenir au vu de l aspect quelque peu inquisitorial du questionnaire au regard du caract re plus humain ou chaleureux d un entretien Toutefois certaines r ponses n gatives nos sollicitations en vue d un entretien nous ont laiss entendre que l absence de magn tophone et la perspective d une entrevue de courte dur e et n amenant pas les individus revenir en d tail sur les d tails douloureux de leur parcours pouvaient tre de na
317. s cr dits d urgence insuffisants et des faibles possibilit s d accueil du DNA Quelques remarques sur les difficult s rencontr es par les structures d h bergement Nous reprenons ici en les synth tisant les propos de certains de nos interlocuteurs quant aux difficult s qu ils rencontrent en mati re d h bergement 87 Les structures sp cialis es type CADA et CPH rencontrent les difficult s li es au contexte du logement que conna t le d partement des Alpes Maritimes voqu es plus haut Les probl mes se posent plusieurs niveaux un manque de rotation au niveau des places d h bergement qui limite le nombre d entr es pour de nouveaux demandeurs d asile le probl me du relogement des personnes r fugi es qui ne trouvent pas se loger A cela s ajoutent le syst me des baux glissants qui fait perdre des appartements l association qui n en obtient pas de nouveau par attribution OPAM les prix plus qu lev s des logements priv s la non application de la Convention Cadre qui inscrit le public r fugi comme public prioritaire dans le logement social La localisation des logements peut galement tre probl matique quand ces derniers se situent dans un quartier p riph rique de la ville Ainsi le nouveau CADA a pu viter ces difficult s en cr ant les places de CADA dans le diffus situ es en centre ville vitant une certaine ghett sation des publics avec les probl mes que cela
318. s isol es en demande d asile les personnes isol es repr sentant 48 7 des situations Tableau n 46 Situations accueillies la Plate Forme des Services et de Coordination en faveur des Demandeurs d Asile du 08 09 03 au 30 11 03 Situations Effectif D Familles 48 41 7 Couples sans enfants 11 9 6 Personnes Isol es 56 48 7 Total 115 100 Ainsi on se trouve fond consid rer que certaines cat gories de la population laquelle nous nous int ressons sont exclues du syst me d h bergement local A cet gard le premier crit re d inclusion et d exclusion du public h berg est celui du statut En effet aucune personne ayant effectu une demande d asile territorial n est h berg e en juillet dans les structures sp cialis es et une seule l accueil de nuit la date du 25 novembre Or plus de la moiti de la demande d asile dans les Alpes Maritimes est constitu e de demandeurs d asile territorial comme le montrent le graphique et le tableau qui suivent pr sentant les chiffres des ann es 2001 et 2002 Les chiffres 2003 ne sont pas encore disponibles 119 Nombre de dossiers de demande d asile politique et territorial d pos s en 2001 et 2002 la Pr fecture des Alpes Maritimes 5 2000 2 a 1500 E Asile Territorial o p B Asile politique 8 2 1000 0 3 500 E zZ 0 2001 2002 Ann es Tableau n 47 R partition d
319. s lors des entretiens nous avons obtenu de plusieurs structures la possibilit de mener des entretiens aupr s de personnes h berg es C est le cas du Secours Populaire du CADA d ATE de l Accueil de Nuit de la ville de Nice et du CADA ALC Toute la difficult consiste ici ne pas se laisser imposer par les structures le choix des personnes interrog es Pour viter ce biais nous avons opt pour le choix raisonn d une dizaine d entretiens aupr s d un groupe de personnes refl tant sous certaines variables de base telles que l origine nationale la composition familiale le statut au regard de la l gislation et le type d h bergement la structure de la population totale h berg e dans le d partement 193 194 Liste des sigles utilis s ACTES Association action ducative et sociale AI Allocation d insertion ALC Association accueil loisir culture ALT Allocation pour le logement temporaire ANPE Agence nationale pour l emploi ASEF Aide sociale l enfance ASS Allocation de solidarit sp cifique ASSEDIC Association pour l emploi dans l industrie et le commerce ATE Association accueil travail emploi CADA Centre d accueil pour demandeurs d asile CAF Caisse d allocations familiales CAMS Circonscription d actions m dicales et sociales CASU Commission d action sociale d urgence CCAS Centre communal d action sociale CHERS Centre d h bergement et de r insertion socia
320. s populaire se souvient Il y a deux ans et demi il tait dix neuf heures du soir on fermait la f d ration pour rentrer chez nous et on a vu peu pr s sept familles avec minimum un enfant et maximum six enfants on ne savait pas quoi faire On a t vers l urgence comme d habitude On a t l phon des meubl s des h tels on a retenu des chambres en attendant que le week end soit pass et qu on signale ces familles la DDASS Dans notre t te on pensait que ce serait une histoire de deux ou trois mois On s est retrouv avec 240 familles en tout prises en charge par nous le Secours Populaire et l association ALC Chorus Le caract re d urgence de la situation est confirm par un responsable associatif Le samedi de la pentec te par exemple on m appelle il y avait 30 familles qu il fallait loger le soir m me En plus cette p riode vous avez toujours des manifestations donc pour trouver des h tels j ai gal r J ai pris ma voiture de fonction j ai pris de la nourriture car il fallait assurer la nourriture et j ai amen les familles dans les diff rents endroits Cadre associatif CHORUS 06 ALC Face ces demandes les difficult s ne concernent pas que la question du logement Du c t des associations caritatives notamment on se trouve soudainement confront des publics inhabituels dont on ne sait rien du parcours et des projets avec lesquels il est difficile de c
321. s ressources occupant une place importante dans le dispositif local assistante sociale du SSAE responsable du dispositif INTERMEDE ALC d h tels meubl s pour familles en demande d asile responsable des familles en demande d asile h berg es en h tels meubl s du Secours Populaire les contacts ont d tre plus prolong s trois quatre entrevues coups de t l phone d placements pour recueillir des documents descriptifs de l association rapport d activit statistiques ont souvent t n cessaires et parfois non suffisants au vu des r serves mises par les acteurs face toute demande de statistiques internes Notons ici l importance de la pr sentation de l tude et donc de sa perception enqu te et non inspection recherche et non valuation au sein du champ des acteurs locaux effectu e lors de chaque prise de rendez vous recueil d entretien et l occasion des r unions collectives regroupant les principaux intervenants commissions Demandeurs d Asile et commissions H bergement Urgence En effet le niveau de participation de chaque structure d pendant de la perception de l tude joue fortement sur la qualit des informations recueillies qu il s agisse de la mise disposition de documents de statistiques de l accord pour la participation l op ration statistique un jour donn ou de l enqu te aupr s des publics accueillis En mati re d acc s l information un a
322. s revenus et par l de leur niveau de vie Si la question des ressources dont disposent les migrants est pineuse c est bien parce qu avec elle se pose celle des pratiques ill gales qui assurent certains un compl ment de revenu En effet on sait bien que la question des ressources est un probl me pour les demandeurs d asile conventionnel et plus encore pour les demandeurs d asile territorial et les personnes d bout es D s lors aborder avec nos interlocuteurs le th me des ressources dont disposent les publics renvoie immanquablement la question de leur positionnement l gard de l approvisionnement de certains migrants des sources de revenu ill gales Ces positionnements sont variables Pour certains l vocation du th me des ressources financi res des demandeurs d asile constitue une occasion de pointer l incoh rence de la l gislation Il y en a parmi eux qui arrivent avec un peu d argent ou qui arrivent sans mais s en font envoyer Il y en a qui travaillent quelques uns Ils sont assez nombreux ceux qui travaillent La plupart d entre eux travaillent sans garanties au noir au coup par coup mais il y en a qui travaillent 35 heures par semaine et ils arrivent prendre un appartement Il y a tous les cas de figure J en connais un qui est interdit de travailler il est d clar la s curit sociale chez son patron qui ne l a jamais d clar comme tranger et a fait deux
323. s s ils accepteraient de participer cette tude Rendez vous t l phonique fut pris pour obtenir une r ponse qui fut n gative En fait j ai demand de nombreuses familles en expliquant que c tait une enqu te sur les conditions de logement des demandeurs d asile et des r fugi s et qu il fallait faire un entretien avec vous mais elles ont toutes refus Elles m ont toutes dit que pour les conditions de logement il n y avait pas trop de probl mes et qu elles n taient pas vraiment int ress es Donc l c est vrai que a para t difficile je ne sais pas trop Apr s une demande de d tails sur la pr sentation de l tude les motifs du refus et une insistance sur la n cessit du recueil de ces entretiens elle nous proposa alors d organiser une r union avec des familles afin que l enqu teur puisse tre pr sent physiquement et avoir un contact direct avec ces familles qui pourront mettre un visage sur cet enqu teur et poser les questions qu elles voudront aborder avant de donner leur r ponse Une r union a donc t organis e deux semaines plus tard Certaines familles taient pr sentes ainsi que la responsable deux traducteurs russe et arabe de m me que l enqu teur qui a pu se pr senter exposer les objectifs de l tude de mani re plus large expliquer qu il ne s agissait nullement d un entretien type OFPRA mais plut t d un recueil d histoires personnelles et d op
324. s se sont d roul es ces op rations de comptage Cf infra Troisi me partie L enqu te exploratoire sur la m thodologie 53 I Vue synoptique de l offre locale d h bergement On peut regrouper les structures concern es au sein de quatre ensembles Les structures sp cialis es dans l accueil des demandeurs d asile CADA de l association ALC CADA CPH CHRS sp cialis de l association ATE Dispositif ALT Accueil Logement Temporaire de l association ATE Dispositif INTERMEDE ALC h bergement en h tels meubl s Dispositif Secours Populaire h bergement en h tels meubl s Les structures d h bergement d urgence g n ralistes Accueil de nuit de la Ville de Nice Sch ma D partemental d Urgence SDU Les structures d accueil g n ralistes de type CHRS CHRS de l association ALC 2 services distincts CHRS de l association ASSIC CHRS de l association ACTES Autres structures Centre Maternel de l association ALC Le sch ma ci dessous offre une vue synoptique de l offre d h bergement dans les Alpes Maritimes Architecture offre locale d h bergement Accueil de Nuit Ville de Nice H tels SDU ALC Suivi administratif et social Aide alimentaire sant CHRS ALC Secours Catholique Secours Populaire B CHRS ASSIC M decins du Monde Croix Rouge Autres associations 55 Un acteur central du dispositif le SS
325. s sociales sont charg es dans un premier temps de faire face l urgence de trouver une deux nuits d h tel afin de leur permettre de dormir et de faire les d marches n cessaires notamment la pr fecture et au SSAE Dans un second temps une fiche est envoy e la DDASS contenant le rapport social de la famille afin de savoir si la DDASS accepte la prise en charge de l h bergement en meubl Durant les mois d t 2003 peu de nouvelles familles ont ainsi t h berg es Ce mode de prise en charge a repris d but septembre avec l arriv e de nombreuses familles Certaines de ces familles acc deront une place de CADA en admission locale en fonction de la rotation des publics dans ces structures assez faible et des appartements disponibles peu nombreux 104 Les tableaux qui suivent pr sentent les profils des 387 personnes h berg es au 7 juillet 2003 et des 344 personnes h berg es au 25 novembre par statut composition familiale ge nationalit profession et dur e d h bergement Tableau n 24 R partition par statut du public h berg en h tels et en meubl s 07 07 2003 Statut des r sidents Eff personnes Eff Familles Pers Fam D Asile Conventionnel 208 58 53 7 55 2 R fugi s 116 29 29 9 27 6 D bout s 63 18 16 3 17 1 Total 387 105 100 100 Tableau n 25 R partition par statut du public h berg en h tels et en meubl s 25 11 03
326. s th matiques de la demande d asile et de l urgence sociale liens dont nous connaissons bien les origines un accroissement de la demande associ un taux d accord tr s bas un statut l gal qui interdit de travailler des aides financi res notoirement insuffisantes au vu de la longueur des d lais d instruction des dossiers un dispositif national d accueil h bergement sp cialis satur Comme le souligne France Terre D Asile depuis plusieurs ann es 1 c est peu ou prou sur l ensemble du territoire national que le secteur de l accueil d urgence foyers h tels asiles de nuit se voit sollicit et cet gard les Alpes Maritimes ne font pas exception Plus encore m me si nos donn es ne nous permettent pas de raisonner comparativement il semble que dans le d partement sur lequel nous avons enqu t le poids de l urgence sociale soit particuli rement fort En t moignent le recours massif au logement en h tel meubl qui est dans les Alpes Maritimes le mode d h bergement largement majoritaire pour les demandeurs d asile ainsi que l acc s au statut de gestionnaire principal de l entit demandeur d asile de l acteur associatif jusqu ici principal gestionnaire de l urgence sociale De mani re plus g n rale il n est d ailleurs gu re surprenant que cette emprise de l urgence sociale s accompagne d une implication forte du secteur associatif en mati re d h bergement d
327. s villes des d partements et des r gions plus enclins que d autres s mouvoir de la pr sence de populations en difficult et qui d veloppent en cons quence des politiques plus volontaristes que d autres De m me on sait qu il existe des traditions locales diff renci es en mati re d action syndicale et associative de pratiques militantes ou en ce qui concerne la presse et le positionnement qu elle se donne Toujours est il que tous ces facteurs morphologiques ou plus directement politiques peuvent jouer notamment dans les modes d acc s du probl me des demandeurs d asile l attention publique locale et dans la mani re dont il sera qualifi Surtout ils contribuent configurer une offre de prise en charge sociale associative et institutionnelle structures d h bergement accueils de jour etc Ainsi par exemple dans les Alpes Maritimes au moment o se produisit l afflux massif de demandeurs d asile on sait que le logement social tait de longue date un probl me r current dans ce d partement Avant m me que ne s accroissent les besoins en la mati re sous la pression de ce nouveau public le manque de logements sociaux faisait partie des plaintes r guli rement adress es l Etat par des acteurs locaux confront s un d ficit patent ce sujet De m me le fait qu il n y ait eu qu un seul CADA CPH d une centaine de places dans le d partement au moment o la dema
328. se il nous semble que la question de la traduction sur le plan m thodologique m rite d tre pos e en tout cas pens e en amont de toute recherche souhaitant s int resser au v cu des migrants telles qu ils sont en mesure d en faire le r cit III 3 La conduite de l entretien L laboration du guide d entretien nous a amen d composer ce dernier en 9 parties pr c d es d une pr sentation de l tude bas e sur la chronologie des tapes Pr sentation de la famille d part choix du pays Parcours arriv e en France Les premiers temps Nice D marches administratives 16 Voir dans la troisi me partie de ce rapport le compte rendu des entretiens men s aupr s des publics 7 Voir le guide d entretien en Annexe 161 Parcours r sidentiel Opinion sur l h bergement Description de la vie quotidienne pinion sur la prise en charge Projets A ces diff rentes questions li es la probl matique de l tude s ajoute une fiche r capitulative qui permet l enqu teur de v rifier si toutes les informations n cessaires ont t recueillies caract ristiques socio d mographiques langues parl es niveau d tude et de les compl ter si n cessaire De plus cela permet de ne pas poser ces questions qui peuvent para tre formelles et administratives en d but d entretien afin de cr er une situation d entretien plus libre que d autres situations d
329. se de mani re encore plus flagrante dans les Alpes Maritimes comme en t moigne l organisation de la Marche FNARS du 29 et 30 janvier 2002 o plus de 300 personnes du tissu associatif mirent l accent aux c t s de Madame la Sous Pr f te et de Xavier Emmanuelli Pr sident du Haut Comit pour le 85 Logement des Personnes D favoris es sur les difficult s que conna t le d partement Nous reproduirons ici quelques chiffres qui ont t cit s cette occasion et qui permettent d illustrer la situation Alors que la moyenne nationale s l ve 66 logements sociaux pour 1000 habitants la r gion PACA n atteint que les 54 pour 1000 et les Alpes Maritimes n en compte que 38 pour 1 000 En 1999 la chute de la construction de logements sociaux dans les Alpes Maritimes a t de 28 Les valuations r alis es l occasion de la loi Solidarit et Renouvellement Urbain ont d montr qu il manquait dans la r gion PACA 90 000 logements dans les communes assuetties l obligation de construire 20 de logements sociaux Pour atteindre le quota des 20 de logements sociaux dans le d partement des Alpes Maritimes il faudrait en construire 1 400 par an durant quatre d cennies Or on n en n a cr que 900 an pass En 2002 le d partement des Alpes Maritimes comptait 341 places de CHRS Les Alpes Maritimes sont ainsi en proportion du nombre d habitants trois fois moins bien quip es que les Bo
330. se en vre des politiques publiques Deux perspectives de recherche en particulier ont permis r cemment d alimenter en outils conceptuels et m thodologiques cette id e selon laquelle les politiques publiques contribuent la construction des probl mes qu elles se proposent de r soudre tout en naturalisant g n ralement cette construction La premi re qu on peut lier au d veloppement de l analyse cognitive des politiques publiques Muller 2000 r unit un certain nombre d approches ayant en commun d appr hender les politiques publiques comme des matrices cognitives et normatives constituant des syst mes d interpr tation du r el au sein desquels les diff rents acteurs publics et priv s pourront inscrire leur action Muller Surel 1998 M me s il existe des diff rences entre les mod les th oriques que recouvre cette perspective notamment dans l importance relative qu ils accordent aux facteurs cognitifs par rapport aux facteurs non cognitifs Sabatier Schlager 2000 l ensemble des approches se retrouvent sur l id e selon laquelle les politiques publiques sont d termin es par des croyances communes aux acteurs publics et priv s concern s qui d finissent la mani re dont ces m mes acteurs envisagent les probl mes publics et con oivent les r ponses adapt es cette perception des probl mes Surel 2000 La production d une politique publique traduit une conception de la vie sociale d livre un contenu n
331. selon eux apr s la bataille c est dire dans une p riode de relative accalmie au regard de l afflux massif et brutal de 2001 2002 ce qui peut peut tre rendre compte d une moindre implication dans l tude Toujours est il que l on a manifestement affaire un terrain relativement difficile d acc s d s lors qu il est question de collecter des informations pr cises et exhaustives sur les publics h berg s de les rencontrer ou de participer des r unions o sont voqu es des situations individuelles 97 Notre propos ne vise en rien d signer comme hostiles ce travail l ensemble des acteurs que nous avons rencontr s Certaines personnes se sont impliqu es avec beaucoup de bonne volont dans cette tude et nous tenons ici leur adresser nos plus vifs remerciements 138 Concernant la phase de recueil d entretiens aupr s des professionnels tous les acteurs locaux ont bien voulu se pr ter au jeu et tous de rares exceptions pr s ont accept de nous recevoir afin de participer cette tude N anmoins il a souvent t n cessaire de mener deux entretiens successifs le premier entretien n ayant souvent pas suffi recueillir toutes les informations soit parce que tous les th mes n avaient pu tre d velopp s avec la m me pr cision soit parce que la personne concern e dans le premier entretien assez formel n avait pas abord certaines questions Pour certaines personne
332. ses l ments nos yeux les plus significatifs Cette question des lieux o se construit la politique de l asile et donc celle des lieux o il est pertinent d observer cette construction fait plus loin l objet d un chapitre Cf infra L enqu te exploratoire sur la m thodologie 45 Pour une analyse de ce type de situation dans un autre contexte voir Fassin 2001 49 xk x En guise de conclusion nous voudrions revenir sur une interrogation qui en filigrane parcourt l ensemble de cette premi re partie consacr e l analyse de la politique locale Manifestement le demandeur d asile a fait son entr e comme nouvel objet de pr occupations dans le petit monde de l action sociale locale La demande d asile fait d sormais partie de ces th matiques qui comme celles du logement de la sant de la prostitution ou de l enfance en danger alimentent les discussions et configurent l offre de prise en charge sociale dans le d partement Dans ce sens et en quelques ann es le demandeur d asile est devenu une figure parmi d autres de la marginalit sociale prenant place aux c t s du SDF du jeune errant du jeune des quartiers ou du ch meur en fin de droits Or derri re l apparent clatement des logiques d action et la diversit des cat gories ainsi que de leurs usages qui organisent la perception et la prise en charge de ces populations il nous semble qu un princ
333. sie 1 2 6 Autre Syrie 1 2 6 Somalie 1 gt 6 Total 38 100 Syrie 1 2 6 Tunisie 2 5 3 Ukraine 1 2 6 Total 38 100 Le 7 juillet le taux d occupation s levait 118 75 Les personnes d origine trang re repr sentaient 60 53 des h berg s Aucune personne en demande d asile n tait pr sente 77 Financement DDASS Contrat Ville Conseil G n ral FASILD Sonacotra 77 Seules 7 personnes ayant le statut de r fugi taient h berg es dans cette structure repr sentant 18 42 des h berg s comme le montre le tableau ci dessous Tableau n 29 Statut des personnes h berg es au CHRS ASSIC le 7 juillet 2003 Statut Effectif D Demandeurs d Asile 0 0 R fugi s 7 18 4 D bout s 0 0 0 Autres 31 81 6 Total 38 100 Les statistiques de novembre 2003 ne sont pas disponibles IV 3 Le CHRS ACTES L association ACTES Action Educative et Sociale cr e en 1903 sous le nom de Patronage Saint Pierre a d but par la cr ation d un foyer de jeunes travailleurs compl t e plus tard par un centre d h bergement pour gar ons de 17 25 ans Apr s de multiples volutions cette structure compte actuellement 7 tablissements distincts Le Centre Action Educative La Guitare La Maison d enfants a caract re social Le Salvaret La Maison d enfants a caract re social La trinit Le p le d acc s l emploi Cap Entrepris
334. ssez long travail relationnel aupr s des acteurs semble donc n cessaire sauf bien s r pouvoir s appuyer sur la l gitimit d une mission d inspection de type IGAS l gitimit dont on ne saurait toutefois dire qu elle permettrait coup s r de se pr munir contre les biais occasionn s par toute enqu te clair Pour cette raison il semble que dans l ventualit d enqu tes ult rieures n cessitant la rationalisation de l information en vue d un meilleur acc s celle ci il soit de bonne m thode d impliquer les structures concern es tr s en amont en se souciant de l int r t qu elles peuvent retirer de changements visant davantage de transparence 139 II Le type d information d tenu par les structures A ces quelques probl mes d acc s l information s ajoutent des difficult s de nature plus technique relatives aux proc dures de collecte et au contenu m me des renseignements d tenus par les structures Avant de voir plus dans le d tail qui poss de quel type d information et est susceptible de la donner remarquons en premier lieu l absence de proc dure de mise en commun au jour le jour des diff rents fichiers La DDASS se donne les moyens de se doter d un tat des lieux r guli rement r actualis partir de voies diverses rapports d activit annuels communication informelle avec certains intervenants sociaux participation aux d cisions d admission en CADA demande de listes une date donn e
335. ssociation ni oise Elle fit mine de ne pas me reconna tre tout en parlant voix basse une femme et un homme qui l accompagnaient tous les trois me regard rent en chuchotant Le taux de refus relativement lev montre que l entretien ne repr sente pas toujours un exercice facile pour ce type de public et qu il faut consacrer du temps l explicitation des objectifs de l enqu te aussi bien aupr s des acteurs associatifs qu aupr s des personnes qui l on propose les entretiens III 2 La traduction Parmi les difficult s qu il faut mentionner concernant l approche des publics il faut aussi faire tat des probl mes de traduction Le souci apr s enqu te n est pas tant de trouver des ressources humaines en la mati re Toutes les structures qui h bergent des demandeurs d asile se sont dot es par des voies diverses du concours de personnes de statut variable mais tr s rarement interpr tes ou traducteurs professionnels m me de pratiquer les langues les plus repr sent es notamment russe et arabe Et condition d obtenir l implication des structures on peut y faire appel En fait les difficult s qui nous sont apparues sont davantage mettre au compte du probl me plus g n ral en sciences sociales de l entretien accompagn d un traducteur On veut ici parler des distorsions de sens induites par la m diation d un tiers qui quelle que soit sa bonne volont est amen impr
336. stan 2 8 117 Tableau n 44 R partition par nationalit du public total h berg au 25 novembre Nationalit o Russie 57 5 Arm nie 4 7 Ex Yougoslavie 4 7 G orgie 3 5 Azerb djan 29 Ouzb kistan 2 8 Bi lorussie 2 3 Angola 1 9 Palestine 1 9 Ukraine 1 9 Alg rie 1 7 Kirghistan 1 7 RDC 1 7 Bosnie 1 6 Moldavie 1 4 Albanie 1 0 Congo 1 0 Mac doine 0 9 Soudan 0 9 Irak 0 7 Turquie 0 7 Roumanie 0 5 Tadjikistan 0 5 Nigeria 0 3 Sierra L one 0 3 Somalie 0 3 Iran 0 2 P rou 0 2 Ruanda 0 2 Total 100 118 1 6 2 QUELQUES L MENTS STATISTIQUES SUR LES NON H BERG S Le tableau qui suit montre que le SSAE suit galement juridiquement et administrativement des personnes non h berg es en CADA ou en h tels meubl s isol s ou familles 35 personnes isol es en 2000 141 en 2001 et 88 en 2002 13 familles en 2000 22 en 2001 et 10 en 2002 Tableau n 45 Synth se 2000 2001 2002 du suivi effectu par le SSAE NICE Ann es 2000 2001 2002 Suivi des demandeurs d asile isol 35 141 88 Suivi des familles demandeurs 13 22 10 d asiles non h berg es Suivi des familles demandeurs d asile 56 188 140 et r fugi es h berg es L analyse des statistiques du public accueilli la r cente Plate Forme des Services et de Coordination en faveur des demandeurs d asile d montre l importance num rique des couples sans enfant et des personne
337. stiques du 25 novembre 2003 n ont pas t fournies 115 I 6 Synth se Cette synth se vise dans un premier temps dresser le bilan toutes structures confondues des principales donn es dont nous disposons au 25 novembre 2003 concernant les personnes en demande d asile conventionnel et territorial r fugi es et d bout es qui sont h berg es dans les Alpes Maritimes Par ailleurs il nous a sembl qu il serait int ressant de fournir un rapide clairage statistique sur les personnes qui ne sont h berg es dans aucune structure Pour ce faire nous avons mis en perspective les donn es issues de l enqu te aupr s des structures d h bergement et celles dont nous disposons concernant l ensemble de la population ayant effectu une demande d asile dans les Alpes Maritimes Par l on voit chiffres l appui se dessiner des crit res d inclusion et d exclusion mobilis s au sein du syst me d h bergement d partemental L 6 1 L H BERGEMENT DANS LE D PARTEMENT SELON LE STATUT LA COMPOSITION FAMILIALE ET LA NATIONALIT Les tableaux et graphiques suivants pr sentent les cat gories de populations couvertes par les structures d h bergement comptant des personnes en demande d asile r fugi es et d bout es du droit d asile dans les Alpes Maritimes le 25 novembre 2003 par statut composition familiale et nationalit Statut des publics demandeurs d asile r fugi s d bout s h berg s da
338. stres d action la surveillance et la suspicion d un c t la compassion et le secours de l autre entre deux principes de justice le respect de la loi et le caract re intol rable de la d tresse sociale entre deux tutelles minist rielles l Int rieur et les Affaires Sociales Certes l id e d un va et vient entre la potence et la piti Geremek 1987 en mati re de gestion de la mis re n est pas nouvelle en soi ou r serv e au domaine de la demande d asile On sait qu elle parcourt toute l histoire du traitement politique de la pauvret et de la marginalit sociale Elle prend toutefois un relief particulier dans un contexte o les soci t s d mocratiques ont rejet depuis longtemps le principe du bannissement comme issue possible de l alternative Les DDASS n en sont pas il est vrai assurer les reconduites la fronti re Mais localement lorsque administration sociale a eu prononcer l expulsion des d bout s de leur logement c est sur le mode de l injonction contradictoire que certains fonctionnaires ont v cu la coexistence de deux attentes de leur hi rarchie toutes deux assorties du m me caract re imp ratif d un c t au nom de l Etat social il n est pas question de mettre des familles la rue de l autre au nom de l Etat p nal il n est pas question de financer l h bergement d individus en situation irr guli re C est l d ailleurs un point q
339. structures sp cialis es dans l accueil des demandeurs d asile II 1 CADA CPH CHRS A T E Le premier CADA CPH d partemental a t mis en place en 1992 par l association ATE Accueil Travail Emploi cr e en 1953 et sp cialis e dans l h bergement des travailleurs migrants travailleurs malgaches maghr bins puis dans les ann es 90 dans la mise en place de l accueil des r fugi s politiques statutaires du Vietnam En octobre 2002 apr s la saturation du dispositif dans les Alpes Maritimes la capacit globale d accueil de ce CADA CPH CHRS sp cialis est pass e de 101 116 places par la cr ation de 15 places suppl mentaires Ce CHRS pour demandeurs d asile conventionnel accueille diff rents types de structures familiales couples avec enfant s familles monoparentales jeunes majeurs 18 25 ans personnes seules personnes g es plus de 60 ans Pour les familles les logements propos s du studio au F4 sont individuels Pour les personnes seules l h bergement est collectif afin dans un premier temps d viter un trop grand isolement Les appartements sont quasi essentiellement situ s dans un quartier p riph rique de Nice l Ariane dit quartier difficile l association n ayant jamais obtenu d attribution dans d autres zones de la ville bien que les responsables en aient fait plusieurs reprises la demande L quipe compos e de 14 personnes et s articulant en trois
340. t de cuisiner Le niveau de prise en charge est galement tr s diff rent de celui que connaissent les personnes h berg es en CADA puisqu il est impossible d avoir un suivi social rapproch pour des centaines de personnes par une seule structure le SSAE Les probabilit s d obtenir le statut de r fugi sont galement variables d un mode d h bergement l autre la probabilit d obtention du certificat de r fugi en CADA tant estim e 70 Les h berg s sont galement dans une situation financi re pr caire puisqu ils d pendent de l allocation d insertion qui s interrompt au bout d un an m me si la proc dure n est pas encore termin e Ils d pendent alors des associations caritatives qui leur d livrent des colis alimentaires ou une aide pour les vestiaires Quant l accueil de nuit cette structure n offre qu un h bergement limit dans le temps et le travail d insertion n est pas r ellement possible puisque aucune d marche ne peut tre engag e pour les personnes en demande d asile Les CHRS offrent une dur e d h bergement bien sup rieure mais les d marches d insertion ne peuvent tre effectu es De plus le public demandeur d asile et r fugi a une dur e 81 a p EI P x De ee 5 Signature en avril 2002 entre le Minist re de l Emploi et de la Solidarit le Secr tariat d Etat au logement et l Union nationale des HLM pour l acc s au logement social des r fugi
341. t demandeur d asile conventionnel demandeur d asile territorial r fugi d bout D tail demande asile conventionnel OFPRA ou CRR Mode d admission en CADA DNA ou CLA FTDA dans le Dispositif National D Accueil ou Commission Locale d Admission Date d p t OFPRA Date d cision OFPRA Date d p t Recours Date d cision CRR Date d p t Asile Territorial Date d cision Asile Territorial Titre de s jour APS R c piss Carte Temporaire Carte de R sident Cette seconde op ration statistique nous a permis de mieux rep rer les donn es accessibles Il a n anmoins t n cessaire pour certaines structures telles que le SSAE concernant les personnes h berg es en h tels meubl s de compl ter les listes fournies afin de recueillir certaines variables importantes telle que la date de naissance par exemple Certaines variables n ont pu tre ainsi recueillies de mani re syst matique telles que la variable profession Nous dresserons donc ici l tat des lieux des donn es recueillies et disponibles par structure avant de pr senter un tableau r capitulatif Le CADA CPH d ATE nous a fourni une liste de m me qualit que lors de la premi re op ration statistique liste anonyme de personnes par variables Sexe Composition familiale Lien avec le chef de famille Nationalit Pays d origine Date d entr e dans la structure Date d entr e en France Niveau d Etude
342. t coloniale traditionnelle Si l asile tend tre constitu en une forme de migration parmi d autres c est dans ce sens en tant qu il attise la crainte que suscitent tous les mouvements migratoires contemporains ayant pour aboutissement ou pour point de passage des d mocraties aux prises avec la globalisation et l apparition de migrations transnationales qui brouillent les fronti res traditionnelles entre migrations conomique et politique temporaire et d finitive Cette banalisation est donc assortie du principe de s paration l vre dans les soci t s d accueil entre une pr sence immigr e consid r e comme l gitime et souhaitable face laquelle doivent s exercer les vertus de l int gration et une pr sence immigr e relevant de l intrusion et laquelle tend tre associ e l image de migrants qui d velopperaient des strat gies de contournement des l gislations nationales sur l entr e et le s jour des trangers voire d instrumentalisation de leurs failles ou de leur ambigu t A la lumi re de cette premi re approche de la demande d asile comme objet d action publique on saisit l int r t qu il y a inscrire la construction des probl mes faisant l objet de politiques publiques dans une perspective macrosociologique ne n gligeant pas le poids de facteurs structurels ancr s historiquement tout en tant attentive rep rer l intervention de facteurs plus conjoncture
343. t en commun de s en remettre en partie aux acteurs locaux pour produire une d finition conjointe des probl mes r soudre dans le cadre de dispositifs ayant vocation favoriser la coordination des actions Cette derni re devient alors un probl me concret pour les acteurs de plus en plus nombreux et divers qui ont organiser leur coop ration sur les diff rentes sc nes locales et laborer des solutions collectives des probl mes qui sont largement construire De ce constat d coule en partie le renouvellement du regard port sur la vie institutionnelle locale D s lors que les m canismes de l action collective et ceux de la construction des probl mes se trouvent associ s dans la production de l action publique locale la question de leur articulation devient analytiquement pertinente Si une analyse en termes d action organis e Crozier et Friedberg 1977 Friedberg 1993 reste de mise pour comprendre comment les acteurs organisent leur coop ration d s lors qu ils sont li s par un enjeu commun de nouveaux modes de raisonnement sont n cessaires qui permettent de rendre compte de la gestion collective des enjeux li s aux luttes entre acteurs locaux pour la qualification des probl mes C est le sens de la d monstration de Duran et Thoenig op cit qui proposent de substituer au mod le classique de la r gulation crois e Crozier et Thoenig 1975 une analyse en termes d institutionnalisation de l action collective atten
344. t la vraie de la fausse urgence enseignant qui applique les consignes du minist re en mati re de contr le des connaissances travailleur social qui pour reprendre la formule d Isabelle Astier acclimate les directives aux asp rit s du terrain Astier 1996 et pour ce qui nous int resse ici intervenant associatif qui appr cie le caract re imp rieux d un besoin d h bergement etc Le point commun ces diff rents cas c est qu travers les choix qu ils font face aux usagers ces acteurs participent de mani re directe la construction des objectifs et des modalit s de mise en vre de l action publique Dans ces choix se d termine en partie la nature des probl mes r gler ainsi que les caract ristiques des publics concern s par ces probl mes Ecartons provisoirement la question des explications donner des choix dont on pourrait tout la fois en fonction de ses inclinations th oriques clairer les dimensions cognitive 122 Notons que l tendue et les conditions d usage de cette marge de man vre sont tr s variables G n ralement la marge accord e par l institution augmente mesure que l on se rapproche du mod le de l expert c est dire que se durcissent les comp tences qui la justifient Tr pos 1998 Cependant au del des situations o est officiellement autoris e l adaptation de r gles g n rales des situations particuli res il existe de nombreuses situ
345. tante sur le territoire et au sein de l offre d accueil ainsi que du caract re volutif des statuts au regard de la l gislation L acc s une connaissance plus fine des projets individuels des parcours migratoires et des conditions de vie s av re quant lui peu compatible avec le format des tableaux de bord qui permettent la remont e des informations administratives Ces sources d incertitude et d interrogation justifient le recours des tudes sur site de niveau d partemental Nous en d duisons les deux premiers volets d une enqu te consacr e au cas des Alpes Maritimes Le premier volet prend acte du poids des sp cificit s locales dans l organisation de la r ponse concr te aux probl mes d accueil pour mettre en perspective une connaissance objectiv e de la situation d partementale concernant l offre de prise en charge et la demande d aide et la reconstitution des logiques qui traversent le syst me d acteurs qui se voit amen g rer cette demande Cette investigation porte galement sur les parcours des migrants au sein des dispositifs qui leur sont accessibles ainsi que sur le regard et les pratiques qu ils d veloppent l gard de la politique locale et en fonction des caract ristiques de cette derni re A l int rieur de ce volet consacr l analyse de la situation locale au sens large trois directions sont privil gi es l tude des dispositifs d accueil tat des lieu
346. te de documents production de statistiques et traitement secondaire de donn es statistiques existantes Ce type d enqu te n cessitant un important travail relationnel visant faire accepter la pr sence des chercheurs sur le terrain c est sur l enqu te sur la politique locale que nous avons initialement centr nos investigations Outre le fait de permettre la prise de contact puis l tablissement de relations durables avec des acteurs importants pour la suite du travail ce volet de l tude visait trois objectifs principaux Retracer ex post l historique de l mergence locale de la demande d asile comme pr occupation socio politique institutionnelle et professionnelle Acc der une connaissance fine et pr cise de l architecture du dispositif d accueil et par l de l offre effective de prise en charge locale Enfin dans une perspective plus dynamique reconstituer le syst me d acteurs individuels et collectifs amen s ou contraints g rer cette probl matique nouvelle En dehors des acteurs pouvant tre rattach s un noyau dur DDASS associations gestionnaires de CADA SSAE nous nous sommes efforc s pour le choix de nos interlocuteurs de proc der de mani re inductive en n excluant personne a priori mais au contraire en nous laissant guider par les propos des personnes interview es 38 entretiens individuels et collectifs ont t r alis s aupr s de membres des institutions suivantes
347. tenues au niveau r gional et national Les dossiers individuels contiennent les items suivants donn es concernant le titulaire du dossier Nom Pr nom Adresse Date de naissance Nationalit la composition familiale Rang Nom Pr nom Sexe Nationalit Date de naissance Lieu de naissance Statut Date d entr e en France Date de changement de statut l ouverture des droits Date d p t OFPRA Date obtention du statut titre de s jour nature validit lieu de d livrance n titre le dossier OMI num ro du dossier date visite m dicale De plus concernant les statistiques sur les allocations d attente et de proposition d aide se pose la question des diff rences en termes de mode de comptage entre les niveaux local r gional et national La comparaison des donn es fournies par les structures lors de l op ration de comptage un jour donn et des donn es dont ces structures disposent au vu de leurs fiches d enregistrement pose videmment la question de la qualit du recensement du public accueilli et de la participation des structures cette enqu te Il est vrai que la date choisie 7 juillet cd ncidait pour beaucoup des p riodes de vacances De plus certaines structures ont profit de l t pour changer leur logiciel Pour ces raisons et bien que en soi cette op ration statistique nous ait permis d effectuer un premier travail statistique sur une photographie des publics accueillis dans des str
348. termede et Secours Populaire il n y a pas de nombre de places fix au d part cela d pend des chambres d h tel disponibles Le nombre inscrit dans le tableau est donc le nombre de places disponibles cette date donn e Nous avons consid r que le taux d occupation s levait 100 82 Tableau n 33 Synth se de la prise en charge sp cialis e et g n raliste d partementale au 7 juillet 2003 Capacit Places Taux Pers DA Eff Structures d Accueil Occup Occup Nat Etra R D DA R DA R D D Structures sp cialis es CADA CPH ATE 116 115 105 4 100 100 115 39 1 50 4 10 4 CADA ALC 81 81 100 100 100 81 60 5 39 5 0 Dispositif ALT ATE 15 15 100 100 100 15 46 7 33 3 20 Sous total 212 211 211 Dispositif h tels meubl s sp cialis s Dispositif INTERMEDE Dispositif Secours Populaire Sous total 387 387 100 100 100 387 53 7 29 9 16 3 Total structures sp cialis es 599 598 598 Structures d h bergement d urgence Accueil de nuit 109 110 100 9 54 4 7 8 7 5 6 22 0 Structures g n type CHRS CHRS ALC Les Yuccas 30 34 113 3 65 63 149 5 5 9 89 0 CHRS ALC Service Externe 101 99 98 02 66 67 11 1 11 0 11 1 0 CHRS ACTES 80 80 100 7 5 0 7 5 0 CHRS ASSIC 32 38 118 75 60 53 18 4 7 0 18 4 0 Sous total 243 251 29 Total 951 959 634 Le 7 juillet 2003 634 personnes en demande d asile DA r fugi es
349. tiellement constitu de dons collectes effectu es par les b n voles et de subventions sur des actions concr tes et ponctuelles Concernant la population des demandeurs d asile trois personnes ressource engag es courant 2001 trois salari s adulte relais m diateur traducteur sont en charge de l accueil ainsi que de nombreux b n voles Les actions men es envers cette population sont diverses en commen ant par un suivi et un accueil traditionnel dans leurs locaux l organisation et la prise en charge des vacances des enfants en passant par l accompagnement aux rendez vous 67 ANPE CAF la pr vention li e aux risques de prostitution ou le suivi du calendrier des vaccins des enfants et le soutien lors des accouchements Depuis le d but de l ann e 2003 le flux d arriv e n a pas cess et la f d ration voit arriver tous les jours de 1 5 familles en demande d asile originaires de Tch tch nie de Moldavie et d Alg rie Actuellement 63 familles asile conventionnel sont h berg es par cette structure en h tels meubl s ce chiffre s tant lev jusqu 140 familles en 2001 La dur e d h bergement en h tel meubl s l ve minimum 24 mois Les h tels sont tous situ s en centre ville permettant une int gration dans la ville et une facilitation des d marches devant tre effectu es dans plusieurs structures Le prix des chambres s l ve environ 13 euros personne nuit
350. tionalit par filiation demande d asile territorial et est finalement arr t la pr fecture Il doit alors prendre l avion Limoges Strasbourg Strasbourg Nice Nice Alg rie et est arr t Nice au centre de r tention o 1l effectue une demande d asile politique qui est imm diatement refus e Apr s son s jour en prison 1l est lib r et dort actuellement l accueil de nuit ne sachant comment continuer vivre dans cette situation d ill galit Le dixi me entretien a t men avec un homme de nationalit serbo croate g de 35 ans Officier dans l Arm e Nationale yougoslave d serteur sa maison ayant t br l e sa femme et ses deux fils ayant t assassin s tant recherch pour des op rations militaires en Croatie il d cide de fuir la Yougoslavie et le Kosovo en passant par la Mac doine puis la Gr ce o il se r fugie dans un monast re pendant six mois Il participe ensuite des op rations militaires secr tes pour diff rents gouvernements avant d arriver en France A Nice il contacte Amnesty International o il est aid quant la r daction du dossier OFPRA Il attend actuellement la r ponse et est h berg l accueil de nuit Il 2 Analyse th matique des entretiens IL2 1 PROJET ET PARCOURS MIGRATOIRES Dans la majorit des cas la France et dans une plus large mesure la ville de Nice n taient pas une destination choisie l avance Bien au contraire pour la ma
351. tive saisir les m canismes de la conceptualisation conjointe laquelle se livrent les partenaires locaux Dans le m me sens mais en se pla ant davantage sur le plan m thodologique Thoenig 1996 propose une d marche d enqu te consistant partir du probl me pour reconstruire le syst me d action territorial qui entreprend de le g rer Une autre contribution est fournie par Lascoumes 1996 travers le concept de transcodage forg pour rendre compte au del du cas de l action publique locale de la mani re dont les probl mes sont formul s traduits au sein des r seaux d action publique dans lesquels se n gocie leur traitement collectif On peut galement citer les travaux de Borraz et Loncle Moriceau qui introduisent la notion de matrice institutionnelle pour rendre compte de l inter structuration qui s op re dans un secteur soci tal donn entre l mergence d un probl me nouveau et les syst mes d action pr existants sur un territoire Borraz Loncle Moriceau 2000 S il y a lieu de distinguer ces diff rentes approches notamment du point de vue de l entr e qu elles privil gient on notera que toutes participent d un m me effort en vue d une meilleure prise en compte de la capacit des acteurs locaux se repr senter le monde dans lequel ils agissent et organisent leur coop ration et d une intelligibilit plus grande des processus l vre dans cette construction intellectuelle collective A l instar
352. totalisant 101 places d h bergement est satur et les lieux d accueil g n ralistes sont rapidement pris de court face des personnes isol es et des familles la recherche d un toit ayant souvent besoin de soins m dicaux ne parlant pas fran ais pour la plupart d entre elles 5 Cette augmentation touche pendant la m me p riode l asile territorial qui passe entre 1999 et 2001 de 416 950 demandes Source Pr fecture des Alpes maritimes 10 D s 1999 des personnes originaires du Kosovo s taient pr sent es aux portes de l administration sociale pour tre finalement h berg es dans l urgence par deux associations ni oises Mais les probl mes certes non n gligeables pos s par l arriv e de ces populations sont sans commune mesure avec l moi voire l affolement suscit par l afflux massif qu voquent les acteurs que nous avons rencontr s et auquel ils ont d faire face au cours des ann es 2000 et 2001 C est la chronologie de cet pisode de la vie locale marqu par l improvisation le bricolage institutionnel au sens sociologique du terme puis des tentatives de rationalisation de l action publique que nous relatons ici partir d un d coupage en quatre p riodes qu il nous a sembl clairant de r aliser partir des entretiens que nous avons recueillis I 1 Face l urgence le temps du bricolage institutionnel Un adulte relais du Secour
353. tre confront s au probl me de l int gration 42 Il y a quand m me des cultures diff rentes On retrouve des probl mes d int gration un peu g n raux qui sont que les gens ne connaissent pas le syst me On leur explique mais c est un peu n buleux Ils ont toujours peur qu on les trompe qu on ne leur dise pas tout ce quoi ils ont droit Alors il peut y avoir des aspects revendicatifs qui s expriment parfois de mani re plus forte souvent des gens du Maghreb c est plus facile pour eux d exprimer cela m me si ils ont une communaut ils ont des tas d information plus ou moins vraies C est peut tre un peu moins vrai avec les r fugi s de l Est Ils ont une information mais ils sont plus prudents Je pense que la probl matique est un peu diff rente Je pense que les maghr bins qui sont venus savaient ce quoi ils s attendaient globalement m me s ils n avaient pas toutes les connaissances des rouages Mais les r fugi s de l Est ils attendaient le paradis peut tre que quand ils sont arriv s on leur a dit que c tait a qu ils allaient avoir tout de suite un logement un travail donc ils sont assez surpris de ne pas trouver tout a C est plus de la d sillusion que de la revendication Il y a aussi des gens qui viennent des Comores Il semblerait que l la situation soit plus il semble qu on comprenne mieux les situations familiales des personnes de l est alors que les Co
354. tretiennent avec la structure Les contacts avec les sujets de l enqu te tant d termin s par une personne tierce il appara t n cessaire de n gocier les conditions de l enqu te le plus t t et le plus pr cis ment possible R trospectivement les conditions dans lesquelles les structures ont apport leur concours au choix et au d roulement des entretiens furent tr s variables Dans un premier cas nous n avons pu recueillir aucun entretien aupr s de personnes h berg es en h tels malgr l insistance de notre part Les tentatives ont toutes chou es et nous n avons pu rencontrer aucune personne ayant accept de mener un entretien avec notre enqu teur Le travailleur social devant se charger de demander aux h berg s s ils acceptaient de mener un entretien n est pas parvenu nous proposer de candidat avec qui l enqu teur aurait pu avoir une entrevue lui permettant ainsi de se pr senter et de pr senter l enqu te Les raisons donn es ont t diverses une famille a refus car on est actuellement en conflit avec elle car elle doit quitter les locaux il y a un avis d expulsion et on est dans une p riode de crise La seconde famille est d stabilis e instable a va tre trop compliqu Une autre famille qui a obtenu le statut ne veut plus trop en parler Ces r ponses nous clairent sur les diff rents motifs de refus qui ont t rencontr s nouveau par la suite en fonction des
355. trouvera t on des travaux nous informant sur une paradigme s curitaire venu d outre atlantique des enqu tes sur les divers dispositifs de lutte contre la d linquance qui sont mis en place localement des tudes centr es sur les relations de face face qui mettent aux prises fonctionnaires de police et jeunes des quartiers chaque focale mettant en vidence un mode de construction du probl me de la d linquance Ce que nous proposons ici c est pr cis ment de mettre en parall le ces trois clairages pour un m me objet le cas de la demande d asile 171 Le r f rentiel de la politique de l asile en France Sans retracer ici la g n alogie compl te de la politique de l asile en France on peut identifier plusieurs axes d volution qui concourent depuis quelques ann es reconfigurer la politique fran aise de gestion de la demande d asile On pourra ainsi voquer le passage d une conception politique de l asile associ e au contexte de la guerre froide une conception humanitaire li e l mergence d un nouvel ordre mondial et r v lant la d politisation de cet enjeu strat gique Noiriel 1999 Ce qui est mis en cause par de nombreux auteurs c est bien travers la mise en place d une politique europ enne restrictive la confusion volontairement introduite par la forteresse Europe Legoux 2002 entre politique d asile et politique d immigration
356. ts l h bergement qui risquent au vu de leur nombre de la lenteur de l instruction des dossiers de demande d asile et de l incertitude concernant l issue de la d marche de pervertir la logique d intervention poursuivie par la structure 13 Ainsi en est il des quatre CHRS du d partement pourtant tr s sollicit s qui se sont vus dans l obligation de n accueillir qu un nombre limit de demandeurs d asile au vu du profil particulier que pr sentent ces populations l avenir incertain En tant que CHRS on serait habilit les prendre mais on sait que c est des gens qui vont prendre une place de CHRS pendant deux trois ans On ne peut pas s amuser bloquer des places ce serait au d triment d autres personnes donc il y a un choix qui est fait Vous comprenez qu avec les demandeurs d asile c est pas possible puisqu ils n ont droit rien Quand on dit la DDASS l on a une famille de demandeurs d asile qu est ce qu on fait La DDASS nous r pond attention vous savez que si vous les prenez a va vous prendre largent correspondant 4 5 6 prises en charge qui auront un cursus plus classique L vous prenez quelqu un pour longtemps et taux plein vous allez pomper dans les aides financi res que nous vous attribuons Il faudra bien prendre largent sur les autres situations Il y a un quilibre financier maintenir Directeur CHRS Dans un autre cont
357. ts En premier lieu on retiendra que la majorit des publics tous statuts confondus est h berg e l h tel 60 des publics h berg s en novembre 2003 Toutes structures confondues c est le statut de demandeur d asile conventionnel qui est le plus repr sent 60 loin devant celui de r fugi 37 puis celui de d bout 3 5 Les couples avec enfants sont majoritaires repr sentant sur l ensemble des structures 70 des situations familiales alors que les familles monoparentales atteignent le taux de 24 Les personnes isol es sont largement sous repr sent es et plus encore les couples sans enfants respectivement 3 3 et 1 La nationalit russe domine tr s largement Elle concerne plus de 56 des publics accueillis laissant loin derri re les autres origines Enfin on notera la quasi absence des demandeurs d asile territorial dans l ensemble des structures bien qu ils constituent presque 60 des demandes d asile enregistr es par la pr fecture des Alpes Maritimes en 2002 Cette exclusion de fait de cette cat gorie de population est rapprocher de celle que subissent les personnes isol es les deux ph nom nes se renfor ant mutuellement dans la mesure o les demandeurs d asile territorial sont majoritairement des personnes isol es Pour ce qui concerne le deuxi me axe de l tude qui s inscrit dans le cadre d une fude exploratoire sur l approche des publics nous sommes tent s de mettr
358. ts repr sentent plus de la moiti des personnes h berg es en h tels meubl s 52 9 en juillet et 51 5 en novembre pourcentages similaires ceux rencontr s pour les deux CADA N anmoins cette caract ristique du public pose ici un probl me sp cifique par rapport la prise en charge de ce public en chambres d h tels et de meubl s En effet les chambres d h tels ne sont pas toujours quip es de plaques chauffantes permettant de faire chauffer de la nourriture Il faudrait aussi parler des conditions d hygi ne d autant plus que ce mode d h bergement th oriquement transitoire et de courte dur e ne l est pas dans la grande majorit des cas Ce tableau montre galement que d autres membres de la famille s rs ni ces grands m res peuvent accompagner la famille stricto sensu le couple et les enfants ou les rejoindre dans un second temps dans l h bergement Tableau n 28 Age du public h berg en h tels le 25 11 03 Age Effectif A 0 2 ans 24 7 8 2 5 ans 32 10 4 5 10 ans 35 11 4 10 15 ans 44 14 3 15 20 ans 23 7 5 20 25 ans 22 7 1 25 35 ans 63 20 5 35 45 ans 46 14 9 45 55 ans 18 5 8 55 65 ans 1 0 3 gt 65 ans 0 0 0 Total 308 100 Les tranches d ge sont globalement similaires celles des deux CADA Les enfants de 0 5 ans repr sentent 18 2 du public h berg en h tels et en meubl s La part des enfants de 5 15 ans s l ve 25 7 Les 20 25 ans sont un p
359. ture favoriser une r ponse positive une demande en vue de remplir un questionnaire 164 De plus ne pas se laisser imposer le choix des personnes prend dans le cas du questionnaire un caract re encore plus imp ratif du fait de la n cessit technique de respecter les caract ristiques d un chantillon strictement d fini Par ailleurs concernant les ressources disponibles en mati re de traduction on ne peut plus avec un questionnaire pour des raisons videntes se reposer sur le bricolage qu op rent les structures avec les moyens du bord et la seule bonne volont de traducteurs locaux se proposant pour participer quelques entretiens Enfin les probl mes pos s par le caract re d claratif des renseignements fournis sont redoubl s dans le cas du questionnaire en raison m me du type de donn es recueillies et de Pexploitation statistique qui en est faite Mais au del de ces consid rations touchant la logistique de l op ration la question se pose de savoir quel est le type de donn es que l on souhaite recueillir Il ne fait nul doute que en dehors des probl mes li s au caract re souvent d claratif des renseignements voqu plus haut la technique du questionnaire est plus adapt e au recueil de donn es de type signal tique ge sexe statut etc que celle de l entretien Mais faut il rappeler qu on ne saurait par l acc der l exp rience de la migration telle que la v
360. ture et de visualiser la part du public concern par rapport au public total Concernant les personnes isol es h berg es dans les structures sp cialis s de type CADA qui ne repr sentent qu un petit nombre de personnes nous avons pr sent les profils individuels tels quels la construction de tableaux nous semblant peu pertinente pour un petit nombre d individus Nous avons proc d de la m me mani re pour les personnes en demande d asile ou r fugi es pr sentes en petit nombre dans les structures g n ralistes de type CHRS Nous commencerons par pr senter les caract ristiques des publics h berg s en CADA CPH en logement ALT puis en h tels Nous nous attacherons ensuite d crire les caract ristiques des publics h berg s l accueil de nuit puis en h bergement de type CHRS Enfin en nous appuyant sur les statistiques de fr quentation de la r cente plate forme nous ferons apr s comparaison avec les donn es relatives aux publics h berg s quelques remarques concernant les caract ristiques des publics non h berg s Comme notifi dans tous les tableaux le public h berg dans les structures des Alpes Maritimes est quasi exclusivement constitu de personnes en demande d asile conventionnel les demandeurs d asile territorial tant exclus des dispositifs d h bergement Cette partie permet tout d abord de mieux appr hender les profils des publics h berg s en donnant des l ments de r po
361. u de loin prennent habituellement place dans le paysage de l action sociale d partementale I 2 Lorsque l Etat reprend la main premi res tentatives de rationalisation de l offre d h bergement Durant l ann e 2000 et jusqu au printemps 2001 ce sont essentiellement des prises en charge en h tels meubl s qui sont effectu es par le biais de l association ALC travers son service CHORUS 06 qui g re cinq dispositifs d urgence d partementaux Sch ma D partemental d Urgence 115 CHRS Urgence SAO SAEF services d accueils personnes isol es et familles ainsi que par le concours de trois associations caritatives fortement mobilis es l Entraide Protestante le Secours Catholique ainsi que le Secours Populaire L Etat bien videmment n est pas absent du dispositif Il en est de mani re plus ou moins directe le principal financeur Il est l origine de la majorit des demandes d h bergement et tente par diff rentes voies de garder le contr le des pratiques qui ont cours dans ces structures Mais les flux continuent de s intensifier De plus il devient de plus en plus difficile de trouver des places en h tel Enfin commencent appara tre des cas de demandeurs d bout s continuant tre h berg s ce qui n est pas pour faciliter la prise en charge des nouveaux arrivants En clair le syst me est engorg et les acteurs directement confront s la gestion des publics mont
362. u en soient les causes la conjonction dans la p riode r cente de cette croissance de la demande et du maintien d un taux de reconnaissance peu lev qui touche galement l asile territorial conduit s interroger sur les conditions de prise en charge de populations qui quel que soit leur statut sont amen es s journer sur le territoire fran ais En effet au nombre croissant de personnes r guli rement install es en France dans le cadre d une demande d asile ou parce qu elles ont obtenu le statut de r fugi s ajoute du fait du faible taux de d livrance de certificats l ensemble des demandeurs qui bien qu ayant vu leur demande refus e prolongent leur s jour sur le territoire Or l offre d accueil correspondante malgr des moyens renforc s r pond difficilement cette augmentation des besoins en mati re de prise en charge sociale laquelle contribue par ailleurs l accroissement des d lais d examen Les probl mes li s cette inad quation entre offre et besoins de prise en charge concernent en premier lieu le Dispositif National d Accueil DNA qui doit faire face une saturation des structures sp cialis es correspondantes Outre le fait que ces derni res se trouvent confront es un nombre consid rable de demandes qu elles ne peuvent satisfaire qu en partie la distinction introduite formellement en 1991 entre les structures consacr es aux demandeurs d asile Centres d Accueil pour Demande
363. ubl des personnes les entretiens ont t effectu s dans les locaux des structures concern es La pr sence d un traducteur a t n cessaire dans six cas sur dix Un entretien fut men en langue arabe cinq en langue russe trois en fran ais et un en anglais Pour ce qui concerne les enseignements que l on peut tirer de ces entretiens en termes m thodologiques conditions de passation traduction etc nous renvoyons le lecteur la quatri me partie du rapport A ce stade nous avons souhait nous en tenir la restitution des propos mis par les personnes interrog es concernant quatre th mes qui nous semblent int resser directement l objet de cette tude centr e sur le th me de l h bergement le projet et le parcours migratoire les conditions d arriv e et les premiers contacts avec la ville d accueil le parcours r sidentiel le regard port sur le syst me d accueil local et la politique de l asile en France Au del de l int r t que peut repr senter en compl ment de l analyse statistique pr sent e plus haut l acc s au regard que les migrants portent sur les conditions dans lesquelles ils sont arriv s Nice et celles dans lesquelles ils y vivent au quotidien ajoutons que donner la parole ces personnes constitue pour nous un contrepoint n cessaire au risque qui guette toute tude r duisant les individus des unit s statistiques ou au statut d objet de politiques publiques
364. uches du Rh ne et deux fois moins que la r gion ou l ensemble national Les loyers dans le parc priv sont nettement sup rieurs la moyenne nationale 27 Ces quelques donn es donnent la mesure du d ficit de logement social dans le d partement situation qui a des cons quences directes sur l h bergement des publics demandeurs d asile et r fugi s Un deuxi me l ment entre ici en jeu la saturation du dispositif national d accueil qui ne permet pas ou rarement aux demandes de CADA d aboutir Ainsi a t mise en place une commission locale en Ao t 1999 pr sid e par le pr fet ou son repr sentant La Commission Locale d Admission Cette Commission Locale d Admission est pr sid e par le pr fet ou son repr sentant tous les mois et r unit la DDASS ainsi que les partenaires concern s SSAE SDU ATE ALC CADA ALC Plate forme CHORUS Interm de Secours Populaire Cette commission s est rapidement transform e en r union de travail et de concertation avec les diff rents partenaires Compte tenu du faible taux de capacit attribu au d partement du fait de la saturation du dispositif DNA de l obligation de rendre prioritaires les demandes formul es par d autres d partements sous pression du faible taux de satisfaction des dossiers admissibles et des demandes abouties en admission DNA et CLA les admissions locales ont t effectu es titre exceptionnel hauteur de 50 sur accord de la
365. uctures d h bergement photographie jamais r alis e ce jour localement nous avons d cid d organiser une seconde op ration de ce type en novembre Il 2 Seconde op ration statistique un jour donn 25 novembre 2003 Dans le cadre de cette seconde op ration statistique r alis e le 25 novembre nous avons fait le choix d essayer d accro tre le nombre de variables demand es afin d obtenir des r sultats plus satisfaisants Pour cela nous avons modifi le courrier adress aux services En pr cisant le type de pr sentation attendu concernant les donn es liste de personnes h berg es et non tableau statistique pr construit En d taillant les variables demand es voir liste ci dessous En demandant quelques renseignements suppl mentaires nombre de places disponibles nombre de places occup es dur e moyenne d h bergement 105 Les exemplaires vierges des dossiers individuels SSAE dossiers d Allocation d Attente et dossiers de Proposition d Aide sont disponibles en annexe 146 Les variables demand es en concertation avec l quipe lyonnaise sont les suivantes Sexe Date de naissance Situation familiale Composition familiale lien avec le chef de famille Nationalit pays d origine Date d entr e dans la structure Parcours r sidentiel en France et d faut dernier h bergement Niveau d tude dipl me Profession Statu
366. ue Noire C te d Ivoire Niger Togo tendance plus que confirm e par les r sultats de l op ration statistique du 7 juillet 74 Tableau n 20 Nationalit des personnes h berg es au CHRS Les Yuccas 7 juillet 2003 Nationalit Effectif 7 Fran aise 13 39 4 Etrang re 20 60 6 B nin 1 3 Burkina Faso l 3 Cambodge 1 3 Ethiopie 1 3 G orgie 1 3 C te d Ivoire l 3 Maroc 3 9 1 Mayotte 1 3 Moldavie 1 3 Nig ria 1 3 P rou 1 3 Portugal 2 6 1 Tunisie 2 6 1 Ukraine 2 6 1 Ex Yougoslavie 7 1 3 Total 33 100 Tableau n 21 Provenance des personnes trang res h berg es au CHRS Les Yuccas 7 juillet 2003 regroupement Nationalit Effectif Afrique du Nord 5 25 Afrique Centrale 5 25 Europe Est 5 25 Asie 1 5 Mayotte 1 5 P rou 1 5 Portugal 2 10 Total 20 100 En effet cette date o le taux d occupation s l ve 113 60 6 des personnes pr sentes dans la structure taient de nationalit trang re dont 25 d Afrique du Nord Maroc Tunisie 25 d Afrique Noire B nin Burkina Faso C te d Ivoire Nig ria Ethiopie et 25 d Europe de l Est G orgie Moldavie Ukraine Ex Yougoslavie N anmoins seules cinq personnes en situation de demande d asile et r fugi es taient pr sentes au CHRS Les Yuccas le 7 juillet et quatre personnes le 25 novembre repr sentant respectivement 14 8 et 11 8 du public h berg total
367. ui nous fait s lectionner On comprend que se m lent ici des consid rations d ordres divers derri re la volont de pr server la mission d une structure centr e sur l insertion professionnelle terme Face des publics dont on ne sait pas de quoi l avenir sera fait et d s lors que l on n a pas d action possible sur un aspect essentiel de cet avenir la possibilit de demeurer l galement sur le territoire c est le spectre d un investissement perte qui se profile sur le plan financier mais pas seulement Les enjeux soulev s par cette incertitude sont aussi d ordre 7 Normalement la logique est la suivante en arrivant la personne n a rien elle est prise en charge 100 pendant un ou deux mois le temps qu elle entre dans ses droits RMI etc Au fur et mesure que la personne retrouve ses droits ou trouve un travail on l che progressivement la prise en charge Sur un h bergement de six mois on paye tout pendant un mois puis ensuite un peu moins puis ensuite que le logement et la fin on ne 26 professionnel pour des intervenants qui vivent difficilement le fait de s investir dans une relation dont l issue leur chappe en grande partie Intervient galement le souci de ne pas exclure les populations traditionnelles dans un contexte o les demandeurs d asile semblent investir tous les dispositifs et o il se dit que certains publics habituels de l action sociale SDF
368. ui nous semble commun toutes les structures que d avoir faire avec cette ambigui t constitutive du statut du demandeur d asile Il n est gu re ais d avoir la charge d individus qui expriment une souffrance terrible que cette souffrance soit feinte ou non n est pas le probl me et que l on sait dans le m me temps en position d tre terme consid r s comme ind sirables sur le territoire c est dire consid r s comme 1ll gitimes dans leur demande d aide On navigue ici entre l expression paroxystique de la d tresse sociale ce que racontent ces gens torture massacres viols les situe objectivement au del de ce que l on a coutume de consid rer comme inacceptable chez nos pauvres et la manifestation la plus extr me de la fermet dont sont capables nos soci t s d mocratiques lorsqu elles hi rarchisent la l gitimit des demandes d aide Du c t des structures d accueil notamment des associations on se trouve ainsi tiraill entre un habitus compassionnel 32 Ce qui pose incidemment la question de savoir jusqu quel point il est possible de porter un regard critique sur la politique gouvernementale lorsqu on est un fonctionnaire de l administration sociale On sait que la n cessit d articuler une fonction politique et une fonction administrative est au cor de la mission qui est confi e l autorit pr fectorale La dimension politique de l action d
369. uit Ils leur faut ensuite trouver une forme d h bergement ou de non h bergement pour passer la nuit amis compatriotes squats ou rue H 2 Le SDU Sch ma D partemental d Urgence g r par _l association ALC D j voqu lors de la description du dispositif INTERMEDE le SDU cr en 1994 totalise 60 logements dans le d partement Nice Cannes Menton Grasse Il s agit d un h bergement d urgence assur en h tels meubl s et chambres d h tel r partis sur l ensemble du d partement s adressant aux personnes avec ou sans enfant s suivies par des services sociaux publics et associatifs inscrites dans une d marche d insertion et qui ne peuvent pas acc der imm diatement aux dispositifs de droit commun service d accueil et d orientation FSL loi Besson ou RMI CHRS Secours H bergement du Conseil G n ral Ce dispositif d h bergement des personnes et familles en difficult est essentiellement activ au travers d un accueil t l phonique permanent La dur e d h bergement est de 1 8 jours ventuellement renouvelable 1 fois Les places du SDU ayant t occup es plus de 59 14 par des familles en demande d asile en 2000 INTERMEDE fut ensuite cr pour distinguer les deux dispositifs Actuellement ce dispositif n est donc occup par le public des demandeurs d asile qu l arriv e des familles pendant quelques jours le temps que les familles effectuent leurs d
370. ur pr tendre tre exhaustive Nous n avons bien videmment pas fait le tour des cat gories descriptives de la migration telles qu elles mergent dans les discours et les 48 demandeur d asile se construit au quotidien travers les pratiques d acteurs qui sont au contact des migrants ou qui de par leur position contribuent plus ou moins directement structurer l action publique locale Bien videmment la politique de l asile ne s y r sume pas Elle se construit aussi ailleurs dans l espace europ en au niveau gouvernemental etc Mais on ne saurait sous estimer le poids de r gulations proprement locales dans le d veloppement de modes d appr hension de la migration et de mani res d agir l gard des migrants Le terme local est ici prendre dans un double sens D une part il renvoie la constitution d un sens commun local dont les codes et les cat gories se diffusent par les canaux formels et informels qui assurent la circulation de l information sur le territoire d partemental Mais les choix op r s par les acteurs institutionnels et associatifs face aux migrants doivent aussi aux r gles d ordres locaux relationnels circonstanci s n goci s en situation et donc propres chaque interaction dans laquelle se pose la question du sort des demandeurs d asile Ici on est renvoy ce qu une branche r cente de la sociologie nomme l analyse des changes au guichet soit le
371. urgence tout venant tend d diff rencier la figure du demandeur d asile Il s agit bien l d une forme de construction locale de la demande d asile qui banalise celle ci dans la sph re de l urgence sociale Mais le contexte pr existant tant ce qu il est c est aussi travers la mani re dont les cadres organisationnels et cognitifs existants vont s adapter la nouveaut que des mani res d agir et de penser les probl mes vont trouver leur expression Autrement dit l action publique locale est tributaire des cadres et des r gles de coop ration existants du d j l voqu par Lascoumes 1996 et de la mani re dont ils vont s adapter l introduction d un nouvel enjeu de coop ration tout en tant red finis leur tour travers le double mouvement que d crit Borraz lorsqu un nouveau probl me fait irruption dans le paysage de l action publique locale 1999 les probl mes sont d finis en fonction des cadres organisationnels existants mais ces cadres s adaptent aux probl mes en fonction des enjeux que suscite chez les acteurs concern s la perspective d avoir g rer ces probl mes en commun Ainsi par exemple il n est pas indiff rent d avoir dans le cadre de son parcours migratoire atterri Nice plut t qu ailleurs au moment o la Pr fecture d cida de mettre fin aux domiciliations De m me qu il n est pas indiff rent d tre une famille d bout e log
372. urs d Asile CADA et les structures consacr es aux r fugi s Centres Provisoires d H bergement CPH ne r siste qu imparfaitement l allongement des d lais d attente pour se voir attribuer une place d h bergement Mais depuis peu ce sont aussi les structures d accueil g n ralistes qui se trouvent touch es par l engorgement constat au niveau des dispositifs sp cialis s Plac s dans des situations extr mement difficiles des demandeurs d asile ne pouvant acc der aux CADA ainsi que des demandeurs d bout s se tournent vers les structures d accueil et d h bergement d urgence initialement d volues la prise en charge des publics traditionnels de l urgence sociale Ce mouvement de populations implique un double d placement des probl mes de gestion des flux en direction du niveau local d une part du secteur associatif d autre part Bien que l Etat central et l administration centrale demeurent respectivement le principal financeur et le principal gestionnaire du syst me global de prise en charge c est en effet au niveau local que s organisent concr tement les r ponses aux probl mes pos s par l mergence de ces nouvelles populations Celle ci met directement en cause les capacit s d adaptation de l offre locale de 1 17 405 primo demandes en 1996 21 416 en 1997 22 375 en 1998 30 907 en 1999 38 747 en 2000 47 291 en 2001 51 087 en 2002 Source OFPRA En 2002 le Minist re de l int rieur a
373. uvant nous permettre un premier niveau de mieux appr cier la situation locale en termes statistiques et en termes relationnels au sein du syst me d acteurs et un second niveau de proc der une lecture critique du type d information d tenue par les diff rents acteurs notamment en vue de mieux comprendre comment se distribue quantitativement et qualitativement et circule l information sur l offre et la demande d h bergement compte rendu de r unions bilans d activit tableaux de bord administratifs statistiques internes etc Portant sur le fonctionnement des dispositifs les modalit s de travail en partenariat la logistique mobilis e la diffusion de l information les pratiques professionnelles attendues les caract ristiques des populations accueillies ce type d investigation nous a permis de mettre en perspective les principes d action formellement tablis par les instances de pilotage et les pratiques effectivement d ploy es Mais il a aussi permis l examen critique des documents existants en mati re de comptage et de caract risation des populations y compris bien s r les documents d origine administrative Ce travail sur l information dont disposent les acteurs sur son degr de pr cision sa fiabilit sa pertinence et son caract re plus ou moins accessible l enqu teur ext rieur a en outre t plac au service du volet de l enqu te consacr la connaissance des publics dans les structures
374. va faire de vous ils ont pris mes empreintes ils m ont fouill de partout et apr s ils ont dit dans 24 heures on va vous dire ce qu on va faire de vous J tais enferm dans une petite cellule il n y avait pas de lumi re ni rien et j avais peur Au d but j ai cru que c tait par rapport la Russie Le lendemain ces gens ils sont revenus et c tait la m me chose j ai encore tout racont et apr s j ai t amen une autre police il y avait beaucoup de gens j ai vu la route par la fen tre On n tait pas encore all s la pr fecture Ils ont dit on ne sait pas encore ce qu on va faire de vous peut tre vous serez renvoy en Russie il faut attendre la d cision On m a mis les mains derri re le dos les menottes J avais un papier comme quoi il tait arr t Ma femme qui tait enceinte et perdait du sang s est retrouv e l h pital avec son b b et le lendemain elle m a cherch Et apr s nous nous sommes retrouv s Nous sommes all s la pr fecture et au secours populaire et avons obtenu un h bergement Entretien 5 IL 2 3 PARCOURS R SIDENTIEL ET REGARD SUR LES CONDITIONS DE LOGEMENT Les personnes interview es ont des parcours r sidentiels divers En effet certaines d entre elles les hommes isol s n ont le choix qu entre la rue et l accueil de nuit Dans le cas du couple de palestiniens la Su de n a pas accept qu ils effectuent leur demande d asile
375. vembre Les d bout s qui repr sentaient 10 4 des personnes h berg es en juillet ne repr sentent plus que 3 6 en novembre Tableau n 3 Position familiale des personnes h berg es au CADA CPH ATE 07 07 03 Position familiale Effectif D Enfants 69 60 5 M res 26 22 8 P res 16 14 Grands M res 3 2 6 Total 114 100 L analyse des positions familiales montre bien que le public est constitu 60 5 d enfants Les m res sont un peu plus nombreuses que les p res 22 8 contre 14 diff rence due notamment la pr sence des familles mono parentales Les grands parents exclusivement des femmes ne repr sentent que 2 6 La r partition par tranche d ge permet d affiner l analyse 82 L item r gularisation pr fecture fait r f rence une famille r gularis e apr s l chec d un retour OMI Office des Migrations Internationales pour des personnes originaires du Tadjikistan Cette famille d bout e ne pouvant pas retourner dans son pays d origine a obtenu une carte de s jour annuelle renouvelable 93 Tableau n 4 Age du public h berg au CADA CPH ATE le 25 11 03 Age Effectif 7 0 2 ans 10 9 1 2 5 ans 14 12 7 5 10 ans 14 12 7 10 15 ans 15 13 6 15 20 ans 7 6 4 20 25 ans 6 5 9 25 35 ans 14 12 7 35 45 ans 20 18 2 45 55 ans 7 6 4 55 65 ans 0 0 0 gt 65 ans 3 2 7 Total 110 100 Ce tableau montre l importance du nombre d
376. vent sembler elles aussi quelque peu d routantes Les valeurs concernant l ducation des enfants peuvent tre tr s diff rentes Par exemple une m re africaine ne voulait pas toucher son enfant pendant quarante jours et voulait faire venir sa cousine C est pas les m mes normes et habitudes et cela peut poser probl me Nous on essaie de leur expliquer comment cela se passe ici et il faut galement que l on s adapte aussi Nous avons m me suivi des formations pour mieux comprendre comment cette tape de la vie se vit dans les diff rentes cultures pour mieux travailler sur la relation parents enfants Cadre Centre Maternel Le recours des formations sp cialis es dans le domaine de l interculturel constitue une des mani res de s adapter des diff rences culturelles per ues comme telles Mais la prise en compte de la dimension culturelle des conduites appr hend e comme une donn e objective 40 P x bee On notera s il fallait encore se convaincre du caract re dynamique des discours identitaires que la personne qui voque n tre mode de vie en incluant l enqu teur dans cette communaut de r f rence pour mieux l opposer celui des tch tch nes est originaire du Maghreb et s exprime en fran ais avec un fort accent 40 avec laquelle il faut compter a des incidences tr s concr tes concernant les pratiques de prise en charge Beaucoup s engagent ainsi dans la
377. x de l offre de prise en charge sp cialis e et g n raliste et des conditions effectives de prise en charge l tude des acteurs qui font vivre ces dispositifs logiques institutionnelles et logiques professionnelles l tude des usagers de ces dispositifs caract risation des populations accueillies Le deuxi me volet introduit partir du constat des probl mes m thodologiques que posent le rep rage et la connaissance des populations dans ce type de structure une r flexion sur l enqu te proprement dite c est dire sur la possibilit de d finir des modes op ratoires applicables d autres d partements en mati re de connaissance des publics accueillis Il s agit ici compte tenu des difficult s d approche des populations de proc der un examen critique des diff rentes d marches a priori envisageables en mati re de recensement des publics de connaissance des profils des trajectoires des modes d acc s aux droits L investigation porte notamment sur le rep rage des diff rentes sources d information existantes y compris d origine administrative sur l valuation de leur accessibilit et de leur fiabilit sur la recherche des donn es pertinentes en mati re de connaissance des populations et introduit une r flexion sur les d marches permettant d y acc der Prenant acte du poids du local dans l organisation concr te de l h bergement des demandeurs d asile mais aussi de
378. x deux acceptions du mot local D une part on ne fait pas forc ment les m mes choix Nice qu Montpellier D autre part on n agit pas dans un vide social relationnel et institutionnel Les choix que fait telle commission d acc s en CADA pour tre des choix inform s et rationnels n en sont pas moins ceux que fait un groupe au sens psycho social du terme c est dire travers par des enjeux et des logiques qui lui sont propres Il ne fait gu re de doute que le destin des demandeurs d asile se r gle en partie sur la sc ne internationale la lumi re des exigences de l harmonisation europ enne ou en fonction des priorit s que se fixe l agenda gouvernemental Mais leur sort se joue aussi dans les couloirs les salles d attente et les bureaux de l action sociale d urgence De mani re g n rale il ne fait pas bon tre demandeur d asile aujourd hui en France Mais la lumi re de notre enqu te on ajoutera qu Nice et tous points de vue il vaut mieux tre une famille tch tch ne cultiv e h berg e en CADA qu un homme alg rien isol demandeur d asile territorial pratiques des acteurs de terrain Sans doute faudrait il en toute rigueur accorder des d veloppements plus longs des variables telles que l ge l tat de sant le fait d tre ou non francophone etc C est volontairement que nous avons restreint l ventail de ces activit s de cat gorisation
379. y a ce d calage et j aimerais bien pour assurer un meilleur suivi des personnes mieux comprendre et mieux appr hender ce type de situation et a ma amen demander une formation dans le domaine de l interculturel On y aborde les personnes maghr bines africaines Cadre associatif Enfin voqu e par certains la question du statut social occup par nombre de demandeurs d asile r fugi s ou d bout s dans leur pays d origine Il semblerait que soit v cu comme d stabilisant le fait de se trouver confront d anciens ing nieurs m decins voire hauts fonctionnaires r ticents face l id e de devenir le client d une assistante sociale en tout cas r tifs face aux m thodes classiques de l entretien d aide le malaise ressenti par certains travailleurs sociaux pouvant tre li une attitude de refus pur et simple par l usager de toute approche psychologisante de la part de l intervenant social ou des comportements manifestant une totale m connaissance des principes du travail social Nos quipes ont l habitude de travailler avec des gens qui ont des probl mes de tous types Tout d un coup ils ont affaire des gens qui viennent d un autre pays et qui sont m decins qui taient ambassadeurs dans leur pays Le travailleur social normalement il y a celui qui sait et celui qui ne sait pas celui qui est ins r et celui qui ne l est pas L on a des gens qu

Download Pdf Manuals

Related Search

Related Contents

SD CARD PRODUCT MANUAL V1.CDR  918-219 - Regency Fireplace Products  HP Pavilion 15-p030ne  Exercising Information  here  組立講座1 - 南海技研  Kensington USB 3.0 Docking Station with DVI/HDMI/VGA Video  User`s Manual ATX Solution Series Computer Enclosures KS 382  TEDDY TAKES REQUESTS  Pregão Eletrônico nº ( 0007/2011) - Sistema de Controle de Aviso  

Copyright © All rights reserved. Failed to retrieve file