modélisation dynamique de la communication de l`objet
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1. enaction Michela Deni 2005 en comparant l affordance et la factitivit et c est aussi ce que nous avons tent en comparant les concepts d af fordance d enaction et d habitude d action Darras et Belkhamsa 2008 Dans l tat actuel de nos recherches nous avons cherch d crire syst mique ment et s miotiquement ce double flux d agences r ciproques qui caract rise la relation entre un objet et un utilisateur qu il soit en phase d habitude d action de changement d habitude ou d apprentissage Apr s avoir explor diff rentes propositions nous avons opt pour le mod le interactionnel et exos miotique propos par Jacob von Uexk ll Uexk ll 1940 1956 1965 Ce mod le la fois syst mique et pragmatique a t discut d velopp et mis en perspective par de nombreux auteurs du courant de la zoos miotique et de la bios miotique notamment Thomas Seabock 1963 Thure von Uexk ll 1986 Irmengard Rauch 1987 et Jesper Hoffmeyer 1997 ce qui correspond tr s bien notre conception du monde comme syst me compos d agents humains et non humains humanis s 10 The word of Jacob von Uexk ul a semiotician who worked in behavioural biology at the turn ofthe last century and founded in 1924 the Institut f r Umweltforschung fits easily into the general Peircean semiotic paradigm he defines the life process as a coherent system in which subject and object define themselves as interrel2. tats mentaux de soi et des autres est une r alit psychique et sociale l mentaire Elle se d veloppe d s l enfance et certaines exp riences montrent qu elle s active chez l enfant d une quinzaine de mois puis qu elle se d veloppe progressivement en 178 MOD LISATION DYNAMIQUE DE LA COMMUNICATION DE L OBJET APPROCHE SYST MIQUE ET S MIOTIQUE tant de plus en plus performante La d couverte des neurones miroirs a offert un substrat physiologique la Th orie de l esprit Dans le cadre de notre tude des flux de communication avec les objets nous consid rons que dans certaines circonstances ils d clenchent ou sollicitent une Th orie de l esprit ou une s quence de mindreading Ces s quences mergent tout particuli rement lors des phases de doute de crise de recherche et d apprentis sage que nous avons int gr es notre mod lisation dynamique Nous ne pensons pas que les Th ories de l esprit soient mobilis es en perma nence tant en conception qu l usage mais qu elles surgissent d s que l on admire une astuce technique ou pratique ou au contraire d s qu un objet ou une de ses parties nous semblent mal pens s Cette capacit se met donc en uvre chaque fois que l on pense que l objet est le vecteur et le m diateur d tats mentaux d un concepteur et qu il t moigne de fa on mat rielle de pens e de croyances d un plan et d intentions Nous sollicitons aussi
3. ation et de l invention 171 OBJETS amp COMMUNICATION MEI 30 31 Madeleine Akrich l cole des Mines de Paris mais aussi du concept de r seau h t rog ne de John Law Les agents humains et non humains y sont eux m mes consid r s comme tant des r seaux en interrelations Selon notre perspective les relations entre objets et objets constituent le syst me des objets et ce syst me est constitu de s mioses mat rialis es Ces s mioses peuvent tre de d pendance directe ensemble d objets fonctionnant en co pr sence un service de table une table et ses chaises une brosse dents et le n cessaire de toilette un ordinateur et ses p riph riques une voiture et la pompe essence etc ou indirecte ensemble d objets fonctionnant entre eux distance une ampoule et un t l rupteur un t l viseur et sa t l commande mais aussi une voiture et les pompes essence distantes etc Ces objets peuvent tre reli s entre eux plus ou moins grande distance par divers op rateurs parall les de point contrepoint Uexk ll 1940 1956 m caniques la clef et la serrure le cordon lectrique d un appareil lectrom nager et la prise murale une clef molette et tous les boulons et crous etc ou chimique un d tecteur de fum e et un objet potentiellement inflammable ou thermique un thermostat et un radia teur ou par ondes deux t l phones cellulaires via une antenne relais connect e et le r
4. que les habitudes d action et de conduite offrent de plus l avantage pragmatique de pouvoir tre vraiment test es lors d enqu tes et d observations Ainsi que le note Peter Stagestad Dans la doctrine s miotique de Peirce les connaissances consistent moins en tats mentaux des faits ultimes inexplicables que dans la potentialit qu ont des objets externes d induire certains tats mentaux poten tialit qui d pend des caract ristiques physiques de ces objets dits externes Stagestad 2004 247 Dans l tat actuel de notre mod lisation nous pouvons consid rer simultan ment les deux voies de communication avec l objet en fonction du point de vue adopt Quand la perspective est en r ception les objets porteurs de signification sont tout d abord per us par leur utilisateur au ni veau des qualia certains de ces qualia sont trait s des niveaux sensori moteurs l mentaires par des relations d affordance D autres affordances plus affin es par l exp rience et les pra tiques de la culture mat rielle fonctionnent en boucle d enac tion qui font intervenir des habitudes d action et des repr sen tations Quand la perspective est du c t des porteurs de significations potentielles que sont les objets ces significations ont t int gr es par des designers lors d op rations de mat rialisation di verses pour que l objet soit un acteur humanis et cultiv Il est alors porteur
5. apr s tape et phase apr s phase dans cet article Pour bien fonctionner ce diagramme doit tre pens dynamiquement et compl t par diff rents zooms sur les parties complexes de chaque phase et de chaque flux Selon nous toute tude d une exp rience avec un objet doit tre con ue comme l tude d un signe action complexe Elle r clame non seulement le r glage des quatre horloges engag es dans l interaction mais aussi l tude approfondie des diff rentes interactions qui s y d roulent ainsi que l tude des flux qui relient chaque p le activ Non seulement ce sch ma permet de traiter de la signification d une exp rience lorsqu elle s actualise dans une habitude d action pr visible parce que r currente relativement stable et partag e par une communaut mais il permet aussi de trai ter de la dynamique du changement des s mioses des crises comme des phases d apprentissage Ceci tant en conception production qu en r ception usage mais aussi lors de leur articulation 182 MOD LISATION DYNAMIQUE DE LA COMMUNICATION DE L OBJET R F RENCES Andrews E 2003 Conversations with Lotman cultural s miotics in language litt rature and cognition Toronto University of Toronto Press Becker H S 1982 Art Worlds Berkley Uni versity of California Press Belkhamsa S amp Darras B 2007 Culture mat rielle et construction de l identit cultu relle Discours repr sentations e
6. fragile port USB de son ordinateur portable lavait dissuad Par ailleurs il avait re u cette clef en cadeau lors de l entretien avec les designers Sensible a ce geste il avait initialement imagin de ne pas utiliser cette clef et de la conserver dans son blister tel un s miophore 162 MOD LISATION DYNAMIQUE DE LA COMMUNICATION DE L OBJET APPROCHE SYST MIQUE ET S MIOTIQUE Pour toutes ces raisons la clef de Sarah devait tre expos e et le driver de Bernard devait tre prot g Un jour venir l une et l autre seront probablement rel gu s dans le bric brac des souvenirs moins qu entre temps la clef ou le driver ne soient gar s Ces diff rences de croyances d habitudes d actions et de s mioses propos de la clef 5 5 ne sont pas des cas isol s Tout au long de nos recherches en s mio tique pragmatique et syst mique sur la communication des objets nous avons t confront s cette diversit des usages et des significations notre connaissance aucun mod le th orique ne permettait de traiter de cette dynamique Nous avons donc t conduits rechercher puis proposer une mod lisation capable de g rer la diversit des s mioses dans leurs transforma tions Il fallait notamment que cette mod lisation prenne en compte les relations contextualis es situ es et syst miques des agents impliqu s des objets et bien videmment de leurs environnements Pour ce faire nous avon
7. ils sont consomm s Ceux que l on appelle les smart products des trois classes de Product Services System PSS Brissaud 2009 mais aussi des Sustainable Service Systems 3S ou les produits non mat rialis s PNM font partie des strat gies de r duction de lem preinte plan taire des entreprises et des strat gies de d veloppement Cette troisi me forme d conomie co durable veille ce que ses produits relais puissent tre compatibles avec des utilisateurs divers multiples simultan s et ou successifs et qu une fois puis s par ce service commun ils soient recycl s Ils entrent le plus souvent dans une conomie de biens publics ou collectifs en libre service On les fr quente depuis longtemps dans leurs formes publiques les bancs publics les livres des biblioth ques mais aussi par exemple depuis 2007 avec le syst me parisien de v los en libre service V lib Toute une conomie du partage et de la co location en est la destinataire Certains produits ont de plus t d mat rialis s c est le cas des produits de contenu et notamment du disque de musique et de vid o Ils ont non seulement perdu leur support mat riel de gravure et d imprimerie mais ils sont t l consommables la demande en streaming sans m me tre t l charg s Le livre est peu peu soumis au m me processus de d mat rialisation Les produits relais sont avant tout des outils de flux destin s in fine tre re
8. me tre personnalis s dans le cas du sur mesure et du luxe de masse En cons quence ce sont les discours et s mioses de propri t priv e de cumul des biens de capitalisation de distinction mais aussi de gestion non cologique qui domi nent l utilisation de ces objets biens conomie des objets recyclables conomie circulaire Dans le cadre de l conomie boucl e les produits sont con us par la communaut des concepteurs et producteurs pour tre d montables r utilisables et recyclables La philosophie cradle to cradle et sa certification C2C en sont la manifestation 166 MOD LISATION DYNAMIQUE DE LA COMMUNICATION DE L OBJET APPROCHE SYST MIQUE ET S MIOTIQUE Braungart et MacDonough 2002 Cette approche r clame un d centrement de la logique de produit fini pour tendre vers la seconde vie des composants et constituants Les produits recyclables sont le plus souvent des propri t s pri v es et ils b n ficient des m mes s mioses que les produits biens mais d s la conception et la diffusion ils sont destin s b n ficier de diff rents types de recyclage en fin de vie Ils r clament donc la construction de s mioses cologiques et responsables adapt es conomie des objets et produits de service conomie circulaire Dans l conomie d usages et de services les produits sont avant tout con us et construits pour tre des relais d usages et c est ainsi qu
9. seau filaire une voiture et une station service via un GPS ou la fonction AroundMe des smart phones Communaut interpr tative Des Usagers Op O Objets reli s Objets reli s O O OO Objets reli s Syst me des Objets Mod lisation simplifi e des syst mes des objets Belkhamsa amp Darras2009 172 MOD LISATION DYNAMIQUE DE LA COMMUNICATION DE L OBJET APPROCHE SYST MIQUE ET S MIOTIQUE Etude des trois flux de communication entre les p les Cette derni re partie est consacr e l tude des flux de communication qui cir culent entre les p les dynamiques en constituant le circuit de la communication de l objet Pour faciliter la compr hension de cette partie de notre mod lisation nous devons pr alablement expliciter certains paradigmes que nous utiliserons r guli rement Darras Belkhamsa 2008 Propos es par James Gibson 1950 les affordances sont des propri t s de l en vironnement associ es par un animal ou un humain des actions sp cifiques dans un syst me donn Ces opportunit s cologiques d interactions ne sont ni seulement des propri t s de l environnement ni seulement des dispositions du sujet ce sont des propri t s syst miques cologiques mergentes qui sont la fois compl mentaires et relationnelles Le concept d enaction a t d velopp par F Varella dans un contexte post darwinien o la relation organisme environnem
10. Mod lisation dynamique de la communication de l objet Approche syst mique et s miotique Bernard DARRAS Sarah BELKHAMSA Cet article est une mod lisation syst mique de la communication de l objet Il ex pose successivement les diff rentes composantes de cette mod lisation ainsi que les arguments scientifiques qui les expliquent Il d bute par une br ve pr sentation du cycle des habitudes et changements d habitudes Il pr sente ensuite les trois p les de la mod lisation en pr c dant leur pr sentation syst mique par un pr ambule co nomique Ces trois p les sont la communaut des concepteurs producteurs l objet en syst me et la communaut des r cepteurs usagers Enfin il pr sente les flux de communication et d interactions qui circulent entre ces trois p les cette occasion nous montrerons que l objet est bien un signe complexe programm pour commu niquer dans les relations et les interactions Cet article tente donc de mod liser de mani re dynamique la vari t des attitudes des designers et des usagers par rapport l objet et il contribue la compr hension des processus de communication entre les humains et leurs artefacts MoTs CL S COMMUNICATION DESIGN MOD LISATION OBJET SEMIOTIQUE SYSTEMIQUE This article is a systemic model of the communication of the object It successively des cribes the various components of this modelization along with the scientific arguments that explain them It b
11. age plus pratique que d autres cognitif des habitudes m moris es Certaines s mioses peuvent tre acquises l occasion d exp riences personnelles des lois g n r es partir l exp rience mais elles peuvent aussi tre acquises socialement et collectivement gr ce diff rents pro cessus d apprentissage 5 Nous nous r f rons au terme Agency utilis par les tudes culturelles pour d signer les jeux de pouvoirs activ s l occasion de l usage d un objet 168 MOD LISATION DYNAMIQUE DE LA COMMUNICATION DE L OBJET APPROCHE SYST MIQUE ET S MIOTIQUE Formellement le mod le dynamique que nous pr sentons se compose de trois grands p les en inter relations Ensemble ils permettent de mod liser l exp rience de la culture mat rielle Les deux p les de la communaut des concepteurs producteurs et de la commu naut des usagers sont chacun constitu s des deux horloges encastr es que nous avons pr sent es au d but de cet article et plus largement dans Belkhamsa et Darras 2009b Lors du travail d analyse elles sont destin es entrer en rotation pour correspondre aux tats de la s miose des agents situ s qui sont en relation avec le syst me objet tudi Les horloges centrales concernent l tat de ces agents alors que les horloges p riph riques permettent de situer tel ou tel tat de la culture mat rielle partag e par une communaut plus largie Au
12. ated elements of a superior whole T von Uexkiill 1986 130 in Andrews E 2003 Go 175 OBJETS amp COMMUNICATION MEI 30 31 Pour d crire les situations de co agences compl mentaires qui conduisent la communication d un porteur de signification et d un agent de la signification ce mod le nous a sembl plus g n ral et plus proche de nos observations que ceux que proposent Gibson Varella Greimas Deni ou du Gay et al Dans un milieu Umwelt constitu par la rencontre d un objet et d un utilisateur les composantes de l objet destin es design es l usage s affichent sous la forme de points offerts aux contrepoints de l agent En ce domaine le mod le de la compl mentarit des proies et de leurs pr dateurs est un bon exemple de la co volution et de co d termination compl mentaire des humains et des non humains et donc des artefacts humanis s et des usagers humains dans la culture mat rielle qui les rassemble et qui leur sert d umwelt En termes s miotiques pragmatiques et syst miques nous dirons que dans un milieu constitu par un agir sp cifique une exp rience l objet est un porteur de significations qui s actualisent lors d une interaction avec des compl ments incorpor s par l utilisateur de la signification Porteur de signification et uti lisateur de la signification ayant une histoire de co d termination Comme l crit Uexk ll 1965 98 T
13. aut autant pour la communaut des concep teurs producteurs que pour les communaut s d usagers et les communaut s interpr tatives diverses mais aussi pour les syst mes d objets que nous allons tudier plus en d tail La communaut de conception et de production des biens des produits et des relais de service comprend le commanditaire les ing nieurs des diff rents bu reaux d tude les responsables du marketing de la direction artistique du service financier et bien videmment les designers dont le r le et l importance varient selon les productions et les produits 6 A l exception des sujets tr s autistes 7 Conform ment la d finition syst mique ce qui fait un syst me ou une communaut c est le r seau plus ou moins dense des interactions agences et interd pendances que les composantes du syst me en tretiennent entre elles dans l action Plus une entit est interagissante et interd pendante dans un r seau plus elle a de liens actifs ou activables plus elle appartient l ensemble La r ciproque tant vraie il est possible d tablir une sorte de graduation d appartenance une communaut en fonction de la densit et de la force des liens que les entit s entretiennent entre elles 170 MOD LISATION DYNAMIQUE DE LA COMMUNICATION DE L OBJET APPROCHE SYST MIQUE ET S MIOTIQUE Plus ou moins directement et explicitement ce monde contribue la d finition du cahier des charges ainsi qu aux
14. centre et au sommet du mod le De objet a deux faces principales d un c t il mat rialise et int gre les composantes s lectionn es par le p le de concep tion production le produit ou le service de l autre c t il est trait par l utilisateur comme un bien une interface d usage ou un relais de service Objet s miose fig e interface m diateur d l gu compagnon bien relais Communaut Communaut interpr tative interpr tative de des conception usagers et de production LR 03 27 Feedback TN a cd Th ori d l esprit Mindre ding Mod lisation simplifi e des flux de s mioses activ es par l objet Belkhamsa amp Darras2009 01 Flux de conception production 02 Flux de r ception et usage 03 Flux entre concepteurs vers l objet de l objet producteurs et usagers Fig 2 Mod lisation simplifi e des p les et flux de s mioses activ es par l objet La communaut interpr tative Afin de repr senter les diff rentes interactions entre l exp rience individuelle contextualis e locale et motiv e par un programme pragmatique ou ex cutif 169 OBJETS amp COMMUNICATION MEI 30 31 personnel et les enjeux supra individuels qui sont activ s dans le cadre de cette exp rience nous avons repr sent les deux cercles concentriques de l individu et de la communaut interpr tative dans laquelle il vit son exp rience En repr sentant ces deux ho
15. d agences performatives factitives design es pour interpeller un usager et le faire agir selon le programme d action qu il mat rialise Lors de la relation l objet sollicite et guide les r ponses d j incorpor es par le destinataire qui est en phase d habitude d action et il induit des tentatives de r ponses lorsque le sujet est en phase de changement d habitude 177 OBJETS amp COMMUNICATION MEI 30 31 Flux entre concepteurs producteurs et usagers Cette partie de la mod lisation caract rise les relations qui sont entretenues dans le circuit de la production et de la consommation entre les concepteur produc teurs et les usagers Nos observations et enqu tes nous ont permis de distinguer les op rations li es la constitution de Th ories de l esprit et les op rations de feed back qui sont pr sent es ci apr s La th orie de l esprit et le mindreading Nos nombreuses observations de personnes en train d utiliser des objets dans des circonstances diverses ainsi que l tude de l exploration d un objet peu in telligible lors d une enqu te qualitative nous ont convaincus que les usagers pr taient aux concepteurs et aux producteurs une intention de communication voire d nonciation de signification et d interpellation au travers des objets et de leurs interfaces Selon nos observations et auto observations cette communica tion indirecte avec le concepteur survient chaque fois que l
16. diff rentes op rations de conseils de s lections de tests de validation de fabrication qu organise le projet En ce qui concerne cette communaut nous renvoyons l tude du Walkman de Sony dirig e par Paul du Gay Les auteurs y montrent les nombreuses origines d un projet du Gay 1997 42 et l invalidit du concept d auteur unique ou original A cette oc casion ils d construisent ces conceptions en tudiant les repr sentations qu elles v hiculent C est aussi le cas de l tude que G rard Goggin 2006 consacre la culture du t l phone cellulaire Mais aussi les diff rents cas voqu s lors de notre entretien avec l agence 5 5 designers pr sent s dans cet ouvrage Belkhamsa et Darras 2009a Finalement qu elle soit revendiqu e ou non toute conception et toute production sont toujours les r sultats d un co design et d une co production Certains concepteurs producteurs mettent cette coop ration en avant d autres pr f rent s accrocher l id e d auteur d riv e du droit de la propri t c est le cas de la propri t intellectuelle et des concepts de cr ateur et de cr ation d riv s du champ de Toart De son c t le concept de communaut des usagers ne renvoie pas aux seules pratiques de groupe Il concerne aussi tous les usages singuliers et situ s que nous consid rons comme des occurrences d actions apprises et ma tris es lors d changes directs imitation ou instruction o
17. egins with a brief overview of the cycle of habits and the changing of habits It then introduces the three areas of modelization with an economic over view followed by their systemic presentation These three areas are the community of designers producers the object in a system and the community of user receivers Finally it presents the flow of communication and interaction that circulates between these three areas We take this opportunity to show that the object is indeed a complex sign programmed to communicate within relationships and interactions This article therefore attempts to dynamically model the variety of attitudes of designers and users in relation to the object and contributes to the understanding of the communication processes between humans and their artefacts KEYworbs COMMUNICATION DESIGN MAPPING OBJECT SEMIOTIC SYSTEMIC 1 Bernard DARRAS est professeur de s miotique et de m thodologie de la recherche l Universit Paris 1 Panth on Sorbonne Il est actuellement directeur du Centre de Recherche Images Cultures et Co gnitions EA LETA CRICC du Master Multim dia Interactif du Master Etudes Culturelles et des formations professionnelles aux M tiers des Arts et de la Culture l Universit Paris 1 Ses recherches concernent prioritairement les approches s miotiques pragmatiques constructivistes syst miques et in teractionnistes de la culture visuelle et mat rielle Il a publi et dirig de nombreux
18. ent se d finit par l volution de leur co d termination La th se de l enaction r side dans le concept de couplage structurel Ainsi que le notent Visetti et Rosenthal 2006 l approche nactiviste se distingue par sa capacit consid rer que l int rieur et l ext rieur se co constituent travers l action et ses m diations Selon Greimas 1983 74 la factitivit est un faire cognitif qui cherche provoquer le faire somatique L acte factitif qui en r sulte a deux modalit s contractuelles engageant deux instances de l nonciation dot es d un faire persuasif et d un faire interpr tatif Greimas Courtes 1979 144 Michela Deni 2005 82 distingue quatre niveaux de la factitivit de l objet le niveau o l objet agit comme un manipulateur s miotique de l utilisateur celui o les objets structurent les processus d action de l utilisateur le niveau o les objets cr ent le contexte de relation interobjective finalement le niveau o les objets modifient les relations entre les sujets R introduits dans la ph nom nologie et la s miotique pragmatique par Charles S Peirce pour d signer le sentiment de roug it d un rouge de stridence d un son etc les qualia constituent les toutes premi res informations qualitatives de l exp rience consciente d un objet Ce sont des blocs de sensations qui ne sont pas r ductibles leurs composantes l mentaires Ils fonctio
19. et Les tudes du flux des relations qui sont activ es entre l utilisateur et l objet ont conduit la production ou l utilisation de divers paradigmes tels que l affor dance la factitivit la performativit l naction l objet imm diat etc que nous avons rapidement pr sent s Chacun de ces paradigmes renvoie la fois un champ pist mologique un ensemble th orique sp cifique et un cadrage particulier de la relation entre l objet et l utilisateur Prenons le cas de l affordance ce concept majeur de la th orie cologiste de Gib son est tr s proche des pist mologies externalistes Laffordance d crit donc des relations qui articulent directement des propri t s du monde physique avec la per ception de l usager en mouvement et en action Pour les psychologues cologistes il n est pas n cessaire d apprendre traiter toutes ces informations capitales pour la vie leur traitement est d j incarn dans les organes de perception l informa tion utile est toujours d j pr sente dans la niche cologique de l organisme et elle est imm diatement accessible dans sa perception en action En revanche ce 9 Rappelons succinctement que les externalistes ont une conception objective et cologique de l esprit qu ils localisent dans les objets du monde dans les usages publics des signes et dans les interactions entre personnes Pour les internalistes qui constituent une grande partie des cogni
20. et constitueront un programme d action efficace et durable Mais si un changement de mat riel vient perturber cette habitude il faudra recommencer cet apprentissage afin de reconstruire une nouvelle habitude Pour mod liser la diversit de ces phases nous avons eu recours aux travaux de C S Peirce sur les concepts d habitude de doute de recherche et de changement d habitude qui sont l origine de sa th orie pragmatique de la signification Nous les avons ensuite affin s et organis s en une spirale du changement ici simpli fi e dans la figure d un cercle Une version d taill e de cette mod lisation est pr sent e dans cette revue Belkhamsa amp Darras 2009b Boucle de croyances A der Boucle de changement et d habitudes erturba d habitudes Cycle des habitudes d apr s C S Peirce OBelkhamsa amp Darras 2009 Fig 1 164 MOD LISATION DYNAMIQUE DE LA COMMUNICATION DE L OBJET APPROCHE SYST MIQUE ET S MIOTIQUE Les diff rentes phases du cycle se succ dent ainsi Une croyance et son habitude sont stimul es par la tension provoqu e par un projet d action concr te L habitude d action qui en r sulte conna t trois possibili t s gradu es en fonction du degr d expertise que va engendrer l exp rience un programme pragmatique un bricolage ex cutif et enfin un programme ex cutif qui peut s automatiser force de r p tition Si ces op rations se d roulent confor m ment aux attentes e
21. ettre fin la s paration entretenue en s miotique entre la fonction et la signification Selon la perspective que nous adoptons toute fonction est une activation d un porteur de signification par un agent qui r alise cette signification dans l action 176 MOD LISATION DYNAMIQUE DE LA COMMUNICATION DE L OBJET APPROCHE SYST MIQUE ET S MIOTIQUE Cette approche tait d j pressentie dans le concept d interpr tant final ner g tique action et d habitude d fini par Peirce dans les ann es 1907 Dans son tude g n alogique de la s miotique peircienne Thomas L Short 2007 montre combien les r visions th oriques de 1907 ont t d cisives dans le r le que Peirce accorde l habitude cette occasion l habitude qui occupait d j un r le central dans la th orie de la signification acc de au rang d interpr tant logique final Par ailleurs Peirce renonce la th se qu il avait toujours d fendue jusqu alors selon laquelle l interpr tant d un signe ne peut tre qu un signe Dans une lettre Lady Welby il sugg re que prenant un signe dans son sens large son inter pr tant n est pas n cessairement un signe dans la mesure o il peut tre une action ou un sentiment CP 8 332 dans Short 2004 226 A cette occasion Peirce reconnait aussi que les interpr tants verbaux et les d finitions verbales sont tr s inf rieurs la d finition vivante qui grandit dans l habitude Notons
22. faces In J Fontanille et A Zinna dir Les objets au quoti dien NAS Limoges PULIM 161 192 184
23. ger nous entrons dans l re du design syst mique centr sur le syst me int gral Approche en r seau du syst me de production et de r cep tion des objets et anatomie d un mod le En g n ral dans nos recherches et en particulier l occasion de cette mod lisa tion nous avons privil gi les pist mologies syst miques constructivistes et interactionnistes qui mettent en avant les r seaux de relations entre les agents organis s plus ou moins formellement en syst mes et communaut s plus ou moins vastes Ainsi nous avons la conviction qu une s miose construite l occasion d une exp rience avec l objet n est pas seulement le produit d une personne mais le r sultat d un enchev trement de s mioses co construites et co d termin es par l individu et par sa communaut Bien qu au niveau de son v cu cr atif ou de ses usages le sujet ne se pense pas reli sa communaut ni d termin par ses agences de fait il l est plus d un titre Aussi mod liser un concepteur singulier ou un usa ger ind pendant nous a sembl r ducteur de l ensemble des instances qui sont mobilis es dans l exp rience avec l objet Les s mioses constitu es l occasion d une action sur l objet constituent donc un r seau d agences puissantes qui selon le cas sont concurrentes ou adju vantes pour accomplir l actions Ces enjeux peuvent tre d ordre culturel des croyances pragmatique un us
24. i et Nicolas Pelissier Dir Les Sciences de l Information et de la Communi cation a la rencontre des cultural studies Paris L Harmattan 155 174 Darras B amp Belkhamsa S 2009b Technology and post human imaginary Semiotic approach of adolescent s system of belief regarding mo bile digital technology Journal for Transdisci plinary Knowledge Design Vol 2 Seoul Yonsei University Press 13 30 APPROCHE SYST MIQUE ET S MIOTIQUE Darras B et Belkhamsa S Dir 2009c Ob jets et communication Paris L Harmattan MEI 30 31 Deni M 2005 Les objets factitifs In J Fon tannille et A Zinna Les objets au quotidien Li moges Pulim Forlizzi J 2007 The product ecology Un derstanding social product use and supporting design culture International Journal of Design 2 1 11 20 Gay P Hall S et al 1997 Doing cultural studies The story of the Sony walkman London Sage Gibson J J 1950 The perception of the visual world Boston Houghton Mifflin Goggin G 2006 Cell phone culture Mobile technology in everyday life Oxon New York Routledge Greimas A J 1983 Du sens II Essais s mio tiques Paris Seuil Greimas A J amp Courtes J 1979 S miotique Dictionnaire raisonn de la th orie du langage Paris Hachette Hoffmeyer Jesper Signs of Meaning in the Universe Bloomington IN Indiana University Press 1997 Peirce C S 1931 1935 Collected
25. ion entre les humains et le monde non humain humanis des objets Dans les phases de doute de crise de recherche et d apprentissage la recherche de solutions et de significations pratiques ordinaires ou naives active ce flux 179 OBJETS amp COMMUNICATION MEI 30 31 Et c est le m me flux qui est activ avec des m thodes et des objectifs savants lors des tudes s miotiques en conception production et en r ception Feed back Dans cette mod lisation nous avons distingu les op rations de Th orie de l es prit et de Mindreading des flux de feed back entre les communaut s des concep teurs producteurs et les usagers Autant les premi res se d roulent sans cons quence directe sur la transformation de l objet autant les secondes sont destin es le stabiliser r gulation par feed back n gatif ou le modifier changement par feed back positif Rappelons qu en cybern tique et en syst mique un feed back ou une r troaction est un circuit de bouclage qui permet aux tats finaux d influencer les tats initiaux ou les causes initiales Certes les Th ories de l esprit et les op rations de Mindreading sont sollicit es lors des Feed backs mais cette fois le bouclage entre utilisateurs et concepteur producteur est effectif Il permet donc de confirmer le bon fonctionnement et l utilisation attendus d un objet ou au contraire de le transformer apr s avoir re p r ses dysfonctionnements Les sh
26. livres et revues et publi de nombreux articles scientifiques 2 Sarah BELKHAMSA est chercheuse au Centre de Recherche Images Cultures et Cognitions EA LETA CRICC de l Universit Paris 1 Panth on Sorbonne et professeur assistante de design l Ecole Sup rieure des Sciences et Techniques du Design l universit de la Manouba Tunisie Ses recherches portent essentiellement sur l approche s miotique et syst mique du design produit ainsi que sur les design studies et les cultural studies En 2010 elle soutient son doctorat en Arts et sciences de l art sp cialit Design l universit Paris 1 Ses publications portent sur le design et la culture mat rielle 161 OBJETS amp COMMUNICATION MEI 30 31 Afin de pr parer un entretien de recherche avec les cr ateurs de l agence 5 5 De signers nous avons achet l un de leurs produits phares du moment une clef USB dessin e pour LaCie Quelques jours apr s cet entretien nous nous sommes interrog s mutuellement sur le sens que nous attribuions l un et l autre cet objet et une fois de plus nous avons constat que nos exp riences actions repr sentations et interpr tations divergeaient Pour Sarah l objet cr ait une tension de nature iconique O et comment cette clef qui ressemblait une clef de serrurerie s en distinguait elle Toute l attention de Bernard tait focalis e sur l valuation de la fragilit ou de la solidit de la zone des con
27. nforment en retour sur les dispositifs conomiques qui les ont stimul es C est l un des nombreux processus de cod termination qui affectent la culture mat rielle Mod les conomiques et s mioses des objets Notre mod lisation est bien videmment compatible avec la si tuation encore dominante de l conomie lin aire des biens Elle lest aussi avec les dispositifs d conomies en boucle qui g rent le recyclage mais surtout elle est compatible avec les objets re lais de l conomie des usages ou des services En ce d but de XXI si cle h t rog ne toutes les couches de ces diff rentes conomies se transposent se croisent et se m lent Economie des objets biens conomie linaire Dans le cadre de l conomie des biens la communaut des concepteurs et pro ducteurs r alise des produits qui sont des biens de consommation destination d usagers qui en sont souvent les propri taires uniques Une fois que ces biens sont puis s ils sont massivement d laiss s et jet s C est la m taphore du berceau la tombe propos e par Michael Braungart et William MacDonough 2002 qui convient le mieux pour imager cette conomie environnementalement irresponsable Ces produits biens sont g r s comme toutes les propri t s personnelles et priv es ils sont r solument con us pour tre appropri s individuellement et servir aux fonctions sociales de projection et d ostentation identitaire Ils peuvent m
28. nnent comme des synth ses et des gestalt de relations Tout l art de l assemblage des formes et des couleurs du designer vise constituer des gestalt capables de s imposer au desti nataire qui les traitera comme des entit s globales Si le contexte les dispositions 173 OBJETS amp COMMUNICATION MEI 30 31 et les attentes du destinataire sont compatibles avec les intentions du designer les assemblages produiront les qualia esp r s mais ce ne sera pas toujours le cas Darras 2009 Flux de conception production vers l objet Telle que nous l avons mod lis e la communaut des concepteurs producteurs a pour mission d int grer de la signification et de la culture dans des mat riaux des formes et des volumes etc En tant qu interm diaires culturels les Designers have to embody culture in the things they design They play an active role in promoting consumption through attaching to product and services particular meanings and lyfestyles with which consumers will identify Put simply they can be defined as involved in the provision of symbolic goods and services du Gay et al 1997 62 Toute cette intelligence mat rialis e et organis e est destin e favoriser l ex p rience sensible des qualia par le consommateur usager puis d clencher la cha ne des affordances enactions habitudes d action repr sentations projections identitaires etc Flux de r ception et usage de l obj
29. on recherche une logique au fonctionnement de l objet et ce questionnement est plus net encore quand l objet dysfonctionne Quelques d clarations relev es lors de nos observa tions en sont de bons t moignages c est pas mal pens ce truc est mal fichu il y en a qui ont des id es mais comment ont ils imagin a c est pas b te qui est le d bile qui a invent a il faut avoir Bac 10 pour comprendre cette machine etc Bien videmment de son c t la communaut des concepteurs producteurs elle aussi ne cesse d imaginer les comportements des futurs usagers Elle le fait en extrapolant ces comportements partir de tests divers mais aussi le plus souvent en s auto projetant dans les usages venir un titre ou un autre en sa pr sence ou en son absence nous avons tous t confront s ce processus de repr sentation de la pens e de l autre Pour ce faire nous activons une capacit mentale que les chercheurs ont au jourd hui identifi e Depuis les travaux des primatologues David Premack et Guy Woodruff 1978 cette capacit est appel e Th orie de l esprit La th orie de la Th orie de l esprit s appuie bien videmment sur les diff rentes conceptions de la pens e et de la conscience de l autre d velopp es depuis plusieurs si cles par les philo sophes Mais elle consid re que cette capacit de m ta repr sentation des
30. ont d embl es des actions signifiantes Nous d velopperons ce point plus tard dans le texte 4 Celles ci concernent la r ception l interpr tation et les usages des objets aussi bien par des acteurs fran ais que tunisiens 163 OBJETS amp COMMUNICATION MEI 30 31 Le cycle des habitudes et changement d habitudes Enficher une clef USB dans un ordinateur semble une op ration simple pour l uti lisateur qui a de l exp rience en revanche l op ration est plus compliqu e pour le d butant Une fois qu il a compris que ce p riph rique doit tre connect la machine la man uvre peut s enclencher Mais dans la pratique cette connexion r clame une s rie d ajustements et de bricolages ex cutifs Dans la diversit des ports disponibles il faut tout d abord distinguer celui dont la g om trie fe melle est le bon contrepoint de la forme m le de la clef USB Une fois cette d tection r alis e il importe d enficher le driver dans le bon sens apr s en avoir t le capuchon protecteur et l avoir stock de fa on le retrouver la fin de l op ration Avant que ne soient m moris es les diff rentes tapes de cette simple action il faut t tonner maintes fois avant d enregistrer que les contacteurs dor s de la clef doivent toujours tre tourn s vers l utilisateur Si l op ration est r gu li rement r p t e des automatismes de proc dure viendront se substituer aux h sitations
31. out composant d un objet organique ou inorganique d s qu il joue un r le de porteur de signification dans la vie d un sujet animal est reli ce que nous appellerons un compl ment dans le corps m me du sujet compl ment servant d utilisateur de la signification Selon cette approche coupl e l objet est compos d un ensemble d attracteurs s offrant aux contrepoints compl mentaires des agents potentiels et plus forte raison l usage d utilisateur pr dispos s agir habitude et aspirant le faire Cette relation est optimale quand le design est particuli rement ergonomique et interpellant mais ce dispositif peut aussi fonctionner dans des cas plus loi gn s du couplage optimal Cette exp rience avec un animal relat e par Uexk ll en t moigne Nous savons par les exp riences de Sarris qu un chien dress s asseoir sur une chaise au commandement chaise cherche une autre possibi lit de s asseoir si l on retire celle ci Il cherchera un si ge possible pour un chien si ge qui peut fort bien n tre gu re adapt l usage de l homme Les si ges pos sibles en tant que porteurs de significations pour la position assise comportent tous la m me connotation car ils sont interchangeables et le chien les utilisera indiff remment au commandement chaise 1965 96 Lun des avantages de cette approche pragmatique de la signification c est qu elle permet de m
32. owrooms d velopp s par Sony par exemple sont la fois des lieux de vie avec les produits de la marque et des laboratoires d observation In this sense the showroom is very much a laboratory designed to further articulate production with consumption du Gay et al 1997 65 Nous consid rons donc comme appartenant au feed back tous les tests d utili sation et toutes les enqu tes de satisfaction qui sont en g n ral conduits par le service marketing mais aussi toutes les op rations de co design qui se r alisent dans le cadre du design participatif 180 MOD LISATION DYNAMIQUE DE LA COMMUNICATION DE L OBJET APPROCHE SYST MIQUE ET S MIOTIQUE 6007 seueggesweyylago UO EDIUNWIWOD p fqo Jo dew iueu g J2fq0 ap uonerunwwo ej ap anbiweuAp aye abesp uondasay ua sasolwas sap sajdA gt uonnjos mepes siabesn IESSE asolluas ap sapmuqoy p sapnyqoy p 12 quawabupy ap ad 22UDA0O1 ap P J ap ap m See uolpnpolg uoldo2uo ua SASOILUSS sap S21249 uor2e p jaloig yafeino 1na da2uo2 220 PIAIPUI Wesoruss ap Dis pjuesodwo gt jneai nes aoubhou sian inoa Jal uon ap 1q0 NOILd3234 30 XN74 aualodxe ap dweyp NOILNGOYd 20 XN14 aessnaa UIIA 39 VON Fig 4 181 OBJETS amp COMMUNICATION MEI 30 31 Conclusion La conclusion de cette tude est mat rialis e dans le sch ma global pr c dent Il rassemble et articule toutes les composantes d crites et explicit es tape
33. papers Cambridge Harvard University Press Premack D amp Woodruff G 1978 Does the chimpanzee have a theory of mind Behavioral Brain Sciences 1 515 526 Rauch 1987 Peirce Saussure Uexk ll in Papers in the History of Linguistics Amster dam Studies in the Theory and History of Lin guistic Science Studies in the History of the Lan guage Science vol 38 pp 575 583 Sebeok T 1963 The Notion of Zoosemiotics Reprinted in John Deely Brooke Williams and Felicia Kruse eds Frontiers in Semiotics Bloomington IN Indiana University Press 1986 74 75 SHorT T 2004 The Development of Peirce s Theory of Signs Cambridge Companion to Peirce ed by Cheryl Misak Suort T 2007 Peirce s theory of signs Cam bridge Cambridge University Press Stacestap P 2004 Peirce s Semeiotic Model of the Mind Cambridge Companion to Peirce ed by Cheryl Misak 183 OBJETS amp COMMUNICATION MEI 30 31 Uexk ll J von 1940 1956 Bedeutenlehre Hamburg Rowohlt Verlag 1965 Th orie de la signification In Mondes animaux et mondes humains Paris Deno l Uexkull Thure von Medicine and Semiotics Semiotica 61 1986 201 217 Varella F Thompson E Rosch E 1993 L inscription corporelle de l esprit Paris Seuil Viserni Y M et RoseNntHAL V 2006 Les contin gences sensorimotrices de l enaction ntellec tica n 43 107 Zinna A 2005 L objet et ses inter
34. rloges embo t es notre approche tente de mod liser le fait que les agents sont toujours situ s dans des environnements culturels avec lesquels ils entretiennent des relations complexes plus ou moins h t ro g nes h t ronomes et coh rentes En cons quence tout agent est la fois d pendant et ind pendant Ce sont ces interactions et articulations continuelles entre les niveaux qui constituent selon nous une des originalit s de ce mod le D une part tous les agents engag s dans une exp rience activent en permanence des actions des pratiques des signes des repr sentations des processus interpr tatifs des langages des r cits des identit s des finalit s des interfaces etc qui ont t labor s appris et ma tris es dans des communaut s culturelles humaines et non humaines les objets no tamment D autre part la r alit et l exp rience r sultent Je plus souvent d une confrontation entre les agences singuli res et les agences communes Un designer ou un consommateur peuvent donc tre la fois les m diateurs d agences collectives et les inventeurs auteurs acteurs d infl chissements singuliers de ces agences En cons quence a la diff rence des sch mas de communication classique qui ont tendance individualiser ses p les nous consid rons qu tous les niveaux de notre mod lisation ce sont des ensembles d acteurs et d agents qui sont en interaction avec le monde et cela v
35. s tout d abord synth tis les mod les de communication connus ainsi que les paradigmes et concepts d velopp s dans les diff rentes th o ries concern es par l objet le design produit et le design industriel Ensuite nous avons labor une mod lisation syst mique et s miotique int grant les acquis de nos observations et de nos enqu tes Cet article exposera donc successivement les diff rentes composantes de ce mo d le ainsi que les arguments scientifiques qui les expliquent Nous d buterons par une br ve pr sentation du cycle des habitudes et changement d habitudes Nous pr senterons ensuite les trois p les de notre mod lisation en pr c dant leur pr sentation syst mique par un pr ambule conomique Ces trois p les sont la communaut des concepteurs producteurs l objet en syst me et la communaut des r cepteurs usagers Enfin nous pr senterons les flux de communication et d interactions qui circulent entre ces trois p les cette occasion nous montre rons que l objet est bien un signe complexe programm pour communiquer dans les relations et les interactions Nous esp rons ainsi mod liser de mani re dyna mique la vari t des attitudes des designers et des usagers par rapport l objet Le diagramme du mod le complet est pr sent dans la conclusion de cet article Le lecteur est invit en consulter les diff rentes parties au cours de sa lecture 3 Dans notre conception les usages s
36. t fonctionnement des habitudes et croyances la boucle se ferme et la pratique confirme les habitudes et la croyance Qu une perturbation survienne et l agent entre dans la phase de doute A l occasion d une tension qui inhibe plus ou moins durablement l action la phase de doute d bouche sur une phase de crise de la croyance et des habitudes La sortie de la phase de crise se fait l occasion d un saut cr atif qui inaugure la phase de recherche exploratoire suivie d une p riode de r solution de probl me et d invention Une fois qu une solution s impose il importe d en int grer le fonc tionnement lors d une s quence plus ou moins intense d apprentissage Une nou velle habitude est apparue ventuellement elle modifie la croyance originale ou s int gre dans sa panoplie de guidage de l action Le cercle compartiment de notre repr sentation est en fait une spirale du chan gement qui entre en rotation sur son axe pour faire co ncider la phase sollicit e par le syst me des objets avec lequel elle interagit Ces phases de changement et de stabilit sont g n rales et polyvalentes Elles valent donc autant pour mod liser les pratiques individuelles que collectives tant en production qu en r ception Dans la mod lisation que nous proposons dans cet article nous les avons encastr es l une dans l autre afin de repr senter les synchronies ou asynchronies entre les habitudes individuelles et collectives Le con
37. t rapports de pouvoir In Bernard Darras Dir Etudes Cultu relles amp Cultural Studies Paris L Harmattan MEI 24 25 201 212 Belkhamsa S sous presse Research in pragmatic semiotic and design and the diffi culties to conceptualise In Chow R et al Dir Question Hypothesis and Conjecture Berlin DesignResearchNetwork Publication 124 139 Belkhamsa S amp Darras B 2009a Design et communication In B Darras et S Belkhamsa Objets et Communication MEI 30 31 Paris L Harmattan Belkhamsa S amp Darras B 2009b L objet et le cycle des habitudes et des changements d habitudes Approche s miotique In B Dar ras et S Belkhamsa Objets et Communication MEI 30 31 Paris L Harmattan Braungart M amp MacDonough W 2002 Cradle to cradle Remaking the way we ma kethings New York North point Press Brissaud D 2009 Le Product Service Sys tem 6e colloque Eco design Lyon Darras B amp Belkhamsa S 2008 Faire corps avec le monde Etude compar e des concepts d affordance d enaction et d habitude d action Recherche en communication N 29 125 145 Darras B 2009 Aesthetic and semiotic of the digital design The case of web international design First INDAF International Conference Incheon Korea proceedings Darras B amp Belkhamsa S 2009a L objet oubli des Sciences de l information et de la communication et des Cultural Studies In Francoise Albertin
38. tacteurs destin s tre introduits dans le port USB de l ordinateur Pour Sarah cette clef appartenait au monde des clefs pour Bernard elle appar tenait au monde des drivers Ces premi res impressions ont t d cisives sur la constitution des habitudes d action qui en ont d coul et elles ont marqu les significations respectives de ces objets Sarah l a finalement attach e son trous seau de clefs Bernard l a rang e avec d autres drivers dans une pochette destin e la protection d autres p riph riques informatiques En plus de ces destinations pratiques et pragmatiques ces clefs drivers poss daient chacune leurs s mioses interpr tatives Sarah est la fois chercheur en design en France et professeur de Design en Tuni sie ce double titre elle s int resse particuli rement aux produits dont le design est innovant Cette clef tait donc destin e servir la fois d tude de cas pour cet article et d exemple pour ses tudiants P riph riquement elle servait de mar queur identitaire d hypermodernit en Tunisie et de futur objet de collection Le disque dur de l ordinateur de Bernard venait de tomber en panne en crasant une grande partie de ses donn es la fragilit des m moires num riques tait donc une de ses pr occupations centrales I avait un bref instant imagin d at tacher cette clef son trousseau de clefs mais l image de ce trousseau pendant lourdement au
39. texte conomique g n ral Globalement la mod lisation dynamique que nous proposons ici tente d int grer les changements conomiques qui affectent la soci t contemporaine En effet confront es l puisement des ressources en mati res premi res et en nergies fossiles ainsi qu la pollution par les d chets rejet s tous les niveaux de la cha ne de production et de consommation toutes nos soci t s qu elles soient pr industrielles industrielles ou postindustrielles se trouvent actuellement confront es des mutations profondes tant une des manifestations des civili sations construites sur la production et la possession de biens l objet s en trouve logiquement affect En cons quence les th ories fond es sur l objet bien sont en passe de devenir d su tes ou ne sont plus adapt es au traitement des objets recyclables et des relais de service Une approche la fois plus globale et plus h t rog ne est donc requise 165 OBJETS amp COMMUNICATION MEI 30 31 Nous distinguerons donc ici l conomie dominante des produits et biens avec ou sans gestion des d chets de l conomie des produits recyclables et de l conomie mergente des produits relais durables et recyclables Tant en production qu en r ception ces conomies engendrent non seulement des produits diff rents mais aussi des s mioses sp cifiques qui se fixent aux diff rentes phases du cycle de vie des produits Elles i
40. tivistes l esprit est localis dans les flux internes de repr sentation 174 MOD LISATION DYNAMIQUE DE LA COMMUNICATION DE L OBJET APPROCHE SYST MIQUE ET S MIOTIQUE qui doit tre appris c est le raffinement de ces dispositions naturelles du syst me sensoriel afin d acc der plus de pr cision et de nuance l oppos la repr sentation est un concept relevant des pist mologies inter nalistes et des th ories cognitivistes repr sentationnelles Elle privil gie les constructions et les imageries mentales qu un sujet labore lors de son action mais plus souvent avant l action en sollicitant les contenus des m moires piso dique et s mantique Plut t que de regarder ces paradigmes comme des concurrents s excluant les uns les autres nous avons consid r qu ils d crivent diff rents aspects et diff rents types de relation objets usagers ainsi que diff rentes conceptions de la relation aux objets Mais surtout nous avons consid r que de telles op rations entraient en uvre en fonction des phases du cycle de la r ception Les affordances et les enactions sont plut t du c t des habitudes alors que les repr sentations sont plut t sollicit es dans les phases de changement d habitudes donc de recherche et d apprentissage Ce domaine de recherche n tant pas du tout unifi les superpositions entre les paradigmes sont nombreuses C est ce que montre Varella 1993 en comparant l affordance l
41. transform s Ils ne sont plus con us et construits dans la logique des biens mais dans celle des relais d usage de fonction et de service information m moire connaissance intelligence sens motion go t identit sociale et culturelle etc Leur valeur d change repose le plus souvent sur l intensit et la fr quence des usages et non sur la vente des biens On acc de g n ralement ces objets relais gr ce des syst mes d abonnement de location ou de co location ainsi qu des r seaux de distribution 167 OBJETS amp COMMUNICATION MEI 30 31 Ils r clament donc non seulement une conception adapt e mais aussi une com munication sp cifique pour d clencher des comportements et des usages respec tueux de la propri t collective et des s mioses attentionn es et mutuelles adapt es Ces produits relais sont encore tr s souvent trait s partir de s mioses issues de la logique de propri t des biens ce qui provoque divers probl mes tels que les d gradations et les vols En ce d but du XXIe si cle l conomie l industrie le design les croyances domi nantes et les s mioses qui en d coulent sont encore r ductionnistes mais la prise de conscience des bouleversements cologiques en cours tend vers un design de service syst miquement auto co organis Nous sommes progressivement pass s d un design centr sur l objet un design centr sur la fonction puis sur l usa
42. u indirects m diatis s par un mode d emploi par exemple avec d autres membres d une communaut Cette communaut g re et secr te des r gles et des normes d usage et d exp rience plus ou moins incorpor es par les individus Mais aussi toutes les interactions improvis es plus ou moins d termin es par une cause et un but Les enqu tes sur les conduites individuelles montrent qu elles sont bien des occurrences de pratiques partag es notamment sous la forme des croyances et habitudes qui constituent une partie des repr sentations communes Voir par exemple Darras amp Belkhamsa 2009b De m me le concept de syst me des objets ne se limite pas aux familles d ob jets Il est enrichi par la conception de l objet comme dispositif d intelligences distribu es plus ou moins fig es entretenant des relations objet sujet mais aussi des relations objet objet Zinna 2005 Sur ce point notre mod lisation d coule de la conception s miotique relationnelle de Peirce et d une certaine mani re de la th orie de l acteur r seau ANT Action Network Theory initialement d velopp e par Michel Callon Bruno Latour et 8 Pourtant comme l ont montr les sociologues interactionnistes m me l artiste west pas l auteur unique de son uvre e g Becker 1982 Notons que cette approche communautaire soul ve de nombreux probl mes juridiques notamment au droit d auteur qui norme une conception individualiste de la cr
43. une Th orie de l esprit ou une s quence de mindreading chaque fois que nous attribuons l objet lui m me une Th orie de l esprit Ce processus de personnalisation que l on appelle parfois de projection de l objet est en fait une extension de propri t s mentales de l humain aux artefacts non humains Toutefois l objet s y pr te d autant mieux qu il est effectivement un lieu d intelli gence d l gu e distribu e et mat rialis e Lors de nos enqu tes sur la t l phonie et le post humain Darras et Belkhamsa 2009 16 92 des jeunes reconnaissaient qu ils insultaient directement leur t l phone quand il dysfonctionne Qui n a pas r agi de la m me fa on avec une vieille voiture ou un ordinateur poussif Qui ne s est jamais rendu l vidence que l objet r calcitrant avait une pens e diff rente de la n tre Le dialogue qui s instaure avec les objets r clame fatalement la recherche l identification et la reconnaissance de s mioses inscrites dans la mati re Deni 2005 et tout particu li rement dans les lieux de dialogues densifi s que sont les interfaces interactives Zinna 2005 Dans notre mod lisation le flux des Th ories de l esprit et les op rations de mindreading sont donc double sens ils sont imagin s et test s en conception production et projet s ou activ s lors de l usage Pour nous ces processus sont un des haut lieux d activation des flux de commu nicat
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