marseille confluent de l`astronomie arabe, juive et chrétienne
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1. Cahiers de civilisation m di vale 1972 MARSEILLE CONFLUENT DE L ASTRONOMIE 615 d Arzachel tait nouvelle Il reprochait Ptol m e de discourir sur le mouvement des plan tes en parlant d picycles d excentrique ou de d f rent plut t que d en donner une position pr cise dans le ciel Les astronomes grecs imaginaient en effet que les plan tes d crivaient leur trajectoire en pre nant un mouvement de tourbillon comme en vrille Cette hypoth se irr aliste des picycles tait une repr sentation math matique leur permettant de pr voir la position des plan tes dans le ciel partir de la Terre qu ils situaient au centre du monde Notre concitoyen pragmatique d termina des tables num riques de coordonn es et en donna un mode d emploi ou canon Ces Tables de Marseille permettaient de pr voir pour la longitude et lati tude de Marseille et selon le calendrier chr tien la position des astres avec une pr cision de quelques minutes d arc Comp tent et s r de son savoir Raymond de Marseille en 1139 avait m me lanc contre ses d tracteurs adeptes de Ptol m e un d bat scientifique sur la localisation et le jour d une conjonction de la plan te Mars avec le Soleil Il s tait m me d clar pr t subir la peine capitale en cas d erreur Mais les v nements lui donn rent rai son la conjonction de Mars et du Soleil eut bien lieu l heure annonc e et dans la bonne constellation En effet Raymond de2. inventait l astronomie grecque Ainsi en 1263 fut traduit le Trait de l astrolabe d Arzachel le rabbin Jacob ben Makir dont le nom proven al tait Don Prophet Tibbon dictait en occitan ce texte Jean de Brescia l astronome chr tien qui l crivait en latin Au point de vue scientifique Jacob ben Makir se situa d embl e dans la tradition des astronomes marseillais observations r guli res du ciel et invention de nouveaux instruments Il observe le ciel et regroupe ses observations dans son Almanach perpetuum Profatii qui permet de conna tre la position des plan tes et de pr voir les clipses de soleil et de lune Il per fectionne les moyens d observation et imagine un quadrant nouveau qui rem place l astrolabe d emploi fastidieux et limit une seule latitude Ce qua drant ouvrait de nouvelles facilit s pour la vis e des astres et de l horizon Il sera vite adopt par les navigateurs portugais et les astronomes l utiliseront jusqu au XIX si cle En 1301 Jacob ben Makir traduit d h breu en latin son Trait du quadrant nouveau 8 Ernest RENAN Histoire litt raire de la France t 27 Communaut s Juives du midi 1877 9 Michel TIBON CORNILLOT Une famille juive en Provence et Languedoc les Tibonides dans Amiras Rep res n 7 Aix en Provence 1984 618 YVON GEORGELIN Les astronomes par qui le scandale arrive Les astronomes remettent cependant en cause l organisation du monde ils pr voient
3. Marseille fin observa teur connaissait la limite de pr cision de son astrolabe et avait observ une lente volution de la position des toiles au cours des si cles c tait la pr cession des quinoxes d couverte par Hipparque Il en avait conclu que l as tronome de profession a l obligation d effectuer de continuelles retouches de ses Tables s il veut atteindre la pr cision absolue Nous n avons pas par gn nos sueurs ce labeur disait il Ces Tables de Marseille furent les premi res introduire pour l oc cident latin le mouvement de l apog e solaire qu Arzachel venait de d couvrir Tol de en 1061 Hipparque nous l avons dit avait montr la pr cession des quinoxes ce lent d calage 50 secondes d arc par an des toiles d occident en orient c est en fait l axe de la T erre qui bascule len tement comme une toupie au cours des si cles Al Fergani et Al Battani les astronomes de Bagdad s taient aper us au IX si cle que les astres errants les plan tes et le Soleil subissaient aussi ce lent glissement dans le ciel la raison est la m me le basculement de l axe de la Terre Le mouvement de l apog e solaire d couvert par Arzachel et dont nous parle Raymond de Marseille est un ph nom ne diff rent qui ne concerne que la position du Soleil Hipparque et les astronomes grecs qui ignoraient videmment les lois que Kepler d couvrira dix huit si cles plus tard s tait d j aper u que le
4. l astronome proven al Pierre Gassendi qui ind pendamment rendront la chambre noire plus performante et op rationnelle en lui adjoignant une lunette Il faudra aussi attendre que Kepler avec ses fameuses lois des aires fasse une pr vision plus pr cise de l instant du passage de la plan te devant le Soleil v nement que notre conci toyen Gassendi sera le premier saisir Observation la plus belle depuis des si cles nous dit Peiresc son ma tre et ami L occitan langue scientifique L astronomie faisait alors partie du guadrivium le deuxi me cycle des tudes et cet enseignement tait largement d velopp en Provence Rabbi Emmanuel n Tarascon avait tabli des tables astronomiques Aisles d Aigle qui donnaient avec assez de pr cision et sur plusieurs si cles les dates des futures clipses de Lune et de Soleil La ville d Arles avait m me t choisie alors comme origine des longitudes preuve de cette activit astro nomique On en retrouve d autres traces en Arles dans le trait d arpen tage de Boysset crit en langue d oc Dans ce trait le seul trait d arpentage connu du XIV si cle on trouve une explication du firmament du cours des toiles et des plan tes L auteur s adressant ses l ves nous offre d ailleurs une belle d finition de l astronomie Veuillez donc bien le noter l apprendre et l entendre car cette science n est pas seulement subtile mais vraiment tr s subtile
5. les v nements ils attribuent la providence aux astres l ternit au monde dont ils nient la cr ation et expliquent tout d apr s des lois naturelles Sur la fin de sa vie Jacob ben Makir expliquant sa vision du monde heurta ses coll gues religieux qui consid raient que toute cette physique issue d Aristote et d Averro s tait contraire la Thora et qu elle pr sentait une limitation au pouvoir divin Un d sac cord s leva entre les astronomes juifs averroistes et les talmudistes Le conflit entre religieux et scientifiques s tait mieux pass au sein de la communaut arabe et m me au sein de la communaut chr tienne gr ce l extr me habilet de saint Thomas d Aquin le Docteur Ang lique mais il y rebondira spectaculairement trois si cles plus tard avec l affaire Galil e En fait d s le XII si cle pour les trois religions monoth istes le difficile quilibre entre la foi et la raison tait rompu Les droits de la raison s op posaient ceux de la foi aux textes r v l s et aux arguments d autorit L vi ben Gerson invente l arbalestrille La rel ve astronomique dans notre r gion fut assur e par L vi ben Gerson n en Arles en 1288 Il fut lui aussi un tr s grand m decin A ce titre et celui d astronome il tait admis en Avignon la cour des papes qui appr ciaient sa science et profitaient de ses talents m dicaux ils lui appor t rent protection en ce temps o Philippe le Be
6. plus que subtile tu devras donc t en approcher avec plus de p n tration que de toute autre science L extrait suivant en 12 Jean MONTUCLA Histoire des Math matiques Paris 1758 t 1 p 353 ec p 433 13 Fran ois ARAGO Astronomie Populaire Paris 1857 t 1 p 170 t 2 p 106 14 Magdeleine MOTTE Trait d arpentage de Bertran Boysset communication priv e Toulon 1992 MARSEILLE CONFLUENT DE L ASTRONOMIE 621 occitan donne le niveau des connaissances astronomiques de cet arpenteur du XIV si cle Item quant Saturnus que es lo sobeiran de totas e va per tots los xij signes en ij ans e xiij jorns e sapias que al la fin d aquel temps non reven el pas al luoc ni al ponch meseme d ont permieramens es mogut an retorna a l autre senhal apres hont el recomensa sa via e son cors et en ays sins fa totjorn entro a xxx ans Adoncas reven el al ponch meseme d on el s era mogut al permier jorn del permier an e reffa son cors coma davant Traduction De Saturne sup rieur toutes les plan tes qui se d place tra vers les 12 Signes en 2 ans et 13 jours sache qu la fin de cette p riode il ne revient pas au point m me qu il avait quitt le premier jour de la premi re ann e mais qu il est de retour au signe suivant o il recommence son cours et il en est toujours ainsi jusqu ce que soient coul s 30 ans Il revient alors au point m me qu il avait quitt le premier jour de la premi
7. re ann e et refait le m me cours Le Languedoc et la Provence ne seront pas non plus absents de la renaissance de l astronomie qui s effectuera avec l invention de la lunette astro nomique D s 1305 Gordon puis Guy de Chauliac professeurs de m decine Montpellier prescrivent aux vieillards atteints de presbytie des lunettes de vue des besicles qui viennent juste d tre invent es Florence par Armati Ces lunettes de vue comme la chambre noire sont une tape importante vers la lunette astronomique qu inventeront en 1608 les opti ciens verriers hollandais Jean Lippershey et Jacques Metius En 1610 l ann e m me o Galil e avec sa lunette astronomique d couvre les satel lites de Jupiter et les phases de V nus les astronomes de Provence sont les premiers se joindre cette nouvelle comp tition Peiresc d couvre la n bu leuse d Orion premi re n buleuse d couverte dans le ciel et Gaultier de la Valette d termine lui aussi la p riode de rotation des satellites de Jupiter que Galil e vient de baptiser satellites M dic ens en l honneur des M dicis Yvon GEORGELIN
8. MARSEILLE CONFLUENT DE L ASTRONOMIE ARABE JUIVE ET CHRETIENNE L Occident avait d j une religion le christianisme il avait une lit t rature il avait un syst me juridique le droit romain il lui fallait une expli cation du syst me du monde une physique et une astronomie ce sont les savants arabes qui l apport rent Au XI si cle la langue arabe tait devenue celle de la science L Espagne avec Cordoue et Tol de tait devenue le centre de la civilisation et jouissait d un haut d veloppement scientifique la biblioth que de Cordoue renfermait 600 000 livres Les savants perses et arabes Avicenne 980 1037 et Averro s 1126 1198 faisaient d couvrir l Occident chr tien la philosophie d Aristote son rationalisme empiriste sa logique et son orientation naturaliste Alors que la science grecque tait souvent rest e abstraite les savants arabes comme Alhazen et Averro s d velopp rent les sciences d observation la m decine et les sciences du cal cul alg bre trigonom trie et astronomie En astronomie les savants arabes avaient invent l astrolabe ce mer veilleux instrument de vis e qui permet de mesurer les positions des plan tes et des toiles On verra na tre aussi l alidade al Hidad le num rateur r gle de vis e sur un cercle gradu le quadrant et l arbalestrille qui servent la navigation l astronomie et l arpentage Le c l bre m decin et philosophe 1 Jacques CHEVALIER His
9. Soleil au cours de l ann e ne se d pla ait pas r guli rement dans les constel lations du zodiaque et il avait mesur cette in galit de la dur e des saisons 6 Paul AMARGIER Un cosmographe marseillais du XIT si cle Marseille 1992 n 163 et Marseille au Moyen Age Marseille 1996 616 YVON GEORGELIN 93 jours pour le printemps 93 jours pour l t 90 jours pour l automne 89 jours pour l hiver Hipparque expliquait cette in galit de la dur e des sai sons par sa th orie de l picycle aussi bien que par celle de l excentrique A partir de ces quatre dur es il avait trouv la direction de l apog e du Soleil vers une constellation du zodiaque mais il croyait que cette direction tait immuable au cours des si cles C est l astronome arable Arzachel qui le premier s aper ut que la direction de l apog e solaire le grand axe de l ellipse que parcourt la Terre autour du Soleil se d pla ait tr s lentement de 12 secondes d arc par an d occident en orient comme pour la pr cession des quinoxes Raymond de Marseille transcrit ce ph nom ne pour l occident latin On dit aujourd hui que le p rih lie du soleil pr cesse par rapport aux toiles fixes ce ph nom ne observ par le lent d calage des saisons ann e tropique est d l influence des grosses plan tes sur l orbite de la Terre C est Raymond de Marseille qui le premier tablit la longitude de Marseille Il mesura une diff rence de longitude
10. ariations de leur distance et exploita ce r sultat en consid rant que leurs orbites devaient tre excentriques Il faudra encore trois si cles pour comprendre que les plan tes d crivent des ellipses autour du soleil Pour cela Kepler 1571 1630 Prague utilisera d ailleurs cer taines donn es et tables de L vi ben Gerson preuve que l astronomie est une science n cessitant souvent une longue accumulation d observations a chambre noire taches solaires ou passage de Mercure sur le Soleil La chamb tach l ge de Mi le Soleil Averro s c l bre m decin de Cordoue au XIT si cle raconte qu il avait pr vu une conjonction de Mercure avec le Soleil et qu il avait observ 620 YVON GEORGELIN une ombre sur le Soleil ce moment l Mais l observation d un passage de la plan te Mercure devant le Soleil est tr s difficile Averro s avait sans doute observ sans le savoir une tache solaire plus facile voir L existence des taches solaires n tait pas alors connue elles ne furent d tect es qu en 1611 par Fabricius avec une chambre noire et cette d couverte allait contribuer renverser un des principes fondamentaux de l astronomie p ripat ticienne le principe de l incorruptibilit des cieux le soleil pr sentait des imperfections Pour l observation plus difficile des passages de Mercure et de V nus devant le soleil il faudra attendre Kepler le c l bre astronome du Saint Empire romain germanique et
11. cteur Admirable un franciscain britannique Un petit trou perc l entr e de la chambre noire donne la sortie une image que l on peut observer sur un cran blanc si un rideau noir d o le nom de chambre noire arr te les autres sources de lumi re parasite On observe ainsi une image du soleil avec son contour circulaire bien net m me si le trou d entr e de la chambre noire est de forme irr guli re mais condition qu il reste tr s petit Chez vous dans votre salle de s jour travers un quelconque trou dans vos volets vous pouvez vous m me recueillir l image du soleil sur un papier blanc et voir les fameuses taches solaires La chambre noire donne une image comme un objectif photo graphique L onard de Vinci l utilisera pour restituer scrupuleusement la perspective des paysages L vi ben Gerson fut le premier bien comprendre que plus on aug mentait le diam tre du trou d entr e de la chambre noire plus on affaissait les contours de l image projet e aujourd hui on appelle cet effet fonction d appareil Lors des clipses de soleil il ne comparait donc le diam tre du soleil celui de la lune qu apr s avoir soustrait chacune des images le dia m tre du trou d entr e de la chambre noire L vi ben Gerson observa au cours de sa vie quatre clipses de soleil et six clipses de lune ce qui est unique au Moyen ge Il mesura les variations du diam tre apparent du Soleil et de la Lune caus es par les v
12. de 1 heure et 1 10 entre Marseille et Tol de elle m me situ e selon Arzachel 3 heures de longitude d Arin cette cit construite au milieu du monde en M sopotamie et qui tait alors le m ridien origine Cette mesure ramenait sa juste valeur la lon gueur du bassin m diterran en qui avait t sur valu de 50 par Ptol m e Guillaume l Anglais citoyen de Marseille Guillaume l Anglais tait galement astronome et m decin C tait un observateur pragmatique comme Raymond de Marseille mais il sut faire oeuvre d enseignant et d auteur Il eut ainsi plus d influence sur les connais sances astronomiques de l Occident latin Il crivit en 1231 deux trait s d as tronomie De stellis fixis et Astrologia qu il signa Willelmus Marsiliensis Guillaume de Marseille et m me Guillaume citoyen de Marseille Son premier ouvrage des toiles fixes est une remise jour des tables et des connaissances astronomiques d Arzachel de Tol de L autre l Astrologie est un premier abr g latin de l Almageste de Ptol m e ind pendant de la version de G rard de Cr mone 1175 il abr ge la th orie des picycles des astronomes grecs mais enrichit la th orie des plan tes des excellentes observations des astronomes arabes de Bagdad Al Fergani et Al Battani et de Tol de Arzachel Cette vaste famille des Anglais compta cinq m decins et astronomes qui enseign rent Marseille et l universit de Montpel
13. l avait expuls les Juifs de France Mais les astronomes de ce si cle avaient toujours gard la vision du monde de Ptol m e avec des plan tes se mouvant autour de la Terre sur des sph res concentriques plus ou moins loign es sept niveaux pour les sept plan tes et le huiti me pour les toiles fixes Le d bat astronomique tait tr s confus et L vi ben Gerson n y ajouta rien de positif Les progr s ne pouvaient venir que d une meilleure observation du ciel L vi ben Gerson y contribua en inventant l arbalestrille ou b ton de Jacob un instrument tr s pratique pour d terminer la distance angu laire des astres entre eux et par rapport l horizon Cette arbalestrille arba l te qui permit de nombreuses d couvertes g ographiques est un peu 10 Bernard GOLDSTEIN Astronomy of Levi ben Gerson Proc Israel Acad Sciences 3 239 1969 11 Ren TATON La science antique et m di vale t 1 p 613 Paris 1957 MARSEILLE CONFLUENT DE L ASTRONOMIE 619 l anc tre du sextant Elle fut tr s utile aux navigateurs portugais Le pilote arabe de Vasco de Gama 1469 1524 utilisera cette balestilha pour faire le point en mer lors de la d couverte de la route des Indes par le cap de Bonne Esp rance et utilise la chambre noire premier appareil photo et anc tre du t lescope L vi ben Gerson eut alors l id e d associer son arbalestrille la chambre noire que venait d inventer Roger Bacon 1214 1294 le Do
14. le des astronomes grecs Il mesura l obliquit de l cliptique angle des saisons 23 33 30 ce qui correspond une minute d arc pr s la valeur qu elle avait cette poque Ceci nous prouve que si les astronomes arabes avaient peu ajout aux th o ries des Grecs ils savaient du moins observer avec une meilleure pr cision aussi bonne que celle de Pyth as Raymond de Marseille tablit les Tables de Marseille Dans ce contexte favorable l change de connaissances nos savants du Languedoc et de Provence taient en relation avec leurs voisins imm diats les savants arabes almoravides et almohades qui avaient conquis l Andalousie et la p ninsule ib rique Il faut aussi prendre en compte la science rabbinique au sein des nombreuses communaut s juives tablies Marseille Lunel Arles Avignon Montpellier et Narbonne Comme nous l apprend un manuscrit de l abbaye de Saint Victor l astronome Raymond de Marseille crivit en latin un Trait d astronomie un Trait de l astrolabe et m me un trait du cours des plan tes Liber cur suum planetarum en 1140 Son approche scientifique comme celle 3 Pierre DUHEM Le syst me du monde de Platon Copernic Paris 1913 t I p 180 t IL p 201 287 499 524 t IV p 38 t V p 201 4 Jean Baptiste DELAMBRE Histoire de l astronomie du moyen ge Paris 1819 p 175 5 Emmanuel POULLE Les instruments astronomiques de l Occident latin
15. lier Robert 7 Louis SEDILLOT Histoire des Arabes Paris 1854 p 381 MARSEILLE CONFLUENT DE L ASTRONOMIE 617 l Anglais cousin de Ma tre Guillaume inventa Montpellier de nou veaux instruments d observation pour l astronomie et la navigation il imagina notamment un cadran solaire portatif pour conna tre l heure Son Trait du quadrant 1276 eut une vogue extraordinaire et fut traduit en grec en h breu et en allemand Jacob ben Makir ibn Tibbon invente le quadrant nouveau Jacob ben Makir connu sous le nom latin de Profatius est n Marseille en 1236 Il faisait partie de la grande famille juive des Tibbonides venue d Espagne et implant e Lunel Marseille Arles et Montpellier Cette grande famille de scientifiques se rendit c l bre en traduisant de nom breux textes crits en arabe Ils traduisaient bien s r directement de l arabe l h breu mais aussi de l arabe en latin L op ration s effectuait alors en deux temps avec un astronome juif qui ignorait la langue latine et un astronome chr tien qui ignorait la langue arabe Le scientifique juif traduisait de vive voix le texte arabe en occitan et le relais tait pris en langue latine Cette m thode de traduction litt rale mot mot tait source de nombreuses erreurs et les textes des astronomes grecs devenaient vite un charabia incompr hensible il fallait alors l intervention d un astronome pour comprendre de quoi il s agis sait en fait ce savant r
16. toire de la Pens e La pens e chr tienne Paris 1955 p 255 2 Paul BENOIT et Fran oise MICHEAU L interm diaire arabe in Michel SERRES l ments d histoire des sciences Paris 1989 Provence historique Fascicule 190 1997 614 YVON GEORGELIN de Cordoue Averro s tait aussi astronome Il avait crit en langue arabe un abr g du fameux A mageste 140 ap J C oeuvre de l astronome grec Ptol m e Cette description g om trique permettait de pr voir le mouve ment des sept plan tes A cette poque on connaissait Mercure V nus Mars Jupiter et Saturne On comptait aussi comme plan tes le Soleil et la Lune dont la position varie rapidement dans le ciel astres errants Cela faisait sept pla n tes le nom des sept jours de la semaine se mouvant sur sept sph res cen tr es sur la Terre selon le syst me de Ptol m e Tol de tait le centre intellectuel mondial de cette poque Les scien tifiques arabes juifs et chr tiens y vivaient en paix m me apr s la prise de Tol de en 1085 qui marque le d but de la Reconqu te Les changes d id es y taient tr s f conds Un astronome de l Islam Al Zarkali ou Arzachel 1029 1089 dit l Andalou effectua alors Tol de un tr s grand nombre de relev s de position des plan tes et des toiles fixes qu il regroupa sous le nom de Tables de Tol de Ces tables num riques donnaient les posi tions des astres avec une pr cision meilleure que cel
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