L`Accorderie : illustration concrète d`une pratique explicitement
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1. Am lioration des conditions de Cr ation d opportunit s Restauration de l image de soi Nouveaux apprentissages vie Mod le de Lee Vision historique C C C C Vision cologique C C C C Perspective ethnie classe C C C C Perspective multiculturelle C C C C Perspective f ministe C C C C Perspective globale C C C C Perspective critique C C C C Mod le de McWhirter Collaboration C C C C Comp tence C C C C Contexte C C C C Conscience critique C C C C Communaut C C C C Mod le de Le Boss Acteurs en contexte C C C C N gociation du changement C C C C Prise en compte des contextes C C C C D marche d action conscientisante C C C C C Compatible 78 xPasserelles U Cahier de recherches et d initiatives sociales sur le d veloppement du pouvoir d agir des personnes et des collectivit s Vol 1 no 1 Juin 2009 L ensemble du tableau souligne la grande compl mentarit manifeste de l ensemble des quatre intentions des concepteurs de L Accorderie avec les trois mod les conceptuels d intervention centr e sur le DPA Il convient d examiner plus attentivement comment cette compatibilit s articule concr tement l aide d un exemple B 1 1 ILLUSTRATION DE LA COMPATIBILITE ENTRE L INTENTION AMELIORER LES CONDITIONS DE VIE ET LE MODELE DE LEE Vision multiples points de vue 1 Vision historique 2 Vision cologique 3 Perspective ethnie classe 4 Perspective multicultu2. Vision historique Cette vision r f re la prise en compte des effets du pass sur le pr sent plus sp cifiquement l influence de l histoire et des politiques sociales des tats Unis sur la discrimination v cue et qui continue d tre v cue par les femmes les Afro Am ricains et tout individu de couleur Cette discrimination peut aussi tre fond e sur l autonomie conomique des gens Ainsi le fait de ne pas tre en mesure d assurer son autonomie conomique est associ des pr jug s et des repr sentations sociales qui font reposer l enti re responsabilit de la situation sur les paules des personnes concern es Ambrosino et al 2008 Hick 2004 Lee 2001 Tepperman et al 2007 Ulysse et Leseman 2004 Ces pr jug s et ces repr sentations dont elles font l objet sont multiples les assist s sociaux sont paresseux abusent du syst me travaillent au noir sont des accroch s du bingo attendent leur ch que avec une caisse de bi re etc Ren et al 2000 Cette d valorisation ajoute la souffrance de ces personnes Pilon 2000 En plus d tre en partie fond e sur une vision historique l intention d am liorer les conditions de vie des Accordeurs s appuie sur une Vision cologique une Perspective globale et une Perspective critique soit les deuxi me sixi me et septi me composantes du mod le de Lee Cette vision et ces perspectives bien que toutes trois disti
3. ils soient au coeur de l organisation de l orientation et de la gestion des activit s de l organisme L Accorderie si les membres ne prennent pas en charge les activit s y en a pas d activit s R4 p 5 Pour permettre aux Accordeurs de jouer un r le de premier plan au sein de l organisme les intervenants adoptent une posture de facilitateurs Sur le plan individuel les concepteurs de L Accorderie souhaitent que les Accordeurs soient soutenus dans la conduite des changements qu ils d sirent r aliser dans leur vie personnelle Ces changements portent le plus souvent sur la transformation d une situation qui les confine une forme d impuissance per ue L id e est de permettre aux personnes de devenir des acteurs des actrices de leur d veloppement personnel R7 p 11 Pour les concepteurs la gestion autonome des initiatives collectives et individuelles n est envisageable que si les Accordeurs d veloppent leur sens de l initiative Ce dernier signifie que les membres doivent avoir la certitude d tre ma tres de leurs actions et ce tant au plan de la prise en charge collective qu individuelle Par exemple si un Accordeur attribue aux intervenants la responsabilit d organiser des activit s il n aura pas tendance d velopper son sens de l initiative Il en est de m me si les intervenants adoptent une logique de prise en charge des Accordeurs Enfin un dernier apprentissage que les c
4. Passerelles O Cahier de recherches et d initiatives sociales sur le d veloppement P du pouvoir d agir des personnes et des collectivit s Vol 1 no 1 Juin 2009 L Accorderie illustration concr te d une pratique explicitement structur e partir de l approche centr e sur le d veloppement du pouvoir d agir des personnes et des collectivit s ANNIE BILODEAU YANN LE BOSS UNIVERSIT LAVAL R SUM Dans le domaine plus sp cifique de l insertion socioprofessionnelle les initiatives explicitement structur es partir de l approche centr e sur le d veloppement du pouvoir d agir DPA des personnes et des collectivit s sont particuli rement rares Le pr sent article vise approfondir les connaissances sur les modalit s concr tes d application de cette approche dans ce domaine Pour ce faire il propose d analyser syst matiquement le cadre de r f rence de L Accorderie de Qu bec un organisme d conomie solidaire Cette analyse comporte deux tapes distinctes Une premi re consiste explorer les intentions des concepteurs au regard des buts et des modalit s d intervention privil gi es lors de la mise en place de l organisme Une seconde r side en la v rification de la compatibilit entre les intentions des concepteurs et les mod lisations conceptuelles d une intervention centr e sur le DPA Les r sultats de ces deux tapes laissent entendre que L Accorderie peut tre envisag
5. Vall rie et Le Boss 2006 prendre syst matiquement en consid ration les connaissances exp rientielles de la personne ou de la collectivit accompagn e qui se trouve au centre de la conduite du changement Zimmerman 2000 accorder une importance quivalente aux aspects individuels et structurels dans la d finition et dans l laboration des probl mes et des solutions Perkins 1995 miser sur les forces des personnes accompagn es Breton 2002 faire en sorte que le changement permette aux personnes accompagn es de vivre une d marche d action qui leur permette de percevoir les contradictions sociales politiques et 67 Passerelles O Cahier de recherches et d initiatives sociales sur le d veloppement f du pouvoir d agir des personnes et des collectivit s Vol 1 no 1 Juin 2009 conomiques environnantes pour agir sur ces conditions g n rant de impuissance Ninacs 2002 L application concr te d une telle posture professionnelle n cessite de disposer d une mod lisation plus appliqu e des pratiques qui en d coulent ce jour la litt rature sur ce sujet en propose trois Il s agit du mod le des cinq C de McWhirther 1998 de la vision multiples points de vue de Lee 2001 et de l approche centr e sur le DPA des personnes et des collectivit s de Le Boss 2003 Les cinq C de McWhirter 1998 Cette mod lisation d une pratique centr e sur
6. cette approche sont peu nombreuses car il existe une forte tendance faire reposer uniquement le changement sur les paules des personnes accompagn es Hick 2005 Ren et al 2000 Elles sont donc tr s pr cieuses car elles fournissent une occasion de mieux comprendre comment cette approche peut s actualiser dans ce contexte d intervention particulier M me si elles ne reposent pas explicitement sur la finalit du DPA les pratiques ducatives mises en place au sein de L Accorderie constituent potentiellement un exemple concret d application des principes qui sous tendent cette conception de l intervention L Accorderie est un organisme d conomie solidaire qui propose aux r sidents d un quartier de Qu bec qui le d sirent de s engager dans une d marche d insertion par l conomique L accent est mis sur le potentiel des membres qui se d signent comme des Accordeurs les valeurs d galit et de r ciprocit sont promues toutes les tapes de la d marche d insertion par l conomique et enfin une place est octroy e aux Accordeurs au sein de la gouvernance de l organisme En ce sens L Accorderie devient un lieu potentiel d observation des modalit s concr tes d application du mod le centr sur le DPA L Accorderie est il un organisme o se d veloppent des pratiques ducatives compatibles avec le DPA de ses membres Pour fournir des l ments de r ponse cette question no
7. e comme un organisme o la probabilit de contribuer au DPA de ses membres est forte MOTS CL S Approche centr e sur le d veloppement du pouvoir d agir insertion socioprofessionnelle modalit s concr tes d application de l approche centr e sur le d veloppement du pouvoir d agir organisme d conomie solidaire ABSTRACT Initiatives expressly structured based on people and group s empowerment centered approach are particularly rare in the more specific field of social and socioprofessional integration The aim of this essay 1s to build on the knowledge of the terms and conditions of the said approach in the said field For this to be done this essay analyses systematically the terms of reference of L Accorderie an economic solidarity organism This analysis includes two specific inquiries First originators intentions will be explored in light of the goals and terms of intervention privileged at the setting of the organism Second compatibility between originators intentions and conceptual modeling of an empowerment centered approach will be verified The results of both inquiries indicate that L Accorderie may be seen as an organism where empowerment contributions to its members are fairly high KEYWORDS People and group s empowerment centered approach socioprofessional integration terms and conditions of people and group s empowerment centered approach economic solidarity organism 66 Passerelles O Cahier de r
8. le DPA est principalement destin e aux conseillers en ducation mais ses fondements sont facilement transf rables d autres contextes L auteure la d signe par l expression le mod le des cinq C parce qu il repose sur cinq composantes commen ant par un C soit Collaboration Comp tence Contexte Conscience critique et Communaut La collaboration r f re la dynamique qui caract rise la relation entre conseillers clients et la relation entre tudiants membres de la facult Cette collaboration implique un change bas sur l galit des personnes La d finition et la r solution des probl mes se fondent sur le partage de l expertise o les personnes accompagn es sont actives et impliqu es La seconde composante d sign e par le terme Comp tence met l accent sur les habilet s et ressources des personnes accompagn es dans la r solution des difficult s qu elles prouvent La composante Contexte insiste sur la n cessit que le conseiller en ducation prenne la fois en consid ration les l ments structurels et les l ments individuels qui servent maintenir ou exacerber une situation confinant l impuissance per ue ou v cue La compr hension du contexte passe par le d veloppement de la Conscience critique quatri me composante de cette approche qui consiste essentiellement en l analyse du pouvoir dont on dispose sur sa vie et la compr hension des enjeux assoc
9. les concepteurs poursuivaient quatre grandes intentions 1 am liorer les conditions de vie 2 cr er de nouvelles opportunit s d acc s aux ressources collectives 3 contribuer restaurer une image de soi plus positive et 4 offrir l opportunit aux Accordeurs de faire de nouveaux apprentissages La premi re soit l am lioration des conditions de vie des membres porte sur la possibilit de faciliter le cr dit aux personnes qui faute de capacit se qualifier se voient refuser un pr t par les institutions financi res conventionnelles Pour pallier cette difficult les concepteurs ont instaur un syst me de cr dit solidaire bas sur un principe de confiance en la parole des membres qui s engagent rembourser compl tement leur dette L intention d am liorer les conditions de vie porte aussi sur la qualit de vie alimentaire des Accordeurs ceci tant particuli rement vrai pour les r sidents du quartier dans lequel a t implant e la premi re Accorderie En effet la r cente revitalisation de ce quartier a entra n une forte augmentation des co ts des logements diminuant par ricochet le budget que les familles destinent leur alimentation Un r pondant explique ce sujet Nous on a d couvert c est fou de dire cela mais il y a des Accordeurs qui mangent du poisson pour la premi re fois de leur vie depuis qu ils sont L Accorderie Avant ils n avaient pas les moyens d en acheter Il y a des
10. qui les rendent cr dibles et qui leur permettent peut tre m me des liens d amiti aussi et qui leur permettent de se relever la t te Je me souviens d une phrase que je disais loccasion le pire drame d une personne pauvre c est que personne n a besoin d elle le pire drame d un tre humain c est de se retrouver qu il n y ait personne qui ait besoin de moi R6 p 8 En plus d offrir la possibilit leurs membres d largir leur r seau social les concepteurs de L Accorderie souhaitent galement cr er des opportunit s de solidarit s concr tes sur les plans personnel ou professionnel en facilitant le r seautage des Accordeurs Une troisi me intention des concepteurs consiste contribuer la restauration d une image positive de soi D une part l image de soi est fond e sur le sentiment de comp tence personnelle Ce sentiment signifie que la personne se consid re capable de r aliser avec succ s l action dans laquelle elle est engag e En plus d tre influenc e par son propre regard l image de soi se fonde sur l importance que l on accorde la perception qu ont les autres de soi C est ce que les concepteurs appellent la r putation L image positive de soi repose aussi sur la perception des b n fices de l action personnelle et collective Enfin la restauration d une image positive de soi comporte galement un aspect r flexif important qui conduit au d velopp
11. un tu retrouves ce sentiment tu red couvres et a donne un sens a donne du sens R8 p 6 81 xPasserelles U Cahier de recherches et d initiatives sociales sur le d veloppement f du pouvoir d agir des personnes et des collectivit s Vol 1 no 1 Juin 2009 L am lioration des conditions de vie est galement compatible avec les troisi me et quatri me composantes du mod le de McWhirter 1998 Ces composantes Contexte et Conscience critique regroupent les Vision cologique Perspective globale et Perspective critique du mod le de Lee dont la compatibilit a d j t analys e Enfin l intention d am lioration ne pourrait s incarner concr tement sans que les Accordeurs ne forment une collectivit o ils interagissent ensemble pour am liorer leur qualit de vie Cette condition fait r f rence la composante Communaut du mod le de McWhirter 1998 B 1 3 ILLUSTRATION DE LA COMPATIBILITE ENTRE L INTENTION AMELIORER LES CONDITIONS DE VIE ET LE MODELE DE LE BOSSE Axe 1 Acteurs en contexte X N Axe 2 N gociation du changement Axe 4 D marche d action conscientisante FUN DA Axe 3 Prise en compte des contextes X Impact Am liorer les conditions de vie L am lioration des conditions de vie des Accordeurs souhait e par les concepteurs est compatible avec le premier axe du mod le soit Adoption de l unit acteurs en contex
12. 009 Lee J 2001 The empowerment approach to social work pratice New York Columbia University Press Lemay L 2007 L intervention en soutien l empowerment Du discours la r alit La question occult e du pouvoir entre acteurs au sein des pratiques d aide Nouvelles pratiques sociales 20 1 165 180 Maton J I et Salem D A 1995 Organizational Characteristics of Empowering Community Settings A Multiple Case Study Approach American Journal of Community Psychology 23 5 631 656 McWhirter E H 1998 An Empowerment Model of Counsellor Education Canadian Journal of Counselling 32 1 12 26 Minist re de l ducation du Loisir et du Sport MELS 2005 Bulletin statistique de l ducation 32 septembre Minist re de l ducation du Loisir et du Sport MELS 2006 Indicateurs de l ducation dition 2006 Qu bec Gouvernement du Qu bec Minist re de l Emploi et de la Solidarit sociale MESS 2005 Conditions de vie Inventaire des indicateurs de pauvret et d exclusion sociale Extrait du site web le 19 mars 2007 http www stat gouv qc ca publications conditions pdf2005 IndicatPauvre2005 pdf Ninacs W A 1995 Empowerment et service social approches et enjeux Service social 44 1 69 91 Ninacs W A 2002 Types et processus d empowerment dans les initiatives de d veloppement conomique communautaire au Qu bec Sainte Foy Qu bec cole de service soci
13. 04 La mondialisation de l conomie Volume 2 Probl mes Paris La d couverte Ambrosino R Heffernan J et G Shuttlesworth 2008 Social Work and Social Welfare an Introduction Californie Thomson Brooks Cole Amnesty International 2007 Campagne mondiale d Amnesty International Extrait du site Web d Amnesty International le 8 octobre 2007 http web amnesty org library pdf ACT350032007FRENCH File ACT3500307 pdf Arteau M et Gaudreau L 2007 Empowerment d sirs et d fis Qu bec Collectif qu b cois d dition populaire Bernstein E Wallerstein N Braithwaite L Gutierrez L Labont R et Zimmerman M A 1994 Empowerment forum A dialogue between guest editorial board members Health Education Quarterly 21 3 281 294 Breton M 2002 Empowerment Practice in Canada and the United States Restoring Policy Issues at the Center of Social Work The Social Policy journal 1 1 19 34 Bueno M 2008 Conf rence familiale et approche centr e sur le DPA effectivit 1 dans une dynamique familiale Extrait du site Web de l association nationale pour le d veloppement de l approche DPA Anda Dpa le 26 f vrier 2009 http andadpa free fr index php option com content amp view article amp id 58 conference familiale et approche centree sur le dpa amp catid 39 experiences dintervention amp Itemid 55 Castel R 1994 La dynamique des processus de marginalit de la vuln
14. E ENTRE L INTENTION AMELIORER LES CONDITIONS DE VIE ET LE MODELE DE MCWHIRTER Collaboration BComp tence Contexte BConscience critique BCommunaut L intention d am lioration des conditions de vie des Accordeurs est op rationnalis e par la composante Collaboration de McWhirter 1998 Cette composante repose sur l tablissement de rapports galitaires valeur pilier de l impact esp r Nous sommes comme si on avait laiss d barquer quatre cents familles sur une le d serte qui avait une mati re premi re mais il faut qu on s organise On n a pas besoin d avoir d argent Quatre cents familles sur une le d serte a servirait rien Mais il faut qu on r glemente nos changes et la valeur de ceux ci Puis prenant l hypoth se que l on d cide d tre galitaire et qu une heure vaille une heure pour tout le monde comme principe Alors l heure du p cheur celui qui a fait le m nage celui qui construit la cabane celui qui s occupe des enfants a vaut la m me chose R3 p 14 L intention d am lioration des conditions de vie est galement fond e sur le principe de la valorisation des forces des personnes accompagn es Cette caract ristique met en vidence la deuxi me composante du mod le de McWhirter appel Comp tence Cette valorisation prend une importance consid rable puisqu elle permet chaque Accordeur de r aliser que tu as t utile quelqu
15. Hamad R3 p 6 Sam Hamad occupait la fonction de ministre qu b cois de 1 Emploi et de la Solidarit sociale cette poque la suite de son assermentation en avril 2007 il avait soutenu que les personnes b n ficiant de l aide sociale ont tout Il avait aussi ajout que cela peut leur para tre confortable de demeurer b n ficiaires de l aide sociale et avait utilis l abr viation BS pour d signer les prestataires d aide sociale Simard 2007 80 Passerelles U Cahier de recherches et d initiatives sociales sur le d veloppement f du pouvoir d agir des personnes et des collectivit s Vol 1 no 1 Juin 2009 Les composantes trois quatre et cinq du mod le la Perspective ethnie classe la Perspective multiculturelle et la Perspective f ministe s int grent implicitement toutes les intentions des concepteurs puisqu une Accorderie se veut U n organisme qui vise lutter contre la pauvret et l exclusion sociale en renfor ant les solidarit s dans la communaut entre les personnes d ges de classes sociales de nationalit s et de sexes diff rents L Accorderie 2008 p 4 L impact esp r des concepteurs d sireux d am liorer les conditions de vie fait ressortir les sept composantes de la Vision multiples points de vue de l approche de Lee le rendant tout fait compatible avec son mod le B 1 2 ILLUSTRATION DE LA COMPATIBILIT
16. aire voluer son avantage ainsi que le d faut de pouvoir pouvoir comprendre pouvoir se soigner pouvoir agir sur sa propre situation Vidanlenc 2001 p 55 Or dans une soci t du savoir le fait d tre moins scolaris et d avoir vivre avec les d savantages pouvant d couler de cette situation peut tre consid r par les personnes concern es comme une tant une source potentielle d impuissance per ue Dans un tel contexte l approche centr e sur le d veloppement du pouvoir d agir DPA prend tout son sens elle constitue une approche innovante visant explicitement une finalit d affranchissement pour les personnes et collectivit s accompagn es Arteau et Gaudreau 2007 Ninacs 2002 Rappaport 1987 Selon la perspective adopt e par une telle approche la finalit de l aide propos e aux personnes et aux collectivit s consiste contribuer ce qu elles soient en mesure d liminer concr tement les obstacles prouv s Lutter contre la pauvret et l exclusion quivaut en ce sens agir sur les sources d ali nation ainsi qu aider les personnes et les collectivit s avoir plus d emprise sur les plans de l avoir du pouvoir et du savoir qui sont importants pour elles Ninacs 2002 Plus concr tement dans l accompagnement l approche implique que le praticien adopte une posture qui l am ne renoncer prescrire un changement ou une solution pr tablie
17. al Universit Laval Parrazelli M 2007 Pr sentation du projet Colloque sur le renouvellement d mocratique des pratiques d action et d intervention sociales Nouvelles pratiques sociales 20 1 11 21 Paugam S 1996 L exclusion l tat des savoirs Paris ditions La D couverte Perkins D D 1995 Speaking truth to power empowerment ideology as social intervention and policy American Journal of Community Psychology 23 5 765 794 Pilon L 2000 De la pauvret la mis re La d tresse alimentaire chez les femmes de l agglom ration de Qu bec Recherches f ministes 13 1 93 112 88 xy Passerelles U Cahier de recherches et d initiatives sociales sur le d veloppement f du pouvoir d agir des personnes et des collectivit s Vol 1 no 1 Juin 2009 Rappaport J 1987 Terms of Empowerment Exemplars of Prevention Toward a Theory for Community Psychology American Journal of Community Psychology 15 2 121 148 Ren J F Panet Raymond J Provost M et C Lefebvre 2000 L int gration des personnes assist es et le r le de l tat Montr al Conseil qu b cois de d veloppement social Rapport de recherche Schnapper D 1996 Int gration et exclusion dans les soci t s modernes Dans Paugam S L exclusion l tat des savoirs pp 23 41 Paris Editions La D couverte Simard J 2007 Sam Hamad regrette ses propos Le ministre et sa vision des assist Es socia
18. concepteurs ont ils r ussi cr er ce qu ils d siraient Leurs intentions ont elles produit les impacts correspondants les membres de L Accorderie font ils des liens entre leur participation l organisme et a l am lioration de leurs conditions de vie b un meilleur acc s aux ressources collectives c l am lioration de leur image de soi ou d l acquisition de nouveaux apprentissages Pourrait on aussi associer leur participation L Accorderie le v cu d autres changements mergents non esp r s au d part par les concepteurs Quels seraient ils La r alisation du second volet de l tude pr sentement en cours nous permettra d apporter enfin nous osons l esp rer des l ments de r ponse ces questions 85 xy Passerelles U Cahier de recherches et d initiatives sociales sur le d veloppement f du pouvoir d agir des personnes et des collectivit s Vol 1 no 1 Juin 2009 R F RENCES Aball a F 2007 Le mythe de Sisyphe ou la dialectique de la d nonciation et de l innovation en action et travail social Dans E Baillargeau et C Bellot Les transformations de l intervention sociale Entre innovation et gestion des nouvelles vuln rabilit s pp VIII XV Qu bec Presses de l Universit du Qu bec Abatena H 1997 The Signifiance of Planed Community Participation in Problem Solving and Developing a Viable Capability Journal of Community Practice 4 2 13 34 Adda J 20
19. echerches et d initiatives sociales sur le d veloppement f du pouvoir d agir des personnes et des collectivit s Vol 1 no 1 Juin 2009 Il existe au sein des pays industrialis s une soci t du savoir qui repose sur la qualit de la formation de la main d uvre et sur sa capacit maintenir continuellement ses connaissances jour Adda 2002 Ambrosino Hefferman et Shuttlesworth 2008 Cette r alit conomique cr e une grande pr carit socioprofessionnelle pour la main d uvre peu qualifi e Ren Panet Raymond Provost et Lefebvre 2000 qui prend la forme d une r duction des emplois disponibles de restrictions dans les postes offerts d un faible revenu et d un taux de ch mage plus lev MELS 2006 Sans emploi les travailleurs moins scolaris s risquent de conna tre un appauvrissement dont les effets ne se limitent pas uniquement sur les plans financier et mat riel Hick 2004 MELS 2005 MESS 2005 mais aussi leur participation la vie socio conomique qui peut se voir affaiblie et m me pis devenir inexistante Castel 1994 Doray et Turcotte 2001 Schnapper 1996 Ce processus de refoulement hors de la sph re productive possiblement v cu par cette cat gorie de travailleurs est mieux connu sous le terme exclusion Paugam 1996 p 8 Il concerne le d faut de savoir non seulement scolaire mais surtout la faible capacit se repr senter de mani re coh rente le monde pour le f
20. ement d une conscience critique Comme le pr cise Ninacs 1995 cette conscience critique se d veloppe progressivement sous trois modalit s particuli res La premi re correspond l int gration de la dimension collective dans la r flexion La personne r alise qu elle n est pas seule dans sa situation et que les difficult s qu elle prouve sont partag es par d autres Dans un deuxi me temps sa participation la r flexion collective la conduit se rendre compte que l organisation de la soci t influence consid rablement l apparition ou le maintien des probl mes individuels ou collectifs La prise de conscience collective initiale prend alors plus nettement une dimension sociale Enfin il arrive un moment o la personne est convaincue que les solutions aux difficult s qu elle prouve passent en partie par un changement social La prise de conscience prend alors une dimension plus politique Cet extrait d un des r pondants illustre la forme que peut prendre une prise de conscience politique L origine de L Accorderie de l id e disons remonte au moins de dix ans je pense quant au niveau de notre Caisse on s est aper u qu avec tout le chambardement dans le milieu bancaire international avec des normes qui se resserrent de plus en plus Notre difficult nous qui nous appelons caisse solidaire c est d accueillir On a des membres qui sont tr s faibles revenus beaucoup des gens sur l a
21. er le pouvoir d achat des membres a fait l objet d une reformulation plus pr cise pour devenir d velopper leur autonomie conomique Le tableau 1 pr sente l ensemble des modifications ayant t apport es la d finition des intentions 12 Passerelles O Cahier de recherches et d initiatives sociales sur le d veloppement f du pouvoir d agir des personnes et des collectivit s Vol 1 no 1 Juin 2009 TABLEAU 1 Modifications apport es la d finition des intentions Formulation propos e la suite Formulation retenue la suite de la premi re analyse de donn es de la d marche de validation cologique Autonomie financi re Autonomie conomique Cr ation d opportunit s physiques Cr ation d opportunit s logistiques Cr ation d opportunit s affectives N a pas t retenue en tant qu intention Confiance en soi et estime de soi Sentiment de comp tences personnelles Sentiment d tre utile B n fices de l action personnelle et collective Dignit Conscience critique A 1 2 R SULTATS DU PREMIER VOLET DE L TUDE Le premier objectif de l tude consistait formaliser les intentions des concepteurs l gard des buts et des modalit s d intervention au sein de L Accorderie lors de sa cr ation L analyse de contenu des entrevues ainsi que la d marche de validation cologique font ressortir qu au moment de la fondation de l organisme
22. es sociales sur le d veloppement f du pouvoir d agir des personnes et des collectivit s Vol 1 no 1 Juin 2009 DISCUSSION DES R SULTATS DES DEUX VOLETS DE L TUDE ET CONCLUSION Les r sultats de cette tude permettent de confirmer que L Accorderie peut tre envisag e comme une organisation o la probabilit de contribuer au DPA de ses membres est forte puisque les quatre intentions de ses concepteurs sont compatibles avec les mod les conceptuels d une intervention centr e sur le DPA Le caract re tranch des r sultats peut toutefois soulever un certain questionnement qui m rite d tre analys Les mod les sont ils trop g n raux Quel type d impact aurait pu tre jug incompatible avec les mod les Les mod les de Lee 2001 de McWhirter 1998 et de Le Boss 2003 comportent certaines ressemblances Par exemple l axe Adoption de l unit d analyse acteurs en contexte du mod le de Le Boss s apparente la composante Contexte de McWhirter et la r union des composantes Vision cologique et Perspective globale de Lee Ces ressemblances ne signifient pas pour autant que les mod les sont trop g n raux mais plut t que leurs fondements sont coh rents avec les principales caract ristiques communes au DPA qui se d gagent de la litt rature scientifique Ces caract ristiques peuvent tre regroup es de la mani re suivante Le DPA prend en compte syst matiquement les co
23. gens qui m ont dit Je bois enfin du jus de fruits je ne savais pas ce que c tait On ne mesure pas l extr me pauvret de certaines personnes au Qu bec R2 p 19 73 Passerelles O Cahier de recherches et d initiatives sociales sur le d veloppement f du pouvoir d agir des personnes et des collectivit s Vol 1 no 1 Juin 2009 Pour am liorer la qualit de vie alimentaire les concepteurs de L Accorderie ont favoris la mise sur pied d un regroupement d achat L achat group a pour avantage de permettre aux Accordeurs d avoir acc s des aliments de plus grande vari t et qualit et ce moindre co t qu l picerie Selon les concepteurs l am lioration des conditions de vie passe aussi par le d veloppement de l autonomie conomique Cette pr occupation prend un double sens Le premier concerne le fait que sans argent il est plus difficile de participer la soci t de consommation et cette incapacit risque d entra ner son tour la mise l cart des milieux qui soutiennent la vie professionnelle Ninacs 2002 p 30 Quand quelqu un tombe dans la pauvret il se dit tu ne vaux plus rien pour le march tu n es plus capable tu ne repr sentes plus un actif il n y a plus personne qui veule de ta force de travail C est ce que tu te fais dire dans ce monde Cela signifie que ta force de travail que tes comp tences il n y a plus personne qui en veule C est ter
24. gocie aupr s des instances gouvernementales le placement d un enfant une d cision institutionnelle ayant t prise sans l accord des membres d une famille et leur faisant vivre de l impuissance parce que contradictoire leur besoin de rester unis Bueno 2008 Cette double opportunit de changement que l approche centr e sur le DPA offre aux personnes et aux collectivit s accompagn es et ce la fois sur le plan personnel que collectif repr sente un v ritable avantage qui la caract rise Bien qu elle constitue une avenue prometteuse la contribution du d veloppement des approches innovantes en mati re d int gration socioprofessionnelle et d approfondissement des connaissances l gard du ph nom ne du DPA l approche centr e sur le DPA n cessite d tre 70 Passerelles O Cahier de recherches et d initiatives sociales sur le d veloppement f du pouvoir d agir des personnes et des collectivit s Vol 1 no 1 Juin 2009 mieux document e En effet les connaissances empiriques portant sur ses modalit s concr tes ainsi que sur son efficacit potentielle demeurent encore tr s parcellaires ce qui fait que les milieux d intervention int ress s par cette approche se trouvent souvent d munis lorsque vient le temps de la mettre en pratique Lemay 2007 Parazelli 2007 Dans le domaine plus sp cifique de l insertion socioprofessionnelle les initiatives explicitement structur es partir de
25. i s ce pouvoir dans une situation probl matique Enfin la composante Communaut r f re un espace d affiliation comme la famille les amis le territoire l orientation sexuelle etc Selon McWhirter cette affiliation une organisation commune un syst me de croyances collectives ou une quelconque forme de collectivit est fondamentale au DPA pour deux raisons La premi re est que la communaut fournit des ressources du soutien et les opportunit s d affirmation de soi aux personnes accompagn es La seconde raison est qu il ne peut pas y avoir de DPA sans l interaction entre personnes et communaut s Ces mod les seront cette occasion bri vement d crits le lecteur d sireux d en approfondir la compr hension tant invit consulter les sources dont les r f rences sont explicit es la fin du pr sent article 68 Passerelles O Cahier de recherches et d initiatives sociales sur le d veloppement P du pouvoir d agir des personnes et des collectivit s Vol 1 no 1 Juin 2009 Le mod le de Lee 2001 Ce mod le de pratiques centr es sur le DPA vise d velopper une vision multiples points de vue multifocal vision rendant ainsi l intervenant capable de comprendre le plus justement possible une r alit Les sept composantes de son mod le sont les suivantes 1 Une Vision historique de l oppression incluant l histoire des politiques sociales des groupes op
26. ick S 2004 Social Welfare in Canada Understanding income Security Toronto Thompson Education Publishing Inc Hick S 2005 Social Work in Canada an Introduction 2 edition Toronto Thompson Education Publishing Inc L Accorderie 2008 Guide d implantation d une Accorderie Document in dit R seau Accorderie version 1 0 Le Boss Y 1998 Pouvoir d agir et exclusion le pouvoir de participation socio conomique Cahiers de la recherche en ducation 5 3 377 397 Le Boss Y 2003 Vous avez dit empowerment De P habilitation au pouvoir d agir vers une appr hension plus circonscrite de la notion d empowerment Nouvelles Pratiques Sociales 16 2 30 51 Le Boss Y et Dufort F 2001 Le cadre paradigmatique de la psychologie communautaire vers une pist mologie du changement social Dans Dufort F et Guay J Agir au coeur des communaut s la psychologie communautaire et le changement social pp 33 74 Presses de l Universit Laval Sainte Foy Le Boss Y Gaudreau L Arteau M Deschamps K et Vandette L 2002 L approche centr e sur le DPA Aper u de ses fondements et de son application Canadian Journal of Counselling Revue canadienne de counselling 36 3 180 193 87 xy Passerelles U Cahier de recherches et d initiatives sociales sur le d veloppement f du pouvoir d agir des personnes et des collectivit s Vol 1 no 1 Juin 2
27. ide sociale mais qui faire des pr ts devenait tr s compliqu dans l environnement bancaire Et on s est dit Il y a tout un tas de monde N C est par exemple le cas d une personne se disant qu en faisant partie de L Accorderie elle peut partager avec d autres ce qu elle vit C est le cas d une personne affirmant que son implication dans L Accorderie permet aux personnes d sireuses de modifier leur situation socio conomique d tre entendues par les gouvernements 75 Passerelles O Cahier de recherches et d initiatives sociales sur le d veloppement f du pouvoir d agir des personnes et des collectivit s Vol 1 no 1 Juin 2009 qu on est en train d exclure du syst me bancaire D ailleurs c est une analyse peu pr s g n rale dans tous les pays occidentaux ou tous les pays d velopp s c est que les banques et m mes les caisses malheureusement s int ressent plut t aux client les qui n ont pas trop de probl mes R2 p 2 Une derni re intention des concepteurs consiste contribuer cr er les conditions pour que les Accordeurs aient l opportunit de faire de nouveaux apprentissages Ces apprentissages concernent tant la gestion des initiatives collectives ou individuelles que le d veloppement du sens de l initiative et de l autocr dibilit des membres La gestion des initiatives collectives r f re la participation au sein des instances d cisionnelles afin qu
28. ie et les principaux l ments du cadre de r f rence th orique de l approche centr e sur le DPA 71 Passerelles O Cahier de recherches et d initiatives sociales sur le d veloppement f du pouvoir d agir des personnes et des collectivit s Vol 1 no 1 Juin 2009 A 1 1 PREMIER OBJECTIF EXPLORATION DES INTENTIONS DES CONCEPTEURS Tous les concepteurs de L Accorderie un groupe qui compte en tout huit participants ont accept de prendre part l tude La m thode utilis e pour explorer leurs intentions est de nature qualitative et consiste en la conduite d une entrevue par participant d une dur e approximative d une heure trente Cette entrevue a t r alis e l aide d un guide semi structur divis en trois parties La premi re vise mieux conna tre la nature de leur contribution la cr ation de L Accorderie la deuxi me pr ciser les l ments de contexte qui ont pr sid la naissance de L Accorderie et la derni re cerner les aspirations qu ils portaient l poque vis vis les finalit s et les modalit s d interventions privil gier au sein du projet Toutes les entrevues ont t retranscrites mot mot et une analyse herm neutique des donn es dans laquelle les propos d auteurs sont pris dans leur sens litt ral a t effectu e la suite d une premi re proc dure d analyse il s est av r que certaines intentions apparemment semblables
29. isage toute initiative de changement partir de la situation telle qu elle se pr sente ici et maintenant Vall rie et Le Boss 2006 p 149 Cette caract ristique signifie pour l intervenant qu il n existe pas de mode d emploi ou de recette miracle pour d finir et r soudre une situation incapacitante mais que la validit de toute solution d pend des contextes et du profil des personnes concern es Enfin le quatri me axe intitul Introduction d une d marche d action conscientisante implique que les initiatives de l intervenant doivent permettre aux personnes concern es de prendre conscience de l interinfluence des l ments individuels et structurels dans l mergence de la situation incapacitante Ces trois mod lisations plus appliqu es des pratiques centr es sur le DPA sont int ressantes pour mieux comprendre l approche Celle de McWhirter se concentre essentiellement sur les ingr dients composant une approche centr e sur le DPA celle de Lee porte plut t sur le syst me de croyances qui la sous tend La mod lisation de Le Boss en plus de regrouper la fois les connaissances particuli res et mode de pens e tels qu expos s par McWhirter et Lee s axe davantage sur la personne Elle rend notre avis plus explicite et concret le type d intervention compatible avec l approche que les deux autres qui sont plus abstraites Outre le fait que l approche centr e sur le DPA
30. nctes prennent forme travers la mani re plus g n rale dont les concepteurs de L Accorderie contribuent la cr ation en collaboration avec les membres d un syst me d conomie sociale susceptible de contribuer la lutte contre la pauvret et l exclusion sociale Cette lutte repose sur une compr hension des causes et des pistes de solution qui ne se r sument pas uniquement l adaptation des personnes aux r gles actuelles de fonctionnement du syst me socio conomique Elle s appuie sur une compr hension des progr s socio conomiques qui d passe la conception psychologisante traditionnelle pour s tendre aux structures qui contribuent aux in galit s conomiques L accompagnement des personnes offert L Accorderie vise en partie leur permettre de r aliser que leur situation incapacitante d pend la fois d l ments individuels et structurels et que ce sont ces l ments mis ensemble qui ont contribu ou qui contribuent son mergence Moi je voulais qu on fasse l exp rimentation d une alternative conomique et sociale au mode de fonctionnement dominant et qu on la fasse de fa on prioritaire et privil gi e au b n fice des personnes qui sont en situation d exclusion Et j ai pas dit des BS l Des gens en situation d exclusion c est dire que pour moi c est la soci t qui doit sentir qu elle est responsable de cette exclusion ce n est pas les gens exclus par choix comme dirait Sam
31. ntextes d application dans la d finition des objectifs et des m thodes d intervention Bernstein et al 1994 Zimmerman 2000 Le DPA se manifeste de mani re diff rente selon les contextes Rappaport 1987 Le DPA implique l analyse des probl mes sociaux en consid rant simultan ment leurs composantes structurelles et individuelles deux composantes n cessaires la conduite du changement Lee 2001 Le Boss et Dufort 2001 Ninacs 2002 Le DPA implique que l on accorde une place importante l aid consid r comme expert de son milieu pour d finir sa situation et d terminer les pistes de solutions envisag es Breton 2002 Harper et al 2004 Maton et Salem 1995 Le DPA doit contribuer ce que les changements men s par les personnes s enracinent dans une d marche d action conscientisante Arteau et Gaudreau 2007 Chronister et McWhirter 2006 Fawcett et al 1995 Perkins 1995 Si les concepteurs avaient eu une intention contradictoire avec l une de ces particularit s il y aurait eu incompatibilit Par exemple s ils avaient esp r combler le manque d habilet s sociales des Accordeurs celle ci aurait t consid r e comme incompatible avec les mod les conceptuels d intervention centr e sur le DPA pour plusieurs raisons La premi re est que cette intention telle que formul e ne prendrait en compte que les composantes individuelles d une r alit sociale La
32. ntr e sur le DPA des personnes et des collectivit s se structure autour de quatre axes de pratique Le premier axe Adoption de l unit d analyse acteurs en contexte implique pour l intervenant qu il travaille toujours avec des individus en contexte aux prises avec une situation qui s av re difficilement r ductible une probl matique g n rale Le Boss 1998 p 381 Les causes et les solutions des probl mes sociaux sont d finies en termes individuels contextuels et structurels Le r le de l intervenant consiste alors mobiliser les ressources existantes et contribuer ce que leur r partition soit diff rente Le Boss et Dufort 2001 Le second axe de pratique intitul N gociation de la d finition du probl me et des solutions envisageables avec les personnes concern es implique que pour tre compatible avec la logique du DPA toute intervention doit int grer et composer avec le point de vue de la personne concern e dont l expertise exp rientielle est essentielle la d finition de ce 69 Passerelles O Cahier de recherches et d initiatives sociales sur le d veloppement f du pouvoir d agir des personnes et des collectivit s Vol 1 no 1 Juin 2009 qui pose probl me et l laboration de pistes de solutions viables pour elle Le troisi me axe de pratique soit la Prise en compte des contextes d application implique que l intervenant centr sur le DPA env
33. oncepteurs aimeraient que les Accordeurs r alisent concerne le d veloppement de leur autocr dibilit qui renvoie au sentiment de comp tence personnelle et la valeur accord e la comp tence C est le cas d un membre se sentant capable d offrir un service de d m nagement une aide qu il consid re comme tant tr s utile aux autres 76 x Passerelles f Cahier de recherches et d initiatives sociales sur le d veloppement f du pouvoir d agir des personnes et des collectivit s Vol 1 no 1 Juin 2009 B DEUXI ME OBJECTIF DE RECHERCHE DE L TUDE ANALYSE DE COMPATIBILIT Le deuxi me volet de l tude consiste v rifier si les quatre intentions des concepteurs de L Accorderie sont coh rentes avec les principaux l ments du cadre de r f rence th orique de l approche centr e sur le DPA Pour ce faire une analyse de compatibilit entre les intentions des concepteurs de L Accorderie et les diff rentes composantes des trois mod les de pratiques d crits ci dessus a t r alis e Le tableau 2 pr sente une synth se des r sultats de cette analyse 77 xPasserelles U Cahier de recherches et d initiatives sociales sur le d veloppement i du pouvoir d agir des personnes et des collectivit s Vol 1 no 1 Juin 2009 TABLEAU 2 Analyse de la compatibilit des intentions initiales des concepteurs de L Accorderie avec les mod les conceptuels d une intervention centr e sur le DPA
34. ondant illustrent concr tement la mani re dont le syst me d changes de services r pond cet objectif L change de services est l occasion r v e d offrir d autres au monde des choses qu ils ne peuvent pas s offrir Au lieu de payer 15 00 chez un coiffeur on offre l change de service de coiffure ici Ils vont aller se faire couper les cheveux a prend une heure Ils vont payer une heure Mais le 15 008 qu ils n ont pas donn en fin de compte au coiffeur ce 15 008 l peut leur permettre d aller au restaurant R1 p 5 La deuxi me grande intention des concepteurs de L Accorderie est de cr er de nouvelles opportunit s logistiques de socialisation et de solidarit s concr tes La cr ation d opportunit s logistiques r f re au fait qu il est important pour les concepteurs que les Accordeurs aient acc s des locaux qui favorisent leur participation la vie socio conomique La cr ation d opportunit s de socialisation concerne plut t le souci des concepteurs de permettre leurs membres d largir l tendue de leur r seau 74 Passerelles O Cahier de recherches et d initiatives sociales sur le d veloppement f du pouvoir d agir des personnes et des collectivit s Vol 1 no 1 Juin 2009 C est une lutte solidaire contre la pauvret et non pas une lutte solitaire c est une approche o les gens se donnent la main ensemble se font confiance d veloppent des liens
35. prim s 2 Une Vision cologique qui d passe la seule connaissance de la psychologie de l individu en s tendant la connaissance du pouvoir aux abus de pouvoir et aux structures favorisant les in galit s socio conomiques 3 Une Perspective ethnie classe ethclass perspective bas e sur la connaissance des ph nom nes de racisme et d appartenance une classe de la soci t Cette perspective inclut autant les cons quences que peuvent engendrer l appartenance une ethnie la pauvret et les cons quences des m canismes d adaptation d velopp s par les personnes de couleur pour contrer la victimisation l oppression et la marginalisation dont ils souffrent 4 Une Perspective multiculturelle invitant l intervenant tenir compte de l influence de la culture des personnes accompagn es 5 Une Perspective f ministe qui met l accent sur l oppression particuli re que les femmes ont subie et qu elles subissent encore aujourd hui 6 Une Perspective globale des causes et des solutions aux probl mes sociaux reposant sur l analyse de l interd pendance entre les l ments de types structurel et individuel cr ant ou confinant les individus l impuissance 7 Une Perspective critique qui tient compte de l interd pendance entre les l ments individuels et structurels pour expliquer l oppression et la marginalisation Le mod le de Le Boss 2003 Ce mod le appel approche ce
36. rabilit la d saffiliation Cahiers de recherche sociologique 22 11 27 Chronister K M et McWhirter E H 2006 An experimental Examination of Two Career Interventions for Battered Women Journal of Counseling Psychology 53 2 151 164 Doray M et Turcotte G 2001 Le projet MAP une aventure partenariale D fi jeunesse 7 2 7 13 86 xPasserelles U Cahier de recherches et d initiatives sociales sur le d veloppement f du pouvoir d agir des personnes et des collectivit s Vol 1 no 1 Juin 2009 Drolet M 1997 L empowerment et intervention familiale concept paradoxal occultant parfois la pauvret Reflets 3 1 printemps 55 79 Fawcett S B Paine Andrews A Francisco V T Schulz J A Richter K P Lewis R K Williams E L Harris K J Berkley J Y Fisher J L et Lopez C M Using Empowerment Theory in Collaborative Partnership for Community Health and Development American Journal of Community Psychology 23 5 677 697 Guti rrez L M Delois K et GlenMaye L 1995 Understanding Empowerment practice Building on Pactionner Based Knowledge The Journal of Contemporary Human Services 76 9 534 542 Harper G W Bangi A K Contreras R Pedraza A Tolliver M et Vess Luule 2004 Diverse Phases of Collaboration Working together to Improve Community Based HIV Interventions for Adolescents American Journal of Community Psychology 33 3 4 193 204 H
37. relle 5 Perspective f ministe 6 Perspective globale 7 Perspective critique Au c ur de l impact esp r d am liorer les conditions de vie des Accordeurs qui se r alise par la facilitation de l acc s au cr dit l change de services et le groupe d achat se trouve le d sir des concepteurs de lutter contre la pauvret et l exclusion sociale des personnes qui ne peuvent participer la soci t de consommation Une majorit de ces gens sont b n ficiaires de l aide de dernier recours Les sommes que les b n ficiaires re oivent de cette mesure sociale ne leur permettent pas de subvenir leurs besoins de vivre ais ment et de se sortir de la pauvret Le r pondant 2 dit Quand on gagne 500 008 par mois on est juste en mode survie Dans le contexte du pr sent article nous avons choisi d illustrer seulement la compatibilit la premi re intention par manque d espace et aussi parce que nous jugeons que s il avait t fait de m me pour les trois autres intentions le discours serait devenu prolixe 79 xPasserelles U Cahier de recherches et d initiatives sociales sur le d veloppement f du pouvoir d agir des personnes et des collectivit s Vol 1 no 1 Juin 2009 L intention des concepteurs d am liorer les conditions de vie des Accordeurs motiv e par la lutte la pauvret et l exclusion sociale repose en partie sur la premi re composante du mod le de Lee soit la
38. rible pour une estime de soi Alors l on a dit Non non non non tu as encore des comp tences Regarde Dans le march conventionnel structur comme il est avec toutes les exigences de la comp tition puis de rentabilit c est un march qui n cessairement cr e de l exclusion On va structurer c t un march qui lui y carbure autrement lui il carbure avec des aliments sociaux R7 p 6 Afin de faire valoir les comp tences des personnes qui ne trouvent pas n cessairement de place sur le march du travail conventionnel et qui ne peuvent participer la soci t de consommation les concepteurs ont choisi de soutenir la mise en place d un syst me d change de services Le syst me repose sur le principe selon lequel tous les Accordeurs ont des habilet s et des talents mettre au service des autres Toutes les comp tences ayant une valeur quivalente les services donnent droit la m me monnaie d change calcul e en heure de prestation peu importe la nature la complexit ou l effort exig Cette conception des comp tences cr e de nouvelles opportunit s de transactions qui maximisent le partage des richesses collectives et favorise la participation la vie socio conomique Ce soutien au d veloppement de l autonomie conomique des Accordeurs vise galement leur permettre de se procurer des biens ou des services d autre nature que ceux r pondant aux besoins de base Les propos d un r p
39. seconde concerne le fait qu elle proposerait une intervention d j toute tablie l avance o il ne resterait qu appliquer la recette Par ailleurs cette intention ne placerait pas la personne au c ur de la d marche de changement et risquerait peu d amener les personnes vivre une d marche d action conscientisante Bien qu il ait t possible d tablir la pertinence d tudier L Accorderie en tant qu initiative compatible avec l approche centr e sur le DPA l tude pr sente une limite importante elle se 84 xPasserelles U Cahier de recherches et d initiatives sociales sur le d veloppement f du pouvoir d agir des personnes et des collectivit s Vol 1 no 1 Juin 2009 consacre essentiellement aux aspirations des concepteurs Or dans la r alit ces aspirations peuvent se traduire d une mani re compl tement diff rente comparativement celles imagin es au d part En plus de n apporter aucune information quant savoir comment les intentions ont t incarn es l tude ne rend pas compte des r sultats que les aspirations ont produit chez les membres de l organisme deux l ments d une importance consid rable qui contribueraient sans doute aider les milieux d intervention int ress s par l approche rendre son application plus concr te Pour pallier cette limite il pourrait tre int ressant d explorer les pistes de recherches suivantes Comment les
40. soit mieux d limit e et qu elle s av re pertinente en contexte d int gration socioprofessionnelle elle est aussi dans la pr sente conjoncture conomique caract ris e par une forte demande d aide une rationalisation et une r duction des ressources source de b n fices pour les personnes et les collectivit s accompagn es Sur le plan individuel elle leur permet de renouveler leur possibilit d agir dans le monde en s affranchissant des obstacles personnels Elle leur offre aussi la possibilit de d gager des enseignements g n riques susceptibles d tre utilis s par la suite sans avoir recours syst matiquement une forme d aide professionnelle en misant sur la conduite syst matique d une r flexion critique Cette autonomie potentielle qu elle rend la personne qui par ricochet a des cons quences sur le non recours aux intervenants pour lui venir en aide constitue un argument d utilisation int ressant puisque g n ralement les approches innovantes sont mises de c t pour des imp ratifs d ordre conomique Aball a 2007 Sur le plan collectif l approche contribue la naissance d une soci t plus juste Cet autre apport s explique par le r le du professionnel qui peut selon la nature du probl me intervenir sur la mani re dont les ressources sont organis es et distribu es Le Boss Gaudreau Arteau Deschamps et Vandette 2002 Il en est ainsi par exemple du professionnel qui n
41. sonnes accompagn es dans la conduite des interventions et fait en sorte qu il n existe pas de solution valable s appliquant toutes les situations et tout type de profils de personnes L impact est compatible avec cet axe puisque l accompagnement des Accordeurs s adapte si besoin est aux personnes d sireuses d am liorer leurs conditions de vie Par exemple la Politique de pr t sur laquelle repose le cr dit solidaire pr voit des marges de man uvres pour les personnes ayant des difficult s rembourser leur pr t Enfin l impact est galement compatible avec le quatri me axe de Le Boss 2003 la D marche d action conscientisante Cet axe synth tise les composantes Contexte et Conscience critique de McWhirter ainsi que les composantes Vision cologique Perspective globale et Perspective critique du mod le de Lee dont la compatibilit a d j t analys e voir Mod le de Lee L articulation de la compatibilit entre les mod les et les trois autres intentions des concepteurs aurait pu tre illustr e de la m me mani re que celle portant sur l am lioration des conditions de vie des membres 6 Fe gt Les concepteurs ont des connaissances sp cifiques sur les m thodes d intervention alors que les personnes accompagn es connaissent bien leurs forces et celles de leur milieu environnant 83 x Passerelles Cahier de recherches et d initiativ
42. sonnes concern es Autrement dit cet axe invite les intervenants non pas prescrire le changement le rythme et la nature des d marches entreprendre mais plut t les n gocier avec les personnes accompagn es L intention des concepteurs qui refl te bien cet axe est que les Accordeurs soient ma tres de l am lioration de leurs conditions de vie et que les rapports tablis entre Accordeurs et concepteurs soient bas s sur l change d expertise Cette mani re d accompagner les personnes leur permet d tre actives dans les prises de d cisions qui les impliquent La participation des personnes concern es dans l identification et la r solution des probl mes a pour effet d am liorer leur estime d accro tre leur confiance en soi et de contribuer au d veloppement d habilet s de leadership Abatena 1997 Drolet 1997 Guti rez DeLois et GlenMaye 1995 Selon plusieurs auteurs cette participation est une condition essentielle l instauration d un changement durable Le Boss 1998 Zimmerman 2000 surtout en mati re de lutte la pauvret et l exclusion sociale Amnesty International 2007 Le troisi me axe du mod le soit la Prise en compte des contextes implique que le changement se fasse partir de la situation telle qu elle se pr sente ici et maintenant Vall rie et Le Boss 2006 p 149 En ce sens l accompagnement tient compte des changements de contexte et des per
43. t du pouvoir d agir des personnes et des collectivit s qui ne peuvent participer activement la vie socio conomique Son projet d tudes doctoral est financ par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada CRSH Son adresse de courriel est annie bilodeau 7 ulaval ca Yann Le Boss est professeur titulaire au d partement des fondements et pratiques en ducation et directeur du laboratoire de recherche sur le d veloppement du pouvoir d agir des personnes et des collectivit s LADPA l Universit Laval Ses travaux se concentrent sur l analyse des pratiques sociales et plus sp cifiquement sur la contribution potentielle de l approche centr e sur le pouvoir d agir des personnes et des collectivit s empowermemt Il collabore galement l articulation et l approfondissement de la psychologie communautaire au Qu bec Parmi ses publications r centes on peut citer Le Boss Y 2008 L approche centr e sur le d veloppement du pouvoir d agir des personnes et des collectivit s une alternative cr dible http anas travail social com Le Boss Y Chamberland M Bilodeau A amp Bourassa B 2007 Formation l approche centr e sur le d veloppement du pouvoir d agir des personnes et des collectivit s DPA tude des modalit s optimales de supervision Travailler le Social 38 39 40 133 157 90
44. taient formul es de mani re suffisamment diff rente pour qu une validation des intentions s impose aupr s des r pondants Par exemple tous les concepteurs ont abord le th me de l am lioration du pouvoir d achat des membres N anmoins cette am lioration pouvait se traduire diff remment dans l esprit des r pondants Pour certains il s agissait d tre concr tement capable d acheter davantage alors que pour d autres il s agissait plut t d avoir plus d argent dans ses poches pour consommer des biens et des services habituellement inaccessibles ou encore de se sentir moins coinc financi rement plus libre de faire les achats d sir s tant donn l importance de cette tape de clarification des intentions des concepteurs sur l analyse de leur compatibilit potentielle avec les mod les conceptuels d une intervention centr e sur le DPA deux rencontres de validation avec les r pondants qui se sont fait repr senter par deux des leurs ont t organis es ces occasions les r sultats de la premi re analyse des donn es d entrevues sous la forme d une cat gorisation explicite ont t pr sent s Cette cat gorisation a fait l objet d un change d taill tant en ce qui concerne l importance que chacun accordait chaque cat gorie leur d finition pr cise et les ventuels indicateurs d impacts qui pourraient en d couler titre d exemple l intention d am lior
45. te Cet axe va dans le m me sens que la composante Contexte de McWhirter 1998 et les composantes Vision cologique et Perspective globale de Lee 2001 L Adoption de l unit acteurs en contexte implique que l accompagnement offert dans ce cas aux Accordeurs porte autant sur les obstacles contextuels concrets qui se pr sentent devant eux que sur le d veloppement de leurs capacit s d adaptation En ce sens les ph nom nes de pauvret et d exclusion sociale qui sont au c ur de l intention des concepteurs d pendent certes des capacit s d une personne agir motivation niveau de performance comp tences et habilet s etc mais aussi des opportunit s offertes par l environnement pr carit de statut faible taux de syndicalisation faible 82 xPasserelles U Cahier de recherches et d initiatives sociales sur le d veloppement f du pouvoir d agir des personnes et des collectivit s Vol 1 no 1 Juin 2009 financement des organismes communautaires coupures de services en sant et en ducation privatisation du service public d t rioration du filet de s curit concernant l assurance ch mage et le recours l aide de dernier recours etc Il en est de m me pour les pistes de solutions envisag es L impact esp r est aussi compatible avec le deuxi me axe du mod le qui porte essentiellement sur la n gociation du changement vis et de ses modalit s avec les per
46. us avons tout d abord explor les intentions des concepteurs de cette organisation afin de mieux cerner les buts et les modalit s d intervention privil gi es L Accorderie au moment de sa cr ation L expression concepteurs inclut l ensemble des personnes ayant contribu la d finition du projet et la fondation de l organisme L Accorderie Elle comprend galement les membres de l quipe salari e ayant particip au d veloppement et la mise au point des activit s de l organisme depuis lors Ces deux types d acteurs particuliers dont la population totalise huit personnes sont toujours actifs au sein de l organisme Leur r le est le m me s assurer que L Accorderie d aujourd hui respecte les orientations donn es au d part Ils constituent en quelque sorte ses gardiens du phare Cette tape d exploration sert disposer d un portrait pr cis des aspirations qui sont l origine de cette initiative Elle nous est apparue comme un pr alable n cessaire pour bien comprendre la mani re concr te dont les concepteurs pensaient appliquer l approche Dans un deuxi me temps nous avons effectu une analyse de compatibilit entre les intentions des concepteurs et les trois mod lisations conceptuelles d une intervention centr e sur le DPA disponibles dans la litt rature Cette autre tape vise statuer sur la correspondance entre les aspirations des concepteurs de L Accorder
47. ux Extrait du site Web d Une tribune pour la gauche qu b cois le 3 mars 2009 http www pressegauche org spip php article730 Tepperman L Curtis J et A Kwan 2007 Social Problems a Canadian Perspective Second Edition Ontario Oxford University Press Ulysse P J et F Lesemann 2004 Citoyennet et pauvret Politiques pratiques et strat gies d insertion en emploi et de lutte contre la pauvret Sainte Foy Presses de l universit du Qu bec Vall rie B amp Le Boss Y 2006 Le DPA empowerment des personnes et des collectivit s de son exp rimentation son enseignement Les Sciences de l ducation Pour l re nouvelle 39 3 86 99 Vidalenc R 2001 La confiance et le contrat lements du processus de lutte contre l exclusion Paris L Harmattan Zimmerman M A 2000 Psychological organizational and community levels of analysis Dans J Rappaport et E Seideman Eds Handbook of community psychology p 43 63 New York Kluwer Academic Plenum Publishers 89 x Passerelles U Cahier de recherches et d initiatives sociales sur le d veloppement f du pouvoir d agir des personnes et des collectivit s Vol 1 no 1 Juin 2009 PR SENTATION DES AUTEURS Annie Bilodeau est doctorante et charg e de cours en sciences de l orientation au d partement des fondements et pratiques en ducation Elle s int resse aux pratiques ducatives centr es sur le d veloppemen
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