Les problèmes de la reconstruction de la Pêche - Archimer
Contents
1. Abandon de la sous traitance avec l ONG locale contrat rompu apr s 4 mois de n gociations et de menaces et gestion directe de la construction des bateaux Expertise de la FAO et am lioration des 10 premiers bateaux Mise en place d un stage de formation la charpente marine moderne avec la FAO Mat riaux de qualit fournis par la FAO clouterie visserie galvanis e A l automne 2005 Embauche d un expert fran ais install en Indon sie Walakaboats pour g rer les constructions et l approvisionnement en bois Achat de bois au coup par coup pas toujours tr s l gal Mat riaux de qualit bois sec clouterie galva Recrutement de 30 charpentiers marine avec une formation continue la charpente marine moderne Standardisation de la production et usage de plans gabarits etc Coop ration avec l cole de menuiserie de Meulaboh pour le d coupage des pi ces Abandon du projet ECHO de 150 bateaux En janvier 2006 18 bateaux sont ainsi mis en chantier avec un process de qualit qui devrait leur donner une esp rance de vie la mer de 15 ans au lieu de 5 Autres soucis La saison des pluies commence avec des inondations dans les chantiers les g n rateurs sont hors service mais pourront tre r par s Concernant le projet infrastructures il s av re impossible de trouver des ing nieurs civils comp tents disponibles Il y a tellement d ONG et si peu de coordination que certaines ONG vi2. La province est r ouverte aux trangers et quelques expatri s comme moi pourront faire venir leur famille L Administration d sint r t et corruption L arm e s en va Le GAM et les milices d sarment Mais il reste l administration pour qui Aceh reste une province excentr e et oubli e des aides nationales la corruption est g n rale quasi institutionnelle c est elle qui compl te les maigres revenus des fonctionnaires et certains responsables n h sitent pas demander au vu et au su de leurs administr s leur part d int r t dans les projets des ONG sans trop de succ s cependant Les cons quences de ce d sint r t et de la corruption sont que l argent public dispara t facilement les routes restent d fonc es l Administration r gionale a peu de moyen et les ONG subissent des tracasseries administratives sur les visas les permis de construire l exploitation du bois etc La d forestation un probl me r el mais exacerb Dans la montagne sumatraise la for t est exploit e sans permis et donc sans replantation D avion on aper oit parfois l une de ces coupes au milieu de ce qui reste malgr tout une immense for t Derri re ces coupes ill gales toute la fili re locale du bois est corrompue si bien que le bois dit l gal est en fait du bois coup ill galement mais accompagn d un certificat de complaisance Autrement dit Bois l gal Bois ill gal Corruption Une alternativ
3. populations pauvres les ONG s av rent avoir finalement tr s peu d exp rience et de connaissance de la p che artisanale et de la construction navale L id e est qu on va trouver des comp tences sur place mais ce ne sera pas si simple M me l ONU FAO PNUD h site s engager directement dans la reconstruction de bateaux Enfin faute de donn es fiables sur la flotte les stocks ou les d barquements ant rieurs au tsunami la FAO va jusqu mettre en garde les ONG et leurs donneurs sur le risque de reconstruire trop de bateaux un mauvais gag quand on voit le faible nombre reconstruit en 2 ans 5 Les exigences des donneurs En amont des ONG les donneurs grand public ou fonds institutionnels aiment les projets accrocheurs mais parfois d connect s du terrain tels que On va employer les p cheurs 5 pour reconstruire les bateaux mais ce n est pas du tout leur savoir faire et utiliser les arbres abattus par le tsunami tout juste bons faire des planches ou du feu Les donneurs institutionnels contraignent aussi les ONG une grande rigidit administrative cens e viter des d rives vers des march s truqu s proc dures d appels d offre devis etc qui s av rent impossibles r aliser sur de gros projets Ainsi pour le bois il ne faudrait acheter que du bois l gal ou encore ne faire qu un seul appel d offre par projet soit par exemple l achat de 1200 m3 d un coup 4 Enfin
4. salaires excessifs une femme de m nage l ONU gagne plus qu un m decin l h pital et des loyers multipli s par 10 au profit des propri taires des maisons rest es debout qui ne sont pas les principales victimes du tsunami Les ONG dans la pr cipitation Les ONG arrivent rapidement aussi d s janvier 2005 pour de premi res interventions d urgence bien cibl es d blaiement aide m dicale L urgence elles savent faire Mais il leur faut aussi effectuer rapidement des valuations pour la phase suivante de reconstruction car c est la course au plus rapide sur les appels d offre des donneurs Alors les dossiers d valuation sont r dig s la va vite par des charg s de communication plut t que par des techniciens Les contraintes et les co ts sont compl tement sous valu s d autant que le train de vie de l ONU et l arriv e des ONG cr e de l inflation sur les mat riaux et services Les ONG sont assez d sempar es face aux contraintes administratives et au manque de savoir faire local li un fort taux d illettrisme chez les adultes faible en Indon sie mais fort Aceh M connaissance de la p che Les ONG ont acquis une longue exp rience dans l aide humanitaire urgence m dicale logistique routes ponts r seaux reconstruction de b timents maisons coles h pitaux formations Mais malgr leur exp rience aux quatre coins du monde et bien que les p cheurs soient souvent des
5. son projet entra nant notamment l abandon du projet Aquaculture C tait un petit projet r habilitation de 6 ha de bassins pour 23 leveurs fourniture de pompes de juv niles et d aliments car si l aquaculture de crevettes est tr s d velopp e sur la c te est d Aceh avec un r el savoir faire il y a par contre peu de sites sur la c te ouest grande c te sableuse Mais ce projet tait bien avanc et s av rait int ressant par la mise en place d un stage de formation et l association d un ancien et d un jeune sur chaque bassin Ce n est surtout pas facile apr s plusieurs mois de montage en commun du dossier d expliquer aux b n ficiaires que le financement n est plus acquis Heureusement nous avons pu int resser une ONG am ricaine la reprise de ce projet Un programme P che int gr dans 4 villages Le programme financ par la Bretagne 130 000 nets sur le terrain vient compl ter le financement de la Fondation de France et permet de maintenir la plupart des engagements pris pour le projet DIPT avec 2 grands chantiers navals Malgr de nombreux probl mes et beaucoup de retards ACTED et Walakaboats ont mis en place sur la c te ouest pr s de Meulaboh une fili re de construction de bateaux de qualit avec 2 grands chantiers navals 10 et 15 box Le point faible est le manque d encadrement il y aurait besoin de charpentiers marine expatri s pour encadrer la formation et la production Batea
6. une longue influence turque depuis l an 800 A l inverse du reste de l Indon sie Aceh a t peu colonis e par les Hollandais et a t l un des fers de lance de l Ind pendance indon sienne en 1945 Cependant les relations se sont vite d grad es avec le pouvoir de Jakarta La province excentr e et oubli e des aides gouvernementales est entr e en gu rilla s paratiste depuis 1960 Elle est devenue une province ferm e au tourisme et le th tre d une r pression comparable celle exerc e dans le Timor oriental l autre bout du pays avec des centaines de milliers de victimes Quand l ONU et les ONG arrivent Aceh la pr sence militaire est tr s forte et la gu rilla ind pendantiste GAM est tr s active la nuit avec comme cons quence l instauration d un couvre feu nocturne ce qui ajout au mauvais tat des routes limite beaucoup les interventions sur le terrain Cependant l arriv e massive d trangers ONU et ONG rend les atrocit s de la gu rilla et de la r pression d licates pour les 2 parties C est ainsi que le tsunami aura eu une influence certaine sur la conclusion d un cessez le feu en Aceh sign Helsinski le 15 ao t 2005 Sous le contr le de l Union Europ enne et des pays asiatiques voisins l arm e va se retirer pour aller mater d autres mouvements ind pendantistes aux Molluques et en Irian Jaya la gu rilla va d sarmer et l un de ses chefs a m me t lu gouverneur d Aceh en 2006
7. P che amp D veloppement Archimer 2007 Volume 76 77 Pages 4 8 http archimer ifremer fr 2007 Collectif P che et d veloppement CRISLA Les probl mes de la reconstruction de la P che Aceh Indon sie apr s le tsunami du 26 d cembre 2004 Pierre Gildas Fleury charg du programme P che de l ONG ACTED en Aceh de juin 2005 juin 2006 Abstract Suite au tsunami du 26 d cembre 2004 dans l oc an Indien Pierre Gildas Fleury ing nieur des P ches de formation et directeur de recherche Ifremer de La Trinit mer a pris une ann e sabbatique juin 2005 juin 2006 pour piloter le programme de l ONG ACTED Agence pour la Coop ration Technique Et le D veloppement de reconstruction de la P che Meulaboh sur la c te ouest d Aceh Indon sie sur financements de la Fondation de France et de collectivit s bretonnes R gion Bretagne Conseil g n ral des C tes d Armor communes de Foug res et d Orneix Il donne ici son analyse personnelle des nombreuses difficult s rencontr es et de la situation actuelle de la P che acehnaise deux ans apr s le tsunami 1 Le tsunami Aceh Le tsunami du 26 d cembre 2004 un tremblement de terre d une violence rare Le s isme qui a provoqu le tsunami a eu son picentre une centaine de kilom tres seulement de la c te ouest de la province d Aceh tout au nord ouest de la grande le de Sumatra Indon sie A Aceh son intensit sur l chelle de Richter a a
8. an actuel 2007 de la P che Aceh Bilan global de l aide humanitaire Aceh D une mani re g n rale l action des ONG et de l ONU Aceh s est r v l indispensable surtout en l absence d un pouvoir civil fort et volontaire L aide d urgence a t remarquable Ensuite la reconstruction a rencontr davantage de probl mes mais ils ont t le plus souvent r solus la longue des retards certes mais beaucoup de r alisations Les changements survenus en 18 mois dans le paysage ou dans l activit conomique sont spectaculaires La corruption a eu peu d emprise sur les ONG et m me si certains choix peuvent tre critiqu s les fonds sont bien arriv s aux b n ficiaires Seule l action indispensable des agences de l ONU coordination information incitation relation avec l administration para t en retrait par rapport aux nombreux moyens dont elles disposent De nombreuses infrastructures portuaires ont t reconstruites En ce qui concerne la p che la plupart des infrastructures et quipements portuaires ont t reconstruits souvent bien plus solides et fonctionnels qu avant le tsunami Cependant le probl me de leur attribution n est pas toujours clair Qui a r cup r ces infrastructures Le probl me de la glace n est pas r solu tr s peu d usines construites Mais le probl me n4 reste la reconstruction des ba teaux La reconstruction des bateaux de la c te ouest est en panne Les divers bila
9. des p cheurs sont des gros bonnets armateurs etc d inspiration religieuse Il n y a pas de syndicat et les coop ratives sont des clubs ferm s regroupant les gros armateurs L administration est plus ou moins inexistante si bien qu il n y a pas de donn es de r f rence quant aux nombres de bateaux et de p cheurs ou au volume des apports Il y a peu d coles de p che et aucune sur la c te ouest malgr l importance de la p che Meulaboh On n y apprend que les techniques de p che aucune notion de biologie ou d conomie En pratique les p cheurs apprennent sur le tas la mer Des chantiers navals tr s rustiques L id e initiale des projets de reconstruction des bateaux est qu il y a un savoir faire local De fait la construction traditionnelle s est adapt e aux contraintes locales par une construction de bateaux au rabais Aceh est pauvre temps de s chage du bois tr s courts bois et mat riaux de mauvaise qualit charpentiers illettr s pas form s lire un plan Il n y a pas de r el plan plut t un dessin les pi ces sont ajust es au coup par coup notamment les membrures qui sont mont es apr s les bord s afin que ceux ci aient le temps de s cher un peu avant leur fixation sur les membrures C est une construction au jug une sorte de sculpture demandant effectivement un certain coup de patte Il en r sulte des bateaux de qualit tr s m diocre mal assembl s sensibles aux vibrati
10. e a t recherch e dans l importation de bois mais les ONG ont en g n ral renonc devant les nombreuses difficult s logistiques dues l loignement et au mauvais tat des routes mais surtout cause de toutes les d marches administratives qui ram nent la pression de la corruption La question est de savoir si les ONG ont les moyens de lutter contre la d forestation Ca aurait pu aurait d tre le r le de l ONU sur du moyen terme mais pas celui des ONG qui ne sont pas l pour changer les pratiques locales mais pour faire avec ou choisir d abandonner le pays Une p che tr s peu organis e Sur la c te ouest les bateaux trouvent abri dans les estuaires des rivi res d bouchant sur de grandes plages de sable en cr ant de dangereuses barres d ferlantes Les bateaux aptes passer la barre et s chouer sur les berges sont des bateaux pont s de 13 m quasi sans quille et avec petit moteur in board Le d barquement du poisson a lieu sur la plage au petit matin car il fait tr s chaud dans la journ e 30 et la glace est rare Le poisson y est vendu des poissonniers ambulants qui l coulent moto vers les march s des gros villages et l int rieur des terres 3 Certains types de poisson sont valoris s par s chage au soleil sur la plage en dehors de la saison des pluies afin de leur garantir une longue conservation En ce qui concerne l organisation de la profession les repr sentants
11. ennent faire de la surench re sur les projets d ACTED aupr s des chefs de village Les co ts ont t largement sous estim s et sont rechiffrer De gros probl mes de tr sorerie au si ge occasionnent des retards dans les d lais de paiement Vu de Paris les sommes peuvent sembler mineures mais sur le terrain elles repr sentent des fortunes En bref il faut revoir compl tement les n gociations avec les p cheurs et l administration choisir de nouveaux b n ficiaires communaut s de p cheurs et sites portuaires avec l imp ratif de coupler les projets Bateaux et Infrastructures dans les m mes ports contrats de coop ration sign s avec 4 villages de p cheurs Une certaine ma trise de la langue l indon sien est heureusement une langue tr s simple est particuli rement utile dans ce contexte permettant autant une convivialit fort appr ci e des indon siens que de recadrer les traductions souvent tr s libres des interpr tes Les retards entra nent une d gradation des relations avec les donneurs et l abandon de certains projets Les d lais dus la r orientation n cessaire du programme Bateaux sont mal expliqu s aux donneurs Le si ge d ACTED pr f re les rassurer en leur montrant les 2 bateaux construits lors du stage r alis avec la FAO ces bateaux sont ainsi tour tour attribu s la DIPT puis ECHO puis la Fondation de France Finalement d but 2006 la DIPT retire sa confiance et
12. evant tout le village qui reste un meilleur garant de la validit du contrat Il faudrait aussi donner des moyens aux b n ficiaires organiser des stages de gestion h las difficiles mettre en uvre 4 Le programme P che d ACTED Un programme initial beaucoup trop ambitieux ACTED Agence pour la Coop ration Technique Et le D veloppement est une ONG fran aise si ge Paris peu connue du grand public car elle tire les finances de ses programmes aupr s des donneurs institutionnels Tr s rapidement printemps 2005 suite ses valuations et propositions ACTED a re u des fonds de 4 donneurs pour son programme P che Aceh la Fondation de France pour des chantiers navals et 35 bateaux 13 m la DIPT D l gation Interminist rielle Post Tsunami France pour 45 bateaux 13 m des infrastructures et de l aquaculture bassins crevettes ECHO Europe pour 150 bateaux 13 m la r gion Bretagne associ e au Conseil g n ral des C tes d Armor et aux communes de Foug res et d Orneix pour 5 bateaux 13 m des infrastructures et un poste d ing nieur des p ches Une aide en nature moteurs et filets de p che est aussi promise par la FAO C est un programme norme plus d un million d euros particuli rement les 235 bateaux pont s de 13 m 1800 m3 de bois avec des d lais tr s courts 6 mois prolong s ensuite 1 an sauf 3 ans pour la Bretagne Et c est l que les p
13. mbreuses il n existe pas de port proprement dit en g n ral seulement une plage de d barquement voir 2 A quelques exceptions pr s les 14 000 bateaux de p che acehnais sont totalement d truits Seuls les plus gros 20 m de long au nord et l est sont parfois r parables mais non sans frais r paration des bord s changement du moteur nouveaux engins de p che Heureusement l aide internationale intervient rapidement et massivement Dans le monde frapp de stupeur la solidarit est imm diate et norme Et puis il y a les organisations de l ONU et les ONG qui ont du m tier en mati re d urgence et de solidarit I ny a donc qu d blayer 3 mois de travail y seront quand m me n cessaires et tout reconstruire avec l argent des dons De fait le financement de la reconstruction n est pas le facteur limitant 2 Les probl mes d Aceh Seulement voil Aceh n est pas vraiment une r gion aid e par le gouvernement indon sien er anda Aceh q Heureusement F quelques avions une heure de vol A 100 km O o e 900 km 4 jours Une province montagneuse excentr e et en gu rilla contre l Indon sie Aceh est des heures de route de Medan la grande m tropole du nord de Sumatra et surtout tr s tr s loin du pouvoir central de Jakarta tant physiquement 4 jours de route que culturellement Aceh a son Histoire et sa Culture sp cifiques riches notamment d
14. ns tr s estimatifs r alis s apr s le tsunami font tat de 14 000 bateaux perdus toutes tailles confondues Cependant le probl me de leur reconstruction ne se pose pas de la m me fa on selon leurs tailles Les petits bateaux lt 8 m ont tous t d truits mais vite reconstruits bateaux non pont s reconstruits en charpente traditionnelle Les quelques gros bateaux de 20 m Banda Aceh qui ont surv cu au tsunami ont t r par s et ont repris la mer en moins d un an D autres ont t reconstruits mais avec des probl mes de qualit Le probl me majeur est celui des bateaux de la c te ouest 13 m Plus de 3 000 ont t d truits Officiellement 1000 ont t reconstruits dont environ 800 sont d j ruin s ou ont t refus s par les b n ficiaires du fait de leur tr s mauvaise qualit D une mani re g n rale l ONU et les ONG ont plus ou moins abandonn la reconstruction de bateaux Les nombreux probl mes bois main d oeuvre et le faible ratio co t par b n ficiaire difficilement vendable aupr s des donneurs a d courag la plupart des ONG qui ont pr f r revenir des projets qu elles ma trisent mieux On peut le comprendre Le retrait des organisations de l ONU FAO et PNUD notamment est par contre difficilement acceptable car c est elles de pallier les d ficiences de l administration locale ou des ONG L action d ACTED et Walakaboats reste donc tr s marginale Sur la c te o
15. ons du moteur lui m me pas toujours bien fix et surtout des bateaux qui ne durent que 5 ans avec de gros probl mes de s curit la mer et de co t d entretien en r paration perp tuelle 3 Les limites de l Aide Humanitaire Avec une exp rience aux quatre coins du monde dans des situations tr s vari es guerres s ismes famines l Aide humanitaire ONU Donneurs ONG a son savoir faire mais aussi ses limites L ONU et ses gros moyens Les diff rentes Organisations des Nations Unies arrivent rapidement sur place et montrent leur savoir faire en mati re de Logistique liaisons a riennes etc pour la r alisation de bilans et pour un peu de coordination Mais l ONU se montre assez impuissante face aux faiblesses de l administration indon sienne et reste d sarm e devant la corruption les coupes de bois ill gales ou les routes qui resteront pleines de nids de poules malgr les norias quotidiennes de camions Par ailleurs chaque agence de l ONU propose ses programmes et recherche ses propres financement ce qui ne va pas sans redondance entre les diff rentes agences notamment en ce qui concerne la P che FAO Agriculture et P che PNUD D veloppement BIT Main d uvre Enfin l ONU c est un train de vie excessif les plus belles maisons de tr s nombreux v hicules tout terrain qui sillonnent la ville et un argent facile qui d sorganise compl tement l conomie locale d j bien atteinte avec des
16. remiers ennuis commencent Le bois est le probl me n4 Un des charpentiers d ACTED en a bien stock un gros volume qu il propose prix raisonnable du bois sec en plus mais le si ge d ACTED refuse de l acheter car son origine n est pas garantie l gale de plus la proc dure ECHO impose un appel d offre unique pour les 150 bateaux savoir 1200 m3 Il faudra argumenter pendant des mois avec le si ge et l intervention d un expert fran ais install en Indon sie pour qu ACTED accepte comme toutes les autres ONG du bois l galis achet au fur et mesure des disponibilit s Le deuxi me probl me de taille galement est qu ACTED a engag d s f vrier 2005 la construction de bateaux avec une ONG locale corrompue construisant les bateaux au rabais Le r sultat est que les 10 premiers bateaux construction traditionnelle sont de qualit tr s m diocre et doivent tre retap s avant m me leur mise l eau Enfin le savoir faire local appara t limit et les bons charpentiers sont peu nombreux Plus globalement force est de constater que le programme global de 235 bateaux en un an est compl tement irr aliste Mise en place d une d marche de bateaux de qualit soutenue par la FAO Face ce constat le chef de programme propose une r orientation compl te du projet bateaux avec une d marche qualit soutenue par la FAO et le si ge d ACTED et reconnu par la haute administration d Aceh D s l t 2005
17. s condamne une dur e de vie courte et des risques de panne la mer Un enseignant fran ais du lyc e professionnel d Etel ayant d j v cu une exp rience similaire au Cambodge est venu Meulaboh animer un stage d un mois aupr s de 20 p cheurs Un manuel d entretien bilingue anglo indon sien t r dig et diffus largement Mais il faudrait maintenant p renniser cette formation en formant des formateurs Quelques r flexions personnelles au vu du bilan de ce programme Les valuations doivent tre r alis es par des professionnels qualifi s techniquement Il est ensuite imp ratif de communiquer avec les donneurs avec plus de transparence Compte tenu des in vitables difficult s sur le terrain il faut faire davantage confiance aux agents en place responsables de programmes notamment et donner plus de souplesse la gestion administrative des projets ex approvisionnement en bois Il ne faut pas m sestimer les comp tences locales mais il ne faut pas croire non plus que ce savoir faire local suffira tout reconstruire au mieux Le d faut initial de ressources humaines locales doit donc tre palli parfois par l apport d expatri s qualifi s Enfin les ONG et l ONU gagneraient sortir davantage de leur ghetto interne d expatri s tellement de r unions entre ONU et ONG et s ancrer davantage dans la soci t locale A ce titre il est important de ma triser un minimum la langue 5 Bil
18. tteint 9 2 c est l un des plus violents tremblements de terre jamais enregistr et beaucoup plus violent que de l autre c t de l oc an Indien La terre a boug comme un bateau ballott par de fortes vagues Les gens tenaient peine debout surtout dans les escaliers et ont eu de la peine viser la porte pour sortir Tous les b timents de construction m diocre et ils taient nombreux se sont croul s Enfin le sol s est affaiss de pr s d un m tre facilitant encore l arriv e du tsunami Puis est arriv e une premi re vague de 5 m tres qui a d blay tous les gravats et d gag la place nette pour la 2e vague immense 12 m qui n a plus rencontr aucun obstacle et a d ferl emportant tout jusqu plusieurs kilom tres dans l int rieur des terres En bord de mer les traces de boue laiss es par cette vague atteignent le 3e niveau des immeubles rest s debout Les villes sont en ruine Le nombre de victimes est de plus de 200 000 on ne sait pas exactement Ainsi Banda Aceh 400 000 hab avant le tsunami sur la c te nord ou Meulaboh 40 000 hab sur la c te ouest ont perdu 40 de leur population Chaque famille a perdu plusieurs parents Et entre les deux villes le survol en avion r v le certains villages c tiers n ont eu aucun survivant La p che totalement sinistr e Les rares infrastructures portuaires quais cri es usines glace sont hors d usage Mais il est vrai qu elles taient peu no
19. uest d Aceh la reconstruction des bateaux est non seulement peine commenc e mais est quasiment en panne Or toute l conomie de cette c te et de ses les d pend de la p che et la p che c est beaucoup mieux avec des bateaux
20. un crit re important pour les donneurs est le rapport qualit prix autrement dit le co t par b n ficiaire tr s d favorable aux petites structures priv es bateau maison par rapport aux structures publiques h pital cole cri e Le choix des b n ficiaires Enfin se pose aux ONG le probl me de justifier aux donneurs le choix des b n ficiaires des projets Or un bateau pont de 13 m c est 3 ou 4 p cheurs qui se partagent 50 du revenu de la p che et un propri taire 50 aussi pour le co t et l entretien du bateau Dans le cadre d une aide humanitaire qui donner les bateaux qu on reconstruit Les anciens propri taires sont souvent les gros bonnets pas les plus d favoris s pas m me des p cheurs donation difficile justifier aux donneurs Le capitaine n est pas le plus pauvre non plus Et s il devient propri taire on risque de le voir rester terre les 50 vont lui suffire Le plus humanitaire est certainement de l attribuer tout l quipage copropri t Mais sauront ils g rer le bateau en fait la gestion sera confi e la coop rative d un armement qui elle a le savoir faire Le risque est surtout tr s grand de voir les p cheurs revendre leur part au premier besoin d argent mariage ou autre mais apr s tout c est leur probl me Dans tous les cas il importe d expliquer le choix toute la communaut par un acte de donation crit mais aussi par un discours d
21. ux 30 bateaux pont s de 13 m 25 Fondation de France 5 Bretagne sont construits en 2006 et attribu s des p cheurs des 4 villages b n ficiaires d ACTED Ces bateaux sont quip s de filets de glaci res de couteaux etc et m me de gilets de sauvetage mais c est bien pour faire plaisir aux donneurs car il fait trop chaud en mer pour les utiliser Par ailleurs 22 sampans pirogues creus es dans des troncs d arbres destin s la p che en estuaire sont achet s un charpentier et quip s de divers filets Infrastructures portuaires Une halle poisson avec bureau et toilettes est reconstruite sur le port de Meulaboh Dans un village au nord c est un quai en bois du mat riel de s chage de poisson et le creusement d un chenal facilitant l acc s la mer Dans un autre village au sud de Meulaboh c est tout un port qui est recr avec quai en bois cri e hangar mat riel hall de r union des p cheurs 5 cong lateurs pour la glace et du mat riel de s chage Plus au sud encore c est une petite cri e Ateliers et mat riel de s chage de poissons groupes de femmes Dans ce dernier village 41 cabanes ateliers de s chage du poisson avec tamis de s chage au soleil et de pr cuisson pour la saison des pluies ont t reconstruites et attribu es des femmes Stage de m canique marine Ce stage s inscrit dans la d marche qualit des bateaux car le manque d entretien des moteurs le
Download Pdf Manuals
Related Search