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Routes maritimes, cargaisons et épaves en mer Rouge de l`âge du

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1. PANTHEON SORBONNE NIVERSITE PARIS UFR 03 Histoire de l art Arch ologie Premi re ann e de Master d arch ologie ROUTES MARITIMES CARGAISONS ET EPAVES EN MER ROUGE DE L AGE DU BRONZE A L EPOQUE MODERNE M moire pr par sous la direction de Mr Fran ois Villeneuve Pr sent et soutenu par Romain Fougeron Ann e universitaire 2011 2012 Ce ne sont ni les tr sors engloutis qui dorment au sein des grands fonds sous marins que je suis all chercher pour vous sur ces eaux que l art des conteurs arabes a peupl es de fabuleuses histoires Ni les perles que l on n y p che plus gu re ni les rubis meraudes et diamants que l eunuque Murad a jet s dit on dans la mer Rouge par l ordre de son maitre Ibn S oud afin qu ils rejoignent dans l inaccessible le fils pr f r du dernier conqu rant d Arabie des temps modernes Ni l or clandestin transport par les boutres aux mats obliques vers les coffres des trafiquants indiens Les tr sors que j ai ramen s de l bas sont immat riels et lorsque la plume ne s en saisit pas ils disparaissent jamais Romain Gary Les tr sors de la mer Rouge 1971 Remerciements Je tiens remercier tout d abord Monsieur Fran ois Villeneuve pour m avoir propos ce travail de recherches pour sa disponibilit son aide et ses conseils au cours de l ann e Je voudrais galement adresser toute ma gratitude Madame H l ne Bernard D
2. galement orographiques P Arnaud insiste sur le fait qu il ne faut pas n gliger l importance de l volution des faci s littoraux qui selon lui est essentielle pour crire l histoire des syst mes portuaires mais qui contribue galement l histoire des routes de la navigation plus modeste Les syst mes orographiques jouent un r le significatif puisqu ils d terminent la direction et la force des vents Les courants quant eux sont d termin s par trois facteurs tout d abord la rotation de la Terre puis les effets de mar es et enfin le vent Les marins prennent en compte tous ces l ments pour choisir au mieux leur s route s Diff rents vents sont prendre en compte selon la route tablie savoir si on suit une route de cabotage ou une route hauturi re En effet une route de cabotage sera plus sensible la brise thermique tandis que le vent dit tabli concernera principalement la navigation en pleine mer D apr s les Anciens le vent dit d favorable n est pas forc ment celui qui est mal orient mais celui dont la force est trop importante pour permettre de rejoindre sa destination On remarque galement que les courants vont dans le sens contraire des aiguilles d une montre et jouent un r le moins important pour la navigation c ti re ils sont toutefois nettement plus importants dans les d troits et les caps Les Anciens appellent le courant coulement heureux du navire
3. Marsa Gawasis 23 km au sud du port moderne de Safaga dont il existe une tude d taill e par Kathryn A Bard Rodolfo Fattovich et Cheryl Ward De ces fouilles 2001 2006 des tudes dendrologiques ont permis l identification de la provenance des bois utilis s dans la construction navale gyptienne entre la fin du Me mill naire et la fin du Ile mill naire avant notre re Nous d taillerons par la suite les diff rents types de bois Toutes ces recherches ont permis de mieux nous renseigner sur cette r gion particuli re sur la navigation sur la r partition des populations sur les c tes sur les changes et sur son dynamisme entre autre 53 R Egalement des fouilles Massawa les Dahlak les Farasan etc Dans T WILKINSON 2006 pp 143 148 5 Voir la partie sur les typologies des navires en mer Rouge 35 BE So Figure 6 Amphores de type campanien romaines retrouv es sur le site portuaire de Myos Hormos image issue de www shipwrecksofegypt com images shippages quesir html Pour conclure sur cette partie nous pouvons dire que de nombreuses sources sont notre disposition dont certaines sont d j tr s tay es Elles permettent ainsi d am liorer les connaissances sur cette r gion du monde et proposent un clairage sur le sujet trait dans ce travail concernant la navigation en mer Rouge et la place de celle ci travers les poques Bien s r nous avons pass en revue ass
4. Pount et toute la myrrhe est moi La premi re v ritable preuve sur laquelle les chercheurs sont tomb s d accord se situe l poque XVIIIe dynastie 1580 1322 Il s agit de la premi re grande exp dition maritime en mer Rouge qui soit organis e Il s agit d une exp dition ordonn e par la reine pharaon Hatshepsout dont le r cit est inscrit sur le bas relief de son tombeau ainsi que la repr sentation des navires de cette exp dition nous commenterons plus en d tail ce bas relief et cette exp dition plus loin dans le chapitre sur les sources Cette preuve a permis d affirmer que les Egyptiens cette poque sont all s au del de Bab el Mandeb atteignant les c tes de la Somalie Socotra ainsi que les les Korian Morian sur la c te de l Hadramaout Les bas reliefs du temple de Deir el Bahri Louqsor retracent cette grande exp dition Il s agit la des premi res traces tangibles de navigation en mer Rouge une poque tr s ancienne R cemment un documentaire a t r alis sur cette histoire de la navigation de Pays semi mythique dans la mythologie gyptienne dans lequel on pouvait se fournir en nombreuses richesses telles l ivoire l encens l or Il pourrait s agir de l actuel Soudan voire du Y men i Casson 1959 p 20 1 Casson 1971 p 23 L CASSON 1994 p 21 H LABROUSSE 1992 13 l Egypte ancienne dans lequel les arch ologues ont reconstitu un navire gyptien
5. t men es l poque du r gne de Sahur de la Ve dynastie vers 2965 2825 avant notre re en direction du pays de Pount Ces premiers navigateurs gyptiens en mer Rouge auraient probablement pu atteindre les c tes somaliennes c est dire entre le d troit de Bab el Mandeb et le cap Gardafui qui forme la corne d Afrique ainsi que l le de Socotra au large d Aden Il est important de pr ciser que cela n est nullement attest et repose sur un texte litt raire voire l gendaire de l ancienne Egypte qui raconte la d couverte du pays de Pount par un naufrag gyptien Je m tais mis en marche vers les mines du roi dans un bateau long de 180 pieds et large de 60 Nous avions un quipage de 1200 hommes l lite de l Egypte Une temp te clata quand nous fuyions le vent Le navire coula et je fus le seul survivant J atterris sur une ile d serte ou je passai trois jours Je restai l ombre Puis je commen ai chercher ce qui pourrait me rassasier Je fis un trou j allumais du feu et fis br ler une offrande aux dieux Puis j entendis le bruit du tonnerre et je crus que c tait une vague des arbres tomb rent le sol trembla Je d couvris mon visage et je vis qu un serpent s tait rapproch il avait 45 pied de long et une barbe de deux pieds Son corps tait couvert d or ses sourcils taient en v ritable lapis lazuli Le serpent dit au marin C est moi le prince de
6. une inscription retrouv e dans le Ouadi Hammamat datant vers 2000 raconte une premi re exp dition gyptienne vers le Pount Jean Pag s reprend J Desanges sur l existence d une inscription datant de 130 avant J C qui indique que Ptol m e VII 145 116 avant J C poss de une force navale en mer Rouge dans le but d escorter et de prot ger les navires de commerce Ce m me auteur mentionne la pr sence sans donner plus d tails d une inscription hi roglyphique qui informe que vingt navires charg s de tributs ont pu rejoindre la Perse lorsque le canal que Darius en 518 a fait construire entre le Nil jusqu au golfe de Suez a t termin Il s agit de la continuation du canal que le pharaon N chao n a pas pu achever Les st les retrouv es le long du trac du canal ont permis de conna tre le d tail des travaux de ce dernier On peut noter galement la TE Casson 1959 p 23 Ibid Voir la partie consacr e aux navires de la mer Rouge E Drioton et J Vandier Les peuples de l Orient m diterran en II l Egypte PUF 1952 p 244 Cit par J Pag s 1991 p 21 7 J Pages 1991 p 21 32 pr sence d inscriptions indiquant une pr sence romaine en mer Rouge par exemple sur l archipel Farasan dans le sud de la mer Rouge o une inscription d une l gion romaine a t d couverte et tudi e par Fran ois Villeneuve lors d une campagne de fouilles Les papyri On r
7. Le rep rage en mer se fait le plus souvent par la prise d amers qui apparait comme tant la m thode la plus fiable mais cela n cessite une navigation avec c tes vue Le choix des routes maritimes est galement r gi par un contexte 8 P Arnaud 2005 p 38 Bien qu il s agisse d un travail sur la M diterran e les donn es peuvent tre report es pour la mer Rouge 70 La brise thermique se situe toujours pr s des c tes Elle est limit e dans la bande des 20 milles Elle r sulte d un cart de temp rature d au moins 3 C entre la terre et la mer conditionn par la pr sence d un ciel clair facilitant le rayonnement 71 p Arnaud 2005 45 humain politique technologique et de savoir faire En ce sens la navigation m di vale appara t comme mieux document e que la navigation antique En mer Rouge c est donc le vent qui r git principalement le choix de la route maritime En effet comme nous avons pu le voir dans la premi re sous partie de ce chapitre la mer Rouge est divis e en deux parties nord et sud qui d pendent chacune d un r gime de vent diff rent La partie sud c est dire celle subissant le r gime des moussons se situe du d troit de Bab el Mandeb jusqu aux les Dahlak et Farasan Toute la partie au nord des ces archipels n est pas influenc e par la mousson Aussi d apr s A Nied sp cialiste de la navigation en mer Rouge les diff rents r gimes des vents imposent un sen
8. paves en mer Rouge Ces recherches s additionnent celles de 1993 et 1994 qui attestent de la pr sence de mobilier et d objets arch ologiques sur les fonds marins dans les r gions du Sinai de la ville c ti re d Hurgadha Egypte ainsi que dans la r gion de Qusayr Myos Hormos 4 3 2 Les r cits sur les naufrages en mer Rouge Les r cits t moignant de naufrages en mer Rouge sont nombreux Un des plus anciens se trouve dans le Trait sur la mer Erythr e d Agatharchide de Cnide Trait qui comme nous l avons vu nous est connu grace Diodore de Sicile et Photius Cet v nement se situe dans le fragment n 81 du Trait Ile si cle av J C et fait tat dans sa description de la c te africaine du naufrage d un navire de chasseurs d l phants Les dangers de la mer Rouge affectaient en particulier ces navires du fait de leur grand tirant d eau et le fait qu ils avan aient essentiellement la nuit cause des vents forts En effet les vents violents rendent ce type de gros navire quasiment impossible manoeuvrer La description et la comparaison de ce type de navire faites par Agatharchide nous permettent d affirmer que ce dernier tait bien renseign Un autre t moignage important est celui d Ibn Furat qui indique qu en 1391 sur les 40 navires qui avaient accost Djeddah 30 se sont ventr s sur les pontons Ce r cit permet d affirmer une certaine v tust mauvais entretien de ce port
9. voire un mauvais abri pour les navires 70 Enfin un rapport de Niebuhr indique qu il a perdu deux navires sur la route Suez Djeddah l automne 1762 tout en indiquant que les dangers de la mer n taient en rien un frein la navigation Aux t moignages de naufrages s ajoutent les exp ditions militaires dont un extrait de l exp dition d Aelius Gallus est cit plus bas Plus rares car le commerce est ce qui r git le plus cette r gion Voil sur quelles assurances Auguste fit partir l exp dition de Gallus Il engagea de m me au bout d une longue c te droite et d pourvue d abris au milieu de bas fonds h riss s de rochers a fleur d eau ou le danger du flux et du reflux toujours si redoutable pour les vaisseaux romains se trouvait singuli rement aggrav La premi re faute avait t de construire des vaisseaux longs alors qu il n y avait point de guerre maritime engag e et qu on ne pouvait gu re s attendre en voir clater une car les Arabes qui ne sont rien moins que belliqueux sur terre en leur qualit de marchands et de trafiquants sont naturellement sur mer encore moins hardis Gallus n y avait pas song et avait fait construire jusqu quatre vingts bir mes trir mes et phas les Cl opatris sur le vieux canal du Nil Plus tard seulement il reconnut son erreur et s tant command cent trente transports il s y embarqua avec dix mille hommes environ tous f
10. conception et l assemblage des navires du temps d Hatshepsout gr ce aux vestiges retrouv s Marsa Gawasis 2004 2006 Ceux ci ont t confront s aux repr sentations tr s d taill es retrouv es sur ces fameux bas reliefs de Deir el Bahri Ainsi les arch ologues ont pu d terminer la fa on dont t assembl es les diff rentes parties du navire ainsi que les mat riaux utilis s essentiellement du bois de c dre du Liban 3 Il mest pas excessif d avancer que ce furent peut tre les marins de Byblos Ph nicie qui initi rent les Egyptiens au commerce maritime et la navigation J Pag s 1991 p 11 Op cit Cette essence tant prot g e de nos jours contraint l arch ologie exp rimentale utiliser d autres essences ayant les m mes caract ristiques que ce bois 52 Chaque planche est unique il y a environ 45 planches de chaque c t et elles s ajustent toutes en s imbriquant l une dans l autre leurs bords ne sont pas droits et c est comme cela que les anciens gyptiens obtenaient que la coque tienne Les l ments sont emboit s comme dans un puzzle 90 paisses pi ces de bois qui vont composer le bateau Les formes de ces pi ces sont complexes et permettent d assurer la solidit du navire Il n y a pas d ossature l int rieur partir de laquelle on peut b tir le bateau On construit la coque avec des grosses planches d s le d part et c est la forme de ces p
11. d veloppement de la mer Rouge comme bassin d change On note un largissement de la documentation partir des ann es 1970 On peut citer les premi res prospections dans la r gion qui ont eu lieu au sud de la p ninsule arabique sous la direction d Edward Keall en 1982 dans la r gion de Zabid Des prospections ont galement eu lieu sur 2 E Vallet 2008 p 1 34 les c tes du nord du Y men et du Asir dans les ann es 1980 puis celles du sud Y men en 1993 Dans le nord de la mer Rouge les sites portuaires d Ailah dans le Golfe d Akaba et al Tur sont fouill s au d but des ann es 1990 par respectivement les quipes de Donald Whitcomb et Mutsuo Kawatoko Le port gyptien de la mer Rouge Myos Hormos Quseir a connu plusieurs missions de fouilles tout d abord sous la direction de D Whitcomb entre 1978 et 1980 puis de David Peacock et Lucy Blue entre 1999 et 2003 Ce port ayant t construit l poque ptol maique et continuellement utilis jusqu a la p riode islamique a fourni beaucoup d l ments et de mat riels arch ologiques issus des p riodes antiques et m di vales Le port de Myos Hormos situ plus au nord de B r nice ou B r nik constitue d autre part un emplacement strat gique permettant de rejoindre le Nil relativement facilement Enfin une des derni res grandes d couvertes arch ologiques est celle du port gyptien utilis pour les exp ditions vers Pount
12. de cette poque Les Sum riens quant eux sont plus actifs dans la mer d Oman et le golfe d Aden en longeant la c te de 1 Hadramaout probablement jusqu Socotra Ils partaient du port d Eridu non loin de Bassora D s le Xe si cle avant notre re les Ph niciens font leur apparition en mer Rouge Leurs exp ditions sont connues notamment gr ce au Livre des Rois Cette partie de l Ancien Testament raconte que le Roi Salomon a fait construire une flotte pr s d Aila dans le golfe d Akaba qu il arma avec des marins ph niciens Cette flotte rassembl e par le roi Salomon serait all e jusqu Ophir port biblique dont la localisation exacte reste myst rieuse d o elle ramena quatre cent cinquante talents d or Pour l poque ptol ma que nous disposons de sources plus exactes et plus abondantes notamment gr ce l tude des papyri A cette poque est d couvert le principe de la mousson nous reviendrons plus en d tail sur ce ph nom ne dans la partie consacr e aux donn es environnementales C est au VII e si cle avant notre re qu on note une ouverture de l Egypte aux peuples m diterran ens notamment sous les r gnes des pharaons Psamm tique ler 664 610 avant J C et N chao II 610 595 avant J en D apr s H rodote Grecs et Ph niciens se sont install s dans la vall e du Nil apportant avec eux leur savoir en mati re de navigation pourtant seuls les Ph niciens
13. eux voguaient ensuite sud ouest pendant un jour et une nuit et viraient au sud est vers Saiban Mais l homme r solu qui conna t la science nautique va partir l ouest de Djeddah et va d abord voyager 2 zam sud ouest sud par crainte du Dabar et ensuite il virera sud est puis sud si c est n cessaire jusqu 7 isba de l toile polaire et alors il s inclinera par 1 4 173 1 2 rhumb vers le sud est et Sa ban va appara tre devant lui a Cet extrait retrace une voie maritime situ e dans le sud de la mer Rouge En effet Saiban est situ entre Massawa et Aydhab et repr sente le point de convergence des navigations Ce texte donne galement des renseignements sur l astronomie On voit que cette science est utilis e pour se rep rer dans la navigation et tient une place pr pond rante dans la civilisation arabe qui a permis le d veloppement d instruments d di s la navigation dont l existence n est pas attest e dans le monde antique C est ainsi que l observation des cieux a permis aux Arabes de d velopper un instrument le kamal correspondant l arbalestrille occidentale d apr s A Nied Les Arabes ont d termin pour chaque port une toile dont la hauteur voluait en fonction de leur position sur le m ridien Ainsi la hauteur rep re est port e sur une petite planchette travers laquelle chaque extr mit est pass e une ficelle Ces deux ficelles que l observat
14. la M diterran e bien que l activit maritime semble s y d velopper plus tardivement Des v nements nonc s dans cette partie seront galement repris dans d autres parties et d velopp s pour tre mis en relation avec les propos du sujet 77 F ANFRAY 2003 p 19 17 II Les sources principales de la navigation et de l exploration en mer Rouge 2 1 L apport des sources litt raires Il semble important d noncer et de d velopper tout ce qui a pu nous renseigner sur toute forme de navigation et d exploration en mer Rouge Dans un premier temps nous nous attacherons aux auteurs et textes anciens de la plus haute Antiquit la veille de l poque moderne qu ils soient g ographes ou rudits voire anonymes qu ils nous informent sur des v nements qu ils n ont pas pu conna tre des v nements qui leurs sont contemporains Un aper u de certains auteurs a d j pu tre vu en premi re partie Dans un second temps nous nous attacherons donner un aper u des sources autres que litt raires nous apportant des informations sur la navigation et les traces d occupations en relations avec la mer Rouge Enfin nous nous pencherons sur l activit arch ologique dans cette r gion du monde et les renseignements pr cieux que cela peut nous apporter NATURE DES INFORMATIONS H rodote historien grec du Ve si cle avant J C commun ment appel P re de l Histoire Histoires
15. la baie dans laquelle se situe B r nice est appel e en grec akathartos signifiant Impur cela tant d d apr s Strabon qui reprend Art midore la pr sence de r cifs et de rochers submerg s La dangerosit du site est toujours d actualit comme le confirment de nombreux rapports comme l indiquent la publication en 1852 de India Directory de la Compagnie des Indes qui avertit de la pr sence de nombreux r cifs et de roches immerg es et le rapport Red Sea and Gulf of Aden Pilot qui d conseille fortement la navigation dans ce secteur Un autre t moignage de la dangerosit de la mer Rouge nous est livr par Julien Loiseau Malgr les terribles dangers de la navigation s embarquant Aydhab pour Djeddah les p lerins r citaient les Litanies de la mer du saint maghr bin al Sh dhilf mort en 1260 afin de s assurer une travers e qui ne f t point trop p rilleuse Ces probl mes environnementaux ont t d terminants dans le choix des routes maritimes emprunter 3 2 Le choix des routes maritimes quels crit res Nous avons pu voir un aper u des diff rentes difficult s auxquelles se confrontent les navires en mer Rouge Nous ne reviendrons pas ici sur les diff rents dangers nonc s plus haut mais nous nous int resserons aux choix en tout cas aux traces de ces choix des routes maritimes emprunt es pour viter les pi ges naturels et humains Tout d abord il sembl
16. ler le Y men fortement christianis Ce dernier soubresaut d une civilisation m diterran enne chr tienne est compl tement an anti en 575 de notre re par la conqu te de la p ninsule arabique par le royaume perse Du VIIle si cle au Xe si cle de nombreuses querelles entre les Axoumites et les Arabes ont lieu pour le contr le de certains territoires en mer Rouge comme pour l archipel Dahlak en mer Rouge qui devient d s le VIe si cle devient le carrefour principal des changes conomiques en mer Rouge On note qu au XIIIe si cle Renaud de Chatillon lors de la deuxi me croisade m ne une exp dition maritime contre les ports d Aden et de Djeddah mais cette exp dition n a pas eu de cons quences historiques importantes Enfin partir du XVIe si cle la mer Rouge devient sous domination portugaise Nous pouvons conclure pour cette premi re partie que l tude de la navigation en mer Rouge est assez complexe tout d abord par son aspect irr gulier selon les p riodes Et d autre part au vu de sa place particuli rement strat gique dans le commerce international La mer Rouge se d finit comme un passage oblig dans le commerce entre l Orient voire l extr me Orient avec l Occident De nombreuses cultures ont fortement impact cette r gion travers les si cles permettant de qualifier cet espace de carrefour mondial La place de la mer Rouge peut donc appara tre comme quivalente celle de
17. long de la c te de Coromandel ces kamal les marins ajoutaient des sondes des sondes classiques leur permettant de faire des pr l vements sur les fonds Pourtant aucune utilisation de cartes nautiques n est r ellement attest e dans le monde arabe avant l poque moderne Enfin la science nautique est d velopp e par le monde arabe puis red couverte par les Occidentaux au d but du XVIe si cle Les donn es environnementales dont nous venons d avoir un aper u sont indispensables la compr hension de la partie suivante consacr e aux typologies des navires rencontr s en mer Rouge En effet ceux ci doivent s adapter aux conditions particuli res qui caract risent cette mer De nombreuses techniques et stratag mes ont t d velopp s travers les poques pour permettre d acqu rir la ma trise d un savoir en termes de construction et de conception navales tout ceci doubl d une connaissance de plus en plus pr cise de la mer 3 A Nied op cit on Chose int ressante a relever c est que les Aventures de Sindbad le marin donnent plus d indications que les r cits techniques des auteurs arabes Car travers les p rip ties de l aventurier il faut voir un enseignement p dagogique r el pour les apprentis marins avec les descriptions des temp tes des r cifs des dangers de la piraterie et des instructions nautiques 51 IV Les navires de la mer Rouge 4 1 Quels nav
18. r sulte que les bateaux sont tr s d pendants des conditions climatiques Le principal obstacle reste le vent auquel il est impossible d chapper et qu on ne peut pas raisonnablement affronter s il est trop fort Ainsi Pline l Ancien mentionne l aventure d un affranchi Annius Plocamus qui a t d vi de sa route cause des vents et a chou non loin du Sri Lanka l poque de l empereur Claude 41 54 de notre re Si on regarde de plus pr s les cartes ci dessus nous pouvons remarquer que le vent dominant au moins pour la partie nord de la mer Rouge est le vent du nord quelle que soit la saison De plus sa force en moyenne tant de 4 sur l chelle de Beaufort qui va jusqu 12 signifie un vent assez soutenu auquel les navires sont contraints de faire face Dans la partie m ridionale de la mer Rouge on est en pr sence d un r gime climatique diff rent En effet il s agit du r gime de la mousson ce dernier jouera un r le capital dans la navigation voile Une connaissance accrue des ph nom nes climatiques est donc n cessaire aux pilotes des vaisseaux passant par la mer Rouge Au probl me des vents vient s ajouter un climat quasi d sertique des c tes posant un gros probl me quant l approvisionnement en eau des oe De juin septembre les vents et les courants dominants se dirigent vers le sud et favorisent ainsi le d part des bateaux Avec la venue de l automne les vents et les co
19. se sont vu octroyer le droit de naviguer en mer Rouge comme nous le t moigne un p riple racont par H rodote Il s agit d une circumnavigation autour de l Afrique d crite dans le paragraphe quarante deux du quatri me Livre Melpom ne d H rodote N cos roi d Egypte lorsqu il eut fait creuser le canal qui devait conduire les eaux du Nil au Golfe Arabique il fit partir des Ph niciens sur des vaisseaux avec ordre d entrer leur retour par les colonnes d Hercule dans la mer Septentrionale et de revenir de cette mani re en Egypte Les Ph niciens s tant donc embarqu s sur la mer Erythr e navigu rent dans la mer Australe Ayant ainsi voyag pendant deux ans la Quand les Egyptiens naviguaient sur la mer Rouge documentaire r alis par St phane B goin en 2009 et diffus sur la chaine ARTE en 2011 1 Deux cit s sum riennes M sopotamie du sud est 3 Voir Livre 9 verset 26 14 J Roug 1975 H Labrousse Op cit 15 Nom donn la mer Rouge par H rodote 7 C est dire le d troit de Gibraltar 18 Mer M diterran e 1 Oc an Atlantique 14 troisi me ann e ils doubl rent les colonnes d Hercule et revinrent en Egypte C est ainsi que ER are a 21 la Libye a t connue pour la premi re fois Il s agit de la seule source dont nous disposons indiquant une exp dition maritime autour du continent africain une poque aussi recul e en c
20. sines et gommes odorif rantes Golfe d Aden et poivre Inde 109 Les export s sont les suivants Huile d olive olives grains vins courants et de qualit V tements tissus de lin tissus teint s la pourpre tissus de laine tissus multicolores couvertures Verrerie objets en cuivre outils en fer Orf vrerie d argent et d or Esclaves chevaux Laiton fer tain cuivre verre brut etc Pierres pr cieuses corail corindon Epices safran onguents parfums 65 gr ce auxquelles ils percevaient de nombreuses taxes douani res Ce commerce avec les Indes vivement critiqu par Pline l Ancien qu il accuse de co ter tr s cher l Empire Au Moyen ge nous avons vu que la mer Rouge se ferme progressivement aux peuples occidentaux N anmoins les Arabes entretiennent toujours des relations commerciales avec les Indes Nous pouvons galement dire que le commerce en mer Rouge et dans l oc an Indien est tr s actif En effet nous savons que les navires principaux taient soit destin s au commerce soit la p che On voit l mergence d installations commerciales tr s sophistiqu es La porte de ce commerce se situait au niveau du d troit de Bab el Mandeb Ainsi le Y men et les les Dahlak prennent une place importante dans ce r seau commercial d velopp par les marchands arabes Tout comme le port de Djeddah qui gr ce au p lerinage jouit des retomb es conomiques que cela en
21. 87 Strasbourg Universit des sciences humaines de Strasbourg 1989 584p HARRIS W IARA K Maritime technology in the ancient economy ship design and navigation Portsmouth R I Journal of Roman Archaeology 2011 264p KAMMERER A La mer Rouge l Abyssinie et l Arabie depuis l Antiquit essai d histoire et g ographie historique Tome premier les pays de la mer rythr e jusqu la fin du moyen Age Le Caire Soci t Royale de g ographie d Egypte 1929 452p KEALL E J The changing positions of Zabid s Red Sea port sites Chroniques y m nites 15 2008 LABROUSSE H R cits de la mer Rouge et de l Oc an Indien Paris Economica 1992 338p McCORMICK M Origins of European economy communication and commerce AD 300 900 Cambridge University Press 2001 1101p MORTON J The role of the physical environment in ancient Greek seafaring Boston Brill 2001 363p NIED A PAGES J Itin raires de la mer Rouge Paris Economica 1991 106p NIED A Y a t il une pens e navale arabe in COUTAU BEGARIE H L volution de la pens e navale vol V Paris Economica 1995 249p POMEY P La navigation dans l Antiquit Aix en Provence Edisud 1997 206p PORTER A amp alii Trade and travel in the Red Sea Region The Red Sea Project I Oxford Archaeopress 2002 178p POWER T The Origin and Development of the Sudanese Ports Aydhab B di S
22. E AL GHABBAN A L ANDRE SALVANI B Routes d Arabie arch ologie et histoire du royaume d Arabie Saoudite Paris mus e du Louvre 2010 623p ANFRAY F Massawa et la mer Rouge catalogue d exposition Paris UNESCO 2003 51p ARNAUD P Les routes de la navigation antique itin raires en M diterran e Paris Errance 2005 248p BARD K Harbor of the pharaohs to the Land of Punt Napoli universit degli Studi di Napoli 2007 285p CASSON L The ancient mariners seafarers and sea fighters of the Mediterranean in ancient times London Victor Gollanz 1959 286p CASSON L Ships and seamanship in the ancient world Princeton Princeton University 1971 441p CASSON L The Periplus Maris Erythraei Princeton NJ University press 1989 320p CASSON L Ships and seafaring on ancient times London British Museum press 1994 160p CHRISTIDES V Sailing ships of the Mediterranean Sean and the Arabian Gulf volume 2 navigation in the Red Sea the Arabian Gulf and the Indian Ocean Athens Kuwait F A S 2000 92p 74 COOPER J amp alii Connected hinterlands The Red Sea Project IV Oxford Archaeopress 2008 232p DE ROMANIS F Cassia Cinnamomo ossidiana uomini e merci tra Oceano Indiano e Mediterraneo Roma L Erma di Bretschneider 1996 324p FAHD T L Arabie pr islamique et son environnement historique et culturel actes du colloque de Strasbourg 24 27 juin 19
23. RASSM pour l int r t port mon travail et pour les pr cieux contacts indiqu s essentiels pour mener bien mes recherches Je d sire aussi exprimer toute ma reconnaissance Monsieur Pascal Arnaud Professeur d histoire l Universit Lyon II pour l entretien qu il m a propos et l clairage apport sur mon sujet Enfin je souhaite galement remercier tous mes proches pour leur soutien ind fectible tout au long de cette ann e Figure 1 mer Rouge et sa r gion image satellite Sommaire T trod cti n i Rs Te EE ne noe Coane p 8 I Premi re partie Rep res g ographiques historiques et chronologiques 1 1 Naissance de la mer Rouge p 10 1 2 Histoire des explorations maritimes en mer Rouge des hypoth ses AUX CERTES Ne iter tn en E E ne p 11 Il Les sources principales de la navigation et de l exploration en mer Rouge 2 1 L apport des sources litt raires p 17 2 1 1 Les t moignages des auteurs anciens et la navigation en mer ROUGE Bi io es oa See S A EAE p 24 2 1 2 Les auteurs arabes ties oa eis anis ans des p 28 22 SOMLCES CIVERS CS 1 tre tr ae USK a eae Taya pastes eee p 29 2 3 La place de l arch ologie dans nos connaissances actuelles p 32 IIN Impact des donn es environnementales sur la navigation 3 1 La mer Rouge une mer inadapt e la navigation p 37 3 2 Le choix des routes maritime
24. RSAE by uara FeMarata e labia vie CALAPENI THANUITAE nozon a thrippa z i ee rp gt rt i p TAN Giratha ATTAE avana Cofina opp ICHTHYOPHAGI ahd amp v a rga vic Baiba Biavanna nn SARETAE tee Macoraba REGIO SMYRNOFERA INT sod oe yy pacae E Zaaram regia e gt Er MALICHAE Otaphi Thumala i 22 MINAEI 7 rae n Bad d Carman regia agreng merop ficeipiran vie Labris 4 e BEJ Omanum emp Ura ROOSARENI BLIULAEI ae Ama R metrop Tala Ql Maranqu han LE eae e s S ABAET BIAS A CHATRAMONITAE wa Sabbatha mAtrop Thauane ACHCHITA an s Sarvon Hapegus vic ext rada S TERRE DRM REGIO h Saraca MASO Sapphar Are regia Magu SAPPHARITAR eMaccata EMBO vic f lachchere Sachle j Saye ris Deva Eu RS HOMERITAE z 3 __Mardache opp Sanina y gt pp Antiochi Canalis Maril Figure 4 Carte de l Arabie d apr s la G ographie de Claude Ptol m e Potts 2002 http uaeinteract com uaeint_misc pdf perspectives 02 pdf d apr s Groom 1994 200 28 2 1 2 Les auteurs arabes Avec le d veloppement de l Islam la mer Rouge se ferme aux civilisations occidentales Il s agit la d un nouveau tournant pour la navigation en mer Rouge Si les voies maritimes habituelles vers les Indes sont toujours pr sentes d autres voies maritimes apparaissent notamment pour rejoindre la Mecque lors des p lerinages routes maritimes tr
25. Th ophraste 372 287 avant J C Le Livre des Pierres 44 La perle Le Livre des Pierres uapyapitns est aussi au nombre des Recherches sur les plantes pierres pr cieuses elle n est pas transparente naturellement on en fait de somptueux colliers elle na t dans une huitre C est l Inde qui la produit et certaines les de la mer Rouge Trad Par F de M ly 1902 uvre num ris e par Marc Swajcer Agatharchide de Cnide Trait Sur la mer Erythr e vers le milieu du 2 si cle avant J C Connu gr ce aux fragments pr serv s par Photius 810 895 ap J C patriarche de Constantinople la Biblioth que et Diodore de Sicile historien et astrologue du Ier si cle avant J C Biblioth que historique Polybe historien grec n Megalopolis Hipparque de la Conf d ration ach enne lu en 170 d port en Italie en 167 150 200 120 av J C Histoires Strabon historien voyageur et g ographe grec 60 20 av J C auteur d Etudes historiques imitant Polybe et G ographie mentionne Eratosth ne Pline l Ancien naturaliste romain 23 79 ap J C Histoires naturelles Ptol m e g ographe Claude Ptol m e 100 170 math maticien astronome g ographe membre pr sum de l Ecole 18 htip remacle org bloodwolf erudits theophraste pierres htm Recherches sur les plantes Tome II Livre III IV Ainsi que sur l exp dition maritime d Ana
26. a mer 4 s 2 Rouge atteint son niveau tel que nous le connaissons aujourd hui 1 P Gentelle dans J Christian Robin amp V Burkhard 1993 2 k Ibid 11 1 2 Histoire des explorations maritimes en mer Rouge des hypoth ses aux certitudes Le panorama chronologique qui va suivre est bas sur les travaux de l historien amiral Henri Labrousse permettant d claircir la compr hension de notre futur propos ainsi que celle du c ur du m moire Les premiers indices d explorations maritimes en mer Rouge remontent la p riode pr dynastique gyptienne avant 3500 de notre re Mais les indices sont rares Des travaux anciens ont mis en vidence un tablissement de liens et relations maritimes entre les Cr tois et l Egypte partir du IV e mill naire Il se pourrait que les Cr tois aient donc navigu en mer Rouge et ce jusqu Socotra le au large du Y men dans le Golfe d Aden et se soient implant s au Y men d veloppant un peuple les Min ens dont le nom s apparente aux Minoens de Cr te vers le Ier mill naire avant J C c est dire un d riv du nom Minos roi de Cr te dont l influence est all e jusqu aux fronti res de l Hadramaout et du Y men Formant ainsi un des quatre grands royaumes du Y men avec les Sab ens les Hadramites et les Qatabanites Quoiqu il en soit les contacts et relations entre l Egypte et la Cr te sont av r s par l abondance de c ramiques cr t
27. an comme en t moignent ces nombreux objets et leurs inscriptions 68 LS AU D WA fn ATES A1 AT i y pe Figure 24 Plongeur sur l pave de l le Sadana Photo de Meredith Kato Durant l t 2010 l Universit de Southampton en collaboration avec le British Museum l Universit d Alexandrie et le Conseil des antiquit s sous marines d Egypte a men des campagnes de recherches au large des c tes au sud de l Egypte dans la r gion nomm e Fury Shoals Ces prospections ont permis d valuer de nouveaux sites et la d couverte d une nouvelle pave a priori romaine Un article a d ailleurs t publi ce sujet et devrait para tre courant 2012 dans un nouveau volume du Red Sea Project qui s intitulera Navigated Spaces Connecetd Places Red Sea V Cet article de L Blue R Thomas et J D Hill fait l tude pr liminaire de deux naufrages dans cette r gion de la mer Rouge Cette tude permettra d am liorer nos connaissance sur les navires de commerce indo romains et sur leurs cargaisons 69 Malheureusement nous ne pouvons pas d tailler plus ces recherches sur ces nouvelles paves car la publication n est pas sortie l heure de l criture de ce m moire Mais cela atteste d un nouvel lan dans la recherche d paves en mer Rouge qui semble en poss der plus qu on ne le pense Ces rapports semblent t moigner d une dynamique nouvelle quant aux recherches d
28. ances sur ces navires nous sont connues gr ce aux descriptions l poque moderne par les explorateurs occidentaux notamment les Portugais en plus de l ancestralit des techniques Les donn es environnementales d crites plus haut ont t le facteur d terminant pour la typologie de ces navires En effet on qualifie ces navires de cousus Ces navires taient cousus afin de poss der une certaine souplesse assemblage par des cordes et des liens pour limiter la fatigue de la coque lors des chouages C est aussi sous le terme de boutre que sont nomm s les bateaux de la mer Rouge ou de dhow en anglais see Figure 21 dessin montrant le principe des bateaux cousus Il semble important d insister sur le a la cheville b le lien Image d apr s J E Taylor fait qu aucun de ces deux mots n a Le 102 d quivalent en arabe En effet le nom attribu au bateau tient compte de son type ainsi il peut tre d sign de sanbiiq de za ima d un bri Ou peut galement tre d sign par un terme g n ral se r f rant un bateau quelconque et non pas un bateau en particulier tels le markab safina ou encore khashab Les fonctions de ces navires correspondent au transport de marchandises de passagers ou sont des navires de 99 Thoraval 1995 1 Le syst me d assemblage en M diterran e est g n ralement le cloutage L chouage est le fait d immobiliser vol
29. andrie pour ensuite rejoindre la M diterran e c est ce qu affirme Strabon La plus grande partie des marchandises gagnent Alexandrie par la voie du Nil on les par mer de l Arabie et de l Inde jusqu Myos Hormos on leur fait ensuite traverser le d sert dos de chameaux jusqu une ville de la Th baide Coptos qui est situ e sur le cours du Nil Le Nil est une solution pour viter les vents du Nord qui soufflent en mer Rouge En effet le cours du Nil m ne naturellement vers la M diterran e Naucratis port nilotique d Alexandrie Seul le port Leuk Kom est mentionn par le P riple pour la c te arabique Ce port de fondation nabat enne se situe au nord du Hedjaz sous le Golfe d Akaba cf fig 11 Il repr sente une ouverture nabat enne ville d H gra sur la mer Rouge Nous poss dons peu d informations sur la politique maritime nabat enne mais par contre les Nabat ens sont connus pour tre au c ur d un syst me d changes caravaniers tr s d velopp S Strabon G ogr XVI 4 24 49 Quand vous quittez Djeddah pendant la p riode du Awali la meilleure route est vers la c te soudanaise bien que ce soit la plus longue Il faut le faire par crainte du Ruhda oui peut vous rejeter Figure 13 Sch ma sur l utilisation du Kamal sur les r cifs le long de la c te arabe Ensuite il est pr f rable de changer de cap pr s de Mismara Nos p res
30. antassins tir s des l gions romaines et des troupes auxiliaires Apr s quinze jours d une travers e p nible et malheureuse il arriva Leuk Kom Il avait perdu une bonne partie de ses embarcations mais du fait de la mer Dante pue TG uniquement et cause des difficult s de la navigation Ces t moignages permettent ainsi de corroborer la th se d une pr sence d paves de toutes les poques gisant sur les fonds de la mer Rouge T G ographe et explorateur Telles les exp ditions militaires et maritimes d Aelius Gallus vers 25 avant notre re de Renaud de Chatillon en 1182 ou encore de Joao de Castro en 1541 op cit a Strabon G ogr XVI 4 23 115 71 4 3 3 Pourquoi si peu d paves mentionn es ou rep r es alors que l activit maritime en mer Rouge travers les poques n est plus prouver Ces probl mes sont nombreux Plusieurs facteurs d terminent les recherches et tudes d paves Tout d abord le facteur temps appara t comme essentiel En effet plus le temps s coule plus l rosion de l pave est importante aggrav e par la forte salinit de la mer Rouge Le corail absent en m diterran e est galement prendre en compte il s accroche sur tout ce qui est solide et stable une pave repr sente ainsi une place de choix et peut aller jusqu totalement recouvrir l pave D autre part l extr me solidit du corail emp che tout rep ra
31. ation en mer Rouge 24 Ces tableaux ne sont pas exhaustifs mais ont pour but de mettre en relief l abondance des sources arch ologiques historiques notre disposition pour l tude de cette r gion et en particulier de ce qui nous int resse ici la navigation Il est important d insister que longtemps ces sources litt raires ont constitu les seules sources dont on disposait sur la navigation en mer Rouge et les explorations maritimes Aujourd hui l arch ologie permet d apporter un compl ment important sur la compr hension et l tude de la navigation en mer Rouge L arch ologie permet de confronter les sources historiques avec les donn es du terrain Nos connaissances sur cette mer aux temps anciens sont pour la plupart relativement r centes fin XXe si cle aujourd hui A part l gyptologie qui suscite l int r t depuis le d but du XIXe si cle ainsi que les premi res grandes d couvertes lors des exp ditions de Napol on Bonaparte accompagn de Champollion d crypteur de la pierre de rosette les missions arch ologiques dans les r gions autour de la mer Rouge taient limit es Encore aujourd hui les t moignages des auteurs anciens permettent d claircir nos connaissances sur la mer Rouge aux poques lointaines En effet l tude et le recours ces auteurs est indispensable pour comprendre l activit maritime de la mer Rouge travers les poques Pourtant de nombreux t moignage
32. ation le long de la c te arabique Hedjaz au 78 La connaissance des c tes s est d velopp e avec les progr s de la navigation Cela a donn naissance une litt rature connue sous le terme de P riples qu on peut comparer aux Instructions nautiques de l poque moderne Ces textes anciens apportent des descriptions des c tes et leurs caract ristiques des renseignements sur les principaux dangers les amers les aiguades les lieux de mouillage ou les ports mais apportent galement des conseils ainsi que des informations sur les endroits dangereux r cifs vents courants etc Les plus anciens P riples connus aujourd hui datent du IVe si cle avant notre re J Roug 1975 p 24 K P ripl 20 trad L Casson 1989 Il s agit de l le volcanique de Djebel Teer latitude 15 33 41 50 E 48 nord Tihama au sud ne devait pas tre tr s d velopp e en tout cas pour l poque antique Cela semble tre confirm par les sources elles m mes qui traitent beaucoup plus de la c te occidentale et des routes maritimes vers les ports de B r nice et Myos Hormos qui apparaissent comme les principaux ports aux poques anciennes Ces deux ports poss dent une place strat gique car ils sont situ s au plus pr s du Nil port de Coptos Les marchandises sont d charg es des navires B r nice ou Myos Hormos puis sont transport es par voie terrestre jusqu au port nilotique de Coptos puis embarqu es vers Alex
33. au del de 30m tres cette campagne a t annul e La deuxi me pave bien plus connue et tudi e en mer Rouge est celle retrouv e au large de l le Sadana en Egypte Il s agit d un navire datant de 1764 environ qui a sombr a proximit d un r cif Il pouvait contenir plus de 900 tonnes de fret et appartenait donc au plus grand type de navires de la mer Rouge Le voyage en mer malgr les risques encourus d une navigation le long des c tes presque continuellement bord e de r cifs coralliens tait beaucoup moins cher et surtout plus s r qu un transport de marchandises par caravanes travers le d sert On sait que les navires europ ens ont cess toute navigation plus au nord de Djeddah depuis le XVIe si cle Les navires europ ens transportaient de la porcelaine chinoise export e con ue pour alimenter les march s du Moyen Orient qu ils changeaient contre du caf Mocha ou Djeddah Les navires musulmans transportaient les marchandises depuis Djeddah jusqu Suez au nord de la mer Rouge Concernant la cargaison de cette pave les arch ologues ont retrouv des milliers de ces tasses et assiettes en porcelaine autour de l le de Sadana entre 28 et 40 m tres de profondeur La cargaison du navire porcelaine ainsi que des noix de coco des perles d huitres l vre 122 http www shipwrecksofegypt com images shippages quesir html 183 Ch Ward Luxuary wares in the Red Sea The Sadan Island S
34. aversant d ouest en est Les sources des p riodes m di vales abondent sur la navigation en mer Rouge Des auteurs arabes nous rapportent beaucoup d informations sur la navigation en mer Rouge pour transporter les p lerins ou pour l acheminement des marchandises vers les principaux ports Se d veloppent galement des instructions nautiques plus pr cises et des instruments permettant d aider la navigation cartes et divers instruments Nous y reviendrons plus longuement dans la partie consacr e aux principales routes maritimes De nombreux rudits arabes nous ont laiss des t moignages capitaux dont parmi eux beaucoup de g ographes de renom comme Ibn Jubayr On devra attendre l poque moderne et les grandes d couvertes pour que les rudits occidentaux s int ressent de nouveau cette partie du monde Entre temps du fait de la fermeture de cette r gion aux trangers seuls les rudits arabes ont laiss des t moignages Les auteurs arabes tr s rudits s appuient sur les sources antiques Ils font preuve d un savoir cons quent en mati re de navigation d montr notamment par Ibn Majid au XVe si cle Ces auteurs arabes font d autre part appara tre un nouvel lan dans la navigation qui succ de au monde antique Etant la fois acteurs en M diterran e et dans une partie de l oc an Indien dont la mer Rouge ils poss dent un grand contr le des mers doubl d une ma trise solide de la navigation Toutefo
35. awakin in the early Islamic Period Chroniques y m nites 15 2008 ROBIN CH J VOGT B Y men au pays de la reine de Saba exposition pr sent e a l Institut du monde arabe du 25 octobre 1997 au 28 f vrier 1998 Paris Flammarion 1997 239p ROUGE J Le P riple de la mer d Erythr e propos d un livre r cent in Archaeonautica 10 1990 pp 265 269 ROUGE J La marine dans l Antiquit Paris P U F 1975 215p 75 STARKEY J C M amp alii People of the Red Sea The Red Sea Project II Oxford Archaeopress 2004 176p TCHERNIA A Moussons et monnaies les voies du commerce entre le monde gr co romain et l Inde in Annales Histoire Sciences Sociales 50 ann es 1995 pp 991 1009 TCHERNIA A Les Romains et le commerce Naples Centre J B rard 2011 439p THORAVAL Y Le Y men et la mer Rouge actes du colloque organis au S nat 29 30 novembre 1993 Paris d L Harmattan 1995 103p VALLET E Les ports de la mer Rouge de l Antiquit l poque islamique IVe si cle av XVe si cle apr J C Chroniques y m nites 15 2008 SCHIETTECATTE J Ports et commerce maritime dans l Arabie du Sud pr islamique Chroniques y m nites 15 2008 WILKINSON T amp alii Natural resources The Red Sea Project III Oxford Archaeopress 2006 261p
36. de l Empire Perse Ayant pris part des voyages H rodote d crit les diff rents territoires o il s est rendu Les connaissances et les limites g ographiques du monde connu cette poque paraissent d j assez vastes comme le montre l image ci dessous r alis e d apr s les descriptions d H rodote et qui repr sente le monde connu l poque de la Gr ce classique Ve IVe s avant notre re Figure 3 Carte du monde selon H rodote Ve si cle avant J C d apr s Louis Figuier 1884 Disponible l adresse URL suivante http www mediterranees net geographie herodote cartes html 34 p Arnaud 2005 pp 42 43 26 C est dans le Livre IV Melpom ne que nous relevons une information importante sur la navigation en mer Rouge Nous avons une description d un p riple ph nicien D apr s H rodote les Ph niciens sont partis d Egypte Il se pourrait qu ils soient partis du port de Clysma dans le Golfe de Suez Nous n avons pas de d tails concernant le type de navire utilis ni sur la route maritime emprunt e hormis le sens de la navigation Nous ne sommes pas en mesure de dire si les Ph niciens ont pr f r le cabotage ou la navigation hauturi re Quoiqu il en soit le p riple des Ph niciens autour de l Afrique a t un succ s d apr s H rodote Bien qu aucune attestation arch ologique et ou scientifique n ait permis de donner la preuve d une e
37. e A noter que cet ancien terme a t adopt pour la cartographie actuelle E H Seland Shipwreck Maroons and Monsters The Hazars of Ancient Red Sea Navigation in J Cooper amp alii 2008 p 180 A noter que le Red Sea and Gulf of Aden Pilot a t class top secret jusqu en 1946 7j Loiseau L Arabie et les villes saintes au Moyen ge dans A I Al Ghabban et B Andre Salvani 2010 p 407 44 important d insister qu aux poques anciennes et jusqu au haut moyen ge l utilisation d instruments de bords pour se guider telles les cartes ne sont nullement attest s Les donn es recueillies pour la M diterran e et tr s bien d velopp es par P Arnaud dans son ouvrage mentionn en bibliographie peuvent nous apporter des connaissances sur la pratique de la navigation en mer Rouge au moins aux p riodes antiques et m di vales car il est fortement probable du fait de leur faible distance g ographique que des influences aient eu lieu de la M diterran e vers la mer Rouge sachant que la navigation s est d abord d velopp e en M diterran e avant de s tendre aux mers plus lointaines Le choix des routes maritimes va donc se faire par rapport a trois crit res principaux les vents les courants et la nature des c tes Un l ment peut galement tre pris en compte mais il appara t comme secondaire celui de la visibilit cela d pend bien entendu des facteurs m t orologiques mais
38. e eG ee RD a el Bahri 3 ES EEE ne su 4 ils di Exp dition gyptienne D tail du bas relief du tombeau de la vers le Punt 2 reine Hatshepsout mill naire avant J C Ce bas relief tr s d taill et r aliste est tr s utile pour l tude des navires gyptiens utilis s en mer Ostraca Beaucoup d ostraca ont Indications sur les produits transport s t d couverts lors de sur les bateaux Egalement sortes de fouilles dans le Wadi journaux de bord Hammamat c est cad Andreau L conomie du monde romain Paris ellipses 2010 p 197 22 23 dire sur la route reliant le Nil la mer Rouge Exemple d ostraca crit en grec trouv dans le Wadi Hammamat Egypte image issue de Fr Kayser Nouveaux textes grecs du Ouadi Hammamat 1993 Epigraphie Beaucoup mr a R TR d inscriptions gyptiennes perses romaines et arabes NES IE Exemple d une inscription retrouv e sur l archipel des Farasan en mer Rouge 144 apr J C indiquant une pr sence militaire romaine Photo de F Villeneuve issue du site http www mae u paris10 fr arscan Les iles Farasan et la mer Rouge html AMOU UCU Nombreuses monnaies romaines trouv es sur les sites portuaires de la r gion et ce jusqu en Inde On a recens environ 6000 deniers romains et pr s de 1000 aurei en Inde A Tchernia 1997 Tableau 4 exemples de sources renseignant sur la navig
39. e sens ce texte reste encore probl matique mais nous apporte toutefois des indications sur les am nagements permettant de relier le Nil la mer Rouge Mer Australe trajet du p riple B Arriv e du p riple D part du p riple 1000 km x 600 mi Figure 2 Carte repr sentant le trajet emprunt par les Ph niciens lors de leur circumnavigation Il faut attendre la fin du VI e si cle avant notre re pour que les premiers grecs naviguent en mer Rouge C est au moment de la conqu te de l Egypte par le roi perse Cambyse fils et successeur de Cyrus le Grand en 525 avant J C que les Grecs commencent a Correspond au continent africain Traduction par Larcher 1850 15 naviguer en mer Rouge et jusque dans l oc an Indien Le p riple effectu par le navigateur grec Scylax qui a permis l exploration des c tes bordant l oc an Indien jusqu Suez en mer Rouge pour le compte des Perses a permis aux Grecs de s installer sur le site du port de Myos Hormos ou Quseir et de naviguer jusqu au Y men A cette poque la navigation grecque en mer Rouge est peu d velopp e Aux IV e et III e si cles avant notre re un nouvel lan permet la navigation grecque de se d velopper rapidement Apr s la mort d Alexandre le Grand l Egypte revient l un de ses g n raux Ptol m e en 323 avant J C Ce dernier est l origine de la dynastie des Ptol m e Ptol m e Ier S ter sait que l
40. ement difficile pour la navigation Ces recherches sont tr s importantes pour tenter de caract riser les types de vaisseaux voguant sur les eaux de la mer Rouge pour d terminer les routes maritimes emprunt es ainsi que l implantation des ports sur les c tes Toutes les descriptions connues ce jour font appara tre le vent comme tant indiscutablement l obstacle majeur Celui ci est d j signal par les Anciens notamment dans le P riple de la mer rythr e qui mentionne par ailleurs d autres dangers auxquels les navigateurs sont confront s Aussi la travers e dans les parages de cette le est sujette de forts courants et 222 56 expos e de forts vents soufflant gt Le fond de cette mer est tellement rempli d cueils jusqu Bab el Mandeb que les grands b timents n y peuvent naviguer et que souvent lorsque les petits s y hasardent ils y ni SZ p rissent surpris par la temp te Les dangers de cette mer sont par cons quent d j bien connus par les anciens navigateurs Mais pour autant cela repr sente t il un obstacle r el la navigation au point d en limiter son d veloppement Au premier abord nous serions tent s de dire oui puisque la navigation en mer Rouge semble s tre d velopp e assez tardivement par rapport la M diterran e au sein de laquelle certaines civilisations expertes en mati re de navigation les Ph niciens notamment t moignaient d une activit mari
41. ent les fonds pour reconna tre les cueils La navigation est tellement p rilleuse 30 qu on n y navigue point de nuit Texte important de la fin du XVe s sur le savoir nautique et sa transmission dans le monde de l oc an Indien et de ses mers c ti res Tableau 3 Sources des auteurs arabes pour la p riode islamique m di vale G ographie d Edrisi trad Jaubert Paris 1886 vol 5 pp 131 134 repris dans J Pag s amp A Nied 1991 p 53 21 NATURE EXEMPLE S ILLUSTRATION S Papyri Essentiellement l poque de l Egypte ptol ma que Exemple 1 31 Un papyrus dat de 224 avant J C retrouv dans l oasis al Fayoum au sud de l Egypte Il s agit d une lettre de chasseurs d l phants Ce papyrus est important car il nous es Exemple de papyrus crit en grec naufrage d un navire de chasseurs d l phants Exemple 2 tude d un papyrus par D Rathbone The Muziris papyrus SB XVII 13167 celui ci nous renseigne sur des donn es conomiques papyrus datant du milieu du Ile si cle et publi en 1985 SB 18 13167 contient la fin d un contrat de pr t pour une travers e entre Alexandrie et 31 EH SELAND dans J Cooper amp alii 2008 p 181 Muziris et on y lit que la cargaison atteignait une valeur de pr s de sept millions de 2 sesterces a UVAE NCO Bas relief du tombeau gt F d Hatchepsout a Deir a
42. erce avec les Indes se d veloppe de mieux en mieux en plus des cargaisons d encens et de myrrhe Corne d Afrique et sud de la P ninsule arabique pour les rituels les Romains font acheminer des produits luxueux et exotiques soie pices pierres pr cieuses de l ivoire d Ethiopie et de la Somalie En change les Romains exportent du vin de l huile d olive en t moignent les nombreuses amphores romaines retrouv es sur le site portuaire de Myos Hormos On consid re que c est ce commerce maritime d velopp pour changer avec les Indes qui aurait ruin les royaumes nabat ens qui situ s sur un axe strat gique contr laient jadis les routes caravani res de la p ninsule arabique et des Indes akc Op cit A ce sujet L Casson a relev les produits import s en Egypte romaine et les produits export s de cette derni re dans Periplus Maris Erythraei pp 39 43 Ainsi les produits import s sont les suivants V tements et tissus de coton v tements de luxe en coton fin Inde Pelleteries et fourrures tissus de soie Chine Esclaves c te des Somalis et c te orientale d Afrique Marbre blanc gypse alb tre Arabie Ecailles de tortue ivoire cornes de rhinoc ros coquilles de nautile venaient de la c te orientale d Afrique et les diamants saphirs turquoises lapis lazuli agates perles pierres semi pr cieuses arrivaient d Inde Aromates myrrhe encens cannelle diverses r
43. erte de la mousson l poque hell nistique par Hippale est une grande tape pour la navigation dans le sud de la mer Rouge et l oc an Indien pendant toute l Antiquit Le Y men comme nous pourrons le voir a une place centrale au sein de la mer Rouge de l ge du Bronze la p riode moderne Carrefour maritime passage oblig vers les Indes le Y men poss de un caract re hautement strat gique dans le commerce plus qu au plan H rodote IV 44 7 H LABROUSSE op cit Agatharchide Trait sur la mer Erythr e 3 Voir la partie sur les sources Agatharchide de Cnide dans Diodore bibl hist 2 Strabon et l exp dition Aelius Gallus au Y men en 26 25 av J C G ogr IV 23 24 16 politique Apr s la chute de Rome la mer Rouge devient int gralement arabe D s lors les peuples m diterran ens ne peuvent plus naviguer en mer Rouge et commercer avec les Indes par mer En effet le commerce avec les Indes s estompe pour laisser la premi re place au transport des p lerins en partance d Egypte pour se rendre la Mecque et d barquant dans le port de Djeddah depuis 675 date qui correspond au d veloppement de l Islam dans toute l Arabie du Sud y compris le Y men Cependant Byzance tente de r organiser une implantation chr tienne dans les r gions autour de la mer Rouge Par l interm diaire de l empire chr tien axoumite tabli en Ethiopie les Byzantins alli s ce dernier tentent de contr
44. es Indes repr sentent un int r t commercial non n gligeable depuis la grande exp dition militaire d Alexandre le Grand qui est parvenu jusqu aux rives de l Indus Une flotte est cr e et se d ploie en mer Rouge avec l amiral Philon sa t te Malgr les difficult s caus es en partie par la piraterie y m nite Ptol m e ler S ter a pour ambition de se fournir en l phants de guerre dans les pays de la Corne d Afrique Cette exploration de la mer Rouge s accentue avec Ptol m e II Philadelphe 285 246 avant J C On note l apparition de nouvelles relations commerciales sous Ptol m e III Everg te I 246 222 avant J C S en suit un essoufflement dans la politique d exploration maritime et des relations commerciales avec les Indes notamment cause de l hostilit des peuples sab en et himyarite tablissant une sorte de barrage la flotte grecque au niveau du Golfe d Aden On note en 146 avant notre re r gne de Ptol m e IX Everg te IT deux voyages effectu s par Eudoxe de Cyzique d Egypte vers les Indes ramenant avec lui une cargaison d aromates et de pierres pr cieuses La reprise des activit s maritimes en mer Rouge durant l Antiquit suit l chec de Rome contr ler la route caravani re partant du Y men Afin de pouvoir profiter des richesses du Y men et de commercer avec les Indes Rome l poque d Auguste d veloppe une voie maritime en mer Rouge La d couv
45. etiendra titre d exemple un papyrus retrouv dans la grande collection de papyrus gyptiens Berlin dont le texte tait assez mutil et contenant des fragments d un contrat tabli Alexandrie vers 150 avant J C Un passage du texte mentionne le voyage de cinq marchands qui voulaient se rendre au pays de l encens par la mer Rouge Un autre papyrus plus r cent Ile si cle de notre re contient un contrat de pr t pour une travers e entre Alexandrie et Muziris Inde avec indication de la valeur de la cargaison sept millions de sesterces voir tableau 4 page 17 Les papyri sont int ressants tudier car ils renseignent beaucoup sur les caract ristiques du commerce dans le monde hell nistique puis romain Les papyri r v lent le caract re international du commerce antique ainsi que la grande complexit de certaines affaires et enfin des m thodes de n goce tr s d velopp es Les monnaies on note l abondance du monnayage romain d or aurei et argent deniers trouv en Inde beaucoup plus fr quemment en Inde du Sud Les ostraca ce sont des tessons de c ramiques avec des inscriptions essentiellement grecques retrouv s en Egypte et datant de la p riode ptol ma que ne doivent pas tre n glig s 2 3 La place de l arch ologie dans nos connaissances actuelles Depuis 1970 on observe un regain d int r t arch ologique pour les r gions bordant la mer Rouge ce qui a perm
46. eur tend bout de bras forment l hypot nuse et le grand c t d un triangle rectangle dont il tient le sommet avec ses dents Le bas de la planchette qui forme 81 Vent d ouest en juillet ao t 82 Autre vent Vent 84 Isba c est le degr arabe qui vaut 1 43 Rhumb c est la quantit angulaire comprise entre 2 des 32 aires de vents du compas Le rhumb se rep re sur une planche ou une carte Sachant que les Arabes n utilisaient pas de carte en mer Rouge Ainsi dans Sindbad et sutout le Ktab el Fawair d lbn Majid on apprend que les rep res des rhumbs taient pris sur une r gle droite graduations irr guli res plac e sur le bord du navire c est une division num rique qui ne peut induire en erreur Tibbets Hawila in Arabd navigation 1971 r d Royal Asiatic Society Londres 1981 p 277 5 A Nied 1991 p 57 86 Voir fig 13 p 48 50 donc le petit c t du triangle doit co ncider avec l horizon et le haut de l toile chaque planchette correspondait une hauteur aff rente la localisation d un port atteindre Les hauteurs d toiles le rep rage des planchettes taient consign s dans un manuel d instructions qui indiquait aussi les renseignements concernant les vents et l identification des accostages L emploi du kamal s est maintenu au cours des si cles puisque des pilotes hindous s en servaient encore au d but du XXe si cle pour leurs navigations le
47. ez rapidement les sources en non ant uniquement les plus importantes Enfin on remarque la place pr pond rante de l arch ologie dans les r gions de la mer Rouge qui se substitue peu peu l tude exclusive des textes L arch ologie 36 travers les nombreux rapports de fouilles et de publications t moigne d un nouvel lan consacr aux recherches en mer Rouge et place cette r gion du monde comme la fois essentielle et prometteuse pour les recherches en cours et venir Les fouilles r centes et actuelles montrent le caract re particuli rement international de cette r gion du fait de la mise en lumi re de nombreux contacts entre civilisations que l on pensait beaucoup plus restreints jusqu r cemment En effet il y a encore peu on pensait que la M diterran e repr sentait le seul carrefour mondial aux p riodes anciennes et m di vales aussi bien sur mer que sur terre or aujourd hui nous pouvons affirmer que la mer Rouge et les r gions autour ont jou un r le important et poss dent galement ce caract re de carrefour strat gique ce point de rencontre entre trois continents 37 II Impact des donn es environnementales sur la navigation et le choix des routes maritimes 3 1 La mer Rouge une mer inadapt e la navigation Les tudes sur les donn es environnementales en mer Rouge ont t tr s pouss es En effet les chercheurs ont voulu savoir si cette mer tait naturell
48. ge et fouille d une pave d autant plus que les coraux sont des esp ces prot g es Les bancs de sables peuvent tre galement des sources de probl me puisqu ils bougent selon les courants pouvant faire appara tre ou dispara tre une pave La profondeur de la mer Rouge atteint presque les 3000 m tres en son centre Sachant que la route maritime principale se fait essentiellement dans ce passage au large des c tes des navires qui auraient sombr reposeraient donc dans ces profondeurs abyssales rendant toute recherche subaquatique tr s difficile Aux l ments naturels s ajoutent le facteur humain En effet nous avons pu avoir un exemple avec l pave de l le Sadana Un des plus gros fl aux est le pillage d paves par des plongeurs ou la destruction totale de sites sous marins vol casse etc A cela s ajoute une arch ologie sous marine beaucoup moins d velopp e qu en M diterran e malgr les nouvelles campagnes de plus en plus nombreuses comme en t moignent les derni res prospections en 2010 men es par L Blue Cette nouvelle dynamique port e par un nombre croissant d quipes scientifiques apporte l espoir que ce domaine de recherche trouvera enfin la place qu il m rite 72 Conclusion Ce travail a permis de mettre en vidence que la mer Rouge est une r gion aux multiples facettes En effet cette zone est originale dans le sens o elle repr sente un point de rencontre de civilisa
49. ge trans p riode Les c tes sont galement hostiles les r gions du Hedjaz au nord ouest Arabie saoudite et le Tihama situ au sud ouest de la p ninsule arabique sont particuli rement inhospitali res cause de leur climat d sertique W Facey The Red Sea the wind regime and location of ports in A Porter amp alii 2006 pp 1 19 63 A ce propos une autre vision est donn e par J P Cooper En effet selon lui Clysma est un port plus important qu il n y para t puisque contrairement Myos Hormos ou B r nice il a continuellement t utilis Pour lui implantation des ports de Myos Hormos et de B r nice tait avant tout strat gique c est dire pour permettre aux Romains de contr ler les routes menant au Nil et qui traversent le mont Smaragdus Ce dernier connu pour ses exploitations mini res de pierres pr cieuses meraude Cela explique galement la pr sence de forts romains sur cette route Ainsi il veut d montrer que les marchandises de luxe taient achemin es vers B r nice ou Myos Hormos avant de rejoindre Alexandrie par le Nil Quant aux marchandises moins luxueuses et frumentaires elles taient achemin es directement Clysma avant de rejoindre Alexandrie gr ce un canal Cf J Cooper The Nile versus the Red Sea in ancient and medieval north south navigation in W Harris and K lara 2011 pp 189 209 42 La navigation aux temps anciens se pratiquait selon des traditions et de
50. gendre de plus ce port appara t comme une escale obligatoire pour les navires qui remontent au Nord puisque les c tes de la P ninsule arabique ont tr s peu d abris Cette r gion du monde tait d j strat gique bien avant la construction du canal de Suez au XIXe si cle Ainsi s est d velopp e dans cette r gion une plate forme favorable au commerce international point de rencontre entre les produits d Orient d Extr me Orient et d Occident 4 3 Une activit maritime importante en mer Rouge et le probl me des paves Une grande partie de ce travail a permis de mettre en lumi re l importance maritime d velopp e en mer Rouge depuis les temps les plus anciens Nous serions bien tenter de penser que cette mer regorge d paves qui ont t d couvertes depuis que la plong e sous marine et l arch ologie subaquatique existent Or nous verrons qu il n en n est rien Tr s peu d paves ont t fouill es du moins rapport es officiellement Les guides de plong es actuels ne faisant part uniquement d paves contemporaines datant en partie des derni res grandes guerres Nous nous int resseront ici en grande partie ces lacunes concernant les paves plus anciennes dont nous essayerons d apporter une explication sur leur soi disant absence des fonds de la mer Rouge Pourtant ce ne sont pas les t moignages de naufrages qui manquent pour cette mer dangereuse 110 Cela est d velo
51. hepsout de la navigation maritime gyptienne se trouve sur les murs de la pyramide du pharaon Sahur vers 2250 avant J C Mais ce n tait pas une exp dition maritime en mer Rouge mais en M diterran e ce dernier atteint les c tes de l Asie Mineure La sc ne repr sente galement l organisation d un chantier naval Les outils sont tr s d taill s et on assiste la transformation d un navire au d part de rivi re un navire v ritablement de mer Nous ne d taillerons pas plus en d tail cette repr sentation car cela sort de notre propos Revenons donc aux bas reliefs du tombeau de la reine Hatshepsout Figure 14 Repr sentation d un navire ayant servi pour l exp dition vers le Pount sous Hatshepsout Lionel Casson 1959 Les vaisseaux repr sent s sur les reliefs du tombeau d Hatshepsout taient des vaisseaux destin s la haute mer L Casson rel ve des d fauts dans leur conception Et selon lui c est tout fait normal que les vaisseaux de mer gyptiens n aient pas tenu une grande place dans l histoire de l architecture navale L arch ologie exp rimentale men e par l quipe de Cheryl Ward en 2008 2009 a permis de d montrer que les navires d Hatshepsout taient manceuvrables en mer et taient tr s r sistants Il a t galement d montr qu ils pouvaient suivre une route autrement que par vent arri re ce qui veut dire qu ils auraient tr s bien pu accoster
52. hipwreck in A Porter amp alii 2002 pp 165 170 67 noire et des pices en provenance d les de l oc an Indien indique que le navire a sombr alors qu il se dirigeait vers le nord Le navire construit d une fa on qui n a pas encore t pr alablement enregistr e est identifi comme gyptien gr ce sa cargaison et les quelques objets personnels retrouv s Il appartenait aux musulmans et transportait des cargaisons luxueuses destination du nord Ce site a t d couvert par hasard en 1991 par des plongeurs de loisir Les dommages engendr s par les plongeurs ont t tr s importants La partie avant du navire a t tr s ab m e A cela s ajoute de nombreuses porcelaines cass es Par chance quelques plongeurs du groupe ont fourni des photos et des informations sur l tat du site lorsqu il venait d tre tout juste d couvert On remarque sur ces photographies qu il y avait des bo tes en bois intactes et non ouvertes contenant chacune des petites tasses remplies de ce qui ressemble du th La premi re mission scientifique sur ce site a d but en 1994 les bo tes avaient disparu quelques lattes de bois et des milliers de tessons de porcelaine ont remplac les tasses qui taient jadis intactes Les fouilles ont mis au jour un certain nombre de r cipients pour cuisiner en cuivre portant ces inscriptions deux noms et quatre chiffres ont permis de donner une premi re datation pour l pave
53. hodesmium Erythraeumet l Oscillatoria Erytrhraeum Une autre hypoth se propos de la mer Rouge sugg re que son nom provient de la d signation universelle du point cardinal sud depuis la haute antiquit selon le code g o chromatique Par sa situation g ographique la mer Rouge appara t comme un carrefour entre trois continents Continent Africain l ouest continent asiatique l est et europ en au nord C est une mer qualifi e d intra continentale de l oc an Indien entre l Afrique du Nord et le Moyen Orient Sa superficie repr sente environ 450 000 km Sa longueur totale est peu pr s de 1900 km sa largeur maximale de 300 km Elle comporte une fosse m diane en son centre qui repr sente le maximum de profondeur soit 2500 m tres Sa profondeur moyenne est quant elle de 500 m tres MER ROUGE Superficie 450 000 km Profondeur Maximale Moyenne G ographie Localisation Oc an Indien entre I Afrique et I Asie Tableau 1 indiquant les caract ristiques de la mer Rouge 10 I Rep res g ographiques historiques et chronologiques 1 1 Naissance de la mer Rouge Il y a environ trente millions d ann es la p ninsule arabique se d solidarise du continent africain Bien avant l apparition de l homme sur terre Arabie tait soud e l est africain C est le mouvement de la plaque arabique vers le nord et l est qui a cr des fractures qui en plusieurs m
54. illions d ann es ont t la cause de sa rupture avec le continent africain Cela a pour cons quence la cr ation d un bras de l oc an indien la mer Rouge Une s rie de cassures dans le fond de l oc an Indien au sud d Aden va achever la s paration de la c te sud de l Arabie de la corne d Afrique Ce n est qu au Plioc ne vers cinq millions d ann es que se cr er r ellement la mer Rouge et vers quatre millions d ann es que la communication avec l oc an Indien est tablit par le d troit de Bab el Mandeb Le mouvement des plaques tectoniques en plus de cr er ce bras d oc an va galement sculpter litt ralement la physionomie des paysages de la r gion notamment avec le soul vement de plateaux et de montagnes aussi bien dans la p ninsule Arabique qu en Afrique orientale Les r gions de la mer Rouge ont connu de nombreuses variations de climats et ce m me avec l arriv e de l homme qui durant de nombreux mill naires a du s adapter des climats plus ou moins hostiles ou propices Une re glaci re fit baisser consid rablement le niveau des oc ans La mer Rouge fut sans doute quasiment compl tement ass ch e exond e vers 18000 permettant un contact ais entre les hommes de la corne d Afrique et les communaut s y m nites traverser pied ou au moyen de petites embarcations D s 16000 la remont e des eaux reprend et c est vraisemblablement vers 2000 avant notre re que l
55. ires en mer Rouge Les plus anciennes traces de navires dont nous disposons ayant navigu en mer Rouge sont les navires gyptiens de l exp dition de Pount organis e par Hatshepsout cf premi re partie Ces traces sont la fois iconographiques comme nous avons pu le voir avec le bas relief de Deir el Bahri mais aussi arch ologiques les fouilles de Marsa Gawasis ont permis la d couverte de planches appartenant des navires dont l apparence est la m me que sur les fameux bas reliefs A cela s ajoute des cordages tr s bien conserv s retrouv s dans une grotte ainsi que la d couverte d ancres en pierre Dans cette partie nous verrons que les influences qui ont jou sur les typologies des navires en mer Rouge de l Antiquit la p riode moderne sont tr s vari es On notera une influence la fois de l oc an Indien et du monde m diterran en Ces diff rentes influences confortent l hypoth se selon laquelle cette zone constitue un point de contact essentiel entre les civilisations Dans les sous parties qui suivent nous nous int resserons aux diff rents navires travers les poques en commen ant par la p riode de l Egypte pharaonique traces les plus anciennes puis la p riode Antique essentiellement sur la p riode romaine puisque nous poss dons des traces de navires romains et enfin aux navires m di vaux et modernes 5 89 4 1 1 Les navires gyptiens On est en mesure de conna tre la
56. is de nombreuses d couvertes dans cette r gion longtemps mise de FA propos de cette inscription voir F Villeneuve Une inscription latine sur l archipel Farasan dans comptes rendus de l Acad mie des inscriptions et Belles Lettres 2004 pp 419 429 disponible en ligne l adresse suivante http www persee fr web revues home prescript article crai_O065 0536 2004 num_148_1_ 22717 Fe Casson 1959 p 208 5 A propos de ce payrus voir D Rathbone The Muziris papyrus SB XVIII 13167 in Alexandrian studies II in honour of Mostafa el Abbadi 2000 pp 39 50 51 J Pag s 1991 p 24 33 c t au profit de la M diterran e r put e pour tre le berceau des civilisations europ ennes Aujourd hui l tude des textes a laiss place aux tudes sur le terrain Ainsi on note un d veloppement important des missions en mer Rouge qui se traduisent notamment par de nombreuses campagnes de fouilles portuaires tr s instructives Myos Hormos Clysma Suez cf plus bas et galement des fouilles sous marines comme celles entreprises sur l pave datant du XVIIIe si cle d couverte au large de l le Sadana en mer Rouge D autre part des programmes anglo saxons se d veloppent depuis 2002 en effet tous les deux ans se tiennent des colloques sur les recherches men es en mer Rouge sous l appellation de Red Sea Project Nous pensons galement aux travaux actuels de Pierre Tallet sur les ports de l ge du Bro
57. is ils ne donnent que tr s peu d indications concernant l architecture navale et les diff rents types de navires un m me navire peut d signer par plusieurs noms c est le cas du boutre d sign en arabe par Tarrad Tarit ou Tang voire encore sanb q tout en apportant des informations pr cieuses sur les techniques de navigations les voies maritimes et le commerce A Nied souligne que tout l espace nord ouest de l oc an Indien comprenant la mer Rouge la p riode m di vale et islamique est un espace pour reprendre ses termes v ritablement arabe gt La mer Rouge appara t donc comme un chenal commercial dont les riverains sont arabes Cet espace maritime est monopolis par ces civilisations arabes contrairement la M diterran e o la pr sence chr tienne est importante flottes italiennes telles G nes Venise ou encore Pise 3 A Nied 1995 29 Les sources arabes se d marquent essentiellement par leurs instructions nautiques Concernant les techniques de constructions et d assemblages on pense que les connaissances se transmettaient oralement Les livres des Instructions pour la pratique de la mer sont surtout des r cits d exp riences personnelles Les chroniques arabes donnent peu d informations sur l histoire maritime L espace m diterran en et celui de l oc an Indien auquel on rattache la mer Rouge bien que nettement s par s jusqu au XIXe si cle connaissent ga
58. itt raires grecques latines et bibliques sur la mer Rouge NOM DATES FONCTION S UVRE S INFORMATIONS Ibn Jubayr 1145 1217 voyageur g ographe musulman Rihla Ibn Furat Tarikh al Duwal wa l Muluh Ville IXe si cles de notre re Ibn Hawqal Surat Xe si cle de notre re Sur l exp dition de Renaud de Chatillon 1187 notamment Cet auteur nous raconte notamment qu en 1391 Djeddah 30 navires sur les 40 ancr s se sont cras s cause de la temp te sur les pontons qui formaient le port Description de l ensemble du monde musulman de son poque d crivant avec une science d encyclop diste les pays les peuples et les m urs les routes et les syst mes conomiques du Maghreb l Afghanistan et de la mer Rouge la mer Caspienne en passant par la Bagdad califale A Nied la navigation en mer Rouge dans Y Thoraval 1993 al Maqrizi Khitat Al Ya qubi Buldan Al Idrisi G ographie ou Livre de Roger XIIe si cle Ibn Majid Faw d XVe si cle 20 IXe si cle propos du canal reliant le Nil au port de Suez Premi re mention du toponyme Aydhab port de la mer Rouge qu il d crit comme un port vers 889 1154 D crit les probl mes de la travers e entre Aydhab et Djeddah La mer d crite dans cette section est difficile traverser elle est remplie d abimes de bancs de sable et d cueils Le capitaine du navire examine attentivem
59. lanches qui d terminent la forme de la coque Les planches doivent s emboiter parfaitement ensuite on compte sur le gonflement du bois une fois mouill pour assurer une tanch it totale Si les planches ne sont pas parfaitement ajust es des probl mes d tanch it seront craindre Pour d couvrir comment les ouvriers travaillaient dans l Antiquit on poss de l exemple d une sc ne de chantier naval pr s des pyramides de Sakkarah au sud du Caire le mastaba de ti Il s agit d un tombeau dans lequel le contr leur des fermes royal fut inhum il y a 4300 ans il est int ressant de noter que l on a faire aux m mes outils ici que ceux encore utilis s Oman aujourd hui On commence toujours la construction d un bateau par l installation de la quille Pour assembler leurs planches les Egyptiens de l Antiquit n utilisaient ni clous ni m tal mais un syst me de tenons et mortaises n cessitant un assemblage parfait Les bas reliefs de Deir el Bahri quant eux t moignent d un gr ement tr s sophistiqu des dizaines de cordages s entrecroisent des n uds complexes maintiennent la voile attach e sur des vergues Il n existe ce jour aucune autre repr sentation de ces navires Quant aux voiles elles taient tiss es en coton ou en lin et mesuraient de 15 m tres de large Les cordages taient eux tiss s en brins de chanvres Il fallait compter 11 tonnes de ballastes pour permettre au
60. lement des contacts strat giques l poque m di vale et l poque moderne On peut noter l exemple des charpentiers v nitiens employ s par les Ottomans pour construire sur les bords de la mer Rouge une flotte pour combattre la flotte portugaise le long de la c te ouest de l Inde cette flotte ottomane sera battue en 1551 La multiplication des Livres de la mer ou Livres des Instructions pour la pratique de la Mer sont destination des marchands qui transportent les produits venus des Indes afin de les guider dans leurs itin raires Un d tail de ces instructions sera d velopp dans la partie consacr e aux routes maritimes Ces instructions nautiques n taient pas diffus es car il s agissait de prot ger imp rativement les itin raires commerciaux Ibn Majid aurait diffus des instructions nautiques Vasco de Gama pour le mener jusqu aux Indes trahissant ainsi les int r ts de la communaut arabe 2 2 Sources diverses Pr c demment nous avons pu voir l importance des sources litt raires antiques et m di vales qui apparaissent comme essentielles l tude de la navigation dans cette partie du monde En effet il semble important d insister que toutes ces sources manant d rudits posent la base de toute recherche dans ce sujet C est en quelque sorte le point de d part toutes recherches et missions sur le terrain Nous verrons plus loin que lors des missions arch ologi
61. mati res afin d assurer l tanch it et on emplante fixe le m t une fois le navire l eau Avant le XVIe si cle les chantiers navals en mer Rouge n existent pas Les bois pour la construction du navire sont amen s directement au charpentier sur la plage C est aux traditions y m nites de la charpenterie ou de la navigation qu on doit un tel savoir et une telle ma trise Voil bien une contribution d terminante du Y men l identit de la mer 1 Rouge 08 y 19 A Nied 1993 WEA Rouaud op cit 63 Figure 23 D tail d un dessin effectu par Le Masson d un sanb q de la mer Rouge Paris 1882 4 2 Echanges et cargaisons travers les poques Cette partie pouvant faire l objet d un m moire entier du fait de son champ extr mement vaste il conviendra d avoir un aper u sur comment s organisaient les changes et quelles taient les cargaisons principales des navires de commerce en mer Rouge travers les poques trait es dans ce travail Les premiers changes av r s se font entre l Egypte pharaonique et les pays de Pount Nous avons les traces de ces changes et des cargaisons sur les repr sentations iconographiques et inscriptions pr sentes sur les murs du tombeau de la reine Hatshepsout Egalement sur des papyri gyptiens mentionnant le fabuleux pays de Pount En ce qui concerne l Egypte ancienne il s agit d un r seau d changes qu on peut qualifier de local u
62. navire d atteindre sa ligne de flottaison essentielle pour sa stabilit lorsque ce dernier navigue Pendant l Antiquit les man uvres de d part ou de mouillage se faisaient l aviron Avant Hatshepsout un texte important mentionne une exp dition maritime vers le Pount Or il ne s agit pas vraiment d une preuve tangible Ce texte papyrus nous apprend qu un ministre du pharaon Mentouhotep IIL vers 2000 ans avant J C nomm H nou est missionn pour prendre la t te d une exp dition vers le fabuleux pays de Pount Ainsi les bateaux remontaient le Nil jusqu l endroit le plus proche de la mer Rouge Les bateaux taient d mont s puis transport s sur le rivage de la mer Rouge o 1ls taient de nouveau assembl s 8 jours de marche travers le Wadi Hammamat taient n cessaires On apprend que H nou dirigea 3000 92 2 Fa mz s 7 L arch ologie exp rimentale a montr que le gonflement du bois mouill n tait pas efficace pour assurer l tanch it du navire Il a fallu ins rer des fibres v g tales dans les interstices des planches Les Grecs quant eux utilisaient de la cire d abeille Mais nous n avons pas de preuve concernant la fa on d assurer cette tanch it du temps d Hatshepsout 53 hommes et s av ra tr s organis quant l approvisionnement en eau et en nourriture pour ses hommes Une autre trace plus ancienne que celle laiss e par les bas reliefs d Hats
63. nce de navires avec des archers embarqu s utilis s pour prot ger les navires de commerce des pirates En 842 le calife Moutassim al Moutassim a mis en place une lutte contre la piraterie A noter que le tonnage d un navire d terminera ie Nied op cit Ibid 7 Bab el Mandeb signifie la porte du regret H S Chahab Le Y men et le commerce en mer Rouge dans Y Thoraval 1995 7 E Vallet 2008 pp 57 64 76 11 tait pr f rable de trouver un abri avant la tomb e de la nuit N anmoins le cabotage est attest concernant la navigation en mer Rouge Cabotage et piraterie caract risent la navigation dans la mer Rouge A Nied 1991 p 56 7A Nied op cit 46 galement la route emprunt e sans compter que les navires chou s sur les r cifs devenaient des rep res pour les autres navires les avertissant du danger Les travaux de Julian Whitewright ont permis de mettre en vidence trois choix de routes pour la p riode antique permettant d acheminer les marchandises venues d Inde en Egypte Alexandrie Il a compar ces trois routes par rapport des donn es environnementales pour d terminer le temps moyen n cessaire pour parcourir chacun des trajets Alexandria JS 100km Fig 12 diff rentes routes permettant d acheminer les marchandises vers Alexandrie D apr s J Whitewright 47 D apr s la carte ci dessus il est int ressant de constater que les voies maritimes
64. niquement les r gions autour de la mer Rouge Soudan Ethiopie Y men p ninsule arabique Ce commerce tait la fois direct comme en t moignent les exp ditions maritimes d Hatshepsout et indirect des interm diaires par voie terrestre Les mati res import es par les Egyptiens entre 2500 et 1150 avant J C environ taient essentiellement des richesses tels lor et les aromates L encens nomm snetjer en gyptien et surtout la myrrhe antyou en 107 K A Kitchen dans Ch J Robin et B Vogt 1997 p 47 64 gyptien sont br l s lors des rituels religieux et lors des pratiques fun raires En change les Egyptiens apportent des armes aux peuples de Pount L Antiquit est un nouveau tournant dans les changes commerciaux en mer Rouge et dans l oc an Indien Les exp ditions maritimes se d veloppent aux poques ptol ma ques et lagides mais le commerce par voie maritime ne supplante pas celui des routes caravani res C est dans ces p riodes que sont cr s les premiers grands ports connus de la mer Rouge tels Myos Hormos ou encore B r nice Dans un premier temps il est question d organiser des exp ditions maritimes pour se doter en l phants de guerre Mais les changes avec l Inde par voie maritime ne sont pas av r s Le tournant de l utilisation de la mer Rouge comme axe commercial majeur s effectue l poque d Auguste Le commerce maritime supplante le trafic caravanier Le comm
65. nt dans le navire Ces l ments ont permis de montrer l aspect sophistiqu des voiles romaines et ont permis d affirmer la possibilit des navires romains de remonter au vent Les l ments retrouv s sont les suivants des l ments de la coque comme des clous en cuivre et un rev tement en plomb A cela s ajoute un syst me de tenons et mortaises permettant d embo ter les planches du bord l ments gauche de l image des l ments du gr ement poulie drisse pour hisser la voile en haut En haut droite un morceau de la voile avec de anneaux permettant de l attacher aux haubans Enfin en bas droite un anneau appartenant au gr ement dormant du navire c est dire appartenant aux parties fixes tels les haubans ou le mat Il s agit l du seul t moignage arch ologique dont nous disposons aujourd hui concernant les navires antiques en mer Rouge Il s agit selon toute vraisemblance d un navire de commerce comme en t moignent les nombreuses amphores retrouv es sur le site Figure 20 Dessin l gend de la voile gr co romaine par J Roug 1975 58 59 4 1 3 Les navires m di vaux et modernes en mer Rouge Caract ristiques Illustration La felouque Coques en planches cousues et enduites de poix un chateau arri re sur lev et une voile triangulaire Une felouque actuelle Le kalak Il s agit d un radeau de poutres en quadrillage tapiss es de faisceaux de jonc
66. nze en mer Rouge Toutes ces recherches s av rent tr s prometteuses elles confirment que la mer Rouge est au c ur d une r gion tr s active et hautement strat gique depuis plusieurs mill naires c est un carrefour de contacts entre des civilisations aussi nombreuses que vari es et c est justement ce que l arch ologie tente de mettre en relief Ces nouvelles recherches donnent lieu de nombreuses expositions dont celle du port de Massawa qui s est tenue Paris en 2003 La position strat gique de la mer Rouge est toujours d actualit en t moignent les nombreux conflits et troubles g opolitiques notamment autour du canal de Suez De plus la piraterie y s vit toujours ce qui rend outre la navigation p rilleuse comme c est le cas dans le Golfe d Aden certaines missions arch ologiques dangereuses voire impossibles Soudan Ethiopie Y men C est pourquoi ce potentiel arch ologique extr mement lev ne peut malheureusement pas tre exploit comme il devrait l tre et de ce fait l activit arch ologique est beaucoup moins importante en mer Rouge qu en M diterran e hormis en Egypte qui b n ficie de sa bi appartenance aux deux mers Par cons quent on peut affirmer que la partie Nord de la mer Rouge est plus active que la partie Sud en termes de recherches entra nant des fouilles essentiellement portuaires qui ont permis de mettre en vidence des r seaux de navigation locale moteur du
67. oises dans les hypog es d Egypte de la XIIIe et de la XVIIIe dynasties vers 2000 avant notre re Une autre hypoth se est que semble t il vers environ 3000 un contact s est tabli entre la civilisation gyptienne et les sum riens par la mer lors de voyages le long de la p ninsule arabique Ces contacts n ayant pas dur cause d un peuple de souche himyarite qui prit pied sur le littoral de l Hadramaout emp chant tout trafic maritime tranger C est de ce peuple que pourrait galement trouver racine le nom donn la mer Rouge Himyar voulant dire Rouge nom d un h ros de ce peuple selon certains rudits grecs Les premi res exp ditions gyptiennes en partance de Qosseir non loin du futur port ptol ma que Myos Hormos ainsi que celles des Sum riens en partance de Bassora n ont i H Labrousse chapitre I 1992 Ta Benedicte 1916 cit dans H LABROUSSE 1992 Sir Arthur EVANS The Palace of Minos at Knossos Tome II 1893 Les fouilles autour de la pyramide de Senusret Il Kahun Fayoum ont amen la d couverte de tessons appartenant au Minoen moyen Il qui indiquent la pr sence de Cr tois parmi les ouvriers embauch s pour construire cette pyramide L Casson 1959 pp 36 39 s R gion se situant au sud est du Y men 7M Cary amp E H Warmington Les Explorateurs de l Antiquit 1932 12 jamais t tr s pouss es Les premi res exp ditions gyptiennes auraient
68. ontairement son bateau par exemple sur une plage distinguer de l chouement qui est un accident A cela s ajoute le fait qu il n y avait pas de v ritables ports ports abris en mer Rouge cette date obligeant I chouage des navires 102 Rouaud Les bateaux de la mer Rouge dans Y Thoraval 1995 101 61 p che Bien que vari s ces navires ont une typologie apparent e On pense que cette tradition nautique arabe tire son origine des influences persanes qui pour assembler la coque des bateaux utilisaient des chevilles ou la couture En effet on entend par coudre une embarcation le fait de percer les bords des pi ces assembler de trous dans lesquels sont pass s et nou s des liens en fibres v g tales Un assemblage par dessus pouvait tre ajout afin de prot ger les liens La technique de construction datant de ce proc d antique n a pas chang jusqu au XVIe si cle On a vu que l avantage premier de cette technique d assemblage tait que cela donnait une grande souplesse la structure du navire vitant ainsi l usure pr matur e de la coque De plus en cas de d chirure la r paration est tr s simple puisqu il suffit de recoudre la partie abim e Quant au navire clout M diterran e ses avaries sont le plus souvent des cassures qui repr sentent une plus grande complexit pour les r parations A Rouaud signale galement que les noms et les descriptions que nou
69. pp par F De Romanis 1996 et A Tchernia 1997 111 A Nied 1991 pp 60 64 66 4 3 1 Les paves connues et tudi es ou en cours d tudes La premi re pave que nous mentionnerons dans cette partie est l pave romaine 112 Elle daterait d une poque comprise entre le 1 si cle avant et retrouv e au large de Quseir 1 si cle apr s J C Elle devait appartenir l empereur Auguste et devait galement tre en partance pour les Indes La localisation de l pave est connue depuis 1993 par le d partement d arch ologie nautique gyptien Les premi res campagnes d tudes ont d but en 1994 par une quipe sous la direction de D Haldane celles ci ont mis au jour des amphores campaniennes de type Dressel A dont le corps cylindrique est pourvu d une anse de chaque c t venant d Italie ce qui a permis de dater l pave mal conserv e et gisant sur un fond de 65 m tres non loin de ce que fut l ancien port de Myos Hormos Ce navire a t solidement b ti et devait mesurer environ 33 m tres de long et sa cargaison contenait du vin italien ainsi que de l or et de l argent utilis s comme monnaie d change ainsi que toutes sortes d objets de la vie courante Une nouvelle campagne de fouilles sur cette pave tait planifi e pour avoir lieu en 2002 Du fait de la profondeur importante de l pave et compte tenu de la l gislation gyptienne sur la plong e interdiction de plonger
70. protohistoriques et historiques Dans ce travail nous ne traiterons pas des civilisations modernes de fa on approfondie et nous exclurons du sujet tout ce qui est en lien avec l poque contemporaine Nous tenterons de brasser l histoire et l arch ologie maritimes des civilisations ayant navigu en mer Rouge nous insisterons sur la p riode antique apr s avoir rappel les d buts de la navigation en mer Rouge ge du Bronze puis la p riode m di vale jusqu au d but de la p riode moderne pr islamique islamique et grandes d couvertes Nous retracerons les principales routes maritimes et nous mettrons en relief l apparition de la navigation et ce qui a pouss les civilisations choisir de naviguer sur une mer r put e difficile Nous nous int resserons aussi aux cargaisons ainsi qu aux tudes sur les paves trouv es ou sur les mentions de naufrages sujet qui nous le verrons est assez probl matique Et enfin nous tenterons d tablir l bauche d une typologie de navires et d arch ologie navale sp cifiques la mer Rouge La mer Rouge est une mer particuli re c est une mer jeune suite au mouvement de la tectonique des plaques s paration de la plaque africaine avec la plaque du continent asiatique Sa forme sp cifique tout en longueur et troite maximum 300 km semble tre pr destin e une fonction de lien ou de couloir trait d union pour le commerce maritime entre les peuples e
71. ques notamment des sites portuaires de la mer Rouge ces textes et t moignages permettent d claircir les axes de recherches N anmoins avant de passer en revue les missions arch ologiques importantes dans notre propos d autres documents sont importants On Nied Op cit Ibid 30 pour la compr hension et l tude de la navigation en mer Rouge Comme l pigraphie les Farasan par exemple inscription indiquant une pr sence romaine la papyrologie t moignages sur l conomie en particulier voire commerce etc la numismatique pi ces romaines retrouv es dans des emporions en Inde et l iconographie temple de Deir el Bahri En ce qui concerne l iconographie l exemple le plus connu et le mieux renseign est sans aucun doute le bas relief du tombeau de la reine Hatshepsout a Deir el Bahri dont nous pouvons voir une repr sentation ci dessous Figure 5 gravure repr sentant le bas relief du tombeau de la reine Hatshepsout Image issue de L CASSON 1959 42 a Il existe une reproduction de ce bas relief au mus e national de la marine 31 Le tombeau de la reine Hatshepsout se trouve dans le temple de Deir el Bahri rig vers 1500 avant J C La premi re grande reine de l histoire qui a fait graver sur les murs de son tombeau un des ses plus grands exploits de son r gne l envoi d une grande exp dition maritime travers la mer Rouge en direction du pays de Pount Les mu
72. qui ne serait pas plus ancienne que 1764 On d termine le naufrage dans le dernier quart du XVIIIe si cle Le dernier voyage du navire a lieu peu apr s 1764 une poque o l activit commerciale trang re dans le nord de la mer Rouge correspond une p riode de d veloppement conomique en Egypte Le navire en lui m me est au c ur de toutes les tudes Le c t tribord est bien conserv les arch ologues lors de 3 diff rentes campagnes ont d gag 20 pourcent de celui ci La coque est toujours en cours d tude mais nous sommes face une m thode de construction qui n a jamais t rencontr e ce jour Cela semble tre une m thode d assemblage probablement indig ne de la mer Rouge septentrionale Cette pave est unique car elle refl te de multiples influences M diterran ennes europ ennes et indiennes de la construction navale Sa longueur est d environ 50 m tres construit en bois de pin et de ch ne import s cela t moigne d une pratique qui consiste faire importer les mat riaux de constructions venant en grande majorit du monde m diterran en les r gions de la mer Rouge tant pauvres en bois destin s la construction navale Cette pave permet une meilleure compr hension des aspects conomiques du commerce de luxe et sur la vie bord L analyse des objets personnels a permis de d terminer que l quipage tait non europ en On pense qu il s agissait d un quipage musulm
73. r les exp ditions maritimes de Ptol m e II pour se doter en l phants de guerre Les r cits d Agatharchide de Cnide sont par exemple repris par Diodore de Sicile et Photius On apprend ainsi qu Agatharchide mentionne Simmias amiral de Ptol m e HI qui est le premier franchir le d troit de Bab el Mandeb en longeant la c te 3 Voir premi re partie sur la circumnavigation des Ph niciens Voir figure 2 a H rodote op cit 8 Leclant l Exploration des c tes de la mer Rouge A la qu te de Pount et des secrets de la mer Erythr e in Annales d Ethiopie vol 11 1978 pp 69 73 27 africaine A la fin du He si cle d but du ler si cle avant notre re Poseidonios relate les exp ditions maritimes d Eudoxe de Cyzique qui a navigu jusqu au littoral occidental de l Inde A cela s ajoute dans les premiers si cles de notre re Le P riple de la mer Erythr e anonyme et Claude Ptol m e le g ographe ce dernier nous apportant beaucoup d informations sur les principaux ports de la mer Rouge l poque Antique ARABIA um ARABIA S i PETRAEA VYE DESERTE sr Le se 2 Ss SARACEN Obraca Modiana Adis deia opp a the Gaia opp Sete TEE amp Thaema Dr LABANITAB Philoterae pos MYDENI Arra vie O pim lt Soaca Eee Salma ya e ODISITAE lt TONS Em wa MNASAEMANE TH a BANUBARI b b Sama carat Hu S A
74. ran e Pline et l auteur anonyme du P riple de la mer rythr e d crivent comment les Grecs et les Romains ont progressivement d couvert et su utiliser la mousson du sud ouest Ptol m e le g ographe se r f re en grande partie aux r cits de voyages pour l valuation des distances maritimes Toutes les r f rences faites par les auteurs comme Agatharchide auteur du Trait sur la mer rythr e Strabon et Pline l Ancien insistent sur les dangers et les p rils qu on rencontre en mer Rouge alors qu ils n en font pas mention lorsqu il s agit de la M diterran e Soit parce que cette connaissance commune aux marins m diterran ens ne n cessitait pas d tre pr cis e ou simplement parce que les traces ont aujourd hui disparu 64 5 r a 7 A Tchernia 1995 Moussons monnaies les voies du commerce entre le monde gr co romain et I Inde dans Annales Histoires Sciences Sociales 50 ann e n 5 pp 991 1009 43 La dangerosit de la mer Rouge est bien montr e dans le r cit d Agatharchide rapport par Diodore et Photius En effet Agatharchide fait allusion la partie ouest de la mer Rouge peu pr s la latitude de B r nice ou Berenik bien que ce port ne soit pas mentionn comme extr mement p rilleuse en allant vers le sud La raison de ce danger c est qu cet endroit la mer est peu profonde pas plus de deux ou trois m tres d apr s Photius et Diodore De plus
75. rs de son temple fun raire comprennent un bas relief en creux art dans lequel les Egyptiens excellent qui montre une s rie d images Tout d abord l image d une flotte entrant dans le port de Pount trois vaisseaux tr s biens dessin s sont encore en route leurs grandes voiles gonfl es par le vent alors que deux autres sont pr ts affaler leurs voiles Toute l exp dition est retrac e dans un ordre chronologique Apr s la repr sentation de vaisseaux voguant et d autres qui ont d barqu on voit celle d un messager gyptien la t te d une file de gens qui apportent des offrandes au roi de Pount Puis on assiste l acheminement des richesses de Pount dans les navires et enfin au retour des navires vers l Egypte Des inscriptions tr s pr cises sont lisibles Rapprochez vous de la jet e peut on lire il s agit d un ordre donn par le pilote d un bateau gyptien durant la man uvre d accostage Attention o vous marchez peut on lire sur la sc ne des arrimeurs lors de l empilage des jarres Ces inscriptions sont tr s importantes car elles nous apportent la liste compl te des cargaisons venant de Pount cargaisons que nous d taillerons dans leur partie consacr e du m moire Enfin ce bas relief tr s d taill est tr s utile pour l tude des navires de mer Egyptiens que nous d crirons dans les moindres d tails par la suite Autres sources importantes les inscriptions
76. rte des vents dominants en mer Rouge au mois de janvier Les fl ches indiquant la direction du vent le chiffre indiquant la force du vent d apr s l chelle de Beaufort d apr s F De Romanis 1996 amp Red Sea and Gulf of Aden Pilot 1980 58 2 7 P P Il devait exister une navigation autochtone mais nous n en poss dons aucune trace 59 Strabon Geog XVI 4 39 Figure 8 carte des vents dominant direction et force en mer Rouge au mois de juillet D apr s F De Romanis 1996 amp Red Sea and Gulf of Aden Pilot 1980 a J gt lt 30 a gt 30 70 _ R gt gt 70 S pe Figure 9 carte des courants marins au mois de janvier La fl che indique la direction principale du courant l paisseur de la fl che indique la constance du courant et les chiffres la vitesse du courant en n ud D apr s F De Romanis 1996 amp Red Sea and Gulf of Aden Pilot 1980 40 Figure 10 carte des courants marins au mois de juillet D apr s F De Romanis 1996 amp Red Sea and Gulf of Aden Pilot 1980 D apr s les cartes sur les vents et les courants ci dessus il nous appara t que la navigation en mer Rouge devait respecter une certaine saisonnalit par rapport aux routes emprunt es comme c est le cas pour la M diterran e mare clausum mer ferm e mare liberum mer libre La voile tant le principal moyen de propulsion dans la navigation jusqu l invention du moteur il en
77. s quels crit res p 43 3 3 Une longue tradition dans le domaine de la navigation p 47 IV Les navires de la mer Rouge 4 1 Quels navires en mer Rouge p 51 4 1 1 Les navires gyptiens n ssec Grea cei pol 4 1 2 Les navires antiques connus en mer Rouge p 56 4 1 3 Les navires m di vaux et modernes p 59 4 2 Echanges et cargaisons travers les poques p 63 4 3 Une activit maritime importante en mer Rouge et le probl me des DAVOS US AS PUS PU NUE eu p 65 4 3 1 Les paves connues et tudi es ou en cours GAUGES nina een Ne entente Es p 66 4 3 2 Les r cits sur les naufrages en mer Rouge p 68 4 3 3 Pourquoi si peu d paves mentionn es et rep r es malgr une forte activit maritime p 70 Conclusione SN RMS CR eta ee eee nel p 72 BiDHOBTADRNE 5 250 s edge ome ads n snoop mans onontee einem eo p 73 Introduction Avant d entrer directement dans le c ur du sujet il semble important de replacer la mer Rouge dans son contexte g ographique et historique qui explique qu elle rev t une place tant importante Certes elle peut nous para tre secondaire par rapport sa grande s ur la M diterran e sur laquelle nombre d tudes et de travaux ont t r alis s du fait qu elle a t rapidement colonis e ensuite elle a vu s panouir des grandes civilisations
78. s bien que tr s instructifs peuvent tre source de probl mes Comment attester de l authenticit des informations trouv es dans les textes Ne rev tent ils pas des descriptions trop subjectives ou trop fantaisistes Les recherches arch ologiques sont les seules pouvoir apporter des r ponses v ritables ces questions 2 1 1 Les t moignages des auteurs anciens et la navigation en mer Rouge Les apports d H rodote concernant la navigation en mer Rouge En Arabie non loin de Egypte la mer dite rythr e forme un golfe qui est v ritablement aussi long et aussi troit que je vais l indiquer en longueur du fond du golfe la mer libre il y a quarante jours de mer la rame en largeur au point le plus large une a p 33 demi journ e suffit 33 H rodote Il 11 25 Tout d abord il semble important de pr ciser qu l poque antique il n y avait pas de distinction entre l oc an Indien et la mer Rouge ils taient caract ris s sous le terme de mer Erythr e H rodote est le premier auteur connu donner des mesures en mer Reconnu comme tant le P re de l Histoire cet auteur grec de la cit d Halicarnasse en Asie Mineure a compos une uvre intitul e Historia l Enqu te compos e de 9 livres Il est contemporain et acteur des guerres m diques dont il relate les v nements dans les Livres V IX Les Livres I IV sont consacr s l tude
79. s de navigation en fonction des saisons Nord Sud ou Sud Nord Toujours d apr s cet auteur les navires passant le d troit de Bab el Mandeb sont d abord pouss s vers la c te du Y men avant de virer vers la c te gyptienne et d accoster Qoceir l est de Louxor parce qu ils ne peuvent pas vraiment remonter plus au nord La justification donn e est que l entr e en mer Rouge se fait en longeant le littoral y m nite cause de la pr sence de la barri re de r cifs des les Hanish du c t africain dans le d troit de Bab el Mandeb Si on se penche plus en d tail sur les voies maritimes on s aper oit que la navigation principale se fait nord sud ou sud nord mais plus rarement d Est en Ouest car les ports d accueil pour ces travers es sont quasi absents Pourtant des changes entre les deux rives de la mer Rouge sont attest s d s la fin du Ille mill naire avant notre re mais comme le souligne E Vallet les routes et les modalit s de ces changes sont encore peu connues Toute ces donn es permettent d affirmer que le cabotage tait risqu cause des vents et des r cifs Quant la navigation en haute mer il fallait faire face la menace omnipr sence des pirates particuli rement pr sents et actifs dans le d troit de Bab el Mandeb et dans le Golfe d Aden menace bien r elle aussi bien dans le monde antique que dans le monde m di val En effet Pline mentionne la pr se
80. s ont l gu s les voyageurs et les auteurs arabes ne nous permettent ni de nous faire une id e tr s pr cise des nombreux types signal s ni de mesurer la p riode pendant laquelle ils ont t en usage Cela permet de constater une assez CRAFT PRET ET Teun TA alpes a SS E grande vari t de navires actifs en mer Rouge la p riode m di vale Les corales bateaux form s de peaux tendues sur une armature devaient galement tre pr sent comme nous le montre une illustration de la 39 s ance des Mag m t de l auteur a 1 Fd Aa al Har r 1054 1122 il s agit d un navire dont n gt la coque est cousue pouvant utiliser comme moyens de propulsion la voile ou l aviron Un gouvernail est visible la poupe Une ancre en forme de grappin gt ie est caract risable la proue du navire Figure 22 illustration de la 39e s ance des Maqamat d al Hariri repr sentant un navire de type corale L arriv e des Portugais en mer Rouge apportent pouvant avoir navigu en mer Rouge image issue de http expositions bnf fr islam grand arab_5847_1 19v htm 103 Voir figure 21 Pour les felouques la technique de construction se faisait par un assemblage de planches de bois venues d Inde par des cordes de qoubar bourre de noix de coco Les planches une fois assembl es sont badigeonn es de beurre d huile de ricin voire de graisse de requin cela afin de rendre tout l en
81. s reposant sur une s rie d outres gonfl es Le jelba ou djelba Environ 20 m tres de long Un quipage compos d une dizaine d hommes Peut transporter environ 60 p lerins selon Ibn Jubayr quivalent la felouque Le sanbiiq boutre Nom g n ral donn aux bateaux de la mer Rouge et de l oc an Indien Photo d une maquette de boutre sanb q Mus e de la marine II est int ressant de noter que les Aventures de Sinbad le marin 1328 permettent de dresser l inventaire des bateaux naviguant en mer Rouge et plus largement dans l oc an Indien 7 V Berinstain Le commerce de l Inde vers le Y men dans Y Thoraval 1995 98 r Ibid 60 Tableau 6 les bateaux de la mer Rouge Nous poss dons peu de descriptions des navires par les auteurs arabes Mais il existe un savoir faire ancestral ainsi les m mes techniques de construction de navires ont perdur travers les si cles Comme nous l avons d j mentionn certaines techniques sont toujours utilis es aujourd hui c est galement le cas de la felouque Ce savoir faire en terme de construction navale attribue une place importante aux Y m nites Ces bateaux aux caract ristiques uniques ont t con us dans l objectif d tre efficace pour naviguer sur une mer dangereuse Ainsi les techniques de constructions d assemblages et les mat riaux diff rent totalement des syst mes utilis s en M diterran e Nos connaiss
82. s routes d j bien tablis l exp rience personnelle tant la seule aide pour naviguer Cette exp rience s acquiert gr ce une tradition qui se d veloppe au fil des si cles des connaissances qui s accumulent avec le temps Les risques de la M diterran e sont d j bien connus par les Romains et par les Grecs d s lors quand la navigation grecque dans un premier temps puis romaine s ouvrent la mer Rouge les marins poss dent une connaissance tr s limit e de cette mer mais ils s aper oivent rapidement qu il a s agit d une mer beaucoup plus Aris oR NHS Aila risqu e que la M diterran e Cette mer comme nous l avons Myos Hormos Tente onde a Koptos mentionn est beaucoup moins connue remplie d cueils des aS B r nik c tes clairsem es et pauvres en eau Pourtant les eaux de la mer Rouge sont navigables depuis f Ferresan longtemps aux temps du haut w AFaras n Adulis m A X p 3 i aa Bulicas A empire gyptien et navigateurs Ghulayfiga fl Muza air Ali autochtones en mer Rouge et al Makia I Eudaimon Arabia Ok lis Adan Shaykh Sa d of Golfe d Aden ont donc certainement d d velopper les m mes Figure 11 Carte indiquant l emplacement des principaux ports noms comp tences dans la navigation queantiques en mer Rouge et le Golfe d Aden D apr s J Schiettecatte 2008 celles d velopp es en M diter
83. se situent au large des c tes ce qui corrobore notre propos L approche du littoral ne se fait que pour accoster au port 3 3 Une longue tradition du savoir dans le domaine de la navigation en mer Rouge Des ouvrages tels le P riple de la mer Erythr e ou encore le Livre des instructions nautiques d Ibn Majid apportent un clairage int ressant sur les routes maritimes qu ils pr conisent de suivre en mer Rouge En grande majorit les routes qui nous sont d crites concernent les navires marchands Il y a n anmoins quelques exceptions concernant certaines exp ditions militaires notamment exp dition maritime Aelius Gallus en 25 avant J C exp dition de Renaud de Ch tillon en 1187 celle de Joao de Castro en 1541 o les routes d crites sortent du sch ma habituel Ainsi tous ces l ments seront d crits dans cette derni re sous partie du chapitre Aussit t apres le port de Leuk Kom commence l Arabie province qui s tend sur un grand espace le long de la mer Erythr e La navigation de toute cette partie de la c te arabique est remplie de p rils une c te sans ports sans mouillages h riss e d cueils et de roche de toute fa on horrible Aussi pr f rerons nous naviguer mi canal et gagner le plus promptement possible l le br l e Ce passage du P riple insiste sur la route prendre afin d viter tout naufrage En lisant ce passage nous pouvons penser que toute navig
84. semble suffisamment souple en cas de frottements sur des r cifs A Nied 1991 p 65 104 62 le savoir faire occidental dans la construction navale Le cloutage comme technique d assemblage va estomper la couture sans pour autant la faire dispara tre Les bateaux vont perdre galement en souplesse par l introduction de pi ces m tallique qui permettent de les renforcer L adoption d une nouvelle voile va permettre d augmenter la rapidit de ces derniers mais aussi de les rendre plus maniables Le principe de construction de ces navires de la mer Rouge et plus largement de l oc an Indien suit une tradition ancestrale et de surcro t orale L outillage toujours le m me depuis de nombreux si cles se compose d une herminette servant travailler le bois d une scie de tenailles de ciseaux bois etc tout un outillage qu on peut caract riser de peu sophistiqu mais n anmoins tr s ing nieux Les bois locaux permettent de fa onner les petites pi ces tandis que le bois pour les pi ces maitresses est import La quille est la base de la construction colonne vert brale de la structure on y fixe l trave l avant et l tambot l arri re Ensuite on assemble la coque avec des pi ces en bois appel es couples ceux ci donnent la forme du navire Des barrots sorte de poutres transversaux permettent d assurer la coh sion du bateau Enfin le tout est badigeonn de toutes sortes de
85. sur les c tes de la p ninsule arabique et du Y men 93 ss aye A a P L approvisionnement en eau a t possible gr ce au creusement de puits S Casson 1959 p 25 54 Figure 15 reconstitution d un bateau gyptien de la reine Hatshepsout image issue du film Quand les Egyptiens naviguaient sur la mer Rouge ARTE Vergue sup rieure Figure 16 Dessin du gr ement gyptien D apr s J Roug 1975 Vergue inf rieure L appareil gouverne des navires d Hatshepsout se situent l arri re du bateau et sont au nombre de deux et parall les Les deux points d appui du gouvernail emp chent tout mouvement lat ral obligeant un mouvement rotatoire de ce dernier Barre permettant au timonier de man uvrer l appareil gouverne Figure 17 D tail du gouvernail des navires de Pount D apr s J Roug 1975 55 Figure 18 D tail du c ble de tension des navires de la reine Hatshepsout D apr s J Roug 1975 D apr s J Roug le c ble de tension utilis dans les navires d Hatshepsout a pour r le de stabiliser l embarcation pour palier au probl me de l absence d une quille efficace Pourtant lors de la reconstitution d un navire d Hatshepsout par l quipe arch ologique cit e plus haut ce c ble de tension est absent et l efficacit de la quille est bien av r e 56 4 1 2 Les navires antiques en mer Rouge Dans la partie sur les so
86. t civilisations exotiques et le monde m diterran en tel que nous le connaissons Pourtant comme nous le d velopperons plus en d tail au fur et mesure de ce travail bien que la mer Rouge semble tre un moyen facile pour les changes entre les continents elle n en est pas moins dangereuse pour les marins qui s y aventurent Nous verrons en tudiant les donn es environnementales notamment que les vents en particulier ont souvent pr sent un probl me pour la navigation La mer Rouge est d limit e au sud par le d troit de Bab el Mandeb et au nord par les deux golfes troits l ouest le golfe de Suez et l est le golfe d Akaba la mer Rouge comporte ce que tous les oc ans et les mers peuvent repr senter la fois un obstacle mais aussi un lieu de contact et d changes En cela la mer Rouge devient une zone strat gique il en est de m me aujourd hui pour le contr le du commerce vers les Indes Le nom de mer Rouge semble venir de l Antiquit D j les H breux de la bible l appellent mer d Edom ou encore mer des Edum ens Edom signifiant rouge Les Turcs galement l appellent depuis longtemps Kizildeniz Kizil d signant galement le rouge Plusieurs hypoth ses circulent quand l origine de ce nom L hypoth se la plus r pandue viendrait de la pr sence d une algue qui donnerait p riodiquement l eau cette teinte rouge Deux algues pourraient tre concern es la Tric
87. time d j intense Les changes avec les pays d Arabie de la Corne d Afrique et de l Inde ont longtemps t effectu s gr ce l utilisation de caravanes marchandes traversant les diff rents d serts au d triment du ae P riple de la mer Erythr e 25 trad du grec L Casson 1989 aE Al Idrisi G ographie trad Jaubert Paris 1886 vol 5 p 57 Il s agit ici de la zone autour du port de Zalegh en mer Rouge 38 transport maritime Ce dernier pourtant aurait pu sembler plus judicieux plus s r mais surtout plus court en ce sens o comme nous l avons vu en introduction la mer Rouge appara t comme un trait d union entre trois continents qui aurait pu jouer un r le de couloir favorisant ainsi un contact avec les diff rentes civilisations peuplant les continents qui l entourent Malgr une activit maritime attest e depuis la fin du Me mill naire la mer Rouge est longtemps rest e une voie d change secondaire jusqu ce que les Romains d sireux de ma triser la route caravani re pour s approvisionner en encens et en myrrhe au Y men chouent Une politique maritime apr s cet chec va donc tre mise en place permettant Rome d aller directement se fournir en encens et autres plantes rituelles C est cet pisode qui marque un tournant d cisif dans l histoire de la navigation en mer Rouge couloir incontournable destination des Indes et de l Extr me Orient Figure 7 ca
88. tions aussi nombreuses que vari es dont les influences se concr tisent tout particuli rement dans la typologie des navires On a vu que cette partie du monde a toujours suscit l int r t d une part pour ses richesses et d autre part pour le contr le d un commerce exotique comme en t moignent les nombreuses sources d velopp es dans cette recherche La navigation appara t donc comme tant au c ur de ces r seaux d changes malgr les nombreuses difficult s auxquelles elle doit faire face On remarque tout particuli rement l absence aux p riodes trait es d une v ritable flotte guerri re hormis quelques exemples sans grande importance pour l histoire maritime de la mer Rouge Nous avons pu constater galement le nouvel lan que connaissent les recherches arch ologiques dans cette r gion depuis les ann es 1970 ce qui donne des perspectives nouvelles et prometteuses pour les campagnes d arch ologie subaquatique jusque l peu entreprises Ces nouvelles missions de recherches sous marines apportent de grands espoirs quant la d couverte et l tude d paves anciennes encore in dites car c est sans aucun doute que nous pouvons affirmer qu elles sont bel et bien pr sentes dans les eaux tant redout es de la mer Rouge puisque ce travail de recherches a permis de mettre en vidence une fr quentation maritime travers les poques certes in gale mais tout de m me attest e 73 BIBLIOGRAPHI
89. urants s inversent et emp chent tout d part 61 Pline Hist Nat VI 84 41 navires Les nombreux r cifs de coraux et de roches constituent autant d cueils emp chant toute navigation de nuit A ces conditions naturelles difficiles s ajoutent de nombreux actes de piraterie pirates y m nites au sud et pirates nabat ens au nord Tout cela semble indiquer un frein pour le d veloppement de la navigation en mer Rouge D apr s W Facey 2004 les golfes de Suez et d Akaba sont les endroits les plus dangereux pour la navigation en mer Rouge du fait de leur troitesse et du vent du nord tr s puissant repr sentant un grand p ril pour la navigation voile notamment car ce vent doubl d un fort courant a tendance pousser les navires vers les r cifs rendant les marges de man uvre extr mement d licates et restreintes La navigation dans les deux golfes serait donc proscrire C est pourquoi W Facey affirme que la grande majorit des ports se situaient au sud du golfe de Suez et celui d Akaba m me si des ports existent dans ces golfes Clysma Arsino Qulzum Suez Ailah Akaba Malgr la pr sence du port de Clysma Arsino Qulzum Suez et du port de Ailah Akaba Port actuel Port ptol maique Port m di val Soer es eS ee Quseir al Qadim ARETON Myos Hormos Myos Hormos Qusayr ooi Adulis Aydhab Tableau 5 Les diff rentes appellations des ports en mer Rou
90. urces nous avons vu que les Anciens nous donnent beaucoup d informations sur la navigation en mer Rouge Pensons H rodote citant la circumnavigation africaine des Ph niciens au VIle si cle avant notre re H rodote mentionnant galement le p riple du navigateur grec Scylax cf 17 partie qui a permis de faire connaitre la mer Rouge aux Grecs Pensons galement aux r cits d Agatharchide de Cnide nous narrant les exp ditions maritimes sous les Ptol m e des chasseurs d l phants D autre part Agatharchide parait bien inform sur les navires transportant les l phants tout comme Strabon sur l exp dition militaire d Aelius Gallus puisqu il mentionne la construction de navires de guerres construits en vue de cette exp dition bir mes trir mes et phars les Or il nous reste ce jour aucune trace arch ologique de ces navires Ce sont les fouilles r centes du port de Myos Hormos qui ont permis de donner des informations sur les navires datant du d but de l Empire romain En effet une pave romaine t trouv e au large de Quseir Myos Hormos et de nombreux d bris appartenant vraisemblablement un vaisseau marchand ou de p che romain ont t d couverts sur le site et nous r v lent de pr cieux renseignements Cf citation p 68 57 Figure 19 Dessins des diff rents morceaux de navires romains retrouv s sur le site de Myos Hormos et la fonction respective de chaque l me
91. xicrat s au d part du golfe de Suez qui s est avanc e assez loin sur la mer Rouge Trait sur la mer rythr e Renseignements sur des explorations maritimes essentiellement l poque des Ptol m e Ce trait nous est parvenu gr ce Diodore puis Photius Histoires Livres 1 et 9 Livre XVI Chapitre IV sur l Arabie Il mentionne l exp dition d Aelius Gallus vers 25 av J C De plus il parle des dangers de la mer Rouge des ports et de l acheminement des marchandises venues d Inde et d Arabie vers Alexandrie Beaucoup d informations sur le commerce avec les Indes et sur les ports de la mer Rouge Auteur fondamental pour le sujet Sur la situation des ports en mer Rouge dans G ographie 4 5 8 H Cuvigny L Arabie heureuse des classiques naissance d un mythe dans Ch J Robin et B Vogt 1997 pp 67 69 d Alexandrie Manuel d astrologie et la T trabible G ographie P riple de la mer Erythr e 19 uvre litt raire plus qu un manuel d instructions nautiques Ce document reste encore tr s probl matique malgr les nombreuses tudes qu il a suscit es N anmoins il donne de nombreux renseignements sur les produits chang s la navigation et les ports de la mer Rouge jusqu aux c tes indiennes Une tude d taill e a t effectu e en 1989 par L Casson Le Livre des Rois Bible Chapitre 9 verset 26 Tableau 2 sources principales l
92. xp dition maritime ph nicienne en mer Rouge ce passage du Livre IV est important car il permet d affirmer la prouesse dans l art de la navigation chez les Ph niciens Quoiqu il en soit H rodote semble poss der une connaissance tendue sur la mer Rouge On peut s interroger d s lors sur l origine de ses sources Cette r gion autour de la mer Rouge est importante aux yeux d H rodote d autant plus qu il tudie l influence de l Empire Perse pour lequel il consacre une grande partie de son uvre Cela l am ne directement crire sur les peuples en contact avec les Perses qui entretiennent avec eux des relations conomiques et ou culturelles Le t moignage d H rodote va dans le sens de ce que r v lent toutes les sources arch ologiques et historiques disponibles ce jour sur la navigation ph nicienne en M diterran e Sources qui d montrent un art de la navigation sophistiqu et qui nous incite penser que les Ph niciens ont bel et bien navigu sur la mer Rouge malgr une absence de sources arch ologiques Comme insiste Jean Leclant juste titre propos des auteurs anciens qui nous renseignent sur la navigation en mer Rouge tels que Diodore de Sicilie Strabon Pomponilus Mela Pline l Ancien ceux ci relatent des faits d explorations et de navigations d apr s des auteurs ayant v cu aux p riodes lagides et ptol ma ques auxquels ils font r f rence dans leurs r cits notamment su

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