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E Conseil économique et social

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1. 35 Dans certaines zones les groupes de qu rilleros se seraient substitu s l administration d Etat et auraient la haute main absolue ce qui est consid r comme un facteur de complication dans les n gociations de paix avec les groupes de gqu rilleros qui demeurent actifs il ne s agit plus de les convaincre de d poser leurs armes et de mettre fin aux combats mais bien de renoncer en plus de sources lucratives de revenu l autorit et la haute main qu ils exercent sur ces zones 36 Plus de 130 groupes paramilitaires que d aucuns qualifient de groupes de justice priv e continuent d op rer d un bout l autre de la Colombie bien que la base juridique des groupes civils arm s savoir la loi No 48 de 1968 ait t abrog e par le d cret No 815 de 1988 17 Le premier de ces groupes aurait t cr par de grands propri taires fonciers soucieux de se d fendr contre les exigences conomiques des qu rilleros et de sauvegarder leur situation conomiquement et socialement pr minente Ils op rent essentiellement au Nord d Antioquia et C rdoba dans la r gion du Magdalena Medio dans le d partement de Meta et les r gions limitrophes de Casanare et de Boyac et dans le Valle del Cauca Ils sont aussi pr sents bien que de fa on plus limit e dans les d partements de Putumayo et d Arauca ainsi qu au sud du d partement C
2. les activit s syndicales comme li es la subversion et voyaient en cons quence dans les membres de ces organisations l ennemi de l int rieur et en partie aux groupes de qu rilleros 44 Il a t dit aux Rapporteurs sp ciaux que la situation dans le d partement d Antioquia et en particulier la r gion d Urab4 tait particuli rement grave cet gard En 1994 25 dirigeants syndicaux avaient t tu s dans le d partement et 16 autres dans le reste du pays En 1993 il y avait eu 131 meurtres dont la plupart taient imput s aux groupes de qu rilleros Les victimes faisaient partie du syndicat repr sentant les salari s du secteur de la production de bananes Un grand nombre d entre eux avaient auparavant combattu dans les rangs de l Arm e populaire de lib ration ELP Selon un nqu t ffectu e par le D fenseur du peuple ces meurtres taient d s la tentative par laquelle l ELP cherchait s assurer la haute main sur la section locale du Sindicato Nacional de Trabajadores de la Industria Agropecuaria SINTRAINAGRO Syndicat national des travailleurs du secteur agricole syndicat puissant et source ventuelle d recettes pour l ELP Les moyens de protection que les pouvoirs publics avaient mis la disposition des syndicats taient semble t il insuffisants Par suite un grand nombre de syndicalistes auraient t contraints de quitter les zones o ils r sidaient Les actes de violence di
3. E CN 4 1995 111 page 10 Santander Norte de Santander C sar Bolivar et Meta Dans ces r gions les forces arm es continueraient d appliquer une strat gie de lutte anti insurrectionnelle fond e sur la notion de s curit nationale selon laquelle toute personne dont on sait qu ell st li e la gu rilla ou que l on soup onne de lui tre li st consid r e comme un ennemi de l int rieur Selon les renseignements recueillis dans les zones qualifi es de zonas rojas zones rouges 9 o s exerce l activit des insurg s et o ont eu lieu des affrontements arm s les forces de s curit consid rent que pratiquement tous les civils collaborent avec la subversion all gation qu ont ni e les membres des forces arm es que les Rapporteurs sp ciaux ont rencontr s 10 25 Les termes ennemi de l int rieur qui d signent toute personne que l on consid re comme appuyant la gu rilla d une fa on ou d une autre m me si les insurg s recourent la force pour obtenir des aliments ou de l argent par exemple de la population civile seraient appliqu s aussi tous ceux qui se d clarent m contents de la situation politique conomique et sociale notamment dans les zones rurales Par suite les dirigeants et les membres des syndicats des partis politiques d opposition et des organisations s occupant des droits de l homme ainsi que
4. Dans bien des cas au public comme des qu rilleros tu s au combat Les princ E CN 4 1995 111 page 21 les victimes civiles d ex cutions extrajudiciaires sont pr sent es ipales victimes de tels actes seraient des cultivateurs particulier de syndicats que les rangs Le Rapporteur sp cial a t du droit la vie y co mort violations menaces de dirigeants et des membres de tell Educadores de Arauca ASEDAR disparition forc e et de torture membres des forces de s curit ont de la part de membres des forces d t des membres d associations communautaires insurg s jugent s tr saisi de nombreux comp mpris des ex cutions ex en infiltr s dans leurs tes rendus de trajudiciaires et des s cu notamme s associations Association des enseignants d Arauca y compris le viol de femmes t sp cial 59 membres des forces d 2 s curit aussi port s l a t le meurtre de 10 civ a p cheurs soldats du groupe d artill 3 janvier 1994 Le massacre aurait attaque que des qu ril militaire et au cours de du village de Puerto Lleras et dont se sont rendus coupabl lerie No 19 Rev iz Pizarro de l Arm e colombienne d rit envers des nt de l Asociaci n de Les cas de imputables des ttention du Rapporteur L un des cas patents de violations des droits de l homme commises par des il
5. 107 Et pourtant l impunit dont jouissent ceux qui violent les droits de l homme en Colombie est quasi totale L appareil judiciaire militaire demande et en g n ral obtient de se voir attribuer comp tence l gard des affaires dans lesquelles sont impliqu s des membres des forces de s curit accus s de violations des droits de l homme La justice militaire peut tre rigoureuse et efficace lorsqu elle poursuit et ch tie des infractions disciplinaires mettant n jeu une d sob issance patente l gard des ordres Mais elle s est r v l tout aussi efficace pour garantir l impunit en cas de violations du droit p nal ordinaire r sultant d actes meurtres tortures et enl vements commis dans l exercice de fonctions officielles Il est donc vident que la Colombie ne s acquitte pas de l obligation qui lui incombe en droit international d effectuer des enqu tes compl tes et impartiales en vue de d pister les coupables de les traduire en justice et de les ch tier Bien que dans un certain nombre de cas les tribunaux administratifs aient accord r paration aux victimes ou leurs familles raison du pr judice subi aux mains d agents de l Etat les tribunaux agissant au p nal contre les m mes agents ne jugent pas qu il y ait lieu de prononcer leur gard de d claration de culpabilit ce qui montre bien que les organismes publics ne sont pas d sireux de tenir pour coupables les auteurs de violations des
6. d sarmer la population civil t renforcer l efficacit de l action men e en ce sens Une stricte surveillance des armes que d tiennent les civils serait un important moyen d abaisser le niveau de la criminalit de droit commun et de la violence en Colombie 126 Etant donn que les forces arm es sur le terrain tendent consid rer le militantism n faveur des droits de l homme le syndicalisme et les activit s des organisations communautaires qui visent am liorer la situation sociale et conomique notamment celle de la population rurale et des autochtones comme autant de moyens d appuyer l insurrection il est indispensable que les autorit s politiques et militaires supr mes r affirment que ces activit s sont l gitimes et n cessaires De fait l Etat est menac par ceux qui violent les droits de l homme et non par ceux qui d noncent ces violations Des d clarations publiques en ce sens pourraient aider cr er un climat se pr tant mieux l exercice de telles activit s 127 Si les Rapporteurs sp ciaux estiment que la protection efficace de tous ceux qui risquent de faire l objet de violations des droits de l homme demande un apport consid rable de ressources ils se voient dans l obligation de recommander que des mesures de protection sensiblement accrues soient pr vues en faveur de certains l ments vuln rables tels que les groupes qui s occupent de dr
7. 68 Le d partement de Valle del Cauca centre conomique politique et militaire de la Colombie du Sud Ouest conna t une situation complexe de violence dans les zones rurales et les zones urbaines Avec 1 138 morts violentes le d partement occupe la troisi me place dans l ordre des statistiques publi es par Justicia y Paz pour l ann e 1993 Le Parquet g n ral a E CN 4 1995 111 page 24 re u en 1993 107 plaintes soit 37 de moins qu en 1992 Au cours de son s jour Cali le Rapporteur sp cial sur la question des ex cutions extrajudiciaires sommaires ou arbitraires a toutefois appris que le niveau des violences n en avait pas diminu pour autant au cours des six premiers mois de 1994 il y avait eu dans la seule ville de Cali 654 morts violentes De juillet septembre 140 morts violentes en moyenne par mois taient signal es pour Cali Dans 80 de ces cas les victimes auraient t tu es l aide d armes feu En outre les officiers municipaux voir plus loin alin a c du paragraphe 76 avaient en mai 1994 enregistr 877 cas de disparition Dans 415 de ces cas on continuait d ignorer o se trouvaient les personnes disparues 69 Selon les renseignements re us la situation dans le d partement s caract rise par la pr dominance de trois cartels de la drogue savoir le Cartel de Cali le Cartel du Centro del Valle ayant son si ge da
8. leur t te le Conseil d Etat en cas d indemnisation pour perte ou pr judice subis par un particulier du fait d actes de fonctionnaires publics En dehors du domaine de comp tence des tribunaux le Minist re public organisme public de surveillance qui est ind pendant du Congr s de l ex cutif et de l appareil judiciaire a aussi comp tence pour prot ger les droits de l homme Il se compose a de la Procuradur a General de la Naci n Parquet g n ral qui est l autorit supr me pour tout ce qui a trait aux actes commis titre officiel par des personnes occupant des fonctions publiques le Parquet dispose du pouvoir disciplinaire m ne les enqu tes appropri es et impose les peines qui conviennent article 277 de la Constitution Il jouit donc d un pouvoir disciplinaire l gard des organismes publics ind pendamment du pouvoir disciplinaire interne de chaque organisme Il peut soumettre aux procureurs et aux magistrats tous l ments de preuv qu il rassemble aux fins des poursuites p nales pertinentes b du Defensor del Pueblo D fenseur du peuple qui a notamment pour t ches d affirmer le droit une voie de recours sous forme d habeas corpus et d engager des actions de protection sans pr judice du droit des personnes int ress es article 282 de la Constitution Bien que ces t ches concernent essentiellement la pr vention l orientation des A E CN 4 1995 1
9. manifestations politiques et diff rends du travail sont souvent qualifi s d actes de terrorisme ou d appui aux qu rilleros Sur le plan de la proc dure l anonymit des magistrats procureurs enqu teurs de la police criminelle et me t moins charge repr sente un obstacle grave l exercice des droits de la fense malgr les r formes appliqu es en 1993 A cet gard le Procureur n ral de la nation a fait savoir aux Rapporteurs sp ciaux qu son avis il O nviendrait de surveiller ces tribunaux pour viter les manquements 3 D gt d Q ON Q 86 Dans le cadre de la justice r gionale des services sp ciaux du Procureur g n ral affect s aux unit s militaires ont t institu s en vertu d une l gislation d urgence qui avait conf r des pouvoirs de police judiciaire aux forces arm es La principale t che de ces services a en pratique t con ue comme l gitimant des actes notamment des arrestations accomplis par l Arm e dans l exercice de fonctions qui ne devraient pas normalement tre de sa comp tence Les Rapporteurs sp ciaux ont appris que la Cour constitutionnelle avait d clar incompatible avec la Constitution le d cret instituant ces pouvoirs mais que malgr cela l Arm e avait continu d exercer les fonctions en question et que les services dont il s agit continuaient d exister Justice p nale militair
10. 81 A titre d exemple quelques autorit s ont d clar que pour les 28 000 morts violentes que le pays a connues en 1992 la justice p nale n a pu parvenir qu 2 717 d clarations de culpabilit soit peine 10 des cas alors qu elle avait faire face aux infractions les plus graves 82 Bien que l impunit atteigne tout l ensemble de la justice les probl mes les plus graves se posent au cours du stade des enqu tes qui incombent au Bureau du Procureur g n ral de la nation En raison du nombre lev de crimes commis dans le pays sa t che est particuli rement d licate En bien des points du territoire national les victimes elles m mes ou les t moins pr f rent garder le silence par crainte de repr sailles ou r agissent aux violations en d m nageant dans une autre r gion ce qui complique beaucoup la t che de E l enqu teur Les gouvernements successifs auraient d prendre des mesures d cisives pour faire face cet tat de choses au lieu de permettre qu un nombre aussi lev de crimes demeurent impunis ann e apr s ann 83 Le Bureau du Procureur g n ral de la nation est charg de coordonner l activit des services d enqu te criminelle de la police qui appuient les enqu tes sur le plan technique et comptent quelque 18 000 fonctionnaires r partis entre les diff rentes divisions auxquelles sont assign es des t che
11. gent les membres des de fa on les rendre la Commission interam ricaine des droits de l homme lombie a signal que les r l existence d une comp ten r glementations appropri e l exercice de cette comp t ce militaire peuvent s permettant de ma triser 1 nce pourrait donner lieu interam ricaine recommand les actes de torture les forc es et que les jugemen tribunaux ordinaires A c que de telles r glementati ex cutions extrajudiciaires ts militaires soient align juin 1994 au moment o le disparitions forc es qui s actes de cette nature ne s le devoir d ob issance ne responsabilit de ces fonc sujet une mesure impo Congr s a adopt un proje tipulait que les fonctionna tant rreur que de les applicables des actes dans son isques qu implique surmont s gr ce des es abus ventuels auxquels A cette fin la Commission ons excluent express ment et les disparitions s sur les jugements des a t pris n de loi sur les ires impliqu s dans des eraient pas jug s par des t pourrait pas tre invoqu p ST tionnai gouvernement ribunaux militaires et que our d gager la du Pr sident Gaviria a toutefois fait objection ces deux dispositions en faisant valoir qu elles taient incompatibles avec premi re objection la Constitution Le gouve rnement actuel concernant la comp tence m
12. personnes contre les disparitions forc es le principe 3 des Principes relatifs la pr vention efficace des ex cutions extrajudiciaires arbitraires et sommaires et aux moyens d enqu ter efficacement sur ces ex cutions et le principe 26 des Principes de base relatifs au recours la force et l utilisation des armes feu par les responsables de l application des lois
13. tre li s aux poursuites concernant le massacre de Trujillo qui sont engag es devant la Commission interam ricaine des droits de l homme Au d but du mois d octobre 1994 une commission compos e de repr sentants d organismes publics et d organisations non gouvernementales a t mis n place pour lucider l affaire 74 Le Rapporteur sp cial a aussi t inform de l apparition r cente dans le centre du Valle del Cauca d un groupe paramilitaire op rant sous le nom de COLSINGUE La Colombie d barrass e de la gu rilla voir plus haut par 38 Selon des t moins oculaires des membres de ce groupe patrouillent la r gion de concert avec des soldats du bataillon Palac De graves violations r centes du droit la vie sont une cause de pr occupation le 14 ao t 1994 des membres d ce groupe auraient tu deux cultivateurs et un propri taire foncier de la r gion que l on qualifiait d auxiliaires des gu rilleros La Magdalena E CN 4 1995 111 page 26 L 23 septembre 1994 deux insurg s et deux cultivateurs auraient t tu s Jamund au cours d une attaque aveugle de l Arm e un moment o les insurg s tenaient une r union avec divers habitants de la r gion Les commandants militaires ont en revanche fait savoir au Rapporteur sp cial que le seul groupe pseudo paramilitaire tait un groupe de tueu
14. combattre les insurg s en combattant la population civile 21e Cette pr occupation est partag e par le Parquet g n ral dans son Troisi me rapport sur les droits de l homme aux termes duquel la doctrine de la s curit nationale qu appliquent plusieurs Etats d Am rique central t qui a pour r sultat de faire de la soci t civile qui devrait tre le principal alli de leurs organes de d fens t de s curit leur ennemi le plus puissant n est pas une strat gie efficace et ne constitue aucunement un exemple suivre 11 Pour le Parquet les m thodes qu appliquent les diverses parties au conflit arm et en particulier la mesure dans laquelle ces m thodes respectent les droits de l homme individuels et collectifs constituent un facteur important de la l gitimit des actes desdites parties 28 Dans cette strat gie principaux t r pandr d tention en des points forces arm es ou de la police pr c derait la d cisio la terreur dans la population La torture E CN 4 1995 111 page 11 la torture employ e para t avoir deux buts savoir obtenir des renseignements sur les groupes de gu rilleros inflig e sur les lieux de cart s des r gions rurales ou dans les locaux des d tenu sera mis en libert comp tent Selon le Code de proc dure p nale avoir lieu que lorsque l i
15. de cet engagement un r alit L accent est mis tout particuli rement sur les mesures qui peuvent contribuer pr venir de nouvelles violations des droits de l homme VI RECOMMANDATIONS 115 S il convient de saluer les initiatives tendant renforcer la prise de conscience des droits de l homme parmi les membres des forces de s curit et dans la population en g n ral gr ce l instruction et d autres mesures en y voyant une tape n cessaire les Rapporteurs sp ciaux tiennent souligner que le respect des droits de l homme et partant la jouissance de ces droits ne peuvent tre am lior s que si l on combat efficacement l impunit Les Rapporteurs sp ciaux demandent aux pouvoirs publics de s acquitter de l obligation qui leur incombe en droit international de mener des enqu tes compl tes et impartiales sur toutes les all gations d ex cutions extrajudiciaires sommaires ou arbitraires et de torture de d pister poursuivre et ch tier les coupables d accorder une r paration ad quate aux victimes ou leurs familles et de prendre toutes les mesures appropri es pour mp cher que de tels actes ne se reproduisent 116 La justice militaire actuelle assure l impunit des actes tels que les ex cutions sommaires les tortures et les disparitions forc es L Assembl e g n rale des Nations Unies dans sa D claration sur la protec
16. des accords de paix ont t conclus avec quatre mouvements insurrectionnels arm s compos s d environ 3 500 combattants C est ainsi qu en 1990 et en 1991 le Mouvement du 19 avril faction de l Arm e populaire de lib ration ELP qui s tait transform e en un mouvement politique appel Esperanza Paz Libertad Espoir paix et libert le Parti r volutionnaire des travailleurs et le Groupe Quintin Lam ont d pos les armes et ont constitu le mouvement politique appel Alliance d mocratique M 19 Le 9 avril 1994 un accord de paix a t conclu avec le Corriente de Renovaci n Socialista Mouvement de r novation socialiste faction dissidente de l Arm e populaire de lib ration Les n gociations avec la Coordination Sim n Bolivar de la gu rilla nationale compos e des Forces arm es r volutionnaires de Colombie de l Arm e de lib ration nationale ELN et de l Arm e populaire de lib ration ELP ont toutefois chou en 1992 ce qui a entra n la reprise des violences De plus les tentatives faites pour r ins rer dans la vie civile les combattants qui remplissaient les conditions requises pour b n ficier de l amnistie aux termes de ces accords n ont pas toujours t couronn es de succ s c est ainsi qu un certain nombre d anciens membres du E CN 4 1995 111 page 6 Mouvement du 19 avril qui avaient t d mobilis s
17. des ex cutions ment de militaire tant partie o Tame extrajudiciai lib ration nationale ont commenc r action des forces de s curit a dans les zones de conflit arm install s dans presque toutes les ntale du d partement qui et Arauquita Le Rapporteur res sommaires ou La ri Fortul arbitraires qui s est rendu Arauca au cours de la mission a appris que depuis 1989 le conflit arm s tait intensifi violations des droits de l homme et du droit population civile ayant t la principale victime de un nombre croissant de la entra nant international humanitaire ces violations La surveillance continue de la r gion de la sur des barrages routiers urbaines aurait cr un climat de confl de leur c t auraient la haute main sur milices et des patrouill it t de services de renseignement part des forces de s curit s appuyant es dans les zones rurales et les zones arm permanent Arauca Les insurg s la population gr ce un m canisme de t gr ce des attaques dirig es contre E CN 4 1995 111 page 20 les installations des forces de s curit t des compagnies p troli res Arauca serait ainsi devenu l un des municipalit s enti res vivant cons la Sec rts violentes on lant de de ces morts violentes auraient t motiv es par des consid rations t es aux trois princi
18. elles m mes qui ont fait conna tre aux Rapporteurs sp ciaux les maigres r sultats de l action men e pour combattre l impunit malgr les progr s accomplis ces derni res ann es sur le plan constitutionnel comme sur le plan juridique 1 8 Il y a n anmoins des diff rences entre les diverses organismes au regard des niveaux d impunit Il a t dit que les niveaux les plus lev s se trouvent dans le cadre de la justice p nale ordinaire ou militaire tandis que le Parquet g n ral sur le plan de ses fonctions disciplinaires et les tribunaux administratifs paraissent fonctionner de fa on assez satisfaisante Pour ce qui est des tribunaux administratifs il a t dit qu en 1993 environ 400 d cisions ont tabli la responsabilit de l Etat pour comportement impropre de ses agents la r paration accord e ayant repr sent au total une soixantaine de millions de E CN 4 1995 111 page 28 dollars Toutefois ce qui est paradoxal c est que les actes l gard desquels les tribunaux administratifs rendent une d cision contre l Etat demeurent souvent impunis devant les instances p nales Justice p nale ordinaire 9 Pour ce qui est des instances p nales ordinaires quelques unes des causes d impunit sont d ordre interne et concernent le fait que la profession de magistrat a t n glig e pendant des ann es ainsi que le fait que l on dispose de si peu
19. et par cons quent le grand nombre des personnes impliqu es la diversit des sch mas de violenc t de comportement les diff rences r gionales qui rendent toute g n ralisation difficile ainsi que la fragilit constante des alliances politiques et militaires entre les diverses personnes responsables des actes de violence 47 E CN 4 1995 111 page 8 19 Le conflit arm qui subsiste la persistance de groupes paramilitaires les actes de violence urbaine dirig s notamment contre les couches de population marginalis es le ph nom ne du trafic de la drogue et la d fense des int r ts conomiques d coulant de l exploitation des ressources naturelles telles que 1 p trole l or le charbon et les meraudes pour ne mentionner que ces exemples continuent de donner lieu des formes multiples de violenc II LE DROIT A LA VIE ET LE DROIT DE NE PAS ETRE SOUMIS A LA TORTURE CONCLUSIONS ET PREOCCUPATIONS 20 La Colombie pays dont la superfici st d 200 000 km2 et qui compte 36 millions d habitants est l un des pays du monde o le chiffr le chiffr est le plus lev selon les donn es officielles cours des 15 derni res ann es 1988 et aurait presque atteint 1 donn es pu Gaviria la mort au le cadre d l assainissement social d affrontements arm s pendant
20. les travailleurs sociaux pour ne prendre que ces exemples ont t de m me que les cultivateurs les principales victimes des violations des droits de l homme dans les zones qui connaissent un conflit arm De m me un grand nombre de ceux qui osent d noncer les violations des droits de l homme de la part des forces de s curit ont t tu s ou contraints de quitter les zones o ils demeurent Par suite ceux qui ont assist des violations des droits de l homme craignent pour leur vi t pr f rent dans bien des cas garder le silence 26 Les op rations militaires qui entra nent la mort de civils comprennent le bombardement aveugle d agglom rations civiles et les incursions arm es dans des villages au cours desquelles les victimes seraient tu es sur place ou enlev es soit en vue de leur extorquer des renseignements soit en vue de les employer comme guides ou informateurs Il arrive souvent que les civils tu s au cours de telles op rations soient ult rieurement pr sent s au public comme des gu rilleros morts au combat leurs cadavres tant recouverts d uniformes militaires et des armes et grenades tant plac es dans leurs mains Il a t dit aux Rapporteurs sp ciaux que cette strat gie avait pour but de priver les gu rilleros de leur base Pour reprendre les termes dont s est servi un observateur non gouvernemental il s agit de
21. menac s de mort que des membres de l Arm e S les insurg s jeunes gens urs rangs et leur fournir des aliments pa droits de l homme de la part des l ennemi des personnes exer ant des fonctions rtre par l Arm e de lib ration contraindraient les cultivateurs hommes et femmes pour combattre dans De leur c t les forces de s curit tous les civils des zones o il existe une insurrection m e soutiennent les groupes de qu rilleros ou en font m me pa suite tre consid r s comme rtie et doivent Un grand nombre des violations des membres des forces arm es qui on Er e st port es l attention du Rapporteur sp cial concernent le meurtre de civils d sarm s soit dans le cadre d op rations aveugles men es contre des agglom rations civiles soit lors d incidents isol s qui n impliquaient pas d affrontement arm Les autorit s civiles d Arauca ont fait savoir au Rapporteur sp cial que les gu rilleros que les forces d volontairement rendus ces forces s curit ava par cr la part des insurg s taient surveillance pour des op rations d extrajudiciaire d individus impliqu s dans les activit s des qu rilleros mploy s par ient fait prisonniers ou qui s taient ainte parfois d un ajusticiamiento de l arm e en tant qu agents de rensei gnement et pour l ex cution
22. rement sensibles la franchise avec laquelle les repr sentants des divers organismes publics leur ont fourni des renseignements Les Rapporteurs sp ciaux tiennent aussi remercier toutes les organisations non gouvernementales et les autres groupements qui leur ont communiqu des renseignements et en particulier ceux qui ont d pos devant eux titre personnel Des remerciements particuliers s adressent au Programme des Nations Unies pour le d veloppement et la Section colombienne de la Commission andine de juristes dont l assistance a t pr cieuse pour coordonner le programme des r unions pendant la mission 8 Le chapitre premier du pr sent rapport rappelle succinctement les visites ant rieures effectu es en Colombie dans le cadre des mandats th matiques de la Commission des droits de 1l homm t pr sente un aper u des faits nouveaux intervenus depuis 1990 qui ont influ sur le droit la vie et l int grit physique dans le pays Dans le chapitre II les Rapporteurs sp ciaux exposent les principaux sujets de pr occupation qui ont trait leurs mandats respectifs tels qu ils ont t recens s sur la base des documents re us et des renseignements recueillis au cours de la mission Le chapitre III d finit ces pr occupations dans le cadre d une analyse de la situation et de l interaction des facteurs dans les trois r gions dans lesquelles les Rapporteurs
23. rendus de violations des droits de l homme y compris des meurtres et des menaces de mort Au cours des trois derni res ann es le Rapporteur sp cial a adress au Gouvernement colombien de nombreuses demandes d intervention d urgence par lesquelles il priait les pouvoirs publics d assurer la protection de militants des droits de l homme Au cours de leur s jour en Colombie galement les Rapporteurs sp ciaux ont appris de presque tous les repr sentants des organisations non gouvernementales qu ils ont rencontr s comme aussi des personeros officiers municipaux charg s des droits de l homme des diff rentes municipalit s du pays qu ils vivaient et travaillaient sous une menace quasi permanente certains d entre eux ayant fait l objet d atteintes leur vie Au nombre des individus responsables de ces agressions et de ces menaces contre les militants des droits de l homme figureraient des membres des forces arm es de la police du D partement administratif de la s curit et de groupes paramilitaires qui coop reraient avec eux ou seraient la solde des trafiquants de drogue Au cours des r unions qu ils ont eues avec les Rapporteurs sp ciaux Barrancabermeja et Arauca les commandants militaires de ces r gions ont bien pr cis qu ils consid raient les groupes s occupant des droits de l homme comme des organisations de fa ade derri re lesquelles se dissimulaient les insurg s arm s et qui avaient pour
24. sar 37 Selon les renseignements re us les forces de s curit ne se sont jamais s rieusement employ es limiter les activit s de ces groupes ou les d manteler et les d sarmer Les forces arm es ont au contraire commenc coop rer avec les groupes d autod fense en y voyant des alli s utiles dans l int r t commun du combat men contre l insurrection arm e Dans quelques r gions notamment dans le Magdalena Medio des groupes arm s auraient t form s dans des installations militaires et op rent sous le commandement direct E CN 4 1995 111 page 14 des forces arm es Des membres du haut commandement militaire ont toutefois fait savoir aux Rapporteurs sp ciaux qu ils avaient pour politique de combattre ces groupes et qu ils avaient donn des instructions cet effet politique qui avait eu des r sultats tr s positifs au point que ces groupes avaient t presqu nti rement d mantel s 38 Alors que l influence du trafic de drogue s accroissait au cours des ann es 80 les trafiquants de drogue ont commenc se servir des groupes paramilitaires pour prot ger leurs laboratoires et autres installations servant traiter la coca ne de m me qu en vue de s assurer la mainmise sur des territoires Dans quelques d partements tels qu Antioquia C rdoba Meta Casanare Boyac et Valle del Cauca de tels groupes sont au
25. se seraient group s nouveau en 1994 dans un mouvement portant le nom de Comando Jaime Ca n 12 Face au probl me persistant des violences en Colombie la Strat gie nationale du Pr sident Gaviria contre la violence qui avait t formul e pour la premi re fois en 1991 a soulign que la force devait tr mploy e pour r primer les actes de violence dirig s contre l Etat Un certain nombre de mesures telles que la mise en place de m canismes de surveillance interne l int rieur des organismes d Etat et le renforcement de la justice r gionale voir plus loin par 13 et 14 devaient faire chec aux violations des droits de l homme commises par les membres des forces de s curit A cet gard le chapitre II du pr sent rapport examine les r percussions que le conflit arm continu entre les insurg s et les forces de s curit a eues l gard de la situation des droits de l homm t ses effets particuli rement pr judiciables pour la population civile 13 Au cours des ann es qui ont suivi le s jour de M Wako un certain nombre d initiatives l gislatives concernant les questions des droits de l homme ont t enregistr es en Colombie L ann e 1991 a vu l entr e en vigueur d une Constitution nouvelle qui renferme la liste des droits et libert s fondamentaux ainsi que des modalit s de leur protection qu il s agisse de l ordonnance de
26. service de cartels de la drogue ou de trafiquants isol s de drogue qui entretiendraient des rapports troits avec les commandants militaires locaux Les op rations dirig es contre les agglom rations civiles de ces r gions seraient souvent men es conjointement par les forces de s curit et les groupes paramilitaires Gr ce aux normes ressources financi res dont disposent les cartels de la drogue et les trafiquants isol s de drogue leurs groupes arm s priv s se sont transform s en forces hautement op rationnelles dot es d armes perfectionn es Contrairement ce qui s tait pass les ann es pr c dentes alors que les groupes paramilitaires paraissaient se limiter relativement leurs zones d activit des groupes nouvellement apparus tels Colombia sin guerrilla COLSINGUE La Colombie d barrass e de la gu rilla ou Muerte a comunistas y guerrilleros MACOGUER Mort aux communistes et aux qu rilleros seraient actifs sur tout le territoire national 39 Dans le discours qu il a prononc l occasion de la Journ e colombienne des droits de l homme le 9 septembre 1994 le Pr sident Samper a estim que les groupes paramilitaires en particulier du fait de leurs liens avec le trafic de la drogue repr sentaient l une des causes des violations des droits de l homme en Colombie et il a fait savoir que le Gouvernement appliquerait une strat gie qui au
27. 11 page 27 citoyens et les plaintes publiques le D fenseur du peuple peut aussi proc der des enqu tes pr liminaires lorsqu il est saisi d affaires prendre des mesures pour assurer la production d l ments de preuv t faire en sorte que les t moins soient prot g s formalit s pour lesquelles le D fenseur du peuple peut renvoyer les int ress s au Parquet g n ral ou au Bureau du Procureur g n ral de la nation A cet gard le D fenseur du peuple a fait savoir aux Rapporteurs sp ciaux que les victimes et les t moins s adressent souvent ses services dans lesquels ils voient un organisme qui inspire confiance et garantit l objectivit de sorte qu avec son appui d autres services notamment le Bureau du Procureur g n ral d la nation s emploient prot ger les t moins Il a aussi signal que lorsque ses services apprennent qu un d tenu est tortur il se rend imm diatement titre officiel au lieu de d tention et est par suite m me de v rifier la gravit du cas et de formuler les recommandations appropri es Dans quelques situations cette intervention rapide sans formalit s est plus efficace que toute autre fa on de proc der L D fenseur du peuple a aussi d clar que de janvier octobre 1994 ses services ont t saisis de 138 plaintes pour meurtre de 266 cas de menaces et de 64 cas de torture c des Personeros Municipales officiers
28. NATIONS E UNIES Conseil conomique Distr et social Jnn E CN 4 1995 111 16 janvier 1995 FRANCAIS Original ANGLAIS Tai COMMISSION DES DROITS DE L HOMM Cinquant t uni me session Point 10 a et point 12 de l ordre du jour provisoire ES DROITS DE L HOMME DE TOUTES LES PERSONNES SOUMISES A UNE FORME ETENTION OU D EMPRISONNEMENT S AGISSANT EN PARTICULIER DE LA EMENTS CRUELS INHUMAINS OU DEGRADANTS T QUESTION D QUELCONQUE DE D TORTURE ET D AUTRES PEINES OU TRAITI Eal T QUESTION DE LA VIOLATION DES DROITS D HOMME ET DES LIBERTES FONDAMENTALES OU QU ELLE SE PRODUISE DANS LE MONDE EN PARTICULIER DANS LES PAYS ET TERRITOIRES COLONIAUX ET DEPENDANTS ti Rapport conjoint du Rapporteur sp cial charg d examiner la question de la torture M Nigel S Rodley et du Rapporteur sp cial sur la question des ex cutions extrajudiciaires sommaires ou arbitraires M Bacre Waly Ndiaye pr sent en application des r solutions 1994 37 et 1994 82 de la Commission des droits de l homme Visite des Rapporteurs sp ciaux dans la R publique de Colombie du 17 au 26 octobre 1994 Tj GE 95 10174 EXT page 2 TABLE DE
29. S SPECIAUX SE BDs r gions dans lesquelles les s jour en Colombie savoir Medio et le d partement de Vall cadre de certaines des violations SONT RENDUS Les sections qui suivent analysent bri vement la situation dans trois Rapporteurs sp ciaux se sont rendus le d partement d Arauca del Cauca les plus patentes et les plus la vie et l int grit physique au cours d un pass r cent pendant leur la r gion du Magdalena Ces r gions ont non seulement t 1 graves du droit mais elles peuvent aussi servir d exemples de l interaction des diff rentes pi ces d l chiquier Ax Arauca 56 Dans le d partement d Arauca commencement des ann es 80 aux soci t s se livrant la production l emplacement strat giquement important riches entre le Venezuela et le d part co ncidant avec la mis des r serves p troli res Attir es par la possibilit d extorquer de p des r s les violences politiques ont d but au n oeuvre de 1 xploitation de l argent trol t mettant profit rves p troli res s plus de Casanare les Forces arm es r volutionnaires de Colombie et 1 Arm e jouer un r le actif dans le d partement consist tablir une lourde pr sence des bataillons ou des bases militaires municipalit s du Piedemonte Araucano englobe les municipalit s de Saravena sp cial sur la question
30. S MATIERES Introduction T GENESE ET VUE D ENSEMBLE DE LA QUESTION FAITS NOUVEAUX SURVENUS DEPUIS 1990 TES LE DROIT A LA VIE ET LE DROIT DE NE PAS ETRE SOUMIS A LA TORTURE CONCLUSIONS ET PREOCCUPATIONS A Violations du droit la vie et du droit de ne pas tre soumis la torture dans les zones de conflit arm B Actes de violence dirig s contre les dissentiments politiques et les protestations sociales Cy Assainissement social Dy Autres facteurs de violenc ETEA REGIONS DANS LESQUELLES LES RAPPORTEURS SPECIAUX SE SONT RENDUS A Arauca B Magdalena Medio Ex Valle del Cauca IV DROIT AU RESPECT DE LA LEGALITE A Organismes B Probl mes concernant le fonctionnement des organismes ayant comp tence pour imposer des peines We CONCLUSIONS VI RECOMMANDATIONS E CN 4 1995 111 Paragraphes 20 24 41 48 91 55 56 61 67 T3 T3 77 103 115 19 54 40 47 50 54 74 60 67 74 102 76 102 114 132 Page 14 Ty 18 19 19 22 23 26 26 27 34 37 E CN 4 1995 111 page 3 Introduction Ta Le 29 juillet 1993 le Rapporteur sp cial sur la question des ex cutions extrajudiciaires sommaires ou arbitraires M Bacre Waly Ndiaye a adress au Gouvernement colombien une lettre dans l
31. a justice militaire Les membres survivants des familles des victimes ont t contraints de quitter la zone fortement militaris e par crainte d y trouver la mort 72 Les autorit s militaires avec lesquelles le Rapporteur sp cial s est entretenu Cali ont d clar que les insurg s arm s coop raient avec les trafiquants de drogue dans le d partement se procurant ainsi d importantes ressources financi res Le Rapporteur sp cial a toutefois appris d autres sources qu il y avait des liens troits entre les forces arm es op rant dans la zone et les trafiquants de drogue ainsi qu avec les grands propri taires fonciers du centre et du nord de la vall e zones qui souffrent de la n gligenc dont les autorit s d partementales font preuve leur gard et l int rieur desquelles les normes diff rences sociales entre une toute petite lit extr mement riche et puissante et des cultivateurs et salari s d favoris s se trouvent renforc es et perp tu es La coop ration entre les trafiquants de drogue et l Arm e comporterait la protection des installations servant traiter la coca ne ainsi que des op rations mixtes auxquelles participeraient les forces arm es et des groupes paramilitaires et qui seraient dirig es contre les gu rilleros et ceux que l on soup onne de les aider dans les zones o les insurg s sont actifs Il a t aussi signal que les forces arm es n avaient fait aucun effort pour d s
32. a menace de quitter la r gion Il a de m me t signal que des membres des forces de s curit faits prisonniers au cours des combats sont tr s souvent ex cut s De plus des combattants qui auraient cherch se r ins rer dans la vie civile auraient t pris pour cibles par leurs anciens camarades de combat Les groupes de gu rilleros eux m mes reconnaissent souvent l existence de tels meurtres connus sous le nom d ajusticiamientos et les font conna tre apparemment en raison de leur effet dissuasif 34 Le cas d Urab4 est particuli rement tragique Dans cette r gion des membres de la faction dissidente de l Arm e populaire de lib ration ELP et des Forces arm es r volutionnaires de Colombie auraient tu d anciens membres d l ELP qui avaient d pos les armes dans le cadre de l accord de paix de 1991 avec le Gouvernement ainsi que des dirigeants syndicaux et des militants du mouvement Esp rance paix et libert ce qui aurait entra n des meurtres titre de repr sailles de la part de membres de ce dernier mouvement Au cours de l ann e 1993 plus de 100 personnes auraient trouv la mort dans ce conflit En outre les groupes d insurg s arm s ont continu d avoir recours au terrorisme et de pratiquer les enl vements pour obtenir l argent n cessaire au financement de leurs activit s et dans une mesure moindre pour des motifs d ordre politique
33. aires devraient les membres du personnel participant militaire qui ne devraient pas faire partie de tre reconstitu s en faisant appel un corps de magistrats juridiquement form s C Il faut veiller c poursuites soient qu nti rement ind penda soient qualifi s sur le plan profession service sp cialis du Bureau du Procureur g n ral ceux qui sont charg s des nqu tes et des voir accorder assez de ressources humai leurs fonctions d Le devoir d ob issance enve devrait tre supprim l gard de crim nts de la hi rarchie militaire normale et nel s ils ne constituent pas en fait un de la nation Ils devraient se nes et mat rielles pour s acquitter de rs les ordres de sup rieurs hi rarchiques s relevant du droit international tels que les ex cutions extrajudiciaires disparitions forc es sommaires ou arbitraires la torture et les e 11 faut donner pleinement constitutionnelle exigeant ffet la d cision r cente de la Cour qu il y ait constitution de partie civile f Il faut express ment exclur que constituent les ex cu tortures et les disparitions forc es De plus l organe qui sta civile et la justice mili impartiaux et comp tents tions extrajudiciaires tuerait sur les conflits d taire devrait se composer de magistrats ind pendants de la comp tence militaire les crimes les sommair
34. aquelle il se d clarait pr occup des all gations persistantes de violations du droit la vie dans ce pays et des rapports selon lesquels les recommandations que son pr d cesseur M S Amos Wako avait formul es l issue de son s jour en Colombie en 1989 seraient rest es lettre morte Le Rapporteur sp cial demandait au Gouvernement colombien s il envisagerait de l inviter se rendre une nouvelle fois en Colombi n vue d examiner l volution de la situation depuis 1989 et le suivi des recommandations formul es par M Wako Dans une lettre du 22 septembre 1993 le Rapporteur sp cial a r affirm l int r t qu il portait un s jour en Colombi t le 4 f vrier 1994 le Gouvernement colombien lui a adress l invitation correspondante 2 Le Rapporteur sp cial charg d examiner la question de la torture M Nigel S Rodley dans une lettre qui a t communiqu e au Gouvernement colombien le 29 mars 1994 se d clarait lui aussi pr occup des all gations re ues dans le cadre de son mandat Dans cette m me lettre M Rodley demandait si le Gouvernement colombien 1l inviterait effectuer un s jour dans le pays Une invitation lui a t ult rieurement adress e par une note verbale dat e du 18 mai 1994 3 Dans une lettre du 24 ao t 1994 le Rapporteur sp cial sur la question des ex cutions extrajudiciaires sommaires ou arbitraires a fait
35. armer ou d manteler des groupes arm s priv s la solde des trafiquants de drogue ou des propri taires fonciers ou des uns et des autres Ces groupes arm s seraient responsables de nombreux s vices dont les civils auraient fait l objet en particulier dans le cadre de l accumulation de terres servant cultiver le coca er 13 Le Rapporteur sp cial a t saisi de renseignements pr occupants concernant des assassinats r cents ainsi que des menaces qui avaient trait la disparition et au meurtre ult rieur en 1990 de plus de 40 personnes d Trujillo dont le corps portant des traces de torture et de mutilation avait t jet dans la Cauca Les enqu tes en la mati re ont tabli que des agents du service de renseignement militaire F 2 du D partement administratif de la s curit et des services locaux et d partementaux de la police et de l Arm e avaient particip ces meurtres qui auraient servi les int r ts des trafiquants de drogue de la r gion En juillet 1994 il y a eu Trujillo de nouveaux cas de disparition et de meurtre Quelques unes des victimes taient parentes des personnes tu es en 1990 Les membres des familles ayant surv cu auraient fui la r gion apr s avoir fait l objet de menaces de la part de membres de la polic t de personnes li es aux trafiquants de drogue Le Rapporteur sp cial a appris que ces meurtres et menaces renouvel s pourraient
36. augmentation signifie c est qu une pr sence accrue de l Etat loin d am liorer la situation au regard de la violence a pour r sultat d tre l un des facteurs qui contribuent cette violence De toute vidence il s agit ici d une pr sence d l Etat qui va au del des principes de droit et d thique et non des fonctions administratives en tant que telles 24 63 La plupart des arrestations Barrancabermeja ont t effectu es par des membres des forces arm es et de la police faisant notamment partie d unit s de s curit et de renseignement Selon un rapport tabli par plusieurs organisations non gouvernementales au sujet de la tortur t de la d tention arbitraire dans la r gion un grand nombre des cas tudi s concernaient des d tenus qui avaient t emmen s dans les casernements de l tat major du bataillon Nueva Granada Barrancabermeja et y avaient t tortur s Parmi les E CN 4 1995 111 page 23 personnes qui auraient t d tenues 43 ont t tortur es sur le lieu de leur d tention 94 dans les b timents militaires du bataillon Nueva Granada et 52 dans les casernements du bataillon et 21 ont t tortur es dans des bases militaires puis emmen s au bataillon o les tortures se sont poursuivies Des actes de torture auraient aussi t commis dans d autres installations des forces arm es et de la police de la
37. circonscription telles que celles des bataillons Luciano D Luyer et Calibio 25 64 L existence d organisations de gqu rilleros se livrant des extorsions de fonds et des enl vements a entra n la cr ation au cours des ann es 60 de groupes d autod fense arm s et entra n s par l Arm e qu ils secondaient dans ses campagnes de lutte anti insurrectionnelle Ces groupes sont consid r s comme tant l origine des groupes paramilitaires qui se sont constitu s au d but des ann es 80 avec l apparition du Mouvement Muerte a Secuestradores MAS Mort aux ravisseurs et qui continuent d op rer dans la r gion Ces mouvements paraissent avoir une pr sence particuli rement pr dominante El Carmen San Vicente de Chucuri Puerto Wilches et Sabana de Torres Santander dans la zone rurale de San Pablo au sud de Bolivar et dans les r gions p troli res d El Centro Barrancabermeja A la fin de l ann e 1993 dans la zone limitrophe de Sabana de Torres Santander des groupes connus sous le nom de motosierras cha nes articul es ont fait leur apparition ces groupes tirant leur nom des cha nes articul es dont leurs membres se servaient pour mutiler le corps de leurs victimes Dans la r gion situ e au sud de C sar San Alberto et au sud de Bolivar San Pablo Simiti 23 groupes paramilitaires auraient d ploy leur activit malgr une forte pr sence de l A
38. crit servant notifier le d c s de quelqu un a t employ maintes reprises pour formuler des menaces de mort 20 Jaime C rdoba Trivi o Informe para el Gobierno el Congreso y el Procurador General de la Naci n Estudio de casos de homicidio de miembros de la Uni n Patri tica y Esperanza Paz y Libertad Rapport au Gouvernement au Congr s et au Parquet g n ral Etude de cas de meurtres de membres de l Union patriotique et du Mouvement Esp rance paix et libert octobre 1992 21 Idem p 65 22 Un manuel d instructions l intention des forces arm es qui est intitul Connaissons notr nnemi et a t labor en d cembre 1985 par l Ecole militaire d officiers G n ral Jos Maria C rdova fait figurer le Parti communiste de Colombie dont l existenc st l gale depuis 1957 parmi les ennemis des forces arm es c t des Forces arm es r volutionnaires de Colombie de l Arm e de lib ration nationale et d autres groupes insurrectionnels arm s Un certain nombre d organisations non gouvernementales y compris des organisations s occupant des droits de l homme sont qualifi es dans le m me manuel d organisations de fa ade des communistes 23 Le Rapporteur sp cial sur la question des ex cutions extrajudiciaires sommaires ou arbitraires lorsqu il a t avis du meurtre d Manuel Cepeda Vargas a adress au Gouvernement colombien une de
39. d partement de Santander Yond au nord est d Antioquia et San Pablo au sud de Bol var A l int rieur de cette r gion les diff rends entre cultivateurs et propri taires fonciers qui portent sur les titres de propri t ont t la source de conflits pendant des d cennies Au cours des ann es 60 la r gion a non seulement connu un conflit agraire mais a t aussi le lieu de diff rends du travail mettant en cause des salari s des entreprises p troli res de Barrancabermeja organis s ssentiellement par l Uni n Sindical Obrera Union syndicale du travail En m me temps des mouvements d insurg s sont apparus tout d abord l Arm e de lib ration national t ult rieurement les Forces arm es r volutionnaires de Colombie et il y a eu recrudescence de la criminalit de droit commun Cette convergence a amen l Etat intervenir et il a t jug n cessaire de r tablir l ordr t de mettre un terme la violence en employant les forces arm es Un tat de choses d l existence d un grand mouvement social et politique populaire la pr sence des forces arm es et des qu rilleros et aux activit s de groupes paramilitaires explique que la Colombie soit parvenue de nouveaux niveaux de violence qui subsistent toujours D un autre c t aux termes du Plan national de redressement cette r gion a t caract ris e comme socialement d mu
40. d obstacles lorsqu il s agit de rendre justice aux victimes de violations des droits de l homme qui rel vent des mandats des Rapporteurs sp ciaux Des mesures ad quates devraient tre prises pour prot ger tous ceux qui ont d pos leurs armes et sont dispos s se r ins rer dans la vie civile s agissant en particulier de personnes ayant E CN 4 1995 111 page 42 particip ant rieurement aux combats qui s organisent en mouvements politiques pour participer au processus d mocratique sans crainte de repr sailles 129 La d cision r cente du Congr s de ratifier le Protocole additionnel II aux quatre Conventions de Gen ve du 12 ao t 1949 a rev tu une importance symbolique dans l action men e pour humaniser le conflit arm entre les forces gouvernementales et les groupes d insurg s Les Rapporteurs sp ciaux accueillent cette d cision avec satisfaction et demandent toutes les parties au conflit d observer les clauses de ce protocole y compris celles qui interdisent les actes relevant des mandats des Rapporteurs sp ciaux 130 Les Rapporteurs sp ciaux demandent aussi aux pouvoirs publics de prendre des mesures pour prot ger ceux qui risquent d tre tu s dans le cadre de l assainissement social en particulier les enfants des rues Ces mesures pourraient comporter des programmes d assistance et d ducation ainsi que l appui aux initiatives que les couches marginal
41. de ressources financi res et humaines pour faire face un probl me d une telle ampleur les quelque 2 300 magistrats du pays statuant au p nal ne sont manifestement pas suffisants Malgr l effort budg taire important accompli depuis l adoption de la Constitution nouvelle les instances p nales demeurent rudimentaires par rapport la t che laquelle elles ont faire face D autres causes sont d ordr xtern t tiennent au fait que les organismes charg s d administrer la justice font en derni re analyse partie d une soci t en crise dans laquelle ainsi qu on l a vu la violence se g n ralise parmi les diff rents acteurs sociaux qui se heurtent souvent les uns aux autres et qui peuvent tout moment compromettre 1 ind pendance des organismes qu ils prennent souvent pour cibles 80 Les violences directes dirig es contre les repr sentants de la justice se produisent d ordinaire dans le cadre d actions sp cifiques essentiellement p nales qui ont pour objet de fair n sorte que les enqu tes n aboutissent pas qu il ne soit pas d livr de mandat d arrestation ou simplement que l on ne puisse pas prouver qui est coupable des infractions Ces violences rev tent ssentiellement la forme de menaces de mort et de meurtres depuis 1982 270 magistrats environ auraient t assassin s et ont pour r sultat que la corruption s installe
42. der et Norte de Santander ainsi que dans le sud du d partement C sar Ste Selon les renseignements re us de sources non gouvernementales il y aurait eu pendant la p riode comprise entre janvier 1993 et mars 1994 654 ex cutions pr c d es de tortures Les cadavres des victimes portaient les traces de diff rentes formes de torture certains ayant t br l s tandis que d autres pr sentaient des blessures caus es par des acides ou avaient t mutil s Il arrivait souvent que les femmes eussent St viol es Dans 20 des cas en question les coupables ont t identifi s comme faisant partie des forces arm es 45 des forces paramilitaires 30 gu rilleros 9 82 Selon les rapports que les Rapporteurs sp ciaux et des groupes de ont re us il est vident que ni les forces de s curit ni les groupes d insurg s arm s ne respectent 1 droit la vie et l int grit physique dans les zones de conflit arm Les Rapporteurs sp ciaux ont re u au contraire de nombreux rapports de violations des droits de l homme commises par divers bataillons militaires et autres unit s des forces de s curit bas es dans les zones rouges mobiles r cemment cr es suscitaient toutefois des C est ainsi que la Brigade mobile No 1 op rait dans 1 Les activit s des brigades inqui tudes particuli res d partement de Meta et dans les zone
43. droits de l homme 108 Ceux qui pr conisent de confier aux instances militaires le pouvoir de conna tre des violations des droits de l homme commises par les membres des forces de s curit se sont fond s sur l interpr tation des actes commis l occasion de fonctions militaires ainsi que le pr cise l article 221 de la Constitution Les Rapporteurs sp ciaux tiennent se d clarer pr occup s d constater que la Constitution qui voque le respect de la dignit humaine et des droits de l homme au nombre de ses principes fondamentaux est interpr t e d une fa on qui continue permettre une impunit quasi totale De plus le fait que les membres de la chambre du Conseil sup rieur de la magistrature qui tranche en cas de conflits de comp tence sont lus par le Congr s n est pas ais ment conciliable avec le principe fondamental de l ind pendance de l appareil judiciaire l gard des organes l gislatifs 109 Tout en consid rant inopportun d affirmer qu il y aurait une politique planifi e de violation syst matique des droits de l homme le Parquet g n ral E CN 4 1995 111 page 36 dans son Troisi me rapport sur les droits de l homme a d clar que les cas isol s ou individuels de violations ont t si nombreux si fr quents et si graves au cours des ann es qu on ne pourrait le
44. du fait que ces repr sentants participent des s ances de torture la t te dissimul e par une cagoule ou apr s avoir plac une cagoule sur la t te de leurs victimes ou du fait qu ils emploient des m thodes qui sur le corps D un autre c t il n y a pas d organis ne laissent pas de traces me ind pendant de m decine l gale qui puisse proc der des enqu tes et rassembl r des l ments d preuve 14 Le rapport affirme de plus qu en r gle g n rale s il n y a pas d avis m dical attestant d un acte de torture le parquet provincial de Barrancabermeja d clenche un nqu te disciplinaire et du fait de la nature de l acte en question l affair st renvoy e au d l gu aux droits de l homme Un grand nombre de ces enqu tes n ont pas pour r sultat coupables du fait que dans la majorit des cas il es de sanctionner les t impossible d imputer la responsabilit tel ou tel individu il est manifes te qu il y a eu torture et que les forces arm es en taient responsables mais on ne peut tablir quels sont les divers membres des forces arm es qui cette responsabilit peut tre imput e 15 Selon le Procureur d l gu aux droits de l homme une situation analogue celle qu expose le rapport en question pr vaut semble t il galement dans les d partements d Arauca Santan
45. e E CN 4 1995 111 page 30 87 Selon les renseignements re us les instances p nales militaires prononcent de lourdes condamnations pour toutes les violations des r glementations internes r gissant la police ou les forces arm es et il a m me t dit qu elles sont souvent trop dures lorsque des hommes de troupes sont impliqu s La situation est toutefois fort diff rente lorsque les infractions en question ont t commises contre des civils vols qualifi s blessures ou meurtres par exemple et qu un pourcentage lev des poursuites aboutissent un non lieu Si premi re vue l Arm e elle m me a int r t ce que les coupables soient ch ti s et s il est par suite plus facile de rassembler des sSl ments de preuve y regarder de plus pr s les dissimulations la partialit et les pressions exerc es sur les t moins paraissent de pratique courante 88 Selon un enqu te du Parquet g n ral sur les 7 903 jugements que la Haute Cour militaire a rendus du d but de 1992 au milieu de l ann e 1994 4 304 taient des d clarations de culpabilit dont 4 103 concernaient des violations des r glementations internes Un nombre important d acquittements et de non lieux avaient toutefois t prononc s pour des infractions autres que militaires c est dire pour des infractions dont les civils avaient t victimes 89 Un autre trait inqui
46. ement d ploie pour mettre un terme au conflit arm qui se poursuit dans le cadre de n gociations avec les groupes d insurg s qui demeurent actifs On ne saurait surestimer l importance que la paix pr sente pour la jouissance des droits de l homme dans les zones o les qu rilleros sont actifs et o l Arm e m ne des op rations de lutte anti insurrectionnelle 113 Le pr sent gouvernement sait que ces probl mes existent et il s est d clar maintes reprises r solu agir leur gard L analys t l nonc d cet engagement se trouvent dans les d clarations que le nouveau Pr sident a faites pendant sa campagne dans son discours d investiture et dans la d claration qu il a faite l occasion de la Journ e nationale des droits de l homme Cet engagement a t r affirm directement devant les Rapporteurs E CN 4 1995 111 page 37 sp ciaux par le Pr sident lui m me et par plusieurs de ses ministres notamment le Ministre de la d fens t le Ministre de l int rieur 114 Ce n est pas la premi re fois qu un processus de paix a t mis en route La mesure de l engagement envers le respect des droits de l homme permet de voir comment et dans quelle mesure les d clarations et affirmations sont mises en pratique Les recommandations qui suivent ont pour objet d toffer et d appuyer l action que le Gouvernement colombien m ne pour faire
47. en question un avertissement de nature les intimider Les Rapporteurs sp ciaux ont appris de plusieurs sources qu elles s inqui taient qu au cours des ann es l assainissement social soit devenu de plus en plus accept et acceptable pour r soudre la question de savoir comment faire face aux couches marginalis es de la population L appellation desechable susceptible d tre mis au rebut appliqu e ceux que l on consid re comme ind sirables s est fait une place d sormais admise E CN 4 1995 111 page 18 50 Les meurtres d assainissement social sont en r gle g n rale perp tr s par des escadrons de la mort Au cours des ann es bien des groupes diff rents sont apparus dans diff rentes villes d un bout l autre du pays Des fonctionnaires de police participeraient souvent aux escadrons de la mort Parfois ce sont les commer ants d une zone qui organiseraient ces groupes en vue de d barrasser les rues de leur quartier de la pr sence d individus jug s constituer une menace M me lorsque les escadrons de la mort se composent de tueurs priv s la police n interviendrait pas Selon les renseignements communiqu s aux Rapporteurs sp ciaux les forces de s curit n auraient pratiquement rien fait pour essayer de d manteler ou de d sarmer de tels groupes et pour poursuivre leurs membres Dans un petit nombre de cas des actions discipl
48. endre d urgence des mesures d cisives pour redresser la situation l gard de la violence dont la gravit se trouve mise en lumi re par les chiffres donn s plus haut Cette violence s manifeste dans les violations des droits de l homme y compris les ex cutions extrajudiciaires sommaires ou arbitraires et la torture dont se rendent coupables les forces de s curit et les groupes qui coop rent avec elles notamment dans le cadre de la lutte anti insurrectionnelle comm n vue d prot ger des privil ges et int r ts conomiques particuliers dans les actes de r pression violente dirig s contre ceux qui expriment leur dissentiment politique et leurs protestations sociales et dans l limination physique des individus jug s ind sirables dans la soci t colombienne De graves atteintes d vaste ampleur dont se rendraient coupables des insurg s arm s et des groupes arm s au service de trafiquants de drogue ou de grands propri taires fonciers ainsi que le niveau extr mement lev de la criminalit de droit commun renforcent encore le climat qui pr vaut en Colombie Les conflits fonciers notamment dans les r gions comptant une population autochtone la prolif ration des armes l absence d une administration civile efficace dans bien des r gions du pays dont certaines souffrent d une arri ration conomique sont aussi des facteurs importants dont il faut tenir compte En outre l absence d un appareil judiciaire fonctionnan
49. ent s engageait trouver des solutions la crise des droits de l homme Dans un discours prononc le 9 septembre 1994 date de la Journ e colombienne des droits de l homme le Pr sident a fait conna tre les mesures que son Gouvernement entendait prendre pour combattre l impunit mieux sauvegarder et d fendre les droits de l homme mettre un terme aux activit s paramilitaires r gler 1 probl me des d placements de population caus s par des violences politiques propager l instruction relative aux droits de l homm t am liorer la situation de la s curit en Colombie En vue d affermir la paix le Pr sident Samper a nomm un Haut Commissaire la paix qui a pour mandat de rechercher les possibilit s d une solution n goci e du conflit arm en Colombie et de formuler des propositions cet gard 18 Malgr ces mesures et d clarations la violence voqu e dans les rapports des trois organes susmentionn s de la Commission des droits de l homme ne s est pas att nu e C est ainsi que les observations que M Wako avait faites en 1990 demeurent pertinentes en 1994 Il n est cependant nullement facile de rendre compte du probl me complexe de la violence de ses diverses causes et des formes vari es qu il rev t Sa complexit tient une multitude de facteurs tels que la diversit des conflits qu il masque
50. entiment que l Etat n exerce pas de surveillance efficace et n assure pas la s curit sentiment que partagent de hauts fonctionnaires de l Etat se trouve aggrav par le large foss qui subsist ntre le petit nombre de gens riches et poss dant des biens et les cultivateurs d munis de terres les ch meurs ou les salari s sous pay s dans un pays qui est manifestement riche qu il s agisse des ressources naturelles de l activit conomique ou du potentiel humain De fait c est l la situation dont s est nourrie l insurrection de gauche et qui a permis certains trafiquants de drogue de se faire passer pour les types modernes de ces voleurs au grand coeur qui prenaient autrefois aux riches pour donner aux pauvres 112 L Etat ne pourra se r affirmer efficacement c est dire en jouissant du respect et de l appui de la population que s il peut se r former dans un domaine qui est d cisif pour la l gitimit de tout Etat savoir l tablissement de la l galit Ceci ne peut certes pas s accomplir dans le vide Il faut s employer s rieusement pacifier le pays non pas simplement en faisant appel une arm e discr dit e qui emploie des m thodes criminelles de lutte anti insurrectionnelle mais en recherchant aussi un compromis politique Les Rapporteurs sp ciaux accueillent avec satisfaction les efforts que le nouveau gouvern
51. es 23 En 1993 les comit s ex cutifs de ces deux partis ont d nonc l existence l int rieur du commandement des forces arm es d un plan portant le nom de Coup de gr ce qui visait faire dispara tre les dirigeants de ces partis ce jour deux des personnes dont le nom aurait figur sur la liste des personnes abattre ont t assassin es savoir Manuel Cepeda Vargas et Jos Miller Chac n Penna 47 La r action des forces de s curit notamment du D partement administratif de la s curit qui ont pour t che d assurer la protection des citoyens en danger serait insuffisante en dehors du fait que dans un certain nombre de cas les forces de s curit elles m mes ou des groupes collaborant avec elles ou b n ficiant de leur assentiment auraient t l origine des menaces Il n est pas surprenant que ceux qui font l objet de menaces h sitent semble t il rechercher la protection de gardes du corps fournis par les pouvoirs publics Cx Assainissement social 48 La suppression des couches marginalis es et appauvries de la population a t un ph nom ne continu des 15 derni res ann es en particulier dans les zones urbaines de Colombie Apr s le premier de ces meurtres survenu en 1979 dans la ville de Pereira et au cours duquel un escadron de la mort avait tu un certain nombre de d linquants cette forme de violence s est rapidement tendu d aut
52. es forces arm es et la police elles m mes qui tuent ceux qu elles soup onnent tre des gu rilleros ainsi que les civils qui leur avis les soutiennent des gu rilleros qui tuent les membres des forces de s curit les membres de factions dissidentes ceux qui refusent de poursuivre l insurrection arm e ou de continuer faire partie d un groupe d insurg s et parfois des civils ainsi que des criminels de droit commun 104 La plupart des actes de torture qui sont tr s r pandus seraient employ s par les forces de s curit et par les groupes paramilitaires et autres groupes arm s qui agissent parall lement aux forces de s curit m me si ce n est pas en tant qu l ment constitutif de leurs campagnes La torture peut servir extorquer des renseignements ou des confessions ou terroriser Elle peut se produire avant que les victimes ne soient tu es ou qu elles ne fassent l objet de disparitions forc es 105 Si la structure politique institutionnell st tr s centralis e il exist d importantes parties du pays dans lesquelles les ordonnances du pouvoir central ne s appliquent gu re du fait peut tre que la zon st essentiellement aux mains de forces insurg es ou du fait que faute d un cadre juridique sp cifique pour les actes des forces de l Etat dans les r gions qualifi es de rouges ces forces on
53. es initiatives que les pouvoirs publics avaient prises pour r duire le niveau de la criminalit violente et notamment des tentatives visant diminuer le nombre des armes feu d tenues par des civils Dans plusieurs villes des projets visent analyser les causes de la criminalit en vue de cibler de fa on plus efficace les mesures en question IOF Les divergences conomiques et sociales qui persistent de m me que 1 degr lev de pauvret continuent toutefois d tre une cause sous jacente de la violence et de la criminalit Plusieurs observateurs ont signal que les avantages tir s de la croissance et de la stabilit conomiques continues n ont pas servi r soudre les probl mes essentiels de la pauvret et de l exclusion sociale Si 75 des habitants se trouvent comme on le dit au dessous du seuil de pauvret et si 13 des habitants sont compl tement analphab tes les investissements publics dans l instruction la sant le logement l alimentation et les autres programmes sociaux seraient extr mement faibles Les co ts administratifs tr s lev s et les sommes consacr es aux activit s militaires auraient pour effet de r duir ncore davantage les investissements publics dans les domaines sociaux En outre les terres continuent d tr NEY les mains d un petit nombre de grands propri taires fonciers 54 facteur contribuant au cl
54. es ou arbitraires ntr comp tenc la justice E CN 4 1995 111 page 40 121 M me si ces r formes sont appliqu es sans retard il subsistera un arri r d impunit historique dont il faut s occuper Les Rapporteurs sp ciaux consid rent qu il y aurait lieu de mettr n place un m canisme qui contribuerait rendre la justice pour le pass Ce m canisme devrait pouvoir atteindre les buts ci apr s a Faire pleinement conna tre au public le champ et l ampleur des crimes commis au nom de l Etat ainsi que des facteurs politiques et institutionnels qui ont contribu assurer l impunit de leurs auteurs b Circonscrire en bonn t due forme la responsabilit qui incombe aux individus l gard de ces crimes s agissant notamment de ceux qui les ont perp tr s directement ou de ceux qui ont peut tre donn des ordres explicites ou implicites pour qu ils soient commis Mettre en marche les poursuites criminelles et disciplinaires correspondantes dont se chargeraient les organes comp tents d Assurer r paration effective aux victimes ou aux personnes leur charge y compris une indemnisation ad quat t des mesures de r insertion e Formuler les recommandations qui aideraient emp cher de nouvelles violations l avenir 122 Par la haute main qu il exerce sur les nominations les promotions et les destitutions le Gouvernement dispose d j de pouvoir
55. fois physiques et psychologiques chacune d elles ayant t rou e de coups et u d entre elles ayant t soumises d autres 170 personnes physiques maintien d t te rapport la t t par exemple sous l eau 93 application d acides ou asphyxie caus e par des sacs en et 136 ont t insult disparition ou d autres violations des droits de l homme 12 sur les 170 personnes en question des personnes genres de d lectroc s verbalemen 97 auraien mati re plas t ress es soit ou psychologiques ou in 143 personnes ont fait l objet de tortures ne forte proportion torture physique tels que hocs br lures l aide tique accroch s sur la t ou menac es de mort de Selon le m me t signal les s vices dont elles auraient t les victimes aux mains de quelque autorit judiciaire ou organisme public de surveillance Barrancabermeja 32 ont inform le Bu reau du procureur de mais rien n indiquait que cet organisme avait d clench une E CN 4 1995 111 page 12 nqu te p nale et 62 avaient rendu compte au Parquet z un nqu te disciplinaire en bonn t due force n ayant t engag e que dans quatre cas 13 Le rapport fait aussi observer que la responsabilit subjectiv des repr sentants de la force publique l gard d actes de torture est parfois impossible tablir
56. ilitaire en faisant valoir que a appuy la cette question devait tre tranch e par les magistrats dans chaque cas d esp ce Il s est oppos d ob issance en tant que m oyen de d fens Le S nat n l objection du Pr sident Gaviria concernant le devoir a toutefois pas suivi les E CN 4 1995 111 page 32 recommandations formul es par le gouvernement actuel et a accept les objections qu avait faites l ancien pr sident Au moment o le pr sent rapport a t mis sous presse le projet de loi tait examin par la Chambre des repr sentants 94 que Selon le Procureur g n ral toute r vision du Code p nal militaire demande l on examine les points essentiels ci apr s il faut renforcer le caract re professionnel de l ordre judiciaire en excluant les juges militaires de la voie hi rarchiqu t en leur refusant toute responsabilit op rationnelle il faut adopter le mode accusatoire des poursuites en ayant recours des procureurs militaires il faut d finir nouveau les notions d actes commis dans F une l exercice de fonctions officielles et d ordres sup rieurs il faut pr voir constitution de partie civile dans le cadre des poursuites p nales militaires il faut faire en sorte que le minist re public participe l administration de la justice militaire enfin les moyens techniques de d fense juridique do
57. imat de violenc La criminalit motiv e par des raisons d ordre politique criminalit de droit commun li e au trafic de la drogue E CN 4 1995 111 page 19 de m me que la constituent un autre conna t arm s se livrant au trafic de la drogue seraient d actes de violenc la Colombie Les groupes directement responsables qu li s au r glement d drogue en particulier les cartels de la pour sauvegarder leurs int r ts conomiques commis de nombreuses violations des droits de 1 poursuivant des organisations li es aux trafiquants de drogue diff r drogue Les nds D autres trafiquants de financent des arm es priv es forces de s curit auraient homme l gard des civils en le traitement inflig en la mati re tant analogue celui que l on r serve aux individus membres d soup onn s d tr les forces de s curit groupes militaires avaient membres des forces arm es contre le trafic de drogue t d IT po l insurrection arm e les forces priv es financ es par les trafiquants de drogu n particulier lorsque les forces en question ont le m me int r t combattre les insurg s arm s t constitu s fonctionnaires de police EGIONS DANS LESQUELLES Toutefois dans quelques cas coop reraient avec Il a t aussi signal que des avec la participation parfois de lutter n vue d LES RAPPORTEUR
58. iments politiques et les protestations sociales une menace leurs int r ts ces E CN 4 1995 111 page 15 dissentiments et ces protestations tant consid r s comme des activit s subversives non seulement par les membres des forces arm es qui participent aux op rations de lutte anti insurrectionnelle dans les zones rurales mais aussi par certains repr sentants des autorit s civiles et des pouvoirs publics Assimil s aux organisations derri re lesquelles se dissimule la gu rilla et consid r s par suite comme des ennemis de l int rieur les militants des droits de l homme les avocats en particulier ceux qui s occupent des victimes de violations des droits de l homme les syndicalistes les membres des partis politiques d opposition et les travailleurs sociaux pour ne mentionner que ces exemples vivent sous des menaces permanentes formul es par t l phone ou par crit 19 et sont souvent contraints de quitter les zones o ils travaillent et o ils r sident Le nombre inqui tant de meurtres de tels militants au cours des ann es et tout r cemment encore conf re toute leur r alit ces menaces Les paragraphes qui suivent donnent quelques exemples de nature mettre en lumi re la gravit du ph nom ne 42 Le Rapporteur sp cial sur la question des ex cutions extrajudiciaires sommaires ou arbitraires a t contin ment saisi de comptes
59. inaire pour certains de ses membres se h tent de juger le cas et de rendre une d cision favorable qui emp che le Parquet g n ral de continuer s occuper de la m me affaire une fois que le m canisme de surveillance interne des forces arm es a rendu une d cision il b n ficie du privil ge de la chose jug e Lorsqu il s occupe de jugements rendus par cet organisme le Parquet g n ral peut demander que le cas fasse l objet d un nouvel examen mais il ne peut pas rendre une autre d cision ce qui signifie que si le m canisme de surveillance interne des forces arm es agit plus rapidement que le Parquet g n ral la fa on dont cet organisme s occupe des affaires et qui s est r v l e laxiste et inefficace emp che en fin de compte le Parquet g n ral de faire en sorte que justice soit rendue 32 100 Pour ce qui est de l application de ses d cisions le Parquet g n ral demande l autorit qui a nomm le fonctionnaire en question d appliquer le ch timent dans un d lai de 10 jours sous peine de sanctions Selon le Parquet g n ral en pratique l application d un nombre inqui tant de d cisions demande de six mois un an mais la grande majorit de ces d cisions sont appliqu es 101 Lorsqu il a rencontr les Rapporteurs sp ciaux le Procureur g n ral et ses adjoints ont aussi soulign qu il fallait s occuper du manque de surveillance disciplinaire interne l i
60. inaires auraient t engag es Il n y a qu un seul cas dans lequel les actions intent es se sont sold es par la destitution de 15 fonctionnaires de police et par d autres sanctions contre 34 autres fonctionnaires de police apr s que l Archev que de Pereira e t d nonc leur participation des meurtres d assainissement social en 1991 Dans d autres cas les fonctionnaires de police impliqu s auraient t mut s dans d autres r gions du pays ce qui aurait ntrav le d roulement des actions disciplinaires Be Autres facteurs de violenc SL Le niveau g n ral de la violence en Colombi st tr s lev Un grand nombre des personnes que les Rapporteurs sp ciaux ont rencontr es durant leur s jour en Colombie ont fait observer que du fait d une longue histoire de conflits arm s qu il s agisse de guerres civiles ou d insurrections arm es et de l absence d une administration publique en tat de fonctionner dans une grande partie du pays il s tait instaur un climat de violence dans lequel il tait fr quent de r gler des diff rends par des moyens violents Les carences d l appareil judiciaire comme aussi l incapacit pour les pouvoirs publics d assurer la s curit de la population civile auraient t particuli rement pr judiciables cet gard 524 Les Rapporteurs sp ciaux ont t inform s de quelques unes d
61. is es de la population prennent elles m mes 131 Le niveau de la violence qu elle soit due des mobiles politiques ou qu elle soit imputable la criminalit de droit commun s est continuellement lev ces derni res ann es et a atteint des chiffres inqui tants malgr les r formes l gislatives et autres initiatives adopt es par les gouvernements successifs La vaste majorit des recommandations formul es par les repr sentants de divers organes des Nations Unies s occupant des droits de l homme qui se sont rendus en Colombie en 1987 1988 et 1989 n ont pas t appliqu es La comp tence des instances militaires l gard des violations des droits de l homme commises par des membres des forces arm es subsiste Le gouvernement actuel consid re que la situation en mati re de droits de l homme est grave il en rep r les causes en particulier l impunit et il s est d clar maintes reprises dispos prendre des mesures radicales pour redresser la situation Il est vident que les pouvoirs publics se heurteront la r sistance de divers milieux puissants qui d fendent leurs int r ts De l avis des Rapporteurs sp ciaux la collectivit internationale doit appuyer l action que les pouvoirs publics m nent pour conf rer r alit concr te l engagement politique qu ils ont pris d y parvenir Le programme de services consultatifs et d assistance technique du Centre pour les droit
62. ivent pouvoir tr mploy es par les membres des forces arm s que jugent les tribunaux militaires Le Procureur g n ral de la nation a d clar aux Rapporteurs sp ciaux qu il tait en faveur notamment du mode accusatoire des poursuites dans le cadre duquel les crimes militaires sont nettement d finis Des membres du haut commandement militaire se sont toutefois d clar s oppos s une r forme du Code p nal militaire dans le sens indiqu et ont jug particuli rement inappropri que les magistrats soient ind pendants de la voie hi rarchique 95 Selon des sources gouvernementales et non gouvernementales les probl mes se posant au sujet des tribunaux militaires cr ent de fortes tensions dans le pays et toute suggestion m me si elle manait d organismes officiels qui tendrait limiter la comp tence des instances militaires se heurterait l accusation que l on attaque l Arm e et que l on encourage l insurrection Pouvoirs disciplinaire du Parquet g n ral 96 Dans son Troisi me rapport sur les droits de l homme le Parquet g n ral a not qu en 1993 il avait t saisi au total de 363 plaintes pour meurtre de 234 LAS cas de disparition de 227 cas de torture de 416 cas de blessures d cas de menaces de 87 cas de s vices de 12 morts violentes survenues au cours d affrontements et de 2 meurtres de pauvres Les
63. l 3 L expression activit s paramilitaires sert tr s souvent d signer les activit s des groupes d crits dans les paragraphes 36 40 Il n en reste pas moins que les pouvoirs publics y compris le Pr sident de la R publique qualifient plus souvent ces groupes de groupes de justice priv e 4 Rapport du Groupe de travail sur les disparitions forc es ou involontaires E CN 4 1995 36 par 126 136 5 L expression milices d signe les l ments arm s des groupes de gu rilleros op rant essentiellement en milieu urbain 6 Pendant leur s jour dans le pays les Rapporteurs sp ciaux ont t inform s maintes reprises que les incidents de torture demeuraient souvent non d nonc s en particulier lorsqu ils pr c daient des disparitions forc es ou des ex cutions extrajudiciaires sommaires ou arbitraires On pouvait donc supposer que la torture tait beaucoup plus fr quente que ne l indiquaient les chiffres donn s par Justicia y Paz 1 Rapport du Groupe de travail sur les disparitions forc es ou involontaires E CN 4 1995 36 par 126 136 8 Voir les rapports du Rapporteur sp cial sur la question des ex cutions extrajudiciaires sommaires ou arbitraires E CN 4 1993 46 par 185 215 et E CN 4 1994 7 par 220 238 et les rapports du Rapporteur sp cial charg d examiner la question de la torture E CN 4 1993 26 par 112 116 et E CN 4 1994 31
64. l se trouve sous l uniforme SL Il a t aussi dit que lorsqu un membre des forces arm es est impliqu dans un nqu te que m ne le Bureau du Procureur g n ral de la nation les tribunaux militaires demandent se voir conf rer comp tence les conflits de comp tence qui taient auparavant tranch s par la Cour supr me sont d sormais aux termes de la Constitution nouvelle tranch s par une chambre du Conseil sup rieur de la magistrature qui est lu par le Congr s la d cision tant d ordinair n faveur des tribunaux militaires Le Bureau du Procureur g n ral de la nation a fait savoir aux Rapporteurs sp ciaux que cette pratique le pr occupait 92 Au sujet de ce probl me le Parquet g n ral a d clar ce qui suit dans son Troisi me rapport sur les droits de l homme Les instances p nal pour juger et condam de s curit qui sont D autre part les di es militaires ner des membr coupables de fficult s que E CN 4 1995 111 page 31 n ont gu re fait preuve d efficacit s des organismes publics de d fense et violations des droits de l homme le Parquet g n ral prouve sur le plan des enqu tes lorsqu il s agit de poursuites impliquant des fonctionnaires de la police nationa retards excessifs t signal auparava entra ne des dissimu d roulement tout entier de l action et emp che en fin de compte
65. la m me p riode agents de l Etat 1 478 Pendant la p riode comp 4 000 personnes auraient ce qui signifie que l on cours de meurtres politiques meurtres suppos s politiques et 1 324 qui auraient t victimes de 5 358 personnes auraient trouv la mort lors y compris des civils De plus des rise ent chiffre estimatif de 30 000 en 1994 bli es par Justicia y Paz entre juin 1990 et juin 1994 pour des motifs politiques ou id ologiques des meurtres des meurtres au st pass d environ 10 000 en 1980 20 000 en Selon les sous le gouvernement du Pr sident C sar 9 497 personnes au total ont t tu es y compris 3 202 qui auraient trouv 4 971 qui auraient trouv la mort dans personnes autres que les combattants re juillet 1993 et juin 1994 t tu es pour des motifs pol 438 des 3 442 plus de litiques ou id ologiques compte en moyenne 10 victimes de la violence par jour savoir 6 victimes d d assainissement social janvier 1993 et mars 1994 50 28 de 70 eu lieu gu rilleros environ Les 30 restan 24 79 et vie Pendant la m me p riode Justicia y Paz a signal 436 cas de to ce qui porterait 700 le total plus une personne dispa LA et des groupes paramil des ex cutions extrajudiciaires ts taient aux mil on ne pouvait tablir qui avait commis les viol meurtres politiques et 3 victimes d affr
66. les insurg s l obligeant leur fournir de l argent et des aliments Un grand nombre de cultivateurs de ces r gions pr f rent en cons quence s en aller 71 Le Rapporteur sp cial a t inform maintes reprises de violations des droits de l homme qui se seraient produites au cours des op rations de lutte anti insurrectionnelle men es par les forces de s curit dans le d partement d Valle del Cauca Ces op rations ont maintes reprises entra n des massacres de cultivateurs qui ont t ensuite pr sent s comme des qu rilleros tu s au combat Un t moin a expos au Rapporteur sp cial l ex cution extrajudiciaire l issue de tortures de 13 cultivateurs membres de deux familles de Riofrio par des membres des forces arm es et de la police locale 26 Quelques unes des victimes auraient jou un r le actif dans le mouvement social communautaire de la municipalit Le jour o ces v nements se sont produits l Arm e avait annonc que 13 gqu rilleros avaient t tu s au cours d un affrontement arm Malgr l enqu te du Parquet g n ral qui avait tabli que des membres du bataillon Palac de l Arm e colombienne avaient particip l ex cution extrajudiciaire de civils personne n a encore t arr t L affaire en serait au stade de E CN 4 1995 111 page 25 l enqu te pr liminaire devant l
67. mand d intervention d urgence en priant les pouvoirs publics de proc der une enqu te pour d pister les coupables et les traduire en justice Dans plusieurs communications urgentes en 1993 et en 1994 le Rapporteur sp cial a r it r cette demande tendant ce que toutes les mesures n cessaires soient prises pour assurer efficacement la protection des membres de l Union patriotique et du Parti communiste de Colombie voir au chapitre IV du document E CN 4 1995 61 la section consacr e la Colombie 24 Ouvrage cit dans la note de base de page 11 p 28 25 Opa cit pa 9 26 Le Rapporteur sp cial sur la question des ex cutions extrajudiciaires sommaires ou arbitraires a transmis le cas au Gouvernement colombien le 3 juin 1994 conform ment aux modalit s fix es pour l accomplissement de son mandat voir E CN 4 1995 61 par 104 27 Parquet g n ral op cit note 11 p 17 et 18 28 Idem p 73 E CN 4 1995 111 page 45 29 Idem p 32 30 Idem p 34 31 Idem p 34 et 36 32 Idem p 36 33 Discours prononc par le Procureur g n ral l occasion de la Journ e nationale des droits de l homme le 9 septembre 1994 34 Pour ce qui est des ex cutions extrajudiciaires sommaires ou arbitraires et des tortures cette obligation est notamment nonc e dans la D claration universelle des droits de l homme art 8 dans le Pacte international relatif aux d
68. municipaux qui s acquittent des fonctions incombant au Minist re public l gard des questions qui rel vent de la comp tence des instances p nales municipales et des tribunaux juridiction mixte ainsi que des procureurs aupr s des instances de circonscription des instances municipales et des tribunaux mixtes article 131 A du Code de proc dure p nale Pas plus que le D fenseur du peuple ils n ont comp tence pour imposer des peines B Probl mes concernant le fonctionnement des organismes ayant comp tence pour imposer des peines La premi re observation et la plus grave quant l administration de la justice concerne la faiblesse du r gime qui se refl te dans le taux lev d impunit L impunit est la fois la cause et la cons quence de la violence et en particulier des violations des droits de l homme La crainte de violences renouvel es emp che les victimes et les t moins d agir sur le plan juridique tandis que l absence d enqu t t de pein fficaces am ne les fonctionnaires et les particuliers croire que leurs actes demeureront impunis De pl Lus l absence de peine en particulier pour les crimes odieux suscite simpl ment le d sir de se venger et de se substituer la justice Les organisations non gouvernementales ont donn ces derni res ann es beaucoup de pr cisions sur ce probl me dont sont conscientes les autorit s
69. municipaux tous victimes de meurtres motiv s par des consid rations d ordre politique Dans un rapport publi en octobre 1992 le D fenseur du peuple 20 expose comment l Union patriotique apr s s tre assur un appui consid rable aupr s de la population au moment o elle avait particip pour la premi re fois aux lections en 1988 en tait venue tre consid r e comme une menace par les milieux traditionnels qui voyaient dans ses succ s une attaque contre leurs privil ges et la victoire du communisme international 21 De m me le Parti communiste de Colombie tait aussi consid r comme un ennemi de l int rieur en vertu de la th orie de la s curit nationale qui inspirait l action anti insurrectionnelle men e par les forces arm es 22 Les individus coupables d actes de violence dirig s contre des membres de l Union patriotique et du Parti communiste de Colombie auraient t des membres de groupes paramilitaires ou des tireurs gage la solde de grands propri taires fonciers et de trafiquants de drogue ainsi que des membres des forces de s curit Les meurtres de dirigeants et de membres de ces deux partis se poursuivent Le 9 ao t 1994 Manuel Cepeda Vargas s nateur membre du E CN 4 1995 111 page 17 Parti communiste de Colombie a t tu Bogota apr s avoir re u des menaces d mort de multiples repris
70. nctionnaires du Departamento Administrativo de Sequridad D partement administratif de la s curit et le Directeur de l Instituto Nacional Penitenciatio y Carcelario Institut national p nitentiaire et carc ral 5 Les deux Rapporteurs sp ciaux ont pris part la plupart des r unions tenues Bogota Pour employer au mieux le peu de temps dont ils disposaient les Rapporteurs sp ciaux ont effectu des visites s par ment en dehors du District de la capitale Bogota C est ainsi que le 19 octobre 1994 le Rapporteur sp cial charg d examiner la question de la torture s est rendu E CN 4 1995 111 page 4 Barrancabermeja tandis que le Rapporteur sp cial sur la question des ex cutions extrajudiciaires sommaires ou arbitraires se rendait Arauca les 19 et 20 octobre et Cali les 23 et 24 octobre 1994 Au cours de ces visites les Rapporteurs sp ciaux ont rencontr les gouverneurs des d partements de Norte d Santander Arauca et Valle del Cauca o leurs repr sentants les repr sentants r gionaux du Parquet du Procureur g n ral de la nation et du Bureau du D fenseur du peuple les commandants locaux des forces arm es et de la police ainsi que les maires des villes de Barrancabermeja Arauca et Cali En outre le Rapporteur sp cial charg d examiner la question de la torture s est rendu dans plusieurs tablissement
71. ndividu est pris en flagra la mise nt d un mandat crit d arrestation tabli et sign par un comp ten nn te et motiv par une infraction juridiqu n d tention doit perso da plac 11 ns les 36 heures qui suivent son arrestation proc dure p nale semble tou forces arm es sans mandat les i t des forces de s tre tradui tefois de pra n prise pour savoir si le ou sera traduit devant l autorit judiciaire en d tention ne peut d lit ou a fait l objet e autorit judiciaire ant te devant articl tique cou tn l int ress t nterrogent quelques jours plus tard comme quoi ils ont que les d tenus so arrive aussi souve t bien trai nt gard s au secret nt que la date de l arresta des forces arm es ou de la police ne co ncide pas avec la date ffectivement mis en tat d arrestation t s a ne sont pas d ordi d tention et l arrestation 29 En revanch de ce fait s actes de tortur L dans le cadre d aut d ex cutions sommai qu ils n des cas plainte ou ne pas i on les avertit souvent de ou simpleme soumis puisqu elles sont e nt pour n vie et apr s les avoir con s curit proc dent l arres les traduisent devant un traints d Toutes ces circonstances accroissent le tion qui naire examin s par un m decin lorsqu on 1l une fois q
72. ne les organisations non gouvernementales leur ont reproch d tr incapables d enqu ter sur les s vices auxquels les d tenus sont soumis 102 Des organisations non gouvernementales et des officiers municipaux se sont pr occup s de constater que les plaintes de tortures ex cutions sommaires ou disparitions qui leur sont soumises ou qui sont soumises aux procureurs r gionaux doivent tre transmises au Parquet g n ral Bogota qui ce moment l seulement invite le bureau r gional effectuer l enqu te ce qui cause d importants retards et suscite de graves obstacles lorsqu il s agit de rassembler les l ments de preuv V CONCLUSIONS 103 La criminalit et la violence assaillent la soci t colombienne Ces derni res ann es le probl me n a pas perdu de son intensit malgr les nombreuses r formes et initiatives l gislatives qui sont expos es dans le pr sent rapport Chaque ann e il se commet de 28 000 30 000 meurtres Parmi les meurtriers figurent des groupes arm s la solde de trafiquants de drogue et de propri taires fonciers priv s des organisations paramilitaires qui seraient li es aux forces de s curit des escadrons de la mort comprenant parfois des fonctionnaires de police employant ainsi leur temps libre qui tuent des particuliers soup onn s d activit s criminelles ou consid r s tout autre titre comme susceptibles d tre mis au rebut l
73. nie manque d quipements collectifs taux lev de ch mage analphab tisme et mauvais tat de sant vastes zones de taudis ou vivent les personnes d plac es etc 62 Pour ce qui est de Barrancabermeja lorsque l on en examine la situation conjointement avec celle d Urab le Parquet g n ral dans son 1 Troisi me rapport signale que les deux r gions connaissaient traditionnellement des violences et qu elles ont t le th tre de diverses sortes d affrontements ayant rev tu des formes diff rentes arm es pour la plupart Le niveau d impunit est extraordinairement lev et la fr quence de la criminalit sup rieure la moyenne nationale La r action des pouvoirs publics n a toutefois pas eu pour effet d am liorer la situation comme le montre le nombre lev de plaintes re ues au sujet de violations des droits de l homme De fait la situation Barrancabermeja a m me empir tant donn qu il s agit l de la gt municipalit qui sans tre le chef lieu du d partement a enregistr le nombre le plus lev de plaintes en 1992 ce chiffre ayant pratiquement doubl en 1993 par rapport l ann e pr c dente On pourrait penser que cette augmentation est due une confiance accrue dans les m canismes par lesquels l Etat assure la surveillance de ses organes mais malheureusement ce que cette
74. ns la r gion de Buga Tulu et le Cartel de Norte del Valle qui a lui son si ge dans la r gion de Cartago Pereira Dans les zones urbaines la violence li e la drogue la criminalit de droit commun les r glements de comptes violents entre particuliers et l assainissement social sont responsables d un grand nombre de morts violentes impliquant souvent des fonctionnaires des forces de s curit Dans les r gions rurales les violations du droit la vie et l int grit physique se produisent dans le cadre des activit s des cartels du Centre et du Nord des op rations men es par les forces de s curit qui coop rent avec eux parfois par l interm diaire de groupes paramilitaires et des actes d r pression par l interm diaire parfois aussi de groupes paramilitaires qui sont dirig s contre les insurg s arm s et contre ceux dont les activit s ont pour objet d amener des transformations sociales et conomiques dans la r gion 70 Des groupes d insurg s arm s faisant partie des Forces arm es r volutionnaires de Colombie et de l Arm e de lib ration nationale seraient pr sents dans les deux cha nes montagneuses de l Est et de l Ouest de la vall e de la Cauca M me si ces groupes sont comme on le dit moins belliqueux qu ceux d autres r gions de Colombie dans les zones o ils sont pr sents la population civile vivrait sous une pression permanente
75. nt rieur des forces arm es ce qui exigerait que sans attendre que le Parquet g n ral ait men ses enqu tes bien les instances p nales ordinaires ou les instances militaires destituent tout officier sup rieur ou subalterne tout soldat ou tout fonctionnaire de police contre lesquels il existe des preuves s rieuses de violations des droits de l homme Le Parquet g n ral se demande pourquoi lorsque des accusations tay es de s vices ou d atrocit s sont port es contre des citoyens le sommet de la hi rarchie ne fait pas preuve de la m m E CN 4 1995 111 page 34 conscience de la m me rigueur et de la m me diligence que lorsqu un homme de troupe est impliqu dans un scandale de corruption administrative ou de complicit avec le crime organis Il serait tr s souhaitable en raison du manque de discipline officielle touchant la vi t les libert s de la personne int ress e qu elle soit surveill e ou sanctionn e la source de fa on exemplaire sans recourir l chappatoire facile qui consiste invoquer le manque de sanctions disciplinaires externes ou judiciaires qui sont d ordinaire lentes se concr tiser et ne concr tisent m me parfois jamais 33 Pour ce qui est des bureaux des droits de l homme r cemment cr s dans les installations de l Arm e et de la police en tant qu organismes de surveillance inter
76. objet de d nigrer par la calomnie et la propagande l image de l institution que repr sente l Arm e Le Commandant g n ral des forces arm es a toutefois soulign que les t ches confi es aux forces arm es taient tr s clairement d finies et qu elles taient men es bien sans tenir nullement compte de consid rations d ordre id ologique Les forces arm es n avaient donc aucune raison d affronter des dirigeants politiques ou syndicaux quels qu ils soient 43 De m me des syndicalistes ont fait l objet de nombreuses violations de leur droit la vie et I int grit physique Des repr sentants de la Central unitaire des travailleurs ont fait savoir aux Rapporteurs sp ciaux que depuis sa cr ation en 1986 en tant qu organisme cadre groupant toute une gamme d syndicats de secteurs et d orientation politique diff rents plus de 1 700 de ses membres avaient t tu s et un nombre beaucoup plus lev de syndicalistes affili s avaient fait l objet de menaces ou d agressions La responsabilit des actes de violence dirig s contre des syndicalistes tait imput e en partie aux forces arm es et la police ou aux groupes paramilitaires dont on disait qu ils coop raient avec elles ou b n ficiaient de leur assentiment et qui concevaient E CN 4 1995 111 page 16
77. oits de l homme menac s les personnes d plac es les enfants des rues les syndicalistes et les groupes d autochtones Ceux qui sont en danger devraient tre consult s de sorte que les mesures les plus appropri es puissent tre prises dans chaque cas Il pourrait s agir par exemple d tendre l application des programmes actuels de protection des t moins ou de financer le personnel d s curit que choisit la personne menac e Les Rapporteurs sp ciaux estiment qu il faudrait employer dans ce domaine des ressources trang res d j disponibles Dans le cas des personnes qui ont fait l objet de menaces notamment de menaces de mort il faudrait outre les mesures de protection ffectuer un nqu t n bonn t due forme pour tablir quelle est l origine de ces menaces et pour entamer des poursuites contre leurs auteurs conform ment aux instruments internationaux pertinents 128 Les Rapporteurs sp ciaux estiment que si la paix peut s instaurer il en r sultera l tat de choses le plus capable d am liorer la situation des droits de l homme en Colombie Ils demandent donc toutes les parties au conflit arm de rechercher et n gocier s rieusement une solution pacifique au conflit et dans la mesure o les parties le jugeraient utile ils signalent que l Organisation des Nations Unies serait dispos e pr ter son concours cette fin Aucun accord de paix ne devrait cr er
78. ontements arm s les m itaires ices ra trait chaque jour 4 57 mbres des forces d auraient ensembl 18 98 une victime d op rations Entre s curit de l Etat e commis pr s sommaires ou arbitraires qui auraient consid r s comme imputables aux g 5 Toutefois ations du droit la roupes de dans 77 des cas rture 6 De des cas de disparition signal s par Justicia y Paz pour la p riode comprise entre juin 1990 et juin st travail ses dossiers 717 cas de disparition non r sol 1994 Dans bien des cas d couvert quelques jours apr s la disparition d sur les disparitions forc es ou invol us ontaires comp en Colombie 7 le corps des victimes aurait C s ci L Groupe de te actuellement dans 21 expose les plaintes dont il a t saisi en 1993 Dans son dernier rapport annuel dat de du droit la vie et l int grit physique qui forces d augmentation de 23 il avait t saisi en 1992 1990 et 1993 la tortur plus en plus grande des plaintes re ues Parquet consid rait comme violations mineures menaces en 1993 atteintes que 1 arbitraire tortures l et de 18 s curit 2 y Parquet g n ral a constat avec inqui respectivement juillet 1994 le Parquet g n ral Pour ce qui est des violations t commises par les tude une par rapport aux plain
79. oursuivre tribunaux dits r gionaux qui op rent qu il l a t dit nnelle dont il est tes qui englobent les arrestations harge doivent tre accomplis le auquel cas il ne serait plus les c n cessaire qu 120 comp tente qu exigent les instrumen tenir compte en particulier des Pri justice qui ont t adopt s par le Sep les bureaux sp ciaux subsiste Pour ce qui est de la justice militaire pour qu elle se conforme aux normes d ind pe ts interna ncipes fo nt des mesures doivent ndance tre prises d impartialit et de tionaux pertinents Il faut d ment ndamentaux de l ind pendance de la ti me Congr s des Nations Unies pour la pr vention du crime et le traitement des d linquants tenu Milan du 26 ao t au 6 septembre 1985 et que l Assembl e g n rale a ent rin s par ses r solutions 40 32 et 40 146 en date respectivement des 29 novembre et 13 d cembre 1985 n Une r forme substantielle du Code de justice notamment par le Parquet g n ral cons ituerai les mili do taire dans le sens indiqu nc un pas important en avant 2 6l D Il faudrait que ces r formes comport a ments ci apr s 11 faudrait faire une nette distinction entre ceux qui se livrent des activit s op rationnelles et l administration de la justice la hi rarchie normale b Les tribunaux milit
80. par 173 188 9 Les Rapporteurs sp ciaux ont appris que l appellation zone rouge n a pas de valeur juridique mais est simplement employ e par les forces de s curit pour d signer les zones d affrontement arm 10 Voir plus loin par 42 11 Parquet g n ral Troisi me rapport sur les droits de l homme p 47 12 Torture et d tention arbitraire Barrancabermeja et dans la zone limitrophe ao t 1994 p 7 et 9 13 Idem p 14 et 15 14 Idem p 15 et 16 15 Idem p 21 16 Le Parquet g n ral signale cet gard qu il s agit d une pratique f cheuse des brigades mobiles de 1l1 Arm e nationale Troisi me rapport p 18 LA Parmi les initiatives l gislatives de nature combattre les activit s paramilitaires sous le gouvernement du Pr sident Virgilio Barco il E CN 4 1995 111 page 44 faut aussi mentionner les d crets No 813 1988 et 814 1988 qui ont institu respectivement une commission consultativ t une force sp ciale d 1 000 hommes charg e de combattre les groupes paramilitaires En outre le d cret 1194 89 a institu le ch timent de ceux qui favorisent financent ou entra nent les groupes paramilitaires de tueurs gages ou en font partie 18 Sur la question des d placements voir le rapport du repr sentant du Secr taire g n ral M Francis Deng E CN 4 1995 50 Add 1 en date du 3 octobre 1994 19 Le sufragio
81. paux intervenants arm s chiffres rendus publics pa juristes 1 115 mo d Arauca pour la p riode al 80 90 politiques et pour que compte la r gion forces paramilitai 1993 zones dans o lesquel l raient tre impu d partements tamment tion col les plus violents de Colombie des dans un climat de terreur Selon les ombienne de la Commission andine de t 1989 savoir les insurg s arm s res qui coop reraient avec nregistr s dans le d partement 1993 soit 2 en moyenne par jour De le Parquet g n ral a fait figurer 1l es les plaintes pour s vices publics ont augment de fa on inqui tante droits de l homme imputables des fonctionnaires publics dans le d partement soit 32 elle a saisi le Pa rquet g n ral de plus qu la munici les forces arm es et les lles Dans son rapport annuel pour d partement d Arauca au nombre des de la part de fonctionnaires 71 plaintes pour violations des ayant t enregistr s 1992 Du fait des 18 plaintes dont it de Saravena est l une des dix en pal municipalit s qui ont tels s vices Seke humani rame e craignent constamment pour 1l nregistr chiffr vi t leu e le plus lev de d nonciations de La plupart des violations des droits de l homme et du droit international taire dans le d partement d A
82. plaintes pour meurtres et tortures avaient augment de 18 2 et de 23 8 respectivement par rapport 1992 Pour ce qui tait des d cisions rendues en 1993 et dont la plupart avaient videmment trait des plaintes d pos es en 1992 le Parquet g n ral en avait ent rin 524 concernant les droits de l homme chacune d entr lles imp Liquant en moyenne quatre fonctionnaires publics Quinze d cisions avaient trait des massacres 56 des meurtres 43 des cas de torture et 12 des cas de menaces Parmi ces d cisions il y a eu 21 d clarations de culpabilit pour meurtre 16 d clarations de culpabilit pour torture et 4 pour menaces 29 S il culpabilit en 1993 il n y avait gu re eu plus d un acquittement par y avait eu en 1992 plus de deux acquittements pour chaque d claration de d c gT laration de culpabilit 30 Selon le m me rapport du Parquet g n ral Les d cisions rendues en 1993 impliquent en majeure partie des fonctionnaires d ex cution et ce sont eux de leur c t qui font l objet de la plupart des plaintes de violations C est pr cis ment au niveau op rationnel que le contact avec la collectivit est le plus pouss et par suite que les occasions de s vices sont les plus grandes de m me qu E CN 4 1995 111 page 33 la possibilit pour les victimes d identifier les auteurs de ces s vices Il y a lieu de faire observe
83. protection ou de la mise en place d organismes tels que le Bureau du Procureur g n ral ou le Bureau du D fenseur du peuple D autres initiatives d ordre l gislatif avaient trait la proc dure judiciaire et avaient notamment r form l institution de la justice r gionale 14 La loi No 81 de 1993 portant r vision du Code de proc dure p nale permet notamment aux avocats estant devant les instances de justice r gionale d interroger les t moins occultes sans que leur identit soit pour autant divulqu e et abroge le d cret qui interdisait de communiquer les dossiers judiciaires aux avocats de la d fense En 1993 la Cour constitutionnelle a dans un certain nombre de d cisions d clar non ex cutoires plusieurs d crets qui limitaient les droits et les garanties dans les poursuites intent es devant les instances de justice r gionale C est ainsi que les actions de cette nature peuvent de nouveau faire l objet d ordonnances d habeas corpus et que le d cret autorisant des d clarations de culpabilit fond es sur les d positions de t moins occultes a t abrog La loi No 104 de 1993 a largi la port e du programme de protection des t moins et a accord des garanties aux mouvements de protestation sociale et populaire agissant dans les limites de la Constitution et de la l gislation Le d cret No 2535 1993 pris en ex cution de la loi No 61 de 1993 a modifi les normes r gissant le port la d ten
84. que dans plus d un cas itaires sont en contradiction patent justice soit rendue instances p nal es mil ou des membres des forces arm es entra nent des l gard des d cisions disciplinaires Ainsi qu il l a nt Llations la notion mal comprise fait obstacle aux d esprit de corps le En outre Parquet g n ral de son effet dissuas ce qui nqu tes compromet les d cisions des avec cell s du prive la peine disciplinaire d une grande partie L La surveillance que le Minist re public exerce l gard des instances p nales militaires n a pas suffi pr venir ces carences Ce dont on a besoin c est d une r organisation profonde de la fa on dont les membres des forces arm es sont jug s 27 Le Parquet g n ral souligne ce qui suit Des notions tel Constitution col Il doit tr Lles que la comp tence militaire l exercice de fonctions officielles repens es compte tenu des principes et val ombienne t 1 qui repose sur s notions n bien pr l Arm e 28 93 A ce sujet deuxi me rapport sur la Co forces arm es qu titre exceptionnel interpr ter par analogie qui ne sont pas directement li s aux devoirs de la police ou de devoir d ob issanc Leurs qui sont la base de la le respect des droits de l homme l acte commis dans doivent tr scis que c C est un prot
85. r prot ger les particuliers priv s de leur droit ne pas faire l objet de tortures de disparitions ou d ex cutions sommaires devrai nt tre rapport es d Il faudrait prot ger efficacement tous les magistrats et tous les t les atteintes leur vi t membres du Minist re public contre les menaces leur int grit physique et il faudrait enqu ter sur ces menaces et ces atteintes en vue d en tablir l origin tdi ngager des poursuites p nales ou disciplinaires ou des poursuites la fois p nales et disciplinaires le cas ch ant e De m me il faudrait assurer une protection efficace le cas ch ant aux particuliers d posant dans des actions en justice qui mettent en jeu des violations des droits de l homme 118 La d position l exhumation et l analyse par les soins d experts de m decine l gale de d pouilles mortelles susceptibles d tre celles des victimes d ex cutions extrajudiciaires sommaires ou arbitraires font partie int grante de l obligation de proc der des enqu tes approfondies dont il a t question plus haut Elles doivent s eff tuer conform ment aux normes les plus lev es d anthropologie de pathologie sp ciaux tiennent voquer 1l d pouilles mortelles qui figure dans le Manuel qu appliquent les sp cialistes de m decine l gale d arch ologie e P
86. r que l chelon de la gestion chelon le plus lev que le Parquet g n ral ait examin tait le suivant dans l ordre d croissant du nombre des d cisions rendues et l on pouvait en d duire qu si la commission effective de l acte est punie l ordre de le commettr est aussi examin de fa on stricte et minutieuse par le Bureau du Procureur g n ral de la nation chaque fois qu il existe une possibilit d enqu ter ce sujet 31 98 De m me que le Bureau du Procureur g n ral de la nation le Parquet g n ral se heurte aux plus grandes difficult s lorsqu il s agit de rassembler des l ments de preuve du fait qu un grand nombre des v nements se produisent la campagne en des lieux cart s et que les l ments de preuve sont souvent dissimul s ou que l on s emploie d tourner l enqu te Le Bureau des enqu tes sp ciales effectue des enqu tes sur environ 30 des plaintes dont il est saisi les autres plaintes faisant l objet d enqu tes de la part des services r gionaux et d partementaux qui selon le Procureur d l gu aux droits de l homme sont beaucoup moins efficaces 99 Pour ce qui est des non lieux le Parquet g n ral note que le motif le plus fr quent est la force de la chose jug e Il arrive assez souvent que les forces arm es quand elles sont inform es d actes qui entra neraient un ch timent discipl
87. rait pour objet de donner effet aux d crets No 813 814 et 815 de 1988 voir plus haut par 36 et note de bas de page 17 en appuyant notamment le Bureau du Procureur g n ral de la nation gr ce la mise en place d unit s sp ciales charg es des enqu tes et en traduisant en justice les membres des groupes d autod fense et de justice priv e 40 Quelles que soient les alliances entre les forces de s curit les trafiquants de drogue et les groupes paramilitaires dans les zones o il y a des insurg s arm s la principale victime en est la population civile qui est prise entre deux et parfois trois feux Les d placements forc s semblent souvent un moindre mal 18 compar au risque de disparition forc e de torture et d ex cution extrajudiciaire aux mains de l un quelconque des acteurs susmentionn s de ce dram B Actes de violence dirig s contre les dissentiments politiques et les protestations sociales 41 De m me que les civils pris entre les forces de s curit les groupes paramilitaires les qgu rilleros et les trafiquants de drogue les associations et les particuliers qui ont critiqu la situation politique conomique et sociale ont t victimes de nombreuses violations des droits de l homme en Colombie au cours des r centes d cennies Les milieux traditionnellement pr minents et les trafiquants de drogue voient dans les dissent
88. ral de la nation a essentiellement pour objet de prot ger les t moins dont les d positions sont suffisamment importantes pour compromettre des organisations criminelles En revanche dans les cas de violations des droits de l homme les t moins ne b n ficient pas toujours des avantages d un tel programme Les fonctionnaires du D partement administratif de la s curit ont fait savoir aux Rapporteurs sp ciaux que leurs ressources taient limit es et par voie de cons quence qu ils n taient pas en mesure de donner une suite positive toutes les demandes de protection qu ils recevaient de personnes faisant l objet de menaces 85 Les instances p nales ordinaires comprennent aussi les tribunaux r gionaux qui taient auparavant appel s tribunaux de l ordre public et ont comp tence pour conna tre d infractions telles que le terrorisme l insurrection et le trafic de drogue Des organisations non gouvernementales ont adress de vives critiques ces tribunaux et leur fonctionnement qui leur avis sape le respect de la l galit En premier lieu les cat gories d infraction dont il s agit ont t interpr t es de fa on large ce qui a eu pour r sultat que ces tribunaux poursuivent non seulement les grands criminels mais aussi les militants des organisations de cultivateurs associations communautaires syndicats et organisations analogues l gard desquelles les protestations
89. rauca se seraient produites dans des situations autres que des affrontements arm s t Arauquita sont particuli rement touch es ur Les municipalit s de Saravena Les civils de ces r gions r int grit physique que les menaces viennent d un rapports de membres des forces de s curit c t ou d un autre violations imputables aux gu r Le Rappo 2 ou des auto d individus les gu rill les forces de s curit et qu meurtr ros accusaient d rteur sp cial a t saisi de nombreux illeros y compris le meurtre de rit s civiles l assassinat ou d de pl membres jouer r le d informateurs pour taient s amies usieurs femmes qui des forces arm es Un certain nombre de fonctionnaires de polic de personnes qu de l Arm e de schange d Rapporteur sp cial a t inform lib ration nationale avaient adress publiques et des journalistes ainsi que du meu nfreignant le code moral de l arm e du fait qu elles l adult re ou consommaient de la drogue de nationale de personnes commettaient des vols ou 58 Dans les zones rurales mettre leur disposition des le consid reraient qu ar des membres des Forces arm es r volutionnaires de Colombie et lib ration nationale auraient enlev es pour obtenir une ran on en leur mise en libert auraient aussi t tu es En outre le de
90. res villes de Colombie Medell n et Bogota en 1980 Cali et d autres villes du Valle del Cauca en 1981 ainsi qu Bucaramanga et d autres zones urbaines de la r gion du Magdalena Medio en 1983 Depuis des meurtres d assainissement social auraient eu lieu dans tous les d partements de la Colombie Antioquia Atl ntico le District de la Capitale Santander et le Valle del Cauca auraient t les d partements les plus touch s Selon des organisations non gouvernementales le nombre des victimes de ce genre d violence se chiffrait en 1990 environ 400 personnes par an alors que pour 1992 le nombre des morts de cette nature se chiffrait 505 Ces chiffres ainsi que d autres l ments tels les menaces qui souvent pr c dent les meurtres et la fa on dont les meurtriers op rent indiquent que le ph nom ne n est pas fortuit 49 En dehors des d linquants des individus appartenant d autres couches de la population dont la pr sence tait jug e ind sirable ont fait l objet de meurtres de cette nature qu il s agisse de prostitu es d homosexuels de mendiants de consommateurs de drogue ou d enfants des rues Ces meurtres sont souvent pr c d s de tortures qui auraient semble t il pour objet de fair n sorte qu il soit impossible d identifier la victime et par suite d effectuer une enqu te et d adresser aux milieux
91. rig s contre les syndicalistes se poursuivent On est inform de fa on peu pr s continue de meurtres et d menaces de mort L un des cas les plus r cents concerne le meurtre 1 10 octobre 1994 du dirigeant syndicaliste Hernando Cuadros qui a t enlev d ses foyers Tib dans le d partement Norte de Santander et a t tu apparemment par des forces paramilitaires 45 De nombreux membres des organisations de cultivateurs et d autochtones ont aussi t victimes d actes de violence aux mains des forces de s curit des groupes de justice priv t des groupes de qu rilleros l occasion de diff rends fonciers dans le cadre desquels ils faisaient valoir leurs droits sur certaines zones ainsi qu l occasion d activit s qu ils d ployaient en vue d prot ger leur identit et leur organisation C est ainsi qu au moins 78 dirigeants autochtones auraient t tu s au cours des quatre derni res ann es 46 Depuis sa cr ation en 1985 suite aux n gociations bilat rales entre les pouvoirs publics et les Forces arm es r volutionnaires de Colombie le parti politique Uni n Patri tica Union patriotique a perdu plus de 2 000 membres y compris un s nateur trois d put s membres de la Chambre des repr sentants et un certain nombre de maires et de conseillers
92. rm e nationale 65 Dans le cadre des op rations men es contre les qu rilleros l Arm e agissant parfois de concert avec des groupes paramilitaires s est livr e des op rations d intimidation et de harc lement ainsi qu des meurtres et dans bien des cas des massacres qui dans quelques r gions ont entra n des d placements de populations C est ainsi qu San Pablo au sud de Bolivar il y a eu en 1993 une cinquantaine de cas de d placement de familles du fait des op rations de ratissage de la deuxi me brigade mobile 66 Pour ce qui est des groupes d insurg s ils ont continu de se livrer des enl vements et des s vices l gard de la population civile galement L Arm e de lib ration nationale a t accus e d installer des mines antipersonnel qui en particulier dans les zones rurales de San Vicente de Chucur ont entra n des cas de mutilation notamment d enfants Le trafic de drogue est aussi pr sent dans les municipalit s de La Dorada Caldas Puerto Boyac et Puerto Berrio 67 Il a t de m me signal que la criminalit de droit commun a commenc se r v ler comme un autre l ment de violence Barrancabermeja et l int rieur de sa zone d influence Dans les centres urbains des jeunes ont constitu des bandes qui se livrent des vols qualifi s et d autres crimes Gis Valle del Cauca
93. roits civils et politiques par 3 de l art 2 dans les Principes relatifs la pr vention efficace des ex cutions extrajudiciaires arbitraires et sommaires et aux moyens d enqu ter efficacement sur ces ex cutions r solution 1989 65 du Conseil conomique et social en date du 24 mai 1989 dans la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels inhumains ou d gradants dans l Ensemble de principes pour la protection de toutes les personnes soumises une forme quelconque de d tention ou d emprisonnement r solution 43 173 de l Assembl e g n ral n dat du 9 d cembre 1988 principe 7 dans les Principes de base relatifs au recours la force et l utilisation des armes feu par les responsables de l application des lois adopt s par le Huiti me Congr s des Nations Unies pour la pr vention du crime et le traitement des d linquants qui s est tenu La Havane du 27 ao t au 7 septembre 1990 art 7 et 22 26 et dans la D claration des principes fondamentaux de justice relatifs aux victimes de la criminalit et aux victimes d abus de pouvoir r solution 40 34 de l Assembl e g n ral n date du 29 novembre 1985 35 Voir le paragraphe 3 de l article 2 de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels inhumains ou d gradants le paragraphe 1 de l article 6 de la D claration sur la protection de toutes les
94. rs la solde d un trafiquant de drogue qui se trouvait actuellement d tenu la prison Modelo de Bogota 45 IV DROIT AU RESPECT DE LA LEGALITE A Organismes Dans le cadre du r gime juridique colombien l administration de la justice en cas de violations des droits de l homme incombe avant tout 76 a aux tribunaux p naux ordinaires la Cour supr me de justice tant l instance la plus lev e Les poursuites p nales sont engag es par la Fiscal a General de la Naci n Bureau du Procureur g n ral de la nation qui il incombe directement ou comme suite une plainte ou une action en justice d enqu ter sur les infractions et de traduire les suspects devant les instances et tribunaux comp tents A cette fin le Bureau du Procureur g n ral de la nation dirige et coordonne les enqu tes p nales men es par la police nationale et les autres services habilit s par la loi et assure la protection des victimes des t moins et des parties en litige article 250 de la Constitution b aux instances p nales militaires c est dire aux cours d appel militaires et la Cour p nale militaire qui conna t des infractions commises par les membres de la police et des forces arm es dans l exercice de leurs fonctions conform ment aux prescriptions du Code p nal militaire article 221 de la Constitution c aux tribunaux administratifs ayant
95. s en partie des Les des le t perp tr titr 4 janvier 1994 savoir au public qu il mort de diverses personnes LT te men nqu et trois soldats devant le Tribuna militaire No 12 jour aucune sanction disciplinai 60 En 1993 est apparu dans la r gion de Saravena l p nal repr sailles pour une lleros auraient lanc e le m me jour contre une base laquelle trois soldats auraient trouv la mort les forces arm es ont publi un communiqu de presse faisant L y avait eu un affrontement arm qui avait entra n la par le Parquet g n ral a abouti toutefois la mise en route de poursuites judiciaires contre six fonctionnaires Le Saravena ce il t 4 re ou p nale n a sembl impos e un groupe paramilitaire portant le nom d Autodefensas del Sarare Du fait que ses membres lorsqu ils se livrent leurs op rations portent des cagoules pour dissimuler leur visage ce groupe a acquis une grande notori t sous le nom de groupe des Encapuchados cagoulards Selon les commandants militaires de la r gion il s agit l d un groupe d autod fense que des cultivateurs ont constitu pour faire face la pression exerc e par les insurg s Des habitants de la r gion ont toutefois dit au Rapporteur sp cial que les cagoulards taient en fait des membres des forces militaires En
96. s consid rer comme s il s agissait l simplement de manquements d officiers de rang moyen ou subalterne sans attribuer une responsabilit politique quelconque la hi rarchie civile et militaire Bien au contraire m me s il n a pas t d cid de pers cuter des civils non arm s le Gouvernement et le haut commandement militaire n en demeurent pas moins responsables des actes et des omissions de leurs subordonn s 110 Les Rapporteurs sp ciaux continuent de se pr occuper du contraste entre les d clarations selon lesquelles l chelon sup rieur des forces arm es serait tr s sensible aux questions de droits de l homme et en aurait pleinement conscienc t ce que ces forces font en pratique sur le terrain actes qui manquent tr s souvent de respecter les droits de l homme De fait malgr des obligations internationales d o d coule manifestement le contraire la responsabilit de ces actes se trouve vici e du fait qu il est possible d invoquer le devoir d ob issance envers les ordres des sup rieurs hi rarchiques ce qui a t r cemment affirm par l Assembl e l gislative dont la majorit des membres comme le Pr sident pr c dent ont soulign que des ordres sup rieurs pouvaient constituer une exception p remptoire en cas d implication dans une disparition forc e au m pris patent des normes internationales pertinentes 111 Le s
97. s de cette nature Des observateurs ont signal qu en affectant au Bureau du Procureur g n ral de la nation cette t che de coordination on avait sensiblement am lior la situation telle qu elle se pr sentait avant l adoption de la Constitution nouvelle chaque magistrat menant ses propres enqu tes et la coordination tant alors pratiquement inexistante Le Procureur g n ral de la E CN 4 1995 111 page 29 nation a toutefois d clar aux Rapporteurs sp ciaux que la coordination n avait pas encore t pleinement assur e Le Ministre de la justice et le Ministre de l int rieur insistent aussi sur la n cessit d am liorer les moyens d enqu te du Parquet Les organisations non gouvernementales quant elles ont critiqu le r le trop important confi aux forces militaires l gard des enqu tes p nales tant donn qu elles manquent de l ind pendance n cessaire pour mener objectivement les enqu tes De l avis de ces sources cette t che devrait tre exclusivement confi e au groupe technique de la Division des enqu tes p nales d police du Bureau du Procureur g n ral de la nation 84 Une autre question au sujet de laquelle les Rapporteurs sp ciaux ont entendu maintes critiques est celle de la protection des t moins Le programme actuel de protection des victimes et des t moins qui a t mis au point par le Bureau du Procureur g n
98. s de l homme sous l orientation du Haut Commissaire aux r fugi s devrait examiner toute demande du Gouvernement colombien tendant ce qu on l aide appliquer les recommandations ci dessus Il serait souhaitable que le Programme des Nations Unies pour le d veloppement qui fournit d j une assistance au Gouvernement colombien pour les questions concernant les droits de l homme participe cette d marche A cet gard les Rapporteurs sp ciaux tiennent souligner l importance du r le des organisations non gouvernementales qui s occupent des droits de l homme et la n cessit de les renforcer en leur assurant une protection ad quate Leur participation aux programmes d assistance concernant les droits de l homme est indispensable 132 La Commission des droits de l homme devrait suivre de particuli rement pr s la situation des droits de l homme en Colombi n vue de nommer moins que la situation ne s am liore de fa on radicale dans un proche avenir un rapporteur sp cial qui pourrait assurer en permanence la surveillance de la situation des droits de l homm t en rendre compte et qui pourrait coop rer troitement avec le programme d assistance technique Notes E CN 4 1995 111 page 43 1 Voir le rapport du Rapporteur sp cial M P Kooijmans E CN 4 1988 17 Add 1 par 8 12 2 E CN 4 1989 18 Add 1
99. s limitrophes de Casanare et de Boyac depuis 1991 alors que la Brigade mobile No 2 avait t cr e en 1993 dans la r gion du Magdalena Medio Ces brigades patrouilleraient le pays pendant de longues p riodes sans avoir de point d attache permanent et les bataillons qui op rent normalement dans la r gion ne se consid rent pas comme responsables de l activit de ces brigades Les membres des brigades mobiles seraient coupables d un nombre lev de de torture et d ex cutions extrajudiciaires sommaires ou disparitions forc es LA arbitraires Pendant leurs op rations les brigades mobiles ne porteraient pas d cussons ou insignes distinctifs ce qui faisait qu il tait peu pr s impossible pour les victimes ou les t moins des violations d identifier les coupables C est avec inqui tude que le Parquet g n ral a signal cette pratique dans son rapport d j mentionn 16 33 Les Rapporteurs sp ciaux ont aussi t saisis de nombreux rapports sur les E CN 4 1995 111 page 13 s vices dont la population civile avait fait l objet de la part de membres des diff rents groupes arm s d insurg s Les cultivateurs seraient contraints de fournir la gu rilla des aliments et de l argent S ils refusent d obtemp rer les gu rilleros les consid rent comme des collaborateurs des forces de s curit et les tuent Ils peuvent tre aussi contraints sous l
100. s p nitentiaires de Bogota et de Barrancabermeja pour y rencontrer des d tenus dont le cas avait t port sa connaissance dans le cadre de son mandat Il a rencontr notamment deux d tenus qui avaient t tenus au secret dans des installations militaires pendant plusieurs mois et il a nsuite demand aux autorit s de mettre un terme cet tat de choses Par une lettre du 21 novembre 1994 le Gouvernement colombien a fait savoir au Rapporteur sp cial que les d tenus avaient t l un et l autre transf r s dans des tablissements civils 6 Pendant leur s jour les Rapporteurs sp ciaux ont aussi rencontr les repr sentants de toute une gamme d organisations non gouvernementales s occupant des droits de l homme des repr sentants des partis politiques d opposition et des syndicats ainsi que des personnes d posant titre personnel qui taient originaires non seulement des villes dans lesquelles les Rapporteurs sp ciaux s taient rendus mais aussi d autres d partements de Colombie tels que ceux d Antioquia Meta Putumayo Cauca et Valle del Cauca ainsi que de la r gion du Magdalena Medio Fe Les Rapporteurs sp ciaux tiennent exprimer leurs remerciements au Gouvernement colombien pour l invitation qu il leur a adress e de se rendr n Colombie ainsi que pour l aide qu il leur a fournie pendant leur mission Ils ont t particuli
101. s pour pr ciser qu il ne tol rera pas de criminalit de la part de ses propres forces La hi rarchie est telle qu une fois tablie l existence du probl me le Gouvernement est m me de rep rer o se trouve la responsabilit en bonn t due form t de se pr valoir en cons quence des pouvoirs qui lui appartiennent Dans quelques cas isol s par le pass les pouvoirs publics ont d cid de destituer des agents impliqu s dans des violations des droits de l homme Le pouvoir d agir en ce sens est consacr par l article 189 de la Constitution L exercice de ce pouvoir est toutefois ind pendant de toutes autres sanctions disciplinaires et des poursuites p nales engager dans des cas de cette nature en application de l obligation internationale susmentionn e d enqu ter sur ceux dont la responsabilit a t tablie de les poursuivre et de les ch tier d accorder r paration ad quate et d emp cher que des violations des droits de l homme ne se reproduisent En tout tat de cause il faudrait suspendre les membres des forces de s curit lorsque le Parquet g n ral ou le Procureur g n ral de la nation engage contre eux une action disciplinaire ou un nqu te p nal n bonn t due forme dans des cas mettant en jeu des violations des droits de l homme En outre le respect des droits de l homme doit figurer au nombre des crit res appliquer lorsque le comportement des membres des forces de s curit est valu en
102. savoir au Gouvernement colombien qu il se rendrait en Colombie du 17 au 26 octobre 1994 et il propos d effectuer ce voyage de concert avec le Rapporteur sp cial charg d examiner la question de la torture tant donn que de l avis des deux Rapporteurs sp ciaux l valuation de la situation et l analyse des questions de protection du droit la vie et du droit l int grit physique b n ficieraient d une coop ration entre les deux rapporteurs Dans une lettre du 12 septembre 1994 le Gouvernement colombien a fait conna tre son accord sur cette mission concert e aux dates qu avait propos es M Ndiaye 4 Les Rapporteurs sp ciaux ont pass huit jours Bogota p riode pendant laquelle ils ont rencontr le Pr sident de la R publique les Ministres des affaires trang res de la justic t de la d fense ainsi que le Ministre de l int rieur Ministre d Etat le Procurador General de la Naci n Chef du Parquet g n ral et les procureurs d l gu s aux droits de l homme aux forces arm es et la Vigilancia Judicial Contr le judiciaire le Fiscal General de la Naci n Procureur g n ral de la nation et ses adjoints le Defensor del Pueblo D fenseur du peuple et son Directeur des enqu tes le haut commandement des forces colombiennes de s curit le Conseiller pr sidentiel aux droits de l homme le Haut Commissaire la paix le Pr sident de la Cour supr me ainsi que des fo
103. sp ciaux se sont rendus pendant leur s jour Dans le chapitre IV les Rapporteurs sp ciaux examinent les probl mes qui ont trait au fonctionnement de l appareil E CN 4 1995 111 page 5 judiciaire Enfin le chapitre V nonce les conclusions formul es par les Rapporteurs sp ciaux et leurs recommandations quant aux moyens de nature am liorer le respect du droit la vie et l int grit physique Ts GENESE ET VUE D ENSEMBLE DE LA QUESTION FAITS NOUVEAUX SURVENUS DEPUIS 1990 g Entre 1987 et 1989 trois organes diff rents de la Commission des droits de l homme ont s journ en Colombie et ont rendu compte de leurs conclusions savoir le Rapporteur sp cial charg d examiner la question de la torture 1 le Groupe de travail sur les disparitions forc es ou involontaires 2 et le Rapporteur sp cial sur la question des ex cutions extrajudiciaires sommaires ou arbitraires Ces trois organes se sont notamment attach s avant tout au cadre de violences dans lequel des violations des droits de l homme s taient produites ainsi qu au cadre juridique et institutionnel d ensembl t ils ont formul des recommandations sp cifiques l intention des pouvoirs publics 10 Le s jour en Colombie de celui qui tait alors le Rapporteur sp cial charg des ex cutions sommaires ou arbitraires M Amos Wako a eu lieu en oc
104. t de biologie A cet gard les Rapporteurs rotocole mod le d exhumation et d analyse de sur la pr vention des ex cutions extrajudiciaires arbitraires et sommaires et les moyens d enqu te sur ces ex cutions ST CSDHA 12 et Corr 1 manuel dont le texte a t diffus par les soins du Service de pr vention du crime et de justice p nale du Centre pour le d veloppement social et les affaires humanitaires Les Rapporteurs sp ciaux demandent aux pouvoirs publics de faire en sorte que l on puisse disposer dans tout le pays des comp tences voulues en mati r de m decine l gal t d analyse balistique pour pouvoir recueillir le maximum d l ments de preuve dans chaque cas faisant l objet d une enqu te 119 En outre le r gime de bureaux sp ciaux affect s aux unit s militaires a t consid r par bien des observateurs un semblant de l gitimit aux actes des faire en sorte que ceux qu elles captur nt E CN 4 1995 111 page 39 conf rer efficacement forces arm es qui ont pour objet de comme un moyen d soient d ment d clar s coupables devant avec des magistrats plus haut et sur la question plus haut t le rassemblement au paragraphe 86 anonymes et des t moins officiels Ainsi base de la d cision de la Cour constitutio ces ac d l ments de preuv exclusivement par une police judiciaire civi qu elles cherchent p
105. t de fa on satisfaisante et la cons quence qui en r sulte savoir l impunit non seulement emp chent de reprendre la situation en main en ch tiant ceux qui se rendent coupables des atteintes en question mais ils repr sentent en eux m mes une source importante de violence Les sections qui suivent traitent de ces questions recens es comme tant les principales questions qui influent sur le droit la vie et l int grit physique en Colombie A Violations du droit la vie et du droit de ne pas tr soumis la torture dans les zones de conflit arm 24 Les zones de conflit arm demeurent le cadre de vastes violations des droits de l hommes et atteintes ces droits de la part des membres des forces de s curit ou de membres de groupes paramilitaires ou de groupes de justice priv e qui coop reraient souvent avec ces forces ainsi que de la part de groupes d insurg s arm s Les Rapporteurs sp ciaux ont appris qu 1 heure actuelle 16 000 gu rilleros environ des Forces arm es r volutionnaires de Colombie de l Arm e de lib ration nationale et de la faction dissidente de l Arm e populaire de lib ration toujours arm s continueraient d op rer sur plus de 60 fronts dans diff rentes r gions du pays Les affrontements arm s seraient particuli rement fr quents dans les d partements d Antioquia
106. t l enqu te Seul un service civil Service des enqu tes criminelles de la police de police judiciaire ce qui assurerait l ind p poursuites judiciaires qui savoir le groupe technique du doit s acquitter des attributions am liorerait beaucoup l acc s la justice des ndance des enqu tes et victimes et des t moins de violations des droits de l homme qui l heur actuelle voient tr s souvent leurs plaintes examin es par les organismes m mes qu ils accusent d tre responsables de ces violations b Les services provinciaux et d partementaux du Parquet g n ral devraient avoir une autonomie et des ressources suffisantes pour enqu ter sans retard et de fa on efficace sur les violations pr tendues des droits de l homme c Tant que le r gime de justice r gionale subsiste les crimes qui rel vent de sa comp tence devrait tre clairement d finis de fa on viter que les actes qui constituent l exercice l gitim du dissentiment politique et de la protestation sociale soient consid r s comme d d insurrection De plus devant les tribunaux s actes de terrorisme ou r gionaux les pr venus doivent se voir accorder le respect int gral de leur droit un jugement quitable Les graves restrictions actuellement appliqu es y compris celles qui influent sur le droit l habeas corpus proc dure qui est indispensable pou
107. t l habitude d agir comm lles l entendent De plus on consid re E CN 4 1995 111 page 35 commun ment que les forces de s curit ont constitu des alliances avec des organisations de trafiquants de drogue et des groupes paramilitaires si elles n ont pas t d stabilis es ou corrompues par eux certaines de ces organisations et certains de ces groupes ayant t cr s par les forces arm es elles m mes On a aussi signal des alliances entre des organisations de trafiquants de drogue et des groupes d insurg s 106 Les violations des droits de l homme sont fr quentes dans le cadre des op rations que les forces de s curit m nent contre l insurrection arm e ou les trafiquants de drogue Les Rapporteurs sp ciaux comprennent pleinement les difficult s que rencontrent les pouvoirs publics lorsqu ils sont aux prises avec des qgu rilleros et d autres groupes arm s qui sont responsables les uns et les autres de nombreux actes de violenc t qui de toute vidence ne respectent ni la vie ni l int grit physique des agents de l Etat et des civils Cela ne justifie toutefois pas l emploi excessif et arbitraire de la force de la part des forces de s curit Il n y a pas d excuse pour les ex cutions extrajudiciaires sommaires ou arbitraires ou pour la torture pas plus que l impunit ne justifie que ces ex cutions ou tortures se perp tuent
108. tait la r sistance de hauts fonctionnaires de la police Le 9 septembre 1993 un Groupe sp cial des droits de l homme a t cr l int rieur du D partement administratif de la s curit 1 6 Le 17 ao t 1993 le Ministre de la d fense a promulgu la Directive No 0017 qui oblige tous les membres de la force publique respecter les normes du droit international humanitaire qui figurent dans les quatre Conventions de Gen ve de 1949 et dans les Protocoles additionnels ces conventions Le 6 septembre 1993 le Commandement des forces militaires a promulgu les Directives No 100 5 et 100 6 concernant respectivement le strict respect du droit international humanitair t le renforcement des programmes tendant ce que tous les membres des forces militaires respectent les droits de l homme Un projet de loi proposant l adh sion au Protocole additionnel II aux Conventions de Gen ve de 1949 t adopt par le S nat en septembre 1994 1 7 Le 7 ao t 1994 le Pr sident Ernesto Samper Pizano nouvellement lu a assum ses fonctions Dans son discours d investiture le Pr sident Samper constatant que la Colombie avait faire face un probl me de droits de l homme a pr cis que la question de l impunit et celle des activit s dites paramilitaires 3 constituaient les causes principales des violations persistantes des droits de l homme Il a aussi affirm que son Gouvernem
109. tant de ces instances judiciaires est qu elles se composent d officiers qui peuvent avoir aussi la charge d ordonner des op rations militaires l occasion desquelles il y a eu violation des droits de l homme ce qui est incompatible avec le principe de l ind pendanc t d l impartialit des juges militaires et est une cause d impunit 90 Une autre notion pr tant beaucoup controvers st celle de l infraction commise dans l exercice de fonctions officielles cette notion servant dans certains cas conf rer comp tence aux tribunaux militaires L article 221 de la Constitution stipule que les infractions commises par les membres des forces arm es dans l exercice de leurs fonctions et qui sont li es l exercice de ces fonctions rel vent des cours d appel militaires ou des tribunaux militaires conform ment aux dispositions du Code p nal militaire Cette notion a t et continue d tre interpr t e de fa on large au point d y englober les violations des droits de l homme En outre lorsque des infractions autres que militaires sont commises au cours d op rations militaires les infractions dont des civils non arm s sont victimes sont trait es dans le cadre de la violation des r glementations internes l argument servant justifier cette interpr tation tant qu un acte commis dans l exercice de fonctions officielles comprend toute chose qu un membre des forces arm es peut faire tandis qu i
110. tes dont auraient Le Parquet s t 1 si pr occup s meurtres tendent aussi de constater qu entre repr senter une proportion de 1990 le rapport entre les d tention n perquisitions ill gales tait de 1 4 t meurtres s vices par exemple et les cette proportion s tablissait E CN 4 1995 111 page 9 2 pratiquement 50 Dans la majorit des plaintes dont le Parquet avait t saisi la responsabilit des violations tait imput e aux fonctionnaires de la police nationale 45 et aux membres des forces arm es 30 22 Les deux Rapporteurs sp ciaux ont au cours des ann es t saisis de nombreux rapports et de nombreuses all gations visant des cas d ex cutions extrajudiciaires sommaires ou arbitraires et de tortures ainsi que de pi ces analysant le cadre politique social et conomique dans lequel de telles violations se produisaient en Colombie en tant assur es d une impunit quasi totale Les deux Rapporteurs sp ciaux ont communiqu leurs pr occupations au Gouvernement colombien dans de nombreuses demandes d intervention d urgence et ils les ont fait conna tre la collectivit internationale dans les rapports qu ils ont soumis la Commission des droits de l homme 8 233 Pendant le s jour des Rapporteurs sp ciaux en Colombie tous leurs interlocuteurs ont soulign qu il fallait pr
111. tion l achat et la vente d armes feu ainsi que leur enregistrement favorisant ainsi le d sarmement de la population civile De plus les lois No 30 de 1993 et 107 de 1994 ont renforc l instruction en mati re de droits de l homme r5 Des m canismes de surveillance et des organismes s occupant des droits de l homme ont t mis en place dans le cadre des forces de s curit C est ainsi qu un groupe des droits de l homme a t cr en 1992 au Commandement g n ral des forces arm es et en 1994 au Minist re de la d fense La loi No 62 de 1993 a restructur la police nationale en disposant que la protection des droits de l homme est indispensable la mission de la police en tant qu institution et que les questions de droits de l homme constituent une composante centrale d l instruction de tous les fonctionnaires de police La loi No 62 a aussi cr le poste de Comisionado Nacional para la Polic a Commissaire la police nationale qui a pour t che de coordonner les m canismes de surveillance E CN 4 1995 111 page 7 disciplinaire intern t c est un civil qui a t nomm ce poste Des sources non gouvernementales ont toutefois appel l attention des Rapporteurs sp ciaux sur les d clarations du premier titulaire de ce poste selon lesquelles il avait constat que sa t che se heur
112. tion de toutes les personnes contre les disparitions forc es r solution 47 133 du 18 d cembre 1992 a stipul que toute personne qui aurait commis un acte de disparition forc e doit tre jug e exclusivement par les tribunaux ordinaires comp tents et non par un tribunal sp cial quel qu il soit tribunaux militaires y compris par 2 de l art 16 Les Rapporteurs sp ciaux sont d avis qu il doit n tre de m me des ex cutions extrajudiciaires sommaires ou arbitraires et des tortures La seule mesure appropri e serait donc d exclure de tels actes de la comp tence de la justice militaire ce que la loi devrait sp cifier sans quivoque 117 La justice civile ne fonctionne pas non plus comme elle le devrait Les tribunaux ordinaires ne m nent leurs travaux jusqu une d claration de culpabilit que dans le dixi me des cas de meurtre Les Rapporteurs sp ciaux demandent donc aux autorit s de prendre les mesures n cessaires pour renforcer l administration ordinaire de la justice de fa on qu elle soit plus efficace en toutes circonstances et que l on n ait pas par suite recourir des r gimes judiciaires sp ciaux tels que le r gime judiciaire r gional A cette fin il peut tre souhaitable de recommander ce qui suit E CN 4 1995 111 page 38 a Les ressources humaines et mat rielles n cessaires doivent tre d ment fournies en particulier aux stades des concernen
113. tobre 1989 M Wako a pr sent la Commission des droits de l homme sa quarante sixi me session un rapport sur cette visite E CN 4 1990 22 Add 1 dans lequel il analysait les violations du droit la vie dans le cadre des violences qui pr valaient alors communiquait les donn es statistiques qu il avait recueillies d crivait des massacres sp cifiques pr cisait quelles taient les couches de la population qui taient particuli rement vuln rables exposait la campagne anti insurrectionnelle des pouvoirs publics et ses r percussions sur la population civile valuait les mesures prises par les pouvoirs publics et consignait ses conclusions et recommandations s attachant avant tout aux principaux sujets ci apr s de pr occupation violations du droit la vie de la part de groupes paramilitaires op rant en troite coop ration avec les forces arm es et la police impunit des membres des groupes paramilitaires et des forces de s curit qui taient responsables desdites violations graves lacunes de l administration de la justice qui contribuaient ce ph nom ne d impunit et absence de justice sociale en ce qui concernait particuli rement les cultivateurs et les salari s de l industrie E CN 4 1990 22 Add 1 par 60 74 Un certain nombre de faits nouveaux importants se sont produits depuis LL Sous le gouvernement du Pr sident Gaviria 1990 1994
114. ue les d tenus sont mis la disposition des autorit s judiciaires que les cicatrices apparaissant sur le corps des d tenus so t les s vices ceux qui les ont rieurement d fini Toute l autorit judiciaire es 370 372 du Code de rante que les membres des tation de personnes magistrat que attestation ainsi que le fait torture Il ns les dossiers laquelle En outre les d tenus s am ne au centre d en libert ou plac s arr t s affirment nt ant rieures signer un risque de figure da res violations des droits de l homme res ou de disparitions se produisent souvent en particulier et il arrive par suite tr s souvent libres t due forme les confessio comme l ment de preuv 30 ne pas d noncer les s vices auxquels la raison qu elles consid rent avoir Si elles font l objet d une ns obtenues par la torture sont souvent retenues par les organes judiciaires soient m me pas enregistr s comme cas de torture De m me dans bien les victimes une fois mises en libert pr f rent ne pas porter nformer les autorit s comp tentes par crainte de repr sailles ils ont t eu de la chance plainte en bonne Selon un rapport que plusieurs organisations non gouvernementales ont tabli en se fondant sur l tude de 183 cas de d tention qui se sont produits dans la r gion de Barrancabermeja ont t soumises des tortures physiques la
115. une occasion civils des t moins oculaires aura du groupe d artillerie No 19 Rev i comme tant des civils ayant aupar avec les forces arm es aux fins d plus tard le membre du groupe d a t trouv mort dans les caserneme sa r union avec les autorit s mili appris du commandant du bataillon alors que les cagoula nt identifi LA i rds d tenaient des l un d eux comme tant membre z Pizarro et en auraien t identifi deux autres avant lutt avec la gu op rations d rilla qui travaillaient rtillerie que les t moi nts s tant apparemmen taires du d partement renseignement Quelques jours ns avaient reconnu a Au cours de t suicid groupe d autod fens t que les a propagande contredisant en cela anciens gu rilleros qui s taient comme membres de ce groupe les autorit s civil le Rapporteur sp cial a Rev iz Pizarro que les cagoulards taient un l gations le concernant relevaient de la pure s selon lesquelles s rendus aux forces arm es taient employ s E CN 4 1995 111 page 22 B Magdalena Medio 61 La r gion appel e Magdalena Medio se compose de plus de 30 municipalit s l int rieur des d partements d Antioquia Caldas Cundinamarca Bol var Boyac Santander et C sar qui comprennent Barrancabermeja Puerto Wilches Sabana de Torres San Vicente de Chucur et El Carmen dans le
116. vue de promotions 123 Les op rations de lutte anti insurrectionnelle que m nent les forces arm es doivent se d rouler en respectant pleinement les droits de la population civile Les Rapporteurs sp ciaux demandent aux pouvoirs publics de faire en sorte que l anonymit des soldats ne facilite pas l impunit lorsqu ils commettent des actes illicites 124 Les forces arm es doivent tre tenues d accepter qu il soit prioritaire de prendre des mesures efficaces pour d sarmer et d manteler des groupes arm s notamment des groupes paramilitaires dont un grand nombre ont t constitu s par ces forces ou ont coop r troitement avec elles Etant donn les nombreuses E CN 4 1995 111 page 41 violations commises par de tels groupes ainsi que leur caract re illicite cette obligation est d une imp rieuse n cessit De plus cette fa on d agir aiderait beaucoup conf rer aux forces arm es le caract re de d fenseurs impartiaux du respect de la l galit En agissant de la sorte on commencerait aussi conf rer r alit au besoin qu a tout Etat d mocratique d avoir le monopole de l emploi de la force l int rieur des limites d coulant des normes internationales pertinentes 125 Les Rapporteurs sp ciaux recommandent aussi que l on s emploie davantage

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