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Estime de soi & matu.. - ACP Pratique et recherche

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1. Psychology A Study of Science Vol 3 p 251 New York McGraw Hill Rogers C 1963 The actualizing tendency in relation to motives and to consciousness In M Jones Ed Nebraska Symposium on Motivation pp 1 24 Lincoln Neb University of Nebraska Press Rogers C 1977 Carl Rogers on Personal Power Inner strength and Its Revolutionary Impact London Constable and Co Rogers C 1978 The formative tendency Journal of Humanistic Psychology 18 23 26 Rychlak J 1971 Applied phenomenology the client centered psychology of Carl Rogers Introduction to Personality and Psychotherapy p 410 Boston Houghton Mifflin Stikkers K W 1985 Phenonmenology as psychic technique of non resistance In W Hamrick Ed Phenomenology in Practice and Theory pp 129 152 London Martinus Nijhoff Dordrecht Van Belle H 1980 Basic Intent and Therapeutic Approach of Carl R Rogers Toronto Canada Wedge Publishing Foundation Watson N 1984 The empirical status of Rogers hypotheses of the necessary and sufficient conditions for effective psychotherapy In R Levant and J Shlien Eds Chent Centered Therapy and the Person Centered Approach pp 17 40 New York Praeger Zimring F and Raskin N 1992 Carl Rogers and client person centered therapy In D Freedman Ed History of Psychotherapy A Century of Change pp 629 656 Washington D C American Psychological Association Zucconi A 1984 St
2. Ces clients ont souvent peur de communiquer ou de partager l exp rience de leurs motions La non directivit le RPI l empathie l authenticit et l coute r flexion sont les composants majeurs d une th rapie rog rienne classique Watson 1984 a dress l historique des tudes empiriques sur le sujet 88 ACP Pratique et recherche n 2 L attitude non directive et les conditions n cessaires et suffisantes appliqu es aux schizophr nes et retard s mentaux R f rences Berger D M 1987 Clinical Empathy Northvale N J Jason Aronson Makkreel R A 1986 Dilthey and universal hermeneutics the status of the human sciences In S Glynn Ed European Philosophy and the Human Sciences p 3 Hampshire England Gower Publishing Mearns D and Thorne B 1990 Person Centred Counselling in Action London Sage Publications Gendlin E T 1970 Research in Psychotherapy with schizophrenic patients and the nature of that illness In J T Hart and T M Tomlinson Eds New Directions in Client Centered Therapy p 288 Boston Houghton Mifflin Rogers C 1942 Counseling and Psychotherapy Boston Houghton Mifflin Rogers C 1957 The necessary and sufficient conditions of therapeutic and personality change Journal of Consulting Psychology 21 2 95 103 Rogers C 1959 A theory of therapy personality and interpersonal relationships as developped in the client centered framework In E Koch Ed
3. La r ponse partit comme une fus e Elle avait l air livide et dit J ai envie de vomir o sont les toilettes Il lui montra le chemin Quand elle revint quelques minutes plus tard elle tait moins p le Elle s assit plus calmement et ext nu e elle dit Je l ai toujours su mais je ne pouvais pas le croire Vous savez j ai d j travaill ca en th rapie en Italie mais j ai mis fin la th rapie quand mon p re a t arr t Je pensais que tout a c tait fini que maintenant je pourrais vivre normalement Mais non seulement maintenant je r alise que ce n tait pas fini Longue pause et ensuite d une voix rapide et haletante elle continua C tait horrible J ai juste vomi des bouts de chair fraiche des bouts de ma chair C est horrible je devais avoir sept ans il me prenait sur les genoux ses mains sous ma jupe les doigts profond ment juste l en bas et il m embrassait l D abord j avais un peu peur C tait bizarre Puis j ai pens c est mon papa ca doit tre normal pour un papa de faire comme ca avec sa petite fille et je me laissais aller j arrivais m me y trouver du plaisir Mais il y avait quelque chose en moi qui disait que ce n tait pas normal alors tout d un coup le plaisir cessait jusqu la fois suivante Ca dura des ann es jusqu ce que j aie mes r gles J tais tr s jeune peine plus de dix ans Parce que j tais si je
4. coulement du flux vital 12 Sloterdijk Peter Op Cit page 237 13 Bettelheim Bruno Le c ur conscient Paris Hachette collection Pluriel 14 Sloterdijk Peter Op Cit page 237 L individu m r jouit de l avantage d tre lui m me apr s avoir surmont les pisodes au cours desquels il a fait ses exp riences avec l inconv nient d tre soi m me 22 ACP Pratique et recherche n 2 Estime de soi et maturation du bouclier narcissique L anthropologie rog rienne est essentiellement optimiste mais n ignore pas pour autant la dimension ontologique du Mal et la part d agres sivit de violence et de destructivit pr sente dans toute relation humaine Si l on envisage les relations actuelles professeurs l ves comme malades l attitude rog rienne en classe peut poss der une vertu pr ventive et th ra peutique au sens large La personne immunis e dans le sens que donne Peter Sloterdijk ce mot vaccine autrui son tour emp chant la propagation d ondes n gatives et le d veloppement de l pid mie mentale et du d couragement qui ont tendance gagner du terrain dans l cole actuelle Il est alors un conspirateur ou plut t un m decin de l me en m me temps qu un professeur un homme de culture un ducateur et un p dagogue Conclusion Pour adopter une cat gorisation simpliste on pourrait distinguer deux sortes de penseuts Ceux engag s dans une entre
5. galement qu il avait t trop passif La vid o montra le contraire le langage corporel du th rapeute fit ressortir qu il coutait son client avec attention En effet sa main s agitait au bout de son bras pendant signe de son coute attentive De surcro t le client exprima sa satisfaction de l entretien et ajouta que si sa m re avait t mentionn e il serait parti s ance tenante Ce fut ma premi re exp rience de la non directivit et de son action facilitatrice partir de ce jour je me sentis attir e par l attitude non directive et je con us beaucoup de respect et d affection pour Nat Raskin Avant d avoir fait cette exp rience je me consid rais comme un objet inanim expos des v nements auxquels il me fallait trouver une solu tion Apr s un certain temps cependant l id e faible et confuse commen a germer dans mon esprit que je n tais pas ce simple objet qu il y avait autre chose quoi je n avais pas encore pens qui commengait poindre dans ma conscience Mais l poque je ne poussai pas plus loin mon inves tigation Je conservais n anmoins le vague sentiment d une exploration incompl te jusqu au moment ot me fut donn e l opportunit de revenir sur cette inquisition subtile C est alors que je devins intrigu e par le concept de la non directivit et que celui ci s imposa moi La non directivit Le terme non directif d crit une attitude du th rapeute ou de toute autr
6. v nements auraient pu avoir des cons quences restrictives au lieu de contribuer son d veloppement Par exemple les exp riences r currentes d humiliation auraient pu rester dans son esprit en tant que repr sentations d interactions g n ralis es RIG Stern 2003 chapitre II toujours pr tes se r p ter Elles auraient 32 ACP Pratique et recherche n 2 Le projet de d veloppement du th rapeute pu tre source d exclusion sociale ou de perte de confiance dans ses relations et faire na tre dans son Self une configuration de victime pr te jouer un r le inhibiteur dans sa vie De m me son exp rience r currente de frustration et de d ception face son incapacit plaire son p re aurait pu devenir un fardeau freinant son d veloppement en termes de valeur personnelle et provoquant une frustration et une d ception constantes tout au long de sa vie Le fait que ces exp riences au contraire aient renforc le caract re de Lesley et aient constitu pour elle une source essentielle de patience ainsi qu une pierre de touche au lieu de la charger de tristesse est principalement d sa propre acceptation globale de soi general self acceptance L acceptation de soi qui joue un r le essentiel dans l attitude relation nelle au Self Je Je voir chapitre IT est le degr auquel nous voyons notre Self comme un tre humain dou de raison capable d une grande vari t d actions et
7. J avais l impression de ne tenir qu un fil tellement j tais boulevers e Pourtant je savais qu il tait vital pour moi de tenir bon et j y suis arriv e J ai finalement r ussi entrer dans ce monde avec elle Nous avons pleur ensemble et tout allait bien partir de cet pisode c tait plus facile parce que je savais que j avais cette force de r sister C tait tr s diff rent avec une autre cliente Elle avait seize ans et avait subi des s vices sexuels assez durs de la part de son p re Je devais tre extr mement patiente et attendre qu elle remette tous les l ments leur place petit petit jusqu ce qu elle soit pr te Je ne pouvais pas acc l rer ce processus car elle devait faire quelque chose qui tait presque impossible pour elle et elle ne pouvait le faire que si tous les l ments taient en place Lorsqu elle a t pr te pr te engager des poursuites contre son p re elle m a regard e droit dans les yeux et une larme a perl Elle l a essuy e et m a souri Je pense que je n oublierai jamais cette larme et ce sourire Lesley d crit ses pierres de touche comme des endroits o aller afin de rencontrer son client Lorsque nous cherchons p n trer dans l exp rience de notte client le meilleur moyen d y parvenir est de p n trer dans une part de notre propre Self qui ale m me go t Ainsi Lesley peut p n trer dans son propre sentiment profond d humiliatio
8. au sentiment et l attitude spontan s du client Il indique que la d cision appartient au client et qu il accepte cette d cision Rogers ensuite r sume la non directivit un ensemble de valeurs que doit poss der le th rapeute Le client a le droit de s lectionner des objec tifs personnels Le client a le droit d tre psychologiquement ind pendant et de maintenir son int grit psychologique Le client a le droit de choisir la meilleure adaptation la r alit En termes de pratique de la th rapie on peut ajouter que le th rapeute ne guide ni ne dirige le client il n interpr te ni n explique ce qu il dit Raskin N The Non Directive Attitude manuscrit non publi galement cit dans Carl Rogers 1951 Client Centered Therapy Boston Houghton Mifflin p 29 ACP Pratique et recherche n 2 77 Garry Prouty il ne le conseille pas Sa responsabilit premi re est de suivre et de faciliter son processus En langage centr sur la personne plus moderne le client s investit de son pouvoir personnel pendant l entretien L autonomie du client est maxi mis e la relation th rapeutique est plus d mocratis e et l individualisation du client est plus centr e En d autres termes le client est psychologi quement lib r pour devenir un soi self Il semble vident que pour pouvoit mettre en place cette approche non directive le th rapeute doive avoir une attitude non directive authentique
9. cette fin ma propre supervision Cela peut m aider d couvtir des pens es et des sentiments dont je n avais pas conscience et qui auraient pu influencer ma session de supervision Je trouve galement extr me ment b n fique de partager mes sentiments avec mon supervis De nouveau ceci a pour r le de mettre en pratique l approche centr e sur la personne et le non dit tant dit signifie que tous les deux mon super vis et moi m me nous prenons de plus en plus conscience de ce qui se passe entre nous Ceci rend notre travail ensemble plus efficace conduit une plus grande prise de conscience de soi et accro t l exp rience du supetvis ACP Pratique et recherche n 2 55 Mary Kilborn En tant que superviseur j essaie de rester ouverte tout enseignement qui s offre moi J utilise ma propre supervision de mon travail de super viseur de mani re aussi efficace que possible En fait j ai deux superviseurs Il y a celui auquel je me r f re r guli rement pour le travail que je fais en supervision Avec l autre je pr pare la formation de supervision que nous assurons ensemble et nous nous supervisons mutuellement J encourage mes supervis s me faire des feed back Il y a deux ans j ai d cid de faire une recherche sur une petite chelle en invitant douze de mes supetvis s r pondre un questionnaire concernant le travail que nous faisons ensemble Celui ci portait sur la mani re dont je les stim
10. devenir ce genre de personne Bien entendu nous ne pouvons pas leur donner un manuel d instructions de programmes de traitement et d outils th rapeutiques Cet effort est si troitement li au th rapeute en tant que petsonne sa conscience et sa s curit personnelles que c est le Self du th rapeute qui doit d terminer son propre projet de d veloppement Nous poutsuivtons notre tude en explorant tout d abord ce que nous consid rons comme les deux aspects fondamentaux de ce projet du Self 26 ACP Pratique et recherche n 2 Le projet de d veloppement du th rapeute savoir la prise de conscience de notre sens de l existence et la croissance de l acceptation du Self se facceptance avant d examiner certains des contextes pouvant tre utilis s pour faciliter ce projet de d veloppement Prendre conscience de notre sens de l existence S engaget en profondeur relationnelle avec un client d abord de mani re momentan e dans le cadre de la th rapie puis sur la base d une relation continue suppose imp rativement que le th rapeute soit capable d tre proche de ses propres profondeurs personnelles Si nous pouvons tre proches des dimensions de nous m mes qui ont une signification profonde pout le sens que nous avons de notre propre existence nous sommes alors la profondeur appropri e pour rencontrer notre client En d autres termes nous p n trons dans nos propres profondeurs pour pou
11. et pourtant tu dis que tout va bien ce moment Alison s est lan c e dans une tirade sur cette mise l preuve ci sur toutes les autres et sut beaucoup d autres exp riences qu elle avait v cues au cours de ce premier mois Puis elle s est arr t e de parler et est rest e assise immobile dans son si ge la t te obstin ment baiss e Apr s un silence elle a dit Je dois partir ce quoi trois autres personnes du groupe ont r pondu Non reste Alison Si tu pats je peux venir 34 ACP Pratique et recherche n 2 Le projet de d veloppement du th rapeute avec toi et C tait bien de t avoir entendue Alison Alison a alors clat en larmes Plus tard elle a d crit ses sentiments ce moment comme un m lange d embarras intense de soulagement et de joie Elle tait s re que si elle exprimait sa col re une immense caverne s ouvrirait devant elle et qu elle tomberait dedans pour y dispara tre jamais Au lieu de se retrouver an antie par l expression de sa col re elle a d couvert que celle ci lui avait en fait ouvert la voie vers un engage ment plus fort avec les autres et de cette fa on vers un engagement plus fort avec son Self L environnement relationnel intense dans la formation la psychoth rapie comporte galement une grande diversit parmi les personnes Nos moyens sophistiqu s pour nous prot ger et pour entretenir nos doutes sur notre Self peuvent
12. m dicament Cela ne s est pas pass lorsque j tais de service Dieu merci mais je me sens toujours tr s coupable parce que j ai t complice pour couvrir le docteur A ce moment j avais l impression de ne rien pouvoir faire d autre m me si j tais extr mement en col re J avais un sentiment d impuissance totale qui constitue d sormais une pierre de touche tr s pr cieuse lorsque je rencontre la plupart de mes clients 30 ACP Pratique et recherche n 2 Le projet de d veloppement du th rapeute Etre avec une personne mourante et s ouvrir cette exp rience aide d velopper la profondeur Les infirmi res vitent souvent d tre confront es cette situation mais je me rappelle quelques cas dont celui de Mary qui avait 83 ans Personne n tait l pour l accompagner avant de mourir donc je Pai fait J avais termin mon service et je savais que Mary ne serait plus la la prochaine fois que je viendrais travailler donc je me suis assise aupr s d elle et elle m a parl de sa vie Cela a dur deux heures et demie puis elle est morte Ce que Mary m a laiss m est utile avec tous les clients que je rencontre J ai tir de nombreuses pierres de touche de mon travail de th ra peute mais il y en a surtout deux qui me viennent l esprit Dans la pre mi re exp rience j ai ressenti une peur intense face au mat riel dans lequel p n trait ma cliente concernant la mort de son enfant
13. puissent trouver l empathie l int rieur d eux m mes Premi rement l em pathie est consid r e comme tant perceptible Le th rapeute peut regarder le visage du client et y lire directement son motion Deuxi mement l empathie est motionnelle Le th rapeute peut ressentir l motion du client ce qui peut tre conceptualis en termes de r sonance motionnelle semblable la r sonance du diapason Enfin l empathie est communicative ce qui signifie que le th rapeute peut verbaliser avec justesse l exp rience v cue du client Pratiquer l empathie avec les psychotiques et les psychotiques mentale ment retard s n cessite une Eznfih ung mot allemand qui signifie un sen timent vers l int rieur Berger 1987 Le th rapeute ne sait probablement pas ce qu est l exp rience du psychotique c est dire la peur de la perte du sens de la r alit les sentiments d irr alit la terreur des hallucinations et des illusions l exp rience d un corps qui se d forme etc Parce que le th rapeute ne vit pas l exp rience psychotique il doit l assimiler en y p n trant graduellement Ceci n cessite une empathie qui conduit la perte du sens de soi et la perte du sens de la r alit c est dire la perte de l ego Qu est ce que cela fait de vivre une hallucination psychotique Qu est ce que cela fait de ressentir que les murs r tr cissent Qu est ce que cela fait de vivre l exp rience du temps qui s arr t
14. rapeute car il largit la personne qu il peut offrir en profondeur rela tionnelle Certaines parties sont importantes pour la qualit de pr sence qu elles offrent tandis que d autres sont cruciales parce qu elles fournissent des endroits particuliers utiliser afin de rencontrer le client comme nous l avons vu pr c demment Dave illustre ces deux situations dans le commentaire suivant ACP Pratique et recherche n 2 37 Dave Mearns Il m a fallu dix douze ans de pratique avant que mon petit gatcon soit autoris intervenir en th rapie sans tre soumis une supervision tr s stricte Il avait norm ment de chaleur et de ten dresse mais aussi de l humour Il avait galement une passion qui pouvait tre un endroit extr mement puissant pour rencontrer le client Mais il m a fallu longtemps pour leur faire pleinement confiance lui et sa passion c est pourquoi il tait supervis de pr s au d but Une autre partie de moi est plus difficile d crire je n ai m me pas d tiquette pour cette partie de moi C est une partie de moi qui peut exister dans l isolement total Elle peut vivre des situations extr mement effrayantes et rester absolument calme Elle peut voir des atrocit s et survivre Il s agit sans doute de ma for t la plus sombre Beaucoup la trouveraient effrayante voire d sagr able sans doute parce qu ils ne la comprendraient pas vraiment Ot pour moi elle n a rien
15. tielle le d part du sujet d une existence anonyme et d une lassitude existentielle dont il est in luctablement charg Levinas d ajouter 62 ACP Pratique et recherche n 2 La non directivit un concept ontologique L absolu dans la relation entre l existant et l existence dans l instant est la fois fait de la ma trise de l existant sur l existence mais aussi du poids de l existence sur l existant En poursuivant son analyse de l uvre de Levinas Cohen constate que pour Levinas l instant n a ni pass ni futur il est fragile vanescent muet et voit ainsi dans le pass dans le futur dans les horizons du monde un d part de lui m me Et Levinas lui m me de conclure L alt rit absolue de l autre instant si toutefois le temps n est pas l illusion d un pi tinement ne peut se trouver dans le sujet qui est d finitivement wi m me Cette alt rit ne me vient que d autrui l autre ce stade de nos consid rations et pour le propos de cet article le terme autre peut tre appliqu l autre qui est en moi le cela se r f rant moi en devenir Le sujet cela alors anonyme n tait pas encore consi d r comme un individu Cohen nous dit que l itin raire de Levinas nous entraine d une existence anonyme l mergence de la subjectivit la pratique de la subjectivit dans sa fracassante relation avec l alt rit de l autre
16. A PARTICIPE gt aux Cahiers Binet Simon gt aux Cahiers P dagogiques gt Recherche et Formation INRP gt Perspectives documentaires en ducation INRP ainsi qu au travail r alis par l association lyonnaise Voies Livres se former IL A ECRIT gt Action ducative et thique L Harmattan 2001 gt La vie et l ducation suivi de Comment r enchanter l cole para tre aux ditions de L Harmattan automne 2005 gt JUNG et l auto ducation In dit ce jour Le public Enseignants ducateurs formateurs Le sommaire Introduction La vitalit de la pens e rog rienne 1 10 11 12 13 Les fondements de l attitude rog rienne Charles MACCIO Le mod le p dagogique rog rien Une r f rence incontournable pour le XXT si cle Marie Louise POEYDOMENGE ancien professeur IUPM d Aix en Provence jusqu en 1999 L l ve au centre des apprentissages Texte de Carl ROGERS traduit de l espagnol par Jean Daniel Rohart a Observations du traducteur L l ve au centre des apprentissages R cit d une exp rience v cue b Le texte de Catl Rogers Lattitude rog rienne en classe Contribution la gestion de la crise de l cole Jean Daniel ROHART Les concepts de l approche centr e sur la personne ont ils leur place a l cole aujourd hui Marie KILBORN Th rapeute cosse Formation th rapie vers la perc
17. Mais la discussion qu elle a suscit e varia avec les poques l heure actuelle nous pouvons diviser les nombreux trait s d ontologie en diff rentes cat gories suivant des champs sp cifiques C est ainsi que nous avons des titres comme ontologie des sciences ontologie et langages ou encore ontologie et ph nom nologie Parmi ces derniers c est onto logie et ph nom nologie qui fit son apparition dans la deuxi me partie du XIX si cle et qui nous int resse particuli rement ici Suivant la chronolo gie que nous offre l histoire je citerai six philosophes qui ont laiss leurs marques dans ce qu il est convenu d appeler l ontologie ph nom nologique Husserl philosophe allemand 1859 1938 proposa d abandonner la pr conception philosophique des choses et de retourner aux choses elles m mes Il orienta sa r flexion vers le probl me de la corr lation du sujet et de l objet dans l acte de la connaissance et introduisit l id e d intentionnalit Heidegger autre philosophe allemand 1889 1976 fut tudiant de Husserl Il eut pour objet de renouveler l ontologie fondamentale Une ph nom nologie de l existence tait pour lui ce dont le probl me de l tre humain avait avant tout besoin une analyse du Dasein tre l en allemand Les structures du Dasein les racines ontologiques de sa tem poralit qui sont la base de l historicit de la compr hension de l tre trouvent leur explicit
18. cit par Rogers 6 voque un experiencing actif des sentiments que le client exprime Mais chez Rogers bien qu ici et l se trouve le terme experiencing utilis en tant que substantif comme dans l expression l experiencing de l exp rience she experiencing of experience ma connaissance le concept ne semble pas avoir t consid r comme important dans son uvre jusqu en 1961 cette poque il dira Gendlin a attir mon attention sur la qualit importante de l experien cing en tant que r f rent De nouveaux sentiments sont exp rienci s dans limm diatet et la richesse du d tail la fois dans la relation th ra peutique et l ext rieur L experiencing de ces sentiments est utilis en tant que clair r f rent Finalement la description de l experiencing par Rogers fait appel au concept de l expetiencing tel qu il fut formul par Gendlin en 1962 En bref pour Gendlin il y a dans l organisme humain un flot d ex periencings vers lequel l individu peut venir et revenir toujours et encore comme vers un r f rent pour lui permettre de d couvrir la signification de ses exp riences Si l on se penche sur ce qui a t investigu jusqu ici en ce qui concerne l instant et l experiencing nous trouvons dans les deux concepts les notions de soudainet flash imm diatet de r action corporelle de fluidit de continuit flot succession mouvement de d part et de ret
19. comme un mod le pour le client l invitant prendre davantage de risques s exprimer personnelle ment Elle illustre la s curit psychologique et le potentiel relationnel qui existe en tant soi m me Ces trois attitudes regard positif inconditionnel empathie et congruence constituent les principes qui sont au centre de la relation th rapeutique telle que Rogers la pr sente Elles sont consid r es comme fondamentales pour une relation aidante et elles se diff rencient nettement de la relation clas sique et neutre de la psychanalyse et de l attitude objective du behaviorisme Elles d notent une sensibilit vivante pour le monde int rieur du client Ces trois attitudes facilitent l acc s ce monde int rieur pour le th rapeute comme pour le client Elles repr sentent l humanisme compatissant du th rapeute l utilisation par le th rapeute de son soi humain Voil pourquoi Rogers est consid r aux tats Unis comme le P re de la psychoth rapie humaniste Plus profond ment encore elles incarnent une mani re d tre dans une relation de gu rison L coute et la r flexion Parce que Rogers tait attentif aux dangers possibles de la manipulation directive et technique il encouragea les th rapeutes allier coute et 86 ACP Pratique et recherche n 2 L attitude non directive et les conditions n cessaires et suffisantes appliqu es aux schizophr nes et retard s mentaux r flexion d
20. d effrayant Elle a sa soutce dans mon d veloppement en tant que fils unique mais sa v ritable profon deut vient de ce que j ai fait face seul des situations difficiles Pour moi c est mon ami int rieur le plus intime plus encore que mon petit garcon Avec la plupart des clients elle n intervient pas dans la th rapie mais avec certains elle est pratiquement indispensable pour parvenir une rencontre improbable en profondeur relation nelle Par exemple elle offre une rare s curit pour le jeune homme vivant un traumatisme existentiel profond parce que les probl mes de signification constituent son essence m me et qu elle n est donc pat essence pas menac e par ces questions Elle peut exister dans la r ponse je ne sais pas ces questions Il m a fallu plusieurs ann es pout ne plus avoir peur de cette partie et la voir telle qu elle est un vieil ami fondamental En tant que th rapeute cette partie a t cen trale dans mon travail avec Rick chapitre VI et avec beaucoup d autres jeunes gens en particulier On peut trouver dans l ouvrage de Dave Mearns et Brian Thorne Mearns et Thorne pp 141 143 un exemple mouvant du petit gar on de Dave intervenant en th rapie Contextes permettant la poursuite du projet de d veloppement Toutes les approches du d veloppement des counsellors et psychoth rapeutes doivent tre centr es sur l tudiant En effet le parcours du Self 38 ACP Pr
21. de la sant mentale accorde peu d attention la souffrance C est cependant l une des pr occupations majeures des personnes s rieusement atteintes Je me souviens d un client schizophr ne mentalement retard qui tait tourment terroris et profond ment affect par l hallucination d une apparition indistincte pourpre et d moniaque qui se moquait de lui en le mena ant Cela se produisait tr s fr quemment les jours o il essayait de travailler dans un centre de r insertion On ne pouvait pas ne pas prouver de la compassion pour cette personne qui devenait folle en essayant de s adapter aux attentes du centre Comme Rogers l a indiqu le non jugement est galement un aspect du RPI Dans l exemple suivant il s agit d une cliente schizophr ne paranoide pr sentant des sympt mes suicidaires et homicides que j avais trait e avec succ s sans m dicaments l issue de la th rapie elle exprima la conviction que le traitement aurait t impossible si je n avais pas t capable de s pa rer la personne de sa maladie Cette conviction d crivait l exp rience qu elle fit de mon attitude de non jugement Cela met en vidence l impor tance fondamentale du RPI De plus selon Rogers l acceptation est une composante n cessaire du RPI On pourrait la pr senter ainsi des tudiants l acceptation permet au th rapeute de s impr gner de ce que le client veut dire Vous accueillez profond ment dans votre exp rienc
22. de d cider de mon avenir Est ce que Silvio mon mati m aimait vraiment est ce que je l aimais vraiment Que de questions lancinantes Combien ce fut difficile pour moi de choisir la maison dans laquelle nous habitons Et toutes mes h sitations Sans l aide de 68 ACP Pratique et recherche n 2 La non directivit un concept ontologique quelqu un je veux dire quelqu un qui me dise ce que je devais faire je ne pouvais pas prendre de d cision Et maintenant c est les souliers les souliers qui me disent oh c est terrible Et avec des larmes de rage dans la voix Non c est pas les souliers C est les bouts de chair c est ma chair c est moi Alors tespirant profond ment et un petit sourire sur les l vres elle dit Je vais les acheter maintenant ces souliers vous savez mais il faut que je me d barrasse de cette horrible sensation au dedans de moi Avant de partir elle dit encore Merci de votre pr sence et merci de votre silence Cette vignette met en lumi re un flot d exp riencings instantan chacun tant suivi d une prise de conscience Les caract ristiques de l experiencing sont visibles de bout en bout Des mots tels que p trifi e frapp e coup et soudain font ressortir l imm diatet et la soudainet Quelque chose et la petite voix expriment les r f rents auxquels la cliente revient apr s un certain temps La fluidit et la c
23. de recevoir un large ventail de personnes par exemple le client incroyablement fragile celui qui se prot ge en cher chant d truire l autre ou encore quelqu un comme Rick chapitre VT qui a simplement laiss tomber moins que quelqu un ne puisse lui offrir une pr sence encore plus forte que la prison qu il a construite autour de son propre Self D autre part de m me qu il est capable d accueillir l autre le th rapeute peut galement l atteindre Dans ce processus il n est pas arr t par la peur peur de l autre peur de la fa on dont il est per u peur d avoir tort peur de se perdre Il accorde une grande attention la congruence le fait d tre la fois transparent et conscient de soi afin de montrer l autre ce qui se passe pour lui m me les raisons de cette ten tative ainsi que ses sentiments dans cet acte Dans toutes ces actions l objectif est d offrir au client quelque chose de v ritablement diff rent quelque chose que le client puisse accepter d abord lors de moments de profondeur relationnelle puis au fur et mesure de ces moments dans le cadre d une relation continue permettant au th rapeute et au client de plonger facilement dans des l ments tir s des profondeurs de leur exp rience personnelle que ces l ments soient d j symbolis s ou encore dans l obscurit la limite de la conscience Comment pouvons nous aider les counsellors et th rapeutes
24. et congruente Implicitement ou explicitement le th rapeute ressent le besoin de valoriser la libert humaine Cette attitude respecte et accepte pleinement l autonomie humaine et l appropriation par le client de son pouvoir personnel Une telle attitude fait galement place des relations d mocratis es ot les intentions de pouvoir sont minimis es Dans cette atti tude il y a la conviction que les clients ont le droit et la capacit de trouver le sens de leur propre exp rience et que le r le du th rapeute est de suivre ce processus En d autres termes l attitude non directive est une croyance en l autod termination tout au long du processus th rapeutique C est cette croyance dans le droit et la capacit du client s autod ter miner tout au long du processus th rapeutique qui rendit l approche centr e sur la personne r volutionnaire parmi les autres th ories de sant mentale C est pourquoi les th rapeutes centr s sur la personne doivent la consid rer comme une conviction et une attitude fondamentales En quoi cette attitude est elle si pr cieuse En ce qu elle permet de pro t ger le client des erreurs d interpr tation de compr hension et d intention du th rapeute L exemple qui suit extr me et spectaculaire met en vidence le pouvoir th rapeutique de l attitude non directive Il s agit de la description d une phase critique dans le traitement de l une de mes clientes profond ment d pre
25. interne ACP Pratique et recherche n 2 85 Garry Prouty L intimit interpersonnelle suscite fr quemment une inqui tude extr me chez le client C est l que se situe la difficult de la recherche d quilibre pour le th rapeute qui s occupe de personnes psychotiques Je me souviens d avoir travaill avec une cliente aux pulsions homicides qui me demanda ce que je ferais si elle amenait une arme pour me tirer dessus Je r pondis que je me d fendrais La cliente fut profond ment soulag e parce qu elle sentit qu elle n avait pas besoin de me prot ger Elle ajouta plus tard qu elle n avait pas tre responsable des deux p les de la relation Cela l aida aussi me ressentir comme plus r el certains moments tre vrai peut tre socialement inad quat mais th rapeutiquement utile Parfois agir en accord avec ses sentiments se r v le utile Souvent j ex ptime des sentiments sinc res de chaleur et de soutien en prenant le client dans mes bras en lui donnant une tape dans le dos etc d autres moments je peux exprimer une attitude aidante en donnant ou en pr tant de l argent si cela aide le client survivre ou grandir L authenticit est galement importante parce qu elle est le fondement premier du RPI et de l empathie Ces attitudes lorsqu elles sont exprim es de mani re congruente deviennent une r alit plus positive pour le client L authenticit de l expression fonctionne aussi
26. le d veloppement de l Approche Centr e sur la Personne selon Carl R Rogers Etudes Formations Recherches Activit s pour l ann e 2006 Programme de formation l Approche centr e sur la Personne et ses applications Formation sut 3 ans 1000 heures en sessions r sidentielles 200 heures de travail personnel Groupe d approfondissement et de supervision Formation sut 2 ans 300 heures en s minaires r sidentiels de week end Groupe de supervision ax sur la facilitation 60 heures par an en s minaires r sidentiels de week end S minaire exp rientiel dans l Approche Centr e sur la Personne avec Val rie HENDERSON ancienne assistante de Carl ROGERS 4 jours en d cembre 2006 Renseignements Si ge social 3 chemin du Catilat 31320 VIGOULET AUZIL T l R p Fax 05 61 73 37 44 e mail acp france voila fr Site Web www acpfrance org Carl ROGERS et l action ducative Coordonn par Jean Daniel ROHART Pr face de Guy AVANZINI Professeur m rite de l Universit Lumi re Lyon II Pr sentation des concepts positifs de relation empathique et de relation congruente d velopp s par Carl Rogers Les auteurs exposent leurs appli cations possibles dans le domaine de la p dagogie et de la relation d aide notamment dans un contexte de d crochage scolaire de d motivation ou de violence L auteur Jean Daniel Rohart est professeur agr g d espagnol Il enseigne au lyc e depuis 30 ans IL
27. mani re d tre counsellor que je leur permets d atteindre leur meilleur niveau professionnel et de l offrir leurs clients Mon but est de permettre aux supervis s d am liorer et d affiner leurs savoir faire Jencourage les supervis s prendre connaissance du contexte dans lequel ils travaillent Je leur demande de se rendre compte des exigences du travail dans un centre de counselling dans un cabinet m dical ou en 5 Mearns D 1995 Supervision a Tale of the Missing Client British Journal of Guidance and Counselling 23 2 pp 421 427 6 Feltham C Dryden W 2004 Dictionary of Counselling London Whutr publishers 7 Hackney H Goodyear R K 1984 Carl Rogers s Client Centered Approach to Supervision in Levant R amp Schlien J eds Client Centered Therapy and the Person Centered Approach New Directions and Theories New York Praeger ACP Pratique et recherche n 2 53 Mary Kilborn lib ral Nous consid rons la fa on dont le client a t adress au counsellor de m me que le chemin qui l a amen la premi re session Nous examinons les questions relatives au contrat au counselling de courte et de longue dur e La d ontologie et la confidentialit sont des th mes r guli rement abord s Pour en venir ma pratique de supervision je me suis rendu compte qu il tait judicieux pour moi de me reporter au mod le de processus de Shohet et Hawkins et de adapter Ce
28. personne Il semble donc l gitime de nous demander maintenant qui est Pautre Est ce celui qu ennuie une solitude chaotique Est ce celui dont l existence est vide Est ce celui qui dans le flash d un instant entre en rapport avec lui m me en faisant l exp rience de sortir de lui m me exp rience qui pourrait tre rappel e dans l intimit de la solitude ou dans le partage avec un autre tant sorti de son pass il entre dans le pr sent en vue d un futur appel devenir un pass En sortant de lui m me il devient l existant ma trisant l existence Il est en train de devenir devenir un lui ou une elle Dynamique temporelle La fulgurance l clair le flash d un instant illumine le pr sent et pr pare le futur Jean Paul Sartre dit Sans la succession des apr s je serais tout de suite ce que je veux tre il n y aurait plus de distance entre moi et moi la place il y aurait un vide Sans la dynamique temporelle comme Sartre appelle la succession des apr s qui deviennent des avants et des pr sents qui deviennent des futurs le moi existant emp ch de devenir Note de l auteur le masculin s entend dans un sens g n rique ACP Pratique et recherche n 2 63 Francoise Ducroux Biass ne serait jamais moi et demeurerait pour toujours un cela anonyme Quel ennui L ennui d une entit non vivante la n gation de l apr s Lequel en tant qu entit non vivante ne peut tre l
29. points de d part pour atteindre le ressenti de notre client peut sembler dange reux ceux qui ont peur de perdre la qualit du comme si de l empathie et de se perdre dans leur propre ressenti personnel En fait c est le genre d inqui tude qui se dissipe face la r alit des v nements Que signifie v ritablement se perdre Si cela signifie une larme sur notre propre sort et la partager avec notre client tout en la reconnaissant comme nous appat tenant cela peut alors donner lieu un moment tr s intense dans la relation Nos notions de fronti res de propri t s et de professionnalisme sont remises en cause si nous appliquons s rieusement le concept de rencontre en profondeur relationnelle avec notre client Les pierres de touche de Lesley peuvent ais ment tre utilis es comme point de d part dans un atelier de formation ou mieux encore dans un atelier de d veloppement professionnel continu apr s une formation initiale Mais la notion de pierres de touche existentielles peut galement tre essentielle si elle est envisag e comme un projet de d veloppement continu dans le cadre d une relation de supervision voir plus loin dans ce chapitre La croissance de l acceptation de soi self acceptance La plupart des pierres de touche de Lesley sont des exp riences difficiles de sa vie Pour une autre personne ou pour Lesley elle m me un autre stade de son d veloppement les m mes
30. prouvant en raison de sa propre ins curit peut tr s bien tre appr ci par un stagiaire vuln rable dans les premi res phases car il donne l impression de cr er cette s curit Cependant sut le long terme une telle fermeture pr coce des processus interactifs humains diminuera fortement les possibilit s de d veloppement En effet ce ph nom ne peut avoir un tel effet paralysant sur la for mation qu il peut en r alit mener un r sultat n gatif les stagiaires quit tent le processus apr s avoir v cu des exp riences consid rables en exer ant et en d veloppant encore plus leuts syst mes de protection du Self Le d fi exigeant de l acceptation de soi a t corrompu et un blocage pr coce s est install g n ralement avec la complicit du formateur de telle sorte qu au lieu du d veloppement de l acceptation de soi les protections du Self sont 44 ACP Pratique et recherche n 2 Le projet de d veloppement du th rapeute rest es en place et sont m me devenues encore plus sophistiqu es Certains contextes de d veloppement parmi les plus efficaces potentiellement dans la formation comme le groupe d apprentissage dans la formation psy chodynamique ou le groupe de d veloppement personnel dans les autres types de formation notamment dans l approche centr e sur la personne ont r ussi r sister non pas en relevant les d fis mais en d veloppant un syst me de d fense plus sophistiqu co
31. qu il le voit Discerne t il un mouvement un changement Je le renvoie la th orie de la personnalit telle qu elle est expos e dans les dix neuf propositions cf La Th orie de la personnalit et du com portement dans Ciient Centered Therapy ou encore La psychoth rapie consid r e comme un processus dans Le d veloppement de la personne Je l encourage voir dans quelle mesure le client devient responsable de son comportement si son lieu d valuation s int riorise et si l image qu il a de lui m me volue 8 Hawkins P Shohet R 1989 Supervision in the Helping Professions Open University Press Ndt Rogers C R 1951 Chent Centered Therapy non traduit en fran ais 54 ACP Pratique et recherche n 2 Le cadre th orique de ma pratique de supervision en couselling 4 Une autre facette tr s importante de la supervision concerne l exploration des sentiments et des attitudes du counsellor qui surviennent pendant la th rapie ph nom ne connu sous le nom de contre transfert dans certaines approches mon avis il s agit de l un des r les cl s de la supervision savoir d aider le supervis entrer en contact avec ses propres sentiments lorsqu il travaille avec tel ou tel client Ce n est souvent qu en supervision que l on d couvre nos r ponses et sentiments inconscients vis vis de notre client Ces sentiments peuvent tre en relation avec des exp riences pass es du su
32. que la th rapie centr e sur la personne consid re qu il est n ces saite et suffisant d offrir ces conditions la port e de la supervision est plus large elle a pour objectif l aide offerte au supervis afin qu il puisse assurer une pratique s re et efficace Pour moi la supervision repose sur la confiance J ai pour objectif de cr er un climat dans lequel le supervis se sente en s curit pour explorer les zones de son travail qui lui cr ent des difficult s ou simplement d ex plorer de plus pr s son travail professionnel Dans son article La supervision Ndt appel ci apr s supervis le masculin tant utilis dans un sens g n ral Ndt en langage anglo saxon centr sur la personne le terme contrat est utilis dans le sens d un accord plus ou moins formel entre le praticien et le client et ne rev t pas n cessairement un sens juridique 52 ACP Pratique et recherche n 2 Le cadre th orique de ma pratique de supervision en couselling le conte du client manquant Dave Mearns met en vidence la n cessit d apporter en supervision ce qui inqui te le supervis S il y avait une chose dont le supervis ne d sirerait pas parler en supervision c est bien la chose dont il devrait parler car son travail de counselling refl terait proba blement cette r ticence Dans le Dictionary of Counselling la supervision est litt ralement d finie comme une surveillance du travail du counsellor la supe
33. structur e et d avoir en m me temps le pouvoir de remettre en cause cette structure Je commence trouver des points o Mary et moi tablissons un contact r el je ne suis plus seulement perturb e et je deviens plus patiente J ai galement cess d avoir cette tendance que j avais longtemps auparavant 46 ACP Pratique et recherche n 2 Le projet de d veloppement du th rapeute me retirer Je commence me demander qui de Mary ou moi apprend le plus de notre travail ensemble J ai en moi certaines profondeurs pr tes tre mises au d fi Aupa ravant j avais peur de la puissance du pouvoir de l autre personne Je faisais toujours abstraction des clients de ce style Maintenant je pense que je suis plus en accord avec cette partie de moi il est temps de voir si je peux vraiment tre efficace avec ce type de client Je suis en campagne pour r duire mon sourire C est quelque chose qui me g ne depuis toujours Lorsqu un client est la limite de p n trer dans un endroit plus profond il n a pas besoin d un sourire Mon sourire dit Vous voyez que je suis vraiment une tr s bonne personne S il p n tre dans cet endroit en profondeur il n a pas besoin de cette superficialit il a besoin que je ressente s rieusement ce qui se passe pour lui La semaine prochaine je vais une r union de lesbiennes Je ne suis pas s r d avoir trouv l expression correct
34. tels que vous qui tes engag s dans ces id aux pour cr er un niveau de gouvernance plus lev Je VOUS invite participer pleinement et activement cette entreprise finale des plus ambitieuses de ma carri re politique Travaillons ensemble diffuser notre confiance en l humanit et r volutionner tous les syst mes de gouvernance de fa on refl ter ce que nous sommes en train de deve nir en tant que personne Commen ons cette r volution l int rieur de nous m mes par notre propre estime de soi et en investissant notre pouvoir personnel Agissons ensemble pour transformer chaque institution depuis nos familles jusqu aux Nations Unies afin qu en tant qu tres humains nous soyons capables de reconna tre nourrir et soutenir nos capacit s inn es Puissions nous devenir des voisins et des amis des leaders et des parte naires plus compatissants et attentionn s pour qu ensemble nous fassions avancer une Politique de Confiance totalement nouvelle Bien vous John Vasconcellos www PoliticsofTrust net R f rences Dreher D 1995 Toward a Person Centered Politics John Vasconcellos in M Suhd Positive Regard Carl Rogers and other Notables he Influenced Palo Alto Science and Behavior Books pp 339 370 92 ACP Pratique et recherche n 2 Membre de l AFP ACP et de la FFDP ACP FRANCE Membre du NEAPCEPC r seau europ en ACP Membre du WAPCEPC association mondiale ACP Association pour
35. tromper la plupart des gens en g n ral mais tout le monde ne se fait pas toujours avoir ainsi que l a d couvert John John tait le grand facilitateur Il d bordait d empathie de chaleur et de compassion pour toutes les personnes du groupe de formation Il ne lui a pas fallu longtemps pour atteindre un statut de star aupr s de la plupart de ses confr res il arrivait m me tromper certains formateurs Cela a dur jusqu ce qu une autre stagiaire Mary lui dise un jour John je ne te crois pas Lorsque tu me soutenais tant hier je ne me suis pas sentie bien et je me suis tue Je pensais que c tait 04 que quelque chose n allait pas avec moi parce que je ne pouvais pas l accepter C est peut tre le cas mais la r alit c est que je ne crois pas que tu sois vrai La remise en cause par Mary n a eu aucun r sultat probant sur le moment John s est tu et lui a r pondu qu il ne savait pas de quoi elle parlait Une ou deux autres personnes du groupe ont t perturb es par sa r action mais il s tait construit une telle image qu ils n ont pas exprim leur malaise Mary a remerci John de ne pas tre pass en mode aidant et de ne pas avoit essay de l aider avec cela Dans les quelques semaines qui ont suivi John tait moins expansif et il a finalement d clar au groupe Il y a quelques semaines Mary m a dit quelque chose qui m a beau coup bless Je lui en ai voulu d avoir dit cela et j ai
36. 2 L attitude non directive et les conditions n cessaires et suffisantes appliqu es aux schizophr nes et retard s mentaux cette mani re d tre restaient dans la relation les autres s en excluaient d elles m mes L tre vrai doit tenir compte du client Tout d abord le client doit tre pr t Si un client est tr s angoiss par un sentiment homosexuel et que le th rapeute partage avec lui cette exp rience ou ce sentiment cela peut tre tr s menacant pour lui Mais quand un client lutte pour s accepter un sou tien vrai peut l aider L tre vrai doit tre pertinent Le partage de sentiments personnels doit tenir compte du client pour avoir un sens Il est pratique ment inutile de partager des exp riences inappropri es Quand cela arrive C est peut tre parce que le th rapeute utilise le client pour exprimer ses propres besoins En outre le partage de sentiments personnels doit tre r el Le th rapeute doit veiller ce que son partage ne devienne pas un r le Il se pourrait qu un th rapeute r p te les m mes sentiments encore et encore Dans ce cas la pr sence existentielle du th rapeute deviendrait arti ficielle m me si les v nements ou les sentiments taient r els Le partage deviendrait professionnalis Dans mon enseignement je d cris tre vrai comme tre authentique L authenticit rev t trois dimensions 1 ressentez vos sentiments 2 exprimez vos sentiments 3 comportez vous s
37. 85 en raison de la nature ego congruente et ph nom nologique de la situation L enseignement de l coute r flexion se d roule en trois phases D abord on demande un tudiant d couter un client stagiaire puis de r p ter ce qu il a entendu un autre stagiaire Ceci amplifie l coute Ensuite le stagiaire refl te le contenu des expressions d un autre stagiaire Cela permet l tudiant d entendre clairement la r alit du message Enfin le stagiaire refl te les sentiments donnant ainsi au client la possibilit de s auto explorer plus profond ment L coute r flexion avec des clients psychotiques retard s mentaux n cessite parfois une approche diff rente Tr s souvent couter et refl ter le contenu de la communication du client s av re aidant C est important parce que le contenu peut paraitre bizarre ou irr el Souvent lors de ce genre de communication le client est angoiss par les difficult s que rencontre le th rapeute pour comprendre ou prouver de l empathie Le client est rassur si le th rapeute reformule le contenu de la relation En outre comme le d crit Gendlin 1970 l affect chez ce type de client est absent ou gel Souvent le contenu de la relation estla seule porte d en tr e La r flexion du contenu peut aussi apporter au client une certaine s cutit psychologique puisqu il n implique pas directement les sentiments ACP Pratique et recherche n 2 87 Garry Prouty
38. Estime de soi et maturation du bouclier narcissique Carl Ransom Rogers et Peter Sloterdijk Jean Daniel Rohart Agr g d espagnol Jean Daniel Rohart est professeur de lyc e depuis trente ans Dans L Union de Reims du 11 f vrier 2005 un article annon ant son prochain livre intitul Carl Rogers et l action ducative sous presse La Chronique sociale Jean Fran ois Scherpereel dit qu il emploie parfois des mots ou des id es dif ficiles comprendre Normal il est devenu chercheur en ducation par la force des choses Car visiblement cet enseignant de 57 ans veut comprendre son m tier et lui donner un sens Aussi depuis de nombreuses ann es observe t il sa propre exp rience et en tire t il des le ons sur l volution de l ducation Trois penseurs enrichissent ses observations Carl Rogers Carl Gustav Jung et le sociologue contemporain Michel Maffesoli Consistant avec la critique de Scherpereel Jean Daniel Rohart n a pas h sit mettre en face face dans cet article le bouclier narcissique du philosophe Sloterdijk et l attitude rog rienne Mots cl s bouclier narcissique attitude rog rienne tendance actualisante 18 ACP Pratique et recherche n 2 Estime de soi et maturation du bouclier narcissique Les pens es de Carl Ransom Rogers et de Peter Sloterdijk sont deux m taphores qui 4 certains moments peuvent se tol rer mutuellement et m me s enrichir
39. L attitude non directive et les conditions n cessaires et suffisantes appliqu es aux schizophr nes et retard s mentaux Garry Prouty Traduction Marie H l ne Boudet Garry Prouty est un psychologue am ricain qui apprit tr s t t ce que signifie le handicap mental Son fr re tait en effet schizo phr ne et retard mental C est dans un m lange de sentiments et d exp riences douloureux que se d veloppa la pr th rapie dit il Form la psychoth rapie centr e sur la personne l Universit de Chicago tudiant d Eug ne Gendlin c est dans le milieu hospita lier en travaillant avec des clients psychotiques et mentalement retard s qu il a d velopp son approche th rapeutique person nelle Entre autres publications et articles Prouty est l auteur de Theoretical Evolutions in Person Centered Experiential Psychotherapy Applications to Schizophrenic and Retarded Psychoses d o est extrait l article ci dessous et coauteur du texte allemand Pr Therapie les deux livres ayant t traduits en plusieurs langues Par ailleurs Garry Prouty est le fondateur du Pre Therapy International Network R seau international de pr th rapie organisation europ enne pour le 1 1994 Westport Praeger Publishers 2 1998 Stuttgart Klett Cotta republi en Anglais en 2002 par PCCS Books sous le titre de Pre Therapy Reaching contact impaired clients dont la premi re partie sous la plume de Prouty est p
40. Rogers et Luther Rogers d veloppa en effet une forme de psychoth rapie selon laquelle les individus poss dent en eux m mes des ressources internes pour leur permettre de d finir et conduire le processus de leur propre r alit psychologique Le pouvoir de d finir sa propre individualit psycholo gique est transf r du th rapeute au client Rogers lui m me 1977 prit conscience de cet acte r volutionnaire dans le champ de la sant mentale mais il ne r ussit pas voir ce que la comparaison historique avait de plus large Luther renfor a les pouvoirs accord s aux individus pour d fi nir leur r alit morale Rogers renfor a ceux des individus pour d finir leur r alit psychologique Dans les deux cas la personne s individualise Il s agit l de l esprit m me du protestantisme l individualisation Comment Rogers introduisit il cette pouss e d individualisation dans la psychoth rapie Tout simplement par ce qui peut tre appel l attitude non directive De fait Rogers n ajoute pas l attitude non directive aux attitudes th ra peutiques fondamentales cependant celle ci est pr sente dans son travail d s le d but Au d part Rogers 1942 congut la non directivit comme un style concret de r ponse du th rapeute Le client y est d crit comme prenant la responsabilit de diriger l entretien Le th rapeute lui r pond de mani re lui indiquer qu il a compris ses messages pr c dents Il r pond
41. a personne qui ferait l exp rience d un tel proc d serait dangereusement d poss d e de son propre processus Comme le dit Bozarth Non directivit signifie directivit du client seulement du client 72 ACP Pratique et recherche n 2 La non directivit un concept ontologique Citations Rogers 1980 115 Prouty 2000 30 37 3 Sartre 1943 32 33 Sartre 1943 166 5 Cohen in Levinas 1987 5 6 Levinas 1987 132 7 Cohen in Levinas 1987 6 8 Levinas 2004 160 Cohen in Levinas 1987 2 10 Sartre 1943 166 11 Sartre 1943 165 1 Klein 2003 60 15 Kersonsky in Levinas 1987 11 14 Levinas 1979 31 32 12 Rogers 1780 207 16 Rogers 1951 29 1y Rogers 1961 76 18 Rogers 1961 140 141 1 Rogers 1980 141 20 Gendlin 1962 21 Kersonsky 1935 in Levinas 1979 11 22 Rogers 1961 140 150 2 Rogers 1951 97 24 Rogers 1961 130 25 Van Belle 1980 45 26 Levinas 1979 32 27 Rogers 1961 80 28 Schmid 2003 110 2 Schmid 2003 114 30 Schmid 2003 114 31 Rogers 1961 82 32 Rogers 1959 213 33 Rogers 2005 71 34 Schmid 2003 113 35 Schmid 2003 112 36 Kersonsky in Levinas 1987 11 37 Cohen in Levinas 1987 12 38 Levinas 1979 32 38 Bozarth 2004 73 ACP Pratique et recherche n 2 Francoise Ducroux Biass R f rences Bozarth D D 2004 Communication personnelle Cohen R A in Levinas 1987 Time and the Other Pittsburg Pennsy
42. ance envers soi m me ou une idol trie de sa propre qu te L attitude rog rienne ne s apparente en rien une technique Fonc tionner de mani re rog rienne c est comme le dit fort joliment Peter Sloterdijk avoir une pr f rence spontan e et nerg tique pour son propre mode de vie pour ses propres valeurs ses convictions et les histoires qui lui permettent d interpr ter le monde C est retrouver un narcissisme puissant signe d une int gration affective et cognitive r ussie 1 Sloterdijk Peter Op Cit p 236 10 Sloterdijk Peter Op Cit p 235 11 Sloterdijk Peter Op Cit pp 235 236 ACP Pratique et recherche n 2 21 Jean Daniel Rohart La pr servation intacte de cette forme puissante de narcissisme peut tre consid r e comme une victoire Un succ s sur les forces du Mal et sur les forces potentiellement d stabilisatrices Une forme de c l bration Rien ou presque ne peut alors percer notre bouclier narcissique car par del et malgr les blessures in vitables que lui inflige la vie la per sonne anim e par cette logique conserve le sens de son int grit et de sa propre l vation Il y a probl me lorsque les vexations endur es parviennent nous convaincre du d savantage qu il y a tre nous m me L action ducative permet dans certaines conditions que l Institution devrait s efforcer de faire naitre travers notamment des actions de for matio
43. ans leurs r ponses L coute peut tre d crite comme l essence et la r flexion comme la technique L coute r flexion s accorde bien avec la th orie de Rogers En 1966 il donna forme et coh rence ce concept en d crivant l coute r flexion comme le vecteur de la non directivit de l empathie et du RPI L coute r flexion est non directive parce qu elle suit le processus du client Elle est empathique en exprimant la compr hension du monde que vit le client Elle communique le RPI en comprenant le client et lui transmettant ainsi sa profonde acceptation La technique r flexive a d abord t employ e par Otto Rank Rychlak 1971 Il s en servait comme m thode cognitive Le th rapeute r fl chissait ce que le client exprimait Ainsi le th rapeute pouvait il int rioriser plus fond ce que pensait le client Cela permettait galement au client d entendre plus compl tement ce qu il venait de dire Rogers 1975 grandement influenc par Rank eut l id e d tendre la r flexion au sentiment L coute r flexion m me si elle n est pas couramment utilis e en th rapie centr e sur la personne rev t la valeur de technique de suppl ment D une mani re g n rale sa valeur th rapeutique est celle de d veloppement relationnel Un client est plus m me d tablir une relation quand il se sent compris et accept de mani re empathique Etre cout ne soul ve pas tel lement de r sistance Stikkers 19
44. arue en fran ais par permission sp ciale de Klett Cotta dans Mouvance Rog rienne de mars 2004 sous le titre Les Fondements de la Pr Th rapie ACP Pratique et recherche n 2 75 Garry Prouty travail avec les psychotiques Il donne depuis plus de vint ans en Europe des conf rences dans des cliniques des h pitaux et pour des organismes de formation En 2004 l Association de Psychologie de Chicago lui conf ra le Lifetime Achievement Awatd for Pre Therapie il a t lu Pr sident de l ISPS International Society for Psychological Study of Schizophrenia et Scientific Associate to the American Academy of Psychoanalysis and Dynamic Psychiatry R sum Dans les lignes qui suivent Garry Prouty pr sente l attitude non directive de Rogers comme une croyance en l autod termination du client tout au long du processus th rapeutique C est cette croyance qui fit de l approche centr e sur la personne une th orie r volutionnaire Elle repose sur les trois attitudes fondamentales qui avec la tendance actualisante caract risent la th orie de Rogets Prouty d crit chacune de ces attitudes partir de sa propre r flexion qu il taye de ses exp riences avec les schizophr nes et retard s mentaux Il met ainsi en vidence la radicalit de l attitude non directive Mots cl s attitude non directive attitudes fondamentales auto d termination psychotiques schizophr nes hallucinations La th otie
45. ation dans la description de la vie ordinaire dans la relation au monde et aux autres Suivent trois philosophes fran ais qui se sont abreuv s la source ph nom nologique de Husserl et Heidegger Ils ont influenc le courant philosophique contemporain Merleau Ponty 1905 1961 rejoint Husserl dans son id e de retourner aux choses m mes Pour lui la ph nom nologie est le fondement d une philosophie exis tentielle reposant sur l exp rience v cue de la relation intentionnelle de la conscience au monde et aux autres ACP Pratique et recherche n 2 61 Francoise Ducroux Biass Sartre 1905 1961 nonce quant lui un existentialisme ath e L tre est isol dans son tre et il n entretient aucun rapport avec ce qui n est pas lui Il ne conna t pas l alt rit Il est lui m me infiniment lui m me et il s puise l tre De ce point de vue il chappe la temporalit Levinas 1906 1995 nous offre au contraire un concept de la ph no m nologie qui vise l alt rit non la totalit Levinas relie l alt rit de l autre la temporalit Mon intention n est pas d investiguer ici les diff rentes th ories se rap portant l ontologie ph nom nologique Mais je suis frapp e de constater que la temporalit se trouve au c ur de la plupart d entre elles le temps qui est le temps qui fut le temps qui sera Or le temps est une question importante pour la non dir
46. atique et recherche n 2 Le projet de d veloppement du th rapeute self curriculum est tellement personnel et individualis qu il ne peut en aucun cas tre pr d termin par des formateurs ou des superviseurs Cela peut repr senter un probl me pour des institutions comme les universit s les centres de counselling et de psychoth rapie les employeurs et les milieux professionnels s ils ont besoin de rester ma tres de la situation dans la mesure o ils ne peuvent pas accorder l tudiant une position centrale en ce qui concerne le d tail du parcours du Self et la fa on de le mener bien Mearns 1997a 1997b Le projet de d veloppement peut tre poursuivi par le biais d une large gamme de contextes d apprentissage et d exp riences L exp rience de la vie est certes un bon moyen d apprentissage mais ce n est pas le seul moyen En psychoth rapie certains contextes ont t utilis s davantage que d autres pour la poursuite du projet de d veloppement Dans cette partie nous examinerons les possibilit s offertes par la th rapie personnelle l ex p rience du groupe de rencontre la formation et la supervision LA TH RAPIE PERSONNELLE La th rapie personnelle cr e un contexte qui se concentre pleinement sur l individu et garantit la s curit par la confidentialit qu elle offre Elle peut ne pas tre aussi efficace que les configurations de groupe pour susciter une prise de conscience du projet
47. au mod le de d ficience qui constitue le principal courant le coun selling et la psychoth rapie se sont distingu s en poursuivant un mod le de potentialit aussi bien dans leur travail avec les clients que dans leur approche de la supervision Dans le cadre de la psychoth rapie la super vision r pond une fonction de d veloppement plut t qu une fonction 48 ACP Pratique et recherche n 2 Le projet de d veloppement du th rapeute de contr le policing Cependant il existe un danger permanent que la super vision aussi bien que la th rapie devienne progressivement une orientation bas e sur les d fauts dans laquelle le principal r le du superviseur serait une fonction de contr le Dryden et al 2000 Mearns 2004b Le contr le et la potentialit sont des contraires qui ne peuvent s associer Si la profession permet cette d viance insidieuse vers le mod le de d ficience des ouvrages comme celui ci qui s efforce d esquisser une fa on de travailler en insistant sur la profondeur relationnelle seront in vitablement consid r s comme immoraux tandis que la profession d rivera vers une non pr sence d fensive caract ris e par un d tachement excessif Nous approchons d sormais de la fin du livre qui s av re cependant assez inqui tante Nous avons esquiss l essence du travail en profondeur relationnelle dans le counselling et la psychoth rapie et pourtant nous approchons de la fin av
48. cepter une responsabilit adapt e leur propre d veloppement La condition essen tielle pour le stagiaire consiste la fois tre pr t s impliquer dans toutes sortes de situations d apprentissage relativement prouvantes et fonda mentalement se chercher lui m me dans ces contextes Un stage de formation qui serait oblig de cr er une norme s curit pour les parti cipants tr s vuln rables est condamn l chec d s le d part L une des fa ons de symboliser la situation est emprunt e aux concepts basiques de l analyse transactionnelle Lorsqu une personne est un client en th rapie il est parfaitement adapt pour elle de passer en mode enfant En revanche si elle vient participer un stage de formation titre de stagiaire on s attend alots ce qu elle am ne son enfant mais son adulte est galement cens venit avec elle Si cette solidit en termes de recrutement est branl e on passe alors un sch ma qui ressemble largement par nature la relation parent enfant et qui n aide pas le stagiaire prendre ses responsabilit s vis vis du parcours de son Self De m me les formateurs ont pour tache d entretenir cette dynamique de la responsabilit L une des principales exigences que cela repr sente pour eux est la capacit travailler dans des processus ouverts sans ressentir le besoin de les fermer Par exemple un formateur qui a besoin de cr er un climat chaleureux et non
49. cile Rousseau Dave Mearns est professeur m rite de l Universit de Strathclyde Glasgow en cosse Il a commenc sa carri re centr e sur la personne dans les ann es 1972 1973 p riode pendant laquelle il fut Visiteur Invit Visiting Fellow au Center for Studies of the Person La Jolla Depuis cette poque il a consacr son temps au d veloppe ment d un syst me coh rent de formation en th rapie centr e sur le client tout en prolongeant le travail th orique de Rogers sur la nature du Self Il a galement trac les grandes lignes d une approche centr e sur la personne pour travailler avec des per sonnes difficiles de contact Le Prof Mearns a pr sent son travail au Japon lors d une tourn e de conf rences qu il fit au printemps 2005 Auteur de sept livres il sera cet automne l un des principaux conf renciers du Congr s de Psychoth rapie Buenos Aires Chapitre VIII de Working at Relational Depth in Counselling and Psychotherapy co crit avec le Dr Mick Cooper Londres Sage 2005 Dave Mearns et Mick Cooper 2005 Publi avec l aimable autorisation de Sage Publications Ltd www sagepub co uk 24 ACP Pratique et recherche n 2 Le projet de d veloppement du th rapeute R sum Cet article est extrait d un livre crit en collaboration avec Dick Cooper qui traite de la mani re de travailler au niveau de la pro fondeur relationnelle Le chapitre reproduit ici est de la pl
50. cinqui me chapitre de Embracing Non Directivity Reassessing Person Centred Theory and Practice ouvrage collectif sous la ACP Pratique et recherche n 2 57 Francoise Ducroux Biass direction de Brian Levitt publi en juin 2005 par le PCCS Books Ross on Wye Afin de rendre la lecture du texte plus fluide les citations index es par des chiffres ont t group es la fin de l article Les notes de bas de pages sont index es par des lettres alphab tiques Les italiques en petits caract res gras sont du fait de l auteur Mots cl s attitude non directive ontologie alt rit ph nom nologie Prologue Il y a quelque vingt cinq ans parmi les formateurs du Person Centered Approach Institute International se trouvait un homme que je ne connaissais pas encore Lorsque je le rencontrai je fus impressionn e par les qualit s humaines et intellectuelles qui manaient de sa personne Ces qualit s ont influenc ma compr hension de la philosophie rog rienne ainsi que celle du concept du temps th rapeutique et me permirent de les appro fondir J ai compris tr s vite que la libert laiss e au client dans la th rapie non directive n tait pas le produit de l indiff rence ou du laisser faire du th rapeute D s le d but en effet le temps th rapeutique fut l un des sujets de discussion entre cet homme et les tudiants et je fus frapp e par l id e que le client pouvait g rer tout au moins parti
51. de d veloppement mais elle fournit un contexte particuli rement cibl permettant de travailler sur les probl mes au moment o ils sont soulev s L une des difficult s de la th rapie personnelle dans sa conception his torique est sa tendance s carter de sa cible Il existe des arguments Mearns 19972 en faveur d une exp rience de th rapie personnelle centr e exclusivement sur le parcours du Self tel qu il s est r v l au cours de la formation et par la suite Cette th rapie s appelle juste titre th rapie de formation car elle s articule avec l exp rience de formation continue avec un retour de l une l autre Par exemple une d couverte personnelle survenue dans le contexte du groupe de formation est mentionn e lors de la th rapie de formation puis ventuellement mentionn e en retour au groupe de d veloppement personnel dans le cadre de la formation Ainsi le travail reste cibl tout en encourageant le soutien continu des coll gues de formation Cependant dans la pratique l exp rience de th rapie personnelle a ten dance couvrir un champ beaucoup plus large et devenir par cons quent plus co teuse en int grant d autres besoins n ayant qu un lien ACP Pratique et recherche n 2 39 Dave Mearns p riph rique avec le projet de d veloppement mais prenant le pas sur celui ci Le r sultat peut s av rer tr s peu rentable si l on compare les besoins de d veloppement sati
52. de dans la rue Apr s l incident je n en avais parl personne et j avais g n ralement vit cette bande de filles jusqu la fin de mes tudes Elles se moquaient parfois de moi de loin mais elles ne me causaient plus d ennuis Quand je l ai crois e dans la rue la meneuse m a lanc gaiement Salut Lesley Comment ca va Bien ai je marmonn et j ai continu mon chemin Puis j ai pris ACP Pratique et recherche n 2 29 Dave Mearns conscience de la col re incroyable qui montait en moi elle osait me par ler de fa on normale J ai fait demi tour et j ai descendu la rue en courant je l ai attrap e lui ai donn plusieurs violents coups de poing je l ai fait tomber et lui ai donn sept ou huit coups de pied forts dont quatre volon tairement dans la figure Puis je suis partie en marchant sans courir Il y avait plein de gens autour mais personne ne m en a emp ch e et elle a eu un peu de mal se relever Ce que j ai fait n avait rien de noble Je lai frapp e si fort et si vite qu elle n avait pas la moindre chance de se d fendre C tait de la vengeance pure Il est difficile d expliquer en quoi cette pierre de touche est importante pour moi Cela a voir avec la sensation de ma puissance mais au del il s agit galement de d truire les illusions sur le fait que je suis une personne bien sous tous rapports C est aussi un bon endroit rejoindre pour rencontrer c
53. de filles m ont attaqu e La premi re fois j tais au lyc e et la seconde fois je travaillais comme infirmi re d butante dans un h pital Les deux fois elles m ont d shabill e et la premi re fois elles m ont carr ment tabass e Cela peut sembler bizarre mais la deuxi me fois l h pital ce qui m a le plus g n e c est que tout le monde voie mes 28 ACP Pratique et recherche n 2 Le projet de d veloppement du th rapeute sous v tements tr s us s c tait le summum de Vhumiliation Mais j ai galement tir une autre lecon de la premi re exp rience J ai ressenti de facon extr mement forte la haine des autres filles mon gard Elles me tabassaient vraiment fort mais je luttais quand m me contre elles Plus je luttais plus elles me frappaient et je luttais de plus belle En revivant l incident maintenant je ressens de nouveau avec une force incroyable mon courage Je savais que plus je me d battrais plus elles me frapperaient mais je luttais quand m me A la fin l une des filles a menac de me taper la t te contre les toilettes pour m achever si je n arr tais pas de me d battre Je lui ai crach la figure et elles m ont laiss e J avais beau tre couverte de sang et de bleus et quasiment nue j avais le sentiment d avoir gagn Cette force de courage que j ai d couverte ce moment m aide p n trer en territoire inconnu avec mon client Je sais que je vais survivre et je su
54. de la psychoth rapie de Carl Rogers se pr sente comme un ensemble d attitudes fondamentales Mearns and Thorne 1990 qui faci litent la tendance actualisante ou autoformatrice de l organisme Rogers 1963 1978 Classiquement ces attitudes fondamentales s articulent autour du regard positif inconditionnel RPI de l empathie et de la congruence Rogers 1959 Certes cette description repr sente le mod le de travail rog rien en psychoth rapie Elle ne traduit cependant pas compl tement l aspect historique et r volutionnaire de la pens e th rapeutique de Rogers Situer Rogers historiquement c est comprendre qu il fait partie de la culture protestante Van Belle 1980 Il est possible d interpr ter les id es de Rogers comme une forme d individualisme protestant en faisant une 76 ACP Pratique et recherche n 2 L attitude non directive et les conditions n cessaires et suffisantes appliqu es aux schizophr nes et retard s mentaux comparaison avec Martin Luther La th ologie de Luther individualise la conscience morale et elle la place au dessus de l glise entre l homme et la divinit elle va au del de la forme sociale pour s lever jusqu Dieu Luther par ce concept th ologique a d plac le pouvoir du social l indi viduel pour d finir la r alit morale La conscience morale devient une sorte investiture du pouvoir personnel En ce si cle qui est le n tre il est possible de comparer
55. de r actions mais fondamentalement fiable vis vis de lui m me et des autres Nous voyons nos forces et nos faiblesses personnelles et l accroissement de ces derni res ne nous diminue pas nos yeux mais cette autocritique implicite ne concerne pas l int gralit de notre personne L acceptation de soi ne doit pas tre confondue avec un sentiment de sup riorit crasante du Self sur les autres Cette derni re vision exag r ment positive du Self de l individu se fonde sur une comparaison avec les autres entretenir la vision positive de son propre Self en consid rant les autres d un point de vue n gatif Au contraire chez une personne qui s accepte le regard sur soi m me ne repose pas sur une base aussi fragile Le Self est tellement intrins que pour cette personne qu il n est pas vul n rable aux menaces dans la relation Celle ci peut accueillir la diff rence de l autre personne voire ses critiques sans avoit besoin de se prot ger contre les cons quences que cette diff rence pourrait avoir sur un Self fragile L acceptation de soi selon le terme que nous utilisons ici est beaucoup plus qu une valuation passive de soi m me Elle repr sente un fort engagement et un dialogue avec le Self sous tous ses aspects de telle sorte que le Self puisse tre pleinement disponible dans l engagement avec d autres M me les parties qui sont encore en cours de processus de symbolisation sont consid r es comme ne repr senta
56. ditive montre une compr hension du client au del de son niveau de compr hension imm diate L coutant communique sa compr hension des sentiments apparents et des r ponses du client mais fait aussi preuve d une compr hension des sentiments sous jacents Ce niveau est plus commun ment connu sous le nom de r flexion en profondeur NdT 36 ACP Pratique et recherche n 2 Le projet de d veloppement du th rapeute et notre valuation de l autre est strictement conditionn e par le fait qu il ne remet pas en cause notre sta u quo Dans des situations particuli rement p nibles nous en arrivons m me nous convaincre que le cocon que nous nous sommes construit en surface est notre substance authentique Retirer ce cocon peut s av rer tre un processus tr s douloureux Nous devons accepter le d fi fondamental de nous pr parer voir qui nous sommes sous nos interpr tations protectrices alors que nous ressentons en r alit la peur d tre incomp tents inacceptables voire m chant Les counsellors et th rapeutes en d veloppement ont norm ment de m rite relever ce d fi qui suscite une peur g n ralement plus forte que la r alit En faisant face ce d fi ils d couvrent que m me s ils ne sont pas com p tents dans tous les domaines ils ne sont en aucun cas incomp tents que m me si certaines personnes peuvent avoir des difficult s avec eux ils ne sont pas inacceptable
57. e fois je pouvais me croire moi m me Comme le dit John ce processus vise diminuer la peur Si nous conser vons des doutes sur notre Self nous avons peur d tre expos s aux autres et notre Self Si nous consid rons notre Self comme une personne manquant fondamentalement de talent de motivation de d vouement d inspiration ou d amour nous d veloppons alors des aptitudes sophisti qu es afin de prot ger notre Self pour viter qu il ne soit expos Les masques mentionn s au chapitre IV offrent des fa ades derri re lesquelles nous pouvons nous cachet si nous en ressentons le besoin Mais nous pouvons mettre en ceuvte des moyens encore plus sophistiqu s pour pro t ger notre Self Par exemple il est possible de ne jamais s engager pleine ment de ne jamais tre vraiment spontan en restant en permanence au niveau fondamental sur ses gardes Sous cette protection nous pouvons manifester la plupart des signes de l engagement relationnel Nous pouvons tre chaleureux parler en notre propre nom et m me manifester une grande vari t d motions Cependant nous ne sommes jamais vraiment m me de nous engager de facon pleinement congruente Notre empathie a beau tre juste elle est rarement additive Mearns et Thorne 1999 1 Dans l empathie v cue de mani re juste l coutant montre compr hension et acceptation des sentiments et des pens es que le client a exprim s NdT L empathie ad
58. e Qu est ce que cela fait de faire l exp rience que son corps se m tamorphose sexuellement Parce que nous sommes sains il nous est difficile de nous identifier ces exp riences Il n est pas facile de les visualiser de les ressentir ni de les exprimer Ce sont ACP Pratique et recherche n 2 83 Garry Prouty des exp riences dont la port e d passe notre identification psychologique au quotidien Le terme Einfihlung sentiment vers l int rieur renvoie une appro ptiation plus forte du ph nom ne psychotique Pour saisir une hallucina tion la premi re sensation requise du th rapeute est de ressentir la pr sence de l hallucination chez le client Cela demande de ressentir la spatialit ou la temporalit de l exp rience visuelle et auditive Cela peut impliquer de suivre le regard du client sa posture corporelle ses r actions corporelles et ainsi de suite La deuxi me sensation consiste litt ralement ressentir l exp rience Le th rapeute doit ressentir comme le client le sens de la r alit de l apparition Il a besoin de connaitre comme s ils taient les siens la spa tialit le mouvement la taille la forme la couleur les ombres et les autres d tails perceptibles qui sont per us par le client Il faut ensuite que le th rapeute p n tre le sens ressenti 4 sense de Phal lucination par le client pour savoir si le client ressent cet tat de r alit avec de la peur de la m fiance de l
59. e ce qui montre mon inad quation Finalement j ai reconnu que j prouvais des difficult s dans ce domaine J ai assez peur Mais j avais une cliente lesbienne il y a quelque temps ce qui est assez courant dans mon service et j tais si tendue que cette femme me l a carr ment dit En fait ce qu elle a fait tait adorable Malgr ses propres probl mes elle a pris soin de moi dans ma difficult C tait comme si elle me rencontrait alors que je ne pouvais pas la rencon trer Elle m a donc aid e avoir le courage de p n trer dans l inconnu Je me suis compl tement ouverte au groupe sur ce que je fais et cette femme laquelle je parlais semblait d accord Donc c est parti Mikaru utilise la supervision comme le point de convergence pour analyser son projet de d veloppement continu Certaines visions traditionnelles de la supetvision la d finiraient seulement en termes d analyse des probl mes soulev s par la pratique Cette perspective de la supervision est limit e elle ne prend en compte que la moiti de son r le Aborder le parcours continu du Self en supervision doit tre une interaction entre la pratique et le d veloppement personnel la supervision constituant le point de conver gence pour l analyse des deux Dans cette perspective la supetvision n est pas confondue avec la th rapie personnelle La th rapie personnelle est un milieu dans lequel les parties du parcours du Self peuvent tre explor es en larg
60. e personne centr e sur le client quel que soit le domaine d application Je me suis demand e si l expression non directivit pourrait s appliquer un concept encore non explor J avais en effet pass au peigne fin les index des principales uvres de Rogers sans y trouver ce terme Je me suis laiss dire que Rogers ne l aimait pas du fait que pour un certain nombre de gens qui ne s taient jamais donn la peine d approfondir la th orie il refl tait une attitude de passivit et d indiff rence de la part du th rapeute et tait entach de laisser faire A dire vrai cette opinion est largement r pandue en Europe au point que de parler de non directivit voire m me d attitude non directive est consid r comme un anath me par certains programmes de formation rog riens Et pourtant ce concept mane de l uvre enti re de Rogers et peut tre caract ris par cet extrait de A way of Being Une mani re d tre Les individus poss dent en eux m mes de vastes ressources ACP Pratique et recherche n 2 59 Francoise Ducroux Biass pour se comprendre et modifier leur concept de soi leurs attitudes fon damentales et leurs comportements autodirig s self directed Ils peuvent y puiser pourvu que leur soit offert un climat d attitudes facilitatrices d finissables Rogers Nous trouvons ici tous les l ments qui d finissent l attitude non direc tive en eux m mes concept de soi attitudes fo
61. e ce que le client exprime Vous pouvez accepter en vous m me les sentiments du client Vous pouvez faire l exp rience de vous ouvrir et de recevoir Le client est vivant en vous il fait l exp rience d tre accueilli l int rieur de vous Ceci est difficile voire critique quand on explore des sentiments suicidaires homicides ou sexuel lement bizarres Le soutien fait galement partie du RPI Il s exprime souvent au couts de la th rapie par une attitude profond ment aidante et d un grand secours ACP Pratique et recherche n 2 81 Garry Prouty Par exemple tre disponible au moment ot un client est en crise est sou vent important Une cliente qui tait suicidaire m appelait fr quemment lorsque je dormais Dans ces moments l elle tenait dans la bouche un revolver qui cliquetait contre ses dents afin que je puisse l entendre Dans la r ponse que je lui faisais je suis l je suis l elle ressentait comme un soutien dans ses efforts pour ne pas se tuer impulsivement Une femme th rapeute raconte qu elle avait tenu dans ses bras un homme schizophr ne qui r gressait en position f tale Donner de l estime c est r v ler aux clients les aspects de leur tre qui ont vraiment du prix vos yeux Tr s souvent en th rapie je donne de la valeur au courage d un client Par exemple j avais une cliente qui souffrait de graves hallucinations elle tait psychotique et alcoolique Elle vint en th rapie penda
62. e pr sent ni pr parer le futur Etienne Klein nous avertit L ennui ressemble une pi ce de monnaie Il a une double face Sur le c t pile il est l indice d un manque d tre un vide existentiel Sur le c t face il offre la possibilit d un contact ouvert sur soi Comment la dynamique temporelle est elle cr e Pour Kersonsky traduit par Levinas et cit par Cohen Le temps concret vivant coule d un instant l autre sans arr t de l un l autre La fulgurance de l instant qui tait pr c d par le pr sent d avant le pass de maintenant claire le pr sent de l ici et maintenant et comme dit L vinas claire un quelque chose qui est La conscience est d j hypostase elle se r f re une situation o un existant se met en rapport avec son exister L apparition d un quelque chose qui est constitue une v ritable inversion au sein de l tre anonyme L exister est vi Pour qu il puisse y avoir un existant dans cet exister anonyme il faut qu il puisse y avoir un d part de soi et un retour soi c est dire l uvre m me de l identit Dans la trame infinie sans commencement ni fin de l exister le pr sent est d chirure Il a un pass mais sous forme de souvenir Il a une histoire mais il n est pas l histoire Poser l hypostase comme le pr sent c est de la fonction du pr sent qu il s agit Il est comme un sch ma on
63. ec l ventuelle perspective future de voir l ogre de la relation th rapeutique devenir polic Il est par cons quent opportun que notte chapitre de conclusion soit d lib r ment de nature politique et nous ne nous en excusons pas R f rences Binder U 1998 Empathy and empathy development with psychotic clients in B Thorne and E Lambers eds Person Centred Therapy A European Perspective London Sage pp 216 30 Blaxter L Hughes C Tight M 2001 How to Research Buckingham Open University Press Bozarth J D 2001 Beyond reflection Emergent modes of empathy in S Haugh and T Merry eds Empathy Ross on Wye PCCS Books pp 131 43 Buchanan L Hughes R 2000 Experiences of Person Centred Counselling Training Ross on Wye PCCS Books Dryden W Horton I Mearns D 1995 ssues in Professional Counsellor Training London Cassell Dryden W Horton I Mearns D 2000 Counselling past present and future British Journal of Guidance and Counselling 28 4 467 83 Lambers E 2000 Supervision in person centred therapy facilitating congru ence in D Mearns and B Thorne eds Person Centred Therapy Today New Frontiers in Theory and Practice London Sage pp 196 211 Lambers E 2003 Looking After Ourselves Keeping Fit to Practice Paper presented at the Cruse Conference Perth Scotland Mearns D 1997a Achieving the personal development dimension in profes sio
64. ectivit Le temps Lorsqu on parle de temps c est l id e de dur e qui vient d abord l esprit D une mani re sp cifique ou non le temps est limit par deux dates ou deux heures ou deux minutes Par exemple l t dernier entre juillet et sep tembre fut anormalement chaud je suis sortie faire des courses pendant deux heures entre 2 et 4 heures l entretien dura cing minutes de 9h05 9h10 Le temps qui s coule peut galement tre ouvert l autre bout donnant acc s au concept du temps sans fin Toutefois et assez extraordi nairement les notions relatives au temps incluent toujours un commence ment Il semble que la nature humaine n accepte pas de ne pas savoir quand cela quel que soit cela a commenc De nos jours se pencher sur l origine du monde est l une des principales pr occupations de la science Que se passe t il apr s la mort est galement source de pr occupation pout bien des gens Entre le commencement et la fin et peut tre au del il y ale temps Le temps qui passe Le temps de l action ou de la non action Le temps qui stimule ou le temps qui ennuie L instant L ins cable instant est cette impressionnante intemporalit de l indes criptible solitude parfois chaotique qui pr c de toute prise de conscience avant de devenir un sentiment reconnu existant dans la conscience Cohen dit que Levinas d crit l instant en termes de conqu te existen
65. ellement le temps de l entretien condition entre autres choses bien str d avoir acc s une pendule C est cette id e de pendule objet ou indicateur de temps peu importe qui marqua mon esprit et le mit sur la route du temps Comme les heures passaient des v nements se succ d rent dont je n ai qu un souvenit confus l exception d un moment tr s pr cis Ce fut cer tainement tr s bref mais si intense qu il me parut long Cela se passa au cours d un entretien de d monstration dont l enregistrement vid o a mal heureusement t perdu Le client tait l un de nos camarades tudiants qui aimait particuli rement les vaches Quant au th rapeute il n tait autre que Nat Raskin le collaborateur de Rogers qui fut la premi re personne identifier l attitude non directive Soudain au cours de cette d monstration le client qui bien entendu avait patl d une vache s arr ta et un silence s ensuivit Pendant ce silence client et th rapeute se regard rent intens ment Apr s un court moment 58 ACP Pratique et recherche n 2 La non directivit un concept ontologique qui m a sembl des heures le dialogue reprit et d autres sentiments furent exprim s par le client A la fin de la d monstration je fus choqu e par l in trusion de l un des formateurs qui reprocha avec v h mence au th rapeute de ne pas avoir interrompu le silence ni d avoir fait r f rence la m re du client Il trouva
66. elon vos sentiments L tudiant apprend galement qu utiliser ses sentiments est une question de discernement de responsabilit et de choix Il est important de ressentir ses propres sentiments en th rapie parce que cela lib re le th rapeute Zucconi 1984 Soulager la tension visc rale des motions bloqu es permet au th rapeute de se sentir plus l aise et plus d tendu Le th rapeute tant moins sur la d fensive il est capable d tre plus pr sent au client Cela est particuli rement important quand le th ra peute est troubl par ce qu prouve un client psychotique plusieurs occasions j ai admis ma peur face des clients violents La congruence a aid le client prendre contact avec la r alit en faisant appel au sens plus raisonnable de sa personne Que le th rapeute exprime ses sentiments est aussi un aspect important de la th rapie Bien des personnes profon d ment perturb es ont fait l exp rience de messages conflictuels double sens refl tant un maximum d incongruence irr alit Cela s est traduit par des perturbations mentales et un contact m diocre avec la r alit Cependant trop de congruence peut effrayer le client psychotique 5 Lietaer G 1993 Authenticity Congruence and Transparency in D Brazer Ed Beyond Carl Rogers London Constable pp 17 46 L auteur d crit la transparence comme la couche externe de l authenticit du th rapeute et la congruence comme l exp rience
67. en cas d impli cation excessive Les probl mes d implication excessive over involvement peuvent certes faire partie de ce processus mais ce n est pas la seule chose dont se soucie la supervision En tant que superviseur je suis d termin e honorer l exp rience de mon supervis dans cette situation Je veux rester avec cela un moment car son humanit constitue une grande partie de qui il est en tant que th rapeute Cet exemple arrive point la fin de ce chapitre sur le projet de d ve loppement du th rapeute Dans cet exemple le superviseur est d termin travailler de mani re refl ter le z704 e de comp tence dans lequel le but est d aider le supervis et dans ce cas d velopper davantage ses comp tences et sa sensibilit Le contraire serait le modele de d ficience qui pourrait tre illustr par un exemple comme celui voqu ci dessus mais en se concentrant uniquement sur les dangers d une implication excessive Le mod le de d ficience ne voit la personne qu en fonction de ses d fauts Dans ce mod le la th rapie ne sert qu rem dier ces lacunes et non d velopper des potentialit s ce qui pose ainsi la dialectique politique Le mod le de d ficience est orient vers les aspects n gatifs et non posi tifs mais il est largement appliqu dans la plupart de nos institutions publiques comme l ducation les services sociaux et la sant En oppo sition
68. eption d une forme Josette LESIEUR et Bernard SCHNOERING Inspection valuation l influence rog rienne Jean Pol ROCQUET Inspecteur de l enseignement primaire Anthropologie rog rienne et pratiques d enseignement Karine DOMINSKI Jo lle LUTZ H l ne MOMBERT Josette LESIEUR et Bernard SCHNOERING La m diation est elle rog rienne Annie CARDINET Formation enseignante et empathie Jean Daniel ROHART Des p riodes de doute dans la carri re des structures d aide la personne enseignante Louis BASCO Enseignant C U F E F Universit d Avignon et des Pays de Vaucluse De la relation d aide un apprentissage interactif Louis NOT Universit de Toulouse Le Mirail Sur la libert et la responsabilit dans l ducation Michel PORTAL Pr sident de l A E R E Association pour un veil la responsabilit en ducation Conclusion Premi res bases d une thique rog rienne de l ducation Jean Daniel ROHART BP 2015 51070 Reims Cedex T l 06 30 84 59 97 E mail jeandanielrohart hotmail com LA CHRONIQUE SOCIALE LYON OCT 2005 ACP Formations Dans l esprit de Carl Rogers 26 rue d Aumale 75009 Paris 01 46 89 01 67 S minaires propos s Paris M diation et ACP 10 11 d cembre 2005 Ce s minaire de deux jours Paris est concu comme une sensibilisation exp rientielle d coute du conflit ou de l absence de relation pour susciter et favoriser la cr ation de no
69. er f rence d aucune notion pr congue et pourtant en ayant la capacit d y penser et d en parler C est ainsi que ma prise de conscience de la non directivit en tant que concept a pris corps Ce fut alors naturel d crire en postface a cette traduction que la non directivit est un concept ontologique Qu est ce que l ontologie Ontologie est un mot qui vient du grec ontos qui veut dire cela tre cela qui est et logos qui signifie discours Il date de la fin du XVII si cle et d crit l tude de l tre de l tre vivant 1 2 3 etc Les appels de note font r f rence aux citations mentionn es la fin de l article 60 ACP Pratique et recherche n 2 La non directivit un concept ontologique L tude de l tre est toutefois bien plus ancienne que le nom qu y s y rapporte Les philosophes de la Gr ce ancienne sont parmi ceux qui se sont pench s sur la question de l tre Parm nide de l cole d El e crivit en 500 avant J C que penser et tre sont la m me chose Platon confirma cette assertion mais ajouta selon l Encyclop die Universalis qu il n y a pas seulement qu un Etre mais beaucoup d tres les Id es Aristote quant lui introduisit l id e de m taphysique une science qui tudie l tre et l tant et tout ce qui s y rapporte essentiellement Au cours des si cles la question de l tre fut d un int r t constant en philosophie
70. ertains clients qui atteignent leur propre mal e Croire en quelque chose et le voir corrompu voici comment je d cris mon exp rience de m tre norm ment investie dans l activisme poli tique pour d couvrir ensuite que d autres s en servaient pour leur propre gloire Cette d ception est si poignante que je peux presque en sentir le go t Cette fois ci ce n tait pas de la col re mais de la d ception pure Cela ne m a pas emp ch e de croire en certaines choses mais cela m a aid e tre critique vis vis de mes propres motivations ce qui me donne rapidement un rep re lorsque je p n tre en territoire inexplor avec un client Dans mon travail d infirmi re j ai v cu des v nements particuli rement poignants Je me souviens d Ashok un petit gar on qui avait une leuc mie A chaque fois que j avais une minute de libre je m asseyais c t de lui J aimais beaucoup ce petit gar on et je m effor ais de le faire rire Ashok m a donn beaucoup plus que je ne lui ai jamais donn Cette longue exp rience avec Ashok est en grande partie la source de mon fort sentiment d engagement et de patience mais aussi et plus que tout d un ressenti de mon propre amour et d un sentiment de confort et d aisance vis vis de mon propre amour Ashok a surv cu mais un autre de mes patients est d c d Il s agis sait d une erreur m dicale on lui avait donn dix fois la dose correcte de
71. eur et en profondeur La supervision est le lieu o les produits de ce travail et les autres apprentissages issus du DPC ou d ailleurs peuvent tre regroup s pour informer stimuler et inspirer la pratique future C est en partie ce qu Elke Lambers 2003 d crit comme le r le de renforcement ACP Pratique et recherche n 2 47 Dave Mearns de la supervision qui est l aptitude la pratique du th rapeute ce que l entrainement est la condition physique Elle soutient que le devoir du superviseur est de pr ter attention l humanit du th rapeute A cet gard elle adopte le m me point de vue que nous savoir que l huma nit du th rapeute est la base de sa capacit rencontrer en profondeur rela tionnelle L attention accord e l humanit du th rapeute peut tre illustr e ainsi d apr s Elke Lambers 2003 Mon supervis parle du travail qu il fait avec un client qui vient de perdre un de ses parents Mon supervis a aussi perdu r cemment un de ses parents et il trouve cette exp rience la fois poignante et difficile D un c t cette exp rience commune a donn mon supervis une acuit empreinte de tendresse envers le ressenti de son client Il est facile pour lui de trouver une profondeur laquelle rencontrer ce client Mais mon super vis est galement un peu nerveux de parler de cela Certains verraient automatiquement cette situation comme devant tre vit e
72. humour du courage de l ambivalence ou de l assurance etc Enfin il faut que le th rapeute connaisse l tat de Phallucination au niveau du sentiment quels sont les sentiments qui exis tent en elle Le th rapeute doit savoir quelles sortes d motions existent dans cet espace litt ralement psychotique Pour r sumer le th rapeute a besoin de s impr gner de la facon dont le client vit avec son hallucination Il a besoin de connaitre l hallucina tion comme une exp rience v cue Makkreel 1986 Eznfihlung alors signifie int rioriser une exp rience v cue la conna tre faire corps avec le ph nom ne tre vrai Etre vrai est une autre attitude que le th rapeute doit avoir dans la relation Rogers 1957 la d crit en termes de congruence et d int gration dans la th rapie Cela signifie pour lui que le th rapeute est librement et profon d ment lui m me Cela signifie que l on est r ellement sa propre exp rience et que l on est repr sent de mani re ad quate dans la conscience que l on a de soi Rogers dit plus loin qu il n est pas n cessaire que le th rapeute m ne une existence totalement vraie Il semble d abord limiter cette attitude Pheure th rapeutique Je me souviens avoir compris que je pouvais l lar git mon cadre social personnel Cela se traduisit par la constitution d un r seau personnel autos lectif En tant vraies les personnes qui acceptaient 84 ACP Pratique et recherche n
73. i ce moment l mais aussi aujourd hui si j avais fondu en larmes Une ann e la fin de l cole primaire j ai t premi re de classe En g n ral j tais dixi me environ mais cette ann e l apr s la moyenne de toutes les notes j tais la premi re A ma grande fiert l institutrice m a invit e venir devant la classe Je pensais qu elle allait me f liciter pour cet exploit Or l institutrice m a demand d peler le mot inexplicable J tais tr s perturb e mais je l ai pel correctement je crois Ensuite avec un large sourire et un geste de la main vers moi elle a dit Inexplicable Oui c est le meilleur mot pour d crire ton classement la premi re place Cette fois ci je n tais pas en col re mais je ressentais une humiliation intense C est un sentiment que j ai prouv assez souvent dans ma vie un sentiment abso lument horrible C est comme d tre d shabill e en public Et c est pr ci s ment la force que j en retire J ai t si souvent et si gravement humili e que je sais ce que cela fait Je n ai pas besoin de craindre l humiliation car je la connais mieux que la plupart des gens Je n ai pas besoin de craindre d avoir l air stupide ou de mal faire les choses je peux me permettre de prendre des risques avec ma fa on de m exprimer se fexpression car quoi qu il arrive je ne pourrai jamais tre humili e plus que je ne l ai d j t A deux reprises des bandes
74. i la lettre par le stagiaire Or cela ne peut tre le cas si l on entend respecter le parcours du Self de ce dernier Certes le formateur peut illustrer l ventail des objectifs personnels de d veloppement les plus fr quents dans la multitude des tudiants Dryden et al 1995 pp 98 100 Mearns 1997b pp 97 99 mais en r alit le v ri table parcours du Self sera diff rent pour chaque tudiant Par cons quent il est important que l id e pr con ue selon laquelle le formateur tablit le patcours du Self ne s installe pas dans les esprits ni des formateurs ni des stagiaires Il est indispensable dans cet effort que chacun comprenne et accepte ses responsabilit s La responsabilit du formateur consiste cr er une gamme de contextes significatifs d apprentissage exercices ACP Pratique et recherche n 2 43 Dave Mearns d entra nement au counselling groupes de d veloppement personnel groupes de supervision vastes exp riences de groupe ateliers sp cifiques de d veloppement personnel et pratique clinique au sens propre Cependant d s le d part il rel ve de la responsabilit de l tudiant d utiliser ces struc tures en vue d identifier et de poursuivre le parcours de son Self Cette dynamique de responsabilit s dans le cadre de la formation Mearns 1997b et de la s lection des stagiaires soul ve toute une s rie de probl mes notamment en ce qui concerne la volont de ces derniers d ac
75. irectivit un concept ontologique Avec pr caution je sugg rerais que la non directivit est la capacit du th rapeute centr sur le client d offrir au client le pouvoir de la directivit qu il a abandonn en devenant centr sur le client La non directivit mane de la mani re d tre du th rapeute du d placement naturel de la directivit du th rapeute l autodirectivit du client C est une situation positive Pour Schmid client et th rapeute proc dent du m me Nous Cette id e avait d j t annonc e par Rogers en 1961 lorsqu il disait Il y a chez le th rapeute une profonde exp rience du commun sous jacent tout homme pourrions nous dire de la fraternit On retrouve cette assertion dans la premi re condition du changement th rapeutique qui stipule pour qu il y ait th rapie il faut que deux personnes soient en contact Le th rapeute de l exemple ci dessus fit l exp rience de cette fraternit avec Maria celle du blocage Il ressentit aussi sans savoir de quoi il s agis sait qu il y avait quelque chose qui couvait sous son impassibilit il cher cha comment entrer en contact avec celle qu il avait en face comment la ren contret et la comprendre Pour ce faire il osa poser une question La question n avait pas pour objet de changer Maria ni de la diriger C tait une mani re de lui t moigner empathiquement qu il tait sensible ce qui se passait en elle ce m
76. is s re que lui aussi va survivre Je suppose que ce que j ai appris dans cette exp rience c est qu une fille tr s menue doit savoir utiliser son cerveau plut t que ses muscles J en ai plusieurs bons exemples qui me donnent aussi de la force Par exemple je me suis trouv e un soir assez tard encercl e par un groupe d hommes dans un quartier mal fam Il m tait impossible de courir et encore moins de me battre Je me suis alors tonn e en prenant l initiative Je me suis mise leur parler faire des blagues et les faire rire les uns apr s les autres L un d entre eux m a tap sur l paule et m a dit Tu es une brave fille et ils m ont laiss partir Cette exp rience personnelle dont je suis fi re m aide galement sentir que je peux me mettre en position de s curit avec peu pr s n importe qui un moment de ma vie je me suis mise coucher avec n importe qui J en attivais m me me r veiller sans savoir avec qui ni avec combien de personnes j avais couch J tais au fond du gouffre je pense que je n ai jamais eu une mage aussi n gative de moi m me La profondeur de ce sentiment m aide rencontrer pleinement de nombreux clients tre follement amoureuse a t important pour moi sur beaucoup de plans mais je n entrerai pas dans les d tails ici Plusieurs ann es apr s le premier pisode de violence celui o j avais t tabass e j ai crois la meneuse de la ban
77. itionnel peut tre exprim comme de l amour En th rapie il existe des cas o le th rapeute peut prouver des sentiments d amour envers le client pas un amour sexuel ou familial mais une mani re humaine d aimer v ritablement le client pour lui m me Comme disait une cliente c tait comme si en regardant dans les yeux du th ra peute elle se voyait elle m me exprim e Pour Rogers le RPI peut se manifester sous la forme de prendre soin de quelqu un Cela peut vouloir 80 ACP Pratique et recherche n 2 L attitude non directive et les conditions n cessaires et suffisantes appliqu es aux schizophr nes et retard s mentaux dire que ce qui arrive au client est vraiment important pour le th rapeute au niveau personnel Je me souviens d une cliente qui souffrait de schizo phr nie affective avec des sympt mes secondaires de d pendance la drogue Elle tait galement suicidaire Une nuit un m decin de l h pital m appela pour me dire que la suite d une overdose il n tait pas certain qu il puisse la sauver Je me rappelle avoir pleur la pens e de cette cliente et l ventualit de sa mort C tait vraiment fort pour moi L ventualit de sa mort n tait pas une simple affaire objective Je fus tr s soulag d apprendre qu elle avait sutv cu La compassion est une autre dimension du RPI C est la r action du th rapeute la souffrance du client La litt rature professionnelle qui traite
78. latifs de l tat de Californie je m approche grands pas de ma retraite en 2004 je d sire depuis longtemps laisser aux g n rations futures un h ritage qui pr servera et soutiendra cette vision de gouvernance et de leadership nouvelle et radicale La politique de la Confiance Le R seau de Politique de la Confiance est dans la politique am ricaine un mouvement nouveau qui repose sur la croyance que chaque tre humain est essentiellement pr cieux et bon que nous sommes fondamentalement enclins affirmer notre existence tre constructifs responsables et dignes de confiance Cette foi envers notre nature humaine est vitale pour notre bien tre personnel et social Elle est l origine de tout un ensemble de nouvelles s ries de politiques de programmes et de processus politiques qui visent l am lioration de notre sant et l accroissement de notre potentiel de d veloppement Nous sommes en pleine volution en tant que nation et soci t Nous nous vantons de notre nouvelle conomie nous ch rissons notre diversit nous c l brons notre nouvelle conscience Et pourtant nous sommes englu s dans notre vieille politique cynique une politique qui plonge ses racines dans l art de diviser et dans le manque de confiance et au pire une poli tique qui repose sur la croyance que nous les tres humains sommes fondamentalement marqu s d un d faut de fabrique qui nous pousse agit mal C est pourquoi no
79. le groupe de rencontre peut aussi s loigner du projet de d veloppement La fa on la plus courante de corrompre un groupe de rencontre est de le transformer en th rapie de groupe Souvent les membres du groupe et parfois m me le facilitateur se mettent d accord pour passer ce type de normalisation dans lequel un par un les membres du groupe prennent une heure du groupe pour explorer leurs probl mes pass s ou pr sents Ces exp riences peuvent tre puissantes si elles abordent vraiment des l ments la limite de la conscience mais elles peuvent aussi bien tre tr s ennuyeuses pour les autres si elles se contentent de revenir sur du mat riel r p t Rogers 1977 Quoi qu il en soit dans les deux cas le processus d apprentissage en direct dans le groupe de rencontre a t corrompu Si le groupe de rencontre se transforme en 42 ACP Pratique et recherche n 2 Le projet de d veloppement du th rapeute th rapie de groupe il peut s av rer extr mement difficile de remettre en cause un processus ainsi corrompu en effet les th rapeutes m me en for mation sont particuli rement dou s pour r ussir ensemble a cr er un contexte de th rapie Toute personne tentant de remettre en question la norme de la th rapie de groupe risque de se faire traiter de Philistin Le processus du groupe de rencontre n a pas r ussi tre reconnu comme un moyen de mener bien le projet de d veloppement e
80. lvania Duquesnes University Press Kersonsky N 1935 traduit par Levinas in Levinas 1987 Time and the Other Pittsburg Pennsylvania Duquesnnes University Press Klein E 1979 Les tactiques de chronos Paris Flammarion Levinas E 1979 Le temps et l autre Paris Quadrige PUF Levinas E 2004 De l existence l existant Paris Vrin Prouty G F 2000 Carl Rogers and experiential therapy A dissonance In Person Centred Practice The BACPA reader Ross on Wye PCCS Books Raskin N J 1947 in B Levitt 2005 Embracing Non directivity Reassessing person centred theory and Practice in the 21 century Ross on Wye PCCS Books Rogers C R 1942 Counseling and psychotherapy Boston Houghton Mifflin Rogers C R 1951 CZent Centered Therapy London Constable Rogers C R 1959 A theory of therapy personality and interpersonal relationships as developed in the client centered framework In S Koch Psychology A study of Science Vol 3 New York McGraw Hill Rogers C R 1961 On becoming a person London Constable Rogers C R 1980 A Way of Being Boston Houghton Mifflin Sartre J P 1943 L tre et le n ant Paris Gallimard Schmid P F 2003 The characteristics of a person centered approach Person Centered and Experiential Psychotherapies 2 2 Van Belle H S 1980 Basic intent and therapeutic approach of Carl Rogers Toronto Wedge Publishing Foundation 74 ACP Pratique et recherche n 2
81. me dans sa relation avec le client et qu elle lui permet de devenir plus congruent dans cette relation Il s agit d une vision de la supervision en termes de d veloppement au sens strict le superviseur n a pas d autre souci ni d autre programme que celui de faciliter la capacit du th rapeute tre ouvert sa propre exp rience pour lui permettre d tre pr sent et de s engager pleine ment dans la relation avec le client Le superviseur centr sur la personne accepte le supervis comme une personne en processus et fait confiance son potentiel de croissance Le th rapeute centr sur la personne pr t s engager pleinement avec le client un niveau ACP Pratique et recherche n 2 45 Dave Mearns existentiel peut voluer travers cette exp rience et le superviseur est le t moin de ce changement Le supervis peut utiliser de fa on efficace une supervision orient e sur le d veloppement afin de l assister dans son projet continu visant travailler en profondeur relationnelle De fait la plus grande partie de ce d veloppe ment se produit g n ralement apr s la formation initiale Par cons quent la supervision associ e au d veloppement personnel continu DPC est essentielle Dans la supervision le travail a tendance aller dans une seule direction la pratique continue est examin e et les probl mes qu elle soul ve explor s de fa on faciliter la poursuite du d veloppement personnel qui
82. mod le comprend six phases que je vais maintenant explorer plus en d tail 1 Une partie importante de la supervision consiste dans la description par le supervis du contenu des s ances qu il am ne Cela lui permet de formuler l histoire du client et au cours de la description d indiquer la com pr hension qu il en a Cela me permet 4 moi superviseur de donner la pos sibilit au supervis de rester avec ce que dit son client et d tre empathique et acceptante Je peux ainsi faire la distinction entre cela et les assomptions et interpr tations personnelles du supervis La narration de l histoire du client peut galement fournir au supervis l occasion de partager et de d poser un mat riau lourd ce qui est tr s important pour des counsellors inexp riment s 2 L exploration des apports du counsellor et de sa mani re d tre avec un client d termin est le deuxi me aspect de la supervision Cet aspect est particuli rement important pour que le supetvis puisse consid rer son r le dans la relation th rapeutique et comment il offre les conditions essentielles En cela les enregistrements audio et vid o s av rent tr s utiles car ils sont pour le supervis l occasion de mieux prendre conscience de ses r ponses au couts de la session 3 Au fur et mesure que le supervis gagne en exp rience je l encou rage se centrer sur le processus th rapeutique Je lui demande de d crire le processus tel
83. n ce qui la met un niveau convenable pour ressentir son client en profondeur et laisser son client la ressentir en profondeur De m me que Lesley peut prouver la qualit du ressenti de son client celui ci se trend compte que Lesley est capable de se rencontrer elle m me un certain niveau de profondeur C est ce que signifie le constat Bozarth 2001 pp 59 75 Mearns et Thorne 1999 pp 103 107 selon lequel un degr lev l empathie et la congruence sont ACP Pratique et recherche n 2 31 Dave Mearns la m me chose l tre v ritable du th rapeute est l exact reflet du client Le th rapeute est entr dans le bon territoire pour rencontrer le client Il peut donc p n trer plus facilement dans le ressenti du client et avec une qualit et une intensit sup rieures celles de toute autre forme d empathie De m me ce ph nom ne se distingue en termes de qualit des exercices d identification projective projective identification Rowan et Jacobs 2002 pp 41 46 ou de prise de perspective sociale cognitive cognitive social perspective taking Binder 1998 pp 219 220 En effet ces exercices com portent un effort pour imaginer le monde de l autre mais il s agit de l at teindre de fa on purement cognitive et non de mani re affective cognitive Ce degr de capacit empathique rentrer v ritablement dans diff rents aspects du sens de notre propre existence pris comme des
84. n Grande Bretagne notamment sans doute les normes culturelles d incongruence sont elles trop ancr es pour tol rer cette m thode Il existe trois grands films documentaires sur le groupe de rencontre disponibles dans les biblioth ques cin matographiques Journey into Self Because That s My Way et The Steel Shutter Le premier a gagn un Oscar le deuxi me est sans doute le plus r v lateur sur les groupes de rencontre et le troisi me a t r alis en 1972 au plus fort des Troubles en Irlande du Nord Ce dernier met en sc ne des Catholiques et des Protestants de Belfast en nombre gal r unis pendant trois jours pour un groupe de ren contre Pittsburgh Dave a contribu l dition de la bande son La Jolla en Californie car il tait le seul comprendre l accent de Belfast Le producteur et r alisateur de ces trois documentaires Bill McGaw a dit un jour que le groupe de rencontre nous montre nous tres humains tels que nous sommes vraiment pr ts tout pour nous rencontrer v ritablement les uns les autres et la fois morts de peur cette id e L Oscar qui tr ne sur le manteau de sa chemin e symbolise en partie au moins ce qu il dit savoir que le processus de rencontre est un ph nom ne qui rev t un sens consi d rable pour les tres humains LA FORMATION Le mot formation sous entend que le formateur d finisse un pro gramme d tudes qui soit ensuite suiv
85. n adapt es et si nous sommes guid s par cette repr sentation de la vie d acqu rir une maturit plus grande au terme jamais total d une dynamique qui permet de d passer les exp riences difficiles Les conflits peuvent alors tre consid r s comme offrant la possibilit d un entra nement une s rie b n fique d preuves l occasion d un d ve loppement personnel la possibilit d acqu rir un mode de fonctionnement plus mature et nous rendant davantage ma tres et responsables de notre propre subjectivit Dans les moments de crises et de conflits envahisseur doit tre attendu de pied ferme et avec calme et tranquillit Traverser une s rie de crises de conflits d preuves permet d acqu rir la force n cessaire pour faire face l ennemi et de progresser sur le plan personnel Bruno Bettelheim crit que En p riode de crises graves il peut se produire des situations o les hommes n ont le choix qu entre renoncer la vie ou parvenir une int gration psychologique sup rieure L id al vers lequel tendre c est de parvenir accepter aimer ses souf frances pass es Cette conception rog rienne semble postuler qu il s agit l non d un comportement exceptionnel et r serv une lite mais de quelque chose de normal Ce sont les agressions et les accidents ext rieurs qui viennent inter rompre le cours normal de la vie ou plut t l ext riorisation l actualisation l
86. nal counsellor training Counselling 8 2 113 20 ACP Pratique et recherche n 2 49 Dave Mearns Mearns D 1997b Person Centred Counselling Training London Sage Mearns D Thorne B 1999 Person Centred Counselling in Action 2 9 ed London Sage Mearns D 2004 The human curriculum Paper presented at the Annual Conference of the British Association for Counselling and Psychotherapy Rogers C R 1951 Chent Centered Therapy Boston Houghton Mifflin Rogers C R 1959 A theoty of therapy personality and interpersonal rela tionships as developed in the client centered framework in S Koch ed Psychology A Study of Science V ol 3 New York McGraw Hill pp 184 256 Rogers C R 1963 The actualizing tendency in relation to motives and to consciousness in M Jones ed Nebraska Symposium on Motivation Lincoln NE University of Nebraska Press pp 1 24 Rowan J Jacobs M 2002 The Therapists Use of Seif Buckingham Open University Press Warner M 2000 Person centred therapy at the difficult edge a developmentally based model of fragile and dissociated process in D Mearns and B Thorne Person Centered Therapy Today INew Frontiers in Theory and Practice London Sage pp 144 71 50 ACP Pratique et recherche n 2 Le cadre th orique de ma pratique de supervision en counselling Mary Kilborn Traduction Francoise Ducroux Biass Mary Kilborn s est tei
87. ndamentales comportements autodirig s Depuis leur naissance les individus pos s dent la capacit intrins que de se d velopper par eux m mes Ces termes conviennent certes la description de l attitude non directive mais ils ne d finissent pas le concept philosophique de la non directivit qui lui m me recouvre plusieurs autres concepts que nous examinerons par la suite Mais avant de m engager dans cet examen je d sire relater ici l exp rience qui a fait avancer ma r flexion Il y a quelques ann es je travaillais la traduction d un article de Garry Prouty intitul Rogers and the Experiential Therapies a Dissonance Rogers et les th rapies exp rientielles une dissonance Cette traduction rev tait pour moi un double objectif four nir une traduction ad quate de ce qui semblait essentiel l auteur mais galement faciliter du mieux que je pouvais l appr hension du sens pro fond de son message par le lecteur Chaque ligne de cet crit me renvoyait a ces moments qui ont suivi mon observation de la d monstration de Nat Raskin pendant l atelier d crit plus haut Mon exp rience de la non directivit se formait la faveur d une succession d instants qui m ont fait prendre conscience de quelque chose que je connaissais l int rieur de moi mais que je ne connaissais pas encore dans ma t te Pour la premi re fois j ai pu faire connaissance de l existentiel en tant que tel sans int
88. nt aucune menace fondamentale et pou vant potentiellement avoir une grande valeur pour soi m me et pour l autre Le degr d acceptation de soi varie selon les personnes Dans la th orie du d veloppement de la personne de Rogers 1951 1959 1963 et dans la th orie compl mentaire de l attachement dans l approche centr e sur la personne ou celle du compl ment th orique de l attachement Warner 2000 le d veloppement de l acceptation de soi est consid r comme tant ACP Pratique et recherche n 2 33 Dave Mearns li 4 une exp rience fiable de consid ration positive inconditionnelle dans les tapes pr c dentes du d veloppement Par cons quent si l exp rience de Lesley avec son p re n avait pas t compens e par d autres relations d amour ou de fait si elle s tait galement r p t e dans ces autres relations elle n aurait alors peut tre pas pu s en sortir aussi positivement De plus m me s il peut exister des lacunes un stade pr coce du d veloppement en ce qui concerne les racines de l acceptation de soi les personnes peuvent voluer par la suite gr ce aux exp riences relationnelles y compris en th rapie sans oublier le r le que peut jouer une adolescence effective Les formations la psychoth rapie particuli rement mais pas exclusi vement dans l approche centr e sur la personne visent activement pro mouvoir chez une personne l acceptation de soi et sa volon
89. nt des ann es au cours desquelles elle se d battit avec ce type de probl me Bien qu elle f t psychotique et dangereuse elle se battait cou rageusement pour s en sortir Tr s souvent je lui exprimais mon admiration pout sa force et son sens de la responsabilit Valoriser est un autre aspect du RPI Il renvoie une attitude du th ra peute envers la croissance existentielle du client Beaucoup de clients font de petits pas pour am liorer leur existence Par exemple une cliente qui avait t profond ment psychotique fit assez de progr s pour int grer un cours d informatique l universit J tais vraiment tr s heureux de cette volution dans sa vie Bien qu elle ne soit nomm e qu en dernier l attitude de respect n est pas le moindre des aspects du RPI Le respect transmet aux clients le sentiment qu ils ont en eux m mes des ressources positives Vous tes capable de prendre cette d cision Je cite pour exemple le cas d un client qui avait t abus sexuellement sodomis par son p re et tait obs d par la sexualit animale Grace au traitement cet homme finit par devenir plus humain et adopter un style de vie homosexuel Puis il d cida d arr ter son traitement et d entrer dans le Corps des Marines am ricain Le th rapeute craignit alors un ventuel pisode sexuel avec rechute psychotique N anmoins il res pecta la capacit du client de prendre ses propres d cisions Ce dernier accomplit son ser
90. nte le 28 juin 2000 a la suite d une h mor ragie c r brale Elle tait formatrice de th rapeutes l Universit de Strathclyde Glasgow en cosse Agr e par la BAC en tant que th rapeute superviseur et formatrice elle uvrait pour une thique rigoureuse dans sa profession en participant tr s active ment au comit d agr ment de cette association Elle tait gale ment coordinatrice de l Association de la Th rapie Centr e sur la Personne d Ecosse PCT Scotland L approche de Carl Rogers lui tenait c ur et souvent elle faisait des pr sentations de coun selling lors de forums internationaux Passionn e par la th orie elle participait activement aux journ es de r flexion sur la th orie qui se tenaient Norwich Elle parlait plusieurs langues et avait galement des liens professionnels avec l Allemagne et la Gr ce Elle a publi un certain nombre d articles notamment sur l ac ceptation l intimit le challenge et l ducation dans l approche centr e sut la personne Ces articles ont tous t traduits en francais Publi avec l aimable autorisation de la fille de l auteur Julia Riddel 1 Ndt en anglais et en particulier dans ACP les termes counselling et th rapie sont inter changeables Pour la coh rence du texte il a t d cid de conserver counselling et counsellor en fran ais 2 Ndt British Association for Counselling devenue depuis la BACP incluant ainsi la psycho th rapie dan
91. ntre ces d fis Souvent les dipl m s de ces formations avort es ressemblent des clones de l approche qu ils ont adopt e Ils semblent toujours dire les bonnes paroles et faire les bons actes mais ils ne se sentent jamais vraiment r els et de ce fait les chances pour qu ils soient capables de rencontrer des clients en profondeur relationnelle sont assez minces LA SUPERVISION La fin de la formation initiale marque seulement la fin du d but du projet de d veloppement pour parvenir travailler en profondeur relationnelle Or cette fin peut tre soudainement d routante Blaxter et al 2001 Buchanan et Hughes 2000 en passant d un environnement de fort soutien un quasi vide La supervision qui n tait auparavant qu un des nombreux moyens de soutien prend d s lors une importance particuli re cat le projet de d veloppement vient peine de commencer L un des points forts dans la profession de psychoth rapeute ou de counsellor est le maintien de la fonction essentielle de d veloppement de la supervision continue Ce ph nom ne est bien d crit dans la tradition centr e sur la personne par Elke Lambers 2000 p 197 Dans la supervision centr e sur la personne la relation de supervision peut tre envisag e conceptuellement comme un parall le la relation th rapeutique c est dire qu elle offre au th rapeute un contexte dans lequel il peut prendre conscience des processus se d roulant en lui m
92. ologique d tre avec en tant que personne en pr sence d un Autre sur le radeau du temps ici et maintenant Le temps concret vivant coule d un instant l autre sans arr t de Pun l autre C est l insertion du temps de l Autre dans le mien qui ta blit l alt rit du temps v ritable qui n est ni le temps de l autre ni le mien C est une fonction du pr sent C est comme un sch ma ontologique D une perspective existentielle ph nom nologique on poutrait dire que la non directivit est la qualit non directionnelle propre l tre humain d tre de prendre conscience de son tre de prendre conscience de son tre et de celui de l autre dans un m me instant dans un lieu unique En cons quence une r organisation s amorce simultan ment l instant tant suivi d un autre instant Cette r organisation appartient l individu elle a lieu son propre rythme et suivant son aptitude du moment C est ce qui s est pass pour Maria lors de la fulgurance de sa r action la question du th rapeute et dans les instants qui suivirent C est ici que le silence du th rapeute refait surface c tait en effet le seul moyen de r pondre l appel de Maria Toute interf rence ou intervention l eut loign e de ses senti ments En g n ral une telle interf rence agit comme un corps tranger d rivant le flot du changement qui s op re C est un manque de respect pour la personne pour l autre L
93. oment l Son intention tait seulement d tablir un contact avec les sentiments qu elle avait bien refoul s Rogers Lorsque le blocage fut dissip en silence il couta Maria parler lui donnant ainsi la possibilit de suivre son chemin la cliente devint l expert La question qu il lui posa n tait pas en soi indiscr te C tait une ques tion bienveillante qui avait pour but d tablir un contact entre un th rapeute non directif et sa cliente en lui offrant sa propre directivit Conclusion Selon Schmid une approche est ph nom nologique lorsque la direction le mouvement va du client au th rapeute En th rapie comme dans toute autre situation o une relation est engag e la non directivit est une sorte de r action facilitatrice qui r pond exactement aux besoins d une approche ph nom nologique La non directivit requiert du th rapeute ou de l du cateur etc une mani re d tre qui permette l autre de d couvrir ses propres potentialit s de devenir directif de son existence d tre sa mani re d tre En th rapie la pr sence du th rapeute est une invitation la pr sence du client La nature ontologique de la relation est claire la relation passe du simple contact la pr sence au co experiencing et l tre avec Schmid ACP Pratique et recherche n 2 71 Francoise Ducroux Biass De surcroit la non directivit est une affaire de temps C est le concept ont
94. omme des moments de mouvement L exploration des sentiments se poursuit jusqu ce que le client trouve le mot pr cis qui d crit pour lui le sentiment qu il prouve C est alors que le changement appara t En empruntant Van Belle on peut finalement dire que l individu incorpore son exp rience et qu il la poss de Vignette La transcription ci apr s d une s ance de th rapie me fut communiqu e il y a longtemps par l un de mes amis britanniques Elle illustre les concepts que nous avons examin s jusqu ici savoir le vide l instant la prise de conscience la dynamique temporelle l experiencing et l autre l int rieur de soi Le contexte dans lequel s est d roul e cette s ance de th rapie tait le suivant Maria consultait un th rapeute pour ce qu elle pensait tre un probl me banal la suite d une mutation professionnelle de son mari elle avait quitt Naples sa ville d origine pour Nottingham au nord de l Angleterre o elle habitait depuis Elle avait t adress e ce th rapeute par son m decin notamment parce qu il parlait italien Or il ne savait rien de son pass et ne lui posa aucune question Maria avait deux enfants une fille de cinq ans d j scolaris e et un gar on de deux ans qui devait entrer l cole maternelle et pour lequel elle devait acheter des souliers Or lorsqu elle se trouvait dans le magasin Maria perdait ses moyens les souliers s
95. ont toujours un probl me pour une Italienne et elle ne pouvait d cider quelle paire acheter Et c tait cela le probl me banal qu elle apportait en th rapie Le th rapeute relata que lors de la premi re s ance il essaya de rester ouvert la nature du mat riau qu elle d crivait elle semblait chercher un Note de l auteur toute donn e identificatrice a t modifi e 66 ACP Pratique et recherche n 2 La non directivit un concept ontologique conseil mais il tait vident qu il ne pouvait le lui donner La deuxi me s ance se passa de la m me mani re que la premi re Mais lorsqu elle se pr senta la troisi me avec le m me dilemme le th rapeute se sentit bloqu dans ce qu elle apportait il ne ressentait pas le moindre sentiment ou image d elle m me Maria semblait sans motion sa seule pr occupation tant le choix d une paire de souliers pour lequel elle n avait qu un seul crit re la qualit du cuir et la couleur Le th rapeute sentit qu il tait de sa respon sabilit de lui dire qu il ne pouvait pas l aider dans ce choix qui semblait lui donner tant de mal Cependant il fut touch par le manque apparent d motion de Maria et en cherchant la rejoindre de mani re empathique il essaya de trouver un moyen de rester en contact avec elle Alors avec h sitation doucement et avec bienveillance il lui demanda Pourriez vous me dire ce que vous ressentiez dans le magasin
96. ontinuit sont rendues visibles par les nombreux alors nouveau qui maillent le r cit La r p tition des mots tels que j ai cru que c tait termin mais non alors met le d part de soi et le retour soi La prise de conscience est clairement indiqu e par des expressions comme je Pai toujours su je r alisais Toutefois ce n est pas avant que furent prononc s les mots ce sont des morceaux de ma chair c est ma chair qu eurent vraiment lieu la ptise de conscience de Maria et l appropriation de ses sentiments Le pr sent a un pass dit Levinas Il a une histoire mais n est pas l histoire Lorsque Maria commen a sa th rapie elle tait comme le c t pile de la pi ce de monnaie de Klein un vide existentiel elle avait une histoire avec laquelle elle ne pouvait pas se connecter Son histoire commenga vraiment lorsqu elle se fut appropri e son exp rience pr sente son experiencing Alors elle tait en train de deve nir Elle vint en th rapie avec des questions banales la pr occupation en apparence d pourvue d motion de choisir une paire de souliers une histoire encore sans vie dans son pr sent Peut tre a t elle d couvert comme le fit Mrs Oak lors d une s ance relat e par Carl Rogers Je suis venue ici pour r soudre des probl mes et je me trouve juste en train de faire l exp rience de moi m me Il ne pourrait pas y avoir de conclusion
97. our soi toujours et encore de r f rent et de propri t On peut dire que l experiencing est d abord une affaire de l instant son apparition est imm diate et souvent implicite Bien que la plupart du temps elle soit floue et non vidente elle est aussi soudaine qu un flash Alors comme le temps il coule d un instant l autre sans arr t Et comme le dit si bien Rogers Les sentiments s chappent en bulles sourdent la surface et le client n a souvent pas conscience de ce qui l a frapp Et pourtant cela ne semble pas avoir eu trop d importance car l v nement est une entit un r f rent vers lequel il peut revenir toujours et encore si cela est n cessaire pout l explorer davantage ACP Pratique et recherche n 2 65 Francoise Ducroux Biass Lorsque quelque chose d important se passe pour un individu au niveau motionnel celui ci le ressent imm diatement comme un coup l int rieur une sorte de sensation dans le ventre une sorte de sensation visc rale L experiencing peut sembler se rel cher mais simplement pour per sister avec une saveur diff rente L exp rience qui se d roule instant apr s instant est simultan ment absorb e dans un processus mental suivi d une symbolisation floue ou claire qui se d veloppe dans la conscience jusqu ce que finalement elle prenne sens Rogers relate J en suis arriv appr cier ce que je pense tre c
98. out ce qui se passe Troisi mement et cette derni re suggestion est particuli rement impor tante tre conscient de ce que le processus normal des groupes consiste a essayer d atteindre une normalisation Les tres humains en groupe se mettent d accord pour cr er une d finition de ce qui devrait ou non avoir lieu dans le groupe Ce processus de normalisation permet g n ralement au groupe de se sentir plus en s curit mais il limite aussi consid rablement ce qui peut se produire et introduit un syst me de jugement de valeur sur la contribution de chacun Cette troisi me suggestion invite donc les personnes essayer de rester conscientes de l volution de ce processus de normalisation dans leur groupe et tre pr tes remettre en question ce processus lorsqu il semble s tablir Par exemple l une des premi res normes qui se d veloppent fr quemment est le devoir pour les personnes de se montrer chaleureuses les unes envers les autres quoi qu elles expriment Le r sultat imm diat de cette norme est un sentiment de douceur nutritive tout comme le cocon Mais elle freine rapidement le processus puis le bloque compl tement En effet plus les personnes passent de temps en contact entre elles et prennent naturellement conscience de la diversit des r ponses possibles y compris n gatives envers les unes et les autres plus le niveau d incongruence augmente jusqu tre remis en cau
99. p l int rieur une sorte de sensation visc rale Et cette sensation visc rale qui lui tait propre fit seule son chemin tout au long de la s ance au rythme qui tait le sien la fin Maria dit au th rapeute combien sa pr sence lui avait t importante Quant celui ci malgr les pauses dont certaines lui parurent longues il ressentit que Maria s tait enga g e dans un profond dialogue avec elle m me Il est vident qu elle connais sait son chemin toutefois la pr sence du th rapeute l aida l emprunter et le poursuivre Toute intervention du th rapeute quelque empathique qu elle e t pu tre aurait soit interrompu soit d vi le processus D finition du concept de la non directivit Le principe de la non directivit impr gne l uvre enti re de Rogers m me si comme cela a d j t exprim le concept en tant que tel n a jamais t d fini Cependant l attitude non directive comme Raskin l a formul e en 1947 est encore utilis e pour d crire ce qui imbibe l tre du th rapeute ce qui est l origine de son attitude non directive et la guide Les conditions fondamentales qui habitent le th rapeute lui permettent d offrir sa pr sence au client Il n applique pas les conditions Il est ces conditions et cela tant il les offre au client Le th rapeute r pond un appel du client avec lui m me comme seul outil Schmid 70 ACP Pratique et recherche n 2 La non d
100. p rieurs hi rarchiques inspecteurs et chefs d tablissements d une survalorisation du regard d autrui tenter de faire face avec calme et confiance aux situations conflictuelles et aux diverses formes de violence violence le plus souvent symbolique et parfois survaloris e cause d un effet fan tasmatique d amplification de ph nom nes qui pourraient tre per us comme anodins si nous avions acquis une attitude adapt e un bouclier Rohart Jean Daniel Rogers et l action ducative ouvrage collectif La Chronique Sociale Lyon octobre 2005 5 Ada Abraham est Docteur en psychologie clinique psychanalyste de groupe psychodramatiste et professeur l Universit H braique de J rusalem Nda Sloterdijk Peter Op cit p 236 7 Rogers Carl 1980 A way of being Boston Houghton Mifflin Traduction in dite 8 Cifali Mireille 1988 Du savoir et des hommes in La formation des enseignants en Suisse romande Fribourg Delval pp 23 46 20 ACP Pratique et recherche n 2 Estime de soi et maturation du bouclier narcissique narcissique nous permettant de mieux la g rer et un sentiment ind fectible de confiance En termes rog riens il convient de ne pas emp cher la tendance actua lisante d agir Se rattacher au grand fond vital aux forces pr sentes en nous ces forces qui nous permettent de g rer l in vitable adversit et de pers v rer dans notre tre en un processus
101. pervis ou en r action au mat riau apport par le client En tant que superviseur permettre au supervis de se rendre compte de ce qu il ressent quand il travaille avec un client est un d fi et constitue pour moi la partie la plus excitante de la supervision Je n utilise aucune technique ou exercices particuliers mais parfois l aide de symboles j in vite mon supetvis explorer ses attitudes et ses sentiments inconscients vis vis de chaque client 5 En tant que superviseur centr sur la personne j ai indiqu au d but de cet expos que j essaie de conformer mon comportement et ma pratique cette approche De plus j essaie de me centrer avec mon supetvis sur la relation de supervision Nous essayons de voit ce qui se passe entre nous dans l ici et maintenant pendant que nous consid rons le travail du coun sellor avec son client Nous essayons de discerner s il y aurait entre lui et moi un processus parall le ce qui se passe entre lui et son client et si ce qui se passe entre nous pourrait nous mettre sur la voie d une dynamique cach e dans la relation th rapeutique Cette mani re de faire permet au supervis d avoir une meilleure compr hension de son travail une meilleure prise de conscience de soi et souvent le rend plus libre dans ses relations th rapeutiques 6 Finalement je porte mon attention sur mes propres sentiments et attitudes vis vis de mon supervis au cours de la supervision J utilise
102. peut tre Seuls les th oriciens psychorigides peuvent refuser de se laisser f conder par un syst me m taphorique diff rent de celui qu ils sont en train d laborer et qui peut parfois tre consid r comme une tentative de th orisation de leur propre cas Pour commencer ces quelques lignes rendons C sar ce qui appartient C sar l expression de bouclier narcissique est du philosophe de la culture et m taphoricien Peter Sloterdijk Dans le contexte institutionnel et psychosocial de l Ecole actuelle les professeurs ont de plus en plus tendance perdre tout sentiment d estime de soi et confiance en leur mission ducative et p dagogique biens pr cieux qui leur seraient pourtant utiles pour faire face aux conflits et aux probl mes relationnels que leur pose in vitablement leur pratique professionnelle Les blessures narcissiques que re oivent de plus en plus souvent les acteurs de la relation ducative professeurs et l ves de mani re 4 la fois r elle et fantasmatique atteignent et transpercent ce que Peter Sloterdijk appelle le bouclier narcissique Ils tombent alors dans la culture de la plainte du ressentiment du malheur et de la perte de sens laquelle semble avoir remplac la culture de la r volte et le sentiment de fiert d appartenir 4 la corporation ensei gnante ce qui peut tre consid r comme le sympt me d un puisement certain On peut parler d une
103. plus ph nom nologiquement existentielle mais sous la forme de souvenir ACP Pratique et recherche n 2 69 Francoise Ducroux Biass En tant que tel un experiencing qui porte des fruits peut tre le fait de la seule personne Mais il est non moins vrai qu il peut encore mieux s panouir au sein de relations non directives Lorsque deux personnes sont en relation que ce soit en th rapie ou autrement avec l intention de cr er une relation en profondeur elles feront toutes les deux une exp rience fructueuse Pour Schmid la th orie de la th rapie s entend la fois par d velop pement personnel et rencontre de personne personne La pratique elle est caract ris e par la pr sence c est dire une mani re d tre avec le client d finie 2 a fois par une non directivit de principe et un regard positif incon ditionnel et par une position contre le client en tant que personne qui ren contre l Autre face face La relation volue du simple contact la pr sence de l attention au co experiencing L exemple de la vignette nous permet d entrer dans ce champ des rela tions de personne personne et de l explorer Quand le th rapeute demanda Matia comment elle se sentait dans le magasin elle recut comme un coup au ventre Ainsi que cela a t dit plus haut lorsque sur le plan motionnel quelque chose d important arrive quelqu un la personne ressent imm diatement comme un cou
104. prise de d mant lement progressif du nar cissisme anthropologique les grands ma tres de la recherche vexatoire les hommes qui participent au processus du d senchantement du monde f selon les termes de Peter Sloterdijk Carl R Rogers et Peter Sloterdijk nous semblent appartenir une deuxi me cat gorie de penseurs ceux qui s appuyant sur le potentiel pr sent en chacun de nous et sur la dynamique de la pens e permettent de faire face l adversit et au non sens contribuant ainsi un mouvement de r enchantement du monde n h sitant pas coutir le risque exis tentiel de la v rit 15 Rogers Carl 1979 Un manifeste personnaliste Paris Dunod 16 Carl Rogers parlait aussi de r volution tranquille Peter Sloterdijk voque une po tisation du monde Voir aussi Rohart Jean Daniel La VIE et l ducation Suivi de Comment r enchan ter l cole para tre en octobre 2005 aux ditions de L Harmattan Ainsi que Shayegan Daryush 2001 La lumi re vient de l Occident Le r enchantement du monde et la pens e nomade ditions de Aube Et Shuming Liang Les cultures d Orient et d Occident et leurs philosophies Partis PUF collection de l Institut Marcel Granet 17 Sloterdijk Peter Le penseur sur sc ne Le mat rialisme de Nietzsche Christian Bourgois dition p 41 ACP Pratique et recherche n 2 23 Le projet de developpement du therapeute Dave Mearns Traduction C
105. pt de profondeur relationnelle et pourra l associer des exp riences ant rieures d engagements de ce type Dans son projet de d ve loppement la tache du th rapeute consiste cependant devenir capable d offrir la possibilit d un tel engagement zus ses clients ind pendamment de leurs diff rences individuelles Cet objectif constitue un d fi commun pour tous les counsellors et psychoth rapeutes quelle que soit l approche dans laquelle ils travaillent ACP Pratique et recherche n 2 25 Dave Mearns L une des questions centrales que nous avons abord es dans cet ouvrage est la suivante Qu est ce qui fait d un th rapeute le type de personne avec laquelle un client quel qu il soit est pr t risquer un engagement en profondeur relationnelle dans lequel tous deux vont p n trer dans les zones ressenties comme fondamentales pour leur existence La r ponse que nous avons soutenue ici est que le th rapeute est une personne qui ne reste pas bloqu e au niveau superficiel du Self dans la relation mais qui peut r pondre depuis les profondeurs de son propre Self Il s agit d une personne la fois r ceptive et expressive c est dire capable d accueillir l autre en elle m me mais aussi de sortir d elle m me pour atteindre l autre Dans ces deux actes le th rapeute n est pas arr t par les diff rents syst mes de protection du Self des clients il respecte ces syst mes mais n en est pas complice Il est capable
106. que seul interrompra notre mort et qui est cens assurer le meilleur d veloppement possible de notre potentiel personnel Pour parler comme Peter Sloterdijk vivre c est assuter le succ s de notre syst me immunitaire pas seulement sur le plan biologique mais gale ment sur le plan mental et psychodynamique et sur le plan narcissique Produire de mani re endog ne une sorte de vitamine immat rielle qui prot ge son organisme contre les informations destructrices ou envahis santes qui percent le bouclier narcissique d un organisme psychique Sur le chemin de l accomplissement le meilleur possible de soi ce que Carl Gustav Jung appelle la personnalit il peut certes y avoir des obstacles des accidents de parcouts traumatismes remontant parfois l enfance etc il peut y avoir des moments de doute et de d sespoir mais l attitude rog rienne du professeur du th rapeute du travailleur social permet de les supporter dans la mesure o toutes les difficult s s accompagnent d un r approvisionnement narcissique de l int rieur en attendant que naisse le sentiment de confiance et de fiert qu prouve la personne qui a compris l int r t qu elle avait tre soi m me de mani re authentique Carl Ransom Rogers parle de l individu fonction nant pleinement et de la joie que procure ce mode de fonctionnement plein et g n reux lequel n a rien voir avec un enfermement narcis sique une complais
107. res pour les b b s Dans la formation il y avait des cours de psychologie sociale Pendant l un d entre eux je d couvris ce qu on appelait harassement sexuel et abus et je r alisai que j avais t abus e Le coup fut si dur que je dus aller voir un th rapeute en urgence Et puis le temps passa Je rencontrai l homme qui devait devenir mon mari A mon mariage j tais mieux alors j ai arr t la th rapie Livia est n e Clara ma cousine est sa marraine on a patl et l je d couvris qu elle avait galement t abus e par mon p re Quel coup nouveau Je dus voit nouveau un th rapeute Avec son soutien j ai pu en parler ma m re et avec l aide d un travailleur social j ai pu avertir la police Mon p re fut envoy en prison Les larmes coulaient maintenant sut son visage J ai cru encore une fois que c tait termin Le job de mon mati a t transf r en Angleterre Tout tait nouveau Je n avais pas le temps de penser au pass Marco est n il y a deux ans et va entrer la maternelle Il faut qu il ait de bonnes chaussures Elle clata en sanglots Maintenant c est seulement maintenant je sais c est mon p re C est la petite voix qui me disait que c tait mal Mais comment a pouvait tre mal puisque c tait mon p re C est seulement maintenant que je r alise que j ai toujours eu de la peine d cider de ce que je devais faire Ce fut dur
108. ress intervention for helping professionals In A Segrera Ed Proceedings of the First International Forum of the Person Centered Appraoch Oaxtepec Morelos Mexico University Ibero Americana ACP Pratique et recherche n 2 89 LA POLITIQUE DE LA CONFIANCE R seau pour un nouveau programme humain John Vasconcellos Traduction Francoise Ducroux Biass N en 1932 John Vasconcellos S nateur de l tat de Californie a tr s rapidement d couvert Carl Rogers qu il nomme pionnier de la confiance Collaborateur du Carl Rogers Peace Project il a travaill aux questions d ducation et port attention la diversit des communaut s culturelles de son pays Il fut copr sident de l Association for Humanistic Psychology et cheville ouvri re des Humanistic Psychology Archives de l Universit de Californie Santa Barbara Repr sentant du C ur de la Silicon Valley John Vasconcellos est connu pouf ses approches innovantes et parfois radicales visant la transformation des r les traditionnels de la politique et des gouvernements Sa politique envisage le leaderschip en tant que coop ration interpersonnelle et porte attention au renforcement de l estime et de la responsabilit personnelle Cette courte lettre est son testament politique Mots cl s confiance politique collaboration 90 ACP Pratique et recherche n 2 La politique de la confiance Alors que apr s trente cing ans dans les services l gis
109. rvision est il dit prot ge le client et soutient le superviseur Pour moi le fait d tablir un climat de confiance et de soutien permettant au supervis d apporter en supervision tout ce qui l inqui te ouvre la porte sur un examen et une discussion de la situation qui v ritablement prot gent le client et rendent le travail du supervis plus efficace Il y a une mani re d enseigner les l ments de formation en supervision en particulier pour les supervis s peu exp riment s ou ceux qui sont encore en formation de counsellor Ma m thode se base principalement sur le mod le de l approche centr e sur la personne et aussi sur ma mani re de questionner le supervis Comme l a dit Carl Rogers dans Chent Centered Approach to Supervision l enseignement doit tre tr s subtile Il part de l assomption que chacun pratique la th rapie du mieux qu il peut au moment m me Avec mes supervis s je ne parle de ce que j aurais fait leur place que s ils me le demandent particuli rement ou si je sens que cela pourrait stimuler leur imagination Autrement je reste avec le mat riau qu ils apportent Je consid re les supervis s comme des coll gues Je partage le pouvoir avec eux et je respecte la fagon dont ils consid rent leur travail Toutefois j ai vraiment conscience de mon autorit en tant que superviseur je sais que c est travers ma r ponse leur travail et dans la fa on dont je les invite examiner leur
110. s en g n ral que l tiquette m chant ne provient pas d eux mais qu il s agit d un cadeau d une autre personne ayant jou pr c demment un r le significatif dans leur vie Apr s cette d couverte nous devons nous d fendre contre moins de menaces que ce que nous pensions notre peur diminue nous permettant ainsi d tre plus ouverts nous m mes mais aussi la rencontre avec d autres De fait nous risquons m me pendant un certain temps de devenir avides de rencontres puisque nous en avons t priv s si longtemps Certes l acceptation de soi peut tre envisag e comme une valuation g n rale de notre Self mais elle peut galement tre utile pour distinguer les diff rentes parties du Self Lorsqu une personne d crit la structure de son Self certaines parties peuvent tre accept es mais d autres non La personne peut avoir une relation Je Je avec certaines parties et une relation Je Moi avec d autres Une partie du projet de d veloppement du th rapeute consistera donc accepter oz es les parties et d velopper une volont de s engager avec elles car les parties une fois accept es sont autofis es tre pr sentes en th rapie Cependant cette autorisation initiale est g n ralement provisoire la partie du Self restant soumise une stricte supervision Ce processus d acceptation des parties du Self et d engagement avec elles est essentiel pour le d veloppement avanc du th
111. s son titre ACP Pratique et recherche n 2 51 Mary Kilborn R sum Dans ce texte crit en r ponse au questionnaire de la BAC la suite de sa demande d agr ment l auteur analyse sa pratique de supervision Elle la situe clairement dans l approche centr e sur la personne tout en se r f rant au mod le du processus de Shohet et Hawkins qu elle a adapt Elle met en vidence le climat de confiance qui constitue la base de la supervision centr e sur la personne et d crit les six phases de sa pratique de superviseur apr s avoir fait une br ve allusion aux notions essentielles qui concernent le travail de counsellor et aux diff rents contextes ouverts l activit du counselling Mots cl s supervision confiance s curit approche centr e sur la personne contenu mani re d tre processus sentiments Je suis superviseur centr sur la personne Cela signifie que dans ma mani re d tre avec les personnes que je supervise j essaie de mettre en pratique une approche qui manifeste un profond respect pour la personne une vision positive de la nature humaine et une croyance dans les ressources personnelles de la personne Je cherche offrir mes supervis s les condi tions essentielles d empathie de regard positif inconditionnel et de congruence J offre ces conditions aux termes du contrat de supervision pass avec eux en faisant la distinction entre supervision et th rapie Alors
112. se ou bien une autre norme le silence se d veloppe En g n ral l ennui contribue remettre en cause cette norme et le processus peut alors continuer chaque fois qu une norme est remise en cause et que les personnes inspectent leur incongruence ce moment il en r sulte un apprentissage consid rable sur notre Self mais aussi sur com ment notre Self appara t aux autres Bien entendu ces trois suggestions ne doivent pas tre consid r es comme des r gles Elles sont con ues pour permettre l ouverture de la communication et la rendre plus vari e alors que si elles taient envisag es comme tant des r gles elles auraient l effet inverse La communication qui se d roule dans les groupes de rencontre peut tre intense et l apprentissage personnel consid rable C est un contexte particuli rement efficace pour mener la conscience des l ments du pro jet de d veloppement mais galement utile pour travailler sur ces l ments Certes la th rapie personnelle peut offrir plus d attention individuelle et ACP Pratique et recherche n 2 41 Dave Mearns un endroit ressenti comme plus sir mais le groupe peut apporter des exp riences humaines et des retours beaucoup plus vari s Par exemple Dave qui a accumul exactement mille heures d exp rience en groupe de rencontre entre 1972 et 1995 date laquelle il a arr t de compter raconte une de ses premi res exp riences importan
113. se r per cute sur la pratique future Cette m thode est excellente car elle permet un apprentissage r el partir de l exp rience continue en b n ficiant d un bon soutien Cependant il peut galement tre utile d expliciter le projet continu de d veloppement dans le cadre de la supervision Le superviseur devient alors un auxiliaire aidant le th rapeute concevoir son projet continu de d veloppement le suivre puis le d velopper plus avant par la pratique et le DPC comme le montre l exemple suivant de Mikaru counsellor trois ans apr s sa formation initiale Le projet de d veloppement de Mikaru J ai rat un client Lee il y a quelque temps Il me regardait inten s ment mais j ai ignor son invitation Je ne pouvais pas le rencontrer Je ne pouvais pas trouver un endroit en moi pour le rencontrer Il ne demandait pas beaucoup juste que quelqu un mette de c t le fait qu il avait battu sa femme et le rencontre en tant que personne la personne d ses p r e qui se trouvait derri re J ai besoin de trouver un moyen de rencontrer des gens comme Lee Avant cela je n aurais m me pas pu commencer rencontrer Mary Elle est tellement demandeuse que je me serais sentie touff e Maintenant je m en sors mieux Les textes de Margaret Warner sur le processus pr caire ont t tr s importants pour moi Ils m ont aid e comprendre le besoin de cette cliente d tre dans une situation
114. sfaits avec l investissement en temps en argent Cela ressemble la Dissertation upon Roast Pig Dissertation sur le cochon roti dans laquelle le village tout entier doit tre br l chaque fois que les villageois veulent r tir un cochon Si la th rapie personnelle pouvait se concentrer davantage sur le projet de d veloppement elle deviendrait plus cono mique mais prendrait aussi plus de sens Jusqu a une poque r cente les organisations d accr ditation de Grande Bretagne l Association britannique de counselling et de psychoth rapie BACP 5 le COSCA et la Soci t britannique des psychologues ont toutes fix comme crit re d accr ditation quarante quatre vingt dix heures de th rapie personnelle soit une augmentation d au moins 30 du coat de la formation Nombreux sont ceux qui consid rent ces chiffres comme beaucoup trop bas tandis que d autres pensent que la th rapie personnelle ne devrait pas tre consid r e comme la principale structure obligatoire pour mener bien le projet de d veloppement Mais ce crit re pourrait tre pertinent si du moins ces heures de th rapie personnelle se concentraient sur le patcours du Self au fur et mesure qu il se d voile pendant la formation En r alit aucune de ces organisations n exige cette optique cibl e au contraire elles s efforcent activement de dresser des barri res formul es en termes de fronti res pour emp cher l articulation entre
115. spirale du malheur Pour faire victorieusement face aux blessures il serait souhaitable de pouvoir compter sur un bouclier solide qui permettrait notre activit professionnelle de conserver un sens malgr des conditions d exercice parfois difficiles En l absence de ce bouclier solide le r el nous agresse et nous heurte de face et de plein fouet nous d stabilisant de plus en plus Dans certains cas le point de non retour semble provisoirement ou d finitivement atteint Il y a auto alimentation des deux syst mes le syst me endog ne et le syst me exog ne et institutionnel Il nous faut rompre cette logique infernale et face ce d fi 1 Sloterdijk Peter Essai d intoxication volontaire suivi de L heure du crime et le temps de l uvre d art Paris Hachette Litt ratures collection Pluriel 2 Caglar Huguette dir 1999 Eire enseignant Un m tier impossible En hommage Ada Abraham Paris L Harmattan 3 Roustang Fran ois La fin de la plainte Editions Odile Jacob ACP Pratique et recherche n 2 19 Jean Daniel Rohart la pens e ou plut t l attitude rog rienne avec son sentiment d empathie de consid ration inconditionnelle d autrui son concept de congruence etc pourrait tre un bien pr cieux une arme efficace Il conviendrait en effet de cr er institutionnellement la situation permettant aux professeurs et aux l ves de retrouver un sentiment d estime de soi lequel permettrai
116. ssive la suite d un accident d auto qui l avait d figur e Elle n tait ni laide ni couverte de cicatrices car l op ration de chirurgie esth tique avait t un succ s Malgr tout il lui semblait avoir perdu sa s duction f minine Ceci ajout des sensations de d pression l amena entreprendre une th rapie Au cours du traitement elle d couvrit que son mati avait une liaison avec sa sceur Elle en devint de plus en plus suicidaire Puis son mari prit Stubbs Jeanne P 1992 Individual Freeing in a Person Centered Community Workshop The Person Centered Journal vol 1 1 Ath nes Iberian Publishing Co pp 38 49 Le concept de Stubbs de d livrance individuelle est un exemple de lib ration 78 ACP Pratique et recherche n 2 L attitude non directive et les conditions n cessaires et suffisantes appliqu es aux schizophr nes et retard s mentaux la d cision de la quitter ce qui augmenta les sentiments de laideur et de non valeur qu elle prouvait Il en r sulta des phases suicidaires aigu s C est alors que son mari sous le pr texte de sa maladie mentale la pour suivit en justice pour obtenir la garde de leur enfant Elle perdit le proc s ce moment l le niveau de son agonie suicidaire tait devenu tel que l hospitalisation semblait in vitable Bien que pour des raisons de s curit l hospitalisation de la cliente sembla n cessaire il appatut que des effets ventuels de
117. stigmatisation pourraient alt rer davantage son estime de soi d j pr caire Cela souleva la question d un gain court terme par rapport un changement psycho logique long terme Apr s en avoir discut avec elle il fut d cid de ne pas lhospitaliser Suivit une d sint gration plus prononc e de son tat et une danse du suicide entre elle et le th rapeute Dans cette danse il y eut utilisation temporaire de m dicaments et des phases d overdose qui alternaient avec des pisodes suicidaires La cliente obtenait des m dicaments en dupant les m decins Je finis par d velopper une certaine habilet contacter ces m decins et stopper l approvisionnement L usage des m dicaments tait un sympt me secondaire et non primaire C est alors que d buta une confron tation avec ma cliente et une bataille pour la maintenir en vie Par ailleurs sur le plan professionnel je commen ai me sentir questionn par le bien fond de mon attitude et par les complications l gales qui pourraient r sul ter de cette non hospitalisation intention du th rapeute Ma volont de maintenir la cliente en vie et l ventualit de son hospitalisation devinrent de plus en plus pr gnantes Je me battais avec ma cliente pour la garder en vie C est ce moment qu elle me lan a un formidable d fi Elle me confronta avec le droit ultime ontologique d tre ou ne pas tre Pour quoi face au martyr qu tait sa vie ne po
118. t de se trouver elle m me Dans le contexte de la formation le principe n est pas d entou rer la personne d un cocon de consid ration positive inconditionnelle pure bien au contraire Il s agit de cr er des situations dans lesquelles la personne rencontre authentiquement son Self et vit elle m me l exp rience de ren contrer d autres personnes de mani re directe et imm diate Les doutes sur notre Self se f doubts persistent parce que nous maintenons notre Self l abri de toute mise l preuve dans la rencontre avec d autres personnes Lorsque nous ressentons v ritablement la r z de notre Self dans la rela tion avec l autre la plupart de nos doutes fondamentaux sur notre Self sont remis en question par cette exp rience du Self comme c est le cas pour Alison dans l exemple suivant Allison tait tr s silencieuse pendant le premier mois de formation Elle n avait pas l air contente de certaines choses mais elle n en disait jamais rien Finalement son silence a t mis l preuve lors du groupe de d veloppement personnel Elle a relev le d fi mais sans y r pondre La semaine suivante elle a t mise l preuve de nouveau avec le m me r sultat Enfin lors de la troisi me session une personne de son groupe a dit Alison je sais que nous t avons pouss e faire ca et que ce n est peut tre pas bien pour toi mais honn tement il y a des moments o tu as l air carr ment en col re
119. t une maturation du bouclier narcissique tout en les persuadant de l int r t qu il y a tre soi m me au lieu de se r fugier dans un faux Soi selon le terme de Ada Abraham l abri de masques successifs la Persona de Carl Gustav Jung et d attitudes inadapt es qui alimentent la situation ressentie au d part comme hostile et potentiellement d stabilisatrice Le but est de r tablir le sens que l individu a de sa propre l vation de sa mis sion pour ainsi dire proph tique Un bouclier trop fragile et mince non seulement ne nous met pas l abri des agressions ext rieures et int rieures des vexations mais alimente un processus d autodestruction de d valorisation de soi m me et de perte du sentiment de sa fiert fiert envers soi m me et envets son groupe d appartenance ici les professeurs nos coll gues Peter Sloterdijk note que La vie apparait comme le miracle qui permet aux organismes de se pr server efficacement d environnements enva hissants de blessures narcissiques potentiellement mortelles ou d sta bilisatrices Carl R Rogers pense que chaque tre humain poss de une tendance directionnelle vers l enti ret vers l actualisation de ses propres potentialit s C est ce qu il appelle la tendance actualisante Pour un professeur cela revient savoir prendre soin de soi Se pr server des blessures narcissiques des jugements n gatifs de nos su
120. tes en groupe lorsqu il s agit d aborder le projet de d veloppement afin de s engager en profondeur relationnelle C est dans les groupes de rencontre que j ai gagn ma congruence Cela me semble une victoite car cela a t une bataille longue et dif ficile Au cours des premi res ann es dans les groupes on me r p tait toujours le m me commentaire sur mon incongruence Je r agissais par les r ponses normales de d ni et d ajustement strat gique Mais les premiers ajustements n ont eu aucun effet sur les commentaires que je recevais on me patlait d sormais de la subtilit de mon incongruence Ils avaient raison bien s r donc jai fini par l accepter J ai d cid que je serais seulement congruent Dans cette optique bien stir je devais l annoncer au groupe afin de montrer mon travail Au d but c tait bizarre jusqu ce que j at rive distinguer ce qui tait authentiquement une r ponse aux auttes de ce qui ne l tait pas Je me rappelle avec tendresse d un groupe masculin r gulier du soir ce moment je ne sais pas comment ces hommes pouvaient supporter mon combat int rieur mais ils m ont aid franchir les premi res tapes Cela s est bient t am lior car jai d velopp mon propre d tecteur de conneries Maintenant je peux encore raconter des conneries aux gens mais au moins j en suis conscient Tout comme le contexte de la th rapie personnelle
121. th rapie personnelle et formation La th rapie personnelle risque donc fort de rester une structure on reuse mais peu cibl e L EXP RIENCE DU GROUPE DE RENCONTRE M me si elle n est pas aussi efficace que les autres contextes d crits dans cette partie l exp rience du groupe de rencontre est extr mement pertinente pour le projet de d veloppement en ce qui concerne le travail en profondeur relationnelle Les groupes de rencontre se composent de 12 14 personnes qui se r unissent dans le seul but de cr er un contexte dans lequel les personnes peuvent apprendre sur leur Self et sur les autres gr ce leurs interactions dans le groupe Le processus exp rientiel peut progresser si les trois 3 Tr s r cemment la BACP British Association for Counselling and Psychotherapy a aban donn le crit re de la th rapie personnelle reconnaissant que ce n est pas le seul moyen de mener bien le projet de d veloppement personnel 4 COSCA Counselling and psychotherapy in Scotland Association Ndt 40 ACP Pratique et recherche n 2 Le projet de d veloppement du th rapeute suggestions suivantes sont adopt es Premi rement se concentrer davan tage sur les exp riences se d roulant 7c et maintenant que sur des v ne ments pass s ou futurs Deuxi mement ne pas se laisser compl tement entrainer dans une discussion cognitive mais tre galement attentif aux r actions ressenties pat les personnes face t
122. tion Une approche centr e sur la personne conf rence in La Relation d Aide Nancy Presses Universitaires de Nancy 1997 56 ACP Pratique et recherche n 2 La non directivite un concept ontologique Fran oise Ducroux Biass Fran oise Ducroux Biass est psychoth rapeute counsellor et formateur dans l Approche centr e sur la personne Gen ve et en France Elle s est form e aupr s du Person Centered Approach Institute International fond par Carl Rogers Charles Devonshire et Alberto Zucconi Elle est galement membre fondateur de L Association Europ enne pour le Counselling EAC R sum Le terme non directivit ne semble pas avoir t utilis par Rogers Par contre l adjectif non directif revient plusieurs reprises dans les textes du c l bre psychologue M me non expri m e la non directivit parfume son uvre tout enti re Cette expression recouvre un concept existentiel ontologique L article qui suit a pour objet d examiner les diff rentes notions qui participent ce concept pour les rassembler dans une d fini tion finale de la non directivit cette fin il fait largement appel la r flexion de certains penseurs notamment celle du philo sophe francais Emmanuel Levinas pr sent e et comment e par Richard Cohen dans Time and the Other traduction anglaise de Le temps et l Autre Ce travail est la transcription francaise obligeamment autoris e par l diteur du
123. tit affermie dans sa personne capable de choisir Elle pergut la confiance que j avais en elle et elle fit l exp rience du th rapeute en tant que personne vuln rabilit Nous commenc mes une relation plus profonde Elle tait moins isol e antisuicidaire Plus tard elle acquit un dipl me universitaire se remaria trouva un emploi et obtint de nouveau la garde de son enfant Il s agit d un exemple de libert psychologique la cliente s tait investie de son propre pouvoit Le regard positif inconditionnel RPI Le regard positif inconditionnel est une attitude complexe consid r e par Rogers 1957 comme l une des conditions n cessaires et suffisantes de la psychoth rapie Il est d crit comme l une des attitudes fondamentales qui doit tre naturelle pour le th rapeute et qui doit tre pr sente dans la relation th rapeutique Rogers d crit le RPI comme une acceptation chaleureuse de chacun des aspects de l exp rience du client L acceptation est sans condition il n y a pas de jugement Cela signifie prendre soin du client mes tudiants je pr sente le RPI comme une capacit multiples facettes qui peut tre exprim e sous plusieurs formes diff rentes Ils apprennent identifier les aspects de leur personnalit qui expriment naturellement le RPI Ils apprennent tre naturels dans cette attitude pour viter de d velopper un r le que le client ressentirait comme artificiel Le regard positif incond
124. tologique L experiencing L id e de l instant va maintenant tre reli e l id e de Pexperiencing Je limiterai ce terme l exp rience int rieure de l tre humain existant qui prend conscience de son existence et de celle de l autre de l exp rience int rieure de l existant dans le processus de maitriser l existence Il s agit du regard d un outsider sur un processus interne Si nous consid rons que l exp rience est l expression de la r alit qui tend l am lioration de la connaissance qu elle soit mentale physique psychologique ou autre nous voyons que d s le d but Rogers a utilis Note de l auteur l hypostase signifie la nature essentielle d un individu Note de l auteur Ce terme anglais signifie ce dont on est en train de faire intimement l ex p rience A d faut de correspondant fran ais le terme anglais a t conserv En cons quence le verbe to expetience est traduit par exp riencier 64 ACP Pratique et recherche n 2 La non directivit un concept ontologique ce terme pour exprimer la perception des rapports qu entretiennent les faits ant rieurement connus Ce type de ph nom ne nous est familier Il se produit souvent dans la solution d un puzzle Ils sont tout coup per us dans une relation nouvelle qui fournit la solution On parle parfois d une exp rience eur ka cause du flash soudain de compr hension qui l accompagne Nat Raskin
125. ulais Il a d abord t observ que j ai tendance tre trop empathique et acceptante au cours des premi res sessions Une deuxi me constatation mit en vidence le fait que je n exprime ma congruence que lorsqu une profonde relation de confiance s est instaur e entre mes supervis s et moi m me C est alors que je peux inviter mes supervis s examiner de plus pr s la relation qu ils ont avec moi et leurs clients Articles de l auteur parus en francais Niveaux d intimit dans la relation th rapeutique in Mouvance Rog rienne N sp cial 95 96 article paru dans The BAPCA Reader PCCS Books 2000 La qualit de l acceptation in Mouvance Rog rienne N 13 septembre 1998 pr sent au 6 Forum International de l ACP juin 1995 en Gr ce et publi dans 77e BAPCA Reader PCCS Books 2000 et dans Brennpunkt 78 1999 La confrontation et la supervision centr e sur la personne sont elles compatibles pr sent la Conf rence de Lisbonne en juillet 97 et publi dans Person Centred Practice Vol 7 N 2 Autumn 1999 La confrontation et l approche centr e sur la personne in Mouvance Rog rienne N 16 juin 1999 publi dans Women Writing in the Person Centred Approach Ross On Wye PCCS Books 1999 Les concepts de l ACP ont ils leur place dans l cole d aujourd hui publi dans ce num ro et dans un livre in dit ce jour titre provisoire Car R Rogers Aujourd hui Education Th rapie Forma
126. ume de Dave Mearns et porte sur les moyens d am liorer le d velop pement du th rapeute Appuyant sa r flexion sur des t moignages de th rapeutes en formation ou en activit l auteur d crit et analyse diff rentes difficult s rencontr es dans la pratique de cette profession Il montre l importance d une bonne connaissance de soi et de sa vie personnelle non pas comme interf rence la comp tence professionnelle mais comme bagage de la personne th rapeute Il pr sente les divers moyens existants d accompagnement des th rapeutes th rapie groupe de rencontre formation et supervision discutant de leur apport et de leur pertinence Il conclut pat une r flexion sur la dimension socio politique de la profession Mots cl s d veloppement personnel profondeur relationnelle engagement Self pierre de touche formation th rapie person nelle groupe de rencontre supervision Dans ce chapitre nous aborderons les principaux objectifs et structures de d veloppement utilis s pour am liorer la capacit du th rapeute d offrir un engagement en profondeur relationnelle Dans cette optique nous abor derons le counselling et la psychoth rapie d un point de vue relativement large en partant du principe que les sp cialistes des diff rentes approches seront capables d adapter la th orie leur propre structure conceptuelle Il est probable que m me le th rapeute en formation le moins exp riment comprendra le conce
127. un peu pris la mouche J ai beaucoup critiqu Mary en pens e Mais en fait je me rends compte qu elle a raison Lorsque je rentre dans ma routine d aidant de premi re classe c est tout ce que c est en r alit une routine cela n a rien voir avec ce que je ressens Cela donne une ACP Pratique et recherche n 2 35 Dave Mearns image d un type vraiment g nial alors qu en fait dans mon for int rieur je pense tout le temps que je suis nul Ainsi nos doutes int rieurs sur notre Self sont constamment remis en cause par de nouvelles exp riences du Self renforc es par la mise l preuve et les commentaires des autres La n gativit intrins que se r duit petit petit sous l effet de la mise l preuve de la r alit et est remplac e par une acceptation de soi grandissante et par la volont de s engager avec soi m me De plus une fois que cette acceptation de soi commence croitre et que nous ressentons notre Self pour de vrai les nouvelles exp riences du Self ainsi cr es renforcent encore davantage le d veloppement de cette acceptation de soi John a comment plus tard Une fois que j ai eu tout d ball sur moi m me et que j ai arr t de me cacher derri re un r le de grand counsellor j ai d couvert que ma peur d tre nul a diminu peu peu J ai arr t de jouer et je l ai fait en vrai la plupart du temps les gens ont appr ci et cett
128. une frustration enfantine encore aujourd hui en en parlant Il est tonnant de voir comment ce sentiment de frustration enfantine m aide souvent sentir le go t de ACP Pratique et recherche n 2 27 Dave Mearns la d tresse de mon client Pour une raison inconnue dont je ne suis pas vraiment s re cette exp rience est galement l origine de ma patience avec les clients C est peut tre parce que dans mon enfance je devais tre tr s patiente pour essayer si souvent de plaire mon p re A l cole primaire on se moquait souvent de moi parce que j tais maigre Le moment le plus p nible chaque ann e tait le c r monial de la mesure et de la pes e devant toute la classe d ducation physique D une voix clatante qui ne manifestait rien d autre que sa propre suffisance l institutrice annon ait Faites attention ce que Lesley ne passe pas travers les fentes du parquet La force que je tire de cette exp rience est le sentiment de ma propre rage A ce moment l j tais deux doigts de fondre en larmes mais j tais d termin e ne pas lui donner cette satisfac tion donc je ne ressentais que de la rage pure Il est surprenant de voir quel point ce sentiment fort et pr cis est souvent une source de force pour moi avec les clients Je peux devenir cette petite fille en col re et ressen tit intens ment la col re de mon client Je pense que cela aurait t bien pire pour mo
129. une ma m re m emmena chez le m decin qui m a expliqu les choses de la vie Je n ai rien dit mais ce fut comme un coup je fus p trifi e Je r alisai soudain combien ce que mon p re faisait tait mal combien c tait mal que j aie eu du plaisir et je m arr tai de manger Je tombai malade et mes parents pens rent que c tait parce que j tais trop jeune pour avoir mes r gles Mais moi l int rieur je savais qu on m avait fait choisir le mal en me ACP Pratique et recherche n 2 67 Francoise Ducroux Biass disant que c tait bien et ce sentiment creusait des trous comme un acide dans mon ventre Mon papa a fait ga Mais c tait mon papa pouvait il tre si mauvais Je ne pouvais rien lui dire Je ne pouvais rien dire ni ma m re ni ma s ur ni mes amis Ca ne se faisait pas Vous savez nous tions una famiglia per bene une famille convenable Pas de place pour les questions Ca a dur des ann es Il y eut une longue pause Ses yeux fixaient vaguement le sol Elle semblait descendre profond ment en elle m me et chercher quelque chose Au bout d un moment ses mains qu elle avait gard es serr es sur les genoux sembl rent se d crisper et avec un soupir elle continua d une voix plus d tendue Le moment arriva quand je dus penser mon avenir Maman me dit que de travailler avec des enfants serait bon pour moi Alors j ai choisi de faire tudes d infirmi
130. urrais je pas accepter son choix ultime de vivre ou de mourir L aimais je assez pour la laisser mettre fin ses souffrances La th rapie tait devenue une bataille suppl mentaire pour elle Je reconnus que je ne pouvais pas supporter la douleur de l id e de sa mort et que la lutte pour la vie tait ma valeur J tais en train de m agripper la vie de ma cliente partir des valeurs de la soci t et de mes propres valeurs La cliente n avait pas cette libert d tre ou ne pas tre Il fallait qu on l estim t assez pour que lui soit accord e cette terrible libert Ma cliente venait de mettre le doigt sur l attitude non directive en me posant un r el d fi Cette libert et ce respect couraient un grand risque ACP Pratique et recherche n 2 79 Garry Prouty J tais forc d couter ma cliente un niveau existentiel tr s profond De nouveau le conflit se situait entre un gain symptomatique court terme et un changement de personnalit plus profond long terme Je devais gale ment accepter de renoncer au pouvoir et assumer mes responsabilit s C tait tr s diff rent de la compr hension classique et sociologique du r le du th rapeute Je d cidai d tre avec ma cliente Ce fut le tournant d cisif J avais peur d avoir pris ce risque et j en prou vais de la culpabilit cependant que ma cliente elle commengait aller mieux Elle ressentit libert et acceptation Elle se sen
131. us avons besoin que le gouvernement limite et contr le nos vies et notre culture Il est clair que notre politique traditionnelle nous d oit Elle ne nous inspire pas ni ne nous aide r soudre nos probl mes Malgr toutes nos nombreuses libert s nous sommes individuellement et collectivement spo li s par un pale syst me de gouvernance qui nous cceure et nous aveugle par ses trahisons coutumi res de l esprit humain Jamais auparavant autant d entre nous ne s taient sentis si loin de nos leaders des affaires courantes du gouvernement de la politique elle m me Et pourtant jamais auparavant n avons nous aussi d sesp r ment ressenti le besoin de nous rassembler pour enrayer l pid mie sociale laquelle nous devons faire face Je me suis investi tout au long de ma carri re pour faire avancer une poli tique qui refl te l mergence de notre conscience et le d sir que nos tres soient plus sains nos communaut s plus saines et plus saine notre plan te Ensemble nous avons d ploy avec succ s les banni res d une saine estime de soi de l inclusion et de la collaboration de syst mes ducatifs et de sant holistiques de la pr vention de la violence et de la r habilitation criminelle dans un engagement sans faille la recherche des causes profondes de nos ACP Pratique et recherche n 2 91 John Vasconcellos probl mes Je consacre mes efforts 4 la poursuite de la collaboration avec les leaders culturels
132. uveaux liens Que peut apporter la pratique de la m diation au praticien de PACP gt Porter un nouveau regard sur ses propres conflits psychiques gt Faciliter le travail avec les conflits int rieurs des clients gt Accompagner des couples l coute de leurs difficult s relationnelles Laurent Roussel praticien ACP et m diateur nous propose travers l exp rience de l coute de nos propres conflits de nos configurations et r actions d exp rimenter la m diation dans l Approche Centr e sur la Personne Conversation avec le Corps dans l ACP 25 26 mars 2006 Peut on parler directement au corps Qu entend notre corps Regina Stamatiadis nous invite entrer en relation scrupuleusement respectueuse de l histoire et de l exp rience de nos corps Cet atelier de travail dans ACP nous ouvrira des perspectives de conver sation avec le corps par un travail d expression exp rientielle une coute et un change subtils avec le corps L interculturel et son impact sur notre pratique ACP 18 19 novembre 2006 Un s minaire exp rientiel avec Colin Lago Groupe de Rencontre pres de Paris Un week end Versailles 11 12 F vrier 2006 Groupe de rencontre r sidentiel Facilit par Christine Loyon amp Sandra Pedevilla
133. vice avec succ s chez les Marines Il en revint plus fort et plus respectueux de lui m me l attitude empathique Dans une phase ult rieure de d veloppement Rogers passe d une position m thodologique une position ph nom nologique plus clairement d finie 82 ACP Pratique et recherche n 2 L attitude non directive et les conditions n cessaires et suffisantes appliqu es aux schizophr nes et retard s mentaux Zimring et Raskin 1992 Il affirme que l individu existe dans un monde d exp rience dont il ou elle est le centre Il tablit alors que la personne r agit au contexte ph nom nologique en fonction de son exp rience Pour le client le champ de perception est la r alit Cet accent plac sur la ph nom nologie renforce l importance que Rogers accorde l empathie Rogers 1957 Il d finit l empathie comme tant l exp rience faite par le th rapeute d une compr hension ad quate de l exp rience du client Le th rapeute ressent le monde de son client comme si c tait le sien Plus pr cis ment Rogers tablit que le th ra peute est capable de comprendre les sentiments du client Le th rapeute n prouve aucun doute quant aux sentiments de son client Ses r ponses correspondent l humeur du client et le ton de sa voix v hicule cette humeur Lorsque je forme des personnels de sant mentale l empathie je mets l accent sur la structure psychologique de l empathie pour que les stagiaires
134. voir rencontrer le client dans les siennes Quels sont les l ments significatifs dans notre sens de l existence Quels v nements et exp riences du Self se fexperiences repr sentent des pierres de touche pour nous dont nous pouvons titer une force consi d rable et qui nous aident nous ancrer dans les relations ainsi qu nous rendre plus ouverts et plus l aise face toutes sortes de relations Nous pr sentons ci dessous la s rie d v nements et d exp riences du Self iden tifi s par la th rapeute Lesley accompagn s de ses commentaires sur la force qu elle peut en titer et sur la mani re dont ils l aident tre ouverte dans son engagement en profondeur avec toutes sortes de clients Les pierres de touche existentielles de Lesley Dans l un de mes premiers souvenits j tais sur les genoux de mon grand p re Chaque fois que je le voyais il arborait un sourire radieux et me prenait sur ses genoux Ce que je tire de ce souvenir est tr s important c est l exp rience d un amour absolument inconditionnel ll s agit d une part de moi vraiment s re qui m aide me sentir l aise m me dans les situa tions difficiles Quoi que je fasse je n arrivais jamais faire plaisir mon p re C tait la m me chose chaque fois encore et encore J tais fi re de moi pour quelque chose mais il ne r agissait pas ou bien cherchait la petite b te d valorisant ainsi ce que j avais fait Je ressens

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