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2ème partie : Atouts et faiblesses d`une force de police à statut

1. Intemational boundary Province boundary X National capital Province capital Railroad Road Kinshasa de Kinshasa has ee SUN M Gat oF a een 0 100 200 Kilometers 200 Miles Mercator Projection Base 802567 R00758 3 98 L instabilit ne cesse pas avec la liquidation de Patrice Lumumba Le s cessionnisme katangais demeure puissant soutenu notamment par les affreux du mercenaire Bob Denard et PONU se trouve impliqu e pour la 207 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy premi re fois dans une mission d imposition de la paix avec pour mandat d assister le Congo dans l affirmation de sa souverainet sur l ensemble de son territoire Per ue comme une sorte d erreur de jeunesse d une Organisation en pleine euphorie d colonisatrice l Op ration des Nations Unies au Congo ONUC s attelle trois ann es durant soutenir les autorit s congolaises l gales dans leur lutte contre les s cessions parrain es par les acteurs de la Guerre Froide Le coup d Etat de Mobutu fin 1965 met un terme ces incertitudes et ouvre une p riode de plus de trente ans de amp eptocratie soutenue en particulier par Washington et Paris La d cision de Mobutu en 1974 de promouvoir P authenticit africaine amorce cependant un pourrissement g n ralis de la situation socio conomique Celle ci passe notamment par le remplacement
2. LAGROYE Jacques La l gitimation in GRAWITZ Madeleine LECA Jean Trait de Sciences Politiques Tome 1 Paris PUF 1985 pp 395 467 34 HIBOU B atrice La privatisation de Etat Critique internationale automne 1998 n 1 35 EVANS Peter 1997 The Eclipse of the State Reflections on Stateness in an Era of Globalization World Politics 50 1 62 87 24 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits fortement marqu e par la tradition juridique en terme de monopole de la violence l gitime Cependant contrairement la tradition n o web rienne dominante nous porterons une attention particuli re la notion de l gitimit ou plut t de l gitimation entendue comme processus relationnel c est dire impliquant la fois gouvernants administrateurs et gouvern s administr s En effet la l gitimation du processus politique notamment par la diversification des r pertoires d action de Pautorit gouvernante au del la coercition est indispensable une pacification durable des relations sociales37 Ainsi la consolidation de PEtat a historiquement consist largir son domaine d intervention des r pertoires d actions autres que purement militaires et ou coercitives ph nom ne que Tilly a d crit comme celui de la civilianisation du pouvoir et Elias comme celui de la socialisation du monopole de la coercition D s lo
3. effet dual Ainsi les quick impact projects consistant par exemple creuser un puits des tron ons d autoroute ou r parer un pont peuvent autant relever d une logique de force protection au niveau tactique voire du soutien logistique des forces arm es que d une logique de soutien l environnement civil et participer ainsi indirectement et potentiellement la l gitimation de l ordre politique Les deux effets ne sont d ailleurs absolument pas incompatibles Cependant ce chevauchement oblige de se m fier parfois des effets d annonce en mati re de participation la reconstruction d Etat Plan du pr sent rapport Dans un premier chapitre nous d gagerons les traits caract ristiques des diff rentes exp riences accumul es par PONU les Etats Unis la France et la Grande Bretagne en mati re de soutien externe des processus politiques conflictuels et donc directement ou indirectement au processus de formation d Etats Nous insisterons notamment sur les particularit s nationales ou institutionnelles des diff rentes approches de la re construction politique et institutionnelle Dans le deuxi me chapitre nous aborderons partir d une tude de terrain le cas de l Afghanistan pour mettre en vidence les enjeux et les d fis que le concours des militaires la construction d Etat soul ve Et ce notamment dans un pays o ce dernier a toujours t contest par des formes de communalisat
4. Sall Wars and Insurgencies 10 3 1999 82 115 LYAUTEY Colonel e r le colonial de l arm e Paris Armand Colin 1900 Mc CLINTOCK Michael Instruments of Statecraft U S Guerilla Warfare Counterinsurgency and Counterterrorism 1940 1990 Pantheon Books 1992 MOCKA TIS Thomas R Britsh Counterinsurgency in the Post Imperial Era Manchester Manchester University Press 1995 MOCKA TIS Thomas R British Counterinsurgency 1919 1960 London Macmillan 1990 MOORE Raymond A Jr Towards a Definition of Military Nation building Military Review Juillet 1973 OLSSON Christian VERMEREN Pauline d Militaires et engagements ext rieurs la conqu te des coeurs et des esprits L Harmattan 2007 PERIES Gabriel De l action militaire l action politique Impulsion codification et application de la doctrine de la guerre r volutionnaire au sein de l arm e fran aise 1944 1960 Th se de doctorat en Science Politique Paris I 1999 POULIGNY B atrice State building et s curit internationale Critique Internationale n 28 juilllet septembre 2005 pp 119 123 ROTHSTEIN Hy S Afghanistan and the Troubled future of Unconventional Warfare Naval Institute Press 2006 SMITH Rupert The Utility of Force The Art of War in the Modern World Allan Lane London 2005 128 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits STRACHAN Hew The Politics of the British Army
5. l image du gouvernement militaire am ricain sur les Philippines entre 1899 et 1901 Dans le contexte normatif actuel cette option semble la fois peu probable et peu souhaitable Mais au del de cet tat de fait un certain nombre d aspects m ritent d tre soulign s Le mod le des occupations militaires de l Allemagne et du Japon Les cas des gouvernements militaires en territoire ennemi en Allemagne et au Japon sont historiquement singuliers dans la mesure o leur planification b n ficiera d investissements consid rables faites longtemps Pavance Alors que loccupation de lIrak mavait b n fici que d une planification tardive et tr s superficielle les concepts recrutements et 75 Selon la convention internationale de la Haye de 1907 un territoire est dit occup lorsqu il est plac sous l autorit d une arm e hostile 76 DOBBINS James d America s Role in Nation Building From Germany to Iraq Santa Monica California Rand 2003 49 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy entra nements relatifs celle de l Allemagne et du Japon en 1945 furent le r sultat d efforts de planification engag s par les Etats Unis d s 1942 L entra nement du personnel n cessaire la mise en place d administrations militaires sur les territoires amis y commen a un an plus tard en 1943 En Grande Bretagne le probl me du gouvernement
6. la puissance civile Cette tradition juridique a ainsi contribu forger la vocation constabulaire de l arm e britannique dans le cadre de ses missions non conventionnelles 124 En effet le flou entourant les dispositifs d exception droit martial emergency regulations mis en place pour faire face aux d sordres dans les colonies britanniques au cours du XXe si cle conduira tendre progressivement le principe th orique de la force minimale propre l assistance la puissance civile l ensemble des engagements non conventionnels dans les contextes coloniaux Bien 122 CASSIDY Robert M Peacekeeping in the Abyss British and American Peacekeeping Doctrine and Practice After the Cold War Westport CT Praeger 2004 13 Notamment au travers du concept de ci igen s arrest Patrestation citoyenne 14 Voir notamment War Office code 8439 Imperial Policing and duties in aid of the civil power Londres Fosh and Cross 13 juin 1949 Liddell Hart Centre for Military Archives Catalog 15 8 1 284 Keeping the Peace Duties in the aid of the Civil power War Office 1957 25 MOCKAITIS Thomas R British Counterinsurgency in the Post Lmperial Era Manchester Manchester University Press 1995 18 20 90 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits s r cela n implique pas l absence d exc s ou de bavures 6 Cette singularit juridique
7. tre d op ration dans son ensemble 3 l administration en territoire occup Voir Field Manual 41 10 Civil Affairs Operations Headquarters Department of the Army Washington DC f vrier 2002 4 Entretiens divers avec des militaires am ricains Voir galement ROTHSTEIN Hy S Afghanistan and the Troubled future of Unconventional Warfare Naval Institute Press 2006 28 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits Dans le cas britannique dans lequel la dimension plus largement politique des missions de pacification est pour des raisons historiques multiples plus ancr e dans l institution militaire ces probl mes sont dans une certaine mesure invers s Les militaires y sont souvent de par leurs exp riences notamment souvent en Irlande du Nord sensibilis s du moins en th orie aux enjeux du contexte politique local mais cela au risque parfois de n gliger les apports potentiels d unit s sp cifiques sp cialis es et form es des t ches traditionnellement consid r es comme civiles ou m me politiques l image des Civil Affairs am ricains Bien s r il faut galement tenir compte du fait que les moyens logistiques et financiers la disposition de ces diff rentes arm es nationales notamment en Opex et pour des t ches de reconstruction sont tr s diff rents Ainsi les fonds mis la disposition par les CERPS Commanders Emergency Reconstruction Program aux comman
8. valant ses concepteurs belges des condamnations presque unanimes3 Extr mement complexe et co teux le Tronc commun imbrique tant d tapes et de sous ensembles entre eux que pour le rendre efficace foutes les tapes doivent fonctionner en m me temps x Les retards d une r forme de l arm e soumise aux principes de Pretoria Handicap par le grave d calage entre d penses allou es au volet civil et d penses allou es au volet militaire le P an strat gique national de r int gration plus encore que le PNDDR souffre par ailleurs de l immensit de la t che accomplir pour mettre en place les bases dun syst me global de dimension nationale Alors m me que le M morandum IT est sign en mars 2003 rien ou presque mest fait en mati re de DDR durant toute Pann e 2004 tant les marchandages de d tail entre les parties prenantes congolaises retardent le calendrier Seul le Projet Avenir sous leadership belge avec la participation de la France permet de former Kisangani la 1 Brigade int gr e 1 BI qui sera ensuite d ploy e en Ituri Cette BI compos e d anciens RCD Goma MLC Mayi Mayi et FAC arm e loyaliste n a cependant t entra n e que pour des missions de soutien sous Chapitre VI de la Charte des Nations unies 77 Dans le m me temps la MONUC n est autoris e partir de juillet 2003 qu aider le Gouvernement d unit nationale et de transition d sarmer et d mo
9. 2007 fut saisie de cette question pour tenter de renforcer le soutien international au renforcement du secteur de la justice aboutissant un engagement financier de plus de 350 millions d euros mais sans que les autorit s afghanes ne soient en mesure de traduire cet engagement en une strat gie de reconstitution de leur syst me Enfin dans le domaine de la lutte contre les narcotiques les chiffres parlent d eux m mes l Afghanistan est redevenu en l espace de quelques mois le premier producteur de pavot opium une grande partie de cette production tant r alis e dans le Helmand et les ann es qui se succ dent accumulent les records de production Si la n cessit d une lutte contre la production de pavot tait acquise dans les entretiens men s sur place des divergences extr mement importantes se pr sentaient quant la mis en pratique de strat gies de r duction de ces cultures Les campagnes d radication notamment par voie a rienne avaient la faveur des repr sentants am ricains et dans une moindre mesure celle des Britanniques qui militaient en faveur d une implication de la FIAS dans ce domaine Elles provoquaient cependant les protestations d un certain nombre d officiels afghans parfois m me de la Pr sidence dans le cas des campagnes a riennes ainsi que des Etats participant la FIAS au premier rang desquels la France pour qui l OTAN n avait pas s investir dans ce domaine extr mement s
10. Etienne Tshisekedi Son parti tr s populaire dans l ouest Kinshasa et le sud du pays les deux Kasa b n ficie de Paura que lui conf re son statut de p le de Popposition populaire Mobutu durant la transition d mocratique des ann es 1990 Interrompue par l invasion rwando ougandaise de 1996 cette transition d mocratique ne peut compte tenu des forces en pr sence Pretoria tre reprise dans le cadre du Dialogue inter congolais La Transition est destin e donner le temps pr sum n cessaire une institutionnalisation du d bat politique par la mise en place d un syst me apais d extraction des ressources dans le but d viter ainsi le pi ge d lections pr matur es L attribution du poste de vice pr sident Zahidi N goma un proche de Kabila en lieu et place d Etienne Tshisekedi r v le la seconde faiblesse plus circonstancielle de arrangement P nalis par ses tentatives maladroites d alliance avec le RCD 219 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy Goma Tshisekedi ne b n ficie pas du soutien des parrains de la Transition et se retire des institutions de Sun City Sa critique du caract re non d mocratique de la formule de partage du pouvoir constituera la trame d un divorce progressif d une grande partie de la population congolaise surtout l ouest du pays avec les dirigeants issus des groupes arm s Stigmatisant le consensus mani
11. Gallimard 1976 15 Pour une critique provocatrice de l id e clausewitzienne du rapport entre politique et guerre dans les conflits contemporains de basse intensit voir van CREVELD Martin The transformation of War New York Free Press 1991 16 En r alit les int r ts ainsi que les objectifs politiques et politico strat giques des Etats en guerre ne sont pas fix s une fois pour toutes non plus Ils changent au gr des guerres conventionnelles selon notamment la perception de la nature de l ennemi et des int r ts en jeu Voir VASQUEZ John A The War Puzzle Cambrige Cambridge University Press 1993 15 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy populations locaux et ces derniers seront bien souvent plus coop ratifs et susceptibles d adh rer aux objectifs militaires sur le th tre Qu ils violent les coutumes locales ou parviennent syst matiquement susciter la m fiance des populations et une spirale de radicalisation de la violence tendant th oriquement l ascension aux extr mes d crite par Clausewitz risque de se mettre en place Par cons quent alors que dans les guerres classiques le niveau tactique tait r solument subordonn aux autres niveaux dans les environnements contemporains la conduite des op rations au niveau tactique d termine bien des gards l volution des niveaux op rationnels et politico strat giques imposant aux comm
12. Mobutu or Chaos The United States and Za re 1960 1990 Lanham University Press of America 1991 SOUDAN Fran ois Kabila cartes sur table Jeune Afrique 24 juin 2007 TILLY Charles War Making and State Making as Organized Crime in EVANS Peter RUESCHEMEYER Dietrich SKOCPOL Theda Bringing the State Back In Cambridge University Press Cambridge 1985 pp 169 187 TREFON Theodore dir Reinventing Order in the Congo How People Respond to State Failure in Knshasa Zed Books London 2004 UNITED NATIONS OFFICE FOR THE COORDINATION OF HUMANITARIAN AFFAIRS OCHA Guidelines for Interaction between Humanitarian Organisations and MONUC military in the DRC 4 d cembre 2006 HC OCHA O4 06 UNITED NATIONS OFFICE OF INTERNAL OVERSIGHT SERVICES Bureau des services de contr le interne des Nations Unies Investigation by the Office of Internal Oversight Services into Allegations of Sexual Exploitation and Abuse in the United Nations Organization Mission in the Democratic Republic of Congo A 59 661 5 janvier 2005 UNITED NATIONS OFFICE OF INTERNAL OVERSIGHT SERVICES Bureau des services de contr le interne des Nations Unies Investigation by the Office of Internal Oversight Services into Allegations of Sexual Exploitation and Abuse in the United Nations Organization Mission in the Democratic Republic of Congo 30 janvier 2007 UNITED NATIONS PEACEBUILDING COMMISSION Topic A The UN Systems Role in Post Conflict
13. Pourtant l op ration est bien davantage un exploit logistique et institutionnel que purement coercitif De l avis de nombreuses ONG locales notamment les limites g ographiques Bunia et son a roport et temporelles trois mois seulement de l op ration parlent d elles m mes hors de la ville les milices de PUPC ont continu de semer la terreur parmi les populations tandis que la politique de ville sans armes a eu pour effet d inciter les miliciens un repli tactique plut t qu un d sarmement v ritable De plus l op ration est lement fran aise 5 qu elle n a gu re affronter les difficult s d interop rabilit et d entente entre alli s sur les objectifs strat giques lot habituel des op rations multinationales D autant que la France gr ce notamment aux quipements pr lev s sur le dispositif Epervier au Tchad dispose de moyens de renseignement lectronique ELINT et de d appui a rien ses Mirage F T sans commune mesure avec les mieux dot es des op rations de PONU L impact d Arf mis en RDC en dehors de ses cons quences positives sur la PESD 3 est donc consid rable pour une mission d une si courte dur e C est en effet en anticipation de son retrait que le Conseil de s curit de PONU vote le 28 juillet 2003 la R solution 1493 v ritable r volution dans le mandat de la MONUC Pla ant d sormais les activit s de cette MONUC IT sous Chapitre VII elle l
14. VIGGO JAKOBSEN Peter PRTs in Afghanistan successful but not sufficient DISS Report 2005 n 6 WILDER Andrew Cops or Robbers The Struggle to Reform the Afghan National Police AREU Issue Paper Kabul July 2000 199 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy 200 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits Troisi me Partie Construire l Etat au Congo un ternel recommencement entre laisser faire politique et volontarisme militaire Aborder le cas de la R publique D mocratique du Congo RDC la suite de celui de PAfghanistan revient souligner caract re duel des op rations de paix contemporaines Pressentie d s le milieu des ann es 1990 la distinction entre th tres prioritaires des puissances occidentales en mati re de maintien de la paix et th tres marginaux est d sormais patente la marge de terrains comme le Kosovo et l Afghanistan s inscrivent dans l ombre les missions onusiennes g antes de PONU en RDC et d sormais au Soudan Et la diff rence des structurations post conflits du Kosovo de l Afghanistan et surtout de l Irak les op rations multinationales de PONU au c ur de l Afrique ne s inscrivent pas dans une logique de Stabilisation Reconstruction faisant suite des op rations coercitives de la part de coalitions ad hoc ou sous commandement de POTAN La RDC est au contraire l illustration d une op ration onusienne
15. dont la composante Equip a de facto t abandonn e faute de moyens et dont la composante Train doit durer 45 jours seulement par unit et tre men e par des sous officiers pakistanais et indiens non francophones voire parfois m me non anglophones Surtout la surench re de r f rences la RSS t moigne d une faible connaissance des v ritables enjeux conceptuels de toute 1 Le Conseil d cide ainsi que la MONUC aura pour mandat entre autres d Assurer une formation de base court terme y compris dans le domaine des droits de l homme du droit international humanitaire de la protection de l enfance et de la pr vention des violences sexistes divers membres et des unit s des brigades int gr es des FARDC d ploy es dans l est de la R publique d mocratique du Congo pour am liorer leur capacit s acquitter de leurs missions R solution 1756 2007 du Conseil de s curit S RES 1756 2007 p 5 272 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits initiative s rieuse de r forme de l arm e sans parler de celle de ensemble du syst me de la s curit pr conis e par l OCDE La reprise en main ad hoc des programmes de DDR au lendemain des lections Au contraire de la formation de la police g n ralement pr sent e comme un succ s relatif la r forme de l arm e pr sente des d faillances majeures qui mettent en p ril l ensemble du processus de
16. le lancement officiel du PNDDR n a lieu qu en juin 2004330 Malgr la convocation de plusieurs r unions d urgence dans un contexte o les lections devaient encore se tenir avant le 30 juin 2005 les marchandages sur la r partition des postes comme les n gociations sur le format des futures FARDC retardent la publication du projet de loi portant sur la cr ation des FARDC jusqu en novembre 2004 soit plus d un an et demi apr s la signature de Acte final de Sun City En l absence de tout recensement cr dible sur le nombre des soldats issus des diff rents groupes signataires de Pretoria le Ministre de la d fense annonce en mars 2004 l existence de 330 000 soldats puis en d cembre de la m me ann e de 373 000 Ce chiffre extravagant s explique par la volont de chaque bellig rant de faire valoir sa puissance militaire suppos e en vue d obtenir des postes publics et plus simplement de recevoir les soldes de soldats fant mes en tr s grand nombre Face la gravit de la situation les gouvernements belge sud africain et congolais s engagent le 13 d cembre 2004 en faveur d un Plan d urgence palliatif faisant limpasse sur la d mobilisation des soldats l issue d une phase de s lection afin de h ter avec l assistance d instructeurs angolais la formation de six BI indispensables la stabilisation de l est du pays Le syst me du Tronc commun illustre donc les limites du
17. telle qu elle est appliqu e au m me moment en Afghanistan l action internationale dans le pays consiste essentiellement en un prolongement du soutien aux n gociations tel qu il a t men depuis 1998 En vertu du cadre de r glement du conflit dessin par PAGI et concr tis par les accords de partage du pouvoir de Sun City avril 2003 le CIAT ne place pas d experts dans les minist res congolais n impose pas de norme de gouvernance 5 et se cantonnera par ses d clarations r clamer des acteurs congolais tant t le respect du calendrier de la Transition tant t des droits de l homme au gr de retards et d incidents r p t s dans ces domaines Le processus de paix congolais demeure entre les mains des anciens bellig rants congolais signataires de PAGI Ceux ci sont d sign s en fonction de leur puissance militaire respective l issue du conflit comme composantes les acteurs militaires majeurs et comme entit s les acteurs marginaux Les composantes c est dire les trois principaux acteurs arm s PEtat congolais le RCD Goma pro Rwandais et le MLC pro Ougandais mais aussi un groupe 304 Le caract re pacifique de ce nouveau mode institutionnel de partage des ressources est cependant tr s th orique tout au long de la Transition l exploitation des zones mini res du Katanga notamment mais aussi des Kasai occidental et oriental et des Kivu nord et sud demeurent soumi
18. un continent sous simple mandat de Chapitre VI Or un moment crucial du mandat la veille de PAcze final de Sun City est d assurer la transition entre l occupation par des forces arm es r guli res des pays voisins et la reprise de contr le du territoire par les FARDC Si le retrait des soldats rwandais des Kivu est compens par le maintien sur place de forts contingents RCD repr sent s au Gouvernement de Transition le retrait des Ougandais d Ituri laisse le contr le du terrain des milices bema et endu non 335 C est ce que le Repr sentant sp cial du Secr taire g n ral en RDC l Ambassadeur am ricain William Swing appelle a phase de Kinshasa in ROGIER Emeric MONUC and the Challenges of Peace Implementation in the Democratic Republic of Congo Report on ISS International Expert Workshop Pretoria 17 19 September 2003 p 2 336 Rapport sp cial du Secr taire g n ral 10 septembre 2002 op cit p 9 337 ibid p 20 338 R solution 1445 2002 du Conseil de s curit de PONU 4 d cembre 2002 p 4 230 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits signataires des accords de paix et particuli rement violentes au moment m me o sont mises en uvre dans le pays les premi res provisions de Sun City Le retrait pr cipit des soldats ougandais entra ne alors la prise de contr le sanglante de Bunia chef lieu de PIturi par les miliciens bema de l Union patriotique
19. une des plus importantes 14 Selon ce que Gilles Dorronsoro appelle une logique khaldounienne Voir DORRONSORO Gilles Apr s les Talibans fragmentation politique hi rarchie communautaire et classes sociales en Afghanistan Cultures amp Conflits n 44 2001 pp 152 172 137 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy sources de financement et donna aux acteurs locaux suffisamment de moyens pour maintenir leur autonomie vis vis des dynamiques politiques impuls es par le gouvernement central et la communaut internationale De ce point de vue l argument d fendu de mani re croissante par les Etats Unis et la Grande Bretagne sur l alliance entre Talibans jihadistes et trafiquants de drogue est cr dible car la culture et le commerce du pavot b n ficient de la protection des insurg s dans les zones qu ils contr lent Il n est cependant que partiellement vrai dans la mesure o l conomie de la drogue b n ficie galement un certain nombre d acteurs ayant int gr PEtat fonctionnaires comme anciens chefs de guerre alimentant une corruption unanimement d crite comme g n ralis e et financi rement importante B Quelques paradoxes du projet de construction de l Etat Pr senter et caract riser le processus de construction de l Etat en Afghanistan depuis 2001 n est pas chose ais e Comme toute op ration internationale les dynamiques impuls es par les inte
20. une strat gie de contre insurrection n cessiterait effectivement une unit d action et une coh rence des objectifs qui fait d faut de m me qu un soutien fort au secteur de la justice et de la gouvernance En th orie fortement compl mentaires on a pu voir combien la contre insurrection et le processus de construction de Etat sont dans les faits consid rablement antinomiques en grande partie parce que les doctrines se heurtent des logiques de court terme nationales dans lesquelles la volont premi re de certains Etats ne semble pas tre de gagner mais bien d viter un engagement trop important Bien compr hensible cette volont de ne pas s embourber aboutit en fait au r sultat qu elle tentait d viter le pourrissement de la situation ne faisant que favoriser 280 Sur ces l ments voir RIETJENS S J H A management perspective on cooperation between miltary and civilian actors Experiences from the Dutch Provincial Reconstruction Team in Afghanistan Inter University Seminar on Armed Forces and Society Conference Chicago 21 23 October ainsi que USAID Provincial Reconstruction Teams in Afghanistan An Interagency Assessment PN ADG 252 USAID Washington DC June 2006 194 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits des adversaires qui jouent la montre et disposent de tout leur temps quand les Etats occidentaux sont press s d en finir Surtout elle contribue donner
21. Ce premier largissement survint dans un contexte globalement favorable aux forces internationales les op rations de combat continuaient dans le sud et Pest de Afghanistan mais la zone d op ration des Talibans se r duisait de plus 151 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy en plus ces derniers n engageant plus d unit s nombreuses dans les combats Au nord l insurrection ne posait plus de probl me majeur et les rivalit s entre chefs de guerre semblaient progressivement s y att nuer la faveur des n gociations entreprises par les internationaux et le gouvernement Karza Les probl mes de s curit semblaient donc progressivement se cantonner des probl mes de s curit publique et la pr sence militaire am ricaine soumise une pression importante en Irak envisageait de r duire son engagement au profit de lOTAN et concentra sa pr sence dans l est de l Afghanistan la fronti re avec le Pakistan Une d gradation continue de la situation s curitaire Mais les ann es suivantes ne permirent pas de constater une am lioration de la situation militaire bien au contraire Si les chefs de guerre rentr rent progressivement dans le rang l insurrection gagna en force partir de Pann e 2005 combinant actions terroristes spectaculaires dont les premiers attentats suicide actions de gu rilla et de harc lement contre les troupes gouvernementales les postes de pol
22. D Reconstruction de l Etat DDR et RSS En mati re de reconstruction de l Etat les forces terrestres se voient souvent confier des missions d appui aux lections comportant des volets tr s diff rents soutien logistique appui la libert de circulation mise en place de mat riel lectoral protection des personnes lecteurs candidats personnel international de v rification protection des bureaux de vote Ces missions peuvent tre r alis es de mani re autonome ou en appui aux forces de d fense et de s curit locales si elles existent et ont les moyens humains et mat riels de les assurer De m me la Division militaire du DOMP reconna t aux militaires un r le pr pond rant dans toutes les t ches aff rentes au processus de DDR et en particulier celles du premier D de DDR le d sarmement C est dans cette phase que la participation des militaires est la plus importante la plus visible la plus risqu e aussi collecte des armes destruction ou convoyage gestion des stocks Certains militaires au Si ge des Nations Unies estiment qu une fois lintervention militaire termin e c est la police ou une force de gendarmerie qui devrait g rer la phase de d sarmement son r le est consid r de plus en plus indispensable et parfois mieux adapt En effet le DDR a comme but final d assurer la reconstruction sociale et conomique des ex combattants afin qu ils redeviennent des parties prenantes au process
23. Depuis le d but des ann es 1990 on assiste une tendance de plus en plus visible PONU d int grer en un triptyque les agendas de la d mocratie du d veloppement et de la paix L Agenda pour la D mocratisation de 1996 soulignait d j l importance des institutions d mocratiques pour canaliser pr venir les conflits et la r currence des violences la tr s nette infiltration de limp ratif d mocratique dans les r solutions adopt es par les Nations Unies en atteste Les volutions de ces quinze derni res ann es ont ouvertement remis en cause la tenue l cart traditionnelle de PONU des affaires int rieures des Etats L adoption du principe de la responsabilit de prot ger au 60 me sommet mondial des Nations Unies l automne 2005 institutionnalise l largissement du droit de regard et du droit d ing rence de la communaut internationale dans les affaires int rieures des Etats dits faibles ou faillis Quand une population souffre gravement des cons quences d une guerre civile d une insurrection de la r pression exerc e par l tat ou de l chec de ses politiques et lorsque l tat en question n est pas dispos ou apte mettre un terme ces souffrances ou les viter la responsabilit internationale de prot ger prend le pas sur le principe de non intervention En m me temps PONU n a cess de d fendre PEtat de promouvoir Pinstitution tatique seuls gara
24. Particuli rement centr e sur des projets de nature conomique cette logique d extension de l influence du gouvernement via les unit s militaires est particuli rement bien illustr e par le mod le des Zones de D veloppement Afghanes Soutenues activement par les PRT et les instances de coordination provinciales ces zones entourant les principaux centres urbains font l objet d investissements conomiques et de projets de reconstruction accentuant l int r t pour les Afghans de coop rer avec les 253 Entretiens avec les Conseillers Politiques du COMISAF Kaboul Septembre 2007 179 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy autorit s officielles en charge de la coordination du d veloppement conomique L utilit des PRT fut consid r e d s le d part comme double D une part dans une optique militaire il s agissait d abord de renforcer l emprise de la coalition dans les provinces en faisant remonter des informations et valuations sur la reconstruction ou la l gitimit du gouvernement En entretenant des liens avec les communaut s locales et les acteurs internationaux en n gociant des accords locaux et en mettant en uvre des projets de d veloppement ils devaient pouvoir informer les chelons sup rieurs sur volution des provinces Ils repr sentaient galement un l ment permettant d agir sur l environnement avec des moyens non l taux et donc de poursuivr
25. active du 96t Civil Affairs battalion et les r servistes issus du 353 h Civil Affairs Command tous regroup s dans un Koweit Civil Affairs Task Force qui seront charg s de cette t che Mais dans ces derniers cas la diff rence des conflits de basse intensit il s agit de missions de re construction apr s des guerres quasi conventionnelles Ces diff rentes exp riences historiques sont cependant venues nourrir les strat gies de sortie de conflit Ha ti en Bosnie Herz govine et au Kosovo et au del celles relatives aux Opex contemporaines Par le biais des diff rents avatars de la contre insurrection am ricaine les concepts de wlitary nation building foreign internal defense FID internal defence and development ADD IDAD low intensity conflicts LIC mais aussi dans une moindre mesure certains aspects des doctrines des ann es 1990 des wtary operations other war MOOTW incluant la notion de nation assistance support to counterinsurgency puis des stability operations support operations SOSO 5 s inscrivent dans une m me continuit historique En effet de la m me fa on que la notion de MOOTW mergera dans les ann es 1990 de la r flexion sur les LICSs les Stability operations prolongent dans une certaine mesure la doctrine des MOOTVW Toutes ces doctrines ont en commun d voquer l imp ratif de d fense int rieure de la nation h te comme moyen de venir bout d insurrect
26. ais des Relations Internationales Vol IV 2003 pp 241 253 CRAWSHAW Michael Running a Country The British Colonial Experience and its relevance to Present Day Concern The Shrivenham Papers n 3 Londres Defence Academy of the UK avril 2007 DEMPSEY Gary T Old Folly in New Disguise Nation Building to Combat Terrorism Policy Analysis 21 mars 2002 DESPORTES Vincent La guerre probable penser autrement Paris Economica 2007 DOBBINS James d America s Role in Nation Building From Germany to Iraq Santa Monica Rand Report MR 1573 RC 2003 127 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy EDELSTEIN David M Foreign Military Forces and State building the Dilemmas of Providing Security in Post Conflict Environments t l charg en juillet 2007 http state building org FORCADE Olivier Perspective Historique les nouvelles missions sont elles aussi nouvelles qu on le dit in La m tamorphose de missions Les soldats et les arm es dans les nouveaux contextes d intervention Actes du colloque des 14 15 et 16 juin 1994 sous la direction de Hubert Jean Pierre THOMAS Les documents du C2SD d cembre 2000 FRANTZEN Henning A NATO and Peace Support Operations 1991 1999 Policies and Doctrines Londres Frank Cass 2005 GALULA David Counterinsurgency Warfare Theory and Practice Londres Praeger 2006 HANON Jean Paul Sortie de crise et transitio
27. but de lPann e 2002 avec moins de 5 000 hommes tandis que les op rations de combat contre les Talibans et leurs alli s d AI Qaeda se poursuivaient dans le sud et Pest du pays La pr sence militaire de maintien de la paix fut maintenue minima sur le mod le du Zghf footprint qui avait t adopt pour les pr sences civiles internationales Cette mission de paix n avait effectivement pour mandat que le soutien aux missions de s curit du gouvernement souverain afghan qui restait le premier responsable de la s curit de ses citoyens Les membres de PAlliance du Nord mais galement les Etats Unis et un certain nombre de pays europ ens dont la France estimaient que les forces internationales ne devaient pas constituer une pr sence massive se substituant aux autorit s afghanes Du point de vue de la coalition dans les premiers mois des op rations la question de la reconstruction de PEtat ne constituait pas une priorit pour l administration am ricaine Bien au contraire d s le mois de d cembre 2001 les repr sentants du gouvernement am ricain affirm rent que la priorit devait tre donn e la lutte contre le terrorisme et qu il n tait pas question pour eux de s engager dans la reconstruction des institutions afghanes sur le mod le de ce qui avait t fait durant la d cennie 1990 notablement dans les Balkans 04 L ensemble du travail civilo militaire qui pouvait tre entrepris dans les provinces par les un
28. des tentatives de convaincre l opinion publique et le Congr s am ricains de la bienveillance de lagenda am ricain l tranger dans une logique d action psychologique destin e au front int rieur Certains soulignent alors raison le risque d une militarisation des activit s civiles et de re construction politique lorsque celles ci sont d volues des militaires socialis s l id e du recours la force maximale et massive dans le cadre de guerres totales d annihilation 0 En effet en d pit de Pomnipr sence de r f rences l nifiantes aux c urs et les esprits la r alit des engagements am ricains dans les LIC des ann es 1980 s est g n ralement limit e celle de pratiques de contre gu rilla offensive La raison de ce hiatus est notamment rechercher dans un d ficit d engagement des agences civiles am ricaines et d un refus de la part du commandement militaire de sacrifier le principe d unit du commandement une coordination civilo militaire plus large Cependant plus profond ment il faut certainement aussi voquer la tendance chez nombre de militaires am ricains concevoir le recours la force en des termes conventionnels m me dans les guerres dites non conventionnelles Pratiques et doctrines de la reconstruction d Etat dans les interventions politico militaires de guerre froide Pendant cette p riode on peut cependant noter l engagement rel
29. du c t du gouvernement congolais que nous le voulions ou non 1 C est en effet l une des t ches principales de lEtat major mis en place par le G n ral Cammaert Kisangani que de monter les op rations conjointes MONUC FARDC contre les seuls ennemis officiels de la RDC jusqu P t 2007 les FDLR rwandais pr sents au Nord et au Sud Kivu De fait ambigu t persiste puisque depuis les v nements de 2003 en Ituri les Brigades int gr es sont avant tout entra n es la h te pour pouvoir accompagner la MONUC Ne pouvant l galement agir seule PONU a besoin de ces troupes congolaises comme caution l gale Dans ces conditions il est parfois difficile de discerner quelle force appuie l autre selon que le regarde sur le soutien mat riel ou sur la caution l gale En effet la Division sous l gide d un g n ral Cammaert controvers aurait vers dans des op rations tr s au del des normes du droit international D une part certaines op rations de combat ont d tre mont es non avec des unit s brass es les seules avec lesquelles la MONUC a le droit d op rer mais pour des soucis d efficacit avec des unit s RCD notamment Par ailleurs la mort le 23 janvier 2006 de huit casques bleus guat malt ques au cours d une op ration secr te de tentative de capture d un chef de la gu rilla ougandaise Lord s Resistance Army LRA r v le que Kisangani pratique des op rati
30. e A lorigine de ces fortes tensions r side sans doute la sp cificit du mode d action civilo militaire de ces deux arm es du Sous continent Si les officiers pakistanais mettent avec fiert lavis contestable selon lequel nous l arm e avons construit la nation au Pakistan nous sommes donc par d finition des sp cialistes du nation building 1 il appara t nettement que la formation des soldats du sous continent comporte une part non n gligeable de soutien aux populations civiles Quant aux contingents indiens ils se r f rent galement Phistoire de leur pays notamment l insurrection chronique au Cachemire qui leur aurait valu une exp rience ininterrompue des affaires civiles depuis 1947 Nous n avons donc pas d unit s d di es pour les affaires civiles puisque nous sommes tous entra n s mener ce type d action Les ACM entrent cependant parfois en contradiction directe avec les contraintes d ontologiques dict es par les agences et les ONG Ainsi des officiers indiens s insurgent contre le fait que la MONUC a ordonn la fermeture de P cole pour enfants des rues tablie par leur contingent proximit de l Etat major de Brigade Chez les Pakistanais comme les Indiens les actions dites Winning hearts and minds WHAM dont ils ont l entier contr le conceptuel et financier semblent importer bien plus que les Quick impact projects QuIPs financ s par la MONUC Pour le continge
31. e par lPadage qui peut le plus peut le moins En d autres termes s7 l on est pr t se battre et mourir pour la nation on est certainement capable d en faire moins Il ne serait alors dans cette logique pas n cessaire de d velopper de savoir faire ou de doctrines sp cifiques relatives la reconstruction d Etat pour que les militaires puissent s y impliquer davantage si c est dans l int r t national Les valeurs militaires traditionnelles continuent de primer dans la mesure o elles sont fond es sur une thique du d vouement qui peut s appliquer tout type d activit mais dont la plus exigeante et la plus difficile de tous les points de vue reste la guerre conventionnelle L tude de ces positions diff renci es n a pas seulement un int r t pour la sociologie des pratiques militaires En effet elle permet souvent d expliquer la nature des relations civilo militaires qui se mettent en place au niveau microsociologique sur le terrain mais aussi en amont lors de la phase importante de la planification Celles ci sont cruciales au concours effectif et quilibr des militaires la reconstruction politique mais n en sont pas moins complexes Ainsi il n a par exemple pas t rare en Bosnie Herz govine et au Kosovo d entendre les militaires fran ais se plaindre du fait qu ils devaient suppl er au Minist re des affaires trang res MAE qui n aurait rien fait pour concour
32. e sur le DDR aux d pends d une RSS l poque l tat de simple 266 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits bauche Le document de r f rence en la mati re R forme des syst mes de s curit et gouvernance publi par l OCDE en 2005 affirme clairement l importance de l adoption d une approche globale de la r forme des syst mes de s curit associant l ensemble de l administration avec pour objectif d ercourager le dialogue entre minist res op rer des changements institutionnels et faire de la s curit un souci constant au niveau des orientations strat giques et de la gouvernance des gouvernements des pays donneurs et partenaires En l absence d une telle approche l chelle de l ensemble de l administration les mesures prises dans un segment de cette derni re risquent d aggraver les probl mes de s curit au lien de les att nuer Cette approche globale implique d s lors n cessairement de ne pas limiter l action concert e aux seuls acteurs de la s curit comme les militaires ou la police La r forme y est pr sent e comme une affaire syst mique dont l tat final recherch est intimement li la gouvernance tatique dans son ensemble Ainsi syst me de s curit comprend tous les acteurs leurs r les responsabilit s et actions qui unissent leurs efforts afin que la gestion et le fonctionnement de ce syst me soie
33. en coordination avec l ensemble des acteurs impliqu s dans la reconstruction administrations internationale et ou locale du pays repr sentation de l ONU des organisations diverses Reconstruction politique La force est associ e au volet politique de la reconstruction essentiellement au travers de la s curisation et du soutien des processus lectoraux 92 Les deux autres modes tactiques loffensive et la d fensive sont moins pertinentes pour notre sujet 61 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy Reconstruction des syst mes militaires et de s curit La situation qui pr vaut la fin de l intervention n cessite souvent d avoir reconstruire les forces militaires et de s curit locales soit qu elles aient totalement disparu soit que leur reconfiguration partielle ou totale fasse partie de lobjectif politique de l op ration Ce volet sp cifique de la reconstruction connu sous Pacronyme OTAN de Security Sector Reform peut constituer un volet d terminant de lPengagement militaire Source Doctrine demploi des forces terrestres en stabilisation 2006 Il est noter que les marges d volution sur la question du concours et de lappui militaire la reconstruction politique sont relativement grandes dans la mesure o la doctrine de la stabilisation n a pas encore t interarmis e Cela devrait d sormais pouvoir tre fait De plus dans un co
34. es entre stabilisation et reconstruction Le syst me politique qui se met en place apr s la guerre d Alg rie se caract rise en interne par une forte diff renciation entre le niveau politique et Pinstitution militaire Cela est d autant plus le cas que la doctrine de la dissuasion nucl aire place effectivement les militaires dans une posture de soumission relative au niveau politique En externe toutefois et notamment dans les pays du champ en Afrique la mise en place de gardes pr sidentielles souvent compos es de personnel militaire fran ais va jouer un certain r le dans la consolidation des r gimes post coloniaux De mani re plus g n rale il n est pas rare que des membres des forces arm es ou des services de renseignement fran ais viennent se substituer aux capacit s locales d faillantes avec le double objectif de d fendre les int r ts fran ais et les r gimes en place La menace principale ces derniers est en effet per ue comme celle d un coup d Etat men par leurs propres forces arm es De ce point de vue les gardes pr sidentielles pr senteraient l avantage d tre compos es d un personnel fiable aux yeux des autorit s fran aises tout en prot geant les pr sidents des luttes de pouvoir au sein de leurs arm es respectives L effet politique de ces pratiques est au mieux ambigu si elles jouent certainement un r le dans la stabilisation de court terme d un certain nom
35. et plus forte raison encore en Afghanistan une telle logique n a pas t totalement absente Bien au contraire c est une des rationalit s sous jacentes la strat gie contre insurrectionnelle am ricaine actuelle dans la mesure o l objectif strat gique principal semble y tre la d faite politique de linsurrection et que les r formes politiques conomiques et sociales locales n y sont ainsi souvent abord es que comme instrument comme objectif interm diaire devant concourir cette finalit Il n en reste pas moins que le renforcement des faing des failed ou des collapsed states Etats faillis Etats effondr s reste un objectif strat gique partag par la majorit d Etats occidentaux dans un contexte dans lesquels ces Etats faillis ou effondr s sont per us la fois comme facteur de conflits locaux et r gionaux de flux migratoires incontr l s et de terrorisme global et cela non seulement par les professionnels de la politique et de la s curit mais galement par nombre universitaires Il devient alors vain d essayer de d terminer si la reconstruction d Etat n est qu un objectif interm diaire voire une simple strat gie de l gitimation de l entreprise militaire ou s il s agit d une des finalit s politico strat giques de la projection de force elle m me En effet 5 ZARTMAN William Collapsed States The Disintegration and Restoration of legitimate Au
36. institutionnelle et socio politique construire des institutions mais galement former les personnels Comme on le verra dans cette tude de cas les militaires connaissent galement ces dilemmes dans les diff rents aspects de leur engagement et particuli rement dans la mise en place des programmes destin s soutenir la construction de l Etat C Une R forme du Secteur de la S curit embl matique des d s quilibres et contradictions du projet de reconstruction de PEtat Si l on se concentre davantage sur la R forme du Secteur de la S curit RSS force est de constater que les orientations et difficult s de l action internationale confirment les tendances pr alablement d crites Elles montrent en fait combien le processus de reconstruction de l Etat a t contraint par les logiques militaires et coercitives qui furent l origine de lintervention internationale De ce point de vue la r forme du secteur de la s curit en Afghanistan rel ve bien d une logique hybride les projets internationaux ont bien en r f rence le mod le de forces de s curit d mocratiques devant assurer la s curit des citoyens mais en m me temps ces forces sont appel es reprendre le flambeau de la lutte antiterroriste La question de la convergence de ces deux objectifs est donc centrale et n cessite de bri vement retracer les diff rents programmes et leurs principaux r sultats La RSS en Afghanistan a t mise en place
37. le Colonel britannique C Vernon d signa en avril 2003 un chef tribal Muzahim Mustafa Kanan al Tamimi comme repr sentant de la province or il s est av r que ce dernier tait un ancien brigadier de arm e irakienne et membre du parti Baas engendrant le m contentement de la population et obligeant le Colonel Vernon le relever de ses fonctions 116 CHESTERMAN Simon You the People The United Nations Transitional Administration and State Building Oxford Oxford University Press 2004 17 DODGE Toby American Intervention and possible Iraqi Futures Gen ve GCSP RAND mai 2003 81 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy Depuis quelques mois on observe le m me proc d avec les tribus sunnites avec la mont e des heurts intercommunautaires en Irak et d faut de compromis entre dirigeants politiques au pouvoir les commandants militaires am ricains ont mis l accent sur l approche ascendante de la r conciliation bottom up reconciliation Celle ci consiste notamment capitaliser sur les initiatives manant de la soci t civile irakienne parmi certaines tribus sunnites de l ouest province d Al Anbar et plus r cemment de Pest de l Irak Diyala anciennement alli es Al Qaida et hostiles aux troupes am ricaines elles ont d cid depuis quelques mois de retourner leurs armes contre les cellules locales d extr mistes condamnant nota
38. le g n ral Gaye affirme alors Nous sommes pass s une phase de contrainte contre les rebelles Alors que le r gime Kabila d barrass de toute opposition r elle depuis l exil forc de Jean Pierre Bemba multiplie les violations de droits de Phomme la MONUC semble assumer son r le de simple soutien arm un Etat cherchant prendre contr le de son propre territoire Cette mutation finale de la MONUC constitue une illustration du caract re adaptatif et somme toute profond ment reconstructeur d Etat de celle ci Actrice de la consolidation d une trajectoire politique en droite ligne de Phistoricit de PEtat au Congo la MONUC para t avoir fait la synth se entre les tentatives dirigistes de reconstruction d Etat comme au Timor oriental et les simples missions de d colonisation tardive comme en Namibie Etat extraverti fond sur le partage des richesses du pays entre une lite kinoise et les Etats parrains investis dans l exploitation des richesses du sous sol du pays le Congo a b n fici dans la capitale de lPaccompagnement de la MONUC politique et l est du soutien actif d une des missions les plus coercitives de Phistoire du maintien de la paix onusien Le soutien international la Transition a certes r v l les limites de lengagement de puissances 280 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits occidentales sur un th tre marginal Ainsi
39. mis en oeuvre au sein du DOMP et notamment la r organisation de quatre domaines la planification militaire la formation et l valuation le personnel militaire et les op rations militaires En effet l action militaire demeure indispensable ma s elle n est plus suffisante elle doit s int grer dans une man uvre globale seule en mesure de produire finalement l effet politique recherch En effet si en situation de chaos et de d cha nement de violence seuls des militaires peuvent tout la fois r tablir la s curit et assister les populations leur action trouve 156 Arm e de Terre Les forces terrestres dans les conflits aujourd hui et demain Paris Economica 2007 116 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits rapidement ses limites lorsqu elle n est pas accompagn e dans la dur e d une politique g n rale permettant le retour la normalit W5T L objectif est de faire en sorte que tous les partenaires travaillent en troite coop ration et de mani re coordonn e Une telle mission comprend quatre niveaux d int gration 1 au sein du D partement des op rations de maintien de la paix pour la planification des missions et leur suivi 2 entre le D partement des op rations de maintien de la paix et la mission une fois d ploy e 3 entre les diff rentes composantes militaires civiles et de police de la mission de paix sur le terrain 4 entre la mission
40. origine travers le territoire du Sud Kivu Tout au long des ann es 1994 1996 alors que la crise de l Etat za rois atteint son comble la remise en question de la nationalit za roise est attis e par les ondes de choc du g nocide rwandais Dernier rempart possible d un semblant de souverainet de PEtat congolais les FAZ profond ment min es par la corruption ne peuvent longtemps constituer un rempart contre les vis es rwandaises et ougandaises sur le pays 211 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy Refugee movements updated 8 Nov 1996 Zaire UGANDA 43 mill inhabitants more than 250 ethnic groups us 7 A mill inhabitants 80 to 90 Hutus 9 0 Tutsis Burundi 55 mill mhabitants 85 oHutus 14 0Tutsis jf TANZANIA 120 000 National Boundaries Major Routes National Capital Refugee movements prior E Tangany iez to Oct 96 Recent movements i ReliefWeb Scale km Email maps relibfweb i Kigoma 0 150 1996 DeLorme Mapdng donated by Response et t 4 The boundaries and nam es shown on this m ap do not im ply official endorsem ent or acceptance by the United N ations or ReliefWeb These m aps may be freely distributed If more current information is available please update the m aps and return them to ReliefWeb for posting 29 B Une guerre contre les civils africaine les conflits congolais de 1996
41. par une pl thore d acteurs bilat raux et multilat raux a men avec succ s la longue mise en place d institutions repr sentatives dans le pays couronn e par les lections de juillet et novembre 2006 L Etat congolais dot d institutions lues est enfin devenu un acteur l gitime sur la sc ne internationale Pourtant contrairement la planification initiale de la phase dite post transition le format de la force MONUC est rest quasi inchang tout au long de l ann e 2007 afin de faire face une situation s curitaire toujours d grad e dans lest du pays Depuis ao t le Nord Kivu foyer initial des deux guerres qui ont d vast le Congo de 1996 2002 est de nouveau le th tre de violents combats entre Forces Arm es de la R publique D mocratique du Congo FARDC et rebelles tutsi congolais pour la plupart du g n ral Laurent Nkunda Ces combats ne sont pas seulement le r sultat d un laisser faire international qui a n glig les aspects justice et r conciliation de la paix au profit d une large cooptation pr lectorale entre ex bellig rants Ils sont surtout la cons quence de la faillite du volet proprement militaire du processus le DDR et la r forme de l arm e congolaise Que la MONUC doive ce jour maintenir des effectifs tr s lev s environ 17 000 hommes dans l est et depuis novembre prendre part aux combats de haute intensit au Nord Kivu illustre le caract re inac
42. pendront d un ensemble de 10 Pour ces deux premiers dilemmes on se reportera notamment EDELSTEIN David M Foreign Military Forces and S tate building the Dilemmas of Providing Security in Post Conflict Environments t l charg en juillet 2007 http state building org 11 L al a moral d signe dans le langage contractuel en droit ou en conomie la possibilit pour une personne d exploiter de mani re strat gique volontaire une situation non pr vue par les concepteurs d un syst me 13 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy variables contextuelles mandat onusien initial ou non motif de l intervention etc sp cifiques chaque Opex il semble que la strat gie de reconstruction d Etat au travers de la projection de force militaire appara t essentiellement comme une gestion de dilemmes il y aura rarement des solutions simples et toute option fond e en raison comportera g n ralement galement des risques politiques significatifs En d autres termes et l actualit quotidienne provenant des th tres de d ploiement de forces internationales en atteste il serait peu sage de miser sur une volution lin aire et unidirectionnelle du niveau de violence politique sur ces th tres d intervention conflictuels Ainsi la repr sentation en terme de phases ascension aux extr mes d sescalade de la violence post conflit intervention
43. plus conciliante Il renouvelle le cessez le feu avec les groupes rebelles et permet enfin la MONUC pr sente partir de f vrier 2000 de se d ployer enti rement pour superviser le retrait des troupes de la ligne de front Le nouveau pr sident reconna t galement le r le du m diateur des Nations Unies et de l Organisation de lunit africaine OUA et permet la tenue d une premi re r union Addis Abeba en octobre 2001 Les n gociations entre les repr sentants du Gouvernement des groupes arm s de Popposition politique et de la soci t civile n aboutissent alors aucun accord sur un cadre politique de transition mais permettent d amorcer le Dialogue inter congolais DIC Sun City Afrique du Sud en f vrier 2002 Les n gociations sont longues Paccord sur le retrait des forces rwandaises et le d mant lement des groupes interabammwe est sign en juillet 2002 suivi deux mois plus tard de l engagement de Ouganda de retirer galement ses troupes En d cembre 2002 un Accord Global et Inclusif AGT est conclu Pretoria posant un cadre pour la fin des hostilit s et une longue Transition coll giale De PAGI de d cembre linvestiture de Joseph Kabila comme pr sident lu le 6 d cembre 2006 la Transition vers des institutions nouvelles et d mocratiquement lues sera particuli rement laborieuse Pourtant P t 2007 alors que la MONUC est appel e entamer sa strat gie de sortie les fonct
44. rales du pays c est la soci t nationale G camines qui assure jusque dans les ann es 1990 les services sociaux dont l Etat ne s est jamais charg La mise sac de cette compagnie d Etat min e par les d tournements conduit dans les ann es 1990 son d mant lement de fait et prive les Katangais de tout filet de s curit Des conflits clatent alors entre Katangais de souche h ritiers de la tentative de s cession des ann es 1960 et les Kasa ens venus de la province voisine et traditionnellement plac s aux commandes des administrations locales depuis l poque belge Les pogroms anti Kasa ens de 1992 et 1993 fruits de manipulations du r gime seront d une rare violence causant le d placement de plus de 500 000 personnes Sur les hauts plateaux du Sud Kivu des populations vivent certaines d agriculture sur br lis d autres d levage extensif de bovins La surpopulation du Rwanda et du Burundi voisins mais surtout les conflits qui accompagnent les red finitions successives du statut des populations 57 au Rwanda causent plusieurs flux migratoires majeurs Au Sud Kivu sur le plateau de Minembwe des Tufsi connus sous la d signation g n rique de Banyamulenge sont install s depuis la fin du 19 me si cle Plus tard d autres populations rwandophones s installent au Nord Kivu Appel s Banyarwanda ces arrivants tutsi comme butu s implantent sur un territoire d j soumis de r guli r
45. rence pr s qu ils sont arm s Comme l indique un officier occidental Kinshasa un soldat congolais mange une fois par jour recoit une ration de viande par semaine et poss de une AK 436 INTERNATIONAL CRISIS GROUP Katanga La crise oubli e de la RDC Rapport Afrique N 103 9 janvier 2006 437 Un projet financ par la Commission europ enne soutient les d pendants hauteur de trois millions de dollars 268 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits 47 non v rifi e et deux chargeurs C est dans ces conditions que les soldats sont envoy s en combat de haute intensit 48 La mission EUSEC d ploie ainsi dans les provinces des conseillers galement tous militaires raison d un conseiller seulement par Brigade Int gr e En Ituri la mission disposait de deux Fran ais et de deux N erlandais de deux Belges d un Fran ais au Nord Kivu et de deux Fran ais et deux Su dois au Sud Kivu Ils sont charg s d effectuer l instruction des officiers payeurs sur les nouvelles modalit s s curis es de paiement mais aussi des de proc der des sondages et contr les afin de s assurer de la bonne marche du syst me Eclat s souvent sur cinq sites parfois loign s de plus d une journ e de route les BI r clament une attention soutenue notamment du fait de la lente acquisition par les personnels administratifs FARDC des nouvelles proc dures du fait d
46. s les conflits PERAL Luis Misi n de la ONU en la Rep blica Democr tica del Congo Imponer y consolidar la paz m s all de las elecciones Working paper no 24 Fundaci n para las Relaciones Internacionales y el Di logo Exterior Madrid juillet 2006 POURTIER Roland Du Za re au Congo un territoire en qu te d Etat Afrique contemporaine 1997 n 183 pp 7 30 REYNTIJENS Filip L Afrique des Grands Lacs en crise Rwanda Burundi 1988 1994 Karthala Paris 1994 SECRETARIAT DES NATIONS UNIES Rapport sp cial du Secr taire g n ral sur la Mission de l Organisation des Nations Unies en R publique d mocratique du Congo 10 septembre 2002 S 2002 1005 SECRETARIAT DES NATIONS UNIES Deuxi me Rapport sp cial du Secr taire g n ral sur la Mission de l Organisation des Nations Unies en R publique d mocratique du Congo 27 mai 2003 S 2003 566 SECRETARIAT DES NATIONS UNIES Troisi me Rapport sp cial du Secr taire g n ral sur la Mission de l Organisation des Nations Unies en R publique d mocratique du Congo 16 ao t 2004 S 2004 650 http daccessdds un org doc UNDOC GEN N04 457 42 IMG N0445742 pdf SECRETARIAT DU CONSEIL DE VUE COMMISSION EUROPEENNE Examen global et unifi de l action ext rieure de PUE en RDC d avril 2006 doc 7138 1 06 COR SECRETARIAT DU CONSEIL DE LUE COMMISSION EUROPEENNE EU Concept for ESDP support to SSR doc 12566 4 05 REV 4 de novembre 2005 SCHATZBERG M G
47. s sur le terrain Les Civil Affairs et les Provincial Reconstruction Teams quelle efficacit Beaucoup d interlocuteurs militaires et diplomates ont mis Paccent sur le r le important et souvent ignor ou occult des sp cialistes militaires des Cri Affairs qu ils caract risent de sp cialistes de cultures trang res et qui sont envoy s en compl ment de PUS Army pour leur connaissance du terrain des coutumes locales mais aussi de nombreuses domaines de sp cialisation civiles Traditionnellement les Civi Affairs font notamment le lien entre les militaires et la soci t locale l objectif tant de garder la population civile l cart des op rations militaires et faire en sorte qu elle ne communique pas directement 83 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy avec les militaires mais avec les Civil Affairs Mais plusieurs Civil Affairs de la r serve de l arm e am ricaine USAR revenant de Bagdad souvent apr s une longue mission pouvant durer jusqu trois ans reconnaissent qu ils ont galement un r le de wation building interagir avec la population locale construire un gouvernement qui fonctionne et en m me temps soutenir les activit s des militaires sur le terrain deux objectifs qui entrent souvent en conflit Cependant l aussi leurs efforts sur le terrain sont mis mal par le d faut voire l absence de formation des quipes de Ci Affairs pour
48. sentants de l opposition dans les assembl es locales il crase dans le sang des meutes dans la province du Bas Congo Les 22 et 23 mars 2007 soit trois mois seulement apr s le d part des derniers l ments de PEUFOR sa Garde r publicaine est lanc e l assaut des 250 300 hommes charg s de la protection de la r sidence de Jean Pierre Bemba en plein c ur de Kinshasa Ces affrontements beaucoup plus intenses que ceux d ao t 2006 causent la mott d environ 300 personnes dont de nombreux civils et se soldent notamment par la mise sac de la R sidence de ambassadeur d Italie et de PAmbassade d Espagne par les troupes pr sidentielles la recherche d un Jean Pierre Bemba en fuite Celui ci chappe la mort en se r fugiant PAmbassade d Afrique du Sud d o il est finalement extrait par les blind s de la 5 Le rapport confidentiel de PONU sur les combats de mars 2007 a t fuit en novembre 2007 la correspondante du quotidien bruxellois La Libre Belgique 277 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy MONUC et escort jusqu l a roport De l il trouve refuge au Portugal d o est ofiginaire une partie de sa famille Aux yeux d un membre de la MONUC cet pilogue sanglant du processus lectoral est un tournant symbolique lourd de sens retournant contre les ambassades occidentales cette Garde r publicaine dont le CIAT par complaisance n
49. stabilisation normalisation ne permet bien souvent pas de d crire la nature s quentielle et discontinue de la violence politique contemporaine Un tel triphasage si Pon l interpr te de mani re stricte supposerait qu il y ait des solutions simples et exemptes de dilemmes politiques des probl mes par d finition complexes Nous adopterons par cons quent ici pour les besoins de cette tude une lecture extr mement large du post conflit comme la fin de la phase purement conventionnelle de lintervention militaire en admettant qu il n implique pas forc ment la fin de la violence arm e Ces trois dilemmes politico strat giques s ils ne concernent pas seulement la composante militaire des interventions ext rieures sont n anmoins importants dans la mesure o ils permettent d clairer un certain nombre de difficult s qui se posent au concours apport directement ou indirectement par les militaires la reconstruction d Etat en Opex un niveau plus g n ral ils attestent galement de la na vet intrins que de l id e selon laquelle on pourrait exporter un mod le d Etat par l interventionnisme militaire et ou l ing nierie politique sans tenir compte des dynamiques sociopolitiques locales et ind pendamment de tout assiste locale d un tel Etat Il nous faut alors essayer de comprendre comment les militaires en Opex peuvent tre et ont de fait t amen s s investir dans
50. t inclus dans le PNDDR pour parer au plus press Le nouveau programme du PNUD pour le Katanga le Community stabilisation program Katanga CSK pr sente une variante sur le th me du HIMO Il s agit pour chaque Mayi Mayi de rendre son arme en change de 20 dollars puis de participer un programme de travail communautaire HIMO Enfin au nombre de pr s de 45 000 les d mobilis s qui n ont pas t inclus dans le moindre programme de r int gration par le PNDDR classique c est dire avant juin 2006 constituent un risque de d stabilisation grave ce titre la Banque mondiale et la BAD acceptent d apporter respectivement 50 millions et 20 millions pour couvrir d une part les 20 millions manquants qui ont tenu l cart de programmes de formation les 45 000 d mobilis s et pour reprendre int gralement d autre part le cycle DDR de 75 000 soldats ligibles mais non soumis au principe du Tronc commun pour des raisons essentiellement politiques Il s agit en particulier de la Garde r publicaine et de la Division ville de Kinshasa DVK toutes deux acquises au pr sident Kabila mais aussi des hommes de Nkunda La condition de la Banque est cependant le remboursement par le gouvernement des sommes d tourn es ainsi que la dissolution de la CONADER et la mise en place d une nouvelle structure beaucoup plus transparente terme se dessine l enjeu d un second v ritable plan de DDR qui ce
51. tre men e par les militaires d j impliqu s dans les op rations de maintien de la paix comme ce fut le cas des Britanniques en Sierra Leone ou des Fran ais en C te d Ivoire es militaires ne peuvent pas la fois maintenir la paix et tre l instrument du d veloppement de l arm e locale dans un contexte politique instable o les forces de maintien de la paix continuent parfois prot ger certaines minorit s contre d autres la formation de l arm e peut tre per ue par la population locale comme un appui une faction on la nouvelle lite politique en particulier Le processus de RSS pr sente des risques et si le contexte politique ne s y pr te pas il peut rapidement brouiller les rapports entre la force de maintien de la paix et la population locale La RSS implique le respect du principe de non alignement avec une faction ou une communaut en particulier D o la n cessit pour les militaires de porter une attention toute particuli re au brassage de l arm e en construction Une des difficult s r currentes rencontr es par les militaires d ploy s dans le cadre de missions onusiennes est la coordination des diff rents types d intervenants dot s de m thodes de travail et r gles d engagement diff rentes de celles des militaires Le DOMP a avanc l id e de r unions pr interventions avec l ensemble des acteurs intervenants et qui permettraient de partager leur 160 Interview avec le Co
52. une formation trop sommaire ou plus g n ralement de la persistance d l ments corrompus tel ou tel niveau de la cha ne de paiement Au niveau national EUSEC s est efforc e d avoir un r le moteur dans la r flexion d ensemble men e sur la d finition d un nouveau concept national congolais de R forme du secteur de la s curit D j en septembre 2006 EUSEC a permis la mise en place avec le Minist re de la d fense d une Commission mixte sur la restructuration et la reconstruction des FARDC copr sid e par le chef de mission et le Directeur de cabinet du Ministre et ouverte aux repr sentants des Etats impliqu s dans la RSS Selon la volont exprim e par EUSEC conforme aux intentions d velopp es dans le document conjoint du Secr tariat du Conseil de PUE et de la Commission europ enne A Comprehensive EU Approach in Support of Security Sector Reform in the Democratic Republic of Congo l objectif de cette commission mixte est d laborer un audit d taill des FARDC des infrastructures et des besoins les plus urgents avec pour objectif terme en utilisant les m mes matrices de produire un document strat gique surnomm maquette FARDC 2015 L tat final recherch de l ensemble de la d marche consiste bien entendu permettre PEtat de remplir ses obligations r galiennes en mati re s curitaire Cela inclut notamment l int gration des factions non encore vers es au brassage en
53. urs et des esprits des populations Il s agit de les d tourner notamment par des actions psychologiques de lemprise de la provisional IRA PIRA au profit du gouvernement britannique et de l int grit territoriale du royaume D s le d but des ann es 1970 cette strat gie visant lutter contre le PIRA fut mise en oeuvre par le brigadier Frank Kitson Pun des principaux h rauts britanniques de la contre insurrection coloniale aux c t s de Thompson Clutterbuck et Tugwell Cette strat gie va cependant conna tre de nombreuses limites d s lors que la tentative de pr senter l arm e britannique comme impartiale choue Par cons quent l agenda contre insurrectionnel des ann es 1970 changera consid rablement dans les ann es 1980 au profit d une approche moins centr e sur la lutte contre la PIRA et mettant davantage l accent sur le l galisme la r conciliation entre communaut s divis es la protection des populations 129 WILLIAMS P From Counter Insurgency to Internal Security Northern Ireland 1969 1992 Small Wars and Insurgencies Vol 6 n 6 printemps 1995 Voir galement KITSON Frank Low Intensity Operations subversion insurgency and peacekeeping London Faber and Faber 1971 92 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits locales contre les violences manant des deux c t s et sur la reconstruction de PEtat nord irlandais Nombre de ces principes
54. 2002 au c ur de la g opolitique C est donc de la fronti re est que le changement arrive en octobre 1996 le Rwanda s engage en plein territoire za rois Entre les mois de septembre et de d cembre 1996 son objectif principal est de neutraliser les capacit s militaires des miliciens u u travers le Za re Pour lOuganda alors 27 L expression est de Jacques Rupnik qui la tout d abord appliqu e aux transformations de la bellig rance dans les Balkans des ann es 1990 212 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits alli du Rwanda le but est similaire liminer les rebelles au r gime de Kampala install s dans le le nord est du pays voisin Pourchassant les ex g rocidaires butu et les r fugi s qui s y sont agr g s les forces rwando ougandaises ambitionnent de mener un changement de r gime avant la lettre au Za re Le conflit qui a d but lors du g nocide rwandais de 1994 s installe l int rieur du pays et se mue en une guerre de lib ration men e par le vieux gu rillero Laurent D sir Kabila ancien compagnon d armes de Che Guevara En mai 1997 lAfiance des forces d mocratiques pour la lib ration du Congo AFDL organisation congolaise parrain e par les services rwando ougandais entre dans Kinshasa renversant Mobutu et son r gime et envoyant le dictateur en exil au Maroc o il s teint quelques mois plus tard Dans cette premi re
55. Cambridge 1985 pp 169 187 Entretien Kinshasa juin 2007 451 NIZA The State vs the People op cit 281 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy Le r le des militaires en RDC c est le chapitre oubli de la Transition la r forme rat e de l arm e congolaise C est aussi l un des aspects les plus passionnants du laboratoire de l intervention militaire multinationale qwa repr sent le Congo de 2002 2007 282 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits Bibliographie de la troisi me partie AGENCE FRANCE PRESSE Kinshasa les vols int rieurs congolais paralys s sur d cision d un officier 8 juin 2006 BAGAYOKO Niagal L Op ration Art mis un tournant pour la politique europ enne de s curit et de d fense Afrique Contemporaine printemps 2004 pp 101 115 BAGAYOKO Niagal Les politiques europ ennes de pr vention et de gestion des conflits en Afrique subsaharienne Les Champs de Mars Deuxi me semestre 2005 pp 93 113 BAYART Jean Fran ois La Politique du ventre L Etat en Afrique Fayard Paris 1989 BAYART Jean Fran ois ELLIS Stephen HIBOU B atrice La criminalisation de l Etat en Afrique Complexe Bruxelles 1997 BAYART Jean Fran ois Le crime transnational et la formation de PEtat Politique Africaine n 93 mars 2004 pp 932 104 BANGOURA Dominique 1994 L arm e du Za r
56. College 8 July 2005 247 Les PRT l origine ne devaient pas comporter de composante civile mais uniquement des militaires Civil Affairs renseignement Avec un r le de financement et de soutien aux chefs de factions Ce dispositif a volu pour aller vers une composante plus civile en mars 2002 Entretien au US Army War College Carlisle octobre 2003 177 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy arm s s ajoutaient les attentats visant la communaut internationale et en premier lieu les ONG et leurs salari s afghans cibles faciles permettant de d multiplier l efficacit des actes de terrorisme chaque attentat ou attaque des insurg s et pour des raisons compr hensibles de s curit les agences civiles des Nations Unies ou les ONG se retiraient de la zone et ou restreignaient leurs mouvements au strict minimum Qu il s agisse d aide humanitaire de reconstruction d infrastructure ou du fonctionnement des administrations afghanes ou internationales les projets furent constamment ralentis par lins curit ce qui accr ditait l id e d une menace majeure pesant sur les projets politiques En effet l ensemble des acteurs internationaux pensait alors et pense toujours tort ou raison que le projet d Etat afghan devait n cessairement se traduire sur le terrain en une am lioration des conditions de vie des populations et que la l gitimit du gouve
57. Direction de la coop ration militaire et de d fense De la m me fa on l organisation d lections ne doit pas revenir aux 8 EMAT Concept demploi des forces terrestres en phase de stabilisation 980 DEF EMAT BPO EO 10 21 juin 2005 CDEF Doctrine demploi des forces terrestres en stabilisation 000744 DEF CDEF DEO BENG 23 novembre 2006 9 DESPORTES Vincent La guerre probable penser autrement Paris Economica 2007 A EMA Concept et doctrine interarm es de la Coop ration civilo militaire 262 DEF EMA EMP 1 NP du 3 mars 2005 59 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy arm es m me si elles peuvent jouer un r le notamment par la mise en place de dispositifs de dissuasion des opposants aux lections l instar de ce qui a t fait par PEUFOR en R publique D mocratique du Congo Il n en reste pas moins que les r flexions actuelles maintiennent une ouverture relativement importante sur la question de la reconstruction d Etat Le texte intitul Gagner la Bataille Conduire la Paix les forces terrestres dans les conflits aujourd hui et demain FT 01 CDEF janvier 2007 est clairant cet gard En favorisant l accroissement de la s curit les forces terrestres agissent indirectement sur les lignes d op rations non militaires conomiques humanitaires en permettant d autres de r tablir les services essentiels la vie
58. Etat post conflit le r le des militaires R soudre le Post Conflit Reconstruction Gap L Ensemble d Acteurs Post Conflit Taches Post Stabilisation Transition D veloppement Conflit durable D SOUVESO anque Mondiale FMI Z NFRASTRUCTURE ADMIN CIVILE ELECTIONS PPUI POLITIQUE Op ration de SECURITE Paix DDR ETAT DE DROIT HUMANITAIRE Mate Peche te E gt RENF DES CAP Source Best Practices Section D partement des op rations de maintien de la paix Nations Unies Team Baill urs S31V201 SNOILNLILSNI 114 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits Comme en atteste ce sch ma du DOMP des Nations Unies repr sentant les acteurs post conflit le r le des militaires mest pas mentionn car lintervention militaire et les t ches de reconstruction post conflit ont toujours t conceptualis es planifi es et op r es s par ment de fa on s quentielle la premi re conduite par les militaires exclusivement et ouvrant trois nouvelles phases celle de la stabilisation de la transition et du d veloppement durable men es par un ventail d acteurs civils vari s pour assurer la paix durable Le principe du first in first out premiers entr s premiers sortis a souvent conduit les militaires quitter le th tre d op ration trop t t avant m me que les autres types d acteurs aient eu le temps d tre pleinement d ploy s et
59. FARDC auraient d priver le pr sident et les deux vice pr sidents issus de la r bellion de leur principal levier de campagne en l absence de tout bilan pr senter la population apr s trois ann es de gouvernement Or c est sans surprise dans ce domaine que les retards sont les plus manifestes les principaux ex groupes politiques arm s conservent leurs meilleures unit s et avancent des chiffres fantaisistes sur leurs effectifs dans le but vident de d tourner une part des budgets de d fense Perdants structurels des lections venir selon le mot d un analyste de la MONUC les composantes MLC Jean Pierre Bemba et RCD Azarias Ruberwa en particulier ont tout int r t maintenir des hommes en armes dans le cas per u comme probable d une large d faite lectorale Pourtant le cas le plus pr occupant est sans doute celui des forces d lite de Joseph Kabila La Garde sp ciale pour la s curit pr sidentielle GSSP rebaptis e depuis Garde 365 Voir ce sujet les travaux de Jean Fran ois Bayart et B atrice Hibou sur la criminalisation de l Etat en Afrique 241 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy r publicaine compte en effet pr s de 10 000 hommes acquis au pr sident dont 6 500 Kinshasa qui ne sont pas suppos s passer par le brassage Le CIAT divis sur la question n a pu mettre de position commune r v lant l
60. Forces Sp ciales et d une grande partie des forces de l OTAN est bien souvent d crite comme une campagne d radication des Talibans et des r seaux terroristes o l ensemble des l ments qui peuvent s apparenter aux insurg s font syst matiquement Pobjet d un traitement militaire visant les d truire y compris par des assassinats cibl s La coercition serait dans cette optique l axe d effort majeur des op rations et constituerait la logique prioritaire de engagement militaire Cette approche para t pertinente au regard des objectifs militaires tactiques et notamment de la n cessaire r action des forces internationales des groupes hostiles qui les prennent pour cible Elle correspond galement un niveau strat gique la volont d accro tre le risque pour les individus d tre tu s ou bless s en s engageant dans une opposition arm e au gouvernement permettant donc de pr venir le renforcement de l insurrection Elle para t cependant pr senter des effets n gatifs majeurs et notamment contribuer radicaliser une grande partie des insurg s qui n ont alors pas d autre choix que de gagner pour ne pas mourir Elle enferme la contre insurrection et la construction de l Etat dans des logiques combattantes et d opposition De ce point de vue les logiques demploi de la force et de construction de PEtat peuvent s av rer particuli rement antagonistes lorsque la priorit est accord e la destructio
61. Joint Command de POTAN Lisbonne pr cisa au cours d un entretien Kaboul qu il n tait pas question d voquer une valuation des PRT car ce terme risquerait de provoquer la col re des Etats dirigeant ces unit s D licate cette interrogation n en est pas moins centrale et complexe car l efficacit des PRT unit s la fronti re du civil et du militaire doit tre envisag e sous ce double prisme Faire interagir les niveaux de d cision locaux provinciaux et nationaux Tout d abord valuer les PRT suppose d avoir d fini en pr alable des unit s de mesure et des indicateurs qui sont directement d pendants des objectifs assign s aux unit s au double niveau national Joint Coordination Board et Policy Action Group et local Provincial Development Committee Elle suppose donc un pilotage troit des PRT au niveau politique et civilo militaire qui reste d faillant selon la majorit de nos interlocuteurs et n est pas traduit en un sch ma vertical o les niveaux nationaux et sub nationaux interagiraient de mani re constante La question du pilotage strat gique des PRT constitue ainsi la toile de fond d une bonne partie des d bats qui ont lieu au sujet de ces unit s Il ne s agit pas ici d tablir une cha ne de commandement civilo militaire qui concentre tous les l ments de d cision Kaboul selon une logique de centralisation absolue Il est n cessaire effectivement que les niveaux locaux puis
62. MLC dont les troupes dominent le tiers nord du pays Azarias Ruberwa est pour sa part le repr sentant civil du plus puissant groupe arm le RCD Goma pto rwandais qui occupe encore le tiers est du pays Abdoulaye Yerodia un repr sentant civil de la faction fid le Kabila P re au sein de la mouvance pr sidentielle et enfin un autre civil pourtant initialement issu du RCD Goma Zahidi Arthur N goma suppos diriger l opposition civile Ces deux derniers vice pr sidents sont ainsi per us comme des repr sentants de fait de la mouvance pr sidentielle c est dire le camp Kabila L opposition non arm e auto exclue du partage de la rente de la Transition La d signation d un vice pr sident repr sentant l opposition civile r v le paradoxalement deux graves faiblesses du nouveau cadre institutionnel D une part le caract re fondamentalement non d mocratique de la Transition c est la capacit militaire de chacun des acteurs du Dialogue inter congolais qui d termine la force de n gociation des uns et des autres Ce principe conduit naturellement l exclusion des groupes de opposition non arm e Mesure palliative l attribution d un si ge de vice pr sident un repr sentant de Popposition est suppos e compenser provisoirement ce d ficit de d mocratique dans lattente d lections g n rales pr vues deux ans plus tard Le si ge de vice pr sident est en effet initialement destin lUDPS d
63. Nord sera de fait souvent consid r comme un pr requis quasi indispensable pour pouvoir tre projet dans les Opex des ann es 1990 Il est ici utile de revenir sur le cas de l Irlande du Nord dans la mesure o il s agit d une mission dans laquelle le discours officiel fut celui du soutien et de l assistance l autorit civile gouvernement local de Stormont jusqu en 1972 puis gouvernement britannique Londres En d autres termes il s agissait du moins en th orie d une mission militaire de soutien un processus politique En pratique cependant l engagement fut caract ris par des luttes bureaucratiques f roces entre le Home Office et le Ministry of Defence MoD La position des militaires britanniques oscille ainsi pendant toute la p riode entre volont de d sengagement au profit des polices civiles d une part et revendications de plus grande autonomie par rapport au pouvoir judiciaire et politique d autre part r v lant ainsi un malaise certain face l engagement des institutions militaires dans une campagne politique en interne Pourtant tout au long des troubles nord irlandais la nature et la port e politique des op rations militaires sont formellement mises en avant En effet les missions militaires conform ment la tradition contre insurrectionnelle britannique y sont pr sent es comme s inscrivant dans le cadre plus large d une campagne politique de conqu te des c
64. University of Chicago Press 2002 et les r ditions successives ainsi que les r ditions des travaux de Galula GALULA David Counterinsurgency Warfare theory and practice Londres Praeger 2006 premi re dition en 1964 voir notamment la pr face du Lt Col John A Nagl 4 FRS Les arm es et la pr vention de crise Fondation pour les Recherches Strat giques FRS Recherches amp Document n 25 2004 DENECE Eric et WARNERY Nicolas Forces et op rations sp ciales Esquisse d un paradigme et r flexions sur le cas fran ais Cahiers de la FED d cembre 1997 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits sont amen s largir leurs modes d action et d apporter leur concours la re construction d Etat la suite d une phase sinon conventionnelle du moins de combat sur des th tres ext rieurs Probl matique et dilemmes du r le des militaires dans la re construction d Etat L objectif politico strat gique de reconstruction d Etat en question Dans nombre d engagements militaires ext rieurs contemporains la reconstruction d Etat est bien plus qu un simple moyen devant permettre de l gitimer l entreprise internationale par le biais de la mise en place d un gouvernement local susceptible d inviter les forces internationales ex post facto et ainsi de revendiquer une assise locale oca ownership de cette entreprise Il est vrai qu en Irak
65. a toujours t beaucoup mieux dot Plus grave encore il semble que le 319 Entretien la Banque mondiale Kinshasa juin 2007 320 Entretien au PNUD Kinshasa juin 2007 321 Dont 100 millions de la Banque mondiale et 100 millions de la Belgique le Canada le Danemark la France Allemagne l talie les Pays Bas la Norv ge le Royaume Uni la Su de et la Commission europ enne 322 Un haut fonctionnaire en charge du processus s insurge contre le manque de clairvoyance des Minist res de la d fense des grands bilat raux impliqu s par le biais du CIAT dans la 225 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy gouvernement congolais convaincu que l aide internationale couvrirait les d penses de la SMI ne lui ait pas allou de ligne budg taire ni en 2003 ni en 200433 La cr ativit de certaines agences a cependant permis de partiellement contourner ce probl me d une part les fameux certificats de d mobilisation ont permis au PAM de transporter des gens qui taient bel et bien des soldats et d autre part le PNUD s est accord la libert de r habiliter des Centres de brassage CBR ce qui de lavis m me d un administrateur du PNUD admiratif tait inconcevable l poque et reste inconcevable maintenant Malgr cette cr ativit c l br e par le PNUD notamment le syst me du Tronc commun a accouch d une v ritable usine gaz
66. ainsi particuli rement attentifs ne pas les froisser par exemple en remettant en cause des savoirs faire acquis au cours des ann es de guerre qui n taient cependant pas en ad quation avec les normes OTAN de formation Pour les 237 Entretien au Repfrance Kaboul septembre 2007 167 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy militaires occidentaux participer en tant que formateur ou moniteur des militaires afghans suppose donc de se pr ter aux gymnastiques complexes de linter culturalit et du respect des diff rences Le d fi que repr sente le travail de formation de personnels trangers n est pas sp cifique au contexte afghan et constitue pour toute une s rie de personnels le quotidien des formations notamment avec les programmes de formations bilat raux qui peuvent tre engag s entre deux pays Il fut cependant consid rablement compliqu par la volont de transformer des modes d action militaires tout fait sp cifiques profond ment ancr s dans la soci t afghane en des unit s capables de coordonner leurs mouvements avec des troupes internationales et ce en un minimum de temps la difficult classique g n ralisable l ensemble des entreprises d exportation de mod le qu il s agisse d conomie ou d administration se conjugua donc celle de la vitesse laquelle ce processus devait tre entrepris pour que les unit s afghanes puissent se d ployer rapide
67. ainsi qu une courte formation professionnelle ou leur maintien dans les forces arm es contre un salaire moyen de 10 dollars par mois Pour ceux l continue une longue transhumance de plusieurs mois travers le pays d abord vers l un des six Centres de brassage et de recyclage CBR o il recevront un recyclage et non une v ritable formation de 45 jours puis vers la zone d op rations de la Brigade int gr e BL qu ils doivent finalement rejoindre De lavis de tous les sp cialistes de la RSS interrog s sur le terrain ces militaires qui d cident de rester au sein des FARDC brass s sont les v ritables dindons de la farce Qui sinon un idiot peut pr f rer les 10 dollars en moyenne de leur solde mensuelle et des conditions de vie dignes d un d plac interne au paquet d accompagnement offert par le programme de d mobilisation 31 Encadr Illustration du processus de d mobilisation combattants adultes Activit s de d mobilisation Erregistremert Distibutoncate de d mobilisation D charge D pat Octroi du kit de r insertion Source KASONGO Missak SEBAHARA Pamphile Le d sarmement la d mobilisation et la r insertion des combattants en RD Congo GRIP Bruxelles 11 ao t 2006 http www erip org bdg 81054 html Aux termes du syst me dit du Tronc commun Vin galit de traitement entre d mobilis s et soldats brass s est donc criante En int grant en un s
68. analyser les effets sociologiques intentionnels ou non intensionnels effectivement produits par les pratiques militaires diverses d ploy es sur les th tres d intervention sur les dynamiques locales d institutionnalisation du politique D s lors cette introduction g n rale sera l occasion de pr ciser les contours des termes et de notre approche du sujet tout en essayant d clairer nombre de dilemmes et de probl matiques que soul vent les Opex contemporaines et qui contribuent fa onner la fois les approches militaires et les enjeux de la reconstruction d Etat Il convient cependant d ores et d j de noter que nous ne traiterons pas ici de la defense diplomacy de la coop ration militaire ou des activit s de pr vention structurelle par lesquelles les militaires des pays occidentaux sont parfois amen s adopter un discours en terme de transition d mocratique de R forme du Secteur de la s curit ou de transformation d Etats tiers notamment dans le cadre du partenariat pour la paix PPP de l OTAN En effet conform ment l intitul de cette tude nous nous int ressons aux op rations ext rieures Opex par lesquels les militaires 2 MOORE Raymond A Jr Towards a Definition of Military Nation building Military Review Juillet 1973 3 Voir notamment NAGL John A Learning to Eat Soup with a Knife Counterinsurgency Lessons from Malaya and Vietnam Chicago The
69. associe tous les minist res concern s pour assurer la coh rence d ensemble de la politique Deuxi mement une structure permanente d appui interminist riel au SGDN est charg e d ex cuter et de coordonner les directives politiques arr t es par la cellule de crise Troisi mement l Agence Fran aise pour le D veloppement AFD agence sous double tutelle du MAE et du minist re des finances doit sur le terrain contribuer la gestion civile de crise Elle devra notamment progressivement relayer les actions de CCM mises en uvre par les militaires Il faut cependant noter que le mandat de PAFD se limite essentiellement aux domaines conomiques et financiers les volets politiques notamment SSR et DDR revenant en principe notamment la DGCID et la DCMD Ce dispositif national de gestion de crise finalement peu adapt l objectif de reconstruction politique est rapidement tomb en d su tude 93 DEFOURNEAUX Marc Gestion des sorties de crises amp reconstruction de la paix Recherches et Documents FRS 2000 Cahiers de la FED Les Gestions des Sorties de Crise Actions civilo militaires et op rations de reconstruction Perspectives Strat giques 1997 Il faut cependant ici noter qu en principe la sph re de comp tence de DFID se limite la politique de d veloppement au sens large la reconstruction politique ou l implication dans le secteur de la gouvernance relevant en principe
70. au d but de l ann e 2002 Gen ve lors de la r union des donateurs portant sur la s curit en Afghanistan L approche choisie identifia 5 secteurs d activit dans lesquels des nations cadre donatrices devaient prendre en charge la coordination des projets entrepris dans leur domaine Arm e Nationale Afghane pour les Etats Unis Police pour l Allemagne Justice pour l Italie D sarmement D mobilisation R insertion DDR pour le Japon et lutte contre les narcotiques pour la Grande Bretagne 2 192 Pour une pr sentation de ces axes d effort et de leurs difficult s voir SEDRA Marc Security Sector Reform in Afghanistan The Slide Toward Expediency International Peacekeeping vol 13 n 1 march 2006 pp 94 110 ainsi que PONZIO Richard Public Security 143 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy Les r sultats mitig s de la R forme du Secteur de la S curit Nous consacrerons une pleine sous partie la formation de l arm e et de la police afghane mais il est essentiel de souligner ici que sur l ensemble de ces domaines les acteurs que nous avons pu interroger Kaboul comme Paris sont unanimes pour constater que Arm e afghane repr sente la composante RSS la plus r ussie Si elles m taient pas encore en mesure d op rer seules la fin de l ann e 2007 les unit s afghanes sont r put es avoir largement gagner en habilet tactique et poss der
71. aupr s des populations pour en expliquer les raisons elles furent catastroph es de constater que des unit s militaires avaient fourni des soins de mani re gratuite sapant une partie de leur travail276 Cette remarque am ne consid rer plus largement les diff rences d approche majeures entre militaires et civils sur les projets de d veloppement Dans une tude consacr e cette question Touko Piiparinen ancien conseiller politique d une PRT propose ainsi d analyser les diff rences et probl mes internes aux unit s suivant les cultures op rationnelles qui sont profond ment ancr es dans les ethos respectifs des personnels Il montre la mani re dont son mode d interpr tation des v nements rentrait souvent en conflit avec celui du commandant de la PRT dans laquelle il tait conseiller politique 77 Ainsi pour juger de la r ussite du processus de d sarmement et donc la participation de la PRT ces actions les militaires utilisaient des mesures quantitatives fortement n gatives puisque peu d armes avaient t r colt es quand le conseiller politique portait un jugement de nature qualitative certes peu d armes avaient t r colt es mais pour la premi re fois un certain nombre de commandants locaux avait r agit favorablement ce type d initiative ce qui tait positif L agr gation de personnels dont les m tiers et les cultures op rationnelles diff rent sensiblement pose ainsi la question de
72. aussi l entra nement et la formation en vue des d ploiements successifs en Irlande du Nord au camp de Lydd ont jou un r le particulier Ainsi les formations la coop ration avec les polices civiles aux principes l gaux de l intervention au management intercommunautaire Pidentification des repr sentants spontan s et l gitimes des groupes communautaires au dialogue de crise au contr le des foules au principe de la force minimale et enfin la ma trise de soi dans des situations de provocations prolong es ont conduit de nombreux militaires britanniques revendiquer un savoir faire particulier en mati re de soutien la paix et de Military operations other than war MOOTW En effet avec des temps de rotation de 18 mois et des p riodes plus courtes pour certaines unit s l essentiel des troupes britanniques de cette g n ration est pass par le camp de Lydd C est notamment par ce biais que la th matique du soutien des autorit s politiques domestiques ou locales y compris dans le cadre d Opex est re devenue dans les ann es 1990 une th matique relativement peu controvers e au sein de appareil militaire britannique en d pit du discours politique sur la singularit interne de l Ulster Dans ce contexte il n est pas tonnant que les Britanniques aient jou un r le particulier aux c t s des Am ricains dans l adoption par l OTAN du concept de Civil Mi
73. centre ville de Kinshasa pr s du si ge du MLC et de la cha ne de t l vision CCTV pro Bemba Apr s trois heures de combats de plus en plus violents la Garde r publicaine d ploy e sur les grands axes du centre ville parvient ramener le calme Les combats reprennent d s le lendemain vers 15 heures Le d ploiement de sept blind s de la Garde r publicaine sur l avenue du 30 juin principal axe routier du centre de Kinshasa annonce une d gradation soudaine du climat Positionn es hauteur du carrefour Mandela les forces de Joseph Kabila pilonnent plusieurs heures durant les alentours de la r sidence du vice Pr sident Jean Pierre Bemba Des accrochages nourris entre les gardes rapproch es des deux protagonistes accompagnent ces barrages d artillerie faisant du secteur ouest du centre ville un 0 man s land livr la gu rilla urbaine La pr sence de quatorze ambassadeurs du CIAT dans la r sidence de Jean Pierre Bemba lors de lattaque constitue le rebondissement inattendu de ce d rapage des forces de Kabila Entre la d monstration de force manqu e et le d clenchement accidentel d un plan d urgence maladroit la suite de provocations de soldats MLC les combats soulignent ce que le comportement de la mouvance pr sidentielle sugg re depuis le d but de la p riode pr lectorale le pr sident Kabila na aucune intention de perdre ces lections sans r agir Compte tenu des rigidit s multiples qu
74. ces activit s dont Pexplication est avant tout rechercher dans le profil des personnes recrut es qui n ont pas du tout les comp tences ad quates mais aussi dans la place et le prestige peu importants accord s cette cat gorie de la R serve de l arm e am ricaine pas vraiment consid r s comme des vrais militaires par les militaires des unit s de combat Les projets de gouvernance locale et de construction des capacit s des ONGs locales NGO caparity building mis en place d s le lendemain de la chute de Bagdad en avril 2003 par les Civil Affairs ont t rapidement mis en difficult en raison du d faut de coordination de leurs activit s avec les unit s de combat plus conventionnelles de US Army qui elles m mes en parall le m nent des activit s de reconstruction aussi De plus ces derni res sont rapidement devenues l interlocuteur principal de la population locale en qu te de s curit et de r sultats rapides que seuls les militaires ont la capacit de lui fournir Sur le plan financier l essentiel du budget fix par le gouvernement am ricain est destin aux unit s plus conventionnelles et tr s peu aux C Affairs ce qui a entrav voire souvent contribu la suppression de projets de gouvernance locale de programmes de financement ONGs locales alors qu ils auraient pu contribuer tr s t t dans la phase post conflit une r organisation de la vie sociale et surtout un sentim
75. chie et mal cibl e risquerait de radicaliser la violence Il est plus difficile de savoir ma triser ses r actions que de tirer lemporte pi ce en situation de danger C est certainement l le d fi principal de la stabilisation militaire Pour reprendre la conception en termes de lignes d op ration on dira que les effets de second ordre de la ligne d op ration militaire notamment sur la ligne d op ration politique doivent tre int gr s la prise de d cision militaire De ce point de vue la notion de d sescalade est probablement plus importante que celle de s curisation Enfin limp ratif de re construction politique doit tre int gr e d s la phase conventionnelle ou purement coercitive de l intervention En effet nombre d infrastructures d truites devront tre reconstruites Plus fondamentalement encore cette phase purement militaire contribue forger des perceptions qui seront difficiles changer par la suite Il convient ainsi de tenir 455 SMITH Rupert The Utility of Force The Art of War in the Modern World Allan Lane London 2005 295 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy compte de la re construction politique d s l phase de planification du d ploiement et notamment de sa phase purement coercitive et militaire Paradoxalement la premi re phase purement coercitive de l intervention est cruciale la re construction politique L
76. civiles et militaires 15 Pr alable cette coofdination civilo militaire large dans le domaine de la s curisation les changes de renseignement ont en fait lieu de mani re ad hoc dans une cellule de fusion du renseignement Intelligence Fusion Cell rassemblant le Joint Mission Analysis Center de la MANUA les forces engag es dans la FIAS et POEF ainsi que les minist res afghans de la D fense et de l Int rieur Sans proc dure op rationnelle standard ou accord sp cifique ces changes peuvent potter autant sur la protection des forces que des l ments cibl s de lutte antiterroriste Mais ce type d change est tr s fortement contraint par les limitations impos es la diss mination du renseignement inh rentes l objet m me de ces structures et que l on retrouve dans l ensemble des architectures de partage du renseignement De mani re significative l int rieur m me de POEF et en dehors des consid rations li es aux niveaux de classification plusieurs r seaux de diss mination des informations et du renseignement cohabitent faisant une distinction stricte entre les personnels am ricains et non am ricains 16 De m me les dirigeants politiques afghans se plaignent r guli rement de ne pas tre suffisamment associ s aux processus de d cision et de planification des op rations antiterroristes et contre insurrectionnelles2 7 Cette absence d implication afghane est particuli rement importante
77. combien le nouveau pouvoir tait faible cette violence emp chait galement les progr s dans le domaine humanitaire de la reconstruction conomique ou de l installation des administrations Ces tendances centrifuges se doubl rent d une persistance de la r sistance des anciens ma tres de l Afghanistan les Talibans de leurs diff rents soutiens dans les r seaux jihadistes et du Hezb i Islami de Gulbuddin Hekmatyar Particuli rement localis s dans le sud et l est de l Afghanistan ces groupes trouv rent dans les zones tribales du Pakistan refuge et sanctuaire pour se r organiser Ils entretinrent un climat de tension permanent dans ces zones et poursuivirent une campagne d attentats dans les grands centres urbains avant de reprendre une vigueur nouvelle en 2005 emp chant la reconstruction de l est et du sud de PAfghanistan Enfin les difficult s li es la persistance des dynamiques conflictuelles furent particuli rement exacerb es par la perp tuation d une conomie de guerre qui s tait install e depuis les ann es 1980 Alors que les Talibans avaient ralenti puis interdit la culture du pavot et son commerce l installation du gouvernement provisoire et la vacance du pouvoir l gal qu elle engendra dans les provinces acc l r rent la reprise de cette culture et Afghanistan regagna le premier rang au nombre des pays producteurs d h ro ne Cette conomie des narcotiques devint en l espace de quelques mois l
78. comme en atteste le cas de DynCorp en Bosnie en 2000 o la soci t am ricaine n a pas h sit rapatrier plusieurs de ses cadres impliqu s dans une affaire de prostitution et d esclavage sexuel Or ils ont chapp toute poursuite ni la justice militaire am ricaine ni les autorit s locales n ont pu se saisir de l affaire L une s est d clar e incomp tente les autres ont assist l escamotage des suspects am ricains Plusieurs militaires am ricains ont recommand aussi en raison de la n buleuse des soci t s militaires priv es la cr ation d une base de donn es qui recenserait tous les experts et les SMP o figureraient toutes les informations possibles sur leurs activit s et leurs capacit s Les Etats Unis pourraient ainsi acc der dans cette base de donn es aux profils de sp cialistes ou d entreprises sp cialis es et l ventail des prestations offertes car 4 plus t t on a l expertise le plus t t les militaires rentreront chez eux officier de PUS Army Ils ont propos par exemple de mettre profit l expertise n erlandaise en construction de digues lPexpertise fran aise pour la constitution et la formation d une force de gendarmerie etc Ce pool serait une solution pour combler le d faut de sp cialistes qui sont pourtant indispensables la reconstruction d un Etat post conflit du maintien de la paix l entra nement des forces de s curit locales le renseignement
79. con ue un renforcement des capacit s de PEtat assurer la protection de ses citoyens con u de mani re holistique comme larticulation entre les dimensions militaires polici res juridiques et politiques du secteur de la s curit De ce fait les discours portaient davantage sur la n cessit pour les forces internationales de renforcer les capacit s de PEtat assurer sa propre s curit en face d une opposition arm e toujours plus pr sente et mena ante La l gitimit tait ainsi con ue comme directement li e l efficacit d un syst me de force qu il soit policier ou militaire et la probit de ses effectifs mais sans toutefois que des r f rences explicites n apparaissent sur le mod le politique appliqu ou suivre Si certaines personnes pouvaient tenir des discours sur le r le socio politique de l arm e afghane creuset d une possible nation en devenir les r f rences demeuraient bien floues pour les personnes de terrain dont la majorit se cantonnaient un Etat Final Recherch d limit celui de la capacit technique des unit s op rer sur le terrain et remporter des victoires tactiques plus rarement la capacit de l administration surtout celle du Minist re de l Int rieur purger ses services des l ments les plus corrompus Cette volont de borner linvestissement militaire dans le domaine de la RSS des limites pr cises et atteignables eut dans le domaine polici
80. conflits otaniennes PAJP 09 Nato Operational CIMIC et le MC 411 1 Nato Military Policy on Civil Military Co operation pourtant crites par les m mes personnes Cela refl te les luttes au sein de POTAN entre notamment la Grande Bretagne et les Etats Unis d une part la France d autre part sur la question de savoir jusqu quel point POTAN au travers du CIMIC doit s engager dans des activit s politiques Les Britanniques ne disposent pas d un corps sp cialis dans le CIMIC celle ci tant mise en oeuvre par des soldats r guliers avec laide d un petit groupe de sp cialistes CIMIC qui lorsqu ils sont r servistes ne peuvent tre engag s qu titre volontaire Ainsi le CIMIC est consid r comme tant du ressort des militaires en g n ral dans les PSO L approche britannique du CIMIC est cependant diff rente du concept CIMIC de POTAN dans la mesure o elle n insiste pas sur le r le de soutien au commandement Ainsi le CIMIC britannique est avant tout consid r comme s inscrivant dans le cadre d une strat gie plus large et int gr e de transition la paix En pratique il y a sur les th tres d op ration une forte synergie entre les militaires le personnel du Foreign and Commonwealth Office FCO et celui du Department For International Development DFID Le DFID minist re part enti re fut cr e en 1997 apr s lParriv e des travaillistes au pouvoir partir de lOverseas De
81. congolaise UPC de Thomas Lubanga L Ituri repr sente en effet une sorte de r futation de toute la logique de la Transition alors que partout ailleurs dans le pays la pr sence de groupes arm s l gitimes car partie prenante aux protocoles de Pretoria donne tout son sens une r unification du pays par r unification des groupes arm s congolais le contr le de l Ituri est de fait entre les mains de groupes non signataires c est dire ill gaux L administration r pondant de Kinshasa dans les zones contr l es par les loyalistes et ses contreparties parall les mises en place par le RCD ou le MLC dans le reste du pays n ont pas d quivalent dans ce district riche en minerais pr cieux Ici les fonctions de sfate building lud es ailleurs au profit d une prolif ration de PEtat n o mobutiste r unifi seraient indispensables La r ponse de la MONUC est la hauteur de ses faibles moyens de l poque Au contraire d op rations contemporaines de PONU par lesquelles un vide administratif de facto Kosovo ou de jure Timor oriental a t combl par des fonctions d administration de transition la MONUC maintient en Ituri une approche minimaliste La structure tablie en avril 2003 PAdministration Inf rimaire de llruri AID ne constitue pas lembryon d administration mixte qui aurait pu m ler Congolais et internationaux dans un effort de reconstruction institutionnelle Elle est constitu e de
82. d active ou retrait s 1 Rationaliser l insertion en Etat major multinational Dans ce domaine les engagements des diff rents Etats divergent par leur nature et leur intensit On oppose en particulier l exp rience des Britanniques et des Canadiens celle des Fran ais Si les principaux Etats s efforcent d s la n gociation pr c dant la mise en place de la mission d obtenir quelques postes cl l Etat major de la force onusienne l usage qui est en fait par la suite varie largement Les Britanniques y d ploient en effet des sp cialistes chaque poste obtenu et demeurent en contact tr s rapproch avec leur repr sentation diplomatique changeant r guli rement renseignement et analyse La strat gie d influence ne s arr te donc pas chez eux la simple occupation de postes d cisifs de prise de d cision dans lPEtat major Les Fran ais en revanche demeurent souvent critiqu s pour des nominations d officiers sup rieurs parfois non pr par s pour les postes en question et dont la s lection de avis des Fran ais eux m mes rel ve de la cerise sur le g teau financi re en fin de carri re ou de la mise au placard provisoire Comme pour confirmer le relatif d sint r t des autorit s fran aises pour lutilisation dynamique de ces postes leurs titulaires ne rapportent que de mani re tr s pisodique leur repr sentation diplomatique et l exception d un exercice standard de retour d exp rie
83. d occupations de territoires conquis que les appareils militaires ont t fr quemment conduits prendre en charge des t ches dites politiques administratives ou de reconstruction d Etat Ainsi sil semble que le savoir faire et les pratiques militaires se structurent encore autour de leur domaine de sp cialisation traditionnel s curisation et exercice de la violence arm e ventail des t ches politiques et ou institutionnelles entreprises s est consid rablement largi au cours de ces derni res ann es Des processus de D sarmement d mobilisation et r int gration DDR ou de R forme du secteur de la s curit RSS l aide la gestion administrative civile des territoires en premier lieu par la restauration des services publics essentiels d un pays en passant par l instauration de formes de gouvernances locale le militaire semble d sormais tre partout Le soldat en op ration n est alors plus simplement un combattant professionnel un guerrier Il est appel tre tour tour administrateur conseiller technique et n gociateur t moignant d une grande sensibilit culturelle et situationnelle cultural and situational awareness D s lors de nouveaux profils sociologiques sont r apparus sur les th tres ext rieurs r servistes en raison souvent de leur sp cialit dans le civil gendarmes et autres professionnels de l ordre public
84. d livrer en 2000 2001 aide humanitaire et soutien financier aux ex gu rilleros ind pendantistes des FALINTIL qui est l origine de la mutinerie sanglante du printemps 2005 Le Fonds de stabilit dont disposent les Pays Bas et qui leur a permis de financer aussi bien des camps de brassage pour les troupes congolaises que lalimentation et le carburant n cessaires aux Brigades int gr es durant les op rations conjointes est un mod le certes perfectible valuer et si possible reproduire Si les capacit s extr mement flexibles de d blocage de fonds qu autorise l agence britannique DFID sont pr sent es par de nombreux Europ ens comme un mod le celles ci demeurent contraintes par les r gles du CAD de l OCDE et ne peuvent tre allou es des forces en uniforme Elles demeurent cependant plus efficaces sur un terrain post conflit que les protocoles de pr t de l Agence fran aise de d veloppement dont la rigidit sont 300 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits parfois critiqu s par les acteurs europ ens en g n ral et fran ais en particulier de missions dites de reconstruction d Etats Dans ce domaine il est d sormais urgent pour les principaux Etats de POCDE d entreprendre des travaux sur la possibilit de recourir aux outils financiers de type APD pour l assistance aux forces arm es d un pays en transition post conflit Un compromis devra t
85. dans la nouvelle arm e int gr e Quant aux ex chefs de guerre r cemment int gr s dans les FARDC comme l Iturien Peter Karim FNI en 2006 il est vident que l amnistie qui leur est promise s accompagne de promesses d enrichissement rapide que peut garantir un poste lev dans les FARDC Les options vont du d tournement des fonds d quipement des arm es notamment en mati re de carburant ou de mat riel roulant Pexploitation des soldats FARDC comme v ritables arm es priv es destin es s curiser les exploitations des grandes compagnies priv es d extraction mini re En Ituri les FARDC sont ainsi privatis es par les hommes forts du r gime pour enr ler de force des civils dans les mines Au Katanga le fief de Kabila Parm e a tu plus de 70 civils en matant une r bellion dans la ville mini re de Kilwa sans doute dans le but de prot ger les int r ts locaux de la compagnie australienne Anvil Mining Ltd li e au Conseiller sp cial du pr sident Kabila Augustin Katumba Mwanke Exemple sans doute le plus c l bre d une fortune faite sur le dos des dotations militaires le g n ral John Numbi Chef d Etat major de l arm e de Pair jusqu P t 2007 s est sp cialis dans la contrebande de k ros ne Le 8 juin 2007 celui ci furieux de s tre lui m me vu refuser la veille a d livrance de combustible pour ses appareils par la soci t d entreposage de produits p troliers Seb Cong
86. dation Les positions se stabilisent apr s quelques semaines l automne 1998 laissant la place une bellig rance dont l enjeu est le contr le de vastes zones d exploitation mini re ou foresti re par milices interpos es L alliance rwando ougandaise se d chire d s les premi res semaines de la guerre sur la question du contr le des ressources diamantif res de Kisangani Les groupes arm s locaux se scindent alors en de multiples factions le Rassemblement Congolais pour la D mocratie RCD d abord soutenu par le Rwanda et l Ouganda se scinde en un RCD Goma fid le Kigali d une part et un RCD K ML et un RCD N tous deux affili s Kampala Peu apr s Ouganda appuie un nouveau groupe le Mouvement pour la lib ration du Congo MLC de Jean Pierre Bemba puis 213 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy de mani re plus localis e diverses milices en Ituri dans le nord est du pays Kinshasa pour sa part s appuie notamment sur d ex g nocidaires hutu Interahamwe des Forces d autod fense populaire FAP et des rebelles Mayi Mayi Attir s par des perspectives d enrichissement et des consid rations de s curit dans ce contexte r gional de plus en plus mena ant les leaders de la r gion s investissent dans cette guerre entra nant une internationalisation du conflit que certains qualifieront de Premi re guerre mondiale africaine Laurent D sir Kabila est ainsi tr
87. de cette arm e afghane Loin d atteindre les standards de POTAN les unit s afghanes sont incapables de subvenir leurs propres besoins et disposent d une quantit infime de personnels de soutien m dical logistique ou bien encore a rien De ce fait les Afghans sont d pendants de leurs mentors occidentaux mais surtout de la puissance a rienne de l OTAN et d OEF et de leurs capacit s m dicales ou logistiques Du point de vue administratif le m me constat peut tre dress les militaires internationaux justifiant l absence de travail sur ce point par l urgence de la lutte contre linsurrection Enfin et c est un point majeur les choix qui ont t op r s pour cr er l arm e afghane p sent aujourd hui un grand poids sur les finances publiques et font planer la menace en cas de d sengagement des bailleurs d une incapacit de PEtat afghan maintenir le dispositif construit depuis 2001 pat POFF Il semblerait que l entretien des forces de s curit exc de cinq fois le montant des recettes fiscales de PEtat montrant combien le choix op r de la construction d une arm e suivant un mod le bien pr cis outre qu il provoque des difficult s li es aux diff rences de cultures est la source d une d pendance extr me vis vis des efforts financiers de la communaut internationale A maints gards la formation de larm e afghane confirme et renforce les tendances la constitution d un Etat client en Afg
88. de d veloppement et 95 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy de stabilisation dans les pays en post conflit Par ailleurs l unit g re le fond d aide la stabilisation Sfabilisation Aid Fund de 269 millions de livres du MoD annonc par le gouvernement britannique en septembre 2007 Au travers de la coofdination interminist rielle au sein du Sab lisation Unit le MoD joue la fois directement et indirectement un r le significatif dans l effort de reconstruction d Etat sur les th tres de d ploiement de troupes britanniques notamment en Afghanistan alors m me que c est th oriquement le FCO qui est 7 fine responsable des efforts entrepris dans le secteur de la gouvernance politique dans ce pays En effet alors que dans le vocable militaire fran ais la stabilisation par opposition la reconstruction est avant tout une mission militaire l acception britannique de la stabilisation inclut la reconstruction notamment dans sa dimension politique D L Irak et Afghanistan vers une d finition de la comprehensive approach En 2003 l optique des arm es britanniques en Irak n tait pas sensiblement diff rente de celle des militaires am ricains Pobjectif tait une victoire rapide contre l arm e irakienne suivie d une courte p riode de stabilisation Il semblerait cependant que des tensions entre les deux alli s soient rapidement apparues s
89. de la KFOR ont particip aux c t s de civils dans le r tablissement de l lectricit La plupart des responsables militaires interview s au DOMP des Nations Unies ont reconnu lutilit voire le r le indispensable des militaires pour mettre en place imm diatement apr s l intervention des quick impact projects il s agit de missions court terme dont les r sultats sont visibles rapidement Ces quick impact projects jouent un r le tr s important car ils doivent montrer la population locale que la reconstruction progresse par exemple gr ce la r paration et la construction d infrastructures de base la mise en place d quipements de service public la distribution d eau et la construction de latrines l am lioration et l assainissement de l environnement la mise en uvre de campagnes d ducation civique ainsi que d activit s g n ratrices de revenus Militaires et organisations humanitaires internationales coop rent troitement sur ces missions Tous ces projets sont des facteurs d incitation la paix incentives for peace et de retour la normale L objectif est de r pondre aux besoins les plus urgents Ces projets sont aussi destin s accro tre la confiance de la population locale envers les soldats l action de ces derniers devenant plus efficace et plus cr dible ce qui s av re b n fique pour leur s curit 119 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy
90. de la mani re dont elles pouvaient fonctionner avec des personnels qu il aurait fallut former 82 Le probl me de la construction de PEtat en Afghanistan serait ainsi de recruter des cadres comp tents pour l Etat l instar du corps pr fectoral en France par exemple afin d inverser la tendance la constitution d une administration incomp tente et client liste 85 Cet effort entreprendre au niveau central dans bon nombre de minist res repr sente un d fi majeur dans les provinces et constitue de ce fait un indicateur particuli rement pertinent des progr s r alis s qui ne sont en la mati re pas v ritablement encourageants 84 Il est effectivement une condition sine qua non la conduite d une strat gie de successivement nomm gouverneur de la province d Herat puis chef de la police ce qui r duisit ses capacit s de redistribution le poste de chef de la police correspondant une position moins avantageuse en m me temps que le gouvernement appuya l offensive militaire de ses rivaux locaux permettant son viction en 2004 Voir ROY Olivier Afghanistan la difficile reconstruction d un Etat Les Cahiers de Chaillot n 73 ISS IES Paris d cembre 2004 pp 39 42 180 GIUSTOZZI Antonio Good State vs Bad warlords A critique of State Buildng Strategies in Afghanistan LSE Development Research Center London October 2004 181 Entretien au Bureau du Repr sentant Sp cial de l Union Europ enne Kaboul
91. de les stabiliser rapidement pour ensuite entreprendre la longue transformation de cet Etat en une entit stable respectant les normes de la communaut internationale MY La strat gie militaire am ricaine repose d sormais autant sur la puissance de feu firepower que sur les capacit s de l arm e maintenir et faire durer la stabilit et l ordre saying power apr s l intervention militaire dans le but de 109 The National Military Strategy of the United States of America 2004 Voir galement la th se de Charles Krulak sur le 3 bloc war 10 KUGLAR Richard Changes Ahead Future Directions for the US Overseas Military Presence Santa Monica Californie Rand Corporation 1998 111 bid p 46 74 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits r aliser les objectifs politiques de l intervention militaire Le s aying power est la capacit des troupes s adapter l environnement local aux strat gies des acteurs locaux qui peuvent tre hostiles leur pr sence de garder la main sur les v nements jusqu ce que leurs objectifs strat giques soient atteints et faire en sorte que cette capacit soit per ue comme cr dible par l adversaire mais aussi par la population locale de fa on la rallier leur mission et leurs efforts de reconstruction Les derniers rapports publi s par le Pentagone ainsi que les responsables militaires interrog s
92. de paix et les autres institutions du syst me onusien pr sentes sur le terrain ainsi que les autres organisations gouvernementales non gouvernementales ou locales Le Rapport Brahimi a notamment recommand la cr ation d quipes sp ciales int gr es IMTF mises en place d s la phase de planification et maintenue ventuellement sous une forme plus r duite pour assurer un soutien efficace la mission d ploy e sur le terrain Le DOMP a d j constitu trois quipes sp ciales int gr es IMTF pour l Afghanistan le Timor oriental et la R publique d mocratique du Congo Ces quipes sont une entit unique qui rassemble tous les personnels d appui et tous les experts n cessaires d tach s de divers services du Si ge correspondant toutes les fonctions des missions 18 Un r le purement consultatif ne suffit plus Le Rapport Brahimi insiste surtout sur la n cessit de rendre ces quipes sp ciales int gr es comp tentes pour prendre des d cisions relatives la planification de la mission La constitution de ces quipes permettent une meilleure coordination au sein m me du DOMP Bureau des op rations Division du personnel militaire et de la police civile Bureau d appui aux missions mais aussi avec les autres d partements de PONU les Agences Fonds et Programmes des Nations Unies Programme alimentaire mondial UNICEF Programme des Nations Unies pour le d veloppement Organisation mondiale de l
93. de porter finalement le combat l est contre Laurent Nkunda refl te cette modification en profondeur des relations du pr sident avec la communaut des donateurs Le mixage d s P t a en effet d bouch sur une grave humiliation pour Kinshasa D tournant le mixage son profit d s les premi res semaines de sa mise en oeuvre Nkunda ma tre des Brigades mix es a vu les effectifs sous son contr le passer de 2 500 pr s de 10 000 hommes En quelques semaines il a donc consid rablement renforc les capacit s de d fense de son Etat parall le en formation dans les zones qu il contr le au Nord Kivu Son parti le Congr s national pour la d fense du peuple CNDP y est la seule administration de facto dans les districts forte population rwandophone de Masisi et de Rutshuru Face la consolidation de cet acquis par le chef de guerre kivutien durant la premi re moiti de l ann e 2007 Kabila d nonce le mixage P t et entreprend de masser laborieusement plus de 20 000 troupes FARDC lest en pr paration de combats pour la reprise du Nord Kivu La pr sence onusienne sur le terrain doit alors se r inventer de toute urgence La MONUC politique a en effet pris fin avec la conclusion d lections qui ont l gitim le pr sident Kabila elle na protest que timidement aux massacres du Bas Congo et surtout a peu fait pour raisonner le pr sident Kabila avant sa prise d assaut des installa
94. de remplacer des r gimes politiques ou des administrations en place Peut on v ritablement reconstruire un Etat ayant une assise locale depuis l ext rieur Il ne s agit alors pas ici tant de poser la question des pratiques militaires pouvant concourir la reconstruction d Etat que de mettre en vidence certains des enjeux que soul ve lintervention politico militaire con ue comme vecteur de transformation politique d un Etat tiers Le state building par l intervention arm e soul ve trois dilemmes principaux parmi une multiplicit d autres dilemmes sur lesquels il nous semble ici utile de revenir Ces dilemmes d ordre politico strat gique concernent l ensemble des pratiques et donc notamment les pratiques militaires d ploy es dans le cadre des Opex contemporaines comportant un volet significatif de reconstruction politique 1 Le dilemme temporel court terme long terme La pr sence internationale doit elle s inscrire dans la dur e ou au contraire doit elle tre la plus courte possible pour qu une dynamique de re construction d Etat puisse sinon tre engag e du moins favoris e dans des conditions optimales La r ponse n est g n ralement pas d embl e vidente Dans le premier cas la phase de stabilisation ou des phase IV operations dans le vocable militaire am ricain peut tre suffisamment longue pour s assurer du bon fonctionnement technique de ensemble de
95. de son syst me r gimentaire y a contribu rendre la transmission historique de savoir faire plus ais e qu au sein d autres arm es nationales Pourtant ce n est qu avec les nouvelles Opex en 1992 1993 que ces savoir faire seront syst matiquement formalis s dans des doctrines militaires crites Il semble alors que les missions 126 BIGO D dir La participation des militaires la s curit int rieure Royaume Uni Irlande du Nord Centre d Etudes sur les conflits rapport pour la DAS Minist re de la d fense 2001 127 Le Posse commitatus act de 1878 est une loi f d rale am ricaine interdisant notamment aux Marines aux membres de la US Army de la Navy de la US Air Force et du National Guard lorsque ceux ci exercent leurs fonctions au service de l Etat f d ral d exercer des fonctions de maintien de Pordre en dehors du domaine f d ral moins d tre express ment autoris le faire par le Congr s ou la Constitution 128 STRACHAN Hew The Politics of the British Army Oxford Oxford University Press 1997 91 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy militaires dans le cadre des troubles en Irlande du Nord partir de 1969 aient jou un r le particulier en forgeant certaines des pr misses des approches du soutien la paix Peace support operations dans les Balkans En t moigne notamment le fait que le d ploiement pr alable en Irlande du
96. des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits aux missions civiles internationales comme aux environnements culturels difficiles des pays b tes II Par del Peffet de mode perfectionner les instruments multilat raux de DDR et de RSS Au cours de la p riode tudi e en d tail au travers des tudes de cas soit les six ann es coul es depuis l intervention internationale en Afghanistan fin 2001 la RSS a b n fici d un effet de mode croissant au d triment d un DDR qui aurait perdu de son attrait Dans ce domaine l Union europ enne a su trouver une niche particuli rement prometteuse au confluent de la paix et du d veloppement Les missions d encadrement puis de r forme de la police EUPOL Afghanistan et EUPOL Kinshasa puis EUPOL R D Congo ont marqu l approfondissement de l effort europ en en mati re de police amorc notamment en Bosnie Herz govine Autres versants d une PESD saisie des questions de RSS des initiatives telles qu EUSEC en RDC et la coop ration europ enne g n ralement pilot e sur place par la D l gation de la Commission europ enne en mati re de r forme de la justice ont soulign l attrait pour PUE de missions peu co teuses en hommes et en moyens financiers mais essentielles au r tablissement dans les Etats h tes des capacit s r galiennes en mati re de monopole de la violence l gitime Pourtant cet effort en mati re d une R forme du sec
97. des structures de formation qui semblent relativement satisfaisantes Dans le domaine de la police les r sultats furent bien plus maigres on y reviendra galement Du point de vue du DDR le processus fut men son terme avec plus de 50 des armes enregistr es collect es et pr s de 64 000 soldats d mobilis s Ce processus b n ficia cependant largement la faction ayant acquis le contr le du Minist re de la D fense la Shyra i Nezzar qui profita de la manne que repr sentait ce programme pour d mobiliser ses troupes avec le soutien des financements internationaux L ensemble du processus fut donc troitement contr l par les factions les plus puissantes dans le contexte post taliban ralentissant la reconversion des autres milicesl Suivi par le programme sur le d mant lement des groupes arm s ill gaux DIAG1 Pensemble de la dynamique de d sarmement fut cependant ralentie voire emp ch e par la multiplication des combats avec l insurrection A la fin de Pann e 2007 et alors que le DIAG devait s achever des rumeurs persistantes voquaient le r armement des milices du Nord de l Afghanistan principalement pour se pr parer une r surgence des Talibans Dans les zones en proie au conflit les logiques de d sarmement ne pr sentaient selon nos entretiens aucune pertinence et ne constituaient en aucune mani re une priorit ce qui semble relativement logique tant donn que les logiques militaires y pr
98. domaine tr s vaste qui n implique pas uniquement les militaires mais une vari t d autres acteurs aussi la police les organismes paramilitaires les services sp ciaux la justice impliquant les Nations unies PNUD PAM UNICEP l UE les organisation r gionales et sous r gionales UA CEDEAO CEEAC Etats membres des NU et leurs ambassades Banque mondiale ONG certains groupes priv s etc Cette diversit d acteurs r pond au large ventail de t ches r aliser en mati re de RSS audit et conseil pour la restructuration des forces soutien aux centres de s lection de brassage ou de formation La RSS est dans la perspective onusienne consid r e comme une strat gie de sortie des Etats faibles tant que la police et l arm e locales ne sont pas capables d assurer la s curit de leur pays la mission des Nations Unies ne pourra pas quitter le terrain Le cas du Timor oriental est souvent pr sent comme un exemple de RSS mal men e les Nations Unies sont parties trop t t apr s les lections et la RSS a abouti la cr ation de deux bataillons de forces timoraises est timoraire et ouest timoraise et non une arm e homog ne qui aurait pu contribuer la pacification des rapports sociaux Au contraire ces deux arm es s par es ont t un facteur important de la r currence de tensions conflictuelles dans le pays Tous les militaires interrog s aux Nations Unies ont soulign que la RSS ne devrait pas
99. du Minist re ou m me des unit s de soutien cet gard plusieurs remarques peuvent tre soulev es Du point de vue de la formation au combat et la man uvre pour nombre de militaires les enseignements qui doivent pr valoir aupr s des Afghans correspondent des r gles de base de Paction militaire utiliser le terrain et ne pas se pr cipiter au contact communiquer entre diff rentes unit s et travailler en quipe au sein d un Etat Major faire des ordres crits etc De ces diff rents points de vue les entretiens men s attestent de la difficult travailler dans des contextes o les cultures op rationnelles sont tr s diff rentes Ainsi les chefs militaires afghans ne supportent que tr s mal d avoir communiquer et de d pendre du travail de leurs subordonn s en Etat Major La discipline le respect des cha nes de commandement seraient galement consid rablement entrav es par les logiques sociales r gnant au sein des unit s les commandants d unit s tactiques sont directement contact s par le Cabinet du Ministre de la D fense qui ne respecte par les chelons de commandement r gionaux les subordonn s ayant un rang social lev s imposent comme les v ritables chefs des unit s Dans ce cadre les formateurs militaires fran ais qui ont pu tre rencontr s insistaient sur le fait que leur travail d encadrement n cessitait de pr ter garde aux susceptibilit s des personnels afghans Ils taient
100. du Foreign and Commonwealth Office FCO 63 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy D sormais il est pr vu que le Pr sident de la R publique arr te l objectif politique et PEFR global en prenant notamment conseil aupr s d un conseil restreint qu il pr side et qui regroupe les membres concern s du gouvernement ainsi que le Chef d tat major des arm es CEMA La conduite politique de la gestion de crise revient la cellule de crise convoqu e par le MAE alors que le SGDN assure un r le de veille strat gique Cependant ce dispositif plus r cent n aurait pas permis de r soudre l ternel probl me de la coordination interminist rielle Nombre de militaires interrog s ont ainsi insist sur le fait que la cellule de crise devrait tre pilot e directement par le Premier ministre avec le soutien direct du SGDN pour viter les luttes bureaucratiques et interminist rielles entre le MAE et le minist re de la d fense MinDef Ils ont cependant tous insist sur le fait que les militaires ou le MinDef ne devraient en aucun cas piloter la gestion globale de crise dans la mesure o celle ci d passe de loin leur mandat de s curisation et de stabilisation Toutefois l id e qui pr vaut est que la participation militaire la reconstruction politique serait facilit e si la conduite politique de la gestion de crise revenait au Premier ministre cela notamment au travers du r le
101. du Vi t Nam le terme de Foreign internal defence FID insistant sur la n cessit de transf rer la contre insurrection aux forces de s curit locales a t inclus comme une des sept fonctions statutaires des forces sp ciales am ricaines Or ces derni res ont syst matiquement eu tendance interpr ter la formation militaire et polici re comme formation para militaire 97 KLARE Michael T KORNBLUH Peter eds Low Intensity Warfare Counterinsurgency broinsurgency and antiterrorism in the eighties New York Pantheon books 1988 Mc CLINTOCK Michael Instruments of Statecraft U S Guerilla Warfare Counterinsurgency and Counterterrorism 1940 1990 Pantheon Books 1992 9 La FID fait toujours partie des sept fonctions statutaires des forces sp ciales am ricaines Cependant en pratique aujourd hui en Irak et en Afghanistan elles ne joueraient aucun r le dans la formation des forces de s curit locales pr f rant pour l essentiel se concentrer sur l action directe de type contre terroriste 68 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits des actions offensives d limination Cependant parall lement ces pratiques souvent sordides des Civic Actions o Humanitarian and Civic Actions HCA des microprojets pour l essentiel seront souvent men es au niveau tactique Mais l aussi l objectif a souvent t r duit la seule protection de la force ainsi qu
102. du conflit le r gime non lu de Laurent D sir Kabila est trait aux termes du Droit international comme le seul repr sentant l gal de PEtat congolais 28 L expression jug e journalistique et peu fid le la r alit d engagements militaires atypiques est largement rejet e par les universitaires 29 Pour une synth se tr s riche des deux guerres du Congo voir HUGO Jean Fran ois La R publique D mocratique du Congo Une guerre inconnue Michalon Paris 2006 214 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits Von Gr Etes Mouvement de Lib ration du Congo au un Lubutu Pag RA A Kindu Rassemblement Congolais pour la D mocratie Kole En Congo Jun 2003 http www monuc org maps map html C est sous les auspices de la SADC domin e par l Afrique du Sud que les premiers accords sont sign s Lusaka Zambie d s juillet 1999 Ces accords pr voient un cessez le feu sur tout le territoire le retrait des forces arm es trang res la mise en place d une mission d observation des Nations Unies baptis e MONUC en novembre 1999 et un dialogue politique entre le gouvernement les factions rebelles l opposition non arm e et des l ments de la soci t civile En r alit Laurent D sir Kabila fort de son statut l gal Tunique repr sentant de PEtat congolais refuse le principe m me d un accord qui admet la pr sence de forces rwandaises et
103. du territoire le g n ral Nkunda ne fait l objet d aucune action internationale Bien vite la rue kinoise jamais cours d imagination rebaptise l op ration europ enne EU Faible 371 Entretiens Kinshasa f vrier 2007 372 Par souci de simplicit et conform ment l usage local la mission sera partir d ici d sign e sous le nom d EUFOR 244 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits L aven par la MONUC de la fragilit du processus politique De mani re ironique PEUFOR nom de code militaire Benga est pourtant l exact oppos de ces soup ons discr tement certains planificateurs de la MONUC indiquent en effet que la mission a t demand e par le Secr taire g n ral de PONU l Union europ enne dans le but de pr empter toute tentative de contestation des r sultats de l lection par les armes Dans le contexte strat gique de la r gion de Kinshasa o cohabitent environ 12 000 hommes pr sum s fid les Kabila et moins de 3 000 soldats de Jean Pierre Bemba les soup ons de putsch post lectoral peuvent se porter aussi bien sur Jean Pierre Bemba que sur le pr sident lui m me L appel du Secr taire g n ral de PONU PUE illustre ainsi tristement la prise de conscience par PONU du danger li la tenue d lections alors m me que le brassage loin d tre complet n a pas permis de mettre en place les conditions d une a
104. e d lections suivies d une strat gie de sortie trop h tive a longtemps t le propre d op rations de PONU aux r sultats mitig s La solution alternative choisie en Afghanistan et au Congo est certes plus fid le aux traditions de ces deux pays la cooptation d acteurs politico militaires locaux sur fond de processus de DDR en trompe l il suivie d une campagne lectorale violente et in quitable et o les lections ne doivent pas pr c der imm diatement le d part des troupes internationales Solution plus patiente que les formules choisies dans les ann es 1990 en Angola au Cambodge ou au Lib ria cette voie lente vers les lections et le retrait international ne vaut que si 454 Cette expression est galement attribu e S rgio Vieira de Mello Il l aurait utilis e lors des d bats qui ont pr c d la Timorisation de lPAdministration de transition de PONU ATNUTO en 2000 293 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy elle s accompagne de volets justice et d sarmement cr dibles conditions essentielles des lections per ues comme pleinement repr sentatives c D s lors un troisi me imp ratif consiste ne pas volontairement cr er de d pendances locales aux acteurs internationaux malgr les tentations in vitables et les luttes d influence entre diff rentes nations dans un contexte multinational Chacune est en effet tent e de planter son d
105. en arrangeant des mariages les khans se constituent une client le selon le principe des obligations r ciproques 134 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits leur p riph rie charg de g rer l espace mouvant des conqu tes op r es par les conf d rations tribales dont l Etat n est que la p rennisation Sur leur territoire elles la pr sence de l tat para t redondante et inutile Or tout l effort historique de l Etat afghan est d inverser ve rapport pour passer de la p riph rie au centre L histoire de l Etat afghan dawlat de 1747 nos jours est celle de la qu te de l autonomie par rapport aux tribus 19 La construction de l Etat dans une situation de rente strat gique Dans cette optique l objectif prioritaire des pouvoirs centraux dans leurs tentatives de construction de l Etat fut lautonomisation du pouvoir vis vis des structures socio politiques locales et notamment du pouvoir militaire des tribus pachtounes Ces projets s appuy rent sur trois l ments Paccumulation de la puissance militaire pour tre en mesure de contraindre les forces centrifuges d un capital financier pour entretenir et d velopper la coercition et la mise en uvre de projets de modernisation ducation d veloppement des infrastructures qui permettent de d passer la fragmentation en transformant la soci t 170 Constamment en position de faiblesse les projets d Etat qu
106. en panne Si les op rations de maintien de la paix ont pris cette forme et ont comport ces caract ristiques on peut se demander si PONU n a pas trouv dans le sfate building un r le sa mesure et ce que les Etats voulaient bien lui laisser faire 113 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy Dag Hammarskjold avait compris qu un r le pertinent de PONU se situait non la place des Etats mais leurs c t s et en compl ment les Etats sont guid s par l urgence le court terme PONU doit alors agir sur le long terme pour compenser l action des Etats dans ce domaine L ONU a plus que les Etats un r le d arbitre de stabilisateur et de r gulateur au sein du syst me international Pourtant on se trouve confront un r el paradoxe si les grandes puissances semblent r server PONU les t ches de reconstruction post conflit voire la tutelle de fait des territoires elles ne la dotent pas pour autant des moyens n cessaires disponibilit des troupes entra n es et quip es moyens d assurer leur s curit capacit de s investir dans des op rations de long terme pour la reconstruction des pays L explication de cette contradiction dans laquelle se trouve PONU r side dans la variable de lefficacit capacit s pr t es par les Etats membres quelle efficacit donne t on PONU pour assurer ces t ches de sfate building C Les acteurs de la reconstruction de l
107. envoi d une commission d enqu te de son Bureau des services de contr le interne BSCL Celle ci malgr la gravit des accusations dont elle confirme la v racit pr sente alors une s rie de recommandations dont aucune n a de caract re p nal Le principe r gissant le d ploiement dans un pays donn est Acord sur le statut des personnels militaires connu sous l acronyme anglais SOFA entre le pays contributeur de troupes et PEtat h te qui conf re toujours aux soldats un statut d immunit C est donc au pays contributeur de troupes lui m me de mener une proc dure judiciaire contre les soldats soup onn s de tels exc s et rapatri s L exp rience a cependant r v l la tr s large impunit accord e aux soldats une fois de retour chez eux Confront cette faille majeure PONU nomme un Conseiller sp cial du Secr taire g n ral pour les questions d exploitation et d abus sexuels le Prince jordanien Zeid Al Hussein charg de produire des recommandations sur les r ponses apporter au fl au Son rapport publi en mars 2005 identifie quatre probl mes ptincipaux 6 les r gles de conduite des soldats de la paix les m thodes d enqu te sur les all gations d abus la responsabilit de PONU comme organisation et un ensemble de consid rations financi res et l gales 7 En novembre 2005 la MONUC est dot e d un Bureau de conduite et de discipline dont l une des t ches sera de coordonner les m tho
108. gne entre pays europ ens eux m mes a eu pour cons quence de vider de leur sens certaines initiatives europ ennes en mati re de RSS notamment et a plus largement r duit la capacit d action de Union europ enne dans chacune de ses op rations de PESD Malgr les progr s ind niables accomplis en mati re de rationalisation de l aide internationale par l usage notamment de Trust funds g r s par les missions int gr es de PONU les logiques nationales subsistent et se manifestent par des entreprises bilat rales men es en contradiction de l effort multilat ral Chaque division entre intervenants internationaux est alors syst matiquement per ue comme une fen tre d opportunit pour les lites locales et contribue renforcer les logiques client listes l origine de la fragilit m me des Etats reconstruire Ce n est qu en seconde priorit et une fois identifi es les ambiguit s fondamentales de laction internationale dans son ensemble que la question du concours des militaires la reconstruction institutionnelle doit tre 294 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits soulev e Trop peu sollicit s en mati re de DDR et de SSR les savoir faire militaires sp cifiques doivent faire l objet d une mise en commun et d une rationalisation plus pouss e Plus largement la fonction d appui et de soutien prend souvent des proportions importante
109. guerre d j l immense majorit des victimes est constitu e de civils d plac s sur toute la largeur du pays par les arm es conqu rantes venues de Pest L arriv e au pouvoir de Laurent D sir Kabila marque alors la mise en place d un r gime qui n entreprend presque rien pour le redressement institutionnel et conomique Sous la nouvelle appellation de R publique D mocratique du Congo le pays va rapidement se heurter ses anciens parrains en choisissant de Cuba la Cor e du Nord de nouveaux alli s peu fr quentables Kinshasa un temps peupl e de soldats rwandais et gouvern e notamment par des officiels rwandais et banyamulenge le virage nationaliste du r gime entra ne des tensions tr s vives Apr s l expulsion par Laurent D sir Kabila des forces trang res du pays les Rwandais tentent en ao t 1998 un bht gt spectaculaire sur Kinshasa pr c d d un pos d assaut tr s audacieux quelques centaines de kilom tres au sud de la capitale L Angola alli de Laurent D sir Kabila d ploie des blind s et sauve le r gime d une d faite certaine Mais comme en 1996 l invasion rwandaise trouve en 1998 une nouvelle fois sa justification dans la situation des populations rwandophones de l est du pays La guerre change cependant de nature contrairement la campagne clair de 1996 1997 traversant le pays d est en ouest le second conflit congolais est avant tout une guerre de pr
110. il s agit de reconstruire des syst mes politiques et de r inventer le contrat social au sein des Etats cibl s Une red finition des missions des Nations Unies passe in vitablement par une reconfiguration de la notion de paix Il est une nouvelle modalit d assistance technique dont l ONU a l obligation d assurer la prestation lorsqu elle le lui est demand e elle consiste soutenir la transformation des structures renforcer des capacit s nationales d ficientes et mettre en place de nouvelles institutions d mocratiques L intervention du syst me des Nations Unies dans ce domaine se justifie dans la mesure o l on s accorde reconna tre que la paix sociale est aussi importante que la paix strat gique ou politique Un rapport vident existe entre les pratiques d mocratiques telles que la primaut du droit et la transparente du processus de d cisions et l instauration d une paix et d une s curit v ritables dans un ordre politique nouveau et stable Ces composantes qui sont celles d une saine conduite des affaires publiques doivent 13 BOUTROS GHALI Boutros Un Agenda pour la paix diplomatie pr ventive r tablissement de la paix et maintien de la paix 17 juin 1992 101 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy tre favoris es tous les niveaux des communaut s politiques qu elles soient internationales ou nationales Eat failli Etat r babilit
111. important joue en la d faveur d un r le accru des militaires fran ais dans la re construction politique dans les Opex au Kosovo et en Afghanistan Cet aspect ne concerne pas tant la question de leur efficacit potentielle dans le domaine que celle de sa l gitimit politique dans le cadre de missions sous commandement otanien En effet de mani re g n rale et notamment depuis 1995 les administrations fran aises successives se sont oppos es un engagement de l Alliance atlantique dans des t ches consid r es comme non sp cifiquement militaires La position officielle de la France dans les c nacles internationaux est en effet que les t ches civiles conomiques politiques polici res etc de gestion de crise doivent en priorit revenir l Union europ enne la raison d tre de l OTAN tant sinon la seule d fense collective du moins la conduite d op rations militaires conventionnelles ou de stabilisation de haute intensit Bien s r les missions de l Alliance atlantique en Bosnie Herz govine au Kosovo et en Afghanistan ont contribu assouplir la position des gouvernements fran ais successifs Mais de mani re g n rale le niveau politique reste oppos ce que les militaires dans le cadre de missions sous commandement otanien s engagent trop dans la voie de la re construction politique et notamment dans les domaines du SSR et du DDR du soutien aux autorit s locales voire m me de la C
112. instance de partage entre lites arm es des b n fices tir s de l exportation des ressources naturelles PEtat soutenu par le CIAT et la MONUC n est pas un mod le import L impunit de fait dont b n ficient les bellig rants d une guerre pourtant presque exclusivement tourn e vers l exploitation des civils en constitue Pillustration la plus troublante Contre le danger d une p rennisation de pratiques de partage de la rente par les lites coopt es de Sun City la Transition est suppos e durer deux ann es seulement avec la possibilit l gale de deux extensions cons cutives de six mois chacune en cas de retard des pr paratifs lectoraux30 Surtout elle doit travailler l mergence des conditions de son propre puisement celui doit avoir lieu la mi 2005 par lPaboutissement de deux processus parall les qui constituent deux versants ins parables de l tablissement d un Etat l gitime 1 le processus de D sarmement d mobilisation et r int gration DDR et la cr ation d une arm e nationale doivent priver les seigneurs de la guerre des forces dont ils se sont pr valus pour se partager le g teau 2 l organisation d lections libres et transparentes doit permettre aux citoyens congolais de choisir leurs leaders dans un climat apais c est dire non influenc par les diff rentiels de puissance militaire entre les pr tendants aux fonctions supr mes En privant rapidement ces derniers de l
113. l intersection de la s curit int rieure et de la s curit ext rieure conseillers politiques des autorit s militaires etc Cette polyvalence du militaire et l engagement de ce dernier dans des activit s 1 HANON Jean Paul Sortie de crise et transition d mocratique Revue de la Gendarmerie Nationale n205 4 trimestre 2002 pp 77 82 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy traditionnellement consid r es comme relevant de l administration civile ne sont pourtant pas aussi nouveaux qu il n y para t Le concept de wi ifary nation building a par exemple t fr quemment utilis au sein de l administration am ricaine dans les ann es 19602 avant d tre discr dit e par la guerre du Vi t nam La campagne militaire am ricaine en Irak a cependant donn lieu un regain d int r t r cent pour ces approches ainsi que pour le savoir faire politico militaire des guerres de d colonisation Ces nouvelles pratiques militaires d engagement dans la sph re politique sur les th tres ext rieurs pr sent es comme une rupture majeure doivent donc tre saisies la fois dans leur gen se et dans leurs interactions avec les th tres de d ploiement actuels Partant de ces remarques liminaires il s agira dans cette tude de s int resser aux approches militaires de lappui du concours voire Pengagement direct dans la reconstruction d tat mais aussi d
114. l op ration onusienne sur le th tre appartient un civil le Repr sentant sp cial William Swing Ainsi son autorisation est indispensable tout emploi offensif des h licopt res d attaque Mi 24 du contingent indien Ce sont pourtant les Brigades dont le mode d organisation est fort loign des proc dures OTAN 0 qui au Congo ont obtenu les r sultats les plus convaincants Si la Brigade pakistanaise est principalement reconnue pour ses op rations conjointes contre les FDLR dans les zones nord et ouest du Sud 407 Ainsi l op ration South Sentinel lanc e le 22 f vrier 2006 par la Brigade pakistanaise un succ s tactique dut tre reprise z ro sous le nom de South Sustain en mars avril de la m me ann e pour reprendre aux FDLR les positions initialement conquises que les FARDC avaient d abandonner 408 Entretien au bureau Sud Kivu de la MONUC Bukavu juin 2007 409 Entretien au Quartier g n ral de la Division est Kisangani juillet 2007 0 Un officier d Etat major fran ais explique ainsi comment il a t charg d expliquer un officier pakistanais de haut rang le syst me OTAN de codage des domaines de planification militaire J1 J2 etc Entretien la MONUC Kinshasa juillet 2007 258 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits Kivu dont elle a la charge la d fense de Sak par la Brigade indienne en novembre 2006 constitue incontestablemen
115. l gitimer cette structure aux yeux des populations locales pour susciter leur adh sion son projet politique d ensemble En partant des sp cialisations militaires les plus classiques pour aller vers les plus atypiques on peut ainsi identifier plusieurs fa ons dont les militaires peuvent concourir participer ou directement mettre en oeuvre ces strat gies Nous identifierons ici quatre 55 Presidential Decision Directive 56 PDD 56 The Clinton Administrations Policy on Managing Complex Contingency Operations 20 mai 1997 Voir galement PIRNIE Bruce R Civilian and Soldiers Achieving Better Coordination Santa Monica Rand Corporation 1998 35 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy ensembles tout en tenant compte du fait que ceux ci ne sont pas forc ment mutuellement exclusifs les uns des autres ni exhaustifs a Les op rations de s curisation du territoire contr ler constituent certainement le r le relevant le plus directement de la comp tence militaire Elles peuvent cependant concourir et contribuer la strat gie internationale de re construction d Etat en ce sens qu elles doivent permettre d liminer la fois les combats entre factions locales et l opposition militaire la pr sence internationale qui d stabilisent l environnement politique cela notamment par la fonction de dissuasion qu elles remplissent Elle doivent id alement terme r
116. l insurrection Si les connaissances de zone sont limit es au sein des arm es engag es sur le terrain tant par la perm abilit et la complexit de la soci t afghane que par le rythme rapide de rotation des 213 N gociations de terrain men es entre les l ments insurg s et le gouvernement pour un retour la vie civile et l gale 214 la fin de l ann e 2006 les forces britanniques n goci rent une tr ve avec les Talibans dans le village de Musa Qala la demande des leaders de ce village qui souhaitaient ne plus avoir subir les op rations de combat Une fois l accord conclu les Talibans retourn rent dans le village et en prirent le contr le avant que la tr ve ne soit rompue 157 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy soldats qui ne permet pas de capitaliser les savoirs acquis au cours des op rations d autres acteurs tels que certains personnels de la MANUA poss dent une exp rience et une connaissance fine de ces r alit s sans parler des Afghans eux m me L enjeu de la lutte contre insurrectionnelle est donc d int grer dans les m canismes d change de renseignement et de planification des op rations les organismes civils internationaux et locaux qui poss dent la capacit de contribuer cette lutte Les doctrines de contre insurrection insistent effectivement sur la n cessit de mettre en uvre des strat gies int gr es entre les diff rentes pr sences
117. la pr sence internationale C est dans une certaine mesure la logique qui a pr valu dans le cas du Timor oriental o les forces internationales d abord accueillies en lib rateurs sont rapidement devenues et plus particuli rement les policiers anti meute de la Guarda nacional republicana GNR portugaise la b te noire des habitants de la capitale timoraise et le symbole d une ind pendance galvaud e Ces sentiments ont pr cipit Paccession l ind pendance du Timor en 2002 et la dissolution de PATNUTO Padministration transitoire de PONU apr s peine trois ans cela sans que tous les objectifs de la transition politique aient pu tre remplis Le dilemme temporel est d autant plus complexe que les int r ts de la pacification de court terme et ceux de long terme ne sont pas forc ment compatibles comme le montre en Irak la constitution de comit s de salut public anti terroristes de Sunni Awakening Councils et de Concerned Local Citizens CLC Programs en r alit des milices d autod fense et anti terroristes dans un contexte dans lequel l int r t affich de long terme est pourtant celui de la d militarisation de la soci t du d sarmement des milices et de la monopolisation des moyens de la coercition Si cette strat gie court termiste a pu permettre un r pit tout relatif dans la chronique des violences quotidiennes dans la r gion de Bagdad elle n en hypoth que pas moi
118. la reconstruction politique sur des th tres ext rieurs 12 Pour une analyse d taill e de ces nombreux dilemmes de la pacification voir notamment CROWLEY John Pacifications et r conciliations Quelques r flexions sur les transitions immorales Cultures amp Conflits n 41 1 2001 pp 75 98 13 BIGO Didier HERMANT Daniel Les lectures de la conflictualit Srrat gique 47 3 1990 14 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits De la guerre de projection la stabilisation politique le brouillage des niveaux politco strat giques op ratifs et tactiques Dire que l art de la guerre activit en th orie sp cifique aux militaires est fondamentalement politique rel ve du truisme En effet les militaires ont dans la logique clausewitzienne que ce soit dans les guerres limit es ou dans des guerres totales vocation permettre d atteindre les objectifs politiques fix s au pr alable par leurs autorit s politiques Cependant Pengagement et les actions des militaires en Opex dans les conflits contemporains semblent avoir une port e politique dans un sens radicalement diff rent 5 En effet alors que leur r le reste d atteindre un objectif politique th oriquement fix ailleurs en loccurrence au niveau politique national ou multinational l adversaire actuel ou potentiel g n ralement non tatique auquel ils font face ne fo
119. la R solution 1279 du Conseil de s curit de PONU la MONUC devait op rer en trois phases distinctes Phase I le d ploiement des troupes d observation l int rieur du pays phase Il l observation du retrait des troupes trang res de la ligne de front et enfin phase III la v rification du retrait de toutes les troupes trang res du territoire congolais et le DDR des diff rents groupes arm s Au moment de la signature de PActe final de Sun City en avril 2003 ses effectifs militaires d ploy s ne sont que de 640 observateurs militaires et de 3 600 hommes dont beaucoup n ont pas encore pu se d ployer dans la partie est du pays La Phase I soit le d ploiement des casques bleus restera longtemps malgr la faiblesse des effectifs engag s un casse t te dans l est toujours sous occupation du RCD Goma Nord et Sud Kivu et d une pl thore de milices ethnico mafieuses extr mement violentes en Ituri Mais la MONUC doit jouer l le r le d une force de confiance somme toute h riti re des missions ancestrales d observation de cessez le feu bien plus que d une op ration robuste avec des r gles d engagement dissuasives L op ration a ainsi depuis 1999 t syst matiquement renouvel e par le Conseil de s curit dans l espoir qu une pr sence internationale aurait un effet d entra nement sur le processus de paix et que la mission deviendrait un jour une mission d appui un gouvernement de transition bost
120. la logistique le transport a rien la protection des populations et des humanitaires 88 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits IV Le cas du Royaume Uni une arm e constabulaire adapt e au soutien aux autorit s politiques en Opex Les caract ristiques historiques des missions contre insurrectionnelles britanniques notamment l accent mis sur la notion de force minimale la coofdination civilo militaire et la flexibilit et l autonomie au niveau tactique ont d j t abord es Cette sous partie a cependant vocation montrer comment ces pratiques s inscrivent dans une trajectoire institutionnelle et historique qui est aujourd hui largement r actualis e en Opex en particulier dans le domaine de la reconstruction d Etat Ainsi la British Army est probablement une des arm es au sein desquelles la dimension politique des nouvelles Opex des ann es 1990 mais aussi en Afghanistan et en Irak est la moins controvers e malgr des tensions intra et interinstitutionnelles videntes Cela ne saurait cependant conduire sous estimer les difficult s auxquelles les militaires britanniques font face notamment mais pas seulement du fait d un ph nom ne d overstretch institutionnel dans un contexte o il est de plus en plus admis que le d sengagement politique de l Irak fait de la re construction politique en Afghanistan une des priorit s principales de la poli
121. la responsabilit si toute irr gularit commise par des Casques bleus rel ve de la responsabilit de leur gouvernement qui sera responsable des ventuelles bavures commises par les employ s de SMP Egalement des SMP ont d j profit de leur participation des op rations de maintien de la paix pour s accaparer une partie des ressources conomiques locales en particulier en Afrique concessions mini res en Sierra Leone et p troli res en Angola et Congo Brazzaville M me si la plupart des soci t s militaires priv es se sont dot es de codes de conduite toutes ces questions restent en suspens Or face la d t rioration des capacit s militaires de PONU et au d faut de volont politique des grandes puissances les Nations Unies consid rent les SMP comme un instrument non n gligeable du maintien de la paix condition que leurs actions soient r gul es et contr l es 62 Le monde entre dans une re o la force militaire cessera d tre la pr rogative des Etats et o les soci t s militaires priv es joueront un r le l gitime Ces entreprises sont elles suffisamment puissantes cr dibles et respectables pour que les Nations unies fassent appel elles lorsqu il s agira de r pondre aux situations de crise Toute la question est l Ce qui est s r en tout cas c est que si elles r ussissent convaincre de leur impartialit l arme la plus puissante des Casques bleus selon l ONU et
122. le format final de l arm e congolaise importe peu L heure en effet n est plus la formation d une arm e partir de z ro apr s une phase de d mobilisation d sarmement compl te Conform ment Pesprit de Pretoria ce qui importe r side dans le partage des postes entre les groupes arm s la faveur de cette seconde option dominante politique il est d cid que le Chef d Etat major des arm es et le Chef d Etat major de l arm e de Pair reviennent la faction pr sidentielle tandis que le RCD Goma et le MIC re oivent les postes quivalents pour l Arm e de terre et la Marine respectivement 2 Une distribution quivalente des postes de Commandants de R gion militaire compl te ainsi le partage aux plus hauts chelons La seconde option soutenue notamment par la Belgique en concurrence avec la position sud africaine la premi re option consiste en effet mettre en place un syst me de quotas par groupe arm jusqu au niveau de l homme de troupe Plus 311 Entretien avec un officier occidental en poste Kinshasa Kinshasa juillet 2007 312 INTERNATIONAL CRISIS GROUP Security Sector Reform in the Congo Africa report no 104 13 f vrier 2006 p 4 222 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits en phase avec le principe m me de repr sentation proportionnelle des composantes et entit s l option belge consiste donc former des Brigades hauteur de
123. les d mobilis s qui ont eu la chance de percevoir dans les temps leur paquet d aide et de s inscrire un programme de r insertion pr sentent des taux de r ussite assez lev s En revanche c est dans les zones les plus fragilis es et les plus inaccessibles aux agents payeurs du fait de Pins curit qui y r gne que les d faillances du programme sont les plus criantes Par ailleurs les d tournements massifs qui ont priv le programme du PNDDR d environ six millions de dollars sur 200 millions ont notamment pour cons quence de faire dispara tre une large part du financement du programme de r insertion Ces d tournements de fonds auxquels s ajoute lPextension parfois intempestive du programme des combattants non ligibles aux termes de Sun City Ituri Katanga mettent finalement un terme la collaboration entre Banque mondiale et gouvernement congolais l un des 42 Comme le dit un officier europ en amer Nous voulions que les Congolais s approprient le programme et bien ils se le sont appropri entretien Kinshasa juillet 2007 273 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy moments les plus fragiles de la Transition en pleine campagne lectorale pour le premier tour des lections pr sidentielles et l gislatives Alors que la Banque r clame au gouvernement congolais le remboursement des sommes d tourn es en pr alable toute reprise de la coll
124. leur population Selon les besoins de la province la taille des PRTs varient de 35 100 membres et incluent du personnel irakien Les quipes sont compos es de membres du d partement d Etat de USAID de personnel militaire de la Coalition du d partement de la Justice de l Agriculture d ing nieurs etc Des progr s ont t not s dans quelques provinces du nord mais l ins curit rend leurs activit s tr s difficiles et risqu es Ces quipes mixtes civiles et militaires connaissent de graves probl mes de coofdination d o beaucoup de projets en cours pour encourager un syst me de joint planning une planification des activit s mener sur le terrain r alis e par les civils et militaires ensemble afin d viter toute friction ou duplication des activit s une fois d ploy s sur le terrain En raison des conditions d ins curit les nouvelles PRTs qui ont t envoy es en Irak en parall le au renforts des troupes militaires d cid en janvier 2007 sont incorpor es embedded en tant que conseillers au sein de brigades de combat alors que les premi res PRTSs en Irak taient dirig es par des civils prot g s par les militaires L aussi on assiste donc une inversion des r les de soutien aux civils vers soutien la force aux op rations de contre insurrection alors qu en situation de post conflit on devrait assister la transition inverse L ORGANISATION ET L APPR
125. me 131 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy si la situation ne r pond pas v ritablement l appellation post conflit Elle Pest d autant plus que pour l OTAN l Afghanistan constitue bien des gards un test de cr dibilit engageant l Alliance dans sa premi re op ration hors de la zone euro atlantique mais entra nant galement les soldats dans des missions la fronti re du civil et du militaire La participation des militaires la reconstruction de l Etat afghan pr sente donc des enjeux politico militaires majeurs ayant des impacts sur la transformation de lAlliance Atlantique en m me temps que des enjeux de s curit de multplies chelles locale avec la conduite des op rations sur le terrain r gionale tant donn les liens troits entre la situation en Afghanistan et celles du Pakistan de l Iran et des Etats d Asie Centrale et mondiale avec la globalisation de la guerre contre le terrorisme la suite d une premi re et br ve pr sentation des dynamiques de construction de Etat afghan dans les perspectives historiques et actuelles nous reviendrons sur cette volution des pr sences militaires Il nous faudra tout d abord pr senter les logiques politiques des op rations coercitives et de s curisation en r fl chissant au fait que le premier objectif du soutien militaire la reconstruction de l Etat n est depuis 2001 toujours pas rempli
126. menace directe sur le processus de construction de PEtat 172 Capacit militaire dont t moigne l crasement des r voltes tribales de 1959 135 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy Deux l ments constitutifs de l Etat furent donc progressivement r unis la capacit contr ler le territoire par un appareil militaire et de coercition mais galement la capacit croissante lever des taxes sur ce m me territoire alors m me que l unit socio politique la nation afghane restait globalement absente posant un probl me end mique de l gitimit Pautorit centrale dont les moyens de s assurer l all geance des groupes locaux reposait sur un quilibre de coercition et de cooptation Des logiques sociales complexifi es par les d cennies de guerre Bien qu il ne soit pas question d assimiler les r alit s politiques et sociales afghanes actuelles celle qui pr existaient il y a de cela plusieurs d cennies les tendances l miettement du pouvoir restent extr mement lourdes dans l Afghanistan contemporain et ont t complexifi es par les transformations radicales qu ont entra n les ann es de conflit arm Avec les guerres successives qu a connu l Afohanistan 73 en effet de nouvelles donn es sont venues compliquer les conditions d mergence d un Etat centralis De nouvelles figures du pouvoir sont apparues les commandants chefs civils et mil
127. mettent tous l accent sur l importance accorder cette phase au m me titre que le phase des combats high intensity conflict Ils se fondent notamment sur des rapports beaucoup plus anciens dont le Smal Wars Manual du US Marine Corps de 1940 et le Field Manual 100 23 Peace Operations du 30 d cembre 1994 qui mettait d j tr s pr cis ment en vidence les aspects non militaires des phases post conflictuelles les facteurs politiques sociaux conomiques qui appellent une r ponse beaucoup plus multidimensionnelle multi task de la part des militaires Le s jour d enqu te Washington fut notamment l occasion de rencontrer les acteurs militaires et les auteurs de nombreux rapports r cents publi s par le Pentagone sur l ajustement doctrinal et strat gique du r le des militaires qui op rent de plus en plus dans des zones post conflictuelles non s curis es et qui demandent une synchronisation permanente des t ches militaires de combat et de reconstruction L importance du continuum pr conflit conflit post conflit et le dosage de la participation militaire et civile dans chacune de ces phases est d sormais au c ur de cette r flexion Dans le rapport Military Support to Stabilization Security Transition and Reconstruction Operations Joint Operating Concept publi par le Pentagone en d cembre 2006 les militaires se voient tr s clairement attribu s des r les d assistance la construction d
128. militaire plus large d passant le seul cadre des c urs et des esprits Les Etats Unis sont aujourd hui engag s en Irak dans l entreprise la plus ambitieuse de re construction d Etat et de changement de r gime depuis ces cinquante derni res ann es Pour autant comme il l a t vu pr c demment on ne saurait consid rer la p riode entre la fin de la deuxi me guerre mondiale et 2003 comme une parenth se en la mati re De ce point de vue les Etats Unis sont aujourd hui probablement la fois de PEtat qui a le plus d exp rience et de ressources humaines institutionnelles conomiques etc pour mener bien un projet de changement de r gime et celui qui doit aujourd hui relever les d fis les importants En d autres termes les Etats Unis fournissent au travers de lintervention en Irak mais aussi dans une moindre mesure en Afghanistan un cas d tude illustratif des difficult s et des al as du s atebuilding Cela est d autant plus le cas que comme nous le verrons les militaires y jouent un r le central B Vers un ajustement doctrinal et strat gique du r le des militaires en mati re de reconstruction post conflit A Washington les personnes interview es dans le cadre de la recherche pour cette tude taient essentiellement des responsables militaires travaillant ou ayant travaill au Pentagone ainsi que des diplomates du D partement d Etat et de lUSAID collaborant quotidiennem
129. nement permettait lidentification et le traitement militaire d une cible g ographiquement d limit e 149 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy Les frappes contre l Afghanistan commenc rent le 7 octobre 2001 soit presque un mois apr s les attentats ayant frapp New York et Washington R action une agression l intervention militaire fut exclusivement con ue pilot e et g r e par les Am ricains 17 Etats particip rent aux op rations avec un total de 17 000 hommes la France et la Grande Bretagne tant les contributeurs les plus importants dans cette phase initiale25 Dans le d roulement des op rations la coalition antiterroriste a articul un dispositif a rien important avec un dispositif de troupes terrestres compos es de milices afghanes oppos es aux Talibans Alliance du Nord Les bombardements strat giques ou tactiques n avaient effectivement que peu d impact sur le contr le du terrain si ce n est qu ils obligeaient les Talibans se disperser et se camoufler pour viter les tirs de la coalition antiterroriste Il tait donc n cessaire que l utilisation de larme a rienne se double d assauts terrestres permettant de profiter de l avantage donn par les bombardements A la suite de la chute de Kaboul et de l installation de PAutorit transitoire afghane la FIAS une coalition d Etats ad hoc fut charg e de maintenir la s curit aux alentours de Kaboul au d
130. notables ituriens dont beaucoup refl tent les vues extr mistes pro hea ou pro lendn des chefs de guerre locaux et ne re oit pas de la MONUC le soutien n cessaire notamment en mati re de pacification En Ituri la MONUC conna t sa premi re grave remise en question Jusqu Sun City elle avait jou les bons offices Kinshasa et observ le retrait des forces r guli res trang res D s la fin de cette phase malgr les demandes expresses du Secr taire g n ral au Conseil de S curit pour un 339 Bien que cr es durant la guerre par diverses personnalit s de lestablishment politico militaire ougandais ces diverses milices UPC FNI FRPI etc s opposent violemment pour le contr le des ressources mini res et de la terre et ont r activ des fractures ethnico politiques entre communaut hema et lendu dans ce district du nord est du Congo frontalier de Ouganda 340 Thomas Lubanga Dyilo est avec Germain Katanga l un des deux chefs de guerre congolais actuellement inculp s par la Cour p nale internationale CPI La Haye 341 INTERNATIONAL CRISIS GROUP Maintaining Momentum in the Congo The Ituri Problem Africa Report no 84 26 August 2004 p 12 231 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy renforcement de ses moyens la MONUC fait face aux deux grandes failles de son mandat 1 l autorit du gouvernement de transition se limite au zones contr l es p
131. notamment conomique par le biais de la r int gration et de transparence du secteur de la s curit Ils se situent ainsi en principe l interface de la monopolisation et de la l gitimation de la coercition physique On observe cependant actuellement dans l approche notamment am ricaine mais aussi britannique du SSR une tendance la privatisation de cette fonction et sa d l gation des contractants priv s sous la forme de soci t s militaires priv es SMP c Certaines activit s peuvent permettre aux militaires en op ration ext rieure de participer dans une certaine mesure la l gitimation des nouvelles institutions politiques en contribuant susciter l adh sion des populations locales celles ci Ils peuvent ainsi concourir la l gitimation de Pordre politique en limitant le m contentement face la situation politique conomique ou sociale et qui pourrait terme se retourner contre le gouvernement ou l administration en place cela notamment en participant la restauration des services publics essentiels ou simplement au ramassage d ordures quasiment formalis en principe par certains militaires en Irak Il faut souligner ici galement le r le jou au niveau local par les quick impact projects Les militaires peuvent parfois aussi jouer un r le dans la l gitimation du monopole tatique de la coercition l gitime par la mise en place de structures de m d
132. ougandaises sur son sol Les accords de Lusaka ne sont pour lui qu un r pit en attendant de se doter de la capacit militaire n cessaire pour expulser les forces d occupation trang res Dans la nouvelle R publique D mocratique du Congo l Etat h rit du mobutisme s est d voy un peu plus au service de Pexportation clandestine de ses ressources naturelles dans l abandon complet de ses 215 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy populations et dans la d litescence de son appareil militaire Les Forces Arm es Congolaises FAC de Kabila constituent en termes d entra nement et d quipement une force inapte au combat Compos es de kadogo enfants soldats d anciens gendarmes Ratangais descendants des ind pendantistes des ann es 1960 et de cadres des FAZ de Mobutu elles repr sentent pour Laurent D sir Kabila un danger plus qu un atout apr s une large purge contre des officiers de son arm e Kabila P re est abattu le 16 janvier 2001 par l un de ses propres kadogo Kinshasa00 II Le mandat a minima de la MONUC accompagner la Transition sans refonder Etat L assassinat de Laurent D sir Kabila en janvier 2001 ouvre selon la formule d sormais consacr e au Congo une fen tre d opportunit aux n gociations de paix Rempla ant rapidement le pr sident d funt Joseph Kabila son fils putatif g alors de seulement trente ans adopte une approche
133. paix De ce point de vue les FARDC brass es on la vu sont loin de repr senter la seule menace substantielle sur les populations civiles au fil d une Transition de plus en plus longue certains groupes consid r s comme non ligibles selon les termes de Pretoria ont marchand les armes la main leur place la table du grand partage post conflit Or c est ce moment qu il est apparu qu l exception des officiers sup rieurs des diff rents groupes arm s habilement plac s en travers de cha nes de paiement particuli rement lucratives les d mobilis s comme les soldats brass s avaient insuffisamment b n fici des int ressements financiers du paquet d aide DDR En mars 2007 la MONUC compte par exemple pr s de 70 000 d mobilis s n ayant pas re u l ensemble du montant des compensations suppos es tre remises avant la fin 2006 Ces retards de paiement s expliquent en particulier par limpossibilit de Cebay le syst me de paiements sous trait aux vendeurs ambulants de cartes de cr dit t l phonique de suivre tous les soldats d mobilis s dans un pays immense et sans infrastructures De fait sur les plus de 100 000 d mobilis s que compte le pays pr s de 50 000 se trouvent exclus de tout projet de r int gration au moment m me o le paquet de compensation financi re d une dur e de douze mois prend fin En juin 2006 le programme PNDDR s ach ve donc sur un constat tr s mitig Certes
134. paix alors que leur mission tait pr cis ment de construire voire d imposer la paix D o Pimprovisation et l urgence qui caract risent ces missions en m me temps Boutros Boutros Ghali souligne un paradoxe si e maintien de la paix a pu voluer comme il l a fait c est en grande partie parce qu il n est pas d fini dans la Charte D o aussi la confusion par exemple en Bosnie entre les chapitres VI et VII de la Charte des Nations Unies les nouvelles missions empruntent des l ments au maintien de la paix l imposition de la paix et l ing rence humanitaire ce qui brouille la nature des missions et la division des t ches entre civils et militaires impliqu s dans les activit s de state building Les interlocuteurs civils et militaires interview s au Si ge des Nations Unis en juin 2007 ont tous soulign la r sistance structurelle parmi les Etats membres des Nations Unies contre les op rations de trop grande envergure dites de s ate building et leur r ticence planifier ces op rations ce qui a encourag l approche ad hoc de ces missions Les Etats ne parviennent pas s accorder sur la d finition des op rations de paix ou syst matiser l action de PONU dans ce domaine pr f rant toujours l approche empirique du cas par cas S ajoute cela les querelles bureaucratiques internes au Secr tariat g n ral de PONU la division du travail entre le d partement des Op rations d
135. per ue par les populations de leurs nouveaux repr sentants que d pendra la durabilit de PEtat reconstruit sur les moyen et long terme Et c est bien entendu de cette durabilit que d pendra la capacit des intervenants trangers ex cuter une strat gie de sortie conforme aux objectifs strat giques initiaux Certains succ s apparents doivent souvent beaucoup aux limites de mandats minimalistes masqu s par des effets d annonce parfois triomphalistes m nag s par des Etats intervenants peu enclins r v ler les limites de leur action Les succ s pr t s l Op ration EUFOR RDC en 2006 mais aussi certains des PRT les plus timides en Afghanistan rel vent davantage des faibles exigences d un mandat minimaliste que d une action r ellement d cisive sur le th tre moyen comme long terme de telles strat gies d affichage sont profond ment nuisibles la reconstruction des Etats h tes La le on apport e par les deux op rations dites de light footprint tudi es ici l Afghanistan et le Congo est non seulement que le politique constitue a bha et l om ga du r le des militaires en mati re de reconstruction d Etat C est plus profond ment que le politique n est pas seulement une contrainte en amont c est aussi par la n cessaire adh sion des populations au projet politique de la transition une indispensable validation en aval vers laquelle tous les efforts doivent tendre 29
136. possibilit de leur efficacit et plus important encore de leur l gitimit Ce sont alors ces trois dimensions qu il convient maintenant de bri vement pr senter 27 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy 1 La reconstruction d Etat post interventionniste mission globale des arm es en Opex ou logiques de sp cialisation interne Dans le cadre des Opex qui soul vent la question du concours militaire au volet de reconstruction politique il est important de savoir si ce volet en temps normal consid r comme relevant des autorit s civiles concerne directement ou indirectement toutes les unit s engag es sur le th tre ou s il convient au contraire de d ployer des unit s sp cialis es sur ces questions supposer qu elles existent La question n est pas uniquement technique La logique de sp cialisation qui pr vaut dans une certaine mesure aux Etats Unis et dans une moindre mesure en France a bien s r l avantage de permettre aux arm es d avoir leur disposition un personnel g n ralement des r servistes bien plus sp cialis dans des t ches traditionnellement consid r es comme civiles Cependant elle a galement le double d savantage de risquer de d charger structurellement les autres unit s de toute consid ration relative Penvironnement politique ainsi que de d l gitimer et de marginaliser ce savoir faire non sp cifiquement militaire au se
137. pr positionn es dans les pays du champ va jouer un certain r le dans la pens e sur les nouvelles Opex cela dans un contexte o la fin de la guerre froide est souvent per ue comme la fin d une parenth se Ainsi le g n ral Saleun la t te du Commandement des op rations sp ciales COS lors de l intervention de la FORPRONU en Bosnie Herz govine n h sitera pas affirmer propos des premi res tentatives de coop ration civilo militaire gr ce au rayonnement d un petit groupe d officiers et de sous officiers du COS conduits avec clairvoyance par un lieutenant colonel de la L gion on a r invent ces derni res ann es les officiers des Affaires indig nes 2 Les premi res r flexions sur la coop ration civilo militaire CCM successivement appel e Affaires civiles Affaires civilo militaires puis Action civilo militaire ACM s inscrivent en effet volontiers dans des filiations historiques coloniales85 Pourtant c est davantage l influence des Civi Affairs am ricains qui va dans un premier temps sembler l emporter Dans un contexte o il n existe pas encore de doctrine fran aise en la mati re la r flexion va proc der par t tonnements Les textes officiels se r duisent pendant les ann es 1990 une directive la Directive pour la Conduite des Actions civilo militaires du 11 juillet 1997 qui sera remplac e en 2002 par le Concept interarm e
138. principe de Pretoria de partage du g teau Les dynamiques pr datrices inscrites dans lhistoricit de PEtat congolais pr valent une fois encore sur la logique de la refondation institutionnelle La RDC au d but 2005 soit deux ans et demi apr s la signature de PAGI entame peine la mise en place de ses nouvelles forces arm es Ce n est qu en 2005 l ann e m me o les lections devaient initialement se d rouler que d marre r ellement la formation de la 2 me BI qui aurait d tre th oriquement suivie de la formation de seize autres Brigades 328 R solution 1493 2003 du Conseil de s curit de PONU 28 juillet 2003 p 4 39 BOSHOFF Henri Summary Overview of Security Sector Reform Processes in the Democratic Republic of Congo Situation Report Institute for Security Studies ISS Pretoria 6 January 2006 p 10 330 jbid p 9 331 ibid p 5 227 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy C En attendant les FARDC une MONUC sous chapitre VI brid e par ses promoteurs Dans un tel contexte les responsabilit s qui p sent sur les forces de PONU apparaissent d embl e d mesur es d autant plus que le format m me de la mission de PONU en RDC demeure longtemps sans commune mesure avec les enjeux de sa mission Au d part en effet la MONUC n est qu une mission d observation du cessez le feu de Lusaka juillet 1999 par les parties au conflit Etablie par
139. puisque PAfghanistan a connu globalement une d gradation de sa situation s curitaire Un point sp cifique sera consacr linvestissement militaire dans la reconstruction des capacit s coercitives de l Etat militaires autant que polici res Il conviendra enfin de porter notre attention sur la construction et volution des PRT dont lobjectif est de renforcer la pr sence de l Etat dans les provinces I Construire PEtat en Afghanistan quelles r alit s historiques et actuelles Il est essentiel en pr liminaire de notre propos de r introduire un certain nombre d l ments de r flexion sur les particularit s du terrain afghan et du projet d Etat qui y est appliqu afin de pouvoir pr ciser le cadre d engagement des militaires dans une optique anthropologique comme institutionnelle Projet de constitution d un Etat centralis et d mocratique dans lequel P conomie de march est le moteur de la croissance le projet de reconstruction de l Etat afghan ne semble pas d roger la r gle d application des mod les occidentaux de gouvernance con us comme des objectifs autant que des moyens de la pacification des territoires Mais comme dans toutes les op rations d exportation de mod le la mani re dont les Afghans se r approprient les dynamiques y participent et interagissent avec les acteurs 132 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits internationaux sont multiples li es aux
140. r gion des Grands Lacs Aldo Ajello La r forme apr s avoir tent en vain de fusionner les deux missions en une seule a finalement eu pour r sultat de rapatrier un grand nombre de d cisions et de responsabilit s de Kinshasa vers Bruxelles ajoutant une paisseur administrative suppl mentaire mal per ue par les personnels europ ens sur le terrain Ralentie dans son projet de r forme de la Cha ne des paiements toujours inachev la fin 2007 EUSEC n a finalement pu s imposer face notamment la Belgique et la MONUC comme l instance de coordination de la r forme de l arm e Face au vide ainsi laiss par une UE ouvertement m pris e par le Ministre de la d fense une fen tre d opportunit s est alors cr e pour une red finition du mandat de la MONUC Malgr la r sistance manifeste du D partement des op rations de maintien de la paix DOMP New York la proposition de la MONUC de s attribuer un r le d instruction des Brigades int gr es a finalement obtenu gain de cause pour la premi re fois de l histoire du maintien de la paix onusien l Souvent per ue comme une tentative d lib r e des fonctionnaires onusiens de pr server la MONUC une raison d tre dans la phase de planification post transition la qualification de RSS pour un simple programme d instruction militaire suscite railleries et indignations Rares sont ceux qui croient en effet l utilit d un programme Equip and Train
141. re de police civile d expertise et de flexibilit budg taire L op ration au Kosovo souvent consid r e comme la mission onusienne de sate building par excellence est en r alit une op ration hybride marqu e par Pambiguit de son mandat en effet la communaut internationale pr tend construire des institutions et installer la d mocratie tout en s interdisant d envisager l ind pendance finale du territoire Cet exemple illustre l absence d une vision onusienne coh rente de re fondation de Etat et du contrat social et l explication est peut tre rechercher dans la nature m me du processus onusien de reconstruction de PEtat 110 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits Les changements sur le terrain avancent plus vite que la doctrine Les op rations de re construction tatique se sont multipli es sans que soit v ritablement d fini le cadre doctrinal auquel elles doivent se r f rer d faut d un cadre conceptuel la formule classique de maintien de la paix qui a t con ue pour faire face des conflits internationaux a donc t appliqu e de plus en plus souvent des conflits internes ce qui cr un effet de d calage la doctrine ne suit pas la r alit du changement de la conflictualit et des nouvelles missions onusiennes B atrice Pouligny montre comment les OMP de la seconde g n ration ont fonctionn dans le cadre fictif du maintien de la
142. re disparate des exp riences pass es d engagement militaire dans la re construction d institutions politiques en externe on verra rapidement que celles ci s inscrivent souvent dans un nombre de continuit s historiques relativement r duit Nous tenterons par cons quent ici d abord de retracer les origines historiques des r flexions contemporaines sur le r le des militaires dans la reconstruction d Etat pour ensuite aborder plus en d tail l tat de la question en France aux Etats Unis au Royaume Uni et au niveau de PONU 41 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy I Gen ses historiques et r actualisations de la question de Pengagement des militaires dans la re construction politique Au travers de l histoire occidentale de ces deux derniers si cles et Pexclusion des missions sous mandat de la SDN Soci t des Nations et de PONU trois principaux types d exp riences ont soulev la question du r le des militaires dans la re construction d administrations et d institutions politiques en externe c est dire l ext rieur des fronti res nationales ou m tropolitaines Premi rement les exp riences coloniales au sens large y compris les territoires rattach s tels que l Alg rie pour la France ainsi que les protectorats les dominions etc Deuxi mement les r gimes d occupation militaire notamment le Japon par les Etats Unis et All
143. reste bien souvent encore un objectif distant et lointain malgr des 52 Ainsi l id e de Mockaitis de soumettre les ONG une cha ne hi rarchique claire sur le mod le des administrations coloniales britanniques est bien souvent purement et simplement irr aliste sans parler de savoir s il l d une option souhaitable Voir MOCKAI ITIS Thomas R Peace Operations and Intrastate Conflict The Sword and the Olive Branch Westport CT Praeger 1999 notamment introduction et conclusion 5 MAKKI Sami Militarisation de lhumanitaire privatisation du militaire Cahiers d tudes strat giques n 36 37 Le D bat Strat gique am ricain 2003 2004 Paris CIRPES juin 2004 54 Rapport du Groupe d tude sur les op rations de paix de l Organisation des Nations Unies dit rapport Brahimi A SS 305 S 2000 809 27 Ao t 2000 34 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits tentatives maintes fois r p t es on pensera notamment la structure clat e en Bosnie Herz govine entre 1995 et 2004 de s inspirer du processus inter agences am ricain pour promouvoir une telle unit Mais d s lors que nombre de militaires participant ce type de projets sont souvent des r servistes ou des experts civils il ne va pas de soi que le clivage principal sur le terrain soit celui entre civils et militaires D autres clivages sont galement possibles entre m tiers et ou sp cialit s civil
144. s Role in Nation Building Peace and Stability Operations Redefined Strategy Research Project US Army War College 15 mars 2006 Cahiers de la FED ed La gestion des Sorties de Crise Actions civilo militaires et op rations de reconstruction Perspectives Strat giques 1997 CAPLAN Richard A New Trusteeship The International Administration of War torn Territories Adelphi Paper 341 Oxford Oxford University Press for TISS 2002 CAPLAN Richard POULIGNY B atrice Histoire et contradictions du state building Critique internationale n 28 juilllet septembre 2005 CASSIDY Robert M The Long Small War Indigenous Forces for Counterinsurgency Parameters Summer 2006 pp 47 62 CHANDLER David From Kosovo to Kabul Human Rights and International Intervention Londres Pluto Press 2002 CHANDLER David Empire in Denial the Politics of State building Londres Pluto Press 2006 CHESTERMAN Simon Yo the People The United Nations Transitional Administration and State Building International Peace Academy IPA novembre 2003 CHESTERMAN Simon IGNATIEFF Michael THAKUR Ramesh d Making States Work State Failure and the Crisis of Governance Paris United Nations Univerisity Press 2005 CHOPRA Jarat Building State failure in East Timor Development and Change 33 5 2002 979 1000 COBBOLD Richard Op rations de Stabilisation Faire la Guerre Maintenir la Paix Annuaire Fran
145. septembre 2007 182 Entretien la Joint Mission Analysis Cell de la MANUA Kaboul septembre 2007 18 Entretiens la Joint Mission Analysis Cell de la MANUA ainsi qu l Ambassade de France Kaboul septembre 2007 184 NATIONS UNIES La situation en Afghanistan et ses cons quences pour la paix et la s curit internationale Rapport du Secr taire G n ral au Conseil de S curit A 62 345 S 2007 555 New York 21 09 2007 Voir galement AREU Aiding the State International Assistance and the Statebuilding Paradox in Afghanistan Briefing Paper Series Kabul April 2007 140 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits reconstruction de PEtat qui d passe les limites administratives de Kaboul en permettant de traduire un niveau sub national les l ments programmatiques contenus dans la strat gie de d veloppement national Le d veloppement des logiques de d pendance Un second paradoxe est li l quilibre des pouvoirs entre acteurs internationaux et acteurs locaux A l origine de l installation de la MANUA le r le des acteurs internationaux et en particulier des Nations Unies n tait que d assister et de conseiller l autorit int rimairel On ne se situait pas dans optique d un protectorat et Autorit Transitoire Afghane restait souveraine en droit Si l on examine les volumes de personnels la MANUA tait limit e quelques centaines de personnes au
146. va pas plus de soi Certainement les enjeux contemporains de la reconstruction d Etat en Opex sont bien trop complexes pour qu une implication militaire puisse se satisfaire d une simple logique d adaptation de savoir faire relatifs la guerre conventionnelle L histoire de la contre insurrection am ricaine jusque dans les ann es 1980 montre en effet comment une logique fond e sur l adage qui peut le plus peut le moins a conduit cr er un gouffre entre un discours sur le sation building et les hearts and minds d une partt et des pratiques essentiellement fond es sur la contre gu rilla d autre part Il faut alors soit r duire ce gouffre soit s abstenir d engager les forces arm es dans des domaines de comp tence traditionnellement consid r s comme civils Dans le premier cas de figure qui est celui sur lequel porte la pr sente tude et que la majorit des Etats occidentaux semble avoir choisi deux options se pr sentent La premi re l instar du cas britannique consisterait encourager par des formations et des entra nements sp cifiques un double ethos constabulaire et militaire dans l ensemble des arm es La deuxi me linstar des forces interm diaires en France consisterait promouvoir des logiques de sp cialisation au sein de l appareil militaire Certainement les deux mod les pr sentent des avantages et des inconv nients Mais du point de vue du con
147. vol 34 n 1 Spring 2004 pp 4 15 McNERNEY Michael Stabilization and Reconstruction in Afghanistan Are PRTs a Model or a Murddle Parameters Winter 2005 2006 METZ Steven amp MILLEN Raymond Insurgency and couterinsurgency in the 21st century reconcepualizing threat and response SSI USAWC Carlisle November 2004 197 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy NATIONS UNIES La situation en Afghanistan et ses cons quences pour la paix et la s curit internationale Rapport du Secr taire G n ral au Conseil de S curit A 62 345 S 2007 555 New York 21 09 2007 NATIONS UNIES The situation in Afghanistan and its implications for international peace and security Reports Of The Secretary General To The Security Council S 2002 278 New York 18 03 2002 NATO PRT Handbook ISAF Kabul 3 02 07 p 2 PERIES Gabriel R les d institution et sens du mot doctrine dans le discours militaire Les Champs de Mars n 3 Premier Semestre 1998 pp 12 32 PIIPARINEN Touko A clash of mindset A insider s account of Provincial Reconstruction Teams International Peacekeeping vol 14 n 1 January 2007 pp 143 157 PONZIO Richard Public Security Management in Post Conflict Afghanistan Challenges to Buildon Local Ownership in EBNOTHER Anja H amp FLURI Philippe H After Intervention Public Security Management in Post Conflict Societies
148. vont tre promus et revendiqu s par les militaires britanniques dans le cadre des Opex des ann es 1990 notamment afin de valoriser le mod le dual anglo saxon fond sur les militaires et les polices civiles face au mod le des forces interm diaires d fendu par la France Les militaires britanniques seront par cons quent souvent et cela en particulier dans le cadre de l OTAN parmi les plus fervents d fenseurs d un plus grand engagement des militaires dans PEFR civil et notamment dans des missions de re construction politique S il y a alors de la part de la British Army une certaine volont non exempte de fortes tensions internes de mettre en avant les constabulary operations en Irlande du Nord comme mod le d assistance des autorit s politiques dans le cadre de peace support operations PSO dans les Balkans 31 les professionnels de la politique Londres adoptent une attitude plus ambigu D une part il y a la volont de se servir de ce discours militaire pour faire contrepoids au mod le napol onien des troisi mes forces Gendarmerie Guardia Civil Carabinieri Mar chauss etc autre part on insiste sur la sp cificit interne de l Irlande du Nord et donc sur les limites d un simple transfert de savoir faire militaire de ce dernier th tre vers celui des projections de force des ann es 1990132 C Le concours militaire PEFR civil et la ligne d op ration politique comme
149. 03 354 BAGAYOKO Niagal L Op ration Art mis op cit p 9 355 R solution 1493 2003 du Conseil de S curit de PONU par 25 amp 26 p 5 235 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy le point de d part d un large effet d entra nement Plut t que de simplement accompagner la mise en place de structures tatiques congolaises la MONUC est dor navant appel e jouer un r le actif souvent leader dans la s curisation du territoire la protection des populations et la d militarisation le DDR auquel la r solution 1493 autorise la MONUC participer La Belgique lance le mouvement avec l entra nement de la 1 Brigade int gr e des FARDC destin e tre d ploy e en Ituri La MONUC ensuite met en place sa Brigade Ituri dot e de r gles d engagement robustes et de soldats notamment n palais pakistanais et indiens dot s d une bonne exp rience de terrain Mais c est aussi Art mis que certains attribuent la mise en place le 14 f vrier 2005 de la Division Est de la MONUC Celle ci bas e Kisangani couvre directement les zones de combat en RDC en particulier l Ituri et les deux Kivu tandis que Kinshasa ne contr le en ligne directe qu une seule brigade la Brigade Ouest couvrant le reste du pays en particulier la ville de Kinshasa Mont e en puissance de la MONUC nombre d hommes de 1999 2006 en regard des v nements v
150. 21 Ces troupes taient encadr es par des militaires britanniques et am ricains des forces sp ciales arriv s une semaine avant le d but des bombardements Ils avaient pour t che principale de coordonner les mouvements de troupes de l Alliance du Nord avec les op rations a riennes dont ils guidaient les tirs depuis le sol Cette nouvelle organisation de Pappui a rien une force autochtone pr n e par la CIA sur le mod le des campagnes clandestines contre la Piste Ho Chi Minh lors de la guerre du Vi t Nam fut rendue particuli rement efficace par les am liorations technologiques ayant eu lieu dans le domaine du guidage des munitions de pr cision durant les ann es 1990 L avantage de cette strat gie tait de pouvoir engager relativement rapidement des actions militaires au sol contre les Talibans l o un d ploiement lourd de troupes terrestres aurait n cessit davantage de temps Elle permettait galement de r duire les risques inh rents une invasion du territoire afghan chacun ayant Pesprit la d faite subie par l Arm e Rouge dans les ann es 198023 Dans cette campagne bas e sur une alliance entre l arm e la plus puissante au monde et la plus avanc e technologiquement et des troupes non conventionnelles form es en partie de miliciens temps partiels et dont lParmement tait rudimentaire les techniques les plus modernes de combat et la technologie militaire la plus avanc e furent utilis es par des
151. 2D3R de mani re significative La question des FDLR ennemis du r gime dominante i en place Kigali depuis 1994 continue donc de miner les efforts de pacification des deux Kivu l est du Congo Le nouveau mandat de Transition remis en cause par la crise de l Tsuri Face l chec global du 2D3R et l mergence avec PAGI d cembre 2002 de nouveaux enjeux propres la Transition une mission d valuation de PONU juge en mai 2003 que la MONUC doit se concentrer sur la s curit de Kinshasa notamment celles des personnalit s politiques de la Transition et que 334 Entretien la section DDR RSSDDR RSS de la MONUC Kinshasa juin 2007 229 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy la priorit doit tre donn e au DDR des combattants congolais Sachant comme on l a vu que le DDR ne commence r ellement qu partir de l ann e 2005 la MONUC se trouve dans le r le b tard de s curiser une capitale situ e lPextr me ouest du pays qui n a pratiquement jamais connu la guerre tout en bataillant pour une clarification de son mandat et la provision de renforts substantiels dans lest o subsiste une bellig rance larv e Pour laider s implanter durablement dans les zones les plus troubl es du pays en particulier dans les Kivu et plus au nord en Ituri la r solution 1445 de d cembre 2002 double pratiquement ses personnels les portant 8 700 hommes et autorise l
152. 35 pour les Forces arm es congolaises progouvernementaux de 28 pour Arm e nationale Congolaise RDC Goma 17 pour l Arm e de lib ration du Congo MLC Bemba 8 pour les Mayi Mayi et 12 pour les entit s restantes D s lors le syst me devient un hybride m lant DDR et RSS Comme le dit l un des experts MONUC du DDR ce principe tabli dans le M morandum II de construire une arm e int gr e a d s le d part pos des questions relatives la RSS le Programme national de DDR PNDDR va main dans la main avec le programme strat gique d int gration 5 des soldats dans les FARDC Selon la formule retenue Sun City la d mobilisation des soldats et l int gration dans Parm e de ceux qui le souhaitent s int gre dans un syst me dit de Tronc commun La nouvelle arm e ne sera donc pas constitu e ex nihilo partir d une valuation des besoins strat giques du pays et des moyens disponibles mais sera le r sultat d une fusion des forces des diff rentes parties prenantes la Transition l int gration de tous une masse molle FARDC 54 R pondant avant tout aux principes de partage du pouvoir tabli par Pretoria cette formule constitue en effet une entrave l imp ratif d efficacit militaire pourtant r clam par la menace des groupes arm s ill gaux toujours actifs dans l est5t5 Un programme de DDR handicap par les restrictions r glementaires de l aide publique au d veloppement Le P
153. 6 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits Recommandations Domaine dans lequel s exerce d sormais la quasi totalit des interventions des arm es modernes le sfate building est par excellence un espace de gestion des dilemmes Les conclusions de ce rapport au confluent de deux strat gies de recherche compl mentaires ont permis d en pr senter les articulations les plus saillantes Enseignement essentiel de ce rapport la pr dominance du politique sur le militaire dans la planification comme dans la mise en uvre de ces missions ne peut tre occult e Un regard sectoriel portant exclusivement sur r le des militaires a par le pass trop souvent fait l impasse sur la rationalit propre de ces missions complexes dont l impulsion et la conduite r pondent des consid rations avant tout politiques Oser une valuation du r le des militaires dans les op rations de reconstruction d Etat apr s les conflits suppose de cerner dans leur complexit les dynamiques contradictoires de ces missions nouvelles S rgio Vieira de Mello se plaisait souligner la rra incognita que repr sentaient ces op rations de state building pour lesquelles on ne dispose d aucun manuel d utilisateur 6 S il ressort de cette tude que les facteurs politiques civils constituent bien des titres l alpha et l om ga de l action militaire internationale en mati re de reconstruction po
154. CENTRE D TUDES EN SCIENCES SOCIALES DE LA D FENSE LE R LE DES MILITAIRES DANS LA RECONSTRUCTION D TATS APRES LES CONFLITS Yann BRAEM Alexandra de HOOP SCHEFFER Christian OLSSON Rapha l POUY 2007 Ce document constitue le rapport final de l tude commandit e au Center for Peace du CERI Sciences Po par le C2SD CCEP 2006 SOC 138 Conv DEF C2SD 2006 n 90 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits Equipe de recherche Yann Braem docteur en g opolitique Universit de Paris VIII Alexandra de Hoop Scheffer doctorante en science politique CERI Sciences Po Christian Olsson doctorant en science politique CERI Sciences Po Rapha l Pouy doctorant en science politique CERI Sciences Po Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits Table des mati res Introduction g n rale ss sssnsneseennenseseenessneseese 7 Premi re Partie Aspects doctrinaux organisationnels et historiques de Pengagement des militaires dans la re construction politique sesssessssseessseseee 41 I Gen ses historiques et r actualisations de la question de Pengagement des militaires dans la re construction politique eeseessesssesseesseesseessesseesseeseeesseeseeesee 42 A L exp rience des administrat
155. CM Il ne montre pas les m mes r ticences lorsqu il s agit de missions europ ennes ou onusiennes L id e est en effet qu un engagement militaire dans ces domaines et dans le cadre de missions OTAN conforterait l Alliance atlantique face l Union europ enne dans les luttes qui opposent ces deux organisations sur les pr rogatives de gestion de crise Cela ne veut pas dire que d autres facteurs au premier rang desquels les co ts des op rations de reconstruction ne jouent pas galement un r le important Cependant les r ticences politiques face la politisation de l Alliance atlantique ne sauraient tre sous estim es Les gouvernements fran ais successifs se sont ainsi interdits de voir leur personnel militaire former la police multiethnique du Kosovo KPS ou Kosovo Police Servic au maintien de l ordre et notamment pour la m me raison les militaires fran ais ne participent aucune PRT Provincial Reconstruction Team en Afghanistan Cet tat de fait conduit cependant des situations ambigu s dans 65 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy la mesure o les militaires fran ais participent de facto au SSR en Afghanistan au travers des Operational Liaison and Mentoring Teams OMLT et de la participation de commandos des forces sp ciales fran aises la formation des forces sp ciales afghanes Cette ambigu t est d autant plus notable qu au regard de la valoris
156. DFID un instrument dont on d plore souvent l absence d quivalent en France s est souvent av r e d cisive dans le financement ad hoc de postes pour certains personnels parfois m me non britanniques dans ces missions Les jeunes officiers sup rieurs fran ais rencontr s sur le terrain manifestent pourtant un int r t tr s vif pour la discipline nouvelle que repr sente la RSS 305 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy Les efforts consentis depuis quelques ann es en France pour d velopper les connaissances dans ce domaine doivent donc tre accentu s de toute urgence I importe de prendre des initiatives fortes en mati re de mise en uvre d un programme global d tude de la RSS en France dans le cadre d une collaboration entre certaines institutions universitaires et le Minist re de la d fense Le C2SD pourrait constituer le lien de coordination d une telle initiative les travaux issus de cet effort conjoint pourraient faire l objet d une conversion en programmes de formation pour les officiers sup rieurs notamment l Ecole de guerre Les officiers ainsi form s pourraient tre rassembl s dans un roster permettant leur d ploiement dans ce type de mission plus g n ralement l exp rience britannique en Sierra Leone et fran aise en C te d Ivoire pendant la premi re p riode de l Op ration Licorne jusqu l automne 2004 ont d montr l importance de dispose
157. GKS Vienna 2005 pp 59 99 POULIGNY B atrice I nous avaient promis la paix Presses de Sciences Po Paris 2004 RIETJENS S J H A management perspective on cooperation between millary and civilian actors Experiences from the Dutch Provincial Reconstruction Team in Afghanistan Inter University Seminar on Armed Forces and Society Conference Chicago 21 23 October ROSSI Simonetta amp GIUSTOZZI Antonio Disarmament Demobilisation and Reintegration of ex combatants DDR in Afghanistan constraints and limited capabilities LSE Crisis State Research Center Working Paper London June 2006 ROY Olivier Afghanistan la difficile reconstruction d un Etat Les Cahiers de Chaillot n 73 ISS IES Paris d cembre 2004 ROY Olivier L Afghanistan Islam et modernit politique Seuil Paris 1985 RUBIN Barnett amp HAMIDZADA Humayun From Bonn to London Governance Challenges and the Future of Statebuilding in Afghanistan International Peacekeeping vol 14 n 1 January 2007 pp 8 25 RUBIN Barnett The fragmentation of Afghanistan Yale University Press New Haven 2002 SEDRA Mac European Approaches to Security Sector Reform Examining Trends through the Lens of Afghanistan European Security vol 15 n 3 September 2006 pp 323 338 SEDRA Marc Security Sector Reform in Afghanistan The Slide Toward Expediency International Peacekeeping vol 13 n 1 march 2006 pp 94 110 198
158. Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy refonte de ce que G W Bush a appel la strat gie de victoire 4 en Irak en cherchant d velopper les capacit s de la puissance am ricaine gagner la paix au m me titre que ses capacit s gagner la guerre partir de ces principes doctrinaux plusieurs questions ont t pos es et r fl chies Washington et au Pentagone depuis l intervention militaire en Afghanistan et surtout en Irak propos du r le des militaires comment entra ner les militaires alors que la devise du D partement de la D fense a toujours t Train for War Adapt for Peace et que cette derni re se voit contrainte de se convertir en Making Peace and Stay Ready for War Pourquoi les militaires devraient ils assumer cette t che Pourquoi le reste du gouvernement am ricain ne le fait il pas Toutes ces questions importantes ont t r sum es en une seule par un haut responsable militaire du Pentagone soulignant le principal dilemme auquel se trouve confront son gouvernement lorsqu il s agit de planifier le post conflit et surtout d en d signer le responsable Comment un gouvernement peut il s organiser et planifier la reconstruction d un pays alors que les agences et les personnes qui poss dent les capacit s d entreprendre les activit s les plus basiques et essentielles la pacification de la soci t et la construction d un Etat cr dible et vi
159. Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits SUHRKE Astri The Limits of State Building The role of International Assistance in Afghanistan Communication la Convention de l International Science Association San Diego 21 24 mars 2006 http www cmi no publications file 2135 the limits of statebuilding SUHRKE Astri BERG HARPVIKEN Kristin amp STRAND Ann Conflictual Peacebuilding Afghanistan hvo years after Bonn Chr Michelsen Institute Bergen 2004 TADJBAKHSH Shahrbanou Human Security Concepts and Implications with an Application to Post Intervention Challenges in Afghanistan Les Etudes du CERI n 117 septembre 2005 TERTRAIS Bruno La participation fran aise aux op rations en Afghanistan Regards sur l Actualit avril 2002 TRIVES S bastien Afghanistan r duire l insurrection Le cas du Sud Est Politique Etrang re n 1 2006 pp 105 119 UNAMA Discussion Paper The Provincial Reconstruction Teams PRT Consultation Process and Beyond Kaboul 1 August 2003 UNDP Security with a human face Afghanistan National Human Development Report UNDP Islamabad 2004 USAID Provincial Reconstruction Teams in Afghanistan An Interagency Assessment PN ADG 252 USAID Washington DC June 2006 USIP Unfinished Business in Afghanistan Warlordism Reconstruction and Ethnic Harmony USIP Special Report 105 Washington DC April 2003
160. NDDR financ hauteur de 200 millions de dollars par la Banque mondiale et mis en uvre par son programme r gional de Multi country Demobilization and Reintegration Program MDRP participe de l entreprise simultan e de DDR et d int gration des soldats volontaires l arm e nationale mod le hybride de DDR et de RSS316 Pour cela tous les soldats doivent passer par l un des 18 centres de regroupement puis tre envoy s vers l un des neuf Centres de Transit et d Orientation CTO souvent l autre extr mit du pays Dans ce CTO la suite d une v rification de leurs armes et d une p riode de sensibilisation d une semaine ils doivent choisir entre le retour la vie civile contre un paquet d aide de 110 dollars accord s imm diatement puis de 25 313 Entretien la section SSR de la MONUC Kinshasa juin 2007 314 Entretien la section SSR de la MONUC Kinshasa juin 2007 315 En particulier les Forces D mocratiques de Lib ration du Rwanda FDLR ex Interahamwe mais aussi divers groupes indig nes mais ill gaux actifs en Ituri tous non signataires de PAGI 316 Le programme de D mobilisation et de r insertion communautaire DRC men par le PNUD aupr s des groupes arm s ill gaux non signataires de PAGT de PIturi ne comportant aucun volet d insertion dans le FARDC 223 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy dollars par mois pendant douze mois
161. NDLER David Empire in Denial the Politics of State building Londres Pluto Press 2006 Du m me auteur voir galement From Kosovo to Kabul Human Rights and International Intervention Londres Pluto Press 2002 WOODWARD Susan L Construire l Etat l gitimit internationale contre l gitimit nationale Critique Internationale n 28 juillet septembre pp 139 153 26 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits stability operations r forme du secteur de la s curit RSS ou de d sarmement d mobilisation et r int gration DDR pour ne mentionner que quelques uns des termes et acronymes souvent employ s 2 Le deuxi me biais consistera regarder partir des recherches de terrain men es pour cette tude les dynamiques sociologiques et politiques P uvre en R publique D mocratique du Congo et en Afghanistan afin d valuer dans quelle mesure et comment les militaires y participent effectivement ou non la re construction d Etat Refusant de se cantonner une vision volontariste de la construction de PEtat comme projet institutionnel impos par le haut p boftom nous entendons ici y joindre une prise en compte des tapes d une formation de l Etat vue d en bas bottom up celle ci se joue long terme au c ur des processus de production de l gitimit et d identification des populations au projet d Etat C est en effet de son enracinement da
162. OCHE AMERICAINE DES CIVIL AFFAIRS DES UNITES ADAPTEES AU SOUTIEN A L ADMINISTRATION CIVILE Toutes les unit s de Civi Affairs CA de l arm e de Terre des Etats Unis sont affect es au United States Army Civil Affairs and Psychological Operations Command USA CAPOC qui lui m me est sous le commandement de PUS Special Operations Command USSOCOM Ces deux commandements sont localis s la base de Fort Bragg en Caroline du Nord Le commandement de USA CAPOC est assur par un g n ral de division du cadre de r serve Une grande partie des CA entre 96 et 97 sont dans PUS Army Reserve USAR Les brigades et bataillons CA de PUSAR sont r partis en commandements subordonn s r gionaux respectivement command s par des g n raux de brigade du cadre de r serve Outre ces commandements subordonn s r gionaux de CA existe un 96 Bataillon a roport de CA compos de militaires d active et galement situ Fort Bragg Celui ci comprend cinq compagnies affect es aux commandements r gionaux et pouvant tre d ploy es rapidement nimporte o dans le monde avant que les unit s de PUSAR puissent tre mobilis es et projet es Les CA sont comp tents pour compl ter les quipes locales des ambassades les diff rentes 85 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy agences gouvernementales USAID avec lesquelles elles doivent coordonner leurs activit s ainsi que les forces multination
163. Oxford Oxford University Press 1997 Rand Corporation The UN role in Nation Building From the Congo to Iraq Santa Monica Rand 2005 TALENTINO Andrea Kathryn Intervention as Nation Building Illusion or Possibility Security Dialogue 33 1 2002 27 43 TAW Jennifer Operation Just Cause Lessons for Operations Other Than War Arroyo Center Rand 1996 The US Army Marine Corps Counterinsurgency Field Manual Chicago University of Chicago Press 2007 TILLY Charles Coercition et capital dans la formation de l Europe 990 1990 Paris Aubier 1992 UNTERSEHER Lutz Interventionism Reconsidered Reconciling Military Action with Political stability The Commonwealth Institute septembre 1999 WILLIAMS Michael C Civil Military Relations and Peacekeeping Adelphi papers n 321 TISS 2000 WILLIAMS Col Garland H Engineering Peace The Military Role in Postconflict Reconstruction Washington USIP 2005 WOODWARD Susan L Construire l Etat l gitimit internationale contre l gitimit nationale Critique Internationale n 28 juillet septembre pp 139 153 ZAHAR Marie Jo lle Les risques du sation building sous influence le cas de l Irak et du Liban Critique Internationale n 28 juillet septembre 2005 pp 153 169 ZARTMAN William Collapsed States The Disintegration and Restoration of legitimate Authority Boulder Lynne Rienner Publishers 1995 129 Yann Braem Alexandra de Hoop Sc
164. Peacebuilding http www un org peace peacebuilding UNITED NATIONS SECURITY COUNCIL Report of the Security Council mission on the electoral process in the DRC 22 June 2006 Mission 10 12 June 2006 http www monuc org downloads SC_eng pdf VANDERLINDEN Jacques La crise congolaise 1959 1960 Complexe Bruxelles 1985 VEYNE Paul Le pain et le cirque Sociologie historique d un pluralisme politique Seuil Paris 1976 WRONG Michela In the Footsteps of Mr Kurtz Living on the Brink of Disaster in Mobutu s Congo New York Perennial 2000 YOUNG C and TURNER T 1985 The Rise and Decline of the Zairian State University of Wisconsin Press Madison 1968 285 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy ZEEBROEK Xavier Mais que fait la MONUC Protection des population et op rations robustes en R publique D mocratique du Congo GRIP Bruxelles 4 avril 2007 ZEID Prince Al Hussein Strat gie globale visant liminer l exploitation et les abus sexuels dans les op rations de maintien de la paix des Nations Unies 24 mars 2005 A 59 710 286 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits Synth se g n rale Cette tude a suivi deux voies de recherche diff rentes L une a essay de mettre en vidence les acquis doctrinaux et institutionnels relatifs la participation des militaires la reconstruction d Etat aux Etats Uni
165. Pexp rience r cente a on l a vu donn raison la m thodologie du PNUD fond e sur un mod le communautaire haute intensit de main d uvre HIMO Le mod le adopt au Congo par la Banque mondiale multipliant les s quences simultan es de d mobilisation de paiements et de transport sur des distances consid rables avec des moyens logistiques tr s faibles doit faire l objet d une valuation officielle et tre pr sent dans la prochaine version du Field Manual de PONU comme l exemple ne pas suivre Vulgariser largement ce contre exemple aupr s des professionnels du DDR pourra inciter les n gociateurs internationaux d accords de paix venir en rejeter la formule 2 R viser les r gles de l Aide publique au d veloppement pour faciliter lPassistance aux personnels militaires Le dangereux d s quilibre souvent observ entre les d penses d appui au retour la vie civile et celles consacr es la r int gration volontaire la vie militaire est li l interdit qui p se sur toute d pense d aide publique au d veloppement dirig e vers les forces arm es Il est de ce point de vue ironique que lorganisation productrice du manuel de r f rence en mati re de RSS POCDE soit aussi celle dont les r gles en mati re d APD rendent difficile tout effort financier international en la mati re Au Timor oriental d j c tait Pimpossibilit r glementaire pour les acteurs internationaux de
166. RT dans les cha nes de commandement militaires et civiles Cens es permettre l extension de l autorit du gouvernement central dans les provinces les PRT ont entrepris une grande diversit de projets d aide et de reconstruction Ces projets sont extr mement tendus et r pondent des logiques diverses Certaines activit s comme les aides m dicales gratuites 264 ce sujet voir BRAEM Yann G opolitique des relations militaires humanitaires Comparaison des interventions au Kosovo et en Afghanistan Th se de Doctorat Institut Fran ais de G opolitique Universit Paris 8 13 d cembre 2007 184 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits dispens es dans les campagnes afghanes ou les distributions directes aux populations ont pour objectif premier de faire accepter la force et de m nager divers soutiens l installation de sa pr sence suivant la logique des micro projets civilo militaires traditionnels D autres projets sont nettement plus ambitieux et visent travers la formation des policiers locaux l aide la gestion administrative la r fection de b timents publics ou la construction de route fournir aux repr sentants du gouvernement central un soutien concret en termes de renforcement de leurs capacit s Enfin les PRT n ob issent pas seulement qu des logiques de projet elles peuvent galement soutenir les repr sentants du gouvernement dans les n goci
167. Refl tant cette sinistre r alit le tr s respect Nederlands instituut voor Zuidelijk Afrika NIZA intitul son rapport de 2006 sur l exploitation des ressources mini res du pays The State vs the People Ce laisser faire justifi par la n cessit d offrir des incitations mat rielles tous les grands acteurs des guerres congolaises a notamment eu pour cons quence d interdire toute v ritable r forme de l arm e Or c est l que r side aussi toute la richesse de l histoire de la MONUC celle ci n a cess de se r inventer et d innover en mati re de maintien de la paix comme sans doute aucune autre depuis les ann es 1960 La MONUC appuy e par une myriade de programmes multilat raux EUSEC EUPOL MDRP PNUD etc s est en effet d couvert la plus paradoxale des t ches de reconstruction d Etat assurer la protection des populations contre les exc s d un Etat plus que jamais pr dateur 449 Certains acteurs de la MONUC se plaisent rappeler que le budget de la MONUC un milliard de dollars par an volets civil et militaire confondus correspond l argent d pens en une journ e par les Etats Unis pour leur op ration en Irak Entretiens Kinshasa juin 2007 450 T fait l reference au c l bre article de TILLY Charles War Making and State Making as Organized Crime in EVANS Peter RUESCHEMEYER Dietrich SKOCPOL Theda Bringing the State Back In Cambridge University Press
168. Source Center for Technology and National Security Policy National Defense University Transforming for Stabilization and Reconstruction Operations 12 novembre 2003 C Le r le des militaires au c ur de la reconstruction en Irak John Hillen qui travaille maintenant au D partement d Etat avait d j bien compris l enjeu en 1996 dans l Irag Strategy Review o il anticipe qu aussi bien l autorit provisoire am ricaine que le nouveau gouvernement irakien pourraient se r v ler moins efficaces et plus probl matiques qu envisag obligeant les militaires am ricains comme en Somalie et en Bosnie combler le vide en prenant de plus en plus de responsabilit s dans la reconstruction de l Irak 5 15 HILLEN John Invade conquering and occupying Iraq Irag Strategy Review Washington The Washington Institute for Near East Policy 1998 p 145 80 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits Des responsabilit s militaires par d faut de capacit civile Les t ches civiles en mati re de reconstruction et de stabilisation deviennent des responsabilit s militaires par d faut Simon Chesterman dans son tude sur les exp riences onusiennes en reconstruction post conflit souligne juste titre le paradoxe qui caract rise le r le des militaires dans ce type d op rations es militaires ont raison d tre r ticents assurer les t ches de s curit publique qui se situent e
169. a PRT de Kunduz dans le nord est du pays Depuis cette date l extension progressive du mandat de la FIAS au nord puis l ouest et enfin au sud de PAfghanistan s est r alis e majoritairement travers ce type d unit s qui se sont multipli es avant que la reprise des zones du sud et de l est ne n cessite des d ploiements substantiels de troupes de combat de la part de l OTAN Les PRT ont t d ploy es pour accro tre l influence du gouvernement dans les provinces et fournir ses repr sentants locaux autant qu aux acteurs 174 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits internationaux un outil devant faciliter la reconstruction Porteuses de grands espoirs en 2002 mais galement d interrogations nombreuses ces unit s et la mani re dont elles se sont d ploy es sur le territoire sont particuli rement embl matiques de la mani re dont les militaires se sont progressivement ins r s dans l agenda de construction des institutions comme nous avons d j pu P voquer en r action des difficult s exp riment es sur le terrain sur des domaines qui ne rel vent traditionnellement pas de leurs comp tences 175 hristian Olsson Rapha l Pouy Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer C PRT et commandements Carte 1 La pr sence de la FIAS fin 2006 r r gionaux S8JIBPU098S S NOyY sajediouud saynoy WY 00L seues juawapuewwog sewwoy 00S aj
170. a force tre dot e de deux solides forces op rationnelles bas es Kindu et Kisangani d un bataillon de r serve des unit s fluviales et des unit s sp cialis es destin es renforcer la capacit logistique militaire de la Mission 6 Pourtant entre personnels autoris s et d ploiements r els il y a un gouffre qui est la mesure des r ticences tr s fortes des puissances parraines du processus Les Etats Unis tout en restant arc bout s sur une approche coercitive face au probl me FDLR sont paradoxalement tr s r ticents face ces d ploiements les deux Task forces internationales 3 000 hommes au total r clam es par le Rapport sp cial du Secr taire g n ral de septembre 2002337 sont autoris es par le Conseil dans la R solution 1445 mais seront d ploy es par tapes de la fa on suivante le d ploiement de la deuxi me force d intervention se fera lorsque le Secr taire g n ral sera en mesure d informer le Conseil que la premi re force d intervention a t d ploy e avec succ s et que les op rations de d sarmement de d mobilisation et de rapatriement ne peuvent tre assur es par la capacit existante de la premi re force d intervention elle seule 3 C est dire la prudence extr me de certains acteurs du Conseil de s curit de PONU en la mati re La MONUC est alors condamn e par les vives r serves du gouvernement am ricain d fendre un pays sans arm e et de la taille d
171. a lutte contre l insurrection et les difficult s qu ils ont pu rencontrer Les interactions avec les civils furent en la mati re multiples et ce n est qu au cas par cas que Pon peut examiner les tensions d saccords et convergences entre civils et militaires bien diff rentes selon les Etats et les bureaucraties internationales Embl matique d une strat gie de construction de l Etat fluctuante car ind finie l engagement des militaires dans ces processus se heurte des difficult s multiples de coordination en d pit de ce qui avait t annonc dans le Pacte pour l Afghanistan Il fut ainsi significatif d obtenir au cours d un entretien au CJ5 l impression des militaires charg s de la planification pour qui il n y a pas de coh rence globale et d identification pr cise des responsabilit s entre les diff rentes lignes d action d finies par le Pacte et qui constituaient lParchitecture g n rale de lOPLAN de la FIAS s curisation gouvernance d veloppement lint rieur m me des pr sences militaires on a pu voir combien les dispositifs se concentrant sur le soutien la reconstruction de PEtat taient clat s en de multiples strat gies nationales diff renci es pour ne pas dire oppos es comme dans le cas de la formation de la police Cette absence de coh rence pose un probl me g n ral de conduite des strat gies de stabilisation et de reconstruction Du point de vue militaire la mise en place d
172. a n anmoins contribu forger une tradition de maintien de l ordre et de soutien aux autorit s civiles qui tranche avec l interdiction formelle mais en pratique souvent outrepass e faite aux militaires am ricains en vertu du posse comitatus act de 1878 de s engager dans des missions de police 7 Ainsi alors m me que le concept de force minimale n est plus utilis en Opex le principe de l usage restreint de la force dans les op rations autres que la guerre sera th oriquement une des constantes historiques des pratiques militaires britanniques partir des ann es 1920 En d autres termes les militaires britanniques n auront g n ralement que relativement peu de mal accepter le brouillage des fronti res entre le civil et le militaire le niveau politico strat gique et le niveau tactique et enfin entre le policier et le militaire 8 La trajectoire historique des institutions militaires britanniques permet alors d clairer certains des traits distinctifs des pratiques militaires britanniques en mati re d assistance la re construction politique B De lIrlande du Nord aux projections de force des ann es 1990 Paffirmation de la nature politique des missions militaires autres que la guerre Revenir sur la gen se historique des pratiques militaires contemporaines est particuli rement important dans le cas de l arm e britannique notamment parce que le caract re territorialis
173. a pas os exiger la d mobilisation le pr sident lu Kabila se d barrasse la fois du chef de Popposition Jean Pierre Bemba et de la lourde tutelle occidentale qui son lection acquise a perdu toute utilit pour lui Les condamnations tr s vives de PAmbassadeur d Allemagne le 23 mars en tant que Repr sentant local de la pr sidence de l Union europ enne cette poque ach vent de d grader les relations entre le pr sident et la communaut des donateurs Joseph Kabila se trouve pourtant dans une position plus confortable qu en ao t 2006 pour mener ce face face avec ses anciens parrains En effet contrairement la situation pr valant en ao t 2006 Kabila l gitimement lu est en droit d exiger le d sarmement de la milice ill gale que constitue la garde de Jean Pierre Bemba De plus la vigueur et l intelligence tactique de la riposte des troupes bembistes rel vent d un plan coordonn de prise de contr le de la capitale et d organisation d une insurrection populaire Toutefois le refus de Joseph Kabila d envisager tout compromis susceptible de garantir l int grit physique du chef de l opposition confirme la nette d rive autoritaire annonc e par les massacres du Bas Congo En mars 2007 l assaut mal con u des FARDC sur la r sidence de Jean Pierre Bemba co te la vie plusieurs centaines de Congolais dont une majorit de civils Or durant les semaines d escalade verbale qui ont pr c d l a
174. a planification de la re construction politique doit ainsi tre effectu e loin en amont Conform ment aux travaux men s notamment par l arm e britannique depuis plusieurs ann es sur le th me de la Comprehensive approach il importe d affiner et ce d s la conception et la planification de Pop ration les crit res de la r ussite d une mission Sur des th tres o PEFR est souvent peu clair la seule valuation des Measures of performance MOP r duite la zone d op rations d finie par le mandat ne doit pas suffire Il est en effet de la responsabilit du commandement d une op ration militaire de transition post conflit que de d finir des Measures of effectiveness MOE int grant valuation d une op ration militaire l impact de l action d acteurs tiers sur la zone d int r t largie au del des limites g ographiques du mandat Observ e l aune des MOE une op ration comme Art mis ne peut tre pr sent e comme un succ s triomphal d s lors qu l ext rieur du p rim tre de Bunia et de son a roport les milices de PUPI continuaient des massacres de grande chelle dans la p riph rie imm diate de la ville De m me en Irak ou en Afghanistan la s curisation internationale des territoires la veille d lections n a pu tablir un environnement garantissant la tenue de campagnes lectorales r ellement libres et pluralistes Or r p tons le c est de la l gitimit
175. a reconstruction de PEtat les PRT sont des unit s civilo militaires pr sentant l une des principales formes de la pr sence militaire internationale dans les provinces afghanes Elles sont compos es d un petit nombre de soldats moins d une centaine g n ralement dont le but est d assurer la protection de l unit de patrouiller le secteur sous leur responsabilit et d assurer le soutien logistique et administratif de lPunit Mais elles comportent galement un conseiller politique des repr sentants des agences de d veloppement conseillers d veloppements des agences nationales telles que USAID DFID GTZ ou DANIDA ou de minist res divers agriculture par exemple ainsi que des policiers militaires et un repr sentant du Minist re de lInt rieur afghan Ces unit s poss dent des fonds pour financer des projets de d veloppement et soutenir les repr sentants des institutions centrales dans les provinces A l origine le concept des PRT est am ricain et britannique et les premi res unit s ont t mises en place au d but de l ann e 2003 Elles furent d abord d ploy es sous le commandement de la coalition antiterroriste OEF avec les Etats Unis dans le sud et l est du pays la Grande Bretagne dans le nord Mazar e Shariff et la Nouvelle Z lande dans le centre B miy n Fin 2003 le mandat de la FIAS a t tendu au del de la capitale Kaboul permettant l Allemagne de prendre le commandement de l
176. a sant et les pays fournisseurs de contingents ce jour plusieurs missions ont fait l exp rience 157 Arm e de Terre Les forces terrestres dans les conflits aujourd hui et demain Paris Economica 2007 158 Rapport Brahimi Rapport du Groupe d tude sur les op rations de la paix de l Organisation des Nations Unies 2000 117 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy de l int gration avec des r sultats plus ou moins positifs PUNAMSIL au Sierra Leone est un bon exemple L implication des militaires en mati re de reconstruction post conflit Les campagnes militaires et celles de re construction de PEtat ne peuvent plus s ex cuter en parall le Elles doivent d sormais faire partie d un plan d ensemble global La synchronisation des modes d action suivant est un d fi de taille militaire diplomatique humanitaire socio conomique judiciaire Le s jour d enqu te men au Si ge de PONU de juin septembre 2006 dans le cadre d une mission au sein du Best Practices Section du D partement des Op rations de maintien de la paix PONU et les entretiens men s aupr s des responsables militaires aux Nations Unies et en particulier la Division militaire du DOMP en juin 2007 ont permis de d gager plusieurs principes et volutions relatives au r le des militaires dans les t ches de reconstruction post conflit Tout d abord une reconnaissance unanime que les mi
177. abila Il fait partie des personnalit s incrimin es par le rapport de la Commission Kassem commandit par le Conseil de s curit de PONU pour enqu ter sur exploitation ill gale des ressources naturelles du Congo Plus tard il est demeur Consul honoraire de France Lubumbashi malgr la r v lation d une lettre du Secr taire g n ral du PPRD pour le Katanga r v lant l ampleur de son soutien financier la campagne de Joseph Kabila en 2006 369 Joseph Kabila Jean Pierre Bemba MLC et Azarias Ruberwa RCD 370 www monuc ote consult en juillet 2006 243 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy men es du g n ral munyamulenge Nkunda dans les Kivu 1 A Pest ce sont les Banyamulenge eux m mes qui bien au contraire font l objet d une campagne extr mement injurieuse de la part des alli s du pr sident les excluant de la nationalit congolaise et les qualifiant de Rwandais c est dire dans le langage politique congolais d ennemis de la RDC Germe de graves divisions cette double attaque aux allures de poup es gigognes sur la nationalit congolaise g n re deux types de tension Elle permet de faire de Jean Pierre Bemba le champion de l ouest du pays contre Kabila et inqui te profond ment l entourage pr sidentiel qui craint un embrasement de la capitale en cas de victoire du pr sident Par ailleurs elle renforce l est les positions du g
178. able assurer l ordre public construire des ponts des routes remettre en marche l lectricit leau potable etc font d faut En r sum comment construire un Etat lorsque le personnel et les capacit s civiles pour le faire n existent pas En effet le kitmotiv au Pentagone est celui de l incapacit civile mener des activit s de stabilisation et de reconstruction rappelant souvent l chec du D partement d Etat coordonner ces diff rentes agences en Afghanistan et notamment celles qui composent lUSAID en charge en partie de l assistance humanitaire de t ches de d veloppement et de reconstruction Cela explique en grande partie pourquoi le Pentagone s est vu accorder la responsabilit de la phase post conflictuelle NSDP 24 et le D partement d Etat s est trouv dans un r le de soutien au premier Pour r sumer nous utilisons la version sch matis e de l volution doctrinale du r le des militaires de la phase militaire la phase dite de reconstruction et stabilisation en r ponse au changement du contexte strat gique et op rationnel dans lequel interviennent les militaires am ricains depuis la fin de la guerre froide Elle met en vidence la n cessit de combler le vide entre la fin des op rations de combat et le d but de la phase dite de nation building 114 National Strategy for Victory in Iraq novembre 2005 Extraits en Annexe 6 78 Le r le des militaires dans la re
179. ablissement d Etats ind pendants condition toutefois que ces Etats se conforment aux int r ts britanniques et ne soient pas influenc s par l id ologie communiste Ainsi Sir Robert Thompson lun des principaux th oriciens et praticiens britanniques de la contre insurrection coloniale notamment en Malaisie pendant la Malayan Emergency urgence malaise entre 1948 et 1960 r suma les objectifs de la police imp riale au travers de cinq principes fr quemment cit s aujourd hui dans le contexte de la contre insurrection en Afghanistan et en Irak 1 le gouvernement doit avoir un objectif politique clair tablir et maintenir un pays libre ind pendant et uni qui soit politiquement et conomiquement stable 2 le gouvernement doit agir en accord avec la loi 3 le gouvernement doit avoir un plan global 4 le gouvernement doit donner priorit la d faite de la subversion politique et non pas celle des gu rillas il faut contenir les gu rillas au niveau tactique et chercher une solution au niveau politique 5 dans la phase de gu rilla de l insurrection le gouvernement doit d abord s curiser ses bases arri res et puis laisser les t ches d huile se r pandre Le pays libre auquel il est fait r f rence cf 1 principe de Thompson est PEtat ind pendant mais probritannique que la police imp riale doit contribuer faire advenir On est donc tr s proche d
180. aboration Le PNUD notamment mais aussi la Banque africaine de d veloppement BAD r investissent le champ du DDR Pour le PNUD lenjeu symbolique est particuli rement important Depuis la conception du Tronc commun cette agence s est en effet oppos e la vision du DDR port e par le MDRP de la Banque mondiale Le PNUD consid re en effet que la distribution de compensations financi res individuelles ne s inscrit pas suffisamment dans le cadre de projets communautaires et ne r compense pas suffisamment le principe d une r insertion par le travail De fait la participation du PNUD aux plans int rimaires mis en place en Ituri et au Maniema avant le d marrage du PNDDR la mi 2005 pr sente un bilan globalement sup rieur celui du PNDDR Le Plan de relance du DDR constitue d s lors l occasion avec des moyens plus modestes et dans un contexte de crise ouverte entre la Banque et le gouvernement congolais d viter les cueils du premier programme la fin 2006 en effet il subsiste dans le pays deux grandes cat gories de combattants non int gr s les milices ituriennes et les Mayi Mayi katangais exclus a priori des crit res d ligibilit de Pretoria puisqu ils ne sont pas signataires de PAGI et d autre part les unit s officielles de FARDC non brass s toujours pr sents au Nord et Sud Kivu mais aussi au Katanga Alors que la Banque s est d sengag e et que la CONADER est d cr dibilis e les bailleurs n
181. acceptable servant d signer la contre insutrection 96 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits de la pauvret poverty alleviation que sur la stabilisation politique et enfin de Pinactivit de la CPA La perspective progressivement adopt e partir de 2004 par les Britanniques en Irak mais aussi en Afghanistan semblerait avoir jou un r le non n gligeable dans le revirement strat gique progressif des autorit s militaires am ricaines d une approche essentiellement contre terroriste et technologique vers une approche en termes de hearts and minds Pourtant malgr de r elles convergences doctrinales et op rationnelles un certain nombre de tensions ont vu le jour en Afghanistan et en Irak sur les modalit s de la stabilisation politique et plus pr cis ment sur trois questions int ressant le th me de la re construction politique le recours la force le SSR et la n gociation r conciliation avec l adversaire Premi rement concernant le recours la force des d saccords am ricano britanniques sont apparus en Afghanistan en 2006 En effet certains militaires britanniques de la He mand Task Force ont consid r que les op rations contre terroristes excessives disproportionn es et peu cibl s de la coalition multinationale OEF dans la province du Helmand sapaient leurs efforts de conqu te des c urs et les esprits et d cr dibilisaient leffort du gouv
182. ace s curitaire en menant des op rations de combats mais aussi de re construire de refa onner lPenvironnement dans lequel ils interviennent environment shaping missions 0 et s y adapter strat giquement Le Small Wars Manual du US Marine Corps de janvier 2004 qui r actualise celui de 1940 la lumi re de l apr s guerre en Irak mais qui n a pas t officiellement publi montre comment tout le paradoxe r side dans le fait que les Etats Unis ont conduit des op rations de post conflit et combattu des insurrections de basse intensit avec des forces militaires qui sont entra n es et quip es pour un d ploiement et des d faites rapides et r ticentes s impliquer dans ce qu elles appellent les op rations militaires autres que la guerre MOOTW Military Operations Other Than War le stability and support ou encore stability and reconstruction devenues synonymes de toute entreprise de nation building r alis e par les militaires Institutionnaliser le r le des militaires dans la rejconstruction d Etat post conflit Dans le contexte strat gique post 11 septembre 2001 la premi re fonction de l arm e am ricaine est de s engager dans des op rations d intervention de stabilisation et de transformation Intervention Stabilization and Transformation IST Operations qui consistent projeter la puissance am ricaine en intervenant dans les Etats instables du monde afin
183. aces et non l inverse Plus grave les liens demeurent profonds entre les chefs FDLR souvent anciens g nocidaires hu i et de nombreux officiers sup rieurs acquis Kabila accentuant ainsi le malaise de la communaut utsi au Congo Principal ressort nferne des guerres d invasion qui ont ruin le pays depuis 1996 la question 55 a t lud e tout au long de la Transition 44 La fin de la semi tutelle est d autant plus nette que le CIAT dissous la fin de la Transition n est remplac par aucune autre instance d accompagnement malgr l immensit des chantiers institutionnels inachev s en premier lieu la RSS mais aussi dans la mission justice et police de celle ci Entretiens la section politique de la MONUC Kinshasa f vrier et juin 2007 276 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits Dans ces conditions le sauvetage de Sak par le contingent indien de la MONUC ne peut tre qu un rem de tr s provisoire Les autorit s congolaises tentent alors lors d une n gociation secr te men e Kigali aux lendemains de la reprise de Sak un r glement g n ral de la menace pos e par Laurent Nkunda Alors que le brassage consistait m ler les soldats de factions rivales dans des Brigades int gr es mixtes jusqu au niveau de la compagnie le mixage solution imagin e alors par le gouvernement congolais sans consulter les parrains internationaux d une Transi
184. adership afghan dans le processus de reconstruction de l Etat et de ce fait une implication r duite dans la conduite des strat gies de contre insurrection Cette coofdination minimale entre des forces diff rentes n est cependant pas restreinte aux interactions entre locaux et internationaux Certaines op rations men es par les forces am ricaines sont men es sans que leurs alli s au sein de POTAN ne soient impliqu s renfor ant les tendances d j lourdes lP clatement des strat gies militaires et de s curit Une implication tr s timide des Etats europ ens Une autre s rie de difficult s d pend troitement des consid rations politiques nationales pr sidant l engagement des forces des Etats membres de POTAN sur le terrain afghan Au niveau des Etats europ ens l engagement des forces connaissait d importantes contraintes li es aux restrictions nationales Pengagement des troupes dans les zones les plus recul es ou dans des op rations de combat Ces caveats traduisent en fait la r ticence des gouvernements europ ens s engager sur ce territoire difficile o les risques de pertes en vies humaines sont importants Un grand nombre de pays dont PAllemagne s oppos rent ainsi ce que leurs troupes soient impliqu es dans les op rations de combat dans le sud de PAfghanistan ou pour la France dans les unit s PRT dont les contingents peu nombreux sont r partis dans des zones recul es et potentiellement host
185. administrations alli s ainsi que la mise en place de gouvernements militaires dans les pays occup s Le minist re am ricain de la guerre pr voit ainsi d s d cembre 1941 la formation de plusieurs milliers d officiers de Civil Affairs pouvant tre d ploy s sur tous les th tres o interviendraient les forces arm es am ricaines Pour former une partie de ces officiers une cole de gouvernement militaire School of Military Government est cr e l universit de Charlottesville Virginie Ainsi d s 1943 les pr paratifs d une occupation alli e de territoires europ ens sont engag s au travers d une coop ration am ricano britannique en pr vision d un d barquement militaire en Europe continentale Un r giment europ en de Civil Affairs o European Civil Affairs Regiment ECAR est notamment constitu Celui ci comprend neuf compagnies et compte 1 525 hommes dont 400 officiers souvent recrut s directement du secteur civil 77 ROTHSTEIN Hy S Afghanistan and the Troubled future of Unconventional Warfare Naval Institute Press 2006 52 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits La mission premi re des Civil Affairs sera de s assurer du contr le des forces de l ordre puis des modes de transport et de communication dans un contexte o il n existerait plus d autorit civile l gale ou dans lequel celle ci ne serait plus capable d assurer ces fonctions par e
186. afghan s est constitu autours des conf d rations tribales pachtounes et principalement la conf d ration Durrani dont l appareil militaire s tait renforc et organis au fur et mesure qu elle servait l Empire Safavide ma tre d Herat et de Kandahar Appuy es sur les tribus ces dynasties tent rent plusieurs reprises de construire un Etat qui d passe le projet initial des conf d rations tribales faisant de lEtat le gestionnaire de la conqu te et de la guerre Les tribus per oivent l Etat comme tant 16 ROY Olivier L Afghanistan Islam et modernit politique Seuil Paris 1985 p 23 167 DORRONSORO Gilles La R volution Afghane Des Communistes aux T leb n CERI Karthala Paris 2000 p 22 On remarquera la diff rence d orthographe entre Qowm et Qawm ainsi que la diff rence de genre le qowm et la qawm li e difficult de la retranscription de Arabe au Fran ais Toutefois ces deux orthographes d signent bien la m me r alit celle de r seaux de solidarit 168 Figure particuli rement importante de la soci t traditionnelle le ban est g n ralement propri taire terrien Son influence ne d pend ni de son h r dit ni d une structure sp cifique Elle repose sur son pouvoir de redistribution des richesses et les liens de parent qui peuvent lier son groupe de solidarit En recevant de multiples invit s son domicile en se pla ant comme un arbitre dans les conflits et
187. aines Ainsi une victoire tactique ne sera plus aussi 17 C est particuli rement le cas dans les op rations que la sociologie militaire a th oris sous le concept de maintien de la paix strat gique voir DANDEKER Christopher amp GOW James Military culture and Strategic Peacekeping in CALLAGHAN Jean amp SCHONBORN Mathias Warriors in Peacekeeping Points of Tension in Complex Cultural Encounters LIT Verlag M nster 2004 pp pp 11 27 voir galement l tude de THIEBLEMONT Andr Exp riences Op rationnelles dans l Arm e de Terre Unit s de Combat en Bosnie 1992 95 C2SD Paris 2001 18 LINDEMANN Thomas Des guerriers pour faire la paix L arm e am ricaine en Irak Cultures Conflits n 67 2007 13 35 16 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits syst matiquement et in vitablement un facteur de promotion de la strat gie militaire g n rale fix e au niveau du th tre Ainsi Anthony Cordesman note justement propos de lIrak que beaucoup de victoires tactiques sont seulement susceptibles de cr er plus d insurg s qu elles n en d truiraient 9 Pour ne prendre que cet exemple m me s il va de soi que la deuxi me bataille de Falloujah en 2004 a t une victoire tactique et technologique des Am ricains de tous les points de vue il n est pas certain qu il en aille forc ment de m me au niveau op ratif et sur le long terme Si elle a pe
188. ales La communaut des CA constitue un relais puissant dans le secteur civil au travers des r servistes mais aussi au travers de son association nationale qui organise des conf rences annuelles Elle dispose galement de moyens importants dont des formations sp cifiques la JFK Special Warfare Center and School Fort Bragg Selon la doctrine am ricainelt8 les Civi Affairs Operations doivent faciliter les relations du commandant des forces avec les autorit s civiles et la population de la nation h te et promouvoir la l gitimit de la mission et ainsi optimiser l efficacit des op rations militaires Trois types de missions entrent dans ce cadre Premi rement les CA doivent conduire des op rations civilo militaires Civi Military Operations CMO qui comprennent un champ relativement vaste de fonctions d interface avec l environnement civil Les CMO sont cens s optimiser l efficacit des op rations militaires proprement dites en permettant au commandement de th tre de restaurer Pordre public d utiliser les ressources locales de combattre d ventuelles pid mies d assurer la distribution de l aide humanitaire et enfin de minimiser les interf rences de la population civile11 Les CMO sont g n ralement assum s par les militaires d active du 96 h Civil Affairs battalion compos de g n ralistes Deuxi mement les CA du fait de leur subordination PUSSOCOM doivent de mani re marginale pouvoir apporter
189. aleur la d brouillardise des meilleurs Les rat s en mati re de recrutement peuvent en revanche avoir des cons quences tr s lourdes pour la bonne marche de op ration Ainsi les officiers interrog s s accordent souvent pour d signer tel ou tel officier sup rieur dont la performance a t si d sastreuse qu elle a nui l image de l arm e fran aise sur le th tre concern Le constat g n ral est donc le suivant les officiers sont pr ts reconna tre le peu d int r t que portent leurs repr sentations diplomatiques et les services de renseignement nationaux aux informations qu ils peuvent tirer de leur poste Ils acceptent mal en revanche qu cause d un recrutement tr s al atoire et souvent par copinage des postes de vitrine pour la France prement disput s New York lors de la conception des op rations puissent tre abandonn s des officiers incomp tents ou d motiv s I importe donc pour la France de rationaliser de mani re urgente le mode de s lection des officiers envoy s en Etat major de forces onusiennes Si l Etat major des arm es ou le Minist re des affaires trang res et europ ennes ne souhaitent pas tirer profit des avantages en termes de collecte de renseignements ou de capacit d influence que repr sentent ces postes ils doivent imp rativement prendre la mesure du d ficit d image qu ont entra n certains recrutements La mise contribution dans l
190. an face Afghanistan National Human Development Report UNDP Islamabad 2004 p 214 190 Voir ce sujet RUBIN Barnett amp HAMIDZADA Humayun From Bonn to London Governance Challenges and the Future of Statebuilding in Afghanistan International Peacekeeping vol 14 n 1 January 2007 pp 8 25 ainsi que LEADER Nicholas amp HANEEF ATMAR Mohammed Political Project Reform Aid and the State in Afghanistan in DONINI Antonio NILAND Norah WERMESTER Karin Nation Building Unravelled Aid Peace and Justice in Afghanistan Kumarian Press Bloomfield 2004 pp 166 186 11 SUHRKE Astri The Limits of State Building The role of International Assistance in Afghanistan Communication la Convention de l International Science Association San Diego 21 24 mars 2006 http www cmi no publications file 2135 the limits of statebuilding 142 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits Pad quation entre les ambitions affich es par les organismes internationaux les r alit s locales auxquelles ils se confrontent et les moyens qu ils sont dispos s mettre en uvre pour atteindre leurs objectifs donc le probl me de la coh rence globale du projet et de son application d autre part la durabilit des processus engag s entendue comme la conjugaison d une r appropriation du projet par les populations locales li e sa l gitimit et la finesse de ling nierie
191. andants des unit s sur le terrain une autonomie mais aussi et surtout des responsabilit s et des contraintes nouvelles1 Pour le dire autrement on observe notamment un ph nom ne de friction dominance L effet des frictions l ensemble des facteurs qui emp chent que la guerre se d roule selon sa logique propre d faillances logistiques technologiques humaines est en effet consid rablement amplifi dans ces types de conflits au point qu il peut en changer le cours strat gique et politique Des bavures ou des b vues qui dans des guerres conventionnelles seraient pass es relativement inaper ues peuvent dans le cadre des conflits de projection radicaliser l opposition aux forces d intervention et ainsi les placer en situation de vuln rabilit tout en fragilisant l entreprise de stabilisation politique du terrain Les exemples abondent une pratique d auto d fense excessive conduisant un niveau de dommages collat raux jug inacceptable par la population locale et se traduisant par des formes de vindicte populaire des actes de torture ou de d gradation qui pr sentent les mouvements d opposition arm s comme d fendant une cause juste etc 18 De plus les crit res de r ussite de victoire diront certains ne seront pas les m mes dans le cadre de ces conflits de projection que dans les guerres traditionnelles ou m me dans la phase d intervention des projections de force contempor
192. ar l une ou plusieurs des composantes et entit s signataires de Pretoria 2 la gouvernement de transition est profond ment incapable avec son arm e h tivement unifi e et rebaptis e FARDC d imposer l ordre face aux groupes arm s non signataires c est dire ill gaux comme ceux qui op rent en Ituri Ces deux aspects fondamentaux du state building la remise sur pied d une administration fonctionnelle et la s curisation du territoire au nom des autorit s l gitimes du pays sont les deux aspects qui font le plus cruellement d faut en Ituri Or sur ces points le mandat est clair La r solution 1445 souligne que c est aux parties elles m mes qu il incombe au premier chef de r soudre le conflit qu elles doivent continuer de faire la preuve de leur volont d honorer pleinement leurs engagements et que de nouveaux efforts s imposent pour parvenir une solution globale du conflit Malgr le renforcement tr s conditionnel discut plus haut les deux Task forces la MONUC du fait des grandes r ticences du Conseil de s curit n est toujours pas mandat e explicitement pour la protection des civils en danger C est en cela que la prise de Bunia par la milice UPC constitue une v ritable d b cle morale pour les Nations Unies III L acquisition tardive et accidentelle d un mandat coercitif une reconstruction d Etat reculons limit e l est du pays En 2003 la MONUC directe
193. artie des effectifs reste illettr e et profond ment ancr e dans des logiques de r seau Elle vise galement travers le renforcement des logiques de comp tences s attaquer aux syst mes de corruption et d achat des charges de police qui ont cours Il reste qu elle ne permet pas de remplir les vides s curitaires qui se manifestent dans une grande partie des provinces afghanes et laissent l insurrection une latitude importante en se concentrant sur la qualit et donc le nombre limit de personnels form s Les diff rences de vision entre formations militaires et civiles renvoient ainsi un d bat entre qualit 242 Entretien au Bureau de PEUSR Kaboul septembre 2007 172 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits europ enne et quantit am ricaine Il est d ailleurs particuli rement illustr par les volumes d aide qui ont t accord s entre les diff rents pays et qu a r sum un diplomate fran ais ls Am ricains parlent dans les pr visions en milliers de formateurs et en milliards de dollars quand les Europ ens parlent en centaines d hommes et centaines de milliers d euros 2 Ainsi la mise en uvre du programme europ en de monitorat des forces dans les provinces reste al atoire PUE pr voit de d ployer ses moniteurs civils dans les PRT de la FTAS mais aucune disposition n a t prise en ce sens et leur int gration dans les unit s civilo milita
194. as de sortie de conflit sans ouverture sur des n gociations politiques le risque d un EFR politique pr d fini et trop strict est pr cis ment de rendre toute n gociation impossible Par cons quent il ne doit pas y avoir d ennemi irr ductible et absolu en Opex Le contre terrorisme offensif et la stabilisation sont incompatibles 2 La deuxi me remarque concerne les conclusions que l on tire de linterd pendance entre les EFR militaire et civil Certains notamment au niveau politique consid rent qu elle justifie une plus grande participation des civils et m me un w ro management une micro gestion des op rations 288 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits militaires sur le terrain Un tel cro mranagement semble d autant plus probable que l environnement m diatique caract ris par la rapidit de circulation est susceptible d avoir des retomb es sur les autorit s politiques qui engagent des forces en Opex notamment en cas de d b cle D autres notamment au sein des forces arm es consid rent au contraire que cette interd pendance devrait impliquer un plus grand engagement des militaires dans la ligne d op ration politique et insistent sur leur capacit fa onner l environnement politique des op rations notamment par les op rations psychologiques PSYOPS ou op rations militaires d influence OML Tous les deux insistent cependant sur la n cessi
195. as fran ais 45 JACOBS Jeffrey A Civil Affairs in the Assault Military Review septembre octobre 1996 Pour une analyse de ce type de discours et de postures voir LINDEMANN Thomas Faire la guerre mais laquelle Les institutions militaires des Etats Unis entre identit s bureaucratiques et pr f rences strat giques Revue Fran aise de Science Politique vol 53 2003 5 675 706 HOFFMAN Frank G Decisive Force The New American Way of War Westport CT Praeger 1996 4 WILLIAMS Col Garland H Engineering Peace The Military Role in Postconflict Reconstruction Washington USIP 2005 30 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits sur le discours colonial en insistant sur les relations entre fonctions politiques et fonctions coloniales ou de forces pr positionn es troupes de marine TDM L gion trang re Dans cette logique de sp cialisation fonctionnelle galement promue par la Gendarmerie en France diff rents corps peuvent r cup rer des fonctions de concours la reconstruction politique diff rents moments par le triphasage de la consolidation de la paix intervention stabilisation normalisation d Enfin une quatri me position insiste sur le fait que les militaires en g n ral ont une culture de l action et de Pefficacit qui fait qu ils peuvent tout faire si c est dans l int r t national Cette position est fr quemment r sum
196. ation de d veloppement conomique de d fense et de promotion des droits de Phomme de soutien aux activit s d aide humanitaire et d instauration de la d mocratie et du dialogue politique En plus du personnel de la mission de PONU de nombreuses organisations rattach es ou non au syst me des Nations Unies sont pr sentes sur le terrain Leur mandat peut se confondre avec certaines des missions de l op ration de paix Une coordination tendue est n cessaire non seulement entre les quipes de PONU donc mais aussi avec les autres organismes sur place Ils doivent poursuivre les m mes objectifs long terme et conna tre les priorit s de chacun Il s agit donc de repenser la conception s quentielle des trois phases intervention stabilisation et normalisation et de prendre en compte la coordination des t ches militaires et civiles qui se chevauchent et qui doivent donc se synchroniser Les t ches militaires et civiles ne peuvent plus tre consid r es et labor es de fa on s quentielle D o l importance du concept de mission int gr e notamment d velopp e par le Rapport Brahimi et qui fait participer tous les acteurs du maintien de la paix de la consolidation de la paix et de l action humanitaire au processus de planification et au suivi de la mission pour assurer la mise en uvre d une strat gie globale pour la transition de la guerre la paix Dans cette optique quelques changements ont d j t
197. ation du mod le fran ais des forces interm diaires en Opex la gendarmerie nationale pourrait th oriquement jouer un r le plus important dans les domaines du SSR et du DDR Des investissements cons quents ont m me t faits en ce sens La gendarmerie nationale est ainsi souvent con ue comme Poutil idoine de la formation polici re sur des terrains caract ris s par des niveaux importants de violence et dans le cadre de coalitions militaires multinationales en raison de leur savoir faire policier et de leur statut militaire La cr ation de l Eurogendfor ou Force de Gendarmerie Europ enne FGE et son int gration r cente dans l Union europ enne attestent d ailleurs de ce r le potentiellement important des gendarmes dans les enjeux de police et de justice en Opex Cependant tant que POTAN continuera tre en charge des missions les plus importantes strat giquement aux yeux des autorit s fran aises et en Pabsence d une r solution des luttes de comp tence entre PUE et POTAN les ambigu t s sont susceptibles de perdurer d un c t au niveau politique on s oppose la politisation de l OTAN de l autre sur le terrain on joue tout de m me dans une certaine mesure le jeu d une telle politisation d un c t on d veloppe des outils de l engagement des militaires dans le SSR de Pautre on se prive de la possibilit de mettre ces outils profit dans des missions qui ne se font pa
198. ations qu ils m nent avec les leaders locaux chefs de tribus ou de milice Par leur statut militaire leur capacit d caisser des financements et la puissance qu elles incarnent ces unit s sont ainsi r guli rement utilis es pour peser dans les n gociations de terrain concernant le d roulement des lections ou la conduite des processus de d sarmement Au niveau tactique la flexibilit et les multiples comp tences de ces quipes polyvalentes taient g n ralement tr s appr ci es dans les entretiens La combinaison des comp tences d un diplomate des financements et du savoir faire des conseillers en d veloppement et la puissance de feu que repr sentent les militaires semblent ainsi permettre une utilisation des sp cificit s de chaque acteur en jouant les diff rents registres de la diplomatie de l aide conomique ou de la coercition Pour autant l int gration de ces unit s des niveaux plus op rationnels semble souffrir de grandes difficult s Les PRT ne d passent pas v ritablement le simple niveau de gestion tactique d une zone au jour le jour ce qui permet d acheter du temps et de l espace 6 en attendant l enracinement de Etat sur le territoire mais gu re davantage De fait si les PRT ont t envisag es comme un v hicule possible du processus de reconstruction de l tat les valuations qui peuvent en tre faites incitent relativiser et r viser la baisse les grandes atten
199. ativement ambitieux dans une tentative de reconstruction d Etat lors de op ration Urgent Fury qui abat le r gime marxiste de M Bishop Grenade en 1983 Des l ments du 96th Civil Affairs battalion d active rejoints par des r servistes travaillent de concert avec USAID pour r tablir les services publics essentiels avant qu une nouvelle infrastructure politique puisse tre mise en place De la m me fa on lors de l op ration Just Cause au Panama en 1989 300 r servistes interviennent en m me temps que 120 militaires d active du 96th 100 HIPPLER Jochen Counterinsurgency and Political Control US Military Strategies regarding Regional Conflict Institut for Development and Peace INEF Universit de Duisburg Essen 81 2006 55 CASSIDY Robert M Peacekeeping in the Abyss British and American Peacekeeping Doctrine and Practice After the Cold War Westport CT Praeger 2004 69 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy Civil Affairs Battalion au sein d un Ci Military Task Force charg de la reconstruction politique et la mise en place d un gouvernement favorable aux Etats Unis 01 Enfin on peut noter au d but des ann es 1991 la mission de soutien l administration civile conduite par les Civi Affairs Kowe t City Celle ci consiste amorcer la reconstruction conomique et politique du Kowe t apr s l op ration Desert Storm Ce seront les militaires d
200. ature militaire anglo saxonne contemporaine comme l exemple par excellence de la participation militaire au zation building Plus g n ralement elle continue de hanter pour le meilleur comme pour le pire les r f rences doctrinales contemporaines au r le des militaires dans la reconstruction d Etat en Opex Pourtant le sens de cet usage de l histoire n est pas aussi clair qu il n y para t Les b tisseurs d empbire un mod le de nation building militaire 5 Voir notamment OLSSON Christian Guerre totale et ou force minimale Histoire et paradoxes des c urs et des esprits Cultures Conflits n 67 2007 35 63 60 Voir notamment CRAWSHAW Michael Running a Country the British Colonial Experience and its Relevance To Present Day Concerns Defence Academy of the UK The Shrivenham Papers n3 avril 2007 43 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy Toute l ambigu t est de savoir si l id e d un nation building colonial fait r f rence au discours sur les militaires coloniaux comme b tisseurs d empire auquel cas il ne s agit aucunement d une nation ni d un Etat et on le sait maintenant les empires coloniaux se sont r v l s tre fragiles ou si au contraire elle d signe leur r le historique indirect dans l mergence d Etats post coloniaux la suite du mouvement de d colonisation Dan
201. bien que les autorit s et les forces locales de s curit maient pas la capacit d assurer la s curit du pays Cette pr paration en amont du transfert d autorit entre militaires et civils une fois la situation stabilis e a particip une conceptualisation chez les civils de la projection de forces comme un va et vient La plupart des missions des Nations Unies ont ainsi t marqu es par ce que le D partement des op rations de maintien de la paix a appel le reconstruction gap ou le vide qui caract rise souvent la p riode de transition imm diate apr s l intervention militaire Or les premiers mois qui succ dent la fin des op rations militaires sont d terminants pour la phase de stabilisation Pourtant la complexit des conflits actuels avec notamment le d veloppement des r actions asym triques tout ce qui est per u comme une occupation ne permet pas d en pr juger un d nouement rapide l actualit confirme r guli rement la n cessit de maintenir l engagement des militaires sur les th tres d op rations concern s par une intervention ext rieure L Irak en constitue cet gard une illustration exemplaire Afin de surmonter ces difficult s le DOMP des Nations Unies et sa Division militaire mettent l accent sur la n cessit de planifier les op rations avec l ensemble des acteurs intervenant dans les diff rentes phases intervention stabilisation et normalisation C est
202. biliser les combattants congolais qui pourraient d cider volontairement de prendre part au processus de d sarmement pr paration du Plan strat gique national de r int gration depuis le d but C est tr s important clarifier comment est il possible que le Minist re fran ais de la coop ration qui finance le MDRP vers 2001 n ait pas pu faire suivre au Minist re de la d fense l information selon laquelle il n y aurait pas d argent pour les militaires du fait des contraintes CAD sur l allocation de luide publique an d veloppement Entretien Kinshasa juin 2007 33 International Crisis Group op cit p 25 324 Entretien au PNUD Kinshasa juin 2007 325 Entretiens la Banque Mondiale Kinshasa juin 2007 326 Entretien la Banque Mondiale Kinshasa juin 2007 327 International Crisis Group Maintaining Momentum in the Congo The Ituri Problem Africa Report no 84 26 August 2004 pp 14 15 226 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits d mobilisation et r insertion DDR dans le cadre du programme multinational de d mobilisation et de r insertion le plan d urgence dans l attente de l tablissement d un programme national de DDR en coordination avec le Programme des Nations Unies pour le d veloppement et les autres organismes concern s En effet faute de financement pour le versant militaire de exercice qui est estim au total 546 millions de dollars3
203. bjectif de r duction de la production d h ro ne qui rel ve davantage de la volont de r duire l importation de ce produit sur les march s europ ens et nord am ricains Mais elle poss de l inconv nient majeur de priver de ressources des fractions enti res des populations rurales du sud de PAfghanistan pr cis ment l o linsurrection est la plus forte ces derni res acceptant progressivement la protection propos e par les insurg s en r ponse aux campagnes d radication N tant que rarement accompagn es par des mesures de transition agricoles vers des cultures de substitution qui ne sont d ailleurs pas aussi lucratives que la culture du pavot les campagnes 212 Entretien au Repfrance ISAF Regional Command Capital Kaboul septembre 2007 156 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits d radication font peser un risque conomique majeur sur un grand nombre de populations rurales et renforcent de facto l assise de l insurrection Des logiques de n gociation rendues inop rantes D autres strat gies et notamment certaines approches britanniques ou celles adopt es par le gouvernement afghan visent au contraire offrir un certain nombre d insurg s des possibilit s de r int gration dans la soci t l gale via le m canisme de Tahkm e Soh ou des n gociations de terrain comme celles conduites Musa Qala par les forces britanniques Elles visent don
204. bl matiques Cette option n est cependant valable qu court terme et dans une optique tr s particuli re celle de la constitution d une force d infanterie l g re ayant des comp tences de police sans en avoir la formation Effectivement les dur es de formation dispens es par le CSTC A restent tr s courtes de 6 8 semaines et orient es principalement vers des savoits faire de type tactique pour des unit s en uniforme et s occupant de la surveillance des fronti res 1 De m me les militaires am ricains ont voqu la possibilit de placer des unit s de police sous le contr le du Minist re de la D fense jug plus efficace que le Minist re de Int rieur Outre le fait que cela 241 Entretien au CSTC A ainsi qu l EUPM Kaboul septembre 2007 171 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy irait directement l encontre du projet politique de constitution d une police civile cette importation des policiers serait susceptible de renforcer la corruption au Minist re de la D fense qui reste moins atteint par ce ph nom ne que le Minist re de l Int rieur De ce fait un grand nombre d acteurs interrog s sur le sujet consid raient que CSTC A contribuait militariser les unit s de police afin de remplir les vides s curitaires sans porter v ritablement attention au respect des standards internationaux de formation des forces de police Les profondes divergenc
205. bl mes En effet cette tude a mis en exergue comment les interventions am ricaines dans les conflits de basse intensit dans les ann es 1980 et plus encore l engagement des militaires fran ais dans des op rations men es sous la banni re de la doctrine de la guerre r volutionnaire dans les ann es 1950 et 1960 ont illustr les risques r els de militarisation de la sph re politique D s lors il faut tenir compte de deux aspects relatifs aux limites de la logique capacitaire pure a l engagement militaire dans des sph res de comp tence politiques en Opex lorsqu elle va au del de la mise disposition de moyens militaires doit tenir compte de la socialisation professionnelle du personnel engag Un tel engagement ne requi re pas uniquement des capacit s mais galement une 289 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy sensibilit politique et culturelle qui tranche d avec la culture militaire h rit e de la guerre froide Si une telle sensibilit ne se d cr te pas elle peut n anmoins tre promue par une formation et un entra nement ad quats S entra ner pour la guerre et s adapter la stabilisation ne saurait au mieux n tre qu un pis aller l identification et la n gociation avec des repr sentants locaux n cessitent des savoir faire particuliers qui ne s inventent pas dans le feu de Paction b Il faut tenir compte du me
206. brassage suppos faire merger une quinzaine de Brigades Int gr es avant la fin 2006 s est op r dans le d sordre et de mani re assez superficielle Si 15 BI ont effectivement t brass es au cours des deux derni res ann es elles sont consid r es par tous les sp cialistes militaires rencontr s comme inaptes au combat pay s en moyenne dix dollars par mois plut t que les 25 qui leur sont normalement allou s du fait de la corruption des chelons sup rieurs les soldats b n ficient d une seule ration par jour et d une ration de viande par semaine seulement d un fusil d assaut AK 47 souvent d faillant et de 12 cartouches en tout et pour tout En sus il faut compter pour chaque brigade d environ 4 500 hommes plus de 10 000 d pendants les familles des soldats qui suivent les BI au fil des op rations et dont la subsistance fait peser une hypoth que humanitaire tr s lourde sur les zones travers es Comme lindique un sp cialiste europ en de la RSS Kinshasa une Brigade int gr e si l on compte les familles des soldats c est un camp de d plac s de 15 000 personnes en mouvement constant et qui vit sur la population locale Dans ces conditions il est peu surprenant que les FARDC constituent les principaux auteurs de violences contre les civils dans le pays r guli rement d nonc s par les ONG internationales 5 Mais surtout les FARDC ne sont pas constitu es des seules troupes brass
207. bre de r gimes elles contribuent galement couper les autorit s politiques de leurs appuis internes en les dispensant d largir leur assise politique et sociale Ces l ments sont importants rappeler dans la mesure o ils contribuent brouiller la distinction entre le politique et le militaire et 7 COHEN Samy La monarchie nucl aire les coulisses de la politique trang re sous la Ve R publique Paris Hachette 1986 80 PERIES Gabriel SERVENAY David Une Guerre Noire Enqu te sur les Orginines du G nocide Rwandais 1959 1994 Paris La d couverte 2007 81 RIGOUSTE Mathieu L ennemi int rieur de la guerre coloniale au contr le s curitaire Cultures amp Conflits n 67 2007 157 177 54 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits p rennisent une tradition d engagement des militaires dans la sph re politique dans les pays du champ Ainsi avec la fin de la guerre froide la r flexion fran aise sur la reconstruction d Etat en Opex sera sans cesse travers e par la question de savoir s il s agit d une nouvelle mission op rationnelle ou d une mission historique voire atemporelle des arm es A L irruption de la question de la reconstruction d Etat en Opex les premi res r flexions sur l action civilo militaire Au sortir de la guerre froide l h ritage colonial maintenu notamment au sein des Troupes de marine
208. c tenter de distinguer au sein des mouvements insurg s les diff rents niveaux d engagement et d endoctrinement qui permettent d identifier les r seaux ou personnes qui pourraient potentiellement changer d all geance en cas d volution des rapports de force Cette strat gie complexe suppose de prot ger les personnes qui voudraient faire le choix d tre loyales au gouvernement afin qu elles n aient pas subir les mesures de r torsion que pourraient prendre les insurg s leur gard Elle implique donc que les forces internationales et locales tiennent durablement le terrain et aient la capacit de s curiser un grand nombre de sites ce qui n est pas le cas comme nous avons pu le voir Elle suppose galement une connaissance particuli rement fine des r seaux de pouvoir locaux et de l insurrection elle m me pour cerner les logiques de ralliement ou de maintien de la lutte arm e Or ces moyens ne sont pas v ritablement la port e de tous les contingents et selon les personnels de planification de la FIAS les troupes internationales ne poss dent pas les moyens de renseignement et de connaissance de zone permettant de distinguer les diff rentes sociologies des insurg s leurs motivations et les r seaux dans lesquels ils sont imbriqu s Cette approche milite en fait pour un rapprochement des diff rents acteurs internationaux et locaux impliqu s dans la reconstruction de l Etat et in fine dans la lutte contre
209. caract ristiques sp cifiques du politique dans ces zones Les caract ristiques du pouvoir et des modes d organisation de la soci t de m me que l historicit de PEtat sont donc importantes prendre en compte Ces dimensions permettent effectivement de montrer comment les interactions entre le projet international et les dynamiques locales forment les bases des volutions politiques cons cutives l intervention permettant de caract riser les pr sences internationales dans une perspective dynamique Elles fournissent de ce fait un clairage indispensable l analyse des missions militaires et de leurs volutions A La sociogen se de l Etat afghan et l h ritage de la guerre L histoire de l Etat en Afghanistan au carrefour de contraintes g ographiques et anthropologiques L Afghanistan est un pays de 647 000 km couvert plus de 60 par des montagnes qui forment le massif de PHindou Koucht et peupl de plus de 30 millions d habitants Peu am nag ce territoire est particuli rement enclav et difficile les sommets montagneux atteignent r guli rement plus de 4000 m tres et le climat continental sec rend la vie des populations majoritairement rurales extr mement rude Parler de construction de l Etat en Afghanistan c est d abord voquer ces donn es g ographiques qui repr sentent une contrainte majeure l installation d un pouvoir centralis C est ensuite voquer l extr me fragmenta
210. cceptation apais e des r sultats par les anciens bellig rants Quatre ans apr s la signature de accord de partage de pouvoir qui aurait d leur apprendre travailler ensemble le constat est rude L appel lEUFOR constitue donc un double aveu implicite pour la MONUC d une part celui des tensions caus es Kinshasa par le raidissement autoritaire du pouvoir et d autre part celui d un retard de la RSS qui laisse le champ libre des candidats anciens chefs de guerre qui peuvent toujours rejeter par les armes les r sultats lectoraux Si le vote populaire doit marquer la fin de la Transition appel e de ses v ux par une tr s large majorit de la population congolaise rien n indique donc que ses r sultats seront accept s Les partisans de Jean Pierre Bemba tr s nombreux Kinshasa se font eux m mes l cho de ce diagnostic tristement r aliste ils justifient leur pr f rence par le fait que Jean Pierre est arm S il gagne Joseph ne pourra pas lui retirer sa victoire Une laborieuse exp rimentation de la Politique europ enne de s curit et de d fense PESD L EUFOR est en effet d s sa conception une affaire tortueuse la lettre du Secr taire g n ral arrive en effet au moment m me o s effectue la rotation du Groupement tactique o Battle group BG europ en en position de s and by Le BG Fran ais est alors sur le point d tre remplac par le BG Franco allemand Cette r
211. ce afghane dans l embarras de multiples reprises Les multiples protestations du gouvernement afghan sur les bavures ont d ailleurs conduit le commandant am ricain de la FIAS le G n ral Dan Mac Neill changer ses directives P t 2007 il ordonna aux pilotes des forces a riennes de mod rer leur usage de la force dans leurs missions de soutien aux unit s tactiques pour viter de commettre des erreurs 2 Cette situation command e par l accroissement des difficult s politiques de l usage de la force eurent des r percussions importantes sur les troupes au sol et notamment les petites unit s afghanes r parties sur le territoire afghan qui int grent des instructeurs de POTAN et sont r guli rement au contact des Talibans Ne b n ficiant plus d un soutien se traduisant syst matiquement en un feu a rien ces unit s doivent s adapter des difficult s accrues et aux interrogations de leurs homologues afghans Les contradictions et difficult s pratiques entre l action des forces au niveau tactique et ses dimensions op rationnelles et politiques provoquent ainsi des dilemmes majeurs De la m me mani re l engagement des Etats Unis et la Grande Bretagne dans la lutte contre la culture du pavot opium notamment par la mise en place de campagnes d radication brutales peut tre interpr t e comme le signe de la volont de ces Etats liminer l un des moyens de financement de insurrection au del de l o
212. ce qu ils appellent le Joint planning o la planification combin e regroupant militaires civils ONGs agences de d veloppement bailleurs de fonds etc L action doit tre concert e le plan d intervention global pour viter le d faut de coop ration par exemple entre l Union europ enne et PONU en R publique d mocratique du Congo dans les domaines de d sarmement d mobilisation et r int gration DDR et de la r forme du secteur de s curit RSS Or le Joint planning est tr s difficile mettre en pratique en raison de la divergence souvent importante entre les agendas et les int r ts des acteurs intervenant et qui ne s av rent pas toujours 115 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy conciliables l image de la relation parfois conflictuelle entre militaires et humanitaires Or la phase de stabilisation d pend pour une large mesure d une pr paration qui associant les multiples acteurs d bute d s la conception de l op ration et permet de r ussir la transition d une phase l autre car celle ci oriente profond ment la suite du conflit 156 Les op rations de paix complexes d ploy es par les Nations Unies comptent trois types de personnels militaire civil et de police Leurs activit s de maintien et de consolidation de la paix sont extr mement diversifi es activit s de DDRRR d sarmement d mobilisation rapatriement r installation et r int gr
213. ci dresser une liste exhaustive s impose d embl e Pesprit Celles ci sont certes tr s vari es Elles s inscrivent dans des optiques strat giques ainsi que dans des historicit s et des trajectoires institutionnelles en apparence sans lien Pourtant comme nous le verrons les changes de savoir faire entre les diff rents pays occidentaux ont forg des pratiques et des approches militaires qui sans tre identiques ne sont par autant sans commune mesure Bien s r le moment de lappel d offre de cette tude n est pas tranger au contenu de son intitul Alors que PONU a tent ces dix derni res ann es de d velopper des comp tences en mati re d administration de territoires d crits comme tant en proie l anarchie les coalitions multinationales en Irak et en Afghanistan s efforcent de d finir des approches qui d faut de mettre fin aux conflits arm s permettraient peut tre terme d en transf rer la gestion aux autorit s locales Pourtant aucune doctrine en particulier ne semble s imposer comme ayant fait ses preuves De plus la question de la nature de PEtat re construire suscite de nombreuses pol miques entre les uns id alistes ou imp rialistes insistant sur les vertus du mod le occidental les autres cyniques ou clairvoyants tant pr ts sacrifier les droits de l Homme ou la d mocratie de march au nom de la stabilit Cependant en d pit du caract
214. consistaient galement nier toute dimension politique aux revendications populaires la sph re du politique tant consid r e comme hors de port e des populations indig nes 66 les d sordres taient g n ralement interpr t s comme d coulant de comportements d enfants indisciplin s m taphore fr quente devant tre ramen s l ordre par un syst me de r torsion et de r compenses et cela m me pendant la p riode de la politique suppos e pro arabe de Napol on III Ce n est alors qu avec les guerres de d colonisation dans le contexte de la guerre froide que les aspirations proprement politiques des gu rillas vont progressivement tre mises en avant par les autorit s coloniales Ainsi l id e du projet colonial comme projet politique incluant les populations locales non europ ennes en tant que sujets politiques rel ve de Panachronisme Ce n est en r alit qu avec la d colonisation que les lites indig nes et les administrations locales s int grent un projet de construction nationale malgr toute la fragilit de l implantation d un tel projet dans nombre de contextes post coloniauxt La police imp riale britannique et ses principes vers une d finition du nation building militaire Dans les ann es 1950 et 1960 la police imp riale rperial policing britannique qui sera plus tard re labellis e contre insurrection afin d en dissi
215. construction d Etats apr s les conflits Sch ma I Les op rations militaires dites traditionnelles une phase de combats de plus longue dur e autorisant plus de temps pour planifier la phase de stabilisation et reconstruction Traditional Model Intensity Nation Building Mission Duration Planning For Slow Long Forces Long Combat Buildup Conflict Available Term For Occupation Civilian Lead z ti pr emption Sch ma IT L adoption de nouveaux concepts op ration rapide et d cisive une fin des combats acc l r e gr ce la sophistication de l arm e mais impr paration et improvisation pour la phase de stabilisation et reconstruction reconstruction gap New Challenges Preemption amp RDOSs Intensity Gap 2 Nation a Building Mission Duration Planning For Fast Short Few Forces Long Combat Buildup War Available Perm For S amp R Civilian Lead 79 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy Sch ma IT Comment gagner la paix planification concomitante des phases de combats et de reconstruction pour imm diatement carter le risque d un reconstruction gap et mise en valeur des capacit s civiles en mati re de reconstruction Transformed S amp R Capability Bridge to Nation Building Intensity Duration Planning for Combat Fast Short Prompt Long And Concurrent War S amp R Tem S amp R Buildup Operations Civilian Lead
216. cours militaire la reconstruction institutionnelle et politique on ne peut certainement pas trancher dans absolu dans la mesure o comme on Pa vu les activit s qui entrent dans ce cadre sont multiples Il est alors important d aborder la question partir d analyses d taill es de terrains concrets afin de mieux saisir les complexit s sous jacentes la question 126 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits Bibliographie de la premi re partie BARNETT Thomas P M The Pentagon s New Map War and Peace in the Twenty First Century New York G P Putnam s Sons 2004 BIGO Didier La compl mentarit entre les forces arm es et la gendarmerie dans les op rations de maintien de la paix quels enjeux Paris Revue de la Gendarmerie Nationale 2001 2 pp 64 66 BILGIN Pinar Morton Adam Historicising representations of failed states beyond the cold war annexation of the social sciences Third World Quarterly vol 23 n 1 2002 pp 55 80 BRAEM Yann Les relations arm es ONG Caract ristiques et enjeux de l action civilo militaire fran aise Le cas Kosovo C2SD Paris 2004 BRODEUR Jean Paul Maintien et imposition de la paix en Somalie 1992 1995 Cultures Conflits n 29 30 BROUILLET Pascal Les nouvelles missions au regard de l histoire Les Champs de Mars n 11 2002 pp 89 98 BULLIMORE Steven L The Military
217. ctions politiques s curitaires administratives et conomiques aux autorit s locales Or contrairement une pratique tr s ancr e autorit s locales m me lues n est pas synonyme de l gitimit locale Si Pobjectif doit tre de rendre l Etat sa pleine souverainet aussit t que possible les moyens d y arriver font le plus souvent l impasse sur la mise en place d un syst me v ritablement repr sentatif Dans des Etats inachev s comme PAfghanistan ou le Congo une source majeure de la bellig rance demeure la cohabitation parfois difficile entre communaut s distinctes L absence d effort en termes de gouvernance locale au profit de l tablissement plus rapide et plus conomique en hommes et en moyens d un Etat tr s centralis revient souvent souffler sur les braises d un m contentement local source de retour au conflit Le non r glement de la question des T 5i congolais comme le statut politiquement marginal r serv aux Pachtounes durant certaines phases de la transition afghane ont fragilis profond ment l difice de la paix dans ces deux pays De la m me fa on que les militaires internationaux doivent savoir transf rer les fonctions civiles assum es dans la phase d urgence aux civils internationaux d s que possible ces derniers doivent les transf rer des autorit s locales susceptibles d en montrer la fois la capacit et la l gitimit L organisation pr cipit
218. ctoires tactiques et occuper le terrain En effet les policiers afghans payent un lourd tribut dans le sud de PAfghanistan o ils repr sentent les premi res cibles des insurg s tant parce que leur capacit se d fendre est tr s limit e que parce que leur image aupr s des populations n est pas bonne facilitant de ce fait la conduite des op rations insurg es Cette volont d am liorer l image de la police aupr s des populations afghanes en accroissant ses capacit s tait consid r e comme d autant plus importante que les militaires pensaient que la d gradation de l image de la police afghane d cr dibilisait galement celle des troupes internationales suivant un effet d entra nement entre les perceptions des populations locales de leur propre gouvernement et celles de la FIAS Ainsi un militaire a pu insinuer que c tait la mauvaise image du gouvernement qui entra nait par ricochet celle de POTAN pointant les responsabilit s des Afghans dans l chec des processus de stabilisation renvoyant en quelque sorte dos dos les diff rentes parties afghanes dans un processus de pens e propice vacuer toute responsabilit internationale Dans ce cadre l objet de la formation tactique dispens e aux policiers afghans pour qu ils aient la possibilit de mieux riposter semble tre une mesure de bon sens car elle vise permettre de s curiser les unit s de police et donc les maintenir dans des zones pro
219. cumulation d armes men e par le g n ral Nkunda peu avant l attaque de Bukavu Enfin la centralisation de PEtat major de la force Kinshasa soit pr s de 2 000 kilom tres de Bukavu n a pas contribu faciliter la vitesse de r action du contingent Suite la quasi r p tition Bukavu du sc nario jou l ann e pr c dente Bunia le Conseil de s curit conf re enfin la MONUC un v ritable mandat coercitif et d nu d ambiguit la r solution 1565 2004 largit consid rablement le mandat de la force d taill en 15 points sp cifiques y incluant sans quivoque 1 la protection des civils 2 l assurance de la libert de mouvement et 3 le soutien aux FARDC dans le d sarmement des groupes arm s trangers Par ailleurs des moyens militaires et de planification sont finalement accord s la force se voit augment e de 35 900 hommes suppl mentaires Surtout le g n ral n erlandais Patrick Cammaert venu du D partement des op rations de maintien de la paix DOMP New York met en place pour la premi re fois dans une mission de PONU un Etat major de division bas Kisangani dont Paire de comp tences couvre la moiti du pays et trois brigades Autre innovation de la MONUC deux de ces trois brigades sont partir de la fin 2004 mono nationales la Brigade indienne du Nord Kivu Goma et la Brigade pakistanaise du Sud Kivu bas e Bukavu Dot es de ce mandat beaucoup plus coerci
220. d montrer leurs capacit s op rationnelles les soci t s militaires priv es ces v ritables arm es non gouvernementales ANG pourraient bien s imposer sur le march du maintien de la paix Aux Nations unies donc de ne pas tre prises de vitesse par des Etats prompts privatiser leur d fense et pr ts confier l ex cution de leur politique trang re des entrepreneurs de guerre A l ONU de prendre 162 Un groupe de travail a t mis en place en novembre 2003 par le secr taire g n ral de l ONU Kofi Annan pour tudier un possible recours des soci t s militaires priv es Des propositions ont t faites par des groupes priv s dont l International Peace Operations Association et le Global Security Partnership Project 124 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits l initiative et de prouver que des soldats priv s sous le Casque bleu ont de l avenir 165 Parall lement si PONU s approprie de plus en plus la lourde t che de reconstruction tatique cette derni re se trouve souvent partag e ou d l gu e d autres acteurs favorisant la gestion de proximit des crises en 2003 POTAN d j pr sente en Bosnie et au Kosovo a tendu son champ d action PAfghanistan PUE a repris l op ration de police de PONU en Bosnie et assist la mission de l ONU en R publique d mocratique du Congo Elle se trouve de plus en plus en concurrence avec d autres insti
221. d part moins de 600 r parties pour moiti Kaboul et dans les provinces Il tait galement pr vu qu une part importante des personnels devait tre des Afghans de mani re limiter l emploi d expatri s 86 Pour Lakhdar Brahimi Repr sentant Sp cial du Secr taire G n ral lors des n gociations de Bonn et dirigeant de la MANUA en Afghanistan ces caract ristiques de la pr sence internationale taient justifi es par plusieurs raisons 7 D une part c tait une mesure de bon sens l tendue du territoire et sa difficile g ographie ne permettaient pas l ONU de mettre en place une pr sence dense et destin e administrer le territoire Le co t en aurait t trop lev et le D partement des Op rations de Maintien de la Paix du Secr tariat G n ral des Nations Unies New York ne poss dait pas les capacit s administratives pour une telle mission D autre part ce volume minimal tait aussi destin viter le recours aux experts internationaux pour permettre aux Afghans de se r approprier le processus de paix et de construction de l tat afin qu ils le conduisent eux m mes ce qui devait viter les effets de d pendance observ s dans les protectorats internationaux Enfin et surtout il ne semblait pas que les grandes puissances en d pit d annonces g n reuses avaient l intention de s investir massivement et durablement sur ce territoire encourageant donc la mise en place d une pr sence mo
222. d sign s sous lPacronyme informel 2D3R Ce processus s adresse aux miliciens trangers c est dire rwandais FDLR et ougandais ADF NALU et LRA alors m me que ces groupes qualifi s de forces n gatives aux termes de Accords de Lusaka sont uniquement trait es sous un angle coercitif L approche de Washington en particulier place la MONUC face une contradiction insurmontable inviter par des moyens non coercitifs les groupes ill gaux trangers regagner leur pays sans s autoriser n gocier avec ceux ci Seules les FARDC sont donc en droit d agir de mani re coercitive face ces groupes ill gaux Or les FARDC unifi es et suppos es r pondre du Gouvernement de transition demeurent des forces miliciennes attach es aux diff rentes composantes et entit s dont ils d pendent individuellement Les rares forces brass es l poque ont pour leur part vu s effondrer leurs capacit s de commandement et de contr le d j tr s limit es du fait de la suspicion qui demeure entre officiers issus de groupes arm s antagonistes et la rusticit des moyens de commandement Or pour des raisons d impartialit la MONUC n est l galement habilit e collaborer qu avec les Brigades int gr es Avant 2005 il n existe donc ni du c t des FARDC manque de moyens et d sorganisation g n ralis e ni du c t de la MONUC manque dhommes et mandat contraire les moyens de faire avancer le
223. d op ration nouveau sui generis La Commission pour la consolidation de la paix permettrait de mettre en uvre la recommandation des missions int gr es en exer ant un contr le global sur les fonctions politiques d assistance et de maintien de la paix des Nations Unies formul e dans le Rapport Brahimi La d cision de cr er cette Commission confirme le souhait d appropriation onusienne des t ches dites de state building Vers une sp cialisation onusienne en reconstruction post conflit Depuis le 11 septembre 2001 PONU se trouve impliqu e dans une nouvelle phase de construction internationalis e de PEtat sous l impulsion des Etats Unis qui font appel PONU pour superviser la transition politique en Afghanistan et dans une moindre mesure en Irak En Afghanistan PONU ne pratique qu un r le de coordination humanitaire et de soutien aux institutions nouvelles essentiellement Kaboul et dans sa r gion imm diate L objectif de la mission de PONU est de renforcer les capacit s locales de gouvernance en s appuyant beaucoup moins sur la pr sence internationale et plus sur les Afghans c est le ghf footprint approach empreinte l g re L ONU s carte des mandats ambitieux appliqu s au Kosovo et au Timor oriental robust peacekeeping pour revenir des missions d assistance sur le mod le de celles des ann es 1990 pour aider au d veloppement de la gouvernance dans une soci t post conflit Mai
224. d un territoire occup ou une partie de celle ci est insuffisamment approvisionn e la Puissance occupante acceptera les actions de secours faites en faveur de cette population et les facilitera dans toute la mesure de ses moyens Article 64 La l gislation p nale du territoire occup demeurera en vigueur sauf dans la mesure o elle pourra tre abrog e ou suspendue par la Puissance occupante si cette l gislation constitue une menace pour la s curit de cette Puissance ou un obstacle l application de la pr sente Convention Sous r serve de cette derni re consid ration et de la n cessit d assurer l administration effective de la justice les tribunaux du territoire occup continueront fonctionner pour toutes les infractions pr vues par cette l gislation Article 67 Les tribunaux ne pourront appliquer que les dispositions l gales ant rieures l infraction et conformes aux principes g n raux du droit notamment en ce qui concerne le principe de la proportionnalit des peines Ils devront prendre en consid ration le fait que le pr venu n est pas un ressortissant de la Puissance occupante Il n est pas ici question de revenir sur l ensemble des activit s administratives de d sarmement d mobilisation de d mocratisation lib ralisation de jugement des criminels de guerre de d nazification purge des institutions publiques et de r forme du syst me ducatif entreprises par les gouve
225. dans le cadre des op rations antiterroristes d OEF cette pr sence militaire ne b n ficiant d ailleurs pas d un Statut des Forces qui encadre juridiquement ses activit s De mani re significative les cha nes de commandement pour les op rations a riennes restent tr s floues une grande partie des personnels de la FIAS rencontr s ne la conna t que mal et il a t tr s difficile l quipe de recherche d obtenir des informations claires sur ses structures de commandement Y 25 Entretiens avec un Conseiller Militaire de la MANUA et les Conseillers Politiques du COMISAF Kaboul septembre 2007 Voir galement HEADQUARTERS Counterinsurgency FM3 24 Department of the Army Washington DC June 2006 216 Entretien au Combined Security Transition Command Afghanistan OEF Kaboul septembre 2007 217 Entretiens la Division Politique de la MANUA septembre 2007 158 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits compris dans les op rations men es conjointement entre la FIAS et les forces de s curit afghane pour la s curisation des comm morations ou grands v nements politiques par exemple les militaires de la FIAS reconnaissent que les officiers de liaison afghans n ont aucun pouvoir de d cision et que la conduite des op rations est tr s largement le fait des troupes internationales218 Le secteur de la s curit rejoint donc les tendances plus g n rales d absence de le
226. dants am ricains en Opex sont sans commune mesure avec les moyens mis la disposition des commandants britanniques ou fran ais Il convient ici de remarquer que la reconstruction d Etat en phase de stabilisation rel ve par essence en premier lieu de la composante Terre ou gendarmerie des contingents impliqu s Cependant dans la mesure o elle rel ve du niveau op ratif et donc du niveau interarm es nous ne pourrons dans le cadre de cette tude faire abstraction des r flexions engag es sur la question au sein des autres composantes Mer Air Cependant plut t que de consid rer les institutions militaires comme une entit homog ne ou de r fl chir en terme de traditions militaires nationales il est important d insister sur les positions diff renci es qui cohabitent au sein des diverses institutions et qui contribuent en fa onner les luttes et les pratiques Sch matiquement et cela quelque soit l arm e consid r e quatre positions g n rales qui ne sont pas forc ment exclusives les unes des autres semblent se d gager sur la question de la re construction d Etat Elles traduisent des efhos des socialisations des identit s professionnelles et des rapports diff rents la fronti re entre le civil et le militaire Elles se retrouvent des degr s diff rents au sein des diff rents corps Enfin elles traduisent diff rentes mani res d aborder les nouvelles missions e
227. de r pondre aux besoins de la population t Cette n gligence du volet gouvernance de appui PEtat un terme bien entendu anachronique dans le contexte de lONUC masqu par un soutien militaire un gouvernement la l gitimit douteuse sont deux des points communs principaux entre la MONUC et son anc tre des ann es 1960 Au lendemain de son ind pendance tout d abord puis l issue d un conflit directement li la fin de la Guerre froide le Congo a fait l objet d une entreprise internationale de restauration des fonctions r galiennes de l Etat Avant de devenir l un des cas d cole les plus embl matiques de PEtat effondr en Afrique le vaste territoire dessin par le bassin du fleuve Congo et ses affluents a longtemps illustr un mode profond ment atypique de colonisation Derni re large portion de territoire subsaharien tre explor e par les Europ ens le second plus grand bassin fluvial au monde apr s PAmazonie n a fait l objet de vis es coloniales que par d faut apr s que lPentreprenant roi L opold II eut fait le constat de occupation de tous les autres territoires africains par les grandes puissances coloniales de l heure 5 Le Roi des Belges avait en effet longtemps prospect notamment dans le Pacifique Sud la recherche d options coloniales rapidement r mun ratrices Ce sont finalement l audace souvent criminelle de l explorateur Henry Mo
228. de l appellation Congo par Za re un terme suppos ment plus fid le la tradition locale Le Za re devient alors le nom officiel de PEtat du fleuve symbole du pays et de la monnaie nationale25 Surtout encourageant le nationalisme sans jamais remettre en question le condomininm des grandes compagnies mini res occidentales sur le pays le dictateur exproprie les petits propri taires blancs du pays et redistribue les terres et les entreprises aux membres de son entourage proche Cette mise sac des infrastructures productives priv es s accompagne d un v ritable abandon d Etat par le r gime mobutiste Tr s vite les postes ne d livrent plus le courrier les lignes de t l phone deviennent muettes les avions de transport faute de contr le technique s crasent en plein centre ville et les h pitaux publics s questrent les patients jusqu ce que des proches viennent payer les frais Les royalties distribu es par les compagnies mini res occidentales mais surtout le tr s substantiel syst me de commissions exig es tous les niveaux d une administration devenue enti rement parasitaire nourrissent les go ts de luxe des lites locales Symbole du faste du r gime Mobutu le village natal du dictateur en pleine for t quatoriale voit s riger d immenses palais et est quip d une piste recevant occasionnellement les Concorde d Air France Ce r gime se maintient tout au long des a
229. de la guerre de Crim e et des deux guerres mondiales la British Army s est historiquement sp cialis e dans des missions constabulaires dans des contextes coloniaux Par cons quent il y a une Royal Navy et une Royal Air Force RAF mais pas de Royal Army il y a seulement une British Army Cette singularit explique en partie le mod le de socialisation professionnelle moins militaris et conventionnel de l arm e britannique par rapport d autres arm es de terre europ ennes et plus forte raison encore de la US Ary 22 Cet h ritage joue encore aujourd hui un certain r le dans la revendication par les militaires britannique d un savoir faire sp cifique en mati re re construction d Etat en Opex La deuxi me particularit est mettre en relation la tradition juridique anglo saxonne de la Common Law En effet selon une interpr tation courante de celle ci en cas d incapacit av r e des autorit s civiles faire respecter la loi en interne tout citoyen serait en droit de se suppl er l autorit d faillante condition de respecter un certain nombre de principes dont celui de l usage de la force minimale n cessaire au maintien de l ordre et de la paix et du transfert des pr rogatives r galiennes aux autorit s civiles apr s les troubles En pratique et historiquement ce seront les militaires qui assumeront ce r le d Assistance to Civil Power d assistance
230. de soutien une transition post conflit qui ne s est d couverte un mandat de reconstruction d Etat qu apr s de nombreux et tortueux r ajustements La Mission de PONU en RDC MONUC a d abord t l h riti re de la modeste op ration d observation du cessez le feu fort th orique de 1999 Elle a t progressivement charg e d un r le d accompagnement de la Transition partir des accords de paix de 2002 alors m me qu elle ne comptait que quelques milliers dhommes sous quip s et mandat s sous Chapitre VI de la Charte Sur un territoire aux dimensions continentales d pourvu d infrastructures les initiatives militaires de reconstruction ont t la mesure d un engagement politique reculons soumis de fortes r ticences du Conseil de s curit de PONU et une concurrence tr s vive entre intervenants internationaux Ensemble dynamique en volution constante l assistance internationale la reconstruction de l Etat congolais est plus qu ailleurs un engagement politique avant d tre wilitaire Dans une zone g opolitique qui est souvent apparue marginale pour le Conseil de s curit l engagement international s est longtemps limit un r le d incitation et de m diation aupr s des acteurs politico militaires congolais Pourtant au cours des quatre ann es de la tr s longue Transition congolaise d accident de parcours en catastrophe humanitaire l engagement de PONU tout c
231. de territoires conquis fit Pobjet de r flexions d s 1941 dans un contexte o occupation de la Rh nanie partir de 1918 pouvait tre utilis e comme mod le pour loccupation de PAllemagne Par ailleurs il y e t d s la capitulation sans condition des arm es japonaises et allemandes arm es au demeurant tr s disciplin es dans le respect de cette capitulation une certaine volont de la part des populations locales lasses de la guerre de coop rer et m me dans une certaine mesure de reconna tre une l gitimit temporaire aux occupations En Allemagne il y eut certes des cas d insoumission populaire mais ceux ci n ont pas perdur au del des premi res phases de occupation L aussi les ressemblances avec les Opex contemporaines sont t nues Enfin il est noter que depuis 1949 les conventions de Gen ve imposent un certain nombre d obligations et de responsabilit s des forces occupantes principe juridique de la responsabilit de la puissance occupante qui ne s appliquaient pas de mani re aussi stricte en 1945 Ces conventions obligent toute puissance d occupation de s acquitter d un certain nombre de t ches de reconstruction institutionnelle et conomique tout en limitant leurs ambitions transformatrices Il a ainsi souvent t soulign que la privatisation par l Autorit provisoire de la coalition CPA des bien publics irakiens la suite de l invasion am ricaine en 2003 tait ill gale au
232. depuis PONUC ouvre une re nouvelle PONU est d sormais charg e de poser les fondements institutionnels d Etats appel s na tre sur d anciennes zones de conflit Le secr tariat de PONU en fit une sorte de laboratoire et certaines m thodes furent ensuite transpos es dans d autres situations qui d passent cette fois le cadre classique de la d colonisation Il s agit d op rations au cours desquelles PONU n exerce pas l autorit provisoire mais a pour t che de contribuer la r forme d Etats fragment s par la guerre civile comme au Salvador en Angola au Mozambique En 1992 galvanis e par les objectifs ambitieux de Agenda pour la paix nonc s par Boutros Boutros Ghali PONU instaure l Autorit provisoire des Nations Unies au Cambodge APRONUC et renoue avec l ambition de reconstruire un Etat par remise en marche des institutions d j existantes Le Cambodge fut une des premi res missions d apr s guerre froide o PONU assuma la responsabilit formelle de gouverner le pays et de l assister dans sa transition du conflit la paix et la d mocratie Il y a eu un d doublement des fonctions selon un mod le bic phale avec un Conseil national supr me CNS d positaire de la souverainet nationale et qui devait d l guer tout pouvoir la mission onusienne pendant la phase de transition Les difficult s d organiser une administration transitoire au Cambodge s expliquent par l existence d un gouve
233. derni res ont consid rablement volu depuis Elles sont aujourd hui la fois plus larges et plus r alistes B L approche actuelle de la reconstruction d Etat au sein des arm es L approche actuelle de la question au sein de l arm e de terre et au niveau interarm e peut tre situ e la confluence de trois dynamiques distinctes La premi re est celle de l int gration des enseignements tir s par les militaires am ricains et dans une moindre mesure britanniques 7 de leur engagement en Irak Ainsi pr s d un an apr s la Directive 3000 du Pentagone d cembre 2005 faisant de la stabilisation une priorit pour les militaires am ricains au m me titre que la guerre le Chef d Etat major de l arm e de Terre fran aise CEMAT le g n ral Thorette prononce le 18 octobre 2006 un discours non ant le m me principe c est d sormais la stabilisation qui pr sente le plus grand d fi pour l arm e de terre et les autres arm es La deuxi me est celle de la r actualisation de la pens e et de exp rience coloniales notamment au travers des nombreuses r f rences la pacification coloniale de Gallieni et de Lyautey qui depuis la mission de la FORPRONU en Bosnie Herz govine sont pl thore dans les textes sur le double r le militaire et politique de lofficier en Opex 87 On peut noter l influence de la pens e du G n ral Rupert Smith dans les textes officiels fran ais notam
234. des signes tr s clairs d un engagement trop timide pour que les populations des zones du sud parient sur la r ussite du projet d Etat soutenu par les occidentaux Dans ce cadre c est bien la division croissante du pays que Pon assiste depuis quelques ann es entre un nord peu peu stabilis qui profite d une manne conomique importante et un sud qui s enfonce inexorablement dans la violence lui qui est l origine de l ensemble des processus de construction de l Etat qui ont eu lieu dans l Histoire afghane 195 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy Bibliographie de la deuxi me partie ANDERSON Mary B Do no Harm How aid can support peace or war Lynne Rienner Boulder 1999 ANDRES Richard WILLS Craig amp GRIFFITH Thomas Winning with Allies The strategic value of the Afghan Model International Security vol 30 n 3 Winter 2005 06 p 129 AREU Aiding the State International Assistance and the Statebuilding Paradox in Afghanistan Briefing Paper Series Kabul April 2007 BARRY Michael Le Royaume de l Insolence L Afghanistan 1504 2001 Flammarion Paris 2002 BIDDLE Stephen Afghanistan and the future of warfare implications for Army and Defense Policy SSI US Army War College Carlisle 2002 BRAHIMI Lakhdar PONU entre n cessit et minimalisme Politique Etrang re n 2 2005 pp 299 311 CHESTERMAN Simon Walking Soft
235. des Actions civilo militaires A C M EMA Division Emploi 11 juillet 1997 et Instruction 2900 Concept interarm es de l action civilo militaire 18 mars 2002 Nous nous r f rerons ces publications respectivement par la Directive de conduite et l instruction 2900 85 Section 9 Les Actions civilo militaires dans l Instruction n 1000 DEF EMA EMP 1 NP Doctrine Interarm es d Emploi des Forces 28 juin 1999 La premi re publication fran aise remonte a septembre 1995 lorsque PEMA a diffus une br ve directive de conduite provisoire r dig e par le CEMA l Amiral Lanxade 86 Directive n 00796 DEF EMA EMP 1 DR Directive pour la conduite des Actions civilo militaires A C M EMA Division Emploi 11 juillet 1997 56 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits population de participer la restauration des structures gouvernementales et administratives indispensables an r tablissement de l Etat de droit et de faciliter le red marrage de la vie administrative conomique et sociale notamment en favorisant le recours aux acteurs locaux On le voit dans un premier temps la doctrine am ricaine tr s ambitieuse des Civil Affairs elle m me h rit e de l exp rience fondatrice de la deuxi me guerre mondiale aura en France un impact certain sur les r flexions militaires en mati re de reconstruction d Etat en Opex De ce point de vue ces
236. des d enqu te jusqu alors clat es entre plusieurs sections de PONU et de sensibiliser les casques bleus aux questions d Exploitation et d abus sexuels SEA en sigle anglais Mis part le cas particuli rement m diatis d un fonctionnaire civil fran ais responsable d un r seau p dophile tr s important h berg sur un serveur Internet en France il appara t que les nombreuses all gations de viols r v lent en r alit une pratique massive de la prostitution dans le campement des soldats de PONU Bunia Compte tenu de l ill galit de la prostitution en RDC les praticiennes d masqu es notamment par les services de police peuvent chapper d hypoth tiques poursuites en accusant les soldats de PONU de viol Face ce probl me les solutions apport es par PONU rel vent 384 Par r f rence ironique un autre scandale frappant la m me poque les Nations Unies le sch ma Of for Food en Irak 385 Par exemple r cemment BEDARIDA Catherine Un film d Arte d nonce le viol devenu arme de guerre au Congo Le Monde 15 novembre 2007 386 ZEID Prince Al Hussein Strat gie globale visant liminer l exploitation et les abus sexuels dans les op rations de maintien de la paix des Nations Unies 24 mars 2005 A 59 710 387 KENT op cit p 3 252 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits du domaine du Command and control C2 des contingents on
237. des populations eau potable nergie transports soutien m dical En outre le r tablissement des services de base soutient la reconnaissance de la l gitimit des autorit s locales et le r tablissement de l autorit de la loi i D s la phase d intervention parfois et souvent dans les premiers temps de la stabilisation les forces terrestres agissent au b n fice des populations en coordination avec les autres arm es et services Au del des actions civilo militaires dont la finalit est l acceptation de la force par les populations locales il s agit le plus souvent de d ployer des capacit s minimales afin de r tablir certaines fonctions de base pour les populations sant eau nergie ou d apporter un soutien aux organisations humanitaires internationales ou non gouvernementales sp cialis es Les besoins d passant toujours les capacit s de la Force dont les moyens sont d abord destin s son propre soutien celle ci remplit surtout un r le de catalyseur aupr s des autres acteurs Cependant dans certaines circonstances particuli res et dans l attente de moyens civils sp cialis s les forces participent directement au soutien de la population si la d tresse le commande c est simplement une question de disponibilit face l urgence D autres actions essentielles la restauration de PEtat doivent g n ralement tre conduites en liaison avec l aide des forces engag es sur le th tre Elles peu
238. deste Ce ght footprint fut galement financier puisque dans les deux premi res ann es de 185 Voir le texte de l Accord d finissant les arrangements provisoires applicables en Afghanistan en attendant le r tablissement d institutions tatiques permanentes sign Bonn le 5 d cembre 2001 186 NATIONS UNIES The situation in Afghanistan and its implications for international peace and security Reports Of The Secretary General To The Security Council S 2002 278 New York 18 03 2002 187 Voir BRAHIMI Lakhdar PONU entre n cessit et minimalisme Politique Etrang re n 2 2005 pp 299 311 141 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy pr sence internationale Afghanistan se situa parmi les op rations ayant re u le moins d aide en volume per capita 88 Pourtant un grand nombre d observateurs d crivent une r alit tout autre davantage caract ris e par des d pendances financi re politique militaire tout autant que technique Tout d abord 72 2 de laide chappa au contr le de l Etat contrairement ce qui tait annonc au d part des op rations puisque les aides attribu es dans les premi res ann es furent majoritairement d pens es travers des organisations internationales ONG et entreprises de reconstruction Les bailleurs internationaux en d pit de la volont affich e de mettre les Afghans au centre des processus de d cision ont ainsi bi
239. dialogue inter congolais de m me qu l organisation d lections 35 La MONUC appuy e parfois par des pays tiers notamment l Afrique du Sud tr s active a en effet jou un r le significatif dans le rapatriement des troupes r guli res trang res du sol congolais Ainsi le retour au pays de 23 400 hommes de troupe rwandais de loin les plus nombreux constitue une avanc e significative 332 INTERNATIONAL CRISIS GROUP Les rebelles hutu rwandais au Congo Pour une nouvelle approche du d sarmement et de la r int gration Rapport Afrique n 63 23 mai 2003 p 1 333 Rapport sp cial du Secr taire g n ral sur la Mission de l Organisation des Nations Unies en R publique d mocratique du Congo 10 septembre 2002 S 2002 1005 p 19 228 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits sous la supervision de la MONUC et d officiers sud africains au titre du M canisme de v rification de la tierce partie connu sous son sigle anglais de TPMV Cette phase II se poursuit ainsi avec un relatif succ s tout au long de la p riode de la premi re ann e de la Transition C est cependant sur la phase IHI que la MONUC bute sur un obstacle tant conceptuel qu op rationnel Son r le est en effet extr mement ambigu elle doit jouer un r le non coercitif de soutien au processus de DDRRR D sarmement D mobilisation Rapatriement R int gration R nsertion souvent
240. diat apr s intervention puis devraient se cantonner un r le de dissuasion en se constituant en force de r action de rapide susceptible d intervenir en cas de d t rioration de la situation Le r le des militaires se limiterait alors au mieux susciter les conditions de possibilit d une r solution politique et d une dynamique de reconstruction d Etat qu il reviendrait aux autorit s civiles de mettre profit La deuxi me conclusion maximaliste consiste dire au contraire que les militaires doivent faire de la n cessit une vertu et devenir les fers de 18 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits lance de la strat gie politico militaire en participant notamment activement la reconstruction d Etat dans les situations de post conflit ou m me en assumant le statut de gouverneur militaire aux pouvoirs civils comme le proposent certains Il s agira alors notamment de tirer profit des hauts degr s d interaction entre les niveaux politiques et tactiques dans nombre de conflits contemporains pour largir consid rablement et durablement le mandat des arm es au del du recours la force et de la s curit ext rieure auxquels ils ont historiquement t cantonn s Cela leur permettrait alors de se substituer temporairement aux autorit s civiles Ces deux conclusions comportent cependant des limites significatives La posture minimaliste ne tient pas suffi
241. dites de SSTR la priorit des militaires d ploy s sur le terrain doit tre de soutenir le gouvernement mergent mettre en place un nouvel ordre interne new domestic order suite effondrement de PEtat ou une d faite militaire en marquant une rupture radicale avec le syst me politique pr c dent nouveaux mod les d organisation de la s curit de P conomie de la vie politique et sociale L impasse strat gique dans laquelle se trouvent les Etats Unis en Irak a suscit beaucoup de d bats Washington parmi les groupes d experts en d fense et politique trang re incitant Padministration G W Bush repenser ses modalit s de gestion de crises et la nature des missions des militaires D s juin 2003 la Chambre des Repr sentants et le S nat ont propos le Winning the Peace Act visant accro tre les capacit s des Etats Unis aider la reconstruction des pays ou des r gions en proie un conflit arm ou pour d autres raisons Dans la m me lign e le Pentagone a publi une tude Transition to and from Hostilities r alis e par le Defense Science Board la demande de D Rumsfeld en janvier 2004 et qui recommande des changements importants au sein du gouvernement am ricain qui donneraient aux Etats Unis 76 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits les capacit s de mieux mener leurs missions de peacekeeping et de reconstruction post conflit afin de
242. doivent conduire repenser le cadre conceptuel au travers duquel les guerres ont traditionnellement t men es et pens es L EFR global que ce soit dans les 19 many tactical victories are only likely to create more insurgents than they destroy Cordesman 2004 17 in CORDESMAN Anthony H The Post Conflict Lessons of Iraq and Afghanistan Testimony to the Senate Foreign Relations Committee Centre for Strategic and International Studies CSIS 19 mai 2004 2 SMITH General Rupert The Utility of Force The Art of War in the Modern Word Allan Lane London 2005 2 KRULAK G n Charles C The Strategic Corporal Leadership in the Three Block War Marines Magazine janvier 1999 http www au afmil au awc awcgate usmc strategic_corporalhtm t l charg en juillet 2007 17 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy Balkans en Afghanistan en RDC ou en Irak ne sera vraisemblablement pas atteint par la seule sup riorit tactique au sens traditionnel du terme ni par la sup riorit technologique ou en termes d effectifs c est dire par les moyens militaires traditionnels 2 Le deuxi me est que les relations tiss es par les militaires en op ration ext rieure avec leur environnement imm diat ont une port e politique de grande ampleur Ainsi ils jouent forc ment un r le politique crucial ne serait ce que parce qu ils sont in vitablement au contact direct des po
243. dollars en 2005233 Si l origine les formations de militaires afghans taient effectu es directement par des militaires occidentaux le processus de formation de formateurs permit de laisser des instructeurs afghans prendre progressivement en charge une portion croissante des enseignements et des responsabilit s administratives y compris celle des Ecoles de formation Cette formation de l arm e afghane se concentra prioritairement sur les unit s d infanterie et des cours de tactique avant que d autres enseignements soient dispens s formation des forces sp ciales cr ation d une cole de contre insurrection orientation faible mais progressive vers la formation des unit s de soutien 5 Dans le domaine de la police un certain nombre de PRT avaient entrepris partir de 2003 et notamment avec la PRT britannique de Mazar e Shariff de soutenir les premi res unit s de police afghanes d ploy es sur le territoire Cette assistance passait par la n gociation et le soutien politique et militaires aux unit s du Minist re de l Int rieur notamment pour convaincre les factions de les laisser op rer dans leur zone Elle comportait galement un volet plus pratique la construction d infrastructures le don de mat riel divers fournitures de v tement ou mat riel de communication mais aussi de la formation dispens e sur les mat riels donn s ou sur des techniques sp cifiques dont les policiers ne semblaient pas dispos
244. du CEMA en tant que conseiller de ex cutif et membre du conseil restreint Dans un souci de promotion des relations interminist rielles le Concept interarm es de sortie de crise avait t co sign par le MAE la suite de sa publication en 1994 Il en devrait tre de m me pour le nouveau Concept interarm es de gestion de crise En effet ce dernier r affirme l importance d une approche globale qui permette d int grer les lignes d op ration militaire conomique et politique dans une strat gie d ensemble coh rente de promotion de PEFR global sur le th tre de d ploiement des forces arm es Mais il n est pas certain du tout que cette proc dure formelle permettrait de venir bout des luttes interminist rielles dans un contexte o l engagement des forces arm es dans la reconstruction politique est souvent per u par les minist res civils comme un empi tement sur des domaines de comp tence civiles EMA Concept et doctrine interarm es de la Coop ration civilo militaire 262 DEF EMA EMP 1 NP du 3 mars 2005 voir annexe 2 34 35 64 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits D Les ambigu t s politiques quant l engagement militaire dans la reconstruction politique dans le cadre des nouvelles missions de l OTAN Alors que le probl me de la coordination interminist rielle est fr quemment voqu un aspect beaucoup plus g n ral et
245. e Le jeune leader Patrice Lumumba marque la rupture cette ann e m me en s adressant au roi Baudouin en des termes tr s durs avant que des meutes anti blancs ne pr cipitent une d colonisation b cl e en moins de six mois proclamation d ind pendance le 30 juin 1960 Alors que Lumumba penche vers le camp dit progressiste la solution de repli des Belges consiste s parer le Congo utile du reste du pays Les richesses min rales ne se trouvent pas L opoldville actuelle Kinshasa Pextr me ouest mais au Katanga province grande comme la France situ e au sud est du pays En armant un mouvement ind pendantiste dans cette zone qui r unit notamment 30 des r serves mondiales d uranium et 40 des r serves de cuivre les Belges font le pari d un Etat katangais pro occidental Dans le m me temps Joseph 288 Le folklore contemporain de Kinshasa veut que Mobutu n ait perdu le pouvoir en 1997 qu apr s que Jacques Chirac eut achev ses tests nucl aires dans le Pacifique et meut donc plus besoin de lui Entretiens Kinshasa f vrier 2007 206 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits D sir Mobutu l homme de la CIA dans le gouvernement Lumumba fait arr ter son propre Premier ministre Kinshasa Celui ci sera ex cut le 17 janvier 1961 au Katanga avec l aide d officiers de renseignement de l arm e belge Democratic Republic of the Congo
246. e Le mod le du soutien la nation h te host nation supporl est pr f rable mais suppose que des structures politiques cr dibles existent encore et b n ficient d un minimum de l gitimit sur le th tre d intervention Le deuxi me type d agencement civilo militaire plus souhaitable est alors celui de l administration civile b n ficiant d une forte int gration civilo militaire l exemple de lATNUSO UNTAES en anglais en Slavonie Orientale Croatie entre 1995 et 199850 En effet elle maintient l unit de la cha ne hi rarchique tout en vitant les probl mes de l gitimit que supposerait aujourd hui un gouvernement militaire g n ralement associ notamment la suite de la deuxi me guerre mondiale l administration d un territoire et d une population ennemis au sens traditionnel du terme Il existe enfin un troisi me grand mod le de structure unitaire celui de Pautorit mixte dans laquelle la cha ne de commandement ou la cha ne hi rarchique reste unique mais avec une troite coordination civilo militaire tous les niveaux de prise de d cision du niveau op ratif au niveau tactique le plus bas C est ici le type d administration coloniale britannique committee system notamment en p riode de troubles Urgence malaise le Kenya sous la r bellion Mau Mau etc 5l qui vient Pesprit Elle est en effet fond e sur une int gration tripartite entre mi
247. e Poss dant des mandats diff rents de maintien de la paix et de l gitime d fense en r ponse une agression ces deux pr sences sont engag es dans des processus de reconstruction de PEtat en m me temps qu elles conduisent des op rations de combat La question de ad quation entre ces deux agendas se pose donc et donne au projet de reconstruction de l Etat afghan une teinte tr s particuli re Ces l ments attestent de la pertinence d une tude de cas portant sur ces op rations dont les cons quences politico militaires se r percutent des niveaux divers de l Afghanistan la r gion tout enti re jusqu au syst me de s curit global La participation la reconstruction de l Etat afghan est effectivement devenue un l ment majeur des op rations militaires la faveur de r orientations progressives des forces internationales vers la conduite d une strat gie de contre insurrection destin es viter le retour des Talibans au pouvoir et selon lexpression d sormais consacr e la reconstitution d un sanctuaire du terrorisme international Ces r orientations se sont effectu es par coups au fur et mesure des difficult s exp riment es par les intervenants les militaires s engageant toujours plus avant dans des dispositifs pour une large part in dits L tude de l volution des pr sences militaires et des enjeux de leurs missions s av re donc particuli rement pertinente pour notre objet m
248. e S curit de PONU L intervention militaire dans des champs d activit autres que militaires ne doit alors tre pens e qu en rapport un minimum d objectifs politiques pr d finis m me si ceux ci peuvent laisser la place de larges marges de manoeuvre Le premier type d agencement civilo militaire est celui du gouvernement militaire avec un gouverneur militaire aux pouvoirs civils tendus suivant l exemple du g n ral Mac Arthur au Japon l administration alli e et notamment le g n ral Eisenhower en Allemagne ou le gouvernement 32 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits militaire aux Philippines pendant la guerre de conqu te am ricaine des Philippines 1899 1902 pour ne citer que quelques exemples historiques parmi lesquels on pourrait galement voquer la tradition coloniale fran aise de la pacification militaire Sil a lavantage de permettre une unit de commandement qui n emp che cependant pas toujours de fortes tensions civilo militaires comme aux Philippines il ne semble pas adapt au contexte normatif et aux conflits de projection contemporains qui ne b n ficient pas comme dans le cas allemand ou japonais d une capitulation inconditionnelle de forces arm es fortement disciplin es Le gouvernement militaire ou m me Padministration militaire de territoires n est pas une option si l on suppose que lPobjectif est la r duction de la violenc
249. e et resta loign de son fief du Panshir ce qui le coupa de ses bases et fit s effondrer la Shwra Nezzar Isma l Khan fut 139 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy centrale les grands chefs de guerre Karza poursuivit donc lobjectif de renforcement du pouvoir central En 2002 20 gouverneurs de province sur 32 taient ainsi des commandants de faction ce nombre se r duisant au fur et mesure des ann es 180 Mais la poursuite de cette strat gie eut un effet pervers certain elle contribua ent riner la persistance des logiques de r seau dans la mise en place des structures bureaucratiques au d triment des logiques de comp tences pr n es par les internationaux Pour un personnel du Repr sentant Sp cial de PUnion europ enne les milieux internationaux n arrivent pas prendre en consid ration le fait que les Afghans s adaptent aux discours internationaux anticipent leurs attentes et pr sentent des r sultats formels tout en faisant pr valoir derri re les annonces de fa ade des logiques client listes ne correspondant pas du tout ce qui est sous jacent au projet d instauration d un Etat de droit d mocratique l D une certaine mani re et comme le dira une personne de la MANUA lors de l tude de terrain la communaut internationale s est focalis e sur la construction de fa ades institutionnelles sans v ritablement se pr occuper du contenu de ces institutions
250. e la campagne antiterroriste d une autre mani re en collectant du renseignement en change d aide directe et en permettant une emprise diffuse sur l ensemble du territoire D autre part du point de vue de la reconstruction ces unit s devaient permettre d acc l rer et multiplier la mise en uvre des projets d aide L int gration d un conseiller en d veloppement disposant d une enveloppe financi re parfois cons quente plusieurs millions de dollars pour certaines provinces et d une capacit se rendre dans des endroits recul s pour d finir et surveiller la mise en uvre des projets Ces projets concern rent d ailleurs de mani re croissante la RSS en d caissant des financements dans le secteur de la s curit de la justice construction d infrastructure soutien la gestion des services ou encore du DDR La pr sence d un repr sentant du Minist re de lInt rieur afghan permettait par ailleurs de maintenir une pr sence loyale au gouvernement en lui fournissant tous les outils de communication modernes Ces structures hybrides charg e de la coordination civilo militaire autant que d op rations civilo militaires financ es par les agences de d veloppement civiles taient command es au niveau central par lorgane civilo militaire central de la coalition la Coalition Joint Civil Military Operations Task Force Cette derni re composante fut galement charg e d tablir des liens avec le gouvernemen
251. e maintien de la paix et celui des Affaires politiques reposant notamment sur une distinction abstraite entre r tablissement et maintien de la paix d une part et consolidation de la paix de Pautre est l origine de quelques rat s c l bres comme lors des premiers mois de Padministration de transition au Timor Leste 155 POULIGNY B atrice I nous avaient promis la paix Op rations de l ONU et populations locales Paris Presses de Sciences Po 2004 111 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy Parce que les cadres conceptuels et institutionnels font d faut en mati re d op rations de paix l adaptation doctrinale et op rationnelle ces op rations d un genre nouveau fut empirique et sujette de nombreuses controverses Ce sont les op rations qui ont d termin la r orientation th orique et pratique de PONU dans le domaine du maintien de la paix L Agenda pour la paix 1992 et le Rapport Brahimi en 2000 prennent en compte ces volutions il s agit d sormais de d finir une nouvelle doctrine pour ces op rations Mais malgr la tentative de codifier les peace operations on voit bien que l op ration onusienne devient un concept h t rog ne m langeant Phumanitaire le militaire l lectoral Padministratif le policier un concept clat caract ris par de multiples op rations mal d finies faisant de ces op rations un type
252. e munjani communaut villageoise ou simple parent le largie 166 Ces identit s plurielles se conjuguent et s imbriquent entre elles formant un r seau complexe d all geances Un homme peut ainsi appartenir et revendiquer donc utiliser plusieurs gaw selon ses besoins et n cessit s Gilles Dorronsoro explique que fout individu est pris dans des r seaux de solidarit reposant sur des obligations plus ou moins tendues on codifi es Le qawm tend tre un syst me d change globalisant sur le mod le de la famille largie m me quand sa base r elle est autre professionnelle politique confessionnelle etc 67 Si on doit identifier les principaux groupes de solidarit on pourrait ainsi souligner importance des identit s ethniques Pachtounes Ouzbeks Hazaras Tadjiks locales Heratis Panshirris Nufistanis et d signer quelques figures du pouvoir au sein des soci t s rurales afghanes bas et haut clerg mollahs et ul mas notables khans 68 chefs de clans et de tribus Cette fragmentation de la soci t afghane organis e en un r seau complexe d all geances a historiquement contraint la constitution d un Etat central En effet depuis les premi res tentatives d instauration d un pouvoir central ce dernier fut toujours per u comme l instrument privil gi d un groupe particulier et non le repr sentant ou le d fenseur d une hypoth tique nation Historiquement le syst me tatique
253. e PONU en Somalie UNOSOM Plus tard en 2002 381 En r f rence au scandale des mauvais traitements r serv s aux prisonniers irakiens dans cette prison de l arm e am ricaine galement r v l s en mai 2004 MALKIN Michelle The UN s Abu Ghraib http michellemalkin com 2004 11 23 the uns abu ghraib 23 novembre 2004 382 UNITED NATIONS OFFICE OF INTERNAL OVERSIGHT SERVICES Bureau des services de contr le interne des Nations Unies Investigation by the Office of Internal Oversight Services into Allegations of Sexual Exploitation and Abuse in the United Nations Organization Mission in the Democratic Republic of Congo A 59 661 5 janvier 2005 p 4 383 KENT Vanessa Peacekeepers as Perpetrators of Abuse Examining the UN s Plans to Eliminate and Address Cases of Sexual Exploitation and Abuse in Peacekeeping Operations African Security Review Vol 14 No 2 2005 p 4 251 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy un rapport de Save the Children UK r v le la pratique dite du Sex for food 84 par des soldats de la paix dans plusieurs camps de r fugi s en Afrique L accusation est d autant plus grave que le viol g n ralement accompagn d actes de barbarie li s des rituels magiques constitue dans l est du Congo une arme de guerre part enti re dont l usage est largement rapport par les m dias occidentaux 3 Le Secr tariat de PONU y r agit par l
254. e concours la construction d autoroutes ou de tron ons d autoroutes par les services du g nie qui permet la fois d homog n iser un espace national et aux troupes de se d placer au profit de leurs man uvres 23 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy r sultats de participer la construction nationale au nation building au sens strict favorable au gouvernement de Ng Dinh Diem Saigon Nous ne d velopperons pas ici les d bats multiples que la d finition de ces termes suscite dans les sciences politiques et sociales encore aujourd hui Pour les besoins de cette tude nous avons choisi de retenir l acception web rienne de l Etat comme une entreprise politique revendiquant le plus souvent avec succ s le monopole de la coercition physique l gitime Cela supposera donc notamment de s int resser la double dimension de la monopolisation des moyens de la coercition physique et du processus et des moyens de l gitimation de ce monopole vis vis des populations que cette entreprise politique entend administrer sur un territoire donn En effet nous consid rerons que l Etat n est pas uniquement une entit institutionnelle ofganisationnelle ou administrative mais galement un concept socio historique impliquant une certaine territorialit et l all geance d une population Il s agit ainsi d un concept plus large que celui de gouvernement d administ
255. e dans une p riode de transition politique D fense nationale Vol 50 n 4 pp 123 134 BBC WORLD SERVICE Congo Gold Is the UN Blocking an Enquiry 24 May 2007 BORGES Jorge Luis Fictions Gallimard Paris 1974 premi re dition argentine Ficciones Sur Buenos Aires 1944 BOSHOFF Henri Summary Overview of Security Sector Reform Processes in the Democratic Republic of Congo Situation Report Institute for Security Studies ISS Pretoria 6 January 2006 BRAECKMAN Colette Terreur Africaine Burundi Rwanda Zaire aux racines de la violence Fayard Paris 1996 BRAECKMAN Colette Le Dinosaure Le Za re de Mobutu Fayard Paris 1997 BRAECKMAN Colette Les Nouveaux Pr dateurs Politique des puissances en Afrique centrale Fayard Paris 2003 CAMMAERT Patrick G n ral Learning to Use Force on the Hoof of Peacekeeping Reflections on the Experience of MONUC s Eastern Division Institute for Security Studies ISS Pretoria 3 April 2007 CHIVVIS Christopher Preserving Hope in the Democratic Republic of Congo Survival Summer 2007 vol 49 no 2 pp 21 41 CONSEIL DE SECURITE DES NATIONS UNIES R solution 1445 2002 4 d cembre 2002 CONSEIL DE SECURITE DES NATIONS UNIES R solution 1493 2003 28 juillet 2003 CONSEIL DE SECURITE DES NATIONS UNIES R solution 1635 2005 28 octobre 2005 CONSEIL DE SECURITE DES NATIONS UNIES R solution 1756 2007 15 mai 2007 CROS Marie F
256. e et humaine La concurrence permanente entre programmes bilat raux et programmes europ ens malgr les d clarations favorables une approche communautaire qui manent syst matiquement des ambassades europ ennes interrog es constitue la principale entrave une mont e en 304 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits puissance de ces missions Pourtant cette concurrence est justifi e discr tement dans certaines chancelleries par les faibles r sultats enregistr s par ces missions Ce cercle vicieux par lequel certaines ambassades justifient la mise en uvre concurrente d initiatives bilat rales par l insucc s d initiatives europ ennes qu elles ont peu soutenu pourrait tre corrig par une approche plus coordonn e en amont c est dire d s la conception des op rations au niveau du Conseil de PUE Cependant la r forme engag e en 2007 est souvent pr sent e par les personnels de missions europ ennes de RSS sous un jour tr s pessimiste Il n est pas rare d entendre sur le terrain que Bruxelles est en train de cr er une ONU bis soit un secr tariat dont la lourdeur bureaucratique n aurait rien envier au DOMP des Nations unies En retirant au RSUE la responsabilit des missions et en privant le chef de mission sur le terrain des t ches relatives la s curit des personnels la r forme en cours semble selon certains promettre une efficacit moindre ce
257. e l Etat administration du pays lorsque l Etat est faible ou effondr voir encadr ci dessous Military support to SSTR operations will be undertaken to e Assist an existing or new host nation government in providing security essential public services economic development and governance following the significant degradation or collapse of the governments capabilities due to internal failure or as a consequence of the destruction and dislocation of a war 75 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy e Provide support to stabilize and administer occupied territory and care for refugees in major combat operations fought for limited objectives that fall short of forcibly changing the adversary regime e Support a fragile national government that is faltering due to serious internal challenges which include civil unrest insurgency terrorism and factional conflict e Assist a stable government that has been struck by a devastating natural disaster e Provide limited security cooperation assistance to a state that is facing modest internal challenges and e Provide military assistance and training to partner nations that increase their capability and capacity to conduct SSTR operations at home or abroad Source Support to Stabilization Security Transition and Reconstruction Operations Joint Operating Concept d cembre 2006 p i Ainsi pendant les op rations
258. e la conception am ricaine du ation building militaire Il n est d s lors pas tonnant que Robertson deviendra conseiller des forces arm es am ricaines pendant la guerre du Vi t Nam De mani re plus g n rale il souscrira l id e qui aurait t formul e de mani re tranch e par un partisan de Mao Zedong propos de la gu rilla communiste en Chine selon laquelle 20 de la r ussite d une gu rilla est 70 THOMPSON Robert Defeating Communist Insurgency Experiences from Malaya and Vietnam New York Frederick a Praeger 1966 71 Cette r gle des 20 80 sera reprise telle quelle par David Galula GALULA David Counterinsurgency Warfare Theory and Practice Londres Praeger 2006 47 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy militaire le 80 restant est politique arithm tique laquelle certains r pondent aujourd hui mais que faire si comme en Irak 100 des ressources sont militaires Ce seront ces id es affirmant formellement la dimension proprement politique de toute insurrection qui permettront nombre d analystes et de militaires am ricains et britanniques d tablir des parall lismes entre la police imp riale britannique et les op rations actuellement men es en Afghanistan et en Irak Dans ce contexte trois principes du mod le britannique retiennent g n ralement l attention premi rement celui de la restrei
259. e la reconstruction Elle devait donc directement b n ficier l effort de la campagne antiterroriste D finie comme le r sultat des activit s terroristes des tensions entre les leaders r gionaux et l autorit centrale les conditions socio conomiques d grad es une infrastructure d truite et des capacit s gouvernementales limit es 51 Vinstabilit devait tre donc combattue travers un volet militaire mais galement avec la mise en oeuvre d un programme de reconstruction auquel les militaires devaient tre associ s travers une coordination renforc e Ces derniers taient effectivement per us comme tant les seuls acteurs pouvoir se d placer sur l ensemble du territoire en d pit des risques importants Leur armement tait certes l ger mais en repr sentant la puissance militaire internationale et b n ficiant d un soutien a rien constant ils taient r put s pouvoir voluer sur le territoire et s curiser de ce fait les repr sentants des bailleurs de fonds qui les accompagnaient Une d finition lente et al atoire des objectifs et missions des PRT Si ce principe g n ral fut adopt relativement t t par les militaires de la Coalition et par la suite de la FIAS cette structure et surtout le contenu des programmes et priorit s ne furent cependant pas v ritablement d finis de mani re claire et pr cise Comme le note tr s justement Michael Mac Nerney le concept de stabilisation n tai
260. e port sur la planification civile le Humanitarian advocacy group HAG rassemble chaque semaine la MONUC civile les agences et les ONG mais aussi quelques officiers ACM de la Force MONUC Il est imit dans les provinces par le Comit provincial inter agences auquel se joignent galement des officiers ACM Ce concept nouveau est particuli rement sollicit avec par exemple la convocation r guli re Bunia en Ituri de trois r unions hebdomadaires La pratique diff re cependant selon les provinces ainsi P t 2007 seule la MONUC Bunia avait ouvert ses r unions matinales de s curit aux ONG humanitaires Ailleurs les tensions sont palpables entre les contingents MONUC et la communaut humanitaire Cas extr me le Sud Kivu o les officiers sup rieurs pakistanais portent des accusations extr mement graves contre les humanitaires internationaux qui exception de deux organisations qui trouvent gr ce leurs yeux crient au loup propos de telle ou telle crise en exag rant notamment le nombre de d plac s pour obtenir plus de fonds 2 Le torchon br le tel point entre humanitaires et Brigade Sud Kivu que les Pakistanais vont jusqu accuser des humanitaires d avoir fabriqu de toutes pi ces une affaire de trafic d or suppos ment men par les casques bleus du contingent et voqu e par un reportage de la BBC 0 Enfin dans la zone de Walungu l ouest du Sud Kivu les Pakistanais di
261. e sp cificit fran aise la French Touch dans laquelle les forces seraient davantage que d autres habitu es interagir de mani re importante avec les populations et adopter des attitudes moins agressives Les forces fran aises ne pr senteraient en la mati re aucune v ritable sp cificit adoptant progressivement des postures de protection analogues celle des autres contingents Entretiens men s l ambassade de France la FIAS ainsi qu au Combined Security Transition Command Afghanistan OEF Kaboul septembre 2007 160 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits C Les interactions entre forces internationales et groupes militaires non tatiques On a pu d crire la mani re dont la faiblesse de l engagement international laissait un certain nombre de vides sur le territoire afghan donnant l opportunit aux insurg s de prendre le contr le de zones importantes dans les provinces afghanes Mais cet engagement minima a galement des cons quences importantes sur les liens entre forces internationales et groupes de combattants non tatiques qui soutiennent leur engagement En 2001 2002 le soutien POEF aux milices afghanes En 2001 l originalit de la campagne afghane r sida dans le fait que les troupes terrestres furent quasiment exclusivement des troupes afghanes celles des commandants afghans oppos s aux Talibans et r unis dans l Alliance du Nord2
262. e terminer 37 IV Prot ger les populations contre PEtat congolais l mergence d un mandat palliatif La conversion tardive de la MONUC avec laide de lUnion europ enne des r gles d engagement v ritablement robustes n a donc pas pass l preuve du politique la possibilit d une confrontation directe avec les forces m mes d un Etat congolais qu elle laiss se reformer sans lui imposer de r gles de gouvernance Il aurait t par ailleurs impensable pour la communaut des donateurs en termes politiques comme s curitaires d affronter dans la capitale les forces pr sidentielles lors des combats d ao t 2006 Pourtant certaines voix discordantes au sein de la MONUC estiment que bien plus aurait pu tre fait En une sorte de jeu de miroirs d formants la passivit relative des contingents tunisiens et uruguayens de la Brigade ouest durant les incidents de Kinshasa d ao t puis de d octobre 2007 a renvoy un reflet presque inverse de la vigueur des contingents du sous continent indien impliqu s dans les op rations de haute intensit men es depuis 2005 en Ituri et dans les Kivu Par del les disparit s tr s fortes en termes d effectifs entre la Brigade ouest et la Division est c est bien coexistence de deux philosophies qu ont r v l les incidents de Kinshasa l ouest les contingents de la MONUC sont demeur s une force d appui en partie symbolique au processus politique h ri
263. e volet politique de cette action est demeur tout au long de la Transition un engagement a minima fond sur la recherche du consensus entre lites congolaises ex bellig rantes et non sur imposition de normes rigoureuses de gouvernance D crire et valuer les initiatives militaires en mati re de reconstruction de PEtat congolais n cessite une compr hension fine des d faillances du volet politique et civil de cette reconstruction C est parce que Paction civile internationale a laiss prolif rer un Etat congolais h ritier de la tradition mobutiste que l action internationale initialement timide sur le plan militaire a d plusieurs reprises renforcer son volet coercitif Dans les interstices de l action politique de la MONUC c est pour sauver le processus de Transition d un d rapage sanglant et plus souvent pour prot ger les populations contre l appareil coercitif m me de l Etat congolais qu un v ritable effort international a t conc d en mati re militaire L argument d velopp ici propose donc en premier lieu une r flexion sur l historicit d un proto Etat pr dateur dont la raison d tre toujours t lPexploitation des ressources naturelles par les puissances trang res Dans un second temps est abord e l ambivalence de l action internationale en RDC depuis les accords de paix de Sun City 2002 Plus qu la construction durable des conditions de la paix PONU a avant t
264. ection de la force qui sont r put es tre en contradiction directe avec les strat gies de contre insurrection Selon nos interlocuteurs la FIAS ou POEF l accroissement important du nombre d attentats suicide a progressivement engendr des comportements de protection de la force jug s excessifs conduite rapide multipliant les risques d accidents apparence tr s guerri re des soldats et attitudes hostiles vis vis des populations coupant progressivement les soldats occidentaux des populations locales Selon plusieurs militaires les forces occidentales sans aucune exception vivent de mani re constante dans la peur des attentats engendrant attitudes agressives vis vis des populations et restriction au minimum des sorties sur le terrain l o la recherche de confiance et le soutien de ses populations n cessiterait une plus grande proximit Globalement les logiques d emploi de la force sont donc soumises de multiples contraintes Outre qu elles ne r pondent des logiques faisant consensus entre les diff rents membres de l OTAN aboutissant en fait saper Punit de commandement il appara t que les forces internationales ne manifestent ni la capacit ni la volont de s engager en Afghanistan 219 Entretien au Combined Security Transition Command Afghanistan OEF Kaboul septembre 2007 220 Certains entretiens ont ainsi conduit consid rablement relativiser les discours tournant autour d un
265. effriter mesure que sa cr dibilit militaire ruin e par l pisode de Bukavu commence tout juste se redresser Dans la capitale majoritairement d favorable Joseph Kabila lPimage de la MONUC se confond avec celle de la communaut des donateurs dans son ensemble Le CIAT et en particulier l Union europ enne y sont per us comme la caution du r gime dit du 1 4 qui s ternise aux sommets de l Etat63 Le volet civil de la MONUC est alors enti rement impliqu partir de la r solution 1612 de septembre 2005 dans le d fi majeur que repr sente organisation d lections dans un pays aux allures de continent d nu d infrastructures Or les retards dans la pr paration des lections sont progressivement per us par l opinion congolaise dans les grandes villes du pays comme r v lateurs d un accord tacite de la MONUC une prolongation sine die du 1 4 au sommet de l Etat Alors que la Transition devait l galement se limiter deux ans partir du 30 juin 2003 avec la possibilit de deux prolongations cons cutives de six mois chacune la trop lente mise en place du cadre l gislatif des lections par les autorit s congolaises a forc la MONUC appuyer une nouvelle demande de report au del cette fois de la date l gale limite du 30 juin 2006 Les principaux b n ficiaires en sont de fait les ex groupes arm s Ils sont en effet accus s de succomber un syndrome de Cendrillon 56 4
266. emagne par l ensemble des Alli s apr s la Seconde guerre mondiale Enfin les op rations de type contre insurrectionnel dans le cadre des interventions militaires en particulier am ricaines au sein des pays de la p riph rie pendant la guerre froide Les fronti res entre ces trois types d exp riences historiques ne sont absolument pas imperm ables Cela appara t clairement lorsque Pon s int resse aux changes entre diff rents pays et aux transmissions d une p riode une autre de doctrines de tactiques de techniques et de proc dures Tactics Techniques and Procedures TTP militaires Les continuit s historiques entre savoir faire coloniaux et contre insurrectionels sont par exemple particuli rement fortes et ces deux cat gories se recoupent partiellement Par ailleurs le cas du gouvernement militaire am ricain aux Philippines 1899 1901 rel ve autant du r gime d occupation que de l exp rience n o coloniale Ces distinctions rel vent ainsi plus du continuum que de la cat gorisation stricte et fig e elles ont surtout l avantage de la clart 42 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits Ces trois types d exp riences historiques sont aujourd hui r actualis s Faune des exp riences des coalitions militaires en Irak et en Afghanistan Il est par cons quent important de revenir sur ce pass qui dans une certaine mesure influence le pr s
267. ement sans passer par le budget national afghan Ainsi dans le cas de USAID laide est souvent li e c est dire conditionn e par un certain retour sur investissement au profit d entreprises am ricaines Cette pratique est interdite dans le droit britannique en vertu de P Iwfernational Development Act de 2002 Le cas de l arm e britannique pr sente un paradoxe notable alors m me que l engagement des militaires dans des t ches traditionnellement consid r es comme civiles ne semble pas y susciter les m mes r sistances qu au sein d autres arm es nationales la r flexion en termes de nation building y est relativement peu pr gnantel La dimension politique des op rations militaires non conventionnelles y semble en effet dans une certaine mesure tre abord e sous l angle de l vidence Cette attitude n a pourtant que peu avoir avec un quelconque pragmatisme anglo saxon Elle est plut t mettre en relation avec une socialisation constabulaire et des formations cibl es sur la sensibilit politique notamment la suite de l engagement dans le conflit en Irlande du Nord Mais linverse il importe de ne pas exag rer cette socialisation militaire britannique La guerre conventionnelle y reste officiellement la t che premi re des militaires et l enjeu de PAfghanistan est ainsi selon les mots d un 139 Soit directement soit indirectement au travers du Afghanistan Reconstruction T
268. ement se borner incriminer les mod les potiques des transitions post conflits Souvent r duits des motions de compromis entre puissances intervenantes d une part et entre seigneurs de guerre locaux d autre part ces mod les posent certes des d fis parfois difficilement surmontables en termes notamment de l gitimit Mais c est aussi du c t du caract re inadapt des modes d insertion des personnels militaires que l on a identifi en Afghanistan comme au Congo des facteurs aggravants I Am liorer adaptation des troupes combattantes l interaction avec les populations locales Le premier imp ratif pour les personnels militaires est bien entendu de faire preuve de sensibilit culturelle et politique La r putation ex crable dont a par exemple souffert la MONUC avant la mise en uvre de r gles strictes r duisant les abus sexuels sur la population locale en est l exemple le plus loquent Il importe bien entendu de promouvoir des capacit s et des attitudes de respect des us et coutumes locaux afin de ne pas inutilement envenimer une situation d j sensible du fait m me de l intervention Les courtes p riodes de rotation ne permettent souvent pas aux troupes d ploy es de capitaliser sur les savoirs et savoirs tre acquis par les pr d cesseurs sur la zone de d ploiement De plus il y a souvent contradiction entre normes internationales et normes locales Il importe alors d organiser le t
269. emeur s une page oubli e de Phistoire coloniale L historien Adam Hochschild ose une valuation large en incluant la mortalit indirecte caus e par l exacerbation d lib r e des conflits locaux des fins commerciales d environ dix millions de victimes africaines La r v lation des massacres caus s par la pr sence belge et internationale dans P Etat Libre causa une r organisation administrative du territoire d sormais normalis e en tant que colonie de PEtat belge Le nouveau Congo belge n en demeura pas moins un lieu privil gi de lextraction sauvage des ressources sous couvert d une l galit de fa ade La d couverte d un immense potentiel d exploitation de minerais et de pierres pr cieux mais surtout ses r serves d uranium en firent un atout ma tre du bloc occidental pendant la Guerre Froide d j en ao t 1945 les charges nucl aires des deux bombes d Hiroshima et de Nagasaki taient compos es d uranium du Katanga f Le r gime Mobutu appara t de tr s nombreux gards comme lh ritier de ce mode de production de l Etat fond sur l exploitation des richesses Pusage de parrains internationaux protecteurs du r gime D s les premiers remous d un mouvement ind pendantiste en 1960 les puissances de la Guerre froide se sont disput es le contr le du territoire La bataille y est sans doute la plus dure men e alors en territoire africain entre blocs occidental et communist
270. en souvent contourn purement et simplement les m canismes de d cision nationaux afin de mener eux m mes leurs programmes de reconstruction sans en r f rer au gouvernement Ensuite et de mani re relativement classique dans ces entreprises de reconstruction l aide internationale a engendr des m canismes de d pendance particuli rement forts au niveau financier puisque moins de 10 des d penses de l Etat viennent des revenus domestiques mais galement au niveau des capacit s administratives avec un emploi r current des consultants internationaux et bien entendu au niveau de la s curit comme nous allons le voir Comme le d crivit Astri Suhrkel 1 cette d pendance a des effets politiques majeurs faiblesse consubstantielle d un PEtat qui est responsable devant les acteurs internationaux avant de l tre devant sa population ce qui r duit d autant sa l gitimit orientation vers une conomie et une politique de rente faible capacit transformer la soci t puisque les b n ficiaires de la rente les importateurs du mod le aupr s de la soci t locale restent loign s des populations rurales Ces caract ristiques de la mise en uvre du projet de reconstruction de PEtat permettent de souligner deux enjeux majeurs de ce processus d une part 188 DOBBINS James amp al America s Role in Nations Building From Germany to Iraq RAND Santa Monica 2003 18 Voir UNDP Security with a hum
271. endre les groupes d autod fense qui militarisent la sph re sociale redondants et faciliter la mobilit des acteurs civils internationaux notamment ceux charg s de mettre en uvre la strat gie de reconstruction politique et permettre aux institutions politiques en place d y d ployer leur autorit terme ces op rations de s curisation militaire qui ne sauraient tre exclusivement coercitives doivent c der une logique de s curit publique notamment par le d ploiement d unit s de polices statut militaire ayant des pr rogatives de police judiciaire de type gendarme puis de police internationale ou locale Cependant cette notion de s curit ou de s curisation peut donner lieu des lectures radicalement divergentes Elles ne rel vent ainsi pas seulement d un environnement de menaces mais galement d a priori normatifs 6 On peut ainsi supposer que les populations n envisagent pas du tout les priorit s de s curit dans les m mes termes que les intervenants Or c est bien la diff rence entre la s curit du point de vue des intervenants lutte contre le terrorisme le trafic de narcotiques et la s curit du point de vue de la population qui risque d entra ner l rosion de la l gitimit des forces de s curit et ce faisant celle de PEtat en construction On pourrait donc supposer que la participation des militaires la reconstruction d Etat post conflit ne peut tre efficace que dan
272. endront leur statut militaire pour tre recycl s Les limites de la cr ativit des institutions internationales Ce type d arrangement ne r gle bien entendu pas tout Ni la Banque mondiale ni aucun autre donateur multilat ral ne peut financer les Centres de regroupement purement militaires dans lesquels a lieu la premi re phase du processus men e par la Szructure militaire d int gration SMT partenaire militaire congolais du programme MDRP De m me c est toujours la SMI seule qui est charg e de g rer et de financer les CBR Tandis que le MDRP b n ficie de 200 millions de dollars pour soutenir ceux qui ont choisi la vie civile travers son partenaire congolais la Commission nationale de d mobilisation et de r int gration CONADER la partie proprement militaire g r e par la SMI et par lEtat major des FARDC manque cruellement de ces fonds que lui refusent les r gles du CAD Quant au Centre de coordination des op rations conjointes CCOC il est suppos coordonner le travail de la SMI et de la CONADER Faute de positionnement hi rarchique clair vis vis des deux premiers il n est en r alit jamais parvenu remplir son cahier des charges Il est en effet frappant qu aucun des bilat raux leaders en mati re de r forme des FARDC notamment la Belgique l Afrique du Sud ou la France n a consenti un s rieux effort financier en faveur du volet militaire de ce Tronc commun dont le volet DDR
273. enforcement du dispositif MONUC en 2007 suite la reprise des affrontements dans les Kivu sont trois illustrations de sauvetages 7 extremis suite des checs localis s du processus DDR RSS D s lors l observation du r le des militaires dans ces processus hautement politiques implique d identifier deux niveaux d action qui m riteraient sur le terrain d tre davantage int gr s d une part l action coercitive des unit s de combat des forces internationales et d autre part le r le plus localis des militaires au c ur de leffort de r forme ou de reconstitution des institutions tatiques en mati re de formation d encadrement ou de conception des programmes DDR RSS A la confluence de ces deux principales sph res d action le volet protection des forces 455 BAYART Jean Fran ois La guerre en Afrique d perissement ou formation de l Etat Esprit novembre 1998 n 247 p 55 73 291 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy internationales est d une importance cruciale En d pend on Pa vu une tr s grande part de la l gitimit d institutions nationales invariablement per ues par les populations comme ins parables des int r ts internationaux pr sents sur leur sol La question principale pour un terrain donn n est donc pas tant de d terminer comment les militaires peuvent participer de ling nierie institutionnelle qui sous tend l initiative
274. ensible Particuli rement probl matique tait la question des cultures de substitution puisque le pavot reste dans bien des r gions la culture la plus rentable assurant un revenu stable aux agriculteurs A Pinefficacit des programmes de substitution agricole se conjuguait Pimpopularit des campagnes d radication rendant extr mement difficile la mise en place de strat gies de lutte contre la production de pavot Une logique d engagement des Etats suscitant l barpillement des strat gies 1 Entretien aupr s du Conseiller Militaire de la MANUA Kaboul septembre 2007 145 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy Ce trop bref aper u des r sultats de la RSS en Afghanistan montre que le bilan qui pourrait en tre tir semble largement n gatif recoupant l ensemble des publications consult es et des entretiens men s sur ce th me En dehors des difficult s inh rentes la poursuite de certains processus dans le contexte d une guerre comme pour le DDR une des explications de cet chec est la diversit de l engagement des diff rentes nations cadre Tout d abord sur Pensemble des financements accord s la RSS la majeure partie des fonds furent allou s la reconstruction de l Arm e Nationale Afghane 60 et la police 28 laissant la justice et le DDR 3 des contributions internationales De ce fait les ressources attribu es aux diff rents secteurs montre
275. ension et consid r l appropriation comme un poids plus qu une n cessit n gligeant d impliquer les acteurs institutionnels mais galement les populations travers par exemple une communication destin e pr senter les projets internationaux Cette dimension est n anmoins particuli rement importante dans des zones comme PAfghanistan o les r formes juridiques sont souvent per ues tort ou raison comme des atteintes aux normes traditionnelles h rit es des principes islamiques20 Mais cette appropriation est galement d ordre conomique et institutionnel elle suppose de former des personnels et r former les institutions suivant des mod les qui poss dent leur propre coh rence conomique De ce point de vue la durabilit des efforts entrepris dans ce domaine reste soumise des interrogations nombreuses puisque les d penses du seul secteur de la d fense repr sentent plus de 5 fois ensemble des revenus domestiques La mani re dont la RSS fut mise en uvre en Afghanistan se diff rencie donc notablement des doctrines adopt es en la mati re Manquant de bases empiriques permettant de relier la th orie la pratique la RSS a surtout vu ses orientations changer notablement sur ce terrain l accroissement des capacit s coercitives de l Etat tant privil gi au d triment du projet d une gouvernance de la s curit Comme l crit Marc Sedra le concept de R forme du Secteur de la S curit se dif
276. ent avec les militaires Washington et sur les terrains dits sensibles Les entretiens se sont particuli rement centr s sur le cas de l Irak tant donn que depuis l intervention militaire de mars 2003 tous les programmes de reconstruction post conflit et les plus gros budgets mis en place par le gouvernement am ricain sont focalis s sur l Irak consid r comme le plus grand enjeu confronter pour les prochaines ann es venir Retour historique sur les contradictions de la doctrine militaire am ricaine Les entretiens Washington furent notamment men s un moment particulier dans l volution de la doctrine et de la pratique militaires 71 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy am ricaines peu de temps apr s le Discours la nation prononc par G W Bush le 10 janvier 2007 annon ant l envoi de troupes suppl mentaires en Irak Une p riode de d bats et de discussions intenses donc autour de ce qui est per u suivant les diff rents interlocuteurs diplomates et militaires tant t comme une n cessaire red finition du r le de PUS Armay en zone post conflictuelle tant t comme un retour au r le historique de l arm e de terre am ricaine plusieurs responsables militaires am ricains ont rappel les entreprises dites de w fary nation building men es en Am rique latine puis au Vi t Nam et en Allemagne et au Japon au lendemain de la Seconde guerre mondia
277. ent de responsabilisation locale dans la reconstruction de l Irak indispensable la pacification des rapports sociaux et la construction d un Etat stable Pour pallier ces difficult s le gouvernement am ricain a mis l accent et ax tous ses programmes au D partement d Etat et au Pentagone sur le d veloppement du concept et de la mise en pratique des Provincial Reconstruction Teams PRTSs en Irak Notamment Office of the Coordinator for Reconstruction cr au sein du D partement d Etat pour coordonner les activit s des diff rents d partements en mati re de stabilisation et reconstruction post conflit concentre tous ses programmes sur le d veloppement et le perfectionnement des PRTs en Irak adaptant aux conditions locales apr s lavoir import d Afghanistan 84 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits Depuis le lancement du plan de s curisation de Bagdad en f vrier 2007 le nombre de PRTs a doubl dans les provinces du nord et du sud de l Irak on en compte une vingtaine Cette augmentation d effectifs est appel e civilian surge escalade civile par les diplomates am ricains en cho au fary surge escalade militaire Leur r le est d aider les gouvernements provinciaux d velopper et renforcer leur capacit gouverner administrer am liorer la s curit et l tat de droit le d veloppement politique et conomique et fournir les services essentiels
278. ent et permet de l clairer le retour des doctrines anglo saxonnes de la contre insurrection en Afghanistan et en Irak ne saurait tre appr hend ind pendamment des continuit s historiques qui l alimentent Ainsi la raison d tre du retour en arri re historique est ici moins chercher dans une quelconque volont d identifier les pratiques et les approches qui sont efficaces dans la reconstruction d Etat que de mettre en vidence les exp riences qui nourrissent effectivement la r flexion contemporaine sur le r le des militaires dans ce domaine Il importe alors d insister sur les limites de la d marche se servant de l Histoire comme d une bo te outils permettant d identifier les pratiques qui fonctionnent et celles qui ne fonctionnent pas L Histoire ne se r p te jamais l identique et toute pratique historique s inscrit dans un contexte spatio temporel particulier qui interdit d en tirer automatiquement des maximes g n rales A L exp rience des administrations coloniales pacification coloniale fran aise et police imp riale britannique Il est ici utile de revenir rapidement sur la p riode coloniale celle qui s ouvre avec les grandes d couvertes du XVe et XVIe si cles et se cl t avec la p riode de la d colonisation formelle dans l apr s deuxi me guerre mondiale Elle est en effet aujourd hui souvent pr sent e et cela surtout dans la litt r
279. entretient elle avec les notions jumelles de reconstruction politique de reconstruction institutionnelle voire de nation building En d autres termes qu est ce qu un Etat en quoi se distingue t il conceptuellement des notions de r gime politique d administration de gouvernement de nation ou encore de gouvernance Jusqu ici nous avons employ ces diff rents termes sans les sp cifier Pourtant il va soi qu il s agit et cela d autant plus si l on adopte une approche en terme de sociologie politique de choses tr s diff rentes Il appara t galement ce propos que dans les discours militaires un m me terme peut parfois tre utilis pour d signer des choses distinctes Ainsi le terme de nation building ou de host nation support est fr quemment utilis par les militaires am ricains pour faire r f rence au soutien au gouvernement ou Padministration publique suivant en cela le vocable am ricain de la politique interne qui r serve bien souvent le terme de safe au seul niveau des Etats f d r s le terme de ation d signant le niveau f d ral Il s agit donc au sens strict d une d formation s mantique Cela n emp che que les Am ricains ont galement essay de susciter pendant la guerre du Vi t Nam un nationalisme sp cifiquement sud vietnamien distinct du nationalisme vietnamien d montrant par l une volont bien maladroite il faut le dire au vu des 30 Par exemple l
280. epris par les PRT Ainsi le soutien des PRT au renforcement des capacit s administratives dans les provinces aboutirait bien souvent ce que les militaires r alisent directement les travaux qu ils devaient aider mettre en uvre en conseillant les Afghans En effet les activit s de conseil et de formation sont extr mement longues et laborieuses alors que les personnels des PRT percevraient l efficacit comme directement li e la rapidit d ex cution du projet pour des dur es de rotation de personnel g n ralement beaucoup plus courtes que celle des assistants techniques et des professionnels du d veloppement Les termes m me de court et moyen terme semble tre sujet des interpr tations diverses entre les types d acteurs Pour un nombre important de personnes rencontr es les militaires consid rent que deux ann es sont du long terme quand les agences de d veloppement et les acteurs politiques consid rent qu il s agit l de moyen terme 8 L ensemble de ces contradictions et questions pos es par les mesures d efficacit montrent en fait combien la question de la formation des personnels et de la fixation des pratiques est importante En effet ces diff rences dans les repr sentations de efficacit tout autant que les contradictions institutionnelles entre les niveaux nationaux et provinciaux illustrent la faiblesse des cadres d action des PRT au final leur d ficit doctrinal et politique qui laisse v
281. er monter un poste de contr le et de garde r aliser une fouille op rationnelle g rer les ressources humaines d une 235 Voir GAO Afghanistan Security Efforts to establish Army and Police Have Made Progress but Future Plans need to be better defined GAO Report to House of Representatives Whashington DC June 2005 p 9 234 Entretien au Repfrance Kaboul septembre 2007 165 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy unit contr le des foules 2 Au fur et mesure de leur d ploiement les PRT s investirent donc dans ces missions d appui la police de mani re tr s vari e Certaines employ rent des policiers statut militaire comme les Royal Mounties canadiens ou les Carabinieri italiens ou des personnels d infanterie classiques pour r aliser des missions de formation Ces dispositifs en d pit de leur modestie fournirent autant de programmes bilat raux de renforcement des capacit s de police qui pass rent rarement par les m canismes de coordination allemands Une acc l ration sensible des programmes de formation des capacit s afghanes est cependant remarquable depuis l ann e 2004 et surtout 2005 tant dans le domaine de la police que de l arm e Dans ces deux domaines ce sont principalement les Etats Unis qui accentu rent leur implication passant de moins de 350 millions de dollars d aide en 2003 plus de 1 7 milliards en 2005 Les difficult s remplir le
282. er des limites majeures qui entra n rent des frictions avec les missions civiles de formation de la police De ce point de vue Pengagement des militaires principalement am ricains dans la formation de la police afghane a des r percussions politiques et administratives puisqu en apportant leur expertise sur des formations tactiques les militaires tentent galement d influencer Porganisation de Pensemble du Minist re de PInt rieur proc dure de recrutement et de gestion des personnels et travaillent sur des domaines aussi 170 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits loign de leur c ur de comp tence que les proc dures judiciaires notamment travers une assistance de type juridique Dans le domaine de la police l engagement des militaires am ricains fut ainsi justifi par la n cessit d am liorer la capacit des unit s se d fendre face aux insurg s mais galement par celle d am liorer l image de la police et donc de r duire les comportements jug s inacceptables principalement la corruption Pour les militaires l une des difficult s des op rations men es dans le sud de PAfghanistan tait effectivement l inefficacit des forces de police et leur incapacit r sister aux diff rentes attaques qu ils pouvaient subir Les troupes internationales se trouvent donc dans limpossibilit de trouver des relais stables permettant de conserver les acquis des vi
283. era accord la condition expresse que les rebelles reculent jusqu leur position initiale en dehors de la ville Au del de Papplication ferme d un mandat de l gitime d fense et de protection des populations l action de la Brigade indienne ne tranche donc pas fondamentalement l ambigu t du statut des rebelles Cons quence de Sak le mixage des forces de Nkunda avec des unit s pro gouvernementales non brass es issues du Sud Kivu constituera la r ponse d une partie du gouvernement congolais cette question et se soldera par une d b cle politico militaire P t et l automne 2007 voir nfra Epilogue Quant l action des soldats brass s ayant men l op ration conjointe avec la Brigade indienne leur bilan est catastrophique apr s avoir pris la fuite au d but des combats ils ont r investi la ville de Sak lib r e par la Brigade MONUC pour y piller les maisons abandonn es par leurs habitants 15 C Le renforcement du mandat protection de la force MONUC En d pit de cette capacit nouvelle des effectifs de la Divison est porter des coups tr s durs aux spoirs du processus politique les Kivu sont souvent tax s avec sarcasme de Cachemire africain 6 Les Etats majors indien 4 Entretien la Brigade Nord Kivu Goma juillet 2007 5 Ces incidents furent ouvertement reconnus par le porte parole de la MONUC Opportunistic elements of the FARDC took the opportun
284. erde tout L issue de tout conflit impliquant une violence r ciproque et plus largement de toute interaction strat gique se situe g n ralement quelque part entre ces deux volont s ou alors se distingue simultan ment des deux En d autres termes l issue d un conflit arm ou politique correspond rarement lintention premi re d un ou plusieurs parti s ce conflit Dans le cadre de d ploiements de force qui voient des factions locales s opposer la pr sence internationale il est alors important d interpr ter PEFR non pas comme tat atteindre co te que co te mais comme effet vers lequel tendre tant entendu que l on ne l atteindra jamais totalement La notion de ligne d op ration peut alors tre utile dans la mesure o elle permet d insister sur le chemin qui m ne des moyens aux objectifs sans conduire f tichiser cet objectif Cela est particuli rement important dans le domaine de la reconstruction politique et institutionnelle la ligne d op ration politique dans lequel l enjeu n est pas celui de l ad quation technique des moyens aux fins l image de la ligne d op ration militaire dans les guerres conventionnelles L enjeu central de la ligne d op ration politique est celui de la l gitimation locale et celle ci ne saurait en aucun cas tre con ue en des termes purement techniques Il faut alors notamment tenir compte du fait qu il n y a p
285. erme tre trouv entre les deux groupes d Etats qui s opposent r guli rement sur cette question au sein de l OCDE En France une r flexion sur l adoption de proc dures financi res plus souples d faut de la mise en place d un Fonds de stabilit a n erlandaise sera d cisive pour l avenir des contributions fran aises aux initiatives europ ennes de RSS 3 Adopter enfin la m thodologie globale de POCDE en mati re de RSS Enfin l assistance internationale la RSS ne peut plus faire l conomie d une approche v ritablement globale largie l ensemble du Sysz me de la s curit conform ment aux recommandations de POCDE Les d calages tr s nets en termes de m thodologie comme de financement entre r forme de la police et r forme de l arm e en Afghanistan comme au Congo sont porteurs de dysfonctionnements graves Quant la r forme de la justice elle est syst matiquement d laiss e dans les transitions sous assistance internationale sapant ainsi durablement la l gitimit aupr s des populations des institutions tatiques r cemment reconstitu es En la mati re un v ritable effort de Lessons learned doit tre engag notamment au Conseil de PUE afin que les efforts relevant de la PESD dans ces domaines soient d sormais int gr s d s le d part conform ment aux documents de travail r cemment produits par le Secr tariat du Conseil mais souvent rest s lettre morte LIL Rationalise
286. ernement central Afghan pr senter les forces internationales comme tant au service de la protection des populations l inverse plusieurs militaires am ricains interrog s pour cette tude ont critiqu les militaires britanniques en Irak qui auraient perdu de vue dans le Sud irakien en 2004 la n cessaire dimension cin tique de toute engagement militaire et auraient ainsi contribu l impression d impuissance du gouvernement irakien face aux milices chiites Deuxi mement alors que dans la formation des polices civiles la Grande Bretagne a dans un premier temps pr f r le mod le du Bobby en Irak et en Afghanistan cette optique a t syst matiquement critiqu e par les militaires am ricains mettant en avant leur mod le de police paramilitaire suppos mieux adapt aux guerres non conventionnelles Cependant en r alit le probl me tait surtout que les polices form es par les Britanniques Bassora appartenaient pour l essentiel soit Parm e de Mehdi soit l organisation Badr Malgr une volution de la position britannique sur la question du mod le policier pertinent pour les forces de s curit locales en Irak et en Afghanistan notamment dans le cadre du SSR la question demeure un sujet de discorde entre les deux alli s anglo saxons Troisi mement il est g n ralement admis au Royaume Uni que la r conciliation et la n gociation doivent faire partie de tou
287. errain Cette p riode aura des cons quences directes sur la forme que prendront les missions onusiennes vers un retour des t ches plus modestes la Somalie entra ne un revirement de la politique am ricaine marqu e par l laboration d une directive pr sidentielle d finissant de fa on tr s restrictive les conditions des engagements am ricains au sein des Peace Operations Le Clinton Administrative Policy on Reforming Multilteral Peace operations PDD25 mai 1994 stipule qu il faut d velopper une politique globale adapt e aux r alit s de la p riode d apr s guerre froide e l implication de PONU doit aller dans le sens des int r ts am ricains 154 POULIGNY B atrice I nous avaient promis la paix Op rations de l ONU et populations locales Paris Presses de Sciences Po 2004 108 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits e les objectifs de l op ration doivent tre clairs e les moyens d accomplir la mission doivent tre appropri s et disponibles e la dur e estim e de l op ration est li e la r alisation d objectifs clairs et r alistes Le document aura un impact tr s net sur l volution g n rale des op rations de paix partir de 1994 Le Suppl ment l Agenda pour la paix en 1995 revient des objectifs plus modestes L ensemble des checs en ex Yougoslavie Bosnie Herz govine Somalie Rwanda a conduit les puissances occ
288. erre d ment coopt s Cet tat de fait est hautement probl matique d s lors que la valeur des institutions cr es ne r side pas tant dans leur efficacit formelle que dans la l gitimit que lui accordent les populations L efficacit des institutions est du moins sur le long terme fonction de leur l gitimit locale et non l inverse m me s il peut en tre autrement court terme L appropriation locale des institutions est donc une dimension cruciale Elle suppose notamment que la participation des acteurs locaux soit bien plus qu un argument dans une logique de communication plus large L entreprise civilo militaire doit tenir compte de cet aspect chaque tape tout en portant un effort particulier en mati re de formation L action internationale post conflit correspond en effet la description d une expression 292 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits am ricaine gu re traduisible en fran ais elle doit work itself out of the job 54 Travailler se rendre superflus tel doit tre l objectif de tous les internationaux civils et militaires engag s dans une op ration de transition post conflit La r ussite de l op ration ne sera en effet jug e qu l aune de la capacit des locaux maintenir et d velopper l Etat re construit avec Passistance internationale b Ainsi le second imp ratif est de faciliter la pleine transition des fon
289. es Des soldats bien moins disciplin s encore au nombre de 50 000 environ demeurent en attente d int gration et survivent larme la main dans diverses zones du pays En effet il n est pas 392 ibid 35 BAYART Jean Fran ois Le crime transnational et la formation de PEtat Politique Africaine n 93 mars 2004 p 98 394 Entretien EUSEC juin 2007 35 HUMAN RIGHTS WATCH Democratic Republic of Congo Elections in Sight Don t Rock the Boat 15 Decembre 2005 pp 7 8 254 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits rare compte tenu des retards accumul s par le DDR que des soldats demeurent dans un CBR jusqu six mois d affil e sans commandement et mourant litt ralement de faim Ceux l aussi sont consid r s l galement comme membres part enti re des FARDC L int gration dans les FARDC rel ve en effet d un calcul d opportunit pr datrice 5 lexception des soldats nombreux incapables de faire le calcul mental permettant de comparer les b n fices du paquet d aide la d mobilisation et le salaire r el d un soldat ceux qui d cident de rester consid rent leur AK 47 comme un gagne pain plus fiable qu une tr s hypoth tique formation professionnelle 7 De tr s nombreux officiers souvent d nu s de toute formation ont galement refus la d mobilisation dans l espoir de convertir leurs grades en possibilit s de pr dation
290. es Arbaka sont des milices villageoises compos es de jeunes hommes dont le chef est d sign par l assembl e des anciens Elles sont cependant provisoires et visent un objectif pr cis l issue duquel les troupes sont d mobilis es afin qu elles ne repr sentent pas une menace pour l quilibre interne la tribu Entretien au Joint Mission Analysis Center de la MANUA Kaboul septembre 2007 162 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits d stabilisation des structures tribales en conf rant un pouvoir militaire des jeunes hommes pouvant concurrencer la hi rarchie interne aux tribus et notamment l assembl e des anciens Elle signifierait donc un facteur suppl mentaire de fragmentation de autorit politique difficilement contr lable En effet en d pit de discours parfois tr s optimistes sur les capacit s de compr hension et de manipulation des structures traditionnelles afghanes il est peut vraisemblable que les troupes internationales disposent des savoits faire et connaissances permettant de contr ler ces dynamiques extr mement complexes 2 Si des quipes d anthropologues ont t int gr es aux unit s am ricaines la pertinence d un tel dispositif reste valuer notamment au regard des rythmes de rotation des effectifs Cette recrudescence du recours aux milices s est galement traduit dans le domaine de la police avec la mise en place de la Police Natio
291. es charg des op rations de paix avait envisag d engager une soci t militaire priv e SMP pour intervenir au Rwanda Quelques ann es plus tard certaines soci t s militaires priv es ont servi dans le contexte d op rations de paix Pacific A amp E dans le cadre de la Mission des Nations Unies en Sierra Leone Armor Group filiale britannique de Armor Holdings US dans la prise en charge de la s curit du personnel de l UNICEF au Pakistan et en Afghanistan Des agences des Nations Unies UNICEF et des ONG Care PAM Croix 16 CHAPLEAU Philippe Privatiser la paix Politique internationale n 103 printemps 2004 123 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy Rouge et Croissant Rouge ont eu recours aux services de DSL AtrmorGroup en Angola ou au Kosovo pour assurer la s curit des soldats de la paix et le d minage humanitaire ou encore de DynCorp MPRI et Sandline pour s curiser des sites en Afrique en Am rique du Sud et au Moyen Orient Parfois les soci t s militaires priv es participent directement la re construction de PEtat l image de la SMP am ricaine ArmorGroup qui participe la d mobilisation des combattants Des contrats sont ex cut s pour la Croix Rouge Care ou encore Caritas au Kosovo en Bosnie et en RDC Le recours banalis ces soci t s militaires priv es remet en cause la cr dibilit des Casques bleus onusiens et la question de
292. es Nations Unies New York juin 2007 118 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits En plus de maintenir la paix et la s curit les militaires sont de plus en plus impliqu s dans lappui au processus politique dans la r forme du syst me judiciaire dans l entra nement des forces de maintien de l ordre et dans le d sarmement des factions bellig rantes Le DOMP des Nations Unies attribue la s curisation militaire un r le de soutien de la reconstruction civile Elle doit cr er les bases n cessaires pour la reconstruction civile c est dire instaurer la s curit sur le terrain et la garantir tant que les organes de s curit locaux ne sont pas en mesure de le faire par eux m mes Le principe de first in first out est compl tement remis en cause aujourd hui et la pr sence des militaires en situation post conflit est davantage envisag e sur le long terme afin d viter la r currence des tensions et conflits et permettre ainsi de faire progresser l effort de reconstruction Au Lib ria par exemple les militaires de formation ing nieurs ont t directement impliqu s dans la construction de routes r pondant un besoin urgent de reconstruction d infrastructures Le d faut de capacit civile pour effectuer ces t ches rapidement a justifi ce transfert de responsabilit s aux militaires Autre exemple au Kosovo en 1999 des militaires de formation ing nieurs au sein
293. es britanniques envisageaient un concept d op ration o des unit s seraient d ploy es pour renforcer les efforts de d sarmement d mobilisation et r insertion2 Des quipes essentiellement militaires devaient ainsi se d ployer en dehors de Kaboul pour n gocier le d sarmement des milices et soutenir les repr sentants du gouvernement central mais galement pour observer les rapports de force entre groupes arm s Les Am ricains de leur c t avaient d j d ploy des unit s civilo militaires pour effectuer des op rations de renseignement et de soutien aux chefs de guerre mais envisageaient de r orienter ces dispositifs vers des fonctions plus civiles pour les faire participer la coordination g n rale de l aide humanitaire et leur donner un r le de premier plan dans la reconstruction conomique 7 Ces r flexions sur linflexion que devaient conna tre les pr sences militaires taient particuli rement li es aux probl mes majeurs qu prouvaient les organisations civiles op rer dans les provinces et les zones rurales afghanes en proie la violence de linsurrection et surtout des luttes entre factions Dans le sud aux probl mes de criminalit et de combat entre groupes 245 Entretien la MANUA Kaboul novembre 2003 246 Voir HENDRICKSON Dylan BHATIA Michael KNIGHT Mark amp TAYLOR Annabel review of DFID involvement in Provincial Reconstruction Teams PRTs in Afghanistan DFID King s
294. es conflits A Red finir les missions des Nations Unies reconfigurer le concept de la paix Pour tre vraiment efficaces les op rations de r tablissement et de maintien de la paix doivent galement d finir et tayer des structures propres consolider la paix ainsi qu susciter confiance et tranquillit dans la population En application d accords sur la cessation de troubles civils il peut s agir notamment de d sarmer les adversaires de r tablir l ordre de recueillir les armes et ventuellement de les d truire de rapatrier les r fugi s de fournir un appui consultatif et une formation au personnel de s curit de surveiller des lections de soutenir les efforts de protection des droits de l homme de r former ou de renforcer les institutions gouvernementales et de promouvoir des processus formels on informels de participation politique La re construction de PEtat en situation post conflit qui n tait pas pr vue dans la Charte de FlOrganisation des Nations Unies ONU est progressivement devenue depuis ces quinze derni res ann es le premier enjeu de l organisation internationale L ONU intervient de plus en plus au c ur de la fabrique sociale et politique des Etats re construire passant ainsi de missions initialement statiques geler une situation conflictuelle c est dire du maintien de la paix pur des missions plus intrusives et constructives voire transformatrices puisqu
295. es des op rations conjointes MONUC FARDC cnrs 256 C Le renforcement du mandat protection de la force MONUC en 260 D R former l arm e pour en faire une protectrice des populations l enjeu de la RSS et ses C ne durera dre dates E E M nee Arr E E E ARS RAT 266 Synth se g n rale 287 Recommandations soevosrotesesesssonoeno osease rensie sirni 297 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits Introduction g n rale Qu il s agisse d op rations de paix de plus en plus int gr es et multidimensionnelles ou d op rations de stabilisation et de reconstruction aux objectifs encore plus diversifi s s curitaires politiques et conomiques ou encore du retour des doctrines contre insurrectionnelles en Afghanistan et en Irak le constat d un d cloisonnement des sph res d activit civiles et militaires conduisant un brouillage fr quent des r les et des sp cificit s de chaque acteur semble s imposer dans les op rations ext rieures Opex contemporaines Ce d cloisonnement facteur d incertitude quant aux r les de chacun trouve ses origines la fois en amont et en aval de ces op rations En amont il s ancre dans l volution d une pens e strat gique qui voit de plus en plus dans les zones grises du syst me international la principale source d ins curit internationale En aval c est par l exp rience souvent ad hoc et mal pr par e et planifi e
296. es diff rents minist res afghans ne disposent pas des m mes capacit s si le Minist re de l Economie est th oriquement en charge de la coordination inter minist rielle les personnels mieux form s du Minist re de la R habilitation Rurale et du D veloppement ou des Finances prennent bien souvent la direction effective des op rations Sur le terrain tant donn es ces diff rences les PRT doivent trouver elles m mes les interlocuteurs les plus m me de r pondre leurs attentes et mettre en uvre les m canismes de coordination qui leur semble les plus ad quats26 La coordination d pend donc d l ments tr s al atoires les priorit s nationales les repr sentations individuelles la qualit des liens entre militaires et civils internationaux et locaux Globalement largent de la reconstruction tant national les pays commandant une PRT sont r put s ne se coordonner qu minima avec les 268 Entretien men au CJ9 HQ ISAF Kaboul septembre 2007 269 Entretien men au CJ9 HQ ISAF Kaboul septembre 2007 187 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy repr sentants du gouvernement Kaboul les projets et leurs descriptions peuvent ne pas tre r pertori s dans les banques de donn es gouvernementales les processus de consultations ne sont pas forc ment tenus et en d finitive ces unit s qui devaient forger le lien entre les provinces et le gouvernement central p
297. es dommages collat raux sur les populations civiles rendent ces op rations conjointes coercitives contre les FDLR injustifi es Dans l est du pays l image d une MONUC main dans la main avec un gouvernement congolais profond ment impliqu dans des activit s ill gales et criminelles n a pas toujours uvr pour l image de l action internationale Ces op rations conjointes r v lent en effet non seulement les limites criantes des FARDC mais aussi celles de la MONUC en d pit des nettes am liorations apport es par la mise en place d un Etat major de division Kisangani en 2005 Dans les couloirs de ce centre n vralgique des op rations l est certains officiers rappellent les limites de toute op ration men e sous drapeau onusien la m connaissance des proc dures OTAN alourdissant consid rablement le travail d Etat major le manque de moyens financiers et lectroniques pour collecter du renseignement et l absence de lignes de communication claires avec lEtat major des FARDC Un officier de l Etat major de Division Kisangani le dit clairement ONU n utilise pas les proc dures OTAN ef se prive pour des raisons politiques d une v ritable collecte de renseignement alors m me que toute op ration militaire est fond e sur le renseignement Dans ces conditions sans v ritables moyens militaires on ne peut pas d livrer un r sultat militaire D autant plus que le commandement de
298. es entre vision civile et militaire de la formation de la police Cette conception est en fait en complet d calage avec la vision de PEUPM et des Nations Unies sur le devenir de la police ainsi que des diff rentes doctrines de R forme du Secteur de la S curit notamment celles du CAD de l OCDE Pour ces acteurs effectivement la police afghane doit se constituer en police civile respectueuse de la l galit et des Droits de l Homme L objectif reste donc de se concentrer sur la qualit des personnels form s Pinstar du projet initial allemand avec des formations longues 8 mois pour les sous officiers 3 ans pour les officiers sup rieurs et de mettre en uvre un volet de monitorat des forces dans les Provinces Cette strat gie se double d un discours officieux tenu par certains personnels sur la faillite de la lutte contre linsurrection par les moyens militaires Selon certaines personnes de PEUPM tout l enjeu de la lutte contre l insurrection serait de d finir les insurg s non pas en ennemis qu il faut d truire mais en criminels qui doivent tre jug s pour des actes de terrorisme ou participation au trafic de stup fiant en judiciarisant la lutte contre l insurrection La strat gie d une formation longue de qualit initi e par l Allemagne et poursuivie par l EUPM poss de des vertus certaines Elle correspond une vision de long terme s attachant am liorer l encadrement d une police dont la majeure p
299. es limites de leur calendrier de formation d l ves de l Ecole de guerre est un pas dans la bonne direction Des mesures de ce type doivent tre multipli es On peut citer en particulier la n cessit de mettre en uvre des rel ves bloqu es pour certains postes sp cialis s 457 Entretiens la MONUC Kinshasa juillet 2007 303 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy la n cessit d effectuer pour chaque officier un bilan de comp tences pour chaque officier incluant en particulier un niveau satisfaisant en langue anglaise au moins de niveau 3 la possibilit de limiter l acc s ce type de poste des officiers relevant de l Etat major interarm es Formation et entra nement EMLA FE de Creil ou des quatre Etats majors de force EMF dont dispose en permanence l arm e fran aise Si le futur Livre blanc appelle comme on le pressent un regroupement de ces diff rents Etats majors il faudra que les officiers envoy s dans ce type de mission proviennent de cet ventuel Etat major brojetable unifi sur le mod le britannique la n cessit pour tous les officiers fran ais relevant d op rations multinationales de rendre compte sur une base r guli re leur Attach de d fense local si cela n entre pas en contradiction avec le mandat de la Force 2 Am liorer l effort en mati re de missions europ ennes de RSS et d encadrement for
300. es modalit s des op rations classiques de maintien de la paix Outre leur multiplication c est surtout la diversification des missions qui caract rise les nouvelles op rations Au d but de la d cennie 1990 se sont multipli es les missions dites de deuxi me g n ration qualifi es de multidimensionnelles et qui impliquent les intervenants dans la restructuration de Pordre politique interne Elles int grent une dimension politique plus vidente qu auparavant Les caract ristiques les plus frappantes des op rations de paix dites de nouvelle g n ration sont le r le majeur et la grande diversit des composantes civiles et polici res comme ce fut le cas au d but des ann es 1990 en Namibie au Cambodge en Ex Yougoslavie o PONU 103 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy remplissait d j des t ches d administration civile d assistance humanitaire et de surveillance des droits de Phomme Tout son r le de maintien de la paix s est peu peu accompagn d un r le de re construction des infrastructures tatiques et de formation de la police locale Les aspects normatifs prennent en effet de plus en plus d importance dans les actions et les programmes de l ONU droit international promotion de d mocratie renforcement de PEtat de droit La d mocratie est devenue la fois une raison d intervenir et de se retirer exit strategy 48 Ainsi la fin de la gue
301. es niveaux afin de maximiser les effets de nos efforts et produire un impact visible tangible sur le terrain 7 En outre l inclusion des ONG dans la pr paration de plans de contingence en pr alable toute op ration conjointe devient une proc dure standard de la planification des op rations Il s agit l avant tout d effectuer une pr vision des d placements de populations et 424 OCHA Guidelines for Interaction between Humanitarian Organisations and MONUC military in the DRC 4 d cembre 2006 HC OCHA 04 06 45 MONUC Directive 01 07 du Commandant de la Force pour la Protection des Civil en R publique D mocratique du Congo 10 mars 2007 pp 4 5 Document en anglais Traduction de l auteur 26 Entretien la MONUC Kinshasa juin 2007 47 MONUC Directive 01 07 du Commandant de la Force pour la Protection des Civil en R publique D mocratique du Congo 10 mars 2007 pp 5 6 Document en anglais Traduction de Pauteur 263 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy d assurer la logistique de leur prise en charge pendant la dur e de l op ration envisag e C est dans le cadre du Cluster Protection que ces changes peuvent avoir lieu l chelle de la province concern e Rassemblant les diff rents acteurs MONUC les agences 8 et les ONG humanitaires les Custers sont des structures th matiques permanentes d change et de planification Davantag
302. es par exemple Mais dans ce dernier cas ce sera bien la sp cificit militaire elle m me qui sera mise en cause Il faudra ici aborder ces questions au travers d une approche tr s largement inspir e de la sociologie militaire discipline elle m me d riv e de la sociologie des professions Cette dimension est int ressante dans la mesure o elle permet d identifier les repr sentations que se font les acteurs des niveaux diff rents de la plus value du personnel militaire dans la conduite d un programme Cette dimension est galement clairante parce qu elle permet d identifier au travers des relations interpersonnelles les probl mes de comp tition et de concurrence interinstitutionnelles et intersectorielles qui sont susceptibles d merger de ces coop rations et cela d s la phase cruciale de la planification 3 Pratiques militaires et concours la reconstruction d Etat rep rage et localisation empirique de la probl matique En partant des strat gies des approches et des priorit s internationales dans la reconstruction d Etat on peut r pertorier un ensemble de fonctions militaires qui peuvent th oriquement du moins y concourir en Opex Ces strat gies internationales visent comme d j soulign en principe 1 r tablir une structure politico administrative fonctionnelle parvenant monopoliser les moyens de la contrainte physique en son sein sur un territoire donn 2
303. es pour sauver l arm e congolaise o plut t pour sauver les populations congolaises en r formant l arm e rel vent galement de retards multiples de manques de moyens et d une f roce comp tition entre institutions et Etats aux objectifs divergents 44 OCDE R forme des syst mes de s curit et gouvernance Les lignes directrices du CAD Paris 2004 5 Ibid p 26 267 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy Les innovations europ ennes en mati re de RSS La premi re grande initiative en la mati re appartient Union europ enne L EUSEC Mission europ enne de r forme du secteur de la s curit en R D Congo est d ploy e Kinshasa P t 2005 conform ment PAction commune n 355 du Conseil de PUE CFSP2005 355 du 2 mai 2005 Elle affecte des conseillers tous militaires d active ou retrait s aupr s du Minist re de la d fense du Quartier g n ral des FARDC du Quartier g n ral de l Arm e de Terre de la SMI de la CONADER et du CCOC avec une mission de conseil strat gique sur les r formes engager Mais c est surtout par son valuation des probl mes d administration interne de l Arm e de Terre qu EUSEC entre de plain pied dans le soutien la Transition le Rapport EUSEC tel qu il est surnomm est pr sent publiquement le 1 septembre 2006 Il sera suite une forte pression de la communaut des donateurs accept par le gouverne
304. es t ches en dehors de leur sph re de comp tences par d faut soit les Nations Unies ou plut t la nation cadre qui dirige militairement la mission a recours ses propres r gles d engagement militaire soit des soci t s militaires priv es SMP proposent d sormais leurs services et interviennent de plus en plus fr quemment dans le cadre de missions onusiennes En effet les Nations Unies ont toujours plus de difficult former les contingents n cessaires la r alisation de ses mandats La privatisation du maintien de la paix s est donc affirm e au cours de ces derni res ann es et conna t un avenir prometteur Il s agit essentiellement de l externalisation des t ches non combattantes des militaires de logistique et de soutien annexe au combat conseil en mati re d quipement de restructuration de forces arm es ou d op rations militaires entra nement y compris au combat support logistique la fois pour les op rations humanitaires mais galement dans le soutien aux troupes pourvoi en personnel dans des r les de surveillance et enfin d minage valuation des risques sensibilisation et la formation du personnel aux questions de s curit le conseil en cas de crise kidnapping par exemple la fourniture de gardes pour la protection des locaux des entrep ts et des r sidences du personnel et le soutien logistique 161 En 1994 Kofi Annan alors secr taire g n ral adjoint des Nations Uni
305. es tensions Au m me titre que lP volution presque accidentelle de son mandat coercitif le mandat de coofdination locale de l action civilo humanitaire de la Force MONUC a ainsi constitu une addition tardive mais cruciale un mandat de reconstruction d Etat g n ralement n glig par la section civile de la MONUC A condition bien entendu que ces efforts militaires ne contribuent pas une p rennisation de la violence civile L initiative pakistanaise de mise en place de l iflage vigilante committees VVC des comit s d autod fense de villages contre la menace des FDLR ou des Rasfas constitue l exemple m me d une initiative facilement politis e et dont les cons quences de long terme peuvent tre d sastreuses Certains fonctionnaires civils de PONU ronisent d j sur ces futurs Mayi Mayi sponsoris s par la MONUC D R former l arm e pour en faire une protectrice des populations l enjeu de la RSS et ses difficult s Mettre un terme au cycle de la reproduction de la violence par la mise en place d un v ritable monopole l gal de l action coercitive et judiciaire dans un Etat donn tel est l objectif de la R forme du secteur de la s curit Au Congo cependant la formule hybride du Tronc commun devant mener en parall le d sarmement et brassage place le processus l cart des bonnes pratiques reconnues en la mati re En 2003 au demeurant l emphase encore est plac
306. es tensions intercommunautaires dans un contexte d aggravation de la question fonci re Alors que le r gime Mobutu a accord la citoyennet za roise aux Banyamulenge des voix de plus en plus nombreuses dans les Kivu r clament la r vocation de cet octroi voire m me l expulsion de toutes les populations rwandophones du pays Au Katanga d abord aux Kivu ensuite la nationalit congolaise marque ses limites o le partage informel des d pouilles de l Etat ne suffit plus Or si la nationalit za roise des Kasa ens n est jamais remise en doute par les extr mistes katangais celle des rwandophones en g n ral et des Banyamulenge en particulier fait probl me de plus en plus les Za rois les taxent de Rwandais 295 Banyarwanda est la forme au pluriel du singulier Munyarwanda 296 Banyamulenge est la forme au pluriel du singulier Munyamulenge 210 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits L comme au Katanga les heurts intercommunautaires sont de plus en plus violents C est le g nocide rwandais du printemps 1994 qui durcit soudainement ces anciennes lignes de fracture L afflux Goma puis dans l ensemble du Nord Kivu de centaines de milliers de r fugi s huin encadr s par des g nocidaires en fuite importe le conflit du Rwanda en territoire za rois Les miliciens u u Interahamwe organisent par ailleurs des chasses aux Banyamulenge tutsi d
307. es violences que connut le pays la suite de lintervention internationale correspondent ainsi la confrontation de deux mod les de soci t et d Etat rendant imp rieuse la n cessit de l gitimer le projet international et de faire basculer les populations du c t de l administration l gale Des logiques de combat contradictoires avec la reconstruction de l Etat De ce fait et au del de l investissement des militaires dans les dynamiques de renforcement de l Etat par la formation des services de s curit ou la participation au d veloppement conomique la conduite des op rations 210 La qualification d Etat pour lEmirat Islamique d Afghanistan ne fait cependant pas Punanimit Michael Barry adoptant une posture moraliste la lui refuse voir BARRY Michael Le Royaume de l Insolence L Afghanistan 1504 2001 Flammarion Paris 2002 de m me mais pour des raisons diff rentes que Gilles Kepel qui voit davantage dans cette construction une communaut organis e selon la norme d obandie et gonfl e aux dimensions d un pays et sur laquelle s exercent la coercition morale l int rieur le jihad sur les marges et qui tire ses ressources des p ages pr lev s sur les flux du n goce KEPEL Gilles Jihad Expansion et d clin de l islamisme Gallimard Paris 2000 p 236 Au contraire Gilles Dorronsoro La R volution Afghane op cit pp 199 312 comme Barnett Rubin The Fragmentation of Afghansitan op ci
308. est parfois d crite par l acronyme CAMI pour Comprehensive Approach to Modern Insurgency 138 voir en particulier SMITH Rupert The Utility of Force The Art of War in the Modern World Allan Lane London 2005 98 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits FCO de DFID et du MoD qui est cit en exemple de cette nouvelle approche int gr e En effet alors que dans le cas des PRT am ricains le personnel civil notamment de USAID est enti rement soumis la cha ne de commandement militaire le mod le britannique de la double cha ne hi rarchique civilo militaire aurait vocation refl ter le fait qu il n y a pas de solution purement militaire aux d fis de la stabilisation Par ailleurs cette comprehensive approach devra permettre de conqu rir les c urs et les esprits des populations locales non pas pour le compte des militaires britanniques mais pour celui du gouvernement central Afghan La preuve en serait fournie par le fait que 80 des projets de d veloppement et de reconstruction mis en uvre par DFID en Afghanistan seraient financ s par le biais du budget national Afghan Par cons quent le gouvernement afghan a un droit de regard et de d cision important sur ces projets Cela n est pas le cas lorsque comme souvent pour l aide fournie par USAID en Afghanistan les projets sont financ s directement par les agences de reconstruction et de d velopp
309. et Paris Fayard 1999 14 ANNAN Kofi The Quiet Revolution Global Governance vol 4 1998 150 Nations Unies Report of the Secretary General on the Work of the Organisation p 13 para 109 151 BERTRAM Eva Reinventing Governments The Promise and Perils of United Nations Peacebuilding Journal of Conflict Resolution vol 39 no3 1995 104 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits Aujourd hui le D partement des Op rations de maintien de la paix DOMP des Nations Unies classifie les activit s de l organisation en quatre cat gories a Core Business c ur de m tier Cr er un environnement de stabilit jusqu ce que l Etat soit en mesure d assumer cette responsabilit Aider cr er un consensus politique autour du processus de paix au niveau local national et international Fournir le cadre politique de Paction des Nations Unies sur le terrain b Activit s transversales ou th matiques Protection des civils sexosp cificit enfants associ s au conflit arm droits de Phomme c Activit s de consolidation de la paix e R tablissement du monopole de l tat sur la violence l gitime Renforcement de l Etat de droit et le respect des droits de Phomme Soutien la mise en place d institutions politiques l gitimes Promotion de la reconstruction conomique et sociale d Appui aux parte
310. et de loi organique de la Police nationale congolaise ont constitu les deux l ments centraux de ces recommandations 0 La difficult de la mission EUPOL r side en effet dans la n cessit de coordonner les initiatives congolaises et internationales de r forme de la police tout en tenant compte des plans de r forme conomique qui suscitent des strat gies parall les de r forme Ainsi les groupes th matiques propos s par la Banque Mondiale ont t charg s dans le cadre du r glement de la dette de proposer un plan de r forme de la police et de l arm e L existence de ces deux pistes parall les a ainsi n cessit un travail d harmonisation l origine de retards consid rables Malgr de nombreux effets d annonce le CSRP comprenant les acteurs congolais et internationaux de la r forme de la police n a donc ce jour pu d marrer ses travaux Entre d saccords des Etats membres et revirement du gouvernement congolais les limites d une approche europ enne C est au m me moment l t automne 2007 qu EUSEC voit s envoler ses espoirs d une action europ enne forte en mati re de RSS Le Ministre belge de la D fense Flahaut fid le la tradition qui consiste pr senter la Belgique comme un interm diaire entre PUE et le gouvernement congolais propose en effet un audit des Brigades int gr es au gouvernement congolais Ce projet alors qu EUSEC a besoin d obtenir un soutien franc des Etat
311. eul et m me ensemble la d mobilisation et la re mobilisation le M morandum II a lud une question majeure de laide publique au d veloppement en effet les r gles du Comit d aide au d veloppement CAD de POCDESS interdisent aux donateurs multilat raux de contribuer 317 Entretien Kinshasa juillet 2007 318 Entretien au PNUD Kinshasa juin 2007 224 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits financi rement toute aide des hommes en armes y compris l arm e officielle du pays partenaire Ainsi avec le Tronc commun des t ches simples relevant du DDR classique sont devenues tr s compliqu es Compliqu es mais surtout profond ment d s quilibr es La Banque mondiale n est de fait pas autoris e payer les soldats passant par les CTO Face ces entraves institutionnelles celle ci doit faire des miracles de cr ativit parfois la limite de l honn tet intellectuelle Ainsi lors de leur passage par les CTO tous les soldats y compris ceux qui choisissent leur maintien dans les FARDC sont promus civils provisoires par la gr ce de certificats de d mobilisation d livr s par la Banque Mondiale Ils sont par la suite transport s par des avions du Programme alimentaire mondial PAM financ s par la Banque mondiale de leur CTO d origine un autre CTO accol un Centre de Brassage et de Recyclage CBR o ils repr
312. eur seul instrument de pression leurs soldats et miliciens on rapporte leur puissance politique leur capacit attirer les votes des lecteurs lors des lections pr vues dans les deux voire ventuellement trois ann es qui suivent Sun City B Un compl ment indispensable au partage du pouvoir selon Sun City la formation d une arm e nationale unique et citoyenne Les modalit s du processus de DDR constituent elles m me l un des chapitres les plus disput s des n gociations entre les bellig rants Comme le dit un haut fonctionnaire de la MONUC Sun City la SSR dans son ensemble a failli bloquer le processus on a d d tacher le politique du militaire 310 Non r gl es lors de la signature de Pretoria en d cembre elles font l objet de d bats houleux et aboutissent finalement la signature d un M morandum TI sur les questions militaires et les questions de s curit du 6 mars 2003 Ce M morandum est avec la 309 Le calendrier d bute avec l officialisation de la p riode formelle de partage du pouvoir partir partir du 30 juin 2002 f te de l Ind pendance 310 Entretien la section DDR RSSDDR RSS de la MONUC Kinshasa juin 2007 221 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy Constitution de Transition l un des textes ent rin s dans Acte final de Sun City un mois plus tard Deux options fonder une arm e sur des bases nouvelles ou fusion
313. eut pour enjeu de substituer ces milices des forces officielles les retards accumul s dans ce processus encourag rent la perp tuation de ces pratiques alors m me que l objectif de construction des institutions consistait renforcer le monopole de Pusage de la force par PEtat Une recrudescence de l appel aux groupes arm s non tatiques Ces pratiques connurent un ralentissement lorsque l insurrection perdit de sa force en 2003 2004 mais reprirent la faveur de son renforcement la suite des combats dans le sud du pays en 2005 et surtout 2006 Pour combler les vides sur le terrain et viter que les insurg s ne prennent le contr le des zones enti res les forces internationales et notamment les Britanniques ont ainsi recommenc armer et organiser des forces suppl tives dans les villages sur le mod le des Arbaka 26 Outre le fait que le renforcement des milices soit contradictoire avec le processus de formation de l Etat puisqu elle aboutit conf rer des acteurs non tatiques un droit l usage de la violence organisation permanente repr senterait potentiellement une source de 224 ANDRES Richard WILLS Craig amp GRIFFITH Thomas Winning with Allies op cit pp 144 149 225 SUHRKE Astri BERG HARPVIKEN Kristian amp STRAND Ann Conflictual Peacebuilding Afghanistan two years after Bonn Chr Michelsen Institute Bergen 2004 26 Historiquement et dans les zones tribales uniquement l
314. euvent n gliger de consulter et informer ce dernier Ces probl mes aboutissent vider les PRT de l objet qui fut l origine de leur d veloppement et viennent galement alimenter les rivalit s internes aux administrations afghanes notamment entre les niveaux de d cision nationaux et provinciaux L enjeu pour des repr sentants locaux tant de pouvoir orienter les projets en fonction de leur propre agenda les directives de Kaboul sont parfois soigneusement cart es au profit d agendas personnels et uniquement locaux que les PRT par manque de connaissance des zones peuvent contribuer renforcer Le prisme tr s national des PRT conduit enfin de grandes disparit s g ographiques li es aux diff rences importantes entre les montants d aide mis disposition des PRT par les diff rents pays Les diff rences sont en la mati re importantes et la Commission europ enne a t fortement encourag e financer certaines PRT qui ne disposaient pas de fonds de d veloppement Pinstar de lunit lithuanienne install e dans la province de Ghor D un point de vue militaire les m mes difficult s peuvent tre soulev es Les PRT sont con us comme des unit s devant tre capables d op rer sur l ensemble du spectre des activit s militaires et tre de fait int gr es dans les op rations de combat comme dans la stabilisation et le d veloppement voir le sch ma du spectre des interventions Leur cha ne de commandemen
315. eyde jeuo5 juawapuewwog uougwe zuawapuewwop sawwoy 0000 153 jeu0 591 juawapuewwog uae juawepuewwog Sawwoy O08L 1san0 euo juawapuewwog uapeueg yuawepuewwog Ssawwoy 0086 pns leuo Boy puawapuewwog puewajjy juawapuewwon Ssewwoy 004Z PION jeuolB9y puawapuewwog jueeBuip s ed 9948 wea UONONSUO28Y JEDU xneuobgu sjuawapuewwog SYl4 S82 n0S 9002 WAVHS UUBA UeSIUBLUXINL ues yipee ueys8qz2nO 176 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits A Les PRT gen se et volutions Les PRT ont t con us dans le courant de l ann e 2002 alors que Padministration int rimaire afghane venait de s installer et que les combats connaissaient une br ve accalmie Dans les rapports que les officiers de terrain faisaient remonter vers Washington il devenait de plus en plus vident que la simple optique de la coercition ne suffirait pas stabiliser la situation 5 Pour ces officiers il tait urgent de faire voluer la pr sence militaire internationale vers des objectifs de stabilisation et de reconstruction qui n avaient pas t planifi s dans l urgence de la r ponse aux attentats du 11 septembre L mergence du concept les liens entre d veloppement et s curit Diff rentes r flexions merg rent donc au cours de l ann e 2002 pour faire voluer la pr sence militaire vers une composante plus orient e sur la reconstruction Les militair
316. f re ici expression formation de l Etat introduite par les historiens du nationalisme k nyan Bruce Berman et John Lonsdale et qui op re une distinction entre l entreprise consciente et intentionnelle de construction de l Etat par un appareil de contr le politique et le processus social de longue dur e de formation de l Etat conflictuel largement involontaire et impliquant la fois les acteurs publics et les int r ts priv s LONSDALE John et BERMAN Bruce Unhappy Valley Conflict in Kenya and Africa James Currey Londres 1992 291 VEYNE Paul Le pain et le cirque Sociologie historique d un pluralisme politique coll Point Histoire Editions du Seuil 1976 22 BORGES Jorge Luis Fictions Gallimard 1974 185 pages premi re dition argentine Ficciones Sur Buenos Aires 1944 293 BAYART Jean Fran ois La Politique du ventre L Etat en Afrique Fayard Paris 1989 24 TREFON Theodore dir Reinventing Order in the Congo How People Respond to State Failure in Knsbasa Londres Zed Books 209 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy La faillite conomique et l mergence de troubles intercommunautaires L effondrement soudain de l conomie du pays partir des ann es 1990 souligne cependant les limites d une nationalit fond e en large partie sur le partage citoyen des d pouilles de l Etat dans un Katanga qui regroupe pr s de 70 des ressources min
317. f rencie de l assistance qui tait octroy e durant la guerre froide et correspondait au renforcement des institutions de s curit 18 Voir WILDER Andrew Cops or Robbers The Struggle to Reform the Afghan National Police AREU Issue Paper Kabul July 2007 19 Entretien l ambassade de France Kaboul septembre 2007 Cette difficult communiquer sur les objectifs et les projets internationaux n est pas nouvelle et a pu tre analys e par POULIGNY B atrice Is nous avaient promis la paix Presses de Sciences Po Paris 2004 200 C est notamment le cas des Droits de l Homme qui sont parfois per us comme contraires au Coran et dont l application serait le r sultat d une imposition par les pays occidentaux infid les Entretiens Kaboul septembre 2007 147 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy des Etats clients des superpuissances dans le contexte de lantagonisme est ouest Elle se r f re en effet davantage la s curit des individus qu la s curit des r gimes politiques L opposition entre hard et human security serait donc inh rente ces projets de reconstruction des institutions de s curit parce qu elles affichent leur volont d tablir un contr le civil lib ral d mocratique sur les forces de s curit La diff rence est donc majeure entre une conception de la RSS o le terrorisme le trafic de stup fiants et les rivalit s entre chefs de gue
318. feste de la communaut des donateurs en faveur du pr sident non lu Joseph Kabila cette critique souligne une limitation conceptuelle profonde de lintervention internationale au Congo Loin de poser les bases d un Etat r form et repr sentatif la Transition amorce l institutionnalisation aux sommets de PEtat d ex groupes arm s d nu s de toute l gitimit populaire Le principe m me d une prime la puissance militaire lors des n gociations de Pretoria et de Sun City constitue un fondement tr s contestable la refondation d un Etat congolais selon des principes de gouvernance d mocratique En labsence de toute exigence de responsabilit devant la population le condominium des diff rents groupes arm s signataires de Sun City les composantes et entit s pose les bases d une reconstruction de l Etat sur le mod le pr dateur l gu par Mobutu Bien plus que d ventuelles affinit s id ologiques ou de programme de gouvernement c est en effet la possibilit de s accorder de mani re consensuelle sur le partage du g teau tatique qui a r gi les n gociations Chacun est appel se mettre table et se partager les d pouilles de l aide internationale L Ac final de Sun City308 le 3 avril 2003 fixe l exacte distribution des postes entre composantes et entit s tous les niveaux du gouvernement de l administration et des entreprises plac es sous le contr le de Eta
319. financements soient g r s au niveau multinational Cela permettrait sans doute de pallier un certain nombre de difficult s en permettant une p r quation et une r partition g ographique de l aide qui corresponde des priorit s fix es au niveau national et de fournir en m me temps un moyen de contr le du niveau central sur les unit s dans les provinces Cela correspondrait cependant une innovation majeure que la France serait certainement la premi re refuser en permettant une alliance militaire de constituer un fond sp cifique d aide au d veloppement en dehors des cadres multilat raux de coordination De ces derniers points de vue la question de la p r quation g ographique de l aide est une donn e qui semble insuffisamment prise en compte L am lioration des conditions de vie et de s curit au niveau tactique ne peut aboutir automatiquement la conclusion d une am lioration du point de vue g n ral de sorte que la stabilisation du pays serait la somme des am liorations tactiques comme c est le cas actuellement Il semble ainsi que la concentration de financements dans certaines zones probl matiques comme le Helmand puisse en retour encourager d autres localit s plus calmes fomenter des troubles de mani re artificielle pour b n ficier de la manne que repr sente Pargent du d veloppement d bloqu pour des motivations uniquement s curitaires De ce point de vue les militaires retrouvent
320. forces sp ciales qui 221 BIDDLE Stephen Afghanistan and the future of warfare implications for Army and Defense Policy SSI US Army War College Carlisle 2002 22 ANDRES Richard WILLS Craig amp GRIFFITH Thomas Winning with Allies The strategic value of the Afghan Model International Security vol 30 n 3 Winter 2005 06 p 129 223 Thidem 161 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy devaient cependant monter dos de mules pour progresser sur un terrain tr s accident et difficile dans les montagnes au sud de Mazar e Shariff comme dans celles qui sont la fronti re du Pakistan De ce fait la victoire de la superpuissance am ricaine fut durant cette campagne conditionn e par la r ussite au combat d l ments de troupe bien moins entra n s et quip s qu elle et dont la probit et l ardeur au combat furent parfois tr s faible224 Le marchandage des services de seigneurs de la guerre afghans de la part des Etats Unis fut ainsi constant durant les premi res ann es de leur pr sence sur le terrain En d sirant combattre le terrorisme et les Talibans les Am ricains renforc rent ainsi consid rablement les moyens financiers et mat riels de groupes politico militaires dont le rapport PEtat central tait ambigu fait de volont d autonomisation autant que d instrumentalisation Si la formation des institutions de s curit afghanes police et arm e
321. froide Pour pallier le vide s curitaire cr par la d mobilisation de Pancienne arm e irakienne le Pentagone a rendu publique fin juin 2003 la signature d un contrat d une valeur de 48 millions de dollars au b n fice de Vinne Corp en vue de cr er et d entra ner le noyau de la nouvelle arm e irakienne D autres firmes comme MPRI ont t associ es ce programme en tant que sous traitants Dans le m me temps la formation des forces de police irakiennes avait t confi e DynCorp Aerospace Operations d s avril 2003 pour le compte du d partement d Etat Les SMP assurent trois fonctions principales en Irak soutien militaire entra nement militaire et conseil ainsi que certains r les tactiques militaires Ce sont des t ches essentielles mais les SMP ne font pas formellement partie des 120 D finition des termes trangers voisins dans l Instruction 2900 Concept Interarm es de laction civilo militaire 18 mars 2002 87 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy forces arm es ce qui entra ne des dysfonctionnements parfois graves en termes de partage des renseignements ainsi qu une certaine confusion sur les droits et les responsabilit s dans le cadre du combat L affaire B ackwater qui a marqu l actualit am ricaine et irakienne en septembre octobre 2007 t moigne de ces dysfonctionnements juridiques Il ne s agit pas d une nouveaut
322. g e d une sorte de tutelle sur les pays puis s par les conflits que l on n avait pu arr ter Les Etats Unis ont voulu carter PONU le plus possible des op rations militaires l image de l op ration Temp te de d sert de janvier 1991 et PONU devait l gitimer l action envisag e par les Etats Unis La base juridique que donnaient les r solutions de PONU ces op rations tait indiscutable L action de PONU au Kosovo est significative de l volution de PONU dans le domaine du maintien de la paix un volet s curit mis en uvre par certains Etats membres ou organisations r gionales PONU g rant le volet policier et civil Le refus des Am ricains de voir des casques bleus se d ployer au Kosovo a t cat gorique Le recours l OTAN sans autorisation formelle du Conseil de s curit est une mani re de contourner PONU Le sch ma suivi au Kosovo est le m me que celui op r en Ha ti en Bosnie et au Timor oriental Apr s une op ration militaire conduite soit par un Etat leader les Etats Unis Ha ti PAustralie au Timor Oriental soit par une organisation r gionale COTAN en Bosnie PONU prend le relais en mettant en place des missions de police ou une administration provisoire L ONU a ainsi chang de nature arrivant sur le terrain apr s une intervention militaire pour y remplacer des institutions d faillantes et avec pour mission de maintenir l ordre ou d exercer la tutelle d Etats
323. g re susceptible de minimiser les r actions pidermiques locales d ordre souverainistes ou nationalistes Il est vrai que l approche par empreinte l g re r duit les risques toutes choses tant gales par ailleurs de voir des acteurs locaux d noncer une souverainet escamot e ou brad e Une telle approche peu intrusive risque cependant d induire des n gligences quant aux conditions structurelles de l administration d Etat que Pon entend voir advenir Suivant cette approche lUNAMA en Afghanistan s est dans un premier temps montr e particuli rement r ticente uvrer pour le respect des droits de l homme afin de ne pas faire d railler le processus de Bonn en s en prenant aux hommes forts du gouvernement Karza r put s peu respectueux des droits fondamentaux comme le g n ral Fahim ministre de la d fense P poque Ne faut il alors pas au contraire jouer un r le plus volontariste dans la reconstruction politique en orientant les choix politiques en sa faveur au risque de voir se d velopper une r sistance d inspiration nationaliste d non ant une ing rence inacceptable C est dans une certaine mesure la situation qui pr vaut en Irak malgr la souverainet d sormais formelle du pays Ce deuxi me dilemme peut interagir avec le premier en le r duisant si Pon a une approche d empreinte l g re mais de pr sence prolong e comme en Afghanistan ou au contra
324. gistique et surtout de partage d informations confidentielles376 L EUFOR participe pendant plusieurs jours aux patrouilles mixtes de v rification du cantonnement des combattants travers la ville mais s en retire apr s quelques jours pour des consid rations d impartialit Elle se montre en cela plus rigoureuse que la MONUC souvent identifi e aux int r ts du camp Kabila par la population de Kinshasa L image de l EUFOR se retourne alors totalement aux yeux de l opinion et fait de l Union europ enne non plus le soutien principal de Kabila mais bien le sauveur d un Jean Pierre Bemba menac de mort Les avis des internationaux en poste Kinshasa demeurent beaucoup plus mesur s si les incidents du 20 au 22 ao t avaient t davantage qu une op ration maladroite d intimidation de Jean Pierre Bemba par les forces pr sidentielles PEUFOR paurait sans doute pas pu pour des raisons avant tout politiques y r pondre avec la force n cessaire Seconde r serve la limitation du mandat de la mission a fortement r duit son effet dissuasif Ainsi d insistantes pressions de certains Etats membres manant avant tout de Berlin ont vite r duit n ant l espoir de voir la mission prolonger son mandat de s curisation de la capitale au del du second tour des lections Per ue comme r pondant des imp ratifs de politique europ enne plut t qu des besoins strat giques reconnus certains la taxe
325. gle anglais de la MONUC pour la cartographie et l valuation humanitaire mais aussi sa section DDR elles constituent l exemple m me de cette synergie et synchronisation des efforts pour les activit s de protection r clam e par la Directive 01 07 du Commandant de la Force pour la Protection des Civils en R publique D mocratique du Congo Elle correspond l tablissement d un environnement s r et stable dans le cadre de la Responsabilit de Prot ger souvent cit e en r f rence par PEtat major de la MONUC Kinshasa En six huit mois par l usage d une Area Dominant Strategy ces MOBSs tablissant des corridors humanitaires puis menant une action de stabilisation permettent finalement le retour chez eux de plus de 400 000 d plac s katangais 3 Contrairement aux actions entreprises en Ituri au printemps 2005 cette m thode permet d obtenir des r sultats humanitaires majeurs sans n cessiter un usage vigoureux de la force Stabilisant provisoirement une zone elle permet un patient travail de n gociation sur le terrain la reddition du chef Mayi Mayi G d on au printemps 2006 obtenue par une quipe civile de la MONUC d ploy e sur place sous la protection de casques bleus b ninois constitue le grand tournant de l effort international de stabilisation de la zone Des innovations en mati re de relations avec les humanitaires et les agences D une emphase portant avant tout la protec
326. hanistan o le symbole m me de la souverainet l arm e s apparente davantage un outil dans les mains des arm es occidentales qu la construction d une institution suivant des logiques de p rennisation des efforts entrepris 40 238 Entretiens au Repfrance Kaboul septembre 2007 239 Entretiens au Repfrance Kaboul septembre 2007 240 Sur ce th me voir GIUSTOZZI Antonio Auxiliary Force or National Army Afghanistan ANA and the counterinsurgency Effort 2002 2006 Small Wars and Insurgencies vol 18 n 1 March 2007 pp 45 67 169 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy C Les logiques de l engagement des militaires dans la formation de la police On a pu voir tout au long de ces d veloppements que les militaires s taient engag s progressivement dans les processus de reconstruction des institutions de s curit afghanes Suivant cette logique de r activit o Pengagement fut provoqu et acc l r par les difficult s exp riment es sur le terrain on ne peut que noter les divergences importantes qui sont apparues dans un domaine traditionnellement loign de leur sph re de comp tence celui de la police Un engagement sp cifique des militaires dans la formation de la police Les discours de la grande majorit des militaires interrog s sur le terrain se trouvent ainsi en d calage avec les objectifs de la RSS telle qu elle est traditionnellement
327. heffer Christian Olsson Rapha l Pouy 130 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits Deuxi me Partie L Afghanistan entre state building et contre insurrection L Afghanistan pr sente plusieurs particularit s lorsque l on examine lPengagement des forces militaires internationales sur son territoire Tout d abord il combine un ensemble de pr sences et de missions militaires trang res extr mement diff rentes A l engagement initial de la coalition dirig e par les Etats Unis en r ponse aux attentats 11 septembre 2001 Operation Enduring Freedom OEF focalis e sur la traque des Talibans et des jihadistes d A7 Qaeda s est ajout e d but 2002 la Force Internationale d Assistance la S curit FIAS coalition ad hoc pass e sous le contr le de POTAN en 2003 et dont le mandat a t largi de la surveillance de Kaboul et de ses environs au soutien au gouvernement afghan sur l ensemble de son territoire fin 2006 Ensuite les effectifs de ces pr sences ne sont pas all s d croissant comme dans une grande partie des op rations internationales le niveau d engagement des forces baissant au fur et mesure de l am lioration des conditions de s curit Au contraire ils se sont consid rablement accrus passant de moins de 20 000 hommes au d but de 2002 pr s de 40 000 en 2007 afin de r duire une opposition militaire insurg e toujours plus active et meurtri r
328. hev des initiatives d ordre militaire durant la Transition de 2002 2006 Toutes les initiatives multinationales ou bilat rales dans ce domaine demeurent en effet li es une d faillance fondamentale de PEtat congolais les FARDC livr es 281 Ce chapitre fait suite deux s jours de terrains Kinshasa en f vrier 2007 et Kinshasa Goma Bukavu et Kisangani en juillet 2007 202 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits elles m mes sous quip es et sous entra n es ne survivent encore qu aux d pends des populations civiles Avec une mortalit li e la violence d environ 80 000 d c s par mois la paix officiellement c l br e au Congo depuis d cembre 2002 rel ve bien des titres de l effet d annonce diplomatique Hypoth que lourde pesant sur l ensemble du travail accompli depuis la signature en d cembre 2002 des accords de paix de Sun City Afrique du Sud P chec de la R forme du secteur de la s curit RSS au Congo est l origine d une action internationale palliative dans trois grands domaines a la stabilisation de la situation s curitaire notamment l est b le renforcement des capacit s coercitives de l Etat c et surtout la protection des civils Si c est dans le domaine militaire que l action internationale s est le plus port e vers des t ches relevant de la reconstruction d Etat c est avant tout parce que l
329. i merg rent partir du 19 me si cle et surtout partir du 20 me s appuy rent sur les ressources ext rieures que leur fournissaient les rivalit s entre les imp rialismes britannique et russe Le pouvoir afghan s est ainsi historiquement construit sur la base d une rente strat gique fournissant la part la plus importante des moyens de l Etat Ce dernier se constitua donc d abord et avant tout en infrastructure bureaucratique et militaire soutenue par une lite minoritaire duqu e et majoritairement pr sente dans la capitale alors que le reste du pays conservait ses anciennes structures socio politiques les importateurs du projet de modernisation restant pour une large part coup s de la soci t Alors qu avant les ann es 1950 des r voltes sanglantes avaient p riodiquement lieu pour s opposer au pouvoir de Kaboul en le renversant la seconde moiti du vingti me si cle et l acquisition par PEtat d une puissance militaire bien sup rieure celle des tribus permit la consolidation du projet 2 169 ROY Olivier Afghanistan op cit p 25 170 Voir ce sujet RUBIN Barnett The fragmentation of Afghanistan Yale University Press New Haven 2002 171 Pune des plus spectaculaires r voltes celle de Bacha Ye Sagao en 1928 aboutit la chute d Amanullah livrant le pays et particuli rement la capitale aux saccages Cette r volte des campagnes montrait combien le pays rural exer ait alors une
330. i res le discours des th oriciens des LIC aura des effets ambigus quant au r le des militaires D une part il leur conf re un r le actif et offensif dans un contexte o la guerre conventionnelle sur le th tre central europ en semble tre devenue une impossibilit D autre part il met l accent sur des facteurs non militaires conomiques sociales politiques dans la conduite des op rations ext rieures rel guant par l le soldat un r le au mieux gal celui d agences civiles de nature diverse En effet la th orie des conflits de basse intensit conduira mettre l accent sur les moyens non militaires de la lutte contre le communisme en pr conisant des mesures s inscrivant dans un continuum aide humanitaire assistance conomique reconstruction politique pacification D s lors ce ne sont pas uniquement les militaires et la CIA mais aussi les agences civiles au premier rang duquel se trouve lPagence de d veloppement USAID qui devront en th orie du moins jouer un r le crucial La r alit sera cependant toute autre l essentiel des ressources seront militaires et consacr es des pratiques de coercition ou de formation de forces paramilitaires venant dans le cas du El Salvador mais aussi dans nombre d autres pays d Am rique latine nourrir des escadrons de la mort s int grant un dispositif de guerre psychologique voire de contre terreur 8 En effet apr s la guerre
331. i dura jusqu l arriv e des Talibans Kaboul en 1996 et leur contr le quasi complet du territoire en 1998 136 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits La r gionalisation du pouvoir de certains chefs de guerre particuli rement pr gnante au nord de l Afghanistan provoqua des difficult s multiples dans la p riode suivant l intervention internationale de 2001 D une part ces leaders r gionaux et leurs affili s locaux n avaient pas forc ment lintention de s impliquer dans le processus de reconstruction de PEtat si celui ci devait se traduire par une perte de leur influence et de leur pouvoir notamment avec la nomination de repr sentants du pouvoir central qui ne leur soient pas fid les ou par la mise en uvre de programmes de d mobilisation des combattants Recycl s dans l conomie l gale ou ill gale dans le banditisme ou tentant d obtenir des positions influentes au sein de l tat ces chefs de guerre repr sentaient une menace potentielle par leur capacit rester autonomes vis vis du pouvoir central D autre part leurs rivalit s permanentes entretinrent un climat de violence particuli rement probl matique sur Pensemble du territoire particuli rement dans le nord de l Afghanistan rivalit s entre Mohammed Ustad Atta et Rachid Dostom ou dans le sud o la chute des Talibans entra na une fragmentation extr me des r seaux de pouvoirl7 Outre qu elle montrait
332. i minent l efficacit de l EUFOR relations franco allemandes mais aussi relations EUFOR MONUC Pintervention du 21 ao t 2006 fait figure de miracle le g n ral Damay et le g n ral s n galais Gaye Commandant militaire de la MONUC se rendent en personne sur les lieux des affrontements et parviennent n gocier tout d abord un cessez le feu puis la mise en place d une zone tampon s curis e par les 247 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy l ments du Grupo t ctico Valenzuela 90 combattants de la L gion espagnole3 Camarades de Saint Cyr le g n ral fran ais et son homologue s n galais ont su contourner les lourdeurs proc duri res de leurs op rations respectives pour faire face urgence d un d raillement de la situation s curitaire Kinshasa Agissant sur la base de mesures et arrangements ad hoc sur le terrain les deux commandants de force Damay et Gaye ont agi de concert comme une correction aux d faillances institutionnelles 35 Alors m me que les missions militaires PESD en Afrique d Art mis en 2003 EUFOR Tchad RCA planifi e en 2007 sont tablies en soutien des op rations de paix de PONU les proc dures de coop ration entre PUE et PONU sur le terrain demeurent soumises d immenses difficult s d interop rabilit g n rale notamment en mati re de standards techniques de protocoles de communication de planification de lo
333. i poss daient un fort pouvoir de nuisance en leur donnant le choix d tre coopt s ou combattusl 8 Ce fut notamment le cas des administrations de s curit l arm e et la police o se recycl rent dans un premier temps de nombreux Moudjahidines de la Shura i Nezzar les anciens partisans de Massoud qui avaient pris Kaboul la suite de l intervention dirig e par les Etats Unis Selon Olivier Roy en jouant sur les attributions de postes minist riels et de gouverneurs puis en obligeant les diff rents chefs prendre d autres postes conform ment la strat gie de rotation qui avait t mise en place sous la monarchie les grands dirigeants r gionaux furent progressivement coup s de leurs bases et isol s des ressources qui constituaient l assise de leur pouvoir En cooptant l int rieur du gouvernement et de l administration 176 GoA National Development Framework Kabul April 2002 p 12 Consultable sur http www institute for afghan studies org Afehan 20Reconstruction ndf pdf 177 Afghan National Development Strategy voir http www ands gov af 18 Voir CHESTERMAN Simon Walking Softly in Afghanistan the future of UN statebuilding Survival volume 44 n 3 Autumn 2002 pp 37 44 Voir galement USIP Unfinished Business in Afghanistan Warlordism Reconstruction and Ethnic Harmony USIP Special Report 105 Washington DC April 2003 179 Ainsi le Mar chal Fahim fur d sign Ministre de la D fens
334. iation instances juridiques conseils et en contribuant accro tre l assise sociale et politique du nouveau gouvernement A titre dexemple on pourra citer le r le au Kosovo des r servistes fran ais des Actions civilo militaires ACM qui ont particip la mise en place des institutions municipales ainsi qu au d roulement des travaux parlementaires durant la p riode cruciale au cours de laquelle Pobjectif tait de ne pas laisser la r alit du pouvoir local aux miliciens de PU K 5 Il faut galement mentionner le concours la gouvernance locale Ainsi le G n ral Petraeus lorsqu il tait en charge de la 57 BRAEM Yann Les relations arm es ONG Caract ristiques et enjeux de l action civilo militaire fran aise Le cas Kosovo C2SD Paris 2004 37 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy province de Ninive en 2003 2004 a particip la cr ation d assembl es provisoires locales58 dont la repr sentativit n tait cependant pas toujours sans faille Mais il convient ici de souligner que ces types de pratiques soul vent galement nombre de questions d s lors que dans des contextes conflictuels caract ris s par de fortes tensions sociales et politiques elles peuvent autant participer une dynamique de l gitimation qu au processus de d l gitimation celles ci n tant d ailleurs pas forc ment incompatibles d s lors qu il peut y avoit polarisation e
335. ibutaire des interventions du Zimbabwe et de Angola avant d accueillir des forces namibiennes et tchadiennes sur son sol face aux Rwandais et Ougandais d sormais divis s En tout pr s de dix pays trangers interviennent sur le territoire congolais divisant le pays en deux parties aux lignes de front relativement stables l une contr l e par Kinshasa l autre par les diff rents groupes rebelles Cette guerre o chaque position strat gique correspond un gisement de minerai pr cieux causera de 1998 2002 pr s de quatre millions de morts civils dans leur quasi totalit selon les estimations de l organisation non gouvernementale am ricaine Infernational Rescue Committee IRC L engagement militaire et milicien massif de la part de pays dont certains ne sont m me pas frontaliers de la RDC souligne deux aspects cruciaux de cette guerre d une part la seconde guerre du Congo est une guerre de positions o l essentiel de la bellig rence s exerce l int rieur m me de la zone contr l e par les uns et les autres On se bat davantage pour mettre au travail une population civile locale dans l extraction et le transport du minerai que pour progresser vers le territoire adverse D autre part l intervention des alli s du r gime de Laurent D sir Kabila s effectue au nom du m canisme d assistance mutuelle inclus dans les statuts de la Southern African Development Community SADC Tout au long
336. ice ou les organisations civiles R fugi s dans les sanctuaires situ s dans les zones tribales pathanes du Pakistan et b n ficiant de financements importants li s au commerce d opium les insurg s ont pu r organiser leurs forces et r orienter leurs actions profitant des h sitations des pays de l OTAN s engager en Afghanistan Ils purent progressivement prendre le contr le de zones enti res du sud et de Pest du pays tout en largissant leur zone d action pour p n trer plus profond ment lint rieur du pays Ainsi en 2007 des zones telles qu Herat ou encore Kunduz qui n avaient plus t touch es par les combats semblaient conna tre une recrudescence de linsurrection alors que les attentats Kaboul se multipli rent Divis e entre plusieurs mouvements distincts Talibans Hezb Islami de Gulbuddin Hekmatyar r seau de Jalaludin Haqqani ayant une implantation diff renci e2 ces mouvements insurg s soutenus pour partie par les r seaux jihadistes opposent r guli rement aux forces de POTAN au cours de combat meurtriers 205 Comme exemple de cette vision optimiste voir MALONEY Sean Afghanistan from here to eternity Parameters vol 34 n 1 Spring 2004 pp 4 15 ainsi que du m me auteur Afghanistan Four Years On An Assessment Parameters vol 35 n 3 Autumn 2005 pp21 32 206 Voir de ce point de vue TRIVES S bastien Afghanistan r duire linsurrection Le cas du Sud Est Polit
337. iciers non envoy s par Paris pourtant d j contributeur du plus important effectif pour la mission Sans doute faut il attribuer certaines de ces r ticences le fait que mis part la formation de la PIR et de PUPI utiles durant la p riode lectorale rien n a t entrepris pour la r forme des autres corps de la police congolaise EUPOL pourtant obtenu en juin 2007 un mandat renforc et tendu l ensemble du territoire congolais sous le nom d EUPOL R D Congo Charg e d assister les autorit s congolaises dans la mise en place d un instrument de r forme de la police EUPOL a t au centre et l initiative des travaux du Groupe Mixte de R flexion sur la R forme et R organisation de la Police GMRRR groupe de travail qui a r uni les partenaires internationaux les plus actifs dans le domaine Angola France MONUC Royaume Uni D l gation de la Commission europ enne et Afrique du Sud et la Police nationale 270 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits congolaise Inspection g n rale sous l gide du Ministre de l int rieur Les travaux de ce groupe de travail ont pu malgr les changements survenus la t te du Minist re de l int rieur et de lInspection g n rale formuler un ensemble dynamique de recommandations pour la r forme de la police La mise en place d un organe de coordination de la r forme de la police le CSRP et surtout un avant proj
338. ictions importantes Une premi re pr sentation des pr sences militaires internationales et de leurs volutions mettra ainsi en perspective les difficult s de l engagement international Ce premier point permettra de resituer en second lieu les logiques politiques de lengagement des forces avec la diversit des strat gies et contraintes de l action militaire Enfin un dernier point pr sentera les relations entre les pr sences internationales et les acteurs militaires non tatiques locaux dont l utilisation contraint les processus de reconstruction de PEtat A Les volutions des pr sences militaires internationales et leurs difficult s A l origine une pr sence militaire r duite au minimum A la suite des attentats du 11 septembre 2001 les Etats Unis entreprirent de renverser le r gime des Talibans coupable leurs yeux d avoir h berg le responsable des attaques terroristes et son r seau de militants jihadistes transnationaux La guerre contre le terrorisme devait ainsi commencer par la destruction d un sanctuaire du terrorisme international selon l expression consacr e avant de s tendre l ensemble de la plan te notamment par le travail des agences de renseignement Si 4 7 Qaeda tait identifi comme un r seau appuy sur des organisations diverses n cessitant une lutte tous azimuts et surtout chelle mondiale le fait que les Talibans h bergent son chef revendiqu et des camps d entra
339. identales ne plus utiliser PONU que pour des op rations d aide la reconstruction et de stabilisation apr s la fin des conflits en l cartant de tout effort d tablissement de la paix et bien entendu d intervention militaire la fin des ann es 1990 PONU et ses Etats membres ont compris que lPop ration de maintien de la paix n est plus une fin en soi mais le d but d un long processus de reconstruction d une soci t en guerre Il s agit de faire en sorte qu une paix durable s installe apr s l intervention Les Limites du Maintien de la Paix de l ONU c o N s E N u i E M E N T OMP de PONG Source Best Practices Section D partement des op rations de maintien de la paix Nations Unies 109 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy L administration transitoire assur e par PONU en Slavonie orientale de 1996 1998 et pr sent e comme l op ration onusienne de s ate building la plus r ussie tait la seule pr paration r cente pour le r le que PONU allait jouer au Kosovo et au Timor oriental cet gard la mission onusienne au Timor oriental tait tr s similaire celle men e en Slavonie orientale PONU avait les pleins pouvoirs pour s curiser et gouverner les deux territoires dans les deux cas les territoires taient de petite taille facilitant la t che de sfae building Les administrations civiles internationales trans
340. ien rel ve essentiellement du niveau interarm es au travers de la fonction d interface de la Coop ration civilo militaire CCM En effet la doctrine et le concept interarm es de la CCM de 2005 maintient le principe du soutien l environnement civil consistant en particulier pallier les d ficits des organisations civiles afin d acc l rer l atteinte de PEFR global civil et militaire Cependant globalement la doctrine CCM de 2005 est la fois moins ambitieuse et plus r aliste que certaines des premi res moutures abord es pr c demment les militaires peuvent certes apporter des moyens la reconstruction politique capacit s d anticipation r action renseignement logistique communications transport management information savoir faire des services du g nie mais celle ci doit rester sous la responsabilit civile la diff rence de la stabilisation Le point de vue qui pr vaut est alors que par exemple la SSR et la DDR ne doivent pas tre consid r es comme des missions militaires m me s il peut y avoir un volet militaire la SSR l image de ce que font les Operational Liaison and Mentoring Teams OMLT ces quipes d instructeurs militaires ins r es au sein d unit s de l arm e afghane puisqu elles rel vent en principe du minist re des affaires trang res MAE au travers de la DGCID Direction g n rale de la coop ration internationale et du d veloppement et de la DCMD
341. iles L engagement militaire semble donc s effectuer la carte et reculons pour un grand nombre d Etats membres de POTAN Lors de ses progressives phases d extension dans l ouest et le sud de PAfghanistan les Etats membres furent ainsi confront s des vagues de protestation de la part de leurs opinions publiques En Espagne en Italie au Canada ou aux Pays Bas des mouvements de protestation s organis rent car Pengagement des forces tait envisag comme un soutien direct aux op rations antiterroristes dirig es par les Etats Unis dont la l gitimit tait remise en cause L engagement des forces dans des op rations de combat ou leur capacit circuler dans des zones instables en fut r duite restreignant les possibilit s d engagement de l OTAN dans les r gions les plus probl matiques Ainsi les 218 Entretiens PISAF Regional Command Capital Kaboul septembre 2007 159 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy r ticences intervenir dans les milieux montagnards ou en hiver pr cis ment dans les endroits et aux moments o les insurg s reprennent leurs forces et se r organisent contribuent largir leur sanctuaire et tablir un prolongement en terre afghane des zones de replis tablies au Pakistan 1 Ces restrictions et la volont de r duire les risques encourus par les troupes sur le terrain sont galement l origine de comportements et de postures de prot
342. important dans la prise sans coup f rir de Bukavu par Nkunda en 2004 Entretien la MONUC Kinshasa juin 2007 3 Entretien la Brigade Nord Kivu Goma juillet 2007 259 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy Kinshasa entra ne un sursaut salvateur Deuxi mement c est une sp cificit des op rations conjointes qui pousse de fait les troupes indiennes entrer en action Sak Quand les FARDC qui op raient avec nous ont pris la fuite au premier coup de feu nous nous sommes retrouv s face face avec les rebelles qui nous ont vis directement Nous tions d s ce moment en situation de l gitime d fense Enfin le mandat de protection des civils sous Chapitre VII ordonne la Brigade d intervenir pour prot ger non seulement la population de Sak mais titre pr ventif celle de Goma C est la conjonction de ces trois l ments qui aurait permis la Brigade indienne d intervenir temps et par un usage intensif de ses h licopt res Mi 24 d liminer plus de 150 soldats de Laurent Nkunda sans essuyer la moindre perte Cependant plus qu la simple asym trie technologique apport e par les h licopt res c est une application tactique mesur e de cet avantage que les Indiens attribuent la conversion de leur succ s militaire en une victoire politique Le jour m me de lop ration de Sak les rebelles r clament en effet un cessez le feu Celui ci s
343. in 8l les scandales sexuels r v l s Bunia en mars puis en mai 2004 salissent durablement le nom de la MONUC Dans cette ville m me que les casques bleus ont abandonn e aux milices ethniques l ann e pr c dente 72 plaintes d abus sexuels sur des femmes congolaises sont en effet rendues publiques par les m dias internationaux 68 d entre elles concernent des soldats du contingent de la MONUC Bunia 2 Les actes incrimin s impliquant des mineures sont en contradiction directe avec les r glements internes explicites des Nations unies concernant lExploitation et les abus sexuels Sexual Exploitation and Abuse SEA dans la nomenclature onusienne notamment le Buletin du Secr taire g n ral sur les mesures sp ciales de protection contre l exploitation sexuelle et les abus sexuels ST SGB 2003 13 de 2003 et des deux documents largement distribu s aux casques bleus Dix r gles Code de conduite personnelle des Casques bleus et Nous sommes des soldats de la paix des Nations Unies 83 Malgr la politique officielle de tol rance z ro affich e par le Secr tariat de PONU les accusations portant sur la pratique d abus sexuels en particulier les viols de mineures et la sollicitation de services sexuels contre de l argent ou de la nourriture ne sont pas nouvelles aux Nations Unies D s 1992 des rapports faisant tat de mauvais traitements notamment sexuels contre les civils manent de la mission d
344. in de institution militaire dans son ensemble C est le probl me qui se pose notamment aux Civi Affairs aux Etats Unis Leurs t ches sont bien souvent consid r es comme ancillaires et donc comme peu importantes par le personnel des corps plus militaris s alors m me que la doctrine am ricaine des Civil Affairs inclut la fonction de soutien l administration civile qui aurait pourtant th oriquement pu tre davantage mise profit en Afghanistan et en Irak Au risque de g n raliser il semble alors qu historiquement la cr ation et le maintien des Civil Affairs aux Etats Unis sont bien plus li s une volont d isoler les t ches civiles des t ches militaires plus nobles qu une v ritable r flexion en terme de plus value de ces unit s 41 Avec les exp riences en Afghanistan et en Irak on observe cependant une tendance inverse au sein des institutions militaires am ricaines Voir notamment BULLIMORE Steven L The Military s Role in Nation Building Peace and Stability Operations Redefined Strategy Research Project US Army War College 15 mars 2006 42 Cette fonction se d cline elle m me en trois sous fonctions 1 P assistance civile dans laquelle les Civil Affairs soutiennent les structures gouvernementales sans exercer une administration directe 2 l administration civile en territoire ami qui peut aller jusqu gouverner et administrer le th
345. internationale Il s agit plut t d identifier comment ils peuvent participer de relations politiques qui soient favorables une sortie politique du conflit Ces relations au sens le plus large dessinent les dynamiques d une acceptation par la population du mod le de transition adopt Dans des contextes de ghf footprint o les forces internationales n interviennent qu la marge dans la gestion des affaires publiques et dans le maintien ou la d gradation de l ordre public le r le des militaires est bien souvent celui d un multiplicateur de l gitimit dans un sens comme dans l autre La question premi re est alors celle de la nature des interactions politiques entre acteurs internationaux et populations locales Il importe donc d insister sur quatre imp ratifs interd pendants a Le premier imp ratif est de favoriser la participation d acteurs locaux tous les niveaux et autant que possible Comme l a montr l tude de cas sur l Afghanistan les acteurs locaux ont souvent le sentiment qu ils sont marginalis s d un processus de reconstruction auxquels ils devraient prendre activement part conform ment aux principes d mocratiques promus par lintervention internationale Au Congo l absence de toute initiative internationale en mati re de gouvernance et d administration locale a renforc la perception d un Etat centralis renforc par les acteurs internationaux au b n fice d ex chefs de gu
346. iolents auxquels elle a t confront e Combats en Ituri 10 000 Accords de pax de Pretoria Assassinat L D Kabila 8 000 p A Accords de Lusaka 2 000 cessez le feu A I p avr 99 juil 99 nov 99 f w 00 mai 00 janv 01 noy01 d c 02 mai 03 juil 03 juin04 oc 04 nov 06 janv 07 Du EVENEMENTS CA SQUES BLEUS Source ZEEBROEK Xavier Mais que fait la MONUC GRIP Bruxelles 4 avril 2007 236 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits C est donc la crise du printemps 2003 en Ituri qui mena ant de tuer dans l uf l ensemble du processus de Transition a oblig la MONUC entrer dans une nouvelle re de reconstruction d Etat Toutefois si le mandat volue3 6 les moyens humains et mat riels d imposer la paix l est du pays ne sont accord s la MONUC qu au compte gouttes et toujours la suite d une crise qui comme l Ituri menace de faire chouer l ensemble de la mission Le tableau r alis par le chercheur Xavier Zeebroek du Groupe de recherche et d information sur la paix et la s curit GRIP de Bruxelles est sur ce point tr s loquent voir ci dessus 357 Bukavu ou la seconde crise existentielle de la MONUC l est du pays En effet moins d un an apr s la r solution 1493 un conflit local oppose en mai 2004 autour du chef lieu du Sud Kivu Bukavu des loyalistes FARDC des soldats banyamulenge du RCD galement membre
347. ion Occasional Paper European Union Institute for Security Studies Paris 2008 MONUC HUMAN RIGHTS DIVISION Report on the conclusions of the special investigation into allegations of summary executions and other violations of human rights committed by the FARDC in Kilwa on October 15 2004 MONUC Kinshasa MONUC Directive 01 07 du Commandant de la Force pour la Protection des Civils en R publique D mocratique du Congo 10 mars 2007 Document en anglais Traduction de Pauteur N GBANDA Honor Ainsi sonne le glas Les derniers jours du mar chal Gideppe Paris 1998 NEDERLANDS INSTITUUT VOOR ZUIDELIJK AFRIKA NiZA Fatal Transactions The State vs the People governance mining and the transitional regime in the DRC IPIS Amsterdam Anvers 27 March 2006 http www niza nl docs 200606301309211840 pdf OCDE R forme des syst mes de s curit et gouvernance Les lignes directrices du CAD Paris 2004 PARIS Roland Peacebuilding and the Limits of International Liberalism International Security Autumn 1997 Vol 22 No 2 pp 54 89 PARLEMENT DE TRANSITION DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO Rapport de la Commission Rapport Lutundula charg e de l examen de la validit des conventions caract re conomique et fincancier conclues pendant les guerres de 1996 1997 et de 1998 Commission Lutundula Kinshasa f vrier 2006 284 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr
348. ion civile et militaire Les derniers l ments qui ont pu tre voqu s concernant les relations entre forces internationales et milices locales reprenant les mod les de proxy wars de guerre men es avec des troupes suppl tives sont revenus sur le devant de la sc ne en raison des insuffisances notoires des forces de s curit locales et internationales C est bien en raison des difficult s contr ler l espace g ographique notamment dans le sud du pays que le recours aux groupes arm s non tatiques des fins de lutte contre l insurrection s est perp tu depuis le d but de lintervention En effet dans le nord du pays et partiellement dans l ouest les anciens seigneurs de guerre seraient plut t en faveur du renforcement des dispositifs policiers tant parce qu ils contr lent de mani re plus ou moins troite ces forces que parce qu elles permettent de renforcer la stabilit de la zone et donc les activit s conomiques l gales ou ill gales dans lesquelles ces acteurs se sont recycl s Dans ce contexte les missions militaires ayant pour objet de renforcer les capacit s coercitives de PEtat sont progressivement devenues des piliers majeurs de la pr sence militaire internationale tant au niveau de la FIAS que OEF pour des secteurs d activit traditionnellement con us comme relevant de la sph re de comp tence des militaires que d autres secteurs davantage consid r s comme civils et en premier
349. ion politique qui lui chappent partiellement et qui conduisent les forces internationales mener une guerre en parall le la stabilisation Le troisi me chapitre b n ficiant galement d une tude de terrain approfondie traitera du cas moins connu mais tout aussi important de la R publique D mocratique du Congo dans lequel une op ration de paix onusienne et un ensemble d op rations militaires europ ennes participent actuellement directement et indirectement au processus de re construction 39 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy politique et institutionnelle dans un pays o comme en Afghanistan le post conflit ne concerne qu une partie du territoire Enfin dans la synth se g n rale nous tirerons les enseignements principaux de notre recherche afin de mettre en exergue les probl mes principaux et d esquisser des l ments de recommandations relatifs au r le des militaires dans la reconstruction d Etat 40 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits Premi re Partie Aspects doctrinaux organisationnels et historiques de Pengagement des militaires dans la re construction politique La question du r le des militaires dans la reconstruction d Etat est encore un objet intellectuel construire Cela tant dit un ensemble d exp riences historiques et de r flexions dont nous n entendons d ailleurs pas i
350. ionnaires de PONU regrettent Pendant la Transition nous n avons pas fait de 300 BRAECKMAN Colette Les Nouveaux Pr dateurs Politique des puissances en Afrique centrale Fayard Paris 2003 216 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits State Building c est maintenant que ce travail peut commencer mais il est d j trop tard 301 Ce chapitre pose les bases d une lecture de l action initiale d une MONUC dont le mandat minimaliste a limit ses vell it s de reconstruction d Etat Le r le de la communaut des donateurs rassembl e en un Comit international d appui la Transition CIAT fut en effet entrav tout au long de la p riode par le cadre institutionnel de la Transition d cid Pretoria Le principe m me d un partage du pouvoir entre anciens bellig rants condition d un mode non violent d extraction des ressources a en particulier limit Pimpact de l action internationale en termes de gouvernance C est d s lors dans le domaine militaire que s est concentr l essentiel de l action internationale en mati re de re construction de PEtat congolais Une compr hension du mod le atypique de reconstruction de PEtat adopt Pretoria avec la b n diction des parrains du processus Afrique du Sud mais aussi les membres permanents du Conseil de S curit de PONU est un pr alable essentiel l analyse de l actio
351. ions de conflits ou de d sordres internes Ainsi dans les traditions doctrinales am ricaines la consolidation d Etat est g n ralement soumise une logique strat gique dans laquelle PEtat tranger est con u comme un conteneur de violence et donc comme un instrument de lutte contre une violence prot iforme Elles ob rent ainsi une partie du probl me qui est que la construction de l Etat est aussi l enjeu m me de nombre de conflits L enjeu m me du contr le des ressources tatiques est 101 TAW Jennifer Operation Just Cause Lessons for Operations Other Than War Arroyo Center Rand 1996 102 Voir notamment FM 100 20 Operations in Low Intensity Conflict US Army 1990 103 JP 3 07 Joint Doctrine for Military Operations Other than War US Joint Chief of Staff 1995 104 TP 3 07 distingue 3 cat gories au sein du concept de Nation Assistance Security Assistance Foreign Internal Defense et Humanitarian and Civic Assistance 105 FM 3 07 Stability Operations and Support Operation US Department of the Army 2003 70 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits souvent au c ur de ces conflits En d autres termes si toute r flexion sur la sortie de conflit doit tenir compte du processus de construction d Etat la reconstruction institutionnelle ne constitue pas en elle m me une strat gie de sortie de conflit Celle ci doit s ins rer dans une strat gie civilo
352. ions coloniales pacification coloniale fran aise et police Zmmb riale D HIHANNIQUE Rs nr en Re ARAE 43 B Les r gimes d occupation et d administration militaire de territoires ennemis ou amis 49 II L approche fran aise du r le des militaires dans la reconstruction d Etat les arm es entre stabilisation et reconstruction 54 A L irruption de la question de la reconstruction d Etat en Opex les premi res r flexions sur l action GONOMIIANE D rer rte etre nt tent A rite ner ter total 55 B L approche actuelle de la reconstruction d Etat au sein des arm es 57 C L pineuse question de la coordination interminist rielle ss 62 D Les ambiguit s politiques quant l engagement militaire dans la reconstruction politique dans le cadre des nouvelles missions de POTAN inner 65 III L approche du nation building militaire dans les interventions ext rieures AM TICAINES si csstesssend rs cs dei eroosio siveri cesses sses eis insanni lee s eh eniro des dat e ado en 66 A Du nation building militaire aux conflits de basse intensit une continuit historique centr e sur l id e de d fense int rieure de la nation h te ns 66 B Vers un ajustement doctrinal et strat gique du r le des militaires en mati re de reconstruction post conflit C Le r le des militaires au c ur de la reconstruction en Irak 80 IV Le cas du Royaume Uni une arm e constabulaire adapt e au s
353. ique Etrang re n 1 2006 pp 105 119 152 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits L extension g ographique du mandat de POTAN fut ainsi confront e une s rie de combats et une opposition insurg e importante dans le sud et le sud est de l Afghanistan Lors du s jour de terrain effectu pour cette tude en septembre 2007 les discours recueillis portant sur l volution des rapports de force entre insurg s d une part et gouvernement troupes internationales d autre part furent souvent n gatifs Pour un grand nombre de personnels militaires rencontr s les contingents internationaux ne poss daient pas v ritablement les moyens de lutter contre une insurrection qui occupe le terrain de mani re extensive et b n ficie de soutiens importants les op rations de POTAN dans le sud et le sud est du pays se r sument ainsi pousser les insurg s hors des zones d op ration balayer les zones avant de se retirer laissant de fait le terrain inoccup et libre pour que les opposants y reviennent Ces derniers poss dent ainsi une pr sence durable dans un nombre croissant de zones puisque ni les forces de police ni les forces arm es afghanes ne semblent en mesure d y maintenir une pr sence dissuadant leur retour Pour certains ces difficult s ne sont que passag res et si l Afghanistan conna t des conflits de basse et de moyenne intensit dans un certain nombre de zones une grande partie d
354. ir la strat gie d influence de la France dans la reconstruction politique alors m me que ce m me minist re accusait les militaires de ne pas coop rer dans le transfert de leurs comp tences aux civils 4 BIGO Didier La compl mentarit entre les forces arm es et la gendarmerie dans les op rations de maintien de la paix quels enjeux Paris Revue de la Gendarmerie Nationale 2001 2 pp 64 66 48 DEFOURNEAUX Marc Gestion des sorties de crises amp reconstruction de la paix Recherches et Documents FRS 2000 31 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy 2 Modalit s des relations civilo militaires sur les th tres ext rieurs agencements politico militaires et unit de l effort A supposer que se mette en place une v ritable administration internationale des th tres d intervention et que les relations civilo militaires y soient fortement institutionnalis es et formalis es on peut distinguer diff rents types d agencements civilo militaires Les avantages de telles institutionnalisations sont notamment qu elles permettent en th orie une r partition claire des comp tences et des responsabilit s entre les acteurs internationaux ainsi que des modalit s de coop ration plus efficaces Elles vitent ainsi les duplications dans un contexte de raret des ressources les directives contradictoires dans un environnement dans lequel la communication p
355. ire de la MONUC la violation sans doute la plus commune du code de conduite De m me des l ments du contingent pakistanais sont accus s de s tre livr s du trafic d or un cas connu depuis 2005 PONU mais r v l par la BBC P t 2007 seulement Selon Human Rights Watch un r seau d officiers des FARDC des hommes d affaires kenyans et des casques bleus pakistanais auraient t impliqu s dans la contrebande de l or hauteur de plusieurs millions de dollars gr ce l appui significatif des soldats pakistanais ayant notamment utilis ces fins leurs moyens a riens 3 Ces faits imput s la MONUC par PONG am ricaine s inscrivent selon celle ci dans la lign e d autres scandales similaires notamment des accusations contre des casques bleus indiens suppos s tre impliqu s dans du trafic d or au Nord Kivu et le 388 Les tentatives du Secr tariat visant faire accepter un texte obligeant les Etat contributeurs de troupes poursuivre en justice leurs soldats accus s d abus sexuels dans une mission de PONU se heurte notamment l opposition de principe des Etats Unis entretiens la MONUC Kinshasa juillet 2007 389 389 UNITED NATIONS OFFICE OF INTERNAL OVERSIGHT SERVICES Bureau des services de contr le interne des Nations Unies Investigation by the Office of Internal Oversight Services into Allegations of Sexual Exploitation and Abuse in the United Nations Organization Missi
356. ire par les professionnels de la politique On retrouve notamment cette position de mani re fr quente au sein des unit s les plus conventionnelles ainsi que et cela au moins jusqu la guerre d Irak dans le discours militaire am ricain officiel tr s technologis et militaris en terme de force d cisive b Selon la deuxi me posture les activit s de reconstruction politique ou de soutien la reconstruction d Etat d une part et le m tier militaire d autre part rel vent bien de logiques diff rentes Cependant les civils et les militaires peuvent travailler en collaboration et de concert il suffit d avoir des cours de formation particuliers et surtout de r partir correctement les t ches On insiste ainsi ici sur les relations de diff rence mais aussi de compl mentarit qui peuvent et doivent concourir une unit de l effort dans le cadre des projections de force c Une troisi me position insiste sur les sp cialisations fonctionnelles au sein de l appareil militaire Dans cette logique les militaires doivent se sp cialiser et certaines sp cialisations ont une pertinence particuli re aux t ches de reconstruction politique unit s civilo militaires op rations psychologiques forces sp ciales par le biais du foreign internal defence unit s du g niet polices statut militaire lorsqu ils ont des pr rogatives de police judiciaire etc Ce troisi me type de discours joue souvent dans le c
357. ire peut le nourrir lorsqu on combine une approche intrusive et une 9 SUHRKE Astri BERG HARPVIKEN Kistian STRAND Arne Conflictual Peacebuilding Afghanistan Two Years After Bonn International Peace Research Institute Oslo Chr Michelsen Institute 2004 12 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits pr sence prolong e comme en Irak Il convient alors de les saisir ensemble et de concert afin d en arbitrer les interactions potentielles 3 Le dilemme de l fa moral t Nous faisons ici r f rence au dilemme que pose la question de la mise en place d un calendrier pr cis de retrait de la pr sence internationale ind pendamment de la question de la dur e sur lequel s tendrait ce calendrier et particuli rement de la pr sence militaire d un pays en proie une transition politique contest e et conflictuelle En effet un tel calendrier de retrait risque de conduire des comportements opportunistes de la part de lopposition arm e l orientation de la restructuration politique Celle ci peut en effet temporairement r duire ses activit s en attendant la fin de la pr sence internationale pour ensuite agir r solument et dans des conditions optimales contre le gouvernement en place Les l ments neutres de la soci t n ayant pris parti ni pour l opposition ni pour le gouvernement ne se risqueront pas dans ce contexte soutenir le gou
358. ires se fera en fonction des accords sp cifiques pris entre les nations cadres de PRT et PEUPM Leur capacit v ritablement r aliser leur mission en n tant pas co localis s dans les unit s de police reste d ailleurs un point d interrogation majeur sur le dispositif Les difficult s d aboutir une convergence de vue permettant une coordination civilo militaire Dans ce d calage important entre les conceptions de la formation de la police afghane il y avait au moment des observations de terrain peu d l ments permettant de cerner de possibles am nagements et m canismes de coordination entre les efforts internationaux entrepris Au niveau des personnels une crispation des positions tait palpable dans les entretiens men s en septembre 2007 notamment aux Nations Unies et au sein de PEUPM Du c t du gouvernement afghan si le Pr sident Karza tait r put vouloir une force de police civile le chef de PEtat n en avait pas moins sign l ensemble des documents de strat gie aussi bien ceux de CSTC A que ceux de lEUPM pourtant bien divergents ne voulant certainement pas se cr er de difficult s avec ses partenaires La possibilit pour les Afghans de r guler les tensions et divergences entre acteurs internationaux est donc nulle La coordination entre les projets de formation de la police devrait ainsi s effectuer au sein de l Infernational Police Coordination Board PCB un organe de pilotage op rati
359. it s des Civi Affairs avait ainsi pour but avou de r colter 203 TERTRAIS Bruno La participation fran aise aux op rations en Afghanistan Regards sur PActualit avril 2002 p 13 24 Voir FREEMAN Christopher Security Governance and Statebuilding in Afghanistan International Peacekeeping n 1 january 2007 pp 1 7 150 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits du renseignement sur les Talibans et de favoriser une perception positive de la coalition soutenant prioritairement les missions de combat et non la construction des institutions Une r orientation progressive des forces vers le soutien la reconstruction de l Etat Cette vision tr s restrictive du r le des forces sur le th tre afghan ne dura cependant pas Tr s rapidement durant la premi re moiti de l ann e 2002 il apparut que si les Talibans et les r seaux terroristes avaient pu tre partiellement chass s du territoire afghan les conditions qui devaient permettre d viter leur retour taient loin d tre r unies La chute de l Emirat Islamique avait effectivement donn toute latitude aux groupes arm s pour reprendre leurs rivalit s traditionnelles et le pays revenait la fragmentation extr me et violente du pouvoir qu il avait pu conna tre durant la guerre civile Ce processus de fragmentation qui avait contribu l accession au pouvoir des Talibans en 1995 98 risquait donc de prod
360. itaires qui mobilis rent leurs r seaux de solidarit pour lutter contre les communistes et affermirent leur pouvoir militaire tout en mettant en place des fragments d administration destin s g rer les territoires sous leur direction Gilles Dorronsoro raconte que l on trouvait dans les ann es 1990 plus de 1 000 commandants sur le territoire afghan d importance tr s variable Ils pouvaient tre d anciens hans des hommes saints li s aux confr ries soufies pir ou sayyed des ul mas ou des duqu s A l origine ph nom ne relevant de organisation locale des mouvements de r sistance certains commandants acquirent une dimension r gionale entretenant des r seaux de commandants moins importants des combattants temps partiel ainsi que des troupes professionnalis es qu ils financ rent durant la r sistance avec le soutien des Etats Unis et de l Arabie Saoudite via les partis politiques en exil Peshawar avant de s investir dans des trafics divers armes drogue pierres pr cieuses 173 R volte des campagnes qui se g n ralisa suite la politique brutale des communistes d s 1979 suivie d une intervention sovi tique destin e stabiliser le r gime qui se prolongea en une guerre meurtri re jusqu au retrait des troupes en 1989 La r sistance afghane divis e et fragment e poursuivit sa lutte jusqu la chute du r gime communiste en 1992 avant de laisser clater ses rivalit s en une guerre civile qu
361. itoires pr sentent un int r t particulier car leur pouvoir s tend tous les domaines d activit que PEtat cibl ne parvient plus exercer lui m me En effet au Kosovo et au Timor oriental l absence d institutions locales a oblig PONU de prendre la responsabilit d administrer le territoire L administration transitoire est une cat gorie part mi chemin entre l op ration de paix complexe et la tutelle qui ne se r f re pas un chapitre particulier de la Charte et est g r e selon la taille de la mission par le D partement des Affaires Politiques DAP ou le DOMP L administration transitoire est donc une innovation une mesure ad hoc de plus prise par PONU confront e au probl me des Etats d faillants En juin 1999 le Conseil de s curit d cide la mise sur pied d une administration civile transitoire au Kosovo MINUK et trois mois plus tard d une mission similaire au Timor oriental Par ce type d op ration PONU est amen e g rer un territoire pendant une p riode transitoire et le remettre en tat de fonctionner L ONU remplit toutes les fonctions d un gouvernement d finir et appliquer les lois locales ou de nouvelles lois d signer des fonctionnaires mettre en place des services de douane cr er un syst me bancaire attirer les investissements trangers cr er des forces arm es PONU a d ici aussi improviser son d ploiement et faire face un certain nombre de carences en mati
362. ity sic to loot and take over the abandoned homes UN News Center Precarious situation in eastern DR Congo affects thousands of displaced people UN 14 d cembre 2006 www un otg apps news story aspPNewsID 20993 amp Cr democratic amp Cr1 congo 416 Entretien au bureau de la MONUC Goma juillet 2007 260 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits et pakistanais contr lant respectivement le Nord et le Sud Kivu s y livrent en effet derri re des apparences cordiales une farouche comp tition Celle ci r duisant l change d informations entre les deux contingents demeure largement limit e un domaine dont les officiers du Sous continent indien tirent une grande fiert Indiens Pakistanais mais aussi N palais et Bangladais de la Brigade Ituri revendiquent un savoir faire sp cifique en mati re d Action civilo militaire ACM Les manifestations les plus imm diates de cette concurrence peuvent d ailleurs surprendre les commandants des Brigades pakistanaise et indienne interrog s au cours de cette enqu te se disputent ouvertement la paternit du concept novateur de Mobile Operational Base MOB Celui ci est pourtant n au nord du Katanga au c ur de ce pays kabiliste parfois surnomm Kabiland dont l entourage du pr sident a longtemps limit l acc s la MONUC 7 Les MOBs sont la r ponse trouv e en 2006 la conjonction de trois probl mes d
363. ivile de l entreprise internationale tout en mettant en place des m canismes de coordination civilo militaire pour prendre en compte les interactions r elles Ainsi avant de s int resser au r le positif potentiel que les forces arm es peuvent jouer dans la reconstruction politique il faut d abord souligner que les militaires d s lors qu ils sont impliqu s dans des missions coercitives voire offensives peuvent avant tout jouer un r le en limitant les r percussions n gatives qu un recours la force per u comme excessif disproportionn mal cibl ou injustifi pourrait avoir sur le processus de re construction d Etat Ainsi les notions de force proportionnelle et de force minimale m me si elles ne doivent pas conduire paralyser l action militaire demeurent essentielles dans le cadre de ces missions complexes Il est galement important de souligner que les imp ratifs de la reconstruction politique doivent tre int gr s la planification de la phase conventionnelle initiale de la projection de force d s lors que la destruction de certaines infrastructures cruciales minist res b timents publics mais aussi centrales lectriques ponts autoroutes pourrait ult rieurement se r v ler co teuse lors de la phase stabilisation Mais les militaires peuvent ils se limiter ce 25 Sur l id e de civilianisation des militaires occidentaux voir notamment COKER Christophe
364. k affirma On ne peut pas gagner militairement Soit on gagne totalement soit on ne gagne pas du tout En paraphrasant Krulak on serait aujourd hui tent de dire on ne peut atteindre le seul effet final recherch EFR militaire en Opex Soit on atteint PEFR global y compris et surtout dans sa dimension politique soit on pen atteint aucun Ce constat appelle deux remarques int ressant le th me de cette tude 287 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy 1 La premi re concerne la notion m me d effet final recherch Un des probl mes qui se posent en Opex est en effet comme il l a t soulign maintes fois au gr de cette tude que PEFR global n est souvent pas clairement d fini par les Etats intervenants et cela d autant moins que les coalitions multinationales contraignent des tractations inter tatiques Dans certains cas PEFR global ne peut d ailleurs tre d fini strictement puisque les environnements des Opex sont extr mement volutifs et que les opportunit s politiques qui se pr sentent ne sont pas constantes dans le temps En d autres termes l objectif politique des forces intervenantes devra forc ment varier au gr de ce qui semble r aliste sur le terrain un moment donn A cela s ajoute le fait que dans la confrontation arm e entre deux volont s politiques il est rare que l une l emporte totalement et que l autre p
365. l une probl matique que les humanitaires et les d veloppeurs connaissaient depuis longtemps le fait que l aide puisse servir r soudre des conflits mais galement renforcer les dynamiques conflictuelles L encore le niveau purement local de d cision dans les PRT peut aboutir des effets pervers important se traduisant une d stabilisation plus grave que les progr s tactiques entrepris S accorder sur des approches civilo militaires communes Une autre question centrale de l valuation des PRT concerne quilibre trouver dans les dimensions civiles et militaires des mesures d efficacit Effectivement un projet impact rapide cens favoriser 275 Voir de ce point de vue les travaux de ANDERSON Mary B Do no Harm How aid can support peace or war Lynne Rienner Boulder 1999 191 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy Pacceptation des forces par les populations locales peut avoir un effet imm diat celui de contenter toute une s rie d acteurs que l on souhaite m nager mais galement des effets plus long terme sur les processus de d veloppement Exemple r guli rement cit des Aides M dicales Gratuites ont t entreprises r guli rement par les PRT dans des zones o op raient des agences d aide Ces derni res ayant orient leurs projets vers une strat gie de participation des populations aux frais de sant ce qui n cessite un travail important
366. l recommencement de l intervention trang re au Congo Za re A L nigme de la formation de l Etat au Zaire et les limites de la nationalit B Une guerre contre les civils au c ur de la g opolitique africaine les conflits congolais de 1996 DOOD ERNEST e tn sx 212 II Le mandat a minima de la MONUC accompagner la Transition sans r fond r PEtat si sesiseiueeetisrenetdi resri teste ietitisieseestet teste detesti tereseise 216 B Un compl ment indispensable au partage du pouvoir selon Sun City la formation d une arm e habionale nniqu ef citoyennes es cran marient E RAE AE Me eve AAS 221 C En attendant les FARDC une MONUC sous chapitre VI brid e par ses promoteurs 228 III L acquisition tardive et accidentelle d un mandat coercitif une reconstruction d Etat reculons limit e Pest du pays 232 A L Op ration Art mis et la r invention de la MONUC vnnsnennnsnnnn 233 B Les lections avant le d sarmement respecter la souverainet du plus fort 2 239 C L EUFOR R D Congo un d ploiement d op rette 2h ns 244 IV Prot ger les populations contre PEtat congolais l mergence d un mandat palliatifs 249 A L trange mulation de la Force MONUC et des FARDC une pr sence militaire pr datrice Poti ES poplat ons Cives ass es nn dre ta nd rt 251 B Main dans la main avec le gouvernement les ambiguit s thiqu
367. la capacit de ces acteurs travailler ensemble au quotidien de la mani re dont les d cisions peuvent tre prises et l efficacit envisag e Dans les entretiens men s Kaboul en 2003 comme en 2007 les perceptions militaires de l efficacit ont ainsi t d crites comme particuli rement inadapt es aux processus de d veloppement Il semblerait d apr s nos interlocuteurs militaires comme civils que les soldats pr sentent un biais quantitatif d sirant pouvoir mat rialiser des progr s en une s rie de chiffres nombre d coles construites kilom tres de routes r habilit es nombre de patients trait s etc quand l enjeu des processus de coordination et d extension du pouvoir central s valuent bien davantage travers des mesures 276 Observation personnelle et entretiens men s Mazar e Shariff Bamyan et Kaboul novembre et d cembre 2003 27 Voir PIIPARINEN Touko A clash of mindset A insiders account of Provincial Reconstruction Teams International Peacekeeping vol 14 n 1 January 2007 pp 143 157 192 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits moins pr cises et d ordre plus qualitatif De la m me mani re les militaires sont r guli rement d crits y compris par eux m me comme trop orient s vers des mesures de court terme qui ne permettent pas de s investir dans des projets de d veloppement communautaire ou institutionnel tels qu ils sont entr
368. le re politico militaire pour la RDC En effet l offensive du g n ral rebelle Nkunda en direction de Goma en novembre 2006 ne saurait tre assimil e l action des miliciens du FNI en Ituri contre les casques bleus bangladais en mars 2005 Le contexte est en effet radicalement diff rent D une part la MONUC une fois les institutions congolaises l gitim es par les urnes est suppos e rapidement r duire sa pr sence dans le pays D autre part le d rapage s curitaire de Sak deux semaines peine apr s l investiture du pr sident souligne les deux grandes d faillances de la Transition t 1 Sak confirme que les Brigades int gr es des FARDC sont inaptes au combat et que les troupes de rebelles de Nkunda sont de loin les troupes les mieux entra n es en activit sur le sol congolais Quatre ans apr s la signature du M morandum II la R publique nouvellement l gitim e par les urnes ne dispose pas d une arm e digne de ce nom 2 La capacit de Laurent Nkunda mobiliser et conserver ses soldats dans un contexte de consolidation croissante du r gime Kabila souligne Pabsence de tentative r elle de r solution de la question 5i Principale et rare initiative destin e renforcer une certaine galit de l acc s aux ressources dans un pays o les identit s locales demeurent tr s fortes le projet de d centralisation de PEtat congolais aura eu pour les Rwandophones un effet de multiplicateur des men
369. le Il s agit de pr ciser le r le des militaires dans les t ches de stabilisation et de reconstruction connues sous labr viation am ricaine S amp R concept r cemment enrichi par celui de SSTR Security Stabilization Transition and Reconstruction L arm e am ricaine a toujours eu la responsabilit de reconstruire des soci t s Et souvent les militaires sont les seuls pouvoir assumer ce r le ef ce encore plus lorsqu ils op rent sur un terrain violent et hostile leur pr sence L Irak n a fait qu intensifier le d bat d j ancien autour de la nature de la mission militaire a soulign un haut responsable militaire du Pentagone La gen se des contradictions de la phase post conflit en Irak s inscrit au c ur d un ph nom ne de d calage depuis la fin de la guerre froide entre d une part la sophistication croissante de la pens e strat gique militaire am ricaine men e dans le cadre de la transformation de la puissance militaire ou dans sa version plus ancienne la r volution dans les affaires militaires RAM et d autre part la banalisation de nouvelles formes d interventions politico militaires men es par les Etats Unis dans les Etats labellis s faibles ou voyous avec l objectif affich de r former leurs syst mes politiques En effet d velopp e par le Pentagone depuis les ann es 1990 et impuls e par les n oconservateurs et notamment D Rumsfeld la r f
370. les d clarations martiales du g n ral Gaye la fin 2007 ne seront que mod r ment suivie d effets faute de d termination des pays contributeurs de troupes engager leurs hommes dans des combats de haute intensit La p riode qui s pare la signature de PAGI fin 2002 de la reprise des combats l est du pays fin 2007 a aussi d montr une mani re in dite d accompagner un processus de construction d Etat La reconstruction d Etat au Congo s est finalement op r e en plein respect des usages politiques et conomiques locaux Un haut fonctionnaire de la MONUC r sume ainsi le paradoxe de laction internationale dans le pays Apr s plusieurs ann es au Congo je crois de plus en plus la vision pr sent e par le sociologue Charles Tilly de la construction de VEtat l Etat comme entreprise criminelle et monopole de l extraction 0 Ce sarcasme manifeste souligne grand paradoxe de la Transition congolaise incapable d s le d part d imposer l architecture du nouvel Etat construire la communaut des donateurs a d faut de pouvoir envisager des options plus vigoureuses a laiss prolif rer un Etat n o patrimonial sur les ruines de la kleptocratie mobutiste Lanterne rouge de tous les classements internationaux en mati re de d veloppement humain de corruption ou de droits de l Homme l Etat congolais et son arm e demeurent les premiers acteurs des violences faites la population civile
371. lexion doctrinale sur la transformation de l arm e de terre en particulier tend une restructuration des capacit s militaires en privil giant les nouvelles g n rations de syst mes d armes fond es sur les technologies de linformation ainsi que le recours massif l arm e de Pair power afin de limiter le plus possible le d ploiement de troupes au sol andpowe celle des forces sp ciales Cette doctrine formalise un mod le de projection de puissance militaire avec des troupes plus l g res r duites et entra n es pour le combat de haute intensit et se fonde sur une vision coutt termiste de la victoire assimil e dans le cas de lintervention en Irak au renversement du r gime en place par la force militaire au d triment des objectifs plus larges mis en jeu savoir la r alisation du changement de r gime 72 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits Cette dichotomie de la strat gie am ricaine se trouve ent rin e dans le Quadrennial Defense Review Reporf6 de 2001 ainsi que dans le dernier rapport du Pentagone de mars 2005 qui distinguent le concept de d faite rapide swift defeat de celui de victoire d cisive decisive victory Le premier implique la capacit projeter la puissance militaire et gagner la guerre le deuxi me traduit une phase plus complexe qui requiert une int gration des op rations militaires et de stabilisa
372. lieu la police Il convient donc de revenir sur les diff rentes tapes de l engagement des arm es dans ces domaines avant de resituer ses logiques et les enjeux qu il recouvre 231 Mais nous n avons pas d information concernant l acceptation des forces gouvernementales pat les commandants aux niveaux des districts ou des villages 232 Entretien au Joint Mission Analysis Center de la MANUA Kaboul septembre 2007 164 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits Un investissement militaire croissant dans les capacit s de PEtat assurer sa s curit L engagement des militaires dans la formation des institutions de s curit afghane fut r alis relativement t t d s le mois de mai 2002 quelques mois apr s l installation du gouvernement provisoire La participation des militaires am ricains la formation de l arm e afghane avait t avalis e par les Conf rences de Bonn et de Gen ve lorsque les domaines de la RSS furent d finis et partag s entre les nations cadres Des militaires fran ais et britanniques furent galement employ s dans cette mission relevant du commandement d OEF D butant pr s de 80 millions de dollars en 2002 les contributions financi res am ricaines D partement d Etat comme D partement de la D fense furent rapidement augment es passant 347 millions de dollars en 2003 puis 719 en 2004 avant d atteindre plus d 1 280 milliards de
373. litaires polices et administrateurs civils tous les chelons de prise de d cision int grant et coordonnant ainsi les trois 9 DEADY Timothy K Lessons from a Successful Counterinsurgency the Philippines 1899 1902 Parameters printemps 2005 53 68 50 Voir notamment WILLIAMS Michael C Civil Military Relations and Peacekeeping Adelphi papers n 321 Londres TISS 2000 5 CRAWSHAW Michael Running a Country The British Colonial Experience an dits relavance to Present Day Concerns The Shrivenham Papers n 3 Londres Defence Academy of the UK avril 2007 MOCKA TIS Thomas R Britsh Counterinsurgency in the Post Lmperial Era Manchester Manchester University Press 1995 MOCKA ITIS Thomas R Bri ish Counterinsurgency 1919 1960 London Macmillan 1990 33 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy cha nes hi rarchiques tout en valorisant la flexibilit et l autonomie du niveau tactique principe britannique du mission command On peut toutefois noter que ce mod le est difficile r pliquer d s lors qu il suppose une proximit culturelle et interpersonnelle forte entre les trois types d acteurs notamment par des framework deployments impliquant que tous les acteurs d ploy s le sont pour la m me p riode g n ralement tr s longue vitant ainsi le probl me des rotations Ainsi il faut aujourd hui tenir compte de l effet produit par la multinatio
374. litaires dans la re construction politique a aujourd hui tendance d stabiliser Bien entendu rien ne permet d extrapoler les tendances de ces derni res d cennies dans le futur Cependant on peut souligner que le v ritable enjeu de ces volutions enjeu qui pose des 163 CHAPLEAU Philippe Privatiser la paix Politique internationale n 103 printemps 2004 164 STRACHAN Hew The Politics of the British Army Oxford Oxford University Press 1997 125 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy questions tr s pratiques est de savoir si l engagement militaire dans la reconstruction d Etat en Opex renforce la dynamique de militarisation des rapports sociaux dans des contextes post conflictuels ou si au contraire il faut y voir une transformation d une forme de socialisation militaire jusque l centr e sur la figure du guerrier D s lors sch matiquement et certainement de mani re abusive on aurait tendance vouloir opposer une conception de la reconstruction d Etat dans laquelle celle ci serait soumise aux objectifs strat giques d une guerre anti subversive ou anti insurrectionnelle d une part une conception onusienne du concours des militaires la r gulation politique des conflits d autre part Cependant la r alit est bien plus complexe En effet Pidentification des militaires la guerre guerre d ailleurs de plus en plus difficile d finir ne
375. litaires ne peuvent produire l tat final et qu ils ne peuvent que cr er les conditions propices la construction de la paix Les militaires ont pour objectif de cr er un environnement stable et s curis et si les civils demandent l aide des militaires alors nous les militaires sommes pr ts participer des t ches de reconstruction qui ne sont pas initialement notre responsabilit 159 Le chef de la direction planification militaire du DOMP des Nations Unies le Colonel Ian Sinclair a reconnu que la reconstruction post conflit ne fait pas partie du champ de comp tence des militaires et que ce n est pas leur travail mais qu ils sont de plus en plus appel s r aliser ces t ches Il faut distinguer les fonctions primaires des militaires de leurs fonctions de soutien L o les militaires se voient intervenir est dans la phase initiale de la reconstruction post conflit uniquement celle qui suit imm diatement l intervention militaire Leur pr sence et les t ches urgentes de reconstruction qu ils entreprennent durant cette courte p riode permet d viter le fameux vide post conflictuel qui caract rise souvent la phase qui suit imm diatement la fin de l intervention militaire en attendant que le personnel civil arrive et soit suffisamment important pour prendre le relais des militaires 159 Interview avec le Colonel Ian Sinclair chef de la direction planification de la Division militaire du DOMP d
376. litary Cooperation CIMIC et aient notamment cherch y inscrire le concept de Military Assistance to Civil Authorities MACA aux c t s notamment des principes de planification civile d urgence CEP Civi Emergency Plannning et la consolidation de PEtat de droit 1 5 C est en effet en 1995 lorsque le Royaume Uni tait nation cadre de PAXied Command Europe Rapid Reaction Corps ARRO au sein des structures int gr es de l OTAN qu elle a fait adopter ce concept par l OTAN Il faut toutefois souligner qu il y a eu des ambigu t s voire des contradictions d s le d but entre deux publications 133 D abord appell NITAG Northern Ireland Training and Advisory Group il fut rebaptis OPTAG Operational Training and Advisory Group dans les ann es 1990 134 BIGO D dir La participation des militaires la s curit int rieure Royaume Uni Irlande du Nord op cit 26 135 Selon PAJP 09 Nato Operational CIMIC le CIMIC d signex les ressources les mesures et les activit s con ues en appui de la mission qui favorisent la liaison la coop ration et la coordination entre le commandement de la force et la population civile y compris les autorit s nationales et locales Ce qui implique tablissement de liaison de coop ration et de coordination avec les agences ou les organisations internationales nationales et non gouvernementales 94 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les
377. lle m me Plus g n ralement les Civil Affairs devront g rer l interface entre les militaires et les populations civiles au fur et mesure que les arm es alli es avancent L ECAR fut galement charg d installer dans les territoires occup s et notamment en France un gouvernement militaire alli ou AMGOT Alied Military Government in Occupied Territories charg d administrer ces territoires Cela sera chose faite en Sicile en 1943 Cependant dans le cas fran ais le Gouvernement provisoire le GPRE est officiellement reconnu en septembre 1944 ce qui met d finitivement un terme au projet de lAMGOT en France Des gouvernements militaires sont toutefois mis en place en Allemagne en Autriche en Cor e et au Japon avec le proconsulat du g n ral Mac Arthur avec la participation active et l expertise civile des Civi Affairs En dehors de ces pays ce corps se contente de fournir un soutien aux forces arm es conventionnelles en les dispensant d interagir avec l environnement civil d apporter une aide d urgence aux populations civiles et de soutenir les gouvernements et administrations alli s comme ce fut le cas en Afrique du Nord en France en Belgique aux Pays Bas et aux Philippines Ainsi au terme de cette exp rience le terme C7 Affairs va tre utilis pour d signer le soutien et l assistance au gouvernement en territoire ami le terme de gouvernement militaire tant utilis pour d signe
378. lle notamment importance des aspects politiques d un conflit de cette nature n cessitant une grande volont politique et une extr me patience une d pense consid rable de temps et de ressources Afin d accro tre la capacit institutionnelle des Etats Unis r pondre aux situations de crises li es aux Etats faibles ou en post conflit et de coordonner les activit s du Pentagone du D partement Etat de la CIA et de l Agence Internationale du D veloppement USAID et pour viter les frictions internes entre d partements comme ce fut le cas pour l Irak un nouveau Bureau Office of the Coordinator for Reconstruction and Stabilization a t cr au sein du D partement d Etat en ao t 2004 Les contradictions inh rentes la gestion de l apr s guerre en Irak impulsent ainsi un renouveau strat gique qui s inscrirait dans une logique de 112 Directive du d partement de la D fense n 3000 05 Miltary Support for Stability Security Transition and Reconstruction SSTR Operations 28 novembre 2005 113 G n ral David PETRAEUS Colonel Conrad CRANE Counterinsurgency interimary Headquarters Department of the Army Washington D C juin 2006 chapitre 1 p 2 Voir galement la doctrine officielle de contre insurrection de PUS Army et du US marine Corps FM 3 24 The US Army Marine Corps Counterinsurgency Field Manual University of Chicago Press 2007 77 Yann Braem Alexandra de
379. lonel Fergus BUSHELL Officier de Liaison pour l Union Europ enne aupr s des Nations Unies New York juin 2007 121 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy approche de telle ou telle crise ce que chaque intervenant a l intention de faire une fois sur le terrain comment avec qui Les militaires en mission aux Nations Unies ont notamment soulign la n cessit de capitaliser davantage sur les avantages comparatifs des ONGs qui peuvent parfois apporter des informations utiles sur le contexte politique conomique et social dans lequel ils interviennent que r sume l expression de ocal awareness connaissance du terrain Enfin certains responsables militaires aux Nations Unies ont soulign le probl me du d calage entre les deux niveaux d analyse au Si ge des Nations Unies et celui du terrain notamment en mati re de DDR RSS Le concept d velopp au Si ge est souvent d connect de la r alit du terrain Ha ti est un bon exemple de l aspect trop conceptuel des processus DDR RSS qui ne fait pas sens au personnel d ploy sur le terrain D une part il est n cessaire d laborer un plan r aliste qui tienne compte de la r alit du terrain d autre part il faut faire remonter la r alit du terrain vers le Si ge en signalant par exemple que les troupes locales sont mal brass es et risquent de d clencher un nouveau conflit Afin d am liorer les conditions de la par
380. loy e fran aise de PUNHCR Ghazni Kaboul 16 novembre 2003 249 Voir de ce point de vue GAO Afghanistan Reconstruction Deteriorating Security and Limited Resources Have Impeded Progress Improvements in U S Strategy Needed GAO 04 403 Washington DC June 2004 250 Qu il s agisse des enqu tes men es en novembre d cembre 2003 au cours de la th se de Doctorat de Yann BRAEM et dont les r sultats ont galement servi dans cette tude ou au cours du terrain organis pour cette tude en septembre 2007 251 DUFFIELD Marc Global Governance and the New Wars Zed Books London 2001 252 ETIENNE Gilbert Ipr visible Afghanistan Presses de Sciences Po Paris 2002 178 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits Afghanistan cette phrase significative Where the road ends the Taliban begins montrant que le d ficit de reconstruction des infrastructures qui permettent le contr le du territoire avait permis aux forces centrifuges de consolider leur pouvoir Renforcer les liens entre la capitale et ses provinces Progressivement d velopp majoritairement sous optique am ricaine de soutien au d veloppement ces projets de coordination civilo militaire int gr e aboutirent au d ploiement des premi res unit s Gardez Kunduz et Bamyan d s le d but de Pann e 2003 Par la suite 19 PRT furent tablies la fin de l ann e 2004 et la fin 2007 quasiment l ensemble de
381. ly in Afghanistan the future of UN statebuilding Survival volume 44 n 3 Autumn 2002 pp 37 44 DOBBINS James amp al America s Role in Nations Building From Germany to Iraq RAND Santa Monica 2003 DORRONSORO Gilles Apr s les Talibans fragmentation politique hi rarchie communautaire et classes sociales en Afghanistan Cultures amp Conflits n 44 2001 pp 152 172 DORRONSORO Gilles La R volution Afghane Des Communistes aux T leb n CERI Karthala Paris 2000 DUFFIELD Marc Global Governance and the New Wars Zed Books London 2001 DUPREE Louis Afghanistan Princeton University Press 1973 ETIENNE Gilbert pr visible Afghanistan Presses de Sciences Po Paris 2002 FREEMAN Christopher Security Governance and Statebuilding in Afghanistan International Peacekeeping n 1 january 2007 pp 1 7 GAO Afghanistan Reconstruction Deteriorating Security and Limited Resources Have Impeded Progress Improvements in U S Strategy Needed GAO 04 403 Washington DC June 2004 196 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits GAO Afghanistan Security Efforts to establish Army and Police Have Made Progress but Future Plans need to be better defined GAO Report to House of Representatives Whashington DC June 2005 p 9 GIUSTOZZI Antonio Good State vs Bad warlords critique of State Buildng Strategies in Afghanistan LSE Development Re
382. mation de la police Les deux terrains observ s au long de cette tude ont r v l ampleur de l effort r cemment consenti par l Union europ enne en mati re de RSS et d encadrement formation de certaines unit s de maintien de l ordre dans les pays concern s Les missions ont souvent t con ues et d ploy es dans un relatif d sordre et ont invent leur mode d op ration de la mani re la plus d centralis e et pour tout dire improvis e Garantie d une grande adaptation au cadre local le caract re modulaire de ces entreprises a permis sous lPimpulsion de chefs de mission tr s autonomes de pr server le caract re innovant de l action europ enne Sous la tutelle discr te de Repr sentants sp ciaux de l Union europ enne RSUE des missions comme EUPOL Afghanistan EUSEC ou EUPOL Kinshasa ont su s ins rer dans les cases vides de l action internationale en mati re de RSS Pourtant aucune de ces missions ne peut se pr valoir d un bilan r ellement positif Les causes de leur action en demi teinte sont identifier une fois encore deux niveaux D une part le manque de coordination entre Etats membres a souvent nui la mise disposition de fonds et de personnels aux niveaux demand s Dans tous les cas observ s les missions europ ennes se sont d ploy es tardivement et certaines plusieurs ann es apr s leur d ploiement initial demeurent en situation de sous capacit financi r
383. ment afghan avec la volont de recentrer l attention des militaires sur la r forme du secteur de la s curit davantage que sur les projets impact rapide entrepris sur le terrain la mani re des Op rations Civilo Militaires classiques L accueil r serv aux PRT fut ainsi au niveau politique relativement cl ment Lakhdar Brahimi Repr sentant Sp cial du Secr taire G n ral de 2001 2003 et Hamid Karza furent int gr s dans les processus de consultation d s le milieu de Pann e 2002 et prirent d embl e fait et cause pour ce dispositif Dans certaines capitales europ ennes l acceptation fut plus difficile et la France refusa d y participer au motif que cela ent rinerait le r le de POTAN dans la reconstruction civile en raison galement de sa faible implication dans la 263 NATO PRT Handbook ISAF Kabul 3 02 07 p 2 183 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy reconstruction afghane Au niveau europ en tant donn le manque de clarification du concept le scepticisme pr valu durant les premiers mois avant qu en 2003 la tendance s inverse pour aller vers son acceptation Aux r ticences initiales de voir les militaires s engager dans la reconstruction et donc venir compliquer un jeu d j bien complexe succ da une vision opportuniste du m canisme Pour certain les PRT constituaient un pis aller une extension majeure de la FIAS et permettaient une pr
384. ment mais pas exclusivement au travers de l utilisation du terme guerres parmi les populations pour d signer les conflits dans le cadre des projections de force contemporaines 57 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy Troisi mement les exp riences de soutien aux administrations civiles dans les Balkans auraient d montr le r le potentiel des militaires dans la reconstruction politique notamment au travers de linsertion d officiers ACM fran ais au sein de POHR Organization of the High Representative en Bosnie Herz govine ou de la MINUK et des administrations locales au Kosovo Pourtant un des param tres les plus importants prendre en compte est celui de la contrainte budg taire De nombreux militaires interrog s pour cette tude insistent sur le fait qu ils peuvent r aliser des microprojets quick impact project au niveau tactique en particulier des fins de protection de la force voire initier des projets plus ambitieux en jouant un r le d interface avec les organisations civiles Cependant les moyens qui leur sont d volus et qui ob rent le budget r gulier de la d fense ne leur permettraient pas d aller au del et encore moins de rivaliser avec ce que les militaires am ricains peuvent faire en Irak au travers du CERP Cowranders Emergency Reconstruction Program D s lors une distinction relativement stricte est tablie au niveau doctrinal entre s
385. ment congolais Le rapport recommande une r novation compl te de l administration financi re du Minist re de la d fense congolais Cette mission sp cifique de PEUSEC connue sous le nom d EUSEC FIN ou projet cha ne de paiement est valid e par PAction conjointe CFSP 2005 868 du 1 d cembre 2005 Il s agit d laborer de nouvelles m thodes de paiement tra ables ainsi que lenregistrement des soldats au niveau des Brigades int gr es travers le pays avec pour r sultat concret de s parer la structure de commandement de la structure des paiements On consid re en effet l poque que sur les 8 millions de dollars allou s chaque mois aux salaires et rations entre 3 5 millions et 5 8 millions de dollars sont d tourn s en vertu notamment de l existence de soldats fant mes invent s au gr de l inflation des effectifs favoris s par le syst me pervers des quotas pr alable l exercice mixte DDR RSS du Tronc commun Ainsi un soldat congolais re oit en moyenne 10 dollars par mois alors qu il doit prendre en charge ses d pendants qui du fait du brassage ont souvent d traverser le pays pour s installer proximit du campement ou l int rieur m me Le d tournement quasi syst matique du fonds de m nage suppos permettre au soldat d alimenter ses d pendants contribue comme not plus haut faire des BI de v ritables camps de d plac s internes cette diff
386. ment sur le territoire en compl ment des troupes internationales Ces difficult s furent d autant plus grandes qu aucun travail ne semble avoir t entrepris pour tenter de trouver un juste milieu entre les modes op ratoires afghans et les formations occidentales qui restent extr mement loign s Effectivement si inadapt es qu elles puissent para tre au contexte local les orientations de la formation correspondent la volont de la part des arm es occidentales de constituer une force qui soit inter op rable avec leurs unit s pour renforcer la lutte contre l insurrection ce qui est bien diff rent de lobjectif de formation d une arm e autonome o l id e correspond davantage un renforcement des capacit s autochtones Cette orientation sp cifique li e l urgence d accro tre la lutte contre l insurrection provoque bien entendu des tensions importantes et atteste de l imp rieuse n cessit d accorder une attention toute particuli re la s lection des personnels charg s de la formation Ces derniers doivent tre des professionnels de ce domaine et la situation en Afghanistan plaide pour le renforcement des dispositifs sp cifiques comme les D tachements d Instruction Op rationnelle fran ais mais galement pour un travail plus important sur les approches culturelles du fait militaire et de ses modes op ratoires De ce dernier point de vue si dans le domaine de la formation en cole les pe
387. ment tributaire des orientations du CIAT en mati re de soutien la Transition politique au Congo ne peut donc tre qualifi e de mission de reconstruction d Etat A rebours de certaines analyses pla ant envers et contre tout la MONUC sous la tr s incertaine cat gorie des sation building operations c est notamment le probl me des tudes tr s larges men es par James Dobbins de la RAND Corporation la MONUC est une reconstructrice d Etat malgr elle Ce sont les emb ches qu elle rencontre lest du pays qui en feront par tapes une mission 342 SECRETARIAT DES NATIONS UNIES Rapports sp ciaux 1 2 et 3 du Secr taire g n ral de PONU sur la situation en R publique d mocratique du Congo www un org 343 CHIVVIS Christopher Preserving Hope in the Democratic Republic of Congo Survival 49 2 p 26 Cet article s inscrit dans le cadre des tudes de la RAND Corporation sur le Nafion building 232 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits d imposition de la paix et de soutien aux fonctions r galiennes de l Etat en mati re d exercice l gitime de la violence Contrainte par l arrangement institutionnel n des accords de paix de 2002 et 2003 la MONUC ne dispose pas d un mandat dynamique en mati re de gouvernance et se cantonne Kinshasa faciliter le travail tr s poussif de diverses commissions mixtes de r forme de l Etat A l est du
388. ments I Construire PEtat congolais pour mieux lexploiter L ternel recommencement de l intervention trang re au Congo Za re s Aborder la tentative la plus r cente d appui multinational la formation d un Etat sur le bassin du fleuve Congo c est n cessairement poser la question de historicit de la faiblesse des constructions institutionnelles dans ce pays Car l histoire des efforts de construction d Etat des missions de paix de PONU est ins parable de celle du Congo Za re d s les premi res ann es de son ind pendance Souvent qualifi e de plus complexe plus grande et plus co teuse op ration jamais engag e par lONU la MONUC de 1999 ce jour est lh riti re directe de son anc tre l Op ration des Nations Unies an Congo ONUC 1960 1964 Celle ci a longtemps t la seule et unique exp rience onusienne de reconstruction d Etat assortie de tr s vigoureuses r gles d engagement qui lui valent toujours la triste caract ristique d tre l op ration la plus co teuse en vies humaines de l histoire de l ONU 245 pertes militaires et cinq pertes civiles internationales L ONU a donc d ploy au Congo les deux plus larges missions de paix de son histoire 19 000 hommes pour PONUC en 1961 17 000 pour la MONUC en 2006 charg es toutes deux de rendre au gouvernement officiel le plein contr le de son territoire Ainsi comme la MONUC PONUC s est faite l auxiliai
389. militaires Au del de ces consid rations g n rales vient en r alit s ajouter un facteur central suppl mentaire dans les op rations de stabilisation ou de paix contemporaines Dans la phase d urgence une v ritable strat gie civile claire de sortie de crise fait souvent d faut outre lobjectif g n ral de reconstruction politique Dans ce cas comme le note un observateur propos de la Bosnie Herz govine Lorsque les militaires fran ais constatent une carence sur le terrain alors qu ils ne re oivent pas d ailleurs aucune directive pr cise de l autorit politique leur premier r flexe est de chercher combler cette carence s ils en ont la capacit m me si cela n entre pas dans le cadre normal de leurs comp tences Ce r flexe joue particuli rement lorsque l int r t national leur para t en jeu situation fr quente dans laquelle l absence de directives politiques est particuli rement criante ce qui conduit les militaires riger d eux m mes cet int r t national en une priorit et interpr ter cette priorit d une facon assez extensive 7 En effet les autorit s civiles dissimulent parfois absence de directives politiques claires derri re un discours au demeurant souvent justifi sur l extr me volutivit des situations sur le terrain voire sur les vertus intrins ques de l ambigu t constructive dans un contexte marqu par des luttes d int r ts ent
390. mission g n rale des militaires en Opex Une des caract ristiques de l engagement militaire britannique dans des domaines relevant en temps normal du niveau politique est qu il ne conduit pas des logiques de sp cialisation au sein des arm es Contrairement au cas am ricain dans lequel ce type d activit s rel ve traditionnellement des forces sp ciales et des Civil Affairs c est l ensemble des militaires britanniques en 130 FRANTZEN H A NATO and Peace Support Operations 1991 1999 Policies and Doctrines Londres Frank Cass 2005 131 WILKINSON Lt Col Sharpening the weapons of peace the development of a common military doctrine for peace support operations British Army Review n 118 avril 1998 MACKINLAY J Peace Support Operations Doctrine British Army Review No 113 Ao t 1996 Joint Warfare Publication 3 50 Peace Support Operations 1998 et 2004 132 Bigo D Guittet E P Smith A Participation des militaires la s curit int rieure Royaume Uni Irlande du Nord Cultures amp Conflits n56 2004 11 34 93 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy op ration du moins dans sa composante Terre qui peut tre amen mettre oeuvre de telles activit s Il s agit l d une constante historique au sein de la British Army m me si celle ci n a pas manqu de susciter des tensions au sein de lappareil militaire Il faut souligner qu ici
391. mment les attentats indiscrimin s qu elles commettent contre les civils irakiens Les militaires am ricains qualifient ces mouvements de volte face des tribus ba flip Afin de contourner le gouvernement irakien et ses multiples blocages qui entravent toute logique de r forme politique les commandants militaires am ricains ont directement recours des tactiques de substitution sur le terrain aux niveaux provincial et local visant dissocier au sein de linsurrection sunnite deux branches qui se sont alli es contre loccupant et le gouvernement irakien majoritairement chiite les loyalistes de Saddam Hussein et les militants islamistes appartenant au groupe d Al Qaida Ces derniers mois Parm e am ricaine a ainsi d cid de fournir armes minutions argent quipement aux tribus sunnites qui font la promesse de combattre les forces d Al Qaida en Irak et de cesser leurs attaques contre les Am ricains et les chiites Il s agit l aussi d une reconnaissance tacite de la part des Etats Unis de lPimpossibilit de d sarmer les milices chiites puisque les partis politiques au pouvoir auxquels elles sont rattach es l image de l Arm e du Mahdi de Moktada Al Sadr et des Brigades Badr du Conseil supr me islamique en Irak CSIT souhaitent conserver leurs milices comme instruments de protection et d influence dans les r gions qu elles dominent Ainsi administration G W Bush mise sur la r int gration bott
392. mois Plusieurs processus de consultation furent ainsi organis s au niveau de Kaboul et des provinces pour d finir plus pr cis ment ce que devaient tre les PRT et les structures qui pouvaient permettre l int gration de ce dispositif dans celui plus large et d j bien complexe de la coordination de laide internationale Les travaux entrepris par le groupe conjoint MANUA Coalition permirent d tablir des m canismes de coordination de haut niveau afin que les activit s sur le terrain puissent refl ter les priorit s politiques nationales En mars 2003 le PRT Senior Policy Group fut cr afin d organiser un forum de discussion entre les repr sentants de la MANUA ceux du D partement d Etat Am ricain et de la Coalition ainsi que le Ministre afghan de l Int rieur Le cadre institutionnel de coordination civilo militaire se pr cisa la fin de l ann e 2004 avec la cr ation du Comit de Pilotage Ex cutif PRT Executive Steering Committee pr sid par les commandants en chef de la FIAS et de la Coalition r unissant les ministres afghans de l Int rieur des Finances de la R habilitation Rurale et du D veloppement le Repr sentant Sp cial du Secr taire G n ral le Haut Repr sentant civil de POTAN ainsi que les ambassadeurs des nations commandant une PRT Cette r union mensuelle de haut niveau politique ouvrait la voie une coordination g n rale des PRT entre le gouvernement afghan et les organisations in
393. muler les origines coloniales se rapprochera du ihtary nation building tel qu il est g n ralement d fini dans le vocable militaire contemporain c est dire comme ayant vocation construire des Etats nationaux formellement souverains En effet dans un contexte dans lequel la d colonisation s impose comme un fait in luctable Pobjectif politico strat gique va officiellement 66 Il suffira ici de se reporter l ouvrage du th oricien militaire britannique Charles E Callwell initialement intitul Sal Wars a Tactical Textbook for Imperial Soldiers CALLWELL Colonel C E Small Wars Their Principles and Practice University of Nebraska Press 1996 1re publication 1896 67 Sur cette infantilisation et d politisation des populations indig nes voir MOCKAITIS Thomas R Britsh Counterinsurgency in the Post Lmperial Era Manchester Manchester University Press 1995 Voir galement les descriptions des traits psychologiques des populations locales dans US Marine Corps USMC Small Wars Manual Washington DC US Government Printing Office 1940 68 BADIE Bertrand L Etat import l occidentalisation de l ordre politique Paris Fayard 1992 6 JOHNSON Harold K The Army s Role in Nation Building and in Preserving Stability Army Information Digest n 20 novembre 1965 46 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits voluer du maintien du satus quo colonial l t
394. n pacification et r conciliations Cultures amp Conflits n 40 4 2000 pp 5 13 38 TILLY Charles Coercition et capital dans la formation de l Europe 990 1990 Paris Aubier 1992 ELIAS Norbert 4 dynamique de l occident Paris Calmann L vy 1975 25 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy le terme est g n ralement utilis dans le contexte d interventions politico militaires Il s agit bien au contraire de transformer de restructurer d influencer de former shaping de changer un r gime regime change voire de construire un Etat de toutes pi ces sans forc ment prendre en compte les r alit s politiques locales De la m me mani re que la reconstruction au sens du retour un tat ant rieur est impossible la transformation ou le changement radical et absolu est galement une impossibilit sociologique nombre de variables structurelles pertinentes au fonctionnement des institutions politiques s inscrivent dans une longue dur e que nulle entreprise volontariste ne saurait remettre en cause C est tout le paradoxe du changement politique et social Toute reconstruction sera ainsi le fruit d une alliance entre ruptures et continuit s Nous parlerons ici souvent de re construction pour illustrer cette id e On a toujours en effet la fois m me si les proportions sont variables production et reproduction con
395. n Etat central dont les missions taient assurer la s curit investir dans le capital humain liminer la pauvret et cr er un environnement favorable au secteur priv 176 Les lections tenues en 2004 et 2005 furent un succ s aussi bien technique que politique et les Afghans s investirent fortement dans ces formes de participation politique Avec l adoption du Pacte pour PAfghanistan suite la Conf rence de Londres d but 2006 et la d finition d une Strat gie de D veloppement National pour lAfghanistan 77 la programmation de la reconstruction et la d finition d indicateurs de progr s furent tablis d clinant une vision strat gique pour un projet politique extr mement ambitieux Mais parall lement la d finition de ces l ments formels et embl matiques des bureaucraties modernes la construction de PEtat s appuya sur les dynamiques traditionnelles de cooptation des lites provinciales dans Pensemble des positions de pouvoir L un des enjeux du projet d Etat tait effectivement de pouvoir agr ger un ensemble de r seaux et de mouvements ancr s dans la soci t et notamment de pouvoir neutraliser le pouvoir des chefs de guerre en les incluant dans le processus politique et institutionnel Les processus de participation tels que la Loya Jirga les lections parlementaires ainsi que les nominations des postes de gouverneurs ou de ministres permirent ainsi d inclure les acteurs qu
396. n op rations avec les FARDC nous apporte de la l gitimit et nous permet aussi de collecter des informations Pourtant c est parfois pour faire cesser des violations commises par les FARDC sur les populations civiles qu une op ration conjointe est mont e mani re de tenir la bride aux soldats congolais notamment pour faire cesser les collectes intempestives de taxes sur les populations C est en effet lorsqu ils man uvrent sur le terrain que les FARDC multiplient les exactions Ces op rations tant g n ralement communiqu es la derni re minute la MONUC par un Etat major totalement chaotique et d nu de moyens de communication propres les casques bleus se retrouvent tr s souvent forc s d intervenir en dernier ressort en soutien des FARDC D autant que les Etats majors de l arm e congolaise sont parfois totalement ignorants des op rations men es par leurs propres Brigades int gr es Au Nord Kivu ce sont souvent les patrouilles indiennes de la MONUC qui par l interm diaire de leur Etat major de Brigade Goma permettent la 8 me R gion militaire des FARDC d tre inform e des op rations en cours men es sans len aviser Toutefois si le regard port sur les Brigades int gr es est uniform ment n gatif Kinshasa les personnels internationaux post s dans l est du pays rel vent une am lioration nette de la discipline des soldats en particulier au sein de la 11 me BI au Sud Kivu Les
397. n ral Nkunda qui largit consid rablement son audience aupr s des Banyamulenge et plus g n ralement des Tu si congolais La question banyamulenge seul grand motif id ologique des deux guerres du Congo loin d tre r solue durant la Transition se trouve ainsi raviv e la veille d lections suppos es ramener la paix C L EUFOR R D Congo un d ploiement d op rette Dans ce contexte l annonce au d but de l ann e 2006 du d ploiement de la seconde op ration militaire relevant de la PESD en RDC fait l objet des interpr tations les plus divergentes Pour la rue congolaise m me si celle ci se distancie de plus en plus de PUDPS en faveur du MLC de Jean Pierre Bemba elle constitue une ni me preuve du biais suppos de la communaut internationale pour Kabila ef ses alli s rwandais Au m me moment Tshisekedi et PUDPS dont la r int gration au processus lectoral vient d tre refus e menace la gouvernement de Transition de journ es pays mort et Nkunda fait r gner la terreur dans le Nord Kivu L annonce d une EUFOR R D Congo dont le mandat sera limit au seul ouest du pays est d s lors mal per ue par opinion kinoise Pour beaucoup il ne peut s agir que d une force de police de l Union europ enne identifi e la figure du Commissaire Michel d ploy e pour water les manifestations de lUDPS alors m me que la v ritable menace sur l int grit
398. n d mocratique Revue de la Gendarmerie Nationale n205 4 trimestre 2002 pp 77 82 Von HIPPEL Karin Democracy by Force US Military Intervention in the Post Cold War World New York Cambridge University Press 2000 HIPPLER Jochen Counterinsurgency and Political Control US Military Strategies Regarding Regional Conflict Institute for Development and Peace Report n 81 2006 HOOP SCHEFFER Alexandra de Hamlet en Irak Paris CNRS editions 2007 GOW James DANDEKER Christopher Military Culture and Strategic Peacekeeping pp 59 79 in SCHMIDL Erwin A Peace Operations between peace and war London Frank Cass 2000 IGNATIEFF Michael Empire Lite Nation building in Bosnia Kosovo Afghanistan Londres Minerva 2003 JOHNSON Gal Harold K The Army s Role in nation building and preserving stability Ary Information Digest n 20 novembre 1965 KLARE Michael T KORNBLUH Peter dir Low Intensity Warfare Counterinsurgency proinsurgency and antiterrorism in the eighties New York Pantheon Books 1988 LATHAM Michael E Modernization as Ideology American Social Science and Nation Building in the Kennedy Era by Chapel Hill University of North Carolina Press 2000 LICKLIDER Roy State building after invasion Somalia and Panama Papier pr sent la convention annuelle de PISA San Diego avril 1996 LICKLIDER Roy The American Way of State Building Germany Japan Panama and Somalia
399. n dehors de leur sph re d expertise mais dans de nombreuses situations seuls les militaires sont en position d exercer de telles fonctions dans les premi res semaines et mois d une op ration 16 En Irak les militaires ont notamment jou un r le politique important dans Pimm diat apr s intervention militaire en encourageant les initiatives de gouvernance locale en d signant les notables dignes de faire partie de Passembl e provisoire en n gociant avec les chefs de tribus afin de faire avancer le processus politique On peut parler de micro gestion improvis e au niveau local par les militaires en adoptant une approche bottom up qui facilite P mergence d une repr sentation politique locale dans laquelle la population irakienne se reconna t et qui peut constituer une base l gitime pour mettre en place le gouvernement irakien L exemple du g n ral David Petraeus cit par Toby Dodge 17 est illustratif de telles initiatives car il a tabli un mod le d action pour les premiers efforts am ricains en mati re de gouvernance locale dans la ville de Mossoul en mai 2003 Petraeus invita les dignitaires de Mossoul y compris les juges les m decins les instituteurs les hommes d affaires les chefs religieux afin d lire le repr sentant de la ville qui fut le premier interm diaire entre les forces am ricaines et la population Cependant l improvisation peut galement avoir des effets pervers Basra
400. n est propos e aux partenaires europ ens Sous le nom d Art mis elle va constituer la fois la premi re op ration militaire europ enne men e hors d Europe la premi re mission europ enne mont e en dehors des arrangements dits de Berlin Plus 3 5 et surtout la premi re op ration militaire en partenariat entre PUE et 344 ROGIER Emeric MONUC and the Challenges of Peace Implementation in the Democratic Republic of Congo Report on ISS International Expert Workshop Pretoria 17 19 September 2003 p 5 345 Les accords de Berlin Plus op rationnels depuis le Sommet de Copenhague de d cembre 2002 pr voient le recours aux moyens logistiques de POTAN par les missions men es dans le cadre de la PESD BAGAYOKO Niagal L Op ration Art mis un tournant pour la politique europ enne de s curit et de d fense Afrique Contemporaine avril 2004 p 4 233 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy PONU qui pr figure le formule actuelle dites du bridging Elle demeure cependant fondamentalement une intervention fran aise qui a t europ anis e En effet ses effectifs de combat lexception de quelques commandos su dois sont fran ais C est en fait au niveau de la provision de moyens a riens de projection les C 130 belges que la coop ration europ enne en dehors du symbole politique souhait par les Fran ais s av re cruciale La facilit offe
401. n physique de l insurrection au d triment des n gociations de terrain et des logiques de cooptation destin es neutraliser et isoler l ennemi De mani re significative lors des entretiens men s en 2003 comme en 2007 de nombreux civils et des militaires eux m mes insistaient sur le fait que 211 Voir de ce point de vue METZ Steven amp MILLEN Raymond Insurgency and conterinsurgency in the 21st century reconc pualizing threat and response SSL USAWC Carlisle November 2004 155 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy attention accord e par les Etats Unis et POTAN aux op rations de combat taient contre productives et ne correspondaient pas une v ritable strat gie de contre insurrection o la force est toujours employer de mani re parcimonieuse Dans bien des entretiens les op rations de combat taient ainsi con ues comme de v ritables obstacles la reconstruction de PEtat tant parce qu elles impliquaient un ordre de priorit particulier o la reconstruction n tait finalement qu une t che annexe des op rations coercitives que parce que les combats engendraient un ressentiment croissant au sein des populations Lasses de 25 ann es de guerres les populations afghanes se sont effectivement montr es de plus en plus sensibles au comportement violent de certaines troupes et aux erreurs de frappe qui se sont multipli es ces derni res ann es mettant la pr siden
402. n proprement militaire des acteurs internationaux engag s dans la Transition au Congo A L Accord global et inclusif AGI et la Constitution de Transition ou l ambigu t de la Transition congolaise Sign apr s deux ann es de n gociations PAGI de d cembre 2002 puis la Constitution de Transition de juin 2003 fixent les principaux objectifs de la p riode de reconstruction post conflit sous supervision internationale 1 la r unification la pacification et la reconstruction du pays 2 la r conciliation nationale 3 la formation d une arm e unique restructur e et int gr e 4 lorganisation d lections libres d mocratiques et transparentes 5 la mise en place des structures devant aboutir un nouvel ordre politique Pour y parvenir les parrains du processus ont ent rin la n cessit d associer tous les acteurs arm s exercice du pouvoir Compte tenu de Pimpossibilit pour les parrains r gionaux et internationaux Afrique du Sud Angola OUA Union europ enne Etats Unis Belgique etc d intervenir 301 Entretiens avec des fonctionnaires de la MONUC Kinshasa juin 2007 302 Cette expression est pr f r e celle de Communaut internationale impr cise et porteuse da priori notmatifs inadapt s au contexte politique de la RDC 303 Le CIAT comprend 14 ambassadeurs soit les repr sentants de l Afrique du Sud Angola la Belgique le Canada la R publique Populaire de Chine les Etats Uni
403. naires humanitaires et d veloppementaux L ONU au d part institution de paix a dor navant des t ches de gestion remplir ses missions ne sont plus fond es sur sa Charte mais sur les besoins qui s imposent elle et auxquels les Etats restent indiff rents ou sont incapables de fournir 52 152 ADAM Roberts KINGSBURY Benedict United Nations Divided World The UN s Roles in International Relations Oxford Clarendon 1993 105 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy B Institutionnaliser les exp riences de reconstruction post conflit un d fi majeur pour PONU Les missions onusiennes de re construction tatique ont compris en premier lieu ce que lon pourrait appeler des travaux pr paratoires historiques qui ont fait voluer voire basculer la jurisprudence onusienne proc dant une institutionnalisation progressive des m thodes et techniques de re construction tatique La plus grande difficult de PONU est d institutionnaliser ses exp riences sur le terrain permettant aux peacekeepers de passer d un type d op ration l autre avec lexp rience pr c dente comme r f rence Ce cercle vertueux de retour d exp rience ou ce que le Best Practices Section du DOMP des Nations Unies appelle le institutional strengthening renforcement institutionnel est r sum par le sch ma suivant Institutional Strengthening Policy amp Doctrine Sou
404. nale Afghane Auxiliaire la demande du Pr sident Karza en 2006 et fortement soutenues par POTAN les PRT autant qu OEF Ces unit s sont cens es apporter une capacit suppl mentaire de plus de 11000 hommes dans le domaine de la police pour tenir le terrain face aux insurg s dans le sud Elles poss dent les m mes quipements et salaires que la Police Nationale sans en avoir l entra nement qui est de quelques jours De plus les proc dures de s lection semblent particuli rement floues pour ne pas dire laxistes et plusieurs rapports expliquent que ces unit s de police auxiliaires correspondent en fait une officialisation des milices dans le sud de l Afghanistan Cette approche pose deux probl mes extr mement concrets d une part elle accentue le r armement des groupes militaires dans le sud suscitant appr hension dans le nord du pays et r ticences au processus DDR DIAG d autre part elle sape les efforts qui avaient t entrepris pour que la qualit de la Police afghane s am liore en fournissant une opportunit d tre recrut dans la police galit avec les policiers classiques sans suivre de formation importante ni tre s lectionn s Confront es aux difficult s de s curisation d un vaste territoire les forces internationales rencontrent ainsi d autant plus d obstacles qu elles contribuent plus ou moins directement la d gradation de la situation par le 227 Entretien au Joi
405. nalisation des projections de force contemporaines avec souvent des doubles cha nes de commandement nationales et multinationales une d multiplication d acteurs internationaux soucieux de leur autonomie et bien souvent une micro gestion par les gouvernements des pays contributeurs de troupes qui rendent nombre de mod les historiques surann es Le cas du Kosovo souvent cit en exemple voire en mod le n a pourtant au mieux t que bic phale avec d une part l administration de la MINUK et de l autre la KFOR otanienne et au pire multi centr Il semble cependant que les relations de coordination et le r le jou au d but de la MINUK en 1999 par des proximit s interpersonnelles aient permis de r sorber de multiples probl mes potentiels qui auraient pu merger dans d autres contextes Ainsi on peut noter que mis part quelques exemples contemporains les mod les actuels sont davantage au mieux fond s sur la coop ration la coofdination ou la collaboration plut t que sur une v ritable int gration formelle quand bien m me on pourrait mettre en vidence sur le plan sociologique des dynamiques int grationnistes 55 Il s agit l moins d un v ritable choix que d un fait in vitable dans le cadre d interventions multinationales complexes Les discours actuels sur les approches int gr es ou la comprehensive approach n arrivent alors pas dissimuler que Punit de Peffort
406. nce RETEX tr s peu est fait pour tirer profit de leur exp rience pendant comme apr s leur p riode de service en op ration multinationale Les officiers fran ais d ploy s en Etat major de PONU admettent sans peine n avoir m me pas re u de fiche de poste d crivant leurs t ches avant leur d ploiement et regrettent l absence d une formation au maintien de la paix onusien dont b n ficient en revanche les officiers canadiens 302 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits et scandinaves Comme le dit un officier fran ais Kinshasa fout ce que je sais de PONU cela me vient de mes fiches de pr paration l examen pour l Ecole de guerre 457 Certains officiers fran ais en poste PONU y voient la marque du caract re g n raliste des officiers fran ais conforme au principe selon lequel un sous officier est un technicien et un officier est un g n raliste En revanche le pari consistant placer en t soit avant leur cycle de formation des l ves ayant r ussi le concours de l Ecole de guerre est g n ralement bien per u Ces l ves sont en effet suppos s tre les plus prometteurs et doivent pouvoir relever le d fi de t ches totalement nouvelles Dans ce sens il n est pas rare d entendre que limprovisation qui pr side la s lection d officiers sup rieurs pour des postes onusiens auxquels ils ne sont pas form s est r s fran aise et met en v
407. nctionne le plus souvent pas sur la base d un principe de diff renciation entre un niveau politique et un niveau militaire M me lorsque c est le cas ces deux niveaux fonctionnent un degr d interaction tr s lev L adversaire n a bien souvent pas fix sauf exception un objectif politique pr d termin et constant dans le temps qu il essaye par la suite de mettre en uvre au travers de moyens coercitifs et non coercitifs Au contraire son objectif politique bien r el varie g n ralement au gr du mode d interaction qui se met en place avec les forces militaires externes sur le terrain que ce soit sur le mode de la violence r ciproque ou sur le mode de la coexistence plus ou moins pacifique 6 Il en d coule que le comportement des acteurs internationaux qui interagissent avec cet adversaire d sign ou auto d sign et au premier rang desquels se trouvent bien s r les militaires participe aussi que ce soit intentionnellement ou non la formation de ses objectifs politiques En d autres termes le comportement des forces en Opex d termine dans une certaine mesure le degr d hostilit et ou de coop ration des acteurs locaux en pr sence sur le th tre d intervention Qu ils d ploient des activit s les conduisant tre per us sous une lumi re favorable par les acteurs et 14 CLAUSEWITZ Carl von De a guerre Paris Editions de minuit ARON Raymond Penser la guerre Clausewitz Paris
408. ner les groupes arm s signataires de VAGI Deux options ont en effet t discut es Sun City La cr ation ex nihilo d une nouvelle arm e nationale ou le brassage des forces existantes La premi re solution qui mane de l Afrique du Sud et de lAngola propose la d mobilisation de us les soldats des groupes arm s repr sent s c est dire signataires de Pretoria et consid r s comme l gitimes Une fois les diff rents groupes dissous on proc derait la formation d une nouvelle arm e congolaise les Forces arm es de la R publique D mocratique du Congo FARDC La cr ation de cette nouvelle arm e serait bien entendu pr c d e d un livre blanc ou de son quivalent un concept demploi et une analyse pr cise des besoins s curitaires et des moyens disponibles Seule une tude strat gique assez succincte est en fait r alis e en 2003 dans le cadre d un projet de coop ration belgo congolais Elle sera int gr e plus tard par le pr sident Kabila sous la forme d une vingtaine de lignes seulement au Journal officie Compos es de trois cercles mettre en place par tapes les FARDC devraient se composer 1 de Forces de couverture 2 de Forces de r action rapide et finalement en fin d exercice 3 de Forces principales de d fense Cette tr s sommaire valuation strat gique est cependant enterr e de facto la faveur des priorit s changeantes d un processus politique pour lequel
409. nfortable le CIAT s est galement priv de condamner les exactions des proches de celui ci dans les zones conc d es aux entreprises junior d extraction mini re comme la canadienne Anvil Mining Entretiens t l phoniques avec des membres de la MONUC Lubumbashi f vrier 2007 8 Third special report of the Secretary General on the United Nations Organization Mission in the Democratic Republic of the Congo 16 ao t 2004 S 2004 650 http daccessdds un org doc UNDOC GEN N04 457 42 IMG N0445742 pdf 419 R solution 1635 2005 du Conseil de S curit 28 octobre 2005 S RES 1635 2005 261 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy les Kivut Au Katanga o se d roule pourtant depuis fin 2005 la plus grave crise humanitaire du pays PONU ne parvient donc obtenir courant 2006 qu un bataillon d infanterie de 800 hommes Aux yeux de certains fonctionnaires de PONU c est la r ticence notamment des Etats Unis empi ter sur le terrain de Joseph Kabila qui expliquerait extr me timidit de ce d ploiement Les MOBs constituent alors une r ponse innovante elles doivent tablir une pr sence temporaire de l ordre d une compagnie d infanterie pour une dur e de 5 jours un mois dans une zone touch e par les violences et de minimiser notamment l impact des FARDC sur les populations En mettant en commun les efforts de planification de la Section affaires civiles CAS en si
410. nistration publique sant et s curit publique syst me judiciaire ducation finances publiques les services conomiques politique mon taire fiscale et budg taire logistique agriculture et alimentation services publiques communications transports travaux publics gaz eau traitement des d chets et services sp ciaux culture information r fugi s services d urgence environnement Les activit s de soutien Padministration civile n cessitent une coordination interminist rielle er agency planning particuli rement importante notamment au niveau du National Security Council dans la mesure o elles peuvent impliquer diff rents d partements et agences gouvernementales Les activit s de soutien Padministration civile b n ficient donc 118 Field Manual 41 10 Civil Affairs Operations Headquarters Department of the Army Washington DC f vrier 2002 119 Les CMO se divisent en cinq cat gories le contr le de la population et des ressources le soutien la nation h te qui vise permettre la force de s int grer dans l environnement civil et d acqu rir les ressources n cessaires la MCA la d fense civile et l acheminement de Paide humanitaire 86 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits avant tout aux autorit s et organisations civiles m me si le commandant militaire sur le th tre peut galement en b n ficier le ra
411. nn es 1990 en d pit de la vague de d mocratisation qui touche le continent apr s la fin de la Guerre froide La Conf rence nationale souveraine CNS concession de Mobutu ses parrains internationaux tourne vite la farce multipliant les partis alimentaires jusqu 382 partis en 1993 et jouant des rivalit s ethniques locales le mobutisme vieillissant se mue non en multipartisme mais en Multi mobutisme Malgr la catastrophe conomique le r gime parvient tenir les lites du pays par son syst me coll gial de corruption g n ralis e et ne permet pas l opposition civile men e par Etienne Tshisekedi et son Union pour la d mocratie et le progr s social UDPS de s imposer malgr son immense popularit 289 Le slogan national dit des rois Z est alors Za re le pays Za re le fleuve Zaire la monnaie La version populaire ajoutera plus tard ces rois Z un quatri me Zaire le Z ro 208 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits L extension de ce syst me aux Forces arm es zairoises FAZ renfor ant une fonction pr datrice d j end mique fragilise terme le r gime En 1991 et 1993 les militaires en tenue civile quittent leurs casernes et mettent sac les commerces de la capitale avec la b n diction tacite de Mobutu D sormais priv de tout moyen de d fense le pays se place la merci de menaces externes su
412. nne Tshisekedi de r int grer le processus lectoral apr s l chec relatif de ses boycotts successifs de l enregistrement des lecteurs puis du r f rendum de d cembre367 est re ue tr s froidement par les institutions internationales de plus en plus assur es de la perte de vitesse du vieux leader de lUDPS aupr s de opinion A la suite d changes houleux il appara t que le CIAT n accordera pas le d lai n cessaire enregistrement additionnel des lecteurs UDPS pour les lections de 2006 Tshisekedi amorce alors un roisi me boycott ne pr sentant aucun candidat aux lections pr sidentielles et l gislatives En contraste des nombreuses d rogations apparentes DDR RSS et calendrier lectoral accord es au gouvernement de transition le l galisme de la position internationale sur le retour de Tshisekedi dans la course est mal re u par les supporters de l opposition mais n entame gu re l impatience populaire de voir se terminer enfin la Transition D autant que les semaines qui pr c dent le 366 La MONUC a par ailleurs c d sur l exigence de Joseph Kabila de ne pas voir se d ployer dans son fief du Katanga de forces militaires MONUC et ce malgr la terreur que font r gner les Mayi Mayi de la faction G d on per ue comme historiquement proche du pouvoir en place Seule l aggravation de la crise humanitaire caus e par ce groupe donnera lieu au d ploiement tr s tardif de soldats de la MONUC da
413. ns cette zone en 2006 seulement Entretiens t l phoniques avec des fonctionnaires de la MONUC f vrier 2007 367 Les 18 et 19 d cembre 2005 les lecteurs congolais ont approuv plus de 80 le projet de Constitution 242 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits premier tour des lections 30 juillet 2006 sont marqu es par une nette d rive autoritaire de la part de Joseph Kabila Les r actions du CIAT ou de la MONUC exprimant leur pr occupation face l arrestation de proches de figures de opposition semblent alors de peu de poids face aux d clarations du Commissaire europ en au d veloppement Louis Michel ou la proximit affich e de la France avec Pun des grands argentiers de Kabila368 L mergence de th matiques d exclusion violente l approche des lections La pr campagne lectorale est alors marqu e par une mobilisation de Popposition radicale rejointe par le MLC et le RCD pour la mise en place de mesures limitant les in galit s pressenties entre candidats et surtout lPintimidation dont les services de s curit de Joseph Kabila et Jean Pierre Bemba se rendent r guli rement coupables Sans doute en partie motiv e par la volont du MILC et du RCD de r cup rer l lectorat orphelin de lUDPS ce front commun informel du printemps 2006 illustre la perception populaire de plus en vive d un biais de la Communaut internationale en faveur d un Joseph Kabila do
414. ns la coh rence d ensemble de la strat gie am ricaine de regime change en Irak 8 IGNATIEFF Michael Empire Lite Nation building in Bosnia Kosovo Afghanistan Londres Minerva 2003 CHESTERMAN Simon IGNATIEFE Michael THAKUR Ramesh eds Making States Work State Failure and the Crisis of Governance United Nations University Press 2005 11 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy Enfin soulignons que le temps de l intervention n est pas susceptible d tre homog ne En effet le temps le plus critique sera g n ralement celui de lPimm diat d ploiement de forces trang res dans la mesure o il y aura souvent une attitude attentiste de la part des acteurs politiques locaux Paff t de tout signe qui viendrait confirmer ou infirmer leurs attentes C est donc le moment o se forme un certain nombre de repr sentations des forces d intervention repr sentations qui seront difficiles d faire par la suite Il s agit l certainement d un des l ments qui doit inciter une planification civilo militaire exhaustive en amont de l intervention 2 Le dilemme de l empreinte ght ou heavy fightprint Ce dilemme est similaire au premier si ce n est qu il ne concerne pas la question de la temporalit mais celle de lintensivit des ambitions r formatrices de lintervention Faut il l image de l Afghanistan opter pour une empreinte l
415. ns les champs et les mines d or de l Ituri Bruxelles 13 octobre 2006 HUMAN RIGHTS WATCH UN Hold Peacekeepers Accountable for Congo Smuggling Letter to Chief of UN Peacekeeping Urges Follow Through July 23 2007 INTERNATIONAL CRISIS GROUP Les rebelles hutu rwandais au Congo Pour une nouvelle approche du d sarmement et de la r int gration Rapport Afrique n 63 ICG Nairobi Bruxelles 23 mai 2003 INTERNATIONAL CRISIS GROUP Maintaining Momentum in the Congo The Ituri Problem Africa Report no 84 ICG Nairobi Brussels 2004 INTERNATIONAL CRISIS GROUP Katanga The Congo s Forgotten Crisis Africa Report N 103 ICG Nairobi Brussels 2006 INTERNATIONAL CRISIS GROUP Security Sector Reform in the Congo Africa Report N 104 ICG Nairobi Brussels 2006 INTERNATIONAL CRISIS GROUP Escaping the Conflict Trap Promoting Good Governance in the Congo Africa Report N 114 ICG Nairobi Brussels 2006 KENT Vanessa Peacekeepers as Perpetrators of Abuse Examining the UN s Plans to Eliminate and Address Cases of Sexual Exploitation and Abuse in Peacekeeping Operations African Security Review Vol 14 No 2 2005 LONSDALE John BERMAN Bruce Unhappy Valley Conflict in Kenya and Africa James Currey Londres 1992 MAJOR Claudia Not Yet a Perfect Couple EU UN Cooperation in Military Crisis Management The Case of EUFOR RD Congo and MONUC Under review Considered for publicat
416. ns les repr sentations sociales que d pendra sa permanence comme institution potentiellement stabilisatrice l int rieur comme l ext rieur de ses fronti res C est alors au travers de la confrontation des r sultats produits par ces deux strat gies de recherche que nous pourrons tenter de tirer des conclusions au terme de cette recherche Ces conclusions concerneront essentiellement trois axes intimement li s 1 la question de la sp cialisation des militaires dans les activit s de concours ou d appui la reconstruction politique ces activit s doivent elles constituer une mission g n rale de tous les militaires d ploy s ou convient il de sp cialiser certains types d unit s dans celles ci Comment 2 celle des agencements et des relations civilo militaires susceptibles de promouvoir une reconstruction politique effective coordonn e ou int gr e Quelle formalisation ou institutionnalisation des relations entre civils et militaires internationaux et locaux est susceptible d tre la plus favorable ou la moins n faste la reprise d une vie politique pacifi e sur le th tre d intervention 3 enfin celle des pratiques militaires susceptibles de concourir la re construction d Etat quels sont les r pertoires d action les modes d action susceptibles d tre consid r s comme relevant d un concours ou d un appui la reconstruction d Etat Quels sont les conditions de
417. nt Mission Analysis Center de la MANUA Kaboul septembre 2007 228 Un officier am ricain du CJCMOTF d clara ainsi en 2003 que les Afghans taient de grands enfants facilement manipulables 22 Ce que nombre d officiers reconnaissent volontiers tous les niveaux de responsabilit Un exemple de cette difficult comprendre la structuration politique afghane est la r f rence g n rale au mode d organisation tribal con u comme valable sur l ensemble du territoire ce qui est faux comme on a pu le pr ciser en d but de chapitre 230 Voir notamment ICG Reforming Afghanistan Police Asia Report n 138 Brussels Kabul 30 August 2007 163 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy renforcement des milices mais galement par la difficult coordonner les pr sences militaires ou s impliquer sur le territoire donnant de facto des signes politiques multiples et peu clairs Ainsi s il est vident que le gouvernement de Hamid Karza ne r sisterait pas un retrait brutal des forces internationales la contribution de ces derni res la construction de PEtat n en est pas moins fortement remise en question L absence de signe clair d engagement alors m me que la situation n a fait que se d grader ne peut effectivement qu encourager des ralliements aux insurg s qui jouent sur le temps et la lassitude des pays occidentaux III La formation de la police afghane entre miss
418. nt Protection Framework dont le principe est celui d une coordination intensifi e entre les sections militaires et civiles de la MONUC afin d largir le spectre des activit s de protection de la mission Ces activit s doivent comprendre des op rations proactives et pr empbtives notamment la suppression des menaces contre les civils par des Search and Cordon Operations le d sarmement des individus mena ants les populations civiles l tablissement de zones tampon entre les combattants et les zones de s ret l utilisation de Area Dominant Strategy travers des patrouilles fr quentes des survols a riens on encore des Bases mobiles d op rations MOBs 5 Enfin il est ordonn aux forces MONUC en op ration de comptabiliser les exactions commises par les FARDC sur les populations civiles information qui doit ensuite rapport e au pr sident Kabila par le RSSG William Swing Dans cette optique les MOBs constituent un pas tr s important vers Pinclusion de la communaut humanitaire la planification d une op ration 46 qui doit constituer le f rouge de notre strat gie militaire La collaboration de nos militaires avec toutes les sections substantielles de la MONUC les partenaires du syst me des Nations Unies les agences et les ONG nationales et internationales avant pendant et apr s les op rations militaires a pour but la protection des civils dans toutes les situations et tous l
419. nt de d ploiement d op rette 3 5 Ecueil classique des d ploiements dits dissuasifs la mission a par ailleurs compo t une large part de buff sur ses propres capacit s Si les forces pro pr sidentielles constituaient des adversaires potentiels de lEUFOR alors la 34 EHRHART Hans Georg EUFOR RD Congo A Preliminary Assessment European Security Review No 32 March 2007 pp 3 4 375 Entretien par courrier lectronique avec Claudia Major chercheuse au EU Institute for Security Studies U ISS Paris Octobre 2007 376 Entretiens avec Claudia Major voir note pr c dente Novembre 2007 377 Entretien avec des anciens d EUFOR R D Congo Paris novembre 2007 378 Entretiens avec d anciens officiers fran ais Kinshasa juillet 2007 248 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits d cision de stationner les soldats europ ens sur l a rodrome de N dolo en plein centre ville repr sente une grave prise de risque L encerclement et la coupure des voies de communication y seraient en effet extr mement ais s Par ailleurs les moyens a roport s h licopt res ne sont pas suffisants pour couvrir la province de l Equateur o les l ments arm s de Jean Pierre Bemba sont pourtant fort nombreux Comme le disent les personnels impliqu s interrog s Kinshasa Comme les choses ne se sont pas mal pass es on appelle a un succ s Mais a aurait pu beaucoup plus mal s
420. nt elle ne bride pas les vell it s autoritaires L intervention du CIAT le 26 mai d non ant l exploitation de la soi disant tentative de coup d Etat attribu e au candidat Oscar Kashala est une prise de position isol e En juillet Pexpulsion de la correspondante de Radio France internationale RFI puis Passassinat d un journaliste congolais hostile au pr sident suscite des prises de position publique de la part de la MONUC puis du CIAT Face une campagne monopolis e par les trois candidats repr sentant les principaux ex bellig rants f et ternie par les multiples pressions des services de s curit du pr sident en place la MONUC d nonce de nouveau le 21 juillet s pressions proc duri res et administratives en ce qui concerne les d placements par avion des candidats hors mouvance pr sidentielle et exprime ses appr hensions quant aux conditions dans lesquelles se d roulent la campagne 37 Peut tre plus pr occupant la campagne lectorale r v le la s paration du pays en deux grands blocs sur la question de la nationalit l ouest les opposants Kabila le pr sente comme un Rwandais o un Tutsi vendu aux int r ts occidentaux et qui ne fera rien tout comme la MONUC pour arr ter les 368 Il s agit de l homme d affaires belge Georges Forrest plus grand propri taire d exploitations mini res au Katanga et soutien notoire du PPRD le parti de Joseph K
421. nt indien lPenjeu des WHAMSs est nonc sans quivoque Malgr notre mandat sous Chapitre VIL nous n avons pas le droit de collecter du renseignement humain les WHAMs sont donc l pour combler ce vide Plus g n ralement il s agit aussi 1 de minimiser Pimpact sur les populations de la pr sence militaire 2 de se faire accepter 3 d assister la population en mati re de d veloppement Les QuIPs portant sur des projets de 5 000 dollars en moyenne sont men s sur proposition du contingent Ils ont par exemple permis d lectrifier la ville de Sak au Nord Kivu Les WHAMS de plus petite chelle et sur fonds propres du contingent ont eu quelques r sultats reconnus Le march de Kavumu par exemple proche de l a roport de Bukavu a t r am nag int gralement par les Pakistanais et a servi accueillir les soldats d mobilis s de la zone form s neuf m tiers diff rents par les soldats MONUC De m me lorsque POrganisation mondiale de la sant s est trouv l galement dans l incapacit de venir en aide aux FARDC lors d une pid mie de chol ra dans un camp proche d Uvira l aide m dicale fut au d part fournie par les soldats pakistanais En dehors de ces actions d cisives les WHAMs sont critiqu s par certains officiers 431 Entretien la Brigade Sud Kivu Bukavu juillet 2007 432 Entretien la Brigade Nord Kivu Goma juillet 2007 433 Terme employ par les Brigades Nord et S
422. nt plus respectueux des normes d mocratiques et des sains principes de bonne gestion des affaires publiques et contribuent ainsi l efficacit du dispositif en mati re de s curit 5 Un processus de paix tel que celui de Sun City se situe donc d embl e aux antipodes des recommandations de POCDE Instaurant une prime la non bellig rance pour ex leaders de groupes arm s manifest e par l attribution de positions de pouvoir offrant des possibilit s de d tournement la Transition congolaise n cessite de d crocher les aspects politiques dont la communaut des donateurs notamment le CIAT a souhait se tenir l cart des aspects s curitaires plac s sous la responsabilit d acteurs multilat raux comme bilat raux On a d j vu que dans les conditions d impunit instaur es par Sun City les manquements de l Etat ses obligations de contribuer au bien tre de la population sont syst miques D s lors toutes les mesures envisag es en mati re de R forme du syst me de la s curit sont entreprises non en partenariat avec l Etat congolais mais bien plut t en concurrence avec lui comme pour r orienter la course d un engin d j lanc sur une mauvaise pente Or si lanatomie de la Transition congolaise doit beaucoup l engagement limit des pays donateurs les contributions une RSS souffrent galement d un manque de volont et de coordination de la part de ces m mes pays Les tentativ
423. nt une concentration importante des financements sur les capacit s de coercition de l Etat dans une perspective prioritairement orient e vers la lutte contre le terrorisme et la capacit de PEtat accompagner puis reprendre les op rations men es par les pr sences militaires internationales Cette logique ignore d autres l ments essentiels comme le secteur de la justice alors m me que les diff rentes doctrines de RSS et l orientation politique devrait favoriser une prise en compte des m canismes de r glement des diff rents en consid rant notamment que la reconstruction des forces de police doit n cessairement s accompagner d un renforcement des capacit s de traitement judiciaire des infractions sans lesquels les forces de l ordre ne repr sentent qu un pouvoir arbitraire Ensuite le partage des t ches eut pour premi re cons quence d clater entre diff rents pays donc diff rentes visions un processus qui est th oriquement con u de mani re holistique et dont les composantes sont fortement interd pendantes Cette diff renciation s tablit au niveau politique avec des difficult s articuler l engagement des diff rentes puissances et notamment l engagement des Etats Unis qui consacr rent plusieurs milliards de dollars la formation de la police et de l arm e mais se d sint ress rent rapidement du DDR ou du secteur de la justice Elle s tablit galement au niveau technique dans la mani
424. nte dans l usage de la coercition militaire au niveau tactique Ce principe traditionnellement d sign par la notion de force minimale minimum force n emp chait cependant pas des mesures de contr le de population et de contre gu rilla particuli rement f roces l instar de la r pression de l insurrection Mau Mau au Kenya dans les ann es 195074 Le deuxi me est celui de la coordination civilo militaire tablie par le syst me des comit s committee system les trois cha nes de commandement militaire polici re et civile doivent tre int gr es tous les chelons hi rarchiques cf Introduction g n rale g n ralement sous la supervision d un chef civil et militaire linstar du feld marshall et high commissioner sit Gerard Templer en Malaisie On parlera ce propos de Coordinated government machinery machinerie de gouvernement coordonn e En r alit ce syst me ne permit pas de mettre fin aux luttes de comp tence constantes entre polices et militaires Enfin troisi mement le principe de l autonomie et de la flexibilit au niveau tactique mission command qui permettrait aux militaires au niveau tactique de s adapter aux r alit s du terrain en y op rationnalisant les directives g n rales donn es par le niveau 72 Ces id es ne vont pas sans rappeller celles du g n ral Rupert Smith aujourd hui SMITH Rupert The Utility of Force The Art of War in the M
425. nternationales au Congo prend manifestement fin l automne 2008 Le maintien au m me moment du tr s fort contingent de casques bleus pr sent Pest du pays depuis 2005 ne fait que renforcer le constat d accompagnatrice d un processus destin de fait l gitimer les factions bellig rantes la MONUC devient apr s les lections de 2006 linstrument de renforcement d un pouvoir d sormais l gitim par les urnes Les t ches coercitives de la Force de paix Pest du pays finissent par repr senter l unique mandat effectif de la MONUC suite l abandon par celle ci de tout effort r siduel en mati re de gouvernance Les FARDC malgr les d sertions dans les rangs de Nkunda qui r duisent les effectifs rebelles 3 000 hommes seulement essuient de graves revers lors des premiers combats en septembre 2007 au Nord Kivu La Force MONUC se retrouve alors plusieurs reprises dans l obligation de faire cesser les combats dans le but de prot ger les populations civiles menac es L chec des premi res op rations FARDC l automne impose Kinshasa une forme de tr ve de facto la mi novembre 2007 face la reprise des combats la Force MONUC opte pour une posture plus vigoureuse encore et se fait ouvertement le soutien militaire des autorit s congolaises qui viennent de signer Nairobi un plan global de r duction des r bellions buzu FDLR et utsi Laurent Nkunda Le Commandant de la Force MONUC
426. ntexte o l accent est mis sur la n cessaire interop rabilit des forces l harmonisation par rapport aux doctrines labor es au niveau de l OTAN pourrait constituer un facteur suppl mentaire d volution Pourtant la question cruciale des moyens notamment financiers d volus la reconstruction n est pas r solue Elle soul ve de mani re centrale la question de la coordination interminist rielle C L pineuse question de la coordination interminist rielle S il existe une question r currente dans le d bat sur le r le des militaires dans la reconstruction d Etat depuis les ann es 1990 c est bien celui des relations civilo militaires et plus particuli rement de la coordination interminist rielle En effet les entretiens men s illustrent tous qu il y a d une part un sentiment de d faillance ou du moins d insuffisance des minist res civils sur les th tres de d ploiement et d autre part que la coordination interminist rielle n est pas jug e satisfaisante Cette perception s est dans un premier temps et notamment dans le cadre de la mission de la FORPRONU puis de PIFOR en Bosnie Herz govine nourrie du constat de linexistence dans le cas fran ais d une agence op rationnelle de d veloppement sur le mod le de USAID pour les Etats Unis ou du DFID qui est un minist re part enti re britannique A cet gard il convient de noter que beaucoup de militaires et notamment de
427. ntre groupes sociaux et politiques au sein d une m me soci t Depuis notamment la coop ration entre lOSCE et POTAN dans les lections en Bosnie Herz govine en 1996 il est de plus en plus fr quent que les institutions militaires participent aux mesures de d mocratisation Si lors des lections bosniennes de 1996 la coop ration a sembl tre satisfaisante entre PIFOR et POSCE et cela malgr les voix protestataires de certaines ONGs il semblerait qu en ce qui concerne les activit s de promotion et de publicisation des progr s d mocratiques men es par les psychological operations Psyops anglo saxonnes ou les op rations militaires d influence OMI fran aises des tensions ont vu le jour entre la strat gie g n rale des institutions militaires et celle des organismes civils concernant la mani re de parler et d aborder les progr s de la reconstruction politique d Les activit s de soutien direct ou indirect aux administrations et aux institutions politiques notamment centrales ou f d rales peuvent prendre diff rentes formes dont la plus directe est certainement celle de linsertion d officiers civilo militaires disposant de domaines d expertise civile dans des minist res locaux Cela notamment t observ en Bosnie Herz govine au Kosovo ainsi qu en Afghanistan Ces officiers travaillent alors officiellement pour le compte des ces administrations civiles afin d en pallier les insuffi
428. nts de la stabilit pour une paix durable C est tout le sens de son action en faveur de la construction de la paix dans des pays o l Etat est d faillant Sierre Leone Somalie RDC et de la mise en place d administrations transitoires au Kosovo et au Timor oriental Dans tous ces pays PONU s est attach e sauver ou r habiliter l Etat le principe de souverainet peut tre contourn au nom de la reconstruction d Etats et de la d mocratie Cette volution du droit international co ncide avec la multiplication de conflits internes et l effondrement des structures tatiques dans de nombreux Etats dans l re post bipolaire qui ont provoqu la 14 BOUTROS GHALI Boutros Un Agenda pour la paix diplomatie pr ventive r tablissement de la paix et maintien de la paix 17 juin 1992 145 BOUTROS GHALI Boutros Agenda pour la D mocratisation 1996 146 Rapport de la Commission internationale de l intervention et de la souverainet des tats The Responsibility to Protect d cembre 2001 102 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits r apparition de zones grises sur la carte du monde en cr ant ainsi une demande d intervention par la communaut internationale pour re construire ces Etats politiquement Dans ce contexte les op rations de maintien de la paix deviennent un moyen privil gi d intervention c est dire la r ponse la plus vidente aux d fis pos s pa
429. o au 396 Entretien EUSEC Kinshasa juin 2007 397 Un officier occidental Kinshasa pr sente ainsi le mode d action des FARDC Les trois actes l mentaires du combattant congolais sont piller voler violer Entretien Kinshasa juillet 2007 398 HUMAN RIGHTS WATCH RD Congo L arm e enl ve des civils et les contraint au travail forc Des soldats forcent de nombreuses personnes travailler pour eux dans les champs et les mines d or de l T uri Bruxelles 13 octobre 2006 39 MONUC Human Rights Report on the conclusions of the special investigation into allegations of summary executions and other violations of human rights committed by the FARDC in Kilwa on October 15 2004 MONUC Kinshasa 255 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy motif que la ligne de cr dits de la d fense aupr s de cette soci t tait puis e 0 a alors ordonn ses soldats de bloquer l acc s aux cuves de k ros ne du terminal int rieur de la roport de Kinshasa provoquant l annulation de tous les vols durant une journ e B Main dans la main avec le gouvernement les ambigu t s thiques des op rations conjointes MONUC FARDC Dans ces conditions la coop ration MONUC FARDC pose souvent de s rieux probl mes thiques Pourtant comme le dit un officier sud africain de la Division est nous nous devons d tre impartiaux mais bas neutres Nous sommes
430. odern World Allan Lane London 2005 73 MARKEL Wade Draining the Swamp The British Strategy of Population Control Parameters printemps 2006 pp 35 48 74 BENNETT Huw The Other Side of the COIN Minimum and Exemplary Force in British Army Counterinsurgency in Kenya Small Wars and Insurgencies Vol 18 n 4 638 664 decembre 2007 48 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits politique On retrouve l lid e plus tardive du caporal strat gique Cependant les contextes des interventions politico militaires contemporaines et les singularit s sociologiques de leurs th tres d op ration rendent l application de nombre de ces principes malais e aujourd hui Cela est d autant plus le cas que c est g n ralement le seul cas de la Malayan Emergency opposant l administration coloniale britannique une insurrection au sein d une minorit ethnique et g ographique fortement marginalis e qui retient Pattention B Les r gimes d occupation et d administration militaire de territoires ennemis ou amis Les gouvernements militaires tablis sur les territoires occup s en Allemagne et au Japon apr s la deuxi me guerre mondiale sont souvent cit s dans la r flexion sur le mod le suivre pour l apr s intervention en Irak76 Ces occupations ont vu des gouvernements militaires exercer les pleins pouvoirs judiciaires ex cutifs et l gislatifs
431. oitement de la capacit des chefs militaires percevoir l int r t d une telle expertise donc de leur sensibilisation ces formes peu communes d action militaire Les PRT peuvent ainsi n tre consid r es que comme des unit s de man uvre classiques ou de simples unit s CIMIC quand leur int gration la planification des op rations pourrait faire b n ficier les commandements d une expertise civilo militaire Figure 1 Les diff rentes activit s des PRT en fonction du spectre des op rations Spectrum of Intervention Mission _ Essential Tasks NB effective information ops ae a thread Elements of External Influence t Agencies lOs and NGOs C La difficile question de P valuation des PRT Consid rant cette diversit importante et la faiblesse des cadres communs d engagement des PRT dans les op rations militaires et civiles il est 274 Sch ma tir du PRT Handbook p 14 189 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy particuli rement d licat d voquer l valuation des PRT et les mesures d efficacit qui pourraient tre d finies D ailleurs cette question est elle m me un indicateur des difficult s des militaires et des civils recentrer la diversit des pratiques autours de concepts et d op rations plus soigneusement d finies Cette question est particuli rement pineuse et un officier britannique travaillant au
432. olitique claire s impose ainsi que en th orie du moins des interactions pernicieuses susceptibles d engendrer des effets pervers non intentionnels Dans le langage militaire on dira que de telles formalisations permettent sinon une unit de commandement du moins une unit de leffort Cependant l enjeu ne se limite pas celui de lefficacit au sens technique du terme c est dire de l allocation optimale des ressources disponibles Il s agit en effet galement d viter le risque que les militaires soient contraints ou incit s s engager dans des activit s dont ils ne ma trisent pas forc ment les tenants et les aboutissants et surtout pour lesquels ils ne sont pas g n ralement consid r s comme l gitimes au vu de la rh torique lib rale et d mocratique de justification de l interventionnisme ainsi que des normes internationales en vigueur Il serait alors peu souhaitable que les militaires en viennent se substituer aux autorit s politiques dont ils tirent leur l gitimit et non l inverse cela dans un contexte dans lequel juste titre la l gitimation est la condition s7 ne qua non d une v ritable pacification Ainsi il ne saurait tre question que les militaires soient oblig s ou incit s d finir par eux m mes les ventuelles solutions politiques lesquelles ne peuvent tre arr t es que par les autorit s civiles comp tentes gouvernements nationaux locaux Conseil d
433. oluer les pratiques sur le terrain en fonction des individus de leurs perceptions propres li es un ethos comme des exp riences particuli res Or c est bien l objectif d une doctrine que de r duire les carts la norme et de standardiser les comportements pour viter de trop grandes diff rences dans l application des directives sur le terrain Ces tendances la diversification des pratiques des PRT ont pu n tre que renforc es par le d ficit chronique de personnels civils devant y tre attach s laissant bien souvent des PRT sans personnel civil ou avec simplement un 278 Entretien ACBAR la repr sentation de la Commission Europ enne et au CJ9 du HQ ISAF Kaboul 2007 279 La doctrine est effectivement un discours un ensemble de r gles mais galement un acte d autorit qui permet de pr voir ce que vont tre les comportements militaires ad quats Voir PERIES Gabriel R les d institution et sens du mot doctrine dans le discours militaire Les Champs de Mars n 3 Premier Semestre 1998 pp 12 32 193 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy Conseiller Politique charg en m me temps de faire le travail du Conseiller en D veloppement En guise de conclusion plusieurs constats peuvent tre tir s de cette tude de cas Les militaires se sont investi dans la reconstruction de PEtat afghan comme ils l avaient rarement fait pouss s par l urgence de l
434. om up des sunnites dans les structures s curitaires et politiques faisant le pari d un r quilibrage des rapports de force en Irak entre chiites et sunnites pour faciliter le compromis entre ces communaut s Toutefois d faut d tre compl t es d un arrangement politique entre les communaut s et ins r es dans un programme plus large de r insertion dans les institutions s curitaires irakiennes ces initiatives appuy es par les militaires am ricains peuvent par effet boomerang cr er une situation d ins curit et de m fiance encore plus exacerb e au sein de la soci t irakienne Cela se traduit chez les chiites par le sentiment d assister impuissants l armement incontr l des deux c t s d une future guerre civile crainte d autant plus vive qu une r duction des effectifs militaires am ricains dans la province d Al Anbar a d j commenc depuis la fin 82 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits septembre 2007 Toute logique de r conciliation de pacification des rapports sociaux d pend troitement du regain de confiance vonfidence building entre les communaut s pr sentes en Irak On le voit bien le contexte politique d termine les implications militaires de ce type de tactique et d assistance Les entretiens avec les militaires du grade du soldat celui de g n ral ont tous abouti la m me conclusion les militaires sont pr ts as
435. ombats qui ont lieu r guli rement Certes on con oit que les Etats se soient historiquement constitu s dans des processus violents d accumulation des ressources militaires et financi res l Afghanistan ne faisant pas exception la r gle Mais la question pos e par l Afghanistan est plus complexe que cela dans la mesure o les op rations actuelles ne 201 SEDRA Mac European Approaches to Security Sector Reform op cit 202 Voir sur ce sujet TADJBAKHSH Shahrbanou Human Security Concepts and Implications with an Application to Post Intervention Challenges in Afghanistan Les Etudes du CERI n 117 septembre 2005 148 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits correspondent pas au mod le d une force autochtone qui combattrait des opposants sur son propre territoire mod le qui correspondrait un volet du processus de formation de PEtat Bien au contraire il s agit de forces trang res tentant de combattre une insurrection en soutenant un gouvernement et ses capacit s de contr le du territoire dans des dynamiques de l int rieur et de lPext rieur o l objectif est la construction de PEtat objectif et moyen et lutte contre l insurrection Or si dans la th orie de la lutte anti insurrection la construction de PEtat est un objectif permettant de combattre linsurrection la r alit est cependant plus floue et montre que ces deux l ments pr sentent des contrad
436. omme celui de l Union europ enne s est consid rablement toff ce jour soit pr s de cinq ans apr s la signature 201 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy de l Accord global et inclusif AGT de Pretoria d cembre 2002 81 le Congo a abrit ou abrite encore a la plus grande op ration de paix actuellement d ploy e par PONU b deux op rations militaires europ ennes forte dominante fran aise Art mis en Ituri 2003 et EUFOR R D Congo Kinshasa 2006 c deux op rations europ ennes relevant de la Politique europ enne de s curit et de d fense PESD EUSEC pour Pappui la r forme des forces arm es et EUPOL pour l assistance la police congolaise d et enfin deux initiatives multilat rales majeures en mati re de DDR celle de la Banque Mondiale et celle du PNUD Les initiatives bilat rales souvent en concurrence directe de ces engagements multilat raux ont galement jou un r le essentiel tout au long de la Transition Surtout la MONUC longtemps objet des critiques les plus dures repr sente aujourd hui une v ritable productrice de doctrine en mati re d usage de la force et de protection des civils Or plus qu en Irak ou en Afghanistan l valuation du r des militaires en RDC constitue l enjeu m me d une critique tr s vive de cinq ann es d appui international la Transition Mission avant tout politique la MONUC paul e
437. on in the Democratic Republic of Congo 30 janvier 2007 39 BBC WORLD SERVICE Congo Gold Is the UN Blocking an Enquiry 24 May 2007 31 HUMAN RIGHTS WATCH UN Hold Peacekeepers Accountable for Congo Smuggling Letter to Chief of UN Peacekeeping Urges Follow Through July 23 2007 253 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy meurtre de deux d tenus congolais par des casques bleus bangladais en Ituri en f vrier 2005 57 Si les accusations taient av r es il s agirait l d une situation plus que troublante pour une mission dite de reconstruction d Etat l o l on soup onne souvent les soldats de la paix d importer des mod les trangers dans les pays h tes le contraire se serait donc produit en RDC Pabsorption par les casques bleus de pratiques criminelles sp cifiques aux soldats congolais Il s agirait aussi de mani re peut tre plus ironique encore de la participation active des casques bleus cette formation de l Etat qui selon Jean Fran ois Bayart notamment s op re dans la coexistence symbiotique dans sa dimension transnationale et globale de l Etat et du crime Les FARDC brass es par le syst me DDR RSS dit du Tronc commun constituent en effet de l avis de toutes les ONG internationales pr sentes au Congo la menace num ro un sur les populations civiles Face Purgence de la s curisation des lections le
438. onnel des op rations disposant d un secr tariat et d pendant de la coordination politique de l Isferagency Police Coordinated Action Group Si des consultations furent men es au cours de P t 2007 pour tenter de conjuguer les approches au moment des observations et plus de six mois apr s le 245 Entretien l ambassade de France Kaboul septembre 2007 244 En effet un accord g n ral entre PUE et les PRT reste soumis approbation de la Turquie non membre de PUE qui dirige une PRT dans le Wardak et refuse la mise en uvre d un accord g n ral 173 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy d ploiement des premiers l ments de PEUPM le contenu de la coordination ne faisait pas encore consensus et aucune pr sidence n tait d finie pour PIPCB Etant donn e la volont tr s forte des Etats Unis de renforcer Pimplication de leurs militaires dans la formation de la police et les moyens tr s importants qu ils mettent en uvre les possibilit s de v ritablement trouver un accord politique d coulant d une vision strat gique partag e de ce que devrait tre la police afghane sont faibles Les r alisations sur le terrain suivront probablement majoritairement les orientations d cid es par le plus gros contributeur IV La mise en place des Provincial Reconstruction Teams et Pobjectif d acc l ration de la reconstruction Dernier l ment engageant les militaires dans l
439. ons hautement politiques sans m me en informer Kinshasa 402 Le concept des op rations conjointes fait cependant partie de ces innovations de la MONUC riches d enseignements Men es contre les groupes arm s trangers c est dire les FDLR rwandais et plus rarement les gu rillas 400 Kinshasa les vols int rieurs congolais paralys s sur d cision d un officier Agence France Presse 8 juin 2006 401 Entretien au Quartier g n ral de la Division est Kisangani juillet 2007 402 Entretiens avec des officiers occidentaux en poste Kinshasa juillet 2007 256 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits ougandaises ADF NALU ces op rations constituent la partie visible de la collaboration MONUC FARDC Pour rendre possible cette collaboration il a cependant t n cessaire de sortir le temps d une op ration les soldats congolais de leur mis re quotidienne Ainsi le Fonds de stabilit du gouvernement n erlandais un outil financier d une flexibilit peu commune il permet de financer des projets de type non APD a t utilis pour nourrir les soldats congolais et payer leur carburant durant les op rations conjointes 403 Les Pakistanais par exemple insistent sur l importance de la distribution de t l phones satellitaires aux FARDC avant toute op ration conjointe Comme le dit sans ambages le Commandant de la Brigade indienne Goma partir e
440. ontribu rendre PEtat congolais le contr le de la majeure partie de son territoire En acqu rant tardivement un mandat de protection des populations elle s est d ailleurs plus souvent swbstitu e aux Forces arm es de la RDC qu elle ne les a r ellement soutenues Car le mandat de la MONUC malgr ses am liorations notables demeure un mandat d appui aux FARDC Or dans un contexte o le DDR RSS a t min par le concept profond ment d ficient de Tronc commun les FARDC ne sont pas seulement une r ponse inadapt e aux probl mes de s curit humaine des populations locales ils en sont 7 cause principale reconnue La MONUC s est donc souvent trouv e face un dilemme juridique et moral fondamental que faire d un mandat qui impose la fois de soutenir les FARDC dans leurs op rations et de prot ger les populations civiles lorsque les populations sont avant tout victimes des FARDC C est l en somme tout l enjeu d une lecture de la reconstruction d Etat int grant des concepts tir s des crit res de la S curit humaine appuyer lappareil coercitif de l Etat n a de sens en termes de reconstruction d Etat que si cet appareil est dirig vers la protection des populations Dans le cas contraire l assistance internationale revient armer un gouvernement pr dateur et d sarmer les civils notamment par des programmes de DDR appliqu es des milices locales dont le r le d a
441. op rations conjointes posent toutefois un autre probl me men es contre les FDLR ou les Rastas dans des zones tr s difficiles les op rations consistent g n ralement s emparer d une position FDLR la suite de cas de violations contre les populations civiles Poccuper pendant quelques semaines puis y laisser les FARDC s y installer Cependant faute de moyens logistiques les FARDC quittent g n ralement les lieux peu de temps apr s Il ne reste alors aux miliciens FDLR qu reprendre la position abandonn e 405 Entretien l Ambassade des Pays Bas Kinshasa juin 2007 44 Entretien avec le Commandant de la Brigade Nord Kivu Goma juillet 2007 405 Entretien la Brigade Sud Kivu Bukavu juillet 2007 406 I s agit d un groupe particuli rement violent majoritairement congolais dont les liens exacts avec les FDLR ne sont pas clairement lucid s ce jour 257 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy accompagnant leur retour de repr sailles contre les civils cela s ajoute la tr s faible l talit de ces op rations conjointes beaucoup raillent Kinshasa lPop ration men e Kanyola au printemps 2007 la suite de massacres commis par les Rastas dans cette zone On r p te ainsi le ratio caricatural de 3 000 soldats mobilis s pour un r sultat de quatre hommes captur s Aux yeux de certains analystes parfois au sein m me de la MONUC l
442. oraines Au del des discours id alis s sur les troupes coloniales combattantes exploratrices tablissant des march s et des h pitaux discours qui ob rent une partie importante de la r alit coloniale on ne peut nier que les arm es coloniales ont jou un r le institutionnel administratif et conomique significatif au travers de la colonisation militaire ch re Bugeaud ou la pacification coloniale des temps de Gallieni et de Lyautey Selon ces conceptions conqu rir c est avant tout gouverner la prise d un village doit succ der sa reconstruction et son administration La m thode suppose une unit de 6 PORCH Douglas Bugeaud Gallieni Lyautey The Development of French Colonial Warfare in PARET Peter dir Makers of Modern Strateg From Machiavelli to the Nuclear Age Oxford Clarendon Press 1986 376 407 62 On se reportera notamment aux travaux de Olivier le Cour Grandmaison 63 LYAUTEY Colonel r le colonial de l arm e Paris Armand Colin 1900 Voir galement GIRARDET Raoul La soci t militaire de 1917 nos jours Paris Perrin 1998 Chapitre VIII 44 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits commandement totale le chef militaire doit avoir entre ses mains tous les pouvoirs civils et militaires surtout le renseignement et un lien direct avec le responsable politique civil de l op ration Ces officiers coloniau
443. os e cette op ration par Berlin Ainsi les Allemands contrairement aux autres contingents de PEUFOR ne sont pas autoris s op rer en dehors de Kinshasa et limitent l op ration un mandat de quatre mois maximum Cette tr s forte r ticence allemande li e des consid rations de politique int rieure constitue un frein permanent la bonne marche de la mission l inverse de l exp rience tir e d Arf mis le g n ral Viereck soumis une tr s forte pression politique n a laiss que tr s peu de latitude au g n ral 246 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits Damay Kinshasa Les officiers fran ais affect s au FHQ reviennent troubl s de Pexp rience d une collaboration avec les Allemands durant laquelle le moindre point administratif fit l objet d pres n gociations Quant la collaboration avec PONU de lavis m me d un officier fran ais de la MONUC le partage de l information entre Etats majors fut probl matique tout au long de la mission Les incidents de Kinshasa du 20 22 ao t 2006 et l intervention de FEUFOR D un point de vue politique lintuition des planificateurs de la MONUC sur lutilit d une EUFOR est trop vite confirm e le 20 ao t 2006 au soir quelques minutes de l annonce des r sultats du premier tour de l lection pr sidentielle de graves accrochages l arme automatique entre Garde r publicaine et soldats du MLC secouent le
444. otamment bilat raux sont sollicit s pour sauver un plan de d sarmement la d rive car trop tributaire des cadres conceptuels erron s de Pretoria Ce ne sont finalement que 2 5 millions de dollars qui sont finalement disponibilis s par les bailleurs pour ce nouveau Plan de relance du DDR tandis que le gouvernement congolais doit y contribuer hauteur de un million Ce projet a cette fois la signature du PNUD il s agit d un projet pilote de trois quatre mois dit Haute intensit de main d uvre o HIMO Payant les d mobilis s deux dollars par jour en change de leur travail quotidien dans un cadre communautaire suppos faciliter la r conciliation le projet est globalement per u comme un succ s Toutefois le Plan de relance se termine d s le 31 d cembre 2006 et malgr son succ s en Ituri et dans certaines zones du Katanga il n a eu aucun impact sur les soldats dominante wwnyamulenge des 81 me et 83 me Brigades non int gr es dirig es par le rebelle Laurent Nkunda Certes une autre initiative du PNUD en collaboration avec la Section affaires 45 La Garde pr sidentielle demeure l cart de ces consid rations sur le brassage du fait de leur importance capitale pour le pr sident Kabila 274 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits civiles de la MONUC a permis de poursuivre la d mobilisation des Mayi Mayi du Katanga non ligibles mais dont 600 avaient
445. otamment lors des manifestations de Kinshasa contre la chute de Bukavu en 2004 puis contre la prolongation de la Transition en 2005 ne se reproduisent plus Ici encore c est du devoir de protection des populations par les forces de l Etat qu il est avant tout question Avec une souplesse comparable celle d EUSEC lors de P invention de sa mission cha ne de paiements EUPOL passe d une mission d encadrement de PUPI une mission d entra nement avant de se charger de coordination puis de la r flexion sur la r forme des forces de police congolaise Cependant cette souplesse louable est souvent contrebalanc e par des affrontements locaux entre partisans d une approche europ enne et d fenseurs de programmes bilat raux traditionnels Alors m me que la France est Bruxelles le plus fid le soutien de la mission EUPOL au Comit politique et de s curit COPS du Conseil des querelles de personnes brouillent la position fran aise Kinshasa EUPOL est en effet per ue par certains repr sentants fran ais comme une concurrence au programme bilat ral franco congolais de formation de la Police d intervention rapide PIR Par ailleurs Paris insiste pour la mise contribution pour les t ches d EUPOL de la Force europ enne de gendarmerie Face cela EUPOL s associe finalement 13 policiers angolais dans le cadre d un concept conjoint propos par Luanda et Pretoria pour compenser l absence de 10 pol
446. otation permet la France d encourager une prise de responsabilit allemande Paris pour des raisons politiques ne souhaite pas tre 373 Entretiens Kinshasa juillet ao t 2006 245 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy pour la seconde fois apr s Art mis la nation cadre d une op ration militaire PESD en Afrique Selon une lettre fuit e alors la presse il appara t que PEtat major des arm es allemand reconna t la n cessit d accepter la mission pour des raisons d image vis vis de ses partenaires europ ens mais met en doute son int r t strat gique pour l arm e allemande Les r ticences du Bundestag dont Pautorisation est indispensable pour le d ploiement des forces sont alors accentu es C est d apr s les interlocuteurs militaires fran ais interrog s Kinshasa la volont fran aise d all ger la t che des Allemands qui finit par convaincre ces derniers La formule du Battle Group est tout d abord abandonn e En effet si celui ci est officiellement franco allemand ses effectifs sont en r alit presque 100 allemands Dans un tel cas Berlin aurait eu supporter l essentiel de l effort militaire mais aussi financier puisque le financement de ce type d op ration demeure largement la charge des pays contributeurs de troupes D autant que le Battle Group allemand en alerte n est form qu des t ches d vacuation soi
447. out pr sid un tortueux processus de cooptation des seigneurs de la guerre congolais directement responsables du conflit arm le plus co teux en vies humaines depuis 1945 Une troisi me partie est consacr e aux diff rents sauvetages de la Transition par le renforcement du dispositif militaire international et par l adoption d un mandat coercitif beaucoup plus vigoureux Enfin un dernier chapitre est consacr 282 INTERNATIONAL CRISIS GROUP Katanga La crise oubli e de la RDC Rapport Afrique N 103 9 janvier 2006 203 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy lPeffort de d militarisation et de protection de la population congolaise domaine dans lequel apr s des d buts catastrophiques la MONUC s est consid rablement am lior e Les progr s tr s nets de l action internationale en mati re d usage de la force comme de protection des populations sont cependant demeur s tout au long de la Transition brid s par l ambigu t constitutive du mandat La MONUC et les op rations militaires europ ennes dans le pays Art mis en 2003 et EUFOR R D Congo en 2006 ont toujours d la fois soutenir les FARDC seules forces congolaises l gitimes aux termes du droit international et prot ger les populations contre ces m mes FARDC Cette ambigu t profonde constitue le fil conducteur d un effort de reconstruction d Etat atypique et riche de nombreux enseigne
448. outien aux autorit s politiques en Opex ss 89 A Des facteurs historiques et structurels favorables au principe d assistance militaire aux autorit s politiques 2 B De l Irlande du Nord aux projections de force des ann es 1990 l affirmation de la nature politique des missions militaires autres que la guerre nn 91 C Le concours militaire PEFR civil et la ligne d op ration politique comme mission D R TALE DS PATES OR PONS Ed dre ns par ne E oa AE mms ete du ane 93 D L Trak et l Afghanistan vers une d finition de la comprehensive approach 96 V Les Nations Unies et la reconstruction tatique post conflit de la difficult de convertir l exp rience en expertise Le r le des militaires au c ur des r fl xions AOCtNAlE S esessssssssstssreseessssercisitrovortitsss ss yat ss s ttrt sst sokti vtt s eee 600280 100 A Red finir les missions des Nations Unies reconfigurer le concept de la paix C Les acteurs de la reconstruction de l Etat post conflit le r le des militaires D Reconstruction de VEtat DDR ef RSS Deuxi me Partie L Afghanistan entre state building et contre insurrection 131 I Construire l Etat en Afghanistan quelles r alit s historiques et actuelles 132 A La sociogen se de l Etat afghan et l h ritage de la guerre ss 133 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy B Quelques paradoxes du proje
449. p rience en expertise Le r le des militaires au c ur des r flexions doctrinales La phase transitoire qui marque le passage de la guerre vers les op rations de paix ou la phase post conflictuelle est un sfafus mixtus une zone grise qui n est ni guerre ni paix comme en t moigne la situation actuelle en Irak la fin des combats majeurs ne signifie pas la fin des hostilit s mais le d but d une p riode plus complexe et incertaine celle de la transition vers la paix o la fronti re entre les op rations militaires les missions de reconstruction et de stabilisation devient floue Ce brouillard de la paix zhe fog of peace caract ristique des situations post conflits a pour cons quence directe le brouillage des missions men es par les forces militaires d ploy es sur le terrain rendues plus complexes et diverses En effet ces op rations mixtes requi rent une arm e capable de passer rapidement des missions de combat aux missions post conflictuelles voire de mener les deux simultan ment dans le but de construire et de consolider la paix apr s l intervention militaire 141 JESSUP Philip Should International Law recognize an intermediate Status between Peace and War in The American Journal of International Law 1954 pp 98 ss 14 ROTERMUND Manfred The Fog of Peace Finding the End State of Hostilities SSI 1999 100 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s l
450. particuli rement illustr es par les caveats se sont donc doubl dans le cas des PRT des tendances fortes la bilat ralisation de laide qui constitue une tendance lourde de l volution des financements humanitaires et de d veloppement ces derni res ann es Tant dans le volet militaire que dans le volet civil donc les PRT semblent refl ter les tendances croissantes privil gier les canaux bilat raux d engagement des puissances europ ennes De ce fait les PRT ne constituent pas v ritablement un mod le il existe autant de types de PRT que de pays en assumant le commandement Les r gles de gouvernance interne sont diff rentes pour d cider des activit s et de Pagenda les militaires peuvent avoir une voix pr dominante Etats Unis Su dois ou les trois composantes de direction conseillers politiques d veloppement et militaires avoir la m me importance Hollandais et Canadiens Les activit s de d veloppement peuvent tre strictement distingu es des actions de s curisation Allemagne ou y tre au contraire troitement li es Britanniques voire subordonn es Etats Unis Les unit s mobiles peuvent avoir pour mission de s enfoncer profond ment dans les campagnes Britanniques ou tre contraintes de ne pas s loigner de leurs bases Allemagne Enfin l orientation g n rale de la PRT peut tre extr mement diff rente d un cas un autre elle peut privil gier des activit s li es la R forme d
451. particulier la Garde r publicaine ex GSSP et la Division Ville de Kinshasa DVK toutes deux fid les au pr sident Kabila Cependant c est l int gration des trois 438 Entretien Kinshasa juillet 2007 49 Secr tariat du Conseil de PUE Commission europ enne A Comprehensive EU Approach in Support of Security Sector Reform in the Democratic Republic of Congo Ce document se r clame de P Examen global et unifi de l action ext rieure de PUE en RDC davril 2006 galement le produit d une collaboration entre le Secr tariat du Conseil et la Commission doc 7138 1 06 COR ainsi que du EU Concept for ESDP support to SSR doc 12566 4 05 REV 4 de novembre 2005 269 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy piliers de la R forme du Syst me de la S curit selon la d finition de l OCDE c est dire l Arm e la Police et la Justice qui constitue l enjeu du document conjoint Conseil Commission de 2006 Or dans ce domaine l Union s av re rapidement incapable de restructurer les institutions d j en place En parall le EUSEC il existe en effet une mission EUPOL Kinshasa d encadrement d une partie des forces de police congolaises l Unit de police int gr UPI mise en place en vue des lections afin notamment d apporter un savoir en mati re de contr le des foules Il appara t en effet essentiel que les pertes en vies humaines d plor es n
452. partment Administration ODA rattach au Foreign and Commonwealth Office FCO L objectif tait en effet de faire en sorte que l aide au d veloppement ne soit pas subordonn e des priorit s de politique trang re ou commerciale Ainsi le DFID travaille en troite coordination avec des ONG des experts civils des universitaires et des militaires Le CIMIC britannique est explicitement marqu par l id e du n cessaire d cloisonnement du r le des militaires par rapport celui des diff rentes organisations civiles publiques ou priv es pr sentes sur un th tre d op ration Elle traduit en th orie l engagement des arm es dans un continuum d aide humanitaire de reconstruction notamment politique et de d veloppement ce titre l approche britannique accorde une grande importance la coofdination interminist rielle xderdepartmental o interagency coordination Ainsi pour les besoins du CIMIC le MoD coop re souvent avec le DFID le Department of Trade and Industry DTT et le Foreign and Commonwealth Office FCO sur une base flexible et ad hoc sans passer par les m canismes de coordination du Cabinet Office Depuis 2007 le royaume dispose en outre d un Stabilisation Unit la suite du changement de nom du Post Conflict Reconstruction Unit o PCRU structure inter minist rielle co dirig e par le MoD le FCO et DFID afin de mieux int grer et coordonner l effort global de reconstruction
453. pays son mandat nous l avons vu est r duit un maintien de la paix sous chapitre VI voire VI et demi aucun moment elle ne met en place des institutions mixtes c est dire la fois internationales et congolaises d administration de transition Celles ci auraient pu former le germe d un mode nouveau de gestion de la chose publique au Congo Seules les menaces militaires venues de groupes non signataires ou r fractaires l application des accords de paix contraignent le Conseil de S curit de PONU engager la MONUC sur la voie de imposition de la paix et par l m me de l tablissement d un monopole tatique de la coercition sur l ensemble du territoire national Cette r orientation de l action onusienne au Congo s op re en 2003 gr ce lintervention d acteurs ext rieurs d cisifs la France et l Union europ enne L Op ration Art mis et la r invention de la MONUC C est l activisme du gouvernement fran ais qui donne sa seconde chance la MONUC3 Suite une demande expresse du Secr taire g n ral Kofi Annan la France une op ration d urgence de s curisation de la ville de Bunia et de son a roport est mont e par le Centre de planification et conduite des op rations CPCO l Etat major des arm es EMA Paris sous le nom de code Mamba Conform ment Pesprit de lappui fran ais la Politique europ enne de s curit et de d fense PESD cette op ratio
454. pport de priorit est inverse pour les CMO Cependant il semblerait que selon la publication FM 40 10 les op rations de CA dans le soutien administration civile doivent aussi tenir compte des int r ts am ricains plus g n raux par des actions d influence le d veloppement et la prise de contr le des infrastructures de la zone concern e par les op rations 120 Le recours banalis et institutionnalis aux soci t s militaires priv es quel r le quels risques Comme formule de substitution les militaires am ricains admettent faire appel directement aux entreprises militaires priv es pour combler ce vide d expertise Avec la d gradation des conditions de s curit les soci t s militaires priv es SMP ou private military companies ont effectivement prolif r pour repr senter officiellement un ensemble de plus de vingt cinq SMP essentiellement am ricaines et britanniques r pertori es par les services du d partement d Etat am ricain dans un document intitul Security Companies Doing Business in Iraq dat de mai 2004 Le gouvernement am ricain et notamment le Pentagone se situent notamment dans une entreprise d incitation la participation des soci t s militaires priv es dans la reconstruction de l Irak venant confirmer et renforcer les pratiques d externalisation outsourcing qui se sont rapidement d velopp es au sein des forces arm es am ricaines depuis la fin de la guerre
455. pulations dans la mani re dont sera per u et l gitim l ensemble des strat gies internationales conomiques politiques humanitaires et bien s r militaires mises en uvre sur le terrain Ainsi ils sont parfois malgr eux un vecteur de communication politique avec les populations locales sur le terrain Ils peuvent par cons quent tre un facteur de r ussite de la strat gie politique notamment de re construction politique tout comme ils peuvent en saper les fondements selon les types de relations qui se tissent avec les populations et les acteurs locaux Civilianisation des militaires ou militarisation du politique en op ration ext rieure Ces constats donnent lieu un paradoxe au sens o les conclusions extr mes que l on peut en tirer et que certains militaires en tirent effectivement au vu de nos entretiens sont radicalement oppos es La premi re minimaliste consiste dire que les militaires g n ralement form s aux guerres de masse classiques ou industrielles ne sont simplement pas aptes ces nouvelles missions de stabilisation politique dans lesquelles Padh sion des populations et la construction d un consensus local sont essentielles la r ussite du projet politique global et notamment en terme de re construction politique Ils ne pourraient participer qu aux op rations de combat n cessaires la r duction du niveau de violence g n ral dans l imm
456. r Human Warfare New York Routledge 2001 COKER Christopher Waging War without Warriors The changing Culture of Military Conflict Londres Lynne Rienner Publishers 2003 26 Sur ce risque de militarisation du politique voir HIPPLER Jochen Counterinsurgency and Political Control US Military Strategies Regarding Regional Conflict Institute for Development and Peace Report n 81 2006 PERIES Gabriel La doctrine fran aise de la guerre r volutionnaire Indochine Alg rie Argentine Rwanda Trajets d une hypoth se M moire de HDR 2006 PERIES Gabriel SERVENAY David Une Guerre Noire Enqu te sur les Origines du G nocide Rivandais 1959 1994 Paris La d couverte 2007 20 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits r le pour ainsi dire purement n gatif Leur impact sur le type de relations qui se mettent en place entre le dispositif international d intervention d un c t et les populations locales de l autre ne leur conf re t il pas un r le plus important dans la reconstruction politique Si oui jusqu o ce r le doit il aller Doivent ils se contenter de participer aux op rations de s curisation ou peuvent ils s engager directement dans l ing nierie sociale et politique qui sous tend toute tentative de re construire un Etat depuis l ext rieur De la stabilisation politique la reconstruction politique le r le transitoire des
457. r aliser aussi bien leurs objectifs politiques que militaires Le rapport souligne l importance de consid rer les phases de combats de stabilisation et de reconstruction comme un continuum en incitant les d partements d Etat et de la D fense leur accorder la m me importance et cesser de consid rer la deuxi me phase comme une simple annexe de la premi re ou une r flexion apr s coup Le D fense Science Board recommande ainsi aux militaires d appliquer leurs m thodes de planification de logistique et de gestion autant pour la phase de combat que pour la phase post conflit afin de d velopper une strat gie de stabilisation quivalente celle de la phase offensive Ces id es ont commenc prendre corps dans la Nazional Defense Strategy de mars 2005 suivie de la directive n 3000 05112 adopt e le 28 novembre 2005 par le D partement de la D fense laquelle propose de repenser et de reconfigurer les forces am ricaines ainsi que leur formation et de mettre en place des unit s sp cialis es en op rations de stabilisation durable la lumi re des difficult s rencontr es par l arm e am ricaine en Irak et dans le contexte plus large de la guerre contre le terrorisme En d cembre 2006 l arm e am ricaine et PUS Marine Corps se dotent d une nouvelle doctrine de contre insurrection visant int grer les op rations civiles et militaires Cette approche de la contre insurrection rappe
458. r e dans la r flexion plus g n rale en cours sur la Comprehensive approach approche globale 37 Celle ci serait actuellement en train d tre formalis e et fera tr s probablement l objet d un Defense White Paper S inspirant du constat des limites inh rentes la seule coercition militaire ce dernier devrait pr ner une approche civilo militaire plus int gr e et notamment un plus grand investissement des diff rentes organisations civiles dans la stabilisation 38 notamment dans ses dimensions civiles de gouvernance et d conomie d veloppement Ainsi dans une optique similaire au nouveau Concept interarm es de gestion de crise fran ais la Comprehensive approach renouant formellement avec la tradition des op rations de paix temporairement d laiss e depuis 2001 supposerait de g rer la complexit des missions militaires contemporaines en int grant de mani re proportionn e etholistique les diff rentes lignes d op ration politique gouvernance conomique d veloppement s curit devant contribuer objectif politico strat gique global C est souvent lapproche et la double cha ne hi rarchique civile et militaire du PRT britannique Lashkar Gah la capitale de la province de Helmand en Afghanistan et plus particuli rement son noyau civil le Helmand Team rassemblant du personnel projet par le Sfabilisation Unit et donc issu du 137 Cette approche
459. r e par les th ories britanniques de la contre insurrection et fran aises de la guerre r volutionnaire va contribuer forger le concept de military nation building Dans un contexte marqu par la guerre froide lespoir est en effet de maintenir le gouvernement du Sud Vi t Nam au pouvoir en liminant Popposition militaire Vietcong en encadrant les populations dans des hameaux strat giques mais aussi en tentant de l gitimer ce gouvernement par une contre id ologie moderniste et un nationalisme sud vietnamien totalement coup des r alit s locales Ces derni res fonctions seront notamment d volues aux op rations psychologiques PSYOPS et aux quipes du programme CORDS Civi Operations and Rural Development Suppor menant des projets d assistance et de d veloppement dans les campagnes afin de conqu rir les c urs et les esprits des populations Cependant cette strat gie contre insurrectionnelle de pacification promue par le g n ral des Marines Victor H Krulak sera contest e par nombre de chefs militaires au premier rang desquels le g n ral Westmoreland commandant le Military Assistance Command Vietnam favorables une approche quasi exclusivement coercitive en terme de firepower Westmoreland cherchera ainsi emporter la victoire par le seul recours des moyens d action militaire de type conventionnel d laissant notamment quelque peu lobjectif de l gitimation du gouvernement du S
460. r sente la seule force r ellement l gitime du pays puisque la transition d mocratique lui a t confisqu e d abord par les soldats de Laurent D sir Kabila dont le fils Joseph est l h ritier puis par le Rwanda et Ouganda dont les int r ts au Congo ont un temps t relay s par le RCD et le MLC respectivement Ayant r clam plusieurs reprises la fin de la Transition et lorganisation d lections d s que possible elle r agit de plus en plus mal aux annonces successives de prolongation La vindicte d une partie des faubourgs de Kinshasa et des Kasa illustr e par le slogan de PUDPS 1 4 z ro est d autant plus forte que le gouvernement de Transition n a strictement rien accompli en termes de r habilitation des infrastructures ou d am lioration des conditions de vie Alors que la Transition tait suppos e tre ph m re et ramener au pouvoir par le biais d lections d mocratiques les repr sentants civils de l opposition Mobutu il appara t de plus en plus clairement aux Congolais non impliqu s dans les r seaux client listes issus de la Guerre civile que VEtat est en train de se faire sans eux D arrangement propice une accalmie durable entre seigneurs de la guerre le 1 4 est devenu la matrice d un Etat criminalis de type mobutiste t De fait le d sarmement des anciens groupes arm s et le brassage des volontaires parmi ceux ci l int gration dans les
461. r servistes 62 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits impliqu s dans la CCM ACM l poque se sont prononc s au d but des ann es 1990 en faveur de la cr ation d un DFID la fran aise 3 Dans leur perspective relativement marginale l chelle des forces arm es prises dans leur ensemble celui ci aurait d permettre au personnel militaire de disposer de sources de financement suppl mentaires dans les domaines de la r habilitation reconstruction d veloppement et donc de ne pas uniquement fonctionner comme soutien au volet civil de la stabilisation sur le budget r gulier du minist re de la d fense Par ailleurs une telle agence aurait d permettre une meilleure coh rence et mise en valeur de leffort d ensemble des autorit s fran aises dans le domaine de la reconstruction politique Cependant cet espoir a t depuis lors abandonn et ainsi l essentiel des dol ances concerne d sormais l inefficacit des dispositifs interminist riels successifs Le 10 juin 2001 un dispositif interminist riel de gestion de crise fut officiellement mis en place Son but tait de donner une impulsion politique la gestion civile de crise tout en coordonnant les diff rents acteurs publics civils et militaires et priv s concern s Ce dispositif est constitu de trois composantes Premi rement il comporte une cellule de crise r unie au MAE qui
462. r vus cet effet Pourtant la r flexion a consid rablement volu depuis la publication du Concept de sortie de crise du 19 f vrier 200488 Celui ci affirmait que le 88 EMA Sortie de Crise DEF EMA EMP 1 DR 19 f vrier 2004 58 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits r le des militaires devait en principe se confiner conform ment au principe de first in first out la phase coercitive de l intervention puis passer le relais le plus rapidement possible aux civils Depuis lors avec le concept et la doctrine d emploi des forces terrestres en stabilisation ainsi que le nouveau Concept interarm es de gestion de crise la r flexion se concentre beaucoup plus sur la phase de stabilisation tout en affirmant le principe du n cessaire passage de relais aux organisations civiles En effet l exp rience au sein de la FIAS en Afghanistan mais aussi dans les Balkans a contribu montrer d une part que les d ploiements de force ont tendance se prolonger dans le temps d autre part que les dimensions coercitives et politiques des interventions politico militaires ne peuvent tre strictement s par es On admet alors que les militaires peuvent non seulement jouer un r le central dans la stabilisation mais galement dans le soutien direct ou indirect la reconstruction politique et cela au del du seul appui ponctuel en situation d urgence extr me Ce sout
463. r d officiers sup rieurs rompus aux m thodes de l administration publique Leur r le s est par exemple av r crucial notamment dans la r gion de Bouak de nombreux niveaux de la provision de services publics essentiels par exemple dans l organisation d examens pour les l ves Les officiers fran ais par del l effort consenti en mati re de RSS doivent b n ficier de ce type de formation dont le GLACM de Lyon pourrait assurer la coordination En Etat major multinational comme en mission de RSS un effort fran ais et europ en plus rationalis avec des personnels d di s pourrait dans de nombreux cas dynamiser un effort certes souvent affect par les limites de mandats de reconstruction d Etat ambigus et d faillants En la mati re les am liorations ne sauraient d pendre des seules d cisions prises an sommet Si le politique demeure le param tre fondamental de toutes les op rations de reconstruction d Etats l action des militaires constitue au contact des populations un crit re essentiel de la r ussite de ces missions PEFR souvent insaisissable 306
464. r des conflits ouverts ne n cessitant pas une op ration militaire de guerre La re construction tatique entre n cessit et invention Les op rations de paix onusiennes sont un nouvel instrument de s curit hors Charte une invention onusienne devant l impossibilit de cr er une force arm e permanente l ONU se devait d innover pour essayer de maintenir la paix et la s curit internationales et de s affirmer comme m diatrice ou interm diaire indispensable dans ce domaine Cette carence instrumentale voire conceptuelle de d part a conduit le Conseil de s curit bricoler les techniques existantes Cette pratique a largi le champ d action du Conseil de s curit et celui de la notion de menace la paix Elle a conduit PONU remplir plusieurs r les celui de policier de justicier par limposition de sanctions et de plus en plus celui de gardien de la paix par la construction de la paix L ONU devient progressivement une organisation tourn e non plus vers le maintien de la paix mais vers le maintien de l ordre En d cidant de s attaquer un large ventail de conflits internes le Conseil de s curit a t confront des hostilit s d une nature bien plus complexe que les diff rends inter tatiques dont il avait une plus grande exp rience Les efforts d ploy s lP chelon international pour apaiser et r soudre ces conflits exigent des mandats complexes autrement plus ambitieux que l
465. r l insertion des officiers sup rieurs fran ais en op ration multinationale Il est manifeste que les principaux pays europ ens et nord am ricains ne d ploient plus d effectifs de combat dans les op rations onusiennes L exp rience de la Bosnie Herz govine a constitu pour la plupart des contingents europ ens le dernier d ploiement sous casque bleu l exception pour la France et lItalie d un d ploiement au sein de la Force int rimaire de PONU au Liban FINUL dite renforc e la condition expresse de disposer de r gles d engagement extr mement robustes En revanche les Etats majors des op rations de PONU en Sierra Leone en C te d Ivoire ou encore en RDC 301 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy sont tr s largement domin s par des officiers sup rieurs europ ens et canadiens Par ailleurs un effort sp cifique d insertion des personnels en Etat major multinational a t constamment consenti depuis le d ploiement de la Force de stabilisation de POTAN en Bosnie Herz govine en 1995 En mati re de PESD les op rations militaires dans les Balkans et au Congo ont par ailleurs contribu une nette am lioration des dispositifs de mise en uvre d Etats majors d op rations OHQ en Allemagne comme en France Enfin les missions non proprement militaires relevant de la PESD en mati re notamment de RSS ont largement fait appel des officiers europ ens
466. r l Etat tendre son autorit dans le but de faciliter le d veloppement d un environnement stable et s curis et de permettre la RSS et les efforts de reconstruction L Etat y est entendu suivant la d finition w b rienne comme l entit disposant du monopole de la contrainte l gitime organis suivant le mod le d mocratique et d Etat de droit Cette volont de renforcer le mod le d mocratique et l conomie de march sur le terrain que Pon a pu retrouver dans certains discours concernant les PRT et notamment au Quartier G n ral de la FIAS est donc sensiblement diff rent des discours entendus sur la participation plus g n rale des militaires la reconstruction de PEtat centr e sur les capacit s r galiennes et de s curisation Cette distinction lint rieur m me de la FIAS est sans doute li e l aspect particuli rement large des missions des PRT et au fait que dans ces processus civilo militaires les perceptions et objectifs des pr sences militaires peuvent se confondre avec les objectifs civils avec lesquels ils doivent tre troitement coordonn s Une acceptation progressive et diff renci e du concept Globalement l ensemble du processus de d finition des missions fut donc extr mement lent puisqu il fallut pr s de quatre ann es pour que des missions plus pr cises soient d finies pour employer les PRT Les agences civiles furent r guli rement consult es la MANUA comme le gouverne
467. r l administration de territoires ennemis 8 Cependant le corps des Civi Affairs sera de fait impliqu dans les deux types d activit s et permettra ainsi notamment au G n ral Dwight D Eisenhower d exercer les pleins pouvoirs ex cutifs judiciaires et l gislatifs dans la zone am ricaine en Allemagne Ce corps constitue donc un vivier d experts capables de prendre en charge des fonctions administratives sur les th tres o l arm e am ricaine est engag e Cette fonction militaire para t en effet indispensable l administration am ricaine dans un contexte o elle est confront e une guerre totale dans laquelle Penjeu est de renverser des gouvernements hostiles et de lib rer les territoires que ceux ci occupent Si cette histoire est depuis ins parable du corps des Civi Affairs les moyens mis leur disposition et leur formation est aujourd hui sans 78 Les premi res doctrines distinguaient le concept Civi Affairs de celui de gouvernement militaire tout en reconnaissant un r le important du premier dans le dernier Ce n est qu en 1959 que les op rations de gouvernement militaire furent officiellement subordonn es au concept de Civil Affairs 53 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy commune mesure avec ceux de lapr s deuxi me guerre mondiale Il faudra y revenir II L approche fran aise du r le des militaires dans la reconstruction d Etat les arm
468. rance MISSER Fran ois G opolitique du Congo RDC Complexe Bruxelles 2006 DE VILLERS Gauthier Identifications et mobilisations politiques au Congo Kinshasa Politique africaine n 72 1998 pp 81 97 DE VILLERS Gauthier La guerre dans les volutions du Congo Kinshasa Afrique contemporaine n 215 2005 pp 47 70 DEPELCHIN Jacques From the Congo Free State to Zaire How Belgium Privatized the Economy A History of Belgian Stock Companies in Congo Laire from 1885 to 1974 ABC Oxford 1998 EHRHART Hans Georg EUFOR RD Congo A Preliminary Assessment European Security Review No 32 March 2007 FRANCHE Dominique Rwanda g n alogie d un g nocide Les petits livres Ed Mille et une nuits Paris 1997 283 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy GLOBAL WITNESS Digging in Corruption Fraud Abuse and Exploitation in Katanga s Copper and Cobalt Mines August 2006 Washington DC www globalwitness org HOCHSCHILD Adam King Leopold s Ghost 1999 New York Houghton Mifflin HUGO Jean Fran ois La R publique D mocratique du Congo Une guerre inconnue Michalon Paris 2006 HUMAN RIGHTS WATCH Democratic Republic of Congo Elections in Sight Don t Rock the Boat 15 Decembre 2005 HUMAN RIGHTS WATCH RD Congo L arm e enl ve des civils et les contraint au travail forc Des soldats forcent de nombreuses personnes travailler pour eux da
469. ransfert de comp tences au sein du personnel militaire si possible par un tuilage des rotations et de savoir distinguer les normes internationales sur lesquelles on ne peut transiger et dont il faut favoriser l appropriation locale et celles qui ne sont que contextuelles et relatives Les th tres d intervention ne sont pas une abula rasa politique et culturelle et l ing nierie sociale et politique comporte ses limites propres Les militaires qui sont souvent les acteurs internationaux qui sont le plus au contact des populations doivent en tenir compte Si ces consid rations font depuis de nombreuses ann es l objet de travaux au sein des arm es europ ennes notamment certains volets plus sp cifiques de l action des militaires sur ces th tres domin s par les d cideurs civils appellent des recommandations plus sp cifiques I en est ainsi de la R forme du syst me de la s curit des missions europ ennes non rrilitaires de la planification des op rations europ ennes int gr es et du travail des officiers fran ais en Efats majors mullinationaux Enfin il importera de porter un regard sur le r le de la France tel qu il est souvent per u en op rations multinationales I demeure par ailleurs indispensable d approfondir l effort consenti depuis quelques ann es en mati re d Action civilo militaire Celle ci au sens large constitue l une des cl s de modes d insertion plus adapt s des militaires 298 Le r le
470. rapeau sur les projets r alis s et de maximiser ses int r ts de long terme Il faut autant que possible travailler avec des ressources une main d uvre et selon des normes locales De ce point de vue les r f rences trop fr quentes dans les discours militaires la p riode et aux pratiques coloniales ne doivent pas d passer le niveau du discours lobjectif ne saurait tre de p renniser la pr sence internationale Les deux cas tudi s soulignent ce danger d une part la logique m me de la cooptation politique des chefs de guerre correspond des ententes conomiques ou s curitaires entre ex chefs de guerre et intervenants internationaux Elles placent ainsi les leaders nationaux dans une logique de rente peu propice l installation d un Etat de droit Par ailleurs la concurrence laquelle se livrent les diff rents intervenants internationaux a souvent pour cho une concurrence entre les diff rents prot g s de telle ou telle capitale europ enne ou nord am ricaine Elle contribue d une part multiplier les doublons en mati re d aide internationale la reconstruction institutionnelle mais aussi laisser des b ances dans certains secteurs o l intervention financi re internationale est indispensable On a vu les d g ts caus s au processus de paix congolais par l interdit qui p se sur l APD en mati re d aide aux personnels en uniforme Peut tre plus grave la vive concurrence qui r
471. ration qui implique une certaine permanence qui d passe celui de Pautorit gouvernante ou m me que la notion de r gime qui d signe P conomie g n rale de la r partition des pouvoirs au sein d un Etat Nous laisserons dans cette tude de c t la notion de nation Cette d finition de l Etat a suscit de nombreuses critiques Certaines d entre elles lui reprochent d tre normative voire m me occidentalo centr e Un Etat doit il toujours tre territorial ou la notion d Etat territorial est elle au contraire tautologique Cependant une telle d finition n emp che pas de r fl chir simultan ment en terme de degr s d taticit stateness diff rents En r alit lorsque d autres sp cifications ne seront pas apport es notre d marche consistera essentiellement tenter d clairer la d finition juridique de PEtat normative par essence en tant que compos e d une administration diff renci e d un territoire et d une population notions qui elles m mes sont des fictions juridiques mais qui en tant que telles produisent des effets sociaux concrets par l analyse web rienne elle m me 31 LATHAM Michael E Modernization as Ideology American Social Science and Nation Building in the Kennedy Era Chapel Hill University of North Carolina Press 2000 32 WEBER Max Economie et Soci t 1922 Paris Pocket 2003 Sur la notion de l gitimation on se reportera notamment
472. rce Best Practices Section D partement des op rations de maintien de la paix Nations Unies Ainsi les outils utilis s au cours des premi res op rations dites de reconstruction institutionnelle ou tatique ont parfois t r employ s pour les op rations suivantes Par exemple les premi res op rations onusiennes men es au d but des ann es 1990 en Namibie au Cambodge et au Mozambique ont initi le processus de d sarmement d mobilisation et r int gration DDR encourag la r conciliation politique organis des lections d mocratiques et supervis l inauguration d un nouveau gouvernement national Toutes ces missions ont permis d enclencher le cycle de retour d exp rience mais n ont pas permis jusqu ce jour de le ma triser pleinement L ONU a t r guli rement 106 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits impliqu e dans des op rations de reconstruction d Etats dans le cadre de la d colonisation o le Conseil de tutelle a pleinement jou son r le L exemple de l ex Congo belge 1960 61 est int ressant retenir pour l analyse il s agit de la premi re mission onusienne ONUC inclure une composante civile et polici re et un mandat incluant le maintien de l ordre L op ration en Namibie Groupe d assistance des Nations Unies pour la p riode de transition UNTAG en 1989 90 la fois la plus compliqu e et la plus importante
473. re de poids d une arm e nationale inop rante contre des int r ts 285 La RDC est souvent appel e Congo Kinshasa par opposition son voisin la R publique du Congo ou Congo Brazzaville Nous optons icipour les deux appellations les plus communes RDC et simplement Congo 284 CAMMAERT Patrick G n ral Learning to Use Force on the Hoof of Peacekeeping Reflections on the Experience of MONUC s Eastern Division Institute for Security Studies ISS Pretoria 3 April 2007 10 pages Page 2 204 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits trangers comme la MONUC elle a but sur le probl me de la l gitimit r elle d autorit s congolaises mal ou non lues comme la MONUC elle a innov de mani re d cisive en mati re d usage de la force dans le maintien de la paix en int grant notamment un bataillon de l arm e nationale congolaise dans son dispositif d s f vrier 19632 Apr s un constat d chec global tristement symbolis par la mort du Secr taire g n ral de lOrganisation Dag Hammarskjold dans un accident d avion au dessus de la Zambie le 18 septembre 1963 PONU ne s est plus engag e dans des missions de re construction d Etat jusqu lUNTAG men e au d but des ann es 1990 en Namibie Pourtant le mandat de PONUC ne couvre jamais de v ritable appui la mise en place d institutions efficaces et d une administration susceptible
474. re divers acteurs politiques locaux et internationaux Cela est autant plus le cas que les interventions politico militaires contemporaines sont le plus souvent multinationales et impliquent des acteurs tr s divers Ainsi en guise dexemple le discours politique sur la consolidation de l Etat de droit et du monopole de la violence l gitime est extr mement pr gnant dans le cas de la mission de la FINUL renforc e au Liban alors m me que la strat gie politique mettre en oeuvre est en r alit extr mement impr cise Cela est d autant plus le cas que des questions pineuses se posent quant la possibilit 27 DEFOURNEAUX Marc Gestion des sorties de crises amp reconstruction de la paix Recherches et documents FRS 2000 21 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy d universaliser le mod le de l Etat occidental mais qu en m me temps un certain nombre de normes internationales ne peuvent tre n glig es par la communaut internationale au nom de laquelle elle intervient Parall lement la perte de la r f rence la s curit nationale et la d fense nationale dans des interventions qui ne sont souvent pas ou plus justifi es par une menace contre le territoire national suscite souvent chez le personnel militaire en Opex un repli sur une culture militaire con ue comme une culture d efficacit de l action Cela implique alors parfoi
475. re dont les Etats consid r rent leur r le en tant que nation cadre Pour les Etats Unis il s agissait d tre le principal contributeur et de diriger l ensemble du processus de formation de l arm e quand les Allemands ou les Japonais disposant de moins de financement tent rent de s appuyer davantage sur les ressources disponibles aupr s d autres Etats ou organisations PNUD pour le DDR MANUA et Commission 197 SEDRA Mac European Approaches to Security Sector Reform Examining Trends through the Lens of Afghanistan European Security vol 15 n 3 September 2006 pp 323 338 146 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits europ enne pour la police avec une conception plus coop rative de la coofdination 8 La faiblesse de la coordination entre acteurs internationaux a enfin renforc les tendances d j fortes la marginalisation des acteurs afghans alors que l implication des populations locales et de leurs leaders repr sente un des l ments clefs de la RSS Cette appropriation est d ordre socio politique elle suppose d examiner l ad quation entre les projets internationaux et l acceptation qui peut en tre faite par les acteurs locaux en fonction des contraintes du terrain et des sch mes de perception En la mati re il semble qu un certain nombre de pays et notamment l Italie en charge du secteur de la justice mait pas suffisamment pris en compte cette dim
476. retardant tout prix les douze coups de minuit d mocratiques 362 Selon une large partie de l opposition non arm e auto exclue du processus de Transition Joseph Kabila ne serait pas le v ritable fils de Laurent D sir mais d un compagnon de route rwandais de celui ci du nom de Kanambe Affirmant que le vrai nom du pr sident est Hyppolite Kanambe ces opposants n ont eu de cesse de mettre en avant ces amiti s particuli res suppos es avec le Rwanda 36 International Crisis Group r sume ainsi la situation Un tat faible permettant des individus de se servir de leurs fonctions officielles des fins de pouvoir ou d enrichissement personnel in INTERNATIONAL CRISIS GROUP Katanga La crise oubli e de la RDC Rapport Afrique N 103 9 janvier 2006 p 15 364 P expression tr s souvent reprise est attribu e au Repr sentant sp cial de PUE pour la r gion des Grands Lacs RSUE Aldo Ajello 240 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits per us comme synonymes pour beaucoup de leur mise l cart du partage de la rente tatique Face l inertie manifeste des autorit s en place PUDPS avait d s le d but de la Transition lanc une critique radicale de l arrangement de partage du pouvoir dont elle s tait retir e en 2003 Depuis la d mocratisation rat e des ann es 1990 PUDPS poids lourd de l opposition non arm e consid re qu elle rep
477. rgies de remises en question nouvelles de la nationalit za roise A L nigme de la formation de l Etat au Za re et les limites de la nationalit Le Za re est sans doute le premier cas d cole d Etat effondr ou plus justement d Etat abandonn C est pourtant dans les interstices d un Etat pr dateur d j profond ment d faillant que s inscrit le processus de formation de PEtat au Congo L identit nationale congolaise tient beaucoup la capacit de chaque citoyen se joindre l conomie g n rale de la rente qui r git l ensemble des rapports sociaux D autant plus que la population za roise est associ e au festin par un syst me ad hoc d attributions tournantes de postes administratifs d tach s de toute logique de comp tence individuelle mais permettant de manger sur le budget public Ce syst me qui rappelle tant t l verg tisme de la Rome Antique tant t la Loferie Babylone de Jorge Luis Borges offre des opportunit s pr datrices instaurant de fait un partage tr s in gal de la rente per u comme consubstantiel de l identit nationale za roise Plus encore que le Cameroun et sa Politique du Ventre Jean Fran ois Bayart 2 le Za re constitue l exemple le plus abouti d une historicit du sentiment national fond e sur un imaginaire de PEtat pens la fois comme pr dateur et comme source d opportunit s 2 4 290 On se r
478. rmis d craser opposition arm e l int rieur de la ville assi g e elle pourrait bien avoir radicalis et peut tre gonfl les effectifs des groupes arm s pr sents dans le reste de l Irak En ce sens le g n ral Rupert Smith a bien raison de souligner que dans les nouvelles guerres dans les guerres parmi la population wars amongst the people lemploi de la force militaire d un c t et les modes d interaction politiques de l autre ne peuvent pas r ellement tre distingu s L effet final recherch EFR militaire et PEFR civil et politique ne peuvent pas tre d senchev tr s mais doivent au contraire tre pens s de concert Nous retrouvons l l id e de caporal strat gique ch re au g n ral des Marines Charles Krulak21 Ainsi on observe que dans le cadre des op rations ext rieures contemporaines la repr sentation en terme de lignes d op rations logiques LLO multiples militaires politiques conomiques psychologiques sanitaires etc devant concourir un m me EFR global semble aujourd hui sinon remplacer du moins compl ter la vision en terme de distinction des niveaux tactique op ratif strat gique et politique Ces diff rents l ments nous conduisent alors deux constats qui lorsque combin s semble aboutir un paradoxe 1 Le premier est que les conflits arm s ou non arm s se d roulant sur les terrains d intervention des forces arm es en Opex
479. rnement d pendait fortement de cette am lioration conomique et des conditions de vie Les questions de s curit et de d veloppement institutionnel ou conomique taient donc intimement li es dans le discours des acteurs conform ment la notion de nexus s curit d veloppement th oris e par Marc Duffield 51 A cette id e de lien entre d veloppement et s curit s ajouta pour les militaires une consid ration suppl mentaire De leur point de vue les progr s r alis s dans les travaux d infrastructure routes et moyens de communication entre Kaboul et les provinces qui avaient galement t consid rablement ralentis ne concernaient pas que le volet de la reconstruction civile et poss daient un usage dual ils permettaient une meilleure circulation des troupes et donc une s curisation plus efficace en m me temps qu un renforcement du pouvoir du gouvernement central Ainsi si PEtat afghan s tait historiquement consolid durant la monarchie autour des axes routiers qui permettaient la p n tration de linfluence de la capitale dans les provinces plus de trente ann es plus tard les m mes enjeux se r v laient cruciaux pour tendre l influence du gouvernement central au del de Kaboul En ao t 2006 on pr ta au commandant en chef des forces am ricaines en 248 Observations et discussions avec des fonctionnaires des Nations Unies notamment quelques heures apr s l assassinat de Bettina Goislard emp
480. rnement qui contr lait d j une grande partie du territoire et qui ne voulait pas c der PONU une r elle autorit L ONU a eu la difficile t che d essayer d exercer un contr le intrusif sur un Etat souverain et centralis pr existant tout en pr parant le Cambodge des lections d mocratiques Le r le de PAPRONUC tait de surveiller et de superviser les structures administratives existantes aux niveaux national et local plut t que d agir comme une bureaucratie administrative 53 Toutefois l tendue de PAPRONUC et donc sa position dans le processus de r glement du conflit eu gard la fois au CNS et au gouvernement de l Etat du Cambodge va demeurer l objet de d bats A maints gards la situation de PONU au Cambodge s est r p t e au Timor 153 DOYLE Michael Peacebuilding in Cambodia New York IPA Policy Briefing Series 1996 107 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy oriental et au Kosovo ces op rations de mise sous tutelle peuvent tre consid r es comme des versions dures de lAPRONUC 154 Au Mozambique ONUMOZ 1992 95 la priorit fut donn e au programme de d sarmement d mobilisation et r int gration DDR avec la cr ation de trois Commissions charg es de le mettre en uvre A la lumi re de lPexp rience angolaise o le groupe d opposition UNITA avait rejet les r sultats des lections supervis es par PONU et replong le pa
481. rnements militaires au Japon et dans les diff rentes zones d occupation 51 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy alli es am ricaine sovi tique fran aise et britannique en Allemagne En effet les particularit s propres la deuxi me guerre mondiale et les ressources d volues lapr s guerre invalident nombre de parall les souvent tablis avec cette p riode Le r le pr coce des Civil Affairs britanniques et am ricains Il importe ici de revenir sur le r le jou par les corps des Ci Affairs am ricains et britanniques dans l histoire de la deuxi me guerre mondiale d une pa t parce que ceux ci continuent de jouer un certain r le dans le discours am ricain sur la participation des militaires au sfafe building en Irak et en Afghanistan d autre part parce qu ils permettent d insister sur l importance des moyens et des logiques de sp cialisation internes aux arm es ayant permis de mettre en place les gouvernements militaires au Japon et en Allemagne Le terme de Civil Affairs merge pendant la deuxi me guerre mondiale Il d signe alors le corps des arm es am ricaines et britanniques charg de linteraction avec l environnement civil sur les th tres d op ration Les Civil Affairs sont charg s d une vaste gamme d activit s traditionnellement consid r es comme civiles et qui incluent entre autres l assistance et le soutien aux gouvernements et
482. roisi me aspect les actions de nature humanitaire implique soit qu en cas urgence les forces arm es se substituent exceptionnellement aux acteurs humanitaires soit que ces forces se contentent de fournir une assistance ces acteurs logistique transport protection en cas de besoin La directive du 11 juillet 1997 ira jusqu inclure a mise en place d une administration militaire directe dans ce troisi me volet mais cette disposition r miniscence peu r aliste de l influence am ricaine sera rapidement abandonn e Les trois volets de PACM sont en pratique difficiles distinguer Au lieu de trois domaines distincts il s agit notamment depuis la publication du concept interarm es d un continuum civilo militaire qui traduit un largissement des r pertoires d action militaires des domaines traditionnellement consid r s comme civils politique conomique culturel Ce qui nous int resse le plus ici est ce qui est qualifi de missions au profit de l environnement civil dans la directive et es actions men es dans le domaine civil dans le concept interarm es Cet aspect comprend un ensemble de pratiques tr s diversifi es que l instruction 2900 d finit comme les actions permettant notamment de concourir la remise en tat des infrastructures et des services n cessaires des conditions de vie d centes pour la 84 Directive n 00796 DEF EMA EMP 1 DR Directive pour la conduite
483. rre froide et tous ces l ments combin s ont contraint les Nations Unies red finir leur r le s engager dans ce que le Secr taire g n ral de PONU Kofi Annan a qualifi de r volution silencieuse de la bonne gouvernance qu il a d finie dans son rapport de 1999 Au moment o l re de la d mocratisation est entr e dans une nouvelle phase l Organisation est pass e d une strat gie d assistance lectorale pour adopter une approche plus large de la construction de la paix Les lections qui ont dans le pass servi de strat gie de sortie sont maintenant consid r es comme une opportunit pour la construction d institutions et l introduction de programmes de bonne gouvernance 150 Il s agit ainsi pour PONU de promouvoir la d mocratie au del de lassistance lectorale et de jouer un r le fondamental dans le d veloppement d un nouveau r gime politique en d signant directement les nouvelles institutions politiques d mocratiques Il s agit de r inventer le gouvernement et ses capacit s impliquant une t che d ing nierie constitutionnelle d assistance parlementaire de r forme judiciaire et de consolidation de la gouvernance locale ainsi que la r forme des forces de s curit RSS et l entra nement de la police civilel5t 147 Voir notamment SMOUTS Marie Claude L ONU et la guerre La diplomatie en kaki ed Complexe 1994 148 BADIE Bertrand Un monde sans souverain
484. rre repr sentent des manifestations de P ins curit humaine 202 auxquelles il faut s attaquer par une strat gie holistique de d veloppement conomique social culturel institutionnel et une conception plus militaris e de la RSS dans laquelle l accent est port sur les capacit s de coercition de PEtat afin de fournir une strat gie de d sengagement aux intervenants qui garantisse les int r ts de s curit nationale des grandes puissances II Logique et difficult s des op rations coercitives et de s curisation en Afghanistan D ordinaire la premi re contribution des militaires aux processus de reconstruction de lEtat r side dans la s curit qu ils fournissent aux organisations civiles charg es de reconstruire les zones de post conflit En Afghanistan cette s curisation fait largement d faut depuis 2001 et PAfghanistan est difficilement classable dans la cat gorie des pays en post conflit de ce fait En 2007 l ensemble des militaires et des civils rencontr s Kaboul insistait sur le fait que l Afghanistan tait un pays en guerre du moins dans les zones du sud et sud est bordant la fronti re avec le Pakistan Ainsi les militaires de la FIAS comme d OEF sont engag s r guli rement dans des combats extr mement durs contre une insurrection qu ils n arrivent toujours pas r duire au silence Comment d s lors comprendre l articulation entre les dynamiques de construction de l Etat et celle des c
485. rs la participation des militaires la reconstruction d Etats post conflits soul ve une double probl matique connexe 1 permet elle PEtat de fonder un monopole de la coercition sur le territoire dont il est souverain 2 joue t elle un r le d terminant et positif dans l adh sion de la population l institution tatique ainsi renouvel e Cette double probl matique pose alors une question difficile qui ne peut tre r solue qu au travers d une diversification des r pertoires d action de PEtat en r alit du gouvernement et de l administration au del de la simple coercition comment concilier l aide au renforcement des capacit s coercitives d un Etat souvent longtemps ha et combattu par ses propres administr s tout en rendant celui ci attractif aux yeux de la population La notion de reconstruction soul ve galement un certain nombre de questions d s lors qu au sens strict elle voque le retour un tat ex ante la restauration d un tat ant rieur Il va sans dire que ce n est pas dans ce sens que 36 Pour une critique de cette tradition critique appellant tenir d advantage compte des notions de l gitimit et l gitimation voir REUS SMIT Christian the idea of history and history with ideas in HOBDEN Stephen HOBSON John M Historical Sociology of International Relations Cambridge Cambridge University Press 2002 37 CROWLEY John introductio
486. rs le fait de coopter des leaders de transition tout en pr parant des lections mest jamais un exercice d nu d arri re pens es en Afghanistan Hamid Karza au Congo Joseph Kabila sont d office apparus la population comme les atouts ma tres de l entreprise internationale de reconstruction de PEtat au sacrifice d un jeu d mocratique quitable et transparent La p riode faisant suite au processus de Bonn en Afghanistan tout comme celle de l apr s lections de novembre 2006 au Congo Pont r v l sans ambigu t au d pends de la l gitimit populaire de dirigeants pourtant fra chement lus La reconstruction politique doit par cons quent tre con ue sous un angle beaucoup plus large que celui de la seule reconstruction institutionnelle Dans ce contexte les militaires ont un r le jouer au del de leur fonction de stabilisation notamment en appui des acteurs civils en situation d urgence par le r tablissement des services publics essentiels Par ailleurs les exemples de Afghanistan et du Congo ont r v l l importance de leur int gration deux domaines relativement r cents de l action post conflit le DDR et la RSS Dans certains cas extr mes au Congo notamment une r jactivation des fonctions les plus coercitives des forces de paix a t n cessaire pour r tablir un processus politique en plein d rapage les missions Art mis en 2003 EUFOR RDC en 2006 et enfin le r
487. rsonnels sont bien souvent sp cialis s linstar des soldats du Commandement de la Formation de l Arm e de Terre cela ne semble pas tre le cas des militaires fran ais d ploy s au sein des OMLT Ces derniers ne sont pas des professionnels de la formation des unit s et re oivent un entra nement court avant leur d ploiement moins de trois semaines l o leurs homologues britanniques et am ricains sont entra n s durant trois mois Leur mission est effectivement extr mement d licate accompagnant les unit s afghanes sur le 168 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits terrain ils doivent se contenter de fournir des conseils au commandement et ne pas prendre part directement l action dans des contextes o ils sont bien souvent pris sous le feu ennemi Dans ce cadre ce principe essentiel au d veloppement des capacit s de commandement afghanes est bien souvent remis en cause par une participation directe des personnels fran ais au combat l o leurs homologues trangers tentent jusqu la derni re limite de ne pas prendre directement le commandement Ce principe est pourtant d autant plus important que les Afghans am liorent leur savoir faire tactique sur le terrain davantage que dans les centres de formation L accent port aux formations tactiques et laugmentation des effectifs dans les unit s de contact soul ve par ailleurs la question de l ventuelle autonomie
488. rte par les Britanniques de n gocier l usage de l a roport d Entebbe en Ouganda pays dont ils sont proches pour y installer le Quartier g n ral de la force FHQ constitue galement un apport europ en d cisif A bien des gards Arf mis est dans ses proc dures l oppos m me de la MONUC3 Face la rigidit d une op ration onusienne soumise aux contraintes tr s fortes du Conseil et r pondant avant tout une autorit supr me civile le Repr sentant sp cial du Secr taire g n ral Art mis se caract rise par la tr s grande latitude de fait accord e sur le terrain au Commandant de la force le g n ral fran ais Thonier3 A ce sujet de nombreux officiers sup rieurs fran ais interrog s sont formels non seulement Art mis c est une op ration fran aise mais surtout Art mis c est Thonier grand soldat qui agenouille les miliciens sans prendre la moindre perte 5 Il est en effet port au cr dit du g n ral une lecture d embl e tr s vigoureuse du mandat et aux planificateurs de la mission la gestion en un temps record d une logistique tr s difficile 1800 hommes sont en effet d ploy s 6000 km de l Europe tandis que le FHQ se trouve 1000 km du th tre lui m me 55t L op ration marque durablement les esprits Elle prouve une seconde fois apr s l intervention britannique en Sierra Leone en 2000 que laction d termin e d un membre permanent du Conseil de
489. rton Stanley et une habile campagne d opinion sur le th me de la lutte contre les marchands d esclaves arabes qui permirent de faire accepter cette anomalie du 285 ONUC Facts and Figures http www un org 286 Le r le de PONUC en mati re de construction institutionnelle est parfois mis en avant en particulier les t ches de soutien aux premi res sessions du parlement national ainsi que les travaux pr paratoires au d part de la mission en 1963 64 Cependant la caract ristique principale qui distingue PONUC des missions de l poque fut la vigueur de son mandat coercitif de r tablissement de la souverainet nationale sur l ensemble du territoire congolais Voir United Nations Peacebuilding Commission Topic A The UN Systems Role in Post Conflict Peacebuilding bttp www un org peace peacebuilding 287 HOCHSCHILD Adam King Leopold s Ghost New York Houghton Mifflin 1999 205 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy partage colonial de Afrique un Ext Libre du Congo possession personnelle du roi L opold II contr l par les grandes compagnies internationales exploitant h v a ivoire et bois pr cieux Divis en concessions courant sur l ensemble du cours du fleuve Congo le territoire fut l objet de l un des grands crimes de masse de l histoire moderne de l Afrique Les massacres commandit s par les grands promoteurs priv s dans l Etat Libre sont longtemps d
490. rust Fund ARTF 140 On notera cependant la publication d un certain nombre de textes de doctrine autour du th me tel qu il est g n ralement d fini Voir notamment Military Contribution to Security Sector Reform SSR Joint Doctrine Note MoD Londres mars 2007 99 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy militaire britannique la fois de savoir adapter la guerre aux imp ratifs de la contre insurrection et la contre insurrection aux principes de la guerre Par ailleurs les missions de type constabulaire ne se sont jamais d roul es sans friction au sein des arm es et la coordination civilo militaire n y est pas exempte de heurts on notera ce propos les trois d clarations publiques du chef d tat major britannique le g n ral Dannatt sur l erreur commise en 2003 par les hommes politiques en engageant les troupes britanniques en Irak Ainsi au del de Pexp rience historique la formation et la socialisation l id e d assistance aux autorit s politiques la repr sentation de la British Army comme force flexible pragmatique Paise dans la guerre comme dans la reconstruction d Etats s ins re galement dans une strat gie de valorisation du savoir faire britannique au sein des coalitions multinationales et en particulier au sein de l OTAN V Les Nations Unies et la reconstruction tatique post conflit de la difficult de convertir ex
491. rvenants sont multiples et recouvrent de nombreuses r alit s Afin de montrer certains l ments de continuit historique et esquisser une premi re r flexion sur les dynamiques dans lesquelles les militaires s engagent on reviendra ici sur deux paradoxes qui permettront d tablir les grandes lignes du projet de reconstruction tout en pr sentant les principaux d fis auxquels il est confront La construction de l Etat entre logiques d affichage et logiques de r seau 2214 19 221 Le premier paradoxe r side dans larticulation entre le projet politique de construction d un ordre interne calqu sur le mod le de la d mocratie lib rale conomie de march et la reconstruction d un appareil administratif local dont l une des utilit s est de jouer sur les m canismes de pouvoir traditionnels Le projet de reconstruction de PEtat de m me que le premier budget national a t initi par le Cadre National de D veloppement National Development Framework en avril 2002 soit quelques mois apr s installation du 175 Voir de ce point de vue GIUSTOZZI Antonio War and Peace Economies of Afghanistan Strongmen International Peacekeeping vol 14 n 1 January 2007 pp 75 89 138 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits gouvernement ce qui repr senta une r ussite majeure Ces documents servirent de base la programmation g n rale de la reconstruction tout en d finissant u
492. rventions am ricaines parfois dites de vafion building et plus r cemment de reconstruction post conflit Afghanistan Irak a rendu plus complexe le r le des militaires orient de plus en plus vers des activit s de maintien de la paix de stabilisation et reconstruction de stabilisation et soutien de t ches humanitaires de reconstruction d Etats effondr s de lutte contre le terrorisme bref des missions de plus en plus mixtes qui requi rent comme le souligne la National Military Strategy de 2004 des forces militaires capables de passer rapidement du combat aux missions post conflit szulti mission capable voire de synchroniser op rations de combats majeurs et op rations de 106 Quadrennial Defense Review Report 30 septembre 2001 107 The National Defense Strategy of the United States of America mats 2005 108 The National Military Strategy of the United States of America 1997 73 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy stabilisation 9 Les troupes qui m nent les op rations de combats doivent galement assurer le r le de gardiens de la paix dans la phase post conflit alors que ces troupes ont t entra n es dans le cadre de la RAM ou de la force transformation pour le combat de haute intensit et non pour mener des op rations de police et de maintien de la paix Ainsi il ne s agit plus seulement pour les militaires de r pondre une men
493. s curit peut redynamiser une op ration de paix de PONU en panne Art mis demeure en effet per ue comme une intervention avant tout fran aise comparable en cela lintervention d cisive des Britanniques trois ans plus t t mais cette fois soutenue par un mandat onusien et europ en qui lui conf re une l gitimit plus 346 ibid p 3 347 Entretien avec un officier sup rieur fran ais Kinshasa juillet 2007 348 Art mis est autoris e au titre de Force multinationale int rimaire d urgence IEMF en anglais par la R solution 1484 du Conseil de S curit du 30 mai 2003 et fait l objet d une Action Commune du Conseil de l Union Europ enne le 5 juin 2003 34 BAGAYOKO Niagal Les politiques europ ennes de pr vention et de gestion des conflits en Afrique subsaharienne Les Champs de Mars mars 2005 p 3 350 Entretien avec un officier sup rieur fran ais Kinshasa juillet 2007 351 La contribution de l Efat wajor de force de Nantes EMF 2 et celle des hommes du 3 e R giment d infanterie de marine 3e RIMA de Vannes sont galement mises en avant dans les t moignages recueillis 234 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits grande Durant la crise majeure de lPann e suivante la chute de Bukavu en 2004 le Ministre des affaires trang res belge Louis Michel parviendra faire plier les rebelles banyamulenge en leur promettant les affres d une Art mis I 352
494. s en France en Grande Bretagne et PONU premier chapitre l autre a insist sur les r alisations les dynamiques et les blocages en la mati re sur les deux terrains de l Afghanistan et de la R publique D mocratique du Congo deuxi me et troisi me chapitres Nous tenterons ici de synth tiser certaines des conclusions auxquelles ces deux m thodes de recherche nous ont men Commen ons par souligner que les militaires en Opex jouent un r le intentionnel ou non dans les processus politiques affectant la construction de l Etat en phase de stabilisation Au minimum le fait m me d intervenir militairement au sein d un pays tiers produit des effets politiques qui affectent de mani res diff rentes le processus de formation ou de construction de PEtat au sein de celui ci Quels sont alors les d fis et les enjeux qu impose ce r le au m tier des armes Comment ces nouvelles t ches peuvent elles tre mieux assum es Comment les in vitables retomb es politiques positives comme n gatives des activit s militaires en Opex peuvent elles tre davantage prises en compte dans le processus d cisionnel et organisation des dispositifs militaires Enfin comment et sous quelles conditions les militaires peuvent ils directement contribuer la reconstruction institutionnelle De PEFR politique la d finition de la ligne d op ration politique En 1966 le g n ral des US Marines Victor H Krula
495. s la France le Gabon le Royaume Uni la Russie la Zambie ainsi que l Union africaine l Union europ enne et la MONUC 217 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy directement pour faire pr valoir militairement l une des multiples parties au conflit objectif des n gociations est d obtenir la neutralisation des vell it s de bellig rance de ceux ci L int ressement direct de tous les acteurs de la guerre une exploitation pacifique des ressources du pays est per u le facteur d cisif de la fin de la bellig rance Celle ci est aussi rendue possible par l mergence d un consensus entre puissances sur la n cessit de brider les vell it s rwandaises et ougandaises au Congo Le rapprochement de vues entre le Royaume Uni et les Etats Unis proches de Kigali et de Kampala d une part la France l Afrique du Sud lAngola et la Belgique proches de Kinshasa d autre part permet d exercer une pression d cisive sur les bellig rants Autre volet du consensus un accord officieux de la communaut des donateurs sur la personne de Joseph Kabila permet un apaisement des tensions entre les puissances occidentales et africaines mais aussi la Chine toutes int ress es la normalisation conomique du pays Le r le des acteurs internationaux demeure d s lors limit une action d incitation et de m diation Le CIAT en constitue Pinstance principale Tr s en de de la light footprint
496. s Sections Administratives Sp ciales SAS pendant la guerre d Alg rie et donc dans un contexte politique tr s diff rent par rapport aux Bureaux arabes L objectif des SAS conform ment la doctrine de la guerre r volutionnaire tait de d tourner les populations du FLN en leur pr tant une assistance m dicale scolaire et sanitaire en parall le aux op rations de guerre psychologique et de contre gu rilla men es par les unit s plus conventionnelles Il s agissait de contr ler et d administrer les populations indig nes tout en accumulant ainsi des renseignements les concernant dans un contexte dans lequel il apparaissait que la seule force militaire pouvait attiser des r sistances Par ailleurs il s agissait effectivement parfois de r pondre un certain nombre de griefs d ordre conomique sanitaire ou ducationnel afin d emp cher que des m contentements populaires ne d g n rent en r volte 64 PERIES Gabriel SERVENAY David Une Guerre Noire Enqu te sur les Orginines du G nocide Rwandais 1959 1994 Paris La d couverte 2007 64 65 Il convient cependant de ne pas sous estimer la figure du gouverneur militaire dans la tradition coloniale britannique Voir STRACHAN Hew The Politics of the British Army Oxford Oxford University Press 1997 45 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy Cependant pour l essentiel ces approches coloniales
497. s ce dernier cas l id e est galement ambigu ces ind pendances se firent bien souvent du moins dans un premier temps contre la volont politique des m tropoles Ainsi si un r le indirect des troupes coloniales dans la formation des Etats post coloniaux ne peut tre exclu notamment dans la mesure o la colonisation contribua cr er les soubassements mat riels des Etats post coloniaux tout en engendrant par r action comme par mim tisme un nationalisme indig ne celui ci rel verait cependant pour l essentiel d un effet non intentionnel Il est certes vrai que dans le discours d auto justification colonial en terme de mission civilisatrice l accession des colonies l taticit et finalement lind pendance tait souvent envisag e au terme d un long processus historique Mais au regard des pratiques cette auto perception coloniale est rest e largement th orique car partiellement destin e apaiser une opinion publique m tropolitaine souvent peu favorable aux entreprises coloniales6l Ainsi en d pit de la cooptation fr quente d lites locales il faut gouverner avec le mandarin et non contre le mandarin dit Lyautey et de gouvernance indirecte par le truchement d administrations locales pratique britannique du ndirect rule notamment il n y a pas eu d effort conscient de construire des Etats formellement souverains linstar des administrations onusiennes contemp
498. s chefs lieux de province poss dait leur unit L id e g n rale de cette progression fut de dispatcher des l ments civilo militaires qui auraient la possibilit de couvrir progressivement les zones rurales en partant des centres urbains o elles taient bas es selon le mod le de la t che d huile Une fois install e dans un chef lieu les PRT devaient envoyer des quipes mobiles dans les zones les plus recul es et progressivement avancer en prenant contact et en n gociant avec les acteurs locaux L optique des PRT d s leur origine tait donc d accro tre les liens entre les diff rents pouvoirs locaux et le pouvoir central 5 Dans ce domaine diff rents projets impact rapide et de moyen terme devaient permettre de s agr ger les volont s locales dans le but de s curiser et stabiliser les zones Les projets de d veloppement et d aide aux populations que les unit s entreprenaient soutenaient n taient donc destin s qu accro tre l efficacit de ces unit s dans la s curisation des zones Comme le dit cr ment le chef de mission de la repr sentation r gionale de la MANUA Mazar e Shariff en 2003 l aide au d veloppement et les projets impact rapide faisaient partie du package de la stabilisation ils constituaient un vecteur de l influence des unit s militaires et donc du gouvernement en donnant un moyen suppl mentaire de n gociation qui soit coh rent avec une approche militaire et politique
499. s collectivit s publiques des organisations sociales ou coop ratives sauf dans les cas o ces destructions seraient rendues absolument n cessaires par les op rations militaires Article 54 Il est interdit la Puissance occupante de modifier le statut des fonctionnaires ou des magistrats du territoire occup ou de prendre leur gard des sanctions ou des mesures quelconques de coercition ou de discrimination parce qu ils s abstiendraient d exercer leurs fonctions pour des consid rations de conscience Article 55 Dans toute la mesure de ses moyens la Puissance occupante a le devoir d assurer l approvisionnement de la population en vivres et en produits m dicaux elle devra notamment importer les vivres les fournitures m dicales et tout autre article n cessaire lorsque les ressources du territoire occup seront insuffisantes Article 56 Dans toute la mesure de ses moyens la Puissance occupante a le devoir d assurer et de maintenir avec le concours des autorit s nationales et locales les tablissements et les services m dicaux et hospitaliers ainsi que la sant et l hygi ne publiques dans le territoire occup notamment en adoptant et en appliquant les mesures prophylactiques et pr ventives n cessaires pour combattre la propagation des maladies contagieuses et des pid mies Le personnel m dical de toutes cat gories sera autoris accomplir sa mission Article 59 Lorsque la population
500. s dans le cadre de PUE ou de PONU Aujourd hui c est certainement l la fois l enjeu et le facteur le plus important dans la d finition du r le des militaires fran ais dans la reconstruction d Etat III L approche du nation building militaire dans les interventions ext rieures am ricaines Du nation building militaire aux conflits de basse intensit une continuit historique centr e sur l id e de d fense int rieure de la nation h te Les concepts et doctrines d velopp s dans le contexte des interventions militaire am ricaines pendant la guerre froide continuent jouer un r le important aujourd hui Il s agit d interventions souvent clandestines 66 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits contre des gouvernements consid r s comme pro sovi tiques cas du pro insurgency o dans le cadre de conflits p riph riques interpr t s l aune de la confrontation bipolaire comme l expression d une strat gie d approche indirecte de la part de l URSS pour subvertir l quilibre des puissances par le biais de gu rillas induites cas du counter insurgensy L objectif politico strat gique de ces interventions est g n ralement d crit en terme d tablissement ou de consolidation d un gouvernement ami c est dire anti sovi tique Dans le contexte de la guerre du Vi t Nam l administration Kennedy inspi
501. s de l Action civilo militaire Instruction 82 SALEUN g n ral Jacques Actions Civilo militaire l exp rience en Ex Yougoslavie in Des Forces sp ciales aux Affaires civilo militaires Cahiers de la FED n 10 1997 8 Voir BRAEM Yann Les relations arm es ONG Caract ristiques et enjeux de l action civilo militaire fran aise Le cas Kosovo C2SD Paris 2004 55 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy 2900 Il faut galement mentionner la section 9 de la Doctrine interarm es d Emploi des Forces Les Actions civilo militaires 55 LACM comporte alors trois volets les actions men es an profit de l environnement des forces les actions men es dans le domaine civil de la crise et enfin la wa trise de l environnement humanitaire Dans la directive qui segmente ces aspects beaucoup plus que le concept interarm es il est pr cis que les actions au profit des forces doivent toujours rester prioritaires Cette formulation sera abandonn e dans le concept interarm es Dans ce dernier les actions men es dans le domaine civil relativement proche du concept am ricain de soutien l administration civile ont comme objectif de concourir au r tablissement des fonctions vitales d un pays sinistr puis sa reconstruction politique selon le mod le de PEtat de droit et conomique selon le mod le de P conomie de march Le t
502. s de se substituer la strat gie civile d faillante et de s engager dans des activit s qui th oriquement rel vent de la strat gie civile de reconstruction politique et institutionnelle N anmoins outre le probl me de la d sinstitutionnalisation de la fronti re entre le politique et le militaire que nous avons d j abord cet engagement de la part des militaires soul ve un certain nombre de questions 1 Quelles sont dans l absolu l ensemble des activit s que Pon peut consid rer comme contribuant la reconstruction d Etat Peut on construire un Etat sur le moyen terme et ainsi r aliser par ing nierie sociale ce que Phistoire a r alis en Occident par un processus complexe et h t rog ne de formation qui s tend sur des si cles 8 La question se pose avec d autant plus d acuit que le processus de formation de PEtat a au cours de l Histoire et sur la longue dur e t ins parable de l activit guerri re alors m me que lPobjectif de moyen terme des projections de force contemporaines est notamment celle de la pacification des relations sociales 2 En quoi et comment les militaires peuvent ils directement ou indirectement contribuer la re construction d Etat Du fait de leur sp cialisation et de leur socialisation mais aussi du fait de leurs moyens et de leurs ressources limit s on serait tent de dire que dans lid al Pensemble des t ches de reconstruction politique de
503. s des FARDC mais en r bellion contre le commandement local de la nouvelle arm e nationale Positionn dans Bukavu m me un contingent de 600 soldats uruguayens de la MONUC constitue l avant garde de deux Brigades Kivu 3 500 soldats en cours de d ploiement depuis f vrier 2004 Face la menace repr sent e par ce conflit entre troupes gouvernementales et 4 000 soldats RCD en r bellion dirig s par le g n ral Nkunda la force de la MONUC commet l erreur d interdire l entr e de Bukavu aux forces loyalistes puis revenant sur ses propres ultimatums de recours la force reste passive face la prise de contr le de la ville par les rebelles le lendemain Pendant plusieurs jours Bukavu sera pill e des dizaines de personnes massacr es avant que la menace d une intervention internationale notamment une hypoth tique Art mis IH voir supra p 232 ne fasse finalement plier les rebelles qui retournent au Nord Kivu et au Rwanda La d b cle de Bukavu qui ternit durablement le blason du contingent uruguayen au Congo r v le deux grandes lacunes d une part la r solution 1493 autorise la MONUC utiliser tous les moyens n cessaires pour s acquitter de son mandat dans le district de l Ituri et pour autant qu elle l estime dans les limites de ses capacit s dans le Nord et le Sud Kivu Clairement et probablement juste titre le contingent uruguayen de 600 hommes a 356 Il est surprenant de con
504. s en l absence de capacit s civiles ou dans des contextes s curitaires difficiles Les militaires doivent tre pr par s cette ventualit Enfin en Etat major international les capacit s militaires de certaines arm es europ ennes notamment celles de la France ne sont pas utilis es de mani re optimale du fait de particularit s dans le mode de s lection des officiers sup rieurs d ploy s Ces trois volets importants d une action militaire dans la reconstruction des Etats en marge de leur action proprement coercitive sont trait s en d tail dans la partie recommandations qui suit Limites et paradoxes de la force militaire dans les op rations ext rieures La coercition militaire n a pas d objectif strat gique en phase de stabilisation Son utilit est fonction de son impact sur le processus politique global sur le terrain de d ploiement D s lors les imp ratifs militaires doivent se plier aux imp ratifs politiques 5 Bien s r la force militaire continue jouer un r le au niveau tactique Cependant alors que linaction est in vitablement consid r e comme une faiblesse dans les guerres conventionnelles elle peut parfois mais seulement parfois tre une force en Opex Dans la mesure o Pun des objectifs principaux au niveau tactique doit tre la d sescalade de la violence les forces militaires doivent savoir s effacer dans les situations dans lesquelles une action trop rapide mal r fl
505. s en m me temps la mission onusienne en Afghanistan tait troitement li e l autorit transitoire afghane dans le processus politique suivant le mod le cambodgien du d but des ann es 1990 En Irak le contr le am ricain du processus politique 112 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits n a pas permis de reproduire le m me sch ma Ainsi aux c t s d op rations multinationales PONU d veloppe des missions politiques aux ambitions et aux moyens beaucoup plus r duits Il faut rappeler que d s la fin de la guerre froide le r le de PONU a t volontairement limit par les grandes puissances des interventions a posteriori des op rations de stabilisation des cessez le feu dites de maintien de la paix Les r les en mati re de r tablissement de la paix peace making et de maintien de la paix peacekeeping ont continu tre soigneusement distingu s Il est impossible de comprendre le r le jou par PONU depuis la fin de la guerre froide en mati re de reconstruction tatique sans tenir compte de la philosophie adopt e dans ce domaine par les grandes puissances sous la houlette des Etats Unis Elle refl te le r alisme le plus traditionnel la responsabilit des interventions militaires ventuelles sera exclusivement de la comp tence des Etats Unis ou de lalliance atlantique PONU effectuera surtout des interventions post conflictuelles et ventuellement sera char
506. s la mesure o les intervenants apportent une r ponse ce hiatus potentiel entre diff rentes lectures de la s curit b les activit s de SSR Security Sector Reform et de DDR D sarmement D mobilisation R int gration ont notamment vocation 56 WOLFERS Arnold 1962 National Security as an Ambiguous Symbol In Idem Discord And Collaboration Essays on International Politics Baltimore Johns Hopkins p 150 Pour une critique plus r cente de l id e d un environnement objectif des menaces voir BUZAN Barry WAEVER Ole de WILDE Jaap Security A New Framework of analysis Boulder Lynne Rienner Publishers 1998 36 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits reconstituer un monopole de la violence et ainsi d milicianiser les soci t s en liminant la violence priv e au profit d un monopole tatique effectif Le SSR proc de g n ralement par la s lection la formation et l encadrement des forces de s curit locales Dans la mesure o il s agit de t ches qui sont parfois d j effectu es par des militaires au travers de programmes de formation militaire et que de surcro t il peut s agir d activit s risque notamment en Afghanistan et en Irak les militaires sont bien plac s pour effectuer ces missions Le DDR et le SSR contribuent th oriquement d militariser la soci t mais comportent galement une dimension de d veloppement
507. s membres au projet consistant placer PUE en position de ader pour la RSS au Congo revient faire doublon avec l audit d j lanc par EUSEC Ceci est d autant plus dommageable que laudit des BI constitue la partie la plus simple du travail d enqu te et d analyse mener Aux solutions europ ennes le Ministre de la d fense congolais nomm en mars 2007 se montre alors ouvertement hostile pr sentant un projet d arm e populaire et paysanne sur un mod le r volutionnaire chinois charg e entre autres d enseigner les droits de l homme la population congolaise Une telle approche aux antipodes notamment des recommandations d EUSEC constitue une fin de non recevoir cinglante aux efforts europ ens de 40 Entretien EUPOL Kinshasa juin 2007 271 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy mise en place d une table ronde sur la RSS au Congo constamment report e par le gouvernement congolais Facteur aggravant de ces accrochages parfois s rieux entre Etats membres la r forme des op rations PESD au Congo constitue un autre facteur d inefficacit et de lenteur Si les deux missions EUSEC et EUPOL r pondent du fait de leur nature respectivement militaire et civile au CCM et la DGE VII d une part au CIVCOM et la DGE IX d autre part elles sont demeur es toutes deux sous la responsabilit du Repr sentant sp cial de PUE RSUE pour la
508. s objectifs fix s en 2002 les signes d une recrudescence de l insurrection ou encore les le ons de l engagement en Irak o le domaine de la s curit publique avait t n glig incit rent les Am ricains s engager plus avant dans ces programmes La formation de Parm e et de la police passa ainsi sous le contr le d un commandement sp cifique le Combined Security Transition Command Afghanistan plac sous le commandement d OEF et de PAmbassadeur am ricain Kaboul Avec 500 hommes cette composante OEF poss de le contr le op rationnel de la Task Force Phoenix disposant en 2007 de plus de 6 000 hommes Le personnel militaire de ce commandement sp cifique est majoritairement r serviste et est renforc par des instructeurs venant des compagnies de s curit priv es Military Professional Resource Inc pour les militaires Dyncorp pour la formation des policiers des fonctionnaires civils am ricains de la Drug Enforcement Agency o du Federal Bureau of Investigation Les formations dispens es aux afghans s accompagn rent d un dispositif d int gration des formateurs et moniteurs dans les unit s afghanes d ploy es sur le terrain les Embedded Training Teams pour l arm e et les Police Mentoring Teams pour la police R partis sur le terrain et vivant parmi les Afghans dans les unit s tactiques ces instructeurs ont pour mission de soutenir les structures de commandement afghanes et de faire la liaison a
509. s op rations jusqu ici tr s innovantes Par ailleurs les guerres picrocholines auxquelles se livrent selon l expression d un diplomate en poste Kinshasa les Etats membres ne semblent pas sur le point de se r sorber prochainement Elles ont entre autres rendu impossible la fusion des missions EUSEC et EUPOL au Congo et se sont conjugu es aux querelles permanentes entre DGE VIII et DGE IX du Conseil de PUE charg es respectivement des missions militaires dont R forme de l arm e et civiles dont R forme de la police de PUnion Toutefois comme dans les autres domaines de l action des militaires dans les op rations de reconstruction d Etats apr s les conflits le d faut d efficacit ne saurait uniquement relever de d ficiences organisationnelles ou de conception La qualit des personnels d ploy s et la souplesse de leur emploi sur le terrain constitue galement un facteur essentiel de la r ussite ou non de ces missions On retrouve l comme ailleurs une distinction entre officiers britanniques mais aussi n erlandais et officiers fran ais En mati re de RSS on oppose la qualit de la formation dispens e au Royaume Uni et aux Pays Bas et manifest e par l existence de ponts entre milieux militaire et universitaire la rigidit des statuts militaires fran ais qui rendent difficile la production d une r flexion globale et de protocoles de formation ad quats Par ailleurs Paction de
510. s rebelles Or comme le confie le g n ral indien en charge des op rations cette poque la Brigade indienne est alors confront e une question juridique particuli rement pineuse celle de l identit l gale des 81 me et 83 me Brigades de Nkunda En effet bien que rebelles ces deux unit s demeurent techniquement partie int grante des FARDC et sont donc ce titre alli es de la MONUC Car l entr e en r bellion de Nkunda plusieurs ann es auparavant n a jamais t officiellement convertie en un acte de s dition excluant de jure ses troupes du cadre l gal de l arm e congolaise Cette question pos e maintes fois aux FARDC comme au gouvernement congolais n a jamais re u de r ponse 415 Cette ambigu t est cependant r solue dans l urgence Sak D une part le RSSG adresse un message d une parfaite limpidit Goma ne doit tomber aucun prix Slogan mobilisateur r p t dans les couloirs d une MONUC qui sait que sa cr dibilit de protectrice des populations est une fois de plus s v rement entam e cet ordre clair de 1 Y compris lorsque les soldats pakistanais manoeuvrent sous la protection d h licopt res indiens du fait de la proximit linguistique et des proc dures op rationnelles h rit es du syst me britannique 2 La volont attribu e au gouvernement uruguayen de ne pas engager ses soldats dans des missions de combat au Congo aurait jou un r le
511. s rouages institutionnels que Pon veut voir op rer au sein de l administration d Etat de la nation h te Ce moyen ou long terme semble d autant plus incontournable que nombre de r flexions contemporaines sur le stafebuilding par l intervention militaire se fixent des objectifs extr mement ambitieux humanitaires en terme de droits de 10 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits Phomme de paix lib rale de d mocratie etc Cependant le risque est d attiser les frustrations locales relatives la pr sence internationale et de cr dibiliser ainsi potentiellement les perceptions locales de la pr sence militaire internationale en tant que force d occupation voire de force coloniale l exception du fait qu il ne s agit pas d un Etat c est en partie la situation qui pr vaut aujourd hui apr s huit ann es d administration internationale au Kosovo o la frustration de la population vis vis de la KFOR et plus encore de lUNMIK va grandissante comme Pont illustr les troubles du mois de mars 2004 Dans le deuxi me cas le dispositif civilo militaire international risque d tre retir avant m me que l objectif en terme de reconstruction d Etat ne soit pleinement rempli Cependant l avantage est de permettre de d samorcer ou de pr empter toute vell it de r sistance passive ou active arm e ou non arm e vis vis de
512. samment compte de la diversit des missions que les militaires savent g n ralement de par leur histoire mettre en uvre tout en maintenant la distinction entre t ches centrales et sp cifiques au m tier militaire d une part et celles plus secondaires ou m me ancillaires autre part De m me elle ne tient pas compte du fait que les niveaux de violence qui pr valent bien souvent apr s la phase d intervention proprement dite interdit bien souvent aux acteurs civils d tre pr sents en tout lieu du territoire sur lequel on a d cid de mettre en uvre une strat gie de reconstruction politique La simple posture de dissuasion ne saurait suffire cet gard En ce qui concerne la posture maximaliste il y a un dilemme r el d s lors que des op rations militaires s apparentant parfois une forme de guerre sont men es et qu en parall le un processus de construction tatique est mis en uvre par les acteurs m mes de cette guerre 22 Comment un m me acteur peut il faire la guerre et reconstruire un Etat et cela dans un moyen terme qui ne permet pas de reproduire le temps long par lequel en Occident l Etat guerrier s est mu en Etat nation En effet alors que la guerre est la forme la plus extr me de d sunion selon la formule de Carl Schmitt la re construction d une administration d un gouvernement ou d un Etat suppose sinon d tre fond e sur une certaine
513. sances techniques ou en termes d effectifs On mentionnera notamment le r le en Afghanistan des Cils Affairs am ricains de l Op ration Enduring Freedom qui ont t introduits ins r s dans la terminologie militaire dans les nouveaux minist res afin de fournir un soutien institutionnel Des activit s moins directes impliquent notamment des missions d audit men es par des unit s civilo militaires afin d expertiser l environnement civil et de proposer des r formes ou de conseiller les administrations civiles Ainsi au travers des expertises civilo militaires les militaires contribuent parfois directement ou indirectement au r tablissement des services publics 58 Lieutenant colonel GOYA D mocratie 101 Cahiers du CES AT Octobre 2006 29 35 38 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits essentiels mais aussi au red marrage de la vie conomique et politique au niveau local et national En r alit il n y a pas v ritablement de limites aux activit s concourant indirectement la re construction d Etat Toutefois nous pensons ici avoir identifi les grands ensembles les plus significatifs Cependant il est important de souligner que la fronti re entre les activit s dites de soutien lPenvironnement civil et celles relevant du soutien la force n est pas toujours facile fixer Cela est d autant plus le cas que nombre d activit s sont
514. se une tr s forte contrainte arm e sur les populations civiles Voir par exemple GLOBAL WITNESS Digging in Corruption ao t 2006 www globalwitness org 305 Rare exception cette approche restrictive en mati re de gouvernance le Programme des Nations unies pour le d veloppement PNUD a port tout au long de la Transition un projet ambitieux de d centralisation inscrit dans la nouvelle Constitution de 2005 incluant notamment la cr ation de nouvelles provinces Ce projet a cependant souffert comme l ensemble de Paction internationale de tr s nombreux retards de calendrier et demeure l objet de questions de fonds sur les capacit s organisationnelles et financi res de PEtat congolais le mettre en uvre 218 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits suppos repr senter la soci t civile doivent cohabiter avec les trois entit s que sont les ex groupes politiques arm s moins importants RCD ML RCD N et Mayi Mayi Au sommet des institutions de Transition le 7 4 est domin par le pr sident Kabila qui a les faveurs de tous les parrains principaux de la Transition en particulier des Etats Unis de l Union europ enne de PAfrique du Sud et de Angola et peut se pr valoir de sa l gitimit de repr sentant l gal de PEtat congolais ses c t s sont plac s quatre vice pr sidents Jean Pierre Bemba leader du Mouvement de Lib ration du Congo
515. search Center London October 2004 GIUSTOZZI Antonio Auxiliary Force or National Army Afghanistan ANA and the counterinsurgency Effort 2002 2006 Small Wars and Insurgencies vol 18 n 1 March 2007 pp 45 67 GIUSTOZZI Antonio War and Peace Economies of Afghanistan Strongmen International Peacekeeping vol 14 n 1 January 2007 pp 75 89 Go National Development Framework Kabul April 2002 HATCH DUPREE Nancy An Historical Guide to Afghanistan Afghan Tourist Organisation Kabul 1977 HEADQUARTERS Counterinsurgency FM3 24 Department of the Army Washington DC June 2006 HENDRICKSON Dylan BHATIA Michael KNIGHT Mark amp TAYLOR Annabel A review of DFID involvement in Provincial Reconstruction Teams PRTSs in Afghanistan DFID King s College 8 July 2005 ICG Reforming Afghanistan Police Asia Report n 138 Brussels Kabul 30 August 2007 KEPEL Gilles Jihad Expansion et d clin de l islamisme Gallimard Paris 2000 LEADER Nicholas amp HANEEF ATMAR Mohammed Political Project Reform Aid and the State in Afghanistan in DONINI Antonio NILAND Norah WERMESTER Karin Nation Building Unravelled Aid Peace and Justice in Afghanistan Kumarian Press Boomfield 2004 pp 166 186 MALONEY Sean Afghanistan Four Years On An Assessment Parameters vol 35 n 3 Autumn 2005 pp21 32 MALONEY Sean Afghanistan from here to eternity Parameters
516. sence minima des militaires tout en permettant aux bailleurs de fond d tre pr sents dans les provinces Surtout dans le contexte des dissensions cons cutives l invasion de lIrak les PRT offraient la possibilit d un engagement militaire peu important sous vernis humanitaire permettant de d fendre sa position aupr s des Etats Unis et de POTAN Ces unit s rencontr rent cependant une hostilit importante au sein de la communaut humanitaire et de l aide au d veloppement Les ONG humanitaires furent en la mati re tr s critiques m me si la sph re humanitaire ne poss da pas d avis unanimement partag en la mati re264 Elles reprochaient notamment aux PRT d accro tre la confusion des genres entre humanitaire et militaire et de mettre en danger les personnels sur le terrain Elles reprochaient galement ces unit s de venir perturber le travail des organisations civiles pour obtenir des informations ou gagner les c urs et les esprits sans suivre les proc dures et le d roulement des projets d aide Ces r ticences taient souvent partag es par bon nombre de personnels travaillant au sein des organisations qui s taient engag es travailler avec les PRT comme la MANUA la Commission Europ enne IOM ou m me au sein du USAID Les d bats extr mement houleux qui taient ainsi apparus d s l ann e 2002 avaient encore lieu en 2007 lors de l tude de terrain B L int gration des P
517. sent valuer leur situation et d terminer la conduite tenir dans des strat gies locales notamment dans des strat gies civilo militaires de contre insurrection o l quilibre des mesures incitatives et coercitives est manier avec de grandes pr cautions au niveau le plus local Il s agit davantage de renforcer les synergies entre ces diff rents niveaux de d cision de sorte que les diff rents niveaux de commandement et de coordination civilo militaires soient en mesure de conna tre et participer aux processus de d finition des priorit s et strat gies locales provinciales ou nationales Ce pilotage strat gique extr mement fin et complexe mettre en uvre suppose donc une volont politique de s investir dans une coordination renforc e l o l Afghanistan comme du reste un grand nombre de zones de post conflit conna t un d ficit criant de coordination notamment entre les Afghans et les internationaux 190 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits Dans ce cadre l optique nationale des PRT constituerait donc un facteur majeur de complication des sch mas de coordination au niveau de l aide en g n ral et au niveau des strat gies civilo militaires de la FIAS de mani re plus pr cise Lors de l enqu te de terrain certains officiers de la FIAS voqu rent la possibilit de concentrer les contributions des Etats membres dans un fond commun disposition de l OTAN afin que les
518. sent interdire le passage aux ONG qu ils soup onnent d attirer les FDLR Rasfas par leur simple pr sence Si certaines de ces accusations sont de toute vidence le fruit d une m fiance confinant l irrationnel il est notable de remarquer que les populations locales dans les zones sujettes aux exactions des FDLR ont manifest une pr f rence pour la pr sence de la Force MONUC contre celle des ONG humanitaires Ainsi Kanyola de nombreux villageois ont accus les ONG de soutenir les FDLR Rastas tandis que dans une autre zone de la province les populations se sont r volt es pour tenter d emp cher le d m nagement provisoire du contingent sud africain hors du village rendu n cessaire par un litige foncier Au Nord Kivu la situation entre Brigade Indienne et ONG semble moins tendue L absence d change d information entre Force MONUC et sections civiles de PONU y est toutefois d nonc e En effet les fonctionnaires civils regrettent souvent que les Indiens comme les Pakistanais ren clent mener des patrouilles de nuit et changer au jour le jour avec les populations A 428 Comme le PNUD le HCR etc 42 Entretien la Brigade Sud Kivu Bukavu juillet 2007 430 cf infra p 251 264 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits contrario pour des raisons notamment linguistiques et culturelles Paction au niveau local des casques bleus s n galais est souvent salu
519. ssage envoy aux populations lorsque les militaires viennent en appui au processus politique en Opex Le soutien logistique des lections pourrait avoir des cons quences pour les moins pernicieuses si la pr sence de militaires internationaux autour des lieux de vote venait associer trop troitement l issue des lections la pr sence militaire trang re Ce fut notamment le cas en Irak lorsque les militaires am ricains furent appel s distribuer les mat riels de campagne lectorale Il convient alors de savoir distinguer concours aux lections d une part et valorisation de ce r le d autre part Parfois le soutien le plus significatif la re construction politique est galement le plus discret Au del de la reconstruction d tat et de l ing nierie institutionnelle prendre en compte la dimension politique de la mission Selon certains sch mas d explication simplistes effondrement d Etat serait la source de la violence arm e interpr t e comme expression d un simple retour au chaos 2 On pourrait alors tre amen croire que la reconstruction d Etat mettrait aussit t fin au conflit Bien s r il n en est rien Comme le montrent les tudes de cas sur Afghanistan et le Congo PEtat entendu comme administration centrale est la fois enjeu et ressource dans les conflits arm s ce titre la reconstruction d Etat comporte de nombreux d fis quant l tablissement d insti
520. ssaut des forces gouvernementales sur les quelques centaines de miliciens bembistes Kinshasa la MONUC s est montr d une grande discr tion Aux yeux d un leader de l opposition pourtant peu am ne l gard de son mentor Jean Pierre Bemba 4 MONUC s est content e de jouer la Croix rouge Celle ci en effet a d se concentrer sur la t che immense consistant vacuer des centaines de r sidents trangers et congolais des zones avoisinant la r sidence de Bemba puis a organis l vacuation de ce dernier jusqu l a roport Le 23 mars 2007 constitue ainsi pour la MONUC la fin du long cycle d but Sun City celui de P accompagnement d autorit s congolaises en mal de soutien international Peut alors commencer chez les fonctionnaires de PONU une am re phase de r flexion Maintenant que nous avons face nous des partenaires lus nous pourrions enfin lancer avec eux les travaux relevant du state building ais le pr sident a t il encore besoin de nous Et sommes nous encore cr dibles Apr s tout ce que nous lui avons laiss faire dans sa prise de contr le de l Etat nos leviers de pression ne fonctionnent plus 447 446 Entretien Kinshasa juin 2007 7 Entretien la MONUC Kinshasa juin 2007 278 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits Le changement d orientation du pr sident Kabila La d cision de Joseph Kabila P t 2007
521. sson Rapha l Pouy y sont inh rentes et permettent de cerner les modalit s de l engagement des forces dans le processus de reconstruction de PEtat travers leur mission de s curisation et de combat De mani re g n rale il convient de rappeler que PAfghanistan n tait pas en 2001 un Etat failli mais que les Talibans poss daient un projet politique de constitution d une autorit centrale poss dant le monopole de la coercition210 L intervention am ricaine fut donc le point de d part d un projet politique antagoniste de celui des Talibans qui se mat rialisa par la conduite du processus de Bonn en d cembre 2001 et la mise en place de l Administration Int rimaire Afghane en 2002 L quilibre politique qui y pr valait alors int grait diff rents partis afghans ayant r sist aux Talibans et les repr sentants des factions Il repr senta donc davantage un partage du pouvoir et un accord sur une assistance internationale dans le contexte g n ral de la guerre contre le terrorisme qu un accord de paix opposant de fait deux conceptions diff rentes de l Etat en Afghanistan Significativement les Talibans furent exclus de toutes les n gociations partir du moment o ils refus rent de livrer Ben Laden aux Etats Unis et la MANUA ne conduisit pas de n gociation avec les leaders du mouvement dans les premiers mois de la pr sence internationale ce qui radicalisa d autant leur opposition au nouvel ordre politique L
522. st conflit on a vu comment les militaires ont pu certains moments cl infl chir le cours de transitions politiques dans un sens ou dans Pautre Si en RDC l intervention Art mis a sauv P t 2003 un processus de paix en perdition les bavures militaires de l Op ration Enduring Freedom ont durablement terni l action internationale de reconstruction aupr s des civils de certaines r gions d Afghanistan Surtout au del de la seule action proprement militaire de contingents en uniforme employ s dans un cadre onusien otanien ou europ en l assistance la reconstruction passe par l emploi de personnels militaires d active de r servistes ou de retrait s dont l exp rience de th tres post conflit est essentielle En mati re de DDR de RSS de formation des personnels de s curit mais aussi d assistance sur le terrain aux administrations locales les militaires ont jou un r le essentiel dans les Balkans en Irak en Afghanistan ou encore en RDC Or dans ces diff rents domaines 456 S rgio Vieira de Mello Repr sentant sp cial du Secr taire g n ral de PONU et Administrateur de transition au Timor oriental Mission ATNUTO 2000 2002 disparu dans l attentat contre PONU d ao t 2003 Bagdad Cette citation de juillet 2000 a souvent t reprise dans la presse locale et internationale P poque 297 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy faut il n cessair
523. stater la diversit des interpr tations du tournant de la MONUC en mati re d imposition de la paix Si la grande majorit des interlocuteurs interrog s en RDC situent ce tournant en 2003 d autres voquent la crise de Bukavu de 2004 et d autres encore la crise de Kaf Ituri en 2005 Entretiens Kinshasa f vrier et juin juillet 2007 357 ZEEBROEK Xavier Mais que fait la MONUC Protection des population et op rations robustes en R publique D mocratique du Congo GRIP Bruxelles 4 avril 2007 358 Soulign par l auteur 237 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy consid r que la menace des 4 000 hommes de Nkunda tait trop importante pour tre confront e militairement C est toute la limite d un mandat sous Chapitre VII qui n est videmment applicable que si les moyens qui lui sont n cessaires sont rendus disponibles Par ailleurs autre lourde lacune de la MONUC le travail de renseignement reste profond ment handicap par Pabsence de moyens de transmission s curis e et se limite aux initiatives individuelles de certains contingents sans partage en aval de linformation sensible Cette caract ristique propre des degr s divers toutes op rations multinationales est aggrav e par l absence de moyens de renseignement lectronique et de surveillance notamment a rienne qui a rendu la MONUC aveugle et incapable de suivre par exemple l ac
524. struction et reconstruction des structures politiques et nous ne parlons ici pas seulement des institutions formelles mais galement des institutions informelles On dira ainsi que la reconstruction d Etat dans le cadre des interventions politico militaires d signe la tentative d infl chir les trajectoires historiques institutionnelles et politiques des Etats parfois de mani re radicale dans un sens conforme aux int r ts et aux normes qu on entend ainsi promouvoir La re construction d Etat est alors un objet construire que nous aborderons essentiellement par deux biais diff rents qu il convient ici de distinguer 1 Le premier consiste regarder comment les militaires eux m mes dans leurs discours et leur organisation con oivent leur r le dans la reconstruction d Etat A partir de notre d finition relativement large de la reconstruction d Etat et ind pendamment pour l instant de la question de savoir si les militaires y concourent effectivement cela impliquera que nous ne traiterons pas uniquement des activit s officiellement d crites comme tant de state building mais galement celles parfois d crites en terme de pation building nation assistance host nation support foreign internal defense FID internal d fense and development IDD IDAD stabilisation and support stabilisation and reconstruction 3 de HOOP SCHEFFER Alexandra Hamlet en Irak CNRS ditions 2007 4 CHA
525. sumer des r les de sfate builders condition qu ils ne soient pas les seuls r aliser des t ches de cette nature et que les civils leur fournissent l expertise n cessaire puisqu ils n ont pas t initialement form s pour r aliser ces activit s L US Army est elle m me divis e sur cette affirmation alors que d autres soulignent qu ils sont les seuls pouvoir tre d ploy s rapidement sur le terrain et entreprendre ces t ches Dans ce contexte et surtout la lumi re des v nements en Irak le gouvernement am ricain a d cid que toutes les activit s au sein du D partement d Etat du Office of the Coordinator for Reconstruction PUSAID soient d sormais pens es et orient es en appui aux militaires conceptualisation et d veloppement des PRTs Provincial Reconstruction Teams dans les r gions de l Irak pour le premier bureau cr ation d un Bureau pour les Affaires militaires au sein de lUSAID pour former les militaires aux t ches de reconstruction d veloppement etc Paradoxalement l accent est mis davantage sur l adaptation du r le des militaires ces t ches qu ils ne ma trisent pas et beaucoup moins sur Pam lioration des capacit s civiles qui existent d j pour les accomplir D o improvisation des militaires sur le terrain et les multiples revirements tactiques et strat giques d faut de directives pr cises et d une formation ad quate des hommes d ploy
526. t de coordonner les diff rentes activit s La question qui polarise alors souvent les positions est celle du mod le de coordination civilo militaire adopter parmi les modalit s existantes cf introduction g n rale Pourtant lexp rience montre qu au final la nature des relations interpersonnelles entre les responsables civils et militaires engag s sur un th tre joue g n ralement un r le plus important dans l int gration des activit s d ploy es que le mod le th orique de coordination adopt Par ailleurs les moyens respectifs des uns et des autres civils et militaires finissent souvent par jouer le r le d terminant dans la r partition des comp tences sur le terrain si les capacit s civiles font d faut les militaires sont oblig s de se suppl er eux Cela concerne notamment le domaine de la reconstruction politique du fait de son caract re central la r ussite de la mission militaire Or il va de soi que comme n importe quelle autre profession les militaires rechignent souvent mettre disposition des moyens financiers logistiques communications etc sans participer la prise de d cision On voit alors les militaires am ricains participer de mani re relativement ambitieuse au processus politique en Irak malgr le sentiment dominant au sein des arm es am ricaines qu il ne s agit pas d une mission militaire Cette perspective purement capacitaire ne va cependant pas sans poser des pro
527. t tre aussi robuste que lorsque la menace mane de groupes non signataires comme les milices de l Ituri ou des rebelles trangers comme les FDLR rwandais ou la LRA ougandaise B Les lections avant le d sarmement respecter la souverainet du plus fort L volution s quenc e du mandat coercitif de la MONUC symbolis e par la mise en place du Quartier g n ral de division Kisangani a parachev une bifurcation entre son volet civil et son volet militaire A l est en effet la MONUC fait bien plus qu pauler les FARDC dans ses op rations contre les groupes rebelles et trangers qui menacent les populations civiles de fait les FARDC sont entra n es et form es pour accompagner la MONUC et donner ces op rations un vernis l gal 6l En revanche Kinshasa la MONUC demeure avant tout le facilitateur du processus politique de Sun City et n entend toujours pas poser ni la paix ni m me un mod le de gouvernance Pourtant la passivit de la MONUC face Nkunda la fin 2005 d but 2006 est per ue par la population congolaise comme lillustration de la limite politique de cet activisme nouveau des casques bleus Pest du pays Les r actions de l opinion congolaise Kinshasa notamment sont particuli rement dures la suite de deux prolongations de la Transition pour une dur e totale d un an lPexasp ration gagne les partisans de l opposition politique non arm e On accuse en effe
528. t L instrumentalisation de PEtat comme source de rentes ill gales et de d tournements en tous genres ne fait alors l objet d aucune tentative d euph misation tel ou tel poste dans un cabinet minist riel ou dans l administration publique est ouvertement convoit parce qu on y mange bien selon l expression en vigueur Sun City est un pis aller destin poser les bases d une dynamique constructive entre ex bellig rants en les int ressant une alternative exploitation des ressources par la violence En cela la formule de Transition est une merveille d acclimatation de l action internationale aux r alit s locales Le bricolage institutionnel appuy par le CIAT est en effet fid le la matrice 306 Cet aspect demeurera presque totalement absent de toute la p riode de Transition y compris durant les campagnes lectorales des deux tours de l lection pr sidentielle de 2006 307 PARLEMENT DE TRANSITION DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO Rapport de la Commission Rapport Lutundula charg e de l examen de la validit des conventions caract re conomique et fincancier conclues pendant les guerres de 1996 1997 et de 1998 Commission Lutundula Kinshasa f vrier 2006 308 Voir Annexes Tableau de la r partition des postes selon l Acte final de Sun City 220 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits qui fonde PEtat congolais dans la longue dur e
529. t pp XI XVIIT analysent les fonctions judiciaires et s curitaires des institutions de l Emirat comme les l ments d un Etat cl rical en d pit de Paspect mineur des autres composantes de l administration 154 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits coercitives et de s curisation des troupes internationales est porteuse d enjeux majeurs pour la construction tatique Construire un Etat c est dire faire correspondre des institutions une ou des communaut s politiques suppose effectivement de manier habilement des l ments de contraintes comme d attraction visant comme dans toute lutte contre insurrectionnelle attirer les populations civiles renforcer la l gitimit des institutions et marginaliser Popposition arm e Ce processus suppose galement de laisser ouverte la possibilit pour certains insurg s de faire all geance au gouvernement l gal de s inscrire donc dans une logique politique de n gociation21 Cela n cessite donc une d finition claire de l ennemi des objectifs de la lutte contre l insurrection et des conditions d acceptation du retour en gr ce des opposants La premi re difficult qui appara t alors lorsque Pon examine la situation en Afghanistan correspond au flou qui entoure les objectifs des op rations de combat et Pabsence de consensus dans l quilibre de la coercition et de l ouverture D un c t la strat gie am ricaine surtout des
530. t de construction de l Etat ss 138 C Une R forme du Secteur de la S curit embl matique des d s quilibres et contradictions du projet d reconstrachion dealer en rite 143 II Logique et difficult s des op rations coercitives et de s curisation en Afghanistan ss 148 A Les volutions des pr sences militaires internationales et leurs difficult s sssr 149 B Les logiques politiques des op rations militaires ss 153 C Les interactions entre forces internationales et groupes militaires non tatiques sess 161 III La formation de la police afghane entre mission civile et militaire 164 A Un investissement militaire croissant dans les capacit s de l Etat assurer sa s curit 165 B Les difficult s de la formation des arm es sssssssssssssisssssssssrssrrisrsssssnsssnissnresnsrrnserrsneesssnessneens 167 C Les logiques de l engagement des militaires dans la formation de la police 170 IV La mise en place des Provincial Reconstruction Teamset Pobjectif d acc l ration de la reconstruction 174 A Les PRT gen se ef volutions nn nn 177 B L int gration des PRT dans les cha nes de commandement militaires et civiles 184 C La difficile question de l valuation des PRT nn 189 Troisi me Partie Construire PEtat au Congo un ternel recommencement entre laisser faire politique et volontarisme militaire ssseessessessseesseesseeseeeseees 201 I Construire PEtat congolais pour mieux lexploiter L terne
531. t doit lier le QG de la FIAS aux PRT via les Commandements R gionaux Or selon les personnels interrog s la FIAS ces commandements sont en fait davantage des chambres d enregistrement des donn es qu ont bien voulu transmettre les PRT que des l ments de commandement La hi rarchie de la FIAS ne peut galement que sugg rer aux PRT d entreprendre des actions dans tel ou tel domaine et fournir des conseils lors des visites organis es par le commandement central ou lors des groupes de travail r unissant les chefs d unit Kaboul 2 De ce fait les PRT ne sont pas int gr es au plan g n ral de lutte contre l insurrection 75 De m me travers leur expertise civilo militaire elles sont cens es fournir au commandement militaire r gionaux des l ments d information sur l volution de la stabilisation et la mani re dont les op rations affectent le processus d veloppement fournissant une expertise permettant d valuer les effets civils des op rations militaires Mais l encore les relations 270 Entretien men au CJ9 HQ ISAF Kaboul septembre 2007 271 NATO PRT Handbook ISAF Kabul 3 02 07 272 Entretiens men s aux CJ9 et CJ5 HQ ISAF Kaboul septembre 2007 275 Entretien men au CJ9 HQ ISAF Kaboul septembre 2007 188 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits entre les commandements militaires et les unit s sont tr s variables et d pendent tr
532. t en intervenant dans certains domaines qui sont de leur comp tence Cependant le travail de r flexion r alis par l arm e de terre insiste toujours sur la n cessaire coordination interminist rielle au cours des trois phases des Opex mais aussi en amont lors de la planification La Doctrine d emploi des forces terrestres en stabilisation illustre de mani re plus d taill e les types de missions pouvant contribuer la reconstruction d Etat cela notamment au travers des deux modes tactiques que sont la s curisation et plus particuli rement au travers des modes d action du contr le du milieu des actions de pr sence et de proximit de DDR et SSR et enfin de soutien la population et la reconstruction et P assistance soutien au processus lectoral et aux lections etc 2 Elle affirme en outre Reconstruction dans les domaines conomique culturel et social Au sein de la force le volet reconstruction de l op ration incombe principalement aux instances de coop ration civilo militaire CCM Poursuivant des objectifs d finis au niveau strat gique et d clin s au niveau op ratif voire tactique dot es d un budget sp cifique aliment par des fonds nationaux et internationaux ces instances sont repr sent es dans les tats majors et dans la force par des structures et des personnels sp cialis s La composante CCM agit sur le th tre en coop ration sinon
533. t et les organisations internationales en fournissant une capacit de coordination sur le mod le des Cvi Military Operation Centers Responsable de la coordination des diff rentes PRT le CJCMOTF agissait en 24 Colonel STOUT Michael CJCMOTF Execution of the POL MIL Plan at the Strategic Operational and Tactical Levels Pr sentation au US Army War College Carlisle Fort Bragg NO 13 May 2003 255 Les CMOC sont des lieux g ographiques des bureaux o se rencontrent les diff rentes composantes civiles engag es sur un th tre d op ration et les composantes militaires engag es dans les op rations civilo militaires Mais c est en m me temps un concept de partage de linformation et de gestion des compl mentarit s op rationnelles permettant de faciliter la planification commune 180 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits chef d orchestre dans la capitale avec l ambassade am ricaine PUSAID les organisations internationales et les institutions afghanes 56 Par la suite le r le de coordination des PRT fut transf r la cellule civilo militaire CJ9 du Quartier G n ral de la FIAS Kaboul L enjeu de cette construction civilo militaire tait ainsi de pouvoir tablir des liens entre le niveau de d cision national et les niveaux d application des politiques gouvernementales de reconstruction dans les provinces et les localit s en suivant un sch ma de synchronisation d
534. t indistinctement le CIAT la MONUC mais surtout l Union europ enne d avoir d lib r ment pouss le leader du grand parti historique de Popposition au boycott du r f rendum constitutionnel de d cembre 2005 et 360 Cette bifurcation est souvent critiqu e Par exemple par INTERNATIONAL CRISIS GROUP S loigner du gouffre au Congo Briefing Afrique 7 juillet 2004 p 9 ou par PERAL Luis Misi n de la ONU en la Rep blica Democr tica del Congo Imponer y consolidar la paz m s all de las elecciones Working paper no 24 Fundaci n para las Relaciones Internacionales y el Di logo Exterior Madrid juillet 2006 p 22 Peral parle pour sa part de bifrontalismo 361 Entretien l Etat major de la MONUC Kinshasa juin 2007 239 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy Pauto exclusion Dans le m me temps la MONUC est critiqu e pour avoir laiss les mains libres au g n ral Nkunda preuve selon certains de ens particuliers 2 entretenus par le pr sident Joseph Kabila avec le Rwanda A lPaune de la passivit de la MONUC face l attaque des rebelles de Nkunda au d but 2006 la neutralit des parrains internationaux de la Transition est violemment remise en question La prolongation de la Transition ou le syndrome de Cendrillon La MONUC Kinshasa en ne se d marquant pas du processus inter congolais voit ainsi son image politique s
535. t le d fi qu elles lancent l identit militaire traditionnelle telle qu elle fut interpr t e notamment pendant la guerre froide BIGO Didier Terrorisme guerre s curit int rieure et s curit ext rieure M moire de HDR en Sciences Politiques IEP de Paris 18 d cembre 2002 Voir galement La mondialisation de l in s curit R flexions sur le champ des professionnels de la gestion des inqui tudes Cultures amp Conflits n 58 2005 pp 53 100 29 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy a Selon la premi re position la reconstruction politique et a fortiori la reconstruction d Etat ne rel ve absolument pas du m tier militaire structur par les valeurs de courage d honneur et d abn gation dans le combat Si les militaires s y engagent ce ne peut tre que parce qu ils y sont contraints et forc s ou parce que ces activit s leur profitent directement Ces exp riences ne doivent absolument pas cr er de pr c dent Les fameuses nouvelles missions ont vocation n tre qu une parenth se dans l histoire des arm es et lorsqu on s y engage cela ne doit jamais se faire au d triment du principe de l unit du commandement garante de l efficacit militaire En effet ce principe permettrait d viter la fois le glissement de mission mission creep et les tentatives de micro gestion w icr0 management de la mission milita
536. t le fait d armes le plus c l br de la MONUC Ces brigades mono nationales indienne et pakistanaise uniques dans Phistoire du maintien de la paix de PONU sont consid r es comme un pas en avant consid rable en mani re d organisation tactique Facilitant la question de la communication interne chaque Brigade et annulant les probl mes li s linterop rabilit i l innovation que repr sentent les Brigades mono nationales est unanimement reconnue au m me titre que leur quivalent policier les Unit s de police form es acronyme anglais en usage FPU Le zout politique y est galement r duit du point de vue des relations entre les Commandants de brigade et leur gouvernement Islamabad ou New Delhi Dans les cas d urgence il est g n ralement reconnu que les gouvernements respectifs accordent une grande libert d action leurs commandants sur le terrain Facteur consid rable de la lenteur de la r action des troupes onusiennes la n cessit d obtenir le feu vert du pays contributeur de troupes avant de s engager dans une op ration coercitive semble r duit sa plus simple expression dans le cas des Brigades Nord et Sud Kivu Ainsi lorsque Sak bourgade situ e une trentaine de kilom tres de Goma est prise aux FARDC par les soldats de Laurent Nkunda en novembre 2006 la menace sur la capitale du Nord Kivu fait tristement cho la prise deux ans et demi plus t t de Bukavu par les m me
537. t qu un concept peu op rationnel qui ne s tait pas traduit dans des directives pr cises 8 Venu du terrain et des n cessit s identifi es par les militaires d ploy s Kaboul le concept de PRT et de stabilisation de l Afghanistan restait tr s flou synonyme d improvisation plus que de planification De lavis des ONG et des fonctionnaires des Nations Unies qui ont assist aux r unions de pr sentation de ces unit s la plus grande 256 Entretien r alis avec le chef adjoint du CJCMOTF Kaboul d cembre 2003 257 UNAMA Discussion Paper The Provincial Reconstruction Teams PRT Consultation Process and Beyond Kaboul 1 August 2003 258 McNERNEY Michael Stabilization and Reconstruction in Afghanistan Are PRTs a Model or a Murddle Parameters Winter 2005 2006 p 36 181 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy confusion r gnait effectivement dans les annonces et dans les consultations men es durant les ann es 2002 2003259 De fait pendant des mois il n y eu aucun concept unifi pour ces unit s et diff rents sch mas circulaient entre le Pentagone et le Quartier G n ral de la Coalition 60 peut tre galement avec le USAID mais il n est pas tabli que l agence de coop ration am ricaine avait t impliqu e dans les discussions entourant ce concept d unit s 6l Cette improvisation et l absence de guides pr cis sur ces unit s perdura durant de nombreux
538. t une fraction seulement du mandat de dissuasion et de protection de PEUFOR R D Congo selon les termes de la R solution 1671 2006 du Conseil de s curit de PONU 25 Avril 2006 et de l Action conjointe 2006 319 CESP du Conseil de PUE vot e deux jours plus tard Une sorte de Batte Group ad hoc est donc mis au point un tiers du contingent est allemand un autre tiers fran ais tandis que le dernier est mixte notamment espagnol et polonais Afin de faire b n ficier op ration plein de la r serve op rationnelle fran aise en Afrique centrale la force est divis e en trois piliers 1 un l ment avanc Kinshasa un harpon 2 une force sous Phorizon Libreville notamment le 8 R giment de parachutistes d infanterie de marine 8 me RPIMA et enfin 3 une r serve strat gique bas e en Europe Enfin si le Commandement de l op ration est allemand le G n ral Viereck et son OHQ Potsdam son second est fran ais et surtout le Quartier g n ral de la force FHQ Kinshasa est presque enti rement arm par l Etat major de force de Limoges EMF 4 et est dirig par le g n ral fran ais Damay Commandant de la force L Allemagne se trouve ainsi dans la position atypique de diriger une force pour laquelle elle ne positionne sur le terrain aucun l ment de combat l exception de Libreville galement consid r e comme faisant partie du th tre Il ne s agit pas l de l unique condition p
539. tabilisation et reconstruction alors que la stabilisation la deuxi me et la plus importante des trois phases des Opex intervention stabilisation normalisation est con ue comme une mission militaire part enti re la reconstruction revient en principe aux seules organisations civiles Le contexte budg taire obligerait en effet les militaires se concentrer sur leur mission premi re de s curit De ce point de vue l approche am ricaine en terme de s bilization reconstruction ou m me de stability operations amp support operations SASO ou SOSO n est pas adapt au contexte fran ais Au contraire le r le des militaires fran ais dans la reconstruction d Etat doit autant que possible se restreindre l tablissement la stabilisation d un environnement op rationnel propice l action des organisations civiles dans le domaine S ils interviennent dans le processus de reconstruction ce ne doit en principe tre qu en appui et en soutien des acteurs civils De mani re exceptionnelle en cas de d faillance grave des op rateurs civils par exemple ils pourraient cependant tre amen s se substituer temporairement ces derniers sur le th tre Mais c est l tout le paradoxe dans la phase d urgence les militaires pourraient tre amen s s engager plus avant dans la reconstruction institutionnelle et politique alors m me que des moyens financiers n ont pas t p
540. te campagne contre un ennemi asym trique et ou au sein d un conflit civil L id e sous 97 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy jacente est en effet qu il ne saurait y avoir de solution purement militaire ces types de conflits Ainsi le commandement britannique Bassora en Irak n a semble t il jamais cess de n gocier directement avec l Arm e du Mehdi notamment lors de troubles dans le Sud irakien en 2004 Cependant en Afghanistan en 2006 lorsque les militaires britanniques ont soutenu et m me directement particip aux n gociations entre le gouverneur de la province du Helmand et les chefs tribaux du district de Musa Qala que les Am ricains accusaient d inclure des Taleban les relations am ricano britanniques se sont tendues linverse jusqu tr s r cemment la position officielle des autorit s militaires am ricaines en Afghanistan tait que la r conciliation notamment entre le gouvernement central et les Taleban par le biais du programme PTS Program Takbim e Solh programme renforcer la paix en Dari devait tre ignor e par l OTAN et cela contre lavis britannique Face aux r ticences des hommes politiques britanniques mais aussi face au refus d un certain nombre d alli s otaniens de s investir dans la rh torique contre insurrectionnelle Papproche britannique de la stabilisation est de plus en plus fr quemment int g
541. ternationales En janvier 2005 des Termes de R f rence permirent la formalisation des priorit s fix es au PRT notamment leur soutien la reconstruction et la R forme du Secteur de la S curit leur r le dans les n gociations sur le terrain permettant d accro tre l autorit du gouvernement central et la n cessit de coordonner les PRT avec les repr sentants de l administration dans les provinces et au niveau minist riel 62 Enfin en 2006 POTAN renfor a la coh rence du concept en ditant un 259 Entretiens Kaboul novembre d cembre 2003 260 MCNERNEY Michael Stabilization and Reconstruction in Afghanistan op cit pp 33 35 261 M me si l agence am ricaine de coop ration laffirme Voir USAID Provincial Reconstruction Teams in Afghanistan An Interagency Assessment PN ADG 252 USAID Washington DC June 2006 262 Terms of Reference for CFC and ISAF PRTS in Afghanistan adopt s le 27 janvier 2005 182 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits manuel PRT Handbook et en organisant des pr parations de cinq jours au d ploiement en PRT l Ecole d Oberammergau A l issue de ces processus de d finition des t ches et missions des PRT Pambition de ces unit s fut consid rablement r valu e Au d part destin es n tre qu une empreinte de la coalition sur le mod le des Civi Military Operation Center les PRT sont depuis 2005 charg s de souteni
542. tes que le concept avait suscit ses d buts L absence de v ritable strat gie ou unification du concept et d une doctrine semble de ce point de vue fortement contraindre l utilisation de cet outil civilo militaire Les PRT sont effectivement command es par une nation leader qui emploie ses propres troupes conseillers politiques et de d veloppement Si au d but des op rations USAID et DFID devaient fournir des personnels pour Pensemble des PRT la reprise de ces unit s par les pays europ ens 265 Entretien avec un fonctionnaire de la MANUA Paris 2005 266 Selon lexpression de Peter Viggo Jakobsen VIGGO JAKOBSEN Peter PRTs in Afghanistan successful but not sufficient DISS Report 2005 n 6 qui fut reprise par un militaire du CJ9 au Quartier G n ral de la FIAS Kaboul septembre 2007 185 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy s accompagna d une reprise des postes de conseiller en d veloppement par les agences de coop ration nationale Le financement des projets qui constituent le c ur de leur action reste donc compl tement d pendant des m canismes de financement bilat raux267 multipliant les risques d clatement des strat gies internationales en autant de nations participantes Les tendances tr s fortes au renforcement du contr le des troupes par les cha nes de commandement nationales dans le cadre des d ploiements de POTAN d j constat e au Kosovo et
543. teur de la s curit et non du sysf me de la s curit comme exigent plut t les lignes directrices de l OCDE rappelle les effets pervers potentiels d initiatives con ues et ex cut es en ordre dispers Portant la caricature l effet de mode dont b n ficie actuellement la RSS les programmes tr s superficiels de formation auxquels le DOMP semble se convertir progressivement r v lent une d sinvolture regrettable dans l usage du concept Dans le m me temps les bilans tr s mitig s des campagnes de DDR en Afghanistan comme en RDC devraient rappeler aux principaux intervenants ext rieurs la n cessit d une approche commune et int gr e En la mati re les d saccords m thodologiques tr s vifs entre Banque mondiale et PNUD au Congo font cho l clatement des efforts europ ens en mati re de RSS dans ce pays Il importe donc d identifier les principales limites de Paction internationale dans ces domaines et de proposer quelques r formes susceptibles en am liorer la conception et l ex cution dans le cadre d op rations futures 299 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy 1 R guli rement mettre jour la doctrine en mati re de DDR Le DDR a b n fici d am liorations consid rables ces derni res ann es Le Secr tariat de PONU a men un effort non n gligeable en mati re de Lessons learned et a pu r cemment publier un DDR Field Manual tr s complet Par ailleurs
544. thority Boulder Lynne Rienner Publishers 1995 6 White House the National Security Strategy of the United States of America Washington D C september 2002 7 ROTBERG R I ed 2003 Szate Failure and State Weakness in a Time of Terror Washington D C Brookings Institution Press Pour une analyse historique et critique voir BILGIN Pinar MORTON Adam Historicising representations of failed states beyond the cold war annexation of the social sciences Third World Quarterly vol 23 n 1 2002 pp 55 80 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy la r ponse varie selon l interlocuteur et un objectif politico strat gique est d un point de vue sociologique toujours le fruit d une multiplicit de d clarations politiques susceptibles d avoir un pouvoir contraignant sur les pratiques Dans ce contexte m me si la dimension instrumentale de la reconstruction d Etat ne saurait tre n glig e cette derni re peut galement tre appr hend e comme un objectif politico strat gique part enti re dans nombre d Opex contemporaines Avant d aborder la question du r le sp cifique des militaires dans la reconstruction institutionnelle et politique il peut alors tre utile de commencer par une analyse de la strat gie politique internationale consistant mener des interventions militaires dans le but de construire de reconstruire restaurer de transformer ou
545. ti re du mandat de 2002 sous Chapitre VI A l est par n cessit plut t que par choix la MONUC est devenue Pune des op rations coercitives les plus vigoureuses de Phistoire du maintien de la paix onusien Pourtant une certaine logique de la reconstruction de PEtat peut tre relev e dans les deux cas rendant une relative unit d action l ensemble MONUC Kinshasa la MONUC essentiellement civile a organis les conditions d une galisation progressive des structures de l Etat par le biais de commissions mixtes oeuvrant au compte goutte la mise en place 37 Entretien dans une ambassade europ enne Kinshasa juillet 2007 249 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy d institutions nouvelles et surtout par l organisation d lections jug es globalement satisfaisantes par les organisations internationales d observation Parall lement un large projet de d centralisation incluant la cr ation de nouvelles provinces et un syst me th orique de redistribution plus quitable des revenus de chacune d entre elles est suppos d samorcer les m canismes fondamentaux du syst me kleptocratique en place A Pest la MONUC a d remplir les cases vides dans lesquelles PEtat congolais demeurait absent comme dans le cas extr me de lIturi en 2003 Combattant les spoirs congolais non signataires de PAGI ou trangers du processus la MONUC a ainsi c
546. ticipation des militaires dans les contextes post conflit le Rapport Brahimi a mis en vidence leurs besoins pour une action plus efficace 1 un mandat clair 2 des directions politiques claires 3 des moyens compatibles avec la finalit recherch e 4 une planification conjointe militaire et politique 5 un renseignement muscl 6 des r gles d engagement muscl es auxquels il faut ajouter deux autres conditions 7 un tat final clair 8 une unit d efforts avec les autres acteurs intervenants ONG secteur priv etc 122 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits Le recours des Nations Unies aux soci t s militaires priv es Les soci t s militaires priv es participent aussi activement dans ces t ches de DDR RSS l image de Dyn Corp au Lib ria En effet les missions onusiennes de reconstruction tatique souffrent d un d calage chronique entre d une part les t ches r aliser sur le terrain et d autre part le profil du personnel civil d ploy Les missions regorgent de g n ralistes capables d intervenir dans diff rents domaines de fa on superficielle alors qu il faudrait davantage de sp cialistes pour mettre profit leur expertise en mati re de reconstruction post conflit r forme de l administration publique refonte du syst me sanitaire formation de juristes etc d faut de ce type de profils soit les militaires remplissent d
547. tif qui inclut en particulier la protection des populations les forces de la MONUC engagent plusieurs reprises les combats avec les bellig rants locaux non signataires de Sun City La mont e en puissance se poursuit ainsi au fil de graves incidents qui placent chaque fois la MONUC face l obligation de renforcer son dispositif et ses r gles d engagement le 25 f vrier 2005 neuf casques bleus bangladais sont abattus Kaf en Ituri par la milice du Front nationaliste et int grationniste FNI La riposte du 1 mars 2005 constitue la premi re mise en uvre des pr rogatives de la Division Est nouvellement tablie Kisangani par le g n ral 35 Entretien au Quartier g n ral de la Division est Kisangani juillet 2007 238 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits Cammaert C est alors lop ration militaire la plus vigoureuse de l histoire de la MONUC Utilisant notamment les h licopt res d attaque Mi 24 Hind du contingent indien les forces internationales ratissent la zone de Loga et tuent plus de cinquante miliciens Pourtant moins d un an plus tard en janvier 2006 une offensive soudaine de Laurent Nkunda qui taille en pi ces au Nord Kivu la 5 me Brigade int gr e des FARDC n entra nera aucune r action militaire de la part de la MONUC Face un rebelle soutenu par le Rwanda mais toujours officiellement membre des FARDC la r action de la MONUC ne peu
548. tion afin d entreprendre le changement politique vis par l intervention militaire La RAM a dans une certaine mesure montr e son efficacit dans la premi re partie de l intervention en Irak mais il n en fut pas de m me pour la deuxi me phase dite Phase IV dans le jargon du Pentagone savoir la phase de stabilisation et de reconstruction En effet si un des objectifs de la RAM est de permettre aux militaires am ricains de dissiper le brouillard de la guerre Jog of war en favorisant d importantes innovations en termes de capacit s de combat on observe une nette r ticence d velopper les m mes capacit s pour la phase de reconstruction post conflit parce que ces missions requi rent un entra nement sp cialis et des r gles d engagement qui sont contraires celles n cessaires pour le combat high tech Les militaires am ricains sont d autant plus r ticents assumer de telles missions qu ils sont impr gn s du double syndrome du Vi t Nam et de la Somalie cette derni re exp rience ayant donn naissance la notion de mission creep qui traduit l id e d enlisement de glissement de la mission initiale des militaires vers des t ches civiles lorsque les objectifs politiques de lintervention sont modifi s les obligeant ainsi assumer des missions en dehors de leur sph re de comp tence principale Or depuis la fin de la guerre froide la multiplication d inte
549. tion des civils comme justification et devoir l gal de la force le versant humanitaire de l action 40 INTERNATIONAL CRISIS GROUP Katanga La crise oubli e de la RDC Rapport Afrique N 103 9 janvier 2006 p 15 421 Entretien Brigade Sud Kivu Bukavu juillet 2007 42 MONUC Directive 01 07 du Commandant de la Force pour la Protection des Civils en R publique D mocratique du Congo 10 mars 2007 p 4 423 Entretien la MONUC Kinshasa juin 2007 262 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits militaire de la MONUC s accompagne d s lors d actions concr tes et novatrices En d cembre 2006 d j le Bureau de coordination des affaires bumanitaires OCHA en sigle anglais de PONU sous la direction de l un des deux Repr sentants sp ciaux adjoints du Secr taire g n ral publie les Instructions pour l interaction entre les organisations humanitaires et la composante militaire de la MONUC en RDC 4 Ce document d taille les modalit s d change d information entre la force MONUC et les humanitaires de protection des humanitaires par la force MONUC le type d op rations humanitaires du ressort de la Force MONUEC et enfin la formation des contingents en mati re de protection des civils et d assistance humanitaire Mais c est surtout par la directive de mars 2007 que le G n ral Gaye Commandant de la Force MONUC d veloppe un concept d op rations nouveau le Joi
550. tion et segmentation de la soci t afghane qui est divis e en de multiples groupes de solidarit rendant difficile l vocation d une communaut nationale unie Alors que les clich s voudraient r duire la soci t afghane un ensemble de tribus moyen geuses la r alit montre au contraire que le mod le d organisation tribale complexe et militairement organis avec le soutien des conqu rants Safavides 16 me si cle n est v ritablement pertinent que dans une partie seulement du pays le sud et Pest principalement et pour des populations bien pr cises Pachtounes Nuristanis Hazaras Plus que la tribu donc c est bien la notion de gawm 165 Pour une description des paysages afghans et de la g ographie du pays voir DUPREE Louis Afghanistan Princeton University Press 1973 ainsi HATCH DUPREE Nancy An Historical Guide to Afghanistan Afghan Tourist Organisation Kabul 1977 133 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy groupe de solidarit qui est utilis par nombre d auteurs pour montrer lPextr me fragmentation socio politique afghane Chaque afghan se r f re une g n alogie patrilin aire et une parent le qui se vit comme groupe de solidarit plus ou moins endogame la qawm quel que soit son fondement sociologique tribu clan groupe professionnel gawm des mollabs ou des barbiers caste les bari du Nuristan groupe religieux les sayyad ethni
551. tion qui s ach ve doit simplement associer trois bataillons nkundistes un bataillon de non d mobilis s du Sud Kivu ou de la province voisine du Maniema Mix es au niveau seulement du bataillon ces brigades constituent un compromis mutuel pour Kigali comme pour Kinshasa 1 le g n ral rebelle Nkunda se voit r int gr dans l arm e congolaise l gale et dot e d une pleine l gitimit pour s en prendre aux milices du FDLR La d fense des populations 7 du Congo et par extension celle des fronti res du Rwanda choit ainsi une force FARDC gale savoir les nouvelles Brigades mix es BM 2 En r int grant Nkunda au sein des institutions de la R publique Joseph Kabila entend ramener les zones contr l es par Laurent Nkunda dans le giron de Kinshasa A ce titre le mixage annonc seulement apr s coup la population congolaise constitue bien le dernier avatar du syst me de Pretoria les diff rents chefs comme llturien Peter Karim du FNI promu colonel des FARDC fin 2006 sont invit s prendre part au festin des d pouilles de l aide internationale et des ressources mini res du pays et abandonner leurs pr tentions l autonomie arm e Alors que Kabila a choisi une solution de compromis l est il opte pour la confrontation Kinshasa Apr s avoir plac des gouverneurs fid les dans les provinces gagn es par lopposition par un m canisme d achat des voix des repr
552. tions de Jean Pierre Bemba Kinshasa en mars La p riode est en effet tr s peu propice toute prise d initiative par les anciens parrains de la Transition Alors que le nouveau Ministre de la d fense rejette ouvertement les initiatives europ ennes en mati re de RSS reportant syst matiquement les r unions de la Table ronde sur la r forme du secteur de la s curit la R publique Populaire de Chine annonce en septembre 2007 un pr t de 8 5 milliards de dollars la RDC Repr sentant dix fois le montant de laide accord e par l Union europ enne depuis 2002 ce pr t repr sente symboliquement le grand tournant de l apr s Transition Accord sans la moindre contrepartie en mati re de gouvernance au moment m me o la RDC est en n gociation pour un all gement de sa dette selon la proc dure Pays pauvres tr s endett s PPTE des institutions internationales le pr t chinois marque l mancipation soudaine de Kinshasa vis vis de partenaires multilat raux qui ont tent de mani re souvent timide de lui imposer un minimum de normes de gouvernance Si tant est qu il ait jamais t s rieusement 48 Comme en t moigne son entretien au magazine Jeune Afrique SOUDAN Fran ois Kabila cartes sur table Jeune Afrique 24 juin 2007 279 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy mis en oeuvre le mandat implicite de reconstruction d Etat des institutions i
553. tique de d fense et de s curit A Des facteurs historiques et structurels favorables au principe d assistance militaire aux autorit s politiques Le cas de lengagement des arm es britanniques et plus particuli rement de l arm e de terre britannique British Army dans des t ches politiques b n ficie de deux singularit s structurelles qui conf rent ses sp cificit s au cas britannique 121 Nous empruntons ici cet adjectif d signant le mod le de socialisation professionnelle propre aux polices ou plus particuli rement aux constables britanniques notamment Charles Moskos Voir notamment MOSKOS Charles UN Peacemakers the Constabulary Ethic and Military Professionalism Arwed Forces and Society Vol 1 n 4 1975 p 388 401 BRODEUR Jean Paul Maintien et imposition de la paix en Somalie 1992 1995 Cultures amp Conflits n 29 30 Il s agit cependant d un terme fr quemment utilis par les militaires britanniques eux m mes 89 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy La premi re est que pour des raisons qui tiennent Phistoire et Pinsularit de la Grande Bretagne les missions de la Briish Army ont pendant longtemps t d valoris es par rapport la marine et l arm e de Pair car li es davantage des missions de police imp riale zperial policing qu la d fense territoriale Ainsi l exception notamment
554. tte fois selon la volont de certains analystes de la MONUC devra viter les faux semblants impos s par Pretoria ainsi des non ligibles tels que les FDLR et les ADF NALU pr sent s respectivement comme Rwandais et Ougandais devront tre inclus dans le DDR l exception de leurs leaders passibles de crimes de guerre et crimes contre l humanit puisque la majorit d entre eux sont en r alit congolais Le relatif succ s des programmes ad hoc men s en Ituri tout au long de l ann e 2006 a en effet prouv la vanit de l approche purement coercitive men e sous influence am ricaine contre ces groupes depuis les Accords de Lusaka en juillet 1999 275 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy Epilogue Le mixage et le retour la guerre l t 2007 En novembre 2006 la RDC s est enfin dot e d institutions lues L attaque ce moment m me des forces de Laurent Nkunda sur la ville de Sak constitue un d fi ouvert aux nouvelles institutions congolaises Cette offensive est stopp e n extremis pat les h licopt res de la MONUC apr s la d bandade des FARDC charg es de la d fense la ville Pourtant contrairement la d monstration de force de Loga Ituri du printemps 2005 durant laquelle de nouvelles r gles d engagement sont pour la premi re fois mises en uvre la d fense de Sak par les h licopt res de la Brigade Nord Kivu inaugure une nouvel
555. tutions multilat rales lui faisant perdre le monopole de la t che de reconstruction tatique qu elle a tent d acqu rir au cours de ces quinze derni res ann es Les Etats Unis aussi d veloppent des capacit s militaires et civiles de reconstruction et de stabilisation post conflit pour r pondre aux d fis pos s par les deux derniers terrains sur lesquels ils interviennent l Afghanistan et l Irak Conclusions Alors que le m tier militaire est traditionnellement consid r comme le m tier des armes c est dire celui de la guerre et de la pr paration la guerre on observe aujourd hui un net brouillage de la fronti re entre le militaire d une part le civil le policier ou m me le politique d autre part La question de la participation des militaires la reconstruction d Etat s inscrit dans ce cadre Il est vrai que comme nous venons de le voir on peut trouver de nombreux pr c dents historiques la participation des militaires de pays tradition lib rale dans des processus politiques notamment dans les contextes coloniaux le maintien de la paix ou les gouvernements d occupation militaire 6 Cela n emp che que la sociologie historique de l Etat a mis en vidence dans la sph re occidentale un processus progressif et g n ral s tendant sur plusieurs si cles de diff renciation du pouvoir civil et du pouvoir guerrier que la question du r le des mi
556. tutions politiques l gitimes aux yeux de la population En Afghanistan et en Irak la premi re phase de stabilisation s curitaire et politique est pass par une cooptation tr s large d acteurs politico militaires locaux Ce pr alable indispensable la phase dite lectorale porte pourtant en elle le risque d une consolidation des positions d acteurs dont la seule l gitimit est militaire 452 M me si ce n est pas exactement son point de vue une telle th se pourrait facilement tre tir e d une lecture rapide des travaux de Zartman Voir ZARTMAN William Collapsed States The Disintegration and Restoration of legitimate Authority Boulder Lynne Rienner Publishers 1995 290 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits Si comme l ont montr de nombreux travaux sociologiques les conflits participent souvent du processus de formation de l Etat 5 ce constat vaut bien s r galement pour la phase post conflit La reconstruction de PEtat sous tutelle repr sente en effet une p riode d opportunit pour les acteurs politico militaires les plus puissants a priori ou les mieux connect s aux r seaux de l aide internationale Reconstruire les rouages institutionnels d un Etat et tablir un rapport de force favorable ceux que Zon veut voir assumer la responsabilit de son pouvoir ne peut dans ces conditions constituer une strat gie de sortie de conflit Par ailleu
557. u Secteur de la S curit ou pr f rer des actions de d veloppement agricole voire se concentrer uniquement sur des projets impact rapide dans le domaine m dical Cette diversit a t justifi e par la n cessit de pr server pour chaque unit une marge de man uvre importante qui permette aux contingents d valuer les meilleures options qui se pr sentent au niveau tactique et de g rer la situation au mieux en coordination avec les instances provinciale de reconstruction en premier lieu les Comit s de D veloppement Provincial Les PRT sont ainsi responsables de la conduite d valuations des situations de s curit au niveau local notamment l analyse des causes et enjeux de lins curit et la contribution des activit s de d veloppement au niveau de la s curisation En fournissant une expertise m lant questions sociales conomiques et 267 l exception de deux PRT financ es par la Commission Europ enne 186 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits s curitaires elles doivent th oriquement fournir aux organisations civiles comme militaires des l ments d informations et de r flexion permettant de planifier et conduire des strat gies polyvalentes de s curisation et de stabilisation Ainsi les PRT du nord de l Afghanistan devraient tre orient es principalement vers des projets de d veloppement long terme quand celles du sud et du sud est ins r es dans un en
558. u pays au nord et l ouest conna t un renforcement important des pouvoirs de l Etat et une croissance conomique que le terrorisme ne pourra pas enrayer ne posant donc pas de menace g n ralis e au processus g n ral de construction de l Etat Pour d autres le renforcement de l insurrection et l incapacit des troupes de l OTAN r duire cette opposition arm e est le signe d un recul de PEtat et d un processus de d s intitutionnalisation 2 puisque des zones enti res du pays restaient inaccessibles aux repr sentants de l administration comme des organisations internationales Cette vision particuli rement pessimiste se fonde sur la perception d une d gradation de l image du gouvernement et de l Etat li e la corruption importante des lites administratives et politiques l absence de s curit pour les populations et la lenteur du processus de reconstruction B Les logiques politiques des op rations militaires Ce bref aper u des volutions de la situation militaire en Afghanistan depuis 2001 n cessite de revenir sur les ramifications et logiques politiques qui 207 Entretien men au CJ5 HQ ISAF Kaboul septembre 2005 208 Entretiens aupr s des Conseillers Politiques du COMISAF et au Joint Mission Analysis Center de la MANUA Kaboul septembre 2007 20 Entretien au Minist re de la D fense Paris septembre 2007 153 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Ol
559. ud Kivu malgr son remplacement officiel la MONUC par appellation Specific Image Building Activities SIMBAs 265 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy europ ens par leur caract re superficiel et le fait que les soldats eux m mes ne participent pas l effort se contentant de contracter pour cela des entreprises locales Malgr ces critiques souvent fond es il importe de reconna tre importance croissante au sein de la Force MONUC d un mandat de protection allant bien au del de l ternelle question onusienne de lPusage de la force L application de ce mandat en r ponse des besoins localis s a eu pour effet de renforcer encore le r le de reconstructeut d Etat de la MONUC souvent en conjonction avec une section Affaires civiles particuli rement proactive En mati re de gestion des conflits locaux les MOBSs mais aussi les r unions du Cluster Protection incluent de plus en plus des repr sentants congolais ainsi que des d l gu s de la soci t civile Par ailleurs de nombreuses initiatives ont t lanc es dans le but d encourager le dialogue et la r conciliation dans des situations de tension localis e c est une part importante du mandat des Affaires civiles de PONU Celles ci sont parvenues notamment Kisangani et dans le Bandundu avec l aide de Radio Okapi le diffuseur national financ et abrit par la MONUC r duire certain
560. ud Vi t Nam La d b cle de la guerre du Vi t Nam ne saurait pourtant tre imput e un simple d s quilibre entre investissements civil et militaire dans le conflit En effet selon nombre de sources les ressources conomiques de USAID au Vi t Nam auraient t aussi importantes que l int gralit des ressources dont l agence dispose aujourd hui pour l ensemble de ses programmes de par le monde Pourtant les partisans de Papproche contre insurrectionnelle interpr teront souvent la d faite comme la 95 LATHAM Michael E Modernization as Ideology American Social Science and Nation Building in the Kennedy Era by Chapel Hill University of North Carolina Press 2000 United States Agency for International Development cr e par Kennedy en 1961 67 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy cons quence d un manque d investissement civil dans les programmes de pacification et de d veloppement A la fin des ann es 1970 et plus encore sous l administration Reagan dans un contexte marqu par la marginalisation de la doctrine de la contre insurrection et du sation building associ s au Vi t Nam va se d velopper le concept de conflits de basse intensit Low Intensity Conflict LIC Loin de constituer un nouveau paradigme de l analyse des conflits celui ci ne fait en r alit que prolonger les perspectives contre insurrectionnelles ant rieures Tout comme ces dern
561. ui donne pour t che entre autres d assurer la protection des civils et des agents humanitaires sous la menace et autorise pour la premi re fois utiliser tous les moyens n cessaires pour s acquitter de son mandat en Ituri et dans les limites de ses capacit s dans le Nord et le Sud Kivn Par ailleurs les effectifs de la mission sont augment s hauteur de 10 800 hommes Ce nouveau mandat demeure bien entendu conditionn comme tout mandat d une op ration sous chapitre VII la mise disposition effective des moyens autoris s par la r solution et une r elle volont politique de la part des autorit s politiques de la mission et des Etats membres du Conseil partir de la r solution 1493 un mouvement inexorable se trouve donc engag l appropriation des acquis d Arf mis par les diff rents acteurs est 352 Interrog s ce sujet plusieurs membres du personnel diplomatique fran ais assurent n y re pour rien mais n avoir rien fait pour faire taire la rumeur tr s utile Kinshasa juin 2007 353 Son Quartier g n ral des op rations DHQ est litt ralement install dans la cour de PEMA Paris dirig par le g n ral Neveux avec un Etat major comptant plus de 60 de Fran ais 354 Elle fait notamment figure d inspiration majeure pour le concept des Groupements tactiques interarm es ou Battle Groups propos s par le Royaume Uni et la France en novembre 20
562. uire les m mes effets De mani re significative les travaux de reconstruction dans les provinces furent de plus en plus contraints par la violence des luttes entre factions et la persistance des insurg s et terroristes Tout au long de lann e 2002 l id e d un engagement plus important des militaires dans la stabilisation et le soutien la reconstruction prit de l ampleur de telle mani re que Pagenda de la lutte antiterroriste et celui de la reconstruction de PEtat semblaient progressivement se confondre La construction d un Etat alli devait permettre d endiguer durablement le terrorisme que les troupes internationales taient venues combattre Dans cette optique le d ploiement des PRT dont il sera sujet plus bas tait cens r pondre aux d fis pos s par la violence dans les provinces en acc l rant la reconstruction et en fournissant un soutien mat riel militaire ou politique l installation des institutions dans les provinces En m me temps que les op rations de combat destin es r duire imm diatement les foyers de r sistance l engagement des militaires dans la reconstruction fournissait un objectif de plus long terme destin supprimer les sources du terrorisme et de linsurrection Fin 2003 la reprise par l Allemagne de la PRT de Kunduz initia P largissement du mandat de la FIAS hors de la zone de Kaboul qui s tendit progressivement dans le nord puis l ouest et enfin le sud et l est du pays
563. un biais favorable Joseph Kabila Celui ci demeure en effet aux yeux des principaux parrains de la Transition le titulaire l gitime du pouvoir malgr l absence ce stade de validation par les urnes Le processus mixte DDR RSS que repr sente le Tronc commun est donc non seulement en retard il a n glig une force de pr s de dix mille hommes qui tient Kinshasa et les grandes villes de Pest et dont le soutien au futur candidat Joseph ne fait pas Pombre d un doute Cette n gligence du CIAT sur la question des GSSP constitue pour les opposants congolais Pune seulement des nombreuses preuves suppos es de Pagenda cach de la communaut des donateurs366 Renforc s dans cette conviction par les formulations quivoques d un rapport de la D l gation de PUE Kinshasa fuit au printemps 2006 par un r seau d opposition bas Paris PUDPS et ses alli s contestent alors radicalement la l gitimit du processus lectoral L UDPS s est d j pos en 2005 en bouc missaire et a boycott l enregistrement des lecteurs afin de prouver absence de soutien populaire au processus Plusieurs incidents maillent en effet la fin de l ann e 2005 et le d but 2006 la passivit de la MONUC face l attaque du g n ral Nkunda en est un et contribuent ternir l image de la communaut des donateurs internationaux dans la capitale Tout d abord la tentative maladroite d Etie
564. un soutien aux forces sp ciales renseignement conseil interpr tes et titre exceptionnel tre int gr s des op rations des forces sp ciales Ces deux fonctions ne conf rent pourtant de sp cificit au CA dans la mesure o ils peuvent tre effectu s par des Psyops ou d autres unit s Ce qui conf re une v ritable sp cificit aux CA c est leur fonction de soutien l administration civile dont le but est la restauration et la stabilisation d un gouvernement tranger but qui implique un champ d action tr s vaste Le soutien l administration civile inclut trois volets l assistance civile dans laquelle les CA soutiennent les structures gouvernementales sans exercer une administration directe administration civile en territoire ami qui peut aller jusqu la reconstruction enti re du th tre d op ration et l administration en territoire occup Ces fonctions sp cifiques aux CA impliquent la capacit de s engager dans des domaines de comp tences sp cifiques qui sont normalement du ressort du gouvernement sur le th tre Elle est exclusivement le fait des unit s des Civil Affairs Commands de PUSAR dans la mesure ou ces activit s requi rent des sp cialit s civiles tr s pointues Ainsi les unit s de r servistes sont form es pour avoir des comp tences fonctionnelles civiles regroup es dans les quatre cat gories que constituent les services gouvernementaux admi
565. une part la persistance dans cette zone d une forte pr sence d ex Forces d autod fense populaire FAP ces groupes de villageois arm s par Laurent D sir Kabila pour faire face l invasion rwandaise de 1998 et assimil s depuis aux groupes Mayi Mayi plus anciens surtout pr sents dans les Kivu D autre part les exactions commises par les FARDC en op ration En effet d ploy s en novembre 2005 pour d loger les Mayi Mayi responsables dans la r gion de Mitwaba d exactions ayant caus plus de 75 000 d plac s les soldats gouvernementaux non pay s s en prirent d s d cembre aux communaut s locales d j tr s fragilis es causant l exode de 48 000 habitants suppl mentaires Enfin le troisi me probl me constitue le blocage du Conseil de S curit la mise disposition des casques bleus r clam s par le Secr taire g n ral dans son Troisi me rapport sp cial d ao t 20048 La Brigade Katanga 3 500 hommes que demand e par Kofi Annan ne verra jamais le jour Malgr le rappel de cette exigence sous un format r duit 2 500 hommes dans le Rapport sp cial sur les lections pr sent en mars 2005 seuls 300 hommes suppl mentaires sont finalement autoris s par le Conseil de s curit en octobre 2005 maintenant les effectifs globaux de la MONUC 17 000 hommes dont environ 15 000 stationn s en permanence en Ituri et dans 7 Afin de ne pas mettre le pr sident Kabila dans une position inco
566. union de la population gouverner du moins de se pr valoir de pouvoir faire la synth se des contradictions soci tales existantes 22 BRODEUR Jean Paul Maintien et imposition de la paix en Somalie 1992 1995 Cultures amp Conflits n 29 30 1998 pp 175 193 233 van CREVELD M zbe Rise and Decline of the State New York Cambridge University Press 1999 24 SCHMITT Carl La Notion du Politique Th orie du Partisan Paris Flammarion 1992 19 Yann Braem Alexandra de Hoop Scheffer Christian Olsson Rapha l Pouy Il n y a pas de solution r ellement satisfaisante ce dilemme mais il permet n anmoins de poser une question importante est ce que l engagement des militaires dans la reconstruction d Etat revient importer la guerre compris comme une strat gie de confrontation au sein de la cit de la pos ou au contraire de civilianiser la profession militaire On ne peut certainement pas r pondre cette question dans l absolu et de mani re cat gorique Cependant dans la mesure o on ne saurait risquer une militarisation du politique au travers de doctrines de type contre insurrectionnelles26 ou contre r volutionnaires la d militarisation des rapports sociaux tant g n ralement l objectif m me de la pacification en Opex on peut d ores et d j postuler que ce risque n cessite probablement d essayer de distinguer la composante militaire de la composante c
567. ur la question du d ficit am ricain en mati re de planification de la reconstruction politique Ce n est alors que dans un deuxi me temps et progressivement que les militaires britanniques notamment au niveau de la brigade stationn e Bassora ont d fini leur approche en terme de stabilisation politique 6 et cela semble t il avant les militaires am ricains le g n ral Petraeus except Ainsi d s 2004 ils ont particip directement au processus de formation du conseil provincial de Bassora et ont tent d uvrer pour la reconstruction conomique et politique de la province malgr le manque de moyens En d pit de relations relativement bonnes au dire du personnel militaire britannique interrog avec le personnel de la CPA du FCO et de DFID la perception dominante semble tre qu il y a eu de nombreuses occasions rat es du fait d un d faut de ressources civiles notamment financi res de l optique de DFID plus centr e sur la r duction 136 M me si les termes de stabilisation et de s ability operations sont fr quemment utilis s dans le vocable militaire britannique et cela notamment depuis la mission de la KFOR au Kosovo il n y a pas v ritablement de d finition consensuelle D s lors beaucoup de militaires britanniques s accordent dire soit qu il s agit d une approche interm diaire entre le PSO et la contre insurrection soit qu il s agit d un terme politiquement neutre et
568. us de d veloppement de leur pays Les militaires doivent y tre impliqu s d s la conception du processus pour l valuation des moyens militaires n cessaires et pour pr ciser leur emploi Les missions sont multiples s curisation du dispositif renseignement sur les groupes arm s sur les armements soutien des l ments participant au DDR Dans la phase de d mobilisation les militaires peuvent tre mis contribution pour enregistrer les ex combattants tablir leur profil ceux ci pouvant le cas ch ant tre int gr s aux forces de d fense et de s curit locales restructur es ou en passe de l tre Aux Nations Unies la d mobilisation et la r int gration des anciens combattants sont consid r es par les Nations Unies comme des t ches r aliser en partenariat avec des experts civils pour compl ter l approche militaire par une approche plus socio conomique du processus de DDR notamment pour le processus sur le plus long terme de r int gration Les militaires ont pour fonction de venir en soutien aux civils en assurant la s curit de la mission afin qu elle se d roule dans les meilleures conditions Or dans des contextes d ins curit intense les militaires se voient souvent intervenir chaque tape du processus de DDR comme c est le cas en Afghanistan par exemple 120 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits La r forme du secteur s curitaire RSS est un
569. usiens m mes Si rien n oblige l galement les pays contributeurs de troupe infl chir leur position l activisme particulier du Repr sentant sp cial du Secr taire g n ral Wiliam Swing et du Commandant de la force le g n ral Gaye est tel que les pratiques changent assez rapidement En t moigne un second rapport enqu te du BSCI le 30 juin 2007 toujours Bunia dans lequel de nombreuses accusations nouvelles contre les casques bleus se r v lent cette fois souvent infond es35 La pratique d un couvre feu de 18h00 6h00 les limitations au transport de passagers non MONUC dans les v hicules de service la politique de non fraternisation la d signation de zones interdites et enfin l obligation du port permanent de uniforme permettent de limiter les changes entre soldats et prostitu es En dehors de la question grave de lPexploitation des mineures celle de la prostitution appara t de nombreux analystes de la MONUC comme une question insoluble qui a fait tout particuli rement scandale au Congo car il fait avant tout cho aux pratiques m mes des combattants congolais en marge d une guerre atroce Il ne s agit pourtant pas l du principal cas dans lequel les soldats de la paix semblent muler les efforts de leurs partenaires des FARDC en mati re d indiscipline et d irrespect des populations civiles Le trafic de carburant par les casques bleus constitue de lavis m me d une fonctionna
570. utod fense est parfois significatif Ce chapitre entend donc d chiffrer le parcours qui a fait passer la MONUC de lune des op rations les plus honnies de l histoire de PONUS un dispositif finalement producteur de doctrine en mati re de protection des populations Il entend galement montrer comment la Division Est a constitu de fait et pour des raisons au d part op rationnelles la seule instance de la MONUC avoir tabli au niveau local des structures de m diation et de r conciliation qui elles m mes 380 ce titre le nombre de r ponses une recherche Google sur les mots cl que fait la monuc est assez loquente Celle ci renvoie 340 r ponses alors qu une recherche quivalente sur d autres missions africaines contemporaines donne seulement sept r ponses pour lONUCI C te d Ivoire et en anglais quatre pour PUNMIL Liberia et deux seulement pour lUNAMSIL Sierra Leone 250 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits constituent une caract ristique indispensable de la reconstruction de PEtat vue d en bas A L trange mulation de la Force MONUC et des FARDC une pr sence militaire pr datrice pour les populations civiles Vue d en bas pourtant la Mission de PONU en R D Congo Pest au d part pour ses m faits sur la population locale Qualifi s d Abou Ghraib de PONU par les ditorialistes radicaux am ricains proches du Parti r publica
571. valent Management in Post Conflict Afghanistan Challenges to Buildon Local Ownership in EBNOTHER Anja H amp FLURI Philippe H After Intervention Public Security Management in Post Conflict Societies GKS Vienna 2005 pp 59 99 15 Voir ROSSI Simonetta amp GIUSTOZZI Antonio Disarmament Demobilisation and Reintegration of ex combatants DDR in Afghanistan constraints and limited capabilities LSE Crisis State Research Center Working Paper London June 2006 14 Disbandment of Illegal Armed Groups 15 Entretien aupr s du Conseiller Militaire de la MANUA Kaboul septembre 2007 Voir NATIONS UNIES La situation en Afghanistan et ses cons quences pour la paix et la s curit internationale Rapport du Secr taire G n ral au Conseil de S curit A 62 345 S 2007 555 New York 21 09 2007 144 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits justifiant l armement des diff rents groupes de population au profit d un camp ou d un autre 1 Dans le domaine de la justice les r sultats sont jug s unanimement comme catastrophiques ce secteur manque d infrastructures de personnels comp tents et form s d implication internationale La majeure partie des contentieux est examin e par les voies traditionnelles de r glement des conflits et les Afghans font appel d abord et avant tout aux m canismes qu ils connaissent le mieux Une conf rence tenue Rome durant P t
572. vec les chelons de commandement sup rieurs ce titre ils participent directement aux combats qui opposent les forces afghanes aux insurg s Depuis 2006 la FIAS s est progressivement appropri ce dispositif d accompagnement des unit s militaires afghanes en d ployant des Operational Mentoring Liaison Team 235 Entretien au Minist re de la D fense Paris avril 2005 236 Entretien au CSTC A Kaboul septembre 2007 166 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits Dans la perspective du renforcement de son dispositif de formation de arm e afghane CSTC A encourage depuis 2007 la multiplication de ces unit s par POTAN afin que les troupes am ricaines d gag es de leur implication sur le terrain avec les unit s militaires puissent se d ployer beaucoup plus largement avec les unit s de police L engagement des militaires sur le terrain se r alise donc travers des dispositifs plus dilu s int gr s dans des unit s afghanes B Les difficult s de la formation des arm es En mati re de formation de l arm e afghane objectif de la mission est de cr er une arm e r guli re entra n e et aguerrie 23 qui permette PEtat de se d fendre Mais selon les militaires charg s de la formation de l arm e l urgence du combat contre l insurrection commande une concentration particuli re sur les troupes de contact et l infanterie au d triment des structures de gestion
573. vent tre du domaine d une arm e particuli re transports a riens on maritimes dans des r gions d pourvues d infrastructures d un service aide m dicale on poss der un caract re interarm es op rations civilo militaires Par leur pr sence au sol les forces terrestres y jouent un r le majeur qui peut se traduire par la ma trise de l environnement la s curit l appui aux transports etc L organisation des consultations lectorales le d ploiement de l administration les actions de coop ration et de d veloppement d pendantes des autorit s diplomatiques la fluidit de certains circuits conomiques en font partie Dans tous les cas dans ce domaine comme dans d autres le commandement doit cerner le p rim tre de son action afin de ne pas s engager au del des capacit s que la Force peut consentir et de ne pas tenter de r aliser ce que d autres acteurs peuvent et savent faire souvent mieux que les forces arm es Source Gagner la Bataille Conduire la Paix les forces terrestres dans les conflits aujourd hui et demain FT 01 CDEF janvier 2007 60 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits Ce document r affirme notamment que les forces terrestres ont vocation jouer un r le dans la reconstruction d Etat la fois indirectement au travers des actions de s curisation contribuant la stabilisation de la situation politique mais aussi plus directemen
574. vernement et pr f reront une attitude attentiste Le probl me est cependant que si l on ne fixe pas de calendrier de retrait et que l on laisse entendre que la pr sence internationale perdurera de mani re ind termin e le gouvernement et les administrations locales seront leur tour incit s d velopper des comportements opportunistes en vitant de se laisser contraindre par imp ratif d efficacit et de l gitim politique dans un contexte o les forces internationales sont susceptibles de venir les soutenir en cas d instabilit politique majeure et o l inverse toute dysfonction politique pourra tre imput e aux acteurs internationaux Le soutien apport par les forces militaires internationales l Etat tiers devient alors autant de raisons pour ce dernier de ne pas faire les choix difficiles et les sacrifices qu appellent les imp ratifs d efficacit et de l gitim de l administration d Etat On pense ici imm diatement encore une fois au cas de l Irak Le pr sence internationale se trouve alors in vitablement prise entre le marteau de l attentisme politique de la soci t politique locale et l enclume de l opportunisme gouvernemental et des administrations d Etat D s lors que premi rement ces trois dilemmes interagissent les uns avec les autres en les renfor ant ou en les affaiblissant et que deuxi mement leur nature et les proportions respectives d
575. vironnement beaucoup plus violent devraient se concentrer davantage sur des projets impact rapide destin s accro tre le consensus entourant les actions de la FIAS Il reste que cette autonomie du terrain se traduit bien souvent si l on suit les entretiens qui ont t men s Kaboul ce sujet26 par un parpillement de l action de l OTAN en diff rentes directions qui ne se recoupent pas v ritablement Cette autonomie et cette importance des priorit s nationales a des cons quences d un point de vue militaire comme civil Au niveau civil l autonomie des niveaux tactiques permet aux unit s d valuer les besoins particuliers qui peuvent se manifester dans une zone au del de la d finition nationale des priorit s de d veloppement Mais elle peut aboutir galement un clatement des pratiques de d veloppement des unit s Effectivement si les PRT sont cens s s int grer dans le cadre g n ral de la strat gie de d veloppement Interim Afghan National Development Strategy l ANDS et se coordonner avec les repr sentants locaux et centraux du gouvernement aucun l ment de contrainte ne permet v ritablement de s en assurer L int gration des PRT dans campagne g n rale de d veloppement peut donc varier tr s sensiblement d une unit une autre d autant que la strat gie nationale a mis du temps se traduire en des mesures concr tes d clin es en agenda provincial de d veloppement De m me l
576. vrait revenir des autorit s civiles Cependant les militaires peuvent tre amen s jouer un r le d appui et de concours dans cette reconstruction de mani re transitoire Quelles sont alors les comp tences sp cifiques dont les militaires disposent et qui seraient pertinentes cet gard 3 M me lorsqu ils disposent de ces comp tences les militaires en Opex sont ils les acteurs idoines pour les mettre profit dans la tentative de 2 BADIE Bertrand L Etat import l occidentalisation de l ordre politique Paris Fayard 1992 2 TILLY Charles Coercition et capital dans la formation de l Europe 990 1990 Paris Aubier 1992 ELIAS Norbert la dynamique de l occident Paris Calmann L vy 1975 22 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits ressusciter un Etat failli S il s agit de pratiques usage dual civilo militaire pourquoi les civils ne voudraient ou ne pourraient ils pas les mettre en uvre eux m mes Telles sont les questions auxquelles nous nous efforcerons de r pondre dans le cadre de cette tude Pour cela il est ici utile de revenir sur les enjeux d finitionnels et les questions m thodologiques que pose la notion de reconstruction d Etat Les enjeux d finitionnels et m thodologiques de la notion de reconstruction d Etat Que peut on entendre par reconstruction d Etat ou state building et quelle relation une telle d finition
577. vu des Conventions de Gen ve Convention IV de Gen ve relative la protection des personnes civiles en temps de guerre 12 ao t 1949 Titre III Section III Territoires occup s Extraits Article 49 Les transferts forc s en masse ou individuels ainsi que les d portations de personnes prot g es hors du territoire occup dans le territoire de la Puissance occupante ou dans celui de tout autre Etat occup ou non sont interdits quel qu en soit le motif Article 50 La Puissance occupante facilitera avec le concours des autorit s nationales et locales le bon fonctionnement des tablissements consacr s aux soins et l ducation des enfants Article 51 La Puissance occupante ne pourra pas astreindre des personnes prot g es servir dans ses forces arm es ou auxiliaires Toute pression ou propagande tendant des engagements volontaires est prohib e 50 Le r le des militaires dans la reconstruction d Etats apr s les conflits Article 52 Aucun contrat accord ou r glement ne pourra porter atteinte au droit de chaque travailleur volontaire ou non o qu il se trouve de s adresser aux repr sentants de la Puissance protectrice pour demander l intervention de celle ci Article 53 Il est interdit la Puissance occupante de d truire des biens mobiliers ou immobiliers appartenant individuellement ou collectivement des personnes priv es l Etat ou de
578. x sont de vrais politiques en action De ce point de vue il semblerait au risque de g n raliser outrance que l exp rience coloniale fran aise ait t davantage marqu e par la figure du gouverneur militaire aux pouvoirs civils que la tradition britannique plus empreinte d un mod le de coordination civilo militaire ou selon une formule moins anachronique de coordinated government machinery Mais dans les deux cas le contexte propre l poque coloniale invite la circonspection quant aux discours sur le n cessaire retour de ces doctrines en Opex Ces approches doctrinales sont en effet dans une certaine mesure indissociables de l poque qui les a vu na tre l autonomie politique de l officier b tisseur tait quasi in vitable dans un contexte dans lequel il op rait loin des centres de d cision gouvernementaux et en l absence des syst mes de communication labor s sans parler de lenvironnement m diatique qui caract risent les Opex contemporaines Les Bureaux arabes du temps de Bugeaud en Alg rie et plus tardivement les Affaires indig nes notamment dans le protectorat du Maroc ont ainsi vu les militaires fran ais s engager dans des t ches d administration et de contr le de populations et de territoires mais aussi parfois d assistance qui sortent consid rablement du cadre du domaine r serv traditionnel des militaires On peut galement mentionner le
579. ys dans la guerre civile PONUMOZ d cida que les lections seraient men es apr s que la d mobilisation des parties en conflit soit bien entam e Cette d cision servira de jurisprudence pour les op rations suivantes Dans ces cas du d but des ann es 1990 PONU devait faire face la d faillance de l ex tuteur Afrique du Sud pour la Namibie PURSS pour le Mozambique en remettant en marche des institutions d j existantes en m me temps PONU fut la d couverte empirique du ph nom ne du collapsed state Etat effondr en Somalie pour la premi re fois L exp rience somalienne puis le cas de la Bosnie Herz govine montrent que la reconstruction de l Etat n a jamais vraiment t l objectif affich des op rations men es par PONU mais plut t par d faut par largissement successif des mandats du pur maintien de la paix des objectifs plus intrusifs de reconstruction politique Il s est souvent av r que la strat gie de sortie et surtout la pr servation de la stabilit apr s l intervention onusienne d pendaient de la capacit onusienne mener des t ches de s ate building Celles ci sont souvent la cons quence ou un instrument pour d autres objectifs de lintervention et rarement un objectif en soi ce qui explique les improvisations et le manque de pr paration Le sfate building est devenu un enjeu onusien plus par accident que par volont en r ponse la complexit de la r alit sur le t

2ème partie : Atouts et faiblesses d`une force de police à statut

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