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Comprendre les mécanismes de sorties du système de prise en

1. services CAE HE Ne saisit pas Poursuite SCENE R orientation 4 Propan intervention AAJ C g l Services SCENE 2 cen LENET A mais modalit s differences our d appe renouvellement S par exemple de Investigations homologation Fin premi re intervention AAJ ligne SAJ Probs regles ou suffisamment apais s Difficult s h non collaboration R orientation SCENE 3 Programme Pong d aide SAJ ou suffisamment Ne Code M Non collaboration et tat de danger Difficult s et non collaboration Services mandat s Recherche sur les m canismes de nonjsorties de l Aide la jeunesse 201 1 Focuk s universitaires Saint Louis 3 1 Cadre l gal r glementaire et proc dural Ouverture du programme d aide Une situation ira jusqu au stade du programme d aide formalis et encadr par le conseiller avec un d l gu de la section sociale d sign pour un suivi plus r gulier de la situation il est probable mais pas automatique que ce soit le d l gu ayant r alis l investigation au pr alable ainsi qu un d l gu en chef pour superviser le d l gu s il s av re n cessaire de mandater un service et ou de faire prendre des engagements la famille et de les accompagner ou encore en cas de prise en charge financi re de l A de la jeunesse pour un internat par exemple C est v ritablement ce stade que l on peut parler de jeune
2. je fais en gros confiance aux services et donc je lis et j coute ce que les services disent et constatent Parce que s ils sont mandat s et qu ils font des rapports ce n est quand m me pas pour les afficher au mur Un juge de la jeunesse Si les services appr cient que leur avis soit pris en compte ils ne souhaitent pas pour autant que seul leur avis fonde la d cision ou tout le moins que cela soit pr sent ainsi aux jeunes et aux familles Car cela donne trop de poids au service et risque de contrarier les relations tiss es entre les intervenants et les int ress s En outre cela para t normal que les mandants se basent sur d autres l ments pour prendre une d cision Quand un mandant dit a d pendra des rapports du SPF les gens disent a d pend de vous mais nous on donne les informations c est le SAJ qui d cide Enfin c est vrai que a d pendra un peu de nos rapports mais bon apr s c est compliqu pour nous Un SPF les gens ne sont pas dupes parce qu ils savent bien que c est nous qui ils ne rencontrent pas les d l gu s ils rencontrent une fois le mandant donc ils savent bien que c est nous qui sommes sur le terrain et que la d cision elle est prise en fonction des l ments qu on donne Alors a a va mais si en plus on porte les l ments et la d cision enfin en tout cas on l oriente a ne va pas quoi a ne va pas Non je pense que a serait bien q
3. mais en fait dans la r alit ce n est pas si simple que a de tout quitter de devoir se dire o est ce que je vais loger Comment est ce que je vais survivre pour des raisons financi res ce n est pas si simple que a de se s parer m me si on dit que c est l autre qui pose le probl me hein il ne faut pas sous estimer a Chercheur Donc l a va tre difficile pour vous de fermer le dossier C est dire qu il y a un cheminement qui va devoir se faire mais c t de ce cheminement l il y a toute une s rie de choses d ordre administratif qui vont se greffer C est vrai que si vous avez un couple qui est mari et o vous avez une maman qui ne travaille pas et o on se dit que c est le p re qui pose probl me demander cette m re l avec 3 4 enfants en bas ge de quitter le domicile conjugal d aller s installer dans une maison d accueil et de devoir red marrer z ro toutes ces femmes l ne sont pas toujours capables de le faire Y compris pour des hommes avec une m re qui serait par exemple maltraitante et devoir g rer le quotidien d une famille et en plus aller travailler ce n est pas si simple que a je trouve que parfois on s imagine qu il suffit de Moi je me dis l heure actuelle ce n est pas si vident que a et quand vous voyez le prix des loyers ici je trouve que retrouver un logement comme a du jour au lendemain Chercheur Dans ce cas l vous restez dans la situati
4. assurer la supervision et l encadrement p dagogique et social de jeunes qui vivent en logement autonome Services d aide et d intervention ducative SAIE Les Services d aide et d intervention ducative apportent aux jeunes et leur famille une aide ducative dans le milieu familial de vie ou en logement autonome Services de protutelle SP Les Services de protutelle ont pour activit exclusive la recherche et l accompagnement de protuteurs c est dire de personnes qualifi es pour exercer le droit de garde d ducation de repr sentation de consentement aux actes et d administration des biens de jeunes dont les parents ont t d chus totalement ou Chapitre 1 Le syst me de l Aide la jeunesse 23 partiellement Ces services travaillent sur mandat du conseiller de l Aide la jeunesse Services de placement familial SPF Les Services de placement familial organisent l accueil et l ducation par des particuliers d enfants qui ont besoin d une aide sp cialis e en dehors de leur milieu familial de vie et assurent l encadrement p dagogique et social de ces particuliers Par ailleurs ils travaillent si possible au maintien des relations personnelles des jeunes et de leurs proches et mettent sur pied des programmes d aide en vue de leur r insertion dans leur milieu d origine ou en logement autonome Services mettant en uvre un projet p dagogique particulier PPP Ces services organisent un
5. Dans une situation c tait plus moi qui ai propos au juge strat giquement de fermer le dossier pour diminuer les tensions au sein d une famille On n avait pas suffisamment d l ments concrets de danger ou pas mais surtout on n avait aucune collaboration de la famille et le fait que ce dossier l soit au tribunal a finalement renforc la probl matique dans la famille j ai dit au juge que c tait peut tre mieux de fermer parce que je sentais une telle opposition une telle tension dans cette famille quand j tais l et que a pourrait r veiller de la violence Je suis toujours rest en question quant savoir si ma strat gie tait maligne ou pas Un COE Si le service permet une bonne volution c est justifi que des familles puissent tre accompagn es pendant des ann es Par contre quand le service mandat n est pas plus pertinent car l tat de danger a volu par exemple ou a t mal valu au d part quand il est mandat par manque d autre chose d une place dans une institution d h bergement notamment l on peut parler de prises en charge trop longues Je crois qu on peut tre dix ans dans une situation et a peut tre ad quat Les situations trop longues sont celles o l on est parapluie parce qu on n a pas d autre solution mais qui ne nous conviennent pas o l orientation n a pas t ad quate o on sonne tout le temps au mandant pour dire il y a
6. M me si le mandat s tale sur un an des r unions d valuation sont fix es pendant l ann e afin de faire le point ce qui dynamise les interventions et favorise donc les sorties avant l ch ance de l ann e Les agendas des services mandat s et des mandants ne permettent pas toujours la mise en place de ces r unions d valuation obstacle 8 La nature des relations entre professionnels et int ress s Le climat de confiance construire avec les familles et les jeunes est un facilitant aux sorties une fois qu il existe les personnes oseront davantage faire part de leurs difficult s ce qui rassure les intervenants car s il y a un souci apr s la cl ture a priori elles demanderont de l aide et ne se replieront pas sur elles m mes mais il peut aussi tre per u comme un obstacle puisqu il faut consacrer du temps sa mise en place Le fait que les personnes s accrochent l aide pour des raisons qui peuvent tre multiples perte de confiance volont de prouver qu elles sont de bons parents attachement envers les intervenants etc peut constituer un obstacle aux sorties 9 Les sorties partielles que peuvent constituer l accompagnement du d l gu et le Code M L accompagnement 36 6 peut servir de transition et par l laisser pr sager une sortie mais peut aussi tre synonyme d une intervention potentiellement longue Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effect
7. galement via les IPPJ les SPEPS et les services de m diation notamment pour la prise en charge des mineurs ayant commis un fait qualifi infraction Les limites et paradoxes d une intervention qui se veut sp cialis e visant favoriser la d sinstitutionnalisation et la d judiciarisation de l intervention aupr s des mineurs Des statistiques produites pour le secteur de l Aide la jeunesse prennent pour point de d part l ann e 2002 et proposent une analyse sur cinq ans soit une volution jusqu au 31 d cembre 2006 Elles indiquent une progression r guli re du nombre de mineurs pris en charge sous une modalit ou sous une autre En effet sur la p riode de cinq ans tudi e l ensemble des prises en charge cro t annuellement de 3 2 Il est noter qu en termes d volution de 2002 2006 l augmentation du nombre de jeunes pris en charge dans l aide contrainte 23 de 2002 2006 est nettement plus rapide que l augmentation du nombre de jeunes pris en charge dans l aide volontaire 11 sur la m me p riode 2008 6 Face cette tendance qui questionne les objectifs de d judiciarisation pr n s par le d cret de Aide la jeunesse les 4 Institutions publiques de protection de la jeunesse 5 Services de prestations ducatives et philanthropiques 6 L Aide la jeunesse en quelques chiffres Faits et Gestes D bats et Recherches en Communaut fran aise Wallonie Bruxelles Serv
8. l administration pour conna tre le candidat compatible l offre de service S il y a refus le centre devrait justifier celui ci 6 D finition et dur e des mandats Contenu du mandat Perspectives et pistes 192 La d finition du mandat est un enjeu qui fait l objet d appr ciations divergentes renvoyant in fine des conceptions diff rentes des fonctions de AAJ et des pr rogatives de chacun des acteurs Le mandat doit il tre un mandat imp ratif et strict comme le sugg rent certains indiquant le plus pr cis ment possible aux familles et aux services mandat s le cadre et les objectifs de l intervention et permettant par l une valuation de la r alisation de ceux ci Ou au contraire doit il tre large et it ratif laissant au service mandat le soin d en pr ciser les termes et de les faire voluer A tout le moins il semble indiqu dans ce second cas de figure de distinguer une phase d exploration limit e dans le temps qui devrait aboutir la formalisation d un mandat plus pr cis et une phase de mise en oeuvre Dur e du mandat L Aide la jeunesse fonctionne avec des mandats d un an maximum g n ralement renouvelables sans limite Le terme de l intervention de l AAJ n est donc pas fonction d une dur e pr d termin e mais est fonction de la situation de son volution Pour favoriser des prises en charge plus courtes l opportunit d instaurer des mandats non renouvelables
9. la jeunesse des autorit s mandantes sur cette sc ne le conseiller du SAJ confient des missions mandats diff rents services agr s ou non agr s internes l Aide la jeunesse ou externes Un service de l AAT sollicit par une autorit mandante peut refuser de mani re motiv e la prise en charge mais s il accepte il devra rendre des comptes au mandant sous forme de rapport d volution notamment Nous y reviendrons plus tard Par contre si l Aide la jeunesse confie une mission un service d un autre secteur l aide aux personnes handicap es par exemple estimant que la situation du jeune n cessite l intervention sp cifique de ce secteur celui ci n est pas oblig de l accepter et dans le cas o le service accepterait il n a pas formellement de comptes rendre au conseiller du SAJ ou au juge de la jeunesse N A tout moment au SAJ comme ailleurs la situation peut donc tre confi e un service d un autre secteur ce qui peut donner lieu une sortie du syst me mais pas n cessairement car le mandant peut continuer chapeauter coordonner les diff rents acteurs impliqu s dans la situation Et s il s agit d une r orientation et donc d une sortie du syst me cela peut prendre du temps car l A de la jeunesse n est pas le seul secteur engorg 37 Except les IPPJ Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 46 Pour les services qui ne t
10. la juge de statuer en dehors de la commission Le flux contribue donc am nager la proc dure en fonction de l historique des d tenus et diff rencier les modalit s d examen des demandes En outre la juge introduit encore une distinction dans le traitement des dossiers puisqu elle diff rencie les premi res demandes de permission des simples renouvellements sans cycle Cette conomie de temps et de travail est d ailleurs tr s appr ci e par les membres du personnel p nitentiaire qui font pression sur la nouvelle juge pour adopter le principe des renouvellements automatiques des permissions de sortie Mme L fixait la fr quence des permissions de sortie et le nombre de jours accord s Elle Chapitre 4 Gestion des flux sur d autres terrains 180 mettait sa griffe et une notice tait jointe Le d tenu fixait alors des dates selon la convenance de sa famille et de ses rendez vous Ce syst me avait deux avantages il permettait de d sengorger le travail en commission d application des peines et le d tenu devenait responsable de son planning et ne pouvait plus modifier ensuite les dates conseiller d insertion et de probation l adresse de la nouvelle juge Pour nous ce qui compte avec les cycles c est la diminution du travail sous directeur C est pourquoi la lenteur de travail de la nouvelle juge exasp re de nombreux membres de la commission qui sont press s d en finir avec la r union pour p
11. uvre L int grit physique ou psychique est consid r e comme gravement compromise soit lorsque l enfant adopte de mani re habituelle ou r p t e des comportements qui la compromettent r ellement et directement soit lorsque l enfant est victime de n gligences graves de mauvais traitements d abus d autorit ou d abus sexuels la mena ant directement et r ellement D cret du 4 mars 1991 relatif l Aide la jeunesse Article 39 du d cret article 9 de l ordonnance bruxelloise mesures en urgence Pour les jeunes dont l int grit physique ou psychique est expos e directement et actuellement un p ril grave justifiant un loignement urgent du milieu familial et quand les personnes investies de l autorit parentale ou ayant la garde de ce jeune en droit ou en fait refusent l aide propos e par le conseiller ou n gligent de la mettre en uvre le tribunal de la jeunesse peut tre amen prendre des mesures en urgence Article 60 de la loi du 8 avril 1965 modifications de mesure L article 60 de la loi de 1965 permet au juge m me pour des jeunes n ayant pas commis de fait qualifi infraction de revoir sa mesure en cours d ann e sans devoir attendre l audience publique suivante S il estime que c est n cessaire le SPJ le directeur de l Aide la jeunesse pour les arrondissements wallons peut solliciter le juge il faut d abord passer par le parquet pour qu il revoie sa mesure 1 1 4 Les sp
12. 3 4 Suggestions des acteurs gt Demander aux mandants des mandats plus pr cis des objectifs de d part plus clairs Ceci ne fait pas l unanimit puisque parmi nos interlocuteurs un SAAE a dit explicitement qu il ne souhaitait pas que les mandats soient plus carr s il pr f re pr ciser lui m me les choses en proposant des lignes d action au mandant gt Encourager les mandants suivre des formations sur l int r t de l enfant les besoins de l enfant et leur permettre pratiquement en termes de temps notamment de suivre ces formations pour qu ils comprennent mieux les arguments des intervenants leur valuation de la situation leurs inqui tudes Un COE Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 77 gt Cr er plus de ponts une meilleure communication une confiance r ciproque avec les services de premi re ligne pour que les relais se passent au mieux Un COEF gt Donner plus de moyens au secteur pour donner des r ponses personnalis es aux besoins des jeunes et des familles si on trouvait des solutions plus sur mesure et pas devoir prendre le trou qu on trouve le trou pour caser le jeune mais qui n est pas le bon trou o on pousse pour qu il rentre dedans Un COE gt Faudrait il limiter la dur e et le nombre de mandats autoris s s interroge un SAIE Si par exemple les SAIE ne pouvaient intervenir qu une fois 6 mois est ce que cela ne boosterait pas l interve
13. Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 47 Voies de sortie d un programme d aide Sur cette sc ne plusieurs sorties sont possibles gt La vraie sortie du syst me est la fin du programme d aide suivie d une cl ture du dossier et non d un nouveau programme d aide Comme sur les sc nes pr c dentes gt Si le SAJ constate que le jeune et ou sa famille ne sont pas du tout collaborants et qu il n y a pas d tat de danger il doit cl turer son intervention Il s agit alors d une sortie du syst me gt A contrario si le jeune et ou sa famille ne collaborent pas d apr s les intervenants du SAJ mais qu il y a danger le SAJ doit solliciter le parquet pour recourir la contrainte En fonction de la d cision du parquet et de celle du juge il s agira d une sortie interne une bifurcation l int rieur du circuit de l A de la jeunesse passage de l aide n goci e l aide contrainte ou d une sortie compl te gt Les int ress s peuvent en cours de suivi tre r orient s vers l aide de premi re ligne Il faut galement voquer la possibilit de sorties partielles qui peuvent aussi tre consid r es comme des fausses sorties ou des pr sorties gt Il peut y avoir un programme d aide sans service mandat avec un accompagnement du d l gu par exemple Cet accompagnement appara t dans plusieurs circonstances il est pr vu d s le d part o
14. LOU Facult s Universitaires Saint Louis Centre d Etudes Sociologiques Comprendre les m canismes de sorties du syst me de prise en charge dans l Aide la jeunesse Rapport de recherche D cembre 2011 Promoteur Abraham FRANSSEN Chercheuse Marie JOACHIM Avec la collaboration de Alice JASPART et Ga tan CLIQUENNOIS Une recherche l initiative de l Observatoire de l Enfance de la Jeunesse et de l Aide la Jeunesse Remerciements REMERCIEMENTS Nos remerciements s adressent en priorit tous les professionnels des arrondissements de Bruxelles Li ge et Nivelles qui ont accept de consacrer du temps pour r fl chir avec nous aux sorties et non sorties du secteur de l A de la jeunesse et ou de leur service Une quarantaine de personnes ont t interview es parmi celles ci plusieurs personnes ont galement particip une analyse en groupe et deux juges de la jeunesse ainsi qu un conseiller de l Aide la jeunesse travaillant tous trois Bruxelles ont accept d tre observ s dans leur travail Qu ils en soient tous chaleureusement remerci s Nous souhaitons aussi remercier les acteurs de terrain et les responsables administratifs qui ont fourni des claircissements l quipe au cours de la r daction du rapport Nous avons veill rester fid les aux informations et impressions communiqu es par tous ces acteurs Nous assumons toutefois l enti re respon
15. l ment voqu plusieurs reprises dans les entretiens de la part d acteurs divers un substitut du Procureur du Roi un d l gu en chef SPJ plusieurs SAJ les b b s il ne faut pas tra ner non plus Parce que bon un ado de quinze ans on sait qu on peut quand on est dans un placement a peut durer plus longtemps Mais des b b s il Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 38 faut qu il se passe quelque chose vite Donc les mandats sont plus courts et on value plus 2 rapidement est ce qu il faut continuer la pouponni re Un SAJ d s qu on entend qu il s agit d un enfant en bas ge tout le monde est en train de paniquer en disant attention il y a danger Un SAJ Le fait que les int ress s disposent d un r seau soient entour s aient des contacts avec des intervenants ou sachent en tout cas qui s adresser est galement un param tre qui entre en ligne de compte en faveur de la sortie La capacit se remettre en question reconna tre ses difficult s est galement tr s importante dans le chef des parents Si ceux ci nient les faits de maltraitance par exemple et ou nient leur responsabilit et ou nient que cela a eu un impact sur l enfant l intervention d un tiers dans la famille para tra d autant plus n cessaire Que ce tiers soit de premi re ligne ou sp cialis d pendra de l valuation de la situation faite par le d
16. les uns et les autres interagissent plut t qu un partage strict de la parole orchestr par le conseiller Durant toute la r union le d l gu n intervient quasiment pas Cela ne semble pas tre une r gle puisque dans d autres formalisations observ es les d l gu s participent davantage aux changes Le conseiller propose rapidement aux enfants de s installer dans la salle d attente pour que les adultes puissent un peu discuter entre eux Ceux ci acceptent sans probl me Les parents en conflit sont alors invit s faire chacun le bilan de la situation Celui ci n est pas positif cela ne va pas du tout entre eux et cela ne va toujours pas mieux entre le p re et ses enfants Chacun campe sur ses positions Et Madame semble bout Le service intervenant dans la famille donne son avis sur la situation explique les difficult s rencontr es par les uns et les autres et donne des arguments justifiant la poursuite de son mandat les enfants ne vont pas bien il y a encore beaucoup de choses r gler entre Monsieur et Madame etc Le conseiller propose alors la prolongation de l intervention du service Le conseiller Madame est ce que vous tes d accord avec cela Madame Moui r pond elle sans conviction Mais pour combien de temps Je suis vraiment fatigu e de tout a Le conseiller Six mois et puis on verra Mais comme ce sont les vacances actuellement ce sera assez calme dans un premier temps M
17. t soulign par plusieurs interlocuteurs Sa formation son parcours sa fonction le lieu o cette fonction est exerc e ses exp riences pass es une sortie qui tourne mal par exemple sa personnalit ses valeurs sa situation familiale son ge sont des param tres susceptibles d interf rer dans le jugement des param tres qui peuvent notamment rendre les professionnels plus ou moins frileux ou inquiets plus ou moins sensibles aux probl matiques aux situations N cessairement l valuation de la situation sera en partie subjective u Et puis avec l ge votre seuil de tol rance il volue aussi Je n ai plus le m me regard sur une situation maintenant comme je l avais quand j ai d marr Ce n est plus la m me chose Je n ai pas la m me exp rience non plus je prendrai peut tre plus facilement des risques maintenant que je n en prenais au d but Un SPJ Tous les intervenants sociaux ce sont des gens qui ont un certain niveau d ducation une culture des r f rences ducatives etc et une certaine vision de la soci t et forc ment on s adresse un public qui n a pas les m mes codes n cessairement Alors c est vrai qu il y a parfois un foss norme et il faut passer au dessus en se disant que les enfants peuvent tre aussi bien aupr s de leurs parents moyennant certaines garanties m me s il n y a pas Chapitre 3 Constats et enjeux transversaux 150 n cessairement le conf
18. 1 L aboutissement des signalements adress s directement au parquet Les cas o le parquet ne transf re pas la situation au SAJ et classe le dossier semblent peu fr quents En effet un substitut du Procureur du Roi a expliqu qu il transf rait la majorit des situations au SAJ et donc qu il classait tr s peu Qui suis je pour contrer les rapports que je re ois a t il dit S il re oit des informations contradictoires il classe g n ralement le dossier mais ce cas de figure se pr sente rarement Ce substitut a tout de m me donn un cas de figure dans lequel le signalement n est pas transf r au SAJ Toutes les infos qui m arrivent ne vont pas au Service d Aide la Jeunesse Le cas type c est la violence conjugale On essaye de trouver des hypoth ses o on dit oula les enfants sont en danger c est de la violence conjugale s rieuse mais ce n est pas parce que Monsieur et Madame se disputent une fois qu ils ont un peu bu et qu il y a une gifle qui a t donn e et que les enfants taient l qu on va saisir le Service d Aide la Jeunesse Si les policiers vous disent qu il n y a jamais eu d intervention pour eux qu ils taient tr s calmes tr s gentils tr s pos s et que c est un moment d nervement je ne vois pas pourquoi les enfants seraient en danger Un substitut du Procureur du Roi La vision du danger de ce substitut peut en partie expliquer cette faible proportion de dossiers class s e
19. 5 TORNY D La tra abilit comme technique de gouvernement des hommes et des choses Les Cahiers de la s curit int rieure 38 4 me trimestre 1999 pp 157 186 56 Ga tan Cliquennois La r duction des risques et la responsabilisation dans la prise de d cision en tablissements p nitentiaires fran ais pour peines Th se de sociologie FUSL et EHESS Bruxelles 2009 57 On fait ici notamment r f rence au rapport de l INSERM de 2007 qui donne consistance l intuition de R Castel en prenant pour objet les troubles pr coces de conduite et en les assimilant des facteurs pr dictifs de risque criminog ne Chapitre 4 Gestion des flux sur d autres terrains 173 prioritaires en fonction de leur probabilit statistique moyenne d tre ch meurs de longue dur e en fonction en particulier du niveau de qualification et de l ge chaque groupe ainsi d fini faisant l objet d un traitement diff renci notamment dans les ch ances fix es et l intensit du contr le accompagnement Ces facteurs de risques renvoient d une part des variables objectives ge niveau de qualification fili re d tude mais galement des facteurs comportementaux voir par exemple les tentatives encore grossi res de construction d indicateurs de distance l emploi des ch meurs D une certaine mani re le secteur de l Aide la jeunesse place bien au fondement de son intervention et de
20. automatiquement fin sauf si une autre d cision est intervenue sur pied de l article 38 du d cret apr s que le SAJ ait tent sans succ s de mettre en uvre l aide volontaire Vill e et Van Ke irsbilck 2009 Le juge peut prendre une mesure de garde provisoire pour un d lai qui ne peut exc der quatorze jours ou autoriser le conseiller placer provisoirement l enfant de moins de quatorze ans pour un terme qui ne peut exc der quatorze jours Le conseiller re oit imm diatement notification de l autorisation ou de la mesure Il tente alors avec les personnes concern es d arriver un accord sur un programme d aide Si cette tentative aboutit elle est notifi e au tribunal de la jeunesse La nouvelle mesure est mise en uvre par le conseiller d s son homologation par le tribunal de la jeunesse ou d s la lev e par le tribunal de sa d cision ant rieure Le tribunal ne peut refuser l homologation que si elle est contraire l ordre public A Bruxelles en cas d urgence le juge a le choix entre ces diff rentes mesures donner une directive p dagogique aux personnes investies de l autorit parentale l gard du mineur ou qui en assument la garde placer le jeune en centre d accueil d urgence en centre d observation et ou d orientation dans une famille ou chez une personne digne de confiance ou dans un tablissement ouvert appropri en vue de son traitement de son ducation de son instruction ou de sa formation profess
21. avis sur ses r sultats scolaires Julie est invit e expliquer vers o on va Les changes sont plut t conviviaux Julie Je vais aller habiter chez mon oncle et ma tante m me si pour l instant leur maison est encore en travaux Le juge partir de quand iras tu chez eux alors Julie A partir de demain Le juge Ah camping alors Julie Non a va Le juge Donc partir de demain tu seras install e en famille d accueil Et en ce qui concerne ta formation Julie Normalement je vais rentrer en 5e et apr s j aimerais faire des tudes de droit Le juge Chouettes projets tout a c est bien Le juge demande ensuite Julie de faire le bilan de ces longues ann es de placement et de se prononcer par rapport une ventuelle prolongation de mesure puisqu elle approche des 18 ans Julie souhaite cette prolongation pour tre soutenue par deux services Le premier est pr sent l audience c est celui qui la conna t depuis longtemps via le placement et qui pourra encadrer le Code M Il propose un suivi de six mois ventuellement renouvelable apr s mais il faudra creuser pour voir si a a du sens si un relais n est pas possible Le juge accepte le Code M jusque No l Il faut noter que le calendrier scolaire guide les moments Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 95 choisis pour valuer la situation et l intervention voire les dur es des man
22. ce n est jamais un choix Il y a des choix mais qui sont rares Tous les autres sont subis Un SAJ Les demandes de saisine subies auxquelles il est fait r f rence dans cet extrait sont celles qui font suite aux demandes insistantes d acteurs inquiets pour lesquels l intervention du tribunal repr sente quelque chose de rassurant comme si la pr sence du tribunal tait le garant de la r solution de la situation ou du moins de la protection de l enfant du jeune Ils pensent que le fait que ce soit le tribunal de la jeunesse qui prenne en charge ce type de situations l a va mieux se passer Ce n est pas vrai du tout et on le sait tr s bien Soit mais a les rassure et donc il y a une pression comme a qui est faite sur le SAJ Donc a veut dire un moment c est presque des crit res ext rieurs la probl matique qui fait qu on se voit dans l obligation de passer le dossier au tribunal parce que a devient ing rable ici tout simplement Vous comprenez Voil Et donc a c est difficile pour nous a c est tr s difficile Les situations o on a l impression d avoir rat quelque chose a arrive voil et ces situations l o il y a des pressions normes pour des raisons qui sont tout fait fantasmatiques hein Je revendique a vous pouvez l crire en gras je veux dire les situations qui passent au tribunal parce qu il y a des pressions ext rieures et qui pourraient tre g r es ici
23. cret 91 Les nouveaux chemins de l aide la jeunesse et de la protection de la jeunesse Minist re de la Communaut fran aise de Belgique Aide la Jeunesse brochure r alis e par Synergie asbl 1997 r d p 11 Ibid 18 Expos des motifs op cit p 4 Chapitre 1 Le syst me de l A de la jeunesse 13 1 1 2 Une intervention suppl tive et sp cialis e Il convient en effet de ne pas perdre de vue le caract re suppl tif et sp cialis du secteur de l A de la jeunesse Celui ci n a pas en principe et en fonction du d cret pour vocation d intervenir aupr s de tous les mineurs mais seulement lorsque les difficult s rencontr es par ceux ci ne peuvent tre g r es dans leur cadre familial et institutionnel habituel et n cessitent par cons quent une intervention sp cialis e C est dire que l intervention aupr s des mineurs et de leurs familles s op re sur base d une demande et plus g n ralement d un signalement et proc de d une autorit mandante habilit e d cider de mesures qui seront alors mises en uvre par les diff rents services mandat s Dans l architecture de l Aide la jeunesse ce sont les SAJ d une part lorsque l aide est n goci e avec le mineur et sa famille et le tribunal de la jeunesse et le SPJ d autre part lorsque l aide est contrainte par des situations de danger grave art 38 ou d urgence art 39 qui constituent les autorit s
24. de laisser des traces sur l tape entre le pr c dent et le jugement actuel Un juge de la jeunesse Mais parfois le calendrier impose au juge de prendre sa d cision sur les bancs juste apr s l audience publique puisqu il ne faut pas plus d un an entre deux jugements Cela tant dit le fait qu il y ait une audience publique ne signifie pas n cessairement qu il y a un vrai d bat car la voie privil gier apparait souvent clairement nous dit un juge de la jeunesse Maintenant il ne faut pas se leurrer dans 80 des cas les d bats c est presque rien Toujours dans mon audience d hier j ai un p re qui ne voit plus l enfant depuis trois ans la m re qui le voyait encore un peu qui ne le voit plus depuis un an et demi une famille d accueil qui est l qui s occupe bien de l enfant l enfant volue bien qu est ce que vous voulez faire Vous n allez pas rendre un enfant de sept ans un p re qui n est pas l qui ne l a plus vu qui ne s en occupe plus et une m re qui a d cid aussi pour un tas de raisons de ne plus s en occuper non plus Donc je dirais il n y a pas de d bat l videmment Parall lement l audience publique d autres moments plus informels comme les audiences de cabinet ont aussi leur importance nous dit ce juge bruxellois Mais tout ne se dit pas l audience publique a reste une audience publique Et donc il y a beaucoup de choses qui se font en entretien de cabine
25. il faut une bonne formation des d l gu s et un bon suivi de ceux ci au moment de leur entr e en fonction gt Avoir des quipes pluridisciplinaires au sein des SPJ c est un souhait d un d l gu en chef si nous tions des quipes pluridisciplinaires on ferait un boulot formidable pour tre d l gu on a diminu les possibilit s de dipl mes et on nous a cantonn s assistants sociaux ducateurs et des trucs comme a alors qu avant nous avions des sociologues nous avions de psychologues qui acceptaient de travailler avec notre statut et en sachant qu ils ne seraient pas d un niveau 1 C tait une richesse dans le regard Un SPJ L encore se pose la question du recrutement des d l gu s et de ses crit res gt Faire davantage d homologations pour sensibiliser les familles pour qu elles se sentent reconnues et qu elles sachent qu on leur fait confiance Un avocat g n ral pr s la Cour d appel gt Organiser une permanence ne f t ce que t l phonique au SAJ et au SPJ pendant le week end pour viter de prendre des d cisions inad quates Un substitut du Procureur du Roi Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 125 7 SCENE 7 Au stade de la Cour d appel section jeunesse Refus Ne saisit pas ok Art 39 9 Fin de la demande Classement FAR Refus Classement Demande Demande T OK Refus SAJ Saisit SAJ Non collaboration Art 38 8 Art 38
26. ma s les gens sont dans une dynamique de progr s ou de remise en question de chercher des solutions ils se sont remis en mouvement Et donc on peut aussi arr ter parce que chez toute personne on n a jamais r solu toutes les difficult s Donc on peut tr s bien arr ter parce qu il y a une dynamique d volution du syst me familial qui fait que m me si tout n est pas r solu les gens prennent les choses en main Un SAIE 4 1 5 Le fait que les jeunes et ou les familles disposent d un r seau effectif et soient capables d y faire appel Pour les mandants et les intervenants constater que le jeune et ou sa famille disposent d un r seau qu il soit constitu de professionnels et ou de proches mobilisable c est dire que les int ress s sont capables de reconna tre leurs difficult s et de demander de l aide et que les personnes susceptibles d tre contact es sont d j connues ou en tout cas bien identifi es par le jeune et ou sa famille est un l ment rassurant pesant dans la balance au moment d envisager la fin de l intervention dans les familles qu on a il y a justement une rupture du lien social ils sont quand m me dans un isolement tr s fort Et ce qui rassure c est de pouvoir redonner aussi une dimension sociale d entourage social aux personnes Et par rapport nos motifs de fermeture a peut en tre un Quand on sent que la famille peut tre capable d aller porter une demande l ext
27. nous explique un SAAE Avoir des parents capables parce qu il font confiance aux intervenants de faire part aux professionnels des difficult s rencontr es est indispensable avant de tenter un retour en famille par exemple La confiance r ciproque favorise donc les sorties mais en m me temps construire ce climat de confiance prend n cessairement du temps ce que ce mandant semble comprendre S ils veulent rester les intervenants mandat s on se dit pourquoi Pourquoi est ce que vous voulez rester Quelles sont les raisons Parce que parfois ils disent on a envie On vient d entamer une collaboration franche la confiance s installe et ce serait dommage d arr ter maintenant On peut l entendre Parce que pour C est dans les situations o il y a un suivi en famille hein Donc par exemple un COE qui suit une famille il lui a fallu peut tre six mois pour installer cette confiance pour pouvoir entrer en relation Et que le travail commence Un SAJ Quand les int ress s sont accompagn s par des services tels qu ATD quart monde qui portent leur parole d fendent leurs droits ils osent plus vite s exprimer et le climat de confiance s instaure plus rapidement selon un SAIE Au del de la confiance il faut que la sauce prenne entre intervenants et b n ficiaires nous explique le m me interview Si lors d une prise en charge la sauce ne prend pas il faut avoir l humili
28. o AAJ ou hors AAJ Pas de service mandat o Avec seulement le suivi d un d l gu du SPJ ce qu on appelle la surveillance o Avec des conditions pour le jeune tre r gulier l cole faire des efforts de comportement etc et ou la famille fr quenter un centre de guidance consulter r guli rement un p diatre offrir un cadre de vie structurant et adopter un comportement bienveillant l gard des enfants etc o Et ou avec la pr sence de service s de premi re ligne planning familial centre de guidance ONE etc Si l Aide la jeunesse intervient financi rement dans une situation pour une cr che un internat etc un dossier doit n cessairement tre et rester ouvert Celui ci pourrait repasser au SAJ si l intervention financi re devient la seule raison de la non fermeture du dossier au SPJ mais nous avons vu sur la sc ne pr c dente des facteurs pouvant expliquer que le dossier reste dans l aide contrainte Voies de sortie possibles gt Quand le SPJ propose avant la fin de l ann e de la mesure le non renouvellement de la mesure et que cette proposition est accept e soit par le parquet qui tant d accord avec la proposition n a pas saisi le juge soit par le juge s il a t saisi il s agit d une sortie du syst me En fait il n est crit nulle part dans le d cret que le directeur du SPJ est oblig d envoyer sa proposition de renouvellement ou de non reno
29. part elles varient en fonction de diff rents param tres le type de service mandat s il ne peut tre mandat que pour six mois par exemple une valuation aura lieu au plus tard la fin des six mois l volution de la situation etc Il n y a pas non plus de d lai fix pour les r unions entre les int ress s et le d l gu charg de v rifier l application du programme d aide mais ce qui est s r c est que les int ress s rencontrent davantage le d l gu que le conseiller avec lequel le programme d aide a t conclu Le d l gu a plut t un r le de proximit le conseiller un r le en surplomb un r le de coordinateur voire d autorit symbolique A tout moment le programme d aide peut tre modifi avec l accord des personnes et du conseiller Mais cela implique n cessairement qu une r union de formalisation ait lieu et qu un nouveau programme d aide soit r dig et sign Le m canisme est le m me si le mandat d un service arrive terme il faut red finir le contenu du programme d aide et cela passe par une r union et la r daction d un nouveau document Types de programme d aide Extraits de plusieurs programmes d aide Le service est mandat pour comprendre la dynamique familiale et normaliser les relations familiales au b n fice premier des enfants L enfant est plac dans la pouponni re Des retours progressifs chez la maman sont encourag s l
30. que c est leur travail de proposer une orientation des objectifs au vu de leur connaissance et de leur analyse de la situation Moi je pense que le mandat au d part il ne doit pas tre trop trop carr Il ne faut pas qu il soit trop clair parce que je crois qu il faut d abord d j nous en tant qu quipe un temps de r flexion par rapport ce qu on va cerner d abord les probl matiques et ce qu on voit qu on va pouvoir mettre en place Et moi c est vrai que a me suffit effectivement au d part que l autorit assume son r le d autorit en disant placement de mineur tel endroit et qu on nous laisse une marge de temps et de libert pour amener un projet Un SAAE Point d attention La d finition du mandat est un enjeu qui fait l objet d appr ciations divergentes renvoyant in fine des conceptions diff rentes des fonctions de l AAJ et des pr rogatives de chacun des acteurs et des temporalit s diff rentes de l intervention qui se partagent entre le temps du mandat et son cadrage et celui de l volution de la situation de la famille Pour les uns le mandat doit tre un mandat imp ratif et strict indiquant le plus pr cis ment possible aux familles et aux services mandat s le cadre et les objectifs de l intervention permettant une valuation de la r alisation de ceux ci Pour d autres au contraire le mandat gagne au moins dans un certain nombre de situations
31. qui est tout fait contraire ce qui existe dans le d cret Ce n est pas parce qu il n y a pas d accord que le juge va automatiquement imposer quelque chose a va passer par le parquet le parquet va voir s il saisit en 38 et puis m me s il saisit en 38 c est encore le juge qui d cide donc Des avocats Une demande de judiciarisation a passe difficilement ils maintiennent vaille que vaille un accord qui est vaille que vaille aussi Ce n est pas tr s facile quand on est tr s inquiets d tre entendus parfois et qu il y ait passage l aide contrainte Il y a une philosophie ou une id ologie derri re cela qui est justement l aide avec la famille la n gociation Le conseiller esp re pouvoir avoir une certaine contrainte morale une certaine autorit morale mais qui n a pas une autorit judiciaire proprement parler Pour moi c est quand m me tr s subjectif parce que j ai des exp riences de judiciarisation sur base d l ments qui taient la rigueur moins graves moins objectifs l o je n ai pas eu de judiciarisation pour des l ments tr s objectivables Un COE Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 71 Et alors la notion de d faillance suivant les conseillers c est tr s lastique Il y en a certains qui disent ben oui a fait trois fois qu ils ne sont pas venus voil Et alors vous avez le service qui dit on a une famille d acc
32. renverra les personnes concern es vers le SAJ Si une aide se met en place au SAJ il s agira d une sortie interne si ce n est pas le cas d une sortie du circuit gt Si le juge est saisi dans le cadre d un article 39 ou 9 il peut juger apr s le d bat contradictoire de l audience publique que la situation ne justifie pas un placement en urgence et ventuellement que le recours la contrainte n est pas justifi non plus dans le cas o la demande mane du SAJ Si suite ce refus le SAJ ou le SPJ ne poursuit pas son intervention c est une sortie du syst me gt Dans le jugement qu il rend apr s chaque audience publique annuelle portant sur le renouvellement d une mesure le juge peut d cider de mettre fin celle ci Il s agit alors d une sortie du syst me gt En Wallonie le juge peut homologuer un accord conclu entre les int ress s et le service de protection judiciaire sauf si l accord est contraire l ordre public Le retour vers le SAJ qui s ensuit est une sortie du judiciaire et une pr sortie de l Aide la jeunesse A Bruxelles cette proc dure n est pas pr vue gt Le juge peut aussi tre sollicit par le SPJ dans le cadre de l article 60 modification de la mesure Il est envisageable qu il prenne ce moment l la d cision de mettre fin la mesure gt Le juge de la jeunesse tranche les contestations qui sont port es devant lui article 37 du d cret
33. situations mises momentan ment de c t sont galement susceptibles de se d grader Pour viter de laisser tra ner des situations qui ronronnent ou vivotent un COE a mis en place les anniversaires de guidance Il s agit de se retrouver en quipe tous les ans autour de chaque situation L intervenant ou les intervenants impliqu s pr sentent leur situation aux coll gues ventuellement leurs questionnements leurs difficult s et une r flexion collective se met en place Les anniversaires de guidance Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 59 sont l occasion de faire le point de b n ficier du regard des autres du recul de l quipe pour les situations qui roulent dont on parle moins Les situations probl matiques elles font d j l objet de nombreuses discussions en interne Cependant si toutes les prises en charge des services demandaient une mobilisation intensive des intervenants ce ne serait pas tenable Ces situations qui ronronnent un peu sont donc n cessaires ont pour fonction de r tablir l quilibre disent les interview s qui appr cient peu l expression dossiers dormants car s ils demandent effectivement moins de travail aux intervenants ils ne sont pas pour autant inactifs R le des intervenants mandat s dans les d cisions de sorties Transmettre des propositions un avis Les intervenants remettent ch ance r guli re fix e par les ar
34. travail social CPAS maisons de justice accompagnement des demandeurs d emploi travail p nitentiaire etc 2 5 PHASE 5 Conclusions et recommandations En conclusion il s agira donc de formuler des pistes pour l am lioration des processus de prise de d cision de sortie de l aide sp cialis e et ce aux diff rents niveaux d intervention D limitation du terrain empirique Compte tenu des sp cificit s parfois importantes li es aux contextes et aux configurations locales voire aux personnalit s et thos professionnels des acteurs cl s conseillers juges de la jeunesse etc tout en cherchant limiter pour des raisons de faisabilit et de comparabilit la dispersion territoriale les entretiens ont t concentr s aupr s des acteurs de trois arrondissements de l Aide la jeunesse choisis par le comit d accompagnement Bruxelles Li ge et Nivelles DE CONINCK F CARTUYVELS Y FRANSSEN A KAMINSKI D MARY P REA A et VAN CAMPENHOUDT L Aux fronti res de la justice aux marges du social Une analyse en groupe d acteurs et de chercheurs Bruxelles Acad mia Press 2005 CARTUYVELS Y en coll avec VAN CAMPENHOUDT L et CULTIAUX J Justice des mineurs et sanctions alternatives propos des prestations ducatives et philanthropiques pour mineurs auteurs d abus sexuel Bruxelles d Jeunesse et droit 2000 FRANSSEN A avec CARTUYVELS Y et DE CONINCK F L aide la jeuness
35. un moment donn que tu puisses voler de tes propres ailes Donc c est important aussi de s assurer qu il n y a pas comme a une accoutumance l aide et qui n aurait plus de sens Un SAJ Le troisi me interview n est pas contre la prolongation Cela d pend certainement des situations mais dans celle qui est avanc e il a accept de prolonger de six mois quatre reprises 771 j avais une jeune qui tait en autonomie mais qui tait l unif ce qui est rare mais qui arrive et donc qui demandait d tre s re d avoir son ducateur r f rent parce que a la rassurait par rapport la prise en charge mat rielle de ses tudes organisation kot CPAS etc Et donc on a fait 4 fois 6 mois sa demande Et puis alors apr s c est elle qui a dit bon maintenant a va j ai mon r seau Un SAJ Enfin le quatri me interlocuteur donne g n ralement un d lai court quand il prolonge afin d viter les prolongations l infini d autant plus qu il existe d autres services comp tents pour les majeurs Moi j essaye d annoncer qu on prolonge encore trois mois mais c est la derni re J essaye de le dire directement avec des objectifs pr cis pendant ce temps qui reste voil ce qui va tre encore travaill Parce qu il y a toujours encore un probl me et donc on peut encore continuer tr s longtemps comme a comme ces services de placement familial qui veulent suivre des jeunes majeur
36. uvre pour la suite d apporter une aide psychosociale ou p dagogique aux personnes qui assurent la garde de l enfant Centres d accueil sp cialis CAS Les Centres d accueil sp cialis s organisent l accueil collectif de jeunes n cessitant une aide urgente et sp cialis e eu gard des comportements violents ou agressifs des probl mes psychologiques graves des faits qualifi s infraction Centres d accueil d urgence CAU Les Centres d accueil d urgence offrent un accueil collectif aux jeunes n cessitant un h bergement en urgence et limit un court laps de temps hors de leur milieu familial de vie Ils laborent galement un programme d aide mettre en place l issue de l accueil Centres de jour CJ Les Centres de jour ont pour mission d apporter une aide ducative par l accueil en journ e et la guidance de jeunes dans leur milieu familial de vie 3 Les services comme les SPEP le SAMIO etc ne seront pas mentionn s ici tant donn qu ils s adressent uniquement aux mineurs d linquants 24 Source www aidealajeunesse cfwb be 235 Par exemple le service refuse de prendre en charge la situation de l autorit mandante parce que l intervenant disponible n est pas l aise avec la probl matique dominante mais accepte d en prendre une autre si les difficult s rencontr es par le jeune et ou sa famille sont d un autre ordre Chapitre 1 Le syst me de l A de la jeunesse 22 Centr
37. 42 de responsabilit Comme sur les autres sc nes il serait galement utile dans une perspective d valuation et d auto valuation par les d l gu s et les SAJ de disposer d indications statistiques sur les proportions de dossiers qui au terme de cette phase font l objet d une cl ture ou d une autre d cision de suivi 2 3 R sum des facteurs d terminants Evaluation de la situation cf point transversal Connaissance des services de premi re ligne disponibilit et acceptation de ces services facteur facilitant Intervision constante entre d l gu s d l gu s en chef et conseillers facteur facilitant Collaboration des int ress s En cas de non collaboration c est l valuation de l tat de danger qui d terminera la poursuite ou non de l intervention 2 4 Suggestions des acteurs Pas de suggestion ce stade Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 43 3 SCENE 3 Au stade du programme d aide du SAJ Refus Ne saisit pas ok Refus Art399 Fin de la demande Classement OK Refus Classement Demande TS SAJ Saisit Non collaboration Art 38 8 a we Art 38 8 ok Renouvellement et tat de danger SCENE 1 SCENE Difficult s Permanence Parquet Tribunal es et efus non collaboraton SAJ jeunesse jeunesse 7 ok Art 38 8 Homologatio R orientatio N cessit d une Offre de analyse plus approfondie Non collaboration Renouvellemen Saisit
38. 5 4 Suggestions des acteurs gt Investir dans le soutien la parentalit travailler sur les comp tences des parents est essentiel nous dit un avocat pour r duire les difficult s des familles et viter que les probl mes ne se reproduisent de g n ration en g n ration Un SPF quant lui parle de restauration des comp tences parentales gt R aliser un travail aupr s des mandants pour que ceux ci connaissent mieux l offre de services de premi re ligne car dans certaines situations l aide sp cialis e pourrait se terminer si des services de premi re ligne prenaient le relais Un avocat gt Les juges de la jeunesse souhaiteraient recevoir un rapport des intervenants mandat s juste avant l audience ou une mise jour du dernier rapport envoy afin de conna tre l volution de la situation avant l audience gt Un SAAE voudrait quant lui que les avocats rappellent la situation de d part l origine de l intervention et qu ils interpellent au sujet de l existence ou de la disparition de cette probl matique de d part Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 6 SCENE 6 Au stade du SPJ 113 Refus Ne saisit pas OK Art 399 Fin de la demande Classement Code M pa Classement Demande Demande K Ras SAJ Saisie Non collaboration Art 38 8 Art 38 8 Art 38 8 Ok et tat de dange Renouvellement SCENE 1 SCENE ENE 5 Ode Permanence Parquet Tribunal en non colboration SAJ jeu
39. 8 Art 38 8 OK SCE et tat de danger SCENE SPENE Renouvellement Difficult s Permanence Parquet Tribuna es et F m efus non colliboration SAJ jeunesse jeunesse OK r R orientatio N cessit d une Pa z Art 38 8 Offre de analyse plus nouvellement es services approfondie Non collaboration de la situation et tat de danger Foire pee Proposition Ne saisit pas R orientation 4 P intervention AAJ c d ve mais modalit s diff rentes our d appe Services SCENE2 viteit Demande EER de Investigations homologation premi re SAJ Fin Probs regles intervention AAJ ou suffisamment apas Aide sp cialis e s Difficult s et non collaboration SCENE 3 Programme d aide SAJ Difficult s et non collaboration i n cessaire R orientation Non collboration Probs r gl s et tat de danger ou suffisamment tous Code M Services mandat s Recherche sur les m canismes de non sorties de l Aide la jeunesse 201 1 Focult s universitaires Saint Louis 7 1 Cadre l gal r glementaire et proc dural Dans un d lai de 15 jours maximum apr s le prononc du jugement les int ress s ainsi que le parquet de premi re instance peuvent faire appel S il s agit d un article 39 ou 9 le d lai est de 48 heures maximum Il y a cinq Cour d appel en Belgique Anvers Gand Bruxelles Li ge et Mons La composition de la section jeunesse de la Cour d appel est identique celle du tribuna
40. ET LES DIFFERENTES VOIES DE SORTIE 24 CHAPITRE 2 DU SYSTEME AUX PRATIQUES EFFECTIVES 29 SCENE PAR SCENE CARACTERISATION ET ANALYSE DES PROCESSUS CONDUISANT O NON A LA SORTIE DE L AAJ 29 INTRODUCTION 29 1 SCENE 1 AU STADE DE LA PERMANENCE DU SAJ 31 1 1 CADRE LEGAL REGLEMENTAIRE ET PROCEDURAL 31 1 2 LE SYSTEME VECU 34 1 3 RESUME DES FACTEURS DETERMINANTS 38 1 4 SUGGESTIONS DES ACTEURS 39 2 SCENE 2 AU STADE DE L INVESTIGATION DU SAJ 40 2 1 CADRE LEGAL REGLEMENTAIRE ET PROCEDURAL 40 2 2 LE SYSTEME VECU 41 2 3 RESUME DES FACTEURS DETERMINANTS 42 2 4 SUGGESTIONS DES ACTEURS 42 3 SCENE 3 AU STADE DU PROGRAMME D AIDE DU SAJ 43 3 1 CADRE LEGAL REGLEMENTAIRE ET PROCEDURAL 43 3 2 LE SYSTEME VECU 48 3 3 RESUME DES FACTEURS DETERMINANTS 73 3 4 SUGGESTIONS DES ACTEURS 76 4 SCENE 4 AU STADE DU PARQUET SECTION JEUNESSE 79 4 1 CADRE LEGAL REGLEMENTAIRE ET PROCEDURAL 79 4 2 LE SYSTEME VECU 81 4 3 RESUME DES FACTEURS DETERMINANTS 84 4 4 SUGGESTIONS DES ACTEURS 85 5 SCENE 5 AU STADE DU TRIBUNAL DE LA JEUNESSE 86 5 1 CADRE LEGAL REGLEMENTAIRE ET PROCEDURAL 86 5 2 LE SYSTEME VECU 87 5 3 RESUME DES FACTEURS DETERMINANTS 110 5 4 SUGGESTIONS DES ACTEURS 112 6 SCENE 6 AU STADE DU SPJ 113 6 1 CADRE LEGAL REGLEMENTAIRE ET PROCEDURAL 113 6 2 LE SYSTEME VECU 116 6 3 RESUME DES FACTEURS DETERMINANTS 123 6 4 SUGGESTIONS DES ACTEURS 124 7 SCENE 7 AU STADE DE LA COUR D APPEL SECTION JEUNESSE 125 7 1 CADRE LEGAL REGLEMENTAIRE E
41. Est ce qu il faut faire place la notion de situation de danger qu on nous pr sente l maintenant ou se dire il y a aussi un jeune qui attend depuis un certain temps dans une situation tout aussi probl matique parce qu il est peut tre un peu ballot de gauche droite etc et a devient difficile de faire la part des choses et de se dire mais qui est ce qu on prend Qui en a le plus besoin Un SAAE il y a beaucoup de demandes qui sont en attente dans le secteur quand on signale qu on a une place disponible on va voir un peu quelle est la situation soit la plus urgente mais c est tr s difficile de d terminer dans les gros arrondissements parce que chaque d l gu estime que sa situation est urgente donc laquelle passe avant l autre C est compliqu Un SAIE Chercheur Tout l heure vous parliez des listes d attente que c tait difficile de d terminer quelle situation tait plus urgente qu une autre Est ce que vous auriez un exemple d une situation qui passerait avant une autre C est tr s subjectif Mais c est vrai que politiquement on pourrait d cider de mettre des priorit s Mais moi il me semble que ce qui est prioritaire c est l importance des passages l acte d un adolescent ou alors d un adulte qui d borde Mais a peut tre parfois quelque chose de plus diffus qui fait qu il y a une d gradation des n gligences petites n gligences r p t es qui font q
42. a pour et vraiment elle insistait Alors que parfois quand j entends ah oui mais si on va au tribunal et tout moi a me fait un peu rire quoi parce qu il n y a jamais des gens ici qui nous ont dit on ne veut pas rester chez vous parce que c est le judiciaire Et le nombre de personnes qui disent on ne veut pas retourner au SAJ c est assez important hein Oui il y en a parfois qui ne savent pas prendre les d cisions pour plein de raisons Donc a les int resse d avoir un tiers Un SPJ 11 L impact de l intervention Des sorties ou pr sorties parfois pour mieux rentrer Aux dires de diff rents acteurs rencontr s si l aide contrainte fonctionne bien dans certains cas il y a aussi des situations o l intervention judiciaire n est pas efficace Cela peut tre d la non collaboration des int ress s mais pas toujours certaines personnes de bonne volont ne parviennent pas progresser d ficience mentale importante comp tences parentales tr s d faillantes voire absentes etc La non collaboration du jeune et ou de sa famille m me au tribunal peut tre l origine d une cl ture En effet si elle annihile toutes les actions mises en uvre quoi bon s obstiner la r ponse cette question d pendra principalement de l valuation de l tat de danger Ce qui rel ve d un paradoxe bien connu dans le secteur puisque si l on se situe dans le cadre
43. article 38 n oubliez pas le dernier paragraphe de l article 39 faites des homologations d accord sensibilisez les personnes quoi C est vraiment important que les gens se sentent responsabilis s Ca va mieux je suis reconnue quoi on me fait confiance je peux signer un accord je suis sur la m me longueur d onde que la personne avec laquelle je n tais pas d accord r au d but quand on s est connus quoi Un avocat g n ral pr s la Cour d appel Chercheur Et est ce que vous identifiez des bonnes pratiques dans votre arrondissement ou ailleurs des pratiques qui favorisent les cl tures Ben il y a les homologations On en fait quand m me assez bien chez nous chaque juge en a plusieurs par an Je ne sais pas ce que font les autres arrondissements mais il y a franchement une id e ici au Service de Protection Judiciaire c est que quand un dossier peut tre cl tur pas Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 121 besoin d attendre l ann e pour ne pas renouveler on peut franchement en cours d ann e quand la situation a bien volu faire une homologation a on en fait r guli rement Un juge de la jeunesse Cependant le conseiller du SAJ de Li ge interview a d crit une utilisation de l homologation un peu questionnante de la part des juges D apr s cet interlocuteur suite une proposition de classement du directeur de l Aide la jeunesse SPJ certains juges sugg reraient p
44. au SPJ et la Cour d appel De mani re compl mentaire le second sch ma plus pur identifie ces sept sc nes o s op rent les bifurcations stop ou encore et si encore dans quelle direction dans le parcours du jeune au sein de l Aide la jeunesse ou vers la sortie de celui ci Chapitre 1 Le syst me de l Aide la jeunesse 27 Fin de la demande Classement Code M Refus Ne saisit pas OK Art 39 9 Code M Refus Classement Demande Demande OK Refus SAJ J Non collaboration Art 38 8 Art 38 8 Art 38 8 OK et tat de danger Renouvellement et non collaboration P SCENE 1 SCENE Saisi S Difficult s Permanence Parquet s Tribuna ds et z efus non collaboration SAJ jeunesse jeunesse Ne saisit pas H i OK R orientatio N cessit d une Fa Art 38 8 omologatio Offre de analyse plus Renouvellemen Sikk services approfondie Non collaboration i de la situation et tat de danger Bi Poursuite SCENE 7 Proposition Ne saisit pas A intervention AAJ R orientation 4 non i mais modalit s diff rentes Cour d appel 5 6 d j Services SCENE2 renouvellement Saa H par exemple de Investigations homologation premi re SAJ SCENE 6 Fin ligne Probs r gl s bd intervention AA ou SPJ suffisamment apais s Aide sp cialis e 1 Difficult s n cessaire i et non collaboration i LU R orientation gt SCENE 3 Pr ogramme Non collaboration H Probs r
45. cificit s bruxelloises1 Il existe des diff rences non n gligeables entre la Wallonie et Bruxelles en ce qui concerne le fonctionnement du secteur de l Aide la jeunesse Si certaines proc dures ou certains principes sont pr sents des deux c t s il s agit tout de m me de deux mod les distincts 19 Ces diff rences de fonctionnement sont indiqu es par une ast risque dans le premier sch ma pr sent en fin de chapitre Chapitre 1 Le syst me de l Aide la jeunesse 15 L gislation Pour les jeunes en danger ou en difficult en Wallonie c est le d cret du 4 mars 1991 relatif l Aide la jeunesse qui est appliqu A Bruxelles il s agit de l ordonnance du 29 avril 2004 relative l Aide la jeunesse Recours contre une d cision du conseiller du SAJ ou du directeur de l Aide la jeunesse Un tel recours existe en Wallonie mais n est pas pr vu Bruxelles D cision du juge et r le du Service de Protection Judiciaire SPJ En Wallonie dans le cadre de l aide contrainte si l aide n goci e est refus e ou a chou et si l on constate que le jeune est en danger c est dire quand sa sant ou sa s curit est gravement compromise ce moment l le juge de la jeunesse a le choix entre 3 mesures o Soumettre l enfant sa famille et ses familiers ou l un d eux des directives ou un accompagnement d ordre ducatif o D cider dans des situations exceptionn
46. cis ment le service m me de r pondre aux besoins des jeunes il faut aussi que ce service soit disponible et accepte de prendre en charge le jeune et ou la famille Il arrive donc que certains services gardent une situation qui devrait normalement tre r orient e vers l aide de premi re ligne parce que la collaboration est difficile parce que les relais ne se font pas Un SAIE Point d attention De mani re plus large cela pose la question de la possibilit de confier des mandats des services hors secteur AAJ Les services ainsi informellement mandat s n ont formellement pas de compte rendre d s lors faut il cl turer lorsque ce n est plus un service de l AAJ qui intervient Il faut soulever l ambiguit et l ambivalence qui entourent le positionnement des autorit s mandantes de l AAJ l gard des services d autres secteurs D une part en effet dans le cadre d une recherche pr c dente sur les jeunes aux lisi res de l AAT et du secteur du handicap Franssen et Joachim 2011 ont merg des attentes parfois fortes du secteur handicap l gard du SAT et plus encore de la figure du juge Les acteurs du secteur du handicap attendent en vrac que les autorit s mandantes de l AAJ permettent de trouver une place pour des situations dans l impasse alors que les autorit s mandantes n ont pas ce pouvoir elles ne ont m me pas formellement l gard des services de l Aide la je
47. d vincer les parents d origine ad vitam aeternam plut t que de voir ces souffrances pouvantables parce qu videmment le renouvellement 38 quand des enfants sont par exemple retir s des milieux familiaux que la famille d origine a ne va pas bah c est la panique g n rale une fois par an pour les parents d accueil pour le gosse pour les l ments de stabilit Et alors les parents qui ne comprennent pas toujours les d bats ils sont l pour exprimer norm ment de douleur parce qu on ne fait pas des enfants pour qu ils soient plac s mais il y a malheureusement des gens qui n y arriveront pas C est triste dire hein et peut tre qu ce moment l on devrait se dire bon ok mais quand on en est au troisi me ou quatri me renouvellement et qu on voit que la situation ne s am liore pas est ce qu il ne faudrait peut tre pas alors arr ter la torture du renouvellement annuel tr s exceptionnellement Ne pensez surtout pas que nous sommes pour les d ch ances d autorit parentale Le tout c est qu il faudrait arriver analyser ce que l utilisation de la d ch ance d autorit parentale pourrait apporter de positif dans l int r t de l enfant Un avocat R capitulatif 4 Cf notamment CIRILLO S Mauvais parents Comment leur venir en aide Paris Editions Fabert 2006 Chapitre 3 Constats et enjeux transversaux 140 Les situations o les parents ne seront jamais capables se
48. d un v cu commun les intervenants sont confront s des choix d licats Ce facteur a t discut dans quelques entretiens On doit tenir compte de la fratrie Rendre un enfant sans rendre les autres ou faire un accueil familial avec un enfant quand les autres restent plac s c est d licat mon avis la fratrie a peut tre un des l ments qui influencent la dur e de placement Un SAAE on essayera videmment de pr server les liens mais pas n cessairement de les maintenir ensemble quoi Un autre SAAE 4 1 3 Le type de probl matique 2 Le type de probl matique peut galement influencer l valuation de la situation L abus sexuel et la maltraitance seraient des probl matiques plus susceptibles de revenir dans le temps plus difficiles mesurer que d autres ce qui expliquerait que les intervenants s en m fient particuli rement C est en tout cas ce qui transpara t des entretiens r alis s avec un COE un SAAE un d l gu en chef SPJ un juge de la jeunesse Chapitre 3 Constats et enjeux transversaux 143 Zi la maltraitance elle se reproduit Tous les X temps vous avez une situation de maltraitance Alors quoi Si vous venez au milieu des deux situations de maltraitance videmment qu il n y a plus maltraitance et vous vous dites mais qu est ce qu il fait encore l en institution On le rentre en famille il n y a pas de raison Mais s il va tous les jour
49. d cret voulant que le SAJ ne travaille qu avec l accord des personnes ne para t pas respect dans son esprit Et dans les cas o il n y a pas de r elle collaboration et pas d tat de danger continuer tenter d aider les personnes emp che des sorties du syst me de l Aide la jeunesse d avoir lieu Point d attention L vocation r currente des faux accords qui entaillent l thique de la communication au fondement de l aide n goci e ainsi que les dilemmes et r ticences des acteurs du SAJ voqu s par plusieurs acteurs et confirm s par un SAJ face une ventuelle judiciarisation constituent une interpellation forte de l esprit et de l architecture en deux circuits parall les aide n goci e versus aide contrainte et en deux vases communicants de l aide n goci e l aide contrainte et retour potentiel du syst me de l Aide la jeunesse 71 moi je pense que le mandat si on peut parler de mandat enfin l accord programme est souvent moins clair au SAJ qu au tribunal Moins clair dans le sens qu on parle de n gociation mais c est pas toujours si clair quant la n gociation quant l accord r el de la famille ou pas quant aux craintes qu ils ont derri re quant aux fantasmes qu ils ont derri re sur le pouvoir ou non du SAJ sur ce qu il peut apporter ou pas parce que c est pas toujours en tout cas moi j ai peu de situations o c est la famille qui est venue dem
50. d Aide la jeunesse depuis le d cret de 1991 D judiciariser l Aide la jeunesse en difficult tait en effet le premier objectif de la r forme op r e en 1991 L ing rence excessive du judiciaire dans la vie du jeune mineur en difficult et de sa famille au d triment des interventions possibles du comit de protection de la jeunesse et du secteur social constituait en effet l une des critiques majeures adress es la loi du 8 avril 1965 moins dans son principe que dans son application A cette critique s en ajoutaient d autres dont l une d non ait la d rive institutionnelle ou le recours abusif aux placements en institution au d triment du maintien du jeune dans son cadre de vie 8 En outre l Aide la jeunesse se veut une intervention sp cialis e et suppl tive par rapport aux institutions de premi re ligne telles que CPAS et CPMS L aide sp cialis e mise en uvre par l AAJ n intervient en principe qu en cas d impossibilit d intervention des services relevant de l aide g n rale Enfin en promouvant les id aux d autonomie et de r conciliation avec le milieu de vie AAJ affirme le principe d une intervention transitoire dans la trajectoire de vie des mineurs Au regard de ces principes et des chiffres qui indiquent une augmentation des prises en charge d autant plus rapide dans le cadre de l aide contrainte une faible quantit de sorties des prises en charge
51. d abus sexuel non reconnu par l abuseur et par la m re qui n a pas t protectrice a c est clair que c est un dossier qui va tre difficilement fermable parce que si la m re n est pas convaincue que son enfant n a pas menti on se posera toujours la question quand Monsieur sortira de prison est ce que la m re sera capable de prot ger ses enfants Donc a ce sont les dossiers qui se ferment difficilement et o il faut effectivement faire du travail de fond pour arriver ce que la m re ne soit plus dans le d ni qu elle reconnaisse la place de l enfant en tant que victime qu elle se reconnaisse non protectrice mais a c est du travail de longue haleine qui rel ve d un accompagnement intensif de longue dur e Ce ne sont pas des dossiers qui se ferment dans les 6 mois a Un SPJ En m me temps une telle posture dans le chef des parents peut rendre le travail tr s difficile voire impossible nous explique un COE et d s lors tre la cause de la fin du mandat de ce type de service Au del de la capacit reconna tre leurs difficult s l valuation que font les professionnels de la capacit des personnes se d brouiller avec ces difficult s se mobiliser pour les r soudre entre galement en ligne de compte dans les prises de d cision de sorties Deuxi me cas de figure il y a de belles avanc es dans un Chapitre 3 Constats et enjeux transversaux 144 domaine moins ou pas dans un autre
52. de la nouvelle gestion publique new public management l introduction d une ing nierie manag riale conduit appr hender la d finition et la r solution des probl mes dans une logique technique au risque que les crit res d efficience inspir s par le paradigme de la qualit totale ne s imposent aux crit res de fond et que la rationalit gestionnaire n vacue la question du sens et de la pertinence m me de l interventiont Ses principales caract ristiques sont les suivantes 1 L introduction d indicateurs de performance et de r sultats indicateurs de r sultats d activit et d efficience 2 Le pilotage par les instruments syst matisation du benchmarking et de la comparaison des performances Par exemple taux de sortie taux de mise l emploi 3 Le contr le distance de l efficacit et de la qualit de la production des services 4 La rationnalisation du travail des agents Au mod le de l artisan conf rant une large place l autonomie du professionnel son exp rience professionnelle incorpor e sa capacit d valuer en situation se substitue celui d un op rateur dont la fonction sur base d une analyse de fonction est davantage syst matis e standardis e et valu e Les processus de travail sont appr hend s dans une logique de gestion des flux parfois pilot s par des proc dures informatis es work flow 5 La segmentation des publics sur
53. de saisine qui sont suivies par le parquet et enfin 3 la proportion de propositions de renouvellement ou de non renouvellement du SPJ qui font l objet d une saisine du tribunal par le parquet Perspectives et pistes 190 3 Missions de l A de la jeunesse Nous avons d j soulign l ambivalence entre d une part la volont de l AAJ d tre le dernier recours l aide sp cialis e quand l aide g n rale ne suffit pas pour les situations qui le n cessitent r ellement et d autre part la volont des acteurs d accompagner les jeunes et les familles le plus loin possible dans leurs difficult s actuelles mais aussi parfois la volont de rester dans une situation pour tre le fil rouge pour aider les personnes surmonter les ventuels obstacles qui pourraient se dresser plus tard sur leur chemin Au del des difficult s et de l tat de danger c est davantage l int r t du mineur notion bien plus large qui semble justifier l intervention et sa prolongation Cette option est l gitime mais si c est celle qui est choisie elle doit tre assum e Si c est essentiellement l tat de danger qui est le crit re de l intervention il faut d s lors tre plus strict sur les crit res qui justifient qu une intervention ait lieu et se poursuive Dans une logique de r duction des flux et de classement des prises en charge par priorit s on pourrait aller plus loin et imaginer que l AAJ n intervienne l
54. demandes de permission de sortie des d tenus ainsi que sur les r ductions de peine et les r ductions de peine suppl mentaires art 142 146 du Code de Proc dure P nale 73 Le tribunal d application des peines galement pr sid par le juge d application des peines est comp tent pour l octroi d une lib ration conditionnelle d une semi libert d une surveillance lectronique d un placement ext rieur ou encore d une suspension de peine pour raison de sant art 723 et 729 du CPP Chapitre 4 Gestion des flux sur d autres terrains 179 d am nagement et l appr ciation vari e des logiques sur lesquelles se fondent les d cisions 3 1 La gestion des flux de demandes de cong s et de lib ration anticip e par le juge d application des peines La s lection des demandes de permission de sortie cong s p nitentiaires de lib rations conditionnelles de semi libert et de surveillance lectronique laquelle proc dent les juges d application des peines en France doit tre mise en relation avec le flux abondant de dossiers que les commissions et les tribunaux ont examiner et trancher et avec le flux des arrivants en centre de d tention Bien que cette logique ne soit pas directement rep rable dans le discours des acteurs elle joue incontestablement un r le dans le syst me des cycles de permission ainsi que dans l octroi des lib rations anticip es En somme la masse des arrivants et la pressi
55. des droits de la d fense ou le constat que nombre de mesures de garde ou d ducation taient d cid es par simple ordonnance de Cabinet en l absence d un d bat contradictoire et enfin la n gligence de la pr vention g n rale ou l impossibilit mat rielle des comit s de protection de la jeunesse principalement investis de missions individuelles de se consacrer valablement cette t che Les principes du d cret ont naturellement t ch de prendre en compte ces critiques Soulignons que la volont du l gislateur communautaire fut de placer la r forme non pas sous le signe de la m fiance ou de l opposition l gard du pouvoir judiciaire mais sous celui de la compl mentarit et de la subsidiarit entre le social et le judiciaire comme le souligne encore l expos des motifs elle a pour objet de rendre chacun les missions qui lui sont propres Dans la mesure o les probl mes rencontr s par les jeunes sont de nature sociale il est logique que ce soient les instances sociales qui interviennent pour les r soudre D judiciarisation d sinstitutionnalisation termes auxquels on pourrait ajouter celui de d s intervention dans la mesure o l intervention de l Aide la jeunesse se con oit d embl e comme suppl tive et sp cialis e Tout semble aller dans le sens d un d lestage h Expos de motifs Doc Cons Comm fr sess 1990 1991 24 octobre 1990 n 165 1 pp 2 8 Ibid 16 Le d
56. des gros dossiers tr s sensibles o il y a un changement de directeur de l Aide la jeunesse par exemple Parce que le directeur se dit ouf J arrive au bout de ce que je peux faire et donc je vais passer le relais quelqu un d autre Dans un dossier j ai failli le faire aussi nous confie t il u C est pour a que c est bien qu il y ait tous les stades plusieurs personnes qui interviennent Il y a le regard de la police du magistrat du parquet du SAJ au SAJ il n y a pas que le conseiller il y a son quipe sociale puis il y a le regard du juge si on judiciarise il y a le regard du SP des services le double regard judiciaire avec des possibilit s de recours devant la Chapitre 3 Constats et enjeux transversaux 151 Cour d appel Donc a fait qu un moment donn je crois il y a quand m me une certaine coh rence Un autre avocat g n ral pr s la Cour d appel D un autre c t les interview s n en ont pas parl mais d autres recherches l ont montr notamment De Coninck et al 2005 Franssen et Joachim 2011 la pr sence de partenaires d un r seau ouvre aussi la porte au renvoi de la patate chaude et la dilution de la responsabilit Le flou et la difficult entourant l valuation de l tat de danger conduisent certains interview s mandants et mandat s souhaiter l laboration et la diffusion d une vision commune de ce que signifie une situ
57. des personnes expriment le besoin que des d cisions leur soient impos es tend freiner les sorties du judiciaire Le fait qu un dossier doive tre ouvert pour que des personnes b n ficient d une aide financi re de l Aide la jeunesse emp che la fermeture de certains dossiers Ce seul l ment ne justifie pas que le dossier reste dans l aide contrainte il pourrait effectivement repasser au SAJ mais trois obstacles ce passage ont t voqu s les personnes ne veulent pas retourner au SAJ et ou le SAJ n appr cie pas de jouer le r le d une banque et ou les acteurs de l aide contrainte pr f rent garder le dossier pour s assurer que l AAJ continue d apporter son soutien financier L impact de l intervention et les effets suppos s de la cl ture entrent galement en ligne de compte quand l intervention semble n avoir aucun effet que les personnes collaborent ou non des cl tures sont sugg r es et ou d cid es afin de d clencher quelque chose pour une potentielle r ouverture plus constructive sur de nouvelles bases Dans le cas o rien ne change malgr l intervention il se peut aussi que des dossiers restent ouverts pour une tr s longue dur e Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 112 L homologation cf sc ne suivante est une pr sortie du syst me mais elle ne fait pas l unanimit et semble utilis e avec parcimonie dans certaines arrondissements obstacle
58. des professionnels des services et du syst me au risque sinon de rencontrer comme dans d autres secteurs accompagnement des ch meurs les effets pervers d une culture du chiffre induits par une gestion strictement manag riale Mais suffisamment fins fiables document s et analys s ils peuvent constituer une base informationnelle donnant l occasion de s interroger sur la pertinence les impacts et les effets des strat gies d intervention Cela implique de ne pas se limiter des indicateurs grossiers comme le nombre de prises en charge sans diff rencier la nature de ces prises en charge Un dossier ouvert n est pas gal un dossier ouvert Un certain nombre de dossiers n impliquent pas une grande mobilisation des acteurs AAJ les dossiers o seul un d l gu est mandat les dossiers qui restent ouverts simplement parce que AAJ intervient financi rement La cl ture de ces dossiers permettrait de faire baisser les chiffres globaux des prises en charge du secteur mais ne changerait pas de mani re significative la charge de travail et donc la disponibilit des diff rents acteurs Cela implique galement que la construction de ces indicateurs et leur analyse ne soient pas ext rieures aux acteurs mais que ceux ci se les approprient en tant associ s leur production et leur analyse A titre d exemple on peut cet gard mentionner dans le champ scolaire les dynamiques positives induites aupr s des
59. deuxi me section nous pr senterons une typologie des logiques contemporaines de gestion des populations d ficitaires b n ficiaires c est dire pr cis ment celles qui sont reconnues ou d sign es de mani re volontaire ou contrainte comme pouvant ou devant faire l objet d une intervention Enfin dans une troisi me section nous pr senterons sous forme d tude de cas une analyse des modalit s de gestion de sortie dans le domaine p nitentiaire La mani re dont s y op re le travail d cisionnel et les facteurs qui l influent se rapprochent plusieurs gards des processus l oeuvre au sein de l A de la jeunesse Pr cisons bien que l objet de ce chapitre est de pr senter ces diff rents mod les sur le plan descriptif et analytique comme source d information de r flexion et d interpellation il n est pas de sugg rer sur le plan normatif que ce sont des mod les suivre pour l A de la jeunesse 1 Etat gendarme Etat social et Etat r seau Les modes de fonctionnement les pratiques et les questionnements des acteurs de l Aide la jeunesse apparaissent r v lateurs des tensions et volutions entre deux conceptions de l action publique On peut ici utilement faire r f rence la distinction propos e par Jean Louis Genard et Fabrizio Cantelli entre l l Etat gendarme l Etat social et l Etat r seau galement parfois qualifi d Etat r flexif ou Etat a
60. difficult s ou d viter une situation de danger de permettre un maintien en famille plut t qu un placement Que se passerait il sans intervention En ce sens il ne s agit pas tant de donner des crit res d valuation de la situation du mineur et de sa famille que de se donner des crit res d valuation de l intervention des services et des autorit s mandantes 3 Les irr cup rables Plusieurs situations voqu es par les interview s op rent explicitement une cat gorisation entre les situations et donc entre les familles r cup rables pour lesquelles l intervention de AAJ est con ue comme transitoire et celles qui au Chapitre 3 Constats et enjeux transversaux 138 contraire et pour reprendre l expression de plusieurs interlocuteurs apparaissent irr cup rables D apr s de nombreux interview s en effet certaines personnes malgr toute l aide apport e ne changent pas ne parviennent pas d ni de leurs difficult s probl matiques lourdes probl mes psychiatriques toxicomanie etc ou ne veulent pas voluer et r pondre aux attentes qui sont formul es leur gard Cette stagnation peut entra ner la fin de l intervention quand les intervenants ne voient pas le sens de leur pr sence ou plus souvent une intervention tr s longue surtout en cas de placement en institution ou en famille d accueil quand les acteurs de terrain estiment que l enfant doit tre prot g tou
61. du gosse c est vrai que si la probl matique est lourde dans le chef des parents si on a eu des soucis avec l a n qui a grandit parfois quand il y a un num ro deux un num ro trois on revoit la situation oui Mais ce n est pas syst matique hein Chapitre 3 Constats et enjeux transversaux 166 Donc quand il y a des probl matiques aussi lourdes que a probl mes psychiatriques c est vrai que g n ralement on revoit les dossiers quoi Mais bon une maman qui a des difficult s au niveau de l hygi ne etc si elle rencontre un compagnon plus soutenant bon on n entendra plus parler d elle quoi a d pend de la situation de la personne des v nements qui entourent la situation Un avocat g n ral pr s la Cour d appel certaines situations sont tr s compliqu es depuis plusieurs g n rations c est assez compr hensible qu il y ait des rechutes ce sont des situations plus lourdes o l histoire est charg e d v nements dramatiques parent suicid violences familiales abus sexuels Alors ces situations l voluent fort en dents de scie avec des crises et des inqui tudes de l environnement Donc principalement c est li la nature je pense des syst mes familiaux des probl mes Parfois il faut mettre une limite la prise en charge pour marquer une tape et il faut essayer de boucler quelque chose qui est coh rent et qui a du sens pour les enfants et les adultes
62. en rappelant les finalit s de d judiciarisation et de d sinstitutionnalisation M me s il n apporte pas d l ment neuf le rappel de ce cadre nous semble important pour comprendre le jeu des acteurs qui s y d ploient De m me il nous semble utile de rappeler rapidement les r les et les missions de chacun des acteurs de l AAT Dans un second temps le secteur de l Aide la jeunesse sera synth tis sous forme de deux sch mas mettant en vidence outre les articulations entre les acteurs et la complexit des parcours les diff rentes voies de sortie possibles du syst me 1 Le d cret de l A de la jeunesse 1 1 L esprit et la lettre du d cret de 1991 de l A de la jeunesse Par le d cret du 4 mars 1991 la Communaut fran aise de Belgique s est dot e de nouveaux acteurs le Service de l A de la Jeunesse compos du conseiller de son ses adjoint s et des gradu s appel s d l gu s Comme le stipule le d cret l aide sp cialis e mise en uvre par le conseiller est une aide de seconde ligne elle est compl mentaire en ce sens qu elle permet de trouver ou de renforcer sous un mode plus adapt l aide que la soci t offre toutes les familles depuis la naissance jusqu la majorit de l enfant elle est suppl tive en ce sens qu elle ne sera dispens e que dans les cas o les intervenants de premi re ligne n ont pu apporter l aide appropri e Dans l expos des m
63. est envisager Cette pratique a plusieurs avantages parmi lesquels 1 les diff rentes personnes impliqu es se mobiliseraient autrement la prise en charge serait plus dynamique 2 les personnes au centre du dispositif collaboreraient sans doute plus facilement sachant que l intervention ne durera pas plus de X temps donc l efficacit pourrait en tre am lior e 3 le taux de rotation dans les services serait plus lev permettant donc plus de familles d tre aid es 4 la cl ture d une prise en charge n emp che pas un relai dans un autre service Certaines mesures fonctionnent d j de cette mani re notamment l accompagnement API8 mandat de six mois renouvelable une fois les SIF deux types de mandat mandat de trois mois renouvelable une fois ou mandat de quinze jours non renouvelable et le Code M mandat de six mois renouvelable une fois maximum Avant d envisager d tendre ce type de mandat il serait donc int ressant d en tudier les effets partir d une analyse longitudinale d une s rie de situations o un mandat non renouvelable a t mis en place Mais ces mandats non renouvelables vont l encontre du respect du rythme des familles d fendu par certains acteurs qui consid rent que la dur e n est pas probl matique en soi tant qu elle permet d aider le jeune sans compter qu il faut parfois peu pr s six mois pour simplement instaurer un climat de confiance entre professionn
64. est mis en uvre au niveau du SAJ sc ne 3 ou lors d une application de mesure au SPJ sc ne 6 Pr cisons galement que l ordre de num rotation et de pr sentation des sc nes n implique pas n cessairement que c est dans cet ordre que le parcours s effectue La sc ne 4 parquet est pour certains dossiers une premi re gare de triage avec la possibilit de classer sans suite des signalements qui lui sont adress s En cela le parquet repr sente pour une part non n gligeable des dossiers la premi re porte d entr e dans le syst me de l Aide la jeunesse il serait utile de conna tre la proportion de dossiers qui arrivent via le parquet par rapport ceux qui sont directement port s la connaissance du SAJ Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 29 CHAPITRE 2 DU SYSTEME AUX PRATIQUES EFFECTIVES SCENE PAR SCENE CARACTERISATION ET ANALYSE DES PROCESSUS CONDUISANT OU NON LA SORTIE DE L AAJ Introduction Le chapitre pr c dent pr sentant le syst me de l Aide la jeunesse a notamment fait appara tre au del des principes guidant le secteur de la multiplicit des acteurs et de leur r le respectif les orientations et les bifurcations qui peuvent s op rer aux diff rents stades et a permis d identifier en particulier les voies de sorties potentielles du circuit Mais un syst me n existe que par les mises en uvre qu en effectuent les acteurs Ceux ci agissent de mani re rat
65. et de cr ation du lien social On retrouve largement dans ce mod le les principes et pratiques en vigueur dans le secteur de Aide la jeunesse 3 Le milieu p nitentiaire modalit s de sortie de prison et gestion des fluxt5 Le travail d cisionnel des juges d application des peines en France a acquis peu peu une importance fondamentale en raison notamment de l allongement continu des peines ce qui n cessite un recours croissant aux mesures d application et d am nagement de peine qui permettent de sortir de mani re anticip e de prison P V Tournier y voit ainsi la cause principale de la hausse des am nagements de peine dans le ressort de la Cour d appel d Amiensft Les am nagements de peine ont un impact consid rable sur la trajectoire des d tenus en permettant certains de sortir avant terme alors que d autres effectuent la totalit de leurs peinest7 La probl matique de la sortie de prison se rapproche donc fortement de celle de la sortie des jeunes du syst me de l Aide la jeunesse 65 Section crite par Ga tan Cliquennois partir de ses travaux et d une recherche en particulier men e en France 66 Pierre Victor Tournier 2011 op cit 67 Ga tan Cliquennois La r duction des risques et la responsabilisation dans la prise de d cision en tablissements p nitentiaires fran ais pour peines Th se de sociologie FUSL et EHESS Bruxelles 2009 Chapitre 4 Gestion des flux sur d autr
66. et on ne craint pas qu elle re disparaisse dans deux jours quoi Mais c est assez rare que les articles 39 9 ne se transforment pas en article 38 8 si a ne marche pas au SAJ Un juge de la jeunesse 4 Le traitement des propositions de renouvellement ou de non renouvellement du SPJ En ce qui concerne les demandes de renouvellement du SPJ un des SPJ interrog s a dit qu il tait rare que le parquet ne suive pas ses propositions de renouvellement ce Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 84 que confirme un juge de la jeunesse puisqu il dit que le parquet suit dans 99 voire 100 des cas Par contre ce qui arrive de temps en temps d apr s ce m me SPJ c est que le parquet souhaite un renouvellement alors que le SPJ propose l inverse 5 Les enqu tes de police Le parquet peut demander une enqu te de police pour compl ter les informations qu il re oit Les renseignements qui manent de cette enqu te peuvent expliquer qu il ne suive pas les demandes propositions qui lui sont faites Point d attention A partir des propos des interview s ne peut on pas s interroger sur le r le effectif du parquet gare de triage ou simple escale avant l tape suivante puisqu il suit la majorit des demandes dans la majorit des cas signalements demandes de recours la contrainte Une recherche pr c dente L aide la jeunesse l preuve de la d judiciarisation Franssen 2003 semblait sur b
67. etc 3 2 Le syst me v cu C est v ritablement ce stade et sur cette sc ne comme et plus forte raison sur les sc nes de l aide contrainte que se pose la probl matique des sorties possibles que sont interrog s le sens et la pertinence de l intervention et que se trouve mise l preuve la philosophie du d cret privil gier le maintien en milieu de vie plut t que l institutionnalisation concevoir l intervention comme transitoire et non comme une mise sous tutelle permanente Reprenant l ensemble des facteurs identifi s par les acteurs ou par les chercheurs travers les propos de ceux ci ou via les observations comme influen ant les processus de sorties ou de non sorties cette section t moigne de la complexit des situations qui par ailleurs voluent des multiples param tres qui influencent l appr hension des situations et des jeux d acteurs en particulier dans les relations et transactions entre autorit s mandantes et services mandat s Sans oublier que la caract ristique de cette sc ne est qu elle implique toujours l accord des familles Pour tenter de d m ler cet enchev trement de facteurs et de jeux d acteurs nous structurerons et exemplifierons le propos en 11 points qui sont autant de facteurs influen ant positivement ou n gativement les processus de sorties 1 La d finition du mandat objectifs du mandat explicitation des raisons de l ouverture du dossier 2 La du
68. favorable parce qu au moins on est s rs que toutes les ann es on revoit Mais d un autre c t a pourrait tre plus fr quent et plus court Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 98 6 La transmission de rapports au juge de la jeunesse Au sujet des rapports transmis par les services ou les institutions au juge une difficult a t soulign e l envoi de ce rapport ne correspond pas toujours la date de l audience publique Les intervenants pris par diverses choses t ches administratives situations prenantes etc ne pensent pas toujours rafra chir leur dernier rapport en vue de l audience publique Parfois on a des rapports qui sont un peu anciens Et on va avoir le suivant juste apr s l audience publique Donc a c est parfois un probl me Parfois a tombe bien parfois on en a eu un trois semaines ou quatre semaines avant et c est bien Parfois il date de cinq mois et ce n est pas top quoi Alors c est corrig par un l ment qui est tr s important c est que les institutions viennent l audience Et donc elles compl tent le rapport crit qui est parfois un petit peu ancien Moi je plaide vraiment en tout cas pour que les institutions viennent et elles le font Un juge de la jeunesse M me si l institution peut pendant l audience compl ter ou modifier les informations transmises dans son rapport le fait de ne pas d tenir toutes les informations utiles et r c
69. gl s PP et tat de danger a d aide SAJ suffisamment apais s Difficult s A e i nl LI n L p L Services mandat s Recherche sur les m canismes de non sorties de l Aide la jeunesse 201 1 Facult s universitaires Saint Louis Chapitre 1 Le syst me de l Aide la jeunesse 28 Par sc ne il faut entendre un espace institutionnel ou organisationnel relativement d limit o des acteurs en interaction sont amen s d terminer la suite ou la fin du parcours de prise en charge et cela en fonction de diff rents facteurs l gaux et proc duraux organisationnels professionnels cognitifs construction d une valuation des ressources internes et externes structuration du r seau interne et externe qu il s agira pr cisement de mettre jour dans le second chapitre pour donner chair et vie au squelette des proc dures et cadres l gaux et institutionnels Pr cisons que ces sept sc nes sont d ampleur variable Certaines sont circonscrites un moment d cisionnel dans lequel intervient un nombre restreint d acteurs C est g n ralement le cas du parquet jeunesse sc ne 4 et de la Cour d appel sc ne 7 D autres peuvent s tendre dans la dur e plusieurs ann es impliquer une grande diversit d intervenants qui agissent sucessivement ou conjointement et tre maill es de plusieurs s quences d cisionnelles c est en particulier le cas lorsqu un programme d aide
70. il n est pas seul m me si in fine la d cision lui revient ce qui est chouette au niveau du parquet c est que j ai des coll gues donc c est mon dossier mais je vais en discuter avec les autres en disant qu est ce que tu penses Tu ne peux pas lire Est ce que tu ne crois pas que Et donc au bout du compte c est toujours moi qui vais prendre la d cision mais je peux en discuter avec mes coll gues et a c est assez rassurant parce qu il y a plus de choses dans plusieurs t tes que dans une La pr sence de coll gues et la possibilit de solliciter leur opinion apparaissent donc comme des l ments rassurants Si le procureur a des doutes quant l tat de danger par exemple nous dit un avocat il est probable qu il saisira le juge pour qu il y ait un d bat contradictoire permettant au juge de prendre sa d cision 3 L issue des mesures de placement en urgence prises par le juge de la jeunesse Au sujet des articles 39 qui ne seraient suivis d aucune mesure sortie du syst me donc d apr s deux juges de la jeunesse ce cas de figure se pr sente rarement a ne m est encore jamais arriv mais th oriquement a pourrait arriver J imagine peu de cas dans lesquels a va arriver parce que justifier l urgence au sens de l article 39 9 c est quand m me lourd Et donc il n y a que les surprises du type la m re avait disparu parce qu elle tait enlev e et elle r appara t
71. il y a telle ou telle chose qui a dysfonctionn etc Et a c est parfois nous mettre dans une position qui est un peu difficile parce que l on est vraiment pleinement assimil s l autorit mandante et on sait bien par exp rience qu il faut toujours un certain temps partir du moment o il y a eu une d cision de placement pour que nous on puisse justement se d gager de ce que le SAJ ou SP symbolise et pour pouvoir entamer quelque chose d un peu diff rent en resituant en s appuyant en disant bah a vous a t dit a Un SAAE E Des mandats plus clairs ce serait une tr s bonne chose Et ne pas tourner autour du pot dire aux parents la v rit Parce que quand on dit quand vous aurez un lit un frigo etc vous pourrez r cup rer vos enfants c est faux Alors c est nous de dire que ce n est pas que mat riel parce que sinon les parents disent j ai achet un frigo un lit je peux le r cup rer J appelle a les discours illusoires pervers Les gens ne sont pas cons ils voient bien qu on leur dit que ce sont telle et telle choses qui ne vont pas et puis quand ils les r glent il y a autre chose Alors ce n est pas simple pour nous on re oit la col re et l agressivit des parents Et on devient celui qui d cide quand on explique ce qui ne va pas pourquoi ils ne peuvent pas r cup rer leur enfant Un SPF pouvoir d finir quelles sont les difficult s qu i
72. ind finie Si le mandant a des objectifs extr mement clairs a nous aide norm ment Si la famille sait exactement ce quoi elle doit arriver alors on a beaucoup plus facile pour valuer le mandat C est la capacit pour le mandant et peut tre nous aussi notre capacit nous interpeller peut tre par des questions plus pr cises aussi Parce que je ne vais pas tout mettre sur le dos du mandant non plus Je trouve qu il faut que ce soit des deux c t s Un COE Bon il faudrait arr ter de vous droguer Ok La personne va en d sintox Et puis oui mais votre logement ce n est pas comme a devrait tre et puis la personne commence tout critiquer qu est ce que vous avez comme revenu pour l instant Une fois que les gens atteignent une tape on leur remet une pierre sur le dos a veut dire que le discours n est malheureusement pas clair m me si on peut comprendre qu on ne puisse pas dire on ne vous les rendra jamais mais il faut quand m me mettre les probl mes sur la table de mani re tre compris par les gens quoi Un avocat L avis d un SAAE interview entre quelque peu en contradiction avec l opinion de l avocat ci dessus Pour ce SAAE il ne faut pas assommer les int ress s avec une longue s rie d objectifs car cela risquerait de les d courager il faut y aller progressivement au moyen d une politique des petits pas que l on rencontre notamme
73. institutionnelle La fronti re entre les deux syst mes aide n goci e et aide contrainte est poreuse car il peut d j y avoir une forme de contrainte dans l aide n goci e c est un peu de la masturbation psychologique parce que quand on est chez un Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 120 conseiller et que le conseiller dit comme vous voulez hein moi si je n ai pas d accord je transmets chez le juge il exerce une forme de contrainte Qu on ne me fasse pas dire ce que je ne dis pas a ne veut pas dire que toutes les situations devraient tre chez le juge que le conseiller ne devrait pas exister Il y a quelque chose d extraordinaire dans l aide volontaire et qu on ne me fasse pas dire non plus que le conseiller utilise a tout le temps Loin s en faut Ce n est pas vrai ce sont aussi des mythes et des choses stupides Mais dans la t te des gens c est une autorit le conseiller Il a une certaine forme de contrainte qui n est pas la m me que celle du juge mais elle existe et l ombre du tribunal la renforce qu on le veuille ou non Pour un autre avocat cette proc dure est peu utilis e et il ne comprend pas pourquoi au niveau de l homologation des accords a fait 4 ans que je suis au barreau je pense que j en ai eu deux Alors que fondamentalement on pourrait en avoir beaucoup plus mais c est vraiment quelque chose qui est utilis avec parcimonie pour des raisons qui
74. intervenants impliqu s en vue de la mise jour et de la compr hension des m canismes de non sortie Objectif et r sultats vis s Au del des cadres r glementaires et proc duraux il s agit d clairer finement en mobilisant l exp rience des intervenants concern s les diff rents m canismes et logiques qui conditionnent les processus et d cisions de sortie du syst me de prise en charge Cette approche qualitative est d autant plus indispensable que le caract re proc dural du syst me de l Aide la jeunesse l importance du travail d interpr tation et d valuation au cas par cas effectu s par les acteurs en situation sur base de notions telles que tat de danger et la diversit des options ouvertes chaque moment charni re du parcours des mineurs impliquent d clairer le complexe d cisionnel de AAJ dans ses diff rentes dimensions Soulignons que la compr hension des m canismes de sortie implique d appr hender les m canismes de maintien dans le syst me de prise en charge ainsi que les processus de red finition et de r orientation l int rieur du syst me de prise en charge passage de l aide volontaire l aide contrainte ou invers ment via la proc dure d homologation red finition du mandat des intervenants ou passage de relais d un service mandat un autre M thode La m thodologie de cette phase se base sur des entretiens semi directifs avec des respons
75. interview s a d ailleurs entam en interne une r flexion partir de cette question en tant que service public nous avons l obligation de tout accepter mais nous avons un d cret qui nous dit le contraire puisqu il souligne le caract re suppl tif et d aide sp cialis e Comment g rer cette double contrainte La d judiciarisation de l intervention le souhait de favoriser une demande volontaire des jeunes et des familles l insistance sur les missions de pr vention Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 33 g n rale la gratuit du service l absence de conditions formelles ou administratives d acc s correspondent bien la volont de lever les barri res l acc s des b n ficiaires potentiels et conduisent potentiellement une croissance non ma tris e de dossiers entrants La permanence du SAJ Le SAT est accessible via la permanence t l phonique la permanence physique et par courrier Par ces diff rents canaux il re oit des signalements d intervenants un instituteur un m decin etc ou de tiers un voisin par exemple des proc s verbaux du parquet ainsi que des demandes volontaires d aide d un jeune et ou de sa famille encourag s ou non par une personne ext rieure se pr senter au SAJ Il s agit alors d couter et de r pondre ces demandes diverses Une fois la situation analys e cela peut tre fait en une journ e en plusieurs jours
76. jug comme le signe d une maturit certaine Il faut attendre le d roulement de la PS pour voir comment il se comporte Il faut qu il fasse ses preuves premi re juge d application des peines centre de d tention Selon nombre de conseillers d insertion et de probation l existence d un projet d am nagement fait aussi la preuve des capacit s d initiative et d investissement du d tenu et de ses possibilit s d volution L laboration d un tel projet d montre en effet que le d tenu se donne les moyens d voluer ce qui justifie un avis positif Il est tr s investi dans son projet Il fait plein de d marches conseiller d insertion maison centrale Il est dans une dynamique int ressante Il s investit C est son projet Les profs sont surpris de ses capacit s et de son comportement conseiller d insertion maison centrale Dans l ensemble des tablissements il est clair que les conditions du renouvellement d une permission r pondent galement au principe de progression aucune juge ne d rogeant la condition du bon d roulement des pr c dentes permissions de sortie alors m me que cette condition n est pas pr vue par le code de proc dure p nale Accord d une permission de sortie de 5 jours car il est toujours revenu de permission premi re juge d application des peines centre de d tention Ainsi l existence d un ant c dent pendant une pr c dente permission de sort
77. l gu de permanence en concertation avec un d l gu en chef et un conseiller 1 3 R sum des facteurs d terminants 1 Modalit s organisationnelles Organisation de l accueil sous forme de permanence sp cialis e facteur facilitant Connaissance des services de premi re ligne facteur facilitant Cette connaissance pourrait constituer un crit re de recrutement des d l gu s et ou faire l objet de formations sp cifiques Intervision constante entre d l gu s de permanence d l gu s en chef et conseillers facteur facilitant 2 Crit res d valuation de la situation Conditions formelles Par exemple si le jeune est quasiment majeur ou si on ne parle pas des enfants dans le PV envoy au SAJ celui ci n interviendra pas ge du jeune Pr sence effective d un r seau facteur facilitant Capacit des int ress s se remettre en question reconna tre leurs difficult s facteur facilitant Socialisation professionnelle tourn e vers la transmission des savoirs exp rientiels facteur facilitant Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 39 1 4 Suggestions des acteurs Alors m me que plusieurs interlocuteurs insistent sur l id e que la premi re et meilleure r ponse apporter la probl matique de l engorgement du syst me de l Aide la jeunesse se situe en amont les propositions voqu es demeurent tr s g n rales Ce
78. l gu s du SPJ exercent des missions d investigation de contr le de l ex cution des mesures d valuation de l volution de la situation et d accompagnement des enfants des jeunes et de leur famille Le d l gu intervient sur mandat dans deux domaines principaux o Il re oit par l interm diaire du d l gu en chef des missions du directeur de l Aide la jeunesse et travaille sous l autorit de celui ci pour des situations d enfants et de jeunes en danger pour lesquels le TJ a impos une mesure d aide contrainte article 38 du d cret du 4 mars 1991 o Il re oit par l interm diaire du d l gu en chef des missions du TJ qui concernent des jeunes qui ont commis un fait qualifi infraction article 36 4 de la loi du 8 avril 1965 Dans ce cadre il travaille sous l autorit fonctionnelle du directeur de l Aide la jeunesse en sa qualit de chef de service A l instar du SAJ chaque arrondissement judiciaire dispose de son propre SPJ La section jeunesse du parquet Paradoxalement le parquet de la jeunesse qui rel ve videmment du p le judiciaire est un acteur cl de la d judiciarisation de l Aide la jeunesse C est lui qu il revient d appr cier si la situation qui lui est soumise par le SAJ car toutes les situations doivent d abord passer par cet acteur depuis la mise en place du d cret justifie ou non la saisine du tribunal de la jeunesse d terminant ainsi largement la suite du parco
79. la saisine du tribunal Sans cette note le parquet ne peut pas saisir le tribunal Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 81 partage pas l avis du SAJ ou du SPJ qui demande cette mesure d urgence il ne saisira pas le tribunal Mais cela ne met pas n cessairement fin l intervention de l A de la jeunesse parce que si le SAJ ou le SPJ suivait d j la situation avant cette demande ceux ci sont susceptibles de poursuivre leur travail Le parquet peut galement refuser de saisir le tribunal pour poursuivre l aide contrainte article 38 8 apr s le placement impos dans l urgence article 39 9 durant lequel le SAJ n a pas r ussi mettre en place une aide n goci e gt Enfin avant la fin de l ann e de la mesure le parquet re oit les propositions du SPJ de renouvellement ou de non renouvellement de la mesure S il ne saisit pas le tribunal car il estime qu il n y a plus du tout d tat de danger par exemple la mesure prendra fin 4 2 Le syst me v cu C est en cinq points que nous d velopperons cette partie 1 L aboutissement des signalements adress s directement au parquet 2 La saisine du tribunal prise de risques ou formalit Le parquet comme verrou du tribunal ou comme simple interm diaire 3 L issue des mesures de placement en urgence prises par le juge de la jeunesse 4 Le traitement des propositions de renouvellement ou de non renouvellement du SPJ 5 Les enqu tes de police
80. m me devant moi et on l air de dire on fermera les yeux pour 3 mois parce que pour la jeune fille c est trop difficile par rapport cette situation d tre confront e encore de nouveaux intervenants le temps que a aille X qu on fixe et tout Donc quelquefois on s arrange comme a quand m me m me si on ne peut pas normalement on doit respecter la loi mais l je vous le dis on va on va tenir compte du fait que le domicile est tout r cent et qu elle n est pas compl tement chez son papa elle est en institution sur notre arrondissement Voil donc on s arrange quand m me mais c est du pragmatisme aussi et pour la jeune fille aussi quoi Un substitut du Procureur du Roi Parfois le mandant saisit cette opportunit pour fermer le dossier permettant ainsi au jeune et sa famille de prendre un nouvel envol ce qui n est pas toujours pour plaire aux intervenants quand ils sont inquiets pour les enfants En cas de d m nagement hors de l arrondissement si on le juge n cessaire on envoie une note de synth se au SAJ suivant Un SAJ Chercheur Et est ce que vous voyez d autres fermetures possibles Euh on pourrait dire des gens qui d m nagent bon a coule de source ils passent dans un autre arrondissement judicaire a on est bien d accord Et bien il se pourrait que nous disions c est mieux de fermer le dossier que de renvoyer le dossier dans le circuit de l Aide la jeune
81. maman accompagn e d un psychologue la permanence du SAJ parce qu elle rencontrait des difficult s avec l une de ses filles Sara Celle ci est en d crochage scolaire commet des petits vols a de grosses difficult s avec son papa etc explique le d l gu Ensuite le conseiller demande au psychologue qui suit Sara non pas de d voiler le contenu de leurs rencontres mais de faire le point Celui ci s ex cute et explique que le contexte familial est particulier plein de n uds que Sara n est plus all e l cole depuis des mois etc De temps en temps la maman commente compl te les propos du psychologue L id e partag e par le SAJ le psychologue et la maman est que Sara soit plac e temporairement dans une institution de l Aide la jeunesse Cet h bergement d j organis durera trois mois et commencera quelques jours apr s la r union de formalisation M me si Sara a d j rencontr les intervenants pr sents aujourd hui au sein m me de l institution et que ce projet semble faire consensus elle n a pas envie d y aller et quelques larmes coulent le long de ses joues Les uns et les autres lui expliquent l int r t de ce break hors de la maison familiale essayent de la rassurer en disant que cela passera vite mais rien n y fait Sara ne comprend pas le sens de cette d marche qu elle vit comme une punition Pourquoi c est pas mon papa qui doit partir lance t elle Les intervenants r
82. mandantes Celles ci op rent partir de la situation qui leur est rapport e un travail de classement selon des crit res dont elles sont d positaires S agit il d un jeune en danger d un jeune en difficullt d un jeune qui a commis ou est suspect d avoir commis un fait qualifi infraction C est toujours sur base de la mesure et de l valuation d un cart la norme sociale ou l gale que se met en uvre l intervention sociale 1 1 3 Quelques articles cl s Certains articles du d cret de 1991 de l ordonnance bruxelloise de 2004 ou de la loi de 1965 reviennent de mani re plus ou moins r currente dans le rapport en voici donc une br ve description Article 36 6 du d cret accompagnement du d l gu Lorsqu un d l gu du service de Aide la jeunesse SAJ accompagne un jeune et sa famille sans qu un service ne soit mandat cela s appelle un accompagnement 36 6 Lorsque les conditions d finies l article 7 alin a ler du pr sent d cret sont r unies le conseiller peut apr s avoir constat qu aucun autre service ou particulier n est en mesure ce moment d apporter au jeune une aide appropri e exceptionnellement et provisoirement tant que les d marches pr vues au 2 n ont pas abouti confier aux services de l Aide la jeunesse et aux particuliers et services qui concourent l application du pr sent d cret le soin d apporter l aide appropri e duran
83. moindres 1 Le d finition du mandat La clart des objectifs fix s par le mandant permet aux premiers concern s et aux professionnels de savoir ce qu il faut am liorer et cela facilite l valuation du travail r alis Il s agit donc d un facteur facilitant les sorties L enjeu de la d finition du mandat fait toutefois l objet de controverses entre le mod le du mandat strict et imp ratif et celui du mandat large et it ratif o Il vaut parfois mieux ajouter modifier progressivement les objectifs et appliquer une politique des petits pas pour ne pas d courager les jeunes et les familles avec une longue liste de points travailler o Ce n est pas au mandant mais au service mandat de proposer un projet de d terminer des objectifs gr ce son approfondissement de la situation L explicitation des raisons de l ouverture du dossier par le mandant ou le d l gu est galement un facteur facilitant qui permet aux int ress s de comprendre le sens de l intervention et la direction prendre Cela permettrait aussi aux intervenants de se reposer sur de rappeler ce cadre 2 La dur e du programme d aide et du mandat Les mandats et programmes d aide ont une dur e maximum d un an mandat de six mois maximum pour les SAIE ce qui pourrait constituer un facteur facilitant mais tant donn que cette dur e est renouvelable potentiellement ind finiment il s agit plut t d un obst
84. ne le fait pas les services ne seront pas oblig s de r pondre la demande de prise en charge Par contre si un change a lieu entre l autorit mandante et le s service s ces derniers sont oblig s de r pondre la demande et le cas ch ant de justifier le refus de la prise en charge par crit La CIOC conserve donc des traces des demandes et des justificatifs de refus de prise en charge Avant l existence de la CIOC les acteurs d ploraient le fait de devoir partir la p che prendre leur t l phone et passer d innombrables coups de fil en mobilisant leur r seau de connaissances interpersonnelles afin de trouver une place pour un jeune Cens contribuer une rationalisation et une simplification des d marches l outil mis en place semble pourtant au regard des intervenants ne pas y contribuer de mani re satisfaisante Ce qui explique que ce passage oblig soit d tourn par un certain nombre d acteurs pr f rant le syst me ant rieur Franssen et Joachim juin 2011 5 Le dispositif de la CIOC est actuellement en phase d valuation et ne fonctionne donc plus temporairement Chapitre 3 Constats et enjeux transversaux 154 l impression qu on a moins d infos aujourd hui qu on en avait avant J ai l impression qu on est quand m me moins au courant des situations qu avant Il y avait un lien beaucoup plus personnel dans le passage Et moi personnellement je suis persuad que a chan
85. nent la fermeture du dossier ce stade La situation s est apais e les probl mes ont t r gl s Des difficult s persistent mais peuvent tr s bien tre g r es par un service de premi re ligne Pour que la r orientation puisse se faire ce service doit tre disponible et doit accepter la prise en charge Les personnes ne souhaitent pas plus que le SAJ intervienne et comme l enfant le jeune n est pas en danger selon le SAJ le dossier est cl tur Les personnes ne souhaitent pas plus que le SAJ intervienne mais comme celui ci estime qu il y a danger le parquet est sollicit dans le cadre de l article 38 ou 8 recours la contrainte Le moment de l investigation pose de mani re centrale la question des proc dures et des crit res d terminant l valuation de la situation par le d l gu et en particulier l appr ciation de tat de danger et celles des r ponses opportunes lui apporter dans le cadre de l AAJ ou en dehors de celui ci Il s agit l d une question transversale et r currente que nous aborderons sp cifiquement par la suite Les entretiens donnent peu d l ments sur la sc ne sp cifique de l investigation il pourrait donc tre utile d en approfondir l analyse autour de questions telles que le degr de mutualisation de ce travail d investigation le rapport aux risques et la prise 35 Ibidem 36 Ibidem Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives
86. occasion de red marrer z ro Ces d m nagements constitueraient dans certains cas une tentative d chapper au syst me de l Aide la jeunesse 8 Le civil et le protectionnel qui s entrem lent La pr gnance des probl mes civils dans les dossiers protectionnels a t voqu e dans chaque arrondissement par plusieurs interview s Certains les appellent les civils pourris ce sont des situations qui arrivent dans le secteur de l Aide la jeunesse parce que les conflits civils n ont pas pu se r gler ni m me s apaiser dans le civil En g n ral les relations familiales se sont tellement d grad es que ces dossiers sont difficiles fermer Le nombre de situations qui se trouvent au civil et qui n ont pas eu de r ponse ad quate qui d rapent a ne marche pas du tout les gens n ont pas d aide donc ils s engueulent de plus en plus a en arrive des all gations graves contre l autre parent Et puis nous on les a au protectionnel quand tout est bien rigidifi Quand les conflits sont l depuis des ann es Avec des enfants qui ont dans la t te que soit leur p re soit leur m re est archi mauvais e et o on ne parvient plus d caler Et c est des enfants en grande souffrance psychique au tribunal on a quand m me beaucoup de dossiers qui viennent du civil Un COE Chapitre 3 Constats et enjeux transversaux 165 Dossiers tr s compliqu s fermer ce sont les dossiers
87. on va imposer des choses et ne pas y arriver ce n est pas du tout ducatif et c est m me plut t contraire C est donner la famille et au jeune le message que qu il y ait un juge qu il n y ait pas de juge tu fais quand m me ce que tu veux et rien ne se passe Un SPJ D apr s ce SPJ les situations judiciaris es qu il faut cl turer car l intervention n a pas d effet restent relativement rares Parmi ces situations o l aide contrainte semble n avoir aucun impact certaines sont cl tur es comme au SAJ dans l optique de d clencher quelque chose et d aboutir ventuellement une r ouverture constructive une r ouverture sur de nouvelles bases dans un autre contexte dans des situations que l on va appeler risque ou des situations fort ab m es nous on essaie de convaincre le magistrat que maintenir le dossier ouvert tel qu il est avec ce qu on fait maintenant a ne va pas faire avancer beaucoup plus parce qu on stagne et qu il vaut peut tre mieux fermer et quand on rouvrira parce que le dossier va se rouvrir on sera peut tre avec autre chose qu on pourra retravailler d une autre fa on Un SPJ Les deux autres SPJ nous ont galement parl de ces cl tures strat giques en quelque sorte Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 105 Vous avez beau proposer une aide quelqu un qui est dans le d ni vous pouvez danser sur votre t te Et donc parfois il est plus judicieux
88. ou qu on ne fasse pas ce ne sera jamais bon donc non je n ai que ma conscience pour me guider l dedans Donc je n ai pas d tats d me Maintenant je ne sais pas si un jour un gamin ou une gamine dont je m occupe se jetait par la fen tre parce que ou tait je ne dis pas que le traumatisme que je pourrais vivre de a n aurait pas une influence Pour le moment je touche du faux bois je n ai jamais d vivre de choses de ce type l Et donc pour le moment je peux dire que l opinion publique n entre pas dans ma r flexion un seul instant Un juge de la jeunesse Mais le pass pourrait selon lui aussi expliquer que certains services soient plus frileux Chacun a son histoire chaque service a son histoire chacun dans chaque service a son histoire Et donc sans doute que dans les rapports qui nous sont faits ben toute cette subjectivit elle est l Et parfois on ne vous dit pas on n arrive pas vous dire pourquoi cet enfant serait en danger s il tait chez ses parents ou alors on vous emballe a avec des gros papiers qui sont tellement visibles enfin on voit que c est une construction de bonne foi mais une construction quand m me 4 2 3 La subjectivit et l intersubjectivit de l valuation Le juge cit ci dessus soul ve un l ment important l valuation de la situation et l appr ciation de l tat de danger d pendent galement de la personne qui r alise cette valuation cela a
89. parents qu une personne ext rieure impose des d cisions 11 L impact de l intervention 12 La controverse autour de l homologation 13 Le recours la contrainte jug non pertinent 14 Le placement en urgence jug non pertinent 15 Le renouvellement de la mesure jug non pertinent 16 L intervention financi re de AAJ 17 L absence de sortie par le biais de l article 37 et 18 L absence de sortie par le biais de l article 60 1 Le r le limit du juge de la jeunesse en mati re de sorties Rapidement en cours d entretien les trois juges de la jeunesse ont soulign le fait que leur r le en mati re de sorties tait d apr s eux assez limit Chercheur Quel est votre r le au sein du secteur concernant la question des sorties de AAJ Mon r le est tr s tr s limit Dans la grande majorit des cas la cl ture se d cide au SP qui d cide du non renouvellement pr vient le parquet et voil et on ne m en informe pas C est frustrant d ailleurs je pr f rerais tre juge Bruxelles parce que c est tr s diff rent ils sont plus ma tres de leurs d cisions et de l ex cution de celles ci Ici ma marge de man uvre est extr mement r duite c est frustrant parce qu il y a des situations prenantes et on ne sait pas si elles sont cl tur es on ne conna t pas la suite Un juge de la jeunesse Il est vrai que les juges bruxellois peuvent suivre de plus pr s leurs dossiers puisque le SPJ bruxell
90. permet parfois de moins ronronner dans une situation Il faut qu on aille rendre des comptes la famille d abord puisque l accord est avec la famille et aussi au conseiller La famille doit aussi rendre des comptes sur l accord qu elle a fait avec nous Un COE C est souvent dans des situations o a a d marr difficilement avec beaucoup de r sistance ce qui est parfois le signe d une volont du syst me familial de r gler les probl mes par lui m me et il nous semble qu il y a les ressources ou des probl mes surmontables court terme alors plut t que d accepter un mandat de six mois ce sera une mission pour deux ou trois mois Et dans ces cas l souvent a s arr te effectivement apr s cette p riode Un peu comme s il y avait d j comme si c tait d j dessin d avance mais aussi parce qu une limitation dans le temps c est mobilisateur Un SAIE 3 L intensit du suivi D apr s plusieurs professionnels interview s l intensit du suivi n est pas sans influence sur l aboutissement de celui ci Plus le suivi est intense rencontres r guli res avec le d l gu ou chez le mandant ou encadrement important dans le service ou l institution plus la situation volue vite et donc au plus la sortie peut arriver rapidement Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 53 Je crois que ce qui facilite les sorties c est quand c est peut tre paradoxal on assure v ritablement un
91. peut tre diff rente la mani re de g rer le dossier la mani re d aborder les choses Un avocat g n ral pr s la Cour d appel Que ce soit l int rieur ou l ext rieur de l institution l ducateur ne fait pas seul les suivis Il y a l ducateur r f rent et le co intervenant donc ils sont d j deux intervenir et pouvoir changer par rapport la perception qu ils ont de la situation Et puis on a la possibilit d en rediscuter en quipe ou m me d en rediscuter entre nous m me entre la visite et la r union d quipe et a permet effectivement d analyser plus en profondeur de peut tre tre plus objectif Parce que quand on est dans la situation on est pris aussi par des motions par toute une s rie de choses et je suis convaincu que travailler de cette mani re l est une richesse au niveau du boulot Les changes qu on a la remise en question qui peut se mettre en place Oui parce que seul c est un peu la t te dans le guidon et il y a des moments o on est compl tement d pass s par ce qu on vit Un SAAE D o l int r t de la multiplicit des regards de la multiplicit des intervenants impliqu s dans la prise en charge mais galement dans les processus de d cision Et d o la n cessit aussi parfois voqu e par un avocat g n ral pr s la Cour d appel de transf rer le dossier un coll gue qui apportera un regard neuf sur la situation Parfois il y a des dossiers
92. place d urgence maintenant Et a c est int ressant Parce que ce suivi l en plus il vite a mais en m me temps il va permettre aussi peut tre de mettre en place d autres choses o finalement le placement il ne faudra m me plus y penser quoi Voil Moi je pense que a a manque Un SAJ Un avocat g n ral pr s la Cour d appel s est aussi prononc sur ce point il ne me semble pas qu on puisse parler d une volont de garder les situations parce que de plus en plus on se rend compte que le syst me tant tellement satur un s en va l autre arrive C est Chapitre 3 Constats et enjeux transversaux 133 d ailleurs l une des raisons pour lesquelles il vaut mieux ne pas trop tendre les moyens Je ne plaide pas pour tre avec des moyens insuffisants mais il ne faut pas non plus avoir des moyens pl thoriques parce que a impose aussi de se dire bon ben ne gardons pas les situations qui peuvent repartir R capitulatif Pour certains l engorgement facilite les sorties car il constitue un aiguillon la recherche de solutions alternatives il incite donner la priorit aux situations qui en ont le plus besoin et il force se poser la question de la sortie Il constitue un frein aux sorties pour d autres car la prise en charge tardive entra ne l aggravation des situations ce qui allonge la dur e des prises en charge car des mineurs en danger cause de la non prise e
93. pondent tant bien que mal cette interpellation ils semblent touch s Le couple form par les parents de Sara bat un peu de l aile La maman demande si le SAJ ne peut pas obliger son mari venir aux r unions car celui ci ne prend pas ses responsabilit s or on est un couple ce sont aussi ses enfants Elle dit aussi qu elle devra Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 67 prendre ses dispositions pour ses enfants si rien ne change sous entendant par l qu elle devra peut tre quitter son poux Le conseiller demande au psychologue comment il envisage la suite quand Sara sera plac e Celui ci estime que malgr le placement son intervention a du sens pour la continuit et pour essayer de travailler avec les parents avec le p re surtout car il craint que les s urs de Sara ne vivent la m me chose que Sara quand celle ci sera partie Les intervenants de l institution sont d accord ils se coordonneront avec le psychologue pour ne pas faire double emploi Le conseiller prolonge alors le mandat du psychologue jusqu la fin du placement Le conseiller conclut et propose de faire un bilan apr s un mois de placement 8 La nature des relations entre professionnels et int ress s Le climat de confiance instaurer La longue dur e des prises en charge peut se comprendre par le climat de confiance qu il faut cr er certains parlent d un lien d affiliation cr er avec les int ress s
94. pour trianguler pour conna tre la r alit de terrain pour aiguiller les d cisions des conseillers Parfois aux r unions les d l gu s ne disent rien Je ne comprends pas Pour nous c est la personne de r f rence qui conna t le dossier Un SPF gt Organiser une permanence ne f t ce que t l phonique au SAJ et au SPJ pendant le week end pour viter de prendre des d cisions inad quates Un substitut du Procureur du Roi Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 78 gt Un SAIE souhaiterait afin de parler le m me langage avoir des outils communs aux diff rents services de l aide g n rale et de l aide sp cialis e sur la maltraitance notamment gt Dans le m me ordre d id es quelques acteurs SAJ SAIE estiment qu une vision commune du danger AAJ et hors AAJ serait utile et pour l un d entre eux celle ci pourrait se diffuser par la formation continue mais galement via la formation de base des professionnels Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 4 SCENE 4 Au stade du parquet section jeunesse 79 Refus Ne saisit pas OK Art 39 9 Fin de la demande Classement RS Refus Classement Demande Demande ok Refus SAJ Non collaboration Art 38 8 Art 38 8 Art 38 8 OK SCENE 1 et tat de danga SCENE a SPENE S Renouvellement Difficult s Permanence Parquet Tribunal es et E G efus non collaboration SAJ jeunesse jeunesse L ok logat
95. pour l instant mais je trouve qu on pourrait envisager d arr ter un peu plus t t avec toi Un SAIE il y a des fois o a nous arrive pour faire de la place en valuant un peu on se dit voil c est une situation qu on peut anticiper plut t que de la laisser encore pendant six mots on peut peut tre voir pour faire de la place Un SAJ Ce qui est beaucoup plus courant c est de tenter d avoir une place alors que la situation concern e n est pas premi re sur la liste d attente Dans ce cas la connaissance mutuelle peut aider mais les caract ristiques de la situation en question jouent galement Chapitre 3 Constats et enjeux transversaux 156 l autorit sachant effectivement que la place allait se lib rer c est oula vous me gardez la place hein Parce qu effectivement j ai un jeune sur la liste que je voudrais vraiment bien placer dans votre service Mais pas mettre fin plus t t a non Un SAAE Donner une priorit certaines situations semble difficile pour les intervenants Par exemple une situation de danger est elle n cessairement plus urgente que la situation d un enfant ballot sans arr t d une institution l autre Ou vaut il mieux intervenir avant les sympt mes dans une optique de pr vention ou une fois que les sympt mes sont apparus un moment donn les listes deviennent tellement longues qu on ne sait plus quels sont les crit res
96. professionnels de tiers et des PV de la police qu il re oit estimant qu il n y a pas lieu transf rer la situation au SAJ ce n est pas une situation de danger les enfants ne sont pas concern s etc Il s agit donc d une sortie du syst me En aval gt Pour recourir la contrainte quand les personnes ne collaborent pas dans le cadre de l aide n goci e et que les enfants sont en danger selon le SAJ il est n cessaire de passer par le parquet qui d cide s il est opportun ou non de saisir le tribunal de la jeunesse partir de la demande envoy e par le SAJ avec sa note de synth se Une des sorties potentielles au stade du parquet est donc celle o le parquet ne saisit pas le tribunal pour une demande de saisine en article 38 Wallonie ou article 8 Bruxelles avec lequel il n est pas d accord gt Il faut galement passer par le parquet pour une demande de saisine pour un placement urgent article 39 en Wallonie 9 Bruxelles Si le parquet ne 41 Depuis la mise en uvre du D cret en Wallonie et de l ordonnance Bruxelles le parquet ne peut plus saisir le juge directement il doit d abord renvoyer la situation au SAJ qui l analysera et qui tentera si n cessaire de mettre en place une aide n goci e Si les d marches du SAJ n aboutissent pas celui ci enverra une note au parquet en disant que l aide n goci e est impossible et donc qu il ferme le dossier et ventuellement qu il demande
97. que la PS devient automatique On n a plus de carotte offrir chef de b timent l adresse de la deuxi me juge d application des peines centre de d tention Au niveau de la fr quence d obtention une permission de sortie peut tre accord e tous les trois six mois selon les cas pour ceux dont le reliquat de peine est de cinq ans Lorsque le d tenu n a plus que deux ans de prison effectuer une permission de sortie peut lui tre attribu e tous les deux mois Enfin ceux qui vivent leur derni re ann e d incarc ration peuvent pr tendre une permission de sortie tous les mois Bien entendu ce sch ma de fonctionnement demeure th orique et dans la pratique on constate de grandes disparit s dans le processus d attribution des permissions Ainsi certains d tenus ne b n ficient jamais de permissions tandis que d autres se voient proposer ces cycles d un mois durant les deux derni res ann es de leur incarc ration Quant ceux qui ont la chance d obtenir des permissions de sortie on remarque pour eux des vitesses d volution tr s diff rentes Cette jurisprudence est propre la juge d application des peines ici en poste et semble isol e eu gard l h t rog n it des pratiques des juges d application des peines en ce qui concerne la fr quence d attribution des permissions de sortie Il existe des pratiques tr s diff rentes selon les juges d application des peines certains estiment
98. que nous appelons les civils pourris ce sont des dossiers avec une probl matique de s paration donc qui est une probl matique d ordre civil qui s ouvre au protectionnel en esp rant que le protectionnel va faire changer les choses a vous pouvez tre s r que c est la pire des choses qu on puisse avoir Parce que qu est ce que c est la d cision que le juge de la jeunesse prend si la situation est ce point catastrophique C est de placer l enfant Donc l enfant est puni alors que ce sont les parents qui se chamaillent au dessus de la t te de leur enfant a c est des situations c est les pires celles l on trouve que c est les pires bien pire qu un p re qui tape sur son enfant Un SPJ 9 Les allers retours dans le syst me De mani re g n rale les retours dans le syst me autrement dit des dossiers ferm s qui se r ouvrent ne sont pas consid r s comme des checs de la part des interview s La r ouverture est souvent due d apr s ceux ci de nouvelles difficult s dans le parcours des jeunes et des familles et non une sortie trop rapide une cl ture sans garanties suffisantes que cela se passera bien m me si ce cas de figure peut parfois se pr senter Pour quelques interview s il y a peu de personnes qui reviennent dans le circuit parce qu il y en a peu qui en sortent Chercheur Est ce qu il y a parfois des familles pour lesquelles le dossier se cl ture et puis pour la m me f
99. qui peuvent parfois tre tr s longues il faut s interroger sur les facteurs processus et m canismes qui permettent de comprendre les flux d entr es et de sorties dans le syst me de AAJ 7 Le d cret 91 Les nouveaux chemins de l aide la jeunesse et de la protection de la jeunesse Minist re de la Communaut fran aise de Belgique Aide la Jeunesse brochure r alis e par Synergie asbl 1997 r d p 11 Ibid Introduction 3 Si l on se concentre sur les sorties dans le cadre de cette recherche c est que les processus et m canismes intervenant en amont ont d j en bonne partie t investigu s et document s ils tiennent notamment l accroissement des signalements d enfants et d adolescents qui connaissent des conditions ducatives difficiles et qui d une mani re ou d une autre doivent tre pris en charge par le secteur de l Aide la jeunesse Les volutions de la sensibilit culturelle et de la vigilance sociale l gard des mineurs en difficult en danger maltrait s ou abus s autant sans doute que les transformations objectives v cues par les jeunes et leur famille expliquent ces demandes quantitativement accrues et qualitativement modifi es adress es au secteur de Aide la jeunesse Ainsi c est partir de 1997 la suite de la mise l agenda dans l opinion publique des enjeux de protection de l enfance que l on rel ve une augmentation importante du nombre de mineurs pr
100. rentes strates qui coexistent aujourd hui chaque nouvelle strate n annulant pas la pr c dente mais s y juxtaposant En particulier pour les politiques de protection et d aide la jeunesse en Communaut fran aise de Belgique le sens des volutions est bien celui du passage d un mod le Etat gendarme un Etat social protectionnel puis un Etat r seau accompagnateur dans une superposition plut t que dans une succession de ces strates Avec le d cret de AAJ de 1991 et m me si ses objectifs de d sinstitutionnalisation et de d judiciarisation ne sont que partiellement rencontr s il s agit bien de passer d une logique de protection par mise l cart institutionnelle une logique d accompagnement et de travail en r seau dans le milieu de vie On per oit les nombreux frottements et tensions qui subsistent entre les diff rentes strates de l action publique dans le secteur de l Aide la jeunesse tension entre une logique sanctionnelle une logique protectionnelle et une logique personnalis e entre une logique sectorielle et une logique de transversalit entre des logiques fonctionnelles de service et des logiques de construction de projet individualis 2 Diff rents mod les de gestion des flux 2 1 Le mod le de gestion actuarielle des risques La th se d un basculement des politiques sociales au sens large vers un mod le centr sur la gestion pr visionnelle des risques nonc e
101. rieur et d utiliser l aide ext rieure des services de premi re ligne ce moment l on sent qu il y a quelque chose qui bouge Un COE Zi ce qui est rassurant par exemple c est de se dire que le jeune a tout un r seau Il y a des personnes autour de lui qui il peut faire appel Un SAAE La pr sence d un parent oncle tante etc dispos prendre en charge l enfant le jeune peut d ailleurs rendre l intervention de l Aide la jeunesse superflue Pour l intervenant ayant soulev ce param tre il vaut mieux confier l enfant le jeune aux fr res et s urs des parents qu aux grands parents car avec ces derniers il y a fr quemment des conflits 4 1 6 La solidit des progr s r alis s par les int ress s La bonne volution de la situation est videmment un l ment qui p se dans la balance en faveur de la sortie Mais il ne suffit pas de progresser il faut encore que les efforts r alis s soient suffisants et solides d apr s les professionnels Quand il n y a plus de danger c est clair en g n ral Mais quand certaines difficult s sont encore l est ce que les parents vont tre capables de cadrer Chercheur Quels l ments vous permettent de r pondre cette question Chapitre 3 Constats et enjeux transversaux 145 S ils ont r ussi tenir les six mois pr c dents par exemple c est un bon signe Par contre si la situation est apais e depuis un mois je ne c
102. sciences humaines de diff rentes disciplines ce qui favoriserait une interdisciplinarit dont on a vu qu elle pouvait s av rer f conde Enfin des formations destin es am liorer les r seaux de premi re ligne seraient bienvenues afin de favoriser la prise en charge par d autres services que l A de la jeunesse Aucune de ces options interpellations ne s impose d elle m me c est l AAJ d op rer des choix tout en gardant l esprit ce que nous soulignions d j dans l introduction du rapport la question des sorties ne peut tre pos e de mani re purement gestionnaire in abstracto les sorties ne peuvent tre recherch es tout prix sans in vitablement entrer en conflit avec les missions et fonctions de AAJ Bibliographie 198 BIBLIOGRAPHIE 1 Articles et brochures AVCB Section CPAS R f rentiel m thodologique Bilan social Novembre 2007 HERZOG EVANS M Conformit des am nagements de peine aux conditions et habitudes de vie des condamn s un enjeu r current Actualit Juridique P nal 1 2007 pp 42 43 Le d cret 91 Les nouveaux chemins de l aide la jeunesse et de la protection de la jeunesse Minist re de la Communaut fran aise de Belgique Aide la jeunesse brochure r alis e par Synergie asbl 1997 r d L Aide la jeunesse en quelques chiffres Faits et Gestes D bats et Recherches en Communaut fran aise Wallonie Bruxell
103. se sentent en quelque sorte prot g s par cette trace crite Pour les mandants avoir des dossiers bien complets constitue galement une protection Si nous on continue tre trop inquiets qu on l a not qu on l a dit qu on l a redit Mais on ne se sent pas On n est pas responsables de la m me mani re Enfin on ne se dit pas je n ai pas fait ce qu il fallait je n ai pas J ai fait ce qu il fallait j ai t jusqu au bout de ce que je pense C est peut tre faux ce que je pense mais au moins j ai d fendu mon truc Le juge n entend pas lui de reprendre la responsabilit du truc en main quoi Le conseiller idem qui ne veut pas passer judiciariser c est son droit C est son avis contre le n tre On a fait chacun notre boulot je crois Un COE Si le mandant ne veut pas qu on arr te on n a pas envie de se le mettre dos parce qu on a d autres dossiers avec lui on sera encore amen s travailler ensemble etc alors ce qu on dit c est qu on ne sait plus rien faire dans la situation et on leur demande de le noter Par rapport notre responsabilit s il arrive quelque chose Un SPF Zi toute trace crite est une trace S il arrive quoi que ce soit d abord on a t d j houspill s deux fois nous puisqu on a eu deux morts en six mois pas de notre faute mais en tous les cas on les a eus et ce qui a toujours sauv c tait le fait d avoir des dossiers hyper tenus Donc l
104. sept sc nes Le rappel de ces normes et proc dures est important dans la mesure o elles cadrent en principe l intervention des acteurs d limitent leurs pr rogatives et les options qui s offrent eux fixent des ch ances l gales et r glementaires Il s agit du syst me con u Dans la deuxi me section la plus importante nous rendrons compte du syst me v cu c est dire de la mani re dont les acteurs mettent en uvre en situation le cadre d cr tal En particulier il s agira d tre attentif aux diff rents facteurs qui du point de vue des acteurs conditionnenent postivement ou n gativement les processus de sortie Un r sum des facteurs d terminants ce stade du circuit constituera la troisi me section Enfin dans la derni re section seront regroup es les recommandations et suggestions propos es par les acteurs de terrain Le registre sur lequel se situe cette exploration des sept sc nes est descriptif clarifier comment cela se passe sur le plan formel et pratique compr hensif rendre compte des repr sentations et motivations des acteurs interview s et restitutif rendre compte de leurs opinions et suggestions Nous indiquerons sous forme de points d attention en encadr et au fil du texte les commentaires des chercheurs La lecture des chapitres qui vont suivre est susceptible d engendrer des frustrations ou un go t de trop peu car in vitablement l en
105. sera valu AWIPH recours la ae 8 ctus et peut tre modifi etus placement le mandat peut tre un code M retour en famille l essai apr s un placement contrainte Suivi de la mesure danger non placement collaboration urgent JEUNES ET FAMILLES PMS COUR D APPEL AVOCAT OPPORTUNITE DES JUGEMENTS ET Fin de Jeunes familles ORDONNANCES l inter parquet POURSUITESS ART 38 ART 8 CONTRAINTE vention APPEL 15 JOURS SANTE MENTALE e CLASSEMENT ART 39 ART 9 PLACEMENT JUGEMENT RENVOI VERS LE SAJ Parquet URGENT APPEL DANS LES TIERS POLICE xl MEDIATION akd ART 37 CONTESTATIONS 48H POUR ART 39 9 AAJ e SAISINE DU TRIBUNAL pas A MESURES DELINQUANTS AMO Signalement a renouvellement Recours contestation de modalit s SP propose le renouvellement ou non renouvellement de la mesure CETTE TETE SERVICES SOLLICITES POUR INTERVENTION LEGENDE DUREE EN FONCTION DES ARRETES SPECIFIQUES ET DE LA SITUATION ss REMISE DE RAPPORTS EN FONCTION DES ARRETES SPECIFIQUES DE L ORGANISATION INTERNE ET DE LA SITUATION Possibilit s REUNIONS D EVALUATION A FREQUENCE VARIABLE FIXEES AU FUR ET A MESURE entr e AA SERVICES SERVICES EXTERIEURS AA J SUBVENTIONNE SERVICES AGREES AAJ Possibilit s sos AA ONE INTERNATS J COE SAIE SAAE Cj CAU PPP sortie AAJ ENFANTS SCOLAIRES SEJOURS RUPTURE COO CAS SPF CAEVM CPA SP Cf
106. sp cificit s Bruxelles SRJ SANTE MENTALE CPAS SIIF Hors champ d tude Recherche sur les m canismes de non sorties de l Aide la jeunesse 201 1 Facult s Universitaires Saint Louis Chapitre 1 Le syst me de l Aide la jeunesse Cette premi re sch matisation du syst me de l A de la jeunesse en pr sente la fois l organisation institutionnelle les diff rents acteurs et les articulations proc durales telles qu tablies par le d cret de l AAJ avec en particulier les distinctions et les compl mentarit s Entre le circuit de l aide n goci e SAJ et celui de l aide contrainte tribunal SPJ et la fonction de plaque tournante exerc e par le parquet Entre les acteurs judiciaires et les acteurs communautaires Entre les autorit s mandantes et les services mandat s Entre les services qui rel vent de l Aide la jeunesse con us comme dispositif suppl tif et sp cialis de deuxi me ligne et les services et acteurs externes parfois qualifi s de services de premi re ligne D embl e cette sch matisation qui se veut simplifi e indique la complexit du syst me de l AAJ dans ses articulations internes et externes Les voies d acc s de l A de la jeunesse sont peu nombreuses En principe le SAJ est le passage oblig pour toute entr e quelle que soit l origine de la demande d marche spontan e du jeune et ou de sa famille si
107. suivi de la situation Si on fait les choses de loin en loin on va avoir cette tendance je crois ce n est pas une certitude j ai l impression qu on sait moins faire un point r el de la situation Et donc oui on a quelques l ments a para t vouloir bien voluer mais bon il faudrait peut tre encore revoir plus tard a peut tre paradoxal de se dire qu au moins on est pr sent dans une situation au plus on aurait tendance garder le dossier Mais c est une impression Un avocat g n ral pr s la Cour d appel moi je pense que ce qui facilite c est quand il y a eu vraiment une intervention en famille enfin un soutien intensif quand il y a vraiment quelqu un les parents qui voient que quelqu un s int resse leur situation essaie de les aider L id al c est que la d l gu e puisse aller une fois par semaine ou une fois tous les 15 jours Quand les gens sentent qu il y a vraiment un cadre ou une communication qui est possible un appel l aide une tierce personne sur qui ils peuvent compter je pense que l alors a peut apr s d canter et sortir oui de la situation Un substitut du Procureur du Roi Mais cela suppose de la disponibilit en d autres mots du personnel en nombre suffisant ce que r clament plusieurs interview s Pour pouvoir fermer un dossier il faut pouvoir travailler dedans hein Pour travailler dedans il faut des moyens Un SPJ Maintenant je pense qu
108. syst matiquement au directeur de l Aide la jeunesse Parce que je pense que ce serait un peu kamikaze de ma part alors que lui il suit la situation d aller dire oh pff sur une impression la lecture du dossier ou de conclusions ou un entretien avec un avocat ou quoi allez voil quoi Et donc lui il me fera part de ses couleurs de ses odeurs moi je lui ferai part de mon sentiment et puis la parole est libre l audience Un avocat g n ral pr s la Cour d appel Je n ai pas peur de dire maintenant j estime qu il faut en terminer Consacrons notre nergie aider ceux qui en ont v ritablement besoin ou prot ger ceux qui en ont v ritablement besoin Donc a pour moi c est clair Toutes ces interventions sont subsidiaires on r pond aux faits la situation de danger on met en place les mesures qui apparaissent n cessaires et on est constamment dans la v rification de la n cessit de poursuivre ou non dans cette voie l Chercheur Et a arrive quelle fr quence plus ou moins que vos r quisitions aillent dans ce sens l Je dirais plusieurs fois par an mais c est rare Pour les raisons que j ai d velopp es tant t On est rarement dans cette configuration des choses Quand on vient en appel on est plus souvent dans la contestation par rapport une d cision qui est mal accept e Tr s souvent je suis frapp de a cause de la mani re dont elle est pr sent
109. t la fin de l ann e pour ne pas faire de Oui parce que demander au juge de revoir la mesure a implique pour les gens de retourner au tribunal et d avoir un jugement qui constaterait qu il n y a plus de de on pourrait imaginer de le faire mais le tribunal est d j surcharg nous sommes surcharg s donc a alourdit vraiment a n a pas beaucoup de sens Si on retourne au tribunal dans le courant d une ann e c est pour demander un changement de mesure Soit parce qu on a un placement et qu on veut aller vers un accompagnement ducatif ou plus souvent malheureusement parce qu on a un accompagnement ducatif et qu il faut passer vers un placement puisque dans l autre sens le directeur a toutes les latitudes pour faire des tentatives de r int gration m me dans le cadre du placement hein Un SPJ Moi je n ai pas demander une r vision pour cl turer un dossier j ai la proc dure en homologation ou j ai la fin de ma mesure apr s un an On ne va pas commencer aller redemander saisir le juge pour un nouveau proc s pour demander quoi que ce soit Chercheur Je ne sais pas c tait une sortie qu on imagina it possible par l article 60 Ah oui C est un article possible mais a veut dire que c est Je veux dire tout le dispositif est dans le d cret Alors je veux dire pourquoi expliquez moi pourquoi il faudrait repasser par un article 60 alors que vous pouvez tout simplement homologuer la
110. toff moi je les trouve h ro ques quand ils s en sortent quoi Un SAAE E Moi je trouve que le couperet 18 ans paf tombe beaucoup trop pitch comme a il y a certains jeunes qui ont moins de 18 ans et qui sont extr mement m rs pos s etc et il y en a qui ont 21 ans et qui ne sont pas encore tout fait sortis de leur adolescence Un avocat dix huit ans c est termin quoi Le d cret pr voit que si le jeune demande de l aide avant son dix huiti me anniversaire etc c est vrai que des directeurs y sont tr s tr s attentifs et essayent de faire en sorte que le 38 puisse tre cl tur avant ce dix huiti me anniversaire pour permettre l enfant d tre pris en charge par le SAJ ou le CPAS en l occurrence Mais c est vrai que c est le couperet quoi Apr s c est plus rien quoi Comme je dis toujours dix huit ou dix huit plus un dix huit ou dix neuf pour des enfants Les besoins et les attentes sont l quoi Un avocat g n ral pr s la Cour d appel Notons que les sorties du syst me dont les services ont connaissance parfois les sorties du service comme dans les SPF les plus fr quentes sont dans plusieurs services celles qui surviennent la majorit des jeunes Et toutes les derni res sorties ces derniers temps c est des jeunes qui taient majeurs quoi Chercheur Et vous ne savez pas la fin d une prise en charge si le jeune sort r
111. tre large et it ratif ayant pour fonction de l gitimer l intervention d un service mandat charge pour celui ci d en pr ciser les termes et de les faire voluer En ce sens le premier temps de ce type de mandat appara t comme une extension de la phase d investigation et gagnerait sans doute tre explicit comme tel Bref le mandat est il le texte ou le pr texte du programme d aide Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 51 Vis vis des int ress s l explicitation du cadre et des raisons de l ouverture du dossier Selon plusieurs interview s il est galement indispensable pour le mandant ou ventuellement le d l gu de faire preuve de p dagogie et de savoir expliciter aux jeunes familles les raisons de l ouverture du dossier les faits point s comme probl matiques voire inacceptables En effet si les int ress s n ont pas entendu et compris o se situe nt le s probl me s ils risquent de ne pas percevoir le sens de l intervention et de reproduire les m mes erreurs ce qui risque de se traduire par des temporalit s plus longues de prise en charge Et si cela n est pas exprim clairement par le mandant ou le d l gu les intervenants devront s en charger se mettant par l dans une position d licate vis vis des b n ficiaires parfois c est un peu nous aussi qui resituons les raisons du placement qui disons le probl me il est l l ou l ou
112. un l ment important qui joue aussi sur le moment o on peut se dire voil on a atteint les finalit s et on peut envisager une sortie ce sont les moyens humains dont on dispose Si on avait deux ducateurs temps plein en plus dans une quipe on pourrait aussi travailler de fa on beaucoup plus efficace Ca c est une r alit qui je pense fait tra ner des situations Un SAAE on ne sait pas faire des miracles avec le peu de ressources humaines et le peu de moyens financiers qu on a Un SAIE Point d attention Tout comme la dur e du mandat le caract re intensif ou extensif de l intervention mise en place la p riodicit des rencontres avec la famille la s quence des diff rentes interventions leur horizon temporel renvoie aux r f rentiels temporels de l intervention Par analogie avec les d bats dans le champ psy qui irriguent largement les cultures professionnelles et de services dans l AAJ l intervention se con oit elle sur le mod le de la th rapie br ve et intensive comme r ponse ponctuelle un trouble comportemental ou se con oit elle sur le mod le plus psychanalytique de l inscription dans la dur e au rythme des familles 4 Les sp cificit s de certains mandats et services Un autre facteur soulign par un avocat est le fait que certains services comme les Services de placement familial ne travaillent que sur mandat Le dossier e
113. un service apportant une aide en milieu ouvert Demander l intervention d une quipe pluridisciplinaire et sp cialis e dans le d pistage et le traitement d enfants victimes de maltraitance de privations ou de graves n gligences Si la gravit de la situation ne permet pas d apporter une aide dans le milieu familial de vie du jeune et qu un loignement du mineur s impose celui ci peut provisoirement tre plac soit dans une famille d accueil soit dans un service d h bergement Le tribunal de la jeunesse TJ Chaque arrondissement judiciaire dispose galement d un tribunal de la jeunesse Une fois saisi par le parquet de la jeunesse sur base de l article 38 tat de danger ou 39 urgence le tribunal de la jeunesse doit dans un premier temps constater la n cessit du recours la contrainte et peut le cas ch ant d cider d une mesure d aide contrainte qu il s agisse de soumettre l enfant sa famille et ses familiers ou l un d entre eux des directives ou un accompagnement d ordre ducatif traitement guidance ou de d cider dans des circonstances exceptionnelles que l enfant sera h berg temporairement hors de son milieu familial mesure de placement Le tribunal de la jeunesse peut aussi avoir intervenir dans le cadre de article 37 lorsque le mineur ou les personnes disposant de l autorit parentale ou d un droit de garde conteste nt l octroi le refus d octroi ou l
114. une augmentation des demandes La question de la responsabilit qui prend le risque Est on dans des modalit s de d cision individuelle magistrat conseiller ou est ce que vous exp rimentez des d cisions de l ordre de la d cision collective Que pensez vous de l instauration d une permanence au SAJ SPTJ en soir e et en week end Quels probl mes pourraient tre r solus par l existence de cette permanence Comment vous positionnez vous au sujet de l homologation En cas de changement de r sidence transf rez vous le dossier le gardez vous ou le fermez vous remettant ainsi le compteur z ro 1 Clarification des r les de l aide g n rale et de l aide sp cialis e Pour plusieurs interview s le probl me per u se situe principalement l entr e il serait plus pertinent d tudier et de travailler sur les causes des entr es car elles sont plus m me que les m canismes de sortie d expliquer l importance du flux dont l Aide la jeunesse doit s occuper Aux yeux de ces acteurs la question des sorties n est pas ressentie comme justifi e voire comme l gitime Par causes des entr es les acteurs pensent d une part aux difficult s multiples rencontr es par les familles et donc aux responsabilit s que doit prendre la soci t cet gard interpellation qu on ne peut que conforter mais qui demeure de l ordre du souhait incantatoire Perspectives et p
115. voire en quelques semaines le d l gu de permanence r dige un rapport de premi re intervention et le transmet au d l gu en chef qui qualifie le dossier en situation de difficult ou situation de danger Ensemble ils r fl chissent la pertinence ou non de transf rer le dossier au stade de l investigation et leur proposition est soumise un conseiller Les options possibles au stade de la permanence du SAJ gt Apr s analyse des signalements de tiers ou des PV du parquet peuvent faire l objet d un classement gt A ce stade sans qu un d l gu ne doive r orienter les personnes ni r aliser une investigation approfondie la demande peut d j prendre fin et ce pour diverses raisons les personnes s tant adress es au SAJ pour y recevoir une aide ou un conseil trouvent d j une r ponse lors de la permanence d autres peuvent ne pas ne plus avoir envie d une aide ext rieure et font alors marche arri re et si le SAJ ne d tient pas d l ments de danger pouvant justifier le recours la contrainte il ne peut rien y faire La demande peut prendre fin apr s un accompagnement des personnes par un d l gu de permanence r alisation de d marches mobilisation du r seau etc gt A la permanence les d l gu s sont souvent amen s r orienter les personnes vers un service dit de premi re ligne peine ouvert le dossier est aussit t ferm 8 gt Il arrive aussi que l
116. 11 5 Site web Site de l Aide la jeunesse Adresse URL http www aidealajeunesse cfwb be 6 Textes l gaux Loi du 8 avril 1965 relative la protection de la jeunesse D cret du 4 mars 1991 relatif l Aide la jeunesse Expos de motifs Doc Cons Comm fr sess 1990 1991 24 octobre 1990 n 165 1 pp 2 8 Arr t s du 15 mars 1999 relatifs aux conditions g n rales d agr ment et d octroi de subventions des services Ordonnance du 29 avril 2004 relative l Aide la jeunesse
117. 177 179 3 2 VITESSE ET LOGIQUE D OCTROI DES SORTIES DE PRISON PAR LE JUGE D APPLICATION DES PEINES PERSPECTIVES ET PISTES INTRODUCTION 1 CLARIFICATION DES ROLES DE L AIDE GENERALE ET DE L AIDE SPECIALISEE 2 ROLE DU PARQUET 3 MISSIONS DE L AIDE A LA JEUNESSE 4 ORGANISATION DE L ENTREE DANS LE SECTEUR 5 LA PRIORISATION 6 DEFINITION ET DUREE DES MANDATS 7 DIAGNOSTIC PARTAGE 181 187 187 188 189 190 190 190 191 193 Table des mati res 8 DISTINCTION ENTRE AIDE VOLONTAIRE ET AIDE CONTRAINTE 9 OUTILS ET DEMARCHE D EVALUATION COLLECTIVE 10 UN RECRUTEMENT ET DES FORMATIONS A ADAPTER AINSI QUE LA REVALORISATION DU METIER DE DELEGUE BIBLIOGRAPHIE 193 194 197 198 Introduction 1 INTRODUCTION 1 La probl matique des sorties de l Aide la jeunesse 1 1 Pourquoi s interroger sur les sorties En Communaut fran aise de Belgique l Aide la jeunesse prend en charge dans des structures r sidentielles en famille d accueil ou dans leur milieu de vie des enfants et des adolescents reconnus en difficult ou en danger Cette aide peut tre volontaire la demande du jeune n goci e avec l accord du jeune et de sa famille dans le cadre du SAJ ou contrainte lorsqu elle est impos e parce que le mineur est reconnu dans une situation de danger par une d cision du tribunal de la jeunesse et mise en uvre par le SPJ L Aide la jeunesse intervient
118. Constats et enjeux transversaux 159 Diff rents param tres variant selon les services et les sensibilit s entrent en ligne de compte pour accepter ou refuser une prise en charge les mamans seules avec enfants seront prioritaires pour certains les regroupements de fratrie peuvent l tre galement si l intervenant disponible au moment de la demande ne se sent pas l aise avec la probl matique d crite par le mandant il refusera peut tre la prise en charge etc Une pratique qui semble pr sente dans plusieurs services est de laisser les autorit s mandantes d terminer les situations qui sont prioritaires parmi celles qu elles ont envoy es au service concern Rares sont les mandants et mandat s qui disent avancer une sortie pour permettre l entr e d un autre mineur dont la situation n cessite une intervention dans les plus brefs d lais 6 La majorit La majorit du jeune met automatiquement fin l aide sauf si le jeune demande une prolongation qui peut lui tre accord e jusqu ses vingt ans maximum Bruxelles le jeune peut s adresser au SAJ ou son juge pour la prolongation tandis qu en Wallonie seul le SAJ est comp tent Dans les extraits d entretien ci dessous quatre cas de figure de prolongation illustrent le point de vue des acteurs sur la possibilit de prolonger l intervention au del de dix huit ans Pour le premier interview c est une pratique positive mais seulem
119. Fin intervention AAJ N cessit d une Offrede analyse plus services approfondie de la situation R orientatio Saisit Poursuite intervention AAJ mais modalit s diff rentes par exemple Proposition Ne saisit pas non renouvellement Services SCENE de Investigations premi re S AJ ligne Probs regles 2 homologation ou suffisamment apais s Aide sp ciahs e Difficult s n cessaire t non collaboration SCENE 3 Programme d aide SAJ R orientation Non collaboration Probs r gles et tat de danger ou suffisamment apais s Code M Difficult s et non collaboration Services mandat s Recherche sur les m canismes de non sorties de l Aide la jeunesse 201 1 Focut s universitaires Saint Louis 2 1 Cadre l gal r glementaire et proc dural Les situations non cl tur es au stade de la permanence passent un deuxi me filtre qui est celui de l investigation un d l gu de la section sociale qui ne s occupe donc pas de la permanence rencontre l enfant le jeune ses parents l instituteur le voisin etc pour clarifier la situation et identifier les besoins des int ress s Ce d l gu est d sign par le d l gu en chef en fonction de ses comp tences mais galement Bruxelles du moins en fonction du lieu de r sidence du jeune car les d l gu s sont sectoris s 34 A Bruxelles l
120. K maintenant ils ont dix ans douze ans ils savent mieux se prot ger tout seuls ils se sont un peu construits psychiquement face un psychisme peut tre plus fragile des parents on pourrait r prendre le risque est ce qu on le prend On ne le prend pas Un juge de la jeunesse 3 Des dur es renouvelables et exceptionnellement non renouvelables Dans le cadre de l aide contrainte comme dans celui de l aide n goci e les mesures sont valables un an maximum et peuvent tre renouvel es Ce qui d range l un des juges rencontr s et restreint sa marge de manoeuvre sont les dur es maximales impos es pour certaines mesures certains services Pour celui ci ce n est pas une pratique positive qui pousserait la r flexion ou raccourcirait les prises en charge Au contraire cela est contre productif Moi ce qui me d range c est quand les prises en charge sont cadenass es Quand on me dit un suivi API c est maximum douze mois ben parfois a m nerve Parce que si on avait eu quinze mois et bien on aurait peut tre pu viter tel ou tel truc Moi les cadres rigides qui ne s adaptent pas au rythme des gens me posent probl me parfois Les codes M a peut marcher mais on dit OK vous allez avoir six mois en Code M et puis on va devoir d signer un autre service alors que vous tiez bien habitu s X et Y enfin quelle maltraitance aussi Et j ai envie de dire sans doute quel manque de confianc
121. LE Introduction Il s agit ici de quitter le secteur de l A de la jeunesse pour explorer la mani re dont sur d autres terrains la question des sorties et plus globablement les enjeux de la prise de d cision en contexte d incertitude ceux de la cat gorisation et de la gestion des flux et des cas sont g r s En particulier nous chercherons d gager les enseignements des recherches men es sur les modalit s de sortie de prison ainsi que sur le traitement des demandeurs d emploi Sur ces deux terrains comme sur celui de l A de la jeunesse la question est in fine similaire comment avec quels outils quelles proc dures quels crit res quelle culture professionnelle g rer des situations partag es d une part entre la prise en compte de la singularit et du cas particulier et d autre part les n cessit s d un traitement de masse L Aide la jeunesse n est videmment pas le seul syst me d action sociale agissant dans un cadre l gal r glementaire donn qui lui conf re des missions de service public ni le seul confront aux questions de la gestion d un flux important de dossiers cas individu situation entre un moment d entr e et un moment de sortie entre lesquels plusieurs parcours sont possibles dans un contexte de raret relative des moyens disponibles L AATJ n est pas non plus le seul secteur o se pose la question de
122. On sait que la situation va sans doute revenir dans le secteur de l Aide la jeunesse mais au moins la pause cr e une ponctuation dans le parcours du jeune et permet de valoriser des avanc es Un SAIE u des dossiers qui sont totalement ferm s en protectionnel et puis qui doivent tre rouverts a c est rare C est bien la preuve qu on ne ferme que quand vraiment on est s rs ou quand ils ont 18 ans a c est une r alit Un avocat D apr s un juge le retour dans le circuit s observe plus particuli rement au niveau du passage de jeune en danger jeune d linquant Ben par exemple on voit parfois des mineurs en danger qui reviennent en mineurs d linquants Ces enfants n ont pas t trait s n ont pas t suivis ont pouss comme des mauvaises herbes ben ils sont maintenant en IPP ferm e pour l un en prison pour l autre Ca m attriste qu on n ait pas pu exercer l aide contrainte Et a moi je mets tr s clairement un lien entre l chec de l aide face aux mineurs en danger qu ils taient et la situation de d linquance dans laquelle ils sont Je peux me tromper mais en tout cas je prends position par rapport a Je trouve que Enfin je pense vraiment qu il y a un lien Vraiment Un juge de la jeunesse Chapitre 4 Gestion des flux sur d autres terrains 167 CHAPITRE 4 GESTIONS DES FLUX PRISES DE DECISION ET MECANISMES DE SORTIES DANS D AUTRES SECTEURS DE L ACTION SOCIA
123. R Guy directeur du SPF Alternatives familiales Bra ne L Alleud et PERRIN Michelle assistante sociale DU FAYS Barbara intervenante au COE Le Clif Li ge DE TERWANGNE Amaury avocat au barreau de Bruxelles DI NIZO Ad le et VANRUSSELT Julien directrice et assistant social au SAAE Au Clair Matin Latinne GABRIEL Val rie et SAUVAGE Vincent avocats au barreau de Li ge HENRY Danielle et WOLLSEIFEN Nancy directrice et assistante sociale au SPF Sauvegarde familiale Li ge LAMBERT Marie Fran oise directrice du SPF Parcours d accueil Bruxelles et SAERENS Isabelle assistante sociale MESBAHI Allal conseiller au SAJ de Nivelles BINCZYK Th r se conseill re adjointe et WALTHERY Jacqueline d l gu e en chef MOREAU Dominique directeur du SPJ de Li ge 13 Le service situ Latinne fait partie de l arrondissement de Huy mais il travaille aussi norm ment avec l arrondissement de Li ge Introduction 10 PARMENTIER C cile d l gu e en chef au SPJ de Bruxelles PASTEGER Luc juge de la jeunesse Li ge RANS Pierre avocat g n ral pr s la Cour d appel de Bruxelles RENAUX B n dicte directrice adjointe RAINCHON Marie Claire d l gu e en chef du SPJ de Nivelles ROBESCO Genevi ve avocat g n ral pr s la Cour d appel de Li ge ROOSE Francine et ROMERO Joaquim conseill re adjointe et d l gu en chef
124. SPJ ou le tribunal de la jeunesse Les s jours de rupture s adressent donc en priorit aux mineurs pour lesquels toutes les autres formules de prise en charge ont t un chec mineurs en danger en rupture compl te avec leur famille leur institution ou l cole mineurs multipliant les infractions Ces s jours misent sur l exp rience de travail humanitaire tranger pour remobiliser les jeunes et leur permettre de construire un projet pour leur retour en Belgique 1 2 4 Services non mandat s Dans le cadre d un programme d aide SAJ ou d une application de mesure SPJ l Aide la jeunesse peut galement faire appel et collaborer avec des services de premi re ligne hors AAJ CPAS PMS ONE SOS Enfants secteur du handicap secteur de la sant mentale etc ou avec des services agr s et subventionn s mais non mandat s tels que les AMO Les Services d aide en milieu ouvert AMO proposent une aide pr ventive au b n fice des jeunes dans leur milieu de vie et dans leurs rapports avec l environnement social Les AMO ne sont pas mandat es et interviennent en principe uniquement la demande du jeune de sa famille ou de ses familiers 2 Le syst me de l A de la jeunesse et les diff rentes voies de sortie Le syst me de l Aide la jeunesse peut tre repr sent comme un syst me de gestion des flux avec des entr es et des sorties et entre les deux diverses actions et interconnexions ent
125. T le juge garde la situation et poursuit son travail Ce point est davantage d velopp dans la sc ne suivante au SPJ 13 Le recours la contrainte jug non pertinent Si le juge estime que la contrainte demand e par le SAJ ne se justifie pas valuation diff rente du danger et ou de la non collaboration et qu il renvoie les int ress s au SAJ ceux ci risquent de ne pas s y rendre et m me s ils le faisaient le SAJ refuserait sans doute de mettre en place une aide comme nous l a fait remarquer un juge de la jeunesse puisqu il a estim que la famille n tait pas assez collaborante pour travailler avec elle Vraisemblablement refuser d imposer une aide est une porte de sortie de l A de la jeunesse Mais d apr s le juge bruxellois rencontr il est tr s rare que le juge saisi dans le cadre de l article 8 juge la saisine non pertinente 14 Le placement en urgence jug non pertinent S il est saisi dans le cadre d un article 39 9 le juge peut estimer que la situation ne justifie pas un placement en urgence valuation diff rente du danger et ou de la non collaboration et ou de l urgence ce qui arrive occasionnellement d apr s ce m me juge bruxellois et renvoyer la situation vers le SAJ ou le SPJ 15 Le renouvellement de la mesure jug non pertinent Refuser la demande de renouvellement du SPJ ou du parquet qui n tant pas d accord avec la proposition de non renouvellement du SPJ aurait
126. T PROCEDURAL 125 7 2 LE SYSTEME VECU 126 7 3 RESUME DES FACTEURS DETERMINANTS 128 Table des mati res 7 4 SUGGESTIONS DES ACTEURS CHAPITRE 3 CONSTATS ET ENJEUX TRANSVERSAUX INTRODUCTION 1 LA PERCEPTION ET L EXPERIENCE D UN SYSTEME LARGEMENT SATURE 2 AU DELA DE LA DUREE ET AU DELA DES INQUIETUDES LE CRITERE DE LA PERTINENCE DE L INTERVENTION 3 LES IRRECUPERABLES 4 L VALUATION DE LA SITUATION ET L APPR CIATION DE L TAT DE DANGER 4 1 LES FACTEURS LI S LA SITUATION DU JEUNE ET DE LA FAMILLE 4 2 LES FACTEURS LI S AU TRAVAIL DES PROFESSIONNELS 5 LA PRIORISATION LA MAJORITE LE CHANGEMENT DE RESIDENCE LE CIVIL ET LE PROTECTIONNEL QUI S ENTREMELENT LES ALLERS RETOURS DANS LE SYSTEME LR CHAPITRE 4 GESTIONS DES FLUX PRISES DE DECISION ET MECANISMES DE SORTIES DANS D AUTRES SECTEURS DE L ACTION SOCIALE INTRODUCTION 1 ETAT GENDARME ETAT SOCIAL ET ETAT R SEAU 2 DIFF RENTS MOD LES DE GESTION DES FLUX 2 1 LE MODELE DE GESTION ACTUARIELLE DES RISQUES 2 2 LE MODELE DE GESTION MANAGERIALE DES FLUX 2 3 LE MODELE DE L ACCOMPAGNEMENT DISCURSIF ET CLINIQUE DES SINGULARITES 3 LE MILIEU PENITENTIAIRE MODALITES DE SORTIE DE PRISON ET GESTION DES FLUX 3 1 LA GESTION DES FLUX DE DEMANDES DE CONGES ET DE LIBERATION ANTICIPEE PAR LE JUGE D APPLICATION DES PEINES 129 130 130 130 133 137 140 141 145 153 159 162 164 165 167 167 168 171 171 174 175
127. a dur e de l investigation est d un mois en principe pour les situations de danger et de deux mois pour les situations de difficult s Ces d lais peuvent 34 Question de principes Le SAJ de Bruxelles se pr sente brochure Service d Aide la Jeunesse de Bruxelles Bruxelles p 11 Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 41 videmment tre raccourcis en cas d urgence Dans l ensemble des SAJ l investigation ne peut d passer trois mois A l issue de l investigation le d l gu r dige l intention du conseiller un rapport d investigation proposant soit un programme d aide qui sera formalis par le conseiller soit le classement du dossier qui peut intervenir suite une orientation vers l aide sociale g n rale ou une normalisation de la situation ou encore au retrait de la demande d aide par les int ress s 36 gt Au terme de l investigation des sorties du syst me peuvent donc avoir lieu gt Si l aide sp cialis e est n cessaire la situation fera l objet d un programme d aide au SAJ sc ne suivante En cas de fermeture du dossier apr s investigation le conseiller ne rencontre pas les int ress s sauf dans des cas exceptionnels quand cela fait plusieurs fois que la situation revient au SAJ par exemple quand il para t important de signifier la famille que ce qui s est pass n est pas banal 2 2 Le syst me v cu Diff rents cas de figure am
128. a jeunesse est saisi par le parquet pour prendre une d cision appel e jugement Celui ci est pris suite une audience publique o les diff rentes parties sont entendues la famille le jeune s il a minimum 12 ans le s avocat s des int ress s les ventuels intervenants impliqu s et pour le parquet le Procureur du Roi C est lors de cette audience qu une premi re mesure contraignante peut tre d cid e et chaque ann e cette mesure doit tre revue en audience Le jugement est g n ralement pris en d lib r mais pas toujours car il ne peut s couler qu un an maximum entre deux jugements Si le jugement pr c dent date du 8 f vrier 2009 par exemple et que l audience est fix e le 25 janvier 2010 le juge dispose d une dizaine de jours pour r diger et prononcer son jugement Par contre si l audience n a pas pu tre fix e avant le 8 f vrier 2010 le juge devra d cider sur les bancs c est dire Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 87 l audience publique m me Dans les deux cas le jugement sera prononc lors d une audience publique et notifi par pli judiciaire aux int ress s Le mineur doit toujours tre assist ou repr sent par un avocat choisi ou d sign d office Voies de sortie possibles gt La saisine peut avoir pour objet le recours la contrainte Si le juge estime apr s avoir entendu les diff rentes parties qu elle n est pas n cessaire il
129. able nous dit un SAIE car dans certains cas si on ne paie pas un internat si on ne paie pas les frais scolaires si on ne paie pas le repas chaud on sait bien qu un moment donn les enfants manqueront du minimum M me s il faut viter nous dit un d l gu en chef SPJ que la Communaut fran aise ne devienne un mistercash et qu une d pendance financi re ne s installe dans les familles Des dossiers qu on ne sait jamais fermer quand il y a une prise en charge financi re pas uniquement des frais de vacances hein mais un internat scolaire par exemple L intervention du tribunal n est plus n cessaire la famille est d accord il y a une bonne solution pour les enfants mais le CPAS refuse la prise en charge Et on ne le fait pas passer au SAJ parce que le SAJ ne veut pas tre l juste pour payer et aussi parce qu en g n ral on se dit pour une famille devoir recommencer une nouvelle histoire avec un intervenant et puis pour viter de prendre le risque que la prise en charge ne soit plus pay e on garde le dossier dans l int r t de l enfant Mais on est aussi attentifs ne pas garder pour ne pas que la Communaut fran aise soit un mistercash Et on fait attention pour viter d inscrire une famille dans une d pendance financi re pour les stages par exemple Habituer des enfants avoir de super stages et puis d s qu on ferme il n y a plus rien C est difficile d valuer je laisse l enfan
130. ables et des acteurs de l AAJ ainsi que certains de leurs partenaires proches Vingt sept entretiens ont t effectu s trente neuf personnes se sont exprim es par le Introduction 6 biais de ces entretiens selon un crit re de diversification des interlocuteurs et de saturation de l information avec Des conseillers et d l gu s en chef des Services d Aide la Jeunesse N 6 Des directeurs et d l gu s en chef des Services de Protection Judiciaire N 4 Des intervenants et directeurs de services agr s par l Aide la jeunesse Centres d Orientation Educative Services d Accueil et d Aide Educative Services d Aide et d Intervention Educative et Services de Placement Familial N 18 Des magistrats juges de la jeunesse substituts du Procureur du Roi de la section jeunesse du parquet avocats g n raux appel s aussi procureurs g n raux pr s la Cour d appel N 7 Des avocats sp cialis s dans la jeunesse N 4 Conduite et analyse des entretiens La litt rature scientifique et m thodologique a abondamment soulign l int r t mais galement les limites d une approche par entretiens Weller 1991 En particulier il s agit d viter que les propos tenus ne reconstruisent une coh rence factice discours sur la pratique mise en avant des motivations les plus l gitimes au d triment de l explicitation des discours de la pratique et des jugements en situation En outre le
131. ablir une vision globale du sujet et une tra abilit de son parcours Si la pratique est courante dans le secteur de l Aide la jeunesse elle tend galement se d velopper dans le secteur de l insertion mesure que s tend le r seau d institutions partenaires d un m me projet Dans le cas de la remise l emploi de minimex s outre les travailleurs sociaux du CPAS et ceux de la cellule d insertion socio professionnelle du CPAS les r unions de suivi r unissent galement des agents de la Mission Locale qui assure la formation d orientation du service formation qui assure la formation qualifiante ainsi que des agents de placement charg s du contact avec les entreprises De m me la volont tablir un suivi global sur base du dossier conduit galement un renforcement du suivi individualis par l instauration de la fonction d intervenant de r f rence l instar du job coacher charg d tre l interface entre la personne aid e et l ensemble des institutions et op rateurs intervenant dans sa trajectoire Dans ce mod le l intervention psycho sociale ne se limite g n ralement pas une perspective ad quationniste ou comportementaliste de r duction des risques Ne serait ce que par l id ologie des travailleurs sociaux qui la mettent en uvre non sans tensions par rapport aux exigences plus instrumentales elle pr tend poursuivre une vis e plus globale d autonomisation de la personne
132. acle Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 74 A Cependant des conseillers proposent des mandats plus courts certains services ce qui dynamise d apr s eux les interventions et favorise donc les sorties avant l ch ance de l ann e 3 L intensit du suivi L intensit du suivi permet une sortie plus rapide facilitant Cette variable interroge cependant la fois les r f rentiels temporels des divers acteurs intensif versus extensif en lien avec les r f rents th oriques et les finalit s du programme d aide 4 Les sp cificit s de certains mandats et services Certains services dont l action s effectue dans une temporalit longue ne travaillent que sur mandat comme les SPF m me lorsque les choses se passent bien ce qui constitue un obstacle aux sorties formelles de l Aide la jeunesse 5 L influence des services mandat s dans la poursuite ou la cl ture de l intervention La vision que les intervenants se font de leur mission peut freiner les sorties dans le cas o ils souhaitent rendre l enfant tip top la famille parfaite La dimension affective l attachement et une thique professionnelle souvent f minine du care des intervenants envers les jeunes et ou les familles peut aussi constituer un frein aux sorties Le fait d tre pris par les situations en crise et d tre moins actifs dans les autres situations peut limiter les sorties N anmoins
133. ains cas en particulier nous dit le d cret en cas de placement pour viter l institutionnalisation durable en cas d intervention judiciaire galement car les probl mes sociaux doivent tre pris de pr f rence en charge par des acteurs sociaux et parce qu il faut laisser le plus possible les Synth se personnes ma tres de leur situation ou encore quand les difficult s se sont apais es ou que le danger a disparu pour viter de cr er et d entretenir une d pendance l aide etc Pour instruire cette probl matique nous avons proc d en cinq phases Premi rement nous avons caract ris et sch matis le syst me comme un syst me de gestion des flux d compos en un ensemble de sc nes sur lesquelles s op rent des bifurcations et potentiellement des sorties Celles ci peuvent tre de trois types des sorties totales du secteur le jeune sort du syst me n appara t plus dans les chiffres son dossier est cl tur des sorties internes sorties d un service non suivies d une fermeture du dossier passages de l aide consentie l aide contrainte via la judiciarisation du dossier ou passages inverses via la proc dure d homologation et enfin des sorties partielles ou des pr sorties qui peuvent laisser pr sager une sortie compl te du secteur mais qui dans certains cas peuvent tre l origine d une prolongation de prise en charge Deuxi mement pour clairer finement les diff r
134. aires institutionnels et organisationnels d finis Ceux ci d terminent les acteurs habilit s intervenir comme autorit s mandantes ou comme services mandat s les diff rents 10 Les entretiens n ont pas mis en vidence de nombreuses sp cificit s par arrondissement ce qui peut certainement en partie s expliquer par le choix des arrondissements op r par le comit d accompagnement Introduction 5 types de mandats confi s aux services d h bergement et d accompagnement ainsi que les proc dures de fin de prise en charge La complexit relative du syst me de prise en charge implique d effectuer sous formes de sch mas synth tiques une mise plat du syst me con u dans ses dimensions l gales prescrit d cr tal proc dures et crit res institutionnelles comp tences et pouvoir de d cision et organisationnelles organisation verticale et horizontale des diff rents services M thode Sur le plan m thodologique cette premi re phase de contextualisation se base sur une recension et une analyse de diff rents textes et documents l gaux et r glementaires sur la prise en compte des recherches et travaux d j men s ainsi que sur les informations recueillies aupr s de personnes ressources des administrations concern es Les entretiens r alis s ont galement permis de compl ter le travail r alis dans la premi re phase de la recherche 2 2 PHASE 2 Approche qualitative sur base d entretiens aupr s des
135. ais attribu s personnellement nos interlocuteurs Nous indiquerons simplement pour la compr hension du document le type d acteur concern par exemple un avocat Phase 2 bis Observation de s quences du processus d cisionnel Compl mentairement aux entretiens et pour d passer en partie les limites de cette m thode des observations de quelques s quences de processus d cisionnels ont t effectu es Ces observations non participantes ont t r alis es d une part au SAJ de Bruxelles deux reprises et avec le m me conseiller en tout ce sont cinq situations et donc cinq r unions de formalisation qui ont t observ es et d autre part au tribunal de la jeunesse deux reprises galement au total treize situations ont t observ es chaque s rie d audiences observ e tant pr sid e par un juge distinct 2 3 PHASE 3 Construction d un diagnostic partag et de pistes d action sur base de la m thode d analyse en groupe Afin de valider nuancer compl ter collectivement les enseignements et d approfondir les pistes et perspectives d gag es partir des entretiens individuels une analyse en groupe laquelle ont t invit s tous les interlocuteurs interview s a t mise en place en septembre 2011 La m thode d analyse en groupe n a pas t r alis e dans sa version classique en partant de l analyse des r cits propos s par 11 Quelques extraits d entretiens t mo
136. amille les m mes personnes il se r ouvre quelques ann es plus tard Oui oui oui M me parfois quelques mois On a estim nous que a pouvait marcher et puis a se rouvre parce que Mais on rouvre sur une autre base a arrive r guli rement hein r guli rement Un SPJ un dossier qui revient a ne me pose pas de probl me Maintenant si a revient tous les trois mois l il y a quand m me quelque chose qui ne va pas Si on cl ture et que tous les trois mois on rouvre l on peut se dire qu on n a quand m me peut tre pas bien per u les choses Mais un dossier qui est cl tur et o a revient un an apr s moi je me dis ben oui voil c est autre chose on recommence on recommence ou on refait autre chose Mais ce n est pas un probl me pour moi Et c est quand m me pas la majorit non plus hein Il y a un pourcentage mais qui est bas de r currence Un SAJ Chercheur Nous avons voqu les jeunes qui quittent et puis qui reviennent dans le circuit Est ce qu ils sont nombreux d apr s vous Est ce que vous avez cette impression l Moi je dirais qu il y en a peu qui quittent et puis qui rentrent Parce que j ai l impression qu ils n en sortent pas Un SAAE Mais dans les familles o le probl me va bien au del d une situation ponctuelle o le probl me est vraiment d la personnalit des parents leur probl matique ou une probl matique lourde dans le chef
137. amment En ce qui concerne le Code M il est utile dit un SAAE car une fois l enfant retourn vivre dans sa famille l intervenant peut identifier les besoins r els des int ress s et mettre en place ce qui est n cessaire pour que l aide sp cialis e se termine En g n ral cela peut tre fait en six mois Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 69 Quand l enfant retourne dans sa famille assez souvent les mandants nous demandent de continuer le suivi encore pendant six mois ou c est maximum deux fois six mois le suivi Code M pour ne pas l cher les gens comme a Et pour mettre alors les choses en place C est souvent comme a Je fais rarement plus exceptionnellement j ai fait deux fois six mois sinon c est une fois six mois Et alors l on voit de quoi les gens ont besoin On est dans la r alit l enfant est rendu on est dans la r alit Un SAAE Pour l un des avocats interview s c est une pratique positive pour les situations o sans cela on n aurait pas os mettre fin au placement Mais par ailleurs si on met syst matiquement en place un Code M entre un placement et le retour en famille a n a pas de sens selon lui c est alors une mani re de garder plus longtemps des dossiers qu on aurait pu fermer 10 La r orientation hors AAJ Pour qu une r orientation vers un autre secteur puisse se faire lorsque celle ci est n cessaire il faut identifier le secteur et plus pr
138. ander de l aide au SAJ J ai eu pas mal de situations qui se sont ouvertes au SAJ o c est via le PMS via l cole via un tiers qu il y a eu une ouverture au SAJ Un COE pour moi le plus difficile c est d cider des saisines demander une saisine du tribunal c est difficile c est difficile de savoir jusqu o on va il y a des situations et ce n est Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 73 pas la majorit o on se dit ah quand m me l autorit symbolique du juge est diff rente de l autorit symbolique du conseiller Cette autorit l dans cette situation l elle est sans doute pr f rable plus opportune plus pertinente Toutes les autres situations quelque part le SA se sent oblig pour des raisons diverses ce n est jamais un choix Un SAJ Du point de vue des processus de sortie ces ambivalences et ces ambiguit s semblent indiquer que le manque de clarification des limites et crit res de comp tence et d intervention du SAJ peut conduire prolonger des prises en charge 3 3 R sum des facteurs d terminants Le fait qu un dossier doive rester ouvert en cas d intervention financi re de l Aide la jeunesse dans la situation pour un internat par exemple constitue un obstacle aux sorties ce type de dossier comptera comme un autre dossier m me si l nergie le temps et les ressources humaines qui y sont consacr s sont bien
139. ans soit parce qu il ne s est pas pr sent au tribunal mais que des repr sentants d un service ou d une institution sont pr sents ceux ci s asseyent galement du c t gauche Madame B est convoqu e au tribunal pour sa fille A cha ainsi que pour ses deux fils dont les dossiers seront trait s apr s celui ci dans les audiences observ es ce fut plusieurs fois le cas qu une maman ou des parents soient pr sents pour plusieurs voire l ensemble de leurs enfants A cha aurait d tre pr sente l audience car elle a plus de 12 ans mais elle est en fugue Elle fugue tellement que cette fois ci Madame B n a pas d clar son absence je n ai plus envie de perdre mon temps dit elle en d but d audience N anmoins l avocate de la jeune est l Madame B quant elle n est pas accompagn e d un avocat Le juge introduit l audience et donne ensuite la parole au Procureur du Roi Les propos de celui ci sont peine audibles et le Procureur donne l impression par ce ton bas et sa posture de s adresser uniquement au juge Il fait le bilan de la situation condamne le comportement tr s ambivalent de cette maman qui ne d sire pas collaborer malgr les difficult s importantes qu elle rencontre avec ses quatre enfants tous connus du tribunal en tant que mineurs en danger except pour l a n e peut tre L histoire se r p te d ann e en ann e un moment quand il voque le cas de la fill
140. ant pour le d bat d mocratique enfin je n ai pas de souci avec a Mais ceux qui sont sur le terrain ceux qui connaissent bien les gens et qui suivent c est nous autres hein Donc les d cisions essentielles pour les gens ce ne sont pas les juges qui les prennent c est ici Donc je pense qu en r gle g n rale ils nous suivent parce qu ils savent que Et puis quand on demande le renouvellement ils ont toute une synth se de tout ce qui a t fait pendant l ann e synth se qui est en r gle g n rale bien faite Selon un COE les services doivent solliciter le juge pour que des r unions soient mises en place entre les audiences publiques annuelles tandis qu au SAJ cela se passe aussi l initiative du mandant Le juge bruxellois interview pour sa part semble tre favorable ces r unions entre les audiences publiques Alors entre deux audiences publiques on se revoit videmment r guli rement avec des SAIE tous les six mois pour refaire le bilan du travail fourni et est ce qu on prolonge est ce qu on ne prolonge pas Pour les placements en famille d accueil nous dit il il n y a pas de r union entre les audiences publiques sauf en cas de probl me Les r unions peuvent aussi avoir lieu la demande du jeune parce que pour les enfants et surtout les enfants en institution cette issue de l intervention du tribunal ou de la mesure de placement occupe quand m me une grande place dans leur es
141. ar comme dans toute famille des fr res et ou soeurs n ont pas n cessairement les m mes besoins les m mes envies ne se sentiront pas n cessairement leur place dans la m me institution etc Le type de probl matique pr sente dans la famille et ou chez le jeune entre galement en ligne de compte dans l valuation que les professionnels font de la situation et du danger ventuel Si la probl matique para t difficilement mesurable et ou r solvable la cl ture de l intervention n appara tra Chapitre 3 Constats et enjeux transversaux 152 probablement pas rapidement sauf si l intervention para t inutile et le danger peu pr sent cf section 2 de ce chapitre Si les int ress s nient leurs difficult s ou s ils reconnaissent celles ci ma s ne se mobilisent pas pour les r soudre ils sont susceptibles de reproduire ce qui a t point par l Aide la jeunesse comme dangereux probl matique ou inacceptable L intervention para t donc n cessaire pour prot ger le mineur sauf si nouveau le travail est impossible et le risque jug raisonnable cf section 2 de ce chapitre Le r seau que peuvent mobiliser le mineur et sa famille en cas de souci ou de question est un facteur favorisant les sorties L volution positive de la situation doit tre jug e suffisamment solide pour qu une sortie soit envisag e Si elle est trop r cente trop fragile l intervention devra se poursuivre U
142. arge Parfois c est la famille d accueil qui insiste pour que l encadrement se poursuive ne f t ce que pour tre aid e d un point de vue administratif 5 L influence des services mandat s dans la poursuite ou la cl ture de l intervention Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 57 Les services mandat s dans le cadre d un programme d aide sont des acteurs cl s Souvent plus que les d l gu s et le conseiller ce sont eux qui sont en contact direct et r gulier avec les jeunes et les familles qui disposent de l information et ont ou pensent avoir une connaissance intime des situations et sont reconnus ou estiment N devoir l tre comme les mieux m me d influencer la suite donner l intervention Le r le des services mandat s et la mani re dont celui ci constitue un facteur des processus de sorties est d autant plus important investiguer que la prolongation des prises en charge est parfois imput e aux services mandat s parfois suspect s de privil gier leur confort professionnel ou de se laisser influencer par des consid rations d attachement affectif autrement dit de care dans un secteur o les professions sont largement f minis es ou un souci excessif de protection dont on sait qu il marque le travail de cat gorisation manant des professions f minis es au d triment de la priorisation et des potentialit s de sortie Certains auteurs mon
143. as Et donc l parfois on envoie le rapport en disant bah voil nous on ne sait pas trop est ce qu on continue est ce qu on ne continue pas et donc on leur laisse la latitude de reciter Un SPJ 6 3 R sum des facteurs d terminants Des raisons mat rielles financi res et culturelles constituent des barri res des s parations conjugales s parations qui r soudraient pourtant les probl mes de certains jeunes et de certaines familles Dans de telles situations il s agirait donc d un obstacle aux sorties de l Aide la jeunesse L coute le respect et la valorisation des b n ficiaires de la part des professionnels seraient des facilitants aux sorties L organisation d ch ances dans et par les SPJ pendant l ann e de la mesure pour faire le point et r diger des rapports transmis au juge tend favoriser la r flexion et dynamiser la prise en charge facilitant La vision des acteurs de la proc dure d homologation peut potentiellement influencer les sorties car le passage de l aide contrainte l aide n goci e peut tre une pr sortie de l Aide la jeunesse mais pour cela il faut l utiliser et pour l utiliser il faut consid rer qu elle peut avoir du sens et tre utile La surveillance du SPJ peut tre consid r e comme une pr sortie mais aussi comme une prolongation potentiellement infinie de l intervention Chapitre 2 Du syst me aux pratiq
144. as seulement que les individus aient des droits cr ance mais aussi des droits autonomie c est dire la capacit au sens de capabilities tre autonomes pouvoir au maximum mener leur propre vie le cas ch ant moyennant des dispositifs d accompagnement individualis capacitation care accompagnement proximit coute Paugam 2000 Transversalit Dans ce mod le on tente de sortir de la logique des monopoles institutionnels pour favoriser les approches transversales et en r seau voire les approches pluri disciplinaires Corr lativement l intervention sociale au sens large implique et institue d sormais de mani re plus syst matique un travail en concertation en partenariat voire en r seau entre des intervenants aux appartenances institutionnelles et aux cultures professionnelles diversifi es Commaille 2010 R gulation politique qui se d verticalise qui devient plus souple et se veut l coute du terrain des acteurs et des secteurs d activit concern s contrat partenariat concertation m diation participation des acteurs projets pilotes L action publique tend perdre de sa verticalit de sa raideur pour privil gier des m thodes et des r ponses qui se rapprochent des acteurs et des publics concern s Commaille 2010 Evaluation participative et collective Plut t qu un mode de contr le fond sur la primaut des normes et proc du
145. ase d une situation particuli re analys e Parlons nous de la m me famille indiquer la volont d une ind pendance dans l valuation et la d cision du parquet parquet qui se refusait n tre qu une bo te aux lettres Il apparaissait que le parquet avait tendance se baser sur des crit res plus mat riels et que son appr ciation du danger tait plus stricte que celle des intervenants Ces constats ponctuels semblent en contradiction avec ceux qui sont dress s par la pr sente recherche Cela invite un travail d explicitation du r le et des crit res propres du parquet en prenant galement en compte les ventuelles diff rences de pratiques entre arrondissements 4 3 R sum des facteurs d terminants Aux diff rents moments d cisionnels l valuation du danger d termine les options choisies cf point transversal sur l valuation de la situation et l appr ciation de l tat de danger L valuation de la non collaboration des int ress s entre galement en ligne de compte Le risque encouru par le parquet pourrait influencer ses d cisions et le conduire transf rer au SAJ la majorit des signalements qu il re oit et saisir le juge dans la plupart des situations o le SAJ ou le SPJ lui demande de le faire obstacle Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 85 En cas de doutes le parquet peut demander une enqu te de police Les informations qu
146. ation de danger On peut se demander dans quelle mesure il ne s agit pas l d un v u pieux tant les tentatives pr c dentes de formalisation et de syst matisation de l valuation de la situation de danger notamment par la construction d outils de support la d marche d valuation semblent avoir eu peu d incidences sur les pratiques la qu te d une difficile objectivation ou grille de crit res objectifs compte tenu d une culture professionnelle et institutionnelle qui repose sur l appr ciation la fois globale et au cas par cas des situations il convient sans doute de pr f rer en les syst matisant les d marches de construction de culture professionnelle partag e reposant sur les regards crois s et la mobilisation des savoirs d exp rience R capitulatif Facteurs li s la situation du jeune et de la famille L ge du jeune et les effets suppos s de l intervention ou de la non intervention sur celui ci influence l valuation de l tat de danger et donc les orientations choisies Deux profils se d gagent suscitant a priori des inqui tudes et des d cisions distinctes il s agit des tout petits et des adolescents La fratrie peut galement influencer les d cisions prises Le maintien des relations fraternelles semble important pour la bonne volution des mineurs mais les professionnels doivent galement tre attentifs l individualisation des mesures c
147. au SAJ de Bruxelles VAN HEYSTE Kathleen directrice du SAIE Le Traversier Lillois VEGA Pedro conseiller au SAJ de Li ge SAAE La Maison des Petits Bruxelles COE Le GAPS Bruxelles Un SAAE de l arrondissement de Nivelles Un SAIE bruxellois Un juge de la jeunesse Bruxelles Un juge de la jeunesse Nivelles Un substitut du Procureur du Roi de la section famille du parquet de Nivelles 3 2 Par le biais de l analyse en groupe BODY Olivier directeur du SAIE Chanmurly Nord Li ge DU FAYS Barbara intervenante au COE Le Clif Li ge LAMBERT Marie Fran oise directrice du SPF Parcours d accueil Bruxelles MESBAHI Allal conseiller au SAJ de Nivelles RAINCHON Marie Claire d l gu e en chef du SPJ de Nivelles RENIER Fran oise directrice du COE Le GAPS Bruxelles ROMERO Joaquim d l gu en chef au SAJ de Bruxelles Chapitre 1 Le syst me de l A de la jeunesse 11 CHAPITRE 1 LE SYSTEME DE L AIDE A LA JEUNESSE CADRES LEGAUX INSTITUTIONNELS ET ORGANISATIONNELS Introduction Ce premier chapitre a pour but d objectiver le syst me de l Aide la jeunesse Dans un premier temps nous en rappelerons le cadre l gal en mettant en vidence les sp cificit s du positionnement de l Aide la jeunesse comme secteur d intervention compl mentaire suppl tif et sp cialis et
148. aux sorties puisque cela limite la dur e de la prise en charge mais ce n est pas un dispositif pertinent pour l un des juges interview s car il ne prend pas en compte le rythme des familles Tous les interview s ne partagent pas cet avis puisqu un SAIE propose largir la pratique des mandats non renouvelables d autres mesures ou services La connaissance des services ext rieurs l AAJ dans le chef du juge est un facilitant mais il faut aussi que le service identifi comme pertinent dans une situation soit disponible et accepte de prendre en charge d accompagner le jeune et ou sa famille tout en tant chapeaut ou non par AAJ Les rapports transmis par les services institutions SPJ au juge facilitent la prise de d cisions de celui ci d autant plus s ils sont r cents S ils ne le sont pas ou si des choses ont volu entre temps la pr sence des intervenants mandat s l audience est d autant plus importante pour communiquer ces nouveaux l ments au juge Au del des l ments du dossier ce qui se passe l audience publique d termine les options prises par le juge Les audiences de cabinet sp cificit bruxelloise ont aussi leur importance elles sont une occasion suppl mentaire de faire le point sur la situation et pour le juge de se faire sa propre opinion 46 Pour ce qui se rapporte l valuation de la situation et l appr ciation de l tat de danger voir le point transversa
149. avenir que pour les situations de danger et plus pour les situations de difficult dont le traitement serait limit au stade de la permanence sp cialis e L A de la jeunesse doit aussi se positionner sur les dossiers qui restent ouverts en grande partie parce que les b n ficiaires souhaitent que l aide se poursuive Est ce une condition suffisante pour justifier l intervention de l aide sp cialis e 4 Organisation de l entr e dans le secteur Les processus d entr e au niveau du secteur sont peu remis en question par les acteurs Pour ceux ci l organisation d une permanence sp cialis e au sein des SAJ est un dispositif op rant et efficace dans la rapidit et la pertinence des r ponses qu il apporte aux demandes et signalements avec une attention particuli re pour la r orientation vers l aide g n rale d s que l aide sp cialis e n est pas n cessaire A priori il para t donc important de continuer de fonctionner avec ce dispositif mais il serait int ressant nouveau de conforter cela par des donn es statistiques notamment une comparaison des taux d entr e entre une permanence classique et une permanence sp cialis e comparaison qui devrait id alement prendre en compte les diff rences par arrondissement en ce qui concerne l quipement en services de premi re ligne les protocoles de collaboration les politiques de pr vention etc 5 La priorisation Dans le syst
150. base de r f rentiels de diagnostic Parmi la prolif ration des instruments on peut notamment mentionner par exemple en France la grille AGGIR Autonomie g rontologie groupe iso ressources qui constitue le premier r f rentiel officiel d valuation des KAMINSKI D Troubles de la p nalit et ordre manag rial Recherches sociologiques vol XXXIII n 1 2002 pp 87 107 CRAWFORD A Partenariat et responsabilit l re manag riale Les Cahiers de la s curit int rieure 33 1998 pp 51 87 61 Voir revue Les politiques sociales 1 amp 2 2010 La rationnalisation des m tiers du social Chapitre 4 Gestion des flux sur d autres terrains 175 situations de d pendance Il vise valuer le degr de perte d autonomie des personnes g es pour d terminer les ressources n cessaires la prise en charge de la personne g e en mati re de CPAS le BSP bilan social qui propose une grille divis e en un volet analyse diagnostic et un volet propositions d actions 62 I Bilan Social Volet 1 Analyse Diagnostic 1 1 Quels sont les deux axes sur lesquels est bas e l analyse diagnostic propos e 1 2 L axe relatif aux dimensions et sous dimensions 1 3 L axe relatif aux 4 types d l ments per us 1 3 1 l ments per us comme Stabilisateurs 1 3 2 l ments per us comme D stabilisateurs 1 3 3 l ments repr sentant des Occasions 1 3 4 l ments rep
151. cas d accident cela fait peur Et ce qui appara t dans la presse d apr s un avocat ne favorise en rien la prise de risques pourtant essentielle dans le secteur essentielle car sans elle aucune situation ne serait cl tur e Cette pression ext rieure des m dias en l occurrence est apparue dans plusieurs entretiens Mon sentiment c est qu on sent de plus en plus de pression de la rue enfin vous voyez des m dias On en parle souvent on en parle de plus en plus entre coll gues et on essaye de mettre entre nous des structures pour nous pas pour nous prot ger mais pour nous aider l un l autre parce que c est dramatique quand on est confront ce genre de choses l Un SPJ Chapitre 3 Constats et enjeux transversaux 149 La pression m diatique ressentie par les acteurs peut aussi pousser les intervenants mandat s vouloir se retirer d une situation jug e bancale voire dangereuse pour viter qu en cas d accident la responsabilit ne leur soit attribu e Le mandant lui n acceptera pas n cessairement de mettre un terme au mandat du service s il n a pas d alternative car ce serait prendre un risque important Un des juges interview s dit ne pas vraiment se pr occuper de ce que l opinion publique et la presse peuvent penser Mais cela est peut tre li d apr s lui au fait qu aucune de ses d cisions n a t suivie d une situation qui a vraiment d g n r De toute fa on qu on fasse
152. cations demand es par le SPJ au tribunal via le parquet concernent les modalit s de la mesure ou le changement d une mesure une autre et non l existence m me de l intervention Le juge peut galement tre sollicit en cours d ann e pour rappeler au jeune ses obligations comme nous l explique ce juge on nous sollicite souvent pour faire des recadrages Donc a peut arriver que les services disent voil on n en veut plus on vient vous le mettre sur votre chaise mais ce n est pas a qui arrive le plus souvent C est on n en peut plus le jeune ne respecte pas le jeune doit tre rappel l ordre et alors on nous demande des recadrages C est plus a Et donc a ne donne pas lieu une ordonnance a implique de rappeler les obligations etc Un juge de la jeunesse En outre un SPJ nous fait remarquer que l utilisation de cet article implique la tenue d une nouvelle audience D s lors si le directeur de l A de la jeunesse estime que la mesure n est plus n cessaire il demandera au juge d homologuer l accord conclu avec les parties ou il attendra la fin de l ann e de la mesure pour proposer un non renouvellement et ainsi viter la tenue d une audience suppl mentaire obligatoire dans le cadre de l article 60 Chercheur J avais vu aussi que vous pouviez demander au juge de revoir sa mesure Est ce que a a peut donner lieu une sortie l article 60 ou alors on attend plut
153. cc s des personnes handicap es aux services et institutions Celui ci demande toute personne handicap e voulant se mettre sur la liste d attente de se rendre dans une institution agr e ou un service d accompagnement o un travailleur social prend sa demande en compte Un code d urgence lui est alors attribu 1 une personne n ayant rien et ayant besoin d une solution rapide dans le mois 2 une personne qui a besoin d une solution urgente mais qui a un toit et qui doit trouver une solution entre 0 et 6 mois 3 une personne qui a besoin d une solution entre maintenant et 2 ans 4 une personne qui a besoin d une solution future dans 10 ou m me 20 ans Par circonscription un comit constitu des travailleurs sociaux et du fond flamand attribue les places libres aux personnes demandeuses en prenant en compte la compatibilit avec l institution La note d orientation de la Ministre Huytebroeck dans ses comp tences Cocof politique des personnes handicap es Bruxelles relative au futur d cret Inclusion sugg re une fomule light en exigeant que chaque centre communique via un formulaire ad hoc les demandes d admission et signale l administration les places qui se lib rent afin d alimenter une liste centralis e au niveau du service Phare Ces demandes seraient cat goris es en fonction de leur urgence et du profil de la personne Lorsqu il y a possibilit d accueil le centre s adresserait
154. ce de d cision estime que la famille n utilise pas suffisamment les propositions qui sont faites par les services et que bien qu on souhaite ou qu on propose de poursuivre l instance de d cision qui a d autres demandes prioritaires qui estime que la famille ne profite pas suffisamment de Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 62 l opportunit d une aide ou qui ne permet pas un travail suffisant peut tr s bien d cider d arr ter la prise en charge Un SAIE Pour l un des juges interview s les l ments communiqu s par les intervenants ne doivent pas mettre le juge devant le fait accompli on n en veut plus de ce jeune point la ligne Le juge tient garder sa position de juge c est lui que revient la d cision de poursuivre ou de mettre fin au mandat du service En outre si les propos des intervenants sont tr s durs envers le jeune et que le juge d cide de maintenir le mandat du service de l institution le travail risque d tre difficile entre les professionnels et le jeune concern Si des d saccords peuvent appara tre entre intervenants et mandants dans beaucoup de situations cela se discute et se n gocie La plupart des interview s disent en effet que dans la majorit des cas la d cision fait consensus les changes et la reconnaissance des comp tences du partenaire permettant aux uns et aux autres de s entendre En g n ral les magistrats nous suivent Je dirais on a une col
155. ce et Ministre de la jeunesse et de l aide la jeunesse sont mettre en place Une brochure sur les chiffres 2010 est disponible sur le site de l Aide la jeunesse Cf http www aidealajeunesse cfwb be index php id ajss pro 8 Liliane Baudart introduction du colloque du 8 novembre sur les chiffres 2010 Perspectives et pistes 197 10 Un recrutement et des formations adapter ainsi que la revalorisation du m tier de d l gu Un levier possible de changement r side dans le recrutement des diff rents professionnels lorsque l on sait que la f minisation de la profession s accompagne en g n ral de mode de cat gorisation sp cifique et d une thique professionnelle du care qui privil gie l attachement et la proximit Feinman 1986 Held 2006 Il faudrait donc veiller d une part masculiniser quelque peu ces professions D autre part il y a lieu de favoriser le recrutement de d l gu s d l gu s en chef conseillers et directeurs poss dant une certaine exp rience du syst me de l A de la jeunesse ce qui permettrait d am liorer la connaissance du r seau de r duire les effets n fastes du turn over des d l gu s et de favoriser la prise de risques en mati re de sorties De la m me mani re il y a lieu de revaloriser la profession de d l gu afin de favoriser son attractivit et de diminuer le turn over pr judiciable Cette revalorisation permettrait de recruter des dipl m s en
156. certaines familles fassent l objet d un accompagnement structurel et dur e ind termin e 9 Les sorties partielles que peuvent constituer l accompagnement du d l gu et le Code M L accompagnement du d l gu mandat 36 6 appara t dans plusieurs circonstances mais certainement pas d apr s l un des conseillers interview s simplement au cas o Il ne s agit donc ni d une mesure visant prolonger l intervention quand on pourrait au contraire la cl turer ni d un dossier inactif car le d l gu r alise diff rentes d marches avec les int ress s Chercheur Et est ce que certains dossiers peuvent rester ouverts avec uniquement le d l gu et plus du tout de service au cas o il faut poursuivre un peu Ce n est pas au cas o c est justement ce qu on essaye d viter Mais il y a une s rie de dossiers o il n y a pas d autre service mandat et o le d l gu a un mandat 36 6 accompagnement et o par exemple c est contacts avec l cole contacts avec la cr che et tout a a existe Mais a ne veut pas dire pour a que ce n est pas officialis par une formalisation Mais garder au cas o non hein Moi je n aime pas trop a Rires Un SAJ Cet accompagnement peut tre choisi dans les situations o il n est pas pertinent de mandater un service ou constituer une solution par d faut quand il n y a pas de place en SAIE ou COE not
157. ces diff rences de temporalit et d urgence permettent de diversifier les situations de travail et peut tre de tenir dans le temps on doit ici prendre en consid ration les questions de p nibilit au travail qui sont pour partie l origine du turn over des d l gu s Une pratique int ressante a t identifi e dans un service les anniversaires de guidance qui sont l occasion de r fl chir en quipe l ensemble des situations en cours en particulier celles dont on entend moins parler et d ainsi b n ficier du recul des intervenants non impliqu s facilitant Contre l avis du service le mandant d sire parfois que l intervention se prolonge par manque d alternative obstacle Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 75 6 Le turn over des d l gu s Pour prendre leurs d cisions les mandants prennent en consid ration l avis des d l gu s mais ce qui pose probl me c est qu avec l important turn over li aux conditions de travail une partie cons quente des d l gu s sont peu exp riment s Il para t donc ici int ressant de changer les pratiques de recrutement et de faire de l exp rience professionnelle un crit re imp ratif de recrutement pour contrer les effets n fastes du turn over Il faudrait galement veiller valoriser la profession de d l gu s et am liorer leurs conditions de travail pour r duire le dit turn over 7 Les r unions d valuation
158. choses videntes pour moi Le juge n a pas dans son dossier ce que les parties ont elles m mes Donc l avocat lui il a acc s tout et le juge n y a pas acc s Qui doit d cider C est une aberration Plusieurs interview s ont galement voqu le d bat actuel dans le secteur sur la pr sence ou non des institutions et services mandat s l audience publique Les avis divergent pour certains les rapports sont suffisants pour d autres il est aberrant que le juge ne puisse pas alors que c est lui qui prend les d cisions changer avec les Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 99 intervenants mandat s Ce qui est s r c est que le projet de circulaire de la DGAJ n a pas laiss les acteurs indiff rents 7 Le fonctionnement du tribunal de Bruxelles par connexit Un biais par rapport aux sorties et plus largement par rapport au suivi des situations a t mis en lumi re par un service mandat Il s agit du fait que les juges de la jeunesse Bruxelles du moins prennent en charge le dossier d un enfant dont ils connaissent et ont suivi le ou les fr res et s urs ou les parents quand ceux ci taient mineurs Le fonctionnement du tribunal de la jeunesse de Bruxelles cet gard nous a t expliqu par un juge bruxellois L usage veut que les juges travaillent par connexit s ils sont saisis pour un e mineur e ils seront automatiquement saisis pour son ses f
159. ci s appel s aussi rapports d inqui tude Il peut y avoir un programme d aide sans service mandat o Avec seulement un accompagnement du d l gu appel mandat 36 6 en r f rence cet article du d cret o Avec des engagements pris par le jeune tre r gulier l cole trouver un loisir et s y inscrire consulter un psychologue etc et ou la famille fr quenter un centre de guidance consulter r guli rement un p diatre tre pr sent pour les enfants adopter un comportement ad quat vis vis de ceux ci etc o Et ou avec la pr sence de service s de premi re ligne planning familial centre de guidance ONE etc Si l A de la jeunesse intervient financi rement dans une situation pour une cr che un internat etc un dossier doit n cessairement tre et rester ouvert au SAJ Point d attention En passant on peut donc pointer qu il y a ambiguit dans l expression dossiers ouverts au SAJ puisque d s l accueil il y a un dossier ouvert mais cela n a pas le m me sens qu un dossier ouvert avec programme d aide avec service mandat ou sans ou qu un dossier ouvert parce qu il y a intervention financi re de l AAJ Un dossier ouvert est donc rarement comparable en charge de travail un autre dossier ouvert puisqu il y a des dossiers dans lesquels l Aide la jeunesse n est pas plus ou quasiment pas plus directement impliqu e
160. d Donc ce n est pas fr quent qu apr s la formalisation des situations soient cl tur es Pff Moins qu avant a arrive moins apr s la formalisation que pendant la p riode d investigation je crois Oui a arrive mais c est rare Un SAJ Au Service d Aide la Jeunesse de Bruxelles Pour garantir la confidentialit dans le cadre des observations r alis es au SAJ et au tribunal de la jeunesse les pr noms ont t modifi s et les services ou institutions ne seront pas cit es Premi re s rie d observations la situation de Shpetime et Mounir Service Papa Mounir randiec Conseiller Shpetime 40 Mission non ex cut aS Sa ja SPJ de Bruxelles Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 65 Service Papa Mounir nindi Conseiller Shpetime D l gu Observateur Maman Le d l gu arrive dans le bureau du conseiller avec les diff rentes personnes impliqu es Shpetime et Mounir deux adolescents leurs parents et un intervenant du service mandat travaillant dans le milieu de vie des jeunes Le conseiller serre la main tout le monde et puis chacun s installe librement Pour commencer le conseiller r sume la situation Ensuite il donne la parole tour de r le aux diff rentes personnes Mais de mani re g n rale d apr s nos observations m me si les r unions sont guid es par le conseiller elles s apparentent davantage des conversations o
161. d lit tait encore requis dans le chef des parents mais une interpr tation large du texte de la loi est apparue faisant fr quemment recours des d lits pr texte pour justifier l intervention D une certaine mani re cette logique est encore bien pr sente avec la possibilit de prononcer une mesure de d ch ance de l autorit parentale et de mani re plus large dans le cadre de l aide contrainte sous mandat judicaire Dans le mod le d Etat social l intervention publique vise garantir la protection de cat gories sp cifiques de personnes par leur prise en charge institutionnelle selon un mod le o chaque probl me et pathologie correspondent un monopole institutionnel et un type de savoir sp cifique dans une logique de diff renciation fonctionnelle et de couverture territoriale l cole dans le champ de l ducation le home dans le champ de la protection de la jeunesse la maison de correction pour les jeunes d linquants l institution d h bergement dans le domaine du handicap Si l on reste dans ce paradigme au regard de la probl matique des prises en charge et des sorties l enjeu pour AAJ serait de mieux d terminer ses fronti res institutionnelles et son domaine de comp tence de clarifier ses crit res d intervention de pr ciser les diagnostics pour mieux encore sp cialiser l intervention etc Ce qui caract rise le mod le que l on peut qualifier avec Jean Louis Genard d Etat
162. d autres jours Des enfants qui gardent leurs difficult s qui progressent quand m me mais bon qui restent des enfants fragiles C est vrai qu il y a des dossiers qui restent ce qu ils sont parce que les parents ne se mobilisent pas du tout O les gosses finissent par tre domicili s dans des institutions C est heureusement des cas rares mais qui existent quoi Donc des gosses qui seront on les appelait avant les enfants du juge les enfants du directeur jusqu leurs dix huit ans quoi Un avocat g n ral pr s la Cour d appel Il y a des situations pour lesquelles les enfants entrent 7 ans et on sait qu apr s quelques ann es de travail avec la famille il n y aura certainement pas d issue et de r int gration possible et on se dit bah voil ce gosse l on va travailler avec lui jusqu sa majorit Un SAAE 771 il y a des parents on ne peut pas dire qu ils ne collaborent pas Ce n est pas parce qu ils n y arrivent pas qu ils ne collaborent pas et donc a c est vraiment la grosse diff rence et c est Chapitre 3 Constats et enjeux transversaux 139 une condition d application de l article 38 Ils font ce qu ils peuvent avec leurs moyens Il y a des gens malheureusement a n ira jamais Un avocat Moi j ai des d l gu s qui ont des dossiers qui n ont jamais pu se fermer parce que la situation avance un petit peu et puis il y a un l ment d clencheur et on est
163. d du service ou de l institution concern e Malgr l une ou l autre recherche action en ce sens notamment la recherche CFIP de 2009 proposant un support m thodologique l valuation des situations de danger et un protocole pour son impl mentation dans les services il ne semble exister aucune standardisation aucun r f rentiel commun de diagnostic d analyse et d valuation des situations En outre ces outils sont utilis s selon les cas et seulement titre indicatif il n y a pas UN guide UNE r f rence pour r aliser cette valuation C est l appr ciation au cas par cas qui domine largement Pour autant tirant les enseignements des tentatives pr c dentes de la construction de grilles d harmonisation de l valuation de l tat de danger tentatives qui semblent avoir eu peu d incidences sur les pratiques ainsi que des limites et effets pervers relev s dans d autres secteurs de l imposition d une crit riologie il ne s agit pas de sugg rer l imposition d une crit riologie univoque et standardis e D apr s nos observations c est toujours principalement l valuation au cas par cas gr ce au croisement des savoirs d exp rience des acteurs savoir accumul et incorpor par les intervenants et l valuation relationnelle et en situation plut t que l valuation distance sur base d indicateurs abstraits qui guide l valuation des situations et les orientations choisies En ce sens pour d
164. d octroi des mesures que de conditions de leur renouvellement Ainsi par exemple la meilleure connaissance des d tenus dont b n ficient les anciennes juges les incite accorder plus et augmenter davantage leurs contributions que les nouvelles juges L attribution progressive des mesures correspond donc des intensit s graduelles de r gimes d engagement dont les modes de construction doivent tre pr sent explicit s Le principe de progression d clin diff remment selon les juges et les tablissements La logique de progressivit voqu e pr vaut galement pour l application et l am nagement de peine Cette logique prend ici essentiellement pour point d application la continuit entre permission et am nagement de peine la fr quence 74 L onor Le Caisne 2000 op cit 73 E Lorenz Les relations inter firmes Sociologie du travail 38 4 1996 487 508 76 E Lorenz 1996 op cit Chapitre 4 Gestion des flux sur d autres terrains 182 des permissions ainsi que les conditions d allocation d une nouvelle permission et d un am nagement de peine Selon la logique de progression la permission est con ue comme une mise l preuve un test du d tenu dont l objet est la mesure de son aptitude b n ficier d un ventuel am nagement de peine Le d tenu qui r int gre l tablissement dans les d lais apr s une permission de sortie fait ainsi montre de son respect de la r gle du retour Ce respect est
165. danger il y a danger et il n y a pas de solution Ce sont des situations en effet trop longues Ce sont des situations qu on subit Il y a des situations parfois qu on cl ture vite soit parce qu il n y a pas collaboration soit parce qu on trouve que c est plus p nible qu autre chose la mesure prise etc et puis il y a les situations qu on tire des ann es des ann es des ann es Et je crois qu il y a des situations c est important que ce soit des ann es et des ann es de pr sence C est a ou tout p te On est un peu un tuteur qui est l qui permet que l enfant puisse rester en famille On d fend la longueur C est n cessaire Sinon c est cyclique ils reviennent Nous on n a pas d avantage tenir longtemps Un COE Je dois dire que dans l quipe ici et je pense partout les intervenants ne sont pas favorables rester dans une situation o on ne fait plus grand chose En g n ral quand on ne fait plus grand chose on s impatiente on dit il est temps de s arr ter Un SAAE D autres interview s ont fait part de leur opinion sur les dur es de prise en charge et ont dans certains cas d fendu eux aussi la pertinence de la dur e des SAIE m ont dit quand on a des dossiers un peu trop longs on nous dit ce n est pas normal normalement au bout de 6 mois la famille doit tre sur pied Chercheur Ils sentent une pression Ah c est clair Alors en soi que l on pu
166. dats En effet la scolarit tant une des dimensions importantes de la vie des jeunes il est important de conna tre entre autres la situation scolaire du jeune pour faire le bilan Le second service a t interpell par Julie et accepte d apr s celle ci de l accompagner dans ses tudes de l aider dans la recherche et l organisation d activit s extrascolaires etc Le juge demande alors l oncle et la tante de Julie s ils sont effectivement d accord d accueillir leur ni ce Ils se l vent et donnent leur accord Ensuite la parole est c d e au Procureur du Roi qui se montre content de l volution positive de Julie et ne voit aucune raison de la priver de cette demande de prolongation de mesure L avocat de Julie va galement dans ce sens C est important pour Julie la prolongation et par le tribunal et non le SAJ parce que vous avez suivi son parcours vous la connaissez bien vous avez eu les mots justes Il y a eu des crises aussi vous vous en souvenez Julie et le juge rient mais vous avez eu un r le important dans sa vie elle vous en est reconnaissante Je vous demande de faire droit cette prolongation de mesure Le juge prononcera son jugement la semaine suivante L audience se termine comme elle a commenc dans la convivialit Bon vent Julie et j esp re qu il n y aura pas de mauvaise surprise l cole D s que tu sais tu me confirmes Nous avons pu remarq
167. de Comment dire d accepter de prendre sur soi avec les gens qui sont dans le d ni et malheureusement c est un peu lourd de cons quences ce que je dis mais il faut peut tre parfois accepter que les gens descendent plus bas et qu ils se cassent le nez Enfin vous voyez Et qu ils soient confront s leur r alit pour reconstruire et red marrer quelque chose Un SPJ Quand on a le sentiment qu on n arrive plus faire un travail qui fait bouger les choses on pourrait proposer et cela arrive parfois de mettre fin notre mandat pas parce que les probl mes sont r solus mais parce qu on n arrive plus nous en tout cas faire un travail suffisant Et donc l instance de d cision dans ce cas l joue un r le qui peut tre un r le aussi de m diation pour essayer de faire en sorte que a red marre Et en g n ral quand on signale a c est aussi pour provoquer quelque chose aussi bien dans la famille que chez l instance de d cision et puis alors parfois a red marre a red marre de mani re int ressante pour les enfants Parfois a ne red marre pas et donc il faut pouvoir arr ter pour provoquer une situation qui va amener un autre type de prise en charge ou le fait qu on va red marrer peut tre trois mois apr s mais dans un autre cadre dans un autre contexte Un SAIE Au tribunal comme au SAJ si les parents et le jeune sont insistants revendicateurs s ils r clament cor et cri un
168. de longue date par Robert Castel partir d observations dans les champs socio sanitaire de la psychiatrie et de la sant mentale renvoie de la sorte plusieurs tendances 1 la r f rence un paradigme de la gestion des risques implique tout d abord la mise en oeuvre d une gestion pr visionnelle des profils humains appuy e sur une combinatoire de fragmentation des droits et obligations de conceptions standardis es abstraites des comportements risque et d outils de programmation de l offre sociale 2 le principe d une intervention sociale motiv e par la conjuration du risque implique galement une dimension pro active et pr ventive 3 la diffusion des mod les actuariels et gestionnaires permet l op rationnalisation d une vis e en termes de gestion des risques Le nouveau discours ne d crit plus l individu ni sur le plan moral comme le fait le CASTELR La gestion des risques de l anti psychiatrie l apr s psychanalyse Paris Minuit 1981 CARTUYVELS Y MARY P R A A L Etat social s curitaire in L VAN CAMPENHOUDT Y CARTUYVELS F DIGNEFFE Ph MARY A R A D KAMINSKY Dirs R ponses l ins curit Des discours aux pratiques Bruxelles Labor 2000 pp 407 429 Chapitre 4 Gestion des flux sur d autres terrains 172 jugement r tributif dans le champ p nal ni sur le plan clinique avec le diagnostic et le traitement dans le champ de la sant mentale mais adopt
169. de prise en charge pour pouvoir l avenir en travaillant sur ces m canismes favoriser les sorties mais pas n importe quel prix il ne faut favoriser les sorties que lorsqu elles sont souhaitables et appropri es 1 2 Objectifs du projet de recherche Au regard des l ments de contexte et de probl matisation qui viennent d tre synth tiquement expos s les objectifs de cette recherche sont les suivants gt Identifier les diff rentes sorties possibles du syst me gt Identifier notamment sur base de situations auxquelles les intervenants sont confront s les diff rents facteurs et processus qui interviennent dans les processus d cisionnels de sortie de prise en charge des mineurs Ces facteurs et processus peuvent intervenir comme freins ou au contraire comme adjuvants gt Relever les sp cificit s par arrondissement gt Formuler en prenant en compte l exp rience et l expertise des diff rents acteurs concern s des propositions en vue d am liorer les processus d cisionnels 2 M thodologie et plan du rapport Pour mener bien cette analyse un dispositif m thodologique en cinq phases a t mis en uvre 2 1 PHASE 1 Objectivation du syst me con u cadres l gaux r glementaires institutionnels et organisationnels La prise en charge et l intervention des services de l Aide la jeunesse aupr s des mineurs et de leur famille s inscrivent dans des cadres l gaux r glement
170. de vos conseils de votre accompagnement donc on a des situations o nous on dit qu on pourrait fermer mais o la famille demande ce que a continue On en a plusieurs ce n est pas une comme a que je prends il y en a plusieurs Maintenant il faut bien se dire que ce sont des relations de confiance qui s installent avec les intervenants aussi Donc quand on vous retire vos b quilles vous vous demandez toujours est ce que je vais savoir marcher sans tomber c est un petit peu cette image l qu il faut garder On est les b quilles des familles quand on retire les b quilles la famille a un peu le sentiment d tre fragilis e Un SPJ Le probl me c est que vous avez des situations o vous vous installez dans une certaine forme de routine o les choses fonctionnent correctement o vous vous demandez un petit peu o est la contrainte Mais alors vous avez cr un tel lien avec les gens que vous vous dites et que Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 102 m me quand vous en parlez avec les gens les gens disent oh non hein on ne va pas retourner au SAJ hein Un SPJ Comme le soul ve le dernier extrait l attachement peut tre r ciproque un lien de qualit peut se cr er entre b n ficiaires et professionnels et peut faire qu on ne pense pas une ventuelle sortie Dans la situation de Julie expliqu e dans l encadr relatif aux audiences publiques nous avons pu percevo
171. des choses vraiment lourdes et on avait donc demand ce qu il y ait un placement On tait avec un juge qui allait dans notre sens et finalement la famille a d m nag et chang d arrondissement Et finalement le placement n a pas t ex cutif il n a pas t appliqu parce que la famille a chang d arrondissement et le juge n a pas voulu aller plus loin laissant d autres le soin de red cider Et finalement c est une famille qui peut repartir comme a je vais dire z ro au niveau du regard de l tat de danger dans lequel les enfants ont t plong s Et c est une famille qu on avait suivie assez longtemps que pour tre vraiment tr s tr s tr s inquiets sur ce qu il pouvait advenir des enfants Un COE Il arrive aussi d apr s quelques interview s un avocat deux SAAE que des familles changent d arrondissement judiciaire une ou plusieurs fois pour tenter d chapper l Aide la jeunesse R capitulatif Si le mineur change de domicile son dossier doit tre transf r l acteur SAJ tribunal en fonction de l autorit comp tente avant le changement de r sidence de l arrondissement judiciaire dans lequel la nouvelle r sidence se situe Certains acteurs s arrangent pour garder le dossier dans l int r t du mineur pour lui viter un changement d intervenant notamment D autres en profitent pour fermer le dossier donnant ainsi la famille J b Fd 2 l
172. dire on supprime le placement Chercheur C est a Donc votre d cision apr s un recours ne donne jamais lieu une fin de Ne donne jamais lieu une fin de placement normalement Si par exemple le SP suite un jugement de placement a mis l enfant dans une pouponni re et que les parents contestent et disent moi j aimerais mieux que l enfant soit accueilli chez la grand m re l je peux dans le cas du 37 dire oui la pouponni re ce n est pas le bon syst me je mets l enfant chez la grand m re Bon donc c est une fin de placement dans une institution qui se modifie en placement dans la famille Chercheur Et donc les b n ficiaires ne peuvent pas contester vraiment la mesure Ah non Parce que s ils contestaient la mesure de placement il fallait qu ils aillent en appel du jugement qui a t prononc sur le placement Et s ils ne l ont pas fait il est trop tard Chercheur Et si c est dans le cadre du SAJ Et si c est dans le cadre du SAJ s ils ne sont plus d accord sur la mesure de placement le SAJ doit cesser d intervenir et doit demander au parquet de citer une audience du juge s il estime videmment qu il faut un placement Un juge de la jeunesse Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 109 18 L absence de sortie par le biais de l article 60 Les entretiens r alis s ont r v l que l article 60 ne donnait pas non plus lieu des sorties car les modifi
173. du tribunal c est que l aide n goci e n a pas fonctionn et qu il a fallu contraindre les gens tre aid s Mais le juge dispose des m mes moyens que le SAJ ce qui constitue une des principales limites de l aide contrainte 45 Il y a tout de m me quelques diff rences par exemple dans l aide contrainte le recours la police pour faire venir les personnes au tribunal ou au SPJ est possible Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 104 Trop souvent on pense que le cadre contraignant va tout solutionner Je pense que l il y a un leurre norme C est vrai que le passage au tribunal peut symboliquement apporter pour une partie des situations quelque chose th rapeutiquement presque mais pour une partie des situations pas pour toutes les situations Un SPJ i il y a aussi le constat qu on ne sait rien faire que malgr tout ce que nous parce que on a beau dire qu on est de l aide contrainte mais si les gens ne viennent pas si quand on demande l aide de la police via le parquet les gens ne viennent quand m me pas que le d l gu va m me sonner en se disant on ne sait jamais s ils ouvraient la porte peut tre que j aurais l occasion de dire trois mots Mais il y a des gens qui ne donnent acc s rien donc l on doit bien constater qu on ne sait rien faire Oui donc voil donc ici si je me souviens bien vraiment aucune accessibilit au p re et au jeune avec un p re
174. e l preuve de la d judiciarisation Bruxelles Editions Jeunesse et Droit 2003 DE CONINCK F FRANSSEN A Les r ponses apport es par la Communaut fran aise aux besoins et la situation des mineurs trangers non accompagn s en Belgique Promoteur A Franssen Commanditaire Catherine Fonck Ministre de l Enfance de l Aide la jeunesse et de la Sant Communaut fran aise de Belgique Janvier 2008 Introduction 9 La pr sente recherche porte uniquement sur l A de la jeunesse au sens strict dans ses volets aide n goci e et aide contrainte pour les mineurs en difficult ou en danger Elle ne s tend pas la probl matique des m canismes de sortie pour les jeunes ayant commis un fait qualifi infraction En effet cette seconde probl matique a d j fait l objet de davantage d investigations et rel ve de proc dures de logiques et d acteurs en partie sp cifiques Il nous faudra toutefois prendre en compte les passages entre ces deux cat gories et syst mes de prise en charge jeunes en danger versus mineurs ayant commis un fait qualifi infraction 3 Liste des participants la recherche 3 1 Par le biais des entretiens semi directifs BODY Olivier directeur du SAIE Chanmurly Nord Li ge COUCK Jean Vincent avocat au barreau de Nivelles DEFECHEREUX Pierre substitut du Procureur du Roi la section famille du parquet de Li ge DE BACKE
175. e la jeunesse il n a donc pas besoin de l accord des personnes concern es Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 114 Composition du SPJ et attribution des dossiers Comme au SAJ le SPJ est compos de d l gu s de d l gu s en chef et de directeurs et non de conseillers Pour rappel en Wallonie ce directeur est appel directeur de Aide la jeunesse et ses pr rogatives sont plus importantes que le directeur du SPJ de Bruxelles qui est simplement le directeur du service Chaque dossier est attribu un d l gu pour le suivi plus intensif et plus proche des int ress s visites domicile accompagnement pour certaines d marches etc et un directeur qui rencontre les personnes au minimum au d but et la fin de l ann e avant l audience publique et davantage si la situation le n cessite et ou la demande des int ress s du d l gu ou du service mandat s il y en a un Les d l gu s en chef encadrent les d l gu s dans leur travail et constituent des personnes ressources pour ceux ci El ments de d part Pour commencer son travail le SPJ dispose du jugement cadre de son action et d une note de synth se du SAJ puisque quelle que soit la situation celle ci a d abord d passer par la porte d entr e principale du secteur qui est le SAT Dur e et r vision de la mesure A l instar du SAJ l aide mise en place doit tre revue au minimum une fois par an ici dans l
176. e Envie d aller chercher de l aide envie Parce qu alors vingt ans pourquoi pas vingt cinq Donc s ils viennent demander volontiers a je trouve que c est chouette que maintenant l ordonnance bruxelloise le permette Un juge de la jeunesse Chapitre 3 Constats et enjeux transversaux 160 Deuxi me cas de figure pour un SAJ il ne suffit pas d tre demandeur il faut aussi que le jeune se montre proactif qu il profite r ellement de cette opportunit Par exemple dans les prolongations d aide un accompagnement d un jeune mineur c est important de s assurer que le jeune est vraiment proacteur qu il est demandeur r ellement de l aide ce n est pas le service qui induit la demande etc Et donc moi je suis tr s attentif a Et donc c est de voir r ellement qui est le plus demandeur Est ce que c est le jeune ou est ce que c est le service qui voudrait qui a du mal se d tacher du jeune parce qu il y a eu un accompagnement pr c dent pendant la minorit Et donc rester strict par rapport a Et je le dis clairement au jeune majeur je vais tre tr s attentif je vais voir comment tu vas tre acteur Voil tu me dis aujourd hui que tu as besoin d aide mais moi je vais m assurer que r ellement est ce que tu vas te servir de l aide de l intervention du service Et dire aussi d embl e tu es majeur a veut dire qu on va voir combien de temps tu en auras besoin mais il faut
177. e Paris Armand Colin Coll 128 2005 ASTIER I et DUVOUX N dirs La Soci t biographique une injonction vivre dignement Paris L Harmattan coll Logiques sociales septembre 2006 BASTARD B MOUHANNA C Une justice en urgence Paris PUF 2007 in VIGOUR C Sociologie politique compar e des r formes de la justice Cas de la Belgique de la France et de l Italie th se de l ENS de Cachan Paris 2005 BAUDART L Paroles de Conseillers de l aide la jeunesse des perspectives thiques et politiques M moire FOPES Louvain la Neuve UCL 2000 CARTUYVELS Y CHAMPETIER B WYVEKENS A Soigner et punir Un regard critique sur la d fense sociale en Belgique Bruxelles FUSE 2010 CARTUYVELS Y MARY P REA A L Etat social s curitaire in VAN CAMPENHOUDT L CARTUYVELS Y DIGNEFFE F MARY P REA A KAMINSKY D dirs R ponses l ins curit Des discours aux pratiques Bruxelles Labor 2000 pp 407 429 CASTEL R La gestion des risques de l anti psychiatrie l apr s psychanalyse Paris Minuit 1981 CHAMPY F Nouvelle th orie sociologique des professions Paris PUF coll Le lien social 2011 CLIQUENNOIS G La r duction des risques et la responsabilisation dans la prise de d cision en tablissements p nitentiaires fran ais pour peines Th se de sociologie FUSL et EHESS Bruxelles 2009 CLIQUENNOIS G Le management des prisons Bruxelles Larcier coll Crime
178. e l exp rience professionnelle du juge que s exerce r ellement le jugement du juge de la jeunesse Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 96 L un des deux juges observ s nous a expliqu lors de l entretien qu il aimait dormir dessus sur son jugement apr s l audience prendre son temps pour d cider et pour motiver son jugement anticipant les effets de son jugement envisag comme une activit d cisionnelle inscrite dans la dur e et la continuit car les jeunes sont susceptibles de lire les jugements les concernant que ce soit dans l imm diat ou dans le futur s ils se repenchent un jour sur cette page de leur histoire a me semble important de motiver le jugement en mettant des objectifs en attirant l attention en relevant les v nements importants de l ann e Bon ce jugement il est crit pour le jeune aussi et le jeune qui le relira peut tre dans dix ans dans quinze ans c est un morceau de son histoire Donc moi je me refuse faire un jugement qui dit les parents sont toujours alcooliques la famille d accueil convient tr s bien donc je prolonge Je pourrais me contenter de a parce que la loi ne me demande rien de plus Moi j ai envie d ajouter je constate cette ann e que a a t particuli rement difficile parce que le grand p re d accueil est mort ou parce que le p re biologique est mort Enfin voil de laisser des petites traces Pas toujours dix huit pages hein mais
179. e la motivation des choses blessantes ou un sentiment de ne pas avoir t entendus etc et parfois on se rend compte que c est simplement pr senter les choses autrement qui va tre n cessaire Ma s le plus souvent c est la contestation du maintien du placement o ce n est pas vraiment le maintien par exemple d un placement mais les modalit s qui accompagnent le placement les possibilit s de voir l enfant qui ne sont pas assez tendues etc Et quand je vous ai dit qu il m tait arriv de requ rir qu on mette fin il m est arriv de dire au contraire vous tes sortis trop C est pr matur Un avocat g n ral pr s la Cour d appel 7 3 R sum des facteurs d terminants Outre les facteurs identifi s sur la sc ne du tribunal les facteurs d terminants ce stade sont les suivants Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 129 Les personnes et le parquet font rarement appel contre l existence m me de la mesure ou en d autres mots pour demander la cl ture de l intervention de l Aide la jeunesse Souvent ce qui pose probl me ce sont les modalit s de la mesure ou la mani re dont les choses ont t pr sent es aux int ress s attitude de la d fense jouerait un r le consid rable dans les d cisions de sortie au stade de la Cour d appel Les informations compl mentaires au dossier et l audience obtenues par divers contacts le directeur de l Aide la jeu
180. e SAJ fasse une offre de service certaines familles suite un signalement d une tierce personne ou d un intervenant ou un PV 28 Toutes les situations qui arrivent la permanence font l objet d un encodage et donc d une ouverture de dossier Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 34 re u du parquet un courrier est envoy la famille concern e l invitant se pr senter au SAJ si elle estime avoir besoin d aide et lui donnant une liste de services de premi re ligne avec leurs coordonn es Si les personnes ne r agissent pas dans un d lai d un mois le dossier doit tre cl tur Une offre de service est adress e aux int ress s lorsqu il appara t la lecture des proc s verbaux que la situation est en voie de r solution ou d j prise en charge par l aide sociale g n rale gt A chaque stade du SAJ si celui ci constate que le jeune et ou sa famille ne sont pas du tout collaborants et qu il n y a pas d tat de danger il doit cl turer son intervention Il s agit alors d une sortie du syst me gt A contrario si le jeune et ou sa famille ne collaborent pas d apr s les intervenants du SAJ mais qu il y a danger le SAJ doit solliciter le parquet pour recourir la contrainte En fonction de la d cision du parquet et de celle du juge il s agira d une sortie interne une bifurcation l int rieur du circuit de l A de la jeunesse passage de l a
181. e a n e il hausse le ton et regarde Madame dans les yeux mena ant Fatima c est une cata Qu elle se tienne carreaux hein je ne lui ferai aucun cadeau Elle me conna t je n aurai aucune piti Et si elle s en prend son enfant a va tr s mal se passer Durant le r quisitoire Madame B semble troubl e et puis e Le juge reprend la parole et explique dans un premier temps la demande du service mandat un service intervenant dans le milieu familial de passer la main un autre service disposant d une grille pour valuer les comp tences parentales Dans un second temps le juge tente en vain de dialoguer avec Madame B Juge C est chaotique la maison Madame B Oui Juge Quand vous entendez dire que vous ne voulez pas travailler sur vos difficult s que pouvez vous dire l dessus Madame B Je ne sais pas Juge Et quel est votre avis par rapport aux r quisitions du Procureur Madame B Je ne sais pas Les changes sont du m me type lorsqu il s agit des deux gar ons Si vous n avez rien dire j aimerais que vous repartiez avec quelque chose penser lance le juge qui encha ne en rappelant l origine du dossier les difficult s de cette maman prendre des d cisions pour ses enfants L avocate d A cha ne souhaite pas prendre la parole Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 94 Le juge annonce que le jugement sera rendu une v
182. e basant entre autres sur les constats et ventuelles propositions du service mais le service n est in fine quasiment jamais au courant si le dossier est cl tur En outre pour la plupart il n est pas fr quent que la fin de leur intervention soit suivie d une cl ture du dossier ils ont l impression qu il n y a rarement rien apr s eux 6 Le turn over des d l gu s Les d l gu s au SAJ comme au SPJ jouent aussi un r le dans les d cisions et plus globalement leur pr sence est importante en tant que tiers entre les intervenants mandat s et les b n ficiaires Pour l un des services interview s le turn over de ces d l gu s pose probl me car ils peuvent influencer consid rablement la d cision alors qu ils sont parfois peu exp riment s il y a certains d l gu s qui sont parfaitement leur place et qui font tr s tr s bien leur travail Mais il y a norm ment de turn over parce que les conditions de travail ne sont pas formidables Du coup on a toujours faire des jeunes qui recommencent z ro Et a c est un peu lassant aussi Et ils ont quand m me beaucoup dire mine de rien dans les d cisions dans les orientations Donc c est compliqu 7 Les r unions d valuation En cours de mandat de suivi des r unions d valuation s organisent avec les acteurs impliqu s le mandant et les int ress s Ces r unions permettent de faire le point d avancer de modifier ven
183. e cadre de l audience publique au tribunal et les mandats confi s aux services ont une dur e maximum d un an except pour certains services comme les SAIE dont le mandat est de six mois maximum renouvelable La mesure d aide contrainte comme le programme d aide dans le cadre n goci est renouvelable ind finiment A Bruxelles c est le juge de la jeunesse qui choisit le s service s qu il mandate et qui value le mandat avec celui ci ceux ci aux ch ances qu il fixe ch ances qui d pendent notamment de la dur e du mandat s il est de six mois le juge le service et les int ress s se reverront au minimum la fin des six mois En Wallonie c est le directeur de l Aide la jeunesse qui choisit le s service s et value la pertinence de son leur intervention valuation dont il fait rapport au tribunal au minimum avant l audience publique mais il peut aussi lui communiquer pendant l ann e M me s il a plus de marge de man uvre qu Bruxelles le directeur de l A de la jeunesse n est pas autoris mettre fin en cours d ann e un mandat ni confier un mandat un autre service sans que cela ne passe par le juge Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 115 Diff rents cas de figure Pr sence d un de plusieurs service s mandat s o Service intervenant dans le milieu de vie ou loignement du milieu familial via un service r sidentiel ou une famille d accueil
184. e cette d marche d valuation porte pour l essentiel sur la situation du jeune et de sa famille Au cours des entretiens tr s peu d interlocuteurs ont fait r f rence des donn es statistiques les services interview s connaissent en g n ral la dur e moyenne de leurs prises en charge car cela fait partie des chiffres indiquer dans le rapport d activit s rendu l administration chaque ann e Selon les cas ils connaissent aussi via les f d rations de services notamment les dur es moyennes les mani res de faire des autres services mandat s du m me type donc les SPF entre eux par exemple dans leur arrondissement voire dans les diff rents arrondissements N anmoins les donn es chiffr es et leur analyse la connaissance ventuelles statistiques ne paraissent pas interf rer dans les processus de d cisions il n y a pas de volont ni d incitant diminuer sa dur e moyenne de prises en charge avoir le m me taux de sortie que son homologue d c t etc Et mis part pour la r daction du rapport d activit s les intervenants ne semblent pas jongler avec les chiffres Ce constat vaut galement pour les autorit s mandantes au niveau des arrondissements et plus globalement au niveau de l administration de l A de la jeunesse Perspectives et pistes 195 Il est bien entendu que les donn es et les indicateurs statistiques ne peuvent constituer en eux m mes le crit re d valuation de l action
185. e dans les gens qui d cident Parce que c est de nouveau dire ah oui mais si on leur laisse la possibilit de le faire pendant six ans ils ne vont jamais s arr ter Mais enfin on a les m mes int r ts hein pendant qu un service s occupe tr s longtemps d une famille il ne s occupe pas d une autre donc on a besoin de place donc moi je ne vois pas ce qui nous pousserait gaspiller des choses comme gaspiller des places ou gaspiller des suivis Et pour moi le rythme des familles n est pas pris en consid ration quand on fixe des choses comme a Un juge de la jeunesse 4 La connaissance des services ext rieurs l Aide la jeunesse Une bonne identification des services de premi re ligne comme nous l indiquions pour le SAJ constitue galement un facteur important au niveau du juge de la jeunesse Selon l un des avocats rencontr s des situations pourraient se terminer 42 Accompagnement post institutionnel accompagnement apr s un passage en IPPJ pour les mineurs dit d linquants Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 91 gr ce au soutien de l cole d un centre de loisirs par l entr e dans un logement d cent par un soutien la parentalit etc Or les juges ne connaissent pas toujours les services existants Comme indiqu sur la sc ne 3 programme d aide SAJ conna tre les services ne suffit pas Il faut aussi que ces services soient disponibles et qu ils acceptent de p
186. e dans un centre d observation et ou d orientation Placer le jeune dans une famille ou chez une personne digne de confiance O O Q D cider dans des situations exceptionnelles que le jeune sera h berg temporairement dans un tablissement ouvert appropri en vue de son traitement de son ducation de son instruction ou de sa formation professionnelle A la diff rence de la situation wallonne le directeur du SPJ bruxellois n est qu un directeur de service et non un directeur de l Aide la jeunesse Il ne peut donc pas choisir l institution ou le service qui sera mandat pour la prise en charge le juge ayant d j fait ce choix lors de son jugement Le SPJ est donc un auxiliaire du juge mettant en uvre les d cisions prises par celui ci au pr alable Une fois qu il est saisi le juge de la jeunesse garde le dossier et a pleine comp tence pour d terminer les mesures prendre et pour suivre l volution de la situation il peut notamment en tout temps modifier les mesures Vill e et Van Keirsbilck 2009 En cas d urgence Si le m canisme est similaire en Wallonie article 39 du d cret et Bruxelles article 9 de l ordonnance les d lais varient d une r gion l autre Chapitre 1 Le syst me de l A de la jeunesse 17 En R gion wallonne les mesures prises en urgence ont une dur e de 14 jours mais peuvent tre prolong es pour 60 jours apr s ce moment l elles prennent
187. e le magistrat Ca ici on est tr s tr s tr s cheval l dessus le magistrat doit dire pourquoi on ouvre le dossier ce qu elle veut ou ce qu il veut qui change et ce que la famille doit atteindre comme point final pour dire ce moment l je fermerai le dossier Un SPJ D apr s ce SPJ dans son arrondissement c est acquis les magistrats explicitent effectivement les raisons de l ouverture du dossier et fixent des objectifs clairs Cela tant faut il s en tenir strictement aux objectifs de d part S ils sont atteints l intervention doit elle syst matiquement s arr ter Le d bat est le m me que sur la sc ne 3 programme d aide SAJ Les puristes vous diront partir du moment o les attendus du jugement ne sont plus d actualit il n y a plus lieu C est un peu simple hein a Mais c est vrai que dans la puret des principes si dans la motivation du jugement on vous explique voil l enfant est plac ou il y a une mesure d accompagnement pour telle ou telle chose en fonction de la motivation si ces l ments l ne sont plus l vous devriez fermer votre dossier Ce n est pas toujours le cas parce que dans le travail qu on a avec les familles etc on voit d autres param tres qui apparaissent Voil Alors est ce que malgr que ces param tres l alors que les autres ont disparu on doit garder le dossier Est ce qu il faut le fermer C est une question vous savez c
188. e n exclus pas que certaines choses v g tent Un juge de la jeunesse R capitulatif Le crit re de la pertinence de l intervention peut la fois constituer un facilitant aux sorties et un frein un facilitant quand l intervention ne produit pas d effets ou des effets ind sirables m me si les difficult s voire l tat de danger persiste des sorties peuvent alors tre d cid es strat giquement dans l espoir de d clencher quelque chose un frein quand l intervention semble inefficace mais que le danger est trop grand pour laisser l enfant dans sa famille dans ce cas c est le crit re de danger qui prend le dessus un frein quand l intervention semble utile avec le risque de d border au del des objectifs de d part et de rester pour une longue dur e dans l int r t de l enfant L intervention tend entra ner les conditions de sa perp tuation ce qui constitue un s rieux frein aux sorties Quand la pr sence d un service n est pas plus pertinente dans la situation il ne doit pas rester d apr s les interview s Dans les cas o il reste quand m me on peut parler de prises en charge trop longues Point d attention On touche la question de fond qui porte non pas sur la dur e de l intervention en tant que telle mais sur sa pertinence et son utilit par rapport au mineur et la famille Dans quelle mesure l intervention de AAJ permet elle effectivement de r pondre aux
189. e quoi S il n y a rien qui s est pass pendant un an comme intervention sp cifique du SP a veut dire qu on n a pas besoin du SPJ Et cette valuation est transmise au juge de la jeunesse Comme nous le soulignions dans les observations au tribunal sc ne 5 le calendrier scolaire guide le moment des valuations ce qui montre l importance accord e au bon d roulement de la scolarit Puisqu elle permet d valuer la situation et la pertinence de l intervention cette organisation semble favoriser les cl tures 4 Les sorties partielles ou pr sorties l homologation et la surveillance du SPJ La controverse autour de l homologation Le directeur peut convenir d une autre mesure qui recueille l accord des parties Il en informe le tribunal de la jeunesse et le conseiller L homologation de l accord par le tribunal de la jeunesse met fin aux effets de la d cision judiciaire D s l homologation la nouvelle mesure recueillant l accord des parties peut tre appliqu e par le conseiller Le tribunal ne peut refuser l homologation que si l accord est contraire l ordre public Article 38 4 du d cret Au sujet de la proc dure d homologation les avis divergent Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 119 Pour plusieurs acteurs aux fonctions diverses cette proc dure ne pr sente pas beaucoup d int r t n a pas beaucoup de sens pour les personnes concern es u je me sui
190. e saisine article 9 39 et l approche de l audience publique des propositions de renouvellement ou de non renouvellement de la mesure Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 80 Place dans le r seau Les substituts du Procureur du Roi interview s disent tre beaucoup en contact avec le SAJ videmment mais ils ont aussi des contacts avec le SPJ et le tribunal Au del de ces partenaires ils essayent de conna tre galement leur environnement les services agr s de leur arrondissement notamment mais ils manquent souvent de temps pour se d placer jusqu une institution pour participer un colloque etc La pr sence d un criminologue dans chaque parquet jeunesse permet en partie de pallier cela Le criminologue a comme fonction de justement travailler le r seau donc il va beaucoup aux r unions il va justement beaucoup faire des d marches pour conna tre bien chaque service conna tre leurs projets leurs projets p dagogiques savoir ce qu ils font qu on puisse avoir une meilleure information de ce qui se passe Un substitut du Procureur du Roi Voies de sortie possibles En amont Puisqu il re oit diverses informations demandes d intervention des personnes elles m mes signalements proc s verbaux le parquet constitue un filtre l instar du SAJ mais galement un pourvoyeur de l Aide la jeunesse gt Le substitut du Procureur du Roi classe une partie des signalements de
191. e temps n cessaire une restauration des conditions ducatives clarification de la place du p re et de la grand m re maternelle sociales et psychologiques pour un Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 45 retour en famille avec l aide du CPAS le temps n cessaire la mise en place d un soutien personnel psychologique et m dical et ducatif type SAIE en faveur de la maman une fois les enfants aupr s d elle Un bilan sera fait dans 3 mois Un bilan sera fait par l quipe SOS Enfants pour clarifier la situation de maltraitance psychologique et physique dont le PMS et le parquet parlent pour valuer comment les enfants voluent dans le milieu familial pour envisager les aides ventuelles mettre en place Nous ferons le bilan dans trois mois D est confi un service agr Ce placement a pour objectif d apaiser la situation conflictuelle entre m re et fils r fl chir un projet constructif pour D Madame participera aux entretiens du service Dans l int r t de D les possibilit s de maintien de la scolarit X et les modalit s de contact entre D et son fr re seront examin es Il existe diff rents types de programmes d aide Programme d aide avec service s mandat s o Intervention dans le milieu de vie services ambulatoires ou loignement du milieu familial services r sidentiels ou familles d accueil o AAJ ou hors AAJ Dans l A de
192. e un langage actuariel la probabilit et le risque appliqu des populations54 Ces nouveaut s tiennent pour une part aux avanc es technologiques et l estompement des finalit s sociales de la p nalit dans le contexte du passage d un tat social un tat social s curitaire o la s curit devient une fin en soi et la p nalit un instrument de r gulation dans une politique de r duction des risques 4 la diffusion de nouvelles technologies d identification et de classification du risque de surveillance et de contr le Le continuum correctionnel est progressivement remplac par le continuum de contr le jusqu r aliser l id al gestionnaire d une tra abilit des individus risques C est particuli rement dans le champ p nal et la politique carc rale que la th se de la diffusion du paradigme de gestion actuarielle des risques se trouve accr dit e surtout dans le contexte anglo saxon avec par exemple l orientation des d tenus vers les diff rents types de r gime carc ral ou la prise en compte explicite des statitistiques de r cidive selon le type de d lit et le profil des d tenus dans les d cisions de lib ration conditionnelle ou probatoire Le syst me p nal et carac ral se pr occuperait moins de corriger les individus dont il a la charge que de renseigner les niveaux de risque valu s chez ceux ci de sorte que l on passerait d une p nologie ax e sur l individu sa punition et ou so
193. ecourir la contrainte constitue donc une v ritable sortie de Aide la jeunesse Le SAJ l origine de la demande de saisine n est pas inform de la d cision du parquet Cela ennuie consid rablement l un des SAJ rencontr s dans le cadre de cette recherche La saisine du tribunal c est aussi une fa on de cl turer le dossier Si la saisine a lieu ok mais il pourrait arriver et c est arriv quelques fois qu il n y ait pas de saisine et on ne nous en informe pas On n a pas du tout de retour c est quelque chose qui m ennuie Si nous on demande une saisine c est parce qu on a des inqui tudes et puis c est int ressant de savoir Un SAJ Un des avocats interview s juge que dans son arrondissement les verrous pour arriver au tribunal fonctionnent bien Cela peut signifier deux choses que le SAJ ne demande pas le recours la contrainte de mani re inopportune et ou que le filtre du parquet est utile qu il permet que les situations pour lesquelles l intervention du judiciaire n est pas n cessaire n atteignent pas le stade du tribunal Pourtant d apr s un des juges de la jeunesse et un substitut du Procureur du Roi interview s il est rare que le parquet ne suive pas la demande du SAJ C est extr mement rare que quand le SA demande que le parquet saisisse le parquet ne saisisse pas ne f t ce que pour une question de responsabilit Le substitut qui d ciderait de ne pas le faire il p
194. eines centre de d tention Rejet de la permission de sortie en raison du d lit commis lors de la deuxi me permission deuxi me juge d application des peines maison centrale Le refus de dispenser une nouvelle permission un d tenu ayant faut s explique galement par la conception des permissions partag e par la plupart des acteurs de la commission Les permissions sont consid r es en effet comme un droit conditionnel et une faveur que le juge veut bien conc der lorsque des garanties minimales sont r unies Dans cette perspective un incident en permission fait la d monstration criante d une absence d volution et d une erreur de diagnostic Il signifie que le permissionnaire ne m ritait manifestement pas la faveur qui lui a t faite Il n en va pas diff remment pour l am nagement de peine l exception de la lib ration conditionnelle expulsion pour laquelle les exigences sont moins importantes l attribution et le bon d roulement des permissions de sortie constituent en effet aussi une condition d octroi d un am nagement de peine Il s agit d un crit re d appr ciation qui plaide en faveur du d tenu permissionnaire car celui ci s est montr la hauteur des attentes du juge En outre les permissions de sortie sont souvent l occasion d entreprendre des d marches d insertion et une opportunit pour affiner le projet d am nagement Dans les points positifs du dossier il y a des permi
195. ellement du circuit de l A de la jeunesse Chapitre 3 Constats et enjeux transversaux 162 a g n ralement on le sait Chercheur Si le dossier est vraiment cl tur ou non Mais c est rare qu il le soit en fait Parce que enfin sauf comme tu disais la majorit du jeune ou quoi mais un jeune par exemple qui va rentrer en famille c est rare que ce soit vraiment sans accompagnement Parfois ce n est pas nous mais on sait qu il y a un autre service qui va intervenir Effectivement je pense que c est plus facile de rentrer dans l Aide la jeunesse que d en sortir Un SAAE pratiquement tous les dossiers vont jusque 18 ans je dirais Un SPF Parfois le juge parle clairement d un placement avant m me le d marrage de notre travail le juge dit je suis tr s inquiet j essaye encore quelque chose avec la famille Je redemande de travailler avec cette famille mais si a ne va pas je place C est pour a que la question des fermetures de dossiers je trouve qu elle est particuli re parce que moi je n ai pas norm ment de situations rires de fermeture de dossier l interview parle de sorties du circuit de Aide la jeunesse On est un service de seconde ligne on vient souvent apr s qu il y ait eu beaucoup de choses qui ont t essay es Donc on ne travaille quand m me pas si souvent dans des situations o on peut dire que voil on peut fermer le dossier Sauf quand c e
196. elles que l enfant sera h berg temporairement hors de son milieu familial de vie en vue de son traitement de son ducation de son instruction ou de sa formation professionnelle o Permettre l enfant s il a plus de seize ans de se fixer dans une r sidence autonome ou supervis e et de prendre inscription au registre de la population du lieu de cette r sidence Une fois la mesure d cid e le juge passe le relais au directeur de l A de la jeunesse c est dire le directeur du Service de Protection Judiciaire pour mettre en uvre la mesure Le juge reprendra connaissance de la situation annuellement au moment de l audience publique Dans ce mod le le directeur de l A de la jeunesse dispose d un pouvoir de d cision puisqu il peut choisir lui m me l institution ou le service qui sera mandat pour la prise en charge En outre le directeur peut convenir d une autre mesure qui recueille l accord des parties Il en informe le tribunal de la jeunesse et le conseiller L homologation de l accord par le tribunal de la jeunesse met fin aux effets de la d cision judiciaire D s l homologation la nouvelle mesure recueillant l accord des parties peut tre appliqu e par le conseiller Le tribunal ne peut refuser l homologation que si l accord est contraire l ordre public Article 38 84 du d cret L homologation n est pas pr vue dans l ordonnance bruxelloise mais il arrive que les juges constatant la collabora
197. els et b n ficiaires et cela entre galement en contradiction avec la perception qui constitue aux yeux des intervenants un fait que des familles sont irr cup rables et ont par cons quent besoin d une aide long terme Le secteur doit donc clarifier sa position soit il continue de viser dans tous les cas l aide la plus courte possible et pour cela limiter davantage les renouvellements de 78 Mesure d accompagnement post institutionnel apr s un passage dans une Institution publique de protection de la jeunesse cela ne concerne donc que les mineurs dits d linquants 7 Services d intervention intensive en famille Perspectives et pistes 193 mandat para t constituer une piste int ressante soit il assume qu il est parfois pr f rable dans l int r t et pour la protection des mineurs que certaines familles fassent l objet d un accompagnement structurel et dur e ind termin e 7 Diagnostic partag Plusieurs acteurs ont fait part de leur souhait et de la pertinence qu il y aurait parler le m me langage et travailler sur base d une vision commune de l tat de danger et plus globalement de la situation du jeune et de sa famille En effet peu d interview s nous ont parl d outils servant cette mesure du danger Certains ont voqu l existence de grilles d valuation du danger d autres ont cit des r f rences th oriques clairantes pour eux mais tout cela d pen
198. en charge la r partition aide consentie aide contrainte les motifs de prise en charge et des comparaisons par arrondissement sont possibles Si ce stade l interpr tation des donn es existantes reste parfois lacunaire la DGAJ pr voit notamment de travailler avec les acteurs de terrain pour clairer certaines donn es on assiste effectivement au sein du secteur aux balbutiements de la r flexion sur les pratiques partir de donn es chiffr es l existence de ces statistiques n en demeure pas moins prometteuse pour le pilotage du secteur ainsi que pour la r flexion de terrain Une partie des nouvelles statistiques produites peut alimenter ce rapport notamment l effet d accumulation entra n par le fait que les entr es dans le secteur sont plus nombreuses que les sorties l origine des demandes re ues par le SAJ l importance des prises en charge d enfants de moins de 3 ans les dur es de prise en charge les motifs de prise en charge etc et le rapport en particulier les sch mas r alis s pourrait quant lui inspirer le travail venir autour des chiffres des donn es pertinentes non encod es pourraient l tre dans le futur etc Malgr la quantit d informations apport e par l encodage fait par les SAJ et les SPJ AAJ ne peut s en contenter Pour une vision globale du secteur il para t indispensable de collaborer avec les acteurs judiciaires et pour cela des accords entre Ministre de la justi
199. en particulier certains principes du d cret peu pertinents sur le terrain ils n ont pas pour autant propos de revirement total ni de changement drastique du syst me Au contraire ils ont essentiellement sugg r des am liorations la marge faisant tant t consensus tant t l objet de divergences entre acteurs En effet les propos des uns et des autres confortent l hom ostasie du syst me encore que ce terme qui voque l quilibre ne soit pas le plus appropri pour caract riser un syst me qui se per oit comme structurellement engorg amen agir dans une tension entre urgence des r ponses apporter et attente dans un r gime d incertitude o le risque z ro n existe pas faisant avec les moyens disponibles Nous reprendrons dans cette derni re partie du rapport neuf points qui nous semblent devoir faire l objet d une r flexion ventuellement assortie d actions et de choix de la part du secteur de l Aide la jeunesse Ces recommandations et interpellations issues de l ensemble de la recherche empirique ont t mises l preuve et d battues lors de l analyse en groupe finale Hypoth ses et questions adress es aux participants l analyse en groupe Le r f rentiel temporel de AAJ influence les m canismes de sortie L intervention est elle Perspectives et pistes 188 une mise sous surveillance et une proposition d aide dur e ind tremin e d
200. enseignants et des tablissements scolaires par la construction collective des preuves zonales non certificatives dans l enseignement primaire En amont la construction de ces preuves mobilise des directeurs d tablissements des diff rents r seaux en aval le retour des r sultats des preuves favorise au niveau des enseignants et des quipes ducatives une d marche de praticien r flexif 8l Il serait utile voire indispensable pour l A de la jeunesse de disposer de donn es sous forme de tableaux de bord Au regard du sch ma pr sentant les sept sc nes et les diff rentes bifurcations possibles il serait n cessaire de conna tre la r partition des flux et de pouvoir galement corr ler ceux ci aux caract ristiques des dossiers trait s Pour tre effectifs et pour que les acteurs concern s puissent se les approprier ces tableaux de bord devraient tre d clin s diff rents niveaux Au niveau central communautaire de l Aide la jeunesse Au niveau de chaque arrondissement Au niveau des autorit s mandantes Au niveau des services 81 Voir MANGEZ C Evaluer et piloter l enseignement analyse d instruments de la politique scolaire en Belgique francophone th se doctorale en sociologie Universit catholique de Louvain septembre 2011 Perspectives et pistes 196 Lors de la r daction de ce rapport peu de statistiques taient disponibles N anmoins la Direction G n ra
201. ent en cas de grosses difficult s Et alors c est vrai qu il y a des pratiques qui font qu on s y retrouve bien avec certains intervenants et donc le SAJ on a un peu moins travaill avec eux Un SAAE Chapitre 3 Constats et enjeux transversaux 155 Mais bon c est comme dans tout je vais dire il y a des relations entre les gens qui sont parfois des canaux de communication il y a des canaux qui sont plus efficaces que d autres videmment Un SAJ Au fur et mesure des ann es d exp rience vous cr ez des relations professionnelles plus agr ables avec certaines personnes qu avec d autres et c est vrai que bien souvent en tout cas moi quand j tais d l gu je ne le cache pas et je peux le redire n importe o c est clair que c tait parce qu on connaissait la personne et qu on avait eu des collaborations agr ables efficaces et tout fait respectueuses de chacun qu on avait parfois des places hein mais ceux qui respectent le syst me de la CIOC vous pouvez danser sur votre t te vous n y arrivez plus Un SPJ Pour la majorit des acteurs rencontr s il est impensable d envisager avancer la sortie d un jeune afin de lib rer une place pour un autre jeune Toutefois un SAIE nous dit le faire de temps autre quand il s agit d un jeune en autonomie pour lequel tout se passe bien De m me un SAJ fait galement le choix de mettre fin plus rapidement certaines prises en charge pour donner
202. ent satur D o l int r t de s interroger sur les facteurs processus et m canismes qui permettent de comprendre les non sorties de l Aide la jeunesse les processus d entr e ayant d j en bonne partie t investigu s et document s Cette recherche sur la probl matique des m canismes de non sorties de l A de la jeunesse pour les mineurs en difficult ou en danger les mineurs d linquants ne faisant pas partie de l objet d tude est donc n e d une double pr occupation thique d une part en lien avec les principes qui r gissent le secteur et qui viennent d tre cit s d sinstitutionnalisation d judiciarisation et gestionnaire et pratique d autre part en lien avec l importance du flux g rer dans le secteur et la recherche de pistes pour r duire celui ci ou faciliter son traitement In fine l identification des m canismes de non sorties vise aider les acteurs de terrain les responsables de l administration et les responsables politiques mieux g rer les flux en travaillant sur ces m canismes N anmoins les buts de syst me ou pr occupations gestionnaires de l organisation ne peuvent tre vis s de mani re d sincarn e sans prendre en compte les buts de mission qui sont d aider des mineurs et leur famille sortir d une situation de danger de difficult Les sorties ne peuvent donc constituer un but en soi Elles sont pertinentes et souha itables dans cert
203. ent si c est la demande du jeune Chercheur Et que pensez vous de la prolongation des mesures apr s dix huit ans a en aide bien certains mais moi je reste quand m me partisan d une demande du jeune Je peux comprendre et a je trouve chouette que le jeune dise moi j ai encore besoin d un coup de main pour a a et a mais on me dit que je dois aller au SAJ tout recommencer alors que vous je vous connais depuis que j ai six ans Je suis sensible a et je dis ben OK moi je veux bien continuer te donner un coup de main d linquant ou mineur en danger du reste hein c est le m me prix Moi je suis d accord Mais alors l autre jour par exemple le Procureur du Roi demande une prolongation de mesure pour une gamine qui va avoir dix huit ans en t et un suivi d un COE pour toute la famille il y a quatre filles Et donc elle va devenir majeure les trois sont plus jeunes et alors le Procureur du Roi dit moi je demande une prolongation des mesures pour que la guidance continue s tendre sur toute la famille et que celle qui va devenir majeure soit oblig e d y participer La fille dit moi je n ai pas du tout envie je serai pr sente aux entretiens de famille mais l entretien individuel je n en ai rien faire je veux plus Je peux comprendre cette attitude l et je trouve que l c est contre productif Et esp rons qu on leur ait donn suffisamment d outils que pour avoir envie d
204. entes place le juge dans une position d licate Comme ce juge dont nous avons observ plusieurs audiences publiques exasp r car il n avait pas re u le rapport du service mandat avant l audience et on demande au juge d avoir l air de savoir de quoi il parle Ce qui g ne un juge de la jeunesse d un arrondissement wallon c est le fait que les institutions envoient g n ralement leur rapport au directeur de l A de la jeunesse SPJ qui ne le transmet pas n cessairement au juge et s il le fait c est parfois sous forme de r sum Ce que re oit le juge est donc une r appropriation du texte et non le document brut r dig par les intervenants mandat s Et alors aussi il y a d ailleurs tout un d bat sur le fait que les institutions ne peuvent pas nous envoyer directement un rapport sur la situation parce qu ils doivent passer par le Service de Protection Judiciaire qui d cide de nous l envoyer ou de ne pas nous l envoyer ou de le r sumer sa fa on Ce qui fait qu on se trouve avec un filtre qui est toujours d sagr able parce que quand on rapporte la parole d un autre elle est presque toujours modifi e sauf recopier texto Chercheur Donc vous ne recevez pas de rapport directement des institutions En principe non Sauf parfois certaines institutions le font Il y a tout un d bat juridique l dessus pour savoir qui mandate etc Et il y a des juristes qui s amusent emp cher que ces
205. ents m canismes et logiques qui conditionnent les processus et d cisions de sortie du syst me de prise en charge une trentaine d entretiens ont t r alis s avec le r seau des acteurs impliqu s conseillers et d l gu s en chef du Service d Aide la Jeunesse directeurs et d l gu s en chef du Service de Protection Judiciaire intervenants responsables d institution magistrats et avocats dans trois arrondissements judiciaires Bruxelles Li ge et Nivelles ainsi que des observations non participantes de s quences du processus d cisionnel audiences publiques au tribunal de la jeunesse et r unions de formalisation au SAJ Cette deuxi me phase visait la confrontation entre le syst me con u et le syst me v cu par les acteurs Dans la confrontation du syst me con u au syst me v cu les divers inrerlocuteurs rencontr s ont mis en lumi re des facilitants et des freins aux sorties ainsi que des facteurs qui influencent pas n cessairement de mani re univoque les processus de d cision Ces multiples facteurs peuvent tre regroup s par niveau institutionnel ex de frein aux sorties la possibilit r glementaire de renouveler ind finiment la majorit des mandats organisationnel ex de facilitant l organisation d une permanence sp cialis e au sein des SAJ facteurs li s aux fonctions et aux cultures professionnelles ex de facteurs pouvant constituer un frein ou un facilitant vision large ou r
206. eptent Et moi je trouve que a devrait tre interdit a fausse tout Je pense qu il y a aussi parfois des juges qui ont eu les parents quand ils taient enfants Il y a pas mal de reprises de dossiers quand m me et donc ils les ont connus enfants et ils les suivent quand ils sont parents Et du coup probablement c est plus difficile de prendre des d cisions enfin je ne sais pas C est pour a que je disais l ce sont des crit res parfois plus subjectifs Ou aussi qui connaissent les familles depuis tr s longtemps et qui n ont pas le m me regard que nous enfin je ne sais pas Je pense que l il y a des crit res plus subjectifs C est plus de humain humain Moi j ai l impression Les dossiers de b b s de jeunes filles qui ont t connues au tribunal comme tant elles m mes mineures et en g n ral mineures difficiles ces dossiers l ils sont difficiles fermer et pourquoi Parce qu au tribunal automatiquement quand une fille a un b b c est le m me juge donc le m me juge voit la maman comme mineure et la voit dans la cadre de m re de son enfant Et donc on peut avoir certains magistrats en particulier qui d j au moment o le dossier s ouvre pour le b b vous disent d j l avance je vais prendre les dossiers les plus horribles les b b s maltrait s ce n est pas possible que a soit la m re a doit tre le p re parce que elle je la connais Donc avec un pr
207. er qui celui ci peut aller chercher Si plusieurs situations sont compl tes le juge fait alors appel d autres crit res Par exemple le deuxi me juge observ commence toujours par les 38 aide contrainte pour les mineurs en danger ce qui suppose qu il termine par les 36 4 mineurs dits d linquants Comme leur nom l indique les audiences sont publiques a priori n importe qui peut y assister apr s s tre pr sent l huissier Mais durant nos observations nous n avons pas constat la pr sence de personne ext rieure si ce n est plusieurs avocats qui assistaient des audiences ne concernant pas leur s client s Premi re s rie d observations juge 1 la situation d A cha la demande du juge l huissier de justice va chercher Madame B dans la salle d attente C est le cinqui me dossier de la journ e Face au juge il y a trois si ges gauche et trois si ges droite Madame s installe au milieu des trois si ges de droite Le c t droit est celui o s installeront tous les parents majoritairement des m res pr sents aux audiences publiques observ es Les jeunes Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 93 accompagn s parfois d un ou deux intervenants s installent quant eux du c t gauche de la salle Les avocats se trouvent pour leur part derri re leur s client s Quand il n y a pas de jeune l audience soit parce qu il a moins de 12
208. erroger sur le r le du parquet r el filtre garant d une appr ciation plus stricte de l tat de danger ou simple escale pour les dossiers sans r elle incidence sur le parcours de ceux ci Bien s r entre ces deux extr mes il peut y avoir plusieurs sc narios Les missions de l Aide la jeunesse et les crit res qui justifient son intervention sont aussi questionner La prise en charge et ou sa poursuite se justifient elles parce que le jeune rencontre des difficult s est en danger ou notion beaucoup plus large parce que c est dans l int r t du mineur selon les professionnels La seule volont des b n ficiaires de voir l aide se poursuivre est elle suffisante pour prolonger la prise en charge Synth se Pour viter les renouvellements l infini de certaines prises en charge ne faudrait il pas envisager d largir les mandats non renouvelables qui existent d j pour quelques mesures API Code M et intervention d un SIIF Si cette pratique pr sente plusieurs avantages elle entre aussi en contradiction avec le rythme des familles et la sensation d une s rie d acteurs per ue par ceux ci comme un fait que certaines familles sont irr cup rables Comment le secteur de l Aide la jeunesse se positionne t il par rapport cela Soit il continue de viser dans tous les cas l aide la plus courte possible et pour cela limiter davantage les renouvellements de mandat para t constituer u
209. ervices et autorit s mandantes Une des caract ristiques du secteur de l AAJ comparativement d autres terrains de l action sociale r side dans le fait qu on ne met pas des situations en stand by en stock la philosophie est en tout cas de revoir les situations de se poser la question de la cl ture au minimum une fois par an de lutter contre les situations dormantes A l inverse dans le milieu carc ral par exemple des d tenus ont des peines incompressibles et on ne se pose pas la question p riodiquement d un ventuel am nagement de peine Ces d tenus ne sont pas admissibles pour un am nagement de peine ils ne peuvent pas introduire de demandes leurs dossiers ne doivent donc pas tre examin s par les juges d application des peines ce qui r duit le flux traiter En ce qui concerne les demandeurs d emploi dans le cadre des politiques d activation un d bat est en cours propos de la pertinence de la cr ation d une cat gorie MMPP personnes ayant des probl mes d ordre m dical mental psychologique et psychiatrique qui rel verait d un traitement diff renci et serait dispens e d une partie des obligations ordinaires 4 L valuation de la situation et l appr ciation de l tat de danger L valuation de la situation et l appr ciation de l tat de danger constituent en quelque sorte la bo te noire dans la bo te noire ayant d j fait l objet de
210. es Service de la Recherche du Secr tariat g n ral Minist re de la Communaut fran aise Revue trimestrielle Et 2008 Dossier r alis sur base du travail de Fran oise MULKAY et Michel VANDEKEERE Observatoire de l Enfance de la Jeunesse et de l A de la Jeunesse Adresse URL http www faitsetgestes cfwb be anciens_annees2 asp LA PIERE R K Attitudes Vs Actions Social Forces vol 13 n 2 1934 pp 230 237 Minist re de la Communaut fran aise Direction g n rale de l Aide la jeunesse rapport d activit 2001 Question de principes Le SAJ de Bruxelles se pr sente brochure Service d Aide la Jeunesse de Bruxelles Bruxelles Adresse URL http www caaj cfwb be index php id 3036 TOURNIER P V 2011 Quand l crou n est plus tout fait ce qu il tait Composition et volution de la mosa que du placement sous crou 2005 2011 in Pierre Victor Tournier La dialectique carc rale Paris L Harmattan coll Criminologie 2012 para tre Bibliographie 199 Vill e C Van Keirsbilck B L aide la jeunesse en R gion de Bruxelles Capitale Ordonnance du 29 avril 2004 de la Commission communautaire de la r gion de Bruxelles Capitale relative l aide la jeunesse M B 1er juin 2004 Journal du Droit des jeunes n 287 septembre 2009 Adresse URL http www jdj be public_archives JDJB287 pdf 2 Monographies ARBORIO A M FOURNIER P L observation direct
211. es d orientation ducative COE Les Centres d orientation ducative ont pour mission d apporter aux jeunes leurs parents ou leurs familiers un accompagnement social ducatif et psychologique dans le milieu socio familial ou apr s l accompagnement une mise en autonomie Centres d observation et d orientation COO Les Centres d observation et d orientation accueillent et duquent des jeunes qui pr sentent des troubles ou des comportements n cessitant une aide sp cialis e en dehors de leur milieu familial et justifiant par leur gravit l observation l analyse approfondie et une action sp cifique visant au d passement de la crise par un encadrement adapt cette fin Centres de premier accueil CPA Les Centres de premier accueil organisent l accueil et l ducation de jeunes qui n cessitent une aide sp cialis e en dehors de leur milieu familial et plac s pour la premi re fois ou apr s un premier placement en CAU Services d accueil et d aide ducative SAAE Les Services d accueil et d aide ducative sont appel s remplir les missions suivantes organiser l accueil et l ducation de jeunes qui n cessitent une aide sp cialis e en dehors de leur milieu familial mettre en uvre des programmes d aide en vue de la r insertion de ces jeunes dans leur milieu de vie apporter une aide aux jeunes et aux familles en difficult par des actions socio ducatives dans leur milieu de vie
212. es effectives 37 de premi re ligne peut elle tre conseill e S agit il d une situation d j connue L appr ciation de la situation de danger et les incertitudes justifient elles un compl ment d investigation d faut d un r f rentiel tablissant des crit res d analyse de la situation c est le raisonnement par abduction soit la m moire des cas pr c dents Champy 2011 autrement dit le savoir exp rientiel du d l gu en concertation avec le d l gu en chef et le conseiller qui pond re les r ponses ces nombreuses questions en un jugement global Bien entendu le primat de l abduction doit se comprendre en r f rence la nature prudentielle du travail social Champy 2011 qui comporte un degr tr s important d incertitude tant du point de vue de la d finition des situations que des effets y compris politiques juridiques quid de la responsabilit civile et p nale des d l gu s et conseillers sociaux des processus d cisionnels sur l humain Cette nature prudentielle du travail social invite donc rejeter une objectivation compl te des pratiques marqu es principalement par l incertitude des valuations et des r sultats et favoriser par contre un partage de ces savoirs exp rientiels et une socialisation professionnelle tourn e vers l acquisition de ces derniers 2 Interrog s sur la question des crit res d valuation de la situation les interlocuteurs rencontr s au nivea
213. es modalit s de l aide octroy e par le conseiller du SAJ ou le directeur de l Aide la jeunesse et sollicite un arbitrage du tribunal de la jeunesse Enfin le tribunal intervient pour les mineurs d linquants mais pour rappel ceux ci ne font pas partie de l objet de cette recherche 2 TULKENS F et MOREAU T Droit de la jeunesse Aide Assistance Protection Bruxelles De Boeck et Larcier 2000 pp 430 431 Chapitre 1 Le syst me de l Aide la jeunesse 19 1 2 2 D autres acteurs incontournables mais non mandants Le Service de Protection Judiciaire SPJ Le SPJ intervient quant lui en aval des d cisions du tribunal de la jeunesse qu il est charg de mettre en uvre Le SPJ apporte ainsi une aide aux jeunes et aux enfants consid r s en danger lorsqu aucune aide pour faire cesser la situation de danger n a pu se mettre en place de mani re accept e dans le cadre du SAJ et que le tribunal de la jeunesse a d intervenir par jugement pour imposer une mesure Le SPJ exerce aussi des missions l gard des jeunes qui sont poursuivis du chef d un fait qualifi infraction commis avant l ge de 18 ans et pour lesquels le tribunal de la jeunesse intervient Le directeur de l Aide la jeunesse dirige le service de protection judiciaire Ce service comprend une section administrative ainsi qu une section sociale compos e de d l gu s et coordonn e par un ou plusieurs d l gu s en chef Les d
214. es ne sont plus collaborantes et il y a danger selon les intervenants mais le SAJ est r ticent demander la saisine du tribunal ce qui est contraire l esprit du d cret Il faudrait donc tre plus strict pour viter ces situations d entre deux que les intervenants vivent comme des situations qui tra nent sans que le b n fice de l intervention ne soit tabli 9 Outils et d marche d valuation collective Il peut sembler paradoxal de sugg rer le d veloppement et le renforcement d une culture des outils et des d marches d valuation collective au sein de AAJ tant on a vu la d marche d valuation semble permanente En effet de l entr e la sortie de la prise en charge sur les diff rentes sc nes qui peuvent baliser le parcours d un mineur et de sa famille au sein de l AAJ les intervenants autorit s mandantes comme services mandat s ne cessent de s interroger la fois sur le diagnostic ou l analyse de la situation et sur les r ponses les plus pertinentes y apporter De nombreux moments sont tablis ch ance r guli re comme les r unions d valuation les audiences les rapports d volution sans m me voquer les nombreuses r unions entre d l gu s d l gu s en chef et conseillers les r unions d quipe et les nombreux changes informels entre les intervenants pour faire le point et le cas ch ant r orienter red finir ou cl turer l intervention Il appara t qu
215. es parents d ficitaires et on sait qu il faudra les garder l il dans l int r t des enfants Ou bien l intervention doit elle tre courte limit e dans le temps en se focalisant sur la r solution de la situation particuli re qui la justifi ou tout le moins sur la r duction acceptable du risque Dans l AAJ la logique pr dominante est celle d une attention la la singularit de chaque cas pour laquelle la solution la plus d quate est recherch e en fonction des ressources disponibles mais qu en est il de l ventualit d une priorisation des publics Quels sont les publics prioritaires dans la liste d attente Qu est ce qui justifie l intervention de l AAJ Une demande de la famille suffit elle justifier l intervention Comment d terminer l tat de danger Utilisez vous des grilles d valuation Quelles sont les questions se poser pour d terminer si on peut mettre fin ou pas l intervention Qu est ce qui justifie la prolongation Faut il des mandats pr cis imp ratifs et dur e d termin e ou des mandats larges it ratifs et renouvcables Une prise en charge n est pas gale une prise en charge Certains dossiers restent ouverts alors qu ils sont dormants Pr sence d une culture de l valuation chiffr e dans le secteur Est ce que c est la demande qui justifie l offre ou est ce que l offre quand on l augmente entra ne
216. es priv es faire part de ses inqui tudes au jeune le bousculer un peu mais au moment de l audience c est bien la parole du jeune qu il lui revient de porter quelle qu elle soit Mais il y a une mani re de faire passer les choses aussi hein Je dis au juge moi ce que je vous demande ce n est pas de dire oui au jeune Ce que je vous demande c est que si vous ne dites pas oui au jeune vous lui expliquiez pourquoi Pour que moi mon boulot soit plus facile pour lui expliquer ce qu il faut changer ce qui devrait voluer Il y a peut tre des choses qu il ne peut pas changer lui Et l c est les parents et l entourage qui doivent le changer Mais lui sa position c est de vous demander quand m me Et il croit que 9 La volont des b n ficiaires de poursuivre Comme sur d autres sc nes d apr s diff rents acteurs un facteur pouvant emp cher la cl ture de l intervention est le fait que les personnes insistent pour que l aide continue Mais est ce un motif suffisant pour laisser un dossier ouvert i non non non moi j ai encore besoin de ce regard ext rieur je n ai pas tout fait nn confiance en nous il ne faut pas que l aide s arr te Un avocat u ce n est pas parce qu on est dans le judiciaire que les familles disent tant mieux c est fini Il y a des familles qui disent non a m a permis de je voudrais encore bien pouvoir b n ficier
217. es terrains 178 N anmoins l exception de M Herzog Evans qui indique une faiblesse du contr le des d cisions d application des peinesf les recherches effectu es jusqu pr sent sur les juges d application des peines tendent montrer une certaine homog n it d cisionnelle Ainsi L Le Caisne tente de d montrer le caract re homog ne progressif lin aire et construit de l attribution des mesures d application et d am nagement de peine au sein de la maison centrale de Poissy Pour sa part D Fassin s int resse en maison d arr t la dimension minemment morale du travail d cisionnel du juge d application des peines qui hi rarchise de mani re r guli re au moyen de crit res standardis s les conduites et les comportements des d tenus Enfin P V Tournier porte son regard dans une tude statistique longitudinale effectu e dans le ressort de la Cour d appel d Amiens sur les taux g n raux d attribution des mesures d application et d am nagement de peine sans sp cifier les ventuelles diff rences d cisionnelles entre juges d application des peines 1 Notre recherche r alis e en France se d marque quatre points de vue au moins des pr c dentes recherches consacr es aux juges d application des peines D abord elle s appuie sur un travail ethnographique qui conjugue la fois entretiens semi directifs conduits avec des juges d application des peines N 4 qui sont toutes des femmes ce qui
218. est une question d appr ciation Un SPJ lorsque l on a constat une situation de danger ce sont des crit res tr s stricts et normalement lorsqu on r appr cie la situation c est toujours ces m mes crit res tr s stricts qui doivent tre pris en consid ration Donc si ces crit res l ont chang et qu ils ne sont plus de cette rigueur normalement on devrait dire c est termin Et tr s rarement on a le courage de Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 90 le faire on veut encore garder l enfant pour tre s r que tout tout tout ira bien alors que les crit res de danger n existent plus Un juge de la jeunesse Je trouve que ce qui est difficile c est dans les placements qui ont dur longtemps Ce n est pas facile et on vit a pas tr s souvent mais r guli rement Des parents qui un moment donn viennent assez l gitimement demander des comptes en disant bon OK le dossier s est ouvert parce que A B C D Bon ben A B C a a d j totalement disparu D on s est vachement am lior s Jusque quand nos enfants vont tre plac s Et je trouve que a c est difficile de red finir des crit res pour certains On entre dans les difficult s psychologiques psychiatriques des parents mais o on ne sait pas toujours objectiver Et je trouve que l c est difficile un moment donn de dire on prend le risque Ces enfants sont en institution depuis six ans O
219. estrictive du danger impact de l intervention et effets suppos s de la poursuite ou de la cl ture facteurs li s aux relations entre professionnels et b n ficiaires ex de frein attachement r ciproque et enfin des facteurs li s aux ressources caract ristiques comportements et v cus des familles tels que per us et valu s par les intervenants ex de freins difficult s multiples n cessit qu une personne ext rieure impose ses d cisions ex de facilitants pr sence d un r seau mobilisable remise en question ex de facteur dont l influence varie ge du jeune Troisi mement pour approfondir les constats discuter des enjeux et des pistes Synth se d am lioration du syst me une analyse en groupe a galement t organis e avec les interview s Elle a confort la plupart des enseignements tir s de l analyse des entretiens ce qui explique qu un chapitre ne lui ait pas t consacr Quatri mement le travail empirique s est doubl d un travail analytique et th orique dans le cadre d un s minaire Cat gorisation des publics et gestion des flux organis au sein du Centre d Etudes Sociologiques r unissant une dizaine de chercheurs abordant cette probl matique partir de leurs terrains respectifs travail social en justice gestion des populations carc rales aide sociale accompagnement des demandeurs d emploi Des apports de ce s minaire sont pr sent s dans le chapi
220. et dans ce cadre on pourrait imaginer que sa d cision soit de mettre fin l intervention du secteur gt Comme au SAJ le juge peut choisir le Code M comme mesure encadrement du retour en famille apr s placement pour une dur e d un an maximum Cette mesure peut tre consid r e comme une pr sortie ou comme une mani re de prolonger l intervention 5 2 Le syst me v cu En pr ambule notons que nous ne reviendrons pas sur l intensit du suivi les sp cificit s de certains services ou mandats l influence des services mandat s dans la poursuite ou la cl ture de l intervention la sortie partielle qu est le Code M trait s dans la sc ne 3 ni sur l valuation de la situation et l appr ciation de l tat de danger abord es dans le chapitre 3 Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 88 Voici les 18 points qui composeront cette section 1 Le r le limit du juge de la jeunesse en mati re de sorties 2 La clart du mandat et des attentes du juge envers les int ress s 3 Les dur es renouvelables et exceptionnellement non renouvelables 4 La connaissance des services ext rieurs l AAJ 5 Les r unions d valuation audiences publiques et audiences de cabinet 6 La transmission de rapports au juge de la jeunesse 7 Le fonctionnement du tribunal de Bruxelles par connexit 8 Le r le de l avocat 9 La volont des b n ficiaires de poursuivre 10 Le besoin pour certains
221. eunesse par des proc s verbaux ou des renseignements qui pourraient m tre donn s par le coll gue du parquet d instance quoi Un avocat g n ral pr s la Cour d appel 5 Attitude de la d fense L attitude de la d fense constitue un facteur influen ant les processus de sortie d apr s l un des avocats g n raux rencontr s 771 ce qui peut faciliter les sorties je crois c est aussi l attitude de la d fense Je pense que c est pour a que je suis tr s favorable avoir de bons avocats je ne les vois pas du tout comme des ennemis des avocats peuvent faire valoir des arguments pour sortir du syst me Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 128 remettre en question le fait qu il y ait toujours l tat de danger remettre en question le fait qu il r y ait encore besoin de la contrainte Un avocat g n ral pr s la Cour d appel 6 R quisitions de l avocat g n ral allant dans le sens d une sortie de AAJ D apr s les entretiens il arrive quelques fois par an que les avocats g n raux formulent leurs r quisitions dans le sens d une cl ture Mais il leur arrive aussi de consid rer que l intervention a t trop courte Chercheur Est ce que cela vous arrive de sugg rer d arr ter de faire sortir finalement la personne du circuit de l Aide la jeunesse Ah oui oui oui Heureusement Mais l aussi si je pense m orienter vers cette d cision l je t l phone
222. fant dont l int grit physique ou psychique est expos e directement et actuellement un p ril grave et d faut d accord des personnes vis es l article 7 alin a 1er le tribunal de la jeunesse peut soit prendre une mesure de garde provisoire pour un d lai qui ne peut exc der quatorze jours soit autoriser le conseiller placer provisoirement l enfant de moins de quatorze ans pour un terme qui ne peut exc der quatorze jours D cret du 4 mars 1991 Chapitre 1 Le syst me de l A de la jeunesse 21 1 2 3 Les services mandat s 4 Services agr s Les services agr s et subventionn s remplissent des missions de service public Ils disposent d une autonomie relative dans la d finition de leur projet p dagogique comme dans les crit res d acceptation de leurs missions et de s lection de leur public Cette autonomie relative tout en favorisant le dynamisme et la diversit des services peut aussi alimenter des ph nom nes de transaction l gard des autorit s mandantes Centres d aide aux enfants victimes de maltraitance CAEVM Ces services en collaboration avec les quipes SOS Enfants ont pour mission d organiser en permanence et si n cessaire en urgence l h bergement d enfants pour lesquels on suspecte ou on a constat des maltraitances d offrir ces enfants l aide sp cialis e et pluridisciplinaire dont ils ont besoin et d laborer un programme d aide mettre en
223. fs d une d cision de r int gration familiale c est de ne pas ajouter une d stabilisation en plus une vie qui a d j t tr s tr s tr s compliqu e avant La politique du tribunal c est on prot ge quand m me l ancrage de l enfant dans une famille o il a du bon maintenant M me si les parents se sont bien retap s c est beaucoup trop risqu de remettre tout a en question Le d calage par rapport l id al du maintien ou du retour en famille et la r alit du terrain est galement pr sent dans d autres services chez d autres intervenants Un SAAE rencontr par exemple nous a donn la dur e moyenne de ses placements entre 8 et 12 ans et le nombre de r int grations familiales trois en 3 ans Un COE nous a expliqu que pour le rapport d activit s annuel un classement des diff rentes sorties tait op r Dans la cat gorie objectifs atteints il ne s agit pas n cessairement de maintiens ou de retours en famille Si on dit voil on a r ussi un placement c est objectif atteint Si on va demander la DGA ils ne trouveront pas du tout que c est un objectif atteint a n a rien voir avec le d cret 91 etc L objectif atteint pour eux c est une r int gration familiale Mais pour nous si on se dit il faut que l enfant puisse voluer le moins mal possible c est objectif atteint Dans objectifs atteints il peut y avoir des jeunes qui ont t plac s en SRJ en acco
224. ge la donne aussi dans le travail qu on peut faire avec une famille C est dire que dans l investissement qu on peut d j voir avant m me de les rencontrer Cette CIOC a d shumanise Et m me au niveau du travail de r seau je trouve que a d shumanise quelque chose a limite les contacts Un COE Je n ai pas peur de dire que je n ai jamais travaill mes admissions dans l ordre de ce foutu outil qu est la CIOC Je vais tre tr s franc la CIOC je ne l ai plus ouverte depuis 6 mois maintenant Je ne m en occupe plus a ne fonctionne pas j ai perdu des heures et des heures essayer de Mais m me lorsqu il y avait la CIOC je ne prenais pas a n avait aucun sens Je me souviens qu en hiver dernier lorsque j ai t la derni re fois si j avais d prendre les demandes dans l ordre je pense que je commen ais de traiter celles de septembre de l ann e pr c dente allez a va Peut tre bien que le gars tait devenu majeur depuis lors Un SAIE Za on a mis en place la CIOC Il y avait des objectifs extr mement louables a ne fonctionne pas du tout Tout ce que a demande c est du boulot en plus pour encoder c est tout Le reste Oui allez on a une id e mais bon On a une id e des places disponibles ou pas mais a ne correspond jamais la r alit Un SAJ Quand vous avez des penseurs la place de gens du terrain vous avez un hiatus entre ce qui se vit au quotidien e
225. gnalement par un tiers proc s verbal du parquet Mais le week end ou en soir e en cas d urgence puisque le SAJ est ferm c est par le parquet que l on peut ventuellement entrer dans le syst me Celui ci peut imposer un placement pour une dur e de 24h maximum non renouvelable et d cider de saisir le tribunal de la jeunesse dans le cadre de l article 39 Wallonie ou 9 Bruxelles pour que celui ci impose un placement dans l urgence le tribunal s il est saisi peut aussi juger que l article 39 9 ne se justifie pas Quant aux possibilit s de sorties on en d nombre une vingtaine Mais toutes les sorties identifi es n ont pas la m me signification Il y a des sorties compl tes du syst me l aide s arr te le dossier est ferm le jeune n est plus pr sent dans les chiffres de l Aide la jeunesse des sorties internes qui ne veulent pas dire que les int ress s quittent le syst me les sorties d un service la prise en charge le mandat se termine et les bifurcations passage de l aide n goci e l aide contrainte et vice versa et enfin ce que nous appelons des pr sorties qui sont en fait des mesures all g es pouvant laisser pr sager une potentielle sortie du syst me Ces diff rents types de sortie peuvent avoir lieu sur sept sc nes la permanence du SAJ apr s l investigation du SAJ suite un programme d aide au SAJ au parquet jeunesse au tribunal de la jeunesse
226. gravit de la situation ne permet pas d apporter une aide dans le milieu familial de vie du jeune et qu un loignement du mineur s impose le jeune peut provisoirement tre plac soit dans une famille d accueil soit dans un service d h bergement Dans le m me temps comme mentionn pr c demment il convient de ne pas perdre de vue le caract re suppl tif et sp cialis du secteur de l A de la jeunesse Celui ci n a pas pour vocation en principe et en fonction du d cret d intervenir aupr s de tous les mineurs mais seulement lorsque les difficult s rencontr es par ceux ci ne peuvent tre g r es dans leur cadre familial et en cas d impossibilit d intervention des services relevant de l aide g n rale dite de premi re ligne et donc de n cessit d une intervention sp cialis e Point d attention D embl e on peut pointer la tension entre d une part le caract re suppl tif et sp cialis de l Aide la jeunesse qui doit conduire n intervenir qu en dernier recours et d autre part le fait que l AAJ soit d acc s direct et constitue le r ceptacle potentiel et souvent incontournable pour toute demande et signalement concernant un mineur Autrement dit on peut identifier une tension entre la mission sp cialis e de AAJ et le fait que l AATJ se voit de facto confier une mission g n raliste de plaque tournante et de premier accueil pour l aide aux mineurs Un des SAJ
227. harge ainsi qu celles qui pourraient ventuellement arriver 4 2 2 La prise de risques et la responsabilit La prise de risques est inh rente aux m tiers des interview s Mais qu en disent ils Comment vivent ils et comment g rent ils cette prise de risques et les responsabilit s qui en d coulent Quels sont les l ments susceptibles de faciliter ou au contraire de freiner la prise de risques Du c t des mandants Motiver ses d cisions Prendre ses responsabilit s ce n est pas uniquement mesurer le risque et assumer une prise de risques c est aussi pouvoir motiver ses d cisions et pouvoir les expliquer au jeune qui viendra peut tre un jour demander au mandant de justifier ses choix Chapitre 3 Constats et enjeux transversaux 146 Chercheur Et est ce que parfois au moment de prendre cette d cision de proposer un renouvellement ou un non renouvellement est ce que la notion de responsabilit est pr sente chez le d l gu ou chez le directeur Bah je pense que c est quelque chose qui nous suit qui nous poursuit tout le temps dans notre travail Moi je trouve que c est un bon r flexe c est peut tre go ste de parler comme a mais moi je trouve que c est un bon r flexe de se dire tiens j ai moi je dis toujours prendre une d cision pour un enfant je me dis plus tard je n aimerais pas croiser l enfant qui me dit pourquoi vous avez pris cette d cision et pas celle l ou que V
228. i rend plus difficile un nouvel am nagement La progressivit commande de ne pas laisser de seconde chance celui qui a rompu le pacte avec le juge en mati re de permission et qui s est montr indigne de sa confiance Il tait en semi libert Il ne tenait qu lui d y rester Au lieu de cela il a transgress une interdiction de s jour Je refuse donc la permission de sortie premi re juge d application des peines centre de d tention Je refuse sa demande de permission de sortie car il n avait qu ne pas refuser la semi libert gr ce laquelle il aurait pu voir sa famille tous les soirs premi re juge d application des peines centre de d tention Toujours en vertu du principe de progressivit au tribunal d application des peines en centre de d tention la premi re juge peut ventuellement d cider d une semi libert probatoire comme pr alable la lib ration conditionnelle pour trois d tenus Cette mesure de semi libert est par exemple prononc e envers un auteur de viol sur mineur qui pr sente toutes les garanties possibles l exception de l expertise qui signale un d faut de reconnaissance des faits et un risque important de r cidive La semi libert probatoire est galement d cid e pour deux autres condamn s pour violence dont la juge estime que le risque de r cidive demeure suffisamment important pour conditionner la lib ration Pour cette raison la d marche consiste
229. i sortiront de cette enqu te pourront influencer ses d cisions 4 4 Suggestions des acteurs Les interview s n ont pas fait part de recommandation concernant le parquet Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 86 5 SCENE 5 Au stade du tribunal de la jeunesse Ne saisit pas Fin de la demande Classement Classement Demande SAJ Saisie Non colliboration Art 38 8 et tat de danger SCENE SCENE 5 Tana noate Permanence Parquet Tribuna wi i non collaboration SAJ jeunesse jeunesse R orientatio N cessit d une 7 Art Pa Offre de enouvellement si Poursuite SCENE intervention AAJ mais modalit s diff rentes Cour d appel par exemple analyse plus services approfondie Non collaboration de la situation et tat de danger Proposition Ne saisit pas non 2 renouvellement R orientation Services SCENE de Investigations homologation premi re SAJ Fin Probs r gl s intervention AAJ ou suffisamment apais s Aide sp cialis e Difficult s near et non collaboration R orientation SCENE 3 Programme Non collaboration Probs r gl s tai et tat de danger Fe d aide SAJ suffisamment apais s Difficult s Code M et non collaboration Services mandat s Recherche sur les m canismes de nonjsorties de l Aide la jeunesse 201 1 Focuk s universitaires Saint Louis 5 1 Cadre l gal r glementaire et proc dural R le et fonctionnement Le tribunal de l
230. ice de la Recherche du Secr tariat g n ral Minist re de la Communaut fran aise Revue trimestrielle Et 2008 Dossier r alis sur base du travail de Fran oise MULKAY et Michel VANDEKEERE Observatoire de l Enfance de la Jeunesse et de l Aide la Jeunesse Introduction 2 auteurs du rapport statistique soulignent l importance et l int r t d op rer des analyses compl mentaires en ce qui concerne par exemple le fonctionnement diff renci des arrondissements ou la dur e plus longue des mesures d aide contrainte 2008 7 Relevons encore que les chiffres des prises en charge ici pour l ensemble des mineurs en danger et mineurs d linquants se r partissent comme suit chaque ann e le nombre de jeunes pris en charge pour la premi re fois repr sente 25 de l ensemble et les jeunes qui ont d j fait l objet d une prise en charge la ou les ann e s pr c dente s en repr sentent donc 75 Les auteurs explicitent en outre m me si cette proportion d 1 4 et de 3 4 persiste annuellement les courbes de tendances de graphique montrent que si le nombre des premiers entrants augmente annuellement celui des autres jeunes augmente plus fortement encore Il y a donc moins de jeunes qui sortent du syst me que de jeunes qui y entrent 2008 2 Ces donn es quantitatives constituent une interpellation au regard des intentions et des objectifs qui ont pr sid la mise en place de l actuel syst me
231. idance dans le cheminement de l individu vers la conqu te de son autonomie dans son d veloppement vocationnel personnel et professionnel Ce mod le s accompagne d une insistance sur le travail en r seau La multiplication des intervenants agissant successivement ou simultan ment en r seau sur les amp La logique de projet implique en effet que le sujet reconnaisse l incompl tude de sa situation et l inad quation de ses cognitions et comportements qu il manifeste sa disposition et sa disponibilit s impliquer dans un processus de changement qu il s accorde sur des objectifs poursuivre objectifs dont l intervenant est garant du r alisme en aidant la personne acqu rir une juste repr sentation de sa situation de ses ressources et de ses contraintes Bref par son projet l assujetti se manifeste comme sujet et comme acteur en devenir de son devenir 64 VRANCKEN D Le nouvel ordre protectionnel Editions Parangon Lyon 2010 voir aussi ASTIER I et DUVOUX N dirs La Soci t biographique une injonction vivre dignement Paris L Harmattan coll Logiques sociales septembre 2006 Chapitre 4 Gestion des flux sur d autres terrains 177 diff rentes facettes d un cas si elle se traduit dans un premier temps par un morcellement dans lequel se perd mais aussi se prot ge la personne aboutit aussi en r action pr cis ment ce constat la volont d t
232. ide n goci e l aide contrainte ou d une sortie compl te gt Si une analyse plus approfondie de la situation est n cessaire le dossier passera au stade de l investigation du SAJ sc ne suivante 1 2 Le syst me v cu Cette section sera subdivis e en deux points 1 Les modalit s organisationnelles 2 Les crit res d valuation d une situation 1 Les modalit s organisationnelles5 Les trois arrondissements tudi s dans cette recherche Bruxelles Li ge et Nivelles fonctionnent avec une permanence sp cialis e il s agit d un collectif de d l gu s qui ne travaillent qu la permanence premier lieu o les demandes arrivent premier filtre donc et qui ont choisi ce r le la permanence classique quant elle est constitu e de d l gu s qui tiennent cette fonction tour de r le Ce syst me a t imagin et mis en place par les acteurs de terrain pour mieux g rer le flux des demandes et semble avoir fait tache d huile car les trois arrondissements tudi s ne sont pas les seuls fonctionner ainsi L instauration de cette permanence sp cialis e 2 Question de principes Le SAJ de Bruxelles se pr sente brochure Service d Aide la Jeunesse de Bruxelles Bruxelles p 10 30 L organisation de la permanence sp cialis e a surtout t d velopp e par les interview s du SAJ de Bruxelles cette section se base donc principalement sur les propos de ceux ci 31 Il serait probab
233. ie qu il s agisse d une r int gration tardive de la perp tration d un acte d linquant ou d un retour avec des produits stup fiants constitue un obstacle r dhibitoire l octroi d une nouvelle permission Il faut certainement y voir une rupture de confiance dans le contrat moral qui lie le permissionnaire au juge et l chec une preuve laquelle il tait soumis preuve qui permet de mesurer la progression du d tenu L infraction en permission fait ainsi la preuve de ce que le d tenu n est pas apte la lib ration et ne pr sente pas toutes les garanties contre les risques de r cidive et de non retour Refus de permission de sortie car risque de retour avec des produits illicites le d tenu a d j eu un probl me de stups en permission il fait un trafic de cannabis premi re juge d application des peines centre de d tention Je ne suis pas d accord pour une permission de sortie car il a commis une tentative d vasion avec h ro ne lors de sa pr c dente permission Il a trahi ma confiance premi re juge d application des peines maison centrale Chapitre 4 Gestion des flux sur d autres terrains 183 C est une logique laquelle les deuxi mes juges qui ne connaissent pourtant pas les d tenus sont galement sensibles m me si cette sensibilit est moindre Je rejette sa demande Il s est vad et en plus avec des stup fiants sur lui deuxi me juge d application des p
234. ience d un syst me largement satur La plupart des interlocuteurs d crivent un syst me satur saturation qui cr e notamment des listes d attente consid rables dans les services mandat s ainsi qu une surcharge de travail des d l gu s conseillers directeurs juges de la jeunesse intervenants etc C est davantage un engorgement g n ral sur les diff rentes sc nes auquel font r f rence les acteurs plut t qu un engorgement et une mise en attente cibl s l entr e principale de l Aide la jeunesse autrement dit au stade de la permanence du SAJ Toutefois ce constat g n ral donne lieu des nuances quant ses effets et quant aux r ponses lui apporter Pour les uns le manque chronique de places et les d lais d attente dans les services ont des effets d l t res contribuant l aggravation des probl matiques et donc in fine l allongement des prises en charge Chapitre 3 Constats et enjeux transversaux 131 Plus t t on intervient moins les d g ts seront cons quents et se r percuteront Donc l engorgement qui fait qu on ne prend pas vite fait que la situation s aggrave et comme les situations sont de plus en plus lourdes quand on les prend on ne l che pas vite Un COE Je pense que dans certaines situations si au moment o on estime que c est n cessaire qu un service intervienne on pouvait mettre le paquet tout de suite ce moment l je pense qu on fer
235. ignent d ailleurs de la volont de certains de s exprimer en leur nom propre je revendique a vous pouvez l crire en gras je ne le cache pas et je peux le redire n importe o etc 12 Pour une pr sentation d taill e de la m thode voir VAN CAMPENHOUDT L CHAUMONT J M FRANSSEN A La m thode d analyse en groupe Dunod Paris 2005 La m thode d analyse en groupe a t plusieurs reprises mise en uvre avec les acteurs de l Aide la jeunesse notamment Introduction 8 les participants pour monter en g n ralit mais s est plut t rapproch e d un focus groupe L change s est en effet davantage focalis sur les hypoth ses et les facteurs influen ant les sorties qui ont merg des entretiens afin d obtenir une validation des nuances des compl ments des illustrations de la part des participants Nous ne consacrerons donc pas un chapitre l analyse en groupe mais nous en utiliserons les enseignements au fil du rapport et en particulier au niveau des pistes et perspectives 2 4 PHASE 4 Mise en perspective et comparaison inter sectorielle Le travail empirique s est doubl d un travail analytique et th orique dans le cadre d un s minaire organis au sein du Centre d Etudes Sociologiques Cat gorisation des publics et gestion des flux r unissant des chercheurs FUSL ULB UCL FUNDP menant des travaux de th se doctorale ou des recherches empiriques sur diff rents terrains
236. il s agit de situations impliquant de jeunes enfants ou lorsque les parents semblent tre dans le d ni de responsabilit Dans les pratiques le crit re du risque n appara t que comme un des l ments qui justifient l intervention sa continuit et sa cl ture La demande exprim e par les jeunes et les familles en particulier au niveau du SAJ ainsi que la notion plus g n rale d int r t de l enfant apparaissent souvent bien plus d terminantes que la seule appr ciation du risque La philosophie qui sous tend la mise en oeuvre du d cret de AAJ et en bonne partie les pratiques des acteurs repose sur le postulat d ducabilit la qu te et l espoir d une am lioration plut t que sur celle de la pr diction 58 Feeley M Simon J The new penology notes on the emerging strategy of corrections and its implication Criminology 30 1992 449 474 Chapitre 4 Gestion des flux sur d autres terrains 174 2 2 Le mod le de gestion manag riale des flux Le second mod le qui correspond galement des tendances observables dans diff rents secteurs de l action sociale et de mani re plus large de l action publique peut tre qualifi de mod le de gestion manag riale des flux Potentiellement coupl au mod le de gestion actuarielle des risques ce second mod le met l accent sur la rationalisation du travail des op rateurs de l action sociale Se r clamant
237. ille mieux ensemble Et donc a par contre moi je suis tr s favorable a Je ne suis jamais d sagr able avec les gens que j ai vus avec qui j ai ou rarement Alors que je peux tre irrit par des choses que je lis en me disant mais est ce que ces gens vivent sur la Lune ou sur Mars Quand on a un contact direct voil on se sent on se conna t Un juge de la jeunesse Les propos d un SAAE vont dans le m me sens Pour favoriser cette connaissance mutuelle dans l int r t des jeunes ce juge participe de nombreuses activit s colloques comit p dagogique commission d agr ment pi ce de th tre organis e par des avocats etc qui lui permettent d apprendre Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 63 conna tre des gens des syst mes des m thodologies des r gions Mais cela prend du temps et il faut emmagasiner parce qu on n est pas dans un cocktail mondain o on boit son verre Les fermetures de dossiers Les intervenants des services mandat s se disent peu en lien avec les fermetures de dossiers c est une d cision qui ne leur revient pas et qui se passe en aval de leur intervention A la fin d une prise en charge dans leur service ils ne savent pas si le dossier sera cl tur si le d l gu continuera suivre seul la situation ou si un autre service sera sollicit et peut tre mandat C est le mandant qui d cide de la suite qu il donne au dossier s
238. ind termin e gt Une autre pr sortie et sortie interne puisque les personnes sortent du judiciaire mais restent dans le syst me de l Aide la jeunesse est l homologation En Wallonie quand le directeur de l A de la jeunesse obtient l accord des int ress s sur une mesure il peut demander au juge d homologuer cet accord permettant ainsi aux premiers concern s de retourner dans le cadre de l aide n goci e SAJ Bruxelles cette proc dure n est pas pr vue en tant que telle dans l ordonnance 6 2 Le syst me v cu Seront point es ici les sp cificit s au niveau du SPJ Nous ne r p terons donc pas ce qui a t dit pr c demment et qui reste valable ici savoir les points suivants Dela sc ne 3 programme d aide SAJ 2 la dur e du programme d aide et du mandat 3 l intensit du suivi 4 les sp cificit s de certains mandats ou services 5 l influence des services mandat s dans la poursuite ou la cl ture de l intervention 6 le turn over des d l gu s 8 la nature des relations entre professionnels et int ress s 10 la r orientation hors AAJ De la sc ne 5 tribunal de la jeunesse 16 l intervention financi re de AAJ 18 l absence de sortie par le biais de l article 60 Nous n voquerons pas non plus la question de l valuation de la situation faite par les acteurs cf point transversal Cette section sera compos e de cinq points 1 Des s paratio
239. influer sur la dur e Puisqu on ne fait pas la m me chose comme on voit les personnes de mani re plus espac e qu on fait un autre genre de boulot et si la famille a vraiment besoin d un soutien ducatif Parce que je crois qu il y a des familles si elles ont un coup de main vraiment l a peut bouger Mais si nous on ne r pond pas tout fait a ben oui a peut influencer On mettra plus de temps J ai un petit gar on a fait plus d un an qu il reste cal dans un SAAE alors qu il a besoin de soins p dopsychiatriques graves et a fait un an que partout on dit oui il y aura une place en 2013 en 2014 ou en 2015 Il n a plus rien faire dans ce SAAE il n a pas de parents je fais quoi Il a huit ans Je fais quoi Hein Donc je pense que a il y a des obstacles des fins de mesure parce que la mesure suivante n est pas disponible Donc on bloque une place qui n est plus ad quate pour lui mais on ne va pas le foutre dehors L institution fait ce qu elle peut elle fait du sur mesure Un juge de la jeunesse Pour quelques interlocuteurs le contexte chronique d engorgement peut paradoxalement avoir des effets positifs dans le sens o il constitue un aiguillon la recherche de solutions alternatives il incite donner la priorit aux situations qui en ont le plus besoin et il force se poser la question de la sortie En effet l engorgement du syst me pousserait tre
240. ingtaine de jours plus tard Fin de l audience Le passage de Madame B devant le juge pour A cha mais galement pour ses deux fils aura dur au total une vingtaine de minutes De mani re g n rale il nous semble que la dur e des passages devant le juge varie assez bien d une situation l autre certainement en fonction du nombre d interlocuteurs pr sents mais galement en fonction de la teneur de la situation d autant plus que pour certains dossiers il s agit simplement du prononc du jugement ou d un report de prononc Deuxi me s rie d observations juge 2 la situation de Julie Julie 17 ans arrive dans la salle d audience accompagn e de deux intervenantes Toutes trois s asseyent face au juge du c t gauche de la salle d audience Un homme et une femme entrent galement dans la salle et s installent en retrait la troisi me rang e du m me c t L observateur comprend au cours de l audience qu il s agit de l oncle et de la tante de Julie qui accueilleront celle ci chez eux tr s prochainement Les parents de Julie ne sont pas pr sents l audience et les changes de l audience ne nous apprennent rien sur ceux ci Le Procureur du Roi n est pas le m me que celui de la premi re s rie d observations La premi re intervention du juge donne le ton Alors notre Julie R ussi Qu est ce que tu penses demande le juge souriant l audience se d roule en juin Apr s avoir donn son
241. instance de d cision et avec la famille recadrer un contenu de travail alors rester dans un flou comme a et une ind cision il vaut mieux peut tre arr ter pour provoquer une r action dans la situation Donc a a arrive souvent Quand on est un peu englu s dans un mode de relation avec la famille qui fait qu on n arrive plus avoir un impact sur ce qui se passe On devient presque des t moins Alors qu on essaye videmment les intervenants essayent d agir mais dans les faits ils se rendent compte que a ne bouge pas et finalement ils sont des spectateurs ce moment l il y a un malaise Un SAIE Et donc moi j attends aussi du service qu il m indique que la mesure qui a t mise en place et donc que son intervention peut effectivement tre fructueuse et que a va aider en tout cas lever les difficult s Parce que c est important de nous renvoyer si ce dispositif l convient ou s il faut passer autre chose et ne pas laisser les choses s installer dans la dur e et attendre Voil il faut parfois pouvoir moduler avec autre chose et se dire que peut tre une autre intervention pourrait amener du changement responsabiliser les parents les amener se rendre compte que leur enfant c est un sujet qui a des besoins et non pas un objet parce que parfois ils l oublient Donc c est vraiment s assurer aussi que ce dispositif l convient Un SAJ Chapitre 3 Constats et enjeux transversaux 136
242. io R orientatio N cessit d une NJ Are 38 0 x Homologati Offre de analyse plus nouvellement services approfondie pe ris et etat de danger AE r Pi Ne saisit pas Poursuite SCENE R orientation 4 D SE intervention AAJ c d cen mais modalit s diff rentes our d appe Services SCENE2 v tnleiiir Demande iaei de Investigations homologation premi re SAJ Fin Probs r gles intervention AAJ ou suffisamment apais s Aide sp cialis e Difficult s n cessaire et non collaboration R orientation SCENE 3 Programme Proba rigid d aide SAJ suffisamment apais s Non collaboration et tat de danger Difficult s Code M et non collaboration i Services mandat s Recherche sur les m canismes de non sorties de l Aide la jeunesse 201 1 Focult s universitaires Saint Louis 4 1 Cadre l gal r glementaire et proc dural En amont et en aval de l Aide la jeunesse Le parquet jeunesse intervient la fois en amont et en aval du SAJ en amont quand il transmet ou non au SAJ des informations dont il est le premier destinataire et qui pourraient donner lieu l ouverture d un dossier en aval quand il re oit du SAJ pour un dossier d j ouvert une demande de saisine pour recourir la contrainte article 8 Bruxelles 38 en Wallonie ou pour imposer un placement dans l urgence article 9 Bruxelles 39 en Wallonie En aval il re oit galement du SPJ des demandes d
243. ion des candidats auxquels se livrent la commission d application des peines et le tribunal d application des peines reposent dans des proportions variables selon les juges et les tablissements sur une logique progressive d attribution des mesures La logique progressive mise en vidence par L Le Caisne et laquelle font appel les juges d application des peines est en fait l application de la r gle du pas pas qui r git les relations inter firmes Rappelons que selon cette r gle la confiance ne se construit que progressivement entre partenaires au cours d preuves et d un processus d apprentissage r ciproque Autrement dit les partenaires initient leurs changes par de petits engagements et ce n est que si les interactions suivantes ont t jug es satisfaisantes par les deux parties que celles ci accroissent progressivement leurs contributions Cette r gle du pas pas qui implique une attribution graduelle des mesures s applique vraisemblablement au processus d allocation des mesures d application et d am nagement de peine parce qu elle permet notamment au juge de se pr munir contre les risques de non retour et de r cidive Pour autant cette logique progressive qui n est pas pr vue par le code de proc dure p nale n est pas appliqu e uniform ment tous les d tenus mais individualis e et d clin e diff remment selon les juges et les tablissements tant en termes de fr quence
244. ionnelle La mesure choisie sera valable pour une dur e de trente jours renouvelable une seule fois pour trente jours 1 2 Les acteurs du secteur de l Aide la jeunesse 1 2 1 Les autorit s mandantes Le Service d Aide la Jeunesse SAJ Pour mettre en oeuvre l aide consentie la Communaut fran aise est quip e de treize SAJ un par arrondissement judiciaire A qui s adresse le SAJ Aux enfants et aux jeunes de moins de 18 ans en situation de difficult ou en situation de danger Aux jeunes de moins de 20 ans si l aide est sollicit e avant l ge de 18 ans Aux parents et aux personnes investies de l autorit parentale qui prouvent de graves difficult s pour accomplir leurs obligations parentales Les missions du conseiller de l Aide la jeunesse et du SAJ Compte tenu des principes directeurs du d cret les premi res missions du SAJ sont D orienter les demandeurs d aide vers tout service appropri Chapitre 1 Le syst me de l Aide la jeunesse 18 De seconder les int ress s dans leurs d marches afin d obtenir l aide requise laquelle ils ont droit De coordonner les actions entreprises en faveur des b n ficiaires de l aide afin de susciter la coop ration entre les diff rents services amen s intervenir dans la situation Si la situation requiert l intervention de l aide sp cialis e le conseiller moyennant l accord des int ress s peut Mandater
245. ionnelle en fonction de leurs contraintes de leurs ressources de leurs int r ts de leur position particuli re dans le syst me d action de leurs repr sentations valeurs professionnelles et personnelles id ologies Ils ont toujours des bonnes raisons d agir Au del des cadres r glementaires et proc duraux qu il est important de rappeler il s agit donc dans ce chapitre d clairer finement en mobilisant l exp rience des intervenants concern s les diff rents m canismes et logiques qui conditionnent les processus et d cisions de sortie du syst me de prise en charge Il s agit de mettre jour et de mettre plat le syst me de l Aide la jeunesse tel qu il fonctionne tout en tant attentif relever les facteurs qui interviennent dans les m canismes de non sortie partir de l ensemble du mat riau r colt au cours des entretiens des observations et de l analyse en groupe nous allons d tailler les facteurs influen ant dans un sens ou dans un autre les prises en charge et leur issue Pour ordonner l analyse nous suivrons sc ne par sc ne les diff rentes s quences d cisionnelles o s effectue potentiellement la sortie du jeune Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 30 L analyse de chacune des sept sc nes est structur e selon un canevas identique Dans une premi re section nous rappellerons le cadre l gal r glementaire et proc dural qui r git chacune de ces
246. ions o la multiplicit des interventions n est pas n cessaire et o l intervention d un d l gu est suffisante avec des conseils ducatifs un accompagnement pour certaines d marches des rencontres r guli res avec la famille le jeune et les coles on ne doit pas avoir plus dans certaines situations La question qu on doit toujours se poser c est attention de ne pas alourdir certaines familles avec des intervenants Un SPJ Mais la surveillance n a pas pour fonction insiste un d l gu en chef d un SPJ d tre l au cas o un service je prends un SAIE ou un COE qui a 15 situations suivre donc qui peut suivre une situation de fa on quand m me soutenue il estime un moment donn tre arriv au bout de son travail et il dit il faudrait peut tre bien encore un peu la surveillance du SP a c est quelque chose qui nous horripile parce que si le service estime tre all au bout de son travail le SPJ ne va pas faire plus Et donc si c est simplement se dire on garde le dossier ouvert au cas o on n en ferme aucun Et les magistrats ils rentrent l dedans Si le service dit on est arriv s au bout de notre travail mais il faut la surveillance du SP c est garanti qu on ne ferme pas le dossier Donc nous le travail avec les intervenants du terrain c est de leur dire votre dernier rapport quand vous direz que vous tes arriv s au bout vous dites qu i
247. ir cet attachement r ciproque Ce qui est susceptible de faire bouger les choses dans ce type de situations c est le changement d intervenant Un directeur de l Aide la jeunesse et un juge de la jeunesse ont expliqu avoir h rit de dossiers un moment de leur parcours pour le premier son arriv e dans un arrondissement apr s une longue p riode dans un autre pour le second ses d buts en tant que juge de la jeunesse Ils ont cl tur une partie non n gligeable de ces dossiers comme d autres le feraient certainement s ils h ritaient de leurs dossiers moi j arrive avec un regard tout fait neuf par rapport cette situation l donc je ne les vois pas de la m me mani re Et moi je n ai pas l ancrage je n ai pas le lien qui est cr avec ces personnes Donc j ai une tendance naturelle fermer les dossiers Un directeur de l A de la jeunesse 10 Le besoin pour certains parents qu une personne ext rieure impose des d cisions Plusieurs acteurs de l aide contrainte essentiellement mais aussi de l aide n goci e ont soulign le fait que certains parents expriment le besoin qu une personne ext rieure prenne certaines d cisions des d cisions tr s difficiles voire impossibles prendre en tant que parents comme une d cision de placement Dans ce genre de cas l aide contrainte est estim e pertinente et m me n cessaire dans certains cas et quand on voit q
248. is en charge par l Aide la jeunesse 3750 nouveaux dossiers en 1996 plus de 6000 en 1997 ainsi qu une augmentation du nombre de mesures dont b n ficie chaque jeune Parall lement les volutions de l offre du secteur meilleure connaissance du secteur par les diff rents intervenants de premi re ligne diversification de l offre institutionnelle de prise en charge ont galement pu permettre voire susciter cette augmentation des prises en charge Face la mont e et la diversit des demandes et exigences qui lui sont adress es le secteur de l A de la jeunesse se trouve entre le marteau et l enclume Il intervient en effet en aval des institutions de premi re ligne familles coles CPAS pour r parer ou compenser les d ficits et checs ducatifs qui se produisent ces niveaux C est in fine sur le secteur de l aide et de la protection de la jeunesse que repose le poids des r ponses apporter aux probl mes multidimensionnels de maltraitance de difficult s sociales et scolaires de d linquance juv nile Les professionnels de l aide et de la protection de la jeunesse se trouvent ainsi dans l injonction paradoxale d avoir r pondre partir d une politique sectorielle et sp cialis e limit e dans ses comp tences et ses moyens des enjeux globaux sur lesquels ils n ont pas de prise directe Une pression des flux g rer L A de la jeunesse para t donc d pass e par des f
249. is en place mais qui n est plus actuellement donc l on est revenus un syst me ant rieur tant au SAJ qu au SPJ C est un accord qu on a avec eux quoi On s en r f re aux d l gu s en chef qui sont l bas Et qui nous donnent une dizaine de situations une liste d une dizaine de situations On prend on fait la liste Quand on arrive au bout de la liste on leur ret l phone pour qu ils nous en donnent des nouvelles Mais donc ils ont le choix eux en tant qu quipe de d cider bah pour ce service on va peut tre mettre plut t telle situation en priorit sur la liste d attente ou celle l moins quoi Mais on leur rend plut t eux la responsabilit de voir les priorit s qu ils souhaitent mettre Et nous on essaye de respecter l ordre dans lequel on re oit les demandes pour que ce soit le plus juste possible par rapport aux diff rents d l gu s Un COE R capitulatif Il n y a pas de syst me standardis de priorisation dans Aide la jeunesse Un outil a t mis en place la CIOC afin de faciliter la recherche d une place dans les services AAJ mais il n est pas utile aux yeux des acteurs ce qui explique qu il ne soit pas utilis par tous actuellement une r flexion est men e sur la CIOC elle ne fonctionne donc plus temporairement Les connaissances interpersonnelles la confiance mutuelle entre mandants et mandat s facilitent grandement la recherche d une place Chapitre 3
250. isse un peu titiller ces pratiques ne me pose pas de probl me mais partir du moment o le SAIE a t une alternative au placement dans les familles extr mement carenc es on sait qu il y en a o c est des ann es que le SAIE sera l et que si on l enl ve tr s vite a part vau l eau Un avocat Donc oui parfois j ai eu l impression que certaines guidances tra naient en longueur o il y avait Je ne dis pas qu il n y a rien mais finalement les gens sont habitu s tre assist s habitu s d l guer une partie importante de leur autorit parentale Et comment est ce qu ils vont faire pour se la r approprier apr s Je ne sais pas Alors quand ce sont des parents qui ont Chapitre 3 Constats et enjeux transversaux 137 vingt deux de QI qui ne pourront jamais se la r approprier alors je suis pour la longueur parce que a permet l enfant de rester en famille d avoir le bon l amour la tendresse tout a et d avoir quand m me un cadre par ailleurs Mais quand ce sont des gens qui sont capables de l exercer mais simplement un moment donn a devient un peu du d faitisme je pense qu on doit tre tr s attentifs a Maintenant justement toutes les r valuations l article 60 les six mois les trois mois les douze mois selon dans quoi on est poussent normalement la remise en question assez fr quente donc J ai l impression que a doit se passer de moins en moins souvent mais j
251. istes 189 D autre part ce sont les services de premi re ligne qui sont vis s services qui renverraient trop rapidement par manque de moyens ou frilosit la patate chaude l aide sp cialis e Il est vrai qu en tant qu intervention sp cialis e de seconde ligne et de dernier recours l intervention de AAJ est fonction de LI l efficacit des services dits de premi re ligne Au del du manque de moyens dont souffriraient ces services selon les acteurs AAJ pour jouer leur r le il faudrait clarifier davantage qui fait quoi dans tel et tel types de situations Des protocoles de collaboration ont d j t mis en place par l AAT notamment avec les services SOS Enfants avec l AWIPH et d autres sont en cours avec les CPAS avec le service Phare pour la R gion bruxelloise D autres pourraient tre renforc s avec notamment les services de sant mentale les centres PMS De m me m me si la sp cificit des AMO est d agir sp cifiquement partir de la demande du jeune une clarification des cas de figure dans lesquels celles ci pourraient intervenir la suggestion du SAJ serait utile comme cela se passe d ailleurs de facto dans certains arrondissements notamment par rapport aux probl matiques du d crochage scolaire Ces protocoles doivent tre encourag s pour d terminer les r les respectifs mais ils ne suffiront sans doute pas les rencontres de personne personne m riten
252. ives 76 Le Code M est la fois un facilitant car il permet d oser un retour en famille et un obstacle car il permet de ne pas se lancer r ellement Le Code M a une dur e de 6 mois et peut tre renouvel une fois c est dire que dans le cas o il serait utilis sans tre r ellement n cessaire il prolonge la prise en charge d un an maximum 10 La r orientation hors AAJ Lorsqu il para t n cessaire pour les intervenants de r orienter le jeune dans un service d un autre secteur il faut identifier ce service que celui ci soit disponible et qu il accepte d intervenir Ces trois param tres constituent donc potentiellement des obstacles 11 La volont du SAJ de continuer aider les personnes m me quand la collaboration de celles ci n est pas tr s claire Pour les situations o il n y a pas d l ment attestant du danger et o les personnes ne sont pas r ellement collaborantes garder les situations au stade du SAJ r duit les sorties du syst me Pour les situations o il y a des l ments de danger la r ticence la judiciarisation emp che la bifurcation vers l aide contrainte mais n influence pas les sorties du syst me Comme sur les sc nes pr c dentes permanence et investigation Connaissance des services de premi re ligne et intervision constante qui participe cette connaissance entre d l gu s d l gu s en chef et conseillers facteur facilitant
253. jet concret derri re la somme des facteurs de risques on peut pointer que si les modalit s d une gestion en termes de flux et de facteurs de risques sont bien pr sentes elles ne conduisent pas pour autant dans la plupart des secteurs vacuer le caract re relationnel de l aide et la vis e de subjectivation globale de l intervention Celle ci se trouve au contraire de mani re intensifi e au centre du 6 AVCB Section CPAS R f rentiel m thodologique Bilan social Novembre 2007 Chapitre 4 Gestion des flux sur d autres terrains 176 travail op r dans une optique globale de prise en charge individuelle multidimensionnelle et continue La vis e subjectivante de l intervention se v rifie dans la volont de susciter une adh sion sinc re de l usager la reconnaissance et la prise en charge de son probl me Au travers des technologies de l entretien de l accompagnement et de la mise en projet de l individualisation et de l accompagnement c est bien au nom de l autonomie du sujet lui m me qu est motiv e l intervention Par tout un travail interpr tatif d changes d arguments le professionnel convie l usager le patient ou client rythmer sa trajectoire en rechercher les lin aments l anticiper la baliser d tapes ou de comp tences mobiliser en vue de sa r insertion ou de la r solution de son probl me En un mot le sujet est invit travailler sa propre t
254. jug et un a priori faire renverser des montagnes a peut tre une sur protection ou au contraire une m fiance exacerb e en fonction de l exp rience qu ils ont eue mon dieu elle a eu une enfance tellement horrible que la pauvre petite il faut la soutenir dans sa parentalit et donc on va la tenir bout de bras travers son enfant ou l inverse ouille ouille ouille elle m en a tellement fait voir a ne peut pas tre une bonne m re Ce sujet a t abord avec un autre interview hors enregistrement Il se dit contre cette pratique Il y a alors du d terminisme des a priori dans le chef du juge N anmoins il explique l avantage que cela pr sente le juge conna t d j bien le dossier ce qui vite une charge de travail et des d cisions inappropri es car un nouveau juge pourrait par exemple placer l enfant chez les grands parents alors qu ils ne sont pas du tout ad quats On repartirait alors de z ro Malgr tout il y a selon cet interlocuteur plus d aspects n gatifs que positifs cette pratique C est pourquoi il demande souvent qu un autre juge prenne le dossier et en g n ral cela est accept Le fonctionnement du tribunal par connexit n a t relev qu Bruxelles Nous n avons pas d information ce sujet dans les autres arrondissements tudi s 8 Le r le de l avocat Au tribunal le jeune doit tre assist ou repr sent par un a
255. l on rappelle que le nombre d arrivants et de d tenus ainsi que la densit de population sont plus faibles En outre les profils des d tenus sont tout autres dans cet tablissement L effectif des d tenus susceptibles d introduire une demande est par cons quent beaucoup plus r duit Le nombre de demandeurs est en effet en moyenne d une petite dizaine par commission soit 15 fois moins que dans le centre de d tention Pour l ensemble de ces raisons le taux d octroi des permissions de sortie y est moins important Le tribunal d application des peines qui traite des demandes de lib ration conditionnelle de semi libert et de surveillance lectronique conna t en centre de d tention les m mes contraintes de flux que la commission Il lui faut examiner une vingtaine de cas au cours d une journ e compl te de s ance En outre l attribution d am nagements de peine permet de lib rer des places en d tention ce qui est appr ciable au regard de la charge quotidienne de travail des personnels p nitentiaires Comme pour les permissions le tribunal en maison centrale ne Chapitre 4 Gestion des flux sur d autres terrains 181 conna t pas cette pression des flux de dossiers La pression des membres du personnel y est donc moins forte Le tribunal est ainsi beaucoup moins perm able ce type de logique 3 2 Vitesse et logique d octroi des sorties de prison par le juge d application des peines Le tri et la s lect
256. l valuation de celle ci l appr ciation et la gestion des risques Lorsqu il s agit d appr cier s il est question d une urgence ou d une situation de danger lorsqu il s agit de d terminer s il convient ou non de judiciariser de proposer ou d imposer une mesure de placement lorsqu il s agit de d terminer si l intervention peut prendre fin c est bien sur base d une valuation et d une gestion du risque op r es par les acteurs Toutefois plusieurs caract ristiques du fonctionnement et des pratiques actuelles de l AAJ font qu on ne peut parler d un mod le de gestion des risques au sens fort et en r f rence la caract risation de ce mod le telle qu op r e par Robert Castel ou par Feeley et Simon Dans AAJ le jugement en situation c est dire fond sur la connaissance directe et relationnelle des personnes concern es et souvent en co pr sence de ceux ci lors des r unions d valuation ou des audiences l emporte sur le jugement distance qui serait bas sur un dossier standardis dont les crit res seraient condens s en un indicateur chiffr Cliquennois 2009 On ne trouve qu une faible pr sence voire une absence presque totale d outils pr visionnels et de calcul actuariel des risques Si les acteurs s appuient sur leur savoir d exp rience et leurs repr sentations tant sociales que professionnelles pour tre par exemple plus vigilants lorsqu
257. l le mandant voit et quelles sont les am liorations demand es Et oser les dire la famille Si c est dit dans le dos ou juste aux intervenants a ne facilite pas la t che C est pour a qu on demande la d l gu e d tre l la toute premi re r union Et on se rend bien compte que pour la d l gu e ce n est pas toujours facile parce que parfois il faut pouvoir dire aux familles des choses qui ne sont vraiment pas jojo Mais en m me temps a facilite tellement la t che quand on a une d l gu e claire par rapport aux objectifs atteindre Pour moi la fin est vraiment li e au d but Un COE 2 La dur e du programme d aide et du mandat Un programme d aide ne peut exc der un an mais il peut tre renouvel ind finiment ce qui rend possibles des interventions de tr s longue dur e Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 52 Parmi les quatre types de services interview s COE SAAE E SAIE et SPF seuls les SAIE ne peuvent recevoir un mandat d un an En effet les mandats confi s aux SAIE ne peuvent exc der six mois Mais ils peuvent tre renouvel s ce qui revient finalement au m me si ce n est qu une valuation doit absolument tre faite apr s six mois ce qui pourrait ne pas tre fait dans le cadre des mandats d un an Pour encourager les services r fl chir la pertinence et aux effets de leur intervention et pour viter de longues prises en charge des con
258. l turerai pas ce serait pr matur Un juge de la jeunesse 4 1 7 Le degr de tranquillit de l environnement institutionnel Si l environnement cole PMS etc est rassur nous disent deux SAIE cela facilite les sorties Car ce sont souvent ces acteurs qui sont l origine de l ouverture du dossier par un signalement il est donc important qu ils soient rassur s sur la situation avant de pouvoir ventuellement cl turer le dossier 4 2 Les facteurs li s au travail des professionnels 4 2 1 Entre une vision restrictive et une vision large du danger La vision qu ont les professionnels du danger peut constituer un facteur facilitant les sorties ou au contraire un obstacle Si on a une vision tr s restrictive de la notion de danger c est aussi une mani re soit de ne pas faire entrer soit de faire sortir rapidement des situations du syst me Au contraire si on a une vision tr s large de la situation de danger en misant sur le danger potentiel que la situation r v le ce moment l on fait entrer et on maintient dans le syst me des personnes qui pourraient en sortir Un avocat g n ral pr s la Cour d appel Cette vision du danger d pend de la conception que se font les intervenants de leur mission r pondre certaines difficult s identifi es dans le mandat initial ou le programme d aide ou le jugement versus r pondre l ensemble des difficult s qui apparaissent en cours de prise en c
259. l de la jeunesse mais les termes employ s diff rent le Procureur du Roi est appel Procureur g n ral ou plus fr quemment avocat g n ral et le juge est un conseiller Comme au tribunal de la jeunesse le premier requiert et le second d cide lors d une audience o toutes les parties la cause sont convoqu es Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 126 Sorties possibles 2L LI gt Dans l arr t qu il rend le juge de la Cour d appel appel conseiller peut d cider de mettre fin l intervention de l Aide la jeunesse on peut alors parler de sortie du syst me 7 2 Le syst me v cu Cette partie sera structur e en cinq points 1 R le limit de la Cour d appel dans les sorties et en g n ral dans le secteur 2 Appel du parquet jeunesse 3 Objet des appels 4 Informations compl mentaires au dossier et l audience 5 Attitude de la d fense 6 R quisitions de l avocat g n ral allant dans le sens d une sortie de l A AT Au del de ces cinq points il va de soi que les d cisions prises par le juge si geant la Cour d appel sont susceptibles d tre guid es par la majorit des facteurs influen ant les d cisions au stade du tribunal de la jeunesse sc ne 5 la clart du mandat et des attentes du juge la connaissance des services ext rieurs AAJ le d roulement et les informations de l audience au del des l ments du dossier la volon
260. l du chapitre suivant Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 111 En Wallonie les juges doivent davantage se fier au SPJ et en particulier au directeur de l A de la jeunesse puisqu ils ne prennent connaissance de la situation et de son volution qu une fois par an Selon la date laquelle l audience a pu tre fix e les juges disposent de plus ou moins de temps de r flexion entre l audience et le prononc du jugement Pour d terminer s il s agit d un facilitant d un obstacle ou ni de l un ni de l autre il faudrait se plonger dans l tude des jugements en accordant une attention particuli re ce param tre L attribution des dossiers au tribunal de Bruxelles par connexit para t entra ner un manque de neutralit dans le chef du juge ce qui peut constituer un facilitant ou un obstacle aux sorties en fonction des situations L avocat et ses interpellations sur la pertinence de l intervention judiciaire ou de l intervention de l Aide la jeunesse en g n ral peut faciliter les sorties La volont des int ress s que l aide se poursuive est un obstacle L attachement des intervenants envers les int ress s est galement un obstacle Pour pallier cela un changement d intervenant peut tre b n fique car le nouvel intervenant portera un autre regard sur la situation non influenc par une exp rience pass e avec les b n ficiaires Le fait que
261. l faut fermer mais a ce n est pas encore acquis C est un travail de longue haleine mais on y arrivera Un SPJ Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 123 5 Les sorties l ch ance de l ann e En ce qui concerne les propositions du SPJ de renouvellement ou non renouvellement de la mesure en fin d ann e il se peut qu une mesure prenne fin sans audience publique finale puisque si le parquet accepte le non renouvellement sugg r par le SPJ ce qui arrive fr quemment cf sc ne 4 le parquet la mesure s arr te l En outre d apr s l un des avocats rencontr s le SPJ n organise pas syst matiquement de r union de finalisation avec les int ress s pour expliquer pourquoi il ne demande pas de renouvellement La sortie se fait alors de mani re quelque peu abrupte Si le directeur de l Aide la jeunesse n a pas envoy sa proposition de non renouvellement au parquet il se peut aussi que la mesure prenne fin l ch ance de l ann e sans que le parquet ni le juge n en soient inform s Parfois il est trop difficile de se positionner en faveur d un renouvellement ou d un non renouvellement de la mesure Le directeur de l Aide la jeunesse laisse alors la d cision au parquet Ce que nous faisons parfois c est de laisser la latitude au parquet de d cider Donc nous ne nous positionnons pas clairement en disant il faut un renouvellement de mesure ou bien il n en faut p
262. l intervention de l Aide la jeunesse est fix par les missions d cr tales qui d finissent de mani re tr s large le public potentiel puisque selon le prescrit du d cret le secteur de l A de la jeunesse s adresse Aux enfants et aux jeunes de moins de 18 ans en situation de difficult ou en situation de danger Aux jeunes de moins de 20 ans si l aide est sollicit e avant l ge de 18 ans Aux parents et aux personnes investies de l autorit parentale qui prouvent de graves difficult s pour accomplir leurs obligations parentales Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 32 Compte tenu des principes directeurs du d cret les premi res missions du SAJ sont D orienter les demandeurs d aide vers tout service appropri De seconder les int ress s dans leurs d marches afin d obtenir l aide requise laquelle ils ont droit De coordonner les actions entreprises en faveur des b n ficiaires de l aide afin de susciter la coop ration entre les diff rents services amen s intervenir dans la situation Si la situation requiert l intervention de l aide sp cialis e le conseiller moyennant l accord des int ress s peut Mandater un service apportant une aide en milieu ouvert Demander l intervention d une quipe pluridisciplinaire et sp cialis e dans le d pistage et le traitement d enfants victimes de maltraitance de privations ou de graves n gligences Si la
263. l peut y avoir au niveau des demandes je crois que les d l gu s quand ils ont une solution ils poussent un gros ouf et se disent voil c est un dont Et ils g rent tous les dossiers pour lesquels ils ne trouvent pas de solution ou peu de solutions Un SAAE Lors de ces r unions si les int ress s montrent leur d saccord ou si les intervenants font part de la non collaboration de ceux ci la fin de l intervention devra tre envisag e pour autant qu il n y ait pas d l ment de danger n cessitant le recours la contrainte Au sujet de la collaboration des int ress s d apr s l un des SAJ interview s il est assez rare que les int ress s ne soient plus collaborants apr s qu un programme d aide ait t conclu et sign S il y a compl te non collaboration et pas d tat de danger c est vrai qu on va s arr ter ce moment l Mais bon s il n y a pas de collaboration a ne va pas se faire dans le cadre d une r union d valuation Chercheur Vous voulez dire que c est rare que cela soit lanc et puis que les parents arr tent Oui C est rarement quand il y a beaucoup de choses autour c est plut t avant Maintenant cela arrive quand m me qu il y ait des situations qui soient formalis es o des choses ont t mises et puis les gens ne r agissent plus ne viennent plus etc Alors rarement ils viendront la formalisation a va s arr ter comme a quoi Chercheur D accor
264. la subjectivit des professionnels a des incidences consid rables sur le parcours des mineurs et de leur famille d o l int r t du croisement des regards des approches des savoirs exp rientiels des professionnels Parmi les diff rents param tres construisant cette subjectivit citons l exp rience professionnelle Chapitre 3 Constats et enjeux transversaux 153 D apr s les propos des interview s une personne plus exp riment e aurait tendance prendre plus de risques qu une personne avec moins d exp rience 5 La priorisation Les places manquent et les situations pour lesquelles il faut trouver une solution sont nombreuses Les mandants doivent donc courir insister faire valoir diff rents arguments pour esp rer obtenir les places qui se lib rent Les contacts informels et la connaissance mutuelle permettent de se frayer un chemin vers les places disponibles sauf si les intervenants respectent scrupuleusement le dispositif de la CIOC outil informatique venant interf rer dans l entr e dans les services et non dans l entr e dans le secteur ni dans les sorties ce qui semble tre le cas d une minorit d acteurs La plupart mandants et mandat s consid rent cet outil comme inefficace d shumanisant source de perte de temps etc Avec la CIOC par exemple moi je ne travaille pas Ca c est clair Parce que tant que la CIOC ne fonctionne pas n est pas li e r ellement la liste de pr se
265. la place un autre jeune qui en a d apr s eux plus besoin m me si ce choix est douloureux Chercheur Dans vos prises de d cision est ce que vous tes parfois amen prendre en compte la liste des jeunes qui attendent une place Est ce que parfois vous envisagez une sortie un peu plus rapide que pr vu pour une situation o a se passe bien afin de Acc l rer pour donner la place une autre qu on conna t J ai jamais eu a Non a je ne crois pas qu on fait a Jamais D abord ils avaient mis la CIOC en place qui tait cens e ne pas enfin bon a ne fonctionne pas du tout mais m me m me quand on travaillait sans la CIOC moi je ne me souviens jamais d avoir fait a demander la sortie de quelqu un pour faire entrer quelqu un d autre hein a jamais Mais videmment ce qui arrive c est quand on met fin une situation alors en sortant dans le couloir ah dites propos j ai un autre est ce que vous voulez bien nous le prendre Voil C est normal Un SPJ a je l ai fait plusieurs fois interpeller le jeune adulte lorsqu il a 18 ans et 4 mois en lui disant coute voil nous on a l impression que tu vas suffisamment bien il y en a qui frappent la porte l derri re C est arriv clairement deux fois que j aille voir un jeune majeur en lui disant tu sais j ai vraiment une demande d un gars ou d une fille de 16 ans qui mais voil c est complet
266. laboration avec les magistrats qui est excessivement efficace agr able proche on est dans un partenariat tr s proche et les magistrats nous reconnaissent en tout cas une importance au niveau de notre clairage sur les situations Un SPJ Chercheur Et sinon si vous formulez des r serves le juge en tient compte et modifie son orientation Dans l immense majorit des cas Parce que c est quand m me nous qui connaissons les enfants c est quand m me nous qui sommes avec les enfants et avec les parents au quotidien Un SAAE Les contacts informels et la connaissance mutuelle entre intervenants joueraient positivement ce sujet Ce juge dont le t l phone chauffe explique l importance de ces contacts informels tout en veillant respecter la proc dure et les d bats contradictoires moi je trouve qu on gagne norm ment de temps parfois se dire des choses ou se poser des questions Je suis inquiet pour une telle Je vous ai envoy des PV vous avez vu Qu est ce qu on fait Est ce qu on convoque Qu est ce qu on Et on r fl chit ensemble la mani re dont on va mener les choses Et c est toujours payant parce que a veut dire qu on a r fl chi ensemble des tapes importantes Donc a aussi a compte On en trouve toujours une trace dans un document ou l autre Mais un moment donn la rapidit la fluidit et puis il n y a rien faire quand on se conna t on trava
267. laissent aller Ce n est pas simple Un SAIE Chapitre 3 Constats et enjeux transversaux 157 Les intervenants mandat s ont tout de m me voqu quelques facteurs qui influencent leur r ponse quand on leur demande de prendre en charge une nouvelle situation facteurs eux m mes susceptibles d tre influenc s par divers l ments comme les sensibilit s des intervenants La disponibilit du service Si le mandant dit c est un petit et c est hyper urgent il passera avant un COE Les mamans seules avec de tr s jeunes enfants Aujourd hui ce qu on continue nous de consid rer comme prioritaire c est les mamans seules avec des tout petits b b s Pourquoi Mais parce que j ai peut tre dans l quipe ici 3 mamans trentenaires chez lesquelles a r sonne tr s fort ce type de probl matique euh oui Un SAIE Qui se sent l aise avec quoi dans les intervenants disponibles par exemple certains ne se sentent pas du tout l aise avec des probl matiques psychiatriques Nombre de situations en crise si le service est d j d bord par plusieurs situations rebondissements il ne pourra pas encore prendre une situation en crise tr s mouvement e qui demande plusieurs interventions hebdomadaires un SPF Des familles d j suivies auparavant dans le m me cadre ou dans le cadre n goci et puis la situation est judiciaris e et pour lesquelles il faut bie
268. le cadre strict de l aide la plus courte possible et les gens retournent leur responsabilit personnelle a a du sens qu on travaille dans le long terme dans le sens du fil rouge de la construction parce que trop souvent la vie des jeunes est tellement morcel e C est calamiteux On voudrait que tout placement en famille d accueil soit encadr ne pas avoir un mandat que quand a va mal C est discriminatoire que toutes les familles ne b n ficient pas d un encadrement C est n cessaire un soutien un tiers Car tout moment la situation peut basculer une crise peut appara tre surtout pendant l adolescence Aux yeux de ces intervenants la pr sence du service en tant que tiers prend alors tout son sens Il permet de garantir une certaine continuit de constituer le fil rouge du jeune jeunes qui ont souvent connu des parcours chaotiques maill s de nombreuses ruptures Tandis que si le service tait d mandat parce que a se passe bien et ensuite de nouveau mandat en cas de crise la continuit du lien serait perdue et cela ne permettrait pas une intervention optimale du service position qui pourrait par ailleurs tre d fendue par tout type de services Mais reconna t un des SPF interrog s ils anticipent peut tre trop les difficult s les obstacles potentiels que les jeunes et ou les familles seront amen s rencontrer anticipation excessive qui pourrait donc allonger leurs prises en ch
269. le de l A de la Jeunesse semble bien s inscrire dans cette volont de disposer de chiffres fiables compl t s par une interpr tation fine et ce pour mieux piloter le secteur valuer les politiques publiques et permettre aux acteurs de terrain de r fl chir leurs pratiques quotidiennes En effet un des axes du plan op rationnel 2009 2013 de la DGAJ pr voit de nourrir la d cision publique et politique faire de la DGAJ une administration forte qui assure un pilotage diagnostic et prospectif du secteur de l aide la jeunesse sur base d l ments probants Cet objectif a t suivi d actions largissement et affinement des donn es encod es dans Sigmajed par les acteurs de terrain am lioration de l extraction et du traitement des donn es par la Direction des m thodes de la recherche de la formation et des statistiques en collaboration avec le service statistique de l Etnic dont les premiers r sultats ont t pr sent s lors d un colloque Charleroi ce 8 novembre 2011 Les chiffres 2010 Analyse des statistiques de l aide la jeunesse dans la F d ration Wallonie Bruxelles Une organisation apprenante 5 c est ce que la DGAJ souhaite devenir et le travail pr sent lors de ce colloque en t moigne Gr ce au travail r alis on en sait plus sur les jeunes pris en charge nombre ge sexe sur les entr es et les sorties les dur es de prise en charge les types de prise
270. le est dans une scolarit qui lui convient Et du coup a se d bloque au niveau du dossier du petit a c est quelque chose que je voulais vous dire Un poison absolu C est qu on a de tr s tr s jeunes mamans qui ont encore parfois elles m mes un juge de la jeunesse et le probl me c est un probl me quand il y a un dossier qui s ouvre pour le b b a retourne chez le juge de la jeunesse qui s occupait de la m re Qui peut refuser hein qui peut refuser Et il y en a qui le font il y a un juge qui refuse syst matiquement parce qu il pense qu il ne peut pas tre objectif Chercheur Selon vous a devrait tre syst matique que ce soit deux juges diff rents Oui Oui Oui Chercheur Sinon il y a trop d a priori peut tre 43 Sur ce sujet voir l article d Amaury de Terwangne intitul Les chauffeurs du tribunal de la jeunesse dans le Journal du droit des jeunes n 301 janvier 2011 Afin de garantir la confidentialit nous n indiquerons pas puisque l arrondissement est identifi les acteurs concern s par les extraits d entretiens choisis Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 100 a pose Et certains juges me l ont dit que c tait compliqu pour eux qui avaient connu cette maman ou ce papa et qui avaient prot g cet enfant et qui se retrouvent dans la situation de devoir prot ger leur enfant Certains juges disent c est vraiment impossible Certains refusent beaucoup acc
271. le parquet peut toujours demander une enqu te de police Le parquet de la jeunesse peut aussi tre amen intervenir dans un second temps lorsque le SAJ estimant que l aide n goci e ne peut tre utilement mise en uvre en cas de d saccord explicite ou implicite entre le mineur sa famille et le conseiller pour pr server l int grit du mineur sollicite le passage l aide contrainte C est l le sens certes polys mique et sujet des interpr tations et des appr ciations multiples des articles 38 et 39 du d cret Dans tous les cas le parquet de la jeunesse conserve la facult d appr cier le bien fond de demander une saisine du tribunal de la jeunesse La section jeunesse de la Cour d appel Il y a cinq Cour d appel en Belgique Anvers Gand Bruxelles Li ge et Mons La composition de la section jeunesse de la Cour d appel est identique celle du tribunal de la jeunesse mais les termes employ s diff rent le Procureur du Roi est appel procureur g n ral ou plus fr quemment avocat g n ral et le juge est un conseiller Comme au tribunal de la jeunesse le premier requiert et le second d cide Dans un d lai de 15 jours maximum apr s le prononc du jugement les int ress s ainsi que le parquet de premi re instance peuvent faire appel S il s agit d un article 39 ou 9 le d lai est de 48 heures maximum 22 En cas de n cessit urgente de pourvoir au placement d un en
272. lement f cond dans le cadre d une autre recherche de s int resser l historique de ces permanences sp cialis es et aux diff rences entre arrondissement dans les modalit s de cette permanence Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 35 t moigne de la r flexivit des professionnels sur le fonctionnement du service sur la charge de travail et sur les flux D apr s un conseiller et un d l gu en chef du m me SAJ 60 des situations qui arrivent au SAJ ne d passent pas le stade de la permanence ce qui peut notamment s expliquer par l organisation de l accueil En effet la mise en place d une permanence sp cialis e d l gu s volontaires ayant une formation sp cifique et ne faisant que a entra ne dans le chef des d l gu s de permanence une bonne connaissance du r seau et des r ponses possibles et ad quates apporter aux demandes qui leur parviennent Selon ces deux interlocuteurs ceci aboutit la diminution du nombre d entr es dans le syst me comparativement une permanence classique o les d l gu s s occupent de l accueil tour de r le et la naissance d une culture commune forte permettant une plus grande galit de traitement des demandes Cela active les orientations Je crois que cela colle mieux au d cret c est dire que dans les missions du SAJ il y a une mission d activation et de r orientation vers la premi re ligne en fait Et cette quipe de pe
273. lon les intervenants de jouer leur r le peuvent donner lieu de tr s longues interventions et donc constituer des freins aux sorties de l A de la jeunesse quand le danger est trop important pour laisser la famille sans surveillance voire pour laisser le jeune en famille Ces m mes situations peuvent donner lieu des cl tures quand les professionnels se sentent impuissants quand ils ne parviennent pas impulser du changement dans la famille tout en consid rant que laisser le mineur dans sa famille ne repr sente pas un risque trop important Point d attention De fait la philosophie et les finalit s du d cret de l Aide la jeunesse visent prioritairement le maintien ou la r int gration du mineur dans sa famille En opposition au mod le du placement institutionnel qui s accompagnait de facto ou de jure d une d ch ance de l autorit parentale et suite aux critiques et d nonciations de la violence institutionnelle dont ce mod le tait porteur la priorit est au maintien et la reconstruction des liens familiaux Le postulat est celui de ducabilit des familles Dans l Aide la jeunesse d terminer que certaines situations ou certaines personnes sont irr cup rables et par l ne plus remettre en question le placement en institution ou en famille d accueil n est pas envisageable explicitement tout en constituant sur le terrain une cat gorie de perception des intervenants s
274. ltres taient moins op rants Et donc parmi les dossiers qui se cl turaient certains n auraient m me pas d tre ouverts Convient il par cons quent du point de vue des sorties de renforcer les moyens de l Aide la jeunesse pour r pondre plus ad quatement rapidement et pr cocement aux demandes et aux besoins ou plut t de limiter l augmentation de l offre pour viter les appels d air et inciter la priorisation ce discours qu on entend partout maintenant qui est de dire plus on fera des places au plus elles vont tre occup es et on va toujours se retrouver devant le m me probl me On dit finalement l offre de places va faire que la demande va augmenter C est facile dire de l ext rieur Th oriquement c est peut tre vrai mais pratiquement il faut le vivre ici pour savoir ce que c est Il y a une gamine qui a t un mois et demi l h pital parce qu on ne trouvait pas de place D ailleurs ce que a a co t ce bazar l la Communaut fran aise un mois et demi d h pital C est mille euros par jour O est le b n fice Un SAJ Ce qui manque mon sens ce sont des services comme L Entre Temps par exemple Ou comme le SIIF Qui sont des services qui sont des alternatives au placement C est dire que ce sont des services qui ont une souplesse d intervention suffisante que pour qu on puisse se dire un suivi par ce service l a nous vite de devoir chercher une
275. lut t de faire une homologation Ainsi ils ne prennent pas la responsabilit de fermer le dossier responsabilit d s lors renvoy e au conseiller du SAJ Donc vous avez des directeurs qui proposent des classements qui deviennent homologations pour simplement tre class es chez le conseiller Comme a c est la Communaut fran aise qui a pris la d cision et pas la justice Bruxelles l homologation n est pas pr vue en tant que telle dans l ordonnance Mais le juge bruxellois interview nous a expliqu sa pratique assez similaire celle de l homologation Zi quand on sent que tout le monde est d accord sur un truc il m arrive quand m me encore de temps en temps de poser la question est ce que vous voulez vous d barrasser de moi l galement sans me tuer et aller au SAJ quoi Et donc j coute ce que les gens disent oh non on ne va pas recommencer raconter notre histoire quelqu un d autre ou pour certains la contrainte est lourde m me si je suis tr s sympathique et ils disent ah oui on serait pr ts Et dans ce cas l je rends mon jugement o je confirme ma mesure ce moment l je renvoie le dossier au Procureur du Roi en disant veuillez saisir le SAJ pour lui demander qu il tente d organiser une aide volontaire d s lors que les parents l audience publique ont comme a le SA a cette petite information C est le parquet qui transmet au SAJ Et le SAT crit un pe
276. lux importants et rencontre des difficult s mettre en pratique sur le terrain les principes du d cret D o l id e de s interroger sur les sorties et sur les pistes permettant de favoriser celles ci Mais les buts de syst me ou pr occupations gestionnaires de l organisation savoir pour le sujet qui nous occupe la r duction des flux ne peuvent tre vis s de mani re d sincarn e sans prendre en compte les buts de mission qui sont d aider des mineurs et leur famille sortir d une situation de danger de difficult Les sorties ne peuvent donc constituer un but en soi Elles sont pertinentes et souha tables dans Minist re de la Communaut fran aise Direction g n rale de l Aide la jeunesse rapport d activit 2001 Introduction 4 certains cas en particulier nous dit le d cret en cas de placement pour viter l institutionnalisation en cas d intervention judiciaire galement car les probl mes sociaux doivent tre pris en charge par des acteurs sociaux de pr f rence et parce qu il faut laisser le plus possible les personnes ma tres de leur situation ou encore quand les difficult s se sont apais es ou que le danger a disparu pour viter de cr er et d entretenir une d pendance l aide etc Il para t donc judicieux d investiguer les m canismes intervenant au sein m me du syst me de prise en charge et conditionnant dans un sens ou dans un autre les processus de sortie
277. m chappent un petit peu Et c est vraiment une pratique qui diff re d un arrondissement un autre Chercheur Un l ment peut tre le fait de ne pas vouloir changer d intervenants quand une famille ou un jeune a un contact avec un service Oui parfois parfois effectivement a a t voqu et c est ce que disaient certains avocats quand j ai abord la question il y a certains cas o c tait la famille elle m me qui demandait pouvoir rester parce qu il y avait un rapport de confiance avec euh et de pas changer d intervenant Donc a je peux tout fait l entendre Donc a c est une des explications mais apparemment il y a d autres explications qui sont beaucoup plus inh rentes au fonctionnement du Service de Protection Judiciaire avec parfois la difficult de collaboration aussi c est ce que j ai cru comprendre entre SP SAJ Un avocat A Li ge l homologation est per ue positivement par la plupart des acteurs rencontr s ce qui expliquerait qu il en soit davantage fait usage dans cet arrondissement c est peut tre aussi important d utiliser plus souvent les homologations d accord pour sensibiliser les familles et quelque part leur dire coutez voil la balle est dans votre camp donc toujours par rapport cette probl matique de la sortie c est vrai que j aurais envie de dire aussi aux directeurs et aux conseillers n oubliez pas le dernier paragraphe de l
278. me actuel l attribution des places libres dans les services mandat s n est pas r alis e partir de crit res pr d finis mais bien au cas par cas La connaissance mutuelle et la qualit des relations entre mandants et mandat s influencent Perspectives et pistes 191 fortement l attribution de ces places tout comme les sensibilit s des uns et des autres vis vis de certaines probl matiques ou la volont des services de maintenir un certain quilibre dans les prises en charge entre les situations o l aide est n goci e et celles o l aide est impos e des places sont ainsi r serv es au SAJ et d autres au SPJ tribunal Ces pratiques multiples et vari es et le flou auquel sont confront s les acteurs t moignent de la n cessit d une syst matisation de la priorisation tout en tirant les enseignements de l chec de la CIOC qui en cherchant d personnaliser la proc dure d attribution des places disponibles s est r v l e inop rante A minima on peut souligner l int r t de syst matiser la pratique d j effective dans le chef de plusieurs services mandat s de laisser aux mandants ou aux d l gu s de mani re concert e entre eux et entre SAJ et SPJ d un m me arrondissement la latitude et la responsabilit de faire un tri entre les situations prioritaires et celles qui le sont moins De mani re plus large on peut ici faire r f rence au dispositif du Vlaams Fonds en mati re d a
279. merait plus je pense qu il y a des situations qui s enlisent parce qu on ne parvient pas trouver le service ad quat et pendant ce temps l on essaie de faire au mieux mais si on avait pu mettre l nergie et le temps n cessaire on aurait pu fermer plus t t a je pense Un SPJ Une cons quence de l engorgement est que des mineurs en danger en difficult ne re oivent pas d aide et se transforment par la suite en mineurs dits d linquants comme nous l explique ce COE Parce qu on maintient des situations brin uebalantes on fait des enfants d linquants on fait des enfants qui n ont pas qui ne re oivent pas ce qu il faut Un avocat va dans le m me sens Il y a des situations pour lesquelles on se dit c est quand m me malheureux il a fallu que ce jeune fasse des petits d lits pour qu une prise en charge puisse avoir lieu parce que sinon il n y en aurait pas eu Et donc gr ce a il est tomb dans un filet o il y avait quand m me quelques outils qui taient disponibles et qui vont pouvoir quand m me je pense d une mani re productive aider la famille pas pour tr s longtemps Une autre cons quence de l engorgement consiste dans le chef des mandants saisir la premi re place disponible m me si elle ne correspond pas tout fait aux besoins de la famille parce que c est mieux que rien Un COE se dit parfois mandat d faut de place dans un SAIE Cela va alors
280. multiples Chapitre 3 Constats et enjeux transversaux 141 r flexions et recherches CFIP 2009 recherche en cours au sein de l Administration de l AAJ Nous ne pr tendons donc pas la clarifier une fois pour toutes mais bien analyser ce que nos entretiens nous disent sur cet enjeu transversal Malgr le caract re complexe et flou du travail d valuation entre danger potentiel danger suppos danger clairement tabli les entretiens ont mis en vidence une s rie de facteurs intervenant dans cette valuation et influen ant par cons quent l orientation choisie Il s agit d une part des facteurs li s la situation du jeune et de la famille et d autre part des facteurs li s au travail des professionnels L tat de danger selon le d cret de l Aide la jeunesse Article 36 3 Lorsqu il a connaissance de mauvais traitements de privations ou de n gligences dont est victime un enfant ou lorsqu il en suspecte l existence le conseiller peut demander l intervention d une quipe pluridisciplinaire Celle ci le tient au courant de l volution de la situation Article 38 1 et 2 81 Le tribunal de la jeunesse conna t des mesures prendre l gard d un enfant de sa famille ou de ses familiers lorsque l int grit physique ou psychique d un enfant est actuellement gravement compromise et lorsqu une des personnes investies de l autorit parentale ou ayan
281. n 2012 para tre COMMAILLE J DUMOULIN L ROBERT C La juridicisation du politique Paris LGDJ Coll Droit et Soci t 2000 CRAWFORD A Partenariat et responsabilit l re manag riale Les Cahiers de la s curit int rieure 33 1998 Bibliographie 200 De CONINCK F CARTUYVELS Y FRANSSEN A KAMINSKI D MARY P R A A VAN CAMPENHOUDT L en coll Toro F Hubert G Hubert H O Schaut C Aux fronti res de la justice aux marges de la soci t Une analyse en groupes d acteurs et de chercheurs Gand Academia Press Politique scientifique f d rale 2005 FEELEY M SIMON J The new penology notes on the emerging strategy of corrections and its implication Criminology 30 1992 pp 449 474 FEINMAN C Women in the criminal justice system Westport Greenwood publishing group 1986 FRANSSEN A Dix ans de d cret de l aide la jeunesse des principes aux pratiques L aide la jeunesse l preuve de la d judiciarisation Li ge Editions Jeunesse et droit 2003 GENARD J L CANTELLI F Action publique et subjectivit Paris Librairie g n rale de droit et de jurisprudence 2007 HELD V Ethics of care Oxford University Press Oxford 2006 KAMINSKI D Troubles de la p nalit et ordre manag rial Recherches sociologiques vol XXXIII n 1 2002 LE CAISNE L Prison Une thnologue en centrale Paris d Odile Jacob 2000 LORENZ E Les relations inter firmes S
282. n red finir le cadre ne pas repartir sur la m me chose plusieurs services Des regroupements de fratrie La distance g ographique si elle est grande encadrer les visites avec les parents d origine prendra trop de temps pour le SPF par exemple Garder un certain quilibre qui varie selon les services 50 50 60 40 etc entre l aide n goci e et l aide contrainte Par exemple si une situation SAJ se termine le service essayera de reprendre une situation du SAJ Nous essayons de faire en sorte qu il y ait un quilibre qui corresponde peu pr s ce que l on sait de la r alit des dossiers dans le secteur de l Aide la jeunesse notamment par rapport la part de jeunes qui rel vent de faits de d linquance On sait qu ils repr sentent entre dix et quinze pour cent des jeunes qui rel vent de l Aide la jeunesse et donc on essaye d tre plus ou moins dans cette proportion l Alors restent les deux grands volets qui sont les jeunes qui rel vent du Service d Aide la Jeunesse SAJ donc on va dire l entr e dans le secteur de l Aide la jeunesse des situations non judiciaris es et puis le Service de Protection Judiciaire SPJ On vise accepter des missions raison de 50 au niveau du social SAJ et 50 du Chapitre 3 Constats et enjeux transversaux 158 judiciaire SPJ et TJ Avec les 10 15 des jeunes ayant commis des faits qualifi s de d linquance il resterai
283. n amont du SAJ En effet pour celui ci il fait crade chez les gens ou le jeune est en d crochage scolaire est un indice de danger ce qui ne Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 82 sera pas le cas du SAJ nous dit il Pour ce qui est de la salet a ne semble pas non plus constituer un l ment de danger pour l un des SPJ interview s a on a eu hein Ils le parquet ont maintenu ou rouvert sur base d une enqu te de police alors que nous on disait et ils n avaient pas les m mes renseignements que nous et ils ont pr f r alors que pour nous il n y avait plus d tat de danger mais la police avait d crit une situation mais qui peut parfois tre de la salet mais c est pas a l tat de danger Chercheur Pour eux c tait du danger Oui a c est tr s a peut tre tr s subjectif hein Un SPJ 2 La saisine du tribunal prise de risques ou formalit Le parquet comme verrou du tribunal ou comme simple interm diaire En ce qui concerne les demandes de saisine en article 38 un juge de la jeunesse a soulign le fait que si le parquet refuse de saisir le juge pour faire suite une demande de recours la contrainte valuation diff rente du danger et ou de la collaboration il y a peu de chance que le SAJ continue suivre la situation puisqu il a estim qu il ne pouvait plus travailler avec la famille tant donn la non collaboration de celle ci Refuser de r
284. n charge ou de la prise en charge tardive ou peu ad quate se transforment en mineurs d linquants et donc r apparaissent dans le secteur car la p nurie fait que les mandants saisissent dans un certain nombre de cas la premi re place disponible m me si elle ne correspond pas tout fait aux probl matiques rencontr es par le mineur et ou sa famille Dela premi re option d coule l id e de limiter l augmentation de l offre pour viter les appels d air et inciter la priorisation tandis que la seconde option sugg re plut t de renforcer les moyens de l A de la jeunesse pour r pondre plus ad quatement rapidement et pr cocement aux demandes et aux besoins 2 Au del de la dur e et au del des inqui tudes le crit re de la pertinence de l intervention La dur e de l intervention est elle probl matique en elle m me Pour plusieurs interview s en lien avec diff rentes sc nes la r ponse est cat gorique ce n est pas tant la dur e qui importe que la pertinence de l intervention Au del des inqui tudes qui peuvent persister quant la situation et son volution il faut pouvoir mettre fin une intervention lorsque les intervenants et les autorit s mandantes en viennent la conclusion que l intervention est inutile voire qu elle est g n ratrice d effets pervers et de tensions suppl mentaires dans le syst me familial Un constat r current est que l intervention tend entra ner les c
285. n des facteurs encourageant envisager la sortie est quand l environnement souvent l origine du signalement est rassur sur la situation Facteurs li s au travail des professionnels Une vision restrictive du danger permet de fermer davantage de dossiers qu une vision large du danger Les professionnels doivent prendre des d cisions qui leur demandent de prendre des risques si on ne prend pas de risque on ne ferme aucun dossier mais des risques calcul s car c est l volution voire la vie du mineur qui est en jeu Si un accident a lieu suite une d cision de sortie ou une d cision de non entr e ou encore pendant une intervention la responsabilit peut leur tre attribu e Quelques l ments semblent favoriser cette prise de risques calcul s le fait que les d cisions soient prises collectivement et donc ventuelle responsabilit en cas de probl me est elle aussi collective le fait qu il y ait des traces crites des d saccords entre professionnels des motifs ayant conduit au choix de telle ou telle orientation etc D autres l ments l inverse limitent cette prise de risques c est le cas du tapage m diatique en cas d accident et de la mise sous projecteur des professionnels impliqu s dans la situation ayant d rap _In vitablement tant donn la gestion clinique des situations l valuation au cas par cas l autonomie professionnelle des diff rents acteurs
286. n est attentifs tout tout le temps on reste dans la vie des familles pendant vingt ans Si au contraire on est plus restrictifs C tait aussi la philosophie de travail du service historiquement enfin pendant toute une p riode et on en reste impr gn s On essaye de d finir le plus concr tement possible ce qu il y a lieu de faire ou d aborder Et une fois que c est entre guillemets r gl on doit pouvoir s arr ter C est vrai dans un sens parce que a cadre D un autre c t si c est pour fermer les yeux sur tout ce qui nous para t pr occupant c t ce n est pas tr s professionnel non plus Donc il faut trouver un juste quilibre entre les deux Un SAIE Mais en m me temps ces difficult s et objectifs de d part constituent une balise pour viter les prolongations sans fin Faut il donc se focaliser sur ceux ci ou peut on quand cela se justifie dans quels cas cela se justifierait il largir le champ d action Il s agit l d une question d licate et les avis des interview s divergent Pour l un des SAAE et l un des SAIE interview s la mission de pr ciser le mandat appartient essentiellement aux services C est pourquoi ils ne sont pas en demande de mandats plus clairs plus pr cis d s le d part position que rejoint un COE participant l analyse en groupe Ils estiment que c est aux services pr ciser les choses apr s avoir pris du recul sur les informations leur disposition
287. n g n ral soit le juge ne nous suit pas mais on trouve que la motivation est coh rente et voil c est le point de vue du juge et et il y a certaines fois o on fait appel quand on estime que la d cision qui est prise ne correspond pas notre point de vue de la situation et qu on trouve que Mais c est tr s rare qu on fasse appel Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 127 3 Objet des appels Selon l un des avocats g n raux interview s de mani re g n rale ce qui est remis en question travers l appel du jugement n est pas tant l existence m me de la mesure ou de l intervention mais davantage la mani re dont elle est pr sent e aux personnes concern es Les modalit s de la mesure peuvent galement tre l origine de l appel 4 Informations compl mentaires au dossier et l audience A l instar des juges de la jeunesse m me si leurs fonctions ne sont pas comparables puisque les juges d cident et les avocats g n raux requi rent les avocats g n raux pour leurs r quisitions m lent jugement distance partir des rapports du dossier et jugement en interaction partir de l audience mais galement de divers contacts pris en vue de celle ci Il importe en effet de r colter un maximum d informations et de ne pas se contenter ni des crits ni des impressions d audience comme nous l explique cet avocat g n ral Je ne me contente pas et heureusement de
288. n traitement une p nologie ax e sur la gestion de groupes risques leur surveillance et leur contr le afin de r guler les niveaux d une d linquance consid r e comme un risque normal dans la soci t L objectif ne serait d s lors plus d liminer ce risque mais de le rendre tol rable de le circonscrire dans des limites s curitaires acceptables L id al r habilitatif centr sur l aide et sur la formulation de r ponses aux besoins sp cifiques des d linquants qui a longtemps guid les agences p nales serait donc en crise De mani re plus large sans parler de basculement vers ce mod le on peut relever dans diff rents secteurs de l action sociale des indices de sa diffusion croissante Sans m me voquer les d bats sur la pertinence d une d tection pr coce des facteurs pr dictifs de la d linquance juv nile en France on observe effectivement la mise en oeuvre d une gestion pr visionnelle des profils humains ou de programmation des populations appuy e sur une combinatoire de crit res standardis s abstraits et statistiques des facteurs de risque Ainsi par exemple dans le secteur de l insertion socioprofessionnelle et dans le cadre des politiques d activation des demandeurs d emploi on observe la d finition des groupes cibles MARY P P nalit et gestion des risques vers une justice actuarielle en Europe D viance et soci t vol 25 n 1 2001 pp 33 51
289. nce effective au niveau des entr es la CIOC ne m est pas utile Un SPF avant la CIOC a se faisait autrement On r fl chissait en quipe aux situations en essayant de respecter aussi videmment l ordre d arriv e mais quand m me aussi en fonction des capacit s enfin de qui avait de la place et qui se sentait l aise avec quoi j ai 49 La CIOC est une Cellule d Information d Orientation et de Coordination visant d une part faciliter l orientation des jeunes pour les autorit s mandantes et d autre part trouver une prise en charge ad quate au vu de la situation du jeune Plusieurs personnes g rent l outil informatique mettant disposition des autorit s mandantes normalement en temps r el les disponibilit s des services publics et des services agr s ainsi que leur projet p dagogique respectif La CIOC tant un passage oblig depuis le 1 avril 2009 les autorit s mandantes contactent les services par ce biais Une fois les d marches r alis es le mandant voit quel s service s pourrai en t ventuellement prendre en charge le jeune Il doit alors joindre ceux ci par t l phone pour exposer bri vement la probl matique rencontr e par le jeune afin que le service puisse valuer l ad quation ou l inad quation de la demande de l autorit mandante en fonction de son projet p dagogique Manuel d utilisation de l application informatique pour les SAJ SPJ 25 mars 2009 S il
290. ne piste int ressante soit il assume qu il est parfois pr f rable dans l int r t et pour la protection des mineurs que certaines familles fassent l objet d un accompagnement structurel et dur e ind termin e Enfin les entretiens ont montr la r flexivit dont font preuve les professionnels interview s vis vis du syst me et de leurs pratiques l instauration d une permanence sp cialis e dans certains SAJ notamment t moigne de cette r flexivit r flexivit aussi attest e par la mesure des effets de la permanence sur le nombre de demandes et leur traitement plus galitaire cf chapitre 2 mais ont aussi mis en vidence l int r t de disposer d outils de tableaux de bord pour favoriser cette d marche d valuation collective Il est bien entendu que les donn es et les indicateurs statistiques ne peuvent constituer en eux m mes le crit re d valuation de l action des professionnels des services et du syst me Mais suffisamment fins fiables document s et crois s avec une analyse qualitative des pratiques ils peuvent constituer une base informationnelle donnant l occasion de s interroger sur la pertinence les impacts et les effets des strat gies d intervention 1 Accompagnement post institutionnel accompagnement dans le milieu de vie apr s un passage en IPPT 2 Retour en famille encadr par un service de l A de la jeunesse apr s un passage en institution 3 Service d intervention inten
291. ne sont pas mieux g r es par le tribunal Un SAJ Aller le plus loin possible avec les gens viter tout prix d obliger les personnes les laisser ma tres de leurs d cisions c est pour cela que ce conseiller travaille au SAJ Ce qui explique que demander le recours la contrainte soit mal v cu par celui ci Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 72 sauf dans le cas o l int r t de l enfant le n cessite quand une maman ne sait pas prendre de d cisions pour son enfant et a besoin qu une personne ext rieure le fasse par exemple La judiciarisation est analys e par ce SAJ du point de vue de ses effets suppos s n fastes Parce que cela ne sert rien si ce n est rassurer certains professionnels mais en m me temps il fait le constat que les jeunes et leur famille donnent parfois plus de cr dit au tribunal qu au SAJ Parce que cela risque d institutionnaliser dans un cas sp cifique voqu Parce qu il y a un risque que le suivi ne soit plus bien assur le SPJ ne serait pas disponible comme l est le SAJ voire qu il y ait cl ture pour des adolescents surtout D o l id e qu il faut essayer de limiter les saisines Cette r ticence la judiciarisation limite les bifurcations vers l aide contrainte et maintient au niveau du SAJ des situations o la collaboration est parfois tr s discutable selon certains interview s Par l le principe du
292. nesse le commissaire de quartier le parquet d instance etc peuvent orienter les r quisitions des avocats g n raux 7 4 Suggestions des acteurs gt Permettre au juge comme en Italie de si ger avec des criminologues et des psychologues propose un avocat g n ral pr s la Cour d appel parce qu en fonction de notre bagage professionnel et intellectuel le type d tudes qu on a fait notre regard dans le kal idoscope est diff rent la notion d tat de danger n est pas n cessairement la m me dans le chef de tous les acteurs La compl mentarit des approches prend donc toute son importance Chapitre 3 Constats et enjeux transversaux 130 CHAPITRE 3 CONSTATS ET ENJEUX TRANSVERSAUX Introduction Au del de la caract risation sc ne par sc ne du fonctionnement du syst me de l Aide la jeunesse et de la mani re dont il influe sur les processus de sortie il s agit ici partir des propos des interlocuteurs de relever les constats et les enjeux transversaux Pr sent s sous forme de constats g n raux ou sp cifiques de description des pratiques ou sous forme de controverses et d opinions les neuf enjeux pr sent s ici constituent autant de points n vralgiques qui sont apparus comme probl matiques ou interpellants pour les professionnels et sur lesquels il est n cessaire d agir si l on veut am liorer le fonctionnement du syst me sa coh rence et sa fluidit 1 La perception et l exp r
293. nesse jeunesse OK i Homologatio R orientatio N cessit d une Offre de analyse plus services approfondie Non collaborati g de la situation et tat de danger iris intervention AAJ a Services ci t cu mais modalit s diff rentes Cour d appel igati par exemple de Investigations premi re S AJ Probs regles ou apais s Aide sp cialis e Difficult s n cessaire et non lt collaboration R orientation SCENE 3 Programme Non collsboration Probs r gl s d aide SAJ et tat de danger ou suffisamment Difficult s apais s Cikti et non collaboration Fin intervention AAJ 3 3 Services mandat s Recherche sur les m canismes de nonjsorties de l Aide la jeunesse 2011 Facuk s universitaires Saint Louis 6 1 Cadre l gal r glementaire et proc dural Le cadre d cr tal les probl matiques les ressources et les options disponibles au niveau du SPJ Service de Protection Judiciaire sont quasiment identiques celles du SAJ Service d Aide la Jeunesse En cela SAJ et SPJ peuvent tre qualifi s de s urs siamoises La diff rence majeure est que le SPJ met en uvre son action sous l autorit du tribunal de la jeunesse avec plus ou moins de marge de man uvre selon qu on se situe Bruxelles ou en R gion wallonne puisque dans le premier cas le SPJ est un simple ex cutant alors que dans le second cas il est un r el acteur du d cret par le biais du directeur de l A d
294. nimateur Le mod le de l Etat gendarme est celui qui correspond historiquement la premi re g n ration des politiques publiques au moment de la construction des Etats nations contemporains L action publique s effectue essentiellement au nom de l ordre et de la s curit Dans ce mod le d Etat les droits accord s sont principalement des droits libert propri t association expression enseignement presse etc Ces droits libert sont des droits que l Etat garantit aux individus Il leur reconna t ainsi un espace de libert et d autonomie avec une distinction entre sph re priv e et sph re publique avec la limite importante des restrictions apport es 51 Genard J L Cantelli F Action publique et subjectivit Paris Librairie g n rale de droit et de jurisprudence 2007 Chapitre 4 Gestion des flux sur d autres terrains 169 au nom du respect des bonnes moeurs L anthropologie conception de l individu et du citoyen implicite de ce mod le d Etat repose sur la distinction entre personnes capables auxquelles sont reconnus des droits et personnes incapables consid r es politiquement et juridiquement comme des mineurs En mati re de politique relative la jeunesse ce mod le de l Etat gendarme correspond historiquement au fondement des premi res l gislations de protection de l enfance avec la loi de 1912 en ce qui concerne l intervention aupr s des mineurs en danger un
295. ns Bon 10 mois il y a encore tout le contact physique avec la maman qui est super important Mais bon 3 4 ans aussi mais quelquefois on sait peut tre plus expliquer un enfant de 5 ans pour le moment il y a des difficult s avec ta maman et donc on a d cid pour te prot ger de te placer a on sait plus le verbaliser et c est le juge qui va formuler la phrase mais a para t plus compr hensible Un petit enfant de 10 mois s il ne voit pas le visage il oublie vite la m moire d un petit enfant si pendant 5 jours 10 jours un mois il ne voit plus sa maman le visage est oubli donc a a une implication importante aussi pour l avenir Un substitut du Procureur du Roi Tandis que lorsqu ils grandissent les jeunes s autonomisent et peuvent davantage supposent les professionnels se prendre en charge se distancier de leurs parents si n cessaire en prendre le bon et se prot ger du mauvais r agir ad quatement en cas de souci un juge de la jeunesse un SPJ etc Quand les parents ont des probl mes de sant mentale par exemple le retour ne sera envisageable que lorsque l enfant sera capable d assumer sa s curit d appeler les secours quand sa m re d conne etc Un SPF 4 1 2 La situation de la fratrie La fratrie semble galement constituer un param tre susceptible d influencer les d cisions et les dur es de prise en charge Entre individualisation de l aide et maintien des liens partage
296. ns effectu e par les professionnels concern s Ceux ci op rent partir de la situation qui leur est rapport e un travail d valuation qui les conduit privil gier l une ou l autre orientation En dehors des crit res formalis s de mani re syst matique c est le jugement en situation des d l gu s sur base des informations contenues dans les PV du parquet dans les signalements et ou sur base des changes avec les familles qui est d terminant pour cette premi re orientation Ils doivent appr cier au cas par cas la ou les r ponses qui leur apparaissent les plus ad quates proposer Quelle est la nature de la demande ou du signalement Quel est le degr d urgence et de danger qui se d gage de la situation port e leur connaissance D autres services ou intervenants sont ils d j pr sents dans la situation Une orientation vers un service 32 Lors de nos observations au SAJ de Bruxelles nous avons t t moins de cette intervision constante Entre chaque formalisation le conseiller laissait la porte de son bureau ouverte et fr quemment des d l gu s passaient informer le conseiller de l volution d une situation lui demander un conseil l interpeller sur la voie privil gier l acteur contacter etc 3 Pour les autres sc nes cf le point transversal l valuation de la situation et l appr ciation de l tat de danger du chapitre 3 Chapitre 2 Du syst me aux pratiqu
297. ns qui permettraient la fin de l intervention 2 L coute le respect et la valorisation des parents de la part des professionnels 3 Les valuations en cours d ann e avec le juge de la jeunesse 4 Les sorties partielles ou pr sorties homologation et la surveillance du SPJ 5 Les sorties l ch ance de l ann e Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 117 1 Des s parations qui permettraient la fin de l intervention Certains dossiers pourraient se cl turer si les parents se s paraient dans le cas o l un d eux ou le conflit parental serait l origine des difficult s rencontr es par le jeune et sa famille Mais des raisons mat rielles financi res culturelles emp chent la s paration de certains couples m me si les conflits sont importants ce qui fait que la famille a toujours besoin d aide et que le jeune risque d tre retir de son milieu familial Ce frein aux sorties voqu une seule fois pourrait galement se pr senter sur d autres sc nes au SAJ les situations observ es ont laiss transpara tre ce probl me on pourrait tr s bien avoir des dossiers o on se dit c est le parent que a soit le p re ou la m re qui est la cause du probl me du dysfonctionnement familial mais que pour des raisons en g n ral mat rielles ou culturelles les parents ne se s parent pas on peut souvent avoir des magistrats qui disent vous n avez qu
298. nt d intervenants de ne pas perdre tout le travail relationnel effectu c est d ordre public le juge ne peut pas il doit m me soulever sa comp tence m me si les parties n en parlent pas si les avocats n en parlent pas si moi je n en parle pas Donc c est lui quoi doit v rifier sa comp tence Je vous donne une exception Hier j ai contact le juge parce Chapitre 3 Constats et enjeux transversaux 163 que le SP me demande de renouveler une mesure d h bergement en dehors du milieu familial pour une jeune fille qui va avoir 18 ans fin septembre C est un dossier assez dramatique puisque la maman est en prison pour des faits graves la jeune fille est en institution pour l instant elle est en train de retrouver des contacts avec son p re et donc il y a des retours en famille elle est maintenant domicili e chez son papa depuis peu mais il reste juillet ao t septembre il reste 3 mois pour couvrir si vous voulez l h bergement et le travail qui se fait avec l institution en vue de pr parer l autonomie Alors moi je t l phone au SPJ voil maintenant depuis un mois elle est domicili e X th oriquement je dois renvoyer X Et alors le directeur me dit mais oui mais bon a veut dire qu elle doit faire face de nouveaux intervenants sociaux juste pour 3 mois etc c est dommage c est dommage je dis oui mais Alors j ai appel le juge en expliquant a et le juge a dit bon fixe quand
299. nt dans le secteur de la justice Cartuyvels et al 2010 Cliquennois 2009 ce que d fend aussi un SAJ Mais dans cette perspective il faut n anmoins tre clair avec les int ress s en disant qu il y aura de nouveaux objectifs au fur et mesure ce qui permettrait de concilier les deux positions u on y va tape par tape et des premiers objectifs vont tre d finis mais a ne veut pas dire qu une fois qu ils seront atteints il n y en aura pas d autres atteindre Et je pense que le processus il va prendre un certain temps avant d arriver effectivement l objectif final Je crois que a ne se passe pas d un seul coup et qu on doit y aller progressivement et en douceur Si on en demande de trop ce n est pas possible non plus pour la famille ou pour l enfant Un SAAE Autant mettre les choses acceptables l o la famille va r ussir Et donc un objectif la fois Ce n est qu en r ussissant l objectif qu on peut en redemander un sup rieur et ainsi de suite Un SAJ Effectivement il n est pas vident et pas n cessairement pertinent nous dit un SAIE de se cantonner aux probl mes et objectifs de d part quand d autres difficult s importantes apparaissent en cours de prise en charge Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 50 Et c est vrai que a c est une difficult de se dire mais est ce qu il faut tre attentif ce qui n tait pas pr vu initialement Si o
300. nt jamais m me de jouer correctement leur r le Il y aurait m me si c est inaudible dans le secteur des irr cup rables cf point transversal sur ce sujet dans le chapitre 3 Quand un couple a fait un enfant qui a t plac qu il en fait un deuxi me qui doit galement tre plac au troisi me enfant il faut arr ter les frais hein et ne pas croire que a va aller mieux pour celui l Il y a des parents sans capacit d volution Un SPF ce qu on n a pas retenu dans le d cret c est qu il y a des parents qui restent qui sont d structur s mentalement C est de g n ration en g n ration Donc si un moment donn on ne casse pas le cercle si on ne trouve pas une solution qui va peut tre faire c est ce qu on esp re avec le placement familial si l enfant n a pas quelque part un autre exemple qu un milieu d structur chaotique etc bah la g n ration suivante va reporter Et a le d cret ne l a pas imagin Donc il y a des parents on ne peut pas les r parer ils ont t ab m s par la vie on ne peut pas les r parer Un SPF D apr s les interview s la population concern e par le placement familial influence les processus de sorties et la faible quantit de retours en famille on ramasse aussi un peu le fond du panier de l Aide la jeunesse C est quand m me les situations les plus graves au niveau des relations entre les parents et les enfants Parce que f
301. ntion Ne va t on pas se mobiliser autrement la famille l instance de d cision le service agr l environnement pour d finir les probl mes les actions les engagements des uns et des autres Si n cessaire d autres intervenants pourront prendre le relais mais le probl me c est qu il n y aurait pas de coh rence dans le lien avec les premi res personnes concern es En m me temps l interview en question voit un avantage pour les familles cette dur e limit e la famille elle sait qu apr s six mois on ne sera plus l Donc elle peut nous supporter plus facilement et collaborer plus facilement parce qu elle sait qu apr s c est fini Tandis que quand elle ne sait pas quand ce sera fini elle ne sait pas comment se d faire de nous Cette possibilit m rite en tout cas d tre examin e d apr s cet interlocuteur A ce propos il nous semble important de rappeler ce que plusieurs interview s ont soulign le premier mandat de six mois sert parfois uniquement instaurer un lien de confiance avec les int ress s Emp cher de renouveler le mandat n aurait donc pas beaucoup de sens dans les cas o le travail ne peut r ellement commencer qu apr s ces six mois d apprivoisement r ciproque gt Augmenter le nombre de conseillers afin de pouvoir fixer des r unions d valuation plus r guli res Un SAIE gt Permettre aux d l gu s de se rendre plus souvent en famille d accueil
302. ociologie du travail 38 4 1996 pp 487 508 MANGEZ C Evaluer et piloter l enseignement analyse d instruments de la politique scolaire en Belgique francophone th se doctorale en sociologie Louvain la Neuve Universit catholique de Louvain septembre 2011 MARY P P nalit et gestion des risques vers une justice actuarielle en Europe D viance et soci t vol 25 n 1 2001 pp 33 51 PAUGAM S Welfare Regimes and the Exprience of Unemployment in Europe Oxford Oxford University Press 2000 TORNY D La tra abilit comme technique de gouvernement des hommes et des choses Les Cahiers de la s curit int rieure 38 4 me trimestre 1999 pp 157 186 TULKENS F MOREAU T Droit de la jeunesse Aide Assistance Protection Bruxelles De Boeck et Larcier 2000 VRANCKEN D Le nouvel ordre protectionnel Lyon Editions Parangon 2010 4 Rapports de recherche Duhamel N Sichem V Van Haverbeke C Vers la pratique de l valuation des Bibliographie 201 situations de danger phase ii de la recherche le danger rep res pour la pratique CFIP rapport de la recherche action version du 6 novembre 2009 Disponible sur le site de l A de la jeunesse Franssen A Joachim M Les jeunes aux lisi res de l A de la jeunesse et de l Aide aux personnes handicap es en R gion de Bruxelles capitale rapport de recherche Facult s universitaire Saint Louis juin 20
303. ois c est tellement assassin que les gens se focalisent l dessus pendant des ann es quoi Et m me si ce qui est dit est peut tre vrai mais la fa on dont c est r dig Et je trouve qu au SP enfin en tous les cas ici m me si on est dans la contrainte on donne beaucoup de place aux parents et beaucoup de place leur parole les dossiers qui peuvent voluer ils voluent bien aussi gr ce l coute au respect C est une porte de sortie du 38 je trouve le respect avec lequel on traite les dossiers et les gens Un avocat 3 Les valuations en cours d ann e avec le juge de la jeunesse En cours de mesure donc en dehors de la r vision annuelle il n y a pas d ch ances impos es au SPJ pour remettre des rapports au juge Or il para t important pour un d l gu en chef rencontr de faire le point de mani re r guli re C est pourquoi dans ce SPJ outre le d lai de 3 mois fix en accord avec les magistrats pour la remise du premier rapport on a mis les balises des trimestres scolaires en disant valuation chaque trimestre scolaire et comme a a structure l intervention des d l gu s Parce qu il faut bien vous dire que dans la quantit de travail les familles qui vont bien c est celles qu on oublie hein Et donc c est surtout pour ces situations qu on rappelle aux d l gu s ne gardez pas des dossiers o tout va bien o vous faites une visite par an pour fair
304. ois n est qu un simple ex cutant des mesures choisies par le juge tandis qu en Wallonie le directeur de l Aide la jeunesse est un v ritable acteur du d cret qui prend certaines d cisions sans devoir passer par le juge Malgr tout le juge bruxellois interview partage l impression d avoir une faible marge de man uvre en ce qui concerne les sorties puisque les d cisions qu il prend se basent en grande partie sur les demandes de diverses personnes C est toujours le juge qui d cide enfin c est en tout cas ce qu on laisse croire C est le juge qui d cide mais il d cide en fonction de ce que les autres disent et les autres demandent Alors a peut tre les autres c est la famille c est le jeune mais c est aussi videmment les services Un juge de la jeunesse 2 La clart du mandat et des attentes du juge envers les int ress s Pour plusieurs interview s il est essentiel que lattente du juge comme celle du conseiller soit bien claire afin que les jeunes et leur famille sachent pr cis ment ce Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 89 qu ils doivent am liorer et que les intervenants sachent galement quels sont les objectifs atteindre Les objectifs vagues l inverse ouvrent la porte aux prises en charge sans fin aux ajouts de nouveaux objectifs l infini J aurais tendance dire qu une sortie bien pr par e est une sortie qui va r ussir Et bien pr parer c e
305. on Oui on reste dedans tout en essayant de conscientiser le parent concern que la solution serait quand m me d arriver mais a se travaille et parfois on se dit qu il y a des gens qui font le choix de rester ensemble et qu il faut travailler avec ces situations l en essayant de mettre aussi des empl tres sur des jambes de bois et en g n ral malheureusement ce sont les enfants qui paient parce que c est vrai que la seule chose que le juge peut encore faire c est retirer l enfant si c est ce point invivable Alors que bien souvent on se dit que le juge devrait pouvoir faire autre chose et peut tre imposer des choses ces parents l Malheureusement ce n est pas toujours comme a Un SPJ 2 L coute le respect et la valorisation des parents de la part des professionnels Ces param tres concourent aussi des prises en charge plus courtes d apr s l un des avocats rencontr s On peut supposer qu ils s appliquent galement aux autres sc nes Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 118 Les situations o les intervenants ne jugent pas les parents comme des mauvais parents et o les intervenants sont positifs en g n ral a fonctionne quand m me beaucoup mieux que quand a d marre sur des trucs Enfin a c est comme partout c est vraiment une question d intervenant et de personnalit et de la mani re d aborder les choses quoi Et la mani re de r diger les crits Parf
306. on exerc e par les personnels du centre de d tention pour travailler avec moins d effectifs contraignent en quelque sorte les juges d cider d un minimum de permissions de sortie et d am nagement de peines et faire parfois preuve d innovation en la mati re ce qui contribue l h t rog n it d cisionnelle La quantit de dossiers que doivent traiter les commissions et les tribunaux d application des peines n est pas ind pendante du flux d arrivants et des effectifs de la population de l tablissement En effet les demandes sont en partie fonction du nombre de d tenus arrivants dont une part peut pr tendre des mesures d application et d am nagement de peine Ces diff rents flux semblent jouer un r le pr pond rant sur l activit d avis et sur la prise de d cision En centre de d tention on d nombre ainsi en moyenne pas moins de 150 demandes traiter par commission ce qui n cessite une journ e compl te de travail intensif L instauration des renouvellements automatiques des permissions pourtant non pr vus par le code de proc dure p nale qui r pond la n cessit de r guler les flux fait gagner un temps consid rable au juge quand il faut examiner autant de dossiers Elle vite d encombrer la commission d application des peines avec une s rie de cas ne posant pas probl me et sur lesquels se sont entendus au pr alable le juge et le parquet En effet l accord marqu par le parquet permet
307. onditions de sa perp tuation Lejeune et ou sa famille peuvent s habituer l intervention Chapitre 3 Constats et enjeux transversaux 134 o Au fait de vivre s par ment de se voir ponctuellement en dehors ou au sein m me de l institution etc et ne pas plus d sirer habiter sous le m me toit A o Au fait d tre aid accompagn et par cons quent ils sont susceptibles de ne plus se sentir capables de se d brouiller seuls de vivre sans aide Ce qui peut constituer un s rieux frein aux sorties de l A de la jeunesse u partir du moment o l enfant n est plus en danger il n y a pas de raison de continuer et de garder des dossiers au tribunal ou de maintenir des services en famille Parfois a rassure les familles mais ce n est pas non plus pour a qu ils sont l donc on leur demande alors de pr parer leur sortie Un SPJ Lorsque nous sentons que la poursuite de l aide pourrait cr er un lien de d pendance on est tr s attentifs a Un SAIE Le placement a peut provoquer une certaine rupture hein aussi avec des familles qui finissent par un peu s habituer aller voir leurs enfants en institution et qui ne parviennent pas retomber sur leurs pattes Et alors a perdure c est un peu pernicieux comme a Un SAAE moi je vois deux situations pour lesquelles on est pratiquement persuad s que a sera une mise en autonomie et quelque
308. onsieur est pour la prolongation Il me faut de la pression il faut me disputer j ai besoin que quelqu un me dise si je m loigne du chemin Apparemment le d l gu en charge de la situation a d j d hausser la voix vis vis de Monsieur et cette attitude pla t ce dernier il dit en avoir besoin Les enfants reviennent et c est au tour des parents de quitter la pi ce un instant Le conseiller pose quelques questions Shpetime et Mounir mais ceux ci restent tr s vasifs Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 66 semblent mal laise Le conseiller demande s ils acceptent la prolongation leurs parents l ayant d j accept e Ils disent tre d accord et ne veulent rien ajouter Pour conclure le d l gu va rechercher les parents mais Monsieur est introuvable La r union aura dur une quarantaine de minutes comme la plupart des r unions de formalisation observ es Une fois tout le monde parti le conseiller dit l observateur je pensais qu on irait vers une cl ture parce qu la derni re rencontre les parents taient contents il y avait une bonne volution C est loup Deuxi me s rie d observations avec le m me conseiller la situation de Sara D l gu Maman Sara Conseiller Psychologue Observateur Intervenant Intervenant 2 Le conseiller demande au d l gu de r sumer la situation Le dossier s est ouvert suite une demande de la
309. ont l avec leurs avocats ils ont re u la citation donc a en g n ral a fait quand m me fort un lectrochoc quand ils re oivent notre citation ils ont 2 semaines 3 semaines 1 mois en se disant zut on est cit s devant le tribunal et alors quelques fois il y a des choses qui bougent parce que voil ils sont stress s par a ou bien alors le juge se dit je n ai pas assez d l ments que pour aller vers un placement il faut d abord un accompagnement ducatif Un substitut du Procureur du Roi L audience permet parfois selon les deux substituts du Procureur du Roi interview s de prendre conscience que tout le monde est d accord et d envisager alors une homologation Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 92 Au tribunal de la jeunesse de Bruxelles Juge de la jeunesse Parent s Parent s Parent s Avocat mm24zZm OOO RARE CIO Pour les audiences publiques toutes les personnes sont convoqu es la m me heure 9h30 ou 14h au tribunal de la jeunesse Elles doivent se pr senter l huissier de justice dans la salle d attente et patienter jusqu au moment o arrive leur tour L ordre des dossiers est d termin en fonction de la pr sence des personnes convoqu es entre chaque dossier l huissier communique au juge quelle s situation s est sont compl te s toutes les personnes convoqu es sont l et le juge indique alors l huissi
310. oral c est bien a permet de discuter L crit c est mieux Parce que l il y a la trace et cette trace permet les d bats donc c est dire que l avocat peut avoir acc s aux pi ces la famille peut avoir acc s aux pi ces le juge d instruction peut avoir acc s toutes les pi ces donc il y a int r t ce que notre dossier soit suivi m thodiquement pour qu il n y ait pas de couac par rapport toute situation qui pourrait tre dramatique ou autre hein M me si elle n est pas dramatique On peut se retrouver dans des situations o les gens nous contestent En 37 bah il faut au moins qu il y ait des traces dans le dossier Si on va en 37 sur du vent on risque d avoir un jugement qui ne soit pas exactement celui qui est dans dans la r alit de la situation Un SAJ Les renvois de la responsabilit des non sorties Chapitre 3 Constats et enjeux transversaux 148 M me s ils rel vent des facteurs freinant les sorties leur niveau la plupart des interview s renvoient une part de responsabilit des non sorties leur s partenaire s Les mandants disent que les services mandat s sont souvent inquiets et demandent de prolonger mais aussi qu ils pr f rent garder des situations qu ils connaissent plut t que d en prendre de nouvelles etc Les mandants pointent comme un frein aux sorties la crainte des d l gu s par rapport ce qui pourrait se passer apr s une cl ture Les intervenants voquen
311. orc ment si ce n tait pas le cas les jeunes seraient en institution pendant un certain temps pour retourner 39 Il existe trois types de placement familial le placement d urgence le placement de courte dur e et enfin le placement moyen et long terme Involontairement les services interview s sont tous des services s occupant de placement familial moyen et long terme jusqu aux 18 ans du jeune si n cessaire ce qui n est sans doute pas sans incidence sur leur rapport l objet de recherche Il faut noter que sur les quinze SPF existants en Communaut fran aise il y a onze services moyen et long terme trois services de courte dur e et un service d urgence Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 55 chez eux ensuite A cet gard il faut noter que chaque type de services semble avoir l impression d h riter des situations les plus lourdes Le retour en famille est alors peu envisag puisque on envoie vers le placement familial les situations vraiment les plus d grad es des m res qui sont en psychiatrie av r e des toxicos qu on ne voit jamais Donc ce sont ces situations l donc ce sont des gens qui voluent peu Le terme retour ne convient d ailleurs pas toujours puisque dans un certain nombre de cas l enfant n a jamais v cu avec son parent C est pourquoi la politique du tribunal de son arrondissement nous explique un SPF consiste anticiper les effets n gati
312. ort mat riel l hygi ne tip top etc mais c est vrai que c est parfois difficile concevoir Un SAAE E Il y a des juges qui manifestement ont du mal soit faire confiance soit prendre un peu de risque en disant j arr te l intervention J ai eu plusieurs cas les deux trois derni res ann es je pense que c est vraiment li la personnalit du magistrat parce que c tait le m me magistrat chaque fois Donc a montre bien que a c est une question de temp rament Un avocat g n ral pr s la Cour d appel Tout passe aussi par le filtre de ce qu on est sur le plan social culturel notre histoire Je pense que chaque situation peut tre vue sous diff rents angles Chercheur Est ce que parfois la perception du danger des diff rents acteurs n est pas la m me Tout fait a je crois aussi que c est li non seulement notre personnalit mais surtout nos bagages professionnels Je remarque que parmi mes coll gues je pense un en particulier qui a fait la criminologie et le droit il a une tout autre approche que d autres magistrats qui comme moi n ont fait que le dipl me de droit Chercheur Et quelle est la diff rence alors Peut tre plus respectueux du travail sur le terrain confiance dans les intervenants sociaux Il y a certains pilotes je pense un directeur de l Aide la jeunesse qui a une formation de psychologue Je pense que l approche
313. otifs du d cret le pr suppos de ce type d approche est clairement exprim l orientation des jeunes et des familles en difficult vers les Chapitre 1 Le syst me de l A de la jeunesse 12 services appropri s est cens e limiter la prise en charge individuelle laquelle devrait son tour avoir pour effet de r duire l intervention des tribunaux de la jeunesse l4 1 1 1 La philosophie du d cret Quelques mots sur la philosophie du d cret D judiciariser l A de la jeunesse en difficult tel est l objectif de la r forme op r e en 1991 Ce faisant cette r forme rencontre explicitement une revendication majeure de la protection de la jeunesse eu gard la loi du 8 avril 1965 organiser un syst me de protection de la jeunesse d judiciaris ce qui n exclut toutefois pas que certaines comp tences soient confi es au pouvoir judiciaire L ing rence excessive du judiciaire dans la vie du mineur en difficult et de sa famille au d triment des interventions possibles du comit de protection de la jeunesse et du secteur social constituait en effet l une des critiques majeures adress e la loi du 8 avril 1965 moins dans son principe que dans son application A cette critique sen ajoutaient d autres qui d non aient principalement la d rive institutionnelle ou le recours abusif aux placements en institution au d triment du maintien du jeune dans son cadre de vie l organisation lacunaire
314. ous voyez Donc il n y a pas que la responsabilit du risque d accident Il y a la responsabilit comme un parent prend d cide d un d un avenir pour un prend des d cisions qui contribuent son bon panouissement sa bonne volution Voil c est de notre responsabilit de bien guider de prendre de bonnes d cisions pour cet enfant Un SPJ Du c t des intervenants mandat s M me si les intervenants mandat s ne d cident pas ils savent que leur valuation de la situation et leurs propositions ont de grandes chances d tre suivies par le mandant Ils prennent donc eux aussi des risques d abord en acceptant de prendre en charge une situation et par la suite en appuyant l une ou l autre orientation et craignent parfois que leur responsabilit ne soit engag e D cider en quipe Le fait que la plupart des propositions transmises au mandant soient discut es en quipe est rassurant pour les intervenants Si on a d cid avec l quipe on a pes r fl chi on ferme je trouve que le sentiment de responsabilit de culpabilit est moins pr sent Un COE Je trouve que le fait qu on en discute vraiment en quipe on c est plus rassurant que la d cision soit prise dans un groupe de 9 10 que par deux personnes qui devraient porter effectivement bah soit la r ussite de du projet soit l chec du projet quoi C est peut tre hypocrite ma s je crois que comme on se d fini
315. ouvoir regagner leur bureau et vaquer d autres t ches Elle met trois fois plus de temps que Mme L Elle ne conna t pas les dossiers ni les d tenus Mme L connaissait les d tenus et ses dossiers sur le bout des doigts a ne tra nait pas chef de d tention L intensit des flux d arrivants et la densit de population en centre de d tention contraignent aussi les personnels p nitentiaires mettre un minimum d avis positifs et le juge d cider d un taux minimal de permissions de sortie La segmentation des demandes affecte indubitablement leur traitement Les membres de la commission consacrent beaucoup moins de temps l examen d un renouvellement qu celui d une premi re demande Le renouvellement automatique des permissions de sortie conduit en outre octroyer davantage de permissions de sortie Le nombre de cycles accord s est en partie fonction du flux de d tenus pour viter engorgement de la prison Cette logique est explicit e demi mots par un conseiller d insertion et de probation qui s adresse la nouvelle juge Il faut une r gle claire car sinon on va tre engorg s par les demandes et provoquer des d ceptions Il faut fixer des objectifs clairs aux d tenus Pour cela il faut une adaptation de la juge au centre de d tention Il est n cessaire de prendre en consid ration les sp cificit s du centre de d tention En maison centrale ces contraintes de flux sont moindres si
316. part enfin c est m me interpellant quoi comme les enfants ont acquis cette notion de placement et enfin ils sont arriv s parfois tellement jeunes avec une situation tellement compliqu e au niveau familial etc s tant tellement habitu s des droits de visite du parent au sein de l institution qu apr s a ils n envisagent finalement plus la possibilit de r int grer de retourner soit chez papa soit chez maman Un SAAE Ily a des familles o c est important finalement que le service tienne bon et on est rest s l longtemps en disant que c tait important qu on reste l longtemps parce que c tait un peu oui comme une soupape ou comme une b quille pour cette maman m me si a pose la question aussi de l assistanat Jusqu au moment o on se rendait compte aussi finalement qu on n apportait plus grand chose puisqu on appartenait au syst me familial Un COE Chercheur Est ce que vous avez d j eu dans une situation que vous suiviez l impression que la situation tait trop longue qu elle avait dur trop longtemps dans le secteur Oui il y a une situation qui m interpelle Alors est ce qu elle m interpelle parce qu elle est trop longue ou parce que l effet de la dur e de la situation Donc c est une situation relativement lourde o une maman apr s avoir perdu un de ses enfants a tent d attenter la vie de ses enfants dans un esp ce de suicide collectif Et suite a l enfan
317. particuli rement attentifs nous disent certains acteurs au d s quilibre entre l offre et la demande et par cons quent Chapitre 3 Constats et enjeux transversaux 132 investiguer les possibilit s de l aide de premi re ligne avant de demander un service mandat d intervenir ne pas poursuivre quand ce n est plus n cessaire etc L importance du flux traiter aurait donc un effet positif sur les sorties qui s apparentent plus des non entr es quand il s agit de dossiers qui se cl turent d j la permanence du SAJ Je crois que dans un secteur o il y a beaucoup de situations qui sont en attente on a une obligation d tre vigilant toujours de se dire bon est ce qu on fait vraiment du travail Est ce que a avance Est ce que a n avance plus Pourquoi etc Donc de se poser toujours ces questions l pour essayer d utiliser au mieux les ressources par rapport aux besoins et de r pondre au mieux Un SAIE on ne fait pas durer des situations pour le plaisir quoi On se rend bien compte qu il y a beaucoup de jeunes qui On a des demandes d entr e tout le temps tout le temps Un SAAE Dans le m me ordre d id es pour un SAAE le manque de places en h bergement fait que ce sont les jeunes qui en ont le plus besoin qui sont plac s Par cons quent il est assez logique que les prises en charge soient longues A l inverse auparavant on pla ait plus facilement les fi
318. passer la subjectivit de l valuation du danger et plus globalement de l valuation des situations et des options privil gier r P 1 e eZ 1 plusieurs interview s se sont montr s en demande d une intersubjectivit et d une pluridisciplinarit accrue au sein de leur service par l ouverture des dipl mes permettant d acc der au m tier de d l gu ou encore par la possibilit la Cour d appel notamment de si ger avec des criminologues et des psychologues 8 Distinction entre aide volontaire et aide contrainte Les principes du d cret sont clairs si les personnes ne sont plus demandeuses ne collaborent plus et qu il n y a pas d tat de danger la situation ne doit pas rester 80 Centre pour la Formation et l Intervention Psychosociologiques Rapport de recherche disponible sur le site de l Aide la jeunesse dans l onglet Publications Perspectives et pistes 194 dans l A de la jeunesse le dossier doit tre cl tur A l inverse si les personnes ne collaborent plus mais que des l ments attestent l tat de danger il faut solliciter le recours la contrainte pour que l aide soit impos e aux personnes concern es Des interview s ont soulign qu une s rie de situations se situaient dans l entre deux deux cas de figure les personnes ne sont plus collaborantes d apr s les intervenants et il n y a pas de danger mais malgr tout le SAJ ne ferme pas le dossier les personn
319. permet de neutraliser la variable genre des procureurs N 6 des directeurs d tablissement N 12 des conseillers d insertion et de probation N 10 et observations non participantes des commissions d application des peines N 9 et des tribunaux d application des peines N 6 D autre part ce travail empirique a t men pendant huit mois dans deux maisons pour peine un centre de d tention gestion mixte et une maison centrale publique afin de mettre en vidence d ventuelles diff rences entre types d tablissement Ensuite ont t observ s des changements de juges au sein de chacun de ces tablissements ce qui permet d analyser l influence de ceux ci sur l activit d cisionnelle Enfin du point de vue des r sultats cette observation ethnographique du travail de jugement laisse voir au contraire des pr c dentes recherches une diversit et une h t rog n it d cisionnelle consid rables qui constitueraient la marque distinctive des juges d application des peines Nous montrerons que cette h t rog n it d cisionnelle et ces diff rences notables de jurisprudence sont essentiellement li es aux flux tr s variables de demandes 68 Martine Herzog Evans 2007 op cit 6 L onor Le Caisne 2000 op cit 70 Didier Fassin 2010 op cit 71 Pierre Victor Tournier 2011 op cit 72 La commission d application des peines qui est pr sid e par la juge d application des peines statue sur les
320. pour cerner la situation vraiment dans sa globalit enfin on se rend compte que je ne sais pas si c est comme a ailleurs mais on a quand m me un sacr pouvoir en tant qu institution parce qu on est la base de toutes les observations finalement et que m me les d cisions qui peuvent tre prises ici au niveau du SPJ etc elles sont quand m me vachement influenc es par ce que nous on renvoie des situations par la perception qu on peut en avoir Il faut mesurer ce qu on dit et ce qu on crit parce que a a un impact quand m me enfin a peut avoir des cons quences assez importantes quoi Un SAAE Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 60 Le juge c est celui qui officiellement d cide mais r ellement le juge il d cide sur base des l ments qu il a et bien souvent il suit quand m me les intervenants Parce que lui m me il dira je suis juge Je me dois de faire respecter la loi mais je ne suis pas psy je ne suis pas expert il va donc bien souvent s appuyer effectivement sur les avis des diff rents experts dont le d l gu Lui aussi il a un r le tr s important jouer parce que c est lui le premier qui est aussi normalement cens tre sur le terrain et tout a Donc je pense que le juge quand m me m me s il d cide il d cide principalement sur base des d cisions qui sont prises par l ensemble dont la famille videmment Un COE Ce que ce juge confirme
321. prit soit par peur de rentrer dans une famille o ils ne se sentent pas en s curit soit une grande peur parce qu ils ont envie de rentrer chez papa et chez maman tout en sachant que ce n est sans doute pas possible Mais bon pour eux en tout cas a occupe norm ment de place les ch ances occupent beaucoup de place et les fins occupent beaucoup de place pour beaucoup d entre eux Pour un autre juge la r vision annuelle permet d j de se poser la question de la sortie mais cela pourrait tre plus fr quent Les d lais d intervention pourraient tre plus courts afin d inciter les services tre proactifs et planifier leur travail autrement Il y a un probl me c est qu on a cette ch ance de l ann e Et que donc quand on a une ch ance longue une ann e c est quand m me assez long on planifie son travail sur l ann e D s lors qu on se dit on a une ann e pour le faire on va peut tre jusqu l ch ance de l ann e Et si on n y est pas arriv s peu importe puisqu on va demander la prolongation et on pourra en tout cas repartir pour une ann e qui pourrait peut tre alors n tre plus que trois mois ou six mois avant l homologation d un accord Vous voyez le syst me Donc chaque ann e il faut qu on se repose la question est ce qu au vu de l article 38 qui nous donne les conditions pour lesquelles on peut maintenir les mesures sous contrainte est ce qu elles sont encore r unies c est
322. projet particulier et exceptionnel d aide aux jeunes en difficult selon des modalit s non pr vues par les arr t s sp cifiques afin de leur permettre de r ussir une exp rience de vie originale et positive Ces services peuvent travailler avec ou sans mandat Services non agr s mais subventionn s Services d intervention intensive en famille SIIF 6 Le Service d intervention intensive en famille propose les modalit s d intervention suivantes Une aide socio ducative r guli re et globale au sein de la famille comprenant toutes les composantes de la vie quotidienne ducation hygi ne nutrition etc Un service ambulatoire au sein de la famille raison d au moins 5 heures par semaine Une prise en charge de 12 situations 10 situations d une dur e maximum de 3 mois renouvelable 1 fois et 2 situations d une dur e maximum de 15 jours non renouvelable Une collaboration avec les quipes SOS Enfants et les autres intervenants psycho m dico sociaux CPAS AMO TMS ONE SSM h pitaux S jours de rupture 26 Source Site Info Social Sant en Brabant wallon www siss be 27 Source Site de la Ministre Evelyne Huytebroeck Chapitre 1 Le syst me de l A de la jeunesse 24 Quatre services proposent des s jours de rupture l tranger des adolescents de 16 18 ans en grande difficult suivis par un Service d Aide la Jeunesse SAJ un Service de Protection Judiciaire
323. proposer une dessaisie automatique de dossiers de conseillers par exemple lorsque certains crit res de l accompagnement sont r unis 77 Beno t Bastard et Christian Mouhanna Une justice en urgence Paris PUF 2007 C cile Vigour Sociologie politique compar e des r formes de la justice Cas de la Belgique de la France et de l Italie th se de l ENS de Cachan Paris 2005 Perspectives et pistes 187 PERSPECTIVES ET PISTES Introduction De prime abord lors de la prise de contact avec les acteurs et ensuite en d but d entretien plusieurs interview s se sont montr s dubitatifs et interpell s par l objet de recherche ne comprenant pas bien sa pertinence il faut plut t s int resser aux entr es et aux causes des entr es les sorties elles se font quand elles doivent se faire elles vont de soi ou s interrogeant sur les pr suppos s l origine de la demande des commanditaires cela sous entend il qu on ne fait pas assez de sorties que nos prises en charge sont trop longues Et pourtant au fur et mesure de l change l int r t de la recherche est apparu plus clair et de ci de l ils ont donn des exemples de dossiers dont on pouvait questionner les raisons de la non fermeture et ont identifi un certain nombre de freins aux sorties et d imperfections du syst me Si les participants la recherche ont timidement remis en cause certains fondements du syst me de l Aide la jeunesse
324. qu il faut plus de 2 ans de peine pour tre dans les conditions d une permission de sortie certains consid rent que la demande de PS peut se faire tous les 3 mois premi re juge d application des peines centre de d tention Ceci dit cette h t rog n it des jurisprudences semble tre conscientis e par les juges elles m mes ce qui contribue probablement les perp tuer m me si l on ne peut exclure totalement l id e que certaines de ces jurisprudences sont susceptibles de valoir comme norme d action laquelle les nouveaux praticiens et la nouvelle juge se r f rent pour orienter et d cider de leurs pratiques Si l on reprend les pratiques de la pr c dente juge d application des peines les permissions de sortie sont accord es une fois par mois pour les d tenus qui effectuent leur derni re ann e de d tention une fois tous les deux mois pour ceux qui il reste deux ans de prison et une fois tous les trois six mois pour ceux dont le reliquat de peine est de cinq ans Si on prend les pratiques des autres juges d application des peines au centre de d tention de N pour les d tenus en fin de peine la permission de sortie est octroy e en moyenne une fois tous les trois mois Au centre de d tention de V la permission de sortie est accord e en moyenne une fois par trimestre alors que les CD de L et de K dispensent ces permissions de sortie une fois tous les deux mois C pratique donc un r gime t
325. qui finalement prenait de plus en plus de pouvoir en disant tu vois on sait m me aller au dessus des lois puisqu on ne va m me pas au SPJ m me quand la police vient nous chercher Un SPJ Et un moment donn les limites de l imposition sont atteintes hein Moi je peux envoyer un service de police pour aller chercher un enfant et le remettre dans son home mais je vais le faire une fois deux fois trois fois mais s il fugue tous les jours du home pour aller se r fugier chez ses parents je ne peux pas demander aux services de police d tre plant s c est impossible a Donc l c est vraiment les limites Un substitut du Procureur du Roi On pourrait fermer un dossier parce que les mesures sont tout fait inop rantes Par exemple la famille s acharne d velopper des strat gies pour mettre en chec tout ce qu on met en place et donc l c est une question difficile parce qu on sait que l tat de danger est toujours l mais on n a pas de prise Et donc oser demander la fermeture ce n est pas toujours acquis mais je trouve que les magistrats sont quand m me sensibles l argumentation quand on d veloppe pourquoi on trouve que a n a pas de sens Donc dans un souci de coh rence je vais dire il y a un dossier qui est ouvert il y a une autorit judiciaire qui doit imposer des choses des parents qui sont estim s incomp tents dans certains domaines je trouve notre service trouve que dire
326. qui n est pas remis en question c est l existence croissante de situations probl matiques voire dramatiques auxquelles le syst me de l AAJ peine donner une r ponse satisfaisante Ce qui n est pas interrog non plus c est la l gitimit de la norme qui fonde l intervention du SAJ Sur le plan organisationnel il y a un consensus pour souligner la pertinence de la mise en place d un service d accueil et de permanence qui permet d apporter des premi res r ponses d effectuer un premier tri en soulageant d autant la pression sur les sc nes suivantes gt Continuer de d velopper la pr vention donner les moyens aux services de premi re ligne pour diminuer les entr es non pertinentes dans le secteur de l aide sp cialis e Qu on arr te de donner uniquement de l aide pour quand c est trop tard implore un SAAE gt R intensifier les protocoles notamment pour que les premi res lignes prennent leurs responsabilit s et clarifier pour quel s type s de situations Aide la jeunesse doit intervenir propose un SAJ Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 40 2 SCENE 2 Au stade de l investigation du SAJ Ne saisit pas Fin de la demande Classement Classement Demande Refus Non collaboration OK et tat de dange SCENE SCENE 1 ms Onde Permanence Parquet Tribunal s SR MEE sa jeunesse jeunesse OK SCENE Cour d appel
327. r cieux qui favorise l change de connaissances interpersonnelles de bons filons d id es sur l acteur le plus m me de r pondre telle ou telle probl matique La connaissance du r seau de premi re ligne n est pas seulement un facteur influen ant les sorties au niveau du SAJ les autres acteurs peuvent aussi gr ce leur connaissance des ressources externes l Aide la jeunesse r orienter les personnes concern es et permettre ainsi de diminuer le nombre de prises en charge dans le syst me Globalement les acteurs rencontr s disent conna tre suffisamment leurs potentiels partenaires au sein m me de l Aide la jeunesse et hors secteur Ils estiment que de nombreuses occasions existent d j pour se rencontrer et r fl chir ensemble surtout l aide sp cialis e en interne un peu moins avec l aide g n rale les plates formes de concertation les f d rations les formations les colloques les cliniques de concertation les intervisions le conseil d arrondissement de l Aide la jeunesse En outre bien s r via chaque situation les acteurs sont amen s rencontrer les autres professionnels impliqu s et par l leur r seau continue s etoffer 2 Les crit res d valuation d une situations La question centrale sur cette premi re sc ne mais on la retrouve en fait sur les sept sc nes est bien celle des processus modalit s crit res de l valuation ou diagnostic des situatio
328. r e du programme d aide et du mandat 3 L intensit du suivi 4 Les sp cificit s de certains mandats ou services 5 L influence des services mandat s dans la poursuite ou la cl ture de l intervention 6 Le turn over des d l gu s 7 Les r unions de formalisation 8 La nature des relations entre professionnels et int ress s 9 Les sorties partielles accompagnement du d l gu et Code M 10 La r orientation hors AAJ et 11 La volont du SAJ de continuer aider les personnes m me quand la collaboration de celles ci n est pas tr s claire 1 La d finition du mandat Vis vis des services mandat s et des int ress s les objectifs du mandat 38 En th orie le lit est gard mais dans la pratique des intervenants d un SAAE nous ont dit que quand le retour se passait bien la place tait donn e apr s quelques mois un autre jeune tant donn l ampleur des listes d attente Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 49 Plusieurs interview s ont insist sur ce point plus les objectifs de d part sont clairs dans le mandat plus il sera facile d valuer la situation et de d cider si on peut mettre fin ou non l intervention du service ou de l Aide la jeunesse Si au contraire les objectifs ne sont pas pr cis et concrets d s le d part m me s ils peuvent tre repr cis s par la suite on peut alors ajouter sans cesse des objectifs ce qui prolonge la prise en charge de mani re
329. r re s soeur s un seul parent commun suffit ou son ses enfant s Il y a toutefois une limite de temps qui est de 10 ans entre les deux saisines C est un choix qui a t fait de longue date au tribunal de la jeunesse de Bruxelles par souci d efficacit dans la connaissance des situations mais qui peut conna tre des exceptions si l int r t de l un des jeunes le commande nous dit ce juge Cette pratique a t d crite et remise en question en premier lieu par un service Ensuite elle a t discut e avec quelques interview s tous bruxellois qui semblaient comme les passages d entretien ci dessous en attestent partager l avis du service _ on a eu un petit gar on qui avait une grande s ur et a se passait tr s difficilement entre le tribunal de la jeunesse cette adolescente et ses parents Je pense que le dossier de la grande a influenc le juge de la jeunesse qui avait vraiment eu beaucoup de probl mes avec cette famille Ces gens n avaient pas t corrects du tout avec lui l avaient menac ils avaient t insultants pas corrects du tout Et j ai senti tr s tr s fort parce que je connais bien ce juge de la jeunesse dans plein d autres situations que l il y avait vraiment une r sistance vouloir aller de l avant avec ce petit Et nous on voulait aller de l avant On y arrive hein on y arrive Ca va beaucoup mieux avec l adolescente en question elle est beaucoup plus stabilis e el
330. r s lib ral Cette mani re d augmenter la fr quence des PS est une cr ation est ce juridique Ce n est pas codifi par le l gislateur Quel est l int r t d avoir un r gime aussi lib ral deuxi me juge d application des peines centre de d tention La seconde juge va reprendre le principe du cycle mais elle va revenir sur son automaticit en tant sensible aux critiques qui lui sont adress es par les personnels Chapitre 4 Gestion des flux sur d autres terrains 186 de d tention et par le nouveau Procureur dont elle est proche Le cycle peut d sormais tre interrompu la suite d un incident en d tention communiqu la juge ou d un avis d favorable du Procureur Mais comme par le pass le cycle sera attribu de pr f rence et en priorit aux d tenus plac s aux emplois de confiance du service g n ral c est dire travaillant aux espaces verts et au mess C est vrai que ceux qui sont auxi ceux au mess et aux jardins doivent b n ficier d un r gime de faveur deuxi me procureur centre de d tention En maison centrale si la progressivit est galement de mise elle se distingue nettement de celle pratiqu e au sein du centre de d tention En effet deux r gimes cohabitent officiellement Le premier est dit r gime normal et s applique la plupart des demandeurs Dans ce r gime la fr quence d obtention est de trois mois lorsque le d tenu est bient t lib rable Le
331. r seau c est l id e que l action publique ne doit pas se limiter assurer la protection des individus par des droits cr ances et la prise en charge institutionnelle mais qu elle doit viser leur autonomie et leur int gration sociale Sur le plan de la conception anthropologique c est dire de l id e que l on se fait de ce qu est un individu ce second mod le correspond une anthropologie plus conjonctive fond e sur l id e que les individus ne sont pas n cessairement l un ou l autre mais qu ils sont le plus g n ralement l un et l autre la fois partiellement capables et incapables toujours dans un entre deux entre performance et d pression la fois handicap s sur certaines dimensions et normaux sur d autres en danger et prot g s mais irr ductibles toute assignation r sidence cat gorielle ou institutionnelle Chapitre 4 Gestion des flux sur d autres terrains 170 Dans ce mod le d Etat on stimule l apprentissage de l autonomie la gestion de soi On peut r sumer avec Genard et Cantelli les traits principaux de ce mod le d Etat r seau Extension de l action publique aux questions de la subjectivit de la reconnaissance de la participation et de la gestion de soi des individus L horizon de l action est socio relationnel reconnaissance confiance autonomie Rosanvallon 1995 Droits autonomie Il ne s agit p
332. r sentant des Dangers 1 4 La grille outil Analyse diagnostic IL Bilan Social Volet 2 Propositions d actions 2 1 L analyse diagnostic comme base pour concevoir des propositions d actions 2 2 L organisation des propositions d actions 2 2 1 Les actions entreprendre court terme par le CPAS 2 2 2 Les actions entreprendre court terme par l usager 2 2 3 Les actions entreprendre moyen terme par le CPAS 2 2 4 Les actions entreprendre moyen terme par l usager 2 3 La grille outil Propositions d actions Si toute intervention est amen e se poser la question de son efficacit les objectifs pr vus par l intervention sont ils atteints et dans une certaine mesure de son efficience quel est le ratio entre l nergie mise en oeuvre le co t de l intervention et ses r sultats ce mod le gestionnaire et cette culture manag riale sont tr s peu pr sents dans le secteur de l Aide la jeunesse Il appara t au contraire que les acteurs r sistent fortement toute v ilit de rationnalisation de leur autonomie professionnelle 2 3 Le mod le de l accompagnement discursif et clinique des singularit s Par rapport la th se de Robert Castel mettant l accent sur l emprise des logiques gestionnaires et technocratiques subordonnant le travailleur social au gestionnaire et mena ant la relation th rapeutique ou assistantielle intersubjective en vacuant le su
333. r t s des rapports crits aux autorit s mandantes Intervenants et mandants entretiennent galement si n cessaire des rapports t l phoniques Les mandants prennent alors les d cisions de poursuivre ou non l intervention du service mandat de fermer ou non le dossier Ces d cisions se basent sur les rapports re us mais galement sur d autres informations PV du parquet ou autres informations du d l gu en charge de la situation qui peut avoir eu des changes avec l cole ou un autre acteur impliqu sur l avis des personnes concern es sur leur propre perception de la situation etc Les entretiens r alis s montrent que les services ne se consid rent pas comme des acteurs qui prennent des d cisions mais bien comme des acteurs alimentant la r flexion du mandant donnant au mandant toutes les informations n cessaires pour faire le bon choix Les prises de d cision une fois de plus ce n est pas nous qui les prenons Fondamentalement m me si nous on leur apporte des pistes pour qu ils puissent d cider au final c est quand m me les mandants qui ont le dernier mot Un COE Les intervenants des services mandat s rencontr s estiment n anmoins avoir un certain poids dans ces d cisions ils sont conscients que leurs rapports leur valuation de la situation guident les d cisions des mandants comme d autres l ments d ailleurs de mani re g n rale on est quand m me les mieux plac s
334. rajectoire la percevoir diff remment se projeter dans le temps Point l d obligation formelle aupr s d une personne que l on entend concevoir en tant que sujet fondamentalement libre et autonome Mais une insistance discr te qui entend la soutenir face toute ventuelle d faillance N L accompagnement s apparente souvent un travail de requalification des personnes et de leurs actions par la parole On rediscute des v nements de la situation des difficult s li es au dispositif d aide ou d intervention On refait le point La relation permet de rappeler les r gles les consignes respecter les attitudes et les comportements jug s comme ad quats Il s agit moins de miser sur une int riorisation des normes et des interdits et d en surveiller le respect mais par la discussion d quiper les parcours de vie de mots de proc dures de contraintes de ressources mat rielles morales comportementales et cognitives 64 Dans les diff rents champs du travail social ducatif et m me au sein des dispositifs s curitaires on observe une m me mutation des principes de l gitimit c est d sormais au nom de sa propre autonomie conqu rir par l individu consid r comme d ficient que la relation assistancielle est motiv e Celle ci d ailleurs r fute les qualifications d assistance de prise en charge de protection pour s noncer comme accompagnement soutien gu
335. ravaillent habituellement pas sous mandat services de premi re ligne AMO psychologue priv etc le compte rendu minimum attendu par le mandant sera de dire si le jeune et ou sa famille se pr sentent bien aux rendez vous s ils sont actifs si l h bergement se passe bien etc Pour les services agr s par Aide la jeunesse cela prend la forme outre les appels t l phoniques en cas d urgence et les r unions fix es au fur et mesure de rapports envoy s l autorit mandante certaines ch ances pr cises fix es par les arr t s par exemple un COE fait un premier rapport l instance de d cision dans les deux premiers mois qui suivent la date du mandat Ce rapport pr cise les demandes de l instance de d cision et ventuellement celles des b n ficiaires il contient une analyse de la situation et le programme d aide envisag Le premier rapport est suivi de rapports compl mentaires dans un d lai maximum de quatre mois qui suit la date du mandat et ensuite au minimum tous les quatre mois jusqu la fin du mandat Un rapport de synth se est fait l issue du mandat Arr t du Gouvernement de la Communaut fran aise du 15 mars 1999 relatif aux conditions particuli res d agr ment et d octroi des subventions pour les centres d orientation ducative Entre ces ch ances les services envoient aussi si les circonstances le n cessitent crise passage l acte fugue etc des rapports circonstan
336. rd avec la famille apr s tout un travail fait avec la famille O c tait a l objectif atteindre La r vision annuelle pose galement question aux SPF car ce moment place les enfants jeunes et les familles d accueil dans l ins curit dans la crainte d tre s par s ou en ce qui concerne les jeunes dans l appr hension de se retrouver entre ses parents d origine et ses parents d accueil et enfin pour les parents d origine face leurs incomp tences En outre tant donn la longue dur e de leurs interventions et par cons quent la faible quantit de sorties de leur service les SPF interrog s semblent avoir l impression d tre regard s de travers par les mandants et l administration En tout cas leur position particuli re dans le paysage de l Aide la jeunesse ne para t pas toujours facile vivre On se rend compte qu on est plus dans la protection Et d ailleurs le SAJ nous le dit hein Vous prot gez bien trop vos enfants vous ne prenez pas assez de risques Ca on nous le dit quand m me assez souvent Et effectivement Mais nous on voit beaucoup les enfants aussi Et bon les enfants on voit les enfants qui s ancrent dans la famille d accueil qui profitent qui voluent comme ils peuvent parce qu ils ont quand m me t bien remu s dans leur petite Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 56 enfance Et on a envie de prot ger a Donc de contin
337. re il aura certainement besoin d une aide apr s mais au moins il sera confront cette r alit Un SAAE Si ce n est pas une sortie du syst me de l AAJ la famille va certainement tre suivie par un service travaillant en famille et le jeune devrait pouvoir r int grer l institution si le retour se passe mal cela constitue tout de m me une pr sortie et une r elle sortie du secteur si au grand tonnement des intervenants parfois la r int gration familiale se d roule bien Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 106 Des dossiers vou s ne jamais tre cl tur s Un impact insuffisant de la mesure des effets inf rieurs ceux escompt s peuvent aussi tre l origine de dossiers de tr s longue dur e en particulier pour un placement en institution ou en famille d accueil cf le point transversal sur les irr cup rables 12 La controverse autour de l homologation Au sujet de l homologation les avis divergent cf sc ne 6 A Bruxelles l homologation d accord n existe pas mais les juges peuvent tout de m me lorsqu ils estiment que les int ress s sont d accord avec la mesure leur proposer de retourner au SAJ c est en tout cas la pratique du juge bruxellois interrog Si les int ress s acceptent le juge l ve sa mesure une fois que l aide est effectivement mise en place au SAJ S ils refusent ou s ils acceptent sans faire les d marches n cessaires au SA
338. re les acteurs de l Aide la jeunesse et leurs partenaires Le sch ma de ce syst me est r v lateur du processus de l Aide la jeunesse une succession d tapes et pour chacune d elles un carrefour avec de multiples points de bifurcation la sortie tant l une des voies possibles http evelyne huytebroeck be spip php article866 Chapitre 1 Le syst me de l Aide la jeunesse 25 SAJ confie un mandat qui sera valu SERVICES et peut tre modifi le mandat peut tre un code M retour en famille l essai apr s un placement DE PREMIERE LIGNE SERVICES PUBLICS AA SERVICE D AIDE A LA JEUNESSE SAJ SERVICE DE PROTECTION JUDICIAIRE SPJ CONSEILLER DE L AIDE A LA JEUNESSE DIRECTEUR DE L AIDE A LA JEUNESSE DIFFICULTES DANGER DANGER DELINQUANTS AIDE SOLLICITEE ACCEPTEE AIDE CONTRAINTE D l gu s de permanenc D l gu s d l gu s Homologation ba dr chat echo et consellers 1 AN MAX renouvelable mandat ou surveillance ECOUTE LECTURE PV PROG D AIDE 1 AN Difficult s CLASSEMENT MAX renouvelable SOS ENFANTS et non OFFRE DE SERVICES fmandat ou collaboration e INVESTIGATIONS accompagnement 36 6 R orientation Signalement SP demande modification de la mesure CPAS Signalement Demande Refus du Demande Renvoi SAJ Placement recours la placement Recours la SPJ confie un mandat urgent OU urgent Ref contrainte accept qui
339. recours la seule m thodologie par entretiens demeure probl matique pour la verbalisation de certains comportements que les enqu t s veulent dissimuler ou au contraire afficher avec ostentation La Piere 1934 Elle revient alors dans ce cas recueillir des repr sentations sur ce qu il est bon de dire autrement dit un discours de circonstances Arborio et Fournier 2005 20 produit par l enqu t qui croit r pondre aux attentes de son organisation Aussi les interview s peuvent tout simplement oublier d voquer certains l ments l ments qui sont susceptibles d appara tre lors d observations Pour clairer les m canismes de sorties du secteur les diff rents interlocuteurs ont t invit s faire tat de situations concr tes auxquelles ils sont confront s et expliciter les diff rents principes param tres crit res ressources et opportunit s intervenant dans la poursuite ou dans la clot re de la prise en charge Les diff rents interlocuteurs ont galement t invit s faire part de leur perception du syst me institutionnel et relationnel dont ils sont partie prenante en exprimer les forces et faiblesses et le cas ch ant faire part de leurs pistes et propositions S agissant d entretiens semi directifs la grille d analyse de ceux ci a t labor e mi chemin entre une approche inductive en identifiant les cat gories pr sentes dans le discours et une approche d ductive en les a
340. rendrait un risque norme alors que pour lui c est une formalit de saisir Ce n est pas lui qui prend la d cision Il prend la d cision de saisir mais il ne prend pas la d cision de placement La d cision de saisir ce n est pas grand chose Ce n est jamais que de dire vous tiers d cidez Donc je trouve que ce serait absurde que le substitut prenne ce risque l Il a des Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 83 travailleurs sociaux qui disent attention il y a urgence il y a risque et que le substitut dise pff il n y a pas de risque Vous imaginez si le b b meurt dans la nuit Un juge de la jeunesse Chercheur Quand le conseiller du SAJ vous demande de passer en 38 dans quelle mesure suivez vous ces demandes ou les classez vous Moi je dirais qu on suit dans 95 des cas a ne sera peut tre pas un 38 a sera peut tre un 36 4 avec les autres PV que j ai Mais oui je dirais 95 90 quand m me un taux lev quoi Un substitut du Procureur du Roi Pour un avocat on assiste une judiciarisation outrance parfois je reproche au parquet de saisir alors qu il n y a pas lieu de saisir Un avocat Contrairement ce que le juge de la jeunesse cit plus haut semble dire pour l un des substituts du Procureur du Roi interview s d cider de saisir n est pas simple il s agit d une r elle d cision et non d une formalit Heureusement
341. rendre en charge d accompagner le jeune et ou sa famille et ventuellement d tre mandat pour cela si la pr sence de l A de la jeunesse reste n cessaire 5 Les r unions d valuation audiences publiques et audience de cabinet Plusieurs l ments peuvent expliquer que le juge prenne une d cision contraire la proposition du SPJ ou refuse un article 38 ou un article 39 la situation et l tat de danger ont volu entre le moment o le SPJ et ou le SAJ et ou l institution a r dig son rapport et la date de l audience publique des informations jusqu alors inconnues sont communiqu es l audience les arguments avanc s par le s avocat s influencent la d cision du juge etc Effectivement l audience publique est une tape importante il ne s agit pas d un moment administratif Comme nous l explique ce juge il y a un r el travail qui se fait l audience publique On pose des vraies questions en coutant les vraies r ponses Un peu plus ou un peu moins selon la situation des jeunes M enfin c est un moment intense quand m me pour les jeunes et pour les familles parce que c est l en tout cas qu on doit dire les choses qui sont importantes Un juge de la jeunesse Zi l audience il y a beaucoup de choses qui se passent il y a beaucoup de choses qui se disent et donc au d part on a une id e il faut absolument un h bergement par exemple et puis l audience les parents s
342. repartis dans un autre probl me Et donc c est vrai qu il y a comme a des familles avec un marasme social et des difficult s C est comme si le sort s acharnait contre ces familles Vous avez des familles qui ont la malchance d avoir tous les malheurs de la terre en m me temps hein Un SPJ La situation socio conomique des familles est selon les interview s de plus en plus difficile et puisque cela s ajoute d autres difficult s les familles sont globalement plus fragilis es Cette d gradation ne favoriserait donc pas les fins de prises en charge Dans certains cas les d faillances des parents d origine sont telles qu elles entra nent une adoption celle ci peut aussi tre la cons quence du d c s ou de la disparition des parents permettant ainsi l enfant de sortir de l Aide la jeunesse Cette notion d irr cup rabilit est inaudible dans le secteur nous disent un SPF et un COE et pourtant des acteurs en constatent sur le terrain toute la pertinence D apr s l un des avocats interview s il faudrait parfois davantage utiliser la d ch ance de l autorit parentale sans pour autant en abuser ou la syst matiser afin de ne pas faire durer des situations o on laisse la porte du retour en famille ouverte tout en sachant pertinemment que ce retour ne sera jamais envisageable D autant plus que la d ch ance de l autorit parentale est r visable chaque ann e il ne s agit donc pas
343. res bureaucratiques ce mod le privil gie le pilotage par objectifs et par l valuation r flexive des actions men es aux diff rents niveaux ce qui implique de se doter des outils informationnels quantitatifs base de donn es suivi longitudinal et qualitatifs analyse de situations critiques concertations permettant l ajustement et l adaptation des actions men es Professionnalit r flexive Sur le plan des r les et des identit s professionnelles loin d tre des agents charg s d appliquer un cadre r glementaire et institutionnel pr d fini dans le cadre d une d finition standardis e de leur r le les professionnels de l action sociale se rapprochent du mod le du praticien r flexif capable d imaginer et de mettre en oeuvre en situation des r ponses in dites aux probl mes pos s s engageant en personne dans la relation avec autrui tout en faisant preuve de capacit de d centrement et de remise en question Chapitre 4 Gestion des flux sur d autres terrains 171 On per oit bien la f condit de cette distinction entre ces trois mod les d action celui de l Etat gendarme celui de l Etat social et celui de l Etat r seau pour appr hender et caract riser les tensions et les enjeux de l action publique dans les domaines de la jeunesse Ces diff rents mod les d action publique peuvent tre chacun identifi une poque d mergence historique privil gi e mais surtout ils correspondent diff
344. retour en famille il est difficile voire impossible de poursuivre une mesure de placement Dans ces circonstances les intervenants se voient parfois contraints d organiser ce retour m me s ils en pressentent fortement chec Pour plusieurs acteurs avocat juge de la jeunesse intervenants il est d ailleurs parfois n cessaire que l enfant constate par lui m me que le retour en famille n est pas possible ou pas souhaitable pour lui Des retours d institution j en ai fait et j en ai fait o j ai regrett puisque a s est mal pass En m me temps parfois on peut dire plus tard quand on croise les doigts et on voit qu il ne s est rien pass de grave que a a t un moment b n fique pour l enfant parce qu il a pu tre mis l preuve il fantasmait un peu sur cette famille magique en disant c est une bande de r m chants qui m ont enlev de l quand j tais petit Un juge de la jeunesse Zi parfois c est vrai que dans certaines situations on s est dit il est grand temps maintenant parce qu il y avait une demande du jeune et m me si on ne sent pas la famille encore pr te on s est dit on ne va plus pouvoir le tenir s il n est pas confront la r alit Donc on va tenter la r int gration familiale et effectivement peut tre que si lui se rend compte qu on ne ment pas avec lui mais qu effectivement la r alit notre r alit c est bien la r alit il aura peut t
345. rive que vous Mais je m en fous moi D abord ils ne sont que mandat s d accord Donc d j ils nous emmerdent d cider ce qu ils veulent prendre ou pas Un enfant blond aux yeux bleus vous avez beaucoup plus de chances qu un petit croll aux yeux bruns Point Donc a veut dire qu il y a des crit res avec des enfants gentils ceci et a qui vont tre mis et en plus avec a on aurait des avis sur le mandant C est le mandant qui d cide c est lui qui prend ses responsabilit s c est lui qui est appel au niveau du Parlement s il y a des ennuis c est lui qui est houspill par le Ministre s il y a des morts Donc les services font leur mission et quand la mission est termin e c est voil la d cision a t prise avec le conseiller et la famille Moi mon seul interlocuteur c est la famille et partir du moment o la d cision est prise les autres suivent hein Alors ils peuvent tre frustr s le monde est plein de frustration Un SAJ Un SPF nous a expliqu qu il adaptait sa mani re de r diger le rapport en fonction du mandant auquel celui ci tait adress et ce pour que ses propositions et valuations guident r ellement les d cisions du mandant Les intervenants ne se sentent pas toujours entendus non plus quand ils demandent la fin de leur mandat Parfois les mandants disent non la fin de notre intervention parce qu il n y a pas de place ailleurs donc au moins l l enfant a une place Alo
346. rmanence a permet aussi d essayer d avoir une certaine culture de service Quand c est vingt personnes diff rentes qui accueillent c est plus difficile d tre homog ne dans les r ponses que quand c est sept personnes toujours les m mes qui sont r guli rement confront es aux m mes types de r ponses qui connaissent la position institutionnelle par rapport des demandes C est plus coh rent quoi On le remarque quand c est les vacances ou quand il y a des maladies et que ce sont d autres d l gu s qui prennent en charge les permanences il y a beaucoup plus de situations qui rentrent Un SAJ La non entr e c est une sortie aussi La non entr e c est l analyse premi re C est une forme de sortie Oui c est fondamental Parce que si on n a pas une analyse pertinente et professionnalis e de la demande initiale d j la porte l accueil doit tre extraordinaire mais c est un peu aussi leur dire au revoir le m me jour la m me heure parce qu on estime que ce n est pas de l aide sp cialis e que la demande ne correspond pas l aide sp cialis e telle que d finie par le d cret ou le SAJ ou le travail du SAJ Mais qu il y a d autres lieux d autres services et d autres personnes vers qui on oriente Donc c est au revoir et merci Ce n est pas une erreur mais on est l parce qu il y a une orientation et selon la qualit de cette orientation et aussi de la connaissance du r seau Parce q
347. rs que le milieu est toxique parfois On voudrait parfois tre d mandat s plus facilement C est difficile de sortir parfois on ne tient pas toujours compte de notre argumentation Du coup on est prudents pour accepter parce qu on sait que ce ne sera pas vident d en sortir Je ne ressens pas vraiment a comme un non respect de nos positions quand le mandant refuse qu ils arr tent c est plut t parce qu ils ne peuvent pas faire autrement Un SPF Et il y a aussi des situations o il nous semble qu on peut se retirer Parfois l instance de d cision peut percevoir autrement Par exemple parce qu elle a d autres plaintes qui viennent par ailleurs et que tant qu il y a des plaintes elle se sent responsable de dissiper les doutes par rapport ces plaintes donc elle souhaite parfois qu on aille au del Et donc il y a des situations qui durent au del de ce qui nous semble qu elles devraient durer Un SAIE Selon ce SAIE cela arrive que le mandant souhaite mettre fin l intervention du service alors que celui ci estime qu une prolongation est n cessaire mais c est plus rare que le d saccord soit de cet ordre Soit l instance de d cision conna t bien la famille depuis plus longtemps et elle sait son fonctionnement et elle estime que par rapport tout ce qui a t fait c est le moment d arr ter pour que la famille puisse reprendre les choses en main par elle m me Soit parce que l instan
348. rt ce sc nario impliquerait une extension de la comp tence des autorit s mandantes et donc potentiellement moins de sorties formelles de AAJ d autre part il pourrait favoriser le d lestage de l intervention sp cialis e des services de AAJ au profit de services de premi re ligne 11 La volont du SAJ de continuer aider les personnes m me quand la collaboration de celles ci n est pas tr s claire Plus t t nous disions que pour l un des SAJ interview s il est rare que les int ress s ne collaborent plus au cours d un programme d aide Ceci entre en contradiction avec les faux accords voqu s par certains acteurs dans les trois arrondissements un substitut du Procureur du Roi deux avocats un COE un SAAE un SPF Ceux ci nous ont expliqu qu ils trouvaient que le SAJ avait une vision souple de la collaboration que des situations restaient au SAJ alors qu elles devraient soit tre cl tur es vu la r sistance des int ress s soit tre judiciaris es Un gros probl me du SAJ c est qu ils font des faux accords et des accords sans convoquer les parents hein C est quand m me tr s probl matique Oui il y a parfois des accords qui sont pris Qui ne dit mot consent par exemple a ils utilisent hein Le nombre de fois o on entend le conseiller dire soit vous mettez votre accord soit c est le juge qui vous l imposera c est quand m me faire un r sum
349. rticulant en un cadre conceptuel permettant le rep rage et la comparaison syst matique Les entretiens r alis s ont t int gralement retranscrits La question de l anonymisation des entretiens a fait l objet de plusieurs discussions lors des Introduction 7 r unions du comit d accompagnement Il tait important pour l quipe de recherche de pouvoir garantir ses interlocuteurs un espace de parole libre tandis que pour certains membres du comit tous les interview s devaient s exprimer en leur nom propre et assumer leur parole Un compromis a pu tre trouv tout en invitant chaque interlocuteur s exprimer en son nom propre ceux qui le souhaitaient ont obtenu afin de favoriser l expression la plus libre possible une garantie de confidentialit par anonymisation des entretiens Finalement 14 personnes sur 39 10 entretiens sur 27 37 ont accept le non anonymat complet 15 personnes sur 39 10 entretiens sur 27 37 ont accept que leur nom apparaisse dans la recherche mais ont demand qu on ne puisse pas les identifier par le biais des extraits d entretiens utilis s dont 2 personnes ou 1 entretien o l enregistrement a t refus et 10 personnes sur 39 ou 7 entretiens sur 27 26 ont demand l anonymat complet dont 1 personne qui a refus l enregistrement Afin de respecter la confidentialit souhait e par certains les passages d entretien repris dans ce rapport ne seront jam
350. rtie difficile Ily a toujours la dimension affective parce que a c est in vitable on vit au quotidien avec eux on partage tous les moments de la journ e on peut se retrouver dans des situations o on est hyper investis et donc il y a une dimension motionnelle on ne peut pas passer c t Alors c est vrai qu il y a des situations dans lesquelles justement on essaye de r orienter de se dire mais que va devenir ce jeune l Qu est ce qu on va faire Comment faire pour avancer Quelles sont les solutions Et on est parfois compl tement perdus et v ritablement tortur s par tous nos questionnements retour en famille ou pas r orientation etc Et voil il faut aussi se secouer en quipe pour se dire on met de c t un peu les motions l emprise affective etceteri etcetera pour essayer de d gager une solution quoi Un SAAE Les situations dormantes Le fait d tre pris par les situations en crise qui demandent un temps et une nergie consid rables fait aussi que les situations qui roulent o le travail suit son cours sont quelque peu occult es et par cons quent moins investies par les professionnels Une partie de ces situations pourrait peut tre se cl turer mais les intervenants ne le voient pas n ont pas le temps ou l nergie de l envisager car les situations probl matiques du moment occupent la majorit de leur attention Ces
351. s on introduit un article 37 contre le refus d aide du conseiller et dans ce sens l le 37 fonctionne Je constate personnellement que quand on fait un 37 l encontre d une application de mesure ou d un programme d aide le juge sur le 37 ne modifie rien Pourquoi Parce que s il modifie l application de mesure ou programme d aide et puis que a tourne mal pour le gosse c est le juge qui porte le chapeau Tandis que s il confirme la mesure qui est prise par le conseiller ou le directeur et puis que le gosse se casse la figure le juge va dire bah ce n est pas moi qui ai pris cette d cision l moi je vous ai fait confiance a c est un des grands classiques Un avocat Si l article 37 peut dans certains cas faire bouger les choses quoique ce n est pas ce que le dernier extrait semble indiquer il ne donne pas lieu des sorties En effet si les int ress s refusent l existence m me de l intervention dans l aide n goci e ils ne se pr senteront plus au SAJ et ce sera alors celui ci d valuer s il est n cessaire de recourir la contrainte tant donn l tat de danger ou si on peut cl turer le dossier pour non collaboration sans tat de danger dans l aide contrainte les int ress s feront appel du jugement Les contestations ce n est jamais pour mettre fin une mesure puisque ce n est jamais qu une contestation sur une modalit S il y a un placement on ne peut pas
352. s vous allez voir la situation de maltraitance qui va revenir au galop Elle ne sera plus tous les trois mois elle sera tous les jours Un SAAE u des situations d abus sexuels tr s difficile pour un magistrat de fermer a parce qu on se demande toujours est ce que c est r ellement termin Un SPJ Parmi les probl matiques les troubles psychiatriques compliquent aussi la cl ture parce qu on a peu de prise nous dit un d l gu en chef SPJ En outre de plus en plus les professionnels auraient faire des familles qu ils voient comme multi carenc es cumulant les difficult s Je pense qu il y a vingt vingt cinq ans d ici quand vous aviez une situation vous aviez une ou deux probl matiques vous voyez Maintenant on cumule quoi Vous avez l alcool vous avez la psychiatrie vous avez l endettement vous avez le logement enfin vous avez la maladie enfin Vous cumulez quoi Un SPJ 4 1 4 Les capacit s des personnes reconna tre leurs difficult s et se mobiliser pour les r soudre D apr s plusieurs interview s si les parents ne parviennent pas admettre qu ils ont des difficult s s ils ne se remettent pas en question s ils sont dans le d ni des faits de leur responsabilit de l impact des faits sur l enfant il faudra du temps pour faire voluer la situation L intervention risque donc de durer longtemps Si on a un dossier qui s ouvre pour un probl me
353. s encore pendant des mois Stop un moment donn c est bon Il y a d autres services D abord c tait aussi leur boulot de pr parer la majorit avant et puis il y a des services qui travaillent avec les jeunes majeurs Donc c est quand m me un peu dur parfois mais bon a fait partie du travail de concilier d tre attentif a et de ne pas se laisser embarquer dans un renouvellement de mandat comme a ternellement et d annoncer un certain moment ok on prolonge trois mois mais ce sera la derni re fois l Un SAJ Aucun de nos interlocuteurs ne s est dit contre la possibilit de prolonger les mesures au del de 18 ans Au contraire plusieurs interview s ont voqu la rupture brutale que provoque la fin de l intervention quand le jeune devient majeur Chapitre 3 Constats et enjeux transversaux 161 Zi et toujours dans la date couperet des 18 ans moi je trouve que c est surtout vrai pour les mineurs en danger qui n ont plus ou peu de contacts avec leurs parents et qui sont en institution Moi je trouve que vraiment 18 ans tout s arr te et c est vraiment tr s difficile pour certains jeunes Alors c est vrai qu ils peuvent s adresser au SAJ mais 18 ans s adresser de sa propre initiative sans une quipe ou sans un ducateur qui fait les d marches avec c est vraiment extr mement difficile et c est souvent l que a coince Quand ils sont plac s en institution et qu ils sont en institu
354. s impressions d audience parce que comme je le disais tout l heure je n interviens que de mani re ponctuelle dans le dossier et je pense qu il faut faire preuve d humilit et c est l quipe du directeur qui est quand m me la mieux m me pour donner des informations sur la famille du directeur ou du Service d Aide la Jeunesse Et j aime bien aussi de ne pas me contenter de ces rapports C est vrai que quand j tais en instance et m me encore ici j aime encore bien quand on me dit coutez il pourrait y avoir des soucis au niveau de l hygi ne etc d avoir aussi l clairage du commissaire de quartier par exemple Quand on nous dit ben coutez la petite a peut tre t tripot e par le compagnon de la maman on nous dit dans la d cision on met le parquet nous dit que le dossier est toujours l information j aime bien que le coll gue m avise d l ments ventuellement nouveaux parce que a fait partie aussi de l clairage c est le minist re public qui a quand m me la charge de la preuve de l clairage donner au magistrat du si ge Donc oui je ne me contente pas que de ce que les gens disent l audience ou ne disent pas ou leurs r actions susceptibles ou pas je crois qu il faut vraiment tre tr s tr s prudents et dans la mesure du possible j essaye de conforter les l ments d informations qui sont dans le rapport du Service de Protection Judiciaire enfin du directeur de l Aide la j
355. s pris en charge par l Aide la jeunesse les deux premi res sc nes permanence et investigation tant la fois des filtres et des tapes pr paratoires Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 44 Le programme d aide est l accord conclu lors d une r union de formalisation toutes les r unions en pr sence d un conseiller portent ce nom entre le conseiller et les int ress s sur l action mettre en uvre Le d l gu en charge du suivi de la situation participe galement cette r union comme toutes celles o le conseiller est pr sent Le programme d aide se mat rialise dans un document en version papier qui doit tre sign par le conseiller les parents et le jeune s il a plus de 14 ans Ces diff rents acteurs ainsi que le d l gu en d tiennent un exemplaire Dur e et valuation du programme d aide La dur e d un programme d aide ne peut exc der un an mais cela peut tre renouvel ind finiment jusqu aux vingt ans du jeune pour autant que l aide ait t sollicit e avant les dix huit ans de celui ci ce qui rend possibles des interventions de tr s longue dur e Le programme d aide est revu au minimum une fois par an avec le conseiller mais il est plus fr quent que des valuations aient lieu plusieurs reprises pendant l ann e la demande du SAJ du des service s mandat s du jeune ou de la famille Ces valuations ne sont pas fix es d s le d
356. s quand m me toujours demand si symboliquement cette d cision homologation n avait pas plus de sens pour nous que pour la famille Nous on est parvenus quelque part gr ce au travail qu on a mis en place cr er un terrain d entente avec les parents remettre le doigt l o a n allait pas l o a faisait mal peut tre au d part et donc on a atteint justement certains objectifs on a fait largement diminuer le niveau de tension etc Quelque part on reconna t qu on a bien boss Mais dans l autre sens je ne sais pas si vraiment le passage du SPJ au SAJ avait vraiment beaucoup de sens pour eux parce que finalement Je ne sais pas s ils en ont pris conscience C est a c est quelque chose qui est rest purement administratif a n a pas eu beaucoup d incidences Oui c est vrai fondamentalement a n a rien chang dans la t te des parents Non rien du tout Si ce n est que le jeune il ne connaissait pas la d l gu e alors que si le dossier tait rest au SPJ c tait une d l gu e qu il connaissait etc La conseill re il ne la connaissait pas non plus donc Un SAAE E Zi vous savez il y a de la confiance qui s est install e et puis apr s a on vous dirait bah coutez maintenant vous allez aller un peu consolider a ailleurs Vous recommencez pas n cessairement avec ceux que vous avez vus avant mais avec des gens que vous ne connaissez pas bah les gens n aimen
357. s sorties de prises en charge tant il est vrai que l id ologie qui sous tend la plupart des institutions sp cialis es est d oeuvrer se rendre inutiles Cette tendance est d autant plus renforc e dans le contexte contemporain des politiques d activation qui se donnent comme finalit premi re de favoriser l autonomie de l individu celle ci tant fonctionnellement et tautologiquement d finie comme la capacit se d brouiller affronter les preuves de la vie sociale ordinaire en se passant de l intervention sp cialis e Qu il s agisse de l aide sociale mise en oeuvre par les CPAS des politiques d activation contr le et accompagnement des demandeurs d emploi Enfin l AAJ n est pas le seul secteur confront la probl matique de la gestion des risques savoir le risque que l absence ou la fin de l intervention pourrait faire Chapitre 4 Gestion des flux sur d autres terrains 168 courir l individu ou un tiers m me si s agissant de mineurs et en particulier d enfance et de petite enfance la pr occupation l gard des risques y est sans doute particuli rement sensible Dans une premi re section nous voquerons la typologie des strates de l action sociale Etat gendarme Etat social Etat r seau dans la mesure o le secteur de l A de la jeunesse se situe au croisement de ces diff rentes strates qui sont porteuses de logiques d action parfois en tension Dans une
358. sabilit des propos tenus dans ce rapport et des ventuelles erreurs qui s y seraient gliss es Enfin nous tenons galement remercier l Observatoire de l Enfance de la Jeunesse et de l A de la Jeunesse de nous avoir choisis pour r aliser cette recherche ainsi que tous les membres du comit d accompagnement pour leur suivi Ce comit tait compos des personnes suivantes Michel Vandekeere et Malvina Govaert pour l Observatoire rejoints en cours de route par Anne Marie Dieu et Anne Swalu Andr Peters et Denis Van Doosselaere pour le cabinet de Madame la Ministre Huytebroeck ainsi que Liliane Baudart et Didier Frippiat pour la Direction G n rale de Aide la Jeunesse Abraham Franssen promoteur Marie Joachim chercheuse Synth se SYNTHESE Alors que le secteur de l A de la jeunesse se revendique comme une aide sp cialis e et suppl tive prenant donc le relais dans le cas o l aide g n rale serait insuffisante qui vise la d judiciarisation l autonomie des b n ficiaires et l action ou le retour dans le milieu de vie des jeunes autrement dit comme une aide transitoire dans les parcours des mineurs et de leur famille des statistiques indiquent une progression r guli re du nombre de jeunes pris en charge ainsi qu une proportion de jeunes entrants plus importante que les jeunes sortants Au del de ces statistiques la majorit des acteurs per oivent le syst me comme largem
359. saisi le tribunal suite au d bat contradictoire ayant eu lieu l audience publique n arrive pas fr quemment non plus d apr s l un des juges nouveau c est essentiellement valuation du danger et ou de la non collaboration du juge qui influence la d cision de celui ci Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 107 Donc en fait les cas de sorties pour un juge c est essentiellement quand on lui demande le renouvellement d une mesure et qu il dit il n y a plus lieu renouveler C est presque le seul cas finalement Chercheur Et quelle fr quence est ce que ces cas arrivent o vous n tes pas d accord avec la demande de renouvellement C est relativement rare C est relativement rare puisqu il y a tous les filtres pr c dents C est dire qu il y a d j le Service de Protection Judiciaire qui travaille et quand ils arrivent la fin de leur ann e ils font un rapport au dixi me mois et l ils valuent la situation Et s ils estiment qu il y a encore lieu contrainte et qu il y a encore une situation de danger pour l enfant ils demandent le renouvellement Donc ils ont d j eux appr ci en quipe l opportunit de demander le renouvellement Un juge de la jeunesse 16 L intervention financi re de l Aide la jeunesse Parfois l instar du SAJ un dossier reste ouvert au tribunal parce qu il y a une prise en charge financi re Cette prise en charge est parfois indispens
360. second r gime est dit exceptionnel puisque les d tenus de confiance travaillant la cour d honneur peuvent se voir attribuer une permission de sortie tous les deux mois alors que pour ceux qui sont au mess la fr quence est de six semaines Le r gime exceptionnel est r serv aux d tenus de confiance qui sont au mess l horticulture ou l entretien des cours et qui ont un solide projet d am nagement de peine premi re juge d application des peines maison centrale L encore cette jurisprudence est tout fait locale et distincte des jurisprudences en vigueur dans d autres maisons centrales dont les fr quences d octroi varient de 4 8 mois A P les d tenus sont conscients d tre privil gi s par rapport ce qui se fait dans d autres maisons centrales les fr quences d octroi sont beaucoup plus espac es de 4 8 voire 9 mois premi re JAP maison centrale En conclusion et contrairement ce que semble indiquer la litt rature sur le management judiciaire les contraintes de flux et les pressions de certains professionnels peuvent mener des formes d innovation proc durale non manag riale pour augmenter la vitesse de traitement la sortie de prison et ne pas encombrer la commission d application des peines processus de renouvellement automatique des permissions de sortie etc Peut tre le syst me de l Aide la jeunesse pourrait il se saisir de ce type d innovation pour
361. seillers donnent des mandats de 3 mois ou 6 mois en particulier aux services qui interviennent dans le milieu de vie D apr s l un des SAJ interrog s ce type de services serait moins enclin remettre en question la dur e de son intervention Des mandats plus courts sont aussi donn s quand les int ress s n ont pas l air d tre tr s preneurs Il y a quand m me parfois des SAIE et des services comme a qui ont tendance poursuivre poursuivre poursuivre Il y a une tendance que moi je qualifie de lourde mais c est mon sentiment personnel par rapport a laisser durer les choses parce que c est pratique C est une routine quoi Je pense qu il y a beaucoup de services qui oublient la finalit du travail social que les jeunes restent chez eux en famille ou y retournent a je le ressens beaucoup plus par rapport aux services d accompagnement qu aux services de placement o je trouve que les services se posent davantage la question Un SAJ Pour un COE le fait de se revoir au moins tous les six mois au SAJ dynamise la prise en charge Pour un SAIE des mandats inf rieurs six mois pr sentent le m me int r t Tous les six mois la famille peut revenir en disant moi je n ai plus envie Ou nous on peut revenir en disant coutez on n avance pas ou on pense une judiciarisation ou on pense que ce n est plus n cessaire qu on continue C est tr s scand en positif car a
362. semble des probl matiques des contradictions entre acteurs et des enjeux n ont pu tre approfondis tant donn le d lai imparti pour cette recherche Des facilitants et des freins aux sorties sont identifi s des pistes sont ouvertes des interpellations sont faites mais la r flexion n cessite d tre creus e aux diff rents niveaux par les acteurs concern s Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 31 1 SCENE 1 Au stade de la permanence du SAJ Refus Ne saisit pas OK Fin de la demande Classement Non collaboration OK SCENE 1 z ENE 5 Difficult s Permanence Tribunal non collboraton jeunesse N cessit d une Offre de analyse plus services approfondie de ha situation Non collaboration et tat de danger Proposition Ne saisit pas non renouvellement intervention AAJ mais modalit s differentes par exemple SCENE 2 Investigations homologation SCENE Cour d appel Fin intervention AAJ is s Difficult s et non collaboration Non collaboration Probs r gl s et tat de danger ou suffisamment apais s d aide SAJ Difficult s Code M et non collaboration Services mandat s Recherche sur les m canismes de non sorties de l Aide la jeunesse 201 1 Facult s universitaires Saint Louis 1 1 Cadre l gal r glementaire et proc dural L acc s l Aide la jeunesse Le cadre de
363. situation Enfin d poser requ te en homologation D poser requ te en homologation c est trois jours hein L article 60 c est deux mois Un SPJ Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 110 Le SPJ bruxellois explique quant lui qu une mesure peut tre lev e en cours d ann e sur proposition du SPJ au tribunal proposition envoy e au parquet pour accord et tout ceci sans audience publique u une affaire vient l audience publique au mois d avril et dans le jugement le magistrat pourrait tr s bien crire je demande que le Service de Protection Judiciaire suive la situation pendant 6 mois et me fasse ensuite un rapport eh bien au bout de 6 mois on n est pas encore dans le d lai d un an hein donc apr s les 6 mois on fait une proposition de lev e puisque a correspond ce qu on avait estim euh avoir valu pr c demment donc ok la lev e parait tout fait ad quate on fait la proposition le magistrat envoie ses dossiers au parquet pour avoir avis sur la lev e de mesure a se ferme sans audience publique par ordonnance Donc nous les propositions de lev es on les fait tout moment Un SPJ 5 3 R sum des facteurs d terminants La clart des attentes du juge envers les int ress s et les intervenants mandat s facilite les sorties Le fait que certaines mesures ou certains services ne puissent tre renouvel s cela devrait tre un facilitant
364. sive en famille Table des mati res TABLE DES MATIERES REMERCIEMENTS 2 SYNTHESE 3 TABLE DES MATIERES 7 INTRODUCTION 1 1 LA PROBLEMATIQUE DES SORTIES DE L AIDE A LA JEUNESSE 1 1 POURQUOI S INTERROGER SUR LES SORTIES 1 2 OBJECTIFS DU PROJET DE RECHERCHE 2 METHODOLOGIE ET PLAN DU RAPPORT 2 1 PHASE 1 OBJECTIVATION DU SYSTEME CON U CADRES LEGAUX REGLEMENTAIRES INSTITUTIONNELS ET ORGANISATIONNELS 4 2 2 PHASE 2 APPROCHE QUALITATIVE SUR BASE D ENTRETIENS AUPRES DES INTERVENANTS IMPLIQUES EN VUE DE LA MISE A JOUR ET DE LA COMPREHENSION DES MECANISMES DE NON SORTIE 5 PHASE 2 BIS OBSERVATION DE SEQUENCES DU PROCESSUS DECISIONNEL 7 2 3 PHASE 3 CONSTRUCTION D UN DIAGNOSTIC PARTAGE ET DE PISTES D ACTION SUR BASE DE LA METHODE D ANALYSE EN GROUPE 7 2 4 PHASE 4 MISE EN PERSPECTIVE ET COMPARAISON INTER SECTORIELLE 8 2 5 PHASE 5 CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS 8 DELIMITATION DU TERRAIN EMPIRIQUE 8 9 9 B ER nm 3 LISTE DES PARTICIPANTS A LA RECHERCHE 3 1 PAR LE BIAIS DES ENTRETIENS SEMI DIRECTIFS 3 2 PAR LE BIAIS DE L ANALYSE EN GROUPE 10 CHAPITRE 1 LE SYSTEME DE L AIDE A LA JEUNESSE 11 CADRES LEGAUX INSTITUTIONNELS ET ORGANISATIONNELS 11 INTRODUCTION 11 1 LE DECRET DE L AIDE A LA JEUNESSE 11 Table des mati res 1 1 L ESPRIT ET LA LETTRE DU DECRET DE 1991 DE L AIDE A LA JEUNESSE 11 1 2 LES ACTEURS DU SECTEUR DE L AIDE A LA JEUNESSE 17 2 LE SYSTEME DE L AIDE A LA JEUNESSE
365. sse en repassant par l aide volontaire etc parce que a perd de son sens a perd de son sens dans la mesure o s il arrive chez nous il est d j pass par l aide volontaire au d part que si on a mis des choses en place et que la situation s est am lior e ce n est pas parce que la famille d m nage qu il faut automatiquement balancer le dossier vers un autre arrondissement Au contraire on peut se dire ok la famille d m nage elle red marre sur de nouvelles bases peut tre bien que c est une nouvelle vie qui commence faisons leur confiance s il y a un probl me qui se pose dans cet arrondissement judiciaire l bah la situation sera connue de l arrondissement judiciaire et refera le circuit dans une autre circonstance Dans les dossiers o on est inquiets il est vident qu ce moment l il y a un dessaisissement territorial le dossier repart au parquet a repart dans l arrondissement judiciaire comp tent Chercheur a c est vous qui valuez au cas par cas si a vaut la peine ou non de transmettre Oui Un SPJ Moi je me souviens d une situation o on trouvait vraiment que les enfants taient en danger On tait venus vraiment avec des l ments objectifs il n y avait plus de collaboration on avait Chapitre 3 Constats et enjeux transversaux 164 des l ments vraiment tr s inqui tants au niveau de maltraitances et avec aussi quand m me des pr somptions d abus d attouchements et
366. ssions de sortie premi re juge d application des peines centre de d tention Les deux permissions de sortie que vous avez obtenues vous ont permis de d velopper votre projet d activit de montrer vos aptitudes personnelles et votre capacit d adaptation deuxi me juge d application des peines maison centrale Vous avez eu des permissions de sortie qui se sont bien d roul es Vous vous tes abstenu de boire de l alcool vous tiez dans un mobile home en dessous de Montpellier o votre demi fr re a une entreprise de gardiennage deuxi me juge d application des peines maison centrale A contrario un d tenu peut tr s difficilement asseoir sa demande de lib ration anticip e s il n a aucune permission faire valoir Le juge rejette sa demande au motif d une fin de peine encore lointaine et d une absence de permission de sortie qui emp che de le mettre l preuve et de l acclimater la sortie Chapitre 4 Gestion des flux sur d autres terrains 184 Le d tenu n a pas encore fait ses preuves en permission Il ne peut pas encore demander de permission m me s il est dans les d lais pour introduire une requ te de lib ration conditionnelle parentale premi re juge d application des peines centre de d tention De la m me mani re la r vocation et ou le refus d un am nagement qu avait r ussi obtenir le d tenu compromet l attribution d une nouvelle permission ce qu
367. st d accord Cette pratique consiste lever sa mesure d s qu une aide est effectivement mise en place au SAJ D apr s lui cela n arrive pas tr s souvent Des acteurs de l arrondissement s interrogent sur la pertinence de ce passage tant donn qu il entra ne une rupture dans le lien avec les intervenants et un retour aupr s d intervenants avec lesquels a ne s est a priori pas bien pass A Nivelles elle para t peu utilis e et plusieurs acteurs n en comprennent pas le sens Cette faible utilisation s expliquerait entre autres par la volont de ne pas rompre le lien avec les intervenants habituels et par la difficile collaboration entre SAJ et SPJ l ment n ayant t soulign qu une fois A Li ge de nombreux interview s juge de la jeunesse avocats avocat g n ral pr s la Cour d appel directeur de l Aide la jeunesse conseiller en soulignent l int r t et son utilisation semble plus fr quente Le conseiller a toutefois mis en vidence une utilisation de la proc dure d tourn e par les juges pour d apr s lui ne pas prendre leurs responsabilit s La surveillance du SPJ La surveillance du SPJ l instar de l accompagnement 36 6 du d l gu au SAJ peut dans certains cas tre l par d faut parce qu il n y a pas de place dans le type de service appropri la situation mais la seule pr sence du SPJ peut aussi tre choisie il y a des situat
368. st des situations qu on tient depuis longtemps a c est vrai qu il y a des situations qu on tient depuis longtemps et alors on va arriver jusqu la majorit de l enfant Moi mes fermetures de dossier part deux c est des majorit s donc Sorties du service l il y en a beaucoup Un COE R capitulatif L intervention de l A de la jeunesse se termine 18 ans la majorit est une source importante de cl ture de dossiers mais peut tre prolong e jusqu 20 ans maximum si le jeune en fait la demande Aucun interview ne s est dit contre cette possibilit au contraire plusieurs interlocuteurs ont soulign la rupture brutale entra n e par les fins de prise en charge 18 ans 7 Le changement de r sidence Si la r sidence du jeune change son dossier doit tre transf r aux acteurs concern s par exemple SAJ gt SAJ de l arrondissement judiciaire dans lequel se situe la nouvelle r sidence Dans les faits d apr s ce que nous ont dit un avocat deux substituts du Procureur du Roi un conseiller et un d l gu en chef SPJ les dossiers ne sont pas syst matiquement transf r s Il arrive que l un ou l autre acteur ferme les yeux qu une petite astuce l gale permette au SAJ TJ de rester comp tent pour traiter le dossier Ces pratiques peuvent s expliquer du moins en partie par le fait que les acteurs jugent important de ne pas faire subir aux int ress s un changeme
369. st donc Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 54 susceptible de rester ouvert m me si tout se passe bien Lorsqu il y a une famille d accueil elle doit forc ment tre mandat e M me si tout a est accept par les parents il faut bien assurer un suivi Il y a des services qui ne travaillent que sur base d un mandat donc voil tout simplement une des raisons pour lesquelles a reste au SAJ Les entretiens r alis s avec des SPF ont r v l un certain malaise En effet ces services disent se sentir en d calage par rapport aux principes du d cret et en particulier vis vis du sacro saint principe du maintien en famille Les mandants ils voient dans le d cret qu il faut privil gier le retour en famille Oui mais le d cret dit aussi l int r t de l enfant On ne lit pas la m me chose dans le d cret Parfois on dit ce n est pas dans l int r t de l enfant de maintenir le lien avec ses parents pour le moment et on argumente Et on nous r pond non le d cret dit que J ai l impression que c est plus l int r t des parents l et non celui de l enfant Un SPF Les trois services insistent sur le fait qu il n est pas toujours souhaitable dans l int r t de l enfant et ou possible de viser le retour en famille Il est important de maintenir les liens et d valuer si le retour est possible mais il faut aussi pouvoir reconna tre que certains parents ne sero
370. st la pr parer d s l entr e quand on se lance dans quelque chose l objectif doit tre la fin et la fin avec un r sultat quand m me d j relativement d crit Bon il y a la part d inconnu mais quand m me d crit Et donc c est a qui fait que pour les gens c est clair aussi on attend a a a a de vous des r sultats pr cis dans certains domaines des changements dans d autres et donc plus l objectif est bien d crit et la fin est bien pr par e plus a va tre facile Un juge de la jeunesse i Il faudrait Madame que vous changiez Vous devez devenir plus m re hein a veut dire quoi tre plus m re Il faut tre plus mieux Ecoute tu es encore un petit peu fragile toi le jeune hein allez il faut que tu grandisses un bon coup il faut que tu volues Euh Comment Pourquoi Sur quels points souhaitez vous que le jeune volue Vous en tant que juge ou en tant que conseiller quelles sont vos attentes Le jeune doit savoir sur quoi il peut travailler dans les dossiers un petit peu mous qui perdurent c est parce qu on est sur quelque chose qui est trop vague et donc des objectifs qu on ne peut jamais atteindre tre plus mieux on n a jamais fini d tre plus mieux Un avocat c est important que les inqui tudes soient bien objectiv es aussi puisque c est l dessus qu on va travailler on demande ce qu
371. t de retourner devant l autorit mandante de dire coutez on ne sait pas pourquoi mais a ne passe pas on ne parvient pas nouer les liens qu il faut Un SAIE La volont des b n ficiaires de poursuivre Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 68 au SAJ on a des placements qui s ternisent Et des parents qui disent qu ils ont encore besoin Mais qui ne mettent pas les choses en place Et on a des placements qui se reprolongent d ann e en ann e au SAJ sans que rien ne bouge Et que nous appelons alors des placements de confort Un SAAE Parfois des parents souhaitent que le dossier reste ouvert parce qu ils ont le sentiment qu ils ne sont pas tout seuls qu il y a toujours un cordon qui les relie quelque chose donc a peut tre a Un SAIE Le lien cr avec les intervenants la crainte de se retrouver seuls face ses difficult s la volont de faire la preuve de ses comp tences et d autres raisons peuvent expliquer la volont des jeunes et ou des parents que l intervention se poursuive Point d attention La demande ou le souhait des int ress s de poursuivre et de prolonger l intervention de l AAJ est elle une condition suffisante pour prolonger l aide Si la sauce prend trop bien on per oit bien les risques d une longue intervention sauf assumer qu il est parfois pr f rable dans l int r t et pour la protection des mineurs que
372. t des b n ficiaires de poursuivre le besoin de certaines personnes d avoir une personne ext rieure qui impose des d cisions l impact de l intervention la controverse autour de l homologation le recours la contrainte jug non pertinent le placement urgent jug non pertinent le renouvellement de la mesure jug non pertinent l intervention financi re de l Aide la jeunesse et bien s r l valuation de la situation et l appr ciation de l tat de danger cf point transversal sur ce sujet 1 R le limit de la Cour d appel dans les sorties et en g n ral dans le secteur Les deux avocats g n raux interview s ont insist sur leur r le limit dans les sorties et plus globalement dans le secteur puisqu ils n interviennent que pour les situations judiciaris es et parmi celles ci uniquement pour celles qui font l objet d un appel Leur intervention est donc tr s ponctuelle D o la n cessit d apr s eux d avoir des contacts avec le parquet d instance parquet de la jeunesse qui conna t mieux la situation et qui sera peut tre amen la retrouver par la suite En outre le r le des interview s puisqu ils sont avocats g n raux procureurs g n raux n est pas de d cider mais de proposer des r quisitions au juge 2 Appel du parquet jeunesse Un des substituts du Procureur du Roi nous a dit qu il faisait rarement appel On ne fait pas souvent appel des d cisions parce qu e
373. t Parfois l audience publique on me plaide d j ce serait bien qu on se voie dans un entretien de cabinet dans X temps pour telle ou telle chose Parce qu il y a des choses qui doivent tre rediscut es reclarifi es Un juge de la jeunesse En R gion wallonne les juges ne rencontrent pas les personnes dans leur cabinet puisque c est le SPJ en particulier le directeur de l A de la jeunesse qui s occupe de l application de la mesure Le juge n intervient donc dans la situation qu une fois par an au moment de l audience publique et n a aucune nouvelle du dossier pendant l ann e Ma s le probl me c est que comme on a t priv s du dossier pendant un an nous on n intervient qu une ann e et puis une ann e suivante et dans l intervalle on n a Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 97 que les rapports qu on a dans le dossier des rapports sociaux quoi Et donc on doit faire sur base de a Ce qui pourrait notamment expliquer la position de ce SPJ d un des deux arrondissements wallons tudi s en r gle g n rale les juges ils suivent En fait quand ils sont malins ils suivent Pourquoi Parce qu en fait ils ne connaissent rien des situations hein Je suis d sol mais part recevoir les gens l audience et faire papote avec eux Ils ne vont jamais vous dire a hein eux ils vont dire qu ils font leur instruction d audience et que c est important c est vrai c est import
374. t a d abord t en pouponni re et en maison d enfants avec des tentatives de reprise de contacts mais qui se passaient relativement mal des frictions tr s intenses entre la famille d accueil et la famille des expertises pour se demander un moment est ce qu il ne faut pas retirer l enfant de la famille d accueil pour lui permettre de renouer des liens avec la maman ce qui n a pas t fait Et aujourd hui 10 ans plus tard on en arrive une demande d adoption alors que les parents ne sont pas d chus et o il n y a plus aucun tat de danger dans le chef de la maman ni de son mari parce que la situation Chapitre 3 Constats et enjeux transversaux 135 est parfaitement stabilis e enfin elle accueille les enfants de son mari une semaine sur deux donc il n y a vraiment aucune difficult ce niveau l Mais l absence de contact et la tension qui existait entre la famille d accueil et la famille d origine et l enfant qui est pris dans un conflit v ritable entre sa famille d accueil et sa famille d origine et qui a mis fin ce conflit en disant je ne veux plus de contacts change compl tement l tat de danger et avec une proc dure d adoption qui vient sur le tout Alors est ce qu il faut consid rer ce moment l l adoption enfin la famille d accueil comme pr alable l adoption Est ce que c est li au suivi qui a eu lieu ou l absence de synchronisation entre le rythme de l enfant le rythme des parents et le r
375. t aussi d tre favoris es puisque comme nous l avons vu dans le chapitre 3 c est largement sur base de la connaissance interpersonnelle et de la confiance r ciproque que les collaborations et les relais sont plus faciles organiser 2 R le du parquet Dans l optique de diminuer les entr es et de favoriser les sorties ne faudrait il pas aussi r fl chir au r le du parquet Celui ci est en effet cens constituer un filtre la fois l entr e du secteur mais aussi au sein du secteur pour viter la judiciarisation excessive et les renouvellements de mesure non indispensables Les entretiens ont pourtant montr que le parquet transf rait au SAJ la majorit des signalements re us et saisissait le tribunal dans le cadre des demandes de recours la contrainte de placement en urgence et pour les renouvellements de mesure dans la majorit des cas Dans ce contexte peut on toujours parler du parquet comme une gare de triage ou comme le garant d une appr ciation plus stricte de l tat de danger Ou constitue t il plut t simplement une escale une tape suppl mentaire pour les dossiers sans r elle incidence sur le parcours de ceux ci Pour nourrir cette r flexion il est n cessaire au del du ressenti des acteurs interview s de disposer de chiffres pour conna tre pr cis ment 1 la proportion des signalements qui arrivent au parquet et qui sont transmis par celui ci au SAJ 2 la proportion des demandes
376. t ce que les gens statisticiens ont pens mais donc voil Chercheur Dans l quipe qui a con u la CIO il n y avait pas des personnes du terrain Je ne pense pas Si il y en avait je pense qu il y en avait mais je pense qu on a fait on a fait de la CIOC sans vouloir le dire un outil de contr le des institutions et que les institutions au d part ont bien court circuit le bazar et qu il y en a qui n en tiennent toujours pas compte Un SPJ Dans le fonctionnement actuel la qualit du r seau interpersonnel appara t d terminant Au del du fait de se conna tre les entretiens montrent que la confiance mutuelle ou les bonnes exp riences communes entre des services mandat s et certaines autorit s mandantes font que ces services re oivent plus de demandes de ces mandants et qu ils auront plus tendance accepter en priorit des situations venant de ces mandants et non des mandants avec lesquels le contact passe moins ou sur lesquels ils ne peuvent pas compter pour poser et rappeler le cadre notamment Au bout d un certain temps il y a des affinit s avec certaines autorit s mandantes et qui font qu un moment donn c est vrai que cela joue enfin je ne sais pas si a entre dans le cadre de l interview mais c est parce que voil c est clair que pour une institution c est aussi important de savoir qu il va y avoir du r pondant derri re si on se retrouve devoir r orienter un jeune ou vraim
377. t comme une quipe bah je crois que quelque part l chec ou la r ussite c est Un SAAE Mandants et mandat s Relativiser le risque Plusieurs interview s ont rappel qu il n y avait jamais de risque z ro dans aucune famille Il faut donc accepter une part de risque sinon on ne ferme jamais aucun dossier Un SPJ Chapitre 3 Constats et enjeux transversaux 147 Tout en relativisant d ailleurs le danger parce que la vie sans danger et sans risque n existe pas Mais est ce que ce petit risque va lui permettre d tre panoui ou pas Ou est ce qu il va pouvoir se d brouiller face ce petit risque Et avoir le plaisir de vivre avec ses parents surtout gt Un juge de la jeunesse Produire et conserver des traces crites Le risque et la responsabilit ne se limitent pas ce qui pourrait se passer apr s la cl ture en cas d accident cela comprend galement ce qui peut se passer pendant le suivi Du d but la fin du suivi l crit occupe une place importante dans les relations entre mandants et mandat s et peut constituer un facteur rassurant quand les intervenants ne soutiennent pas les d cisions prises par le mandant de fermeture de poursuite de l intervention en famille alors que l tat de danger n cessiterait un loignement etc quand l valuation du danger diverge entre mandants et mandat s etc les intervenants mettent sur papier les d saccords leurs inqui tudes et
378. t en famille avec des risques ou je le mets en stage C est une question d licate Un SPJ 17 L absence de sortie par le biais de l article 37 D apr s les interview s la proc dure li e l article 37 n am ne jamais le juge mettre fin une mesure En outre plusieurs interview s ont soulign la faible utilisation de ce recours Chercheur Et est ce que vous avez parfois l impression que des situations ont dur trop longtemps Donc voil vous d couvrez le dossier et vous vous dites Oui a oui Mais heureusement c est quand m me rare Pourquoi Parce que je trouve que le d cret est quand m me bien fait il y a le 37 quoi Qui est parfois peu utilis il l est quand m me Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 108 de plus en plus O les familiers les parents le gosse suivant l ge enfin il y a des tuteurs ad hoc qui peuvent tre d sign s ont la possibilit aussi de faire bouger les choses quoi Un avocat g n ral pr s la Cour d appel Les gens ne sont pas assez inform s de l existence du 37 Par exemple des personnes peuvent tre d accord pour un placement mais pas d accord sur le lieu choisi pour le placement a devrait tre un 37 ma s les gens ne le font pas et a devient un 39 le SA interpelle le parquet parce qu il faut placer l enfant dans l urgence Un juge de la jeunesse u On demande une aide au SAJ et on n a pas de r ponse du SAJ Alor
379. t la frilosit des mandants par rapport aux d cisions de sortie Un COE explique notamment que le juge pr f re parfois garder un service mandat ce qui prolonge inutilement la prise en charge dans le secteur car celui ci rend des rapports le tient au courant de la situation alors qu un service de premi re ligne n y est pas tenu je pense une famille qui avait bien accroch avec un service de premi re ligne mais o le juge m a mandat parce que ce service l ne faisait pas de rapport et qu il voulait s assurer que la famille collabore Alors finalement ce qui est marrant c est que maintenant on en revient reprendre contact avec ce service de premi re ligne pour la famille parce qu elle avait trouv un lieu des vraies ressources o elle se sentait bien Les acteurs AAJ disent que les intervenants ext rieurs sont trop vite stress s et souhaitent tort l intervention du judiciaire Etc Finalement ce serait toujours l autre le plus frileux et d s lors le plus en demande d une prolongation de l intervention La pression m diatique Sur les diff rentes sc nes d taill es dans le chapitre 2 ce qui peut emp cher de cl turer de prendre ce risque c est la frilosit des acteurs mandants ou mandat s Effectivement prendre le risque de mettre l enfant le jeune dans une situation potentiellement d licate et de se voir ventuellement attribuer la responsabilit en
380. t la garde de l enfant en droit refuse l aide du conseiller ou n glige de la mettre en uvre 82 L int grit physique ou psychique est consid r e comme gravement compromise soit lorsque l enfant adopte de mani re habituelle ou r p t e des comportements qui la compromettent r ellement et directement soit lorsque l enfant est victime de n gligences graves de mauvais traitements d abus d autorit ou d abus sexuels la mena ant directement et r ellement 4 1 Les facteurs li s la situation du jeune et de la famille 4 1 1 L ge du jeune et les effets suppos s de l intervention ou de la non intervention sur celui ci Ce point semble constituer un crit re important pour les diff rents interview s Comme nous le soulignions pour la sc ne 1 la permanence du SAJ pour un enfant 48 Centre pour la Formation et l Intervention Psychosociologiques Rapport de recherche disponible sur le site de l Aide la jeunesse dans l onglet Publications Chapitre 3 Constats et enjeux transversaux 142 en tr s bas ge l intervention para t n cessaire et doit tre rapide mais elle ne doit pas tre de longue dur e car les impacts en termes de troubles de l attachement notamment dans le cas d un placement peuvent tre consid rables Chercheur Et vous parliez de l ge de l enfant donc des 10 mois en quoi est ce que a a influenc votre d cision Bah c est la m me chose 3 ans 4 a
381. t le temps n cessaire D cret du 4 mars 1991 relatif l A de la jeunesse Article 37 du d cret contestations En Wallonie le jeune de 14 ans au moins ou ses parents les personnes investies de l autorit parentale ou ayant la garde du jeune en droit ou en fait ou b n ficiant du droit d entretenir des relations personnelles en vertu de l article 375bis du Code civil peuvent introduire un recours contre une d cision du conseiller du Service Chapitre 1 Le syst me de l A de la jeunesse 14 d A de la Jeunesse ou du directeur de l Aide la jeunesse directeur du SPJ dans les arrondissements judiciaires wallons Le tribunal de la jeunesse tente de mettre fin aux contestations relatives l octroi au refus d octroi ou aux modalit s d application d une mesure d aide individuelle en trouvant une solution qui re oit l adh sion de toutes les parties S il n y parvient pas il tranche la contestation Article 38 du d cret article 8 de l ordonnance bruxelloise recours la contrainte Le tribunal de la jeunesse conna t des mesures prendre l gard d un enfant de sa famille ou de ses familiers lorsque l int grit physique ou psychique d un enfant vis l article 2 alin a 1er 2 est actuellement et gravement compromise et lorsqu une des personnes investies de l autorit parentale ou ayant la garde de l enfant en droit ou en fait refuse l aide du conseiller ou n glige de la mettre en
382. t pas a Les gens n aiment pas Ce sont des choses de l gistes hein d avoir fait ce genre de d imaginer que des gens qui sont dans l aide vont comme a aller chez quelqu un d autre et continuer l aide Ce ne sont pas des gens qui font du social a Un SPJ Ils pr f rent rester au SPJ que de retourner au SAJ Maintenant a ne veut pas dire que le SAJ travaille mal automatiquement a veut dire aussi qu ils ont un mauvais souvenir au SAJ puisque par hypoth se s ils sont pass s en 38 c est qu au SAJ a n a pas fonctionn et que donc ils ont eu un rapport tr s n gatif qui a fait qu on a dit qu ils ne collaboraient pas et que donc il y avait besoin de l ouverture d un 38 Donc ils ont un mauvais souvenir du SAJ pour a Un avocat Un avocat nuance un peu ces positions d apr s lui cela peut avoir du sens car cela permet de dire aux familles c est vous qui redevenez vraiment preneurs C est vous qui allez n gocier l accord avec le conseiller Nous on croit en vous il n y a pas de souci a va bien se passer Mais ce passage ne doit surtout pas tre automatique vous tes d accord Ok on passe de l autre c t car dans un certain nombre de cas ce n est pas pertinent Un lien se cr e entre les personnes et ne pas permettre aux int ress s qui le souhaitent de rester avec les m mes intervenants juge directeur de l Aide la jeunesse etc peut relever d une maltraitance
383. t peut tre plus simple en fait Parce que la tension est apais e D une certaine mani re le conflit est d j moiti r gl Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 103 Simplement les parents ne sont plus d accord mais on sait qui d cide Et paradoxalement si a calme le conflit a ouvre des possibilit s de dialogue Un substitut du Procureur du Roi Je pense que d aller demander une m re ou un p re d ailleurs mais peut tre principalement une m re Madame vous voulez bien signer Parce qu il faut placer votre enfant vous avez les trois quarts des m res qui vont vous envoyer balader Enfin je pense que c est auto flagellant d aller dire oui je suis d accord Mais quand quelqu un prend la d cision votre place je pense que les trois quarts de ces personnes l sont dans la d marche de dire oui ils avaient raison de prendre cette d cision mais moi c tait impossible que je la prenne moi m me en me faisant Et je ne voudrais pas que vingt ans apr s mon fils ou ma fille vienne me reprocher de dire oui mais maman tu as accept que je sois plac Vous comprenez la d marche Donc je pense qu il y a des tas de dossiers qu on garde un peu pour cette raison l Un SPJ Encore hier hier j ai une maman elle se retourne vers son fils et elle dit avant de partir hein je voudrais bien que tu entendes bien que c est le directeur hein qui a d cid tout
384. t plus ou moins 35 40 pour le SP Quand on a de la place effectivement on contacte telle ou telle autorit et donc on sait un petit peu r guler Mais cela reste un peu th orique on ne sait pas toujours m me si on contacte une autorit la situation ne va pas n cessairement rentrer parce que finalement les choses ont volu et il n y a plus de demande par rapport telle ou telle situation ou la n gociation n arrive pas se mettre en place pour telle ou telle raison bref dans les faits quand on fait le compte en fin d ann e c est assez difficile de maintenir cet quilibre l Un SAIE Ce que plusieurs services font c est demander aux autorit s mandantes d op rer un choix en leur indiquant la situation prendre en priorit Ce que l on a mis en place nous quand on a une place qui se lib re c est de se dire voil mais quelle perte de temps t l phoner chacune des d l gu es pour voir si la demande introduite un tel moment est toujours bien l Et donc on s est dit mais finalement pourquoi quand on a une place ne pas envoyer au mandant qui correspond SAJ ou SPJ la place lib r e la liste des demandes qu il nous a faites en lui demandant de se positionner quant savoir quel est le dossier qu il nous faudrait prendre ce moment l Et donc c est ce qu on fait certainement depuis 2 ans maintenant Un SAIE Il y a eu le syst me de la CIOC qui a t m
385. t prix Donc ce qui fait obstacle c est plus au niveau des situations elles m mes au niveau de l incapacit d voluer pour beaucoup de jeunes mais surtout de parents de reconna tre qu il y a un probl me un probl me r el de ne pas chercher des responsabilit s ailleurs mais d accepter que ce soit chez soi dans sa propre situation Un avocat g n ral pr s la Cour d appel Et pour beaucoup de situations il y a peu d volution possible quoi On essaye hein on travaille avec la famille a fait partie de nos conditions de notre projet etc mais il faut bien constater que parfois on ne voit pas tr s bien ce qui ferait que tout d un coup notre accompagnement ne serait plus n cessaire Et c est plus souvent le cas qu auparavant je pense Un SAAE Zi il y a des situations qui arrivent ici on se dit ces gens sont tellement aigris je ne sais pas ce qu on va apporter de plus o alors c est clair et net on sait que c est des enfants qu on aura jusqu la majorit Oui il y en a c est clair on sait bien on va les garder et on est tout tonn s d ailleurs quand il y a autre chose qui se passe mais a peut parfois arriver Un SPJ Chercheur Donc si une situation a dur trop longtemps comment est ce que a peut s expliquer d apr s vous Des personnes des parents des familiers qui restent ce qu ils sont Des personnes en qui on peut avoir confiance certains jours pas
386. tester ces trois d tenus l ext rieur tout en maintenant un contr le important sur eux Ce n est qu une fois qu ils auront satisfait l preuve de la semi libert que ces d tenus pourront pr tendre une lib ration conditionnelle Un petit nombre de d tenus se voit donc appliquer une succession de dispositifs d am nagements sans qu aucun de ceux ci ne figure comme passage oblig du suivant Il appara t donc que tous les d tenus ligibles ne b n ficient pas directement d une lib ration conditionnelle Du point de vue de la fr quence des permissions la premi re juge au centre de d tention a instaur avec l aval du minist re Public un syst me de renouvellement syst matique pour les d tenus ayant d j b n fici d une ou plusieurs permissions de sortie ce qu elle nomme cycle Une fois que la juge d application des peines a donn son accord sur le principe de cycle la fr quence de la permission de sortie devient automatique sauf incident grave le choix des dates revenant au d tenu Ce principe d automaticit qui institutionnalise donc le principe de progression g ne Chapitre 4 Gestion des flux sur d autres terrains 185 consid rablement les personnels de surveillance car ils se trouvent priv s de moyens de pression l gard des b n ficiaires La difficult du cycle de permissions de sortie c est son automaticit et on ne peut plus alors faire de pression sur le d tenu parce
387. tion depuis des ann es et qu 18 ans c est au revoir et merci c est tu peux aller sonner au SAJ Bah oui il faut d j trouver le SAJ il faut avoir le courage d y aller il faut savoir dire les choses qu on vit Il faut le bagage intellectuel il faut aussi la d brouillardise Est ce que ce serait pas bien qu un jour on pense que le parquet puisse demander aussi la prolongation et qu il y ait une d marche active vers le jeune Et pas demander 18 ans comme si l ge de 18 ans on devenait adulte du jour au lendemain avec plein de connaissances de tout C est vraiment enfin j ai des exemples en t te et c est souvent des filles mais Et l l avocat parfois est quand m me utile parce que c est un r f rent et surtout si le dossier a dur des ann es bah le contact quand m me s est cr et c est vrai qu ils viennent quand m me plus facilement chez nous ce moment l Un avocat Quand on voit le parcours un peu chaotique de l un ou l autre toutes les demandes la souffrance le vide affectif parfois et puis quand on imagine ces jeunes l non pr par s qui n en sont parfois pas tr s loin au niveau scolaire ou professionnel et puis dix huit ans paf Ils se retrouvent M me pr par s hein je veux dire parce qu on essaye de les pr parer Ben oui m me pr par s Ils se retrouvent devoir g rer tout Tout Donc s ils n ont pas un r seau social un tant soit peu
388. tion des personnes envoient une situation vers le SAJ et l vent leur mesure une fois que l aide n goci e est effectivement mise en place Si Chapitre 1 Le syst me de l Aide la jeunesse 16 celle ci n aboutit pas la mesure n est pas lev e et le juge poursuit son travail cf chapitre 2 sc nes 5 et 6 A Bruxelles le juge a le choix entre 10 mesures il peut les cumuler o Donner une directive p dagogique aux personnes investies de l autorit parentale l gard du mineur ou qui en assument la garde o Soumettre le jeune la surveillance du service social comp tent en lui imposant ventuellement les conditions suivantes fr quenter r guli rement un tablissement scolaire d enseignement ordinaire ou sp cial suivre les directives p dagogiques et m dicales d un centre d orientation ducative ou d hygi ne mentale avoir r guli rement un entretien avec l assistant social comp tent o Ordonner une guidance familiale psychosociale ducative et ou th rapeutique pour le jeune sa famille et ou ses familiers Imposer au jeune sa famille ou ses familiers un projet ducatif Imposer au jeune de fr quenter un service semi r sidentiel Permettre au jeune s il a plus de 16 ans de se fixer dans une r sidence autonome ou supervis e et de prendre inscription au registre de la population du lieu de cette r sidence En cas d urgence placer le jeune dans un centre d accueil Placer le jeun
389. tit mot au bout d un certain temps en disant voil on a essay a n a pas march Monsieur n est jamais venu ou a a march on a un accord et alors je l ve les mesures Donc moi je n homologue pas mais je l ve mes mesures quand quelqu un d autre a pris le relais Un juge de la jeunesse Mais selon les propos de notre interlocuteur au SPJ de Bruxelles ces retours au SAJ sont relativement rares ily a une philosophie de principe de dire comme tous les articles 8 sont pass s par le SAJ et arrivent chez nous on ne fait pas ce syst me de yoyo en disant il vient chez nous a va mieux on le renvoie au SAJ qui peut tre apr s 6 mois va nous le renvoyer Donc on estime que s il est arriv chez nous il reste chez nous et on le cl ture ou bien si la situation a ce point volu et qu il y a une n cessit de poursuivre l aide sp cialis e mais que la contrainte n est plus n cessaire ce moment l on renvoie au SA mais c est Chercheur Ce n est pas tr s fr quent Non pas du tout pas du tout Chez nous pas beaucoup en tout cas Un SPJ En bref la proc dure d homologation n est pas con ue per ue et utilis e de la m me mani re dans les trois arrondissements tudi s Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 122 A Bruxelles elle n est pas pr vue dans l ordonnance mais le juge interview a une pratique similaire quand il constate que tout le monde e
390. tre 4 afin d ouvrir les perspectives sur le fonctionnement d autres terrains sans pour autant sugg rer qu il s agisse de mod les suivre pour l Aide la jeunesse Et cinqui mement les quatre phases pr c dentes ont t synth tis es sous forme de perspectives et pistes mettant en exergue des points d attention des noeuds des l ments probl matiques qui m ritent une r flexion approfondie du secteur et qui encouragent celui ci se positionner Aucune de ces interpellations ne s impose d elle m me c est AAJ d op rer des choix tout en gardant l esprit que la question des sorties ne peut tre pos e de mani re purement gestionnaire in abstracto les sorties ne peuvent tre recherch es tout prix sans in vitablement entrer en conflit avec les missions et fonctions de AAJ Parmi les perspectives et pistes expos es citons la n cessit de clarifier les r les respectifs de l aide g n rale et de l aide sp cialis e et les articulations entre elles puisque le probl me des flux se pose bien entendu aussi l entr e du secteur et que AAJ en tant qu aide suppl tive d pend en partie de l efficacit des services de premi re ligne notamment par la mise en place de protocoles de collaboration mais aussi par des rencontres entre professionnels car les relais et les collaborations sont facilit s par la connaissance mutuelle Il nous para t galement indiqu au vu de l analyse des entretiens de s int
391. trent ainsi des rapports contrast s entre hommes et femmes dans la sensibilit aux infractions au sein des institutions de contr le comme la police certaines femmes se r v lant plus sensibles aux infractions de m urs aux violences faites aux enfants et aux int r ts des victimes et leur protection Carrier 1988 Feinman 1986 Ces interrogations g n ralement larv es portent en particulier sur les crit res qui conduisent les services mandat s l acceptation ou au refus d une nouvelle prise en charge sur le souhait des services mandat s de passer la main un autre service quand ils ont le sentiment de ne plus rien pouvoir apporter et ou que la situation est devenue impossible g rer sur le maintien et la prolongation des situations plus confortables au d triment des situations qui en auraient vraiment besoin Il importe donc d tre attentif la fois la mani re dont les services mandat s con oivent leur r le et leur mission et la mani re dont ces conceptions influencent les d cisions de sortie Les diff rents l ments mis en lumi re dans cette partie sont valables aussi sur les sc nes 5 tribunal de la jeunesse et 6 SPJ Facteurs qui ont une influence sur les sorties au niveau des intervenants La vision de leur mission La vision que les intervenants se font de leur mission influe sur l issue des prises en charge D apr s l un des j
392. tuellement l orientation prise etc C est lors de ce type de r unions que la cl ture de l intervention peut se discuter et se d cider il est donc n cessaire de se rencontrer mais les agendas des uns et des autres retardent parfois la mise en place de ces r unions et allongent donc l g rement les prises en charge pour mettre fin il faut que l instance de d cision rencontre les personnes et qu on puisse faire le point et conclure Et donc il faut trouver des dates donc on perd parfois quelques semaines Je ne vais pas dire des mois et des mois mais enfin on perd des semaines Si on additionne toutes les semaines perdues si on totalise tout a a pourrait faire quand m me quelques mois dans chaque service peut tre sur une ann e Un SAIE Selon cet acteur les r unions d valuation pourraient tre plus r guli res ce qui favoriserait des prises en charge plus courtes mais cela n cessite que les services soient proactifs pour demander ces r unions et que les conseillers et directeurs soient plus Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 64 nombreux A ce propos pour un SAAE il y a peu de r unions avec le SAJ et le SPJ car les dossiers filent vite au minonex et cela peut se comprendre tant donn la surcharge des d l gu s Un SAIE et un autre SAAE partagent cet avis Ce dernier ajoute que c est en tout cas au service mandat r clamer des r unions Quand on voit l engorgement qu i
393. u du SAJ font tat des crit res qui apparaissent les plus vidents Evaluer la situation c est d abord valuer la pertinence et la n cessit de l intervention de l A de la jeunesse Selon des acteurs d un des SAJ rencontr s le classement des proc s verbaux adress s au SAJ par le parquet est assez rare Cela peut arriver pour un jeune quelques jours de la majorit par exemple ou quand des faits sont relat s dans les PV mais qu on ne parle m me pas des enfants Dans ce cas l on n est pas l gitim s pour aller plus loin Ce ne sont donc pas des diff rences d appr ciation entre le parquet et le SAJ mais plut t des l ments factuels proc duraux qui expliquent le classement des PV valuation de la situation r alis e par les professionnels du SAJ dans ce cas ci mais cela vaut aussi pour les juges de la jeunesse par exemple est influenc e entre autres par l ge du jeune les dossiers qui concernent des tout petits semblent plus sensibles il faut intervenir et vite car les d g ts peuvent tre cons quents mais si l aide sp cialis e est n cessaire et que l on s oriente vers un placement dans le cadre d un programme d aide sc ne 3 il ne faut pas que celui ci soit trop long car il y a des risques en termes de troubles de l attachement etc L encore les professionnels anticipent les effets de leurs actions et font preuve de r flexivit Remarquons que ce crit re d ge est un
394. u il arrive apr s l intervention d un ou plusieurs services mandat s il est mis en place parce que la situation ne n cessite pas un autre dispositif ou par indisponibilit d un service appropri Quand l accompagnement du seul d l gu appara t apr s l intervention d un ou plusieurs services mandat s il peut servir de transition pendant laquelle on s assure de la poursuite de la bonne volution avant de cl turer formellement le dossier Dans ce cas de figure il s agit donc d une pr sortie d un all gement de mesure Mais on peut galement le percevoir comme une extension potentiellement infinie de l intervention gt Le Code M est un dispositif qui permet de tenter le retour en famille encadr par un service sp cifique tout en disposant d une solution de secours au cas o le retour en famille n aboutirait pas positivement le lit du jeune est gard Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 48 dans l institution A l instar de l accompagnement 36 6 on peut consid rer cette mesure comme une pr sortie mais aussi comme un moyen de poursuivre de ne pas se lancer sans filet gt Quand un service est mandat dans le cadre d un programme d aide la fin du mandat de ce service est une sortie mais pas n cessairement une vraie sortie car un autre service peut prendre la rel ve d autres engagements peuvent tre conclus dans le cadre d un nouveau programme d aide
395. u on n est pas s rs que des enfants en bas ge aient l hygi ne et les soins suffisants un moment donn pour pouvoir continuer voluer en bonne sant Donc un jeune qui s ouvre les veines un p re qui est violent des enfants qui n ont pas l air bien portant un climat relationnel tr s d t rior qu est ce qui est le plus important Ce n est pas facile Tout est important il faudrait pouvoir intervenir dans toutes ces situations l Mais il y a des situations o il y a des plaintes mais peut tre pas beaucoup de sympt mes et il y a des situations o il y a des sympt mes plus des plaintes ou des sympt mes et peut tre pas beaucoup de plaintes Donc il faut pouvoir se rendre compte et c est aussi un choix Parce que si on veut faire de la pr vention il vaut mieux intervenir avant les sympt mes ou au moins leur aggravation Si on attend que les sympt mes soient l on sait bien qu on est dans la r paration ou en tout cas dans la correction de quelque chose qui provoque des sympt mes Mais d un autre c t compte tenu de la raret des moyens il me semble qu il faut quand m me mettre la priorit l o les sympt mes sont les plus manifestes du point de vue de ce qui para t tre le plus inqui tant La sant l tat physique psychique la d pression de certains jeunes C est souvent chez les jeunes plus dans les passages l acte tr s manifestes Mais enfin on peut avoir des jeunes aussi qui d priment qui se
396. ue le mandant porte le cadre et se l approprie ce n est pas le service a dit donc je fais mais moi je d cide que c est comme si c tait nous qui influencions enfin oui d une certaine fa on oui mais il y a d autres l ments Un autre SPF La gestion des d saccords Des d saccords peuvent appara tre aux moments d valuation Les intervenants ne se sentent pas toujours cout s par les mandants leurs inqui tudes ne sont pas suffisamment prises au s rieux en particulier par le SAJ En effet l valuation de l tat de danger semble fr quemment tre l origine des d saccords cf le point transversal sur l valuation de la situation et l appr ciation de l tat de danger Sur le degr d inqui tude il y a des d saccords certains moments o nous on peut tre fort inquiets et le mandant ne r agit pas du tout Un COE Un SPF a l impression que ses crit res d valuation sont d consid r s par l autorit en particulier par le SAJ et souhaiterait pouvoir aborder ce probl me de fond avec le celui ci Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 61 Pour un SAJ les d saccords avec les services mandat s importent peu ce n est pas eux de d cider Chercheur Et donc les perceptions sont parfois diff rentes est ce qu elles sont parfois diff rentes aussi entre vous et les services agr s Par rapport aux sorties ou aux non sorties est ce qu il ar
397. ue n importe qui ne peut pas orienter n importe o donc il faut conna tre le r seau conna tre l aide g n raliste Donc a c est la sortie Un SAJ Pour jouer correctement leur r le les d l gu s de permanence doivent donc particuli rement bien conna tre les services de premi re ligne afin de pouvoir r orienter les demandeurs vers ces services si cela s av re pertinent d o l importance d assurer un recrutement sp cialis des d l gu s poss dant cette exp rience cette connaissance et ce r seau et la n cessit de dispenser des formations orient es vers l apprentissage des r seaux d intervenants La section de pr vention g n rale se trouvant dans chaque SAJ est en partie l pour les y aider car une des missions de cette section est de s informer sur l offre existante dans et en dehors du secteur de l aide sp cialis e et de relayer l information l ensemble des travailleurs Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 36 du SAJ afin que ceux ci puissent r pondre le plus ad quatement aux demandes qui leur sont adress es en vitant de faire intervenir l aide sp cialis e quand ce n est pas indispensable En outre les d l gu s de permanence ne sont pas seuls dans leur travail ils sont constamment en contact avec les d l gu s en chef et leurs propositions transitent n cessairement par le conseiller Cette intervision constante pr sente aussi aux autres stades du SAJ est un outil p
398. ue pour les enfants les cons quences sont importantes il faut tre au protectionnel parce qu on d charge les parents d une chose qu on leur demande et qui est impossible pour eux C est tellement difficile Oui je sais que mon enfant va tre plac mais ne me demandez pas de vous le dire Ce n est pas possible pour moi J ai d j t tellement ab m par la vie et vous me demandez en m me temps maintenant de me refoutre une claque et de le faire Vous me prenez pour qui Ce n est pas possible Il faut entendre a Et alors on voit la personne souvent quand on lui dit coutez c est moi qui place c est moi qui prends ces d cisions il y a un moment o il fait ouffff Voil c est bon Et on pourra travailler avec a et on a un cadre et on pourra travailler et dans ce cadre l qui est contraignant on va la raccrocher en disant on a besoin de vous hein On ne va pas pouvoir faire a seul Et hop on va raccrocher la personne et on va pouvoir continuer Puisque les carences familiales sont tellement importantes que a n est qu avec ce corsetage d une intervention essentiellement contraignante que la situation tient la route Un avocat Et il y a beaucoup de gens qui aiment bien qu on leur dise ce qu ils doivent faire N en d plaise ce que certains peuvent penser beaucoup de gens aiment le confort intellectuel de on m a dit que je pense que quand les choses sont cadr es c es
399. ueil pour cet enfant mais nous on ne commence pas dans ces circonstances l Et je peux les comprendre Chercheur Et alors quels sont les arguments du SAJ pour ne pas passer la situation vers le tribunal Les parents ne s opposent pas puisqu ils ne viennent pas Un SAAE Cette difficult judiciariser a t abord e avec un conseiller et un d l gu en chef Le conseiller nous a confi avoir des tats d me quand il se voit contraint de judiciariser d autant plus si ce sont des pressions ext rieures avocat intervenant de premi re ligne et non sa propre valuation de la situation qui le poussent demander une saisine en 38 Wallonie 8 Bruxelles pour moi le plus difficile c est d cider des saisines demander une saisine du tribunal Mais je ne suis pas une r f rence hein je suis probablement plus mal avec a que beaucoup d autres Mais c est difficile c est difficile de savoir jusqu o on va il y a des situations et ce n est pas la majorit o on se dit ah quand m me l autorit symbolique du juge est diff rente de l autorit symbolique du conseiller Cette autorit l dans cette situation l elle est sans doute pr f rable plus opportune plus pertinente Il y a des situations comme a et par rapport auxquelles les saisines se passent sans tat d me Toutes les autres situations quelque part le SAJ se sent oblig pour des raisons diverses
400. uer d entretenir la relation avec les parents mais dans un cadre bien s curis et pas perturbant Et pas n importe comment Et voil Donc l c est parfois un peu d licat La prise de risques est diff rente C est vraiment a On est des types de services qui travaillent sur la plus longue dur e en Aide la jeunesse Moi j ai connu des enfants de 0 18 ans J en ai qui sont parents Donc on a une vue vraiment tr s particuli re et qui est int ressante aussi pour les jeunes Nous on fait partie de la vie de l enfant aussi D une autre fa on qu un service d h bergement Certains services d h bergement travaillent comme a aussi ils ont aussi une vue long terme Donc on a une vue quand m me un peu particuli re Et a peut amener des tensions au niveau de la dur e de nos prises en charge Un SPF Mais les sp cificit s des services de placement familial ne suffisent sans doute pas expliquer la faible quantit de sorties apr s un placement familial On s est dit en r union qu on ne se posait peut tre pas assez la question de la sortie a c est clair S ils envisagent peu souvent la sortie c est qu ils estiment parfois pr f rable de continuer m me lorsque tout va bien ce qui n est pas toujours compris encadrer les familles d accueil soutenir l enfant le jeune et encourager le maintien des liens avec la famille d origine si c est souhaitable On n est pas dans
401. uer que les juges en audience publique ne se contentent pas de la lecture du dossier des rapports des uns et des autres pour prendre une d cision autrement dit ne s en tiennent pas uniquement un jugement distance quelque peu d sincarn Cliquennois 2009 L audience est un moment d changes avec les acteurs impliqu s sauf le SPJ qui n est jamais pr sent aux audiences except dans le cadre de l article 37 o le directeur de l Aide la jeunesse participe l audience et avec le jeune et ou sa famille et leurs avocats le juge pose des questions coute les r ponses et observe les r actions des int ress s la mani re de se tenir de parler de se pr senter et recourt par cons quent un jugement en interaction qui conforte ou au contraire r vise la teneur du jugement distance Cliquennois 2009 N anmoins il ne faut pas se contenter du ressenti de l audience insiste un juge les l ments du dossier sont aussi tr s importants car l audience il y a des parents qui peuvent se montrer tr s convaincants et puis qui ne font rien apr s il y a des parents qui peuvent se montrer tr s mauvais l audience mais en fait qui sont peut tre beaucoup plus aptes qu ils ne le paraissent C est donc dans la confrontation entre jugement distance et jugement en interaction et dans ces diff rents allers retours arbitr s en cela par l abduction la m moire des cas qui d pend d
402. ues effectives 124 6 4 Suggestions des acteurs gt Augmenter le nombre de d l gu s SPJ sugg re un d l gu en chef SPJ pour que chaque d l gu ait moins de dossiers traiter ce qui permettrait une intervention plus intensive et par cons quent davantage de sorties gt Permettre aux d l gu s de se rendre plus souvent en famille d accueil pour trianguler conna tre la r alit de terrain et aiguiller les d cisions des directeurs Un SPF gt Augmenter le nombre de directeurs afin de pouvoir fixer des r unions d valuation plus r guli res Un SAIE gt Organiser des r unions internes au SPJ cela n cessite donc du temps pour r fl chir collectivement aux situations qui perdurent Parfois un regard ext rieur ce serait bien parce que le directeur et le d l gu touillent dans la m me soupe a serait une autre fa on d essayer d imaginer de faire sortir les gens de chez nous mais on n a pas le temps Les directeurs re oivent parfois 6 7 rendez vous par jour quand c est comme maintenant plus les applications de mesures donc ce n est pas possible d encore imaginer des Un SPJ gt Pouvoir au del de la note de synth se re ue du SAJ r aliser des tudes sociales approfondies valuer les comp tences parentales retracer l anamn se etc car cela permet de bien comprendre la situation de savoir ce qui a chou ce qui a march Pour faire de bonnes tudes sociales
403. uges interview s lorsque des services sociaux prennent en charge un enfant ils voudraient ne le rendre que lorsqu il est tip top c est dire lorsqu il a les dents bien blanches lorsqu il sait parler lorsqu il sait tout faire quoi Le r le des Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 58 mandants et des d l gu s est alors de rappeler le cadre les objectifs de l intervention pour viter les interventions sans fin La dimension affective La volont des intervenants est de rester impliqu s dans une situation uniquement si cela a du sens si la pr sence du service apporte du changement Cependant l attachement aux personnes dans le cadre de l exercice d une thique professionnelle du care entre aussi en ligne de compte et peut mettre la sortie entre parenth ses Si on y est encore c est que a a encore du sens quoi Je pense que tout le monde est quand m me assez attentif et au cours des r unions d quipe aussi ne pas rester pour rester M me si parfois il y a quand m me des familles avec lesquelles le courant passe bien o c est plaisant de travailler avec elles donc on aurait presque envie de s installer dans quelque chose d un petit peu routinier avec elles Mais on essaye d viter a et donc je pense que si on reste c est qu on estime que a a du sens Un COE Chercheur Si vous prenez vraiment une situation concr te Qu est ce qui peut rendre la d cision de so
404. unesse de recadrer les parents lorsqu ils sont per us comme d missionnaires ou dysfonctionnels d assurer la coordination et la continuit entre plusieurs interventions D autre part aux yeux des autorit s mandantes de AAJ les services de l aide aux personnes handicap es ne se sentent parfois pas li s par le mandat qui leur est confi interruption de prise en charge sans concertation pr alable insuffisante prise en compte du travail ducatif et relationnel avec les familles La persistance de ces malentendus implique une explicitation des r les et Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 70 responsabilit s de chacun La question est ici de d terminer si les autorit s mandantes de l Aide la jeunesse n exercent leur autorit que sur les services de AAJ ou si on leur reconna t effectivement en tant qu acteurs de deuxi me ligne la pr rogative de mandater des services d autres secteurs handicap sant scolaire services qui sont alors tenus aux proc dures compte rendu de son mandat remise d avis participation aux audiences pr vues par le d cret de l Aide la jeunesse et ordonnance en R gion bruxelloise Si c est cette seconde option qui est privil gi e elle aura des effets contrast s au regard de la probl matique des sorties et plus globalement des prises en charge effectu es dans le cadre de AAJ D une pa
405. urs institutionnel du mineur et sa famille dans le cadre de l aide judiciaire contrainte ou dans le cadre de l aide n goci e communautaire moins que le parquet ne d cide simplement d un classement sans suite de signalements qui lui sont directement adress s 21 Cf les sp cificit s bruxelloises section pr c dente Chapitre 1 Le syst me de l Aide la jeunesse 20 En effet normalement le principe de subsidiarit de l intervention judiciaire par rapport l intervention sociale devrait conduire ce que le mineur et sa famille soient d abord pris en charge au SAJ En pratique il arrive que le parquet jeunesse soit encore en premi re ligne des signalements op r s par les diff rents services sociaux et policiers rapportant des situations de danger encourues par des mineurs Il transmet alors ces signalements au SAJ Concr tement aussi le fait que le SAJ ne dispose pas de permanence de soir e et de week end moments o se r v lent une partie des situations de crise conduit le parquet jeunesse intervenir comme premi re gare de triage En fonction de son appr ciation de la situation le parquet a le pouvoir de proc der un classement sans suite de r orienter vers le SAJ pour le lendemain ou le lundi si la crise se passe en week end de placer l enfant pour une dur e maximale de 24 heures ou encore de saisir le tribunal de la jeunesse dans le cadre de l article 392 Pour guider sa d cision
406. uvellement de la mesure au parquet S il ne le fait pas parce qu il estime qu il n y a plus de danger par exemple au bout d un an la mesure prend fin automatiquement S il envoie au parquet sa proposition de renouvellement ou de non renouvellement le parquet reste le verrou de la saisine du tribunal il peut donc ne pas saisir celui ci et dans ce cas l la mesure prend fin sans audience publique de cl ture il n est pas obligatoire d organiser une audience publique pour mettre fin la mesure Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 116 gt Le SPJ peut solliciter le juge en passant par le parquet dans le cadre de l article 60 de la loi de 1965 Nous avions imagin que cela pouvait donner lieu une cl ture de l intervention mais comme expliqu la sc ne pr c dente cela ne semble pas tre le cas dans les arrondissements tudi s du moins Comme au SAJ des pr sorties sont galement envisageables sur cette sc ne gt Dans le cadre de la mesure d cid e par le tribunal il est possible qu il n y ait pas de service mandat mais uniquement une surveillance du SPJ Cette mesure peut tre choisie d s le d part mais dans les cas o elle suit un placement ou l intervention d un service mandat quelconque la surveillance peut tre consid r e comme une pr sortie similaire l accompagnement du d l gu au SAJ ou comme une mani re de poursuivre le contr le pour une dur e
407. vocat qu il choisit ou qui est d sign d office au SAJ la pr sence d un avocat est autoris e mais n est pas obligatoire Selon un SPJ la pr sence d un avocat ainsi que les l ments mis en avant par celui ci peuvent influer sur les sorties Chapitre 2 Du syst me aux pratiques effectives 101 L avocat n est pas l pour d fendre son opinion ce qu il pense tre le plus appropri partir de ses croyances ou de sa lecture de la situation Il porte la parole de l enfant du jeune ou si celui ci ne peut pas encore s exprimer il rappelle ce qui doit tre privil gi ce que dit la soci t l heure actuelle l importance du maintien en famille etc Son r le nous dit l un des avocats rencontr s est en quelque sorte un r le d aiguillon rappeler les cadres qui existent demander une exigence de motivation d laboration de mani re s assurer que la d cision a t la plus r fl chie possible dans un d bat contradictoire o on a pu entendre toutes les parties Il doit interpeller aussi sur l opportunit de maintenir une intervention soci tale dans la famille et un dossier au tribunal de la jeunesse Il peut donc mettre en question la pertinence de la poursuite de l intervention Et si le jeune demande son avocat de plaider une chose en laquelle celui ci ne croit pas du tout par exemple parce qu il trouve la demande n faste pour le jeune l avocat pourra lors de leurs rencontr
408. ythme de la famille d accueil Mais effectivement cette situation pour moi est trop longue ou en tout cas la mesure choisie a t trop longue et a engendr une situation compl tement n faste tant pour les parents puisque a va de soi ils sont priv s de leur enfant mais pour le jeune qui dans cette position de rupture de contacts ne peut pas se construire son identit Un avocat Oui des parents se d sinvestissent avec le temps c est vrai Le placement cr e sans doute des probl mes mais pas plus qu il n en r sout je crois Un SAAE Pour un COE une prise en charge de longue dur e n est pas un probl me pourvu que le service mandat soit pertinent dans la situation et apporte du changement ce qui n est plus le cas quand les intervenants commencent faire partie du syst me familial ou deviennent des spectateurs de ce syst me Si le service n apporte aucun changement si la pr sence de l aide sp cialis e ne semble pas faire bouger les choses la fermeture du dossier peut tre envisag e comme une strat gie pour qu une aide se remette en place plus tard sur de nouvelles bases Il s agit alors de fermer pour d clencher quelque chose pour une ventuelle future ouverture plus efficace Ces fermetures strat giques quand l intervention n a pas d effet positif voire quand elle fait pire que mieux ont t soulign es par plusieurs interview s Zi Mais si on n arrive pas avec l

Comprendre les mécanismes de sorties du système de prise en

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