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Yvonne Spielmann - La fondation Daniel Langlois

1. Le vid ogramme expose un processus de calcul d image extr mement complexe en son temps mais qui semble simple selon les normes d aujourd hui Toutefois dans le corpus des premiers travaux des Vasulka Bad offre un autre exemple du proc d par lequel ils repoussaient les limites du m dium puisaient les possibilit s des outils et cherchaient d passer les capacit s de la machine est s r qu avec l ajout d appareils num riques et d algorithmes l expansion dimensionnelle facilite les transfigurations et la r versibilit modalit s se manifestant entre autres par la m tamorphose la pr sentation d v nements simultan s en un seul plan et la synth se d image Discutant de l imagerie variable dans le travail des Vasulka Gene Yougblood prend en compte la diff rence entre les m dias circonscrits par le cadre et la synth se num rique de l image o l image est la manifestation d une base de donn es s ouvrant sur des possibilit s infinies et en vient cet nonc conclusif Une coupe est une coupe mais une op ration qui produit une transformation ou une m tamorphose est ouverte Les op rations possibles uniquement dans la vid o num rique sont davantage qualifi es de figurations proc d s o le traitement la synth se et les op rations 3D permettent de conf rer des caract ristiques d objet l image qui par cons quent chappe aux propri t s pr d termin es de tout cadre Selon Yougblood
2. qui intervient sur la structure temporelle de la vid o en re synchronisant le signal lectronique le traitement du signal modifie la trame t l visuelle Le Scan Processor tait un instrument analogique utilis en vid o pour moduler les signaux de d viation dans le moniteur gr ce au contr le du voltage en temps r el Notons que l imagerie issue du Scan Processor ne s enregistrait pas directement Pour inscrire les modifications op r es dans la trame il fallait diriger une autre cam ra vers son cran Comme le montre le traitement du signal la production la transmission et l affichage de l imagerie lectronique ne s effectuent pas dans un lieu d termin ou un cadre d termin La vid o propose plut t de nombreuses options audio et visuelles tant donn la structure ouverte de son appareillage je ne discuterai pas ici de la vid o partir du concept de dispositif Je pr f re plut t distinguer les modes familiers ou connus des approches exp rimentales de la vid o Dans ces derni res les liens entre l image et le signal lectronique g n ralement transmis en continu permettent de franchir une autre tape dans la modulation du signal qui r side dans les possibilit s 3 Yvonne Spielmann La vid o et l ordinateur L esth tique de Steina et Woody Vasulka inh rentes de rendre les images audibles et de visualiser les signaux audio Il faut avant tout consid rer qu au sein du m dium lectronique l imagerie
3. du d filement et du motif Dans cette optique l nonc le message est le massage d crit des relations interm diatiques entre des m dias singuliers selon leur transformation structurelle Voir McLuhan Marshall Understanding media the extensions of man Cambridge MIT Press 1994 8 Vasulka Steina Notes tir es d un entretien entre Steina Vasulka et l auteur Santa Fe en mars 2001 Vasulka Woody An Interview with Woody Vasulka Afterimage Vol 6 no 18 2 Summer 1978 p 20 3 Pour discuter de m dias num riques distinguons le plan technique o se d ploient les fonctions de l ordinateur num rique et le cadre plus large d un m dium informatique ce dernier figurant sous quatre cat gories selon Grahame Weinbren la num risation l interactivit l acc s al atoire aux donn es et la programmation Weinbren Grahame The PC is a penguin in Bila Medium Kunst sous la direction de Yvonne Spielmann et Gundolf Winter Munich Wilhelm Fink Publishers 1999 En vid o le cadre est constitu de deux champs conjugu s qui r alisent deux fois la r solution verticale initiale du syst me C est pour viter le vacillement que deux champs sont balay s dans un cadre d image les lignes impaires du haut vers le bas et les lignes paires du haut vers le bas Avec deux s ries de lignes interreli es l image semble constante Dans le syst me am ricain NTSC le champ de balayage vertical est compos
4. l image num rique repr sente un autre aspect de flux d v nements parall les Lorsqu un flux d v nements parall les conf re l image les caract ristiques d un objet on fait l conomie d un registre de r alisme psychologique ou de la v rit photographique tant donn la pr misse voulant que l image est non r f rentielle dans le num rique il est galement possible de faire converger les propri t s de l imagerie photographique et num riques sous forme de m tamorphose pour exprimer la transfiguration comme propri t du num rique propri t impraticable dans des repr sentations confin es au support photographique Cela est possible car le num rique avec ce qui lui est propre englobe galement les propri t s analogiques Le num rique donne donc l option d incorporer et de pr senter d autres propri t s m diatiques sous une forme simul e Yougblood La m tamorphose n est pas unique l imagerie num rique elle constitue une strat gie famili re dans l animation dessin e la main Par contre le cas d esp ce de la m tamorphose photographique dans le num rique est unique Elle est possible car le code permet de combiner la subjectivit de la peinture l objectivit de la photographie et le mouvement de l animation dessin e la main qui semble s ex cuter en l absence de gravit Avec le code une partie du cadre d image peut se m tamorphoser Cela signale une autre manifes
5. puisqu il con oit la t l vision ainsi que la performance comme objet d construire De plus en excluant les premi res exp riences t l visuelles film es par Jud Yalkut la strat gie de Paik est surtout de l ordre du recyclage remediation en ce qu il retravaille le contenu d images m diatiques dans la plupart des cas il s agit d missions de t l vision existantes Au contraire chez les Vasulka l objectif n est pas la distorsion d un contenu existant mais un processus dialectique qui embrasse la fois la d construction et la construction comme des activit s n cessairement concomitantes Se distinguant de Paik mais plus pr s de l approche des Vasulka Gary Hill pour sa part s int resse au versant abstrait de l art vid o Si Steina et Paik tablissent des relations structurelles entre la musique et la vid o dans leurs propres exp riences Steina comme violoniste de concert et Paik comme musicien Fluxus Hill d finit son vocabulaire lectronique en lien avec des syst mes linguistiques connus Comme les Vasulka Hill s emploie construire une syntaxe syst matique de la vid o En recombinant des l ments langagiers initialement dissoci s correspondant l aspect dissoci des lignes de balayage Hill trouve des quivalences linguistiques aux ph nom nes de r troaction feedback de superposition et de retard dans l affichage Ces quivalences se manifestent au moment o il pr sente le produit acou
6. La premi re voie se manifeste dans la d viation ou la distorsion de l imagerie la base des signaux lectroniques La deuxi me consiste construire un vocabulaire esth tique en tablant sur les possibilit s de manipulation de la vid o qui ne se limite plus un seul ordre de dispositif En s cartant compl tement du concept de dispositif il devient clair que l approche propos e ci haut l gard de la vid o engage manifestement deux options L ouverture 19 Yvonne Spielmann La vid o et l ordinateur L esth tique de Steina et Woody Vasulka d une part suppose la flexibilit et l instabilit de l imagerie lectronique ainsi que son interchangeabilit avec le plan audio D autre part cette approche r pond d un ensemble d appareils dont la mise en circuit et le nombre ne sont pas fig s au pr alable Dans cette optique il faut consid rer les pratiques performatives ainsi que la transgression du statut bidimensionnel des images vers un tat proche de l objet comme la suite logique d une approche auto r flexive de la vid o Comme le d montrent les premiers essais en vid o la pr sence imm diate et la transformation constante font merger un nouveau concept d imagerie d passant les notions d image fixe et de cadrage Ces notions sont reconsid r es par les proc d s de construction et de d construction que manifestent les variations sans fin du signal de base autant sur un plan audio que visuel
7. La vid o et l ordinateur L esth tique de Steina et Woody Vasulka dans la mesure o les moniteurs affichent des images d form es d A vision avec d autres images capt es par les cam ras ainsi Steina emploie le dispositif optique utilis dans Somersault En termes visuels la sph re telle qu int gr e dans l installation Allvision cr e l impression d une image en creux Je d finis ici cetype d image comme un renversement de la continuit perspectiviste dans la perception spatiale qui constitue une op ration de sch matisation interne de la perception humaine selon les th ories cognitivistes Toutefois l exposition de ce m canisme interne est possible par le truchement d un cart qui favorise une prise de conscience de l environnement perceptuel La sph re transforme l image du spectateur inscrit au sein de l installation Cette image est ensuite transpos e dans l espace abstrait et virtuel des moniteurs vid o Allvision red finit l espace de telle sorte que s estompe la signification de concepts comme l int riorit et l ext riorit la droite et la gauche l avant et l apr s ainsi que le haut et le bas Steina s explique Seules les cam ras balaient l ensemble de la pi ce Il tait clair que toute la pi ce ne pouvait tre per ue ou appr hend e par la vision humaine Ins rer la sph re entre les deux cam ras permettait de souligner cette absurdit Lorsque j installe la cam ra sur la voiture je la d fini
8. Woody Vasulka expose le principe sous jacent ce concept d imagerie En vid o toute activit n cessite la d construction de composants technologiques Woody d finit son entreprise d exploration de la sp cificit de la vid o avec cette affirmation un m dium contient d autres m dias comme langage II reprend ainsi son compte l affirmation c l bre et quelquefois m sinterpr t e de McLuhan le m dium est le message o ce dernier assimile explicitement le message au massage Il va sans dire que les m dias plus anciens s inscrivent dans une structure de transmission Cons quemment le comportement g n rique du nouveau m dium se d finit par la transformation manipulation et par la pr sence imm diate transmission Selon Steina et Woody la vid o peut faire l conomie d une image g n r e par la cam ra et s aligner ainsi vers de nouvelles possibilit s que les modes de transformation et principalement la r troaction feedback encouragent Steina La r troaction tait le seul proc d de g n ration d image sans lien avec la camera obscura Steina souligne galement l importance qu elle accordait alors au motif abstrait la forme et au balayage ainsi qu l chelle occup e par l image vid ographique Parall lement la production de bandes magn tiques vid ogrammes et d installations l art vid o li la vague conceptuelle prend forme dans le champ artistique Par co
9. de 262 demi lignes Le syst me europ en PAL comprend quant lui 256 demi lignes Couchot Edmond La mosa que ordonn e ou l cran saisi par le calcul Communications n 48 1988 p 81 j 33 Deleuze Gilles Cin ma 2 l Image temps Paris ditions de Minuit 1985 2 Couchot Edmond La technologie dans l art de la photographie la r alit virtuelle N mes ditions Jacqueline Chambon 1998 p B4 Ibid p 223 l Ibid p 224 3 Youngblood Gene Cinema and the code in Computer Art in Context ACM SIGGRAPH 89 Art Show Catalog San Francisco Leonardo 1989 Num ro hors s rie de Leonardo p 28 Winograd Terry et Flores Fernando Erkenntnis Maschinen Verstehen Zur Neugestaltung von Computersystemen Berlin Rotbuch 1989 p 145 Dunn David Vasulka Woody Digital space a research proposal in Virtuelle Welten Linz Ars Electronica 1990 p 270 Ibid p 272 Vasulka Woody Schier Jeffrey Moxon Tom The articulator manual c 1979 manuel d utilisation non publi Ibid p 272 Vasulka Woody Schier Jeffrey Moxon Tom op cit Le Arithmetic Logic Unit ALU n est pas en essence un dispositif pour produire des images C est un composant de base d un ordinateur num rique qui ex cute une s rie de fonctions bas es sur les pr misses de la logique bool enne ainsi que leurs combinaisons arithm tiques Vasulka y poar A syntax of binary images Afterima
10. des mod les d images ajoutons que ces exp riences r v lent le contenu de la matrice de l imagerie lectronique Cette matrice existe au sein d un volume d nergie sans structure et embrasse le potentiel de toutes les formes possibles d imageries Avec le Scan Processor l imagerie abstraite qui ne dispose pas de source externe peut d river directement de la mati re magn tique Pour Woody cet instrument favorise un examen plus pouss de la structure interne ou du cadre de l image lectronique Ses exp riences sur le 2 Yvonne Spielmann La vid o et l ordinateur L esth tique de Steina et Woody Vasulka signal sont analogues aux exp riences de codification en sciences naturelles car il cherche d finir une syntaxe d organisation de l nergie o les modes op ratoires et les formes visibles sont li es les unes aux autres selon un ordre syntaxique Dans ses notes r unies sous l intitul Didactic Video Organizational Models of the Electronic Image Woody d crit le r le du Scan Processor dans le r glage des processus vid ographiques L accent porte plut t sur l appr hension d un objet temporel nerg tique ainsi que sur l l ment programmable qui sert le construire a forme d onde La majorit des images fixes ou en mouvement sont capt es dans le monde visible gr ce au principe de la camera obscura o chambre noire c est dire par l interaction de la lumi re avec une surface phot
11. s affiche de fa on tridimensionnelle peu importe les donn es l entr e input de la cam ra ou d rivant d ondes Dans Reminiscence 1974 Woody se livre une exp rience comparable en utilisant de nouveau les proc d s de d viation que permet le Scan Processor mais le concept qui sous tend ce vid ogramme est ici quelque peu diff rent Le mat riau vivant qu il enregistre avec une cam ra Portapak lors d une visite dans une ferme en Moravie o il a pass une partie de son enfance est trait ult rieurement de fa on d familiariser sa rencontre avec une tranche de son pass Toutefois la d viation ne modifie pas l chelle de l image maintenant ainsi un lien perm able entre le cadre d image la visualit de cet environnement topographique et le r el qu il reconduit Cette approche fait tat d un concept pr pond rant dans le travail des Vasulka qui privil gient davantage l interf rence et la transformation que le passage lin aire d une image l autre Ces op rations ont pour fonction d accro tre la tension et de produire ainsi des r sultats incoh rents et paradoxaux Pour les Vasulka un questionnement sur la nature du m dium s amorce par l examen de la performance de la machine et par le r glage des proc d s de manipulation Abandonnant d lib r ment la perspective de l il humain leurs exp riences misent sur les d faillances et la r p tition pour que les lignes de balayage cr ent des structures
12. tique de Steina et Woody Vasulka vid o performance peut clairement s inscrire comme m dium r flexif ind pendant au chapitre des liens troits entre la machine et la performance Ce que j entends par r flexivit de la vid o r side dans la condition structurelle essentielle du m dium La vid o repose sur la transmission de signaux lectroniques et permet la mise en circuit ferm d une cam ra et d un moniteur ainsi que le contr le et la manipulation imm diats de l image Des structures circulaires mergent galement au sein des boucles de r troaction o le signal capt est transform mis plat compress et infl chi surtout lorsqu il transite par une s rie d appareils La r troaction et les syst mes de diffusion en circuit ferm constituent alors les formes inh rentes l articulation d un vocabulaire vid o cr dans le but de produire des effets plus complexes Le caract re imm diat des processus qui expriment l ouverture fondamentale de l imagerie lectronique est ici l l ment d cisif Depuis leurs premiers essais jusqu aujourd hui les Vasulka ont appr hend ce m dium comme la somme des appareils permettant de constituer des nouveaux langages artistiques L exp rimentation en vid o se distingue donc de la photographie exp rimentale et du film abstrait dans la mesure o les Vasulka con oivent ce m dium non seulement comme technologie d enregistrement dans une g n alogie des m dias mais ti
13. tre comprim s par l accumulation de d coupes d images 35 Yvonne Spielmann La vid o et l ordinateur L esth tique de Steina et Woody Vasulka Dans Warp 2000 Steina capte ses mouvements en g n rant des effets de compression et d tirement de parties de corps par un proc d num rique ex cut en temps r el Ce proc d cr e des objets perspectives multiples voquant des formes sculpturales de traces laiss es par le mouvement Produits par le logiciel mage ine les effets de Warp consistent en des segments vid o tordus sur eux m mes torsions tem mporelles time warps et multiplications g n r es par la technique du slit scan Lors de cette torsion les valeurs temporelles sont traduites en valeurs spatiales car la dur e des mouvements ex cut s est pr sent e spatialement On peut alors affirmer que le temps est envelopp immerg dans l espace Les r sultats visuels du slit scan affichent des vues multiples de Steina s accumulant jusqu former une perspective complexe qui n est pas sans voquer la peinture futuriste Toutefois la forme sculpturale d coule de vrais mouvements capt s en temps r el qui sont inscrits dans le dispositif num rique avec un l ger d lai et transform s en un objet se d pla ant librement dans l espace l vidence l ordinateur num rique mule son pendant analogique Inutile de dire que la pr sentation spatiale se multiplie en elle m me lorsque l
14. voquant des objets abstraits en mouvement plut t que des formes de repr sentation B Yvonne Spielmann La vid o et l ordinateur L esth tique de Steina et Woody Vasulka r f rentielles Nous avons connu les proc d s d alt ration des images vid o gr ce l quipement de base disponible Nous pouvions manipuler les lignes de balayage gr ce aux commandes servant r gler la d viation utiliser l enregistreur de bandes magn tiques pour figer une image avancer ou rembobiner des bandes manuellement et explorer des proc d s dans une seule image Decays I IN Nous avons assimil une forme de montage rudimentaire et les techniques de superpositions asynchroniques en utilisant l quipement vid o un demi pouce CV de premi re g n ration Nous avons galement essay toutes les m thodes de re captation cam ra d un moniteur la seule option qui nous permettait de saisir et de pr server les tats de d faillance du signal de t l vision normal Le vid ogramme Ca igrams 1970 fait appel une telle pratique la d viation horizontale de l image re capt e sur le moniteur est d lib r ment mal ajust e Steina provoquant une duplication verticale de l image Si la violation caus e par une expansion de l image se r percute dans l environnement audio constitu de bruits la cam ra de captation install e en angle de 90 degr s par rapport l cran amplifie quant elle la structure lectronique
15. Menu permettant d acc der aux documents multim dia Yvonne Spielmann La vid o et l ordinateur L esth tique de Steina et Woody Vasulka Apr s l acquisition de l ordinateur nos int r ts ont chang de fa on notable Avant m me d arriver perfectionner le r glage des instruments analogiques nous plongions dans l exploration des outils num riques avec lesquels tout d coule d op rations contr l es C est gr ce un temps r el interactif que la vid o s inscrit pour moi dans une cat gorie distincte des autres m dias le film d un c t et l infographie de l autre Introduction Mon article vise situer la vid o dans une perspective technologique et esth tique autant que m diatique et culturelle tout en soulignant qu elle constitue un m dium ind pendant et non un m dium interm diaire rendu d suet par l arriv e des technologies num riques Des exemples pr curseurs issus du travail de Steina et Woody Vasulka Nam June Paik Jud Yalkut Stan Vanderbeek et Ed Emshwiller d montrent l existence d un lien troit entre la vid o et l ordinateur Ainsi dans l ensemble les technologies num riques continuent d enrichir le potentiel culturel et esth tique de ce m dium Selon cette optique les instruments num riques pourraient repr senter une tape de l essor des instruments analogiques qui avec la vid o favorisent l articulation d un vocabulaire original de l image lectronique De m me i
16. Selon qu elles d rivent du film ou de la vid o ces explorations produisent un ventail d images g om triques et de repr sentations spatiales Par le truchement de formes graphiques simples l infographie de J ohn Whitney et les installations vid o des Vasulka cherchent 6 Yvonne Spielmann La vid o et l ordinateur L esth tique de Steina et Woody Vasulka repr senter la mobilit du champ visuel par rapport au cadre Au del de la co ncidence des titres les exp riences filmiques de Whitney et celles des Vasulka en vid o d gagent une coh rence esth tique sur ce qu est une matrice visuelle en particulier dans sa capacit enregistrer et afficher des caract ristiques structurelles Ces deux projets exposent les notions d chelle de motif et de dimension titre de param tres variables Matrix III 1972 de John Whitney d ploie le motif d un triangle construit partir de lignes crois es Par modulation et accroissement de densit des l ments en principe r p t s sans fin se superposent jusqu l tape o les formes abstraites le triangle se dissolvent et resurgissent comme motifs multidimensionnels Dans la foul e de ces exp riences filmiques avec l inversion dimensionnelle les installations vid o Matrix I par les Vasulka montrent la simplicit avec laquelle des images par exemple un point noir sur un carton Black Sunrise ou une bande magn tique peuvent perdre leurs contours familier
17. WNED Buffalo Buffalo tats Unis et diffus es en novembre 1979 II s agit de Steina 1975 1977 Objects 1975 1977 Digital Images 1977 1978 Transformations 1974 1075 Vocabulary 1973 1974 et Matrix 1969 172 Dans le vid ogramme Matrix Woody commente les r sultats de ses exp riences audiovisuelles et leur fonction dans l installation Watrix 1970 1972 et dans d autres travaux tels que Evolution 1970 Elements 977 et Distant Activities 1972 Sturken Marita Matrix 1970 72 Six loops of horizontal movement Steina and Woody Vasulka January 9 1995 n p Description de projet et fiche technique la fondation Daniel Langlois Fonds Steina et Woody Vasulka VAS B4 CD D Vasulka Woody voir note 8 1 Dans le texte accompagnant le catalogue de l exposition Vid o Sonorit la vid o na t du bruit pr sent e au Mus e des beaux arts du Canada Ottawa Canada en 1994 ean Gagnon crit que l entit informe connue sous le terme de bruit est le mat riau brut des artistes de la vid o signifiant ainsi que la vid o partage une nouvelle condition m diatique avec la musique mais non avec d autres m dias visuels Pour la premi re fois dans l histoire de l art la cr ation de formes visuelles utilise des proc d s plus proches de la musique que de la peinture de la sculpture ou m me du cin ma D s lors la technologie rend possibles la g n ration de formes visuelles et un rapport aux imag
18. assur par un oscillateur L image issue de ce second balayage pointe vers le traitement de signal selon un mode autor flexif car dans son mouvement interne du haut vers le bas elle met en relief le saut de synchronisation vertical normalement invisible Le proc d de saisie de la d viation des lignes de balayage r v le ainsi la fonction de l oscillateur ajustant les fr quences du bruit al atoire pour permettre somme toute d y voir et d y entendre une image Sous cette forme cylindrique la modulation du degr de fr quence et de voltage d montre la facilit avec laquelle il est possible de manipuler l chelle et le mode de d filement de l imagerie issue de proc d s lectroniques Les possibilit s de transformation de l cran vide r v lent galement que la part visuelle de la vid o peut prendre des formes multiples et m me devenir un objet auquel on attribue des qualit s spatiales pr figurant l imagerie de synth se 3D g n r e par ordinateur Dans un m me ordre d id es Time Energy Objects tombe sous la rubrique des objets bruits C est que les transformations g n r es par la modulation des formes d ondes waveforms dans le Scan Processor entra nent un processus ininterrompu d alternance des impulsions de synchronisation horizontale et verticale et mettent en relief le bruit issu d une image vide tel qu il est infl chi d ploy et comprim Consid rant que Woody assimile ces objets nerg tiques
19. avec la premi re diffusion officielle d une bande vid o au public Par ailleurs en ao t 1965 Warhol avait r alis sa premi re bande gr ce l quipement vid o Norelco qu il avait utilis dans son premier film double cran Outer and Inner Space 1965 Contrairement Paik Warhol passe du film la vid o avant de revenir au film en utilisant un syst me d enregistrement vid o professionnel II greffe une image vid o une double projection filmique qui g n re l impression de cadres plac s les uns dans les autres L effet produit est un double portrait sur la pellicule Edie Sedgwick appara t en cours d change avec elle m me telle qu elle a t capt e au pr alable en vid o L installation cin matographique donne l illusion qu elle partage le cadre de l image filmique avec son image vid o Callie Angell d crit le contexte d mergence de cette oeuvre L t de 1975 est le moment o l quipement vid o mobile abordable et con u pour le grand public est devenu accessible plusieurs compagnies dont Sony et Matsushida mettaient au point leur syst me d enregistrement vid o domestique et les vendaient des prix oscillant de 500 1000 dollars L quipement Norelco un syst me haut de gamme valant autour de 10 000 dollars a t pr t Warhol par la compagnie comme une strat gie promotionnelle d guis e L appareil Norelco a t livr l atelier de Warhol The Factory le 30 juillet 1965 en
20. cadre Le mode slit scan se distingue des proc d s d enroulements temporels car une seule ligne capt e au pr alable est arr t e g n rant un d roulement sans fin de l image qui s tale sur toute la superficie de son cadre Cette image fixe se pr sente comme un flux continu qui d file la mani re d un panoramique non interrompu Ces proc d s construisent alors le contenu d un nouveau cadre d image Ce renversement d une image en mouvement sous une forme qui donne l impression d tre fig e l extr mit de laquelle est trait e toute image en diffusion continue pr sente cependant les caract ristiques du mouvement de telle sorte que le mat riau source semble se d rouler travers son cadre Dans cette installation six canaux les r sultats de diff rents traitements de la m me imagerie sont pr sent s c te c te sur des grands crans couvrant toute la superficie de l espace d exposition L exp rience visuelle paradoxale qui en r sulte le mouvement parall le du d filement d images et de plans arr t s d images en mouvement entoure le spectateur de fa on immersive Ici les deux proc d s l enroulement et le slit scan ne sont pas seulement combin s comme dans Warp mais sont appliqu s des mat riaux vid o analogiques existants Mynda met de l avant l interaction de la vid o et de l ordinateur comme une autre tape dans le traitement multidirectionnel de mat riaux 36 Yvonne Spielma
21. de Marita Sturken Matrix est une s rie d uvres crans multiples qui explore les liens entre le son et l image dans les signaux lectroniques le son tel que g n r par l image lectronique le son qui cr e une image ainsi que leur production simultan e Dans cette s rie d uvres les Vasulka g n rent le contenu audio de fa on visuelle produisant simultan ment des images abstraites et sonores Lorsqu ils cheminent travers les crans les motifs et formes d rapent se d roulent et se m tamorphosent voquant ainsi le son qui transite d abord par un espace g om trique pour se rendre notre oreille Avec ces matrices les Vasulka r duisent leur plus simple expression l image et le son pour faire l examen du signal comme essence m me de l image et du son lectronique Exercice ph nom nologique sur la construction de ces deux plans en simultan la s rie Matrix 4 Yvonne Spielmann La vid o et l ordinateur L esth tique de Steina et Woody Vasulka constitue galement une tude ludique sur le mouvement o des formes abstraites en Se d pla ant travers plusieurs crans voquent le cin tisme des signaux lectroniques Dans le segment intitul Discs les Vasulka s int ressent au d filement horizontal de l image apr s avoir constat que la vid o rend possible un mouvement horizontal s opposant ainsi au cadre vertical de la pellicule Par des erreurs de synchronisation temporelle nous co
22. de nouveau des v nements visuels incompatibles qui modifient l chelle et le d filement de l image tout en exacerbant sa directionnalit et en multipliant les possibilit s de son r glage Orka Mynd et Bad Le potentiel de l image matrice est mis de l avant par l image en creux lorsque cette matrice est appr hend e au del du registre de la visibilit travaillant de fa on souterraine hors de port e du regard tel que le souligne Rosalind Krauss Cette affirmation d rive du fait que la matrice cristallise les propri t s de l invisibilit et de la synchronicit Krauss autrement dit elle incarne des situations paradoxales Dans la foul e de Couchot soulignons une parent entre l image matrice et num rique Ajoutons ici que des aspects de l invisibilit et de la synchronicit sont d j v hicul s sous une forme conceptuelle dans des interventions sur les images la limite de ce qui est r alisable par le truchement de m dias lectroniques Les caract ristiques les plus importantes de l image matrice num rique sont mises de l avant dans ces exp riences de Vision machine o la diff rence n op re pas sur un mode familier mais appara t comme une variation d un m me sch me J voque ici un concept du modernisme radical qui ne rompt pas uniquement avec la tradition de la variation d un sch me dans une surface structur e et contenue telles que les exp riences picturales du cubisme du futurisme et du
23. des m dias voisins surtout le cin ma et la performance depuis ses d buts alors qu elle partage des principes technologiques inh rents avec la t l vision Sean Cubitt affirme que Le discours sur le flot t l visuel est pr sent en ce sens o le spectateur peut entrer en dialogue avec l cran Toutefois l mission de signaux diffus s constitue galement la disparition en continu de ce qui a t vu pr c demment Le balayage lectronique construit deux cadres d images et les lignes s entrem lent pour former une version compl te du contenu affich l cran On d crit g n ralement les premiers essais de t l diffusion titre de mutation temporelle liant ainsi ces essais la vid o comme pratique culturelle N anmoins il est important de souligner les 18 Yvonne Spielmann La vid o et l ordinateur L esth tique de Steina et Woody Vasulka diff rences entre la t l vision et la vid o la premi re constituant principalement un m dium d missions pr programm es et l autre un cadre ouvert d explorations audiovisuelles Bien que la vid o et la t l vision partagent la m me base technologique que corroborent les discours sur ces m dias qui renferment des connotations culturelles semblables tels le flux d images et la temporalit mouvante des artistes de la vid o comme Paik proc dent au recyclage remediation de la programmation d missions t l visuelles et en parall le les Vasulk
24. fait l arriv e de la cam ra vid o et les conversations qu elle a suscit es entre Warhol et ses coll gues sont relat es dans les premiers chapitres du roman de Warhol A novel enregistr sur bande magn tique Au cours du mois o Warhol a dispos de l quipement il a tourn approximativement 11 bandes d une demi heure c est du moins le nombre de bandes produites avec le syst me Norelco qui figurent l inventaire de la collection vid o de Warhol Fait noter Outer and Inner Space contient effectivement le seul extrait issu de ces bandes de 1965 qu il est d sormais possible de visionner Le syst me Norelco utilisait un support vid o inhabituel devenu rapidement d suet et appel slant scan video qui se distinguait des supports h lico daux con us par Sony et d autres compagnies de production de mat riaux d enregistrement vid o Aujourd hui les lecteurs mode slant scan en tat de marche sont inexistants dans le monde Les autres bandes tourn es par Warhol en 1965 restent illisibles et leur seul t moin sauvegard en 16 mm appara t dans ce film Angell Callie Doubling the Screen Andy Warhol s Outer and Inner Space Millennium Film Journal no 38 Spring 2002 p 24 Cubitt Sean Time shift on video culture London New York Routledge 1991 p 30 7 Le Beck Direct Video Synthesizer Stephen Beck et le Electronic Video Synthesizer Eric Siegel constituaient des synth tiseurs au sens strict
25. mais l image dans le num rique tel que son traitement n cessite un laps de temps plus long ainsi qu une acc l ration de la vitesse du syst me d op ration C est pourquoi ce syst me me fascinait Dans Cantaloup 1980 Steina documente les tapes sous jacentes la programmation d image avec le Digital Image Articulator et elle r v le sa fascination pour la complexit grandissante qui peut d couler de l addition de densit Il devient vident qu en travaillant avec de l imagerie organis e de fa on num rique les Vasulka d sirent man uvrer la plus petite unit et la densit la plus lev e de groupements d images Mais ils s int ressent galement la cr ation de situations et de relations logiquement impossibles utilisant le m dium contre sa logique m me La construction d outils non disponibles sur le march rend possible cette approche Une autre approche d coule des exp riences parall les avec l environnement perceptuel et du comportement paradoxal d une image dans l espace num rique L image devient objet La notion d image synth tique est par d finition synonyme de variabilit de dynamisme et de densit faisant fi des contraintes impos es par le cadre En somme l image lectronique simul e s inscrit dans le moment de transition du film vers la vid o et de la vid o vers l ordinateur Toutefois par un mouvement d coup dans l instant que rend particuli re
26. opposition le motif visuel et audio dans 7he Matter est modul en utilisant un g n rateur d ondes lorsqu il s affiche sur l cran du Scan Processor Comme l affirme Steina Dans The Matter par exemple nous g n rons des ondes de forme sinuso dale triangulaire et carr e pour reconfigurer la trame d affichage de l image vid ographique ce qui modifie l image du motif de pointill en formes d ondes analogues L enregistrement de cette image modifi e n cessite une seconde cam ra point e vers l cran du Scan Processor pour enregistrer cette alt ration de l image et y transmettre les param tres normaux de synchronisation permettant de la pr senter sur un moniteur habituel Le motif d onde qui merge d aberrations verticales dans les lignes de balayage horizontales permet d exposer l aspect variable des param tres temporels et nerg tiques en vid o Les motifs d ondes sont une autre possibilit de multiplier les caract ristiques propres de la vid o particuli rement lorsqu il s agit de pr senter le temps par le truchement d une quivalence spatiale Woody Les motifs d ondes sont en g n ral un produit acoustique mais lorsqu ils sont g n r s comme cadres d inscription d images nous pouvons les traiter la mani re d images objet Ce proc d est galement appliqu de l imagerie capt e par la cam ra Dans C Trend 1974 Woody fait transiter des images documentaires par le Scan Processor et infl chi
27. permet de modifier le motif source comme le pr cise le manuel d utilisation du Scan Processor Ces formes d ondes servent galement reconfigurer et animer des images de sources externes que traite le synth tiseur Conjugu des g n rateurs d ondes ou g n rateurs de rampe le Scan Processor produit des formes d ondes anim es d un mouvement continu ou qui passent d un tat un autre sur commande C est donc une m me source qui fait mouvoir simultan ment le son et l image Dans Soundsizeet Heraldic View tous deux de 1974 le motif est modul gr ce des sons g n r s par un synth tiseur audio utilis ici pour infl chir la manifestation visuelle d un son lectronique II faut pr ciser que la mise en circuit des donn es sonores et de l image ne produit pas la condition d interchangeabilit absolue de ces deux plans titre d exemple dans Heraldic View c est un oscillateur qui g n re le motif dont certains des effets sont r gl s par un synth tiseur audio d autres effets d coulant d une incrustation ce qui implique un certain degr de programmation Soundgated Images 1974 s inscrit dans une autre phase de ces exp rimentations o le Multikeyer et le Scan Processor sont mis en commun pour cr er une imagerie abstraite manipul e et r inject e dans la trame mais issue d un mat riau sonore Les images se d placent horizontalement gr ce au r ajustement du minutage de la d viation horizontale Par
28. reconnaissable un motif abstrait par le truchement d outils de r troaction feedback Vus de fa on conjugu e ces deux nonc s visuels sur la notion de cr ativit mettent de l avant le passage de l analogique au num rique dans le travail des Vasulka Dans Vocabulary Woody utilise le Multikeyer le Scan Processor et le Dual Colorizer pour disposer deux objets tridimensionnels dans une nouvelle relation spatiale l un avec l autre au moment o leurs formes sont trait es Woody place sa main devant une sph re et gr ce la substitution d une valeur de luminance par une autre ainsi que la modulation de certaines r gions de l affichage bidimensionnel d une forme tridimensionnelle les deux motifs donnent l illusion de perdre leur forme Des r gions plus brillantes semblent se d ployer dans le champ de l image telles des fl ches La r troaction du Dual Colorizer est employ e pour g n rer un autre type d affichage des donn es lectroniques o se d ploie un mode in dit de hi rarchie spatiale qui d fait la relation spatiale r elle entre les deux objets L incrusteur est utilis pour retrancher des r gions d un certain degr de luminance remplac es par une autre cartographie de bruit lectronique Dans ce vid ogramme le Scan Processor sert manipuler la trame provoquant ce mouvement vers l avant de l image mais il fonctionne galement la mani re d un incrusteur car il peut moduler la fois
29. synchroniser horizontalement et verticalement la fin de chaque ligne de balayage et les deux portions de l image se fondent l une dans l autre La synchronisation et la simultan it sont le propre de la vid o m me si elle constitue un m dium temporel lin aire comme le film En comparant diff rents types d images m diatiques Edmond Couchot r serve les qualit s de repr sentations temporelles et spatiales l image filmique alors que l image num rique ne dispose pas de fonctions repr sentationnelles L image trait e par un proc d num rique est une image simul e qui assimile des traits repr sentationnels pour s inscrire dans des circuits hyperm dias C est une image omnidirectionnelle Entre ces deux types d images filmiques et num riques l image lectronique en vid o est galement consid r e comme omnidirectionnelle car elle produit de la simultan it et de la densit L image visuelle et sonore que l cran lectronique introduit avec violence dans le lieu o il est plac sans la transition du cadre s impose au spectateur au d triment de l espace qui l entoure et qu il transforme en fond La qualit omnidirectionnelle d finit la structure paradoxale de la vid o qui implose l endroit o sa pr sence surgit de sorte que la continuit temporelle s effondre dans la densit d un agglom rat de lignes de balayage La diff rence entre les images en d autres mots la dimension tempor
30. verticale de l image l endroit o l instabilit de son cadre transite vers une forme de spatialit Cette exp rience suivie d autres tentatives avec le Scan Processor le Video Sequencer et le Multikeyer pour ne nommer que les appareils les plus importants met en relief le concept de vid o chez les Vasulka tel qu il se d gage des images photographiques et des r f rences narratives pour faire cheminer ce m dium lectronique vers l abstraction L exploration sculpturale du signal vid o est un aspect de l utilisation d outils de traitement de l image et du son notamment pour cr er des l ments voquant le paysage gr ce la d viation des lignes de balayage normalement lin aires et la superposition des pistes avec un appareil d encodage s quentiel key priority encoder L int r t manifest par les Vasulka l gard de la vid o trait e et affich e de fa on imm diate a favoris l essor d un vocabulaire o les images capt es par la cam ra constituent une possibilit parmi d autres dans le langage de ce m dium L interchangeabilit des sons et des images lectroniques dans le traitement de signal repr sente une autre de ces possibilit s Tablant sur cette double approche les Vasulka articulent les modes op ratoires de la vid o pour examiner les caract ristiques de l image tout en maintenant ce qui est inh rent au m dium Suivant ces consid rations j aborderai les op rations technologiques abstr
31. visuelle de l image en objet se r percute galement sur le plan audio et expose ainsi les phases du processus de transfiguration vers la synth se d image Dans Lilith Steina pr sente le processus plut t que le r sultat de la transfiguration car les champs d images changent constamment et transitent d un mode d organisation temporelle un mode d organisation spatiale voquant ainsi l articulation des donn es num riques Les modifications au visage de Doris Cross int grent l image de la peintre dans un cadre traditionnel de la peinture un portrait dans un paysage naturel Commentaire ironique sur les m dias visuels la peintre est pr sent e ici au confluent d un paysage technologique et naturel La flexibilit propre ce type d imagerie met l accent sur la dimension spatiale l image comme objet est ainsi d pass e par le m dium de pr sentation En r sulte une fusion presque sculpturale de la figure humaine et du paysage Dans Orka 1997 Steina conjugue les deux techniques le traitement et la synth se d image pour faire afficher de l imagerie visuelle dans un mouvement condens et fluide bas sur des principes de composition musicale Orka exprime la mobilit une mobilit qui rompt avec les lois de la physique et de l image circonscrite par le cadre L orchestration formelle primordiale d v nements d images et leur rapprochement voque la structure d une symphonie visuelle Steina d crit l a
32. 76 p 1 Working papers The Rockefeller Foundation 3 Steina souligne l importance de la terminologie en vid o car d une part le terme artiste de la vid o s applique la fa on dont ce groupe se d finit mais d autre part le terme est utilis par des praticiens de l art conceptuel proches du monde de l art o selon Steina un int r t pour la vid o exp rimentale ne s est pas manifest Ajoutons qu un terme comme vid aste vid omaker est impropre car sans lien avec le terme cin aste filmaker auquel il fait r f rence Ces deux termes cin aste et vid aste sugg rent un genre sp cifique et une 41 Yvonne Spielmann La vid o et l ordinateur L esth tique de Steina et Woody Vasulka approche d auteur et soulignent plut t leur absence de parent avec la vid o Notes tir es d un entretien entre Steina Vasulka et l auteur Santa Fe en mars 2001 Hill Gary Inter view in Gary Hill Vienne Kunsthalle Wien Amsterdam Stedelijk Museum 1993 p 13 35 3 On peut avancer que l arriv e de la cam ra Portapak de Sony en 1965 marque la naissance de la vid o mais c est vers 1968 1969 que cette derni re appara t avec ses unit s s par es d enregistrement et de lecture et supplante les exp riences t l visuelles ant rieures men es sans bande magn tique Paik acqui re l une des premi res cam ras et unit s d enregistrement portables Sony en octobre 1965 Cette date co ncide galement
33. CVI Data camera in Dunn David Vasulka Woody Figenwelt der Apparatewelt Pioneers of Electronic Art Santa Fe The Vasulkas Linz Ars Electronica Center 1992 p 148 P Schier J eff Jeffrey Description du Multi Level Keyer de George Brown April 21 1992 n p la fondation Daniel Langlois Fonds Steina et Woody Vasulka VAS B37 C2 3 Ibid n p 40 Yvonne Spielmann La vid o et l ordinateur L esth tique de Steina et Woody Vasulka 2 Dans son tude culturelle et historique sur le concept du son en art Douglas Kahn cerne l importance que prend le bruit lors de l mergence des mouvements d avant garde europ ens qui introduisent des bruits technologiques comme contrepoint aux cultures h g moniques des soci t s europ ennes Le bruit s y d finit comme suit Le bruit est la for t totale L existence du bruit engage l existence d un monde qui change avec l arriv e inopin e d un autre un autre attirant la diff rence l h t rog n it et une confusion productive De plus le bruit implique une gen se de la mutabilit elle m me Le bruit est un monde o tout peut arriver y compris et surtout lui m me Kahn Douglas Noise water meat a history of sound in the arts Cambridge MIT Press 1999 p 22 Les performances r alis es entre 1970 et 1978 utilisent des commutateurs des incrusteurs greff s d une interface d ordinateur en 1977 et des ordinateurs analogiques Celles des ann es 1990 emploient le
34. SI ILest galement responsable du r glage de l ordre des registres qui d clenchent les unit s tampons de fa on s quentielle En consid rant le niveau d avancement du traitement de l image num rique au moment de la cr ation d Artifact la r activation par Woody du motif pictural de la main signifiant ici la tradition du savoir faire artisanal semble ironique En guise de commentaire des m thodes de production d artistes qui d sirent contr ler leur propre image Artefacts met en uvre un processus de transformation retirant et l inverse additionnant des couches de donn es qui atteint une forme de pixellisation presque sans structure lors du traitement num rique du motif de la main videmment les m thodes de production dans la culture lectronique n cessitent que l artiste reconnaisse qu il partage l tape de production avec la machine Comme Woody l explique dans le commentaire d accompagnement d Artifacts Par l emploi du terme Artifacts j indique qu il est n cessaire de partager le proc d de cr ation avec la machine Le nombre d l ments dont elle est responsable dans ce vid ogramme est trop 27 Yvonne Spielmann La vid o et l ordinateur L esth tique de Steina et Woody Vasulka grand Ces images vous viennent comme elles me sont venues dans un esprit d exploration Subs quemment dans le commentaire en voix hors champ Woody demande au spectateur de visionner le vid ogramme sur un mode inte
35. Traduction Vincent Bonin 1 Haller A Robert An interview with Steina October 28 1980 3 p manuscrit en vue d une publication dans le p riodique V deo Art Review la fondation Daniel Langlois pour l art la science et la technologie Fonds Steina et Woody Vasulka VAS B4 C81 Transcription par l auteur du commentaire de Dan Sandin dans son vid ogramme intitul How TV works New York Electronic Arts Intermix 1977 3 Mitchell William J The reconfigured eye visual truth in the post photographic era Cambridge MIT Press 1992 p 2 Voici une d finition utile des ordinateurs analogiques par le Computer Museum de l Universit d Amsterdam Amsterdam Pays Bas Les ordinateurs analogiques sont bas s sur des principes qui les distinguent radicalement des ordinateurs num riques Les variables d une quation math matique sont repr sent es par des degr s de voltage qui peuvent s accro tre ou d cro tre continuellement dans une certaine chelle g n ralement de 10 10 volts pour une machine g r e par un transistor Les modules de circuits lectriques permettent d ajouter des variables int gr es en respectant une certaine dur e et multipli es par une constante Il est alors possible de r soudre un syst me d quations lin aires diff rentielles normales en combinant correctement un certain nombre d additionneurs d int grateurs d amplificateurs et de potentiom tres Ces composants sont op r s par pl
36. a s affairent relever les caract ristiques m diatiques propres la vid o qu ils d couvrent en exp rimentant avec les machines Les Vasulka ne s int ressent pas aux appareils composant unique ou bo tier les synth tiseurs Ils amorcent plut t leurs exp rimentations avec l mission d un signal comme seul mat riau pour ensuite le faire transiter par un ensemble d appareils des incrusteurs des coloriseurs ainsi que des processeurs et en fin de parcours un amplificateur qui sert r tablir ce signal sous forme de r sultat visible l cran Ces approches vari es se pr sentent beaucoup plus t t dans des exp riences de manipulation lectromagn tique men es par Paik en 1965 et regroup es sous l intitul Demagnitizer Paik y infl chit les lignes de balayage d un cran de t l vision en appliquant un aimant sur sa surface qui masse pour ainsi dire l image t l visuelle Dans McLuhan Caged 1968 Paik fait r f rence au m dium t l visuel et sa structure de programmation en manipulant une image diffus e de Marshall McLuhan au moment o ce th oricien influent des m dias de l poque expose sa notion clef voulant que le message du nouveau m dium soit le contenu des langages de m dias ant rieurs Comme l explique McLuhan les langages de ces m dias sont sauvegard s gr ce des processus qui les transforment ce qui signifie que le message du nouveau m dium est le massage du m dia p
37. aites titre de performances dans la mesure o les effets sur l image se produisent de fa on directe Par ailleurs pour ce qui est de la vid o ax e sur le processus ou d coulant d un processus j associe le terme performance des formes de pr sentation qui ne constituent pas des repr sentations de ph nom nes ext rieurs au traitement lectronique La performance peut alors se d finir comme la distorsion du son et de l image que provoque l activit conjugu e d un agent humain et d un composant technique ainsi que des proc d s issus de la machine seule La notion de traitement du signal d signe d abord des op rations en temps r el Par exemple notons que la r flexivit est toujours inscrite dans la performance en temps r el de Steina dans laquelle la r troaction entre en jeu lorsque la source sonore qu elle produit influe la fois sur l image et sur la piste audio La r flexivit du m dium signifie ici galement que Steina choisit de pr senter une image d elle m me jouant de son instrument tout en soumettant cette image des disjonctions spatiales et temporelles Ces deux niveaux convergent dans la vid o d une part l effet de r troaction feedback produit par le jeu d influence du son sur l image et vice versa et d autre part l auto r flexivit des distorsions spatiales et temporelles s ex cutant tel un effet miroir infini Ce type de 16 Yvonne Spielmann La vid o et l ordinateur L esth
38. alternance des donn es sur le mode autor flexif d coule du lieu de tournage l atelier des Vasulka Bien que le Colorizer soit employ pour g n rer des variations de couleurs l imagerie de Woisefields ne comporte pas d autres donn es que celles issues de la lecture des signaux lectroniques Le motif circulaire introduit une d coupe simple dans un champ d impulsions internes et externes li es de sorte que le contenu de l uvre est une B Yvonne Spielmann La vid o et l ordinateur L esth tique de Steina et Woody Vasulka modulation audiovisuelle du bruit vid o Dans deux tudes analogues The Matter et Explanation Woody utilise les motifs issus de la mire du g n rateur de signaux de t l diffusion qui apparaissent alors sur l cran du Scan Processor et dont l chelle ainsi que la forme d vient au gr du traitement du signal audio vid o Les plans audio et vid o sont conjugu s ici pour afficher concurremment les proc d s qui transforment le motif de base un point ou une hachure Incrust e gr ce au Multikeyer dans un paysage artificiel l image transite par le g n rateur de rampe du Scan Processor qui fait varier le voltage de la fonction de synth se et g n re le son ainsi que l image partir d une m me source modulant simultan ment le motif visuel et le plan audio lectronique de ce signal image C est plus exactement l oscillateur c d le g n rateur de formes d ondes qui
39. ant les cam ras semble segment multipli et se d placer simultan ment sur diff rents axes Cette complexit spatiale r sulte par exemple de l image sur moniteur d une cam ra point e elle m me vers un moniteur capt e par une seconde cam ra dont l objectif ex cute un zoom avant zoom arri re L image de la cam ra en circuit ferm s affiche au sein d une structure de r troaction feedback o la distorsion est issue de la multiplication presque infinie d une m me image La r troaction se manifeste galement sur le plan sonore construisant les interactions entre les composants techniques de fa on r flexive par la succession des r actions Bien que cette multiplication d images au sein d images voque la construction de la mise en abyme observ e dans la peinture et le film le m dium lectronique pr sente autrement la distorsion spatiale Dans Orbital Obsessions cet effet de distorsion survient lorsqu un commutateur switcher fait converger les pistes vid o associ es aux mouvements divergents d une cam ra rotative horizontale et d une autre cam ra verticale confirmant ainsi que le signal lectronique se meut dans les deux directions Un autre cadre d installation pr sente l image issue d une cam ra en rotation sur une table tournante incrust e du point de vue d une seconde cam ra stationnaire dirig e vers la premi re cam ra Dans l imagerie g n r e par la modulation de fr quence et les proc d s d incrust
40. ant une attention particuli re l appr hension musicale d un d ploiement spatial qui favorise la cr ation d espaces enveloppants o le spectateur nourrit toujours l impression d tre en immersion Voir Vasulka Steina My love affair with art video and installation work Leonardo vol 28 no 1 1095 B 18 chantillonnage en temps r el d un nombre pr d termin de cadres d images dans une s quence capt e par la cam ra et d filement de ces cadres selon des param tres d affichage tels que l effet de torsion ou de r p tition programm s au pr alable N d T P Vasulka Woody A syntax of binary images op cit p 23 44 Yvonne Spielmann La vid o et l ordinateur L esth tique de Steina et Woody Vasulka
41. ation l affichage de pistes vid o sur un m me plan peut varier en vitesse ainsi que passer du positif au n gatif Utilisant le Vid o Sequencer George Brown 1972 Steina module le voltage de deux ou plusieurs sources d images qui diffusent des vues diff rentes et elle fait s acc l rer ou se d c l rer leur mouvement d alternance L all e et venue des sources produit un papillotement flicker effects perceptible car le Video Sequencer permet des changements de piste tr s rapides au point o ce va et vient l oeuvre lors de la synchronisation verticale du signal devient pratiquement invisible Cette op ration transgresse de nouveau la notion d une image isol e et coh rente Face face les deux cam ras s ajoutent la distorsion visuelle et d sorientent notre perception spatiale surtout au moment o Steina entre dans ce cadre d imagerie complexe et qu une cam ra tourne 360 degr s du plancher au plafond Cette incoh rence atteint son apog e lorsque Steina en alternant les sources d images du positif vers le n gatif dans le m me segment op re le Multikeyer qui fait s incruster 8 Yvonne Spielmann La vid o et l ordinateur L esth tique de Steina et Woody Vasulka et s additionner verticalement des couches d images en temps r el La derni re s quence d rive galement du proc d de superposition comme technique d addition l image de Steina s y multiplie dans des occurrences l g rement diff re
42. ation des signaux sur une grille x y provoquent l expansion horizontale et verticale tandis que la d c l ration et l acc l ration graduelle de donn es issues de l image produisent des effets de morphage En construisant de l imagerie visuelle num rique notamment en d pouillant le vocabulaire lectronique de ses fondements mat riels dans les algorithmes Artifacts constitue principalement un jeu d change entre le traitement analogique et num rique des images s agit galement d un dialogue avec la machine car Woody utilise de nouveau sa propre main comme outil premier de cr ativit Or par contraste avec Vocabulary la vis e de ce vid ogramme est de pr senter les processus de transformation du signal analogique en code num rique couche par couche et nombre par nombre Dans Artifacts Woody met l essai les composants du Digital Image Articulator outil complexe qu il construit l poque car les ordinateurs disponibles sur le march dans les ann es 1970 ne sont pas con us pour le traitement d images en temps r el Dans le manuel d utilisation non publi du Digital Image Articulator c 1979 Woody Vasulka Jeffrey Schier et Tom Moxon d crivent en d tail son mode de fonctionnement En principe le Digital Image Articulator traite des images encod es Une fois compl t e l tape de conversion de l image analogique vers le num rique huit unit s tampons chantillonnent et emmagasinent le contenu tradui
43. bjet visuel se d gage de la mat rialit et du d filement de son mouvement se r inscrivant ainsi selon d autres param tres spatiaux Il devient clair qu une image d une partie du corps se m tamorphose en objet spatial au m me titre que la sph re trait e ici selon un proc d identique car le champ visuel dans son ensemble subit les effets d une op ration de r troaction dans les composants internes du dispositif Non seulement la pr sentation de ces objets fait elle passer le proc d de visualisation du r alisme une forme de rendu artificiel mais en plus par un affichage particulier la fusion de parties d objets entre eux cr e une situation physiquement impossible Bien que dans Vocabulary l expansion du champ de l image d passe le cadre d un objet affich normalement au moniteur cette op ration renvoie une tape pr liminaire de contr le de l image lectronique Dans Artifacts Woody exp rimente avec la construction et la d construction de l imagerie visuelle num rique De plus il s int resse ici aux possibilit s de manipulation du vocabulaire lectronique par le truchement d algorithmes Le vid ogramme visualise ces proc d s de restructuration de l analogique dans la sph re des images num riques La composition des lignes de la trame et la structure des pixels sont mises de l avant comme les effets visuels du balayage num rique qui devient ici un proc d d chantillonnage N d T o la modul
44. car des situations logiquement incompatibles deviennent techniquement possibles Comme le montre Matrix des Vasulka l image entendue comme processus est essentiellement paradoxale titre d image variable n cessitant d tre synchronis e verticalement et horizontalement pour prendre forme le processus lectronique manifeste le ph nom ne matriciel qui superpose des contradictions Mise de l avant dans les approches exp rimentales la simultan it multidirectionnelle caract rise une donn e de base g n ralement inapparente de la vid o C est ainsi que l exploration de la technologie propre au m dium lectronique analogue au film structuraliste mat rialiste rend visibles la simultan it et le synchronisme comme principes de construction dans des exp riences matricielles Les situations paradoxales possibles en vid o lorsque le m dium est appr hend titre de processus et dans son aspect variable mettent galement au premier plan le potentiel matriciel du num rique Per u dans l optique du cin ma exp rimental le but de la vid o n est pas d adapter des concepts filmiques mais de donner suite aux m mes questions formelles en examinant les constituants de l image et du son Il convient de noter que vers la fin des ann es 1960 et au d but des ann es 1970 Ed Emshwiller Jud Yalkut Stan Vanderbeek ainsi que Pat O Neill et Larry Cuba exp rimentaient avec le traitement d image et l infographie aux fronti re
45. car ils g n raient le signal Par contraste les outils de Paik et Abe ou Rutt et Etra taient des processeurs d images et non des g n rateurs de signaux Ils d pendaient d une mission externe de signaux en d autres mots d une image externe 2 Des segments de ce mat riau vid o sont remont s dans G obal Groove de Nam June Paik vid ogramme produit en 1973 pour WNET TV Buffalo tats Unis Compte tenu selon Paik que McLuhan ne consid re pas la vid o comme un m dium lectronique audiovisuel part enti re le vid aste commente ainsi sa modification de l image repr sentant McLuhan gr ce au traitement lectronique du signal Or m me McLuhan utilise fautivement et confond les mots lectrique et lectronique qui se distinguent autant que la notion de tonalit et d atonalit Yalkut Jud Art and technology of Nam June Paik interview in Videa n videology Nam June Paik 1959 1973 sous la direction de Judson Rosebush Syracuse Everson Museum of Art 1974 p 51 42 Yvonne Spielmann La vid o et l ordinateur L esth tique de Steina et Woody Vasulka Vasulka Woody Notes tir es d un entretien entre Woody Vasulka et l auteur Santa Fe en mars 2001 Ibid Selon McLuhan le nouveau m dium a transform les possibilit s l aspect op rationnel ainsi que le mode de d filement de la vid o Par cons quent le message du m dium est le massagedes caract ristiques de l chelle
46. constructivisme l illustrent mais propose la variation infinie au sein m me du sch me Dans une tude qu il consacre l innovation et aux pratiques s rielles Umberto Eco tablit un lien entre les pratiques radicales du d but du modernisme et le conceptualisme contemporain sans pointer explicitement vers la culture visuelle num rique La variabilit du sch me n est plus l l ment qui suscite l int r t mais plut t la possibilit que l on puisse y produire des variations l infini Cette pratique cr e un nouvel infini Ainsi elle d passe les modes de r p tition de reproduction et de s rialit en vigueur Lorsque l approche conceptuelle est appliqu e aux pratiques radicales dans les m dias lectroniques et num riques il devient clair que le concept de l image matrice entra ne le ph nom ne de nouvel infini Parall lement les exemples des Vasulka mettent de l avant la base mat rielle du nouveau m dium lectronique Ce m dium dispose d une syntaxe num rique binaire qui v hicule le potentiel de la matrice par des variations sur le sch me Et comme mentionn ant rieurement parce que seul l ordinateur peut comprendre le code machine algorithmique ce niveau matriciel prend forme dans l articulation des potentiels de l image d gag s de la repr sentation qui offrent des situations paradoxales en retour Un autre type de performance technologique se pr sente dans Bad 1979 constituant un premi
47. ctions courantes Dans ce contexte jouer d un instrument de musique en direct devrait figurer comme un autre l ment sinon le plus important utiliser de fa on autor f rentielle pour concr tiser les qualit s interactives de ce m dium Cette notion d interactivit prend racine dans le caract re interchangeable de l image et du bruit audio Elle se manifeste en jouant de ce mat riau avec des instruments qui exposent la fluidit du son et de l image voluant et emplissant l espace o se d roule la performance J ouant de la vid o avec son violon Steina met en uvre un processus r versible o le son du violon interagit avec la vid o qui en temps r el D Yvonne Spielmann La vid o et l ordinateur L esth tique de Steina et Woody Vasulka interagit avec le son du violon Les instruments que nous utilisons enregistreurs vid o cam ras etc agissent en temps r el c est dire le temps de propager les signaux de l entr e vers la sortie La performance d un syst me en temps r el permet de modifier continuellement une s quence pour qu elle voque le jeu d un instrument de musique Cela permet galement un grand nombre de variations et la possibilit de supprimer des th mes superflus Donc le temps r el dans notre optique ne signifie pas la possibilit d une prise d image constamment renouvel e mais l examen des processus de g n ration d images qui nous semblent continus au plan perce
48. du m dium passant par l emploi logique de l ordinateur Elle explique l int r t que les Vasulka nourrissent pour la spatialisation num rique Depuis ses d buts la vid o est per ue comme un m dium potentiel plut t qu titre de m dium pr d termin Les Vasulka avec quelques autres exp rimentateurs en vid o partageant les m mes int r ts concevaient la vid o comme une technologie qui n tait pas structur e proprement parler mais qui pouvait se manifester en plusieurs 38 Yvonne Spielmann La vid o et l ordinateur L esth tique de Steina et Woody Vasulka structures Comme j ai tent de l lucider en for ant l image matrice manifester les dimensions la vitesse et le motif les vid astes se rapprochaient des exp riences analogues du cin ma abstrait Ils liaient galement la vid o des m dias non cin matique tels que l ordinateur Et les exp riences matricielles sont consid rer comme une exploration du vocabulaire d une perspective intrins que en analysant la sp cificit de la vid o comme ph nom ne matriciel De maintes fa ons et pendant de nombreuses d cennies les Vasulka ont d montr que l lectronique et le num rique partagent une structure variable Ces caract ristiques communes leur permettent d explorer l imagerie ouverte multidimensionnelle enlign e vers le processus pour g n rer de la beaut dans l artificiel Copyright Yvonne Spielmann http www yvonne spielmann com
49. dy entre autres The Matter et Explanation dont les effets sont g n r s par le Scan Processor et Noisefields r alis s avec Steina en 1974 The Matter Explanation et galement Soundsize par Woody et Steina 1974 utilisent la mire d un g n rateur de signaux de t l diffusion instrument math matique ou unit de minutage qui produisait le signal NTSC au d but de la t l vision cette mire s affiche ici sous la forme de motifs de lignes entrecrois es de pointill s ou comme barre de couleur Woisefields se distingue l g rement de ces essais de 1974 Pour r aliser cette tude les Vasulka pointent une cam ra vers une sph re car il n existait pas alors d instruments permettant de produire une forme circulaire Mais lorsque le motif du cercle est g n r de la neige lectronique s y substitue en incrustation Le Video Sequencer est utilis pour produire les effets d alternance entre le positif et le n gatif des vitesses vari es Cette imagerie fusionnant des donn es issues de la cam ra et d autres sources est de nouveau trait e avec le Dual Colorizer qui en modifie les couleurs et l intensit Noisefields et Orbital Obsessions partagent certaines caract ristiques notamment l utilisation du Video Sequencer pour faire alterner deux pistes vid o et cr er des effets semblables de papillotement En r v lant l origine de toutes les donn es l entr e Noisefields se distingue cependant d Orbital Obsessions o l
50. e met toutefois l accent sur l image car comme l explique Woody dans ses notes pour Binary Images c est ici que r side le plus grand d fi Woody proc de une analyse de ph nom nes d images organis es num riquement en qu te d un lien entre des op rations logiques algorithmes et une prise en compte syst matique du visuel Par contraste avec les proc d s analogiques lorsque des donn es de l image analogique sont traduites en code binaire gr ce au convertisseur analogique num rique il est possible de contr ler individuellement chaque l ment chaque pixel La dimension du pixel qui d finit la r solution de l image d pend de la capacit de m morisation Et pour atteindre une haute r solution de l image il faut une densit lev e de codes binaires soit un nombre lev de bits l unit d information la plus petite du code binaire Il faut conjuguer toutes ces donn es pour pr senter des valeurs suffisantes l affichage d une image num rique Au d but de ces exp riences Woody greffe un outil informatique de base au Digital Image Articulator le Arithmetic Logic Unit ALU qui peut produire des images vid o en temps r el Lorsqu il con oit cet outil Woody d couvre qu en op rant les fonctions bool ennes l ALU traite g n ralement des donn es num riques l arriv e Et lorsque ces fonctions sont appliqu es une image encod e c d une image analogique d j convertie en code num rique les fo
51. eina reconfigure num riquement les arbres qui l entourent dans Rest la cam ra atterrit sur un hamac puis e en effet par ces exercices physiques Finalement dans Photographic Memory des paysages saisonniers sont entretiss s et affich s sous forme de s quences qui amplifient la tension entre l image en mouvement et l image fixe Steina pr cise dans The Making of Summer Salt 1982 que pour r aliser le segment Somersault elle a ajout un tube de verre contenant un miroir convexe la lentille de sa cam ra donnant lieu une perspective qui englobe l espace environnant Steina d ploie deux modes de brouillage des balises spatiales du spectateur elle saute autour et devant sa cam ra dot e de cette proth se optique ou bien elle se tient immobile en s appuyant contre un arbre et fait se balancer sa cam ra de part et d autre Pour chaque mode au moment o la perspective est d form e le spectateur peut difficilement distinguer les l ments mobiles des l ments stationnaires ce titre d cuplant r fl chissant les prises de vue et d viant les angles de cam ra cet exercice annonce le traitement variable de segments uniques d images o des v nements parall les se manifestent Orka et Warp et o se d ploie un processus de m tamorphose Lilith Summer Salt constitue une forme d exercice sur l espace immersif Cet espace peut la fois inclure la pr sence chor graphi e de Steina Somersault et embrass
52. elle est int gr e dans un agglom rat produisant la densit comme cat gorie spatiale L effet de simultan it lectronique qui en r sulte indique une rupture radicale dans le mode d organisation de toute image Comme les th ories m diatiques de la vid o le postulent g n ralement la caract ristique essentielle de l image lectronique r side dans sa pr sence imm diate l endroit o elle s affiche soit la surface de l cran Mais comme je l affirme l image vid o g n ralement entendue comme image de surface s appr hende mieux par son omnidirectionnalit inh rente la mani re d une image survenant hors du cadre normalement r serv aux images Par contraste avec les m dias analogiques d enregistrement comme le film et la photographie l unit mat rielle de l image est inexistante Elle se manifeste seulement par des signaux produisant du bruit qui en retour peuvent ou non prendre la forme d un ph nom ne r pondant ce qu on entend par image Gilles Deleuze nonce se r f rant explicitement Edmond Couchot que l image lectronique c est dire l image t l visuelle et vid o perd son aspect directionnel en faveur d un espace omnidirectionnel qui fait varier ses angles et o les dimensions verticales et horizontales sont coordonn es ainsi qu interchangeables Selon Couchot il est n cessaire de distinguer l lectronique du num rique car l image trait e num riquement ne re
53. ent Dunn et Vasulka y d crivent l laboration de l espace num rique Notre int r t pour ce nouvel environnement et notre angle de vue d coule de nombreuses ann es d utilisation cr ative de la technologie num rique comme un outil esth tique qui a souvent pour nous remis en question les modes traditionnels de composition d images et de sons Ce questionnement ne d coule pas seulement de notre int r t pour les nouvelles formes en g n ral mais d implications profondes issues de l organisation de nos mat riaux gr ce 24 Yvonne Spielmann La vid o et l ordinateur L esth tique de Steina et Woody Vasulka au code informatique Les d terminants structuraux de cette technologie sont d une telle importance qu un genre pr cis est plus propice se d ployer dans le code binaire au sein des modes qui transcendent les relations de cause effet lin aires r v lant de nouveaux concepts de composition de l espace de la perspective et de la morphologie De plus selon la pr misse que l interactivit et la virtualit sont des conditions technologiques propres aux machines hybrides dans le num rique ce type de cr ativit bonifie fortement le mode op ratoire de la machine Comme cette proposition le met de l avant l entreprise de partage de la cr ativit se situe dans l espace num rique car cet espace d ploie un autre environnement propice une rencontre g n rique entre les humains et des machines toujours plus c
54. er exemple d autoportrait de Steina soumis divers effets programm s Ici l unit de commande pour le stockage de l information dans la m moire tampon du Digital Image Articulator est utilis pour ex cuter plusieurs fonctions gr ce la pr programmation de la vitesse de d filement r glant la r solution de l image qui produit des effets tels que l tirement la compression ou le renversement de l image de haut en bas ou de la droite vers la gauche Ce vid ogramme fournit galement un autre exemple de l inversion du plan audio et vid o o les manipulations num riques se distinguent des modulations analogiques des formes d ondes wavefroms Celles ci deviennent soit des bruits vid o soit des bruits audio car dans le num rique le bruit audio la sortie utilise des bits comme donn es l entr e Le vid ogramme d bute avec le registre composant du Digital Image 33 Yvonne Spielmann La vid o et l ordinateur L esth tique de Steina et Woody Vasulka Articulator N d T z ro et ajoute un bit une vitesse pr programm e Pour produire le plan audio les bits les plus actifs sont s lectionn s et traduits en oscilloscopes contr l s par le voltage gr ce au convertisseur num rique analogique Bad est un jeu sur la performance d un ordinateur Avec une commande simple ajouter une unit la machine cherche tant bien que mal ses modes d expression tonales et picturales y parvenant de fa on al atoire
55. er la pr sence al atoire de spectateurs qui sont galement envelopp s dans l espace d installation Avec l installation A vision 1975 la disposition des cam ras plac es pour s observer mutuellement est adapt e d Orbital Obsessions mais elle s en distingue cependant Steina n occupe plus la position centrale dans l espace entre les foyers des deux cam ras Dans A vision ces cam ras se font face et sont stabilis es l une par rapport l autre sur un axe qui tourne horizontalement Toutefois une sph re miroir positionn e sur l axe central emp che cet effet d observation r ciproque des cam ras qui captent plut t leur propre image Une surface convexe se substitue au miroir plat qui agirait ici comme cran Elle r fl chit galement l espace environnant selon un angle large mais l g rement recourb Au m me moment la sph re miroir balaie l espace avant et arri re De plus ce proc d capte l image des visiteurs proximit de l installation image redoubl e par deux grands moniteurs qui donnent voir le point de vue des cam ras Ces moniteurs figurent galement dans l espace balis lorsque l axe est en rotation Dans l installation Machine Vision 978 le dispositif de 4 vision est une partie dans un ensemble de sept l ments qui comprennent 4 vision Rotation Zoom Pan Tilt Double Rotation et Bird s Eye Ici la fusion des champs visuels devient d autant plus complexe 31 Yvonne Spielmann
56. er la trame La nature du proc d de manipulation des lignes dans le Scan Processor a pour cons quence que les r gions plus sombres de l image ne sont pas touch es leur faible niveau de voltage les rend neutres Mais les r gions plus claires renferment le contenu nerg tique et peuvent donc tre ajust es la hausse ou la baisse Conjugu la manipulation de la trame dans C 7rend les effets r sultant de cette op ration produisent une tension constante entre l imm diatet du son pr servant ainsi une relation avec le monde r el et l objet artificiel qui bien que d vi dans une trajectoire abstraite pointe malgr tout vers la sc ne d crite Par exemple le spectateur tente d apercevoir les automobiles qu il entend au moment o elles d filent travers l image Dans des uvres ant rieures la d viation des lignes de balayage proc d r alis partir de l addition de valeur nerg tique au balayage normal relevait ou creusait des r gions plus claires Il tait cependant toujours possible d identifier les objets capt s par la cam ra partir de leur mouvement Dans C Trend toutefois avec la technologie du moment Woody met en relief la tension entre la vid o qu il dit circonscrite par le cadre et lib r e du cadre Ajoutons qu au moment o l nergie magn tique est modul e dans le Scan Processor pour obtenir des variations d chelle de valeur lumineuse l image objet qui en r sulte
57. es caract ris par l instrumentalit et l actualit de la cr ation instrumentale directness Gagnon J ean Vid o sonorit la vid o na t du bruit Ottawa Mus e des beaux arts du Canada 1994 p 4 5 2 Lyotard Jean Fran ois Discours figure Paris Klincksieck 1971 B Krauss E Rosalind The optical unconscious Cambridge MIT Press 1993 p 27 Krauss op cit p 220 221 B Whitney John Digital harmony on the complementarity of music and visual art New Hampshire McGraw Hill 1980 p 42 Pour une analyse en profondeur sur les outils li s au traitement d image et les effets qui en d coulent voir Furlong Lucinda Notes toward a history of image processed video Steina and Woody Vasulka Afterimage vol 1 no 5 Dec 1983 p 2 7 7 Iles Chrissies Dream reels videofilms and environments by Jud Yalkut New York Whitney Museum of American Art 2000 programme n p 2 En vid o la r troaction est un courant dynamique d imagerie g n r par une cam ra orient e vers le moniteur o elle est branch e La pure beaut de ce ph nom ne est ce qui a d abord s duit et s duit toujours les utilisateurs de la vid o Bien que tous ceux qui d couvraient la r troaction taient clou s sur place elle semblait tre un sous produit incontr lable de la technologie un de ces myst res naturels appr ci s mais difficiles apprivoiser Vasulka Woody Video Feedback with audio input modulation and
58. est variable donc sujette de multiples transformations Dans les analyses suivantes consacr es aux pratiques exp rimentales une initiation certains principes fondamentaux de la vid o est de mise pour aborder les exp riences de traitement du signal qui mon avis manifestent l essence de la vid o comme m dium lectronique Un autre niveau de discours se rattache au d bat m diatique g n ral entourant la surface ou le contenu des images vid o aspect que privil gie l histoire de l art si et quand les sp cialistes daignent tudier la vid o Or j estime que le statut de l image lectronique en fonction des similitudes et des diff rences entre le traitement analogique et num rique doit faire l objet d un d bat plus large Cela nous permet d encha ner avec des consid rations sur la sp cificit du m dium pour discuter de la vid o dans un contexte largi Me fondant sur des th ories qui tentent de d finir des formes analogiques et num riques d imageries matricielles j avance que la vid o est essentiellement variable omnidirectionnelle et multidimensionnelle Un troisi me niveau d analyse consiste d crire des uvres choisies de Steina et Woody Vasulka uvres qui mettent en relief des moments clefs du passage de la vid o de technologie m dium et qui int grent de fa on exemplaire les ordinateurs analogiques et num riques comme outils de traitement d images Ces trois niveaux d analyse sont troitement
59. et Woody Vasulka permettent de dresser un autre parall le entre le cin ma exp rimental et la vid o Dans ces exemples les langages filmiques t l visuels vid ographiques et ceux li s la performance s entrem lent pour que d une perspective o la vid o domine Yalkut utilise le nouveau m dium dans le but de multiplier et de manipuler d autres formes m diatiques Par ailleurs dans certains films vid o r alis s avec Paik incluant Cin ma M taphysique de 1966 et 1967 Yalkut explore les probl matiques de l chelle du cadrage et de l cran en mettant sur le m me plan l cran filmique et le moniteur vid o un grand carr pour la projection du film un plus petit pour la vid o ce dernier pr sentant quelquefois des images scind es en deux ou d filant sur la partie inf rieure de l cran Ces exp rimentations avec la vid o dans un cadre spatial annoncent des installations vid o performatives telles qu Orbital Obsessions 1977 de Steina o gr ce deux cam ras point es l une vers l autre dans l atelier des portions d espace se multiplient en circuit ferm Orbital Obsessions superpose et modifie les diff rentes sources d images transitant par des dispositifs de modulation d incrustation et de s quen age qui enregistrent et diffusent les effets au moment o ils sont g n r s la faveur de la position diff rente des deux cam ras l espace de l atelier expos en double et faisant voir Steina mani
60. eur polyvalent est construit pour les Vasulka au d but des ann es 1970 Une interface d ordinateur s y ajoute en 1977 qui permet de stocker d afficher et de contr ler les s quences de programmation La vid o analogique profitait alors de cette particularit de l incrusteur qui permettait de superposer hi rarchiquement plusieurs pistes l arriv e produisant un r sultat coh rent la sortie C est le composant d encodage conjugu l incrusteur qui d termine l affichage s quentiel des plans d images selon leur luminosit L empilement et la mise en s quence de pistes rendent possible un processus de superposition d images difficile ex cuter avec des unit s de mixage vid o courantes sans faire usage de boucles multi g n rationnelles Orbital Obsessions constitue sans nul doute un des premiers nonc s techniques esth tiques de l int gration d instruments de g n ration d images ici le Multikeyer et le Video Sequencer au traitement du signal vid o Le travail d exp rimentation des Vasulka bien qu ils pr f rent qualifier ces activit s de jeux accorde une importance gale aux modulations des signaux audio et vid o Produit directement par le signal vid o l environnement audio d Orbital Obsessions se conjugue des sons et bruits saisis dans l atelier Parall lement aux mouvements en temps r el des cam ras les plans sonores de la vid o se manifestent galement en temps r el ref
61. expliquer la ph nom nologie de la vid o comme nouveau m dium et son mode de fonctionnement par opposition au m dium filmique Le syst me vid o le plus facile appr hender se compose d une cam ra qui produit un signal lectronique lequel est achemin par c ble un moniteur o l image est reconstruite La lumi re qui se r percute sur la surface avant de la lentille se focalise comme image dans la cam ra elle 1 Yvonne Spielmann La vid o et l ordinateur L esth tique de Steina et Woody Vasulka m me Lorsqu il s agit d une cam ra photographique avec film l image est projet e sur une surface couverte d un produit chimique sensible la lumi re la pellicule filmique Lorsqu il s agit d une cam ra vid o l image est projet e m me la surface d un vidicon dans lequel un faisceau d lectrons balaie la surface avant et les variations de noir et de blanc pour composer l image vid o Le bloc de r flexion positionne magn tiquement le faisceau lectronique qui balaie l image et cr e le signal vid o Sandin d crit galement le mode de tra age du signal l extr mit de la ligne inf rieure de l cran l impulsion de synchronisation verticale et le proc d par lequel la cam ra g n re galement les donn es de synchronisation permettant que le signal suive un trac horizontal l impulsion de synchronisation horizontale Et il conclut en affirmant L information vid o est encod e uniquement dan
62. ge vol 6 no 1 amp 2 Summer 1978 p 20 31 Ibid p 21 Ibid 523 2 Vasulka Woody cit de Steina and Woody Vasulka machine media sous la direction de Marita Sturken San Francisco San Francisco Museum of Modern Art 1986 p 38 6 Haller Robert op cit amp Sturken Marita Summer Salt in Steina and Woody Vasulka machine media op cit p 29 43 Yvonne Spielmann La vid o et l ordinateur L esth tique de Steina et Woody Vasulka amp Vasulka Steina cit e de Sturken Marita Steina and Woody Vasulka in dialogue with the machine in Steina and Woody Vasulka machine media op cit p 44 Eco Umberto Die Innovation im Seriellen in ber Spiegel und andere Ph nomene Munich Vienne Hanser 1988 p 174 initialement publi en 1985 sous le titre Sug i Specchi 7 Vasulkas master tapes tools and technology listes imprim es de fiches techniques d uvres issues d une base de donn es FileMaker Pro la fondation Daniel Langlois Fonds Steina et Woody Vasulka VAS BI C4 Youngblood Gene op cit p 28 Ibid p 29 Ibid p 28 ien d uvre in Steina amp Woody Vasulka Video works op cit p 27 Ibid p 27 3 Vasulka Steina Orka s d 6 p Description et fiche technique du vid ogramme Orka Fondation Daniel Langlois Fonds Steina et Woody Vasulka VAS B4 CB Steina d crit galement d autres installations vid o telles que Geomania 1986 et Borealis 1993 en port
63. h se num rique o l image est une base de donn es Ici finalement une image matrice transcende l image photographique circonscrite par le cadre Youngblood et rompt avec les lois de la physique Ainsi l image trait e tel que le travail de Steina et Woody Vasulka l illustre avec la modulation et la synth se d image signale une rupture du concept d image de surface en entra nant la construction la d construction et la reconstruction de l audio et de la vid o de l analogique et du num rique de l automatique et du programm Dans cette perspective l laboration de fonctions programmables s amorce avec la manipulation du signal lectronique dans les processeurs de signaux et les ordinateurs analogiques tels que l mage Processor le Video Sequencer et le Multikeyer Lorsqu ils sont employ s dans le cadre d exp riences vid o ces outils contribuent videmment l essor d une technologie lectronique qui devient un m dium artistique proprement parler Pour ex cuter les transformations du mat riau lectronique en une image matrice r gl e par le calcul tel que l nonce Couchot inutile de dire qu il est n cessaire d examiner la matrice l origine de toute image simul e La matrice des langages lectroniques D s ses explorations filmiques au d but des ann es 1970 Woody cherche faire voluer les fonctions de traitement d images par composants technologiques vers la programmation Il tablit u
64. ia Study Buffalo p 3 Vasulka Woody Nygren Scott Didactic video organizational models of the electronic image Afterimage vol 3 no 4 Oct 1975 p 9 7 Etra Bill Rutt Steve Second draft of text for section one of 3 sections of the R E video synthesizer operating manual p 7 manuscrit la fondation Daniel Langlois Fonds Steina et Woody Vasulka VAS B44 C3 8 Minkowsky J ohn op cit p 31 Notes tir es d un entretien entre Woody Vasulka et l auteur Santa Fe en mars 2001 7 Vasulka Steina Vasulka Woody Raw tapes in Vasu ka Steina Machine vision Woody Descriptions Buffalo Albright Knox Art Gallery 1978 p 35 31 Pour une tude sur la t l vision alternative aux tats Unis voir Boyle Deirde Subject to change guerrilla television revisited New York Oxford Oxford University Press 1997 Bien que plusieurs s entendent pour appliquer le terme art vid o aussi bien aux d marches d activisme politique qu aux uvres d art dans un discours plus g n ral sur la vid o ce terme qualifie d sormais les pratiques de ce second groupe qui uvre au sein du cadre largi de l art Une d finition plus g n rale est formul e par J ohanna Branson Gill Cons quemment le terme video art ne d crit pas un style unifi il indique plut t le partage d un m dium par les artistes Johanna Branson Gill Video state of art New York The Rockefeller Foundation 10
65. id o avec le violon Violin Power se pr sente physiquement comme l agent la source du processus de modulation des signaux audio et vid o Elle d tourne ainsi le dialogue avec la machine que pr conise Woody pour fairelitt ralement se confondre les composants technologiques et le corps En consid rant que Steina aborde le cadre technologique g om trie variable de la vid o dans une perspective qui englobe le spectateur nous pourrions conclure que son concept pr curseur de vision machine expose des aspects du virtuel avant la lettre Plus r cemment dans l volution des m dias ces aspects ont t exploit s au sein d environnements immersifs avec comme premiers l ments les gants de donn es et les casques de r alit virtuelle N anmoins le travail de Steina se distingue radicalement de ces avanc es r centes l o la plupart des environnements en r alit virtuelle n cessitent la pr sence d un spectateur utilisateur l approche de Steina est plus subtile Elle met de l avant un environnement audio visuel d j actualis o elle se trouve pour la dur e de la performance compl tement fusionn e aux machines qui l entourent observant et manipulant sa propre image Toutes mes installations ont int gr des cam ras rotatives et l exploration du continuum espace temps Mes travaux constituent un examen de l espace voire une surveillance de cet espace Gr ce de tels proc d s il est galemen
66. ignes de balayage et de la trame vid ographique r alis s avec le Scan Processor l objectif tait d explorer l effet r ciproque d abstractions visuelles et sonores partir de z ro et de cr er des objets ayant les lignes de balayage comme mat riaux uniques Le proc d le plus pur de g n ration de la vid o partir du bruit est illustr dans l tude W 25 1975 o le signal balaie de haut en bas le champ accord l image sur un cran de t l vision Les tudes de 7ime Energy Objects sont des documents film s d exp riences 1 Yvonne Spielmann La vid o et l ordinateur L esth tique de Steina et Woody Vasulka vid o en noir et blanc Le film a t privil gi car la faible r solution des donn es visuelles sur l cran du Scan Processor n cessite l emploi d une cam ra sp cialement con ue pour filmer son tube cathodique selon une r solution plus lev e de 30 images par seconde On peut ainsi comparer la fa on dont les tudes de 7ime Energy Objects constituent des rendus filmiques du traitement du signal vid o la manipulation de l image sur la tireuse optique Toutefois le proc d l origine de W 25fait exception car dans d autres exp rimentations vid o telles que The Matter Explanation et C Trend Woody a de nouveau capt l image sur l cran du Scan Processor mais ne l a pas film e Le Dual Colorizer Eric Siegel 1972 a t utilis pour ajouter de la couleur l image du petit c
67. il contr le le d filement de la d viation horizontale pour que se produise une forme d aberration de la fr quence horizontale Outil semblable le Multikeyer de George Brown dispose d un incrusteur programmable auquel peut se greffer une interface d ordinateur D j dans des exp riences analogiques de traitement de la vid o les Vasulka tentaient de cr er une typologie du m dium qui pourrait puiser les possibilit s des outils qu ils utilisaient alors en suscitant par exemple la performance du m dium dans ses champs de trame intriqu s et ses lignes de balayage synchronis es Avec l introduction d effets g n r s par ordinateur la vid o s ouvre un autre mode op ratoire car ces effets peuvent d sormais se r gler partir d op rations math matiques Les proc d s de traitement d image sont m morisables et d s lors reproductibles N anmoins le traitement de l image num rique ne constitue pas simplement une op ration technologique mais galement une pratique m diatique qui encourage l artiste partager sa cr ativit avec la machine Cette entreprise de construction d outils num riques a volu vers la conception du Digital Image Articulator effrey Schier et Woody Vasulka en 1978 outil technologique permettant de g n rer des effets visuels programm s par ordinateur Ici j aimerais insister de nouveau sur les diff rences techniques et conceptuelles fondamentales entre les m dias analogiques et num
68. image traverse une s rie d crans sous cette forme sculpturale Ainsi s arr te la nonfixit dans l affichage d riv de la matrice num rique car l image sculpturale int gre le temps et la lin arit mais ne la manifeste pas Elle expose uniquement le potentiel de cette expansion temporelle et elle le fait dans une autre dimension qui est ici l espace ce titre le concept th orique du num rique pr senter n importe quelles directions et dimensions dans le registre de la simulation s est transform en environnement perceptuel esth tique Comme Warp l installation Mynd 2000 utilise cette forme d enroulement temporel et le mode slit scan du logiciel mage ine pour traiter le cadre d image en temps r el en d chiffrant l image l arriv e ligne par ligne du haut vers le bas ou d un c t l autre Des images du paysage islandais p turage de chevaux oc an Atlantique constituent les mat riaux vid o la source de ce proc d Pour examiner les formes multiples de manipulation num rique Myndfait se d ployer les technique d enroulement et le slit scan partir d images identiques dans les deux modes L option de faire d river le segment s expose clairement dans les proc d s d enroulements temporels time warps lorsque les coupes au montage du mat riau source s affichent sous forme de lignes cheminant horizontalement verticalement de haut en bas ou d un c t l autre travers tout le
69. ion des signaux sur la grille x y permet de man uvrer les unit s tampons responsables du balayage chantillonnage et ainsi de cr er des effets d riv s de cette op ration alors que la modulation de la d viation du signal cr e la compression et l expansion Cette modulation rend possible le r glage de la hauteur et de largeur des formes d images Elle favorise galement le repositionnement des axes horizontaux et verticaux Comme l indique le manuel du Digital Image Articulator AU chapitre des effets graphiques produits par le balayage chantillonnage de la trame il existe deux coles de pens e lorsqu il s agit de traiter de formation d image Selon la premi re que privil gie le traitement les signaux sont mis en temps r el et peuvent tre diff r s modifi s ou commut s condition de respecter les restrictions impos es par ce temps r el L autre approche exploite les possibilit s des unit s tampons et le stockage des donn es o l information est saisie et emmagasin e sous forme de s quences de cadres d images de photographies fixes et rejou e ou recalcul e sous forme d agglom rats en m moire L interface du micro ordinateur conjugue un microprocesseur LSI 11 au processeur vid o et autorise sa requ te d utilisation d une des unit s tampons Lorsque des r sultats sont tir s d une requ te de s quence aupr s de cette unit il est ensuite possible d y inscrire ou d y lire un bloc de donn es Le L
70. ion du spectateur dans un espace perceptuel o l incoh rence et le d s quilibre se substituent aux coordonn es cart siennes Ce point de vue qui multiplie les perspectives se d gage galement du plan d image qui reconduit la notion d image de surface dans les pratiques artistiques en art lectronique Par contraste Steina d montre subtilement et de fa on ludique que l image en vid o fait fi de la d finition usuelle d image lorsque le ph nom ne de sa d viation est consid r mais que de plus ce type d image embrasse potentiellement l espace virtuel L image en creux constitue un mode par lequel Steina se fond dans l espace virtuel de son environnement ou qu elle tente d y int grer le spectateur Par l expression image en creux j entends une remise en jeu des pr suppos s de la continuit perspectiviste dans la perception spatiale Une autre voie consiste employer des proc d s de synth se pour multiplier les occurrences de champs d images Dans ces proc d s des flux de segments parall les des couches multiples et la m tamorphose mettent de l avant les caract ristiques multidimensionnelles de l image Ces caract ristiques s affirment 32 Yvonne Spielmann La vid o et l ordinateur L esth tique de Steina et Woody Vasulka particuli rement lorsque l image est consid r e comme un objet tel que l exemplifie Lilith Un troisi me mode se rapporte au traitement d image et la r versibilit o surgissent
71. iques se d veloppent par couches superpos es et produisent une s quence spatiale gr ce une hi rarchisation des plans d incrustation elles annoncent la matrice de l espace num rique Des experts en informatique avancent que la probl matique de la repr sentation dans l ordinateur sugg re la perspective d utiliser la technologie et en aucun cas ne pointe t elle vers une caract ristique particuli re un ordinateur Rien n indique que lors de la conception de la machine ou au moment de la programmation des structures symboliques induiraient une repr sentation de quelque chose d autre y Les algorithmes sont une conglom ration de commandes n cessaires la manipulation d nonc s logiques dans le but de diriger l ordinateur et les syst mes informatiques Il n est pas n cessaire de conna tre la mani re dont le logiciel se transmet dans une s rie de commandes appropri es la machine Les formes d expression m diatique num riques d coulent d algorithmes de nombres et de symboles et construisent un langage m diatique que seul l ordinateur peut assimiler Ces pr misses signifient que d une part le partage du proc d de cr ation avec la machine produit des effets impr visibles et d autre part que cette notion de cr ativit est reconsid rer en fonction d un dialogue avec la machine Nous ne parlons pas ici d interfaces souples ou invisibles mais plut t de significations diverses et incoh rentes du territ
72. l tant ainsi le processus de fabrication de la vid o Par la variation de voltage et les proc d s de substitution du plan vid o et audio qui modifient directement le contenu de l image pr sent ici de fa on coh rente avec sa forme Orbital Obsessions adopte une approche quasi obsessive la modulation du signal Les sons capt s dans l atelier conversation hors champ entre Woody et Steina musique classique la radio la sonnerie du t l phone sont conjugu s des sons g n r s par la manipulation du signal Puisque ces sons se pr sentent comme des bruits dans les diff rents segments d Orbital Obsessions ils cr ent un contenu audio qui permet de percevoir l ambivalence entre l espace lectronique et l espace r el Le ph nom ne d autor f rentialit en vid o se manifeste sur plusieurs plans Il est d abord pr sent dans la construction d un dispositif permettant de produire des images modulables qui refl tent simultan ment les aspects performatifs du processus La vid o 9 Yvonne Spielmann La vid o et l ordinateur L esth tique de Steina et Woody Vasulka est galement mise de l avant comme m dium lectronique lorsque le signal peut tre restitu la fois sur un plan sonore et visuel ce qui souligne les param tres techniques interchangeables de l audio et de la vid o ainsi que les v ritables qualit s audiovisuelles de ce m dium Enfin avec la lumi re et le son comme donn es de base les
73. l serait troit de classer la vid o comme le nouveau m dium qui a supplant le film La vid o manifeste plut t une parent conceptuelle avec les pratiques et approches du cin ma exp rimental en ayant des vis es formelles semblables et en investissant la vision et la visualit ce terme se rapportant ici aux qualit s et tats de l image Bien entendu les r sultats de ces approches se distinguent en raison de la fonction du dispositif propre chaque m dium Or leur examen r v le qu proprement parler la vid o ne dispose pas d une fonction analogue au concept de dispositif filmique serait plus juste d affirmer que le film lorsque qualifi de m dium se rapporte un dispositif dont la structure n volue pas son ordre spatial comprend le projecteur le spectateur et l cran o des images transparentes pr enregistr es d velopp es sur une pellicule fixe d filent de fa on continue et sont projet es verticalement pour cr er l impression du mouvement D gag e d un ordre spatial rigide la vid o pour sa part se manifeste sous forme de pr sence imm diate dans la cam ra l cran et m me par le truchement d instruments de traitement d image De plus la vid o ne se compose pas d une v ritable image mais plut t de la simulation d une image tant donn qu il s agit d une manipulation de signaux lectroniques Dans le vid ogramme How TV Works 1977 Dan Sandin utilise une approche didactique pour
74. layage des 525 lignes du haut vers le bas chaque 130 de seconde Le moniteur du Autt Etra Scan Processor contient un syst me d lectroaimants et de bobines de d viation con us pour recevoir des signaux qui alt rent le mouvement de balayage du faisceau d lectrons la surface de l cran Ces proc d s produisent des effets inhabituels bien 39 Yvonne Spielmann La vid o et l ordinateur L esth tique de Steina et Woody Vasulka que pr visibles Minkowsky J ohn Five tapes Woody and Steina Vasulka in Program notes for The moving image state wide 33 tapes by 8 videomakers Programmed and distributed by Media Study Buffalo Buffalo Media Study Buffalo 1978 n p la fondation Daniel Langlois Fonds Steina et Woody Vasulka VAS B33 C9 Voir galement la fiche du Rutt Etra Scan Processor sur le site de la fondation Daniel Langlois Montr al la fondation Daniel Langlois pour l art la science et la technologie http www fondationanglois org flash f index php NumPage 456 7 Dans cet article je mentionne les Vasulka comme un collectif lorsqu ils ont labor en commun les concepts et les uvres Je commente s par ment les uvres r alis es individuellement par Steina ou Woody Woody Vasulka cit de son commentaire dans le vid ogramme Matrix 1969 1972 Ce vid ogramme fait partie de la s rie d missions t l visuelles intitul e Six Programs for Television by Steina and Woody Vasulka produites par
75. les images au fil d une performance Le son du violon tait modul par plusieurs instruments tels que le Frequency Shifter Harold Bode 1975 un incrusteur et le Scan Processor Steina branchait son violon ces instruments pour modifier les images de sa performance Deux cam ras la captaient et les images transitaient alors par le Scan Processor puis s affichaient sur un cran et parfois comme indiqu ci haut d autres effets s ajoutaient gr ce un incrusteur ou un synth tiseur audio Dans deux s quences de l anthologie le son du violon est capt par un microphone et achemin vers un incrusteur qui fait alterner les points de vue saisis par les cam ras partir du mat riau sonore Tour tour dans les quatre segments suivants le Scan Processor est employ dans le but de donner l impression que l archet du violon se confond aux lignes de balayage et infl chit le plan d image Pour en arriver ces r sultats l mission de fr quences du violon doit au pr alable passer un niveau plus bas lui donnant un son analogue celui du violoncelle car les incrusteurs et autres instruments de modulation du signal ne traitaient pas les hautes fr quences Toutes deux uvres performatives Violin Power et Orbital Obsessions illustrent l utilisation du temps r el en vid o r v lant les aspects interactifs du m dium qui s apparentent au traitement num rique par ordinateur o l interactivit et la r versibilit sont des fon
76. les parties sombres et claires de l image lectronique normalement le Scan Processor ne module que les parties claires Cette texture form e d un ensemble de lignes triangulaires est le fruit de la r troaction dans les composants internes des dispositifs qui s oppose la r troaction optique Ce type de r troaction produit un d lai ayant pour r sultat cet effet textur II 25 Yvonne Spielmann La vid o et l ordinateur L esth tique de Steina et Woody Vasulka s agit d une op ration lectronique o le signal lui m me est r achemin dans le circuit se distinguant ainsi de la r troaction optique comme dans Orbital Obsessions o la cam ra est dirig e vers un moniteur Conceptuellement Vocabulary expose le jeu combin des proc d s d incrustation et de r troaction Ainsi au moment o la substitution d une valeur de luminance pour une autre valeur expose l incoh rence de la surface lectronique la r troaction dans les composants internes des dispositifs brouille et fusionne les motifs autrement distincts de la main et de la sph re Lorsque les deux motifs sont expos s un proc d de traitement de signal et de l incrustation le surgissement du mat riau lectronique brut dans certaines r gions de la sph re et de la main g n re un d sordre du positionnement des objets Le motif d vi de la main est multipli gr ce un temps de r troaction tendu au cours duquel sa pr sentation comme o
77. loy e titre d extension de la vision humaine mais comme un outil de vision technologique fonctionnant de fa on ind pendante En 30 Yvonne Spielmann La vid o et l ordinateur L esth tique de Steina et Woody Vasulka d crivant les exp riences auxquelles se livre Steina dans Summer Salt Marita Sturken insiste sur l approche syst matique d atteinte des limites de la corpor it qui y est d ploy e Les contraintes du m dium lectronique s exposent de fa on auto r flexive surtout par des rencontres assez violentes entre la technologie d enregistrement et l environnement spatial Ici encore se d ploie la strat gie d puiser toutes les possibilit s du m dium par le truchement d outils am lior s Sturken affirme Chaque section de ce vid ogramme table sur le segment pr c dent pour cr er une impression exacerb e des dimensions spatiales Dans Sky High la cam ra est install e sur le toit d une voiture en mouvement Une lentille avec miroir convexe produit un effet de distorsion 360 degr s du ciel o se confondent le paysage du Nouveau Mexique et l horizon Low ride emploie la cam ra de fa on diam tralement oppos e Steina la dispose sur le pare choc de la voiture qui roule travers le d sert Dans Somersault Steina d veloppe une sorte de gymnastique ludique avec sa cam ra et la lentille r fl chissante g n rant une image 360 degr s d un torse d ploy autour de son point focal Alors que St
78. magn toscopes et moniteurs En qu te d outils rudimentaires leur permettant de d velopper des effets r glables et reproductibles les Vasulka bonifient graduellement leur gamme d outils lectroniques par des appareils multiples fonctions de programmation Ces pr occupations les 20 Yvonne Spielmann La vid o et l ordinateur L esth tique de Steina et Woody Vasulka m nent in vitablement vers la conception et la construction d un syst me num rique permettant des op rations logiques et la g n ration d images constitu es de donn es structur es Pour articuler ces possibilit s inh rentes au m dium vid o un autre ensemble de composants technologiques s imposera Woody d crit l tat de l avancement de tels composants la fin des ann es 1970 Le syst me de g n ration d images dans son ensemble m tait inconnu je ne pouvais conceptualiser une image gr ce lui Toutefois en examinant et en contournant certaines r gles de traitement du signal l entr e et la sortie ou en ins rant des obstacles peu orthodoxes au cheminement du signal la structure interne de celui ci ainsi que celle inh rente aux images et aux sons est apparue J ai galement compris d s le d but que les syst mes dont j avais besoin ne figuraient pas dans la gamme d outils disponibles Le George Brown Variable Clock construit pour les Vasulka s inscrit dans cette entreprise de jumelage de la vid o et de l ordinateur Cet out
79. ment manifeste le travail des Vasulka cette image est galement multidirectionnelle et multidimensionnelle dans tous les modes La formation musicale de Steina explique son int r t pour le processus la synth se et les principes de g n ration sous jacents la production et l intrication des plans vid o et audio dans un mouvement condens et fluide Ces pr occupations s affichent clairement quand le cadre d image connu en photographie et au cin ma est consid r comme un l ment non pertinent en vid o il est alors possible de traiter le champ de l image comme un objet ayant un comportement propre Je consid re la vid o comme circonscrite par le cadre et lib r e de ce cadre nonce Woody Au fond avec la vid o circonscrite par le cadre nous reconduisons la d pendance que le cin ma entretient l gard du photogramme Sans qu un effort sp cial soit investi le cin ma r pondra toujours du photogramme Mais avec la nouvelle g n ration d outils con us pour la vid o num rique l image peut s affranchir du cadre et disposer d un statut d objet avec un comportement ind pendant De fa on gale l id e d une image objet est une force propulsive dans le traitement lectronique car la perspective de construire une image partir de z ro en temps r el comporte une dimension architecturale L image s y pr sente comme un objet visuel qui ne suit pas obligatoirement le mod le du cadre Pour cet
80. modulations du signal constituent le vrai contenu de la performance dont la signification repose sur la sp cificit de la vid o Ainsi en principe la performance vid o met jour le caract re autor flexif du m dium sous forme de r gressions continuelles En qualifiant de performances vid o ces proc d s d installation constitu s d exp rimentations audiovisuelles j aimerais souligner l approche performative de Steina l gard de la vid o appuy e par son exp rience d interpr te de musique classique et poursuivie dans un examen continu de la performance du nouveau m dium gr ce des dispositifs techniques Dans cette optique le terme performance se r f re une activit qui s int gre plut t que de s additionner au m dium activit que l artiste partage avec une s rie de dispositifs technologiques C est ainsi qu Orbital Obsessions constitue un l ment dans un corpus d uvres vid ogrammes et installations incluant 4 vision 975 Urban Episodes 980 et Summer Salt 1982 o Steina joue avec le concept qu elle a elle m me forg de Machine Vision Cette s rie d uvres privil gie deux l ments la dissociation du point de vue et de la perception de l oeil humain ainsi que le balisage de l espace avec des dispositifs en circuit ferm Plus t t avec les essais conceptuels rassembl s dans l anthologie intitul e Violin Power 19711978 7 Steina produisait directement les effets sur
81. n parall le entre l utilisation du signal lectronique comme mat riau brut d o une forme de langage lectronique peut d river et l examen des proc d s de g n ration et de traitement de l image num rique partir duquel la qu te de la plus petite unit programmable est consid r e comme le degr z ro pour constituer une syntaxe des images binaires Cette approche interm diaire l gard de la vid o et de l ordinateur s laborait notamment un moment o chacun des m dias l un analogique l autre num rique mergeaient d un cadre technologique pour former des expressions culturelles s miotiques qui d finissaient galement les crit res de 23 Yvonne Spielmann La vid o et l ordinateur L esth tique de Steina et Woody Vasulka sp cificit m diatiques Dans cette optique j estime que les Vasulka taient conscients du niveau de l avancement m diatique leur poque Plus pr cis ment ils comprenaient alors qu un m dia cherchait une forme d articulation et de reconnaissance Cette prise de conscience informait la fa on dont ils employaient les processeurs les mixeurs et les ordinateurs pour manipuler incruster ou commuter le signal Le concept de g n ration et d organisation de signaux lectroniques par commandes num riques est bas e sur la notion de programmabilit comme moyen d intervention et de transformation radicale du statut d une image En ce sens lorsque les images lectron
82. nctions logiques sont galement en fonction car la notion d unit r f rentielle n est pas une caract ristique distinctive de l image num rique N anmoins Woody constatait alors l existence d un certain indice de pertinence li une hi rarchie qu il d crit comme une relation perceptuelle la d couverte que les tapes logiques s inscrivaient dans une syntaxe inh rente l image num rique bien que bas e sur une chelle de fonctions logiques a succ d l examen d une syntaxe qui exprimerait des caract ristiques propres au code Nous nous tonnions de d couvrir qu il tait possible d interpr ter l chelle de fonctions logiques comme une chelle syntaxique des relations syntaxiques entre deux images des relations visuelles ou spatiales qui habituellement ne sont pas envisag es selon leur 28 Yvonne Spielmann La vid o et l ordinateur L esth tique de Steina et Woody Vasulka parent avec des fonctions logiques abstraites Dans la mesure o les fonctions logiques figurent sous la rubrique de l abstraction elles peuvent s appliquer n importe quoi En somme cela signifie qu elles deviennent un langage unifi qui chappe tout champ disciplinaire Elles sont pluridisciplinaires Cette caract ristique s applique galement des proc d s audio ou oraux Toutefois ainsi que Woody le souligne il ne s int resse pas n cessairement aux processus de g n ration d image proprement parler
83. ndu comme image matricielle a en lui chaque image dans toutes ses occurrences possibles image matrice quand on la d finit dans sa morphogen se image r seau quand on la d finit dans son mode de distribution elle contient une infinit potentielle d autres images C est une image la puissance image Cons quemment le spectateur perd son sens de l orientation car l ordre temporel et spatial du dispositif est rompu il le spectateur ne s arr te plus sa surface il s y plonge totalement Les exp riences des Vasulka avec les images sons mettent en relief des caract ristiques que partagent le bruit vid o et le plan audio et offrent un exemple pr gnant du mode op ratoire de ce m dium En d autres mots dans leur travail la mise de l avant des possibilit s de substitution de ces deux plans au sein de langages lectroniques aligne les pratiques m diatiques vers le num rique qui fusionne plusieurs fonctions en augmentant la complexit et produit des objets multidimensionnels Gene Youngblood clarifie ce point Dans le cin ma lectronique le cadre d image n est pas un objet mais un segment temporel continu de signal qui rend possible une syntaxe bas e sur la transformation et non sur la transition Le traitement analogique de l image est l un des v hicules de cet art particulier que l utilisation des processeurs de signaux met en valeur Mais ce traitement devient encore plus significatif dans la synt
84. nn La vid o et l ordinateur L esth tique de Steina et Woody Vasulka visuels Nous voyons ici que le traitement num rique de la vid o fait s infl chir la ligne et la trame modalit s comparables aux deux options de traitement du balayage dans les ann es 1970 o le signal lectronique pouvait tre manipul soit par la trame ou la modulation de la ligne balay e L art de l intervention L imagerie synth tis e la manipulation d appareils existants les proc d s de d construction quivalant ici aux proc d s de construction ainsi que la collaboration d artistes d ing nieurs et de programmeurs pour concevoir des outils parall les caract risent la vid o d art d avant garde Selon que l avant garde produit toujours un double dans le pr sent cas une intervention la fois technologique et culturelle le mouvement vid o d avant garde a mis de l avant et donn forme aux ph nom nes qualifi s des d cennies plus tard de culture lectronique et de nouveaux m dias R trospectivement Paik joue le r le de pionnier il est le premier utiliser la cam ra Portapak dans une perspective artistique il est le premier exposer avec succ s le m dia lectronique comme objet par ses manipulations magn tiques et ses essais critiques sur la t l vision Hill pour sa part aborde l articulation du langage lectronique en contextualisant et en comparant des langages visuels et verbaux Dans le travail de S
85. ns quent il se distingue des exp riences de d construction de la t l vision en particulier dans le travail de Paik ou de construction de la vid o gr ce au signal comme dans le travail des Vasulka Ces vid astes sont litt ralement des techniciens de l image employant les technologies de l image et l abstraction contre leurs logiques propres Dans leurs d marches l image n est plus consid r e titre de substitut pas m me du proc d d enregistrement par exemple les photogrammes de M an Ray et les films peints de Stan Brakhage Contrairement aux images d riv es de la repr sentation l imagerie lectronique et le proc d ne forment ici qu une seule et m me chose Amorc e au d but de la pratique des Vasulka et poursuivie depuis la recherche d une syntaxe propre la vid o constitue une approche structurelle Cette approche se manifeste lorsque l intervention dans les modes d affichage du m dium lib re le signal du contenu et qu il expose alors sa signification matricielle Suivant cette perspective auto r flexive sur la visualit il n est pas surprenant que les Vasulka aient toujours cherch faire le pont vers les m dias num riques notamment en conjuguant des outils fabriqu s la main et des appareils connus ou commercialis s De nouveaux outils comme l mage Processor le Video Sequencer et le Scan Processor sont branch s des appareils courants sur le march tels que cam ras
86. nstations que l image tait d cal e mais nous n arrivions pas d celer le mouvement de sa structure travers un cadre d image particulier Les Vasulka exploitent ensuite cet incident sous des formes multiples Par exemple la re synchronisation temporelle de la fr quence horizontale leur permet d animer le motif film d une bobine de bande magn tique Cette op ration r sulte en un d lai produit par la r inscription du signal dans la structure de trame de l cran La d viation horizontale est rendue manifeste par exemple lorsque le signal la base du motif de la bobine passe en haute densit produisant une forme abstraite qui se multiplie et couvre la surface de l cran Ajoutons que la d viation horizontale se d ploie de bas en haut travers un empilement d crans greffant ainsi une dimension verticale l expansion horizontale La vid o se meut ici autant dans des dimensions temporelles que spatiales et transgresse la notion de cadre d image Ces exemples tir s du corpus Matrix mettent en relief des caract ristiques essentielles du m dium o les composantes structurales d un vocabulaire lectronique qui comprennent videmment ses qualit s sonores atteignent une certaine forme de visibilit Dans un autre segment de Matrix I Black Sunrise le son a de nouveau le signal vid o comme source unique signal qui transite ici par un synth tiseur audio Conjugu s l image et le son constituent la manife
87. ntes les unes des autres L incrustation tr s rapide zero interval keying produit cette impression d images r manentes L outil employ pour g n rer ces effets le Multikeyer permet de manipuler et juxtaposer jusqu vingt sources vid o au sein d un m me plan comme si elles disposaient de r elles relations forme fond Fait int ressant ce proc d de r assignation du lieu d inscription d une d coupe d image en temps r el d coule d un composant num rique Comme n importe quel outil de programmation ce composant fonctionne gr ce une horloge interne et ex cute des op rations de programmation et de stockage de base Bien qu au d but des ann es 1970 presque tous les appareils aient t analogiques le Multikeyer avec ses puces de circuits int gr s disposait d une m moire qui le rangeait dans la famille des appareils num riques Le Multikeyer de George Brown constitue un exemple d incrusteur vid o analogique r gl num riquement Il se compose d un s quenceur num rique programmable branch une console de traitement analogique La structure comprend galement un encodeur num rique de s quence d incrustation key priority encoder conjugu de nombreux instruments analogiques incrusteurs tables de mixage L incrusteur et l unit de mixage mettent en s quence et trient les six sources pour produire plusieurs plans d images qui sont ensuite achemin s vers une seule piste de sortie Cet incrust
88. ntexte plus large qui englobe d autres exp riences vid o chelonn es sur les pr c dentes d cennies je consid re que Steina et Woody Vasulka taient plusieurs titres en avance sur leur temps L une des raisons qui motivent cette affirmation est qu ils appr hendaient la vid o comme un mode de visualisation un vrai m dium audiovisuel non limit une expression en superficie Ce que Steina d crit comme son int r t pour la Vision machine signifie ici un cart qualitatif par rapport aux autres m dias qui d pendent d une fonction dispositif tels que la photographie et le film Cependant affirmer que la vid o offre une possibilit d abandonner la perspective du trou d pingle signifie un d gagement structurel de l emprise d autres m dias d enregistrement pavant la voie la g n ration d images sur la base d algorithmes Selon cette optique le travail en vid o des Vasulka est le fruit de pratiques o les outils sont amen s exposer leurs composants de fa on auto r flexive pr sentant le plus petit l ment reconnaissable dans le r sultat visuel et sonore partir de ce degr z ro de langage lectronique Woody cherche construire un vocabulaire et une syntaxe de fa on syst matique pour que les effets soient contr l s r activ s et finalement emmagasin s Cette t che qui englobe des aberrations extr mes de l image vid o incarne une perspective scientifique et artistique l gard
89. nts points du cadre technique tels que la cam ra l cran ainsi que des appareils de balayage et de synth se souligne d autant plus la nonfixit la fluidit et les caract ristiques modulables de la vid o Les premi res tentatives de mise en circuit de la cam ra et du moniteur ou d autres appareils de traitement de l image exp riences men es sans magn toscope r v lent que l inscription de l imagerie lectronique sur un support sous entend un mode de visualisation de la vid o parmi d autres Lors du traitement du signal vid o les effets visuels produits en temps r el peuvent s afficher directement l cran comme les processeurs le permettent Et contrairement au film l cran de ces processeurs n est pas que surface de projection mais constitue l emplacement o se fa onne la vid o un lieu o convergent sa g n ration et son exposition Bien qu il soit possible de produire un film sans cam ra le dessin sur la pellicule scratch les bains chimiques le d montrent ce m dium ne s affranchit pas de sa base mat rielle En revanche la vid o peut se manifester en faisant l conomie de bandes magn tiques et l tape de l enregistrement n est pas une condition dict e par le m dium Il existe plusieurs choix de captation de l information avant cette tape Il est m me concevable de limiter la vid o au seul traitement du signal Dans le cas du Scan Processor con u par Steve Rutt Bill et Louise Etra en 1973
90. oire Dans cette optique le syst me informatique cr ant des nombres et des symboles de fa on pist mologique ne fait pas partie de notre monde de repr sentation Et c est pr cis ment ce niveau technologique de simulation que Couchot a en t te lorsqu il d crit une rupture d articulation esth tique la mani re d un virage violent Cette rupture souligne une forme d hybridit propre aux interfaces personne machine l tape de la virtualisation Lorsqu il envisage de dialoguer avec des m dias hybrides et la machine de simulation num rique Woody insiste sur l importance d une plus grande laboration conceptuelle de l espace num rique Faisant fi des principes d organisation de moyens d expression artistiques cet espace ne sugg re pas l utilisation d un ordinateur pour muler des formes traditionnelles mais encourage plut t la cr ation d environnements Dans une proposition de recherche dont ils sont tous deux les auteurs David Dunn et Woody Vasulka mettent l essai une structure dialogique d ploy e au sein de param tres qui varient de fa on ind finie et continuelle R dig e dans le cadre de la pr sentation de l installation m diatique The Theater of Hybrid Automata Ars Electronica en collaboration avec David Dunn 1990 cette proposition invite reconsid rer la notion d auteur car la cr ativit est ici partag e avec l ordinateur et baliser les modes op ratoires de l interactivit Par cons qu
91. omplexes Ce qui devient vident c est qu une sorte de synesth sie num rique pourrait merger de cet environnement perceptuel qui procurerait une exp rience du concept de complexit non lin aire devenu incontournable dans les sciences en g n ral L un des objectifs de ce projet est de comparer les contraintes impos es par le cadre t l visuel et le mode d affichage des pixels selon leur flexibilit dans le temps et l espace particuli rement lorsque les ramifications spatiales et temporelles de l objet image sont compress es et d compress es L autre vis e consiste se positionner dans un environnement num rique pour explorer la fa on dont le temps et l espace peuvent envelopper la perception Ces donn es spatiales et temporelles sont galement utilis es pour d velopper des composants technologiques qui anticipent des environnements m diatiques virtuels immersifs Dans deux exp riences de repr sentation de l activit artistique Woody utilise le motif de sa propre main titre de m taphore pr sent e ici la fois subjectivement et objectivement d un outil primaire permettant d exposer visuellement un proc d de transformation dans un premier temps analogique Vocabulary 1973 et dans un deuxi me temps num rique Artifacts 1980 Dans ces exp riences de superposition de couches d images il s agit de faire d vier graduellement la gestalt de la main pour que l objet visuel passe d un l ment
92. osensible l oppos la conversion de la lumi re en potentiel nerg tique lors de la formation d images lectroniques se r alise de fa on s quentielle donnant une signification particuli re au laps de temps o les donn es l entr e se constituent en image l arriv e referential time frame La possibilit de n gliger ce principe d organisation et d en faire compl tement l conomie dans certains modes de formation d images lectroniques m int ressait grandement Je me suis alors livr l analyse de s quences temporelles de plus en plus courtes un processus n cessaire pour comprendre les proc d s de formation d ondes les l ments qui les composent ainsi que les proc d s de leur synth se et de leur programmation Cela fait tat selon moi d une rupture avec des mod les d images lumineuses et spatiales qui d pendent de r f rences visuelles cognitives et qui sont maintenues par le truchement de m dias bas s sur le principe de la camera obscura est d sormais possible de se mouvoir avec pr cision et de fa on directe entre un mod le conceptuel et une image construite La mise niveau de l imagerie issue de la cam ra et g n r e par le signal a augment les possibilit s de man uvrer l imagerie lectronique en g n ral Des mod les de ce nouveau type de comportement d image que les tudes de 7ime Energy Objects illustrent se retrouvent galement dans certains travaux ant rieurs de Woo
93. pr sente pas des param tres de temps et d espace mais expose des formes non directionnelles Celles ci sont r gl es par le calcul et donc essentiellement ambivalentes Cette non directionnalit implique galement de la densit et de la compression temporelle des caract ristiques qui favorisent la manifestation du num rique tant dans des formes spatiales que non spatiales Dans le traitement num rique toutes les formes possibles de l image peuvent se mat rialiser rapprochant ainsi l image lectronique d une traduction ou d un passage vers un type d image matricielle num rique Couchot d crit le processus d incorporation de l analogique dans le num rique Physiquement sur l cran de l ordinateur l image num rique se pr sente comme une matrice deux dimensions de points l mentaires les pixels la diff rence de la t l vision la position des pixels ainsi que leurs caract ristiques chromatiques et lumineuses est d finie automatiquement par calcul la mosa que t l visuelle est maintenant rigoureusement ordonn e l inverse il devient aussi possible de passer 22 Yvonne Spielmann La vid o et l ordinateur L esth tique de Steina et Woody Vasulka d une image issue de proc d s analogiques une image num rique en la d composant en nombres l aide de cam ras sp ciales L image est devenue une image matrice Par sa base de nombres duplicable dans des combinaisons infinies le num rique ente
94. protocole MIDI pour manipuler en temps r el des images stock es sur disque vid o 3 Haller A Robert An interview with Steina op cit Steina Vasulka Violin Power an interactive performance n p description et fiche technique de la performance Violin Power c 1992 n p la fondation Daniel Langlois Fonds Steina et Woody Vasulka VAS B5 C2 3 Un coloriseur est un instrument qui permet l ajout de couleurs lectroniques artificielles une image en noir et blanc Par le truchement de circuits internes un signal de chrominance ou un signal de la sous porteuse contenant des donn es d encodage pour la couleur est g n r de fa on lectronique et int gr au signal de luminance monochrome L utilisateur peut s lectionner des couleurs s par es encod es dans le signal ainsi que la zone de l image monochrome o chaque couleur sera incrust e Par exemple il peut d cider que des plages bleues se substitueront toutes les zones basse luminance de gris fonc noir tandis que les zones blanches les valeurs lev es de luminance seront oranges Par comparaison avec les techniques de colorisation vid o mis en uvre par d autres artistes l utilisation du Dual Colorizer d ric Siegel par les Vasulka est tr s r gl e et en cons quence beaucoup plus nuanc e Minkowsky John Five tapes Woody and Steina Vasulka in Program notes The moving image state wide I tapes by 8 videomakers Buffalo Med
95. ptif bien qu interactifs dans tous les modes y compris au moment de leur formation Et dans Violin Power ainsi que dans Orbital Obsessions la possibilit d une performance de la vid o se pr sente sous forme de d sorientation spatiale Les premi res performances en circuit ferm de Violin Power entre 1970 et 1978 exposent l effet du mouvement de l archet tel qu il infl chit la position de ce mouvement pr sent dans l image Tout en occupant la fonction d interpr te Steina joue simultan ment du violon et manipule la vid o pour que l observateur et l observ convergent sur un plan interm diaire Les langages de ces deux m dias musique et vid o sont li s ici en vertu de leur abstraction le son se traduisant dans l image sous forme d ondes De plus la musique est explor e visuellement comme un m dium aux caract ristiques temporelles autant que spatiales Le son d ploie non seulement les lignes de balayage pour qu elles deviennent visibles sur un axe horizontal mettant ainsi jour une dimension temporelle mais Steina utilise le Scan Processor pour moduler les ondes sonores jusqu ce qu elles construisent une forme spatiale de l image Par le truchement du Scan Processor des sections plus claires de l image sont relev es de fa on infl chir verticalement les lignes horizontales cr ant ainsi des motifs sculpturaux Alors qu au d but de ses exp rimentations Steina employait un microphone pour faire transite
96. que par un syst me de calcul binaire En ce sens j aimerais souligner les caract ristiques que partage la vid o analogique avec le traitement de l image num rique et qui diff rencient la vid o d autres images m diatiques enregistr es savoir la photographie et le film Contrairement William J Mitchell selon qui l image encod e num riquement et trait e par ordinateur ne constitue qu une nouvelle forme non chimique de photographie ou une forme de vid o compos e d images fixes reconduisant ainsi la notion de photogramme j estime que la transition du chimique au num rique peut dans le cas des images fixes voquer une substitution de l mulsion par le pixel Mais la question de l image en mouvement est plus complexe car la vid o num rique h rite des composants technologiques de la vid o analogique Cela tant je constate un lien interm diatique entre l analogique et le num rique que vient appuyer l utilisation d outils de traitement de l image en vid o disposant de fonctions programmables et figurant sous la rubrique des ordinateurs analogiques Ainsi Sandin d crit de nouveau les premi res tentatives de programmation du signal vid o au moyen d un processeur d image analogique Image Processor qu il a con u en 1972 Pour simplifier l Image Processor I P est un ordinateur analogique flexible fonctions programmables con u pour traiter des images vid o en temps r el Le P peut saisir des images iss
97. r c dent R pondant ainsi directement aux propos de McLuhan Paik transforme en d autres mots masse par un proc d lectromagn tique produisant des interf rences externes l entretien que le th oricien donne la t l vision Ainsi une distorsion magn tique modifie le contenu de la t l vision par ses propres moyens La perturbation audiovisuelle a aussi pour but de provoquer une distorsion dans le contenu que v hicule McLuhan dont Paik critique les pr suppos s th oriques L exposition du message comme massage est appliqu e ici des structures de programmation d j existantes de la t l vision Les Vasulka sont par contraste plus int ress s r v ler les transformations internes du m dium pour en masser les attributs Leur travail encourage une compr hension structurelle plus formelle du m dium amorc e avec l examen de l cran vide du t l viseur la vid o son degr z ro video void L expression masser le message gagne ici une double signification car de telles explorations des principes de constitution de ce nouveau m dium supposent du m me coup une d construction des proc d s Masser le m dium devient alors un proc d interm diatique pour distinguer la sp cificit de la vid o par rapport d autres m dias tels que la musique et le cin ma par le truchement d une relation dialogique avec ces derniers Les exp riences avec la vid o s alignent vers deux voies
98. r les sons de son violon vers les instruments de traitement de signal depuis 1991 elle utilise le protocole MIDI Greff e son violon cette interface lui permet d accro tre les possibilit s de programmation Le ZETA est un violon lectrique cinq cordes muni d une interface MIDI En ce moment certains points d appui des cordes la et mi d signent des images sur le disque laser Les cordes r et sol r glent la vitesse et la direction du d filement de ces images La corde do est une unit de r glage g n rale permettant de d clencher des pistes pr cises sur le disque Dans un autre programme la corde do contr le laquelle des fonctions rattach es aux cordes ascendantes sera en vigueur au moment o je d ciderai de rendre ma performance plus musicale Bien que cet arrangement convienne la manipulation du lecteur de disques laser depuis la fin des ann es 1990 d autres programmes et fonctions associ es aux cordes du violon sont r alis s au moyen d un PowerBook et du logiciel Image ine con u en 1997 par Tom Demayer au Steim Amsterdam Pays Bas en troite collaboration avec Steina En pr sentant le traitement de mat riaux musicaux comme un processus qui enrichit la vid o les performances de Violin Power indiquent l int r t plus g n ral qu accordent les Vasulka l abstraction ou au bruit vid o Par exemple dans Time Energy Objects 1975 76 de Woody corpus rassemblant des tudes sur la modulation des l
99. ractif en stoppant et en allumant le magn toscope de fa on intermittente pour qu ainsi il puisse exp rimenter des effets d intervalles Cette proposition ne signifie pas que Woody partage l exp rience num rique du temps r el avec le spectateur mais souligne plut t la diff rence technique entre les outils utilis s lors de la cr ation de l imagerie vid o et l environnement m diatique o nous l appr hendons Remarquons qu une autre couche de critique m diatique se d ploie lorsque Woody invite le spectateur produire des intervalles en utilisant le m canisme de contr le d un magn toscope car l intervalle appartient au langage filmique o il agit la fois comme c sure et lien entre des photogrammes Sans quivoque les directives de Woody ne font pas le pont entre les outils de g n ration d images vid o et leur pendant num rique mais constituent une autre formulation de la sp cificit m diatique d importance sur le plan technologique Woody en particulier avec Artifacts d crit la condition d terminante pour penser un autre niveau d analyse du vocabulaire de l image lectronique Men par Woody avec l incorporation du Digital Image Articulator l examen de la visualit fait avancer d un cran le vocabulaire lectronique vers la syntaxe des images binaires Tel qu il a t expos ci haut avec la num risation l int r t manifest pour le vocabulaire audiovisuel en particulier dans cette premi re phas
100. ran et accro tre sa visibilit Dans M2 25 nous voyons l cran l enregistrement d accidents du signal tel qu ils sont suscit s par le r glage de voltage et de fr quence En affirmant que l image d rive du bruit il faut selon Woody entendre le bruit comme la pr sence simultan e de toutes les fr quences savoir une nergie non structur e qui contient tous les possibles de la vid o tonnamment l imagerie que d ploie la d viation des 525 lignes de balayage n est pas issue d une lentille de cam ra mais de l cran vierge d images du t l viseur Par lectromagn tisme le Scan Processor infl chit et aplatit les donn es nerg tiques de l cran vierge donnant l illusion d un motif abstrait 360 degr s flottant dans l espace vide de la trame vid ographique La densit des lignes de balayage se d ploie jusqu ce que leur mode de structuration devienne visible L image source de W 25 est le mouvement de rembobinage d une bande magn tique dont le signal de bruit al atoire transite par le Scan Processor pour tre de nouveau balay selon le syst me de trame avant d tre film Pr c dant ce filmage ou ce nouveau balayage la distorsion de l image doit tre stabilis e et fig e de mani re arr ter son mouvement de d viation et l ajuster au nouveau cadre de trame en vue de son enregistrement Cette op ration s ex cute gr ce un minutage du signal qui dans le m canisme interne du Scan Processor est
101. rdre op rant au del des limites du visible un ordre fonctionnant de fa on souterraine compl tement hors de port e du regard Elle ajoute que la simultan it est la temporalit propre la matrice ce qui signifie l annulation de la s paration des oppos s Observation semblable ce que je qualifie de fusion des axes verticaux et horizontaux dans l installation Matrix des Vasulka Kraus poursuit lorsque Lyotard compare la figure matricielle de l inconscient au syst me structuraliste qui partagent les propri t s de l invisibilit et de synchronisme il devient vident que la matrice n est pas une fonction 5 Yvonne Spielmann La vid o et l ordinateur L esth tique de Steina et Woody Vasulka de la structure car elle n op re pas avec des diff rences Selon Lyotard les constituants de la matrice forment un bloc plut t qu un syst me Pour Lyotard le fantasme est la figure parfaite de la matrice dans la mesure o il superpose des contradictions et favorise la simultan it de situations logiquement incompatibles De plus chez Lyotard l invisibilit caract ristique de la matrice est une fonction du travail r pressif qui mine le travail productif de la structure En appliquant cette perspective philosophique des composantes m diatiques du vocabulaire lectronique on peut ajouter que la matrice du m dium audiovisuel constitue le lieu o surgissent des v nements de nature paradoxale
102. reli s ci dessous car pour mieux relever les caract ristiques propres la vid o comme m dium audiovisuel je crois n cessaire d aborder en parall le les questions techniques et les aspects esth tiques L image comme processus Dans la s rie d missions Six Programs for Television r alis es en 1978 par les Vasulka pour la cha ne WNED Buffalo New York Woody Vasulka d crit et analyse les v nements audiovisuels la source des installations multi crans formant le corpus Matrix 1970 1972 Matrix I noir et blanc et Matrix II couleur sont des installations mono canaux qui mettent en relief le ph nom ne de l image cheminant travers une matrice de moniteurs Le signal vid o issu de la cam ra et des donn es g n r es dans le dispositif sont trait s directement pour exposer le mouvement d alternance des plans sonores et visuels notamment le r glage du son par l image et vice versa Pour r aliser ces effets d interf rence le signal vid o transite par un synth tiseur audio le Putney audio synthesizer qui rend audible son contenu nerg tique Bien que la vis e de ces installations consiste principalement faire d filer l imagerie de haut en bas et lat ralement travers de nombreux moniteurs Matrix exploite galement l imagerie issue d une boucle de r troaction Distant Activities d un motif g n r par oscillateur Heraldic View ou d un motif abstrait Discs Voici la description
103. riques qui la fois les s parent et les lient C est pr cis ment par la possibilit de traiter l imagerie lectronique que la vid o joue un r le clef dans la transition de l analogique au num rique Ici encore lors d exp riences pr coces avec des composants programmables et gr ce l laboration d interfaces technologiques entre la vid o et l ordinateur les Vasulka d montrent la possibilit de d passer les limites de la lin arit pour lui attribuer un comportement d objet En isolant la transformation comme l une des caract ristiques m diatiques sp cifiques de la vid o je souhaite souligner les distinctions entre la transition des images au cin ma et la transmission lectronique des signaux audio vid o Le mouvement de transition est bas sur l interruption et la diff rence entre les images comme entit s photogrammes alors que la structure typique des lignes de balayage la variation du voltage ainsi que la superposition de couches en vid o expriment concurremment une sorte de flexibilit qui peut suivre le cadre de l image ou s en d gager Avec leurs flux discontinus d imagerie flexible les technologies de l image lectronique nient et d passent le film comme concept diff rentiel bas sur l intervalle entre les photogrammes L image lectronique produira toujours de l imagerie discontinue car le signal doit se 21 Yvonne Spielmann La vid o et l ordinateur L esth tique de Steina et Woody Vasulka
104. s Gr ce un synth tiseur audio traitant automatiquement l information l entr e sous forme de d viation horizontale ces l ments s animent d un mouvement r p titif qui leur donne l allure de motifs Les bordures de l image flottent comme si le courant d imagerie lectronique l cran tait d sajust Ces entorses au d filement horizontal sont la cons quence du signal transitant par le George Brown Variable Clock 1972 un g n rateur d ondes qui modifie la synchronisation de la d viation du signal en d tournant sa trajectoire pr d termin e Les variations produites par ce dispositif permettent d afficher l image sur n importe quelle infrastructure t l visuelle II faut ajouter que les horloges clocks sont des instruments programmables I devient donc clair que la prise en compte du ph nom ne de d synchronisation dans le m dium analogique est aussi une tape vers l appr hension de s quences temporelles plus petites savoirles pixels dans les proc d s num riques de traitement de l image Le travail des Vasulka avec la vid o autant par la synth se que par le d filement en continu des images se rapproche conceptuellement du radicalisme des exp riences ant rieures sur la perception men es au cin ma avec l abstraction L approche analytique d velopp e pour d finir un vocabulaire propre la vid o est analogue au projet de notation graphique en cin ma et en infographie chez James et John Whi
105. s comme Machine Vision mais lorsque j utilise la sph re il s agit du concept d Allvision L assimilation de l espace externe dans le champ de captation d une cam ra permet d accro tre la visibilit de l espace quand les deux cam ras sont plac es sur l axe horizontal en rotation 4 vision Toutefois ce dispositif pr sente galement cet espace largi par le truchement d une d viation horizontale en continu Cette d viation prend la forme d une image en creux provoquant de l instabilit et de la d sorientation car les deux cam ras gravitent autour d elles m mes sur un axe horizontal Dans cette installation la repr sentation visuelle de l espace n est plus confin e des cat gories de la grille cart sienne comme l horizontalit et la verticalit Au contraire tendues ici ces cat gories spatiales transgressent les limitations impos es par l image de surface Une telle expansion suppose clairement la multiplication des formes spatiales possibles que la cam ra en mouvement ou plus exactement un ordinateur gr ce aux algorithmes peut faire converger et reformuler Dans A vision il est particuli rement clair que Steina exp rimente avec une sph re r fl chissante pour d passer la perception spatiale limit e de l il humain Or la Vision de la machine n est pas une probl matique en soi Le point de jonction de la vision technologique et de la vision humaine participe l id e d absorption ou d immers
106. s du film et de l ordinateur Ces nouvelles techniques leur permettaient de perfectionner des proc d s tels que le battement des photogrammes flicker la superposition d images la solarisation le clignotement stroboscopique ainsi que d autres effets visuels et sonores modulables notamment la r troaction vid o et la diffusion d images en continu Les premi res tentatives du cin ma exp rimental men es sur la c te Ouest des tats Unis des ann es 1940 jusqu aux ann es 1960 ont jet les bases du cin ma abstrait et de son pendant en musique lectronique que James et John Whitney d veloppent plus tard gr ce l ordinateur Depuis 1962 John Whitney conjugue l ordinateur sa pratique filmique I a d abord utilis l ordinateur analogique pour explorer la dynamique inh rente l assemblage de motifs graphiques et leurs relations harmoniques Whitney J amor ais la conception d une base pour une chelle graphique d rivant d harmonies et j ai constat qu une autre approche se dessinait faisant fi du monolithisme de l motion immobile propre plusieurs films et vid os abstraits avec lesquels j tais familier C est un int r t que partagent les vid astes qui cherchent cr er un lexique du vocabulaire lectronique ainsi que l nonce Woody Vasulka Dans leurs exp riences autour du concept de matrice John Whitney et les Vasulka mettent en place des strat gies pour travailler avec la synth se d image
107. s les lignes de balayage que suit le signal de la gauche vers la droite Il semble que le balayage dans la cam ra et la surface interne de l cran ne g n re pas d images coh rentes mais une sorte de courant d imagerie d filant tant la verticale comme la pellicule du film qu l horizontale En fait l impression d une image r sulte ici de donn es d entr e qu un dispositif de balayage transforme en signaux lectroniques Les signaux sont transmis contin ment sous forme de lignes de balayage d filant sur un cran normal de gauche droite et de haut en bas rappelant ainsi le trajet de l criture sur une page dans la culture occidentale Alors que le film confine l image en mouvement au d roulement vertical des photogrammes la vid o ignore ces imp ratifs car pour composer et recomposer les images le signal doit cheminer la fois verticalement et horizontalement En distinguant l unit spatio temporelle d une image sur les mod les du plan ou du tableau mod les issus des r gimes de repr sentation picturale photographique et cin matographique et les donn es lectroniques encod es dans les lignes de balayage qui g n rent des images vid o je qualifie d imagerie les formes d images issues de modulations lectroniques Je suis favorable la notion d encodage que propose Sandin pour d finir le traitement analogique des images car cet aspect de la vid o se rapproche de l encodage num ri
108. si ironique et stupide qu appara t cet nonc Mais cette dictature a t renforc e et nous en sommes venus l accepter comme la chose la plus r elle En peinture o la surface peut tre contr l e un plus grand degr on a pulv ris cette notion d espace de la Renaissance en ne pr sentant plus d image ventuellement la cam ra est rest e vide Avec l imagerie lectronique nous avons d couvert qu il existait un mod le interne de g n ration d image qui faisait fi du r gime traditionnel de production d image avec la camera obscura cette tape il peut sembler presque populiste d affirmer cela mais voici la lutte que se livre la r alit et la beaut de l artificiel Dans certains cas la beaut de l artificiel s est r v l e gagnante On peut ajouter ici que chaque nouveau m dium est sujet des d veloppements concurrents qui importent et conservent des l ments de m dias ant rieurs pour encourager des approches esth tiques traditionnelles Par ailleurs ces m dias luttent dans l objectif de se constituer un langage m diatique sp cifique lutte qui s amorce avec le concept de table rase Toutefois le n ant vid o n est pas une forme vide dans le sens o il ne renferme pas proprement parler d information mais au contraire il fournit le potentiel pour construire de l imagerie lectronique authentique En conclusion d un point de vue historique syst matique et la lumi re d un co
109. ssise de sa pens e visuelle qu expriment des v nements de nature paradoxale et de l imagerie flottant librement Comme ma formation artistique est musicale je ne pense pas aux images la mani re de vues fixes mais toujours dans la perspective de leur mouvement Mes images vid o reposent principalement sur une d finition du temps qui fait fi de la gravit terrestre Je me sens responsable de montrer ce qui ne peut tre vu autrement que par une perspective m diatique de l eau coulant horizontalement le mouvement invers de la mar e ou la fonte d un glacier suite des changements de temp rature Ce mode d expansion des attentes perceptuelles comporte galement une dimension immersive lorsque le vid ogramme Orka est pr sent sous forme d environnement vid o trois canaux les images sont projet es sur des crans dont le recto et le verso pr sentent un m me degr d intensit Ce qui sous tend Orka est que le spectateur peut sentir qu il prend part cette transe cr ative vivant pour un moment dans un univers mental qui lui est inconnu Dans un processus r versible qui cr e une exp rience d immersion en dissociant et en synth tisant des perspectives d riv es de ces v nements logiquement incompatibles les espaces num riques de Steina investissent galement la notion d v nements parall les pouvant tre inscrits en haute densit pour simuler l immersion et donner l impression d
110. station structurelle du bruit vid o que je consid re comme un ph nom ne matriciel dans la perspective plus tendue d un discours sur les m dias Mon argument part de l hypoth se selon laquelle dans tout ph nom ne vid o la mati re premi re est le bruit un terme emprunt au domaine de l audio Le bruit est l nergie lectronique des signaux vid o partir de laquelle germe toute forme d expression Le bruit repr sente la dimension potentielle de la vid o son information tant une matrice informe et sans structure En se penchant sur la structure de toute matrice il est important de noter que le d bat philosophique plus g n ral sur la matrice trace un parall le conceptuel entre la description technique de l image matricielle et le discours m diatique sur celle ci La matrice est consid r e comme une m taphore d un ordre visuel paradoxal Les discours m diatiques et philosophiques conviennent que la matrice pointe vers une structure invisible qui se r v le seulement par le truchement de d faillances for ant la structure de la matrice prendre forme dans le champ visuel En rapprochant les discours m diatiques et philosophiques je renvoie la discussion de Rosalind Krauss sur la pulsation et le rythme comme les l ments structurels sous acents la modernit uniquement visibles dans l intervalle Dans son analyse de Discours Figure par ean Fran ois Lyotard Krauss conclut que la matrice pointe vers un o
111. stique d une lecture haute voix d abord de la gauche vers la droite et ensuite de la droite vers la gauche renversant ainsi l ordre d nonciation du langage parl et manipulant la vitesse du d filement de l image vid o Tout comme chez les Vasulka Electronic Linguistics 1978 de Hill traduit des signes produits oralement en syst mes visuels Pour Hill et les Vasulka un investissement dans l interrelation des composants technologiques et m diatiques en vid o d rive d une appr hension conceptuelle des ph nom nes de retard et de r troaction feedback Cette vis e les distingue de Paik qui multiplie les effets dans ses performances vid o t l visuelles dans le but de produire des spectacles m diatiques M ditant sur ce nouveau langage Hill s explique La vid o permet une sorte de jeu en temps r el la possibilit de penser tout haut Ici se manifeste un proc d imm diatement accessible et apparemment beaucoup plus proche de l activit de penser Le temps voil l l ment important en vid o ce n est pas la vision contrairement ce que laissent entendre les racines tymologiques du terme La r troaction feedback est l l ment inh rent de la vid o Donc il ne s agit pas d un temps lin aire mais d un mouvement s inscrivant dans la pens e une typologie du temps qui devient accessible Ne n gligeons pas qu titre de m dium mergent la vid o a entretenu un lien dialogique avec
112. t la structure de d viation de leurs lignes de balayage pour construire un objet image qui semble se mouvoir librement dans la neige lectronique De cette fa on l image abandonne les coordonn s x y du cadre qui circonscrivent d ordinaire la mise chelle 4 Yvonne Spielmann La vid o et l ordinateur L esth tique de Steina et Woody Vasulka des images vid o Ce vid ogramme fait tat d une exp rience de captation d images et de sons par le truchement d une cam ra plac e devant une fen tre depuis laquelle il est possible d observer la circulation des automobiles Bien que le mat riau visuel transite par le Scan Processor o il est reconfigur compress divis en deux segments de forme diff rente pour finalement s afficher sous un aspect peu familier le son enregistr bruits de voitures en circulation ne subit pas d alt ration Dans C 7rend lorsque les donn es visuelles sont d plac es du cadre t l visuel et d rivent ainsi librement ce cadre lui m me est expos une transformation verticale et horizontale Suivant des interventions sur sa trame le contenu d image devient objet et se retrouve invers De mani re exemplaire C Trend fait le pont entre les deux fonctions principales du Scan Processor d une part la manipulation de la trame et d autre part la d viation des lignes de balayage Rappelons que dans Violin Power le traitement de signal n infl chissait que la ligne de balayage sans affect
113. t en code selon la valeur de luminance 26 Yvonne Spielmann La vid o et l ordinateur L esth tique de Steina et Woody Vasulka de chaque portion d image en d autres mots une valeur num rique est assign e chaque valeur de luminance La port e des nombres pouvant tre attribu s aux unit s de valeur dans l chelle de zones sombres et claires d terminera la quantit de changements d intensit affich s ensuite sur une grille de 28 x 128 pixels Les unit s tampons con ues pour saisir les cadres d images emmagasinent un cadre ou une s quence de cadres Le microprocesseur est branch deux des quatre bus qui alimentent les unit s tampons Le r glage des deux bus permet de lire et d crire des donn es de programmation dans diff rentes r gions des deux unit s tampons Cette fonction donne la possibilit de proc der plusieurs modifications de l image telles que le renversement la compression l expansion le retrait des bords et la d coupe Bien que toutes les unit s de m moire tampon soient branch es aux quatre bus qui transmettent des signaux de r glage des donn es d adressage et d autres donn es un s quenceur et un logiciel de 256 mots emmagasinent des commandes et les acheminent au microprocesseur La r gion d adressage grille x y de g n ration d adresse g n re le signal de synchronisation qui permettra d chantillonner ou d inscrire de l information vid o pour les unit s tampons La modulat
114. t possible de cr er les conditions n cessaires l immersion du spectateur d une performance d une bande vid o ou d une installation En d autres mots la relation spatiale est partie int grante de la vid o et non un l ment que la vid o transmettrait depuis une forme d ext riorit Par cons quent Steina peut d montrer que l espace y est une cat gorie intrins que Et comme r sultat des exp riences de Steina avec l immersion o la fusion nous pourrions repenser le type d interactivit de l artiste auteur et de la machine De nombreuses tapes d immersion spatiale se succ dent dans le travail de Steina Orbital Obsessions 1977 Warp et Mynd toutes deux de 2000 constituent des objets vid o enveloppants indiquant que l interactivit entre le corps et la machine ainsi qu entre les machines n est pas une activit dont les caract ristiques s affichent en surface mais un processus interne Toutefois dans ces exp riences avec la vision machine Steina explore galement la collision de la forme et du cadre Violin Power Orbital Obsessions Un syst me paradoxal et ouvert de langage bas sur les composants technologiques merge de la r versibilit et de l change spatial entre la perspective et l imagerie D autres explorations de l espace se trouvent dans les cinq sections de Summer Salt 1982 par Steina o chaque segment met de l avant une mani re d utiliser des outils optiques La cam ra n y est pas emp
115. tation des possibilit s technologiques qu offre le m dium num rique pour r aliser l tat de simultan it de situations logiquement incompatibles Krauss Elabor par Steina le concept d image en mouvement continu amorc avec l imagerie lectronique et d velopp mesure que se succ dent les g n rations d ordinateurs largit initialement le vocabulaire d op rations pour la simulation d images Dans Lilith 1987 Steina fait converger des couches vibratoires de pistes vid o pour pr senter l imagerie selon des caract ristiques multidimensionnelles Lilith avec traitement analogique donne voir le visage de la peintre Doris Cross parlant et bougeant dans un 34 Yvonne Spielmann La vid o et l ordinateur L esth tique de Steina et Woody Vasulka environnement naturel Sa voix est trait e avec un Vocoder qui rend les mots prononc s peu compr hensibles Parall lement pour que ces d coupes ne soient pas tout fait synchrones les sections plus fonc es du visage de Cross sont d plac es renvers es et r ins r es dans l image avec un incrusteur de luminance provoquant un l ger d lai Cette image d cal e a pour toile fond un segment d une dur e de 30 secondes qui pr sente l image alternativement au foyer et brouill e d arbres pli s par le vent La vitesse de d filement de ces motifs d arbres est manipul e pour cr er un va et vient entre le temps ralenti et acc l r La transformation
116. te raison elle dispose d une apparence et d un comportement spatial Dans de nombreuses explorations des modes de conjugaison de la vid o et de l espace Steina s est d tach e d un traitement familier du plan spatial comme ce qui appara t devant la cam ra tat de fait que reconduit par exemple la captation vid o d une performance Jusqu un certain point Steina cherche tendre la perspective visuelle 29 Yvonne Spielmann La vid o et l ordinateur L esth tique de Steina et Woody Vasulka gr ce un dispositif d rivant du film Toutefois son int r t pour la vid o se manifeste par la modification et la modulation d images autant avec des l ments externes l entr e que par des proc d s internes au sein des composants d un dispositif Dans ce type d uvres o la performance la vid o et l installation sont fusionn es Steina table sur les possibilit s de contr le et de r p tition en g n rant par exemple des formes d ondes Dans son concept de vision machine la question de l origine de l uvre devient de nouveau un l ment critique puisque Steina formule ainsi une conception singuli re du m dium Se d gageant du paradigme exp rimental de Woody qui sugg re un partage de responsabilit s entre la machine et son utilisateur lorsqu il emploie la m taphore de la main pour signifier le savoir faire par exemple Steina depuis ses premi res exp riences sur la jouabilit de la v
117. teina et Woody Vasulka l imagerie lectronique se distingue essentiellement des concepts culturellement dominants d image comme entit Leurs images rendent visibles les capacit s sp cifiques de la vid o qui manifestent des caract ristiques multidimensionnelles et omnidirectionnelles incluant des formes o les images s affichent la mani re d objets Les Vasulka radicalisent l nonc th orique en explorant directement les dimensions et le d filement de l imagerie lectronique ainsi que son potentiel immersif Ils amorcent cette exploration par la manipulation du signal lectronique avec son ambivalence audiovisuelle Inutile de dire que leur approche de la vid o transgresse le niveau superficiel de la pr sentation pour d river vers des dimensions sculpturales Les nonc s d artistes qu ils produisent sont un contre exemple des th ories qui stipulent que la vid o manque de profondeur spatiale Exp rimental non seulement par l utilisation inusit e d outils fabriqu s manuellement et disposant ainsi d un pendant conceptuel dans les m thodes des films structuralistes mat rialistes des ann es 1960 et 1970 le travail des Vasulka constitue une avanc e par la pens e interm diatique qui sous tend la poursuite de ces exp riences complexes En reliant des appareils et en puisant les possibilit s de toute technologie disponible les Vasulka per oivent les d fis comme des moyens d identifier les l ments q
118. tney qui l instar de Woody ont d velopp et analys le vocabulaire de l abstraction En traduisant l articulation d un concept d abstraction ou de graphisme filmique sous la forme d une image programm e par ordinateur John Whitney avance que l incorporation d un tel composant technologique est possible au cin ma Ainsi bien que se distinguant structurellement de la technologie filmique l ordinateur peut tendre et r articuler les possibilit s d abstraction au cin ma D une perspective m diatique autant qu historique nous pouvons conclure que les premi res associations du film de la vid o des ordinateurs analogiques et autres outils programmables avec des instruments num riques dans la pratique des Vasulka ne constituaient pas une avanc e hors du m dium Au contraire il faut voir l exploitation de l ordinateur num rique pour r aliser des concepts base d algorithmes dans le cadre d exp riences audio visuelles comme une tape logique subs quente d exploration et de d veloppement d images abstraites multidirectionnelles et multidimensionnelles L utilisation d algorithmes dans les uvres des Vasulka poursuit l examen r flexif de la matrice d un m dium Le m dium r flexif Les uvres multim dias et performatives de J ud Yalkut et Nam J une Paik et leurs projets de collaboration Fi m Video Works 1966 1969 ainsi que Vdeo Film Concert 1966 1972 7 Yvonne Spielmann La vid o et l ordinateur L esth tique de Steina
119. tre de technologie nouvelle ce qualificatif entendu ici de fa on litt rale car la vid o engage une imagerie non photographique modulable Vid o exp rimentale Les approches exp rimentales en vid o portent g n ralement sur les aspects auto r flexifs du dispositif technique et s alignent vers l essor d un vocabulaire lectronique De telles pratiques m nent in vitablement l expansion du m dium dans des formes comme l installation s ouvrant ainsi une dimension sculpturale En examinant les pr mices de la vid o il est possible de d gager trois tendances majeures Un premier groupe les activistes vid o cherchait utiliser la technologie vid o pour cr er une t l vision radicalement alternative et d mocratique Un deuxi me groupe dans la sph re du Happening de Fluxus de l Intermedia de la performance et de l art v nement employait la vid o selon une approche conceptuelle tendant et transgressant l id e du cube blanc et mettant de l avant les exp riences perceptuelles Enfin un troisi me groupe de techniciens de l image s int ressait aux possibilit s technologiques du nouveau m dium dans une vis e esth tique Nam June Paik Gary Hill ainsi que Steina et Woody Vasulka sont les principaux repr sentants de cette derni re approche Leurs exp riences avec la vid o constituent les fondements de l laboration d un langage visuel abstrait car chacun exploite les moyens mis le
120. ues d une captation cam ra les modifier les combiner de fa on 2 Yvonne Spielmann La vid o et l ordinateur L esth tique de Steina et Woody Vasulka complexe les afficher ou les stocker Une cam ra de t l vision une table de montage pour pellicule de film un magn toscope ou tout autre appareil semblable conviennent l encodage des images en mouvement sous une forme acceptable pour l I P Un moniteur de t l viseur d code le signal et affiche ensuite les modifications op r es sur l image L instrument est programm pour acheminer l image par plusieurs modules de traitement puis vers le moniteur ou un magn toscope L mage Processor est un outil modulaire tirant parti la fois d enfichables et de fonctions programmables d clench es par tension d asservissement et pouvant tre multipli es Ces fonctions permettent de g n rer des effets en noir et blanc ainsi qu en couleurs des fondus encha n s l alternance de pistes vid o Elles font galement varier les valeurs de gris ajustent le transfert du courant lectrique en continu pour produire des effets de solarisation et diff rencient les nuances de gris dans le champ balay afin de contr ler chaque partie du champ Mis en commun ces effets tablissent la distinction entre l image comme unit et les formes en principe illimit es de l imagerie issue d appareils de g n ration d images Le fait que l image issue du m dium lectronique peut surgir en diff re
121. ui articulent la vid o II faut mentionner que ce travail n a aucun pr c dent car au d but des ann es 1970 le m dium mergeait peine et devait alors acqu rir une l gitimation m diatique sur le plan s miotique culturel et ventuellement une forme de sp cificit Dans sa phase d mergence la vid o constituait un m dium vide sur les plans technique et technologique que les Vasulka d siraient aborder en se distinguant des mod les filmiques et t l visuels Dans la foul e d un groupe d artistes d avant garde dont les approches modernistes s opposaient l esth tique de la repr sentation les Vasulka inscrivent leurs exp riences en vid o et avec l ordinateur au sein d un contexte culturel plus inclusif IIs s opposent ainsi l h g monie d un point de vue limit sur la culture d termin par le mod le de la camera obscura Ils cherchent plut t laisser de c t les modes dominants de 37 Yvonne Spielmann La vid o et l ordinateur L esth tique de Steina et Woody Vasulka repr sentation dans les m dias visuels pour r v ler un monde visuel parall le de beaut esth tique Woody r sume leur critique du principe unidimensionnel de visualisation du mod le de la camera obscura Cette tradition a fa onn notre perception visuelle non seulement par le truchement de la camera obscura car le cin ma et la t l vision l ont galement renforc e C est une dictature de l effet trou d pingle aus
122. ur disposition pour cr er un vocabulaire lectronique sp cifique la vid o comme m dium Le travail de ce groupe d artistes en particulier sugg re une d finition culturelle de la vid o car l mergence du nouveau m dium est entendue chez eux comme la conjugaison dialogique des champs esth tiques et technologiques Les deux champs sont galement li s des m dias plus anciens et contemporains qui forment un environnement contextuel propice la construction d un nouveau syst me m diatique o la sp cificit de la vid o peut tre explor e de fa on fertile Les exp riences men es avec des techniques de g n ration d image sont donc consid r es comme des d bouch s en vue de constituer un nouveau langage visuel partir des formes propres ce m dium Les vis es du travail des Vasulka de Paik et de Hill se manifestent sous forme d exp riences analytiques align es vers la constitution d un vocabulaire lectronique Par exemple Y Yvonne Spielmann La vid o et l ordinateur L esth tique de Steina et Woody Vasulka Paik dans son 9 23 69 Experiment with David Atwood 1969 utilise le Paik Abe Synthesizer de la cha ne t l visuelle WGBH TV pour retrancher du contexte de diffusion puis compiler et enfin recombiner l imagerie t l visuelle Dans ses manipulations lectromagn tiques de signaux t l visuels et lectroniques Paik avec une approche inspir e de Fluxus r v le son int r t pour la distorsion
123. usieurs types de c bles et un panneau de branchement Les r sultats des calculs informatiques peuvent s afficher graphiquement en temps r el sur un oscilloscope ou un traceur commandes num riques Ils sont galement convertibles en code binaire pour le stockage en vue d un traitement par ordinateur num rique ou par syst me hybride Les r sultats sont galement employ s dans le but de r gler directement des proc d s physiques Analog computers in Computer Museum Amsterdam University of Netherlands 2003 http www science uva nl faculteit museum AnalogComputers html Sandin Dan Image processor in Morton Phil Sandin Dan Wiseman J im n consecration of new space a color video process 126 73 c 1973 Notes de programme n p la fondation Daniel Langlois Fonds Steina et Woody Vasulka VAS B41 C6 John Minkowsky fournit une description d taill e de l outil Le Scan Processor affiche une image vid o issue d une cam ra sur un petit moniteur fix sa console Ce dispositif est construit dans l objectif de restructurer la trame t l visuelle ou les 525 lignes de balayage qui forment l cran Cette restructuration ou manipulation de la trame est r alis e gr ce un proc d de d viation de la modulation Dans un t l viseur normal le circuit de d viation r gule des lectroaimants dont la fonction est de guider le mouvement d un faisceau d lectrons pour cr er un motif constant de ba

Yvonne Spielmann - La fondation Daniel Langlois

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