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Régime juridique du livre : de l`imprimé au numérique

1. Le livre Celui que l on lit au coin du feu en hiver Celui qui nous fait passer le temps dans le TGV nous amenant en vacances Celui dans lequel on puise les connaissances qui nous accompagnent dans notre parcours professionnel Celui qui nous guide dans nos voyages Celui qui rassemble des photos pour nous merveiller Ce livre donc que nous avons toujours connu sous une seule et unique forme un ensemble de feuilles imprim es et reli es le voici qui prend une apparence dans l air du temps le num rique D autres m dias l avaient pr c d dans cette volution En effet le monde de la musique o les supports n ont cess de changer au fil du temps passant du rouleau de cire au disque vinyle puis la cassette et au disque compact en est maintenant au MP3 depuis quelques ann es et l offre l gale sur Internet commence tre de plus en plus d velopp e et attractive Nous n en sommes pas l avec le livre Loin s en faut Si le livre num rique existe depuis plus de dix ans le march ne commence r ellement se d velopper que depuis environ 4 ans Comme le dit si bien Fran oise Benhamou la phase actuelle est celle de l exp rimentation et de l investissement dans l incertain D ailleurs il n existe pas encore de format normalis m me si un certain nombre d intervenants recommandent le format compress epub ouvert et interop rable contenant l uvre elle m me ainsi que les m tadonn es la con
2. Nathalie BORG Le Digital Object Identifier DOI L identificateur d objets num riques initialement mis en place par l Association of American Publishers est actuellement g r par la Fondation Internationale DOI organisme non lucratif L identifiant d objet num rique DOT est la fois un m canisme de nommage des ressources et un protocole de r solution des identifiants en adresses plus concr tes Il permet d laborer un identifiant partir d une adresse URL ou d autres m tadonn es associ es une page num rique et il garantit l interop rabilit de ce syst me d identification Certes un faisceau d indices porte croire que le DOI est uniquement destin s des ressources scientifiques Il a t mis en place par les diteurs scientifiques l agence DOI est rattach l institut de l information scientifique et technique INIST du CNRS et le DOI fait r f rence dans l dition scientifique commerciale Mais en r alit le DOI a pour fonction d attribuer des adresses permanentes tous les articles de nature num rique figurant sur Internet texte son livre photo logiciel etc Le DOI est la fois tr s li et pourtant tr s loign de la norme ISBN Il en est tr s proche notamment en ce qu une partie pr fixe de son code attribu par une agence d enregistrement du DOI permet le r f rencement de l diteur tout comme l ISBN Mais cela va m me plus l
3. Nathalie BORG et de consultation des informations collect es changeront ils la donne Cela irait en tous cas dans le sens de la pr conisation de Christine Albanel qui met en avant l importance de la mise en place d un d p t l gal de la version num rique du livre papier ou du livre num rique s il n existe que dans ce format Section 2 L identifiant personnel du livre Tous les num ros d identification que nous tudieront ISBN DOI ISTC sont des normes ISO c est dire des r f rentiels d application volontaire En elle m me une telle norme n est jamais d application obligatoire Elle ne peut acqu rir une force contraignante que lorsque les pouvoirs publics lont express ment pr vu dans un texte r glementaire qui en fait le moyen unique de satisfaire aux exigences qu il nonce Un tel texte est possible si des raisons d ordre public de s curit publique de protection de la sant et de la vie des personnes et des animaux ou de pr servation des v g taux de protection des tr sors nationaux ayant une valeur artistique historique ou arch ologique ou des exigences imp ratives tenant l efficacit des contr les fiscaux la loyaut des transactions commerciales et la d fense du consommateur rendent une telle mesure n cessaire En France c est le num ro ISBN qui identifie personnellement un livre Cette identification concerne aussi bien l imprim que le num riq
4. 45 Copyright Nathalie BORG le livre num rique n est pas le texte seul de l uvre tel que con u par l auteur L informatique ditoriale structure le texte via le balisage XML une fois pour toutes Les balises structurent le texte dans le temps quel que soit le support sur lequel il est lu et quel que soit le support qui le diffuse t l phone ordinateur tablette papier Le m me texte se recompose la vol e en corps vari s et en fonction des contraintes que lui impose le support auquel il s agr ge N anmoins peut on consid rer que le livre au format num rique est une uvre seconde et originale L article L 112 3 du code de propri t intellectuelle accorde aux auteurs d adaptations des uvres de l esprit la protection institu e par le code Or l adaptateur qui est la personne charg e de concevoir le passage de l uvre originaire vers un nouveau genre r alise un travail qui r pond certes des contraintes techniques mais exige aussi un apport personnel Doit on en d duire qu a contrario lorsqu il n y a pas un apport personnel il n y a pas adaptation ou bien l absence d apport personnel fait elle uniquement perdre la qualit d auteur sans influer sur la qualification de l uvre Au regard de la jurisprudence il semblerait que la premi re r ponse soit la bonne La cour d appel de Versailles a ainsi consid r que l adaptation se d finit comme une uvre originale la fois pour l expr
5. cette r mun ration est galement due aux auteurs et aux diteurs des uvres fix es sur tout autre support au titre de leur reproduction r alis e sur un support d enregistrement num rique Auteurs et diteurs de livres num rique pourront donc b n ficier parts gales de cette r mun ration vers e par le fabriquant ou l importateur de supports d enregistrement 212 Lamy droit des m dias et de la communication novembre 2001 213 TGI Paris 3 me chambre 2 me section 9 juillet 2010 David F Inist Diffusion CFC 214 Article L 122 10 du code de propri t intellectuelle 215 Lamy droit des m dias et de la communication novembre 2001 Andr Lucas et Henri Jacques Lucas Trait de la propri t litt raire et artistique 3e dition dition Litec 2006 216 Article L 122 5 2 et L 211 3 2 du code de la propri t intellectuelle 217 Article L 311 1 2 du code de la propri t intellectuelle 218 Article L 311 7 du code de la propri t intellectuelle 56 Copyright Nathalie BORG utilisables pour la reproduction usage priv d uvres Le montant de la r mun ration sera fonction du type de support et de la dur e d enregistrement qu il permet 219 Article L 311 4 du code de la propri t intellectuelle 57 Copyright Nathalie BORG BIBLIOGRAPHIE SITES INTERNET http www livreshebdo fr http www supportsfoad com http www numerama com htt
6. Colombet Cour de cassation chambre commerciale 6 mai 2008 n de pourvoi 07 16381 Publi au bulletin 2008 IV N 97 CJCE 10 janvier 1985 Leclerc c Au Bl Vert aff 229 83 Rec p 1 60 Copyright Nathalie BORG Cour de cassation ch soc 26 mai 2010 n de pourvoi 08 43105 non publi au bulletin Cour de cassation 2e civ 18 f vrier 2010 n de pourvoi 09 13572 non publi au bulletin Cour de cassation 2e civ 17 d cembre 2009 n de pourvoi 09 10466 non publi au bulletin Cour de cassation l re civ 3 avril 2001 publi au bulletin n de pourvoi 98 17034 Cour d appel de Paris 22 juillet 1981 D 1983 somm p 94 obs Colombet CA Versailles ch civ r unies 19 d cembre 1994 RIDA avril 1995 P 389 Cour de cassation l re Civ 29 janvier 2002 France 2 c EMI Records Ltd UK n de pourvoi 00 10788 publi au bulletin REVUES Mustapha Mekki Le formalisme lectronique la neutralit technique n emporte pas neutralit axiologique Revue des contrats 01 juillet 2007 p 681 V ronique Parisot Chronique juridique le contrat d dition num rique Petites affiches 10 avril 1998 n 43 P 13 Daniel Becourt La terminologie de la communication Petites affiches 20 octobre 1997 n 126 P 11 Patrick Tafforeau l Internet et le droit d auteur Gazette du Palais 03 novembre 2007 n 307 P 7 Daniel B court R flexions sur le contrat d dition
7. Nathalie BORG son tendue et sa destination quant au lieu et quant la dur e Concernant la dur e il peut actuellement tre consid r qu au vu de l volution rapide du march du livre num rique ainsi que de l objet lui m me la dur e actuellement pr vue correspondant toute la dur e des droits d auteur est trop longue Concernant le lieu un site internet peut tre acc d de n importe o dans le monde il faudra donc pr voir une tendue territoriale la plus large possible afin de ne pas avoir refuser l achat une personne ne ressortissant pas de l un des territoires list s dans le contrat de cession de droits Concernant les autres mentions bien que le domaine d exploitation soit le m me pour l imprim et le num rique A les droits c d s quant eux seront n cessairement plus tendus pour une utilisation unique B A Un domaine d exploitation principal identique pour l imprim et le num rique D P ID que p p q Le domaine d exploitation mentionn l article L 131 3 du Code de propri t intellectuelle correspond la destination des droits c d s qui est elle m me la finalit laquelle l auteur consent En effet pour Desbois la notion de destination couvre l usage que feront les acqu reurs des volumes ou des disques dit s L autorisation donn e par l auteur ne vaut que dans ces limites La construction s autorise de la conception synth tique des droits patrimoniau
8. e ne re oit pas d ISBN En revanche il est consid r que si l impression n est pas personnalis e mais est diff rente des pr c dents formats il faudra un num ro ISBN diff rent Pourtant si cette impression repr sente moins de 100 exemplaires elle n entre pas dans le champ d application obligatoire de l ISBN De plus rappelons que si l ISBN identifie non seulement le produit lui m me mais aussi l diteur il ne doit en revanche pas tre utilis pour identifier un distributeur ou un grossiste proposant le produit Le libraire se livrant une impression du livre ne b n ficie donc pas d un segment ISBN l identifiant et on peut se demander ce qu il adviendrait de ce segment vacant moins de consid rer qu il ne corresponde celui de l diteur puisque les droits n ont pas chang de main Bref nous voici avec un num ro d identification qui n est pas obligatoire pour le livre num rique et qui tait pr vu son origine pour le livre imprim Dans ce contexte il ne serait il pas souhaitable d envisager un autre type d identification II Des num ros d identification alternatifs pour les livres num riques 111 http www a fnil org default asp Info 2 112 E books and ISBNSs a position paper and action points from the International ISBN Agency f vrier 2010 113 Foire aux questions du manuel d utilisation de l ISBN 2005 114 Art 6 3 du Manuel d utilisation de l ISBN 2005 32 Copyright
9. envisager le r f rencement Avant la diffusion sur le r seau du fichier num rique il convient d ajouter des m tadonn es au texte m me de l uvre Ces m tadonn es sont les l ments mots cl s tags qui vont permettre d identifier l uvre sur le r seau Elles doivent tre choisies soigneusement car ce sont elles qui organisent les directions prendre pour arriver jusqu au texte Pourtant ce choix est parfois laiss la discr tion du distributeur or laisser au distributeur num rique l enti re ma trise de ces m tadonn es revient lui remettre le levier principal de la politique de diffusion En effet les m tadonn es jouent un r le essentiel dans la ma trise des outils de promotion des ouvrages dans l univers num rique en permettant au livre d tre rep r soit par des lecteurs au sein de r seaux sociaux soit par des moteurs de recherche soit sur des blogs Elles conditionnent par l m me la visibilit et donc l existence du livre mais aussi de son diteur et de son auteur dans lunivers num rique Il semblerait alors opportun d int grer dans le contrat d dition une obligation de r f rencement la charge de l diteur car ce r f rencement permettra la bonne exploitation de l uvre Hors contrat d dition il conviendrait de normaliser les m tadonn es d exploitation titre auteur diteur prix disponibilit de l ensemble des livres num riques publi
10. lectronique est la version lectronique et interactive d un ouvrage imprim int grant des hyperliens et des donn es multim dias qui est disponible sur CD ROM ou accessible par Internet Mais cette d finition exclut alors des livres qui sont pourtant lectroniques comme le livre publi exclusivement au format num rique sans publication imprim e pr alable ou le livre num rique homoth tique sans hyperlien ou donn es multim dias Nous ne pouvons donc pas retenir cette proposition La biblioth que nationale fran aise BNF consid re quant elle que l ebook est un fichier qui pr sente les caract ristiques classiques d une monographie d finie par le dictionnaire Larousse comme une Etude d taill e sur un point sp cial d histoire de science sur une personne sa vie etc A ce stade des r flexions il pourrait aussi tre envisag de proc der la qualification de livre num rique en fonction du format du fichier Ainsi si lors de la guerre des formats le epub venait remporter la victoire tout fichier de ce format pourrait tre qualifi de livre num rique Ces tentatives de d finition sont louables mais de mon point de vue chacune pr sente des lacunes plus ou moins importantes Je ne ferais pas de contre proposition mais me contenterait d orienter votre attention sur d autres d finitions qui ne cherchent pas qualifier le seul livre num rique mais qui tentent plut t de rassembler n
11. num rique tr s sup rieure celle du livre physique alors m me que le consommateur s attend payer moins cher le livre num rique Il faut se rendre l vidence nous sommes face un diff rentiel de 14 points de TVA ce qui est un handicap majeur pour vendre des livres num riques un prix attractif Or la lumi re des premi res exp riences Gallica march am ricain il appara t clairement que le public s attend r gler pour les contenus num riques un prix inf rieur de 15 et 30 par rapport au livre papier 28 Remis le 15 avril 2010 au premier ministre Fran ois Fillon 29 Rapport d information d pos en application de l article 145 du r glement par la commission des affaires culturelles familiales et sociales sur la politique du livre enregistr la pr sidence de l assembl e nationale le 7 juillet 2008 30 http www culture gouv fr culture actualites politique tva disques Argumentaires 12 03 pdf 31 Fran ois Rouet TVA et politique du livre impacts et enjeux Editions du Conseil de l Europe septembre 1998 32 Rapport cr ation et Internet Patrick ZELNIK Jacques TOUBON et Guillaume CERUTTI Janvier 2010 33 Rapport pour un livre num rique cr ateur de valeurs remis le 15 avril 2010 au premier ministre Fran ois Fillon par Christine Albanel 34 Rapport sur le livre num rique remis par Bruno Patino Christine Albanel le 30 juin 2008 14 Copyright Nathalie BORG 2
12. re inali nable du droit moral laisse toutefois aux parties un contrat d dition la facult de d terminer les conditions dans lesquelles il peut tre exerc par l auteur D A c t de cette facult se trouve l obligation de faire appara tre dans le contrat la possibilit d inclure des DRM dans le livre num rique ID Encadrement des modifications de l uvre Les droits de modification et d adaptation doivent tre c d s l diteur mais il ne faut pas que cela le soit sans garde fou 173 Rapport de Constance Krebs sur les enjeux du num rique 19 octobre 2009 174 Lamy droit des m dias et de la communication juin 2000 175 CA Versailles ch civ r unies 19 d cembre 1994 RIDA avril 1995 P 389 176 http blog slate fr des bulles carrees 2010 03 29 2010 ne sera pas lannee de la bd numerique 177 Rapport sur le livre num rique remis par Bruno Patino Christine Albanel le 30 juin 2008 46 Copyright Nathalie BORG D ailleurs la jurisprudence consid re que l inali nabilit du droit au respect de l uvre principe d ordre public s oppose ce que l auteur abandonne au cessionnaire de fa on pr alable et g n rale l appr ciation exclusive des utilisation diffusion adaptation retrait adjonction et changement auxquels il plairait ce dernier de proc der Il est int ressant de se pencher sur le cas des bandes dessin es car la conception de l uvre peut
13. ricain b n ficie de l offre Kindle d Amazon qui permet d acc der en permanence par ligne t l phonique au catalogue num rique d Amazon L utilisateur t l charge les ouvrages qu il souhaite sur son lecteur et certains contenus notamment de presse sont galement t l charg s et mis jour automatiquement et une copie de chaque ouvrage t l charg est en outre sauvegard e en ligne dans la biblioth que personnelle qui lui est d di e Le lecteur peut galement choisir de retirer un ouvrage achet de son Kindle et le stocker dans sa biblioth que en ligne Amazon pr sente ce service comme une tag re dans votre grenier m me si vous ne la voyez pas vos livres sont l Forc ment une belle offre comme cela a aide mais tout n est pas rose dans le petit monde d Amazon En juillet 2009 Amazon avait effac distance plusieurs ouvrages t l charg s l galement par ses clients sur leur livre lectronique Kindle sans les informer mais en remboursant les infortun s acheteurs L ironie tant que parmi ces ouvrages se trouvaient deux uvres majeures de George Orwell La ferme des animaux et 1984 d non ant un syst me totalitaire contr lant l information Certes Amazon s tait aper u qu il ne d tenait pas les droits pour vendre ces uvres et il se devait de r agir Mais imaginez que votre libraire d barque chez vous sans crier gare fouille dans votre biblioth que pour y prendre l un de vos ouvra
14. rique devra donc baser la r mun ration proportionnelle de ses auteurs sur le prix de vente Mais comment faire lorsqu il n y a pas de prix de vente En effet DailyLit propose des livres sponsoris s Chaque envoi contient le logo de la marque sponsor permettant ainsi de pr server la gratuit du service pour l utilisateur Dans un tel mod le conomique si on consid re que les recettes d exploitation correspondent au montant vers par le sponsor on pourrait appliquer une r mun ration proportionnelle N anmoins ce ne serait pas conforme la jurisprudence constante qui impose de calculer la r mun ration proportionnelle sur le prix public hors taxe puisque les sommes vers es par le sponsor ne sont pas des sommes pay es par le public Il existe d autres mod les conomiques auxquels la jurisprudence pourra en revanche s appliquer sans difficult Ainsi la librairie en ligne Izneo sp cialis e dans la bande dessin e propose t elle d ores et d j plusieurs offres l internaute la lecture en ligne des albums pour une dur e de 10 jours une sorte de VOD transpos e au livre l acc s d finitif l album vente mais d un acc s en ligne au livre car il n y a pas t l chargement Il y a bien un prix pour une uvre d termin e l auteur pourra donc b n ficier d une r mun ration proportionnelle 192 Article L 131 4 du code de la propri t intellectuelle 193 CA Paris 7 juillet 1992 Cass Civ l re 9
15. rique est de m me nature N est ce pas suffisant pour en conclure qu il conviendrait d tendre le b n fice de la loi de 1981 au livre num rique Quelle que soit la r ponse cette question notons que l diteur n est pas d pourvu puisqu il pourrait recourir au contrat de mandat dans lequel il fixera le prix du livre Il semblerait qu un projet de loi sur le livre num rique et le prix unique doive tre pr sent n anmoins il tait pr vu pour juin 20107 or rien n a paru ce jour Si un texte tait adopt calqu sur la loi LANG il confierait alors seulement l diteur la d termination du niveau de prix qu il souhaite voir appliquer puisque la loi sur le prix unique ne recense pas les diff rents modes de commercialisation du livre papier mais laisse le soin l diteur d en d terminer le prix ce qui ne sera donc pas contradictoire avec l apparition de nouveaux mode de commercialisation t l chargement la page au chapitre location pour une dur e limit e consultation en ligne offre en bouquet Une fois encore nous restons donc dans l expectative par Christine Albanel 72 http www actualitte com actualite 18735 prix unique livre numerique legislation htm et http www actualitte com dossiers 980 numerique livre culture nicolas georges htm 24 Copyright Nathalie BORG Chapitre 2 Obligations quant au d p t l gal et l identifiant personnel du livre Section 1 Le d p t l gal
16. termin que le seul financement n tait pas suffisant pour conf rer la qualit de producteur qu il tait n cessaire qu il ait galement eu un r le d impulsion de direction et de coordination Dans sa note sous cet arr t le professeur Colombet crit Le financement en effet qui est essentiel dans la production n est pas la condition premi re expos e par la loi tre producteur c est tout d abord avoir pris une initiative celle de faire r aliser l uvre le r le d impulsion est indispensable et faute de l avoir tenu le seul fait d apporter les sommes d argent n cessaires ne conf re pas la qualit de producteur ce r le d impulsion doit ensuite tre compl t par une prise de responsabilit dans la r alisation D un autre c t cette notion d initiative active ne concerne que la production audiovisuelle En effet les producteurs de vid ogrammes ou de phonogrammes ont la responsabilit et l initiative de la fixation celle ci portant n cessairement sur des cr ations ou des oeuvres d j r alis es L diteur se rapprocherait donc d un producteur de vid ogrammes ou de phonogrammes Le code de la propri t intellectuelle ne pr voyant que quatre types de contrat de production 156 Rapport de la commission de r flexion sur le livre num rique mai 1999 157 158 Css le civ 3 avril 2001 publi au bulletin n de pourvoi 98 17034 159 Asim Singh Jean Michel Iscovicui Un poi
17. tre compl tement chamboul e lorsqu elle est adapt e un support num rique Des cases qui taient plus grandes que d autres proc d de base de la narration de bande dessin e peuvent se retrouver uniformis es pour correspondre au nouveau format et faire perdre ainsi la puissance vocatrice de l uvre originale Il convient donc de pr voir dans le contrat une validation de la version num rique de l uvre avant qu elle ne soit propos e au public Cette validation pourrait intervenir de la m me mani re que pour l uvre l imprim e par le biais d un bon tirer En effet une jurisprudence constante et ancienne consid re que l diteur publiant sans avoir obtenu le Bon tirer sign par l auteur porte une grave atteinte au droit moral de l auteur Il est une autre atteinte au droit moral qu il sera plus complexe d encadrer c est celle ayant trait au voisinage sur les crans de l uvre avec d ventuelles publicit s car les mod les conomiques cr s pour l Internet reposent tr s souvent sur la publicit Si ce n est pas l diteur mais le distributeur ou encore le revendeur final qui met en place la repr sentation finale de l uvre le contrat d dition sign entre l auteur et l diteur ne pourra pas contraindre le diffuseur quant aux publicit s jouxtant l uvre Il est en revanche tout fait possible d envisager une clause dans le contrat d
18. Gazette du Palais 12 ao t 2000 n 225 P3 Beno t De Roquefeuil Benjamin Amaudric Du Chaffaut Remous juridiques autours de l dition num rique Gazette du Palais 17 juillet 2001 n 198 P 7 J r me PASSA Petites affiches 6 d cembre 2007 Petites affiches 10 janvier 2001 n 7 P 6 Asim Singh Jean Michel Iscovicui Un point sur la qualit de producteur de l oeuvre audiovisuelle Gazette du Palais 22 f vrier 2005 n 53 P 2 Daniel BECOURT La trilogie Auteur oeuvre public Petites affiches 13 d cembre 1993 n 149 Daniel B court La trilogie Auteur oeuvre public Petites affiches 13 d cembre 1993 n 149 Divers P tition lanc e le 27 novembre 2009 en faveur d une TVA taux r duit sur le livre num rique D claration des biblioth caires nationaux europ ens pour le d veloppement et la cr ation des m canismes de d p t volontaire des publications lectroniques septembre 2005 Dossier de presse INA BNF sur le d p t l gal de la toile 14 12 2005 Manuel d utilisation de l ISBN 2005 61 Copyright Nathalie BORG e E Books and ISBNs a position paper and action points from the International ISBN Agency f vrier 2010 e Foire aux questions du manuel d utilisation de l ISBN 2005 e P tition appel pour le num rique Pr cisions e Argumentaire du Gouvernement Fran ais du 5 d cembre 2003 pour l inscription des disques et cassettes
19. Le d p t l gal qui consiste en la collecte et la conservation de documents a t cr pour le livre en 1537 par le roi Fran ois ler Son objectif est de pr server et de donner acc s sur le long terme l h ritage culturel national que le pays produit et diffuse dans diff rents formats et dans diff rentes ditions Mais il ne s agit pas uniquement de culture il s agit galement de collecter le t moignage d une poque Dans ce but le livre n est donc pas le seul document soumis au d p t l gal Au fur et mesure que la soci t et les techniques ont volu l obligation du d p t l gal a t tendue aux photographies en 1925 aux phonogrammes en 1938 aux vid ogrammes et documents multim dias en 1975 aux documents cin matographiques en 1977 aux documents audiovisuels de la radio et de la t l vision en 1992 et pour finir Internet en 2006 Mais dans quelle cat gorie se situe le livre num rique 1 et cette cat gorie influe t elle sur le r gime lui m me II I Plusieurs qualifications possibles du livre num rique au sens du d p t l gal D s lors que les documents list s ci dessus sont mis la disposition du public ce qui s entend de toute communication diffusion ou repr sentation quels qu en soient le proc d et le public destinataire d s lors que ce dernier exc de le cercle de famille ils sont soumis un d p t obligatoire d nomm d p t l gal Contraire
20. aller en ce sens En effet dans cet arr t la Cour a consid r que la livraison n tait pas un service valeur marchande Une prime suppose pour la Cour un service avec une valeur marchande que le consommateur pourrait souhaiter acqu rir ind pendamment du produit qu il ach te Ce qui n est pas le cas de la livraison obligatoire pour un site de commerce lectronique Le t l chargement de livre num rique pourrait s assimiler la livraison d un livre et en vertu de cette jurisprudence ce ne serait pas une prestation de service puisque le consommateur souhaite acqu rir l uvre et le t l chargement ne serait pas un service qu il pourrait souhaiter acqu rir ind pendamment du livre qu il ach te En revanche si le livre num rique n est pas t l charg mais que c est un acc s en ligne l uvre qui est vendu dans ce cas cet acc s serait une prestation de service valeur marchande B Une exception la libre fixation des prix qui justifie une interpr tation restrictive 1 Une exception conforme au Trait de Rome La r gle du prix unique d termin par l diteur ou l importateur est conforme au trait de Rome qui pr ne pourtant la libre concurrence La Cour de justice des communaut s europ ennes l a reconnu dans une d cision du 10 janvier 1985 Le Parlement le confirme puisque dans sa r solution du 16 d cembre 1999 il convie la Commission identifier et maintenir en l tat des mesures nationale
21. au d p t l gal doivent figurer la mention du num ro international normalis du livre et celui des publications en s rie On peut donc en tirer plusieurs conclusions 101 Rapport pour un livre num rique cr ateur de valeurs remis le 15 avril 2010 au premier ministre Fran ois Fillon par Christine Albanel 102 http portailgroupe afnor fr v3 espace_information normesreglementation normeobligatoire htm 103 Article 12 du d cret n 84 74 du 26 janvier 1984 modifi par le d cret n 91 283 du 19 mars 1991 104 Manuel d utilisation de l ISBN 2005 105 http www afnil org default asp Info 2 106 Manuel d utilisation de l ISBN 2005 30 Copyright Nathalie BORG Tout d abord la norme ISBN est obligatoire Cela implique que l diteur doit num roter tous ses ouvrages et publier les ISBN correspondants dans son catalogue N anmoins le texte n indique aucune sanction en cas de non respect de cette obligation Quant au manuel d utilisation de l ISBN il ne pr voit dans son article 10 qu une action de sensibilisation aupr s des diteurs L agence de groupe concern e doit contacter les diteurs ne participant pas au syst me ISBN et les informer de l importance et de l int r t de l attribution d un num ro ISBN aux publications concern es par cette num rotation Mais cette obligation ne concerne que les livres au sens de documents imprim s Elle ne concerne pas les signes signaux
22. centaines de livres achetes legalement MAJ html http www zdnet fr actualites kindle amazon ecope d un proces pour avoir efface des livres a distance 39703585 htm 6 Copyright Nathalie BORG Mais en l absence d autre mode de mat rialisation de l uvre le livre a fait sa loi Tout un r gime juridique s est construit autour du livre imprim Certes les droits de l auteur sur son uvre restent inchang s mais il n en est pas de m me de l exploitation de ces droits Et maintenant qu un nouveau mode de diffusion est en train de se d velopper c est branle bas le combat dans le monde de l dition car il s agit de savoir que faire de cet objet non identifi qu est le livre num rique Et tout d abord il convient de savoir ce qu est un livre num rique La difficult est d arriver une d finition suffisamment large pour englober des formes de livres num riques ce jour encore inconnues tout en formalisant une fronti re avec des uvres proches telles que la vid o la musique les blogs les bases de donn es les contenus volutifs et participatifs De nombreuses d finitions ont t propos es Pour l ducation nationale le livre lectronique est un Support lectronique en forme de tablette comportant une m moire vive et permettant la lecture d un texte sur cran Pour elle ce n est donc qu un contenant ce qui est assez r ducteur Pour l office qu b cois de la langue fran aise le livre
23. colt es que les m tadonn es ou des livres gratuits au format PDF Ainsi non seulement le livre num rique ne fait pas l objet d une d marche active mais encore il risque fortement d chapper au d p t l gal sans que cela implique le paiement d une amende Nous sommes donc en pr sence d un r gime finalement bien diff rent entre imprim et num rique Peut tre les d crets en Conseil d tat annonc s par les articles L 132 1 du code du patrimoine quant au moyen de satisfaire au d p t l gal et L 132 2 1 du m me code quant aux conditions de s lection 93 Art L 133 1 code du patrimoine 94 Art L 132 1 code du patrimoine 95 http www bnffr fr professionnels depot_legal a dl livres mod html 96 Sites Internet en fr et sites web en com org net etc dit s par des personnes physiques ou morales domicili es en France 97 Art L 132 2 1 du code du patrimoine 98 Dossier de presse INA BNF sur le d p t l gal de la toile 14 12 2005 99 Le circuit des d p ts implique les tapes suivantes d cision de d p t contact avec le producteur instruction technique choix d un dispositif et d une p riodicit de collecte transfert des contenus validation archivage signalement mise disposition du public et suivi r gulier avec le producteur jusqu extinction du site 100 Entretien personnel Gildas ILLIEN Chef du service D p t l gal num rique BNF 29 Copyright
24. d exemplaires t l charg s 200 Rapport sur le livre num rique remis par Bruno Patino Christine Albanel le 30 juin 2008 52 Copyright Nathalie BORG Mais les r mun rations pour vente ou abonnement seront elles les seules per ues par l auteur ou b n ficiera t il galement des syst mes r mun ration par gestion collective Section 2 R mun ration par gestion collective obligatoire L article L 111 1 du Code de la propri t intellectuelle attribue l auteur du seul fait de sa qualit de cr ateur de l uvre un droit de propri t incorporelle exclusif et opposable tous Par droit exclusif est vis tout droit d autoriser ou d interdire l utilisation d une uvre d un phonogramme ou d un vid ogramme Ces droits sont exerc s individuellement ou collectivement Dans certains cas s agissant d utilisations de masse qu on ne peut interdire la loi d livre elle m me l autorisation sous forme de licence l gale Il en est notamment ainsi pour le pr t public du livre I et pour certaines copies priv es II Mais toutes les uvres ne sont pas automatiquement concern es par ces licences l gales et les r mun rations qui en d coulent I Le livre num rique et le syst me du pr t public Les auteurs concern s par le pr t public se retrouvent dans l impossibilit d interdire le pr t de leur uvre par les biblioth ques mais se voient indemnis s par u
25. de propri t intellectuelle Dans le doute il serait prudent de pr voir une clause pr voyant la cession du droit de traduction afin de respecter l article L 122 4 du code de propri t intellectuelle mais galement l article 8 de la Convention de Berne qui pr voit que les auteurs d uvres litt raires et artistiques jouissent pendant toute la dur e de leurs droits sur l uvre originale du droit exclusif de faire ou d autoriser la traduction de leurs uvres 2 Le livre num rique une adaptation Le livre num rique pourrait tre consid r comme une adaptation celle ci tant d finie par le dictionnaire Larousse comme l action d ajuster une chose une autre ou de transposer une uvre pour qu elle convienne un autre public une autre technique L uvre tant transpos e une autre technique le num rique et un autre public les internautes on pourrait consid rer qu il y a adaptation Selon Pierre Yves Gautier adapter c est faire usage d une uvre premi re afin d en tirer une seconde Certes un texte reste un texte qu il soit imprim ou num rique mais le fichier qu est 169 P tition appel pour le num rique 170 Petites affiches 10 avril 1998 n 43 P 13 171 Claude Colombet propri t litt raire et artistique et droits voisins Pr cis Dalloz 9e dition 1999 172 Pierre Yves Gautier Propri t litt raire et artistique PUF 5e dition 1991
26. du ministre de la culture et de la communication portant sur le livre num rique 58 Avis de l autorit de la concurrence n 09 A 56 du 18 d cembre 2009 relatif une demande d avis du ministre de la culture et de la communication portant sur le livre num rique 59 Mathieu Perona et J r me Pouyet Le prix unique du livre l heure du num rique Editions rue d ULM 2010 21 Copyright Nathalie BORG B Le maintien d un r seau d centralis tr s dense de distribution notamment dans les zones d favoris es L autorit de la concurrence consid re que ce deuxi me objectif qui vise la pr servation de la densit du r seau constitu par les librairies physiques ne peut tre recherch en tant que tel l re num rique dans la mesure o les contenus ont vocation tre vendus en ligne Il peut certes exister un risque de cannibalisation de la vente de livres papier en librairie par la vente en ligne de livres num riques mais il n est pas certain compte tenu des inconnues sur les usages que le prix soit un facteur d terminant d arbitrage entre les deux En effet les notions de d centralisation et de zones d favoris es n ont de signification que dans un univers mat riel dans l univers num rique il ne peut pas en tre question C est du moins ce que l on pourrait penser au premier abord En r alit la notion de r seau d centralis se rapproche galement de l id e de vendeurs de pr
27. en pr sence d un principe g n ral 47 Cour de cassation chambre commerciale 6 mai 2008 n de pourvoi 07 16381 Publi au bulletin 2008 IV N 97 48 Rapport d information d pos en application de l article 145 du r glement par la commission des affaires culturelles familiales et sociales sur la politique du livre enregistr la pr sidence de l assembl e nationale le 7 juillet 2008 49 CJCE 10 janvier 1985 Leclerc c Au Bl Vert aff 229 83 Rec p 1 50 Contenant des recommandations la Commission en vue de l laboration d une directive du Parlement europ en et du Conseil de l Union europ enne relative un syst me de prix impos s pour les livres 19 Copyright Nathalie BORG de libert des prix et de la concurrence mais l article L 420 4 I 1 du code du commerce permet d y d roger par texte l gislatif ou r glementaire La r gle du prix unique d termin par l diteur ou l importateur exception au principe de libre fixation des prix tant instaur e par une loi elle est donc conforme aux stipulations du code du commerce 3 Une exception interpr t e strictement Il est un principe universel toutes les branches du droit droit social droit public etc les exceptions sont d interpr tation stricte De son c t l article 111 4 du code p nal nonce que la loi p nale est d interpr tation stricte L article 10bis de la loi LANG pr cise qu un d cret en Conseil d
28. et manager de presse dans son rapport du 30 juin 2008 soulignait que la ma trise des prix de vente par les diteurs est d terminante pour maintenir la diversit de l offre de contenus num riques et partant la diversit de la cr ation Le rapport ZELNIK reprend le m me cr neau en indiquant que le syst me du prix unique permet d viter que le prix soit fix par des soci t s dont le livre n est pas le m tier principal et pour pr server la diversit de l offre manant des diteurs et des libraires L Autorit de la concurrence suit le mouvement en consid rant que le troisi me objectif nonc par Jack Lang qui tait de favoriser la pr servation de la diversit de l offre des uvres propos es aux lecteurs en se fondant sur un syst me de p r quation entre les diff rents titres pour les diteurs para t pouvoir tre recherch Cette p r quation est l quilibre global o les gains tir s des meilleures ventes financent les titres de qualit dont la rentabilit n est pas imm diate Il s agit de trouver l quilibre entre des livres rotation rapide best sellers et des livres rotation lente qui ont besoin de temps pour trouver leur public Ainsi 83 des titres vendus en librairie sont des titres publi s depuis plus d un an et 40 sont des titres de plus de cinq ans Cette p r quation est rendue possible en majeure partie par le prix unique Sans p r quation e
29. grand pas ne va pas aussi loin qu on pourrait le souhaiter Tout d abord le rescrit pr cise que lorsque les contenus b n ficient de fonctions inexistantes dans les ditions papiers moteur de recherche mise jour par Internet etc leur cession rel ve du taux normal de la taxe Notons que cette restriction n tait pas pr vue dans la directive Ensuite et principalement le livre doit tre fourni sur un support physique Dans son rescrit l administration fiscale annonce que le livre audio sur disque compact c d rom ou tout autre support physique similaire b n ficie du taux r duit En revanche lorsqu elle fait r f rence au livre crit elle ne mentionne que le C d rom ou la clef USB Est ce un oubli de sa part ou est ce d lib r afin de ne pas trop tendre le champ d application du taux r duit Quoi qu il en soit l encore elle est plus restrictive que la directive qui est pourtant une norme sup rieure Cela veut il dire que la cartouche Nintendo DS contenant 100 livres classiques ne peut pas b n ficier du taux r duit Il semblerait En effet renseignements pris aupr s d un vendeur Micromania une fois sa surprise pass e le m me taux tait appliqu ces 100 livres classiques qu aux autres cartouches de jeu Nous voici donc face une extension finalement assez r duite m me si on ne regarde que le texte de la directive puisque celle ci pr cise que le livre doit tre fourni sur un sup
30. l galit des citoyens devant le livre qui sera vendu au m me prix sur tout le territoire national A le maintien d un r seau d centralis tr s dense de distribution notamment dans les zones d favoris es B et le soutien au pluralisme dans la cr ation et l dition en particulier pour les ouvrages difficiles C A L galit des citoyens devant le livre vendu au m me prix sur tout le territoire national Le m me prix dont il tait question en 1981 pourrait tre d termin par le jeu du march lui m me En effet aux Etats Unis Amazon y aurait fix seul le prix des livres num riques pour l ensemble du march en obligeant du fait de sa position sur le march l ensemble de ses concurrents s aligner sur ces prix bas Nous avons galement l exemple du site iTunes d Apple qui propose lui aussi des titres musicaux un prix uniforme ce qui tend indiquer que ces standards de march peuvent tre stables sur des p riodes relativement longues Point besoin de loi sur le prix unique en ce cas Mais le concept de m me prix est associ celui d une vente sur tout le territoire national On peut en d duire que l objectif tait en r alit non une galit par rapport au prix mais une galit par rapport l accessibilit au livre pour le lecteur o que ce dernier se trouve sur le territoire national L autorit de la concurrence consid re d ailleurs concernant le livre
31. loi et ne peut en aucun cas s imposer au juge civil Sans compter qu en vertu de la th orie de l autonomie du droit fiscal la qualification fiscale des actes juridiques et des faits juridiques pourrait tre diff rente de celle retenue au regard des autres branches du droit Il serait donc tout fait possible de pr voir dans un contrat ou de d fendre devant le juge une autre d finition du livre Ensuite cela montre qu il ne serait point n cessaire de mettre en branle la lourde m canique du processus l gislatif pour modifier le champ d application de la TVA taux r duit comme nous allons le constater dans le paragraphe suivant 14 Guide pour l laboration des textes l gislatifs et r glementaires non ant et illustrant par des exemples et des contre exemples les techniques de conception et de r daction des textes normatifs et les principes juridiques qui inspirent celles ci 15 Cour de cassation chambre criminelle 25 mai 1976 n de pourvoi 74 92701 l instruction de l administration des imp ts du 30 d cembre 1971 qui si elle ne s impose pas au juge constitue n anmoins une indication 16 Cour d appel de Lyon 27 mai 2004 N de RG 2003 00309 http www legifrance gouv fr affichJuriJudi do oldAction rechJuriJudi amp idTexte JURITEXT0O00006944957 amp fastReqld 576408140 amp fastPos 1 17 Essai sur le droit fiscal L Trotabas RSLF 1928 p 201 ets 10 Copyright Nathalie BORG B E
32. m me de la T V A de nombreux textes aussi bien fran ais que communautaires r affirment que la fourniture de donn es diverses par voie lectronique est une prestation de service Ainsi l instruction fiscale du 5 juillet 1985 pr cise que le taux de T V A de droit commun est applicable aux services t l matiques quelle que soit la nature des informations fournies ou des services rendus et la qualit ou l activit des prestataires Cette position a t confirm e par le Conseil d tat dans sa d cision du 23 novembre 19877 Une r ponse minist rielle 16 f vrier 1998 indique quant elle que les activit s d dition lectronique m me exerc es par des entreprises de presse traditionnelle rel vent obligatoirement du taux normal de T V A La directive du Conseil 2006 112 CE du 28 novembre 2006 pr voit dans ses articles 56 et 98 que le taux r duit n est pas applicable aux services fournis par voie lectronique et en particulier la fourniture d images de textes d information de musique et de film Le r glement communautaire du 17 octobre 2005 pr cise que sont notamment vis s le contenu num ris de livres et autres publication lectroniques ainsi que l abonnement des journaux et des p riodiques en ligne Ces textes viennent confirmer le m mo de la Commission europ enne en date du 16 juillet 2003 et qui indiquait que les supports digitaux lectroniques ou on line contiennent des fonctionnalit s dive
33. multinationales fixent des prix bas sur lesquels les petits libraires doivent s aligner Certes ces petits libraires pourraient proposer une offre concurrente centr e sur la qualit et la mise disposition d ouvrages d acc s plus difficile mais serait elle vraiment viable Pour finir prenons l exemple du Royaume Uni et des Etats Unis Ces pays sans syst me de r gulation des prix du livre papier ont vu le nombre de libraires diminuer et des acteurs puissants merger Sans r gulation du prix du livre num rique les petits libraires num riques pourraient galement dispara tre face aux grands acteurs du r seau Le deuxi me objectif nonc par Jack Lang est donc au moins partiellement transposable au livre num rique 60 Avis de l autorit de la concurrence n 09 A 56 du 18 d cembre 2009 relatif une demande d avis du ministre de la culture et de la communication portant sur le livre num rique 61 Entretien personnel avec Xavier Cazin g rant de la SARL Immat riel fr distributeur de livres num riques 62 Rapport d information d pos en application de l article 145 du r glement par la commission des affaires culturelles familiales et sociales sur la politique du livre enregistr la pr sidence de l assembl e nationale le 7 juillet 2008 22 Copyright Nathalie BORG C Le soutien au pluralisme dans la cr ation et l dition en particulier pour les ouvrages difficiles Bruno Patino journaliste
34. n 91 283 du 19 mars 1991 Code du patrimoine Code de la propri t intellectuelle Code g n ral des imp ts Code du commerce Convention de Berne pour la protection des oeuvres litt raires et artistiques Arr t du 7 mars 2005 portant agr ment de la SOFIA NOR MCCD0500123A publi au JO du 12 mars 2005 TEXTES COMMUNAUTAIRES R solution du Parlement europ en du 16 mai 2002 contenant des recommandations la Commission en vue de l laboration d une directive du Parlement europ en et du Conseil de l Union europ enne relative un syst me de prix impos s pour les livres Directive n 2009 47 CE JOUE du 9 mai 2009 entr e en vigueur le ler juin 2000 Directive 2000 31 CE du 8 juin 2000 sur le commerce lectronique OUVRAGES 59 Copyright Nathalie BORG Fran ois Rouet TVA et politique du livre impacts et enjeux Editions du Conseil de l Europe septembre 1998 R Chapus Droit administratif g n ral ditions Montchr tien 9e dition Mathieu Perona et J r me Pouyet Le prix unique du livre l heure du num rique Editions rue d ULM 2010 Pierre Yves Gautier Propri t litt raire et artistique PUF 5e dition 1991 Franck R billard Le Web 2 0 en perspective Une analyse socio conomique de l internet L Harmattan 2007 Andr Lucas et Henri Jacques Lucas Trait de la propri t litt raire et artistique 3e dition dition Litec 2006 Claude Colombet Pro
35. num rique 121 Art 13 8 du Manuel d utilisation de l ISBN 2005 122 Art 13 8 du Manuel d utilisation de l ISBN 2005 34 Copyright Nathalie BORG Partie 2 Contractualisation autour du livre num rique Avec le livre num rique l auteur se voit offert la possibilit de se passer de tout ou partie des interm diaires Il peut s adresser directement un distributeur num rique Il peut s auto publier moindre co t en mettant en ligne un fichier num rique sur son site personnel ou communautaire Il peut devenir son propre diteur en s appuyant sur un libraire en ligne Ainsi l outil de lecture Kindle propose t il d s pr sent d envoyer un manuscrit chez Amazon pour y tre distribu et l avenir il est fort probable que les canaux de distribution se multiplieront Mais en r alit le r le de l diteur n est il pas aussi crucial qu auparavant D En effet si la diffusion des uvres aupr s du public ne passe plus par le filtre de l diteur le nombre de livres propos s au public qui est d ores et d j assez lev le sera plus encore ce qui ne facilitera en aucun cas la rencontre du livre avec son public Il faut une certaine intensit capitalistique et une bonne organisation marketing pour que l internaute s aper oive de l existence d un livre La phase de l dition ne se r duit pas la seule duplication en s rie standardis e de l uvr
36. num rique que ce premier objectif semble largement atteint par la possibilit d acc der toute plate forme de vente en ligne depuis n importe quel point du territoire disposant d un acc s Internet Il est vrai que l accessibilit du livre num rique est inscrite dans le principe m me de la vente en ligne et la crainte d une forte in galit g ographique ce sujet ne semble plus avoir lieu d tre En fait le terme m me de territoire national n est pas adapt un livre qui peut tre t l charg sur une plate forme de n importe quelle nationalit partir d une connexion Internet partout dans le monde car il est bien connu qu Internet abolit les fronti res D un autre c t il ne faut pas perdre de vue qu ce jour il existe encore une fracture num rique et que tant qu elle ne sera pas r sorb e il n y aura pas galit des citoyens devant le t l chargement du livre num rique N anmoins il y a fort parier que le temps que le march du livre num rique prenne r ellement son essor cette fracture sera de l histoire ancienne Ce premier crit re n tait donc pertinent que pour le livre imprim et n est pas transposable au livre num rique 56 Ancien ministre de l conomie des Finances et de l Industrie actuellement d put et pr sident du conseil g n ral de Savoie 57 Avis de l autorit de la concurrence n 09 A 56 du 18 d cembre 2009 relatif une demande d avis
37. par la fabrication d un certain nombre d exemplaires Mais dans le cadre du num rique on peut se demander si ce droit de reproduction a lieu d tre T et si la notion d exemplaire ne serait pas obsol te II I Un contrat con u pour la cession du droit de reproduction Le droit fran ais est un droit synth tique pr voyant que l auteur est d tenteur de deux droits patrimoniaux le droit de reproduction et le droit de repr sentation Le contrat d dition est caract ris par le droit de fabriquer ou faire fabriquer en nombre des exemplaires de l uvre qui renvoie au droit de reproduction Ce droit est c d en contrepartie de l obligation de publier l uvre le terme de publication tant galement li la reproduction Cette reproduction tait fort bien adapt e au livre imprim mais dans le monde num rique la reproduction prend un autre sens et on pourrait m me aller jusqu se demander s il peut effectivement y avoir fabrication A De plus le livre num rique a vocation tre diffus sur le r seau Internet ce qui implique un droit de repr sentation qui jusqu alors n tait pas forc ment envisag dans le contrat d dition B A Le droit de reproduction et le num rique Pour V ronique Parisot le contrat d dition num rique qui ne propose plus une fabrication quel que soit son mode de financement mais la fourniture d une prestation de service via une licence d acc s une biblioth que
38. r gles sp cifiques articles L 132 1 et suivants du code de la propri t intellectuelle Mais ces r gles sont elles adapt es au livre num rique section 1 et quelles clauses sp cifiques seraient pr voir pour la bonne exploitation du livre num rique section 2 123 Rapport sur le livre num rique remis par Bruno Patino Christine Albanel le 30 juin 2008 124 Rapport sur le livre num rique remis par Bruno Patino Christine Albanel le 30 juin 2008 125 http www actuabd com BD numerique La France est elle 10328 126 Franck R billard Le Web 2 0 en perspective Une analyse socio conomique de l internet L Harmattan 2007 127 http memoire2silence wordpress com categorv livre et numerique 128 http www educnet education fr dossier livrelec aspects juridiques quelques points contrats view 35 Copyright Nathalie BORG Section 1 Les r gles du contrat d dition sont elles adapt es au livre num rique L article L 132 1 du code de la propri t intellectuelle nonce que le contrat d dition est le contrat par lequel l auteur d une uvre de l esprit ou ses ayants droit c dent des conditions d termin es une personne appel e diteur le droit de fabriquer ou de faire fabriquer en nombre des exemplaires de l uvre charge pour elle d en assurer la publication et la diffusion Il semble vident que ces stipulations renvoient sp cifiquement au droit de reproduction qui est mis en uvre
39. s En effet actuellement ces divers l ments qui d terminent les conditions de rep rage des ouvrages par les libraires et de mise disposition au profit du lecteur final diff rent d une plate forme de diffusion l autre Il serait galement souhaitable d envisager un partage de toutes les donn es relatives aux ouvrages num riques publi s Ainsi les fiches signal tiques des livres seraient la disposition de tous les acteurs de la cha ne de distribution sans qu il soit besoin d interfaces sp cifiques pour en disposer On obtiendrait ainsi un catalogue g n ral du livre num rique 153 Rapport de Constance Krebs sur les enjeux du num rique 19 octobre 2009 154 Rapport sur le livre num rique remis par Bruno Patino Christine Albanel le 30 juin 2008 155 Rapport pour un livre num rique cr ateur de valeurs remis le 15 avril 2010 au premier ministre Fran ois Fillon par Christine Albanel 41 Copyright Nathalie BORG C Un nouveau contrat envisager le contrat de production de livre num rique Si le contrat d dition n est pas adapt au livre num rique il lui est adaptable Doit on se contenter de cette adaptation ou bien faudrait il envisager un autre type de contrat Il ne s agit pas d vincer l diteur car il n est pas r ellement concevable d imaginer un d veloppement du livre num rique sans diteur et sans logique d dition mais cet diteur ne serait il pas plut t un prod
40. sonores l annexe H de la sixi me Directive TVA PERSONNES INTERVIEW ES e Gildas ILLIEN Chef du service D p t l gal num rique BNF e Xavier Cazin g rant de la SARL Immat riel fr distributeur de livres num riques 62 Copyright Nathalie BORG
41. time Ra as Ans ii died te 39 I L nuim ration des droits C d S aise nr tn 39 A Un domaine d exploitation principal identique pour l imprim et le num rique 40 B Des droits c d s multiples pour permettre une exploitation unique 40 1 Le livre num rique une traduction 7 41 2 Le livre num rique une adaptation 2 41 II clauses autour des modifications de l uvre 42 A Encadrement des modifications de l uvre 42 3 Copyright Nathalie BORG B L inclusion de mesures techniques de protection ou d information 43 Chapitre 2 La r mun ration de l auteur dans ce nouvel environnement num rique 45 Section 1 R mun ration proportionnelle ou au forfait 7 45 I Une r mun ration proportionnelle pour la vente de copies num riques 45 IL Une r mun ration forfaitaire pour les abonnements des bouquets 46 Section 2 R mun ration par gestion collective obligatoire 7 47 I Le livre num rique et le syst me du pr t public s ssssseesseseesssessessrssseesssressseee 47 A L objet du droit de pr t en TAN S EN A A en 47 B Le pr t public au sens de la directive communautaire 48 IL Les autres r mun rations per ues via la gestion collective 49 A La r mun ration pour reprographie et le livre num rique s s0se0000e0ss 49 B La r mun ration pour copie priv e 50 Bibhographie ete an a nan men in dan dati 51 Copyright Nathalie BORG
42. un fichier d un format propri taire vous devez acheter le logiciel C est donc une forme de restriction d utilisation Cependant la soci t en question peut chercher standardiser l utilisation de ce format en distribuant gratuitement un lecteur permettant de le d coder C est le cas de la soci t Adobe qui distribue gratuitement le lecteur Acrobat Reader qui permet de lire les fichiers pdf http www supportsfoad com index php culture technique 47 culture 63 citer des formats normalises non proprietaires 3 Rapport de Herv Gaymard sur la situation du livre mars 2009 Avis de l autorit de la concurrence n 09 A 56 du 18 d cembre 2009 relatif une demande d avis du ministre de la culture et de la communication portant sur le livre num rique 5 Copyright Nathalie BORG Aux Etats Unis et au Japon le march du livre num rique s est d velopp plus rapidement qu en France tr s probablement parce le livre anglophone dispose d une client le plus large que le livre francophone et que le Japon est extr mement friand de nouvelles technologies Ainsi le march am ricain rel ve une r elle progression des ventes de livres lectroniques depuis le d but de l ann e 2009 Selon l association des diteurs am ricains au premier trimestre 2009 les ventes de livres num riques repr sentaient 2 4 du march du livre global contre une moyenne de 0 6 l ann e pr c dente Il faut dire aussi que ce march am
43. 3572 non publi au bulletin Cass 2e civ 17 d cembre 2009 n de pourvoi 09 10466 non publi au bulletin 53 Article 121 13 du code p nal 54 Cass civ 1 28 janvier 2010 n de pourvoi 08 70026 55 CA DOUAI 7 mai 2008 n de RG 06 03487 d cision attaqu e Tribunal de grande instance de Lille du 23 mars 2006 20 Copyright Nathalie BORG loi sur le prix unique Herv Gaymard a conclu un bilan tr s largement positif de la loi LANG Selon ce rapport les objectifs de la loi ont t atteints puisqu elle aurait assur le maintien et le d veloppement du r seau de diffusion des livres ainsi que la vitalit et la diversit de la cr ation ditoriale et qu elle n a pas eu d effet inflationniste sur les prix de vente Puisque cette loi a t positive pour le march du livre imprim elle pourrait galement l tre pour le livre num rique condition que les objectifs de la loi LANG soient transposables au livre num rique En 1981 Jack Lang alors ministre de la Culture avait expos les objectifs de la loi devant l Assembl e nationale Ce r gime d rogatoire est fond sur le refus de consid rer le livre comme un produit marchand banalis et sur la volont d infl chir les m canismes du march pour assurer la prise en compte de sa nature de bien culturel qui ne saurait tre soumis aux seules exigences de rentabilit imm diate Le prix unique du livre doit permettre
44. Normalis des Oeuvres Textuelles ISTC Il s agit encore une fois d une norme mais qui est en d veloppement sous l gide de l organisation internationale de Normalisation ISO Une fois qu elle sera approuv e et publi e un consortium 115 Art 13 1 du Manuel d utilisation de l ISBN 2005 116 Rapport de Constance Krebs sur les enjeux du num rique 19 octobre 2009 117 bttp wiki univ pariss fr wiki Digital Object Identifier 118 Art 13 1 du Manuel d utilisation de l ISBN 2005 119 Rapport de la commission de r flexion sur le livre num rique mai 1999 120 Rapport de Constance Krebs sur les enjeux du num rique 19 octobre 2009 33 Copyright Nathalie BORG constitu de CISAC Nielsen BookData et R R Bowker assumera le r le d agence d enregistrement des ISTC Ce syst me de num rotation est volontaire et permet une identification rationnelle des uvres textuelles Elle se rapproche du DOI en ce qu elle ne s applique pas des supports physiques livres imprim s livres audio ou la version lectronique de ces produits ou aux manifestations d une uvre Mais contrairement au DOI qui concerne n importe quel type de donn es condition qu elles se trouvent sur Internet ISTC limite son champ d action aux uvres textuelles pour lesquelles il est pr vu de publier une ou plusieurs manifestations Dans la norme une uvre textuelle est d finie comme un con
45. R gime juridique du livre de l imprim au num rique Nathalie BORG Master 2 Nouvelles Technologies de l information et de la communication Universit de Saint Quentin en Yvelines Sous la direction de Florence GAULLIER Septembre 2010 Contact natie borg free fr Copyright Nathalie BORG PLAN Partie 1 Les obligations l gales relatives au livre imprim s appliquent elles au livre num rique 8 Chapitre 1 Obligations quant au prix du livre RRRR 8 Section 1 La TVA taux r duit et le livre num rique 8 I Un taux r duit non appliqu au livre num rique jusqu en 2009 8 IL A Un champ d application restreint au seul livre imprim jusqu en 2009 8 B Extension du b n fice du taux r duit aux livres sur supports physiques 9 Un taux r duit applicable au livre t l charg 7 10 A Une extension contraire au droit communautaire 10 B Une extension pourtant justifi e 12 1 Une extension conomiquement justifi e 12 2 Une extension juridiquement justifi e le principe de neutralit technologique 13 Section 2 Le prix unique instaur par la loi LANG 14 I Une interpr tation restrictive du champ d application 15 IL A Un champ d application calqu sur celui de la TVA taux r duit 15 1 De par la circulaire du 30 d cembre 1981 15 2 Une loi crite pour le livre imprim 16 3 Le t l char
46. Une extension juridiquement justifi e le principe de neutralit technologique Le principe de neutralit technologique nous vient du droit communautaire Il est apparu pour la premi re fois dans la directive du 8 juin 2000 sur le commerce lectronique et a t transpos en droit fran ais par la loi pour la confiance dans l conomie num rique du 21 juin 2004 Ce principe se d duit du fait que les contrats conclus sous forme lectronique sont r gis par les r gles pr existantes du droit des contrats quelques adaptations pr s Il se d duit galement de l galit entre l crit papier et l crit lectronique nonc l article 1108 1 du Code Civil Le l gislateur a donc opt en la mati re pour une neutralit technique au service de la neutralit du droit Les directives du Paquet T l com consacrent ce principe en instaurant une neutralit de la technologie de transport l gard des contenus l important tant le contenu mis disposition quelles que soient les modalit s techniques de cette mise disposition D ailleurs pour Fran ois Rouet il convient de raisonner en termes d uvres sp cifiques et non de simple produit support Ainsi en vertu de ce principe de neutralit technologique que le livre soit t l charg ou fourni sur support physique les m mes r gles devraient lui tre appliqu es et pourtant nous avons vu que tel n tait pas le cas Le droit fiscal consid
47. a de m me pour le livre audio fourni sur phonogramme de toute nature quels que soient le support mat riel et proc d technique de production d dition ou de diffusion Le livre en tant que document imprim est galement soumis l obligation de d p t l gal Mais il reste un moyen de communication que nous n avons pas vu et pour cause il ne peut entrer dans aucune des cat gories de document list es dans le code du patrimoine Il s agit du livre num rique fourni sur support mat riel Il n est donc pas soumis au d p t l gal ce qui est une solution l oppos de celle choisie pour le prix unique ou la TVA taux r duit En effet ces deux r gles ne s appliquent qu au livre imprim et ventuellement au livre num rique homoth tique vendu sur support physique Le d p t l gal concerne quant lui tous les types de livre num rique except celui fourni sur un support physique II A qualification diff rente modalit s diff rentes Certes quel que soit le type de document ayant fait l objet du d p t les modalit s de sa consultation seront les m mes Une fois le document entre les mains de l organisme d positaire l auteur ne pourra interdire la consultation de l uvre sur place par des chercheurs d ment accr dit s par l organisme sur des postes individuels de consultation Mais selon la qualification laquelle r pondra le livre num rique les modalit s de d p t ne seront pas les m mes Da
48. ais leur nombre sera tout de m me tr s limit Si le terme de fabrication en nombre des exemplaires tait n cessaire pour le livre papier du nombre d exemplaires imprim s d pendant le nombre de ventes possibles de l uvre il n en est pas de m me pour le livre num rique Pourtant l obligation d indiquer le nombre d exemplaires subsiste aussi bien dans l article L 132 1 que dans l article L 132 10 qui stipule que le contrat doit indiquer le nombre minimum d exemplaires constituant le premier tirage Il conviendra donc d indiquer ce nombre si petit soit il dans le contrat Il pourrait n tre que de deux le fichier source et le fichier remis un distributeur En indiquant ce nombre le code de la propri t intellectuelle sera respect mais ces stipulations contractuelles ne mettront aucune r elle obligation la charge de l diteur et se r v leront donc plus ou moins inutiles L obligation impos e l diteur appara t quelque peu d su te s agissant d une diffusion num rique consistant mettre disposition du public un fichier t l charger dans un format d termin Il conviendrait de remplacer cette obligation par la mention d un minimum garanti L diteur ne pouvant en aucun cas avoir de certitudes quant aux chiffres de ventes de l oeuvre il 143 Daniel B court R flexions sur le contrat d dition Gazette du Palais 12 ao t 2000 n 225 P 3 144 Article L 132 1 du Code de
49. article L 122 2 du code de propri t intellectuelle qui nonce que la repr sentation consiste dans la communication de l uvre au public par un proc d quelconque A premi re vue le contrat d dition tel qu il est pr vu par le code de la propri t intellectuelle ne semble pas faire r f rence ce droit de repr sentation Si on y regarde de plus pr s la r ponse sera t elle diff rente En effet par le contrat d dition l auteur d une uvre de l esprit c de une personne appel e diteur le droit de fabriquer ou de faire fabriquer en nombre des exemplaires de l uvre charge pour elle d en assurer la publication et la diffusion La diffusion est notamment d finie par le dictionnaire Larousse comme l action de transmettre des informations or il est consid r que la transmission correspond un acte de repr sentation Mais cette diffusion est en fait la contrepartie du transfert de propri t et doit plut t tre vue comme une obligation pour l diteur d effectuer toutes les diligences requises d un bon professionnel pour assurer la meilleure promotion possible l uvre Le terme de diffusion doit donc tre consid r comme un synonyme de promotion De plus en remontant le temps jusqu la loi du 11 mars 1957 on obtient une pr cision quant au droit de repr sentation il consiste en la communication directe de l uvre tandis que la reproduction permet une communication ind
50. cernant Mais ce n est qu une recommandation et le format pdf qui est un format propri taire est lui aussi fr quemment utilis sans compter l existence d autres formats propri taires comme par exemple celui du lecteur Kindle de la soci t Amazon ou encore celui du catalogue de Numilog ou Cyberlibris tous deux agr gateurs num riques jouant la fois le r le de diffuseur et de distributeur Nous allons donc tr s probablement assister une guerre des standards Or pour que les ventes de livres num riques puissent prosp rer il faudrait un fichier p renne ou au minimum un format pouvant s adapter aux futures volutions techniques Les ventes de livres num riques ne repr sentent aujourd hui en France qu environ 0 1 du chiffre d affaire total des ventes de livres en France qui tait d environ cinq milliards en 2008 Quant l offre actuelle de titres disponibles selon le SNE sur les 500 000 800 000 titres publi s en version papier en France un peu plus de 50 000 seraient disponibles en format num rique soit 10 de l offre actuelle imprim e 1 Les mod les conomiques du num rique Quelques r flexions face au monde qui se transforme Fran oise Benhamou 9 avril 2010 http www livreshebdo fr weblog l eco 28nomie 29 des livres 24 529 aspx 2 Un format propri taire d signe un type de fichier pour lequel un brevet a t d pos par une soci t En d autres termes si vous souhaitez ouvrir et modifier
51. code g n ral des imp ts n a pas vocation tre tendue d autres domaines l gislatifs Pourtant la premi re instruction fiscale celle l m me laquelle se r f re la circulaire est elle m me une interpr tation de dispositions du code g n ral des imp ts Faut il alors qu une nouvelle circulaire vienne modifier la premi re pour nommer pr cis ment l instruction fiscale de 2005 et m me le rescrit de novembre 2009 Si on d cide de ne pas tenir compte de cette jurisprudence et d actualiser le champ de la loi LANG avec les nouvelles positions de l administration fiscale le prix unique s appliquerait au livre imprim ou num rique homoth tique fourni sur support physique mais a priori en aucun cas au livre num rique t l charg Mais nous avons galement vu pr c demment que ce champ d application tait contestable au vu du principe juridique de la neutralit technologique de la primeur du contenu sur le contenant et de la question de l existence d un support physique m me en cas de t l chargement de fichier De plus ce champ d application critiquable est d fini par une circulaire qui n est qu un document par lequel les administrations communiquent avec leurs agents et les usagers pour exposer les principes d une politique fixer les r gles de fonctionnement des services et commenter ou orienter l application des lois et r glements Si le terme circulaire est le plus souvent employ la d nomina
52. combe aux personnes suivantes Celles qui ditent ou en l absence d diteur celles qui produisent et celles qui importent des documents multim dias 79 Art21 du D cret du 31 d cembre 1993 80 Entretien personnel Gildas ILLIEN Chef du service D p t l gal num rique BNF 81 Sadry Porlon et Gwena lle Postic L oeuvre multim dia droit ntic com 26 Copyright Nathalie BORG Si on s en r f re ces descriptions une encyclop die qui est un type de livre au format num rique contenant des textes des images et m me des sons ainsi que des vid os serait donc bien un document multim dia dont le d p t devra tre effectu aupr s de la BNF qu il soit vendu sur un support num rique ou disponible en ligne B Signes signaux crits images sons ou messages de toute nature faisant l objet d une communication au public par voie lectronique Depuis la loi DADVSI du ler ao t 2006 sont galement soumis au d p t l gal les signes signaux crits images sons ou messages de toute nature faisant l objet d une communication au public par voie lectronique La communication lectronique a t d finie par la loi pour la confiance dans l conomie num rique du 21 juin 2004 comme toute mise disposition du public ou de cat gorie de public par un proc d de communication lectronique de signes de signaux d crits d images de sons ou de messages de toute nature qui n ont pas le caract re de corres
53. crits images sons ou messages de toute nature faisant l objet d une communication au public par voie lectronique Elle ne concerne pas les phonogrammes Elle ne concerne pas les documents multim dias Le champ d application obligatoire de cette norme ISO suit celui du d p t l gal du livre imprim c est dire qu en sont exclus un certain nombre de documents comme les documents imprim s moins de 100 exemplaires les m moires th ses et actes de colloques non publi s ou encore les publications ph m res horaires tarifs annuaires t l phoniques etc Ainsi d s lors qu un livre imprim sera soumis au d p t l gal son diteur devra faire la demande d un num ro ISBN directement aupr s de l Agence Francophone pour la Num rotation Internationale du Livre AFNIL laquelle attribuera un indicatif ISBN qui ne devra jamais tre utilis de nouveau m me si le titre auquel il a t initialement attribu est puis depuis longtemps Certes le manuel d utilisation de l ISBN pr cise dans plusieurs articles que l obligation p se sur l diteur que les ouvrages se pr sentent sous format imprim ou lectronique mais il va plus loin que la r glementation fran aise Quant l AFNIL accepte de donner un num ro ISBN des publications lectroniques condition qu elles contiennent du texte soient mises la disposition du public et qu elles n aient pas vocation de parution continue Mais le num ro ISBN ne se
54. ction ou alors de pr ciser que les auteurs ont c d leurs droits pour toute utilisation et pour tout proc d actuel ou venir La jurisprudence l a parfois admis Mais n est ce pas faire fi des articles L 122 4 et L 131 3 du code de la propri t intellectuelle En effet le premier pr cise que toute repr sentation ou reproduction int grale ou partielle faite sans le consentement de l auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite Il en est de m me pour la traduction l adaptation ou la transformation l arrangement ou la 165 J r me Passa Petites affiches 06 d cembre 2007 166 TGI Paris 3e chambre 2e section 15 janvier 2010 Spedidam Fnac Direct 167 Cass l re Civ 27 avril 2004 publi au bulletin n de pourvoi 99 1864 168 TGI Paris 3e civ 18 d cembre 2009 44 Copyright Nathalie BORG reproduction par un art ou un proc d quelconque Quant au second il subordonne la transmission des droits de l auteur la condition que chacun des droits c d s fasse l objet d une mention distincte dans l acte de cession On peut difficilement concevoir que ces articles soient respect s par une clause aussi g n rale que celle pourtant accept e par la jurisprudence Il convient donc de pr voir une r daction plus d taill e Un livre imprim en fran ais ne correspond qu un seul droit d exploitation la reproduction par impression puis la diffusion sous cette forme On pou
55. de r flexion sur Le livre num rique mai 1999 55 Copyright Nathalie BORG copies aux fins de vente de location de publicit ou de promotion de l accord de l auteur ou de ses ayants droit Il ne s agit par v ritablement d une atteinte au droit exclusif mais d une mesure destin e donner une certaine effectivit au droit d auteur Par ce texte le l gislateur a entendu r pondre au ph nom ne du photocopillage en encadrant cette pratique et en permettant la perception de recettes par le Centre Fran ais d exploitation du droit de copie soci t de perception et de r partition du de droits d auteur Cependant la cession l gale institu e par l article pr cit ne vaut que pour les reproductions titre gracieux et non en vue d une exploitation commerciale Un livre num rique peut tre reproduit mais pourra t il l tre par reprographie La reprographie s entend de la reproduction sous forme de copie sur papier ou support assimil par une technique photographique ou d effet quivalent permettant une lecture directe Lorsque la copie reste num rique il n y a donc pas reprographie il n y a aucun doute l dessus En revanche lorsque le livre num rique est imprim il devient une copie sur papier mais est ce par proc d photographique ou d effet quivalent La photographie est d finie dans le dictionnaire Larousse comme le proc d permettant d enregistrer l aide de la lu
56. e 11 R solution du Parlement europ en du 16 mai 2002 contenant des recommandations la Commission en vue de l laboration d une directive du Parlement europ en et du Conseil de l Union europ enne relative un syst me de prix impos s pour les livres 8 Copyright Nathalie BORG Partie 1 Les obligations l gales relatives au livre imprim s appliquent elles au livre num rique Certaines de ces obligations sont sp cifiques au livre et ne s appliquent aucun autre bien culturel Elles concernent le prix du livre chapitre 1 D autres sont plus g n rales mais ont une sp cificit dans leur rapport au livre Il s agit du d p t l gal et du num ro d identification chapitre 2 Chapitre 1 Obligations quant au prix du livre Le prix de vente est compos de deux l ments le prix unique toutes taxes comprises d fini par l diteur section 2 dans lequel est inclus une taxe sur la valeur ajout e TVA dont le taux peut tre r duit en fonction du bien ou service concern section 1 C est cette TVA taux r duit que nous examinerons en premier lieu car c est l occasion de la d termination de son champ d application que le livre a t d fini et cette d finition l gale est la seule existante ce jour Section 1 La TVA taux r duit et le livre num rique La taxe sur la valeur ajout e est un imp t sur la consommation finale Elle n est pas per ue directement aupr s des consommateurs
57. e cr e initialement Les diteurs effectuent en premier lieu un travail de s lection intellectuelle des contenus et des cr ateurs Ils ont galement un r le de relecture de promotion du livre et celui de mettre en relation une offre et une demande Ils ont donc leur place dans la cha ne du livre num rique N anmoins r alisation diffusion exploitation gestion plus rien ne correspond pour l uvre num rique aux r gles ni aux usages du papier peut on alors avoir recours au contrat d dition pour le livre num rique chapitre 1 et comment l auteur sera t il r mun r chapitre 2 Chapitre 1 Le contrat d dition Pour Alain Absire pr sident de la Soci t des gens de lettres SGDL le num rique introduit une rupture qui obligera revoir les contrats entre diteurs et auteurs lesquels devraient devenir volutifs En revanche Vianney de la Boulaye directeur juridique de Larousse et pr sident de la commission juridique du Syndicat National des Editeurs estime que le droit actuel est parfaitement adapt et que les contrats n cessitent au plus des avenants concernant la r mun ration des auteurs Rappelons que pour assurer l exploitation de son uvre l crivain conclut habituellement un contrat d dition Il s agit d un contrat nomm du code de propri t intellectuelle c est dire un contrat sp cial parmi les contrats d exploitation de droits d auteur et r gi par des
58. e distribution Ce sera alors toute la cha ne du livre qui devra s engager respecter le droit moral de l auteur 178 Cour de cassation 1 civ 2 avril 2009 non publi au bulletin n de pourvoi 08 10194 179 http blog slate fr des bulles carrees 2010 03 29 2010 ne sera pas lannee de la bd numerique 180 Rapport sur le livre num rique remis par Bruno Patino Christine Albanel le 30 juin 2008 181 P tition appel pour le num rique 182 Cass Civ 12 octobre 1977 publi au bulletin n de pourvoi 76 11641 TGI Paris 4 ch 13 f vrier 1995 183 Rapport sur le livre num rique remis par Bruno Patino Christine Albanel le 30 juin 2008 47 Copyright Nathalie BORG B L inclusion de mesures techniques de protection ou d information L article L 131 9 du code de la propri t intellectuelle stipule que le contrat mentionne la facult pour le producteur de recourir des mesures techniques efficaces destin es emp cher ou limiter les utilisations non autoris es par les titulaires d un droit auteur ainsi qu aux informations sous forme lectronique concernant le r gime des droits aff rents une uvre Il doit galement pr ciser les objectifs poursuivis pour chaque mode d exploitation de m me que les conditions dans lesquelles l auteur peut avoir acc s aux caract ristiques essentielles desdites mesures techniques ou informations auxquelles le producteur a effect
59. e livre num rique remis par Bruno Patino Christine Albanel le 30 juin 2008 48 Copyright Nathalie BORG Mais il existe deux alternatives au syst me des DRM Tout d abord l utilisation d un format propri taire associant des contenus un outil de lecture sp cifique C est le choix qu a effectu Amazon les kindle books ne peuvent tre lu que sur la tablette kindle sur un ordinateur gr ce un logiciel propre Amazon ou encore depuis peu sur l Iphone d Apple L autre alternative est celle choisie par Google dont le service Google Books se voudra ouvert et multiplateformes en permettant la consultation des livres uniquement en ligne La lecture en ligne pr sente plusieurs avantages sp cifiques il n y a pas de mesures de DRM limitant la lecture une ou plusieurs machines l acc s au texte peut se faire depuis n importe quelle machine connect e moyennant une simple authentification du lecteur Mais un tel mod le remet profond ment en cause la notion d achat du livre et met en exergue celle d un simple droit d acc s l ouvrage C est le DRM pouss l extr me Il est vrai que la lecture en ligne pr sente une protection naturelle plus forte que le t l chargement car les pages sont lues une par une le fichier ne peut pas tre copi en une fois Toutefois il demeure tout fait possible avec certains logiciels de lecture en ligne de copier les pages un
60. e par une d imprimer le livre en totalit voire de programmer un robot qui aspirera toutes les pages Une autre clause doit tre pr vue dans le contrat celle concernant la r mun ration de l auteur 187 Rapport sur le livre num rique remis par Bruno Patino Christine Albanel le 30 juin 2008 188 http www numerama com magazine 15664 google devrait vendre l acces a des livres cet ete html 189 Rapport sur le livre num rique remis par Bruno Patino Christine Albanel le 30 juin 2008 49 Copyright Nathalie BORG Chapitre 2 La r mun ration de l auteur dans ce nouvel environnement num rique Dans le cadre de son contrat d dition l auteur b n ficiera d une r mun ration proportionnelle ou forfaitaire Section 1 mais certaines licences l gales permettent aux auteurs de recevoir des r mun rations per ues par des soci t s de gestion collective La question est alors de savoir si le livre num rique peut tre l objet de l une de ces licences l gales Section 2 Section 1 R mun ration proportionnelle ou au forfait Le contrat d dition peut pr voir soit une r mun ration proportionnelle aux produits d exploitation soit dans certains cas une r mun ration forfaitaire la r mun ration proportionnelle tant le principe et la r mun ration forfaitaire l exception en vertu de l article L 131 4 du code de propri t intellectuelle Le fait qu une uvre soit exploit e sous for
61. effet le calcul proportionnel aux produits d exploitation comme relevant d une assiette la plus proche possible du prix public de vente Le raisonnement suivi pour aboutir cette interpr tation consiste surtout identifier l assiette la plus facile conna tre avec certitude correspondant aux usages et permettant d viter que les auteurs ne supportent les frais d exploitation des ouvrages Dans le domaine de l dition le prix unique impos par la loi LANG de 1981 facilite l application de cette r gle puisque le prix sera le m me pour tous les vendeurs Mais ce jour la loi LANG ne s applique pas aux livres num riques et l diteur n aura donc pas forc ment la ma trise de son prix de vente final Dans ces conditions il semble d licat de calculer la r mun ration en fonction du prix de vente au public alors que le seul montant v ritablement connu de l diteur est celui d achat par le grossiste Mais cette difficult ne semble pas tre prise en compte par la jurisprudence En effet les vid ogrammes ne b n ficient pas d un prix unique et pourtant il a t jug que la r mun ration proportionnelle devait prendre pour assiette le prix de vente hors taxes au public De plus nombre de d cisions ont soulign que la r gle selon laquelle l assiette de la redevance est constitu e par le prix pay par le public est une r gle d ordre public 7 A moins d un revirement de jurisprudence l diteur num
62. ellement interactif sous r serve que ces l ments aient le m me objet et que leur r union soit n cessaire l unit de l uvre Ils ne peuvent faire l objet d une vente s par e que s ils sont destin s former un ensemble ou s ils en constituent une mise jour Cet ensemble conserve la nature de livre lorsque la surface cumul e des espaces consacr s la publicit et des blancs int gr s au texte en vue de l utilisation par le lecteur est au plus gale au tiers de la surface totale de l ensemble abstraction faite de la reliure ou de tout proc d quivalent Mais ma pr f rence va la formulation toute simple du Parlement europ en pour lequel est un livre toutes les uvres imprim es ou reproduites sous une autre forme en particulier de la litt rature la musique l art et la photographie les magazines sp cialis s l exception toutefois des quotidiens et hebdomadaires ou des revues grande diffusion et les ditions lectroniques dans la mesure o elles remplacent des livres imprim s Malheureusement ce jour et comme nous allons le voir aucune de ces d finitions n a t adopt e et nous gardons notre bonne vieille d finition du livre imprim Mais dans ce cas on peut se demander si les obligations l gales relatives au livre imprim s appliquent au livre num rique 1 re partie et si le r gime contractuel du livre imprim est transposable au livre num rique 2 me parti
63. er le champ d application de ce taux de 5 5 pr vu par le code g n ral des imp ts C est une instruction fiscale du 30 d cembre 1971 modifi e par une instruction fiscale du 12 mai 2005 qui s est attel e la t che Selon ce texte un livre est un ensemble imprim illustr ou non publi sous un titre ayant pour objet la reproduction d une uvre de l esprit d un ou plusieurs auteurs en vue de l enseignement de la diffusion de la pens e et de la culture Cet ensemble peut tre pr sent sous la forme d l ments imprim s assembl s ou r unis par tout proc d sous r serve que ces l ments aient le m me objet et que leur r union soit n cessaire l unit de l uvre Ils ne peuvent faire l objet d une vente s par e que s ils sont destin s former un ensemble ou s ils en constituent la mise jour Cet ensemble conserve la nature de livre lorsque la surface cumul e des espaces consacr s la publicit et des blancs int gr s au texte en vue de l utilisation par le lecteur est au plus gale au tiers de la surface totale de l ensemble abstraction faite de la reliure ou de tout autre proc d quivalent En vertu de cette instruction seuls les livres imprim s b n ficient donc du taux r duit et pourtant en 2005 les livres audio existaient de m me que le d veloppement du livre num rique commen ait tre envisag Il s agissait donc d un r el choix et non d une absence de vision long te
64. ession et la composition m me si elle emprunte des l ments formels l uvre pr existante la cour en a d duit que la colorisation ne consistait qu modifier l uvre par l adjonction d un l ment jusqu alors tranger la conception esth tique du cr ateur Le m me raisonnement devrait pouvoir tre appliqu la transposition de l imprim au num rique Si la seconde r ponse tait la bonne il conviendrait alors de pr voir la cession du droit d adaptation aussi bien en vertu de l article L 122 4 du code de la propri t intellectuelle que de l article 12 de la convention de Berne qui stipule que les auteurs d uvres litt raires ou artistiques jouissent du droit exclusif d autoriser les adaptations arrangements et autres transformations de leurs uvres N anmoins si on venait consid rer que l uvre est adapt e ou traduite le r sultat serait alors une uvre d riv e Or selon qu il s agisse d une cession de droits d riv s ou de publication classique d un ouvrage la donne financi re est tr s diff rente Dans le premier cas 50 des b n fices doivent revenir aux auteurs Dans le second cas seul un pourcentage avoisinant les 10 du prix de vente hors taxe de uvre est vers l auteur Ces droits impliquent une modification de l uvre alors que le code de la propri t intellectuelle prot ge l int grit de celle ci II clauses autour des modifications de l uvre Le caract
65. fait r f rence au support lectronique dans son article 1316 3 lorsqu il nonce que l crit sur support lectronique a la m me force probante que l crit sur support papier Le fichier contenant le livre num rique peut alors tre consid r comme un support immat riel dont la fabrication incomberait l diteur de par le contrat d dition Le droit de reproduction d un livre num rique peut donc tre c d l diteur dans le cadre du contrat d dition Mais ce dernier ne semble pas pr voir de cession du droit de repr sentation la diffusion de l uvre sur Internet tant pourtant une mise en uvre de ce droit B La diffusion sur Internet et le droit de repr sentation Une jurisprudence constante consid re qu il est aujourd hui acquis que la mise disposition sur le r seau constitue un acte de repr sentation en tous cas s il n est pas t l charg Cette position est 133 Patrick Tafforeau l Internet et le droit d auteur Gazette du Palais 03 novembre 2007 n 307 P 7 134 Petites affiches 10 avril 1998 n 43 P 13 135 Art 9 3 de la convention de Berne pour la protection des oeuvres litt raires et artistiques 136 Cass civ 1 13 juin 2006 publi au bulletin n de pourvoi 04 15456 137 TGI Paris 3e chambre 15 janvier 2010 138 TGI Paris R f r 14 ao t 1996 Queneau c Leroy amp autres TGI Paris 18 d cembre 2009 37 Copyright Nathalie BORG tout fait conforme l
66. finaux mais aupr s de toutes les entreprises qui interviennent pour leur fournir biens et services En effet sont assujettis la TVA tous les producteurs pour les biens qu ils livrent ou les services qu ils rendent titre on reux Toute entreprise facture la TVA sur ses ventes et collectes ainsi celle ci pour le compte de l administration fiscale mais elle a la possibilit de d duire la TVA qu elle a elle m me pay e sur ses propres achats ou prestations Chaque entreprise n acquitte ainsi que la TVA sur ses ventes diminu e de la TVA sur ses achats Le taux habituel de la TVA est de 19 6 mais la taxe sur la valeur ajout e est per ue au taux r duit de 5 50 en ce qui concerne les op rations d achat d importation d acquisition intracommunautaire de vente de livraison portant sur les produits suivants livres y compris leur location De 1971 2009 le champ d application de ce taux a volu I mais ce jour cette volution prend t elle en compte le livre num rique t l charg II I Un taux r duit non appliqu au livre num rique jusqu en 2009 A Un champ d application restreint au seul livre imprim jusqu en 2009 12 Fran ois Rouet TVA et politique du livre impacts et enjeux ditions du Conseil de l Europe septembre 1998 13 Article 278 bis 6 du code g n ral des imp ts 9 Copyright Nathalie BORG Il convenait de d finir ce qu tait un livre afin de d limit
67. fonctionne comme les robots indexeurs des moteurs de recherche Compte tenu de la masse d informations disponible sur l Internet il proc de par chantillonnage selon des crit res visant assurer la meilleure repr sentativit possible de ses collections Plusieurs collectes de contenus ayant un lien avec le territoire fran ais se d roulent pendant l ann e Mais alors si un site d dition en ligne chappe au robot les livres qu elle publierait uniquement en version lectronique ne seraient pas d pos s la BNF Et m me si le site fait partie de l chantillonnage il y a de fortes chances pour qu il soit au moins en partie inaccessible au robot pour des raisons techniques contenu prot g par mot de passe formulaire d acc s etc ou commerciales contenu payant abonnement etc Certes th oriquement la mise en uvre d un code ou d une restriction d acc s ne peut faire obstacle la collecte De plus il existe une d marche compl mentaire la collecte automatique qui est le d p t de site et consiste traiter manuellement et de mani re unitaire un nombre limit de sites ce qui implique des changes et un suivi r gulier entre la BNF et le producteur Mais dans la pratique il serait trop complexe de prendre contact avec chaque diteur pour obtenir des codes d acc s et la proc dure de d p t de site est trop lourde D ailleurs pour le moment pour ce qui concerne les livres ne sont r
68. fr affichJuriAdmin do oldAction rechJuriAdmin amp idTexte CETATEXT000007622115 amp fastReqld 32574664 amp fastPos 4 24 MEMO 03 149 Commission europ enne 16 juillet 2003 Taux r duits de TVA questions fr quemment pos es 25 Ancien pr sident du groupe Virgin ancien pr sident du Syndicat National de l Edition Phonographique SNEP ainsi que de l Union des producteurs phonographiques fran ais ind pendants actuel pr sident d IMPALA syndicat europ en des soci t s phonographiques ind pendantes et membre du conseil de surveillance de la maison d dition Actes Sud 26 Rapport cr ation et Internet Patrick ZELNIK Jacques TOUBON et Guillaume CERUTTI Janvier 201 27 MEMO 03 149 Commission europ enne 16 juillet 2003 Taux r duits de TVA questions fr quemment pos es 13 Copyright Nathalie BORG B Une extension pourtant justifi e Les acteurs politiques et conomiques sont dans l ensemble assez unanimes ils demandent que soit appliqu au livre num rique le m me taux de TVA que celui en vigueur pour le livre papier Christine Albanel ancienne ministre de la culture et de la communication tient ce discours dans son rapport pour un livre num rique cr ateur de valeurs Serge Eyrolles pr sident du Syndicat National de l Edition affirme qu il n y a aucune raison pour que le livre num rique ne b n ficie pas lui aussi d une TVA 5 5 Mais sur quels arguments conomiques ou politiques se fonde
69. gement de livre num rique une prestation de service 16 B Une exception la libre fixation des prix qui justifie une interpr tation restrictive 17 1 Une exception conforme au Trait de Rome 17 2 Une exception conforme au droit fran ais 17 3 Une exception interpr t e strictement 18 Un champ d application extensible de par les objectifs de la loi LANG 18 A L galit des citoyens devant le livre vendu au m me prix sur tout le territoire national ESS Ad nr ne Se ie us 19 B Le maintien d un r seau d centralis tr s dense de distribution notamment dans les zonesid fa vori SEES pent A Ce Re A ce ere 20 C Le soutien au pluralisme dans la cr ation et l dition en particulier pour les ouvrages H ACUES RER ER a Rte Sr RL nn ee ne TT nt es 21 Chapitre 2 Obligations quant au d p t l gal et l identifiant personnel du livre 00 00 0 23 S ction T Ee d p t l gal neia E EAE 23 I Plusieurs qualifications possibles du livre num rique au sens du d p t l gal 23 2 Copyright Nathalie BORG A Document MU ITPM QA Le AR Se Sn 23 B Signes signaux crits images sons ou messages de toute nature faisant l objet d une communication au public par voie lectronique 24 IL A qualification diff rente modalit s diff rentes 25 A Livres imprim s multim dias ou audio sur phonogrammes une d marche active 25 B Le livre num rique sur Internet une d marche pa
70. ges de r f rence tel que le journal de Bridget Jones par exemple et reparte avec laissant un vide dans votre tr s ch re biblioth que Ceci ne serait tout simplement pas possible On peut donc commencer percevoir une diff rence entre le livre imprim et le livre num rique Cette diff rence r sulte principalement du fait qu il n y a encore pas si longtemps le livre imprim tant le seul moyen de rendre l uvre accessible au public le terme de livre qualifiait le tout indissociable form par le contenu et le contenant Or avec le livre num rique on r alise que contenu et contenant sont deux choses distinctes Ce n est pas une nouveaut m me KANT l avait constat puisqu il avait d clar que L auteur et le propri taire de l exemplaire peuvent dire chacun avec le m me droit du m me livre c est mon livre mais en des sens diff rents Le premier prend le livre en tant qu crit ou discours le second simplement en tant que l instrument muet de la diffusion du discours jusqu lui ou jusqu au public c est dire en tant qu exemplaire 4 Avis de l autorit de la concurrence n 09 A 56 du 18 d cembre 2009 relatif une demande d avis du ministre de la culture et de la communication portant sur le livre num rique 5 Rapport sur le livre num rique remis par Bruno Patino Christine Albanel le 30 juin 2008 6 http www numerama com magazine 13484 Kindle Amazon efface a distance des
71. idiquement et fiscalement ce qu est un produit d dition Nous sommes maintenant en 2010 et aucune de ces propositions n a abouti pour le moment mais le 35 Mustapha Mekki Le formalisme lectronique la neutralit technique n emporte pas neutralit axiologique Revue des contrats 01 juillet 2007 p 681 36 Fran ois Rouet TVA et politique du livre impacts et enjeux Editions du Conseil de l Europe septembre 1998 37 P tition lanc e le 27 novembre 2009 en faveur d une TVA taux r duit sur le livre num rique 38 Rapport sur le livre num rique remis par Bruno Patino Christine Albanel le 30 juin 2008 39 Rapport de la Commission de r flexion sur Le livre num rique mai 1999 15 Copyright Nathalie BORG livre num rique tant au c ur de nombreux d bats peut tre cela changera t il court ou moyen terme mais seul l avenir nous le dira En attendant il ne faut pas oublier que cette TVA n est qu une partie du prix public et que ce prix public fait l objet d une r glementation particuli re Section 2 Le prix unique instaur par la loi LANG Au d but des ann es 1970 le march du livre est r gi par un syst me de prix conseill qui a presque les m mes effets qu un r gime de prix fixe les libraires pratiquant de rares exceptions pr s les prix conseill s par les diteurs Mais en 1972 Andr Essel co fondateur et pr sident de la Fnac annonce son intention d ouvrir un
72. int de vue de la distribution de ce produit culturel pour le consommateur Dans ces conditions il convenait de proc der une interpr tation stricte de cette loi ce qu imposaient tant la loi p nale que les d rogations au principe de la libert des prix et de d duire par cons quent du silence de la loi que celle ci ne s applique pas la situation particuli re des partitions musicales qui ne sont pas essentiellement destin es tre regard es et qui ne peuvent tre lues en tant que texte litt raire Pour la Cour de cassation la cour d appel a jug bon droit que la loi LANG est d interpr tation stricte puisque d rogeant au principe de la libert des prix elle ne s applique pas aux partitions musicales qui n y sont pas vis es Le champ d application de la loi LANG est donc le livre imprim entendu strictement mais les objectifs de la loi ne seraient ils pas transposables au livre num rique et dans ce cas ne conviendrait 1l pas d largir ce champ d application II Un champ d application extensible de par les objectifs de la loi LANG Dans son rapport de mars 2009 sur la situation du livre et l valuation de l ensemble des effets de la 51 Cass ch soc 26 mai 2010 n de pourvoi 08 43105 non publi au bulletin la clause de non concurrence qui apporte une restriction au principe de la libert du travail est d interpr tation stricte 52 Cass 2e civ 18 f vrier 2010 n de pourvoi 09 1
73. ion de la loi LANG sont une simple note de service renvoyant une instruction fiscale qui est elle m me de la doctrine Ces fondements sont positionn s assez bas dans la hi rarchie des normes et seraient ais ment modifiables pour adapter le droit cette volution technologique qu est le livre num rique Mais il faut se rendre l vidence cette loi a t crite pour le livre imprim 2 Une loi crite pour le livre imprim Dans la premi re section nous avons pu constater que la TVA taux r duit ne b n ficiait pas l uvre culturelle mais l objet livre De par le champ d application de la loi LANG qui est le m me que celui de cette TVA taux r duit c est une nouvelle fois l objet livre qui est prot g Mais on peut aboutir la m me d duction sans prendre en compte la circulaire et en se fondant sur d autres l ments Ainsi l article premier du d cret du 3 d cembre 1981 nonce que l diteur ou l importateur indique le prix de vente au public sur les livres qu il dite ou importe par impression ou tiquetage Les termes impression et tiquetage renvoient n cessairement un objet mat riel L article 5 de la loi LANG pr voit quant lui la possibilit de soldes apr s un d lai de stock mais la notion de stock n a pas de sens dans l univers du livre num rique De plus la loi LANG concerne les livres dit s ou import s en France elle est donc d limit e quant au terr
74. irecte de l uvre Repr senter l uvre c est l exhiber au public la porter sa connaissance par son ex cution et le droit de repr sentation est la pr rogative permettant l auteur de contr ler les repr sentations vivantes et m caniques par tous les moyens techniques assurant la communication de l uvre au public 139 Daniel B court La terminologie de la communication Petites affiches 20 octobre 1997 n 126 P 11 140 Pierre Yves Gautier Propri t litt raire et artistique PUF 5e dition 1991 141 Andr Lucas et Henri Jacques Lucas Trait de la propri t litt raire et artistique 3 dition dition Litec 2006 142 Pierre Yves Gautier Propri t litt raire et artistique PUF 5e dition 1991 38 Copyright Nathalie BORG Ainsi il semblerait que par le contrat d dition l auteur ne c de que son droit de reproduction et aucunement son droit de repr sentation En cela le contrat d dition n est donc adapt au livre num rique Il faut galement se rendre l vidence les diverses r f rences aux exemplaires dans de nombreux articles sont absolument obsol tes II Des obligations obsol tes Les dispositions du code de propri t intellectuelle concernant le contrat d dition sont d ordre public On ne peut y d roger par des clauses contractuelles contraires or ces dispositions contiennent certains termes r currents qui renvoient un objet mat riel tandis q
75. ition de librairie et certains types d uvres ouvrages scientifiques ou techniques encyclop dies pr faces annotations illustrations livres de pri res etc si le livre num rique concern correspond l un de ces cas l diteur pourra donc recourir une r mun ration forfaitaire il n y a pas de particularit L article L 131 4 1 pr voit le recours la r mun ration forfaitaire lorsque la base de calcul de la participation proportionnelle ne peut tre pratiquement d termin e Dans le cadre d un abonnement le lecteur acc de un ensemble de livres et non un seul mais le prix qu il verse est unique il sera donc difficile de d terminer une participation proportionnelle Difficile mais pas impossible Il serait tout fait envisageable gr ce notamment aux DRM de mettre en place un syst me prenant en consid ration les livres lus dans le cadre de l abonnement et de ventiler ensuite le prix de l abonnement sur ces divers livres N anmoins les frais des op rations de calcul et de contr le seraient tr s certainement hors de proportion avec les r sultats atteindre on se trouverait donc dans le cas de l article L 131 4 3 Il semble donc que l exploitation du livre dans le cadre d un abonnement un catalogue devrait faire l objet d une r mun ration forfaitaire Mais on pourrait galement imaginer d autres formules m lant forfait et proportionnalit par exemple une redevance forfaitaire par nombre
76. itoire sur lequel elle s applique Lorsqu il s agit de livres imprim s cette d limitation ne soul ve aucune difficult d application mais la nature d mat rialis e du livre num rique favorise les possibilit s d changes transfrontaliers et ne permet pas de raisonner dans un cadre strictement national Ainsi la directive du 8 juin 2000 sur le commerce lectronique pr voit dans son article 3 2 que les tats Membres ne peuvent pour des raisons relevant du domaine coordonn restreindre la libre circulation des services de la soci t de l information en provenance d un autre tat Membre Il en r sulte que les textes nationaux ne pourront s opposer ce qu un d taillant propose des livres fran ais hors du territoire et concurrence donc les d taillants install s en France qui eux seraient soumis un r gime de prix unique 46 Avis de l autorit de la concurrence n 09 A 56 du 18 d cembre 2009 relatif une demande d avis du ministre de la culture et de la communication portant sur le livre num rique 18 Copyright Nathalie BORG 3 Le t l chargement de livre num rique une prestation de service Nous avons vu que le droit fiscal consid rait le t l chargement de livre num rique comme un service fourni par voie lectronique Pourrait on g n raliser cette qualification aux autres branches du droit Un arr t de la Cour de Cassation en date du 6 mai 2008 semblerait ne pas
77. ivement recours pour assurer l exploitation de l uvre Pour commencer notons que l article fait r f rence au producteur alors qu il se situe dans la partie g n rale consacr e la cession de droits d auteur doit on alors consid rer que l obligation ne s applique pas l diteur L objectif de l article n est il pas pourtant que l auteur quel qu il soit soit inform De plus voil une clause obligatoire laquelle aucune sanction n est attach e moins que l absence d une telle clause n interdise au cessionnaire d inclure des DRM Le statut de cette obligation n est pas donc tr s clair tandis que la clart de la n cessit d inclure des DRM Digital Rights Management semble peu pr s tablie En effet non seulement ces syst mes permettent de prot ger les fichiers et leurs contenus num riques mais ils peuvent galement tre utilis s pour param trer des droits d usages sur des livres et d finir diff rents mod les conomiques associ s ces usages Les DRM peuvent donc d finir le nombre de machines sur lesquelles les livres num riques peuvent tre transf r s le pourcentage de droits de copier coller et d impression en termes de nombre de pages absolues ou par p riode le contr le de la dur e de lecture autoris e 184 Article L 331 5 du Code de propri t intellectuelle 185 Article L 331 11 du Code de propri t intellectuelle 186 Rapport sur l
78. janvier 1996 Cass Civ 9 octobre 1984 194 Rapport sur le livre num rique remis par Bruno Patino Christine Albanel le 30 juin 2008 195 Rapport sur le livre num rique remis par Bruno Patino Christine Albanel le 30 juin 2008 196 Petites affiches 10 janvier 2001 n 7 P 6 197 TGI Nanterre 27 avril 1994 Cass l re civ 15 octobre 1996 TGI Paris 30 novembre 1999 198 http leo hypotheses org 3187 199 http www izneo com 51 Copyright Nathalie BORG II Une r mun ration forfaitaire pour les abonnements des bouquets Le livre num rique offre de nouvelles possibilit s d exploitation c t de la vente Cyberlibris quant lui propose des bouquets th matiques avec Numilog et Publie net propose un abonnement annuel pour l ensemble de son catalogue On ne vend plus du contenu mais du service ce qui permet d tre clair sur un point ce sera le taux normal de TVA qui s appliquera et non le taux r duit dont b n ficie le livre imprim Dans un tel mod le conomique la r mun ration proportionnelle n est pas envisageable ce qui signifie qu il faudra recourir la r mun ration forfaitaire mais celle ci n est admise que dans des cas bien pr cis list s par les articles L 131 4 et L 132 6 du code de la propri t intellectuelle Le livre num rique vendu dans le cadre d un abonnement un catalogue de livres entre t 1l dans l un des cas list s L article L 132 6 ne concerne en r alit que l d
79. lors tre une uvre multim dia puisque sur un m me support se trouvent plusieurs documents soumis l obligation de d p t l gal Et pour revenir notre sujet qu est le livre num rique la Biblioth que Nationale de France BNF institution en charge du d p t l gal examine sur la base de ce d cret la possibilit de consid rer que d s lors qu un support contient plusieurs fichiers textes il y aurait fichier multim dia Mais cette d finition qui concerne un article 4 abrog depuis est en contradiction non seulement avec l interpr tation couramment retenue du terme de multim dia mais galement avec un texte plus r cent En effet les arr t s du 2 mars 1994 relatifs la terminologie des communications d finissent le multim dia comme associant plusieurs modes de repr sentation des informations tels que texte son image Gilles Vercken et le professeur Pierre Sirrinelli vont dans le m me sens en consid rant que le multim dia consiste en la r union sur un m me support num rique ou lors de la consultation d l ment de genres diff rents et notamment de sons de textes d images fixes ou anim es de programmes informatiques dont la structure et l acc s sont r gis par un logiciel permettant l interactivit et qui a une identit propre diff rente de celle r sultant de la simple r union des l ments qui la composent 78 L obligation de d p t mentionn e l article 1er in
80. mbre sera le m me puisqu avec le livre num rique tout livre fabriqu est un exemplaire vendu Il mentionne galement le nombre d exemplaires en stock qui sera de z ro et les exemplaires inutilisables ou d truits ce qui peut facilement survenir avec des bugs informatiques mais le chiffre sera tr s probablement inf rieur ceux du march de l imprim Dans cette liste d informations fournies l auteur une seule est r ellement importante pour l auteur d un livre num rique le nombre d exemplaires vendus Les autres ne sont plus d une grande utilit pour l dition lectronique 147 Article L132 11du Code de propri t intellectuelle 148 Article L 132 6 du Code de propri t intellectuelle 149 Article L 132 6 du Code de propri t intellectuelle 150 Il peut y avoir des tirages pour des uvres autres que des livres comme par exemple des statues Cass 1 re civ 5 d cembre 2006 et 18 mars 1986 151 Article L 132 13 du code de propri t intellectuelle 152 Beno t De Roquefeuil Benjamin Amaudric Du Chaffaut Remous juridiques autours de l dition num rique Gazette du Palais 17 juillet 2001 n 198 P 7 40 Copyright Nathalie BORG Ainsi donc le contrat d dition peut s appliquer au livre num rique mais la plupart des obligations qu il met la charge des parties sont devenues inutiles alors qu il est une obligation qui serait primordiale le r f rencement B Une nouvelle obligation
81. me num rique ne remet pas n cessairement en question le principe de proportionnalit de la r mun ration d s lors qu il y a vente ou location d exemplaires num riques I Toutefois il est tr s probable que la grande pluralit des m canismes de tarification dans l univers num rique rende difficile la connaissance de tous les prix effectivement pay s par le public Il est galement tr s probable que l on se retrouve souvent dans les cas d application de la r mun ration forfaitaire lorsque l exploitation du livre num rique se fera par abonnement des bouquets II 190 Article L 132 5 du code de propri t intellectuelle 191 Rapport sur le livre num rique remis par Bruno Patino Christine Albanel le 30 juin 2008 50 Copyright Nathalie BORG I Une r mun ration proportionnelle pour la vente de copies num riques Sauf exception la cession par l auteur de ses droits doit comporter au profit de l auteur la participation proportionnelle aux recettes provenant de la vente ou de l exploitation L assiette de cette r mun ration proportionnelle pourrait tre le prix distributeur ou le chiffre d affaire de l diteur si une jurisprudence constante ne consid rait que les recettes doivent s entendre du prix auquel les libraires acheteurs ou simples d positaires vendent les volumes dans le public abstraction faite des remises qui leur sont consenties et des taxes Le juge interpr te en
82. ment au syst me de prix unique ou au taux r duit de TVA il semblerait que peu importe le proc d technique de production d dition ou de diffusion et qu ici ce soit le contenu qui importe et non le contenant Le livre num rique mis la disposition d un public sera donc soumis au d p t l gal s il est consid r comme l un des documents list s l article L 131 2 du code du patrimoine A Document multim dia 73 Art L 131 1 du code du patrimoine 74 D claration des biblioth caires nationaux europ ens pour le d veloppement et la cr ation des m canismes de d p t volontaire des publications lectroniques septembre 2005 75 http www centrenationaldulivre fr Le depot legal en France de 76 D cret no 93 1429 du 31 d cembre 1993 relatif au d p t l gal JORF n 1 du 1 janvier 1994 NOR MCCB9300385D 77 Article L 131 2 du code du patrimoine 25 Copyright Nathalie BORG Il existe plusieurs d finitions possibles du multim dia La premi re est contenue dans le d cret du 31 d cembre 1993 relatif au d p t l gal Le document multim dia au sens du 8 de l article 4 de la loi du 20 juin 1992 y est d crit comme tout document qui soit regroupe deux ou plusieurs supports mentionn s aux chapitres pr c dents soit associe sur un m me support deux ou plusieurs documents soumis l obligation de d p t Si on se base sur cette d finition un recueil imprim de nouvelles pourrait a
83. mi re et de produits chimiques l image d un objet En ce sens l impression d un document num rique ne peut pas tre consid r e comme employant un tel proc d N anmoins l article fait galement r f rence tout proc d d effet quivalent La photographie tait argentique une poque mais elle est devenu num rique et pour un effet quivalent Il serait donc tout fait concevable de consid rer que l impression d un fichier num rique est une photographie num rique et donc une reprographie faisant l objet d une r mun ration par gestion collective c est d ailleurs l interpr tation de la majorit de la doctrine Quant aux copies purement num riques c est dire la reproduction de fichiers informatiques serait il possible de concevoir qu elles fassent l objet d une r mun ration pour copie priv e B La r mun ration pour copie priv e L article L 311 1 du code de la propri t intellectuelle pose le principe selon lequel les auteurs et les artistes interpr tes des uvres fix es sur phonogrammes ou vid ogrammes ont droit une r mun ration au titre de la reproduction desdites uvres condition que les copies soient strictement r serv es l usage priv du copiste et non destin es une utilisation collective f Le livre num rique n tant pas fix sur un phonogramme ou un vid ogramme il ne serait pas concern par la r mun ration pour copie priv e Mais depuis 2001
84. n tant que telle quels qu en soient le genre la forme d expression le m rite ou la destination L article L 112 2 du code de la propri t intellectuelle donne une liste des uvres de l esprit prot g es mais il s agit d une liste non exhaustive dans laquelle le livre est cit aux c t s des crits litt raires artistiques et scientifiques Le livre num rique peut donc tre consid r comme une uvre condition qu il soit original c est dire qu il porte l empreinte de la personnalit de son auteur L uvre doit ensuite faire l objet d un contrat d dition qui est le contrat par lequel l auteur d une uvre de l esprit ou ses ayants droit c dent des conditions d termin es une personne appel e diteur le droit de fabriquer ou de faire fabriquer en nombre des exemplaires de l uvre charge pour elle d en assurer la publication et la diffusion Nous avons d termin pr c demment que le livre num rique devrait faire l objet d un contrat d dition cette condition sera donc remplie sauf exception Le contrat doit tre conclu aux fins de publication et de diffusion de l uvre ces deux actions sont la contrepartie de la cession par l auteur l diteur du droit de fabriquer l uvre recourir un contrat d dition implique donc une publication et une diffusion Ce crit re sera donc rempli Pour finir cette diffusion et cette publication doivent intervenir sous forme de livre Mais qu es
85. n un enregistrement visuel de l oeuvre Dans le contrat d dition cette reproduction prend la forme d une fabrication d exemplaires Il pourrait en tre d duit que la reproduction doit aboutir des supports mat riels mais si on s en r f re la jurisprudence on peut tre plus ouvert d esprit En effet il a t jug que l diteur pouvait tre dispens de proc der la publication graphique d une uvre qui tait destin e tre diffus e sous forme d enregistrement pour l illustration musicale En revanche l diteur avait l obligation de faire figurer l uvre sur un support adapt la client le laquelle elle est destin e et d en assurer ainsi une exploitation et une diffusion conforme aux usages 1 Un tel raisonnement peut tre transpos au livre num rique dont l diteur serait alors dispens de la publication d exemplaires physiques mais devrait assurer la production d exemplaires immat riels diffus s sur Internet Plus r cemment le Tribunal de Grande Instance de Paris a d ailleurs consid r que le terme de support ne renvoyait pas exclusivement des supports mat riels Certes il s agissait en l esp ce de phonogramme mais il s agissait galement de savoir si on pouvait parler de supports d mat rialis s et le Tribunal a r pondu par l affirmative Il consid re que le fichier informatique qu est le morceau de musique au format MP3 est un support d mat rialis Le code civil lui m me
86. ne r mun ration r partie entre l auteur et l diteur calcul e partir des exemplaires de leurs uvres achet s par les biblioth ques En France la perception et la gestion du droit de pr t sont effectu es par une soci t de gestion collective la SOFIA conform ment l article L 133 2 du code de propri t intellectuelle Le livre num rique est il concern par le syst me du pr t public C est ce qu il convient d examiner au regard du droit fran ais A puis de v rifier si ce syst me n est pas contraire au droit communautaire B A L objet du droit de pr t en France Lorsqu une uvre a fait l objet d un contrat d dition en vue de sa publication et de sa diffusion sous forme de livre l auteur ne peut s opposer au pr t d exemplaires de cette dition par une biblioth que accueillant du public Ce pr t ouvre droit r mun ration au profit de l auteur 201 Article L 133 4 du code de propri t intellectuelle 202 Arr t du 7 mars 2005 portant agr ment de la SOFIA NOR MCCD0500123A publi au JO du 12 mars 2005 203 Article L 133 1 du code de la propri t intellectuelle 53 Copyright Nathalie BORG Pour que le pr t public trouve s appliquer il faut donc que soient r unis plusieurs l ments Tout d abord il faut qu on soit en pr sence d une uvre ce qui est un crit re large puisqu au sens du code de la propri t intellectuelle l uvre de l esprit est prot g e e
87. ns informatis es puissent tre r alis es avec pr cision et efficacit En revanche si la publication est mise disposition sous deux formats indissociable la vente un seul ISBN est n cessaire Mais les diteurs se contentent parfois d assigner un ISBN au fichier g n rique Certains distributeurs et libraires attribuent alors au fichier final un num ro d identification ressemblant l ISBN pour palier cette absence de vrai num ro ISBN copiant sans le vouloir des num ros existants Pour rem dier cet tat de fait l International ISBN Agency a dit des instructions g n rales en avril 2008 autorisant les revendeurs de livres num riques attribuer des num ros ISBN dans certains cas limit s Une autre difficult appara t cependant car le livre num rique permet l impression la demande Cette impression doit elle faire l objet d un num ro ISBN distinct si le format de la version la demande est diff rent de celui de la version publi e pr c demment Le manuel d utilisation de l ISBN consid re que s il ne s agit que de modifications mineures destin es r duire la taille dans l optique des sp cifications propres aux machines d impression la demande il n est pas n cessaire de cr er un nouveau num ro ISBN Il consid re galement que la version personnalis e d une publication la demande o le client et non l diteur dicte le contenu de l ouvrage et qui est disponible en dition limit
88. ns le cas des livres imprim s multim dias ou audio sur phonogrammes la d marche sera active A tandis que pour livre num rique sur Internet la d marche sera passive B A Livres imprim s multim dias ou audio sur phonogrammes une d marche active A l article L 132 1 du code du patrimoine tous les documents semblent soumis la m me proc dure puisque le d p t l gal consiste en la remise du document l organisme d positaire ou en son envoi en franchise postale en un nombre limit d exemplaires Mais la suite nous montrera que cette remise ou envoi ne concerne que les livres imprim s multim dias ou audio sur phonogrammes Pour les personnes auxquelles incombent l obligation diteur importateur imprimeur producteur cela implique donc une d marche active Elles doivent remettre un formulaire d ment rempli la BNF en l accompagnant d au moins un exemplaire de l uvre Elles doivent respecter un d lai le d p t doit tre ex cut au plus tard quarante huit heures avant la diffusion du document 86 Art 15 du D cret du 31 d cembre 1993 87 Articles L 131 1 L 131 2 du code du patrimoine et article 7 du d cret du 31 d cembre 1993 88 Entretien personnel Gildas ILLIEN Chef du service D p t l gal num rique BNF 89 Art L 132 5 du code du patrimoine 90 Art L 132 1 code du patrimoine 91 Article L 132 2 du code du patrimoine 92 D cret n 81 1068 du 3 d cembre 1981 pris p
89. nt ils 1 Une extension conomiquement justifi e Dans son argumentaire du 5 d cembre 2003 pour l inscription des disques et cassettes sonores l annexe H de la sixi me Directive TVA le gouvernement fran ais mettait en avant l exp rience de la baisse de TVA sur les disques en France en 1987 une baisse qui avait entra n une augmentation des ventes De plus une baisse de la TVA sur le livre permettrait d entrer dans le champ des effets structurels gr ce auxquels ce sont non seulement les volumes qui varient et la qualit qui progresse mais aussi les comportements et les strat gies des acheteurs comme des professionnels qui peuvent conna tre des mutations Les mutations structurelles qui peuvent survenir sont envisager essentiellement du c t d une plus grande prise de risque des professionnels de l dition et de la librairie et dans un plus fort investissement dans le renouvellement des contenus et la recherche de contenus nouveaux Ainsi donc une baisse de la TVA aurait des effets positifs sur le march du livre num rique voil qui contredit l argumentation de la Commission europ enne que nous avons voqu e ci dessus Quant au maintien d une TVA 19 6 il n aurait que des effets n gatifs puisqu il rendrait tr s difficile l mergence de nouveaux services de diffusion du livre num rique Ces services cherchent encore leur mod le conomique et sont fortement p nalis s par une TVA du livre
90. nt du groupe Le Monde ancien pr sident et directeur de la publication de Telerama actuellement directeur de l cole de journalisme de l Institut d Etudes Politiques de Paris et directeur de la station de radio France Culture 64 Rapport sur le livre num rique remis par Bruno Patino Christine Albanel le 30 juin 2008 65 Rapport cr ation et Internet Patrick ZELNIK Jacques TOUBON et Guillaume CERUTTI Janvier 2010 66 Avis de l autorit de la concurrence du 18 d cembre 2009 relatif une demande d avis du ministre de la culture et de la communication portant sur le livre num rique 67 http www syndicat librairie fr fr evolution 68 Avis de l autorit de la concurrence du 18 d cembre 2009 relatif une demande d avis du ministre de la culture et de la communication portant sur le livre num rique 69 Avis de l autorit de la concurrence du 18 d cembre 2009 relatif une demande d avis du ministre de la culture et de la communication portant sur le livre num rique 70 Rapport sur le livre num rique remis par Bruno Patino Christine Albanel le 30 juin 2008 71 Rapport pour un livre num rique cr ateur de valeurs remis le 15 avril 2010 au premier ministre Fran ois Fillon 23 Copyright Nathalie BORG Sur les trois objectifs de la loi LANG la moiti est transposable au livre num rique De plus la volont du l gislateur tait de consid rer le livre comme un bien part un bien culturel Or le livre num
91. nt sur la qualit de producteur de l oeuvre audiovisuelle Gazette du Palais 22 f vrier 2005 n 53 P 2 160 Asim Singh Jean Michel Iscovicui Un point sur la qualit de producteur de l oeuvre audiovisuelle Gazette du Palais 22 f vrier 2005 n 53 P 2 161 Cour d appel de Paris 22 juillet 1981 D 1983 somm p 94 obs Colombet 162 Daniel B court La trilogie Auteur oeuvre public Petites affiches 13 d cembre 1993 n 149 42 Copyright Nathalie BORG audiovisuelle de phonogrammes de base de donn es ou de vid ogrammes en l tat actuel du droit un contrat de production de livre num rique serait donc un contrat innomm r gi par les r gles g n rales du code de la propri t intellectuelle et du code civil Un tel contrat ne cr erait donc pas de droits voisins au b n fice du producteur de livre num rique qui sont pourtant la contrepartie de la prise de risque dans la cr ation de l uvre contrepartie constitu e par une quote part dans les droits aff rents l uvre ainsi que dans les produits de son exploitation recettes Vianney de La Boulaye pr ne la continuit et la pratique du contrat d dition car pour lui le livre num rique est un nouveau support un nouveau mode d exploitation Si on se range son opinion et qu on d cide d avoir recours un contrat d dition celui ci va n anmoins n cessiter quelques am nagements quelques clauses qu il faudra pr voir notamme
92. nt sur le fondement du droit commun du code de propri t intellectuelle Section 2 L adaptation des contrats dans le cadre du droit commun du code de la propri t intellectuelle Quant l exploitation des droits d auteur le code de la propri t intellectuelle pr voit des dispositions sp cifiques certains types de contrats comme le contrat d dition et d autres qui sont g n rales et applicables tous les types de cession de droit d auteur Ces r gles g n rales s appliquent aussi bien aux contrats innomm s qu aux contrats nomm s Ainsi que l exploitation du livre num rique soit organis e par un contrat d dition ou par un autre contrat il conviendra de respecter ces r gles et notamment celles concernant l num ration des droits c d s I et celles concernant les modifications de l uvre II I L num ration des droits c d s L article L 131 3 du Code de la propri t intellectuelle nonce que la transmission des droits de l auteur est subordonn e la condition que chacun des droits c d s fasse l objet d une mention distincte dans l acte de cession et que le domaine d exploitation des droits c d s soit d limit quant 163 Asim Singh Jean Michel Iscovicui Un point sur la qualit de producteur de l oeuvre audiovisuelle Gazette du Palais 22 f vrier 2005 n 53 P 2 164 Membre du syndicat national des diteurs et qui fait galement partie du groupe Hachette 43 Copyright
93. oi LANG ID I Une interpr tation restrictive du champ d application 40 Rapport de Herv GAY MARD sur la situation du livre mars 2009 41 Loi n 81 766 entr e en application le ler janvier 1982 42 Article ler de la loi du 10 ao t 1981 16 Copyright Nathalie BORG A Un champ d application calqu sur celui de la TVA taux r duit 1 De par la circulaire du 30 d cembre 1981 Aucun article ou annexe de la loi LANG ne d finit son champ d application C est une circulaire du 30 d cembre 1981 qu incombe cette t che Cette circulaire pr cise que le champ d application de la loi LANG est identique celui d termin par la d finition du livre contenue dans l instruction de la direction g n rale des imp ts en date du 30 d cembre 1971 pour l application du taux r duit de la TVA Mais cette instruction fiscale a t modifi e par celle du 12 mai 2005 puis temp r e par le rescrit fiscal du 11 novembre 2009 comme nous l avons vu plus haut La Cour d appel de Douai dans un arr t du 7 mai 2008 consid re qu aux termes de l instruction fiscale 3 C 4 05 du 12 mai 2005 la direction g n rale des imp ts a tendu l application du taux r duit de TVA afin de se conformer la directive europ enne relative au syst me commun de taxe sur la valeur ajout e Cependant conform ment au principe de l autonomie du droit fiscal la position prise par l administration quant l interpr tation de dispositions du
94. oin puisque l ISBN peut faire partie de la syntaxe du DOI Ensuite le DOI est une norme ISO tout comme l ISBN D ailleurs le DOI a pu tre qualifi d ISBN du document num rique et un DOI peut tre utilis pour identifier une repr sentation de la propri t intellectuelle d j identifi e par un ISBN Mais contrairement l ISBN le DOI n a que faire du format ce qui lui importe c est le contenu lui m me De plus si l ISBN a essentiellement pour but de faciliter la gestion des livres par ordinateur le DOI a quant lui pour finalit le contr le des droits li s la propri t intellectuelle dans l environnement lectronique Ce n est pas tout Si l ISBN comporte 13 chiffres il n existe pas de limite de longueur pour un DOI l diteur peut d cider du niveau de d tail des donn es qu il souhaite identifier On voit ici se profiler un avantage du DOI sur l ISBN pour les ditions num riques En effet un livre qui comprend dix chapitres peut avoir onze DOI un par chapitre et un autre pour le livre lui m me On pourrait m me imaginer que les paragraphes aient des DOI Consid rant que de nouveaux syst mes de commercialisation vont pouvoir tre envisag s pour le livre num rique dont ventuellement la vente au chapitre ou l abonnement un acc s en r seau on peut penser que le DOI sera mieux adapt ce nouveau march que l ISBN B Le Code International
95. ou un site d dition ne fait plus partie des contrats r glement s par le CPI C est aller un peu vite en besogne Tout d abord il convient d examiner ce qu est la reproduction L article L 122 3 du code de la propri t intellectuelle la d finit comme la fixation mat rielle de l uvre par tous proc d s qui permettent de la communiquer au public d une mani re indirecte Elle peut s effectuer notamment par imprimerie dessin gravure photographie moulage et tout proc d des arts graphiques et plastiques enregistrement m canique cin matographique ou magn tique La liste des moyens de reproduction n est pas exhaustive puisqu elle est pr c d e du terme notamment D ailleurs la jurisprudence n a pas h sit ajouter la num risation cette liste Ainsi d s 1996 il tait acquis que la num risation qui est une technique consistant traduire le signal analogique en un mode num rique ou binaire qui repr sentera l information dans un symbole deux valeurs 0 et 1 dont l unit est le Bit tait un acte de reproduction Certes de nos jours les romanciers fournissent habituellement leur uvre sous forme de fichier informatique aucune 129 Daniel Becourt La terminologie de la communication Petites affiches 20 octobre 1997 n 126 P 11 130 V ronique Parisot Chronique juridique le contrat d dition num rique http www crl bourgogne org index revue chronique juridique le cont
96. our l application de la loi n 81 766 relative au prix du livre et portant modification du r gime l gal 28 Copyright Nathalie BORG Et le d faut de d marche active est puni d une amende de 75 000 euros Mais il peut tre satisfait l obligation de d p t l gal par d autres moyens dont les conditions sont fix es par un d cret en Conseil d tat Pour les signes mis la disposition du public bien que ce d cret attendu depuis 2006 n ait pas encore paru ce jour la BNF a d ores et d j mis en place de tels moyens sur la base de l article L 132 2 1 du code du patrimoine B Le livre num rique sur Internet une d marche passive Si l article L 132 1 du code du patrimoine ne distingue pas entre les cat gories de documents soumis au d p t l gal quant au moyen du d p t son article L 132 2 1 stipule en revanche que les organismes d positaires proc dent aupr s des diteurs et producteurs concern s la collecte des signes signaux crits images sons ou messages de toute nature mis la disposition du public ou de cat gories de public Ainsi le code ouvre ici la voie une distinction aucune d marche active n est demand e ceux qui ditent ou produisent de tels documents en vue de leur communication au public par voie lectronique c est la BNF de se charger de la collecte En effet la Biblioth que r alise des collectes automatiques gr ce au robot Heritrix logiciel libre qui
97. oximit Tout vendeur en ligne est un vendeur proche et m me tout proche puisqu il est accessible depuis son ordinateur Mais on pourrait consid rer que dans l univers num rique le terme de proximit ne fasse pas r f rence une proximit physique mais plut t une proximit sociale Dans ce cadre un vendeur de proximit serait un vendeur proche de notre environnement social num rique le site marchand enregistr dans les favoris de notre navigateur Internet qui est un ami sur Facebook ou encore qui nous a t recommand par un membre de notre carnet d adresse De plus il subsiste l objectif du maintien du r seau tr s dense de distribution Tout comme pour le livre imprim il existe un risque de pr dominance des gros distributeurs sur les petits distributeurs Au jour de l adoption de la loi LANG on s inqui tait de l emprise des Leclerc Fnac et autres grands magasins physiques mais aujourd hui il existe des soci t s de grande distribution dont le terrain de jeu est Internet Nous avons en effet voqu ci avant qu aux Etats Unis Amazon avait fix seul le prix des livres num riques gr ce sa position dominante sur le march D ailleurs Matthieu De Montchalin libraire Rouen met en avant que sur l Internet les investissements sont tels que l on ne peut tenir face aux multinationales notamment Amazon si l on ne d gage pas de marges or de telles marges ne peuvent tre d gag es si ces
98. p www educnet education fr http www actualitte com http www vulgarisation informatique com http www adbs fr http www neo finance com http www syndicat librairie fr http www centrenationaldulivre fr http www bnf fr http portailgroupe afnor fr http www afnil org http wiki univ parisS fr http www actuabd com http memoire2silence wordpress com category livre et numerique http blos slate fr des bulles carrees 2010 03 29 2010 ne sera pas lannee de la bd numerique http www izneo com http leo hypotheses org 3187 http www crlbourgogne org index revue chronique juridique le contrat d_edition numeri que par veronique parisot html RAPPORTS Rapport de Herv GAY MARD sur la situation du livre mars 2009 Avis de l autorit de la concurrence n 09 A 56 du 18 d cembre 2009 relatif une demande d avis du ministre de la culture et de la communication portant sur le livre num rique Rapport sur le livre num rique remis par Bruno Patino Christine Albanel le 30 juin 2008 Rapport de la Commission de r flexion sur Le livre num rique mai 1999 Rapport pour un livre num rique cr ateur de valeurs remis le 15 avril 2010 au premier ministre Fran ois Fillon par Christine Albanel Rapport cr ation et Internet Patrick ZELNIK Jacques TOUBON et Guillaume CERUTTI Janvier 2010 Rapport d information d pos en application de l article 145 du r glement par la commission des affaires cult
99. pondance priv e Les deux formules sont tr s proches l une de l autre et se r f rent toutes deux la communication lectronique mais qu est elle C est en fait une forme de communication par laquelle l information sera transmise au r cepteur gr ce des signaux manant de mat riels lectroniques Le support physique peut tre aussi bien m tallique signaux lectriques une fibre optique transmission optique ou encore le vide transmission radio par ondes lectromagn tiques Le livre num rique est un crit ou m me un ensemble d images livres photos bandes dessin es Ainsi d s lors qu il sera communiqu par voie lectronique soit en tant consultable sur un site Internet auquel le public peut acc der soit en tant t l charg par le lecteur partir d Internet il 82 Relative au droit d auteur et aux droits voisins dans la soci t de l information 83 Article L 131 2 code du patrimoine 84 LCEN du 21 juin 2004 article ler 85 D finition de l encyclop die collaborative jurispedia adresse 27 Copyright Nathalie BORG entrera donc dans la cat gorie cr e en 2006 et sera soumis au d p t l gal C Absence de d p t l gal pour le livre homoth tique fourni sur support mat riel Nous venons de d terminer que le livre multim dia et le livre quel que soit sa nature livre audio livre photo roman etc accessible sur Internet taient soumis au d p t l gal Il en v
100. port physique ce qui semblerait exclure le t l chargement de fichier Mais est ce si vident 18 Directive n 2009 47 CE JOUE du 9 mai 2009 entr e en vigueur le ler juin 2009 19 Article L 64 B du Livre des proc dures fiscales 11 Copyright Nathalie BORG II Un taux r duit applicable au livre t l charg A Une extension contraire au droit communautaire La directive de 2009 tend le b n fice du taux r duit la fourniture de livres sur tout type de support physique Lorsque le livre num rique est t l charg il ne serait donc pas fourni sur support physique c est en tout cas ce qu on peut penser au premier abord Mais si on y regarde de plus pr s cette conclusion n est pas si vidente En effet consid rons qu un support physique est l l ment mat riel sur lequel des donn es texte son image peuvent tre stock es par des m thodes physiques rayon laser pour les disques optiques ou chimiques mulsions d argent pour la photographie Un disque dur r pond cette d finition puisque sur un disque dur la lecture et l criture se font gr ce des t tes de lecture criture situ es de part et d autre de chacun des plateaux et fix es sur un axe Ces t tes sont en fait des lectroaimants qui se baissent et se soul vent pour pouvoir lire l information ou l crire Or apr s tout un livre audio ou num rique t l chargeable ou accessible en ligne est forc ment stock sur support phy
101. pri t litt raire et artistique et droits voisins Pr cis Dalloz 9e dition 1999 Lamy droit des m dias et de la communication juin 2000 JURISPRUDENCE Cour de cassation chambre criminelle 25 mai 1976 n de pourvoi 74 92701 Cour d appel de Lyon 27 mai 2004 N de RG 2003 00309 Cour de cassation chambre criminelle 25 mai 1976 n de pourvoi 74 92701 Cour de cassation 1 re civ 28 janvier 2010 n de pourvoi 08 70026 Conseil d tat 23 novembre 1987 publi au recueil Lebon Cour d appel de Douai 7 mai 2008 n de RG 06 03487 d cision attaqu e Tribunal de grande instance de Lille du 23 mars 2006 TGI Paris R f r 5 mai 1997 JCP 1997 d G II 22 906 TGI Paris 18 d cembre 2009 TGI Paris R f r 14 ao t 1996 Queneau c Leroy amp autres Cour de Cassation l re civ 13 juin 2006 publi au bulletin n de pourvoi 04 15456 TGI Paris 3e chambre 2e section 15 janvier 2010 Spedidam Fnac Direct Cour de Cassation 1 re Civ 27 avril 2004 publi au bulletin n de pourvoi 99 1864 Cour de cassation 1 re civ 2 avril 2009 non publi au bulletin n de pourvoi 08 10194 Cour de cassation Civ 12 octobre 1977 publi au bulletin n de pourvoi 76 11641 TGI Paris 4 ch 13 f vrier 1995 TGI Nanterre 27 avril 1994 Cour de cassation l re civ 15 octobre 1996 TGI Paris 30 novembre 1999 Cour d appel de Paris 22 juillet 1981 D 1983 somm p 94 obs
102. propri t intellectuelle 145 Entretien personnel avec Xavier Cazin g rant de la SARL Immat riel fr distributeur de livres num riques 146 Beno t De Roquefeuil Benjamin Amaudric Du Chaffaut Remous juridiques autours de l dition num rique Gazette du Palais 17 juillet 2001 n 198 P 7 39 Copyright Nathalie BORG s agirait donc d un montant minimum d au titre du paiement des droits d auteur r gl par l diteur l auteur On se trouverait alors dans le cadre de l article L 132 10 du code de propri t intellectuelle qui stipule que le contrat d dition doit indiquer le nombre minimum d exemplaires constituant le premier tirage Toutefois cette obligation ne s applique pas aux contrats pr voyant un minimum de droits d auteur garantis par l diteur 2 Les exemplaires fabriqu s sont des copies vendues La fabrication d un nombre d exemplaires de livres imprim s aboutit ce qu il y ait des stocks qu il y ait des tirages limit s sans compter la possibilit de plusieurs ditions tous ces l ments tant bien entendu mentionn s dans les articles du code de la propri t intellectuelle concernant le contrat d dition Point de stock avec le livre num rique l exemplaire qui a t cr est un exemplaire qui a t vendu tout ce qui touche au stock ne concerne donc pas le livre num rique Point de tirages limit s avec le livre num rique En fait il pourrait tr s bien tre en
103. ra en r alit que facultatif pour les livres lectroniques Les conditions d apparition du num ro ISBN sont fix es par le manuel d utilisation Il doit figurer sur l article lui m me Lorsqu il s agit de publications lectroniques il doit appara tre Sur la page de titre le premier affichage CD publications en ligne ou sur l cran affichant le titre ou son quivalent par exemple sur l cran initial s affichant au premier acc s au contenu et ou sur l cran o s affiche la mention de copyright 107 Art 10 du Manuel d utilisation de l ISBN 2005 108 Manuel d utilisation de l ISBN 2005 109 Art 6 1 du Manuel d utilisation de l ISBN 2005 110 Art 8 1 du Manuel d utilisation de l ISBN 2005 31 Copyright Nathalie BORG B Un num ro ISBN par format D ISBN est un num ro international normalis permettant l identification d un livre dans une dition donn e Ainsi chaque manifestation commerciale d une publication se voit attribuer un ISBN diff rent Pour une m me uvre il faut donc utiliser un num ro ISBN pour la version broch e un autre pour la version reli e etc De m me chaque format num rique d un livre pdf epub html etc disponible s par ment doit avoir un num ro ISBN propre Pour une m me uvre il existera autant de num ros ISBN que de formats car chaque produit commercialisable doit tre identifi par un ISBN unique de sorte que les transactio
104. rat d edition numerique par veronique parisot html 131 TGI Paris R f r 5 mai 1997 JCP 1997 d G II 22 906 TGI Paris 18 d cembre 2009 132 TGI Paris R f r 14 ao t 1996 Queneau c Leroy amp autres 36 Copyright Nathalie BORG num risation n est donc n cessaire mais il pourrait tre consid r que copier un tel fichier est un acte de reproduction De plus il subsiste certains domaines du monde de l dition dans lesquels la num risation reste d actualit comme pour celui des bandes dessin es dans lequel l auteur remet ses planches graphiques son diteur qui proc de leur num risation Pour finir le t l chargement m me d un fichier peut tre consid r comme un acte de reproduction certes initi par le lecteur qui ach te le livre num rique mais rendu possible par l diteur La reproduction a donc cours dans le monde num rique comme le confirme la d claration commune qui a accompagn l adoption du trait de l OMPI sur le droit d auteur du 20 d cembre 1996 et qui affirme que le droit de reproduction nonc l article 3 de la Convention de Berne et les exceptions dont il peut tre assorti s appliquent pleinement dans l environnement num rique en particulier l utilisation des uvres sous forme num rique La convention elle m me consid re que tout enregistrement sonore ou visuel est consid r comme une reproduction Or qu est ce que le livre num rique sino
105. rayon livres la Fnac et d y proposer les ouvrages 20 au dessous du prix conseill Puis le groupe de grande distribution Leclerc ouvre son tour des rayons livres l int rieur de ses supermarch s en appliquant des rabais allant jusqu 40 au dessous du prix conseill Le Syndicat national de l dition SNE et la F d ration fran aise des syndicats de libraires FFSL commandent alors au cabinet de conseil en marketing Chetochine sans attendre que le projet de la Fnac n ait vu le jour une tude sur les cons quences culturelles conomiques et sociales du discount dans le syst me du livre Cette tude conclut que le discount risque de provoquer une concentration des ventes dans les Fnac et les grandes surfaces au d triment des librairies traditionnelles dont un certain nombre ne pouvant r sister cette pression concurrentielle sur les prix risque de dispara tre limitant ainsi l acc s au livre et appauvrissant la cr ation un syst me de distribution concentr favorisant les ouvrages rotation rapide au d triment de ceux rotation lente Le rapport Chetochine pr conise donc un syst me strict de fixation du prix du livre par l diteur afin d carter le danger que repr sente la pratique des rabais Pourtant le 23 f vrier 1979 l arr t Monory se place l exact oppos de cette pr conisation en mettant fin au syst me des prix conseill s et en instaurant un r gime de libe
106. re que le livre du moment qu il est t l charg ou consult en ligne s apparente une prestation de service fournie par voie lectronique et non un bien de consommation culturel La nature de l change est modifi e non par l objet m me de la transaction qui est l uvre mais par les modalit s op ratoires de celle ci Mais alors la TVA r duite pour le livre imprim est l expression du pouvoir r gulateur d une d mocratie papeti re et non le fait d une d mocratie culturelle 7 Sans aller jusque l il convient n anmoins de constater que si le taux de TVA d pend du mode de communication de l uvre et que seul le livre imprim b n ficie d un taux r duit on peut en d duire que c est le livre objet que le l gislateur a souhait favoriser et non la circulation de l uvre contenue dans cet objet Notons pour conclure que les autres contenus culturels ne b n ficient pas de ce taux r duit musiques et films quels que soient leurs supports font l objet d une TVA 19 6 Bruno Patino proposait d ailleurs en 2008 de demander l application d un taux de TVA r duit pour les contenus culturels num riques Et d j en 1999 la commission de r flexion sur le livre num rique conseillait de ne pas discriminer selon les supports d s lors que l on reste dans un domaine qui ressort de l industrie culturelle de ramener tous les produits d dition au taux r duit de TVA Reste bien s r d finir jur
107. rme Mais quelle est la r elle valeur d une instruction fiscale Le terme instruction est souvent employ par l administration fiscale pour fixer une doctrine qui peut juridiquement s imposer dans des conditions fix es par le Livre des proc dures fiscales telle est la d finition donn e par le guide de l gistique labor conjointement par le Conseil d tat et le secr tariat g n ral du Gouvernement Il s agit donc maintenant de se plonger dans le Livre des proc dures fiscales afin de d couvrir le contenu de l article 80A On y apprend que lorsque le redevable a appliqu un texte fiscal selon l interpr tation que l administration avait fait conna tre par ses instructions ou circulaires publi es et qu elle n avait pas rapport e la date des op rations en cause elle ne peut poursuivre aucun rehaussement en soutenant une interpr tation diff rente Certes on a du mal envisager qu un contribuable sain de corps et d esprit aille contester l interpr tation de l administration fiscale quant ce qu est un livre malgr tout il tait important de replacer l instruction fiscale dans la hi rarchie des normes pour deux raisons Tout d abord parce qu il appara t que la d finition du livre donn e par l instruction tant la seule d finition l gale connue ce jour jurisprudence doctrine et m me lois s y r f rent et se fondent donc sur une simple indication une r gle qui n a pas la force obligatoire de la
108. rrait penser que pour le livre num rique il s agira uniquement de pr voir la cession d un droit de reproduction num rique et d une diffusion sur les r seaux La r alit est un peu plus complexe D ailleurs certains auteurs s interrogent diffuser une bande dessin e sur un t l phone portable ou sur un cran d ordinateur est ce diffuser l uvre originale son adaptation une uvre d riv e 1 Le livre num rique une traduction Le livre num rique lorsqu il est issu d une num risation pourrait tre consid r comme le r sultat d une op ration de traduction de l analogique au num rique Si l uvre est fournie au format num rique il n y aura pas traduction mais si elle est scann e comme c est par exemple le cas pour des planches de bande dessin e ou alors de livres crit avant que l informatique ne se d mocratise on pourrait envisager qu il s agisse d une traduction Mais l article L 112 3 du code de propri t intellectuelle nonce que les auteurs de traductions des uvres de l esprit jouissent de la protection institu e par le pr sent code sans pr judice des droits de l auteur de l uvre originale Par les choix qu il op re le traducteur fait une uvre de l esprit Si la traduction n est que le r sultat d un processus automatique si le traducteur n a pas fait preuve d originalit l acte de transposition de l imprim au num rique sera t il une traduction au sens du code
109. rses recherche compilations qui les rapprochent des services fournis par voie lectronique pour lesquels aucun taux r duit ne peut tre appliqu Pour Patrick Zelnik cette diff rence de traitement se justifie par un risque de concurrence fiscale entre les tats s agissant de services qui peuvent tre cr s et diffus s partir de n importe quel pays et qui sont assujettis la TVA non dans le pays o le bien culturel est consomm mais dans le pays o est tabli le prestataire Ainsi dans le cadre actuel si les tats membres de l Union europ enne pouvaient appliquer un taux r duit de TVA aux prestataires de contenus culturels sur Internet tous seraient oblig s de le faire sauf voir leurs entreprises migrer vers des cieux fiscaux plus favorables Et pour la Commission europ enne de toutes fa ons la r duction des taux de TVA n est pas la meilleure m thode pour promouvoir aupr s des consommateurs certains biens ou services En effet la TVA n a pas pour objet ou pour r sultat de modifier le comportement des consommateurs En outre la r percussion d une r duction de taux de TVA dans les prix la consommation n est jamais totale elle est m me tr s souvent faible et de plus temporaire La loi ne permet donc pas d tendre le b n fice du taux r duit au livre num rique t l charg et pourtant une telle extension serait totalement justifi e 23 http www legifrance gouv
110. rt des prix du livre avec un syst me de prix net Le d taillant peut alors fixer librement le prix de vente de ses livres Ce n est finalement que le 10 ao t 1981 que la loi LANG instaure le syst me du prix unique du livre selon lequel chaque livre a un prix fix par l diteur ou par l importateur et qui s impose tous les d taillants Mais la France n est pas la seule avoir adopt un tel syst me Autriche Gr ce Espagne Italie Portugal Argentine Mexique Cor e du Sud Japon Sri Lanka etc tous ces pays ont promulgu une loi mettant en place un prix unique pour le livre En France toute personne physique ou morale qui dite ou importe des livres est tenue de fixer pour les livres qu elle dite ou importe un prix de vente au public Les d taillants doivent pratiquer un prix effectif de vente au public compris entre 95 et 100 du prix fix par l diteur ou l importateur Dans le cas o l importation concerne des livres dit s en France le prix de vente au public fix par l importateur est au moins gal celui qui a t fix par l diteur Mais le champ d application de cette obligation inclut il le livre num rique C est ce que nous allons examiner dans cette section et nous nous rendrons compte que s il semble qu il faille avoir une interpr tation restrictive de ce champ d application 1 il convient n anmoins de voir si ce champ n est pas extensible de par les objectifs de la l
111. s et r gionales de promotion du livre y compris du syst me de prix fixes qui mieux que tout autre syst me am liore la production et la distribution d uvres litt raires sans liminer la concurrence Dans sa r solution du 16 mai 2002 le Parlement affirme m me que l Union europ enne n a pas la comp tence d intervenir dans les syst mes nationaux de fixation des prix Pour les raisons susmentionn es une suppression du syst me constituerait une atteinte au bien culturel qu est le livre Quant au conseil de l Union Europ enne dans sa r solution du 12 f vrier 2001 concernant l application des syst mes nationaux de fixation du prix du livre il clame la libert de chaque tat membre dans sa politique en faveur du livre et de la lecture de choisir ou non un syst me national de prix du livre sous une forme l gislative ou contractuelle Les instances europ ennes sont donc unanimes la loi LANG n est pas contraire au Trait de Rome 2 Une exception conforme au droit fran ais L article L 410 2 du Code de commerce dispose que sauf dans les cas o la loi en dispose autrement les prix des biens produits et services sont librement d termin s par le jeu de la concurrence Cette r gle est assortie de l interdiction faite par l article L 420 1 du code de commerce de faire obstacle la fixation des prix par le libre jeu du march en favorisant artificiellement leur hausse ou leur baisse Nous sommes donc
112. sique des deux c t s du flux On ne peut donc s parer les donn es num riques d un serveur ou plus concr tement d un disque dur qui les abrite En effet le contribuable va venir sur le disque dur ou serveur du vendeur acheter un livre num rique qu il t l chargera sur son propre support physique quel qu il soit Le t l chargement d un livre num rique pourrait donc tre consid r comme la fourniture d un livre sur support physique Ce n est pourtant pas la position de l administration fiscale qui dans son rescrit de novembre 2009 rappelle que le t l chargement de livres par fichiers num riques qui constitue une prestation de service par voie lectronique demeure soumis au taux normal de la taxe conform ment au droit communautaire Puisqu il s agit d un rappel cela signifie que cette affirmation est dans d autres textes L un de ces textes concerne le lieu de la prestation de service Il s agit de l article 98 C annexe III du Code g n ral des imp ts qui pr cise que sont consid r s comme des services fournis par voie 20 http www adbs fr support physique 18709 htm RH OUTILS VOC 21 http www vulgarisation informatique com disque dur php 22 http www actualitte com actualite 14324 TVA livres audio physique numerique htm 12 Copyright Nathalie BORG lectronique La fourniture d images de textes et d informations et la mise disposition de bases de donn es Concernant le taux
113. ssive 26 Section 2 L identifiant personnel du livre ss 27 I La norme ISBN transpos e du livre imprim au livre num rique s ssnsessse0 27 As Champ d APPACAION STE ET ee a Arc ne en 27 B Un num ro ISBN par oEmat uns M ee ie nat 28 IL Des num ros d identification alternatifs pour les livres num riques 29 A Le Digital Object Identifier DO ani in dnndesde 29 B Le Code International Normalis des Oeuvres Textuelles ISTC 30 Partie 2 Contractualisation autour du livre num rique 32 Chapitre 1 Le contrat d ditions tt le nues d ni ts ee 32 Section 1 Les r gles du contrat d dition sont elles adapt es au livre num rique 33 I Un contrat con u pour la cession du droit de reproduction 33 A Le droit de reproduction et le num rique 33 B La diffusion sur Internet et le droit de repr sentation s 0ssn0nse00ss000eo 34 II Des obligations obsol tes at iamitnniu hailiatinn 35 A La question des exemplaires et tirages nsessssesesessessessresressessresresseese 35 1 Un seul exemplaire r ellement fabriqu le fichier num rique 36 2 Les exemplaires fabriqu s sont des copies vendues 36 B Une nouvelle obligation envisager le r f rencement 37 C Un nouveau contrat envisager le contrat de production de livre num rique 38 Section 2 L adaptation des contrats dans le cadre du droit commun du code de la propri t Intellectuelle sise
114. t ce qu un livre au sens de cet article Est ce l ensemble imprim illustr ou non publi sous un titre ayant pour objet la reproduction d une uvre de l esprit d fini par l instruction fiscale du 30 d cembre 1971 Faudrait il plut t prendre en compte la d finition revue et corrig e par l instruction fiscale du 12 mai 2005 ou encore celle donn e par le rescrit fiscal de novembre 2009 Est ce une toute autre d finition qu il faudrait prendre en compte Aucun texte ou jurisprudence ne vient nous clairer sur ce point mais l article L 133 1 fait r f rence au livre en tant que forme de l uvre il serait donc logique de consid rer que c est l objet imprim qu il est fait r f rence De plus le pr t public tant une exception au monopole d exploitation de l auteur il doit s interpr ter strictement et une extension cette exception au livre num rique serait contraire une telle interpr tation Mais la conception fran aise du pr t public est elle conforme au droit communautaire 204 Article L 112 1 du code de la propri t intellectuelle 205 Jurisprudence constante Cass Civ l re 22 janvier 2009 18 f vrier 2009 7 novembre 2006 25 janvier 2005 206 Article L 132 1 du code de la propri t intellectuelle 207 Cass Civ l re 29 janvier 2002 France 2 c EMI Records Ltd UK pourvoi n 00 10788 publi au bulletin 54 Copyright Nathalie BORG B Le pr t public au sens de la direc
115. t donc sans prix unique il existe alors un risque de rar faction du nombre de livres disponibles Les diteurs ne financeront que les livres qu ils sont s rs de vendre en grand nombre et rapidement Quant aux grandes librairies en ligne leur souci primordial est la rentabilit et non la diversit culturelle et elles peuvent g n rer des volumes de vente tels sur les best sellers que la vente d ouvrages plus confidentiels et a fortiori leur promotion ne peut tre comp titive Outre cette p r quation le prix unique permettrait galement le soutien la cr ation en maintenant une assiette stable de r mun ration pour les auteurs cette assiette tant actuellement le prix de vente final car les diteurs seraient les seuls conna tre la port e conomique du travail de cr ation En effet la loi du 10 ao t 1981 est certes r dig e dans le contexte de la d fense de la Librairie mais elle s inscrit galement dans une d marche beaucoup plus large visant garantir la capacit des ayants droits d terminer leur prix de vente Ces ayants droits sont les auteurs mais galement les maisons d ditions et sans prix unique celles ci devront subir le prix d termin par le libraire ou distributeur au risque de se voir d r f renc es ce qui est d ores et d j arriv au Royaume Uni un diteur qui n acceptait pas les conditions d Amazon 63 Ancien directeur du Monde interactif ancien vice pr side
116. tat d termine les peines d amendes contraventionnelles applicables en cas d infraction aux dispositions de la pr sente loi Les d crets du 29 d cembre 1982 puis du 29 mai 1985 dont la validit a t confirm e par le Conseil d tat le 8 f vrier 1985 ont d termin que cette peine d amende serait celle pr vue pour la troisi me classe de contraventions soit 450 euros au plus Ainsi une interpr tation stricte du champ d application du prix unique est doublement justifi e D ailleurs la cour de cassation dans son arr t du 28 janvier 2010 a suivi cette voie Il y tait reproch une exploitante de librairie sp cialis e dans les ouvrages de musique de ne pas respecter les dispositions de la loi du 10 ao t 1981 quant la vente de partitions musicales Pour statuer sur l application des dispositions de la loi du 10 ao t 1981 aux partitions musicales la cour d appel avait relev que cette loi ne comporte pas de d finition du livre et qu aucune de ses dispositions ne vise les partitions musicales Elle avait ensuite proc d la recherche de la volont du l gislateur des motifs qui l avaient d termin et du but qu il avait poursuivi afin d en circonscrire le champ d application Elle avait alors consid r que les vendeurs de partitions musicales ne subissent pas la concurrence de la grande distribution et que l inclusion de ces partitions dans l objet de la loi LANG ne pr sentait aucun int r t du po
117. tenu artistique ou intellectuel d une cr ation distincte et abstraite Il peut s agir par exemple d un article de journal d un essai d un roman d un sc nario ou encore d une nouvelle L ISTC s loigne aussi bien du DOI que de l ISBN en n incluant aucun code ou l ment significatif en n identifiant ni l auteur ni le propri taire de l uvre textuelle Ce code me semble moins bien adapt que l ISBN ou le DOI car moins pr cis mais peut tre est ce parce qu il est en d veloppement pour le moment Il semble clair que les obligations l gales qui s attachent au livre ont t con ues pour l imprim et qu elles ne sont que rarement transpos es au livre num rique De plus lorsque c est exceptionnellement le cas les conditions d application au num rique sont diff rentes d une disposition l autre Pour certaines il faut un support num rique pour d autres surtout pas Cette situation qui il faut l esp rer n est que temporaire met les acteurs de la cha ne dans une position o ils ne savent sur quel pied danser Cette absence de clart risque galement d tre n faste au d veloppement de son march moins qu au contraire cela ne lui permette une plus grande libert pour s adapter aux demandes des lecteurs A c t de ces obligations se trouve tout le r gime contractuel qui l encore est sp cifique au livre mais uniquement imprim ou bien galement
118. tion de ces documents qui suivent un r gime juridique principalement d termin par leur contenu n a par elle m me aucune incidence juridique une circulaire n a ni plus ni moins de valeur qu une note de service Cette d finition est confirm e par le professeur Ren CHAPUS qui pr cise qu une circulaire ne fait normalement qu interpr ter la loi et n a pas de valeur juridique contraignante Ainsi elle n est pas invocable par les administr s ni opposable par l administration aux administr s Quant la Cour d appel de Douai elle consid re dans l arr t du 7 mai 2008 pr cit qu une circulaire minist rielle donnant une interpr tation de la loi sur le livre par r f rence une instruction fiscale est sans port e normative 43 CA DOUAI 7 mai 2008 n de RG 06 03487 d cision attaqu e Tribunal de grande instance de Lille du 23 mars 2006 44 Guide du l gistique ou Guide pour l laboration des textes l gislatifs et r glementaires labor conjointement par le Conseil d Etat et le secr tariat g n ral du Gouvernement non ant et illustrant par des exemples et des contre exemples les techniques de conception et de r daction des textes normatifs et les principes juridiques qui inspirent celles ci 45 R Chapus Droit administratif g n ral ditions Montchr tien 9e dition 17 Copyright Nathalie BORG Ainsi les fondements juridiques de la d termination du champ d applicat
119. tive communautaire Le 19 novembre 1992 une directive est venue poser le principe selon lequel le droit exclusif d autoriser ou d interdire la location et le pr t appartient l auteur en ce qui concerne l original et les copies de son uvre Ce droit peut tre transf r c d ou donn en licence contractuelle Mais la directive a pr vu la possibilit pour les tats membres de d roger ce droit exclusif et de le transformer en simple droit r mun ration fix e par l tat en fonction de ses objectifs de promotion culturelle Il s agit alors d introduire un r gime qui assure une r mun ration quitable laquelle il ne peut tre renonc aux auteurs et aux artistes interpr tes ou ex cutants qui doivent conserver la possibilit de confier la gestion de ce droit des soci t s de gestion collective qui les repr sentent 210 y Ainsi le droit fran ais n est il pas contraire au droit communautaire ni sur le principe m me du pr t public si sur son champ d application De plus sont exclus du champ de la directive certaines formes de mise disposition comme celle des fins de consultation sur place or si le livre num rique n est pas t l charg sur le reader du lecteur mais consult distance sur le site de la biblioth que on pourrait consid rer qu il y a consultation sur place que la directive ne trouve pas s appliquer et que les lois nationales peuvent organiser le pr t p
120. ublic comme elles l entendent sans m me se soucier d une r mun ration quitable si elles le souhaitent Les biblioth ques pr tant des livres num riques doivent donc obtenir l autorisation pr alable de l auteur ou de l diteur Une r mun ration proportionnelle pourrait tre envisag e mais galement de nouvelles formes de partenariat On pourrait aussi imaginer pour les biblioth ques un r le accru de vitrines de l dition favorisant l achat d ouvrages en liaison avec des libraires situ es proximit II Les autres r mun rations per ues via la gestion collective Il existe une r mun ration sp cifique au livre imprim la r mun ration par reprographie A et une r mun ration plus g n rale pour copie priv e B La r mun ration pour reprographie et le livre num rique L article L 122 10 instaure une licence l gale en non ant que la publication d une uvre emporte cession du droit de reproduction par reprographie une soci t agr e cet effet par le ministre charg de la culture Les soci t s agr es peuvent seules conclure toute convention avec les utilisateurs aux fins de gestion du droit ainsi c d sous r serve pour les stipulations autorisant les 208 Article 2 1 et 2 4 de la Directive 92 100 CEE du 19 novembre 1992 209 Article 5 1 Directive 92 100 CEE du 19 novembre 1992 210 Directive 2006 115 CE du 12 d cembre 2006 211 Rapport de la Commission
121. ucteur Quel que soit le type de contrat de production audiovisuelle de phonogrammes de base de donn es ou de vid ogrammes le producteur est celui qui a l initiative et la responsabilit soit de la r alisation de l uvre soit de sa fixation Derri re l initiative ou la responsabilit le l gislateur d signe principalement le financement qu op re le producteur La jurisprudence a quant elle pr cis que la qualit de producteur d une uvre audiovisuelle suppose une participation au risque de la cr ation de l oeuvre Le risque s entend de mani re g n rale du risque de perdre son investissement de ne pas rentrer dans ses frais sans aucun recours l encontre d un d biteur tenu l galement de rembourser l investissement L diteur quant lui investit dans un projet en finan ant la fabrication des exemplaires Il verse parfois un minimum garanti l auteur Il se doit d assurer la promotion du livre et le co t qui en r sulte Si le livre n a pas de succ s l diteur ne rentrera pas dans ses frais d dition et ne pourra escompter aucun remboursement des sommes engag es Ne doit on pas alors consid rer que l diteur prend le risque de perdre son investissement Et l diteur n a t il pas a minima la responsabilit de la fixation de l uvre En revanche il sera plus difficile de consid rer hormis dans quelques cas que l diteur aura eu l initiative Or la jurisprudence a d
122. ue A mais il existe des num ros alternatifs qui seraient mieux adapt s au format num rique B I La norme ISBN transpos e du livre imprim au livre num rique L ISBN est un num ro international qui identifie de mani re univoque une seule monographie rempla ant ainsi la gestion de longues notices bibliographiques descriptives Il a t con u pour simplifier le traitement des livres en ordinateur les libraires peuvent passer des commandes standardis es les distributeurs ont le m me code pour traiter les commandes et les retours Les diff rentes op rations de gestion dans les biblioth ques et centres de documentation sont facilit es De plus le caract re international de cette num rotation constitue une r f rence unique pour tous les professionnels du livre en France comme l tranger L ISBN a connu le succ s d s son entr e en vigueur en 1968 sous le nom de SBN Standard Book Number au Royaume Uni En un an peine le SBN devenait l ISBN comptant non plus neuf mais dix chiffres et en 1970 il tait ratifi par PISO en tant que norme internationale Le format de 10 chiffres sur 4 segments est pass le ler janvier 2007 13 chiffres sur 5 segments permettant sa compatibilit avec le code barres Actuellement 166 pays sont membres du syst me ISBN dont la France A Champ d application Le d cret du 3 d cembre 1981 nonce que sur tous les exemplaires d une m me uvre soumise
123. ue le livre num rique est immat riel Si ces termes ne peuvent s appliquer au livre num rique d une mani re ou d une autre alors l diteur ou l auteur se retrouveront de facto dans l impossibilit de remplir certaines de leurs obligations Si tel est le cas cela d montra qu il ne peut tre recouru au contrat d dition pour le livre num rique En effet les termes d exemplaires et tirages semblent obsol tes lorsqu il s agit de livres num riques A alors qu il n est fait nulle mention dans le code d une obligation de r f rencement qui semble pourtant primordiale pour l exploitation permanente et suivie de l uvre num rique B A La question des exemplaires et tirages 1 Un seul exemplaire r ellement fabriqu le fichier num rique Le contrat d dition se d finit par la cession par l auteur l diteur du droit de fabriquer ou de faire fabriquer en nombre des exemplaires de l uvre charge pour ce dernier d en assurer la publication et la diffusion Nous avons d termin pr c demment que la fabrication ne faisait pas n cessairement r f rence un support mat riel mais pouvait concerner un support immat riel comme un fichier informatique N anmoins ce fichier n a plus tre fabriqu en un certain nombre d exemplaires un seul suffit celui qui sera remis au distributeur C est ce dernier qui se chargera de fournir une copie l acheteur S il y a plusieurs distributeurs il faudra alors plusieurs copies m
124. um rique et imprim dans un seul et m me descriptif Force est de constater que ces descriptifs semblent plus proches de la r alit tout en ne laissant pas quelques ouvrages sur le pav 7 Avis de l autorit de la concurrence n 09 A 56 du 18 d cembre 2009 relatif une demande d avis du ministre de la culture et de la communication portant sur le livre num rique 8 Bulletin officiel de l ducation nationale de l Enseignement sup rieur et de la Recherche n 10 10 mars 2005 page 507 LISTE du 18 janvier 2005 NOR CTNX0407868K Vocabulaire de l audiovisuel http www educnet education fr dossier livrelec document whole2 10 Entretien personnel avec Gildas ILLIEN Chef du service D p t l gal num rique Biblioth que Nationale de France 7 Copyright Nathalie BORG Dans sa proposition du 13 janvier 2009 le syndicat national des diteurs est reparti de la d finition de l administration fiscale pour sugg rer la formulation suivante Un livre est un ensemble de donn es textuelles graphiques ou sonores r sultant d un travail ditorial publi sous un titre une date d termin e et ayant pour objet la reproduction d une uvre de l esprit d un ou plusieurs auteurs en vue de l enseignement de la diffusion de la pens e et de la culture Cet ensemble destin tre lu peut tre pr sent sous la forme d l ments assembl s ou r unis par tout proc d d impression ou num rique ventu
125. urelles familiales et sociales sur la politique du livre enregistr la 58 Copyright Nathalie BORG pr sidence de l assembl e nationale le 7 juillet 2008 MEMO 03 149 Commission europ enne 16 juillet 2003 Taux r duits de TVA questions fr quemment pos es Rapport de Constance Krebs sur les enjeux du num rique 19 octobre 2009 TEXTES DE LOI Bulletin officiel de l Education nationale de l Enseignement sup rieur et de la Recherche n 10 10 mars 2005 page 507 Liste du 18 janvier 2005 NOR CTNX0407868K Vocabulaire de l audiovisuel Guide pour l laboration des textes l gislatifs et r glementaires non ant et illustrant par des exemples et des contre exemples les techniques de conception et de r daction des textes normatifs et les principes juridiques qui inspirent celles ci Loi LANG N 81 766 du 10 ao t 1981 entr e en application le ler janvier 1982 D cret n 81 1068 du 3 d cembre 1981 pris pour l application de la loi n 81 766 relative au prix du livre et portant modification du r gime l gal Circulaire du 30 d cembre 1981 D cret no 93 1429 du 31 d cembre 1993 relatif au d p t l gal JORF n 1 du 1 janvier 1994 NOR MCCB9300385D Arr t s du 2 mars 1994 relatifs la terminologie des communications Loi pour la Confiance dans l conomie Num rique du 21 juin 2004 D cret n 84 74 du 26 janvier 1984 modifi par le d cret n 91 283 du 19 mars 1991 D cret
126. visag si tel est le choix de l diteur ou de l auteur que le fichier ne puisse tre copi par le distributeur qu un certain nombre de fois aboutissant alors un tirage limit d exemplaires Les premiers arriv s seraient alors les premiers servis jusqu ce que le nombre d exemplaires soit atteint Cela impliquerait une coordination en temps r el entre les diff rents vendeurs afin que le nombre soit respect mais cela ne semble techniquement pas irr alisable Point de premi re dition ou de r dition avec le livre num rique Une premi re dition fait r f rence un premier tirage c est dire l impression d un certain nombre d exemplaires en une seule fois les exemplaires tir s par la suite tant de nouveaux tirages L exemplaire num rique est quant lui cr au moment de la commande du lecteur le tirage se fait donc un exemplaire la fois et il n est pas r ellement question de premi re dition ou de r dition Mais ces obsolescences sont sans cons quence car elles n emp chent pas l application des articles y faisant r f rence il suffira la plupart du temps d indiquer un petit chiffre voir m me le chiffre z ro pour les stocks et le contrat sera valable au regard du code de propri t intellectuelle Prenons par exemple l obligation de l diteur de rendre compte annuellement son auteur L tat qu il doit produire mentionne le nombre d exemplaires fabriqu s et des exemplaires vendus ce no
127. x de l auteur ordonn e autour des seuls droits de reproduction et de repr sentation qui permet l extension du domaine de ces droits des situations non express ment envisag es par la loi Ainsi l usage des reproductions effectu es par l diteur a la m me finalit principale que le livre soit sous forme imprim ou num rique l usage priv des lecteurs Cela semble corrobor par un jugement consid rant que le fait qu un support soit d mat rialis ne change pas la destination initialement pr vue c est dire la publication des fins de commerce Il existe n anmoins d autres finalit s comme la diffusion publique la location ou le pr t public Le pr t public est une finalit d ores et d j mentionn dans les contrats pour le livre imprim Il conviendra en revanche d ajouter la location afin de permettre l exploitation de l uvre sous forme d abonnement Ce droit de location qui proc de de la facult reconnue l auteur ou ses ayants droit de n autoriser la reproduction de son uvre qu des fins pr cises constitue une pr rogative du droit d exploitation B Des droits c d s multiples pour permettre une exploitation unique L article L 131 3 du code de la propri t intellectuelle impose que le contrat de cession de droit d auteur mentionne tous les droits c d s Puisque le droit fran ais est synth tique il pourrait suffire de mentionner les droits de repr sentation et de reprodu
128. xtension du b n fice du taux r duit aux livres sur supports physiques La directive du conseil du 5 mai 2009 tend le b n fice du taux r duit la fourniture de livres sur tout type de support physique Pour s y conformer l administration a recours non pas une instruction mais un simple rescrit fiscal tabli suite la d marche d un contribuable qui pr alablement la conclusion d un ou plusieurs actes a consult par crit l administration centrale en lui fournissant tous l ments utiles pour appr cier la port e v ritable de cette op ration La valeur de ce rescrit est la m me que celle d une circulaire puisqu elle est engag e par sa position dans les m mes conditions que la circulaires celles pr vues aux articles L 80 A et L 80 B du livre des proc dures fiscales Dans ce rescrit publi le 11 novembre 2009 l administration fiscale annonce clairement que d sormais d s lors que la fourniture de livre intervient sur un support dont le contenu reproduit pour l essentiel la m me information textuelle que celle contenue dans les livres imprim s on pourra appliquer une TVA 5 5 Livre audio ouvrage dont la lecture haute voix a t enregistr e sur disque compact c d rom ou tout autre support physique similaire et livre num rique sur c d roms ou cl USB b n ficient donc d sormais de ce taux r duit ce qui est un grand pas en avant Malheureusement sans botte de sept lieux ce

Régime juridique du livre : de l`imprimé au numérique

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