Instruments numériques et énigme du travail
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1. Probl me de gen se instrumentale Probl me de culture 1 1 1 1 1 1 1 Etudiant architecte d butant ou salari Sch ma 1 Probl matique de l exp rience avec le dessin num rique Instruments num riques et nigme du travail 9 Ce sch ma permet de mieux appr hender la complexit des enjeux formatifs avec les instruments Il pourra tre utilis comme support pour envisager des interventions formatives Il correspond l bauche d une m thode pour mener l analyse du terrain et tablir la ligne g n rale d un projet de formation Nous pensons ainsi favoriser une prise en compte des multiples niveaux qui caract risent la probl matique de l informatisation du dessin Dans notre analyse les neuf profils de r f rence correspondent neuf figures d apprenants qui r v lent chacune un versant nigmatique obscur du travail Ils indiquent que le d ploiement des ressources subjectives la singularit de l exp rience pratique sont des composantes essentielles du travail humain Ces composantes fondent la r ussite de l entreprise en tant que lieu symbolique solidairement construit de la r alisation des individus 8 Notre tude face aux questions de soci t Nous souhaitons replacer nos analyses sur le terrain des discussions actuelles qui prennent pour th me la valeur du travail La loi du 13 juin 1998 qui fixe la dur e du travail 35 heures a entra n dans le d bat publi2. Instruments num riques et nigme du travail Une approche complexe de la formation Fran ois Mourlevat Docteur en sciences de l ducation CREF EA 1589 Universit Paris X Nanterre 200 avenue de la R publique F 92001 NANTERRE fmt848 info yahoo fr R SUM Nos travaux portent sur les enjeux de la formation technique dans des contextes professionnels o les outils num riques se sont g n ralis s Nous nous sommes int ress s aux dessinateurs en architecture dont l activit forte tradition s est informatis e brutalement avec des applications informatiques hautement sophistiqu es Leur cas nous parait exemplaire pour montrer la n cessit de fonder des interventions formatives non plus seulement sur des comp tences identifi es par les experts de l organisation mais en lucidant le diff rentiel qui existe entre la prescription et la r alit du travail En prenant appui sur une enqu te qui visait mieux appr hender la motivation des professionnels inscrits aux cours du soir nous bauchons des instruments d analyse destination des concepteurs de la formation MOTS CL S informatisation formation professionnelle nigme du travail organisation de l entreprise Actualit de la Recherche en Education et en Formation Strasbourg 2007 2 Actualit de la Recherche en Education et en Formation Strasbourg 2007 1 Introduction En tant que formateur et chercheur en ducation notre in
3. instrument est engag Le dessinateur ne cherche que la ma trise technique ce qui le d finit comme un op rateur interchangeable La logique vise la machine 45 des r ponses Avec la logique rationnelle strat gique l individu est engag dans un projet que la ma trise que l instrument peut rendre possible La machine est un moyen strat gique mais le probl me qu elle pose n est pas r solu La logique vise le projet 24 des r ponses Avec la logique subjective d sirante l individu est impliqu dans la construction de son environnement et de son destin La machine devient un moyen de r alisation de soi La logique vise le sujet et l change avec les autres 31 des r ponses 6 Actualit de la Recherche en Education et en Formation Strasbourg 2007 La seconde enqu te porte l tude les objectifs annonc s par cent soixante organismes proposant des formations au dessin informatis Pour cela nous avons labor une grille de lecture quatre entr es l offre de type r ticulaire centr e sur la commande vis e instrumentale 43 de l offre l offre de type macrotechnique centr e sur le graphisme technique vis e m thodologique 32 de l offre l offre de type global centr e sur l entreprise et le m tier vis e int grative 19 de l offre l offre de type ouvert centr sur l individu vis e autonomisante 6 de l offre 6 L analyse Nos r sultats
4. Barbier J M Lesne M 1977 L Analyse des besoins en formation Paris Jauze B guin P Rabardel P 1994 L Utilisation des fichiers CAO par les concepteurs comme outil de gestion du projet et d organisation de leur activit In B Trousse Z Khaldoun Eds Organisation de la conception Paris Europia 141 151 Bourgeois 1991 L Analyse des besoins en formation dans les organisations Mesure et valuation en ducation vol 14 n 1 universit de Moncton CA 17 60 Carr P 2001 De la motivation la formation Paris L Harmattan Charlier J 2002 quelles conditions la formation peut elle contribuer au d veloppement r gional In Garant M Scieur P Eds Organisation et syst mes de formation Bruxelles De B ck 15 38 Detienne M Vernant J P 1974 Les Ruses de l intelligence La M tis des Grecs Paris Flammarion Iribarne P d 1989 La Logique de l honneur Paris Seuil Lebahar J C 1983 Le Dessin d architecte Roquevaire Parenth ses Mourlevat F 2006 La Violence d environnement mergence d une figure pist mique travers l informatisation d un m tier traditionnel Th se de doctorat Nanterre Universit de Paris X 846 p Sainsaulieu R 1999 Les effets formation en entreprise In P Carr P Caspar Eds Trait des sciences de l ducation Paris Dunod 75 86 Sainsaulieu R Piotet F 1994 M thode pour
5. alors comparer des donn es qui se r pondent en miroir pour en d duire leur quivalence 4 Dans le cadre de nos recherches doctorales nous avons explor le secteur certes tr s voisin du dessin industriel o nous avons constat un bon niveau de transf rabilit de nos travaux Instruments num riques et nigme du travail 5 Dans un m me souci de pr caution pist mologique nous n avons pas voulu appr hender la formation en terme de besoins Le besoin est un construit de l individu qui l exprime Charlier 2002 suppos ne pas avoir d existence objective mais correspondant une repr sentation subjective Barbier amp Lesne 1977 Il d signe le sympt me d un manque plus profond auquel la formation ne r pondra pas Bourgeois 1991 Nous avons men l chelle nationale une seconde enqu te qui prenait pour objet l offre de formation formul e par les organismes de formation pour r pondre la demande suppos e des professionnels du dessin d architecture Notre objectif consistait mesurer son niveau d ad quation avec la motivation exprim e par les apprenants du cours du soir Nos r sultats montrent l existence d un d ficit d ad quation consid rable ce qui nous am ne envisager un questionnement de second niveau si elles ne se correspondent pas intrins quement quoi r pondent alors d une part l offre formative et d autre part la motivation des apprenants Ce sont
6. illusions de l expertise con ue pour mettre en uvre le mod le instrumental labor par les prescripteurs du travail dans un objectif de ma trise contr l e Or contre toute attente l informatique a largement augment la part nigmatique du travail qu elle avait pour t che de r duire Car le travail c est pr cis ment l initiative et la transgression la mobilisation humaine face ce qui n a pas t envisag par la prescription Bandt Dejours amp Dubar op cit C est pourquoi il met l preuve du r el les discours sp cialis s tenus son propos Le travail en s informatisant est devenu une entit complexe dont la part nigmatique s est fortement accrue Prendre en compte l nigme du travail renouvelle immanquablement le projet de formation con u non plus dans l axe de comp tences clairement identifi es mais partir de l intelligence pratique issue de l exp rience cette intelligence rus e de la M tis Detienne amp Vernant 1974 qui se r v le face aux l impr vus la panne l instabilit des environnements et des machines aux al as de la rencontre humaine Car le travail engage l conomie subjective des individus qui ont n gocier des Instruments num riques et nigme du travail 7 relations professionnelles dans lesquelles se nouent des enjeux d amour et de pouvoir Il oblige chacun composer avec son d sir et sa souffrance d couvrir des resso
7. montrent une forte divergence entre la logique de la motivation de type subjective d sirante que nous rencontrons dans 31 des r ponses exprim es et une offre formative de type ouvert identifi e dans seulement 6 des catalogues de formation Cette absence de concordance est symptomatique d un probl me plus profond que nous nous proposons d explorer partir de deux questions quoi r pond implicitement l offre de formation Comment interpr ter la motivation des apprenants Pour expliquer nos r sultats nous faisons une hypoth se L introduction des moyens informatiques de dessin est id ologiquement rattach e une fantasmatique de ma trise instrumentale et de toute puissance Ces moyens sont sens s r duire voire supprimer ce que les ergonomes appellent l nigme du travail pour d signer l cart entre le travail prescrit et le travail r el la partie obscure de l action a relation subjective au m tier le lieu de l impr vu Cet cart mobilise l attention des sp cialistes de l organisation qui s attachent le diss quer pour rendre visible sa composition interne et livrer la connaissance de son mode d emploi Bandt Dejours amp Dubar 1995 Leur objectif est de recomposer un m cano du travail dans lequel l activit serait alors con ue comme une simple application des consignes de la prescription Notre hypoth se consiste alors consid rer la formation comme le r sultat des
8. une sociologie de l entreprise Paris Presses de Sciences Po 78 79
9. c une critique s v re du rapport des Fran ais au travail Or de notre point de vue une telle critique n est pas justifi e Notre enqu te nous incite penser que les individus sont fortement impliqu s dans l exercice de leur m tier Dans le cas des dessinateurs ils cherchent acqu rir sur leur temps personnel les ressources qui favoriseront leur adaptation technique Ils attendent de pratiquer un m tier qu ils aiment et qui fonde leur identit Ils sont profond ment impliqu s dans leur environnement professionnel et conservent la valeur du travail 5 malgr la pr carisation progressive de leur statut De notre point de vue le discours public prendrait souvent de l paisseur tre nuanc s partir d tudes comme les n tres Nous pensons en effet qu il est urgent de reconsid rer la ressource humaine comme une richesse qui se distingue de mani re singuli re dans cette perspective culturelle et soci tale que Philippe d Iribarne 1989 nommait la logique de l honneur au fondement des relations sociales et de l implication des individus dans leur m tier Certes notre tude se limite au secteur du dessin d architecture mais nous ne consid rons pas nos r sultats comme exceptionnels Nous pensons qu ils pourront tre corrobor s par d autres travaux 9 Conclusion Nos travaux montrent que la probl matique de l informatisation ne peut faire l conomie d une approche complexe Le
10. conde consiste ne pas limiter la formation technique aux dessinateurs mais l tendre l ensemble de la ligne hi rarchique sans la r duire aux op rations cognitives Le diff rentiel entre la prescription et la r alit du travail ne doit pas tre entendu comme une anomalie du syst me mais comme une composante essentielle de l activit Nous avons donc travaill en deux temps Pour aborder l enjeu complexe de l informatisation du dessin nous avons d gag neuf profils de professionnels partir de trente cinq tudes de cas dimension clinique fond s sur des entretiens non directifs Nous pr sentons un tableau de synth se qui articule les diff rentes probl matiques r sultant de l informatisation avec ces neuf profils de r f rence 8 Actualit de la Recherche en Education et en Formation Strasbourg 2007 L tudiant Acqu rir des ressources sociales et culturelles qui fondent une place dans la profession L architecte d butant Contextualiser et finaliser l emploi des instruments Le projeteur Assurer la veille technologique Faire face une informatique id alis e dans l esprit des ma trises d ouvrages L architecte salari Conserver une libert d artisan concepteur Le chef de projet Assurer la coh sion des quipes dans l ambigu t des points de vue de la direction Le chef d agence Assumer une informatique multidimensionnelle technique conomique sociale f d
11. fait qu ils suivent leur cursus sur leur temps personnel Nous formons des dessinateurs en architecture des architectes et des projeteurs des bureaux d tudes techniques aux instruments num riques du graphisme technique Ces m tiers constituent notre terrain de recherche Un tel cadre pourrait tre consid r comme marginal et sp cifique N anmoins nous pensons qu il constitue un laboratoire naturel particuli rement int ressant pour mettre en lumi re une probl matique l chelle de toute la soci t En ce sens notre investigation poss de une port e heuristique Pour d fendre notre point de vue nous invoquerons trois arguments tout d abord l identit des professionnels du secteur de l architecture se fonde sur une culture traditionnelle du dessin la main Lehabar 1982 tr s loign e de la perspective ing nieur dont rel ve souvent l appr hension des instruments num riques Ensuite et contrairement d autres secteurs d activit l informatisation du dessin d architecte s est produite brutalement de mani re h t roclite Certaines agences ne sont toujours pas quip es Les niveaux et les 2 ce propos R Sainsaulieu 1999 montre que la formation est envisag e comme une simple variable d ajustement du changement technique alors qu elle constitue selon lui le v ritable levier du d veloppement social des entreprises 3 Le dessin de plans techniques d termine en effet u
12. ier dans une perspective existentielle Ainsi les r ponses prescrites actuellement par les sp cialistes de la formation sont peut tre de moins en moins adapt es aux probl mes qu elles sont cens es r soudre et nous nous interrogeons sur les modalit s d une appr hension complexe de la formation en particulier dans les domaines techniques qui se r f rent habituellement des approches organisationnelles et instrumentales2 Comment restituer la demande de formation comme une r alit complexe Cette question de d part d termine la mise en place de notre programme de recherche Elle guide nos analyses dans la perspective de mettre en d bat les r sultats issus de nos travaux 3 Cadre de l tude Au pr alable plusieurs points doivent tre pr cis s Nous indiquerons tout d abord qui nous sommes et donc notre niveau d implication dans la recherche que nous avons men e Nous sommes professeur des cours du soir depuis quinze ans Nous intervenons sur une plate forme particuli rement int ressante pour conna tre les communaut s de m tier suivre l volution de leurs interrogations Nous r unissons des publics nombreux h t rog nes en termes d ges de sp cialit s ou de niveaux hi rarchiques Nos auditeurs sont pour la plupart en activit et leurs centres d int r t d bordent largement l objet technique de leur formation Il s agit d individus anim s d une forte motivation comme le montre le
13. n vaste champ professionnel qui r unit de nombreux m tiers Nous en avons fait l inventaire 4 Actualit de la Recherche en Education et en Formation Strasbourg 2007 modes de pratique ont encore aujourd hui du mal trouver leur unit Enfin les plates formes du dessin informatis correspondent des applications hautement sophistiqu es relevant d une expertise que ne poss dent g n ralement ni les agences ni les dessinateurs Nous insistons sur cette conjonction de trois facteurs culturel selon lequel les professionnels demeurent attach s une pratique manuelle du dessin sociotechnique se rapportant aux r percussions d une informatisation brutale dans l activit et qualitatif d signant l exploitation d une technologie forte valeur ajout e Ces facteurs d terminent une situation particuli re dans laquelle le processus de travail l espace et le temps professionnel sont en jeu mettant en vidence des probl matiques mergentes et la n cessit d laborer des r ponses complexes en formation non limit es aux registres de la ma trise instrumentale et de l organisation technique Dans cette perspective notre terrain de recherche peut permettre de comprendre les probl matiques soulev es d autres chelles N anmoins il nous reste tudier la transf rabilit de nos travaux 4 L pist mologie de la recherche Notre pratique de terrain nous apprend que contrairement aux appa
14. pr cis ment ces deux interrogations qui nous permettront de mieux appr hender la probl matique pos e par les instruments num riques et les enjeux de formation qu elle sous tend Nous conduirons l analyse dans une perspective r solument pratique avec pour objectif d baucher une m thode de lecture du champ professionnel et d tablir un sch ma g n ral susceptible de favoriser la construction de nouveaux dispositifs d intervention 5 Dispositif m thodologique et recueil des donn es Notre premi re enqu te se fonde sur des donn es collect es durant sept ann es Elle permet l tude d un panel de deux cent cinquante professionnels consid r comme un chantillon repr sentatif du milieu du dessin d architecture Nous avons pris en consid ration des variables d ge de sp cialit de statut professionnel et hi rarchique afin de mieux appr hender la topologie complexe du terrain Lors de leur inscription les apprenants ont t sollicit s pour r pondre par crit la question suivante Pouvez vous d crire votre projet vos objectifs vos attentes propos de ce cours Les r ponses ont t trait es partir d une grille de lecture construite dans le cadre de notre programme de recherche pour caract riser la motivation en fonction de trois logiques discursives fechnicienne instrumentale rationnelle strat gique et subjective d sirante Dans la logique technicienne instrumentale seul l
15. ratrice tapes des projets partenaires et communicationnelle image de l entreprise autorit L ing nieur Trouver sa place dans les quipes laborer les m thodes informatiques assumer la surcharge de responsabilit s L expert Coordonner des terrains h t rog nes travailler avec les autres Le formateur Articuler diff rents mod les de r f rence traditionnels et informatiques accompagner la construction de nouvelles identit s Tableau 1 Profils de r f rence et polymorphie des enjeux La dimension nigmatique du travail telle qu elle appara t dans le corpus clinique qui fonde notre exploration du champ professionnel peut tre envisag e partir de trois probl mes centraux clairement identifiables un probl me d int gration des instruments dans l organisation des projets un probl me de gen se instrumentale se rapportant la ma trise technique un probl me de culture cons cutif l introduction de la technologie dans l environnement traditionnel Nous constituons ainsi une figure triangulaire susceptible de caract riser la probl matique de terrain Cette figure permet de redistribuer efficacement les neuf profils de professionnels en fonction des difficult s qu ils expriment propos de l instrument Nous proposons alors un sch ma de synth se Probl me d int gration Chef d agence Chef de projet ing nieur expert _ formateur projeteur
16. rences l informatisation du dessin d architecture demeure hautement probl matique N anmoins nous ne disposons pas d l ments qui nous permettent de l affirmer clairement Nous faisons face un ensemble de param tres interd pendants qui constituent un objet complexe Notre premi re exigence sera de fournir ce dernier un clairage suffisant Pour cela nous nous sommes int ress s l ad quation de la formation aux probl mes qui la sous tend Nous avons voulu appr hender dialectiquement la motivation exprim e par les auditeurs s inscrivant au cours du soir et l offre de formation affich e par les organismes de formation Ce choix s est r v l plut t fructueux pour avancer dans le d bat Il d termine une pist mologie Le registre conatif qui nourrit la motivation se rapporte la sph re des aspirations et des d sirs Il permet de relier le sujet ses projections Carr 2001 L approche par la motivation nous conduit envisager une probl matique d ensemble non r duite au versant cognitif et instrumental de la formation x Nous n avons pas souhait travailler partir de donn es se rapportant la demande de formation Dialectiser la demande et l offre disponible correspond un cueil viter toute demande de formation trouve sa formulation en fonction des propositions du march Ce ph nom ne est bien connu sous le nom d effet catalogue L artefact consisterait
17. s r ponses simples risquent de d boucher 5 Nous pensons avec C Dejours 1995 que la valeur du travail engage d abord l entreprise et non pas l individu dont la responsabilit se rapporte plut t la valeur du travail bien fait dans l esprit des compagnonnages Cette distinction nous para t essentielle 10 Actualit de la Recherche en Education et en Formation Strasbourg 2007 sur des recettes formatives qui se traduiront par un d ni de l exp rience subjective la sous estimation de l intelligence pratique la cristallisation de la hi rarchie sur la ma trise technique En cas de difficult pour atteindre les objectifs pr vus par la prescription les individus seront d sign s comme coupables Une prise de conscience nous parait donc indispensable trois niveaux les concepteurs de la formation et les formateurs les dessinateurs qui manipulent les instruments la ligne de commandement qui organise l int gration des technologies L articulation de ces trois niveaux nous para t constituer la condition essentielle au renouvellement des dispositifs de formation Nous pensons qu il est n cessaire de d velopper de nouvelles tudes pour densifier le niveau de connaissance sur ces questions Pour notre part nous nous int ressons repenser nos pratiques dans le cadre de nos activit s de formateur 10 Bibliographie Bandt J de Dejours C Dubar C 1995 La France malade du travail Paris Bayard
18. t r t se porte depuis plusieurs ann es sur l informatisation du travail Nous partons d un constat les technologies informatiques ont fortement complexifi l environnement professionnel et la demande de formation devient plus difficile appr hender tant pour les concepteurs de la formation que pour les praticiens de terrain Nous constatons que m me les formations dites techniques que nous caract riserons par le fait que le sujet individu former est fortement loign de l objet de la formation ne peuvent plus tre envisag es travers des r ponses catalogues cens es proposer un corpus de solutions a priori D une certaine fa on sujet et objet de formation apparaissent de plus en plus comme reli s l un l autre avec une cons quence importante les deux approches qui nourrissaient classiquement la compr hension du changement technique dans l industrie l une se rapportant aux activit s de gen se instrumentale l autre s int ressant l organisation du travail Sainsaulieu amp Piotet 1994 ne nous paraissent plus suffisantes pour fonder les r ponses formatives aux probl mes pos s par la technologie Tels que nous les rencontrons ces probl mes n cessitent d tre abord s de mani re complexe dans le but d am liorer la port e d une action de formation non pas seulement dans sa dimension cognitive mais en prenant en consid ration l paisseur ontologique du questionnemen
19. t qui la fonde 2 Probl matique g n rale L informatisation du travail n est pas un ph nom ne nouveau et l on pourrait penser que les nombreuses questions que les ordinateurs posaient au moment de leur introduction Rabardel amp B guin 1991 ont t progressivement r solues Vingt cinq ans apr s la mise sur le march du premier IBM PC en 1981 on pourrait croire que l informatisation du champ professionnel s est r alis e avec succ s et que globalement elle ne pose plus de probl mes majeurs aux individus qui l utilisent au quotidien Nous pensons qu il n en est rien Les instruments num riques se sont complexifi s entra nant des probl matiques nouvelles face auxquelles les op rateurs et leur hi rarchie de commandement se trouvent r guli rement d munis C est pourquoi nous estimons n cessaire de r envisager les mani res de penser la formation en tenant compte de nouveaux enjeux li s la relation aux instruments non pas simplement au niveau de la connexion homme machine mais en termes plus singuliers de rupture identitaire cognitive et culturelle Le point de vue doit se l Les syst mes informatiques qui constituent l environnement technologique de notre tude remontent pr cis ment cette poque Instruments num riques et nigme du travail 3 trouver du c t des individus en tant que sujets charg s de d sir et pourvus d affects qui posent la question du devenir de leur m t
20. urces dans sa singularit et son engagement avec les autres Or l informatique ayant complexifi le travail c est l ing niosit professionnelle qui est de plus en plus sollicit e au quotidien et non pas le trousseau de comp tences op rationnelles qui caract rise un poste de travail dans les organigrammes Les formes de l action mobilisent donc aujourd hui de puissantes interrogations Les dessinateurs veulent pouvoir appr hender les nouveaux environnements dans lesquels ils ont exercer leur m tier C est ce qui fonde l expression d une motivation en termes de d veloppement intersubjectif centr sur l autonomie Nous d gageons ici un argument fort pour tenter d expliquer l cart entre les raisons qui am nent un professionnel suivre une formation et le contenu de l offre qui lui est destin e 7 Pr conisations pour la formation Fonder le projet de formation non pas sur les exigences de la prescription mais sur le versant nigmatique du travail entra ne un d placement pist mologique consid rable Pour le concepteur de la formation deux cons quences importantes peuvent tre rep r es La premi re se rapporte la mani re dont se d cline la probl matique de l informatisation en fonction du statut professionnel du niveau hi rarchique ou de la sp cialit la transversalit du probl me instrumental entra ne une polymorphie des enjeux formatifs qu il faudra prendre en compte La se
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