Etude de l`image du corps chezles sujets ayant un handicap moteur
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1. ext rieur que du regard int rieur n est plus la m me cause de l alt ration physique survenue Comment le sujet handicap moteur se reconna t il dans cette image qui lui est renvoy e Le handicap physique 1 D finitions Un sujet handicap physique se voit de fa on diff rente selon qu il se situe face des sp cialistes face sa famille face lui m me ou face d autres handicap s 21 Revue Europ enne du Handicap Mental TUDE DE L IMAGE DU CORPS CHEZ LES SUJETS AYANT UN HANDICAP MOTEUR L infirmit motrice se d finit comme tant une incapacit ou une difficult mouvoir un ou plusieurs membres Son origine est soit une anomalie du syst me osseux soit une atteinte du syst me nerveux soit une amputation cong nitale ou accidentelle Il y a trois origines physiologiques de handicap e Les malformations cong nitales et les atteintes du syst me osseux e les atteintes du syst me nerveux central et p riph rique les atteintes du syst me musculaire 1 Malformations cong nitales et atteintes du syst me osseux e malformation cong nitale de la hanche e pieds bots e amputations cong nitales ou traumatiques 2 2 1 Atteintes du syst me nerveux central a Chez l enfant e les infirmes moteurs c r braux I M C e les hydroc phales b Chez l adulte e maladie de parkinson e parapl gies ou quadripl gies 2 2 Atteintes du syst me ner2. hension les d terminants les contenus Beizman 1974 Nous supposons que les protocoles du Rorschach des personnes handicap es physiques du fait de leur activit r duite comporteront plus de r ponses kinesth siques Les pr occupations corporelles se traduisent au Rorschach par un nombre lev de r ponses anatomiques Les r ponses globales G traduiront le d passement du morcellement ou au contraire les r ponses Dd l accentueront A l preuve du Rorschach les alt rations si alt rations il y en a se manifesteront diff remment selon que l individu est handicap depuis la toute premi re enfance ou qu il le soit devenu l ge adulte Pour tudier les protocoles du Rorschach des personnes handicap es nous avons retenu les cat gories suivantes e Les r ponses G correspondent un type d appr hension de la t che globale Nous croyons que le sujet handicap physique face au morcellement de la t che donnera un grand nombre de r ponses G pour dominer cette situation e Les r ponses D expriment la recherche d une ad quation entre le monde environnant et le monde int rieur du sujet e Les r ponses Dd expriment l attachement du sujet des d coupes de la t che pr sent e Nous croyons que la personne handicap e physique par projection d une image corporelle morcel e donnera davantage de r ponses Dd e Les r ponses K t moignent d une bonne maturit et du contr le des affe
3. ses interpr tatives on dirait qu un G lev accompagnant un D faible t moignerait d une tentative des sujets compenser le handicap Pour les sujets les d coupes de la t che n ont pas de signification sp cifique mais elles n ont un sens que dans la mesure o elles sont en relation r ciproque Une telle attitude r sulterait de l impossibilit percevoir son corps autrement que constitu de parties se compl tant mutuellement 24 Revue Europ enne du Handicap Mental TUDE DE L IMAGE DU CORPS CHEZ LES SUJETS AYANT UN HANDICAP MOTEUR Au niveau des r ponses d tails Dd la plupart des sujets donnent un pourcentage inf rieur la norme chose courante dans les protocoles du Rorschach Anzieu et Chabert 1983 Concernant les r ponses A 5 sujets donnent des r ponses Kan et 3 sujets des r ponses Plus pr cis ment les r ponses Ad mettent en sc ne des parties du corps ou un animal Les r ponses A peuvent elles signifier des difficult s d identification le sujet ne pouvant retrouver dans les t ches du test des formes humaines Du c t des r ponses K ou Kan 6 sujets donnent des protocoles qui ont un grand nombre de Kan Ces r ponses traduisent un infantilisme de la pens e des d sirs du sujet qui n ont pu trouver satisfaction du fait du handicap D autres tudes Chabert 1983 Rausch 1983 ont mis en vidence que les sujets ayant une activit physique d b
4. Mittler 1973 Stavrou 1995 L image du corps poss de une base un fond physiologique qui subit l empreinte de la vie psychique Elle est la r sultante de l action de trois l ments les pulsions libidinales et motionnelles le mod le postural et les relations interpersonnelles Cette image correspond en quelque sorte la fa on dont le sujet appr hende le monde postural Cady 1988 Sami Ali 1990 Le concept de sch ma corporel correspondant la conscience de l unit du corps rev t un sens plus pr cis que celui de l image Le sch ma corporel r alise la synth se des impressions thermiques tactiles et pulsionnelles provenant du corps dans sa totalit Schilder 1958 Acredolo et Evans 1980 Le sch ma corporel pr c de l image du corps aaa 20 Revue Europ enne du Handicap Mental TUDE DE L IMAGE DU CORPS CHEZ LES SUJETS AYANT UN HANDICAP MOTEUR dont l laboration s ach ve dans l exp rience du miroir Gibello 1984 La perception du corps lui m me renvoie aux premi res exp riences de l enfant avec sa m re L espace tant l origine une surface sans profondeur l enfant ne peut acc der un espace tridimensionnel que s il peut tablir une distance entre lui et l autre Ce passage selon Sami Ali 1990 se r alise partir du moment o l enfant se rend compte que ses fantasmes agressifs l gard de l objet la m re ne le d truisent pas
5. 1950 L tude des r sultats obtenus au Rorschach a mis en vidence plusieurs caract ristiques propres l image corporelle La conscience du sujet handicap est davantage sensibilis e Surtout par les d tails des planches du test Ceci appara t travers une ad quation au r el perturb e F faible une dominance des processus relationnels au d triment de la vie Protocole du Rorschach de Sofia 29 ans poliomy litique V Une personne sans nez et t te Deux t tes de chats qui s embrassent Rouge M d Rouge Sup Moiti inf V Un papillon handicap e physique de son image du corps et des Un l phant dans la for t For t ligne m diane ventuelles alt rations de celle ci t te les pieds En effet une personne pr sentant un handicap physique depuis la naissance ou la 2 hommes ou 2 femmes le nez la Deux t tes Elles sont les m mes Deux t tes d animal V Un papillon qui vole 2 3 Sup Tiers inf toute premi re enfance n aura pas pu accomplir V Deux animaux qui courent V La for t avec des fleurs Partie lat Rose Rose bas toutes les exp riences sensori motrices qui lui sont n cessaires afin de d velopper de fa on V Deux yeux deux pieds V La Gr ce notre pays V Un lion ou un ours Lat r v
6. Revue Europ enne du Handicap Mental 1997 Vol 4 N 16 pages 19 28 S N A PE I Etude de l image du corps chez les sujets ayant un handicap moteur dans l preuve projective du Rorschach Lambros Stavrou Dimitris Sarris L int r t de cet article porte sur l tude de l image corporelle chez les sujets ayant un handicap moteur Nous tudions plus particuli rement les protocoles exp rimentaux tablis partir du test projectif de Rorschach de douze 12 sujets handicap s moteurs afin de d terminer les ventuelles sp cificit s de l image corporelle chez ces personnes Nous nous donnons pour objectif de v rifier si la repr sentation imaginaire telle qu elle mane du Rorschach que les personnes handicap es se font de leur corps peut subir des distorsions en raison de la d ficience physique Plus pr cis ment quelles peuvent tre les particularit s de la construction de l image corporelle chez le sujet handicap moteur quand le handicap survient la toute petite enfance de la perception du corps en tant qu entit chez le sujet handicap moteur e l existence du handicap am ne t elle le sujet donner des r ponses au Rorschach faisant preuve d une certaine sensibilisation aux parties touch es e le sujet handicap moteur donne t il travers les r ponses au Rorschach une image globale de lui m me ou devient il sujet d un morcellement de son image corporelle chez le sujet handicap
7. cts Nous supposons que le sujet handicap physique donnera plus de r ponses kinesth siques pour compenser sa d ficience physique Les r ponses F Forme Forme expriment un effort de la part du sujet camoufler son affectivit en intellectualisant ses r ponses Si le handicap physique per oit son image corporelle comme morcell e nous attendons un pourcentage lev de r ponses F sup rieur la normale Beizman 1974 e Les r ponses H ou Hd expriment la qualit de la relation entre le sujet et l Autre Le sujet handicap tant donn la d ficience de certains membres de son corps et par cons quent sa sensibilisation par rapport ceux ci donnera davantage de r ponses Hd 2 Population Pr sentation clinique des sujets La population de notre tude est compos e de douze 12 personnes handicap es physiques 4 hommes et 8 femmes Tous les sujets font partie d une association de personnes handicap es physiques Les handicaps sont d origine diverse ils sont apparus soit la naissance soit lors de la petite enfance L ge de nos sujets s tend de 26 35 ans TE II II a UL 23 Revue Europ enne du Handicap Mental TUDE DE L IMAGE DU CORPS CHEZ LES SUJETS AYANT UN HANDICAP MOTEUR Sujet 1 Femme c libataire de 30 ans poliomy litique depuis l ge de deux ans Elle est plac e dans un cen
8. ert Toute la planche harmonieuse sa personnalit Stavrou 1995 Ne pouvant se 26 Des yeux ou une t te V Un homme qui travaille M d en bas M d en bas Revue Europ enne du Handicap Mental Te E TUDE DE L IMAGE DU CORPS CHEZ LES SUJETS AYANT UN HANDICAP MOTEUR affective F lev et une faible motricit K faible L atteinte physique entra ne des pr occupations corporelles et une attention centr e certaines parties du corps Hd lev Le handicap est un facteur inhibiteur de l acc s l imaginaire les r ponses kinesth siques sont en nombre insuffisant D ailleurs le faible nombre de r ponses Anat ne r v le pas une projection corporelle propre au sujet handicap Le travail pr sent mis part l int r t qu apporte l utilisation d un test projectif l tude de l image corporelle peut susciter un int r t plus g n ral eu gard l approche de sujets handicap s physiques D autres recherches peuvent se donner comme t che l tude travers le dessin et les tests d intelligence d autres aspects de l image corporelle chez les sujets ayant un handicap moteur tels que l espace la cognition les activit s logicomath matiques de la pens e l tude comparative des protocoles d un c t des personnes handicap es physiques depuis l enfance et de l autre c t des personnes tant devenue
9. et que cet objet est toujours source de satisfaction L exp rience de l image du corps est donc avant tout de l ordre du corps Celle ci est commune au corps r el et l image sp culaire de celui ci permettant l enfant de se reconna tre dans son image refl t e par le miroir La constitution et l volution tout au long de la vie de l image du corps sont troitement li es la libido narcissique Sch matiquement nous pouvons distinguer au cours du d veloppement libidinal le corps de l oralit o dominent les th mes de morcellement d introjection et de projection le corps de l analit o l enfant commence laborer la distinction entre le monde ext rieur et le monde int rieur le corps de la p riode phallique p riode pendant laquelle l enfant acc de l identit sexuelle et ach ve l unit motionnelle du corps par l interm diaire de l identification au parent du m me sexe Pour Anzieu 1985 la peau fonctionne chez l enfant comme une enveloppe A partir d exp rience tactiles Moi Peau l enfant structure son moi qui constitue un sac retenant l int rieur le plein et le bon Le corps sert de m diateur entre le sujet et le monde Cady 1988 Si le handicap survient dans la premi re enfance il perturbe le d veloppement affectif de l individu L enfant handicap peut difficilement s affirmer du fait de ses troubles moteurs L inf riorit de l enfant
10. gages de la parole et de la voix chez l enfant Paris Masson pp 171 202 Classification Internationale des Handicaps C T N E R H I INSERM Diffusion PUF Paris Dague P 1964 Probl mes psychop dagogiques pos s par les enfants IMC Revue d Hygi ne et de M decine Scolaire et Universitaire 1 17 129 Dague P 1972 De l utilisation du test De Frosting chez les IMC et des programmes en ducation Adaptation 191 62 68 Dolto F 1984 L image inconsciente du corps Paris Seuil Fisher S amp Cleveland S E 1958 Body images and personality Princeton New York Von Nostrand Gardou Ch 1995 L ducation sp cialis e in G Avanzini Ed La p dagogie aujourd hui Paris Dunod pp 181 200 Gardou Ch 1995 The intelligence and education of handicaped children according to Binet Pr sentation au congr s international de psychologie Ath nes Gardou Ch Ed 1995 La gestion mentale en question Lyon Ed Er s Gibello B 1984 L enfant l intelligence troubl e Paris Paidos Centrurion Goodenough Trepagnier C 1978 Development of a communication system for cerebral palsied children without articulate speech in R D Cambell 27 28 Revue Europ enne du Handicap Mental TUDE DE L IMAGE DU CORPS CHEZ LES SUJETS AYANT UN HANDICAP MOTEUR P T Smith A language and mother child interaction New York Plenune press Hamonet C 1990 Les personnes Hand
11. icap es Que sais je Paris PUF Hamonet C 1992 Handicaps dits moteurs et communication R ducation orthophonique vol 30 N 171 pp 251 259 Mittler P 1973 Assesment for learning in the mentally handicaped I R M R Churchill Livingstone Mittler P 1976 The psychological assesment of mental and physical handicaps London Methuen et co Mohalem A 1994 Le profil du personnel d encadrement dans les centres d Aide par le travail Revue Europ enne du Handicap mental vol 1 N 2 pp 26 33 Oleron P et coll 1981 Les enfants handicap s Paris PUF Rausch de Traubenberg Boizou M F 1984 Le Rorschach en clinique infantile Paris Dunod Reynell J V 1976 Children with physical handicaps in Mittler P The phsychological assesment of mental and physically handicaps London Metheuen et co Sami Ali 1977 Corps r el corps imaginaire Paris Dunond Sami Ali 1990 Le corps l espace et le temps Paris Dunod Shilder P 1950 L image du corps Paris Gallimard 1968 Stavrou L 1995 La pens e logique chez l enfant d ficient mental Presses Universitaires de l Universit de Ioannina Ioannina Gr ce Stavrou L 1990 Psychop dagogie des enfants d ficients ou inadapt s t 1 Ath nes Ed Anthropos Tardieu G 1967 N cessit d un diagnostic et d un traitement pr coce de l infirmit motrice c r brale Revue d Hygi ne et de M dec
12. ine sociale 15 71 80 Vanderheiden G C amp Grilley K 1976 Non vocal communication techniques and aids for the severly physically handicapped Baltimore Univ Park Press Winnicott D W 1969 De la p diatrie la psychanalyse Paris Payot
13. l air triste Ils n osent pas sortir de chez eux Car ils ne veulent pas montrer leur corps dif forme Si le handicap dit Sofia n accepte pas son handicap il vit dans un tat de frustration quotidienne Il a des difficult s investir lavenir Si par contre la personne handicap e accepte son handicap elle essaiera de construire des projets d envisager le mariage de trouver un travail L avenir sera per u de fa on optimiste L investissement de l avenir permet au handicap de d passer la d pression de s int grer une vie normale et d acqu rir une relative autonomie Conclusion L objectif de notre travail a t de mettre en vidence la repr sentation que le sujet handicap se fait de son propre corps Nous avons utilis une preuve projective le Rorschach pour l actualisation et l tude chez la personne Un papillon rouge montagnes 3 ie V Un rhinoc ros sans pieds V Une chauve souris dans les reconna tre dans l autre l image corporelle de la personne handicap e ne peut s laborer selon les processus inh rents au d veloppement psychog n tique Cette image corporelle lui appara t morcell e difforme Mais si en d pit de la difficult assumer le handicap l individu peut modeler une image corporelle sp cifique il peut trouver en elle une unit et une identit corporelle propre Fisher et Cleveland 1958 Schilder
14. lev indique un moi faible dont les m canismes de d fense sont amoindris T moignage Sofia est une femme de 28 ans poliomy litique du c t gauche depuis l ge de deux ans Actuellement elle travaille comme secr taire dans une maison de retraite Pour Sofia tre handicap e c est se sentir diff rente limit e quant aux activit s physiques tre handicap e c est ne pas pouvoir r aliser tous ses d sirs tous ses projets Etre handicap e c est ne pas pouvoir suivre les autres les valides Sofia nous dit notre famille nous consid re comme des personnes part Ils nous surprot gent Ils ne peuvent supporter la passivit d une personne handicap e ils font les choses notre place Nous les handicap s dit Sofia on sait que les parents ne sont pas coupables et l on regrette toutes ces ann es d accusation envers eux Pour Sofia il faut distinguer deux cat gories de handicap s physiques ceux qui l acceptent et ceux qui ne l acceptent pas Les premiers vivent avec ou plut t ils font avec Ils adaptent leur quotidien leur infirmit Ils acceptent cette reconnaissance des faits et essaient d avoir une vie normale Puis il y a les autres les handicap s qui m l 25 Revue Europ enne du Handicap Mental TUDE DE L IMAGE DU CORPS CHEZ LES SUJETS AYANT UN HANDICAP MOTEUR n acceptent pas leur handicap Ils se plaignent ils ont
15. nne du Handicap Mental TUDE DE L IMAGE DU CORPS CHEZ LES SUJETS AYANT UN HANDICAP MOTEUR que le sujet handicap moteur du fait d avoir des acquis ant rieurs poss de et de ce fait conserve une image du corps stable et bien structur e Pourquoi tudier l image corporelle chez les sujets adultes ayant un handicap moteur Parce que les fonctions physiques intellectuelles et psychiques ne se stabilisent qu l ge adulte notre choix de la population porte sur les sujets handicap s moteurs adultes ceci dans le but d viter l ventuel parasitage de variables telles que la sp cificit du psychisme de l adolescent les difficult s du jeune sujet handicap reconna tre et par la suite assumer sa condition d handicap Anzieu 1983 Sami Ali 1990 etc Parmi les outils cliniques qui permettent d tudier la projection de l image corporelle chez le sujet handicap physique l preuve projective du Rorschach offre celui ci un espace vide qu il peut habiter en y projetant sa propre image corporelle Fisher et Chevalard 1958 Rausch 1984 Anzieu 1983 Compte tenu de la singularit que pr sentent les personnes avec un handicap moteur suite leur d ficience physique nous nous efforcerons d tudier la projection de leur image corporelle l preuve du Rorschach En effet la repr sentation imaginaire que le sujet handicap moteur se fait de son corps subira des disto
16. ordante donnent peu de r ponses kinesth siques humaines KH alors qu au contraire ceux qui ont une activit physique r duite donnent beaucoup de r ponses K Sur dix 10 sujets sept 7 ont un pourcentage de r ponses humaines H 75 Nous pouvons d duire qu ils ont pu trouver un mod le d identification et qu ils se reconnaissent en tant qu tre humain Les parties du corps humain Hd per ues dans la t che sont celles qui pr sentent un int r t particulier pour le sujet handicap Ces sujets prouvant des difficult s s identifier aux personnes valides auront tendance fournir moins de r ponses H En revanche tant sensibilis s certaines parties de leur corps il donnent plus de r ponses Hd Aussi six 6 sujets ont un rapport H Hd sup rieur la norme ce qui est significatif de pr occupations corporelles Aussi neuf 9 sujets sur douze 12 ont un pourcentage de r ponses F sup rieur la norme moyenne Ceci t moignerait de relations distantes avec le monde environnant et avec eux m mes une distanciation r sultant de la mise l cart du handicap et qui le prive du contact humain Il semble que notre hypoth se de d part savoir que les handicap s physiques donneraient davantage de r ponses F serait v rifi e Les m mes sujets donnent un pourcentage de F tr s inf rieur la norme Dix 10 sujets sur douze 12 r pondent ce crit re Ce pourcentage peu
17. par rapport l adulte peut aller jusqu un sentiment d impuissance se traduisant par un abandon passif au monde environnant Reynel 1976 Tardieu 1967 Le handicap constitue une atteinte narcissique profonde Les modifications corporelles vont provoquer un r ajustement du mod le postural r ajustement qui est cons cutif la focalisation de l attention du sujet sur la zone touch e Hamonet 1992 Chevrie 1972 L importance du handicap moteur sur la personnalit du sujet atteint et notamment sur son image corporelle d pend d une part de l ge du sujet au moment de la survenue du handicap et d autre part tant des r actions de l entourage face cet v nement que des conditions de vie de l individu A l ge adulte la vie sexuelle et sentimentale du sujet peut tre ou pas perturb e L adulte handicap physique b n ficie d acquisitions ant rieures son d veloppement intellectuel et affectif n ayant pas eu souffrir de troubles moteurs Plus que l enfant handicap l adulte doit accepter cette nouvelle situation se sentant impuissant et inf rieur Son attitude oscille souvent entre la d pression et le sentiment d impuissance L adulte doit r apprendre les gestes les plus simples et les ajuster ses nouvelles possibilit s physiques r duites Oleron 1981 Goodenough 1978 Bideaud et coll 1980 En effet l image per ue dans le miroir issue tant du regard
18. physique quelles r percussions l infirmit corporelle physique entra ne t elle sur le d veloppement de la personnalit le sujet handicap physique parvient il la structuration d une image globale de lui m me ou devient il sujet d un morcellement de son image corporelle peu explor Il semblerait cependant que les possibilit s mat rielles l gislation favorisant le travail et l insertion des personnes handicap s physiques am nagement des locaux etc s am liorent et ouvrent de nouvelles voies pour l adaptation des sujets handicap s Dague 1964 Oleron et coll 1981 Mohallem 1994 Gardou 1995 I e domaine du handicap physique reste Nous mettons l hypoth se que le handicap moteur apparaissant soit la naissance soit pendant la toute petite enfance durant la p riode de construction de l image corporelle Dans cet article nous entreprenons l approche du handicap survenu dans les premi res ann es de la vie Notre probl matique s articule autour des questions suivantes le handicap physique entra ne t il un d sinvestissement de la r alit ext rieure stade du miroir accentue la diff rence tant morphologique que psychologique entre le sujet handicap et le sujet valide Dans le cas de handicap survenu l ge adulte nous supposons Laboratoire d Education Sp ciale et Curative Universit de loannina 45110 loannina Gr ce 19 Revue Europ e
19. rsions en raison de cette d ficience physique Image corporelle et sch ma corporel Les concepts d image corporelle et de sch ma corporel sont souvent assimil s l un l autre Pour Schilder 1950 l image du Corps est l image de notre corps autrement dit la fa on dont notre corps nous appara t nous m mes L image du corps serait le sentiment g n ral de la pr sence et de l existence du corps Chabert 1983 Sami Ali 1990 ce dernier tant en quelque sorte le r sultat de la phase du d veloppement appel e par Winnicott 1969 personnalisation durant laquelle se constitue une sorte de mod le id al qui sert de cadre de r f rence au sujet l aidant pouvoir maintenir son unit et son originalit Comme le souligne Dolto 1984 si en principe pour tous les individus le sch ma corporel est de la m me esp ce l image du corps en revanche est propre chacun elle est li e au sujet et son histoire Sami Ali 1990 consid re que l image du corps est la synth se vivante de nos exp riences motionnelles Elle est limit e par l espace ce dernier tant lui m me d fini par le corps qui en impose le cadre Le corps structure non seulement l espace en fixant les barri res entre le dedans et le dehors mais aussi les objets La motricit permet l enfant d explorer les objets de les manipuler et d en nouer des relations Tardieu 1967
20. s cette tude plusieurs questions sont tudi es ele handicap physique entra ne t il un d sinvestissement de la r alit ext rieure e quelles sont les r percussions sur le d veloppement de la personnalit que l infirmit peut entra ner e le sujet handicap parvient il une image globale de lui m me ou devient il sujet d un morcellement de son image corporelle L objectif de cet article est de v rifier si la repr sentation imaginaire telle qu elle se pr sente l preuve du Rorschach que les handicap s physiques se font de leur corps peut subir des distorsions en raison de la d ficience physique Revue Europ enne du Handicap Mental TUDE DE L IMAGE DU CORPS CHEZ LES SUJETS AYANT UN HANDICAP MOTEUR M thodologie 1 L outil clinique Nous avons choisi comme outil clinique l preuve projective de Rorschach dans la perspective de Rausch et Boizou 1984 stipulant que dans cette preuve il n y a pas projection du corps propre connu objet de l activit cognitive mais plut t du corps v cu objet et sujet de l activit affective Ce test nous para t pouvoir rendre compte de la repr sentation imaginaire que le sujet se fait de son corps La non structuration du mat riel invite le sujet rel cher son contr le conscient et donner une interpr tation verbale de ce qu il per oit La cotation du protocole du sujet s effectue en trois tapes le mode d appr
21. s handicap s physiques l ge adulte etc Ainsi une meilleure approche de cette population dans le cadre de l ducation sp ciale o l humain est consid r dans sa totalit Gardou 1995 Bideaud et all 1980 pourrait s amorcer Version originale Fran ais Re u en Juillet 1997 Accept en Octobre 1997 Bibliographie Acredolo L P amp Evans D 1980 Developmental changes in the effect of landmarks on infant behaviour Developmental psychology 16 312 318 Anzieu D 1985 Le Moi peau Paris Dunod Anzieu D amp Chabert C 1983 Les m thodes projectives Paris PUF Beizman C 1974 Manuel d utilisation du Rorschach Delachaux et Niestl Bideaud J Colin C amp Lataillade C 1980 La repr sentation du sch ma topographique tude compar e d enfants handicap s et valides Neuropsychiatrie de l Enfance et de l Adolescence 1 2 p 3 11 Bideaud J Colin C amp Lataillade C 1980 La repr sentation du sch ma topographique tude compar e d enfants handicap s moteurs et valides Neuropsychiatrie de l enfant et de l Adolescence 1 2 pp 3 11 Cady S 1988 Lat ralit et image du corps chez l enfant Paris Bayard Chabert C 1983 Le psychopathologie adulte Paris Rorschach en Dunod Chevrie C 1972 Troubles d acquisition du langage dans l infirmit motrice c r brale in C Launy S Borel Maissony Troubles du lan
22. taire de 35 ans poliomy litique depuis l ge de deux ans Il travaille dans un centre d aide par le travail Sujet 10 Homme c libataire de 33 ans poliomy litique depuis l ge de deux ans et demi Il a suivi une scolarit jusqu au baccalaur at Actuellement il travaille dans un centre d aide par le travail Sujet 11 Homme mari de 35 ans poliomy litique depuis l ge de deux ans Il travaille comme secr taire dans un centre d insertion destin aux personnes handicap es physiques Sujet 12 Homme c libataire de 32 ans poliomy litique depuis l ge de dix huit mois Il a toujours v cu en famille Il a suivi une scolarit jusqu au baccalaur at Analyse des donn es des protocoles du Rorschach Sur douze personnes handicap es physiques cinq donnent des r ponses G l g rement inf rieures la moyenne normale Ceci ne peut pas tre consid r comme indicatif d une caract ristique particuli re des personnes ayant un handicap moteur N anmoins ce pourcentage pourrait t moigner chez les sujets concern s de quelques difficult s donner une unit la t che On peut avancer l hypoth se que la difficult que ceux ci prouvent percevoir leur corps autrement que morcell les am ne donner des r ponses plus dispers es Comme pour les r ponses G quatre 4 sujets ont un D inf rieur la norme et un seul sujet a un D sup rieur la norme Poussant nos hypoth
23. tre destin aux personnes handicap es physiques Elle n a pas eu une scolarit compl te Sujet 2 Femme c libataire de 29 ans poliomy litique depuis l ge de deux ans Elle vit chez ses parents et travaille dans une association de parents d enfants handicap s Sujet 3 Femme c libataire de 30 ans poliomy litique depuis l ge de deux ans et demi Elle enseigne la couture au sein d une association de personnes handicap es physiques Sujet 4 Femme c libataire de 26 ans poliomy litique depuis l ge de deux ans Elle a toujours v cu en centre sp cialis Elle travaille de temps en temps comme secr taire dans une maison de retraite Sujet 5 Femme c libataire de 27 ans poliomy litique depuis l ge de deux ans et demi Elle vit toujours en centre o elle fait un peu de secr tariat Sujet 6 Femme c libataire de 30 ans handicap e depuis la naissance poliomy litique Elle a toujours v cu dans le milieu familial Elle prend des cours de philosophie par correspondance Sujet 7 Femme c libataire de 32 ans myopathe depuis la naissance Elle a toujours v cu chez elle et a suivi une scolarit jusqu au baccalaur at Elle travaille actuellement comme secr taire dans un centre d insertion destin aux personnes handicap es Sujet 8 Femme de 30 ans myopathe depuis la naissance Elle a toujours v cu chez elle et a suivi une scolarit jusqu au baccalaur at Sujet 9 Homme c liba
24. veux p riph rique e poliomy lite ou paralysie infantile e scl rose en plaques e maladie de Friedrich 3 Atteintes du syst me musculaire e myopathie e myasth nie Dans notre travail nous tudierons les protocoles du Rorchach des personnes handicap es souffrant de poliomy lite et de myopathie 22 2 Approche du v cu du handicap par la famille Il est g n ralement admis que la venue de l enfant est pr c d e dans le discours parental d un projet d une repr sentation qui lui donnent existence avant m me sa conception Si l enfant est handicap l investissement du couple parental se perturbe Face cette situation le couple est amen soit restructurer ses projets pour les adapter la r alit du handicap soit continuer vivre au niveau imaginaire et fantasmatique Quelle que soit la place qu elle occupe dans la fratrie la personne handicap e peut tre l origine de sentiments divers les fr res et s urs sont jaloux de l attention que les parents lui portent Si la personne handicap e est plac e dans une institution sp cialis e la famille com mence se d sint resser et organiser la vie familiale d une fa on diff rente Nous pouvons conclure que selon la place occup e par la personne handicap e dans la famille la vie de celle ci change pendant que s tablit un syst me de relations affectives sentimentales psychiques diff rentes Dan
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