Home

Le sursis avec mise à l`épreuve, une analyse des pratiques

1. le d roulement des faits Eir ce qu un moment donn ne serait ce qu une fraction de seconde vous vous tes dit que ce n tait pas permis par la loi Ou au contraire est ce que cela vous a paru normal Est ce qu avant de le faire quelque chose vous a g n on non Est ce qu apr s avoir commis l acte vous tiez mal l aise Est ce que dans les rep res qui VOUS ONE T ANSI dans la famille l cole ou autre des r gles ou principes ont t pos s concernant le respect de l autre de son espace vital de ce qui se fait tel ou tel ge travers ces questions j am ne la personne r fl chir je suis dans l ducatif l s agit aussi de comprendre le syst me de valeurs et les rep res int gr s par la personne Nous avons tous notre propre syst me de r gles et de normes Je commence donc par demander au probationnaire quelles sont ses r gles lui ce qui le mettrait en col re si ce n tait pas respect J explique ensuite que nous vivons dans un groupe dans lequel des r gles sont tablies afin que la vie en collectivit se passe le mieux possible un condamn pour une conduite en tat alcoolique je rappelle que personne ne l emp che de boire chez lui mais que s il d cide de prendre un v hicule il fait encourir des risques d autres personnes C est l que la loi intervient CPIPF Le passage l acte d linquant vient aussi refl ter des cognitions des conceptions
2. boire un peu puis faire nimporte quoi CPIPY Les dith culr s d acc s au logement peuvent alors constituer un obstacle majeur relevant du manque d opportunit s voqu par Fergus Me Neill Nore intervention est aussi limit e par les difficult s et le manque de moyens de nos partenaires Quand un proba tionnaire est ancr dans un sch ma de d linquance enjeu est de le faire sortir d un cercle de vie o il est reconnu pour aller vers un autre o il devra tre reconnu pour autre chose ce qui nest pas vident car il va perdre tous ses rep res Nous avons besoin des partenaires notamment pour lui trouver un logement dans un autre quartier Or ils n y parvien nent pas car les bailleurs sociaux relogent dans 95 des cas dans le m me quartier difficile o se trouvent les seuls appartements vacants CPIPY 19 Entretien PIP n 8 mai 2009 Norman Bishop expert scientifique au Conseil de l Europe ancien responsable des recherches l administration p nitentiaire et probationnaire de Su de contribution dans le cadre d un d bat lectronique avril mai 2010 Entretien PIP n 16 juin 2009 5 Entretien PIP n 13 juin 2009 54 C Loisirs et activit s sociales Le manque de loisirs er d implication dans des activit s d utilit collective est aussi un facteur de risque dynamique r pertori par la recherche internationale En ce sens le travail de probation peut int grer des objectifs d i
3. pour les proba cionnaires n ayant pas ou plus besoin d accompagnement cer gard il peut para tre tonnant de choisir d empi rer sur le d but de mesure plut t que sur sa fin Certains consid rent qu il vaudrait mieux privil gier une prise en charge rapide de l ensemble des condamn s d s le d but de mesure quitte lui mettre un terme de fa on anticip e quand l accompagnement ne se justifie plus JAP Une telle conception se heurte aux difficult s de nombreux profess ionnels eher un dossier DSPIP Une CPIP rencontr e se refusait ainsi tout passage en SUIVI administratif et espa ait au maximum les entretiens trois mois Elle estimait n cessaire de garder ce contact qui permet la personne de dire moment donn qu une difficult est apparue ou quelle se pose de nouvelles questions sur l effacement du casier judiciaire un projet de d placement l tranger n D s lors ces entretiens pouvaient se d rouler ainsi a va Ga va Vous avez les justificatifs Oui I ny a pas de difficult particuli res Non Des modifications signaler 4 Non Des questions Z Non On va se donner rendez vous pour la prochaine fois Ce type d entretiens peut appa ra tre d nu de sens au visiteur ext rieur tout comme aux probationnaires qui ne comprennent pas que nous nous voyons et que finalement il ne se passe pas grand chose w Certains professionnels peuvent galement prouver des r
4. I existe aussi un instrument d valuation pour appr cier si des changements positifs apparaissent au cours de ces entretiens SOCRATES I existe galement des guides de l entretien motivationnel appliqu s la probation tel celui r alis par l Institut correctionnel national aux Etats Unis qui pourrait tre traduit et diffus dans les SPIP 4 2 Posture professionnelle et d ontologie Au del des techniques motivationnelles le Conseil de l Europe pr conise d tablir des relations positives avec les auteurs d infraction en expliquant que dans le travail de probation les relations personnelles jouent un r le central Des travaux de recherche faisant autorit montrent que des relations professionnelles fortes peuvent amener des auteurs d infraction modifier leurs attitudes et comportements Des t moignages suge rent galement que les relations humaines ont plus d effet que n importe quelle m thode ou technique sp cifique Nombre d valuations de programmes ont aussi montr que des animateurs les moins efficaces sont ceux qui sont agressif et autori taires et qui ont recours la provocation et la confrontation Les agents de changement efficaces aident plut t le client comprendre les buts du traitement et les tapes franchir pour les atteindre et peuvent forger avec lui des rapports chaleureux er d encouragement Bordin 1994 Une dimension n glig e en France La demande ins
5. Programmes en milieu familial de pr vention et d r duction de la criminalit juv nile 2008 Claudio Violato Mark Genuis Elizabeth Oddone Paolucci op ert 2000 Centre national de pr vention du crime S curit publique Canada apert 2008 Entretien PIP n 16 juin 2009 51 SURSIS AVEC MISE L PREUVE UNE ANALYSE DES PRATIQUES DE PROBATION EN FRANCE elles t l phonent sa place quand il ne vient pas un rendez vous au SPIP Dans la relation que j rablis avec eux je pose des bases tout fait diff rentes les invitant devenir ma tres de leur vie ww D linquance et contexte familial actuel Des chercheurs ont valu que les passages l acte de type r actionnels er iimpulsifs g n ralement des atteintes aux personnes interviennent pour plus de la moiti des sujers dans une p riode parti culi re au regard de leur histoire de vie dispute m sentente rupture dans le couple perte d emploi chec une formation ch mage naissance d un enfant d c s dans la famille Le passage l acte comporte alors nne dimension r ac tionnelle vis vis d un v nement ou d une situation qui g n re un v cu d angoisse et d stabilise psychologiquement les personnes provoquant une charge motionnelle excitation pulionnelle s qui leur est difficilement tol rable Le passage l acte inter vient titre de d charge du trop plein de tensions permettan
6. in Psycho criminologie Dunod 2008 23 SURSIS AVEC MISE L PREUVE UNE ANALYSE DES PRATIQUES DE PROBATION EN FRANCE tant le plus fort risque de r cidive est celui des mulrir cidivistes auteurs de petits vols et violences un cadre interview reconna t que les SPIP devraient concentrer leur suivi sur ce public au lieu de mettre l accent sur ceux qui r cidivenr le moins Constatant elle aussi que les SPIP surinvestisent les suivis pour les d linquants sexuels ce qui est d ailleurs facilit par leur comportement docile ils sont souvent demandeurs de suivi pr sents aux rendez vous toujours l heure une CPIP l explique par une forte pression sociale une pression des magistrats une crainte de la r cidive Nous nous laissons gagner par l opinion de l homme de la rue bien que nous portions un autre regard sur ces condamn s w Le respect des obligations revient aussi tr s fr quemment dans les crit res retenus pour d finir l intensit du suivi n cessaire Nombre de professionnels estiment que le respect scrupuleux des obligations pendant une p riode relativement longue est un l ment d appr ciation suffisant pour envisager l espacement des convocations deux mois la fr quence normale tant d un mois Un directeur estime que la nature de la mesure et de l infraction ne sont pas forc ment significatif mais le respect du cadre et des obligations le sont plus souvent
7. une peine mixte Sollicir s suite l affaire de Pornic 43 SPIP sur 103 ont d clar d but 2011 avoir un stock de mesures en attente ou non affect es s levant dans les grands services plusieurs centaines l s agit principalement de SME utilis s comme variable d ajustement routes les autres mesures tant estim es prioritaires le TIG parce qu il doit tre ex cut dans un d lai de 18 mois la lib ration conditionnelle et le suivi socio judiciaire parce qu ils sont r put s concerner des infractions plus graves ou intervenir apr s une d ten ton Depuis 2004 des efforts ont t engag s avec la mise en place des bureaux d ex cution des peines BEX qui permettent d acc l rer le d lai de saisine du SPIP par le tribunal mais il reste encore de nombreux dossiers chappant ce circuit court Des recrutements de personnels d insertion et de probation ont galement t effectu s mais ils restent largement insuffisants au regard de l accroissement parall le de la charge de travail et du nombre de personnes suivies En outre pour les personnes pass es par le BEX qui b n ficient d sormais d un premier rendez vous au SPIP dans un d lai d un mois la v ritable prise en charge n intervient pas n cessairement dans son prolongement le premier temps qui intervient dans le d lai l gal peut n tre qu un entretien de pure forme qui n est parfois suivi d une prise en charge r elle du
8. P Lalande et MP Dumont experts au sein de la Direction g n rale des services correction nels du Qu bec propos recueillis dans le cadre d un d bar lectronique avril mai 2010 2 Norman Bishop ancien chef des recherches l administration p nitentiaire et probationnaire su doise expert scientifique au Conseil de l Europe propos recueillis dans le cadre d un d bat lectronique avril mai 2010 3 SNEPAP FSU Organigrammes de l encadrement des SPIP quand RH s en m le RH s emm le 7 mai 2010 H Conseil de l Europe commentaire relatif la recommandation Rec 2010 1 sur les R gles du Conseil de l Europe relatives la probation R gle n 29 document CM 2009 187 add3 20 janvier 42010 5 Universit de Nantes GIP Justice Lex cution par l administration p nitentiaire des mesures de milicu ouvert mai 2001 Conseil de l Europe commentaire relatif la recommandation Rec 2010 op cit 20 janvier 2010 2 1 Evaluer quoi Les R gles europ ennes relatives la probation recommandent de faire porter l va luation sur 1 Les risques de r cidive 2 Les besoins de la personne pour viter une r cidive ou facteurs de risque 3 Les facteurs positifs atouts de la personne 4 Sa r ceptivit modes d apprentissage capacit s codes culturels Elles s appuient sur les crit res d efficacit d gag s par la recherche internationale sur la base desquels des outils d valuation des ri
9. aux PIP D s lors il vaut mieux les conserver dans son effectif en suivi tr s espac afin d all ger quelque peu sa charge de travail Dernier obstacle au d veloppement du suivi administratif le juge de l application des peines conserve la possibilit de d finir des orientations g n rales et donner des instructions particuli res pour le suivi de la mesure articles D 576 et D 577 du Code de proc dure p nale si bien qu il peut exiger la poursuite du suivi raisonnant davantage lui aussi en terme de respect de la d cision de justice er de risque z ro 3 2 Axes du suivi et objectifs Outre un niveau de suivi le plan d ex cution doit comporter des axes de travail objectifs et modes d intervention Lorsqu il leur est demand de quelle mani re ils les d finissent une large majorit des personnels des SPIP disent se baser sur les obligations particuli res prononc es Les R gles europ ennes sur la probation tout comme la recherche en criminologie ou les principes de base d une d marche clinique impliquent au contraire de fonder le plan de suivi sur les besoins ou facteurs li s la commission d infractions besoins criminog nes ainsi que d autres besoins plus indirects mais n anmoins importants au regard des chances de renoncia tion la d linquance Axes de travail d finis par les obligations particuli res Plus de la moiti des personnels d insertion et de probation rencontr s au pre
10. l sagit aussi d l ments de person nalit tels qu une faible ma trise de soi une nergie agressive f brile et une recherche aventureuse du plaisir en positif le suivi visera renforcer des capacit s de gestion de la col re de tol rance la frustration de respect des limites d expression verbale et d habilet s relationnelles En France il a longtemps t consid r que ces dimensions relevaient d une prise en charge th rapeutique Il appara t n anmoins que la r flexion autour des faits commis du rapport la loi de la responsabilit l gard de l acte ne constituent pas tant les axes de travail privil gi s du soignant que ceux de l ducateur er du eri minologue Les SPIP en restent n anmoins aux balburiements de l intervention sur ces facteurs internes n ayant pas t form s en criminologie ni dot s de m thodes et programmes structur s fond s sur les r sultats de la recherche 1 Service correctionnel Canada Division des programmes de r insertion sociale Programmes correctionnels juin 2009 3 Donald A Andrews Principes des programmes correctionnels efficaces Compendium des Lrograinines carrez tionnel effica es Service correctionnel du Canada 2000 6 1 M thodes de travail sur les facteurs internes Le travail sur le passage l acte peur tre r alis en France dans le cadre des entre nens individuels qui restent le mode d intervention principal des CPI
11. t cibl s les dossiers qui auraient plus de cons quences pour la soci t en cas de r cidive Notre crit re de diff renciation entre atteintes aux biens et aux personnes ne correspond donc pas au risque de r cidive mais au niveau de gra vit d une ventuelle r cidive supposer qu elle s inscrive dans le m me type de d lits La recherche internationale exhorte pourtant les praticiens ne pas confondre 4 gravit des infractions avec le risque de r cidive La gravit de l infraction est un facteur ageravant au moment de la d termination de la peine mais ce n est pas un facteur de risque majeur En France nous disposons galement d tudes statistiques montrant que la probabilit de r cidive des auteurs d une atteinte aux biens est nettement plus lev e que pour les auteurs d une atteinte aux personnes Puisque le public pr sen Donald A Andrews Principes des programmes correctionnels eficaces Compendium 2000 des programmes correctionnel efficaces Service correctionnel du Canada 2000 James Bonta D A Andrews Mod le d valuation et de r adaptation des d linquants fond sur les principes du risque des besoins et de la r ceptivit S curit publique Canada 2007 Entretien cadre SPIP n 3 avril 2009 Entretien cadre SPIP n 1 avril 2009 3 Entretien cadre SPIP n 2 avril 2009 Donald A Andrews ap cit 2000 T Annie Kensey El ments de statistiques criminelles
12. texte sollicit dans le cadre d un d bat lectronique juin 2010 Julie Lefran ois apr 2010 68 tion ant rieure 2 dans ce contexte survient un v nement critique qui amphi fie subitement les probl mes existants 3 en r action le sujet part la recherche de quelque chose qui puisse le soulager afin de retrouver un quilibre plus favorable et d liminer son sentiment de v cu n gatif 4 Il ne choisit pas une solution qui abarde le probl me et le r sout mais une solution rapide OU une compensation 5 Il effectue un choix plus ou moins anodin qui le place en situation risque entre dans un bar traverse un parc fr quent par des enfants va retrouver quelqu un avec lequel il est en conflit ete 6 Il se trouve dans des conditions concr tes qui permettent le passage l acte et en tat de perte de contr le de ses actes La plupart des personnels d insertion et de probation connaissent les rudiments de ce travail sur la cha ne d lictuelle mais ne effectuent pas pour autant dans l ensem ble de leurs suivis Des personnels qui se sont form s par eux m mes l appro fondissent plus volontiers Pour les auteurs de violences sexuelles par exemple il y a des travaux tr s int ressants de l Institut Pinel sur l tat motionnel de la personne avant le passage l acte sur les mois qui l ont pr c d les semaines les heures Il est int res sant de rechercher si la perso
13. valuant ce qui marche Whar Works en termes de m thodes d intervention aupr s des probationnaires tel programme ou telle posture profes sionnelle a un impact positif ou n gatif sur la r cidive dans telles conditions et pour tel public L efficacit est mesur e de la m me mani re que pour la recherche m dicale sur la base d un chantillon de personnes ayant suivi le programme g n ralement quelques centaines de personnes en comparaison avec un groupe t moin aux caract ristiques identiques n ayant pas suivi le programme quelques milliers de personnes La mesure est r p r e dans diff rents services er pays les r sul tats s accumulent jusqu tre crois s dans le cadre de m ta analyses tr s grande chelle permettant de d gager des principes d efficacit er laborer des programmes tenant compte de cette masse de preuves concordantes Dans le cadre du programme STARR Friedrich L sel explique que dans le domaine de la probation il faur absolument que la pratique soit ray e par des preuves tout comme en m decine Les preuves viennent de la r p tition Des tudes doivent tre men es dans diff rents contextes dans des lieux diff rents et de pr f rence dans plusieurs pays De nombreux individus et organisations vous vantent les grands m rites de leur programme de probation G n ralement je leur r ponds alors prouvez les travers une tude digne de ce nom avec un
14. voix haute qui introduit une disranciarion entre la sensation et le passage l acte qui se pr pare le fair d envisager les cons quences en les passant routes en revue imaginer la situation de passage l acte S auto observer dans la situation d agresseur pratique une forme de stop mental par exemple sobliger compter calmement jusqu mille soccuper l esprit autre chose w Au vu des pratiques observ es les personnels d insertion et de probation en France proposent surtout aux probationnaires des m thodes comportementalist s plut t que cognitives La compensation est voqu par certains PIP des condamn s toxicomanes je demande qu ils me racontent leur premi re prise sils l ont fait parce qu ils nallaient pas bien pour le plaisir on par curiosit Je leur demande de m expliquer les effets ressentis Puis de me d crire leur mode de consommation actuel dans quels contextes ils consomment et nous recherchons par quoi ils pourraient le remplacer CPIPY Les strat gies d virement sont r guli rement cit es Pour certaines personnes il faut pr voir tr s concr tement la situation pour les aider agir autrement Je me souviens d un auteur de violences conjugales avec lequel nous avions trouv une solution d s que sa femme commen ait crier il quittait le domicile sans emporter les cl s Quand il revenait il fallait que sa femme lui ouvre la porte A
15. attribuer le d lit d autres qui ont initi un processus attribuer l action une n cessit morale sup rieure L aurocontr le permer d apprendre aux personnes observer leur mode de r fle xion avant un geste violent ou abusif et d y parer pour que la r flexion d samorce la situation plut t que de l aggraver Il s agit d apprendre verbaliser en situation la pens e qui am ne tel sentiment qui am ne le passage l acte Lautosurveillance vise g rer les premi res manifestations physiques et motion nelles ant rieures au passage l acte travers l exr riorisation de la conscience des concomitants physiologiques et psychologiques de la fonction d alerte qui m nent la violence et l apprentissage de techniques de gestion de l activation Le renforcement de soi rel ve des techniques d autopersuasian visant faire ressortir les aspects positifs de la r action d adaptation Le modelage et le renforcement des comportements anticriminels il s agit d observer er d exp rimenter d autres comportements que ceux qui ont t appris dans le cadre de l environnement social de v rifier er renforcer leurs effets positifs pour SO M ME L acquisition graduelle d habilet s diverses il s agit d apprendre sous forme d exp rimentations et de jeux de r le des techniques de communication de r gu lation de la col re de gestion du stress de r s
16. bloquer CPIP Un JAP auditionn consid re dans le m me sens que certains probationnaires auraient besoin d un accompagnement bien plus rapproch Presque physique Ils HE SONE Pas forc ment capables de JE rendre dans MFI endroit et d effectuer des d marches c est presque insurmontable pour eux Je trouve qu il manque un accompagnement ducatif jusqu aux dispositifs d insertion Soutenir les efforts d insertion chaque tape Une fois le relais du droit commun assur le r le du SPIP peur tre de soutenir la personne face aux obstacles internes 6 Entretien PIF n 7 mai 2009 H Entreten PIP n 22 juin 2009 8 Entretien PIP n 2 avril 2009 o Entretien PIF n 8 mai 2009 0 Entretien JAP n 1 avril 2009 45 SURSIS AVEC MISE L PREUVE UNE ANALYSE DES PRATIQUES DE PROBATION EN FRANCE er externes qu elle pourra rencontrer Il s agit pour le professionnel de r pondre pr sent toutes les tapes du parcours de valoriser l tape franchie et indiquer l tape suivante de baliser les progressions 1 convient particuli rement pour le CPIP de r pondre pr sent er de retravailler sur la motivation apr s tout ventuel chec ou rechute de la personne Une CPIP voque le cas d un jeune qui n tait pas du tout qualifi originaire d une cit difficile avait encha n de nombreux petits d lirs A un moment il a vraiment cherch du travail il a int gr un contrat professionn
17. ralement une r flexion sur ce qui s est jou avec la victime ainsi que sur les cons quences de l infraction pour elle Les R gles europ ennes sur la probation REP indiquent cet gard que tout service de proba tion doit dans le cadre de ses interventions viser sensibiliser l auteur d infraction Chris Trotter ap ci AJ P nal septembre 2010 1 Entretien PIP n 4 avril 2009 Question pos e une jeune probationnaire la fin d un entretien observ en doublure mars 2009 Question pos e un probationnaire suite un entretien observ en doublure f vrier 2009 65 SURSIS AVEC MISE L PREUVE UNE ANALYSE DES PRATIQUES DE PROBATION EN FRANCE au pr judice subi par les victimes et l amener en assumer la responsabilit r gle 96 1 Conscience de l autre Cet axe de travail est g n ralement d velopp par les PIP en entretien individuel ou en groupe travers des questions visant deman der l auteur de l infraction de s imaginer la place de la victime qu auriez vous ressenti si on vous avait fait la m me chose comment auriez vous r agi quelles auraient t les cons quences pour votre vie Au mieux cette technique permet d appr hender la situation sous un autre angle et de mieux comprendre la r action de la victime tout autant que la r ponse p nale Mais elle n cessite une grande ma trise par le professionnel afin d viter une posture culpabilisante et conf
18. ticences remettre en cause la d cision de Justice travers un passage en suivi administratif qui revient presque ne plus ex cuter la peine Mest possible que je sois un peu g n e par l id e de cesser tout suivi socio ducatif alors que le SPIP a t mandat pour suivre la personne i Norman Bishop expert scientifique au Conseil de l Europe ancien responsable des recherches l administration p nitentiaire et probationnaire de Su de propos recueillis dans le cadre d un d bat lectronique avril mai 2010 Direction des services correctionnels du Qu bec Tableau des standards de suivi dans la communaut Chris Trotter intervention au colloque de l ENAP sur Linsertion des PPSMI 3 4 juin 2010 Entretien JAP n 2 juin 2009 Entretien cadre SPIP n 2 avril 2009 Entretien PIP n 3 avril 2009 Entretien PIP n 24 juin 2009 26 La plupart des cadres expliquent aussi le faible recours au suivi administratif par la duret de la profession Les CPIP prouvent des difficult s d cider de ne plus voir les personnes avec lesquelles tout se passe bien car le m tier deviendrait vraiment tr s dur C est aussi une mani re de limiter sa charge de travail de ne pas se voir affecter plus de dossiers En effet un suivi espac est comptabilis parmi les dossiers du CPIP tandis que dans la plupart des services les suivis administratifs sont retir s des dossiers affect s
19. vu de travailler aujourd hui sur ce qui s tait pass autour de la s paration avec son ex conjointe Les l ments qu il m avait donn s la derni re fois m avaient donn penser qu il fallait creuser de ce c r l J avais repris mes notes pour trouver comment lancer le sujet Je ne pr pare pas plus en d tails afin de rester dans une forme de spontan it pour que la personne puisse dire des choses Je lance le sujet puis je laisse la personne parler je peux rebondir sur certains de ses propos pointer quelques l ments et noter ce qui me semblerait important de d velopper dans le prochain entretien Cela permet de cons muire une succession d entretiens ayant une coh rence une continuit pour qu la finale la mesure ait permis la personne de partir d un point pour arriver un point B Cela m vite aussi de brasser toute une s rie de th mes chaque entretien et au bout du compte de n en traiter aucun ce qui pourrait tre l cueil d une approche globale Si la personne a t condamn e pour usage de cannabis je n ai pas besoin de savoir d embl e i Entretien PIP n 15 juin 2009 Hi Entretien cadre SPIP n 2 avril 2009 82 combien elle a de fr res de s urs depuis combien de temps elle est mari e etc En partant des faits sil existe des liens avec sa situation familiale ils appa ratront En revanche quand nous abordons le th me pr vu pour chaque entre tien nous le faisons de mani re glob
20. Me Neill propose un mod le d intervention int grant trois axes de travail 1 la motivation 2 le renforcement du capital humain capacit s 3 le renforcement du capital social opportunit s Me Neill explique l importance d agir sur ces trois pr requis du changement Avoir la motivation pour agir autrement et les capacit s pour le faire ne suffit pas soutenir le changement sil n existe aucune opportunit pour se comporter autrement De la m me mani re avoir la motivation et l opportunit est insuffisant si les comp tences et qualit s font d faut Uagent de probation est ainsi amen jouer un r le de conseil lorsqu il s agit de renforcer la motivation un r le ducatif lorsqu il s agit de renforcer la capacit ou capital humain un r le de d fenseur et de mise en r seau d alli s autour de la personne dans son voisinage ou sa communaut pour le renforcement du capital social En France aucun profes sionnel n int gre v ritablement tourtes ces dimensions ses suivis par manque de temps manque de formation aux m thodes motivationnelles et cognitivo comporte mentales mais aussi parce que travail social et criminologie n ont cess d tre oppos s ces derni res ann es Comme l indiquent certains CPIR il n est pourtant pas antinomique de parler de travail social et de criminologie une valuation criminologique int gre n cessairement la situation sociale de la personne e
21. autochtones d tenus d linquants dans la collectivit et des niveaux de risque et de besoin divers afin d assurer la meilleure correspondance possible entre les d linquants et les programmes Cr en 2004 le Programme national de traitement de la toxicomanie Intensit mod r e comporte 26 s ances en groupe de deux heures raison de quatre cing par semaine et d une s ance individuelle mi parcours La dur e totale du programme se situe entre cing et six semaines int grant des approches ducatives cognitivo comportementales et motivationnelles Le premier 1 Entretien JAP n 1 avril 2009 Entretien PIP n 153 juin 2009 Entretien PIP n 12 juin 2009 Lynn O Lightfoot Les programmes pour les d linquants aux prises avec des probl mes de toxicomanie et de d pendance Compendium 2000 des programmes correctionnels efficaces SCC 2000 HW Service correctionnel Canada Division des programmes de r insertion sociale Programmes corr ctionnels juin 2009 59 SURSIS AVEC MISE L PREUVE UNE ANALYSE DES PRATIQUES DE PROBATION EN FRANCE module intitul d cider ce que je veux modifier correspond un travail sur la motivation avec des s ances visant examiner les motifs de consommation peser les co ts er avantages du changement apprendre comment faire face ses envies pr senter le processus de rechute la peur du changement Le second module conce
22. cercles de relations li s la d linquance Les accompagnants sont d anciens d linquants r ins r s de longue date qui prennent contact avec les personnes d tenues pour pr parer avec eux leur lib ration conditionnelle Ils les suivent au moment de leur sortie pour viter qu ils ne r inr grent les cercles de d linquance Les dispositifs faisant appels des pairs aidants galement d velopp s au Canada apparaissent comme tr s promet teurs pour soutenir les personnes subissant les pressions d un environnement criminog ne Un autre type d intervention peut consister en un soutien la fois concret et ducatif pour changer de quartier et d velopper de nouveaux r seaux relationnels Le fait de sortir d un quartier changer d environnement constitue galement un facteur important Il leur suffit parfois de partir ailleurs quelques mois pour un stage ou un emploi o il leur est plus facile de montrer une nouvelle facette d eux m mes ils laissent une probl matique qu ils tra nent depuis leur enfance dans leur quartier J ai suivi un jeune qui avait cess route activit d linquanre pendant quatre ans en Sinstallant ailleurs Il a du revenir chez ses parents en raison d une fin de contrat de travail et t rapidement condamn pour un nouveau d lir Il disait qu il avait l impression d tre rede venu le m me qu 15 ans il avait retrouv certains copains en bas de l immeuble ils ont recomrmenc
23. de l incapacit professionnelle alors qu il est tout fait banal d tre en difficult dans les m tiers d accompagnement Un risque de d rive est m me soulev Nous sommes vraiment plac s en position de toute puissance Le PIP peut faire ce qu il veut dans le cadre de ses suivis et il fait d ailleurs ce qu il veut S il a du mal supporter un probationnaire il a le pouvoir d crire un rapport d incident et de demander la r vocation sans aucun regard ext rieur Cela me d range fortement D autant que le contenu d une mise l preuve n est d fini nulle part ASS 5 Conditions de bon fonctionnement de la supervision La supervision doit n ces sairement tre assur e par un intervenant ext rieur au service n y exer ant pas d autre mission I est galement conseill de choisir un praticien exp riment en accompagnement individuel et de groupe ayant une connaissance des publics difti ciles d outils et m thodes diversifi s Auparavant la supervision tait assur e par une psychosociologue du travail mais elle manquait d exp rience personnelle son apport tait trop th orique D sormais nous avons deux intervenants en alternance un psychosociologue enseignant l universit et un ducateur sp cialis form en m thodes de th rapie d inspiration canadienne CPIPY Al est tout fait d terminant de trouver le bon psychologue qui sache partir de la parole des CPI qui ne vienne pas
24. de pertinence en termes d valuation des risques et besoins Fr quence des entretiens En 2009 les SPIP ayant mis en place un syst me de suivis diff renci s pr voyaient g n ralement trois niveaux de suivi 1 le suivi renforc ou intensif 2 le suivi normal ou espac 3 le suivi administratif Le suivi intensif correspondait une p riodicit d entretiens d au moins un par mois le suivi normal ou espac une p riodicit d un quatre mois Quant au suivi administratif il correspondait dans certains services une inter ruption de tour suivi dans d autres un envoi par les probationnaires des justifi catifs attestant du respect de leurs obligations attestations du soignant preuves du paiement d indemnit s etc avec parfois un entretien tous les six mois Cette disparit de dispositifs subissait en outre des variations en fonction du flux de mesures et du niveau des effectifs Pour mettre en place des suivis diff rents pour des publics diff rents estime un directeur de SPIP il nous manque la r f rence une norme qui na jamais t pos e Si ces pratiques ne sont pas d finies au plan national se pose non seulement un probl me d quit pour les justiciables mais aussi d valua tion et de transparence Le manque d effectifs de CPIP mais aussi de formation entra ne en outre une gt 4 ss a Py 3 f pa ie p ao p riodici
25. emploi ou formation etc soient trait es Sur le terrain il s av re que ce renvoi vers le droit commun ait parfois pris une tournure excessive a fortiori dans un contexte d engorgement des SPIP La plupart du temps je me contente d une simple orientation vers les services de droit commun sans prendre le rendez vous avec la personne ni l adresser un interlocuteur particulier Nous ne faisons pas non plus venir d intervenants de droit commun au sein du SPIP ce qui serait stiemarisanr Tout comme l id e de sp cialistes du public justice au sein des agences du P le emploi ferait du sortant de prison un statut social CPIP Le principal cueil de cette approche est d envoyer l chec des Conseil de l Europe commentaire de la recommandation Rec 2010 sur les R gles relatives la probation opcii 20 janvier 2010 6 Donald A Andrews Principes des programmes correctionnels efficaces Compendium des programmes correchonnels efficaces Service correctionnel du Canada 2000 1 DAP PM circulaire JUS KO 840001C relanve aux missions et aux m thodes d intervention des SPIP 19 mars 2008 o Entretien PIP n 1 avril 2009 41 SURSIS AVEC MISE L PREUVE UNE ANALYSE DES PRATIQUES DE PROBATION EN FRANCE personnes cumulant souvent de graves difficult s qui par d finition n ont jusque l pas r ussi se saisir des circuits de droit commun D s lors le r le du SPIP pourrait tre d assurer une passerell
26. est sorti de prison depuis un an et aurait d tre suivi en SME pour une condamnation pour outrage Son dossier avait rejoint une pile de 690 dossiers en attente d affectation Minist re de la Justice Guide des bonnes pratiques entre le BEX le SAP et le SPIP juillet 2007 A Kensey Benaouda Les risques de r cidive des sortants de prison Une nouvelle valuation Cabriers d tudes p nitentiaires t criminalogiques n36 mai 2011 SURSIS AVEC MISE L PREUVE UNE ANALYSE DES PRATIQUES DE PROBATION EN FRANCE mon sens contraire l objectif affich de pr vention de la r cidive S ilesr admis que la probation vise favoriser la r insertion et pr venir la r cidive la diminution du ratio 50 personnes suivies par agent appara t comme un objec tif prioritaire auquel les pouvoirs publi s Fran ais ne parviennent pas se r soudre Pourtant il peut tre consid r comme un minimum sachant qu un agent de probation qu b cois supervise environ 40 cas mais consacre la majeure partie de ses activit s l valuation environ la moiti des probationnaires tant ensuite orient e vers des organismes priv s associatifs dispensant des programmes sp cia lis s En Su de le crit re de r partition des ressources budg taires se situe 25 d linquants par agent le ratio tant ensuite adapt dans chaque service de probation en fonction des degr s de difficult pr sent s par l
27. gue dont la posture mettait mon avis le probationnaire en chec J ai pris en compte qu il avait effectivement voulu d fendre sa m re que l intention tait bonne et j ai accept qu il ne ressente mi culpabilit ni regrets Cette posture lui a donn confiance il s est senti reconnu t il commenc parler un peu Peu peu nous avons pu travailler sur la gestion de la col re et les strat gies d vitement d un passage l acte violent N aurait il pas pu quitter pendant un temps le domicile de sa m re alors qu il tait majeur et pouvait aller chez son p re N aurair il pas pu parler avec sa m re du comportement de son compagnon avec lui la bien relev qu il ne parlait pas avec sa m re qu il ne lui avait m me pas dir que son compagnon ne cessait de le provoquer Il a fini par prendre conscience qu il aurait pu agir autrement ce moment l il a commenc payer ses dommages et int r ts et aller voir un psychologue CPIP Analyse des pratiques ou supervision Les agents en plus de poss der des qualifications pertinentes devraient avoir acc s de la formation continue et de la supervision clinique offerte par des superviseurs comp tents en mati re d interventions correctionnelles mais aussi dans le contenu sp cifique du traitement ex violence Entretien PIP n 12 juin 2009 Wiliam Miller et Stephen Rollnick op cit 2006 5 Entretien PIP n 12 juin
28. lacte d linquant Elle r sulte d une enqu te r alis e au premier semestre 2009 au travers de dix neuf visites dans dix SPIP de l Hexagone Une centaine de pr entreriens 30 mn avec des personnels d insertion er de probation ont t r alis s vingt cinq entretiens approfondis 2 4 heures avec des CPIP er assistants de service social ASS six avec des cadres de SPIP cinq avec des juges de l application des peines Quarre vingt entretiens individuels avec un probationnaire ont pu tre observ s ainsi qu une s ance de groupe de parole des r unions de supervision et de commis sions d orientation 1 Mise ex cution des SME Les R gles relatives la probation adopt e en janvier 2010 par le Conseil de l Europe fixent comme principe fondamental de doter les services de probation de ressources suffisantes ainsi que d un statut er d une reconnaissance correspondant leur Pr entretien personnel d insertion et de probation PIP n 49 mars 2009 Le terme PIP correspond aux CPIP et ASS SURSIS AVEC MISE L PREUVE UNE ANALYSE DES PRATIQUES DE PROBATION EN FRANCE miston Le Conseil pr cise que le nombre de dossiers que chaque agent a traiter doit lui permettre de surveiller guider et assister efficacement les auteurs d infraction de mani re humaine et si cela est appropri de travailler avec leur famille et le cas ch ant les victimes w Dans les dix SPIP visit s au 17 semestre 2
29. leurs efforts d apprentissage mais aussi de faire en sorte qu elles soient mieux accept es par la collec tivit et aient acc s des ressources Au terme de sept ann es de pratique le programme pouvait se rargu r d un niveau de 70 de participantes ayant rouv du travail ou t admises des programmes leur permettant de poursuivre leurs tudes 5 DAP PM circulaire JUS KO 840001 relative aux misions et aux m thodes d intervention des SPIP 19 mars 2008 Mark Latendresse et Franca Cortoni Le programme national des comp tences relatives l employabilit constatations pr liminaires in Lemplor chez les NEARS Forum Recherche sur l actualit correctionnelle vol 17 num ro 1 SCC juin 2005 Juliana West et Trudy De Becker Soci t Elisabeth Fry Calgary Tracer un chemin d espoir un programme de formation pr alable l emploi pour les femmes ayant des d m l s avec la justice p nale in L snploi chez les d linquants ais Recherche sur l actualit correc tionnelle vol 17 num ro 1 SCC juin 2005 49 SURSIS AVEC MISE L PREUVE UNE ANALYSE DES PRATIQUES DE PROBATION EN FRANCE 5 2 Environnement relationnel et loisirs Pour qu une personne parvienne sortir d un parcours d linquant elle aura souvent besoin de renforcer un r seau social porteur et positif autour d elle a fortiori si son entourage familial et ou amical ont davantage tendance la maintenir dan
30. limites claires et coh rentes aux enfants et aux jeunes Plusieurs tudes ont galement montr la pertinence de la th rapie multisyst mique ax e sur la famille mettant l accent sur les variables cognitives de l adolescent et sur les relations que sa famille et lui entretiennent avec les syst mes extrafamiliaux en vue de modifier les interactions familiales qui sant associ es la criminalit d espacer les rapports que le jeune entretient avec ses pairs d viants et de r duire le taux global des probl mes de comportement de l adolescent Une r duction du taux de r cidive entre 25 et 70 est avanc e pour certains programmes utilisant la th rapie multisyst mique ils impliquent la participation de plusieurs partenaires sant et services sociaux ducation justice police et visent principalement briser l isolement de la famille en combinant de fa on personnalis e un large ventail de services et r seaux de soutien aupr s de la famille et du jeune En France certains personnels d insertion et de probation peuvent galement travailler sur ces probl matiques familiales sous langle ducatif Une CPIP form e la syst mie qu elle pr sente comme une m thode permettant d appr hender une personne sans l isoler de son environnement et de la r inclure dans des syst mes dans lesquels elle intervient indique y recourir face des foncrionnements fami liaux qui favorise
31. montrant des groupes de parole Nous avons r alis que nous tions capables de faire la m me chose et avons ramen le projet en supervision Avec l aide de la psycho logue Marie Bried l quipe engage un processus de mise en place d un premier groupe destin aux d linquants sexuels Nous avions constat que les entretiens de type socio ducatif n apportaient pas grand chose dans leur cas Nous avons donc mont un groupe de parole inspir des exp riences canadienne et belge Les personnels du SPIP en ont assum la conception et l animation I ne s agit pas d un programme de soins car nous ne traitons que du d lit du passage l acte et des moyens de l viter Notre objec rif est de limiter le risque de r cidive pas de rechercher en profondeur les causes de la d viance Dans un travail de groupe ils participent davantage ils changent entre eux t pour la premi re fois ils ne se sentent pas jug s w Une g n ralisation sans valuation pr alable Pendant des ann es l exp rience men e par le SPIP de Charente b n ficiera de peu de relais et de soutien au sein de l institution Il faudra que soit int gr en 2006 au sein de la DAP l ancien directeur du SPIP de Charente Philippe Pottier pour que soir entam un an plus card un plan national de d veloppement des programmes de pr vention de la r cidive PPR Dans une note du 16 juillet 2007 il est fait appel aux SPIP volontaires pour commen
32. n 21 juin 2009 10 d un public contraint Nous retrouvons tr s fr quemment en d but de suivi un discours attendu ou utilitaire J essaie toujours de faire preuve d empathie et de me demander ce que je ferais si je me retrouvais la place de la personne In vitablement j essaierais de me pr senter sous un jour plus positif pour viter des contraintes trop fortes CPIP Pour ces raisons le Conseil de l Europe pr cise que seulement dans certains cas le manquement au respect des conditions est un siene d augmenta tion du risque L impact de l environnement social Si l on se r f re aux l ments d gag s par la recherche internationale certains aspects sociaux dits facteurs externes devraient particuli rement attirer l attention dans le cadre de l valuation Il s agir notam ment de l environnement relationnel et social soutenant le comportement d lin quant la personne volue t elle dans un environnement qui l encourage commettre des d lits A r elle des amis d linquants Subit elle des pressions en ce sens de la part de sa famille ou d autres personnes A l inverse certaines person nes de son entourage peuventr elles repr senter un soutien en faveur d une sortie de d linquance Un autre aspect essentiel du contexte de vie se situe dans les relations familiales conjugales la personne se trouve t elle dans un contexte difficile de tensions de s paration
33. ne peux pas entrer ce nest pas pour moi ici la fini par entrer il est venu une fois deux fois trois fois Un jour il a dit faut que j emm ne mon fils L objectif de ce projet tait de leur montrer qu ils pouvaient eux aussi avoir acc s ces lieux Pour certains cela provoqu des d clics dans la repr sentation d eux m mes Peu m importe l activit du moment que la personne trouve l envie de faire quelque chose de valorisant Ce type d action fait mon sens partie des outils ducatifs w 5 3 Probl matique d addiction Les tudes concluent invariablement que les probl mes d alcool les probl mes de drogue et la combinaison de ces deux types de probl mes sont associ s la d lin quance En France il convient de signaler que les conduites en tat alcoolique CEA concernaient en 2009 15 5 de l ensemble des peines d emprisonnement pour d lit et 26 des SME totaux sans partie ferme L ensemble des infractions la l gislation sur les stup fiants ILS repr sente 9 des condamnations pour d lits et 10 des SME totaux Un CPIP indique cet gard que pour la pr vention de la r cidive le cheminement de la personne par rapport des probl matiques addicrives semble assez d terminant L essentiel de notre public n est pas dans le choix de la d linquance Ce sont des personnes embourb es dans des probl matiques qui les am nent d linquer Pour certains trois ans de suivi ne suf
34. par erreur pour ce type de faits je pense que je contesterais la condamnation avec beaucoup plus de v h mence C est ce genre de contradictions que j essaie de soulever en entretien Des propos visant faire pression sur la personne pour qu elle prenne conscience de son probl me apparaissent fr quemment tel que dans un premier entretien avec un homme d une cinquantaine d ann e condamn pour la premi re fois pour conduite en tat alcoolique que le CPIP conclut de cette mani re Vous tes un u Vincent Rossignol L entrevue motivationnelle un guide de formation 2001 7 Vincent Rossignol op cit 2001 E Entretien PIP n 10 mai 2009 Entretien PIP n 4 avril 2009 et Entretien PIP n 21 juin 2009 33 SURSIS AVEC MISE L PREUVE UNE ANALYSE DES PRATIQUES DE PROBATION EN FRANCE d linquant Monsieur Cest la d finition du dictionnaire d une personne qui commis un d lit p nal vous de faire en sorte de r gler ce probl me d alcool Interrog sur le sens de cette intervention le CPIP explique L int r t est de cr er un petit lec trochoc pour faire r fl chir les gens sur des comportements qu ils peuvent consid rer comme normdux a Pour d velopper la pratique de l entretien motivationnel seules des formations r guli res doivent tre pr vues au sein des services ces formations doivent comporter beaucoup d exercices pratiques de pr f rence avec enregistrements vid o
35. projet d insertion e ne critique jamais leurs Entretien PIP n 5 mai 2009 6 Entretien PIP n 3 avril 2009 Entretien JAP n 2 juin 2009 H Bas Vogelvang texte sollicit dans le cadre d un d bat lectronique ap cit juin 2010 Entretien PIP n 22 juin 2009 ui Entretien PIP n 4 avril 2009 43 SURSIS AVEC MISE L PREUVE UNE ANALYSE DES PRATIQUES DE PROBATION EN FRANCE choix ou leurs projets Si un jour un probationnaire arrive en me disant qu il veut faire du th tre je travaillerai ce projet avec lui Tour en v rifiant la solidit de son envie car certains disent nimporte quoi pour se d barrasser de la question Il faut tenir compte des personnes et de leurs choix pour que l insertion fonctionne CPIP Notre r le se situe dans la pr vention de la r cidive le respect de la loi pas dans le fait d imposer des normes des personnes Dans le cadre de l obligation de travail nous allons accom pagner de plus en plus de projets un peu alternatif dans la mesure o toute une frange de notre population ne correspond pas ce qui est propos sur le march du travail Nous avons des personnes au ch mage depuis des ann es qui ont puis tous leurs droits ont d j rencontr beaucoup de travailleurs sociaux et de conseillers l emploi Il peur tre important pour elles d avoir un projet m me s il ne d bouche pas sur un revenu CPTP Le commentaire des R gles europ ennes relati
36. raliste en cas d addiction quand les personnes n ont jamais r fl chi sur leur d pendance et se contentent d un traitement m dicamenteux Je les incite se tourner vers une prise en charge plus intense avec de vrais addicrologues Afin d assurer une orientation adapt e chaque personne il appara t essentiel que les PIP connaissent les structures auxquelles ils adressent des probationnaires Jai suivi un roxicomane qui refusait de retourner dans un centre de soins sp cialis s que je lui avais indiqu Ayant du mal croire la description qu il men faisait j ai d cid de my rendre avec lui Nous nous sommes retrouv s dans une salle d attente bond e avec des patients tr s marqu s par la drogue dont plusieurs en sanglots ou tr s nerveux et nous avons attendu l plusieurs heures Je regardais l horloge tourner c tait insupportable Er nous au SPIP nous sommes l demander il est o le justificatif w Programmes sp cialis s pour publics sous main de justice Certains pays d veloppent des programmes sp cifiques pour personnes condamn es en prise une addiction apr s avoir tabli que le fait de ne pas adapter la prise en charge la situation de condamn fait partie des puissants pr dicreurs de l chec du traite ment Le Service correctionnel du Canada propose ainsi des programmes pour d linquants toxicomanes chacun tant con u pour une population pr cise hommes femmes
37. s rie d intervenants sur d autres prises de risque rapports sexuels non prot g s conduite de deux roues sans casque Les animateurs les font r agir participer commenter des petits films C est aussi l occasion de mettre les jeunes en contact avec cette association o ils pourront retourner de leur propre chef CPIP Entretien PIP n 3 avril 2009 6 Entretien PIP n 13 mai 2009 Entretien PIP n 8 mai 2009 E Henri Bergeron Dispositifs sp cialis s alcool gt et toxicomanie sant pub ligue et nouvelle politique des addictions Observatoire Fran ais des Drogues et des Toxicomanies 2001 Entretien PIP n 22 juin 2009 58 Partenaires sp cialis s en addictions La plupart des SPIP travaille en parrena riat avec des structures de soins sp cialis es en addiction ou alcoologie vers lesquelles ils orientent les probationnaires condamn s une obligation de soins Un juge de l application des peines estime cet gard que trop de personnes restent suivies par leur m decin traitant au lieu d tre orient es vers le centre d alcoologie I y a la libert de choix du m decin mais le texte voque galement des soins qui soient adapr s l tat de la personne Sur la question du choix du soignant un CPIP indique En principe je consid re qu il rel ve de la personne m me sil est dans les faits assez limit Cependant je ne suis pas favorable au suivi par un m decin g n
38. t pas comme une option susceptible de renforcer la motivation bien que nombre de PIP y aient largement recours Je mappuie sur le fair que j ai des comptes rendre au JAP et quil me faut des justificatif dans le dossier attestant de r elles d marches une inscription un rendez vous au P le Emploi Avec l obligation de travail il faut faire ses preuves et apporter la preuve Pour certains cela ne sert rien pour d autres cela les active pour d autres encore cela les bloque un peu que nous soyons derri re leur dos Ils disent qu ils savent tr s bien qu ils ont besoin de travailler L accompagnement comporte une forte dimension de motivation et recherche d accroches en particulier avec des personnes ayant trouv une place et une valori sation sociales travers l activit d linquante Avec un probationnaire commentant des vols r p tition install dans un cycle de d linquance tr s ancr nous pourrons pointer le processus par lequel il a t initi dans l adolescence l absence ou le manque de rappel de l interdit par la famille et l environnement J essaierai de lui montrer qu il n est ni oblig ni destin rester dans ce mode de vie qu il peut envisager autrement sa vie d adulte que rien nest jamais perdu ou inscrit dans le marbre J essaie toujours de leur montrer que le SME peut tre l occasion pour eux d voluer vers des modalit s qui leur permettront de ne plus passer l acte donc de ne plu
39. tions la possibilit l autre de se dire Qu est ce qui fait qu un moment on va d raper et consid rer le non refus comme une acceptation ls agit de se rendre compte que nous attribuons aux autres des pens es qui correspondent nos propres d sirs mais ne sont pas leurs pens es r elles w Tant que la personne impute enti rement la victime la responsabilit de l infraction il lui sera difficile de s approprier une d marche de changement Le th rapeute canadien Jacques Brou pr cise que la personne commertant un acte violent agit ainsi non pas cause du comportement ou de Lattitude de l autre mais parce que quelque chose en elle r agir ce que l autre fait En tentant de contr ler le comportement ou l attitude de l autre elle cherche contrer le retour d une exp ri ence ant rieure douloureuse L autre est alors per u par la personne violente en tant que d clencheur de sa souffrance actuelle m me si cette derni re est la r activation d une blessure ant rieure Le recours la violence constitue une r ponse inad quate et infructueuse la souffrance Brou ajoute que la d cision d agir en utilisant la violence r pond toujours une autorisation que sest donn e l individu dans l la boration de ses rapports avec autrui En lui restituant la responsabilit de son acte l intervenant lui reconna t aussi 44 capacit de ne pas recourir la violence w 2 M diatio
40. ton chariot Je ne dis rien dans ce cas Chacun est libre de r pandre ou non Certains sentraident en d cidant d aller ensemble dans un caf pour boire un verre sans alcool Un cadre ayant anim des PPR estime galement que le groupe permet d viter des cueils sels que le moralisme ou l intrusion plus difficile pour le professionnel viter en face face Un cadre interview ajoute que la qualit de l entretien indi viduel d pend des capacit s et des limites du professionnel Dans les prises en charge collec rives les l ments peuvent tre apport s par d autres participants ou co animareur w Une CPIP animant un groupe pour auteurs d infractions sexuelles confirme qu entre pairs il y a le b n fice de la non stigmatisation davantage de confiance la parole est beaucoup plus libre Elle raconte quel point au fil des s ances elle peut mesurer de fa on assez spec raculaire les effets positifs Au bour de huit s ances trois participants avaient retrouv un travail l un qui buvait beaucoup ne se pr sentait plus alcoolis un autre qui tait dans le d ni total a commenc dire des choses Lors des derni res s ances les participants ont tous dit qu ils sentaient une progression qu ils avaient r fl chi des aspects auxquels ils n avaient jamais pens dit des choses qu ils n avaient jamais dites alors que ce sont des personnes qui ont t condamn es il y a longtem
41. tour de suite l leur est r pondu que cela ne marche pas comme a Is r agissent mal et reviennent au SPIP en disant que la Mission locale ne sert rien Lorsque nous arrivons convaincre un probationnaire d y aller tout seul cela permet de d bloquer leur situation d enclencher un parcours une formation 7 Dans le m me sens une CPTP explique qu elle peur aller jusqu montrer aux probationnaires ce qui fait obstacle dans leurs d marches comme par exemple une pr sentation physique o des demandes inadapt es Notre intervention consiste lever les barri res emp chant la personne d avancer qu elles soient dans sa t te OU SON environnement La d marche du faire avec peut aller jusqu un accompagnement physique de personnes en grande difficult un rendez vous important ce que tr s peu de personnels d insertion et de probation acceptent de faire en France M peut marriver d accompagner des condamn s leurs rendez vous car ils ne parviennent pas sy rendre seuls Si nous ne leur donnons pas ce coup de pouce au d part cela ne se fera jamais On nous dit de passer le relais de travailler en partenariat Mais si je donne une adresse certains il niront jamais tout simplement parce qu ils ne peuvent pas Parfois cela n cessite simplement de prendre le temps de pr parer d aider la personne verbaliser ce qu elle voudrait dire D autres fois il faut l accompagner cela permet de tout d
42. valu s dans d autres pays A l inverse d une id e souvent v hicul e en France Friedrich L sel rappelle que les n cessit s d adapta tion aux contextes locaux n ont pas emp ch de nombreuses importations de programmes de r ussir ces dix derni res ann es La formation la gestion de la col re pour les d linquants au Canada t introduite avec succ s au Royaume Uni et dans d autres pays La formation au remplacement de l agressivit initi e aux Etats Unis a t transf r e au Royaume Uni et aux Pays Bas puis de l en Hongrie Certains programmes ont t largement modifi s avant ou apr s avoir t introduits dans un autre pays Beaucoup de programmes de traitement des d linquants sexuel proviennent du Canada Iis ont t adapt s au contexte brirannique et enrichis Aujourd hui le Royaume Uni fair r f rence dans ce domaine et certaines tudes en d montrent les r sultats positifs mais aussi la rentabilit orts et limites d une m thode B Apports et limites d thod A d faut d valuation pr alable les princi pes d efficacit d gag s grande chelle par la recherche internationale auraient aussi pu venir guider le plan national de veloppement des PPR ce qui n a d vidence pas t le cas d velopp des PPR ce q d vid pas t Contenu des s ances Une trame unique a t propos e pour l ensemble des PPR charge chaque service de l adapter en fonction de l
43. 009 le nombre de personnes suivies variait de 80 180 par agent Sept services sur dix avaient une moyenne sup rieure 100 dossiers par conseiller avec pour cons quence le sacrifice de certaines mesures absence de prise en charge et un suivi r gulier assur pour seulement la moiti des personnes condamn es La p riodicit normale des entretiens dans la plupart des SPIP tait fix e un rendez vous par mois M faut bien r aliser qu entre deux rapports tous les six mois nous rencontrons la personne 3 on 4 fois ce qui nest pas beaucoup pour un r el accompagnement Si nous pr tendons am liorer la qualit de l accompagnement la cl r side dans le nombre de suivis par agent CPP Les dommages caus s par le manque de ressources humaines pour ex cuter les mesures de sursis avec mise l preuve sont pl thore Au stade du prononc des peines il prive le SME de la cr dibilit n cessaire pour que les magistrats l utilisent r ellement titre d alternative aux courtes peines d emprisonnement ferme Nombre de CPIP regrettent ainsi que nous en arrivions rop de SME pronon c s pour tour er n importe quoi alors que des sursis simple ou des amendes seraient plus adapt s I faudrait r server le SME des personnes qui d une part ont commis des faits r ellement passibles d emprisonnement ferme et qui d autre part ont vraiment besoin d tre accompagn es Des SME apparaissent aussi prononc s par d f
44. 2009 37 SURSIS AVEC MISE L PREUVE UNE ANALYSE DES PRATIQUES DE PROBATION EN FRANCE conjugale La supervision appara t en effet indispensable un m tier d accom pagnement de publics difficiles qui plus est s exer ant sous le feu des pressions institurionnelles er sociales Pourtant des r unions r guli res d di es l analyse des pratiques n taient pr vues que dans trois SPIP sur les dix visit s en 2009 bien que leurs diff rents apports soient relev s 1 Faire face des situations difficiles La supervision peut agir comme soupape de d compression et de r assurance pour des professionnels confront s des suivis diffi ciles La supervision sert partager des situations difficiles elle nous apprend comment prendre de la distance faute de quoi certains coll gues en arrivent se rendre malades CPIP Alors que nous sommes confront s des situations tr s lourdes il me para t vital de pouvoir exprimer et entendre des points de vue Nous pouvons nous rendre compte que les autres rencontrent ou ont connu les m mes difficult s que certains ont trouv des r ponses que nous pourrions tenter galement ASS 2 Un espace de formation La supervision repr sente un espace de formation continue et pratique via les clairages du superviseur et le partage d exp riences entre coll gues a L apport ele la psychologue permet d avancer SH eles dossiers gue FLOUS aurions pu laisser de c
45. 3 recommandation Rec 2010 op cit 20 janvier 2010 Jacques Brou th rapeute conjugal et familial Contenir la terreur site de l organisme u Option Montr al http www optionalternative ca pages publications htm non dat 18 Claude Tellier et Ralph C Serin Le r le du personnel dans l ex cution efficace des programmes Compendium des programmes correctionnels efficaces Service correctionnel du Canada 2000 31 SURSIS AVEC MISE L PREUVE UNE ANALYSE DES PRATIQUES DE PROBATION EN FRANCE Principes de l entretien motivationnel Les techniques de l EM peuvent tre utilis es aussi bien dans le cadre d entretiens individuels qu au sein de groupes de parole les programmes cognitivo comporrementaux CBT y consacrent souvent leurs premi res s ances L approche de VEM peut se d cliner en trois principes 1 l autod termination L intervenant doit reconna tre et affirmer le droit et la capacit du client Sautod rerminer et diriger sa vie N a pour t che de faciliter un choix clair et son but final sera d augmenter la motivation intrins que afin que le changement ne soit pas impos de l ext rieur ma s issu de l int rieur de la personne et serve ainsi ses buts et ses valeurs de r f rence Miller et Rollnick invitent les praticiens ma triser leur r flexe correcteur savoir la tentation de vouloir redresser ce qui nous semble de travers ce type d interven
46. AP PMJ M Pajoni A Robin op cit 2010 Donald A Andrews Principes 4 programmes correctionnels efficaces Compendium des Lrograinines carrec tionnels effica es Service correctionnel du Canada 2000 74 de r f rence conna tre Dans la conception des s ances les chercheurs tien nent compte du fair que l acquisition des facult s doit suivre une certaine progres sion et se faire dans un certain ordre avec une transition ad quate entre chacune d entre elles Il convient galement de pr voir des exercices r p t s pour aider les d lin quants manier les comp tences acquises et d les associer Il fant donc faire appel des techniques particuli res des exercices des jeux de r le et autres mat riel appro pri non seulement pour motiver les d linquants et les faire participer mais aussi pour simplifier et consolider le processus d acquisition de comp tences Enfin un programme de formation aux capacit s cognitives doit reposer sur une base ancr e dans la recherche s agissant des raisons invoqu es pour mettre l accent sur certaines comp tences plut t que sur d autres v Formation aux m thodes cognitivo comportementales Autre principe d gag par la recherche celui de la r ceptivit g n rale qui tablit que les approches cogni tivo comportementales doivent tre privil gi es aux c t s des approches motiva tonnelle er de travail social car elles correspondent mieux aux carac
47. Collection Travaux amp Documents n 80 Service de ls communication et des rela ons internationdles DAP 2013 SURSIS AVEC MISE L PREUVE UNE ANALYSE DES PRATIQUES DE PROBATION EN FRANCE Direction de l administration p nitentiaire Sursis avec mise l preuve une analyse des pratiques de probation en France Synth se de l tude r alis e par Sarah Dindo pour la Direction de l administration p nitentiaire Sous direction des personnes plac es sous main de justice PMJ Bureau des orientations du suivi et de l valuation de l activit des services p nitentiaires d insertion et de probation PMJ1 mai 201 m Collection Travaux amp Documents O r MINIST RES DE LA TOSTICE waww justice gouw tr Direction de l administration p nitentiaire Sursis avec mise l preuve une analyse des pratiques de probation en France Synth se de l tude r alis e par Sarah Dindo pour la Direction de l administration p nitentiaire Sous direction des personnes plac es sous main de justice PMJ Bureau des orientations du suivi et de l valuation de l activit des services p nitentiaires d insertion et de probation PMJ1 mai 2011 www justice gouv fr PR FACE de Philippe Pottier directeur de l Ecole nationale d administration p nitentiaire e SME sursis avec mise l preuve existe depuis 1958 D clinaison fran aise de la probation anglo saxonne cr e plus
48. Compendinm 2000 des programmes correctionnels efficaces Service correctionnel du Canada Entretien PIP n 3 avril 2009 42 atteintes de troubles psychiatriques o d addiction i peur tre n cessaire de passer par les soins avant de pouvoir envisager un projet d insertion et d acc s l emploi Une personne ayant une obligation de travailler peut m me se r v ler inapte au travail ce qui sera tabli dans le cadre de son obligation de soins Les personnels d insertion et de probation voquent galement des barri res li es le image de soi bien au del des questions de qualification er de mobilit Un juge de l application des peines confirme que nombre de condamn s ont renonc toute recherche d emploi parce qu ils manquent de confiance se sont d mobilis s apr s plusieurs ann es de gal re I pensent qu ils ne sont bons rien que la soci t ne veut pas d eux qu ils ne trouveront pas de travail quoiqu il fassent L accompagnement socio ducatif vise les remobiliser Les recherches sur la d sistance insistent sur l importance de l identit narrative dans les parcours de sortie de d linquance savoir la capacit se r crire une nouvelle identit Beaucoup de probationnaires se consid rent victimes de la soci t parce qu en fin de compte il se sentent harqu s dans des logements en mauvais tat croulant sous les dossiers de surendettement e
49. P ou de groupes de parole programmes de pr vention de la r cidive Si les personnels d insertion et de probation abordent tous la question des faits commis nombre d entre eux se trouvent en difficult pour apporter des r ponses aux probl ma tiques internes en lien avec la commission de l infraction Un CPIP en exercice depuis 17 ans explique ainsi qu il demande aux probationnaires ce que le jugement a produit en eux ce qu ils en ont pens sur le coup er ce qu ils en pensent aujourd pui Ik ont du mal expliquer ce qui sest pass leurs r ponses sont assez sommaires Je ne parviens pas aller tr s loin avec eux et je renvoie beaucoup sur les soins Un autre CPIP explique ainsi qu il ne pense pas aller tr s loin cela reste assez superfi ciel et empirique Je manque d outils criminologiques m me si nous commen ons b n ficier de formations au sein du service Un directeur de SPIP explique cet gard que pour cr dibiliser le SME er plus largement le milieu ouvert il appara t n cessaire de prof ssionnaliser et sctentifiser notre intervention Cela passe par une am lioration de la formation l laboration et la diffusion d outil professionnek terme il faudra mon sens nous diriger vers de v ritables formations universitaires en criminologie w AJ Connaissance de la loi et rapport l interdit Lune des interventions des PIP r side dans un travail de type ducatif autour du rappor
50. P n 21 juin 2009 Entretien PIP n 21 juin 2009 James Bonta D A Andrews Mod le d valuation er de r adaptation des d linquants fond sur les principes du risque des besoins et de la r ceprivit S curit publique Canada 2007 Entretien PIP n 4 avril 2009 6 Entretien PIP n 10 mat 2009 11 SURSIS AVEC MISE L PREUVE UNE ANALYSE DES PRATIQUES DE PROBATION EN FRANCE permettront de r gler les probl mes identifi s w Le DAVC int gre cette dimen sion dans son tape 5 une case tant r serv e l analyse des leviers et freins r sul tant des donn es recueillies Les leviers tant d finis comme les ressources et le potentiel de la personne face sa situation pour pr venir une ventuelle r cidive Le professeur de probation n erlandais Bas Vogelvang explique que la critique la plus fondamentale de l approche fond e sur la seule valuation des risques concerne la perspective n gative dans laquelle l utilisation de ce genre d instrument place l auteur du d lir Implicitemenr il est consid r uniquement comme un ensemble de facteurs de risque Les outil con us pour l appr ciation des risques doivent donc aussi dresser un bilan des facteurs protecteurs et de la pr sence de points d appui pour le d linquant L avis du probationnaire Un autre manque appara t dans le DAVC tout comme dans les autres grilles d entretien utilis es dans les SPIP il s agit d
51. Quand il sagit de ruptures tr s tranch es nous ne sommes g n ralement pas face une personne inscrite dans une trajectoire d licruelle Les personnes ancr es dans la d linquance ne pr sentent pas forc ment de fortes ruptures il y a plut t une forme de continuit dans leur mode et sch ma de vie l y a souvent une histoire de vie une anamn se qui permet de comprendre les pr mices du passage l acte Il ne faur jamais oublier d o viennent les personnes souvent issues de situations familiales et sociales dramatiques Certaines nont jamais eu de rep res d autres sont en perte de rep res Le d lit arrive un peu comme un point final une sorte d engrenage Par exemple un monsieur de 43 ans qui tait chef de chantier s est retrouv la rue suite une s paration il est tomb dans l alcool a r ussi travailler encore six mois alors qu il vivait dehors puis il a arr t et na plus cess de plonger Il est aujourd hui SDE il ne voit Entretien PIP n 21 juin 2009 Entretien PIP n 20 juin 2009 Entretien PIP n 7 mai 2009 Y Entretien PIP n 18 juiller 2009 21 SURSIS AVEC MISE L PREUVE UNE ANALYSE DES PRATIQUES DE PROBATION EN FRANCE plus ses enfants il a eu un retrait de l autorit parentale Il a tout perdu en quelques ann es Et finalement il a t arr t plusieurs fois au volant alcoolis ASSYS 4 Les besoins auxquels l infraction vient r pondre Une autr
52. Un autre cadre ajoute m me si la personne ne s implique pas pendant l entretien le simple fait qu elle vienne montre quelle a int gr sa condamnation Cela indique un certain rapport la loi La question du rapport la loi int gre en effet les croyances et repr sentations soutenant le comportement d linquant Pour autant le fait de se conformer ce qui est attendu pour viter une r vocation de son sursis est loin de constituer un indica reur fiable d valuation Les autres crit res qui reviennent fr quemment pour d cider de l intensit de l accompagnement sont la pr sence de consommations addictives ou la situa tion au plan de Pinsertion h bergement travail ressources qui figurent pour leur part parmi les facteurs de risque d gag s par la recherche Les tudes montrent que des donn es statiques en particulier la chronologie des d lits repr sentent les meilleurs indicateurs de r cidive Van der Knaap Alberda 2009 Viennent ensuite des facteurs de risque dynamiques tels qu un emploi le niveau d instruction des amiti s positives et le cadre familial Si le crit re de l insertion appara t signifiant au regard de la pr vention de la r cidive les SPIP pourraient n anmoins avoir tendance consid rer de mani re un peu rapide qu une personne ins r e na pas besoin de suivi er qu une personne en difficult sociale en a forc ment besoin les SPIP doivent sortir de ce
53. a menace de rejet de la perte du parent pr f r sans qu il soit remplac d une m re sur laquelle il ne pouvait compter et de la crainte de perdre le parent pr f r D autres facteurs peuvent aussi ageraver le stress la maladie un d c s le ch mage le d laissemient la pauvret et diverses difficult s li es la vie courante Ces facteurs de stress engendrent la discorde qui son tour met en p ril l existence m me de la famille et conduit des r actions d urgence mal adapt es comme la criminalit Lorsque les personnels de probation rep rent ce type de probl matique ils pour ront notamment proposer aux jeunes probarionnaires d tre mis en contact avec des th rapeutes pratiquant des th rapies familiales ou syst miques Les th rapies fami liales visant traiter les dysfoncrionnements am liorer les rapports familiaux et r duire la r cidive apparaissent tr s efficaces mais elles n cessitent que la famille FT Claudio Violare Mark Genuis Elizabeth Oddone Paolucei M thodes de traitement et d intervention avec les familles Compendium 2000 des programmes correctionnels Service correctionnel Canada 2000 accepte de participer ce qui est loin d tre roujours le cas Les chercheurs voquent galement les programmes ax s sur la formation parentale en France groupes de soutien la parentalit Ils visent notamment enseigner aux parents comment imposer des
54. a th matique et des besoins identifi s des personnes au fur et mesure des s ances Outre les s ances d ouverture et de bilan les th mes correspondent ce qui pouvait d j tre travaill dans les entre tiens individuels la loi er l interdit la peine et la condamnation les id es ayant pr c d le passage l acte la cha ne d lictuelle les strat gies d vitement l empathie avec la victime partir de cette trame les professionnels doivent eux m mes laborer le d roulement er le contenu des s ances ce qu aucun autre pays ne s tait permis jusqu pr sent Le contenu des s ances la constitution du groupe et son fonctionnement les outils utilis s er le bilan rel vent de la comp tence des personnels d insertion et de probation avec l aide du psychologue r gulateur PPR Le principe de l int grit dans l application du programme d gag par la recherche est ici ignor Il implique d assurer Ma production de manuels de forma sion er de programme pour les personnels de probarion Les programmes sont enti rement con us par des chercheurs criminologues chacun pour un public sp cifique pr sentant des besoins particuliers Le d roulement des s ances est pr cis ment tabli un manuel d utilisation d taill sert de support aux anima reurs avec tous les outils et mat riaux p dagogiques n cessaires les cadres th oriques Friedrich L sel ap cit octobre 2010 i D
55. acit de la personne se d placer Elles peuvent gale ment tre occasionn es par des situations ou v nements particuliers survenus lors de la prise en charge et justifiant une vigilance accrue quant aux conditions d existence de la personne C est l encadrement de chaque service qu est confi le r le d la boration de crit res aff rents l opportunit des visites domiciles w Sur le terrain la Entretien PIF n 12 juin 2009 7 Entretien PIP n 16 juin 2009 Entretien PIP n 11 juin 2009 5 Entretien PIP n 19 juin 2009 Conseil de l Europe R gle 56 Recommandation CM Rec 2010 1 op cit 20 janvier 2010 DAP PMJIPOMIP Les visites domicile hors placement sous surveillance lectronique octobre 2007 14 plupart des cadres autorisent peu de VAD principalement pour des raisons d conomies de moyens elles impliquent un d placement done un temps de travail plus important qu un entreten au SPIP ainsi qu un v hicule de service disponible et parfois l accompagnement par un autre personnel pour des raisons de s curit Evaluations actuarielles et cliniques A la diff rence de leurs quivalents canadiens britanniques n erlandais su dois etc les personnels de probation fran ais ne sont dot s d aucun instrument d valuation des risques et facteurs de r cidive bien que la circulaire de 2008 demande aux SPIP d adapter leur suivi notamment au risque de r cidive Tout comm
56. ail suppl mentaire pour un CPIP investi dans l animation d un PPR temps d animation pr paration de chaque s ance d briefing Dans certains services une d charge de 10 20 dossiers a t pr vue pour les PIP animant un PPR mais les moyens en ressources humaines n ont globalement pas t d gag s par le minist re de la Justice pour le d veloppement des groupes de parole grande chelle En 2011 190 PPR avaient t mis en place par 67 services de probation Sachant qu un groupe de parole ne peut d passer un effectif de 12 participants ce sont au maximum 2 280 personnes sous main de justice qui en ont b n fici dans l ann e sachant qu au ler janvier 2012 les SPIP avaient la charge de 173 063 proba tionnaires et 65 699 personnes d tenues En outre les PPR comptabilis s ne fonc tonnent pas er permanence A ils n sont valid s Et financ s que pour ung sessiOr Chaque ann e de nouveaux projets sont d pos s soit pour une premi re valida tion soit pour un renouvellement Les apports du groupe de parole Si la m thodologie des PPR reste inaboutie elle a permis d introduire dans les SPIP le groupe de parole dont les instances et chercheurs trangers vantent les m rites en compl ment du suivi individuel Le LI Conseil de l Europe indique cer gard que l exp rience de l apprentissage au sein Gwen Robinson R former la probation en Angleterre t au Pays de Galles revisiter l influe
57. ale en prenant le temps d en traiter les diff rents aspects w Entretien PIP n 18 juillet 2009 83 Ma trise d uvre sous direction des personnes plac es sous main de justice PMI Maquette Nicolas Chanod DAP SCERI Flashage et impression Imprimerie L Art sienne ISBN 978 2 11 131009 4 D p t l gal octobre 2013
58. at lectronique juin 20710 Christophe de Neckere op cit 2009 36 Il y a surtout de l emparhie mon mor d ordre tant de leur donner routes les chances pour que la mise l preuve marche Je me demande souvent Er si demain c tait mot Si demain je commettais un homicide involon taire sur la route est ce que j aimerais me retrouver face un mur ou face une personne qui me sourit m coute m aide me r ins rer et r parer CPIP 5 5 Rouler avec la r sistance Le manque de motivation et la r sistance du proba donnaire sont appr hend s comme des ph nom nes inh rents au processus de changement qui ne doivent pas lui tre oppos s Pour Miller et Rollnick 2006 la r sistance repr sente davantage un signal pour que l intervenant modifie son attitude Lid e de rouler avec la r sistance implique d couter les arguments d favorables au changement de respecter l ambivalence du sujet d viter le plaidoyer pour le changement ou de s opposer directement la r sistance Une approche parfaitement int gr e par une CPIP interview e en 2009 l avait t condamn pour avoir poignard plusieurs fois le compagnon qui battait sa m re depuis deux ans ne ressentait aucune culpabilit car il estimait avoir d fendu sa m re sachant qu il rair lui aussi maltrait par cet homme J ai repris son dossier car cela ne se passait pas bien avec une coll
59. au SPIP en voiture un probationnaire avec une interdiction de fr quenter sa compagnelvictime vient avec elle au SPIP Cette demande implicite de limites est fr quente chez nos clients er pourrait se formuler ainsi ll faut qu on m arr te car je suis tout puissant parce que tout est possible et que cette situation est insupportable Les chercheurs insistent sur l importance de ne pas ignorer de tels comportements le professionnel doit ainsi r agir syst ma iquement mais de mani re gradu e rappeler l interdit contester la possibilit de poursuivre en ce sens expliquer pourquoi sans abandonner pour autant le probationnaire s il r it re Nous essayons dans nos prises en charge de restituer des principes ducatifs de base et un certain cadre qui ont fait d faut dans l histoire des personnes Nous pouvons par exemple garantir la continuit de la prise en charge face des condamn s qui n ont v cu que des parcours de rupture ont souvent t plac s exclus de l cole En d but de mise l preuve s ils ne viennent pas aux entretiens c est parfois pour tester le cadre et la continuit voir s ils vont imm diatement tre sancrionn s et si nous allons refuser de poursuivre l accompagnement Si nous choisissons au contraire d aller les chercher pour qu ils reviennent en entretien leur re Fixer le cadre leur dire attention vous prenez des risques mais nous continuons le suivi nous n arr tons pas
60. aut car les conditions l gales ne permettent plus de sursis simple en cas de r cidive dans les cing ans nouvel article 132 30 du code p nal parce que la personne na pas d argent pour payer une amende ou n entre pas dans les conditions pour un travail d int r t g n ral TIG S ajourent d sormais les cas dans lesquels nous ne pouvons d roger la peine plancher cela nous oblige assortir une partie avec SME JAPY La surcharge des SPIP aboutit aussi des r vocations de SME qui auraient pu tre vit es par une intervention imm diate du conseiller en cas d absence un rendez vous Si nous intervenons rapidement quand la personne ne se pr sente pas une convo cation au SPIP nous arrivons souvent r rablir le lien er relancer la mesure La surcharge aboutit donc une multiplication d incidents qui auraient pu tre vir s avec un nombre de dossiers moindre CPIP Conseil de l Europe Recommandation CM Rec 2010 1 du Comit des ministres aux Etats membres sur les R gles du Conseil de l Europe relatives la probation R gles n 10 et 29 20 janvier 4010 Entretien PIP n 14 juin 2009 Entretien PIP n 22 juin 2009 Entretien JAP n 1 avril 2009 Entretien PIP n 1 avril 2009 Au stade de l ex cution des SME il reste d plorer des d buts de prise en charge tardifs alors qu elle devrait intervenir imm diatement apr s la condamnation ou la sortie de prison d un condamn
61. aux de r cidive taient consid rablement moins lev s 36 par rapport 49 A partir de ces r sultats les chercheurs pr conisent que les agents de probation doivent assurer de ne pas consacrer trop de temps aux questions touchant le respect des conditions et veiller r pondre aux besoins des d linquants en mati re de traitement Une telle d marche est mettre en relation avec les principes d une intervention efficace What Works parmi lesquels Le principe des besoins selon lequel le suivi doit mettre l accent sur les besoins probl matiques des d linquant qui sont r ellement li s la r cidive 06 Entretien PIP n 14 juin 2009 JL Bonta T Rugge TSeott G Bourgon A K Yessine La surveillance dans la collectivit un juste quilibre entre l application de la loi et le traitement S curit publique Canada Recherche en bref vol 13 n 5 septembre 2008 James Bonta Principes ass t l efficacit des pri s de r adaptation offerts aux d lin James Bonta Principes assurant l efficacit des programmes de r adaptation offerts aux d lin quants Recherche en bref vol 12n 6 Minist re de la s curit publique Canada novembre 2007 SURSIS AVEC MISE L PREUVE UNE ANALYSE DES PRATIQUES DE PROBATION EN FRANCE Motivation capital humain et capital social Faisant la synth se des approches du What Works er de la D sistance le chercheur cossais Fergus
62. avant de salcooliser puis d avoir une crise cleptomane l sagit 7 Entretien PIP n 13 mai 2009 MD Barr DRichard et JL Senon D linquance et toxicomanie Revue Toxibase 1997 Entretien PIP n 18 juillet 2009 Entretien PIP n 8 mai 2009 Entretien PIP n 16 juin 2009 57 SURSIS AVEC MISE L PREUVE UNE ANALYSE DES PRATIQUES DE PROBATION EN FRANCE d s lors d anticiper je leur rappelle qu elles ont d sormais des interlocuteurs privil gi s essentiellement les th rapeutes qu elles ne doivent pas h siter contacter en urgence la prochaine fois qu elles sentiront arriver cette phase Elles peuvent aussi se pr senter au SPIP en dehors de leurs rendez vous elles seront re ues m me si je suis absente w Au plan ducatif un travail autour des modes de socialisation et repr senta tions de l alcoolique ou du drogu pourra galement tre entrepris ya aussi un travail identitaire pr alable l orientations vers les soins les personnes refi sant d tre assimil es des toxicomanes ou des alcooliques Laccompagnement du CPIP peut aussi porter sur les changements de modes de socialisation auxquels la personne est confront e dans une d marche de sevrage Certains ont trouv dans le bistrot leur unique mode de socialisation I leur faudra du temps avant d arriver dire leurs copains du bar Maintenant je bois de la grenadine Je fais sauvent jouer la sc
63. avoir reconna tre quand ils ont raison Si nous nous fermons leur point de vue il ne se passera rien dans le suivi Les tudes de Chris Trotter confirment en ce sens que la confrontation la plus susceptible d tre corr l e des r sultats positifs est celle qui propose des moyens plus positif pour faire face une situation reconna t que les senti ments n gatifs puissent rre justifi s et explore les raisons pour lesquelles les int ress s ressentent et agissent ainsi Au contraire la confrontation qui donne au probation naire le sentiment d tre critiqu ou qui explique quelles seront vraisemblablement les cons quences n gatives pour lui de ses opinions est corr l e un r sultat moins favo rable x Ils ont tendance minimiser leur responsabilit notamment parce qu ils ont eux m mes v cu des choses tr s difficiles Er ils re oivent cette condamnation comme une peine d exclusion Mon travail va consister leur montrer qu il s agit au contraire d une peine de r conciliation visant ce qu ils s ins rent de fa on durable dans notre soci t Ils me disent souvent c est nimporte quoi cette justice celle pour les pauvres et celle pour les riches Mon propos n est pas de nier les in galit s il m arrive de confirmer que la Justice a effectivement tendance r primer les infractions commises par certaines couches de la soci t et la police contr ler au faci s Mais j essaie de leur mon
64. c la personne condamn e 4 Renforcement de la motivation et posture professionnelle Le magistrat ou le tribunal adresse au probationnaire une demande qui pourrait se formuler ainsi nous voulons que vous vouliez changer Or le d sir de change ment ne peut s laborer qu partir d une motivation interne C est ainsi que l accompagnement suppose de chercher avec la personne identifier et formuler sa propre demande de changement w Consid r e comme lune des plus efficientes pour aider les probarionnaires engager et maintenir un processus de changement la m thode de l entretien motivationnel devrait en ce sens tre davantage enseign e er utilis e par les personnels des SPIP 4 1 L entretien motivationnel La m thode de l entretien motivationnel EM a t labor e au d but des ann es 80 par William Miller et Stephen Rollmick pour soutenir les traitements de la toxi comanie Parmi les nombreuses tudes ayant valid son int r t pour les publics sous main de justice est souvent cit e celle de Ginsburg Weekes et Boer 2000 qui permis d valuer l efficacit de l entrevue morivationnelle aupr s des d lin guants dans un centre d valuation correctionnelle Les conclusions confirment que LEM permet de reconna tre davantage le probl me et de faire r fl chir davantage au changement de COMPOTLEMENT pie wE Entretien PIP n 13 mar 2009 e Conseil de l Europe commentaire des r gles 72 et 7
65. ce la face criminologique de la r insertion n AJ P nal septembre 2010 Fergus McNeill La d sistance Whats Works et les peines en milieu ouvert en Ecosse AJ P nal septembre 2010 5 Entreten PIP n 21 juin 2009 Conseil de l Europe commentaire R gle n 72 op cit 20 janvier 2010 30 tive de viol d avoir trouv des premi res pistes d explication de son passage l acte au terme de ses trois prochaines s ances de th rapie Le professionnel le propose un probationnaire qui consulte un psychologue mais dont je m aper ois que la r flexion sur le passage l acte reste inexistante Autre exemple un probationnaire condamn pour conduite sans permis qui na pas les moyens de sen payer un nouveau je lui rappelle que cet objectif stage conduite doit tre atteint avant la fin de peine et lui propose de commencer par mettre une somme d argent de c t chaque mois Les objectif interm diaires permettent de r ajuster au fur et mesure Il n entre n anmoins pas dans la culture des personnels des SPIP de d cider d objectifs en concertation avec le proba tionnaire Les PIP se positionnent en donneurs d ordre et rappellent aux proba tionnaires en fin d entretien ce qu ils devront avoir r alis pour la fois suivante Le Conseil de l Europe estime pour sa part que le processus de planification devrait tre n goci dans toute la mesure du possible et les objectifs fix s d un commun accord ave
66. cer participer ces exp rimentations ou qui souhaitent faire reconnaltre leur pratique existante Wa Il Est indiqu gue h la pertinence de 2 CES PrORTOMINES initi s par le terrain conduit souhaiter leur d veloppement comme l ont fait de nombreux services p nitentiaires trangers La g n ralisation de ces groupes de parole s op re ainsi sans qu une valuation de leur impact er de la m thodologie employ e n ait t r alis e Un proc d habituel en France o aucune pratique de probation 7 Conseil de l Europe Recommandation CM Rec 2010 1 sur les R gles du Conseil de l Europe lire da probation R gle 7 F7 20 janvier 2010 E Entretien cadre SPIP n 1 av ril 2009 Philippe Pottier extrait d une audition du 27 avril 2006 in Sanctionner dans le respect pe droits de l homme les alternatives la d tention Sarah Dindo CNCDH documenta tion fran aise 2007 0 DAD PM note relative au D veloppement des programmes de pr vention de la r cidive 16 juillet 2007 72 n a jamais t valu e scientifiquement Un CPIP rappelle que l une des objections l gard des PPR a t le manque d valuation de l impact de cette m thode d inter vention avant de la d velopper Ma s cela n a jamais t fait pour l entretien individuel sans que cela ne semble poser de probl me personne w Faire appel aux trangers Nombre de pays occidentaux r alisent pour leur part des tudes
67. com pagnement n cessaire rythme des entretiens programmes plus ou moins inten sifs un autre volet sur les axes de travail et interventions propos s 3 1 Intensit du suivi Les tudes ayant recens les crit res d une intervention efficace What Works ont tabli que l intensit du suivi doit tre d termin e en fonction du risque de r cidive principe du risque vaut mieux r server aux cas pr sentant les plus grands risques les services les plus intensif dans les cas pr sentant les risques les plus faibles il est inutile de faire intervenir les services de traitement correctionnel pour r duire le risque l intervention judiciaire risquant m me d accro tre le rique par inadverrance comme par une fr quentation accrue de d linquants ou l acquisition d attitudes et de Entretien PIP n 11 juin 2009 Conseil de l Europe R gle 74 Recommandation CM Rec 2010 1 op cit 20 janvier 2010 Conseil de l Europe Commentaire relatif la recommandation Rec 2010 1 R gle 74 eputt 20 janvier 2010 22 croyances favorables la criminalit L valuation du niveau de risque est cens e avoir t effectu e au moyen d un outil rep rant la pr gnance de sept principaux facteurs de risque d gag s par la recherche 1 attitudes er croyances approuvant le comportement d linquant modes de pens es et appr hension de la r alit venant justifier l acte d linquant 2 environne
68. condamn par le SPIP que plusieurs mois plus tard Ces prises en charge tardives ou non assur es ont pour cons quence de laisser des personnes condamn es sans accompagnement dans une p riode o les risques de r cidive sont accrus La derni re tude fran aise sur la r cidive des sortants de prison montre que plus de la moiti des re condamnations interviennent dans l ann e qui suit la lib ration Le manque d effectifs dans les SPIP a galement des effets majeurs sur la fr quence et la nature des entretiens Dans un service visit en 2009 dont le ratio tait de 110 probationnaires par agent la fr quence normale des entretiens tait fix e un mois en principe un mois et demi en pratique avec des entretiens de courte dur e entre 10 et 20 minutes Ce sont n cessairement des entretiens tr s courts dans la plupart des cas donc assez pauvres en termes de contenu ducatif Certains probationna res disent raison qu ils viennent pointer explique un CPIP regret tant que la tendance soir de consid rer le contenu et la qualit du travail comme secondaires l essentiel tant de r pondre la demande institurionnelle de prise en charge rapide de l ensemble des dossiers Peu importe ce que nous faisons avec les personnes la logique est celle de la gestion de flux Cela incite un travail de plus en plus formel En janvier 2011 un homme est arr t pour l homicide d une jeune fille alors qu il
69. d lit Si les avis restent partag s sur les objectifs et l utilisation des outils actuariels la plupart des recherches montrent qu ils sont plus fiables et am liorent l valuation des services de probation James Bonta explique en ce sens que les tudes comparant les m thodes cliniques aux m thodes actuarielles utilis es pour pr voir le comportement criminel ou n importe quel autre comportement r v lent habituellement que les va luations bas es sur l approche objective tendent tre plus exactes Grove amp Meehl DAP circulaire JUS KO 840001 relative aux missions et aux m thodes d intervention des SPIP 19 mars 2008 DAP et Garde des Sceaux Notes aux DISP des 27 et 28 janvier 2011 EMillaud B Poulin RLusignan J D Marleau Outils d valuation en psychocriminolo gie in Piyeho criminologie dir J L Senon Cr Lopez KCario Du nod 2008 DGiovan nangelli JE Cornet Mormont Etude COMPARE LIUE dans les 15 pays de l Union europienne les m thodes et les techniques d valuation de la dangerosit et du risque de r cidive des perionnes pr suim es on dv r es d lingua nis sexuels Universit de Li ge sept 2000 15 SURSIS AVEC MISE L PREUVE UNE ANALYSE DES PRATIQUES DE PROBATION EN FRANCE 1996 Sur la notion de pr diction du comportement des chercheurs et psychiatres de l institut Pinel au Canada expliquent que les derni res g n rations d outils actuarie
70. d un si cle avant sa gestation fut laborieuse On en parla beaucoup apr s guerre comme en t moigne la litt rature d alors dans une ambiance de r forme p nitentiaire on en fir des essais pratiques Lille Toulouse dans les ann es 50 on en d bartit longuement au parlement avant qu il ne soit finalement install dans notre droit p nal par une ordonnance de 1958 Puis on n en parla plus ou presque plus pendant longtemps Jusqu aux ann es 80 apr s que les ann es 70 aient raviv l id e de r forme p nitentiaire et que l augmentation du nombre des d tenus ait reprise Le milieu ouvert refir alors surface Ce tr s bref rappel peut expliquer en partie que le SME soit st m connu comme Le dit Sarah Dindo dans le titre de son enqu te Bien qu il concerne de tr s loin le plus grand nombre des personnes suivies par l administration p nitentiaire Une autre explication est sans doute que en nos temps o ce qui n est pas m diatisable existe peu ou pas le SME est difficile rendre visible peu spectaculaire er peu pro pice des scoops sauf des cas de r cidives graves surexploit s alors qu ils sont tr s rares Mais vraisemblablement aussi du fair qu il est encore trop peu un objet de recherche en France On est frapp de constater le petit nombre de publica tions qui y sont consacr es c t des tr s nombreuses dit es dans d autres pays particuli rement dans le monde anglo saxon Mai
71. de d duire de l existence d un suivi psychologique ou d un traitement une incompartibilit avec le suivi du SPIP En pratique certains professionnels expriment des difficult s travailler au plan ducatif avec des personnes souffrant de graves troubles psychiatriques tandis que d autres estiment qu il est tout fait possible de suivre en SME des personnes atteintes de troubles psychiatriques ou de handicap mental Un CPIP interview craint en ce sens que les crit res retenus dans le DAVC ne restent pour partie fond s sur des id es re ues la nature et la dur e de la mesure comme facteurs d terminants le type d accompagnement les probl matiques psychiatriques rassembl es dans le segment 4 alors quelles ne sont reconnues comme facteurs criminog nes qu associ es des contextes parti culiers consommations tissu relationnel rupture de traitement etc Si le DAVC propose une grille d entretien plus labor e que celle des Fiches d accueil ant rieures il ne peut tre consid r comme un v ritable instrument d valuation du fait qu aucun r sultat ni l ment d appr ciation n en r sulte L ouril ne comporte pas de manuel d utilisation justifiant pourquoi chaque question pos e serait significative au regard des facteurs de r cidive ou de protection ni d l ments th oriques clairant ce que pourra d duire le professionnel des infor mations recueillies L adh sion la mesure Qu ils util
72. de probl matique parentale etc Les difficult s l gard de l emploi occupent aussi une place majeure manque de formation ch mage insa cisfaction au travail Enfin la question des loisirs et activit s dires prosociales est prendre en compte refl tant le niveau d int gration de la personne dans les r seaux sociaux offrant galement un point d appui contre l isolement ou pour se construire une identit sociale en dehors de la d linquance Ces dimensions sont abord es par la plupart des professionnels des SPIP mais de fa on plus ou moins approfondie Le parcours professionnel peur tre retrac travers des questions assez pr cises telle que la date de leur derni re fiche de paye ls disent souvent avoir beau coup travaill et finalement leur dernier bulletin de salaire remonte plusieurs ann es Certains abordent galement des questions relatives amp aux loisirs la solidarit familiale tout ce qui rel ve du lien social et du contexte de vie quotidienne w Crit re des ressources ou facteurs positifs Peu de professionnels valu aient en 2009 les facteurs protecteurs et ressources des probationnaires alors que la recherche internationale insiste de plus en plus sur leur importance Le Conseil de l Europe voque les atouts et aptitudes du probationnaire qui constituent la premi re resource examiner au titre des facteurs positifs qui Entretien PI
73. des rapports homme femme de la propri t ou de la libert individuelle en oppo sition avec celles reconnues par la loi M faut expliquer longuement certains en quoi l acte commis est consid r comme r pr hensible par la soci t Par exemple les auteurs de violences sur conjoint disent souvent Pourquoi vous m lez vous de ma vie priv e Je fais ce que je veux chez moi Il est tr s difficile de leur faire comprendre que la police est intervenue car la soci t a le devoir de prot ger les victimes Il y aussi souvent une coutume familiale ils ont vu leur m re tre frapp e ik banalisent le geste Petit petit il faut arriver leur faire comprendre qu il y a d autres mani res de r gler les conflits la maison w Sens de la peine et responsabilit La personne peut aussi reconna tre le bien fond d un interdit en g n ral mais estimer que la norme ne devait pas s appliquer son cas notamment parce qu elle ne s estime pas vraiment responsable de ce qui est arriv Elle peut aussi refuser la condamnation prononc e qui l assimile un d linquant alors qu elle estime avoir d rap accidentellement ou un alcoolique un drogu un fou lorsqu une obligation de soins a t pronon c e La situation la plus fr quente est celle du condamn pour CEA qui estime que son comportement nest pas si grave Je ram ne au fait qu il y avait une r gle que la Entretie
74. dispens par la chercheuse Franca Corroni l Ecole de criminologie de l Universit de Montr al donne un aper u du chemin parcourir Une s ance est consacr e aux fondements th oriques de l intervention cognitivo comportementale une autre la r habilitation des d linquants une autre aux habilet s de base pour l intervention en groupe une autre aux principes de l intervention ax e sur le mod le de la pr vention de la rechute o encore au d veloppement et l valuation des programmes d intervention cognirive comporte mentale Deux sessions sont r serv es l apprentissage des techniques de base cens es tre utilis es par les praticiens dans le cadre des programmes cognitivo comportementaux Lauro observation L analyse des exc s et des d ficits L analyse des co ts et des b n fices Le contrat comportemental Les devoirs La restructuration cogni tive Le modelage L acquisition graduelle des comp tences Le renforcement positif Les jeux de r les w En revanche l obligation pour le SPIP d avoir recours un psychologue r gulateur dans le cadre d un PPR correspond aux pr conisations de la recherche l int grit d un programme tant renforc e lorsque les agents b n ficient d une supervision sous l angle des attitudes et des comp tences n cessaires pour assurer effi cacement les services La pertinence p dagogique et la pr cision de la r gulat
75. donner des cours prenne la peine de comprendre la profession DSPIP L absence de participation des cadres aux r unions de supervision appara t pour beau coup comme une condition afin de favoriser une parole plus libre des agents sans Hi Entretien cadre SPIP n 3 avril 2009 Entretien PIP n 15 juin 2009 Entretien PIP n 13 juin 2009 Entretien PIP n 11 juin 2009 e Entretien PIP n 10 mai 2009 4 Entretien cadre SPIP n 2vavril 2009 39 SURSIS AVEC MISE L PREUVE UNE ANALYSE DES PRATIQUES DE PROBATION EN FRANCE effer sur leur valuation et notation annuelles Une p riodicit hebdomadaire appa ra t galement n cessaire Des vacations ont t organis es avec un psy une fois par mois Mais quand je rencontre une difficult je ne peux pas attendre si longtemps ASS Dans ces conditions la r flexion sur les pratiques est consi d r e comme quasiment inexistante Nous avons commenc la supervision avec une psychoth rapeute mais seulement raison de 2 heures par mois c est insuffisant Nous avons peine le remps de faire merger les questions et de commencer en parler Afin de r pondre l ensemble des besoins il est pr f rable que le superviseur propose aux personnels la fois des temps en petits groupes 6 12 participants et en entretiens individuels Les r unions de groupe constituent un outil puissant pour laborer un travail d quipe afin d am lior
76. e Pratiques des SPIP et entretien motivationnel Quelques personnels rencon tr s en 2009 taient form s aux techniques de VEM er les utilisaient dans le cadre de leurs suivis j utilise notamment les techniques de l entretien motivationnel qui ont pour but de d velopper la motivation au changement Cela implique de refor muler de fa on HEMITE pour gue la personne fasse elle m me des ASSOCIATIONS eten dise davantage Cette m thode pr conise aussi les questions ouvertes qui favorisent non pas des r ponses automatiques et attendues mais qui incitent la r flexion laborer une r ponse En fin d entretien je r suine ce que nous nous sommes dits Nous avons bien avanc Effectivement vous buvez tes moments Vous avez raison vous n tes pas alcoolique au sens o vous l enrendez Je vous invite aller voir madame Unrel qui est psychologue l antenne d alcoologie er d y r fl chir avec elle l inverse nombre de postures professionnelles apparaissaient antinomiques avec l approche motivarionnelle la traditionnelle confrontation tait fr quemment utilis e dans l id e de mettre la personne face aux r alit s Le d ni existe aussi chez des personnes alcooliques Le rapport la loi cest leur renvoyer qu elles sentent l alcool les confronter la r alit CPIP Nombre de professionnels cherchent confronter les personnes leurs contradictions S j tais condamn
77. e de dresser un inventaire des circonstances qui ont conduit vers la commission du d lit les motions et consid rations de l auteur avant pendant et apr s Bas Vogelvang insiste sur l importance d amener le proba tionnaire identifier et comprendre lui m me la logique le contexte et les interactions ayant pr c d le passage lacte Reconna tre eux m mes le sc nario d un d lit repr sente une valeur positive pour les d linquants parce qu il leur sera possi ble d identifier plus t t en eux m mes les signaux de risque et de parvenir une solu tion tous seuls ou avec l aide de leur entourage w Dans nombre de travaux la cha ne d lictuelle a t formalis e sous forme d tapes successives plus l individu progresse dans celle ci plus il se rapproche du d lit 1 la vie de la personne subit un d s quilibre en comparaison de la situa Conseil de l Europe Commentaire r gle 97 relatif la recommandation Rec 2010 sur les R gles du Conseil de l Europe relatives la probation document CM 2009 187 add3 20 janvier 2010 14 Service correctionnel Canada Pr vention de la rechute in Revue d la litt rature sur les techniques de traitement en toxicomanie mars 1996 Bas Vogelvang professeur de probation et de politique de s curit AVANS Ecole Sup rieure des Sciences Appliqu es Qu est ce qui marche et ne marche pas pour pr venir la r cidive dans le cadre de la probation
78. e et la restauration de sa propre image Je lui ai galement fair remarquer qu il y avait probable ment quelque chose travailler concernant cette col re qui le d bor dait J ai ensuite expliqu au CPTP que l absence d obligations particuli res n implique pas qu il n y ait rien faire avec la PPSM En l occurrence cet homme m avait apport beaucoup d l ments en trois quarts d heure qui auraient m rit d tre travaill s en entretien CSIPY Une CPIP narre galement une exp rience de partenariat avec un centre d addic cologie incluant l organisation de sorties au th tre dans le cadre d un projet d insertion par la culture Le centre mettait disposition un infirmier et une camion nette je rep rais les personnes er constituais le groupe essentiellement des personnes alcooliques isol es Tous les mois er demi nous allions chercher les gens pour aller au th tre La premi re fois que cet homme tr s violent est arriv devant le th tre il sest accroch t Sonja Snacken Peut on valuer l efficacit des mesures p nales en fonction de la dur e de la sanction Actes du colloque international Lyon 15 16 d cembre 2008 L ex cution des d cisions en mati re p nale en Europe du visible l invisible DAP Minist re de la justice 2009 Entretien cadre SPIP n 5 avril 2009 55 SURSIS AVEC MISE L PREUVE UNE ANALYSE DES PRATIQUES DE PROBATION EN FRANCE nous en disant Je
79. e grille d analyse est propos e par le Good lives Model d velopp par l australien Tony Ward Elle se fonde sur l id e qu un acte d linquant intervient comme tout comportement pour r pondre des besoins fondamentaux r partis en trois grandes cat gories besoin d autonomie sentiment de d cider pour soi besoin de relation avec autrui besoin de contact ou d appartenance un groupe besoin de comp tence sentiment d tre efficace et utile dans un domaine Dans le cadre de l valuation r alis e avec le probationnaire il s agira de rechercher parmi ces besoins manques lesquels taient pr sents dans le contexte de l infraction et auxquels le passage l acte pouvait venir r pondre Dans l laboration d un plan de suivi il sera recherch avec la personne des mani res de les satisfaire autrement dans la l galit ce qui impli quera de r soudre diff rents types de difficult s dont le manque d opportunit s faible r seau social stigmatisation et le manque de capacit s habilet s ou ressources internes 3 Planification du suivi L valuation doit en principe d boucher sur un plan d ex cution de la mesure pr sentant les inrerventions qui seront mises en place Il doit exister nn lien troit et logique entre l appr ciation et le plan d ex cution Le plan fixe les actions mener pour r soudre les probl mes identifi s Il comporte un volet sur l intensit de l ac
80. e l avis du proba tionnaire Le Conseil de l Europe indique cer gard que les auteurs d infraction doivent avoir la possibilit de participer activement cette appr ciation formelle ce qui implique notamment que leurs avis er souhaits personnels soient d ment pris en compte w L valuation devrait tre le r sultat d un change de vues et d un examen approfondi entre le personnel et l auteur d infraction Les points de d saccords devraient tre not s et peuvent constituer un axe de r flexion Concr tement cela signifie d inscrire dans le document d valuation le point de vue du condamn ses ventuels d saccords ou ce qu il souhaite ajouter En ce sens il ne s agit pas pour le profes sionnel de poser un diagnostic sur une personne mais de co laborer avec elle un tat des lieux de sa situation er une analyse de sa probl matique Une telle approche impliquerait un changement culturel cons quent dans les SPIP sur une centaine de professionnels rencontr s au premier semestre 2009 environ la moiti avaient pour habitude de lire leur rapport de diagnostic au probationnaire ou tout au moins certains extraits mais un seul pratiquait de la mani re pr conis e par le Conseil de l Europe Apr s le quatri me ou cinqui me entretien je r dige un rapport d va luation destin au juge J ai pris l habitude de co laborer les grandes lignes de ce rapport avec les personnes dans le cadre de deux entret
81. e les notes de janvier 2011 indiquent qu il est indis pensable de r aliser une valuation de la situation de la personne notamment au regard de ses ant c dents judiciaires et du risque de r cidive De telles demandes institu tionnelles semblent tour ignorer des m thodes pr valant une telle valuation Deux grands types d valuation peuvent tre distingu s l valuation acruarielle qui tablit wne probabilit partir de calculs statistiques g n ralement sous forme de score de probabilit de r cidive ou de risque de pr judice et l valuation dinique bas e sur le jugement de l valuateur er li e la pr vision des risques de violence pour un individu en particulier L valuation clinique seule a t souvent qualifi e d informelle subjective et impressionniste par les chercheurs Il lui est reproch de manquer de sp cificit dans la d finition des crit res utilis s pour l valuation Il est relev que les cliniciens fonderaient leurs jugements sur des corr lations illusoires et ne tiendraient pas compte tort des informations relatives la situation et au milien de vie C valuation actuarielle a elle aussi fait l objet de moult critiques selon lesquelles ces instruments se bornent discriminer les sujets pr sentant un risque lev de r cidive sans pour autant expliquer pourquoi ces individus sont davantage susceptibles de commettre nouveau un
82. e plus solide entre justice er services sociaux va luation des besoins de la personne en mati re sociale orientation vers le service de droit commun le mieux adapt travail sur les points de blocage et la motivation du probationnaire dans son projet de vie sans d linquance Evaluation de la probl matique d emploi La premi re tape r side dans l va luation avec la personne de son parcours de formation et d activit ce que font la plupart des personnels d insertion et de probation Je commence par tablir un bilan pr cis du cursus professionnel erou de formation de la personne Nous avons de nombreuses personnes tr s loign es de l emploi qui n ont jamais travaill sont plus ou moins illet tr es et tr s d socialis es Dans ce cas l objectif nest pas l acc s direct l emploi nous allons cravailler sur diff rentes d marches d insertion Pour les personnes pas trop loign es de l emploi je vais surtout orienter vers P le Emploi pour un bilan de comp tences une valorisation des acquis CPIP I s agit principalement pour les PIP de bien valuer o en est la personne pour l orienter au bon endroit au bon moment Les praticiens canadiens disposent pour leur part d un Instrument de d finition et d analyse des facteurs dynamiques IDAFD utilis au moment de l valuation initiale des d linquants EID qui comporte l emploi parmi les 7 facteurs valu s Le volet sur l empl
83. el mais l a abandonn deux mois avant son terme Je l ai orient vers un r seau d duca teurs de rue gr ce auquel il a sign un contrat d avenir et de fil en aiguille il a affin son projet Il int gre actuellement un stage dans une autre r gion car il avait besoin de prendre des distances avec le milieu dans lequel il a grandi Le moment cl a t celui de l abandon de son premier contrat je l ai did ne pas se d mobiliser Le professeur de probation Bas Vogelvang insiste sur l importance de ne pas abandonner la personne au moment de la rechute m me lorsqu elle signi fie ostensiblement qu elle n en 4 rien faire Si l agent de probation r pond son tour par une attitude de rejet le probabilit d une r cidive sen trouve accrue Il estime que c est justement ces moments l que l intensit de l accompagnement doit tre amplifi Pour remotiver un probationnaire reprendre son parcours apr s une rechute il est essentiel que l agent de probation critique uniquement le comportement sans rejeter la personne Renoncer ce stade signifie l abandon du probationnaire Il s agit alors pour le personnel de r valuer la situation de la personne v rifier si le diagnostic a t bien pos er d examiner les possibilit s d intensificarion ou d ajuste ment du suivi avec toute la cha ne des partenaires L encore le CPIP gagnera utiliser la m thode de l entretien mot
84. er la qualit du suivi et discuter de cas particuliers Mais il faut aussi avoir r guli rement un entretien individuel avec un psychologue sensibilis notre travail tenant des permanences En groupe il est vident que chacun vite de sexposer et se d voiler devant ses coll gues CPIP Les modalit s de supervision devraient tre galement largies la plupart des r unions sont organis es sur la base d une pr sentation orale d un de leur cas par quelques professionnels Devrait tre ajout e la possibilit de discussions bas es sur des enregistrements audio d entretiens avec l accord du probationnaire Une autre option envisager viserait permettre au superviseur d assister un entretien en ant qu observateur de mani re effectuer un d briefing en termes de posture professionnelle qualit de relation er de communication techniques motivation nelles ete Si cela devenait une pratique usuelle qu un intervenant ext rieur assiste ponctuellement nos entretiens pour un d briefing m me une fois par an cela aurait mon avis un effet sur tous les autres entretiens de l ann e CPIP 5 Rares sont les services ayant rendu jusqu pr sent la participation obligatoire De nombreux personnels estiment le volontariat incontournable tour en reconnaissant que ce sont d s lors toujours les m mes qui participent Afin de d velopper les savoir faire de l ensemble des professionnels il appara t n cessa
85. ertains partenaires tenaient des permanences au sein du SPIP Cela sest interrompu Chacun se recentre sur ses missions et nous nous retrouvons de plus en plus isol s CPIP Lorsque les CPIP ne disposent pas du temps n cessaire pour tablir des relations avec des professionnels des structures de droit commun l orientation a parfois moins de chance d aboutir La relation partenariale d pend beaucoup des liens que nous mettons en place de professionnel professionnel La direc trice d une structure d aide au logement pour les jeunes avec laquelle j ai pris le temps d instaurer une relation de confiance fait son maximum pour essayer de r pondre ma demande quand je lui oriente une personne inverse suite des difficult s entre le SPIP et les r sidences sociales de la mairie celle ci refusent que nous leur orientions directement des personnes il faut passer par un interm diaire La question se pose galement de re mettre en place des permanences de droit commun au sein des SPIP ll serait bien plus int ressant d avoir dans nos services des repr sentants de ces services de droit commun qui se sp cialiseraient un peu dans l accueil des justiciables Nous pouvons partir du principe que nos publics sont des citoyens comme les autres et qu ils doivent simplement tre pris en charge par le droit commun Une autre position consiste dire qu il faut leur accorder une attention plus sp cifique CPIP e Entr
86. es par la recherche scientifique celui du fumeur de cigarettes qui accroit son risque de mourir d un cancer des poumons ce qui ne veut pas dire que chaque personne qui fume aura un cancer Mais cela suffir dans beaucoup de pays pour d velopper des poli tiques publiques contre la tabagie En ce sens l valuation des risques et facteurs de r cidive se distingue d une valuation de la dangerosit Elle vise identifier des situations plus favorables la r cidive pour chaque personne et non d signer elle ou telle personne comme intrins quement dangereuse L int r t de l instrument d valuation r side dans le fait de rep rer plus objectivement les facteurs de risque sur lesquels il serait utile de cibler l accompagnement D s lors l enjeu des outils actuariels r side davantage dans la mani re dont ils sont utilis s par les professionnels dans quels objectifs et avec quelle thique Les R gles europ ennes sur la probation mettent deux conditions leur d veloppement le fair de dispenser une formation approfondie du personnel sur ces outils er leurs limites leur utilisation titre de simple indicateur pour tayer une analyse du James Bonta Evaluation des d linquants enjeux et consid rations d ordre g n ral Compendium 2000 des programmes correctionnels efficaces service correctionnel du Canada 2000 EMillaud B Poulin REusignan J D Marleau apert 2008 Norma
87. es d linquants suivis Evaluer les ressources n cessaires pour atteindre un tel ratio n cessite de se fonder sur l activit r elle des services et non sur des effectifs th oriques ne tenant pas compte des absences formations cong s maternit etc Le syndicat SNEPAP a demand plusieurs reprises que soit r alis un mavail de fond visant tablir des effectifs de r f rence pour tout type de personnels adoss s une mesure de l activit r elle des services et non un tat des lieux des effectifs actuels Le Conseil de l Europe ajoute que la charge de travail devrait tre valu e de fa on holistique en tenant compte des exigences de chaque cas individuel et pas seulement du nombre de cas ou d auteurs d infraction suivis 2 Evaluation de la probl matique et des besoins Toute prise en charge en SME commence par une valuation de la situation de la personne En effet la logique d laboration d une prise en charge individualis e repose sur la connaissance du sujet Dans le cas contraire il sagirait d appliquer une mesure de fa on g n rale et standardis e quel que soit le d linquant le type d acte et la pro bl matique du sujeto Pour le Conseil de l Europe l efficacit de la mise en uvre des sanctions et mesures appliqu es dans la communaut augmente de fa on importante si au pr alable une appr ciation de chaque cas individuel est effectu e t Entretien FIE n 5 mai 2009
88. es de SME nombre de personnels d inser tion et de probation font r f rence au poids de l environnement relationnel qu il s agisse pour les usagers de drogues ou d alcool d un r seau de connaissances r duit celui de la consommation ou pour les jeunes d un groupe d appartenance dont il leur est difficile de s affranchir Quand je reprends un dossier apr s une r cidive j essaie de comprendre ce qui sest pass Sur mon secteur l explication la plus fr quente est celle des fr quentarions Je pense notamment un jeune qui avait beau r ussir ses tudes avec le soutien de sa famille r cidivait r guli rement parce qu il ne pouvait pas laisser tomber ses copains I disait que lorsqu il se retrouvait avec eux il ne pouvait pas se d gonfler Apr s sa derni re condamnation je lui ai dit qu il tait en train de compromettre son avenir car avec un casier judiciaire aussi charg il allait rencontrer des difficult s pour obtenir son dipl me et exercer comme m decin l a accept d effectuer un stage citoyen et na plus r cidiv depuis CPIP L intervention du PIP peut consister rep rer avec la personne les m canismes d influence des pairs les difficult s r sister aux pressions rechercher avec elle des moyens d y chapper tout en respectant ses valeurs personnelles soutenir de mani re ind fectible le processus de changement y compris apr s d ventuelles r cidives inter venir aupr
89. est ce que donne lire ce document partir de visites de terrain dans une dizaine de service p nitentiaire d insertion et de probation SPIP et de la grande connaissance de l auteure des enjeux th oriques et pratiques de ce domaine On y trouvera une grande h t rog n it des m thodes employ es er des r f rences On y trouvera aussi les propres r flexions de l auteure qui ouvre des pistes Un ensemble de constats er de r flexions nourrissants dans le d bat d aujourd hui autour de la peine de probation Sarah Dindo pointe dans son introduction la diff rence notable entre le paysage de la probation fran aise er d autres issus du mouvement what works Constat partag qui avait conduit la direction de l ad ministration p nitentiaire engager ces derni res ann es de nouvelles r flexions et des initiatives Non sans difficult s car le consensus n est pas toujours imm di atem nt l La lecture de cette tude permet de r v ler qu au del d une diversit qui questionne des r flexions riches et des pratiques innovantes se fondent un chemin Qu il faut les exploiter en s enrichissant des nombreuses recherches et exp riences trang res Le fond est l il y faur de la m thode er de la recherche exp ri mentale Travail passionnant poursuivre auquel nous sommes invit s Sanctionner dans le respect des droits de l homme Les alternatives la d tention Tome 2 Commission nationale consultative des droi
90. est de savoir qu on en a assez pour les prochains jours Avec ce produit je pouvais rester seul sans sortir pendant une semaine Un autre participant ajoute a rend aussi parano aque on croit qtie les autres nous surveillent nous veulent du mal Il donne une autre raison pour arr ter Quand on sent qu on ne va plus bien que la consommation nous met mal Uanimatrice reformule Quand ce nest plus du plaisir cest une raison d arr ter I reprend Au d part on en prend pour tre bien apr s on en prend pour ne plus tre mal Un autre participant Oui parce qu il faut bien comprendre que la coca ne au d but cest top on se sent hyper bien C est tellement bon qu il faut avoir beaucoup de volont pour ne Das continuer Cest un pi ge Lanimatrice sollicite les probationnaires qui ne prennent pas la parole Lun d eux mer les ennuis judiciaires en avant Un autre l interpelle Toi a ta marqu la prison En s adressant aux CPIP Vous l avez traurnatis l Les deux anciens d tenus voquent la souffrance du sevrage en d tention l un pr cise avoir rechut imm diatement apr s sa sortie La consommation ne cr e que des probl mes On a tout le temps besoin d ar gent il n y en a jamais assez pour consommer On veut s vader de nos pro bl mes avec la drogue mais en fait on senterre tous seuls Les probl mes lori gine de ma consommation C est dans mon histoire familiale U
91. etien PIP n 1 avril 2009 Conseil de l Europe Recommandation CM Re c 2010 1 sur les R gles du Conseil de l Europe relatives la probation 20 janvier 2010 Entretien PIP n 5 mai 2009 Entretien PIP n 22 juin 2009 82 Entretien PIP n 7 mai 2009 5 Entretien PIP n 6 mai 2009 48 Programmes d insertion sp cialis s Au c t des programmes de pr vention de la r cidive PPR la circulaire de 2008 sur les SPIP pr voyait que soient d velop p s des programmes d insertion afin de r pondre aux besoins recens s des PPSM I peut sagir de programmes de recherche d emploi ou de formation et toutes actions collectives de resocialisation De tels programmes n ont jamais vu le jour en milieu ouvert alors qu ils rejoignent le constat de besoins sp cifiques des publics sous main de justice C est une nouvelle fois du c t canadien que l on trouve ce type de programmes visant aider les d linquants acqu rir ou am liorer des comp tences g n rales relatives l employabilit pouvant tre appliqu es divers emplois et diverses situations de travail Les comp tences relatives l employabilit d signent une s rie d aptitudes d attitudes et de capacit s prises en consid ration par les employeurs qui examinent des candidats potentiels Parmi ces comp tences on compte l aptitude communiquer l aptitude r soudre des probl mes la capacit g rer de l informa tio
92. firont pas car la sortie de l alcool des stup fiants ou de pathologies psychiatriques sera le combat de leur view Le SPIP et les probl matiques d addiction Alors qu une prise en charge m dico psychologique interviendra davantage sur l addiction en elle m me son processus ses sympr mes le sevrage etc l intervention du SPIP porte sur les liens entre consommation et passage l acte d linquant L accompagnement ducatif intervient en amont et ou en compl ment d un suivi th rapeutique afin de renforcer la moti vation se soigner d aider la personne s loigner des r seaux et autres obstacles sa sortie de d linquance S agissant de l valuation de la probl matique certains CPIP examinent avec la personne la fr quence et la quantit de sa consommation afin d en prendre la mesure objective d analyser la repr sentation qu en a la personne si elle la consi d re comme un probl me ou non Nombre de probationnaires se retrouvent ainsi condamn s une obligation de soins alors qu ils ne consid rent pas avoir un He Entretien PIP n 8 mai 2009 Fred Boland Kathy Henderson et Jan Baker Les domaines de besoins du d linquant valuation de la toxicomanie Form Recherche sur l actualit correctionnelle Vol 10 n 3 Service correctionnel du Canada 1998 e Minist re de la Justice Les condamnations ann e 2009 f vrier 2011 gt Entrenen PIP n 7 mai 2009 probl me de
93. groupe t moin constitu de personnes ayant des anr c dents des probl mes des niveaux de risque et d autres caract ristiques comparables Nous avons terriblement besoin en Europe de r aliser davantage de travaux de recherche sur les pratiques efficaces en probation D une part pour savoir tout bonnement ce qui marche et ce qui ne marche pas et d autre part parce qu une recherche de qualit est tr s importante pour convaincre les gouvernements d investir long terme dans des programmes solides de r insertion w En France aucune universit n tant en mesure de r aliser ce type d tudes n ces sitant moyens et formation une solution court terme serait de commander des chercheurs d universit s trang res les premi res valuations des pratiques de probation dans quelques SPIR er de former simultan ment des chercheurs de l Hexagone ces techniques de recherche Des chercheurs trangers pourraient 51 Entretien PIP n 1 avril 2009 Friedrich L sel directeur de l Institut de criminologie de l Universit d Cambridge et professeur de psychologie l Universit d Erlangen Nuremberge STARR transf rer les meilleures pratiques de probation travers l Europe lettre de la CER octobre 2010 73 SURSIS AVEC MISE L PREUVE UNE ANALYSE DES PRATIQUES DE PROBATION EN FRANCE galement tre sollicit s pour exp rimenter avec des SPIP volontaires la mise en place de quelques programmes d j
94. ial modelling Les recherches de Chris Trotter montrent que les agents de probation les plus efficaces sont ceux qui d veloppent un comportement qu il d finit comme pro social sociable empathique respectant les autres et partageant facilement avec eux ils servent plus de mod le de comportement pro social se focalisent plus sur les comporte ments pro sactaux de leurs probationnaires et contestent de mani re plus appropri e les commentaires pro criminels de ces derniers De telles pratiques sont directement corr l es des taux de r cidive plus r duits Le comportement pro social du personnel de probation implique notamment qu il honore ses rendez vous ae Sn honn te et fiable accomplisse ses t ches respecte les sentiments des autres En ce sens le simple fait r pandu dans les SPIP de faire attendre les personnes convo qu es dans la salle d attente bien au del de l heure du rendez vous peut participer de la perte d impact positif du suivi Une cadre voque l exemple extr me d un probationnaire avec lequel le CPIP arrivait chaque fois en retard aux entretiens et lui disait que n ayant pas d obligations particuli res il pouvait repartir 3 Un professionnel concern par l volution du probationnaire Des tudes sur la d sistance indiquent aussi que l agent le plus efficace montre qu il se sent person nellement concern par le probationnaire et par son travail fait p
95. ien ou britannique est de deux huit fois plus lev entre 25 er 80 s ances de deux heures deux cing fois par semaine cet gard certains chercheurs rappellent que changement comportemental est un processus long terme D apr s les r sultats de projets men s sur le long terme au Royaume Uni et ailleurs la dur e des programmes destin s sp cifiquement aux hommes violents sous la forme de s ances de travail de groupe devrait tre d au moins 75 heures sur une p riode minimale de 30 semaines Volontariat et individualisation Le r f rentiel indique que le PIR doit susciter l adh sion de la personne dans le cadre du suivi individuel pr alable toute prise en charge collective afin de recueillir l adh sion de la PPSM cette modalit de suivi semblerait n cessaire de mentionner plus explicitement que la parti cipation un PPR ne peut tre impos e afin de respecter l inadaptation du groupe pour certains probationnaires en vertu du principe de r ceptivit sp cifique tabli par la recherche Le suivi doit ainsi tre adapt aux styles d apprentissage la motivation aux aptitudes et aux capacit s des personnes Cela signifie notamment d virer des m thodes comportant des confrontations importantes telles que le groupe de parole avec une personne manifestant de l anxi t dans les relations interpersonnelles La mention du volontariat appara t d au
96. iens successifs Dans un premier temps nous situons les faits nous regardons leur positionnement par rapport ces faits Puis je leur demande d expliquer davantage les tenants et les aboutissants notamment en leur demandant Quelle est la diff rence entre monsieur Dupont que vous Conseil de l Europe R gle 66 Commentaire relatif la recommandation Rec 2010 op cit 20 janvier 2010 Bas Vogelvang Qu est ce qui marche et ne marche pas pour pr venir la r cidive dans le cadre de la probation texte sollicit non publi juin 2010 Conseil d l Europe Recommandation CM Rec 201011 R gle n 67 op cit 20 janvier 2010 Conseil de l Europe commentaire relatif la recommandation Rec 2010 1 opcii 20 janvier 2010 12 tes aujourd hui et celui que tiez au moment des faits Expliquez moi jai besoin de comprendre pour crire au juge Une fois que j ai r dig le rapport je leur lis er leur demande de r agir J int gre le point de vue de la personne m me si je ne suis pas d accord avec elle je donne ma version puis j indique que sur ce point Monsieur D a pour sa part telle opinion Comme je co labore avec le probationnaire il se dit des choses beaucoup plus fines et ma connaissance de la personne prend une autre dimension 2 2 Evaluer comment Les modes de recueil d informations se limitent souvent dans les SPIP l examen du dossier p nal et aux entretiens avec le probatio
97. ion gagneraient n anmoins se fonder au moins pour une s ance par session sur un enregistrement audio ou vid o effectu avec l accord des participants A d faut il appara t que des dimensions li es la posture professionnelle soient peu voqu es une CPIP indique qu il s agit d une dimension pas dite pas explor e Elle chappe compl tement la supervision 5 En Grande Bretagne la mise en uvre des DAP PMJ M Pajoni A Robin R f rentiel Programme de pr vention de la r cidive 2010 2 ENAP Direction des enseignements PPR Formation des l ves CIP de la 14 promotion l animation de groupes de parole 27 ao t 2009 H Franca Cortoni Plan de cours CRIG114 Interventions cognitivo comportementales Ecole de criminologie Universit de Montr al automne 2010 Donald A Andrews Principes des programmes correctionnels efficaces Compendiuin des programmes correchonnels der Service correctionnel du Canada 2000 Entretien PIP n 2 avril 2009 76 programmes fait d ordinaire l objet d un enregistrement vid o afin que la qualit et l int grit du programme soient contr l es et afin de d velopper plus encore les comp tences du personnel qui en a la charge Nombre de s ances Les PPR se distinguent galement par leur nombre de s ances entre 10 et 15 d une deux heures espac es de deux quatre semaines Le nombre de s ances composant un programme canad
98. ire d int grer la supervision comme modalit de travail de tout SPIP M faut cr er des espaces o la participation des personnel est obligatoire qu il s agisse de formations th matiques de supervision Sinon les personnels ont toujours autre chose faire CPIP S M me semble que la participation devrait tre obligatoire au m me titre que pour une r union de service M me quand un agent na pas de dossier difficile pr senter il peur lui tre utile d entendre les autres et de participer au d bat Le caract re obligatoire risquerait d entra ner dans un premier temps un ph nom ne de r sistance mais il en va ainsi de toute nouvelle proc dure CPIP o Entreten PIP n 11 juin 2009 Entretien PIP n 5 mar 2009 3 Bas Vogelvans op cit juin 2010 Entreten PIP n 6 mai 2009 i Entretien PIP n 2 avril 2009 0 Entretien PIP n 8 mai 2009 Conseil de l Europe commentaire de la recommandation Rec 2010 sur les R gles relatives la probation Op CEE 20 janvier 2010 40 5 Insertion et renforcement du capital social L accompagnement des probationnaires au renforcement de leur capital social ou de leurs opportunit s constitue le second pilier fondamental de la probation Les R gles esrop ennes relatives la probation REP viennent rappeler que les inter ventions des agents ont notamment pour objet Je soutien social et familial par le biais de programmes d insertion p
99. is l acte pour lequel il a t condamn stockage d images p do pornographiques Je travaille donc avec lui sur les causes de cette rupture comment il l a v cue pourquoi c est ce moment l qu appara t cette pratique Il m explique qu il s est retrouv de nouveau isol livr lui m me dans une phase de d pression Mon travail consistera ensuite envisager avec lui d autres fa ons de r agir si le m me contexte se reproduisait l encourager reprendre contact avec son th rapeute en cas de d pression l inciter d velopper ses relations et activit s m assurer que tout se passe bien son travail car si jamais il devait le perdre il y aurait un risque de plus grand entermement dans l isolement CPIPY L analyse de la situation pr d lictuelle porte galement sur des l ments subjec tifs savoir la mani re dont le probationnaire a v cu et interpr t les v nements ayant pr c d le passage l acte Cette dimension est plus ou moins int gr e par les personnels de probation en France insuffisamment form s l entretien clinique Or l influence de la situation pr criminelle sur le passage l acte d lictueux d pend souvent moins de la situation objective que de la mani re dont cette situation est per ue ef v cue n 2 Facteurs internes et perception de l infraction Une autre dimension essen tielle concerne la perception par l auteur de lacte commis en lui m
100. isent ou non le DAVC la plupart des profes sionnels des SPIP valuent le positionnement du probationnaire par rapport sa condamnation s il semble pr r respecter ses obligations et en capacit d effectuer les d marches n cessaires Certains agents y consacrent m me l essentiel de la phase d valuation Les trois premiers mois nous valuons si la personne est dispos e respecter ses obligations ou si elle est r sistantes CPIPY Le respect formel des obli gations ou l adh sion la mesure apparaissent comme des crit res survaloris s dans les SPIP Comme l explique un CPIP l adh sion formelle ne devrait pas tre aussi largement prise en compte alors qu elle est souvent utilitaire et sans grande signification Cette question a t notamment soulev e dans le travail de l Institut de criminologie de Rennes sur le proc s de p dophilie d Angers L tude a montr qu il s agissait de personnes qui r pondaient toutes les demandes de l institution dont ils avaient compris les attentes mais qui continuaient commettre des infractions pendant ce temps w La tendance des SPIP consid rer le probationnaire comme sans pro bl me sans risque et donc sans besoin d accompagnement partir du moment o il se soumet ses obligations appara t n gliger la position sp cifique Entretien PIP n 4 avril 2009 Entretien PIF n 21 juin 2009 Entretien PIP n 3 avril 2009 Entretien PIP
101. iv e de nouvelles person nes permet aussi de mesurer l volution des anciens qui pr sentent leur histoire d une autre fa on qu l occasion de leur arriv e Les nouveaux leur posent des questions nous revenons diff remment sur la situation de chacun w Une telle formule gagnerait tre d velopp e par les SPIP pour ses vertus ducatives mais aussi pour permettre l acc s au groupe un plus grand nombre de probationnaires w Entretien PIP n 10 mai 2009 Praxis Pourquoi un travail en moup http l wwwasblpraxis be l s services aux auteurs de violences conjugales er familiales groupes de responsabilisation pourqu 0 w Bas Vogelvang professeur de probation et de politique de s curit AVANS Ecole Sup rieure des Sciences Appliqu es Qu est ce qui marche et ne marche pas pour pr venir la r cidive dans le cadre de la probation texte sollicit dans le cadre d un d bat lectronique juin 2010 m Entretien PIP n 8 mai 2009 80 PPR usage de drogues R cit d une s ance de groupe observ e dans un SPIP en 2009 La CPIP animatrice pr sente le rh me de certe 5 s ance sur la moti vation au changement et lance la discussion sur ce qui peut d cider ne plus consommer de drogues La premi re r ponse qui fuse est pour rencontrer une fille Uanimatrice approuve puis demande si la consom mation pourrait avoir tendance isoler Oui Avec l h ro ne le plus important c
102. ivationnel afin de transformer l obligation de travail en une d marche ayant du sens pour la personne en recherchant avec elle ses facteurs de motivation personnels ce dont elle aurait besoin pour faire pencher sa balance d cisionnelle les ressources internes et externes sur lesquelles elle peut s appuyer Je cherche valuer la nature de la motivation si la personne r pond des annonces juste pour nous faire plaisir et ne pas avoir de probl mes Nous pourrons alors travailler sur l int r t qu elle pourrait trouver effectuer ces d marches pour elle m me Si une personne n a manifestement pas vraiment envie de travailler j essaie d en comprendre la raison sil sagit d une manifestation de son refus de la mesure ou de fortes craintes et difficult s parce qu elle na jamais travaill ou sen sent incapable Je n ai jamais rencontr de personne qui au fond ne voulait vraiment rien faire CPIP Le fait de justifier syst matique i Entretien PIP n 1 avril 2009 82 Entretien PIP n 5 avril 2009 H Bas Vogelvang professeur de probation et de politique de s curit AVANS cole Sup rieure des Sciences Appliqu es Qu est ce qui marche et ne marche pas pour pr venir la r cidive dans le cadre de la probation texte sollicit dans le cadre d un d bat lectronique juin 2010 i Entretien FTP n 20 juin 2009 46 ment le sens des d marches entreprendre par leur caract re obligatoire n appara
103. la relation peut se mettre en place De mani re g n rale si nous prenons en compte ce qui a t mis mal et a fait d faut chez une personne nous pouvons trouver de quelle mani re proposer notre prise en charge CPIPY5 Entretien PIP n 13 juin 2009 W Entretien PIP n 4 avril 2009 Entretien PIP n 21 juin 2009 64 Si l agent de probation est invit par les chercheurs r agir ce qui dans le comporte ment o le discours du probationnaire rel ve d un non respect du cadre il doit selon eux s attarder davantage encore sur ce qui t moigne d un progr s ou d un effort pour respecter le cadre savoir fait d honorer ses rendez vous d tre ponctuel de r aliser tout son TIG de ne pas commettre de nouvelle infraction et de suivre son traitement contre l addiction On peut encore citer le fair de travailler en coop ration avec l agent de probation la r solution des probl mes qui surgissent d endosser la responsabilit de ses infractions de valoriser des activit s ou relations non criminelles w L une des difficult s pour le personnel des SPIP r side dans le fait de maintenir le cap face aux nombreux checs qui peuvent survenir dans le cadre de l accompa gnement des probationnaires Quand je vois combien le travail social se d veloppe de plus en plus sous forme de contrats cela m interroge pour nos publics dont le r flexe est justement de mettre mal tous les cadres et contrats Nou
104. ll e au domicile familial j ai d couvert l incroyable mis re dans laquelle il avait toujours baign ce qu il m avait plut t cach J ai mesur quoi il cherchait chapper l entretien suivant il a commenc se comporter autrement Alors vous avez vu Cest la mis re chez moi J ai fait du changement de logement une priorit estimant qu il pourrait difficilement s en sortir en restant Nous avons rencontr un partenaire qui lui a trouv une Entretien PIP n 19 juin 2009 13 SURSIS AVEC MISE L PREUVE UNE ANALYSE DES PRATIQUES DE PROBATION EN FRANCE chambre ind pendante er il a pu commencer une formation de cuisinier CPIP La VAD peut galement modifier la nature de la relation avec le professionnel et faciliter le dialogue indispensable un accompagnement pertinent Certaines personnes sont r s mal l aise dans le cadre du SPIP o elles doivent passer par un sas avec des cam ras domicile les personnes nous re oivent Cela nous place leurs yeux dans une position tr s diff rente de celle du professionnel de la Justice qui convoque assis derri re un bureau avec son ordinateur CPIP S Dans le m me sens un professionnel interview estime qu il se dit souvent plus de choses domicile qu au SPIP Je sors de mon terrain professionnel o je suis tout puissant et viens sur leur territoire o ils sont plus l aise D autant que la configuration de nos l
105. ls ne s inscrivent plus dans une telle perspective mais dans l valuation d une probabilit de risque en r f rence des tendances statistiques D s le d but des ann es 1990 on savone enfin que la pr diction du comporte ment humain est bien trop complexe pour tre totalement fiable Aucun outil d valuation actuariel ou clinique aucun jugement clinique seul ou tay par des outils syst maris s ne peut apporter de certitude dans ce domaine La pr diction pure est donc abandonn e au profit de l valuation du risque de violence Les d cisions prises dans ce contexte sappuient donc sur l identification des facteurs de risque de violence qui sont de mieux en mieux connus dans la litt rature scientifique w Norman Bishop expert scientifique su dois au Conseil de l Europe estime dans le m me sens que l appr ciation des professionnels er chercheurs en France sur les outils actuariels rel ve de malentendus sur ce que signifie pr dire le risque de r cidive dont il est vident son sens qu il ne s agit pas de pr dire le risque pour un cas individuel mais d tablir des probabilit s qui doivent tre compl t es par des appr ciations professionnelles Il explique la d marche travers deux exem ples celui du m decin qui traite ses malades en renant compte de leurs caract ris tiques individuelles mais aussi des volutions tendancielles de tel et tel sympt me tabli
106. me Les arri tudes valeurs croyances rationalisations et tats cognitifs motionnels qui soutiennent express ment le comportement d linquant constituent ainsi l un des principaux facteurs de passage l acte d linquant identifi s par la recherche internationale Dans le cadre de l valuation il s agit d effectuer une analyse du discours du sujet propos de sa criminalit et de celle de sa famille relevant notamment les m ca nimes de rationalisation de minimisation et d attribution causale interne ou externe de l individu concernant les actes deli a Le CPIP pourra notamment rep rer si la personne s estime responsable ou non de ce qui est arriv la conscience o non qu il aurait t possible d agir autrement la croyance selon laquelle certe forme de r action tait justifi e pour telle raison Entretien PIP n 18 juillet 2009 Raymond Gassin op cir 2007 2 Donald A Andrews Principes des programmes correctionnels efficaces in Compendium 2000 des programmes correctionnels efficaces Service correctionnel du Canada 2000 D Giovannangelli TP Cornet C Mormont op cit Universit de Li ge sepr 2000 3 Linfracrtion dans un parcours de vie Un l ment majeur d valuation r side dans le fait de replacer l infraction dans la trajectoire de la personne Le DAVC comporte en ce sens des questions sur la nature des liens avec la famille l histoire de la famille les
107. ment audio diffus en s ance nous indiquant que cette exp ri ence tr s percutante serait renouveler que les t moignages devraient tre plus nombreux peut galement tre propos au probationnaire d crire une lettre la victime qui ne lui sera pas envoy e mais constituera un support de travail dans le cadre du suivi et qui pourra tre lue aux autres participants dans le cadre d un groupe H Conseil de l Europe Recommandation CM Rec 2010 1 sur les R gles du Conseil de l Europe relatives la probation 20 janvier 2010 7 Conseil del Europe Commentaire relatif la recommandation Rec 20101 1 sur les R gles d u Conseil de l Europe relatives la probation R gle 96 document CM 2009 187 add3 20 janvier 2010 Entretien PIP n 16 juin 2009 5a Jos fina Alvarez Nathalie Gourmelon op cit novembre 2009 Certains professionnels travaillent aussi sur les repr sentations de l autre notam ment en aidant le probationnaire identifier de quelle mani re il a pu interpr ter de mani re erron e le comportement de la victime Un homme qui avait abus de ses belles filles me disait Au d but ce n tait que de la tendresse je l aimais beat coup Quand je suis all un peu plus loin elle n a pas dit non Je questionne alors sur Qui a la capacit de dire non Vous m me vous avez t abus avez vous eu la capacit de dire non quand vous aviez dix ans Comment laissez vous dans vos rela
108. ment des PPR comporte une formation des person nels l animation de groupes de parole mais pas aux techniques cognirivo comporte e Franck J Porporine La r ducation des d linquants Les programmes sur les comp tences cognitives r ponse ou simple mode passag re in Les d linquants usagers de drogues en prison et apr s lib ration Conseil de l Europe 2000 7 Franca Cortoni Denis Lafortune Le traitement correctionnel fond sur les donn es probanres une recension in Criminologie vol 42 n 1 2009 DAP PMJ M Pajoni A Robin op ctt 2010 75 SURSIS AVEC MISE L PREUVE UNE ANALYSE DES PRATIQUES DE PROBATION EN FRANCE mentales dont ils sont cens s s inspirer Le r f rentiel de la DAP pr voit ainsi que les personnels animateurs des PPR doivent obligatoirement suivre une formation sur la dynamique de groupe les techniques d animation de groupes de parole et au besoin l tude de th matiques sp cifiques la violence les auteurs d infraction caract re sexuel ete En formation initiale trois modules dispens s sur six jours taient pr vus en 2011 pour former les l ves l animation de groupes de parole Mais elle ne comportait elle aussi que des l ments relatif la dynamique et l animation des groupes ainsi qu aux m thodes et techniques d animation w L exemple d un plan de cours de 33 heures sur les interventions cognitivo comportementales
109. ment relationnel soutenant le comportement d linquant pairs quartier 3 circonstances familiales conju gales difficiles 4 probl matique l gard de l emploi ch mage emploi pr caire absence de formation 5 absence de loisirs et activit s hors d lin quance 6 toxicomanie drogue et ou alcool 7 personnalit dite antisociale faible ma trise de sol agressivit peu de r sistance la frustration Les crit res utilis s dans les SPIP En France la d finition du niveau de suivi fr quence des entretiens pour chaque probationnaire rel ve d une pratique empirique de chaque conseiller ou d un protocole de suivis diff renci s tabli pour le service Dans les pratiques observ es le crit re de la nature de la mesure est apparu d ter minant pour fixer l intensit du suivi les SSJ er les LC sont prioritaires par rapport aux SME et d marrent toujours en suivi renforc Or la syst matisation d un tel crit re n appara t pas coh rente avec l objectif de pr vention de la r cidive dans la mesure o de risque de r cidive n est pas forc ment li la nature de la mesure il est parfois plus lev dans le cadre d un SME que d une LC cadre de SPIP Le crit re de la nature de l infraction pr domine galement dans l ensemble des pratiques Un cadre explique qu partir du moment o son service a t satur 250 suivis par CPTP ont
110. mier semestre 2009 ont indiqu aborder chaque dossier et chaque entretien sous l gide des obligations pour lesquelles je suis mandat par le tribunal et que je nai absolument pas perdre de vue CPIP Une majorit d entretiens individuels observ s se r sumait ainsi un bilan rapide de la situation du condamn et une v rification du respect des obligations Mon r le est essentiellement de veiller ce que les condamn s respectent leurs obliga tions La plupart respectent ce cadre et mapportent syst matiquement leurs justificatif Nous discutons quand m me un peu car certains viennent de loin CPIPY Entretien cadre SPIP n 1 avril 2009 Conseil de l Europe Commentaire de la recommandation Rec 2010 R gle 66 op cit 20 janvier 2010 Entretien PIF n 6 mai 2009 Entretien PIP n 22 juin 2009 27 SURSIS AVEC MISE L PREUVE UNE ANALYSE DES PRATIQUES DE PROBATION EN FRANCE Faire le point tous les mois Extraits d un deuxi me entretien avec un homme condamn 6 mois d emprisonnement avec sursis mise l preuve de deux ans pour des violences sur son fils CPIP C Est ce que vous avez repris contact avec le centre hospita lier pour l obligation de soins Vous savez qu il y a deux mois d attente pour un rendez vous il faut les relancer Probationnaire P Oui il rend un papier C Et vous en tes o sinon par rapport la derni re fois P Toujours pa
111. mplicanion dans des acti vit s associatives humanitaires culturelles ou sportives parfois d terminantes dans le processus de sortie de d linquance La eriminologue Sonja Snacken explique que des facteurs de succ s importants sont l espoir la d couverte ou le d veloppement d une comp tence personnelle d action er de contr le agency internal locus of control le d veloppement d un sens de la responsabilit pour les g n rations futures genera tivity Une telle d marche appara t peu d velopp e par les SPIP en milieu ouvert o il semblerait qu elle soit consid r e comme secondaire Une cadre d crit pourtant l exemple d un probarionnaire avec lequel seul le levier du sport a fonctionn Le probationnaire tait tr s en col re contre le SPIP er la soci t route enti re I sortait de prison n avait aucun revenu ne faisait rien de ses journ es et venait jusqu au SPIP sans titre de transport Il prenait le risque d une amende dans le bus et le CPIP lui disait vous m avez pas d obligations particuli res vous pouvez repartir l a ajout qu il n avait m me pas les moyens de faire du sport levier que j ai saisi pour lui proposer un rendez vous avec un partenaire sport solidaire Ce genre de portes d entr e permet d initier un suivi avec des personnes tr s isol es sans activit professionnelle une image de soi tr s d valoris e Le sport permet aussi la rencontre de l autr
112. n les comp tences en calcul la capacit travailler en quipe le sens du leadership la capacit sadapter Le Programme national des comp tences relatives l employabilir PNCE est dispens des groupes d environ 10 personnes sous forme de 15 s ances de deux deux heures et demie chacune pour une dur e totale de 30 37 5 heures G n ralement le programme est donn 3 ou 4 fois par semaine Des programmes d insertion peuvent galement tre d velopp s par des orga nismes priv s tels le programme de formation pr alable l emploi Bridges dispens par la Soci t Elizabeth Fry l attention des femmes d linquantes Lint r t du programme est d intervenir la fois au niveau individuel sur la motivation er les capacit s de la personne et au niveau du tissu social afin de d velopper les oppor cunit s pour les probationnaires d tre accept es er int gr es par la communaut Le programme a t con u pour des femmes autochtones en libert condition nelle ou en probation se heurrant de multiples barri res notamment la pauvret l absence de domicile fixe le racisme l exclusion la toxicomanie les probl mes de sant mentale et physique les difficult s d apprentissage les mauvais traitements l insuffisance de la formation et les ant c dents criminels Dans leur cas l employabilit constitue un v ritable d fi qui implique non seulement de soutenir
113. n Bishop op cit avril mai 2010 16 professionnel Nombre d analystes pr conisent en ce sens d utiliser l outil d va luarion avant tout comme un aide m moire qui nous aide structurer notre pens e partir d une collecte rigoureuse et syr matis e d une information sp cifique Ce ne peut tre que le point de d part du travail de r flexion que doivent mener les cliniciens w Dans le m me sens certains chercheurs canadiens rappellent que fout instru ment quel qu il soit ne peut faire abstraction de l analyse du clinicien Un risque important est de se reposer sur la technique psychom trique pour pallier le d ficit d analyse Ils indiquent galement que Lx personne doit toujours demeurer au centre des pr occupations Elle est vivante affectivement elle ne peut tre abord e sur un plan essentiellement technique Il importe de reconna tre son potentiel de changement ce qui exige un jugement clinique Les instruments d valuation peuvent ainsi guider le professionnel pour identifier les facteurs de risques sur la base non plus d id es re ues er de repr sentations mais de r sultats de la recherche Ils aident ainsi syst matiser la pens e orga niser les connaissances scientifiques et sont de fait en constante volution Pierre Lalande expert au sein de la Direction des services corr ctionnels du Qu bec expliqu qu apr s avoir r sist pendant longtemps l implantation d outil
114. n PIP n 16 juin 2009 Entretien PIP n 16 juin 2009 Entretien PIP n 16 juin 2009 1 Entretien PIP n 16 juin 2009 62 personne connaissait et qu elle na pas respect e Pourquoi Je travaille aussi sur l accident qui aurait pu survenir avec des cons quences plus graves w Les difficult s d acceptation de la peine peuvent galement tre li es un sentiment g n ral d injustice sociale de stigmatisation de justice deux vitesses Pour eux il sagit de notre loi pas de la leur I me semble que leur absence aux entretiens exprime surtout qu ils ne croient pas en ce que je leur propose savoir chercher un travail aller voir un th rapeute CPIPYS Une professionnelle en exercice depuis plus de 15 ans observe que la situation sociale actuelle induit un plus fort sentiment d injustice avec cette impression que la loi nest pas la m me pour les faibles er pour les puissants Les personnes ont d s lors plus de difficult s assumer le fait d avoir commis une infrac tion et accepter la peine prononc e La loi et les institutions ont perdu en l gitimit D o l importance de notre travail d explication qui demande beaucoup plus de temps quavant y Pour progresser sur sa part de responsabilit la personne a souvent besoin que soit reconnue la part de responsabilit collective er les d faillances institurionnelles auxquelles elle pu tre confront e Une CPIP estime qu il far son sens s
115. n autre La drogue C est des probl mes avec la sant avec la famille la Justice Mes parents a les a fait beaucoup souffrir encore maintenant ils ont toujours peur que je r plonge Je suis fil unique ils auraient s rement esp r que je r us sise mieux Et en fait j ai plus de travail pas de copine des probl mes judi claires Questionn sur l int r t de ce groupe de parole le participant le plus en retrait r pond On arr te seulement quand on en a envie En revanche ca me confirme dans mon option de ne pas toucher aux drogues dures Quand je vois l exp rience des autres toute la souffrance caus e par l h ro ne ou la coca ne On ne l entend qu ici Dans la rue dans les f tes ceux qui en prennent font plut t les fiers 81 SURSIS AVEC MISE L PREUVE UNE ANALYSE DES PRATIQUES DE PROBATION EN FRANCE Un premier pas vers des suivis structur s Organis s en s ances th matiques les PPR repr sentent une volution importante pour les SPIP du seul fait de pr voir un th me d change pour chaque rencontre Rares taient les professionnels en 2009 qui parvenaient proc der de la m me mani re dans le cadre de leurs entre tiens individuels Au cours des visites r alis es dans dix SPIP il est apparu que la majorit des entretiens n taient pas m me pr par e les professionnels se rem morant souvent la situation en consulrant le dossier en d but d entrevue Qu stionn sur les rais
116. n et rencontres avec la victime Des techniques issues de la justice r paratrice peuvent galement tre utilis es dans le cadre de la probation ce qui arrive tr s rarement en France Certains professionnels sont favorables l organisation de m diations auteur victime dans le cadre d une peine de SME pour son int r t en termes de prise de conscience des cons quences de l infraction et de r paration symbolique pour les deux parties Lint r r serait de pouvoir faire comme en Belgique de la m diation apr s la condamnation ce qui permettrait d avancer plus que par les saisies d huissier ou les ch anciers qui ne satisfont personne dans le cadre de l obliva tion d indemniser la partie civile Il y aurait une vraie approche r paratrice tablant sur l effet de la parole Mais il faudrait de v ritables formations cela ne simprovise pas CPIPF Le Conseil de l Europe confirme que les approches de la justice r paratrice font appel des comp tences particuli res et les services de probation devraient a Entretien PIP n 8 mar 2009 Jacques Brou organisme Option Montr al Contenir la terreur tir de Blessures d amour 2002 Entretien PIP n 3 avril 2009 67 SURSIS AVEC MISE L PREUVE UNE ANALYSE DES PRATIQUES DE PROBATION EN FRANCE veiller ce que leurs personnels soient form s correctement ex cuter ce type de travail de fa on appropri e w C D velopper des strat gies al
117. nce de What Works dans un dossier sur La d sistance la face criminologique de la r insertion coordonn par Martine Herzog Evans A7 P nal septembre 2010 t Entretien cadre SPIP n 5 juin 2009 78 d un groupe de personnes vivant la m me situation peut tre tr s efficace Le professeur de probation n erlandais Bas Vogelvang pr cise que le fair d appren dre de ceux dont on partage le sort constitue une variante d ducation sociale plus intense que celle offerte par le formateur En effet celui ci est un professionnel r mun r dont les ant c dents diff rent norm ment de ceux des participants et la valeur pratique de son enseignement manque de v en par rapport la r alit quotidienne que doivent affronter la plupart des participants Les PIP ayant anim des groupes confir ment tous la force de la parole des pairs Je pense que certaines choses peuvent tre entendues uniquement si elles sont dites par des pairs Nous incarnons la Justice nous avons un travail nous sommes assis dans un fauteuil nous navons pas froid l hiver La parole de ceux qui ont connu la gal re ont tr incarc r s ont v cu des drames invraisem blables aura beaucoup plus de valeur leurs yeux Il sont tr s directs ils ne se font pas de cadeau Dans le groupe alcool il arrive r guli rement qu un participant interpelle un autre en lui disant Tiens je tai vu au supermarch il y avait des bi res dans
118. ne aux personnes Vous allez entrer dans le caf qu est ce que vous allez commander Comment allez vous le demander Quallez vous ressentir en pronon ant le mot grenadine CPIPY Enfin il rel ve galement d une intervention ducative d assurer une information sur ce qui est autoris et interdit par la loi Aupr s d une personne condamn e pour conduite en tat alcoolique il s agira de v rifier sa connaissance de l interdit de travailler sur les conduites risque et leurs cons quences A cet gard les alcoo logues soulignent sans rel che l inadapration de la plupart des orientations manant de la Justice La logique curative principale du fonctionnement de CCAA er des UA ne saccorde pas avec le r le ducatif et pr ventif que les personnels de justice veulent leur voir jouer maintes occasions Certaines structures associatives ou sanitaires ont ainsi d velopp des stages de sensibilisation et d information vers lesquels les proba tionnaires ne relevant pas des soins peuvent tre orient s Je menvoie jamais les consommateurs de cannabis dans les centres pour toxicomanes Il y a des Points coute et un stage anim par une association sur les prises de risque que les jeunes appr cient beaucoup Cela commence par une pr sentation sur ce que sont les drogues de quoi est compos le cannabis quels sont ses effets les incidences conomiques et politiques du trafic Puis se succ dent une
119. nnaire les visites domicile er les contacts avec les proches tant peu d velopp s En l absence d outil adapt les crit res d valuation apparaissent h t rog nes et non r f renc s aux r sultats de la recherche Enfin l valuation se termine par une phase essentielle d analyse des informations recueillies l gard de laguelle nombre de personnels des SPIP se trouvent en difficult Visites domicile Le Code p nal pr voit parmi les obligations g n rales du probarionnaire celle de recevoir les visites du travailleur social et lui communiquer les renseignements ou documents de nature permettre le contr le de ses moyens d existence et de l ex cution de ses obligations article 132 44 Les visites domicile VAD sont ici pr sent es comme une modalit de contr le alors qu elles repr sen tent surtout l un des moyens les plus pertinents pour prendre en compte le contexte de vie de la personne dans le cadre de l valuation Avec 130 personnes suivre je ne peux pas effectuer une visite domi cile par suivi alors que ce serait essentiel pour comprendre l environ nement de la personne et les causes de son infraction Le contexte explique en bonne partie le passage l acte et nous ne mettons pas suffisamment l accent l dessus Je pense notamment un jeune assez provocateur qui portait toujours des v tements de marque er dont j tais convaincue qu il continuait le trafic Le jour o je suis a
120. nne avait travers une situation o elle s tait sentie dimin u e humili e en col re Le fait de leur expliquer qu elles se trouvent dans telle probl matique avec tels types de r actions peut leur permettre de rep rer les p riodes de mont e d augmentation des risques Je pense aussi aux violences conjugales o il y souvent une escalade dans le pr passage l acte avec des facteurs stressanrs que la personne peut apprendre identifier pour sen d gager J ai par exemple demand un monsieur de tenir un journal et de noter le nombre de fois o il s nervair dans une journ e Le chiffre lev auquel il est parvenu l a beaucoup tonn Si vous deviez refaire le film l envers quel moment vous chan geriez de cap Extraits d un entretien observ en janvier 2009 Le probationnaire est condamn pour violences sur conjoint une mise l preuve de 24 mois CPIP C Qu est ce que vous changeriez si la m me situation devait se produire PPSMJ P Ce n tait pas pr vu que cela se passe comme a Je me suis laiss bouffer par cette perte de contr le Je ne sais pas si vous ima ginez durant quelques instants on ne contr le absolument plus rien cest terrible Cette r action violente me hante un peu cela ne m tait jamais arriv C I y avait eu des signes pr curseurs vous vous souvenez quand nous avons parl de votre relation de couple avec ces moments de provoca 7 Paul Co
121. nt voire participent au comportement d linquant comme dans le cas d une jeune femme en mise l preuve condamn e pour usage er trafic de stup fiants Ses fr res sont dans la m me probl matique et tous ram nent de l argent aux parents Elle a t suivie par un centre sp cialis sur les addictions et a fait le choix de couper tout lien avec sa famille Elle ne consomme plus de produits a trouv ua travail eu un enfant Ma s elle dit que si elle devait traverser un moment de fragilit elle risquerait de c der de nouveau la pression familiale Par loyaut elle se sentirait oblig e d aider financi rement au del de ses possibilit s Une autre CPIP voque un dysfonctionnement familial sur lequel elle travaille avec les probation naires Beaucoup de jeunes ONE des MMI TES E des EHIS SUTPTOTECITICES qui leur passent rout Iis croient que c est la meilleure chose qui leur soit arriv alors que cest mon sens ce qui les a emp ch de se responsabiliser Is n ont aucune ressource l gale il vivent chez leur m re qui s puise faire des m nages les s urs travaillent en faisant des rudes Le fils est souvent le seul homme de la maison les femmes lui ont donn une place de petit chef elles le servent et ne lui demandent rien Elles lui trouvent toutes les excuses Claudio Violato Mark Genuis Elizabeth Oddone Paolucci op ert 2000 1 Centre national de pr vention du crime S curit publique Canada
122. nverse repr sen ter un soutien et un point d appui essentiel pour le probationnaire Si les person nels d insertion er de probation en France travaillent peu avec les proches leurs coll gues europ ens ou canadiens sont de plus en plus encourag s rencontrer la 1 Entretien PIP n 25 mai 2009 Universit de Nantes GIP Justice Lex cution par l administration p nitentiaire des mesures de milieu ouvert mai 2001 6 Entretien PIP n 1 avril 2009 2 Entretien PIP n 1 avril 2009 52 famille le conjoint l ami e ou route autre personne significative pouvant contribuer l valuation la r insertion et au maintien de l usager dans son milieu ou dans une resources B Fr quentations et pairs d linquants Le fait d tre en relation r p t e avec des pairs inscrits dans la d linquance constitue lun des facteurs d terminants de l entr e dans la d linquance l adolescence on retrouve des preuves que la d linquance grave l adolescence est li e aux relations sociales Mais il concerne aussi les adultes puisque des tudes ont conclu que les relations avec les criminels constituent l un des probl mes les plus pr sents chez les d lin quants adultes suivi du fait d habiter dans des quartiers taux lev de crimina lit puis de la criminalit dans la famille implication des parents ou des fr res et s urs dans le crime Dans le cadre de l ex cution des mesur
123. nviron nement situation professionnelle familiale ete Mais nous ne pouvons pas nous contenter de constater que les personnes sont d socialis es et qu il faut les aider trou ver du travail Ce ne sont pas les seuls facteurs de d linquance Mais ce serait aussi une erreur de ne focaliser notre suivi que sur les faits Notre approche doit tre globale Des objectifs cibl s mesurables et r alisables Les axes de travail devraient enfin tre d clin s dans le plan de suivi en objectifs cibl s mesurables et r alisables R gle 72 des R gles europ ennes sur la probation Les modalit s de r solution des probl mes identifi s doivent ainsi tre d clin es sous forme d objectif fix s d un commun accord avec la personne condamn e Si une longue p riode de suivi est pr vue le planning doit tre subdivis en plusieurs phases qui contiennent des tapes distinctes affichant des objectifs r alistes court terme Les auteurs d infraction pr sen tent souvent de nombreux probl mes complexes qui ne peuvent raisonnablement tre trait s en m me temps De plus un plan d ex cution trop ambitieux peut les d courager w En France les personnels d insertion et de probation travaillent plus ou moins avec des objectifs Il s agir par exemple de proposer un condamn pour une tenta 5 Fergus McNeill La d sistance Wrts Works et les peines en milieu ouvert en Ecosse dossier sur La d sistan
124. obl matique dans 74 des cas Il observait des flottements dans l laboration er le suivi des prises en charge individualis es flottements li s entre autres raisons la mauvaise ma trise de la logique cliniques La difficult dans notre m tier ce nest pas d obtenir des informations mais plut t de savoir quoi en faire r sume un CPIP auditionn Dans les pratiques observ es en 2009 il appara t que l appr ciation des probl matiques d lictuelles se r sume souvent des liens de causalit standardis s la probl matique du condamn pour conduite en tat alcoolique sera l addiction celle du condamn pour vol sera socio conomique celle du condamn pour violences sera psychologique Er la r ponse cette probl matique sera le respect de l obligation particuli re correspondante elle m me prononc e de fa on quasi m canique par les tribunaux Les observations effectu es rel vent davantage de l identification de signes perceptibles qui dans certains cas correspondent aux sympt mes pr sent s par les sujers alcoolisme toxicomanie probl mes financiers plut t qu leur analyse qui se situerait dans le registre de la compr hension et du sens que rev rent ces l ments pour le sujet w Le CPTP indique la commission d orientation compos e d un cadre d un coll gue et d un psychologue qu il s agit d un homme de 32 ans condamn une mise l preuve de trois ans pou
125. ocaux n est pas du tout propice des entretiens sereins boxes vitr s et mal assonoris s La VAD peur aussi s av rer n cessaire pour mieux appr hender le fonctionnement de la cellule familiale lorsqu il participe d un contexte dit criminog ne Par exemple ce jeune homme condamn cinq ans d empr onnement pour des viols commis sur sa s ur qui avait 10 ans Il peut pr sent rentrer les week ends au domicile familial o sa victime r side Il dit qu elle lui a pardonn il sagit d une famille catholique mais il y a beaucoup de confusion dans leur fonctionnement Dans une telle affaire jai besoin de voir les parents d observer la famille et le probationnaire dans son contexte de view La VAD peut aussi tre l occasion d instaurer un contact avec l entourage et de r pondre ses questions sur la condamnation les droits et obligations du probationnaire Le Conseil de l Europe indique qu en cas de besoin et conform ment au droit national les services de probation offrent directement ou par l interm diaire de services partenaires soutien conseil et information aux familles des auteurs d infraction En France les directives nationales visent pourtant limiter les VAD consid r es comme une modalit particuli re de prise en charge qui doit tre r serv e des publics sp cifiques personnes g es handicap es ou tr s d munies et doivent corre spondre une v ritable incap
126. oi permet de d rerminer l intensit des interventions requises en mati re d emploi pour r duire le risque de r cidive Lutilisarion de ce type d outils a renforc non seulement notre capacit d valuer efficacement les besoins et les comp tences du d linquant mais aussi notre capacit de suivre l volution de ses besoins Il n en reste pas moins que nous devons continuer d am liorer l valuation dynamique des comp tences des attitudes des valeurs des croyances et de la satisfaction du d linquant relativement l emploi estime un chercheur canadien En ce sens il serait utile de fournir aux personnels des SPIP un outil permettant d valuer non seulement le parcours de formation et de travail mais aussi le positionnement interne de la personne l gard du travail ainsi que ses habilet s relatives l employabilit en g n ral Identification d un projet et d tapes interm diaires Dans nombre de cas des tapes pr alables avant l inscription dans un parcours d acc s l emploi s av rent n cessaires l peut s agir pour un jeune de passer son permis de conduire ou de suivre une formation de remise niveau l agit de leur remettre le pied l trier de voir sil tiennent et de r adaprer les objectifs en cons quence Pour des personnes Entretien PIP n 16 juin 2009 Entretien PIP n 5 mai 2009 Christa A Gillis Programmes li s l emploi pour les d linquants in
127. oit tre fond e sur la relation avec un professionnel gui pr pare est en empathie s engage co value co planifre coordonne et co value l intervention Ceci ne peut se concevoir comme un processus interventionnel qui est fait ou sur la personne Pour des raisons aussi bien th oriques qu thiques ce doit tre un processus qui est fait avec et pour la personne Le chercheur et praticien australien Chris Trotter ajoute que la litt rature scientifique g n rale est particuli rement riche de recherches qui montrent l importance qu il y a travailler sur la base de la perception qu l int ress de ses propres probl mes Travailler efficacement dans la probation requiert d adopter une approche collaborative avec 36 Entretien PIP n 1 avril 2009 7 Conseil de l Europe Recommandation CM Rec 2010 1 sur les R gles de Conseil de Europe relatives la probation 20 janvier 2010 Entretien cadre SPIP n 3 avril 2009 Fergus McNeil professeur en de criminologie et de travail social l Universit de Glasgow Ecosse La d sistance Whats Works et les peines en milieu ouvert en Ecosse dossier sur La d sistance la face criminologique de la r insertion coordonn par Martine Herzog Evans A P nal septembre 2010 35 SURSIS AVEC MISE L PREUVE UNE ANALYSE DES PRATIQUES DE PROBATION EN FRANCE Lib l int ress 2 In carner le comportement er les valeurs pr n s pro soc
128. olution de probl mes 6 2 Les programmes de pr vention de la r cidive PPR Depuis juiller 2007 la direction de l administration p nitentiaire a engag un plan de d veloppement de groupes de parole th matiques l attention des personnes sous 5 Entretien PIP n 8 mai 2009 H Michel Born Psychologie de la d linquance De Boeck Belgique 2005 H Lynn Stewart et Rob Rowe Les rites d autocontr le chez les d linquants adultes Compendium des programmes correctionnels efficaces Service correctionnel du Canada 2000 1 Franca Cortont Denis Lafortune op ctt 2009 71 SURSIS AVEC MISE L PREUVE UNE ANALYSE DES PRATIQUES DE PROBATION EN FRANCE main de justice D nomm s programmes de pr vention de la r cidive ils ont t con us sur la base de l exp rience men e par le SPIP de Charente d s 1999 Si certe exp rimentation a repr sent une innovation amenant les professionnels d un SPIP travailler plus en profondeur avec les probationnaires sur les facteurs de passage l acte la phase de g n ralisation ne s est appuy e sur aucune valua ton ni connaissances solides issues de la recherche scientifique comme le recommande pourtant le Conseil de l Europe AJ L institutionnalisation d une bonne pratique En 1998 des professionnels du SPIP de Charente participent un stage o inter venaient une structure belge et l quipe du Dr Couranceau avec diffusion de vid os
129. onnement menace qui reste g n ralement tr s pr sente dans leur esprit tout au long de la mesure I ne faut pas mettre la personne totalement l aise et trop la rassurer car sinon elle risque de ne pas prendre le cadre au s rieux et estimer que le respect de la mesure nest pas r ellement obli gatoire Les R gles europ ennes relatives la probation indiquent pour leur part que pour obtenir la coop ration des auteurs d infraction les services de probation vitent de recourir la seule perspective de sanctions en cas de non respect des obliga tions R gle 85 Ethique de l intervention Les recherches trang res sur la probation fournissent nombre d l ments venant guider la posture professionnelle des agents qui pour raient tre rassembl es dans un r f rentiel destination des SPIP Une cadre inter view e estime en ce sens qu il faudrait poser un cadre thique notre profession qui permettrait 4 chacun de faire des choix FLOF pas SHF la base de SES propres repr senta tions et sch mas de pens e mais en r f rence une thique professionnelle commune et d finie D Es 1 L approche collaborative D s lors que la d sistance consiste diriger sa propre vie l accompagnement des d linquants doit encourager et respecter l autod termination ce qui signifie travailler avec les condamn s et pas sur eux synth tise le chercheur cossais Fergus McNeill La pratique de probation d
130. ons pour lesquelles les suivis individuels ne sont pas structur s comme les PPR un CPIP explique sa difficult cela impliquerait de consacrer un temps de r fle xion et d laboration avant les entretiens car pour programmer des th mes il faut avoir tr s clairement en m moire les s ances pr c dentes De plus les difficult s qui submergent la personne dans sa vie quotidienne ont tendance prendre le dessus Test difficile de les passer sous silence ou d en parler tr s rapidement pour arriver au point central que l on voudrait aborder J aimerais pourtant arriver dire pour la prochaine fois je souhaite que vous r fl chissiez telle question et ce sera le th me de notre entre nenw Une directrice de SPIP estime dans le m me sens qu 4 faudrait avoir le temps de pr parer les entretiens Il est tr s fr quent que l entretien d marre alors que le dossier a t ouvert au dernier moment l faudrait mon sens savoir ce que l on vise pour chaque entretien avoir un objectif quitte ne pas l atteindre Un autre profes sionnel parvient mieux structurer le suivi individuel d une s ance l autre depuis qu il se concentre sur les besoins des personnes en relation avec l acte commis Apr s la p riode d valuation je commence 4 anticiper chaque fois le th me sur lequel devra porter le prochain entretien Avec le Monsieur condamn pour stockage d images p do pornographiques j avais pr
131. person nes sous main de Justice par les structures de droit commun se heurte encore certains obstacles Un autre chantier sera de convaincre les services de droit commun d accueillir nos publics comme tout autre public car ils portent encore un regard sur la population p nale bard de pr jug s CPIP A cet gard les R gles europ ennes relatives la probation REP rappellent que les services de probation doivent coop rer avec d autres organismes publics ou priv s et les communaut s locales pour promouvoir l insertion sociale des auteurs d infraction Un travail pluridiciplinaire et inter organisarionnel coordonn et compl mentaire est n cessaire pour r pondre aux besoins souvent complexes des auteurs d infraction et renforcer la s curit collective r gle 12 Ce r le de d fenseur des publics aupr s des partenaires et de travail pluridisciplinaire appara t n anmoins de plus en plus d laiss par des SPIP satur s Je ne dispose pas du temps suffisant pour travailler r ellement avec les partenaires Actuellement je n ai recours au partenariat qu en cas de n cessit essentiellement pour l h bergement CPIP Une autre volution appara t du c t de certains partenaires qui deviennent plus difficiles d acc s en particulier le P le Emploi ai de moins en moins de contacts avec les partenaires Les conseillers du P le emploi je ne sais m me plus comment les trou ver Auparavant c
132. port l infraction et la situation p nale selon l int ress 5 Une autre s rie d items concerne les capacit s personnelles au changement parmi lesquels la motivation de la personne voluer la mobilisation capacit de la personne agir son degr d autonomie et sa capacit relationnelle Une quatri me tape porte sur la situation m dicale et compatibilit du projet d insertion Les items concernent la pr sence de conduites addictives alcool produits stup fiants m dicaments jeux d ventuels suivis psychiatrique psychologique er ou somatique En fonction de la r ponse ces questions le professionnel est cens conclure en cochant au choix probl matique compatible avec une prise en charge par le SPIP difficilement compatible o incompati R gle 66 Avant et pendant di rire en place du suivi d un auteur d infraction ce dernier fait l objet le cas ch ant d une appr ciation qui analyse de fa on syst matique et approfondiesa situa HON particuli re F COEP les FISQUES les Jai Ters aah El les besorrs fs interventions n cesstires pour r pondre ces besoins atasi qu une appr ciation de da r ceprivit de l auteur d infraction ces interventions Recommandation CM Rec 2610 20 janvier 2010 SURSIS AVEC MISE L PREUVE UNE ANALYSE DES PRATIQUES DE PROBATION EN FRANCE ble Peuvent tre interrog s les crit res permettant
133. ps et ont d j vu pas mal de professionnels Pour des proba tionnaires isol s et stigmatis s le simple fait d tre en groupe leur a 1 Conseil de l Europe Commentaire relatif la recommandation Rec 2010 sur les R gles du Conseil de l Europe relatives la probation R gle 77 document CM 2009 187 add3 20 Janvier 2010 Bas Vogelvang Qu est ce qui marche et ne marche pas pour pr venir la r cidive dans le cadre de la probation texte sollicit dans le cadre d un d bat lectronique juin 2010 Entretien PIP n 8 mai 2009 NW Entretien cadre SPIP n 1 avril 2009 Entretien cadre SPIP n 3 avril 2009 79 SURSIS AVEC MISE L PREUVE UNE ANALYSE DES PRATIQUES DE PROBATION EN FRANCE montr qu ils pouvaient renouer des liens Le groupe permer une reva lotisation narcissique essentielle ils s entraident les uns les autres ils s coutent attentivement chacun existe nouveau comme un tre pouvant parler t moigner sans que les autres ne le stigmarisent L association belge Praxis qui propose des programmes aux auteurs de violences conjugales explique les diff rents apports du groupe La pr sence de personnes qui ont en commun la violence conjugale facilite les changes propos de la violence L expression de la diversit permet de prendre du recul par rapport aux croyances aux icl es qui justifient le recours la violence Le groupe permet galement de travaille
134. r f rentiellement tout ce qui dans le discours est favorable au changement afin que les personnes entendent au moins une deuxi me fois leurs affirmations Le professionnel doit galement veiller valoriser toute avanc e William Miller et Stephen Rollnick L entretien motivationnel aider la personne engager le changement Dunod 2006 William Miller et Stephen Rollnick ap cits 2009 Christophe de Neckere L entretien motivationnel Psychologes n 4 2009 sis Christophe de Neckere op cit 2009 Christophe de Neckere op cit 2009 32 soutenir complimenter et encourager la personne dans sa d marche de changement Des ourils sont utilis s tels la balance d cisionnelle permettant d tablir les pour et contre du statu quo et du changement Le professionnel peut gale ment explorer avec la personne ses valeurs fondamentales et objectifs de vie et l amener voir comment son comportement entre en conflit avec ceux ci Sous certaines conditions il peut tre b n fique d inviter une personne significative conjoint membre de la famille ami participer un ou deux entretiens ce qui pourra lui permettre d avoir une meilleure compr hension du probl me d apporter sa contribution et son feedback sur l tablissement et la mise en uvre des objectifs et de mieux aider la personne face aux difficult s qui se pr senteront dans sa vie quotidienn
135. r les questions de diff renciation et d identit en quoi l autre me ressemble en quoi il est diff rent en quoi ma violence ressemble celle de l autre en quoi elle est diff rente l offre aussi un terrain d exp rience concret exp rimentation de relations ga litaires du fait d tre cout e d un groupe r gulateur Les auteurs de violence expriment que penser au groupe dans les moments de tensions permet parfois d viter le passage l acte d apprentissage du cadre le groupe constitue un cadre strict avec des r gles de fonctionnement respecter le participant n ayant de prise que sur la mani re dont il va s approprier ce cadre sy int grer et y voluer Ceci peut constituer pour lui une exp rience fondamentale Les chercheurs vantent galement les m rites du groupe continu qu il est possi ble d int grer et de quitter tout moment avec l avantage de permettre aux participants d apprendre non seulement de leur formateur mais aussi des participants plus exp riment s qui participent depuis un moment au travail de groupe Une CPIP ayant exp riment un groupe continu pr cise que les anciens prennent encore plus en charge le respect du fonctionnement collectif et la r gulation des nouveaux Ils expliquent les r gles de fonctionnement la pause l interdiction d arriver saoul comment on doit se parler sinterpeller Je nai rien dire L arr
136. r sentent qu un minimum ils signi fient uniquement que la personne a fait une d marche Cette approche centr e sur le respect des obligations est encourag e par certains cadres de SPIP et juges de 5 Ju l application des peines qui en font leur seule demande l gard des CPIP Au point pour certains professionnels qui s en loignent d avoir l impression de sortir du cadre du SME Avec un monsieur condamn pour agression sexuelle sur sa fille qui reconna t les faits et va tr s mal nous travaillons sur comment vivre avec cet acte commis comment reconstruire une vie malgr le sentiment de culpabilit comment int Entretien PIP n 19 juin 2009 28 grer toutes les cons quences de l infraction et de la condamnation Ces questions ne font pas strictement partie du SME et des obligations mais il faut quand m me mon sens aider les PPSMI mieux formuler et comprendre ce qui sest pass attirer leur atten tion sur les zones de fragilit qu ils nauraient pas identifi es pour qu ils apprennent w Les CPIP assurant c type d accompagnement plus approfondi t moignent souvent de qualit s professionnelles hors du commun et d un investissement difficile tenir durablement heures suppl mentaires formations et lectures en dehors du temps de travail les rep rer et accro tre leur vigilance Limiter le temps consacr aux obligations Les CPIP devraient consacrer l essen riel de leur suivi a
137. r des violences commises contre sa compagne Aucune pr cision suppl mentaire n est apport e ni demand e sur les faits et leur contexte Le probationnaire a quatre obli gations soins travail indemnisation de la partie civile interdiction d entrer en contact avec la victime Il se pr sente irr guli rement aux convocations et a globalement du mal respecter le cadre de la mesure Il ne s est pas rendu au premier rendez vous avec le psychiatre dans le cadre Universit de Nantes GIP Justice Lex cution par l administration p nitentiaire des mesures de milieu ouverts mai 2001 Universit de Nantes GIP Justice opcii mai 2001 Entretien PIP n 18 juillet 2009 Universit de Nantes GIP Justice op cit mai 2001 18 de son obligation de soins il continue voir sa compagne victime les indemnit s mensuelles de 100 euros ne sont pas encore vers es en raison de probl mes rechniques Le CPIP termine sa pr sentation par une proposition de maintenir le condamn en suivi intensif ce qui provoque l assentiment g n ral Aucune analyse ni aucun change n auront t effectu s sur la probl matique du probationnaire les facteurs expliquant les violences sur sa compagne les axes de travail pour r duire les risques de r it ration La seule pr occupation r side dans l absence de respect des obligations Une lecture superficielle des probl matiques d lictuelles peut amener passer to
138. reil je n ai pas vu mon fils depuis un an et demi aucune nouvelle C Il n y a pas moyen que vous contactiez votre ex femme P Surtout pas Sinon elle va se plaindre que je laie appel e C Vous avez aussi une obligation de travail il n y a pas de changement au niveau de votre emploi P Non i rend des papiers C I fallait aussi faire le point sur l indemnisation de la partie civile La somme totale due est de 1 200 euros et vous avez effectu quatre verse ments de 500 euros Donc vous avez vers 2 000 euros La somme est provisionn e nous attendons la d cision du juge sur le droit de garde et la pension alimentaire Il ne vous reste done que l obligation de soins Vous n avez pas de question sur le d roulement de la mesure que je vous ai expliqu la derni re fois P Non pas de questions C On se revoir dans un mois on fera le point Les conditions de travail des CPIP les encouragent fortement limiter le suivi une ex cution formelle er minimaliste des mesures de probation fort loign e d une mission de pr vention de la r cidive au sens o l intervention ne cherche pas agir sur les probl matiques qui ont men au passage l acte d linquant Une jeune professionnelle explique en ce sens Le danger qui me guette serait de consid rer un dossier comme quasiment chass d s lors que la personne respecte ses obligations car jai trop de travail Pourtant les justificatifs ne rep
139. reuve d un engagement solide envers le probationnaire le soutient et l encourage de fa on sinc re Les proba tionnaires indiquent qu ils ont commenc ressentir leur action en faveur d un change ment comme une obligation envers cet agent C est seulement apr s qu une alliance de ce genre se soit cr e que le probationnaire a accept que son agent fasse des observations sur son mode de pens e ses capacit s r soudre les probl mes 4 De l empathie sans complaisance Pour Arkowitz et Miller lempathie implique une attitude non jugeante de la part du praticien qui essaie de voir le monde depuis le point de vue du client sans mettre de critiques ou de d sapprobations Une telle app roche ne signifie pas Que le praticien l cautionne OH approuve les COP POTTEENS du client mais elle lui permet de mieux comprendre les comportements les pens es et les motions de la personne Chris Trotter enseignant et chercheur l Universit de Monash Australie Travailler efficacement avec les d linque ints dossier sur La d ristine da ie criminologigue de la r inser on coordonne par Martine Herzog Evans AT P nal septembre 2010 3 Chris Trotter op cit AT P nal septembre 2010 Entretien cadre SPIP n 3 avril 2009 Bas Vogelvang explique S Rex Qu est ce qui marche et ne marche pas pour pr venir la r cidive dans le cadre de la probation texte sollicit dans le cadre d un d b
140. rne le rep rage et la gestion des situations risque de rechute Cerner les situations personnelles o il y a risque de consommation Comprendre comment on passe du contr le la perte de contr le Retracer l encha nement entre consommation et comportement criminel Essayer de voir comment les choses risquent de mal tourner Apprendre comment percevoir et r soudre les probl mes Les troisi mes modules visent trouver des ressources en soi et dans l entourage pour soutenir le changement laborer des plans personnels de pr vention des rechutes Apprendre comment utiliser les aptitudes sociales pour am liorer les relations existantes nouer de nouvelles relations g rer les conflits les contacts avec des personnes difficiles et les pressions qui portent consommer 6 Passage l acte et renforcement du capital humain L accompagnement des probationnaires au renforcement de leur capital humain correspond en positif au travail sur les facteurs internes du passage l acte d lin quant savoir les attitudes valeurs croyances rationalisarions et tats cognitifs motionnel qui favorisent le fair de commettre des infractions Il s agit par exem ple d une minimisation de la gravit de l acte de la croyance que le comporte ment ne devrait pas tre interdit du sentiment qu il est impossible d agir autrement que par une infraction dans certe situation
141. rofessionnelle de programmes d ducation de la formation professionnelle de la formation la gestion du budget Parmi les sept prin cipaux facteurs de r cidive recens s par le recherche cing rel vent de l environ nement social et relationnel les difficult s d emploi et de formation d scolarisa tion manque de formation ch mage pr carit l absence de loisirs licires manque d acc s des activit s r cr atives artistiques ou associatives les difficult s familiales tensions s paration absence parentale difficult s en tant que parent un entourage relationnel soutenant le comportement d linquant pairs quartier une vie sociale marqu e par les probl matiques d addicrions drogue et ou alcool 5 1 Emploi et formation Si une probl matique d insertion socio professionnelle est apparue dans l valua ton comme un frein la sortie de d linquance les services de probation doivent n cessairement proposer des r ponses sur ce plan ind pendamment de l existence d une obligation de travail ou de formation La circulaire de 2008 indique cet gard que les PIP doivent valuer la situation des PPSMT en termes d insertion afin de les informer de leurs droits et de les orienter vers les structures ou les partenaires adap r s Tout au long de la prise en charge ils doivent veiller ce que les difficult s relatives l insertion logement documents administratifs sant
142. rontante Le Conseil de l Europe pr cise cet gard Erant donn que les reproches er les accu sations directes ont plus de chances de susciter le d ni et de mettre l auteur d infraction sur la d fensive il faut pour lui faire prendre conscience du pr judice qu il a caus certaines comp tences professionnelles w M me pour un vol ou un cambriolage je vais demander au proba tionnaire s il s est demand comment la victime avait pu le vivre ce qu elle a pu ressentir en rentrant chez elle l ing rence dans son inti mit que cela peut repr senter l angoisse que cela peut g n rer si elle habite seule er craint que cela ne se reproduise Je lui demande s il a r victime dans sa vie et ce qu il en a retenu CPIPF peut aussi tre propos au probationnaire de refaire le r cit du d roulement de l infraction du point de vue de la victime La description des programmes belges du CRASC int gre ainsi l exercice suivant Le patient sera amen expliquer la sc ne de l agression vue cette fois sous l angle de la victime Les professionnels peuvent galement utiliser des supports p dagogiques tels que des t moignages de victimes qui peuvent tre lus ou diffus s aux probationnaires Un bilan valuarion de programme de pr vention de la r cidive PPR pour d linquants sexuels indique ce titre que les participants ont fait part de leur grande motion lors du t moignage de la victime enregistre
143. rtune Le traitement correctionnel fond sur les donn es probantes une recension in Criminologie vol 42 n 1 2009 Entretien PIP n 1 avril 2009 6 Entretien PIP n 23 juin 2009 a Entretien PIP n 1 avril 2009 Entreten PIP n 23 puin 2009 Entretien PIP n 14 juin 2009 38 certains espaces de supervision il est pr vu de conclure chaque cas sur la posture profes sionnelle qui serait la mieux adapt e cette situation Gr ce au groupe la n cessit de travailler une harmonisation des pratiques professionnelles merge CSTIP Ces espaces de travail repr sentent une mani re de faire voluer les pratiques de fa on horizontale et non verticale les m thodes impos es par l autorit hi rar chique faisant souvent l objet d un rejet deurs de supervision notamment parce qu ils sont habitu s exercer en dehors de cout regard ext rieur dans le cadre des entretiens individuels Des dispositifs de supervision ont ainsi t abandonn s faute de participants nous n tions que quatre chaque s ance La psychologue qui l antmait nous amenait pourtant poser des gues tions la PPSM auxquelles nous n avions pas pens et qui sav raient assez capitales Un CPIP voque une logique de chacun ses suivis er le tabou que repr sente le fair de montrer aux autres ce qu on fait donc notamment ses difficult s et erreurs rapidement jug es dans la profession comme
144. s tre contr l et suivi par la justice Cet axe de travail passe aussi par l acc s aux droits permettant la personne d exp rimenter qu elle peur se positionner comme membre part enti re de la soci t Nous n allons pas r soudre les dysfonctionnements sociaux mais nous pouvons intervenir pour que les personnes prennent conscience de leurs possibilit s d agir autrement de poser des actes pour elles m mes et non plus en r action un syst me qui a tendance les exclure Nous pouvons accompagner les personnes dans l acc s aux droits pour certaines il s agira de prendre conscience qu elles ont des droits er peuvent les faire valoir pour d autres il s agira d apprendre g rer les contraintes comme le d lai d attente ou la succession d tapes avant d obtenir gain de cause Tour cela fait partie du travail ducatif qui consiste faire acc der les personnes l autonomie qu elles deviennent actrices pour elles m mes qu elles apprennent utiliser les moyens disponibles au lieu de rester dans l imaginaire de ce qui devrait ou pourrait tre Nous essayons de faire en sorte que les personnes trouvent comment faire avec le r el CPIP 7 Entretien PIP n 22 juin 2009 86 Entretien PIP n 13 mai 2009 6 Entretien PIP n 5 mai 2009 47 SURSIS AVEC MISE L PREUVE UNE ANALYSE DES PRATIQUES DE PROBATION EN FRANCE Partenariats avec les services de droit commun La prise en charge des
145. s actuariels le Qu bec a fini par les adopter en 2007 car il devenait rout fait contradictoire de pr cher l id e que les services correctionnels doivent sappuyer sur des donn es probantes dans l laboration de nos politiques et de refuser parall lement Zes conseils des chercheurs universitaires en mati re d valuation des personnes contrevenantes Initialement les agents de probation qu b cois nont pas r agi favorablement l introduction d un outil actuariel dans le processus d valuation fallu expliquer que l outil choisi le LS CMT venait davantage appuyer le jugement professionnel que le remplacer Trois ans plus tard les agents de probation appr cient cet ajout scien cifique leur appr ciation professionnelle et avouent offrir une valuation de qualit sup rieure Analyse des informations et probl matique Que les professionnels de probation soient dot s d outils d valuation ou non intervient une dimension d analyse des informations recueillies afin d en d gager la probl matique sur laquelle axer leur inter vention L analyse consiste mettre en synergie les informations recueillies afin de leur donner du sens et d entrer dans une d marche de compr hension de certe probl matique La R gle 71 indique que lorsque les syst mes nationaux ont recours des instruments d appr ciation le doit tre form comprendre la valeur potentielle et la limite de tels instr
146. s avec elle Ainsi les diff rentes d marches courriers appels t l phoniques peuvent tre r alis es par la personne en pr sence de l agent de probation apr s un travail de pr paration Une telle approche permet de rep rer concr tement les obstacles sur lesquels la personne vient buter de d velopper l apprentissage et le soutien en situation r elle Un CPIP explique en effet que H Entretien PIP n 12 juin 2009 E Entretien PIP n 23 juin 2009 5 Conseil de l Europe Commentaire relatif la recommandation Rec 2010 sur les R gles du Conseil de Europe relatives la probation R gle 67 document CM 2009 187 add3 20 janvier 2010 Entretien PIP n 24 juin 2009 0 Entretien PIP n 4 avril 2009 44 certains probationnaires n arrivent pas prendre le t l phone er parler un inter locuteur institutionnel d autres fois ils ne savent pas g rer une attente sur un serveur t l phonique ou ils ne parviennent pas suivre les consignes du r pondeur appuyer sur des touches c est trop compliqu Avec certains probationnaires il appara t alors essentiel d effectuer un travail sur leur mani re d entrer en contact avec les structures de droit commun Une CPIP donne l exemple de jeunes probationnaires en difficult avec la Mission locale Le pro bl me r side dans leur mani re de sy pr senter toujours en bande ils arrivent cind ils exigent un rendez vous tout de suite un travail
147. s du r seau de partenaires pour appuyer les d marches d insertion de la personne travailler chaque tape au renforcement de sa motivation Avec des jeunes des cit s i ma fallu accepter d tre bouscul e et reconna tre que nous ne vivions Julie Lefran ois Les mod le des vies saines appliqu dans le traitement de d linquants sexuels suivis dans la communaut Ecole de criminologie Universit de Montr al 2010 2 Claire Goggi n Paul Gendreau et Glenn Gray Les domaines de besoins du d linquant i fr quentations et interactions sociales Forum Recherche sur l actualit correctionnelle vol 10 n 3 Service correctionnel Canada 1998 e Entretien PIP n 25 mai 2009 53 SURSIS AVEC MISE L PREUVE UNE ANALYSE DES PRATIQUES DE PROBATION EN FRANCE pas dans le m me monde Il pra sembl indispensable d entendre les difficult s de la vie dans certaines cit s tre marqu socialement vivre dans un groupe qui permet diffi cilement d rre libre de ce que l on fair de ce que l an dir voire de ce que l on pense CPIPY Un accompagnement rapproch de nature ducative est alors loin d tre syst matiquement assur car il n cessiterait plus de temps et d investissement ainsi que des relais dans la communaut Norman Bishop donne l exemple de l organisation KRIS en Su de dont l intervention vise tablir une relation de proximit avec des sortants de prison pour les aider sortir des
148. s les temps changent et l actualit r cente remet la probation sur le devant de la sc ne La r cente conf rence de consensus sur la pr vention de la r cidive en parle abondamment Dans ce contexte la lecture de l enqu te approfondie de Sarah Dindo tombe point nomm Sarah Dindo n est pas une novice dans ce champ d tude Elle avait anim la r flexion de la CNCDEHF sur la question des alterna Amor Paul Le probation system ou syst me de l preuve surveill e rapport t discussion Revue p nitentiaire et de droit p nal Bulletin de la Soci t g n rale des prisons tome 72 1948 n 1 5 janvier mars p 6 26 Marc Ancel La mise l preuve en droit compar Revue internationale de droit compar Vol 2 N 3 Juillet septembre 1950 pp 405 439 Commission Nationale Consultative des Droits de l Homme SURSIS AVEC MISE L PREUVE UNE ANALYSE DES PRATIQUES DE PROBATION EN FRANCE ves la d tention et en avait r alis la publication Recrur e la direction de l administration p nitentiaire la sous direction PMJ lui confia le projet de r aliser une tude approfondie sur le SME par une enqu te de terrain Il s agissait de rendre visible et lisible ce qui ne l tait pas hormis pour les professionnels et les probationnaires qui le vivent chaque jour Que se passe t il pendant la mise ex cution d un SME Que s change t 1l Comment les CPIP donnent du contenu et du sens ces suivis C
149. s mettons un projet en place la personne le met en chec il faut rebondir aussit t reprendre ce qui sest pass et recommencer Je leur dis souvent que s ils mettaient autant d nergie r ussir qu ils en mettent chouer ils iraient tr s loin Ih se sont inscrits dans la rupture et l chec et la r ussite leur fait paradoxalement tr s peur Toute la difficult de notre profession est de ne pas se laisser happer par le d couragement et l puisement CPIPY Le cadre de la mesure tenu par le CPIP peut n anmoins repr senter un rep re structurant t motivant comme l ont indiqu les probationnaires rencontr s e maide beaucoup certe mesure Avant je ne faisais rien en fair L je me bouge je fais des d marches que je naurais jamais faites a me motive quand ma CPIP me demande d avoir rencontr une personne ou mont mon dossier de formation pour la prochaine fois Elle s int resse ce que je fais j ai un objectif en t te pour le mois prochain a ma beaucoup servi de savoir qu il y a quelqu un derri re qui ne me laisse pas sans rien faire Je ne serais jamais all dans cette cole sinon peut tre m me que j aurais recom menc En sortant de prison on vous laisse sans rien Lui il ma dit qu il fallait chercher une cole j ai trouv j ai pass le permis des trucs que j avais jamais fait avant w B Conscience de l autre et r paration Le travail sur le passage l acte int gre g n
150. s un statut de d linquant AJ Probl matiques familiales La question familiale dans l accompagnement des probationnaires peut tre appr hend e par les personnels d insertion et de probation sous deux angles prin cipaux les rep res ducatifs qui ont pu faire d faut dans le milieu familial d ori gine un soutien face des difficult s dans la famille ou le couple actuels ayant jou un r le d clencheur dans le passage l acte D linquance et famille d origine La th orie du milieu familial montre que les enfants ont pu apprendre par imitation le comportement en infraction avec la loi au sein de la famille Les parents peuvent aussi avoir transmis un comportement et des valeurs pro d linquance notamment en imposant le discipline par la violence les ch timents et les mauvais traitements Leurs enfants ont rarement des exemples de ma trise de soi de mesure et de raisonnement moral Dans d autres familles la d linquance d un enfant peut davantage tre reli e une difficult end mique des relations parents enfants Dans une tude longitudinale d une dur e de 5 ans qui a port sur 102 d linquants et un suivi de 10 ans de plus de 700 jeunes contrevenants Stott 1982 a constat que 93 o des actes criminels taient attribuables la rupture du lien affectif entre les parents er les enfants L adolescent avait acquis un sentiment d ins curit dans ses relations familiales en raison de l
151. sant Le travail du PIP peur consister dans un premier temps les aider prendre conscience de cette probl matique expliquant en grande partie leurs passages l acte ce qui peut d j s av rer long er difficile CPIPP S agissant du lien ventuel entre l addiction et Pacte d linquant il appartient au CPIP de l analyser avec le probationnaire Le lien entre drogue er d linquance varie selon l individu et le contexte culturel Chez certains la consommation facilitera un passage l acte chez d autres la d linquance aura d une fa on parall le la toxi comanie valeur de conduite risque et chez d autres enfin la d linquance cantonn e au domaine de la vente du recel ou du vol aura pour seule finalit d obtenir les moyens financiers de subventionner la conduite addictive La difficult d un tel accom pagnement r side une fois encore dans la posrure professionnelle et le manque de surpervision analyse des pratiques dans les SPIP Un CPIP estime ainsi propos de ses coll gues Zh nosen pas dire un probarionnaire Arr tez de dire que vous avez frapp votre femme parce que vous aviez bu Vous l avez frapp e parce qu elle vous ryrannise depuis des ann es et que vous vous tes toujours laiss faire Vous n avez pas eu le courage de r agir et la seule d fense que vous avez trouv e c est de la frapper Un tel positionnement s inscrit l inverse de la d marche de l entretien mo
152. sques besoins r ceptivit ont t labor s En France les personnels d insertion et de probation ne sont pas dot s de tels outils mais de questionnaires sur la situation professionnelle familiale sani taire etc des personnes ou pour ceux qui l utilisent d un diagnostic vis e criminologique DAVC Le DAVC fair en premier lieu porter l valuation sur la situation p nale et le respect des obligations tape 1 ce qui ne correspond pas une valuation des risques besoins r ceptivit mais vise rep rer si les conditions d une bonne ex cution de la mesure sont r unies Dans les tapes suivantes nombre d items correspondent davantage aux th mes d valuation d gag s par la recherche inter nationale Ainsi en va t il des questions de l tape 2 sur le positionnement par rapport la loi connaissance de la r gle int gration de l interdit discours sur ce type d infractions en g n ral ou de l tape 3 sur l inscription dans l envi ronnement social professionnel et familial Plusieurs questions pertinentes au regard des facteurs de risque et de protection sont ici d velopp es Les liens fami laux constituent ils un ancrage suffisant pour la personne suivie 2 La personne dispose t elle d un environnement social structurant permettant une int gration sociale vie associative pratique sportive etlou culturelle quel est le positionnement de la famille par rap
153. syns Jan Hoeree Dirk De Doncker ap ci 2001 Entretien PIP n 21 juin 2009 69 SURSIS AVEC MISE L PREUVE UNE ANALYSE DES PRATIQUES DE PROBATION EN FRANCE tion r ciproque qui engendraient de la col re Si vous deviez refaire le film l envers quel moment vous changeriez de cap P Je ne sais pas Je faisais tour ce qu elle voulait pour que cela se passe bien mais elle continuait me faire des reproches Elle continuait m me me reprocher le divorce alors que c est elle qui l avait d cid Plus je faisais ce qu elle voulait plus il y avait de reproches et plus ma col re montait C Dans un nouveau couple il faudra tre vigilant mieux vous affirmer et rep rer quel moment il faur dire stop En cas de nouvelle difficult il ne faut pas h siter non plus faire appel une aide ext rieure Strat gies d vitement L analyse avec la personne des tapes ayant men l infraction doit lui permettre de d velopper sa capacit reconna tre les situations risque lorsqu elles surviendront dans sa vie et y r pondre autrement Des r ponses de type cognitivo comportementales peuvent tre labor es avec les probationnaires par anticipation d une prochaine situation risque Parmi les m thodes comporte mentalistes sont cit es l vitement des situations risque ou le recours des comportements de compensation parmi les m thodes cognitives le fair de parler
154. t entretiens souvent insuffisante au vu d un objectif de r insertion et de pr vention de la r cidive Dans le cadre des programmes d velopp s dans nombre de pays les rencontres ont lieu plusieurs fois par semaine Le programme One to one d velopp en Angleterre et utilis en Su de depuis 2003 comporte ainsi des entretiens individuels de 1h 1h30 une ou deux fois par semaine pendant 4 5 mois auxquels s ajoutent des entretiens motivationnels en parall le du Entretien PIP n 21 juin 2009 Entretien PIP n 4 avril 2009 Entretien cadre SPIP n 4 mai 2009 25 SURSIS AVEC MISE L PREUVE UNE ANALYSE DES PRATIQUES DE PROBATION EN FRANCE programme Les services de probation canadiens se voient fixer une fr quence minimale d un contact par semaine les quatre premiers mois pour les probation naires risque tr s lev deux contacts par mois en cas de risque lev un contact par mois en cas de risque moyen Mais il s av re aussi en pratique que le Contact mensuel concerne une part importante des personnes suivies CIl milieu ouvert 3590 D autres pays s attachent convoquer les probationnaires de mani re plus fr quente tels que l Australie avec des entretiens d une demi heure une fois par semaine ou tous les 10 jours en moyenne l inverse une certaine r ticence peut tre observ e dans les SPIP d cider d un suivi administratif ou demander un non avenu anticip
155. t la loi la personne avait elle connaissance de l interdiction Avait elle conscience de franchir une limite Consid re t elle que cet interdit est justifi Connaissance et int gration de l interdit Il arrive que la personne condamn e un SME ignore la r gle de droit ou n ait pas v ritablement int gr ce qui est permis et interdit M y a une m connaissance et un d faut d int gration de linter dit leur ducation leur a donn d autres rep res Nous avons des p res incestueux ou des condamn s pour viol qui ne savaient pas clairement qu ils n avaient pas le droit car cela se passait ainsi dans leur famille d origine Quand ils ont une famille ils reproduisent le m me type de comportements Nous repartons z ro il faut du temps pour qu ils int grent de nouveaux rep res Mais ils y parviennent g n ralement CPIPY La conscience de l interdit peut tre travaill e par le CPIP en retra ant avec la personne n Sense donne Genda Dior des programmes de r insertion sociale Programmes correctionnels juin 2009 Donald A Andrews Principes des programmes correctionnels efficaces n Compendium des programmes correctiounels efficaces Service correctionnel du Canada 2000 7 Entretien PIP n 19 juin 2009 Entretien PIP n 7 mai 2009 Entretien cadre SPIP n 5 juin 2009 8 Entretien PIP n 20 juin 2009 61 SURSIS AVEC MISE L PREUVE UNE ANALYSE DES PRATIQUES DE PROBATION EN FRANCE
156. t ou ne suivre qu minima par puisement professionnel Nous pouvons nous retrouver face une personne qui nous fair peur ou avec laquelle nous sommes tr s mal l aise Gr ce la supervision il est possible de d bloquer la situation en trouvant des accroches et m thodes d intervention CPIP En outre certaines questions de base ne trouvent de r ponse dans aucun outil ou r f rentiel destin s la profession et les personnels d veloppent d s lors des pratiques h t rog nes et artisanales M nous faudrait un espace instirutionnalis pour d battre sur des gues tions telles que Comment mettre en place les dommages et int r ts Comment faire quand les personnes sont tr s r fractaires au suivi Comment g rer un entretien avec une personne tr s agressive ou avec une personne qui ne parle pas Ce sont des ques tions tr s basiques auxquelles nous sommes tout le temps confront s et dont finalement nous ne parlons pas beaucoup ASS 3 Harmoniser les pratiques professionnelles Faute de m thodes et outils communs les carts sont tr s importants dans la profession entre ceux qui ont d velopp des pratiques extraordinaires et ceux qui l inverse ne font pas le quart de ce qui me semble relever d un suivi ordinaire S il y avait une chose faire ce serait de mettre en place des espaces d changes au sein des services mais aussi entre services Dans Franca Cortoni Denis Lafo
157. t ristiques les plus fr quemment observ es aupr s des publics confront s la Justice Les d lin quants affichent des CATACH TISTICUES telles que des probl mes d impulsi vit dle pauvres capacit s de r solution des probl mes des attitudes antisociales et une faible motivation qui les emp chent de s engager significativement dans les interventions non directives et orient es sur l introspecrion Le r f rentiel PPR mentionne bien que la p dagogie utilis e est vis e ducative et d inspiration cognitivo comportementale cognitive parce quelle vise faire prendre conscience aux participants de l cart existant entre leurs pens es et la r alit comportementale en ce qu elle recherche une modification du comportement par l apprentissage et non par l exploration des causes profondes comme en th rapie Mais les m thodes cognitivo comportementales apparaissent juste effleur es dans le cadre des PPR er pas v ritablement enseign es aux PIP A titre d exemple le programme Raisonnement et R adaprarion R amp R d velopp dans de nombreux pays Canada USA Australie Nouvelle Z lande Royaume Uni comporte des s ances enti rement d di es l apprentissage des techniques de r solution des probl mes l acquisition de comp tences et d outils s ances sur l affirmation de soi l apprentissage de la n gociation la ma trise de la col re et de l motion Le plan national de d veloppe
158. t coinc dans un emploi p nible Cela prend beaucoup de temps de ma triser ces sentiments de haryne de d ception de regret et d enfermement Le probationnaire peut dans un mouvement de balancier continuel renvoyer la question de la culpabilit tant vers l int rieur que vers l ext rieur Farrall et Caverley avancent que ce processus est la cause de la longueur du processus de d sistance w Je demande souvent aux jeunes ce qu ils aimeraient faire dans l id al leur r ve Je leur dis qu ils peuvent r pondre footballeur am ricain ce n est pas un probl me Mais ils r pondent tous Chauffeur livreur Au fond ils se rabaissent beaucoup ils n arrivent m me pas r ver Comme ils n ont pas fait d tudes ils sont convaincus que leur seule et unique possibilir est de devenir chauffeur livreur comme leurs copains CPIP Ils avaient dans la cit une vraie reconnaissance des amis de l argent Tour coup ils se rerrouvent face un monde dans lequel ils n arrivent pas entrer parce qu ils n ont pas les relais les outils parce qu ils ont un casier Ils ont un mal fou acc der l emploi CPIP Afin de d terminer les premi res d marches entreprendre et orienter vers le bon partenaire le CPIP doit identifier avec la personne quel pourrait tre son projet d insertion ou d activit Il s agit de rester l coute de la personne et de poser 5 P P avec elle les premiers jalons d un
159. t cons cutivement un r quilibrage de l conomie psychique du sujet vitant ainsi certainement la d com pensation psychique w Dans le cadre du travail sur le passage lacte avec le CPIP en entretien individuel ou en groupe les probationnaires peuvent revenir sur le d roulement des v ne ments certains sont en demande de r ponses et veulent comprendre ce qui leur est arriv notamment dans le cas de violences conjugales explique un CPIP J essaie d orienter vers une th rapie familiale car il y a souvent un fonctionnement de couple l origine de ces violences Les l ments li s au contexte familial peuvent aussi int grer la r flexion men e avec le CPIP sur la cha ne d licruelle la situation pr d licruelle les facteurs d clencheurs ete F volution de la situation du couple ou de la famille depuis la commission du d lit peut galement tre discut e d ventuels besoins de soutien rep r s sans s inscrire pour autant dans une posture intrusive cherchant influencer les choix de la personne en faveur d un maintien ou d une coupure des liens Certains CPIP veulent tout prix que le probationnaire restaure des liens avec sa famille sans mesurer que son milieu familial est parfois pathog ne et qu il a besoin de sen loigner En r alit tant qu il respecte la loi ses choix de vie ne nous regardent pas w Enfin la famille et ou certains membres de l entourage peuvent l i
160. talement c t souligne un CPIP auditionn apr s avoir expliqu qu il est rare que la probl matique apparente soit la bonne Le cas des conduites en tat alcoolique est typique nombreux sont ceux qui se sont fait arr ter pour ce motif mais auraient pu l tre pour autre chose Il y a beaucoup de probl matiques relationnelles notamment avec les conjointes derri re le CEA Du fait d un d ficit de formation et d outils profes sionnels nombre de personnels de probation manquent de rep res sur ce qu ils recherchent quand ils accumulent des informations sur le probationnaire Quand au manque de formation s ajoute l absence de r flexion collective et d intervention d autres professionnels chacun se d brouille avec ses rep rages et connaissances person nel C est ainsi qu il peut nous arriver mon sens de faire des hypoth ses simplistes voire bancales sur les situations des personnes Je reprends actuellement des dossiers de coll gues et il s av re que je ne fais pas du tout les m mes constats qu eux CPIP Nombre de travaux th oriques gagneraient tre enseign s aux CPIP afin de les doter de grilles d analyse d une situation 1 Situation pr infractionnelle et facteurs d clencheurs Lexploration appro fondie de la situation ayant pr c d le passage l acte fair partie des grilles d analyse incontournables Pour nombre de praticiens et chercheurs le risque de r it ration est lisible dans la sit
161. tant plus n cessaire que des d rives sont apparues dans certains SPIP M est arriv que notre direction demande la r voca tion de la mesure pour des personnes qui avaient refus de participer un PPR Le juge refusant de r voquer sur la base de ce motif la direction a d cid de classer automa tiquement le dossier en suivi administratif CPIPF n cessaire de ne proposer un PPR une personne que s il correspond bien ses pro bl matiques et besoins sp cifiques principe des besoins Dans certains services visit s au premier semestre 2009 la direction imposair des objectifs chiffr s pour Dans le m me sens il est Gwen Robinson R former la probation en Angleterre et au Pays de Galles revisiter l influence de What Works dans un dossier sur La d sistance la face criminologique de la r insertion coordonn par Martine Herzog Evans A P nal septembre 2010 Calvin Bell directeur d s Ahimsa contribution du Royaume Uni au S minaire Le traite ment th rapeutique des hommes auteurs de violences au sein de la famille Conseil de l Europe 2004 DAP PMI M Pajoni A Robin op cit 2010 7 Donald A Andrews op cit 2000 1 Entretien PIP n 18 juillet 2009 SURSIS AVEC MISE L PREUVE UNE ANALYSE DES PRATIQUES DE PROBATION EN FRANCE que les CPIP orientent des probationnaires vers les PPR d s le d bur de la prise en charge sur la base du seul crit re de la nature de l infrac
162. ternatives dans des contextes risque Les techniques visant rep rer les situations risque et laborer des strat gies d vitement sont issues du mod le de pr vention de la r cidive ou de la rechute labor par le professeur de psychologie Alan Marlatt USA dans le cadre du traitement de la toxicomanie Constatant que la rechute tait l issue la plus fr quente de tour traitement de la toxicomanie Marlatt et ses coll gues ont tudi les facteurs et contextes de ces rechutes pour finalement les classer en trois cat gories les tats motif d sagr ables la pression sociale et les conflits interpersonnels Ces recherches ont servi de base l laboration d un mod le de pr vention autour des dimensions suivantes reconnaissance des situations susceptibles d exposer le sujet un risque de rechute et d veloppement de comp tences lui permettant d viter ces situations ou d y r agir sans consommer d alcool ou de drogue L individu doit tre en mesure de pr voir et de reconna tre les situations risque lev il doit poss der les comp tences n cessaires pour faire face ces situations et il doit penser que l utilisation de ces comp tences lui permettra d viter la rechute w Cha ne d lictuelle et identification des contextes risque Pour le professeur de probation n erlandais Bas Vogelvang il s agit d tudier avec la personne le contexte dans lequel l infraction a t commis
163. tion Relarant les effets pervers de la syst marisarion d une orientation vers des programmes cognitivo comporte mentaux l universitaire britannique Gwenn Robinson insiste sur l importance d adapter le suivi chaque personne un programme inadapt pouvant s av rer contre productif Si l on a appris quelque chose de l exp rience anglaise et galloise cest qu une taille unique ne convient pas tous et que la probation partout dans le monde doit avoir sa disposition toute une palette de ressources de comp tences et d approches condition naturellement que l intention r elle ne soit pas seulement de g rer les d linquants mais bien de r duire la r cidive w La part marginale des PPR La m thode employ e pour la g n ralisation des PPR risque en outre de les condamner ne concerner qu un public restreint La mise en place d un seul groupe implique de longues s ances de travail pour les profes sionnels charg s d en laborer le contenu Un directeur de SPIP explique que des difficult s se posent en termes d organisation si nous voulons terme int grer les groupes au fonctionnement courant du service avec un groupe d linquance sexuelle un groupe d linquance routi re un groupe violences familiales Quand je pense toutes les r unions que nous avons effectu es pour en d marrer un seul w Au del de cette phase pr alable un SPIP visit a valu 6 heures hebdomadaires la charge de trav
164. tion ayant surtout pour effet d inciter la personne d fendre l option inverse laquelle elle sera ensuite davantage attach e w 2 exploration CEM vise explorer ce que la personne souhaite pour elle plut t que de sacharner sur la raison qu elle oppose pour ne pas changer Comment la personne per oit elle e statu quo et le changement Qu en attend t elle Quels comportements est elle pr te changer Quels sont ses objectifs personnels Quelle solutions est elle pr te mettre en place 27 3 La collaboration Il s agit de mettre en place une forme de partenariat entre le professionnel et la personne se fondant sur les aspirations er les points de vue de cette derni re et sancrant dans une guidance plut t qu une contrainte au changement impliquant l exploration plut t que l exhortarion l tayage plut t que la persuasion ou l argumentation Techniques de l entretien motivationnel Nombre de techniques motivation nelles sont issues de la th rapie centr e sur le client d velopp e par Carl Rogers Elles consistent privil gier les questions ouvertes qui appellent des d veloppe ments et non pas une r ponse positive ou n gative l coute r flective qui consiste refl ter la personne ce qu elle vient de dire en le r p tant le refor mulant o en nommant le sentiment qu elle a exprim demi mot Le professionnel choisit de refl ter p
165. titutionnelle l gard des personnels d insertion et de probation ignore le plus souvent l importance de la qua lit de la relation aussi bien dans le cadre de la formation des instructions nationales ou de celles manant de la direction du SPIP Cette pr occupation appara t aussi i Entretien PIP n 1 avril 2009 Norman Bishop expert au Conseil de l Europe et ancien directeur de la recherche la Direction de l administration p nitentiaire et probationnaire de Su de contribution dans le cadre d un d bat lectronique juin 2010 US Department of Justice National Institute of Corrections Guide for Probation and Parole Motivating offenders to change juin 2007 Conseil de l Europe Recommandation CM Rec 2010 1 sur les R gles du Conseil de l Europe relatives la probation 20 janvier 2010 Lynn Stewart Jim Hill et Janice Cripps Le traitement en violence familiale dans les milieux correctionnels Compendium des programmes correctionnels efficaces Service correctionnel du Canada 2000 34 in galement partag e parmi les personnels notamment en raison d une conception du m tier se limitant l ex cution de la peine et au contr le Dans les entretiens observ s en 2009 la menace de r vocation du SME tait ainsi tr s souvent le prin cipal voire le seul argument utilis pour motiver les personnes Dans le cadre du premier entretien j insiste sur l p e de Damocl s de l empris
166. tiva dionnel posture non accusatoire non confrontante Un CPIP explique que pour l alcool nous travaillons beaucoup sur les b n fices et co ts de la consommation Nous reprenons la liste des b n fices qu ils ont indiqu et v rifions avec eux qu il n y ait pas d cart avec la r alit Je leur dis aussi qu ils ont le droit de dire que la vie est insupportable et qu ils ont besoin de boire Lorsque la personne a une obligation de soins le travail du CPIP est d amener le probationnaire en faire son choix sappraprier la d marche Cela peut prendre six mois au cours desquels l obligation de soins ne sera que formellement mise en place Pour l alcool je demande aux personnes de se rappeler routes les derni res fois quelles ont bu ce qui s tait pass avant afin de prendre conscience de la quantit consomm e et des facteurs d clencheurs Je propose la personne de petits objectifs court terme cela peut lui montrer qu il est plus difficile d arr ter qu elle ne l avait pens et le besoin d aide m dicale peut apparaitre w Dans le cadre du travail sur la cha ne d lictuelle des CPIP aident galement les personnes rep rer les signes pr curseurs d un moment risque et leur indiquent les diff rentes ressources vers lesquelles elles peuvent se tourner d sormais Nous essayons de rep rer l encha nemenr des situations Par exemple certaines person nes ont un pisode d pressif
167. trer qu il existe d autres Entretien PIP n 19 juin 2009 8 Entretien PIP n 14 juin 2009 Entretien PIP n 12 juin 2009 1e Chris Trotter enseignant chercheur l Universit de Monash Australie Travailler eMicacement AVEC l s dd aguant Wa A P nal septembre 2010 63 SURSIS AVEC MISE L PREUVE UNE ANALYSE DES PRATIQUES DE PROBATION EN FRANCE postures face ces r alit s Vous avez aussi la possibilit de changer le regard port sur vous par les policiers en vitant de les insulter J essaie aussi de leur faire comprendre que le principe d une justice est indis pensable pour r guler les ph nom nes entre individus Je leur demande s ils porteraient plainte s ils taient victimes S ils auraient confiance en la Justice Il s agit de les replacer dans une posture de citoyens eux aussi prot g s par la soci t Ce travail repr sente une part importante du d but de suivi faure de quoi la personne sera r fractaire route discus sion authentique sur ses probl matiques et son passage lacte CPIP Se confronter la limite et au cadre Le travail ducatif passe aussi concr te ment par la confrontation au cadre de la mesure de probation le fait de se pr sen cer ou non aux rendez vous au SPIP de tester jusqu o il est possible d aller Les personnes nous montrent qu elles ont besoin de se confronter au cadre et l interdit un condamn dont le permis est suspendu arrive
168. ts de l homme Sarah Dindo La documentation fran aise Collection Les tudes de la CNCDH avril 2007 222 p SURSIS AVEC MISE L PREUVE UNE ANALYSE DES PRATIQUES DE PROBATION EN FRANCE nstitu en 1958 le sursis avec mise l preuve SME est la plus ancienne des peines ex cut es en milieu ouvert Il se d finit comme une suspension de l ex cution d une peine d emprisonnement sous condition de respecter un certain nombre d obligations entretiens avec un conseiller d insertion et de probation obli gations de soins de travail d indemniser la victime pendant un d lai d preuve peut aussi tre d crit comme une succession de rencontres obligatoires dont le but est la pr vention de la r cidive Premi re peine ex cut e par l administration p ni centiaire fran aise le SME concernait en 2011 2 5 fois plus de personnes prises en charge que l incarc ration 25 fois plus que la surveillance lectronique Pourtant cette peine restait m connue et peu investie par les politiques publiques L tude r alis e en 2011 sur la mise en uvre des SME par les Services p nitentiaires d insertion et de probation fournit l occasion d une analyse des pratiques de proba tion en France mise ex cution et d but de prise en charge valuation de la situ ation planification du suivi renforcement de la motivation et posture profes sionnelle travail sur les probl matiques d insertion et sur le passage
169. tte id e re ue selon laquelle une personne qui travaille qui Entretien cadre SPIP n 1 avril 2009 Entretien PIP n 2 avril 2009 Entretien PIP n 6 mai 2009 u Entretien cadre SPIP n 3 avril 2009 Entretien cadre SPIP n 2 avril 2009 Donald A Andrews op cita 2000 Bas Vogelvang opein juin 2010 24 est bien ras e qui un salaire et une famille ne commertrait pas d infractions Nous surestimons le crit re de l insertion sociale pour adapter notre niveau d accompagnement Nous voyons de plus en plus de condamn s qui sont de bons p res de familles des personnes avec un emploi en collectivit publique en entreprise dans l enseignement Nous savons aussi que la cellule familiale est le premier lieu de violences CPIP Enfin des crit res sans relation avec les besoins de la personne suivie mais avec ceux du professionnel peuvent intervenir les CPIP adaptant la fr quence des entre tiens leur charge de travail mais aussi leurs facilit s avec certains publics Des conseillers indiquent qu ils ont tendance faire d pendre la fr quence des entre tiens de leur int r t pour la personne Ceux avec lesquels je sens que le suivi peut tre b n fique que des choses se disent j ai envie de travailler avec eux Ceux qui sen moquent et n ont pas envie de parler cela ne me para t pas int ressant de les convoquer tous les mois I va sans dire que de tels crit res ne pr sentent pas
170. u ments et les utiliser pour tayer son appr ciation professionnelle EMillaud B Poulin R Lusignan J D Marleau ap cit 2008 5 Gilles C t directeur du centre de recherche de L institut Pinel De la dangerosit l va luation du risque Psychologie juin 2001 Qu bec Gilles C t Les instruments d valuation du risque de comportements violents mise en perspective Critique revue Criminologie vol 34 n 1 2001 FEMillaud B Poulin R Lusignan D Marleau op cit 2008 t Pierre Lalande Op Cri avril mai 2010 17 SURSIS AVEC MISE L PREUVE UNE ANALYSE DES PRATIQUES DE PROBATION EN FRANCE Toute prise en charge sinscrit dans certe logique hyporh rico d ducrive qui fait d pendre l intervention de l analyse de la probl matique du sujet w La derni re tape du DAVC r serve plusieurs cases une premi re analyse de la situation aux objectifs de la prise en charge et moyens modalit s d intervention envisag s Elle se termine par une synth se des analyses et une d finition et hi rarchisation des objectifs du suivi Cette tape est souvent apparue d faillante dans le cadre de l observation des pratiques r alis e en 2009 Un rapport de recherche de 2001 sur l ex cution des mesures de milieu ouvert fond essentiellement sur l analyse de 543 dossiers de probationnaires suivis en SPIP concluait d j l absence d identification d une pr
171. uation pr criminelle er plus pr cis ment dans la dynamique d interaction sujet situation c est dire dans l environnement quotidien du sujet L valuation porte d une part sur des l ments objectifs savoir une situation qui a pu pr c der pendant une longue p riode l acte lui m me ou survenir dans la p riode directement ant rieure par exemple une heure avant w 5 R union d une commission d orientation et d valuation observ e en janvier 2009 La commission se r unit une fois par semaine et les PIP qui le souhaitent viennent y pr senter rapidement un ou plusieurs dossiers pour faire valider ou invalider leur choix du niveau de suivi intensif espac administratif au terme d une p riode de 3 mois de diagnostic Pr entretien PIP n 63 Fevrier 2009 Enrretien PIP n 13 juin 2009 Universit de Nantes GIP Justice Cex cution par l administration p nitentiaire des mesures de milieu ouvert mai 2001 Universit de Nantes GIP Justice operit mai 2001 19 SURSIS AVEC MISE L PREUVE UNE ANALYSE DES PRATIQUES DE PROBATION EN FRANCE J tudie le contexte dans lequel a eu lieu l infraction et j essaie d iden ufier les l ments qui perdurent dans la situation de la personne Le premier probationnaire que nous avons vu ce matin se trouve dans une probl matique relationnelle et d isolement social Il a v cu une rupture de couple difficile et cest dans ce contexte qu il a comm
172. utre cas celui d e un jeune homme condamn trois fois pour xhibitionnisme Il a iden sifi que les p riodes risque surviennent chaque fois qu il a un conflit avec sa m re Lors d une entrevue r cente avec elle qui s tait mal pass e il est imm diatement rentr chez 1 Julie Lefran ois op cit 2010 7 Jos fina Alvarez Nathalie Gourmelon op cit novembre 2009 7 Entretien PIP n 12 juin 2009 t Entretien PIP n 8 mar 2009 70 lui et sest occup des travaux dans le logement o il vient de S installer avec sa compagne virement et stop mental Le lendemain l avait des id es sexuelles envahissantes il est all louer un film pornographique et sest enferm chez lui compensation Er la phase critique est pass e Quand il m a racont cet pisode j ai largement valoris le fait qu il ait trouv lui m me des fa ons adapt es de g rer ce moment CPIP 5 Les programmes cognitivo comportementaux CBT propos s dans certains pays aux auteurs d infraction incluent galement l apprentissage de diverses techniques non enseign es aux personnels des SPIP telles que a La restructuration cognitive i s agit d identifier les pens es automatiques qui loignent de la r alit entra nent certaines motions et comportements en l occur rence le passage l acte d linquant Les distorsions cognitives les plus fr quentes sont la n gation o minimisation du tort caus autrui
173. ux probl matiques de la personne les obligations n intervenant qu en second plan Telles sont les conclusions de deux tudes publi es en 2004 et en 2008 par le minist re de la S curit publique du Canada sur la gestion des cas dans les services de probation du Manitoba Les enregistrements des entretiens ont t analys s en relevant les aspects portant sur le respect de l ordonnance de proba sion obligations Ont galement t rep r es les interventions des agents visant utiliser des techniques th rapeutiques favorisant les changements prosociaux chez leurs clients aussi bien travers des programmes de traitement collectifs qu au moyen d entretiens dits de counseline individuels Ces renseignements provenant des enre gistrements ont ensuite r analys s en comparaison avec le taux de r cidive des d lin guants trois ans plus tard Les r sultats de l tude ont r v l que lorsque l agent de probation mettait l accent sur le respect des conditions de la probation soit plus de 15 minutes consacr es cette question pendant une s ance les taux de r cidive taient plus lev s que dans les cas o il passait moins de 15 minutes parler de ces questions 42 3 par rapport 18 9 L rude montre galement que dans les cas o les agents passaient beaucoup de temps parler avec leurs clients de leurs probl mes ou de leurs facteurs criminog nes au lieu de peu de temps les t
174. ventuels placements mesures ducatives le contexte relationnel au moment du passage l acte un historique de l h bergement du parcours scolaire de formation du parcours professionnel la situation professionnelle au moment du passage lacte Certains professionnels consacrent plusieurs entretiens la mani re dont la personne pr sente son histoire de vie et comment elle explique tre arriv e jusqu ici G n ralement nous abordons l occasion de ce r cit quelques hypoth ses pouvant expli quer l acte commis Nous retra ons les grandes phases de leur histoire personnelle Ce travail permer d tablir des liens entre l infraction et l histoire personnelle ce que les personnes font assez peu d elles m mes Un probationnaire m expliquait ainsi J ai vol une voiture parce que j en avais besoin pour aller chez mes copains Dans son r cit de vie est apparu le fair qu il avait un fr re jumeau qui a toujours eu le pas sur lui il s est d crit dans l chec permanent et son fr re dans la r ussite Je lui ai demand le statut qu il avait dans sa famille ce qu on disait de lui Et nous avons compris assez facilement comment il s tait inscrit dans un parcours d linquant CPIPY Des CPIP auditionn s demandent au probationnaire s il a v cu des ruptures impar tantes perte d emploi divorce ou autres v nements marquants dans sa vie Ils rep rent cet gard certaines tendances
175. ves la probation rappelle en ce sens que de r centes tudes tendent indiquer que le d sistement s inscrit en g n ral dans un contexte de recherche d une vie meilleure L appr ciation devrait donc Sint resser aux aspirations l gitimes de l auteur d infraction et identifier et d velop per ses points forts w Assurer la passerelle jusqu au droit commun Une v ritable orientation person nalis e devrait tre assur e par les PIP afin d accro tre les chances de r ussite Je ne me contente pas de donner une adresse aux personnes Je leur transmets les informations qu elles ont besoin de conna tre avant de sy rendre si quelque chose est payant si elles doivent apporter leur carte vitale si elles doivent t l phoner avant Je fais en sorte de bien conna tre les services vers lesquels j orienre les personnes CPIP Faute d un tel investissement le risque d chec est effectivement important pour des proba tionnaires arrivant d j sr s m fiants l gard des institutions Quand je les oriente vers un partenaire sils ne sont pas bien re us la premi re fois il ny aura pas de deuxi me fois Ce ne sont pas des gens avec lesquels on peur retravailler l orientation il ne faut pas rater le premier coup CPIP La posture professionnelle de plus en plus vant e dans les tudes sur la probation est celle du faire avec l agent de probation est invit ne pas faire pour ni contre la personne mai

Le sursis avec mise à l`épreuve, une analyse des pratiques

Contents

Download Pdf Manuals

Related Search

Related Contents

Le sursis avec mise &agrave; l`&eacute;preuve, une analyse des pratiques

Contents

Download Pdf Manuals

Related Search

Related Contents

Le sursis avec mise à l`épreuve, une analyse des pratiques