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1. propos de cet enfant une conven tion de maternit de substitution avec une femme ayant accept par avance de porter l enfant pour le lui remettre la naissance conven tion de gestation pour autrui r alis e l tranger L arr t n 619 Dominique X c M le procureur g n ral pr s la cour d appel de Rennes et a prononce en quelques lignes une cassation en visant l article 47 du Code civil relatif aux conditions formelles de la transcription sur l tat civil fran ais des tats civils tablis l trangers l article 7 du d cret du 3 ao t 1962 sur l tat civil et l article 8 de la Convention europ enne de sauvegarde des droits de l Homme et des libert s fondamentales reconnaissant chacun le droit au respect de sa vie priv e L arr t se r f re aux deux pre miers dans l attendu suivant en ces termes Il r sulte de deux pre miers de ces textes que l acte de naissance concernant un Fran ais dress en pays tranger et r dig s dans les formes usit es dans ce pays est transcrit sur les registres de l tat civil sauf si d autres actes ou pi ces d tenus des donn es ext rieures ou des l ments tir s de lacte lui m me tablissent le cas ch ant apr s toutes les v ri fications utiles que cet acte est irr gulier falsifi ou que les faits qui y sont d clar s ne correspondent pas la r alit L acte de nais sance vise en qualit de m re la femme russe qui a acc
2. C est pourquoi la Cour de cassation rejette le pourvoi form par le procureur g n ral pr s la cour d appel de Rennes Il Le sens des deux arr ts La question est donc d sormais circonscrite la qualit de l tat civil tabli l tranger B Mais par pr t rition c est sur la consid ration de la fa on dont l enfant a t con u que la Cour a pris position A A L indiff rence de l existence d une convention de maternit de substitution En effet selon les arr ts la fa on dont l enfant a t con u devient indiff rente puisque peu importe qu ait exist ou non une pratique de maternit de substitution GPA l tat civil tabli l tranger doit tre transcrit Par le silence dont la Cour de cassation recouvre les moyens du pourvoi form par le procureur g n ral pr s la cour d appel de Rennes lesquels reprenaient les arr ts de la premi re chambre civile du 17 septembre 2013 qui refusaient la transcription en toutes hypoth ses en visant le processus frauduleux que cons titue la pratique des maternit s de substitution la Cour de cassation reprend en creux la jurisprudence de la Cour europ enne des droits de l Homme CEDH dans ses arr ts du 26 juin 2014 Labass e et Mennesson Mais elle le fait d une fa on tonnante En effet c est dans son arr t de rejet n 620 qu elle crit que la convention de gestation pour En ligne sur Lextenso fr autrui
3. L int r t que l on aurait d une fa on g n rale de garder en m moire les audiences I trouve ici des raisons particuli res II Cela justifie que l on raconte cette audience l III l L int r t g n ral de garder en m moire une audience Parfois le professeur rappelle les faits d une esp ce moins pour ins truire que pour rendre la mati re plus attractive le droit ayant r pu tation d tre si r barbatif ou si l enseignant se pique de sociologie Mais la fa on dont s est d roul e l audience on ne l voque pas En effet l audience ne retient que peu l attention M me si les nou velles technologies rendent disponibles certaines audiences de cer taines cours sur le site de celles ci le d clin du principe de l oralit contribue faire plus encore passer l audience l arri re plan Cela est encore plus net lorsque l audience n a pas lieu devant une juridiction spectaculaire comme une cour d assises par exemple mais lorsqu elle se d roule devant les juges du droit que sont les magistrats de la Cour de cassation Pourtant si l on consid re le premier pr sident qui d clare vouloir changer la Cour de cassation la transformer en Cour supr me qu elle se saisisse concr tement des cas importants alors cette nouvelle chair qui entourerait les situations examin es a vocation transpa ra tre La conservation des arguments voire des d bats peut se faire dans les arr ts eux m m
4. la transcription de cet acte de naissance sur un registre consu laire en invoquant l existence d une conven tion de gestation pour autrui conclue entre M X et M Z Attendu que le procureur g n ral fait grief l arr t d ordonner la transcription alors se lon le moyen 1 qu en l tat du droit positif il est contraire au principe de l indisponibilit de l tat des personnes principe essentiel Petites affiches 8 OCTOBRE 2015 N 201 21 Anthologi Droit Revenir aux fondamentaux 22 Petites affiches 8 OCTOBRE 2015 N 201 1C du droit fran ais de faire produire efjet au regard de la filiation une conven tion portant sur la gestation pour le compte d autrui qui f t elle licite l tranger est nulle d une nullit d ordre public aux termes des articles 16 7 et 16 9 du Code civil tel qu affirm par la jurisprudence de la Cour de cassation 2 qu est justifi le refus de transcription d un acte de naissance tabli en ex cu tion d une d cision trang re fond sur la contrari t l ordre public internatio nal fran ais de cette d cision Cette solu tion qui ne prive pas l enfant de sa filia tion paternelle ni de la filiation mater nelle que le droit de l tat tranger lui re conna t ni ne l emp che de vivre au foyer de Patrice X ne porte pas atteinte au droit au respect de la vie priv e et familiale de cet enfant au sens de l article
5. oblig e Cette question du droit l identit ainsi interpr t ayant pour cons quence la suppression de toute pertinence de la prohibition des conventions de maternit de substitution par le droit national est en discussion devant la Cour europ enne un cas analogue tant port par l tat italien devant la grande chambre de la CEDH La Cour de cassation en s appuyant sur l autorit d un autre juge dans le grand concert de ce qui est parfois pr sent comme le dia logue des juges a modifi la notion m me de filiation De deux fa ons En premier lieu la filiation est pr sent e comme une affaire priv e en second lieu la filiation est pr sent e comme un lien biologique Ses deux assertions sont tr s critiquables Elles sont pourtant acqui ses la lecture des arr ts et de la doctrine institutionnelle qui les entoure 1 La conception juridictionnelle de la filiation comme un lien biologique unissant deux personnes dans la sph re priv e En effet les arr ts de la Cour de cassation puisqu il faut donc les lire la lumi re des arr ts de la CEDH con oivent la filiation comme une sorte de reflet d un droit subjectif fondamental d un droit de l enfant dun droit la filiation Ce droit la filiation qui fait partie du droit l identit a pour racine le droit l panouissement personnel du descendant le quel est n du droit au respect de la vi
6. En effet les deux personnes qui ont critiqu le refus de transcription sur l tat civil fran ais de l tat civil tabli l tranger ont galement agi en responsabilit contre l tat fran ais de ce fait pr sent au litige et l instance devant la Cour de cassation Si les juges consid rent que ce refus de transcription n tait pas conforme au droit alors la responsabilit de l tat peut tre engag e et celui ci tre condamn leur verser des dommages et int r ts On s attend donc ce que l avocat aux Conseils d fende les int r ts de l tat fran ais en soutenant que l tat tait l gitime de refuser cette transcription La plaidoirie aurait alors consist dans la mise en perspective du cas avec les ph nom nes de marchandisation des corps de la situation des m res des d finitions possibles des int r ts de l enfant non seulement l enfant pr sent mais les enfants venir toutes ces notions juridiques sur lesquelles le pourvoi du pro cureur g n ral pr s la cour d appel de Rennes s tait construit En effet si une telle plaidoirie avait t labor e alors peut tre la Cour aurait t davantage encline ne pas donner satisfaction au couple ayant r alis la GPA et en cons quence ne pas laisser se constituer Petites affiches 8 OCTOBRE 2015 N 201 17 un cas de responsabilit de l tat fran ais aboutissant sa condam nation p cuniaire Mais ce n est pas
7. concordance qui de fait est satisfaisante parce que la m re porteuse a t dans les deux cas mentionn e sur l tat civil tranger en qualit de m re Si ces arr ts devaient tre consid r s comme tant des arr ts d es p ce 4 alors la Cour de cassation ne se serait pas encore pronon c e sur la question de la transcription de l tat civil de l enfant dans lequel la femme qui a accouch de l enfant n appara t plus en qua lit de m re soit qu une autre personne y soit nomm ment men tionn e soit qu il y ait un accouchement anonyme La question de principe resterait encore en suspens 3 V infra p 19 et s 4 Sur la port e politique de la qualification d arr ts de principe ou d arr ts d esp ce v infra p 10 et s 8 Petites affiches 8 OCTOBRE 2015 N 201 En ligne sur Lextenso fr Mais lon peut aussi dire qu il s agit d arr ts de principe Il suffirait pour cela de s en tenir la lettre des arr ts En effet selon les deux arr ts tant que les mentions ne sont pas fausses elles doivent tre transcrites L on pourrait consid rer qu il faut largir cette exigence simple et explicite d autres cas que celui qui a t port devant la Cour de cassation Prenons le cas d un p re biologique qui fait tablir une parent sur un tat civil tranger entre lui et un enfant con u par GPA sans aucune mention de la m re C est un tat civil lacunaire mais il n
8. tat lui m me qui devient impuissant opposer aux contractants de cette convention la prohibition de celle ci La prohi bition devient transparente Elle perd sa pertinence Il ne s agit pas ici de faire une analyse substantielle de cette solution mais d observer simplement qu en affirmant cela les juges ont quitt les rivages calmes de l tat civil pour aller sur celui de la filiation M me s ils ont pass sous silence le fait qu ils entamaient ainsi le droit de la filiation ils Pont n cessairement fait En effet l tat civil recueille ce qui est le c ur de l tat des person nes leur identit les liens avec les autres personnes la fois horizontaux par exemple mariage et verticaux filiation Coucher ainsi sur un papier authentique l emplacement de la personne dans le maillage du groupe permet l individu de se situer Cela explique que la CEDH rattache le dispositif au droit l identit de l enfant et que le communiqu de presse rattache l ensemble aux arr ts de la CEDH et l article 8 de la Convention EDH Mais ce rattachement de l individu aux parents ce lien vertical cette filiation regarde aussi minemment l tat qui situe ainsi l individu dans le groupe familial et social Lorsque l glise avait un r le tut laire sur le groupe social elle tenait les registres Comme on le sait le droit interm diaire a t ces registres des mains de l glise pour les remettre dans l
9. tre admissibles les deux arr ts du 3 juillet 2015 ne sont que des arr ts d esp ce la transcription sur l tat civil fran ais ne serait admise que si l homme qui d clare tre bien le p re biologique premi re condition explicite et que la m re c est dire la femme du ventre de laquelle l enfant est sorti est galement mentionn e sur l tat civil tranger seconde condi tion implicite Les arr ts deviendraient alors admissibles puisque le lien de mater nit ne serait plus effac au moins dans un premier temps entre l enfant et sa m re Cette interpr tation qui limite les arr ts l esp ce les rend admissibles Mais cette interpr tation ouvre des grandes dif ficult s car cela fait varier les hypoth ses et les solutions presque l infini En effet l on peut imaginer que la m re abandonne ensuite l enfant pour que la conjointe ou le conjoint du p re biologique adopte l enfant Allons plus loin On peut imaginer que le lien de maternit qui serait donc implicitement vis par les arr ts devrait recevoir une d finition analogue au lien de filiation paternelle c est dire biologique En effet la m re qui porte l enfant est galement la m re biologique de l enfant du fait de l pig n tique Mais si l on r duit la filiation la biologie s il y a implantation d ovocyte il peut y avoir des re vendications de maternit ult rieures form es par les donneuses d ovo
10. nature et r gime est in dite car elle d coule non seulement de travaux universi taires mais galement d une exp rience concr te de l exercice de la propri t fidu ciaire En effet l auteur juriste d une banque fran aise a pu participer en tant que fidu ciaire l une des premi res fiducies T moin mais galement acteur de l volu tion de la fiducie notamment dans la r daction et la revue des conventions de fiducie il a trait les questions juridiques in dites soulev es par l exercice de la pro pri t fiduciaire Ce sont d ailleurs ces questions qui lont pouss se lancer dans la r daction d une th se soutenue en 2013 L ouvrage apporte ainsi un t moignage concret de l exercice de la pratique de la propri t fiduciaire et met galement en exergue certains cueils viter lors de la mise en place d une fiducie Ce livre sugg re galement certai nes am liorations qui pourraient tre ap port es au r gime de la fiducie dans son ensemble 330 pages 65 En vente sur www lgdj fr et la librairie LGDJ 20 rue Soufflot 75005 Paris BR VE BIBLIOGRAPHIE S ret s et garanties du cr dit Instrument majeur de la vie des affaires les s ret s sont d une grande diversit Leur r gime est parfois complexe et leur effica cit en grande partie li e au sort qui leur est r serv en cas d ouverture d une pro c dure collective Ni trop concis ni trop d velo
11. que la solution retenue par la Cour ne d coule pas de la jurisprudence de la Cour EDH Il y a pourtant bien an antissement de l tat pr c dent du droit fran ais B La primaut de l exactitude des mentions de l tat civil tabli l tranger lire l attendu de l arr t de cassation il y a tout d abord une pr somption d exactitude des mentions de l tat civil tabli l tranger comme pour tout instrumentum Cette pr somption n est pas irr fragable Mais elle ne peut pas non plus tre d truite selon l arr t par la preuve de n importe quel vice En effet et Cest l o est situ le revirement de jurisprudence jus tifiant la cassation dans le premier arr t et le rejet du pourvoi dans le second si quelqu un d montre que l enfant est n par GPA quand bien m me cela est contraire l ordre public fran ais ces l ments de fait n ont aucun effet sur le processus de transcription La trans cription de l tat civil tranger devra tout de m me tre faite Mais si apr s v rifications utiles il est d montr un tat de fait correspondant l un des trois cas d ouverture suivant alors la trans cription pourra tre soit emp ch e soit an antie irr gularit de lacte civil tranger falsification de l acte civil tranger discordance entre une mention et la r alit 1 V infra p 14 et s Il r sulte des arr ts que la transcript
12. syndicat des avocats conseils d en treprises organise les 15 et 16 octobre pro chains Bruxelles son XXII congr s qui aura pour th me tre avocat demain casser les codes Comme l explique William Feug re pr sident national de ACE Le march du droit se d veloppe Les besoins de droit et donc d avocats des entreprises et des particuliers sont en croissance Il appartient aux avocats de s interroger sur les besoins et attentes des clients pour tre parfaitement adapt s ce march Il n est pas vident que nos concepts et certitudes soient toujours appropri s Tel est l objectif du congr s de Bruxelles nous interroger sur ce que veulent nos clients sur ce que nous sommes pour nous adapter revisiter nos pratiques sans perdre ce qui est notre c ur notre me d avocats la d fense des autres en conseil comme en contentieux Ce congr s sera dirig par B n dicte Bury ancien membre du CNB pr sidente de la commission Formation et pr sid par An toine Audoin Maggiar pr sident de la sec tion internationale ACE Programme e Le 15 octobre S ance pl ni re La France dans l Eu rope anim e par Antoine Audoin Maggiar pr sident de la section internationale de PACE Avec Sylvie Goulard d put e euro p enne membre de la commission Finance du Parlement europ en Jean Dominique Giuliani pr sident de la Fondation Robert Schuman et Martin Sermayer directeur de cabine
13. tations de l article 47 du Code civil sur les mentions de l tat civil dress l tranger L o il y a une audience il y a toujours rh torique Et voil un effet il y en aura beaucoup d autres Tout cela va dispara tre dans l arr t Trancher c est aussi ass cher Ici l ass chement sera total Parce que le d lib r f t difficile Parce que retenir des l ments du d bat dans la d cision cela aurait t admettre que le d bat est difficile B Le conseiller rapporteur Comme il convient le conseiller rapporteur a pr sent non seule ment le cas mais encore le droit positif Pourtant pour op rer la description du droit fran ais et europ en il utilise le vocabulaire du droit am ricain savoir les parents d intention Le 3 juillet le com muniqu de presse de la Cour affirmera que cette question du pa rent d intention qui renvoie la question de savoir ce qui institue Petites affiches 8 OCTOBRE 2015 N 201 15 une personne en parent ce que certains appelle la parentalit n tait pas une question soumise son appr ciation Mais d s l ins tant que l on utilise le vocabulaire on introduit la notion car le mot est ce qui transporte celle ci et le droit n est fait que de mots De toutes les fa ons le rapporteur va plus loin que l expos du droit positif Il renvoie souvent son rapport crit document qui au mo ment de l audience n est pas disponib
14. y a pas de discordance tant qu en outre aucun nom n est men tionn dans la case maternelle Il ny aurait pas de raison de lui refuser la transcription sur l tat civil fran ais d une filiation propos de laquelle la femme qui a accou ch de l enfant n est pas mentionn e Le fait qu elle ait abandonn l enfant dans un accouchement sous X ne rend pas les mentions de l tat civil tabli l tranger inexacts Le fait qu elle ait consenti accoucher sous X pour mieux c der l enfant au terme d une conven tion de gestation pour autrui est un fait qui ne devrait plus tre pris en consid ration puisque la jurisprudence de la premi re chambre civile du 17 septembre 2013 qui donnait pertinence cette conven ABONNEZ version EN LIGNE un acc s illimit pendant un an tous les articles du journal parus depuis 1993 FRANCE 185 HT 222 TTC TRANGER 185 HT version en ligne papier FRANCE 196 19 HT 235 79 TTC UE 399 HT AUTRE 699 HT version papier cd rom l ensemble du r dactionnel des Petites affiches publi depuis 11 ans FRANCE 193 14 HT 231 77 TTC UE 395 HT AUTRE 695 HT Formules d abonnement En ligne sur Lextenso fr version papier 260 NUM ROS DE LA REVUE FRANCE 91 67 HT 110 TTC UE 295 HT AUTRE 595 HT version papier en ligne cd rom FRANCE 280 94 HT 337 13 TTC UE 500 HT AUTRE 800 H
15. 2015 N 201 9 Maternit s de substitution Gestation pour autrui GPA Il LA COMPR HENSION DES ARR TS DU 3 JUILLET 2015 PAR LEUR LECTURE POLITIQUE Dans une lecture institutionnelle et politique des deux arr ts il convient de partir non plus de ceux ci mais s loignant et partant de tr s loin de se poser la question de savoir qui du juge ou du l gislateur tablit la filiation I Puis dans un second temps il convient de se demander si la filiation peut supporter de recevoir des solu tions au cas par cas ou bien appeler par nature des solutions de principe II Cela permet de porter une appr ciation institutionnelle sur la Cour de cassation l Qui tablit La filiation du juge ou du l gislateur La question qui tait pos e la Cour de cassation concernait la filiation A Or la filiation est une institution et en tant que telle seul le l gislateur est l gitime la modifier d une fa on aussi substan tielle B A La Cour de cassation a tranch une question de filiation On est oblig de restituer le sens des arr ts rendus par la Cour de cassation non seulement partir de leur contenu laconique qui ne se r f re qu aux dispositions du Code civil sur la transcription sur l tat civil fran ais des mentions initialement port es sur l tat civil tabli l tranger mais encore partir de la pr sentation autori s e qu en donne le communiqu de presse Celui ci ta
16. C est donc la Cour de cassation de faire progresser le droit L avocat revient sur les arr ts de la CEDH en ce qu elle a proc d une remise en cause de la fiction juridique de la filiation pour pren dre en cause la r alit biologique Il affirme que le D fenseur des droits est intervenu dans l instance parce que la CEDH a an anti la jurisprudence actuelle de la Cour de cassation notamment les arr ts du 13 septembre 2013 et que les enfants dont les droits fondamen taux sont en jeu et dont les D fenseurs des droits a la charge at tendent la transcription Or l avocat soutient la Cour que l avis du procureur g n ral proposant d exiger une preuve biologique de la filiation est contraire aux droits de l enfant Certes la CEDH dans ses arr ts s est r f r e au lien biologique mais l avocat aux Conseils soutient que cela ne tenait qu l esp ce l avocat demandant la Cour d avoir une vision plus large Si elle ne le fait pas et refuse d aborder d une fa on globale la ques tion de la GPA alors selon l avocat des drames vont arriver pour ces enfants innocents que le D fenseur des droits doit prot ger En ef fet si la Cour suit simplement son procureur g n ral alors l enfant n aura qu un seul parent le p re biologique puisque sa m re d in tention ne sera pas reconnue alors que celle ci est mentionn e sur l acte civil tranger et que notamment aux tats Unis la m re g nitrice n a aucun
17. Coq d or de Rimski Korsakov deux morceaux de vocalises colorature fameux Des extraits de L Op ra de quat sous de Kurt Weill compl tent un panorama finalement fort large Il est judicieu sement compos pour mettre en valeur les qualit s de la chanteuse le charme du tim bre de soprano l ger qui sait se mouvoir avec adresse dans un registre plus m dian son souci d une diction toujours irr prochable un go t s r et tout un art de ne pas trop en faire ce qui ne veut pas dire absence d abattage Les pi ces de Poulenc et de Weill sont l pour le prouver La voix offre une fra cheur de tous les instants Samuel Jean la t te de l Orchestre national de Lille et comme pianiste l occasion lui offre un accompagne ment rac et sensible Lui qui op rait d j aupr s de notre jeune harpiste Jean Pierre Robert LES PETITES AFFICHES LA LOI LE QUOTIDIEN JURIDIQUE ARCHIVES COMMERCIALES DE LA FRANCE COMMISSION PARITAIRE N 1216 81038 ISSN 09992170 Num ro J J A 7427 TRAIT PHOTOCOMPOS ET IMPRIM PAR JOUVE 1 RUE DU DOCTEUR SAUV 53100 MAYENNE
18. Cour de cassation peut avoir lim pression de ne pas faire d clats alors m me qu elle brise sa propre jurisprudence construite depuis l arr t de l Assembl e pl ni re du 31 mai 1991 en renon ant ses principes ses r f rences et son vocabulaire Le second avantage rh torique est par avance d accro tre les chan ces de succ s de l avocat aux Conseils qui quelques minutes plus tard demandera la Cour au nom du D fenseur des droits de bou leverser le droit fran ais en acceptant la notion de parent d inten tion En effet dans un orchestre il ne doit y avoir qu un soliste et pourtant il doit y avoir un orchestre une partition d ensemble et un chef d orchestre Enfin par la phrase finale on comprend que l avocat aux Conseils se r serve qu il donnera de la voix plus tard puisque c est lui qu a t attribu le r le de reprendre la parole apr s le procureur g n ral De cette fa on le discours de ce procureur g n ral aura moins d effet sur la Cour Pour essayer de damer le pion au procureur les parties prenantes auront fait bouger deux fois le pr sident de lOr dre des avocats aux Conseils Un mouvement de cavalier 3 L avocat de l tat fran ais Le troisi me avocat aux Conseils qui se l ve est une jeune femme Cela ne prendra que deux minutes Elle se pr sente comme repr sentant les int r ts de l tat fran ais mis en cause travers l agent judiciaire du Tr sor
19. France dans les deux arr ts de section du 26 juin 2014 Labass e et Mennesson a form un recours devant la grande chambre de la Cour europ enne des droits de l Homme L instance est en cours En ligne sur Lextenso fr Petites affiches 8 OCTOBRE 2015 N 201 7 eue 3 il devient tentant de trouver dans le simple droit fran ais de l tat civil la source de la solution et non plus dans le droit de Pen fant l identit qui le rattache l adulte qui l a d clar En tout cas l incertitude est forte L alternative est s rieuse et suivant que l on prend sa premi re branche savoir une solution bas e sur la Conv EDH ou que l on prend sa seconde branche savoir une solution bas e sur le droit fran ais des mentions de l tat civil la port e n est pas du tout la m me Or le droit de l enfant l identit n est pas vis par les arr ts seules les exigences relatives aux mentions le sont ce qui inclinerait vers la seconde branche de l alternative D ailleurs seuls les deux premiers textes sur les trois c est dire les textes juridiques fran ais relatifs l tat civil ont t viol s par la cour d appel a crit la Cour de cassation Mais le c ur des commentateurs clame que les arr ts appliquent la jurisprudence de la Cour EDH D ailleurs l article 8 de la Conv EDH est tout de m me ins r dans le visa de l arr t n 619 de cassation On ne sait que penser N est ce pas tr s
20. civil qui organise la transcription sur l tat civil fran ais des actes tablis l tranger exige que les faits mentionn s correspondent la r alit Il estime que les arr ts de la CEDH posent que le fait de priver l enfant d un lien de filiation alors qu un lien biologique est tabli est excessif au regard de son droit la vie priv e mais qu ils ne contraignent pas davantage les droits nationaux dans l quilibre qui doit tre fait entre les choix des tats en mati re de cons quences attach es l ventuelle illic it des conventions de GPA et l int r t sup rieur des enfants Le procureur g n ral souligne que l expression anglaise Best interests of the child est d ailleurs plus ad quate Le procureur g n ral estime qu il est inconcevable que la GPA cesse d tre prohib e par l ordre public fran ais et soit admise d une fa on inconditionnelle Il insiste sur le fait que les arr ts de la CEDH ad mettent la libert des tats en la mati re la port e de ces arr ts ne devant pas tre exag r e Leur port e doit au contraire tre limit e En effet les arr ts du 26 juin 2014 n ont pas vis la m re d intention et seule la distorsion entre la filiation biologique du p re et la filia tion juridique a t sanctionn e le procureur g n ral demande la Cour de ne pas en tirer d autres conclusions Il estime qu il convient donc de respecter la hi rarchie entre le droit interne et le
21. comprendre D une fa on plus g n rale m me devant la Cour de cassation les audiences sont instructives Celle du 19 juin 2015 le f t d une fa on exemplaire Il convient d y prendre au passage une le on de rh torique Rh torique o l habilit f t si grande dans ce qui tait dit tournant principalement autour de la proposition du procureur g En ligne sur Lextenso fr n ral de v rifier la r alit biologique du lien entre l homme et l en fant qu il d clare comme son fils ou sa fille Rh torique qui atteignit son apog e en ce que jamais ne f t discut e la solution retenue en 2014 par la Cour europ enne des droits de l Homme de donner effet aux conventions de GPA au b n fice du p re biologique solution qui ne f t contest e ni par le procureur g n ral ni par l tat fran ais qui choisit de se taire Un procureur g n ral qui n appara t pas dans les deux arr ts mais qui tait au centre de toute l audience et au c ur de toute la rh torique soit pour le soutenir soit pour le contrer comme si c tait lui le ma tre du jeu Tout y f t discut avec talent parfois par des indignations ou nervements d autant plus cisel s qu ils taient feints le grand air tant r serv au procureur g n ral Tout y f t discut tout sauf la solution europ enne qui avait r cus la solution fran aise de 2013 par laquelle la Cour de cassation avait refus par principe la trans cription sur l
22. contenu des arr ts du 3 juillet 2015 Les deux arr ts sont en miroir L arr t qui prononce une cassation est plus d velopp que celui qui prononce un rejet mais ils se ren voient la balle d un raisonnement unique A L arr t n 619 Dominique X c le procureur g n ral pr s la cour d appel de Rennes Dans l arr t de cassation l Assembl e pl ni re vise l article 47 du Code civil l article 7 du d cret du 3 ao t 1962 modifiant certaines r gles relatives l tat civil ensemble l article 8 de la Convention de sauvegarde des droits de l Homme et des libert s fondamentales Conv EDH Il pose dans un premier attendu que les mentions de l tat civil tabli l tranger sont transcrites dans l tat civil fran ais sauf si d autres actes ou pi ces d tenus des donn es ext rieures ou des l ments tir s de l acte lui m me tablissent le cas ch ant apr s toutes v rifications utiles que cet acte est irr gulier falsifi ou que les faits qui y sont d clar s ne correspondent pas la r alit En l esp ce l enfant est n Moscou L tat civil tabli en Russie d signe le Fran ais Dominique X comme p re et Kristina Z res sortissant russe qui a accouch de l enfant comme m re Le procureur s est oppos la transcription de lacte sur le registre consulaire du fait de l existence d une convention de gestation pour autrui GPA pass e entre la m re de l enfant et l homm
23. d j comment cet avis dont on conna t la teneur depuis longtemps puisque le procureur g n ral a r dig un communiqu de presse quelques temps avant l audience D ordinaire le parquet g n ral pr s la Cour de cassation soutient le pourvoi form par le parquet g n ral pr s la cour d appel dont l arr t est critiqu Ainsi le procureur g n ral pr s la cour d appel de Rennes avait attaqu l arr t des juges du fond qui a accept la trans cription sur l tat civil fran ais de la filiation d un enfant issu d une GPA r alis e l tranger en formant un pourvoi qui affirme que cela est contraire des principes fondamentaux principalement la di gnit de la personne humaine et que la prohibition des conven tions de GPA est une disposition d ordre public Le procureur g n ral pr s la cour d appel avait soutenu que l ordre public est de fait an anti s il devient possible de transcrire une filiation partir d une GPA r alis e l tranger car le droit fran ais rendrait ainsi efficace la convention Il avait galement d velopp que l int r t de l enfant dans l esp ce n est pas menac puisque l enfant concern vit dans des conditions satisfaisantes et qu il faut plut t consid rer cet int r t d une fa on plus g n rale Or il ne peut tre dans l int r t d un enfant d tre l objet d une telle convention C est pourquoi le pro cureur g n ral pr s la cour d appel sout
24. d exercice pour l avocat demain Soft skills mirage ou cl de d veloppe ment L Europe moteur de l galit et de la di versit Avocats quelles strat gies d innovation e Le 16 octobre Le temps des ateliers IL Ateliers techniques Applications concr tes des nouveaut s de l ordonnance du 12 mars La d l gation de pouvoirs un outil au service de la gestion de l entreprise La responsabilit p nale de l avocat Les MARD bilans et propositions L espace organisation et soft skills L avocat demain un chef d entreprise avis Prenez la parole avec aisance et convic tion S ance pl ni re L laboration de la norme pour le d veloppement des affaires anim e par Antoine Audoin Maggjiar Avec Jean Luc Sauron conseiller d tat respon sable de la cellule Veille europ enne au Conseil d tat qui a publi en 2014 Pro c dures devant les juridictions de l Union europ enne et devant la CEDH Christo phe Collard professeur de droit Edhec Business School Centre de Recherche Le galEdhec Philippe Legrez secr taire g n ral fondation Michelin ancien directeur ju ridique du groupe Michelin Yves Thibault de Silguy ancien commissaire europ en et actuel vice pr sident et administrateur r f rent du conseil d administration de Vinci et Val rie Lasserre professeur des universi t s auteur de l ouvrage Le nouvel ordre juridique chez LexisNex
25. de la mati re premi re par le biais d un contrat c est dire l argumentaire m me du pour voi du procureur g n ral pr s la cour d appel de Rennes L effet 16 Petites affiches 8 OCTOBRE 2015 N 201 rh torique est tr s efficace puisqu il n y a plus juger sur la ques tion principale plus se demander s il est opportun de juger autre ment que la CEDH autant passer directement la question sui vante Techniquement son Rapport aurait d tre appel Avis comme le document pr sent par le procureur g n ral Le rapporteur a en second lieu sugg r un choix la fois limit et diff rent aux juges de la Cour de cassation soit une application la marge des arr ts de la CEDH soit une application plus radicale en prenant position sur la place du lien biologique par rapport au lien d intention dans ce qui fait la filiation d un enfant Les arr ts du 3 juillet 2015 n ont pas ouvert cette bo te de Pandore Mais est ce au rapporteur de faire des suggestions sur ce qu il serait opportun d ouvrir ou non N est ce pas plut t au procureur qui dans son avis a vocation ouvrir telle ou telle perspective Il semble y avoir un jeu de domino si le rapporteur prend comme acquises des perspectives pourtant discuter alors le procureur g n ral auquel le rapporteur semble prendre son r le va lui m me se d placer sur l chiquier Et aller plus loin C est ce qui se
26. droit europ en cela mais pas plus que cela en repre nant le crit re retenu par la CEDH elle m me savoir l existence d un lien biologique Il affirme qu il d coule en effet de l ordre europ en lui m me que la filiation paternelle biologiquement constat e doit tre reconnue sur l tat civil fran ais m me s il y a eu une GPA r alis e l tranger Petites affiches 8 OCTOBRE 2015 N 201 19 et que la jurisprudence fran aise doit accueillir cette solution Mais cette solution contient en elle m me sa condition expresse l exis tence d un lien biologique constat Ce n est donc pas ajouter que de l exiger dans l arr t venir de la Cour de cassation qui repren drait ainsi la solution europ enne Le procureur g n ral poursuit en soulignant que cette condition rend admissible la solution venue de l Europe car la prohibition de la GPA dans l ordre public fran ais repose sur le principe de l indisponibilit du corps humain Si on ne reprenait m me pas le crit re de la filiation biologique oubliant au passage l exigence tech nique de l article 47 du Code civil de mentions de l tat civil visant des faits exacts alors la porte serait ouverte toutes les sortes de GPA an antissant totalement la prohibition de celles ci Cela ne serait pas selon lui admissible C est pourquoi le procureur g n ral exprime un avis selon lequel la Cour de cassation doit renoncer sa jurisprudence refusant pa
27. expositions Londres et Paris nous proposent un regard sur l art du portrait deux approches diff rentes de la repr sentation du mod le mise en sc ne Au mus e Jacquemart Andr ce sont les portraits florentins la cour des M dicis la National Gallery ce sont les portraits et autoportraits de Francisco de Goya D s le Quattrocento le portrait avait atteint ses lettres de noblesse Nous pouvons nous rem morer les portraits r alis s par Ghirlandaio ou Pollaiuolo o le mod le est repr sent de profil comme sur les m dailles se d tachant un fond neutre tel Le Portrait d un jeune homme de Masaccio 1415 Ensuite s est impos le portrait de trois quarts ou de face De cette fa on le regard du personnage tablit un lien sensible avec le spectateur et cette attitude marque plus net ement la pr sence du mod le et sa r alit psychologique Le portrait devint alors repr sentation avec diff rents types de portraits d apparat litt raire ou all gorique Car l ob jectif du portrait est de montrer d identifier de valoriser avec les l ments de classe de onction ou de m tier Avec le portrait il y a la volont de perp tuer le souvenir d une personne cr ant de cette facon une image historique L onard de Vinci d s 1475 illustra cette nouvelle attitude avec le portrait de Ginevra de Benci et Botticelli conf ra ses visages une expression presque m lancolique montrant une certaine int ri
28. l analyse litt rale ANNEXES 52e nanas 21 S y reprenant deux fois l analyse politique ouvre la di mension du pouvoir judi CULTURE ART ET FANTAISIE 1101cnnnenn 23 ciaire Mais le plus clairant Didier Du Bl est sans doute de se souve nir de l audience du 19 juin L art du portrait 2015 RENCONTRES MUSICALES un ui 24 Jean Pierre Robert Belle poque www petites affiches com R daction 24 pages Annonces pour les d partements 75 92 93 94 24 pages DITION QUOTIDIENNE Petites ffiches La Loi ARCHIVES COMMERCIALES DES JOURNAUX JUDICIAIRES 2 rue Montesquieu 75041 Paris Cedex 01 12 rue de la Chauss e d Antin 75009 Paris 33 rue des Je neurs 75002 Paris ASSOCI S T l 01 42 61 56 14 Fax 01 47 03 92 02 T l 01 49 49 06 49 Fax 01 49 49 06 50 T l 01 42 34 52 34 Fax 01 46 34 19 70 JOURNAL AGR POUR PUBLIER LES ANNONCES L GALES DANS LES D PARTEMENTS DE PARIS HAUTS DE SEINE SEINE SAINT DENIS VAL DE MARNE Petites ffiches La Loisle Quotidien Juridique Directeur de la publication Bruno Verg R dactrice en chef Emmanuelle Filiberti Responsables de r daction Val rie Boccara et C line Slobodansky Comit de r daction Pierre B zard pr sident honoraire de la chambre commerciale de la Cour de cassation Jean Pierre Camby professeur associ l universit de Versailles Saint Quentin en Yvelines Jean Marie Coulon premier pr s
29. ne faisait pas obstacle la transcription de l acte de nais sance affirmation qu elle emprunte certes la cour d appel de Rennes mais elle souligne que c est bon droit qu une telle ap pr ciation a t faite En technique d interpr tation cela signifie que la Cour de cassation reprend son compte l affirmation faite par les juges du fond Pourtant l on ne retrouve pas la phrase dans les attendus de l arr t de cassation alors qu on dit souvent qu un arr t de cassation est davantage de principe que ne l est un arr t de rejet Plus encore l arr t de cassation n 619 vise dans l attendu qui r pertorie les textes en consid ration desquels la cassation est prononc e visa l article 8 de la Conv EDH mais dans l attendu qui reproche la cour d appel une violation du droit justifiant la cassation de son arr t la Cour de cassation express ment ne vise plus que les textes de droit interne organisant la technique de transcription des tats civils tablis l tranger D s lors si l on s en tient la lettre m me si l on fusionne les deux arr ts du 3 juillet 2015 seul le droit fran ais des mentions de l tat civil lie les juges Cela signifie certes l indiff rence de l existence d une convention de GPA d s l instant que celle ci est licite dans le pays dans lequel elle a t conclue mais cela signifie aussi contrairement aux impressions qui sont ressorties de l audience 1
30. passera C Les avocats aux Conseils Les avocats aux Conseils prennent successivement la parole pour d fendre tour de r le une th se l appui du pourvoi form au b n fice de leurs clients Plus ou moins nettement 1 L avocat du demandeur au pourvoi personne qui avait demand une transcription refus e par l un des arr ts de la cour d appel Le premier avocat aux Conseils parle au nom de l homme qui a attaqu l arr t de la cour d appel ayant refus la transcription Il insiste sur le fait que le seul sujet sur lequel la Cour de cassation doit se pencher est celui relatif la mention relative la r alit biolo gique Or le demandeur au pourvoi est le p re biologique de l en fant et les juges du fond ont refus de l inscrire comme p re de celui ci L avocat souligne que la question pos e la Cour de cas sation ne concerne pas du tout la reconnaissance o non en droit fran ais de la GPA ne concerne pas plus la reconnaissance de la notion de parent d intention ne concerne pas davantage le statut de la m re qui n est pas concern e par le cas L avocat souligne que la seule question pertinente pour le cas la seule question laquelle il faut que la Cour apporte une r ponse est la l gitimit pour des juges de refuser de transcrire une filiation entre un homme et un enfant alors qu existe un lien biologique dont nul ne conteste la r alit entre les deux L avocat dit la Cour que les autres
31. plus les arr ts sont concis et plus ils ont de l importance et feront date On s enorgueillie du laconisme comme marque du grand arr t et de citer and heur D s lors ces arr ts sont ils tr s peu ou sont ils beaucoup Ont ils simplement r gl un cas particulier le cas d un enfant d clar par son p re biologique dans un pays o la pratique de la maternit de substitution n est pas illicite ce cas et pas un autre Ce qui inciterait ne prendre la plume que lorsque la question de principe sera pos e comme celle plus g n rale et controvers e de la reconnais sance par le droit fran ais du parent d intention Ces arr ts constituent ils un nouveau jalon dans la marche organi s e par les personnes associations et entreprises int ress s vers la l galisation en France de la pratique des m res porteuses N est ce pas plut t le r glement de la situation des enfants qui sont l dans une solution qui n entame au contraire en rien la prohibition de principe des maternit s pour autrui car ces arr ts ne remettent pas en cause la r gle fran aise selon laquelle les enfants ne sont pas des objets commander sur catalogue pas plus que le corps des fem mes n est une marchandise Pour tre s v re ou approbateur en fonction de ce que l on pense sur le sujet encore faut il comprendre les deux arr ts rendus Plus encore travers la compr hension technique que l on peut avoir de ces deux a
32. pr occupant quand on se veut Cour supr me d crire des arr ts qui donnent prise de telles incertitudes dans la lettre m me du texte B L incertitude sur la notion de discordance entre les mentions de l tat civil et La r alit La deuxi me incertitude porte sur la d finition de ce qu est une discordance entre une mention et la r alit S il est vrai que la Cour de cassation a repris l article 47 du Code civil chacun y voit le cas o la mention de la m re ne vise pas la m re qui a port l enfant mais vise une autre personne par exemple la femme ayant exprim un d sir d enfant conjointement avec l homme et ayant eu recours avec lui une m re porteuse ou le cas o le p re mentionn sur l tat civil tabli l tranger n est pas l homme qui a fourni les gam tes Il y aurait alors discordance entre la mention et la r alit Mais la notion de r alit est tr s incertaine en droit D s lors l on ne peut mesurer clairement la port e de cet attendu alors m me qu en met tant des r gles qui paraissent des r gles de formes on aurait au moins pu penser que le lecteur disposerait de r gles certaines res treintes et techniques la Cour de cassation ayant refus d ouvrir un d bat de soci t pr f rant s en tenir des r gles troites mais claires Cela n est pas le cas car en se r f rant une discordance des mentions avec la r alit on o
33. questions celle du sort de la femme qui a port l enfant celle de la reconnaissance en droit fran ais du parent d intention celle de la reconnaissance de la GPA lui seront peut tre pos es un jour dans d autres cas mais qu ici et maintenant il ne s agit pas du tout de cela L avocat affirme qu il ne s agit que de la r alit du lien biologique de filiation entre l homme qui d clare l enfant et celui ci Or poursuit il cette question est tr s simple et la r ponse est vidente d j En ligne sur Lextenso fr acquise il est impossible de ne pas reconna tre la paternit bio logique tout le droit va dans ce sens La Cour de cassation ne peut pas faire autrement Il faut mais il suffit de rester dans la question qui est pos e la Cour et dont celle ci ne doit pas sortir Visant par pr t rition la proposition mise par le procureur g n ral d exiger la preuve d un lien biologique de paternit entre l homme qui d clare l enfant et celui ci l avocat voque l enfant dont il faut avant tout consid rer l int r t concret l enfant innocent des fautes des adultes et dont les juges ne doivent surtout pas troubler ainsi la vie priv e et familiale ce qui constituerait selon lui une violation de l article 8 de la Convention EDH C est une plaidoirie bien construite dont le biais rh torique consiste masquer que depuis toujours les cours surtout si elles sont su pr mes ont souvent exc d dans
34. tend ces liens Il n est pas question ici d appr cier une telle volution On rel vera simplement qu elle conduit construire le lien de filiation sur la volont des personnes le projet d avoir un enfant de la part des adultes le projet d avoir des parents de la part de l enfant si on lui demande son avis Or ce n est pas cette conception que les arr ts du 3 juillet 2015 conduisent En effet alors m me que l tat a t cong di de la question de la filiation puisque celle ci a t remise dans la vie priv e la filiation n est pas pour autant l uvre de la volont des personnes elle est la transcription juridique du lien biologique Ce n est rien ajouter aux arr ts que d affirmer la filiation en droit est d sormais le constat pur et simple d un lien biologique entre l adulte et l enfant Lorsque ce lien est certain ce qui tait le cas dans les deux cas sur lesquels la cour d appel de Rennes avait statu la filiation devient inattaquable et l tat civil qui mentionne l adulte comme tant le p re de l enfant est bien en concordance avec la r alit ce qui oblige donc transcrire sur l tat civil fran ais les mentions port es sur l tat civil tabli l tranger Mais quand on se souvient de ce que f t par ailleurs La loi du sang de ce qu est un droit qui prend comme crit re simple et suffisant la biologie apr s avoir r duit la perspective la seule
35. utilis e par l avocat consiste d couper dans les arr ts de la CEDH en affirmant le caract re obli gatoire de ce qui sert son propos savoir l limination de toute port e de la jurisprudence pr c dente de la Cour de cassation no tamment celle de 2013 tout en cartant l effet de contrainte attach e la r f rence faite dans les arr ts du 26 juin 2014 de la CEDH au lien biologique ce sur quoi s appuie le procureur g n ral La cinqui me technique rh torique consiste de la part de l avocat rappeler constamment qu il parle au nom du D fenseur des droits ce titre il ne parle pas au nom d une partie int ress e il est une partie non seulement d sint ress e une partie l instance et non pas une partie au litige si l on reprend la distinction d H braud mais En ligne sur Lextenso fr encore il est plus l gitime que tous les autres parler aux noms des enfants dont les droits fondamentaux sont en jeu En cela Cest techniquement une plaidoirie r ussie Puis le procureur g n ral prend la parole C est le grand moment attendu de tous D Le procureur g n ral C est un moment particulier en ce que chacun sait que sa parole vaut plus que toutes les autres M me si l on imagine un instant que les avocats ont pu construire ensemble leur discours pour n en faire qu un seul il ne s agit que d une demande que la Cour examine L avis du procureur g n ral vaut beaucoup plus La presse a
36. vie priv e l on mesure l effondrement de la filiation qui s est produit En effet la filiation est une institution une institution politique qui doit demeurer dans les seules mains du l gislateur 2 La filiation est une institution politique pos e par le l gislateur La filiation est une institution politique en ce que la structure des liens verticaux est une institution majeure du groupe social L an thropologie et la science politique ont montr que les structures sociales profondes sont construites sur les techniques de filiation depuis les filiations royales jusqu aux filiations bourgeoises ou pay sannes Les r volutions ont d abord mis bas les filiations et ce qui lui est troitement corr l savoir la d volution successorale des noms des titres et des biens Le lien vertical que constitue la filiation enracine le maillage social dans son entier Le dessin que le politique en fait est une uvre politique C est donc le l gislateur qui doit tenir la plume M me s il doit tre modeste et sa plume tre tremblante m me s il doit tre attentif aux m urs et aux appels des uns et des autres c est au l gislateur d crire Petites affiches 8 OCTOBRE 2015 N 201 11 Or par les arr ts du 3 juillet 2015 la Cour de cassation a pris la plume la place du l gislateur Certes comme l a soulign le procureur g n ral en premier lieu le juge est bien oblig de r pondre lorsqu un j
37. 8 de la Alain B nabent Pr face de Jean Carbonnier La chance et Le droit Jean Carbonnier Essais sur Les lois Jean Carbonnier Flexible droit Pour une sociologie du droit sans rigueur M langes Ren Chapus Droit administratif Charles Eisenmann Cours de droit administratif Tome Charles Eisenmann Cours de droit administratif Tome Il tudes offertes Jacques Flour Yves Gaudemet Pr face de Georges Vedel Les m thodes du juge administratif Suivez nous sur f Lextenso ditions Convention europ enne des droits de l Homme non plus qu son int r t su p rieur garanti par l article 3 1 de la Convention internationale des droits de l enfant Mais attendu qu ayant constat que lacte de naissance n tait ni irr gulier ni falsifi et que les faits qui y taient d clar s correspon daient la r alit la cour d appel en a d duit bon droit que la convention de ges tation pour autrui conclue entre M X et M Z ne faisait pas obstacle la transcrip tion de lacte de naissance que le moyen n est pas fond Par ces motifs Rejette le pourvoi CG Jacques Ghestin Pr face de Jean Boulanger La notion d erreur dans le droit positif actuel Paul Le Cannu Pr face de Jean Derrupp La soci t anonyme directoire Henri et L on Mazeaud Jean Mazeaud Fran ois Chabas Pr face de Henri Capitant Trait th orique et pratique de la respo
38. ABLE DE LA R DACTION BRUNO VERG DITION QUOTIDIENNE DES JOURNAUX JUDICIAIRES ASSOCI S GROUPEMENT D INT R T CONOMIQUE SI GE SOCIAL 2 RUE MONTESQUIEU 75041 PARIS CEDEX 01 ADMINISTRATEUR UNIQUE BRUNO VERG MEMBRES DU G I E LES PETITES AFFICHES LA LOI LE QUOTIDIEN JURIDIQUE LES ARCHIVES COMMERCIALES DE LA FRANCE BELLE POQUE Emmanuel Ceysson est l enfant terrible de la harpe Il est de la trempe des grandes igures de l cole fran aise de harpe qui depuis Lily Laskine en passant par Marielle ordmann a produit tant de solistes m rites Pour son nouveau disque il a choisi un bouquet d uvres concertantes parmi celles qui fleurirent au d but du si cle pr c dent consid r comme l ge d or de l instrument Les deux facteurs rivaux Pleyel avec sa harpe chromatique et rard qui proposait une harpe p dales cr aient alors l mula tion parmi les compositeurs Le Concerto pour harpe de la harpiste Henriette Reni 1875 1956 qui fut le professeur de Lily Laskine a t cr en 1901 Il est cons quent puisque ses quelques 24 minutes d voilent quatre mouvements magnifiquement crits pour l ins trument lignes m lodiques s duisantes l allegro risoluto et l adagio flattant le regis tre grave de la harpe mani re encore plus inventive aux deux derniers mouvements exploitant une veine un brin fantastique La pi ce exhale un parfum l g rement surann mais une transparence tr s fran ai
39. Garnier dans le r le de la Folie de Plat e Julie Fuchs sort son premier album solo Un voyage la fois dans le r pertoire Belle poque et parmi ces musiciens de l entre deux guerres qui ont si joliment chant l amour et ses fac ties On pense bien s r Reynaldo Hahn dont le Bel inconnu ne l est pas tant sur un livret de Sacha Guitry et Ciboulette encore moins Julie Fuchs y savoura ses premiers triomphes parisiens l Op ra Comique Cet air de ne pas y toucher avec une once de tendre nostalgie vous va droit au c ur On songe aussi Andr Messager dont L amour masqu encore emprunt Guitry est un chef d uvre d humour coquin Pou lenc bien s r et ses Mamelles de Tir sias la pochade de la femme barbe est d sopi lante Le r cital offre encore des grands classiques du genre comme la Chanson de Vilja et l Heure exquise de La Veuve Joyeuse de Leh r dans sa version fran aise On est tout autant s duit par les raret s que nous propose Julie Fuchs Elles ont pour nom Phi Phi d Henri Christin Yes de Maurice Yvain Les aventures du Roi Pausole d Arthur Honegger dont le Trio des baisers est un morceau joliment fac tieux Ou encore La Pouponni re de Casimir Oberfeld charmeur et No No Nanette de Vincent Youmans o l on d couvre le face face de jeunes amants swinguant un Th pour deux On y a ajout l Air du Feu de L enfant et les sortil ges de Ravel et l Hymne au Soleil du
40. Petites ffiches La Loim Le Quotidien Juridique dition quotidienne des Journaux Judiciaires Associ s Petites affiches Le Quotidien Juridique La Loi Archives Commerciales de la France 404 ann e 8 OCTOBRE 2015 N 201 1 60 euro lextenso ACTUALIT BIBLIOGRAPHIES iiiiiiien 2 REP RES CALENDRIERS en 3 n bec Maternit s de substitution Gestation DOSSIER MATERNIT S DE SUBSTITUTION GESTATION POUR AUTRUI GPA pour autrui GPA Par Marie Anne Frison Roche L Assembl e pl ni re de la Cour de cassation a rendu Comprendre la Cour de cassation deux arr ts le 3 juillet 2015 A propos des deux arr ts d Assembl e pl ni re sur l obligation ou non de du 3 juillet 2015 sur la pratique des maternit s transcrire l acte de naissance de substitution dites GPA PET E E 4 tabli l tranger concernant un enfant n au terme d une l La compr hension des arr ts du 3 juillet 2015 Le pratique de maternit de par leur lecture litt rale 6 Lun substitution Il La compr hension des arr ts du 3 juillet 2015 Ces arr ts de quelques lignes par Leur Lecture politique 0101010ieiririiriierin nn 10 sont nigmatiques Comment les comprendre On peut IIl La compr hension des arr ts du 3 juillet 2015 leur appliquer la technique par Le souvenir du jeu de l audience 0000001000001 14 traditionnelle Presque Sco laire de
41. T tion pour consid rer que la transcription devait tre bloqu e par cette fraude a t an antie par les deux arr ts du 3 juillet 2015 Il s agirait alors la fois d arr ts tr s pauvres en substance puisque n tablissant que des r gles formelles alors que les principes les plus fondamentaux de la protection des personnes et de la dignit humaine sont en jeu et de principe quant la port e la filiation biologique paternelle suffit Or il n y a pas d indices d terminants pour savoir s il s agit d arr ts d esp ce ou d arr ts de principe Ainsi lire les arr ts on ne peut pas conna tre leur sens d une fa on arr t e les interpr tes pouvant tirer l heuristique dans un sens ou dans l autre suivant leur propre strat gie interpr tative En cela l on peut comprendre que la Cour de cassation n a pas voulu rendre des arr ts au sens propre du terme n a pas voulu arr ter les incer titudes et les d bats pr f rant sans doute laisser implicitement d autres le soin de le faire Mais une lecture plus politique des arr ts montre que la Cour de cassation en rendant ces arr ts a exerc un pouvoir politique Marie Anne FRISON ROCHE Professeur de droit Sciences Po Paris ed Informations 01 40 93 40 40 ou sur www petites affiches com ae EX AEM ditions s Lee OY pr lt etot A Retrouvez les Petites affiches sur CN Petites affiches 8 OCTOBRE
42. UE is sssissesssnessderesaseetssssenidesasnsios 595 Pour tarifs particuliers enseignants tudiants nous consulter Direction Artistique Agences Louisiane et Samarcande 2 Petites affiches 8 OCTOBRE 2015 N 201 BR VE BIBLIOGRAPHIE La propri t fiduciaire nature et r gime R cemment introduite dans notre syst me juridique 2007 la fiducie repose sur un transfert de propri t d un ou plusieurs ac tifs du constituant au fiduciaire Ce transfert de propri t constitue toute l originalit de la fiducie Le fiduciaire est il ainsi titulaire de la sacro sainte propri t ce droit le plus absolu autour duquel notre Code ci vil s est construit Une telle question est l gitime car le fiduciaire d tient une pro pri t provisoire et limit e dans son exer cice la propri t fiduciaire L ouvrage d Antoine Arsac publi aux di tions LGDJ a pour objectif d analyser la propri t fiduciaire au travers de deux pris mes qui sont sa nature et son r gime La question de la nature a soulev de nom breux d bats doctrinaux La propri t fidu ciaire est elle assimilable la propri t de l article 544 du Code civil ou s agit il d une propri t d grad e Le r gime qui se d fi nit par la gestion au quotidien de la pro pri t par le fiduciaire permet de mieux comprendre la propri t fiduciaire tout au long d une fiducie La d marche de Za propri t fiduciaire
43. a jurisprudence de la Cour de cassation notamment les deux arr ts de la premi re chambre civile de la Cour de cassation du 13 sep tembre 2013 qui au nom d une fraude la loi avaient exclu la trans cription de la filiation sur l tat civil fran ais alors m me que l homme tait bien le p re biologique de l enfant Il insiste sur le fait que l enfant ne peut pas ainsi tre frapp pour la faute ventuellement commise par les adultes que la CEDH a fait pr valoir les droits fondamentaux de l enfant son int r t sup rieur et que la Cour de cassation doit respecter l autorit des arr ts de la CEDH du 26 juin 2014 Il indique qu il reprendra la parole une nouvelle fois plus tard La puissance paradoxale du discours tient dans son caract re tr s calme et pos qui le fait co ncider dans la forme et le fond avec celui du rapporteur La plaidoirie ressemble un donn acte Il n est pas besoin de s enflammer ni de chercher convaincre la Cour d un En ligne sur Lextenso fr bien fond puisque l volution du droit serait d j faite Il ne s agi rait plus que de r colter un tat de droit d j disponible Le premier avantage rh torique consiste donner ainsi l impression qu en donnant satisfaction la partie la Cour se contente de suivre le droit positif sans innovation de sa part suivre cet avocat aux Conseils cela serait la m me chose pour la Cour que de suivre son propre rapporteur En cela la
44. a d finition m me de la filia tion ce qui rendrait alors ces deux arr ts acceptables il faut les 12 Petites affiches 8 OCTOBRE 2015 N 201 consid rer comme n tant que des arr ts d esp ce Or s ils ne sont que cela cela est condamnable car en mati re de convention de maternit de substitution c est de principes clairs nets et g n raux que nous avons besoin Il La n cessit de poser des principes Il appara t en effet que les arr ts du 3 juillet 2015 ne sont accepta bles que s ils sont des arr ts d esp ces A alors qu aujourd hui la maternit doit tre gouvern e par des principes B A Les arr ts du 3 juillet 2015 ne sont admissibles que s ils sont des arr ts d esp ce La lecture doit toujours tre bienveillante c est dire donner au texte lu une conformit la norme Si on lit les deux arr ts du 3 juillet 2015 avec bienveillance l on observe que la cassation est prononc e dans le premier arr t en ce que la transcription avait t refus e alors que l homme qui avait d clar l enfant tait le p re biologique de l enfant et que la femme mentionn e sur l tat civil tabli l tranger tait la femme du ventre de laquelle l enfant tait n Ce m me double fait filiation paternelle entre l enfant et le donneur de gam te filiation maternelle entre l enfant et la femme qui l a port a t relev aussi dans le second arr t de rejet Certes
45. bl e pl ni re r ussissant des juges de six chambres de la Cour Le rapporteur a pourtant en premier lieu pr sent comme acquis ce qui tait en r alit en jeu savoir suivre ou non l interpr tation du droit faite par les arr ts rendus par une section de la CEDH le 26 juin 2014 Le rapporteur a donc donn tort au procureur g n ral pr s la cour d appel de Rennes et donn satisfaction aux personnes ayant particip la GPA Le rapporteur a expliqu que cela allait de soi alors m me qu un cas analogue est actuellement soumis la grande chambre de la CEDH Ainsi alors que le rapporteur ne doit pas prendre parti dans la pr sentation du droit positif celui ci pose par avance que le pourvoi du procureur g n ral pr s la cour d appel de Rennes form contre l arr t qui a ordonn la transcription doit tre rejet et que celui des parents d intention contre l autre arr t de la cour d appel qui a refus la transcription doit tre accueilli Pour lui cela ne pr te pas discuter En cela le rapporteur juge ce qui a pour effet de retirer la Cour de cassation son office m me Le rapporteur prend la solution de fond comme acquise alors m me qu en Suisse le Tribunal f d ral par une d cision du 22 mai 2015 a sanctionn le rattachement aux parents d intention sollicitant la trans cription en se fondant sur l indisponibilit du corps humain et le fait qu on ne peut ainsi c der les enfants comme
46. blit un rapport direct entre les deux arr ts rendus par la Cour de cassation et les arr ts du 26 juin 2014 Labass e et Mennesson rendus par la Cour europ enne des droits de l Homme CEDH Le communiqu renvoie en outre au travail du rappor teur et l avis du procureur g n ral qu un lien hypertexte invite consulter Ainsi dans une premi re approche les arr ts du 3 juillet 2015 si on les consid re comme en vase clos semblent r gler une affaire tech nique de transcription d tat civil Rien que cela les mentions cri tes sur l tat civil tabli l tranger doivent tre transcrites sur l tat civil fran ais sans qu on ait accorder une pertinence au fait que l enfant dont il s agit soit n au terme d un processus de maternit de substitution appel souvent GPA Sauf ce que soit tablie soit l inexactitude soit la falsification de ces mentions soit la dis cordance entre celles ci et la r alit Mais m me dans cette approche de scribe en premier lieu une telle discordance entre les mentions et cette myst rieuse r alit voqu e par les juges vise certainement l hypoth se o la personne mention n e comme le p re ne serait pas en r alit le p re Cette discor dance justifierait alors le refus de transcription tandis qu inversement si Phomme mentionn sur l tat civil tabli l tranger est vraiment le p re de l enfant alors rien ne peut s
47. ce discours tient en premier lieu dans son inversion totale par rapport la plaidoirie du premier avocat aux Conseils Alors que pour gagner le premier avocat appelle la Cour s en tenir au cas de la simple question de la transcription des mentions celui ci demande la Cour d aller bien au del de la ques tion globale des conventions de maternit de substitution pour aller droit au but rattacher l enfant ceux qui lont voulu par une d cision commune prise dans un amour commun ses parents d in tention Pour ce faire et c est le deuxi me proc d rh torique l avocat d douane par avance la Cour de tout reproche de coup d tat judi ciaire puisque c est l incapacit du l gislateur qui est l origine du malheur des enfants innocents La Cour serait donc oblig e de reconna tre la notion de parent d intention Le troisi me trait rh torique consiste rendre par avance coupable la Cour de cassation de drames humains dont les enfants seraient victimes non pas si elle donnait raison l adversaire qui est l auteur du pourvoi savoir le procureur g n ral de Rennes lequel a vo qu l ordre public ou l illic it des conventions de maternit de subs titution mais si elle songeait associer la satisfaction de la de mande du client la seule restriction demand e par le procureur g n ral savoir la preuve de la filiation biologique La quatri me technique rh torique
48. ce qui s est pass Ce ne sont pas les instructions qui furent donn es au praticien L avocate aux Conseils informe que l tat ne prendra pas position Puis elle indique qu elle redonne imm diatement la parole ses confr res Dans l orchestre l tat fran ais a donc d cid de jouer un r le tr s modeste Le petit bruit cristallin d un triangle avant que les violons de nouveau reprennent L tat fran ais a choisi de ne pas d fendre ses int r ts p cuniaires et de ne pas s exprimer sur le sujet de la marchandisation des femmes et des enfants et sur ce qui constitue aujourd hui la filiation Ainsi la seule femme de toute cette assembl e ne parlera pas Les magistrats et les avocats qui parleront dans cette audience taient tous des hommes et ce seront eux qui reparleront pendant deux heures sur la fa on dont il convenait de disposer des femmes et des enfants 4 L avocat du D fenseur des droits Le quatri me avocat aux Conseils se pr sente comme repr sentant le D fenseur des droits Il insiste sur ce point Le ton est tr s diff rent et la Cour est appel e voir le sujet dans toute sa dimension Il affirme qu il faut regarder la question d un il neuf puisque la CEDH a enti rement renouvel celle ci et d une fa on tr s large L avocat demande la Cour de faire preuve d audace puisqu en France il y a un silence assourdissant du l gislateur et que les hommes politiques ne prennent pas position
49. ces deux faits identiques ne figurent pas au d but des ar r ts place formellement privil gi e mais les juges du droit que sont les juges de la Cour de cassation reproduisent dans les deux arr ts ce fait de la mention de la m re porteuse sur l tat civil Du coup le lecteur se pose n cessairement la question suivante il est acquis que si l tat civil tabli l tranger mentionne la fois le p re biologique et la m re porteuse alors la transcription de la filiation paternelle bas e sur le lien biologique sur l tat civil fran ais ne rencontre plus d obstacle et peu importe la convention de ma ternit de substitution Cela est acquis Mais si l on fait varier un peu le cas Par exemple si la femme du ventre de laquelle l enfant est n n est pas mentionn e sur l tat civil tabli l tranger cas non soumis la Cour de cassation quelle solution juridique faut il retenir La m me ou une autre Les interpr tations divergent d j Comme nous avons perdu la d finition politique et institutionnelle de la filiation sans pour autant adopter la d finition purement contrac tuelle et volontariste de la filiation rattachant l enfant ses parents d attention si l enfant est d clar l tranger l tat civil l gard de l homme ayant fourni des gam tes mais sans rattachement filial avec la femme qui lui a donn naissance la transcription sur l tat civil fran ais dem
50. cytes ou de la part des m res porteuses Elles aussi peuvent avoir des avocats Les clauses contractuelles par lesquelles les jeu nes femmes renoncent l int gralit de leurs droits seront an anties et les revendications de maternit vont tre un nouveau march qui va se d velopper Ainsi la casuistique dans laquelle les arr ts du 3 juillet 2015 se sont engag s implicitement mais leur r daction conduit sans doute cette lecture conduit beaucoup de difficult s En ligne sur Lextenso fr C est pourquoi l encore le l gislateur doit intervenir car le l gisla teur manie les principes si le juge semble que r gler des cas B La filiation et La maternit doivent tre gouvern s par des principes Le droit a besoin de quelques principes M me dans les syst mes de common law cela n est pas contest Suivant la l gitimit que Pon accorde telle ou telle source du droit soit Cest le juge qui tablit et garde les principes soit c est le l gislateur Si les principes pos s par la loi sont respect s par le juge celui ci d taille au fur et mesure que les cas se pr sentent Ici la Cour de cassation a impos une solution qui tout la fois m conna t les principes pos s par le l gislateur tout en rendant des arr ts qui pour tre admissibles ne sont ajust s qu au cas soumis la Cour Or ces questions aussi fondamentales que la filiation et la maternit doivent faire l objet de princip
51. e cassation le 19 juin 2015 entre 14h et 16h Quatre raisons justifient plus particuli rement qu on puisse se re porter cette audience alors m me que peut tre peu de traces seront conserv es Il L int r t particulier de garder en m moire l audience du 19 juin 2015 devant la Cour de cassation La premi re raison est la proximit dans le temps entre les d cla rations du premier pr sident d une transformation souhait e et an nonc e de la Cour de cassation en Cour supr me donnant pertinence aux faits l oralit et l audience dans une conception o l accusatoire prend une nouvelle importance et cette audience l du 19 juin 2015 qui f t largement annonc e dans la presse et qui peut tre pr sent e comme un apprentissage de cette nouvelle na ture que pourrait avoir la Cour de cassation La deuxi me raison est la pauvret des deux arr ts rendus le 3 juillet 2015 En les lisant il est difficile de comprendre s ils sont de principe ou d esp ce ou quelle est leur port e Aucune trace des questions qui furent pourtant pos es l audience ou des oppositions d inter pr tation ou des perspectives ouvertes par les uns ou par les autres D s lors puisqu il faut trouver du bois pour nourrir le feu de l in terpr tation il faut sans doute mieux se reporter l audience si l on aime respecter le droit vivant des proc dures plut t que d inven ter telle ou telle interpr tation suiva
52. e discours Les avocats aux Conseils semblent s tre r partis entre eux le temps de parole les th mes et le ton Le procureur g n ral est seul et retiendra l atten tion de tous A L auditoire Comme le d crit P relman l auditoire est constitu en cercles concen triques partir du cas concret examin Les personnes dont le cas est discut sont l Les avocats qui ont d fendu leurs int r ts devant En ligne sur Lextenso fr les juges du fond sont l Il est ais de les reconna tre puisqu ils ont donn des interviews la t l vision dans les jours pr c dents af firmant leur confiance dans la Cour de cassation pour que leur droit la parentalit soit reconnu Nous sommes loin d un proc s fait l acte qu est dans sa concep tion classique l instance devant la Cour de cassation loin d un conten tieux objectif appelant une pr dominance de l crit Nous sommes en plein contentieux subjectif les parties tant elles m mes pr sentes La fa on dont la doctrine va par la suite g n raliser la solution ap port e la situation particuli re d formera cette r alit dont la sim ple observation de la salle permet pourtant de prendre la mesure La presse est l Surtout pour prendre les photographies de ces per sonnages si trangement recouverts d hermine les professionnels de l image tant rassembl s dans un angle qui les situait de fait loin des juges mais pr s du procureur g
53. e priv e vis par l article 8 de la Conv EDH Ainsi par cette succession de droits subjectifs comme on descend des marches on en arrive l affirmation que la filiation est un lien entre deux personnes priv es le p re et le fils dans un espace priv la famille Ainsi le droit de la filiation est comme les autres droits de l Homme une pr rogative contre l tat afin que l individu ici l enfant soit arm contre l intrusion de l tat afin de s panouir notamment en ayant une identit un sentiment d identit qui lui permet de se situer lui m me dans ce groupe tr s restreint qu est la famille Dans la conception europ enne dont on ne peut nier la coh rence la filiation est une pr rogative de la personne la filiation cristallisant ainsi un lien d affection de volont et de d sir de vivre ensemble sur une dimension principalement contractuelle dans laquelle la dimension violente et ext rieure de l tat ne peut tre qu inappro En ligne sur Lextenso fr pri e Cela renvoie une conception d une famille sa main dans laquelle l individu construit lui m me sa famille non seule ment dans ses relations horizontales mariage et d mariage et remariage et multimariages mais encore verticales parentalit multiparentalit maternit s partag es etc L essentiel devient alors la qualit du lien l association de la volont des individus concern s et l affection qui sous
54. e qui a d clar celui ci l tat civil comme tant son fils mentions dont il demanda la retranscription sur l tat civil fran ais La cour d appel de Rennes dans son arr t du 15 avril 2014 a suivi le raisonnement du minist re public fondant son refus d une trans cription sur le constat du processus frauduleux que constitue la GPA Dominique X forme un pourvoi La Cour de cassation casse l arr t Elle estime que les juges du fond ont viol les textes relatifs la transcription des mentions des tats civils tablis l tranger car ils ont refus cette transcription alors qu ils n avaient pas constat que lacte tait irr gulier falsifi ou que les faits qui ont t d clar s ne correspondaient pas la r alit B L arr t n 620 M le procureur g n ral pr s la cour d appel de Rennes c Patrice Y Par son arr t n 620 l Assembl e pl ni re de la Cour de cassation examine le pourvoi que forme le procureur g n ral pr s la cour d appel de Rennes contre l arr t que celle ci a rendu admettant la transcription sur l tat civil fran ais d un tat civil tabli l tranger 6 Petites affiches 8 OCTOBRE 2015 N 201 celui ci mentionnant en qualit de m re la femme qui a accouch de l enfant et en qualit de p re l homme qui a d clar l enfant Le procureur g n ral demande la cassation d un tel accueil favora ble car cela revient donner ple
55. enait qu il faut que le droit fran ais maintienne sa solution malgr celle adopt e par la CEDH D ordinaire les arguments sont repris avec une autorit suppl men taire par le parquet g n ral pr s la Cour de cassation Mais ce n est pas ce qui s est pass Le jour de l audience chacun le sait l enjeu n est plus dans le main tien ou non du droit fran ais puisque le procureur g n ral est lui m me d avis de suivre les arr ts de la CEDH du 26 juin 2014 Il le veut Personne ne pense donc que la Cour va reprendre la solution nagu re d gag e par sa premi re chambre civile en 2013 Personne ne pense que les arguments du pourvoi form par le procureur g n ral pr s la cour d appel de Rennes vont prosp rer Il a suffi d couter les avocats Dans le temps qui leur est compt ils n en ont pas beaucoup consacr la jurisprudence fran aise celle qui reposait sur l ordre public la fraude la loi la marchandisation des corps les trafics des femmes et des enfants ou les liens qui se construisent pendant la grossesse entre l enfant et sa m re M me si ces notions ont t d fendues par le procureur g n ral pr s la cour d appel de Rennes Puisque le procureur g n ral pr s la Cour de En ligne sur Lextenso fr cassation lui m me est d accord pour que celle ci abandonne sa jurisprudence et s aligne sur les arr ts de la CEDH qu il est d accord pour qu il y ait transcription sur l tat civil fran ai
56. es Si Pon devait d gager un principe des arr ts du 3 juillet 2015 il serait que l enfant est rattach l homme du sperme duquel il est n C est un principe d sormais L on ne peut en trouver d autres C est ce que disait Aristote dans son trait de biologie l enfant est engendr par l homme seul la femme ne servant que de four pour que le petit croisse avant de sortir une fois le terme arriv afin de retrouver son cr ateur savoir son p re biologique L on comprend que les associations f ministes aient lu avec une grande contrari t les deux arr ts Par ses arr ts du 3 juillet 2015 la Cour de cassation a fait sans doute le pire Elle a tout la fois d truit l institution politique de la filiation ce qui doit conduire le l gislateur intervenir pour restaurer celle ci Elle a op r cette destruction par deux arr ts sans doute limit s au cas pr cis d un tat civil tranger mentionnant la m re ayant port Pen fant d marche casuistique tant tout rep re pour la suite ce qui doit conduire le l gislateur intervenir La pr sente analyse des arr ts ne les a abord s que sous l angle du rapport entre le pouvoir juridictionnel et le pouvoir l gislatif Si Pon regarde les solutions en elles m mes le l gislateur est galement requis parce que le juge semble avoir abandonn les femmes et les enfants leur sort devenus mat riel humain la disposition des plus riches Ce f t pourtant la Co
57. es Ils doivent alors non seulement s toffer mais leur structure de r daction ne devrait plus tre syllogistique Le mod le fran ais de r daction devrait tre abandonn pour le mo d le de common law renvoyant la proc dure accusatoire et contra dictoire C est une volution tangible S il est vrai que les r flexions du Conseil d tat sur la r daction des jugements administratifs n ont pas t dans ce sens le vocabulaire volue l on cesse de d signer les actes juridictionnels des cours comme des arr ts pr f rant le terme de d cision Ric ur avait analys le premier terme en sou lignant que par l arr t la Cour pose un point final une dispute soit entre les personnes soit propos d une difficult juridique En ne rendant plus que des d cisions il ne s agit plus que de points dans ce nuage jurisprudentiel qui ne s arr te plus jamais de varier o chaque cas vient appuyer et nuancer la solution pr c dente S il en tait ainsi l audience deviendrait alors la part la plus impor tante d une instance une audience par rapport laquelle la d cision 14 Petites affiches 8 OCTOBRE 2015 N 201 ne serait plus s cable et dont les commentateurs auraient tort de ne pas tenir compte Les deux arr ts rendus par l Assembl e pl ni re le 3 juillet 2015 incitent se rapporter l audience qui les a pr c d s audience qui s est tenue dans la grande chambre de la Cour d
58. es mains de l tat afin que celui ci ait le monopole d crire pour chacun d entre nous l institution politique majeure qu est la filiation La filiation est une institution politique La concevoir comme une affaire priv e est une erreur profonde voire une faute ou un accaparement politique B La filiation une institution sur laquelle seule la parole du l gislateur est l gitime En imposant l tat fran ais de neutraliser la prohibition de la conven tion de la maternit de substitution ce qui constitue la port e des arr ts du 3 juillet 2015 port e sur laquelle on ne s interrogera m me pas la Cour de cassation a impos une nouvelle conception de la filiation En ligne sur Lextenso fr En effet cela est d sormais clair s il y a un lien biologique entre l homme qui d clare l enfant l tat civil et l enfant d clar alors l Etat fran ais n a selon la Cour de cassation plus rien dire L tat fran ais n a donc plus la parole la parole du p re biologique a voix pr pond rante sur l tat et son ordre public Les juges de la Cour de cassation suivant en cela le procureur g n ral qui a expliqu que l on ne pouvait pas ne pas suivre les arr ts de la CEDH a pos qu il fallait reconna tre comme enfant du d clarant l enfant d clar par le donneur de gam tes Ne nous interrogeons pas sur la question de savoir si la Cour de cassation tait ou non ce point
59. eta montrant Goya malade presque mourant Avec ses portraits Goya montre les images qu il se fait de ses mod les ses sentiments envers eux ce qu il souhaite en dire Il va bien au del de la ressemblance il nous pro pose un regard psychologique sur l individu tel le Portrait de Jean des Bandes Noires de Francesco Salviati 1546 1548 D autre part le traitement graphique ou esth tique qu il privil gia fait de Goya l un des pr curseurs de la modernit Cette modernit naquit par l approche contemporaine que l artiste avait de son poque sa volont de d noncer et de s insurger contre son temps Ses choix esth tiques lui donneront une place majeure dans l histoire de l art et il fut reconnu comme un pr curseur par Delacroix Degas ou Manet Didier Du Bl Petites affiches 8 OCTOBRE 2015 N 201 23 CULTURE RENCONTRES MUSICALES Ce que disent les notes SAMUEL JEAN a TNB AVIGNON PROVENCE e Belle poque Pi ces pour harpe et orchestre de H Reni T Dubois G Piern C Saint Sa ns E Ceysson harpe Orchestre R gional Avignon Provence dir S Jean 1CD Na ve JULIE FUCHS YE e Yes Airs d op ras et d op rettes de Messager Yvain Poulenc Honegger Ravel Oberfeld Christin Hahn Youmans Weill Leh r Rimski Korsakov Julie Fuchs Orchestre national de Lille dir S Jean 1CD Universal DG DIRECTEUR DE LA PUBLICATION RESPONS
60. eu parce que la fi liation est sans doute plus que le lien du sang C est sans doute aussi dangereux quand le droit r duit sa normativit la biologie En tout cas il convenait de le dire De le dire d autant plus que la r alit concerne galement la m re Les deux arr ts visent la femme qui a accouch de l enfant en qualit de m re Est ce une affir mation de fait ou une affirmation de droit Cette incertitude sur la r alit d bouche sur la troisi me incertitude de valeur qui brouille la port e que peuvent avoir ces deux arr ts dont on ne saurait dire s ils sont de principe ou d esp ce C L incertitude sur la qualification d arr ts de principe ou d arr ts d esp ce Il arrive que m me des arr ts d Assembl e pl ni re soient qualifi s d arr t d esp ce Ainsi l arr t Blick tait un arr t d esp ce m me si par la suite il a t requalifi par la doctrine et les g n rations d tu diants en arr t de principe Les deux arr ts du 3 juillet 2015 pourraient bien tre des arr ts d es p ce en ce que la solution ne vaudrait que pour les deux cas consi d r s n tant donc pas porteurs d une solution g n rale Si on rat tache les deux esp ces qui sont analogues aux deux cas particu liers examin s par la Cour de cassation il appara t que la transcrip tion est admise ou impos e en ce qu il y avait dans les deux esp ces concordance entre les mentions et la r alit
61. eure t elle possible L avocat pr sent l audience pour le D fenseur des droits mais qui repr sente souvent les int r ts de l association qui milite pour la l galisation des conventions de maternit de substitution en France avait demand la Cour de cassation de sauter le pas et de rattacher En ligne sur Lextenso fr l enfant aux deux personnes du couple qui ont eu son gard lin tention d tre parents Ce qui effacerait sa m re laquelle est sauf modifier le Code civil la femme du ventre de laquelle il est n Du fait du silence des deux arr ts du 3 juillet 2015 il est tr s difficile de dire si ce second cas a t implicitement vis par la Cour de cassation o non Si le cas a t vis du fait de la g n ralit de l attendu principal qui ne se r f re qu la technique des mentions de l tat civil alors m me si l enfant n est pas m me rattach filialement sur l tat civil tranger sa m re qui l a port la transcription devrait avoir lieu L abstraction de l attendu devrait conduire cette interpr tation Mais cette interpr tation est inadmissible En effet elle conduit effacer la m re de l enfant annihiler la prohibition des conventions de m re porteuse et sans doute la Cour de cassation en insistant dans chacun des deux arr ts sur la pr sence de la m re dans les deux tats civils trangers ne l a pas voulu Mais cela signifie alors que pour
62. ident honoraire de la Cour d appel de Paris Alain Couret professeur l Universit Paris Panth on Sorbonne Michel Grimaldi professeur l Universit Paris Il Panth on Assas Jean Fran ois Guillemin secr taire g n ral groupe Bouygues Paul Le Cannu professeur l Universit Paris Panth on Sorbonne Jacques Massip conseiller doyen honoraire la Cour de cassation Denis Mazeaud professeur l Universit Paris Il Panth on Assas Nicolas Molfessis professeur l Universit Paris Il Panth on Assas Jacqueline Morand Deviller professeur l Universit Paris Panth on Sorbonne Bernard Reynis conseiller La Cour de cassation pr sident honoraire du Conseil sup rieur du notariat Alain Sauret avocat au barreau de Paris pr sident du conseil scientifique de Fidere avocats R daction 70 rue du Gouverneur G n ral F lix bou 92131 Issy les Moulineaux Cedex T l 01 40 93 40 51 Fax 01 41 08 16 05 E mail redaction lextenso editions fr Merci de nous envoyer vos articles redaction lextenso editions fr Abonnements 70 rue du Gouverneur G n ral F lix bou 92131 Issy les Moulineaux Cedex T l 01 40 93 40 40 Fax 01 41 09 92 10 E mail abonnementpallextenso editions fr A B 0 N N E M E N T S 1 an France TTC Jo rnaltseth sirians 110 Journal Lextenso focus ssaaeiieeneneenae 235 42 1 an tranger HT CIE a S 295 Hors
63. in effet une convention qui m conna t le principe fondamental fran ais d indisponibilit de l tat des personnes Le pourvoi souligne que le refus de transcription impliqu par les principes fondamentaux du droit fran ais ne contra rie pas pour autant l article 8 de la Convention europ enne des droits de l Homme Conv EDH auquel s est r f r e la cour d appel de Rennes pour ordonner la transcription puisque l enfant voit sa fi lation tablie l gard de son p re et de sa m re par l tat civil tabli l tranger d une part et qu il m ne une vie familiale nor male en France d autre part l article 8 n tant donc pas contredit par ce qui doit tre le refus par l tat fran ais de transcrire sur l tat civil fran ais des filiations issues de GPA La Cour de cassation rejette le pourvoi L arr t rel ve dans un pre mier attendu le fait que l enfant a t d clar sur l tat civil russe comme ayant pour p re le d clarant Dominique X et ayant pour m re Lilia Z qui a accouch de l enfant La Cour de cassation rel ve ensuite que la cour d appel de Rennes a constat que l acte de naissance n est ni irr gulier ni falsifi et que les faits qui y taient d clar s correspondaient la r alit La Cour de cassation poursuit en estimant que la cour d appel en a d duit bon droit que la convention de GPA ne faisait pas obstacle la transcription de lacte de naissance
64. ion de l tat civil tranger op r e sur l tat civil fran ais pourra tre faite par le d clarant sauf ce que l une de ces preuves soit apport e par exemple par le minist re public Si la preuve est apport e d s le stade de la demande de transcription celle ci pourra tre refus e si la preuve est apport e ult rieurement la transcription pourra tre remise en cause La Cour de cassation met donc en place un m canisme de pr somption mixte c est dire que les mentions port es sur lacte civil tranger s imposent et doivent tre reprises telles quelles sauf entrer dans les trois cas d ouverture qu elle vise III La valeur et La port e des deux arr ts Dans une analyse litt rale d une d cision l examen de sa valeur ne consiste pas d velopper une appr ciation personnelle par exem ple morale son propos mais prouver d une fa on plus large la solidit de ce que dit la Cour Or lire les deux arr ts il ressort de nombreuses incertitudes qui affectent leur valeur et rendent dou teuse leur port e La premi re incertitude concerne la prise en consid ration de la solution europ enne A la deuxi me vise la discordance entre les mentions de l tat civil et la r alit B la troisi me porte sur la question de savoir s il s agit d arr ts de principe ou d arr ts d esp ce C A L incertitude sur la prise en consid ration de la solution europ enne L a
65. is Le temps des ateliers MI Ateliers techniques Droit p nal de Part L puisement des droits Proc dure participative mode d emploi et perspectives Les proc dures europ ennes et la proc dure civile fran aise l preuve du droit europ en L espace organisation et soft skills Exercer autrement la profession vers quels autres m tiers de l avocat L avocat et les m dias une relation tra vailler S ance pl ni re L avocat partenaire de l entreprise dans son d veloppement l in ternational anim e par Delphine Gallin pr sidente de l ACE JA avec Anne Vaucher membre du CNB et Banque Populaire Ri ves de Paris La France s est engag e dans une nouvelle diplomatie conomique pour rendre notre territoire attractif et favoriser l export des ETI et des TPE L avocat parce qu il est au contact des entreprises dans son quotidien doit pouvoir proposer une offre de services adapt e ce nouveau champ de d velop pement en profitant des nouvelles ressour ces du monde conomique financier et politique BPI R seaux Business France Quelles opportunit s pour positionner nos cabinets comme des facilitateurs du d ve loppement de nos clients l international PME ETI TPE voir start up Vote des motions Rapport g n ral Antoine Audoin Maggiar pr sident du congr s e Le 17 octobre Comit directeur Lieu Square Brussels Meeting Cen
66. iste un faisceau de preu ves de nature caract riser l existence d un processus frauduleux comportant une convention de gestation pour le compte d autrui conclue entre M X et M S Z Qu en statuant ainsi alors qu elle n avait pas constat que l acte tait irr gulier falsifi ou que les faits qui y taient d clar s ne cor respondaient pas la r alit la cour d appel a viol les textes susvis s Par ces motifs Casse et annule mais seulement en ce qu il rejette la demande de transcription de l acte de naissance de Y X l arr t rendu le 15 avril 2014 entre les parties par la cour d appel de Rennes remet en cons quence sur ce point la cause et les parties dans l tat o elles se trouvaient avant ledit arr t et pour tre fait droit les renvoie devant la cour d ap pel de Paris E 2 esp ce Cass ass pl n 3 juill 2015 N 15 50002 PB M le procureur g n ral pr s la cour d appel de Rennes c Patrice Y La Cour C Sur le moyen unique Attendu selon l arr t attaqu CA Rennes 16 d c 2014 que Y X reconnue par M X le 1 f vrier 2011 est n e le 30 mai 2011 Moscou que son acte de naissance tabli en Russie d signe Patrice X de nationalit fran aise en qualit de p re et Lilia Z res sortissante russe qui a accouch de len fant en qualit de m re que le procureur de la R publique s est oppos la de mande de M X tendant
67. justice doit permettre au lecteur d atteindre ce que son auteur a voulu dire ce que la d cision implique C est le minimum que l on peut attendre de deux arr ts tr s attendus rendus par la plus haute formation d une haute juridiction dont le premier pr sident affirme r guli rement d sormais qu il la veut Cour su pr me On peut aussi lire les deux arr ts au regard des sources du droit en examinant si la Cour de cassation juge du droit ou juge des grands cas mais juge tout de m me est rest e sa place notamment si elle n aurait pas exerc un office l gislatif L article 5 du Code civil est loin n existe plus que dans les amphith tres mais c est une lecture politique dont le l gislateur quant lui peut se souvenir La fa on la plus simple pour lire entre les quelques lignes qui com posent ces deux arr ts pourrait encore tre de se reporter ce qui s envole mais ce que les magistrats dans leur d lib r ont eu encore l esprit ce qui demeure dans les dossiers qu ils ont lus avant d crire leur tour On peut le faire en se reportant l audience qui s est tenue le 19 juin 2015 La presse g n rale en a parl tandis que sans doute les journalistes ne feront pas de commentaires d arr t Mais pourquoi ne pas consid rer l ensemble de ces discours si frappants qui se sont tenus cet apr s midi l Ils sont si utiles pour compren dre comment fonctionne la Cour de cassation et la
68. lat rale il ne s agirait plus d une relation poreuse un syst me social plus vaste et fixe dans le temps mais de multiples relations bilat rales res semblant davantage au march et reflet de liens biologiques ce qui renvoie la bio conomie Il ne s agit pas ici de savoir si ce chan gement est opportun ou catastrophique il exprime en tout cas un tel bouleversement politique que seul le l gislateur peut l op rer L on peut faire toutes les dissertations que l on veut ce propos les juges n ont de pouvoirs que dans les marges des principes politi ques pos s par le l gislateur Le l gislateur a pos les principes d une filiation comme une institution politique Il tait de l office du juge de conserver cette d finition de la filiation En se r fugiant derri re une lecture technicienne de l article 57 du Code civil disposition plate relative aux mentions des tats civils tablis l tranger et une autorit attach e deux arr ts rendus par une simple section de la CEDH la Cour de cassation a chang la d finition de la filiation Cela est inadmissible Nous revoil donc dans l hypoth se d une jurisprudence qui doit tre bris e par la loi Pour justifier les arr ts du 3 juillet 2015 il faudrait les consid rer comme n tant que des arr ts d esp ce ne posant aucun principe Mais c est aller de Charybde en Scylla car pour aboutir l id e que la Cour de cassation n a pas modifi l
69. le Lors de son discours il se r f re des autorit s notamment l Acad mie de m decine Il se r f re surtout la position du D fenseur des droits lequel a pris position officiellement en faveur de la transcription deux jours avant l audience Le rapporteur expose que le droit fran ais lui m me ne pose pas de probl me puisque le Code p nal ne concerne que l interm diaire qui n est pas vis par les cas soumis la Cour Se pla ant titre principal par rapport aux arr ts de la Cour euro p enne des droits de l Homme CEDH du 26 juin 2014 le rappor teur pose qu il faut modifier la jurisprudence de la Cour de cassation pour les respecter Pour lui la question qui m rite r flexion de la part de la Cour est plut t de d terminer s il faut le faire la marge car le respect de ces arr ts n impose pas une voie unique ou bien si plus radicalement il conviendrait que la Cour change la d finition de la filiation notamment au regard du fait biologique Si l on se souvient du r le du rapporteur celui ci a vocation rap peler la juridiction l tat du droit positif partir duquel les juges doivent eux m mes formuler les choix qui doivent faire Ce n est pas au rapporteur de formuler les alternatives et il est de tradition qu il r dige des projets d arr t dans plusieurs sens pour laisser ef fectif ce pouvoir de d cision de la Cour coll giale Cela est d autant plus appropri qu il s agit d une Assem
70. leur r ponse la question qui leur tait pos e Les obiter dicta ont souvent fait le marbre des arr ts de principe D ailleurs le procureur g n ral pr s la cour d appel de Rennes qui avait form un pourvoi contre l arr t ayant ordonn la transcription avait voqu quant lui les notions d ordre public d indisponibilit du corps humain etc et dans la mesure o les deux cas sont en miroir tous ces l ments taient dans le d bat Mais il est de bonne m thode de pr senter le terrain juridique de sorte que la solution en sa faveur paraisse simple et vidente 2 L avocat des personnes qui soutiennent l arr t de La cour d appel ayant ordonn la transcription sur l tat civil fran ais de la filiation de l enfant issu d une convention de GPA r alis e l tranger Le deuxi me avocat aux Conseils qui se l ve intervient contre le pour voi form par le procureur g n ral pr s la cour d appel de Rennes Il est le pr sident de l Ordre Il d fend l arr t de la cour d appel qui a ordonn la transcription de l tat civil tabli l tranger Il reprend les arguments d une fa on plus large en faveur de la transcription de l tat civil dress l tranger dans l tat civil fran ais et affirme que la Cour de cassation n a pas faire autre chose que briser sa propre position puisque la CEDH l imposerait clairement Il souligne que par ces arr ts la CEDH a d finitivement an anti l
71. lien maternel avec l enfant La Cour de cassation ne saurait ainsi briser des familles L avocat demande donc la Cour de suivre l esprit de la jurisprudence europ enne en allant plus loin que la lettre des arr ts europ ens la 18 Petites affiches 8 OCTOBRE 2015 N 201 Cour de cassation doit imposer la filiation de l enfant en le ratta chant ses parents d intention Il critique par avance l avis du procureur g n ral qui s en tient la r alit biologique et en cela m connaftrait l int r t de l enfant qui doit tre rattach ses deux parents d intention qui ont eu le projet d avoir ensemble cet enfant dont le droit fondamental est de voir son rattachement par filiation reconnu par rapport eux deux L avocat voque des pays plus avanc s que la France notamment l Allemagne qui admet travers la jurisprudence de l quivalent de la Cour de cassation que les deux adultes composant un couple homosexuel masculin ont le droit d tre les deux p res de l enfant En effet l enfant doit avoir un droit la parentalit et la parentalit est double la filiation ne pouvant tre compl te qu l gard des deux adultes Or si le p re biologique est mari avec un homme c est bien au titre de parent d intention que celui ci doit tre reconnu pour que les droits de l enfant soient pleinement remplis et que son int r t sup rieur soit effectivement pr serv La puissance rh torique de
72. n ral Les photographies ne furent autoris es que pendant quelques minutes comme si la parole ne pouvait commencer s pancher qu une fois les images dispa rues les journalistes n ayant plus que leurs stylos Para tront surtout dans la presse les photographies du procureur g n ral Dans le public sont galement l des personnes impliqu es dans le d bat sur la question de la maternit de substitution et tr s peu d universitaires Des avocats et des magistrats notamment des ma gistrats de la Cour de cassation ne si geant pas dans la formation retenue pour l Assembl e pl ni re mais ayant particip aux forma tions qui ont rendu les arr ts dont les solutions sont aujourd hui remises en cause Ce public est plac derri re les avocats Il s agit d un public que l on pourrait dire autoris ou rudit tr s diff rent du public que l on rencontre dans les cours d assises Peu d tudiants un public tr s sage Pourtant un avocat aux Conseils la fin de sa plaidoirie dira aux magistrats de la Cour de cassation en leur montrant ce public l N coutez pas la rue pour mieux demander la Cour de s abstraire du d bat sur les conventions de maternit de substitution qui se d roule dans les m dias chaque jour Effet de loupe qui fait voir la rue dans des rang es de juristes ayant montr patte blan che et ayant crit des articles sur l indisponibilit du corps humain ou les diverses interpr
73. nsabilit civile d lictuelle et contractuelle Tome III Premier volume Henri et L on Mazeaud Jean Mazeaud Fran ois Chabas Pr face de Henri Capitant Trait th orique et pratique de la responsabilit civile d lictuelle et contractuelle Conventions de responsabilit Clause p nale Assurances de responsabilit contrats Fonds de garantie Tome III Second volume Georges Ripert La r gle morale dans les obligations civiles tudes d di es Ren Roblot Aspects actuels du droit commercial fran ais Fran ois Terr Pr face de Robert Le Balle L influence de la volont individuelle sur les qualifications Genevi ve Viney Pr face de Andr Tunc Le d clin de la responsabilit individuelle TS Disponible sd sur D 9 fr www lgdj fr En ligne sur Lextenso fr CULTURE ART ET FANTAISIE FLORENCE F PORTRAITS AL LA COUR DES MEDICIS e Florence Portraits la cour des M dicis Mus e Jacquemart Andr 158 bd Haussmann 75008 Paris T l 01 45 62 11 59 www musee jacquemart andre com Ouvert tous les jours de 10h 17h30 Le lundi jusqu 20 h 30 Jusqu au 25 janvier 2016 e Goya The Portraits National Gallery Trafalgar Square Londres T l 44 20 7747 2885 www nationalgallery org uk Ouvert tous les jours de 10h 18h le vendredi jusqu 21 h Jusqu au 10 janvier 2016 L ART DU PORTRAIT Deux
74. nt l inspiration du commenta teur Si l on veut que la Cour de cassation ait une doctrine ou qu elle fournisse quelques l ments la doctrine qui prolif re son propos il convient qu elle y contribue Les deux arr ts du 3 juillet 2015 vont tre comment s l envi et dans tous les sens hue et dia Autant se reporter l audience Plus encore les arr ts ne parlent pas du sujet des conventions de maternit de substitution autrement que par pr t rition puisqu ils se contentent d affirmer que la circonstance d une convention de gestation pour autrui n a aucun effet sur la situation juridique la quelle une solution est apport e par l arr t Autant rayer d un trait de plume la question centrale Ainsi et par exemple le communiqu de presse de la Cour de cassation affirme que la question du pa rent d intention ne lui tait pas pos e et qu elle n y r pondra pas Effectivement nulle trace dans les arr ts Pourtant l audience il n a t question que de cela La troisi me raison est le fait que d sormais la d cision est accom pagn e par la volont de tel ou tel d une sorte d appareillage c t de celle ci Le dispositif a lair d tre d autant plus fourni que les d cisions sont laconiques Ainsi sur le site de la Cour de cas sation trouve t on non seulement le rapport du conseiller mais en core lavis du procureur g n ral Ce sont des documents officiels don
75. opposer la transcription d s l instant qu elle n est pas par ailleurs falsifi e ou inexacte Il faut donc admettre que d une fa on irr fragable celui qui a un lien biologique avec l enfant est au regard du droit fran ais le p re de l enfant En second lieu ce faisant et par pr t rition les juges ont implicitement appliqu les arr ts de la CEDH du 26 juin 2014 L application est 10 Petites affiches 8 OCTOBRE 2015 N 201 silencieuse dans les arr ts qui ne se r f rent pas dans leur lettre aux articles de la Convention europ enne des droits de l Homme Conv EDH mais explicite dans l avis mis par le procureur g n ral avis dont on ne peut douter qu il ait port Ces arr ts du 26 juin 2014 ont affirm que l enfant avait un droit l identit d couvert dans son droit au respect la vie priv e droit l identit qui implique selon les juges de la CEDH que son lien de filiation l gard de son p re biologique soit reconnu soit act par le syst me juridique de l tat signataire de la Conv EDH quand bien m me cet tat signataire prohibe la convention de m re por teuse Ce faisant l absence de pertinence de la convention de maternit de substitution pour l tablissement de l tat civil est mont d un cran par un saut qualitatif d sormais par les arr ts du 3 juillet 2015 la convention de maternit de substitution est elle m me sans pertinence l gard de l
76. orit D s lors ce que le peintre rechercha tait de parvenir montrer travers l aspect physique de la personne son caract re et ses pens es c est dire la qualit de son me C tait La fois une ambition et un d fi car il y a malgr tout le c t subjectif du regard du peintre sur le mod le Le but de L onard de Vinci en revanche quand il peignit La Joconde tait que le portrait incarn t une certaine id e de La beaut fond e sur la vertu et l intemporel Au m me titre que P trarque avec la po sie qui chanta les m rites de Laure Les portraits pr sent s au mus e Jacquemart Andr sont du d but du si cle suivant quand les M dicis reprennent le pouvoir Florence en 1512 Cette p riode tait encore tr s marqu e par l aust rit instaur e par Savonarole qui avait grandement affect des artistes comme Fra Bartolomeo ou Botticelli Ce dernier avait m me br l ses peintures profanes sur les b chers des vanit s Goya quant lui peignit ses portraits sans toujours faire preuve de diplomatie avec ses mod les Il traquait la profondeur psychologique de la personne faisant une sorte de commentaire social parfois tr s critique La National Gallery de Londres a r uni une cinquantaine de portraits et autoportraits couvrant la vie active du peintre Ses portraits officiels de la famille royale sont sans complaisance tout comme ses autoportraits tel son Autoportrait avec le docteur Arri
77. ouch de l enfant et d signe Dominique X comme son p re Pour refuser la transcription de cet tat civil tabli en Russie sur les registres consu laire le procureur se pr vaut de l existence d une convention de gestation pour autrui la cour d appel refusant elle aussi la trans cription et fondant son refus par un faisceau de preuves de nature caract riser l existence d un processus frauduleux La Cour de cassation pose qu il y a violation des textes susvis s car la cour d appel n avait pas constat que lacte tait irr gulier falsifi ou que les faits qui y taient d clar s ne correspondaient pas la r a lit L arr t n 620 M le procureur g n ral pr s la cour d appel de Rennes c Patrice Y est encore plus bref Il prononce un rejet apr s un attendu r sumant les faits en un paragraphe un attendu syn th tisant les griefs du moyen en deux paragraphes et fonde le rejet sur un paragraphe Ayant constat que l acte de naissance n tait ni irr gulier ni falsifi et que les faits qui y taient d clar s corres pondaient la r alit la cour d appel en a d duit bon droit que 4 Petites affiches 8 OCTOBRE 2015 N 201 la convention de gestation pour autrui conclue entre M Y et M X ne faisaient pas obstacle la transcription de l acte de naissance C est tr s peu de phrases Est ce pour autant des arr ts qui ne comp tent pas En France on se plait dire que
78. pp Siret s et garanties du cr dit manuel publi par les ditions LGDJ offre une pr sentation claire des diff rentes s ret s personnelles et r elles Les r f rences permettent aux tu diants et aux praticiens d en faire un ins trument utile pour la pr paration de leurs travaux dirig s et de leurs dossiers R dig travers une vision pragmatique de la mati re il permet de mesurer l efficacit des diff rentes garanties Cette 10 dition int gre les derni res vo lutions jurisprudentielles tout particuli re ment importantes concernant le cautionne ment qu il s agisse du formalisme du prin cipe de proportionnalit ou de la respon sabilit bancaire L ouvrage est devenu une r f rence pour tous ceux qui passent les concours de l cole des avocats de la magistrature du notariat ou qui suivent l enseignement distance Dominique Legeais est un sp cialiste du droit des s ret s qu il enseigne depuis 25 ans en licence en master et l IEJ Il tient la rubrique S ret s la Revue de droit bancaire et financier qu il codirige et la Revue trimestrielle de droit commercial Il assure de nombreuses sessions de forma tion l attention des magistrats avocats et juristes de banque 510 pages 34 En vente sur www lgdjfr et la librairie LGDJ 20 rue Soufflot 75005 Paris BR VE CALENDRIER XXIII congr s de l ACE Etre avocat demain casser les codes L ACE
79. qui est n e dans l esprit du procureur g n ral mais qui para t ainsi lui venir de l ext rieur voire lui tre impos e De cette fa on et la fois par un tel avis il demande une double rupture et l gard de la jurisprudence fran aise et l gard de la jurisprudence europ enne en y associant la mise en place d un contr le ex ante des filiations paternelles Mais il formule cette de mande sous couvert d une application plate m canique et docile d un droit qui lui serait ext rieur et sur lequel il n aurait aucune prise Du grand art On comprend que face un tel chef d uvre argumentatif les avo cats des parties prenantes pris en revers aient r serv du temps pour tenter de diminuer l effet de persuasion d un tel discours 20 Petites affiches 8 OCTOBRE 2015 N 201 E Retour d un avocat aux Conseils L avocat aux Conseils pr sident de l Ordre de ceux ci reprend donc la parole Il se r f re comme tous la jurisprudence de la CEDH mais c est pour souligner ce qu il pr sente comme sa mod ration alors que son confr re parlant au nom du D fenseur des droits pr sentait les arr ts du 26 juin 2014 comme tant r volutionnaires puisqu ils ont laiss intacte la prohibition de la GPA ne s exprimant d une fa on qui serait contraignante sur l int r t sup rieur de Pen fant vis vis de son p re et de sa m re inscrits sur l tat civil tran ger Selon lui on ne saurai
80. rce qu il y a GPA toute transcription sur l tat civil fran ais d une filiation si la GPA dont l enfant est issu est r alis e dans un pays o celle ci n est pas interdite par la loi qui y est applicable et qu un lien de filiation biologique est constat entre l homme qui d clare l enfant et celui ci Cette paternit biologique est ainsi tablie au nom de l int r t su p rieur de l enfant Le procureur g n ral insiste pour que ce lien biologique fasse l objet d une preuve judiciaire soulignant que si cette pr caution n tait pas prise par la Cour de cassation alors il est craindre que des organisations telles que la ma a ne proposent des services complets de GPA avec la transcription int gr e La puissance rh torique de ce discours tient dans sa technicit et sa simplicit En effet tout juriste ne peut que suivre une d monstra tion si nette et solide o tout coule de d cision en d cision de r gle en r gle L auditeur a ainsi l impression d arriver la solution pro pos e l nonc de laquelle celui qui parle n aurait pas vraiment r fl chi au d part mais laquelle il aurait t lui m me conduit par le droit Ce serait par devoir d ob issance au droit que l orateur en arrive proposer de d molir une jurisprudence fran aise de 25 ans tablie sur les plus grands principes tout en construisant de plano un contr le judiciaire des liens biologiques entre les enfants et leur p re id e
81. resse car aujourd hui autant g rer les fuites dans la presse de cette fa on l tant acquis que les journalistes ne liront par la suite ni l avis crit si savant et si technique ni les arr ts La quatri me raison est l atmosph re de l audience les personnes pr sentes les prises de paroles La fa on dont chacun s est ajust par avance aux autres par accord o par d saccord l ordre dans lequel les discours se sont succ d s C est pourquoi on comprend mieux les deux arr ts du 3 juillet 2015 la lumi re de l audience du 19 juin 2015 La Cour de cassation continue sur son site d expliquer au justiciable que la proc dure est crite et qu on parle peu devant elle Pourtant il y e t un flot de parole dans cette audience Ill Le d roul de l audience du 19 juin 2015 devant l Assembl e pl ni re de La Cour de cassation Il y a foule Pas de dialogue mais des places assign es et des dis cours con us par les int ress s pour s adosser les uns aux autres ou pour se contrer Tout est plac par avance Il n y aura de surprise que pour le spectateur ext rieur Les juges ne prennent pas la pa role le premier pr sident ne parlant que pour tenir l office de ma tre de c r monie le faisant travers quelques phrases sacramentelles Il aurait pu faire davantage faire autrement mais il ne le fait pas Il y a un auditoire Il y a un rapporteur Il y a des avocats Il y a un procureur g n ral Une succession d
82. rr t de cassation n 619 dans son premier attendu vise Parti cle 8 de la Conv EDH Celui ci reconna t le droit pour chacun au respect de la sa vie priv e La CEDH a pris appui sur ce texte pour d velopper une jurisprudence conf rant chacun un droit l pa nouissement personnel C est ce titre que l enfant a un droit liden tit C est ce titre qu il a le droit avoir un lien de filiation tabli et reconnu dans l ordre juridique fran ais l gard de l homme qui est g n tiquement son p re Mais la Cour de cassation ne reproche la cour d appel dont elle prononce la cassation de l arr t que la violation de l article 57 du Code civil et de l article 7 du d cret du 3 ao t 1962 c est dire les dispositions de droit interne relatives aux mentions de l tat civil Doit on encore consid rer que la cassation est intervenue sur le fondement du droit europ en Cela est d autant plus douteux que ce rattachement implicite renverrait une jurisprudence de la Cour EDH qui est par ailleurs contest e 2 Dans la mesure o l avis du procureur g n ral s est principalement construit sur le m canisme formel des mentions de l tat civil tabli l tranger il ne s agirait plus que d une r f rence de droit interne Lorsqu on mesure l influence que l avis du procureur g n ral a 2 Puisque l Italie dans l affaire Paradiso pareillement condamn e par un arr t de section comme le f t la
83. rr ts c est aussi une compr hension plus g n rale que l on peut avoir de la Cour de cassation elle m me dans la fa on dont elle con oit actuellement son r le L avis du procureur g n ral a parfaitement bien retrac non seule ment le droit applicable en mati re de convention de gestation pour autrui le droit hier le droit d aujourd hui mais encore tout le droit compar Le conseiller rapporteur a largi la question de la trans cription de la filiation tablie sur l tat civil tranger dans l tat civil fran ais la question plus g n rale de l efficacit juridique des ma ternit s de substitution dites souvent GPA la premi re question ne pouvant se dissocier de la seconde L avis comme le rapport sont disponibles sur le site de la Cour de cassation Il n est donc pas utile de faire ici uvre d rudition juridique cela serait faire doublon Il convient plut t de comprendre ces deux arr ts en eux m mes pour mieux comprendre la Cour de cassation comprendre ce qui l influence comprendre comment elle influence comprendre com ment elle con oit actuellement son r le En ligne sur Lextenso fr Par quelles voies peut on essayer de comprendre une d cision de justice La m thode scolaire prouv e et prudente consiste en rechercher le sens la valeur et la port e L esprit d une d cision se trouve dans sa lettre ou dans la doctrine autoris e qui entoure l arr t La lettre d une d cision de
84. s des filiations m me si l enfant est issu d une convention de gestation pour autrui il n est d j plus besoin d en discuter Cela montre la puissance de la plume et du verbe de ce procureur g n ral Mais dans son avis le procureur a estim n cessaire que la Cour de cassation ins re une pr caution savoir la condition de la r alit du lien biologique dont la preuve doit tre apport e C est donc l dessus que tous les efforts des avocats se sont concentr s pour convaincre la Cour de ne pas l couter dans cette id e tant il para t naturel tous que la Cour suive ce procureur g n ral Par pr cau tion et parce qu l audience son influence peut encore s accro tre le pr sident de l Ordre des avocats aux Conseils a gard un temps de parole pour parler apr s lui afin de lutter contre sa puissance De rouge et d hermine parsem e de multiples d corations le pro cureur g n ral rappelle qu il faut choisir entre la primaut de l in terdiction l gale en France de la GPA et l int r t sup rieur de len fant n l tranger dans un pays o cette pratique est conforme la loi La transcription mettant face face les deux principes la premi re chambre civile de la Cour de cassation avait fait pr valoir le premier principe mais le procureur g n ral estime qu en raison des arr ts de la CEDH il convient de faire pr valoir d sormais le second principe Il rappelle que l article 47 du Code
85. s sur le premier moyen Vu l article 47 du Code civil et l article 7 du d cret du 3 ao t 1962 modifiant certaines r gles relatives l tat civil ensemble Parti cle 8 de la Convention de sauvegarde des droits de l Homme et des libert s fonda mentales Attendu qu il r sulte des deux premiers de ces textes que l acte de naissance concernant un Fran ais dress en pays tranger et r dig dans les formes usit es dans ce pays est transcrit sur les registres de l tat civil sauf si d autres actes ou pi ces d tenus des don n es ext rieures ou des l ments tir s de l acte lui m me tablissent le cas ch ant apr s tou tes v rifications utiles que cet acte est irr gulier falsifi ou que les faits qui y sont d clar s ne correspondent pas la r alit Attendu selon l arr t attaqu que Y X re connu par M X le 10 mars 2011 est n le 27 ao t 2011 Moscou que son acte de naissance tabli en Russie d signe Domi nique X de nationalit fran aise en qualit de p re et Kristina Z ressortissante russe qui a accouch de l enfant en qualit de m re que le procureur de la R publique s est oppos la demande de M X tendant la transcription de cet acte de naissance sur un registre consulaire en invoquant l existence d une convention de gestation pour autrui conclue entre M X et M S Z Attendu que pour refuser la transcription l arr t retient qu il ex
86. se Dans la Fantaisie pour harpe et orchestre de Th o dore Dubois 1903 un th me dansant cyclique irrigue trois mouvements encha n s L cri ture pour la harpe est plus classique pas moins int ressante une s quence allegro sur le versant hymnique est suivie d une autre plus pensive livrant un beau dialogue fl te et harpe toujours du meilleur effet et le finale livre forces pirouettes exig es du soliste ce qui ne g ne nullement Emmanuel Ceysson dont la technique est vraiment patante Le Concertst ck de Gabriel Piern 1903 l encore en trois parties encha n es allie finesse d criture pour la harpe et transparence de l orchestration Ainsi de la dramaturgie du premier mouvement qui voit un dialogue serr entre harpe et orchestre de la section centrale d un ample lyrisme et du finale encore plus ardent dans son th me coulant Camille Saint Sa ns a crit son Morceau de concert pour harpe en 1918 une de ses der ni res compositions L instrument soliste est fort mis en valeur gr ce une orchestration habile qui agit plus en fond de tableau que comme moteur encore que l inspiration r serve des trouvailles int ressantes dans l exploitation du registre extr mement aigu de la harpe La partie conclusive offre une belle animation et au soliste l occasion de briller Emmanuel Ceysson l aura fait tout au long de ces pi ces par une habilet magistrale Alors qu elle triomphe sur la sc ne du Palais
87. t comme sage et mod rant les risques d coulant de droit des termes des arr ts du 26 juin 2014 L avocat aux Conseils insiste sur le caract re mod r des arr ts de la CEDH qui auraient pu aller plus loin en imposant la lic it de la GPA mais sagement ont retenu la plume tandis que le procureur par sa proposition aurait invent de toutes pi ces une sorte d usine gaz de d fense r actionnaire impraticable et contraire au droit euro p en changes de pi ces L audience est lev e Les magistrats disparaissent imm diatement Les m dias interrogent donc les avocats aux Conseils voire les par ties qui disent toute la confiance qu ils ont dans la Cour de cassa tion et r p tent leurs arguments devant le micro Dix minutes plus tard le couloir est de nouveau d sert Le palais se rendort Le 3 juillet 2015 seront rendus deux arr ts qui ne porteront aucune trace de cette audience Marie Anne FRISON ROCHE Professeur de droit Sciences Po Paris En ligne sur Lextenso fr Maternit s de substitution Gestation pour autrui GPA ANNEXES 1 esp ce Cass ass pl n 3 juill 2015 N 14 21323 PB Dominique X c M le procureur g n ral pr s la cour d appel de Rennes La Cour e Sur le second moyen ci apr s annex Attendu qu il ny a pas lieu de statuer par une d cision sp cialement motiv e sur ce moyen qui n est manifestement pas de na ture entra ner la cassation Mai
88. t de Jean Claude Junker C r monie officielle d ouverture avec Antoine Audoin Maggiar pr sident du Con gr s B n dicte Bury directrice des congr s Delphine Gallin pr sidente de l ACETA vice pr sidente de PACE Stanislas Dublineau pr sident du Syndicat employeur St phanie Fougou pr sidente de lAFJE Jean Jacques Forrer pr sident de la DBF St phane Boo nen b tonnier de Bruxelles Philip Buisseret secr taire g n ral du CCBE Pascal Eydoux pr sident du CNB William Feug re pr si dent de l ACE et Emmanuel Macron minis tre de l conomie de l Industrie et du Nu m rique ou son repr sentant S ance pl ni re Vers quelle organisa tion pour nos cabinets anim e par Denis Raynal premier vice pr sident de l ACE In troduction par Antoine Henry de Frahan Frahan Blond Bruxelles Avec les inter ventions de Thierry Wickers ancien pr si dent du CNB William Cargill Valoritis Conseil Michel Lehrer Juri Management Laurence Vanhee Chief Happiness Offi cer Belgian CHRO of the Year 2012 Le temps des ateliers I Ateliers techniques Les voies alternatives du contentieux ap pliqu es la fiscalit G rer la mobilit des salari s Premi res applications concr tes de la fiducie en droit de la famille et droit du patrimoine La cybercriminalit risques enjeux r ponses L espace organisation et soft skills Quelles structures
89. t nous connaissons les auteurs Mais l auteur du communiqu En ligne sur Lextenso fr de presse le seul document que liront les journalistes personne n en conna t l auteur Puisque nous sommes dans cet entre deux de soft law autant conna tre les positions qui furent soutenues l audience qui ont pu ventuellement diff r des textes ensuite t l charg s sur le site mais qui furent cout s par les juges En effet lorsque toute la presse voque les deux arr ts c est pour les pr senter comme les deux arr ts sur la GPA alors que les arr ts ne portent que sur les mentions port es sur l tat civil tabli l tranger on se demande si l on ne doit pas regarder les arr ts comme on le fait pour les billets de banque et les pi ces la lecture des arr ts n informe que de leur valeur faciale Leur puissance effective est rechercher ailleurs puisqu ils conti nuent tre r dig s l ancienne Leur valeur effective appa ra tra r troactivement par la puissance de la doctrine par le jeu des d cisions venir par les effets de miroirs des d cisions d autres juridictions qui d faut de dialoguer tout le moins s observent Mais pourquoi attendre Pourquoi d pendre de l ext rieur et du futur Si l on respecte davantage la Cour il faut se reporter l ins tance C est sans doute ce qu a voulu le procureur g n ral en pu bliant avant sa tenue un communiqu de p
90. t restreindre la port e de ses arr ts en y ajoutant la condition dun contr le de paternit Il affirme donc que la solution pr conis e par le procureur g n ral est contraire au droit europ en puisque le procureur g n ral a in vent un m canisme de contr le non pr vu par la CEDH La port e des arr ts de la CEDH ne pourrait tre de droit que celle d une transcription sans contr le a priori Il ajoute que la solution pro pos e par le procureur g n ral n est pas opportune de fait en ce qu elle bloquerait la coop ration que la France doit organiser avec la CEDH dans le contr le de la bonne application des arr ts de celle ci La man uvre rh torique est habile car l attaque n est pas directe contre le procureur g n ral dont toute la puissance s tend sur l audience et autour de l avis duquel tous les discours se sont ajus t s puisque ce qu il a admit par avance n a m me pas t discut tandis que tous les feux se sont concentr s sur ce qu il a propos ce ne sont pas les parties prenantes qui lui seraient hostiles mais la CEDH elle m me Autant lui mettre un adversaire sa mesure En second effet rh torique l avocat aux Conseils a pris soin d in verser la pr sentation d agressivit qu avait faite le procureur g n ral Celui ci avait pr sent la solution de la CEDH comme dange reuse mais s imposant en droit la Cour de cassation face quoi la solution qu il propose apparaissai
91. tat civil fran ais d une filiation d clar e l tranger m me par un p re biologique car la gestation pour autrui est une fraude l an antissement de la solution fran aise par pr t rition f t consid r comme acquis Ce m me silence marque les arr ts du 3 juillet 2015 qui ne parlent que de technique de r daction des actes civils Ainsi sous couvert d opposition voire d clats ce f t en r a lit un unisson qui marqua une audience o aucune voix n a sou tenu le principe d indisponibilit des corps le fait que les femmes ne sont pas vendre et les enfants ne peuvent tre c d s En sortant de l audience le sort des femmes et des enfants tait scell Prenons donc par trois fois la lecture de ces deux arr ts rendus par l Assembl e pl ni re de la Cour de cassation le 3 juillet 2015 pour tendre vers une compr hension par la lecture litt rale I une com pr hension par une lecture politique II une compr hension par un r cit de l audience II Marie Anne FRISON ROCHE Professeur de droit Sciences Po Paris Petites affiches 8 OCTOBRE 2015 N 201 5 Maternit s de substitution Gestation pour autrui GPA I LA COMPR HENSION DES ARR TS DU 3 JUILLET 2015 PAR LEUR LECTURE LITTERALE La m canique a du bon et c est d une fa on m canique qu il convient de pr lever tout d abord le contenu des deux arr ts I Puis d en d gager le sens II et la port e III l Le
92. tre 1 rue Ravenstein Bruxelles Inscriptions ace avocats conseils org ou en ligne sur www treeview fr aceform Renseignements www avocats conseils org Travaux valid s au titre de la formation professionnelle continue pour treize heu res Petites affiches 8 OCTOBRE 2015 N 201 3 Maternit s de substitution Gestation pour autrui GPA COMPRENDRE LA COUR DE CASSATION propos des deux arr ts d Assembl e pl ni re du 3 juillet 2015 sur la pratique des maternit s de substitution dites GPA L Assembl e pl ni re de la Cour de cassation a rendu deux arr ts Le 3 juillet 2015 sur l obligation ou non de transcrire l acte de naissance tabli l tranger concernant un enfant n au terme d une pratique de maternit de substitution GPA Ces arr ts de quelques lignes sont nigmatiques Comment les comprendre On peut leur appliquer la technique traditionnelle presque scolaire de l analyse litt rale S y reprenant deux fois l analyse politique ouvre la dimension du pouvoir judiciaire Mais Le plus clairant est sans doute de se souvenir de l audience du 19 juin 2015 Le laconisme voil la marque des deux arr ts que l Assembl e pl ni re de la Cour de cassation a rendus le 3 juillet 2015 propos de la transcription sur l tat civil fran ais des filiations inscrites sur l tat civil tranger celui ci mentionnant un lien de filiation entre un en fant et un homme ayant pratiqu
93. ur de cassation qui en 1991 les prot gea en frappant de nullit absolue les conventions de m re porteuse parce que les tres humains ne peuvent tre c d s comme des choses C est aujourd hui au l gislateur de restaurer les princi pes l mentaires par lesquels les personnes et les choses ne sont pas interchangeables suivant la fortune de chacun Marie Anne FRISON ROCHE Professeur de droit Sciences Po Paris Petites affiches 8 OCTOBRE 2015 N 201 13 Maternit s de substitution Gestation pour autrui GPA Ill LA COMPR HENSION DES ARR TS DU 3 JUILLET 2015 PAR LE SOUVENIR DU JEU DE L AUDIENCE l universit nous apprenons aux tudiants retenir les solutions qui r sultent des arr ts rendus par les cours et tribunaux arr ts gren s ou d cisions li es en s rie dans le flux de la fameuse jurisprudence Ann e apr s ann e gouttent sur les copies Blanco Jand heur Frank Costa Nicolo Blick et toute la famille des Grands arr ts dont les tudiants ach tent les recueils comment s comme on le fait de bibles Et si l on racontait un jour non plus seulement les arr ts non plus seulement les cas mais encore les audiences Par exemple l audience du 19 juin 2015 qui se d roula devant l Assembl e pl ni re de la Cour de cassation propos de la transcription sur l tat civil fran ais des filiations r sultant de conventions de maternit de substitution dites souvent GPA
94. usticiable lui pose une question Le juge masque donc sa prise de pouvoir derri re l ordre g n ral que le l gislateur lui aurait lui m me donn de statuer En second lieu comme l a galement soulign le procureur g n ral le juge national est bien oblig de suivre ce qu a dit avant lui le juge europ en hi rarchie des normes oblige articulation des interpr tations contraignantes lui brisant toute volont d autonomie Il aurait peut tre bien aim mais S il n avait tenu qu lui alors a Mais nous dit le procureur g n ral le sens du droit s exprime avant tout par la neutralit de ob issance On lit clairement ces arguments dans le rapport et l avis qui clairent les arr ts techniques du 3 juillet 2015 Cela est faux Le l gislateur fran ais a pos que la filiation est un lien qui unit l enfant et la femme qui lui a donn naissance Le p re pr sum est le mari de la m re Est ainsi constitu e une cellule politique partie int grante du groupe politique g n ral dont l tat a la garde et dont l tat civil est le reflet technique Si l on devait changer le principe m me de la filiation la poser comme tant le reflet d un lien biologique consid r dans la sph re priv e au sein de laquelle voluent les deux personnes qu il faut consid rer le seul adulte et le seul enfant alors le changement politique est radical Il ne s agirait plus dun maillage mais d une relation bi
95. uvre de grandes incertitudes car on ne sait pas ni ce qu est la r alit ni ce qu est la discordance Dans la mesure o la jurisprudence propre cette hypoth se de l article 47 est par ailleurs pauvre on ne peut s y reporter Il est vrai que le communiqu de presse peut aider puisque la Cour y dit qu elle ne prend pas position sur la question d un lien avec les parents d intention Mais le communiqu de presse n a pas pour auteur la Cour de cassation et n est pas int gr dans l arr t Peut on s appuyer n anmoins sur le communiqu de presse pour affirmer que la r alit sociale que ce que l on appelle la parentalit n existe toujours pas encore en droit fran ais et qu en cons quence la port e des arr ts est d affirmer comme la seule r a lit recevable la r alit biologique Dans ces conditions le p re de l enfant est son p re biologique Pourquoi pas mais alors pour le droit ainsi implicitement pos par la Cour pourquoi ne pas le dire Si dans l esprit de la Cour la r alit ne serait que biologique si la filiation est un lien biologi que c est la fois poser beaucoup et tr s peu C est beaucoup parce que les hommes pourraient imposer aux tats une filiation que certains ont appel une filiation spermatique des associa tions de d fense des femmes protestant contre ce qui serait une marque de la domination masculine C est p

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