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INSTITUT INTERNATIONAL D`ETUDES SOCIALES Discussion

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1. V1 5 V JAYISIY pues 81n198 eyes ej e ejpuaud ejessed sed pue 884 sjeoiponad 104 ou 19 eguue saj s1equunu aAI6 sajorue 104 uoneuiBed jenbiput Sm JnOd dT diii ru aa ON Jenuenbes Jequunu 23 2105 3enuenbos eiqer 2 2 24 ajeg woo ep ejes 7 91 yun 891A18S awen ua Aqn 1S3n03H 13 TABLE DES MATIERES LE INTRODUCTION 41 55 2 9 oom rr ei ere eee et ere Uy 1 II LE CONCEPT DE SECTEUR INFORMEL L ANALYSE DU MARCHE DU TRAVAIL a Vw wv E o ars lx v ww vu sv or Ste se vs ess 1 Les choix conceptuels et m thodologiques 2 a Les options conceptuelles 2 b Les pr occupations analytiques et les strat gies 1 1 4 2 Le secteur informel urbain et l analyse du march du travallicusessaaas Ea mx SWAT EE ES v a La sp cificit des syst mes productifs urbains et 1 1 1 6 b La diff rentiation des caract ristiques de la main d oeuvre urbaine et l insertion sur le march du 11 9 L h
2. SERIE BIBLIOGRAPHIQUE La participation des travailleurs la gestion des entreprises bibliographie s lective 1980 1983 par Maryse Gaudier S rie bibliographique n 9 ISBN 92 9014 412 5 Ecologie monde du travail participation sociale tendance de la documentation et bibliographie par Maryse Gaudier S rie bibliographique n 10 ISBN 92 9014 412 2 Gestion Travail Loisirs Une analyse des tendances de la recherche en Europe de l Ouest et de l Est par Maryse Gaudier Rose Marie Greve Peter Grootings et Lajos H thy S rie bibliographique n 11 ISBN 92 9014 416 5 La flexibilit des march s du travail formule magique ou pr misses d une nouvelle soci t industrielle 2 Essai bibliographique par Maryse Gaudier S rie bibliographique n 12 ISBN 92 9014 418 1 M M M M Le catalogue des publications de l IIES peut tre obtenu sur simple demande l Institut international d tudes sociales Service des ventes case postale 6 CH 1211 Gen ve 22 Suisse
3. lt 20 20 24 30 34 40 44 50 54 25 29 39 37 45 49 ste fige ann es 70 Malheureusement l enqu te relative au secteur informel n indique rien quant aux motifs de la mobilit 33 En second lieu partir d enqu tes emploi dans les m nages il est possible d obtenir une stratification de l ensemble du march du travail urbain Dans ce contexte l investigation de 1986 87 relative Abidjan a fait ressortir plusieurs cat gories de travailleurs qui chevauchent les cat gories conventionnelles du sch ma dualiste 7l1 i les travailleurs prot g s ii le salariat concurrentiel iii le salariat non prot g iv le travail propre compte volutif v le travail propre compte involutif A partir de ce type de stratification et de l appr hension des processus d acc s l emploi certains aspects de la segmentation du march du travail urbain apparaissent plus clairement L int r t de ce type d analyse se situe essentiellement au niveau de la politique conomique En effet la sp cificit des formes de travail et de production exige des programmes d action adapt s notamment lorsque l objectif poursuivi est 1a r duction de la pauvret 2 C Le secteur informel et la pauvret urbaine Depuis le d but des ann es 1970 la plupart des pays africains admettent que la r duction de la pauvret urbaine peut tre envisag e ind pendamment d une dynamisation du secteur informel Or paradoxalement l
4. Voir aussi pour le probl me de l acc s au capital LACHAUD 1987 58 MIRAS 1980 59 TRAGER 1987 25 d observation utilis e cet gard les enqu tes au niveau des entreprises du secteur informel comportent une double limite D une part les questions relatives aux liaisons ont t formul es d une mani re insuffisamment pr cise D autre part cette approche n est pas en mesure de saisir les particularit s des liaisons de demande finale notamment les lasticit s de la d pense en fonction des niveaux vie 1 est extr mement rare que l on ait associ des enqu tes budget consommation des investigation au niveau des entreprises 60 Troisi mement le domaine d observation des relations intersectorielles a t g n ralement limit au seul secteur urbain Or les liens du secteur informel urbain avec le secteur rural agricole m ritent d tre mieux explor s qu ils ne le sont notamment au niveau des centres urbains secondaires Parmi les questions auxquelles la recherche sur le secteur informel urbain en Afrique sub saharienne n a pas apport de r ponses claires on peut mentionner i Quelle sont les potentialit s du secteur informel urbain quant sa capacit de permettre un d veloppement de la transformation des produits agricoles ii Quel est l impact des politiques de prix agricoles sur la dynamique des activit s informelles urbaines 2 iii Quelle est la structure des relations entre
5. conomiques des activit s conomiques hypoth que s rieusement les approches du secteur informel bas es sur l appr hension des entreprises visibles La prise en compte 42 LACHAUD 1988a 17 du commerce micro d tail au bord des cours est un exemple typique Ensuite le rep rage des activit s par leur nature ou les enseignes le long des rues ou des sentiers laisse en dehors du champ d investigation un ensemble d activit non localis es partir de l enqu te emploi dans les m nages Abidjan pr c demment voqu e l analyse des caract ristiques de l emploi principal du chef de m nage montre que 13 9 d entre eux ont un travail domicile En ce qui concerne les membres secondaires la proportion est de 18 7 43 Par ailleurs si l on prend consid ration l emploi secondaire on remarque que 34 2 des membres du m nage l exercent domicile et que 68 5 ne sont pas assujettis la fiscalit Enfin certaines activit s sont visibles mais leur analyse demeure difficile pour diverses raisons Bien que peu analys es dans le contexte de l Afrique sub saharienne les activit s de micro d tail sur les march s urbains se pr tent mal des investigations lourdes et syst matiques Par ailleurs leur mobilit peut conduire un double comptage 44 Le commerce ambulant soul ve le m me type de probl me La p che fluviale et maritime et le secteur du b timent constituent d autres activit
6. propre compte qui d rivent les revenus les plus bas La part du revenu secondaire dans le revenu total du m nage est de 27 2 dans les m nages pauvres et seulement de 6 5 dans les m nages les plus riches Dans ce contexte on observe que l irr gularit du travail influence sensiblement le niveau des revenus individuels Deuxi mement s agissant de l analyse du taux d emploi et dans une certaine mesure l offre de travail on observe que ce dernier relatif aux membres secondaires des m nages r sulte d une interaction entre les offres individuelles tendant reproduire la pauvret Dans les m nages pauvres la situation pr caire du principal soutien conomique limite les opportunit s de gains des conjoints faiblement dot s en capital humain ce qui r duit dans une certaine mesure les possibilit s d insertion sur le march du travail des femmes c libataires Par ailleurs le statut professionnel du chef de m nage g n ralement travailleur ind pendant produit certes des externalit s positives en ce qui concerne les membres masculins c libataires mais en m me temps ces derni res reproduisent un mode d insertion sur le march du travail peu propice la r duction de la pauvret Dans un contexte de ch mage croissant limitant les possibilit s de transferts et r duisant la f condit de l environnement conomique les taux d emploi et les revenus par t te ne peuvent demeurer qu de faibles niveaux ty
7. tre utilis es dans la proc dure cluster sont les suivantes sous forme dichotomique le pourcentage de salari s la branche d activit la possession d un compte bancaire 1 nature du local et le type de formation du chef d entreprise Voir pour le d tail de l analyse LACHAUD 1988b 32 appara t nettement lorsqu on prend en consid ration le niveau d occupation Les entrepreneurs du secteur informel volutif primaire ont surtout t des ouvriers qualifi s 51 4 par contre les individus localis s dans l informel secondaire ont eu la plupart du temps une activit propre compte 45 2 tandis que ceux qui occupent une position dans l informel involutif ont t majoritairement des aides familiaux Dans ce contexte 11 est essentiel de remarquer que parmi les individus ayant eu une activit ant rieure 18 8 d entre eux ont t employ s dans le secteur moderne En r alit la mobilit moderne informel est consid rablement plus lev e parmi les entrepreneurs du secteur informel volutif primaire puisque 44 2 et 4 9 de ceux qui ont eu une occupation ant rieure taient localis s respectivement dans le secteur moderne priv et dans le secteur public 70 Diagramme 2 Profils ge gains des chefs d entreprise selon le type de secteur informel urbain Cote d Ivoire 1984 87 mensuel mil F CFR 90 40 30 20 sanan nyoluti 10 primaire Evoluti 0 secondaire
8. 1000 milliers de F A oo oo i SI prim SNG veus MOD sup MOD sec i cycle pe MOD sec 250 Y 1 ju Lo Areal ansas MOD prim s ins t Niy yinin nmi pi T ueniat d ae 20 20 24 30 34 40 44 90 54 29 29 39 49 49 49 555 Age ann es individus n ayant pas d instruction la courbe des profils ge gains des salari s du secteur moderne demeure en dessus de celle des entrepreneurs du secteur informel 35 Voir par exemple pour le B nin AHOUNOU 1988 13 N anmoins cette approche des diff rences intersectorielles de revenus reste imparfaite pour deux raisons au moins 36 Premi rement les b n fices du secteur informel sont eux m mes tr s h t rog nes En Afrique les activit s qui produisent des biens parall les ceux de la soci t moderne bois m canique et b timent g n rent des b n fices sensiblement plus lev s que celles qui sont relativement satur es comme le textile ou le commerce Cette observation a une cons quence importante Dans les activit s relativement dynamiques du secteur informel les b n fices des entrepreneurs sont tout fait comparables non seulement aux salaires des manoeuvres du secteur moderne des m mes branches mais galement ceux des ouvriers qualifi s De plus si les salari s du secteur moderne sont g n ralement mieux r mun r s que leurs homologues d
9. capitale centre secondaire et de l tat du syst me statistique Quoiqu il en soit il peut tre utile de pouvoir disposer de donn es de cette nature Par exemple Cotonou B nin les besoins d quipement et les possibilit s financi res de certaines entreprises artisanales ont t rapidement valu es partir de br ves enqu tes Ces informations ont t un l ment d appr ciation d un projet de d veloppement des activit s de la construction m canique 9 2 Les options analytiques a Les articulations au sein du syst me conomique La nature des articulations au sein du syst me conomique constitue un l ment important de l h t rog n it des formes de production et de leur dynamique sociale De ce point de vue il pourrait tre souhaitable de pouvoir appr hender deux types de relations 5 parfois des monographies de ce type sont disponibles dans les universit s 6 yoir l analyse dans LACHAUD 1987 30 Premi rement les relations qui expriment la structure des rapports actuels entre les composantes du syst me productif urbain Dans ce contexte l analyse peut tre men e en termes de compl mentarit de concurrence et d indiff rence Par ailleurs ces relations m ritent d tre explor es plusieurs niveaux 1 approvisionnements quipements et consommations interm diaires ii d bouch s type de demande iii formation de capital humain iv financement On peut es
10. le diff rentiel d instruction et de formation pr d termine largement le type d insertion sur le march du travail Certaines analyses discriminantes sugg rent que les variables du capital humain expliquent largement l acc s une cat gorie professionnelle donn e 2 Si cette appr ciation globale doit tre nuanc e en fonction d autres facteurs 33 l l ment important souligner est que le type d insertion sur le march du travail du secteur informel 29 On notera que quel que soit le secteur et le niveau d occupation les individus localis s hors Abidjan ont moins d instruction 30 on remarque qu environ 6 des entrepreneurs ont acquis une formation dans le secteur moderne ce qui d note une certaine mobilit 31 Il se peut que des salari s du secteur moderne aient eu une fromation dans le secteur informel Mais les donn es qui sont actuellement exploit es ne permettent pas de pr ciser ce fait Sur ce point l enqu te emploi dans les m nages donne des informations suppl mentaires 32 LACHAUD 1988a 1988b 33 exemple dans le secteur moderne les caract ristiques de la main d oeuvre sont relativement plus ind pendantes de la localisation spatiale que dans le secteur informel 11 d pend largement de la structure du syst me productif et certaines caract ristiques des chefs d entreprise En particulier lorsque la taille des entreprises augmente la proportion de ces derni res ayant
11. s 13 Depuis le d but des ann es 1980 compte tenu de l volution du contexte macro conomique le secteur informel urbain appara t non seulement comme un l ment essentiel du march du travail mais galement comme un aspect central de l quilibre du syst me social dans son ensemble M me si les politiques conomiques ont toujours t et demeurent encore en retard par rapport au discours officiel le 10 BARIS 1980 CHARMES 1982 11 partir d enqu tes bas es sur les entreprises il est rare que le secteur informel localis ait t appr hend la 14 me conf rence internationale des statisticiens du travail Gen ve octobre novembre 1987 la discussion a port l laboration d un cadre conceptuel relatif l emploi formel et informel cach 12 P che commerces sur les march s et hors des march s commer ants ambulants et b timent 13 voir par exemple le plan de d veloppement de la C te d Ivoire 1976 80 5 d s quilibre entre les besoins d informations sur le march du travail urbain et les donn es effectivement disponibles a suscit le d veloppement de nombreuses investigations empiriques Fondamentalement l ojectif recherch tait l obtention d une information utilisable trois niveaux 1 la comptabilit nationale ii l appr hension macro conomique du probl me de l emploi iii l laboration de projets de d veloppement La poursuite de ces objec
12. tes et les donn es fournies par le recensement agricole de 1982 ont permis de proc der une valuation de l emploi informel Dans d autres circonstances la disponibilit de statistiques officielles a pu 14 Certaines de ces proc dures ont pu tre combin es avec des monographies de m tiers CHARMES 1983 15 Encore que dans maintes situations le champ d analyse de certaines enqu tes r duit leur port e macro conomique 16 LACHAUD 1984c 1984d AHOUNOU 1988 17 LACHAUD 19815 6 faciliter la mise en oeuvre de la proc dure de base 18 Par contre les strat gies empiriques bas es sur les enqu tes aupr s des m nages ont t plus rarement utilis es 1 Pourtant il s agit d une option m thodologique qui pourrait contribuer mieux int grer le concept de secteur informel l analyse du march du travail Selon les pays les objectifs pr c demment d finis ont t plus ou moins bien atteints Mais la cons quence imm diate a t la production d une information statistique tr s h t rog ne et l appr hension de segments du march du travail relativement diversifi s La plupart des controverses sur le secteur informel ont pour origine la pluralit des optiques m thodologiques Par ailleurs l absence d uniformisation aux niveaux conceptuel et m thodologique a accentu la disparit de l information disponible selon les pays 2 Le secteur informel urbain et l analyse du march du
13. 7 des entreprises constitu d unit s de production situ es la frange de secteur moderne serait l expression d un secteur informel volutif primaire o la transition serait relativement avanc e Le troisi me groupe englobe la majorit des activit s informelles 71 1 et pourrait repr senter un secteur informel N cessairement dans ces divers groupes d entreprises les formes d utilisation du travail sont diff renci es Par ailleurs bien que les donn es de l enqu te soient collect es un termes individuels il est quasi certain que ces formes de travail ont un statut h t rog me au sein des m nages Le diagramme 2 montre nettement que les profils ge gains des chefs d entreprise des groupes ainsi d termin s voluent diff remment Un autre int r t de cette analyse est de mettre en vidence les sp cificit s des relations intersectorielles en termes de main d oeuvre En effet le pourcentage d individus ayant eu une activit ant rieure cro t avec le dynamisme du secteur Ainsi dans le secteur informel volutif primaire 27 0 des individus n ont eu aucune activit ant rieure alors que pour ceux qui sont localis s dans le secteur involutif la proportion est deux fois plus importante Par ailleurs l h t rog n it sectorielle 69 11 s agit d une tentative bas e sur l enqu te secteur informel de 1985 Malheureusement la qualit des donn es a t une contrainte de l analyse Les variables qui ont pu
14. Non standard employment practices in Latin America par Adriana Marshall Discussion papers n 6 ISBN 92 9014 427 0 Labour market mechanisms and urban poverty A review of ten studies par Gerry Rodgers Discussion papers n 7 ISBN 92 9014 428 9 Pauvret et march du travail urbain le cas d Abidjan C te d Ivoire par Jean Pierre Lachaud Discussion papers n 8 ISBN 92 9014 437 8 Latin Am rica s labour market research A state of the art by Jorge Jatoba Discussion papers n 9 ISBN 92 9014 441 6 The sequel of unemployment the changing role of part time and temporary employment in Western Europe by Adriana Marshall Discussion papers n 10 ISBN 92 9014 440 8 The state of labour economics in Europe by Gerry Rodgers Discussion papers n 11 ISBN 92 9014 441 6 SERIE DE RECHERCHE Les relations professionnelles _et l volution politique au S n gal R Aslanian et Siline S rie de recherche n 79 ISBN 92 9014 404 1 Nouvelles conceptions et attitudes l gard du travail dans les pays industriels cons quences pour les relations professionnelles Document de base et analyse des discussions d un colloque international par Dorothea Gaudart Rose Marie Greve et Alan Gladstone S rie de recherche n 76 ISBN 92 9014 289 8 Facteurs strat giques des syst mes de relations professionnelles L industrie du charbon en France par Frangoise Lozier S rie de recherche n 87 ISBN 92 9014 415 7
15. Paradoxalement ce d veloppement conceptuel n a pas t en mesure de prendre en compte pleinement des dimensions essentielles du fonctionnement du march du travail notamment la pauvret urbaine D une mani re plus g n rale les incertitudes du mod le dualiste appellent de nouvelles orientations de recherche Les nouvelles directions d analyse qui ont t propos es dans la pr sente contribution se proposent de mieux int grer le concept de secteur informel au fonctionnement du march du travail tout particuli rement dans une optique d radication de la pauvret urbaine cet gard les r sultats de quelques recherches pr liminaires r centes sur cette question sont encourageants N anmoins cet effort de recherche comporte une contrepartie la complexit croissante de l analyse et des programmes mettre en oeuvre Dans le contexte institutionnel de l Afrique il s agit d une donn e que l on doit prendre en consid ration car elle peut jouer un r le non n gligeable termes d efficacit VI REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES AHOUNOU N 1988 La segmentation du march du travail en milieu urbain sous d velopp le cas de Cotonou B nin Bordeaux th se de 3 me cycle Universit de Bordeaux I 74 Ce probl me m riterait d tre particuli rement examin 75 Bien que les effets sur le secteur informel sont incertains 36 ARYEE 1977 Small scale manufacturing activities a study of
16. Premi rement la connaissance des relations intersectorielles demeure trop globale et statique L examen des liaisons doit tre r alis au niveau d activit s particuli res ou de formes de production sp cifiques La nature des liaisons qui s tablissent au sein des syst mes productifs urbains constitue un l ment de l h t rog n it des formes de production Par exemple en C te d Ivoire au cours des ann es 1970 il a t montr que le d veloppement d unit s de production artisanales relativement capitalistiques avait t d en grande partie un investissement priv manant des fonctionnaires 58 Ainsi en analysant les relations selon des groupes particuliers d activit s on est en mesure de mieux saisir la sp cificit des liaisons et la mani re dont elles affectent ces groupes Mais en m me temps il importe de reconna tre que ces relations peuvent voluer dans le temps selon la nature des activit s des changements qui interviennent et des r ponses ces changements 59 En d finitive cette pr occupation implique une appr hension de 1a dynamique des relations intersectorielles ce qui renvoie in vitablement l analyse de la dynamique sociale des composantes du secteur informel Deuxi mement l impr cision de la connaissance des relations intersectorielles est partie le r sultat de la m thode 57 BIT 1985 Il s agit des backward linkages forward linkages et des technological linkages
17. analyse d un secteur informel urbain visible Cette mani re de proc der comporte plusieurs limites Tout d abord les recensements ou les d nombrements ont amalgam un ensemble d activit s les unes tant exerc es titre principal les autres ayant un caract re secondaire Ces derni res peuvent avoir des statuts sensiblement diff rents Il peut s agir d une activit annexe par rapport l exercice d un travail principal localis dans le secteur moderne ou dans le secteur informel Cela peut recouvrir galement une activit pr sentant un caract re secondaire par rapport la structure de l emploi du m nage Mais dans maintes situations le statut secondaire des activit s n est pas r ellement clair Ainsi partir d une enqu te emploi dans les m nages r alis e en 1986 87 Abidjan on a pu observer que 8 2 des membres des m nages avaient une activit secondaire cette derni re tant surtout exerc e par les chefs de m nage et les conjointes Or il tait important de remarquer que beaucoup d individus taient consid r s comme ayant une seconde activit conomique alors qu il n ont aucune activit conomique principale L explication de ce ph nom ne r side dans le fait que beaucoup de femmes mari es ont consid r tre m nag res titre principal et exercer de mani re annexe une activit conomique 42 Dans le contexte africain la difficult de s parer nettement les activit s
18. guliers 21 De m me le travail salari du secteur informel a un statut qui d pend de sa localisation selon les formes de production Dans les petites unit s de production capitalistiques appartenant certaines branches d activit m canique bois commerce le niveau des qualifications les formes de r mun ration et la r gularit du travail rapprochent sensiblement le salariat de celui qui pr vaut dans les grandes entreprises du secteur moderne 2 Par contre dans la majorit des autres petites entreprises qui constituent le coeur du secteur informel ce qui est appel travail salari est davantage une quasi salariat familial largement empreint d l ments li s la soci t traditionnelle 3 Bien que cette distinction simplifie la r alit elle a une cons quence importante le salariat du secteur informel a un statut qui varie en fonction des formes de r mun ration et d utilisation du travail Cela peut signifier que m me dans le secteur informel le stade de transition avanc e de certaines formes de production implique l utilisation d un salariat partageant des caract ristiques communes avec celui des grandes entreprises du secteur moderne Mais en m me temps ce dernier a parfois recours un salariat irr gulier journalier la t che ou saisonnier qui peut rappeler maints gards certaines formes de travail salari du secteur informel Dans ces conditions le clivage entre les cat gories du
19. heurte galement des probl mes conceptuels et m thodologiques 27 Quoiqu il en soit en Afrique sub saharienne au d but des ann es 1980 les informations fragmentaires dont on dispose semblent indiquer que l emploi informel urbain a volu un rythme voisin de 5 0 l an ce qui est bien sup rieur ce qui pr vaut dans le secteur moderne Ce simple fait souligne avec vidence le r le que le secteur informel est en mesure de jouer dans le maintien de l quilibre du syst me social des centres urbains b La diff rentiation des caract ristiques de la main d oeuvre urbaine et l insertion sur le march du travail A partir des informations relatives au march du travail urbain de la C te d Ivoire assez repr sentatives des situations africaines peut mettre en vidence quelques diff rences sectorielles en ce qui concerne les caract ristiques de la main d oeuvre 8 D une mani re g n rale les individus ayant une activit dans le secteur informel sont plus jeunes et ont moins d instruction et d anciennet que ceux qui sont employ s dans le secteur moderne Ainsi dans ce dernier plus de 70 des salari s ont plus de 30 ans alors que dans le secteur informel cette proportion n est 25 On a parfois montr que dans le secteur informel l emploi non salari voluait plus rapidement que l emploi salari 26 Voir par exemple l tude du BIT sur Yaound en 1979 27 Par exemple en C te d Ivoire
20. pauvret peut tre mieux int gr e la dynamique sociale des formes de production urbaines les politiques conomiques classiques ne sont plus suffisantes Deuxi mement la nature des politiques conomiques doit tre mieux appr hend e En Afrique les politiques macro conomiques l gard du secteur informel n ont pas re u une attention suffisante Pourtant les actions globales sont la fois compl mentaires aux approches micro conomiques et susceptibles d exercer une action autonome L acc s au capital l acc s certains services l intensification des relations intersectorielles etc sont des probl mes du secteur informel qui peuvent tre abord s dans un contexte macro conomique Troisi mement la coh rence des politiques est une n cessit L ambivalence des politiques conomiques t 35 pr c demment examin e Une observation suppl mentaire peut encore renforcer cette argumentation La plupart des pays africains souhaitent promouvoir le secteur informel urbain Mais en m me temps ils m nent explicitement ou implicitement deux actions contre le secteur informel le maintien d une fiscalit discriminatoire 4 et la poursuite de programmes d ajustement structurel qui d priment la demande globale V CONCLUSION Au cours des quinze dernieres ann es le concept de secteur informel urbain a jou un r le de premier plan dans l analyse du march du travail de l Afrique sub saharienne
21. relative incoh rence tant au niveau de la formulation des objectifs qu au niveau des moyens mis en oeuvre D une mani re plus pr cise on peut consid rer que le r le de l Etat l gard du secteur informel poss de deux caract ristiques Tout d abord les politiques micro conomiques pr conis es officiellement sont inadapt es Beaucoup de pays ont ax leur action sur la promotion de l artisanat d art 3 alors qu il n existe aucune structure d appui pour les activit s informelles modernes qui sont pourtant les plus dynamiques en termes d emploi de revenu et de formation Ensuite les politiques macro conomiques manifestent une certaine incoh rence par rapport aux objectifs avanc s 1 faiblesse des interventions pour accro tre l intensit des relations 62 De plus ces derni res ne sont pas forc ment localis es dans le secteur informel mais peuvent partager des caract ristiques identiques 63 par exemple le plan de d veloppement du B nin 1983 87 pr voyait de cr er quatre centres artisanaux suppl mentaires alors que ceux qui existent ont la capacit autonome de promouvoir certaines activit s 27 intersectorielles march s publics biens collectifs secteur rural ii absence de redistribution des opportunit s d investissement du secteur informel commercial vers le secteur artisanal iii fiscalit directe et indirecte discriminatoire l gard du secteur informel iv inefficacit du cadre i
22. s difficilement localisables par les voies classiques Cette situation s explique essentiellement par la pr sence de deux facteurs i l irr gularit de l activit au cours de l ann e et ou de la journ e ii les conditions physiques d exercice de l activit Malgr la sp cificit de certaines proc dures mises en oeuvre l appr hension de ces activit s demeure incertaine 45 Les probl mes qui viennent d tre voqu s sont encore plus aigus lorsqu on prend en consid ration le facteur temps effet le caract re saisonnier de certaines activit s informelles 43 Certes l choppe situ e au bord de 1 rue peut constituer le domicile Mais on remarque aussi que 19 2 et 22 9 respectivement des chefs de m nage et des membres secondaires ne paient pas d imp ts 44 Des commer antes op rent le matin sur un march et le soir sur un autre Il est vrai qu elles peuvent entre temps changer d activit 45 Dans le cas de la p che le recensement se limite g n ralement une estimation grossi re partir du nombre de pirogues de comptages journaliers et d informations diverses En ce qui concerne le b timent le quadrillage de la zone urbaine permet de d nombrer que quelques artisans Eventuellement des statistiques officielles peuvent aider proc der des recoupements 18 est difficilement appr hendable partir d une investigation un point du temps Certes les m thodes d valuation
23. sectorielle 22 Cette sp cificit des formes sectorielles de travail est plus ou moins marqu e selon la nature des activit s informelles la branche laquelle elles appartiennent et le niveau de d veloppement En effet le secteur informel est constitu d un ensemble d activit s tr s disparates quant la nature des biens et services offerts la quantit et la qualit du capital technique et humain n cessaire et au mode de fonctionnement La cons quence de cette situation est que la main d oeuvre salari e 20 N anmoins cette estimation est encore impr cise elle est par ailleurs sous estim e par rapport qu indique l enqu te emploi dans les m nages de 1986 87 voir LACHAUD 1988a 1988b 21 LACHAUD 1984a Ce r sultat est tr s proche de l valuation de l emploi informel non agricole au B nin partir d une enqu te emploi dans les m nages 48 2 de l emploi non agricole de ce pays tait en 1982 localis dans le secteur informel urbain Voir LACHAUD 1987 22 Mais le salariat peut galement partager des caract ristiques communes ind pendamment du syst me productif 8 du secteur informel est davantage utilis e dans les unit s de production ayant une certaine taille Mais on remarquera que la localisation sectorielle de la main d oeuvre urbaine selon la taille des entreprises r v le une certaine ambiguit conceptuelle Par exemple en C te d Ivoire en 1984 7 0 des salari s
24. the _interrelationships between the formal and the informal sectors in Kumasi Ghana Gen ve WEP 2 19 WP 23 BIT BAUMANN E 1984 Les activit s informelles en milieu rural v hicule de transformations socio conomiques le cas du Centre rural de Saa centre sud Cameroun Bordeaux th se de 3eme cycle Institut d tudes politiques Centre d tudes d Afrique noire BARIS P 1980 Recensement des activit s en milieu urbain 1976 Pr sentation des r sultats grands secteurs conomiques et activit s Abidjan Minist re de l conomie des finances et du plan Direction de l activit industrielle BIT 1972 Employment incomes and equality A strategy for increasing productive employment in Kenya Gen ve BIT 1985 The informal sector in Africa Addis Ababa PECTA BROMLEY R 1979 The urban informal sector Why is it worth discussing dans l ouvrage publi sous la direction de BROMLEY R The urban informal sector critical perspectives on employment and housing policies Oxford Pergamon press CAIN G G 1976 The challenge of segmented labour market theories of orthodox theory a survey Journal of econonic litterature n 14 CHARMES 1982 L valuation du secteur non structur M thode r sultats analyse l exemple de la Tunisie Amira n 37 sept CHARMES J 1983 Place et r le du secteur non structur dans la planification du d veloppement et les politiq
25. 976 STEEL TAKAGI 1978 7 Voir METTELIN 1983 8 BIT 1972 9 NIHAN 1982 LACHAUD 1982 4 secteur informel localis 10 Dans la mesure o le syst me d enqu tes relatives au secteur informel est bas sur l entreprise c est la partie localis e de ce dernier auxquelles se r f rent la plupart des tudes 11 Enfin les cat gories d activit retenues Le secteur informel urbain est constitu d un ensemble d activit s relativement h t rog nes tant du point de vue de leur nature que du point de vue de leur mode de fonctionnement M me en laissant de c t la partie localis e du secteur informel les proc dures d investigation se heurtent de nombreuses difficult s En effet pour certaines activit s 12 les enqu tes bas es sur l entreprise ont d recourir des approches sp cifiques dont l efficacit n est pas toujours garantie b Les pr occupations analytiques et les strat gies empiriques Au d but des ann es 1970 la reformulation des strat gies de d veloppement et la nature des politiques conomiques sous jacentes conduisaient attribuer au secteur informel urbain un r le de premier plan Le rapport du BIT sur le Kenya prend nettement position en faveur de ce secteur en raison du r le important qu il joue en tant que pourvoyeur d emplois productifs et de revenus Progressivement dans la plupart des pays Africains les documents du plan soulignent ces potentialit
26. INSTITUT INTERNATIONAL D ETUDES SOCIALES Discussion papers Programme march du travail DP 13 1988 LE SECTEUR INFORMEL URBAIN ET LE MARCHE DU TRAVAIL EN AFRIQUE AU SUD DU SAHARA par J P LACHAUD Institut international d tudes sociales LT Copyright Organisation internationale du Travail Institut international d tudes sociales 1988 De courts passages pourront tre reproduits sans autorisation la condition que leur source soit d ment mentionn e Toute demande d autorisation de reproduction ou de traduction devra tre adress e au service d dition Institut international d tudes sociales case postale 6 CH 1211 Gen ve 22 Suisse ISBN 92 9014 447 5 Premi re dition 1988 Les publications de l IIES peuvent tre obtenues en s adressant Publications du BIT Bureau international du Travail 1211 Gen ve 22 Suisse gt AVANT PROPOS Ce papier est une version r vis e d une contribution pr sent e la r union sur l valuation des politiques d emploi urbain dans les pays en d veloppement organis e par le Centre de D veloppement de 1l O C D E Paris 7 9 septembre 1988 Il fera l objet d une publication ult rieure dans un ouvrage collectif dit par cette m me organisation 98 S Ol e qisijpi no eygjduuoou C guie o91 1924 ue 7 enbeuioriqig el e sed ms jeyjnsuoo e 3Sn Q3AH3S3U
27. MALDONADO C 1987 Petits producteurs urbains d Afrique francophone Gen ve BIT MAZUMDAR D 1976 The urban informal sector World development vol 4 n 8 ao t METTELIN P 1983 L interpr tation th orique du milieu urbain africain l analyse _ socio conomique des activit s informelles Bordeaux th se de 3 me cycle Etudes africaines Universit de Bordeaux I DE MIRAS Cl 1975 La formation de capital productif Ivoirien le secteur de la menuiserie Abidjan Abidjan ORSTOM DE MIRAS Cl 1980 Le secteur de subsistance dans les branches de production Abidjan Revue Tiers Monde n 82 avril juin NIANE M 1988 Le secteur informel rural non agricole au S n gal le cas de Bambey Bordeaux th se de 3 me cycle Universit de Bordeaux I 38 NIHAN G 1980 Le secteur structur signification aire d extension du concept et application exp rimentale Revue Tiers Monde n 82 avril juin NIHAN et col 1982 Le secteur non structur moderne de Yaound R publique unie du cameroun Gen ve BIT RODGERS G 1988 Trends in urban poverty and labour market access Gen ve Institut international d tudes sociales D partement de l emploi et du d veloppement BIT SETHURAMAN S V 1976 The urban informal sector concept measurement and policy Revue internationale du travail vol 114 n 1 juillet ao t STEEL W TAKAGI Y 1978 The intermediate s
28. bles revenus et des emplois vuln rables augmente les types de temps de travail se modifient et le ch mage persiste ou s tend de mani re d clar e ou sous des formes d guis es L analyse de ces changements fondamentaux est largement tributaire du sch ma dualiste La dichotomisation secteur informel secteur moderne est suppos e saisir la complexit et l volution des modes d utilisation du travail au sein de l conomie urbaine Depuis pr s de deux d cennies certains aspects du fonctionnement du march du travail urbain sont appr hend s par rapport au concept de secteur 1 3 Or l apparition de ce concept semble davantage tre un sous produit d une r flexion sur les strat gies de d veloppement que le r sultat d un effort d analyse sp cifique inh rent la structure du march du travail L ambiguit vient du fait qu il est largement utilis des fins pour lesquelles il n tait pas particuli rement destin Dans le contexte actuel des conomies africaines il importe d examiner dans quelle mesure le concept de secteur informel a la capacit d approfondir la connaissance du fonctionnement du march du travail c est dire en d finitive de contribuer 1 surtout l Afrique francophone 2 Ces changements sont largement accentu s par les politiques d ajustement structurel 3 Voir par exemple LACHAUD PENOUIL 1985 LACHAUD 1987 une meilleure analyse des politiques conomiques en
29. ce qui concerne la structure de l emploi et des revenus l analyse de l insertion sur le march du travail titre principal montre clairement que les m nages pauvres et tr s pauvres englobent surtout des travailleurs ind pendants expos s l irr gularit des ventes et la perception de faibles revenus et des travailleurs irr guliers exer ant dans maintes situations un emploi 1 t che ou 1 journ e cet gard on 56 LACHAUD 1988a On peut trouver aussi quelques l ments dans une analyse des activit s informelles rurales au Cameroun Voir BAUMANN 1984 23 observe une assez bonne correspondance entre le mode d emploi du chef de m nage et celui des autres membres du m nage L emploi secondaire concerne 8 2 des membres du m nage et est majoritairement le fait des chefs de m nage et des conjoints C est avant tout un emploi ind pendant et irr gulier La prise en consid ration de l emploi secondaire renforce le dualisme des modes d emploi surtout dans les m nages ais s et met en vidence une certaine ambiguit du concept de secteur informel Pour les chefs de m nage la hi rarchie des revenus moyens est en accord avec la hi rarchie des cat gories professionnelles encore que 1 distribution des revenus des travailleurs ind pendants t moigne d une forte h t rog n it et exhibe des chevauchements avec les autres cat gories professionnelles Mais c est surtout les femmes ayant un emploi
30. ctivit s informelles doivent leur d veloppement celui de la soci t moderne La faiblesse relative des activit s de service et dans une moindre mesure des activit s de production signifie que les biens de la soci t moderne sont peu diffus s dans la population c est dire que la transition conomique n est pas r ellement amorc e Troisi mement la d termination de l volution de l emploi dans le secteur informel urbain n est pas ais e compte tenu de l information statistique disponible La plupart des investigations empiriques disponibles s int ressent au taux de croissance pond r de l emploi r sultant du d veloppement interne des entreprises Cette approche permet de constater que dans maintes entreprises du secteur informel l volution de l emploi 23 En C te d Ivoire 35 0 des entreprises artisanales sont constitu es de travailleurs ind pendants alors que dans le commerce la proportion est de 87 6 24 LACHAUD 1982 9 est positive et qu il existe d importantes disparit s selon les secteurs et les cat gories d activit s En r alit ce type d approche ne peut viter une difficult majeure l volution de l emploi informel d pend galement des emplois additionnels li s la cr ation nette de nouvelles unit s de production Certaines tudes ont tent d viter ce biais mais au prix d hypoth ses assez fortes 9 Mais la comparaison de l emploi informel deux dates diff rentes se
31. des b n fices int grent cette derni re composante Mais d une mani re g n rale la connaissance que l on peut avoir du secteur informel urbain par le biais des proc dures classiques quant son r le et son statut l gard du march du travail pose probl me b L h t rog n it des formes de production 46 Le terme de secteur informel voque l id e d un d coupage de fronti res entre ce secteur et les autres d homog n it l int rieur du secteur et d h t rog n it vis vis de l ext rieur Une telle vision des choses est erron e car cette classification apparemment rigoureuse peut voquer des ruptures alors qu il y a continuit 47 Certes l id e d une h t rog n it du secteur informel n a pas t r ellement absente de la recherche en ce domaine Sur un plan empirique la plupart des analyses ont mis en vidence la diversit des activit s en examinant les caract ristiques de certaines variables cl s capital technique et humain type d entreprise etc Au niveau th orique certains mod les ont tent de mettre valeur les potentialit s relatives des diff rents segments du secteur informel 48 En r alit les analyses du secteur informel urbain en Afrique sub saharienne n ont pas permis de r pondre de mani re satisfaisante deux questions de fond Comment caract riser l h t rog n it du secteur informel 2 Quelles sont les cons quences de cette h t rog n it e
32. des salari s cro t mais la proportion des salari s dans la main d oeuvre totale diminue Ce r sultat est rapprocher de l volution de la formation et de l appartenance familiale effet l accro ssement de la dimension des entreprises est associ une l vation du niveau de formation des salari s Dans la mesure o ces derniers appara ssent moins li s la sph re familiale on peut consid rer que l l vation de la taille des entreprises tend s accompagner d une substitution d un quasi salariat familial par un v ritable salariat En outre on peut observer que la proportion d entreprises ayant des salari s est sensiblement plus lev e lorsque le patron a acquis les comp tences techniques dans le secteur moderne c L h t rog n it des revenus urbains et la segmentation du march du travail L analyse des revenus urbains se heurte une difficult majeure l incertitude et le caract re partiel des donn es relatives aux revenus du secteur informel Malgr tout on peut saisir certains aspects de cette question partir des informations collect es dans quelques pays de l Afrique de l Ouest En C te d ivoire on peut constater que la distribution des revenus varie selon la nature et la localisation des syst mes productifs Ainsi dans le secteur moderne Abidjan 30 environ des salaires sont inf rieurs 30000 F CFA alors que dans le secteur informel pr s de 80 des b n fices sont inf rieur
33. direction du march du travail La premi re partie de cette contribution tentera de montrer quelles ont t les utilisations du concept de secteur informel dans l analyse du march du travail urbain Dans une seconde partie les limites d une telle approche seront mises en vidence tandis que la troisi me partie aura pour objet de pr senter quelques options pour la recherche future II LE CONCEPT DE SECTEUR INFORMEL ET L ANALYSE DU MARCHE DU TRAVAIL L int gration du concept de secteur informel l analyse du march du travail urbain a impliqu pr alablement des choix fondamentaux quant au cadre conceptuel et m thodologique 1 Les choix conceptuels et m thodologiques a Les options conceptuelles Au del des divergences de vocabulaire 4 l id e que le concept de secteur informel pouvait tre un instrument d analyse du march du travail reposait sur deux hypoth ses D une part le secteur informel appara t comme un l ment structurel sur lequel on peut faire porter l effort de recherche Cette perspective d analyse s carte sensiblement de certaines approches soutenant qu il n existe pas deux secteurs d finissables par des crit res a priori et tudi s par leur lien d ext riorit Il est remarquer que cette opposition parfois t exag r e Contrairement ce que croient certains partisans de l approche syst mique l adh sion au concept de secteur informel n interdit pas de saisir les r
34. du secteur moderne travaillent dans des entreprises de moins de 10 personnes alors que 6 8 des unit s de production informelles emploient au moins 3 personnes Par ailleurs prise en consid ration de la branche d activit montre que le tertiaire occupe une place de premier plan dans l emploi urbain Les donn es relatives la C te d Ivoire pr c demment voqu es indiquent que dans le secteur moderne 43 6 des individus ont une activit dans le commerce les services et l administration Le ph nom ne est encore plus marqu dans le secteur informel puique ce dernier englobe 80 1 des unit s de production et 64 5 des emplois Cet cart entre la proportion des activit s et la proportion des emplois du commerce et des services est d la faiblesse des coefficients d emploi En effet dans le secteur artisanal le nombre d individus par unit de production est g n ralement sup rieur 1 alors que dans le commerce les activit s s exercent surtout sur une base individuelle Enfin il est int ressant de remarquer que l importance relative des activit s informelles de production et surtout de services donc la part relative des formes de travail est li e au niveau de d veloppement Par exemple on a pu montrer que dans certaines zones urbaines du Centrafrique les activit s de services sont presque deux fois moins d velopp es que dans des pays comme le Cameroun ou la C te d Ivoire 24 En effet certaines a
35. e l Afrique sub saharienne plusieurs crit res appellent une attention particuli re 68 i 1 contribution potentielle des activit s informelles au processus de transition conomique par exemple dans une optique de d veloppment auto centr ii l autonomisation de certaines fili res permettant de lever les goulots d tranglement iii la substitution aux importations notamment des biens d quipement iv l volution de la demande demande actuelle de substitution et d innovation 67 Cela peut recouvrir la sous traitance 68 Ces crit res ont t d velopp s dans l tude sur le B nin de groupes homog nes Les donn es collect es l aide de la pr c dente m thodologie pourraient contribuer une meilleure analyse de la stratification du march du travail urbain par l identification de groupes homog nes En fait deux optiques analytiques plus ou moins compl mentaies sont possibles En premier lieu la stratification du march du travail peut tre appr hend e par rapport 1 dichotomie secteur informel secteur moderne Dans le cas de la C te d Ivoire une tentative de ce type a permis de d terminer dans le secteur informel urbain trois groupes d entreprises relativement distincts 99 Un premier groupe concernant 23 2 des entreprises est caract ristique d un secteur artisanal de production ou de services que l on pourrait appeler volutif secondaire Par opposition le second groupe 5
36. ector unemployment and the employment output conflict a multi sector model Washington Staff working papers n 301 octobre TRAGER L 1987 A re examination of the urban informal sector in West Africa Revue canadienne des tudes africaines vol 21 n 2 VIJVERBERG W 1988 Nonagricultural family enterprises in C te d Ivoire a descriptive analysis Washington Etude sur la mesure des niveaux de vie document de travail n 46 Banque mondiale Publications de l Institut international d tudes sociales Titres r cents DISCUSSION PAPERS Segmentation du march du travail et mobilit entre activit s informelles et actvit s modernes en milieu urbain africain cas du cameroun et de la C te d Ivoire par Jean Pierre Lachaud et Marc Penouil Discussion papers n 1 ISBN 92 9014 419 X L analyse du march du travail urbain en Afrique par Jean Pierre Lachaud Discussion papers n 2 ISBN 92 9014 420 3 Smaller units of employment A synthesis report on industrial reorganisation in industrialised countries by Werner Sengerberger and Gary Loveman Discussion papers n 3 ISBN 92 9014 421 1 Restructuration des entreprises publiques et ajustements sur le march du travail au S n gal des possibilit s d emploi la mesure des esp rances par Jean Pierre Lachaud Discussion papers 4 ISBN 92 9014 425 4 From segmentation to flexibility par Sam Rosenberg Discussion papers n 5 ISBN 92 9014 426 2
37. elations avec les autres l ments du syst me productif Quoiqu il en soit l approche des activit s informelles repr sente une m thode 4 Un travail de synth se sur le secteur informel a mis en vidence une trentaine de termes couramment utilis s pour d signer le m me ph nom ne activit s de survie de transition artisanat conomie de subsistance etc METTELIN 1983 5 DE MIRAS 1975 HUGON et col 1977 BROMLEY 1979 GERRY 1979 3 d analyse permettant d appr hender les composantes fondamentales des structures productives D autre part le concept de secteur informel se r v le tre une cat gorie op rationnelle dans la mesure o l on adh re certains choix m thodologiques En effet on peut consid rer que d une mani re g n rale les activit s informelles regroupent un ensemble d activit s de production de services et de commerce productrices de revenu et r alis es petite chelle avec un salariat limit un capital faible et en dehors de toute protection sociale Mais cette d finition offre de nombreuses possibilit s conceptuelles Tout d abord le choix des crit res utilis s pour diff rencier le secteur informel du secteur moderne Au niveau th orique ja litt rature ce domaine offre maintes possibilit s mais la plupart du temps elles se r v lent inadapt es sur le plan op rationnel notamment dans les zones urbaines A ce niveau le fait important soulign
38. er iiem l cart extraordinaire entre la rigueur de certaines d finitions et la pragmatisme des approches empiriques 3 Y fait la d termination la population des activit s informelles impligue le plus souvent une observation directe notamment un recensement au cours duquel un crit re de distinction suffisamment simple mais significatif puisse tre utilis En Afrique du sud du Sahara l exp rience et l analyse ont montr que le crit re du mode de gestion en particulier la tenue d une comptabilit para ssait le plus appropri Ainsi l approche utilis e consiste proc der par d duction Le secteur informel est constitu par l ensemble des activit s urbaines apr s limination des entreprises modernes c est dire celles qui ont une comptabilit normalis e Ensuite le champ d investigation statistique La d finition pr c dente du secteur informel autorise au moins deux interpr tations non mutuellement exclusives D une part il peut s agir des activit s visibles de l ext rieur soit par leur nature soit par leurs enseignes D autre part on peut estimer que les activit s informelles doivent tre entendues au sens large et int grer le travail domicile Cette derni re conception correspond ce que certains auteurs appellent le 6 LACHAUD 1976 1979 1981a 1981b 1982 1984a 1984b 1984c 1984d 1987 MAZUMDAR 1976 NIHAN 1980 PENOUIL LACHAUD 1985 SETHURAMAN 1
39. es approches relatives au secteur informel ont t assez peu int gr es l analyse de la pauvret urbaine Deux raisons au moins expliquent que la relation entre la pauvret urbaine et l insertion sur le march du travail du secteur informel a t insuffisamment explor e D une part les m thodes d observation ont t fond es sur l entreprise d autre part il a t suppos explicitement ou implicitement que toute action l gard du secteur informel serait n cessairement profitable en termes de pauvret En fait au cours de la derni re d cennie les politiques conomiques l gard du secteur informel effectives ou pr vues 3 n ont pas t r ellement adapt es au probl me de la pauvret urbaine Certes le secteur informel peut tre consid r comme un terrain particuli rement propice l radication de la pauvret Mais d une part toutes les actions en direction du 71 L analyse a t men e par un cluster la fois des cas et des variables Dans ce dernier cas les coefficients de corr lation entre les diverses variables ont t utilis s en tant que mesure de similitude 72 Voir LACHAUD 1988a 73 sur lesquelles nous reviendrons 34 secteur informel ne concernent pas les plus pauvres d autre part la pauvret est parfois caract ristique d une insertion sp cifique sur le march du travail du secteur moderne En d autres termes la pauvret urbaine chevauche la dichotomie i
40. es entreprises familiales non agricoles cens es appartenir l univers du secteur informel Voir VIJVERBERG 1988 29 constituent la m thode d observation de base la connaissance des articulations urbaines implique la mise en oeuvre de proc dures compl mentaires En effet l appr hension du mode d insertion du secteur informel dans l ensemble du syst me conomique suppose que l on dispose d l ments d analyse concernant en particulier i les relations au sein du secteur informel urbain ii les relations entre le secteur informel et le secteur moderne iii les relations entre le secteur informel urbain et le secteur rural En outre ces relations devraient tre saisies en termes actuels et potentiels Or la proc dure de base ne permet de conna tre que quelques aspects des relations intra et inter sectorielles de demande finale et interm diaire Dans ces conditions il pourrait tre opportun de disposer l gard du secteur informel urbain d une information annexe l aide d une s rie de monographies portant sur quelques points particuliers i les d bouch s actuels et potentiels urbain rural informel moderne priv public ii les modes d approvisionnement en mati res premi res et quipements iii les circuits de financement officiels et non officiels etc N cessairement la recherche de ce type d information est fonction des objectifs poursuivis du pays concern de la nature du centre urbain
41. informations obtenues partir du support classique Par exemple on pourrait adjoindre un module m nage au niveau de chaque entreprise recens e on peut aussi concevoir d am liorer simultan ment l information issue de certaines investigations macro conomiques recensement de population enqu te d mographique etc En r alit ces am nagements ne r pondent que partiellement aux pr occupations pr c dentes Par ailleurs dans le contexte africain ils posent de nombreux probl mes de 28 r alisation pratique notamment en termes de co ts d autres termes il semble que les gains marginaux de l am nagement du syst me classique d enqu tes au niveau des entreprise informelles soient bien inf rieurs aux co ts marginaux Dans ces conditions il para t opportun d appr hender le secteur informel urbain en tant que sous produit d une analyse plus globale du march du travail Cela signifie que la m thode d investigation doit tre fond e sur le m nage en tant qu unit d observation au lieu de l entreprise comme cela a t le cas la plupart du temps Cette approche soul ve plusieurs difficult s Tout d abord la base de sondage En Afrique les recensements de population sont parfois anciens et d une fiabilit incertaine Ensuite l enqu te aupr s des m nages r duit les possibilit s d information au niveau des entreprises Enfin les enqu tes aupr s des m nages sont toujours plus complexes que les ap
42. l rer leur transition conomique Certes les pr occupations par rapport la pauvret ne sont pas absentes et les actions entreprises ont pu influencer dans une certaine mesure l volution des faibles revenus Mais la logique d une action men e en termes d conomie d entreprise ne peut pour des raisons videntes tre focalis e sur les classes les plus pauvres On peut m me dire que dans beaucoup de cas elle concerne les moins pauvres Il est vrai qu il est beaucoup plus facile de renforcer les capacit s productives de petites unit s de production que de s attaquer la promotion des plus d munis Cette approche demeure utile pour la simple raison que le d veloppement n est pas le remplacement instantan d une forme d organisation par une autre Les secteur informel emprunte sa logique la fois la soci t traditionnelle et la soci t moderne De ce fait l acc l ration de cette transition implique des actions de promotion appropri es Mais cette approche de par sa nature exclue de son champ d analyse des cat gories de travail expos es un degr lev de vuln rabilit 62 Deuxi mement au niveau des r alisations des politiques conomiques l exp rience de nombreux pays africains r v le qu il n existe pas de politique coh rente l gard du secteur informel urbain Certes la politique officielle est largement exprim e dans les plans de d veloppement mais l examen de ces derniers montre une
43. le recensement des activit s urbaines de 1976 n est pas comparable avec l enqu te secteur informel de 1985 28 L int r t de ces donn es est leur port e nationale et la couverture des secteurs moderne et informel Voir LACHAUD 1988b 10 que 53 pour les chefs d entreprises et de l ordre de 10 pour la main d oeuvre L importance de cet cart notamment en ce qui concerne la main d oeuvre s explique en partie par l h t rog n it des niveaux d occupation dans le secteur informel Mais le diff rentiel des niveaux d instruction est un autre l ment d explication Globalement le statut de salari dans le secteur moderne implique un certain niveau d instruction ou de formation ce qui n est pas le cas pour les individus localis s dans le secteur informel En effet on remarque que seulement 36 1 des salari s du secteur moderne n ont aucune instruction alors que cette proportion est de 71 8 et de 53 0 respectivement pour les chefs d entreprise et la main d oeuvre du secteur informel 2 Toutefois dans le cas de la formation les sp cificit s sectorielles sont plus marqu es Bien que quelques individus travaillant dans le secteur informel ont acquis les qualifications dans le secteur moderne 30 l apprentissage chez un artisan du secteur informel demeure le type de formation dominant dans ce secteur De la m me mani re les salari s du secteur moderne ont eu recours au syst me de formation formel 31 Ainsi
44. le secteur urbain 29 Or sur ce point les analyses tendent montrer que 36 On laisse pour l instant le probl me des activt s annexes et les gains provenant de l apprentissage 37 LACHAUD 1984c 1984d AHOUNOU 1988 38 Notamment en C te d Ivoire LACHAUD 1988b et au B nin AHOUNOU 1988 39 CAIN 1976 14 Tableau 1 Log des revenus l activit principale selon les facteurs du capital humain mode d emploi et la branche analyse en classification multiple secteurs moderne et informel Cotonou 1986 Param tres gt N Non ajust e Ajust e facteurs Variables et et covariables cat gories D viation Eta D viation Eta moy princ moy princ Formation Inst Inf s inst prim sans CEPE 275 0 12 0 03 Inf prim CEPE 41 0 22 0 01 Mod s inst prim sans CEPE 20 0 01 0 00 Mod gt prim CEPE 17 0 31 0 13 Etab technique 23 0 78 0 28 0 40 0 13 Cat gorie prof Entrep SI 177 0 08 0 03 Ouv qual SI 39 0 54 0 41 Ouv n qual SI 12 0 79 0 61 Ouv n qual SM 69 0 11 0 07 Ouv qual SM 60 0 51 0 34 Ma trise SM 19 1 12 0 73 0 67 0 46 Branche activit Garages 120 0 20 0 11 Bois 84 0 10 0 05 M tal 73 0 08 0 04 Habillement 99 0 22 0 12 0 28 0 16 R2 0 525 R 0 725 Moyenne principale 10 001 Notes E Sig F Covariables 54 462 0 0 Age 2 865 0 091 Age carr 0 631 0 428 Exp prof 2 477 0 116 Exp prof carr 0 123 0 726 Effets principaux 14 946 0 0 Formation instruction 2 420 0 048 Ca
45. le secteur informel commercial urbain et les offreurs de produits agricoles et de quelle mani re affecte t elle la distribution effective de ces derniers en milieu urbain Il est remarquer que ces pr occupations n ont pas pu tre convenablement explor es en partie parce que l h t rog n it du secteur informel n a pas suffisamment retenue l attention L ambivalence des politiques conomiques Dans le r examen des strat gies de d veloppement le qui tait accord au secteur informel urbain se justifiait en termes d emplois de distribution de revenus et de pauvret Peut on consid rer qu au cours des 15 derni res ann es les politiques conomiques des pays d Afrique du sud du Sahara ont effectivement pris en compte le secteur informel Sur ce point l exp rience et l analyse de maintes situations africaines 91 nous conduisent souligner l extraordinaire cart entre le discours et la r alit En fait l ambivalence se situe deux niveaux Premi rement au niveau de la conception des politiques conomiques en faveur des plus d munis Lorque l accent a t mis 60 Quelques enqu tes ont cependant suivies cette approche Voir BAUMANN 1984 au Cameroun et NIANE 1988 au S n gal 61 Essentiellement des pays francophones 26 sur le secteur informel en termes analytique et ou de politique conomique l objectif essentiel tait de promouvoir de petites entreprises c est dire d acc
46. n termes de la dynamique sociale un premier niveau d analyse la simple observation de la r alit urbaine africaine sugg re de r pondre la premi re question de la mani re suivante L informel urbain est d abord constitu d un ensemble de petits m tiers qui varient l infini au gr des occasions et de l esprit inventif des habitants et qui ont un caract re pr caire Ils ne reposent pas sur l existence d une client le stable et localis e et n impliquent pas g n ralement la possession d un capital m me faible Ces petits m tiers assurent le plus souvent la survie des jeunes 46 L expression forme de production est entendue au sens large La production sous entend toute cr ation d utilit 47 PENOUIL LACHAUD 1986 48 Par exemple STEEL TAKAGI 1978 19 migrants mais peuvent aussi permettre l accumulation pour des migrants d sirant s installer Certaines activit s commerciales ayant un caract re secondaire et exerc es par les femmes peuvent tre rattach es cette cat gorie Mais le coeur du secteur informel est compos d activit s artisanales et commerciales r pondant aux caract res suivants faible capital travail fourni par le patron et l apprenti mati res premi res de r cup ration ou fournies par le client produits de qualit m diocre mais vendus bas prix Enfin on peut observer un informel capitalistique qui utilise des machines et une main d oeuvre qualifi e qui est o
47. nformel moderne Ainsi une meilleure int gration des modes d utilisation du travail notamment le travail informel au ph nom ne de la pauvret urbaine constitue vraisemblablement le gage d une analyse des fondements des politiques conomiques particuli rement adapt es la r duction de l incidence des faibles niveaux de vie Dans ce contexte l examen des articulations des modes d emploi au sein des m nages appara t essentiel Par ailleurs la d termination des rapports entre le travail vuln rable et la pauvret en termes d acc s l emploi et de profil de carri re peut tre particuli rement f conde au niveau des programmes d action mettre en oeuvre d Le r examen des politiques conomiques Cette nouvelle approche du secteur informel urbain la capacit d approfondir les fondements des politiques conomiques en direction du march du travail ailleurs les investigations empiriques peuvent permettre de d celer plusieurs lignes d action Dans ce contexte le r examen des politiques conomiques pourrait tre articul autour de trois axes de r flexion Premi rement les objectifs des politiques conomiques Il importe de d finir clairement les buts poursuivis S il s agit de promouvoir quelques entreprises par le biais de projets de d veloppement la r vision du concept de secteur informel n est pas une n cessit Par contre s il s agit d examiner galement comment la r duction de la
48. nstitutionnel qui absorbe pourtant une part substancielle des ressources iv inadaptation des circuits de financement organis s Ajoutons que la plupart des gouvernements africains esp rent que le secteur informel r duira l impact social des programmes d ajustement structurel Or ces derniers sont susceptibles d avoir deux effets imm diats contradictoires dont l issue finale est incertaine D un c t la r duction de la demande globale freine la cr ation d emplois et la distribution de revenus d un autre c t la r duction des revenus r els peut conduire un accro ssement de la propension consommer les biens du secteur informel par les classes ayant une position conomique dans le secteur moderne IV LA RECHERCHE D UNE MEILLEURE INTEGRATION DU SECTEUR INFORMEL A L ANALYSE DU MARCHE DU TRAVAIL Si le concept de secteur informel doit jouer un r le dans l analyse du march du travail et plus g n ralement dans le processus de d veloppement il pourrait tre opportun d orienter la recherche future dans de nouvelles directions La pr sente contribution se propose de d gager les lignes g n rales des options souhaitables pour l avenir 1 Les options m thodologiques La proc dure de base Les observations pr c dentes conduisent s interroger sur l opportunit d une analyse du secteur informel urbain partir d enqu tes aupr s des entreprises Certes il est possible d am liorer la nature des
49. ons qui s tablissent entre elles ou entre certaines d entre elles et le reste du syst me conomique ont un impact sur la dynamique sociale du secteur Ces liaisons peuvent tre diverses et induire des blocages ou acc l rer la transition Ainsi cela pourrait signifier que la dynamique sociale se r alise soit par le passage d une forme de production une autre au sein d une m me activit ou par changement d activit soit des mouvements entre le salariat et le travail ind pendant En outre il importe d examiner la nature des 49 Les analyses du se sont surtout centr es sur certaines activit s appartenant ces deux derni res formes Voir MALDONADO 1987 20 liaisons d un point de vue dynamique Par exemple du point de vue de l acc l ration de la transition conomique du monde rural certaines activit s urbaines ont davantages de potentialit s que d autres 50 Ces observations paraissent essentielles pour saisir la complexit des ph nom nes de d veloppement travers les activit s informelles mais aussi pour mieux analyser les difficiles questions de la mobilit de la main d oeuvre Cette h t rog n it de l informel explique aussi la diversit des situations que l on rencontre dans le domaine du travail et des revenus c La nature des formes de travail La plupart des investigations empiriques sur le secteur informel ont appr hend les modes d utilisation du travail partir de
50. pe d informations ne saurait se substituer la connaissance des structures productives du secteur informel N anmons il pourrait appara tre utile dans la formulation de politiques conomiques L insertion partielle du secteur informel dans l ensemble du syst me conomique Le d coupage du syst me productif urbain n a pas permis d appr hender de mani re satisfaisante les relations qui 24 s tablissent entre le secteur informel et l ensemble du syst me conomique Certes l approche dualiste ne signifie pas que l on refuse d analyser l interd pendance entre les secteurs moderne et informel Au contraire l intensification des relations intersectorielles a occup une place importante dans les recommandations de politique conomique D ailleurs sur cette question l information n est pas totalement absente En Afrique la plupart des investigations empiriques mettent en vidence les r sultats suivants 7 i les mati res premi res et les mat riels utilis s par le secteur informel proviennent surtout du secteur formel ii la demande finale s adressant au secteur informel mane peu du secteur moderne iii la production d externalit s en termes de capital humain par le secteur moderne est relativement faible iv les circuits de financement du secteur informel sont largement autonomes N anmoins les informations disponibles paraissent peu utilisables pour l action 11 en est ainsi pour plusieurs raisons
51. proches en termes d entreprises En r alit aucune de ces objections ne para t d cisive Dans beaucoup de pays africains il existe souvent une base de sondage recensement de population recensement lectoral qui peut tre utilis e dans des conditions acceptables Le probl me de la connaissance des entreprises est plus s rieux On peut pallier cette difficult en associant un module entreprise au questionnaire relatif au m nage Ce module pourrait concerner par exemple toutes les entreprises pr alablement d finies en fonction de crit res jug s ad quats ce niveau de nombreuses possibilit s sont offertes Cette proc dure implique vraisemblablement un double passage l un au niveau du m nage l autre sur les lieux de l activit mais ceci a d j t le cas dans certaines investigations empiriques 64 Le probl me de la complexit de la m thode d observation demeure d autant qu il para t souhaitable de pouvoir obtenir des informations sur les d penses I1 semble que cela pourrait tre le prix d une meilleure approche du secteur informel b Les proc dures compl mentaires Bien que les enqu tes emploi dans les m nages associ es des informations sur les entreprises du secteur informel 64 Par exemple dans l enqu te emploi dans les m nages r alis e Abidjan en 1986 87 Par ailleurs on notera que l enqu te sur les niveaux de vie en C te d Ivoire fournit des r sultats int ressants sur l
52. quisser la signification de quelques relations en fonction des termes et du niveau de l analyse Tout d abord les relations avec le secteur moderne industriel pour les biens d quipement et les consommations interm diaires La compl mentarit signifie que certains biens d quipement ou consommations interm diaires utilis s par le secteur informel ne peuvent provenir que du secteur moderne par exemple machines coudre Mais ceci n exclut pas la concurrence du point de vue de certains approvisionnements fer de r cup ration et profil s Par contre il y a indiff rence lorsque le secteur informel le monopole des approvisionnements De m me les relations de demande finale peuvent tre de plusieurs cat gories soit le secteur informel coule ses produits vers une client le ayant une position conomique dans le secteur moderne compl mentarit 67 soit le secteur informel constitue le seul d bouch indiff rence soit l origine de la demande est mixte concurrence Deuxi mement il importe d explorer des relations potentielles susceptibles de modifier la structure des rapports entre syst mes productifs et d acc l rer la dynamique sociale de certaines formes de production cet gard l analyse devrait s efforcer d identifier un ensemble de crit res permettant de sp cifier les cat gories d activit pour lesquelles les potentialit s en termes d emploi et de revenu sont les plus fortes Dans le contexte d
53. r alis e la m me ann e indique gue ce dernier englobe 43 1 de la main d oeuvre occup e 2 Au Togo en 1984 le rapprochement de diverses enqu tes et de donn es macro conomiques conduit estimer la part de l emploi informel urbain 49 21 Deuxi mement l examen de la structure de l emploi r v le une sp cificit sectorielle des formes de travail Dans le secteur moderne le mode d emploi dominant est le salariat celui ci est articul autour des cat gories socio professionnelles conventionnelles Par contre dans le secteur informel l emploi propre compte et l apprentissage concernent respectivement environ les deux tiers et le cinqui me des individus Dans ce contexte il faut remarquer que d une mani re g n rale le tiers des individus appartenant la main d oeuvre du secteur informel sont des membres de la famille du patron Cela signifie que dans le secteur informel les formes de travail sont troitement li es certains l ments de la soci t traditionnelle Dans la plupart des cas la part du salariat informel n est que de 5 10 de la main d oeuvre sauf entrepreneurs En r alit le salariat du secteur informel n est souvent qu un pseudo salariat dans maintes situations il traduit plus une forme de r partition du revenu global qu une r mun ration r elle par unit de temps Il est clair qu en milieu urbain africain le salariat emprunte des formes qui divergent selon l appartenance
54. s ce m me montant 34 Dans les autres centres urbains la r partition intersectorielle des revenus demeure in gale mais les carts sont moins sensibles que dans la capitale IL en est ainsi parce que l in galit des salaires entre la capitale et les autres centres urbains est plus importante que pour les b n fices du secteur informel En r alit ces divergences dans 1 distribution des revenus doivent tre relativis es lorqu on prend en consid ration la division sexuelle des activit s L in galit des revenus selon le sexe est beaucoup plus forte au sein du secteur informel que dans le secteur moderne Ceci ne constitue pas une surprise compte tenu de la nature des activit s dans lesquelles s engagent les femmes du secteur informel 34 Ce niveau est proche du salaire minimum qui est de 32800 F CFA par mois Dans les d veloppements qui suivent les r mun rations sont mensuelles 12 Sans aucun doute les revenus du secteur informel urbain Afrique sub saharienne sont globalement plus faibles que ceux du secteur moderne La plupart des tudes empiriques s accordent sur ce point 5 M me en tenant compte des niveaux d instruction il est clair que les profils ge gains sont beaucoup plus plats que ceux du secteur moderne Le diagramme 1 montre que pour les Diagramme 1 Profils ge gains selon le niveau d instruction dans les secteurs moderne et informel de d Ivoire 1984 85 Salaires revenus mensuels
55. s cat gories professionnelles classiques les entrepreneurs travailleurs ind pendants et associ s la main d oeuvre salari e ouvriers qualifi s semi gualifi s et employ s et la main d oeuvre non salari e aides familiaux et apprentis Par ailleurs l analyse a surtout cherch mettre en vidence les potentialit s d emploi et de formation du secteur informel Ces pr occupations demeurent pertinentes mais n ont vraisemblablement la capacit de saisir des aspects essentiels du fonctionnement du march du travail urbain En r alit le sous produit imm diat l h t rog n it des formes de production est une pluralit des formes de travail qui recoupe plus exactement les cat gories conventionnelles cet gard le travail ind pendant et le travail salari m ritent quelques observations Le travail ind pendant vraisemblablement des caract ristiques qui varient selon les formes de production Il peut tre relativement autonome ou d pendant d autres formes de production 11 eut tre exerc d une mani re r guli re ou pisodique etc l En d autres termes l aggr gation des diverses formes de travail ind pendant prive l analyse d l ments permettant de saisir des aspects importants de la dynamique sociale 50 La construction m canique par exemple Voir dans le cas du B nin LACHAUD 1987 51 Mais m me s il s agit d un travail r gulier les flux de revenus per us peuvent tre irr
56. s ce dernier on ne pourrait exploiter pleinement les potentialit s d emploi et distribution des revenus qu en dynamisant certaines unit s de production localis es pour la plupart dans le secteur artisanal Ainsi la connaissance des entreprises et des handicaps leur fonctionnement constituait le pr alable n cessaire la mise en oeuvre des politiques conomiques Si cette approche en termes d conomie d entreprise a t utile dans le contexte de l Afrique sub saharienne elle conduit occulter un ensemble d l ments structurels indispensables une meilleure appr hension du fonctionnement du march du travail urbain En particulier les analyses du secteur informel ont t presque totalement d connect es de l appr hension de l activit du m nage Or en Afrique comme dans toute autre soci t le syst me social est organis en termes de groupes ou de m nages Ces derniers demeurent une unit d observation essentielle non seulement pour appr hender les processus d insertion sur le march du travail qui rel vent d une strat gie collective mais galement pour saisir les relations sp cifiques entre le degr et la nature de la participation sur le march du travail et les niveaux de vie partir de l enqu te emploi dans les m nages r alis e 1986 87 Abidjan on peut mettre en vidence la sp cificit de quelques r sultats obtenus en dehors de toute approche dualiste 6 Premi rement en
57. salariat urbain n est plus r ellement celui du sch ma dualiste L id e de vuln rabilit sur le march du travail peut constituer un d nominateur commun pour appr hender ces diverses formes de travail 4 Le degr de vuln rabilit du travail associ des formes sp cifiques de production conduit dresser une typologie des cat gories de travail permettant de mieux comprendre certains aspects de la structure et des processus de segmentation du march du travail 52 Evidemment 11 ne b n ficie pas du m me niveau de protection sociale et de stabilit d emploi Mais on observe des salaires fixes par unit de temps 53 Compte tenu de l irr gularit de l activit les salaires sont la plupart du temps variables Ainsi dans les enqu tes les salaires repr sentent une moyenne entre des r mun rations moyennes maximales et minimales 54 L id e a surtout t d velopp e par G Rodgers Voir RODGERS 1988 55 Ce type d analyse t men en C te d Ivoire Voir LACHAUD 1988a 22 2 Les contraintes d insertion du secteur informel dans l environnement conomique et social a L int gration pr caire du secteur informel l activit des m nages Dans la plupart des analyses relatives au secteur informel l unit d observation a t l entreprise L une des justifications de cette approche est que l absorption de la main d oeuvre urbaine se ferait surtout dans le secteur informel Or dan
58. t gorie profes 16 761 0 0 Branche 5 214 0 02 Source A partir des donn es collect es par AHOUNOU 1988 15 le mouvement secteur informel gt secteur moderne est loin d tre exclusif sur le march du travail urbain Le mouvement inverse existe et il peut tre relativement important selon les branches d activit Mais partir de quel degr de mobilit ou d immobilit peut on parler de segmentation du march du travail urbain 2 d Optimisation des facteurs et articulations urbaines Lorsque le concept de secteur informel a t utilis en termes d conomie d entreprise les investigations empiriques ont mis l accent sur deux aspects particuliers D une part il s agissait d examiner les contraintes qui handicapent le d veloppement du secteur informel Bien que les contraintes varient en fonction de la nature des activit s et de leur localisation la plupart des analyses ont attir l attention sur les aspects suivants faiblesse et irr gularit de 1 demande insuffisance de capital technique et humain absence de cadre institutionnel appropri fiscalit inadapt e dans certains cas et probl me d optimisation des facteurs de la production Ce dernier point semble rev tir une importance particuli re en termes de politique conomique En effet pour certaines activit s 11 t observ un d clin de la productivit du capital avec la croissance du niveau de capitalisation alors que la productivit d
59. t rog n it des revenus urbains et la segmentation du march du travail 11 d Optimisation des facteurs et articulations dre da III LES INCERTITUDES DU CONCEPT DE SECTEUR INFORMEL DANS L ANALYSE DU MARCHE DU 16 1 La contestation de l hypothese d homog n it des formes de production et de travail 16 Les activit s secondaires et ou LOCALIS SS dame Gan b L h t rog n it des formes de production 18 C La nature des formes de travail 20 2 Les contraintes d insertion du secteur informel dans l environnement conomique et social 22 L int gration pr caire du secteur informel l activit des 5 22 vi b L insertion partielle du secteur informel dans l ensemble du syst me conomique 23 c L ambivalence des politiques conomiques 25 IV LA RECHERCHE D UNE MEILLEURE INTEGRATION DU SECTEUR INFORMEL L ANALYSE DU MARCHE DU TRAVAIL 27 1 Les options m thodologiques TP vi La proc dure de 5 CITIES ri b Les proc dures compl mentaires 28 2 Les options 1 amp 1 29 a Les articulations au sein du syst me SOGODnONIique 4g uw 9 X RAE Y Er duse b La stratification du march du tra
60. tifs et les moyens disponibles expliquent la diversit des approches adopt es D une mani re g n rale deux proc dures majeures ont t utilis es 14 Tout d abord les approches directes sectorielles ou globales bas es sur la m thode du recensement ou d nombrement et des enqu tes ont t les plus nombreuses R alis es la plupart du temps au niveau d une capitale ou d un centre urbain secondaire important ces investigations empiriques bas es sur l entreprise ont t pr cieuses pour appr hender les macro et micro caract ristiques du secteur 1 ainsi que les contraintes qui lui sont inh rentes Elles ont constitu la proc dure de base cet gard il est important de souligner que les investigations de cette nature ayant pris en compte la fois partiellement ou totalement l ensemble du syst me productif urbain sont relativement rares 16 Il est vrai qu elles repr sentaient d j une pr occupation analytique davantage centr e sur le march du travail Ensuite des approches indirectes centr es sur l exploitation de donn es macro conomiques recensements de population agricole etc ont pu pallier le manque d informations directes ou tout simplement les enrichir lorsqu elles existent Par exemple en 1981 au Rwanda l emploi informel a pu tre estim partir d une exploitation du recensement g n ral de la population et de l habitat r alis en 1978 17 De m me au Togo en 1984 diverses enqu
61. travail a La sp cificit des syst mes productifs urbains et l emploi Premi rement la d termination macro conomique du niveau l emploi informel urbain est encore impr cise dans la mesure o elle implique la mise en oeuvre de donn es statistiques con ues d autres fins N anmoins les informations dont on dispose semblent indiquer que la part de l emploi informel entrepreneurs et main d oeuvre dans l emploi total urbain est relativement importante de l ordre de 30 50 De ce fait la proportion de la population d ge actif localis e dans le secteur informel urbain se situe vraisemblablement entre 15 et 25 Quelques exemples peuvent illustrer ce ph nom ne Dans les zones urbaines de C te d Ivoire la comparaison des donn es du recensement des salari s du secteur moderne priv et para public 18 Tel a t le cas Lubumbashi Zaire o les statistiques des brigades d artisans sont venues se substituer un d nombrement 19 Au B nin l enqu te emploi dans les m nages de 1982 demeure la source la plus adapt e pour appr hender le niveau et la structure de l emploi dans le secteur informel Voir LACHAUD 1987 En C te d Ivoire l enqu te sur les niveaux de vie de la Banque Mondiale VIJVERBERG 1988 et l enqu te emploi dans les m nages de l IIES LACHAUD 1988a sont en mesure de fournir des informations sur le travail ind pendant ou familial 7 de 1984 et de l enqu te secteur informel
62. u secteur informel on constate que les salari s localis s dans les activit s informelles relativement dynamiques obtiennent en moyenne des gains sup rieurs aux b n fices issus d activit marginales ou 37 Dans ces conditions les revenus du travail chevauchent la dichotomie secteur informel secteur moderne Deuxi mement ces r sultats signifient ils que le march du travail urbain est segment L une des interpr tations de 1 segmentation est que certains facteurs introduisent un l ment de diff rentiation des gains en plus de ceux qui ont pour origine le capital humain des travailleurs concern s Dans le contexte africain les rares tudes ayant abord cette question semblent conclure l existence d un diff rentiel net de revenu intersectoriel 38 Le cas du B nin tableau 1 bien que limit une partie des secteurs moderne et informel est particuli rement int ressant dans la mesure o il prend en compte le mode d emploi Ainsi lorsqu on contr le par les facteurs du capital humain et la branche d activit on constate que les gains des salari s du secteur informel sont les plus faibles En r alit l identification de salaires plus lev s dans le secteur moderne ne signifie pas que le march du travail est segment L autre test de l existence des march s segment s est la v rification de l hypoth se de la faible mobilit des individus parmi les divers types d occupation dans
63. u travail augmente peu ou stagne D autre part il importait de pr ciser l int gration du secteur informel au sein de l conomie urbaine En fait l articulation des secteurs informel et moderne a surtout t appr hend e au niveau des produits interm diaires et finals 40 La synth se r cente des travaux du BIT sur le secteur informel en Afrique montre bien la nature asym triques des relations que les deux modes de production entretiennent forte demande interm diaire au secteur moderne mais faible demande finale de la part de dernier 4l Par contre l articulation du point vue de la main d oeuvre et de la distribution du revenu est encore assez mal saisie en Afrique 40 ARYEE 1977 41 BIT 1985 16 III LES INCERTITUDES DU CONCEPT SECTEUR INFORMEL _ DANS L ANALYSE DU MARCHE DU TRAVAIL L int gration du concept de secteur informel dans l analyse du march du travail urbain semble s tre heurt e une double difficult largement imputable la nature du paradigme de r f rence l insuffisante appr hension de l h t rog n it des formes de production et du travail et l analyse partielle de leur mode d insertion dans l environnement conomique et social 1 La contestation de l hypoth se d homog n it des formes de production et de travail Les activit s secondaires et ou non localis es En Afrique sub saharienne la plupart des investigations empiriques se sont attach es l
64. ues d emploi en Tunisie Rapport pour la Banque Mondiale para tre in World Bank Tunisia Employment Report GERRY Ch 1979 Small scale manufacturing and repair in Dakar survey of market relations within the urban economy dans l ouvrage publi sous la direction de BROMLEY R et GERRY Ch Casual work and poverty in Third World cities Chichester John Wiley amp Sons HUGON Ph et col 1977 La petite production marchande et l emploi dans le secteur informel le cas africain Paris IEDES LACHAUD J P 1976 Contribution l tude du secteur informel en C te d Ivoire le cas du secteur de l habillement Abidjan Bordeaux th se compl mentaire de sciences conomiques Universit de Bordeaux I LACHAUD J P et col 1979 Recherches sur les activit s du secteur informel au Cameroun l exemple de Yaound Bordeaux Universit de Bordeaux I Centre d conomie du d veloppement LACHAUD J P 1981 Le secteur informel Abengourou R publique de C te d Ivoire _analyse_ et programme d action Bordeaux Universit de Bordeaux I Centre d conomie du d veloppement 37 LACHAUD J P 19819 Le secteur informel au Rwanda Addis Ababa BIT PECTA LACHAUD J P 1982 Les activit s informelles Bangui R publique Centrafricaine analyse et strat gie de d veloppement Bordeaux Universit de Bordeaux I Centre d conomie du d veloppement LACHAUD J P 1984a Les acti
65. uvert sur un march relativement large et qui offre des produits d une qualit sup rieure et mieux assur e Cet informel est souvent fortement concurrent du moderne dans la mesure o les produits vendus sont peu pr s substituables avec un co t sensiblement inf rieur Dans ce contexte on observera que s il existe une hi rarchie des activit s informelles qui les localise majoritairement dans tel ou tel segment des chevauchements demeurent possibles 49 En fait la classificaton pr c dente r sulte d une observation a priori bas e explicitement ou implicitement sur certains aspects internes des processus productifs Or l un des objectifs de l analyse doit tre de cerner avec davantage de pr cision des groupes homogenes de formes de production inh rentes au secteur informel et d examiner leur r le relatif dans le processus de d veloppement De ce point de vue l h t rog n it du secteur informel est fonction de deux s ries d l ments Tout d abord des facteurs endog nes Ce sont eux qui ont t utilis s la plupart du temps pour stratifier le secteur informel ce niveau 11 importe d affiner l analyse en introduisant par exemple des l ments relatifs la productivit des facteurs et leur proportion Ensuite des facteurs exog nes en particulier les modes d articulation au sein du syst me conomique dans son ensemble Il est clair que la nature des activit s informelles et les types de liais
66. vail l identification de groupes homog nes 31 C Le secteur informel et la pauvret urbaine 33 d Le r examen des politiques conomiques 34 V CONCLUSION 4 4 4 9 a VI REFERENCES 5 35 I INTRODUCTION A la diff rence d autres r gions du Tiers Monde l Afrique du sud du Sahara l n a pas connu jusqu une poque r cente de grandes concentrations urbaines Dans la plupart des pays la transition conomique en acc l rant l dification de l conomie et de la soci t autour des centres urbains cr e une dynamique de longue p riode enti rement nouvelle C est ce processus de transformation de la soci t combinant des formes transf r es et spontan es de d veloppement qui explique en grande partie l volution complexe et multiforme du march du travail urbain Au cours des prochaines ann es l un des d fis pour l Afrique consistera ma triser la dynamique du march du travail urbain qui appara t de plus en plus comme un l ment essentiel du syst me social dans son ensemble Ce nouveau cheminement du d veloppement s accompagne tout particuli rement dans les villes de changements majeurs dans les types de travail et d acc s l emploi De nouvelles formes d organisation du travail se d veloppent la protection conventionnelle des emplois ou des niveaux de vie s alt re l importance des groupes ayant de fai
67. vit s informelles et l emploi au Togo analyse et strat gie de d veloppement Addis Ababa BIT PECTA LACHAUD J P 1984b Les activit s informelles et l emploi Lubumbashi Zaire analyse et strat gie de d veloppement Addis Ababa BIT PECTA LACHAUD J P 1984c La segmentation du march du travail urbain en Afrique I Le march du travail Yaound le cas de la menuiserie et des garages Bordeaux Universit de Bordeaux I Centre d conomie du d veloppement LACHAUD J P 1984d La segmentation du march du travail urbain en Afrique II Ie march du travail Bouak R publique de C te d Ivoire le cas du textile Bordeaux Universit de Bordeaux I Centre d conomie du d veloppement LACHAUD J P PENOUIL M 1985 Le d veloppement spontan Les activit s informelles en Afrique Paris P done LACHAUD J P PENOUIL M 1986 Le secteur informel et le march du travail en Afrique noire francophone Gen ve 2 19 WP 37 BIT LACHAUD J P 1987 Les activit s informelles et l emploi au B nin analyse et strat gie de d veloppement Gen ve 2 19 WP 39 BIT LACHAUD J P 1988a Pauvret et march du travail urbain le cas d Abidjan C te d Ivoire Gen ve DP 8 Institut international d tudes sociales LACHAUD J P 19885 Le march du travail urbain en C te d Ivoire structure et segmentation Gen ve DP 12 Institut international d tudes sociales

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