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1. SUR L EMPLOI DES PLANTES MEDICINALES CHEZ LES MONGO PAR G HULSTAERT M C INTRODUCTION Les lignes qui suivent n ont pas la pr tention de pr senter une tude exhaustive des connaissances des Mongo dans ce domaine Elles veulent simplement donner le fruit d une exp rience de cinquante ans de vie missionnaire parmi eux En outre elle se rapporte principalement la section occidentale de cette grande ethnie bantoue de la Cuvette Centrale za roise c est dire aux tribus nomm es Nkundo ou Bokote et qui vivent dans le bassin des rivi res Ruki Loilaka et basse Jwafa C est l en effet que j ai surtout r sid et voyag Enfin cette contribution se borne au domaine de la botanique en relation avec l art de gu rir ancestral Les questions qui se posent ont trait aux esp ces de plantes utilis es leurs propri t s th rapeutiques leur mode d emploi l origine de ces connaissances la classification traditionnelle des esp ces etc Pour une part ce ne peut tre qu un r sum de ce qui a d j t publi ailleurs Cfr ci apr s ESPECES BOTANIQUES EMPLOYEES Il serait superflu de r p ter ici ce qui a d j t publi ailleurs sur ce sujet Il para t donc suffisant de citer les r f rences avec un bref r sum La premi re tude faite par mon confr re le P A VERBEECK charg cette poque du dispensaire de la mission catholique d Imbonga riv Loilaka a t publi e par la revue AEQUATO2. s se trouve la majorit des noms dont on ne voit pas d o ils pourraient tre d riv s Cela vaut sp cialement pour les arbres et les grosses lianes dont le nom peut se retrouver au del des fronti res linguistiques dans l une ou l autre vari t phon tique L tymologie de ces noms s av re impossible dans l tat actuel des connaissances des langues africaines Beaucoup de ce qui vient d tre dit n est pas exclusivement propre l Afrique et se retrouve notamment dans les pays occidentaux CLASSIFICATION La classification scientifique tablie en Europe au XVIIIe si cle est videmment inconnue des Mongo pour les plantes comme pour les autres r gnes de la nature Pourtant toute classification n est pas absente comme on peut le constater pour les animaux et tout particuli rement pour les poissons Pour commencer il y a division l mentaire arbres lianes et autres plantes Pour ce dernier groupe il n existe pas de nom techni que traditionnel Mais actuellement on constate une tendance lui appliquer le nom lifunja ou ifunja Cf le n 300 des Notes Pour l tymologie voir le Dictionnaire lormngo fran ais Tervuren 1957 Cependant les champignons sont d sign s par un nom commun groupant les esp ces dont les comestibles et quelques autres portent un nom sp cifique L herbe aussi a un nom g n ri que boyau c t d un nom sp cifique Les autres plantes herbac es sont connues sous un nom sp cifique ou
3. bien n ont aucun nom selon l int r t que leur porte la population locale Pour un certain nombre de plantes mieux connues c est a di re les arbres et lianes ainsi que plusieurs plantes herbac es d usage fr quent on trouve une classification plus labor e quoique l mentaire Ce classement ne repose pas sur les caract res utilis s dans la syst matique europ enne mais soit sur la ressemblance dans la forme soit dans la similitude de l usage Dans le premier cas la classification recouvre la taxonomie scientifique ou du moins s en rapproche fort Dans le second cas des taxons tr s diff rents peuvent tre group s ensemble comme cela se com prend facilement Cette classification s exprime par l emploi d un m me nom g n rique Le nom sp cifique se rapporte une qualit une propri t une circonstance surtout l habitat Des exemples se trouvent en divers endroits de mes Notes En voici quelques uns pour la premi re esp ce bofofoho wabokili de terre ferme ou wa ntando de la rivi re bofunga wa bokeli du ruisseau ou wa n tando de la rivi re m bondo ea loanja village ou ea ngonda de la for t Dans le second groupe on peut ranger les diverses plantes auxquelles s applique le nom de efoma hasard bompol s ou b im rendant infructueux lokcija vuln raire Dans les exemples suivants les noms sp cifiques se rapportent soit l habitat soit un caract re formel bonkong g n ral bon
4. decin de l h pital local n avait pu mieux faire qui pourrait am liorer l tat du bras dans un village de l int rieur sans aucune personnalit m dicale L l ve insistait en disant que chez lui 1l me cita le nom du village il se trouvait un gu risseur sp cialis dans les fractures d os Apr s une discussion je parvins convaincre le P Directeur de laisser partir l l ve puisque la responsabilit tait redonn e aux parents ma visite suivante apr s plusieurs mois l l ve se pr senta nouveau me montra rayonnant son bras parfaitement redress et gu ri Le gu risseur avait rebris les os mass avec des m decines mis une clisse et tout tait redevenu normal Le gar on ne connaissait videmment pas la nature des plantes utilis es Mais le r sultat positif tait ind niable Des cas similaires m ont t racont s par des confr res missionnaires Malheureusement il n y a pas que des effets positifs Si les h pitaux et les dispensaires ruraux pouvaient parler on entendrait pas mal de maux aggrav s voire des d c s caus s par la m dication traditionnelle Ces malheurs me semblent attribuables trois causes La premi re se trouve dans le diagnostic soit superstitieux ou magique soit simplement erron La deuxi me est le dosage insuffisamment contr lable et donc souvent excessif La troisi me est situ e dans le m lange de th rapeutiques et donc de m decines qui se combattent se neutralisent
5. RIA XI 1948 Les plantes y sont class es sur la base de leur emploi th rapeutique selon les affections qu on veut combattre Ci et 1a on a ajout des min raux L auteur donne les noms indig nes a c t des noms scientifiques Il d crit le mode d emploi et fait par endroits mention des effets Dans une seconde tude le m me auteur a donn une liste de plantes abortives galement avec leur mode d emploi On la trouve dans la m me revue AEQUATORIA XIV 1951 p 26 Les donn es contenues dans ces deux articles sont reprises dans mes NOTES DE BOTANIQUE MONGO A R S 0 M N S XV 3 Bruxelles 1966 Ce petit volume ne se borne pas d crire les usages th rapeutiques des plantes Il pr sente tout ce que j ai appris sur la nature et le degr des connaissances botaniques de ce peuple qui existent particuli rement dans le domaine pratique Tous ces renseignements sont group s selon la classification scientifique Mais pour la facilit du consultant les taxons familles genres et esp ces sont rang s alphab tiquement On voit donc comment les deux tudes sont compl mentaires Depuis la composition des Notes peu d usages m dicaux sont venus ma connaissance car je n ai not que ce que j ai appris accidentellement Voici cependant le peu que j ai retenu et qui peut encore tre utile AFROMOMUM Sp Zingiberac e La s ve exprim e des fruits est goutt e sur le ver de Cahors de Boma log dans la peau Le ver sort e
6. as et d autres dans les tudes publi es ainsi dans mes Notes n 34 136 233 234 399 552 554 586 Il faut videmment carter les plantes introduites dans un but m dicinal comme les 104 106 138 299 300 304 Des arbres fruitiers introduits pendant l poque coloniale sont exploit s m dicalement par exemple le corossol mes Notes n 34 On trouve des manguiers ot des clats d corce ont t enlev s comme cela se pratique pour les arbres originaires du pays La constatation ne se limite pas aux emplois th rapeutiques Elle s tend aussi a d autres usages comme cela est indiqu dans les n 26 et 91 de mes Notes Il en va encore de m me pour les fruits Ainsi les fruits rouges du palmier Martinezia plant a titre d ornement sont souvent mang s par les jeunes tant le p ricarpe que l amande du noyau La m me constatation peut tre faite pour les fruits du Terminalia cattapa n 142 Un autre fait relever est que des plantes originaires du pays servent soigner des maladies venues avec la colonisation comme la tuberculose et les maladies v n riennes Cf surtout l tude du P VERBEECK Or pour tous ces usages on peut r solument exclure tout exemple ou tout enseignement ext rieur On doit donc supposer que ces usages nouveaux sont bas s sur l exp rimentation Mais il est impossible de donner plus de pr cisions sur la fagon dont on s y est pris On constate seulement que pour identifier les plan
7. es et aux lianes ligneuses Tout cela aide comprendre deux faits Le premier que telle plante porte un nom dans telle tribu ou telle section de l ethnie qu elle n en a pas dans telle autre Le second que les grands v g taux surtout les arbres ont un nom plus g n ralement r pandu que les petites plantes Pour cette derni re cath gorie la diversit locale des noms s explique souvent par leurs usages diff rents En effet beaucoup de noms se rapportent l usage qui est fait particuli rement dans le domaine m dical Par exemple boseisei calmant f brifuge bontsitsi et bososo bain calmant liloso m dicament obtenu par expression dans la main lokaja vuln raire mpingef kw m dicament carbonis non sal etc D autres noms se rapportent la forme l odeur au go t d autres propri t s Ainsi bokai acidit iionge canule bompi mpimbo odorif rant bonjungola florif re bonkoso couleur de perroquet bosuuximpima r sidence de fourmis ntetenhoh i fiente de poule lonkwantaa excr ments de ch vre lombo mbohaji papillon bompompolo rendant infructueux etc Pour les d tails on peut consulter mes Notes Pour ce qui est de l tymologie on comprend ais ment que les noms se rapportant aux caract ristiques et aux propri t s des plantes soient normalement intelligibles pour celui qui connait le vocabulaire de la langue et les r gles des d riv s A c t de ces noms d riv
8. hong a mong tiges et feuilles soyeuses bonkonge ui alenge et wa nsolah mg 1 emploi ikonganjale habitat Certains groupements reposent seulement sur une ressemblance superficielle comme c est le cas pour les diverses plantes nomm es ak qui comme le nom l indique ont en commun d tre applaties contre le sol Pour distinguer certaines plantes plus ou moins semblables on emploie aussi avec le nom g n rique la sp cification bokwala esclave par opposition m mg v ritable authentique On pourrait rappeler ici l exemple plus ou moins analogue du n erlandais o le substantif bastaard est pr fix un nom de plante ou d animal pour exprimer la ressemblance avec l esp ce type Une autre mani re d exprimer la similitude dans la forme se rencontre pour des plantes qui ne portent pas de nom propre et qu on compare alors avec une autre plante bien sp cifi e en la d signant comme bokilo parent par alliance Cf l usage des 010 mbo cit fr quemment dans la Flore du Congo dit e par le Jardin Botanique de Bruxelles Certains genres sont sp cialement nombreux soit qu il y ait parent effective soit que la classification soit bas e sur quelque similitude Ainsi les arbres mbanja tous Ebenac es les arbres w ng tous Macaranga tandis que le Macaranga saccifera porte le nom de b mh im ul oheli parce que ses feuilles rappellent celles du bonkom Myrianthus des Morac es Ici encore beaucoup se retrouve aille
9. i n est pas cach par les usagers A c t de cela il existe sans aucun doute un nombre ind temin de plantes et d emplois m dicinaux qui ne sont connus que des gu risseurs sp cialis s Il serait hautement utile de connaitre galement ces esp ces et leur mode d emploi Une enqu te dans ce sens sera gu re ais e Car les d tenteurs de ces connaissances ne l cheront pas facilement leurs secrets ce qui est vident puisque leur renomm e et leur bien tre mat riel en d pendent dans une tr s large mesure Si les enqu teurs ne se heurtent pas a une fin de non recevoir ils doivent toujours craindre d tre tromp s De toute fa on ils doivent disposer d une connaissance intime de la psychologie et du comportement du peuple parmi lequel ils travaillent PROPRIETES THERAPEUTIQUES Il ne peut s agir ici des propri t s pharmacologiques ou de la nature chimique des plantes m dicinales Cela est du domaine des sp cialistes Ces recherches ne semblent d ailleurs pas possibles en Afrique pour le moment Mais il ne parait pas inutile de pr senter un r sum de ce qui se trouve dans les publications cit es ci dessus Voici donc les principales affections soign es par les plantes Parmi les maladies externes ou se manifestant ext rieurement citons inflammations diverses abc s phlegmons bubons panaris soit pour les r duire soit pour les faire m rir ou faire sortir le pus pustules ulc res surtout phag d niques mycose
10. n se tortillant Ce r sultat positif et rapide a t constat Bikoro en 1971 sur une personne qui en avait une vingtaine ANANAS COMOSUS Brom liac e Les cendres de feuilles carbonis es m lang es avec de l huile extraite des amandes palmistes ntou sont frott es sur les chiques dans les pieds des enfants qui ont trop peur des extractions DESMODIUM ADSCENDENS Papilionac e La seve des tiges et feuilles cras es m lang e avec la seve du COSTUS PHYLLOCEPHALUS Zingiberac e et deux poivres rouges de CAPSICUM FRUTESCENS Solanac e est administr e en potion contre les quintes de toux Bamanya ERICCOELUM MIROSPERMUM Sapindac e Les r clures de l corce m lang es avec du poivre d AFRAMOMUM MELEGUETA Zingiberac e sont employ es en suppositoire contre les h morroides on peut aussi utiliser cette derni re plante seule pour le m me usage Bamanya Cf Notes n 642 Comme on le voit dans ce qui vient d tre dit et dans ce qui se trouve dans les tudes mentionn es on m lange souvent deux ou plusieurs plantes dans l emploi th rapeutique Il incombera aux chercheurs futurs de d m ler le ou les principes actifs et leurs proportions Les esp ces dont l usage th rapeutique a t publi ne constituent pas la totalit de ce qui est employ en pays mongo Ce sont les esp ces les plus g n ralement connues en majeure partie peut tre m me uniquement ce qui est du domaine public ou du moins ce qu
11. onnait encore des diur tiques des f brifuges des vomitifs des purgatifs des abortifs des vuln raires etc Comme anti v nimeux on emploie certaines plantes contre les morsures de serpent ou pour calmer les d mangeaisons caus es par certains v g taux irritants Si le dosage instrumental pr cis est inconnu des Mongo ils n ignorent cependant pas le degr d activit de tel ou tel m dicament Par cons quent il est administr selon cette connaissance Ainsi les doses diff rent selon qu il s agit d un adulte ou d un enfant Certains m dicaments ne sont pas donn s aux femmes enceintes ou seulement dans une solution tr s faible Des plantes ayant un effet violent et partant consid r es comme dangereuses ne sont utilis es que dans les cas d sesp r s S1 certains m dicaments sont sp cifiques beaucoup peuvent servir dans de nombreuses affections Il en existe m me pas mal qui donnent l impression d tre des panac es p ex les 51 96 116 134 etc de mes Notes Pour m moire rappelons que de nombreuses m dications sont en m me temps de nature magique et que des rites superstitieux se m lent l une ou l autre tandis que d autres s appliquent d une fa on toute naturelle sans rien de param dical Il n est pas toujours facile de d partager ce qui est proprement m dical au sens de la science occidentale et ce qui est des domaines de la magie et de la superstition Certains cas sont clairs mais d autres lai
12. ou se combinent pour forcer la dose au del du point admissible Il arrive souvent que le patient se fasse traiter chez le gu risseur et ensuite perdant patience se pr sente chez le m decin ou chez un infirmier Pour comble de malheur le malade habituellement ne dit pas qu il a d j t trait par le gu risseur et de toute fa on cache la nature du traitement re u Ce qui s explique du moins en partie par l obligation du secret qui est tr s g n ralement parmi les conditions d efficacit avec toutes les menaces y incluses traditionnellement Le cas inverse se pr sente encore plus fr quemment Ne sentant pas d effet obtenu assez rapidement par la m decine europ enne ou n obtenant pas satisfaction dans ses exigences p ex d injection de tel m dicament r put comme une panac e etc aupr s de l autorit m dicale le patient se confie au gu risseur qui y va de ses m thodes sans tenir compte du traitement ant rieur De nombreux cas de ce genre sont connus du personnel m dical et dans les milieux missionnaires Ils se pr sentent surtout chez les enfants qui seraient nombreux tre encore en vie si la double m dication leur avait t pargn e Au sujet des cons quences de l ignorance de l asepsie dans les milieux concern s je ne puis avancer rien de pr cis Mais cela me semble un champ d investigation aussi important que celui du dosage et des m langes des m decines Sur l efficacit des m dications
13. r es MODES D EMPLOI Les modes d emploi th rapeutique des plantes sont extr mement vari s de la m me fa on toutes proportions gard es que dans la m decine occidentale Les d tails sont d crits pour chaque plante dans les deux tudes mentionn es En voici l aper u r sum application simple de feuilles bain partiel total bain de vapeur cataplasme collyre ou balai contre la conjonctivite et autres affections lt les yeux contre les maux de t te contre les convulsions infatiles ou la p moison pour bassiner pour les frottements et massages en fum e dans une pipe ou fumigation pour lavements pommades directe ou avec massage potions prises aspiration et reniflement de s ve de poudre carbonis e de fum e ce mode d emploi porte le nom sp cifique de bompongo pour les scarifications les suppositoires les ventouses NOMENCLATURE La plupart des plantes ont un nom propre Il y a cependant certaines esp ces qui en sont d pourvues Ce sont des plantes basses herbac es qui ne pr sentent aucune utilit Tout se passe comme si un nom est donn aux plantes seulement dans un but pratique Pour ce qui regarde les v g taux ligneux sans utilit mat rielle ils sont pourtant l objet de l int r t des Mongo soit parce qu ils servent de points de rep res dans la for t soit m me simplement parce que leur grandeur attire l attention Ce qui peut expliquer qu un nom soit donn aux arbres aux arbust
14. s et dermatoses diverses gale enflures rhumatismales ou autres poux teignes fistules hernie r duction r duction de fractures d os br lures blessures h morroides externes et internes Parmi les maladies internes nous relevons rhumes colliques et maux de ventre crampes d estomac diarrh e constipation b nigne ou grave bronchite pneumonie toux maux de t te dyspn e Plusieurs maladies infectieuses et parasitaires sont combattues par des plantes syphilis plaie gomme blennorragie pian fort en recul actuellement vers intestinaux amibiase l pre nerveuse ou d promes gonflement de la rate chez les enfants De nombreuses m dications sont du domaine gyn cologique faciliter l accouchement emp cher ou arr ter les h morragies calmer les douleurs de l enfantement mod rer le flux menstruel excessif combattre la fi vre puerp rale stimuler la production du lait Il existe de nombreux calmants et s datifs pour toutes sortes de douleurs rhumatismales points de c t etc douleurs dans l oreille douleurs de l enfantement maux de dents en g n ral ou sp cialement pour mettre dans la dent cari e Certains calmants sont sp cifiques au coeur Pour le syst me nerveux on peut encore mentionner les plantes enivrantes et aphrodisiaques celles qui traitent la convulsion des enfants qui arr tent la syncope ou raniment de la p moison celles qui se prennent contre la fatigue les soporifiques On c
15. s futurs une mine si consid rable de donn es de valeur ORIGINE DES CONNAISSANCES De l origine ou de la g n se des connaissances m dicinales des plantes on conna t peu de chose Selon les t moignages un certain nombre d entre elles seraient connues de longue date par tradition Cela vaut s rement pour les usages tr s g n ralement connus et r pandus sur un grand territoire 1 On peut accepter la m me explication pour une quantit d autres esp ces sans qu il soit possible de pr ciser davantage On peut se demander comment les premiers usagers dont l identit est totalement oubli e ont fait pour d couvrir les propri t s th rapeutiques de telle ou telle plante et le mode d emploi Ici encore rien ne permet de formuler une r ponse L usage th rapeutique de certaines plantes r pandues largement en Afrique peut tre connu de plusieurs ethnies Ainsi la compos e Spilanthes acmella Murr l est au Rwanda comme chez les Mongo Cependant on peut raisonnablement penser qu a l origine de ces connaissances se trouve une exp rience fortuite comme cela est le cas m me pour les inventions savantes ou recherch e La premiere ne pr sente aucune difficult En faveur de la seconde on peut argumenter a partir de faits qu on peut constater actuellement En effet certaines m dications sont tir es de plantes import es une poque r cente donc inconnues traditonnellement On peut en trouver un exemple ci dessus l anan
16. ssent planer le doute sur la limite entre science et croyance o la solution de la difficult ne me para t pouvoir venir que de l tude chimique biologique pathologique PARTIES UTILISEES N importe quelle partie d une plante ne peut tre utilis e dans la th rapeutique Tout d pend des cas sp cifiques Ainsi on emploie la plante en entier ou la tige des plantes herbac es les feuilles l corce int rieure ou ext rieure les racines sp cialement la racine pivotante les tubercules les fruits en entier ou la peau le p ricarpe les graines parfois les fleurs rarement les branches pour l incin ration Comme l ments actifs on prend la s ve exprim e ou d goutante la r sine le latex les cendres des parties carbonis es les m dicaments fabriqu s avec ce dernier produit portent un nom sp cifique mpinga La s ve est obtenue partir des tiges ou des feuilles par pilage par crasement entre les doigts ou dans la paume de la main le m dicament s appelle alors liloso Les feuilles sont parfois flamb es au pr alable Une autre pr paration au moyen du feuillage se fait par trituration par mac ration dans l eau ou par d coction L corce est employ e soit en clats bouillir soit en r pures Il en est de m me des racines bouillies en entier ou r p es Les inflorescences sont pil es ou cras es Les fruits sont utilis s cras s la peau souvent mac r e les gousses incin
17. tes on recourt non seulement a la forme mais et souvent principalement au go t et l odeur Peut on tendre ces moyens de perception a la g n se de nouvelles d couvertes dans le domaine de la th rapie v g tale Et ne pourrait on raisonnablement avancer l hypoth se que les premiers usagers de telle ou telle plante ont proc d de la m me mani re Ici encore il y a place pour des recherches Bamanya 1 5 1975
18. traditionnelles en g n ral il reste norm ment tudier Il faudrait commencer par suivre scientifiquement l volution des traitements Ce qui est du domai ne pratique direct des personnes form es cette fin sp cialement des cliniciens de tout grade Les tudes cit es ci devant donnent le r sultat de quelques observations mais elles sont trop rares Ce qui est fort compr hensible si l on prend en consid ration le peu d int r t manifest jusqu pr sent cette question par les m decins form s dans les universit s et les exigences de leur profession sans insister sur le manque fr quent de contacts personnels avec le milieu D autant plus que les gu risseurs attitr s ou occasionnels ne sont pas enclins r v ler leurs secrets qui sont aussi leur gagne pain C est pr cis ment cet int r t et ce contact qui ont permis au P VERBEECK de suivre l volution de certains traitements et de consigner les renseignements obtenus dans son tude On peut regretter qu un assistant m dical dipl m n ait pu mieux profiter de ses talents et de ses fonctions pour suivre l volution des traitements appliqu s au moyen de plus de m dicaments dont il a eu connaissance Mais cela aurait exig beaucoup plus de temps que n en peut trouver un missionnaire charg tout seul du service d une paroisse et d un dispensaire rural plus la direction d une cole primaire Il est d autant plus louable qu il ait conserv pour les chercheur
19. un ulc re phag d nique a la jambe Malgr les soins quotidiens au dispensaire de la soci t aucune trace de gu rison ne se manifestait Le m decin se d clara impuissant devant ce cas La dessus le gar on me demanda la permission de retourner dans sa famille all guant que son p re pourrait bien le gu rir Apr s quelques semaines le gar on me revint et me montra tout fier sa jambe parfaitement gu rie le r sultat s est prouv d finitif A mon interrogatoire 1l r pondit que son p re avait r guli rement appliqu sur l ulc re un fruit de palme bien m ch et d pourvu du noyau La gu rison est probablement attribuable la carot ne du moins partiellement Le cat chiste en chef B Bakutu m a confirm plus d une fois qu ayant t atteint de tuberculose il s est gu ri en buvant une potion faite avec une d coction de l corce de l arbre Strombosia grandifolia De fait lorsque je l ai connu pendant de longues ann es il n avait plus aucune trace de cette maladie et il est d c d un tr s grand ge Alors que j tais Inspecteur de l enseignement un l ve de l cole de Flandria mentionn e ci dessus m aborda un jour devant le P Directeur en me montrant son avant bras droit d for m par l effet de la r duction d une fracture arriv e en tombant au jeu Le gar on me demanda la permission de retourner dans son village ce que lui refusait le Directeur qui arguait de l inutilit d un tel voyage puisque le m
20. urs dans le monde dans divers continents y compris l Europe surtout dans les milieux populaires EFFICACITE DES THERAIPEUTIQUES On est en droit de se demander quelle est l efficacit de la m dication base de plantes A ma connaissance on sait peu de chose ce sujet du moins au Zaire Il est donc d une grande importance que la recherche s attache ce point particulier de l enqu te Car sans cela on ne sortira pas du domaine th orique dans une mati re qui est pr cis ment d un int r t directement utilitaire Pour ce qui est du domaine ethnique auquel se rapporte la pr sente note quelques l ments se trouvent parpill s dans les deux tudes mentionn es ci dessus Ajoutons y mes souvenirs personnels suivants M tant un jour bless gravement au pouce en coupant un rameau florif re pour le mettre dans un herbier le Capita de Bokuma coupa net un jeune arbre uienye Tetrorchidium didymostemon et laissa d goutter l abondante s ve visqueuse sur la blessure profonde L h morragie abondante s arr ta tr s rapidement Rentr la mission je me fis mettre un pansement simple sans m dicament aucun Apr s quelques jours la blessure tait compl te ment ferm e par rapprochement des bords et sans laisser d escarre Seule une certaine d pression a l endroit de la blessure t moigne encore du pass Lorsque j tais Directeur de l cole H C B de Flandria actuellement Boteka il y avait un l ve qui souffrait d
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