2/2 L`articulation partenariale dans le champ de la
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1. ducatif par l int gration en leur sein d ducateurs sp cialis s Dans les deux cas la volont revendiqu e d une prise en charge des patients hors les murs va de pair avec la n cessit de l intensification d un travail avec les familles Il est vrai que dans le domaine juridique l autorit parentale a t cr e par la loi n 70 459 du 4 juin 1970 relative l autorit parentale Elle vient remplacer la puissance paternelle h rit e du droit romain en affirmant que la pre mi re protection laquelle a droit un enfant rel ve de la responsabilit de ses p re et m re Cette r volution a bien videmment eu des incidences sur tous les champs professionnels qui ont affaire avec l enfance et l adolescence Dans le social elle a contribu au d veloppement de l interven tion sociale en direction de la famille donc celui du travail en milieu ouvert et de pr vention Dans le sanitaire l intervention aupr s de la famille est pens e dans le projet th rapeutique Les ann es 1980 1990 quand les enfants diffi ciles mettent les professionnels en difficult La caract ristique des ann es 1980 1990 ne serait elle pas la reconnaissance par les professionnels de l enfance eux m mes que les probl matiques tant individuelles que familiales auxquelles ils sont confront s les mettent en difficult D une part l volution symptomatologique des jeunes du c2. C est au premier chef accepter la possibilit de savoirs multiples sur un sujet unique Autant de partenaires autant de fragments de savoirs autant de v rit s Mais ce n est qu en r unissant ces dif f rents points de vue non pas pour les r duire en un savoir unique un tout savoir mais au con traire en les faisant coexister chacun dans sa singularit que l on parviendra cr er un espace d laboration collective On pourrait l appeler espace tiers cet espace pour penser dans la mesure o la r flexion de chacun peut y faire tiers y faire miroir pour un autre Cet espace plusieurs voix plusieurs discours garantit autant que faire se peut que l ensemble d une situation humaine aussi conflictuelle soit elle soit entendu et pris en compte dans tous ses aspects C est de cet espace que va pouvoir advenir un savoir inattendu qui viendra redistribuer les lignes de force d une prise en charge et en faire merger de nouvelles priorit s 1 Choisir c est renoncer pour toujours jamais tout le reste Andr Gide Janvier 2009 9 ditions WEKA L ARTICULATION DES DIFF RENTS PARTENAIRES Chapitre 2 2 page 7 Un double objectif Cette dynamique est pos sible une condition que l axe du partenariat soit reconnu c est dire qu il reste toujours stricte ment r f r son objet savoir la situation humaine au service de laque
3. cis ment qu intervient le travail en partenariat dont l objectif est la compr hension de la globalit de ce sujet qu il va s agir d appr hender dans sa singularit et sa complexit pour pouvoir l aider Il est n cessaire pour cela de ras sembler tous les partenaires attel s la m me prise en charge chacun porteur d une des facettes de compr hension de l ensemble pour laborer la r flexion la restitution de cette situation et partir de l de nouvelles pistes de travail Perspectives Aujourd hui cette conception du travail en partenariat nous semble une vidence quotidienne mais au del de cette apparence qu en est il r ellement en ce d but du XXT si cle Interrogeons la l gislation les insti tutions et l abord clinique de l enfant Y aurait il une volution qui pr luderait une remise en question voire une remise en cause fondamentale de ce qui s est construit durant le si cle pr c dent Conclusion la menace de cloisonnements Le fait qu en mars 2007 aient t publi es le m me jour le 5 mars deux lois concernant le m me public la loi n 2007 297 relative la pr vention de la d linquance et la loi n 2007 293 relative la protection de l enfance ne marque t il pas une dichotomie franche entre enfance d linquante et enfance en danger D autant que dans le m me mouvement la loi sur la protection de l enfance consacre la
4. les partenaires Nous pr sentons ci apr s quelques rep res sur les relations institutionnelles entre sant social judi ciaire afin de mettre en exergue la fa on dont en France ces trois p les ont pos progressivement les jalons d une pr occupation pour l enfant Les origines Au d but la protection de l enfance se tisse dans une indiff renciation du social et du sanitaire e Tout d abord l h pital hospice accueille les enfants abandonn s par exemple l Hospice des enfants trouv s de Saint Vincent de Paul dans une intrication du priv uvres caritatives et du public la protection sociale est un devoir de solidarit nationale depuis 1789 e Ensuite en 1849 la cr ation de l Assistance publique unit dans une m me mission ces deux lign es professionnelles que sont le social et le m dical et qui compter de la loi du 27 juin 1904 sur le service des enfants assist s accueillera non seulement les orphelins mais aussi les enfants insoumis les enfants vicieux tandis que les colonies p ni tentiaires accueilleront galement les enfants victimes ditions WEKA Janvier 2009 9 Chapitre 2 2 page 2 L ARTICULATION DES DIFF RENTS PARTENAIRES La coordination des prises en charge Les premi res actions C est dans ce cadre que va se constituer progressivement l amorce d une pr occupation maternelle et infantile Elle abou tira d
5. professionnels Cette d marche impliquant des degr s divers les trois minist res Justice Sant publique et duca tion nationale progresse tout au long du XX si cle selon plusieurs lignes de force du concept de discernement celui d ducabilit de l enfance d linquante l enfance en danger du placement au milieu ouvert du r pressif l ducatif de la protection la pr vention de l observation la prise en charge du d terminisme biologique l histoire du sujet de l enfant la famille x Ainsi se constitue peu peu le profil d une enfance inadapt e ou enfance irr guli re avec ses sous ensembles enfance en danger moral enfance difficile enfance d ficiente enfance d linquante enfance anormale Et en r ponse ce profil se constitue un ensemble de professionnels qui auront faire avec cette enfance inadapt e Cet ensemble composite est constitu de diff rents corps professionnels assistantes sociales ducateurs psychologues neuropsychiatres infantiles toutes professions en cours de construction dans la premi re moiti du si cle Remarque Enfance inadapt e est l appellation retenue en 1943 par le Conseil technique national de l enfance d ficiente et en danger moral apr s h sitation entre cette derni re et enfance irr guli re Rappelons que la profession d ducate
6. 2 1971 ditions WEKA Janvier 2009 9 Chapitre 2 2 page 4 L ARTICULATION DES DIFF RENTS PARTENAIRES La coordination des prises en charge l enfant Aide sociale l enfance ducation nationale Justice cette poque on peut dire que les profession nels sortent des murs C t social le sens du placement ducatif est forte ment interrog voire remis en cause OMO observation en milieu ouvert 1970 est destin e en valuer la n cessit de fa on plus fine Quant au suivi en milieu ouvert AEMO action ducative en milieu ouvert il se d veloppe de plus en plus pens comme la r gle le placement ne devant intervenir qu exceptionnellement en dernier recours C t soin on assiste pareillement la remise en cause de l hospitalisation on sort de l asile pour d velopper l ambulatoire la p dopsychiatrie s organise en inter secteurs infanto juv niles avec le d veloppement des centres m dico psychologi ques CMP et des centres de jour Parall lement au confluent des volont s politiques et des d sirs des professionnels du terrain une exigence d laboration interdiscipli naire s est fait jour dans les quipes l ducation surveill e la n cessit d une valua tion des situations va rassembler l quipe pluridisciplinaire autour de l observation en milieu ouvert quant aux quipes de CMP elles s ouvrent l apport
7. aux enfants en danger la grande difficult pour les services de soin d acc der cette population ainsi que la structure morcel e et s gr gationniste des administrations Les ann es 1970 A contrario les ann es 1970 repr sentent une p riode d ouverture Plusieurs directives plusieurs cr ations convergent en ce sens Les volont s politiques de d velopper le partenariat s affirment nettement et s inscrivent dans la loi ainsi par la loi n 71 446 du 15 juin 1971 le nouvel article 378 du Code p nal instaure une exception l gale au secret professionnel en autorisant la d nonciation de s vices ou priva tions sur la personne de mineurs de quinze ans aux autorit s m dicales ou administratives charg es des actions sanitaires et sociales noter La loi n 81 82 du 2 f vrier 1981 en modifiant l article 62 du Code p nal a pr cis l obligation de d nonciation de s vices ou de privations inflig s un mineur de quinze ans aux autorit s administratives ou judiciaires Par ailleurs la politique du secteur psychiatrique mise en place par la circulaire n 443 du 16 mars 1972 compl t e par la circulaire D 65 892 MSI du 9 mai 1974 ob it un imp ratif de travail partenarial l intervention des inter secteurs de p dopsychiatrie se doit d tre coordonn e avec les autres institutions qui gravitent autour de 1 Revue Psychiatrie de l enfant vol XIV n
8. de par tenariat regroupe sur c d rom et sur Internet des informations qui manent des institutions uvrant dans les domaines sanitaire social ducatif p da gogique Elle est mise jour chaque ann e et r pertorie environ 20 000 structures un portail internet http www derpad com dont l objectif est de d multiplier l information les changes la r flexion et de renforcer les mises en r seau un espace ressource et d accueil t l phonique il s agit la fois d un tayage dans l laboration d une situation mais galement d une aide con cr te pour les professionnels qui nous contactent depuis les r gions voire les DOM TOM La soci t savante Afin de d cloisonner les interventions et les champs professionnels le Derpad propose des espaces de rencontres d changes de formation les Mardis au Derpad cycle de conf rences qui a pour vocation de favoriser la rencontre et l change de diff rents champs professionnels les colloques qui privil gient les regards crois s des diff rents champs disciplinaires les s minaires et la participation diff rents cycles de formation o il s agit de diffuser les savoir faire et de sensibiliser les professionnels au travail partenarial Pour reprendre la description faite par l ONED dans son rapport 2006 tout cela fait du Derpad un service d aide aux aidants qui apporte un appui techniq
9. de vie se d roulent de fa on peu pr s harmonieuse et son int gration dans la scolarit est satisfaisante Peu peu ce contexte favorable se d lite C est d sormais une adolescente de 13 ans qui devient violente commet des d lits fugue Cela am ne l intervention d un magistrat qui confie C l ASE pour un placement L adoles cente est alors accueillie au foyer de l enfance Son int gration se fait tr s difficilement Elle se marginalise est entra n e dans des trafics Elle commet deux agressions au foyer sur une du catrice et un jeune Le collectif d adultes est d bord tr s inquiet et se sent impuissant Il est d cid de conduire C aux urgences de l h pital g n ral qui l oriente vers l tablisse ment de soins sp cifiques pour adolescents Le foyer et le service psychiatrique se mettent d accord pour une prise en charge s quentielle chacun s accordant penser que C n cessite la fois une prise en charge ducative et une prise en charge de soin Peu apr s la PJJ intervient son tour dans le cadre d une mesure au p nal C ayant t mise en examen pour des agressions Ces trois institutions qui interviennent d sormais aupr s de la jeune fille int grent l id e d une n cessaire coordination Mais les places et fonc tions de chacun les enjeux de prise en charge la question de la temporalit l appr ciation sou vent diff rente des am liorations o
10. la pre mi re clinique de neuropsychiatrie infantile cr e par Georges Heuyer en 1925 au sein du Patronage Rollet destin aux enfants d lin quants de la r gion parisienne mais aussi les a riums qui s tayent sur une prise en charge deux p les sanitaire et p dagogique Dans l Instruction publique ces enfants sont aussi pris en compte depuis la loi du 15 avril 19099 1 Loi relative la cr ation de classes de perfectionnement an nex es aux coles l mentaires publiques et d coles autonomes de perfectionnement pour les enfants arri r s Janvier 2009 9 ditions WEKA L ARTICULATION DES DIFF RENTS PARTENAIRES Chapitre 2 2 page 3 dans quelques classes et coles de perfectionnement C t m dico social la cr ation de la S curit sociale en 1945 marque un virage important dans l institutionnalisation de ce secteur formalis en 1956 par les annexes XXIV du d cret n 56 284 du 9 mars 1956 modifi par le d cret n 89 798 du 27 octobre 1989 qui d veloppent les con ditions d une approche psychop dagogique et m dico sociale La fa on dont historiquement ces diff rents partenaires de fait se sont construits autour de l enfance en difficult chacun dans leur sp cifi cit propre en m me temps que dans une interaction pluridisciplinaire est tout fait ins tructive pour r fl chir la question du partenariat Elle met en vidence l
11. ou plu sieurs cat gories professionnelles et ou institutionnelles la mise en commun exig e par le partenariat peut tre v cue comme une d perdi ditions WEKA Janvier 2009 9 Chapitre 2 2 page 6 L ARTICULATION DES DIFF RENTS PARTENAIRES La coordination des prises en charge tion de sp cificit et le partenariat comme une menace pour sa propre identit professionnelle Le risque est alors que s inaugure un repli sur soi d fensif des professionnels et que les diff rences de posture au lieu de se nouer souplement se rigi difient en vue d un affrontement entre partenaires o la dimension de l imaginaire joue un r le majeur Se perd alors de vue la prise en compte des besoins de l enfant dont la situation est pr ci s ment l origine du partenariat Chacun risque alors de revendiquer pour soi la v rit du savoir de la prise en charge chacun peut se vouloir sachant ce qui est n cessaire pour cet enfant et tendra donc instrumentaliser l les autre s partenaire s Exemples e l ducateur qui montre au psy tel jeune qui ne va pas bien pour que celui ci le gu risse de ses troubles et qui lorsque le psy lui donne son propre point de vue sur ces troubles lui reproche de ne pas tre dans la r alit e le psychiatre qui somme l duc de faire quelque chose avec cet adolescent et qui reproche ensuite ce m me ducateur d tr
12. 6 c est ainsi qu une convention ratifiait la mise en uvre du Dispositif expert r gional pour adolescents en difficult et d limitait son champ d action Si le processus d adolescence est fonda mental pour chaque adolescent l attention port e cette p riode de la vie est galement justifi e pour la soci t dans son ensemble Les ph nom nes de d viance l adolescence toxicomanie suicide checs dans les apprentissages marginalisation violence interrogent par leur augmentation significa tive nos syst mes ducatifs et nos structures m dico sociales Au sein du minist re de la Justice la Protec tion judiciaire de la jeunesse PJJ et l Administration p nitentiaire AP se voient confier des adolescents dont la personnalit et les comportements rendent complexes les actions d ducation et de socialisation Les quipes socio ducatives tout comme les structures de sant mentale sont en effet con front es de plus en plus d adolescents dont la souffrance psychique s exprime dans le champ social ce qui les exclut encore trop fr quemment du syst me de soin traditionnel Au sein du minist re de la Sant une r flexion s est engag e sur la probl matique des mineurs de justice ou pr sentant des trou bles des conduites sociales et qui ne trouvent pas de r ponses ad quates dans le syst me sanitaire Janvier 2009 9 ditions WEKA L ARTICULATION DES DIFF R
13. ENTS PARTENAIRES Chapitre 2 2 page 9 Ses partenaires Dix ans plus tard en mars 2006 le Derpad est devenu un groupement d int r t public Ses membres fondateurs sont la Protection judiciaire de la jeunesse la direction r gionale le de France et la Mutualit fonction publique l Institut mutualiste Montsouris l agence r gionale d hospitalisation est partenaire associ d s sa cr ation Toutes ses activit s sont gratuites pour ses utilisateurs Elles sont mises en uvre par une quipe de douze personnes r parties entre la Sant et la Pro tection judiciaire de la jeunesse Un outil clinique la consultation d accueil La consultation d accueil et d valuation est l outil clinique essentiel au Derpad la pierre angulaire du dispositif partir de laquelle s orga nisent nombre de ses autres activit s C est un lieu de parole libre distance de toute hi rarchie ou quotidiennet de travail en commun le plus d nu possible d enjeux de pouvoir ou de prestance Un lieu o il est possible de faire part de ses diffi cult s de ses inqui tudes ou de ses indignations face la situation difficile d un jeune dont on a la charge Une stricte confidentialit entoure ces consultations C est un bin me compos d un membre de l quipe sanitaire et d un membre de l quipe ducative qui re oit les professionnels Ce travail clinique entrepris au Derpad est
14. L ARTICULATION DES DIFF RENTS PARTENAIRES Chapitre 2 2 page 1 La coordination des prises en charge 2 2 L articulation partenariale dans le champ de la protection de l enfance Le principe de pr caution indique que nous soyons tous des chercheurs Quand peut on commencer parler de partenariat Bien avant le mot la chose des partenariats de fait des partenariats objectifs se sont mis en place d s le d but du XX si cle dans le champ qui nous int resse Peut on pour autant parler de partenariat Encore faut il s entendre sur le sens de ce terme qui venu du monde des affaires a fait flor s dans le champ de la protection de l enfance tout en recouvrant des acceptions diverses selon les interlocuteurs Plus une disposition d esprit qu un dispositif particulier La d finition que nous nous propo sons d en tablir ici s taie principalement sur notre r flexion et notre exp rience professionnelle au Derpad ce lieu o nous rencontrons quotidien nement les diff rents professionnels et institutions du champ de la protection de l enfance De cette place d observatoire nous ne pouvons en effet que constater qu il ne suffit pas de r unir diff rents partenaires pour que le partenariat fonctionne efficacement Il en va du partenariat comme de la pluridisciplinarit qui en serait la version intra institutionnelle ce n est pas la jux taposition de professionne
15. ager les difficult s Ils peuvent alors commencer envisager la prise en charge de ces situations travers un travail de partenariat Une r elle prise en compte s op re alors y compris dans le domaine politique de la n cessit d articuler les diff rentes approches de l enfance en difficult de multiples commis sions interprofessionnelles se cr ent qui aboutiront des partenariats institu s Deux textes contemporains t moignent de cette dynamique la circulaire n 70 du 11 d cembre 1992 relative aux orientations de la politique de sant mentale en faveur des enfants et adolescents avec l objectif de renforcer la coop ration avec les autres institutions l tude de la Protection judiciaire de la jeu nesse sur l accueil des mineurs pr sentant des troubles d ordre psychiatrique avec un tat des lieux de quelques structures travaillant dans le double registre soin et justice Janvier 2009 9 ditions WEKA L ARTICULATION DES DIFF RENTS PARTENAIRES Chapitre 2 2 page 5 C est galement ainsi qu en 1996 na t le Dispo sitif expert r gional pour adolescents en difficult Derpad sous l gide des minist res de la Sant et de la Justice Depuis 2000 Le mouvement engag s est inten sifi et structur avec en particulier la parution de la circulaire interminist rielle DGS DGAS DHOS DPJJ n 2002 282 du 3mai 2002 relative la
16. double vis e non seulement en direction de ces professionnels souvent pris par la lourdeur et la complexit de leur t che et qu il s agit de requa lifier quand ils se trouvent juste titre d courag s mais aussi en direction des adolescents qui demeurent les principaux destinataires par rico chet de ces consultations Le fait de parler d une situation des interlocu teurs qui en ignorent tout et qui n tant pas destin s la prendre en charge directement ne sont pas pris dans un angoissant sentiment d urgence permet au professionnel de poser un nouveau regard sur cette situation complexe Cette sp cificit et cette singularit garantissent l espace tiers qu est la consultation La consultation peut accueillir un ou plusieurs professionnels et ou une ou plusieurs institutions concern s par la situation d un m me jeune L objectif est galement de permettre plusieurs institutions engag es autour de l enfant ou de l adolescent de garantir leur cadre de parole La coordination des prises en charge d amener la circulation des changes de favoriser l laboration commune A Une vignette clinique pour illustrer ce travail de consultation au Derpad Apr s une enfance difficile pass e dans son pays d origine C arrive en France l ge de 10 ans accueillie dans la famille de sa m re sur d ci sion de cette derni re Ses trois premi res ann es dans son nouveau contexte
17. e trop dans la r alit et de ne pas tenir compte de la souffrance psychique de cet adolescent La toute puissance imaginaire Cette fa on de convoquer l autre sur ses propres attentes de l instrumentaliser va fr quemment de pair avec les attentes magiques que l on peut d ve lopper face l intervention de l autre et qui bien souvent induisent une d fausse sur celui ci comme si l intervention du partenaire devait venir pallier combler magiquement l chec de sa propre intervention S ensuit trop fr quemment h las une partie de ping pong partenarial o la situation de l enfant ou de l adolescent devient la balle autrement dit un objet que l on se ren voie une patate chaude pour employer un terme couramment utilis dans ce champ professionnel ce jeune dit l ducatif est trop fou pour nous il rel ve de la psychiatrie ce quoi la psychiatrie r pond apr s hospitalisation Cet adolescent n est pas fou pour nous il rel ve de l ducatif En effet le partenariat confronte directement chaque professionnel la question de son illusion de toute puissance cette position d fensive de toute puissance imaginaire qui peut surgir chez tout professionnel proportion de l impuis sance r elle dans laquelle il se trouve Cette toute puissance imaginaire proc de avant tout d une pens e magique qui viendrait autoriser chez ce
18. es difficult s que doit d passer tout partenariat pour se r aliser obsta cles au premier rang desquels on trouve la revendication d une profession sp cifique On pourrait en voir un exemple dans la profession de psychologue tributaire au moment de son apparition d une situation de partenariat ou de pluridisciplinarit dans une d marche diagnos tique l ducation surveill e par exemple les tests du psychologue seront requis par les magis trats et galement dans des institutions sanitaires o ils le seront par les psychiatres Or cette profession en cours de construction iden titaire va chercher sa propre place son propre acc s au public qui devient peu peu le sien dans chacune des institutions o elle s exerce et de ce fait elle sera amen e parfois se d marquer des attentes de ses partenaires pour exprimer les siennes propres refus d tre cantonn au r le de psychologue testeur refus de r diger des rapports pour les magistrats C est pourquoi en m me temps que s difient au quotidien des partenariats autrement dit des par tages de r flexions et de t ches entre diff rents professionnels et institutions et nous serions tent s d ajouter parce que s difient ces partena riats il existe un risque r current de tensions voire de conflits entre ces diff rentes cat gories de professionnels et d institutions Sur un plan plus g n ral il en est de m me de l a
19. es professionnels ne s adressent pas un champ de savoir unifi et qu ils puissent b n ficier d une double coute Le projet de la consultation du Derpad n est pas de s exprimer syst matiquement l unisson ou de chercher tout prix un consensus Les diff rences de point de vue leur compl mentarit souvent les dissensions qu elles provoquent parfois sont source de progr s Le cadre ainsi tabli par les consultants n est pas tant d induire pour ses interlocuteurs une position de sujet suppos savoir que celle de sujets suppos s savoir travailler ensemble Interventions autour de l institutionnel aide projets groupes de paroles Le suivi des jeunes pris en charge renvoie au fonctionnement m me des institutions Le bin me du Derpad en sa qualit de tiers se propose de soutenir la r flexion sur les pratiques et positionnements profession nels d apporter son aide lorsque les institutions rencontrent d importantes difficult s de fonction nement d aider l laboration de projets d tablissement Des groupes de paroles sont galement ouverts Des outils techniques Mais le Derpad a gale ment d velopp d autres outils qui d coulent tous du m me principe pour pouvoir travailler NW ensemble un m me objet il est n cessaire de conna tre l autre Ces outils sont une banque de donn es qui dans un souci de favoriser le travail d accompagnement et
20. le secteur associatif Ces r seaux peuvent s appuyer sur des conven tions ou sur des groupements dont les contours sont r gis par des textes l gaux notamment le d cret n 2006 413 du 6 avril 2006 relatif aux groupements assurant la coordination des inter ventions en mati re d action sociale et m dico sociale Il s agit des groupements d int r t public GIP des groupements de coop ration sociale GCS ou le dernier n le groupement de coop ration sociale et m dico sociale GCSMS Dans le cadre de ces groupements les partenariats pro fessionnels acqui rent une reconnaissance l gale mais aussi plus de souplesse dans leur fonctionnement Il R FL CHIR LE PARTENARIAT Conna tre les obstacles pour les d passer Les quelques jalons historiques que nous venons d voquer le montrent assez m me s il s av re n cessaire de travailler en partenariat dans le champ de la protection de l enfance afin de par venir la compr hension globale de la situation d un sujet ainsi que de son histoire tant person nelle que familiale il n en reste pas moins que ce travail n est pas si simple Pour pouvoir le mener bien il vaut mieux d une part re con na tre les obstacles qu il lui faudra d passer et d autre part se donner quelques guides la fois m thodologiques et thiques Le d sir d instrumentaliser l autre Dans les contextes professionnels confrontant deux
21. lle il s est mis en place Pour cela le partenariat doit poursuivre un double objectif d abord restituer cette situation dans sa globalit pour qu ensuite chaque interve nant puisse y situer son action propre dans la singularit de la mission qui est la sienne En effet ce n est pas la relation entre partenaires qui fonde le partenariat si le partenariat se limitait cette relation harmonieuse ou conflictuelle l n est pas la question il serait vou l chec C est bien la situation humaine qui est au centre du partenariat qui doit imperturbablement faire loi et dicter son mode d emploi C est elle qui va faire en quelque sorte tiers entre les propositions des uns et des autres et faire cadre en ordon nant les priorit s suivre dans l ensemble des interventions Du bon usage du partenariat en protection de l enfance Il nous semble important d insister sur ce point f t ce au risque de nous r p ter cette conception du partenariat est indissociable de celle de son objet Tel que nous le connaissons aujourd hui en protection de l enfance le partena riat s est en effet d velopp en m me temps qu une compr hension sp cifique des caract risti ques de son public C est une conception qui s est impos e progressivement dans la seconde moiti du XX si cle fond e sur la conviction qu au del de la diff rence de sympt mes que manifestent le
22. ls diff rents assistants sociaux psychologues ducateurs psychiatres qui l tablit automatiquement mais bien plut t l interaction de ces diff rents professionnels de ces diff rentes institutions dans un objectif par tag Autrement dit le partenariat de m me que la pluridisciplinarit r side plus dans une disposition d esprit professionnelle que dans un dispositif particulier Et pour fonctionner il va lui falloir lever un certain nombre d obstacles et s organiser autour de quelques lignes directrices 1 Bruno Latour Un monde pluriel mais commun Ed Aubier 2003 2 L expression protection de l enfance est prendre ici dans son sens structurel concernant non seulement l enfance mais aus si l adolescence les mineurs comme les majeurs de 0 21 ans Partenariat Pluridisciplinarit Ce qui les rend similaires l hypoth se qui les fonde savoir la n cessit d un travail d laboration collectif et pluriel la fois pour parvenir cet objectif qu est la prise en compte d une situation humaine dans toute sa complexit Ce qui les diff rencie le lieu social de leur mise en exercice une quipe uni institutionnelle ou un travail pluri institutionnel autrement dit la nature unique ou plurielle de la des mission s institu tionnelle s qui les encadre nt UNE PERSPECTIVE HISTORIQUE POUR PENSER LE PARTENARIAT Sant social judiciaire trois p
23. lui ci une position de certitude Accepter ses limites Or se mettre l preuve du partenariat implique pr cis ment pour un pro fessionnel qu il puisse se d caler se d centrer de toute position d unicit ou de certitude il s agit non seulement d admettre que l on n est pas tout puissant mais plus encore de s accepter insuffi sant si l on veut pouvoir exp rimenter la dimension d alt rit comme un outil pertinent dans l laboration partenariale Qui plus est c est galement l occasion pour le professionnel de travailler cette question de l alt rit probl matique centrale de sa position thique face au sujet qu il accompagne Quelques rep res pour cr er les conditions d un partenariat efficient Comment va donc pouvoir s organiser la rencontre entre partenaires de telle fa on qu elle permette chacun de ne pas s enfermer dans l impasse du tout savoir sur un enfant qui serait alors lui m me d poss d de sa position de sujet Quel cadre peut elle se donner Qui l initie Qui en est garant Il est essentiel de pouvoir y rep rer les diff rents enjeux y compris ceux de pouvoir pour situer la place de la parole de chacun Accepter d tre insuffisant Pour paraphraser un auteur c l bre choisir le partenariat c est renoncer sa compl tude professionnelle et ins titutionnelle c est s accepter partie d un tout
24. oubles des conduites a t stigmatis e dans ce qu elle r v lait pouvoir rendre le partenariat soin protection de l enfance bien d licat sa d marche de pr vention m dicale pouvant tre d voy e dans une perspec tive pr dictive et judiciaire au service d un contr le normatif De m me toujours dans cette logique de l abord par le sympt me la notion de handicap red ploy e dans la loi n 2005 102 du 11 f vrier 2005 sur l int gration scolaire tant dans le domaine des troubles du comportement que des troubles des apprentissages peut modifier l objet du partena riat de la protection de l enfance avec le m dico social et le p dagogique dans ce qui pourrait tre trait seulement dans le domaine du handicap Toutes ces approches par le sympt me am nent une d multiplication des r seaux qui va de pair avec la volont de beaucoup d institutions muni cipalit s conseils g n raux etc de les favoriser d o un miettement de la prise en compte de la probl matique des jeunes Si dans l avenir cette approche de l enfance en difficult devait se confirmer le risque ne serait il pas que le partenariat perde son sens en perdant sa r f rence ce qui le fonde actuellement la globalit la singularit la complexit d un sujet Risque galement que les partenariats soient alors convoqu s autour de sympt mes radiquer non pas tant parce qu ils repr sentent une so
25. primaut de la protection administrative sur la protection judiciaire pour les enfants en danger Autrement dit il para t l gitime de penser qu on assiste aujourd hui un nouveau cloisonnement de l enfant avec pour corollaires de nouveaux cloisonnements entre professionnels adminis tratif d un c t judiciaire de l autre mais galement d partements d une part et municipa lit s de l autre Au sein de la protection de l enfance la n cessit des partenariats devient alors plus forte Mais le risque n est il pas qu ils se centrent voire qu ils se figent autour de ce qui n est donc qu une partie de la probl matique de la personne Par exemple l approche de l enfance d linquante se r sumant ditions WEKA Janvier 2009 9 Chapitre 2 2 page 8 L ARTICULATION DES DIFF RENTS PARTENAIRES La coordination des prises en charge celle du d lit commis l approche de l enfance en danger sa seule position de victime Les partenaires de la protection de l enfance sont eux m mes dans un mouvement identique Du c t de la p dopsychiatrie certains sont pass s d une approche psychopathologique d un enfant en souffrance au rep rage du sympt me CFTMEA laune d un diagnostic qui se r f re peu ou prou au biologique tiologie g n tique traitements m dicamenteux ou au cognitivo comportementalisme L enqu te INSERM de 2005 sur les tr
26. prise en charge concert e des trou bles psychiques des enfants et adolescents en grande difficult qui a pour objet d inscrire en priorit les r ponses aux besoins d ducation et de sant de ces mineurs dans les programmes de sant ou de l enfance et de pr voir le cadre d intervention qui doit permettre une meilleure association des comp tences de chacun des champs judiciaire ducatif sanitaire et social Nous ne citerons que quelques exemples Un cadre universitaire Est cr le dipl me uni versitaire Adolescents difficiles approche psychopathologique et ducative Il vise enrichir les connaissances et les pratiques autour de l adolescent d ve lopper travers les changes la coh rence intra et inter institutionnelle afin de favo riser sur le terrain la construction de r seaux professionnels adapt s la prise en charge des adolescents les plus en difficult Outre les partenaires habituels Sant champ social Education nationale Justice police et gendarmerie y sont galement associ es Les maisons des adolescents Plus r cemment c est sous l gide du minist re de la Sant que se cr ent par la lettre circulaire CAB FC D 12871 du 4 janvier 2005 les maisons des adolescents Leur objectif est le suivant apporter une r ponse de sant plus large ment prendre soin des adolescents en leur offrant les prestations les mieux adapt es leu
27. rs besoins et attentes qui ne sont pas actuellement prises en charge dans le dispo sitif traditionnel Pour ce faire elles cherchent favoriser la synergie des acteurs engag s dans des actions pluri profession nelles et pluri institutionnelles et organiser une expertise interprofessionnelle Les r seaux Depuis quelques ann es dans ce champ du partenariat s est inscrit un terme 1 tude de d cembre 1991 sur l accueil des mineurs pr sentant des troubles d ordre psychiatrique par les services ducatifs de la Protection judiciaire de la jeunesse La coordination des prises en charge nouveau qui para t promis un bel avenir le r seau Les r seaux sont nombreux ils sont con us pour la mutualisation des moyens au sein d une m me institution sur un territoire g ographique donn Exemple le R seau de pro motion pour la sant mentale Yvelines Sud ou au contraire pour servir la mutualisation de moyens diff rents mis au service d une population par plusieurs institutions Exemples Soin et Culture Hauts de Seine partenariat dans cinq communes qui r unit la p dopsychiatrie la PJJ l ducation nationale et ASE ou encore R sados centre de ressources partenarial pour une meilleure prise en charge sanitaire et sociale des adolescents du Pays d A x en Provence dont les partenaires sont le tribunal pour enfants la DGAS la p dopsychiatrie la PJJ
28. rticulation Sant Justice o chacun des parte naires convoque l autre partir de ses propres attentes Ainsi en sch matisant dans cette pre mi re moiti du XX si cle la Sant tente un embargo sur l enfance d linquante qui par cons quent sera revendiqu e fortement en tant que telle par la Justice La coordination des prises en charge Les ann es 1960 En tout tat de cause dans les ann es 1960 la s paration institutionnelle entre le soin psychique le judiciaire et l ducatif semble parvenue son comble et la confrontation des dif f rents points de vue devenue tr s difficile En effet le champ social voyait alors un danger psychiatriser les situations De fait c est cette poque que s op re la partition Aide sociale Sant et que l h pital se replie sur sa dimension m dicale Il sera d sormais d di enti rement la sant dans une triple mission soin enseignement recherche C est contre ce cloisonnement qui se rigidifie dans le champ de la protection de l enfance au d tri ment des enfants dont celle ci a la charge que protestent les p dopsychiatres Michel Soul et Jeanine No l dans un article de la revue Psychia trie de l enfant en 1971 qui rencontrera l poque un large cho Le grand renfermement des enfants dits cas sociaux ou malaise dans la biens ance Ils y fustigent la conception exclu sivement sociale de l aide apporter
29. s enfants en difficult c est toujours le m me enfant auquel on a affaire D s 1914 Georges Heuyer en posait ainsi les pr misses Qu y a t il de commun entre les enfants anormaux de Bic tre les d linquants de la Petite Roquette et les l ves des classes de perfectionnement Le m me aspect la m me h r dit la m me origine familiale Des sympt mes diff rents peuvent donc ainsi caract riser le m me enfant cet gard la pro tection judiciaire qui s organise au milieu du XXE si cle est exemplaire l ordonnance du 2 f vrier 1945 sur l enfance d linquante assortie de celle du 23 d cembre 1958 sur l assistance ducative consacre l unit fondamentale de l enfant enfant d linquant et enfant en danger sont une seule et m me personne les conduites les sympt mes d velopp s dans un cas comme dans l autre ne sont que des expressions diff rentes de la m me individualit plac e dans des contextes diff rents La coordination des prises en charge C est pour cette raison que la protection judiciaire d l gue un interlocuteur unique le juge des enfants pour cet enfant unique car pour pouvoir statuer il est n cessaire qu il ait acc s la con naissance de l ensemble de sa situation et de sa personnalit Pour le dire autrement seule la com pr hension de cet ensemble va permettre de donner sens aux actes aux difficult s manifest s par l enfant C est l pr
30. t des troubles du comportement vio lence addictions conduites suicidaires et des pathologies limites pathologies narcissi ques conduit les professionnels au constat que toute vell it de prise en charge unique unipo laire qu elle se fasse au nom de l ducatif ou du psychiatrique ou du judiciaire est vou e l chec ce que dit bien le terme fr quemment utilis pour d signer ces jeunes incasables D autre part le d veloppement de la connaissance de certaines probl matiques familiales sp cifiques dans ce champ professionnel telles que l inceste ou la maltraitance pathologies du lien familles pr sentant un grave d faut d indiff ren ciation psychique am ne les professionnels reconna tre l uvre en eux m mes l cho de ces probl matiques qui les emp chent de penser C est bien cette sid ration de la pens e qui devient le sympt me caract ristique des pro fessionnels confront s ces personnes ou ces familles difficiles Difficiles parce qu elles mettent le professionnel en difficult Ce concept d enfants difficiles est ancien mais revisit l aune de la souffrance psychique et des troubles du comportement qui l expriment il devient ce moment l f d rateur Il permet en effet tous les professionnels de s identifier cette notion et d int grer l id e qu il est devenu n cessaire de pouvoir part
31. u c t social au d veloppement de la pr vention par une aide mat rielle apport e aux m res imagin e comme susceptible de suppl er le recueil en h bergement des enfants comme unique protection sociale Elle aboutira galement l id e d une ducation sp ciale pour la petite enfance avec l ouverture en 1908 de la premi re cole de jardini res d enfants pr parant un brevet professionnel Enfin du c t m dical elle donnera lieu la constitution de la pu riculture par la cr ation de l cole de pu riculture de Paris en 1917 et de l Institut de pu riculture de Paris en 1919 et la naissance de la p diatrie C est galement dans ce cadre qu en 1856 le Docteur Auguste Ambroise Tardieu publie ses premiers travaux sur la maltraitance des enfants travaux qui du reste firent scandale dans la bonne soci t du XIX si cle La premi re moiti du XX si cle Mais ce n est que dans la premi re moiti du XX si cle que na t l id e d une approche individualis e en m me temps que d un regard pluriel sur l enfant dans le champ de ce qui ne s appelle pas encore l enfance en difficult La d marche s articule autour d un souci de rep rage de d pistage de ces difficult s Car la logique qui va pr sider l exi gence de partenariat est d abord une logique de classification de nomenclature qui va requ rir pour l tablir le concours de diff rents
32. u non du com portement de C les attentes de chacun rendent difficile ce partage des r les La question d une orientation se trouve pos e et ouvre de nouvelles oppositions l initiative de l un des services les trois insti tutions d cident de solliciter le Derpad dans le cadre de sa consultation d accueil deux reprises et six mois d intervalle la dizaine de professionnels qui repr sentent ces institutions dans la prise en charge de C vont accepter partir de ce travail d laboration que propose le lieu tiers du Derpad de d battre de confronter des points de vue parfois divergents de faire voluer des positions qui semblaient fig es Chacun s accorde reconna tre que l on ne pourra pas faire sans l autre dans une situation aussi complexe mais que plus encore ditions WEKA Janvier 2009 9 Chapitre 2 2 page 10 L ARTICULATION DES DIFF RENTS PARTENAIRES La coordination des prises en charge la pr sence de l autre peut devenir un soutien peut permettre de se ressourcer et surtout de poursuivre la prise en charge ce qui l issue des deux rencontres para t n cessaire et tait pour tant tr s largement remis en question au d part Efficacit du bin me Cet accueil dans la con sultation du Derpad fait comme on l a dit par un bin me constitu par un membre de l quipe Sanitaire et un membre de l quipe ducative permet que l
33. ue une logistique de r seau et une supervision des quipes un lieu ressources pour les professionnels des quipes socio duca tives et de sant mentale Janvier 2009 9 ditions WEKA
34. uffrance pour un sujet mais bien plut t pour ce qu ils constituent une g ne pour la soci t Si tel tait le cas alors les professionnels de l enfance ne devraient ils pas dire en reprenant la 1 Classification fran aise des troubles mentaux de l enfant et de l adolescent R 2000 d CTNREHI 2002 2 Troubles des conduites chez l enfant et l adolescent exper tise collective d INSERM septembre 2005 phrase que nous avons mise en exergue de ce cha pitre Le principe de pr caution indique que nous soyons tous vigilants III LE DERPAD UN OUTIL DE PROMOTION ET DE SOUTIEN DU PARTENARIAT Cadre g n ral Le GIP Derpad Dispositif expert r gional pour adolescents en difficult est un dispositif r gional d le de France destina tion des professionnels et des institutions en charge d enfants et d adolescents 0 21 ans en difficult Il met leur disposition un certain nombre d outils pour les soutenir dans leur travail d accompagnement de ces jeunes Le partenariat est doublement convoqu par le Derpad travers sa constitution et dans ses objectifs il en est la fois le soubassement le Derpad est fond sur l articulation entre Justice et Sant entre soin et ducatif et la cl de vo te le d veloppement du partenariat au service de la cause des adolescents les plus en difficult reste son horizon de travail Un peu d histoire En 199
35. ur avant d tre reconnue dans sa sp cificit cr ation du dipl me d ducateur sp cialis en 1967 s est exerc e auparavant durant des d cennies mais en rev tant des formes et des appellations diverses au gr des contextes institutionnels surveillant moniteur ducateur sportif etc Il est vrai que dans le m me temps les psychologues pouvaient faire office de directeurs et les instituteurs de psychologues Il faut noter l influence transversale de la psycha nalyse mergente qui va modeler des degr s divers toutes ces professions Elle modifie radica lement l approche de la maltraitance et de la d linquance August Aichhorn Donald Winni cott en inscrivant la probl matique infantile dans la dimension familiale et en laborant le concept de p riode de l adolescence qui se constitue en tape cl du d veloppement de l enfant vers la position adulte Des comp tences mutualis es Ainsi se cr ent par exemple l intersection du judiciaire et de la sant des services o uvrent en parall le diff rents professionnels qui ont pour premi re vocation d apporter des r ponses des demandes de classification et d orientation manant princi palement du judiciaire Citons pour exemple les centres d accueil et de triage puis centres d observation de l duca tion surveill e ducateurs psychologues psychiatres assistants sociaux et surtout
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