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Une opération de développement café-cacao au Togo : essai

1. rgan ke 3 saco ES Deuxi me projet de d veloppement 193 pasa aciwit f A y Caf cacao s n Secteurs de vulgarisation de la SRCC Pr fecture Secteur Culture KLOTO KPALIM NORD Ck KPALIM SUD Ck AGOU NORD ACOU SUD KP L ADETA AK BOU 13 LITIM os 09 10 KP T B NA Ce CAF Kk CACAO UUM Marik ca 4 Caf at cacao d gale importance 40 Champ semencier de cacaoyers Zozokondji P pini res de caf iers SRCC IFCC Direction g n rale de la SRCC Routes goudronn es Pistes Limites de secteur Fronti res intemationales Vers Apandou Source BIRD 142 Figure 13 Les secteurs d intervention de la SRCC ou emprunter directement aupr s de la CNCA mais ce ne fut pas possible Ce syst me de cr dit impos par la Banque mondiale devait galement jouer un r le ducatif un double titre familiariser les planteurs avec les principes de gestion propres l conomie mon taris e former des agents de cr dit agricole qui pourraient ensuite exercer leurs talents dans le cadre d autres op rations de d veloppement LES TERRAINS DU D VELOPPEMENT 209 DES OP RATIONS DE D VELOPPEMENT 3 Les mesures l gislatives Vu le peu d entrain des planteurs abattre les vieilles plantations des mesures d abattage autoritaire furent officialis es par d cret minist riel Ce fat le cas pour le caf d s 1974 les planteurs pr f raient en effet exp ri menter les nouvelles m thodes sur de p
2. 1983 Le changement social Armand Colin collection U Paris 284 p PoNTI G RAYMOND C1 RUF TH sld J M FUNEL 1984 valua tion a posteriori de la caf i re et de la cacaoy re au Togo Minist re des Relations ext rieures Coop et D vel Paris 360 p PONTI G RUF Th 1985 Caf cacao SRCC TOGO R actualisation minist re des Relations ext rieures Coop et D vel Paris 98 p PONTI G Rur Th 1985 L op ration de r novation de la caf i re et de la cacaoy re togolaises In Paysans experts et chercheurs en Afrique noire BOIRAL P LANTERI J F OLIVIER DE SARDAN J P eds Ciface Karthala pp 102 130 QUESKEL A et VIMARD P 1988 Dynamique de population en co nomie de plantation Le plateau de Dayes au sud ouest du Togo ORSTOM Paris coll tudes et Th ses 460 p
3. B Les mesures d accompagnement L objectif tait de mener une r novation haut de gamme de fa on garantir sur le long terme de bons rendements et peut tre aussi donner dans l imm diat une image positive de l op ration afin de persuader les r calcitrants de l int r t de la nouvelle m thode Pour cela on va s lec tionner conseiller contr ler inciter et si n cessaire dans un deuxi me temps sanctionner 1 S lection des planteurs Pour avoir le droit de replanter dans le cadre de la SRCC il faudra satis faire un certain nombre de conditions qui seront appliqu es avec plus ou moins de rigueur selon les p riodes ou encore la personnalit de l enca dreur et du chef de secteur La parcelle doit tre situ e moins de trois quarts d heure de marche du village sur des sols favorables la cacaocul ture avoir une dimension sup rieure 0 30 ha et tre int gr e dans un bloc de cultures afin de faciliter le travail de l encadreur Quant au candidat r novateur il devra tre consid r comme un bon planteur et accepter d int grer un groupement de paysans collectivement responsables du res pect par chacun de l itin raire technique prescrit et du remboursement des cr dits 2 Attribution de cr dits la replantation Le r novateur ainsi s lectionn b n ficiera d un cr dit d un montant de 40 000 CFA ha pour le cacao et de 73 000 CFA ha pour le caf en partie en nat
4. tre avanc es pour expliquer ce ph nom ne En tout pre mier lieu il convient de noter que l itin raire technique propos a fait rapi dement preuve de son efficacit c est un avantage consid rable L arr t de production des vieilles caf i res beaucoup plus rapide que dans le cas des cacaoy res peut tre galement consid r comme un facteur favorable la replantation d autant que l investissement en travail lors de la premi re ann e est beaucoup moins important que pour le cacao 80 jours ha pour le caf 135 pour le cacao Mais encore faut il que d autres conditions soient remplies L analyse des r sultats montre des variations r gionales notoires qui permettent de mieux comprendre les strat gies des planteurs Ce n est pas un hasard si 1 026 ha sur un total de 5 740 plant s l ont t dans la r gion de l Ak bou Cette zone dispose de r serves fonci res importantes qui autorisent la mise en place de jeunes caf i res sans abat tage des plantations existantes encore en production Elle n a t d sen clav e que r cemment gr ce aux pistes cr es par la SRCC la scolarisa tion tait moins forte que dans les zones traditionnelles d conomie de plantation les migrations urbaines moins massives la venue d alloch tones plus marginale L importance de la main d uvre familiale permet tait de faire face au surcro t de travail et l tendue des r serves fonci res autorisait si n
5. cessaire l octroi d un contrat de m tayage avec partage de 27 L enqu te par sondage men e en 1984 aupr s de 93 planteurs du Litim fait tat d environ 50 de propri taires 30 de propri taires m tayers et 20 de m tayers 212 LES TERRAINS DU D VELOPPEMENT CHAPITRE XIII terre 28 On retrouve une situation similaire dans le secteur Akposso Sud disposant de r serves fonci res l cart des villages la moiti des exploi tants sont m tayers ou propri taires m tayers Mais dans ces deux r gions les r sultats en termes de rendement sont extr mement faibles au point qu il est permis de se demander si l entr e dans l op ration SRCC n tait pas avant tout un moyen d acqu rir ou de confirmer des droits fonciers L exemple du plateau de Dayes traditionnellement consacr au caf est galement int ressant La densit de population est forte et la priorit est accord e aux cultures vivri res Certes il y a eu appropriation de terre par achat ou par contrat dibi ma dibi mais les pr l vements sur patrimoine familial ont t plus importants que dans le Litim par exemple Il n est pas tonnant que l action de la SRCC et de la Soci t des produits vivriers Dayes Nots suscitent ou r actualisent des conflits fonciers entre candidats la replantation la soci t de d veloppement est en quelque sorte utilis e comme instrument de clarification de la situation fonci re ou d u
6. enfin fort d s quilibre entre le vivrier et les cultures d exportation le cacao occupe ici 83 des super ficies cultiv es d autant plus sensible que la r novation impose un surcro t important de main d uvre qu il faudra nourrir La replantation apr s abattage de la plantation pr sentera une s rie d inconv nients majeurs Plusieurs cat gories d acteurs se trouveront l s s C est le cas de la main d uvre ext rieure encore pr sente dans la r gion compos e essentiellement de m tayers Les m tayers dibi ma dibi qui n avaient pu obtenir le partage de la terre mais b n ficiaient de la moiti de la production jusqu extinction de la plantation feront pression sur les propri taires pour qu ils refusent la r novation ou exigeront titre de compensation un statut privil gi dans le cadre de la replantation 20 Les campagnes d abattage autoritaires ne port rent en fait que sur environ 1 000 ha mais elles marqu rent fortement l opinion 21 Le rendement d une caf i re en pleine production 4 5 ans apr s avoir t plant e est consid r comme tr s bon 1 500 kg ha 210 LES TERRAINS DU D VELOPPEMENT CHAPITRE XII Seront galement l s s les b n ficiaires de terres gag es extinction de la plantation quivaut extinction de la dette et donc la r cup ration de la terre par le d biteur Les propri taires eux m mes surtout s ils sont g s c est fr
7. s des paysans Enfin face aux nom breux checs cacaoyers et aux incertitudes quant la valeur respective des diff rents mod les possibles on accordera au paysan la possibilit de choix entre plusieurs solutions Effet de mode pression des faits influence m me mineure des r sul tats de l valuation La volont de r forme vidente n ira quand m me pas jusqu la remise en cause du principe de diffusion d un mod le tech nique intensif Mais est ce la vocation d une op ration destin e pr server et si possible accro tre rentr es de devises et recettes budg taires que de se d sint resser du rendement de plantations dont il est difficile par ailleurs d augmenter les superficies LES TERRAINS DU D VELOPPEMENT 219 BIBLIOGRAPHIE ANTHEAUME B 1981 82 Des hommes la rencontre des arbres le cacaoyer et les Akposso dans le Centre Ouest du Togo in Cah ORSTOM s r Sci Hum vol XVII n 1 47 62 AUG M 1972 Sous d veloppement et d veloppement terrain d tude et objet d action en Afrique francophone Africa XLII 3 BASTIDE R 1971 Anthropologie appliqu e Petite biblioth que Payot Paris 244 p Dozon J P et PONTI G 1985 D veloppement sciences sociales et logiques paysannes en Afrique noire In Paysans experts et chercheurs en Afrique noire BOIRAL P LANTERI J F OLIVIER DE SARDAN J P eds Ciface Karthala pp 67 80 MENDRAS H et FORSE M
8. tait que de 17 au 31 mars 1981 31 Des villages entiers dont le taux de remboursement global tait consid r comme insuf fisant furent priv s de r novation 214 LES TERRAINS DU D VELOPPEMENT CHAPITRE XIII 1 Le renforcement de l encadrement priorit au contr le Le service de vulgarisation sera autonomis et renforc Il reposera sur une hi rarchie interne stricte le chef de service aura sous ses ordres un chef d op ration caf un chef d op ration cacao un formateur un respon sable du secteur vivrier et quatorze chefs de secteurs charg s de stimuler 185 encadreurs Face l apathie des planteurs on instaure donc un contr le plus rapproch L encadreur est au centre du dispositif Ma s sa fonction de contr le sera hypertrophi e par rapport celle tout aussi importante de conseiller aupr s des paysans Il devrait tre charg par ailleurs d informer la soci t de d veloppement des probl mes voire des strat gies des plan teurs qu il conna t g n ralement fort bien Mais la conception m me du projet favorise plut t la circulation de l information du sommet vers la base sous forme de consignes les seules informations de terrain demand es l encadreur concernent le contr le quantitatif des op rations de culture taux de sarclage taux d pandage d engrais 2 Le contr le du vivrier intercalaire La SRCC a galement pris conscience du fait que les planteurs nota
9. 10 383 1980 81 8 880 1981 82 9237 1 Il s agit bien de production commercialis e qui peut donc inclure des produits venus d ailleurs C est le cas notamment pour le cacao des producteurs ghan ens vendaient clandestinement au Togo tout ou partie de leur production pour tre pay s en monnaie forte 2 Exprim en F CFA 1 F CFA 0 02 F Il ne s agit donc ici ni d une op ration de d veloppement int gr qui prendrait en compte l ensemble du syst me de production paysan ni d une op ration destin e venir en aide des populations d munies mais d une intervention sectorielle et productiviste qui int resse l tat au premier chef Ce n est pas sans cons quence sur les choix techniques et les mesures d accompagnement A La reconnaissance du terrain Le premier souci de la SRCC en voie de constitution sera de tenter de remettre en tat les plantations existantes en insistant sur les traitements phytosanitaires et l am lioration des techniques culturales Les planteurs de cacao sont int ress s l efficacit de la lutte contre les capsides est dans un premier temps reconnue par les planteurs qui acceptent par ailleurs les conseils techniques du service d encadrement naissant malgr le surcro t de travail occasionn Il en ira diff remment pour le caf le programme de rec page de taille et de nettoyage des plantations sur 500 ha impuls par la SRCC n aura gu re de succ s LES TE
10. gles fonci res endog nes plus rigoristes 2 Pr l vement sur le patrimoine foncier L Dans les zones plus peupl es les candidats planteurs ont d souvent sol liciter de leur chef de famille l attribution de parcelles pr lev es sur les r serves foresti res Ce sont g n ralement des propri t s de faible dimen sion dont le statut est par ailleurs ambigu peut on parler d appropriation priv e de la terre ou de pr t long terme pour la dur e de vie de la caf i re ou de la cacaoy re Nous verrons toute l actualit de ce probl me lorsque la SRCC imposera un mod le de r novation avec abattage total de la vieille plantation 3 Appropriation par dibi ma dibi tu manges je mange Notons pour m moire que le contrat dibi ma dibi permet la main d uvre sans terre qui acceptera de prendre en charge l int gralit de la mise en place et de l entretien d une plantation d acc der la propri t de la moiti de cette m me plantation dans un d lai de cinq vingt ans On peut galement acc der la terre de fa on plus classique par h ri tage quand il y a eu achat notamment ou par mise en gage de la plantation pour une dur e proportionnelle l importance de la dette 8 Voir ce propos ANTHEAUME B 1981 1982 Des hommes la rencontre des arbres le cacaoyer et les Akposso dans le Centre Ouest du Togo In Cah ORSTOM s r Sci Hum vol XVII n 1 47 62 200 LES TERRAINS DU
11. les r actions actuelles des planteurs face l op ration de r novation un retour en arri re s impose Ces deux cultures occupent une zone de faible extension 7 000 km environ limit e la r gion des plateaux du Centre Ouest du Togo cf figure n 12 La population concem e est de l ordre de 350 000 per sonnes Cette localisation n est pas le r sultat d une histoire particuli re 3 MENDRAS H et FORS M 1983 Le changement social Armand Colin collection U Paris 284 p p 7 4 Tous les sociologues ne partagent d ailleurs pas cet optimisme 5 Ce type d approche se situe dans la mouvance intellectuelle de R BASTIDE Anthropologie appliqu e Petite Biblioth que Payot Paris 1971 244 p qui pr nait l dification d une th orie de la pratique des diff rents interventionnistes sur les soci t s ext rieures missionnaires administrateurs d veloppeurs L article de M AUG Sous d veloppement et d veloppement terrain d tude et objet d action en Afrique francophone Africa XLII 3 1972 constitue galement une r f rence connue 198 LES TERRAINS DU D VELOPPEMENT CHAPITRE XIII mais r pond des conditions cologiques pr cises Le caf ier et le cacaoyer ne se d veloppent en effet que dans des zones foresti res au climat chaud et humide temp rature moyenne 25 pluviom trie minimale 1 250 mm pour le cacao 1 500 mm pour le caf Seule la r gion des plateaux re
12. plantations cacaoy re caf i re ou les deux de la force de travail familiale mobilisable ou encore de leur statut r el propri taires propri taires m tayers propri taires commer ants IL en va de m me des non propri taires les contrats de travail sont tr s vari s et se pr tent de surcro t des am nagements locaux Ces diff rents groupes sociaux ont des strat gies sp cifiques des int r ts souvent contradictoires et leurs rapports de force ont volu dans le temps On est loin du sch ma v hicul par une certaine ethnologie de soci t s traditionnelles harmonieuses fig es dans un quilibre s culaire en un demi si cle des changements fondamentaux ont t enregistr s dans des domaines aussi sensibles que les modes d acc s la terre ou les rap ports sociaux de production C est certainement l un des enseignements essentiels de ce bref aper u historique Une seconde le on est retenir on ne peut traiter des cultures p rennes ind pendamment du vivrier L objectif essentiel de la main d uvre ext rieure est d assurer sa nourriture et comme les propri taires ne souhaitent pas payer des salaires c est l impor tance des parcelles de vivriers mises la disposition des employ s qui d termineront dans une large mesure le contenu des contrats On comprend d j que la t che de la SRCC ne sera pas facile quelles que soient les solutions propos es toutes les cat gories s
13. quem ment le cas 22 craignent de se lancer dans une op ration de r novation long terme et aux r sultats incertains qui aura pour cons quence imm diate de les priver des revenus de leur vieille cacaoy re En effet la fai blesse des rendements est souvent compens e par l importance des super ficies 23 et les revenus parfois sup rieurs ceux du cacao que procurent colatiers manioc diss min s dans la cacoy re Mais les l ments suppos s dynamiques qui souhaitent r nover se heur teront galement des difficult s s rieuses On a not que le mod le pro pos exige trois fois plus de travail que l entretien d une vieille cacaoy re Or la main d uvre familiale est souvent insuffisante 24 et les salari s agricoles trop on reux 300 500 F CFA par jour plus la nourriture pour tre utilis s massivement compte tenu des faibles revenus mon taires locaux et du montant modeste du cr dit accord Dans une telle situation la main d uvre qui accepte d tre r mun r e en nature est en position de force vu la rude t che que repr sente la r novation elle souhaite profiter de l occasion pour faire du vivrier et obtenir si possible le partage de la terre La plupart des propri taires s y refusent d autant que l exp rience pass e leur a montr que les m tayers apportaient davantage de soin au vivrier intercalaire qu aux jeunes caf iers ou cacaoyers La situation tait donc en par
14. risques de strat gies familiales plus long terme scolarisation installation en ville C est en fonction de son appr ciation de la combinaison optimale de l ensemble de ces facteurs qu il va adopter le mod le prescrit l adapter le r approprier en quelque sorte l utiliser ventuellement d autres fins strat gies fonci res par exemple ou le rejeter plus ou moins ouvertement en fonction de la pression ext rieure Il est difficile d harmoniser ces diff rents points de vues Autre source de difficult notoire contrairement ce que pensent nombre de d veloppeurs du moins leur mode d intervention le laisse t il supposer il ne suffit pas d imposer une nouvelle culture ou de nouvelles fa ons culturales pour estimer que l on peut faire table rase du pass On a vu que le milieu social conomique g ographique avait t en partie fa onn par l conomie de plantation les soci t s se sont adapt es des 218 LES TERRAINS DU D VELOPPEMENT CHAPITRE XII groupes sociaux aux int r ts souvent contradictoires se sont constitu s ce n est pas sans cons quence pour l avenir Dans le cas qui nous occupe les planteurs ont acquis par ailleurs une comp tence technique indiscutable et ont appris g rer le risque On comprend leur circonspection l encontre de nouvelles techniques qui n ont pas encore fait leurs preuves mais qui affecteraient si elles taient adopt s en
15. s dans des op rations de d veloppement qu il suffisait de temporiser pour que les pr ts se transforment en dons Tous n ont pas eu tort V LA R ORIENTATION DU PROJET Selon une proc dure classique le premier projet a fait l objet d une va luation de la part des bailleurs de fonds qui ont propos quelques modifi cations et d fini de nouveaux objectifs en collaboration avec les repr sen tants de l tat avant d accepter le financement d un deuxi me projet ou d une deuxi me phase du projet C est sans doute cette occasion que se r v lent avec le plus de clart les diff rences de conceptions du d velop pement ou du moins d appr ciation des mesures prendre pour atteindre les objectifs Divergences de vues ou conflits d int r ts conomiques poli tiques ou symboliques entre bailleurs de fonds entre tat et bailleurs de fonds entre les diff rents acteurs du projet responsables du projet cher cheurs service d encadrement A Des mesures de port e g n rale Nous nous contenterons d voquer quelques exemples qui nous parais sent significatifs L unanimit s est faite rapidement sur un certain nombre de mesures prendre r v latrices des conceptions m mes de l op ration par contre d autres aspects feront l objet de discussions 30 Au 31 d cembre 1982 les impay s repr sentaient pour le caf 41 des sommes exi gibles pour le cacao le taux de recouvrement n
16. sont des cultures p rennes dont la mise en place n cessite un investissement en travail tr s important L abattage de la for t primaire est une t che de longue haleine extr mement p nible seuls quelques grands arbres devant servir d ombrage pour les jeunes plants seront conserv s Il faudra ensuite effectuer la trouaison planter assurer l entretien de la plantation sarclage notamment Le caf ier n entrera en 6 Peut tre les r percussions de la crise conomique mondiale ne sont elles pas trang res cette situation la baisse des cours du cacao entre 1927 et 1930 le prix a t divis par trois a marqu un coup d arr t l extension de cette culture au Ghana et entrain le renvoi de la main d uvre togolaise par ailleurs les gens de Kpalim avaient des dif ficult s exporter leurs exc dents de vivrier Il y avait donc de la main d uvre dispo nible pour d velopper la culture du cacao au Togo 7 Signalons titre d information que le caf est vraisemblablement n sur les hauts pla teaux d Abyssinie thiopie il fut diffus en Am rique centrale et en Am rique du Sud vers la fin du XVIe si cle Quant au cacao il tait d j connu des Azt ques lors de l arriv e au Mexique des conquistadors espagnols au d but du XVIe si cle Il n est apparu en Afrique qu au d but du XIX si cle dans l le portugaise de Sao Tom en provenance de Belem Br sil LES TERRAINS DU D VELOP
17. CHAPITRE XIII UNE OP RATION DE D VELOPPEMENT CAFE CACAO AU TOGO essal d valuation Guy Ponti 1 Cette analyse rapide de l op ration de d veloppement men e par la Soci t de r novation de la caf i re et de la cacaoy re togolaises SRCC a essentiellement pour objectif de montrer quelles peuvent tre en la mati re l approche et ventuellement l apport sp cifiques du sociologue Ce que l on demande g n ralement au sociologue dans le cadre d une tude d valuation ou de r orientation d op ration de d veloppement agri cole c est d aider les d veloppeurs 2 faire passer leur message aupr s des paysans Le postulat implicite est pour simplifier le suivant la science la ma trise technique la rationalit conomique sont du c t des promoteurs de l op ration si leur intervention ne donne pas les r sultats escompt s c est qu il y a des r sistances de la part des soci t s locales des obstacles socio culturels que le sociologue devra identifier et si possible contribuer lever Il est vident qu il ne peut r pondre cette attente que de fa on tr s imparfaite Une connaissance m me approfondie des soci t s paysannes que le temps imparti l valuation rend de toutes les fa ons impossible ne permet pas de d finir les mesures susceptibles d assurer la r ussite de l entreprise En effet une op ration de d veloppe ment impulse par d finit
18. D VELOPPEMENT TOCO Deuxi me projet de d veloppement caf cacao Zone du projet 4 To Le t Natchammba J Zone du projet Cacao 5 Caf Kanmbo e SOTOUBOUA 30 11 81 tout l axe Nord Sud b BUTTA Pistes Chemins de fer S 10 0 20 40 60 Langsbou CT PE ER KILOM TRES f 7 i i j i i i i i i j i TCHOUN I te Source BIRD 10536RI Figure 12 Carte de situation du caf et du cacao au Togo LES TERRAINS DU D VELOPPEMENT 201 DES OP RATIONS DE D VELOPPEMENT B La mobilisation de la main d uvre La cr ation d une plantation on l a not n cessite un investissement en travail tr s important au cours des premi res ann es Le planteur s effor cera de mobiliser tout d abord la main d uvre familiale mais ce ne sera pas toujours suffisant notamment si les superficies planter sont impor tantes Il faudra alors avoir recours la main d uvre ext rieure si pos sible sans bourse d lier Les diff rents types de contrat d inspiration gha n enne devront r pondre cet objectif I Le contrat de dibi ma dibi Il permet au propri taire qui accepte d ali ner terme une partie de sa terre au profit de son m tayer de devenir producteur de cacao ou de caf sans aucun investissement en travail ou en argent Mais le contenu m me du contrat peut varier dans le temps et dans l espace en fonction des rap ports de force entre
19. PEMENT 199 DES OP RATIONS DE D VELOPPEMENT production que trois ou quatre ans apr s avoir t plant pour le cacaoyer il faudra attendre cinq ou six ans On peut esp rer ensuite obtenir des r coltes substantielles pendant une vingtaine d ann es plus longtemps pour le cacao pour un investissement en travail beaucoup moindre On com prendra ais ment le souci du planteur de s assurer des droits de propri t sur la terre ou du moins d usufruit sur une longue p riode Or l appropriation lignag re de la terre compatible avec les cultures vivri res annuelles s accommode mal des cultures p rennes des changements notoires seront n cessaires dans ce domaine et plusieurs solutions seront adopt es 1 Achats de terres Ils furent particuli rement importants dans le Litim zone foresti re o l on ne r coltait gu re que quelques lianes caoutchouc plac e sous la d pendance politique des Akposso du plateau voisin De v ritables com pagnies d achat compos es notamment de ressortissants de l ethnie Ewe originaires de Kpalim ou du Ghana se sont constitu es Les notables Akposso ont ainsi ali n souvent avec contrat en bonne et due forme une partie importante de leur patrimoine foncier dont ils n avaient pas per u tout l int r t conomique 8 Ailleurs les ventes furent moins massives et plus tal es dans le temps les densit s de population taient plus fortes et peut tre les r
20. PLANTATION 1975 1980 Des objectifs ont t fix s 4 400 ha de cacao et 4 000 ha de caf devraient tre replant s pendant cette p riode Ont ils t d termin s en fonction des possibilit s de production du mat riel v g tal en station De l importance des cr dits de campagne Des possibilit s de l encadrement Des directives des autorit s togolaises ou des bailleurs de fonds De l esti mation des possibilit s paysannes Difficile dire C est pourtant un point tr s important puisque la r ussite ou l chec d une op ration sera g n ra lement appr ci par rapport aux objectifs d finis au d part A Le choix d un itin raire technique intensif 1 Le cacao la replantation apr s abattage de la vieille plantation Le nouveau mat riel v g tal est performant du moins en station exp rimentale 1 800 kg ha alors que les rendements des cacaoy res exis tantes en mauvais tat il est vrai seraient de l ordre de 300 600 kg dans le meilleur des cas Deux m thodes taient possibles replantation sous vieille cacaoy re ou apr s abattage total de l ancienne plantation La replantation sous vieille cacaoy re beaucoup moins perturbante pour le planteur qui pouvait exp rimenter l innovation chelle r duite et en m me temps pr server l acquis et continuer r colter les cabosses que produisaient encore les anciens cacaoyers ne fut pas retenue par les d ve loppeurs Des r
21. RRAINS DU D VELOPPEMENT 205 DES OP RATIONS DE D VELOPPEMENT Cette p riode 1971 1974 sera mise profit pour recenser les planta tions dont l tendue avait t tr s largement sous estim e et en appr cier l tat Les traitements phytosanitaires qui doivent porter sur l ensemble des cacaoy res sous peine de r infestation seront l occasion de mettre en place un embryon de service d encadrement d en tester l efficacit et de consti tuer les premiers groupements paysans Devant le peu d enthousiasme manifest par les planteurs de caf pour l op ration r g n ration cette p riode pr paratoire sera galement mise profit pour mener les premiers essais de replantation et pr parer ainsi la seconde phase de l op ration Trois enseignements auraient pu tre tir s de l attitude des planteurs int r t manifeste pour les op rations de r g n ration des cacaoy res refus d abatire des plantations qui pour un travail minime continuaient de pro curer quelques revenus souhait de n exp rimenter qu petite chelle la replantation caf i re Bref chacun pr f re attendre et voir comme il sied pour une op ration qui impose un fort investissement en travail l immobilisation de la terre sur le long terme et une attente de plusieurs ann es avant la premi re r colte B La mise en place institutionnelle Mais d j sous l impulsion de l AID de la CCCE 15 et du FAC qui assurero
22. aisons techniques furent avanc es concurrence entre les syst mes radiculaires des vieux arbres et des jeunes plants et on estima que cette m thode certes moins ch re et pr sentant moins de risques donnerait de moins belles cacaoy res Bref ce n tait pas le haut de gamme C est donc la m thode de replantation apr s abattage total qui fut retenue avec mise en place de bananier plantain comme plante de couver ture la banane pouvait tre il est vrai mang e voire m me vendue pen sait on sur les march s urbains 16 L investissement en travail est tr s important plus de 500 jours ha chelonn s sur une p riode de cinq ans avant la premi re r colte soit trois fois plus que pour l exploitation d un hectare de vieille cacaoy re 2 Le caf une option haut de gamme L abattage de la v g tation foresti re et des vieux caf iers fut galement pr conis e avec utilisation du flemingia comme plante de couverture La m thode choisie est aussi tr s exigeante en travail 480 jours ha au cours des cinq premi res ann es Mais il faut aussi utiliser de l engrais et limiter 16 Cette m thode avait d j t exp riment e en C te d Ivoire ma s dans des conditions climatiques plus favorables meilleure pluviom trie LES TERRAINS DU D VELOPPEMENT 207 DES OP RATIONS DE D VELOPPEMENT la culture vivri re intercalaire 17 au ma s riz ou arachide la culture du manioc par exemple est exclue
23. apport non n gligeable le socio logue peut il identifier partir d une bonne connaissance de la soci t une gamme de r actions et d volutions possibles et proposer quelques garde fous 4 Mais il peut aller au del de cette demande et int grer dans son champ d analyse la pratique m me du d veloppement consid r alors comme un lieu de confrontation ou du moins de mise en relation de soci t s locales moins homog nes qu on ne le pense g n ralement avec le monde des d veloppeurs son mode d organisation ses contradictions ses conflits d int r ts ses r f rences culturelles et sa conception du d veloppement et du progr s social En somme il ne s agit pas d tudier seulement les r ac tions des paysans face au d veloppement ma s de mener une analyse la fois des rapports entre d veloppeurs et d velopp s et du jeu des dif f rents acteurs au sein de chacune de ces cat gories 5 C est peut tre par ce type de recherche que le sociologue apporte le plus d enseignements aux responsables de l op ration qu il est charg d valuer et participe le plus efficacement une r flexion plus g n rale sur le d veloppement L LE CAF CACAO AVANT L INTERVENTION DE LA SRCC Comme son nom l indique Soci t de r novation la SRCC n a pas introduit le caf et le cacao au Togo Ces deux cultures ont ici plus d un demi si cle d histoire et si l on veut essayer de comprendre
24. avaient obtenu un contrat dibi ma dibi avec partage de terre 29 Les jeunes propri taires exploitants venus se r installer sur le plateau de Dayes pour faire du caf SRCC repr sentaient 9 69 des exploitants de notre chantillon LES TERRAINS DU D VELOPPEMENT 213 DES OP RATIONS DE D VELOPPEMENT C Les probl mes de remboursement de cr dits Les r sultats dans ce domaine n ont pas t non plus la hauteur des esp rances 30 Trop faible pour certains malgr plusieurs augmentations inutile pour d autres consid r par tous comme un moyen de pression au service de l encadrement plut t qu une aide au planteur le cr dit n a pas eu l efficacit souhait e De plus l chelonnement des remboursements avait t tabli sur la base de l entr e en production en station exp rimentale C tait sans compter avec la s cheresse et les d fauts d entretien qui avaient entra n l exclusion du cr dit de nombreux planteurs de cacao au mieux les premi res r coltes on t diff r es au pire les jeunes plants ont t d truits Les d biteurs les plus durement touch s par les conditions climatiques ont pu obtenir des moratoires Par la suite malgr les sanctions collectives 31 et les tentatives de responsabilisation des autorit s villa geo ises les planteurs n ont pas fait preuve d un z le particulier rem bourser Ils ont sans doute consid r comme nombre de paysans int gr
25. e d fendent pas pour autant la m me doctrine Le d bat n est pas clos Certains continueront pr ner une augmentation des prix mod r e incitative pour le paysan mais ne remettant pas en cause le principe du pr l vement la source par l tat pour d autres partisans d une attitude plus lib rale une forte augmentation des prix aurait des effets positifs sur la r novation des plantations mais sti mulerait galement l activit conomique globale et permettrait l tat de r cup rer largement son d sous forme de recettes fiscales B Le caf le parti pris du rendement S lection ou vulgarisation Les candidats la replantation taient tr s nombreux les rendements tr s m diocres On mettra l accent sur la s lection des planteurs et le contr le rapproch par le service d encadrement Il n y aura pas de nou velles mesures mises part les tentatives de contr le du vivrier intercalaire que nous avons voqu es mais renforcement des mesures existantes Le nouveau candidat la replantation devra avoir une r putation de bon agri culteur et apporter la preuve qu il dispose d une main d uvre familiale suffisante de revenus mon taires permettant de payer des man uvres Dans le cas o il d sirerait recourir l aide d un m tayer il devra passer un contrat de m tayage en bonne et due forme Tout ancien planteur SRCC d sirant r nover une nouvelle parcelle devra avoir un pass sans
26. e la Compagnie fran aise pour le d ve 32 Institut de recherches agronomiques tropicales et des cultures vivri res 33 Ils agit pour le ma s de vari t s hybrides dont les rendements d croissent rapidement le planteur ne pourra semer partir de sa propre r colte que pendant deux ou trois ann es ensuite il devra racheter de la semence la SRCC LES TERRAINS DU D VELOPPEMENT 215 DES OP RATIONS DE D VELOPPEMENT loppement des fibres textiles CFDT l ensemble de la fili re L acc s au monopole de la commercialisation aurait permis de r cup rer les cr dits par un pr l vement sur le prix d achat au producteur Mais l tat pouvait il accepter de s ali ner la puissante classe des commer ants la recherche d autres solutions certains experts pensaient que le pr l vement pourrait tre effectu par les commer ants priv s eux m mes d autres mettaient nettement en doute l efficacit d une telle mesure On en resta l 4 La politique des prix la production Il en va de m me pour la fixation des prix aux producteurs L tat l gi timement pr occup par le maintien et si possible l augmentation de ses recettes budg taires h site accorder aux producteurs des augmentations de prix qui faute d accroissement de la production ou de hausse des cours sur le march mondial r duiraient ses propres ressources Les bailleurs de fonds croient une incitation par les prix mais tous n
27. est pas rare qu un kotokouano travaille chez plusieurs planteurs multipliant ainsi revenus et parcelles de vivrier Cette main d uvre engag e dans l conomie de plantation est d ori gine vari e Elle est compos e d autochtones Ewe ou Akposso qui n ont pas pu ou pas su Obtenir de la terre d allochtones Kaby originaires des massifs surpeupl s de la r gion de la Kara qui ont t les grands b n fi 202 LES TERRAINS DU D VELOPPEMENT CHAPITRE XII ciaires des contrats dibi ma dibi avec partage de terre et plus r cemment de Kotocoli voire de Moba Gurma originaires respectivement de la r gion de Sokod et de Dapaong au nord du pays C La situation l or e des ann es 1970 la fin d une p riode faste On notera tout d abord que l on a affaire une soci t pluri ethnique compos e d autochtones d allochtones voire d trangers venus du Ghana int gr s dans l conomie de plantation des degr s et selon des statuts divers en fonction notamment de leur anciennet d installation Cette soci t est par ailleurs profond ment in galitaire L opposition propri taires non propri taires est particuli rement nette mais ne rend pas compte de toutes les in galit s ces deux groupes tant eux m mes tr s h t rog nes Ainsi des distinctions doivent tre op r es dans la cat gorie des propri taires en fonction de l tendue 9 de la localisation et de la nature de leurs
28. etites parcelles de vivrier plut t que d abattre les anciens caf iers Ces mesures furent appliqu es de fa on beau coup plus s v re sur les cacaoy res 20 partir de 1977 Dire qu elles furent impopulaires serait en dessous de la v rit IV LES R PONSES PAYSANNES Les r sultats de cette premi re op ration de replantation ne furent pas la hauteur des esp rances Les objectifs en termes de superficies loin d tre atteints pour le cacao 1 700 ha plant s pour 4 400 pr vus furent tr s lar gement d pass s pour le caf plus de 5 000 ha pour une pr vision de 4 000 mais les rendements furent tr s d cevants 50 des plantations de caf ont en 1980 des rendements faibles ou nuls 21 On peut en somme parler d chec pour le cacao et de r ussite mitig e pour le caf Il convient donc de dissocier ces deux cultures dans notre recherche d explications A Le cacao chec du mod le de replantation La SRCC avait concentr son effort sur le Litim et les secteurs d Agou et de Kpalim Tr s vite il fut vident que les planteurs refusaient la m thode pr conis e puisqu il fallut recourir l abattage autoritaire Par souci de rapidit nous nous contenterons d voquer le cas du Litim La situation peut tre r sum e ainsi forte diversit ethnique in galit s fonci res notoires gamme de statuts tr s tendue qu il s agisse des pro pri taires ou de la main d uvre ext rieure
29. ion des changements socio conomiques impor tants au sein des soci t s locales et stimule leur cr ativit y compris si les intervenants ONG par exemple s appliquent diffuser des tech niques douces dans le cadre de petits projets en s appuyant sur les 1 L valuation a t men e en collaboration avec un conomiste C RAYMOND et un agro nome Th RUF sous la direction de J M FUNEL agro conomiste au Service des va Juations du minist re des Relations ext rieures Coop ration et D veloppement Nous leur sommes videmment redevables d une part importante des informations pr sent es ici Le travail de terrain a dur un mois juin 1983 2 Par commodit nous d signerons par ce terme les diff rents intervenants tat bailleurs de fonds chercheurs vulgarisateurs qui agissent sur les soci t s locales pour tenter de promouvoir une certaine id e du d veloppement conomique et social dans Je cadre ici des op rations de d veloppement LES TERRAINS DU D VELOPPEMENT 197 DES OP RATIONS DE D VELOPPEMENT capacit s d organisation collective des villageois Les effets de cette cr a tivit sociale sont bien s r difficilement pr visibles Il n existe pas notent Mendras et Fors de th orie g n rale du changement social et il est impossible d en concevoir une puisqu elle serait une th orie g n rale de l histoire 3 Tout au plus et c est un
30. l tat l ensemble de leur syst me de production Une bonne connaissance des soci t s et des strat gies des diff rents groupes qui la composent n aurait videmment pas suffi proposer les solutions appropri es Elle aurait quand m me attir l attention sur les dif ficult s qu il y aurait imposer un mod le de replantation monolithique en r ponse des situations tr s diversifi es et restaurer des principes de res ponsabilit collective suppos s traditionnels alors que l individualisation de la gestion des plantations et des revenus qu elles procurent est une r a lit depuis plusieurs d cennies Une certaine prise de conscience de la n cessit d introduire davantage de souplesse dans le dispositif prendra corps en 1984 1985 apr s des ann es difficiles marqu es par l chec de la r novation cacaoy re des succ s mitig s dans l activit caf i re des difficult s r cup rer les cr dits et des relations difficiles avec les planteurs La soci t de d veloppe ment se donnera alors les moyens de mieux conna tre le milieu paysan dans sa diversit et d valuer les effets de son action sur les diff rentes cat go ries de producteurs par la cr ation d une cellule de suivi valuation alors la mode il est vrai dans le monde du d veloppement Le r le du service de l encadrement sera red fini dans le sens d une meilleure prise en compte de la fonction de conseil aupr
31. m ment les m tayers accordaient une nette priorit au vivrier avec pour cons quences une intensification des cultures intercalaires pr judiciable au d veloppement des jeunes plants et accessoirement cause de conflit entre propri taires et employ s Elle tentera d exercer un contr le dans ce domaine L IRAT 32 sera charg de mettre au point des vari t s de riz et de ma s haut rendement d en assurer la production semenci re et de d finir les itin raires techniques ad quats La SRCC se chargera de la dif fusion en milieu paysan 33 Les r sultats furent m diocres 3 Les tentatives de r cup ration des cr dits Les mesures prendre pour r cup rer les cr dits aupr s des plan teurs semblent avoir fait l objet de discussions sinon de dissensions Pour la SRCC le cr dit est un moyen de pression sur le paysan en vue d un meilleur respect des op rations culturales prescrites son remboursement n est pas en lui m me un objectif prioritaire Par contre pour la CNCA et pour la Banque mondiale qui a impos le syst me la r cup ration des cr dits est une n cessit ne serait ce que pour viter qu une attitude laxiste n incite des paysans engag es dans d autres op rations refuser eux aussi de rembourser Il n y a pas non plus unanimit sur les moyens mettre en uvre Le souhait de tout responsable d op ration de d veloppement sec torielle est de contr ler l instar d
32. m plissait les conditions minimales Les premi res tentatives d implantation du cacao ont t men es dans la r gion de Kpalim en 1895 par le colonisateur allemand Elles se sont sold es par un chec malgr la forte pression de l administration sur les populations locales La main d uvre potentielle tait d j engag e dans les plantations cacaoy res du Ghana quant aux s dentaires ils taient sur tout pr occup s par la culture du vivrier dont ils vendaient d j une partie au Ghan ens Il faudra attendre le d but des ann es 1930 pour que la cul ture cacaoy re prenne de l extension notamment plus au Nord dans l enclave du Litim v ritable r serve foresti re de dimensions modestes 27 000 ha environ mais qui repr sente pourtant pr s de la moiti de la superficie et de la production de la cacaoy re du Togo 6 Les premiers essais d introduction de caf Arabica datent de la m me poque 1895 ils furent limit s aux hauteurs du plateau de Dayes seule zone cologique favorable Les nouvelles tentatives men es par l admi nistration fran aise partir de 1925 ne seront gu re couronn es de succ s les planteurs accordent la priorit au cacao et ne s int resseront au caf qu apr s la mise en place des cacaoy res au cours des ann es 1940 Il s agira alors de caf robusta moins fragile que l arabica 7 A Les probl mes d acc s la terre Le caf et le cacao
33. mesures d abattage autoritaire suspendues depuis 1980 seront momentan ment r tablies en 1981 La dur e du contrat de m tayage sera prolong e de 12 18 ans pour tenir compte des r criminations des m tayers C tait en fait sans importance puisque propri taires et m tayers continuaient n gocier sur la base des contrats ant rieurs la cr ation de la SRCC Plus importante par contre fut la prise de conscience de l importance des m faits de la pour riture brune et l instauration en 1982 d une campagne de lutte contre cette maladie Mais en 1983 apr s huit ans de r novation il est difficile de ne pas parler d chec Les superficies plant es ne d passent pas 3 125 ha et encore avant la grande s cheresse de 1983 n en restait il que 2 300 en tat de pro duire pour une superficie totale de la cacaoy re togolaise estim e environ 66 000 ha Faut il arr ter l op ration Les ba lleurs de fonds semblent per plexes l tat souhaite continuer l exp rience sans doute par souci de maintenir une certaine diversification de ses sources de devises et de m nager l avenir Il faudra apporter la preuve que le planteur est int ress par l op ration que les probl mes phytosanitaires peuvent tre maftris s et proposer une nouvelle m thode de r novation On red couvrira alors les m rites du mod le de replantation sous vieille cacaoy re plus facile et moins exigeant en main d uvre En fait des plan
34. montrer plus exigeante II CR ATION DE LA SRCC ET D FINITION DES GRANDES OPTIONS la fin des ann es 1960 les experts tirent la sonnette d alarme faute d une intervention appropri e l conomie caf cacao va entrer dans une p riode de r cession s v re L tat togolais est d autant plus sensible cet argument qu il y va d une part importante de ses devises et de ses recettes budg taires 13 Avec l aide du FAC Fonds d aide et de coop ration il cr era fin 1971 une soci t de d veloppement la SRCC L IFCC 14 qui m ne des recherches au Togo depuis 1967 prodiguera les conseils tech niques 10 Certes les cr ations de plantations ont t tal es dans le temps mais 45 du cacao du Litim avait t plant avant 1940 Quant aux maladies elles sont multiples la pour riture brune serait responsable de pertes de production estim es 50 dans le Litim et 80 dans l Ad l mais les capsides ou mirides seraient galement tr s nocives les effets du swollen shoot sur le caf dans la r gion d Agou seraient plus catastro phiques encore ailleurs il faudra compter avec les scolytes du grain 11 L accroissement naturel est de l ordre de 3 par an soit un doublement de la popula tion en moins de trente ans il est d une diminution importante des taux de morta lit infantile li e l investissement dans l ducation et la sant d une partie des revenus subs
35. nt le financement de l op ration le principe d un mod le de replantation intensif a t retenu En amont les chercheurs de l IFCC met tront au point un mat riel v g tal performant mais exigeant en travail et d finiront le mode d emploi La SRCC charg e d assurer la diffusion en milieu paysan de ce paquet technologique cr era ses diff rents ser vices pour r pondre un objectif productiviste e le service de multiplication du mat riel v g tal et d approvisionnement en intrants qui int grera dans le cadre du premier projet le service de vulgarisation e le service de d fense des cultures responsable des traitements phyto sanitaires des plantations qui aura quelques difficult s mettre contri bution les encadreurs d pendant d un autre service e le service du mat riel de la construction et de l entretien des pistes qui se r v lera d une rare efficacit pendant toute la dur e du projet e enfin le service de cr dit d pendant de la Caisse nationale de cr dit agricole CNCA mais ayant des relations troites avec la SRCC Signalons que ces diff rents services subiront quelques modifications au cours du projet Tout est en place pour passer la phase de replantation 15 AID IDA Association internationale pour le d veloppement CCCE Caisse centrale de coop ration conomique 206 LES TERRAINS DU D VELOPPEMENT CHAPITRE XII IN LA PREMI RE PHASE DE RE
36. ociales engag es dans l conomie de plantation n y trouveront pas leur compte et les qui libres instables qui se sont instaur s seront n cessairement rompus Mais la Soci t de d veloppement devra galement faire face une situation conomique difficile Les plantations ont vieilli et ont t victimes de 9 Une enqu te r alis e par la SEDES en 1972 montre que les exploitations de moins de 5 ha repr sentent plus de 38 des superficies cultiv es et celles sup rieures 10 ha 30 C est dans le Litim que l on trouve les plus grands propri taires LES TERRAINS DU D VELOPPEMENT 203 DES OP RATIONS DE D VELOPPEMENT maladies 10 le rendement a baiss et les prix du caf et du cacao pay s au producteur se sont effondr s Il faudra attendre la p riode 1973 1975 pour rattraper les niveaux de prix en francs courants de 1959 1960 L ge d or de la d cennie 1950 1960 est pass La priorit est accord e aux cultures vivri res d autant que l accroissement d mographique a t important 11 La flamb e des prix du vivrier dans les ann es 1975 ne fera qu amplifier ce ph nom ne Enfin autres obstacles de taille les possibi lit s d extension des plantations sont limit es et la concurrence entre les op rations de d veloppement SOTOCO SONAPH projet vivrier Dayes Nots 12 autorise la main d uvre ext rieure n cessaire l entreprise de r novation des plantations se
37. propri taires et m tayers et de l tendue des terres vivrier pr t es ces derniers Le m me terme peut d signer des r alit s tr s diff rentes au point qu on parle parfois de dibi ma dibi sans partage de terre 2 Le contrat d aboussan V ritable m tayer l aboussan est charg d entretenir une plantation qu il n a pas lui m me cr e il en re oit le tiers de la r colte mais devra participer gratuitement la mise en place d une parcelle de caf ou de cacao au b n fice de l employeur Comme dans le cas pr c dent le contenu du contrat varie en fonction des rapports de force locaux du ren dement de la plantation existante de l tendue de celle qu il faut cr er et de la taille des parcelles de vivrier pr t es par le patron L aboussan est sou vent un ancien dibi ma dibi qui devenu propri taire d une partie de la plan tation continue entretenir la part de son ancien patron en qualit de m tayer 3 Le contrat de Kotokouano I s agit galement d un contrat de m tayage mais sp cifique la cul ture du cacao Le m tayer est r tribu part de fruit 1 7 ou 1 8 il est embauch sur une plantation g e peu productive mais peu exigeante en travail C est un moyen pour des allochtones de s installer dans la r gion ils re oivent en pr t une habitation et des parcelles de vivriers et dispo sent de temps libre pour s adonner d autres activit s IL n
38. surpation de droits Ici plus qu ailleurs les propri taires refusent d ali ner une partie de leurs terres d autant que des jeunes descendants migr s en ville reviennent au pays pour produire des fruits ou r nover des caf i res 29 Faute de partage de la terre la main d uvre ext rieure obtiendra parfois une part de production plus importante Les rendements obtenus sont bien meilleurs que dans l Ak bou mais il est difficile de savoir s ils sont d s un plus grand soin apport aux travaux d entretien ou des conditions cli matiques plus favorables Mais cette tentative d explication des r sultats tant pour le caf que pour le cacao par la mise en vidence des probl mes socio conomiques que posaient les mod les techniques pr conis s ne doit pas conduire occulter ou sous estimer d autres l ments tout aussi d cisifs La s che resse s v re de 1977 par exemple a durement affect les plantations l exception de celles du Litim et d truit une grande partie de la pro duction de cabosses s lectionn es Les difficult s importer de C te d Ivoire des semences de remplacement ou encore des retards dans la r ception des intrants engrais malgr la tr s grande efficacit dont a tou jours fait preuve la SRCC ont galement jou un r le n gatif 28 Les m tayers et propri taires m tayers repr sentaient 14 68 des planteurs de l chan tillon La plupart d entre eux
39. t fonction de l ardeur du m tayer mais aussi des al as climatiques LES TERRAINS DU D VELOPPEMENT 211 DES OP RATIONS DE D VELOPPEMENT en cause Ce ne fut pas un franc succ s Il est vrai que tenter de l gif rer et d introduire du syst matique dans un domaine o tout volue tr s vite en fonction des rapports de force locaux n tait pas une entreprise facile L attitude des diff rentes cat gories de planteurs l gard de la r nova tion 27 pourrait se r sumer ainsi les propri taires disposant de plus de 13 ha ne r novent pas les d tenteurs de caf i res et de cacaoy res r no vent en priorit leurs caf i res les propri taires m tayers d sireux d accro tre leur patrimoine foncier et les m tayers soucieux de devenir pro pri taires ou d acc der un meilleur statut constituent la fraction la plus dynamique de la population Il s agit d anciens m tayers dibi ma dibi sans partage de terre ou de kotokouano aspirant devenir aboussan Nombre de r novateurs ont obtenu un contrat avec partage de terre des propri taires dont la plantation a t abattue ont d faire contre mauvaise fortune bon c ur B Le caf des rendements m diocres Les r sultats en termes de superficies plant es sont tr s encourageants pourtant l investissement en travail pr vu par le mod le de replantation est globalement aussi important que pour la r novation cacaoy re Plusieurs raisons peuvent
40. tache en mati re de replantation et de remboursement des cr dits Enfin quelles que soient ses qualit s sera interdit de replantation tout candidat membre d un village frapp d ostracisme pour remboursement de cr dits jug globale ment insuffisant La politique de groupements paysans collectivement responsables du respect du mod le technique par chacun de leurs membres sera renforc e Il en ira de m me des mesures relatives aux blocs de cul tures et leur proximit des villages moins de trois quarts d heure de marche qui facilitent le contr le par l encadreur de l ensemble des op ra 216 LES TERRAINS DU D VELOPPEMENT CHAPITRE XIII tions culturales 34 Enfin la superficie par planteur sera rigoureusement limit e de fa on pr venir toute tentation de retour l extensification 35 C Atermoiements sur le cacao Le mod le de replantation propos n a pas fait ses preuves nombre de paysans refusent de planter Certains expriment m me tr s clairement le v u d une r novation en r gie l instar des plantations de palmier l tat supportant alors tous les risques li s la replantation Dans un premier temps le mod le prescrit n a pas t remis en question Les mesures d accompagnement pr conis es pour le caf avaient cours galement sur le cacao mais faute de candidats en nombre suffisant on s est montr moins s lectif Pourtant devant l apathie des planteurs les
41. tantiels de l conomie de plantation voir ce propos QUESNEL A et VIMARD P 1988 Dynamique de population en conomie de plantation Le plateau de Dayes au sud ouest du Togo ORSTOM Paris coll tudes et Th ses 460 p 12 SOTOCO Soci t togolaise de coton SONAPH Soci t nationale du palmier huile 13 Le caf cacao repr sentait en moyenne pour la p riode 1959 1961 62 de la valeur totale des exportations et plus de 25 encore pour la p riode 1978 1980 Quant aux recettes de l tat elles sont particuli rement importantes ainsi pour la p riode 1980 1981 le prix pay au producteur tait de 220 F CFA kg de cacao le prix moyen CAF s levait 595 13 CFA et le pr l vement moyen de l tat tous frais d duits repr sen tait 349 71 CFA soit 58 7 du prix de vente la m me p riode le kg de caf tait pay au planteur 200 F CFA et le taux de pr l vement de l tat s levait 54 9 14 Institut fran ais du caf et du cacao devenu ensuite au Togo Institut de recherche du caf et du cacao IRCC 204 LES TERRAINS DU D VELOPPEMENT CHAPITRE XIII Tableau 14 volution de la production commercialis e et des prix au producteur du caf et du cacao Caf Cacao Campagne Production 1 Prix kg 2 Production Prix kg tonnes caf sain 1959 60 4 562 1964 65 8 571 1969 70 13 795 1974 75 7 694 1975 76 8 512 1976 77 10 385 1977 78 4 699 1978 79 6 143 1979 80
42. teurs du Litim conti nuaient pratiquer sans aide ext rieure cette m thode simple qui consiste remplacer les cacaoyers morts par de jeunes cacaoyers Elle assure par ailleurs une meilleure protection des jeunes plants contre la s cheresse c tait un atout majeur mais on d couvrira aussi qu elle favorise leur infestation par les vieux cacaoyers malades 34 Ainsi dans l Ak bou des propri taires de parcelles trop loign es du village int ress s par la replantation sont ils devenus m tayers aupr s d un voisin 35 Sauf exception la superficie plant e sera limit e 1 20 ha pour Je caf et 2 ha pour le cacao Cette difficult a pu tre surmont e les planteurs les plus dynamiques ou les notables ont eu naturellement recours des pr te noms LES TERRAINS DU D VELOPPEMENT 217 DES OP RATIONS DE D VELOPPEMENT D Quelques consid rations sur les volutions ult rieures Sans entrer dans le d tail de l histoire r cente de l conomie de planta tion on peut noter que les tendances pass es se sont confirm es Les r sul tats de la r novation cacaoy re ont t tr s mauvais aucune des solutions techniques propos es n a pu faire de l avis m me des experts la preuve de son efficacit les conditions climatiques ont t mauvaises et de surcro t la r ussite de la caf i re a attir une part importante de la main d uvre sus ceptible de participer la r novation d
43. tie bloqu e et il n est pas tonnant qu une part importante des plantations autoritairement abattues ait t reconvertie en cultures vivri res 25 La SRCC consciente du probl me tentera d imposer un nouveau contrat de m tayage plut t favorable au propri taire puisqu il excluait le partage de la terre et modulait la part de fruit du m tayer en fonc tion des rendements de la cacaoy re afin de stimuler son ardeur 26 Plus grave encore le contrat pouvait tre d nonc au bout de douze ans le prin cipe du partage des fruits jusqu extinction de la plantation tait ainsi remis 22 Une enqu te par sondage PONTI RAYMOND RUF 1964 montre que 16 5 seulement des chefs d exploitation du Litim avaient moins de 39 ans et 43 3 avaient plus de 50 ans 23 Rappelons que les plus grandes propri t s fonci res se trouvent dans le Litim 24 L investissement dans l ducation qu autorisaient dans les ann es 1950 1960 les revenus de l conomie de plantation a produit des fonctionnaires des artisans et loign de l agriculture une partie de la main d uvre L tat des plantations ne justi fiait d ailleurs plus leur pr sence la terre 25 C est pour cette raison que la prime d abattage a t jumel e avec le cr dit et n a t vers e qu condition qu il y ait r novation effective de la plantation abattue 26 L avenir montrera que le rendement de la plantation n tait pas seulemen
44. u cacao L intervention ext rieure sans tre totalement abandonn e a t tr s fortement all g e Par contre la r novation caf i re peut tre dans une large mesure consid r e comme une r ussite Apr s une p riode de s cheresse plus dure encore que la pr c dente 1982 1983 le retour d une pluviom trie normale a t double ment profitable cette activit les rendements ont augment et les cours du vivrier s tant effondr s sous l effet de la surproduction les agriculteurs se sont occup plus intens ment de leurs plantations Fin 1982 plus de 9 000 ha de caf avaient t replant s pour une superficie totale de la caf i re togolaise estim e environ 60 000 ha Mais depuis les cours mondiaux du caf et du cacao ont subi une forte d prime le prix pay au producteur togolais aussi EN GUISE DE CONCLUSION Les chercheurs en amont de l op ration et les membres de la soci t de d veloppement elle m me raisonnent essentiellement en termes de rende ment du caf et du cacao il y va de leur reconnaissance professionnelle L tat raisonne en termes de recettes budg taires et de rentr es de devises et donc en termes de volume de production Le paysan raisonne en termes de syst me de production incluant notamment le vivrier Il tient compte cet effet de ses disponibilit s en terre et en main d uvre des cours du march du vivrier et des cultures de rente de l estimation des
45. ure en partie en num raire dont les d blocages sont chelonn s res pectivement sur quatre et trois ans 18 Le remboursement commencera la quatri me ann e pour le caf la cinqui me pour le cacao donc apr s l entr e en production th orique de la plantation Destin en principe d dommager le planteur des pertes de revenus li es l abattage des vieilles plantations et l aider r tribuer de la main d uvre temporaire pour cer taines op rations de culture il devint en fait un moyen de pression au ser vice de l encadrement pour imposer au r novateur le respect des consignes 19 Certains planteurs ais s auraient d ailleurs pr f r r nover sans cr dit 17 Il est possible de mener des cultures vivri res entre les rang es de tr s jeunes caf iers et cacaoyers d o le nom de cultures intercalaires Par Ja suite il peut y avoir concurrence entre ces deux types de cultures 18 C est un cr dit 8 5 bonifi 2 5 par l tat Son montant sera revaloris par la suite d s 1978 il sera de 66 000 CFA par ha de cacao prime d abattage comprise 19 Le d blocage en esp ces intervenait souvent apr s constatation de la r alisation des travaux il devenait ainsi une r compense a posteriori et non un moyen de payer des salari s pour la r alisation de ces travaux 208 LES TERRAINS DU D VELOPPEMENT R Frs 18 cmne KOVGNOHOU A4 AKPOSSO NON Goile da Guin e

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