En débats - Villa Gillet
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1. des autres Le fait que Hitler et Staline ont t voire restent aux yeux de beaucoup des h ros constitue un point de d part pour la r flexion mais non son terme Ce n est pas un hasard si c est en 1957 que l expression role model a t invent e pour remplacer le mot h ros car la premi re moiti du XXe si cle n a cess de s en prendre l id e m me d h roisme Le courage d autrefois qui s illustrait larme la main a d abord t sap par l volution de l art de la guerre difficile de consid rer les tranch es glaciales et naus abondes avec le m me enthousiasme que les combats l p e Quelques d cennies plus tard tout exploit militaire s est fait remettre en question l aulne des atrocit s commises par les soldats qui massacraient des populations civiles au nom d id aux que nous avons depuis en horreur De r centes d couvertes psychologiques ont d voil des motifs grossiers souvent infantiles derri re ces actions autrefois jug es nobles Ce qui nous a donn l illusion de cette familiarit propre aux valets pour qui comme le dit l adage personne n est un h ros Sans oublier le soup on que les h ros sont finalement assez peu d mocratiques tout ceci s est ligu pour en discr diter le terme Vu de l autre bout de la lorgnette en effet n importe quel h ros peut tre d masqu Ladage il n y a point de h ros pour son valet de chambre gt tait d j proverbial au XVIle si cle2. t montr que cette hormone poss de un potentiel th rapeutique dans la pathologie de l autisme De nombreuses tudes ont montr que cette hormone a des effets positifs sur la sociabilit de sujets sains Un des premiers effets de l ocytocine mis en vidence a t sa capacit r duire le stress et l anxi t et plus pr cis ment l anxi t sociale S il tait connu que cette hormone interagit avec des r gions impliqu es dans la s cr tion du cortisol hormone du stress ce n est que r cemment qu un certain nombre d tudes ont d montr son action b n fique pour le comportement social humain En effet l ocytocine module des comportements complexes par exemple en augmentant la confiance des gens envers les autres en am liorant la capacit d un individu reconnaitre les motions des autres ou encore en augmentant le degr d extraversion d une personne L ocytocine semble galement jouer un r le dans l apprentissage et la m moire sociale Puisque une partie des d ficits des patients autistes touchent la sph re sociale il est pertinent de se demander si ce neuromodulateur pourra avoir une action b n fique sur le comportement social de ces patients Plusieurs preuves tayent cette hypoth se Nous savons par exemple que les patients autistes ont des concentrations d ocytocine dans le sang plus faible que celles de sujets contr les Aussi des mutations des g nes du syst me ocytocinergique qui alt reraient l
3. Dimanche 24 novembre 20h H tel de R gion Lyon Avec Pierre Birnbaum France Randall Kennedy Etats Unis En partenariat avec 24 Rencontre anim e par Sylvain Bourmeau Journaliste Lib ration Sous la pr sidence d honneur de Jean Jack Queyranne Pr sident du Conseil r gional Rh ne Alpes Ancien Ministre Pierre Birnbaum France historien et sociologue est professeur m rite de sociologie politique l uni versit Paris Panth on Sorbonne et l IEP de Paris Il est sp cialiste de l his toire des Juifs de France et a notamment travaill sur l affaire Dreyfus Il pu blie cette ann e un livre sur l interdit alimentaire gt La R publique et le Cochon Seuil 2013 Anim par Randall Kennedy enseigne le droit l Universit de Harvard l est membre du barreau du district de Columbia de la Cour Su pr me des tats Unis de l Acad mie Am ricaine des Arts et des Sciences et de l Association Am ricaine de Philosophie Il est l auteur de nombreux articles et de trois ouvrages publi s aux ditions Pantheon Books aux Etats Unis Nigger The Strange Career of a Trouble some Word 2002 Race Crime and the Law r compens par le prix Robert F Kennedy Book Award 2002 et vient de publier en anglais gt For Discrimination Race Affirmative Action and the Law Pantheon 2013 non traduit Sylvain Bourmeau France est journaliste directeur adjoint de la r dact
4. au si cle dernier nous permettent nous les Ukrainiens de tr s bien comprendre les juifs gt lt Ainsi pendant l une de ces inutiles famines des ann es 30 l Ukraine a perdu sept millions de ses citoyens gt Sept millions contre six et en une ann e seulement Le ministre nous sugg rerait il de jeter l ponge face un tel score et de reconna tre la victoire de l Ukraine Mais une victoire sur quoi La lutte pour la reconnaissance que Hegel appr hendait comme une tentative de vaincre son ennemi d abord dans le combat ensuite dans la production n est plus La reconnaissance ne s obtient plus en produisant davantage mais en souffrant davantage C est un renversement d sastreux pour tout concept de moralit politique Ce qui compte n est pas ce qu on fait dans le monde mais ce que le monde vous fait Le grand saut qui a report notre attention des h ros vers les victimes est l origine une volution progressive L histoire a toujours t crite par les vainqueurs et les voix des victimes ont notoirement t pass es sous silence Inverser le cours des choses et int grer les histoires des victimes au r cit historique visait juste titre r parer pour partie des torts anciens Si les histoires des victimes exigent notre attention elles en appellent aussi notre sympathie et nos syst mes judiciaires La culture politique actuelle a raison d insister les r cits oubli s par le pass doivent r
5. cines La Martini re Duch re Lyon Parc Chabri res Oullins et Saint Just Lyon se sont eux aussi pench s sur le th me de la rencontre Retrouvez leurs recherches et leur dito sur le blog wwwvillavoice fr 16 Textes in dits photos infos biographies bibliographies sur www festival modedemploi net X L incertitude une autre mani re de savoir Dimanche 24 novembre 17h H tel de R gion Lyon Avec Jean Claude Ameisen France Rencontre anim e par Patrick Boucheron France Ad le Van Reeth Etienne Klein France Journaliste France Culture Grand t moin Laurent Mulot France D couvrez l exposition lt Les fant mes de la libert gt de Laurent Mulot Au Plateau hall de l H tel de R gion _ Entr e libre et gratuite du mardi au dimanche 11h 19h Jean Claude Ameisen France est professeur dimmunologie lUni versit Paris Diderot Ses recherches concernent l origine des ph nom nes d autodestruction cellu laire au cours de l volution du vivant et le r le de la mort cellulaire program m e gt dans le d veloppement des maladies Il pr side le Comit consultatif national d thique gt Sur les paules de Darwin Les battements du temps Les Liens qui lib rent 2012 Ad le Van Reeth France philosophe est sp cialiste de philosophie du Cin ma Elle anime depuis 2011 l mission de radio Les nouveaux chemins de la connaissances sur Franc
6. de la discipline historique dans un textualisme informe et ind termin Si je r fl chis personnellement aux rapports entre histoire et litt rature ce n est pas pour brouiller la fronti re entre r cit vrai des historiens et fiction des crivains mais pour tenter de donner aux historiens les moyens litt raires d affirmer la diff rence entre histoire et litt rature Faut il alors distinguer l tablissement des preuves qui exigerait toujours de r duire la marge d incertitude de l interpr tation des faits faisant du principe d incertitude l un des moteurs de la compr hension historique Pas seulement car ce serait conf rer l incertitude le r le un peu l che de la marge d erreur d un discours savant qui ne serait qu imparfaitement mancip des savoirs de la litt rature Produire de l incertain est peut tre ce qui rapproche le plus la m thode historienne des sciences exactes car cela lui permet de d placer la fronti re entre ce que l on croit comprendre d une soci t et ce que l on saisit r ellement de son fonctionnement Et d s lors que la fronti re se d place elle laisse le champ libre lexp rimentation Chercher la v rit de l incertitude revient ainsi d fendre une hygi ne de l tonnement cr er des surprises l o il n y avait que des certitudes satisfaites des probl mes quand on ne voyait que des vidences Par exemple plut t que d aligner scolairement l interminable litanie des lt causes
7. Gobineau Vacher de Lapouge Jules Soury ou Maurice Barr s et bien d autres jusqu des auteurs plus respectables et r publicains que ce courant influence comme Andr Siegfried on brandit la race pour exclure les Juifs ou encore l gitimer les conqu tes coloniales l poque contemporaine Vichy incarne le triomphe de la race D s lors le mod le fran ais diverge radicalement quelles que soient leurs ressemblances de l exemple am ricain fondamentalement pluraliste soucieux de diversit raciale ou ethnique et religieuse et dont les efforts visant instaurer davantage de justice passent par une forme de multiculturalisme l gitim par des th oriciens aussi divers que Charles Taylor Michael Walzer ou Will Kymlicka tous adversaires farouches de l universalisme la fran aise consid r comme homog n isateur et quasiment totalitaire Dans cette soci t marqu e encore par les suites de l esclavage et de la Guerre civile la persistance de la d marcation de couleur implique pour Randall Kennedy la n cessit de se d clarer de nos jours encore pour la discrimination une discrimination au fondement ouvertement racial Sans d tour ses yeux l affirmative action consiste en lt un effort collectif pour faire face un probl me social essentiel celui du traumatisme permanent de la division raciale des tats Unis gt Pour lui l appartenance de classe doit tre davantage prise en compte mais il import
8. Hegel s tait pos la question lt I ny a pas de h ros pour son valet de chambre mais non pas parce que le h ros n est pas un h ros mais parce que le valet de chambre est un valet de chambre gt Le valet a une vision du monde fruste et grossi re et il fera tout en son pouvoir pour la corroborer Les gens mesquins et d nu s de g n rosit voient la mesquinerie et la parcimonie partout les mes g n reuses elles recherchent leurs semblables Certes les pr tentions l h ro sme et les comp titions qu elles engendrent ont 1 Entendu ici au sens d exemple gt bon o mauvais du lt r le gt jou par une personne aupr s d une autre 12 Textes in dits photos infos biographies bibliographies sur www festival modedemploi net souvent t exploit es pour maquiller des actes quin avaientrien d honorable Ce qui m int resse toutefois n est pas la v racit de ces pr tentions mais leur forme Qu on songe aux d bats actuels o la victimologie est monnaie courante des individus et des groupes rivalisent pour tre reconnus non pas sur la base de leurs actions mais de leur souffrance Le cas limite d une telle comp tition est sans doute le cas d un certain Benjamin Wilkomirski un crivain suisse qui s tait fabriqu une enfance en camp de concentration lla depuis t d masqu Mais bien qu elle soit devenue paradigmatique la Shoah n tait pas destin e devenir l avant garde de cette tenda
9. activit de l amygdale une r gion impliqu e dans le traitement des motions et dans le comportement social seraient associ es l autisme L ensemble de ces faits nous a donc amen tudier sur les effets de l ocytocine chez des patients souffrant d autisme Ainsi nous avons fait l hypoth se que le syst me ocytocinergique est alt r chez les patients autistes et notre quipe a montr que son administration par spray intra nasal restaure une partie du d ficit social de ces patients en favorisant le contact oculaire lors de l interaction sociale ainsi que son apprentissage Les m canismes qui sous tendent l action ocytocinergique dans le cerveau humain commencent tre compris m me si de nombreuses questions restent en suspens Notre tude a clairement montr qu court terme l ocytocine a une dur e d action de 90 minutes environ l ocytocine a des effets b n fiques sur le comportement social des patients atteints d autisme Ces r sultats prometteurs ont donn lieu des tudes dans lesquels les chercheurs ont test les effets de l ocytocine moyen et long terme Dans une tude les chercheurs ont montr qu en administrant de l ocytocine quotidiennement pendant cinq jours il n y n a pas d effets sur le comportement d enfants autistes l inverse trois autres tudes administrant l ocytocine 6 Textes in dits photos infos biographies bibliographies sur www festival modedemploi net tous les jou
10. de demander leur m decin la prescription d un traitement ocytocinergique pour leur enfant Par exemple cette m re qui dit lt J ai remarqu une grosse diff rence dans la fluidit de sa parole Il a toujours t capable de parler mais c tait un combat pour lui Avec l ocytocine cette difficult a disparu gt Je sugg re qu il est temps que notre gouvernement aussi fasse des efforts pour encourager de mani re sp cifique la recherche dans ce domaine avec des financements de grande envergure et pas le saupoudrage qui ne fait que disperser les efforts des scientifiques Textes in dits photos infos biographies bibliographies sur www festival modedemploi net 7 n X L h ro sme une valeur d aujourd hui Dimanche 24 novembre 14h30 H tel de R gion Lyon Avec Vincent Azoulay France Rencontre anim e par Susan Neiman Etats Unis Olivier Pascal Moussellard R my Ourdan France Journaliste T l rama Vincent Azoulay France ma tre de conf rences en histoire grecque l Univer sit Paris Est Marne la Val l e et membre de l Institut Universitaire de France est sp cialiste de la vie poli tique et intellectuelle de l Ath nes classique gt P ricl s La D mocratie ath nienne l preuve du grand homme Armand Colin 2010 R my Ourdan France Journaliste au Monde depuis 1994 a couvert le si ge de Sarajevo durant quatre ans 1992 1996 Laur at du Prix Bayeux
11. de la Premi re Guerre Mondiale gt pr senter la crise des soci t s imp riales europ ennes d une telle mani re que l entr e en guerre de l t 14 re devienne r ellement incompr hensible Le principe d incertitude est aussi une mani re d indiscipliner l histoire c est dire de lui permettre un rapport libre inventif et pourquoi pas un peu joueur avec les autres disciplines 20 Textes in dits photos infos biographies bibliographies sur www festival modedemploi net X tienne Klein l incertitude ou le combustible de la recherche En tant que physicien l vocation du mot lt incertitude gt m inspire trois sortes de consid rations La premi re concerne ce qu il est culturellement advenu du c l bre lt principe d incertitude de Heisenberg gt apparu en 1927 lors de l laboration de la physique quantique Tout le monde s accorde aujourd hui pour dire qu il faudrait davantage lt partager la science gt Soit Reste que pour traduire la physique en phrases il ne suffit pas de d poser ses messages ou ses r sultats dans le langage ordinaire car cela m ne en g n ral leur travestissement voire leur trahison I faut d abord effectuer un v ritable saut qui n a rien voir avec le saut la perche o le sauteur sauf accident est le m me l arriv e qu avant Le saut dont il est ici question ne peut tre un simple d placement ce doit tre une v ritable transformation Il ne s agit pas de trans
12. e de nos jours par la Cour supr me qui permet l closion rapide d lites noires issues surtout des classes moyennes Les deux mod les ne se rapprochent donc qu re sauf vouloir promouvoir tout prix comme effet d annonce un lt pr fet musulman gt La soci t fran aise reste encore confiante dans les efforts des hussards noirs de la R publique ces fonctionnaires de l cole Textes in dits photos infos biographies bibliographies sur www festival modedemploi net 27 publique soucieux de promouvoir comme autrefois les lites issues des milieux populaires quels qu ils soient Reste que l tat r publicain perd de son lustre et de sa capacit instaurer un r el degr de justice entre tous ses citoyens Si le recours l affirmative action raciale l am ricaine demeure incompatible avec sa logique universaliste l urgence n en est pas moins r elle d imaginer des processus de recrutement assurant une mobilit sociale pour tous comme base l gitime de l int gration nationale 28 Textes in dits photos infos biographies bibliographies sur www festival modedemploi net X Randall Kennedy Discrimination positive galit et justice sociale Traduit de l anglais tats Unis par David Vauclair Je soutiens les politiques qui dans un cadre raisonnable viennent en aide des membres de minorit s raciales confront s des situations de s lections s v res comme par exemple le recrutement l entr e de cer
13. la lt m chante gt physique quantique nous emp cherait de les conna tre simultan ment Or le formalisme de la physique quantique dit tout fait autre chose selon lui une particule quantique n est jamais un corpuscule et elle ne peut donc se voir attribuer les propri t s une vitesse et une position que la physique classique attribuait ce type d objets Ce mal dit qui fut peut tre aussi un mal entendu a eu des cons quences philosophiquement d sastreuses cause de lui on r p te l envi que le monde quantique serait un monde lt flou gt o bien que la physique quantique limiterait notre pouvoir de conna tre Bref on en est venu croire que la physique quantique aurait non pas chang la nature des objets physiques mais seulement notre capacit les conna tre Cela constitue un joli contresens Car ce que dit la physique quantique ce n est pas que les objets quantiques sont des objets classiques aux propri t s incertaines mais qu ils sont d autres sortes d objets que les objets classiques Textes in dits photos infos biographies bibliographies sur www festival modedemploi net 21 Malheureusement une fois qu une erreur s est ainsi enkyst e dans le langage commun elle y prend ses aises et gagne en puissance Alors je veux voir dans cette histoire une morale qui est celle ci quand il s agit de mettre en mots la physique contemporaine il est important de bien choisir son entreprise de d m nage
14. lecteurs en d sorganisant leurs certitudes ce que l on croyait assur ce qui allait de soi ce qui tait naturel par exemple la mani re de nommer les p riodes historiques o les cat gories sociales devient brutalement tranger bizarre singulier Le rapport entre familiarit et tranget s en trouve d sorganis C est cela l incertain comme principe de recherche la fois un moteur de curiosit tre inquiet c est se mettre en Textes in dits photos infos biographies bibliographies sur www festival modedemploi net 19 mouvement et un but de recherche aller chercher lincertain comme un des r gimes de la v rit historienne Qu on n aille toutefois pas croire qu une telle position mette en doute la capacit du r cit historien produire des v rit s socialement efficaces et nettement distinctes des fictions litt raires I ne s agit nullement de cultiver de mani re incons quente un dandysme du soup on visant d r aliser syst matiquement ce qu on appelle le r f rent c est dire le fait que le r cit historien renvoie ultimement au pass qui le garantit et lui permet de r sister l nergie de la fable Tous les jours dans l exercice concret de la recherche les historiens visent comme on l a dit faire reculer la marge d incertitude Ils connaissent bien aujourd hui les dangers politiques et sociaux des th ories sceptiques consistant dissoudre le r gime de v rit
15. qu elle est pratiqu e habituellement en Am rique la discrimination positive n est pas motiv e par la volont de causer du tort aux blancs mais bien par des objectifs l gitimes promouvoir la diversit aller l encontre de pr jug s en exercice r parer les effets toujours actuels des atteintes raciales pass es La discrimination raciale positive s tant donn de tels objectifs ne peut aller sans certains co ts Cependant durant les quarante derni res ann es aux tats Unis les b n fices qui en ont t retir ont clairement d pass ceux ci Le traducteur David Vauclair enseigne les sciences politiques a Paris apr s des tudes en France et au Canada Auteur de plusieurs essais il traduit de l anglais 30 Textes in dits photos infos biographies bibliographies sur www festival modedemploi net Cartes En Live d bats auxSubs blanches DIMANCHE 24 NOVEMBRE z 11og u H u eA S ne uuinog MO 1IPpuey Ap uu y inopeuoieN 3 81814 uinequiig HEQOY u9 H pV 4199Y ULA sesyen ddiliud uu l1j u y AA 39113eq uoj uonog YA EPNEJO UBEF u sl uiv wanes RI pny J AI O PIPIOSSNON P9SEd Yq Aupy uepinO yq UESNS uewiaoy Yq JUSOUIA Aepnozy zimowesiqy udolsiiuO o9Ue14 oIpey O nolUJEN pepi uq 9 j 6uv nuis uso euiojuy eu10129 zaye sonbiydeBooud sy1p919 31 Votre libraire pour ces rencontres Le Bal des Ardents 17
16. voir avec ce qui nous arrive mais avec ce que nous en faisons Si nous consid rons le statut de victime comme une source de l gitimit en soi nous sommes sur la voie de dissocier tout fait la l gitimit de la vertu Je propose ainsi de nous garder d un attachement excessif aux victimes pour en revenir un syst me plus ancien dans lequel les revendications de l gitimit se concentrent sur ce que l on fait au monde Pas sur ce que le monde nous fait Cela ne serait pas pour les victimes un retour aux cendres de l histoire Pour le h ros en revanche il s agirait d un retour sur le devant de la sc ne L une des vertus essentielles du h ros est la g n rosit de m me qu une certaine humilit pr te admettre le r le jou par la contingence dans nos vies there but for fortune could any of us go2 Nous pourrions ainsi consid rer comme une vertu de nous pr occuper du sort des victimes sans sugg rer qu il suffit d en tre une pour tre vertueux 2 Citation d une c l bre chanson notamment interpr t e par Joan Baez La traductrice Clara Royer France est ma tre de conf rence Paris IV galement romanci re elle traduit de l anglais et du hongrois 14 Textes in dits photos infos biographies bibliographies sur www festival modedemploi net X R my Ourdan L h roisme une valeur d aujoud hui Dans le monde actuel lh ro sme est g n ralement attribu des personnalit s de la soci t ci
17. VillaGillet xh nalb s RY LES SUBSISTANCES 12 gt 24 nov 2013 Mode _ dxemploi UN FESTIVAL DES ID ES Dimanche 24 novembre H tel de R gion Lyon En d bats Th 17h interroger l autisme L incertitude une autre mani re de savoir 14h30 20h L h ro sme une valeur d aujourd hui Discrimination positive galit et justice sociale GRANDLYON M TROPOLE CR ATIVE H tel de R gion 1 esplanade Fran ois Mitterrand Lyon 2 m X Interroger l autisme Dimanche 24 novembre 1lh H tel de R gion Lyon Avec Rencontre anim e par Caroline Eliacheff France Mathieu Vidard Angela Sirigu France Producteur France Inter Caroline Eliacheff France est psychanalyste et p do psychiatre Elle intervient toutes les semaines dans Les Matins France culture gt Puis je vous appeler Sig mund 2 Albin Michel 2010 Angela Sirigu Italie neu roscientifique sp cialiste de neuropsychologie est directrice de recherche au CNRS Ses recherches portent sur les troubles du mouvements la plasticit motrice la contribution des facteurs cognitifs sociaux et motionnels dans la prise de d cision et le r le du cortex fron tal dans la r gulation du choix de comportements Le centre de neurosciences qu elle dirige travaille sur l ocytocine hormone ayant un effet th rapeu tique potentiel sur les d ficiences sociales dans l autisme gt Neuroscience and
18. ad mie 40 ANS S Jean
19. des correspondants de querre 2000 il a fait partie des journalistes qui ont recueilli et analys les docu ments fournis par Wikileaks cinq grands quoti diens internationaux gt Apr s guerre s Ann es 90 chaos et fragiles espoirs Editions Autrement 2001 Olivier Pascal Moussellard France journaliste dirige le service Id es de T l rama Avec Susan Neiman tats Unis philosophe est directrice du Forum Einstein Berlin un thinktank international et pluridisciplinaire An cienne l ve du philosophe John Rawls elle a enseign la philosophie Yale et l Universit de Tel Aviv gt Moral Clarity A Guide for Grown Up Idealists New York Harcourt 2008 Clart morale un guide pour les adultes id alistes non traduit Anim par X Vincent Azoulay L h roisme Les historiens sont souvent convoqu s en tant que sp cialistes s origines et g n alogies Parce que l h ro sme d rive d un terme grec ancien le sp cialiste de l Antiquit semble tout indiqu pour marquerlesfiliations entre conceptions anciennes et modernes quitte souligner les carts et mettre en vidence les anachronismes les plus flagrants J aimerais cependant sortir de ce partage des t ches quelque peu infantilisant dans lequel l historien appara t comme le gardien tatillon d une sorte de lt paradis conceptuel originel gt en essayant plut t de montrer comment le monde grec fu
20. e Culture elle collabore ga lement Philosophie Magazine Patrick Boucheron France historien en seigne l histoire du Moyen ge l Universit Paris Membre du comit dito rial de la revue L Histoire il dirige les Publications de la Sorbonne Son domaine de recherche est l Italie m di vale ses villes ses princes ses artistes mais aussi l criture de l histoire aujourd hui gt L Entretemps Conversations sur l histoire Ver dier 2012 gt Pour une histoire monde avec Nicolas Dela lande Puf 2013 tienne Klein France physicien dirige le Laboratoire de Recherche sur les Sciences de la Mati re du CEA Il a particip divers grands projets acc l ra teur cavit s supraconductrices grand collisionneur europ en du CERN II est membre du Conseil Scientifique de l Office Parlementaire pour l Evaluation des Choix Scientifiques et Techniques gt Le temps qui passe Bayard 2013 Laurent Mulot France est artiste plasticien Il s int resse l articulation entre monde scienti fique et monde quotidien Il a notamment travaill autour de l quipement europ en de rayonne ment synchrotron ESRF Grenoble 18 X Patrick Boucheron Chercher la v rit de l incertitude Voici un arch ologue l vient d extraire un objet des archives du sol Cet objet ne vaut pour lui qu en tant que vestige d un temps pass il lui faut donc le restituer son histoire Et p
21. e surtout de soutenir lt l affirmative action raciale gt dont certains tentent de masquer la nature r elle De mani re mouvante Kennedy estime que l accent sur les injustices sociales de m me que la vision m ritocratique pure et dure que favorise souvent la gauche am ricaine demeurent insuffisants tant la race reste la barri re la plus profonde Dans cet esprit m me si elle risque de stigmatiser ses b n ficiaires l affirmative action raciale reste indispensable car elle assure une diversit de comp tences et r pare des torts ayant une lointaine origine historique elle met un terme des souffrances des d nis de soi qui p sent aujourd hui encore sur les noirs am ricains Pour lui son co t ne saurait tre n glig celui des stigmates que portent longtemps ses b n ficiaires comme celui de la douleur des blancs qui s estiment individuellement l s s mais dans cette perspective les avantages l emportent qui autorisent la construction d une soci t collective plus juste La France que Randall Kennedy consid re comme la soci t la plus hostile l affirmative action ainsi d finie demeure une soci t qui reste attach e aux vertus de la m ritocratie r publicaine m me si nombre de sociologues ont montr les graves limites de ce processus de r partition des emplois les tats Unis ont quant eux mis en place particuli rement l universit une affirmative action raciale de plus en plus contest
22. ecevoir une attention gale C est un pas incontestable vers le progr s La vision du monde d un survivant des massacres romains o mongols ne le faisait pas esp rer d autre commentaire qu un lapidaire lt a arrive gt Quand les esclaves se sont mis crire leurs M moires ils ont avanc sur le chemin de la subjectivit et gagn une reconnaissance et Textes in dits photos infos biographies bibliographies sur www festival modedemploi net 13 lentement mais s rement les avantages qui lui sont li s Ainsi la marche vers la reconnaissance des victimes de l esclavage des massacres et du colonialisme s est elle faite avec les meilleures intentions Elle faisait partie d un processus qui admettait que la puissance et le droit ne concordent pas souvent que des choses terribles arrivent toutes sortes de gens et que m me si nous ny pouvons rien il est n anmoins de notre devoir de nous en souvenir Le statut de victime devrait constituer une source de l gitimation pour les demandes de r parations aussi compliqu soit il de d finir une limite aux exigences de chacun Cependant en r valuant la place de la victime dans l histoire quelque chose de profond ment malsain s est produit Quand la l gitimit se fonde sur ce que le monde vous a fait sans gard pour ce que vous avez fait dans le monde quelque chose tourne mal Avoir souffert n est pas une vertu et n en g n re certainement pas La vertu n a rien
23. fusent de le consid rer comme un brave aristos lui reprochant d avoir recherch la mort et l an antissement volontaire au lieu de tenir son rang parmi ses compagnons D une certaine fa on aux yeux des Grecs l h ro sme inconsid r para t tout aussi r pr hensible que la l chet parce qu il d roge aux r gles de la discipline collective Pour ne pas passer pour de la simple d mence lh ro sme doit ainsi rentrer dans un cadre socialement reconnu sanctionn par des discours voire des honneurs officiels telle l aristeia le lt prix de la valeur gt remis au plus valeureux des combattants apr s la bataille On pourrait m me aller plus loin la c l bration de l h ro sme individuel n est v ritablement acceptable qu une fois le h ros pass de vie tr pas Sans doute n est ce pas un hasard si en Gr ce le terme lt h ros gt renvoie sp cifiquement un homme mort v n r sur sa tombe ou dans un enclos consacr C est seulement post mortem que l h ro sme devient en quelque sorte inoffensif le guerrier h ro que ne pouvant plus d sormais se pr valoir de la gloire recueillie sur le champ de bataille pour prendre l ascendant dans la communaut voire se transformer en tyran figure honnie entre toutes Ainsi s esquisse une configuration de l h ro sme toute en contradictions entre vie longue et br ve gloire etanonymat bravoure et l chet d mesure individuelle et sacrifice pour la col
24. garantie par toute une s rie de proc dures construisant un savoir positif sur le pass tel qu il fut Le moyen de faire autrement Ils peuvent bien se moquer des na vet s de ces pr tendus positivistes o feindre de tourner le dos ce qu on appelait fi rement l cole m thodique force est de constater que dans leurs pratiques r elles les historiens d aujourd hui ne font gu re autrement ils tentent patiemment de faire reculer l incertitude sur la connaissance des soci t s pass es et partant sur le fonctionnement des soci t s actuelles Pourtant on pourrait soutenir que l histoire est entr e aujourd hui dans le r gime de l incertitude Parce qu elle s est affaiblie socialement Oui sans doute m me si et le paradoxe n est qu apparent l incertitude peut aussi nommer le ressort de son inventivit S il m arrive souvent de plaider pour une histoire inqui te c est parce que je me m fie d instinct des historiens qui affichent avec trop d assurance ou de morgue leurs certitudes et montent en chaire pour ass ner leurs v rit s c est dire le plus souvent celles qu on attend d eux Je sais d exp rience que l on attend de l histoire et notamment dans une relation p dagogique des claircissements des rep res ou simplement l explicitation de m canismes sociaux ou de situations politiques qui pourraient demeurer obscurs Mais je m estime aussi satisfait lorsque j ai troubl mes l ves ou mes
25. ion qui handicapent les minorit s raciales lorsqu elles cherchent entrer en comp tition avec des blancs qui n ont jamais connu la subordination raciale La discrimination positive peut galement aider combattre les mauvais comportements li s des probl mes de races De fait il existe aux tats Unis toute une batterie de lois cens es prot ger la population des atteintes racistes Mais il est notoire que ces lois ne sont pas suffisamment appliqu es Porter plainte devant un tribunal est une t che compliqu e on reuse et qui r clame beaucoup de temps De plus il faut avoir connaissance des lois avant d avoir l id e de porter plainte Souvent les atteintes racistes sont insidieuses les victimes ne se rendent pas forc ment compte qu il s agit d atteintes r pr hensibles et parfois ne le soup onnent m me pas Dans la mesure o les minorit s raciales sont confront es un vent contraire constant de pr jug s raciaux une politique de discrimination positive peut se justifier en tant que prophylaxie il ne s agit pas d exercer une lt pr f rence gt de tel sur tel autre mais d intervenir en amont pour r tablir un petit peu d galit dans une comp tition qui serait sinon totalement in quitable La troisi me raison d tre de la discrimination positive est aussi celle qui est le plus souvent voqu e de nos jours en Am rique surtout lorsqu on parle des admissions au lyc e les efforts sp cifiques faits pour as
26. ion de lib ration et producteur de l mission La Suite dans les id es sur France Culture Auparavant il a t directeur adjoint des nroc kuptibles et particip au lancement de Mediapart Les l ves des lyc es Georges Brassens Rive de Gier Aiguerande Belleville sur Sa ne Saint Exup ry Lyon et Pierre Brossolette Villeurbanne se sont eux aussi pench s sur le th me de la rencontre Retrouvez leurs recherches et leur dito sur le blog wwwvillavoice fr Le A 25 X Pierre Birnbaum Universalisme r publicain et affirmative action raciale Lors de sa campagne lectorale de 2012 Fran ois Hollande propose de retirer le terme de lt race gt de la Constitution de 1958 dont l article premier stipule que lt la France est une R publique indivisible la que d mocratique et sociale Elle assure l galit devant la loi de tous les citoyens sans distinction d origine de race ou de religion gt Il d clare alors lt il n y a pas de place dans la R publique pour la lt race gt gt Ce projet de modifier la Constitution demeure actuel en supprimant le mot on estime pouvoir abolir la chose en mettant ainsi un terme au racisme Dans le m me sens alors que celui ci est toujours plus pr sent dans la soci t fran aise comme le montrent les injures prof r es l gard du ministre de la Justice Madame Christiane Taubira l Assembl e nationale adopte le 16 mai 2015 une proposition de l
27. itut d tudes politiques ouvert des l ves issus des Zones d ducation Prioritaire est conforme de telles consid rations La race n est jamais mentionn e ce vocable demeure banni du droit fran ais M me si dans les faits comme dans l exemple des ZEP ce sont des populations sp cifiques fr quemment originaires de l immigration qui sont concern es par de telles dispositions ce sont toujours les seules in galit s socio conomiques qui viennent justifier de telles pratiques L espace public la fran aise n est suppos tre travers que par des conflits de classes ou encore d identit s religieuses C est la la cit qui suscite les divergences les plus graves pas la race pr sum e inexistante Cette la cit n cessite d ailleurs bien des accommodements favorables au respect des diversit s religieuses et en particulier des mesures tatiques propres institutionnaliser un Islam qui n a pas b n fici des interventions l gitimes ant rieures la loi de 1905 26 Textes in dits photos infos biographies bibliographies sur www festival modedemploi net I ne semble pas d s lors que l on puisse consid rer que ces pratiques constituent l quivalent fonctionnel de l affirmative action l am ricaine laquelle repose explicitement sur la notion de race En France ce vocable a t utilis surtout par l extr me droite nationaliste qui cherche dans la biologie le facteur justifiant l exclusion D Arthur de
28. ival modedemploi net terrassant monstres et brigands par dizaines mais tuant aussi sa femme et ses enfants dans un acc s de folie d clench par H ra En d finitive il semble qu aux yeux des Grecs il existe un co t de l h ro sme la fois pour le h ros lui m me qui paye toujours le prix de ses exploits hors normes et pour sa communaut qui doit s efforcer de canaliser sa d mesure subversive De fait loin d tre une vertu en soi lh ro sme risque toujours de mettre en danger la coh sion du groupe dans lequel il se d ploie puisqu il implique de sortir du rang l o les Grecs de l poque classique privil gient la solidarit l homog n it voire l interchangeabilit entre les citoyens soldats Pour tre acceptable l h ro sme doit donc offrir un visage collectif comme l illustre le cas des trois cent Spartiates morts ensemble aux Thermopyles en 480 av J C pour retarder l avanc e de l arm e perse en Gr ce continentale H rodote voque ce propos l trange destin d Aristodamos seul survivant de tout le bataillon lac d monien pargn en raison d une maladie qui l avait tenu loign du champ de bataille Consid r comme le dernier des l ches par ses concitoyens il fait preuve un an plus tard d une bravoure extraordinaire lors de la bataille de Plat es lt quittant son rang comme un furieux gt H rodote pour se jeter sur l arm e ennemie Malgr ce tr pas h ro que les Spartiates re
29. lectivit dont les principales lignes de force travaillent encore les soci t s d mocratiques contemporaines Textes in dits photos infos biographies bibliographies sur www festival modedemploi net 1 X Susan Neiman H roisme Traduit de l anglais Etats Unis par Clara Royer On me demande souvent s il ne faudrait pas plut t utiliser l expression lt role model que le terme lt h ros gt souvent probl matique Je ne le peux pas Car role model est une partie du probl me Il s agit une expression st rile invent e par des sociologues en 1957 qui ne dit tout simplement pas la m me chose que le mot h ros le h ros inspire stimule claire et enflamme les gens de tous ges ceux qui ont besoin d entendre qu ils ne sont pas oblig s de se r signer la vie qu on leur a donn Le mot Held gt horripile l Allemagne mais elle est loin d tre la seule lors d un d bat la BBC alors que je pronon ais le mot h ros je me suis fait attaquer par une femme qui refusait un terme si obsol te sous pr texte que lt Hitler et Staline ont t des h ros gt l est fascinant que tous ceux quiavancent cet argument croient qu ils sontles premiers Mais c est ainsi si on commence r fl chir aux h ros il faut penser aux faux h ros aux h ros factices aux h ros mal avis s et toute une s rie d autres choses C est exactement comme lorsqu on dit le terroriste des uns est le combattant de la libert
30. ment Mon second point concerne le lien dialectique que l incertitude tablit en science entre l ignorance et la connaissance Ignorer qu on ignore ce n est pas savoir C est m me ne pas savoir du tout Savoir qu on ignore c est vraiment savoir car cela suppose de savoir tout ce qui est su et donc d tre capable de d tecter les trous dans la connaissance de d celer ses manques ses incertitudes et ses lacunes Croire savoir sans savoir telle est en somme la vraie pathologie du savoir C est pourquoi l ignorance est la grande affaire des grands savants plut t que celle des ignares savoir ignorer ce n est pas ignorer le savoir mais savoir ce qu il ne contient pas et constamment l inqui ter En somme c est faire de la science De nouveaux savoirs peuvent ainsi accro tre l ignorance gr ce une d couverte on comprend qu on ne savait pas qu on ne savait pas et d un coup les perspectives changent l horizon de la connaissance se reconfigure et des r volutions deviennent envisageables voire n cessaires Elles s accompagnent d h sitations de fulgurances d emballements d erreurs qui parfois ouvrent des perspectives si f condes que le bilan r trospectif qu on peut en faire est ambivalent Ainsi la fin des ann es 1920 la th se selon laquelle l lectron et le proton suffisaient rendre compte de la totalit de la mati re tait accept e par presque tous les physiciens de premier plan Einstein en t te Mais les an
31. n es qui suivirent ne cess rent de leur donner tort de nouvelles particules furent d tect es les unes apr s les autres quasiment une cadence d essuie glace Aujourd hui alors m me que plusieurs centaines de particules ont t d couvertes gr ce aux acc l rateurs et aux collisionneurs de particules les physiciens viennent de comprendre qu ils ignorent la nature des l ments principaux du mobilier ontologique de l univers gr ce des observations astrophysiques permettant notamment de d terminer la densit moyenne de l univers ils ont constat que la mati re telle qu ils la connaissent ne constitue qu une part tr s faible du contenu de l univers et que tout le reste leur chappe Ils savent qu ils ne savent pas et bien s r cette connaissance certaine qu ils ont de leur ignorance devient source de motivation pour de nouvelles recherches L incertitude agit ainsi comme une force motrice qui dope la dynamique des savoirs en construction Troisi me et dernier point de port e plus g n rale l incertitude qui me para t avoir toujours t le lot de la condition humaine devient aujourd hui l l ment fondamental de la relation entre la soci t et le monde scientifique et technique Nous comprenons que nous ne pouvons pas conna tre l avance toutes les cons quences de nos actes lt L homme sait assez souvent ce qu il fait gt avertissait Paul Val ry lt mais il ne sait jamais ce que fait ce qu il fait g
32. nce comparer et hi rarchiser les souffrances Pendant deux d cennies apr s la Deuxi me Guerre Mondiale les survivants de la Shoah taient trait s comme des parias s il y avait des victimes qui r clamaient une attention c taient celles du colonialisme Franz Fanon a pr c d Elie Wiesel C est relativement tard que l accent a t mis sur la Shoah par les juifs en Isra l et ailleurs ce fut rarement le cas avant les ann es 1970 La Shoah est alors devenue le non plus ultra identitaire l re des politiques identitaires alors que s accro t la comp tition entre les peuples d sireux de prouver qu ils sont des victimes tout aussi mis rables que les autres Cette comp tition peut presque relever de lhyst rie en Europe centrale et orientale o les nations qui ont souffert du stalinisme exigent que leurs blessures soient consid r es d un m me il Les d bats politiques actuels en Europe qui comparent oppression fasciste et oppression communiste participent de plusieurs politiques il s agit d instrumentaliser l anticommunisme au service des objectifs conomiques n olib raux o surtout dans les pays Baltes d occulter la complicit de la population avec les crimes nazis pendant la guerre Leur forme n en d pend pas moins toujours de cette pr tention affirmer la sup riorit d une souffrance sur l autre J ai ainsi un jour entendu le ministre ukrainien des Affaires trang res d clarer Nos souffrances
33. nt des h ros que pour leur propre camp Le g n ral De Gaulle n tait pas un h ros pour l arm e allemande Le g n ral Giap d c d cette ann e n tait pas un h ros pour les colonisateurs fran ais ou les guerriers am ricains Ils n taient pas non plus des saints Ils sont pourtant des h ros leur mani re des figures d une r sistance Textes in dits photos infos biographies bibliographies sur www festival modedemploi net 15 Encore est il relativement ais de c l brer l h ro sme combattant apr s une victoire une fois que les m dailles ont t distribu es et que la paix est revenue il est plus difficile de parler de h ros en train de mener une guerre de faire feu Du si ge de Sarajevo aux r voltes arabes je vais voquer des h ros combattants Des hommes qui ont d fendu leur camp o qui ont parfois pens contre leur camp Des hommes qui dans la tourmente ont eu le courage de prendre les armes De Jovan Divjak seul officier sup rieur serbe de l arm e yougoslave qui a refus de bombarder Sarajevo et a d fendu la ville assi g e par ses anciens camarades aux combattants de Benghazi qui lorsque les tanks et les mitrailleuses de Kadhafi ont tir sur une foule de protestataires pacifiques ont os se lancer l assaut d une caserne de l arm e pour se saisir des armes disponibles et partir sur les routes lib rer leur pays d un tyran Les l ves des lyc es Charlie Chaplin D
34. oi destin e ter le mot lt race gt des textes de loi en particulier du Code p nal La tradition r publicaine propre l exceptionnalisme de la soci t fran aise repose en effet sur une conception de l espace public consid r comme homog ne uniforme rassemblant des citoyens d pourvus d identit propre ayant limit le domaine de leurs valeurs personnelles au seul domaine priv Elle implique la non reconnaissance des groupes sociaux des corporations des patois des ethnies o encore a fortiori des races La souverainet nationale est envisag e comme indivisible et de nos jours encore le Conseil constitutionnel refuse de reconna tre l existence de groupes minoritaires S il indique en 1988 que lt le principe d galit ne s oppose ni ce que le l gislateur r gle de fa on diff rente des situations diff rentes ni ce qu il d roge l galit pour des raisons d int r t g n ral pourvu que dans l un et l autre cas la diff rence de traitement qui en r sulte soit en rapport avec l objet de la loi qui l tablit gt il vise essentiellement des discriminations de nature territoriale qui en effet ont force de loi aussi bien en m tropole avec les ZEP qu en Corse en Polyn sie o encore dans les d partements d outre mer en rapport avec les seules caract ristiques socio professionnelles de leurs habitants ch mage type de dipl mes de logements etc La cr ation dun mode d acc s l Inst
35. our ce d abord le dater Tout le travail arch ologique consiste alors passer d une datation relative l objet trouve place dans une stratification avant tel niveau et apr s tel autre une datation absolue certains marqueurs comme par exemple une pi ce de monnaie dans un niveau arch ologique fournissent desrep restemporels Parlerecours diff rentestechniques depuis l analyse stylistique de l objet jusqu la mesure de ses propri t s chimiques l arch ologue cherchera donc resserrer sa fourchette de datation Voici d sormais un philologue Lui travaille sur les textes mais cherche pareillement r tr cir la marge d incertitude Pour dater un document comme l arch ologue mais aussi pour l authentifier Il utilise pour cela des crit res externes ce parchemin cette encre la forme m me de cette criture sont ils contemporains de la date qu affiche le document Mais aussi des crit res internes tel personnage cit tel nom de lieu telles tournures grammaticales autant d indices qui peuvent trahir le faussaire Le temps s diment de l arch ologue la suspicion m thodique du philologue tels sont sans doute les deux principaux paradigmes de la m thode historique Car l histoire n est rien d autre que cela une m thode d finie la fin du XIX e si cle par des savants scrupuleux qui ne s appelaient pas positivistes mais cherchaient fonder la discipline historique sur une morale de l exactitude
36. porter la physique telle qu elle est dans le langage tel qu il est mais de la lt m taphoriser gt de la traduire en un certain sens en veillant ne jamais faire perdre ses concepts l tranget qu ils ont par rapport aux notions communes ce n est pas un hasard si metaphora signifie en grec lt d m nagement gt L id e n est donc pas de vulgariser la physique mais de la d m nager depuis son formalisme d origine les quations math matiques jusqu au langage ordinaire Cette op ration de d m nagement est la fois d licate et essentielle D licate parce que les concepts de la physique sont encore plus fragiles que la porcelaine de sorte que si on ne prend pas de pr cautions on les casse Essentielle parce que cette op ration est un enjeu thique d s lors que notre fa on de dire les choses d termine notre fa on de les penser si nous les disons mal nous les penserons mal nous ferons dire la physique ce qu elle ne dit pas et nous ne lui ferons pas dire ce qu elle dit ll faut donc travailler s rieusement bien la comprendre et bien la dire La question que je voudrais poser est donc la suivante avons nous bien su d m nager le principe d incertitude de Heisenberg En g n ral on le r sume en disant qu on ne peut pas conna tre simultan ment la position et la vitesse d une particule quantique Ce qui sous entend que toute particule aurait une vitesse et une position bien d finies mais que
37. rs pendant un mois ont observ une am lioration des capacit s sociales de patients atteints d autisme de tout niveau 33 enfants et 16 adultes au total Un point important est qu aucune de ces tudes n a mis en vidence un effet n gatif de l administration d ocytocine avec l essai le plus long sur une dur e de 6 mois Suite aux r sultats de notre quipe une psychiatre am ricaine apr s avoir obtenus un financement consid rable 12 000 000 de la part de l Institut National de la Sant NIH vient de lancer un essai large chelle o il est ainsi pr vu que 300 enfants atteints d autisme re oivent quotidiennement pendant deux ans de l ocytocine o un placebo par voie intra nasale et passent une batterie de tests comportementaux et physiologiques afin de d terminer avec pr cision les effets de l ocytocine sur le long terme La principale r serve tant qu apr s plusieurs ann es de traitement se produise un d r glement endocrinien et donc comportemental Sur ce point les r sultats d exp riences men s sur diff rents mod les de rongeurs sont contrast s montrant parfois une alt ration d un comportement social st r otyp mais toutes montrentune diminution de l anxi t et une augmentation du contact social envers des individus trangers Enfin il est int ressant de remarquer que des am liorations dans la sph re de la communication et de l affect m ont t rapport es par les parents qui ont pris la d cision
38. rt n ayant d sormais plus d oreilles pour entendre les chants c l brer ses exploits h ro ques Recouvrant bri vement son identit la faveur d un sacrifice le h ros se lamente sur son sort Ohlne me farde pas la mort mon noble Ulysse J aimerais mieux valet de b ufs vivre en esclave chez un pauvre fermier qui n aurait pas grand ch re que de r gner sur ces morts sur tout ce peuple teint gt lliade XI 489 492 Le discours d Achille dans l Had s branle donc les fondements m me de la culture h ro que couter le d funt l h ro sme ne serait que l un de ces lt mots trombones gt la fois ronflant et sonnant creux dont parlait Paul Val ry Vanit de l h ro sme guerrier ce constat sera encore radicalis par les crivains des Lumi res Voltaire en t te reprochant Achille de n avoir t qu un gorgeur patent un furieux gt digne de notre haine Tant t admirable tant t condamnable cette ambivalence de l h ro sme se retrouve dans la trajectoire de nombreux h ros voluant sur la sc ne th trale ath nienne Si leur bravoure ne fait aucun doute leurs actions glorieuses ne repr sentent qu un moment dans un parcours marqu par l exc s et la d mesure hubris en bien comme en mal que l on pense Qdipe sauveur de Th bes et dans le m me temps inceste et parricide o encore H racl s 10 Textes in dits photos infos biographies bibliographies sur www fest
39. rue Neuve Lyon 1 Prolongez le d bat postez vos commentaires sur www villavoice fr X LeBlog de la Villa Gillet en partenariat avec Rue89Lyon et le master journalisme de l IEP de Lyon Retrouvez y aussi les articles des lyc ens des Acad mies de Lyon et de Grenoble les r ponses des invit s du festival des chroniques reportages et interviews des tudiants rh nalpins nov Rendez vous du 17 au 30 novembre 2014 pour la 3 dition de Mode d emploi La Villa Gillet souhaite mieux vous conna tre Merci de prendre quelques minutes pour r pondre au questionnaire con u par les tudiants du master SECI de l IEP de Lyon qui pourra vous tre distribu La Villa Gillet est subventionn e par la R gion Rh ne Alpes la Ville de Lyon la Direction R gionale des Affaires Culturelles Rh ne Alpes le Centre national du livre et b n ficie de l aide des services culturels du Minist re des Affaires trang res Liste compl te des partenaires de Mode d Emploi dans le programme du festival LA COM DIE DE VALENCE AC souna va PA 2 Coe En e THEE a 5 m LE Ge kasu pue DR ME ARD CHE ME mari gen PARTENAIRE or e TE b Mae ifl wrocwommes philosophie Ru EN 0 m inter SYTRAL UNIVERSIT s A LUMI RE SE Q EE le uni lf UNIVER Ei i 2 k C lt re i UNIVERSIT LYON IH lt EM H SCIENCES PO POP i LYON 2 JEAN MOULIN ENS DE LYON 5 m Monne SPO ac
40. surer la pr sence des minorit s raciales rendent possible l existence de campus racialement h t rog nes dans lesquels les tudiants comme les Textes in dits photos infos biographies bibliographies sur www festival modedemploi net 29 enseignants peuvent apprendre des exp riences et des perspectives de gens diff rents d eux m mes L id e est la suivante la diversit raciale est un atout pour la p dagogie Comme toutes les politiques sociales la discrimination positive a des co ts J en citerai simplement deux La discrimination positive autorise beaucoup d observateurs d valuer les r alisations des minorit s raciales dans la mesure o ils les suspectent de devoir celles ci en moins en partie aux pr f rences raciales et non exclusivement aux m rites individuels des personnes en question Deuxi me co t important le ressentiment chez les blancs qui d us attribuent leurs checs la pr f rence raciale accord e leurs concurrents de couleur En aucun cas nous ne devons permettre que la discrimination en faveur des minorit s raciales poursuive un but pernicieux placer les blancs dans une position subalterne leur exprimer du m pris ou signifier que l on croit leur inf riorit Si des blancs se retrouvent d savantag s suite la mise en uvre de programmes de discrimination positive ils sont en droit de se plaindre et de s affirmer victimes de lt discrimination invers e gt Cependant telle
41. t D o une sorte d effroi collectif qui conduit d sormais la valorisation de l incertitude comme d fiance par rapport ce que l on sait ou fait au point que l id e d une absence de ma trise de l innovation en vient remplacer l id e d un progr s qui serait toujours positif Cette tendance qui a ses raisons m riterait toutefois d tre inqui t e par le retournement de l argument qui l alimente nous ne savons pas non plus ce que fera ce que nous n aurons pas fait 22 Textes in dits photos infos biographies bibliographies sur www festival modedemploi net Exposition lt Les fant mes de la libert gt de Laurent Mulot Au Plateau hall de l H tel de R gion Entr e libre et gratuite du mardi au dimanche 11h 19h gt Visite en compagnie de l artiste le dimanche 24 novembre l issue de la table ronde sur L Incertitude x gt La Ni me Compagnie vous invite suivre des visites cont es de l exposi tion le dimanche 24 novembre 13h 14h30 16h 17h 18h30 19h30 avec les com diens Ren e Dutraive Pomone Epom o Martine Larivi re Brigitte Molto Michel Nebout Brian Porter Narimane Radhoun et Sophie Rellay EEE y Les l ves du lyc e Germaine Tillion Sain Bel se sont eux aussi pench s sur le th me de la rencontre Retrouvez leurs recherches et leur dito sur le blog www villavoice fr 23 X Discrimination positive galit et justice sociale
42. t le lieu o s labora une d finition ambivalente de l h ro sme qui fait cho avec les d bats contemporains sur le sujet Tout commence avec l pop e dans l Iliade le po te qualifie de lt h ros gt tout combattant de la guerre de Troie quel que soit leur camp Dans ce cadre l h ro sme peut se d finir comme le choix d lib r de s exposer la mort Ainsi Achille le meilleur des Ach ens gt choisit il volontairement de mourir jeune et glorieux plut t que vieux et obscur Car si l h ro sme consiste mettre sa vie dans la balance c est pour gagner en change une gloire imp rissable La mort h ro que la lt belle mort gt fait en effet acc der le guerrier disparu l tat de gloire kleos C est l du reste qu intervient le po te le chant pique n a pas d autre objet que d voquer les hauts faits glorieux klea andr n accomplis par les hommes d antan et d en perp tuer le souvenir L h ro sme permet donc de devenir sujet de chant et digne d tre chant aoidimos et partant d chapper l anonymat l oubli l effacement la mort donc par la mort m me Vernant Mais cette d finition pique de l h ro sme est contest e l int rieur m me du monde grec et ce d s l Odyss e compos e peu apr s l liade La sc ne est c l bre descendu aux Enfers Ulysse aborde les rives de l Had s pour rencontrer le devin Tir sias Il y rencontre l ombre d Achille mo
43. tains lyc es et de certaines universit s Ces politiques sont connues sous le nom de discrimination positive Elles rev tent des formes diverses Certains programmes de discrimination positive sont l gers ils n offrent qu un avantage limit aux minorit s raciales dont les r sultats sont quivalents ceux des candidats blancs Plus la part de discrimination positive est importante plus celle ci sera sujette controverse Je ne suis pas favorable certaines discriminations positives stupides celles qui par exemple permettent leurs b n ficiaires d obtenir des promotions trop rapides ou inadapt es tr s insuffisamment pr par s ils se retrouvent ainsi dans des situations qui les exposent trop ais ment l chec Mais je soutiens les programmes de discrimination positive sens s dans la mesure o ils offrent un appr ciable coup de pouce des personnes appartenant des minorit s qui sans traitement sp cial d p riraient pour un temps intol rablement long dans la frange inf rieure de la soci t am ricaine Il existe plusieurs justifications valables la pratique d une discrimination raciale positive dans une soci t qui a longtemps t une pigmentocratie les blancs taient privil gi s et les gens de couleur opprim s La discrimination positive peut aider soigner les cicatrices d bilitantes laiss es par les injustices raciales du pass des cicatrices telles que la carence en ducat
44. the Economics of Decision Making Routledge 2012 Anim par Mathieu Vidard France est entr France Inter en 2001 o il pr sente depuis 2006 l mission scienti fique La T te au carr gt l Ab c daire scientifique f i pour les curieux France Inter Sciences Humaines 2 tomes 2008 2009 d Les l ves du lyc e Chevreul Lestonnac Lyon se sont eux aussi pench s sur le th me de la rencontre Retrouvez leurs recherches et leur dito sur le blog www villavoice fr k X Caroline Eliacheff Interroger l autisme Venir parler d autisme en tant que psychanalyste et p dopsychiatre n est pas la position la plus confortable qui soit Je ne viens donc ni pour d fendre la psychanalyse ni pour subir les attaques de ceux qui la contestent L ducatif et le soin ne s opposent pas mais se compl tent Leurs finalit s sont diff rentes et chacun a sa place diff rents moments de la prise en charge C est ce qui se pratique aujourd h i quand c est mat riellement possible ce qui est loin d tre toujours le cas L histoire de la d couverte ou plut t de la description de l autisme par L o Kanner en 1943 marque les d buts de la p dopsychiatrie Exactement la m me poque un m decin viennois Hans Asperger d crit le syndrome qui porte son nom mais ne conna tra qu une renomm e tardive Mais il est int ressant de noter la simultan it de ces deux d couvertes Cela explique aussi po
45. urquoi l autisme a longtemps concern uniquement les p dopsychiatres qui eux m mes ont t pratiquement tous influenc s par la psychanalyse Ce qui ne signifie pas qu ils sont herm tiques aux autres champs de la science bien au contraire Je ne suis pas pour autant une lt sp cialiste gt de l autisme Ayant dirig pendant plus de vingt ans un CMP en banlieue parisienne j ai rencontr diagnostiqu suivi nombre d enfants autistes et leur famille M occupant galement d enfants de la naissance trois ans plac s en pouponni re les difficult s et les cueils du diagnostic pr coce ne m ont pas chapp J ai suivi de pr s l int gration de ces enfants l cole publique les difficult s qu ils peuvent y rencontrer les avantages qu ils y trouvent J ai videmment suivi les travaux scientifiques publi s sur ce sujet et les cons quences qu ils ont eu ou pas dans la pratique car il y a encore un immense cart entre ce que nous apprennent les g n ticiens et les neuroscientifiques et leurs applications pratiques Je suis int ress e au plus haut point par les connaissances d Angela Sirigu et par l articulation entre les neurosciences et la pratique de la p dopsychiatrie Textes in dits photos infos biographies bibliographies sur www festival modedemploi net 5 X Angela Sirigu l Autisme Depuis quelques ann es locytocine est l objet d tude des chercheurs en neuroscience ainsi que des psychiatres car il a
46. vile et le plus souvent pacifistes Le h ros vivant absolu Nelson Mandela fut certes un combattant un militant un politique et finalement un pr sident mais son h ro sme est per u comme issu de sa sagesse et son pacifisme Les h ros des derni res d cennies Andrej Sakharov Vaclav Havel Desmund Tutu Aung San Suu Kyi sont des dissidents politiques et des pacifistes Pour un reporter ces h ros sont les plus s duisants car ils sont d embl e positifs et d j h ro ques dans le c ur du public Je peux voquer des centaines de h ros civils et pacifistes rencontr s au cours de vingt ann es de reportages dans les conflits contemporains Des dizaines de Saraj viens assi g s et antinationalistes d fendant une soci t multi ethnique sous le feu des canons serbes et des Belgradois d fendant l id e de Sarajevo sous la dictature de Milosevic Des Isra liens et des Palestiniens portant des id es nobles destin es mettre fin un conflit per u comme tant inextricable Des Afghans des lrakiens ne sombrant pas dans la folie guerri re inlassables militants de la paix Des gyptiens des Libyens et des Syriens pionniers des r voltes arabes pour la libert et la d mocratie Pourtant je veux aussi contre courant sans doute des valeurs pacifistes l gitimement c l br es aujourd hui voquer les h ros combattants Les h ros combattants ne sont le plus souvent en tous cas de leur viva
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