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Turbulences vidéo

1. Jean Paul Fargier Turbulences Vid o 65 Ao t 2009 17 18 Au regard des premi res vid os de Mihai Grecu o plut t la premi re partie d une uvre en jeunesse qui culmine avec sa trilogie toxique et japonisante compos e de Tabun Sarin et la plus r ussie de l ensemble Soman on soup onne un travail qui s engorge de sources et r f rences formalistes et narratives qui m nerait quelque chose de plus pique dans la pr sentation ou sur la dur e Mihai Grecu Keep the Promise you Made par Stephen Sarrazin Comme chez de nombreux media vid o artistes contemporains Mihai Grecu tourne autour du cin ma il y a un r cit des apparitions silencieuses qui n ont certes ni l l gance ni l aisance ou la tension des acteurs du muet d tre devant une cam ra et qui confondent attitude et fonction figuration et iconographie Trop actuels par rapport ce qui porte la ruine et la n gation Peu importe il reste la splendeur du cadre de la perspective de la touche industrielle qui se d compose qui in vitablement nous voque Lynch et Tarkovski l o c est sale c est tout de m me propre Le territoire ind fini zone toujours r investie par les mythologies personnelles de cr ateurs qui s y posent point de rencontre de toutes les images num riques qui s y sont fix es rendez vous de la vid o la 3D A cela cet artiste n a pas encore su ou souhait r pondre par un
2. L Boisclair http archee qc ca ar php page article amp no 331 et l article de Yan Fortier http www magazineforces com t http www magazineforces com detail_article aspaaaid 121 bbbid2 148 5 la SAT osph re 21 plus de vingt pays c est me semble t il plut t d une volont de rencontres de cr ation d interf rencesf que de simple diffusion Non seulement la SAT cherche et trouve des partenaires mais gr ce l acquisition et au d veloppement d outils de cr ation et de elle attire aussi des partenaires potentiels C est un sch ma de recherche fonctionnement une philosophie qui font de cette structure un noeud de convergence et d mission plut t qu un lieu de passage Transcultures le second acteur de ce projet est connu pour ses deux festivals City Sonic et Les Transnum riques Centre interdisciplinaire des cultures lectroniques et sonores install Mons Belgique c est en 1996 et Bruxelles qu il a vu le jour Philipe Franck son directeur parle de Bruxelles comme d un carrefour europ en haut taux de croisements culturels et de bouillonnements indisciplinaires Ce qui est int ressant dans cette approche c es moins une certaine r alit des faits que l angle d attaque adopt Maintenant install Mons cet tat d esprit est d ailleurs tou aussi pr sent Mons associ e Maubeuge devient ville transfrontali re le festival Les Transnum
3. Mais on a quand m me r ussi exploiter l id e de feedback entre les 2 endroits et diff rentes techniques pour utiliser ce type d erreur pour cr er quelque chose de nouveau 20 http propulseart sat qc ca 21 Cf note 10 22 Retour de signal Tout cela est bien mais au final ca donne quoi Quand on n a pas forc ment vu la performance et qu on doit se contenter de vid os basse r solution d pos e sur le net a ressemblerait il pas a du Vjing en fin de compte ou a une s rie d effets visuels avec du son plus ou moins synchro par dessous Traitez un performeur vid o de VJ ou parlez lui d effets et vous assistez en g n ral a une r action pidermique incontr l e Mais dans ce cas pr cis c est diff rent le derme de Francis T reste calme a fait environ 10 ans qu on est dans le Vjing d butant dans les raves a Montr al et ensuite la sc ne plus exp rimentale lectronique industrielle noise on a vite vu que le VJing est souvent pris comme du background pour un DJ ou un band on est juste souvent comme du papier peint en arri re de la grosse vedette Nous voulions avoir la chance de pr senter une oeuvre audiovisuelle compl te de cr er notre propre ambiance de donner le ton quon veut dans la salle de faire vivre au public quelque chose de plus intime plus sensoriel et plus engageant physiquement engageant qu un simple party Quant aux effets TIND n a pas peur de l expre
4. Pascale Weber Dans la d finition du mot m moire que cite Pascale Weber d apr s la premi re dition du Dictionnaire de l Acad mie fran aise de 1694 sont anticip s trois si cles l avance tous les l ments ou plut t toutes les directions que la recherche en sciences cognitives r serve actuellement aux ph nom nes mn siques D ambulations dans Mmm morial de Pascale Weber par Marcin Sobieszczanski Les choses dignes de m moire sont des choses que l on classe aujourd hui sur les hauts registres de l axiologie personnelle la diff rence de la tendance archa que qui consiste les associer aux valeurs publiques Les structures neurales du syst me limbique localis es entre le n ocortex et le tronc c r bral apposent tous les v nements de notre parcours ontog n tique des tiquettes motionnelles qui proviennent de notre syst me de valeurs induites et internalis es propre chaque individu Seuls les v nements motionnellement caract ris s passent dans la m moire long terme Il en est de m me avec les espaces et les endroits avec les personnages peuplant notre monde les animaux les choses mat rielles les d cors Mais tous ces l ments que l on pourrait comparer un quelconque enregistrement m canique ou bien utilisant un signal informationnel o encore sa digitalisation ne sont que des traces indirectes dans notre cerveau des v nements pass s L
5. tait un passionnant voyage sur la pente qui se d versait infiniment sur le plan du coulant de la gauche vers la droite contre courant gange du r ve Marcin Sobieszczanski Turbulences Vid o 65 Ocotbre 2009 gg viel but n exist de Au tout ge entre ligne de parta inconcevable l art el comme ida EE Le Imm morial photogrammes version 3 non lieux de la m moire Pascal Weber Dans la d finition du mot m moire que cite Pascale Weber d apr s la premi re dition du Dictionnaire de l Acad mie fran aise de 1 694 sont anticip s trois si cles l avance tous les l ments ou plut t toutes les directions que la recherche en sciences cognitives r serve actuellement aux ph nom nes mn siques A propos d mm morial par Antonella Tufano L Auteur intitule son travail Imm morial non lieu de la m moire Et nous nous sommes au centre d un syst me de paroxysmes d s l entr e dans ce dispositif complexe qui voyage dans la m moire de l auteur et celle des personnes interrog es Ce dispositif qui change de forme selon les exigences de l espace qui l accueille selon son volution dans le temps et l paisseur des images paroles sons lumi res qui le composent LAuteur pr cise Objet en quatre temps sur la m moire Le sens de la m moire ici voqu e se pr cise et r v le sa complexit Cette m moire est multiple selon le cheminement de l Auteur
6. tournent ensemble Comme elles n osent pas r pondre son invite il s approche de l une d elles et l entraine sur la piste Les autres suivent Une ronde se forme le nain en occupe tant t un maillon tant t le centre Les prises de vues sont longues peu de 10 coupes Lint r t de dispatcher le d but et la fin de cette action collective sur deux crans plut t que d en produire le film continu est dans la r flexion que cette bipartition instaure entre direct et diff r degr z ro de oute repr sentation post t l visuelle Jouer ce jeu indexe une prise de conscience que art tout entier aujourd hui se produit dans cet intervalle Cin ma peinture danse ou vid o J admire la simplicit du dispositif une action clat e sur deux crans action forte certes troublante pleine de r sonances ges normalit s pulsions C est aussi radical que l cran divis simplement par le milieu de The Reflecting Pool o Viola concentre un maximum d effets sp cifiques En sortant du Carr je lis la brochure e d couvre des intentions insoup onn es e surtout insoup onnables des r f rences au nazisme Cr e lors d une r sidence de l artiste Hellerau une ville allemande o avan l ascension d Hitler des artistes progressistes dont le suisse Jacques Dalcroze chor graphe avaient constitu une cole libertaire la vid o de Val rie Favre qui vit Berlin depuis 1
7. La parole La parole qui se compose en r cit ou reste suspendue dans un laps de temps ind termin l gitime la r alit Elle est m me l engrenage principal qui permet d activer les r actions surgissement r surgissement effacement blocage Pour en finir Ce travail est n d un recueil de m moires et sans tre documentaire il d voile le temps qui passe et celui qui reste Imm morial est un instant est le seuil entre ces deux temps celui qui nous pr c de et celui qui nous attend Une machine qui nous permet d inventer pass et pr sent par la force du geste artistique o le spectateur est complice Plus qu un palimpseste c est une matrice Milieu o quelque chose prend naissance D Holbach Syst me de la Nature Il 1770 L criture micrologique de ce travail accompagne cette matrice La matrice un l ment qui fourni appui ou structure La matrice un l ment qui sert entourer reproduire construire Un seul conseil avant de rentrer dans la pi ce sans doute le terme que je trouve le plus appropri pour parler d imm morial oublier et se laisser porter par l anamn se au gr des indices que l Auteur nous donne Antonella Tufano Turbulences Vid o 65 Septembre 2009 Portrait d artiste interview vid o de Pascale Weber htto www portrait artiste com pascale weber 65 66 Les uvre en sc ne Dans Rheinmetall Victoria 8 2003 de Rodney Graham un projecteur 35 m
8. placement dans le dessin d une posture au chiffre d une distance autant d effets de Jeu Qu on me permette ici une parenth se qui n a rien a voir avec la vid o mais beaucoup avec le th tre d aujourd hui donc peut tre finalement avec la vid o C tait toujours cet t Bagnols sur C ze qui abritait autrefois les poulaillers des Papes d Avignon au point que les gallinettes sont l embl me de cette cit La ville o j ai grandi et o je reviens souvent voir mon p re Les M nestrels une troupe de com diens amateurs qui existait d j quand j anonnais l alphabet proposaient un spectacle Au tour de Brel Dans la cour de mon cole maternelle en plus J y allais un peu circonspect en escomptant retrouver au moins un parfum de mon enfance C est un retour aux sources du th tre que j assistais enchant Du coup je d bouchais un Sain Paulin c te du rh ne fruit souhait et m me piment m lange de carignan de syrah et de mourv dre de la Cave des Quatre Chemins sign Jeannot Chabert ancien pr sident de la Cave de Bagnols En prenant le texte des chansons de Brel sans les chanter comme r cit dire et mettre en sc ne lesbaladinsbagnolaisdessinaienthistoire apr s histoire un monument d inventivit de dr lerie de truculence de d licatesse comme je n en avais pas vu depuis longtemps Jouer pour le plaisir de conter et de surprendre de d rider et d mouvoi
9. s adressent l un l autre travers l espace qui les s pare dans une interd pendance manifeste inextinguible et ind fectible qui d termine la relation entre la machine le projecteur et la repr sentation de la machine la machine a crire et favorise l mergence d une zone d entre deux machines Un lien zone d entre deux pr sences et zone interstitielle qui ouvre au champ de la perception 6 Rodney GRAHAM interview vid o par Chantal PONTBRIAND dans le cadre de l exposition HF I RG Harun FAROCKI I Rodney GRAHAM Jeu de Paume mai 2009 http www jeudepaume org page article amp sousmenu 13 amp idArt 827 amp lieu 1 69 Rheinmetall Victoria 8 2003 Rodney Graham Rodney Graham Rheinmetall Victoria 8 est le territoire de la epr sentation o s exprime l motion Il est espace d un transport de la forme le lieu o se joue la relation le lieu o a travers le flux tendu du faisceau de la projection la machine engendre la repr sentation de la machine mue par l enchev trement des r sonances visuelles et sonores propices lib rer du sens et origine de laquelle les relations se cristallisent Se faisant face les machines de Graham nouent une relation triviale qui exclut autre tout en sollicitant sa pr sence Ne serait ce alors qu travers l av nement d une certaine tranget de notre pr sence pr sence silencieuse mise en mouvement et retenue tenue distance mai
10. un technicien radio v ritable cinqui me personnage o cinqui me personnage v ritable avec effets en direct de la dynamique sonore respective des voix des quatre muezzin apr s passage dans un amplificateur Car le drame est l sur les quatre lanceurs d appels la pri re trois sont en p ril l Etat ayant d cid de r duire les 2 500 muezzins du Caire op rant chacun dans un quartier une vingtaine de crieurs s lectionn s pour la qualit radiophonique de leur voix qui devra tre capable relay e par les ondes et des haut parleurs d atteindre sans distorsion de vastes territoires urbains Coup de th tre l un de ces heureux lus est sur sc ne c est le quatri me prendre la parole il a belle allure et il explique comment et pourquoi il repr sente l avenir de l Islam pendant que les autres narrent dignement leur d faite il tapote sur un Mac pos sur ses genoux Il a non seulement nch Allah dit il une belle voix mais il a t class 11 12 deuxi me au championnat du monde des muezzins a Manille on le voit sur sa vid o monter sur la deuxi me marche du podium Il avoue en outre avoir un passe temps qui contribue peut tre pense t il le maintenir en forme chaque jour il soul ve de la fonte il est halt rophile D monstration imm diate en ombres chinoises derri re un rideau Les halt res sont l belle surprise Elles sont soulev es effet de preuve Mais d
11. FAROCKI I Rodney GRAHAM Jeu de Paume Black Jack ditions 2008 p 68 Merci a rodney Graham Ghislaine Perichet Turbulences Vid o 65 Septembre 2009 70
12. Rouge Garance 2007 on part Avignon couter voir Radio Muezzin de Stephan Kaegi Encore un Suisse Pur hasard Ce n en est pas un en revanche le mariage que j op re de ce vin et de ce spectacle 25 kilom tres seulement s parent la Cit des Papes de Saint Hilaire d Ozilhan Gard Que Mahomet me pardonne Radio Muezzin 2009 Stephan Kaegi Christophe Raynaud de Lage Festival d Avignon il me semble que la composition 70 de syrah 20 de grenache 10 de mourv dre du bijou brillant labor par Claudie et Bertrand Cortellini associ s a Jean Louis Trintignant s harmonise parfaitement avec l apparition dans le Cloitre des Carmes la tomb e de la nuit de quatre muezzins lan ant du haut des gradins leurs appels rituels avant de descendre sur sc ne nous conter leur destin Le metteur en sc ne en sp cialiste du th tre documentaire base de personnages r els a su non seulement convaincre ces quatre authentiques gyptiens de venir du Caire raconter leur histoire en France plusieurs soirs de suite devant un public mais il a de surcro t r ussi ins rer leur r cit dans un dosage subtil d l ments vrais pour ne pas dire pur jus 70 de vid o quatre images grand cran en fond de sc ne d roulant le quotidien des quartiers des maisons et des mosqu es de chaque personnage 20 de d cor oc an de tapis de pri res couvrant totalement les planches 10 de sono d monstration par
13. and video installations in the most important european exhibition dedicated to Robert Cahen Robert Cahen pioneer and chief exponent of the European and international video art is the protagonist from October 23rd 2009 to January 10th 2010 of the exhibition Robert Cahen Landscapes Video installations 1979 2008 organized by the Fondazione Centro Studi sullArte Licia e Carlo Ludovico Raggianti and cured by Sandra Lischi academic at Pisa PASSAGGI Video installazioni 1979 2008 FONDAZIONE CENTRO STUDI SULL ARTE LICIA E CARLO LUDOVICO RAGGHIANTI University and scholar of electronic arts The exhibition in collaboration with the Lucca Film Festival 2009 which at the same time dedicates a wide filmic retrospective to the artist avails itself of the support of the Frac Alsace Fond R gional d Art Contemporain and of the Institut Fran ais de Florence The French artist one of the most acclaimed exponent of the International video art includes in his creative production films videos installations photographs Many of his works have been broadcasted by several TV stations and hosted in international festivals and institutions such as the Biennale de Paris the MoMA in New York the International Center of Photography in New York Documenta 8in Kassel Germany FestRio in Brasil Tokyo Festival the Locarno International Film Festival The exhibit at the Fondazione Ragghianti the most complete in Eur
14. avec des moyens plac s au diapason Pour autant les photos n ont rien voir avec celles qu on trouverai dans un catalogue d objets m dicaux vendus par correspondance Mal accroch au mur un ableau repr sentant la t te d un pagneu appara t comme il est bancal Au lieu de le redresser Pascale Weber a choisi de le montre el quel ainsi il cristallise mani re l esprit de a maison Ailleurs c est un tabouret de piano lim effrang cadr bout portant et qui fait un troublant contraste avec l impeccable rang e des touches en ivoire Si dans les foyers occasionnels o elle est accueillie Pascale Weber se pr sente ironiquement comme une sorte d intruse ses photos elle les prend toujours sur la pointe des pieds en perp tuel d s quilibre Elle ne sait pas l avance ou elle ira elle ne sait pas non plus o elle dormira pas davantage dans quelle demeure elle travaillera les choses se font au coup par coup l aventure au gr des circonstances et des affinit s Pascale Weber ou l incertaine mise en uvre du commensalisme Gilbert Pons Turbulences Vid o 65 Juin 2004 2 Le mot qui appartient au registre lexical de l cologie est un peu faible je l avoue mais mutualisme pourtant mieux accord a des connotations sociales trop envahis santes Par contamination par mim tisme peut tre mon vocabulaire lui aussi est en porte faux Portrait d artiste
15. avec les autres d s le d but Et tout en se reconnaissant le droit de ne pas se rencontrer ils ont appris se conna tre l id e est venue en me promenant avec Marie Joseph Comme elle boite elle a sorti sa canne pliante de son sac main et je lui ai dit cest cet objet qui m int resse Avec le recul je pense que ce qui ma plu cest que l art me permette de p n trer un territoire qui jusqu alors m tait interdit et meffrayait celui de la vieillesse J ai eu l impression de jouer avec sa canne pliante comme un enfant avec les talons aiguilles de sa m re Tous les deux ont eu la gentillesse de me pr ter leurs plus fid les compagnons et que le mari assez bricoleur mette toute son nergie rendre le quotidien moins p nible sa femme est un acte d amour qui m a beaucoup touch e Cette r sidence a donn lieu une publication Fid les inanim s dans laquelle l artiste a repris l id e du pli Les pages se d plient tant t vers l int rieur tant t vers l ext rieurcommelesvieilles gens d plientleurs corps en se levant le matin Dans ce catalogue Gilbert Pons crit Pascale Weber ne prend pas de photos lors des ses escales je veux dire quelle ne s empare pas de ce quelle vise d ailleurs elle ne vise pas au sens propre du terme Par discr tion par gard pour ceux et celles parfois g s parfois vout s qui la re oivent lop ratrice pr f re orienter son appareil vers leurs objets familiers
16. construction euclidienne op r par l installation repr sente cette d composition et recomposition L tre et la machine L interactivit du travail est le d clic qui incite le spectateur entrer dans le jeu dans la pi ce et donner le coup d envoi de cette partie avec l irrationnel La mani re de proc der contrairement l apparence au m dium utilis la vid o n est 63 64 pas analytique mais r v le une attitude magique au sens de Breton II faut abandonner le principe d analogie et rentrer dans une causalit po tique Et paradoxalement par cette d marche anti rationnelle la dignit de l art de la magie des facult s cr atrices est reconsid r e La machine qui comme le rappelle Flusser est un pi ge cr e un quilibre entre science et magie elle nous attrape et permet d ouvrir d autres questions sur la mani re de faire la m moire et de la d faire Sollicit par la machine l tre invente les traditions la m moire reconstruit une histoire quotidienne Le temps m moriel d Imm morial Cet objet dure depuis plus de 10 ans Il est peut tre sans arr t Ou bien il sera d j arr t au moment o j cris ce texte ou lorsque on voudra le lire Les fragments qui composent cet objet vieillissent et ils sont gard s avec leur usure leurs blessures Et contrairement l apparence ces voix qui s effilochent nous interpellent Car la parole poss de le don de cr er une v rit
17. dehors des cours je parlais peu et je restais dans mon coin D s mon retour de Djakarta j ai eu une pratique quotidienne de la peinture Ma m re voulait m inscrire des cours mais je voulais tre tranquille et construire mes propres r gles en ce domaine Je listais les gravures en noir et blanc du Larousse illustr que je reproduisais librement en me constituant des collections d images par cat gories les voiliers les animaux les plantes mais aussi beaucoup de sc nes de genre et de paysages habit s Finalement j aurais gagn au moins trois ans en participant ces cours car j ai appris bien plus tard qu une toile s appr tait que la peinture se diluait avec certains solvants Je laisse imaginer la quantit de tubes de peintures utilis s pour couvrir de petites surfaces a tombait bien car j tais l poque passionn e par la peinture de Van Gogh et celle de Gauguin pour les les pour la facture en p te paisse J ai eu une pratique de la peinture quasi quotidienne jusqu en 1996 Ma derni re toile faisait cinquante m tres de long mon p re avait trouv un rouleau de toile dans une brocante objet qui devait servir a pr parer les murs ou plafonds fresques Je l avais intitul Ech ance 50 Je peignais une certaine surface chaque jour c est dire autant que la pi ce dans laquelle je peignais le permettait 2 m tres 50 environ j enroulai le reste sit t qu il tait sec autour d un man
18. et ne cependant ne ti pour re les ficelles cette impression de flottement est renforc e par le halo qui cerne chacun de nous sorte d aura tremblotante et fort peu benjaminienne Je suis d concert plus encore qu au moment o la cam ra enregistrait ma vue et ma voix Mais Pascale Weber a introdui un autre l ment perturbateur dans le tableau ou plut t a c t Un jeune homme tout en noir l instar des membres de la Guilde et portan des lunettes ne remplace aucun d eux ils son au complet c est un intrus pourtant c est lui qu on voit le mieux et le plus durablemen puisqu il est pr sent du d but la fin de l histoire silhouette sombre qui se d tache su l arri re plan lumineux et n appartient ni au m me espace ni au m me temps que les autres On entend bien sa voix qui n est pas touff e par le pass de la toile Le si ge qu il occupe sa position frontale sa proximit du tableau le calme qu il affiche pourraient faire croire que nous sommes dans un mus e imaginaire et qu il est le gardien affect ce tableau sp cial Mais alors o est donc sa casquette Ou bien il s agit d un guide charg de fournir aux visiteurs quelques explications sur l uvre mais aussi de surveiller leur va et vient ou encore d un tudiant fauch qui paie en travaillant ses tudes de philosophie puisqu on l entend voquer les petites perceptions si ch res Leibniz Absorb par son discours il ne s est
19. filme et leur restitue sous forme d images En fonction des A MD gt D TD demandes elle se rend des vernissages des soir es va manger se promener en for t en marche lente ou bien encore se faire masser Tous les mois elle envoie ses clients un relev bancaire tous les actionnaires partageant les photos et le temps des autres D tourner le principe d une banque qui propose non pas de l argent mais du temps tait aussi une mani re de dire que je n tais pas pr te travailler avec des galeries et tout un syst me financier Comme une extension de son espace vital M me si la BTP existe toujours elle continue son exploration en s int ressant l usine J ai longtemps v cu dans une r gion le Haut Jura o les int rimaires sont nombreux et l usine occupe une place tr s importante Les ouvriers calquent compl tement leur rythme de vie sur elle Dans la Plastics Vall e le souffle d une machine projetant du plastique en tournant vive allure inspire Elle filme et enregistre la respiration des bidons qui lui voque celle d un individu et plus m taphoriquement celle de tout un pays Je parlais des gens et des exp riences que je ressentais mais je n osais pas me confronter directement eux J tais juste sur leur espace de 37 38 travail pour montrer comment il s interp n trait avec leur vie domestique Pour aller plus loin dans la rencontre Vid oformes lui propose une r s
20. frontaux pour ne pas tomber dans l exercice de style De retour chez elle elle a galement r alis une s rie de petits films vid o d une minute inspir s de ses discussions dans les diff rents foyers Une valise balise En arrivant une nouvelle adresse Pascale Weber tait toujours accompagn e de sa valise de repr sentante en art domestique qui s est vite transform e en objet de communication et d changes Au d but elle ne contenait qu un livre de Georges Didi Huberman intitul La demeure la souche apparentement de l artiste Puis au fur et mesure des prises de vue l artiste a gliss des sorties imprim es pour que ses h tes se rendent compte de ce qu elle faisait pendant leur absence Cette valise est devenue une balise Elle restait en permanence chez les gens m me quand je n y tais pas Petit petit Ils se la sont appropri s Une petite fille a d pos des d calcomanies un syndicaliste des tracts quelqu un une soupe chinoise lyophilis e au cas o je serais un jour mal re ue Certains ont pris des choses manger d autres ont lu les courriers pr c dents que j avais laiss s Je lai photographi e r guli rement puisque son contenu ne cessait de changer Maintenant elle est pleine craquer A l issue de sa r sidence un catalogue a t dit pour lequel elle a crit un dictionnaire philosophique de la vie domestique Cette exp rience n est pas un documentaire et
21. gr ce mon travail chor graphique puisque cest pour des r sidences ou pour la pr sentation de mes pi ces que je suis venue ici en Europe et que j y ai tiss des liens En m me temps cest bien mon travail la SAT quim a donn lenvie d ouvrir mon champ des possibles en tant que m diatrice Comme Monique Savoie et Philippe Franck qui se sont rapidement retrouv s sur le concept de contamination positive je pense que l influence qu a ce genre de projets nest pas directement saisissable quantifiable Mais apr s quelques 5 ann es je le ressens sur mon parcours chor graphique comme quelque chose dessentiel J U Pour avoir suivi ton travail je crois bien saisir le propos Depuis ton premier projet chor graphique a la SAT ta recherche sest de plus en plus ouverte d autres artistes mais surtout d autres m diums que ce soit pour le travail sur le son l image l interactivit ou comme pour tes prochains projets une vid o projection chor graphique dans la SATIosph re ou un projet chor graphique qui sera propos sur Internet Les diverses pr sentations d un certain r sultat direct sont importantes mais cest surtout dans les rencontres dans ce qui se noue dans le concret du travail le temps pass avec 12 Portugal Autriche France Belgique l autre la d couverte d une ville ou d un mode de fonctionnement que l on touche ce concept de contamination positive M O O
22. me mettre sa place c est d ailleurs ce qui m tait demand J ai eu du mal Si seulement l op ratrice avait t l j aurais eu ma chance mais il n y avait que la cam ra imperturbable elle ne renvoyait rien n offrai aucun appui valable aucune prise Tout cela devait tre pr vu par l artiste il n y a que les images qui l int ressent certaines images et ce qu elle peut en faire Ce qui me console c est que m me si leurs sympt mes diff rent des miens les autres acteurs occasionnels sont emprunt s eux aussi Lun rousp te constamment haute voix son voisin ne cesse de se lever et de se rasseoir comme s il cherchait mais vainement la bonne position celle de son homologue dans la toile du ma tre l homme assis c t de moi th tral pour ne pas dire cabotin maille de commentaires burlesques l num ration de ce que contient e portefeuille que je lui avais pr t pour la circonstance et je me sens quasi abstrait en comparaison l arri re plan la jeune femme qui a pris la place du domestique se demande ce qu elle est venue faire l quant au personnage situ l extr me gauche de a sc ne une dame la mise l gante on sent ses interrogations ses mouvements d humeur qu elle est impatiente de partir Les mod les de Rembrandt taient coup stir plus patients et plus dociles C est coton de r diger la prosopop e de soi m me en figurant peu loquace aussi
23. pas aper u que les personnages primitifs avaient disparu il faut dire que ce fut fait sans bruit d tr n s par des doublures qui n en sont pas et ne peuvent normalement abuser personne il n a pas remarqu non plus que des spectateurs des curieux venus on ne sait d o s taient tellement approch s de la toile qu ils semblaient presque y avoir p n tr la fin de la s ance de projection un mot qu il faut comprendre ici dans son double sens ou plut t lorsqu elle sera termin e les hommes portraitur s par Rembrandt retrouveront sans doute d finitivement cette fois leur lieu naturel celui qu ils avaient quitt pour un myst rieux ailleurs Des sortes de vacances Les peintres du pass ont fr quemment travaill d apr s les tableaux de ma tres accroch s dans les mus es il y eut en 1993 au Louvre une belle exposition de ces copies d anciens originales en pratiquantla dissection sans bistouri de ce tableau c l brissime subtil hommage aux Le ons d anatomie du maitre en vacuant ce qu il semble montrer des visages en d ployant ce qu il cache le temps de la pose Pascale Weber propose son tour un exercice d admiration magistralement Gilbert Pons Turbulences Vid o 65 Novembre 2005 53 54 Portrait d artiste Pascale Weber Quand un artiste travaille il oublie tout le temps l espace la m moire ses proches la morale la logique la c
24. que soul ve l artiste L art la politique la soci t la moralit l identit la possession la violence la m moire la courbure spatio temporelle la divination les droits de l homme et nos modes de vie pour ne citer que ceux l l intention est ici de transformer la perception du lecteur spectateur en un engagement actif dans chacun de ces th mes en lui proposant de prendre une part active une pr sentation artistique a vif sur un support imprim S 5 TWO WORDS DEUX MOTS by Sejla Kameric focuses on artworks she made between 1999 and 2009 Functioning as a collage it is interlaced with statements poems and essays from various authors who reflect on Kameric s opus and divided into key issues the artist deals with art politics society morality dreams identity possession violence happiness sorrow memories boundaries fortune telling and lifestyles just to name a few The intention is to turn the readers spectators experience into active engagement with these topics offering him her a participatory role in a live art presentation in a printed medium With contributions from Damir Arsenijevic Dunja Blazevic Nebojsa Jovanovic Charles Merewether Edi Muka Christophe Solioz Josko Tomasevic Anselm Wagner Translation into French by Johan Fr d rik Hel Guedj Geneva La Baconni re Arts 2009 108 pp 3 Br ves News At the Fondazione Ragghianti video
25. re tait un gnome il ne l tait pas ainsi quand il tait fr re d une fillette A l poque il tait gal lui m me et comparable moi Je n avais pas la possibilit de le voir en gnome je n en connaissais pas la notion Le personnage de La jet e se d finit ainsi puisque j ai fait un travail de transposition partir du concept de translation temporelle chez Chris Marker Riche de mon exp rience qui m a procur la trame de mes valeurs symboliques j exerce un contr le sur les r manences Je refais le chemin aujourd hui Jakarta signifie pour moi l enfant qui y vivait ce que Jakarta signifie pour moi aujourd hui la ville lointaine en Indon sie il m est impossible de me penser petite autrement qu en fonction de cette perspective que je mimpose du point de vue d un adulte occidental artiste enseignant chercheur J ai une palette pleine de cases et je l effleure en h sitant et en choisissant Dans l individu actuel diff rentes conceptions extrapol es du temps Chaque choix geste de survol sur la palette de possibles impose au personnage que j ai t un r le psychologique difficile jouer avec appareil cognitif pu ril je me dois d assumer les sus les insus d un tre pr sent construit s affrontent constamment Le monde est fait de l histoire ainsi produite les anc tres sont nous m mes portent nos raits arborent nos impond rables les pays d avant les guerre
26. reproche qui lui est fait entre autres d tre une activit de pr dateur Quiconque craint d tre pris en photographie fait preuve du plus l mentaire bon sens Michel Tournier Le Roi des Aulnes Pascale Weber ne prend pas de photos lors de ses escales je veux dire qu elle ne s empare pas de ce qu elle vise d ailleurs elle ne vise pas au sens propre du terme Par discr tion par gard pour ceux et celles parfois g s parfois vo t s qui la re oivent l op ratrice pr f re orienter son appareil vers leurs objets familiers ces modestes accessoires qui accompagnent leur vie quotidienne qui la leur rendent aussi moins douloureuse ou moins difficile Voici comment elle m me Dans ce projet mon principal souci aura t de ne jamais manipuler les personnes auxquelles j ai t associ e ne pas leur demander de jouer un r le de vieux Je n ai cherch non plus essayer de retranscrire ce quil me semblait tre leur douleur J ai voulu parler au contraire de la vieillesse telle que je pouvais d j aujourd hui la ressentir une fatigue une usure des objets et meubles fid les qui le corps meurtri Service d artiste domicile Il peut s agir de couteaux tout simples de vieux couteaux au manche courb par les lavages successifs ainsi que par l usage discr te allusion au temps qui peu peu ploie la colonne vert brale et d forme les membres Un diptyque montre des fauteuils d
27. son clavier pos sur un lit aux draps froiss s invite gamberger des r veries rotiques Adepte de la po sie al atoire improvis e elle qu tait des mots aupr s des spectateurs les amenant ainsi participer au nom de la sacro sainte Interactivit De ces mots jaillis du hasard d une rencontre Lucille Calmelle ange femelle aux six L fabriquait des guirlandes cribl es d effets po tiques r p tition allit ration contraction extension d flagration des phrases rompues de sauts typographiques qu un logiciel conduisait dans le tuyau d un projecteur arrosant les parois textiles de l habitacle Je lui donnais deux noms un propre Blaine car j avais lu qu elle avait fait des choses avec ce ma tre et un commun neige part Julien comprenne qui pourra Tac au tac Elle fit cr piter aussit t une assez jolie litanie de p pites p riph riques formant in fine ce qu il fallait bien appeler un po me hypertonique Po me de l instant partag ou si vous pr f rez interactive Si j avais pu revenir j aurais apport une fiole de Clandestino une cuv e mijot e clandestinement l espace d une nuit par quatre vignerons des Quatre Chemins ayant d cid de mettre en commun des raisins hors norme cart s de toute AOC en un m lange in dit inspir par leur seule fantaisie Un vin qui ne ressemble rien qui part dans tous les sens mais qui les ravit tous Interactif pour tout dire Tchin tchin
28. vais je adopter une position qui me convient mieux et puis je ne tiens pas m incruster davantage en tant que mod le une fois suffit Sur le tableau dont l artiste a rafraichi les couleurs comme si elle avait entrepris sa restauration et qu elle a ouvert en cartant les bords du cadre afin de rendre visible ce qui est hors champ en prolongeant aussi et m me 3 Cet espace largi lui permet de s introduire elle aussi dans le tableau et d y man uvrer l aise On la voit film e de profil assise dans un coin le visage tourn vers les acteurs mais lan ant aux t moins de la sc ne quelques id es fortes sur l esprit de son intervention ou bien allant et venant d un pas d cid la cam ra sur l paule comme un soldat charg de monter la garde ou de veiller ce que les prisonniers plus ou moins consentants ne s chappent pas trop vite du p rim tre o ils sont confin s Un clin d il complice ceux qui se sont immisc s dans leur propre peinture d o ils semblent jouir l avance de l int r t qu elle suscitera en noircissant la ligne des lambris possible allusion aux trac s anguleux de Valerio Adami jobserve maintenant avec le recul une sorte d ectoplasme qui me ressemble pas mal Il a t plant l dans une pi ce assez vaste que des alter ego inhabitent galement des marionnettes si on veut qui bougent peu ou prou et parlent mai cause dont person s pas entre elles
29. 998 entend questionner ce pass l invite d un acteur nain les retrait s qui ont v cu la p riode nazie ont t convi s un go ter par l artiste et ont constitu une ronde au son de la musique Klezmer de tradition Yiddish La vid o interroge les questions de l alt rit et de la constitution d une communaut dans une ville dont toute l activit intellectuelle a t interrompue au moment du nazisme Rien que a Alors l j clate je me f che ridicule Qui peut d celer ce tr fond sans lire le mode d emploi Typique de l art contemporain qui bourre de r f rences sophistiqu es les choses les plus simples de peur de para tre tarte nunuche d pass Un nain est un nain nom de Dieu pas un juif Ras le bol du politiquement correct de la shoah mania des naziguiliguili Je pr f re oublier ce que j ai lu l comme je m efforce de contourner les d lires new age suscit s par Bill Viola qui prolif rent dans les travaux de mes tudiants Au secours Pour retrouver la simplicit que j admirais dans cette installation vid o avant de lire ces fadaises je d busque une bouteille de Carmin du Domaine de la Grande Terre un 100 Merlot press Saint Hippolyte du Fort Gard par un jeune viticulteur franc du collier Belle robe grenat parfum de sous bois Tourbillon lent de fra cheur sans raideur A ta sant Val rie Et maintenant c est le moment d ouvrir un
30. Pascale Weber Depuis quatre ans Pascale Weber travaille essentiellement sur le territoire essayant plus particuli rement de cerner celui de l artiste Jaid abord pens que le mus e tait cet espace de pr dilection J y ai donc travaill de fa on clandestine L art domestique l art de la rencontre par C cile Jouanel Squatteuse de mus e banqui re repr sentante en art domestique artiste domicile la vid aste Pascale Weber recherche par ces diff rentes exp riences quel est l espace r serv l artiste dans la soci t Inconnue elle s invite dans des lieux nstitutionnels et m ne des op rations sans ucune autorisation particuli re Elle expose le m me ses photos avant d envoyer des artons d invitation aux officiels fait jouer des ersonnes compl tement trang res l art les filme sur place Au mus e Nic phore iepce de Chalon sur Sa ne les gardiens finissent par se rendre compte de son accrochage sauvage et lui courent apr s Au mus e des Beaux Arts de Besan on les images de sa fille c toient les grands ma tres de la peinture classique La cr ation de mon propre territoire l int rieur d un territoire tait finalement tr s inconfortable et j ai arr t ce type d interventions pour investir le monde du travail et lancer la BTP la Banque du temps qui passe Ses actionnaires faute de temps libre la r mun rent pour mener leur place un certain nombre d actions qu elle
31. Proust comparait d j l effet produit par la peinture sur l il des spectateurs une op ration chirurgicale douloureuse le peintre original l artiste original proc dent la fa on des oculistes Le traitement par leur peinture par leur prose nest pas toujours agr able Quand il est termin le praticien nous dit maintenant regardez Et voici que le monde qui n a pas t cr une fois mais aussi souvent qu un artiste original est survenu nous appara t enti rement diff rent de l ancien mais parfaitement clair Le C t de Guermantes Laffont Bouquins 1987 Il p 276 47 48 Portrait d artiste Pascale Weber Les maisons de troglodytes surtout celles qui sont profond ment enfouies ou plut t creus es dans le roc sont pourvues d un conduit de chemin e parfois tr s long sorte de p riscope immobile et aveugle c est souvent la seule partie visible de l habitation m me quand il n y a pas de feu La jeune fille dans le ventre de la montagne La chemin e de f es de Pascale Weber a propos de Nympha par Gilbert Pons L uvre r alis e par Pascale Weber propose une variation po tique sur ce ph nom ne Ce nest pas de la fum e qui monte aux yeux lorsque apr s une courte marche a travers les herbes hautes qui chatouillent les jambes on se penche sur le trou pratiqu dans le sol a la hauteur des chemin es environnantes Un trou Disons plut t un troit bassin luisant qu ent
32. Rachid Ouramdane et je suis le premier applaudir cette invasion qui est bien plus qu une mode une n cessit vitale Mais il me semble que jamais avant la partition vid o de Radio Muezzin qui tient tout e fond de sc ne personne m me pas Viola dans son Tristan et Iseult n avait donn des images sur sc ne une telle force d intrusion Car elles viennent bien d ailleurs ces images pas du th atre elles viennent du flux de la vie a moins spectaculaire elles pourraient avoir t prises par des cam ras de surveillance ais ce sont des intruses indispensables Pour r g n rer le th tre l re de la t l vision il ny a pas mieux S il veut vivre aujourd hui e th tre doit tout absorber et non se replier sur des r gles dat es Absorber dans e th tre la trivialit de la t l vision mais aussi sa dramaturgie irr sistible triomphante voila a quoi travaille Kaegi en pr sentant sur sc ne le drame des muezzins d chus de leur minaret par la technologie C est le sort qui attend le th tre s il ne rel ve le d fi que la t l lui lance La cause du th tre et celle des muezzins convergent voil pourquoi au fond le th tre s int resse ce qui arrive ces acteurs de Dieu ex cutant leur one man show cinq fois par jour Voil pourquoi ils taient si Radio Muezzin 2009 Stephan Kaegi Christophe Raynaud de Lage Festival d Avignon l aise sur sc ne ces chan
33. Saint Laurent des Arbres au carrefour des routes Bagnols Avignon et Laudun Roquemaure 14 5 d alcool tout le reste est nectar figue m re morille et a ne fait pas mal la t te Ce n est pas le cas de Lexp rience pr historique de Christelle Lheureux que j ai suivie un soir a minuit a l Ecole des Beaux Arts d Avignon Rien d un vin naturel charpent par ses ar mes tout le contraire m me Quelle imposture ce spectacle Et quelle platitude malgr sa structure toute en superpositions I consiste en la projection d un film muet de 1h 20 r alis au Japon par l artiste film copiant sc ne apr s sc ne Les S urs de Gion de Mizoguchi 1936 mais copi muet avec des hommes et des femmes en costumes actuels dans des lieux d aujourd hui prenant des poses devant une cam ra fixe Inutile d essayer de vous souvenir du film d origine les ponts sont coup s Le sens ne peut venir que de l ext rieur l artiste sollicite des crivains Marie Darrieussecq Christophe Fiat Midori Sawato qui veulent bien s amuser broder un r cit coh rent ou loufoque sur le canevas des images J ai assist l exercice pa Wajdi Mouawad l invit d honneur du Festiva 2009 II lisai de sc ne e son texte sur un Mac en bord semblait beaucoup s amuser cherchait coller une histoire de trahison entre fr res dont l un pousait la femme aim e pa l autre qui passait pour mort la guerre mais i revena
34. Turbulences video revue trimestrielle 65 Octobre October 2009 Turbulences video revue trimestrielle octobre novembre d cembre 2009 quarterly magazine october november december 2009 Je vis dans la crise je vis avec la crise Lors de notre premi re rencontre c est une jeune artiste qui s est pr sent e nous avec des images plein les yeux plein d id es en t te et de mots en bouche Nous avons expos ses premiers travaux un premier pas Plus tard nous avons re sign pour une nouvelle aventure une r sidence au long terme qui se d roulerait dans l espace priv de familles consentantes et l espace public juste retour O nous nous sommes retrouv s pour une exposition de ce parcours et un banquet final Plus tard des vid os des installations d autres r sidences plus loin des colloques Pascale Weber est inlassable et ce portrait qui lui est consacr en donne peine la mesure Crisis What crisis When we first met she was a fresh and daring young artist we offered her a first exhibition A first step we came along with Later we agreed on a new challenge a residency long lasting in people s homes and later in the public space families curators artist and public gathered for a final exhibition and a banquet Later came more videos installations more residencies a long way from home at times texts because she writes symposiums Pascale Weber never stops a second and thi
35. a m moire fait toujours appel nos capacit s de reconstruction du monde ambiant ou int rieur intellectuel ou motionnel Finalement l anamn se est toujours un processus de cr ation partir de nos connaissances des r gles de fonctionnement du monde de ses lois physiques sa morphologie et son fonctionnement dans les processus nous recr ons sous l impulsion d une n cessit actuelle qui met en branle une trace mn sique tiquet e une r alit hypoth tique qui se d verse dans notre r el le plus imm diatement per u Les sc nographies m morielles que Pascale Weber plante l entr e de son uvre Ma chambre Bassin poissons Hibiscus Filaments de t tards Salon Chambre des doudous sont des reconstructions actuelles des lieux d antan Elles le sont non seulement parce qu il s agit d une rem moration mentale habill e en mat riaux de la cr a du dessin de la pho ographie mais avant ion artistique de la vi d o tout parce que ces topologies se regagnent par un conatus spinozien e ce dernier est en trai n de mobiliser on dirait de nouveau nos sens notre orientation nos comp tences motrices notre sagacit et notre motivit Donc l histoire n est pas le pass mais la narration des choses m morables Pourquoi ces choses sont elles m morables Je ne pouvais pas le savoir au moment des faits Je regarde les faits rebours si mon fr
36. a l motion esth tique Emotion esth tique car les images qu elle s lectionne les sons qu elle choisit les commentaires crits qu elle ajoute provenant de r pertoires tr s divers sont mine de rien harmonis s en des blocs que l on pourrait qualifier d images affects oscillant entre une feinte indiff rence une distance clinique et le cri sourd d un enfant qui aurait compris que seuls le silence et le cog l ne conf rent au mal de vivre une acceptabilit non d pourvue d l gance Il ne s agit cependant pas d un film aussi d construit soit il mais plut t d une peinture peinture qui se d roule dans un temps non lin aire Si Couchot montre qu avec le num rique et l interactif on est dans un temps u chronique on peut constater que la construction d imm morial ressortit de ce temps Ily a on le sait de nombreuses porosit s entre les esth tiques qui se d veloppent grace aux diff rents m dias entre cin ma et litt rature par exemple de Dos Pasos a Godard de Shakespeare a Kurosawa Deleuze parle de correspondances Weber n est pas dans la narration cin matographique elle assemble des blocs de mouvement dur e des images affects qu elle retisse aussit t dans d autres dispositions Elle affirme d ailleurs ce propos dans les deux versions ult rieures de son opus imm morial Il qui installe le spectateur au centre de quatre vid o projections simultan es en carr le son provena
37. a possibilit de concevoir les trous de cette mosa que Troisi me temps la maison l espace La maison est un sanctuaire et pour marquer la sacralit de ce temps lieu les images d enfants plongeant dans l eau reviennent en boucle et un myst rieux insecte surgit Un sentiment trange s installe nous sursautons comme les chiens d un fragment de surprise ou peur l atmosph re devient grave nocturne comme la voix m canique sur le r pondeur il faut aller se coucher Dans le dernier temps les silhouettes nous rappellent que nous sommes des ombres et que cette descente chthonienne n a rien d immat riel Le chemin qui y m ne est pav d l ments triviaux de chair de corps de mati re La r alit de ces images parfois mouvantes o les mots s incrustent o les voix se superposent celles des t moins parfois inaudibles et celle de l Auteur avec son rythme durassien nous entra ne et rassure dans cette recherche de m moire Les termes se renvoient l un l autre et la forme du dispositif semble exploser dans l espace comme certains dessins de Libenskind R alit et m moire se posent donc d d embl e comme un miroir d formant que les crans de projection d Imm morial pourraient repr sente spatialement Cet appareillage complexe que je n arrive toujours pas d finir une uvre une installation un dispositif Les arts plastiques exigent pourtant la pr cision et Pascale Weber le sait
38. are et le 70 mm exceptionnellement Parmi les nombreuses r alisations exp rimentales un souci constant de recherche plastique et esth tique pousse celles ci a chercher de nouveaux proc d s techniques les effets visuels obtenus gr ce aux filtres les vitesses de prise de vue et de projection l image par image le d veloppement en laboratoire les temps d exposition les surimpressions les interventions directes sur Ia pellicule le montage la r cup ration le found footage On trouve galement une r flexion sur sa sp cificit 2 dont d coule une remise en question permanente le cin ma exp rimental ouvre ainsi son champ d autres domaines les arts plastiques la po sie la musique la philosophie l engagement politique et registres le documentaire la forme narrative etc nous offrant une palette incroyablement large et riche Aujourd hui c est avec cette longue tradition dexp rimentations et cet acquis de r flexions techniques plastiques et esth tiques que le cin ma exp rimental rencontre les nouvelles technologies mises la disposition du grand public Depuis la fin des ann es 1990 et le d but des ann es 2000 les premiers logiciels de montage Final Cut Pro l movie ou Adobe Premi re sont accessibles aux cin astes exp rimentaux Bon nombre de r alisations tr s actuelles abordent leur rapport avec ces outils r cents et leur potentiel technique Pour autant ces nouveaux supports et proc d s ne vienne
39. bli s dans les derniers num ros de Turbulences vid o Magnifiques temps morts la nostalgie domestique n 41 octobre 2003 Politique de l art relationnel n 44 juillet 2004 Espaces et situations artistiques n 45 octobre 2004 D inutilit publique n 46 janvier 2005 45 46 pascale weber Les marins de Dieppe Vid o de 5 mn r alis e partir de films de marins juillet 2004 prolongements et rythmes domestiques exp rience ll y a ici une troublante similitude entre l activit de l artiste et celle du critique ou plus exactement entre les probl mes auxquels Pascale Weber a t confront e dans la r alisation de son projet et ceux que j ai connus moi m me en pr parant ce texte probl mes que j voquais plus haut sur le on de l observateur d tach Parce qu elle ne rouvait pas la bonne distance pour filmer la vie bord parce qu elle se percevait peut tre comme une intruse dans ce monde part ortement marqu par des valeurs masculines elle a chang son fusil ou son harpon d paule elle l a m me carr ment d laiss au profit d images r alis es bord par les marins images brutes na ves parfois triviales avec coups de zoom intempestifs et travellings saccad s images prises sur le vif et sans pr tention esth tique particuli re ce qui leur donne d ailleurs un fort impact motionnel On jugera peut tre que cette attitude ostensiblement o
40. ces modestes accessoires qui accompagnent leur vie quotidienne qui la leur rendent aussi moins douloureuse ou moins difficile Pour autant elle revendique une libert de penser et d agir qui ne limite pas son intervention un acte utile pour le bien commun au service d une bonne cause Je ne suis pas assistante sociale Si je donne cest en tant quindividu et pas en tant quartiste m me si l art rel ve du politique en tant partie prenante dans la vie du citoyen l artiste de cr er son propre territoire Durant son ann e en p riph rie clermontoise elle a eu l opportunit de tenir une rubrique sur l art domestique pour Turbulences Vid o la revue trimestrielle dit e par Vid oformes Une possibilit pour elle de clarifier ses interrogations sur la place de l artiste dans la soci t J ai pris conscience que siil nest pas accueilli par la soci t si les gens nont pas envie de le recevoir ou la curiosit d aller vers lui il n existe pas Il est donc oblig de cr er de toutes pi ces un espace de respiration et de Fid les inanim s Pascal Weber 39 40 rencontre avec le public Gr ce a cette r sidence je me suis rendue compte que je pouvais p n trer des territoires m y incruster mais qu en tant q dans cette volont en revanche elle ne m u artiste mon devoir tait den cr er un Si elle m a confort e a pas donn de r ponses claires et nettes sur quel peut tre auj
41. che de pioche Ainsi je laissai visible le dernier m tre peint et je continuais mon travail en aveugle en essayant parfois de me souvenir de ce que j avais peint la semaine pr c dente Je parlais des saisons du rapport espace temps Des ouvertures fen tres cadres crans structuraient l image J avais lu le terme Ecoum ne et je tentai de comprendre par l image ce concept de monde habit et mon rapport chang au monde Car j tais enceinte cette poque j avan ais autant dans ma peinture que dans ma grossesse d o l importance de cette question d Ech ance J avais repris des tudes en art Paris 1 et mon professeur m avait demand de prendre en photo mon travail car il tait difficilement transportable J ai alors con u un petit leporello pour pr senter les photos de cette toile Au Pascale Web bout d un moment je me suis rendue compte que je ne peignais plus que pour prendre des photos que mon int r t pour l ouverture la profondeur et la perspective dans le paysage s tait d plac vers celui du cadrage notamment photographique du montage du photomontage Auparavant au lyc e je m ennuyais terriblement J avais tr s envie de faire les Beaux Arts mais pour mes parents c tait impensable C tait incompr hensible Si je ne choisissais pas une fili re scientifique il fallait au moins que je me tourne vers l conomie En terminale j tais Saint Germain en Laye au
42. chent Prochainement ils le feront bien davantage car dans la logique de son propos l auteure pr pare une version bab lienne o chaque int rimaire sera doubl dans une langue diff rente n erlandais chose somme toute naturelle espagnol anglais allemand portugais italien et m me japonais ce qui creusera encore le foss entre les personnages et augmentera j imagine leur caract re spectral Deux d entre eux sont des amis qui ont d ailleurs t film s dans ma maison a quelques heures d intervalle d autres pas des inconnus aussi myst rieux pour moi que les notables du ableau Il para t que Rembrandt ne les a pas fait poser ensemble mais que pour des raisons de commodit il les a peints s par ment compte tenu de la dur e des s ances et d un r s vraisemblable probl me de compatibilit entre les moments de libert des uns et des autres c e t t trop difficile pratiquer Nous coexistons donc dans l image vid e peu peu de ses occupants l gitimes sans avoir su au moment du tournage la place exacte qui nous serait attribu e l emploi pr cis qui nous serait d volu par celle qui tient apparemment les clefs Je me vois donc comme je ne me suis jamais vu auparavant mais ne sais pas ce que j ai dit d ailleurs je ne savais que dire Et ce Jochem de Neve quoi pensait i devant le peintre D autant que les s ances devaient durer Peut tre parlait il avec lui J ai essay de
43. chose qu un fiasco adroitement reconverti il se r v le m me porteur de perspectives qu une optique disons professionnelle aurait occult es ou r duites Ces vues d cal es dans le temps et dans l espace qui d filent en parall le sur l cran vues o les surimpressions dominent tels des souvenirs m lang s produisent un effet d garement tout fait hypnotique En renon ant installer son regard l int rieur des bateaux en accueillant au contraire ceux des marins eux m mes dans son propre travail l artiste a octroy une dimension inattendue ces vid os destin es initialement un usage interne et r ussi de la sorte une gageure l quilibre paradoxal du proche et du lointain de l exotique et du quotidien cela m me que la distance s parant les deux endroits de son exposition manifeste par des moyens diff rents Loin donc d abdiquer loin de se d fausser en confiant ses pouvoirs l il plus adh rent plus impliqu et aussi plus simple des sujets m mes de son travail Pascale Weber a pratiqu avec succ s sur elle et puis sur nous une greffe oculaire originale c est dire plus proche de l origine il faut lui dire merci pour cette intervention d licate Gilbert Pons Turbulences Vid o 65 F vrier 2005 2 Expression bizarre elle laisse entendre qu il n y a pas d envers ce qui est tout fait contradictoire 3 Dans un passage fameux d la recherche du temps perdu
44. crit son attitude 35 36 confortables mais sans pedigree ce ne sont pas des meubles de style l un d eux a t sur lev probablement par souci des utilisateurs un couple de retrait s d tre sur un pied d galit l unisson Il s agit donc de menues choses photographi es en l tat dans leur jus en quelque sorte et pour cela lest es de sens Le d ambulateur par exemple autour duquel Pascale Weber a beaucoup tourn qu elle a photographi en plong e nest nullement devenu un ready made non mais j aime y voir comme une sorte de balcon un balcon transportable en appui sur le sol et grace auquel le paysage alentour peut se mettre a bouger On en dirait autant des portraits d multipli s litt ralement d une canne t lescopique Les photos Ici souvent malmen es pli es d chir es d tour es retravaill es parmontage il y a l un d sir de jouer avec retenue avec l objet par l entremise de son image ll y a un parti pris de distance respectueuse un refus de l arri re plan trop descriptif de la profondeur de champ annul e par d tourage Bref Pascale Weber approche ses sujets avec un m lange de bienveillance et de modestie cette modestie que Proust affectionnait juste titre dans les natures mortes de Chardin C est normal apr s tout ces objets sont humbles et n cessaires aussi quoique d une n cessit variable et i est logique de les c l brer
45. d exposition une rencontre un dialogue avec les artistes entre les uvres En d cidant d inscrire une barre verticale en place de la barre oblique ch re Roland Barthes qui introduisait dans son ouvrage S Z la notion d intertextualit la commissaire d exposition dessine et d signe bien plus qu un rapprochement ou une mise 2 HF RG Harun FAROCKI I Rodney GRAHAM mus e du Jeu de Paume Site Concorde Paris exposition du 7 avril au 7 juin 2009 3 Critique d art et commissaire d exposition 67 68 Rheinmetall Victoria 8 2003 Rodney Graham Rodney Graham en correspondance des travaux s lectionn s pour l exposition et les espaces du mus e elle choisit d avaliser l opportunit d un corps corps un face d face ou un vis vis de deux artistes majeurs la lecture des propos de Maurice Merleau Ponty pour qui mon corps nest pas seulement un objet parmi tous les autres objets un complexe de qualit s sensibles parmi d autres il est aussi objet sensible tous les autres qui r sonne pour tous les sons vibre pour toutes les couleurs comme un trange objet qui utilise ses propres parties comme symbolique g n rale du monde et par lequel en cons quence nous pouvons fr quenter ce monde le comprendre et lui trouver une signification ne serions nous pas nous m mes publics avertis convoqu s par Rodney Graham pour exp rimenter un corps corps un face fac
46. dales de distorsion rend la cr ation et la performance beaucoup plus int ressante a devient quasi organique Ca change l tat d esprit avec lequel on aborde le travail de cr ation dira Francis T De tout temps les artistes ont cherch laborer leurs propres instruments cr ant adaptant modifiant ou d tournant ce qui leur est propos Quelques soci t s se sont m me aujourd hui de mat riel non conventionnel pour la sp cialis es dans la cr ation manipulation live de contenu audiovisuel En quoi la d marche de TIND se diff rencie t elle C est je pense par leur travail autour du concept de l erreur que leur recherche prend une dimension tout fait personnelle Les outils existants qu ils soient cr s par des artistes ou des soci t s portent le plus souvent en eux une certaine id e d optimalisation premi re de facilit d utilisation garantie sans bug Le TRAM 00 2009 T I N D T LN D terrain d exp rimentation du collectif tant l oppos ils ne pouvaient que se d tacher de ces propositions et ou les d tourner les hacker comme ils aiment dire Leur premier outil tait d ailleurs tout simplement un mixeur vid o analogue sp cialement con u pour cr er des glitches On est peut tre des trippeux et des grands d fenseurs des vieilles technologies lo fi et analogues mais on adore aussi pouvoir tester jouer avec les toutes derni res technolo
47. dissement la ville l Europe et la plan te La naissance de la maison a aussi t l occasion pour un groupe d l ves du Centro Sperimentale i Cinematografia de Rome de filmer et de r aliser dans le cadre du cours de Cin ma et realit irig par le cin aste Daniele Segre trois courts m trages Tre ProTOTIpi Il ne s agit pas de e l artiste est connue et v cue par le regard de chaque jeune r alisateur dans un petit r cit a haque fois diff rent Cette co production est le premier acte de la Casa Totiana et l expression de cette volont de d d documentaires mais comme Gianni Toti l aurait souhait de travaux personnels o la pens e d devenir un lieu de pens e et de cr ation un espace vivant Ouverture hebdomadaire et mise en place d un calendrier d activit s partir de cet automne Possibilit s de d adh rer l association sur le site http www lacasatotiana it Br ves News Greffe fusion h r dit L hybridation dans le cin ma exp rimental contemporain Par Johanna Vaude Artiste cin aste Article parut dan la revue Corps n 6 Mars 2009 t l charger en int gralit ici http www johannavaude com v2 index php option com_content amp task view amp id 299 Extrait Les formats les plus couramment employ s dans le cin ma exp rimentall sont pour des raisons souvent conomiques le Super 8 et le 16 mm Le 35 mm ou le 8 mm sont galement utilis s pellicule r
48. e rencontre avec un dispositif d marche qui caract rise ce que nous croisons de grand depuis pr s de vingt ans de Doug Aitken a Eija Liisa Ahtila Ces premi res images porten les traces d un abandon elles renvoient l acte derri re la m moire de ce qui engendra l obsolescence des lieux film s Mais aussi toute une m moire du cin ma et ses avatars tel le passeur celui familier avec cette g ographie qui invente toujours cette arch ologie du futur d j fatigu Plus myst rieuse cette faune ce bestiaire qui pars me ces images furet mu chiens baleine et autres exemples de vie sous marine qui rivalisent d sormais avec les erreurs humaines qu vacue l artiste de ses rep res architecturaux Au point d en devenir embl matique Puis surgit ridium cr ation qui fait prendre un tournant et au passage vide expulse le travail d effets narratifs inutiles D sormais Grecu pose l articulation d une promesse qu il se passera quelque chose promesse ni tenue ni bris e Que des d marrages de r cits Il soustrait logiquement ce qui pouvait alourdir son uvre Le trait le geste fait aussi son apparition ces lignes noires organiques dans l esprit du temps de X Files Spiderman 3 une huile un tre parasite qui investit le corps qui l habille qui vit dans le regard de son h te conf re une inqui tante l g ret au travail Iridium nous montre une jeune femme la coiffure asym tr
49. e des heures dans la course immobile d un temps sans cesse recompos Elle en crit la m moire tonn e sa confondante banalit l ordinaire de son v cu d ombre Pascale Weber a des yeux d aube qui lave le monde Roland Duclos Turbulences Vid o 65 Septembre 2004 Portrait d artiste Pascale Weber En r gle g n rale ce n est pas l artiste ex cutant qui peut donner une juste information sur les principes de son art Il ne cr e pas d apr s des principes En cr ant il ob it l impulsion spontan e de ses facult s harmonieusement cultiv es et en jugeant la finesse de son intuition et de son sens artistique E Husserl Recherches logiques 1901 pp 9 10 j ai toujours du mal d marrer Pascale Weber ou le regard hospitalier propos d une exposition en forme de chiasme par Gilbert Pons L artiste est celui qui fixe et rend sensible aux plus humains des hommes le spectacle dont ils font partie sans le voir Les r dacteurs de catalogues et les critiques devraient approuver ces lignes du fondateur de la ph nom nologie puisqu en insistant sur l ignorance des cr ateurs quant aux sources et aux motivations de leur art une ignorance d lib r e ou pas il justifie en quelque sorte leur fonction Loin de correspondre ce st r otype Pascale Weber qui est aussi crivain associe son travail de plasticienne une r flexion sur celui ci particuli rement lucide une r fl
50. e fiction la diable j avais trouv diverses citations puis parfois c est la m me chose j ai toujours une ligne directrice s tait dessin e elle s tait du mal d marrer Ce texte il y a pr s d un m me impos e apr s quoi probablement ete Ci Ms mt qi Service FENN istes a Domicile Fid les inanim s Pascal Weber sous la pression des circonstances elle s est effiloch e Du coup il a fallu repartir de z ro Pas tout a fait A quatre kilom tres de l endroit o j cris en ce moment Fiac un nom pr destin une dizaine de plasticiens exposent leurs ravaux r cents Ces photos ces vid os ces installations ils ne les montrent pas dans une galerie non ce village du Tarn est d sarm sur ce chapitre mais chez les habitants du ieu proprement dit et de ses environs qui eur offrent l hospitalit pour un long week end C est peut tre la proximit de cette manifestation sa r gularit aussi elle se d roule chaque ann e la fin juin qui m ont rendu sensible l activit si singuli re de Pascale Weber Mais sa philosophie autant que je puisse la reconstituer partir des photos et des notations crites qui les accompagnent quelquefois est plus engag e plus radicale elle est m me carr ment invers e La vie animale montre parfois d ing nieux subterfuges o l homme a pu trouver quelques sujets d inspiration et j ai presque envie de chercher dans les m ur
51. e ou un vis vis avec les machines Rheinmetall et Victoria 8 Ma pr sence pourrait elle se r v ler comme l l ment catalyseur m me de r veiller le tropisme de la relation qui s instaure ici entre le projecteur la machine crire et le public entre l objet l image de l objet et le spectateur comme entre champ visuel et territoire sonore l o mon corps percevant et 4 Chantal PONTBRIAND Harun FAROCKI I Rodney GRA HAM in catalogue d exposition HF I RG Harun FAROCKI I Rodney GRAHAM Jeu de Paume Black Jack ditions 2008 p 20 5 Maurice MERLEAU PONTY Ph nom nologie de la perception Paris Editions Gallimard collection Tel 1945 p 273 274 per u interfere litt ralement trans port dans la mouvance ininterrompue des images et des sonorit s Je d termine ma place a proximit de l appareil de projection cin matographique mais a distance du sujet projet entre statique de l objet aux allures sculpturales pos sur son pi destal telle la st le et qui me domine et dynamique du mouvement inscrit sur la surface monumentale de projection Je me place pour voir et entendre mieux entendrevoir et me poser pour qu entre entendre et voir quelque chose se passe quelque chose de l ordre d un non dit se r alise sans avoir se justifier L installation rev t la forme d un dispositif sc nique l int rieur duquel les deux objets industriels deux technologies obsol tes
52. e quoi Tout le d roulement des informations en quoi consiste la sc nographie imagin e par Stephan Kaegi est ainsi truff de coups de h tre s apparentant une production de preuves authentiques qui visent en fait deux objectifs av rer les nonc s refonder le h tre Car ces coups de th tre en fait ne fon pas que joindre le geste la parole ils pointen es rituels du Th tre en les d pouillant du semblant qui les anime ordinairement Ainsi e rideau n est pas seulement le support des ombres port es il renvoie au rideau de sc ne ici absent Ainsi les marques au sol sur lesquelles es acteurs habituellement se guident pou prendre telle position apr s un d placement et qu on tache de rendre invisibles pour les spectateurs sont ici surlign es par la pr sence d un muezzin aveugle qui ne peut se d placer et prendre ses marques qu avec l aide d un autre muezzin qui le guide de scotch en scotch en regardant le sol chaque recadrage de la position de l aveugle par le valide on assiste une extension du domaine de la th tralit Car c est bien le combat que m ne ce metteur en sc ne faire entrer dans le th tre ce qui en est exclu Ainsi les images vid o Certes il y en a partout maintenant dans le th tre des images lectroniques prises en direct par exemple en Avignon cet t dans l A pollonia de Warlikowski ou enregistr es dans les deux chor graphies de
53. elle qui s amuse m langer exp rience intime recherche pratique plastique et criture critique sera donc pour moi une machine au sens grec c est dire l outil qui permet le d nouement d une situation voire d une trag die Cette dimension spatiale suppl mentaire le lieu du jeu d acteurs multiples renvoie leurs m moires A leurs m moire labiles qui veulent inventer r inventer retrouver reconstituer tout prix ce que la M moire du temps effac Qui n a pas de m moire n a pas d histoire Tel para t le constat question de Pascale Weber M moire et histoire m moires et histoires composent une autre facette du travail Ou mieux un autre pi ge au sens mat riel qui attrape et englouti le spectateur La M moire et les m moires La machine de Pascale Weber voudrait combler les failles de l tre humain Elle ou son Auteur deus ex machina portera secours et permettra de retrouver l int gralit de la m moire ou l int gralit de notre capacit entendre le r el Une lucidit 100 une objectivit impossible qui permettrait de se d fendre du r cit d autrui et reconstituer la v rit qui fait plaisir La V rit Ou la v rit de l Auteur l auteur ceux qui traversent la pi ce avec leurs t moignages ceux que le hasard a convi En fait ce dispositif est une machine fabriquer l insoumission a changer le pass d une mani re non conforme ou mieux non standard et la d
54. elle se constitue de la m moire inconsciente de l auteur et celle d autres personnes crois es selon un dessein involontaire Loin d un travail nostalgique l Auteur explore d un il impitoyable et amus parfois cynique les Imm morial Non Lieux 61 62 m canismes qui permettent aux souvenirs de prendre forme m me et surtout sil ne sont pas conformes la r alit L Auteur affirme Histoire les choses dignes de m moire La dignit de ces souvenirs est en fait tr s indigne leur l gitimation d pendant exclusivement de l usage qui leur est destin de la valeur intime leur accord e Le passant qui rentre dans le dispositif est invit parcourir les quatre temps qui le composentetend couvre la sortie qu iln a pas avanc mais a juste particip la construction d un travail collectif de l gitimation de l intime d une miette de m moire l poque du moralisme triomphant rien n est plus indigne que ce moment d h donisme qui consiste a dire je me souviens et enchainer avec un plaisir gourmand les perles sur un fil de voix L Auteur a construit son objet en quatre temps espaces les obscurs rivages de l origine le temps de machines l oubli la pr paration au tombeau Le premier est un tissu de souvenirs des moments premiers scand par le terme inconcevable Dans le second temps les r ves entrent en jeu la culture pas franchement passionnante laisse aux r veries l
55. emi res ann es d cole se faisaient par correspondance Il y avait galement une cole fran aise dont je n ai quasiment aucun souvenir Mon p re tait l bas car EDF y installait des centrales lectriques ou exploitait du p trole Ma m re quant elle tait heureuse de suivre mon p re en Asie elle n a jamais retravaill Ma jeune s ur est n e l bas Nous y sommes rest s trois ans J en ai ramen des souvenirs assez forts tr s importants pour moi car c est l ge de six ans que l on commence structurer son rapport l ext rieur au groupe aux coutumes la culture J ai donc assimil des codes assez diff rents de ceux de m tropole J avais neuf ans quand je suis revenue en France Nous nous tions install s Rueil Malmaison Ce fut assez violent je me souviens avoi enlev mes chaussures pour aller l cole pieds nus avoir d test des v tements qui entravaient mes mouvements Je m tais faite la vie quatoriale Plus tard il tait question de repartir pour Washington aux USA Mon p re a refus ce poste car il n tait pas financi rement si int ressant et je me souviens d avoir v cu cela comme une rupture Je ne comprenais pas qu une logique de rentabilit puisse simplement infl chir ma vie Je crois en avoir voulu mes parents pendant des ann es l cole j tais une bonne l ve sans trop forcer Si je n h sitais pas prendre la parole en classe en
56. endrillon d un nouvel ge m tamorphose la poussi re avant de devenir elle m me l un de ces papillons d on ne sait quelle esp ce qui peu peu s l ve et dispara t dans l azur Si cette installation prolonge quoique sur un mode vasif les pr occupations fonci res de l artiste notamment les probl mes domestiques qui lui sont chers elle marque toutefois un renouvellement de sa th matique et du traitement qui lui est associ dans un style onirique et frisant le kitsch En regardant fascin cette vid o passer en boucle alors que le vent faisait bouger les branches alentour et leur reflet sur la vitre alors que la pluie se AT E S Nympha Farges Pascal Weber faisait mena ante et que le bruissement des insectes se m lait la musique compos e pour la circonstance par l auteure j ai pens tout coup au cin ma de M li s un cin ma de plein air un cin ma ouvert aux al as du temps qu il fait coloris possiblement par l imagerie de Pierre et Gilles en un peu moins l ch Les semaines passant ce vivarium original se couvrira de feuilles et de brindilles des bestioles s y poseront elles s y promeneront laissant leurs traces brouillant les pistes les influences alors il faudra prendre le relais de l h ro ne je veux dire son balai pour nettoyer l cran et amorcer ainsi un nouveau cycle Gilbert Pons Turbulences Vid o 65 Mai 2005 49 50 Por
57. exion d autant plus efficace que l auteure la formule avec beaucoup de pr cision et de sobri t dans le vocabulaire chose qui complique s rieusement la besogne du commentateur lequel jaloux de ses pr rogatives peut avoir l impression d sagr able qu on lui a coup l herbe sous les pieds Herborisons quand m me qui sait si quelques touffes n ont pas t pargn es Le travail que Pascale Weber a effectu Dieppe sur les marins et leurs familles ou plut t M Merleau Ponty Le doute de C zanne en collaboration troite avec eux est coh rent avec l esprit de ses actions pr c dentes on y retrouve ce souci de l existence quotidienne des gens modestes cette attention amicale port e aux objets souvenirs sous verre porte bonheur divers etc qui accompagnent leur vie et la soutiennent leur fa on De ce point de vue les photos r troprojet es l attestent il y a bien continuit avec ses propositions ant rieures cf l utopie domestique et Fid les inanim s aper oit diff rences notables sp cialement dans la Mais on aussi des mise en sc ne g n rale de l exposition dans la mani re dont les uvres sont r parties et orient es dans l emploi surtout non pr vu au d part des vid os r alis es par ceux l m mes que Pascale Weber a rencontr s pendant cette 1 II l est galement la philosophie qui anime son activit d essayiste Cf les articles suivants pu
58. gies que met notre disposition la SAT Parce qu il y a aussi a les moyens et les possibilit s qui nous sont accord s Cest gr ce des personnes comme Monique Savoie et Joseph Lefevbre qui font v ritablement de la SAT un grand terrain de jeux que nous pouvons avancer dans notre recherche Si cette recherche porte dans un premier temps sur le visuel le son en est un l ment indissociable La plupart du temps lorsqu on trouvait un moyen de g n rer du visuel partir d un mixer audio par exemple on enregistrait aussi le r sultat sonore et vice versa En fait ce sont des signaux la base analogue cest de l information pure et simple Et ce qui les diff rencie au r sultat jexplique grossi rement cest la fa on d interpr ter ces signaux pour avoir 15 Elabor avec l artiste hollandais Karl Klomp 16 D faillance lectronique ou lectrique qui correspond une fluctuation dans les circuits lectroniques Cela peut entra ner un dysfonctionnement du mat riel informatique hardware qui occasionne son tour des r percussions sur les logiciels software 17 Directeur de SAT Prod et Programmes de r sidences et MixSessions de la SAT un produit final comme du son ou une image Le son comme le visuel est pris comme mati re physique produite avec le corps et ressentir avec le corps Il n accompagne pas les images il est son pendant il peut na tre des images pour ensuite son to
59. gracieux Si je le rencontrais un jour je crois qu en son honneur j ouvrirais un Bien Lun un Costi res de Nimes au go t d orties r ties de r glisse et vanille de J r me Chardon qui uvre Bellegarde Gard Ou un Marginal du m me Et je l inviterais trinquer avec Laurent Millet pour qui je suis venu faire un tour ce festival de photos qui pratique des tarifs tellement 15 16 La nu e 2006 Laurent Millet Laurent Millet r dhibitoires 7 euros l expo que je me suis content de voir deux expos Millet et Michals partagent le go t de la composition surprenante De la pyramide miniature rig e par Michals devant celles d Egypte on peut rapprocher le nuage enferm dans un cube transparent brandi en plein ciel par la main libre du photographe Cueillette magique qui ne rel ve pas de l instant d cisif mais d une pens e ironique d un art de la mise en sc ne Comme ces armes feu dessin es par des gouttes d eau sur une vitre ou ces jets d encre contenues dans un ballon soudain perc laissant chapper dans un bain des effluves chevel es al atoires mais attendues autant que provoqu es Ou ces signes du zodiaque dessin s par des pointill s trouant le support pour laisser filtrer les clairs d une lampe stroboscopique Degr z ro de la pulsation lectronique en forme de clin d il la vid o que Millet pratique de plus en plus Justement il faut que je v
60. herche se fondre dans un quotidien qui n est pas le sien et o une famille cherche observer et comprendre un champ d action qui n est pas son quotidien Et puis petit petit l artiste trace son territoire celui d un espace artistique l int rieur de celui de la famille par d finition d j bien tabli et conservateur D s le d but l artiste prend beaucoup de photos des objets de la maison Elle se limite ne prendre en photo que ces petits bouts du quotidien et l on aime penser que Pascale Weber tout comme le h ros de Mystery train de Jim Jarmush ne photographie que ce qu elle va oublier et l artiste capture par petits bouts des repr sentations de cette vie de tous les jours D cloisonn s de leurs contextes familiaux les objets retombent dans le sch ma artistique de la nature morte et ne sont un lien affectif et de m moire que pour 41 42 l artiste et la famille concern e Le travail de Pascale Weber dans cette r sidence oscille entre deux m moires l une priv e et l autre publique en r f rence avec le monde de l art deux territoires d finis que l artiste cherche non pas confronter mais vivre Il ne s agit pas l d une curiosit malsaine ou d une morale familiale appliqu e l encontre de l artiste mais d tablir des territoires d action et de r flexion souples dont les fronti res imperm ables rendent possible la rencontre Il convient alors d admettre que l
61. i des atomes ou des simulacres puisque les phrases de Lucr ce retenues portent les unes sur la constitution de la mati re les autres sur le m canisme des images L ensemble du texte progressant vers le dernier passage qui traite du point et de l image de l image que contient un point comme des points qui forment une image le film s ach ve sur une d monstration volontariste de succession e d enchev trement de points la fois comme r glage de la nettet et comme pixels C es la m me logique qui impulse les interventions pr alables la prise d une photo par Millet qu il s agisse de jeter une b che dans un ruisseau pour en fixer l impact ou de trouer une surface pour y dessiner un signe avec une suite de tiens comme c est curieux petits points Points sont aussi les gouttelettes qui racent une forme dans d autres photos Ecrire des images avec tout ce qui retient la lumi re apprivoiser ces scintillements granulaires es ordonner les forcer figurer telle est obsession d lib r e complexe productive qui anime Millet photographe de l instant ternel vid aste de l ternit instantan e Lucille Calmelle nonne du num rique attendait les visiteurs dans une cellule de la Chartreuse de Villeneuve l s Avignon pareille un confesseur tapi au fond de sa bo te aveux Il faisait chaud dans la turne et la dame po te suait en collant noir et soutien gorge rose tapoter des rimes sur
62. idence d une ann e durant laquelle elle s journe mi temps chez des familles dont elle change tous les mois Quand j ai commenc je ne savais pas du tout ce que je cherchais Tout ce que je savais cest que je voulais aller chez elles pour explorer leur territoire ce qui tait aussi une fa on de m interroger sur le mien puisque dans les mus es je me sens intruse m me pour des expositions institutionnalis es et que dans le monde du travail je ne peux mexprimer que sur le mode de la satire Du coup j ai un regard tr s critique qui nest pas forc ment bien re u Pour viter d agresser d entr e ceux et celles qui l h bergent et afin de gommer toute allusion la t l r alit Pascale Weber laisse tomber la vid o pr f rant la photographie Je ne voulais pas que les personnes se sentent espionn es D ailleurs en me mettant leur place je n aurais pas aim tre prise en photo J ai donc choisi d immortaliser leurs objets sans les mettre en sc ne et sans les d placer Consciente que toutes ces images risquaient de ressembler au final un catalogue de type La Redoute elle d cide qu elles auraient toutes un format carr et qu elle ne retoucherait pas les couleurs Elles sont pour moi un chantillon que Je peux ensuite ramener dans ma maison Elles constituent une extension et un agrandissement de mon espace vital C est pour cette raison que Je travaille aussi sur le flou avec des cadrages extr mement
63. if qui nous fait face N est ce pas l encore la machine crire support d criture et m moire d histoires infinies hier bel outil de travail pos port e de main et aujourd hui objet de collection dont l image monumentale 1 propos de Rheinmetall Victoria 8 2003 de Rodney GRAHAM in Petit Journal 52 HFIRG http www jeudepaume org page document amp idArt 827 amp lieu 1 amp idDoc 667 Rheinmetall Victoria 8 2003 Rodney Graham Rodney Graham est projet e la expos e a la vue sous le joug d un regard haptique Les machines Rheinmetall et Victoria 8 r unies par Rodney Graham dans la Salle 7 du mus e du Jeu de Paume soffrent en p ture et au partage des regards comme elles se font cho distance Le regard de l artiste tout d abord hier encore l il plac derri re la cam ra et pr t en d coudre avec l objet mis en sc ne et aujourd hui le regard du public curieux dont le corps pris entre champ visuel et territoire m canismes du sonore exp rimente les dispositif engendr s travers l ensemble des pi ces r unies ici afin d en restituer l intention de l auteur Le dispositif imagin par Rodney Graham pour mettre en sc ne Rheinmetall Victoria 8 s inscrit dans le cadre de l exposition HF I RG initiales de Harun Farocki et Rodney Graham convoqu s par Chantal Pontbriand dans la perspective d initier artistes l instar du public et des espaces
64. intimit est le meilleur champ d investigation Et l intimit cr e le privil ge Cependant Pascale Weber la fin de l ann e expose les travaux n s de cette r sidence Elle rend donc publique son exp rience et ses rencontres familiales et offre son espace de cr ation tous les regards Les familles successives se retrouvent r unies autour d un banquet que l artiste en bonne h tesse a pr par avec soin Cette partie de l exposition est un espace priv et construit l int rieur de l exposition Ne peuvent go ter au banquet que les familles d accueil Luxe et privil ge Des territoires sont remis en place dans l espace au d part neutre de la salle d exposition et chacun recherche son espace son territoire dans celui de l artiste La situation est renvers e l artiste pique la curiosit du spectateur et l incite participer la cr ation il fait d sormais parti du champ artistique et cherche pour lui m me son propre territoire et sa d finition Delphine Gigoux Martin Turbulences Vid o 65 Septembre 2004 Portrait d artiste Pascale Weber Je me souviens de ce rendez vous avec Pascale Weber Il fallait que je sois en retard Un bar troit tr s haut Un de ces bars aux dimensions obsc nes absurdes o l on se sent enfin imm diatement et m taphoriquement mal l aise Sur des pentes instables et tonn es par Roland Duclos Lieu encombr par l insi
65. ique Il s agit d une exp rience qui fait vibrer les sens et active l imaginaire Que pour ce projet ils ont d velopp des techniques de cr ations 13 Les parties en italique reprendront les r ponses r flexions de TIND a mon questionnaire 25 26 TRAM 00 2009 T I N D T I N D visuelles live en trafiquant et modifiant des quipements analogues parfois destin s a l audio mais utilis s pour l image vid o En collaboration avec Karl Klomp technicien en lectronique et artiste vid aste de Hollande TIND a confectionn de nouveaux outils pour trafiquerles images vid os telles des p dales de distorsion frequemment utilis es en musique mais imagin es ici sp cifiquement pour la vid o C est entre autres ce mat riel qui servira de terrain commun d exp rimentation pour les artistes belges et qu b cois invit s lors des micro r sidences TRAME veut proposer de techniques de nouvelles fa ons de cr er et nouvelles m me de tout simplement penser du contenu audiovisuel Le collectif n a rien contre la cr ation num rique 100 ordinateur mais se sentant plut t limit ne travailler qu avec cette interface ils avaient envie d explorer des instruments diff rents dont la manipulation 14 http www karlklomp nl demandait plus d investissement physique Le simple fait de pouvoir manipuler du visuel physiquement avec des outils modifi s comme nos p
66. ique des fils tr s fins manent de ses yeux quelque chose dans l il on croirait des cheveux l aussi le cin ma fantastique nippon a beaucoup travaill ce trait qui 19 20 envahissent toute la piece et d bordent vers l ext rieur qui nous montre cette fois un gratte ciel propre contemporain Unlith explore ces nouveaux contrastes minimalistes d une figure un espace l espace sombre d un ring de boxe alterne avec celui d une salle toute blanche lumineuse et d un plafond de verre Y est suspendu par les dents un fakir qui s accroche a un seul fil qui traverse le cadre op rant avec la cam ra une s rie de torsions quasi baroques Il va de soi que ce dernier doit serrer les dents et ne rien dire Au centre du ring de boxe deux hommes des maitres chiens qui tiennent solidement en laisse deux superbes rottweilers L artiste d borde le champ cin matographique pour investir les subcultures des figures de transes aux ge combats de chiens Mais rien ne s accompli Le fakir reste suspendu les chiens aboient sans morsures De gros plans de leurs belles t tes massives sugg rent qu ils senten quelque chose ce parasite qui sous les traits de ce fil noir jaillit de leurs yeux Cette fois le trait est plus pais fluide mouvant et pictural Qui flotte au dessus de l ar ne Coagulate ach ve ce d pouillement un espace immense d entrep t au centre duquel se tient le corps mince d un homme
67. ir lav la honte des meubles de eur insupportable familiarit Chaises tables its armoires Un camion tait venu un matin et avait tout emport Le linge la vaisselle les objets la nourriture Tout ce qui instruit une vie et brutalement l enferme Les odeurs les rires les r ves Tout ce qui s attache la langueu des mots l affliction des jours l infection des habitudes et irr m diablement nous contrain l intime Souvenirs photos lettres Elle avai oin dans l une des pi ces oubli es afin qu elles soien enferm ses filles quelque part pargn es Leur p re avait tent de r cup re quelques effets une poign e d affaires Le camion l avait peut tre entra n lui aussi Elle n en disait rien peut tre quelques mots ind cis quelque tonnement impr cis moins qu il ne soit revenu habiter la perte se recueillir dans l loignement Comme elle qui depuis p n tre dans ces quotidiens autres qui ne sont plus le sien une valise vide la main Elle l abandonne la curiosit de ses h tes 43 44 qui la peuplent d inutile de petits riens d autres maux de morceaux de philosophie m nag re lambeaux vite d rob s l treinte de ces cultures domestiques parfois repris par d autres perdus soudain r apparus Vampire discret volatil elle s abreuve d inutile pr sence d ph m res insistances d improbables instances d instants instables noy s dans l ordinair
68. it Du point de vue disons oulipien de l crivain sa marche fictionnelle sur le fil des clich s au dessus de l ab me des affects n tait pas sans int r t Mais l exercice de style durer prenait un air s rieux et plombant C est ce qu on appelle un travail conceptuel Minable oui et en plus a n a m me pas le m rite de la trouvaille une innovation m me nulle est innovation Il y a quinze ans Pierre Huyghe infligeait le m me sort un film merveilleux de Pasolini qu il r duisait en bouillie par un remake parl tourn au m me endroit que l oeuvre d origine avec des habitants du coin On cherche toujours pourquoi Filons en Arles nous changer les id es Voir un vrai inventeur d histoires avec trois fois rien mais beaucoup d imagination d humour d insolence vraie Duane Michals par ailleurs excellent portraitiste par exemple de Pasolini Duchamp Warhol Magritte Jeanne Moreau Le photographe comme on l a appel qui se moque de fixer l instant Effectivement ses clich s sont concoct s labor s de fa on entrer dans une histoire Il la raconte avec sa fine criture tra ant entre les images tel un chemin de fer les rails en pointill de quelques phrases Des histoires de p re et de fant mes de Mont Fuji et de slip kangourou de pyramides et de c l brit s d gonfl es par l ironie Il peut aussi calculer ses prises vues pour qu elles habitent l arrondi d un ventail
69. je ne voulais pas tre pi g e par trop de narratif L id e tait de faire exister la dur e et l instantan de l image sans tre dans le Journal de bord Donc d introduire du temps diff remment qu avec des l gendes Cette satire compos e d articles de Z voque aussi bien l animal domestique que les babouches qu on lui a offertes dans une famille la moutarde que le canap lit qu elle n arrive pas replier le matin les plantes d int rieur que les diff rentes chambres dans lesquelles elle a s journ Son texte est une lecture de la vie quotidienne en fonction de ses tats d me des lieux et de la fatigue A c t de consid rations tr s pragmatiques elle aborde le ph nom ne de la rencontre et de la perte de rep res car c est une preuve physique de changer de lieux de r sidence tous les mois Les 80 ans de ma m re En m me temps quelle tait repr sentante en art domestique Pascale Weber int grait un service d artistes domicile lanc par Jean Bojko et son T ATREPrOUVETe l op ration Les 80 ans de ma m re associait 21 artistes 42 personnes g es En mai et juin derniers elle a t re ue chez un couple qui ne connaissait rien l art contemporain Quand je les ai pr venus que je travaillerai sur leurs objets lls mont sorti leurs plus belles antiquit s Je les ai un peu d stabilis s en leur annon ant que Je nen voulais pas mais au moins nous avons t tr s francs les uns
70. lanch tres de saisir le fil conducteur mais ce sont des bribes de phrases des propos d cousus un comble surtout quand on pense au patronyme de l artiste Weber outre Rhin signifie tisserand Du d cor initial le mur blanc qui a servi de fond lors de la prise on n aper oit rien sur l cran ne se voit que le haut de mon corps la marini re bleue que je portais ce jour l et mon visage bien s r le tout cadr de trois quarts et encastr dans l espace vide aiss par le d part subit d un personnage Pascale Weber doit tre une virtuose dans l art de la marqueterie et de l escamotage a me rappelle ces stands de f tes foraines o pour une menue somme d argent on peut se faire photographier en introduisant son visage dans une cavit ovale d coup e juste au dessus des paules d un personnage pittoresque connu ou non peint sur un panneau de bois en choisissant pour support un tableau c l bre l artiste a pris des risques et diablement modernis le syst me Je me vois donc dans un lieu o je ne me suis jamais trouv tel un extrait dans un recueil assis c t d autres rempla ants 2 Histoires de peintures un ouvrage posthume de Daniel Arasse paru chez Deno l en 2004 51 52 parmi eux infid lit f conde au tableau du ma tre hollandais des femmes qui se trouvent dans une situation comparable on distingue mal ce qu ils essaient de dire leurs soliloques se croisent et se chevau
71. lle part la rencontre et plus important encore fait se rencontrer agissant ainsi comme catalyseur positif SAT contamine 2009 Jacques Urbanska SAT contamine 2009 Jacques Urbanska TRANSAT contamine le projet Ce qui m a frapp la lecture du dossier de pr sentation c est avant tout un enthousiasme d bordant Dans des projets aussi complexes et longs mettre en place logistiquement et techniquement parlant il arrive souvent que les dossiers de pr sentation deviennent tout simplement indigestes et que les projets une fois en phase de r alisation se soient puis s force de se mettre en place Mais dans ce cas pr cis une r elle rencontre a eu lieu d but 2007 le terrain tait pr t les circonstances taient r unies il fallait saisir le Kairos ce temps de l occasion opportune A la place d attendre et construire du d finitif sur papier les deux structures ont privil gi la poursuite de leurs r flexions dans le concret Elles ont lanc une premi re s rie d changes d s Chroniques en mouvements 2008 Le premier s est mat rialis par la venue en r sidence des artistes qu b cois Manuel Chantre et Simon Laroche ainsi que celle de Ren Barsalo directeur recherche et strat gie la SAT lors du festival Les Transnum riques 3 l change retour s est effectu d but 2009 la SAT par l accueil du collectif M TAmorphoZ via son projet SPAM ainsi q
72. lles lectrifi es mythologiques chevaux centaures lapins comme ses obsessions Je les aime spontan ment sans rien savoir de leurs intentions je refuse l aide d un animateur de visite je ne lis pas le livret distribu l entr e on verra plus tard Il y a chez cette suissesse quelque chose de Godard par ses sujets par son go t des m taphores par son d sespoir affich par son retour aux sources de la peinture occidentale Saint Georges et le Dragon l Annonciation ses allusions au cin ma le titre d une s rie Short Cuts renvoie Altman qui flatte ma cin philie Et r veille ma tivi philie Eur ka voil de la peinture post t l visuelle comparable au cin ma post t l visuel Godard comme Altman en rel vent art de saisir le r el en relev s rapides comme en direct pour le m tamorphoser par formatage en mythes triviaux Soudain voici de la musique je pousse la porte une vid o Deux crans Dans une salle de restaurant ou de cantine des femmes g es dansent avec un nain au son d un violon et d un accord on Moments diff rents de la m me sc ne sur les deux crans avec son en direct sur l un des deux on voit les musiciens L autre cran donc est en diff r les musiciens ne sont pas au rythme il expose le commencement de l action le nain danse seul et par ses gestes invite les femmes attabl es venir le rejoindre sur l autre cran les danseuses d j
73. lyc e Jean Baptiste Poquelin Le proviseur m a re ue en cours d ann e Je ne vivais plus chez mes parents mais chez ma grand m re puis chez mon oncle et ma tante Le proviseur m a donc re ue en me disant que les grandes coles n taient pas pour moi Piqu e au vif et par esprit de contradiction je me suis mise au travail pour finalement obtenir mon entr e en pr pa H E C au Lyc e Claude Monet Vaine tentative Apr s conciliation avec mes parents j acceptais de renoncer aux Beaux 31 32 Arts pour une cole de design Je me suis donc dirig e vers l cole sup rieure de design industriel rue du bourg tibourg aujourd hui Cr apole J avais une double sp cialit graphisme et environnement architecture int rieure Ma th se portait sur un habitat int rieur nomade qui pourrait tenir dans une valise Je n avais pas prot g mes recherches et curieux hasard ou simplement parce que es id es taient dans l air J ai retrouv dans un grand magasin des tag res en tissu enti rement modulables telles que je les avais imagin es Apr s mes tudes de design j ai travaill dans une galerie d art versaillaise sp cialis e dans les paysage de l Ecole de Fontainebleau Je me suis inscrite en Arts Plastiques Paris par le CNED Sans quivalence j ai tout repris de la premi re ann e de DEUG mon doctorat Entre 1992 et 1996 ma pratique se r sumait principalement de la peinture J
74. m du d but des ann es 1960 diffuse un gros plan d une machine crire allemande des ann es 1930 Rodney GRAHAM Rheinmetall Victoria 8 par Ghislaine Perichet La seule chose dont je sois s re c est la sinc rit de mon effort pour d gager une sensation qui me paraissait encore inexprim e pour la d barrasser de ce qui l encombre et m efforcer comme je le pouvais de la faire vivre au moyen du langage Rheinmetall Victoria 8 2003 film cin matographique 35 mm couleur silencieux 10 50 en boucle projecteur 35 mm Cinemeccanica Victoria 8 et boucleur dition de 5 et 1 preuve d artiste Centre Pompidou Mus e national d art moderne Centre de cr ation industrielle achat 2004 Rodney Graham Rheinmetall Victoria 8 2003 Rodney Graham Rodney Graham Nathalie SARRAUTE Tropismes Le bruit du projecteur commente les images muettes du film en noir et blanc La machine a crire se couvre lentement de poudre blanche vision onirique de l enterrement d une technologie obsol te par une autre et vocation des modulations incessantes du visible et de l invisible N est ce pas l le projecteur hier silencieux et invisible soumis au diktat du machiniste uvrant derri re la vitre de la cabine de projection pour ne pas interf rer avec l espace delaprojectioncin matographique quis exhibe aujourd hui sous les feux de sa projection comme le protagoniste incontournable du disposit
75. me Retour aux sources par Valentine Cruse Il me semble avoir bien apprendre sur les relations humaines et cela me d moralise de savoir que sans cesse je cours en tout sens comme une gu pe contre la vitre m crivait elle fin juin 2003 Pause n cessaire Disponibilit souhait e Accueillie quelques jours d un foyer un autre depuis septembre son voyage pourtant continue la d couverte des particuliers de leur maison leur vie Telle une peintre d int rieur Pascale note photographie filme le quotidien de ses h tes et renouvelle ainsi en conqu rante la tradition des sc nes de genre Son regard pr cis attentif donne valeur et po sie aux documents glan s Mais comment figurer imager le parcours traduire l change Une valise am nag e comme un petit int rieur accompagne ses d placements int riorit Au fil des semaines son contenu volue une fillette lui donne des d calcomanies pour la d corer une femme de vieilles dentelles de famille Invit contribuer l h te devient son tour acteur visiteur d un site cr ateur d un mus e portatif Instants pr cieux secrets enfouis souvenirs de vacances les histoires s accumulent Objets espaces et temps priv s s exposent prennent la parole Pascale notre conteuse tisse les liens entre art et vie D autres l ont fait elle cite Fluxus Kurt Schwitters Boltanski Annette Messager Jonas Meka
76. mentation l artiste s attache la plasticit de la forme qu il travaille au profit d un arrangement des formes Comme le projecteur manifeste sa pr sence bruyamment la machine crire est objet d attraction et sujet de convoitise qui sollicite l attention du regardeur sans fin L espace sombre et clos de Rheinmetall Victoria 8 est territoire sensible offert a la perception qui ouvre la relation et propose au spectateur de prendre place le temps d une attention et d une coute le temps d une pr sence offerte la r ciprocit des pr sences le temps n cessaire au corps pour redonner ces machines v tustes une actualit un actio un faire ou une mani re d agir qui renvoient lexistence Le public improvise sa pr sence il est performeur qui se joue des formes compos es Il est corps r ceptacle m me de voir entendre et percevoir qui confronte sa pr sence silencieuse la dynamique des appareils comme en contrepoint la relation d j en cours Il est celui qui transcende la relation engendr e entre les machines et le corps travers le jeu des co pr sences et des intercorpor it s inh rentes aux interf rences des pr sences manifestes et manifest es entre 7 Ibid 5 p 36 Rheinmetall Victoria 8 2003 Rodney Graham Rodney Graham champ visuel et territoire sonore 8 Peter SZENDY Machin machine et m gamachine in Catalogue d exposition HF I RG Harun
77. monie des photos SuperPositions Pascale Weber vid o PAL 10 La Pommerie Appelboom 2005 d nu es d enjeu et de danger je me suis rarement trouv devant un objectif et lorsque il y a quelques ann es Fr d ric Pollet ou Erika Smulders ont braqu leur appareil vers moi c tait pour des expositions c tait en noir et blanc je ne pouvais pas refuser d autant que photographe moi m me je supporte mal que des mod les potentiels tournent ostensiblement le dos mes propositions Bref le jour dit j ai pass de longues de tr s longues minutes en t te t te avec la cam ra de Pascale Weber Mais j ignorais au d part qu elle ne la tiendrait pas qu une fois l engin viss sur un tr pied elle filerait l anglaise me laissant d muni devant cette bestiole de m tal qui fonctionnait toute seule sans bruit deux ou trois m tres de moi Je ne sais pas ce qu elle a fait pendant que j tais bloqu sur ma chaise ce qu elle tramait je ne sais m me pas dans quelle pi ce de la maison elle se trouvait J tais donc chez moi disons aussi chez elle c est a dire chez Rembrandt habill selon mon go t il ne s agit pas d un film en costumes convenablement install les coudes appuy s sur la table de marbre du s jour et je n avais pas froid II fallait que je parle devant un micro invisible que je dise quelque chose ce qui me passerait par la t te pourvu que ce soit en rapport a
78. n qu il y a composition dans le temps avec des acc l rations des accumulations suivies de moments plus lents on est parfois bouscul par les informations iconographiques textuelles auditives mais de brefs retours en arri re des r p titions d l ments diff remment assembl s nous font la fois retrouver le fil de ce qui est montr pour aussit t nous plonger dans la perplexit Rien en effet n est assen on ne nous demande pas de croire une v rit En nous conduisant quasi inconsciemment par cette complexit m me choisir les l ments que nous m morisons pour tenter de suivre un fil l auteur nous permet de partager une exp rience po tique de l oubli Et composition encore dans l image elle m me l ouverture de la premi re partie est impressionnante de ce point de vue mais on trouvera de nombreux autres moments virtuoses tout au long du film Pascale Weber a en effet un grand sen de l image elle op re par traitemen multicouches certes d j possibles dan s S s la peinture mais qui furent grandement S t s favoris s par ces techniques num rique qu elle semble affectionner Le propos es plastique agencement d images dan l image d images et de sons de textes et de graphismes mat riaux qui installent un univers personnel qu elle nous permet de visiter et qui nous touche car elle parvient a ce que cet univers nous concerne Par dela l impudeur il y
79. nation positive Jacques Ubranska Portrait d artiste Pasacale Weber 30 Interview de Pascale Weber Gabriel Soucheyre 33 Retour aux sources Valentine Cruse 34 L inconformiste quelques notes sur la d marche de Pascale Weber Gilbert Pons 37 L art domestique l art de la rencontre C cile Jouanel 41 Pascale WEBER g ographe du quotidien Delphine Gigoux Martin 43 Sur des pentes instables et tonn es Roland Duclos 45 Pascale Weber ou le regard hospitalier propos d une exposition en forme de chiasme Gilbert Pons 48 La jeune fille dans le ventre de la montagne La chemin e de f es de Pascale Weber propos de Nympha Gilbert Pons 50 Confidences d un bouche trou occasionnel propos des Super positions de Pascale Weber Gilbert Pons 54 Imm morial les exp riences de l oubli Jean Delsaux 56 D ambulations dans mm morial de Pascale Weber Jean Delsaux 61 propos d Imm morial Antonella Tufano 65 LiensWeb WebLinks Portraits Video Les uvres en sc ne 66 Rodney GRAHAM Rheinmetall Victoria 8 Ghislaine Perichet Br ves News Two Words Deux Mots Medley Medlee TWO WORDS DEUX MOTS est un livre de Sejla Kameric structur autour d uvres d art qu elle a cr es entre 1999 et 2009 Ce livre op re comme un collage d uvres d art qui s entrecroisent avec une s rie de r flexions de po mes divers sur l uvre et d interventions d auteu de Kameric organis autour des questionnements majeurs
80. nstance une fois abandonn s de l anima et de l animus jungiens si elle est op r e sur le d p t de ressouvenances elle se superpose au corps rotique op rant in fine sa propre dissection in vivo N cessairement interactive et impressive la narration est un plaidoyer qui distribue des chocs des stimulations des morsures qui marquent notre corps et dispensent des nergies La narration n influence pas avec la teneur objective de ce qu elle v hicule elle porte sur des v nements tout en se d tachant de leur signification P n tre la conscience du spectateur interlocuteur ce que celui ci capte en se positionnant par rapport au v cu que l on tente de lui transmettre Pascale Weber parle de la captation des courants d air le flux des souvenirs passant dans un couloir un lieu de passage o les pr sents d ploient des voiles afin de se faire propulser par l nergie narrative qui en mane Cette uvre est d embl e con ue sur un syst me de voiles orientables multiscreen C est dire que la position du spectateur y est active dans un sens comportemental il ne s agit pas d une simple action que l on attendrait de lui au contraire ce qu il doit faire n est pas simple sa position est non optimis e et al atoire Son ergonomie cognitive est contraignante ll entendra des bribes il verra des miettes desquelles il reconstruira sa propre histoire narr e avec ses propres forces la cr ation quand il fut enc
81. nt lui d une for t de haut parleurs suspendus au dessus de sa t te et qui spatialisent la diffusion des quatre bandes son de sorte que c est en s approchant de l image que l on entend le plus le son qui lui correspond Imm morial Ill quant lui accomplit la composante interactive induite on l a vu par la premi re version puisque c est au spectateur de d clencher par le choix de mots qu il fait sur un cran d ordinateur les couples de modules issus des quatre parties du film qui seront projet s d sormais sur les deux crans Il peut aussi son tour crire des mots qui seront ensuite incrust s dans l image Chacun des dispositifs insiste sur l espace le choix du spectateur invente une nouvelle configuration Un nouveau rapport du spectateur aux l ments pr sent s L ou d autres tireraient la ligne Pascale Weber nous ass ne une uvre o fourmillent les id es les trouvailles les assemblages in dits Une uvre qui ne se d robe pas devant les difficult s qu il y a aujourd hui exister dans un monde d images Une uvre de plasticienne qui jamais malgr les techniques audiovisuelles qu elle emploie ne nous enferme dans la caverne de Platon une uvre qui nous met face aux incertitudes de notre propre m moire et qui nous montre combien ces incertitudes contribuent notre rapport au monde Jean Delsaux Turbulences Vid o 65 Ocotbre 2009 55 56 Portrait d artiste
82. nt pas remplacer les plus anciens les cin astes exp rimentaux y voyant l plut t une compl mentarit Ils remettent en question leur propre fonctionnement et explorent ce nouveau domaine qui va s largissant Une mutation s op re de fait au sein de la pratique exp rimentale et donne lieu une hybridation des supports une forme de cr ativit insoup onn e Chroniques en mouvements En Arles Laurent Millet a Nimes Val rie Favre en Avignon Christelle Lheureux Lucille Calmelle Rachid Ouramdane Stefan Kaegi j ai d gust cet t au hasard des festivals entre bains dans la C ze et tourn es des vignobles quelques vid os naturelles et d autres trafiqu es VIDEO VIN INTERACTIVIT par Jean Paul Fargier En vid o c est comme pour le vin air connu voir ma chronique dans le pr c dent num ro il faut savoir ce que l on aime les cuv es libres sign es ou les bouteilles aux normes contr l es Allons N mes pour commencer Exposition de peinture au Carr d Art de Val rie Favre dont Philippe Dagen dans Le Monde dit toujours le plus grand bien ce pourquoi depuis des ann es je ne rate jamais une de ses manifestations J aime ses gestes radicaux osant occuper de grands espaces comme les Banni res dans la mont e monumentale du Carr autant que les formats les plus petits la suite des Voitures dans la nuit J aime son attention au R el actuel voitures suicides vi
83. onse Stephen Sarrazin Turbulences Vid o 65 Juillet 2009 Chroniques en mouvements J ai rencontr la chor graphe Montr alaise Manon Oligny il ya une dizaine d ann es lors d un change via l Agence Qu bec Wallonie Bruxelles pour la Jeunesse TRANSAT contamine syndrome de contamination positive par Jacques Urbanska Nos chemins n ont cess de se croiser depuis lors que ce soit a Bruxelles ou Montr al En plus de son travail chor graphique elle est aujourd hui charg e de projets la Soci t des Arts Technologiques de Montr al SAT C est dans ce cadre qu elle a initi avec Philippe Franck Transcultures un projet d changes d artistes de r sidences et de performances entre la Belgique et le Qu bec J ai suivi le projet d assez pr s que pour tre ravi de pouvoir enfin en parler Mais avant d entrer dans le sujet proprement dit il me semble important de retracer rapidement le contexte de ce dernier Les partenaires La SAT se pr sente comme un centre transdisciplinaire de recherche et cr ation de production de formation et de diffusion vou au d veloppement et la conservation de la culture num rique Depuis 1996 elle a accueilli plus de 1200 v nements et quelque 6000 artistes tant au niveau national qu au niveau international Son champ d action traverse tous les domaines de la culture num rique musique arts visuels danse etc Son espace est un des rares au monde pouvoir
84. ope shows a path from the 60ties to these days eleven video installations and two mono channel videos remade for the occasion and for the exhibition spaces of Lucca The charming works let us explore the important themes of this artist the landscape the contemplative dimension the journey the time of the images and the passing of life through a pictorial and musical approach The show at the Fondazione Ragghianti will be opened on Friday October 23rd at 5 30 p m and will be visitable till Jan 10th 2010 with the following opening time 10 a m 1 p m 3 p m 7 p m Closed on Monday As all the other events dedicated to the contemporary art and visual culture realized at the Fondazione Ragghianti the entrance is free and offered by the Fondazione Cassa di Risparmio di Lucca Breves News Ouverture a Rome de la Casa Totiana consacr e l artiste po tronique Gianni Toti Le 15 mai 2009 a t inaugur e Rome la Casa Totiana un espace o la lumi re et l ampleur h bergent dans une cohabitation plus confortable et rang e les livres les objets les affiches les tableaux les films et les vid os collect s au fil d une vie enti re par Gianni Toti Po te cin aste crivain aux mille critures Vid oformes et sa revue lui ont souvent consacr des hommages et des projections Gianni Toti Rome 1924 2007 est un pionnier de l art vid o italien et un de ses protagonistes internationaux Il a su
85. ore des jardins jardins taient l tant que de l tage de la maison on ne pouvait pas distinguer plus loin que le domaine qui lui appartenait c est dire la v g tation qui partait d au dessous de la maison poussait sur la route qui descendait en contrebas vrai dire non pas sur une route mais sur la possibilit de se d placer librement possibilit qui se perdait des yeux parce quelle devait donner sur une autre route coup s r aquatique une rivi re un chenal un lac joint un autre mais l ayant dans la conscience uniquement en tant qu une potentialit et non n cessairement une possibilit d y arriver rapidement finalement on ne pouvait pas et on ne voulait pas trop on pr f rait plut t rester chez soi c est dire l o s arr tait une quelconque raisonnable vision de se mouvoir donc tant qu ils existaient ces buissons rendant impossible le d placement rapide quand on engageait un quelconque projet de cr ation celle ci demeurait incomparable rien de ce quon pouvait connaitre donc elle tait libre de toute confrontation et elle rencontrait uniquement l loignement descendant sans cho odorat ni vue r manente La cr ation sonnait pour elle m me et pour cela elle tait assign e la comparaison avec le n ant et tous les horizons qu elle atteignait taient la fois les plus lointains et les plus pertinents La joie car si on avait peur de partir de chez soi alors chaque mouvement
86. ourd hui le lieu qui me conviendrait En attendant l exp rience va se terminer par un banquet happening qui lui tient particuli remen expos es toutes les photos elle comp coeur En octobre la galerie l Art du temps o seront te recevoir son tour les personnes qui l ont accueillie Tout en mettant l preuve ma capacit concevoir un petit espace domestique et convivial je trouve int ressant de revoir apr s coup toutes les familles ayant particip l aventure et je pense que je resterai en contact avec elles Bonne h tesse el chacune d entre elles Pour l t prochain la plasticienne a e a d j labor des recettes de cuisine en l honneur de un projet consistant imaginer des tentes comme des espaces de vie retourn s l ext rieur de la tente repr sentant un int rieur d appartement Elle pourra ainsi planter son propre territoire d accueil n importe o C cile Jouanel Turbulences Vid o 65 2004 Pascale Weber arrive chez vous dans votre famille elle pose une petite valise bleue d j encombr e des objets donn s par les autres familles Pascale WEBER g ographe du quotidien par Delphine Gigoux Martin Parce qu il y a eu d autres familles 12 familles en 12 mois Pascale Weber s installe chez vous avec discr tion mais le calme et l organisation de la famille sont modifi s l artiste fait difficilement parti d un quotidien Paradoxale situation o l artiste c
87. oure une v g tation artificielle du faux cresson il me semble ou bien un puits mais un puits sans arceau et surtout sans margelle car on ne risque pas d y tomber Le regard seul plonge dans ce puits de lumi re am nag parmi les arbres et les rochers couverts de mousse un puits tourn l envers puisque la clart vient d en bas et de plus loin encore Ce puits n en est pas un c est un troit tunnel de section ovale qui traverse la terre de part en part ou un t lescope g ant gr ce auquel on aper oit les crat res de la lune dans les tons ocre La ressemblance avec la texture des pierres de la r gion volcanique est frappante Une belle enfant aux cheveux sombres et aux yeux clairs mais c est peut tre une jeune fille v tue d une robe rose frapp e de losanges pourpres appara t dans le champ venue on ne sait d o Ses pieds ne touchent pas le sol elle tient pourtant un balai et commence s en servir La cam ra qui suit ses mouvements de pres est libre elle aussi comme si l op ratrice s tait trouv e a son tour dans un tat d apesanteur Bient t on aper oit le bleu du ciel et quelques nuages Un petit papillon a surgi bien qu on ne voit aucune fleur un deuxi me aussi beau puis un troisi me leur nombre et leur taille croissent vue d il jusqu envahir l cran grands coups de balai ou de baguette magique l association des deux ferait un pinceau fantastique cette C
88. ous parle de son dernier film r alis avec des images prises en Inde La constellation des choses 60 M me sil n tait pas pr sent a Arles ce film je ne cessais d y penser l car il t moigne d un rapprochement entre pratique de la photo et pratique de la vid o qui ne s opposent plus comme auparavant mais convergent dans l uvre de Millet Certes ses prises de vues vid o restent encore tributaires des offrandes du hasard que l artiste sait recevoir avec une patience de chasseur l aff t qu il cadre des animaux o des hommes occup s les uns comme les autres survivre plut t qu vivre selon un imp ratif qui meut chacune de leurs actions picorer un insecte o pousser un v lo enfoncer un pieu o battre des ailes nouer une voile ou flotter dans un fleuve Mais le montage du film travaille maintenant ramener ces activit s saisies dans toute la force de leur expansion continue selon des plans s quences admirables de virtuosit un plan d exposition les for ant signifier de surcro t autre chose que ce qu ils montrent l injection d extraits du De Natura Rerum de Lucr ce en voix off et intervalle r gulier pr cipite la lecture des images dans une orbite m taphorique Les vaches se baignant dans la rivi re blanche d cume ou les ouvriers d une architecture de bambous tenant par des bouts de ficelle ne sont plus seulement des tres pouss s par la n cessit d un besoin mais auss
89. proposer un quipement aussi complet et qui se verra gratifi d but 2010 d une coupole g ante pleinement op rationnelle sous laquelle quelque 400 personnes pourront visionner des projections 360 degr s Mais c est surtout de la vision de Monique Savoie sa directrice fondatrice et de son quipe que la SAT tire une nergie r solument novatrice entrepreneuse et entremetteuse Si ses r alisations ont t pr sent es dans une cinquantaine de villes et dans www manonfaitdeladanse com compagnie Manon fait de la danse 2 www oqwbj org maintenant appel e Office Qu bec Wallonie Bruxelles pour la jeunesse est l organisme bilat ral permanent et l outil majeur de coop ration entre le gouvernement du Qu bec et les gouvernements de la Communaut ran aise de Belgique wwwsat qc ca 2 Est entre autres directeur de Transcultures du festival des arts sonores City Sonics www citysonics be et du festival Les Transnum riques www transnumeriques be Il est galement conseiller artistique de la Ga t Centre des musiques actuel es et arts num riques a Paris et co directeur artistique du festival des cultures urbaines et sonores de Besan on Sonorama d veloppe galement une recherche et une production sonore et interdisciplinaire en tant qu artiste 3 www transcultures be 4 Vous pouvez retrouver l origine de ces traces sur le site de la SAT le site de Transcultures l interview de P Franck par
90. r en faisant rendre gorge aux mots par les gestes aux gestes par les mots sur quatre planches dress es devant un mur aveugle face trois projecteurs et deux cents concitoyens quelle le on magnifique de communion populaire Tel commer ant la retraite impayable dans Les bonbons sa femme et son fils formidable dans Mathilde l ex commissaire de police sublime dans Au suivant la fleuriste une comptable m me le maire Les vieux amants rivalisait av l accent de sinc rit d ironie et de g n rosit tou donner chaque mot chaque pas Cet ar du contrepoint subtil ou carr ment os cette science du premier degr et demi me consola en un soir des inepties pr tentieuses empilan les r f rences sophistiqu es dans des mises en sc ne pesantes subies r p tition au festiva d Avignon y compris dans la Cour d Honneu d plorable Fdouard et Caroline d une troupe hollandaise pratiquant le th tre d autoroute anti th se complice du th tre de boulevard 13 14 Lexp rience pr historique Christelle Lheureux Christelle Lheureux Avant de continuer mes impr cations contre les nimporte quoi rig en modernit il faut que je me verse comme antidote un verre de Croisette Chevalier fruit et puissant cuv l ancienne sans poudre de perlimpinpin d clare son jovial producteur il ressemble Moustache le copain de Brassens qui tient la Maison des vins de
91. recr er et d passer les utopies des avant gardiste avec le langage de la vid o par un incessant passage de la page l ecran de l cran la page Sa culture son engagement politique son parcours non reconcili et toujours cr ateur en font un personnage unique dans le domaine de la vid o Gr ce la femme de Toti Pia Abelli et un groupe de camarades et amis a t cr Associazione Casa Totiana tandis que l ancienne maison de la Via dei Giornalisti peu adapt e un acc s public a d m nag en centre ville avec un soin particulier accord aux mat riaux bient catalogu s pour une consultation rapide l atmosph re de la vieille maison a t maintenue les espaces sont vivants et les chos de sa vie dialoguent avec les photos Cesare Zavattini Che Guevara Julio Cortazar Marguerite Duras Pier Paolo Pasoliri les tableaux d amis peintres e de Gianni lui m me les documents les divers petits objets de sa bien aim e Am rique Latine 30 000 volumes Les uvres de Marinka Dallos peintre na ve hongroise la premi re femme de Toti seront bient expos s en permanence dans une cole primaire proche un espace consacr aux jeunes La Casa Totiana est con ue comme un lieu pour une pens e diff rente un atelier pour l esprit un laboratoire accueillant des projets artistiques et scientifiques ou d autres actes de cr ation le tout inclus dans un r seau b tir en rapport avec l arron
92. riques se revendique nomade e s tend jusqu Paris en passant par Lille e Bruxelles Voyageur infatigable c est un travail de r seautage que Philippe Franck s es attel Sachant que pour construire des ponts solides il faut bien avant aller sur le terrain rencontrer sentir la chaleur humaine cr er du contact direct pour que les bases soient solides il n h site pas faire ses valises quitte 6 Pris comme la rencontre de plusieurs ph nom nes qui agissent conjointement souvent pour se modifier se renforcer 7 Stations de t l pr sence panoscope 360 panod me cyclorama SAT osph re logiciel PropulseART Programme de recherche TOT projet interface s Montr al 8 Un exemple parlant le Projet PropulseART voir l inter view de Ren Borsalo directeur recherches et strat gies la SAT sur le site de C Aubry http christian aubry org category intruders tv ne pas les d faire souvent Pour reprendre une formule qu il qualifie lui m me de facile mais cruciale ses yeux m diatiser les arts m diatiques non pas au sens de donner une certaine publicit par les m dias mais au sens de cr er du lien et de faciliter les connections avant tout humaines Investissant un nouveau lieu d accueil le Frigo sorte de bo te noire polyvalente sur le Site des anciens Abattoirs de Mons Transcultures saccueille donc en partenariat cr e le terrain propice e
93. s Mona Hatoum Sophie Calle se r f re l exposition Peintres du Nord en voyage dans l Ouest 1860 1900 visit e au Mus e des Beaux Arts de Caen l t 2001 Mais que voulez vous faire chez nous Observ e sublim e par l affect l imaginaire la cellule domestique refl te ses habitants comme leur lien avec le dehors la fois miroir et fen tre ouverte sur le monde l habitat raconte ses propri taires Si la d marche intrusive de Pascale Weber peut atteindre la pudeur elle n est pas voyeuriste et interroge l existence sa re pr sentation ses valeurs Besoin de revenir aux sources l origine au foyer la m re Gr ce a Pascale l art ouvre la porte permet l accueil la rencontre d finit une place table favorise la communion Faut il donc pr texter l art pour go ter au partage Valentine Cruse Turbulences Vid o 65 D cembre 2003 33 34 Portrait d artiste Pascale Weber J ignore si c est le cas de Pascale Weber mais qu il s agisse d un essai ou d une fiction parfois c est la m me chose j ai toujours du mal a d marrer Linconformiste quelques notes sur la d marche de Pascale Weber par Gilbert Pons l unique confession sinc re est celle que nous faisons indirectement en parlant des autres E M Cioran De l inconv nient d tre n J ignore si c est le cas de Pascale Weber mois que je le rumine J avais pris des notes mais qu il s agisse d un essai ou d un
94. s non moins t nue pr sence cart e et pourtant incontournable qu incomberait la possibilit d interrompre ou suspendre la relation duale install e durablement au profit d une relation ternaire chafaud e l aune d un entre deux pour en saisir la quintessence le temps d une pr sence trang re Plong dans l obscurit de la salle de projection le public est acteur inopin qui fait irruption sur la sc ne de la repr sentation Difficile de tenir sa place C est qu ici dans l intimit du volume cubique de la salle d exposition plong e dans l obscurit quelque chose continue de se passer travers la relation duelle quasi exclusive tablie entre les appareils et seulement r v l e par la surface lumineuse du plan de la projection Quelque chose passe la de l ordre de l infime qui pourrait se passer de toute intrusion et pourtant Je prends place et je fais lien Ma pr sence r alise le lieu qui ouvre au champ de la perception l origine duquel la relation advient s appr hende et se r alise travers le corps qui s prouve L o la relation prend forme et fait uvre en silence Construction visuelle et sonore close comme un bloc d espace et de temps Rheinmetall Victoria 8 s inscrit dans la dur e distance de toute structure narrative propre au langage cin matographique et permet au corps de se poser En privil giant la structure r p titive du montage en boucle qu il soumet l exp ri
95. s artist portrait reveals part only oh her nature Gabriel Soucheyre Turbulences vid o 65 Quatri me trimestre 2009 fouth quarter 2009 Directeur de la publication director of publication Loiez Deniel Directeur de la r daction editor in chief Gabriel Soucheyre Ont collabor ce num ro editors Valentine Cruse Jean Delsaux Roland Duclos Jean Paul Fargier Ghislaine P richet Stephen Sarrazin Marcin Sobieszczanski Gabriel Soucheyre Antonella Tufano Jacques Urbanska Mise en page lay out Eric Andr Freydefont Mise en ligne on line edition Gr goire Rouchit ubli par published by VIDEOFORMES B P 80411 63011 Clermont Ferrand cedex 1 t l 04 73 1702 17 videoformes videoformes com www videoformes com les auteurs Turbulences vid o 65 et VIDEOFORMES Tous droits r serv s All rights reserved La revue Turbulences vid o 65 b n ficie du soutien du minist re de la Culture DRAC Auvergne de la ville de Clermont Ferrand de Clermont Communaut du conseil g n ral du Puy de D me et du conseil r gional d Auvergne 1 1 Trame 00 colelctif T N D performance A V TI N D 2 2 Le complexe fraternel Pascale Weber amp Jean Delseaux Pascale Weber amp Jean Delseaux Sommaire 65 Chroniques en mouvement 9 VIDEO VIN INTERACTIVITE Jean Paul Fargier 18 Mihai Grecu Keep the Promise you Made Stephen Sarrazin 21 TRANSAT contamine syndrome de contami
96. s bizarro des d un crustac certaines similitudes avec le comportement artistique de Pascale Weber Les crabes oxhyninques ajustent sur leur carapace des algues des d pouilles de menus animaux morts des graviers des tessons Roger Caillois Esth tique g n ralis e Gallimard 1962 p 23 Pascale Weber en effet ne repart jamais bredouille des diverses maisons o pour un temps variable elle a t h berg e mais si les objets plut t h t roclites s entassent dans la valise que l artiste transporte partout avec elle sorte de cabinet de curiosit s portatif c est en raison de la g n rosit de ses h tes qui tiennent lui laisser des souvenirs parfois encombrants ou insolites et non d un souci 1 Avec le mien aussi d ailleurs avec le mien surtout puis que citations et r f rences rep r es ici ou l au fil de mes lectures tendent s accumuler dans les textes que j cris artistement kleptomaniaque Cette fameuse mallette bleue je l ai aper ue un soir chez Johanna jeune tudiante improvis e logeuse mais comme je n ai pas voulu la fouiller c est tout juste si j y ai jet un ceil furtif il m est difficile d en faire le sujet de cette esp ce de commentaire aussi me rabattrai je sur ses photographies un autre aspect de ses pseudo larcins De Balzac ou Baudelaire a Susan Sontag ou Michel Tournier on connait les charges innombrables contre la photographie le
97. s erreurs audiovisuelles C est un moment d exp rimentation en temps r el bas sur les laboratoires de cr ation que le groupe m ne depuis sa cr ation Un m lange judicieux d improvisations contr l es d interventions pr par es et d erreurs maitris es l agenda du projet pr voit quatre changes qui s taleront jusqu en septembre 2010 Les partenaires du projet l entrevoient comme volutif des adaptations pourront donc avoir lieu suivant les rencontres les besoins ou les opportunit s C est donc un projet suivre 11 Simples utiliser et int gr es dans les standards du Web ces autorisations non exclusives permettent aux titulaires de droits d autoriser le public effectuer certaines utilisations tout en ayant la possibilit de r server les ex ploitations commerciales les oeuvres d riv es ou le degr de libert au sens du logiciel libre Le premier rendez vous est pr vu pour octobre prochain et c est Transcultures qui l accueillera a Mons au Frigo Manon Oligny entre deux cr ations est envoy e par la SAT pour pr parer le terrain J U Depuis que tu travailles la SAT 2005 tu as produit entre autres 6 projets chor graphiques et initi plusieurs projets divers dont ce projet d changes Quels liens se sont cr s entre ton parcours de chor graphe et celui de charg de projets la SAT M O Si j ai pu rencontrer Philippe Franck cest dans un premier temps
98. s sont les pays que l on regrette ou les pays desquels on s enorgueillit es anciennes maisons sont habit es non 58 pas par les fant mes du pass mais par nos projections d ici et la C est cette histoire qui se raconte par la suite Les sc nes d autrefois ne disparaissent pas dans l objectivit de la r volution du temps physique elles se rejouent avec les acteurs qui sont les auditeurs et les spectateurs de nos narrations Du bruit blanc sort et s articule un r cit o le pass simple devient toujours un pass compos ou un imparfait La m moire vive change le r cit en discours actualis Seules les fables encapsul es restent jamais des boites noires de la m moire les gisements d une psychanalyse ternellement non accomplie L artiste sen sert comme d une pi ce de bois dess ch qui r entre sur l chiquier d une partie d cha nant en tant que figure de nouvelles motions La narration est ce jeu d actualit qui engage et enr le de nouveau l histoire n est pas pour elle une vieille et terne enseignante de la sagesse l histoire est de nature appellative de l ordre exercer un attrait ou une r pulsion La dissection du cerveau des chemins de connexions synaptiques du substrat de ce faisceau du pr c blage que nous sommes Imm morial photogramme d tail versions 1 2 3 le dentiste nous donne des bonbons pour nous remercier d avoir t sage Pascal Weber en derni re i
99. sous l eau seule sa t te demeure invisible aucun bruit de souffle et une bo te de verre dans laquelle se trouve une anguille une mur ne elle aussi hors de son l ment et qui suffoque soulign par le design sonore Entre les deux une nouvelle fronti re un ext rieur un horizon en bord de mer rare image sereine d ouverture chez cet artiste La cam ra varie les valeurs de cadres elle isole dans des plans statiques le corps de cet homme dans un plan d ensemble tandis que la mur ne est serr e l image pour accentuer le malaise de la situation Puis elle se met faire des travellings le long des murs de cet entrep t qui aurait t vid de toute cette eau on y croise des flaques ici et l avant d y rencontrer une fois de plus ce trait noir sous une forme plus fig e sculpturale ne sachant plus vers qui quoi se tourner et du coup d core cet espace Que l on retrouve la fin sans homme ni poisson qu une masse d eau remplissant le cadre et sur laquelle se mettent tomber des gouttes de pluie nous entendons le bruit de l averse nous percevons les ondes sous l eau Image qui voque avec bonheur la logique d une tr s belle vid o de Gary Hill Why do things get in a Muddle adapt e d un texte de Gregory Bateson dans laquelle une petite fille demande son p re o va la lumi re lorsqu on souffle la bougie O va la pluie lorsqu elle tombe sur l eau Mihai Grecu pr f re la question la r p
100. ssion Mais pour r sumer je pense ne pas me tromper en disant qu ils font simplement une diff rence entre la cr ation d effets et leurs simples utilisations C est dans la cr ation qu ils se retrouvent le plus qu ils se lib rent a n est pas un filtre qu ils appliquent sur une mati re mais bien de la mati re qu ils cr ent le filtre appliquer sur cette derni re C est peut tre pour a qu ils cherchent ailleurs que dans les algorithmes made for et qu ils repartent de l analogique d instruments physiques et qu ils sortent des sentiers battus pour trouver les leurs Et finalement les partager avec d autres Jacques Urbanska Turbulences Vid o 65 Septembre 2009 ORTRAIT D ARTISTE 30 Portrait d artiste Pascale Weber Je suis n e a Paris Mes parents sont originaires de petits villages Mon p re venait de Meurthe et Moselle ma m re du Calvados o ils poss dent encore une propri t Interview de Pascale Weber par Gabriel Soucheyre J ai un fr re et une s ur tous deux plus jeunes que moi et qui travaillent dans le marketing et la finance Comme mes parents d ailleurs ma m re travaillait la Banque de France et mon p re qui sortait de HEC tait la gestion du personnel d EDF Un haut cadre venant d un milieu modeste son p re tait boulanger J ai pass les six premi res ann es de ma vie Paris puis je suis partie en Indon sie Djakarta Mes pr
101. stance de serveurs silencieux surgis distants En quelque endroit que vous soyez vous le comprenez aussit t instinctivement vous serez toujours sur leur passage sous le regard derri re le comptoir instamment cout mutiquement observ Pourquoi tre attendu par elle Pascale Weber Une sorte de mue tait perceptible coiffure v tements et quelque chose comme un regard int rieur qui interdisait de la reconna tre II n y avait personne part cette latence autour d elle Un vide une absence Assise dos au mur elle avait choisi cette partie de la salle que la vitrine fait basculer dans la rue attire irr sistiblement sur le d sespoir du trottoir dont la pente semble vouloir vous entra ner dans le champ d une incoercible et suave angoisse On aurait dit que Pascale Weber tait au centre d une toile dont les perspectives se seraient contredites contrari es Le sol pour la rejoindre paraissait se d rober s incliner sans cesse changer d angle pouss sur des pentes instables et tonn es Impossible de leur chapper D o que l on vienne Personne n avait donc voulu s asseoir directement dans son champ d observation Cheveux de suie brillants v tement de sang des yeux d eau qui fixent en vous e manque la fuite l interrogation Mince sourire de sphinge imperceptible Je n ai pas e souvenir qu elle ait une seule fois ouvert la bouche prononc un mot Chez elle l bas elle disait avo
102. t eu tous les cours de pratique par le CNED ayant refus les cours de peinture que m avait propos ma m re lorsque j tais enfant mon rapport l apprentissage s est toujours fait par les livres Quand j ai commenc passer les concours CAPES et Agr gation mes meilleures notes taient en esth tique la philosophie de l art J avais de grandes facilit s pour l criture mes parents auraient certainement voulu que je travaille cette criture des mots et non des images ou des arts plastiques Le r cit le discours par les mots sont donc des pratiques avec lesquelles je suis l aise et des activit s dont je me m fie G S Aujourd hui si tu voulais donner une image de ton travail en quelques mots PW Ce serait une valise qui ouverte ouvrirait un espace habitable ce serait un lieu de r sidence d artiste sur le terrain en relation avec la rue et les lieux habit s et ce serait un happening le choc de la rencontre du premier rejet de la premi re r action avant l change Aujourd hui galement c est une valise partag e car je travaille avec d autres artistes avec Jean Delsaux notamment autour de ces questions d espaces vivre de territoires partager Propos recueillis par Gabriel Soucheyre Turbulences Vid o 65 A ut 2009 Portrait d artiste Pascale Weber En q u te de v rit l artiste aventuri re Pascale Weber arr te sa course et pose son bagage pour explorer l inti
103. tais partie vivre dans un petit village du haut juraJe n allais qu tr s peu de manifestations artistiques contemporaines et j avais encore une vision tr s bourgeoise de l art l artiste maudit l inspiration Je ne sais pas partir de quand j ai bien accept de montrer mon travail Pour exemple je n ai jamais montr Ech ance 50 Elle a t pr sent e Paris lors de ma soutenance de ma trise les enseignants taient plut t logieux mais je ne l ai jamais montr e publiquement Mon travail photo tait galement tr s difficile montrer toujours ce probleme de format Je faisais des images tr s longues J ai donc pens une sorte de syst me de diaporama avec un d filement horizontal qui rappelait Ech ance 50 et par l j en suis venue penser le mouvement Puis avec une cam ra j ai commenc mes photos compressions des photos partir d une cam ra J avais l outil mais je n avais rien raconter Je voulais juste regarder les gens bouger et attendre Construire un r cit n est pas mon but d ailleurs et mon rapport la narration est tr s compliqu en vid o l inverse je m tais int ress e cette question en peinture par exemple par le biais de la peinture narrative de la repr sentation du d placement et du temps j avais longuement regard des livres d Heures ou la tapisserie de Bayeux Mon autre souci venait de mon apprentissage autodidacte des techniques Ayan
104. trait d artiste Pascale Weber La peinture donne une sorte d immortalit aux mod les qui ont pos deva nt l artiste En les invitant puis en les cong diant Pascale Weber s attache davantage leur pr carit et souligne la sienne Confidences d un bouche trou occasionnel propos des Super positions de Pascale Weber par Gilbert Pons Rembrandt artiste que l on ne saurait r duire son uvre autographe Hormis pour voquer des anecdotes ou faire talage de relations amoureuses avec eux les mod les des peintres et des photographes n ont gu re l occasion de s exprimer publiquement moins encore d mettre un jugement critique sur l uvre dans laquelle ils figurent d ailleurs l histoire de l art n a que faiblement retenu leurs t moignages Les lignes qui vont suivre voudraient combler un tant soit peu cette lacune pas seulement Superpositions Pascale Weber 2005 Svetlana alpers l atelier de Rembrandt Je d sirais faire son portrait Elle tait r fractaire comme le sont souvent ceux et celles qui passent une part de leur vie arm s d un appareil photo ou d une cam ra Mais j tais r solu et attendais mon heure Elle a fini par accepter une condition Que je pose moi aussi pour l installation vid o dont une ceuvre de Rembrandt fournit le motif principal Je lui ai dit oui sans trop tergiverser malgr l appr hension Mis part les photos faites en famille ou lors d une c r
105. tres des hauteurs style barons perch s ayant sans doute per u eux aussi quelque parent entre leur r le et celui des com diens pareillement menac s par l volution du monde La preuve ultime de cette complicit combative tant leur dialogue sans faille avec les images projet es qui taient la grace eux car elles n auraient jamais pu tre tourn es sans leur consentement Images de leur intimit d voil e parmi lesquelles le scintillement dans leur maison d crans de t l vision belle mise en abyme La vid o est la pierre de touche de l difice du th tre renouvel Tout l effort th tral du metteur en sc ne vaconsister d slors piqueter le r cit de coups de th tre vid o Autonomes les quatre images se mettent vite d border les unes sur les autres communiquer entre elles r percuter de l une l autre des angles diff rents de la m me rue Tout fait signe prend sens le passage d un v hicule d un cran l autre l organisation diff rente du coin chaussures dans les mosqu es le type de minarets Le discours verbal manant des bouches des personnages r els est corrobor par le discours visuel expos en fond de sc ne En m me temps celui ci d borde constamment celui l Et c est dans cet cart entre le dit et le montr que resurgit le th tre L indicible cr ve l cran du Vrai comme le sens affleure sur d autres sc nes au bout du geste d un acteur au fil d un d
106. ue un Dj mix City Sonics par Philippe Franck en tant que Paradise Now De ces micro r sidences d artistes d une semaine chacune de conf rences de rencontres et de r flexions est n le projet TRANSAT Contamine quientend structurer et prolonger ces premiers changes en proposant 9 Voir http www sat qc ca post php id 98 amp post_ id 1694 amp lang fr et http www sat qc ca post php id 98 amp post_id 1681 amp lang fr 23 24 SAT contamine 2009 Jacques Urbanska et en soutenant la diffusion de cr ations d artistes de la SAT et de Transcultures sur une p riode de deux ans Sont aussi envisag s des master class donn s par les artistes invit s et un projet d dition labor partir des r flexions sur le concept de contamination positive travers notamment le parcours et a contribution des artistes de la francophonie aux arts num riques et des articles critiques sur les productions des artistes impliqu s dans e projet C est aux collectifs TIN D et Perfection Plastic qu est revenue la t che de cadrer le projet TRANSAT Contamine au travers de eur recherche TRAME 00 Ce cadre de travail 10 Francis T audio vid o Guillaume B audio Victor tronic audio S bastien G audio isisnotdesign com http www perfec tionplastic info plac sous le sceau du Creative Commons se pr sente comme un laboratoire d exp rimentation de
107. ui c est pourquoi nous avons pens ces changes en termes d ateliers de r sidences et surtout de possibilit s de rencontres multiples et non de simples re pr sentations Cest aussi pour ces raisons que nous pensions qu il fallait en tout cas dans un premier temps un cadre commun un m me terrain de rencontres et dexp rimentations pour l ensemble du projet et qui s inscrive dans la dur e recherche TRAME 00 TRANSAT nest pas le seul projet d changes de la SAT d autres sont en cours de r alisation ou en gestation Ce nest pas dans les manifestations ext rieures que se trouve lessence du projet a cest le r sultat parce que la contamination positive a tisse d abord en ddans TRAME 00 Je ne voulais pas que mon engouement pour le projet global me fasse oublier les points d interrogations que son cadre TRAME 00 a soulev chez moi a la lecture du dossier de pr sentation C est donc au travers d un questionnaire mail qui a parfois pris des allures de r quisitoire que j ai rencontr les artistes du collectif TI N D 5 On peut lire dans le dossier du projet global que le collectif poss de une signature propre reconnue dans le milieu La richesse et l originalit de leurs images vid os est reconnaissable et ont fait leur marque La fr n sie visuelle forme une symbiose parfaite avec l intensit musicale Leur performance est une r elle immersion dans un univers sonore et visuel dense et hypnot
108. ulture Il oublie tout et refonde tout En fait il n oublie rien et c est l le paradoxe du fonctionnement de la cr ation Imm morial les exp riences de l oubli par Jean Delsaux Pascale Weber avec Imm morial nous en apporte une exp rience elle n oublie pas dans ce travail vid o qu elle a commenc par la peinture et elle compose une image complexe composite parfois foisonnante jusqu la saturation Elle y parle de la m moire et de l oubli mais aussi de l intime de la solitude et de la peur elle parle de tout cela non de mani re d clarative mais par petites touches par r it rations redites allusions par la rencontre parfois incongrue ou contradictoire d images incrust es l une dans l autre de textes voix off graphismes photographies peintures documents divers Ce foisonnement m me est celui de tout ce qui nous advient dans le cours ordinaire d une vie humaine comment s en souvenir Petit petit dans ce travail dont la premi re version est un film en quatre parties plus un prologue elle nous fait entrer par des mat riaux visiblement tir s autant de sa vie que des actualit s de la radio par des lectures mises en sc ne de textes de Houelbecq par des graphismes duchampiens dans le paysage complexe des souvenirs perdus puis retrouv s Pour ce faire elle associe savamment les l ments visuels et sonores qu elle a recueillis s lectionn s labor s On sent bie
109. une forme d erreur humaine unique dit il Le collectif parlait depuis longtemps d une compilation DVDopensourceavecdesoeuvres sources audiovisuelles issues de leurs projets qui seraient donc totalement libres de droits pour tout usage non commercial Cr ation de mati re audiovisuelle contaminante qui se ferait elle m me contaminer par les multiples usages qui pourraient en tre fait Avec TRANSAT contamine ce premier DVD pourrait voir le jour tr s prochainement Encore quelques mots sur ce concept de contamination la derni re rencontre du projet pr voit un duplex entre Mons et Montr al C est au travers du logiciel propulseJART produit par la SAT que cet change en temps r el pourrait avoir lieu Pour bien comprendre ce logiciel ses tenants et aboutissants je vous invite aller jeter un coup d oeil sur le site qui lui est d di et regarder l excellente interview de Ren Barsalo Sans entrer dans les d tails ce logiciel permettrait de cr er un espace virtuel o chacun des participants plugg pourra interagir contaminer la performance en temps r el On a eu la chance de beta tester en r sidence PropulseArt en 2008 et on a d velopp par exemple une recette qui nous permet de performer du feedback24 A V entre 2 endroits distants En fait on utlise le d lai de transmission des donn es par le r seau entre les 2 endroits diff rents On parle de millisecondes l tr s courts
110. ur en cr er de nouvelles Si le concept de contamination_ positive est je cite le Leitmotiv de Monique Savoie qui fait r f rence l influence cr atrice apport e par les artistes de la communaut de la SAT dans diff rents projets externes comment TIND entrevoyait la contamination retour Existait il des possibilit s pour les artistes et le public belges de s infiltrer dans TRAME de le modifier de le hacker Nous sommes en train de pr parer un kit de base qui va comprendre un texte explicatif du projet une esp ce de guideline qui donne une id e de la structure audiovisuelle de Trame0o avec des s quences vid os et audio pr tes a tre utilis es mix es modifi es l id e est de permettre n importe qui de pouvoir exp rimenter notre projet de tester nos recettes de cr ations de contenu A V et ensuite trouver ses propres trucs b tir ses propres machines modifi es qui vont lui permettre de cr er du nouveau visuel de fa on diff rente notre connaissance c est un des rares projets de performance open source On est tr s content de cette id e de Joseph Lefevbre Guillaume B ajoute que la contamination 18 http www sat qc ca page php id 98 amp lang fr 19 Audiovisuel 27 28 commence m me avant la performance par le travail avec les artistes associ s mais aussi dans les discussions pr alables avec le public participant chaque individu inclus est
111. uverte au regard de l autre en l occurrence celui de l amateur emboite le pas une pratique de plus en plus fr quente dans l art contemporain pratique dont Michel Guerrin pointe les inconv nients et les risques majeurs dans un article r cent Fraicheur cr dibilit Cest partir de ces deux axiomes que le document amateur est aujourd hui sacralis per u comme une revanche du t moin local contre l expert Le monde de l art participe lui aussi cette f te de l amateur On ne compte plus en effet aux tats Unis et en Europe les expositions et les livres qui visent magnifier un photographe du dimanche un album de famille Longtemps le genre fut m pris Ce ph nom ne amateur qui gagne les mondes de L utopie domestique Pascal Weber l information et de la cr ation a quelque chose de stimulant et de d stabilisant Il pourrait aussi tre un sympt me de plus de la perte d influence de l auteur au fur et mesure que l industrie culturelle impose ses r gles Nous sommes tous de grands photographes Le Monde 13 14 f vrier L entreprise de Pascale Weber chappe cependant de telles r serves car cet abandon consenti de la cam ra un abandon d ailleurs tr s provisoire outre qu il t moigne d une belle humilit de sa part est moins un parti pris ou un proc d mis la mode qu une r action inventive et g n reuse face aux circonstances et il est bien autre
112. vec Les Syndics de la guilde des drapiers dans la reproduction duquel une reproduction passablement remani e par ses soins l artiste m enchasserait plus tard en me substituant l un de ces garants de la qualit des draps teints J ai beau avoir le go t de la conversation discourir sans complexe devant un auditoire mon m tier l atteste je me suis vite rendu compte que je ne savais pas parler un public absent et que le contexte pictural o je m tais aventur m intimidait au point de me rendre aphone ou peu pr s 1 Photographe et plasticienne hollandaise qu Huub Nollen le directeur de La Pommerie avait invit e pour une r sidence Bien s r j avais pris mes pr cautions un bon livre sous la main pour y poser de temps en temps les yeux et des cigarettes afin d avoir une contenance me cacher au besoin derri re un nuage de fum e Ce fut une preuve le temps s tait mis tout coup au point mort de surcroit je ne savais pratiquement rien du r le que l on voulait me faire jouer d ailleurs ce n tait pas un r le et Pascale Weber qui n est pas directive en ce domaine tablait sur l improvisation Qu ai je pu dire lors de cette parenth se dans ma vie Moi qui ai une bonne m moire du moins c est ce qu on affirme je n en ai pas gard le souvenir Depuis j ai regard maintes fois la vid o j ai tent de comprendre les sons qui sortent de ma bouche entre deux volutes b

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