(Déchets ménagers pour une recherche interdisciplinaire)
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1. une m thode inductive fond e sur une impr gnation dans ces terrains et la construction d informations pertinentes pour la question Sur un sujet par essence pluridisciplinaire m me si la g ographie est au coeur de notre recherche tant par les r f rences m thodologiques que les concepts mobilis s l emprunt la sociologie et la science politique est n cessaire Il a fallu aussi tenir compte des connaissances techniques dans la mati re L approche de terrain et l analyse locale nous a permis de tendre vers cet objectif pluridisciplinaire Pour tre au c ur du d bat le chercheur ne doit pas avoir peur de vivre sa recherche d o la n cessit de s impr gner de baigner dans le d cor qu il analyse Les enqu tes que nous avons faites dans le d partement des Hautes Pyr n es y ont contribu mais les nombreuses visites d quipements de traitement des d chets m nagers d charges UIOM d chetteries plus encore Il est difficile de comprendre le ph nom ne sans avoir vu de ses propres yeux une d charge avoir march sur le d p t s tre rendue compte des dizaines de m tres sous ses pieds sans s tre plac e devant la fosse d accueil des d chets d une UIOM sans avoir t assise dans le fauteuil du technicien qui manipule le grappin qui am ne les d chets de la fosse au four d incin ration sans avoir ne serait ce qu entr apercu les flammes br lant des milliers de tonnes d2. caract risation des ordures m nag res On imagine tr s bien les applications politiques de ces r sultats notamment la construction de donn es pour mettre en place des collectes s lectives En d pit de leur production scientifique des liens qu ils tablissent avec les acteurs impliqu s dans ce domaine malgr un d but de reconnaissance par les collectivit s locales de l int r t des approches de ce probl me par la g ographie sociale les g ographes travaillant sur ce domaine souffrent d isolement dans leur discipline Il existe une force de recherche insuffisante sur ce th me Du c t des autres sciences humaines Les d chets m nagers semblent avoir suscit plus d int r t chez les sociologues et les conomistes L approche conomique peut se diviser en deux axes majeurs Le premier s interroge sur l efficacit conomique d un service public local et des diff rentes techniques de collecte et de traitement par rapport au march conomique Defeuilley 1996 Il est question des co ts d interactions entre la gestion le financement et la tarification Le Bozec 1994 Le Bozec se distingue de Defeuilley en introduisant les concepts d intercommunalit et en accordant une place importante aux acteurs Un deuxi me axe plus global et plus industriel pose les questions de cycle du produit de sa dur e de vie du recyclage de la r cup ration du gaspillage revers de la m daille du syst me conom
3. chets Ed Sorman Charvolin F 1998 Le trieur essai d une probl matique sociologique relative aux usagers de la collecte s lective des ordures m nag res in Ecole des Mines de Saint Etienne Traduction des comportements humains dans la simulation des projets de collecte et de traitement des d chets m nagers Defeuilley C 1996 Le service public au d fi de l efficacit conomique Les contrats de d l gation dans la gestion des d chets m nagers Th se de Doctorat de Sciences Economiques Universit Paris VII Gouhier J 1984 G ographie des d chets l art d accomoder les restes Paris Centre de documentation industrielle Centre Georges Pompidou Guellec A 1997 D chets m nagers pour un retour la raison rapport au S nat Laredo Ph et Barbier R 1999 L internalisation des d chets Economica Le Bozec A 1994 Le service d limination des ordures m nag res co ts organisation gestion Analyse syst mique et conomique du recyclage des ordures Ed L Harmattan CEMAGREF Le Goux J Y et Le Douce C 1995 L incin ration des d chets m nagers Economica Maresca B et Poquet G 1994 Collectes s lectives des d chets m nagers et comportements des m nages Credoc coll de rapports N Kounkou U A 2000 th se Gestion territoriale des ordures m nag res franciliennes le gisement des ordures m nag res leurs espaces de production vers une minimisation du flux
4. des techniques de traitement employ es sur les d charges des Hautes Pyr n es a d montr que l apport successif de nouvelles techniques et m thodes de traitement ne faisait que d placer le probl me sans pour autant le r soudre Cette gestion technicienne des d chets produit une fracture entre les objectifs de l Etat et leur application au niveau local par les collectivit s locales Notre recherche a par ailleurs mis en vidence l origine et les diverses contraintes qui expliquent ce d calage La place r serv e la technique comme solution unique au probl me des d chets en est une L absence de prise en compte du co t d une politique telle qu elle a t d finie par l Etat en est une autre Prot ger l environnement et g rer de mani re cologique les d chets m nagers ont un co t lev court terme un co t mal per u et mal compris car le long terme n est pas ancr dans les politiques les comportements et la culture de tout un chacun Nous dirons que la question du co t est secondaire car elle d pend d une r elle volont politique celle de consacrer un budget un probl me Les contraintes majeures sont occult es dans la politique de l Etat et celles des collectivit s locales du fait de l absence d une territorialisation de la gestion des d chets d un ancrage local et de la prise en compte de l espace dans ses caract ristiques physiques humaines architecturales La primaut d
5. et soutenu par la r gion des Pays de la Loire Les relations fortes avec des partenaires politiques et conomiques fait de cet Institut un centre de recherche la fois fondamentale et appliqu e C est ce que Jean Gouhier nomme la recherche action Cet Institut d livre un ensemble de formation destin es la fois aux tudiants et aux professionnels agents de la sph re conomique et politique Il s est form une v ritable cole au sein de l universit du Maine Le Mans au travers du DESS de rudologie dirig par Jean Ren Bertrand successeur de Jean Gouhier et de l quipe de recherche Gregum du laboratoire ESO Parmi les derni res th ses on peut citer celle d Urbain Anselme N Kounkou qui a pour titre Gestion territoriale des ordures m nag res franciliennes le gisement des ordures m nag res leurs espaces de production vers une minimisation du flux r siduel 2000 Cette th se d montre qu il existe une influence du lieu d habitation et du type d habitat sur les habitudes de consommation des habitants et par cons quent sur le gisement potentiel des ordures m nag res d un point de vue qualitatif L hypoth se qui est avanc e est que les objectifs de r duction de la production des ordures et des dysfonctionnements li s leurs flux ne peuvent tre atteints que par un syst me de mesure des rejets des m nages Cette recherche a utilis l outil construit par l Ademe Modecom outil de
6. r siduel Pr sentation de l Institut de Rudologie 1996 Universit du Maine Robic M C et Mathieu N 2001 G ographie et durabilit red ployer une exp rience et mobiliser de nouveaux savoir faire Le d veloppement durable de l utopie au concept Ed Elsevier SAS Notes 1De nombreux ouvrages traitent de la gestion des d chets m nagers en se pla ant du c t de l lu local C est le cas de l ouvrage de Francis Chalot 1990 et du rapport du d put Ambroise Guellec 1997 Malgr leur int r t informatif ils n ont pas de caract res scientifiques On peut y ajouter la plupart des tudes de l Ademe et de la soci t Eco Emballages 2Jean Gouhier G ographie des d chets l art d accomoder les restes Paris Centre de documentation industrielle Centre Georges Pompidou 1984 18 p 3 La rudologie est l tude syst matique des d chets des biens et des espaces d class s C est aussi l tude du fondement et des motivations du geste du rejet et de la mise en marge C est enfin une lecture nouvelle de la marge conomique et sociale pour en faire le chantier de nouvelles ressources et de nouvelles fonctions Pr sentation de l Institut de Rudologie universit du Maine 1996 6 p 4Marie Claire Robic et Nicole Mathieu G ographie et durabilit red ployer une exp rience et mobiliser de nouveaux savoir faire Le d veloppement durable de l utopie au concept ditions sc
7. Construire une probl matique nouvelle par des objectifs d cal s aa Emmanuelle Le Dorlot Les d chets m nagers pour une recherche interdisciplinaire R sum Bien que posant de graves probl mes de gestion li s leur volume croissant et aux risques de pollutions qu ils g n rent les d chets m nagers n ont pas suscit et ne suscitent pas l enthousiasme des chercheurs mobilis s par les questions environnementales en particulier dans les sciences sociales Apr s l avoir montr par un tat des lieux des travaux en sociologie conomie et g ographie l auteur tente de convaincre de la l gitimit de cet objet de recherche en faisant un retour sur les travaux qu elle a engag pour montrer l int r t d une approche g ographique de ce probl me de gestion Cette d marche met en avant l importance de la configuration mat rielle et physique des territoires de la gestion ainsi que celle de la distance qui joue un r le d terminant dans l efficacit et la durabilit de la politique des d chets m nagers Mais si le d chet par sa complexit est un objet g ographique le probl me de sa gestion ne peut se passer de l analyse sociologique des formes de concertation entre les acteurs qui concourent au contr le de leur production et des risques induits et pr visibles Table des mati res z Etat des lieux un quasi vide en sciences sociales Du c t de la g ographie Du c t des autres scien
8. analyse de la localisation des centres de traitements des impacts de ces derniers sur l espace environnant aux implications spatiales des difficult s d application des normes et des objectifs qu ils soient nationaux ou europ ens des cons quences de l harmonisation europ enne aux politiques diff renci es des pays de l analyse des comportements des individus celle du ph nom ne plus particulier du Nimby du rapport entre politique et d chet la relation entre statut social du d chet et gestion des d chets les th mes de recherche sont l gions et tr s abondants A travers l tat des lieux de la recherche ainsi que par le rappel de nos travaux et de leurs principaux r sultats nous esp rons avoir d montr qu il existe un domaine scientifique qui m rite un investissement des sciences sociales et de la g ographie en particulier Bibliographie Barbier R 1996 La recherche action Paris Anthropos Bertolini G 1978 La socio conomie du d chet ditions Entente Collection Cahiers de l cologie Bertolini G 1978 Rebuts ou ressources Entente Les Cahiers de l cologie Bertolini G 1990 Le march des ordures conomie et gestion des d chets m nagers Ed L Harmattan Collection Environnement Courtine 1996 Bertolini G 1991 Homo Plasticus les plastiques d fi cologique Sang de la Terre Bertolini G 1996 D chet mode d emploi Economica Chalot F 1990 La commune et les d
9. ces humaines De la ma trise la th se acquis des recherches ant rieures Texte int gral Etat des lieux un quasi vide en sciences sociales Marginal dans la soci t et m me dans la sph re politique puisque la l gislation en la mati re est tr s r cente 1975 1992 les d chets m nagers l ont t aussi dans la recherche scientifique bien qu ils repr sentent des probl mes et des risques de pollution vidents Ceci est particuli rement vrai dans les sciences sociales qui ont peu investi ce domaine alors que leur place y tait l gitime Les recherches men es sont principalement techniques et placent la solution technique en leur centre L examen de la production bibliographique de l Ademe et du minist re de l Environnement comme leurs appels d offre de recherche en apporte une confirmation et r v le le peu de confiance faite la recherche autre que technique sur cet objet L image sociale du d chet ambigu peut expliquer l origine de ce quasi vide en sciences sociales Le d chet est la fois le banal l inutile mais il est aussi ce qu on rejette voire le r pulsif Comme l crit Jean Gouhier Le terme exprime d abord une d pr ciation r elle et constat e le bien n a plus de fonction affect e et par cons quent plus d ancrage g ographique En outre on ajoute des torts son inutilit il est g nant parce qu il encombre et parce qu il t moigne d un re
10. e d chets pr s de 800 C Toutes ces exp riences grav es dans la m moire permettent de comprendre le fonctionnement de ce secteur et l urgence de faire voluer les choses Ce regard g ographique et global sur le secteur des d chets au travers d une tude locale de six ans sur le d partement des Hautes Pyr n es nous a permis de d montrer et de mettre en vidence la dimension locale de la gestion des d chets m nagers r v lant une r alit qui contraste tr s nettement avec l id al de gestion nonc dans la loi Sur le terrain les lus qu ils appartiennent des syndicats intercommunaux ou non sont d pass s par le probl me des d chets m nagers de plus en plus abondants Ils font difficilement face et sont aux limites de leurs comp tences techniques en mati re de traitement d autant que ces limites ne font que cro tre avec la parution de normes environnementales de plus en plus s v res et de techniques de traitement de plus en plus sophistiqu es Cette solitude de l lu local surtout ceux des communes rurales face un probl me environnemental complexe aboutit des incoh rences politiques des pollutions qui ne font qu accentuer une situation environnementale d j critique D autre part les techniques en usage sur notre terrain en mati re de traitement ont montr leurs limites en tant que solution aux probl mes environnementaux pos s par les d chets m nagers L analyse historique
11. e la technique n est pas sans relation avec cette non spatialisation et ce non ancrage territorial Cette position politique a pour cons quence le fait que chaque lu copie la politique de l autre alors qu elle n est pas forc ment adapt e son territoire D o une incoh rence des politiques l augmentation des pollutions partout et les checs en mati re de gestion des d chets m nagers Enfin la derni re contrainte majeure contrainte ignor e des strat gies de gestion des d chets m nagers est celle des comportements humains De nombreux comportements politiques ou simplement anti citoyens sont en effet l origine de la faible volution sur le terrain de la politique des d chets m nagers Dans le monde politique c est la vision court terme les strat gies lectorales et les batailles de clocher qui sont l origine des inerties locales Du c t des individus le comportement Nimbyiste Not in my back yard pas de a chez moi opposition intempestive et pas toujours objective aux projets en mati re de gestion des d chets m nagers l individualisme en contradiction avec la n cessit d une responsabilit collective le poids des habitudes et enfin le conservatisme li une absence de vision projective du probl me des d chets m nagers au del du service journalier sembleraient les causes majeures de l inertie Les r ponses ces contraintes sont donc au del de la n cessi
12. fus Il faut donc l loigner le mettre en marge Enfin pour mieux fonder son exclusion on lui attribue une nuisance plus ou moins fond e laid sale malsain dangereux il para t n cessaire de le dissimuler de l enfouir de le d truire Il s est donc construit un d calage entre la repr sentation sociale du d chet et la gravit du probl me environnemental qu il pose avec sans doute pour cons quence le faible investissement scientifique dans ce domaine L objectif que nous poursuivons est de montrer qu il s agit d une question aussi importante instruire que l effet de serre la perte de biodiversit et qui devrait tre un des programmes de recherche central sur le d veloppement durable Un tat de l art des publications en sciences humaines constitue un pr ambule n cessaire Du c t de la g ographie Qu il s agisse de la g ographie physique ou de la g ographie sociale les d chets m nagers n ont jamais t un objet central de la discipline Les deux premiers chercheurs g ographes Jean Gouhier et Albert Tauveron tre des sp cialistes et des pionniers dans leur discipline sur ce sujet ont eu du mal tre reconnus Leurs recherches bien que novatrices ont t peu consid r es car elles n entraient pas dans les paradigmes les d bats th oriques et les probl matiques l gitimes de la g ographie Albert Tauveron a une vision politique conomique et technique du su
13. ientifiques et m dicales Elsevier SAS 2001 pp 167 190 5De la ma trise la th se de doctorat 6C est a dire de la prise en compte des caract ristiques spatiales globales des territoires TRapport d activit du laboratoire Ladyss 1996 1998
14. ion qui sont ceux de la soci t de consommation augmentation des produits des suremballages et l talement de l urbanisation ont modifi les syst mes de r gulation qui taient fond s sur la dispersion des points de production Par un ensemble de r actions en cha ne cela a conduit faire des d chets m nagers un probl me environnemental majeur L accumulation des d chets a accru la pression environnementale dans l espace de leur traitement pression d autant plus forte que la d charge et le simple concept d limination ont t le fil conducteur des politiques locales de gestion des d chets m nagers C est galement l accumulation dans des espaces r duits des tonnes de d chets qui a rendu les risques des d chets plus importants Malgr l ensemble de ces risques potentiels de nuisances le rapport de force entre d chet espace a t ni car le concept d limination a pr domin La d charge et l incin ration n tant que les exutoires physiques et les manifestations techniques de celui ci L loignement a t le maitre mot du rapport homme d chet Parce que le d chet est une nuisance un rejet 1l est n cessaire de s en loigner de l liminer liminer du latin eliminare mettre dehors de limen seuil Le seul destin du d chet est d tre vacu le plus loin possible de son lieu de production d tre cach au regard de ceux qui l ont produit Ainsi le d chet pourta
15. ique Bertolini 1978 1996 D autres s int ressent plus sp cifiquement une technique C est le cas de Courtine 1996 par rapport la d charge ou de Le Goux et Le Douce par rapport l incin ration 1995 Il semble que l conomie ait trouv une plus grande l gitimit par rapport la g ographie Ceci est dans doute d aux enjeux conomiques et m me financiers qui se sont cr s autour des d chets v ritable objet marchand C est bien s r un point de vue dont il faut tenir compte L approche sociologique met en avant les repr sentations des d chets et les comportements des acteurs C est la question du tri et de la collecte s lective compr hension du geste du tri des facteurs d influence des comportements face aux d chets et au tri qui a mobilis la plupart des recherches dans cette discipline On peut citer les travaux sociologiques et ou socio conomiques de Bruno Maresca et Guy Poquet du Credoc 1994 de Laredo et Barbier 1999 de Charvolin 1998 1999 Goaquin 1994 Bruno Maresca et Guy Poquet s int ressent aux comportements sp cifiques du tri Sont abord s successivement l volution de la collecte s lective au travers des r glementations et des exp riences de terrain District de l agglom ration nanc ienne constitu e de 18 communes le Syndicat d partemental pour les ordures m nag res Sydom du Jura et la ville des Mureaux dans les Yvelines et surtout les principes du tri q
16. jet Dans l un de ses ouvrages Les ann es poubelle 1984 il fait le tour de la question du gaspillage en analysant les diff rentes m thodes de traitement existantes en expliquant les rouages du syst me de production distribution la faiblesse de la r glementation Il propose d j aux d buts des ann es 80 des id es qui resurgissent aujourd hui la question des normes des produits celle des taxes sur les produits jetables Albert Tauveron a montr l enjeu et les probl mes de la gestion des d chets d une mani re assez novatrice pour l poque Les recherches de Jean Gouhier portent sur l analyse de l interface entre ce que l on pourrait appeler les syst mes sociaux population origine ou niveau social comportement et les d chets nature production et les implications de cette interface dans l espace Une citation revient souvent lorsque l on voque ses recherches Montre moi ta poubelle je te dirais qui tu es Il aborde aussi la question de la marginalit du d chet et de la marginalit des espaces o ils se situent Les marges et les espaces marginaux sont un cho la marginalit du d chet une image n gative r pond un espace sans usage et sans valeur Fort de l tendue de ses recherches dans ce domaine il a m me cr la science des d chets la rudologie en 1985 et un Institut de rudologie association r gie par la loi de 1901 associ par convention l universit du Maine
17. lom trage mais c est aussi une notion temporelle le temps consacrer au d p t des d chets tri s c est dire entre l habitat et l quipement d apport volontaire Aussi importante que la distance physique la distance temporelle entre deux points est un l ment essentiel l usager Le tri s lectif en lui m me am ne une consommation de temps celle ci ne doit pas s agrandir dans le d placement de l usager La distance temps doit tre per ue comme une condition de confort d utilisation et non d effort Malgr les nombreux concepts g ographiques qui sont mobilis s par la question des d chets ceux ci restent encore explorer par les g ographes contribuant un renouvellement du regard sur les d chets et participant mieux ma triser ce probl me environnemental L approche spatiale et l analyse des interactions interactions entre individus interactions entre individus activit s et espaces permettraient d avoir un regard plus global sur le sujet et tre m me de mettre en vidence certaines relations qui sont encore ignor es L approche g ographique en partant de l espace permettrait d avoir une approche large et englobant tous les aspects et surtout les acteurs de ce domaine de d passer les cloisonnements th matiques voire des disciplines scalaires pour retrouver les processus g n raux l uvre De la variabilit temporelle des d chets m nagers l
18. long terme doivent s allier l invention et l utilisation de proc d s industriels C est aux sciences humaines en particulier de le d montrer gr ce leur point de vue particulier novateur dans ce domaine tr s technicis L ind pendance de la recherche dans ce type d tude est primordiale pour largir et renouveler cette question Par nos r sultats nous pensons avoir contribu faire admettre que les sciences sociales la g ographie en particulier ont un r le jouer pour que la question des d chets m nagers prenne une place part enti re dans les probl matiques environnementales Depuis la th se nos travaux ont du se limiter une veille scientifique sur ce probl me d environnement Ils se sont traduits par des contributions dans la revue Natures Sciences Soci t s qui en reconna t l importance la n cessit de le traiter comme un probl me interdisciplinaire et donc par des disciplines des sciences sociales Aujourd hui notre position s est consolid e et peut s exprimer dans les termes suivants Insuffisamment tudi par les g ographes le d chet est un objet g ographique au sens propre dans la mesure o la question qu il pose est au c ur d un rapport triangulaire d chet homme espace Les concepts de dispersion accumulation isolement distance proximit sont des enjeux importants voire centraux dans la probl matique actuelle de cet objet La g n ralisation des modes de consommat
19. nt omnipr sent dans notre soci t chappe par la rapidit de son vacuation poubelle vide ordures bennes de collecte vers des centres de traitement situ s dans des lieux marginaux et p riph riques volontairement isol s du paysage qui les entourent comme pour accentuer leur isolement et la distance entre l homme et le d chet C est ce que nous avons constat dans notre espace d tude pendant nos recherches En effet l isolement est l aspect commun le plus frappant des centres de traitement des Hautes Pyr n es d charges en l occurrence Deux facteurs g ographiques et paysagers contribuent cet isolement le site m me et sa qualit d invisibilit Les sites occupent souvent des vallons et se fondent dans des ensembles collinaires limitant ainsi les possibilit s de visibilit de la d charge Les angles de vue sont limit s par l aspect escarp et le relief L autre facteur est l aspect bois des sites Cumul au relief l aspect bois amplifie l isolement du d p t et sa faible visibilit dans un rayon important Une deuxi me distance se superpose l isolement L loignement des sites par rapport la majeure partie des lieux de production Une r elle distance entre le lieu de traitement et le lieu de production s est construite Il y a donc une relation vidente entre la distance au d chet et la perception du d chet et du risque du d chet Plus le d chet est loign inexistant
20. plus on le minimise lui et ses risques Enfoui dans les profondeurs de la poubelle du vide ordures de la benne de la d charge ou de P UIOM le d chet n existe plus Une nouvelle d charge une nouvelle usine d incin ration s installe et c est tout un pan d individus qui crie une future crise environnementale et qui s oppose au projet C est ce que l on appelle le ph nom ne Nimby Le ph nom ne Nimby n est autre qu une r action locale Cela prouve que la distance a un lien de causalit avec l enclenchement d une opposition et d une manifestation par rapport la perception d un ou plusieurs risques Lorsque l on aborde le concept de valorisation c est la proximit qui est n cessaire celle ci Proximit entre l homme et le d chet par la manipulation lors du tri Le tri induit un rapport plus troit avec le d chet puisqu il faut le regarder l analyser pour savoir en quelle mati re il est puis le d poser dans des quipements sp cifiques container d chetterie espace propret poubelle de tri Une autre proximit doit s installer celle entre l homme et les lieux de collecte s lective pour r duire les efforts des individus et faire en sorte que la distance ne soit pas une contrainte et un facteur limitant dans l utilisation de l quipement Dans le domaine de la collecte s lective et en regard de l usager la distance est non seulement une mesure spatiale c est dire un ki
21. s soci t s leurs lieux et milieux et d autre part la mat rialit la r alit physique du d chet qui conditionne fortement sa gestion Les d chets m nagers sont un objet complexe et mixte pour reprendre les termes employ es par Nicole Mathieu et Marie Claire Robic sur le d veloppement durable c est dire un objet dans lequel les dimensions naturalistes mat rielles et les dimensions sociales repr sentations pratiques conflits pouvoirs appropriation exclusion ne peuvent tre dissoci s Une r elle compl mentarit existe entre la g ographie et la sociologie qu il faudrait mettre en uvre Les d chets m nagers par ses multiples dimensions sont un objet porteur d une mise en commun de concepts et m thodes permettant de le comprendre voire d apporter des l ments de r ponses l apparente insolvabilit de ce probl me d environnement De la ma trise la th se acquis des recherches ant rieures Face un champ d tude vaste et la vari t des approches de la question nos premi res recherches se sont faites sur des choix Ils sont d abord th matiques valuation des politiques publiques de gestion des d chets m nagers deux chelles nationale travers la l gislation et locale travers les moyens mis en uvre sur le terrain des collectivit s locales des Hautes Pyr n es pour g rer les d chets et m thodologiques priorit l exploration de terrain et
22. t de l ancrage au niveau local de toute politique le d passement des comportements individualistes qu ils soient ceux des personnalit s politiques ou des citoyens ordinaires Pour arriver ces d passements il est n cessaire d int grer dans les politiques locales de gestion des d chets m nagers de l information de la sensibilisation de la concertation et de la responsabilit Ce n est que par une r elle connaissance du ph nom ne d chets et de l action des lus que les individus pourront durablement changer les comportements trier leurs d chets ne plus jeter n importe comment et n importe o leurs d chets Enfin 1l est n cessaire que la gestion individuelle devienne collective Elle doit r unir l ensemble des acteurs aussi diverses soient leurs strat gies pour tablir cette cha ne qui va de l individu l industriel producteur de biens de consommation Cette recherche a eu quatre int r ts majeurs mise en vidence d une situation complexe et probl matique identification de ses causes proposition de solutions originales et construction d un regard g ographique sur la question Le d veloppement d une recherche scientifique comme la n tre dans ce domaine a montr qu il est n cessaire que les sciences humaines en particulier se confrontent une r alit concr te g r e par des acteurs dont la vision est principalement technique Gestion collective responsabilit et vision
23. uels sont les facteurs de participation et de mobilisation au geste du tri Laredo et Barbier se sont int ress s au concept d internalisation travers l tude de cas de la Communaut Urbaine de Lille CUL Par internalisation les auteurs entendent l int gration notamment en mati re de co t des avantages et des contraintes li s l activit autour des d chets m nagers et aux multiples relations entre les acteurs afin de r guler le march des d chets Sont abord s la probl matique de l internalisation le processus de modernisation de la politique de la CUL et les probl mes que celui ci a rencontr s et enfin la question de savoir comment transformer l usager en producteur trieur et banaliser de nouvelles pratiques de tri R my Barbier dans sa th se de doctorat 1996 analyse le tri et propose une r interpr tation du ph nom ne Nimby dans une perspective non critique permettant de caract riser de nouvelles modalit s de formation et d expression d un jugement public sur les techniques L approche sociologique a sa valeur mais pour que la question des d chets deviennent v ritablement une question scientifique port e finalis e il serait n cessaire de l articuler a l approche g ographique et de la r f rer au probl me environnemental dans sa complexit En effet contrairement la g ographie la sociologie semble accorder peu d int r t d une part la relation pourtant essentielle de
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