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1. G H Studies in the Natyva Shastra Motilal Banarsidass New Delhi 1975 TREMBLAY Larry Pour une s miotique du kathakali Prot e vol 11 n 3 p 84 93 TREMBLAY Larry Une journ e dans la vie d un tudiant de kathakalis Pratiques th trales n 16 p 20 28 ZARRILLI Phillip The Kathakali Complex Actor Performance and Structure Abhinav Publications New Delhi 1984 Larry Tremblay est professeur au D partement de Th tre de l Universit du Qu bec Montr al o il enseigne le jeu Il tudi en Inde le kathakali pendant plusieurs ann es I obtient une ma tris en art dramatique sur Brecht l Universit du Qu bec Montr al en 1983 Il fonde en 1984 le LAG Laboratoire gestuel o il poursuit ses recherches sur le gestuel Il participe de nombreux spectacles comme acteur et metteur en sc ne entre autres Protincerotwm Playhouse juillet 1929 Javai 19 ans 1985 les Mille Grises 1966 de D clic du destin 1988 1362. d int gration o les centres producteurs d actions tout en gardant leur autonomie sur le plan de la performance convergent vers une signifiance globale Ce niveau d apprentissa ge nomm ici analvtico synth tique exige un agrandissement de la concentration qui Sc ne violente de kathakali tr s appr ci e par les spectateurs Le personnage katti 2 tranch les seins d une d monesse Un seau de sange est lanc au moment crucial par un aiccessoiriste La d mnesse ae reirte par terre rougie de la tte aux pieds Photo Silvi Belleau englobe par cercles concentriques de plus en plus d actions C est ainsi que le rapport il main pratiquement incessant en kathakali l o va la main va l il dixit Bharata constitue une nouvelle unit pouvant alors en tablissant d autres rapports avec d autres segments produire des unit s toujours plus englobantes jusqu recouvrer l ensemble des actions du c IPS Le gestuaire du kathakali outre le navarasa comprend le code des mudra s compos partir des 24 positions de la main hasta s L tudiant aura m moriser plus de 500 mudra s ou mots gestuels qu il combinera pour faire des phrases Le langage des mudra s servira lors de la repr sentation traduire dans l espace le texte chant de la partition crite du spectacle Il va sans dire que la fonction po tique de ce code gestuel est aussi importante que sa fonction r f rentielle en fait il
3. rudi wWww erudit org Article propos de la formation de l acteur approche analytique de l Orient approche synth tique de l Occident Larry Tremblay Jeu revue de th tre n 49 1988 p 127 136 Pour citer cet article utiliser l information suivante http id erudit org iderudit 254ac Note les r gles d criture des r f rences bibliographiques peuvent varier selon les diff rents domaines du savoir Ce document est prot g par la loi sur le droit d auteur L utilisation des services d rudit y compris la reproduction est assujettie sa politique d utilisation que vous pouvez consulter l URI https apropos erudlit org fr usagers politique dutilisation rudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif compos de l Universit de Montr al l Universit Laval et l Universit du Qu bec Montr al Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche rudit offre des services d dition num rique de documents scientifiques depuis 1998 Pour communiquer avec les responsables d rudit info erudit org Document t l charg le 16 novembre 2015 09 09 propos de la formation de l acteur approche analytique de lorient approche synth tique de l occident Il n existe sans doute pas de trait d art dramatique plus complet que le Natya Shastra Le r ve qu Artaud a exprim dans son premier manifeste du Th tre de la cruaut d un inventaire des
4. d en effectuer une synth se o d y puiser un style Tout l oppos le programme du kathakali ne laisse pas de choix l tudiant Trois pratiques obligatoires li es entre elles d une fa on ins parable jalonnent son apprentissage la trans formation du corps la m morisation du gestuaire l expression du corpus L tudiant apprend ainsi faire table rase de son corps tel qu il le per oit le ressent et l utilise de fa on quotidienne Il travaille son corps segment par segment par des exercices de rotation d longation et d assouplissement facilit s par des r chauffements rythmiques et des s ances intensives de massage La synth se spontan e op r e par une posture ou un geste impliquant la totalit du corps est stopp e momentan ment au profit de la pratique analytique d une partie du corps Cette d structuration morphologique pr pare une restructuration selon des coordonn es 2 Le kathakall met en sc ne des combats sanglants n h site pas faire plonger les mains du h ros dans les tripes chaudes de son ennemi enfin vaincu et va jusqu chor graphier les derniers soubresauts de la vie avant l accalmie de la mort choses interdites par Bharata 3 Qu th tre dans mim et chant il est dificile de proposer en fran ais une expression pr cise pour d crire ce qu est le kathakali 129 Artiste Gopala Krishnan Photo Larry Tremblay petite histoire d une mimique La mimique karunna l une des neuf
5. dix mille et une expressions du visage qui auraient t tiquet es et catalogu es avait d j t en quelque sorte r alis entre le cinqui me et le premier si cle S ances de massage 5 heures du matin Le masseur de tout son poids glisse sur le corps r chautf et huil de l tudiant qui se tient dans des positions sp cifiques Cette technique assure l longation des muscles et moule Hn ralement le corps selon les canons esth tiques et les exigences athl tiques du kathakall Photos Larry Tremblay Cet article porte plus sp cifiquement sur la formation de l tudiant de kathakali Toutefois l entra nement analytique crit ici se retrouve dans Les autres grandes formations classiques de l Asie C est pourquoi j ai utilis dans le titre et la derni re partie de cet article les termes Orient t oriental 127 Le professeur v rifie de pr s la position des pieds du jeune tudiant Le syst me kathakali exige que le poids du Corps repose sur la tranche ext rieure du pied gros orteil relev Photo Larry Tremblay avant J C Ce trait dont l auteur pr sum Bharata est devenu lui m me une figure mythique compile analyse d cortique r glemente tous les aspects possibles de l exp rience th trale Il l gif re ainsi sur l architecture th trale les c r monies religieuses la rh torique la mim tique la d clamation la m trique la po tique g n rale les genres dramatiqu
6. saveurs du navarasa correspondant la tristesse est labor e partir du fonctionnement synchrone de plusieurs segments travaill s s par ment au premier niveau sourcils interm diaires en forme d accent circonflexe paupi res l g rement affaiss es veux dirig s vers le bas battement des commissures des l vres respiration haletante Cette synth se d actions n exige au moment de son apprentissage aucune d charge motive ou r cup ration du v cu de la part de l tudiant Il s agit ici encore beaucoup plus d un athl tisme du visage que d une imitation spontan e naturelle d une expression associ e un tat motif L tudiant est enracin dans ses muscles plut t que projet vers une image Le sens de sa pratique s labore toujours selon un ordre croissant du plus petit au plus grand du plus simple au plus complexe Au deuxi me niveau l tudiant apprend livrer la mimique karunnas l int rieur d un ensemble plus vaste d actions Il est ainsi en mesure de relier le travail du visage l ex cution d une s rie de pas rythm s le corps dans une position donn e les mains dessinant dans l espace un mudra nom adjectif verbe ou adverbe Au troisi me niveaus l tudiant apprend int grer son travail au sein d une partition complexe le personnage Car la mimique lt karunna malgr les actions pr cises des segments dont elle est issue sera modul e en fonction du sexe du statut d
7. ant oriental est rarement visit par l angoisse du cr ateur Il ne cherche jamais son personnage n improvise pas Il ne se vide pas autrement que physiquement Son jeu n est jamais g nial Il sait tous les jours de sa formation ce qu il doit faire 1 ne peut rien remettre en question Le mode d emploi lui pr existe totalement Il est manipul au sens propre du terme mass Ce qu il va jouer l a t des centaines de fois avant lui L originalit lui est refus e Il se l ve avant le soleil exerce ses veux les paupi res relev es Il est assur apr s sa formation d un savoir faire qu il doit encore personnaliser pour qu il devienne un 134 v ritable faire et ainsi transforme l tudiant qu il est en artiste L Orient propose une formation dont l axe se profile selon un mouvement d analyse vers la synth se L Occident propose tout juste l inverse la synth se des d buts fait place peu peu au commentaire la reprise r flexive l explication du faire L acteur cherche comprendre ce qui s est pass en lui pour tre en mesure de le reproduire Il s exerce la distanciation post op ratoire Mais il est difficile de faire passer ce moment analytique dans le corps de le r introduire dans le circuit de l organique Tr s souvent le clivage ne peut tre d pass et l analyse fonctionne tout au plus comme un m talangage planant au dessus de l acteur Chaque approche a ses joies et ses risques L tudiant ori
8. ental est vou trop souvent reproduire un r el scl ros dont la symbolique n est plus en mesure de reprendre son compte le discours de l actualit L acteur volue en vase clos et la virtuosit de sa performance risque d clipser le travail de la signifiance Le verbe du corps est annul au profit de son adverbe Le rapport au public rel ve d un statu quo accept et acceptable L acteur occidental s il d bute dans le libre change des r les le vertige de l inconnu et du tout est possible est tr s vite menac par les lois du casting et du march le vieillissement pr coce les jeux de piston de la mode la surench re L acteur a tout gagner tre beau le demeurer Il va sans dire que les derni res lignes d bordent le cadre strict de la formation de l acteur Mais il tait important de terminer en jetant un pont entre l organisation du plaisir th tral travers la formation des acteurs et l organisation de sa r ception par le biais de l information des spectateurs larry tremblay Les personnages de kathakali se tiennent rarement face face Ils cialoguents gr ce au code gestuel des mudrar s selon des couloirs spatiaux o la frontalit du corps oriente les rapports prox miques Photo Larry Tremblay 155 bibliographie BOLLAND DAVID A Guide to Kathakali National Book Trust New Delhi 1980 MENON KPS A Dictionary of Kathakali Orient Longman New Delhi 1979 TARLEKAR
9. es l agencement du drame le d cor les personnages la musique les r les Ce qui tonne lorsqu on parcourt gr ce des traductions ce qui nous est rest de ce livre sanskrit c est l importance accord e au chiffrement d s ph nom nes analys s Le r el impr visible incalculable touffu y est non seulement segment et classifi mais il devient un objet limit aux contours d finis La comptabilisation des ph nom nes a une fin Une d cision est prise qui ordonne une fois pour toutes les l ments entre eux pr lev s du r el et les fixe dans un inventaire ferm Cette obsession du compt du limit s tend l ensemble du corps mains pieds tronc bras jambes tous ces segments poss dent un nombre pr cis de mouvements et de positions Il en est de m me pour les tats motifs et les plaisirs qu en retirent les spectateurs Le Natya Shastra indique que la reproduction du r el passe par sa classification Le th tre n exige pas qu une imitation du monde il le reprend et le repr sente apr s lui avoir fait l Ainsi pour c qui rel ve de la mim tique et plus pr cis ment du segment t tes Bharata tablit la liste d finitive des actions qu elle peut produire Il classifie comme suit les mouvements de la t te du visage et du cou t te 13 mouvements globe oculaire 9 paupi res 9 sourcils 7 nez 6 joues 6 l vre inf rieure 6 menton 6 bouche 6 cou 9 cette liste s ajoutent
10. faudrait parler d une fluctuation de ces fonctions durant la repr sentation d o un plaisir qui voyage qui utilise le tremplin du savoir pour mieux plonger dans l esth tisme de la forme l expression du corpus approche synth tique L entra nement syst matique de l tudiant de kathakali bas sur une approche analytique du corps et de ses actions selon des param tres d finis pour ne pas dire compt s le conduit la capacit virtuosit d exprimer un corpus d termin l artiste sans doute au cours de sa carri re aura jouer de fa on exceptionnelle des cr ations Son corps trans form est en mesure peu peu de m moriser les nombreuses s quence de jeu du r pertoire Ce dernier se compose d une centaine de pi ces livrets d op ra dont Sc ne de combat chor graphi e entr deux personnages de wpe tadi barbe rouges Le port de leur norme courne Est en soi un exploi Photo Sihi Belleau l tudiant doit apprendre tous les r les On comprend l utilit du gestuaire qui r partit selon les diff rents codes appris la masse incroyable d informations que le corps de l tudiant doit mettre en conformit avec l esth tique du kathakali Un r le est avant tout un nombre pr cis de mimiques de regards de postures de mudra s de mouvements du tronc des bras des jambes de figures dans es l ensemble tant livr selon un rythme sp cifique et coiff par le sthavibhava l motion d
11. gments producteurs d actions sourcil oeil muscle sous oculaire l vre Par une position fixe l tudiant annule son corps l exception du segment qu il travaille Chaque segment est limit dans son rayon d action par une s rie d exercices qui en dessinent les mouvements circuits ou figures Ainsi en s attardant au segment oeil l tudiant n apprend pas mieux regarder mais plut t percevoir en lui avec exactitude l action des muscles qui orientent le globe oculaire Sa concentration au lieu d tre absorb e par la chose regard e est d plac e sur les muscles qui dirigent l oeil vers celle ci L tudiant apprend manipuler son oeil comme il manipulerait un projecteur avec ses mains Ce travail oculaire s effectue selon des parcours pr cis cercle ligne horizontale verticale diagonale La performance de l oeil qu exige le kathakali n est pas loin de relever de l athl tisme ou d tre elle seule une danse Car les mouvements des yeux sont comme l ensemble des segments travaill s chor graphi s et int gr s la totalit des signes de la repr sentation Ce d placement de la concentration sur les muscles producteurs d actions se retrouve aussi Larry Tremblay sous les traits du personnage Krishna Le kathakal poss de cinq grands types de personnages d finis par leur maquillage leur costume leur gestuelle Photo Rolf Puls dans le travail reli aux sourcils aux muscles sous oculaires et aux commiss
12. les huit sortes de regards les trente six expressions du visage 128 subir une r duction essentielle dont les tapes sans n cessairement tre successives sont l observation la classification la d cision la d nomination la r glementation Le Natya Shastra propose un mode d emploi du corps des ph nom nes qu il peut produire Sa m thode consiste classifier un r el chiffr et limit Le jeu qui en d coule exprime une combinatoire fonctionnant selon des r gles fixes l int rieur d un cadre pr cis Mais plus qu un mode d emploi le Natya Shastra tablit un dictionnaire du corps Chaque ph nom ne tudi poss de une signification Bharata propose une s rie de codes qui divisent le corps humain en autant d metteurs regards positions des mains mouvements du cou etc Le Natya Shastra est avant tout un gestuaire qu on peut consulter pour trouver la signification de tel mouvement telle position du corps ou d un de ses segments La formation de l tudiant acteur id al consiste alors apprendre par coeur par corps la totalit de ce gestuaire afin d tre en mesure d exprimer toutes les possibilit s des langages corporels combin s entre eux le gestuaire du kathakali En Inde toutes les formes classiques poss dent leur gestuaire form partir du Natya Shastra Le kathakali s il ne suit pas tous ses pr ceptes lui est toutefois grandement redevable Cette danse th tre du sud de l Inde a
13. nn es plus tard que ce visage patiemment poli recouvert de maquillage commencera r fl chir comme un miroir larry tremblay 130 diff rentes bas es sur l usage artificiel contraignant et esth tique du corps Il y a redistribution des donn es corporelles installations de nouveaux circuits de liens de noeuds d ordre ligamentaire musculaire nerveux Cette installation provoque son tour une r organisation interne de l nergie qui se r partit dans le corps en fonction de nouvelles demandes L tudiant progressivement apprend alt rer la structure interne de son corps l image qu il en a et le fonctionnement nerg tique qui le rend efficace Un corps diff rent fait surface qui annule le premier tout en l int grant Le gestuaire ne peut en effet tre efficace per u avec plaisir et d cod avec clart que si auparavant tout le corps a t alt r L analytique du segment du r duit de l appris est l antichambre obligatoire du synth tique de l exprim du beau du fictif titre d exemple l apprentissage du navarasa nava 9 rasa saveur code des neuf mimiques du kathakali n est pas le simple produit d une imitation mais celui d un entra nement structur qui progressivement glisse de l analytique vers le synth tique la trans formation du corps approche analytique Les exercices reli s au visage conduisant la ma trise du navarasa sont r partis selon un nombre r duit de se
14. ominante du personnage La configuration expressive n e du travail de coordination corporelle le Jook sc nique que proposent les signes du costume et du maquillage tout aussi labor s et codifi s risqueraient d clater de s parpiller en une myriade de pointill s clignotants d nu s de sens s ils n taient repris dans un mouvement de synth se dont le rythme et la pr sence sont les effets les plus tan gibles Le kathakali est un art o n est jamais assur e la victoire de la performance sur la signifiance ni celle de la signifiance sur la performance L entra nement analytique qu a suivi l artiste le pr pare un comportement sc nique performatif L ex cution r p t e ou si on veut la fr quentation assidue du corpus l am ne aborder construire et jouer le personnage avec toujours plus d puration de profondeur d intuition cause d un travail de r flexion et surtout de l apparition progressive d un corps motifs d calque int rieur du corps trans form analytique programm s L artiste celui qui mergera et deviendra un ma tre aura en quelque sorte r int rioris tout le processus corporel externe aura su rendre invisible la technique La configuration esth tis e de son corps silhouette sc nique impeccable aura dessin par r troaction une figure int rieure structure de nouveaux segments dont il est difficile d identifier les composantes exactes Corps motif ou nerg tique matrice o
15. pouss l extr me les limites de la performance le faire de la virtuosit et celles de la signifiance la complexit et la subtilit du dire des diff rents langages corporels qu il utilise Le gestuaire du kathakali est exemplaire L entra nement que n cessitent sa m morisation et son ex cution selon une esth tique et des r gles pr cises demande l tudiant de ma triser un ensemble de techniques dont l apprentissage est rigoureusement trac Il y a un syst me kathakali qui permet sa transmissibilit La r duction op r e par ce syst me fich e dans celle du Natya Shastra articule avec conomie les liens passages glissements et surimpressions qui s effectuent entre l tudiant qui s entra ne l acteur qu il aspire devenir et le personnage qu il montrera aux spectateurs La formation de l acteur en Occident ne poss de pas une telle syst matisation M me la m thode de Stanislavski ne se pr sente pas comme un ensemble structur qui se transmet d une fa on ordonn e D une fa on g n rale l tudiant cumule des cours voix chant danse acrobatie improvisation mime clown jonglerie escrime interpr tation et l ordre dans lequel il pratique ces diff rentes disciplines peut varier Selon les coles certaines sont mis de l avant d autres rejet es L imerrelation des diff rentes mati res offertes dans un programme est effectu e d une fa on subjective selon les capacit s de l tudiant
16. u contexte fictionnel du personnage qui la produit sur sc ne Le jeune acteur de Kkathakali faute d exp rience sc nique nivelle en g n ral le travail du navarasa et livre des mimiques identiques pour des personnages diff rents Il doit apprendre se d partir de l automatisme musculaire et faire pr c der la mimique d un investissement motif qui concerne non seulement la t t mais l ensemble du corps L analytique aura alors t r sorb e par le synth tique Toutefois une mimique au cours d un r le peut recevoir diff rents traitements L acteur peut utiliser l unit lt karunnas comme simple indication demand e par le r cit Il dit alors au spectateur cette femme est triste faisant ainsi r f rence un personnage absent ou non de la sc ne Il peut aussi utiliser la m me unit comme r sultat d un processus complexe o l indication a t remplac e par l identification Le corps de l acteur alors est triste et l motion qui l habite s chappe pr cis e et amplifi e gr ce aux actions contr l es de son visage La mimique d passant le statut de signe tout en l int grant se fait actions L apprentissage du navarasa on le voit ne rel ve d aucun psychologisme Pourtant il conduit l tudiant un contr le motionnel certain Le jeune gar on de douze ans pratiquant son karunnar n offre qu un visage en sueur configuration pr cise due un jeu de muscles entra n s Ce n est que plusieurs a
17. u lieu de la pr sence qui permet l artiste de d passer le volumineux carcan de son costume et de donner une palpitation r elle d aller plus loin que le Zash des signes la synth se de l occident l analyse de l orient La formation de l acteur en Occident est avant tout bas e sur une approche synth tique La saisie du personnage est affaire d intuition d identification d essais et d erreurs M me l approche constructiviste du personnage avec ses param tres physiques enqu te portrait robot l acteur cherche le dos les jambes la d marche du personnage rel ve plut t d une saccade de synth ses faute d un entra nement pr alable o l tudiant aurait acquis une connaissance analytique de son corps La formation occidentale ne propose pas de r duction Le travail de construction du personnage est une cr ation dont les mat riaux sont puis s librement dans la vie polymorphe de ce qui est observ et dans le v cu accumul de l observateur Le jeune acteur peut tre g nial vide coinc g n reux retenu Le plus souvent il cherche son personnage parfois le trouve sans l avoir cherch Il est pill syst matiquement par certains metteurs en sc ne qui lui demandent de se vider de se donner ou encore dirig d une fa on millim trique par d autres Il est souvent cast auditionn rejet mis en vedette exploit descendus aur ol Mais le plus souvent il a du talent ou n en a pas L tudi
18. ures des l vres Ces trois segments au fonctionnement moins complexe que celui de l oeil sont travaill s de fa on que l tudiant puisse contr ler leurs mouvements sous forme de battements ex cut s selon des rythmes et des dur es vari s Ce travail de trans formation du visage sp cifique au kathakali donne une tr s grande importance au contr le de petits groupes de muscles qui autrement sont utilis s d une fa on globale et interreli e L entra nement conduisant au navarasa procure l tudiant la capacit de dissocier chaque groupe de muscles des autres pour ensuite leur faire ex cuter un nombre fixe d actions selon des variantes connues vitesse dur e force la m morisation du gestuaire approche analytico synth tique Le premier niveau du syst me kathakali la trans formation du corps peut se d finir sans ambigu t comme une approche analytique du corps bas e sur la segmentation de la totalit organique et de la r duction des champs d action de chacun des segments Le deuxi me niveau la m morisation du gestuaire s inscrit comme un d passement du moment analytique vers une saisie plus englobante des segments Dans une premi re phase l tudiant apprend s par ment les diff rents codes et partitions qui composent le gestuaire Dans une deuxi me phase celui ci apprend ex cuter simultan ment les diff rentes partitions gestuelles Le travail pr c dent de segmentation est coiff par une op ration
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