un essor considérable de la littérature scientifique pour les jeunes
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1. l mentaire alors le processus d ap prentissage ne semble pas adapt Les r sultats de notre travail tonnent s expli quent et suscitent quelques inqui tudes Etonnement d abord parce qu on ne pr voyait pas quel point un jeune lecteur restait tributaire de ses habitudes d apprentissage Apprenant lire sur des crits narratifs construisant le sens d une histoire dans le d roulement progressif et continu du r cit le jeune lecteur reproduit ce mod le d apprentissage qui le s curise et cela m me si le support de lecture auquel il est confront n est pas adapt ce type de lecture Un comportement explicable ce qu a r v l notre travail c est la pr gnance du mod le d apprentissage Ce mod le d apprentissage ne peut tre mis en doute par l enfant lui m me ne connaissant pas d autre fa on de s y prendre il ne peut pas d cider d en changer Par ailleurs pour l enfant la situation d exp riment dans laquelle il a bien compris qu il tait plac lors de la r colte des r sultats a in vitablement renforc chez lui _ les comportements conformes ceux dont il pouvait at tendre de bien s en sortir dans la situation d examin 88 un point cl l int gration active du non textuel dans la prise de sens et la construction du Savoir monter les comp tences la lecture documentaire un enjeu d apprentissage donc les comportements les plus scolaires Des r s2. le paratexte 1 permet de reconna tre travers l i mage et ses l ments de l gende ce dont il s agit le lecteur peut alors rattacher le contenu possible de la page des connaissances personnelles en m moire nouveaux allers et retours entre les paratextes 1 et 2 le lecteur confronte ce qu il a rep r en 1 et ce qu il voit en 2 On peut penser que pour la plupart des lecteurs a for tiori pour les enfants l imagerie repr sent e en 2 ne renvoie pas une repr sentation en place en rapport avec l ge des lecteurs Quant aux l ments textuels de la l gende sang charg d oxyg ne air contenant du gaz carbonique il est probable qu ils sont connus en tant que mots mais qu ils ne participent pas une compr hension exacte du m canisme des changes gazeux respiratoires On peut alors faire l hypoth se que si le lecteur a suivi jusqu ici le cheminement de lecture consid r comme optimal il se trouvera alors dans une situation d terminante Rassur mis en confiance par les l ments connus qui l ont incit poursuivre il voudra al ler de l avant alors m me qu il sera au contact d un in connu qui le trouble et lui fait obstacle Le d sir d en savoir plus cr era le besoin de lire Si l effet de suspense pr c demment d crit a op r le lecteur poursuit lecture du titre qui confirmera que la localisation faite du probl me est correcte prise d informations dans la lecture du t
3. utilis e pour la premi re fois par M MARTIN BALBAR dans De l objet texte au texte objet Etudes de linguistique appliqu e 28 p 8 23 4 L id e de mise en sc ne du savoir dans les ouvrages de vulgarisation scientifique revient D JACOBI et est issue des r sultats de ses travaux de recherche sur les proc dures de vulgarisation et les proc d s de lecture de la vulgarisation cf bibliographie en fin d article analyse de la mise en sc ne le visuel paratexte capteur d attention en position centrale l acclimatation du lecteur dans une trajectoire qui va du connu l inconnu 69 comme on pouvait s y attendre que le lecteur adulte sait identifier et int grer dans sa strat gie de lecture les l ments de facilitation pr vus par l auteur ce qui est assez rarement le cas chez l enfant Les r sultats de ce travail ont aussi permis de d gager quelques unes des comp tences que met en oeuvre un adulte lorsqu il est confront un probl me de prise d informations et d or ganisation de ces informations en savoirs Les strat gies de lecture documentaire des enfants mon trent que les comp tences que les adultes ont su tablir leur manquent en grande partie 3 ORGANISATION SPATIALE D UNE DOUBLE PAGE DOCUMENTAIRE partir de la sch matisation spatiale d une double page on peut ais ment montrer que le dosage et l agencement des diff rents l ments constitutifs ne sont ni le fait du hasard ni le
4. ces trois groupes pr sentent entre eux des caract ristiques communes correspondent des formes de lecture en continu Les pratiques de lecture des enfants contrairement celles des adultes ne sont pas personnalis es Elles cor respondent majoritairement des pratiques de lecture en continu 36 enfants sur 50 De plus lorsque la trajectoi re de lecture para t discontinue on retrouve l int rieur du trajet de lecture des portions de lecture en continu Lorsque la conduite de lecture est tr s discontinue on peut penser que cette strat gie ne cor respond pas une recherche d information volontaire et organis e on pense plut t un tat nnement hasardeux souvent long et qui ne d bouche sur rien Les enfants traitent le texte de fa on majoritaire et parfois de fa on exclusive L image semble repr senter pour eux soit une valeur informative accessoire soit des difficult s de traitement Dix neuf enfants ont prioritairement eu recours au texte six l ont fait exclusivement C est une surprise par rap port ce que l on a l habitude de penser sur les rapports de l enfant et de l image C est en tout cas un probl me sur lequel il faudrait revenir Peu d enfants font intervenir l interaction texte image Quand ils y parviennent cela s av re payant c est dans le groupe de ces enfants que l on retrouve la plus grande quantit d enrichissements significatifs de l information A c t des lecteurs en conti
5. ciser les types et la nature des difficult s rencontr es par les en fants dans ce domaine Parall lement cela les travaux conduits jusqu ici mon trent clairement que les comp tences la lecture docu mentaire ne peuvent se mettre en place par la pratique des supports de lecture habituels de l enfant Je cherche donc actuellement en collaboration avec les instituteurs non seulement faire en sorte que les en fants lisent ce type de livres mais aussi inventer et 8 propos de la complexit de la mise en sc ne des savoirs dans les manuels de sciences en Sixi me et Cinqui me voir la revue Le fran ais aujourd hui n 74 o plusieurs articles traitent de ce probl me On pourra notamment faire des rapprochements int ressants entre les probl mes de lecture pos s par les manuels et la lecture documentaire en g n ral 89 mettre au point des situations d apprentissage o l on pour la lecture des tentera de d velopper chez les enfants les comp tences manuels scolaires qu elle requiert en rapport avec les difficult s qu ils y pour la lecture rencontrent La facult pour l l ve de mieux ma triser scientifique tout court la lecture des manuels scolaires et d une fa on plus g n rale sa facult de ma triser cette forme de travail qui consiste chercher trouver utiliser des informations travers l acte lexique pour b tir des connaissances semble passer par l Alain ROBERT Ecole No
6. e Au cours de s n trajet vers les d un gaz appel oxyg ne poumons il est r chauff Mont AIR MECANISME Les D APPROVISIONNEMENT a CS a i i La trach e se divise en deux bronches une pour chaque poumon Dans les pou mons ces deux bronches se divisent en tuyaux plus petits CXYGERE SEE EE AREE o vo S Il y a de l oxy CADRE DES ECHANGES 77 7 77 g ne dans l air que nous respirons A N A T O M I E A l int rieur des poumons les petits tuyaux se terminent en formant de minus cules sacs les v sicules dont les parois sont entour es d innombrables vaisseaux sanguins MISES EN KECANISME DES i poumons v sicules pulmonaires Le sang coule en permanence ans les Lorsque l air arrive dans les poumons ins Il absorbe l les petits tuyaux le distribuent dans les Valsseaux sanguins absorbe oxygene v sicules Cette image te montre une de lair et le transmet toutes les parties v sicule et ses vaisseaux sanguins du corps BESOI S DU CORPS En m me temps qu elles consomment l oxyg ne toutes ces parties rejettent un gaz inutilisable le gaz carbonique Le gaz carbonique est transport par le sang dans les v sicules pulmonaires il se retrouve dans l air qui sort de nos pou mons aE a a 76 les pratiques de lecture du lecteur Comme ce travail a t en partie li au d part des activ
7. fa on et le moment o elle s tablit la pr dominance informative accord e au texte par rapport l image ou inversement est tr s largement li e la personne La lecture documentaire se caract rise encore par des relectures des retours en arri res sur le texte ou sur l image des sauts de lecture La lecture documentaire est une lecture _ raisonn e Implicitement le lecteur pilote sa lecture de fa on r fl chie et valu e Ces op rations de r gulation orientent la conduite du reste de la lecture Lorsque nous avons eu conscience d une fa on plus nette de l importance de ces processus nous avons eu l id e d interviewer les lecteurs pour leur demander s ils pou vaient indiquer ce qui un moment donn ou un autre avait pu guider leur lecture Voici quelques l ments recueillis ce sujet Exemple de r gulation j ai vu les deux dessins j ai compris les rapports entre les deux je passe au texte Autre r gulation tr s li e l enrichissement des ques tions de d part d abord je recherche le mot v sicule je ne le vois pas dans le texte du haut je le vois appara tre dans le texte 6 12 des lecteurs ont maintenu une habitude de lecture m me si elle est peu adapt e ce support par ticulier de lecture Voir ce propos Fran ois RICHAUDEAU La lisibilit Paris Retz 1975 Fran ois RICHAUDEAU Conception et production des manuels scolaires Guide pr
8. les livres documentaires ne devraient pas poser aux enfants de probl me particulier de lecture Une analyse plus fine nous d trompe rapidement sur cet te apparente simplicit Certes dans l album comme dans la BD il existe une interaction constante entre le texte et l image dans la construction du r cit mais le caract re sp cifique du documentaire c est qu l interac tion se superpose une d signation r ciproque le texte un moment donn fait appel l image et l image ne se con oit que par le texte Dans le documentaire le non typographique est un espace textuel alors que dans l album il est un espace graphique Dans un texte documentaire le lecteur d couvre une aire scripturale 2 dans laquelle un texte d coup en paragraphes alterne avec un ensemble de titres et sous titres qui ont la fois valeur de jalons de lecture et valeur de jalons de compr hension le tout interassoci un syst me d illustrations et de l gendes L ensemble de ces l ments joue avec le blanc ou la couleur du support pour construire le plus souvent une mise en double page Les mots et les phrases du texte laissent tout autour un espace libre le cotexte Dans cet espace disponible seront introduits des titres des 1 Si la lecture documentaire pose bien l ensemble des trois probl mes pr c dents cet article n envisage la lec ture documentaire que du point de vue de sa conduite globale La lecture du hors texte l
9. ponse aux m canismes psy chiques de la curiosit intellectuelle dans le cas d une lecture documentaire simplement informative 5 4 Les strat gies de lecture d une double page docu mentaire chez les l ves La m me probl matique et les m mes modalit s de tra vail que celles suivies pour les adultes ont t appli qu es cinquante enfants provenant de quatre classes de CM et de CM2 Nous n avons pas fait une analyse pr cise de la socioculture de ces enfants il faudrait pour tant tr s certainement le faire On peut simplement dire qu il s agit d enfants du type classe moyenne ce qui neutralise partiellement ce param tre sur l chantil lon tudi Sur ces cinquante enfants aucun n avait fourni de r pon 81 se satisfaisante aux questions de d part en tout cas pas de r ponse plus pr cise que je crois que c est dans le poumon Peu d enfants fournissent apr s lecture une r ponse net tement am lior e ce qui nous a amen distinguer plu sieurs degr s d enrichissement des r ponses donn es par les enfants a AU PLAN ANATOMIQUE AU PLAN PHYSIOLOGIQUE Enrichissement signi Situe la v sicule pulmonaire Exprime le m canisme des ficatif de la r ponse de fa on coh rente dans changes gazeux respiratoires l arborisation bronchique comme un m canisme dou ble sens entr e de O_ sortie de CO des approxim tions ou des visions finalistes ont t tol r es Enrichissement
10. clubs etc peuvent effectivement dispo ser d une quantit consid rable de livres documents et autres parutions les moyens et les conditions pour une tentative de transmission culturelle par le biais des do cumentaires semblent donc en place Mais le savoir des savants ne saurait tre pr sent tel quel des enfants Un probl me reste alors pos l information rassembl e dans ces livres et sur laquelle porte en g n ral un effort consid rable de transposition est elle accessible par sa forme et dans son fond aux destinataires En mati re d valuation des livres documentaires il y a lieu de se poser la double question suivante les enfants savent ils lire les ouvrages documentaires La lecture des livres documentaires apporte t elle quel que chose l enfant au plan de l organisation de ses connaissances l heure actuelle ma connaissance les r ponses ces questions manquent mon propos dans le reste de cet article ne sera pas de pr tendre les apporter mais plut t d indiquer pourquoi ces questions se posent et de sugg rer des types d outils qui pourraient permettre d analyser les possibilit s d adaptation des contraintes de l criture documentaire aux capacit s de lecture des enfants et l impact de la lecture solitaire des documentaires sur la construction par l enfant de son savoir En effet les pratiques scolaires habituelles consistent pour les enseignants pr voir un cheminement pr cis
11. des savoirs car les concepts autour desquels ils s organisent sont tr s troitement in triqu s les uns dans les autres On retrouve bien l les id es de r seaux s mantiques de trames conceptuelles sur lesquelles r fl chissent actuellement les didacticiens des sciences De toute fa on comme je l ai d j indiqu ce qui est envisag ici ne d passe pas le niveau d un premier point d ancrage d une premi re imagerie mentale des m ca nismes qui renvoient l chelle cellulaire le probl me de la respiration 4 CHEMINEMENT OPTIMAL DE LECTURE D UN TEX TE DOCUMENTAIRE 4 1 Une lecture en coh rence avec l organisation sc ni que du texte Si comme nous l avons montr la conception d une dou ble page documentaire repose sur une forte id e de sc narisation il en d coule qu il existe un cheminement optimal de lecture mettre en oeuvre par qui veut tirer le meilleur parti du document Dans le cas particulier de la double page support de no tre tude il est raisonnable de penser que ce chemine ment devrait tre le suivant lecture en survol le lecteur feuillette les diff ren 72 tes pages du livre choix de la double page 16 17 qui int resse le lecteur l oeil se porte sur le paratexte qui constitue un en semble dominant central visuel color temps d analyse du paratexte l oeil essaie de pren dre de l information dans un va et vient du paratexte 1 au paratexte 2
12. e de la lecture l observateur suit les mouvements des yeux du lecteur en essayant de rep rer comment est conduite la lecture Dans le cours de l exp rimentation nous avons eu l id e de demander au lecteur de suivre avec un crayon ce qu il tait en train de lire ou de regarder Cette pr cau tion s est r v l e tr s utile pour les lecteurs enfants Pour lire les documents joints et comprendre certains l ments de l analyse j indique que le codage utilis est identique celui du sch ma page 68 Tr texte 7 T2 texte 2 Ptr paratexte 1 Pt2 paratexte 2 T3 texte p riph rique une grande vari t des itin raires de lecture chez les adultes 77 5 3 Les strat gies de lecture d une double page docu mentaire chez des enseignants non experts L analyse des r sultats chez les adultes porte sur cent personnes parmi les fiches de travail r alis es avec les adultes j en ai retenu cent dont aucune ne contenait de r ponses satisfaisantes d un point de vue adulte aux deux questions de d part Tous les adultes ont s apr s lecture apporter une r ponse correcte ou largement enrichie par rapport leur r ponse initiale aux questions pos es Voici un exemple de fiche de r ponse adulte PT PTa Ta Sowers da bzo de Gclue Dans lo poumons pitt Touecque je minent n fama de 80 dis s Una Ru Si ee ue de l a cabrouque GR aR e dans o Les strat gies de lecture
13. observ es se caract ri sent par une ade vari t des itin raires de lecture Je ne sais pas s il y aurait int r t conduire pour les adultes une analyse tr s fine de cette vari t des par cours de lecture et comment la conduire mais en pre mi re analyse voici quelques tendances qui semblent se d gager travers une tentative de cat gorisation sommaire 12 des lecteurs ont eu une lecture lin aire continue 78 pour cent lecteurs 85 itin raires diff rents de lecture la lecture documentaire adulte peut se caract riser comme une lecture _ raisonn e et pilot e pratiquement du type de gauche droite 6 C est le seul groupement homog ne v ritable de l chantillon Pour les 88 autres personnes un regroupement par itin raires de lecture rigoureusement identiques donne des cat gories dont l effectif est compris entre 1 et 3 deux groupes rassemblent deux personnes un groupe ras semble trois personne toutes les autres trajectoires de lecture n ont t suivies que par une seule personne En d finitive nous avons pu recencer 85 trajectoires dif f rentes de lecture pour cent personnes Ce premier traitement des r sultats confirme bien que la lecture documentaire est une lecture non lin aire et que c est une lecture o le sens se construit dans l inter action texte image dans un mouvement de va et vient entre ces deux l ments o la nature de l interaction la
14. partiel Donne en partie des expli N indique rien sur les chan de type anatomique cations anatomiques corres ges gazeux respiratoires pondant aux informations de la p 16 du document Cerne en partie la d finition de la v sicule pulmonaire Enrichissement partiel Ne donne pas de pr cisions L id e d changes gazeux est de type physiologique anatomiques sugg r e mais de fa on incom pl te sens unique seul le passage de 0 ou de CO est voqu e Enrichissement anatomique Associe les caract ristiques de r ponses de type 2 et de et physiologique partiel type 3 nt LR CEE mn en e ea A Enrichissement nul Reste sans r ponse aux questions pos es 7 L ouvrage documentaire tudi est une traduction anglaise le traducteur utilise le terme de v sicule pul monaire alors qu on a plut t l habitude d utiliser celui d alv ole pulmonaire dans la langue fran aise Pour notre tude le terme de v sicule pulmonaire a tout de m me t conserv parce qu il renforce le caract re nigma tique de la prise d information pour les adultes parce qu il ne perturbe en rien les strat gies de lecture des lecteurs 82 le traitement complet par les enfants de l information contenue dans cette double page semble difficile au plus les enfants enrichissent de fa on partielle leurs savoirs il y a donc bien une comp tence au savoir lire do cumentaire d velopper chez les enfants Les enrich
15. propos de respiration et change gazeux respiratoire peut se superposer un peu ou beaucoup avec le sch ma s Voir ce sujet les travaux de RUMELHART et OR THONY 1976 SCHANK et ABELSON 1975 et MINSKY 1975 74 mettre en correspondance le r seau notionnel la mise en sc ne du vulgarisateur les itin raires privil gi s de lecture d organisation de mise en sc ne de la double page Ou tout simplement quel degr de liaison et de coh rence peut on tablir dans ce cas entre le signifiant et son mode d emploi mise en sc ne itin raire privil gi de lecture et le signifi c est dire le r seau notionnel Somme toute une bonne vulgarisation consisterait mettre en concordance les proc d s d criture de l auteur avec les proc d s de lecture de compr hension et ven tuellement de mise en m moire du lecteur Le sch ma ci contre essaie de visualiser le degr de cette concordance dans le cas de la double page tudi e LES STRATEGIES DE LECTURE D UNE DOUBLE PAGE DOCUMENTAIRE PAR DEUX TYPES DE PROFANES DES ENSEIGNANTS ET DES ELEVES DE CM S I L hypoth se de travail Parmi tous les objectifs de l cole l mentaire l appren tissage de la lecture est l objectif majeur le S same culturel L cole r alise cet apprentissage en privil giant des crits de type narratifs L introduction de B C D biblioth ques centres documentaires dans les coles l mentaires
16. simple r sultat des pr occupations esth ti ques du maquettiste mais qu ils correspondent un v ri table travail de mise en sc ne que l on peut d crire de la fa on suivante Dans la double page envisag e l ensemble cotexte para texte domine largement puisqu il repr sente un peu plus des trois quarts de la surface totale De plus le cotexte est essentiellement utilis au service du paratexte qu il entoure qu il d gage visuellement qu il valorise donc Dans cette mise en sc ne on remarquera galement le positionnement central du paratexte en deux masses as sez quilibr es et pratiquement sym triques par rapport l axe de la double page Ainsi positionn dans le champ central de vision le paratexte constitue un cap teur d attention Les deux illustrations constitutives de ce paratexte vont jouer de fa on diff rente sur le lecteur L une celle de gauche rattache le lecteur au connu En offrant une repr sentation tr s classique du corps l ima ge pr sent e vise un r alisme maximum elle cherche donner du r el une figuration la plus compl te possible Pour ce faire la t te est positionn e de profil et le corps de face on obtient ainsi une meilleure perception d ensemble des voies respiratoires De m me le poumon gauche est pr sent en vue externe alors que la pr sen tation du poumon droit pousse l observateur construire une repr sentation possible de l organisation interne Ce qui se
17. tait une initiative int ressante car elle faisait p n trer dans l cole d autres types d crits Les enfants peuvent donc dans les coles o il existe une B C D apprendre lire en donnant du sens des histoires mais aussi apprendre lire en essayant de donner du sens et de la consistance des savoirs Si nul ne peut contester le possible de la premi re proposition il reste v rifier le possible de la seconde Il s agit l videmment d un probl me didactique complexe mais dont l un des aspects au moins compte tenu de l analyse pr c dente sur la mise en sc ne du sa voir dans les livres documentaires pouvait se formuler de la fa on suivante la possibilit pour un lecteur de document de construire des savoirs ne d pend elle pas de ses strat gies de lec ture et de ses capacit s s adapter aux mises en sc ne toujours renouvel es du savoir scientifique dans les livres documentaires s 2 La m thodologie employ e L id e a consist essayer de voir si on pouvait tablir des corr lations entre des gains de savoir obtenus dans un domaine donn trait par un livre documentaire et 75 Ce que devient l air que nous respirons arr conienaant du get Cerbonique RESPIRATION sir apportant l oryp ne APPROVISIONNEMENT BESOINS DU CORPS L air que nous inspirons passe par le sang charge d ocygene nez ou la bouche pour descendre dans la Pour fonctionner le corps a besoin trach
18. 65 LA MISE EN SCENE DU SAVOIR SCIENTIFIQUE DANS LES DOCUMENTAIRES Alain Robert Toute page documentaire rel ve d une mise en sc ne d un savoir qui articule des l ments iconiques et des textes Apr s analyse d une double page d un livre docu mentaire pour enfants l auteur envisage successivement la strat gie de lecture op timale telle qu elle para t pr vue par l auteur de l ouvrage et les strat gies de lecture observ es par des non experts enseignants d une part et l ves de cours moyen 9 11 ans d autre part La confrontation de ces trois types de lectures conduit diverses interrogations p dagogiques Dans le domaine de l dition pour les enfants et les adolescents le ph nom ne documentaire a de quoi surprendre Pour apporter quelques informations ce sujet on peut se reporter aux conclusions d un groupe de scientifiques et biblioth caires qui dans les ann es 70 cl turaient leurs travaux de la fa on suivante les li vres documentaires pour enfants ne sont pas des livres ils ne sont pas pour les enfants ils n ont rien de un essor consid rable scientifique Apr s une telle condamnation quel diteur de la litt rature pouvait encore se risquer publier cette sorte scientifique pour les d ouvrages Pourtant depuis quatre cinq ans ce type jeunes de litt rature pour la jeunesse explose litt ralement Il envahit les librairies se propage dans les biblioth ques et les centres docum
19. atique Paris Retz 1979 comme une lecture jalonn e d interrogations par un pilotage de la lecture en fonction de l auto valuation de la compr hension du probl me abord par le document 79 en bas droite T je lis donc o ce mot appara t tous les paragraphes ensuite j observe les sch mas je constate que le mot v sicule n appara t que dans le sch ma 2 PT Je relis le texte 2 en regardant le sch ma 2 je dis attentivement les l gendes du sch ma j essaie de comprendre par des allers retours texte image La lecture documentaire para t jalonn e d interrogations de confrontations avec des savoirs per sonnels L itin raire de lecture mis en oeuvre par la suite consis te en une recherche de v rifications comme le montre le commentaire fait par un des lecteurs je regarde le titre puis PT pas longtemps je connais sais d j puis PT pas Longtemps je verrai apres a colle peu pr s avec ce que j ai dit r f rence la r ponse au questionnement pr alable Il y avait une h si tation au d part ne serait ce pas quelque maladie pulmonaire Bon je me suis compl tement plant e mais je lis le texte pour confirmer donc lecture syst matique de T puis le texte p riph rique T moiti pas en rapport avec question puis TL entier La lecture documentaire est une lecture o le lecteur conduit simultan ment sa lecture une auto valuation de sa compr hension du prob
20. blement parce qu aucune information compl mentaire n tait fournie dans T au sujet de ce probl me r solution de l interrogation en revenant sur PT puis T ce moment l rectification de la premi re lecture erron e Remarque sur les CA FAC stignes particuli res de l exp rience Il est bien vident que toutes les observations pr c den tes reconnues comme caract ristiques de la lecture do cumentaire sont particuli rement renforc es par les con ditions de l exp rience Le fait de poser une question pr alable et d essayer d en am liorer la r ponse conduit une lecture beaucoup plus fortement s lective que ne le serait une simple lecture informative On induit vi demment une attitude qui accentue tous les m canismes de recherche d informations et on provoque une lecture tr s discontinue et ceci m me si on a pris la pr caution de dire au lecteur en consigne de d part vous allez lire le texte et ensuite vous r pondrez nouveau Je pense malgr tout que les caract ristiques de fond de la lecture documentaire chez les adultes ne sont pas modifi es mais simplement renforc es par les conditions impos es par la m thode de r colte des r sultats Par ailleurs la lecture documentaire n est elle pas prati quement toujours une lecture en r ponse des questions que ces questions soient explicites recherche de r ponses des interrogations pr cises implicites latentes en r
21. e r le des proc d s visualisant du discours font actuellement l objet de tra vaux qui pourront tre publi s ult rieurement 2 L id e de l organisation d une aire scripturale revient J PEYTARD dans Lecture s d une aire scripturale la page de journal Langue fran aise 1975 p 28 39 45 ORGANISATION SPATIALE D UNE DOUBLE PAGE DOCUMENTAIRE Ce que devient l air que nous respirons Pour fonctionner le corps a besoin d un gaz appel oryp ne Il y a de l oxy g ne dans l air que nous respirons L air que nous inspirons passe par le nez ou la bouche pour descendre dans la trach e Au cours de son trajet vers jes poumons il est chauff La trach e se divise en deux bronches une pour chaque poumon Dans les pou mons ces deux bronches se divisent en tuyaux plus petits Dans les narines et dans la trach e des petits poils arr tent les poussi res de l air Pour faire entrer lai dans nos pou mons nous gonfions notre ponnne en soulevant nos C tes et en contactant k musck en forme de vo te qui separe notre thorax de nome abdomen Quand nous cessons d inspirer le poids de nos c tes en comprimant DOS poumons suf fit pour les d gonfier en partie si nous voulions chasser encore pius l air de nos Poumans nous devons faire un effor pour ies comprimer davantage wn mm e Ou e ne om ut Texte e an en p 08 os es m ama mp fuy ee ae over n m a er l i i Texte l p
22. enfant 3 id e de r chauffement d air aLa Tel SPT ARIS effectif um enfant enrichissement partiel de la r ponse PT PS 23 1e effectif un Lniane id e de maladie PTL PTAPLAI PI effectif un enfant id e de maladie Enfants qui ne font qu une lecture partielle du texte effectif 12 enfants T 2 enfants pas d enrichissement de la r ponse T 2 enfants pour l un pas d enrichissement pour l autre enrichissement tr s faible T T 2 enfants pas d enrichissement de la r ponse L PT 2 enfants tous les deux enrichissent la r ponse sur le plan anatomique i PT un gotan enrichissement nul 86 les enfants lisent les documentaires comme ils lisent les autres livres T PT m enfant enrichissement nul PTT un enfant enrichissement nul 2 T3 12 Enfants pr sentant des itin raires de lecture caract ris tiques d un tat nnement assez long PT T PT T T T T PT un enfant sans enrichisse ment de r pons T PT PT PT T T T PT PT T un enfant sans enrichissement de r ponse Quelques r flexions sur les corr lations entre les gains d information et les strat gies de lecture observ es Les itin raires de lecture des enfants sont loins de pr senter la dispersion constat e chez les adultes Les itin raires de lecture qui ont eu une certaine effi cacit correspondent un petit nombre de groupes 3 comportant chacun un effectif assez important de 6 13 enfants De plus
23. entaires gagne enfin les coles avec Biblioth que Centre Documentaire Toutes les mai sons d dition sont en effervescence et multiplient les collections Des benjamins aux juniors en passant par les cadets tous sont vis s Seront ils atteints Comment expliquer le succ s de la vulgarisation culturel le en direction des enfants Affaire commerciale pour les uns il s agit de prolonger une activit conomique que d admirables ouvrages de la litt rature enfantine classique avaient amen e un premier essor Probl me sociologique pour les autres il faut consolider voire d fendre des niveaux de socio culture en alimentant de savoirs au plus vite les jeunes t tes celles qui le peuvent qui seront ainsi mieux arm es pour la comp tition de demain Le march potentiel des livres docu mentaires ne segfait pas celui des enfants int ress s mais celui des parents inquiets Les argumentations pr c dentes justes en partie l une et l autre ont en fait peu d importance Le r alisme me l autodidaxie scientifique est elle possible gr ce aux livres documentaires quelles conditions avant tout il s agit d un probl me de lecture pousse penser que le ph nom ne documentaire ne commence pr senter un int r t qu partir du moment o il devient quantitativement important Or actuellement les diff rents circuits culturels l cole roprement dite ou les circuits culturels associ s biblioth ques
24. exte 1 con duite en interaction avec le paratexte De cette interaction on peut attendre la mise en place ou la consolidation des l ments anatomiques qui consti tuent le cadre du ph nom ne tudi lecture du premier paragraphe du texte 2 conduite avec un rep rage et une analyse du paratexte 2 Jecture du second paragraphe du texte 2 trait e en interaction avec une analyse plus fine des l ments du paratexte 2 notamment prise en compte des fl chages lecture des paragraphes 3 et 4 qu il faut envisager avec une vision distanci e du paratexte 2 vision qui permet de voir si les l ments d information apport s s int grent dans un m canisme d ensemble une notion correspond toujours une structure organis e 73 4 2 Degr de correspondance entre l itin raire de lecture et le r seau notionnel Toute tentative didactique c est dire qui vise faire passer un savoir peut aussi s analyser du point de vue de ce savoir Dans un certain nombre de th ories r cen tes s ce qui semble caract riser un savoir ou une notion ce serait son organisation Chaque notion serait caract ris e par des variables ou sous l ments notionnels qui la constituent les relations que les sous l ments notionnels tablis sent entre eux l int rieur de la m me notion ainsi que les relations tablies avec des sous l ments d autres notions voisines ou interp n tr es avec la pre mi re not
25. ion Dans ces th ories une notion pourrait donc tre repr sent e par un r seau structur actif un sch me les auteurs am ricains utilisent m me le terme de schemata pour bien exprimer cette id e de r seau structur Ils pensent de plus que lorsqu une notion est int gr e c est dire mise en m moire elle le sera sous la forme de cette structure organis e en r seau avec ses l ments ses noeuds ses arcs Ces th ories sont r centes Leur plausibilit m rite en core de nombreuses confirmations elles ouvrent cepen dant des perspectives tout fait int ressantes en didactique Dans le cas particulier du travail pr sent ici et dans celui plus g n ral de la vulgarisation et des proc d s de vulgarisation il serait int ressant de les in t grer d s le d part au stade de la conception d une production de vulgarisation L auteur s appuyant sur un r seau notionnel structur concevrait sur ce sch me les grandes lignes de sa mise en sc ne orienterait et faciliterait la lecture la prise d information et son trai tement en suivant les axes organisateurs du sch me On peut penser qu il en faciliterait ainsi la compr hen sion puis le stockage en m moire Sans pr tendre que les r flexions pr c dentes aient t prises en compte par l auteur de l ouvrage support de no tre tude il para t toutefois int ressant de voir dans quelle mesure le r seau notionnel qu on peut tablir ici
26. issements de savoir constat s chez les enfants Cinq enfants seulement enrichissent de fa on significati ve leurs r ponses aux questions pos es et font un gain appr ciable de savoir Dans une taxonomie des op rations intellectuelles qui gradue l int gration d un savoir en connaissance pour le premier niveau compr hension pour le second analyse et application pour les niveaux suivants l analyse des formulations des enfants montre qu on peut situer au moins au niveau des connaissances compr hension l enrichissement de savoir obtenu par les enfants apr s lecture Le savoir acquis pourrait ventuel lement tre plus op ratoire mais les modalit s de ca ract risation de l enrichissement de savoir qui n envisa gent pas de placer l enfant dans des activit s de r utili sation de ce savoir ne permettent pas de le v rifier Exemple de ce type de r ponse lorsque l air arrive dans les poumons les petits tuyaux le distribuent dans les v sicules Le gaz carbonique est transport par le sang il passe dans les v sicules l oxy g ne dans les v sicules passe dans le sang On a obtenu deux formulation de ce type Les trois autres enfants construisent des formulations incompl tes partiellement erron es ou pr sentant une formulation na ve du type les poumons se s parent en deux bronches A l arriv e des vaisseaux sanguins il y a les v sicules pulmonaires Apr s l air passe dans les vaisseaux sanguin
27. it s de formation continue o il s agissait de pr senter la lecture documentaire et ses caract ristiques nous avons t assez naturellement amen s faire des stagiaires en formation les sujets de nos premi res exp riences Il s agissait d l ves instituteurs d institu teurs en formation de professeurs de coll ges n apparte nant pas aux disciplines scientifiques de parents d l ves non enseignants de biblioth caires D un point de vue pratique Ce travail a t r alis partir de la double page do cumentaire analys e pr c demment Mon premier livre sut le corps humain Editions Epigones Nous avons proc d de la fa on suivante Deux questions pr alables sont pos es au lecteur Savez vous ce qu est une v sicule pulmonaire terme utilis dans le document Savez vous ce qui s y passe On organise ensuite un face face entre un lecteur et un observateur l observateur a t pr alablement infor m sur les aspects de la mise en sc ne du savoir dans ce document en particulier L observateur donne aux lecteurs les consignes suivantes Vous allez prendre connaissance du contenu d une double page documentaire N Une fois cette lecture termin e vous essayerez d am liorer Vos r ponses aux questions de d part Essayez galement de vous souvenir de la fa on dont vous avez conduit votre lecture Une fois la lecture termin e r pondez nouveau aux questions Pendant la dur
28. joue ici c est l acclimatation du lecteur la reconnaissance qu il pourra faire la fois d un domaine de savoirs en g n ral et d un domaine de savoirs en par 70 le paratexte fait aussi charni re vers la partie probl matique du document ticulier en confrontant ce qui est pr sent ici de fa on tr s classique avec des repr sentations qu il ne peut pas manquer d avoir lui m me sur le sujet L autre droite illustrant le paratexte 2 a pour fonc tion d attirer le lecteur du c t de l inconnu car l image rie pr sent e n est rattachable aucune des repr senta tions mentales des enfants qui s adresse cet ouvrage et pourtant l auteur n h site pas donner de l importance cette deuxi me illustration 160 cm pour la premi re illustration contre 190 cm pour la seconde Le grossissement maximum de ces deux sortes de sacs qui ne sont pas de nouveau mentionn s dans la l gende 2 l insistance sur l entrelacs des vaisseaux sanguins for tement color s et changeant progressivement de couleur le recours plusieurs syst mes de fl chage l apparition d une l gende qui n est plus une simple nomenclature mais qui cache dans des fragments de phrase des m ca nismes biologiques lucider sang charg d oxyg ne air contenant du gaz carbonique etc tout ceci contribue tablir fortement la fonction sc nique du paratexte 2 qui est de poser l nigme Dans le cas particulier de cette d
29. l me trait Cette valuation oriente le d roulement du reste de la lecture En voici quelques exemples parmi les commen taires des lecteurs adultes Itin raire PTP iTe puis j ai lu le texte 2 en diagonale j ai lu la fin de ce texte plus en d tail mais je n ai rien compris je suis remonte dans la lecture du texte j ai fait la comparai son entre le texte et l image il n y a qu la fin que j ai compris Autre itin raire de lecture PT PT T n y reste pas de nouveau PT PT plusieurs fois en va et vient semble ne regarder que les sch mas et se fixer sur PT puis T puis des aller retours T PT remarques not es paf l observateur Voici les commentaires du lecteur J ai regard les deux sch mas j ai vu l agrandissement du petit rectangle je comprends comment fonctionne le sch ma je confronte ce que je viens d apprendre avec la r ponse que j ai donn e Une interrogation demeure sur l avant l apr s CO et O id e de ce qui est chang avant ou apr s voire chang contre le CO ou le O dans les repr sentations du lecteur je lis le texte Dour r pondre au probl me r ponse du texte sur la simulta n it des changes CO 0 80 _ Autre exemple itin raire au d part T PT T ae retours T PT pour pr ciser un point mal lu la fa on dont se divisent les bronches passage T retour au probl me de la division de la bronche en nombreux pe tits tuyaux proba
30. me telle par l auteur pour qu elle soit productrice de sens 2 2 Conduite m thodologique de ce travail sur la lecture documentaire A l cole l enfant apprend lire et lit sur des supports de lecture de type narratif Il lit des histoires dans les quelles le sens est donn par le continuum du texte Les livres documentaires pour la plupart sont compos s de fa on complexe La cl du sens qui est ici plus particu li rement un savoir ne s obtient pas par une lecture en continu C est sur ce constat que j ai t amen m in t resser au probl me de la lecture documentaire Cet article retrace les principales tapes d un travail qui s est organis autour de deux grands axes une analvse des caract ristiques de l organisation H des crits documentaires pour les enfants scriptovisuelle J ai voulu montrer sur un exemple comment l auteur de livre documentaire dans son travail d criture et de r alisation cherche faciliter la construction du savoir chez le lecteur Pour cela le vulgarisateur pr voit des cheminements de lecture privil gi s ceux suivant les quels il organise les l ments de guidage pr vus pour at tiret l attention organiser et alimenter la compr hension une tude compar e des strat gies de lecture de deux types de lecteurs lecteurs adultes suppos s che vronn s et lecteurs l ves Concernant les adultes notre travail a permis de montrer 3 Cette terminologie a t
31. nu il semble que la lecture documentaire peut tre surprend en tout cas provoque chez certains lecteurs enfants non pas une lecture dis continue m me imparfaite que l on pourrait consid rer l adaptabilit des bons lecteurs aux diff rents supports de lecture manque l enfant 87 comme un prototype de la lecture documentaire adulte mais des lectures partielles Il faut constater que ces lectures fragmentaires probablement d riv es des lectu res de type sauterelle ou en feuilletage que pratiquent souvent les enfants confront s des livres documentai res n ont jamais t suivies d un gain de savoir 6 CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES Ce travail a rendu possible une comparaison des prati ques de lecture documentaire des adultes en g n ral enseignants donc en principe lecteurs prouv s avec celles des enfants apprenants lecteurs Comparaison en tre les effets d un apprentissage sinon achev du moins op ratoire et un apprentissage en cours On peut constater que de toutes les caract ristiques d gag es chez le lecteur adulte concernant la lecture documentaire savoir discontinuit de la lecture autor gulation de la compr hension du texte guidage de la lecture par le traitement progressif de l information et de la construction contr l e de connaissance aucune n existe chez les enfants de neuf onze ans Si l apprentissage de la lecture documentaire est un des objectifs de l cole
32. ouble page la mise en sc ne paratextuelle est donc parfaitement claire par tant d un savoir connu voqu par une repr sentation re lativement simple du corps il s agit de conduire le lec teur jusqu l obstacle l endroit o il ne s explique plus les ph nom nes et de l la construction d un savoir D s lors on pourra sans difficult raccorder les l ments du texte la mise en sc ne g n rale le texte 1 est une description fonctionnelle l usa ge des mots permet d voquer les ph nom nes de circu lation d air que le simple dessin ne peut voquer Le texte r s associe interactivement au paratexte I en ap portant des pr cisions de localisation et des compl ments pour une conception dynamique le texte 2 a galement une position satellite par rapport au paratexte 2 mais ici la d pendance texte image est beaucoup plus grande que le texte et paratex te 1 ni l image ni le texte pris s par ment ne permet tent eux seuls un r sultat vulgarisant J utilise volontairement cette formule pour bien indiquer qu on ne vise ici ni une connaissance d finitive ni une compr hension parfaite s r sultat vulgarisant signifie Simplement qu on peut penser que le lecteur qui entre rait dans la mise en sc ne peut esp rer passer sur le probl me donn celui des changes gazeux respiratoires d un savoir initial sans doute tr s t nu un nouvel tat de savoir un peu plus constitu mai
33. repr sente tout de m me sept enfants sur les cinquante et voici quelques unes de leurs formulations une grosse maladie du poumon je crois que c est une maladie une maladie qui fait des trous dans le poumon des grosses boules qui se creusent dans le poumon Ici des l ments d information du document sont trait s interpr t s la lumi re d une repr sentation de d part et la renforcent 85 c est une maladie la v siqul sic dans le texte enfant c est une grosse boule coll e au poumons qui fait mal Les itin raires de lecture des enfants mis en rap port avec le gain d information Itin raire de lecture continue avec entr e par le texte T I TS PT PT Effedia 13 lenf nts Sur ces 13 enfants enrichissement significatif 2 enrichissement partiel 8 enrichissement nul suj id e de maladie I Itin raire de lecture continu avec interaction texte image T PT T T PT Effectif rr enfants Sir ces i enfants enrichissement significatif enrichissement partiel enrichissement nul id e de maladie R 4 I I r chauffement de l air 2 Lecture portant uniquement sur le texte en continu TAI Effectif 6 enfants Sur ces 6 enfants enrichissement partiel enrichissement nul id e de maladie EL CD N Autres itin raires de lecture pr sentant un caract re de lecture compl te PT PT T T T lecture avec entr e par l image eitectit
34. riph rique i I i t i Paratexte 1 air contenant du gaz carbonique A int rieur des poumons les petits tuvaux se terminent en formant de minus cules sacs ies vesicujes dont les parois sont entour es d innombrables vaisseaux sanguins Lorsque l air arrive dans les poumons les pents tuyaux je distribuent dans ies vesicules Cette image te montre une v sicule et ses Vaisseaux sanguins Le sang coule en permanence dans ies senp charge de g carbonique vaisseaux sanguins I absorbe J oxypene de lair et le transmet a toutes les parties du corps En meme temps ouelies consomment l oxygene toutes ces parties rejettent un gaz anutilisabie le ga carbonique Le gaz carbonique es transporte par le sang cans ies vesicuies puimonaires i se retrouve dans air qui sont de nos pou mons Paratexte 2 Texte 2 m m m 8 6 on b y ep y et ses paragrhphes 7 e u Un ee en 6 68 la mise en sc ne est productrice de sens phrases en marge des informations p riph riques notes r f rences etc et des illustrations cet ensemble d l ments constituant le paratexte 3 Lors de la conception d un ouvrage documentaire les choix dans le domaine de l organisation spatiale du do cument de vulgarisation sont d terminants On peut je crois l gitimement pr tendre que l ordonnancement des composantes scripto visuelles correspond une mise en sc ne 4 voulue com
35. rmale de Saint Etienne REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES Y GENTILHOMME Lecture d un texte scientifique Pratiques n 35 GIORDAN Compr hension de livres scientifiques de vulgarisation texte et iconographie par des enfants de 8 14 ans in Signes et discours dans l ducation et la vulgarisation scientifique Actes des 6 mes JES Chamonix D JACOBI La vulgarisation scientifique Pratiques n 47 D JACOBI Figures et figurabilit de la science dans les revues de vulgarisation scientifique Language 1984 n 75 D JACOBI Du discours scientifique de sa reformulation et de quelques usages sociaux de la science Langue fran aise 1984 n 64 D JACOBI Visualisation des concepts dans les discours de vulgarisation scientifique Culture technique 1985 n 14 M LAPARRA Les crits non fictionnels dans les manuels scolaires de Sixi me Pratiques n 48 A M LAURIAN Typologie des discours scientifiques Etudes de linguistique appliqu e 1983 n 51 M MARTIN BALBAR De l objet texte au texte objet Etudes de linguistique appliqu e 1977 n 28 J PEYTARD Lecture d une aire scripturale la page de journal Langue fran aise 1975 n 28 La science le livre les jeunes Actes du colloque sur l information scientifique et technique pour les jeunes Lire pour comprendre 1986
36. s bien videmment encore tr s en cart avec le savoir savant La connaissance est un long processus de conceptions r am nag es de nombreuses fois on n aurait assist ici les points cl de la construction conceptuelle exigent une interactivit texte image tr s forte 71 qu une premi re amorce La mise en place chez le lecteur de ce premier syst me de conception repr sentation va fortement d pendre de l interactivit qu il saura tablir entre le texte et le pa ratexte 2 La composition en paragraphes et les l ments d criture du texte autres aspects de mise en sc ne d un documentaire sont d ailleurs faits pour guider le lecteur dans cette conduite d interactivit Ainsi le paragraphe r est une reformulation linguistique descriptive le lecteur lit et voit pour mettre en place un cadre Au paraphraphe 2 l information textuelle apport e guide le lecteur vers une analyse une vision fonctionnelle extraits du texte l air arrive les tuyaux le distribuent mais il est explicitement recommand au lecteur d interagir avec le paratexte comme l indique cette image te montre Les paraphraphe 3 et 4 proc dent de la m me fa on ils apportent des informations nouvelles tout en faisant ap pel d autres concepts biologiques circulation et d autres niveaux biologiques les cellules d un organisme tout entier On a ainsi une id e de la complexit des m canismes d tablissement
37. s emp che de porter attention aux autres in formations donn es Ces enfants ne peuvent faire d autre s lection que celle que leur a impos leur propre tonnement Trois enfants appartiennent cette cat gorie ils disent par exemple l air entre par la bouche ou le nez il descend dans le poumons et chauffe en descendant ou encore dans la trach e les poils arr tent les poussi res en sui vant dans les poumons la trach e se divise en parties le sang circule dans les vaisseaux sanguins r guli rement et r chauffe la v sicule pulmonaire Les trois enfants qui ont rencontr ce type de difficult ont t tr s pr occup s par les probl mes de chaleur et de r chauffement de l air d autres enfants se sont construit une repr sentation pr alable du type v sicule pulmonaire maladie A no ter que trois adultes de l chantillon de cent avaient t attir s par ce type de solution mais alors que chez les adultes la lecture permet de rejeter cette croyance de d part chez les enfants au contraire elle subsiste et ap para t dans le questionnaire de d part et dans celui d arriv e On peut penser que pour ces enfants l cette repr sen tation est tr s envahissante Dans leur pratique de lecture ils vont chercher dans le document des passages qui soit confirment soit falsifient cette conception Comme ils ne trouvent rien de cette nature ils s autori sent penser qu elle est vraie Ce groupe
38. s et il y res te un mauvais gaz le gaz carbonique L oxyg ne rentre dans la v sicule pulmonaire et les mauvais gaz ressortent le bon gaz sert nourrir le sang il y a ici l vidence importation d l ments de savoir d j construits en repr sentations mentales na ves ou tr s finalistes Dix sept enfants font un enrichissement partiel de leurs r ponses Pour quatorze d entre eux il y a enrichissement de type anatomique pour neuf enrichissement purement anatomique pour cinq enrichissement anatomique et physiologique partiel Formulation correspondant un enrichissement anatomi que dans les poumons ces deux bronches se divisent en tuyaux plus petits Formulation correspondant un enrichissement Sarciei sur le plan anatomique et physiologique v sicule pulmonaire c est de minuscules sacs qui sont entour s d innombrables vaisseaux sanguins 83 A la question que s y passe t il le m me l ve r pond elie fait rentrer l air du sang ou du gaz carbonique Il me semble que l on peut expliquer le score relative ment satisfaisant obtenu dans cette cat gorie par les raisons suivantes Ces informations sont celles que les enfants ont rencon tr es en premier en effet les enfants ont majoritaire ment adopt des trajets de lecture tr s lin aires du type T PT T PT T ou T T T PT PT Dans ces conditions ils nt atteint ces informations de type ana tomique
39. s poumons qui ressemble des racines il a trait l image A la question que s y passe t il ce m me enfant r lle sang emm ne le gaz carbonique dans les v sicules pulmonaires qui le renvoient l air libre L effectif moindre de ce groupe peut sans doute s expli quer par les raisons suivantes ces informations sont situ es plus loin dans le texte donc atteintes tardivement par des enfants qui ont eu une lecture lin aire 84 des effets inattendus ou paradoxaux mettent en vidence les probl mes de l enfant g rer l interaction entre l information et ses repr sentations par ailleurs les informations physiologiques sont tou jours plus difficiles traiter par les enfants dans la me sure o elles leur demandent la construction de repr sen tations portant sur des ph nom nes plus complexes ici ph nom nes de circulation de passage d un compartiment un autre de sens inverse que de simples probl mes d organisation anatomique Enfin pour dix enfants les pratiques de lecture documen taire produisent des effets non recherch s Chez eux il y a une telle non ma trise de la lecture documentaire que cette lecture ne permet pas le gain de savoir attendu et peut m me conduire la consolidation d une r ponse fausse Ces enfants appartiennent deux groupes des enfants dont l attention est toute enti re accapa r e par l un des aspe ts du texte qu ils croient important et qui le
40. travers les points cl s de la r ception et de la construc tion du savoir chez l enfant on fait un cours on ta blit une progression on pr voit des exercices etc alors que livrer l colier la lecture documentaire soli taire c est faire le pari qu il est capable de construire son propre cheminement travers ces points cl s en les choisissant et les organisant les uns par rapport aux autres I LE SAVOIR LIRE DOCUMENTAIRE Si nous cherchons pr ciser les ad quations des con traintes de l criture documentaire aux capacit s de lec ture des enfants interrogeons nous sur la fa on dont l enfant conduit sa lecture les possibilit s qu il a d int grer les langages symboli ques et les proc dures de visualisation typiques des do cumentaires le livre documentaire un syst me plurigraphique dans le documentaire le non typographique est un espace textuel une d signation r ciproque entre le texte et l image 67 sa capacit interpr ter les mod les analogiques 1 2 LA LECTURE DOCUMENTAIRE 2 1 La sp cificit de la lecture documentaire Le livre documentaire comme tous les crits de vulgari sation scientifique est un syst me plurigraphique Il don ne simultan ment lire et voir au lecteur qui le parcourt En cela il ne para t pas tellement diff rent des albums voire des bandes dessin es ouvrages avec lesquels les enfants sont l aise En premi re approche donc
41. ultats inqui tants parce qu tils obligent ajouter un nouveau domaine d adaptation la liste d j longue des changements auxquels aura faire face l enfant en trant au coll ge celui de la ma trise de nouveaux ty pes d crits qui font la substance des manuels de 6 me et de s me notamment en sciences et qui pr sentent une grande parent avec les livres documentaires par fois m me en beaucoup plus complexe que ces derniers Poursuite du travail et perspectives p dagogiques C est pourquoi notre travail actuel s organise autour de deux grands axes Comme on l a vu ce qui sp cifie les livres documentai res et les manuels de science 8 c est l importance de la fraction image importance quantitative le plus souvent elle d passe le texte en termes d espace occup importance qualitative dans les ouvrages documentai res l image contient le plus souvent au moins autant d information que le texte importance interactive le plus souvent aussi c est travers un traitement alternatif et compl mentaire du texte et de l image que le savoir se construit Les premiers r sultats de notre travail montrent que ces caract ristiques des ouvrages documentaires repr sentent un ensemble de difficult s que les l ves de l cole l mentaire ma trisent mal Je cherche actuellement sur un travail qui porte plus particuli rement sur les enfants et la lecture de l iconographie scientifique pr
42. un moment o ils n avaient pas encore atteint la saturation de leur capacit de traitement de l information De plus les informations contenues dans cette partie l du document qui sont de nature descriptives sont plus faciles organiser en savoir Dans ce cas d enrichissement partiel des r ponses l ana lyse des formulations des enfants montre qu il faut se contenter de situer cet enrichissement au tout premier niveau des connaissances En terme d op rations intellectuelles le travail des enfants pourrait ne corres pondre ici qu une simple r utilisation un r arrange ment des mots ou des phrases du texte en r ponse aux questions pos es Il faut remarquer que la plupart des enfants qui appartiennent ce groupe n ont su ou n ont pu traiter que l information relative la partie anatomi que du texte Le caract re descriptif de cette partie du texte se pr te au traitement qu ils en ont fait Huit enfants font un enrichissement de type physiologi que leur r ponse Trois enrichissement sont uniquement physiologiques Exemple la question qu est ce qui se passe dans une v sicule pulmonaire l r ponse donn e est il absorbe l oxyg ne de l air et le transporte toutes les parties du corps Cinq enfants font un enrichissement la fois anatomique et physiologique partiel Exemple l enfant suivant qui r pond la question qu est ce qu une v sicule pulmonaire c est une partie de
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