Preservation and access - The Daniel Langlois Foundation
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1. ce moment l je me demandais si l cran avec le texte derri re moi essayait de d crire ce qu il y avait ici sur cet cran la Je me demandais si Lizzie Muller lui fait signe de d placer des objets sur le podium et Mary Beth le fait elle place une petite souris en peluche rouge sur le podium parmi d autres jouets Mary Beth J ai un fils de 17 ans qui joue encore avec ce genre de choses des toutous et tandis que je fouillais dans la pile d objets je me disais Je me demande quand Duncan va se d cider faire une vente de garage pour qu on soit enfin d barrass de tout ce fouillis qu il y a dans le grenier Les propos de Mary Beth propos des jouets qui lui font penser son fils t moignent de la qualit particuli rement intime et attachante des documents que l on peut obtenir gr ce aux entretiens avec rappel r troactif sur vid o Plusieurs de ces comptes rendus ont r v l des r actions personnelles intenses et motives l gard des objets pr sent s dans The Giver of Names alors que cela n tait pas aussi vident dans les documents r alis s par le biais d autres m thodes Lizzie Muller 2008 FDL 11 2 Entretiens semi structur s Les entretiens semi structur s se d roulent dans l espace m me de l installation et permettent de r colter des donn es sociales et authentiques sur les exp riences v cues tout en rencontrant peu d obstacles pour ce qui est de la participation du p2. Lizzie Muller 2008 FDL 14 participer la recherche ce qui fait que leur motivation et leur int r t l gard de l uvre sont plus grands que ceux des visiteurs habituels Il m est arriv d aider certaines personnes interagir avec l uvre car je voulais m assurer d obtenir un document int ressant mais j attendais toujours qu on me le demande et si certaines personnes prouvaient des difficult s je les laissais aller un bon moment avant d intervenir M me si les exp riences relat es lors des entretiens avec rappel r troactif sur vid o sont tout fait r elles en ceci qu elles r sultent d une rencontre unique et authentique entre une personne et une uvre d art il s agit n anmoins d exp riences fabriqu es des fins de documentation Selon moi cela n enl ve rien l utilit de ces documents Car ils offrent un tableau exhaustif de la fa on dont les gens r agissent une uvre d art ph nom ne int ressant documenter dans la mesure o on le replace dans un ventail normal d exp riences on trouvera de plus amples d tails ce sujet dans la prochaine section Au cours de mon tude j ai constat que ces exp riences m me si elles taient d un haut calibre diff raient norm ment de n importe quelle description id alis e de l uvre car elles contenaient un grand nombre d idiosyncrasies de difficult s et d aspects n gatifs Quoi qu il en soit il est important de signifier
3. ne dans une autre salle o on leur montre la bande vid o et leur demande de d crire en m me temps et de fa on aussi d taill e que possible l exp rience qu ils viennent de vivre Le r sultat final est constitu de la vid o doubl e du commentaire du spectateur en voix off Gr ce cette combinaison de vid o et de mat riel verbal cette m thode permet de capter en d tail des t moignages d exp riences individuelles r v lant la fa on dont chaque exp rience se d roule dans le temps ainsi que les motifs et r actions qui sont Pour de plus amples renseignements sur la m thodologie que j ai suivie pour capter et conserver des exp riences de spectateurs voir Muller et al 06 et Muller et al 06 b o l on trouve plus de d tails sur les forces et les faiblesses de diverses m thodes et le d fi qui consiste les appliquer dans le contexte des arts Lizzie Muller 2008 FDL 10 li s tel ou tel mouvement dans l espace Ce processus prend environ 45 minutes selon le temps que les participants ont pass en pr sence de l uvre Les entretiens avec rappel r troactif sur vid o sont longs et difficiles r aliser Parce que ces entretiens prennent du temps et qu il faut les mener dans une pi ce s par e il est difficile quoique pas impossible d inviter les visiteurs ordinaires y participer L alternative est d inviter des personnes sp cifiques participer la recherche ce qui cr era n cessaireme
4. ont ramen l oralit au centre de notre culture Ainsi Mackay 2007 affirme que l histoire orale s est d velopp e de concert avec la technologie D abord avec les magn tophones bobines des ann es 30 et 40 qui ont permis d enregistrer les premiers r cits en direct des gens Puis dans les ann es 60 et 70 quand l histoire orale a connu un boom avec l arriv e des petits magn tophones portatifs La technologie num rique des ann es 90 a ouvert de nouvelles avenues pour la pr servation et la pr sentation des documents oraux et gr ce la vid o on a pu y ajouter des informations visuelles En raison de son lien troit avec la technologie l histoire orale est donc une excellente ressource pour la documentation des arts m diatiques dont c est la sp cificit tant sur le plan de la forme que du contenu de refl ter et d explorer les changements technologiques L volution de la technologie internet surtout parce qu elle permet de t l charger facilement des documents audio et visuels partir de divers sites web offre la possibilit de produire et de diffuser grande chelle des documents audiovisuels Alors qu aux tout d but de l histoire orale la transcription d un compte rendu tait consid r e comme un document essentiel la pratique actuelle veut qu on accorde plus d importance aux documents audiovisuels Mackay 2007 Cette approche fait valoir le fait que la port e et le contenu d un compte
5. Construction of Experience Interface as Content 1998 son propre travail en tant qu artiste utilisant des ordinateurs n est pas tant de cr er des objets que des exp riences Parce qu elles sont Les sc narios l usage du futur sont des outils utilis s dans les recherches en ergonomie des syst mes interactifs Human Centred Design afin de concevoir un nouveau produit en imaginant la r alit quotidienne de ses ventuels usagers voir Bodker 2000 Lizzie Muller 2008 FDL 3 bas es sur l informatique les uvres en nouveaux m dias ont une existence liminale elles se situent la fronti re du monde mat riel et immat riel elles sont des choses en devenir Les uvres en nouveaux m dias ne peuvent tre consid r es ou trait es comme de simples objets Elles ne prennent vie que lorsqu elles sont manipul es en d autres mots elles n existent au sens litt ral du terme qu en tant qu exp rience L existence liminale de ces uvres est parfois per ue comme un obstacle ou un probl me pour le travail de documentation car on peut se demander comment ou m me si l on devrait pr server des objets d art vanescents et immat riels Certains soutiennent par contre que le caract re ph m re des arts m diatiques permet de d velopper de nouvelles tactiques de documentation des uvres d art Alain Depocas a fait remarquer que dans notre fa on d aborder la documentation des arts m diatiques il nous faut
6. accepter l aspect transitoire et l tat transitionnel qui caract rise ces uvres et que faire abstraction de cet tat reviendrait renoncer au caract re essentiel de ces uvres Mais seul un profond changement de paradigme pourra permettre de saisir toutes les cons quences de cette transitorrialit Depocas 2002 D j il y a eu des d veloppements significatifs en mati re de m thodologie pour la documentation des uvres ph m res dans une perspective d archivage et de conservation Le R seau des m dias variables par exemple a d velopp une approche qui cherche identifier les qualit s essentielles d une uvre d art l aide d un questionnaire d taill s adressant l artiste et aux autres personnes impliqu es dans la cr ation de l uvre Depocas et al 2003 Le projet Capturing Unstable Media a d velopp un concept en bonne et due forme permettant de d crire et de pr server les diff rents aspects des uvres d art lectroniques et qui soit assez flexible pour s accommoder de la nature processuelle et it rative des projets en arts m diatiques Fromme et Fauconnier 2005 Le R seau des m dias variables aussi bien que le projet Capturing Unstable Media s entendent sur le fait que l exp rience v cue par le public est un l ment important et m me si la structure de chacun accorde une place aux mat riaux exp rientiels aucun n a d velopp de m thodes pour aborder cet aspect
7. consacr e l art informatique interactif des ann es 1970 aujourd hui Les uvres des ann es 1990 et 2000 vous semblent particuli rement int ressantes titre de reliques 1 Voir C Jones Tendances actuelles de l art de la documentation la fondation Daniel Langlois pour l art la science et la technologie http www fondation langlois org html f page php NumPage 2125 Pour en savoir davantage sur l approche du R seau des m dias variables voir Depocas et al 2003 Lizzie Muller 2008 FDL 1 technologiques t moignant d un type d interaction entre l humain et l ordinateur qui 25 ans plus tard vous para t d j archa que Vous seriez curieux de savoir comment ces uvres taient per ues par les gens de la g n ration de vos parents et de vos grands parents Les manuels d histoire de l art et de critique d crivent l impact important qu un grand nombre de ces uvres a eu sur l volution de la pratique artistique et certains proposent des th ories sur la fa on dont ces uvres refl taient la vie quotidienne dans les ann es 1990 et 2000 Mais la question demeure comment les gens l poque r agissaient ils ces uvres Vous allez sur l internet pour y consulter l histoire orale des arts m diatiques Vous amorcez votre recherche avec The Giver of Names de David Rokeby 1991 une uvre qui tout en tant archa que sur le plan de l intelligence artificielle vous semble mouvante tant d
8. d obtenir le consentement clair des participants et sur le transfert des droits d auteur du participant au chercheur Dans le cadre de mon propre travail j ai ressenti la n cessit de cr er des documents qui m aideraient convaincre les visiteurs de prendre part un entretien car des formulaires trop longs complexes et intimidants pouvaient d courager d ventuels participants A partir d un document type Mackay 2007 j ai tent de cr er un formulaire de consentement qui soit aussi bref que possible tout en r pondant toutes les exigences l gales La plupart des visiteurs qui ont accept un entretien taient d accord pour lire le formulaire et aucun d eux ne s est montr m content de son contenu 3 Fabriquer des exp riences Les techniques que j utilise pour capter les t moignages du public ont une incidence plus ou moins grande sur les exp riences relat es C est dans le cas de l entretien avec rappel r troactif sur vid o que cette incidence est la plus importante car les gens sont conscients de la pr sence de la cam ra vid o pendant qu ils abordent l uvre m me si certains d entre eux se disent tout fait capables de l ignorer Mais qu ils soient conscients ou non de la cam ra la plupart de ces participants interagissent avec l uvre plus longtemps et de fa on plus pouss e que le spectateur moyen La raison cela est que pour la plupart ces personnes sont venues au mus e sp cialement pour
9. du travail de documentation Fromme et Fauconnier concluent ainsi leurs recommandations pour ce qui est de documenter les m dias de nature instable Enfin le caract re sp cifique et subjectif de l interaction d un usager avec une uvre lectronique ne peut tre capt travers un mod le traditionnel on a besoin pour cela de documents relatifs l exp rience de l usager Pour une bonne compr hension de l interaction avec l usager il est souvent n cessaire de cr er des documents audio visuels o l on voit entend quelqu un interagir avec l uvre Les entretiens avec des usagers peuvent aussi tre utiles en g n ral il est rare de trouver des documents et comptes rendus d usagers en train d exp rimenter l uvre mais ce sont l des documents tr s int ressants Fromme et Fauconnier 2005 Comme Fromme et Fauconnier le reconnaissent ici l exp rience v cue par le public continue d tre l l ment manquant dans la documentation des uvres d art ph m res Il est essentiel de conserver des traces de l aspect concret d une uvre telles que ses sp cifications techniques ou sa configuration dans l espace mais cela ne suffit pas pour t moigner de la fa on dont cette uvre existe dans l exp rience Nous savons d apr s les tudes exhaustives et empiriques sur l exp rience de l usager men es dans le Lizzie Muller 2008 FDL 4 domaine de la conception interactive et de l interaction entre l
10. humain et l ordinateur e g Dourish 2001 Suchman 1987 et d apr s les comptes rendus consciencieux d artistes tels que David Rokeby 1998 que le point de vue de la personne qui a cr l uvre offre souvent un compte rendu id al qui peut s av rer tr s diff rent de l exp rience v cue par le public Par contraste toutes les descriptions d exp riences v cues par des spectateurs offriront des points de vue partiels sur l uvre pr sentant certains l ments que l artiste a souhait voir remarqu s et aussi in vitablement d autres l ments que l artiste n avait m me pas soup onn s Ces t moignages partiels rendent compte de la nature vibrante vivante et g n ratrice de l uvre et leur contenu d passe le compte rendu par items des facteurs historiques sociaux ou contextuels qui la concernent afin de montrer comment ces facteurs se trouvent synth tis s au sein d une exp rience unique et active Comme Fromme et Fauconnier le sugg rent ces t moignages sont toujours tr s sp cifiques et r sistent un formatage officiel Il faut en faire la collecte pour chaque uvre d art ce qui n cessite de longues heures d enregistrement audio et vid o Pour cr er ces documents le chercheur doit entrer en dialogue avec le public Histoires orales faire valoir l exp rience couter les voix Nombreux sont ceux pour qui l histoire orale et la pratique d entretiens se limitent des anecdotes des incidents illustr
11. les points de vue de l artiste du conservateur des techniciens etc Mais elle aurait pour effet principal de mettre en valeur l exp rience v cue par le public en g n ral d offrir un portrait riche et vari de la fa on dont les uvres ont exist en exp rience comme le dit Dewey Une telle approche permettrait certainement de mieux saisir quel lien existe entre les arts m diatiques et l environnement social et culturel dans lequel ils sont pr sent s M me si cela para t vident il importe de souligner que l histoire orale rel ve de la parole plut t que de l crit Les mat riaux qui la composent r sultent de conversations entre les archivistes chercheurs et les sujets ce qui implique une importante dimension thique comme on le verra dans la section comment Tel que le mentionne Walter Lord de nombreux historiens mettent l cart les documents de nature orale Ces documents sont obligatoirement moins polis et achev s que les documents crits et semblent donc moins pertinents aux yeux des chercheurs acad miques dont les travaux se basent sur des textes Allant l encontre de cette position Reimer 1984 fait remarquer que l oralit a t le premier mode d appr hension de l histoire et que cela a chang lorsque l criture est devenue le mode privil gi pour la pr servation des faits historiques Mais il s av re que les technologies modernes telles que le t l phone la vid o et l internet
12. orale des arts m diatiques POURQUOI CR ER UNE HISTOIRE ORALE DES ARTS M DIATIQUES L absence de documents exp rientiels dans l histoire des arts m diatiques On consid re souvent l uvre d art en tant que construction livre tableau ou sculpture dont l existence est s par e de l exp rience humaine Mais puisque l uvre d art est en r alit ce que le produit fait avec et dans l exp rience le r sultat n est pas facile saisir John Dewey Art as Experience 1959 Je suis un artiste interactif je construis des exp riences David Rokeby The Construction of Experience Interface as Content 1998 Dans le premier paragraphe de son essai intitul Art as Experience publi en 1934 John Dewey fait valoir que la recherche dans le champ de l art se m prend sur son propre objet en mettant l accent sur les uvres plut t que sur l exp rience qu elles suscitent Il d crit la double existence de l uvre d art qui na t de l exp rience d un artiste pour se manifester ensuite travers l exp rience que le public vit lors de son contact avec l uvre Avec ces propos Dewey anticipait l important mouvement qui se produirait dans le champ de l art contemporain savoir qu on aurait tendance se d tacher de l objet pour mettre l accent sur l exp rience Ce mouvement trouve son expression particuli re dans le champ des arts m diatiques Comme le reconna t David Rokeby dans son essai intitul The
13. que le processus de documentation a une incidence sur l exp rience v cue par les participants en notant par exemple comment les participants en sont venus entrer en relation avec l uvre taient ils la titre volontaire ou de simples visiteurs ce qu ils connaissaient de l uvre avant de l aborder et quel point ils ont t assist s par le chercheur Tous ces l ments sont n cessaires pour que le chercheur puisse travailler de mani re consciencieuse ce qui selon Ellis 1993 fait partie du caract re rigoureux de l histoire orale 4 Capter un large ventail d exp riences L un des grands d fis que pose la fabrication de documents exp rientiels est de capter des t moignages n gatifs En effectuant mon tude de cas j ai r alis que j avais tendance choisir des participants qui avaient eu une interaction satisfaisante ou du moins assez longue avec l uvre Alors que j observais comment les gens dans l ensemble interagissaient avec l uvre il m est apparu clair que la plupart d entre eux s attardaient tr s bri vement l installation certains passaient travers sans m me s arr ter alors que d autres jetaient un bref coup d il puis s en allaient Je me suis aper ue que mes entretiens ne couvraient qu une petite proportion d interactions tr s positives avec l uvre D une certaine fa on il tait normal d agir ainsi car pour int resser de futurs chercheurs il faut que les docume
14. que propose ce r cit laisse voir en quoi une histoire orale des arts m diatiques pourrait permettre aux futures g n rations de chercheurs d acc der d importants mat riaux exp rientiels On pourrait imaginer bien d autres sc narios du point de vue des commissaires des archivistes ou des conservateurs uvrant non seulement dans l avenir mais travers le monde d aujourd hui C est qu une grande partie de nos connaissances en mati re d art contemporain est bas e sur des documents crits plut t que sur des t moignages d exp riences en direct des uvres Ce genre de sc narios permet non seulement de pr senter des exemples concrets quant l utilit d une histoire orale des arts m diatiques le pourquoi gt mais aussi de commencer imaginer quels l ments devraient en faire partie pour en maximiser l utilit le comment gt Entre autres l ments mentionnons la possibilit pour les chercheurs de diff rents endroits et moments dans le temps de t l charger des entr es dans un lieu de d p t commun la n cessit d une sorte de structure et de catalogue uniformes qui facilite la recherche et la n cessit d informations contextuelles telle que photographies ou d tails sur les conditions de production de certains entretiens pour faire en sorte que les documents exp rientiels demeurent intelligibles On trouvera plus loin une pr sentation plus d taill e du pourquoi et du comment cr er une histoire
15. rielle d intelligibilit et d interconnexion par le biais du catalogage sont pr liminaires la question de savoir comment une histoire orale des arts m diatiques peut tre accessible et enrichie par le biais de l internet Le sc nario l usage du futur pr sent au d but de cet article est bas sur l id e qu une fois sur l internet cette histoire orale pourrait tre accessible de partout travers le monde et permettrait de rassembler des informations concernant des uvres expos es travers le monde L tude de cas du Giver of Names d montre que l internet est un lieu d accueil naturel et accommodant pour ce qui est de recevoir d organiser d emmagasiner et de distribuer toutes sortes d informations audiovisuelles et pour ce qui est d int grer des mat riaux exp rientiels d autres types de documents N gocier des liens de r ciprocit entre ces mat riaux et d autres ressources et archives disponibles en ligne contribueraient grandement replacer l exp rience du public dans le paysage global de la documentation et de la pr servation des arts m diatiques Lizzie Muller 2008 FDL 17 CONCLUSION Ma vision d une histoire orale des arts m diatiques fait que je consid re mon propre travail dans ce domaine comme un simple apport une mine de documents produits par de nombreux chercheurs travers le monde Le travail accompli lors de l tude sur The Giver of Names d montre qu il est possible et fructueux de
16. t de la pi ce il y a un cran d ordinateur sous lequel est install e une cam ra orient e directement vers le podium Sur le sol entre ces deux modules il y a un tas d objets de couleurs vives principalement des jouets David Rokeby souhaite que les visiteurs choisissent un objet sur le sol et le placent sur le podium La cam ra capte une image de l objet qui est projet e sur l cran au dessus du podium de sorte que l objet r el et son image apparaissent l un c t de l autre Puis on voit l cran comment l ordinateur d compose cette image en infimes composantes A partir d une grande base de donn es de mots l ordinateur g n re une s rie de descriptions de l image qui apparaissent l cran en m me temps que le texte et sont articul es par l ordinateur Pendant ce temps le moniteur affiche une image qui repr sente la fa on dont l ordinateur effectue sa recherche travers la base de donn es et proc de la description de l image 5 Extrait d une entretien de David Rokeby men e par Caitlin Jones et moi m me et qui fait partie de la collection documentaire portant sur l uvre The Giver of Names Lizzie Muller 2008 FDL 7 Figure 1 The Giver of Names 1991 de David Rokeby tel que pr sent dans le cadre de l exposition e art Nouvelles technologies et art contemporain Mus e des beaux arts de Montr al 2007 J ai collabor avec Caitlin Jones pour cr er la collection documentaire p
17. v cue sans parler de la difficult de rendre compte d une exp rience par le biais du langage Nous ne ferons pas ici le d compte de ces objections mais il est important de reconna tre qu elles existent et d essayer d y r pondre par deux arguments principaux Tout d abord apr s avoir reconnu qu il est essentiel de tenir compte de l exp rience v cue par le public pour comprendre les arts m diatiques et qu un manque terrible pr vaut cet gard dans les collections documentaires la pire chose que l on peut faire est d ignorer ce probl me Si l id e de capter l exp rience du public rencontre des objections il est n cessaire d ouvrir un d bat ce sujet Ensuite il existe en dehors de l histoire orale un certain nombre de disciplines et champs de recherche tels que l anthropologie la sociologie et la psychologie qui peuvent s av rer tr s utiles pour ce qui est de capter des t moignages d exp riences Ces disciplines offrent un ensemble vari de m thodes permettant de r colter des comptes rendus d exp riences et en ce sens une histoire orale des arts m diatiques devrait se montrer apte tenir compte de diff rents types de renseignements Par exemple un chercheur pourrait opter pour une approche r trospective ou longitudinale d cidant d enregistrer ses comptes rendus d exp riences plusieurs ann es apr s que l v nement ait eu lieu ou encore diff rentes occasions au cours d une certaine p riode d
18. Vers une histoire orale des arts m diatiques Lizzie Muller INTRODUCTION Les arts m diatiques repr sentent un d fi pour les pratiques actuelles d archivage et de documentation Dans cet article je d fends l id e que la documentation des exp riences v cues par les spectateurs est la fois l un des plus grands d fis et l une des nouvelles directions les plus prometteuses dans ce domaine Parce que les uvres en nouveaux m dias sont fond es sur l interaction sur des syst mes informatiques et sur des proc d s g n ratifs l exp rience v cue par les spectateurs y tient souvent lieu de contenu de d cor et de moteur Dans les comptes rendus critiques traitant des uvres en nouveaux m dias on ne manque pas de souligner le r le des participants mais la description de leur exp rience telle qu elle a t v cue et dans leurs propres mots figure rarement dans ces documents Il pourrait s av rer fort utile de recourir l histoire orale pour combler ce manque car cette discipline tient compte de la port e et de la valeur historique des t moignages en direct d exp riences v cues tout en offrant une panoplie de conseils pratiques pour la cr ation et la gestion de telles ressources L id e d une histoire orale des arts m diatiques telle que pr sent e dans cet article se veut un cadre de travail permettant d aborder les probl matiques relatives la documentation des exp riences v cues par le public Elle offre aus
19. ail soit e Un contenu int ressant et de bonne qualit e Des documents bien r alis s e Des documents s rieux sur le plan thique et l gal e Des documents valides produits l aide de m thodes cens es et fiables e Des documents intelligibles accompagn s d informations contextuelles d taill es L tude que j ai men e sur The Giver of Names a d montr qu il est possible de r pondre tous ces crit res dans le contexte d un projet individuel et que le d fi plus large qui consisterait d poser et diffuser de tels mat riaux sur l internet serait de pouvoir r pondre ces crit res pour diff rents types de cas On r ussirait ainsi combler le manque qui pr vaut actuellement dans notre fa on de r colter les t moignages du public Une telle ressource permettrait d assurer l existence future des uvres d art qui sont produites aujourd hui et de r quilibrer la documentation de l histoire de l art de mani re tenir compte de la r alit pas seulement de la th orie du r le actif que joue le public dans l existence des arts m diatiques Lizzie Muller 2008 FDL 18 R F RENCES Bodker S 2000 Scenarios in User Centred Design Setting the Stage for Reflection and Action Interacting with Computers 13 pp 61 75 Costello B L Muller and S Amitani 2005 Understanding the experience of interactive art lamascope in Beta_space dans Proceedings of Second Australasian Con
20. anspara tre les m prises ou interpr tations qui sous tendent les actes des participants ce qui donne une vision plus profonde de leur exp rience qu une simple observation Lizzie Muller 2008 FDL 12 3 Entretiens men s la sortie de l exposition Les entretiens men s la sortie de l exposition sont une variante des entretiens semi structur s mais ils rendent compte de l exp rience du participant l gard de toute l exposition plut t que d une seule uvre ils ont lieu comme leur nom l indique au moment o les visiteurs quittent la salle d exposition Ces entretiens sont donc tr s diversifi s et de nature plus superficielle que profonde et d taill e Elles portent davantage sur les r flexions et sur l valuation du participant l gard de son exp rience que sur le d roulement des perceptions au moment de l exp rience et de l action Le sc nario que j ai d velopp pour ce genre d entretiens couvre des questions tr s larges telles que les motifs qui ont pouss les participants visiter l exposition leurs attentes les raisons pour lesquelles ils ont aim ou pas certaines uvres et leurs r flexions g n rales sur les mus es l art et les th mes abord s dans l exposition Comme pour les entretiens semi structur s le caract re social et contextuel de cette m thode fait qu il est assez facile de persuader les visiteurs d y participer Comme je me tenais avec le cam raman en dehors de
21. atifs la description de l ambiance de l poque certains indices donnant acc s d autres pistes de recherches ou un simple int r t pour les faits Je crois qu il est utile d avoir acc s l v nement comme tel pas la tonalit ou des faits accessoires ou une simple impression de la situation mais le c ur de l v nement ce qui en constitue l essence Walter Lord Oral History Review 1968 Au d but j ai tudi le champ de l histoire orale pour conna tre les pr c dents les mod les et les guides pratiques en ce qui a trait l enregistrement au catalogage et la pr servation des comptes rendus d exp riences individuelles Puis j ai commenc saisir en quoi certains aspects cach s de l histoire orale allaient s av rer pertinents pour mon projet c est dire corriger un d s quilibre historique en ce qui concerne le type d informations qui sont capt es valoris es et rendues accessibles pour les populations futures Selon Reimer 1984 l histoire orale consiste recourir aux v ritables mots et voix de ceux qui ont v cu ou ont t t moins de l histoire afin de pr senter des gens et des sujets qui auparavant n avaient pas leur place dans les documents historiques Selon lui de telles lacunes se produisent lorsque des groupes sociaux n ont ni les moyens ni l occasion de se repr senter eux m mes par le biais de documents crits et que ce que nous savons d eux provient uniquement de stat
22. ations pourront s av rer fort utiles aux futurs chercheurs car elles leur offriront un point de vue r el sur la place qu occupent les arts m diatiques dans l esprit des gens ordinaires Probl mes et consid rations 1 Consid rations techniques Il est extr mement difficile de r aliser des documents audiovisuels partir d installations en format num rique et ce cause de la noirceur de la salle des crans et des projections On est souvent oblig de modifier les param tres de pr sentation de l uvre l clairage ambiant par exemple afin d obtenir de bons documents photographiques ou vid ographiques Mais si l on veut filmer les gens en pleine Lizzie Muller 2008 FDL 13 interaction avec l uvre on ne peut pas faire ce genre de modifications Cela devient particuli rement probl matique dans le cas des entretiens avec rappel r troactif sur vid o qui requi rent un minimum de qualit technique si l on veut stimuler les participants se rem morer leur exp rience et produire un document qui soit regardable Il n existe pas de solutions magiques ces probl mes mais si je me fie ma propre exp rience je dirais qu en utilisant la meilleure cam ra possible en effectuant un maximum de r glages manuels pour viter des probl mes tels que le focus automatique en recourant un cam raman chevronn et en proc dant de nombreux ajustements en cours de post production on peut obtenir des r sultats
23. cuments o il est question de personnes d un certain ge ayant exp riment d autres uvres interactives pendant l ann e 2007 Vous trouvez des entr es pour plusieurs uvres incluant Subtitled Public 2005 de Rafael Lozano Hemmer et Day of the Figurines 2006 de Blast Theory uvres dont vous avez beaucoup entendu parler mais que vous n avez jamais exp riment es vous m me Tandis que vous vous int ressez aux exp riences v cues par ces personnes d un certain ge en rapport avec des uvres d art en 2007 vous r alisez que leur rapport l art interactif tait complexe Ils taient la fois fascin s par la nouveaut et la vari t des nouvelles formes d art et confus quant savoir comment interagir avec les signaux interactifs La plupart pr f raient regarder les autres interagir et tirer leurs propres conclusions de ce qu ils voyaient Vous vous demandez les gens de 50 ans et plus pr f rent ils observer l art interactif plut t que d y participer Est ce une caract ristique du comportement des gens g s en g n ral ou simplement le comportement d une g n ration qui n a pas grandi avec la technologie num rique Vous retournez dans la banque de donn es de l histoire orale et recherchez des documents o il est question de personnes d un certain ge ayant interagi avec des uvres d art au cours des deux derni res ann es Que d couvrirez vous Lizzie Muller 2008 FDL 2 Le sc nario l usage du futur
24. e produire Dans le cadre de mes recherches pr c dentes j ai pu constater que trois entretiens de spectateurs suffisent pour offrir une vari t d exp riences d taill es et surprenantes voir Costello et al 2005 Pr servation et acc s Cr er une histoire orale des arts m diatiques c est cr er des documents t moins dans le but de combler un manque important dans les documents historiques existants Effectuer ce travail nous donne l occasion et la responsabilit de nous interroger sur la fa on dont chaque document exp rientiel doit tre conserv et utilis Le genre de m dium utilis pour la captation de ces t moignages est un l ment cl pour la pr servation et l accessibilit de ces documents Le probl me que pose la nature instable et vanescente des formats num riques fait l objet de nombreuses recherches et d bats tout en tant loin d tre une science exacte Mais la pr servation et l accessibilit ont autant voir avec l intelligibilit d un document qu avec sa constitution mat rielle Pour pr server un document de mani re efficace on doit s assurer que les futurs chercheurs comprendront dans quel contexte l uvre a t cr e et quelle signification elle avait cette poque de m me que l volution de cette signification au fil du temps Cela aura une incidence sur le genre de renseignements qu il faudra 7 Pour en savoir davantage sur les d fis techniques et les pratiques mise
25. e temps Lizzie Muller 2008 FDL 9 la suite d Ellis 1993 qui insiste sur la responsabilit du chercheur dans le processus de documentation je dirais qu il est fondamental pour tout chercheur d identifier un type d exp rience avec lequel il se sent laise et de d velopper de fa on rigoureuse et consciencieuse des m thodes de captation qui refl tent sa fa on d envisager l exp rience en question Mes propres recherches ont t influenc es par le ph nom nologue Maurice Merleau Ponty et par le pragmatiste John Dewey Par le fait m me l exp rience pour moi est d abord un ph nom ne physique et situ dans le temps et l espace de m me qu un m lange d l ments conscients et pr conscients Je choisis et d veloppe des m thodes qui me permettent de capter l expression imm diate des visiteurs et j enregistre de la fa on la plus d taill e possible la fa on dont chacune de ces exp riences se d roule dans le temps et l espace Je d crirai ci dessous quelques unes de ces m thodes afin d illustrer les pour et les contre de certaines techniques et d aborder les consid rations th oriques et pratiques qui surgissent lorsqu on entreprend ce genre de travail Quelques m thodes pour fabriquer des documents exp rientiels Durant ma r sidence la fondation Daniel Langlois j ai d velopp trois m thodes pour capter des t moignages d exp riences en m inspirant des recherches qualitatives que j avais men e
26. es initiatives sont en cours pour essayer d largir les structures de classification et d archivage existantes afin de tenir compte davantage des formes d art bas es sur le processus et sur l it ration telles que le Media Art Notation System MANS cr par Richard Rinehart 2007 et le Capturing Unstable Media Conceptual Model for Media Art CMCM Fromme et Fauconnier 2004 Dans le cadre de mon tude sur The Giver of Names j ai travaill avec l archiviste Caitlin Jones pour tablir un lien entre les documents exp rientiels que j avais r alis et d autres types de documents Pour ce faire nous nous sommes inspir es du mod le du MANS qui offre un espace sp cifique pour les t moignages du public a titre de versions et qui s labore en faisant ressortir une tension entre la notion d ceuvre d art id ale en tant que notion composite et th orique labor e a partir de d clarations d artistes de sch mas techniques et de l accumulation de diverses iterations et les exp riences r elles et contextualis es de spectateurs ayant vu l exposition au Mus e des beaux arts de Montr al On trouvera dans l introduction a notre tude de cas une explication plus d taill e sur la fa on dont nous avons cr ce lien entre les exp riences v cues par le public et un contexte d archivage plus g n ral http www fondation langlois org html f page php NumPage 2121 Ces questions fondamentales de pr servation mat
27. et l accent sur la clart des intentions et des m thodes et sur une valuation r flexive et critique de son propre r le dans le processus On verra l importance de ces deux strat gies dans la prochaine section qui aborde le comment cr er une histoire orale des arts m diatiques Capter l exp rience Plusieurs initiatives de documentation orale ont d j t entreprises dans le domaine des arts mais elles portent surtout sur la vie de personnes ayant jou un r le important dans l histoire de l art Le Archives of American Art Oral History Program par exemple fond en 1958 et qui documente l histoire des arts visuels aux Etats Unis principalement travers des entretiens d artistes d historiens de marchands d uvres dart et de critiques Je n y ai pas trouv d archives comportant des entretiens avec des non professionnels des arts Il est vrai que ce genre d entretiens pr sente un d fi en termes de proc dures d thique et de probl mes techniques Par exemple l intervieweur ne sait pas d avance avec qui il va s entretenir et ses sujets peuvent pr senter divers niveaux d exp rience en mati re d art auxquels il lui faut s adapter Capter l exp rience du public est une entreprise difficile et sujette la controverse Plusieurs s y objectent en se demandent si une telle chose est m me possible tant il est difficile de s parer une exp rience des souvenirs ou projections de la personne qui l a
28. ference on Interactive Entertainment Sydney Depocas A 2002 Pr servation num rique la strat gie documentaire la fondation Daniel Langlois pour l art la science et la technologie Montr al http Avww fondation langlois org html f page php NumPage 152 Depocas A J Ippolito et C Jones 2003 L approche des m dias variables la permanence par le changement la fondation Daniel Langlois pour l art la science et la technologie Montr al QC et Solomon R Guggenheim Museum New York NY http Avww fondation langlois org html f oage php NumPage 200 Dewey J 1959 Art as Experience Capricorn Books Paragon New York NY Dourish P 2001 Where The Action Is MIT Press Cambridge MA Ellis J 1993 Keeping Archives Thorpe en collaboration avec la Australian Society of Archivists Port Melbourne Fromme R et S Fauconnier 2004 Capturing Unstable Media Arts A formal model for describing and preserving aspects of electronic art dans Frohne U J Guiton et M Schieren Present Continuous Past s Media Art Strategies of Presentation Mediation and Dissemination Springer Verlag Heidelberg Jones C 2008 Tendances actuelles de l art de la documentation la fondation Daniel Langlois pour l art la science et la technologie Montr al http www fondation langlois org html f page php NumPage 2125 Jones C et L Muller 2008 The Giver of Names Collection documentaire la
29. fondation Daniel Langlois pour l art la science et la technologie Montr al http www fondation langlois org html f page php NumPage 2121 Jones C et L Muller 2008 Between real and ideal Documenting media art Leonardo Volume 41 4 pp 418 419 Kvale S 1996 nterViews An Introduction to Qualitative Research Interviewing Sage Publications London et New Delhi Mackay Nancy 2007 Curating Oral Histories Left Coast Press Walnut Creek CA Muller L E Edmonds et M Connell 2006 Living laboratories for interactive art CoDesign International Journal of Co Creation in Design and the Arts Volume 2 4 pp 195 207 Lizzie Muller 2008 FDL 19 Muller L G Turner G Khut et E Edmonds 2006 Creating Affective Visualisations for a Physiologically Interactive Artwork dans Proceedings of the 10th International Conference of Information Visualisation London pp 651 658 Reimer D Ed 1984 Voices A guide to oral history Sound and Moving Image Division Provincial Archives of British Columbia Victoria B C Richards L 2005 Handling Qualitative Data A Practical Guide Sage Publications London et New Delhi Rinehart R 2007 The Media Art Notation System Documenting and Preserving Digital Media Art Leonardo Volume 4 2 pp 181 187 Lizzie Muller 2008 FDL 20
30. ieur parce qu ils refl tent obligatoirement les points de vue personnels de l archiviste et de son sujet voir Ellis 1993 propos de la controverse entourant la documentation fabriqu e Nous n entrerons pas trop loin dans ce d bat puisque le pr sent article s int resse une discipline qui reconna t l utilit de la fabrication de documents Mais il serait important de mentionner les deux strat gies propos es par Ellis pour contrer ces objections La premi re est de faire en sorte que les documents Lizzie Muller 2008 FDL 8 fabriqu s soient pr sent s en conjonction avec d autres types de mat riaux Cela permet une sorte de triangulation au sein de laquelle diff rents types de mat riaux peuvent se valider et se probl matiser les uns les autres La seconde est de faire valoir le caract re proactif et consciencieux de la fa on dont les documents fabriqu s sont produits La fabrication de documents suppose une attitude tr s proactive de la part de l archiviste chercheur qui se retrouve dans le r le d initiateur et de cr ateur et non de simple gardien Afin de r pondre un certain nombre d objectifs les mat riaux sont produits de fa on r fl chie et en tenant compte des pratiques courantes L histoire orale donc est cr e par des individus concern s qui constatent un manque dans les documents historiques et tentent de le combler La rigueur qui pr vaut dans cette pratique est galement li e au fait qu on m
31. istiques impersonnelles ou des observations d une lite d tach e et sans empathie Reimer 1984 Le public des arts m diatiques constitue un groupe de ce genre Malgr l augmentation des recherches qualitatives et formatives men es aupr s des publics des mus es on trouve rarement des entretiens avec des spectateurs men s en profondeur dans les documents historiques J ai d clar dans la section pr c dente que dans la documentation des uvres d art il y a un vide entourant l exp rience v cue mais il y a aussi plus sp cifiquement un vide autour de l exp rience des non professionnels que sont les spectateurs de ces uvres Le public est une sorte de majorit silencieuse dans les 3 Cit dans Reimer 1984 Pour un aper u des recherches effectu es sur les exp riences v cues par les visiteurs de mus es voir Muller et al 2006 Lizzie Muller 2008 FDL 5 documents qui traitent de l histoire des arts m diatiques dont on parle beaucoup mais qu on n entend pas souvent s exprimer En tant que commissaires conservateurs artistes ou administrateurs des arts nous avons le pouvoir et la responsabilit de choisir ou de produire les documents d archives qui dans nos institutions t moignent de l art d aujourd hui Une histoire orale des arts m diatiques comblerait le manque de documents exp rientiels qui pr vaut dans ce domaine car elle rendrait compte de certains aspects souvent n glig s tels que
32. la salle d exposition la cam ra vid o n avait pas d effet n gatif sur la fa on dont se d roulait l exp rience des visiteurs Si on la compare l entretien avec rappel r troactif sur vid o l entretien men la sortie de l exposition semble plus banal et d pourvu de d tails significatifs Mais comme dans le cas d une compilation d uvres choisies ces entretiens offrent un panorama int ressant et diversifi des exp riences v cues par les visiteurs de l exposition Ce qui y manque en termes de profondeur et de d tails est compens par le fait qu on obtient un portrait vivant de l ensemble des r actions suscit es par l exposition comme le d montre cet extrait de l entretien men aupr s de Lorelei Robins Lorelei J ai t assez fascin e par toute l exposition Il me semble qu il me reste encore beaucoup apprendre pour pouvoir appr cier de nouvelles formes d art Je crois que nous devons explorer tous les aspects de l exp rience humaine et particuli rement dans ce monde o tout va tellement vite nous devons prendre le temps d explorer notre esprit et notre art et nos habilet s En raison de leur caract re g n ral et valuatif ces comptes rendus regorgent d int ressants renseignements de type contextuel et nous en apprennent beaucoup sur la fa on dont le public en g n ral comprend et appr cie cette nouvelle forme d art que sont les arts m diatiques En raison de leur vari t ces inform
33. nt des exp riences artificielles On verra dans la section suivante les pour et les contre de cette fabrication d exp riences R aliser des entretiens avec rappel r troactif sur vid o est un travail intense et qui pose certains d fis techniques car cela n cessite beaucoup d quipement et de ressources et la pr sence d au moins deux personnes l intervieweur et le cameraman Un travail de post production est galement n cessaire pour synchroniser les l ments visuels et oraux du document Mais tout ce travail donne lieu a des documents passionnants et int ressants en soi qui nous offrent le r cit d taill des exp riences v cues par les participants Dans ce genre d entretiens les participants sont port s divulguer les motifs cach s derri re certains de leurs actes Au cours des huit entretiens que j ai r alis s pour The Giver of Names les participants ont r v l des choses tr s personnelles sur eux m mes y compris les difficult s ou sentiments n gatifs qu ils ont prouv s en pr sence de l uvre Dans ce court extrait de l entretien men aupr s de Mary Beth la Violette par exemple on peut percevoir la confusion qu elle ressentait avant de comprendre comment interagir avec l uvre Mary Beth Je peux voir comment l image se transforme mais je ne suis pas certaine que l image change en fonction de ma position o je me tiens ou si cela n a absolument rien voir avec le spectateur rire
34. nts soient d assez bonne qualit et les visiteurs fatigu s ou press s qui n ont pas accord beaucoup d attention l uvre ne pourront pas faire un compte rendu int ressant de leur exp rience Mais d autre part si l on ne veut pas fabriquer une documentation erron e il faut replacer les exp riences de bon niveau dans le contexte plus large de la majorit de participants moins attentifs La question est de savoir comment capter de mani re int ressante l exp rience des participants qui ne se sont pas vraiment int ress s l uvre Ma solution a t de mener des entretiens aupr s des gardiens du mus e des professionnels dont c est le m tier de veiller sur des uvres d art toute la journ e Les gardiens d crivent comment ils per oivent l attitude des gens en g n ral et fournissent ainsi une vue d ensemble des r actions du public selon leur propre perspective Ainsi Lizzie Muller 2008 FDL 15 les t moignages des gardiens constituent une int ressante source d information d ordre plus g n ral 5 Combien d exp riences faut il capter Le but de constituer la documentation orale des exp riences du public en relation avec une uvre d art n est pas et ne devrait jamais tre d offrir une vue compl te des diff rentes facettes par lesquelles cette uvre existe L exp rience de chaque personne est obligatoirement partielle car elle ne t moigne que de certains aspects de l uvre tout en tan
35. onn les d bats thiques qui ont lieu actuellement propos des robots domestiques et industriels Il y a 34 entr es pour The Giver of Names reli es deux expositions diff rentes l une au Mus e des beaux arts de Montr al en 2007 et l autre au Tate Modern Londres en 2013 Ces entr es incluent des entretiens avec des spectateurs et des gardiens de mus e pour les deux expositions de m me qu avec David Rokeby Vous consultez ces entr es par le biais d un syst me de catalogage et vous trouvez des entretiens avec des spectateurs g s de 50 ans et plus dans le cas des deux expositions Il y a 11 entr es qui correspondent a vos crit res incluant des fichiers audio et vid o dont certains sont accompagn s de transcriptions Vous parcourez le r sum de chaque entr e et choisissez trois entr es qui d crivent des exp riences d anxi t et d inconfort et quatre qui d crivent une exp rience de fascination ou de plaisir Vous coutez de courts extraits de chacun de ces entretiens et r alisez qu il y a une grande vari t de r ponses chez les participants plus g s mais qu en r alit tr s peu d entre eux ont v ritablement interagi avec l uvre pr f rant regarder l installation ou observer les autres en action Vous t l chargez les 11 entr es de m me que les documents audio et vid o qui laissent voir la configuration de l uvre dans deux espaces diff rents et pendant ce temps vous recherchez des do
36. ortant sur The Giver of Names Cette collection comprend des entretiens avec David Rokeby des entretiens avec le public et les gardiens du mus e de m me que des d tails techniques sur l uvre des photographies et des r f rences bibliographiques Par cette approche nous voulions souligner l importance du dialogue qui se noue entre la notion d uvre id ale et l existence r elle de l uvre ce qui nous permettait de situer les mat riaux exp rientiels dans le contexte plus large de l archivage en g n ral Jones et Muller 2008 Tout au long de l exposition j ai r alis des entretiens avec des spectateurs de tous ges et de toutes origines et qui repr sentaient un large ventail de professions et de niveaux d exp rience en ce qui a trait l art et la technologie De courts extraits de ces entretiens sont pr sent s ci dessous afin d illustrer la nature des mat riaux que nous avons r colt s par le biais de diverses m thodes La totalit des entretiens de m me que des informations contextuelles sur l uvre et sur l exposition sont disponibles sur internet http www fondation langlois org html f oage php NumPage 2121 Le r le du chercheur De nombreux archivistes se m fient de la documentation fabriqu e dont ils mettent en doute la pertinence la validit et la fiabilit De toutes les formes de documents historiques les mat riaux fabriqu s sont consid r s par certains comme tant de statut inf r
37. produire ce genre de documentation mais qu il s agit d une entreprise ardue et qui prend beaucoup de temps Pour qu une histoire orale ait un impact significatif sur la fa on dont les arts m diatiques sont per us actuellement et le seront dans l avenir elle doit permettre de rassembler les efforts des nombreux chercheurs et institutions qui sont int ress s par les exp riences du public et d exhorter les autres commencer int grer ce genre d exercice dans leur approche documentaire Le fait qu il soit de plus en plus facile de t l charger des contenus vid o par le biais de l internet rend cette perspective d ensemble non seulement souhaitable mais r alisable Les questions et consid rations soulev es dans cet article d montrent que pour r aliser une telle entreprise il faudra trouver un quilibre d licat entre ouverture et flexibilit d une part et rigueur et structure de l autre Il faudra galement que les personnes uvrant ce projet fassent preuve d ouverture face aux diff rentes techniques approches et format de documents exp rientiels produit par les chercheurs Cette ouverture ne sera possible que si le travail des chercheurs en question est bas sur la rigueur la r flexion et la fiabilit et si le syst me d organisation et de catalogage utilis est clair et consistant Pour ce qui est de la collecte et de la pr servation des documents il faudra aussi que les crit res tablis couvrent un large vent
38. r le cours naturel de leur exp rience et de d courager certains de nous accorder un entretien J ai eu beaucoup plus de succ s en utilisant un magn tophone num rique qui me permettait d attendre dans la salle sans me faire remarquer J ai trouv cette m thode de travail tr s efficace car elle me permettait de r aliser plusieurs entretiens dans une m me journ e Ces entretiens audio sont souvent pleins de candeur mais l absence d images les rend plus difficiles comprendre pour les auditeurs Si l on veut rendre ces enregistrements intelligibles pour les futurs chercheurs il faut les accompagner de nombreux documents visuels L extrait suivant de l entretien men aupr s de Julie Ann une visiteuse francophone donne une id e du genre de mat riel que l on peut r colter par le biais de cette m thode et montre que l intervieweur peut aider le participant clarifier ses propos afin de mieux comprendre l exp rience qu il a v cue Julie Ann J essayais de voir les mots Je pensais que c tait comme une nigme qu il fallait trouver ou mettre le bon objet Alors j essayais de comprendre le lien entre les mots et les objets pour voir s il y avait une nigme r soudre la bonne r ponse Lizzie Muller Alors vous pensiez que l ordinateur d crivait un objet et que vous deviez trouver cet objet parmi les autres Julie Ann Exactement Cet extrait montre aussi que dans les entretiens semi structur s peuvent tr
39. rendu oral sont inextricablement li s la fa on dont il est livr soit le d roulement en temps r el du r cit et la voix de la personne qui parle Le ton de voix l attitude et l motion de la personne qui parle de m me que les trous de m moire et le fait de se corriger soi m me sont des aspects essentiels de tout document oral et qui permettent de situer l v nement rapport Dans leur forme Lizzie Muller 2008 FDL 6 compl te les documents oraux sont nettement partiels subjectifs et s lectifs il n en existe pas un seul qui pr tende d tenir toute la v rit Comme le soutient Reimer il y a peu de documents historiques qui laissent entrevoir les biais de leurs auteurs de fa on aussi vidente que les entretiens oraux Ainsi le d fi que repr sente la cr ation d une histoire orale des arts m diatiques consiste trouver une mani re de pr senter des comptes rendus exp rientiels de mani re ce que ces t moignages oraux soient valoris s compris et plac s au centre de cette histoire COMMENT CR ER UNE HISTOIRE ORALE DES ARTS M DIATIQUES Le but de cette section n est pas de fournir un mode d emploi concernant l histoire orale en g n ral Il existe de nombreux documents pratiques cet effet dont certains sont inclus dans la liste de r f rences que nous proposons ceux qui veulent en savoir davantage Le but ici est d examiner certaines questions sp cifiques la documentation des exp riences
40. s contribution dans le domaine de la pr servation des uvres num riques on peut visiter la section Pr servation de la American Library of Congress http www digitalpreservation gov Lizzie Muller 2008 FDL 16 r colter et emmagasiner en m me temps que les entretiens et sur les m canismes par lesquels chaque document ou collection documentaire entrera en relation avec d autres collections et sources de renseignements Tout d abord les m thodes d tails et circonstances particuli res entourant chaque entretien doivent tre document s avec soin et pr sent s comme faisant partie int grante du document Ces informations contextuelles pourront servir au catalogage et au processus de recherche sur internet pour quiconque voudrait avoir acc s aux documents Lors de mon tude de cas ces informations incluaient des d tails sur le sujet nom age occupation la m thode utilis e pour mener l entretien des commentaires sur les conditions dans lesquelles s est d roul e l entretien de m me qu une br ve description et la transcription d un extrait de l entretien pour en faciliter l acc s aux futurs usagers Il existe des mod les tablis de catalogage et d archivage qui permettent de fusionner des documents exp rientiels avec des corpus d informations existants Car il faut comprendre que l intelligibilit des documents exp rientiels se fonde sur leur interconnexion avec d autres types de mat riaux De nombreus
41. s pr c demment aupr s de divers publics Muller et al 2006 et Muller Turner et al 2006 L entretien avec rappel r troactif sur vid o video cued recall interview s inspire du domaine de l ethnographie et de la recherche en ergonomie des syst mes interactifs bas s sur la vid o voir Costello et al 2004 Les entretiens semi structur s et les entretiens men s la sortie de l exposition s inspirent des strat gies d entretiens d velopp es dans le domaine de la recherche sociale qualitative voir Kvale 1996 et Richards Les entretiens men s la sortie de l exposition empruntent galement lunivers journalistique et leurs limites sont d crites un peu plus loin mais il est important de noter que les connaissances et techniques propres au journalisme ont beaucoup offrir pour ce qui est de cr er une histoire orale des arts m diatiques Afin d adapter ces trois m thodes la fabrication de documents permanents destin s au public plut t qu au domaine priv de la recherche qualitative j ai mis en pratique certaines techniques d entretiens propres au domaine de l histoire orale voir Reimer 1984 o l on consid re qu un entretien doit tre intelligible pour les futurs auditeurs autant que pour le chercheur 1 L entretien avec rappel r troactif sur vid o Selon cette m thode les participants simples spectateurs ou personnes invit es sont film s pendant qu ils entrent en relation avec l uvre d art Puis on les emm
42. si un point de vue concret sur le potentiel que repr sente cette piste de travail Le travail pr sent dans cet article a d abord fait l objet d une r sidence de recherche a la fondation Daniel Langlois pour l art la science et la technologie en 2007 Ces id es ont t d velopp es dans le cadre d une tentative de documentation des exp riences v cues par les spectateurs de l uvre The Giver of Names de David Rokeby pr sent e durant l exposition e art Nouvelles technologies et art contemporain au Mus e des beaux arts de Montr al en 2007 J ai men cette tude de cas en collaboration avec Caitlin Jones dont les travaux reposent sur les outils et techniques cr s par le R seau des m dias variables Ensemble nous avons cr une collection documentaire portant sur The Giver of Names afin de r unir les aspects conceptuel technique et exp rientiel de l uvre Ces documents sont disponibles sur internet et le lecteur pourra y recourir en guise d accompagnement au pr sent article http Avww fondation langlois org html f page php NumPage 2121 Sc nario pour l usage futur d une histoire orale des arts m diatiques Commen ons par le r cit d une exp rience Imaginons ceci Nous sommes en 2032 Vous tes un artiste de 25 ans vivant Londres et vous travaillez une th se de doctorat sur l explosion de l art interactif au tournant du si cle Le Tate Modern pr sente une exposition permanente
43. t compl te en soi Il suffit en effet d une seule exp rience r elle pour que s ouvre le champ des possibles contenus dans une uvre d art et ajouter une touche de vie au travail de documentation qu on veut en faire Les t moignages d exp riences susceptibles de former une histoire orale sont de nature qualitative plut t que quantitative et par cons quent ils se pr tent mal a un usage statistique Par contre il peut tre clairant de comparer les exp riences de diverses personnes et l on peut enrichir sa collection d entretiens avec un large ventail d exp riences Lorsque j ai men mon tude de cas sur The Giver of Names mon approche a t d essayer de cr er un portrait multi strates de l uvre telle qu elle tait pr sent e au Mus e des beaux arts de Montr al Je me suis imagin e dans le r le d un reporter ou d une r alisatrice de documentaires et je me suis demand quel genre d exp riences pourrait donner un aper u int ressant et provocant sur cette uvre Il tait vident que je pouvais enrichir ce portrait selon le type de participants que je choisissais en recherchant par exemple un quilibre entre les sexes les ges et tout un ventail d expertises et d int r ts Les documents t moignant des exp riences du public sont longs r aliser et couter M me si l on est tent d accumuler une grande quantit de mat riaux il vaut mieux se limiter ceux qu il est raisonnable et utile d
44. tout fait acceptables Par ailleurs il est important de rappeler que lorsqu on capte les t moignages du public c est le rapport verbal des participants qui constitue l information principale En ce qui me concerne ma priorit technique a toujours t de m assurer d avoir la meilleure qualit sonore possible Heureusement lorsqu on dispose de bons microphones et de magn tophones portatifs num riques et si l on se pr pare suffisamment l avance c est l une chose tout a fait possible Pour ce qui est de l entreposage des documents les ouvrages sur l histoire orale offrent une quantit de renseignements relatifs la stabilit des diff rents formats d enregistrement num riques Mackay 2007 et qu il n est pas n cessaire de r p ter ici Je me contenterai de dire que d apr s mon exp rience peu importe le format qu on choisit il est important de bien noter o sont emmagasin es les donn es et de faire des copies des documents aussi t t que possible afin d en assurer la s curit 2 Questions d thique de consentement de droits d auteur Il est important de se pr occuper de l aspect thique et l gal des documents exp rientiels que l on produit si on veut les rendre accessibles aux futurs chercheurs Voil un l ment qui revient souvent et de fa on d taill e dans tous les ouvrages portant sur l histoire orale voir par exemple Mackay 2007 Les points principaux portent sur la n cessit
45. ublic Cette m thode est bas e sur le dialogue et permet l intervieweur d explorer des champs d int r t sp cifiques tout en facilitant la conversation gr ce laquelle des aspects nouveaux et inattendus de l exp rience peuvent se produire Cette m thode poss de le double avantage d appuyer et d enrichir l exp rience des participants tout en r pondant leurs interrogations au sujet de l uvre Il s agit d une structure souple qui permet d obtenir un certain niveau de coh rence entre les diff rentes descriptions des participants ce qui facilite le travail d organisation d analyse et de classement des comptes rendus Le mod le dont je me suis servi pour mener mes entretiens pr conise qu on s int resse d abord aux perceptions qu a eues le participant pendant l exp rience puis ses r flexions d ordre conceptuel et enfin au rapport valuatif qu il peut en faire Le document final comprend une bande audio ou vid o de l entretien id alement accompagn e d une transcription Quoique variable la dur e du processus est d un peu moins de vingt minutes Cette m thode est relativement simple sur le plan technique et il est assez facile de convaincre les visiteurs d y participer L un des principaux probl mes qui se pose lors des entretiens semi structur s c est que les participants peuvent tre intimid s par la pr sence de la cam ra vid o dans la salle d exposition Cela peut m me avoir pour effet de bouscule
46. v cues par les spectateurs des uvres en nouveaux m dias et qui se sont pos es moi au fur et mesure que je travaillais la documentation de l uvre The Giver of Names de David Rokeby Ce compte rendu se concentre sur la cr ation de documents y compris la justification les m thodes et les d fis que repr sente la documentation d exp riences et ne traite que bri vement de la gestion de ces documents notamment la fa on de les organiser de les pr server et de les rendre accessibles Une tude de cas The Giver of Names 1991 de David Rokeby Je pr senterai ici les m thodes et questions relatives la captation et la gestion de documents exp rientiels avec lesquelles j ai jongl dans le cadre de mon tude de cas sur l uvre The Giver of Names 1991 de David Rokeby telle qu elle a t pr sent e dans le cadre de l exposition e art Nouvelles technologies et art contemporain qui se tenait au Mus e des beaux arts de Montr al entre septembre et d cembre 2007 The Giver of Names est une installation interactive qui a d abord t cr e en 1991 Depuis elle a subi diverses transformations en cours de route mais David Rokeby consid re maintenant avoir atteint le bon quilibre ce qui veut dire que d sormais l uvre risque peu de subir d importantes transformations En ce moment l uvre se compose d un podium au dessus duquel est suspendu un petit cran de projection alors que de l autre c
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