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1. par le sauvetage du monde Sauver son enfant de la famine ne serait d j pas si mal Nous savons par ailleurs depuis les errances totalitairres du mouvement tudiant de 1968 et des ann es suivantes que l on ne peut pas assumer ce sauvetage par d l gation Prot ger verbalement depuis la zone de confort d autres que soi contre la mis re et l humiliation tait d j id ologique l poque et l est d autant plus aujourd hui nous savons bien que leur mis re est le revers de notre confort et ce tout point de vue Cela mis part le discours qui porte sur le sauvetage du monde n est pas seulement arrogant il est aussi totalement incapable de donner aux hommes des motifs qui les inciteraient ne serait ce qu se pr occuper du monde Lorsque vous savez d embl e que quelque chose n est pas en votre pouvoir vous n avez pas non plus de motivation psychologique pour essayer m me de le mettre en uvre La mutation ne s op re jamais sur fond de sc narios catastrophe il lui faut un objectif positif et par dessus le march un objectif qu on puisse mettre en relation avec sa propre identit et la personne que l on aimerait tre Personne ne sauve quoi que ce soit de mani re abstraite on ne sauve Jamais que concr tement Ce pour quoi l on est pr t s engager doit tre susceptible d tre nomm ment d sign et touch du doigt Le changement climatique le CO et tout ce d ploiement apocalyptique sur fond de sciences2. EXTRACTION D SESP R E Les combustibles fossiles dictent les modes de civilisation actuels depuis plus d un si cle et demi La houille le p trole et le gaz ont permis au monde de passer des humains et des animaux comme g n rateurs d nergie aux machines qui ont ouvert la voie une consommation sans fin Le p trole brut para t peu cher parce que les co ts r els en sont externalis s Aujourd hui avec la fin du p trole facile nous assistons une pouss e de l extraction en eau profonde et dans les cosyst mes fragiles Il est imp ratif qu il y ait des lieux sur terre o l extraction n ait pas le droit d tendre ses tentacules Soit nous prenons d s maintenant des mesures pour prot ger M re Nature soit nous continuons la maltraiter Jusqu nous trouver au bord du pr cipice Le poids des checs et d une exploitation insouciante repose sur les paules des d munis et des opprim s qui enflent les rangs des sans emploi des sans logis et des affam s Des for ts sont abattues pour lever du b tail et r pondre des demandes incessantes en viande des cultures sont mises en uvre pour les machines et des terres sont saisies au pr texte d investissements Chose int ressante la crise financi re a dit on fait de l accaparement des terres un mode d investissement attractif ce qui 3 Retrouvez les textes des invit s d s demain sur www festival modedemploi net alimente encore ces crimes contre nature La r ponse a
3. base Car cette machine civilisation qui a exploit l nergie fossile pour permettre de tels progr s sociaux n a pendant tr s longtemps approvisionn qu une toute petite partie du monde Le grand reste de la plan te tait pour elle un r servoir dans lequel on pouvait puiser toutes sortes de combustibles destin s satisfaire tous les besoins de ce mod le de civilisation Cette poque l est r volue Les dommages que ce mod le pouvait causer au syst me g ologique et climatique taient d j immenses du temps o il tait encore r serv une partie du monde Tel n est plus le cas aujourd hui ce mod le s est globalis D s lors que de nos jours ce n est plus seulement la plus petite fraction mais la tr s grande majorit des soci t s mondiales qui fonctionne selon le principe de la surexploitation illimit e des ressources le pillage et la pollution du monde suivront une courbe exponentielle Une conomie mondiale de croissance d truira en un temps record le socle sur lequel elle est construite La phase de la plus haute consommation de mat riaux et de la plus haute augmentation des missions se situe bien apr s les d buts de l industrialisation elle n a v ritablement d but que dans l apr s guerre et a lib r toute sa puissance de destruction apr s la chute du bloc de l Est et la mont e des pays dits mergents c est dire dans la transformation d un ordre du monde bipolaire en un ordre du mo
4. de la nature ne s y pr tent pas Il faut en revanche des objectifs positifs concrets li s la vie r elle quelque chose comme une ville sans voitures un syst me ducatif o l on s amuse apprendre des formes 1 Clausen 2010 p 102 8 Retrouvez les textes des invit s d s demain sur www festival modedemploi net de communaut s qui ne se satisfont pas de la consommation pour d finir le sens des choses et leur signification Tout cela serait souhaitable m me s il n tait pas question de changement climatique Quand on veut d velopper des strat gies pour une vie meilleure il faut aussi v rifier la base sur laquelle on peut construire et ce quoi l on peut renoncer l avenir sans se trouver dans le besoin Le syst me qui s est d abord install dans l Ouest de l Europe et en Am rique du Nord celui d une conomie capitaliste reposant sur l utilisation des nergies fossiles et sur son pendant l augmentation constante de la productivit et de la valeur ajout e n a pas seulement caus de s rieux dommages l cosyst me mais aussi permis de gigantesques progr s de civilisation sans pr c dent historique l ducation pour tous les services de sant la garantie d avoir des moyens d existence l tat de droit la d mocratie la prosp rit autant de conqu tes impensables dans les soci t s pr modernes On ne voudra pas non plus y renoncer dans le futur Mais on aura besoin pour cela d une tout autre
5. taire avant d tre jug e digne d tre prot g e a mis la plan te en p ril Cette croyance est en partie perceptible dans le concept dit d Economie verte o toute chose se voit attribuer une valeur marchande traduit de anglais par Jean Fran ois Sen Le monde n a jamais connu le niveau d irresponsabilit en mati re d extraction des ressources que l on constate en tout lieu aujourd hui Les appropriations de terres par des sp culateurs de fonds souverains pour l exploitation mini re ou la conversion des for ts signifient qu aucune terre n est plus sacr e et que l on ne saurait respecter aucune r serve naturelle de quelque valeur intrins que qu elle soit Sur tous les continents Les for ts font l objet de destructions Les points sensibles incluent la Mambira en Ouganda la for t de Ojnare en Su de et les nombreuses zones dens ment bois es d Indon sie dAmazonie et d Afrique De toutes les crises celle du climat frappe d injustice les faibles avant tout l origine du changement climatique on trouve les structures conomiques et sociales historiquement in gales qu ont instaur es les pays riches et industrialis s et les syst mes de production et de consommation qui sacrifient Les besoins du plus grand nombre aux int r ts d une infime minorit Les peuples qui sont touch s dans le monde et qui contribuent peu ou en rien aux crises sont ceux l m mes qui doivent en supporter le choc Cela doit cesser UNE
6. tre que relatif en termes absolus la consommation des ressources et les missions continuent augmenter en m me temps que l activit conomique l id e que nous puissions conserver notre style de vie ant rieur tout en consommant moins de ressources est donc une fable une fable que les Verts h las racontent eux aussi Sur les planches illustr es qui l accompagnent on voit des oliennes des voitures lectriques et des supermarch s bios une sorte de gigantesque paysage publicitaire pour plaquettes de margarine plein d tres humains heureux litt ralement enflamm s par l nergie solaire mais qui pour le reste s adonnent la m me culture de la consommation conservent la m me attitude l gard de la mobilit et se fient aux m mes approvisionnements techniques exog nes qu aujourd hui L utopie verte s nonce en ces termes Comme aujourd hui mais en mieux Or si l on veut revenir sur les volutions n fastes qu entra nent la culture capitaliste et surtout l conomie de croissance il faut pouvoir penser une autre utopie que celle de industrie publicitaire un monde capable d affronter le futur produira moins de produits et non plus il permettra moins de mobilit et non plus il ne sera pas une culture de la disponibilit chronique de toute chose Sur tous ces points ily a une histoire enti rement nouvelle raconter celle d une modernit r ductive dans laquelle on manierait intelligemm
7. LPES LYON SAINT Petop Cr dits photos Friends of the Earth International Mel de Vera D R Kulturwissenschaftliches Institut Essen D R D R 11 Prolongez le d bat postez vos commentaires sur www uillavoice fr de la Villa Gillet en parteneriat avec Rue89Lyon et le master journalisme de l IEP Retrouvez y aussi les articles des lyc ens de l Acad mie de Lyon les r ponses des invit s du festival des chroniques reportages et interviews des tudiants rh ne alpins Les partenaires de Mode d emploi Rh neil s GRANDLYON communaut urbaine Ce festival est soutenu par la D l gation G n rale la Langue Fran aise et aux Langues de France R PUBLIQUE FRAN AISE CE XD theatre RENNE he M 4i traces GOETHE INSTITUT france tas le TLG xx philosophie finier Acteurs de INVEST IN BULLETIN ni l conomie zE ONLYLYON R JCDecaux r O Z UNIVERSITE UNIVERSIT al ee NEC Re UNIVERSIT D LYON Universit Claude Bernard C LUMIERE JEAN MOULIN M UNIVERSIT DE LYON COMPRENDRE LE MONDE gt re Ste Ecole National lA SCIENCES PO EE E EION Jean f Sup rieure des Mines LYON D E Monnet SAINT ETIENNE _ SAINT ETIENNE SAINT ETIENNE 3 R Gyak ene M Prt E m E M Saint Joseph Saint Luc en couts rt Jal RE dede Les partenaires des Subsistances decitre fr EX M KIBLIND MH reout MA E
8. Rh nal s VillaGillet Recherches contemporaines Lyon Rh ne Alpes 20 nov gt 2 d c 2012 Mode dxemploi UN FESTIVAL DES ID ES X Changement climatique puisement des ressources comment habiter la plan te de demain Vendredi 30 novembre 21h 23h H tel de R gion Lyon En partenariat avec Nnimmo Bassey Nig ria ere pre par i phane Fouca Corine Pelluchon France Paa e Harald Welzer Allemagne Adam Vaughan Journaliste The Guardian Grands t moins Alain Coulombel lu cologiste au Conseil R gional Rh ne Alpes Sophie Jullian Directeur scientifique de l Institut Fran ais du P trole GRANDELYON communau t urbaine H tel de R gion 1 esplanade Fran ois Mitterand 69002 Lyon R servations aupr s de la Villa Gillet 04 78 27 02 48 www festival modedemploinet gt Nnimmo Bassey r compens du Right Livelihood Award 2010 connu comme le Prix Nobel alternatif a co fond l ONG Action pour les Droits Environnementaux E membre de la f d ration des Amis de la Terre International et du r seau Oilwatch International qui par des formations et un soutien l gal aide les pays d Afrique d Am rique du Sud et d Asie du Sud Est r sister aux activit s destructrices d extraction de p trole et de gaz To Cook a Continent Destructrice Extraction and Climate Crisis in Africa Pambazuka Press 2012 non traduit Corine Pelluchon philosophe sp ci
9. a question du r chauffement climatique sont d risoires Le temps pour des espaces alternatifs inspir s du principe de justice en mati re de climat est venu Professeur agr g de l Universit traducteur et crivain Jean Fran ois Sen a publi divers essais litt raires dans des ouvrages collectifs et des revues quatre recueils de po sie et un recueil de nouvelles aux ditions Eclats d encre et pour un recueil de po mes l Harmattan ainsi qu un essai intitul La Lecture avec JIN Si Yan Descl e de Brouwer 2012 para tre galement en Chine en 2018 Parmi ses derni res traductions citons Robert Darnton Le diable dans un b nitier L art de la calomnie en France 1650 1800 Gallimard 2010 Kwame Appiah Le code d honneur Gallimard 2012 et J M Coetzee De la lecture l criture Le Seuil 2012 s Retrouvez les textes des invit s d s demain sur www festival modedemploi net Corine Pelluchon La crise cologique n est pas seulement une Changement crise des ressources Elle souligne aussi les climatique puisement insuffisances de nos Institutions politiques des ressources qui secondarisent l cologie et la condamnent comment habiter la n tre qu un v u pieu que des mesures conomiques visant soutenir la croissance ou des politiques agricoles bien souvent contredisent Les difficult s que nous avons prendre r ellement en compte la finitude de la biosph re la fragilit de
10. aliste de L o Strauss et de philosophie morale et politique est ma tre de conf rences l Universit de Poitiers Dans El ments pour une thique de la vuln rabilit Les hommes les animaux la nature Le Cerf 2011 elle fait appel l thique appliqu e pour repenser notre rapport la plan te et au vivant gt e va Marianne Conte philosophique et r publicain Fran ois Bourin 2072 Harald Welzer psychosociologue est directeur de recherches en psychologie sociale l Universit Witten Herdecke et dirige le Centre de recherche interdisciplinaire sur la m moire Essen Il s int resse aux causes de l mergence de la violence et la perception des volutions de soci t par ceux qui Les vivent Les Guerres du climat Pourquoi on tue au XXI si cle traduit par B Lortholary Gallimard 2009 St phane Foucart journaliste suit les questions scientifiques au journal Le Monde et couvre en particulier l arch ologie la physique et les sciences de la Terre Aupa ravant il a v cu et travaill deux ans Amman en Jordanie o il a t responsable des publications francophones du quotidien Ad Dustour et journaliste free lance pour L Express Arabies Adam Vaughan est journaliste r dacteur de la rubrique environnement du quotidien d information britannique The Guardian Grands t moins Alain Coulombel est agr g d conomie et gestion enseignant en classes pr paratoires et conseiller r gio
11. ent les ressources tout en gagnant une nouvelle qualit de vie du point de vue cologique et social Olivier Mannoni est traducteur litt raire d auteurs comme Peter Sloterdijk Harald Welzer Joachim Fest Martin Suter Uwe Tellkamp et biographe de G nter Grass et Man s Sperber Il est directeur de l cole de traduction du Centre National du Livre 2 En allemand Kultivierung l art de pr parer le sol avant les cultures N d T 10 Retrouvez les textes des invit s d s demain sur www festival modedemploi net Rencontre autour de Espace librairie Ce quoi nous tenons Propositions pour une cologie sp se versions fran aises pragmatique et langues originales La D couverte 2011 29 6 Place Bellecour Lyon 2 me Sam 1er d c 11h Librairie Ouvrir T l 0426 68 00 01 12 l il www decitre fr La librairie Ouvrir l il invite la philosophe z 4 Emilie Hache France Dans Ce quoi D dicaces nous tenons elle plaide pour la cr ation d une nouvelle thique adapt e aux gt Apr s chaque rencontre les crivains relations compexes que les humains vous attendent l espace librairie de entretiennent avec l environnement Mode d emploi 18 rue des Capucins 69001 Lyon T l 04 78 27 69 29 Le suppl ment des Inrockuptibles consacr Mode d emploi Disponible en kiosque et sur les diff rents lieux du festival UN FESTIVAL DES ID ES CON U ET R ALIS PAR LA VILLA GILLET R GION RH NE A
12. iocarburants Quelque 200 millions d hectares de terres ont ainsi t saisis dans le monde Il est clair que ce ph nom ne loin de r gler quoi que ce soit aggrave la crise alimentaire les conflits pour les terres les d placements de main d uvre et des pauvres Les appropriations des terres cr ent des conflits et affaiblissent galement les capacit s att nuer les impacts du changement climatique ou s y adapter Notre plan te terre est peupl e d tres et de cycles interd pendants Ces cycles sont s rieusement d grad s et les syst mes de conservation vitale de la terre ont t compromis par diverses contaminations d ordre g n tique et social entre autres 4 Retrouvez les textes des invit s d s demain sur www festival modedemploi net Des solutions erron es au r chauffement terrestre en particulier la g o ing nierie la biologie synth tique et la bio conomie qui lui est associ e ont encore aggrav les impacts La g o ing nierie ouvre la voie l appropriation du ciel et des mers La recherche d une croissance infinie ne reconna t pas que la nature a des fronti res et exige des p riodes de temps gigantesques pour renflouer les ressources quasi puis es Le changement climatique pr cipite en fait la destruction des ressources naturelles et malheureusement l absence de volont de prendre en compte la sombre r alit la source signifie que les crises s enracinent Les actions officielles pour traiter l
13. lias 12
14. nal Rh ne Alpes membre du conseil d orientation politique d Europe Ecologie Les Verts Dans son essai L entre prise et le temps Ed L Harmattan 2011 il cherche penser la crise actuelle de la temporalit partir d une histoire critique de l entreprise Il travaille actuellement sur les nouveaux chantiers chantiers de l cologie politique Sophie Jullian est directeur scientifique de l Institut Fran ais du P trole IFP ing nieur de l Ecole sup rieure de chimie industrielle de Lyon CPE et docteur en chimie de l Universit Pierre et Marie Curie Paris VI Ancien auditeur de l Institut des hautes tudes pour la science et la technologie elle rejoint IFP en 1983 et devient chef de projet pour les proc d s de traitement de gaz En 1998 elle est nomm e chef du D partement Thermody namique et Transfert avant de devenir en 2001 Directeur de la Direction D veloppements lIFP Lyon puis en 2005 Directeur de la Direction de recherche Proc d s Depuis 2008 elle tait Directeur du D veloppement IFP Lyon et Vice Pr sidente du p le de comp titivit Axelera 2 Nnimmo Bassey Le monde est en proie de multiples crises entre autres celles li es au climat l neroie g Changement la nourriture l eau la finance et A climatique p nurie f Une vision du monde fond e sur l hypoth se des ressources et du profit avant les personnes et sur la croyance avenir que la nature doit avoir une valeur mon
15. nde multipolaire La vitesse de cette destruction augmente chaque ann e qui passe 10 0 8 TPFES cap primary y axis DMC cap secondary y axis 8 0 Materials TPES GJ cap yr DMC Vcap yr 2 0 Consommation de mat riau par t te compar e la consommation d nergie Source Krausmann et al 2009 9 Retrouvez les textes des invit s d s demain sur www festival modedemploi net L art de vivre et de survivre Un futur art de vivre et de survivre ne pourra avoir qu un seul but maintenir le niveau de civilisation atteint dans le domaine de l ducation de la sant de la s curit de l galit de l Etat de droit tout en r duisant de mani re radicale la consommation des ressources Le paradigme c est l art de la cultivation pas la croissance Pour l heure on parle volontiers d une croissance qualitative qui pourrait tre obtenue par le biais d un d couplage entre la consommation de mat riaux et le produit int rieur brut PIB Mais les donn es sur l augmentation de la productivit de l nergie par point de PIB sur lesquelles on se fonde ne sont sans doute pas plus que de ces gains d efficacit que permet depuis toujours l volution technologique Si malgr tout les quantit s consomm es et les missions augmentent tous les ans cela montre clairement que la croissance conomique surcompense les gains d efficacit Si d couplage il doit y avoir il ne peut
16. pport e au pic de production de p trole c est dire au moment o la production ne suffira plus la demande a d j le soutien du militarisme pr dateur et des officiels pour s assurer l immunit aux yeux de l opinion publique Songez aux sables bitumineux du Canada la raffinerie Shell dans le comt de Moyo en Irlande et au cracking ou fracturation aux Etats Unis et ailleurs aujourd hui Que le monde ait atteint des seuils critiques en mati re de p che de p trole et d eau n est pas une grande nouvelle Alors que l extraction intensive d grade les r serves mondiales de ressources le r chauffement de la plan te a des impacts directs sur les p cheries tout comme l acidification des oc ans et la mort des r cits coralliens et sur la production alimentaire Elle frappe galement la sant humaine et la biodiversit en g n ral Ce sont l tous les signes de profonds changements environnementaux d autres crises venir et d autres atteintes aux droits humains alors m me que s intensifie la lutte darwinienne pour des ressources en diminution Le r chauffement climatique a encore d autres impacts dont l accroissement de la d sertification la modification des sch mas de pr cipitations qui provoque des crues inhabituelles l l vation du niveau des mers et une rosion plus prononc e des c tes Les petites nations insulaires et d autres nations vuln rables en Afrique Asie et Am rique latine sont aux avant postes de
17. rne la r partition souvent in gale du co t de la pollution Une des solutions est de compl ter la d mocratie repr sentative en faisant en sorte 6 Retrouvez les textes des invit s d s demain sur www festival modedemploi net que dans les instances d lib ratives les int r ts imm diats des hommes actuels ne soient pas les seuls tre repr sent s mais qu ils soient contrebalanc s par des commissions veillant la compatibilit entre les propositions de loi et la prise en compte des imp ratifs cologiques nonc s ci dessus Ces derniers loin d tre impos s abstraction faite des contextes et des hommes particuliers pourraient tre int gr s aux politiques publiques l cologie au lieu d tre con ue comme un domaine part et secondaris e serait ainsi au c ur du politique sans que l on ait craindre un quelconque co fascisme Ces modifications des Instances d lib ratives supposent que l on se demande comment les sciences qui clairent des sujets complexes comme ceux qui sont li s au climat peuvent tre prises en compte sans que l on fonde la politique sur la science donc en vitant l expertocratie Ces innovations exigent aussi que l information et la formation des citoyens soient une priorit La participation des citoyens doit aller de pair avec un changement de culture politique Le contenu des programmes politiques et les passions politiques ne peuvent plus tre les m mes quand on s interroge
18. s cosyst mes et l int r t des g n rations futures indiquent qu c t de ce volet politique de la r flexion une remise en question des fondements de notre thique est n cessaire plan te de demain Nous allons pr senter dans une d marche constructive quelques pistes permettant d inscrire l cologie dans l agenda politique Loin d entra ner la suspension des libert s individuelles nous montrerons que ce d fi implique des innovations au niveau des instances d lib ratives mais aussi un changement de culture politique propre garantir une r ponse d mocratique ces probl mes Dans un second temps nous aborderons le volet ontologique de la r flexion philosophique sur l cologie la limite mon action n est pas seulement li e au fait que je cr e un dommage un autre homme mais il s agit de prendre en consid ration les g n rations futures les autres esp ces et les cosyst mes Une telle perspective qui met l accent sur notre responsabilit l gard des autres vivants et de la plan te est l occasion de promouvoir un autre humanisme et de compl ter la philosophie des droits de l homme IL y a une tension entre les imp ratifs cologiques comme le respect de la biodiversit ou la lutte contre la pollution et Le droit de chacun choisir son style de vie qui d coule de la souverainet du sujet ch re au lib ralisme politique et passe aussi par le droit d acheter ce que bon lui semble La r pon
19. s zones les plus menac es par les impacts climatiques Malheureusement ces nations sont contraintes de concentrer leur nergie sur la planification et la mise en uvre d actions pour s adapter aux sc narios changeants qui leur sont impos s et galement pour rechercher des moyens d att nuer les impacts du changement climatique La terre s est d j r chauff e de presque 0 8 degr Celsius depuis la R volution industrielle Le Groupe d experts intergouvernemental sur l volution du climat GIEC estimait dans son quatri me rapport que si les temp ratures s levaient de 2 0 2 4 degr s les missions de gaz effet de serre devraient tre r duites de 50 85 d ici 2050 par rapport aux niveaux de l an 2000 Si rien n est fait pour mettre en chec l l vation des temp ratures jusqu 30 des esp ces v g tales et animales seront menac es d extinction APPROPRIATION DES TERRES DES MERS ET DU CIEL Le ph nom ne de l appropriation des terres s est beaucoup d velopp la suite d une approche erron e du traitement du r chauffement de la plan te Alors que le changement climatique a entra n des p nuries alimentaires cause d v nements climatiques inhabituels l id e que les biocarburants ou agrocarburants peuvent remplacer les combustibles fossiles a incit les investisseurs s approprier des terres sous les tropiques pour cultiver cannes sucre jatropha et autres plantes pour l industrie des b
20. se ce probl me passe souvent par des mesures conomiques et juridiques comme la taxe pollueur payeur ou par la limitation ou l interdiction de la chasse Ces r glementations sont n cessaires mais elles ne suffisent pas Non seulement leur g n ralisation ne saurait garantir un traitement d mocratique de ce probl me mais de plus on peut craindre que ces mesures prises dans un domaine ne soient contredites par d autres politiques publiques comme on l a vu quand le gouvernement pr c dent en France avait donn une prime la casse encourageant l achat de voitures qui n taient pas forc ment les moins polluantes ni les plus m me de favoriser la production nationale Une politique atomiste ne peut tre efficace dans un domaine caract ris par des enjeux globaux transversaux et long terme comme c est le cas de l cologie et de l quit Interg n rationnelle En outre ces enjeux contrastent avec les int r ts imm diats qui sont pourtant ceux que d fendent les repr sentants Autrement dit notre d mocratie repr sentative qui est n e au XIX me si cle dans un contexte cologique d mographique technologique et conomique radicalement diff rent du n tre est inadapt e la prise en compte des nouveaux devoirs qui s imposent nous comme la protection de la biosph re finie la biodiversit mais aussi Le respect de la qualit de vie des g n rations futures et la justice environnementale laquelle conce
21. sur des enjeux qui rendent obsol tes les oppositions binaires comme l opposition conservatisme progressisme et soulignent la n cessit d une argumentation o les motions servent de point de d part l lucidation des positions ontologiques qui sont l origine des conflits relatifs l usage de l eau l alimentation etc Cette remarque fait la transition avec le volet ontologique de la r flexion Le fondement thique de notre politique change quand on comprend que la limite mon action n est plus seulement li e au fait que je cr e un dommage autrui mais que le gaspillage la pollution le fait d imposer une vie diminu e aux autres cultures et aux autres esp ces ou de les condamner dispara tre les unes apr s les autres soul vent un probl me de Justice Les droits de l homme re oivent une limite quand ils mettent en p ril la survie des autres esp ces crivait L vi Strauss dans Le regard loign Au lieu d tre fond s sur le droit absolu de l agent moral qui use de tout ce qui est bon pour sa conservation les droits de l homme trouvent ici l occasion d un renouvellement Penser la terre non comme un simple r servoir de ressources mais comme un patrimoine commun implique qu il y a une limite ext rieure ma libert Cette id e exige une volution du droit Elle est aussi solidaire d une r flexion philosophique sur la conception de l homme et de son rapport l autre que lui qui est le soubassement des
22. t tre une bonne histoire elle doit porter sur les possibilit s d une vie plus belle plus juste de meilleure qualit d une vie que nous ne m nerions pas aux d pens des autres Le mouvement pour le d veloppement durable et La protection climatique utilise Les arguments de la catastrophe il est en permanence minuit moins cinq il n y a pas une minute perdre il faut en quelque sorte sauver le monde imm diatement et sauver qui plus est le monde entier sous peine de d sastres v nements climatiques extr mes s cheresses inondations ouragans qui plongeront l humanit dans le malheur et la mort En r gle g n rale on ne fait rien en dessous de ce seuil il s agit toujours du monde entier de l humanit enti re et du sauvetage imm diat de la plan te par des gens pr ts tout pour y parvenir C est faux et c est id ologique C est faux parce que tout cela peut certes tre dit mais ne pourra jamais tre mis en uvre Il n existe pas de communaut qui se sente responsable du sauvetage de la plan te et il n y en aura pas dans un d lai pr visible C est que le changement climatique partage justement le monde en gagnants et en perdants Comme la fort bien dit Lars Clausen le r sultat sera une failed globalisation aux cons quences impr visibles La pr tention sauver le monde est en outre id ologique lorsqu on vit sur les d potoirs des m galopoles du Tiers Monde on ne peut pas tre int ress
23. th ories politiques Au lieu de penser le sujet partir de la libert con ue comme la capacit faire des choix et en changer on insiste sur sa responsabilit L accent est plac sur le sujet de la responsabilit plus que sur l objet de la responsabilit car il s agit de se demander ce que disent de nous notre mani re d habiter la terre et d user des autres vivants Loin de condamner l humanisme cette d marche invite proposer une autre philosophie du sujet qui puisse servir de fondement un autre contrat social Tels sont les deux objectifs de ce que j ai appel l thique de la vuln rabilit o le sujet int gre au c ur de son vouloir vivre le souci de pr server la biosph re finie et de ne pas imposer aux autres hommes et aux autres esp ces une vie diminu e 7 Retrouvez les textes des invit s d s demain sur www festival modedemploi net Le mouvement pour le d veloppement durable et la protection climatique n a pas d histoire Nous avons raconter La seule chose qu il ait dire c est que besoin d un tout doit changer imm diatement pour que les pit choses restent telles qu elles sont Mais comme nouveau reci de toute fa on elles ne changent pas ce type de rh torique ne produit strictement aucun effet IL est donc n cessaire de raconter une nouvelle traduit de allemand w histoire sur nous m mes Et sur ce que nous par Olivier Mannoni voulons tre dans le futur Une histoire de ce type doi
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