Presse - Lanicolacheur
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1. Cacahu tes et coton Ce projet d crire partir de l histoire de sa famille levantine St phane Olry la trimball longtemps Il faut dire qu elle seule la branche mater nelle contient tous les ingr dients propres aux mythologies En premier lieu son MARDI 3 DECEMBRE vendre cheikh Bacos un Grec catholique origi naire de Damas et r fugi Alexandrie au XIXe si cle o il fit fortune dans le com merce des cacahu tes et du coton qu il avait coutume de mouiller avant de le au poids Jusqu ce que la mort en juillet 1999 du dernier t moin Bernard de Zogheb neveu de larri re grand m re ne fasse resurgir d un coup la m moi re enfouie du p re disparu six mois plus 2002 t t et qui lui aussi fils de mili taire fran ais n Beyrouth en 1917 avait fait partie de ce monde englouti Con u dansle cadre du Festival d automne avec le metteur en sc ne Xavier Marchand com plice de longue date d j le spectacle raconte moins l his toire d une famille que celle d une en qu te de cette histoi re dont l aboutissement uto pique la r alisation architectu rale d une tour g n alogique Querestetin dresse le d une vie se constat d une demandent ils impossibilit ET d une nostalgie vid o douce laquelle Vande sonore ilsne etr troprojec s abandonnent teur prend la jamais forme d une r union d avant projet d2. MARDI 10 D CEMBRE 2002 TH TRE o Trois dr les d acteurs racontent la Cit internationale leur pi ce en construction Visite de chantier d une ph m ride du Levant ALESSANDRINA avant projet d finitif le sous titre est un aveu nous n allons pas voir une pi ce coutumi re achev e Devant nous pas de d cor une simple table et derri re quatre chaises Arrivent trois acteurs qui se pr sentent sous leur vrai nom St phane Olry auteur Corine Miret documenta liste Xavier Marchand directeur du projet L occupant de la qua tri me chaise Henry Pillsbury architecte arrivera plus tard L avant projet a pris forme un peu par hasard ces trois protago nistes taient branch s sur l tude du monde arabe St phane Olry a retrouv en Egypte un descendant de la lign e maternelle de sa famille Bernard de Zogheb La m re de Bernard Mary de Zogheb a tenu de 1924 1984 Alexandrie des agendas dont toutes les feuilles sont rem plies Soixante agendas alors que Mary riche h riti re n avait aucu ne autre occupation que prendre des bains de mer apprendre dan ser la rumba recevoir du monde tre re ue Pique niques sur l herbe th s cabine sur la plage grands voyages en paquebot Une mine sur la vie des Egyptiens mais aucu ne impression personnelle seule ment des faits priv s UN OP RA SUR CAVAFY Xavier Marchand cin aste
3. Paris Le probl me avec une r putation c est qu elle vous colle la peau A moins d tre tr s ra pide Regardez St phane Olry et Corine Mi ret qui nous avaient largement men s en bateau dans Nous avons fait bon voyage mais Leur portrait recompos d une famille travers la lecture et l exposition des cartes postales chang es durant quelques d cen nies ce joyau soi disant trouv chez un anti quaire n tait qu un tissu de mensonges aux teintes clatantes Les voil bien attrap s l heure de vouloir mettre en sc ne un mat riau r el pire auto biographique Au risque de passer pour de fieff s menteurs d habiles affabulateurs de charmants fantaisistes bricolant au th tre des bouts de destin es comme Georges Perec instruisait le r el avec des mots et des pages dans La Vie mode d emploi Car La Vita alessan drina est r ellement un op ra crit par Ber nard de Zogheb dernier membre alexandrin de la branche maternelle de St phane Olry galement originaire du Liban par son p re Vouloir nous faire croire alors que c est tout simplement vrai aux histoires tir es de l h ritage levantin de St phane Olry est en soi une gageure Il faut les voir se d mener de bout en bout se relayer se donner la parole montrer des extraits de films exposer des car nets faire entendre le fameux op ra inter pr t par Bernard de Zogheb lui m me pour nous expliquer in fine en quoi
4. effec tue des reportages sur la Libye le Liban l Egypte la Syrie Corine Miret pr pare une th se de troi si me cycle sur la s miologie des films d amateurs dans le monde arabe La Vita Alessandrina n est pas un r cit ou un film d apr s les 60 agendas de Mary de Zogheb mais un op ra que son fils a crit sur la vie du po te grec Constantin Cavafy qui v cut Alexandrie St phane Olry et Corine Miret ont r uni plus de 600 fiches sur la vie des originaires du Levant soit chez eux soit dans la r gion de Mar seille L architecte Henry Pillsbury est alors convoqu Il va construire les d cors de cette Eph m ride du Levant St phane Olry a gard d une exposition Kurt Schwitters au Centre Pompidou le souvenir d une cath drale de l rotisme Pills bury va construire une tour Il fau dra trouver un lieu mais c est sans difficult car nous apprenons qu au th tre la sc ne est la plage et le public la mer Des ouvriers construi ront la tour le public sera convi en visiter le contenu et la nuit venue la tour sera dynamit e Les ouvriers d blaieront et recommen ceront le lendemain Les quatre amis nous racontent sous des termes un peu d cal s les visites au minist re la munici palit afin d obtenir de largent pour r aliser le projet La directrice du Th tre de la Cit internationale et la directrice du th tre au Festi val d automne leur font bon
5. fini tif o les quatre protagonistes les trois susnomm s plus Henry Pillsbury d veloppent tous les aspects d un projet qui ne verra jamais le jour Le spec tateur peut alors d cacheter Penveloppe remise entr e les coordonn es d un site Internet l entra neront plus loin encore dans ces m andres ancestraux Malice La Vita Alessandrina s av re un formidable d tona teur d imaginaire On y enten _dra par exemple les relev s des diaries de Mary de Zogheb Lesquels journaux intimes te nus de 1924 1984 t moi gnent de mani re toujours factuelle d une existence large ment oisive Avec cette malice qui les caract rise Olry et Mi ret se sont amus s en tirer les statistiques nombre de bains de mer de th s dansants siestes ou invitations re ues et donn es qui pointent la ter rible vacance de ces jours en m me temps qu elles dressent une sorte d loge de l inutile la dolce vita Que reste t il d une vie se demandent ils en creux d un r cit empreint d une nos talgie douce laquelle ils ne s abandonnent jamais De toute vidence cette ph m ride du Levant qui sollici te hautement la curiosit du spectateur interroge aussi le th tre dans ce qu il transporte de m moire et doubli e MA A BOUTEILLET LA VITA ALESSANDRINA AVANT PROJET D FINITIF DE ST PHANE OLRY ET CORINE MIRET DIRECTEUR DU PROJET XAVIER MARCHAND
6. Maison de La Villette sur le th me des savoir vivre on fait du th tre Alors qu on croyait qu ils couraient les gale ries d art y pr senter de courtes formes par go t du m lange et des carrefours artistiques ils sont plus s rieux et ironiques que jamais Ta galerie a une autre fonction que le th tre elle vend Notre boulot performatif ne vend rien et il n y a pas de fric pour la production d uvres dans les galeries On ne l chera pas les th tres comme a ce sont eux qui ont l ou til de travail Qu en font ils L c est s r on peut les croire Ils disent vrai Fabienne Arvers Th tre Vitez La Vita Alessandrinna St phane Olry et Corine Miret sont des raconteurs d histoires Ils ont ainsi pr sent ce mardi soir au th tre Vitez La Vita Aliessandrina n e de ieurs allers retours entre Paris Beyrouth et Alexandrie La repr sentation a pour cadre le th tre Vitez mais elle poutrait fort bien avoir lieu dans un autre amphi de la fac tant l aspect qui lui est donn est celle d une conf rence ou d un cours Une longue table un cran de projection accroch au mur un ordinateur portable et du mat riel vid o constituent l essentiel du d cor Sur sc ne trois personnes Deux hommes une femme ha bill s chacun de mani re tr s stricte Ce pourrait tre des professeurs des tu diants de troisi me cycle pr sentan
7. accueil mais les sommes r unies ne permettraient que de creuser les fondements de la tour Aussi nous n assistons qu l avant projet d fi nitif de La Vita Alessandrina C est bien s r un spectacle tout fait inhabituel hardi effront un non spectacle si l on veut mais du th tre indubitablement tant le texte est attachant et inattendu tant les acteurs imperturbables nous tiennent leur merci Michel Cournot La Vita Alessandrina de St phane Olry Corine Miret Xavier Marchand Th tre de la Cit internationale 21 boulevard Jourdan Paris 14 T l 01 43 13 50 50 Jusqu au 22 d cembre LUNDI 19 JANVIER 2004 La Vita Alessandrina la Minoterie Les d Une d ambulation ma licieuse et nostalgique dans la tour de Babel des souvenirs et de l imaginaire propos e par la Cie Lanico la cheur et de La Revue Eclair AGIT IL d une con f rence improvis e de la chronique d un spec tacle avort d un morceau de th tre r alit D abord on n en sait trop rien et la fin cela n a vraiment plus aucu ne importance La Vita Alessandrina con ue par la compagnie Lanicolacheur et la Revue Eclair s amuse nous balader de souvenirs en projections et de la r alit la fiction avec une subtilit aussi troublante que r jouis sante Le pr texte La recherche g n alogique d un homme St phane Olry pistant m ti culeusem
8. ent les traces de sa famille dispers e entre interrogent aussi le myst re de la Photo Thierry GRUNDLER Beyrouth Alexandrie et Paris Au del de cette qu te de la construction de cet te ph m ride du Levant c est aussi l vocation dans un sourire nostalgique d un monde levantin en voie de disparition Allers retours entre Paris et Alexandrie entre le pr sent et le pass le spectacle se construit m thodiquement partir des traces d un avant d j oubli Films amateurs agendas d chif fr s images d archives chan sons t moignages Assist d une documentaliste puis d un directeur de projet et d un architecte Corine Miret Xavier Marchand Henry Pillsbury St phane Olry se livre un travail documen taire minutieux et foisonnant Une vocation du chaotique travail de la m moire Des fi gures mergent un mode de vie remonte au jour des fastes ressurgissent Subtil et s duisant Imperturbables les com diens poursuivent le r cit d une aventure qui se fait de plus en plus d lirante fouillant toujours plus loin ales Des conf renciers la recherche d un pass oubli qui cr ation artistique dans es arcanes du souvenir La qu te se transforme en un projet extravagant en une construction tentaculaire et fantasque un geste aussi d mesur que cette lutte obsti n e contre l oubli Fou et fra gile comme un ch tea
9. il a t impos sible de monter ce spectacle D en d passer le projet au sens propre pour mieux s y frotter Ils le proposent clairement au spectateur qu il s agisse de leur repr sentation ou du site Internet o rayonne une autre vita alessan drina Prenez un scaphandre et plongez Or s il est vrai que le spectacle auquel nous assistons n est pas celui qu il pr tend tre il est tout son honneur de nous en faire le long expos chronologique et quatre voix sans crainte aucune d une ventuelle imposture Ma tres de l ironie l auteur St phane Olry la documentaliste Corine Miret le directeur du projet Xavier Marchand et son architecte Henry Pillsbury relatent derri re leur table sobrement encombr e tous les faits qui ont pr sid la tentative de mettre en sc ne La Vita alessandrina Reste le r cit pour parta ger cette r verie veill e collective collect e aussi longuement et patiemment par Corine Miret documentaliste l g re Il est important de le noter L accumulation le surnombre len combrement et la confusion associ s au gris poussi re restent souvent l apanage de qui r colte les faits les compulse les classe et les annote Mais Corine Miret r agit face aux documents comme n importe quelle m moire bien faite elle jette elle tranche elle coupe elle m nage de l oubli du rebut du vide et du d chet Il le faut bien et ils le disent clairement la
10. mort de Bernard de Zogheb en 1999 puis celle mercredi 27 11 gt mardi 3 12 Thierry Gr ndler du p re de St phane Olry ont transform l en jeu du spectacle Travail de deuil de m moire de travers e des apparences celle du mythe familial pour une recomposition modeste mais sinc re le portrait en creux d une fa mille disparue Et plus g n ralement d un monde levantin lui aussi dispers depuis l in d pendance Plus s rieusement quand Henry Pillsbury parle de son r ve de construire une tour o loger l ph m ride des 366 souvenirs crits par St phane Olry l ironie mord alors au c ur m me de l affaire Je finirai par dessi ner ces plans conclut l architecte Est ce toujours du th tre une insolence si manifeste l gard de ses conventions Ou est ce du making off version sc nique De l analyse dramaturgique appliqu e en direct telle qu on l apprend la fac compter d nombrer d membrer un texte de th tre pour lui faire dire son fait ses r currences ses points fixes ses carrefours son sens R ponse deux voix Ce qui nous int resse c est l aspect performatif le rendez vous ici et maintenant et l adresse du public Le th tre c est a et rien d autre On ne fait que jouer avec les conventions On est arriv s la conclusion qu en faisant les th s vid o ou le salon de lecture un rendez vous mensuel les derniers dimanches du mois la
11. t leur th se de doc torat Ils sont l pour pr senter leur projet La Vita Alessandrina ou comment retranscrire des souvenirs personnels dans une ph m ride voquant un monde levantin en voie de dispari tion Or comment le faire si ce n est en passant par le biais d une recherche artistique globale Cela pose une ques tion plus g n rale Qu est ce que l art au fond qu est ce que le Th tre Faut il voi re en toute existence une bauche cr ative propre tre transposer sur papier sur toile ou sur sc ne Et si toute vie est une uvre d art comment justement la trans poser pour qu elle acquiert cet aspect artistique qui fait de chaque cr ation un mo ment d ternit En jouant de l ambigu t entre la r alit et Ja fiction en jouant sur les rapports entre le public etce qui se trame sur sc ne La Vita Allessandrina montre que le th tre plus que tout autre forme artistique arri ve substituer nos sensun monde qui s accorde nos valeurs F M a 1 ManauQQaue are AG Ol N
12. u de cartes vou l effondrement Impossible r sumer cet te balade dans les territoires labyrinthiques du souvenir interroge aussi le travail de cr ation Son processus ses enjeux et ses contingences De l difice pr vu ne sub sistera qu une architecture imaginaire puis son souve nir Un tr s joli travail qui tend aussi d montrer qu un spectacle peut pour trouver tout son sens se moquer du spectaculaire Dominique ALLARD La Vita Aiessandrina avant projet d finitif proposition de Lanicolacheur et de la revue clair texte de St phane Olry et Corine Miret directeur du projet Xavier Marchand de main 21h02 et mercredi 21 19h23 La Minoterie th tre de la Joliette rue d Hozier Marseille 04 91 90 07 94 THEATRE Entre m moire et oubli La Vita Alessandrina _ ebpeuilleles RL PUR de l auteur Alexandrie Paris qu te d un monde englouti La Vita Alessandrina de St phane Olry Corinne Miret et Xavier Marchand jusqu au 22 d cembre au Th tre de la Cit internationale 21 bd Jourdan Paris XIVe T l 0143135050 vec la Vita Alessandrina St phane Olry et Corinne Miret signent pro bablement leur plus beau spectacle 1 Celui o les effets d hyperr lit les jeux de mise en abyme et ses infinis rico chets de sens font mouche autant qu ils touchent au c ur avec cette l gance ou lipienne dont les deux artistes ne se d par tissent jamais
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