CHAPITRE VII Approche sémiotique de l
Contents
1. autre 189 et 201 75 Atlan pressent parfaitement ce que nous souhaitons souligner ici il crit p 443 de A tort et raison Bien s r il doit bien y avoir quelque chose dans la r alit qui lui permet de se laisser mettre en ordre Mais de ce quelque chose il n est pas possible de parler vraiment ni par le discours de la science d o cela chappe par construction ni par les discours r v l s parce que l exp rience de r v lation est toujours infiniment plus large que le discours qui l enferme 26 R f rence Martin Buber Buber Martin 1969 Je et Tu Editions Aubier Montaigne Paris p 27 27 Francisco Varela 1989 Invitation aux sciences cognitives p 115 2 Henri Atlan 1986 p 218 267 Pour conclure ce chapitre revenons la question voqu e au chapitre pr c dent concernant la contingence de l v nement social Dans le travail de l nonciation 1l est question de la d signation des choses par leur nom Atlan 1986 chapitre 5 Interpr tations d lires boues noires voque le travail de Kripke dans Logique des noms propres La position de Kripke est tr s int ressante pour notre point de vue Dans le langage naturel l utilisation du nom est contingente dans le moment de l nonciation c est un v nement fortuit du groupe A cette contingence s oppose la n cessit de la fixit du r f rent du nom ce que nous nommons2. Retenons cette premi re fonction du socionoeud qui est celle d une r gulation aux formes diverses qui permet le maintien du sens vital Pag s l aborde sous la forme d une structure r gulatrice qui tient quatre instances le savoir la technique d anticipation l intention d unification et la circulation des informations Nous y pr f rerons une description moins structuraliste qui laisse place l id e compl mentaire d autor f renciation de la fonction symbolique Nous reviendrons la fin de ce chapitre sur la m thodologie particuli re qui est la n tre et qui est issue de cette posture ph nom nologique 1 Grize Jean Blaize 1996 Logique naturelle communications P U F Paris 67 73 20 G Lerbet 1998 L autonomie masqu e p 105 262 2 L axe de la reconstruction accommodation Le second axe celui de la reconstruction selon Grize et de l accommodation selon le mod le piag tien met en jeu le sujet et l objet mais cette fois d finis par Peirce comme dynamiques Cet axe est celui de la second it c est dire de l exp rience de la relation avec un second un autre Dans la rencontre je ou rencontre un autre qui est alors un non ego Le processus issu de l objet et dirig vers le sujet est celui de l alt rit Inversement le processus qui part du sujet pour aller vers l objet dynamique est celui de la r ciprocit La rencontre s
3. est pas n cessaire du point de vue de la prim it la relation du signe avec le sujet est fondamentale c est en cela que le rh me fonctionne avec l interpr tant comme s il tait un caract re possible de l tre Il ne peut tre question du non tre Le signe est tudi dans la relation qu il entretient avec le sujet l objet ou avec lui m me Peirce d finit une terminologie tr s pr cise de ces trois classes Par le fait de ce positionnement du signe dans les trois grands domaines particuliers que sont les dimensions pragmatique s mantique et syntactique nous voyons se dessiner ce que Deledalle nomme une trichotomie correspondant trois modalit s de l tre tel qu il se pr sente l esprit Le monde de l exp rience est v cu selon trois modalit s le premier monde celui du possible le second monde celui de l existant et le troisi me monde celui de la n cessit D un point de vue m taphysique on parlerait de qualit de l tre de faits r els et pour le troisi me de loi Le signe est lui aussi rep r selon trois instances 1 Le signe en relation avec lui m me ou Repr sentamen qui donne la signification en le distinguant des autres signes 2 Le signe dans sa relation avec l objet concret ou abstrait qui occuperait la place du r f rent en linguistique classique 3 Et enfin le signe en relation avec 7 Celle de Saussure A cette repr sentation tri
4. dynamique et final pour le sujet l effet du signe sur lui se distingue par les trois dimensions interpr tant imm diat dynamique et final Il faut comprendre que les trois instances sont toujours pr sentes ensemble mais l un des trois p les est dominant durant la s miose change de signe entre des personnes il met en tension les deux autres Les formes triangulaires permettent de poser la mise en tension des trois natures diff rentes du signe Selon ces trois natures les signes renvoient trois dimensions diff rentes de l objet ou de l interpr tant Effet de l objet sur le sujet L objet est soit imm diat soit dynamique soit final L interpr tant est soit imm diat soit dynamique soit final H Rappelons que l ic ne renvoie par ressemblance un objet qui est un caract re possible de l tre une image un diagramme une m taphore L ic ne renvoie un ressenti une sensation L indice renvoie un objet qui plus qu un objet est une relation un mouvement un processus pr sent en action entre deux choses L indice renvoie une prise de conscience de soi vis vis de l autre C est la relation l autre sur laquelle on met l accent Le symbole renvoie un objet g n ral il permet l indice et l ic ne de fonctionner ensemble La pr sence du sujet et de l objet est indispensable Le symbole renvoie l usage plusieurs d une exp rience particuli re do
5. ensemble des actions du signe sur l esprit Il peut advenir spontan ment en qualifiant l tre ou bien s imposer dans le monde physique ou encore tre un l ment d une r flexion approfondie permettant de ma triser le futur On voit alors que Peirce prend soin de d crire les trois mondes des signes comme logiquement construits Le principe de la hi rarchie des cat gories est la premi re r gle de validation d une cat gorie de signe p242 Peirce ne fait tat d aucun 255 jugement de valeur Ces trois cat gories de signe sont rep rables dans l exp rience que fait le sujet du monde S il semble que le symbole puisse toucher un domaine d action plus large que ceux de l indice et de l ic ne nous consid rons qu il s agit l de concevoir sa mont e en puissance comme li e une plus grande vari t d action Il ne peut exister sans les deux autres ils les combinent en les complexifiant C est dire qu il apporte une nouvelle entit qui les int gre et les fait fonctionner ensemble 2 Principe de d termination seconde r gle d une cat gorisation du signe La seconde r gle joue sur la d termination des signes entre eux nous dit Peirce qui pose que L objet dynamique d termine l objet imm diat qui d termine le signe qui d termine l interpr tant destin qui d termine l interpr tant effectif qui d termine l interpr tant explicite Sans entrer dans le d
6. it est pos e comme le monde pass la second it comme celui du pr sent et cette troisi me dimension comme celle qui permet de rendre rationnelle la conduite et par cons quent de se 12 En effet selon Maffesoli le quotidien fait sens en lui m me nous sommes dans le champ de l existant et ce point de vue existentiel n a plus le besoin de renvoi autre chose qu l v nement lui m me comme porteur de sens Chez Maffesoli l imaginaire collectif n est plus pens mais largement v cu au quotidien La contemplation du monde figure de style communautaire dans l avant propos p12 247 tourner vers l avenir Elle permet de le pr dire Elle conjecture l avenir nous dirions qu expression du pass dans le pr sent elle pr pare l avenir Le raisonnement logique et la trilogie du signe Trois raisonnements logiques semblent donc pouvoir tre issus de la trichotomie du signe chez Peirce Au monde UN on peut voir appara tre le raisonnement par transduction C est celui d crit dans la pens e piag tienne comme un processus pr logique Piaget ne donnant d importance qu la pens e logique il ne le d crit pas plus que cela Si ce n est en soulignant chez le petit enfant la pens e syncr tique qui lui fait confondre son action sensible et la r alit Vygotski a pris le temps de le d crire dans ce qu il nomme la pens e par complexes Ce raisonnement proc de par analogie d
7. nom ne comme l instance qui fait sens Le signe selon Charles Sanders Peirce n est pas con u comme une entit trois p les c est avant tout une relation entre deux instances Dans la sch matisation qui va suivre ces deux instances sont figur es par les deux axes On trouve chez Peirce les termes de hi rarchisation et de d termination Ils sont tr s connot s aujourd hui N anmoins pr cisons que pour le terme hi rarchisation le concept chez Peirce est tr s proche de celui d englobement des contraires d crit par Louis Dumont lorsqu il crit propos des soci t s La forme logique sous laquelle fonctionnent les soci t s est semblable l une des mani res de concevoir la logique du fonctionnement symbolique L emploi du terme de d termination n implique pas son appartenance un champ de la pens e d terministe La pens e de Peirce est compatible avec la pens e complexe et malgr le vocabulaire datant ne l oublions pas des ann es 1831 1835 il n y aucun d terminisme dans cette conception du signe Il est peut tre pr f rable de consid rer que ce qu il nomme d termination non r ciproque fonctionne comme s il s agissait du principe d irr versibilit des signes entre eux Nous verrons pourquoi dans ce qui suit Description du syst me peircien du signe Posons en premier lieu les trois univers d exp rience pr sent s par Peirce puis po
8. r comme s il avait une relation avec le r el une proposition Enfin le signe est un argument il est alors consid r comme s il tait un signe de l tat universel du monde encha nement logique de propositions 1 est alors comme une g n ralit sorte de loi tir e de l exp rience A Principe de cat gorisation du signe Nous l avons vu Peirce trouve trois modalit s d tre pr sentes l esprit Il les d crit comme ceci L tre de la possibilit qualitative positive b L tre du fait actuel a L tre de la loi qui gouvernera les faits dans le futur p69 Le sujet peut voir appara tre son esprit les trois types de signe cela signifie alors qu il se pr sente l esprit sous des conditions particuli res et l encore avec des relations d inclusion des unes dans les autres Le rh mec le dicisignec l argument 1 Principe de hi rarchisation premi re r gle d une cat gorisation du signe a L esprit ne peut que contempler le rh me possibilit qualitative positive de l tre Il peut soit contempler soit se voir imposer le dicisigne c est dire l tre du fait actuel Enfin l esprit peut soit contempler soit se voir imposer soit soumettre sa raison l argument cette loi qui gouvernera les faits On constate ici la transversalit du symbole Sa position lui permet de lier l
9. traduit en 1982 par Jacob et F La logique des noms propres Paris d de Minuit Ibid p 219 268
10. cette cat gorie du signe est nomm e ic ne Elle fonctionne sur la ressemblance avec l objet En terminologie linguistique consid rons que l objet correspondrait au r f rent Peirce con oit l objet comme englobant tout objet m me non physique ou concret L ic ne est une g n ralit puisqu elle fonctionne sur la ressemblance mais contrairement au symbole que nous voquerons plus avant l ic ne donne directement l id e de l objet elle le montre L ic ne est un possible ce qui n exclut pas les autres possibles de l tre Peirce ajoute que l tre de l ic ne appartient l exp rience pass e 236 Dans la conception peircienne l ic ne est un signe qui renvoie l objet en vertu de caract res qui lui sont propres et qu il poss de P231 peu importe que l objet n existe pas r ellement la fonction de l ic ne tant de fournir une signification Elle ressemble l objet elle peut tre une image un diagramme une m taphore 244 Ce travail de l ic ne nous rapproche de la pens e analogique d crite par deux auteurs qui nous int ressent particuli rement Il s agit de Vygotski qui d crit ce processus dans son chapitre sur La pens e par complexes et de Durand B La second it Le second monde est celui d crit par la conscience de l acte en train de se vivre C est sans doute le plus difficile saisir puisqu
11. la subjectivation issu de l objet imm diat il tend vers le sujet imm diat D autre part r ciproquement issu du sujet imm diat le second processus s oriente vers l objet imm diat c est un processus d objectivation Du point de vue piag tien cet axe correspondrait au m canisme d assimilation et chez chez Grize celui de la construction Ainsi la d marche est elle tourn e vers l ext rieur de soi c est ce que Georges Lerbet a reconnu comme correspondant la charpente cognitive qui se construit dans et par les interactions h t ror f rentielles avec l environnement ce dernier tant progressivement int rioris et abstrait sous l action dominante de l assimilation Selon la cat gorisation de Peirce nous sommes l dans le monde premier de l exp rience 18 La r f rence de ce terme de n ud est celle faite l article de Robert Pag s paru dans le bulletin de psychologie n 374 tome XXXIX de janvier f vrier 1986 Pour notre sch matisation le terme de n ud est suffisant N anmoins si l on d sire approfondir cette id e il serait plus juste de parler ici de socionoeud tel que le d finit Pag s A savoir comme Un socionoeud ph nom nologique c est un ensemble de fonctions nodales d tach es du support organismique attribu un substrat en lui m me non corporel un agr gat D o l expression d esprit de corps et de faire corps p 112
12. possible et si la connaissance n est pas empirique c est la relation l autre qui prime je entre en communication avec tu Nous pourrions dire que dans s miose se jouent deux modalit s celle de la communication du discours et celle du rapprochement de la rencontre intime L objet dynamique pour un interlocuteur peut tre l objet imm diat pour l autre Ce qui est le plus proche de soi gr ce l exp rience n est pas n cessairement ce qu il y a de plus proche pour l autre Voil qui donne la communication toute sa richesse Notre hypoth se pourrait s noncer comme suit lorsque l ic ne rejoint l indice et que les deux nature des axes de tension entre le sujet et l objet se rencontrent dans le symbole alors coexistent la rencontre et la transmission des savoirs Lorsque l on peut voir appara tre l mergence d une des formes de ce savoir alors le groupe aussi prend forme Nous faisons l hypoth se de ce que Francisco Varela appelle un modelage mutuel d un monde commun au moyen d une action conjugu e Comme l crit Atlan 1986 propos de la r alit du r el nous n avons jamais acc s directement qu aux noms que nous donnons aux choses et aux discours que nous portons sur elles grilles indispensables travers lesquelles nous connaissons les 28 choses et agissons sur elles 4 Nous renvoyons de nouveau ax tableaux de la relation
13. propre du symbole c est d tre plus du caract re centrifuge de la figure all gorique par rapport la sensation centrip te Dans notre sch matisation nous avons choisi de faire figurer les trois cat gories qui d crivent les trois mondes d exp rience selon Peirce mais concernant le symbole il n existe plus d axe de mise en tension entre deux instances comme pour les deux autres Le symbole est centrip te par les quatre processus d crits sur les deux axes Mais en m me temps il s agit de penser ce fonctionnement comme une dispersion une 22 Nous faisons bien videmment r f rence Gilbert Durant 1964 L imagination symbolique Paris Quadrige P U F dition de mars 1984 3 Durand 1964 L imagination symbolique 11 264 explosion une force centrifuge qui renvoie la circonf rence du cercle et son infinitude C est en cela que les formes apparaissent 4 Les processus mis en jeu Nous renvoyons au tableau de rep rage labor propos de la fonction de la relation de Autre Les deux processus inscrits sur de tension entre l objet dynamique et le sujet dynamique sont bien rep r s dans le monde de la second it c est dire dans la relation l autre qu il soit concret ou abstrait Lorsque la logique individuelle s applique le processus d alt rit est en action zone Le processus d alt rit est issu de l objet d
14. tail des d finitions de l objet dynamique ou imm diat de l interpr tant destin effectif ou explicite retenons principalement la d finition peircienne du signe comme tant quelque chose qui est d termin e par quelque chose d autre appel son objet et qui par cons quent d termine un effet sur une personne lequel effet j appelle son interpr tant que ce dernier est par l m me m diatement d termin par le premier p51 L id e essentielle qui nous semble poindre derri re cela est celle d irr versibilit Nous l entendons comme un des axiomes fondamentaux de la complexit telle que la d crit Jean Louis Le Moigne lors de sa mod lisation des syst mes complexes Le temps est une des donn es essentielles de la construction logique du syst me de signes de Peirce Il s agit de prendre en compte les transformations mises en uvre dans le processus d laboration des signes Peirce prend l exemple de la pomme qui tombe de l arbre La second it ne se pr occupera pas de la loi de gravitation mais seulement de l action de la pomme tombant sur le sol Ainsi sont d finis trois mondes qui d crivent les id es auxquelles appartiennent les ph nom nes per us par l tre Les signes entrent dans une classification du monde de la prim it o est d crit le sentiment la second it o se joue l action lieu du hic et nunc et la terc it o il s agit du mode d action de
15. CHAPITRE Approche s miotique de l organisation groupale La classification peircienne du signe et le travail du symbole Il est impossible de rendre compte du travail de Charles Sanders Peirce qui semble t il et malgr l apport en France de Deledalle reste encore d couvrir Pourtant nous pensons que sa classification du signe peut trouver quelques chos dans notre tude Notre recherche porte sur une retranscription de discours Il s agit de conversations enregistr es dans le vif de l action d change entre des personnes Nous abordons donc notre corpus sous l angle d une construction de signes une s miose A La posture intellectuelle impliqu e par Peirce Une approche constructiviste La s miotique peircienne approche les ph nom nes d une mani re tr s ouverte Cette approche nous semble correspondre une perspective constructiviste puisqu elle laisse au signe une autonomie d action Elle ne pr tend pas circonscrire son objet d tude et laisse un champ infiniment ouvert aux combinaisons des cat gories de signes L interaction h t ro auto r f renciatrice est consid r e comme une construction de signes c est dire de sens Chez Peirce le signe est compris au sens large comme tout signal apparaissant l esprit humain ce qui nous autorise consid rer tout change dans les situations de groupe comme pouvant entrer dans le champ de cette classificat
16. IERCE OBJET lt lt DYNAMIQUE s n cessitant 2 va O y s m INTERPRETANT FINAL OBJET DYNAMIQUE occurrent INTERPRETANT M e IMMEDIAT possible ICONE PRIMEITE LEGENDE Sujet A Signe Objet 1 Construction Il Reconstruction Ill Symbolisation 261 Fonctionnement du signe et mergence d un tre social Nous postulons que le moment de discussion des membres du groupe est un moment d invention d une r alit Le sens merge partir des significations qui circulent entre eux Grize ajoute 67 De tel objets rel vent la fois des objets des signes et des r f rents auxquels ils renvoient Apr s avoir pr sent en d tail la cat gorisation du signe selon Charles Peirce nous pr sentons notre sch matisation de la s miotique peircienne Elle peut tre repr sent e sous la forme suivante deux axes se croisent ce sont deux mondes qui se rencontrent un point central Ce n ud central est le garant de la fonction symbolique Le symbole fait fonctionner les deux axes en m me temps et renvoie la forme du cercle 1 L axe de la construction assimilation Le premier axe est celui de l objet imm diat il met en tension deux p les celui de l objet et celui du sujet Les processus ainsi sch matis s comme partant de ces deux polarisations sont d une par celui de
17. Nous pensons une production de sens Ce qui appara t l esprit est construit en m me temps par le sujet qui l aper oit L interpr tant participe au processus d laboration du sens Or d un point de vue psychologique il est possible de se r f rer au mod le piag tien concernant les processus d laboration de la conscience du sujet Pr cis ment au sch ma conceptuel des d marches corr latives d int riorisation et d ext riorisation Piaget 1974 pose ce double processus comme un mouvement de la p riph rie aux centres d une part de l objet d autre part du sujet Cependant il ne pr cise pas o se situe cette p riph rie et nous pensons avec Lerbet qu il est souhaitable de prendre le point de vue du chercheur et de situer cette d marche non pas aux limites de l environnement et du sujet mais celle du sujet et pr cis ment de penser ces processus comme internes celui ci Le milieu ou own world est interne au sujet et l laboration du sens permet la construction de la personne par des processus r ciproques allant du milieu vers lego Le signe pourrait tre de notre point de vue un des l ments dynamiques de ce syst me Notre propos ici n est pas d utiliser le sch ma conceptuel de la construction de la personne mais seulement de montrer en quoi la conception du signe selon Peirce est ouverte des perspectives complexes marquer la diff rence entre
18. angulaire du signe nous pr f rons celle de Jean Blaise Grize Logique naturelle communications p 42 Son sch ma pose en effet les p les signifi s signifiant et objet du signe mais ajoute la position du r f rent qui peut tre en relation directe avec le signifiant par d signation ou avec l objet par connexion Le r f rent est une unit culturelle il tient compte des pratiques collectives Plusieurs objets peuvent avoir un seul r f rent C est ici une fa on de 242 l interpr tant c est dire avec l effet produit sur le sujet C est en linguistique celui dont la fonction pourrait tre celle du signifi C est dire qu il la fonction de donner un sens particulier pour le sujet C est notre avis sur ce point que l on d couvre l originalit de la s miotique de Peirce car l auteur ne se contente pas en troisi me terme de faire advenir le signifiant la rigueur cette place pourrait tre r serv e la r plique Peirce introduit l id e originale de l interpr tant qui n est pas le sujet mais seulement l effet de l objet sur le sujet C est de notre point de vue introduire une instance interne au sujet mais diff rente du sujet lui m me et cela nous int resse Dans la conception de l interpr tant nous associons l id e d une activit du sujet ne s agit pas de la perception re ue passivement mais d une reconstruction
19. ar Peirce le D cisigne Cette relation n est pas indispensable Cette sorte de signe existe m me en dehors de la pr sence du sujet un trou dans un mur laiss par une arme feu indique la balle la fum e indique le feu b Dimension s mantique du signe Dans sa relation avec l objet lui m me c est dire du point de vue s mantique ou existentiel nous dit Peirce nous nommerons indice cette sorte de signe L indice est l tre du fait actuel c est dire en action pr sente montre l objet le d signe L indice ne saurait se passer de l objet qu il d signe c Dimension syntactique Dans sa relation avec lui m me c est dire dans la dimension syntactique Peirce nomme ce signe le sinsigne On devine le caract re singulier de cette cat gorie de signe cette singularit est oppos e ici une pluralit Le sinsigne peut tre toute sorte d objet nous dit Peirce tout objet partir du moment o l on peut en faire l exp rience directe Le sinsigne donne l id e de l objet l ic ne dirige l attention sur lui cri spontan ou bien encore donne des informations le concernant girouette C La terc it Cette dimension est celle de la g n ralit Si dans les deux premi res dimensions l une des deux instances objet ou sujet pouvait tre supprim e 11 n en va pas de m me pour la fonction symbolique qui est d crite ici par Peirce La prim
20. e joue alors sur la reconnaissance d un autre je L ego de l autre est identique au mien Dans la perspective piag tienne ces doubles processus pourraient tre mis en parall le avec ce que Piaget d crivait comme des actions partant du centre de l objet vers le sujet ou du centre du sujet vers l objet L un et l autre de ces deux axes fonctionnent ensemble comme fonctionnent ensemble les processus d assimilation et d accommodation pour Piaget 3 Au carrefour des deux axes Placer la fonction symbolique au point de rencontre de ces deux axes permet de rendre compte du fait qu un symbole selon la th orie peircienne fait marcher ensemble les ic nes et les indices On l aura compris au premier axe correspond l ic ne au second l indice Le troisi me monde dont parle Peirce est pour notre sch matisation la fois positionn sur le carrefour des deux axes et dans le m me instant renvoie la circonf rence du cercle c est dire une forme La symbolisation se dessine comme une dynamique d dification d une forme Nous la repr sentons comme une dynamique centrifuge contrairement aux autres processus qui eux sont tourn s vers le centre de la forme Cette dynamique tient compte de la structure qui est form e par les deux axes mais les d passe La fonction symbolique tient ensemble les deux mondes et les transcende Le myst re de l apparition de cette forme reste inaccessible no
21. e l gisigne symbolique rh matique un nom commun le l gisigne symbolique dicent une proposition Peirce donne des exemples simples pour clairer la compr hension de cette classification des signes Nous reprenons avec lui les exemples donn s pour chaque signe sp cifique nous les avons not s en italique dans les parenth ses Nous pr sentons la page suivante sous une forme sch matis e notre repr sentation de la cat gorisation du signe selon Peirce Elle a t d un grand secours euristique pour d velopper notre conception sch matis e du fonctionnement symbolique La relation triadique du signe dans la situation de communication La s miotique peircienne est une s miologie de la communication p214 Deledalle Elle permet d clairer les situations de communication Le signe met en relation triadique une personne avec un objet de r f rence concret ou abstrait par 254 l interm diaire d une forme que Peirce nomme le Repr sentamen z Cette forme est m diatrice elle se place entre l objet et son effet sur le sujet Dans sa relation l objet nous l avons d crit le signe est soit une qualit soit un existant soit une loi Dans sa relation au sujet ou plut t l interpr tant du signe le signe est soit un rh me et il peut alors tre consid r comme s il tait un signe d un caract re possible de l tre un nom commun soit il est un dicisigne Il est alors consid
22. enir sans correspondance directe avec un ordre interne au sujet 249 E Symbole et r plique Le symbole est un signe conventionnel tabli par le fait que les hommes communiquent entre eux Il n est pas totalement artificiel et repose sur des traits caract ristiques li s l objet et que l habitude a tablis comme des liens naturels Le symbole est une loi reconnue par l interm diaire de sa r plique Pour le diff rencier des deux autres cat gories que sont l ic ne et l indice nous dirons que a L ic ne donne la g n ralit directement alors que le symbole lorsqu il est repr sent est une r plique qui renvoie l id e C est dire que la forme repr sent e du symbole ne peut tre le symbole lui m me elle n en n est que la r plique formelle qui renvoie indirectement l id e Mais l id e de r p tition de ce renvoi fait loi pour le sujet L id e de redondance est ici essentielle nous y reviendrons avec ce qu en crit Yves Barel Peirce pr cise que le symbole est g n ral alors que l indice est particulier Alors que l indice d signe le symbole ne d signe pas Le symbole d crit alors que l indice d montre Le symbole est mental et triadique tandis que l indice est physique et dyade Le symbole un signe transversal Il n est pas pertinent de placer le monde de la terc it comme nous l avons fait pour l indice et le symbole dans les trois d
23. fiant et le signifi comme l crit Gilbert Durand Mais que nous tentons de rep rer sur le sch ma est essentiellement l expression d une r alit la fonction auto organisatrice du symbole C est pourquoi il serait plus juste comme le sugg rent les fl ches centrifuges de consid rer le travail du symbole comme une dynamique au carrefour des deux axes de l ic ne et de l indice Ce mouvement peut tre per u au travers d une forme que nous repr sentons ici comme un cercle Chez Peirce l importance donn e la dimension imaginaire du symbole n est pas aussi forte que chez Durand Il faut chercher du c t de l ic ne pour la trouver Peirce insiste plus sur le fait que le symbole est une loi une g n ralisation n cessaire N anmoins nous ne ressentons pas d opposition majeure entre les deux auteurs C est pourquoi nous renvoyons le travail du symbole au troisi me monde d exp rience de Peirce Si l on se r f re l tymologie du mot symbole il s agit d un signe de reconnaissance Nous situons NAISSANCE de l homme au sens o le d crit Hannah Arendt sur le premier axe elle va de paire avec le second axe qui est celui de la CO NAISSANCE c est dire la relation au monde pour aller vers celui de la RE CO NAISSANCE avec l id e de redondance et de lien communautaire Le symbole est entendu dans le sens de figure ou configuration Gilbert Durand ajouterait Car le
24. imensions pragmatique existentielle et syntactique Consid rons plut t que le symbole est transversal ces trois dimensions en pr cisant qu il ne peut s agir que de la r plique du symbole si nous le regardons comme un signe formalis Peirce le nomme alors l gisigne Ajoutons que Peirce parlera d argument pour d signer le signe symbolique d velopp par le sujet En r sum Voil tr s succinctement pr sent s les trois mondes de l exp rience d crits dans la s miotique peircienne cependant la pertinence de cette classification tient principalement aux relations qu entretiennent ces trois typologies du signe entre elles Le signe est la fois un indice ic ne symbole mais il fonctionne sur les dominances de l ic ne ou de l indice Quant au symbole son fonctionnement ne pr suppose pas la dominance de l une ou l autre car au del de cette bipolarit 11 suppose les deux fonctions du signe indiciaire et iconique en m me temps 250 Le mod le des hi rarchies enchev tr es de Dumont nous permet d appr hender cette question de la transversalit du symbole Dans le chapitre concernant l action nous avons d j utilis le mod le des hi rarchies enchev tr es Reprenons le en rempla ant l action et la parole par respectivement l ic ne et l indice Car nous faisons correspondre le monde I de l ic ne l exp rience imm diate de je tandis que le monde de la mi
25. insaisissable par nature Lorsque l acte se produit un coup de sifflet par exemple le sujet est soumis un ph nom ne ext rieur Le monde particulier d crit par Peirce tente de consid rer le ph nom ne v cu comme appartenant au sujet Le sujet ne peut pas ne pas tre affect par l ext rieur ne peut pas ne pas communiquer Il ne s agit pas de prise de conscience du monde ext rieur mais de vivre d tre au monde La second it est la description brute de tous ph nom ne li l action d une chose sur une autre Cette description du monde de la second it parle de l interaction et r action des choses entre elles Elle d crit un existant sous la forme d une dyade Contrairement la prim it l objet en relation avec le signe est bien videmment pr sent A l extr me m me en l absence du sujet ou de l interpr tant le signe reste conjecturable Peirce reste prudent et consid re cette seconde nature du signe comme s il avait une relation avec le r el Dans cette description originale du monde de l exp rience qu est la second it peircienne l action c est dire la d termination pr cise d un espace et d un lieu hic et nunc met en tension le sujet Son identit l tre du moi est mise en rapport avec le non moi le m me sujet mais d j un autre puisqu il r agit une chose ext rieure qui vient le perturber au coup de sifflet par exe
26. ion Il ne s agit pas d une classification banale des signes mais plut t d une conception de la langue et donc des signes qui la composent comme tant de nature sociale Le monde des signes selon Peirce est v ritablement une communaut o l effet du signe sur le sujet est de l ordre du collectif que le langage transmet et que l action f conde Cette conception permet de d couvrir une organisation particuli re des signes en un syst me complexe o appara t entre l objet et le sujet un troisi me terme qui est le Le terme de construction est pris au sens piag tien c est dire qu il est associ la connaissance Pour Piaget 1974 La prise de conscience toute connaissance ne constitue jamais un commencement absolu 2 Charles S Peirce Ecrits sur le signe rassembl s traduits et comment s par Deledalle 251 239 signe L objet pouvant tre une personne une id e au tout autre chose concr te ou abstraite La fonction m diatrice du signe Lors des situations d changes entre les personnes d un groupe percevoir cette organisation s miotique nous autorise conjecturer une organisation socio cognitive du groupe de personnes lui m me dont la logique pourrait tre en correspondance avec celle du syst me de signes peircien Nous portons notre attention sur la position m diatrice du signe d finie par Peirce et principalement sur celle du symbole La
27. irecte entre les particuliers et ne passant pas par un r gle g n rale le r sultat tir de l exp rience arrive comme un r gle singuli re rapide efficace et tr s bien orient e Proche de la pens e concr te nous rapprocherions spontan ment ce raisonnement par transduction du verbe am ricain afford qui correspond la fois l id e d tre capable d agir de disposer de ou de se permettre de L affordance tir e de cette conception admet l id e de l intelligence corporelle Une chose est dite affordante si en m me temps qu elle se donne voir elle donne la mani re efficace d agir sur elle Ainsi n est il nul besoin d avoir acc s au mode d emploi la personne a imm diatement acc s la g n ralit tir e du cas particulier Ce type de raisonnement peut se passer de parole L essence de la chose est per ue et comprise dans l action Au monde DEUX correspondent naturellement deux raisonnements logiques mais ils donnent tous deux acc s la r gle partir des cas particuliers Tandis que le premier le raisonnement par induction retrouve la r gle g n rale attach e aux v nements particuliers le second l abduction invente une r gle singuli re qui par redondance de la particularit deviendra la r gle universelle Ce travail de la pens e est celui de la formalisation d une pratique par exemple L invention n tant n cessairement possible qu une seule fo
28. is le raisonnement par induction est donc plus souvent per u monde TROIS est celui du raisonnement d ductif Pour qu il puisse s exercer c est dire pour que la r gle g n rale s applique au cas particulier il faudrait que les deux raisonnements transductif et inductif fonctionnement en m me temps B Rien n est plus pratique qu un symbole math matique pour un praticien des math matiques Pourtant rien n est plus abstrait et incompr hensible qu un symbole math matique pour celui qui n a pas t initi aux concepts math matiques 248 Le symbole signe du troisi me monde La valeur de l ic ne est de rendre compte du travail de l imaginaire celle de l indice de celui du fait r el celle du signe de la terc it est de rendre compte de son fonctionnement triadique Bien que Peirce ne soit pas explicite sur ce point nous pensons le signe de la terc it comme transversal entre l ic ne d une part et son aspect de g n ralit et l indice d autre part et son rapport troit l objet Peirce d signe par symbole ce troisi me signe Le symbole est pr sent en m me temps sous trois formes une forme authentique c est dire une id e tr s g n rale et deux autres formes d g n r es La premi re forme d g n r e porte sur l existence d un individu particulier qui en fait l exp rience et l autre porte sur une abstraction tir e de l objet c
29. l objet que peut traiter un ordinateur et un r f rent qui n appartient qu au champ des humains 5 pourrait tre fait le parall le entre l interpr tant et le travail d crit par St Augustin de l oreille interne qui produit la voix entendue Syst me personne et p dagogie Georges Lerbet E S F 1993 P110 111 243 Revenons au signe qui fait fonctionner ensemble les trois instances lui m me le sujet et l objet Peirce les classe avec une grande rigueur selon que l on place le Repr sentamen du c t de l objet ou de celui de l effet sur le sujet a Dimension pragmatique du signe Dans sa relation avec le sujet c est dire d un point de vue pragmatique ce signe particulier est nomm par Peirce le rh me ne peut qu tre contempl par celui qui le ressent Au rh me correspondrait la signification particuli re que donne le sujet au signe qu il per oit Le rh me est le nom donn aux choses Il serait le terme en opposition avec la proposition ou l argument b Dimension syntactique du signe Dans sa relation avec la forme du signe lui m me c est dire du point de vue syntactique Peirce nomme ce type de signe qualisigne Le qualisigne qualifie l tre ne cesse pas d exister en l absence de l objet c Dimension s mantique ou existentielle Dans son rapport l objet c est dire du point de vue s mantique
30. les contextes de l nonciation Le renvoi au r f rent est nominaliste il ne d finit pas la chose L cart entre la chose et le sens du mot laisse suffisamment de flou pour que s engouffrent les divers possibles Chaque interlocuteur conserve ainsi sa propre r f rence la chose le sens de celle ci C est cette distinction entre la signification d un mot et son r f rent qui sert de fondement ce sauvetage de la r alit le flou du langage naturel o les possibles s introduisent toujours subrepticement qui sauve l existence de la r alit des choses La r alit conserve ainsi sa double dynamique d actualisation d un sens commun dans l ici et le maintenant de l action des hommes elle dispara t d s lors que l activit elle m me dispara t d une part et d autre part de potentialisation qui proc de de l alimentation incontr lable et n cessaire de l imaginaire qui surgit entre les v nements et leur permet de prendre sens Dans le chapitre suivant avec Yves Barel nous tentons de comprendre l importance de ces respirations entre les v nements du groupe Dans la phrase les espaces et la ponctuation permettent l mergence du sens des mots dans la situation humaine l organisation groupale doit tre saisie dans H l v nement qui se montre voir et dans le contexte qui se laisse deviner 2 S A Kripke Naming and Necessity in Semantics of Natural language
31. mple Cette cohabitation de l int rieur et de l ext rieur se vit dans l instant pr sent Nous pensons que Peirce place l interpr tant comme interne au sujet Le signe joue son r le de m diateur en intra il faudra attendre le r le du symbole pour que la ternarit du signe ajoute la dimension collective Cependant comme la second it n existe qu en fonction de la 1 Vygotski Lev 1934 Moscou 1985 Paris Pens e amp langage 211 233 Vygotski 239 prolonge sa description de la pens e par complexe par celle de participation Gilbert Durand reprend lui aussi cette id e dans Les structures anthropologiques de l imaginaire p 505 Durand parle de l intervention d une pr logique qui pourrait d crire les trois dimensions de l exp rience 245 Cat gorie N de l exp rience de la lutte Se du fait EI Cu Pg Cat gorie 27 du sentiment Cat gorie de la signification de la loi de la qualit de l tre 1 pragmatique 2 s mantique 3 syntactique LA CATEGORISATION DU SIGNE SELON PIERCE 246 prim it la terc it peut advenir sans cette dimension essentielle de second it Nous pourrions rapprocher moment du quotidien d crit par Maffesoli a Dimension pragmatique du signe Dans sa relation avec le sujet c est dire d un point de vue pragmatique cette cat gorie de signe est appel p
32. nce des uns envers les autres Reprenons maintenant les deux notions de d termination et de hi rarchisation La d termination des termes entre eux n est pas r ciproque nous indique Peirce Cela a pour cons quence majeure de soutenir la logique con ue dans le syst me de signes En effet dans la description des trois mondes d exp rience qu il nous pr sente Peirce nous comprenons les liens qu entretiennent les repr sentations et les types de signes Lorsqu un signe appartient la second it il peut tre mis en relation avec un signe du premier puisque par essence il est second Il arrive donc apr s le premier ou plus exactement avec le premier Le troisi me peut tre rapproch des deux autres mondes puisqu il les fait fonctionner ensemble a Dans le monde premier il n existe qu un seul qualisigne qui ne peut qu tre iconique en second et rh matique en troisi me Cette qualit possible de l tre ne peut tre pens e que seule et sans lien avec autre chose b Dans le second monde le sinsigne peut se trouver sous la forme de trois agencements En sinsigne indiciaire dicent en sinsigne indiciaire rh matique et enfin en sinsigne ic nique rh matique 252 Dans le troisi me monde le l gisigne se rencontre sous la forme de six agencements hi rarchiques trois l gisignes symboliques puis deux l gisignes indiciaires et enfin un l gisigne iconique Les hi rarchies sont les s
33. nd correspond l action l exp rience en train de se vivre le fait comme une apparition d une unit linguistique le pr sent la signifiance Le troisi me correspond la pens e la loi g n rale tir e plusieurs d une exp rience particuli re le futur la signification Ainsi sur le troisi me sch ma nous pla ons les trois mondes en trois champs le champ de la subjectivit celui de l intersubjectivit et enfin celui de l universalit Pour le fonctionnement de la pens e les raisonnements que nous conjecturons fonctionner dans ces trois types de champ sont pour le monde premier le raisonnement transductif pour le second monde le raisonnement inductif ou abductif quant au troisi me monde de l exp rience de Peirce nous le pensons tre celui de la pens e d ductive La question est de savoir quels sont les processus mis en uvre aux limites de ces trois mondes Peirce donne un certain nombre de rep res de la langue Avec Benv niste et Guillaume certains indicateurs de la langue pourraient appartenir l un ou l autre des mondes ainsi distingu s 258 OBJET FINAL n cessitant OBJET DYNAMIQUE occurrent OBJET IMMEDIAT possible SCHEMA HEURISTIQUE La trichotomie de l objet 259 INTERPRETANT DYNAMIQUE INTERPRETANT FINAL INTERPRETANT IMMEDIAT SCHEMA HEURISTIQUE La trichotomie de l interpr tant 260 LA CATEGORISATION DU SIGNE SELON P
34. nt on tire une loi 257 Maintenant que sont pos s les trois triangles conservons pour l exercice qui suit leur positionnement dans l espace Peirce cat gorise le signe sur les trois plans de la pragmatique la s mantique et la syntactique donne des noms particuliers pour chaque signe selon qu ils sont en relation avec l objet l interpr tant ou en relation avec lui m me Nous avons figur par un arc fl ch le signe dans sa relation l objet ou au sujet c est dire dans une approche s mantique ou pragmatique du signe Le signe en relation avec lui m me d termine l approche que Peirce nomme la syntactique Figure donc toujours en bleu le signe qui dans sa relation l objet sch matis en vert et au sujet sch matis en rouge renvoie aux champs respectifs de la s mantique et de la pragmatique Renvoy lui m me il occupe le champ de la syntactique que nous sch matisons par la boucle r flexive On voit se dessiner sur ce sch ma trois champs s par s dans lesquels fonctionnent trois sortes de signes La cat gorisation du signe selon Peirce sch matis es ainsi laisse se profiler trois espaces que nous avons distingu s par les pointill s Peirce les nomme des mondes le monde de la prim it celui de la second it celui de la terc it Rappelons leur nature Le premier correspond celui du sentiment et de la qualit de l tre le pass le sens le savoir gnose Le seco
35. omme un trait particulier qui le distingue On remarque cette position interm diaire du symbole chez Peirce Le symbole fonctionne dans l entre deux de l indice et de l ic ne qui entretiennent une relation r ciproque La pr sence de l objet et du sujet s impose en m me temps C est en cela que nous sommes int ress e par cette conception du signe v cu dans un espace non topologique entre diff rents niveaux pendant un pr sent qui pr pare l avenir et s appuie sur le pass En effet si nous osons poser le symbole sur plusieurs niveaux c est en particulier parce qu il fonctionne fois en intra individuel entre l effet de l objet sur le sujet Peirce crirait entre l interpr tant et le sujet et en inter individuel entre plusieurs personnes qui changent Le symbole fonctionne par l usage que font plusieurs hommes de l exp rience particuli re qu a chacun d entre eux d un objet Le symbole influence le comportement et la pens e du sujet Tout peut donc avoir valeur de symbole si l tre imagin peut tre exp rienci dans certaines conditions Le symbole est li aux rites rituels et aux habitudes qu exercent les hommes sur les objets Il est li l interpr tation que le sujet en fait et l objet Il met en relation le monde imaginaire et le monde physique Nous pourrions pousser cette id e en posant que toute loi g n rale port e par ce fonctionnement symbolique ne peut adv
36. prise en compte de la pluralit des circonstances qui font qu un signe peut entrer dans une cat gorie ou dans une autre laisse toute la responsabilit d interpr tation au chercheur Cette autonomie donn e au chercheur convient notre approche syst mique et complexe Ainsi notre position de chercheur mod lisateur observateur participant est elle en correspondance avec notre m thodologie Cette derni re donne une importance premi re aux aspects s mantiques Elle reste vigilante sur le fait que le sens n est pas unique puisqu il est vital et que la singularit des exp riences doit tre rendue par l autor f rence Notre observation est empathique Elle consiste se mettre la place des autres et parler aux travers des personnes qui sont les sujets de notre observation Le signe dans le champ de la s miotique Peirce invente une th orie du signe au carrefour de la ph nom nologie de la logique et de la s miologie Le signe est pour lui quelque chose qui est d termin par quelque chose d autre appel objet et qui par cons quent d termine un effet sur une personne lequel effet j appelle son interpr tant que ce dernier est par l m me m diatement d termin par le premier On voit l que le concept de signe est beaucoup plus g n ral que chez les linguistes Peirce englobe dans sa th orie tous signaux susceptibles d appara tre la conscience humaine Il est logicien et invente pa
37. r cons quent une logique des relations entre les signes la s miotique Il se pr occupe des ph nom nes qui apparaissent la conscience Le signe unit de base par lequel le Notre pragmatique de l action implique une m thodologie dont l interpr tation constitue l outil principal Nous renvoyons ce qu en crit Georges Lerbet dans L autonomie masqu e p 107 A savoir que nous plongeons au c ur du constructivisme et de la s mantique 4 Nous reconnaissons l la m thodologie ouverte de Maffesoli rapport e par Lerbet ibid 102 103 5 Charles S Peirce Ecrits sur le signe rassembl s traduits et comment s par G rard Deledalle Editions du Seuil Paris 1978 P 246 240 ph nom ne se manifeste l esprit est consid r par Peirce sous trois points de vue Peirce relie trois types de repr sentations avec trois types de signes Un ph nom ne peut donc tre d crit par trois mondes ou trois univers de l exp rience comme le souligne G rard Deledalle C Notre position propos de la conception peircienne du signe Comprendre le mod le de Peirce de notre point de vue c est consid rer sa th orie des signes comme un syst me dans lequel un principe de hi rarchisation des cat gories est essentiel C est galement retenir l id e d un fonctionnement en d terminations non r ciproques des signes entre eux Enfin 1 est n cessaire de penser le ph
38. s ph nom nes o les signes sont des processus de g n ralit mettant en jeu l objet et le sujet ensemble 16 La mod lisation des syst mes complexes Bordas Paris 1990 p 36 17 Cf chapitre p 268 256 Les cat gories elles m mes sont organis es selon un agencement minutieusement d crit par l auteur Au premier monde correspondent l ic ne le qualisigne et le rh me au second monde correspondent l indice le sinsigne et le dicisigne au troisi me monde enfin correspondent le symbole le l gisigne et l argument Nous pr sentons sur les trois pages suivantes l exercice de sch matisation euristique qui claire l ensemble de cette pr sentation La sch matisation suivante permet de comprendre un ensemble complexe le fonctionnement du signe et les processus qui se rapportent l articulation des niveaux logiques individuel et collectif D apr s la trichotomie du signe de Peirce nous pouvons sch matiser le fonctionnement logique des signes comme suit voir sch matisation Le signe sch matis par le triangle bleu montre la mise sous tension de ces trois dimensions l indice l ic ne et le symbole Il est n cessairement plac entre l objet et l interpr tant puisqu il m diatise relation du sujet avec l objet de connaissance Chacune des deux autres instances est elle aussi d clin e par Peirce en trois dimensions pour l objet il s agit de l objet imm diat
39. se en relation avec autrui concerne l instance du autre Ainsi obtenons nous la sch matisation suivante toute la dynamique du symbole est redonn e ce signe particulier qui joue dans l articulation des exp riences individuelles v cues plusieurs Elle fait jouer les niveaux logiques individuel collectif Cette dynamique s appuie sur les jeux du particulier g n ral ou de l intime universel Dynamique issue de la pr sence des deux instances elle ne s arr te cependant jamais ni l une ni l autre Un symbole qui n aurait pas une valeur universelle et en m me temps ne prendrait pas sens pour le particulier ne serait pas un symbole Le fonctionnement symbolique du signe Ce fonctionnement symbolique des signes chang s entre les membres du groupe est l objet du travail sur la seconde quipe professionnelle Le groupe se structure autour de ce fonctionnement symbolique Nous montrons quelques correspondance entre les indices de coh sion du groupe et les syntagmes verbaux que Peirce consid re comme des symboles 14 Cf lalsh matisation propbs du symbole Le fonctionnement du symbole Le mode de classification hi rarchique des signes La hi rarchisation des signes Un signe est pour Peirce et cela est essentiel pour comprendre sa pens e tout la fois ic ne indice symbole Tout n est question ensuite que de hi rarchisation de pr dominance et de d penda
40. t dans le processus d assimilation Ce monde est celui des possibilit s de l tre Le second axe celui de la reconstruction n cessite la pr sence de l objet qui s impose comme un existant une r alit On peut imaginer une r alit qui existerait sans la pr sence du sujet Le processus qui prime alors on le comprend est celui d accommodation 265 Sch matisation des processus de la symbolisation Interpr tant final Objet imm diat Objet dynamique kW d Za FONCTION SYMBOLIQUE Interpr tant dynamique Interpr tant imm diat Objet final 266 Les deux processus qui s affrontent sur l axe de la construction n appartiennent pas au m me domaine vis vis de la communication Le processus de subjectivation n est pas accessible de l ext rieur du point de vue de l observateur Dans un premier temps il appartient ce que nous avons d fini comme le monde de l action diff renci de celui de la parole sachant que le concept d Action englobe celui de parole qui est un acte de langage Le champ de l objectivation est celui du discours qui repr sente le sujet c est dire qui en fait un objet de pr sentation dans l change Sur l axe de la reconstruction la r ciprocit c est dire la connaissance par 4 A 2 d centration d un autre je chez un autre sujet n est pas communicable Dans le processus d alt rit le tu est
41. uivantes 1 Le l gisigne symbolique argument 2 le l gisigne symbolique rh matique 3 le l gisigne symbolique dicent 4 Puis le l gisigne indiciaire rh matique et 5 le l gisigne indiciaire dicent 6 Enfin le l gisigne ic nique rh matique Pour faciliter la compr hension de la pens e de Peirce reprenons avec Deledalle le tableau ci dessous qui nous indique comment se forment les dix classements des signes Classification des signes selon la s miotique peircienne Premier Second Troisi me Repr sentamen Qualisigne Sinsigne L gisigne Objet Ic ne Indice Symbole Interpr tant Rh me Dicisigne Argument Le classement des signes se fait en fonction du croisement des trois mondes que nous venons de d crire et des relations du signes avec l objet ou avec l interpr tant ou l impact de l objet sur le sujet Le tableau peut ensuite se lire d une mani re dynamique en partant des repr sentamens et en les croisant avec l objet et l interpr tant c est dire en partant du qualisigne du sinsigne et du l gisigne et en allant vers le bas la verticale des colonnes Ainsi chacun des trois mondes a t il son type de signe particuli rement marqu et distinct des autres on trouve alors le qualisigne ic nique rh matique la couleur bleue le sinsigne indiciaire dicent une girouette le l gisigne symbolique argument un argument Cette forme pure de signe appartenant exclusivement l
42. un des trois mondes est relativement peu courante on trouve beaucoup plus souvent des nuances l int rieur 5 Idem p240 253 d un m me signe car il suppose des croisements en complexit du second monde vers le premier et du monde de la terc it vers les deux autres monde d exp rience a L id e du monde premier est d tre isol des autres En toute logique nous ne le mettons pas en relation avec les deux autres Par cons quent il ne peut pas tre question de construire un autre signe que celui cit plus haut de qualisigne iconique rh matique pour d crire le monde premier b Le second monde lui s ouvre vers le premier glissons donc de la seconde colonne vers la premi re en marquant des arr ts sur les particularit s iconiques ou indiciaires du signe ainsi le sinsigne peut tre un sinsigne ic nique rh matique un diagramme dans un livre ou un sinsigne indiciaire rh matique un cri spontan c Le troisi me monde met en lien les deux autres nous pouvons d cliner l ensemble des hi rarchisations en passant de droite gauche de la troisi me colonne vers les deux premi res en nous arr tant par les tapes iconiques indiciaires ou symboliques Peirce tablit alors le l gisigne ic nique rh matique un diagramme sans r f rence un dessin r el le l gisigne indiciaire rh matique pronom d monstratif le l gisigne indiciaire dicent cri dans rue l
43. ursuivons par sa hi rarchisation des cat gories de signes et leur d termination non r ciproque Nous passerons rapidement sur la modernit de cette pens e en 6 s 2 E Nous pensons en effet qu la conception d un fonctionnement en hi rarchies enchev tr es nous pouvons envisager le symbole dans sa triple fonction d crite par Paul Ricoeur c est dire figurative ou cosmique onirique et po tique Paul Ricoeur 1998 A l cole de la ph nom nologie 241 mettant en vidence les relations troites Ou entretien le syst me peircien de signes avec les id es de Louis Dumont et de Jean Louis Le Moigne Les trois cat gories du signe A La prim it Le premier monde est celui du sentiment au sens large d affection ou de feeling chez les Anglais La prim it nous dit Peirce d crit l tre lorsqu il appara t seul c est dire sans r f rence autre chose La prim it rel ve de la qualit de l tre la qualit seule Nul n est besoin du contexte pour faire appara tre la sensation intime de couleur de tranquillit ou de duret pour ne prendre que ces trois exemples simples Le caract re attribu l tre est un possible parmi d autres Dans ce monde particulier d exp rience le sujet est indispensable Peirce nomme l interpr tant l effet que produit l objet sur le sujet Si la pr sence de l objet n
44. us ne pouvons que le saisir par fulgurance ou pens e intuitive et il nous est tout fait impossible d en rendre compte sans en arr ter le mouvement et sans en tuer la dynamique Nous pouvons n anmoins convenir 21 Peirce place l exp rience dans l entre deux de deux mondes celui de l imagination et celui des faits Dans un crit sur le pragmatisme rapport par Deledalle p 92 93 il situe parfaitement ce que Piaget pouvait vouloir exprimer par accommodation il crit ceci J appelle cette modification impos e de force nos fa ons de penser l influence du monde des faits ou exp riences Au lieu d attendre que l exp rience survienne des moments peu propices il la provoque quand elle ne peut pas faire de mal et change le gouvernement de son monde interne en cons quence 263 qu impuissant d crire ce fonctionnement symbolique nous pouvons postuler son existence et d cider d en indiquer l piphanie Nous avons longtemps h sit faire figurer au m me titre que les sujets et objets imm diats et dynamiques le sujet final et l objet final sur un endroit pr cis de la circonf rence du cercle En effet alors m me que nous d sirons montrer sans la tronquer la position de Peirce nous pensons que la fonction symbolique renvoie au cercle dans son entier sans se situer topographiquement sur un de ses arcs On peut imaginer l axe de la fonction symbolique comme tenant ensemble le signi
45. ynamique L autre n est pas rencontr il n est que m diateur dans cette relation c est l objet de connaissance qui est saisi au travers de l autre Lorsque nous entrons dans le niveau logique collectif c est le processus de r ciprocit qui est en jeu Je recherche chez autrui ce qui est semblable lui et agit avec Une intimit du nous merge zone Elle sera lisible ou visible d s lors qu elle ne sera plus v cue mais pass e et r ifi e dans l acte de parole zone IV Inversement sur l axe de r f rence du sujet imm diat et de l objet imm diat nous rendons compte des processus tir s de la logique individuelle En effet comme dans le processus d assimilation d crit par Piaget le sujet se construit dans son rapport direct l objet Cette exp rience concr te individuelle permet l affirmation du sujet qui s associe au monde c est dire de subjectivation L autre p le qui fait face ce processus d signe le moment d exclusion du sujet ou nous Dans le discours le qui est r v l par l expression du que En quelque sorte le sujet construit un objet proche de lui et qui le caract rise en tant que sujet Dans la perspective de Peirce le monde premier de l exp rience donne la priorit l interpr tant c est dire au sujet et non l objet c est une dynamique identique que l on retrouve chez Piage
Download Pdf Manuals
Related Search