Vers un système de régulation hybride de la responsabilité des
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1. La responsabilit des soci t s transnationales en mati re de Droits de l Homme Revue de science criminelle octobre d cembre p 789 797 Doane D 2005 The myth of CSR The problem with assuming that companies can do well while also doing good is that markets don t really work that way Stanford Social Innovation Review Stanford Graduate School of Business p 23 29 DONALDSON T amp PRESTON L E 1995 The Stakeholder Theory of the Corporation Concepts Evidence and Implications Academy of Management Review 20 1 p 65 91 DouCIN M 2004 Il existe une doctrine fran aise de la Responsabilit sociale des entreprises Revue Droits fondamentaux n 4 janvier d cembre p 15 24 FRANKENTAL P amp HOUSE 2000 Human rights is it any of your business Report for Amnesty International amp The Prince of Wales Business Leaders Forum 18 p FRIEDMAN M 1962 Capitalism and Freedom Chicago Chicago University Press Traduction fran aise 1971 Capitalisme et libert Robert Laffont Paris GENDRON C 2006 Codes de conduite et nouveaux mouvements socio conomiques la constitution d un nouvel ordre de r gulation l re de la mondialisation Gestion HEC Montr al vol 31 n 2 p 55 64 GENDRON C LAPOINTE A amp TURCOTTE M F 2003 Responsabilit sociale et r gulation de l entreprise mondialis e Chaire conomie et humanisme de l Universit du Qu bec Montr2. environnement M Borloo Discours du 29 juin 2007 Pr sentation des objectifs du MEDAD 4l Par exemple la d fiscalisation des heures suppl mentaires la n gociation de gr gr du temps de travail et des salaires le projet de g n ralisation du travail le dimanche la rupture conventionnelle du contrat de travail En outre s estimant mises devant le fait accompli par des d cisions pr sidentielles ou gouvernementales des organisations syndicales ont plusieurs fois invoqu le respect de la loi sur la modernisation du dialogue social de janvier 2007 laquelle instituait une saisine des partenaires sociaux pr alablement toute l gislation sociale 42 M me en appelant l unanimit le d fenseur de l environnement Nicolas Hulot souligne les lacunes du texte qui a t modifi par quelque 350 amendements et regrette notamment la r vision la baisse de certains objectifs et mesures et la frilosit du Parlement sur la fiscalit cologique sur la r novation thermique du b timent et sur l agriculture de qualit dans la restauration collective De son c t l ancienne ministre de l cologie Corinne Lepage a salu des avanc es incontesta bles mais regrett un manque d ambition sur des sujets durs comme la fiscalit Autre critique formul e par le Groupe ment des autorit s responsables de transport qui a estim que certains dispositifs issus du Grenelle de l Environnement
3. r gle mentaire est alors justifi e par un devoir d exemplarit publique au nom de la philosophie politique des engagements juridiques pris au plan international ou plus prosa quement de la responsabilit envers les contribuables eu gard l utilisation de leurs imp ts par l obligation des pouvoirs publics de faire respecter les DH par les entreprises avec les quelles ils nouent des relations contractuelles achat public pr ts ou qui b n ficient d ar gent public aides financi res investissement actionnariat De fa on assez classique l tat et les collectivit s territoriales produisent et exp rimentent des r gles applicables dans le p rim tre de l action publique mais potentiellement et m me probable ment transposables tout le champ conomique Troisi me et derni re pr occupation favoriser l effectivit des dispositifs existants dans le domaine de la REDH mais aussi en laborer de nouveaux L tude men e pour le compte de la CNCDH recherche et pr conise une meilleure articulation entre les textes nationaux ou internationaux des DH pour en garantir l universalit l indivisi bilit et l interd pendance mais galement faciliter un acc s au recours et la r paration pour les victimes de violations y compris par des m canismes juridiques extraterritoriaux Les recommandations appellent galement l am lioration des dispositifs de r gulation
4. 12 M morandum pour la pr sidence fran aise 45 Directive prospectus eee ar 46 Recours et r paration pour les victimes is diform anons extra anses a7 _ Accord de Cotonou 14 Plateforme fran aise sur la RSE Eii RARE diplomatiques 15 Suites du Grenelle de l environnement Politique de Cooperation 16 Concept du travail d cent en France gt Politique commerciale Secteur de la finance et de la bancassurance 3l Rapport annuel Sur les droits de l Homme 17 18 L investissement socialement responsable Institutions et forums Internationaux 19 20 Placements collectifs et droits de l Homme 52 Organes conventiones cetol 21 Pes actionnariale et droits de 53 a des AES de l ONU 22 aiena d activit s illicites 54 e PN de cooraination des Relations bilat rales de la France l 55 Repr sentants sp ciaux de l ONU 23 Logique nee des Grong ge l Homme 56 Projet d ONUE 24 A pour l action 57 Justice internationale 25 Dialogue diplomatique bilat ral 20 j Pactemondialde VONU g p q A E EPEE 26 Politique fran aise de coop ration Repr sentant sp cial du Secr taire g n ral 59 de l ONU pour les droits de l Homme et les 27 28 Relations commerciales bilat rales entreprises 29 Rapport annuel sur les droits de l Homme 60 62 L OIT 63 64 L OMS 65 66 L OMC 67 Le G8 68 72 L OCDE 73 77 L OIF 78 Le Conseil de l Europe 79 81 Les Institutions financi res internationales 82 83 Le FMI et la Banque Mondiale 84 85 La BERD 86 87
5. Occasional paper series September BRUNTLAND G H 1987 Notre avenir tous Rapport de la Commission mondiale sur l environnement et le d veloppement ditions du Fleuve Paris CAPRON M 2008 Normes sociales internationales Le pilotage par les parties prenantes conduit il au bien commun in MEYER BISCH P FRIBOULET J J amp DAVOINE E L effectivit des normes sociales interna tionales dans l activit conomique Bruxelles Bruylant LGDJ Schulthess p 131 140 15 CAPRON M amp QUAIREL LANOISELEE F 2006 valuer les strat gies de d veloppement durable des entreprises l utopie mobilisatrice de la performance globale Revue de l organisation responsablel Responsible organization review n 1 f vrier p 5 17 CAPRON M amp QUAIREL LANOISELEE F 2007 La Responsabilit sociale des entreprises La D couverte coll Rep res Paris CCE 2001 Promouvoir un cadre europ en pour la RSE Livre vert COM 2001 366 18 07 01 CNCDH 2008 Avis sur la responsabilit des entreprises en mati re de Droits de l Homme Paris DARRAS M 2007 Droits humains et d veloppement durable Association 4D L encyclop die du d veloppement durable n 47 48 49 juin 3 x 4 p DECAUX E 2007 Rapport sur les liens entre la d mocratie l gale et r gionale et les Droits de l Homme Congr s des pouvoirs locaux et r gionaux du Conseil de l Europe 15 p DECAUX E 2005
6. al 26 p GORDON K 2001 Des normes de comportement mondial pour les entreprises Revue fran aise de gestion n 136 novembre d cembre p 26 34 HESSLER M C 2008 L efficacit des audits sociaux in MEYER BISCH P FRIBOULET J J amp DAVONE E L effectivit des normes sociales internationales dans l activit conomique Bruxelles Bruylant LGDJ Schulthess p 161 173 HUMAN RIGHTS WATCH CHR amp GI 2008 On the Margins of Profit Rights at risks in the Global Economy CHR amp GJ vol 20 n 3 G f vrier 56 p IGALENS J 2008 Qui certifie les certificateurs Qui contr le les contr leurs in MEYER BISCH P FRI BOULET J J amp DAVOINE E L effectivit des normes sociales internationales dans l activit conomique Bruxelles Bruylant LGDJ Schulthess p 175 192 INTERNATIONAL COMMISSION OF JURISTS 2008 Corporate Complicity and Legal Accountability vol 1 Facing the Facts and Charting a Legal Path vol 2 Criminal Law and International Crimes vol 3 Civil Remedies Report of the International Commission of Jurists Expert Legal Panel on Corporate Complicity in Inter national Crimes respect 43 p 71 p amp 72 p LEBEGUE D amp GUERIN A J 2008 Rapport final du Comit op rationnel COMOP n 25 Entreprise et RSE du Grenelle de l environnement 21 mars MAUREL O 2008 La responsabilit des entreprises en mati re de Droits de l Homme vol II tat de
7. entreprises en mati re de droits de Homme 1 Vers une strat gie fran aise N Objet de la recommandation Action internationale de la France Union europ enne 18 30 Revue critique des politiques de l UE 2 Champ des droits de l Homme 31 Articulation entre les strat gies de Lisbonne 3 Responsabilit s de l Etat de DD et de RSE 4 Responsabilit s des entreprises 32 Projet d instrument international 5 R le national et international de l Etat 33 Bilan annuel sur la RSE 6 R gulation des entreprises 34 Agence europ enne des droits fondamentaux 7 Autor gulation des entreprises 35 Concept du travail d cent 8 Projet d instrument international 36 Soutien aux acteurs du dialogue multipartite Action nationale de la France 37 Rapport annuel de l UE en mati re de DD Dans le p rim tre public 38 39 Achat public et attribution de fonds 9 Rapport annuel de l Etat en mati re de communautaires d veloppement durable DD 40 Initiative europ enne sur la transparence 10 L Etat gestionnaire ou actionnaire ai Formation et recherche 11 Achat public 42 Relance du dialogue multipartite Loi NRE Grenelles de l environnement et de 43 Publicit trompeuse et concurrence d loyale l insertion 44 Contr le des engagements volontaires
8. La BEI
9. de l articulation progressive de m canismes juridiques parcellaires localis s et plus ou moins contradictoires Dans l intervalle m me s il reste bancal le droit international des Droits de l Homme reste une r f rence pour les tats en termes de r gulation nationale l gard des entreprises Mais face des situations de terrain complexes et l insuffisance ou l inapplication du droit certains engagements volontaires favorisent l appropriation des concepts des DH et leur progr s dans la r alit quotidienne Les b n fices de ces initiatives peuvent alors inspirer ou pr figurer un cadre national ou international qui transforme de bonnes pratiques en principes reconnus et applicables tous Par leur comportement pr curseur des entreprises soulignent cette compl mentarit des deux approches travers une r gula tion que l on peut qualifier d hybride Gordon 2001 Gendron et al 2003 Audet 2004 Utting 2005 Gendron 2006 Parmi elles certaines appellent m me de leurs v ux des normes contrai gnantes qui s appuieraient sur les standards volontaires qu elles ont d velopp s et forceraient leurs concurrents r ticents se voir enfin imposer des contraintes qu ils rechignent s appliquer 3 Dans la publication de 2003 Gendron ef al parlent de r gulation hybride ou multipolaire 47 tandis que Utting utilise l expression articulated regulation que l UNRISD traduit p
10. et forums internationaux ONU OIT OCDE OMS OMC G8 OIF Conseil de l Europe FMI BM BERD et BEI rec 52 87 et trois registres d action mieux comprendre les enjeux et les risques d atteinte aux DH par les entreprises d velopper l exemplarit de l tat en la mati re favoriser l effectivit des dispositifs volontaires ou contraignants existants mais aussi en laborer de nouveaux En fonction de la fa on dont les acteurs tudi s se sont ou pas d j mobilis s sur ce sujet les recommandations de la CNCDH seront de port e politique ou technique d ordre proc dural ou sub stantif mais toujours travers es par cette triple pr occupation Premi re pr occupation mieux comprendre les enjeux et les risques d atteinte aux DH par les entreprises ainsi que les freins et les difficult s rencontr es dans leur respect leur mise en uvre et leur d fense par les diff rents acteurs Les recommandations invitent donc autant que possible documenter les cas concrets de violation ou de protection des DH afin d ancrer l action dans la r alit des faits plut t que dans la rh torique Il s agit en quelque sorte d incarner les DH pour donner corps une prise de conscience et une r ponse politique travers des dispositifs l gaux r glementaires et juridiques Deuxi me pr occupation d velopper l exemplarit de l tat Les recommandations sont ici de deux
11. exemple tant au niveau de la France que de l Union europ enne les recommandations de la CNCDH permettent d esquisser des pistes d actions encore peu explor es travers lesquelles l tat peut influencer la responsabilit des entreprises en mati re de Droits de Homme dans le cadre des relations bilat rales qu il s agisse de dialogue diplomatique de coop ration ou d changes commerciaux Pour la France la CNCDH souligne le r le que peuvent jouer le MAE et les ambassades fran aises l Agence fran aise de d veloppement et sa filiale d di e au secteur priv Proparco le GIP France coop ration l agence nationale de cr dit l exportation Coface le r seau public d appui au d veloppement international du minist re de l conomie de l industrie et de l emploi conform ment au deuxi me grand objectif de long terme fix par le pr sident de la R publique promouvoir sur la sc ne internationale les valeurs universelles de libert et de respect des Droits de Homme et de la dignit humaine car 13 En outre prenant acte des difficult s emp chant l mergence rapide d un cadre global juridique ment contraignant tant au niveau international que national les recommandations privil gient le pragmatisme au dogmatisme elles proposent en effet de contourner la difficult par des r gula tions de l action publique lorsqu elle implique des relations avec les entreprises L activit
12. gitime d assurer l galit d acc s de tous aux Droits de l Homme de garan tir les m mes r gles du jeu pour tous et de sanctionner ceux qui ne les respectent pas 10 yz Ibid p 15 11 Au fond sous l empire des trois grandes th ories qui fondent le refus ou l instrumentalisation de la RSE la th orie du droit de propri t la th orie de l agence et celle de la d pendance l gard des ressources 12 AFCNDH op cit p 11 Si la RSE est le concept manag rial par lequel certains tats et entreprises souhaitent encourager les d marches de r gulation volontaire face aux externalit s n gatives du march la REDH est le concept politique d mocratiquement d fini qui est opposable aux acteurs conomiques coupables de manquement leur devoir de diligence ou de violations Dans ce syst me de r gulation hybride de la responsabilit des entreprises les d marches volontaires de RSE ont pour socle intangible le droit international des Droits de l Homme Voyons pr sent comment les Nations Unies d une part la France d autre part appr hendent concr tement cette construction th orique Il L articulation entre RSE et REDH l preuve des politiques De nombreux instruments de la RSE comportent un volet qui traite des Droits de l Homme d ailleurs sans que leur contours soient toujours identiques Mais comment la notion de REDH est elle prise en compte par les acteurs politiques et diplomati
13. les droits conomiques sociaux et culturels Une premi re interpr tation de ce glissement s mantique conduit penser que les Droits de 1 Homme fonderaient le socle de la RSE L actuel ministre de l co logie M Borloo tablit une corr lation similaire pour la responsabilit environnementale L objec tif est que la France soit en pointe sur ce combat des droits de l homme du XXT si cle Deuxi me question quel type de r gulation semble pr n par la France Et en premier lieu il convient d observer quel r les respectifs les principales autorit s fran aises accordent l Etat et aux entreprises s agissant des DH Dans son discours du 27 janvier 2004 M Chirac rappelle que parmi leurs missions les tats sont garants des int r ts fondamentaux des Nations et de leurs peuples convaincus des vertus d une conomie de march ouverte et responsable Prenant acte des changements intervenus dans la secon de partie du XX si cle il reconna t que La vie internationale se transforme mais les tats conti nuent y jouer un r le majeur C est eux et leur organisation internationale qu il revient d assurer la paix et la s curit C est aussi eux de d finir et de faire appliquer les r gles d une mon dialisation humanis e et harmonieuse En septembre 2005 Mme Girardin confirme cette responsa bilit premi re de l tat s agissant de prot ger et f
14. lorsque la v rification et l valuation de l application des principes dict s sont confi es des auditeurs externes le lien commercial nou avec l entreprise audit e n est pas toujours de nature garantir une ind pendance de jugement Hessler 2008 p 161 173 Igalens 2008 p 175 192 S agissant d valuation de seconde voire de tierce partie les proc dures de contr le utilis es s appuient souvent sur des m thodes d claratives de la part des entreprises elles m mes ou sur des investigations de courte dur e de telles approches rendent difficiles l appr hension de situations locales complexes et l expression des diff rentes parties int ress es ou constituantes de l entreprise audit e La communication sur les r sultats des valuations men es est souvent laiss e l initiative des entreprises sur la forme comme sur le fond m me s il existe des cadres g n raux de reddition reporting tels que ceux fournis par la loi NRE la Global Reporting Initiative GRI ou le projet de norme ISO 26000 Faute de r gles pr cises et applicables toutes les entreprises la sinc rit la pertinence l exhaustivit et la proportionnalit de l information font r guli rement l objet de remises en question et de critiques Enfin en cas de d ficience dans l application des engagements volontaires il n existe que tr s rarement des m canismes de recours et de r paration des dommages caus
15. ou pour lesquelles elles travaillent Enfin l insuffisance des standards internationaux peut cr er une distorsion de concurrence entre les entreprises d sireuses de respecter et faire respecter les DH et celles qui se d douanent de toute responsabilit cet gard Les entreprises les moins scrupuleuses mettent ainsi en place des politiques de d localisation vers des tats dont la l gislation ou la politique p nale sont d fail lantes Certaines entreprises peuvent galement profiter de faibles dispositifs d information des consommateurs pour conqu rir ou conserver des march s en donnant une image incompl te voire fausse de la qualit de leurs produits ou services ainsi que de leurs agissements quant aux DH c t du cadre juridique international limit mal articul ou d faillant qui leur est directement applicable en mati re de Droits de l Homme de nombreuses entreprises ont d velopp ou adopt des engagements dits volontaires Ces initiatives peuvent relever d une ou plusieurs entreprises qu elles appartiennent ou non un m me secteur d activit ou une m me zone g ographique D autres initia tives ont fait l objet d une concertation ou d une n gociation avec des organisations syndicales ou cer taines parties int ress es voire sont port es par des institutions nationales ou internationales Sous forme de chartes thiques de codes de conduite de principes directeurs de pactes de norme
16. publics ou priv s notamment par la mise en place de moyens au regard des enjeux et des engagements internationaux que ces moyens soient juridiques organisationnels humains financiers Enfin sont aussi pr conis es des mesures d incitation de la part de l tat notamment fiscales fiscalit purement incitative ou bien diff renci e de type bonus malus ou d obligations en mati re de reddition d information par exemple M me s il ne s agit que de recommandations la formulation de la grande majorit d entre elles est assez pr cise pour qu on puisse parler de projet coh rent de r gulation Et l avis de la CNCDH s ins crit bien dans une approche de r gulation hybride d crite plus haut en pr nant la fois le recours au la France n est vraiment elle m me que lorsqu elle incarne la libert contre l oppression et la raison contre le chaos Entretien de M Sarkozy avec la revue trimestrielle Politique internationale mai 2007 Au niveau des relations de l UE avec les pays tiers l avis met des recommandations sur l int gration de la REDH dans la politique trang re et de s curit commune PESC dont les objectifs principaux incluent le d veloppement et le renfor cement de la d mocratie et de l tat de droit ainsi que le respect des Droits de l Homme et des libert s fondamentales Article 11 du Trait de Maastricht 1992 article 11 galement dans le Trait de Lisbon
17. rant au Pacte mondial des Nations unies M Chirac prend acte de l engagement pionnier de certaines entreprises Il invite les entre prises aller plus loin dans la prise en compte de la triple dimension sociale soci tale et environne mentale de leur responsabilit Quand elles s implantent dans un pays en d veloppement quand elles font appel un sous traitant local les entreprises devraient se fixer des normes exigeantes et en assurer le respect qu il s agisse de droit du travail de protection de l environnement ou tout simple ment de respect de la dignit humaine les entreprises occidentales devraient tre exemplaires Cette exemplarit est demand e non seulement aux entreprises et leurs filiales mais aussi leurs fournisseurs et sous traitants dans un cadre volontaire l initiative des entreprises elles m mes et relevant donc de la soft law Mais si l ensemble des discours voqu s encouragent l engagement volontaire des entreprises ils insistent galement sur leurs limites en soulignant le r le que doivent jouer les tats et les instances internationales l instar du Pacte mondial les m canismes d engagements volontaires se sont mul tipli s Mais la question se pose du respect et de la cr dibilit de ces engagements L ancien Pr sident de la r publique a d ailleurs lanc un appel explicite peu apr s Les engagements des entre prises ne sauraient se substitue
18. s aux vic times d abus ou de violations des Droits de l Homme qui ont commis A ce stade force est de constater que la dichotomie hard law soft law est corn e le droit n a pas toujours le caract re contraignant que l on croit et les initiatives de r gulation volontaire peuvent acqu rir un caract re quasi incontournable 1 2 Vers l acceptation d une r gulation hybride Apr s cette num ration arch typale des avantages et inconv nients des deux types de r gulation nous estimons que l opposition souvent manich enne entre soft law et hard law tient moins une distinction conceptuelle indiscutable qu des modalit s diff renci es d laboration de contr le de recours et de r paration des ventuels pr judices caus s Certes ils nous semble que les principes d universalit d inconditionnalit d indivisibilit et d in terd pendance des Droits de Homme tels que les proclame la D claration universelle de 1948 ne peuvent tre v ritablement garantis que par l av nement d un cadre juridique international plus parti culi rement adapt aux entreprises correctement transpos en droit interne par tous les pays membres de PONU et b n ficiant de m canismes de contr le de recours et de r paration r ellement efficients Mais ce cas de figure reste hypoth tique et lointain car fort peu consensuel son apparition si tant est qu elle advienne r sultera de compromis politiques et
19. ses col laborateurs ses sous traitants et ses fournisseurs pour qu ils servent au mieux ses int r ts telle est la principale raison d tre de l organisation du travail des profils de postes des normes de production de la planification des mesures de performance individuelle ou collective des contrats ainsi que des m canismes de sanction qu ils emportent en cas d inad quation aux objectifs fix s En revanche le bien commun de l humanit que sont les Droits de l Homme ne saurait d pendre de la seule d fense des int r ts priv s d ordre conomique qui constitue la premi re mission de l entreprise ou plus largement de ce que l on nomme le march En ce qu elle fait des tres humains des sujets de droits plut t que des objets d ajustement ou des vecteurs de consommation l approche de la responsabilit des entreprises par les DH pose un cadre id ologique et fixe un horizon politique sans ambigu t M me imparfait dans sa mise en uvre par les tats le droit international des DH d fini par la Charte et les Conventions internationales offre un cadre juridiquement stable universel indivisible de droits interd pendants et inconditionnels l gitim par l ONU et les tats qui la composent Il l gitime le primat du politique in fine Au nom de l int r t g n ral incarn par un tat dot d une gouvernance d mocratique la contrainte peut alors tre consi d r e comme un moyen l
20. sident de la R publique M Jacques Chirac dat s du 2 septembre 2002 Sommet mondial du D veloppement Durable Johannesburg du 27 janvier 2004 Pacte mondial Paris du 26 janvier 2005 Forum de Davos depuis Paris du 14 juin 2005 Pacte mondial Paris et du 15 novembre 2006 message lu par Mme Nelly Ollin aux Nations Unies New York Allocution du 29 septembre 2005 de Mme Brigitte Girardin ancienne ministre d l gu e la Coop ration au D veloppement et la Francophonie s minaire du MEDEF amp du MAE Discours du ministre des affaires trang res et europ ennes M Bernard Kouchner le 5 juillet 2007 Pacte mon dial Gen ve Deux discours du ministre de l cologie du d veloppement et de l am nagement durables M Jean Louis Borloo les 29 juin et 3 octobre 2007 lors de la pr sentation des objectifs de son minist re et devant l As sembl e nationale sur le Grenelle de l environnement Paris Entretien du Pr sident de la R publique M Nicolas Sarkozy avec la revue trimestrielle Politique internationale mai 2007 le discours du pr sident de la R publique M Nicolas Sarkozy le 25 octobre 2007 Grenelle de l environnement Paris ANNEXE Pr sentation synoptique des 87 recommandations de l avis de la CNCDH sur la responsabilit des entreprises en mati re de droits de l Homme 24 avril 2008 N Objet de la recommandation Strat gie fran aise sur la responsabilit des
21. Vers un syst me de r gulation hybride de la responsabilit des entreprises l articulation entre la RSE et la responsabilit des entreprises en mati re de Droits de l Homme REDH Olivier MAUREL Professeur associ co directeur du master 2 Management de la RSE l IAE Gustave Eiffel et attach l Institut de Recherche en Gestion IRG Universit Paris XII Val de Marne IAE Gustave Eiffel Institut de Gestion Route de Choisy 94010 Cr teil cedex o_maurel hotmail com Partant d une r flexion critique sur l opposition classique hard law soft law l auteur analyse la notion de r gu lation hybride de la responsabilit des entreprises en mati re de Droits de l Homme REDH ainsi que les prin cipes de son efficience Puis il tudie comment ce type de r gulation fait syst me en articulant RSE et REDH Ce cadre th orique est ensuite confront aux travaux r cents des Nations Unies et aux positions de la France notamment l avis de sa Commission Nationale Consultative des Droits de l Homme Mots cl s Droits de l Homme RSE REDH CNCDH R gulation hybride Towards a hybrid regulation system of corporate responsibility articulation between CSR and corporate responsibility regarding human rights Starting with a critical reflection on hard law soft law classical opposition the author analyses the notion of hybrid regulation for corporate responsibility regarding human rights CRHR along with its efficiency co
22. aiment pr cise sur leur int gration politique et op rationnelle dans les syst mes de manage ment ceci peut alors faire craindre qu elle soit al atoire en fonction des opportunit s des ressources et des contraintes d arbitrages majoritairement conomiques De m me l invocation des parties int ress es v ritable gimmick de la RSE se traduit elle par une implication tout au long du processus de l analyse des enjeux jusqu l valuation des r sultats en passant par la conduite du changement ou bien rev t elle en fait un caract re arbitraire utilitariste ou sporadique Donaldson amp Preston 1995 Comme le rappelle Christian Brodhag les Droits de Homme sont le bien commun de l Humanit Ce bien commun ne repose pas sur des int r ts particuliers mais sur l tat de droit qui ne le d finit jamais mieux que dans un espace d mocratique Paradoxalement il est opportun de se r f rer ici aux interrogations du lib ral Milton Friedman 1962 lorsqu il rejette l id e de RSE Si les hommes d affaires ont une responsabilit autre que celle du profit maximum pour les actionnaires comment peuvent ils savoir ce qu elle est Des individus priv s auto d sign s peuvent ils d cider de ce qui est l int r t g n ral Sa r ponse est n gative Bien s r dans l espace conomique o elle est souveraine une entreprise essaie d imposer des contraintes de production et de management
23. aire respecter les Droits de l homme C est gale ment l tat qu il revient d assurer la s curit juridique propice la garantie des investissements et au d veloppement des changes commerciaux Parall lement toujours dans le discours pr cit M Chirac rappelle l engagement des entreprises respecter les droits de l homme en toute circonstance et ne pouvoir en rien tre soup onn de les n gliger appliquer m me dans les pays la l gislation d faillante des normes de travail d centes en refusant les discriminations le travail forc ou l exploitation en pratiquant le dialogue social en vous assurant que les salaires permettent de loger de nourrir de soigner une famille de donner aux enfants la possibilit d aller l cole et aux anciens une retraite digne adopter partout dans le monde une d marche de pr caution soucieuse de minimiser les pollu tions et le pr l vement sur les ressources naturelles De son c t le Pr sident Sarkozy dessine les contours de la responsabilit des entreprises Au plan du p rim tre juridique et g ographique Il n est pas admissible qu une maison m re ne soit pas tenue pour responsable des atteintes port es l environnement par ses filiales Il n est pas acceptable que le principe de la responsabilit limit e devienne un pr texte une irrespon sabilit illimit e Quand on contr le une fi
24. ar encadrement combinatoire section 3 4 Pour ne citer qu un exemple la Business Leaders Initiative on Human Rights BLIHR est une initiative triennale lanc e en 2003 reconduite en 2006 Elle regroupe 13 entreprises multinationales contre 7 initialement ABB Ltd Alcan Inc AREVA S A Barclays PLC Ericsson Gap Inc General Electric Company Hewlett Packard Co MTV Europe Networks En effet les limites des engagements volontaires peuvent quelquefois favoriser les entreprises les moins engag es et p naliser les plus motrices Tandis que les premi res affichent des valeurs peu suivies d effets dans leur management les entreprises proactives s impliquent dans un travail de concertation avec les parties int ress es investissent pour organiser leurs activit s dans le respect des DH et doivent redoubler d efforts pour conserver les march s face une concurrence moins scrupu leuse La distorsion de concurrence ainsi cr e peut alors s av rer pr judiciable et in fine d courager tout effort en faveur d une d marche de RSE int gr e au d triment d une approche cosm tique de la RSE De m me travers certaines initiatives des entreprises cherchent parfois emp cher d lib r ment l mergence de r gles contraignantes En fixant toujours comme horizon la mise en uvre effective de la D claration universelle des DH dans un cadre juridique international contraignant l acceptation d une r gulat
25. ation plut t que la d cision issue de l administration Et bien reconnaissons que le dialogue cinq syndicats entreprises ONG lus et administration c est un succ s sans pr c dent C est un changement complet dans la logique de d cision gouvernementale Les outils mobilisables ensuite sont recens s par M Borloo Pour relayer cette politique j en tends utiliser toute la palette des outils disponibles la r glementation la contractualisation et aussi la fiscalit Pourtant dans les faits la politique gouvernementale et la pr sidence fran aise de l Union euro p enne n ont gu re fait avancer le dossier de la RSE ou le respect des DH par les entreprises encore moins favoris l mergence de nouveaux textes contraignants ni de syst mes de contr le ou de sanc tions pour les textes existants Au plan national le champ social a davantage fait l objet de d r gle mentation Quant au niveau environnemental m me si elle a t adopt e la quasi unanimit par l Assembl e nationale le 21 octobre 2008 la premi re loi Grenelle d orientation a fait l objet de critiques sur les reculs marqu s dans le d bat parlementaire par rapport la n gociation d octobre 2007 Le bouclage du paquet climat nergie au niveau europ en est plus critiqu encore les con cessions diverses accord es aux tats membres compromettant largement la possibilit d att
26. cule RSE et REDH 3 1 1 Int r ts et limites respectifs du droit et des m canismes de r gulation priv s concernant la responsabilit des entreprises en mati re de Droits de Ll Homme Outre la Charte et les conventions internationales des Droits de l Homme DH les textes interna tionaux traitant des DH concernent surtout le r le et les obligations des tats C est aux tats qu il appartient de les respecter et de les faire respecter par les acteurs de la soci t Toutefois m me s il n existe pas de cadre normatif directement contraignant au plan international les entreprises sont cen s es respecter la l gislation nationale et les obligations internationales auxquelles ont souscrit chacun des pays dans lesquels elles exercent leur activit Sinon elles mettent en jeu leur responsabilit juri dique dans l tat h te Le cas ch ant s il existe des dispositions extraterritoriales elles encourent galement des risques juridiques dans les tats dont est originaire la maison m re ce qui est encore fort rare ce jour trois instruments principaux manant d institutions internationales publiques s adressent explicitement et directement aux entreprises mais dans un cadre relativement non contraignant La d claration de principes tripartite de l OIT sur les entreprises multinationales et la politique sociale Le Conseil d administration du Bureau international du travail invite les go
27. disse le cadre conceptuel pour faciliter la mise en uvre op rationnelle de ses principes Les premi res r actions ce rapport sem blent relativement consensuelles quant au constat m me si pointent notamment chez des d fenseurs des DH des reproches de timidit dans les pr conisations et un certain scepticisme sur la port e pratique du rapport Quoi qu il en soit deux d bats semblent aujourd hui devenu l gitimes et sortir de l orni re o ils se trouvaient suite au rejet du projet de normes des Nations unies celui d une res ponsabilit explicite des entreprises en mati re de Droits de l Homme et celui sur l articulation de 2 R solution 2005 69 71 Professeur de droit la Kennedy School of Governement de l universit de Harvard il avait auparavant t l un des ma tres d uvre du Pacte mondial des Nations Unies en anglais Global Compact 2 C est d ailleurs ce qui fait dire Emmanuel Decaux qu il subsiste la n cessit d un cadre de r f rence objectif Rien ne se fera sans les entreprises et sans les tats dans un nouveau tripartisme en gestation dans la dynamique du Pacte mondial Le m rite de la Sous commission aura t d ouvrir la voie avec le soutien des ONG en pla ant les normes des Droits de l Homme au c ur des d bats comme des principes qui ne peuvent tre ren goci s ou faire l objet de compromis ou de mar chandage Reste aux autres acteurs prendre leurs re
28. eindre les ambitions affich es par la Commission europ enne pour 2020 Malgr tout m me si cela s av re plus flagrant dans les discours que dans les actes au gr de la gestion des risques et des opportunit s conomiques sociales ou politiques ces aller retour entre r glementation publique et initiatives priv es traduisent bien de la part des autorit s fran aise une conception hybride de la r gulation qui n est h las pas toujours coh rente ni intelligible tudions maintenant la contribution une r gulation hybride de l activit des entreprises manant elle aussi d une institution fran aise la Commission nationale consultative des Droits de l Homme 11 3 L avis de la Commission Nationale Consultative des Droits de l Homme CNCDH sur la responsabilit des entreprises en mati re de Droits de l Homme En juin 2006 le minist re fran ais des Affaires trang res MAE demande la CNCDH de r fl chir sur la conception d une initiative internationale visant pr ciser et affirmer le r le des entreprises en mati re de Droits de Homme lorsqu elles conduisent des actions internationales Cette requ te fait suite l intervention du 14 juin 2005 du Pr sident de la r publique de l poque SM Borloo Discours du 3 octobre 2007 Assembl e nationale 38 M Sarkozy Discours du 25 octobre 2007 Grenelle de l environnement 3 M Sarkozy Discours du 25 octobre 2007 Grenelle de l
29. en ve Suisse 14 Compos e d experts ind pendants en Droits de l Homme elle n a pas de comp tence normative mais son r le est de pr parer des projets de normes concernant les Droits de 1 Homme dont certains sont devenus des trait s ou d autres normes des Nations unies 15 R solution n 1998 8 16 Trilogie du norv gien Asbjorn Eide to respect protect amp fulfill 17 Dans leur domaine d activit s et dans leur zone d influence 18 Notamment les tats Unis la Grande Bretagne suivie par d autres tats europ ens 19 Au premier rang desquelles la Chambre de commerce internationale Mendelson 2004 amp 2005 Nations Unies pour les Droits de Homme et les soci t s transnationales La mission de l univer sitaire am ricain M John Ruggie nomm ce poste par M Kofi Anan consiste notamment appro fondir le r le des tats dans ce domaine et claircir un certain nombre de notions comme celles de complicit et de sph re d influence Le rapport interm diaire qu il a rendu en f vrier 2006 indi quait sa nette pr f rence pour les d marches volontaires des entreprises ce qui a suscit bon nombre de r actions critiques manant d ONG et de conf d rations syndicales nationales ou internationales En effet pour ces acteurs l int r t initial suscit par le projet de normes r sidait justement dans les perspectives d une responsabilit juridique des entreprises qu
30. et populations autochtones De fait selon les lieux et les circonstances les abus ou les violations des DH dus en tout ou partie aux entreprises b n ficient de l impunit faute de reconnaissance juridique des infractions ou de poursuite les victimes ou leurs proches restent ainsi sans possibilit de recours et de r paration ventuelle Cet tat de fait peut s av rer encore plus dramatique dans les zones franches ou zones conomiques sp ciales lorsque celles ci se r v lent comme des espaces de quasi non droit La raret des dispositifs de recours extraterritorial vient renforcer l impunit des auteurs de violations en cas de cessation d activit de vente ou de fusion de l entreprise concern e Au del de l implication directe dans les atteintes aux DH il existe un probl me de d finition donc de qualification puis de sanction s agissant des actes de complicit active ou passive pour des violations commises par des acteurs dont l entreprise est la commanditaire ou qui travaillent sous son influence S agissant des tats ou zones dans lesquels les DH ne sont pas reconnus ou appliqu s parfois par les pouvoirs publics eux m mes les entreprises soucieuses du respect des personnes et du droit international sont confront es des dilemmes complexes ces situations peuvent questionner leur pr sence ou les liens commerciaux entretenus sur place au d triment parfois des populations avec
31. iatives priv es peu vent permettent d anticiper la loi et les co ts de transformation qu elle impliquera tout en am liorant la r putation de l entreprise et en lui ouvrant parfois des opportunit s strat giques c est le Business Case de la RSE Le moment venu la r glementation publique permet alors de garantir la s curit juridique une concurrence non fauss e ainsi que la paix et la stabilit dans un tat de droit Dans ces conditions l innovation apport e par certains engagements volontaires priv s peut donc constituer le ferment du droit de demain cet gard l exp rience des relations sociales des lois des conventions collectives et des accords d entreprise d montre bien les articulations vertueuses qui peuvent exister entre d une part des accords locaux sectoriels proches du terrain parfois innovants et d autre part des incitations ou des extensions par la loi Cette approche hybride de la r gulation domine dans les conclusions du s minaire sur la RSE dans l espace francophone organis en f vrier 2008 Rabat Maroc par l Association francophone des commissions nationales des Droits de l Homme M Michel Doucin d l gu g n ral du s minaire prend acte du fait que sur le plan de la philosophie du droit nos d bats ont fait ressortir l volution du d bat relatif l efficacit respective de la loi dure et la loi molle Passant en revue un certain nombre de d
32. il pouvait receler Apr s trois ans d tudes de consultations et de visites de terrain John Ruggie pr sente son rapport final au Conseil des Droits de l Homme lors de sa 8 session le 3 juin 2008 Gen ve Le repr sen tant sp cial du secr taire g n ral des Nations unies sur les Droits de l Homme et les soci t s transna tionales y pr sentent un cadre conceptuel et politique qui identifie trois principes fondamentaux qui forment un tout interd pendant le devoir de l tat de prot ger contre les violations des Droits de l Homme la responsabilit et l obligation des entreprises de respecter les Droits de l Homme le principe de r paration pour les victimes de violation Par ailleurs John Ruggie souligne que la prise en compte de la responsabilit sp cifique des entre prises en est encore ses balbutiements et que les carences en termes de gouvernance imputables la globalisation en sont grandement responsables Adepte d une politique des petits pas le Repr sen tant sp cial juge pourtant pr matur e l mergence d un texte contraignant au sein des Nations Unies aussi pr f re t il d fendre la mise en coh rence l effectivit et le renforcement des textes dispositifs et proc dures qui existent d j Le Conseil des Droits de l Homme a apport son soutien au rapport et renouvel le mandat du Repr sentant sp cial afin qu il en assure la promotion et en approfon
33. ion hybride permet de poser un autre regard sur la soft law elle devient un outil transitoire de construction de ce cadre son utilit n tant pas jug e par principe mais l aune de l inclusion et du respect de certaines conditions Ainsi pour tre cr dibles tout engagement volontaire devrait conduire l entreprise qui le signe reconna tre explicitement la responsabilit et l obligation de l entreprise de ses filiales et des soci t s qu elle contr le de respecter les Droits de l Homme se r f rer explicitement aux textes de droit internationalement reconnus sans proc der un choix s lectif parmi leurs dispositions respecter le droit et les r gles administratives en vigueur dans les pays o agit l entreprise mais aussi dans la mesure du possible les textes de droit internationalement reconnus que n auraient pas ratifi s ou transpos s dans leur droit interne les pays dans lesquels l entre prise exerce ses activit s contribuer la compl mentarit entre les cadres normatifs institutionnels internationaux ou nationaux d une part et les m canismes de r gulation volontaire ou d autor gulation d autre part condamner publiquement les actions de pression que pourraient exercer certaines entre prises sur des gouvernements pour abaisser ou freiner le d veloppement des dispositions favorisant le respect des DH tant au stade l gislatif que da
34. liale on doit se sentir responsable des catastrophes cologiques qu elle peut causer On ne peut pas tre responsable le matin et irresponsable l apr s midi 28 Discours du 14 juin 2005 prononc devant les entreprises signataires du Pacte mondial des Nations Unies S minaire organis le 29 septembre 2005 par le MEDEF et le MAE Discours du 29 juin 2007 Pr sentation des objectifs de son minist re MEDAD futur MEEDDAT 31 Discours du 27 janvier 2004 Pacte mondial Discours du 25 octobre 2007 Grenelle de l environnement 10 Au niveau temporel Je veux d ailleurs rouvrir le d bat de la responsabilit et prendre les miennes Celui qui pollue des rivi res pendant des ann es celui qui con oit et vend un produit chimique celui qui cr un nouvel organisme g n tique celui ci doit tre comptable de ses actes m me des ann es apr s si un drame survient Conform ment aux dispositions du droit international des DH et en accord avec le rapport de John Ruggie pr cit les autorit s fran aises ont donc r guli rement rappel le r le primordial de l tat et la responsabilit particuli re des entreprises Troisi me question comment s articulent concr tement ces responsabilit s respectives cet gard l analyse est malais e car les discours comme les pratiques ne semblent pas tranch s De fa on r currente les initiatives priv es sont largement valoris es Se r f
35. litiques manag riales in MEYER BISCH P FRIBOULET J J amp DAVOINE E L effectivit des normes sociales internationales dans l activit cono mique Bruxelles Bruylant LGDJ Schulthess p 47 65 ROBERT DEMONTROND P 2006 La gestion des Droits de l Homme d construction des politiques de respon sabilit sociale des entreprises Rennes ditions Apog e RUGGIE J 2008 Promotion and Protection of all Human Rights Civil Political Economic Social and Cultu ral Rights including the Right to Development Protect Respect and Remedy a Framework for Business and Human Rights Rapport final au Conseil des Droits de l Homme 7 avril 08 Distr General A HRC 8 5 Advanced Edited Version SEYMOUR D amp PINCUS J 2008 Human Rights and Economics The Conceptual Basis for their Complemen tarity Oxford Blackwell Publishing UNICEF Journal compilation amp Overseas Development Institute ST CKELBERGER C 2008 La pertinence des Droits de l Homme dans l activit conomique questions de principe in MEYER BISCH P FRIBOULET J J amp DAVOINE E L effectivit des normes sociales interna tionales dans l activit conomique Bruxelles Bruylant LGDJ Schulthess p 37 46 UTTING P 2005 Rethinking Business Regulation From Self Regulation to Social Control Technology Busi ness and Society Programme Paper Number 15 UNRISD September Discours tudi s Cinq discours de l ancien pr
36. marches volontaires collectives en principe relevant du droit mou issu de processus divers de production enceintes intergouvernementales cercles patronaux dialogue social il nous est apparu que plusieurs se sont en quelques ann es impos s comme des r f rentiels quasi univer sels Le soutien vigilant apport des approches volontaires exigeantes n est donc pas contradic toire avec l appel un cadre institutionnel et normatif universel Le premier constat est celui de l instauration d une gouvernance et d un ordre mondiaux dans le cadre d une mondialisation inexo 6 commencer par les syndicats de travailleurs et les fournisseurs ou sous traitants mais galement les pouvoirs publics les collectivit s territoriales les associations de consommateurs les ONG 7 tre socialement responsable signifie non seulement satisfaire pleinement aux obligations juridiques applicables mais aller au del et investir davantage dans le capital humain l environnement et les relations avec les parties prenantes CCE Promouvoir un cadre europ en pour la RSE Livre vert COM 2001 366 18 07 01 p 7 8 Michel Doucin est ancien ambassadeur fran ais pour les Droits de l Homme nomm depuis le 15 septembre 2008 ambas sadeur la bio thique et la responsabilit sociale des entreprises AFCNDH Interventions introductives et Conclusions du s minaire de Rabat sur la RSE dans l espace fra
37. matiques en mati re de r gulation oppo sant d un c t les tenants du droit national ou international pour unique r ponse la REDH et d un autre c t les partisans d un volontarisme bienfaisant ou bienfaiteur seul susceptible de ne pas com promettre la libert d entreprendre Le rapport de M John Ruggie les conclusions du s minaire francophone de Rabat les discours et parfois les politiques de la France l avis de la CNCDH conduisent repenser l opposition classique entre une r gulation publique qui peut compl ter le recours au droit et la justice par d autres ins truments de politique publique notamment et des m canismes priv s de r gulation volontaire sous r serve qu ils veillent au respect du devoir de diligence pour r pondre de fa on adapt e aux enjeux des Droits de l Homme interna tionalement reconnus dans un esprit de contribution la d mocratie participative Ainsi la nature de la r gulation importe moins que sa capacit faire pr valoir l int r t g n ral et assurer sa mise en uvre gr ce une laboration relativement d mocratique et des modalit s pr ci ses d int gration dans le business as usual de contr le de communication de recours et de r paration des ventuels pr judices caus s Ensuite pour paraphraser la d finition donn e par l Union europ enne nous pourrions dire que la RSE commence au del du respect des obligations ju
38. n ditions Therefore he studies how this kind of regulation contributes to a system articulating CSR and CRHR This theoretical framework is then confronted to the United Nations recent works and to the official French positions including The French National Advisory Commission on Human Rights recommendations Key Words Human rights CSR CRHR CNCDH Hybrid regulation Depuis plusieurs ann es la question de la responsabilit des entreprises en mati re de Droits de l Homme REDH se fait plus pr sente soit dans le giron de la responsabilit sociale des entreprises RSE soit de fa on ind pendante mancip e Dans quel type de r gulation s inscrit cette responsabilit Et comment se d finit elle par rapport au concept plus courant qu est la RSE Comment s oppo sent ils ou s articulent ils Afin de r pondre ces questions nous exposerons les recherches men es en deux temps I Nous commencerons par une approche de d construction de l opposition classique entre r gula tion publique et priv e Constatant l mergence d une r gulation hybride nous tenterons de com prendre les principes n cessaires sa pertinence et son efficience Puis nous d crirons le syst me dans lequel cette r gulation hybride voit s articuler RSE et REDH 2 Nous analyserons ensuite la pertinence de ce cadre th orique au regard des travaux men s sur la REDH par l Organisation des Nations Unies par le
39. nationales ou nationales existantes en particulier les textes des Nations unies ou de l Organisation Internationale du travail OIT les engagements attendus bonnes pratiques manag riales qui doivent tre d velopp es z les engagements d sirables pratiques volontaristes tr s tourn es vers la promotion des droits humains 5 commencer par la Charte internationale des Droits de l Homme qui comprend la D claration universelle des Droits de l Homme le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et ses deux protocoles facultatifs le Pacte international relatif aux droits conomiques sociaux et culturels ainsi que les Conventions internationales des Droits de l Homme mais galement le droit international humanitaire la D claration relative aux principes et droits fondamentaux au travail et la D claration de principes tripartite sur les entreprises multinationales de l OIT ainsi que ses autres normes en particulier concernant le concept de travail d cent les Principes directeurs l intention des entreprises multinationales et les Principes de gouvernement d entreprise de l OCDE garantir une d finition collective des risques et des enjeux ainsi que la construction de compromis sociaux acceptables par le plus grand nombre en impliquant les parties con cern es par les effets directs ou indirects des activit s et des d cisions de gestion de l entre prise aux diff rents s
40. ncophone 28 f vrier 1 mars 2008 p 15 rable chance ou danger selon les avis tels que ce ne soient pas des int r ts priv s adoss s la puissance que leur donnent leur poids conomique et financier qui gouvernent la plan te Regardons maintenant comme cette r gulation hybride conjuguant le recours au droit et aux initia tives de r gulation volontaire articule RSE et REDH 1 3 L articulation entre RSE et REDH la part du politique et du juridique Le caract re hybride de la r gulation de la responsabilit des entreprises en mati re de Droits de l Homme n invalide pas le concept de RSE mais l ins re dans une construction plus politique que manag riale En effet la RSE semble s inscrire durablement dans un cadre g om trie variable d la dimen sion pr dominante du volontarisme et de l autor gulation Cette variabilit se mesure notamment par l lasticit des p rim tres retenus au sein de la cha ne de production de valeur par la diversit des r f rentiels choisis ou des th matiques privil gi es dans ces r f rentiels par la flexibilit des niveaux d exigence appliqu s par le caract re al atoire des m canismes d valuation de sanction et de recours etc Inspir es par un int r t bien compris sous la pression ou bien au nom des valeurs morales des diri geants les d marches de RSE sont souvent affich es comme strat giques sans que la communication soit vr
41. ne 2007 et article 21 Titre V cha pitre 1 de la version consolid e du Trait sur l Union europ enne en cours de ratification par les tats membres Car si les relations bilat rales font l objet de nombreux dispositifs sur la prise en compte des Droits de l Homme ils n incluent pas r ellement les responsabilit s potentielles des entreprises en la mati re De fa on r currente les recommandations invoquent en particulier pour toute norme publique ou priv e Qu elles appellent respecter et faire respecter tous les Droits de 1 Homme internationalement reconnus notamment ceux proclam s sans proc der parmi eux un choix s lectif Qu elles soient d finies et mises efficacement en uvre par les entreprises en facilitant la reconnaissance des parties con cern es par les effets directs ou indirects de leurs activit s et de leurs d cisions de gestion et en les impliquant aux diff rents stades d laboration de mise en uvre de contr le et de communication Qu elles d veloppent ou contribuent d velopper des m canismes pour un contr le transparent ind pendant et cr dible des engagements souscrits Qu elles invitent la mise en uvre des proc dures effectives de recours et de r glement des contentieux y compris par des m canismes extraterritoriaux et que soit rappel le devoir de diligence obligation de moyens que le juge sait appr cier partir d effort
42. ns la mise en uvre faire preuve du devoir de diligence s agissant du respect o du droit international et national en vigueur dans les pays dans lesquels l entreprise exerce ses activit s o de la mise en uvre des engagements volontaires auxquels elle a souscrits o des relations commerciales qui la lient ses fournisseurs et sous traitants afin de pr venir et d viter toute violation ou complicit de violation des DH National Grid PLC Novartis Foundation for Sustainable Development Novo Nordisk A S et Statoil ASA Cette coalition d entreprises est pr sid e par Mary Robinson ancienne pr sidente d Irlande de 1990 1997 puis haut commissaire du HCR de 1997 2002 aujourd hui pr sidente du projet Realizing Rights The Ethical Globalization Initiative Faisant leur le concept de responsabilit des entreprises en mati re de droits humains les membres de la BLIHR entendent d velopper de bonnes pratiques en coop ration avec leurs partenaires commerciaux mais aussi avec d autres parties prenantes telles les ONG et les syndicats C est en ce sens qu a t labor e une matrice d engagements qui s appuie sur le projet de normes des Nations unies sur les responsabilit s des soci t s transnationales et autres entreprises en mati re de Droits de Homme les Normes Cette matrice reconna t 3 niveaux d engagements les engagements essentiels respect de normes inter
43. ons and other Business Enterprises 1 September 2008 30 June 2011 2 Voir par exemple l analyse et les commentaires de la plateforme d ONG Center for Human Rights and Environment http www cedha org ar en more_information un_special php 7 titre d exemple voir l article Beyond the genocide Olympics du journal conomique traditionnellement orthodoxe The Economist dat du 24 avril 2008 cette responsabilit avec celle des tats Ceci dit le rapport de John Ruggie laissant pour le moment en suspens les modalit s de r gulation ad quates les dissensions risquent fort de surgir de la bo te de Pandore qu il a pour mission d ouvrir dans le cadre de son nouveau mandat tudions maintenant la fa on dont les pouvoirs publics fran ais abordent la question des Droits de r Homme par rapport la RSE et la fa on dont ils les r gulent II 2 Vers quel syst me de r gulation la France semble t elle s orienter Premi re question quel lien la France tablit elle entre RSE et Droits de l Homme Si l appel du pr sident Chirac voqu plus haut concernait une convention internationale relative la responsa bilit sociale et environnementale des entreprises la formulation employ e ensuite par sa ministre Mme Girardin tablit un lien entre RSE et DH L ambition fran aise est que ces normes concourent la promotion de l ensemble des Droits de l Homme aussi bien les droits civils et politiques que
44. ont t singuli rement amoindris comme l co redevance poids lourds L objectif fix par la Commission tait le 3 x 20 r duire de 20 les missions de gaz effet de serre atteindre 20 de renouvelables dans le bouquet nerg tique et conomiser 20 d nergie La CNCDH est une institution nationale de promotion et de protection des Droits de l Homme Plac e aupr s du Premier ministre elle jouit cependant d une ind pendance due sa composition pluraliste et l application des principes de la r solution n 48 134 de l Assembl e g n rale des Nations unies 20 d cembre 1993 Pour plus d information sur sa compo sition et son fonctionnement www cncdh fr 12 M Jacques Chirac pr c demment cit e La CNCDH met alors en place un groupe de travail pluraliste membres de la CNCDH et experts externes dont des universitaires de diverses disciplines des fonctionnaires de diff rentes administrations des repr sentants des ONG des organisations patronales et syndicales Le travail du groupe a conduit l avis sur la REDH adopt par l assembl e pl ni re de la CNCDH le 24 avril 2008 et la parution d une tude ponyme la Documentation fran aise Maurel 2008 L tude et les recommandations de la CNCDH qui s ensuivent combinent trois niveaux d action en France recommandations 1 29 dans l Union europ enne rec 30 51 dans les organisations
45. ordres La CNCDH souligne la triple obligation de l tat de respecter de prot ger et de mettre en uvre les DH ainsi que l obligation pour les entreprises de respecter ces droits L tude et l avis invitent donc analyser les politiques publiques men es pour d celer et qualifier la responsabilit sp cifique des entreprises au regard des DH et d finir le devoir de diligence qui l accompagne Les recommandations invitent les pouvoirs publics mieux pr venir tout risque de complicit active ou passive pour des violations commises par des entreprises 45 La liste compl te des membres figure en pr ambule de l tude publi e la Documentation fran aise dans la partie intitul e Gen se de l tude et de l avis de la CNCDH Maurel 2008 version disponible en ligne http www cncdh fr IMG pdf Etude_Responsabilite_des_entreprises 2 pdf 6 Disponible sur le site de la CNCDH en version pdf http www cncdh fr article php3 id_article 568 7 Respectivement Organisation des Nations unies Organisation internationale du travail Organisation pour la coop ration et le d veloppement conomique Organisation mondiale du commerce Groupe des huit pays les plus riches Organisation internationale de la francophonie Conseil de l Europe Fonds mon taire international Banque mondiale Banque europ enne de reconstruction et de d veloppement et enfin la Banque europ enne d investissement 8 titre d
46. ques Dans un premier temps nous analyserons les travaux sp cifiques de l ONU sur la responsabilit des entreprises en mati re de Droits de l Homme 1 Puis nous essaierons d expliciter le positionnement des autorit s fran aises sur le sujet 2 ainsi que celui de la Commission nationale consultative des Droits de l Homme II 1 Les travaux de l Organisation des Nations Unies sur la REDH En 1998 au sein de la Commission des Droits de l Homme la sous commission de la protection et de la promotion des Droits de l Homme sur les entreprises multinationales va superviser un groupe de travail sur les m thodes de travail et les activit s des soci t s transnationales Quatre ans apr s sa cr ation le groupe de travail a transmis la sous commission un projet de Normes des Nations Unies sur les responsabilit s des soci t s transnationales et autres entreprises en mati re de droits de l Homme qu elle a adopt l unanimit en ao t 2003 Un Commentaire accompagne le projet de normes visant le compl ter par des d finitions ainsi que des pr cisions sur la port e de certaines dispositions et sur la base juridique de diff rentes obligations avec moult r f rences d autres normes internationales Le projet adopt par la Sous commission souligne que les tats ont la responsabilit premi re de respecter faire respecter et promouvoir les Droits de l Homme reconnus tant en droit international qu en d
47. r la responsabilit des pays eux m mes Le moment est venu d appro fondir le dialogue avec les pays mergents sur le respect effectif des normes fondamentales du travail reconnues dans les conventions de l OIT D o son appel pourtant rest sans suite une conven tion internationale Au sein du gouvernement nomm apr s l lection pr sidentielle du printemps 2007 le nouveau ministre des affaires trang res et europ ennes M Kouchner pointe galement les limites de l autor gulation Ces derni res ann es les labels environnementaux ont prolif r Certains quasi autopro clam s s apparentent des outils de marketing Ce manque de coordination risque d induire des distor sions de la concurrence internationale Le 23 septembre 2008 devant les chefs d tat et de gouver nements r unis l Assembl e g n rale annuelle de l ONU New York M Sarkozy a appel l orga nisation d un sommet mondial face la crise financi re Il a ainsi plaid pour la reconstruction d un capitalisme r gulier et r gul o des pans entiers de l activit financi re ne sont pas laiss s la seule appr ciation des op rateurs de march r gul o les banques font leur m tier qui est de financer le d veloppement conomique plut t que la sp culation La veille devant la fondation Elie Wiesel le pr sident de la R publique avait m me appel ce que ceux qui sont responsable
48. ridiques applicables en mati re de Droits de l Homme Autrement dit les choix manag riaux de la RSE sont subordonn s aux choix politiques internationaux La REDH peut ainsi se discuter dans sa mise en uvre pas sur son principe St ckelberger 2008 Pour cela la responsabilit incombe avant tout aux tats qui dans le r le de d fense de l int r t g n ral et des biens communs de l humanit doivent requalifier politiquement les notions de richesse de concurrence ou de performance actuellement domin es par l conomie Bibliographie Publications AFCNDH 2008 Interventions introductives et Conclusions du s minaire de Rabat sur la RSE dans l espace francophone 28 f vrier 1 mars AMNESTY INTERNATIONAL 2004 The UN Human Rights Norms For Business towards Legal Accountability Londres AI Publishing 04 Traduction fran aise sur www efai amnesty org AUDET R et al 2004 Vers une th orisation des r gulations hybrides Neuvi me s minaire de la s rie annuelle 2003 2004 sur la r gulation de la Chaire conomie amp Humanisme Recueil de textes CEH RT 26 AVERY C 2006 The difference between CSR and human rights Corporate Citizenship Briefing www ccbriefing co uk August September 06 issue 89 p 4 BERNSTEIN A 2008 Incorporating Labor and Human Rights Risk Into Investment Decisions Pensions and Capital Stewardship Project Labor and Worklife Program Harvard Law School Capital Matters n 2
49. roit interne et donc de garantir que les soci t s transnationales et autres entreprises respectent ces droits Mais en vertu de la r f rence de la DUDH tous les organes de la soci t la sous commission d finit aussi la responsabilit propre des soci t s transnationales partie A Obligations g n rales Le projet de normes traite ensuite les th mes des DH suivants le droit l galit des chances et un traitement non discriminatoire partie B le droit la s curit de la personne partie C les droits des travailleurs partie D le respect de la souverainet nationale et des Droits de l Homme partie E les obligations visant la protection du consommateur partie F les obligations visant la protection de l environnement partie G Vivement contest tant par des tats que par les organismes patronaux ce projet de normes est pr sent en 2005 la 61 session de l Assembl e g n rale de la Commission des Droits de l Homme qui le g le et pr conise la nomination d un Repr sentant sp cial du secr taire g n ral des 13 Devenue Conseil des Droits de l Homme apr s la r forme de 2006 Commission puis Conseil constituent l organe intergouvernemental principal des Nations unies sur toutes les questions relatives aux Droits de Homme Le secr tariat est assur par le Haut Commissariat des Nations unies aux Droits de 1 Homme Son si ge est G
50. s certi fiables ou non ces multiples engagements volontaires comportent des int r ts mais aussi des limites av r es o Les int r ts des engagements volontaires Les engagements volontaires participent la prise de conscience interne des risques et des enjeux en mati re de Droits de l Homme en suscitant des changes d information au sein des entreprises Ils contribuent galement la promotion des DH parmi les entreprises partenaires et aupr s des parties int ress es La soft law permet de traduire et de d cliner des principes abstraits en outils de gestion adap tables au management de chaque entreprise ou de son secteur Le mim tisme entre entreprises souvent au sein d un m me secteur ou la crainte d accuser un retard pr judiciable en termes d image ou en cas de normalisation contraignante ont un effet d entra nement qui pousse les entreprises tenir compte des initiatives existantes d une mani re ou d une autre o Les limites des engagements volontaires L universalit l indivisibilit et l inconditionnalit des DH sont compromises par certains enga gements volontaires qui d finissent de fa on discr tionnaire le p rim tre et les b n ficiaires de leur application choisissant tel ou tel droit respecter particuli rement pour tel ou tel acteur dans telle ou telle filiale ou zone d activit Sans tre antinomiques du droit public les engagements volontaire
51. s autorit s fran aises et par la Commission natio nale consultative des Droits de l Homme CNCDH Nous nous attacherons observer si et comment ces institutions appr hendent la notion de r gulation hybride et dans quelle vision politique elles l inscrivent 1 Cf les principes du Pacte mondial des Nations Unies ou les indicateurs d di s de la Global Reporting Initiative 2 Cf les travaux du Conseil des Droits de Homme des Nations Unies ceux de la Commission nationale consultative des Droits de l Homme fran aise ou bien les groupes d entreprises Business Leaders Initiative on Human Rights ou Entre prises pour les Droits de l Homme I Vers un syst me de r gulation hybride de la responsabilit des entreprises Les d bats sur la RSE se sont longtemps structur s autour d une opposition classique entre d un c t la r gulation publique largement associ e au droit hard law et d un autre c t les m canismes de r gulation priv s soft law En mati re de Droits de l Homme apr s avoir analys les int r ts et les limites respectives de ces deux modes de production de normes 1 nous tudierons l mergence d une r gulation hybride dont la pertinence n cessite toutefois de soumettre la soft law plusieurs principes sans lesquels les pr judices caus s l emportent sur les avantages attendus 2 Enfin nous regarderons comment cette r gulation hybride caract rise un syst me qui arti
52. s d montr s de r aliser des objectifs identifi s et renouvel s selon la d finition de 1 AFCNDH 2008 50 Par exemple apr s avoir effectu un bilan d application l avis propose des mesures en faveur d une am lioration du Pacte mondial de l ONU ou des Principes directeurs de l OCDE l intention des entreprises multi nationales et des Points de contact nationaux de la promotion de l op rationnalisation et du contr le de la mise en uvre de la D claration de principes tripartite de POIT sur les entreprises multinationales de sa D claration relative aux principes et droits fondamentaux au travail et du concept de travail d cent qu elle a d velopp 14 droit national r gional ou international au r glement et l incitation publics ou priv s sous r serve de respecter les principes qui en conditionnent l efficacit et l efficience Le choix de l approche s op re en fonction de la maturit politique du d bat du rapport de force entre acteurs institutionnels et conomiques de la pertinence et de l efficience des m canismes existants sans rien c der au pos tulat initial la pr minence du droit international des Droits de l Homme et l objectif qui en d coule la mise en uvre effective des Droits de l Homme internationalement reconnus En guise de conclusion Que nous montrent les recherches men es ici D abord qu il est st rile de camper sur des positions dog
53. s lieux et perspectives d action pour la France La Documentation fran aise coll tudes de la CNCDH MENDELSON M 2005 What laws are companies currently bound to What changes have been proposed and what are the likely developments Paper for Chatham House Conference on Corporate Social Responsibility 17 mars MENDELSON M 2004 In the matter of the draft norms on the responsibilities of transnational corporations and other business enterprises with regard to human rights Opinion of Pr emeritus Mendelson for the International Chamber of Commerce avril QUAIREL F 2008 La RSE est elle soluble dans la concurrence Un nouveau cadre pour analyser la RSE en situation concurrentielle Communication au 3 congr s du RIODD Lyon 5 6 juin REGIL de A 2008 Business and Human Rights Upholding the Market s Social Darwinism An assessment of Mr John Ruggie s Report Protect Respect and Remedy a Framework for Business and Human Rights The Jus Semper Global Alliance Human Rights and Sustainable Human Development A TLWNSI issue essay 20 p REGIL de A 2008 Towards a New Paradigm of True Democracy and the Sustainability of People and Planet or Rhetoric Rights in a Sea of Deception and Posturing The Jus Semper Global Alliance 86 p ROBERT DEMONTROND P 2008 L encastrement strat gique des Droits de Homme perspectives sur l ins trumentalisation manag riale d un instrument de r gulation des po
54. s soient sanctionn s et rendent des comptes et que nous les chefs d tat assumions nos responsabilit s Au plan pratique le mode d emploi actuel est formalis au d but du Grenelle de l environ nement quand l tat affiche sa volont d inventer des nouvelles formes de r gulation Plus que des objectifs c est un discours sur la m thode qui est sp cifi chaque fois MM Borloo et Sarkozy insistent sur l exemplarit dont les pouvoirs publics doivent faire preuve L tat n imposera rien ou n incitera rien s il ne se l applique pas lui m me avec rigueur Nous avons une vraie obligation de r sultat Pourquoi Eh bien d abord parce qu on ne peut pas demander aux Fran ais et aux entreprises de faire des efforts si nous ne 33 Discours du 14 juin 2005 Pacte mondial M Chirac discours du 26 janvier 2005 Davos 35 Discours du 14 juin 2005 Pacte mondial Discours du 5 juillet 2007 Pacte mondial 11 montrons pas nous m mes l exemple Je veux convaincre par l exemple et l exemplarit Notre ambition c est d tre en avance d tre exemplaire Et s il doit prendre ses responsabilit s et faire des choix propres en passant par la loi l tat d fini par M Sarkozy semble vouloir recourir au dialogue et la n gociation Il faut avoir le courage de d cider autrement de changer les m thodes de pr f rer la d cision issue de la n goci
55. s sont des normes priv es qui posent des questions d ordre politique quant aux modalit s de d finition et de prise en compte de l int r t g n ral tout particuli rement en mati re de DH Le caract re souvent unilat ral des engagements volontaires par des entreprises traduit leur subjectivit et peut fragiliser l int r t des parties int ress es les plus faibles voire silencieuses Robert Demontrond 2008 chap 4 s agissant des initiatives multilat rales la prise en compte de l int r t g n ral reste toute relative en fonction de la subjectivit dont l entreprise fait preuve dans le choix de ses partenaires et de la repr sentativit de ces derniers Capron 2008 p 131 140 En outre la multiplicit des normes priv es cr e une incertitude juridique qui tend affaiblir les principes m mes des Droits de r Homme L effectivit de ces engagements soul ve des questionnements plusieurs niveaux Leur diction au plus haut niveau d une entreprise ne garantit leur application syst matique et int grale dans les processus de gestion de ses entit s ni chez ses fournisseurs et ses sous traitants Les objectifs de mise en uvre des engagements les crit res d valuation de leur applica tion et les proc dures d audit tant g n ralement d finis par l entreprise elle m me des doutes peuvent subsister quant l impartialit requise pour les ventuelles victimes de vio lations De plus
56. sponsabilit s Au del des enjeux politiques la question centrale pour l avenir est celle de la fabrication des normes en d passant le monopole du droit ou du non droit faisant de tout organe de la soci t personne physique comme personne morale un sujet de droit international des Droits de l Homme en toute responsabilit Decaux 2005 p 798 23 Ruggie J 2008 Distr General A HRC 8 5 Advanced Edited Version Un premier additif au rapport A HRC 8 5 Add 1 r sume les consultations effectu es par le Repr sentant sp cial pour concevoir son cadre de r f rence Un second additif A HRC 8 5 Add 2 synth tise la port e et le type de violations suppos es des Droits de l Homme par des soci t s trans nationales et d autres entreprises partir d un chantillon de 320 cas En outre un second rapport de John Ruggie porte sur la clarification des concepts de sph re d influence et de complicit A HRC 8 16 Il y explique comment ces deux notions permettent de concevoir la responsabilit des entreprises de respecter les Droits de 1 Homme Il y regrette galement l absence la raret ou la faiblesse de syst mes permettant aux entreprises de v rifier qu elles respectent les Droits de l Homme 4 Ruggie J 2008 op cit paragraphes 1 amp 3 25 UN 10 October 2008m Preliminary Work Plan Mandate of the Special Representative on the Issue of Human Rights and Transnational Corporati
57. tades d laboration de mise en uvre de contr le et de communica tion des engagements volontaires mesurer la pertinence des efforts d ploy s et des r sultats obtenus travers des m ca nismes de contr le ind pendant cr dible et transparent assurer une communication sinc re pertinente exhaustive et proportionn e la nature ainsi qu l ampleur des enjeux et des actions men es pr venir faire reconna tre sanctionner et r parer les violations des DH par les entreprises et leurs filiales travers des proc dures effectives de recours inscrites dans les engage ments volontaires et ou dans le droit En r sum il s agit de garantir cinq principes essentiels susceptibles de conf rer un engagement volontaire sa cr dibilit et son efficacit au del du simple discours le respect par l entreprise des DH internationalement reconnus le caract re d mocratique ou du moins participatif de la d marche de r gulation l effectivit et l efficience du devoir de diligence la sinc rit de la communication la mise en uvre du concept de justiciabilit Les engagements volontaires d une entreprise s ils respectent les principes nonc s ci dessus peuvent manifester une conception de la responsabilit allant au del du droit existant dans l esprit du Livre vert de la Commission europ enne de juillet 20017 Le cas ch ant ces init
58. uver nements des tats membres de l OIT les organisations d employeurs et de travailleurs int res s es et les entreprises multinationales exer ant leurs activit s sur leurs territoires respecter les principes qu elle contient Les principes directeurs de l OCDE l intention des entreprises multinationales sont des recommandations que les gouvernements adressent aux entreprises multinationales Ils noncent des principes et des normes volontaires de comportement responsable des entreprises dans le respect des lois applicables Le Pacte mondial des Nations Unies Global Compact est une initiative d engagement volontaire port e par le Secr tariat g n ral destination notamment des entreprises Ces textes de nature et de port e juridique diff rentes peuvent servir de r f rence et fournir un ca dre d am lioration des pratiques n anmoins l absence de standards ou de dispositifs internationaux directement contraignants applicables partout toutes les entreprises pour l ensemble des Droits de l Homme entra ne un certain nombre de cons quences et de pr judices Les disparit s juridiques entre les droits nationaux des DH mettent mal le respect de l article 55 de la Charte des Nations Unies qui pr ne le respect universel et effectif des Droits de l Hom me Concr tement il en ressort une in galit d acc s aux droits et la fragilisation de certains individus communaut s
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