serpula lacrimans
Contents
1. 1 of a collection of monographs Boroko Papouasie Nouvelle Guin e The International Research Group on Wood Preservation Office of Forests of Boroko pp 141 1509 SINGH J BECH ANDERSEN J ELBORNE S A SINGH S WALKER B GOLDIE F 1993 The search for wild dry rot fungus Serpula lacrymans in the Himalayas The Mycologist Stourbrige 7 3 124 130 TRARIEUX J 1986 Les champignons et leur empire R cits extraordinaires Paris Artra pp 202 206 Sporophore de Serpula lacrimans Wulfen en Jacquin ex Fries Schroeter sur parquet et boiserie dans l Orne 1998 A BOURREAU Aspect caract ristique de la pourriture Provoqu e par la m rule sur l chantillon De bois d uvre A BOURREAU2. Bulletin Volume Soci t Linn enne de Normandie 118 CAEN 2002 pp 19 25 ISSN 0366 3388 Serpula lacrimans Wulfen in Jacquin ex Fries Schroeter un champignon destructeur des bois ouvr s redoutable en Basse Normandie J PH RIOULT ET A BOURREAU R SUM Cette esp ce de champignon destructeur des bois d uvre est en pleine expansion en Basse Normandie depuis les inondations r p t es et cause de constructions ou de restaurations mal conduites favorisant son d veloppement Les caract res de l esp ce et des d g ts sont pass s en revue ainsi que les mesures pr ventives et curatives prendre pour en combattre les effets Mots cl s Serpula lacrimans m rule champignon bois ouvr s Basse Normandie ABSTRACT The expansion of the dry rot fungus in construction timber over the Lower Normandy follows the repeated river floods and the badly built or restored houses which favored its development Characteristics of this species and its damages are rewiewed so actions for preservation and curation to fight against its effect Key words Serpula lacrimans dry rot fungus construction timber Lower Normandy gt HISTORIQUE La m rule Serpula lacrimans Wulfen in Jacquin ex Fries Schroeter est certainement le champignon destructeur des bois de construction le plus largement r pandu et le plus anciennement connu au monde En effet on trouve trace dans la Bible L
3. OZANNE G SERMENT M M 1991 Bois Mode d emploi et pr servation Guide d exigences pour la pr servation et l entretien des ouvrages en bois Paris CTBA 175 p CHAUVIN E 1923 Contribution l tude des Basidiomyc tes du Perche et celle de la toxicit des champignons Amanita Citrina Schaeffer et Var Alba Price Volvaria glo iocephala De Candolle Th se pour l obtention du Grade de Docteur de l Universit de Strasbourg Mention Pharmacie pr sent e et soutenue le 4 juin 1923 Universit de Strasbourg Facult de Pharmacie N 15 Paris Librairie Le Fran ois 259 p CORBIERE L 1929 Champignons de la Manche I Basidiomyc tes Hym nomyc tes Gastromyc tes Ur din es M m Soc nat Sci nat amp math Cherbourg 1924 1929 40 10 21 284 C T B A 1996 Znsectes et champignons du bois Juillet 1996 D partement BIOTEC Paris Centre Technique du Bois et de l Ameublement 116 p COOKE R C 1980 Fungi man and his environment London New York Logmann pp 20 21 DIROL D 1978 Etude n vitro de la colonisation et de la d gradation structurale du bois d aubier de Pin sylvestre par la m rule Serpula lacrymans Schum ex Fr S F Gray Revue de Mycologie Paris 42 277 287 5 pl EATON R A HALE M D C 1993 Wood decay pests and protection London Chapmann amp Hall 546 p FALCK R 1912 Die Meruliusf ule des Bauholzes Noue Untersuchungen ber Unterscheidung Verbeitung Entstehung
4. de chlorure de zinc L utilisation de la cr osote eut aussi un grand succ s dans cette lutte antifongique En 1806 Roussel ancien professeur de m decine de l Universit de Caen d monstrateur de botanique et premier mycologue de Basse Normandie mentionne la m rule dans la seconde dition de sa Flore du Calvados et des Terreins adjacens sous les noms de Merulius destruens Persoon Merulius vastator Tode ou encore Merulius serpens Persoon sans toutefois donner de pr cisions sur sa r partition ce qui laisse penser qu il s agit d une esp ce r pandue l poque dans le Calvados Trente cinq ans plus tard Madame Cauvin botaniste et mycologue m connue du Mans en relation avec de nombreux membres de la Soci t Linn enne de Normandie signale la pr sence de la m rule sur les parois d un meuble o l on d pose le bois de chauffage au ch teau de L bisey propri t de Monsieur de Magneville Un exemplaire de ce champignon remis Madame Cauvin par Roberge en J Ph RIOULT R seau Interuniversitaire de Biodiversit et Biosurveillance R I B B Laboratoire de Botanique et de Mycologie U F R des Sciences pharmaceutiques 14032 Caen Cedex A BOURREAU Ing nieur Conseil B timent Constructions Travaux Publics et Expert pr s la Cour d Appel et le Tribunal administratif de Caen 15 rue du Perron 14740 Saint Manvieu Norrey 19 1841 servira de mod le une aquarelle De plus nous apprenon
5. La m rule ou champignon des maisons Paris CTBA 6 p J LICH N 1989 Guida alla determinazione dei funghi 2 Aphyllophorales Heterobasidiomycetes Gastromycetes Trento Saturnin 597 p LECLERCQ A SEUTIN E 1989 Les ennemis naturels du bois d uvre Les presses agronomiques de Gembloux Belgique 140 p MANVIEU M 1992 Contribution l tude des champignons parasites des bois ouvr s Th se pour l obtention du dipl me de Docteur en Pharmacie soutenue le 17 d cembre 1992 Universit de Caen U F R des Sciences pharmaceutiques 182 p MORIERE P G 1865 Pr sentation d chantillons de divers Champignons Bull Soc Linn Normandie Caen Ann e 1863 64 9 128 PRILLIEUX E 1895 Maladies des plantes agricoles et des arbres fruitiers et forestiers caus es par des parasites v g taux Tome premier Paris Firmin Didot pp 369 376 RAYNER A D M BODDY L 1988 Fungal D composition of Wood Its Biology and Ecology Chichester John Wiley amp Sons 587 p 23 ROUSSEL H F A de 1806 Flore du Calvados et des terreins adjacens compos e suivant la m thode de M Jussieu compar e avec celle de Tournefort et de Linn Ile Edition dans laquelle les cryptogames sont distribu es par s ries o l on a r uni quelques genres nouveaux Caen F Poisson 372 p SEGM LLER J VV LCHLI O 1979 Serpula lacrymans Schum ex Fr S F Gray n Cockcroft R Ed Some vvood destroying Basidiomycetes Volume
6. vitique chap 14 versets 33 48 d une description de la l pre des maisons qui correspond tout fait aux d g ts provoqu s par la m rule Non seulement sont d crits les ravages sur les charpentes et les d gradations des ma onneries mais le l gislateur indique les pr cautions prendre pour viter la diss mination de ce fl au Il faut attendre le XVII me si cle pour retrouver des crits mentionnant la m rule Ce sont essentiellement des rapports sur les attaques de ce champignon sur les Vaisseaux de la marine en bois Entre ces deux p riodes ce long silence peut tre d la banalisation de la pr sence de la m rule devenue au fil du temps un redoutable compagnon de l homme et de ses constructions en bois De la premi re commission d enqu te promulgu e en 1609 par Jacques 1 roi d Angleterre la r alisation des premi res coques m talliques l histoire de la marine est jalonn e de r cits o la m rule est responsable de naufrages en mer ou de destructions de navires lors de leur mise flot A terre la situation semble aussi pr occupante et au XIX me si cle d minents mycologues comme Persoon et Fries tout en notant la fr quence et le caract re nuisible de ce champignon cherchent enrayer sa progression A cette poque de nombreux chercheurs recommandent le badigeonnage des bois l acide sulfurique plus ou moins dilu ou leur trempage dans des solutions de chlorure mercurique o
7. atteint 2 m tres de rayon A la fin de l exp rience la quasi totalit du papier et du bois avait t d grad e ce qui montre que ce champignon peut progresser tr s rapidement quand les circonstances lui sont favorables 21 gt CAUSES DES ATTAQUES Si la m rule se d veloppe l obscurit en atmosph re confin e et temp rature constante la condition obligatoire pour que le champignon s installe et se d veloppe est un apport d eau massif Cette humidit peut avoir de multiples origines et si chaque cas est particulier lors de nos expertises nous avons observ s des apports hydriques dus des fuites d eau tuyaux robinets canalisations goutti res des d fauts de b chage lors de r fection de toiture d couverture pendant plusieurs jours de pluie provoquant une inondation par le grenier de mauvaises r habilitations d immeubles anciens Par exemple une fa ade est nettoy e au moyen d eau sous pression qui p n tre le mur en profondeur sans attendre un s chage interne complet il est appliqu un enduit tanche ou une peinture hydrofuge En parall le l int rieur est isol on proc de la pose de doubles cloisons en plaques de pl tre d o la cr ation de volumes confin s entre cloison et mur de fa ade Ensuite le chauffage des pi ces 20 C permet parfois en moins de 6 mois l installation puis le d veloppement de la m rule l absence de vide sanitair
8. mycology Cambridge Londres New York Melbourne Cambridge University Press xii 359 p BAGLEY S T RICHTER D L 2002 Biod gradation by Brown Rot Fungi In Osiewacz H D Volume Ed The Mycota X Essor K Bennett J W S ries Eds 4 Compr hensive Treatise on Fungi as Exp rimental Systems for Basic and Applied Research Berlin Heidelberg New York Springer pp 327 341 BOURDOT H GALZIN A 1928 Hym nomyc tes de France Contribution la flore mycologique de la France I Paris P Lechevalier 761 p BOURREAU A 1997 La m rule un champignon d vastateur recrudescence en Basse Normandie Experts Compagnie des experts Versailles juin 1997 35 27 34 BREITENBACH J KR NZLIN F 1986 Champignons de Suisse 2 H t robasidiomyc tes Aphyllophorales Gast romyc tes Lucerne Mykologia 414 p BROWN J FAHIM M M HUTCHINSON S A 1968 Some effects of atmospheric humidity on the growth of Serpula lacrimans Trans Br Mycol Soc London 51 3 4 507 510 CARTWRIGHT K St G FINDLAY W P K 1958 Merulius lacrymans Wulf Fr the dry rot fungus n Decay of Tituber and its Protection Londres HMSO pp 204 209 CAUVIN L 1841 Planche aquarell e et l gend e de Merulius lacrymans Schum Planta acotyledona Fungi Tome V Tribu II Genre 43 Merulius In Cauvin L Collection de dessins cryptogamiques 1839 1847 12 volumes manuscrit in dit conserv la M diath que du Mans CHAPELET J DIROL D
9. LE Pour un bon d veloppement de la m rule sont n cessaires la pr sence de spores un bois humide la teneur en eau optimale est de 40 mais une fois install e la m rule peut d truire un bois 20 d hu midit voire un bois sec dont la teneur en eau n exc de pas 14 16 en effet par ses syrrotes la m rule peut transporter l eau qui lui est n cessaire de la cave au grenier une atmosph re confin e et humide sans ventilation ni a ration et une temp rature constante comprise dans la fourchette de 10 40 C L optimum de temp rature se situe entre 20 C et 30 C En laboratoire le maximum de d g ts sur bois est provoqu 27 C La m rule pr sente deux pH d optimum de croissance le premier est situ en zone acide pH 3 5 et le second en zone neutre pH 7 Si la vitesse de d veloppement de la m rule est g n ralement de 4 mm par jour d apr s la litt rature une exp rience que nous avons men e sur sept mois montre une vitesse de progression du myc lium beaucoup plus rapide d environ 9 5 mm par jour Des spores de m rule ont t d pos es sur un substrat constitu de terre argileuse battue dans une semi obscurit en pr sence de papier et de bois de peu plier caissettes et cageots et avec une alimentation en eau r guli re La temp rature ambiante de 14 15 C a t constante pendant les sept mois de l exp rience et nous avons not le d veloppement d un myc lium en ventail qui a
10. aint Vigor le Grand 1960 Cabourg 1975 Deauville Trouville Manche 1980 une attaque massive dans un immeuble v tuste de Granville Orne 1980 1990 Trun Chambois Perche Mais partir de cette p riode les cas recens s dans notre r gion sont en croissance exponentielle avec environ mille cas r pertori s et actuellement toute la Basse Normandie est s v rement touch e Notre r gion n est malheureusement pas la seule subir les ravages de la m rule et les t s tr s pluvieux les hivers doux et humides les inondations sont des causes d apparition de ce redoutable champignon partout en France avec une pr pond rance de cas au Nord d une ligne Bordeaux Chamb ry En Europe la Belgique les Pays Bas l Allemagne la Suisse et la Grande Bretagne connaissent galement une recrudescence des m faits caus s par la m rule gt ETUDE MYCOLOGIQUE La m rule est un Basidiomycotina qui appartient la famille des Coniophoraceae et le nom scientifique actuel de ce champignon suivant Breitenbach et Kr nzlin 1986 J lich 1989 Hennebert et Coll 1990 est Serpula lacrimans Wulfen Fries Schroeter 1888 L orthographe du nom sp cifique lacrymans a t corrig e par Fries en 1821 en Jacrimans dans son Systema mycologicum et il est pr f rable de l employer bien que l pith te acrymans soit tr s couramment utilis e Quelques synonymes Boletus lacrimans Wulfen apud Jacquin 1781 Merulius vast
11. ator Tode 1783 Merulius destruens Persoon 1801 Merulius lacrymans VVulfen apud Jacquin Schumacher 1803 Merulius lacrimans Wulfen apud Jacquin Fries 1821 Serpula lacrymans Schumacher ex Fries S F Gray 1821 Merulius guillemotii Bouclier 1894 Merulius domesticus Falck 1912 Le sporophore photo 1 est polymorphe selon la position du support Sur des supports horizontaux il prend un aspect r supin voire tal r fl chi mesurant jusqu plusieurs d cim tres de longueur pour une paisseur allant jusqu un centim tre et poss de la consistance d une cr pe Lorsqu il se d veloppe sur des supports verticaux il peut former des consoles jusqu deux centim tres d paisseur et dix centim tres de projection Ces sporophores pr sentent un hym nophore de couleur jaune orang rouille pliss rid pore dit m rulio de et parfois irr guli rement poro de ou hydno de La marge st rile d aspect feutr est blanche devenant jaun tre en vieillissant Le sporophore poss de une consistance cotonneuse lastique molle mais tr s r sistante L odeur des jeunes chantillons est fongique plut t agr able devenant forte et d sagr able chez les vieux exemplaires L hym nium basides produit des milliards de spores qui sont diss min es dans l environnement par les courants d air ou le vent et par l homme chaussures v tements objets souill s gravats et d bris transport s par camions etc Les spo
12. de condensation Toute infiltration d eau d tect e doit tre supprim e et l on proc dera un s chage de la pi ce Il faut proscrire tout rev tement par des mat riaux imperm ables de parquets situ s au dessus de pi ces o de la vapeur d eau est produite en abondance salle de bain cuisine buanderie En r sum toute modification de l habitat pouvant conduire un apport d humidit important et constant est viter Mesures curatives En priorit l ass chement du local et des l ments en bois doit tre mise en uvre le plus rapidement possible d s la d couverte des d g ts Il faudra donc proc der une mise hors d eau du b timent la localisation puis la suppression de la source d humidit une ventilation efficace et au d p t des rev tements imperm ables qui pourraient recouvrir parquets planchers cloisons Ensuite il est n cessaire de d poser et de br ler les l ments en bois qui pr sentent les caract ristiques de la pourriture cubique ainsi que ceux qui apr s sondage avec un outil ne pr sentent plus une r sistance m canique suffisante Les ma onneries seront gratt es et bross es nergiquement afin de d tacher tout cr pi ou mortier non adh rant ou envahi par du myc lium Les joints feront l objet d un examen attentif pour v rifier la pr sence des cordonnets myc liens capables de les disjoindre pour atteindre des l ments en bois travers le mur Toutes le
13. e dans des constructions anciennes situ es proximit de mares de cours d eau ou de nappes phr atiques des s ches linges ou tout autre appareil produisant de la vapeur d eau par condensation ou chauffage sans possibilit d vacuation ext rieure des inondations depuis 5 ans de nombreux b ti ments subissent r guli rement des inondations en Basse Normandie et la m rule s installe rapidement dans ces locaux gt TRAITEMENT Deux types de mesures peuvent tre envisag es soit pr ventives soit curatives Mesures pr ventives Il est recommand en premier lieu de n utiliser que des bois secs et sains certifi s CTB B ou trait s par des fongicides avec le label CTB P Toute entreprise de traitement pr ventif ou curatif doit tre agr e CTB A Pour tout renseignement s adresser au Comit Technique du Bois et de l Ameublement CTBA 10 Avenue de Saint Mand 75012 Paris ou CTBA All e de Boutant B P 227 33028 Bordeaux qui fait autorit en la mati re Il faut attendre que les ma onneries soient s ches pour poser menuiseries parquets lambris Une bonne a ration des sous sols et vides sanitaires doit tre assur e ainsi qu un dispositif de ventilation entre parquets et plafonds Il est important de veiller ensuite ne pas obstruer les orifices d a ration ou de ventilation Il faudra aussi tre tr s vigilant lors de la r alisation d isolations thermiques afin d viter la production
14. emblables des larmes d o le nom sp cifique de lacrimans et le nom fran ais de m rule pleureuse Cette exsudation r sulte d un syst me de r gulation permettant d vacuer l exc dent d humidit gt DEGATS SUR LE BOIS D UVRE Extr mement rare dans la nature quelques d couvertes ont t r cemment signal es dans les Pyr n es et dans l Himalaya la m rule est un cham pignon saprotrophe qui d grade essentiellement les bois de construction et c est bien de fa on impropre que l on parle couramment de parasite des bois ouvr s Toutes les essences indig nes fran aises un moindre degr le robinier sont susceptibles d tre attaqu es par ce champignon mais ce sont surtout les r sineux qui sont les plus fr quemment atteints La m rule est responsable d une pourriture s che cubique et de coloration brune sur les bois attaqu s photo 2 par s cr tion d enzymes endoglucanases et h micellulases qui d polym risent la cellulose et l h micellulose tandis que la d gradation de la lignine reste limit e Ce type de pourriture cubique est d au clivage du bois selon ses trois dimensions donnant des cubes ou des parall l pip des en d gradant prin cipalement la cellulose Des dislocations ont lieu entre les cellules de la lamelle moyenne et conduisent une perte de coh sion des l ments du plan ligneux le bois perd toute r sistance m canique Seule subsiste la lignine d m thyl e responsab
15. le de la couleur brune Le bois sec au toucher se pr sente sous forme de petits cubes qui se r duisent en poudre sous la pression du doigt Souvent l attaque par la m rule provoque des d formations des boursouflements et des bombements des parties en bois atteintes parquets boiseries Les foyers d infection sont g n ralement situ s dans le bois l obscurit et humide lambourdes en contact avec le sol poutres voliges encastr es dans du pl tre du ciment ou du b ton derri re des plinthes des lambris sous les planchers etc L apparition des sporophores ne peut se faire qu en pr sence d un minimum de luminosit et signifie que le bois d grad a atteint un stade avanc de d gradation gt AUTRES DEGATS La m rule par son myc lium en palmette peut galement contaminer tout mat riau organique tel que papier carton cuir textile et envahit parfois des supports inorganiques comme le fer le verre et le b ton Il n est pas rare que ce champignon s attaque aux livres reli s ou broch s aux gravures dessins aquarelles et pastels aux tableaux aux photogra phies aux bo tes et coffrets aux tapis et tentures et les collections patrimoniales conserv es dans des conditions normales de mus ologie peuvent tre les victimes de la m rule apr s des inondations o toute catastrophe provoquant une humidit importante exemple fuite d eau ou condensation gt DEVELOPPEMENT DE LA MERU
16. phore et dans les cordons d hyphes 20 myc liens galement appel s syrrotes traduction du terme cr par Falck en 1912 Syrrotien du grec OVppew converger confluer affluer qui doit remplacer chez la m rule l appellation impropre de rhizomorphes le plus souvent employ e Ces cordons myc liens se forment au fur et mesure de la croissance du myc lium secondaire ils proviennent de l agglom ration des filaments myc liens t nus et sont toujours associ s aux voiles et coussinets de ce myc lium D abord blancs ils deviennent jaun tres roux puis gris gris violac en vieillissant Cylindriques ou plus ou moins aplatis ils mesurent en moyenne 4 8 mm de diam tre mais peuvent atteindre 15 30 mm Le myc lium s insinue dans les fentes et interstices des ma onneries et s organise progressivement pour former ces cordons souples et r sistants Leur formation est stimul e par la rencontre d obstacles et par un stress hydrique Leur longueur peut atteindre une dizaine de m tres et leur fonction principale est de transporter de l eau permettant ainsi la m rule de progresser dans une habitation de la cave au grenier Ces hyphes myc liens peuvent aussi former une toile membraneuse blanch tre ou gris tre se pr sentant souvent sous forme de palmettes la surface des dif f rents supports Ce myc lium secondaire exsude sou vent au niveau du front de croissance des goutte lettes liquides translucides s
17. res de la m rule ont t impliqu es dans des cas d allergies respiratoires pouvant produire des crises asthmatiformes chez les habitants de b timents contamin s Chauvin dans sa th se cite galement la provocation de vertige d un sommeil profond et d angine par la pr sence de la m rule et de ses spores Cette spor e de couleur brun rouille semblable de la poussi re de brique est caract ristique de la m rule et doit tre recherch e sur toutes les surfaces aux alentours du sporophore En microscopie optique ces spores jaune rouille apparaissent lisses elliptiques avec un apicule et mesurent 9 13 14 x 4 5 8 um Les basides 30 40x6 10 um sont t trasporiques et poss dent des boucles la base La pr sence d l ments st riles fusiformes 50 80x5 5 8 um est not e entre les basides La structure de la chair est dimitique avec des hyphes g n ratifs hyalins brun tre d un diam tre de 2 9 mm qui sont cloisonn s et boucl s au niveau des cloisons et des hyphes squelettiques d un diam tre de 2 4 7 um brun tres parois paisses et incrust s de nombreux cristaux d oxalate de calcium En effet la m rule s cr te de l acide oxalique et poss de la particularit avec d autres esp ces de former des cristaux d oxalate de calcium principalement apr s solubilisation de sulfate de calcium comme le gypse contenu dans le pl tre Ces hyphes squelettiques sont surtout observ s la base du sporo
18. s par le manuscrit in dit de Madame Cauvin que la m rule consid r e comme une esp ce commune l poque a t observ e Vaux la Campagne chez Arcisse de Caumont dans les m mes conditions qu L bisey Au cours de la s ance de la Soci t Linn enne de Normandie le 7 d cembre 1863 Mori re pr sente ses confr res un chantillon de m rule d couvert sur bois de ch ne par M Mathieu pharmacien Lisieux Beaucoup plus tard Chauvin dans sa th se de Doctorat en Pharmacie sur les champignons du Perche publi e en 1923 cite la m rule dans l Orne en particulier dans la r gion de Bell me Corbi re dans son ouvrage sur les champignons de la Manche paru en 1929 atteste de la pr sence de la m rule commune toute l ann e dans les serres et les habitations dans de nombreuses stations du d partement depuis la fin du XIX me si cle en se r f rant au travail de Guillemot observations Cherbourg et Tourlaville de 1884 1889 et en 1892 et ses propres notes Corbi re signale qu il n a jamais observ cette esp ce l tat sauvage et qu elle tait toujours li e du bois de sapin ou de ch ne situ dans les parties obscures et humides des habitations Citant Prillieux 1895 il pr cise que la m rule est le plus redoutable destructeur des bois de charpente Jusqu en 1990 quelques cas de d gradation dus la m rule sont signal s pisodiquement en Basse Normandie Calvados 1920 1930 S
19. s surfaces de la ma onnerie seront st rilis es et s ch es par br lage la flamme du chalumeau le champignon ne survivant pas haute temp rature Ensuite les ma onneries et les l ments en bois en place seront trait s avec des fongicides par badigeonnage pulv risation ou injection gt CONCLUSION Il faut donc souligner le caract re pernicieux et invisible dans un premier temps de l attaque de la m rule ainsi que son d veloppement extr mement rapide deux donn es qui doivent faire prendre conscience de l urgence entreprendre les travaux n cessaires de destruction du champignon et d assai nissement des b timents infest s D autre part il faut retenir que les param tres humidit massive obs curit chaleur sont indispensables pour une installation et un d veloppement de la m rule en pr sence de mat riaux riches en cellulose comme le bois Par cons quent il sera vit autant que faire se peut de r unir ces conditions et il faudra redoubler de vigilance pour d tecter de fa on pr coce une attaque de m rule afin de pouvoir rapidement enrayer sa pro gression REMERCIEMENTS Les auteurs adressent leurs plus vifs remerciements Madame A M Pou naturaliste S rigny pr s Bell me pour la communication des premiers r sultats de ses travaux en cours sur l uvre iconographique in dite de Madame L Cauvin 22 BIBLIOGRAPHIE AINSVVORTH G C 1976 Introduction to the history of
20. und Bek mpfung des echten Hausschwammes Hausschwammforschugen Dir Pr M ller Jena 6 1 405 15 pl FLIEDER F CAPDEROU C 1999 Sauvegarde des collections du Patrimoine La lutte contre les d t riorations biologiques Paris CNRS 256 p FOURRE G 1994 La m rule en for t dans les Pyr n es Bull Trim Soc Mycol France Paris 110 1 7 9 GHARIEB M M SAYER J A GADD G M 1998 Solubilization of natural gypsum CaSO4 2H20 and the formation of calcium oxalate by Aspergillus niger and Serpula himantio des Mycol Res Stourbridge 102 7 825 830 GILLET C C 1874 Les Hym nomyc tes ou description de tous les champignons Fungi qui croissent en France avec l indication de leurs propri t s utiles ou v n neuses Alen on Ch Thomas 828 p GUILLEMOT J 1893 Champignons observ s aux environs de Cherbourg Bulletin de la Soci t des Sciences Naturelles de l Ouest de la France Nantes 3 2 3 premi re partie 115 192 HEIM R 1942 Les champignons destructeurs du bois dans les habitations Znst Techn B timent et Trav Publ Centre d tudes Sup rieures Paris Circulaire S rie H n l 28 p HEIM R 1969 Champignons d Europe G n ralit s Ascomyc tes Basidiomyc tes 2 me dition Paris N Boub e amp Cie 680 p HENNEBERT G L BOULENGER Ph BALON Fr 1990 La m rule Science technique et droit Bruxelles Ciaco 198 p JACQUIOT C DIROL D 1986 Les champignons
Download Pdf Manuals
Related Search