SANG ET EAUX VIVES CATHY HUNE PREFACE Un individu moral
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1. d autodestruction cellulaire avait bien progress Les bact ries et autres micro organismes se sont attaqu s aux tissus o ils trouvaient maintenant quantit de fluides riches en nutriments Les bact ries ne furent pas les seules se partager le repas Rapidement dans la premi re heure suivant la mort de cette supplici e les mouches d tect rent une odeur qui les attir rent Elles pondirent leurs ufs dans les orifices naturels narines bouche oreilles les yeux Quelques jours plus tard leurs larves ont closes clos et se sont nourries des tissus humains La tache verte sur l abdomen avait pris de l ampleur s tait tendue au thorax Les gaz produits par les bact ries se sont accumul s Des sortes d ampoules se sont form es sur la peau qui avait commenc se d coller Le visage s est boursoufl les yeux ont bouffi la langue est ressortie L abdomen s tait gonfl Quelques semaines plus tard la peau les cheveux et les ongles se sont d tach s Le corps a noirci Des liquides ainsi que des gaz ont t expuls s par la bouche et le nez Les principaux organes ont clat Le tout a d gag une forte puanteur La femme mourut dans d pouvantables spasmes et dans une puanteur indescriptible sous les applaudissements fr n tiques du public Ils furent extasi s devant cette performance Ce fut la bousculade autour de la cage quand elle se d composa La vue de cette peau qui se d t2. d mons Est ce ce moment o l homme perd son essence humaine pour se rapprocher de la b te primitive instinctive Est il assez fort et assez intelligent pour combattre ce qui est contraire ce pourquoi il a t cr vivre dans une soci t morale Ce n est pas un trait de criminologie mais un recueil de contes philosophiques Mon personnage principal est toujours un esprit qui va devenir criminel ou subir la m chancet des autres Pour terminer je pr viens mes lecteurs et lectrices que derri re cette banalit et cette simplicit se cache une r flexion profonde sur le pourquoi et le comment de l existence du mal J cris id alement pour un lecteur actif qui r fl chit se pose des questions et qui ne se contente pas de lire des simples mots La t che que je m efforce d accomplir consiste par le seul pouvoir des mots crits vous faire entendre vous faire sentir et avant tout vous faire voir Cela et rien d autre mais c est immense Extrait de la pr face des N gres du Narcisse de Joseph Conrad Pr face Histoire une Histoire deux Histoire trois Histoire quatre Histoire cinq Histoire six 02 04 08 13 16 22 25 SOMMAIRE Histoire sept Histoire huit Histoire neuf Histoire dix Bibliographie Remerciements 28 34 38 41 45 46 Khalil Gibran qu est ce que mourir sinon se tenir dans le vent et se fondr
3. notre raison Quel monstre pouvons nous devenir ROIS rown Qv est ce qui s est pass Qu est ce qui vous a pouss faire cet acte odieux demanda le Monsieur Chlo Elle ne r pondit ni la premi re ni la douzi me fois Moi je connais son parcours Je sais ce qui l a motiv e pour tuer En 1945 Chlo vivait seule avec sa maman dans un petit village fran ais Ses amies et ses professeurs appr ciaient sa bonne humeur sa gaiet son intelligence et son courage Chlo tait une adolescente de quinze ans au regard doux et aimant Elle tait toujours bien habill e et gardait ses cheveux sur ses paules Elle aimait jouer parler toute seule avec ses poup es organiser des banquets avec sa dinette que son p re lui avait offert avant de disparaitre la guerre Jardiner constituait la chasse gard e de sa m re travailleuse et solitaire Elle passait des heures cultiver ses l gumes persil navets poireaux courges potirons salades radis ou choisir des fruits au march chaque jeudi et vendredi Pendant les repas du matin au soir le reste du temps elle mangeait la cantine elles se parlaient beaucoup de ce qu elles avaient fait vu ou entendu Sa m re lui montrait toute fi re son jardin comme ses l gumes poussaient bien La m re et la fille avaient toutes deux une bonne fourchette Chlo ne s tonnait pas de n avoir aucune privation comme la plupart de ses copines mais elle n
4. nue et les jambes cart es Chlo comprit et alors une ombre malfaisante et haineuse s engouffra dans son me vierge et bouscula les remparts fragiles de sa conscience d adolescente Cette haine prit ses aises et ses quartiers dans cet esprit en jach re Sa m re mourut bien vite et Chlo devint l ange de la mort qui allait la venger co te que co te Elle prit ses affaires et de la nourriture but son chocolat mangea ses tartines et quitta le village d finitivement sans se retourner Pour retrouver cet homme deux indices sa voix particuli re et une odeur de musc caract ristique Elle laissa le corps supplici de sa m re sur le sol froid d une cuisine devenue glaciale toute tendresse toute humanit s taient envol es bien loin d elle Elle barricada son c ur d pines et ne se voua qu sa seule vengeance La suite de son r cit reprendra dix ans plus tard Ses beaux yeux bleus mer tale taient devenus presque gris soir d orage elle portait ses cheveux en un chignon impeccable et s v re De six centim tres plus grande c tait une femme fr le mais solide au regard d hiver envelopp e dans des v tements toujours sombres et amples que nous allons retrouver Aujourd hui elle est radieuse elle a enfin retrouv l homme qu elle cherchait depuis une d cennie Il a la m me odeur et la m me voix Elle habitait un petit appartement bien tranquille rachet pour une bouch e de pain une p
5. SANG ET EAUX VIVES CATHY HUNE PREFACE Un individu moral est repr sent comme celui qui a une connaissance du bien et du mal de la morale r gle de vie et de biens ance d une soci t C est aussi quelqu un qui est proche de la spiritualit quelqu un qui r fl chit non pas avec son intellect mais avec son me et son c ur Albert Jacquard dans son livre Petite philosophie l usage des non philosophes parle d un socle commun l ensemble des morales n cessaire dans notre soci t Ce socle pourrait consister l affirmation du respect d toute personne Le mal est d fini comme ce qui cause de la douleur de la peine ce qui est mauvais nuisible p nible pour quelqu un C est aussi ce qui est contraire la vertu la loi morale au bien Un esprit peut basculer vers le mal suite un v nement traumatisant ou force de vivre dans un environnement haineux Des facteurs peuvent faciliter cette descente aux enfers comme une justice injuste et partiale une religion dogmatique ou une science inhumaine Ce recueil est pour moi l occasion de voyager travers l me humaine se d brouille pour g rer cette ternelle lutte du bien contre le mal Les tapes de ce p riple ce sont des questions comme Qwest ce qui fait qu un individu normal devienne un monstre Le mal l emporte t il sur le bien Le temps ce fossoyeur n est il pas un rempart puissant contre nos
6. achait de ses yeux qui se r vulsaient de cette odeur de corps en putr faction tait pour ces gens le summum du summum Pour le pr tre et le sage un spectacle grandiose et fascinant ils ne comprenaient pas ce qu ils voyaient et ne cherchaient pas comprendre Finalement il ne resta qu un squelette et les dents A ce stade l les gens s en all rent le spectacle tait termin La cage fut transport e dans un terrain vague l ext rieur du village et laiss e comme cela Le seul du village qui n alla pas la voir fut le jardinier occup avec ses plantes Il voyait vivre et mourir donc la d composition et la mort n avaient plus de secret pour lui Il fit pousser des fleurs autour de la cage qui devint le tombeau de cette pauvre femme Un jour il savait qu il irait dans cette maison rouge sans savoir pourquoi Saint Augustin D o me vient donc de vouloir le mal et de ne vouloir le bien Est ce pour motiver un ch timent que je subisse justement extrait des Confessions VII 3 5 HISTOIRE DEUX VENGEANCE INUTILE Le bien et le mal sont deux faces d une m me pi ce notre me Nous nous servons d un mode d emploi pour trier le mal du bien et ne garder que la bonne graine c est notre conscience Notre libre arbitre nous pousse avoir ce choix perp tuel Que se passe t il quand un coup dur de la vie fait exploser cet arrangement et fait voler en clat nos sentiments ou
7. annon a que seule l heure de dormir tait r serv e la position verticale donc il faudrait que cette femme soit punie Qu on la mette dans une cage sans nourriture sans v tement et bien en vue de tout le monde Le sage et le pr tre se f licit rent du bon et rapide d roulement de cette affaire Ce cas tait fort simple La femme suppliante pleurante et de plus en plus malade fut mise dans une cage laiss e dans une maison mise disposition par un couple A partir de ce moment l une foule grandissante vint la voir Elle souffrait dans sa chair et dans son me Pourquoi ces gens qu elle c toyait tous les jours taient ils si cruels Qu est ce qu elle avait fait pour subir cette torture Ces supplications et ses g missements taient une source d amusement comme du cirque pour nous C tait extraordinaire personne n avait jamais vu cela Les gens venaient la voir apr s la journ e de travail pour se distraire Le sage et le pr tre taient l des heures enti res commenter sa souffrance et ce qu elle devenait au fil du temps Ces gens la consid raient comme une b te qu on exhibait Pour le pr tre consid rant que cet tat de fait n tait pas crit il n existait pas Pour le sage ce qui n tait pas connu tait barbare et inconcevable Tr s affaiblie par la maladie la pauvre femme ne dura pas longtemps Il y eut arr t des fonctions cardio respiratoires le c ur s arr ta de ba
8. e dans le soleil extrait du Proph te HISTOIRE UNE UN PARADIS DIABOLIQUE La souffrance est intrins que toute vie Ce n est qu un maillon faible Baudelaire en a donn une magnifique d finition en crivant Soyez b ni Mon Dieu qui donnez la souffrance comme un divin rem de nos impuret s Cette tol rance nous permet d acc der notre moi le plus profond et en d gager ce qu il y a de mieux en nous ne serait ce que pour nous affranchir de cette douleur Un tre ne se r v le r ellement que quand il Phrase extraite de Spleen et Id al qui est la premi re des six sections de son recueil de po me les fleurs du mal souffre Sans la souffrance avec seulement la mort au bout la vie n a aucun sens et elle devient insipide Si l tre humain n a pas go t au fiel de la vie il reste une coquille vide Que se passerait il si dans un monde la mort et la souffrance n existaient pas Quelles seraient les cons quences sur la vie et notre devenir ROIS row Il tait une fois un monde appel terre incognito peupl d un milliard d humains r partis dans une multitude de villages Ces petites villes taient toutes structur es de la m me mani re des maisons habit es d un couple et de deux enfants un temple notre glise un magasin de viande une boucherie un autre d habits et trois maisons de couleurs Une messe tait c l br e au temple une fois par jo
9. en faisait jamais cas comme elle l avait promis sa maman Celle ci tait excellente cuisini re et avait appris sa fille unique cuisiner des pommes de terre sur toutes les formes pour ne donner qu un exemple Comme elle tait tr s gourmande sa m re lui faisait des tartines de confitures de miel de chocolat Elle aimait bien la bonne soupe de l gumes bien chaude le soir apr s la classe et le chocolat fumant le matin Ce matin l en mai 1945 sept heures elle finissait de s habiller dans sa chambre et se pr parait boire ce d licieux chocolat Sa maman coupait des tranches de pain croustillant Chlo entendit alors la porte s ouvrir brusquement et une voix gutturale et agressive parler durement sa m re Celle ci disait non en allemand Chlo se mit dans un coin pour voir ce qui se passait sans tre vue la maison tait vieille et regorgeait de coins qui servaient de cachette Elle entendit des v tements se d chirer un corps tomber Sa m re hurlait criait Elle entendit aussi des ceintures se d f rent et des rires Elle tait t tanis e par la peur et ne bougeait plus Personne ne regardait l tage Puis longtemps apr s elle entendit un coup de feu et la porte claquer Elle tait en retard pour l cole mais peu lui importait C est seulement ce moment l qu elle sortit de sa cachette et vit ce qu aucun enfant ne devrait avoir regarder sa m re agonisante baignant dans son sang
10. ersonne g e d c d e depuis Chez elle c est spartiate des meubles utiles placard lit tables chaises pas de livres ni d appareils de musique uniquement la tv Elle travaillait dans une boucherie chevaline deux pas de chez elle comme vendeuse plein temps pendant longtemps maintenant elle avait son vendredi et son week end Ses moments de loisirs elle les passait ruminer sa vengeance qu elle voulait flamboyante grandiose Elle ne sortait que pour faire ses courses ou pour aller la recherche de son ennemi Par des moyens que Chlo garda pour elle elle avait retrouv cet homme et allait pouvoir mettre en marche ses plans Il vivait avec sa m re et sa s ur dans une maison dans la banlieue proche et chic de Paris Gr ce son argent il avait pass les mailles du filet de la R sistance Il n avait pas fait assez de tueries pour que le proc s de Nuremberg ne retienne son nom Vous voulez lire la suite Il est en vente sur ce site L extrait vous a plu Alors achetez le recueil complet aupr s de l auteur 10
11. it la main La dame pas bien de nouveau trouva le courage de dire ce qui s tait pass Le v tement tait elle puisqu elle avait t la premi re le prendre au magasin Le sage r pondit que c tait le Monsieur qui tenait l objet du d lit et que c tait la femme prouver le bien fond de ses dires La femme suppliante lui dit qu elle voulait reprendre cette tole de laine car elle tait malade et qu elle d sirait avoir plus chaud La maladie n existait pas dans le vocabulaire Le pr tre rentra dans la conversation en disant qu ob ir au r glement tait un des commandements de Dieu et qu il n tait pas permis d employer des mots barbares pour tenter de justifier sa faute Il rajouta qu elle g missait comme un animal alors que l homme tait en bonne sant et poss dait cette charpe La femme r p tait qu elle tait malade et que le v tement lui avait chapp mais ce n tait pas de sa faute car elle s tait vanouie car elle souffrait Souffrance encore un mot inconnu de ces gens Le pr tre se mit en col re et d non a les mots tranges voire calomnieux de cette femme Et puis elle tait par terre comme un animal donc c tait peut tre un animal Le sage intervint Elle avait un langage certes bizarre mais elle parlait contrairement aux animaux Mais elle n tait pas sur ses deux jambes comme les humains donc il se pourrait que le pr tre ait raison Le pr tre
12. omme chez nous Une adresse aux normes s crivait toujours comme cela Monsieur X nom et Madame Y nom Maison 50 Village 200 Tout tait num rot et les personnes qui naissaient recevaient un nom n importe quoi lieu outil etc Les plantes et les belles fleurs taient luxuriantes gr ce un climat temp r quoique venteux Le soleil brillait et la pluie ne tombait que 2 ou 3 mois par an Un jour Madame Vent de la maison 300 et du village 50 n e un jour de vent donc le pr tre l avait appel e Vent s vanouit en plein milieu de la place alors qu elle venait de prendre un v tement au magasin Longtemps personne ne se soucia d elle Elle l cha son v tement qui s envola pour atterrir dans le panier de l gumes de Monsieur Poix Celui ci se demanda ce qui lui arrivait et d o venait ce v tement qui ne lui appartenait pas Entre temps cette femme s tait relev e et s tait mise la recherche de sa possession Elle se retrouva nez nez avec Monsieur Poix et lui demanda de lui rendre son bien Le verbe rendre tait inconnu dans le vocabulaire de ce monde puisque la notion de propri t n existait pas Ce Monsieur ne comprenait pas ce qu elle demandait alors il alla chercher le sage et le pr tre pour une explication Ils arriv rent tr s vite et en m me temps Ils demand rent d une m me voix quel tait le sujet de la dispute Ce v tement appartenait au Monsieur puisque qu il le tena
13. ttre la circulation sanguine s interrompit Peu peu le corps se refroidit En l espace d environ 24 heures sa temp rature s quilibra avec celle du milieu ambiant une pi ce ferm e et chauff e Pendant ce temps le sang tait descendu sous l effet de la gravit s agglutinant dans les parties plus basses du corps La lividit cadav rique une coloration bleue ou pourpre de la peau avait commenc appara tre ces endroits Une douzaine d heures apr s sa mort le ph nom ne avait atteint son intensit maximale Les muscles du cadavre quant eux s taient durcis de plus en plus mesure que le calcium s y tait amass Cette rigidit avait touch d abord la nuque les paupi res et la m choire puis s tait tendue graduellement Cela a pris douze heures l ensemble de l organisme Elle avait dur pr s de deux jours et avait disparu progressivement pendant que le public bahi et ravi pouvait voir se dessiner sur l abdomen au niveau de l intestin une premi re tache verte de putr faction La d composition des tissus humains de cette femme s tait faite en deux temps l autolyse et la putr faction L autolyse ou autodigestion avait d but environ quatre minutes apr s le d c s les cellules priv es d oxyg ne et d apport nutritif moururent d truites par leurs propres enzymes La putr faction s tait manifest e quand cette r action biochimique
14. ur pendant dix minutes le temps de choisir un chiffre de un cinq et de lire le texte correspondant La bible tait compos e de cinq textes commune tous les peuples de ce monde Tous les villages taient identiques dans leur disposition mais le nombre de maisons variait selon le nombre d habitants Les trois maisons de couleur taient destin es un but bien pr cis Une rouge une personne rentrait et ne ressortait jamais une rose une femme rentrait et ressortait enceinte et une verte une femme rentrait et ressortait accompagn e d un homme Ce qui se passait dans ces maisons personne n en savait rien ne voulait rien savoir La population tait compos e d un nombre gal de femmes et d hommes et d enfants d un sage reconnaissable sa barbe personne d autre n en portait d un pr tre le seul avoir des lunettes d un jardinier sans signe distinctif Les magasins taient g r s par les habitants Le commerce n existait pas ni le troc ni l change Chaque habit tait apport par un habitant et servait un autre habitant Le syst me tait le m me pour la nourriture Chaque personne produisait sa nourriture et apportait une partie au magasin pour les autres Rien n appartenait personne Les fronti res n existaient pas et chaque village cohabitait de mani re autonome dans une courtoisie une bonne humeur et une politesse extr mes Le courrier postal se faisait c
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