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Mort de Michel (Roman)

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1. Emma Aussill re Bernard pour la taquiner lui demandait pourquoi elle n avait pas invit son autre coll gue Melle Paule Eugecey Alix s trangla avec son caf et Emma eut un sourire complice Ils partirent par petits groupes la maison des soeurs pour la messe de l apr s midi La grand m re Eulalie tenait le bras de sa fille Alix parlait avec Emmale p re Bernard et Michel marchaient deuvant R gis arrivait au m me moment avec ses parents Mr Blar se mit parler avec le p re de politique et Mme Biar se plaignit aupr s de la m re que son fils voulait quitter les le ons de musique Elle tait d sol e de voir quelqu un refuser d apprendre une chose aussi merveilleuse que la musique alors qu il tait si dou et qui pouvait lui apportait plus tard un grand r confort i1 pr ferait la musique le sport et quel sport le football pour lequel il n est absolument pas destin Elle avait tout essay les menaces l argent rien n y faisait Lucienne tait venu avec Emmanuel qui tait orphelin et qu elle avait mis au monde elle lui tenait le bras comme un homme et non la main comme un enfant Antonin et Jules arriv rent ensemble avec leurs parents Du c t des filles Marie Lisbet Yollande Sylvie Sandra il y avait des fous rires qui prenaient les gar ons pour cible SoeurCl mentine qui tait rouge et color e comme le fruit demanda un peu de silence et frappa dans ses mains pour reformer le cort ge le cur Escarpint fi
2. son nez Il entendit du bruit prouenant de la cuve tartre o il aimait se cacher 11 n osa pas cause de sa tenue blanche s aventurer travers les ronces et la descente abrupte qui menait l entr e mais Il s approcha petits pas du trou le coeur battant pensant une appariltion puisqu il avait fix un rendez vous Dieu il pointa sa croix en avant pour se prot ger Dans la cave cach au milieu du tartre il y avait le prisonnier chapp celui dont Michel tait le plus ami parcequ il tait le plus jeune de tous et qu il avait un petit fr re de son ge Depuis 8 jours il se terrait ainsi et volait les oeufs la nuit dans la basse cour avec la complicit passive de la m re qui savait bien pourquoi ses poules pondaient moins Quand il vit l ombre de la croix se projeter dans la cuve il se crut perdu il bondit de sa cache et fit feu sur Michel qui mourut sur le champ tonn Tombant la renverse sur la terre ocre pr s de l endroit ou il avait enterr son chien blanc kiki Au bruit du coup de feu les hommes d abord puis les femmes sortirent de la maison en essayant de rep rer d o le coup avait pu partir Ouand la m re vit la porte du jardin ouverte elle eut un pr ssentiment et appela Michel Elle avait relev les pans de sa robe et ses pieds tr buchaient dans la terre molle cause des souliers haut talon Elle poussa un cri quand elle d couvrit Michel allong avec une tache rouge sur la poitrine rendue enco
3. Mort de MICHEL La date de la communion avait t fix e au premier jeudi du mois de juin Michel en parlait depuis si longtemps qu il vit arriver la derni re semaine dans un tat d excitation croissante d autant qu il avait t choisi pour lire l pitre haute voix devant toute une assembl e de parents et amis qui rempliraient l glise le cur Escarpin lui avait fait r p ter le texte plusieurs fois lui apprenant comme un chanteur placer sa voix la fa on d un psaume ce choix de Michel avait souleu beaucoup de jalousie et la m re avait entendu au march des r flexions derri re son dos citant le nom de Mr Biar Elle avait m me demand au p re si c tait lui qui avait interc d aupr s du maire ou du cur Deuant la r ponse ahurie et n gative de son mari ellle entra dans une violente diatribe contre ce village et ses habitants souhaitant habiter la grande ville le plus vite possible puisque moi principale int ress e j y ai cru comment veux tu que les autres n y croient pas Michel se r veilla de bonne heure ce jour la il consulta sa montre n en tendant pas les bruits familiers de la cuisine quand sa m re pr parait le petit d jeuner bruits de casserroles et verres vier qui se vide il tait 5 heures du matin il essaya de se rendormir en uvain il entendait les voitures des maraichers se rendant aux halles et se leva pour voir travers les lattes des stores baisses s il reconnaissait Joanet il entendit ga
4. ans son registre qui tait celui de la grincheuse ou elle excellait C tait une gracieuse contrari e comme on parle d un gaucher contrari Alix avait mis les fameuses boucles d oreilles serties de diamant l gu es par sa m re il y avait eu beaucoup d apart s ce propos entre Eulalie et sa fille ll faut dire que les boucles d oreilles pendaient sur deuc cemtim etres et taient truff es de diamants sur toute leur longueur flix avait relev ses cheveux en un chignon sans chapeau bien sur seules les boucles d oreilles tincellaient et faisaient plisser les yeux d Eulalie quand elles les regardaient par inadvertance La convocation tait fix e pour neuf heures la maison des soeurs qui se trouvait l oppos de la place et du cercle les enfants devaient se rendre ensuite en cort ge l glise distance d environ deux cent m tres le cur de la paroisse Escarpint disposa les gar ons et les filles en deux rang es parall les de fa on qu un gar on soit plac c t d une fille il y avait ses amis du quartier et de l cole R gis Antonin Jules Emmanuel et les filles Marie la blonde Elisabeth la chatin Yollande la noire Syluie la rousse Michel se trouva la droite d une grande fille brune et peu timide qui lui souria gentiment il la connaissait de l cole ses parents taient instituteurs et voulaient qu elle devienne comedi enne Quand Michel se rendait au stade elle prenait le tram pour aller prendre des cours de di
5. ction Elle s appelait Sandra et ses cheveux noirs tombaient jusqu en bas du dos Les familles et amis s taient mass s tout au long du trajet et admiraient mues leur prog niture le cur Escarpint menait le cort ge Soeur Cl mentine dont le nom faisait pouffer de rire les enfants survell lait les filles Bernard d un coup d oeil expr ssif fit comprendre Michel qu il trouvait sa voisine tr s belle et il en fut flatt encore plus il marchait comme dans un r ve baignant dans une atmosph re chaleureuse de gens qui souriaient ou qui avaient une larme au coin de l oeil kcomme la grand m re Eulalie qui voulait la dissimuler en simulant le geste d enlever un petit moucheron Quand ils entr rent dans l glise l orgue se mit jouer et Michel se sentit heureux il regarda Sandra qui se croyait d j sur sc ne et exprimait sur son visage par la mise en jeu de tous les petits muscles dont elle ignorait le nom et dont elle connaissait le mode d emploi toute une gamme d motion dont Michel par un self contr le tout masculin arrivait annihiler tous les effets mais dont il comprenait profond ment en parfaite communion le message Le groupe de gar ons prirent la rang e de gauche et les filles la rang e de droite lls chant rent et pri rent Michel re ut l ostie avec motion et extase 11 pensa qu il ne pouvait pas tre plus pur qu cet instant et que s il mourait maintenant Dieu aurait en face de lui un tre sans taches dispon
6. ible 11 savait que demain la beaut de Sandra serait plus importante que l ironie de Bernard serait la sienne maintenant cet Instant il s offrait Dieu et lui offrait sa puret le sommait de se montrer de lui faire signe puisqu il le sentait en lui pourquoi ne pouvait il pas le voir en dehors de Ilui 11 fixait Dieu un rendez vous avec sa puret en change avant qu elle ne se fanne avant qu elle ne meure R gis lui donna un coup de coude croyant qu il s tait endormi ne voulant jamais admettre m me plus tard que Michel avait fix un rendez vous avec Dieu il pr cisait qu il l avait vu dodeliner de la t te lis sortirent en chantant et Michel retrouva Sandra plus transfigur e que jamais Soeur Cl mentine faillit applaudir la repr sentation de Sandra trouvant cette petite d une grande sensibilit ce en quoi elle n avait eff ctivement pas tort Alix aimait beaucoup ces deux n gations plut t qu avait raison Les enfants se disperserent sur le paruis r cup r s par leurs parents La m re alla chercher la patisserie qui se trouvait juste en face de l glise un gateau qui devait tre volumineux vu la grandeur de la boite qu elle portait une main tenant la ficelle bleue l autre main en dessous Le repas familial fut joyeux mais frugal car il fallait retourner assez t t la maison des soeurs pour les v pres et le grand lunch n avait lieu qu la ferme en fin d apr s midi Alix avait invit prendre le caf sa grande amie
7. lement assourdi le travail des boulangers en sous sol il contempla le visage de Bernard endormi et resta pensif un moment le regarder il sommeilla au pied de son lit jusqu au moment ou la m re vint le r veiller n osant pas le gronder un jour pareil Il reu tit assist de sa m re la tenue de communion qu il ne devait plus jamais quitter Elle consistait en une aube blanche serr e la ceinture par une fine cordelette avec une croix en bois noir sur la poitrine toute la famille s tait mise au diapason La m re avait pouss la coquetterie elle qui ne portait jamais de chapeau mettre une large capeline le p re avait mis son costume de c r monie gris rayures noires Bernard arborait un noeud papillon volumineux ainsi qu un sourire ironique qu il devait garder toute la journ e La grand m re Eulalie s tait m me teint les cheveux d une couleur bleut e et cherchait du regard en vain ce qui la paniquait une approbation chez son gendre Cest Alix qui lui apporta ce qu elle esp rait elle la complimentait sur la couleur choisie disant que c tait la parure des femmes d un certain ge Eulalie grima a pensant qu une phrase si biscornue mise par un professeur de lettres classiques devait cacher une m chancete et elle se renfrogna pour un moment Eulalle n avait pas de chance elle n tait jamais comprise quand elle le souhaitait et elle tombait toujours c t quand elle voulait tre gracieuse finalement elle pr ferait rester d
8. re plus rouge par son aube blanche Toutes les femmes se pr cipit rent malgr leurs toilettes et leurs chaussures dans le jardin puis s arr t rent horrifi es La m re tait agenouill e m me la terre ocre la robe d chir e par les ronces elle avait pris dans ses bras et sur ses genoux son fils endormi les femmes firent cercle autour d elle muettes n osant pas d ranger cette pi t maternelle Michel tait mort dans la puret habill de blanc fid le au rendez vous qu il avait donn Dieu tu par m prise par ce prisonnier chapp qui l aimait pourtant bien Les hommes bloquaient le prisonnier terre en le frappant en attendant que le gardien vienne avec les menottes le r cuperer ll demanda pardon la m re qu il ne voulait pas tuer Michel elle ne l entendit m me pas Bernard ne pouvait d tacher les yeux de ce spectacle la mort de Michel lui rappelait la fin de son enfance il lui semblait que le premier coup de gong grave de sa vie venait de sonner On avait par erreur assassin son enfance au milieu d une ambiance de f te religieuse et de joie
9. t de m me avec les gar ons Michel lut l pitre sans honte d une voix claire aid par l Abb Taisot qui lui sembla irr el et ne pas lui appartenir Tandis que Michel lisait la m re sous sa capeline observait l assistance et crut voir des sourires complaisants chez les m res des autres enfants et plus particuli rement la m re de Lisbet La grand m re Eulalie avertie par sa fille confirma son impression et devait toujours lui en tenir rigueur ainsi qu Lisbet qui n tait pourtant pas responsable alors que la m re avait oubli l incident Le lunch avait lieu la ferme et toute la famille ainsi que de nombreux amis avaient t invit s 11 y avait aussi Joanet sa femme et ses trois enfants Fran oise Marie Julio Les vieux Tessin les chatelins Arseaud et m me les prisonniers de guerre qui avaient l habitude de travailler la ferme avaient eu une permission exceptionnelle malgr la cavale de l un d entre eux il y avait une huitaine de jours et qu on n avait toujours pas retrouv Seule pr caution prise un gardien arm discr tement les accompagnait Michel eut envie de dire bonjour son jardin et ses eucalyptus 11 voulait tout seul leur montrer sa tenue faire le beau dans l eau du bassin snober les lib llules miroitantes en tenue d apparat et l affreux crapaud de service qu il aimait beaucoup uoir si les plantes grasses qu il avait repiqu es se portaient bien arracher une petite branche de verveine qu il crasat sous

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