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HABITAT EN AUTOPROMOTION

1. 8 Entretien avec Henri Morini re le 26 janvier 2011 Entretien avec Jean Pol Lefebvre le 26 janvier 2011 100 Lettre adress e le 8 octobre 1986 par le maire Jean Pierre Brard A B l un des habitants L ensemble comprend une ancienne fabrique de cire cacheter une maison un bureau des magasins d chantillons et une buanderie 102 Surface brute RDC 590 m2 1 tage 578 m comble 578 m Surface non habitable comble 260 m Surfaces d duites RDC 40 m 1 tage 30 m2 comble 36 m Ajout de surfaces en comble 42 m Surfaces hangars d molies sur cour 144 m sur jardin 250 m Surfaces hangars conserv es 185 m SHON logements 1127 m SHON ateliers 295 m 103 Voir le formulaire de demande de permis de construire Les PAP fonctionnent uniquement pour les travaux privatifs l exclusion des frais d acquisition et de travaux collectifs Les frais d acquisition ne sont pay s avec des pr ts mais partir d pargnes priv es afin de b n ficier des pr visions de la loi du 13 juillet 1979 105 6 m de cave accompagnent chaque lot 101 104 96 Lot 4 89 7 m terrasse enseignants Lot 51 92 m sans profession Lot 6 73 m atelier sculpteur Lot 7 33 m atelier sculpteur Lot 8 64 m atelier attach commercial Lot 9 104 7 m terrasse inspecteur du travail Lot 10 129 20 m terrasse r alisateur vid o Lot 84 6 m terrasse attach
2. Figure 41 Plan du rez de chauss e et plan d tage Source OPHM La Maison des Babayagas de l utopie l innovation sociale 2011 Les logements comme les parties communes sont r alis s selon le principe d am nagement adapt s aux personnes g es autonomes espaces communs hall et couloirs plus larges cuisines toutes quip es volets roulants lectriques sanitaires adapt s aux personnes en fauteuil lavabo et WC suspendu douche siphon de sol barres de relevage et de maintien Ils comprennent une kitchenette quip e une salle d eau un s jour chambre et des rangements Le b timent est r alis dans un esprit d volutivit les am nagements pouvant tre adapt s en fonction des besoins de chaque locataire Par exemple chaque logement est con u avec un principe d alc ve qui permet une s paration des espaces jour nuit T1 personne T1 jeune g e Nombre 21 4 SU Moyenne 32 33m 32 51m Figure 42 Typologie et surfaces des logements et unexemple de logement Source OPHM Pr sentation de l op ration Document de travail 23 01 2012 Les locaux associatifs situ s en rez de chauss e comportent un accueil deux salles polyvalentes de 40 1 et 46 7 m et un bureau Ces locaux lou s La Maison des Babayagas sont directement accessibles depuis la rue afin de renforcer louverture du projet associatif sur la vie locale et le quartier
3. poque je ne travaillais pas donc c tait lourd trimbaler quand t es une bonne femme qui s occupe de tes marmots Je trouve que a change tout et peut tre encore plus pour les femmes que pour les mecs Pour les femmes qui sont coll es leur r le de m re l c tait autre chose Ici a peut fonctionner comme une maison si ce n est qu on n est pas tout seul dans notre coin C est tout le temps ouvert les gens ils rentrent Ici on voit les gens presque tous les jours alors que dans une maison il faut faire un effort et qu il y ait un truc sp cial pour sortir Et puis moi je ne me voyais pas tre la femme avec ses deux gamins le truc comme a Cette proximit des familles permet sans conteste de sortir les femmes de l isolement et de reprendre des tudes une activit professionnelle ou d organiser leur propre activit directement sur site Dans le cas pr sent les quatre femmes m res au foyer se sont principalement investies dans des pratiques professionnelles relevant des champs du socio ducatif de l animation du culturel etc tandis que les hommes venaient plut t des champs de la technique et de l expertise scientifique informaticiens architecte conducteur de travaux ing nieur Il est par ailleurs int ressant de noter que seules les femmes ont connu une volution de leur parcours et de leur insertion professionnelle tandis que les poux ont en totalit conserv leurs professions d
4. la fronti re entre l appui la constitution du groupe et la clarification de son projet de vie collective d une part et la programmation architecturale d autre part Il y a en effet une grande continuit entre la projection par le groupe de son id al de vie collective et la d finition des lieux et des processus qui y r pondront le mieux Souvent dot s d une formation initiale dans le champ de l urbain les accompagnateurs revendiquent une professionnalit propre et ont cr en juillet 2011 le R seau national des Acteurs professionnels de l Habitat Participatif une douzaine de membres actuellement Enfin ces op rations tr s ancr es dans les dynamiques locales l chelle du quartier ou de la ville le plus souvent rel vent aussi de partenariats avec le monde associatif La filiation est explicite pour la Maison des Babayagas qui s articule avec l action f ministe et destination des femmes issues de l immigration de la Maison des Femmes de Montreuil Diwan accueille l association Les Filles du Facteur d di e aux femmes au del des fronti res qui a install ses locaux dans l immeuble 2 Voir leur site web http www rahp fr 21 ainsi que dans un local attenant sur la place Les ancrages peuvent mobiliser aussi des organes militants affiliations de certains habitants Attac aux Verts au Parti socialiste divers mouvements relevant de l conomie sociale et solidaire etc II faut au
5. As j sf L 229 ml E Figure 13 Localisation de l op ration dans le parcellaire du centre bourg Source Fiche cadastrale parcelle n 238 Feuille 000 AD 01 Commune de Saulx les Chartreux 91160 Site http www cadastre gouv fr consult le 20 03 2013 Le principe architectural retenu repose sur une partition des logements en triplex accol s et desservis par une coursive interm diaire surplombant la salle commune Ce principe d organisation spatial permet une s paration entre l espace des enfants et celui des parents Dans chaque appartement l espace enfants situ au niveau bas est en communication directe avec le jardin 72 et la salle commune L espace parents se trouve quant lui au dernier niveau sous les combles Le niveau interm diaire est celui de l espace familial traversant de la fa ade sur rue jusqu au jardin et donnant directement acc s une terrasse Le volume de la salle commune de plain pied avec le niveau de la rue est clair z nithalement II ressort du plan de la fa ade et se signale par une volum trie diff rente faite de plans inclin s Volontairement aveugle cet espace est positionn en saillie formant une sorte de bouclier Son acc s n est possible que par les appartements respectifs des habitants il n y a pas de lien physique direct avec la rue Ce dispositif permet aux occupants un contr le de cet espace La fa ade sur rue d une fa
6. Ce projet de 88 logements confi l quipe de Paul Chemetov et de l AUA allie habitat collectif et individuel Fort de cette premi re exp rience l lu apporte son soutien au projet d habitat autog r et aide le groupe trouver le foncier Figure 12 Localisation de la commune dans son environnement urbain Source Vue a rienne de Google map consult le 20 03 2013 Projeter un lieu de vie partir d une situation r elle Alors que les trois couples s taient r unis plusieurs occasions durant l ann e 1974 pour changer sur l envie d habiter autrement ce n est qu une fois le terrain rep r au printemps 1975 que le projet prend forme Le Maire de Saulx les Chartreux conseille Pierre l architecte du groupe de prendre contact avec un vieux propri taire foncier qui doit se d faire de son terrain en centre bourg pour r gler ses dettes Ce terrain parfaitement situ proximit des coles des commerces et des activit s locales est en ad quation avec le projet collectif des m nages Au moment de la signature de la promesse de vente le 13 mars 1975 le groupe apprend que les propri taires du terrain attenant cherchent eux aussi vendre Cette nouvelle parcelle permet d agrandir le collectif et de proposer trois nouvelles familles de rejoindre le projet C est dans le r seau amical de chacun que ces familles sont recrut es et qu une seconde promesse de vente est sign e par l
7. autres structures parisiennesNombre d op rations se font d ailleurs dans un partenariat tr s troit entre le groupe d habitants et les lus et techniciens locaux Dans ce contexte acc der une commande priv e de ce type appara t comme une occasion privil gi e d acc der aux d cideurs publics locaux et une ventuelle commande ult rieure Plus directement il arrive que le groupe d habitants s adosse un organisme de logement social comme les Babayagas Montreuil et que selon le jeu d acteurs qui se met en place au cas par cas l architecte se trouve contractuellement prestataire de cet organisme de logement social les habitants se situant alors dans le processus comme des utilisateurs Si comme on le constate il est tr s rare qu un architecte encha ne actuellement plusieurs op rations d habitat participatif on peut n anmoins relever l effet d identification que ce type d op rations priv es mais sous les yeux du public peut avoir sur l image d un architecte ou d une agence La m diatisation qui s organise autour de ces projets participe l gitimer le professionnel dans sa capacit produire du logement dans un contexte complexe et hors norme et fabrique ainsi une forme de r putation Enfin on observe une contigu t tr s forte des architectes de l habitat participatif avec le milieu moteur de l introduction des questions environnementales dans la construction L agence Karawitz qui r
8. de ramener les effectifs de m nages l chelle de la surface habitable projet e Quand ce d part a t engendr par une dissension l int rieur du groupe les habitants ont pu r fl chir par anticipation des formes de m diation mettre en place pour viter les conflits de voisinage quand la communaut sera install e dans ses lieux C est par exemple le cas des Babayagas qui sur le mod le canadien pr voient dans leur charte la tenue de r unions r guli res de debriefing avec un m diateur ou une m diatrice ext rieur e pour assurer une bonne qualit des changes dans la Maison monde social fragile et clos du fait de l autonomie relative et de la fragilit physique de ses habitantes Pour recruter rapidement les habitants trouvent des moyens assez efficaces une annonce dans un quotidien ou un magazine suppos pr senter des affinit s avec le groupe Lib ration Le Nouvel Observateur T l rama l activation des r seaux amicaux et professionnels des membres et quand 4 Ce recensement indicatif et non exhaustif peut tre consult l adresse suivante https docs google com file d 0B bLIUUE2HI7c2thdDAOW NIVEO edit pli 1 37 un acteur public local est impliqu dans le montage comme pour les Babayagas le recours aux listes d inscription pour l attribution d un logement social Dans la mesure o l offre en autopromotion se fait souvent des prix inf rieurs au march les m nages m
9. des op rations qui sont comme on le verra dans la suite du document autant de cas d esp ces nous insisterons sur ce que l habitat en autopromotion a de sp cifique par rapport la production traditionnelle d habitat et donc en quoi il largit le champ des possibles La sp cificit de l autopromotion est en effet de produire des r flexions nouvelles sur la relation de voisinage du logement la ville en passant par l unit r sidentielle et le quartier elle est aussi l expression d un souci de la part de certains m nages de contribuer un cadre de vie plus respectueux de l environnement elle est enfin un nouveau cadre d action et d interlocution entre des m nages quasi ma tres d ouvrage les professionnels de la fili re b timent classique et les acteurs locaux dont on observera le positionnement Nous tenterons pour chaque question d envisager les trois points de vue majeurs celui des habitants celui des concepteurs et ma tres d uvre celui des acteurs publics en particulier des collectivit s locales Nous questionnerons la dimension exp rimentale de l autopromotion sous l angle actuellement fort strat gique de son potentiel de diffusion et de sa p rennisation dans le contexte fran ais Cette question rev t trois dimensions compl mentaires Tout d abord le retour d exp rience sur les op rations anciennes l analyse de leur volution tant mat rielle que sur le plan des i
10. down dans un parcours allant du d cideur au b n ficiaire mais dans une boucle it rative plus horizontale o s ajustent les positions des uns et des autres cherchant ainsi d finir un projet collectif d une part celui du groupe des habitants et nourrir l int r t g n ral d autre part celui port par la collectivit Ces initiatives habitantes participent alors un renouvellement de l action publique par des chemins de traverse et diff rentes postures et positionnements se font jour dans les collectivit s locales qui se sont aujourd hui engag es sur la question c Les architectes de l habitat participatif engagements militants et ou professionnels L analyse que nous faisons des op rations de la premi re heure comme des op rations contemporaines nous permet de mettre en lumi re une vari t de positions de l architecte ma tre d uvre face au groupe habitants ma tre d ouvrage Si les op rations des ann es 1970 80 font une large place la figure de l architecte en interne du dispositif les op rations actuelles se caract risent par une forme d externalit Ainsi dans les 25 initiatives rapport s par le MHGA en 1983 l occasion de la parution de son ouvrage ponyme nous constatons que les trois quarts des architectes engag s aupr s de ces groupes d habitants le sont dans un rapport d internalit autour de trois figures r currentes l architecte habitant qui initie ou s inscrit dan
11. du projet tant du point de vue architectural que financier d autre part dans l investissement local qui leur permet d obtenir tr s vite l appui du maire de la commune qui s av re essentiel dans l obtention rapide des d cisions administratives Par ailleurs le groupe b n ficie d un contexte immobilier favorable o la pression fonci re n est pas encore trop forte rendant possible l acquisition des parcelles en centre bourg En effet la charge fonci re n est alors que 15 du montant global de l op ration ontant particuli rement faible au regard des op rations de la m me poque et des d cennies suivantes o le co t du foncier peut repr senter entre 25 et 50 du co t global investi Malgr ses sp cificit s l op ration de Saulx les Chartreux s inscrit dans la p riode la plus productive de l habitat autog r et contribue ainsi la cr ation du mouvement ponyme Dans les d cennies 1970 80 les membres du mouvement consid rent qu une petite centaine d op rations du m me type a t difi e en France par des collectifs habitants qui avaient d cid de faire leur affaire des conditions de production de leur cadre de vie P rennit Durabilit La tr s grande stabilit du collectif habitant au terme de plus de trente ans de vie de voisinage participe largement p renniser l op ration et l inscrire localement comme une r f rence en la mati re Selon Christine une des principales instigat
12. une OPAH En ce qui concerne la densit urbaine le projet de reconversion permet l am lioration de la situation initiale car il est pr vu de d molir 380 m de locaux couverts au profit d espaces ext rieurs plantation de pelouses de plantes grimpantes et d une vingtaine d arbres hautes tiges en pleine terre COS global 1 COS logement 0 7 1127 m HO COS ateliers 0 2 322 m HO La reconversion permet la r partition de l immeuble initial en 14 appartements en rez de chauss e ou sur plusieurs niveaux d un trois la structure initiale du b timent tant conserv e L ensemble des ouvertures sont orient es vers la cour principale les s jours comportant une large baie vitr e Du fait de l orientation des ouvertures et des terrasses vers le centre de la parcelle certains appartements sont orient s vers le Nord Le parti architectural qui s articule autour d un cheminement traversant de la rue Barb s la rue Marceau comprend des logements vers la rue Barb s un parking et un hangar vers la rue Marceau ainsi qu un jardin collectif entre les deux Une salle commune de 100 m situ e au centre du b timent est occasionnellement accessible aux non r sidents par simple r servation sous la recommandation d un des r sidents et en change d une contribution financi re pour la maintenance et l entretien des lieux Cette salle commune accueille ou a accueilli des activit s diverses ouvertes ou non au groupe des
13. Figure 10 Aujourd hui un t te t te habitants acteurs publics locaux configure le jeu des acteurs 42 Figure 11 Affiches des rencontres de l habitat participatifs Strasbourg 2010 et Grenoble 2012 43 Figure 12 Localisation de la commune dans son environnement urbain 64 Figure 13 Localisation de l op ration dans le parcellaire du centre bourg 72 Figure 14 Vue du b timent depuis la rue iii 73 Figure 15 Vue du b timent depuis la rue iii 74 Figure 16 Vues depuis le jardin et les terrasses in 73 Figure 17 Plans niveaux espace enfants et familial 75 Figure 18 Coupe perspective de distribution des espaces 75 Figure 19 Le plan d insertion dans l lot ini 83 Figure 20 Croquis de B rnard KOA aa EEE E ie teen nl 84 Figure 21 R partition de l ensemble des logements entre les propri taires 89 Figure 22 Des lieux de partage de gauche droite et de haut en bas 1 le miroir d eau 2 la salle commune 3 le jardin 4 les am nagements pour les enfants et ou les adolescents 91 Figure 23 R partition des lots sur lacte de vente iii 97 Figure 24 Illustrations plan masse sch ma de r partition des b timents et cours axonom trie extraites du dossier de d p t de permis de construire sinusite ran a a EES 98 Figure 25 Image d archive repr sentant la cour du c t de la rue Barb s et l immeuble en U avant travaux 99 158
14. agit ici est particuli rement ac r dans ses positions et que le fonctionnement en collectif l am ne plus qu ailleurs expliciter ses arguments 2 L exceptionnalit des op rations souvent issues de gestations longues et hasardeuses elles doivent beaucoup l inventivit des acteurs pour jouer avec le cadre r glementaire et normatif existant s appuyer sur des opportunit s d jouer les routines Exemplarit reproductibilit Sur les six cas analys s nous nous sommes tout particuli rement attach es ce qui leur conf re une certaine exemplarit et ce qui joue en faveur ou au d triment de leur reproductibilit sur les deux plans qui les caract risent le mieux les formes de d cision collective dont ces op rations proc dent les dispositifs spatiaux qu elles produisent 1 En termes de prise de d cision et de gouvernance Les op rations d habitat autog r ou coop ratif rel vent de syst mes d acteurs et de modes de d cision plus complexes que les op rations de taille similaire r alis es selon des modalit s plus traditionnelles Tout d abord elles mettent en jeu un collectif d habitants dont la nature et le fonctionnement sont les premi res donn es du processus certains groupes sont totalement autonomes dans leur constitution d autres rel vent de recrutements mis en place par une municipalit un organisme de logement social ou d autres instances publiques ou para publiques D un
15. autopromotion dans leur environnement proche est pourtant mati re d bat La recherche de terrains urbains co t raisonnable situe le plus souvent les op rations dans des quartiers en voie ou en cours de gentrification L arriv e de groupes de m nages relevant de nouvelles classes moyennes et de cat gories professionnelles li es l activit intellectuelle l ducation ou au social soul ve bien s r la critique g n ralement adress e aux bobos ils viendraient consommer du cosmopolitisme du signifiant populaire et conduiraient de par leur installation dans le quartier l l vation des prix immobiliers ainsi qu la transformation leur profit des commerces des espaces publics et des quipements En effet malgr le fait que l objectif de mixit sociale et g n rationnelle est souvent annonc aux pr mices de l op ration s associant l id e d une solidarit d un change qui seraient enrichis par la diversit les modes de composition des groupes souvent constitu s par r seaux amicaux militants ou professionnels favorisent de toute vidence un entre soi social et g n rationnel Il en est de m me pour les cooptations apr s parution d une annonce s agissant d une d marche tellement sp cifique la cooptation va de pair avec l adh sion des valeurs communes des projets de vie proches aux m mes p riodes du cycle de vie et plus prosa quement des capacit s de finan
16. bien le chantier A plusieurs reprises son pouse Christine a rappel son caract re dirigiste et sa volont de faire avancer les choses co te que co te Cette op ration qui se caract rise donc par la place centrale de l architecte dans le processus de d cision ne r duit pas les autres habitants au r le de simple spectateur passif Tout au long du processus de la n gociation fonci re jusqu la livraison en passant par le moment difficile de l arr t de chantier pendant plus d un an du fait de la faillite de l entreprise de gros uvre les habitants ont assum tour tour leur r le au sein de la ma trise d ouvrage Nous avons d j signal que la non d faillance et la solidarit au sein de collectif leur a permis de faire face l preuve du chantier et ses al as l ann e qui a pr c d l ouverture de chantier fut l occasion d importants changes entre le collectif et l architecte Durant le chantier le groupe a pris l habitude de se retrouver le week end pour v rifier l avancement et faire part de ses questions Afin de faciliter la compr hension du dispositif spatial par demi niveau l architecte r alise avec certains habitants une maquette d montable qui permet de comprendre le principe constructif et la distribution des espaces Cette maquette est d ailleurs pr sente tout au long du chantier et sert d l ments de rep re au ma on en plus des plans Le choix initial qui consista privi
17. c est des conflits entre nous on peut essayer de tout r inventer mais tout cela est un peu laborieux et tout ne peut pas se faire par sentence par injonction Dans cette configuration une confrontation de positionnement a cliv le groupe en deux entit s autour de chacun des leaders Suzanne et Laura Cet affrontement au del de son opposition entre vision politique et vision technique s est pour partie renforc par un clivage g n rationnel les sexag naires revendiquent une appartenance politique au projet tandis que les trentenaires n y voient que l aboutissement de leurs comp tences techniques Cette diff rence de positionnement bien que pr sente d s la premi re phase de fondation du collectif et de prospective fonci re tait alors apparue comme une force intrins que au groupe celui ci pouvant ainsi d multiplier les champs de comp tences et de savoirs Dans la phase proprement de montage de l op ration cette diff rence est devenue le point n vralgique des tensions internes jusqu provoquer la dislocation du collectif l t 2011 face l tendue du d saccord sur les m thodes et moyens de poursuite de l op ration Cette rupture une fois de plus montre combien la p rennisation du collectif dans la p riode d tablissement du projet jusqu la livraison du b timent ne peut se faire sans une capacit prononc e faire face un ensemble de registres d incertitu
18. circulations et espaces interm diaires les mat riaux et couleurs la structure porteuse les 8 dispositifs nerg tiques sp cifiques les marques d appropriation des espaces privatifs et des espaces communs etc La collecte des documents fondateurs de l op ration dans sa conception et son v cu consign s dans les archives du groupe d habitants et ou du concepteur ou de la collectivit locale charte de fonctionnement du collectif habitant statuts de l association ou de la coop rative d habitat documents financiers pour les clauses de solidarit et la r partition des participations financi res des m nages esquisses r alis es par les concepteurs ou par les habitants dossier de demande de permis de construire dossier d ex cution etc La r alisation d entretiens semi directifs enregistr s trois ou quatre entretiens par op ration aupr s de personnes identifi es comme informateurs privil gi s l habitant ou les habitants s tant trouv s en position de leader formel pr sident de l association initiateur de la soci t coop rative ou informel l architecte et ou l assistant ma trise d ouvrage l interlocuteur du groupe d habitants au sein de la collectivit locale ou de l organisme de logement social ou d am nagement amen porter le projet par exemple en termes fonciers Au cours de son travail l quipe a t sollicit e maintes reprises pour exposer ses premiers r sult
19. commun Aujourd hui et alors que chacun a pris ses marques le groupe a souhait poursuivre son engagement dans une d marche plus coop rative Pour ce faire la d cision a t prise fin 2010 de transformer le syndic classique de la copropri t en un syndic coop ratif avec modification du r glement de copropri t et la cr ation d un r glement int rieur Cette d marche est n e du constat que le syndic professionnel apparaissait plus comme une contrainte que comme un atout de plus le groupe souhaitait r duire les circuits de d cision et d ex cution et p renniser l esprit du projet dans un engagement la mesure de chacun aux charges ordinaires du lieu Figure 37 Maquette Source Idem Par ailleurs op ration d s l origine s tait construite sur l id e de proposer un cadre de vie et de travail Un premier bilan permet de constater la r alit de cette option puisque plus de 85 des r sidents travaillent leur domicile Aspects techniques et architecturaux Diwan est une op ration de construction neuve de 8 logements 5 appartements 3 maisons de ville en triplex et d un local d activit La Place de la Fraternit dont elle forme l angle est en plein c ur 113 du Bas Montreuil la limite de Bagnolet deux rues du m tro Robespierre et 5 minutes pied de Paris porte de Montreuil Cette situation ainsi que la proximit des transports des commerces d un groupe scolaire et
20. construit dans les ann es 1980 et plus r cemment aupr s de l op ration Eco logis Strasbourg alors en chantier Cette d marche de benchmarking est principalement prise en charge par Laura qui r investit ses comp tences et son r seau professionnel au profit de Diapason Cet engagement forte valeur technique la positionne dans une forme de pilotage du projet que lui reconnaissent sans rivalit les autres membres du collectif Cette phase de travail inaugure une dimension particuli rement technique o les comp tences professionnelles de certains leur conf rent un statut de sp cialistes au sein du groupe Diapason Cela se traduit par l apparition du terme de sachants par opposition ceux qui ne poss dent pas ces savoirs acquis D s lors et de fa on assez informelle une hi rarchie s op re entre les sachants et les non sachants Cette distinction se fait sans heurt durant de longs mois et est m me revendiqu e comme gage de qualit et de performance du groupe Nous on a plein de sachants au sein de Diapason a nous permet d avancer vite et d viter les discussions sans fin affirme Suzanne alors qu elle rend compte de l avanc e de leur projet aupr s des membres de l association EHG MHGA lors des r unions du conseil d administration D but d cembre 2009 l agence Equateur remet son esquisse du projet et la pr sente au groupe Leur approche jug e trop technique rebute ce dernier qui d ci
21. d agrandir les surfaces de chambres Du c t des espaces collectifs la grande salle commune de plus de 100 m apparaissait comme trop grande au regard des usages Le groupe a donc d cid de construire dans le volume double niveau un atelier commun de bricolage et au dessus un petit salon o se tiennent bon nombre de r unions ext rieures L enveloppe g n rale du b timent n a pas t modifi e seuls quelques l ments ont t chang s comme les escaliers en bois ext rieur remplac s par des escaliers en acier galvanis qui ont une meilleure long vit et ne demandent aucun entretien particulier Au moment o le b timent a t construit peu de contraintes existaient en mati re de performance du b ti Du point de vue environnemental l accent fut mis sur la qualit de l isolation phonique afin d assurer une bonne protection des bruits a riens li s au passage des avions Par ailleurs la tr s grande compacit du b timent et de l enveloppe garantit une qualit thermique de l ensemble La fa ade sur jardin la plus largement ouverte b n ficie d une orientation ouest sud ouest qui permet un bon niveau d ensoleillement l hiver En t le masque d ombre est assur par le volume d arbres pr sent dans le jardin Enfin la double orientation de tous les logements permet d assurer une ventilation int rieure en cas de surchauffe estivale Gouvernance D s l origine du projet le choix fut fait d un mo
22. en capacit d accueil a t fait passant d une hypoth se d origine de trente logements une capacit de seize dix huit personnes Ce travail a probablement fait l objet d une tude de faisabilit r alis e par l OPHM et d termin par le choix du site Reproductibilit Le projet des Babayagas a fait l objet de nombreux conflits et blocages du fait du caract re atypique de l op ration Les difficult s ont surtout concern l obtention de financements institutionnels qui ont t longtemps bloqu s car le projet ne rentrait pas dans les cases comme s accordent 139 Entretien avec Sami Tabet r alis par Anne d Orazio et V ronique Biau en juin 2009 128 l expliquer l ensemble des acteurs que nous avons rencontr s dans les institutions comme dans l association Le probl me tait principalement li la non mixit g n rationnelle et de genres Les raisons du refus de financement notamment par le Conseil g n ral portaient sur le caract re discriminant d un habitat r serv des seules femmes vieillissantes un projet de femmes pour des femmes et sur l ill galit de la cooptation pour le choix des locataires les logements seront attribu s sur crit re d appartenance une association Il s agissait donc d un projet d rogatoire en mati re d attribution de logement dans le parc de logement social Le fait que le projet soit exclusivement destin aux femmes est
23. es le terrain retenu se trouve au c ur de la Zac lots de l glise qui est pleinement ins r e dans le tissu urbain D s lors les tudes techniques se poursuivent en comit r duit entre l OPHM les architectes les bureaux d tudes techniques et l Agence de l nergie MVE sollicit e afin de satisfaire aux exigences et crit res en vue de l obtention d un classement HPE Haute performance nerg tique 135 Statut de l association de la Maison des Babayagas http www lamaisondesbabayagas fr nos_statuts html 122 Les relations entre les Babayagas absentes de cette phase de travail et l OPHM se tendent l occasion du montage du projet aupr s des organismes de tutelle et des pouvoirs publics car l office ne parvient pas d passer la simple question de la production de logement au profit d une d marche plus globale int grant la question du vieillissement des femmes Le projet est per u comme in galitaire du point de vue du traitement et de l offre aupr s de personnes g es Son caract re non mixte renforce cette vision aupr s de cadres et d lus communistes de la Ville et du conseil g n ral L arbitrage vient en 2005 de la Ville de Montreuil et du politique qui d l gue son service tude Habitat en la personne de V ronique Verg s la reprise du projet son portage et sa m diation Un comit de pilotage associant l ensemble des partenaires est mis en place en f vrier 2006
24. et du coup ensuite en est venu un peu une guerre de vocable de positionnement au del m me du fait que dans toute histoire d habitat participatif m me d aventure humaine dans des groupes qui durent comme a depuis de longues ann es un moment donn on voit de toutes fa ons m me sur des op rations moins politiques il y a une explosion ou il y a un retour par rapport aux leaders premiers qu on renverse les autres se le r approprient et reprennent la place C est exactement ce qui s est pass l cristallis sur le spa mais retraduit ensuite dans tous les d bats sur la question du f minisme Comment le projet a t il pu aboutir malgr l ensemble de ces difficult s en interne et avec les partenaires institutionnels Certaines personnes au sein de l institution semblent avoir jou un r le cl pour d passer et surmonter ces conflits Il s agit non seulement de l architecte qui a pris du temps pour n gocier avec les Babayagas alors qu il n avait pas de mission sp cifique pour cela mais aussi des maires successifs Jean Philippe Brard et Dominique Voynet qui ont port politiquement le projet V ronique Verg s a galement jou un r le important au moment de la reprise en main du projet par le service tudes Habitat de la ville de Montreuil tandis que le changement de directeur g n ral la t te de l OPHM a permis d am liorer nettement les relations entre le groupe de femmes et l office comme le racon
25. glementaire C est typiquement le cas des trois initiateurs de Diwan qui rest s seuls parties prenantes du projet d cident de le porter financi rement seuls La vente en VEFA des cinq autres lots les oblige d ailleurs renoncer un niveau de prestation du type pr t finir qui aurait portant eu une certaine pertinence dans le cas pr sent la charge financi re initiale aurait t all g e les acqu reurs auraient pu adapter l espace leurs souhaits en r alisant eux m mes une partie des travaux le cas ch ant Certains membres du groupe Diapason avaient un moment envisag de financer d autres lots que le leur pour permettre le d blocage conomique du processus D une autre mani re pour sortir de l enlisement du financement de leur op ration les Babayagas mettent en place une voie de contournement qui pourrait faire perdre son sens au projet Puisque le Conseil G n ral se refusait financer leur maison sous la forme d un foyer logement relevant donc des financements pour l action sociale en faveur des personnes g es les Babayagas sollicitent des financements ordinaires du logement social et pour appuyer leur dossier diversifient les classes d ge en incorporant au programme des logements pour des jeunes de moins de 30 ans Qu en est il dans ces conditions des formes d entre soi d intimit et de solidarit qui fondaient le projet La mise en service tr s r cente des lieux ne permet pas e
26. l autopromotion recourt une ma trise d ouvrage d l gu e ou encore un portage provisoire de l op ration par un promoteur immobilier sans pour autant sortir du cadre des valeurs et de la mouvance qui se cr e autour des op rations d habitat group Comme ces derni res elles se d finissent essentiellement par le fait que ce sont 1 des op rations de logements qui adoptent des formes et des processus de gestion hors standards qui n existent pas sur le march 2 des op rations dans lesquelles les habitants group s en collectif de ma trise d ouvrage sont en premi re ligne pour le montage la programmation la conception puis la gestion de l ensemble en particulier quand existent des locaux partag s buanderie salle des f tes chambres d invit s etc ce qui repr sente une caract ristique forte de ce type d habitat De ce fait la dimension exp rimentale est importante m me si contrairement l habitat coop ratif l autopromotion ne se donne pas comme objectif de re consid rer la question du statut de la propri t Notre approche La pratique de l autopromotion dans le domaine de l habitat est un bon observatoire des exp rimentations qui touchent le b timent actuellement non qu elle soit quantitativement d velopp e mais parce qu elle soul ve un grand ventail de r flexions sur la production ordinaire d habitat et sa gestion que celles ci soient publiques ou priv es Elle pr sente en outre l
27. ma trise d ouvrage et le p rim tre du groupe habitant la premi re centr e autour de trois personnes assurant la r alisation et la vente des lots pour celui ci 5 Sp cificit s et formes d exemplarit de l habitat en autopromotion De mani re g n rale l implication directe des habitants donne ces op rations diff rentes caract ristiques propres dont nous d gagerons les quatre suivantes elles rel vent d un mode d expression assez in dit des attentes et besoins en mati re d habitat elles refl tent une pens e assez labor e du voisinage et des modalit s d change l chelle de l immeuble l chelle des appartements elles mettent en uvre des typologies peu pr sentes dans le parc ordinaire de 28 Entretien avec Brigitte Bouvier sa femme 28 f vrier 2011 24 logements et enfin probablement du fait de ces divers facteurs elles prennent un statut particulier de pratique exemplaire tant par rapport au monde professionnel que dans le grand public o elles sont abondamment pr sent es et comment es a Une expression diff rente des besoins L expression des besoins dans le cadre de l habitat participatif rev t sur les quelque trente ans de son d veloppement en France des caract ristiques constantes une demande d alternative dans le registre de l habitat La position des habitants se construit en opposition au logement individuel ou collectif vendu sur plan avec un choix limit d opt
28. origine Moins de trois ans apr s emm nagement collectif l ensemble des douze adultes a investi une activit professionnelle b n vole ou militante Les modes de garde des enfants sortie d coles cr che baby sitting etc sont g r s au sein de l immeuble soit collectivement soit dans une entraide de famille famille Cette organisation a ainsi permis certains de reprendre des tudes d accepter des missions professionnelles en dehors de l Ile de France ou de d velopper leur propre activit professionnelle sans que la question de la gestion des enfants fasse concurrence l mancipation individuelle Les registres de solidarit f minine ont largement fonctionn en interne du collectif mais aussi dans les r seaux externes du voisinage largi Ils ont aussi facilit 70 l engagement des uns et des autres dans la vie locale de la commune Ainsi la premi re sph re d engagement local fut celle des parents d l ves et des actions au sein de la FCPE Tr s vite cet ancrage se concr tise par un engagement municipal et tour tour quatre membres du Kolkhoze prennent des responsabilit s au sein du conseil D autres s engagent dans la campagne aupr s du maire PCF mais sont battus par une alternance de droite le temps d un mandat Leur engagement se concr tise pour certains jusqu assumer la charge de maire adjoint dans une majorit d union de la gauche Ces engagements se poursuivent largement pour le
29. preuve importante alors que l ensemble des familles s appr tait prendre possession des logements Un int r t particulier de Diwan est que Xavier Point l un des trois protagonistes de l op ration alors photographe de m tier a cr la suite de son investissement dans Diwan une structure de ma trise d ouvrage en appui aux initiatives d autopromotion CPA CPS Construire pour les autres comme pour soi m me Dans ce cadre il se pose lui m me la question des conditions de reproductibilit de l op ration de Diwan Dans la brochure qui pr sente cette exp rience partir de son processus ses r sultats et pour les le ons qu il permet de tirer huit enseignements sont d gag s 127 A a Brochure Construire pour les autres comme pour soi m me Diwan 2009 116 Enseignement 1 gt Le d sir de prendre en charge son logement r pond de nouvelles aspirations Enseignement 2 gt L autopromotion reste un sport de combat Enseignement 3 gt L amateurisme est un sport haut risque Enseignement 4 gt La professionnalisation des autopromoteurs est une condition de survie Enseignement 5 gt L engagement des collectivit s territoriales est capital Enseignement 6 gt La ma trise d ouvrage d un projet atypique doit l tre aussi Enseignement 7 gt Il faut investir dans les phases amont Enseignement 8 gt L architecture et la ma trise des co ts sont une des cl s de
30. t volum trique La travers e longitudinale du b timent reprend une partie des charges et assure la stabilit En effet la trame constructive de 3 m x 3 m facilite la souplesse volum trique et la r partition des logements ce qui permet une grande cr ativit en mati re d organisation des appartements La distribution int rieure devient le fruit d une collaboration permanente entre l architecte et le commanditaire Elle r pond aux besoins de la famille concern e et s adapte dans la majeure partie des cas aux volutions du mode de vie de chaque famille L innovation porte aussi sur le traitement de la fa ade avec le choix d une transparence qui laisse entrevoir l int rieur des appartements salons cuisines surtout la nuit Ce choix est plut t bien v cu par les habitants d apr s le t moignage d un de nos interview s Ce n est pas le cas pour l isolation thermique et phonique de l immeuble tr s critiqu e par les habitants Habitants et concepteurs Nous l avons vu 1979 est l ann e de la d finition du programme collectif suite des assembl es g n rales et au fonctionnement des commissions institu es architecture et finances Ce programme traite les circulations les r seaux collectifs les contraintes du terrain les relations avec le quartier le stationnement des automobiles les espaces collectifs les enfants etc Ces informations sont collect es par l architecte au cours d entretiens collectif
31. thodes de l change d exp rience et en se situant activement dans les d bats qui partant de la revendication d un habitat nouveau s ouvrent d autres id aux sociaux dans des formes associatives voire politiques au sens partidaire Dans la p riode contemporaine la situation de commande collective est davantage consid r e comme un challenge un l ment d un probl me complexe que l architecte va avoir c ur de r soudre un budget serr des exigences environnementales fortes un terrain exigu un cadre 52 Nous avons aussi rep r ce positionnement dans d autres tudes s int ressant l habitat alternatif Ainsi les architectes de la SCP Pialat Belingheri concepteurs de l op ration abandonn e Lo Paratge en Dordogne sont localement connus pour leur travail sur les performances nerg tiques et imaginent une serre photovolta que pour couvrir l espace collectif du groupe de personnes g es L Agence M andre qui vient de d poser le permis de construire de l op ration CUB Comme un Baobab Montreuil a plusieurs fois tait prim e pour ses b timents scolaires nergie z ro 50 r glementaire et contractuel mal adapt etc et une architecture de crise qui va tirer sa reconnaissance de sa capacit construire dans l adversit tirer parti de tous les potentiels inventer un syst me D La posture se situe dans un professionnalisme du logement ma tris
32. 000 200 000 F pas clair non plus pr sentation des associ s p 114 2 situation de 1988 D Tessier Essai d Ego Histoire op cit Canal a r alis r cemment au Buisson Saint Louis un documentaire sur Diapason 92 Le lavoir du Buisson Saint Louis est l une des quelques op rations des ann es 1980 qui sont devenues embl matiques de l autopromotion Sa situation urbaine dans un quartier en voie de gentrification l poque de l op ration le discours tr s riche produit par l architecte concepteur son propos la qualit des espaces qui a permis une flexibilit hors du commun entre les logements probablement aussi les caract ristiques socio professionnelles des habitants ont attir de nombreux regards et ont suscit une part de l engouement que l on observe actuellement pour l habitat group Et pourtant les ann es semblent avoir att nu les sp cificit s du mode de vie que les habitants avaient invent dans les premi res ann es de leur entr e dans les lieux Les activit s collectives s amoindrissent les enfants et adolescents sont moins nombreux et moins int gr s la vie du groupe certains appartements ont t donn s en location la gestion de la copropri t tend vers des formes plus ordinaires autour d un partage des t ches minimales qui a petit petit marginalis la f te et l change convivial Les habitants vieillissent et si le Lavoir a pu se montrer propice aux pha
33. Cette r gle semble avoir t largement respect e durant les 30 ans de vie commune au sein du Kolkhoze 76 Reproductibilit Comme nombre d op rations de ce type le Kolkhoze n chappe pas au difficile positionnement du ma tre d ouvrage que le groupe habitant doit assumer Nous avons vu que les choix de montage impos s par le notaire et les banquiers ont fait porter la responsabilit de la promotion sur les paules d Annie membre du collectif et documentaliste de profession Lors de l arr t brutal du chantier pendant pr s d un an et de la proc dure l encontre de l entreprise d faillante seules la solidarit et la qualit de l engagement entre les membres du collectif ont permis de faire face la crise et d viter ainsi l effondrement total de l op ration Cette prise de responsabilit par des non professionnels montre bien la faiblesse de ces montages qui exposent des risques majeurs ceux qui s y engagent pouvant se traduire par des poursuites civiles ou p nales D s cette poque le d ficit d encadrement de ces op rations d autopromotion peut appara tre comme le frein principal leur d ploiement et leur diffusion dans des milieux moins avertis et plus loign s de l acte de b tir Cette op ration du Kolkhoze reste donc singuli re plus d un titre d une part dans la capacit du collectif recycler ses comp tences professionnelles et ses r seaux pour garantir la faisabilit
34. La rencontre du cabinet du Ministre du logement d but 2008 relance le projet en sommeil institutionnel depuis plusieurs mois Cet immobilisme est li au d part du directeur de l OPHM ainsi que de techniciens tant du c t du bailleur que des services de la Ville Alors que le changement municipal en mars 2008 peut laisser craindre une rupture de l accord politique pass entre le maire sortant et Th r se Clerc et un nouvel enlisement de l op ration Dominique Voynet renouvelle son soutien au projet D s l installation de la nouvelle quipe municipale le dossier consid r comme sensible est directement pris en charge par le cabinet du maire et confi l un de ses plus proches collaborateurs S bastien Maire L quipe op rationnelle est au complet l t 2008 lors de l arriv e du nouveau directeur de l office Jean Paul Bl ry D s lors les groupes de travail entre partenaires reprennent avec un comit de pilotage constitu de l office du cabinet du maire et des Babayagas En janvier 2009 S bastien Maire annonce la relance officielle du projet par voie de presse Les arguments et obstacles annonc s en mars 2007 sont contourn s gr ce des modifications apport es dans le montage du projet L introduction d une dimension interg n rationnelle en r servant 4 des 25 logements des jeunes permet de r pondre la critique de la non mixit de l op ration et d obtenir de nouveaux financements L OPHM mul
35. St Denis Diwan est une op ration livr e au printemps 2008 sur un foncier vendu par la collectivit locale qui souhaite soutenir des projets d habitat group Le groupe initial est constitu par une bande d amis qui rep re ce terrain et entre en n gociation avec la Ville Les difficult s et la dur e de la n gociation fonci re mettent mal ce premier collectif Au final seuls trois de ses membres se lancent dans la constitution d une SCI de construction vente et portent l op ration en autopromotion jusqu la vente en tat futur d ach vement Cette op ration regroupe 8 habitations et un local d activit sur rue La gestion et l entretien de l immeuble sont pris en charge par les habitants dans le cadre d un syndic coop ratif 5 La Maison des Babayagas 6 8 rue de la Convention Montreuil Seine St Denis L association des Babayagas n e il y a plus de dix ans tente de proposer une alternative aux structures d accueil des personnes g es en permettant un groupe de femmes de vivre collectivement leur fin de vie dans un lieu qu elles ont souhait qu elles ont pens et qu elles veulent g rer en toute autonomie Cette saga des Babayagas comme elles aiment le dire s inscrit dans le choix volontaire de s tablir Montreuil sous Bois en banlieue parisienne pour faire na tre un projet autog r solidaire citoyen et cologique unique en France Tr s vite le soutien du maire de Montreuil permet le por
36. ainsi Vie Politique Vie Sociale et Vie Culturelle Le projet est alors tr s li l action men e par un certain nombre des initiatrices la Maison des Femmes de Montreuil voisine de la 17 Page Les piliers de la maison du site web http www lamaisondesbabayagas fr 17 parcelle sur laquelle s implante la Maison des Babayagas C est un projet orient sur l action en faveur des femmes isol es immigr es ou en d tresse mais aussi sur la vieillesse travers l action de l Unisavie Universit du Savoir des Vieux L aide aux devoirs pour les enfants du quartier ou encore le soutien l agriculture paysanne ont aussi pu tre voqu s Le projet comprenait dans la phase d esquisse un programme tr s riche et diversifi de locaux ouverts au quartier salle de r union spa salle de gymnastique salon de coiffure et de p dicurie infirmerie Au cours de la progression du projet ces espaces partag s se sont tr s largement r duits le cadre de financement de l op ration par des cr dits obtenus au titre du logement social a contraint une s lection et une r duction de ces locaux qui ont fait l objet de longues discussions entre les Babayagas et les services de la Ville Le groupe des futures habitantes a beaucoup volu et il serait pr matur de dire si dans les formes de recrutement cooptation qui ont t mises en place en fin de processus cet id al d ouverture au quartier et d investissement
37. au Kolkhoze Malgr l impatience de l emm nagement la premi re ann e fut largement occup e la finition des logements et de la salle collective peintures am nagement ameublement Le rodage des premiers mois laisse vite la place l apprentissage du vivre ensemble Le passage du projet la r alit quotidienne ne se fait pas sans friction chacun devant apprendre op rer dans ce nouveau collectif o les r gles de vie d passent le simple cadre familial et individuel La premi re ann e a a t dur de vivre ensemble il fallait qu on apprenne accepter les r gles des autres surtout par rapport aux enfants L a frictionnait un peu mais bon on a laiss faire et puis c est all beaucoup mieux Cette sortie du cadre id al du projet et la plong e dans la quotidiennet sont v cues comme un moment difficile par ce tout jeune collectif qui doit dans la confrontation journali re trouver de nouvelles modalit s d tre ensemble Tant qu on est dans le projet tout va bien C tait plus dur la premi re ann e que pour le projet lui m me parce que c est qu une fois qu on est l qu on s aper oit qu ils les autres laissent des merdes partout qu ils laissent leurs enfants faire les cons jusqu minuit c est l que a bloque Ah oui pourtant c est l euphorie tant qu on est dans le projet L mergence de ces conflits de quotidiennet oblige le groupe trouver des
38. aucun l ment quantitatif de surface ou de co t a vraisemblablement servi de base de discussion avec l OPHM En date du 16 mars 2004 un deuxi me document intitul Projet de programmation pour la maison des Babayagas est r dig par le groupe de femmes la diff rence du pr c dent il est crit dans des termes plus techniques faisant r f rence des cadres normatifs tels que HQE et une estimation des surfaces globales du projet 750 m environ Sa r daction indique une acculturation aux cadres de r daction programmatique o apparaissent des l ments de description quantitatives et qualitatives La partie consacr e aux espaces privatifs est plus fournie et mieux renseign e un long paragraphe s int ressant aux qualit s d ambiance et de confort La taille estim e des studios est revue la baisse Leur surface est comprise entre 32 et 38 m La r daction de la partie collective est scind e en deux cat gories l une ouverte au public et l autre r serv e aux r sidentes une distinction qui se fait tant au niveau des capacit s d accueil de chaque partie que de leur emplacement dans le b timent La partie ouverte au public pourra accueillir 20 25 personnes et sera enti rement situ e au rez de chauss e tandis que la partie r sidentes pourra se situer dans les diff rents niveaux de la maison Il appara t clairement qu un cadrage tant en possibilit fonci re qu
39. augmentation avoisine les 70 avec une hausse ininterrompue de 2000 2007 suivie d une stabilisation L habitat group des ann es 1980 b n ficie donc d un peu plus de souplesse op rationnelle engageant des endettements moindres et des risques financiers davantage ma trisables Par ailleurs les initiateurs de cette g n ration pointent les volutions socio d mographiques qui sont intervenues depuis leur implication dans des op rations participatives Les m nages taient plus stables moins de divorces et de familles recompos es moins de mobilit professionnelle entra nant des d m nagements moins d accidents de parcours professionnels avec des p riodes de ch mage On note aussi que beaucoup d entre eux sont des cadres moyens ou sup rieurs de la fonction publique enseignement travail social et ont des revenus pr visibles b Des intentions initiales au v cu quotidien L analyse des op rations habit es depuis une trentaine d ann es r v le les points sur lesquels les intentions de d part se sont maintenues au cours du temps et ceux sur lesquels les engagements se sont mouss s les sp cificit s se sont affaiblies M me dans un discours a posteriori qui s lectionne les hauts faits d une histoire maintes et maintes fois voqu e la difficult de la mise en place de l op ration le temps pass en r unions et en d marches les moments de tension les risques travers s et les checs jugul s so
40. aussi quelques f tes et repas collectifs organis s aux beaux jours Les relations avec le quartier se construisent au fur et mesure En ce qui concerne le lien avec les groupes militants c est exclusivement X Point qui g re cet accueil dans ses locaux professionnels Cpa Cps Quelques d marches sp cifiques ont t entreprises destination des Roms occupant le 128 A ee 4 r g L entr e dans les lieux se fait officiellement le 17 mars 2008 mais les familles emm nagent de fa on chelonn e au cours de l t suivant 118 squat voisin sollicitations pour de menus travaux de bricolage Un certain nombre d habitants ont aussi particip des activit s port es par l association des Filles du Facteur Gouvernance Dans l op ration Diwan c est le projet architectural qui domine le projet de vie sociale Il est clair que le caract re exp rimental porte essentiellement sur le choix du bois comme mat riau de construction et sur la r solution de l quation complexe que repr sente la valorisation de cette parcelle exig e un co t tr s mod r La gouvernance du projet et les modalit s de son organisation n taient initialement pas envisag es dans leur dimension exp rimentale Ainsi dans un contexte o le groupe se composait en deux cercles les associ s initiaux et les acqu reurs ult rieurs en VEFA le recrutement s est fait partir des r seaux des associ s initiaux et dans une g
41. autonomie relative de larchitecte par rapport tous les autres 90 intervenants Ces red finitions des pouvoirs d cisionnels de chacun sont aussi responsables du rapport parfois conflictuel entre le groupe et les architectes Mais ces rapports ne mettront aucun moment le projet en danger et les architectes restent des invit s d honneur du Buisson Saint Louis A leur tour ils mettent en premi re ligne ce projet dans la construction de leurs carri res professionnelles et d enseignement gr ce plusieurs publications dans des revues de sp cialit des r ponses des appels projets et des cours l usage des tudiants Nous avons d j abord la question d une ventuelle reproductibilit de ce type d op ration Elle semble difficile aussi au regard des caract ristiques du groupe Celui ci est tr s homog ne socialement se composant de plusieurs couples qui sont tous dans la culture de l accession la propri t Plus exactement il s agit de 22 habitants adultes qui appartiennent la g n ration de militants socialistes marqu e par Mai 68 Ce sont des cadres sup rieurs des professions lib rales architectes psychiatre journalistes etc ou des universitaires g s de 35 50 ans au moment de la constitution du groupe Les femmes travaillent deux exceptions pr s Il s agit de m nages ais s dont les revenus annuels se situent entre 200 000 et 480 000 francs et dont beaucoup par exemple em
42. aux tudiants con us par Bernard Kohn et Dominique Tessier assistant de B Kohn qui assurera le suivi de chantier et enfin des entretiens r alis s avec les habitants du Buisson Saint Louis G n alogie L histoire du projet commence avec deux couples et leur envie de vivre autrement dans un quartier populaire parisien En 1978 le lieu est trouv et 12 m nages familles et c libataires agr g s partir d amiti s militantes ou de relations professionnelles se constituent en Soci t Civile Immobili re afin d acqu rir ce lavoir du XIX si cle d un grand potentiel La cooptation se fait sur des valeurs communes portant sur les enfants le rapport homme femme la religion l engagement politique la culture patrimoniale etc Le groupe est aussi homog ne du point de vue des cat gories sociales et professionnelles de ses membres de leurs centres d int r t mais surtout de leurs capacit s financi res en tant que futurs propri taires Plusieurs r unions de groupe permettent la d finition du pourquoi et du comment vivre ensemble En 1979 la promesse de vente du lavoir est sign e suivie de l tape du choix d un architecte Pour des raisons d galit entre les membres ces derniers d cident de ne pas confier le projet l un des architectes du groupe et portent leur choix l unanimit sur l architecte Bernard Kohn suite l valuation d une douzaine de candidatures Ce dernier avait
43. avait depuis longtemps de faire un habitat comme celui l ma tris un peu notre image et c tait aussi une question de sous on tait enchant s de le faire pour un prix raisonnable parce que d j en 1986 l immobilier parisien tait inabordable La promesse de vente est sign e le 8 octobre 1986 La vente effective a lieu le 15 d cembre 1986 apr s que la ville repr sent e par le maire communiste Jean Pierre Brard soit revenue sur son souhait de pr empter la parcelle qui visait viter la transformation de nombreux lieux de production du Bas Montreuil en logements afin de permettre la reconversion de la friche industrielle sise au n 9 rue Barb s Le maire suite la demande du directeur artistique de L Humanit appel l aide par un futur habitant com dien professionnel re oit les repr sentants du groupe le 24 septembre 1986 Il manifeste un int r t vis vis de ce projet d artistes et d intellectuels qui arrivent dans un quartier en difficult en souhaitant entretenir de bons rapports de voisinage avec l ensemble des habitants gr ce la salle commune susceptible de devenir un lieu d change et de communication avec la population de Montreuil Suite l tude d un dossier comprenant de nombreuses photographies du groupe constitu en association se r jouissant lors des f tes ou visitant l usine de la rue Barb s le maire trouve sympathique le projet de convivialit constit
44. avec des budgets serr s Cette disposition est tr s vite entr e en conflit avec la n cessit de pr financer certaines surfaces pour les vendre en VEFA ce type de transaction s adossant sur des contraintes normatives fortes ne permettant en aucun cas de laisser la finition ou l am nagement des lots leur acqu reur Le choix de l architecture bois d passe la question de la commodit technique Elle s inscrit dans la trajectoire de l architecte proche de l architecture scandinave et qui a commenc dans ses pr c dents projets s identifier par une criture r solument contemporaine autour de ce mat riau Reproductibilit Les moments d cisifs du projet sont sans conteste ceux de l acquisition du foncier et de la signature de la vente du terrain Ce moment signe un passage au r el dans la mise en op rationnalit et les engagements des uns et des autres doivent tre confirm s cette date C est le moment o s op re un engagement solidaire entre les associ s Dans le cas de Diwan cette prise de responsabilit est port e par le trio constitutif de la SCI Ils prennent alors tous les risques On notera que le projet avait bien failli chouer quand alors qu un ensemble de six ateliers logements avait t con u dessin discut et diffus pour la parcelle que la Ville avait envisag de mettre la disposition du groupe 1150 m rue Etienne Marcel celle ci reprend le terrain pour une autr
45. but de cr er un module innovant et citoyen de logements de personnes du troisi me ge d exercer d une fa on g n rale toutes activit s li es indirectement ou directement l objet ci dessus rappel Th r se Clerc devient pr sidente de l association et deux autres femmes qui se d sengagent ensuite du projet la rejoignent pour constituer le bureau L association reste en sommeil jusqu en 2001 date laquelle Th r se Clerc fait part de son projet Suzanne Goueffic une ancienne militante au Parti socialiste unifi PSU et Monique Bragard artiste peintre Partageant leur difficile exp rience d accompagnement en fin de vie de leurs parents les trois femmes d cident de relancer l initiative D but 2002 elles organisent une s rie de rencontres et de rendez vous pour donner corps au projet et mieux comprendre lunivers et les dispositifs administratifs dans lesquels doit voluer la Maison des Babayagas Elles rencontrent notamment Jean Pierre Brard d put maire de Montreuil qui leur apporte un fort soutien politique tout au long de sa mandature D but 2003 une douzaine d aspirantes Babayagas rejoint le groupe et le cercle des Amis des Babayagas cr pour diffuser et soutenir financi rement le projet s toffe Cette ann e marque l ancrage du projet dans les sph res institutionnelles administratives et politiques mais aussi aupr s des m dias nationaux auxquels le groupe de femmes
46. contient les germes d s les ann es 1980 Le souci nerg tique dans toutes ses dimensions la notion d nergie grise et l int r t accord au syst me global de l extraction la fabrication la distribution la mise en uvre l emploi l entretien et le recyclage des mat riaux de construction ne figurent explicitement que dans les cahiers des charges des op rations r centes comme Diapason Mais les op rations datant des ann es 1970 1980 rel vent avant l heure d une recherche de durabilit per ue alors comme alliance entre p renne et coresponsable social conomique environnemental et culturel Celle ci prend plusieurs formes parmi lesquelles nous insisterons sur La flexibilit des espaces et leur capacit s adapter l volution des besoins du groupe et des individus qui le composent comme nous avons pu le constater dans le cas des op rations Couleur d Orange et Buisson Saint Louis o de nouvelles r partitions des espaces communs ont t accept es par le collectif de m me que la vente l change ou la location de certains espaces privatifs entre voisins La participation des futurs habitants la d finition la conception et la finition de leur cadre de vie commun participation qui semble aller de soi lorsque ces habitants sont aussi propri taires des nouveaux logements mais qui n en est pas moins innovante l poque allant jusqu envisager une refonte des rapports h
47. d un groupe et d une g n ration qui a su marquer par son inscription territoriale un engagement local sans cesse renouvel 79 80 Le Lavoir du Buisson Saint Louis me 8 rue du Buisson Saint Louis Paris 10 Le projet du Buisson Saint Louis date des ann es 1980 et porte sur la reconversion par un groupe d habitants d un lavoir industriel du XIX si cle en 14 logements autog r s Situ 8 rue du Buisson Saint Louis dans le 10 arrondissement le projet profite alors de la disponibilit de terrains bon march A l poque la reconversion de b timents industriels et d artisanat chappe pour une part la rigueur des r glements d urbanisme et de ce fait repr sente une opportunit exceptionnelle pour des collectifs d habitants la recherche d un vivre autrement Au travers de cette description monographique nous tenterons de saisir les particularit s de ce projet d exception tant en ce qui concerne l initiative de d part et le montage que la qualit architecturale Au del des aspects sp cifiques de gestion de la vie collective et de l volutivit du projet ce dernier nous permettra d interroger la reproductibilit de ce type d op ration exemplaire Ce travail a t r alis partir des archives du Buisson Saint Louis appartenant l agence d architecture de Bernard Kohn ma tre d uvre des articles de presse sp cialis e des documents p dagogiques et de recherche destin s
48. d un statut passif de consommateur une posture active diversification des r seaux relationnels etc l habitat en autopromotion rel ve ainsi pour partie des dynamiques de la consommation engag e sur laquelle travaillent des sociologues comme S Dubuisson Quellier Certes cette S Philippe J Relations producteur distributeur les enseignements du secteur de l habillement Economie et statistique n 303 Mars 1997 p 101 112 23 http www lelabo ess org spip php 4 Dubuisson Quellier S La Consommation engag e Paris Les Presses de Sciences Po 2009 22 notion est trop englobante pour ne pas susciter le d bat Et si elle s int resse aux comportements par lesquels le consommateur manifeste son soutien ou son d saccord vis vis des pratiques des entreprises en achetant des produits ou en boycottant d autres elle questionne en fait le rapport march biens ou services client Les consommations engag es se posent en alternatives l conomie concurrentielle faisant valoir la responsabilit sociale des entreprises le souci environnemental boycott des produits faisant intervenir le travail des enfants ou engendrant des co ts environnementaux indirects importants etc Mais parmi elles se d veloppent d une part des strat gies qui partent du march pour d velopper une critique politique de son fonctionnement attitude de citoyen et d autre part des strat gies d termin es peser
49. dans un statut exploratoire voire d rogatoire repr sente pour les architectes comme pour tous les partenaires des initiatives un enjeu particulier de d monstrativit associ une r elle prise de risque Les architectes qui s investissent dans ces op rations ont des motivations diverses le faire et davantage que pour des commandes plus traditionnelles n op rent pas de calcul sur les co ts et les avantages que leur procurera cette exp rience Pour la plupart d entre eux ils sont en accord au moins implicite avec les valeurs supports du projet des habitants la recherche d un habitat diff rent le respect des quilibres environnementaux la valorisation d une inscription formelle et relationnelle dans le local la recherche d une mixit et d une urbanit dont les d finitions pr cises ne sont d ailleurs pas d battues etc Leur investissement est beaucoup plus important pour ce type de projet que pour une op ration ordinaire notamment en temps de travail et dans un cadre contractuel qui a souvent omis la d finition et la r mun ration de t ches qui d passent les missions traditionnelles du concepteur comme par exemple la participation la programmation ou au montage administratif du dossier Au del de ce socle commun d engagement personnel et professionnel des motivations de diverses natures s ajoutent en fonction des trajectoires des architectes Pour les architectes qui ont une connaissance app
50. de Karawitz et chacun des m nages de mani re recadrer le projet face aux attentes et besoins de chacun Le travail de positionnement des appartements bien qu essentiel est un moment difficile au sein de Diapason car les strat gies individuelles viennent souvent compromettre les attentes collectives Le projet peine retrouver une coh rence d ensemble au profit d une somme de contraintes personnelles qui semblent souvent inconciliables et guid es par des strat gies plus patrimoniales que collectives Apr s plus de quinze versions d organisation g n rale de l immeuble et le d part d une personne consid rant que ses attentes en terme d opportunit immobili re ne sont pas satisfaites le groupe r tablit des r gles communes de fonctionnement et organise l attribution d finitive des lots Cette phase d ajustement a largement entam le capital confiance du groupe vis vis de cette nouvelle quipe d architectes celle ci tant per ue comme d motiv e et en difficult face la multiplicit des demandes individuelles Ils n arrivent pas non plus prendre de la distance avec leur projet initial qu ils n ont pas envie de d naturer et prennent assez mal nos propositions A ce stade nos relations sont difficiles avec nos architectes ils semblent un peu d motiv s tr s rigides et pas mal d bord s par ailleurs beaucoup de travail et pas mal de difficult s coordonner le travail avec l conomiste et le BE
51. de l op ration tablissement des budgets de d pense ainsi que des pr bilans de tr sorerie relatifs l op ration r daction des ordres de paiement des sommes dues par la SCI 4 gestion comptable tenue des comptes de l op ration tablissement des situations et des bilans la pr paration des appels de fonds apurement des comptes de l op ration en relation avec les administrations fiscales 5 gestion technique pr paration et r daction des contrats liant les techniciens au ma tre de l ouvrage par un contrat de louage des contrats de bureaux d tude et des bureaux de contr le et pr paration des march s pr paration des appels d offres des entreprises v rification des propositions de paiement la relation avec les entreprises le contr le de l avancement des travaux la repr sentation du Ma tre de l ouvrage sur le chantier avec d l gation de la ma trise d ouvrage compl te L int r t d une telle structure comme le rappellent les commentateurs juridiques est que la SCI permet de r aliser plusieurs l union fait la force un investissement immobilier qui s av re parfois impossible seul gr ce la r union de capitaux et moyens augmentation de la capacit financi re et obtention plus ais e des cr dits bancaires r duction des charges par exemple pour une r sidence de loisirs La SCI est une entit juridique distincte des personnes qui la composent 66
52. de rendre l op ration ordinaire en invisibilisant son caract re collectif et autogestionnaire A la suite du d p t du permis de construire Pierre s att le produire un chiffrage complet du projet qui est estim 985 000 francs auxquels s ajoutent les frais d architecte de 6 Assurant une mission compl te de ma trise d uvre il proc de la constitution du dossier de consultation des entreprises pour les march s de travaux sur les lots gros uvre charpente couverture tanch it menuiserie plomberie sanitaire chauffage lectricit vitrerie rev tement de sol et pl trerie Afin de maintenir un co t de sortie de travaux compatible avec les finances de chacun des m nages il est d cid que l ensemble des finitions et am nagements serait pris en 75 La SCI porte le nom de la rue o le terrain est situ 75 Entretien du 8 avril 2011 65 charge individuellement Chaque logement tant d une surface quivalente chaque famille finance part gal le logement et 1 6 des surfaces collectives Le permis de construire est d livr le 10 d cembre 1975 Les financements obtenus les cessions fonci res ont lieu le 9 mars 1976 pour un montant de 165 605 30 francs Les consultations d entreprises fructueuses il ne reste plus au collectif habitant qu passer commande des march s de travaux au travers de sa SCI Devenir promoteur et construire son immeuble Alors que Pierre en qualit d architec
53. des 10 ans de l installation du groupe relever d une part de hasard ou de chance Rien n est cach des difficult s et preuves que traverse un tel collectif Dans tous les cas c est en prenant des risques et en sortant des sentiers battus que ces aventuriers du quotidien se sont cr un nouvel horizon et tentent ann e en ann e de rejouer la partie Bien s r les enfants sont partis les adultes ont vieillis mais l espoir de Couleur d Orange reste intact C est un lieu qui compte dans le paysage montreuillois et qui donne ses lettres de noblesse l exp rimentation Aujourd hui largement inscrit dans la mouvance nationale de l habitat participatif il participe la diffusion d un vivre ensemble renouvel et choisi 122 Entretien avec Jean Pol Lefebvre le 26 janvier 2011 123 Note descriptive sur le projet Couleur d Orange r alis e par Luc Barr qui accompagne la demande de permis de construire 109 Diwan 2 place de la Fraternit Montreuil Seine St Denis L op ration Diwan livr e en 2008 mais initi e en 1998 est interm diaire entre la g n ration pionni re d habitat group des ann es 1980 et la s rie de projets apparus au tournant des ann es 2000 2010 et dont la plupart sont en cours ou ont chou Elle est d un int r t tout particulier de par l inventivit dont elle a fait preuve pour se d jouer des al as multiples qu elle a rencontr s Elle repr sente une forme tr s s
54. devra fournir une garantie financi re d ach vement Les associ s de la Scia Diapason font diligence pour r pondre favorablement ces nouvelles demandes ils obtiennent le 13 octobre 2011 un accord favorable sur le permis de construire Apr s plusieurs d marches ils prennent contact avec la soci t MDH promotion afin que celle ci devienne officiellement le promoteur de l immeuble construire et apporte l ensemble des garanties n cessaires En ce qui concerne les associ s un dossier individuel sur chacun des futurs associ s est r alis mais ceux ci ne peuvent juridiquement pas entrer dans la Scia Diapason tant que l avenant la promesse de vente n est pas sign par la Semavip D s lors cette situation de blocage permet la Semavip d augmenter ses exigences sur la composition du groupe des futurs associ s r pondre des crit res de conditions de ressources tre primo acc dants et de renforcer la clause anti sp culative Bien que Diapason s efforce de r pondre positivement ces nouvelles r gles du jeu nonc es unilat ralement la Semavip revient sur son engagement par un courrier en date du 12 janvier 2012 arguant de la caducit de la promesse de vente les d lais tant expir s 147 Ce revirement de la Semavip marque une rupture dans les rapports partenariaux alors m me que cette derni re tait l initiative d une proposition d avenant fin septembre Ce retournement oblige Diapason faire
55. en voie d ach vement la production crite sur ce sujet rev t principalement deux formes diff rentes les articles de la presse de vulgarisation sur l architecture et l habitat les manuels r dig s par des acteurs directs d op rations achev es visant transmettre une exp rience et une m thodologie Les tudes de cas Afin d interroger les formes de d cision collective gouvernance n gociation arbitrage etc et les dispositifs spatiaux et techniques que ces op rations produisent nous avons tenu pouvoir mettre en miroir des op rations de la premi re heure et des op rations contemporaines Notre corpus se r partit ainsi entre trois op rations datant respectivement de 1978 1983 et 1987 et trois op rations actuelles l une livr e en 2008 la seconde livrer au printemps 2013 et la troisi me mise en chec apr s obtention du permis de construire 1 Le Kholkoze 10 rue Jean Antoine L onardi Saulx les Chartreux Essonne Le Kholkoze de Saulx les Chartreux comme lont baptis ses voisins est l une des premi res op rations d habitat group fran aises N e en 1978 de la volont de deux familles de vivre plus chaleureusement de partager un quotidien sans pour autant s engager dans les communaut s des ann es 1970 cette op ration regroupe six logements en triplex avec des espaces collectifs qui sont en tampon entre l intimit des logements et la rue A l int rieur de l lot un balco
56. est pas trop grave tout a et puis on a arr t de formaliser tout a Une forme de spontan it est revendiqu e dans l organisation des temps communs et festifs Toutefois le groupe reste vigilant maintenir le cadre formel d une bonne gestion du bien immobilier en proc dant annuellement l assembl e g n rale A cette occasion les comptes sont pr sent s et les projets d entretien et d investissement du patrimoine sont d battus Cette activit rel ve d une action ordinaire des copropri t s et elle est men e avec le formalisme requis convocation aux assembl es annuelles respect des statuts de la SCI et du r glement de copropri t Il est int ressant de noter que le r glement de copropri t ne relate rien du caract re sp cifique et commun de l immeuble Aucun l ment du r glement ne stipule l usage partag des espaces communs et aucune r f rence n est faite ni la gestion directe par les habitants ni au projet collectif qui est au c ur de leur d marche commune Le paragraphe sur l usage des parties communes est particuli rement clairant de cette distorsion entre pratiques et r glement conventionnel Chacun des copropri taires usera librement des parties communes suivant leur destination mais sans faire obstacle au droit des autres copropri taires Aucun copropri taire ou occupant de l immeuble ne pourra encombrer les entr es vestibules et escaliers ou les jardins et tous autres endroits co
57. et 10 logements l chelle o personne ne va mais aussi l chelle o tout converge comme le dit l architecte de Diwan G Hayon Cette chelle m int resse ni les promoteurs constructeurs ni les organismes de logement Voir le rapport de M H Bacqu para tre sur ce th me l t 2013 r alis la demande de F Lamy Ministre d l gu la Ville S8 Hatzfeld H Les L gitimit s ordinaires Au nom de quoi devrions nous nous taire Paris L Harmattan ADELS 2011 54 social plus int ress s par des macro lots qui co ts d tude quivalents permettent des programmes doubles ou triples ceux l C est en m me temps une chelle hors d atteinte du particulier Sur ces petites parcelles urbaines souvent complexes et mal commodes les acteurs conomiques et professionnels sont peu arm s Les apports de l autopromotion rel vent d une intelligence du bricolage de la juste conomie d un usage raisonn des techniques constructives d une r flexion sur l insertion urbaine Cette chelle o tout converge est celle o l architecte doit travailler en troite relation avec des entreprises qui ne pourront pas installer de grues avec lesquelles il va donc falloir inventer de nouvelles solutions constructives comme celle de la pr fabrication de panneaux bois par exemple celle aussi o tout surco t se r percute sur un petit nombre de lots et o il va falloir au plus juste adap
58. et le consommateur Sociologie d une relation marchande Revue Fran aise de Sociologie 1999 n 4 p 671 688 Dussart B Le rapport des habitants l innovation architecturale dans l habitat in Les nouvelles tendances du confort dans la maison quels enjeux pour les professionnels D Desjeux d Paris ANVIE 2001 Erm P Vivre ensemble autrement covillages habitat group coquartiers Paris ditions E Elmer 2009 143 p Fourquemin R Le tiers secteur de l habitat un nouveau concept l gislatif Projet de m moire de M2 sous la direction de J C Driant Cr teil IUP 2010 Gr boval P Vivre en habitat participatif Paris Alternatives 2013 Habitat Pr m dit assoc La Hayette Ateliers communautaires une exp rience de participation habitants architectes Cergy Pontoise Paris Plan Construction 1979 Haumont B Etat des questions Cahier Ramau n 1 2000 Organisations et comp tences de la conception et de la ma trise d ouvrage en Europe p 41 57 Karpik L Les dispositifs de confiance Sociologie du Travail n 4 1996 p 527 550 L ger J M Decup Pannier B La famille et l architecte les coups de d s des concepteurs Espaces et soci t s n 120 121 2005 p 15 44 Lietaert M Vivre en cohabitat reconstruire des villages en ville La Revue Nouvelle n 2 f vrier 2008 Macaire E Des architectes l preuve de la participation
59. eux m mes l amiable et en fonction de leurs moyens financiers les limites entre les appartements contigus ce qui leur permet de contr ler eux m mes et surtout avant l installation l espace qu ils habiteront L avantage de ce type d op ration est celui de l achat sur mesure des appartements Au final la mise en uvre du projet comprend nous l avons dit le maintien de la structure en bois il s agit d un tissage entre le langage brique ma onnerie et celui du bois et la reconstruction des fondations Les fa ades polychromes en panneaux r guliers de 60 cm de largeur sont compos es librement partir de raidisseurs en sapin tram s 1 3 panneaux pleins en amiante interdiction ult rieure de toucher aux panneaux externes en Eternit car dangereux pour la sant 1 3 vitrages fixes et 1 3 ouvrants sur un r seau de profils d aluminium laqu la structure en bois imposant un ajustage pour chaque baie Les menuiseries sont pr vues avec impostes et la fa ade travaill e en paisseur afin de donner des possibilit s d habiter la fa ade et de poser des objets B Kohn refuse la relation l mentaire porte fen tre mur ce qui conduit des parois en verre des impostes horizontales des fentes verticales des clairages z nithaux Les mat riaux accentuent le rugueux l opaque bois brique b ton charpente avec des assemblages rudes parpaings Par souci de p dagogie B Kohn fait le ch
60. hauteur du b timent conforme au plan d pannelage de ce secteur de plan masse est toutefois sup rieure aux mitoyens 114 Cette op ration ne b n ficie pas de locaux collectifs suite la n cessit de vendre le local sur rue au rez de chauss e en local d activit afin d assurer l quilibre financier de l op ration Depuis la rue le porche laisse largement deviner le jardin qui se d ploie dans la profondeur de la parcelle Une grille claire voie quip e d un interphone cl t l espace priv de l immeuble par rapport l espace public Le porche organise un seuil entre la rue et le jardin Le mod le de r f rence en mati re d habitat est celui de l habitat interm diaire tel que d crit par Ch Moley avec l articulation d un immeuble d angle de type chandelle et des maisons en bandes accol es A l exception des trois appartements se situant dans l immeuble pont qui b n ficient d une triple orientation nord sud et ouest tous les autres logements sont mono orient s ouest La majeure partie des logements est isol e par rapport la rue et s ouvre totalement sur le c ur d ilot et le jardin Le dessin de l ensemble est d une facture moderne voire industrielle soubassement b ton et fa ade bois avec une r f rence discr te aux immeubles s choirs pr sents dans le quartier Le syst me constructif est constitu d une ossature primaire en ma onnerie voile b to
61. il donne la salle commune Par exemple les r unions dans la salle commune qui ont uvr la cr ation des Nouveaux Robinsons supermarch s coop ratifs de produits biologiques et cologiques et de l association Terre de liens qui vise permettre l installation de paysans et le d veloppement d une agriculture biologique sont rendues possibles par le biais d un copropri taire Henri Morini re qui milite pour la promotion de l agriculture biologique Dans le m me esprit de participation la vie du quartier plusieurs r unions de parents d l ves ont t organis es dans la salle commune dans un projet de lutte contre l vitement scolaire port essentiellement par Jean Pol Lefebvre au sein de la F d ration des conseils de parents d l ves FCPE locale Ces liens avec la vie associative locale font partie du projet initial du groupe d habitants m me s ils sont plus ou moins d velopp s en fonction des copropri taires On avait aussi le souci qu on ne soit pas qu entre soi ici il y a aussi une vie dans le quartier qu on y soit impliqu mais c est in gal entre les personnes a ne se d cr te pas p18 Henri Morini re et Jean Pol Lefebvre particuli rement investis dans ce projet sont fiers du r le qu ils ont jou pour stimuler la vie associative locale On a la fibre militante Donc ce lieu a aussi t en trait d union avec la vie du quartier et a particip contribu
62. l architecte De ce fait le temps de travail de l architecte appara t comme la variable d ajustement un groupe nombreux et travers de diff rends aura comme Diapason des attentes excessives envers l architecte pour tenter de rendre compatibles ses desiderata multiples Diapason les architectes proposent quinze variantes successives pour l agencement des logements et la division de la surface habitable donc des co ts par m nage Dans presque tous les cas de figure les architectes travaillent de nombreuses heures non r mun r es Or comme le note X Point pour Diwan les it rations les volutions de la demande en cours de processus les demandes parfois trop fortes et disparates rendent difficile le maintien d une coh rence du projet Dans ce contexte l architecte n a pas de garantie de faire un projet d architecture Dominique Tessier jeune architecte collaborant avec Bernard Kohn pour le projet du Buisson Saint Louis tire quelques le ons de cette exp rience l architecte doit se tenir entre un recours trop facile du groupe l autorit du sp cialiste et une annihilation de sa sp cificit de pens e et d action Il faut pouvoir int grer des l ments nouveaux fruits de la participation sans renoncer ou diluer son propre travail d architecte Dans une d marche participative celui ci ne collecte pas des id es pour les mettre en forme il int gre dans un projet ces options dans un rapport dialectiq
63. l investisseur Commerce et 170 Eco Habitat Group anciennement Mouvement pour l Habitat Group Autog r Hesp re 21 est une association constitu e en 2007 qui uvre pour promouvoir accompagner et r aliser des projets exemplaires d habitats cologiques et coop ratifs confront s au contexte dense et cher de la r gion parisienne En construction neuve et en r habilitation ce sont des habitats localis s dans Paris Intra M tro source http www hespere21 fr rubrique pr sentation 172 7 Selon les dires d un responsable de la Semavip 171 141 D veloppement Il faut s curiser le montage selon les dires d un responsable de la Semavip Si vous pouvez soyez plus performants donnez nous une meilleure s curisation Rendez le projet plus facile enlevez l ancien b timent Ne prenez pas l hypoth se d tre associ un bailleur social C est sur cette orientation que la Semavip fonde la faisabilit du projet Cette proposition est d cisive pour la poursuite de l aventure car elle marque autant le souci de la Semavip de faciliter l op ration Diapason qu elle signe la premi re fracture au sein du groupe rendant ainsi difficile l acc s du projet aux m nages les moins argent s qui auraient pu investir dans l immeuble r habiliter La d cision est prise de r pondre positivement aux attentes de la Semavip en augmentant la charge fonci re de 1 200 1 310 Cela
64. la question de la d pendance qui s valuera en fonction de la tol rance au sein du groupe En cas de d pendance jug e intol rable de l une d entre elles la femme sera plac e en accord avec une personne de confiance qu elle aura auparavant d sign e dans un tablissement appropri le plus pr s possible de la maison pour que les membres du groupe puissent aller lui rendre visite r guli rement Cette charte pr voit de mettre en place un coll ge des habitants de la Maison des Babayagas constitu de l ensemble des habitantes pour assurer la bonne mise en uvre de la Charte Selon l article I 6 de la Charte de vie Afin de contribuer la bonne marche de la maison selon les valeurs fondatrices nonc es plus haut chaque habitant fait partie de droit et de devoir du coll ge des habitants de l association Il est tenu de participer ses r unions autant qu il lui sera possible En signant cette charte les habitants s engagent galement participer aux activit s y compris ouvertes sur l ext rieur d velopp es dans le local collectif situ au rez de chauss e et supporter les charges qui pourraient ce titre lui incomber L article II 2 d finit les fonctions du coll ge des habitants qui se r unit au moins une fois par mois Il est responsable de la bonne marche de la Maison des Babayagas il d finit les r gles d usage et de gestion des parties communes il tablit le r gle
65. le partenariat du Centre Scientifique et Technique du B timent sur le choix constructif bois et la mise en place du partenariat financier et de co g rance avec Fiderim Malgr un glissement vers des cadres plus conventionnels de promotion les trois fondateurs de la SCI en qualit de futurs habitants portent la totalit des choix et des arbitrages Cette organisation permet de proc der aux premi res ventes d s 2006 et de venir ainsi compl ter le groupe des futurs habitants jusqu sa configuration d finitive comprenant 21 adultes et 8 enfants 5 appartements 3 maisons de ville Pour l quilibre financier de l op ration le local du rez de chauss e sur rue initialement destin des services collectifs est vendu en surface d activit une personne ne r sidant pas sur place Apr s deux ann es de chantier les habitants prennent possession de leur logement en juin 2008 NC ESPACES EXTERIEUR Plantes Aromatiques dans les jardini res d tage Figuier Cerisier Pommier Evergreen Bac sable Gazon Bambou Massif arbustif Cannes Gramin s Gramin s Fleurs Fleurs Fleurs Figure 35 Plan masse chelle non d finie Source Dossier du permis de construire sept 2004 Archives de la SCI Diwan 112 Figure 36 Fa ade ouest chelle non d finie Source Idem Les premi res ann es de vie collective s organisent principalement autour de la cr ation du jardin
66. les associations et un local professionnel En 1981 l appartement et un cabinet m dical sont pr vus pour un usager qui renonce au Buisson Saint Louis L actuel propri taire est coopt en 1981 Le lot n 10 sera vendu en 1981 par un couple qui quitte le groupe un autre couple avec enfants 85 A A A rie Hana 4 4 La r glementation pr voit le maintien des activit s au sein de la parcelle ce qui explique les espaces r serv s aux activit s lib rales m dicine bureaux architecture Ces espaces n ont pas t utilis s ensuite pour ces usages 88 R partition des familles du BSL l int rieur du b timent 1990 3e tage lot 1 90 m couple mari proprietaire 1 enfant DM 142 60 m c libataire proprietaire lot 3 47 m c libataire i taire le m me que celui du lot n 2 habit par sa soeur union libre 1 enfant ess lot 4 95 m couple non mari proprietaire 2 enfants M sesemon Es lot 6 75 m c libataire proprietaire 1 enfant 2e tage lot 7 140 m couple mari proprietaire 3 enfants Fi lot 8 35 m c libataire proprietaire le m me que celui du lot n 6 jou la soeur du proprietaire du lot n 7 1 enfant lot 9 m j ietai Es fle m me que celui du l t h PI a au proprietaire du lot n 6 et 8 Es lot 10 140 m couple mari proprietaire 3 enfants lot 11 85 m couple mari proprietaire 1 enfant EE lot 12 115 m co
67. les deux femmes en conflit acceptent la pr sence de l autre De son c t l OPHM pr voit de d signer dans son antenne de gestion du centre ville des interlocuteurs responsable d agence charg de gestion locative et responsable de secteur r f rents du coll ge des habitants Le r le de ces r f rents sera de rencontrer trimestriellement le coll ge des habitants sur la base d un ordre du jour tabli d un commun accord Ces r unions porteront sur l tablissement volution et gestion du r glement int rieur l entretien des parties communes et charges locatives les incidences ventuelles de la perte d autonomie en termes de travaux de services et de relogements ventuels la gestion des situations contentieuses L OPHM con oit ces deux documents convention et charte de vie et l ensemble des instances mises en place comit de pilotage coll ge des habitants r f rents au sein de l OPHM comme une sorte de gardes fous visant viter l chec du projet de la Maison des Babayagas et pr venir de d rives ventuelles La r ponse l appel projets Habitat 2011 de la Fondation de France 31 Dans l attente du d blocage institutionnel et pour consolider la dynamique collective le groupe d une vingtaine de femmes organisait des temps partag s autour d un d jeuner et d une r union de travail mensuels de sorties th tre concerts etc ou encore lor
68. les grands moments et anniversaires qui ponctuent leur parcours A Couleur d Orange aussi la salle collective garde les traces et le souvenir de f tes d enfants Mais dans la plupart de ces ensembles les enfants sont devenus adultes et leurs parents abordent la retraite et la question du vieillissement Il ne semble pas que les enfants se trouvent eux m mes dans des projets d habitat partag m me s ils gardent la nostalgie de leur enfance dans ces conditions qu ils jugent idylliques En revanche les initiateurs d op rations qui se r v lent peu adapt es aux conditions physiques du troisi me ge logements sur plusieurs niveaux avec escaliers et mezzanines acc s sans ascenseurs etc sont pour certains en train de r fl chir la possibilit de r it rer un projet collectif pour des logements peut tre plus petits et plus commodes pour des habitants g s C est notamment le cas Saulx o il y a un projet un peu concret si je me souviens bien 2 Emb ches al as et figures de crise Les principaux obstacles la diffusion de l habitat en autopromotion sont la longueur et la difficult technique du processus d une part et la r gulation des relations humaines entre les diverses parties prenantes du projet d autre part Chaque cas est singulier mais l on retrouve dans les six cas tudi s ici faisant cho aux cas tudi s dans une pr c dente recherche et aux informations qui se d gagent des diverses op
69. li e au moins une personne habitant l immeuble r unions du conseil municipal quand il n y a pas de salle la mairie plusieurs habitants ont t lus municipaux Saulx r unions d associations dans lesquelles un ou plusieurs habitants sont impliqu s f tes amicales pour lesquelles il est admis que si elles se passent dans la salle commune tous les habitants sont n cessairement invit s etc A l arri re de l ensemble des six logements mitoyens en triplex le jardin de 600 m est collectif lui aussi accessible par des escaliers desservant souvent les logements par deux Pour la gestion de ces abondantes surfaces partag es la petite taille du collectif 6 familles permet de garder un modus vivendi assez souple peu formalis Toute tentative de r partition des t ches a t abandonn e et c est finalement celui qui ne supporte 15 plus le d sordre ou la salet qui s attelle aux t ches correspondantes engendrant des in galit s de participation proches des modalit s de gestion domestique de la propret Figure 3 Les logements en triplex de Saulx les Chartreux vus depuis le jardin partag Cr dit photographique B Bouvier 2007 Le groupe d habitants du Buisson Saint Louis qui compte 12 m nages a mis en place une organisation plus formelle de la r partition des t ches concernant les espaces partag s D s le porche d entr e un tableau rappelle les t ches assumer nettoyage des divers pa
70. lo se Nez le 11 octobre 2011 7 Cette citation et la suivante sont issues d un entretien r alis par H lo se Nez le 13 janvier 2012 131 La charg e de l op ration l office consid re toutefois que l exp rience des Babayagas leur est utile pour mener d autres op rations en autopromotion destin es des publics diff rents mais o se posent galement les probl matiques des espaces collectifs et de la pr sence d un groupe pr constitu dans le cadre du logement social En autopromotion je fais aussi un projet innovant avec une association le Praxinoscope qui est un groupe de 11 tous ligibles au logement social eux ils veulent acheter pour la plupart certains n ont pas les moyens Mon exp rience avec les Babayagas va servir oui m me si ce n est pas pour les personnes g es il y aura en plus une partie en social avec un groupe d fini on est donc dans les m mes probl matiques que les Babayagas je risque d avoir aussi besoin d une aide politique pour arriver monter ce projet C est la question de la diversification de l offre par un bailleur social qui est ainsi pos e pour r pondre la vari t des parcours r sidentiels Par ailleurs des projets de Maisons de Babayagas ont fleuri dans plusieurs villes l initiative de groupes de femmes Palaiseau Saint Priest r gion lyonnaise et Marseille trois autres maisons du m me type ont d j r dig leur charte et sollic
71. logements la mise en uvre de la Charte de vie l adaptation de la gestion et les dysfonctionnements ventuels L article 7 du projet de convention indique que cette valuation permettra de faire vivre et voluer ce projet pr curseur offrant un nouveau mode de vie aux personnes g es au travers d adaptation du projet de vie de la charte de vie et d ventuels avenants la pr sente convention L entr e dans la maison et son fonctionnement interne sont en effet r glement s par une Charte de vie qui d cline les conditions de mise en uvre des valeurs du projet autogestion solidarit citoyennet et cologie dans le quotidien des futures habitantes Cette Charte dont une premi re version est crite par les Babayagas avec une aide financi re de la Fondation de France investie dans le recrutement de deux juristes sp cialis s dans l conomie solidaire d finit les engagements r ciproques de chaque locataire et de l ensemble des locataires de la maison Elle aborde 148 Un r ve de vieilles dames XXI avril mai juin 2011 p 58 65 1 Convention cadre entre l Office public de l habitat montreuillois la Ville de Montreuil et l association La Maison des Babayagas versions interm diaires du 14 10 2010 et du 17 05 2011 15 Charte de vie de La Maison des Babayagas Montreuil http www lamaisondesbabayagas fr 03 3 la 20charte texte pdf consult e le 15 avril 2012 132 notamment
72. lot et obtiennent la faveur du collectif celui de l quipe Hondelatte et celui de l quipe Karawitz Apr s un d bat mouvement au sein du groupe un clivage se fait jour entre les partisans du projet Hondelatte et ceux du projet Karawitz Malgr un change d arguments et de contre arguments le consensus n est pas obtenu C est finalement par un vote la majorit que l quipe Karawitz est d sign e laur ate de la consultation Diapason avec la perspective de produire un b timent passif Apr s un argumentaire d taill de Diapason sur ce qui a motiv ce choix la d signation de l quipe Karawitz est ent rin e officiellement le 30 mars 2010 lors d une r union la Semavip en pr sence des repr sentants de Diapason de la Semavip des cabinets de Jean Yves Mano maire adjoint au logement et d Anne Hidalgo maire adjointe l urbanisme ainsi que de Roger Madec maire du 19 et pr sident de la Semavip 144 DIAPASON CONSULTATION EQUIPES D ARCHITECTES SEMAVIP Ourcg Jaures eaues sHa ston SHAB SHON Niveau roc Niveau roc ETAGE COURANT COURANT CTI TT VUE VUEcaNAt VUE VUEARDIN HONDELATTE PLAN 01 B 84 Figure 46 Quand les habitants montent un concours d architecture Tableau de synth se de la consultation d architectes mars 2010 Source Archives Diapason Ce moment de choix collectif laisse place une phase de travail individuel entre les architectes
73. marche Toutefois cette position n a pas toujours fait l unanimit ainsi dans la phase d laboration du projet qui a t port e pour l essentiel par le groupe Diapason 2 ce r le de leadership est apparu moins clairement et fut largement contest par une frange du collectif Une opposition s est cristallis e autour des tenants d une posture qui se voulait clairement plus technique que politique C est un projet qui est parti pour durer des ann es des ann es C est un projet dans lequel on rentre beaucoup trop dans les d tails techniques et pas assez dans les relations humaines avec les gens en se faisant confiance s agace l initiatrice de Diapason lors d une r union de travail qui s ach ve par un violent change verbal et signe au grand jour la diff rence de posture philosophique du groupe Elle poursuit en pr cisant Dans les projets je pense qu il y a 90 d humain et 10 de technique c est toujours comme a que j ai fait avancer tous les projets que j ai men s rappelant au passage sa position d entrepreneuse Dans une tentative d explication un des membres avance l argument suivant Tu peux avoir une vision diff rente sur les prestataires et le travail qu ils font mais tu ne peux pas faire comme si ce genre de projet n avan ait qu en glissant sur des consensus humains en survolant le technique Tous ces projets l c est des discussions c est des emmerdes
74. militant gardera son acuit Bien que cela ne soit pas toujours aussi explicite dans les intentions initiales des habitants les op rations d autopromotion ont souvent un r le d incubateur de la vie civique l chelle du quartier ne serait ce que par la mise disposition de la salle commune Ainsi Couleur d Orange dans le Bas Montreuil a t elle accueilli les r unions de cr ation des Nouveaux Robinsons coop rative de distribution de produits biologiques et cologiques qui cr e son premier supermarch Montreuil en 1993 consommer autrement Il en est de m me avec l association Terre de liens association nationale qui apporte un appui foncier et financier aux acteurs impliqu s dans la revalorisation des territoires ruraux Au del du pr t de la salle ventuellement accompagn d un soutien logistique et humain la coh sion du groupe d habitants et la communaut de valeurs qui en est l origine semblent autant de leviers pour des actions citoyennes et ou militantes l chelle locale Tout se passe comme si la solidarit interne au noyau de m nages et la disponibilit d espaces semi privatifs facilitaient la prise de d cision pour des actions rapides non institu es par un cadre militant On note par exemple que divers groupes se sont organis s pour h berger de mani re plus ou moins temporaire des personnes sans abri voire sans papiers La question de l inscription des op rations d
75. monoparentale qui de ce fait reposent plus fortement que les m nages classiques sur leur entourage Celui ci vient alors prendre l importance que pouvait avoir la famille nucl aire ou largie dans les solidarit s plus traditionnelles Bonvalet et Leli vre 1995 La formule vivre ensemble chacun chez soi que reprennent leur compte tous les groupes d habitat en autopromotion recouvre toutefois des r alit s assez vari es Pour les Babayagas l entraide et la solidarit le care selon le terme anglo saxon qui permet de d signer la fois la sollicitude envers autrui et le soin pratiquement d ordre m dical qui peut l accompagner sont l origine m me de leur projet de maison destin es aux femmes g es s agit ici de permettre le plus longtemps possible l autonomie des personnes vieillissantes sans intervention de personnels de sant demeure mais par la proximit et l entraide des personnes concern es Et le projet associe troitement l autonomie quotidienne des r sidentes et le maintien d une activit militante intellectuelle et sociale travers l Universit du Savoir des Vieux Unisavie dont le rez de chauss e de l immeuble permettrait d h berger une partie des manifestations g Echange entre Henri Couleur d Orange et Xavier Diwan l occasion de la visite des sites en janvier 2011 14 Voir l enqu te Biographies et entourage men e par l INSEE sous la d
76. nous avons pu en rencontrer dans une pr c dente tude des initiateurs pragmatiques acteurs convaincus qui d veloppent des dispositifs pr con us sous une forme que l on pourrait qualifier de descendante top down Ils forgent le cadre dans lequel l initiative habitante va pouvoir se loger C est par exemple le cas de la Ville de Nanterre avec ses prototypes de coop ratives d habitants impuls s par la mairie C est aussi le cas des appels projets initi s par les Villes de Strasbourg ou de Lille Ces collectivit s locales proposent aux groupes d habitants des parcelles qu elles d tiennent et qui seront attribu es au terme d un concours qui appr cie la fiabilit de la d marche du groupe et la qualit architecturale de son projet par rapport aux orientations de la ville en mati re urbaine environnementale et architecturale Ces dispositifs de consultation visent explicitement dynamiser la production d habitat participatif mais l effet de d monstration de l action publique destination 5 Ona pu constater cela dans les appels projets de Strasbourg et de Lille 44 non seulement des groupes mobilis s mais aussi du grand public n est pas n gligeable C est alors la dimension technique et op rationnelle qui prend le dessus par l approche du probl me foncier et la valorisation de l approche architecturale et environnementale des projets tandis que les enjeux de plus value sociale ou de ren
77. on trouvera un int r t particulier aux figures de crise comme aux figures de sortie de crise qui s observent au sein de chacun des groupes d acteurs concern s habitants concepteurs acteurs publics locaux 2 En termes architecturaux et urbains Les op rations d habitat en autopromotion se caract risent par une r flexion sur l espace qui se d gage des id es pr con ues et des standards pour coller au mieux aux particularit s de la commande le fait qu elle mane d un collectif et qu elle soit fortement orient e par des choix id ologiques Sur ce deuxi me point la dimension environnementale est tr s int ressante Pr sente dans toutes les op rations r centes elle prend toutefois des formes et des intensit s diff rentes selon les groupes d habitants si pour certains elle vient en droite ligne d un mode de vie totalement impr gn de valeurs cologiques pour d autres elle correspond un souhait plus vague de respecter les ressources naturelles comme l air du temps nous invite fortement le faire ou m me plus cyniquement de postuler des subventions Dans tous les cas l analyse des choix des habitants de leurs exigences et des contraintes qu ils sont pr ts supporter apporte un regard nouveau sur les politiques de certification et les r glementations en train de s laborer Une autre particularit des op rations tudi es ici r side dans les espaces partag s On conna t l e
78. partenaires ext rieurs quelle formalisation donner ces engagements quelles r gles mettre en place pour une gestion partag e des espaces Pour Daniel Jaunas l un des initiateurs de la Fonderie Vanves l habitat group est avant tout un habitat o les relations de voisinage pr existent au b timent Ainsi chaque aventure commence t elle par la constitution d une association autour d une charte qui d crit les conditions de mise en uvre des valeurs du projet dans le quotidien des futurs habitants Pour Diapason les principaux points en sont la protection de la vie individuelle la collectivisation d quipements mat riels l ouverture sur le quartier et les pr occupations cologiques Pour les Babayagas sur des principes assez comparables autogestion solidarit citoyennet et cologie la charte de vie pr voit un coll ge d habitants auquel chacun se doit de participer au maximum un rythme de r unions mensuelles et qui aura pour t che entre autres d laborer un r glement int rieur les conflits de cohabitation sont aussi anticip s par le recours un m diateur ou une m diatrice dont chaque habitant doit au pr alable accepter les formes d intervention Plus ou moins d velopp es les chartes pr voient g n ralement un principe de pr servation du groupe que ce soit par la cooptation non seulement l entr e dans les lieux mais aussi dans les mutations venir ventes ou mises en location
79. personnalit morale c est la soci t qui est propri taire des immeubles et non les associ s il y a s paration des patrimoines capacit juridique gestion ind pendante des patrimoines des associ s Au del du statut juridique du groupement le collectif doit mettre en place un cadre op rationnel n cessaire pour g rer les op rations de construction nouveau sur conseil de leur notaire les associ s de la SCI L onardi d cident de signer un Contrat de Promotion Immobili re C est Annie documentaliste de formation future habitante et associ e de la SCI qui assume ce r le de promoteur d une op ration de promotion immobili re livr e soi m me ainsi que la g rance de la SCI en qualit de Ma tre d ouvrage Le contrat de promotion immobili re stipule que l objet du dit contrat porte sur la r alisation d une op ration immobili re dont le programme comprend la construction d un b timent unique de 4 niveaux Le b timent comprend 6 logements de 5 pi ces principales un local professionnel et ses annexes 6 garages et 6 caves destin s aux occupants ainsi que 5 places de parking ext rieur et divers locaux de service C est donc le 1 juin 1976 qu Annie endosse cette double responsabilit soit moins de six mois apr s la constitution de la SCI et sans que quiconque ne prenne conscience de l tendue de cette responsabilit et des risques encourus en cas de d faillance de l un ou l
80. pose la question chez eux de faire r aliser le projet par l architecte ou l un des architectes membre s du groupe A Saulx les Chartreux c est l alternative retenue et Claude Bouvier r alise cette premi re op ration d habitat group pour cinq m nages en plus du sien Au Buisson Saint Louis au contraire l architecte du groupe sera choisi en dehors de ses membres pour diverses raisons un meilleur contr le sur son travail une plus grande ind pendance de proposition et de d cision un apport ext rieur suppl mentaire Les architectes membres du groupe d habitants se retirent d ailleurs assez vite de l op ration pour d autres motifs semble t il L histoire du groupe Diapason est particuli rement riche pour ce qui est du choix de l architecte et des p rip ties qui sont intervenues entre habitants et concepteurs Dans sa premi re configuration qui ne comptait pas d architecte le groupe d habitants ne donnait l architecture de leur ensemble qu un statut mineur Apr s avoir consult deux agences d architecture qui leur avaient t recommand es le groupe d cide apr s moins d une demi heure de discussion de porter son choix sur celle qui avait le plus de r f rences en mati re de logement Une agence tr s professionnelle engag e sur de grosses op rations de logements sociaux tr s en pointe sur les questions nerg tiques valorisant une approche technique et fonctionnelle qui comme disent les habitants les
81. pr noms ont t transform s pour respecter la vie priv e des acteurs habitants qui souhaitent demeurer anonymes 169 E RR EF S rie d entretiens r alis s avec Suzanne en 2009 140 Sur cette base le groupe initial se met au travail pendant pr s d un an de juin 2008 mai 2009 Une quinzaine de personnes constitue la base fixe du groupe tandis que d autres ne font que passer pour voir Cette premi re ann e est consacr e des prises de contacts dans les milieux militants et politiques locaux des d marchages aupr s de propri taires fonciers de statut priv la visite d op rations ant rieures en r gion parisienne la participation des forums ou des manifestations li s l habitat group etc Le groupe organise en interne les modalit s du travail collectif mais tr s t t le leadership en revient un duo f minin Cette direction bic phale est assur e par Suzanne porteuse de l initiative sexag naire nergique qui mobilise largement son important r seau relationnel et ses appuis politiques et par Laura trentenaire et jeune professionnelle du monde de l urbain et de l immobilier dont les comp tences op rationnelles sont largement mobilis es au profit du collectif Cet attelage longtemps compl mentaire a connu tout au long de cette aventure des tensions et des effets de concurrence r elle qui ne doivent pas tre sous estim s dans l appr ciation des preuves collectives Diapason
82. prendra ou pas ce qui l int resse Pleinement conscients de la charge politique de notre geste il ne faudra pas se montrer sectaires ce serait le pire des checs On se pr te des livres des DVD on s change des recettes de cuisine on f te les anniversaires des enfants on se confie ventuellement ses chagrins on collectivise les achats mais on est aussi chacun chez soi et on respecte le besoin d intimit des autres Figure 6 La r verie de S pour le groupe Diapason 25 Par la suite dans un discours construit a posteriori les parties prenantes notent la part donn e dans les discussions la f te une vision enchanteresse de la vie quotidienne dans le cadre projet On verra plus loin comment le retour la responsabilit la r alit aux compromis engendre une s rie d ajustements pouvant d boucher sur des crises et des checs Sur la m me p riode d une trentaine d ann es qui court des ann es post soixante huitardes aujourd hui dans des contextes diff rents d engagement et de militantisme des volutions s observent au sein des positions habitantes Dans les ann es 1970 qui connaissent l mergence du ph nom ne en France c est avant tout la revendication d une dimension qualitative l encontre de la production de masse standardis e c est aussi le souci de d passer l individualisme de la famille nucl aire pour retrouver des solidarit s des formes d change sur la
83. propose une int gration et une terminaison de la place de la Fraternit Dans ce contexte le pari d une forte qualit environnementale et architecturale a t tenu gr ce au choix du bois Les logements offrent des prestations importantes de grands volumes sous plafond de grandes baies vitr es espaces ext rieurs loggias et jardins Les espaces ont t livr s bruts habitables pour permettre une appropriation des lieux par les acqu reurs Pr sentation du projet dans la base Architopik http architopik lemoniteur fr index php realisation architecture 9 logements 1006 Dans un parcellaire extr mement contraint le projet se d veloppe dans la profondeur en limite Est Les emprises au sol lib r es environ 30 sont en totalit destin es aux espaces communs ext rieurs A l issue d une discussion collective le jardin a t organis non comme la succession de jardins privatifs des maisons de ville mais comme un seul espace collectif destination de tous les r sidents Des mobilisations collectives ont permis sa r alisation et l entretien y est fait collectivement l espace min ral situ le long du jardin devant les maisons est investi par les enfants comme une aire de jeu Quelques l ments de mobilier sont pr sents permettant une appropriation partag e Le volume formant la fa ade sur rue se d ploie au dessus d un rez de chauss e d activit plus de 3m de haut par 3 tages La
84. propri taires des r unions de parents d l ves lorsque les enfants des copropri taires taient scolaris s des f tes et c l brations mariages bapt mes etc des ateliers et des stages divers ta chi danse chant etc du th tre et des concerts des expositions au moment notamment des journ es portes ouvertes des artistes de Montreuil Cet espace a accueilli par le pass des groupes militants par exemple les initiateurs des coop ratives des Nouveaux Robinsons et de l association Terre de liens Enfin d autres parties communes sont d finies pendant la phase projet la totalit du sol le gros uvre la toiture et les terrasses les aires de circulation les espaces verts l aire de jeu les escaliers d acc s aux appartements le local 102 commun l aire de stationnement les canalisations l clairage ext rieur et les l ments ext rieurs de fa ade L entretien de ces espaces communs fait l objet de d cisions prises au sein du groupe Le d p t d objets priv s sur l espace collectif est strictement interdit par le r glement de copropri t mais les pratiques ordinaires ont peu recours la r gle L entretien du jardin se fait par le groupe l occasion de journ es de travail organis es souvent par les mains vertes s inscrivant dans la continuit des travaux communs engag s d s la phase de chantier des propositions de r flexion commune concernant l am nagement du jardin et qu
85. r dig fin 2003 par les trois femmes portant le projet des Babayagas Cette note de deux pages intitul e Projet de cahier des charges pour la maison des Babayagas comprend un pr ambule resituant l enjeu soci tal de la cr ation d un lieu pour personnes g es Le document se poursuit par un paragraphe consacr la dimension cologique du b timent puis par une num ration d objectifs ou de qualit s techniques auxquels doit r pondre le b timent Sont ensuite abord es les parties privatives et collectives Le paragraphe concernant la partie privative qui ne fait que quelques lignes donne des indications sur la taille et l organisation du logement individuel Un studio ind pendant par r sidente environ 40 m clair avec vue sur le jardin une kitchenette une salle d eau une terrasse ou loggia des placards Ce logement permettra de vivre selon ses propres habitudes et en pr voyant la possibilit de r pondre aux invalidit s qui peuvent survenir contrario le paragraphe consacr la partie collective est constitu d une longue num ration d espaces et de fonctions dont il est rappel que l objectif est de permettre le maintien domicile aussi longtemps que ce sera possible La disproportion entre les nonc s de l une et l autre partie est significative de l enjeu du projet et de l investissement fait sur le cadre collectif Ce document tr s synth tique qui m indique
86. rapide et efficace Les difficult s semblent se d nouer le chantier va s engager la date d entr e dans les lieux devient pr visible Puis le permis de construire d pos le r ve devient r alit dans toute la s cheresse de la bureaucratie qui accompagne les engagements les signatures de contrats les versements Remontent alors la surface toutes les insatisfactions occult es pendant la course au permis de construire C est ainsi qu Diapason un groupe d habitants r voque son contrat ce n est plus notre projet Plus banalement et parce que le parcours a t long certains m nages quittent le groupe parce que leur vie familiale ou professionnelle a connu une volution ou parce qu il a fallu trouver un logement plus rapidement Quand le mouvement est massif comme dans le groupe des Babayagas apr s les disputes entre elles et une fois appliqu es les r gles d attribution du logement social ou Diwan quand trois m nages se retrouvent seuls pour porter l op ration de huit logements le ph nom ne met en p ril le d roulement du processus Pour la Maison des Babayagas s engage alors pour l Office public et la Ville de Montreuil une intense p riode de d tection de femmes susceptibles d entrer dans les plafonds de revenus et d adh rer la charte de vie collective de l ensemble A Diwan les trois m nages sauvent le projet en investissant sur la totalit des lots sous forme de Soci t 33
87. rassure ils ont une capacit trancher Ils vont nous cadrer Tr s rapidement les habitants constatent le peu d app tence des architectes pour la particularit de leur commande collective et leur maladresse pour g rer des r unions faisant appara tre une diversit d opinions les premiers r silient alors le contrat de ma trise d uvre Le temps passe et la composition du groupe change faisant entrer de jeunes architectes et donnant aux questions spatiales un plus grand poids L am nageur susceptible de vendre au groupe un terrain dans la ZAC de l Ourcq avait mis le souhait que la proc dure de s lection du ma tre d uvre se fasse au plus pr s des r gles de la commande publique les habitants trouvent la suggestion int ressante et organisent un concours l issue duquel une discussion anim e et d l t re pour le groupe fait merger une quipe laur ate Apr s 18 mois de travail avec cette quipe et une multitude de versions du projet d ploy es pour tenir compte au plus juste des possibilit s financi res et des choix de localisation des m nages le groupe des habitants se scinde en deux Une partie du groupe propose de r cuser l agence d architectes et de reprendre la main en direct sur la conception Un arbitrage s op re sous l gide de la SEM et de la Mairie d arrondissement mais c est le dernier virage vers l chec du projet 34 NOUVEL 0B5 RATION PI 0 ES ANNONCES CH RIE CES DE
88. rents stades d avancement des projets sp cificit de leur montage et de leur contexte de production diversit des objectifs et des intentionnalit s Ce corpus permet d voquer la production de logements pour personnes g es la promotion de formes de mixit g n rationnelle la mise en uvre d un habitat int grant un espace de travail la reprise de friches industrielles etc Cette diversit trouve toutefois des caract ristiques communes autour entre autres des emb ches des difficult s et des blocages tant internes qu externes auxquels les groupes d habitants ont d faire face Les op rations tudi es ont aussi une unit de lieu localis es en Ile de France elles sont en situation urbaine et dans des conditions toutes assez tendues pour l acquisition fonci re La d marche d enqu te Notre quipe pluridisciplinaire architectes urbanistes sociologues politiste a choisi de mettre en uvre sur chacun de ces cas d tude un recueil de donn es sous forme de trois entr es compl mentaires La visite des quatre op rations r alis es au moment de l enqu te 1 semestre 2011 sur la base d une grille d observation commune Nous avons ainsi observ et not l environnement urbain et l accessibilit l insertion architecturale et paysag re l organisation g n rale du b timent le dispositif d entr e la localisation le d ploiement et le v cu des espaces partag s le traitement des
89. rimentation premier En agriculture les circuits courts sont les formes de distribution qui suppriment le plus grand nombre d interm diaires possible comme le faisaient les mara chers des zones p ri urbaines venant vendre leurs produits au march en ville On y trouve les groupements d achat les paniers de l gumes fournis par les associations pour le maintien d une agriculture paysanne AMAP l auto cueillette la vente la ferme les jardins partag s etc Dans ce secteur comme dans d autres qui s inspirent de cette tentative de rapprocher producteur et consommateur la notion de circuit court s accompagne de deux principaux avantages attendus celui de produire l o la demande de consommation se manifeste et donc de r duire les co ts de transport int gr s au prix de revient des biens celui de r duire les co ts en supprimant des interm diaires non porteurs de valeur ajout e Comme le note le Labo de l Economie Sociale et Solidaire les circuits courts sont aussi pour beaucoup une occasion d influencer les r alit s locales par un engagement citoyen la possibilit pour chacun de s investir en tant qu individu dans une action collective bien souvent innovante et au service du groupe Comme les d marches de d mocratie participative ce type de consommation a sur l individu une port e ducative non n gligeable apprentissage du fonctionnement de circuits de production et de distribution volution
90. risques encourus Ainsi l achat de l usine support de Couleur d Orange se fait elle en copropri t ce qui traduit la confiance mutuelle des habitants et le risque partag de ne pas pouvoir mener le projet son terme Pour le groupe Diapason qui pour avoir un pr t immobilier fonctionne comptes familiaux ouverts revenus pargne r gime matrimonial etc pour faire tat de leur solvabilit De m me durant l ann e d interruption de chantier du Kolkhoze une solidarit financi re s op re entre les familles pour faire face aux imp ratifs de remboursement des pr ts engag s c Des typologies de logements peu r pandues Selon les caract ristiques socio conomiques des habitants la r flexion sur les lots individuels se situe d un c t ou de l autre de la dualit suivante d une part l habitat en autopromotion peut tre un atout pour se procurer un logement distinctif en r f rence par exemple aux lofts new yorkais ou la villa urbaine pour d autres groupes d habitants la logique sera davantage dans un calcul plus ajust de la mani re de se procurer un logement dans des co ts abordables peut tre en rognant sur les surfaces privatives et en mutualisant un certain nombre de lieux de vie peut tre aussi en conomisant la marge commerciale que r aliserait un op rateur professionnel Dans tous les cas l attrait du sur mesure s ajoute celui de l inventivit sur les volumes du log
91. s de la SCIA Diapason qui souhaitent quitter le projet suite la d cision de poursuivre avec l quipe Karawitz cela concerne 15 associ s et un membre de l quipe historique qui pour des raisons professionnelles doit quitter la France Le b timent n tant pas construit le rachat des parts doit tre fait par les associ s restants Les nouveaux pr tendants ne peuvent officiellement entrer dans l op ration Diapason qu une fois le contrat de promotion immobili re sign et la vente d finitive du terrain r alis e Toutefois ceci n emp che pas le renouvellement du groupe qui se fait largement gr ce au bouche oreille dans les r seaux militants parisiens en particulier chez les Verts En novembre 2011 Diapason 3 r unit autour du couple fondateur Suzanne et Jean Eric Jeanne et Sylvianne engag es dans l aventure depuis l t 2009 et six nouveaux couples avec enfants deux couples sans enfants et un c libataire Alors que les questions de gestion interne au collectif habitant semblent se r soudre une nouvelle preuve se fait jour du c t de la Semavip Cette derni re profitant du fait que la promesse de vente du foncier n est toujours pas r alis e son terme chu exige sa prorogation par un avenant qui int gre de nouvelles clauses relatives d une part aux nouveaux associ s et d autre part la conclusion d un contrat de promotion immobili re aupr s d un promoteur professionnel qui
92. s inscrit dans une dynamique assez diff rente par rapport au partage d espace L architecte lui m me relais d une exp rience d habitat coop ratif v cue titre personnel au Danemark apporte des suggestions d espaces partager pour des r unions la restauration la r paration de v los la lessive etc Mais au cours du processus de conception ces espaces r gressent et se cantonnent dans les sous sols pour des raisons budg taires et par manque d adh sion du groupe puis finissent par dispara tre sauf pour le jardin pour lequel il est admis d viter le d coupage de jardins privatifs devant chaque logement au profit d un espace traversant sans limite de propri t Dans un deuxi me temps peut tre les toits terrasse seront rendus accessibles pour un usage partag b Une autre articulation logement immeuble quartier L habitat group instaure aussi une communaut de voisinage l chelle de l immeuble qui peut prendre une place sp cifique dans des dynamiques de quartier C est une intention fondatrice dans le projet de Maison des Babayagas dans d autres cas c est un processus qui s instaure ult rieurement Ainsi chez les Babayagas les quatre principes fondateurs sont l autogestion la solidarit l cologie et la citoyennet cette derni re tant ainsi d finie nous serons ouvertes sur la cit actives autour de nous autant que nous le pourrons organisant des changes r ciproques articulant
93. se r percute sur le prix de sortie qui passe 5 200 au lieu des 4 800 5 000 initiaux Par ailleurs la proposition de scission du foncier est accept e l emprise du projet ne sera constitu e que de la partie libre du terrain pour une op ration de construction exclusivement en neuf Cette d cision vince d finitivement les m nages les plus modestes qui pouvaient pr tendre au Pass Foncier en qualit de primo acc dants Le principe de mixit sociale repose alors sur les capacit s du collectif engager un travail en lien avec la Siemp op rateur pressenti pour l immeuble r habiliter et ses futurs locataires Cela simplifie beaucoup le projet mais en m me temps a risque d carter de nous les plus jeunes Mais si on cr e des liens avec les quelques habitants de l ancien via la SIEMP qui semble tre le bailleur choisi par la Semavip cela peut peut tre nous procurer la mixit sociale et g n rationnelle que nous souhaitons La re fondation du collectif Diapason passer du r ve la r alit L accord de la ville de Paris arrive fin ao t 2009 A cette date le groupe est en pleine reconfiguration suite de nombreux d parts durant l t Le nouveau collectif Diapason se retrouve d but septembre 2009 autour de l quipe historique noyau dur de l op ration compos e de Suzanne et Jean Paul Laura Simone et enfin Eric architecte qui a rejoint le projet lors de la r dacti
94. sur le march pour en faire voluer l offre sans pour autant en critiquer ni l existence ni le fonctionnement attitude de consommateur Sur l autopromotion s esquisse un d bat qui s appuie sur cette dualit s agit il d un habitat qui se pose en critique du march de l habitat et des modes d habiter contemporains dimension politique Ou bien s agit il dans les cadres des m canismes institu s d acc s au logement et sans s attacher les remettre en cause d une recherche d opportunit collective face la crise du dualisme entre les lois d un march lib ral et celles d un parc g r par le Welfare State dimension consum riste Dans la construction et l habitat un circuit court est d abord suppos permettre d obtenir des prix de sortie inf rieurs diminu au moins du montant de la r mun ration et des marges du promoteur ou de l organisme bailleur Nous y verrons surtout une possibilit rare d observer l expression directe des besoins des go ts des d sirs et des pr f rences des habitants dans un cadre non conform par l offre et de parvenir un meilleur ajustement du produit la demande b Quelle ma trise des habitants sur le processus x Tout d abord dans l autopromotion il faut pr ciser qu il ne s agit pas proprement parler de circuits courts dans la mesure o les processus de production ne comptent pas moins d acteurs que dans les processus traditionnels L
95. sur le secteur public s est d velopp au Danemark au cours des ann es 1970 puis a essaim aux Pays Bas et en Su de Il existe aujourd hui plus de mille cohabitats au Danemark Le cohousing a t import aux Etats Unis au cours des ann es 1990 appuy cette fois ci sur l intervention priv e et d veloppant une forte dimension cologique Au Qu bec dans la suite des mouvements urbains initi s dans les ann es 1970 la puissance publique a contribu la structuration d un secteur coop ratif et d une ing nierie sp cifique son d veloppement En Belgique sur l ensemble de la Wallonie s est fond e partir de 1982 la structure Habitat et Participation dont l objectif est de promouvoir des processus participatifs en mati re d habitat en travaillant conjointement les questions du logement de l espace public du d veloppement local et de l exclusion sociale Ces quelques exemples montrent que dans d autres contextes culturels et nationaux existe un v ritable tiers secteur du logement qui peine en France d passer le stade de l exp rimentation Au moment o la production d habitat coop ratif ou en autopromotion retrouve un vif regain d activit en France l un des enjeux est d valuer sa capacit devenir une production courante c est dire de d passer un nombre limit d op rations caract ris es par l effort tout fait sp cifique qu elles supposent de la part de t
96. un parcours particulier et une grande exp rience de travail l tranger Etats Unis et Inde De plus il semblait tre tr s l coute et convaincu de l utilit d une d marche participative comme il a pu le prouver l occasion de plusieurs projets une maison en Floride l cole Decroly Saint Mand mais aussi des projets Monographie r alis e par V ronique Biau et loana losa juin 2012 81 d HLM Yzeure et Gennevilliers Bernard Kohn faisait galement preuve d une grande motivation et d une importante disponibilit La m me ann e le groupe s largit 14 m nages et rencontre plusieurs difficult s proc durales quant l unification future des deux parcelles concern es par le projet C est le moment o l architecte commence les solliciter sur leurs attentes ambitions et r ves et d finir les grandes lignes du projet passage patio cours jardins terrasses bassin mat riaux mod nature des fa ades calepinage des sols menuiseries L ann e suivante de nombreuses n gociations ont lieu au rythme de deux assembl es g n rales par mois Elles concernent la r partition des espaces et les co ts divers architecte construction valeur marchande de chaque appartement Un petit groupe d habitants met profit ses comp tences en interne au sein des commissions Architecture et Finances ou bien en mobilisant son carnet d adresses pour faire appel des conseillers juridi
97. 7 Beck U La Soci t du risque Sur la voie d une autre modernit Paris d Flammarion Champs 2003 Benjamin l Aball a F L volution de la professionnalit des architectes Recherches Sociales n 113 114 1990 Biau V Les architectes de l habitat participatif entre militance et comp tence M tropolitiques 30 janvier 2012 URL http www metropolitiques eu Les architectes de l habitat html Biau V Bacqu M H Carriou C Delorme J C D Orazio A Marchand M P Vermeersch S Habitats alternatifs des projets n goci s Paris MELTM PUCA 2010 T l chargeable sur le site du CRH LAVUE www crh archi fr onglet Ouvrages 2010 Bidou C Les aventuriers du quotidien Paris PUF 1984 Bonnin P Kalouguine V Blondel A R le de l architecte dans un processus de ma trise d ouvrage et de ma trise d uvre collectives Paris PUCA UP6 1985 Bonnin Ph Raynaud P Les Utopistes du m mouvements et exp riences d habitat autog r Autogestions n 11 1982 135 p Bonnin Ph Reynaud P Une r volution paisible l habitat autog r Paris CREDOC et CESP Minist re de l urbanisme et du logement Direction de la construction 1981 Bonnin Ph dir Habitats autog r s M H G A Paris Editions Alternatives Syros 1983 Bonvalet C Leli vre E Du concept de m nage celui d entourage une red finition de l espace familial Sociologie et Soci t s n s
98. 82 quand l entreprise g n rale TURSIC fait faillite Des r am nagements ont lieu cette occasion ce qui permet la reprise du chantier de mars 1983 juin 1983 Aspects techniques et architecturaux Le projet du Buisson Saint Louis s ins re dans un tissu mixte habitat et activit s form par des lots divis s en parcelles profondes Il prend forme au sein du quartier populaire de Belleville compos principalement de populations issues des classes populaires et de diverses origines nationales et partiellement gentrifi partir des ann es 1980 En effet le Buisson Saint Louis n est pas le seul projet qui fait figure part dans le tissu environnant le m me lot abritant la Cour de la Gr ce de Dieu et la Cour des Bretons t moins de l embourgeoisement du quartier Projet de reconversion d un lavoir industriel en logement collectif le Buisson Saint Louis articule plusieurs espaces b tis et espaces interm diaires cours jardins lieux de respiration de rencontre et de d tente puits de lumi re et courettes terrasses escaliers ext rieurs autour d un axe central qui correspond un passage envisag initialement entre l h tel Saint Louis avec fa ade sur la rue du Buisson Saint Louis et un ensemble de logements situ au 109 rue du Faubourg du Temple 81 Ses archives d comptent d ailleurs 128 heures de travail non r mun r dans la p riode allant de mai novembre 1979 82 Figure 19 Le
99. C i Tiens M vous TES Au MH6 A Source Archives de Couleur d Orange D autres cas voquent des probl mes similaires qui appartient le projet Comment le multiple de l usager et le singulier de l architecte s accordent ils crit Marie Christine Loriers dans Techniques et Architecture propos du Buisson Saint Louis Et elle joint une remarque de Dominique Tessier assistant de Bernard Kohn sur le projet Parlant la fois du point de vue de l usager pour la qualit des prestations et du point de vue du ma tre d ouvrage pour le maintien du prix sans rapport avec les prestations le groupe s est engag dans l incoh rence et nous l avons difficilement ma tris Nous avons d convaincre qu un choix en vaut un autre concilier les d sirs les vell it s les accords les jalousies les surench res les ordres Tous les concepteurs ne parviennent d ailleurs pas garder le cap et l on pense l ceux de l op ration coop rative Arbram Toulouse dans sa phase initiale r voqu s pour avoir trop bien tenu compte de la somme des d sirs particuliers au d triment de la force et de la clart du projet d ensemble Parmi les emb ches et bien que ce ne soit pas l une sp cificit de l habitat en autopromotion figurent aussi les multiples al as engendr s par la d faillance de l un des prestataires au Buisson Saint Louis c est la faillite de l entreprise g n ral
100. Civile Immobili re SCI prenant le risque de la commercialisation ult rieure en Vente en Etat Futur d Ach vement VEFA Il est int ressant de noter la r flexivit des habitants sur le processus dans lequel ils ont t pris et la conscience aig e qu ils peuvent avoir des crises qu ils ont travers es et de leurs causes On pense au jeu de l oie r alis par un des habitants pour les 10 ans de l op ration et qui sur un mode burlesque retrace l pop e de Couleur d Orange En revanche dans les contacts que nous pouvons avoir eus avec des groupes en formation il est tonnant de noter la relative insouciance des participants et le faible recours l exp rience emmagasin e par les pr c dents initiateurs comme si devaient s chelonner dans le temps les r ves et les retours plus brutaux au r alisme b Concepteurs et habitants n gociations ou rupture de contrat Un certain nombre de graves tensions avec les concepteurs apparait au moment de la conception de leur fait ou non S il est difficile de monter en g n ralit il semble que les groupes comprenant des architectes ou des participants professionnellement proches du b timent promoteurs ing nieurs etc sont plus sujets que les autres des conflits avec les architectes concepteurs car les savoirs de ces habitants qui s expriment sur le registre de la technique entrent directement en concurrence avec les comp tences des professionnels Tout d abord se
101. Des quipements sont partag s buanderie local d entretien d p t Pour des raisons de co t le nombre de locaux collectifs a nettement t diminu 40 environ par rapport au projet initial des Babayagas qui pr voyait de nombreuses autres fonctions salle de gymnastique petite piscine pour hydro et baln oth rapie salon de coiffure et de p dicure infirmerie atelier chambre d h te etc Les espaces ext rieurs qui visent d velopper les liens sociaux entre les r sidents comportent deux jardins et un potager partag qui seront am nag s avec un abri de jardin 125 OPERATION 6 8 rue de la Convention 93100 Montreuil Mars 2011 SHON Reglementure SHON globale 5 x 25 x 0 95 Figure 43 Surfaces de l op ration Source Atelier Jade et Sami Tabet d architecture et urbanisme mars 2011 Habitants et concepteurs Initialement absente du projet la dimension cologique est d velopp e par les Babayagas depuis leur premi re rencontre avec Jean Pierre Brard Elle devient rapidement le quatri me principe de l op ration Comme l annonce une note r dig e fin 2003 par les trois promotrices du projet la Maison des Babayagas se veut un exemple un mod le europ en et ce titre elle sera con ue dans le respect de l environnement et dans l optique du d veloppement durable Lors des premi res tudes de d finition la ma trise d ouvrage sur les conseils de la Ville de Montreuil
102. Figure 26 Image d archive repr sentant la m me cour du c t de la rue Barb s et l immeuble en U pendant les FAVAUX nds rabse d esse ets ones dent ass T ne tant ne fesse eau ste annee Rens ane else sin Rage oBne das inde eue 2606 100 Figure 27 La cour du c t de la rue Barb s et l immeuble en U de nos jours 100 Figure 28 Le jardin collectif dans son tat actuel vu de la halle 101 Figure 29 La halle commune dans son tat actuel 101 Figure 30 La cour arri re utilis e comme parking en surface du c t de la rue Marceau ssssssssssssssssssse0s 102 Figure 31 Un des croquis de Jean Pol Lefebvre qui accompagne le compte rendu de la r union des copropri taires du 25 novembre 1986 surprend avec mordant les tensions de la phase chantier 000000 105 Figure 32 Ajout d une chambre suppl mentaire au lot n 1 106 Figure 33 Dessin de Jean Pol Lefebvre utilis dans la communication du projet 108 Figure 34 Plan masse chelle non d finie sise 112 Figure 35 Fa ade ouest chelle non d finie 113 Figure 36 Maquette onneen nne net nanas tel EEE a a ren donna ed est dore a n Stan en vomi last ia eat 113 Figure 37 Situation de DIMAN e asie nt nn te net tt tt tr ere nn 111 Figure 38 D marche du processus participatif issue de l exp rience de Diwan et d velopp par CPA CPS St de ma trise d ouvrage d habitats group s participatifs 00ssensssensernsssrens
103. JAMAIS LA Vor PL TRE sur MA Cioiso D WC LA VOUS OUBLIEZ PAS MON BIDET HEin D Ac SYMFA ET POURQUOI Y A PERSONNE Qui BossE SUR MON LoT r A j ai DiT COULEUR DORANGE LE PAPIER PEINT PAS MANDARINE SYMPA CETTE VISITE DE CHANDER IMPROVIS E ALORS SE Dis Mon BEAU FR RE Qui TENA T LA C ESI LE LOI DE L ARCHITECIE Figure 31 Un des croquis de Jean Pol Lefebvre qui accompagne le compte rendu de la r union des copropri taires du 25 novembre 1986 surprend avec mordant les tensions de la phase chantier Source Archives du groupe d habitants D autres ont suivi notre exemple d autres ont pris le contrepied et honn tement avec le recul je me rends compte que notre exemple est bon car il a permis de rouler jusqu maintenant sans avoir de changement de statut Ce statut de la copropri t a permis au groupe de d passer les conflits juridiques avec une copropri taire qui en juin 1987 souhaite la ren gociation des contrats pour son lot et un changement d architecte Suite un impay v cu par les autres habitants comme une escroquerie les copropri taires l attaquent en justice l obligent payer et vendre son logement en octobre 1987 une personne choisie par le groupe Pour Jean Pol Lefebvre cette exp rience montre que le cadre de la copropri t est suffisamment souple pour accueillir toutes les combinaisons
104. Le propri taire du lot n 1 d cide la cr ation d une salle de bain propre mais c de aussi une chambre au profit du lot n 4 Le couple qui r serve en 1979 l espace du futur logement n 14 vend en 1983 1984 La nouvelle propri taire fait de nombreuses modifications de r partition int rieure qui correspondent ses changements familiaux Plusieurs modifications li es aux usages de l espace r serv e au lot n 11 ont lieu avant 1981 Elles s accompagnent de la location du lot n 9 qui aurait d tre occup par un cabinet m dical la propri taire des lots n 6 et 8 Celle ci adopte un enfant et d cide en 1988 de partager une chambre en deux En 1985 le groupe est au complet Une seule vente commerciale est r alis e depuis par un couple qui d cide d habiter la campagne Pour vendre ce couple fait appel quatre agences Les autres habitants ne sont pas consult s La plupart des changements li s aux cycles de vie des m nages occupants ont t envisag s par l architecte d s l origine et int gr s au projet Ainsi les futurs habitants ont eu la possibilit de choisir entre un habitat peu modulable mais dont la commande pr sageait d une grande stabilit du groupe familial et un habitat sur mesure pour lequel les changements futurs taient anticip s par des volumes sur dimensionn s et supportant les volutions Ces changements prennent essentiellement en compte le d part des 15 20 enfa
105. RE GOERE REE E AA a 91 Couleur d Oranges memen e E E A a Rae E Mt a A EAE AE 95 G n alogie reedeni ON EAE E E NEON 95 Aspects techniques et architecturaux iii 99 Habitants et concepteurs sentent rem ner een teens rene 103 R productibilit assigne tentes An te ee te A nt des dre Rene eue se 104 P rennit Durabilit ss sssssrrnesreessssscesesnecreossesscerenecneoesessceeeseeseseseeseeneesee 106 Gouvernance intense nn ur A nent min nn nent 108 DIWA MER Re Te em tn ee et anne lent an Ve ae nant latest nie til 111 G n alogie sien Rte Re Re ee ere nine rare tr den nat tn ie nine tire est 112 Aspects techniques et architecturaux iii 113 Habitants et concepteurs sinita ei nn end ir enr nee at E A R ERE 115 Reproductibilitenenesa p a E A E NE E RA NA AA 116 P rennit tdurtabilit slarne a a a a a e a tin EK 118 GoOUVernance iein e E ren EEEE AE ERE EEE R EEA EE E EEE Eea 119 lai Maison d s Baba agas sise i a a a aa a a er ais 121 G n alogie nee E AE NAA EN lus dent AENA 121 Aspects techniques et architecturaux iii 123 Habitants et concepteurs aire liner dre ET nee ren fre dre tr nana E R 126 R productibilit sss is shssiennanne te tre SUR ES nn AU nn romaine rite tne se eV Es 128 P rennit Durabilit ns eiei E E E E a OT REK 132 GOUVERNANCE nt ne E R E E A RE ER EE E R 135 Diapason 2 nt E a R E a E Me ns A E A E oem EE E 139 E E A AE IEA AN EE AE ne EIEE SEAE EIA IEE A AEA EE PE ES 140 Aspects techniques et architectu
106. T thermique il faut donc qu on trouve la fois une m thode de travail plus satisfaisante et le moyen de les remotiver rappelle un compte rendu de l association en date de septembre 2010 Malgr cela le projet avance et une pr sentation de la phase APS avec r alisation d une maquette est pr sent e au collectif Diapason avant l t Au del de la difficult trouver un fonctionnement satisfaisant entre le groupe Diapason ma tre d ouvrage sur investi et l quipe de ma trise d uvre les relations de travail avec le ma tre d ouvrage d l gu JPLI se complexifient leur tour au point qu une rupture de son contrat est envisag e La s paration devient effective au courant de l t 2010 apr s n gociation de ses 145 indemnit s Le groupe archi comme il se d signe en interne reprend alors du service pour consulter diff rents prestataires capables de leur offrir une mission MOD ma trise d ouvrage d l gu e conforme aux attentes de Diapason Apr s plusieurs semaines d changes c est finalement le cabinet Auris qui recueille leur assentiment et qui se voit confier cette mission en lieu et place de JPLI L arriv e d un nouveau prestataire s accompagne d une nouvelle organisation m thodologique avec un calendrier de r unions hebdomadaires entre quipe de ma trise d uvre et MOD d une part et entre le groupe archi de Diapason et le MOD d autre part L objectif recherch est d tabl
107. a location de bureaux en dessus du parking Malgr ces d passements budg taires au cours du projet la fabrication du projet en circuit court entre habitants et concepteurs permet de diminuer les co ts de l op ration comme le raconte l un des habitants Un projet comme a peut attirer les gens sur l conomique car c est tr s conomique on fait l conomie des interm diaires on fait norm ment de choses nous m me on n est pas riches au d part on ne veut pas que a co te cher Le groupe d habitants n a d ailleurs b n fici d aucune subvention publique pour mener bien son projet C est un groupe qui a fonctionn sur le plan mat riel de mani re autonome on n a pas t qu mander des aides ici ou l On est intervenus pour lever des blocages notamment quand la ville a pr empt au moment de signer les promesses de vente Reproductibilit partir de la signature de la promesse de vente la copropri t malgr des recompositions ponctuelles et des moments de tension qui accompagnent la p riode des travaux et des appels de fonds s assure de la mise en uvre du projet et trouve les r ponses et les compromis n cessaires aux divers probl mes qui balisent tout passage du projet au b timent fini Du point de vue des habitants activement engag s dans le projet le statut juridique de Couleur d orange est le principal l ment de reproductibilit pour d autres op ration
108. a Un circuit court de production d habitat ss 22 b Quelle ma trise des habitants sur le processus sssnnssesensseseesseeensserenssernnssennnssernnssernesserenne 23 5 Sp cificit s et formes d exemplarit de l habitat en autopromotion 24 a Une expression diff rente des besoins nssssnnssenesssesenssenessseeenssenerssennnssernnsseennssernessernnsseens 25 b Une r flexion approfondie sur le vivre ensemble 26 c Des typologies de logements peu r pandues 27 d Des op rations en Vue inserer 28 B Quel potentiel de diffusion pour l habitat en autopromotion se 29 1 L habitat group des ann es 80 revisit us 29 a Un contexte urbain et conomique plus favorable 29 b Des intentions initiales au v cu quotidien ssssnnsseeessesensseneesserensseresssernnssernnssernnssernnssernnne 30 2 Emb ches al as et figures de crise 31 a Dissensions au sein du groupe d habitants sssssssnessssssesenressssssrrernrssssserennnssssenereennssssenne 32 b Concepteurs et habitants n gociations ou rupture de contrat 34 c Discontinuit s de l appui des acteurs publics 36 3 Surmonter difficult s et conflits figures de sortie de crise nsssnnnssenennsensesseonnssennnsserersserenssee 37 a Quand les habitants reconsid rent le cadre de leur action 37 b Les acteurs publics facilitateurs ssoesesnnnesessesese
109. a question est plut t d valuer en quoi l implication plus directe et plus large des habitants conduit des discussions des pratiques et des solutions diff rentes Dans un pr c dent travail nous avions pu d crire les divers syst mes d acteurs op rant dans les projets d habitat alternatif pour nous focaliser sur les formes de n gociation s tablissant entre ceux ci Une diff renciation apparaissait nettement entre 1 des op rations bottom up du type de celles qui identifient fortement les op rations tudi es ici c est dire l initiative d individus ou de groupes qui sont aux commandes et s entourent des partenaires n cessaires et 2 des op rations top down moins nombreuses pour lesquelles une collectivit publique exp rimente une forme d accession coop rative l habitat pour des populations moins solvables souvent recrut es au sein du parc locatif social local Dans les six cas tudi s ici nous nous trouvons dans la situation bottom up embl matique de l habitat participatif Les op rations de notre corpus se distinguent clairement selon leur anciennet dans les trois op rations les plus anciennes le montage est relativement simple dans la mesure o il repose sur un duo groupe d habitants architecte assez coh sif Les motivations des uns et des autres se rencontrent quand comme au Buisson Saint Louis les habitants collaborent avec Bernard Kohn qui 3 Voir aussi sur c
110. a recherche d un ajustement entre les attentes habitantes et le projet architectural se caract rise dans cette op ration par l implication massive du collectif Diapason dans la programmation architecturale qu il r alise en septembre 2009 au travers d une note ad hoc Sur la base de ce travail de d finition des besoins les habitants valuent les r ponses architecturales en fonction de cet nonc et retiennent le projet qui est pour eux le plus conforme cette expression D s lors il s agit pour les architectes de mettre en uvre des principes spatiaux et des dispositifs constructifs qui servent cette intention Dans le cas de l op ration Diapason c est la conception environnementale et durable qui pour le ma tre d ouvrage signe le mieux cette d marche L op ration n ayant pas abouti les choix nonc s sont th oriques Ils renseignent toutefois des orientations prises par le collectif en mati re de performance environnementale b tie et des dispositifs retenus D s la constitution du collectif les orientations en mati re cologique et nerg tique sont pr sentes et affirm es Le choix de la ma trise d ouvrage se fait en fonction des comp tences des quipes d architectes sur les th matiques environnementales Ainsi la premi re quipe mandat e Equateur a t retenue en fonction de son engagement et de ses comp tences dans des r alisations pr c dentes C est un architecte Dominique Desmet vraimen
111. a recours l agence locale de l nergie MVE en qualit d assistant ma trise d ouvrage en vue de la d finition de la performance nerg tique du projet et de la mobilisation de subventions sp cifiques Si cette mission AMO ne s est pas concr tis e au del de la premi re ann e d tude 7 Projet de cahier des charges pour la maison des Babayagas 2003 126 l office n ayant pas trouv les cadres ad quats ce partenariat la dimension cologique du projet est d velopp e avec l arriv e des Verts la mairie en 2008 Elle permet l obtention d une subvention sur appel projets par la R gion le de France et l Agence de l environnement et de la ma trise d nergie Ademe Le b timent r pond aux crit res du label Qualitel BBC Effinergie B timent Basse Consommation ce qui correspond une consommation inf rieure 65 kWh d nergie primaire par m par an et une tiquette nergie de classe B Pour obtenir ce label une attention particuli re est port e l orientation et l isolation du b timent les ouvertures des logements sont orient es vers le Sud l Est et l Ouest l exclusion du Nord La multiplication des orientations est recherch e chaque fois que la g om trie des lieux l autorise l isolation ext rieure du b timent assure une performance thermique importante et permet de r duire les besoins de chauffage Les nergies renouvelables 63 m de panneaux photovolta q
112. a recours r guli rement rendant ainsi l initiative incontournable Avec la canicule de l t 2003 et ses 15 000 morts parmi les personnes g es les pouvoirs publics prennent conscience du vieillissement de la population fran aise et du danger encouru par de nombreuses personnes g es isol es La Ville propose de r server une parcelle en plein centre ville et l Office public de l habitat Montreuillois OPHM s engage porter et financer le projet en devenant ma tre d ouvrage de l op ration Le groupe de femmes qui obtient une subvention aupr s de la Fondation de France commence en 2003 un travail r gulier autour de la d finition du projet des l ments de programme et de la r daction d un cahier des charges D but 2004 l OPHM lance une consultation de ma trise d uvre par appel candidatures sur r f rence aupr s d architectes auquel r pond plus d une quarantaine d quipes Lors du jury final organis en pr sence des Babayagas le choix se porte l unanimit sur l quipe de Jade et Sami Tabet Cette agence a la pr f rence des Babayagas car elle n a jamais produit d quipement sp cifique d di aux personnes g es et n est pas empreinte d une vision normative des programmes Un premier travail s engage entre les architectes la ma trise d ouvrage de l OPHM et les Babayagas sur une tude de faisabilit et une analyse pr programmatique Alors que deux options fonci res sont envisag
113. abitants architecte s entreprises organisme s public s ou la red finition des pratiques et dispositifs classiques de construction des logements Citons ici l installation au sein m me du chantier du Buisson Saint Louis de l agence Bernard Kohn durant la phase de conception ainsi que les ateliers p dagogiques et les recherches dirig es par Bernard Kohn et Dominique Tessier nourris par cette op ration les chantiers mont s par le collectif de Couleur d Orange ou encore l op ration plus r cente de la maison des Babayagas dans laquelle les tr s nombreux acteurs font na tre des formes non ordinaires de dialogue Le partage d une qualit de vie d finie et instaur e par et pour le groupe les diff rentes formes de solidarit qu il s agisse de f tes et de mobilisations communes ou de care et d actions sociales organis s au sein de la collectivit au profit du quartier ou de la ville soutien aux enfants en difficult r unions des parents d l ves etc La mobilisation r guli re ou occasionnelle du groupe et ou de ses membres pour une plan te durable et pour une meilleure entraide locale C est par exemple le soutien apport par Couleur d Orange au d veloppement des Nouveaux Robinsons et l association Terre de lien l h bergement pendant des journ es de gel des immigr s afghans au Buisson Saint Louis et aussi m me s il est relier la deuxi me vague des projets d autopro
114. agas taient toujours tr s inqui tes et chaque fois tr s emb t es de devoir l cher a a t une bataille un peu Elles ont essay de r sister Cette inflation du projet a galement g n r des conflits avec l OPHM qui cherchait diminuer les co ts de l op ration C est pourquoi le projet initialement port par le bailleur social a t d l gu en 2005 au service tude Habitat de la ville de Montreuil avant de revenir l OPHM en 2008 La question du spa qui devait tre int gr la Maison des Babayagas en l ouvrant aux femmes du quartier notamment celles issues de l immigration a finalement g n r des conflits en interne au sein du groupe qui ont d bouch sur son implosion Comme le raconte la charg e de mission logement la direction g n rale de la ville de Montreuil qui a pris en charge ce dossier ce moment pr cis les conflits autour du spa r v lent des tensions plus g n rales sur la dimension f ministe et militante du projet Ce spa a cristallis tout un conflit qui portait bien d autres ranc urs a a t le support l explosion de tensions Cette histoire du spa cette histoire de femmes cette histoire d immigration et tre en lien avec la Maison des femmes Et la Maison des femmes c est une charte qu on signe pour tre adh rente o on est exclusivement f ministe a vous engage tre dans ce courant de pens e Et donc ce spa a tout cristallis
115. age financier et juridique de l op ration dans la perspective de la signature d une promesse de vente du terrain la fin de l ann e 2009 selon les souhaits de la Semavip et de la ville de Paris Pour ce faire le groupe archi constitu des membres de Diapason professionnels des questions urbaines et architecturales r alisent une premi re faisabilit partir d un pr programme issu des attentes collectives et individuelles de chacun intitul comment je vois notre habitat group Ce document de cadrage doit servir de base aux architectes de l quipe Equateur d sign s comme ma tre d uvre de l op ration En parall le une prospection s organise pour trouver un ma tre d ouvrage d l gu MOD capable de repr senter le collectif dans toutes les d marches relatives la r alisation de l ouvrage et au suivi des op rations de construction Cette mission est dans un premier temps confi Jean 143 Pierre Leclerc promoteur immobilier ind pendant et ancien collaborateur de Bouygues Construction Au del de la question b timent une mobilisation importante s op re autour de la question statutaire de l op ration immobili re et des garanties qui doivent tre apport es la collectivit locale pour assurer la bonne fin de l op ration Ce travail se fait d une part avec l appui d un conseil juridique et du notaire et d autre part par une enqu te aupr s de groupes ayant d j
116. ai pas tr s envie de coursives qui permettent de voir chez les autres et si j ai envie de me balader poil je n ai pas envie d tre vue par mes voisins Que tous les apparts regardent vers l ext rieur l eau la ville mais que seul le seuil soit en contact avec les espaces publics Je ne crois pas au jardin en pleine terre car le terrain est trop petit et sombre ce qui ne veut pas dire que l entr e ne sera pas plant e et gaie Dans la salle des f tes A prend un cours de maths collectif pendant que B r pare les v los dans l atelier et que nous sommes quelques uns jardiner sur le toit Envie de prendre un bouquin et un bain de soleil de prendre de la hauteur par rapport la ville je vais m isoler sur la toiture terrasse c t des panneaux solaires Les taches collectives sont suffisamment bien r parties pour que certes a reste une corv e mais faite de bon c ur Je pense qu il faut tre clair sur notre degr d ouverture au quartier le laisser rentrer sans importer ses probl mes par cooptation que les r gles soient claires que chacun surveille l immeuble Une fois que nous aurons ce b timent qui ne couvrira pas tous les r ves et les fantasmes de chacun je me demande quelle soci t nous formerons Monocolore relativement homog ne socialement il ne faudra pas que l on se sente oblig d appartenir la communaut fa on 70 s que chacun garde son monde en propose des l ments au groupe qui
117. aires Montreuil ou dans d autres communes Ce travail s appuie sur deux s ries d entretiens r alis s en 2009 et en 2011 avec une dizaine d acteurs diff rents nous permettant de suivre l volution du groupe de femmes et du projet des actuelles ou anciennes Babayagas certaines ayant d cid d abandonner le projet lorsqu il s est concr tis l architecte ma tre d uvre des lus et des techniciens de la ville de Montreuil et de l Office HLM ma tre d ouvrage Nous avons galement analys le dossier d architecture d pos pour le permis de construire mis notre disposition par l OPHM ainsi que diverses archives cahier des charges convention cadre charte de vie et un dossier de presse qui suit l volution du projet depuis 1999 G n alogie L enjeu majeur et l originalit du projet des Babayagas est de rechercher une alternative aux structures traditionnelles d accueil des personnes g es partag es principalement en maisons de retraite et foyers logement afin de privil gier le plus longtemps possible l autonomie sur la d pendance Quatre principes fondateurs orientent ce projet l autogestion nous g rerons notre habitat nous m mes n acceptant d aide ext rieure que le moins possible et pour pallier nos forces d clinantes la solidarit nous organiserons une mutualisation de nos moyens Nous nous aiderons bien vieillir ensemble et aborder la mort dans la s r ni
118. alis par Guy Revert mai 2010 enseignant l universit de Provence 78 Extrait du CPI de la SCI L onardi archives du groupe habitant consult es le 8 avril 2011 67 engag e son encontre par le promoteur g rant de la SCI et le chantier est interrompu durant pr s de 12 mois Cette proc dure engage directement la responsabilit juridique et personnelle d Annie en sa qualit de promoteur Christine se souvient avec angoisse de cette p riode On a eu un an d arr t de chantier parce que l entreprise g n rale a fait faillite l c tait le cas le plus dur parce qu il y en avait qui avaient des pr ts relais Il a fallu s aider se pr ter du fric les uns les autres pour que a ne capote pas Mais elle Annie elle tait responsable et heureusement que tous les gens taient de bonne foi et d s qu il y avait un probl me on avan ait le fric et il n y a jamais eu d histoire Ce n est que par une alliance sans faille et une solidarit ind fectible au sein du collectif habitant que le chantier est repris et le b timent achev et livr ses habitants en septembre 1978 Cette ann e de retard ne fut pas sans cons quence sur le bilan financier de l op ration initialement estim e 262 000 Francs par m nage le bilan de sortie est arr t 290 000 francs soit 11 de d passement Malgr cela les six familles ne se d sengagent pas de l envie d habiter ensemble autrement La vie quotidienne
119. alise le permis de construire pour le groupe Diapason est auparavant essentiellement identifi e pour avoir r alis une maison passive Guy Hayon qui assure la conception et la r alisation de l op ration Diwan Montreuil d veloppe une approche tr s sp cifique sur l ossature et la fa ade bois dans un partenariat avec le Comit National pour le D veloppement du Bois CNDB La commande exp rimentale qui leur est adress e par les groupes d habitants repr sente pour chacun d entre eux la possibilit de d velopper et valoriser ce type de travail et de mettre en avant des performances environnementales et techniques qui sont le fil rouge de leur production La coupe diachronique qu offre l analyse de la pratique de l architecture participative sur une p riode qui s ouvre dans l esprit de mai 1968 et qui s ach ve l heure actuelle sous le ma tre mot de crise met en lumi re plusieurs ph nom nes Tout d abord on observe chez les architectes concern s un glissement d un engagement militant ce que l on pourrait qualifier d investissement professionnel dans une mani re tr s diff rente d envisager la situation de commande sp cifique que repr sente l habitat participatif Dans les ann es 1970 c est l occasion de faire de l architecture autrement en questionnant le rapport architecte habitants en en faisant une situation p dagogique allant de pair avec de la mise en discours de l invention de m
120. alogues Je sais qu elles voyagent tout le temps en Allemagne en Hollande en Suisse Malgr l acquisition de ces comp tences techniques les Babayagas se sont plus fortement impliqu es au niveau du projet politique et plus tardivement au niveau technique comme le souligne V ronique Verg s Elles n avaient pas vraiment crit un vrai programme qui s inscrivait dans un b timent Elles avaient un programme de vie d entraide d usage Mais ensuite elles n taient pas all es assez loin peut tre un moment donn dans le projet et elles ne s taient pas compl tement projet es dans le b timent Et donc effectivement du coup il restait de la vraie programmation faire Je leur ai demand d crire un programme pour le projet Elles l ont fait on a fait des aller retour ce moment l a leur permettait de le pr ciser vraiment en devenant ce qu elles taient c est dire des ma tres d ouvrage Selon Th r se Clerc cet engagement tardif sur les questions techniques sont li es au portage du projet par l OPHM On ne s est pas beaucoup occup es de la partie technique parce que nous avons t prises tout de suite en charge par les HLM L architecte note toutefois en juin 2009 un manque d int r t pour la conception des logements priv s de la part d un certain nombre de femmes de l ancien groupe Il y en a certaines qui ne sont pas du tout int ress es par la chose e
121. anquants sont vite retrouv s Au cours du processus c est moins sur l adh sion aux valeurs et une forme de vie partag e que la cooptation s attache qu la solvabilit la fiabilit la comp tence sp cifique des nouveaux entrants Une deuxi me r action typique aux situations de crise est celle o les habitants effectuent une mont e en comp tences sp cifiques Soit quand il s agit d un bras de fer avec les acteurs politiques ils mobilisent leurs savoir faire militants et organisent une p tition un v nement dans la rue une campagne de presse qui leur permet de recueillir du soutien m diatique et de l appui dans le grand public Les Babayagas et le groupe Diapason ont eu recours ce type d action pour d bloquer certaines situations Soit ils mettent en uvre ces m mes savoir faire militants mais dans des actions plus discr tes pour s attribuer le soutien d une personnalit de poids susceptible d intervenir en leur faveur aupr s des instances r ticentes C est ainsi que le projet des Babayagas est d bloqu en 2008 par la rencontre avec le cabinet de C Boutin alors Ministre du Logement Les comp tences professionnelles des habitants quand elles sont pr sentes sont transf r es pour venir en aide au projet C est le cas au Buisson Saint Louis o la pr sence d un ing nieur BTP parmi les habitants est importante au moment du chantier complexe et rendu p rilleux au moment du d p t de bilan d
122. apport au terrain et au quartier parfois les statuts de l association Cette brochure initi e au moment o le groupe cherche des m nages compl mentaires et ou au moment o il esp re des facilitations de la part de la collectivit locale pour l obtention d un terrain s accompagne dans certains cas de sites web dont une partie peut fonctionner en intranet pour l change entre m nages Ces sites ont aussi vocation faire part localement et d autres groupes en France ou l tranger impliqu s dans des processus similaires du projet et de son d roulement Enfin la communication passe beaucoup par des moments m diatiques o l on voit se dessiner au cas par cas le recours un porte parole sous la forme d entretiens de visites accompagn es Ce porte parole est souvent un habitant historique de l op ration membre du noyau initial mais ce peut tre aussi un accompagnateur AMO un e architecte un e lu e La communication elle est fondamentale il y a un savoir communiquer comme le dit Th r se Clerc qui a jou ce r le de porte parole pour les Babayagas II n y a pas assez de com je trouve il faudrait qu on ait deux ou trois missions de t l Elles me reprochent d avoir centralis la com de ne pas avoir assez transmis ce savoir communiquer ajoute t elle pour commenter la r action du groupe de femmes au fait que la communication ait mis en sc ne une personne plut t
123. ative a permis la production d un ensemble immobilier livr en septembre 1978 que quatre des six familles d origine occupent encore Situ dans la commune de Saulx les Chartreux dans l Essonne au sud de l agglom ration parisienne le Kolkhoze s inscrit dans une dynamique urbaine o l accroissement de la population r sidente oblige les d cideurs locaux rechercher des formes d innovation de l habitat Cette commune se caract rise par une forme urbaine en village qui concentre l ensemble de la zone urbanis e sur 28 de sa surface ce qui permet le maintien d espaces ruraux en activit sur pr s des trois quarts de son territoire Notre tude retrace le processus de production de cet habitat group autog r depuis la constitution du collectif habitant en passant par la ma trise d un chantier de construction jusqu au partage d un quotidien de voisinage sur plus de trente ann es Ce d roulement sur le temps long d une situation d habitat doit permettre de saisir les al as du projet ainsi que d interroger la p rennit du collectif habitant au travers d preuves et d arrangements qui par la recomposition douce du groupe ont su maintenir l objectif initial de vivre autrement Il s agit ici de revenir sur les moments cl s de cette op ration d en comprendre la m canique de mettre en lumi re ce qu ont t les conflits et n gociations mais aussi de s int resser l inscription de ce
124. atre jours de travail collectif taient pr vus pour l t 1987 afin de soigner les poutrelles du hangar et de r parer les murs du jardin occasion de cr er des liens incassables entre nous Habitants et concepteurs Une des sp cificit s de ce projet r side dans le nombre d heures de travail offertes par l architecte au groupe non r mun r es Parall lement le groupe met en jeu les comp tences de ses membres un d l gu technique aux travaux et un d l gu au financement sont d finis suite la demande de l architecte Le groupe re oit le soutien d un repr sentant du MHGA pour r diger le r glement de copropri t et de nombreuses heures de travail sont utilis es pour des n gociations De ce fait le programme des am nagements communs et la distribution d espaces privatifs sont le r sultat d un travail commun clients architecte Pr alablement au d p t du permis de construire l architecte propose deux rendez vous individuels et deux rendez vous collectifs Il distribue des fiches d aide la conception mobilier sanitaires plan afin de r aliser un projet qui corresponde autant que possible aux attentes de chaque futur propri taire Plusieurs demandes pr cises de modification des plans sont adress es par les copropri taires l architecte la fin de l ann e 1986 certaines sont financ es au titre de travaux privatifs donc suppl mentaires Les plans d finitifs datent d av
125. ats L agence Equateur est d sign e ma tre d uvre dans une consultation rapide qui l a oppos e l agence M andre l tude de Ma tre Montourcy notaire repr sente Diapason et lui fournit l aide n cessaire la constitution du dossier juridique des contacts sont pris pour trouver un assistant ma trise d ouvrage AMO ou un ma tre d ouvrage d l gu MOD Certains membres du collectif se lancent dans une prospection aupr s d investisseurs commerciaux susceptibles d entrer dans l op ration et de prendre en charge les surfaces d activit L acc l ration du rythme de travail permet au groupe de d poser le 29 mai leur projet et leur offre la Semavip Dans cette course contre la montre chacun met au service du collectif ses comp tences et son savoir faire Une v ritable intelligence collective se d veloppe sans trop de heurts pour remporter cette premi re bataille et convaincre la Semavip du s rieux de la r ponse Malgr une appr ciation tr s favorable de la Semavip et le soutien du maire du 19 R Madec et de son adjoint F Dagnaud la proposition de charge fonci re est consid r e comme basse par rapport au promoteur 1 200 au lieu de 1 800 et le projet suscite quelques r ticences au sein du cabinet Delano 2 L arbitrage est donc politique et quelques compl ments doivent tre apport s au dossier pr ciser le calcul et l argumentation de la charge fonci re fournir l engagement de
126. ats dans des s minaires colloques et r unions publiques o taient aussi invit s divers acteurs de l habitat participatif et dans lesquels les cas tudi s taient fr quemment repr sent s par un ou plusieurs de ses acteurs cl s Cela nous a permis de trouver des formes de restitution aupr s des personnes sollicit es et de confronter nos analyses aux r flexions internes des acteurs pris isol ment ou dans leurs dynamiques collectives Nous avons galement pu r aliser une sorte de veille sur les volutions en cours en particulier pour les deux op rations non achev es lors de l enqu te Le questionnement La recherche d une production alternative du logement n est pas nouvelle en France d s la fin du XIX si cle la d marche coop rative est pr sente dans les discussions qui pr sident la cr ation des premiers organismes HBM Habitations Bon March et des exp riences d habitat alternatif mergent ponctuellement telles les op rations Castors dans les ann es 1950 Au cours des ann es 1970 1980 on assiste en France comme dans d autres pays d Europe un mouvement d innovation et d exp rimentation qui s inscrit dans une id ologie autogestionnaire Une centaine d exp riences participatives voient le jour Elles sont essentiellement port es par des membres des nouvelles couches moyennes qui cherchent transformer la soci t par leurs pratiques sociales partagent un mod le cult
127. autre des associ s En effet en cas de manquement de la ma trise d ouvrage ou du promoteur Annie se retrouve personnellement responsable et doit en supporter seule les obligations judiciaires et p nales Cette situation d licate ne semble pas avoir alert le groupe qui consid re que son association et leur engagement solidaire leur permettra de faire face d ventuelles difficult s A posteriori Christine analyse de la sorte cette forme d imprudence Oui c tait casse gueule et on ne se rendait pas compte On s est toujours dit qu heureusement qu on ne se rendait pas compte de ce que l on faisait sinon on n y aurait jamais t C est un risque et maintenant je dis qu il ne faudrait jamais faire a On nous a oblig s ce moment l de passer par ce syst me de promotion C est les banques qui voulaient a Il fallait quelqu un de physiquement responsable C tait plut t totalement irresponsable que de faire faire a vraiment n importe quoi Au travers de cette insouciance le groupe a t en capacit de prendre des risques et de s engager dans cette op ration de construction fort de sa coh sion et de son envie de faire avancer le projet Toutefois cet difice bas sur la confiance et la solidarit fut branl plus d une fois entre juin 1976 date de signature du contrat de promotion immobili re et de passation des march s de travaux et septembre 1978 date laquelle les six famille
128. base d affinit s et de proximit s ancr es l chelle du quartier du local L ambition est bien de changer la vie mais elle prend la forme tr s ordinaire de pratiques quotidiennes dans lesquelles la spontan it l exp rimentation priment Au moment o re surgit l habitat participatif la fin des ann es 1990 la demande mobilise pour beaucoup les exp riences trang res Allemagne Suisse Belgique Canada Le support id ologique de la demande habitante est comme pr c demment la revendication tre acteur de son cadre de vie mais le slogan agir local penser global colore cette action d une responsabilit sociale globale en particulier dans certaines attitudes vis vis de la consommation de l environnement de la solidarit La revendication la durabilit est aussi tr s pr sente b Une r flexion approfondie sur le vivre ensemble Une part importante du travail du groupe d habitants en particulier dans les d buts de sa constitution est consacr e une r flexion souvent assez sophistiqu e sur les ressorts des formes relativement in dites de vie collective qu ils sont sur le point de mettre en uvre Quels sont les temps quels sont les lieux qui peuvent tre partag s par la petite collectivit que constituent les habitants quels sont les b n fices attendus cette mise en commun quels sont les engagements r ciproques qui lient les habitants entre eux ou avec des
129. bilit r sidentielle et professionnelle des jeunes g n rations Je ne crois pas qu on les ait d gout s du concept ils aiment bien Sauf qu ils n auront pas notre stabilit nous on est des gens tr s stables quand m me on travaille depuis des ann es Paris les g n rations futures pourraient avoir des vies beaucoup plus mobiles sur le plan familial et g ographique conomique aussi Ici les seuls d parts abrupts c tait des s parations de couples mais il y a une grande stabilit de tous je ne sais pas si les jeunes g n rations auront cet avantage P rennit Durabilit Le projet initial comprend 11 foyers et 3 ateliers Lors de l achat du terrain l ge moyen des copropri taires est de 40 ans Des ann es plus tard certaines familles ont senti le besoin d augmenter leur espace de vie Le r glement de copropri t pr voyant des modifications condition d tre valid es par l assembl e g n rale l unanimit des voix ces demandes ont t analys es et accept es comme dans l exemple ci dessous de construction d un niveau suppl mentaire sur le lot n 1 Figure 32 Ajout d une chambre suppl mentaire au lot n 1 Cr dits photographiques Auteurs du rapport janvier 2011 106 Depuis 25 ans le groupe joue un r le dans les transformations urbaines et sociales du quartier par les relations qu il entretient avec le tissu social local gr ce ses membres et aux usages qu
130. cats les paroisses etc 65 h A h Z x Young M Wilmott P Le village dans la ville Famille et parent dans l Est londonien PUF coll Le lien social 2010 66 P x 3 a Topalov C Le Logement en France Histoire d une marchandise impossible Paris Presses de Sciences Po 1987 53 produisant en circuit court moindre co t avec une ma trise accrue des charges de gestion de l immeuble sans calcul sp culatif Mais dans le contexte urbain actuel la d monstration qu effectuaient les op rations de premi re g n ration celles qui ont fait les beaux jours du Mouvement pour l Habitat Group Autog r ne tient plus si les habitants sont les seuls convaincus de l int r t de ce mode de production Les partenariats sont indispensables la r ussite du projet et encore la r ussite ici est elle mesur e au simple fait que l difice sorte de terre et soit livr ses occupants Sur ces partenariats nos observations pointent un d placement des alliances si dans les ann es 1980 les groupes d habitants ont fait corps avec des architectes cherchant de nouvelles mani res de travailler un autre rapport l usager et ou au client les polarit s se sont transform es au moment du renouveau du mouvement au tournant des ann es 2000 Les architectes ont quitt le registre militant l int r t pour une commande s exprimant collectivement et diff remment donnant lieu des m thodes de travail
131. ce que ce quartier se transforme aussi Principalement par rapport aux questions scolaires puisqu au d part les parents d l ves n avaient pas d espace pour se r unir et cette salle a servi aux r unions des parents d l ves Mais aussi au del de la question scolaire la vie de quartier la vie associative on a eu des implications je me souviens encore des ann es 1990 il y avait des projets immobiliers pharaoniques sur le Bas Montreuil o un certain nombre de gens ici avons particip la vie du quartier pour que ce soit d velopp autrement Lecteur des tudes sociologiques portant sur la transformation sociale du Bas Montreuil auxquelles il a contribu lors d entretiens Jean Pol Lefebvre n est toutefois pas dupe de la contribution du groupe au processus de gentrification du quartier Des sociologues des anthropologues des ethnologues moi j en ai re us plein dans ma cuisine depuis 20 ans ils ont montr au fond qu on tait les agents de la transformation sociale de ce quartier et qu on lavait fait voluer norm ment vers l embourgeoisement parce qu on est des bourgeois tout simplement C est dire qu au fond on a accompagn et aid m me moi en aidant les familles se reloger on a fait en sorte que le quartier s ouvre aux bourgeois et se d barrasse de ses pauvres En exigeant par exemple un coll ge qui soit convenable on a bien fait mais en m me temps on a fait le travail de
132. cement et des solvabilit s comparables S instaure donc un entre soi probablement non voulu mais qui fait 18 Voir les travaux de P Simon chercheur l INED sur la gentrification en particulier sur le cas du quartier de Belleville Paris Simon P L Invention de l authenticit Belleville quartier juif tunisien Revue europ enne des migrations internationales n 16 2 2000 p 9 41 Simon P La Soci t partag e Relations interethniques et interclasses dans un quartier en r novation Belleville Paris XX Cahiers internationaux de sociologie n 98 1995 p 161 190 18 toutefois cho une revendication de solidarit et d autonomie Que ce soit pour limiter les frais de gestion pour souder le groupe ou encore pour prendre ses distances par rapport aux comportements de consommation de biens et de services la plupart des habitants en autopromotion s organise pour limiter le recours aux services externes ils assurent eux m mes le gardiennage et l entretien de l immeuble changent entre eux des services de garde d enfants groupent parfois leurs achats r alis s hors du quartier etc 2 Une durabilit avant l heure Si la durabilit au sens du d veloppement durable des ann es 1990 recouvre tout la fois l conomie des nergies et mati res non renouvelables les quilibres interpersonnels et sociaux ou l anticipation des volutions alors l habitat en autopromotion en
133. certaine mani re aux normes en vigueur en mati re de bien immobilier C est donc dans ce constant paradoxe que doit s arbitrer la position du groupe entre volont d alternative et capacit supporter une certaine forme de d viance la r gle Cette position constante de grand cart fragilise les relations internes et met l preuve les capacit s collectives produire des strat gies positives qui se fondent partir des comp tences additionnelles dont le collectif b n ficie soit parce qu elles sont acquises soit parce qu il les a construites Dans le cas de Diapason il semble vident que les comp tences intrins ques au groupe ont pu dans un premier temps favoriser son avanc e rapide et ont t constitutives d une image de s rieux face aux interlocuteurs externes comme le personnel politique de la ville de Paris les techniciens de la Semavip ou encore l ensemble des professionnels consult s l occasion Toutefois nous pouvons faire l hypoth se que la forte mobilisation de ce registre de comp tence a pu entrer en concurrence avec celles des professionnels accompagnant le projet et plus particuli rement avec celles des prestataires de la ma trise d uvre architecte BET conomiste etc l occasion de la phase de conception laboration du projet D s lors les logiques de confiance n cessaires la d l gation des comp tences se sont heurt es des formes de concurrence du savo
134. chaque appartement Le parti architectural adopt par Pierre architecte de l op ration et futur habitant fut celui d une simplicit de mise en uvre pour une meilleure ma trise des co ts budg taires et pour d gager un maximum de volume habitable La plus grosse contrainte du site fut celle du traitement phonique des huisseries de fa ades et des isolations En effet la commune se 75 trouvant dans la zone de passage a roportuaire d Orly des nuisances importantes taient craindre L architecte a donc veill la qualit globale de l enveloppe Afin d all ger les co ts constructifs communs le choix fut fait de livrer des logements bruts chaque famille g rant selon ses souhaits les finitions de second uvre Ce choix a permis d offrir le maximum de volume dans un co t ma tris charge aux diff rentes familles d am nager l espace privatif selon ses go ts et ses contraintes budg taires A la livraison du b timent la fin de l t 1978 les familles se sont lanc es dans les finitions de leur logement et des espaces communs Habitants et concepteurs Comme nous l avons voqu d s l introduction Pierre l architecte a jou un r le essentiel dans cette op ration double titre D une part en qualit d initiateur du projet et en tant qu architecten gociateur qui a su trouver le foncier convaincre le maire du bien fond d une telle initiative r aliser les tudes architecturales et mener
135. charge engendr e tait trop lourde par rapport aux services rendus par cet espace A Saulx les Chartreux les espaces partag s sont particuli rement pr gnants Repr sentant 17 de la surface de l ensemble les espaces collectifs 150 m sont plac s sur rue conf rant d ailleurs l ensemble une image urbaine tr s proche de celle d un quipement public ce qui est sans doute mettre en relation avec la d nomination le Kolkhoze attribu e l op ration par les riverains et habitants du bourg Cet espace tampon dans lequel on entre directement depuis la rue donne acc s aux six appartements par des coursives et se d ploie en espaces articul s entre eux et comprenant une salle collective un petit salon en mezzanine un labo photo un local poubelles et cong lateur ainsi que plus ordinairement un parking et des caves Figure 2 Les espaces partag s Le Kolkhoze Saulx les Chartreux Cr dit photographique Pascal Gr boval En effet la salle collective tait tr s vivante quand les m nages occupants avaient des enfants en bas ge la taille de l espace leur permettant de se retrouver pour jouer faire leurs devoirs et circuler d un appartement l autre par les coursives sans danger Depuis leur cr ation les espaces partag s jouent aussi un r le important pour des r unions et f tes o peuvent tre invit es des personnes ext rieures au groupe d habitants la condition que l activit soit
136. cial PLS L int gralit de la partie non b tie sera acquise par le groupe Diapason hors retrait d alignement Nous renvoyons aux documents de la Semavip pour plus d informations sur les contraintes urbaines et r glementaires Ci dessus localisation du lot 10 intentions d am nagement Dominique Druenne pour la Semavip prises de vues du site et de l immeuble qui sera r habilit hors op ration Diapason Figure 47 Pr sentation du terrain 45 rue de l Ourcq Source Archives Diapason Programme pour une consultation d architectes d cembre 2009 150 vue de la fa ade sud depuis le jardin Figure 48 R ponse de l quipe Karawitz au concours d architecture laur ate mars 2010 Vue sur le jardin Source Archives Diapason vue depuls le qual de l olse Figure 49 R ponse de l quipe Karawitz au concours d architecture laur ate mars 2010 Vue depuis le quai de l Oise Source Archives Diapason 151 PRIV en naur Figure 50 R ponse de l quipe Karawitz au concours d architecture laur ate mars 2010 Principe d implantation Source Archives Diapason emboltement des appartements LE principe de ventllaton double flux a principe des balcons et loggias L principes environnementaux composlilon des l ments architecturaux principe d l ments en fa ades montage de la fa ade Figure 51 R ponse de l quipe Karawitz au co
137. comment une chose est con ue fabriqu e Utiliser formellement le comment c est fait et faire comprendre en montrant la mise en uvre c est faire jouer la fabrication comme l ment p dagogique valeur positive et comme l ment de communication B Kohn texte manuscrit Archives personnelles De la m me mani re B Kohn prend le temps de rendre compte de son travail avec les habitants du Buisson Saint Louis Paris il retient de l exp rience que l architecte n est pas le scribe celui qui enregistre et traduit textuellement les besoins et les d sirs de chaque habitant Il est partie prenante et fait un effort d explicitation de son point de vue tout en donnant aux interlocuteurs les outils pour que le dialogue existe D Tessier qui a assist B Kohn dans cette entreprise pr cise que l architecte doit couter mais contrairement d autres pratiques trop bien couter il finit par ne plus tre entendu L usager ayant fait l exp rience qu il pouvait obtenir quelque chose ne sait plus renoncer d autant qu il dispose des pouvoirs du ma tre d ouvrage Ainsi la programmation est de fait une t che collective la conception l est aussi mais la ma trise c est dire la coh rence spatiale constructive esth tique n cessite l autonomie relative de l architecte par rapport tous les autres intervenants Cette exp rience de la p dagogie autour du projet du Bui
138. communes solidarit entraide cologie etc Ces mobilisations font par ailleurs cho des exp riences habitantes ant rieures qui ont servi de r f rence et de point d appui pour ces pr tendants l habitat participatif dont le chemin est sem d emb ches Ce lien tel un parrainage est particuli rement vivant dans les communes de Montreuil et de Rennes o de v ritables dynamiques se sont construites entre les groupes d hier et d aujourd hui et o il donne voir un continuum d initiatives et d actions de la d marche habitante Enfin la construction de partenariats entre collectivit s locales et r seaux citoyens s inscrit dans une histoire longue de ces territoires empreints d une culture de l innovation sociale qui trouve ses fondements chez les r formateurs sociaux de la fin du XIX si cle C est dans un v ritable terreau territorial que s enracinent et se d veloppent ces initiatives o l engagement des acteurs publics aux c t s de la soci t civile est fondamental et rel ve largement d une forme de militance Une autre position peut tre identifi e moins engag e que celle de l initiateur pragmatique que l on vient de d crire Ainsi des lus locaux se situent ils davantage comme suiveurs h sitants en particulier quand ils sont la t te de collectivit s locales qui ne disposent pas priori d un milieu associatif fortement constitu ou d une culture politique d
139. confi en raison de son exp rience dans l ing nierie sociale acquise lorsqu elle coordonnait les projets de d veloppement social urbain la ville de Montreuil La charg e de mission logement la direction 4 Ibid 155 Entretien r alis par Anne d Orazio et St phanie Vermeersch le 5 mai 2009 156 a Ibid 134 g n rale des services insiste sur l importance du projet associatif en lien avec le quartier qui conditionne le soutien de la ville Jamais d ing rence dans les logements leur charte de vie leur r glement a les regarde elles en font ce qu elles veulent Par contre ce qui fait la transition int rieur ext rieur sph re priv e l espace public et la collectivit c est ce qui fait l engagement de la ville Le repli du groupe des femmes vers un habitat pour copines lors de l viction de Th r se Clerc l a incit e formaliser des engagements oraux des Babayagas dans une convention tripartite avec la ville de Montreuil et l OPHM pour donner les garanties ce que ce projet d habitat collectif soit celui sur lequel la ville s est engag e Il n est pas question que la municipalit prenne en charge la gestion d un planning pour l utilisation des locaux associatifs qui seront autog r s par l association des Babayagas car cela irait l encontre m me de la dynamique du projet La charg e de mission logement la direction g n rale de la ville de Mon
140. continuera d tre un projet partag plus tard avec ses futurs acqu reurs et aujourd hui encore avec tous ses occupants Brochure Construire pour les autres comme pour soi m me X Point La gestion de l ensemble se fait sous le r gime de la copropri t au moment de la constitution de la SCI en vue du portage en VEFA un premier acte est r alis le 27 juin 2005 devant notaire r glant le r gime de la copropri t dans un cadre classique de statut institu par la loi de 1965 C est sur la base de ce r glement que les cessions ont lieu partir de 2006 L op ration Diwan ne poss dant pas d espace collectif l exception du jardin il n y a pas de dispositions particuli res sur ce point En 2011 les copropri taires de Diwan d cident de faire voluer leur copropri t vers un syndicat coop ratif tel qu instaur dans la r forme de la loi de 1965 par la SRU Le recul manque pour qualifier la sp cificit et la p rennit de la vie collective Diwan Il appara t que les intentions concernant l change et la mise en commun en soient rest es un niveau assez l mentaire peut tre dans l attente que la cohabitation les fasse merger En l absence d espace collectif int rieur la vie collective ne peut se d velopper que par beau temps dans le jardin ou partir des espaces individuels des uns et des autres Pour l essentiel ces moments de partage sont li s l entretien du jardin on note
141. cture stricte peu ouverte contraste avec celle sur jardin totalement ouverte o les grands volumes de toiture expriment largement l chelle domestique de la maison Cette diversit d criture et d expression a fait dire certains riverains que le b timent pouvait accueillir une cr che ou une cole maternelle Figure 14 Vue du b timent depuis la rue Source Google Earth Streetview consult le 24 mars 2013 Figure 15 Vues depuis le jardin et les terrasses Source B Bouvier EHG 30 ans de r alisations nov 2009 73 Figure 16 Vue du b timent depuis la rue Source Idem Les 6 logements d une surface quivalente de 145 m se r partissent en deux typologies 4 logements en trav e centrale sont des triplex constitu s comme ci Niveau rez de jardin Espace enfants Niveau terrasse Espace familial Niveau haut sous comble Espace parents Ils communiquent entre eux par les terrasses au niveau du 1 tage deux escaliers centraux permettant un acc s direct au jardin depuis l espace familial 2 logements chaque extr mit se diff rencient dans leur organisation selon une r partition plus conventionnelle de type jour nuit Niveau rez de jardin Espace familial jour Niveau 1 tage Espaces chambres nuit Niveau mezzanine dans le volume de toiture 74 SALLE COMMUNE 1 IVEAU ESPACE FAMILIAL Figure 17 Plans n
142. cu l importance de l oralit dans les r unions politiques Le groupe de Babayagas avait galement acquis avant son implosion des savoirs techniques non n gligeables Certains taient issus d une exp rience professionnelle Suzanne Goueffic ancienne orthophoniste mobilisait ses comp tences de secr tariat en r alisant les compte rendus de toutes les r unions et Monique Bragard qui avait t expert comptable pendant trente ans s occupait des comptes et des demandes de subvention de l association Ces savoirs techniques ont galement t acquis par les femmes en participant au projet des Babayagas comme le reconna t l architecte 150 Cette citation et les suivantes sont issues d un entretien r alis par Anne d Orazio et St phanie Vermeersch le 5 mai 2009 161 Anne d Orazio et St phanie Vermeersch La maison des Babayagas une histoire de femmes 2010 op cit 136 Elles lisaient les plans sans difficult donc il n y a pas eu de gros probl mes de compr hension de confiance non plus Les choses se sont pass es assez vite et plut t bien Elles ont bien compris la hi rarchie des choses Je mai pas t surpris qu elles sachent les lire Elles sont toutes on va dire d un certain niveau culturel Il y a je pense cette esp ce de r flexion qu elles ont autour des espaces autour des lieux Elles ont a Puis elles ont d visiter aussi norm ment d quipements un peu an
143. d un exemple suivre que d une ouverture des possibles par rapport des questionnements que la production traditionnelle d habitat a referm s il y a quelques temps d j en proposant des r ponses qui n ont plus t r valu es dans le contexte pr sent Ainsi on y voit se discuter le rapport traditionnel de la famille nucl aire sa cellule logement d s les ann es 1970 avec la recherche d autres formes de solidarit que le sch ma tri g n rationnel que l on est alors en train de quitter co pr sence g ographique et entraide entre les grands parents les parents et les enfants En parall le ce sont les relations de voisinage les vies de quartier qui sont reconsid rer avec l affaiblissement des corps interm diaires si pr sents dans les quartiers populaires traditionnels par exemple La recherche de formes de solidarit nouvelles a une dimension humaniste et thique elle a aussi une dimension pratique et conomique face des besoins que le Welfare State peine satisfaire l gard des jeunes enfants et des personnes g es en particulier Court aussi au long de la p riode que couvrent nos observations l id e de se forger un habitat personnalis que l offre traditionnelle logement social et march priv ne propose pas des logements peut tre pas plus spacieux que ceux du march mais avec un acc s des espaces partag s o certains moments de la vie peuvent se d rouler de
144. d un coll ge ou encore du parc d partemental Jean Moulin les Guilands place l op ration dans un contexte de gentrification vident Le b timent s inscrit dans la volum trie g n rale de la place de la Fraternit comme un pivot et un point remarquable en articulation avec la rue Etienne Marcel A l chelle de la parcelle le dispositif de plan masse permet d une part d occuper l alignement sur la place et d autre part lib re un maximum d emprise pour un jardin qui se d ploie dans la profondeur du tissu Un premier corps de b timent pont accueille les appartements puis dans l enfilade et dans une continuit de fa ade les trois maisons de ville en triplex Malgr l unit visuelle de l ensemble des fa ades bois on distingue bien les trois l ments constitutifs du programme les appartements les maisons en triplex et le local d activit Du point de vue de la typologie spatiale les logements se d composent en trois simplex de type T6 et un studio en duplex les maisons de ville sont toutes en triplex On verra comment cette diff renciation typologique a trouv cho dans le montage op rationnel de l ensemble les appartements tant r partis entre les m nages initiateurs de l op ration alors que les maisons taient vendues en VEFA Ce b timent se trouve dans un parcellaire typiquement montreuillois entre un foyer malien un squat rom des petites entreprises et artisans carrossiers Le b timent
145. d es des valeurs et des pratiques qui leur ont donn naissance donne une forme d valuation de la pertinence sociale et architecturale d initiatives qui sont maintenant parvenues un certain stade de maturit Ensuite sur des op rations qui se caract risent par la difficult de leur mise en uvre nous tentons partir des six cas pr sentant des histoires tr s sp cifiques de monter en g n ralit et de rep rer les points sur lesquels achoppent le plus souvent les processus de leur montage administratif et financier leur conception architecturale urbaine et technique leur ex cution et leur gestion S agissant pour cinq d entre elles d op rations ayant d jou les emb ches nous pourrons aussi trouver une typologie des modes de d passement des al as voire des crises Enfin des dynamiques se font jour en faveur de la reproductibilit de l autopromotion tant de la part des groupes d habitants des professionnels que des lus et acteurs publics Il est important de les identifier dans la diversit des formes qu elles prennent facilitation volution r glementaire apprentissages diffusion d acquis de l exp rience etc Etat des lieux Les op rations d habitat group couvrent en France deux poques de production s par es par une p riode de latence sur plus de trente ann es La premi re de 1975 la fin des ann es 1980 est celle des pr curseurs qui s engagent largement dans la constitution du m
146. d Ile de France Cette r f rence fait des Karawitz une agence incontournable au sein de la nouvelle g n ration d architectes engag e dans la tr s haute performance environnementale Lors du d p t du permis de construire en d cembre 2010 le projet est pr sent comme compatible avec les exigences r glementaires du Plan Climat de la ville de Paris et vise une performance suppl mentaire comme l atteste lors du d p t du permis de construire la notice environnementale r dig e par le BET Amoes Sur le projet Diapason nous avons choisi en plus de ce niveau de performance de viser le niveau du standard allemand PassivHaus qui insiste particuli rement sur la qualit isolante de l enveloppe et l tanch it l air Pour atteindre ce niveau de performances voici les conditions principales respecter Des besoins de chauffage inf rieurs 15 kWh m an Une consommation totale syst mes et appareils domestiques en nergie primaire inf rieure 120 KWh m an Un niveau d tanch it l air tr s performant 0 6 vol h sous 50 Pa 0 04 vol h en conditions normales 154 L objectif est de faire certifier le b timent par l association La Maison Passive France qui est habilit e par le PassivHaus Institut de Darmstadt d livrer le certificat Maison Passive 8 L attention port e la performance environnementale globale et sp cifiquement l empreinte cologique de l immeuble doit s
147. d Information sur les Innovations Sociales CIIS rapport d tude 1979 Toucas Truyen C Les coop rateurs deux si cles de pratiques coop ratives Paris Editions de l Atelier 2005 Violeau J L Les architectes et mai 1968 Paris ditions Recherches 2005 Violeau J L Les architectes et mai 1981 Paris ditions Recherches 2011 Wulz F The Concept of Participation Design Studies vol 7 n 3 juillet 1986 p 153 162 Zitoun P La politique du logement 1981 1995 Transformation d une politique publique controvers e Paris L Harmattan 2001 Sur le Buisson Saint Louis Kohn B L architecture participative Texte de pr sentation L cole Decroly Le Buisson Saint Louis Ao t 2005 Loriers M C L le au c ur d lot Techniques et architecture Dossier sur l Architecture participative p 148 160 Saget S Kohn B Processus de conception de la forme urbaine et architecturale R flexion sur une pratique Exp rimentations Paris Plan Construction et Habitat coll Conception et usage de l habitat 1986 Tessier D Le Wita B Et si la belle m re d barque Paris PCA 1988 59 Annexes Les tudes de cas Le Kolkhoze 10 rue Jean Antoine L onardi Saulx les Chartreux Essonne Cette monographie a pour objet de retracer le projet d habitat group autog r de Saulx les Chartreux dit le Kolkhoze port par un collectif de six familles constitu en 1975 Cette initi
148. dans le domaine d une politique publique favorisant le d veloppement de l Habitat Participatif 1 Un lobbying se met en place o les positions en vue sont occup es par les habitants d une part par les collectivit s locales de l autre Ce sont ces premiers qui donnent le ton avec l organisation des rencontres nationales de l habitat participatif Strasbourg en 2010 et Grenoble en 2012 la suite de la s rie de rencontres de l habitat coop ratif qui se sont tenues r guli rement de 2007 2009 Ce travail de visibilisation s est poursuivi par la publication fin 2011 du Livre Blanc de l habitat participatif qui signale l alliance entre diff rents courants au sein de la n buleuse de l habitat participatif Parmi ces positions sans doute faut il distinguer entre les m nages et les instances qui y prennent part pour tirer des informations utiles leur propre usage et ceux qui ressentent un v ritable int r t faire mouvement capitaliser l exp rience la mettre en visibilit appuyer des exp riences ult rieures L HABITAT PARTICIPATIF novembre 2010 mea scoquariet strasboutg net Figure 11 Affiches des rencontres de l habitat participatifs Strasbourg 2010 et Grenoble 2012 R alis es par la Coordin action des associations de l habitat participatif Sans doute les initiateurs des op rations des ann es 1980 et les groupes actuels ne portent ils pas exactement le m m
149. de de suspendre la mission de l quipe de ma tre d uvre et se lance avec l appui de la Semavip dans une consultation d architectes en janvier 2010 C est finalement sous la forme d un concours sur esquisse avec une estimation chiffr e que la consultation est faite aupr s de quatre nouvelles quipes Apr s r clamation de l agence Equateur la d cision est prise de les autoriser concourir de nouveau Le concours sans r mun ration voit s affronter les quipes Comececi Equateur Hondelatte Karawitz et Plan 01 La liste des concurrents a t tablie partir du r seau de connaissances des membres de Diapason et avec l aide de la Semavip et validation finale par la ville de Paris Le groupe archi de Diapason avec l aide de Jean Pierre Leclerc ma tre d ouvrage d l gu MOD et du Bureau d tudes fluides AMOES sp cialis dans la performance nerg tique du cadre b ti r alise un cahier des charges de consultation du concours reprenant les l ments programmatiques du projet Diapason ainsi que l ensemble des donn es techniques et r glementaires impos es par la Ville et la Semavip Chaque quipe d architectes remet sa copie d but mars 2010 date laquelle Diapason au grand complet auditionne les quipes en pr jury Au terme de cette journ e marathon o chacune des quipes concurrentes a pu pr senter son projet et r pondre aux questions des membres de Diapason deux projets sortent du
150. de plancher alors qu une construction neuve aurait t limit e 768 m de plancher L immeuble est class en famille II pour la r glementation incendie pas d acc s pour les v hicules pompiers l int rieur de l lot ce qui contraint situer l acc s aux logements 8 m tres de hauteur maximum d o les logements en duplex dans le b timent arri re La contrainte de la vue principale d finit aussi la forme et l emplacement du patio De la m me fa on le besoin de cr ation de pi ces vues principales engendre des courettes lat rales trames 2 3 Le cloisonnement entre fa ades avant arri re et du patio central est proscrit par le POS ce qui explique le choix du logement aires ouvertes En effet l emploi des cloisons est limit par le POS pour des raisons de vue En m me temps pour b n ficier d un financement PAP il faut utiliser des cloisons Cette contradiction sera interpr t e par les architectes qui proposent des cloisons limit es 2 10 m de hauteur avec des impostes vitr es ou vid es 82 Tessier Dominique Le Wita B atrix Et si la belle m re d barque recherche financ e par le Plan Construction et Architecture dans son programme Espaces d habitation pratiques observ es et conception juin 1988 p 34 85 La distribution int rieure finale r sulte d une proposition faite par l architecte valid e apr s v rification par les futurs usagers Les habitants fixent
151. des En effet ces projets au del d une volont de produire autrement un cadre habit appropri n chappent pas aux besoins de s curisation du parcours d acc dant la propri t 180 Extrait de la r union Diapason du 4 avril 2011 181 Ce terme est r guli rement employ par l initiatrice pour indiquer la diff rence de position au sein du groupe 156 Gouvernance D s lors les l ments qui concourent produire de l inconnu du doute apparaissent comme une preuve face laquelle le collectif doit d velopper des proc dures et logiques d assurance et de confiance Ainsi l tablissement des d cisions et les choix qui s op rent doivent pouvoir se produire dans la plus grande unanimit C est pourquoi les recherches de consensus sont largement pr f r es des d cisions prises sous le r gime de la majorit qui laissent insatisfaits les minoritaires Dans le cas de Diapason cette question a hant le groupe tout au long de son parcours Par ailleurs cette gestion en r gime incertain montre le caract re contradictoire de ces op rations d autopromotion En effet d une part le collectif habitant revendique le droit de produire hors des sentiers battus et ordinaires un immeuble diff rent issu d une d marche alternative et participative ceci forge sa posture politique et morale D autre part il exige l assurance de se faire livrer un immeuble conforme aux r gles de l art et d une
152. die 7 Laboratoire d Architecture Ville Urbanisme Environnement P UMR 7218 r N v 3 15 Quai Panhard et Levassor F 75013 Paris T l 33 0 1 72 69 63 70 UMR CHRS 7218 lovue paris valdeseine archi fr V ronique BIAU Anne D ORAZIO loana IOSA H lo se NEZ CRH Lavue UMR n 7218 du CNRS 3 15 quai Panhard et Levassor 75013 PARIS HABITAT EN AUTOPROMOTION Etude de six cas franciliens Rapport final 25 Septembre 2012 Contrat MAPA n P10 39 1 000 236 du 27 decembre 2010 Programme PUCA Batex 2 Plan Urbanisme Construction et Architecture Direction G n rale de l Am nagement du Logement et de la Nature Minist re de l Ecologie du D veloppement Durable et de l Energie Minist re de l Egalit des territoires et du Logement Photos en couverture Cr dit Xavier Point pour Diwan Montreuil Cr dit A Bornarel amp H Morini re pour Couleur d Orange Montreuil Sommaire Introduction L habitat en autopromotion de quoi s agit il Notre approche Etat des lieux Les tudes de cas La d marche d enqu te Le questionnement Exemplarit reproductibilit A L autopromotion comme ouverture du champ des possibles dans l habitat Une autre conception de la relation de voisinage Une durabilit avant l heure De nouveaux partenariats pour produire de l habitat Quand les habitants passent aux commandes Sp cificit s et formes d exemplarit de l habitat en autopromotio
153. du 9 rue Barb s est relativement homog ne socialement Au moment de la vente la plupart des professions interm diaires et sup rieures concernent les secteurs du social de la culture et de l ducation un agent de ma trise une assistante sociale trois enseignants un ing nieur un com dien deux sculpteurs un attach commercial un inspecteur du travail un r alisateur vid o une attach e administrative un conomiste une orthophoniste une employ e une assistante un cin aste Cette homog n it sociale et professionnelle peut s expliquer par les modes de cooptation pour composer le groupe L initiateur de l op ration tant sensibilis durant ses tudes l habitat en autopromotion la cooptation se fait d abord par mobilisation du r seau MHGA et par le biais d annonces en recrutant surtout des membres initi s D autres membres s duits par la d marche du groupe sont ensuite coopt s par le biais des r seaux d interconnaissance Trois personnes assurent le leadership pendant les travaux en fonction de leurs comp tences professionnelles et de leur disponibilit un juriste de formation inspecteur du travail pour le 108 financement un ing nieur sp cialis en b timent et travaux publics pour les travaux et la relation avec l architecte la mairie et les entreprises une journaliste d un grand quotidien qui a travaill dans des associations de consommateurs et qui conna t tr s bien les questions ju
154. du projet sont issues d une note de la direction du patrimoine et du d veloppement de la Ville de Montreuil L op ration sise rue de la Convention un projet exemplaire Note pour Appel Projet BBC 28 avril 2009 Cette note pr cise notamment les enjeux environnementaux de l op ration 1 Prolonger la volont de la municipalit de d velopper les certifications BBC sur le territoire communal 2 Appliquer une logique nerg tique aboutissant la fois des charges amoindries pour les locataires et une r duction des missions de gaz effet de serre induites gr ce notamment l utilisation des nergies renouvelables 127 Le projet a galement volu dans les interactions entre les diff rents partenaires D s le d part l architecte accepte de travailler sans que son contrat ne pr voie de r mun ration sp cifique d di e la concertation permanente avec les Babayagas Tr s vite on est all s dans le projet lui m me parce que je crois que si on travaille trop longtemps sur des organigrammes a reste trop th orique a n a pas de sens Je n ai pas vingt clients je traite avec un groupe Et puis apr s elles voient comment elles les attribuent et comment elles analysent et comment elles occupent chacune les logements Le programme s est fait un peu au fil des discussions au fil des co ts que l on a re us 1 Un document faisant tat d un projet de cahier des charges est
155. e pi ce d barras avec cong lateur un labo photo Les habitants ont particip la d molition partielle de l existant et ont des degr s variables r alis les finitions de leur logement Les Saulaires Guyancourt Yvelines Un ensemble de six logements et des espaces partag s une salle commune de 80 m des buanderies un atelier un labo photo un jardin collectif livr en 1987 Cet ensemble g r sous le statut de copropri t est le fruit de deux ans de travail du groupe d habitants un rythme d une r union par semaine Les Sarments des B nards Ch tenay Malabry Hauts de Seine Cette op ration achev e en 1991 comprend quatre logements une salle commune quip e d une cuisine et d un WC un jardin et une terrasse Loin de ces pratiques de la participation les op rations des ann es 2000 se caract risent par une forme de distance entre le groupe habitant et l architecte ce dernier tant un prestataire technique externe la construction m me du processus global de l op ration On observe en effet un souci croissant chez les habitants initiateurs d op rations de ce type d inscrire leur action dans des garanties de se pr server du risque de ma triser les proc dures et les partenariats Cette attitude n est pas sans contradiction avec la revendication omnipr sente de sortir des clous de revisiter les routines d ouvrir le champ des possibles et d en faire uvre d monstra
156. e possible le financement et la r alisation de l op ration Finalement une diversit de financeurs permet d quilibrer le budget de pr s de 4 millions d euros financ s principalement par la ville l OPHM l tat et le Conseil r gional et dans une moindre mesure par un appel projet BBC R gion le de France Ademe le Conseil g n ral et des caisses de retraites R unica et Log o En janvier 2012 l OPHM cherche encore financer 200 000 afin de diminuer la part de financement de la Ville VIE sen 612 000 Piat PAP 318 000 Consailr oinnal sas 275 000 bonoi gonarik 88 000 LETA E SR E A AO ET 60 000 LOG rossii 90 000 106 000 Appel projet BBC Autres fnancement ssanssmnmms 5 000 RS Caisse des D p ts sssssoossoocosssos0ssesso0rssssc0se 1 924 000 ES OPHM rennes 390 000 Figure 44 Budget de l op ration 3 900 000 euros Source OPHM La Maison des Babayagas de l utopie l innovation sociale 2011 10 Entretien r alis par Anne d Orazio et V ronique Biau en mars 2009 129 La philosophie g n rale du projet visant maintenir les personnes g es ind pendantes plus longtemps par des m thodes d entraide a galement g n r des craintes parmi les partenaires institutionnels Le financement d un foyer non m dicalis et autog r pose la question de l autogestion et du renouvellement des locatair
157. e administrative et conomiste 11197 Lot 55 5 m terrasse orthophoniste 12108 Lot 13 45 4 m terrasse employ e Lot 14 84 16 m terrasse assistante et cin aste Figure 23 R partition des lots sur l acte de vente Source Archives du groupe d habitants Un r glement de copropri t est sign le jour de la vente le 15 d cembre 1986 par les futurs copropri taires Il est organis en six parties Pr ambule d signation terrain sol b timent parties privatives et parties communes division en lots Les parties communes peuvent tre modifi es avec l accord de l assembl e g n rale Un r glement int rieur est d fini pour l usage de la salle commune Droits et obligations des copropri taires et occupants destination de l immeuble usage des parties privatives usage des parties communes Mutations de propri t et jouissance mutation de propri t hypoth ques substitution d occupant r union ou division de lots L exercice des professions lib rales est possible sous r serve d un accord unanime des copropri taires sans possibilit de transfert Tout ce qui concerne l harmonie de l immeuble bien que constituant des parties privatives ne peut tre modifi sans le consentement de l AG Les copropri taires peuvent changer entre eux des l ments d tach s de leurs lots ou les c der aux propri taires voisins Charges communes g n rales particularit s en
158. e construire et de g rer paisiblement le bien Toutefois cette question pourra se re poser quand il faudra faire face au vieillissement et la question de la transmission du patrimoine des porteurs de projet Sur le plan de l organisation quotidienne comme nous l avons d j voqu ce point ne fait pas l objet d un grand formalisme Diff rentes tentatives de mettre en place un planning de t ches et de responsabilit s ont t propos es mais devant l inefficacit du dispositif toute organisation contrainte a t abandonn e Les mobilisations reposent largement sur la spontan it et la responsabilisation de chacun veiller la gestion des lieux et aux relations de voisinage La composition du collectif par cooptation des uns et des autres a s rement facilit la gouvernance du projet dans lequel d s l origine chacun semble s tre investi la hauteur de ses comp tences A la diff rence d autres groupes il n est pas apparu de forte figure de leader Toutefois le r le de Pierre habitant architecte est central dans l organisation de cette op ration sans pour autant qu il 78 ne semble avoir abus d une quelconque position dominante allant jusqu ne pas choisir son logement Ainsi une forme d quilibre s est install e dans ce collectif equilibre fragile qui doit tre ren goci r guli rement et qui a d surmonter les emb ches de la vie collective Le Kolkhoze est l histoire
159. e d avoir t remises en cause ont perdu une part de leur sens Les acteurs publics trouvent aussi dans l autopromotion l int r t de r alimenter des pratiques professionnelles qui en se sp cialisant et en se sophistiquant semblent parfois avoir perdu de vue les attentes ordinaires d habitants et d usagers dont on red couvre les savoirs et savoir faire L objectif est donc de se situer dans du donnant donnant l initiative citoyenne est favoris e au m me titre que dans d autres formes d empowerment forme de reconnaissance des l gitimit s ordinaires et partage de d cisions en faveur d acteurs souvent invisibilis s en contrepartie les professionnels vont chercher mati re innovation Comment r aliser des logements plus proches des attentes de nos contemporains Comment favoriser des modes de cohabitation plus sereins mieux r gul s moins co teux en prestations d entretien et de gardiennage Comment dissocier la propri t du logement et la responsabilisation de ses habitants Comment mieux embo ter les chelles de la vie urbaine depuis le logement jusqu la ville en passant par la r sidence et le quartier L un des points de rencontre que propose l autopromotion et qui int resse tant les acteurs publics locaux que les concepteurs est la possibilit d agir l chelle m so En effet les parcelles les plus propices l autopromotion sont celles qui permettent d accueillir entre 6
160. e de la vie sociale et de la pens e sur la soci t Pour Th r se Clerc il s agit de faire de la citoyennet On va faire des forums on va appartenir aux AMAP les associations pour le maintien de l agriculture paysanne de mani re faire un point de ralliement pour que les Babayagas deviennent un point chaud de Montreuil Il y aura des f tes nous aurons des r unions Donc on voudrait faire de cette maison des Babayagas un lieu politique c est trop dire un lieu o on se retrouve travers la f te mais aussi o on se retrouve autour de besoins s il y a des associations qui en ont besoin Donc si vous voulez la militance n est plus tout fait une militance de contestation mais c est un militance de 155 proposition 7 Deux th matiques ont t particuli rement abord es jusqu pr sent pour d velopper cet investissement citoyen dans la vie du quartier les femmes et la vieillesse Le projet de la Maison des Babayagas est con u en lien troit avec celui de la Maison des femmes Montreuil cr e par Th r se Clerc qui m ne un travail sp cifique avec les femmes issues de l immigration Il est notamment pr vu de d velopper une ducation civique sur le droit des femmes en collaboration avec l association des femmes maliennes L autre volet du projet consiste communiquer d une autre mani re sur la vieillesse et la g riatrie Le projet consiste d velopper u
161. e destination Mais pour valoriser le temps et l nergie investis les initiateurs de l op ration d cident de transf rer sur un autre terrain ce qui est transf rable de la r flexion qu ils ont d velopp e L op ration reste marqu e de cette tape z ro qui a allong le temps de la prospection fonci re et du montage op rationnel et a produit la dislocation du groupe originel dont un certain nombre de membres ne sont pas parvenus surmonter le revirement de position de la Ville et le retrait de l accord donn sur la parcelle La suite du processus qui am ne trois m nages engager une op ration comprenant huit logements est marqu e de tr s grosses prises de risque et de nombreuses preuves qui ont engendr un certain nombre de conflits Les grands moments d preuves co ncident Diwan comme dans la plupart des op rations avec les tapes d engagement et de prise de responsabilit s lachat du terrain le choix des prestataires et des entreprises La phase du chantier appara t elle aussi comme un moment particulier d preuve qui renvoie le collectif habitant face sa responsabilit nouvelle de ma tre d ouvrage Cette position semble d ailleurs difficile comprendre et assumer pour ces n ophytes Les difficult s et les doutes qui surgissent l occasion du chantier fragilisent aussi le groupe Dans le cas de Diwan la proc dure engag e l encontre de l entreprise pour malfa on est apparue comme une
162. e discours Par exemple Michel Broutin pr sident successivement du MHGA et d Eco Habitat group pr f re voquer la n cessit de d bloquer le droit l exp rimentation plut t que d appeler de ses v ux une diffusion De son c t X Point pr ne une d s id ologisation du rapport des groupes d habitants avec les op rateurs investisseurs promoteurs Entre le pr sident de l association et l habitant promoteur de Diwan se faisant promoteur pour des groupes venir le passage est clair vers un d veloppement qui se ferait sur des bases plus pragmatiques 51 Extrait de la plaquette de pr sentation du RAHP r seau des acteurs professionnels de l habitat participatif http www rahp fr consult e le 07 nov 2012 Lyon Toulouse Bordeaux et Nantes D Orazio A La N buleuse de l habitat participatif Radiographie d une mobilisation in M tropolitiques 16 janvier 2012 URL http www metropolitiques eu La nebuleuse de l habitat html 54 Michel Broutin la table ronde organis e par l Ecole Sp ciale d Architecture Habiter ensemble autrement habitat group solidaire participatif coop ratif et autopromotion Paris le 4 mai 2012 43 Un projet de loi actuellement en gestation apportera probablement des r ponses op rationnelles ce souhait mis par les habitants de voir se lever les principaux freins juridiques et r glementaires leurs initiatives Mais des questions deme
163. e et de l arr t de m tro Mairie de Montreuil Ce terrain constitu de deux parcelles d une superficie totale de 523 m l emplacement d un ancien garage est bien int gr dans le tissu urbain proximit des commerces 136 Le projet de maison de retraite relanc Le Parisien 13 janvier 2009 123 des transports et des quipements Il s agit d un environnement urbain ancien la rue de la Convention tant constitu e de petits immeubles d habitation avec fa ade sur rue Figure 39 Localisation de l op ration 6 8 rue de la Convention Source OPHM Pr sentation de l op ration Construction neuve 6 8 rue de la Convention Montreuil Document de travail 23 01 2012 Figure 40 Perspective du b timent Source OPHM La Maison des Babayagas de l utopie l innovation sociale 2011 L op ration s organise autour de deux corps de b timent en R 6 et R 4 perpendiculaires la rue de la Convention et reli s par les circulations verticales Cette organisation permet d ouvrir l ensemble des logements vers le Sud l Ouest et l Est dans une perspective de r duction de la consommation nerg tique Le b timent comprend 25 logements de type T1 bis 863 1 m au total des locaux communs 134 7 m et des espaces ext rieurs 177 m pour une SHON globale de 1 535 6 m 124
164. e et l arr t du chantier pendant trois mois A Diwan c est l erreur de mise en uvre des planchers bois et le d faut d isolation phonique qui ralentit par un contentieux la livraison du b timent A Diapason le probl me des relations avec l quipe d architectes se redouble de probl mes avec le ma tre d ouvrage d l gu c Discontinuit s de l appui des acteurs publics l une des particularit s de l habitat en autopromotion dans son d veloppement actuel du moins en Ile de France sur laquelle notre recherche empirique s est centr e est le n cessaire adossement des groupes d habitants sur des partenaires institutionnels Or les appuis que peuvent trouver les groupes aupr s des lus et des acteurs locaux sont minemment fragiles et r versibles Tant qu il s agit d appuyer le discours de groupes de citadins sympathiques et engag s sur des causes parall les celles de l quipe politique en place le soutien le parrainage la r cup ration sont acquis Mais les projets sont de tr s petite taille et passent dans l action locale apr s d autres priorit s cela cr e parfois des retours en arri re par rapport des engagements pris et peut mettre l op ration en danger C est par exemple le cas de Diwan qui se voit retirer par la Ville le terrain qui lui avait t initialement attribu Tr s pragmatiquement les initiateurs du projet en transf rent les principaux l ments sur une autre parcelle re
165. e l entreprise g n rale Il en va de m me pour le Kolkhoze qui a d faire face un an d arr t de chantier suite la disparition de l entreprise de gros uvre La pr sence de Claude Bouvier architecte et futur habitant de l op ration fut centrale dans la sortie de crise Toutefois tout n a t rendu possible que par la solidarit exemplaire du collectif habitant dans la gestion de l preuve De la m me mani re Couleur d Orange aux prises avec les questions juridiques li es au statut du collectif b n ficie des comp tences de l une des habitantes sp cialiste des affaires immobili res Le groupe Diapason au moment crucial de l acquisition d un terrain a fortement b n fici des connaissances et de la pratique de l un de ses membres cadre dans un groupe de promotion immobili re Le professionnalisme du dossier d pos au concours de promoteurs lanc par l am nageur a d ailleurs t remarqu par la commission de s lection et a jou en faveur du groupe Diwan quant lui est largement redevable de l implication de l un de ses initiateurs architecte qui alors qu il renon ait en tre habitant restait dans le syst me d acteurs comme ma tre d uvre et d ployait une inventivit et une connaissance tr s pointue du contexte et des modes d action adapt s Enfin le troisi me mod le de sortie de crise passe par des d cisions qui jouent dangereusement avec le risque financier et juridico r
166. e l innovation mais dans lesquels ils tentent d impulser des dynamiques d coute et de partage d exp rience Dans cette configuration on retrouve un ensemble de collectivit s o les formes de militance des lus ou des techniciens sont beaucoup moins visibles abouties et revendiqu es Tout en faisant eux aussi le constat d une n cessit de renouvellement de l action publique les acteurs se retranchent le plus souvent sur des dimensions plus techniques que politiques La dimension participative et co construite leur appara t alors comme une piste creuser dont ils ne per oivent pas clairement le contour et le mode op rationnel Au del de cette cat gorisation de collectivit s engag es mobilis es ou sensibilis es sur la th matique il faut admettre qu aujourd hui le camp le plus important reste celui des non concern s des sceptiques voire des hostiles Leur argument est alors qu il n est pas prioritaire pour l action publique de s attacher l habitat de m nages consid r s comme favoris s on voque aussi l incomp tence des acteurs profanes s engager sur un domaine aussi sp cifique et technique que la production de l habitat Il est clair que dans la situation actuelle la n cessit de mettre en uvre des cadres op ratoires pour l action publique en mati re de production alternative d habitat reste un imp ratif pour sortir ces exp riences de l isolement 45 La question qui reste centrale po
167. e lieu une p pini re politique ayant aussi vu l un des habitants acc der la vice pr sidence du Conseil r gional d Ile de France Les diff rences entre op rations et les diff rences d engagement au sein d une op ration s expliquent par le contexte de l poque par les caract ristiques politiques et militantes de cette g n ration de baby boomers qui avaient v cu mai 1968 mais aussi par les moments du cycle de vie des habitants A Couleur d Orange il y a une implication g om trie variable a d pend des tapes de la vie de chacun dit l un des habitants Et chacun note le faible turn over de ces logements Au Buisson Saint Louis il n y a eu que deux mutations depuis l origine On 35 INSEE Premi re n 1297 mai 2010 36 Entretien avec J P Lef vre 27 janvier 2011 A Syst me d Echange Local 38 Association pour le Maintien d une Agriculture Paysanne Entretien avec H Morini re 27 janvier 2011 30 travaille Paris depuis des ann es on a des vies tr s stables ce n est pas la m me chose pour nos enfants La question des enfants justement est de celles qui jouent un r le majeur dans l volution de la vie collective dans les op rations anciennes Un ge d or est voqu o co ncident l entr e dans les lieux des m nages apr s des difficult s m morables et la copr sence des enfants en particulier dans les espaces partag s pour ces familles d ge et de
168. e op ration l autre les caract ristiques socio d mographiques des habitants peuvent fortement varier certaines op rations d habitat group sont le fait de classes moyennes sup rieures que le sens commun qualifie volontiers de bobos mais d autres minoritaires mais de plus en plus nombreuses sont une voie d accession la propri t pour des m nages peu solvables personnes g es artistes artisans d art professionnels de l animation culturelle etc Quelles que soient son origine et sa composition le groupe d habitants doit trouver une coh rence un mode de fonctionnement interne en termes de r flexion de production de documents de n gociation avec les partenaires mais aussi de solidarit financi re de partage des co ts et de r gles de vie pour le moyen et le long termes Des questions se posent tr s vite dans le d roulement op rationnel qui mettent le groupe l preuve tant sur le plan mat riel que sur le plan des valeurs combien s l vent les co ts et comment les r partir surtout si une certaine mixit des m nages a t souhait e en termes conomiques ou de g n rations Comment se partager les espaces privatifs tage orientation surface Jusqu quel point les habitants souhaitent ils des lieux et des activit s partag s Quel statut juridique aura leur collectif de gestion Les autres intervenants de ces op rations sont en soi ceux que l on retrouve dans les op ra
169. e processus avec toutes les attentes du ma tre d ouvrage occasionnel sa vuln rabilit sa qu te de partenaires de confiance sa non connaissance des processus Collectivement se jouent tous les sch mas de la dynamique de groupe que la psychologie sociale nous a rendus familiers La pr sence au sein du groupe d un leader charismatique a ainsi sa puissance notamment dans les relations avec les partenaires politico institutionnels et dans une communication envers le grand public mais elle peut aussi cr er des tensions internes Les Babayagas en sont l illustration Par son discours tr s engag Th r se Clerc a fait conna tre et adh rer les lus montreuillois et un premier groupe de femmes au projet Mais probablement les valeurs qu elle a proclam es taient elles plus radicales que celles que les femmes du groupe pouvaient mettre en pratique au quotidien et le groupe a explos sur un l ment secondaire du projet qui a fait l effet de r v lateur le spa devient le symbole d une pratique collective f minine renvoyant largement l imaginaire du gyn c e Collectivement les Babayagas avaient n goci un spa pour interpr ter la r gle concernant le rafra chissement d une pi ce pour les lieux h bergeant des personnes g es Mais quand il s est agi d envisager un usage ouvert aux femmes du quartier notamment aux femmes issues de l immigration avec lesquelles les Babayagas travaillaient depuis plusieurs ann es le c
170. e traduire dans le choix des mat riaux mis en uvre Pour r pondre ces exigences l quipe Karawitz con oit un b timent o l utilisation du bois est massive aussi bien en v ture de fa ade qu en huisserie Par ailleurs l isolation est pr vue en ouate de cellulose au regard de ses performances techniques et d un bilan carbone et nergie grise consid r comme vertueux Par ailleurs la d marche environnementale int gre la gestion des eaux de pluie par r cup ration et cherche r duire l imperm abilisation des sols ce qui peut tre fait par la mise en pleine terre du jardin collectif et des toitures v g talis es Au del d une r flexion sur la technique constructive le collectif Diapason exprime des attentes fortes sur l esth tique et l criture architecturale de son op ration Cette question a fait de Diapason un ma tre d ouvrage souvent exigeant voire impatient C est d ailleurs face ce qui est apparu comme une faiblesse de l expression architecturale qui a conduit le groupe remercier la premi re quipe de ma trise d uvre Equateur Dans le r glement du concours d architectes le groupe Diapason s exprimait ainsi Une criture architecturale Votre r ponse doit tre architecturale au sens large du terme et nous parler d usages d espace de mat riaux de lumi re de vue etc Nous sommes pr ts nous laisser s duire emporter et les envies d criture et de mat
171. e un niveau suppl mentaire est construit sur le lot 1 En ce qui concerne le groupe on compte seulement deux mutations apr s la r ception des lots le d part d un artiste propri taire d atelier puis un autre d part pour des raisons professionnelles dans ce dernier cas le logement est vendu en interne la famille d un autre artiste propri taire d atelier Figure 24 Illustrations plan masse sch ma de r partition des b timents et cours axonom trie extraites du dossier de d p t de permis de construire Source Archives du groupe d habitants 98 Aspects techniques et architecturaux La reconversion en logements porte sur une usine en brique et ma onnerie couverte de tuiles Elle comprend la d molition du quai de d chargement et d une partie de l entrep t 144 m sur cour et 250 m sur jardin soit 394 m au total la sauvegarde de l enveloppe des bureaux en U le percement des ouvertures en fa ades la reconstruction des planchers int rieurs le rajout de coursives et l am nagement des logements et des ateliers L lot ins r entre deux immeubles d habitation et une clinique profite d une bonne accessibilit en transports en commun m tro ligne 9 arr t Robespierre Ult rieurement la place de la R publique qui se trouve au bout de la rue Barb s devient le c ur du commerce bio quitable et la r f rence en la mati re pour Montreuil mais aussi pour Paris Le parti pri
172. ement Les espaces se d ploient souvent en duplex voire en triplex on note un go t pour le d cloisonnement une forte flexibilit entre lots adjacents Buisson Saint Louis ou une possibilit d extension par rapport la volum trie g n rale Couleur d Orange Le r ve d tre la fois en ville et proche de la nature prend plusieurs formes c est par exemple la forte articulation des logements avec l espace ext rieur trait en jardins terrasses nombreux escaliers entre appartements et jardin Le Kolkhoze Buisson Saint Louis coursives toit terrasse am nag en projet Diwan On a pu observer aussi une aspiration disposer de chemin es Diapason ou des po les Le recours des mat riaux naturels est peut tre aussi ranger dans cette dynamique brique et bois au Buisson Saint Louis bois Diwan et Diapason L autopromotion s accompagne enfin parfois d une action de type auto construction Couleur d Orange et dans un souci d entrer dans le budget une partie des logements ont t livr s en pr t finir le second uvre et en particulier la peinture tant r aliser par les habitants Dans cette op ration aussi les habitants ont effectu eux m mes collectivement et dans une dynamique de consolidation du groupe la r paration du hangar et la r fection des murs de cl ture Au Buisson Saint Louis les habitants ont pris en charge le dallage de la rue int rieure et un certain nombre de fini
173. ement sur un jardin commun en c ur d lot et desservis par des espaces collectifs et une coursive qui font tampon avec la rue L architecte affirme tr s vite ses choix produire du volume et de l espace dans un co t ma tris selon un principe constructif simple et rationnel Sur la base d une trame constructive de 6m de large les logements mitoyens en bande se d ploient en triplex Le choix retenu vise produire un volume g n reux que chaque famille am nage par la suite selon ses souhaits Les principes du projet architectural d finis Pierre s att le son chiffrage et au montage financier et op rationnel Faisant jouer son r seau professionnel il obtient de faire financer la totalit de l op ration dans le cadre d une prime la construction octroy e par la Direction d partementale de l quipement DDE avec l obtention de PSI pr ts sp ciaux imm diats d livr s par le Cr dit Foncier de France Ces pr ts contract s un taux de 7 5 sont deux fois moins lev s que les pr ts classiques de l poque Chaque famille est b n ficiaire d un tel pr t toutefois il ne couvre pas la totalit de l investissement et elles doivent recourir un pr t compl mentaire conventionnel pour permettre le bouclage de l op ration Apr s constitution de la SCI L onardi entre les 12 soci taires le permis de construire est d pos en mairie de Saulx les Chartreux le 30 septembre 1975 Sur une assiette
174. ent des relations partenariales avec les pouvoirs publics en s assurant d s le d part le soutien du d put maire Jean Pierre Brard et de la diffusion du projet au niveau des m dias Pour ce projet Th r se Clerc mobilise en particulier ses comp tences dans la communication Moi je m occupe de la communication On a une com extraordinaire C est vraiment et tout les t l s les radios du papier informatique On a tous les modes de communication et je n ai m me pas lever le petit doigt Oh moi je suis la com Parce que j aime a Parce que je connais plein de monde Cette comp tence revendiqu e dans la communication est troitement li e une comp tence de r seaux Th r se Clerc ayant constamment mobilis ses r seaux associatifs politiques et m diatiques pour faire conna tre le projet Elle rel ve de mani re plus g n rale de savoirs militants que mobilisaient galement d autres membres du groupe Nous sommes toutes des femmes engag es ou qui avons t engag es C est un crit re de choix Nous avons t habitu es la vie collective politique syndicale associative nous avons toutes t dans des collectifs nous avons toutes voulu refaire le monde Ce que la culture politique apporte c est dire avec les savoirs fondamentaux que je viens de vous citer la culture politique fait qu on a d abord l oralit qui pour moi est tr s importante Moi j ai v
175. er par l inscription dans l op ration de quelques logements pour jeunes travailleurs 36 Tout aussi r currents sont les probl mes pos s par les emprunts bancaires que nous voquons ici bien qu ils ne rel vent pas d acteurs publics Les banques ne sont pas accoutum es des emprunts de ce type qui rendent solidaires des m nages ayant des solvabilit s et des garanties diff rentes Les op rations passent parfois par une structure de SCI pour mutualiser le risque et appara tre comme un interlocuteur unique aupr s des banques Quand l op ration se fait en copropri t soit les m nages n gocient chacun leur emprunt soit ils travaillent comptes ouverts pour n gocier collectivement aupr s d une seule et m me banque De son exp rience de promoteur pour les autopromoteurs Xavier Point retire le constat que les banques ne prennent le risque d une op ration d habitat en autopromotion que s il y a un portage par un ma tre d ouvrage professionnel On entend souvent voquer le chiffre de deux op rations sur trois pour voquer les checs les interruptions sine die dans le processus d laboration d un ensemble d habitat partag Il n y a bien s r aucun moyen de corroborer ces valuations ne serait ce que parce qu aucun recensement exhaustif des projets n existe l chelle nationale malgr la tentative effectu e par Emilie Cariou pour L ADESS Pays de Brest dans le cadre d un auto recensement au sein d
176. erg tique baisser Les cas que nous connaissons montrent des fonctionnements divers en ce qui concerne la vie collective et les relations de voisinage Tr s intenses ou plus proches de ce que l on peut conna tre en copropri t classique elles n apparaissent pas discriminantes quant la viabilit de l ensemble Des r gulations s op rent une tol rance souvent plus grande que dans la vie collective ordinaire s observe face aux m nages qui sont en retard dans le versement de leurs charges ou qui ne participent que peu aux t ches partag es et la faible mobilit des habitants de ces op rations peut tre interpr t e comme un succ s de leur fonctionnement Reste l inconnue des changements soci taux massifs comme l affaiblissement des stabilit s professionnelles et personnelles divorces mobilit s accidents de la vie et pertes de solvabilit qui ont bien s r des r percussions sur les inscriptions dans l habitat et le quartier b Acteurs publics et engagements pour une troisi me voie pour l habitat Il n est sans doute pas indiff rent que notre panel recouvre pour moiti des op rations montreuilloises C est en tous cas r v lateur de l importance de contextes locaux plus porteurs pour l exp rimentation que d autres Parmi les postures adopt es par les acteurs publics face l habitat participatif on peut tablir un gradient trois degr s Il existe clairement parmi les acteurs publics locaux comme
177. es non sachants et un conflit majeur oppose un groupe d habitants tr s investi dans la n gociation avec les architectes ma tres d uvre et suspect de chercher reprendre la main sur le projet architectural avec le groupe historique qui se situait dans un rapport plus clair de d l gation l gard des concepteurs prestataires Souvent le conflit intervient comme chez les Babayagas propos d une des composantes du projet Pour Couleur d Orange c est le statut juridique de la gestion collective qui introduit la tension Le 43 Mariolle B De Gravelaine F Ma trises d ouvrage occasionnelles caract ristiques et logiques d action La commande de l architecture la ville Paris PUCA 2000 p 35 50 Mucchielli R La Dynamique des groupes Paris ESF diteur 2012 21 th orie de Kurt Lewin publi e en 1946 me d Cet ouvrage traduit et diffuse en France la 32 principe adopt par le groupe tait le montage d une copropri t d s l achat de la friche Mais l une des copropr taires a mis le souhait de ren gocier les contrats pour son lot et de changer d architecte Cette position tr s minoritaire a engendr un conflit puis un impay de sa part Traduite en justice elle a t condamn e payer sa dette et a d vendre son lot une personne choisie par le groupe Dans l occurrence des crises la chronologie joue un r le important Chaque tape d engagement
178. es Comme l explique l ancienne charg e de mission du service tudes Habitat de la ville de Montreuil D s lors qu ils mettaient un pied dedans pour l investissement ils le mettaient aussi pour le fonctionnement suivant des niveaux de d pendance des gens qui taient l int rieur Et l le projet de gestion autog r aussi bien mont qu il soit aussi clairvoyant qu il puisse tre a leur a foutu une trouille bleue 1 Les r actions de l actuelle charg e de l op ration l OPHM quant la possibilit de reproduire cette exp rience attestent du souci du bailleur social vis vis de la permanence dans le temps de ce type d op ration L association souhaite vraiment en faire un cas d cole l office c est d essayer voir comment a fonctionne Maintenant il faut laisser passer quelques ann es de gestion vu qu on est gestionnaires Si a nous permet la fois de proposer nos locataires d autres solutions que quitter le parc locatif social on serait ventuellement amen s refaire On ne va pas relancer demain un projet identique il faut d j voir ce que a donne Au del ce projet pr sentait le risque d ouvrir un peu la bo te de Pandore sur la question du logement pour personnes g es a ouvrait un volet presque inexistant et o effectivement l angoisse tait m me au niveau de l tat que tout le monde s y engouffre parce qu il y avait un
179. es de vie la consommation la socialisation des enfants l appropriation de l espace les modes de gestion et enfin dans le r le et la place attribu s l architecte La rencontre se fait donc tout naturellement avec les architectes dont la g n ration active cette p riode est largement issue de la re fondation de l enseignement et de l insertion professionnelle Outre l cho que donnent les pratiques participatives leur revendication d une posture sociale et politique celles ci permettent de jeunes architectes confront s au sous emploi voire au ch mage un premier acc s la commande Ainsi l id e de la transformation sociale passe t elle par une re fondation des pratiques et c est sur cette base id ologique que les architectes s engagent aux c t s des habitants dans la jeune association de l habitat group autog r le MHGA L alliance est d autant plus efficace qu elle est consolid e par une administration d Etat fra chement cr e le Plan Construction dont l objectif est d encourager les recherches sur l habitat et la ville dans une perspective de soutien l innovation l exp rimentation et la participation Cette configuration originale permet la structuration des initiatives locales vers un mouvement national capable de porter les revendications et participe publiciser la d marche i Dagnaud M La Classe d alternative R flexion sur les acteurs du changement social dans
180. es maisons de ville le b timent destin aux associ s investisseurs ainsi que le local commercial facilite grandement ce montage Dans ce dispositif il n y a pas de solidarit financi re entre les occupants de Diwan les charges financi res d investissement ont t port es par la SCI les charges de gestion sont classiquement r parties entre les copropri taires au prorata de leurs parts Dans le cas de Diwan l initiative de l entreprise est bel et bien priv e et assum e comme telle tout au long du processus Toutefois les modalit s de coop ration et de validation par le politique sont essentielles Le climat politique Montreuil est propice ce type d initiative en mati re d habitat on le voit la multiplicit des op rations qui s y trouvent qui constituent entre autres la moiti de notre panel Le projet initial est n de la combinaison d une dynamique locale dans le Bas Montreuil et du souhait d un groupe d artistes peintres photographes etc d ancrer localement son mode de vie habitat et activit s et de favoriser des dynamiques cette chelle La mobilisation de comp tences internes est au c ur du projet puisque la premi re tentative port e par Guy Hayon et Djamel Tatah repose largement sur l investissement de Guy Hayon comme architecte Ils produisent une premi re bauche de projet qui leur permet de convaincre la Ville en la personne de l adjointe Catherine Puig et de se voir attribue
181. es nouveaux arrivants le groupe s est formalis partir de la promesse de vente par cooptation Chacun a ramen une famille et donc on est partis six sur ce bout de terrain rappelle Christine Le premier terrain est c d vil prix tandis que le second se n gocie au prix du march mais au final l achat reste tr s raisonnable et permet de d gager un budget r aliste pour le projet de construction 7 C est un bourg de 1172 habitants en 1946 qui devient une commune urbaine de 2437 habitants en 1975 Source PLH de Saulx les Chartreux rapport de pr sentation juillet 2012 p 13 7 Entretien r alis en f vrier 2011 64 Chacune des promesses de vente pr voyait dans une clause suspensive l obligation d obtenir dans le d lai de sa r alisation un permis de construire pour l immeuble ainsi que le possible transfert des engagements des b n ficiaires vers une Soci t Civile Immobili re SCI fond e par les six couples acqu reurs C est sur la base d un terrain de 1381 m form de la r union des deux propri t s que Pierre l architecte labore les premi res esquisses du projet Tout va tr s vite le permis de construire doit tre d pos avant l automne 1975 afin de respecter les engagements de la promesse de vente Les r unions s encha nent chez les uns et les autres le projet prend forme et la ligne directrice se dessine construire des logements avec de grands volumes donnant direct
182. es r seaux associatifs de l habitat participatif De plus la dur e de gestation des op rations est parfois tellement longue qu il est difficile de dire si on aboutira ou non un r sultat et si ce r sultat restera dans le registre de l autopromotion 3 Surmonter difficult s et conflits figures de sortie de crise L autopromotion appara t donc comme un terrain d exp rimentation dans lequel chaque partenaire non seulement doit fournir un temps de participation important mais doit savoir anticiper les difficult s et ou faire preuve de t nacit et d inventivit pour d jouer les risques d enlisement De la m me mani re que les motifs de crise sont propres chaque cas au sein d un ventail que l on vient de parcourir les sorties de crise quand elles sont possibles sont tr s diverses On observe n anmoins quelques r gularit s dans les modalit s de r solution que cette derni re soit le fait des habitants des acteurs publics ou des professionnels du conseil et de la conception a Quand les habitants reconsid rent le cadre de leur action Les cas tudi s font appara tre trois mod les de sortie de crise dont les habitants sont les principaux acteurs Un premier mod le est li au recrutement urgent r clam par des p riodes de d part massif en cours de projet Presque tous les groupes d habitants ont t confront s un moment ou un autre la dislocation de leur collectif et la n cessit
183. es trois m nages du groupe d origine ceux ci faisant le pari qu ils conviendront aux acqu reurs venir du moment que l enveloppe financi re reste tr s raisonnable D s l origine l enjeu architectural et technique porte sur l utilisation du bois tant dans le syst me constructif que dans les parements et v tures Le choix s inscrit dans l id e d un chantier faible nuisance avec un maximum de montage sec ce qui permet une bonne ma trise du temps de r alisation et du co t Ce choix est associ tr s t t avec le principe de surfaces am nager par les propri taires et donc d une grande flexibilit du cloisonnement des r seaux d eau lectricit et chauffage des percements de fa ade de mani re laisser la plus grande latitude possible aux occupants au moment de leur entr e dans les lieux comme ult rieurement en fonction de l volution des besoins On retrouve l l esprit du loft bien que le choix se fasse tr s t t de ne pas r nover une friche industrielle comme c est souvent l usage mais de construire un b timent neuf en utilisant des modes constructifs innovants tout en conservant une conomie globale de De Moley C 1978 L Innovation architecturale dans la production du logement social Paris Plan Construction P id rim se d finit comme le promoteur partenaire des promoteurs http www graines octets com ftp lemon pdf Fiderim pdf 115 r alisation compatible
184. est une tape fragile La premi re s quence celle de la gen se du projet est celle de l affectif de l id alisme Les cooptations se font souvent sans grande difficult les id es fusent les r seaux ext rieurs se mettent en place les r unions r guli res souvent v cues sur un mode festif apportent une touche d aventure aux membres du groupe La premi re entrave survient quand appara t la difficult de trouver un terrain ce qui on l a dit est plus sp cifique aux op rations contemporaines qu celles des ann es 1980 o l existence d un terrain vacant pouvait tre l origine m me du projet Actuellement l acc s un terrain signifie souvent l entr e du groupe dans une n gociation avec les partenaires institutionnels locaux lus services municipaux am nageurs ce qui n tait g n ralement pas anticip par les m nages candidats l autopromotion On a pu voir aussi comment les crit res de choix du terrain dans un contexte o la raret impose des contraintes fortes sont aussi enjeux de n gociation au sein du groupe aller ou non au del du p riph ou de la zone m tro pour les groupes parisiens accepter une mixit fonctionnelle impos e par les r glements d urbanisme Diapason avec un caf ou un restaurant au rez de chauss e se situer par rapport un environnement bruyant ou d grad des commerces et des quipements publics les coles en particulier d un statut
185. et les architectes ces derniers peinent trouver leur place et sortir de l image du concours pour faire voluer le projet dans une d marche it rative Press s par les exigences de ma trise des objectifs de calendrier et de budget les architectes au sortir du concours se lancent dans une s rie de rendez vous individuels avec chacune des familles sans prendre le temps de r identifier les fondements collectifs du projet et les potentialit s de leur r ponse architecturale Cette phase qui est v cue comme une preuve par les concepteurs alt re largement la confiance que leur accordaient les habitants et se conclut par une rupture de contrat un an plus tard Au del de la difficult r elle pour les ma tres d uvre faire face une ma trise d ouvrage complexe et multiforme cet pisode nous renseigne sur l impens m thodologique de ces situations originales o la culture de l objet architectural prend le dessus sur une culture du processus de projet Dans ce cadre la n gociation appara t comme la d gradation du projet architectural D s lors les architectes sont condamn s voluer dans un univers hostile o ils se d battent et doivent faire contre contre les normes contre les institutions voire contre les contraintes inh rentes la commande en g n ral etc Par ailleurs le d veloppement actuel de l habitat participatif dans un contexte juridique et op rationnel qui le situe en permanence
186. ette approche de sociologie conomique les travaux de F Cochoy de J Gadrey ou en marketing la notion de servuction introduite par P Eiglier pour analyser la place du client dans la production du service qui le concerne i Fourquemin R Le Ters secteur de l habitat un nouveau concept l gislatif Projet de m moire de M2 sous la direction de J C Driant Cr teil IUP 2010 p 80 82 27 Biau V Bacqu M H Carriou C Delorme J C D Orazio A Marchand M P Vermeersch S Habitats alternatifs des projets n goci s Paris MELTM PUCA 2010 304 p T l chargeable sur le site du CRH LAVUE www crh archi fr onglet Ouvrages 2010 23 fait de cette op ration un manifeste de sa pens e sur la participation fait travailler sur ce programme les tudiants qu il encadre l Unit P dagogique d Architecture n 8 produit autour de cette op ration des articles des rapports de recherche des conf rences etc Les habitants ont en interne les comp tences n cessaires au montage administratif et financier de leur projet L architecte est aussi le programmiste la Ville de Paris n est que peu partie prenante dans la mesure o le terrain est acquis aupr s d une personne priv e Le syst me d acteurs est alors simplifi par rapport une op ration ordinaire produisant 14 logements comme ici Le circuit court est encore plus pr sent Saulx les Chartreux puisque Claude Bouvier architecte est aussi l u
187. f sera politique Malgr des signes d espoir du c t de la Semavip le calendrier de l affaire se superpose celui du temps lectoral tant pr sidentiel que l gislatif Il importe d s lors que cette op ration ne fasse pas trop de bruit le personnel politique craignant des attaques pour client lisme ou favoritisme Au final c est lors d une rencontre avec la ville de Paris et la Semavip le 10 juillet 2012 qu est act le principe d un protocole de sortie de crise dans lequel la Semavip s engage au rachat du permis de construire et au remboursement des frais engag s contre l abandon du projet par la SCIA Diapason Les associ s malgr l chec de l op ration acceptent le principe du protocole qui appara t alors comme la seule issue possible et qui r habilite les architectes Karawitz dans leur possibilit de mener son terme le projet architectural avec un promoteur ordinaire choisi par la Semavip Le 1 ao t 2012 les parties se retrouvent une derni re fois pour signer cet accord et mettent ainsi fin ce projet d habitat group qui devait au del de son exp rience initier une production alternative d habitat Paris Dans le m me temps le conseil de Paris lors de sa session de juillet 2012 adopte la Charte parisienne pour le d veloppement de l habitat participatif Paris l occasion de laquelle Jean Yves Mano adjoint au logement d clare L habitat participatif est effectivement un concept q
188. fonci re de 1381 m le projet se d ploie sur 1167 m de surface hors uvre brut SHOB et comprend un jardin commun de 600 m La notice descriptive de la demande de permis de construire indique cr ation de 6 logements destin s aux associ s et d un local commercial de 98 m hors uvre Surface habitable globale pour les 6 logements de 723 m 6 places de parking Cette indication est r v latrice d une premi re difficult dans le montage de l op ration Si l obtention de pr ts sp ciaux est accord e facilement pour la construction des six logements il n en va pas de m me pour le financement des am nagements communs et particuli rement de la salle collective On a eu des soucis pour financer les espaces collectifs Ils voulaient bien financer les logements mais ils ne voulaient pas prendre les espaces collectifs Donc il a fallu faire des pr ts compl mentaires pour financer les espaces collectifs Chacun s est d brouill avec sa banque il n y a pas eu de n gociation globale se souvient Christine l pouse de Pierre Pour banaliser les espaces collectifs le choix est donc fait de ne pas en signaler l existence dans les documents officiels et d en affecter les surfaces un local commercial Ce maquillage de la r alit prend la d nomination de local professionnel et ses annexes dans le contrat de promotion immobili re et permet aux yeux de l administration du permis et des financeurs
189. fonction de l usage et de l affectation individuelles r glement provision Administration syndicat assurances du b timent reconstruction de l immeuble Modifications litiges additions au r glement de copropri t litiges application obligation d ex cuter Le projet vise la r habilitation du b timent en U autour de la cour d acc s du 9 rue Barb s en conservant les volumes existants mais en changeant la destination et l affectation des surfaces Vingt quatre r unions ont lieu du 8 mai 1986 au 16 septembre 1987 afin de d finir les besoins communs au groupe et propres chaque foyer ainsi que de n gocier les r partitions en suivant les plans et les conseils de l architecte fort impliqu toutes les tapes du projet Le groupe est 16 Ce lot est vide en octobre 1987 suite des conflits trait s en justice entre Christine Guimard et la copropri t 107 Sur la promesse de vente ce lot est attribu CL qui d c de en novembre 1986 avant la vente effective du site 18 Sur la promesse de vente ce lot est attribu la famille M C qui renonce avant la signature d finitive 97 rapidement confront deux proc dures juridiques l encontre d une copropri taire qui refuse de payer la somme due lors de l appel de fonds et l encontre de l entreprise responsable de malfa ons dans la construction Par la suite des changements mineurs ont lieu au niveau de certains logements par exempl
190. gagement collectif dans leur vie a c est tr s important C est vraiment un crit re qu elles soient quand m me tr s conscientes politiquement Parce que a va tre utile Et puis qu elles s accoutument aussi nous Le groupe de locataires pr sentera ainsi une certaine homog n it tant du point de vue du sexe exclusivement des femmes pour les personnes g es la question n ayant pas t abord e pour les logements r serv s aux jeunes que de l ge 21 femmes g es de 60 90 ans environ et 4 locataires de moins de 30 ans du niveau de ressources correspondant aux crit res d attribution du logement social et de l engagement dans la vie collective Dans le pr c dent groupe qui a clat en septembre 2011 les femmes n avaient pas les m mes trajectoires sociales ou militantes plusieurs taient d ailleurs au dessus du plafond des ressources pour avoir acc s au logement social ce qui aurait pos probl me pour leur entr e dans la Maison des Babayagas ni le m me rapport au f minisme mais elles avaient en commun de fa on unanime le refus d aller dans une maison de retraite Au sein de ce collectif Th r se Clerc a sans conteste assur un leadership d terminant pour la r ussite de l op ration m me s il n a permis qu un temps la coh sion du groupe C est elle qui est l origine du projet et de la cr ation de l association loi 1901 mais aussi de l tablissem
191. humaines possibles et toutes les comp tences humaines et suffisamment solide pour supporter leurs d rives ventuelles les d rives individuelles Au del du statut juridique la reproductibilit de l op ration ou son transfert dans des types d op rations plus classiques semble difficile du fait de la singularit de plusieurs param tres Tout d abord le foncier de Couleur d orange n est pas ordinaire vu qu il s agit d une friche industrielle appartenant la commune Le groupe d habitants a ainsi b n fici d un soutien des lus locaux motiv par le caract re atypique du projet Le caract re exp rimental de l op ration a galement motiv l architecte qui a accept comme de nombreux membres de la copropri t de fournir de nombreuses heures de travail non r mun r pour que le projet puisse aboutir Le groupe qui tait assez arm sur un plan pratique logistique technique l gal de connaissances a ainsi mobilis de fortes comp tences en interne ce qui est li la sp cificit des personnes qui s y sont investies et du degr de leur investissement Ce groupe s est trouv tre constitu d un tr s gros noyau des deux tiers quasiment de personnes qui avaient diverses comp tences compl mentaires et aussi qui au del de ces comp tences taient convaincues et d termin es 105 Finalement l une des caract ristiques du groupe est la tr s grande stabilit r sident
192. i l application de la r glementation sans am nagement pour ce cadre particulier oblige le collectif habitant se garantir contre ses propres d faillances dans la mesure o il est simultan ment promoteur et b n ficiaire de la construction Cette contradiction est massive et le groupe avec l aide de son notaire peine trouver un montage plus souple qui reste acceptable pour la Semavip et la ville de Paris Le d but de l ann e 2011 est marqu par un changement au sein du MOD avec l arriv e d une nouvelle quipe chez Auris A ce stade les architectes travaillent la pr sentation du projet en phase Avant projet d taill APD alors que Diapason se consacre faire avancer le montage financier de l op ration et la question de l organisation des pr ts individuels aupr s d un m me organisme bancaire La pr sentation le 1 f vrier 2011 de l APD par l quipe de ma trise d uvre au grand complet architecte conomiste bureau d tudes structure et BE Thermique devant le groupe Diapason et les deux nouvelles repr sentantes du MOD marque une nouvelle tape dans le d litement du rapport de confiance du collectif vis vis de ses architectes Le doute se r pand suite aux interrogations et craintes soulev es par le MOD sur la capacit effective de l architecte mener bien le projet Cette crise de confiance majeure n arrive pas s apaiser malgr plusieurs tentatives de m dia
193. ialectique entre les besoins individuels et familiaux et ceux du collectif L implication des architectes va de la prospection fonci re au suivi de la bonne ex cution des ouvrages en passant par la r alisation des tudes de faisabilit op rationnelle Elle les installe au c ur du processus dans une forme de proximit initiale support e par un consensus id ologique Bonnin 1983 122 Si cela peut se traduire pour beaucoup d entre eux par une forme d implicite et d une vidence faire avec certains prennent le soin de d velopper des approches de programmation et de pr conception partag es A travers des situations de manipulations spatiales l chelle du plan masse ou de l difice par la r alisation de maquettes ou des changes sur la maison id ale et le d sir de partage social une p dagogie r ciproque a lieu entre le groupe et son architecte Les habitants d couvrent la complexit d un processus qu ils ignorent l architecte d couvre les difficult s et les exigences du dialogue Bonnin 1983 127 Pierre Lef vre relate cette it ration entre l change au sein du collectif et le travail en chambre de l agence lors de son tour de France de l habitat group au d but des ann es 1980 Approche p dagogique La lisibilit de la structure du parti architectural ainsi que de la fabrication des d tails est solidaire d un souhait d un souci constant de dire
194. ie de toiture en brisis et une r interpr tation moderne des chiens assis Cette fa ade beaucoup plus lisse n est perc e que de quelques rares fen tres venant clairer des espaces de services Le caract re uniforme de son traitement procure une sensation de fluidit qui accompagne le mouvement perp tuel de la rue et sert de protection acoustique au jardin central Au del d une r flexion sur les principes de volum trie g n rale de l immeuble les architectes ambitionnent de construire un b timent tr s haute performance nerg tique et environnementale Forts de plusieurs r alisations en PassivHaus et partir d une version de base de niveau BBC ils visent un b timent passif Ceci est rendu possible par la grande compacit de l ouvrage par la mise en uvre de fa ades en bois forte performance thermique et assembl es sec pour garantir la meilleure tanch it lair Au del de la ma trise des qualit s d enveloppe il est propos une production d eau chaude sanitaire soit par syst me solaire soit par l utilisation d une chaufferie bois Dans tous les cas ces choix techniques doivent tre conformes aux exigences r glementaires du Plan Climat de la ville de Paris Cette proposition qui n est qu une option en phase concours est finalement valid e par la ma trise d ouvrage Diapason en octobre 2010 apr s visite de la maison passive des architectes eux m mes Habitants et concepteurs L
195. ielle et professionnelle de chaque m nage qui a permis un faible turn over des propri taires Le maintien du noyau originel d habitants a ainsi garanti la pr servation du projet dans le temps C est pratiquement toutes les m mes personnes il y a eu tr s tr s peu de mouvement et heureusement on reste en tr s grande majorit propri taires mais pas sur la pente fatale de beaucoup d immeubles o les propri taires le restent mais en louant et les transforment petit petit en immeuble locatif ce qui nous ennuierait beaucoup parce qu on pr f re avoir des gens investis qui habitent ici et vivent dans leur quartier dans leur ville Donc on est tr s contents il y a eu deux mutations seulement Le locataire est soumis aucune obligation ni m me la tentation de venir se payer nos r unions encore moins de participer aux travaux collectifs ou aux d cisions C est important comme on a un petit collectif g rer ensemble d avoir que des gens qui participent aux d cisions Toutefois si le lieu est per u par ces habitants comme un endroit privil gi un village en ville pour reprendre l expression d Henri Morini re aucun enfant de la copropri t n habite plus sur place et ne reproduit ailleurs le mod le connu dans son enfance On peut l expliquer ce ph nom ne par l augmentation des prix du foncier parisien et celui des communes voisines qui les rendent inaccessibles ainsi que par une plus forte mo
196. ient On a fait cette op ration pour minimiser les contraintes pour garder les enfants ensemble Moi je ne voulais pas 10 enfants mais je voulais qu ils aient plein de fr res et s urs Ce sont donc 16 enfants en bas ge qui emm nagent ensemble l automne 1978 Tr s vite le b timent et son jardin deviennent leur territoire de jeu passant d appartement en appartement se retrouvant pour des tours de tricycle ou des parties de cache cache dans la salle commune Cette nouvelle communaut enfantine s approprie tr s vite les lieux et profite au maximum du potentiel qu offre l architecture de l immeuble En effet la conception et l organisation spatiale des logements 69 en triplex offre deux tiers d entre eux une organisation de l espace des enfants directement de plain pied avec le jardin et la salle commune Ce choix spatial original participe largement la libre circulation des enfants dans l ensemble du b timent franchissant sans barri re les limites des espaces privatifs Ainsi le niveau rez de jardin et rez de chauss e salle commune est en connexion directe avec les espaces privatifs des enfants chambres coin jeu l espace collectif de la famille situ au 1 niveau est en lien visuel avec le jardin la coursive et la salle commune enfin l espace privatif des parents situ quant lui l abri des circulations au dernier niveau du triplex est comme prot g des flux de circulation et isol du tum
197. ieures sur l habitat autog r des ann es 1970 80 que Suzanne a fr quent es dans sa jeunesse le choix est pris de proc der au recrutement par voie de presse en passant une annonce dans le journal Lib ration dont le lectorat semble correspondre au profil des personnes recherch es Il y a pas mal de barjots qui lisent a s exclame Suzanne Dans les jours qui suivent l annonce para t Un groupe d amis cherche Paris cr er un groupe d habitat group de r flexion et d action pour acheter et vivre ensemble autrement De nombreux contacts s tablissent et le 6 avril 2008 18 personnes assistent une premi re r union Les id es fusent mais tr s vite une vision antagoniste celle des initiateurs est d velopp e par un petit groupe d une dizaine de personnes qui quittent l assembl e sans s engager En fait le groupe s est cr en creux c est dire que nous on n tait vraiment pas comme a alors je ne sais pas comment on tait en tous cas c tait clair que ce n tait pas a qui nous avait fait venir Ce petit collectif se retrouve et s organise la mayonnaise prend et une communaut de pens e se fait jour Les premiers l ments d une charte sont exprim s autour de quatre points 1 protection de la vie individuelle 2 collectivisation d quipements mat riels 3 ouverture sur le quartier 4 pr occupations cologiques 168 A Fra x a o a P x Les
198. ieurs murs aveugles discontinus Les 15 logements qui le composent se croisent s imbriquent l horizontale et la verticale ce qui d note l influence de Louis Kahn mentor de Bernard Kohn dans sa jeunesse Chaque appartement est con u en trois dimensions b n ficie d orientations multiples et d une qualit de lumi re et de vue exceptionnelles Certains d entre eux ont plusieurs acc s mais tous les appartements donnent sur le passage central qui sert de colonne vert brale au projet Toutefois l organisation d ensemble particuli rement complexe rend la distribution int rieure peu lisible 83 2 AY ere mur Lore d appartenance an Lanp que Waren Am pogas re t o imaan FH aal Ciapa tres da proue pause ns ute tot re gi p ne e ee at 4 Figure 20 Croquis de Bernard Kohn Source Archives de l agence 84 S agissant d un projet de reconversion l architecte d cide de conserver la structure porteuse en bois du b timent principal mais aussi de concevoir de nouvelles fa ades r solument modernes et de cr er un niveau interm diaire Une structure en ma onnerie poutres murs et cha nages en b ton vient pauler la structure en bois L appartement n 15 est reconstruit compl tement en ma onnerie Un deuxi me choix architectural se porte sur le maintien de la structure poteaux poutres pour permettre la flexibilit de la conception et dans le temps la transparence la vari
199. ifie sans cesse les r gles du jeu La Ville par la mise en uvre d un appel projets a d cid de reprendre la main sur l initiative habitante qu elle encadre dans un dispositif top down qui lui appara t comme le garant du succ s des op rations venir et conforme l id e politique qu elle se fait de la participation Aspects techniques et architecturaux Cette construction neuve tait programm e dans la cadre du secteur d am nagement Ourcq Jaur s dans le 19 arrondissement de Paris le long du Canal sur la parcelle du lot n 10 A l issue du concours d architecture organis au premier trimestre 2010 c est l agence Karawitz qui est d sign e laur ate du projet par un jury commun Diapason la Semavip et la Ville de Paris Le parti architectural de cette proposition repose sur un principe de plan masse qui permet de d gager au maximum l espace libre du jardin en c ur d lot au plein sud Le b timent vient donc naturellement s implanter le long du canal offrant ainsi une large fa ade et ouvrant de longues perspectives sur le bassin de la Villette Il revendique la simplicit comme l crit l architecte dans sa notice de pr sentation Un b timent simple adapt aux besoins des habitants Un b timent qui ne veut pas repr senter plus que sa nature Un b timent qui s adapte comme un meuble aux besoins de ses habitants Nous voyons un b timent dont le visage est le reflet de son int rieu
200. il y a beaucoup de chats dont le groupe s occupe collectivement Chacun s approprie l espace qui est proche de sa porte ou bien l espace du garage afin de stocker du mat riel de travail Cependant le stockage des v los et des motos est r glement par le groupe 25 an pour tout propri taire de v lo et 60 an pour les propri taires des motos Le bois pour le feu s ach te en commun mutualisation des achats mais ce n est pas le cas pour les courses alimentaires qui auraient pu provenir directement du producteur comme on aurait pu s y attendre Les habitants se font apparemment livrer par Monoprix part une famille tr s bio A l exception de deux familles les habitants utilisent la laverie commune activit qui est un autre objet de tensions car certains plient le linge des autres et certains salissent et ne nettoient pas Au fil des ann es l immeuble conna t galement quelques conflits majeurs Ainsi le propri taire du logement n 15 attaque le propri taire du logement n 12 car ce dernier s oppose l id e de travaux d isolation d une terrasse situ e entre les deux appartements Le proc s est gagn par le propri taire du logement n 15 Le propri taire du logement n 12 d cide de vendre en 2008 quand il quitte le Buisson Saint Louis Pour des raisons financi res plusieurs propri taires se voient oblig s de louer la totalit ou une partie de leur appartement des tiers Cependant les
201. ils n ont aucune id e d o cette aventure les conduira Seule l envie d tre dans l action et de construire collectivement une utopie r aliste les mobilise dans une exp rience collective qui d bute en mars 2008 et s ach ve par l abandon du projet en ao t 2012 Retracer la g n alogie de cette aventure n cessite de s int resser aux diff rentes histoires de cette initiative Nous verrons successivement s entrem ler l histoire du collectif Diapason qui se d cline au pluriel la suite de deux recompositions massives du groupe l t 2009 et l automne 2011 celle du projet architectural qui au del de Diapason mobilise la Ville de Paris la Semavip et diff rents intervenants techniques tels qu architectes bureaux d tudes conseils juridiques notaires et enfin l histoire d une initiative habitante qui choue face la complexit d un processus op rationnel et la rigidit d un cadre normatif dont elle n arrive pas r inventer les r gles et d passer les routines La cr ation de Diapason la naissance d une alternative L initiative en revient Suzanne jeune retrait e active dont la vie professionnelle fut celle d une entrepreneuse dans l me et ses trois amis Paul Marie H l ne et Martine plus novices Tr s vite se fait ressentir le besoin de constituer un groupe et d largir le collectif en recrutant de nouveaux m nages Fort des exp riences ant r
202. in De Coninck F Deroubaix J F Ville ph m re ville durable Nouveaux usages nouveaux pouvoirs Paris Ed de l Oeil d Or 2009 Mam re N Cochet Y De Rugy F Proposition de loi n 1990 Pour un tiers secteur de l habitat participatif diversifi et cologique Assembl e Nationale Commission des Affaires Economiques octobre 2009 19 p Maury Y dir Les coop ratives d habitants M thodes pratiques et formes d un autre habitat populaire Bruxelles Bruylant 2009 May N Production des services et relation de service Cahier Ramau n 1 Organisations et comp tences de la conception et de la ma trise d ouvrage en Europe 2000 p 61 81 58 Moley C L innovation architecturale dans la production du logement social Paris Plan Construction 1978 Parasote B Autopromotion habitat group cologie et liens sociaux comment construire collectivement un immeuble en ville Gap Y Michel 2011 239 p Rabinovich Behrend A Participation et architecture mythes et r alit s Th se de PhD Lausanne 1996 Rabinovitch A Participation et expertise entre diversit et ordre commun dans le logement coop ratif in Pattaroni L Kaufmann V Rabinovitch A sous dir Habitat en devenir enjeux territoriaux politiques et sociaux du logement en Suisse Lausanne PPUR 2009 Sainte Lag e D L habitat communautaire Exp riences nouvelles d habitat autog r ou participatif Paris Centre
203. int r t d tre tout la fois dans une actualit vidente et d afficher une ant riorit d une trentaine d ann es qui permet de donner de la profondeur historique un grand nombre de ses aspects 1 Parasote B Autopromotion habitat group cologie et liens sociaux Ed Y Michel Gap 2011 Bruno Parasote est un ing nieur BTP form en Allemagne Directeur de l urbanisme de l am nagement urbain et du d veloppement durable de la Ville d Illkirch Graffenstaden en Alsace L id al coop ratif actuellement entrav par le vide juridique du droit fran ais est de dissocier propri t et usage des lieux en accordant la construction et la gestion de l ensemble r sidentiel une soci t coop rative dans laquelle les porteurs de parts 1 sont ou ne sont pas habitants de l immeuble 2 d tiennent un logement dont la taille n est pas n cessairement proportionnelle la part d tenue et 3 parmi lesquels la d cision est prise quivalence un m nage une voix Les r f rences sont alors prises au Canada en Allemagne ou encore en Suisse o ces dispositifs sont tablis depuis une trentaine d ann es Dans le cadre du programme Batex nous avons souhait partir de six tudes de cas et des informations et analyses dont nous pouvons disposer au del de ces situations mettre en vidence deux dimensions qui pr sentent selon nous un int r t majeur sous l angle de l exp rimentation Par del la diversit
204. ion des femmes du quartier issues notamment de l immigration a Les espaces partag s l une des raisons d tre des espaces partag s est de manifester la force du collectif dans le projet et dans la vie quotidienne des ensembles d habitat en autopromotion De ce fait la place que prennent les espaces partag s dans la conception de l op ration puis dans l usage collectif par les habitants en est une des caract ristiques fortes L autre r flexion l uvre dans la programmation des espaces 5 Voir par exemple le documentaire Voices of Cohousing Building Small Villages in the City de M Lietaert 2007 59 mn 14 partag s est ancr e dans le calcul conomique par rapport aux co ts de production d un m de logement il peut tre int ressant dans des budgets serr s de sortir du logement et de mutualiser des espaces fonction tr s sp cifique Les n gociations initiales entre habitants voquent alors un grand nombre de fonctions qui ne trouvent que tr s mal leur place dans les logements urbains traditionnels les f tes et r unions au del d une dizaine de personnes la musique la gymnastique ou la danse le bricolage l entretien du linge l h bergement temporaire de parents ou d amis l entretien de voitures ou de v los etc De mani re tr s pragmatique les initiateurs de la Fonderie Vanves ont con u l espace partag comme un onzi me appartement susceptible d tre vendu si la
205. ions ou encore l appartement traditionnel o l espace appropriable commence la porte d entr e Le souci de sortir l habitat de la sph re marchande et d exprimer ses d sirs dans un cadre non consum riste en relation avec des valeurs sup rieures est aussi transversal cette p riode On observe dans tous les cas une entr e dans le projet par une phase d expression libre po me collage dialogues du r ve incitant s engager dans l op ration Le Diapason doit tre tout le contraire d une cage lapins vendue par un sp culateur sans me nergivore sans qualit int rieure ni ext rieure qui vieillit mal L tout sera con u pour bien vieillir c est le sens de durable non Je vois des mat riaux nobles et bruts la fois efficaces et beaux je vois de la v g tation int gr e au b ti d s la conception je vois un jeu subtil avec les l ments pour profiter de la lumi re de la chaleur de l eau pour r cup rer tout ce qui peut l tre pluie compost Je vois un b timent dont l criture d ensemble soit claire et lisible pour le quartier mais qui propose presque incidemment plein de sous espaces pour ses habitants une fa ade qui ne se la joue pas un lieu des possibles l int rieur qui r serve des surprises des chemins de traverse un lieu que les enfants n aient pas fini de d couvrir en grandissant qui m le efficacit et esth tique un espace vivre Je n
206. ir entre certains membres du collectif les sachants et les professionnels mandat s L inconfort de cette position a branl la construction d une confiance n cessaire le groupe syst matisant des attitudes contradictoires et de d fiance particuli rement vis vis des architectes et de la ma trise d ouvrage d l gu e La difficult stabiliser une quipe de professionnels accompagnant cette ma trise d ouvrage amateur a particip complexifier l op ration jusqu la rendre non viable au regard des partenaires institutionnels tels que la ville de Paris et la Semavip D s lors les valses h sitations du groupe Diapason ont entach le cr dit que leur accordaient ces partenaires et d une repr sentation d un groupe s rieux celui ci fut catalogu instable et h sitant Si la complexit du parcours de Diapason a brouill son image il ne faut toutefois pas r duire la responsabilit de l chec de l op ration au seul collectif habitant En effet les modifications des r gles du jeu impos es fin 2011 par la Semavip et la Ville de Paris ont fini de d construire les alliances qui s taient tablies entre habitants et institutions D s lors ce cas de figure nous montre la fragilit des positions habitantes et le d s quilibre qui s op re dans les logiques de pouvoir La position dominante qu exerce l institution rend caduque toute vell it de co construction du projet et
207. ir le MOD dans une position d articulation entre les architectes et Diapason et de lui permettre d exercer pleinement son pouvoir de d l gation Cette r organisation souligne la difficult d tablir les positions de chacun c est pourquoi une tentative de clarification du jeu d acteurs est recherch e afin d changer partir de r gles explicites Malgr cet effort consenti de part et d autre les relations restent tendues et certains membres du groupe archi font clairement tat de leur d fiance face l quipe Karawitz et remettent en cause leur capacit mener bien le projet Dans un climat de r serve et d inqui tude le permis de construire est pourtant d pos le 22 d cembre 2010 conform ment aux engagements pris lors de la promesse de vente sign e le 28 septembre 2010 Cette fin d ann e 2010 parall lement au dossier permis de construire est consacr e l avanc e du montage juridique et op rationnel Le groupe cherche comment porter lui m me un Contrat de Promotion Immobili re CPI r glementairement obligatoire et obtenir d un organisme bancaire une Garantie Financi re d Ach vement GFA Ces obligations n cessaires dans le cas d une vente ordinaire dans une op ration VEFA aupr s d un promoteur priv apparaissent comme contradictoires dans le cadre d une op ration en autopromotion o le groupe Diapason finance construit et se livre lui m me l ouvrage Ains
208. irection d E Leli vre et C Bonvalet 13 p y f Al a Figure 1 Le jardin de Diwan Montreuil Cr dit photographique Xavier Point Diwan La position du curseur entre partage et intimit est l un des objets les plus d licats des n gociations l uvre au moment de la composition des groupes et au cours des discussions observ es les r f rences se confrontent La prise de repas en commun au quotidien comme dans les groupes de cohousing scandinaves n est en France jamais voqu e Les d bats portent sur la conception des acc s et des espaces partag s ou sur la question de la place des enfants dans la vie collective au quotidien Ainsi un membre du groupe Diapason met il l hypoth se de donner la parcelle deux entr es l entr e publique passant pr s de la maison commune et donnant l opportunit de rencontrer et de passer du temps avec ses voisins et une entr e plus privative permettant d acc der au plus vite chez soi quand on n a ni la disponibilit ni le d sir d interagir avec les autres r sidants Un moment de conflit fort r v lateur de cette tension entre partage et intimit s est jou la Maison des Babayagas autour d un projet de spa dans les espaces partag s du rez de chauss e les r sidantes taient elles pr tes partager un espace de baignade et d intimit corporelle Ce partage pouvait il se d ployer au del de leur groupe par exemple en direct
209. it un financement des pouvoirs publics P rennit Durabilit La gestion du projet et sa p rennit sont assur es par une convention cadre d une dur e de six ans renouvelable par tacite reconduction entre l OPHM la ville de Montreuil et l association La Maison des Babayagas qui a pour but d acter les engagements r ciproques de chaque partie prenante et les modalit s du partenariat entre les trois signataires L article 6 de cette convention labor e l t 2012 pr voit de mettre en place un comit de pilotage entre les trois signataires et avec les autres partenaires du projet tat conseils r gional et g n ral Caisse des d p ts et des consignations Au sein de ce dernier un comit de pilotage restreint regroupant uniquement l OPHM la ville de Montreuil et l association des Babayagas sera mis en place afin d tablir le rapport annuel qui doit rendre compte de la gestion et de la vie de la r sidence sur l ann e coul e Le comit de pilotage largi doit se r unir chaque ann e pour analyser ce rapport Selon l article 7 du projet de convention l op ration fera l objet d une valuation r guli re du fait de son caract re innovant Elle sera assur e par un prestataire de service d sign par le comit de pilotage sur la base du cahier des charges que ce dernier aura d fini Cette valuation est pr vue un rythme bisannuel autour des points suivants l attribution de
210. iveaux espace enfants et familial Source Habitats Autog r s M H G A d Alternatives Syros Paris 1983 p 63 La particularit de cette op ration du point de vue spatial r side largement dans le dispositif de desserte des logements par la coursive int rieure inscrite dans le volume des espaces collectifs qui facilite les rencontres quotidiennes et donne une vue directe sur la salle commune qu elle surplombe Par ailleurs le choix d une organisation en triplex dans une trame constructive de 6 m de large permet tous les logements de b n ficier au maximum des vues sur le jardin et de distinguer les espaces enfants familiaux et parents La fa ade sur rue accueille les espaces servants ainsi que les espaces collectifs de l immeuble qui repr sentent pr s de 15 des surfaces habitables auxquelles doivent s ajouter les communs traditionnels d un immeuble tel que garage et caves Au total c est 325 m d espaces construits qui s ajoutent aux logements auxquels il faut ajouter un jardin commun de 600 m Figure 18 Coupe perspective de distribution des espaces Source Croquis r alis par Claude Bouvier architecte Extrait de Habitats Autog r s M H G A ditions Alternatives Syros Paris 1983 p 63 Le choix constructif adopt d s les premi res esquisses repose sur une trame constructive simple constitu e de murs de refend tous les 6 m tres l int rieur de laquelle se d ploie le volume de
211. l gier les volumes plus que les finitions permit chaque famille d organiser tr s librement l espace on avait chacun sa boite de 12 x 6 m sur 3 niveaux et apr s chacun faisait ce qu il voulait se souvient Christine Quant au choix final de l appartement chaque famille a fait conna tre son envie Pierre l architecte ayant annonc qu il ne choisirait pas en priorit son appartement consid rant qu ils taient tous quivalents Chaque famille a donc choisi selon ses crit res et ses d sirs Aucun conflit ce sujet n a t rapport Au final une forme d vidence s est impos e tout au long de l op ration La strat gie de ma trise du projet fut dict e d une part par les imp ratifs r glementaires urbains de constructions l alignement sur voie et d autre part par la n cessit de ma trise financi re du projet Celui ci b n ficiant de pr ts conventionn s le co t de la construction devait entrer dans les bar mes impos s Ainsi au terme de l op ration elle s l ve par m nage un investissement de 300 000 francs achat du terrain compris Une fois l emm nagement r alis Pierre tenait ne pas tre quotidiennement associ au fait d tre l architecte de l immeuble Il avait impos comme r gle que les rendez vous se fassent dans son agence Palaiseau de mani re pr server la qualit des relations de voisinage et ne pas confondre les registres professionnels et amicaux
212. l public ou priv qui assure le portage ou la ma trise d ouvrage d l gu e de l op ration jusqu sa livraison ou au del C est le cas de la Maison des Babayagas qui rel ve de la ma trise d ouvrage de l OPHM de Diwan qui s appuie sur le duo SCI Diwan Fiderim ou encore de Diapason dont la SCIA s appuie un moment sur le bureau d tudes Auris en tant que ma tre d ouvrage d l gu Collectivit s locale s PRESTATAIRES Accompagnateur AMO HABITANTS Concepteur s Ma trise d ouvrage d l gu e Organisme de BET logement social ou autopromoteurs Notare promoteur priv Banque financeurs tiers Milieu associatif Figure 5 Un sch ma des syst mes d action dans l habitat en autopromotion L autopromotion met volontiers en avant l auto d termination du groupe d habitants sur le montage de son op ration Il faut cependant nuancer ce propos et faire tat de l ensemble des prestataires qui se trouvent ses c t s pour lui apporter de la comp tence et des m thodes de la r gulation et de la proposition de la cr dibilit op rationnelle et financi re Emerge ainsi une micro niche professionnelle qui est celle des accompagnateurs leur r le est souvent d terminant qu ils interviennent pour apporter un terrain vacant proposent les concepteurs et ou bureaux d tudes aillent la recherche de financements bancaires ou de financeurs tiers Mais l essentiel de leur investissement se joue
213. la Ville change d orientation et r serve finalement cette emprise pour une op ration caract re public Cette d convenue met mal la dynamique du groupe qui ne parvient pas surmonter cet chec et se dissout Un petit noyau se reforme autour de trois personnes Guy Hayon l architecte Xavier Point arriv dans le groupe en 2001 suite son emm nagement r cent dans le quartier et une troisi me personne engag e dans ce projet d s l origine du groupe en 1998 qui souhaitent poursuivre la dynamique engag e valoriser le temps et l nergie d j investis et donner vie une nouvelle op ration Suite cette reconfiguration du groupe la Ville fait une nouvelle proposition de foncier place de la Fraternit partir de laquelle se r engagent tudes et r flexions Fort de la premi re exp rience le trio d cide de ne pas attendre la reconstitution d un collectif au complet abandonne l option initiale d une op ration en indivision sous forme d autopromotion et se lance dans une forme plus ordinaire de cr ation d une SCI de construction vente afin de porter l op ration et de la commercialiser en vente en tat futur d ach vement VEFA En 2004 la promesse de vente du terrain est sign e le ma tre d uvre d sign Graam architecture le permis de construire d pos et la recherche de financement engag e L ann e 2005 acte l entr e dans l op rationnalit par l obtention du permis de construire
214. la constitution de cette figure de professionnel DE http www cpa cps com diwan 120 La Maison des Babayagas 6 8 rue de la Convention Montreuil Seine St Denis Cette monographie a pour objet le projet largement m diatis des Babayagas port depuis plus de dix ans par une association de femmes g es soutenues par de nombreuses institutions publiques et cens tre livr la fin de l ann e 2012 Sise 6 8 rue de la Convention Montreuil la maison des Babayagas accueille depuis octobre 2012 une vingtaine de femmes r unies par le souhait de vivre collectivement leur fin de vie dans un lieu qu elles ont pens et qu elles veulent g rer en toute autonomie Cette tude suit les al as de ce projet d exception de la d finition collective d une r ponse in dite aux questions soulev es par le vieillissement de la population la complexit du montage de l op ration qui implique des acteurs divers et n cessite une grande souplesse et inventivit en mati re de pratiques de financement et de construction Il s agit ici de revenir sur les n gociations et les conflits mais aussi sur la dimension politique et militante de cette op ration qui explique les nombreuses reconstitutions du groupe red finitions du projet d architecture et plus largement le retard pris dans les travaux Cela nous permettra d valuer l exemplarit de cette op ration et sa capacit engendrer la mise en place de projets simil
215. la durabilit La particularit du montage adoss l investissement initial des trois associ s historiques a mis en vidence les limites de l exercice et sa non reproductibilit en l tat Partant de l la tentative de mod lisation du cadre op rationnel laquelle se livre X Point est bien de proposer un collectif d habitants un portage du volet promotion de l op ration en assumant totalement et compl tement le r le de ma tre d ouvrage le collectif d habitants tant lui ma tre d usage Dans cette configuration c est le ma tre d ouvrage qui m ne les premi res op rations de recherche de foncier tablit la prise de contact avec les collectivit s locales et engage les premi res tudes de faisabilit Figure 38 D marche du processus participatif issue de l exp rience de Diwan et d velopp par CPA CPS St de ma trise d ouvrage d habitats group s participatifs Source Archives de CPA CPS 117 P rennit et durabilit Durant les quatre ans qui s parent notre tude du moment de l occupation des lieux premier semestre 2008 un certain nombre d adaptations et d volutions ont pu intervenir La premi re vente a eu lieu l t 2011 suite au d m nagement en province d une des familles Cette vente a port sur une des maisons triplex en fond de parcelle Elle s est faite aupr s d un agent immobilier sans que le collectif de l immeuble n en ait t particuli reme
216. la moyenne d ge avec des enfants beaucoup plus jeunes Au d but des ann es 2000 la seconde cession se r alise dans un contexte plus tendu A la suite du divorce de Gilles et Annie cette derni re reste un temps seule sur place avec ses enfants Apr s le d part de ces derniers la vie sur place lui p se et elle ne trouve plus ses marques dans ce collectif qu elle a vu na tre et dans lequel elle s tait norm ment investie jusqu en assumer la responsabilit de ma tre d ouvrage Lass e et isol e elle d cide finalement de vendre ses parts en passant outre le r glement int rieur qui pr voit de pr senter au collectif les futurs acqu reurs qui peut les r cuser par trois fois Sans en informer ses voisins qui avaient des amis int ress s Annie met en vente son appartement aupr s d une agence immobili re Un premier m nage se pr sente qui demande imm diatement pouvoir cl turer sa partie de jardin refus cat gorique du groupe Finalement c est un homme seul qui ach te les parts et prend possession de l appartement d Annie Intrigu par cette venue Christine et Martine l ont re u pour un entretien pr alablement la cession Savez vous o vous tes ici interrogent elles II nous a gentiment r pondu mais moi je connais bien mes parents habitent c t On sait ce que c est et moi a me pla t de vivre comme a se souvient Martine C est donc sur cette base de reconnaissance mutuelle que
217. les Jardies Meudon etc laissent entrevoir un contexte de production dans lequel l al a tait plus acceptable qu actuellement a Un contexte urbain et conomique plus favorable Plusieurs op rations des ann es 1970 et 1980 ont b n fici d un moment o venaient sur le march foncier des emprises de taille moyenne lib r es par l artisanat et la petite industrie en centre ville ou en proche banlieue Ces terrains nus ou construits arrivaient sur le march un prix tr s abordable assortis de conditions r glementaires assez avantageuses et parfois dot s de constructions solides et int ressantes pour une reconversion en un habitat non conventionnel Ils se n gociaient de gr gr avec les propri taires priv s un moment o la promotion construction recherchait des terrains plus grands plus simples b tir et situ s dans des quartiers plus stabilis s du point de vue de la composition sociale de leur population Figure 7 Le terrain de Couleur d Orange Montreuil une ancienne emprise industrielle Source Archives de Couleur d Orange 1975 Les prix tant des terrains que des m tres carr s construits taient loin du niveau qu ils ont atteint en proportion du revenu fran ais moyen depuis les ann es 2000 L INSEE retrace la courbe des prix immobiliers de 1965 2000 le prix des logements augmente quasiment au m me rythme que le 29 pouvoir d achat des m nages Mais de 2000 2010 l
218. les contradictions internes sont d ailleurs pour partie cause de l chec de l op ration n gociations avec la Semavip la mairie du 19 arrondissement et la Ville de Paris choix d un premier architecte puis concours pour d signer son successeur etc La Maison des Babayagas est l initiative de l association des Babayagas dont le p rim tre des membres va d ailleurs voluer substantiellement au cours de la longue p riode de gestation du projet Les lus et techniciens municipaux des deux quipes municipales successives de Montreuil sont tr s directement partie prenante du projet et orientent en particulier le choix du terrain et le mode de financement Le ma tre d ouvrage est l Office HLM de Montreuil qui sera aussi le bailleur Les Babayagas apparaissent alors comme utilisatrices en tant que futures locataires La particularit de leur positionnement est double d une part elles ont r dig un cahier des charges et un programme indiquant leurs attentes en termes de quantit et qualit d espaces d autre part par convention tripartite entre la Ville l OPHM et leur association elles ont obtenu que l attribution des logements se fasse d s l entr e dans les lieux dans la mesure o leur groupe s tait effiloch au cours du temps sur la base de l adh sion de la future habitante aux principes de leur charte de vie Diwan repr sente encore un autre cas de figure o se dissocient assez t t dans le processus la
219. les soci t s modernes Sociologie du travail n 4 oct d c 1981 Bonnin Ph Reynaud P Une r volution paisible l habitat autog r Paris CREDOC et CESP Minist re de l urbanisme et du logement Direction de la construction 1981 p 7 50 Violeau J L Les Architectes et mai 1968 Paris ditions Recherches 2005 41 HABITANTS ARCHITECTES e 4 PCA a s Figure 9 L alliance habitants architectes encourag e par le PCA dans les ann es 1980 La situation des ann es 2000 tranche avec la p riode pr c dente En effet les mobilisations habitantes qui se fondent tr s vite sur la reconnaissance d un statut juridique sp cifique et de utilit sociale de leur d marche interpellent les pouvoirs publics et les collectivit s territoriales locales cherchant construire avec ces derni res des partenariats singuliers Des alliances s op rent de mani re privil gi e avec les acteurs publics locaux qui apparaissent comme facilitateurs et m diateurs dans l acc s au foncier et au montage op rationnel Ce cr dit qu accorde l acteur public local l op ration vaut pour garantie aupr s des autres acteurs institutionnels et particuli rement des financeurs D s lors on assiste un d placement de l espace de la participation initialement concentr e sur l objet b ti vers une participation n gociation plus vaste et qui s ins re dans les objectifs urbanistiques territoriau
220. leur semble sans doute plus simple de retrouver des participants une op ration qui continue sur les bases act es par un travail initial que de pr server un groupe coh rent et nombreux dans les deux cas l arbitrage se fait en faveur d une minorit de personnes quitte revoir des tapes du projet pr alablement valid es Une autre interpr tation peut tre propos e dans les deux cas l arbitrage des lus s est fait en faveur des personnes les plus ouvertement porteuses du sens politique et thique de l op ration Tout se passe comme si les lus 39 s engageaient plus volontiers pour des citadins aux discours assez homologues au leur comme si la dimension exp rimentale de l initiative supposait de pouvoir en parler d une m me voix et dans les m mes termes voisinage et solidarit anti consum risme et souci environnemental etc c Le r le de m diation des concepteurs Les concepteurs ont dans l habitat en autopromotion un r le vident de m diation Certains n en prennent conscience qu au cours du projet la plupart d entre eux ne se sentent pas outill s pour l assumer Il est vrai que la m diation engage des savoir faire et une posture qui ne sont que peu valoris s dans la profession et peu enseign s dans les formations initiales La premi re cons quence est contractuelle et conomique la conception s engage bien souvent sans r gles du jeu et sans d termination des modes de r mun ration de
221. locataires sont int gr s au groupe De fa on g n rale l entraide est importante et se v rifie souvent lors des p riodes de maladie de solitude ou de travaux D ailleurs la possibilit d adaptation de l ensemble du b timent aux volutions familiales a t pr vue d s la phase projet gr ce l existence d une r serve fonci re qui permet des extensions ult rieures des structures double hauteur qui permettent des extensions du logement l int rieur d une m me enveloppe et enfin des fa ades panneaux modulaires Ces capacit s d adaptation du b timent sont par ailleurs appr ci es par le groupe vieillissant Dans cette optique le propri taire du lot n 15 nous a confi qu il pense mettre une tudiante en haut de son appartement et vivre en rez de chauss e Nous avons mentionn la vente de l appartement n 12 en 2008 D autres changements de propri taire et de red finition de l espace de chacun ont lieu avant cette date Ainsi pendant la phase de projet et de r alisation Le couple d architectes qui met une option initiale sur l appartement n 12 y renonce en 1981 Il sera vendu un autre couple qui engage plusieurs modifications pendant la phase de travaux de construction Apr s r ception l appartement n volue plus jusqu en 2008 o il change nouveau de propri taire L appartement n 2 est initialement r serv une salle commune ouverte sur le quartier pour
222. magnifiant des situations d extr mes contraintes S il existe bien aujourd hui des fractions du groupe des architectes qui sont en qu te d un rapprochement avec une attente sociale il ne semble pas que ce soit dans l habitat participatif qu on les trouve Ce sont plut t les collectifs associatifs d architectes cosophes Macaire 2012 probablement plus jeunes dans la profession qui associent engagement militant et r flexion sur la coproduction avec les habitants Ils interrogent mais dans une position de marginalit la pratique de conception dans ses fondements et mettent en cause le contenu et l image de l activit professionnelle des architectes Peu d entre eux passent l acte de la ma trise d uvre d ex cution leurs travaux et r flexions portant le plus souvent sur des formes d v nementiel d installation dans l espace public 51 52 Conclusion Au terme de cette exploration de l habitat en autopromotion un certain nombre de points forts m ritent d tre soulign s en particulier sous l angle que nous avons choisi pour approcher ce ph nom ne la relation entre les caract ristiques sp cifiques que cette pratique rev t dans une volution qui couvre une trentaine d ann es et sa reproductibilit voire les possibilit s d une large diffusion dans le contexte fran ais contemporain L un des int r ts de l autopromotion est l exemplarit qu elle revendique pas tant au sens
223. manque Alors que l offre pour cette cat gorie de la population se limite le plus souvent aux tablissements sp cialis s pour personnes g es d pendantes le vieillissement de la population implique de s interroger sur la r ponse politique cette question de soci t en termes qualitatifs et non seulement quantitatifs comme l indique Th r se Clerc Nous sommes actuellement 17 millions de plus de 60 ans et nous repr senterons un tiers de la population en 2050 Le gouvernement ne pourra pas tout g rer il faut inventer d autres solutions pour accompagner le vieillissement Le caract re atypique de l op ration est galement li la dimension concertation qui entra ne un changement de m thodes pour les techniciens de la ville La multiplicit des partenariats induit notamment une inflation de r unions et un temps accru consacr au projet Surtout le caract re atypique de l op ration oblige les techniciens sortir d un cadre de travail routinier comme explique la charg e de mission logement la direction g n rale de la ville de Montreuil r cemment en charge de l op ration des Babayagas Un premier temps une quipe qui est celle de la ville de Montreuil les techniciens pour montage op rationnel un montage o je pense pas de mauvaise foi mais d acculturation qui n est pas l clairement comment on d passe nos cases institutionnelles comment on s autorise l inventivit la cr ativit p
224. ment int rieur de l immeuble en concertation avec l OPHM et veille ce que chacun puisse y participer pleinement et en toute libert d expression Un projet de r glement int rieur sera ainsi d velopp afin d assurer une gestion adapt e de la mise en application de la Charte de vie La Charte de vie pr voit galement l intervention d un e m diateur trice afin de r gler les conflits internes au groupe Les frictions inh rentes la vie en commun pouvant tre pr judiciables la solidarit entre habitants comme leur engagement de vie citoyenne il est pr vu une intervention r guli re d un e m diateur trice aidant d m ler les causes d ventuels conflits pour en permettre la r solution L acceptation de cette m diation et la participation aux rencontres pr vues cet effet est de droit et de devoir pour chaque habitant Nul ne peut s en abstenir ou la refuser Les d cisions qui en d coulent sont du ressort du coll ge des habitants article II 7 Lorsque le projet n tait pas encore concr tis le groupe de femmes avait d j fait appel l intervention d une m diatrice pour r gler des conflits en interne comme l explique une Babayaga qui a r cemment d missionn avec la majorit de l quipe Il y a eu une fois un d saccord profond on a fait intervenir des m diatrices puisque nous avons pr vu a dans notre statut qu on ferait intervenir la m diatrice a a permis que
225. mise niveau sociale On s est appuy sur la diversit sociale mais on a contribu ce que Montreuil soit de moins en moins diverse Nous on fait partie de la premi re vague des Parisiens qui sont venus habiter le quartier il y en a eu trois ou quatre depuis et maintenant leur quartier leur appartient Ces pionniers de la gentrification dans le Bas Montreuil tiennent toutefois se diff rencier des nouvelles op rations comme celle de Diwan que nous tudions galement dans le cadre de notre recherche Jean Pol Les motivations sont extr mement diff rentes d une g n ration l autre L exemple de Xavier Point n a exactement rien voir avec le n tre vous verrez la diff rence est fondamentale nous on est encore des id alistes on est issus du mouvement culturel on est des post soixante huitards Henri a reprend l id e occupons nous de nos affaires ne laissons pas les autres le faire notre place Jean Pol Nous on est assez autogestionnaires PSU Parti socialiste unifi tout a Aa 8 Entretien avec Henri Morini re le 26 janvier 2011 Idem 12 Entretien avec Jean Pol Lefebvre le 26 janvier 2011 ES changes entre Jean Pol Lefebvre et Henri Morini re lors d un entretien le 26 janvier 2011 119 107 Figure 33 Dessin de Jean Pol Lefebvre utilis dans la communication du projet Source Archives du groupe d habitants Gouvernance Le groupe qui compose la copropri t
226. mmuns ni ne laisser s journer quoi que ce soit sur les parties de l immeuble De mani re g n rale les copropri taires devront respecter toutes les servitudes qui pourraient grever la propri t Chaque copropri taire sera personnellement responsable des d gradations faites aux parties communes et de mani re g n rale de toutes les cons quences et dommages susceptibles d un usage abusif ou d une utilisation non conforme la destination Le r glement de copropri t r dig par le notaire ne fait aucun cas du projet de vie des familles II s attache garantir la bonne gestion bourgeoise du bien et garantir la p rennit dans le respect du droit de propri t Ce r glement en l tat ne permet pas de rendre compte des sp cificit s de cette op ration bien au contraire il les ignore et les passe sous silence alors que les statuts de la SCI de r daction ant rieure font r f rence l existence d une salle de r union usage collectif C est donc largement en dehors de cadre norm que le collectif organise sa vie commune Les enfants comme dans une grande famille C est autour de la question de la socialisation des enfants et des probl matiques de modes de garde que l initiative du projet a pris corps Au milieu des ann es soixante dix ces jeunes m nages veulent chapper l isolement de la famille nucl aire et aux contraintes de la famille traditionnelle tendue Christine se souv
227. modalit s de r solution qui fonderont les r gles tacites de ce vivre ensemble et tabliront les limites entre la sph re priv e et la sph re collective Et puis des fois il y a des franches engueulades a c est ce qui est bien On apprend ne pas garder les trucs qui ruminent Apr s il y a des gens avec lesquels on est plus li et d autres avec lesquels on est moins spontan S il y en a un qui fait la t te de temps en temps on lui laisse faire la t te et puis a revient Il n y a pas de gros conflits sur l usage du jardin ou de la salle commune Face l apparition de ces conflits le groupe fait part de son d ficit d anticipation de ces questions qui paraissaient absentes des changes lors des trois ann es qui ont pr c d emm nagement La volont affich e de ne pas trop formaliser les r gles de vie commune autour d une charte ou d un document cadre est sur ce point r affirm e La r gulation s op re dans les changes quotidiens et dans l ajustement au fur et mesure de l apparition des probl mes Christine interrog e sur ce point confie que la petite taille du groupe six familles leur a permis d chapper la formalisation d une organisation qui lui semble contraignante Cette gestion au fil de l eau est selon elle facilit e par le dispositif spatial de l immeuble Avec ce syst me de coursive moi je trouve a g nial C est tellement bien ce truc l On est forc de se
228. motion l engagement qui se veut exemplaire des Babayagas dans le secours apport aux femmes en d tresse et aux personnes g es ainsi que dans l encouragement d achats et de circuits courts Nous insistons galement ici sur 19 la richesse que repr sentent les espaces communs propres chaque op ration espaces mis profit lors de ces mobilisations dont les op rations d habitation plus classiques ne disposent le plus souvent pas Plus r cemment les op rations en autopromotion affichent clairement de fortes ambitions en mati re de bilan carbone construction et nerg tique usage qui sont certes dans l air du temps et permettent parfois d obtenir le soutien des organismes publics et parapublics accompagnement technique subventions terrains prix avantageux Il n en reste pas moins qu elles correspondent au profil des personnes qui s engagent dans ce type d aventure constructive souvent attach es depuis longtemps la r duction de leur empreinte cologique Il semble donc qu il existe une articulation id ologique entre l habitat en autopromotion et les valeurs cologiques Cette articulation est susceptible l heure o le d veloppement durable est dans tous les agendas politiques d encourager la diss mination de cette pratique constructive ainsi que son adoption par les collectivit s locales C est d j le cas Strasbourg communaut urbaine qui rappelons le encourage financi rement les pr
229. mouvement incessant de modification des r gles du jeu a retir sa confiance et repris le foncier Diapason d s lors aux portes du succ s vient rejoindre les rangs nombreux des exp riences inachev es faute de n avoir su maintenir un cap admissible pour ses partenaires Cet chec bien que douloureux pour les membres du collectif nous renseigne sur la difficile construction d un rapport de confiance et d alliance entre des partenaires historiquement trangers et peu enclins modifier les pratiques conventionnelles de la promotion immobili re Le collectif Diapason pendant plus de quatre ann es a d velopp un ensemble de comp tences et de savoirs qui lui ont permis d acc der aux sph res tr s ferm es d un mode professionnel o la responsabilit et l obligation de r sultat s accommodent mal des t tonnements de l amateur n ophyte Ce travail s appuie sur une enqu te de terrain r alis e entre mars 2010 et ao t 2012 II fait suite une premi re tude engag e de novembre 2008 septembre 2009 Ce premier travail avait permis par une s rie entretiens de retracer les pr mices du collectif et de comprendre les trajectoires individuelles ainsi que les motifs d un tel engagement La deuxi me partie de l enqu te s est essentiellement centr e sur un suivi hebdomadaire du collectif dans ses r unions de travail Nous avons galement accompagn les membres du groupe dans leurs d marches aup
230. mune qui fait office de salle de r union tr s sollicit e vu sa localisation dans Paris intra muros qui est jointe la laverie a un mode d emploi assez pr cis un cahier fix sur la porte permet d inscrire les dates pr vues pour des v nements internes ou externes la personne qui r serve la salle y compris pour des r unions sans lien avec le groupe r unions de copropri t d immeubles du quartier r unions associatives etc se charge aussi du rangement et du nettoyage et laisse une somme correspondant la d pense lectrique du chauffage consomm Comme on 16 Voir F de Singly L Injustice m nag re Paris Hachette 2008 16 peut l imaginer la qualit du rangement et du nettoyage mais aussi l estimation du montant de la contribution aux frais sont sujets pol mique en des parties communes et autres charges collectives irtition adopt par le conseil syndical du 22 octobre 2009 s concertation avec les habitants du Buisson ette r partition n a qu un but que l entretien soit plus r guli rement assur par tous sacha t ches effectu es nous m mes dans l esp participatif du Buisson sont autant d conomies de charges ne ee z VIBERT GUIGUE NETTOYAGE DES GOUTTI RES en novembre et CHAMPS RUCHETON ANDRE BRAUL Figure 4 Le tableau de r partition des t ches situ l entr e du lavoir du Buisson Saint Louis Cr dit photographique Auteurs du rapport mars 2011 Le projet Diwan
231. n B Quel potentiel de diffusion pour l habitat en autopromotion L habitat group des ann es 80 revisit Emb ches al as et figures de crise Surmonter difficult s et conflits figures de sortie de crise Motivations et militantismes Conclusion Bibliographie Annexes Le Kolkhoze Le Lavoir du Buisson Saint Louis Couleur d Orange Diwan La Maison des Babayagas Diapason Table desillustrations Table des mati res Introduction L habitat en autopromotion de quoi s agit il Actuellement se d veloppent des formes alternatives d habitat en ville mais aussi en situation p ri urbaine qui suscitent la curiosit mais autour desquelles la terminologie n est pas stabilis e Ainsi entend on parler d habitat participatif habitat group habitat coop ratif habitat autog r selon une expression qui a davantage eu cours dans les ann es 1980 ou encore de cohousing en particulier quand on se r f re aux exp riences d Europe du Nord Dans cet univers l habitat en autopromotion d signe les op rations d habitat dont les futurs habitants sont les initiateurs Selon Bruno Parasote l autopromotion est une construction collective en ville d immeubles par des particuliers et ce sans l interm diaire d un promoteur immobilier Pour notre part nous n avons pas retenu ce crit re d une ma trise d ouvrage exclusivement exerc e par le groupe d habitants et nous montrerons comment souvent au contraire
232. n coursive permet les cheminements et l acc s direct des logements au jardin collectif Cette op ration s ins re au c ur du village de Saulx les Chartreux 19 kilom tres au sud ouest de Paris dans le d partement de l Essonne et dans la r gion naturelle de l Hurepoix 2 Le Lavoir du Buisson Saint Louis rue du Buisson Saint Louis Paris 10 Le Lavoir du Buisson Saint Louis est une op ration de r habilitation d un ancien lavoir industriel livr e en septembre 1983 en c ur d lot deux pas du boulevard de la Villette Cette reconversion d un immeuble industriel en 14 logements avec espaces ext rieurs et locaux collectifs s est faite gr ce la collaboration troite entre le groupe d habitants initiateurs et l architecte Bernard Kohn 3 Couleur d Orange 9 rue Barb s Montreuil Seine St Denis Couleur d Orange situ e dans le Bas Montreuil au pied du m tro Robespierre voit le jour en d cembre 1986 date laquelle la nouvelle copropri t constitu e des futurs habitants rach te une usine d saffect e depuis cinq ans Cet ensemble accueille 14 logements et 3 ateliers d artistes Fin 1987 les habitants prennent possession de leur logement ainsi que des espaces collectifs Tr s bien ins r dans ce tissu faubourien et populaire de la banlieue parisienne la fin des ann es 1980 Couleur d Orange est un lieu central dans la dynamique du quartier 4 Diwan 2 place de la Fraternit Montreuil Seine
233. n des membres du groupe d habitants l op ration qui s implante sur un terrain acquis aupr s d un particulier se monte alors rapidement d une part parce que l essentiel du dispositif est entre les mains des six m nages d habitants futurs parmi lesquels quatre personnes occupent ou occuperont des mandats politiques locaux d autre part parce que C Bouvier se montre assez dirigiste Couleur d Orange Montreuil est aussi l une des op rations de premi re g n ration dans lesquelles les habitants sont au plein sens du terme aux commandes de leur op ration Comme dans les deux autres cas cit s les habitants poss dent par leur trajectoire professionnelle des comp tences sp cifiques qu ils injectent dans le processus de fabrication montage juridique pour l acquisition et la gestion de la copropri t conception du b timent en particulier sous l angle des nergies renouvelables etc Et ils sont comme les pr c dents parmi les membres actifs de l association MHGA Mouvement pour l Habitat Group Autog r qui fait circuler les exp riences les contacts et les r f rences Les trois op rations r centes sont prises quant elles dans des syst mes d action plus complexes Le groupe Diapason est probablement celui qui s est inspir le plus directement de l habitat group autog r de la premi re g n ration Mais les conditions de son action l ont amen entrer dans une configuration complexe dont
234. n et parpaing et d un syst me ossature bois au dessus du niveau rez de chauss e Ce choix a t dict tant par le souci de recourir des mat riaux naturels et pr sentant de bonnes caract ristiques en mati re d isolation thermique qu l exigu t de la parcelle et au souci de construire sans grue pour des raisons conomiques Le caract re d monstratif du projet se fait clairement autour de la dimension technique du b timent fili re s che et sur une r flexion pouss e sur ce que doit tre l conomie du projet C est sur cette base que se construit le partenariat avec le Comit National pour le D veloppement du Bois CNDB et que le projet sera m diatis dans les r seaux architecturaux Cit de l architecture Pavillon de l Arsenal etc Habitants et concepteurs Diwan repr sente une situation particuli re dans laquelle la fusion des r les est consomm e Du point de vue du montage le projet repose sur le trio form par G Hayon X Point et une troisi me personne Ce trio constitue la SCI recherche les partenaires financiers s adosse Fid rim et porte le projet en VEFA arriv e des premiers acheteurs en 2006 Parmi ces trois m nages initiateurs se trouve l architecte concepteur rattach l agence Graam Architecture et qui en cours d op ration est amen pour des raisons familiales renoncer habiter Montreuil Les choix techniques et architecturaux semblent faits par et pour l
235. ncore de s en faire une id e 38 b Les acteurs publics facilitateurs Les acteurs publics sont parfois l origine des sorties de crise soit qu ils se placent aux c t s des habitants pour faire avancer un dossier ou d bloquer une situation administrative conflictuelle soit qu ils se situent comme arbitres par rapport aux dissensions traversant le groupe Dans la premi re cat gorie d intervention les exemples sont nombreux et le chapitre suivant montrera en quoi la diffusion du ph nom ne de l autopromotion d pend court terme de l engagement des collectivit s locales Les acteurs publics locaux aident le groupe Couleur d Orange ou les habitants de Saulx les Chartreux acqu rir des parcelles priv es Montreuil la Ville renonce un droit de pr emption sur laquelle elle appuie fortement sa politique urbaine Saulx c est comme source d information pour une parcelle bien situ e et dont l acquisition peut se faire vite et bas prix que la Ville intervient La Maison des Babayagas se r alise dans le giron de la Ville et de son office d HLM L appui des acteurs publics pour Diwan et Diapason est plus inconstant des terrains sont propos s ou promis puis retir s Les acteurs publics peuvent tre aux c t s des groupes d habitants sur un plan administratif technique et d une certaine mani re symbolique aussi Sur le plan administratif l appui peut prendre la forme de proc dures plus ou moins d
236. ncours d architecture laur ate mars 2010 Principe d assemblage des logements l image d un meuble Source Archives Diapason La partie habitation est install e au dessus du volume activit qui forme un socle sur canal et permet d une part de mettre niveau l entr e le jardin et la salle commune de plain pied avec la rue de l Ourcq et d autre part de pr server du flux automobile le c ur d lot vert Ce b timent de 14 logements se d ploie en R 7 et accueille en attique un jardin suspendu Les logements sont majoritairement traversants avec une coursive filante en fa ade sud qui permet de m nager une 152 extension des pi ces vivre sur le jardin La fa ade nord c t canal qui b n ficie d une vue majestueuse est compos e avec une volum trie al atoire de bo tes qui mergent du plan de la fa ade Cette criture architecturale cherche donner du dynamisme la grande perspective du canal et permet d identifier le b timent comme signal urbain l articulation de la voie d eau et du pont routier et ferr La faille centrale qui structure le b timent en deux blocs permet d organiser les circulations verticales et laisse entrevoir le calme du jardin int rieur par un effet de contre champ et d une perc e lumineuse clair e depuis le sud Sur la rue de l Ourcaq le gabarit propos tente de reprendre le profil de l immeuble haussmannien avec un traitement de la volum tr
237. ne Universit du Savoir des Vieux UNISAVIE portant sur savoirs des vieux savoirs sur les vieux une exigence pour vivre et vieillir en citoyennet comme l explique Th r se Clerc Cette universit du savoir des vieux a va tre bouger le corps les gestes la respiration le souffle la m moire a on le fait d j beaucoup Donc dans cette universit on va faire un peu de droit car il y a tout ce qui touche l h ritage les successions les donations Les droits des vieux la maltraitance Tout ce qui touche la di t tique a oui bien s r Les v tements l esth tique pour ne pas tre trop d gueulasse regarder Et puis il y a des chercheurs qui nous ont demand qui sont un peu attach s l universit savoir un ou une sociologue Qui sont ces gens qui veulent Vieillir pas trop mal On voudrait un anthropologue a nous semble tr s important pour changer la repr sentation de l image des vieux On va aussi beaucoup travailler sur l euthanasie beaucoup travailler sur le suicide assist parce qu il faut l gif rer D autres projets ont galement t voqu s en lien avec des associations d aide aux devoirs d alphab tisation ou encore d habitat participatif Avant l entr e dans les lieux le groupe reconstitu des Babayagas doit affiner son projet d ouverture sur le quartier en lien avec la charg e de mission de la ville qui le suivi du projet a t
238. neessssssreernrssssssereerrsssseserersnssssesereesnssssesereesa 39 c Le r le de m diation des concepteurs us 40 4 Motivations et militantismMmes sise 41 a Militantismes et actions habitantes sens 41 b Acteurs publics et engagements pour une troisi me voie pour l habitat 44 c Les architectes de l habitat participatif engagements militants et ou professionnels 46 Conclusion 5se rirsssssss sense nesennsetssenl sr E nE NASS OESE see nereansesss AS ORAS A ESA 53 Bibliographies sssisisieisorrsnessrriines ara aaraa kone aA EEN AS S KAAS AEAEE ETEENI AO ATE r i ae tete teens 57 A CR A A E A E E E E T 61 Le KolkhoZe stiniiire medias AANE here teint AAS EA Eai PAAT EAA Eaa ENEE i na 63 G n alogie fhnr nnt e a e a A a R a e E en A E 63 Aspects techniques et architecturaux iii 72 Habitants t concepteurs then menant eaa a eaaa a tte rien tete etes 76 Reproductibilit 55s a ts an nent ne tt Re nes nine 77 P r nnit D rabilit EEE E fe M me mn Den ne sente n ee tete b ei cet 77 160 ETIS aT E E E E A R E T AEA E en ne ntm 78 Le Lavoir du Buisson Saint Louis iii 81 G n alogie nn ee Re ere tonne nt EIA teste note 81 Aspects techniques et architecturaux iii 82 Habitants t concepteurs eninin aea a a inner v related re E mate E te aei e 85 Reproductibilit caasar T mn ET T EOR C ONEA O EOT N 87 P rennit Dutabilit eccna 8400 ln e ea ai RS ee AEE 87 GOUVETNANCE 58 EE EEEE RER EEE ORE
239. nene ne eti EE AEA ia REEE aS Eiei EE E EERO iE eee Eai rE E EE O REE 152 Figure 51 R ponse de l quipe Karawitz au concours d architecture laur ate mars 2010 Principe d assemblage des logements l image d un meuble 4 152 159 Table des mati res Sommaire esnean ena a ere idee n sn ere dti sen ester ed leds se d ssnered idee diese ere s eee 3 Introduction iii send NE E dde r el dei dsetesens A sets sde esa ets 5 l habitat en autopromotion de quoi s agit il 7 5 Notr approche nt nt ee Le a Rd a dans ea Dern 5 Etat des lieux EE alain rad ae nana date Dares re an ee rat A 6 L s tudes de Cas zniton ee drone nee nn e nn ra dc rl nn td a a do nt 7 La d marche d enqu te amet ten All reliant Re rame te rares fer 8 Le questionnement a raro aa rarae ae aae aaa eA een en en ne tn sn ne ne Em an ct 9 Exemplarit reproductibilit sisi 11 A L autopromotion comme ouverture du champ des possibles dans l habitat eessnseesssseesesess 13 1 Une autre conception de la relation de voisinage ss sssssssseresssssserenresssssrereennsssseserennnsseseene 13 a Les espaces partag s ensure sise Ar dr ee dre siens 14 b Une autre articulation logement immeuble quartier 17 2 Une durabilit avant l heure inner 19 3 De nouveaux partenariats pour produire de habitat s snnnssssesssensnssssssereesrssssesereennssssesereese 20 4 Quand les habitants passent aux commandes 22
240. nt inform Contrairement certains ensembles en autopromotion dans lesquels les nouveaux m nages arrivants font l objet d une cooptation seule une information a ici t d livr e aupr s des nouveaux acc dants et cela apr s la signature de la promesse de vente Rappelons que lors des ventes initiales partir de 2006 seuls les associ s de la SCI recevaient les demandes aucun principe de cooptation ou d agr ment n avait t mis en place Au moment de cette transaction a posteriori c est en particulier le caract re collectif du jardin situ devant la maison qui a t mis en avant Cette nouvelle famille semble avoir accept les r gles de vie commune et prend ses marques dans le collectif habitant les enfants jouant un r le central dans l tablissement des relations de voisinage ils occupent largement les espaces ext rieurs en rez de chauss e s invitent les uns chez les autres etc Pourquoi Diwan Ce n est pas pour revendiquer des origines celtes que le projet fut baptis Diwan Dans les cultures arabes le Diwan est un comit des sages un lieu d changes et de d bats Or le projet architectural naissant soulevait de nombreuses discussions la fois sur le b timent lui m me et sur le projet de vie qui allait avec entre les premiers protagonistes Parmi lesquels un peintre d origine alg rienne qui sugg ra le nom Avec le recul on peut dire que ce dernier ne fut pas usurp le projet
241. nt omnipr sents Les cadres juridiques sont un bon indicateur de la mani re dont les crises font r fl chir le groupe aux r gulations qui lui sont n cessaires A Couleur d Orange le conflit qu il y a eu entre le groupe et l un de ses membres a tranch pour un statut de copropri t qui permet de prendre une d cision sans disposer de l unanimit des voix Les initiateurs de cet ensemble en font un acquis pour les groupes actuels La loi de 1965 est suffisamment simple pour accueillir toutes les composantes humaines et suffisamment solide pour faire face aux difficult s ou encore le mode simple de la copropri t qui reposait sur la confiance est un bon exemple a a t op rationnel La r gulation intervient aussi par le d part des m nages mis en difficult dans les dynamiques collectives Sans aller jusqu ces cas rares de rupture on observe assez g n ralement un refroidissement des engagements militants des d buts De mani re g n rale la mobilisation pour la r alisation du projet d habitat a t accompagn e d autres engagements A la Fonderie de Vanves D Jaunas d crit une pens e par projets qui s est aussi appliqu e la politique l entreprise la consommation aux loisirs De m me la Fonderie a t l origine d un club sportif d un SEL d une AMAP etc Autant de projets qui n engageaient pas n cessairement tous les m nages mais qui ont fait de c
242. ntage en SCI d attribution ferm e qui conditionne le fait que les porteurs du projet d tenteurs des parts sociales de la soci t immobili re doivent imp rativement r sider sur place au titre de leur domicile principal Cette forme juridique structure de mani re tr s homog ne le collectif dont chacun des membres d tient les parts sociales d un immeuble chaque m nage a en jouissance un logement D s lors la nature de la propri t est diff rente de celle plus classique d une copropri t Elle organise de fait un registre de solidarit au sens juridique du terme plus important chaque associ pouvant tre solidairement responsable en cas de d faillance d un des membres de la soci t D un point de vue pratique le groupe n a pas cherch trop formaliser les prises de d cision Par ailleurs la similitude des appartements et le portage collectif des espaces communs font que chaque famille poss de un nombre de parts quivalent ce qui fabrique de fait une forme d galit entre les m nages Le seul conflit important rapport durant ces trente ann es de vie concerne la demande de transfert du statut de la SCI vers une copropri t classique Cette demande manait d une habitante qui avait d cid de vendre son bien et de sortir du groupe Le refus unanime des autres fut sans appel il n tait nullement question de remettre en cause l quilibre acquis depuis plus de vingt ans et qui avait permis au groupe d
243. nts que comptait le groupe initialement En effet quatre g n rations d enfants ont profit de la qualit de vie offerte par le Buisson Saint Louis deux pr adolescents deux groupes plus jeunes et enfin quatre enfants qui continuent vivre pr sent au Buisson Saint Louis Les relations entre les enfants sont en g n ral tr s fortes et perdurent apr s leur d part du Buisson Saint Louis Des liens se cr ent m me entre les g n rations d enfants les plus grands faisant d s l ge de 15 ans du babysitting pour les plus petits De fa on g n rale les enfants sont tr s attach s au Buisson Saint Louis et y reviennent r guli rement surtout ceux qui sont log s par leurs parents proximit Il est arriv que les enfants s opposent au d part de leurs parents qui souhaitaient quitter le groupe Le retour des enfants au Buisson Saint Louis apr s leurs tudes demande des adaptations et des partages de l espace dont disposent les parents Et parfois ces enfants du Buisson Saint Louis essaient d importer et d adapter ce mod le d habitat ailleurs comme c est le cas pour l un d entre eux impliqu dans le montage du projet Diapason Dans les ann es 1980 le partage comprenait la garde altern e des enfants des cours d anglais des sorties des go ters des ateliers apr s l cole organis s par les parents avec des animateurs beaucoup de services entre parents mais aussi des f tes des repas des trava
244. ocial et d autre part dans des activit s p dagogiques soit au sein des coles d architecture soit dans des organismes para publics comme les CAUE Claude Bouvier un architecte de l habitat group Claude Bouvier est probablement le seul architecte avoir r alis plusieurs op rations d habitat group Le Kholkoze Saulx les Chartreux Essonne Architecte et habitant de l op ration Claude Bouvier con oit cet ensemble de six logements en triplex g r sous la forme d une SCI d attribution puis d une copropri t Le processus assez rapide a permis aux habitants de s installer dans les lieux en septembre 1978 apr s un peu plus d un an de travail un rythme d une r union par mois Les Vignes Blanches Jouy le Moutier ville nouvelle de Cergy Pontoise Val d Oise Claude Bouvier a con u cet ensemble de neuf habitations avec des locaux partag s salle commune buanderie studios pour des invit s repr sentant 15 de la surface de l ensemble en collaboration avec Yves Gonin et Jacques Grell Albert Les logements ont t livr s en 1982 Les Sablons Orsay Essonne Dans une ancienne clinique un groupe d habitants compos de 12 adultes et 17 enfants s installe en 1982 dans six logements la suite d une r habilitation men e par Claude Bouvier L ensemble comprend un grand nombre d espaces partag s une salle de jeux un s jour salle de r unions deux chambres d amis un atelier un
245. oire une variante de la m thode grenobloise La m thode de Grenoble Les groupements savoyards de construction r unissaient des personnes physiques unies par des affinit s et se constituaient donc intuitu personae La m thode grenobloise combine l acquisition en indivision d un terrain et un ensemble de march s individuels de travaux tablis entre les membres du groupement et les entrepreneurs charg s de la construction Les participants confiaient le plus fr quemment un mandataire g n ralement choisi parmi eux le soin de coordonner l ensemble de la r alisation notamment sur le plan technique Es http www fillesdufacteur com index_fr php association d di e aux femmes au del des fronti res et dont le 2 place de la Fraternit Montreuil est l adresse postale 0 Florida R The Rise of the Creative Class and How It s Transforming Work Leisure and Everyday Life Basic Book 2002 Collet A Les gentrifieurs du Bas Montreuil vie r sidentielle et vie professionnelle Espaces et Soci t s La gentrification urbaine n 132 133 2008 p 125 142 Authier J Y Bidou C La Gentrification urbaine Espaces et Soci t s n 132 133 2008 p 13 21 131 119 Par la suite l arriv e de Fid rim structure l organisation autour d un mod le beaucoup mieux connu la constitution d une SCI et la vente en VEFA La distinction physique entre le b timent destin la vente l
246. oix d expliquer et de donner voir comment la structure le parti architectural et les d tails sont fabriqu s Cette volont est mise la base de la conception architecturale de ce projet de reconversion D ailleurs une symbiose s installe entre l architecte et ses clients B Kohn s investissant compl tement dans ce projet exp rimental qui lui tient c ur allant jusqu installer temporairement son agence au Buisson Saint Louis L acc s dans la cour se r alise par un porche donnant sur la rue du Buisson Saint Louis en dessous de l h tel Saint Louis Les deux colonnes d origine en brique sont conserv es afin de marquer l entr e centrale Les logements nous l avons vu s articulent autour du croisement de la travers e et du patio symbolisant la sociabilit implant la place du cuvier de l ancien lavoir Le b timent devient le fruit d une fabrication sur mesure dans une r p tition d objets uniques fa ades chemin es escaliers composant avec des briques la verticale du b ton rouge au sol du bois du verre des parpaings et du carrelage Enfin des annexes accompagnent les logements Elles comprennent un parking des caves une laverie une salle commune des terrasses communes un patio des jardins et aussi des chambres pour les jeunes filles au pair Le bilan de l op ration comprend 1650 m de terrain 1564 m de SHON 1 380 m de surface habitable 68 m de terrasses accessibles 330 m de
247. ojets en autopromotion innovants en termes environnemental et social et disposant des locaux ouverts sur le quartier On voit donc une articulation forte entre coquartiers et pratiques d autopromotion et ou d habitat coop ratif 3 De nouveaux partenariats pour produire de l habitat Par sa d nomination entre autres l autopromotion met l accent sur la mutation des syst mes d acteurs traditionnels de la production d habitat et insiste sur le fait que l habitant se fasse alors promoteur de son propre habitat La r alit est plus nuanc e dans la mesure o les partenariats qui se mettent en place dans ces op rations sont souvent complexes et hybrides faisant appel tous les acteurs traditionnels de la production immobili re et m me parfois des profils sp cifiques comme celui de l accompagnateur C est une occasion pour ces diverses parties prenantes de tester d autres partages d objectifs de risques et de responsabilit s Dans les dispositifs d action en autopromotion les habitants se trouvent g n ralement en troite relation avec la collectivit locale sur laquelle ils souhaitent s implanter Le recul temporel que nous donne le panel des six op rations tudi es montre que l appui de celle ci s av re de plus en plus crucial En effet et sans surprise par rapport ce que l on conna t de l volution urbaine les op rations les plus r centes achoppent souvent sur la disponibilit d un foncier Alor
248. on MOD Apr s avoir entendu chacune des parties et les griefs port s sur la faisabilit technique du projet architectural de l quipe Karawitz le Maire du 19 pr sident de la Semavip fait part de sa d cision de faire r aliser dans les plus brefs d lais un audit du projet par le Bureau d architecture et d expertise technique de la ville ainsi que par l Agence Druenne architecte coordonnateur du secteur Ourcq Jaur s Dans l attente de ce rapport R Madec fait conna tre son rejet de la solution d une ma trise d uvre interne l quipe Diapason pour se conformer aux r gles d usage de la collectivit Les conclusions sont apport es par la directrice g n rale de la Semavip lors d un courrier en recommand en date du 21 juillet 2011 qui ordonne la poursuite du projet architectural de l quipe Karawitz conform ment la promesse de vente et informe que les modification de la composition de la SCIA Diapason ne remettrait pas en cause les accords conclus entre la Semavip et la SCIA Cette d cision est un v ritable coup de tonnerre pour les majoritaires qui s insurgent de ce qu ils consid rent tre une ing rence de la Ville dans les d cisions au sein de la SCIA Les minoritaires quant eux forts d avoir pu faire entendre leur voix pensent pouvoir remonter rapidement un troisi me collectif d marrer le chantier et finaliser l op ration L t 2011 est consacr la cession des parts des associ
249. on de l offre la Semavip en avril 2009 Tous les autres sont des nouveaux amis ou connaissances des premiers l exception d un couple venu par l interm diaire de l association Hesp re 21 Cette nouvelle configuration du groupe donne la place belle aux trentenaires qui en couple ou seuls repr sentent la moiti des futurs logements Une autre caract ristique de cette reconfiguration est l arriv e massive des architectes qui sont au nombre de cinq Eric Quentin et son pouse Anne Bruno et Romain Le groupe tout en apprenant se conna tre s att le la constitution du dossier de l op ration tant dans sa version administrative statut juridique montage financier partenariats commerciaux etc que du point de vue de sa faisabilit architecturale et urbaine Tr s vite les r les de chacun se r partissent en fonction des comp tences acquises et le travail s organise en sous groupes th matiques montage financier montage juridique architecture partenariats et subventions communication charte de Diapason etc Cette nouvelle organisation se structure autour de la cr ation de l association Diapason dont la pr sidence et la vice pr sidence sont attribu es deux nouveaux Nathalie et Romain tandis que Suzanne et Jean couple fondateur se chargent de la tr sorerie et du secr tariat Ce choix appara t l poque comme un signe d ouverture et une volont de d passer le clivage anciens nouveaux La c
250. on du groupe Ainsi des tensions entre les habitants lors du partage du volume et de la d finition des limites entre les appartements sont mentionn es par les architectes tout comme des tensions entre les habitants et l architecte B Kohn accus de sacrifier le confort pour des raisons d esth tique Toutefois ces tensions ne mettent aucun moment le projet en danger Il s agit bien s r d une op ration tr s atypique qui ne pourrait probablement pas se d rouler dans ces formes actuellement dans les ann es 1980 il restait des petites friches industrielles dans Paris qui donnaient acc s un foncier priv peu cher Comme dans les autres op rations en revanche les membres du groupe et les architectes ont fait preuve d un investissement personnel tr s cons quent non r mun r sa juste valeur pour ce qui est des professionnels Le d bat de la reproductibilit est pr sent chez les habitants certains se situent comme pr curseurs dans une d marche exp rimentale trouvent que l op ration reste reproductible et qu elle constitue sans doute l une des m thodes explorer en mati re de r habilitation des centres villes car pour reconstituer ilot par ilot un tissu social profond ment impliqu dans la vie locale il faut partir de l habitat Pour les autres ce type de d marche n est par reproductible vu la d pense d nergie tant psychologique intellectuelle que mat rielle e
251. onale Paris MEP 1985 Rabinovich Behrend A Participation et architecture mythes et r alit s Th se de PhD Lausanne 1996 http www habicoop fr spip php article14 3 Lietaert M Vivre en cohabitat reconstruire des villages en ville La Revue Nouvelle n 2 f vrier 2008 Conan M Les Coop ratives d habitat en Colombie britannique Canada rituels innovation vie collective techniciens Annales de la Recherche Urbaine n 66 mars 1995 p 96 107 ni Maury Y Les Coop ratives d habitants m thodes pratiques et formes d un autre habitat populaire Bruxelles d Bruylant 2009 5 Bacqu M H Biau V D Orazio A et al Habitat coop ratif une troisi me voie pour l acc s au logement Territoires n 508 mai 2010 p 23 37 Pr N gociations et hybridations des savoirs entre professionnels et habitants le cas de la production alternative d habitat Responsables de la recherche Marie H l ne Bacqu et V ronique Biau CRH Lavue ENSA Paris Val de Seine march n P 08 30 0800073 Voir PUCA Le Quatre Pages n 7 f vrier 2013 Habitat alternatif vers un mode de production propre ou le rapport int gral http www crh archi fr 3production ouvrages html onglet 2010 Cette recherche porte sur une s rie d tudes de cas dont deux ont t poursuivies ici la maison des Babayagas Montreuil et Diapason Paris 10 d ailleurs noter que le public dont il s
252. ondre aux crit res r glementaires du logement social et aux crit res de vie des Babayagas Elles sont ainsi coopt es par le groupe de femmes puis valid es dans les commissions d attribution des logements sociaux classiques de l OPHM La charg e de mission logement la direction g n rale de la ville de Montreuil a propos cette formule visant adosser des crit res de vie des crit res administratifs en copiant un peu le syst me allemand sur les attributions dans les quartiers politique de la ville J ai repris la m me chose en me disant ce choix de vivre ensemble qu ils font dans les quartiers difficiles de la politique de la ville compte tenu d un projet tr s passionnel c est un peu la m me chose On r pond aux crit res de la loi on a une s lection on coche une case sp cifique pour aller chez les Babayagas c est un souhait mis en plus sinon d une maison de retraite ou d un foyer logement Et ce moment l sur les crit res qui vont sur les Babayagas les candidatures sont re ues par les futures locataires elles parlent elles font ce qu elles veulent et les deux nous disent oui ou non S il y a vraiment conflit faudra voir et si c est oui la candidature est port e en commission d attribution du logement sur un logement Babayaga et si c tait non la candidature qui avait t s lectionn e initialement retournera sur la demande foyer logement ou maison de retraite contingent clas
253. onflit est intervenu De la bonne volont l gard de l autre au partage de son intimit chaque membre du groupe n tait pas sur la m me position En l absence de leader naturel et pour pallier cette forme de personnification certains groupes s organisent en commissions th matiques C est le cas au Buisson St Louis o le groupe d signe des d l gu s pour le repr senter face aux concepteurs et autres partenaires du projet Si cette organisation permet plus de clart du point de vue des interlocuteurs du groupe elle introduit des biais dans le fonctionnement collectif des m nages surtout quand comme au Buisson St Louis la commission d l gu e est d cisionnaire Au sein du groupe Diapason s est effectu au cours du temps un glissement de leadership La premi re version du groupe est tr s fortement anim e par un duo de femmes l une apportant les valeurs de l habitat autog r des ann es 1980 qu elle a bien connues ainsi que l esprit d initiative l autre de trente ans sa cadette mettant au service du groupe son r seau et ses comp tences professionnelles de la promotion immobili re Quand apr s un tr s large remaniement du groupe un certain nombre d architectes quadrag naires entrent dans le collectif des m nages les dynamiques existantes sont bouscul es et l architecture prend une place dominante dans les d bats Le clivage se d crit alors au sein du groupe comme celui des sachants contre l
254. ontariat Parall lement quelques activit s communes jug es trop restreintes par Henri Morini re comme l entretien du jardin ou des r unions visant prendre des d cisions sur des questions ponctuelles de gestion d am nagement d entretien ou de d cision de travaux permettent la mobilisation d une partie des copropri taires Plusieurs v nements annuels rassemblent n anmoins le groupe d habitants deux grands rassemblements festifs une assembl e g n rale ainsi que des ateliers collectifs d entretien des espaces communs Un panneau d affichage permet la transmission des informations d int r t g n ral D autres liens individuels se cr ent suivant les affinit s personnelles ainsi qu travers les enfants Les habitants reconnaissent aujourd hui que la vie commune tait plus dynamique lorsque les couples partageaient les espaces communs avec leurs enfants qui sont tous partis vivre ailleurs de telle sorte qu on observe aujourd hui une certaine banalisation de l exp rience au niveau des modes de vie et du partage des espaces collectifs L histoire de Couleur d Orange peut ressembler l pop e que livrent les dessins de Jean Pol r alis s d s les premi res heures de cette aventure Malgr les emb ches et al as il a fallu que le groupe tienne le cap contre vents et mar es Loin du long fleuve tranquille cette exp dition en terre inconnue peut tel le jeu de l oie qui fut produit l occasion
255. ou que ce soit par la priorit donn e aux changes et cessions de lots ou de parties de lots entre voisins Les op rations les plus anciennes montrent la distance qui s instaure entre les r gles et les pratiques au Buisson Saint Louis la gestion des parties communes sous la forme des samedis socialistes o chacun contribue une grande op ration de bricolage jardinage ou nettoyage ne repose plus que sur une partie des habitants certains ne paient m me pas leurs charges la pr sence des chiens et des v los dans les parties communes ont fait l objet de re discussions A Couleur d Orange le d p t d objets priv s sur l espace collectif est strictement interdit 26 par le r glement de copropri t mais les pratiques ordinaires sont autres On observe surtout dans certain cas la non observance d une clause de pr f rence au Kolkhoze au Buisson Saint Louis et Diwan des habitants ont lou ou c d leur lot sans en informer les membres du groupe et surtout sans faire fonctionner la clause de pr f rence Ainsi le bien est propos en agence immobili re et les voisins apprennent la mutation apr s la signature de la promesse de vente Quoi qu il en soit les nouveaux arrivants s inscrivent pleinement dans l esprit du lieu En revanche s op re en particulier aux moments de mises de fonds pour l achat du terrain puis de la construction une solidarit financi re comme on en observe rarement compte tenu des
256. our r pondre au plus pr s aux besoins des habitants et au type de l action publique Et a c est des cases qui n aimeront pas tre d pass es car chacun se retrouvera mis en difficult sur ses pratiques professionnelles Au cours de cette concertation des conflits ont merg au sein du groupe de femmes et avec les partenaires ma trise d ouvrage et ma trise d uvre au sujet de la place et de la nature des espaces collectifs Pour l architecte Sami Tabet les lieux communs ont constitu un point de tension On a beaucoup parl de la mise au point du programme bien s r elles taient arriv es avec un programme qui tait absolument norme Sont venues tr s vite se greffer les questions de constructibilit de montage financier donc d efficacit en termes de logements de loyers de financement Et on sait tous que dans ce genre d quipement les parties collectives sont mal 1 Entretien avec V ronique Verg s r alis par Anne d Orazio et V ronique Biau en mars 2009 Cette citation et la suivante sont issues d un entretien r alis par H lo se Nez le 13 janvier 2012 OPHM La Maison des Babayagas de l utopie l innovation sociale 2011 p 2 Entretien r alis par H lo se Nez le 11 octobre 2011 142 143 144 130 financ es par rapport aux autres parties des b timents Donc petit petit les parties collectives les surfaces ont t revues la baisse L dessus les Babay
257. ous les partenaires soutien financier des sponsors publics investissement en temps et en argent des m nages surcro t de temps de conception pour les professionnels d passement des obstacles r glementaires Dans une recherche pr c dente deux membres de l quipe ont eu l occasion d interroger les processus de n gociation qui caract risent cette production internes au groupe d habitants d une part entre ce groupe et ses partenaires institutionnels et professionnels lors du montage et de la conception de l op ration d autre part Suite ce travail deux aspects semblent int ressants questionner prioritairement dans une probl matique de l exemplarit et de la reproductibilit 1 Le circuit court entre producteurs et consommateurs de ces op rations les habitants confrontent directement leurs attentes et leurs contraintes avec les r ponses et les m thodes que proposent leurs interlocuteurs professionnels et techniques en termes de performances de normes de r glements de raisonnement conomique ou encore de qualit architecturale et urbaine Ces op rations sont donc de bons observatoires de la convergence ou au contraire de la distance entre les mani res de faire que d veloppent les professionnels et des modes de raisonnement des usages voire des go ts pr sents dans le grand public Il est 5 Arnaud C Driant J C Habitat coop ratif en France l ments pour une comparaison internati
258. ouvellement des formes de gouvernance par l habitat participatif restent l arri re plan Les groupes d habitants en autopromotion ont affaire dans les cas observ s ici ce que l on propose de nommer le facilitateur multiforme qui s engage aupr s des collectifs habitants et citoyens mais qui reconna t l initiative citoyenne la primaut de l action Aujourd hui plusieurs villes peuvent se ranger dans cette cat gorie parmi lesquelles les Villes de Lyon Montreuil ou Rennes Chacune d elles en fonction de son histoire et de sa culture locale a d velopp des formes sp cifiques d alliance avec les porteurs de projets et les acteurs de la soci t civile Au del de ces particularismes nous pouvons consid rer quelques invariants En tout premier lieu l existence d une mobilisation citoyenne pr c dant l entr e en sc ne des collectivit s locales et s appuyant sur des r seaux et des dynamiques constitu s C est le cas par exemple d Habicoop Lyon de l association Ecoquartier Strasbourg ou encore de la cr ation du Groupement de Ressources Territoriales Ouest dans l agglom ration rennaise Parall lement ces effets de mouvements il faut aussi prendre en compte la constitution de collectifs habitants sp cifiques porteurs de projets et de d marches qui cherchent s inscrire dans les dynamiques associatives locales mais qui d veloppent aussi un discours propre fond sur un ensemble de valeurs
259. ouvement historique de l habitat group fran ais le MHGA Mouvement pour l Habitat Group Autog r La seconde p riode partir de 2005 voit na tre un ensemble de r seaux et d associations porteurs d un renouveau de la th matique habiter autrement pour mieux vivre ensemble dans un cadre id ologique en partie reformul Les travaux de recherche et les ouvrages de synth se suivent plus ou moins cette chronologie les travaux de Philippe Bonnin au milieu des ann es 1980 sont les principales r f rences concernant l habitat autog r dans la d nomination revendiqu e l poque Il s agit d analyser la dynamique des groupes d habitants ces aventuriers du quotidien C Bidou Zachariasen 1984 qui s inventent une position nouvelle dans la r flexion sur leur habitat et leur cadre de vie Quelques travaux s attachent la dualit habitants architectes telle qu elle se d veloppe dans ces situations et font cho aux questionnements identitaires de l apr s 68 chez les architectes en particulier chez ceux qui enseignent dans les coles d architecture les plus ouvertes aux sciences sociales UP6 UP8 6 Puis s encha nent des travaux sur l habitat coop ratif en particulier dans la recension et l analyse d exp riences trang res M Conan 1995 C Arnault et J C Driant 1985 A Rabinovich 1996 Y Maury 2009 A l heure actuelle et en attendant la publication d un petit nombre de th ses
260. p cial Une nouvelle morphologie sociale vol 27 n 2 p 177 190 1995 Bouchard M J dir Se loger autrement au Qu bec Montr al Qu bec d Saint Martin 2008 Bourdon D Gadjos C Raggi Pastrana M Vachette A Etude sur les sp cificit s des logements labor s en concertation avec les habitants Paris Plan Construction 1984 Callon M Lascoumes P Barthe Y Agir dans un monde incertain Essai sur la d mocratie technique Paris Seuil 2001 Cochoy Y Figures du client le ons du march Sciences de la Soci t n 56 2002 57 Conan M Les coop ratives d habitat en Colombie britannique Canada rituels innovation vie collective techniciens Annales de la Recherche Urbaine n 66 mars 1995 p 96 107 D Orazio A La n buleuse de l habitat participatif radiographie d une mobilisation M tropolitiques 16 janv 2012 URL http www metropolitiques eu La nebuleuse de l habitat htm Dagnaud M La classe d alternative R flexion sur les acteurs du changement social dans les soci t s modernes Sociologie du travail n 4 oct d c 1981 Dansereau F Statuts et modes d acc s au logement exp riences et solutions innovatrices au Canada depuis les ann es 1970 Paris PUCA coll Soci t s urbaines habitat et territoires 1998 Dubuisson Quellier S La consommation engag e Paris Les Presses de Sciences Po 2009 Dubuisson Quellier S Le client le prestataire
261. p cifique d autopromotion dont l issue favorable a pu tre obtenue gr ce une formule de promotion l initiative de l un des futurs habitants qui de ce fait a op r une reconversion professionnelle et de vente en tat futur d ach vement Cette monographie cherche retracer le parcours singulier qui va conduire une bande d amis devenir promoteurs parfois malgr elle G PORT CE MON TETE a v Figure 34 Situation de Diwan Source Brochure Construire pour les autres comme pour soi m me de X Point 124 R alis e par Anne d Orazio en juillet 2012 111 G n alogie Situ e dans le Bas Montreuil cette op ration de construction d un b timent neuf affiche sa modernit par une criture architecturale affirm e Elle est le fruit de l initiative d un architecte Guy Hayon qui entour d un groupe d amis lance en 1998 l id e de concevoir un b timent neuf alliant pr occupation environnementale qualit architecturale et ma trise des co ts budg taires Il s agit pour ces initiateurs de trouver dans le secteur o ils r sident le Bas Montreuil un terrain leur permettant de concilier lieu de vie et lieu d activit pour leurs familles Tr s vite les premi res d marches aupr s de la municipalit leur font esp rer l acquisition d une parcelle pour laquelle le conseil municipal donne un avis favorable de cession en 1999 Apr s quatre longues ann es de tractations
262. p r e vacante la mairie les suivra dans leur projet en leur attribuant cette deuxi me parcelle Mais le groupe s est dissout dans cette tape et toute la suite de l op ration s en ressent Le groupe Diapason au nombre de ses multiples p rip ties rencontre une difficult similaire alors qu une promesse de vente a t sign e avec la Semavip pour le terrain de la ZAC de l Ourcq et que le permis de construire a t accord la Ville se r tracte sur la vente du terrain et met fin au projet Sans doute les habitants auraient ils pu porter l affaire au tribunal administratif mais leurs preuves ont t nombreuses et celle ci d passe toutes les pr c dentes Les Babayagas ont elles aussi travers des moments difficiles par rapport aux acteurs publics avec le Conseil G n ral de leur d partement et pour une affaire complexe d attribution de cr dits sp cifiques au logement social Elles ont ainsi fait les frais de divergences entre lus des diverses chelles territoriales la Ville avait propos que la Maison des Babayagas soit r alis e par l Office public d habitat social de Montreuil mais le D partement d sapprouvait le caract re d exclusivit fait aux femmes dans les attributions et mettait son veto l attribution de cr dits Le blocage aurait pu tre sans appel si les Babayagas et la charg e de mission du service Habitat de l poque n avaient pas trouv un artifice op rationnel passant en particuli
263. parkings 660 m d espaces ext rieurs pour un co t du m habitable en 1983 de 4 800 F HT Le prix de revient se partage de la fa on suivante 15 foncier 12 ma trise d uvre conduite d op ration contr le technique pilotage assurance 70 chantier 3 contentieux frais financiers divers Enfin le programme r alis comprend 2 triplex 150 m et 140 m 10 duplex 145 m2 130 m 120 m 100 m 80 m 75 m 65 m2 65 m2 60 m2 33 m2 2 appartements de plain pied 95 m 50 m 1 cabinet m dical 30m 2 1 local commun de 60 m et une cave 7 m2 Pour des raisons financi res mais aussi pour souder la collectivit certains travaux de finition sont r alis s par les futurs habitants l occasion des samedis socialistes mani re de prendre possession du Buisson Saint Louis par l investissement personnel Celui ci prend la forme du nettoyage du mur voisin et de la plantation des arbres Apr s la r ception des travaux les interventions collectives se r sument l installation d une balan oire l entretien des murs et le jardinage ouvert tous sans besoin de concertation au pr alable notamment l occasion de la journ e Karcher qui a lieu une fois par an 86 Reproductibilit M me si la plupart des d cisions concernant le projet son montage et la gestion de l immeuble et de son terrain sont prises l amiable quelques tensions affectent l optimisme g n ral et la coh si
264. per u par de nombreux financeurs comme une in galit de traitement et un principe exclusif Comme le r sume V ronique Verg s l ancienne charg e de mission au service tudes Habitat de la Ville de Montreuil ce qui posait probl me c tait un probl me politique et thique de dire que c tait vraiment r serv des femmes D s l instant o c est financ de mani re publique comment on dit aux hommes voulant rentrer dedans que ce n est pas possible En m me temps c est une position hypocrite Il y avait pas mal de raisons effectivement pour que ce soit des femmes elles le disaient fort bien d mographiques conomiques En termes aussi d entraide entre tres humains de cette g n ration l Par contre c tait totalement hypocrite parce que le conseil g n ral venait de livrer une maison de retraite enti rement destin e aux travailleurs migrants des ann es 1960 qui n taient que des hommes 112 Une des solutions rencontr es a t d introduire une dimension interg n rationnelle en r servant 4 des 25 logements pour des jeunes Cette proposition a t formul e par l OPHM face aux exigences du Conseil g n ral qui accepte de financer le projet condition que 25 des logements soient r serv s pour des personnes de moins de 30 ans Les Babayagas n ont pas vu d un tr s bon il cette modification qui ne correspondait pas leur projet initial mais elles l ont accept e afin de rendr
265. plan d insertion dans l lot Source Archives de l agence En effet dans un premier temps le groupe milite pour l ouverture de la parcelle sur le quartier et pr voit un local collectif ouvert sur l ext rieur Mais en 1980 le groupe entreprend le rattachement du terrain issu de la parcelle viabilis e de la rue du Faubourg du Temple celui de la parcelle de la rue du Buisson Saint Louis ce qu il obtient moyennant une soulte vers e la copropri t du n 109 rue Faubourg du Temple A l occasion le groupe se trouve oblig d abandonner l id e de passage et de renoncer l ouverture du projet vers le quartier De ce fait les deux locaux pr vus par la collectivit sur les lots n 2 et 3 sont r duits un seul en c ur d lot L id e de local commun de quartier et d atelier de bricolage et de m canique est finalement abandonn e en 1981 Malgr l abandon de l id e de passage les divers corps du b timent s organisent autour de cet axe longitudinal axe d appartenance tout en respectant l enveloppe d origine afin de garder les droits initiaux de construction sur la parcelle Deux autres axes plus conceptuels viennent accompagner le premier celui du bassin rempli d eau plusieurs ann es apr s la r ception des travaux gr ce la d couverte par le groupe du b ton lav et laxe existentiel m taphysique vertical en connexion avec le z nith Le volume b ti s ins re donc entre plus
266. ploient une femme de m nage 5 couples sont mari s 3 couples non mari s 5 personnes sont c libataires Au total le groupe compte 22 enfants Ils se d finissent eux m mes comme un petit groupe d animateurs qui avaient en commun du temps une stabilit de l emploi un certain patrimoine familial un capital de d part une culture en rupture avec le b ton le d sir d habiter la ville autrement avec une vie de quartier de la mixit sociale mais aussi des comp tences une certaine formation au droit aux proc dures un certain nombre de valeurs id ologiques esth tiques Avec le temps l int r t du groupe pour le Buisson Saint Louis diminue Plusieurs couples ont des maisons de campagne et uniquement 2 3 couples restent sur place pendant les week ends Le groupe n utilise pas les m mes canaux de communication de ce projet exceptionnel que les architectes mais reste tr s ouvert l id e de t moignage et de soutien aux r seaux d habitat participatif Ainsi un des membres du groupe est charg de la communication plaquettes accueil des t l visions rencontre des journalistes et plusieurs membres du groupe ont re u des tudiants ou des chercheurs travaillant sur le Buisson Saint Louis 88 Idem D Tessier 30 nov 1984 p 9 90 Idem 1 Chiffres donn s par D Tessier pas clair les habitants du Buisson Saint Louis dans Et si la belle m re d barque 1988 p 15 en contradiction avec 80
267. plus de quatre ann es mettre en uvre une d marche d autopromotion d une op ration immobili re de 14 logements et chercher d montrer qu il est possible pour un collectif d habitants de prospecter programmer faire construire et habiter l immeuble que les membres du collectif ont imagin C est dans le 19 arrondissement de Paris que le groupe a d cid de s implanter le long du canal de l Ourcq au sein d une op ration de renouvellement urbain pilot e par la Semavip structure para publique en charge pour la Ville de l am nagement de l Est parisien Notre tude au del du r cit souvent tumultueux de cette aventure habitante cherche rendre compte avec pr cision de la trajectoire de l initiative De nombreux al as et revirements ont souvent mis mal la solidit de l engagement collectif Par del ces difficult s entre conflits et n gociations le projet se fraye un chemin jusqu obtenir le pr cieux permis de construire sorte de s same qui autorise la vente du terrain et le d marrage du chantier La r alit de l op ration devient alors une perspective heureuse qui propulse le projet Diapason dans le cercle encore tr s restreint des op rations r alis es par des collectifs d habitants depuis le d but des ann es 2000 Malgr les avanc es r elles du projet les effets d incertitudes ont finalement remis en cause les accords pass s avec la collectivit locale et l op rateur urbain qui dans un
268. plus grand nombre dans des responsabilit s ou dans la participation la vie associative du territoire renfor ant ainsi leur ancrage et inscrivant le Kolkhoze comme un r servoir de militance locale Trente ans plus tard que reste t il du projet Ce collectif de six m nages n a pas t pargn par les accidents de la vie Plus de trente ans apr s leur emm nagement quatre des familles habitent toujours les lieux Des m nages ont quitt le Kolkhoze le premier l occasion d un d part en retraite en province le second suite une s paration Les deux mutations immobili res se sont r alis es dans des contextes diff rents La premi re cession r alis e la fin des ann es 1990 concerne l appartement de Jean et Alice plus g s ils quittent la r gion parisienne pour prendre leur retraite dans les C vennes Les voisins s y retrouvent r guli rement l occasion des vacances On passe tous nos t s c est chez nous l bas raconte amus e Christine A l occasion de leur d part c est une amie d un des enfants du couple jeune m re de famille qui se porte acqu reur Elle conna t bien les lieux y est venue r guli rement adolescente l occasion de f tes ou en visite C est donc dans le cercle de connaissance que s op re ce transfert Ce nouveau m nage s installe en lieu et place de ses pr d cesseurs et s inscrit imm diatement dans la vie collective du lieu rajeunissant ainsi
269. plus loin que les engagements pris pour la Maison des Babayagas Au del de la performance nerg tique du b timent le projet pr voit de limiter l utilisation de la voiture par les locataires Aucune place de stationnement n est en effet pr vue dans l op ration ce qui est rendu possible par la qualit de la desserte en transports en commun du centre ville En lien avec la n cessit d atteindre ces nouveaux objectifs de performance nerg tique mais aussi avec des sp cifications techniques le projet architectural a beaucoup volu depuis la premi re mouture en 2004 La nature m me du projet a d tre enti rement repens e en fonction de l volution des contraintes administratives qui p sent sur l op ration Le projet initialement con u comme un logement classique a d tre revu une premi re fois car le permis de construire tait refus Alors con u en logement foyer pour personnes g es de type EHPAD tablissements pour personnes g es d pendantes il devait r pondre la r glementation tr s stricte de ces structures Ces contraintes qui posaient un probl me de financement du fait de la pr sence obligatoire d un employ 24h 24 ont finalement t lev es apr s un courrier de la direction des affaires sanitaires et sociales de la pr fecture indiquant en octobre 2009 que le projet pouvait tre r alis dans la cat gorie logement classique F8 Les informations sur les aspects environnementaux
270. que le groupe Mais cette remarque interroge la possibilit d une transmission de savoirs de ce type qui est non seulement li e des comp tences professionnelles et des apprentissages militants mais aussi la constitution de r seaux mobilisables lors de moments strat giques de l volution du projet Il est int ressant ce sujet de noter l intensit de la curiosit tant des journalistes que des tudiants et plus g n ralement des cat gories de citadins intellectuels l gard de ce ph nom ne Celui ci aura bient t fait l objet de plus d articles de dossiers journalistiques de m moires d tudiants en architecture et urbanisme de reportages et d missions que l on ne compte de r alisations Cela interroge le couple exemplarit reproductibilit qui nous int resse ici Quels ressorts ce buzz m diatique actionne t il chez son public S agit il des valeurs de solidarit et de partage ou bien de l engagement et de l action citoyenne sur le cadre urbain des cultures alternatives ou encore du syst me D dans une p riode de crise conomique et environnementale Peut on mesurer l audience de ces dossiers et missions le futur mouvement en faveur de l autopromotion et de l habitat participatif ou bien la difficult du parcours tiendra distance la plus grande part de ces individus curieux et sympathisants du mouvement 30 Entretien avec Th Clerc le 27 janvier 2011 31 Maisons pa
271. ques Ce travail a t r alis partir d entretiens avec des habitants du 9 rue Barb s ainsi que des archives de l op ration Couleur d Orange g n reusement mises notre disposition par Jean Pol Lefebvre comptes rendus des r unions des copropri taires et de chantier promesse de vente r glement de copropri t dossier du permis de construire et du permis de d molir photographies de l tat initial du projet et des travaux plans d architecture G n alogie Au milieu des ann es 1980 un groupe d amis est la recherche d un lieu pour habiter ensemble auquel la plupart renoncent quand le site de Montreuil rue Barb s leur est propos par la Chambre parisienne des notaires L initiateur du projet et un ami architecte int ress par l op ration mais ne voulant pas y r sider poursuivent l aventure Le groupe se reconstitue par cooptation via des annonces parues dans des journaux comme Lib ration par le biais du Mouvement de l habitat group autog r MHGA et par la mobilisation de r seaux d interconnaissance On retrouve ainsi dans une pr tude d am nagement plusieurs futurs habitants qui r servent des m mais aussi des personnes qui n habiteront finalement pas au 9 rue Barb s CL d c d pendant la phase projet et diverses personnes ou couples qui renoncent ensuite Le groupe qui volue encore par la suite se constitue en association sous le nom de Couleur d orange
272. ques afin d aider le groupe dans le montage de l op ration ainsi que les familles titre individuel La difficult concilier les divers int r ts et d sirs est de plus en plus vidente ce qui relance le d bat sur l int r t de l autogestion N anmoins le lavoir est achet en septembre 1980 et s accompagne du passage du groupe en Soci t Civile Particuli re ce qui permet le financement de l op ration par apport personnel Plans Epargne Logement pr ts personnels et pr ts compl mentaires Il faut ajouter ici que 11 m nages obtiennent des Pr ts l Accession la Propri t En 1981 le groupe g rant devient promoteur loi 1971 relative la transparence fiscale La n gociation des march s d bute 13 entreprises r pondent l appel d offres et le projet architectural prend sa forme finale ce qui ouvre les vannes des critiques et regrets manifest s par les membres du groupe Plusieurs ajustements des plans restent n cessaires de 1981 1983 suite la suppression de certains locaux collectifs ou individuels terrasses caves escaliers ainsi qu des changements de propri taires En effet en 1981 un premier couple deux architectes quitte le groupe la suite d un diff rend avec l architecte de l op ration L autorit et la p dagogie dont il fait preuve celui ci sont d ailleurs remises en question Les travaux de chantier d butent en octobre 1981 et durent jusqu au mois de d cembre 19
273. qui s inspire d un po me de Louis Aragon L objectif de ses membres est de se loger en chappant aux circuits traditionnels et en participant activement toutes les tapes de conception et de r alisation du b timent Le groupe se r unit principalement autour d une d marche id ologique Il s agit de trouver une mani re d habiter un peu autrement ce n est pas seulement une solution la question du logement Le sens de la d marche c est aussi avoir une vie de voisinage un petit peu plus que les uns c t des autres Et de partager aussi un certain nombre de choses en commun Pour nous ici Couleur d Orange c est des espaces des jardins g r s collectivement plus ou moins et une salle commune qui est 5 R alis e par loana losa H lo se Nez et Anne D Orazio en avril 2012 6 Des entretiens ont t r alis s en janvier 2011 avec deux des membres historiques du projet Jean Pol Lefebvre et Henri Morini re 7 24 comptes rendus des r unions des copropri taires initialement membres d un groupe du 8 mai 1986 au 16 septembre 1987 raison de 1 3 r unions par mois et 31 comptes rendus de chantier du 19 janvier 1987 au 10 d cembre 1987 raison d une r union par semaine 95 importante Des raisons conomiques plus mat rielles se greffent galement ce projet d habitat alternatif Quand on est entr s en 1986 une des raisons tait l envie que beaucoup d entre nous
274. r Un visage qui n est pas une fa ade mais le r sultat concert des empreintes de chacun des habitants Chaque appartement reste lisible d une mani re discr te et exprime de fa on subtile son ind pendance depuis l ext rieur tout en restant une partie int grante de l ensemble Le b timent a deux c t s un c t officiel et ferm vers le canal et les rues L autre c t ouvert vers le sud et en m me temps le c t privatif donnant sur le jardin L essentiel pour nous tait que chaque habitant ait une vue sur le canal d un c t et acc s au soleil de l autre c t Nous avons con u tous les appartements traversant du nord au sud 1 176 Extrait de la notice concours r alis e par l quipe Karawitz mars 2010 p 2 149 LE TERRAIN Il s agit de la partie neuve du lot 10 de l op ration Ourcq Jaur s Il est d limit par le quai de la Marne le long du canal de l Ourcq la rue de Meurthe et la rue de l Ourcq C est un terrain la fois int ressant et complexe aux nivellements multiples du fait de la rue de l Oureq qui surplombe largement le quai Le programme que nous allons r aliser est avec l accord de la Semavip et le programme de l op ration Ourcq Jaur s inf rieur au COS permis pour la parcelle Les dispositions du PLU de la ville de Paris s y appliquent videmment La partie b tie sera une r habilitation conduite par un bailleur social la SIEMP a priori pour y r aliser du logement so
275. r ation de l association ponyme constitue un point d tape symbolique dans l existence l gale de ce collectif Auparavant le sujet fut voqu plusieurs reprises mais il n avait jamais d bouch sur une d cision positive cette question d une forme de repr sentation statuaire semblait alors pour certains superflue et sans int r t C est dans une perspective de recherche de partenariats et de subventions que la question a refait surface dans un traitement tout autant symbolique qu utilitariste 173 la Siemp est la Soci t Immobili re d Economie Mixte de Paris en charge notamment de l radication de l insalubrit 174 Extrait des archives du groupe Diapason la belle histoire Compte rendu des r unions p 244 142 B timent existant CL CEE MEET PE CONNECT CA us LOLVr 2HOB Het 520 an ey s KN 2 pou querjoour 1OLYT 2HOB GEMEUVT 5 440 us j D 4 baypa 200 w 2H0B E Wotzou cowmnue 1 ge ui 2HOB E 4 Cowmerce 1 00 w 2408 E 4 v suce qyicpi 420 M 2HOB O Aaloeweurst 4 502 W 2HOB TOTAL SHOB 3 4 51 870 m LR FARSA tra PoeIe masrur or rowa Figure 45 Etude de capacit fonci re r alis e en interne septembre 2009 Source archives Diapason Les premi res semaines de travail collectif sont largement consacr es la r alisation du programme architectural et du mont
276. r comme au Kolkhoze un nombre limit de r unions entre l architecte et le groupe dans son ensemble et entre l architecte et chacun des m nages Une autre r gle du jeu peut tre la consignation plus syst matique par crit des d cisions prises ensemble des engagements respectifs 46 Voir Hodd R Inviter l habitant dans l enseignement de la conception dispositif et obstacles Cahiers Ramau n 6 para tre 7 Ce que la participation est l architecture D Tessier nov 1984 archives B Kohn 40 A l analyse des cas tudi s il ne semble pas que l architecte ait les moyens de proposer une r elle sortie de crise quand il en appara t Tout au plus voit on l architecte de Couleur d Orange faire des propositions r gulatrices au moment o les co ts des travaux apparaissent sup rieurs aux estimations et aux capacit s de financement des habitants en proposant la prise en charge en direct par les habitants de certains travaux co teux les peintures la consolidation du pr au le r quilibrage du calcul des prix de surface r valuant les ateliers d artistes et les terrasses etc Plus souvent les architectes font les frais de ruptures dont ils ne sont que partiellement responsables la difficult du groupe placer le curseur entre les espaces individuels et les espaces partag s la difficult g rer des capacit s financi res disparates entre m nages etc La mise en espace et en tableaux budg tai
277. r s de la Semavip et des prestataires techniques architectes bureaux d tudes assistant la ma trise d ouvrage etc Cette immersion au sein du collectif pendant pr s de deux ann es nous a permis 156 R alis e par Anne d Orazio en septembre 2012 Ce premier travail a principalement t r alis par St phanie Vermeersch et V ronique Biau Il a donn lieu la production d une premi re monographie Diapason un projet d habitat group in Biau V ronique et Bacqu Marie H l ne dir Habitats alternatifs des projets n goci s rapport final appel d offres Le projet n goci PUCA novembre 2010 p 139 160 167 139 d acc der l ensemble de la documentation produite par le groupe ou sa destination Nous avons aussi poursuivi par des entretiens informels des changes individuels avec chacun des membres diff rentes phases du projet Enfin un travail de revue de presse a permis de constater la m diatisation de l op ration tant par le groupe Diapason que par la Semavip et les architectes d un b timent annonc comme tr s haute performance environnementale il s agissait alors de r aliser un des premiers immeubles collectifs certifi s passifs Paris G n alogie Quand un groupe de quatre militants au sortir d une r union politique de la section PS du 10 arrondissement de Paris se donne le d fi de monter un projet d habitat group sur Paris
278. r une parcelle Guy Hayon r alise alors un projet jusqu en phase DCE moment o la possibilit d acqu rir la parcelle de la rue Etienne Marcel se heurte un revirement de la part de la Ville Apr s cette premi re d convenue Guy Hayon et Xavier Point se mettent en qu te d une nouvelle parcelle dans le quartier pour laquelle ils r alisent une tude de faisabilit urbaine et architecturale et convainquent le maire adjoint Jean Jacques Sirey Ces comp tences techniques sont pr sentes tout au long de l op ration et Xavier Point acquiert au contact de Fid rim des savoirs sp cifiques la ma trise d ouvrage On assiste l un dispositif d apprentissage et de transfert de comp tences de la sph re de la vie priv e vers la sph re professionnelle qui permet Xavier Point aujourd hui d entamer une trajectoire de professionnalisation Un travail de communication et d change s organise partir du moment o ce dernier rejoint les r seaux de l habitat participatif Forum EHG en nov 2009 Les rencontres de Strasbourg en nov 2010 avec sa femme qui est dans le milieu professionnel du journalisme Xavier Point transcrit l exp rience de Diwan sous la forme d une brochure disponible sur Internet rapportant un r cit qui lui sert aujourd hui fonder sa pratique professionnelle et revendiquer une exp rience Ce travail en formant l assise d une cr dibilit et d une r putation correspond aussi pour lui
279. rande homog n it sociale du groupe Les m nages sont compos s d adultes de 30 40 ans dont la plupart ont une activit ind pendante 80 des m nages vivent et travaillent sur le site cat gories sociales assez illustratives de ce que R Florida appelle la classe moyenne cr ative avec un fort capital intellectuel et social On trouve l ce que certains chercheurs ont pu observer dans le Bas Montreuil o la gentrification met en place une g ographie de la boh me dans laquelle l environnement devient attractif y compris pour des cat gories socio professionnelles moins cr atives comme par exemple les professionnels exer ant dans des statuts techniques et experts ing nieurs juristes etc 1 Contrairement tous les cas que nous avons rencontr s il n y a pas eu Diwan de passage par une forme associative Le portage se faisant partir des trois membres fondateurs le groupe fonctionne de mani re informelle en indivision jusqu la constitution en 2005 de la SCI mais avec un leadership affirm Ce leadership revient sans nul doute X Point et G Hayon avec une r partition des r les X Point endosse la figure du ma tre d ouvrage avec Fid rim en appui tandis que G Hayon se situe dans une interface parfois assez d licate avec la ma trise d uvre Dans un premier temps c est la forme de l indivision qui est test e l issue du travail men avec un notaire pour rendre op rat
280. rations en cours des figures de crise dont la suite va donner les principaux traits On notera d ores et d j que la plupart des crises mergent au cours du processus de montage de l op ration Les entretiens avec les habitants d op rations anciennes mettent quant eux l accent sur la qualit des rapports de voisinage m me si ceux ci s amoindrissent souvent au cours du temps avec le d part des enfants l engagement des habitants sur d autres objets la banalisation du caract re d exp rimentation sociale Et si des conflits existent ils sont plus facilement r gul s par la communaut que dans l habitat collectif classique Entretien avec Ph Mollon Deschamps 27 janvier 2011 u Propos tenus par une habitante cit e dans Architecture participative archives de Bernard Kohn ao t 2005 a http www habiter cest choisir fr article une rencontre tres enrichissante 78139152 html 31 a Dissensions au sein du groupe d habitants Il est clair que le groupe d habitants s engageant dans une op ration d habitat en autopromotion est fortement expos les enjeux de chaque m nage pris individuellement sont majeurs puisqu il s agit de choisir le logement familial dont on n imagine pas partir Cela suppose la fois le choix d une localisation de voisins d un mode de vie la d termination d un budget lourd dans un contexte o toutes ces dimensions sont sur investies affectivement Chacun arrive donc dans l
281. raux aia a ERE EE N ER a E Ei i 149 Habitants et concepteurs asrnane heene nt E E e Ea ea a OE EE E E ee ee E a 153 Reproducti BE aro see e EEAO EOAR TNE ONE RO AEO S 155 GOUVERNANCE sors iinit iai iA EEA EEEE RA AEEA E EEA EEE AEAEE RA TAE EAE CEEA EEEE EEE aK i 157 Table des illustrations osi srprioisstspoanncsyubes sosi iane rr ANONN EAN E ELANA ENATOR A AFA re d ni AARE SS TONAS EENET EN EON ARARSIN 158 E O EE N EE EE AE EE EEE ATA 160 161
282. rencontrer on se voit C est vraiment bien Au del des modalit s de r gulation et de gestion du conflit l apprentissage du vivre ensemble passe largement par la r alisation d actions communes tant sur la gestion et l entretien des espaces 7 Cet extrait et les suivants sont issus de l entretien avec Christine f vrier 2011 68 collectifs que sur les espaces domestiques On a fait beaucoup d auto finition il n y avait rien On a fait les sols les peintures Chaque famille s occupait de son appartement Il y avait que les espaces collectifs qu on a fait tous ensemble Et puis on se donnait des coups de mains d un appartement l autre mais chacun a fait ce qu il voulait De temps en temps on d cr te qu on a un week end collectif on s occupe des espaces collectifs du jardin mais on n est pas des violents Une fois de plus les cadres sont peu ou pas formalis s l initiative primant sur une organisation a priori de r partition des t ches On a tout essay Le tableau une famille avec ses enfants une fois par mois a ne marchait pas Une famille avec les enfants d une autre une fois par mois a ne marchait pas On a tout essay et on a tout arr t et quand on trouve que c est trop sale on prend le balai et on s y met Quand il y a une f te il y a un gros nettoyage bien fond avant et apr s Autrement celui qui ne supporte plus quand c est trop sale alors il gueule Mais c
283. renouvel es s est dissip e Parall lement la question fonci re est devenue centrale l offre de terrains priv s issus de la d sindustrialisation urbaine petites industries et artisanat s est tarie et les groupes d habitants doivent maintenant recourir aux acteurs publics locaux lus services municipaux am nageurs pour acc der des terrains publics souvent en secteur op rationnel La mise en uvre des projets d autopromotion d essence priv e repose donc sur leur capacit convaincre de leur utilit sociale Un certain nombre d lus locaux et r gionaux majoritairement issus des rangs de la gauche politique Verts communistes socialistes mais pas seulement ont tr s t t pos un regard favorable sur cette d marche sous l angle des valeurs sociales et urbaines qu elle v hicule Le temps passant leur attitude est devenue aussi plus pragmatique et d autres enjeux se sont fait jour l autopromotion offre une opportunit de renouvellement de l action publique en mati re de production de logement Les acteurs publics de l urbanisme plus ou moins ouvertement mal l aise face la routinisation des pratiques professionnelles et la forte standardisation des processus et des espaces livr s l usage tant dans la production de logements sociaux que dans la promotion priv e appr cient la bouff e d air frais que repr sente l autopromotion Elle permet de re visiter des proc dures qui faut
284. renvoie le collectif habitant une posture de soumission aux desiderata de la Semavip et la Ville de Paris L abandon des rapports de confiance finit de d faire les alliances initialement pass es L chec de cette op ration rend sceptique sur la capacit des acteurs institu s investir des registres de gouvernance renouvel e et laisser place au nom de l exp rimentation ou de l innovation des formes d arrangements non pr m dit es 157 Figure 1 Figure 2 Figure 3 Figure 4 Figure 5 Figure 6 Figure 7 Figure 8 Table des illustrations Le jardin de Diwan Montreuil sine tata Martin der tai lundis 14 Les espaces partag s Le Kolkhoze Saulx les Chartreux ss 15 Les logements en triplex de Saulx les Chartreux vus depuis le jardin partag 16 Le tableau de r partition des t ches situ l entr e du lavoir du Buisson Saint Louis ssssss1s1sse 17 Un sch ma des syst mes d action dans l habitat en autopromotion essssssssseessrsessesssersessssrerreesessee 21 La r verie de S pour le groupe Diapason sn 25 Le terrain de Couleur d Orange Montreuil une ancienne emprise industrielle 29 Le jeu de l oie r alis par Jean Pol Lefebvre devient une forme privil gi e de communication du EILO AE E seen nn nr ne ere ee im ere nn en et uen eere 35 Figure 9 L alliance habitants architectes encourag e par le PCA dans les ann es 1980 42
285. res font parfois des effets de r v lation un peu brutaux 4 Motivations et militantismes S il est impossible actuellement de pronostiquer quel avenir va avoir le mouvement de l habitat coop ratif et en autopromotion on peut faire un tat des motivations en pr sence chez les habitants chez les acteurs publics nationaux et locaux dont le texte qui pr c de a montr le r le d terminant et enfin chez les concepteurs En quoi l habitat en autopromotion est il pertinent pour ses diff rentes parties prenantes Sur quelles dynamiques de diffusion peut il compter a Militantismes et actions habitantes Les six op rations tudi es qui s chelonnent au cours des trente derni res ann es sont tr s significatives d une volution dans les motivations qui conduisent les habitants vers ce type d initiative d une part et d une volution dans les partenariats qu ils tissent avec les architectes et avec les collectivit s publiques d autre part Les premi res exp riences d habitat group autog r qui voient le jour la fin des ann es 1970 comme le Kolkhoze le Buisson Saint Louis Couleur d Orange en r gion parisienne et un certain nombre en Bretagne sont port es par une jeune classe d alternative comme la d signent les sociologues de l poque Celle ci s engage dans une transformation du cadre de vie et du cadre b ti fond e sur les changements intervenus dans le rapport au travail les mod
286. riaux sont tr s vari es dans le groupe A vous de nous convaincre sur ce sujet Pour a tous les moyens seront bons Nous sommes parfaitement dispos s nous laisser embarquer par une image une photo un texte bien crit etc Malgr une volont affirm e de d passer les cadres normatifs de la promotion immobili re classique le bilan reste mitig quant la capacit de l ensemble des parties prenantes mettre en uvre une d marche de conception et d change innovante qui va au del des routines professionnelles largement institu es Ce constat n est pas porter strictement aux cr dits des quipes d architectes mais il est un indicateur de d ficit m thodologique et d un impens de la question d une conception partag e Reproductibilit interroger les conditions ou hypoth ses de reproductibilit d une op ration n cessite de s int resser aux tapes d cisives du projet aux preuves et conflits que doivent surmonter le groupe par une p rennisation de son action ainsi qu aux dispositifs d apprentissages et d organisation qui sont mis en uvre Bien videmment le caract re exp rimental et novateur de ce type de montage rend particuli rement difficile l approche de la reproductibilit dans une strat gie plus ordinaire de produit La question de la reproductibilit concernant l op ration peut para tre d cal e et mal propos tant donn l chec de ce p
287. rices du projet la taille r duite de l op ration six m nages et le caract re pragmatique et r aliste ont largement contribu l quilibre du collectif dans la dur e on voulait pas s endetter vie on voulait continuer aller en vacances au ski faire ce qu on voulait Bien videmment des tensions et des heurts ont pu exister au sujet de la gestion quotidienne ou de l entretien du b timent Mais les conflits semblent s tre apprivois s gr ce un voisinage bienveillant et respectueux Du point de vue de la gestion immobili re les habitants assument tour de r le la charge de syndic de l immeuble et g rent en direct le patrimoine De ce point de vue comme au sujet de la vie collective le principe qui pr vaut reste la simplicit Nous on n a jamais voulu se cr er d obligation On voulait d abord moins s emmerder et je crois que c est pour a que a a si bien march On ne se fabriquait pas de contraintes De temps en temps on se dit a y est c est le printemps alors on pr voit un week end pour travailler dans le jardin ou sur l immeuble Le m nage c est un peu tout et n importe quoi mais a fonctionne comme a depuis 30 ans alors pourquoi changer et s emb ter rapporte Christine 77 Par ailleurs le caract re g n reux des volumes de chaque appartement a permis une s rie d am nagements au fil du temps avec entre autres la cr ation de mezzanines qui ont permis
288. ridiques de la copropri t pour les proc dures et le cadre de droit La mobilisation de ces comp tences a t essentielle pour mener des proc dures lourdes longues lors des deux recours en justice Il y avait des r unions r guli res entre M A et c tait vraiment le noyau dur des proc dures et ils l ont port quel que soit le syndic pendant six ou sept ans C tait pas facile il fallait convaincre chaque ann e les copropri taires de remettre un peu au pot pour les honoraires d avocat en leur disant de toutes fa ons on va gagner mais on ne sait pas quand C tait pas vident du tout et tout le monde suivait Cependant l organisation des r unions et la validation de chaque compte rendu se r alisent collectivement Le r le de l architecte est de mettre en forme les d cisions prises au sein de la collectivit et de donner l unit qui convient Il est aussi parfois port jouer un r le d arbitre par exemple pour le choix d un prix pond r pour les ateliers ou au sujet des terrasses les terrasses occupant des surfaces inhabitables ne sont pas compt es dans l acquisition celles situ es au nord dans la limite de 15 de l espace habitable Aujourd hui la copropri t fonctionne de fa on classique avec syndicat b n vole et un tr sorier lus pendant l assembl e g n rale annuelle Ces fonctions sont partag es tour de r le par les copropri taires sur la base du vol
289. ril 1987 En 1987 le groupe valide ainsi la proposition de l architecte portant sur des fa ades en t le laqu e blanche isolation par l ext rieur ce qui prouve une attention particuli re accord e la performance thermique de l enveloppe menuiseries en m tal laqu polychromes rouge vert bleu jaune et des toitures en tuiles m caniques Les choix nerg tiques et environnementaux susceptibles de permettre des conomies d nergie ne sont pas explicit s dans les divers documents d archive que nous avons pu consulter N anmoins des efforts sont r alis s comme le prouve le choix d une isolation par l ext rieur Les entreprises g n rales et sp cialis es sont galement choisies au cours de l ann e 1987 sachant que 22 entreprises retirent initialement le dossier d appel d offres Entreprise Lallement BET Ma onnerie SEREBA STECC Lallement entreprise de taille moyenne dot e d une grande exp rience est finalement retenue malgr les devis qui d passent l enveloppe initiale Une proposition est faite de rogner sur certaines prestations supprimer le lot peinture pour rester dans l enveloppe de 6 500 F m2 la m me p riode le groupe est confront aux d passements de budget car le projet implique une r habilitation lourde qui exige la mise en uvre de techniques complexes et des solutions particuli res pour chaque cas Ce projet rassemble des plans individualis s des mezzanines des escalier
290. rofondie des pays scandinaves de la Belgique de l Allemagne de la Suisse pays dans lesquels les pratiques participatives voire coop ratives sont r pandues l opportunit leur appara t alors de participer transf rer ces pratiques alternatives avec tout ou partie des savoir faire et des r f rences qui les accompagnent Se situer en passeurs affirme une certaine continuit entre leur vie personnelle et leur activit professionnelle cela leur permet aussi d asseoir par rapport leurs partenaires une certaine ant riorit sur les questions ainsi qu une l gitimit accrue 49 La nouveaut ou le renouveau du ph nom ne qui donne lieu une certaine amplification par les m dias n est pas sans attrait non plus pour les architectes qui coop rent ces op rations Ils y voient un effet de tremplin soit pour faire conna tre leur agence d butante soit pour faire identifier dans le domaine de l habitat une agence plus confirm e mais tourn e vers d autres programmes Le concours organis par le groupe Diapason pour la s lection de son ma tre d uvre a fonctionn de ce point de vue comme un concours public les quipes qui y ont r pondu sont ainsi entr es dans un dispositif de d bat sous le regard de la Semavip qui avait appel ce concours de ses v ux et pouvaient nourrir l espoir de retomb es ult rieures en termes de commandes de logement social ou de commandes publiques manant de la Semavip ou d
291. rogatoires au droit commun C est ce montage qui n est ni un h bergement pour personnes g es ni un ensemble de logements sociaux ordinaires pour les Babayagas avec une proc dure d attribution supposant l adh sion une charte associative et pouvant pr ter le flanc des critiques sur la discrimination On retrouve cette n gociation du moins un temps au cours du projet pour le groupe Diapason sur une charge fonci re avoisinant celle qui est pratiqu e pour les organismes sociaux alors que les revenus des m nages sont ceux de classes moyennes voire ais es Sur le plan technique le projet des Babayagas trouve un appui du c t de l Agence Locale de l Energie MVE pour trouver une r ponse aux exigences environnementales partag es par les utilisatrices et l OPHM Le service Habitat de la Ville et l OPHM sont aussi mobilis s pour recruter des locataires au moment o le groupe se d lite pour int resser des financeurs tiers caisses de retraite Fondation de France Enfin l appui symbolique d lus qui prennent fait et cause pour une exp rimentation urbaine et sociale au sein du territoire qu ils administrent n a peut tre pas d effet direct mais il compte dans les relations du groupe d habitants avec ses partenaires am nageur promoteur ou ma tre d ouvrage d l gu tablissements bancaires Dans les op rations tudi es ici comme dans de nombreux exemples on a trouv chez les acteurs politiques et administra
292. rojet au terme de quatre ann es de travail et de la reconfiguration du 178 Introduction de la notice environnementale du BET AMOES p 3 Document r alis en date du 16 d c 2010 dans le cadre de la demande de PC 1 Extrait du r glement de consultation lors du concours d architectes d c 2009 155 collectif habitant par deux fois Toutefois cette op ration malheureuse nous renseigne avec pr cision sur les obstacles et preuves auxquels doivent faire face ces entrepreneurs particuliers de l habitat participatif Une difficult r currente qui n chappe pas au groupe Diapason est la capacit de p renniser le collectif au del des preuves et conflits et de construire une posture commune tout au long de l op ration M me si l intensit de l engagement varie dans la dur e l implication d un noyau dur exer ant des formes de leadership semble incontournable Dans le cas de Diapason le r le central occup par l initiatrice du projet tout au long des quatre ann es d existence de Diapason renforce l id e d une figure centrale d entrepreneur porteur de l invention et pr t faire face au risque Malgr les reconfigurations du collectif de Diapason 1 avril 2008 ao t 2009 Diapason 2 septembre 2009 juillet 2011 puis Diapason 3 octobre 2011 juillet 2012 c est assez naturellement que Suzanne initiatrice revendique le leadership en qualit de garant moral et politique de la d
293. rs sont entretenues par la collectivit De la m me fa on tout habitant peut installer des plantes sans demander l accord de la collectivit La salle commune est utilis e de fa on quotidienne par les jeunes pour leurs loisirs et de fa on exceptionnelle par les habitants qui peuvent la r server librement par simple inscription de l v nement sur le cahier qui lui est consacr et qui se trouve accroch sur la porte de la salle Ainsi la salle sert pour des f tes de famille qui souvent deviennent des f tes de voisinage et aussi pour des r unions des locataires lors des assembl es g n rales ou des soir es lectorales qui se transforment en occasions de partage Au del de ces usages la salle S Essai d Ego Histoire crit par les habitants du Buisson Saint Louis p 128 Paris le 28 juin 1983 34 Tessier Dominique Le Wita B atrix Et si la belle m re d barque op cit p 92 87 est souvent mise en location au profit des copropri t s voisines moyennant une contribution de 100 euros par r union De fa on tr s exceptionnelle elle a aussi servi l accueil des personnes sans abris pendant les p riodes rudes de l hiver 2010 occupation qui l a transform e par ailleurs en objet de conflits entre voisins Au del de la salle commune plusieurs aspects de la vie courante font l objet de n gociations Ainsi les chiens sont interdits m me dans les appartements cause du bruit qu ils font En revanche
294. rtag es exemples et solutions pour construire plusieurs Architectures vivre n 69 nov d c 2012 Quand l habitat joue collectif Le Monde 30 mars 2013 Ensemble chacun chez soi lez renouveau de l habitat partag France Culture mission Sur les docks 22 d cembre 2012 32 Le citoyen arrive Vers une soci t active sur son cadre de vie dossier D Architectures n 198 mars 2011 A Paris une coop rative d habitants pour lutter contre la sp culation Mediapart 9 juillet 2011 33 Effervescences de l habitat alternatif M tropolitiques 2012 Habitat coop ratif une nouvelle voie pour l acc s au logement Territoires n 508 mai 2010 34 Sauve qui peut la ville T l rama n 2967 novembre 2006 28 B Quel potentiel de diffusion pour l habitat en autopromotion 1 7 1 L habitat group des ann es 80 revisit Il est primordial pour la mise en perspective du ph nom ne de l autopromotion sur les trente derni res ann es et la probl matique de sa diffusion moyen terme de restituer tant les filiations que les volutions qu a connues le mouvement sur cette p riode Les trois op rations anciennes de notre chantillon Le Buisson Saint Louis Le Kolkhoze Couleur d Orange mais aussi les op rations de cette p riode qui sont un peu mieux connues parce qu elles font office de r f rences pour les groupes contemporains la Fonderie Vanves
295. s de nombreuses surfaces vitr es et des espaces communs De plus l architecte est oblig de 110 Compte rendu n 21 de la r union des copropri taires du 3 06 87 S Compte rendu n 17 de la r union des copropri taires du 2 02 87 103 composer avec des m tres carr s d habitation non pay s du fait de la mauvaise orientation ainsi qu avec la pond ration des ateliers qui ne refl te pas la r alit des co ts Ces contraintes expliquent les propositions de r duction des prestations sur le gros uvre et les prestations privatisables laiss es la charge de chacun Ainsi pour financer les requ tes personnelles au del des prestations standards comme dans le cas du lot n 9 et plus largement pour r aliser des conomies une partie des propri taires d cide de s investir dans le second uvre et notamment de r aliser ses propres travaux de peinture D autres d cisions sont prises pour diminuer les prix comme celles d avoir des prestations similaires pour tous ou de garder la charpente d origine Plusieurs d rapages des co ts obligent des recadrages financiers de 1986 1987 Pendant l t 1987 le total d acquisition et de travaux atteint 7080 F m pour les logements suite aux d passements du co t des menuiseries m talliques ce qui explique l id e ult rieure de passer du chauffage au gaz au chauffage lectrique ou bien l id e de rentabiliser le lot par la construction et l
296. s architectural est donc celui de la r habilitation et la reconversion des b timents d j existants pour des co ts raisonnables 6 500 F m quivalent au prix d un immeuble HLM d o le caract re modeste de l intervention SS Figure 25 Image d archive repr sentant la cour du c t de la rue Barb s et l immeuble en U avant travaux 8 8 Source Archives du groupe d habitants 109 sa 4 PREA E AREA n A Les premi res r unions de l association l initiative de ce projet place de la R publique se tiennent dans la salle commune du 9 rue Barb s 99 Figure 26 Image d archive repr sentant la m me cour du c t de la rue Barb s et l immeuble en U pendant les travaux 8 Source Archives du groupe d habitants Figure 27 La cour du c t de la rue Barb s et l immeuble en U de nos jours Cr dits photographiques Auteurs du rapport janvier 2011 100 Figure 28 Le jardin collectif dans son tat actuel vu de la halle Cr dits photographiques Auteurs du rapport janvier 2011 Figure 29 La halle commune dans son tat actuel Cr dits photographiques Auteurs du rapport janvier 2011 101 Figure 30 La cour arri re utilis e comme parking en surface du c t de la rue Marceau Cr dits photographiques Auteurs du rapport janvier 2011 L op ration respecte les principes du POS mixit et r habilitation le site se situant initialement dans le p rim tre d
297. s de la colo des Babas qui se tenait une fois par trimestre dans un centre de vacances de la Ville de Montreuil en Bourgogne afin de s essayer pendant une semaine au collectif 152 Entretien avec Chichi Misan r alis par St phanie Vermeersch en juin 2009 Cf Anne d Orazio et St phanie Vermeersch La maison des Babayagas une histoire de femmes 2010 op cit Te OPHM Dossier de demande de subvention Programme Habitat 2011 Fondation de France 2011 133 explicite ces craintes Le principal risque de ce projet est que la vie collective au c ur du projet ne prenne pas Plusieurs raisons pourraient expliquer cet chec un manque d implication des locataires une difficult faire venir les habitants du quartier un public jeune qui ne trouve pas sa place Pour s assurer dans un premier temps de l implication des habitants leur adh sion une Charte qui pr sente les principes de vie dans la r sidence est demand e ce sujet de nombreuses r flexions ont t men es par le groupe de femmes sur leurs relations avec le quartier afin de participer la vie de la cit travers une multitude d activit s dans les locaux associatifs en rez de chauss e Le projet repose sur l id e que les personnes g es peuvent collectivement prendre en charge leur vie dans un espace totalement ouvert sur la ville et la soci t car le passage l ge de la retraite ne doit pas signifier l arr t brusqu
298. s emm nagent dans leur immeuble La premi re fissure dans le contrat de confiance advient la veille de l ouverture du chantier quand Monique remet en cause le projet et l existence de la salle commune Elle propose de construire la place des garages Cette demande jette un froid et une tension se fait jour entre le groupe et le couple Monique et Yves Le groupe n entend pas recevoir la r clamation de Monique et affirme son souhait de r aliser cet espace collectif Sans appel Yves et Monique quittent l op ration Ce d part ne remet pas en cause le projet mais le collectif ne peut pas porter la perte d une famille et le manque gagner dans l quilibre budg taire de l op ration Tr s vite Philippe et Jeannine un des m nages initiateurs font savoir qu un couple de leur amis mut en r gion parisienne est int ress par l op ration Venant de la r gion grenobloise et ayant d j v cu dans des collectifs autog r s ils souhaitent pouvoir poursuivre ce mode de vie l occasion de leur d m nagement En moins de huit jours ils prennent connaissance du projet et int grent le collectif habitant en lieu et place du couple d faillant La deuxi me preuve massive se produit la fin de l ann e 1976 alors que les travaux sont engag s et que l entreprise de gros uvre fait faillite et abandonne le chantier Une proc dure judiciaire est 77 Extrait de La soci t civile immobili re fiche technique r
299. s en autopromotion Notre exemple n est pas bon en ce qu il tient norm ment des personnalit s qu on ne reproduira pas ailleurs mais il peut y avoir quelques aspects tr s int ressants dans les fondations qui ont permis ce qu on soit encore l 25 ans apr s et qu on s entende bien De futures exp riences pourraient s inspirer de ce choix de la copropri t dict par les conditions des pr ts en accession la propri t m me s il repose avant tout sur une relation de confiance On a mis au point un mod le on a choisi un mod le extr mement simple qui tait d tre en copropri t d s l achat de lusine C est dire que le jour o on a achet l usine avant les travaux on signait le m me jour un acte de copropri t venir entre nous qui reposait vraiment sur de la confiance II fallait qu il y ait une confiance entre nous qu on n allait pas remettre en cause cet accord tacite et objectivement on a tout fait sous le r gime de la loi de 1965 En Compte rendu n 22 de la r union des copropri taires du 30 06 87 Entretien avec Jean Pol Lefebvre le 26 janvier 2011 6 Entretien avec Henri Morini re le 26 janvier 2011 117 Cette citation et les suivantes sont issues d un entretien avec Jean Pol Lefebvre r alis le 26 janvier 2011 11 104 LA VISITE SURPRISE ET L EST COMBIEN Qu vovs H AVEZ PiT Qu VOVS GAGNEZ wonne MA ON N A TIENDRA
300. s ne devra intervenir qu en compl ment d une recherche syst matique de r duction des besoins nerg tiques associ s l utilisation de mat riels et ou de mat riaux performants Les techniques de construction passive allemande Passiv Haus Institut 15 kWh m an ou suisse Minergie Eco 42 KWh m an int gr es dans la d marche de projet pourront permettre d atteindre cet objectif ambitieux Ces techniques devront g n rer de nouveaux partenariats en conception comme en r alisation avec mise en place d un v ritable management de projet garantissant les objectifs performantiels int grant la qualit d usage afin de cr er les conditions d une gestion appropriation durable du b timent La pr cision de la formulation programmatique nous renseigne sur le niveau de comp tence des membres de Diapason et leur capacit formuler une demande pr cise et exigeante vis vis des quipes en concurrence La capacit des architectes consult s r pondre tout la fois une attention en mati re de qualit d usage d insertion urbaine et de performance environnementale fut d cisive lors de la s lection finale C est sur ce triple crit re que l agence Karawitz a t s lectionn e la majorit du collectif et l unanimit du jury de la Semavip Cette structure avait fait la une de la presse architecturale quelques mois auparavant l occasion de la livraison de la premi re maison certifi e passive
301. s ou individuels avec les futurs propri taires budget personnel nombre de m tres carr s souhait s nombre et types de pi ces mode de vie relations intra et extra familiales objectifs et ambitions usage et symbolique de l habitat ambiance souhait e esth tique et report es sur des plans dans des tableaux ou bien organis es dans des dossiers lieux aim s croquis de l architecte etc L architecte informe le groupe des contraintes de la r glementation des possibilit s et limites techniques structure acoustique fluides des choix architecturaux qui s offrent lumi re vues r versibilit de l espace ce qui sera suivi par la mat rialisation du partage en espaces public semi public priv la d signation des espaces immuables et des espaces r versibles et enfin la d finition des mat riaux brique bois verre Le groupe se confronte pour la premi re fois l objet architectural de conception personnelle De que propose Bernard Kohn Les dispositifs d conomie d nergie ne font pas partie des priorit s du groupe soucieux de sa capacit de financement de l op ration Au contraire sur proposition de l architecte et pour des raisons de design le choix du groupe se porte sur l installation de larges baies et de profils d aluminium grands consommateurs d nergie La conservation du b timent rel ve principalement de l opportunit par la reconversion le groupe conserve les droits acquis soit 1640 m
302. s que les op rations de la premi re vague d habitat en autopromotion alors d nomm habitat group autog r a profit de la d sindustrialisation pour investir des friches artisanales en contexte urbain acquises sur le march priv et parfois avec un b ti existant porteur de droits construire int ressants Le Buisson Saint Louis Couleur d Orange les op rations contemporaines ne trouvent que fort rarement un terrain d assiette sans l entremise d une collectivit locale ou de l un de ses bras s culiers tablissement public d am nagement SEM organisme de logement social Ainsi la fois pour des raisons op rationnelles et pour tablir avec les lus et les techniciens municipaux un partenariat autour d un projet novateur et porteur de valeurs politiques explicites la premi re interpellation des groupes habitants l adresse des collectivit s locales intervient souvent au moment de la recherche du foncier Zetlaoui L ger J et al La Concertation citoyenne dans les projets d coquartiers en France valuation constructive et mise en perspective europ enne 2 tomes Paris Lab urba 2013 20 L habitat participatif est un projet politique dans le sens o il vise faire changer les mentalit s Th Clerc Maison des Babayagas Journ e d tudes sur l habitat participatif ESA Paris 4 mai 2012 20 Par ailleurs nombre d entre elles reposent sur un ma tre d ouvrage professionne
303. s typologies plus riches avec des espaces en double hauteur des distributions sur deux ou trois niveaux de la flexibilit pour adapter l espace au cycle de vie des chemin es la possibilit de r aliser les finitions soi m me des dispositifs soucieux de pr server les quilibres environnementaux Plus largement et dans un certain parall lisme avec l investissement citoyen dans des formes institu es ou plus informelles de d mocratie participative le souhait des habitants qui s engagent dans ces d marches est de ne pas rester passif face aux modifications touchant au cadre de vie Dans des formes dont nous avons analys plus finement les nuances entre les initiatives anciennes et les projets contemporains l habitat en autopromotion soul ve la question du rapport de l habitat la consommation Le logement n est pas une marchandise et l arri re plan id ologique des habitants autopromoteurs est de d passer les fonctionnements des march s immobiliers en 63 e e A Il nous a sembl devoir en tant que chercheures conserver une forme de distance par rapport aux propos engag s voire pros lytes que nous avons recueillis et entendus dans de nombreuses situations N anmoins la seule pr sence de chercheurs dans ces espaces accr dite les d marches et contribue diffuser ce processus d j bien m diatis risque de nourrir ces propos et nous en sommes conscientes 64 nie A On entend par l les associations les syndi
304. s un groupe en formation l architecte prospecteur qui identifie un foncier potentiel et le propose un groupe et enfin l architecte r f rent qui est sollicit par un groupe pour son engagement militant sur l habitat group autog r Dans le d compte que nous avons op r l architecte cumule ces figures dans au moins un tiers des cas Cette proximit voire cette intimit avec le groupe n a rien d tonnant quand on se r f re aux objectifs de ces collectifs qui revendiquent de rompre l asym trie entre habitants usagers et professionnels d cideurs Elle cherche faire pr valoir des formes de co production Dans le cas pr sent cela se traduit par une nouvelle organisation du rapport entre habitants et architecte Cette pratique a l int r t de cr er une relation plus directe avec l architecte de d masquer plusieurs tout ce qui habituellement obscurcit le rapport au logement et est pris en charge par des sp cialistes de l espace des r gles de construction des finances etc 56 C est dans ces termes que D Saint Lag e analyse le rapport du groupe habitant aux architectes Habitat communautaire Exp riences nouvelles d habitat autog r ou participatif Rapport d enqu te pour Centre d information sur l innovation sociale CIIS avril 1979 p 32 46 Au del d une remise en cause des savoirs experts il s agit d affirmer l existence de savoirs d usage qui s expriment dans une articulation d
305. sacr e ce que l habitat en autopromotion repr sente en termes d exp rimentation les questions qui y sont pos es autrement que dans l habitat traditionnel les processus qui s y d roulent diff remment On t tonne on ne peut pas expliquer ce qu on fait parce qu on ne sait pas C est le propre de l exp rimentation si on n a pas ce go t l a ne marche pas C est de la bidouille des arrangements les ajustements ne sont pas carr s ce sont des choses innovantes quand on passe la concr tisation du projet 1 Une autre conception de la relation de voisinage Une th matique avanc e de mani re r currente par les initiateurs d habitat en autopromotion est celle du voisinage avec une attente de relations plus profondes plus personnalis es et susceptibles d engendrer davantage d action collective de relations d changes et de solidarit ou encore de moments festifs Ce regain d int r t pour la micro chelle sociale est probablement en partie li l volution d mographique qui voit cro tre le nombre des m nages de petite taille en 2010 un m nage sur trois est une personne seule et les d mographes pr voient 25 de m nages suppl mentaires en 2030 Parall lement la diminution de la taille des m nages se dessinent des situations de solitude ou de fragilit sociale tant chez les personnes g es que chez les jeunes c libataires ou les adultes en situation
306. se fait l int gration de ce dernier arrivant qui depuis a fond une famille A l occasion de cette vente dans le r seau commercial des agences immobili res le collectif a pris conscience que la multiplicit des espaces collectifs s ils pouvaient tre un plus dans un usage quotidien et familial devenaient un handicap lors d une cession ordinaire Les potentiels acqu reurs ne souhaitent en effet pas investir dans un bien o l espace collectif appara t comme une charge financi re et de gestion D s lors le caract re hors norme de l immeuble vince les candidats traditionnels et c est donc bien par adh sion au type de vie que les nouveaux arrivants se sont inscrits dans la poursuite de cette aventure Aujourd hui la majeure partie des m nages a vieilli les enfants ont quitt le toit familial mais ils se retrouvent r guli rement l occasion de grandes f tes annuelles ou de l anniversaire de l un et de l autre 71 Si aucun des enfants des kolkhoziens n a reproduit pour lui m me cette exp rience collective tous disent leur attachement au lieu et au groupe qu ils ont form Des liens interfamiliaux se sont construits et perdurent au del de la pr sence dans les lieux Du c t des parents l avanc e dans l ge de cette m me g n ration interroge sur leur capacit maintenir et g rer le bien Pour l heure le soutien et l entraide restent forts et c est avec s r nit qu ils en
307. se fait un nom dans le milieu des initiatives habitantes certains de ses membres Suzanne et Laura prennent des responsabilit s au sein de l association nationale EHG MHGA ce qui leur permet d tablir des contacts privil gi s avec des lus locaux parisiens dont Fabienne Giboudeaux adjointe au maire de Paris en charge des espaces verts lue du groupe EELV le maire Vert du zeme arrondissement Jacques Boutault ou le directeur de cabinet de Jean Louis Mano maire adjoint de la ville de Paris en charge du logement groupe PS En f vrier 2009 Diapason participe une r union d information sur le secteur Ourcq Jaur s anim e par l association Hesp re 21 o sont pr sent s les deux lots libres n 5 6 et n 10 sur lesquels il semble possible de proposer de l habitat group Tr s vite Diapason d cide de faire conna tre aupr s de la Semavip son int r t pour le lot 10 d une capacit de 15 logements En parall le Suzanne et Paul poursuivent les prises de contact politique sp cifiquement aupr s du maire du 19 Roger Madec et Fran ois Dagnaud son premier adjoint et des lus Verts de Paris Apr s un rendez vous de travail le 6 avril 2009 avec la direction de la Semavip Diapason se lance dans une r ponse la consultation de promoteurs sur le lot 10 du secteur Ourcq Jaur s Cette offre remise fin mai pr cipite le travail et les choix du collectif pour constituer son quipe et ses partenari
308. ses ant rieures des cycles de vie adaptation l volution des couples ou l arriv e et au d part des enfants davantage de questions se posent sur son adaptation aux personnes g es en particulier dans les tages en l absence d ascenseurs Il est question dans les discours d imaginer une nouvelle op ration pour les habitants qui souhaiteraient trouver un lieu commun pour leur vieillesse Si l initiative prend de l essor ce sera une occasion de tester la reproductibilit du processus et les effets d apprentissage qui ont pu s op rer au moment du montage de l op ration et dans ses quelques 30 ans de pratique d une gestion et d une vie collective de voisinage partag es 93 Couleur d Orange 9 rue Barb s Montreuil Seine St Denis Cette monographie porte sur la reconversion dans les ann es 1980 d une ancienne entreprise et de sa parcelle en lot r sidentiel permettant un collectif d une vingtaine de personnes de s agr ger en fonction des affinit s de ses membres autour d un projet d habitat en autopromotion in dit et exemplaire pour son poque L objectif de cette analyse est de retracer l histoire urbaine et sociale de cette op ration particuli re afin de saisir ses enjeux les caract ristiques de l initiative et du montage et surtout sa durabilit et ses ventuels aspects positifs susceptibles d tre repris dans les processus de cr ation des op rations de logement plus classi
309. sique Le groupe de femmes est donc libre d accepter ou de refuser une locataire ce qui est justifi par l intimit des relations que contient le projet Le compagnonnage c est quand m me tenir la main 157 Cette citation et les suivantes sont issues d un entretien r alis par H lo se Nez le 11 octobre 2011 158 Deux types de logement sont pr vus dans l op ration 19 logements en pr t locatif usage social PLUS avec un loyer de 8 63 m et 6 en pr t locatif aid d int gration PLAI avec un loyer de 7 75 m 159 Cette citation et la suivante sont issues d un entretien r alis par H lo se Nez le 11 octobre 2011 135 de l autre jusqu la mort il faut quand m me sentir qu on se retrouve un moment donn l dessus et a aucune institution n a droit de dire qui vivra avec qui et au nom de quoi puisqu on est dans la vie intime de ces femmes Dans la mutualisation des services de l entraide et de solidarit c est d aller faire manger quand l autre est malade c est parfois l aider se toiletter c est apr s avoir des changes qui sont propres l intimit ces changes l il faut qu ils soient convenus entre personnes Selon Th r se Clerc l affinit et le profil militant sont les principaux crit res pour la cooptation des autres femmes Nos crit res a va tre d j une esp ce d empathie Deuxi mement qu elles aient une esp ce d en
310. social inf rieur ceux de la localisation actuelle des m nages m me si une gentrification venir s y dessine Les premi res estimations financi res assorties de mises de fonds pour les habitants sont aussi une preuve dans un certain nombre de groupes Comme le remarque leur architecte Diapason l engagement financier clive les g n rations les plus g s ont les capacit s financi res et la maturit de r flexion qui leur permettent de s engager les plus jeunes ont davantage de difficult s concr tiser leur engagement dans l op ration Des d parts s op rent le groupe doit coopter de nouveaux habitants Le crit re de la solvabilit financi re prend une place qu id ologiquement les habitants auraient souhait e moins grande Les nouveaux recrut s prennent le processus en marche Soit ils s y inscrivent mais ne se sentent pas totalement int gr s aux choix effectu s en amont et l esprit de groupe qui a pu se forger au cours des mois voire des ann es de gestation ant rieurs soit ils remettent en cause des solutions accept es formulent des suggestions pertinentes mais ralentissent l avancement d un projet qui s est fait sur d autres bases Dans plusieurs cas de figure le d p t du permis de construire va de pair paradoxalement avec une p riode de tensions Tout se passe comme si l urgence du d p t de construire amenait le groupe agir dans une grande solidarit pour une prise de d cision
311. ssages et paliers poubelles distribution du courrier arrosage petites r parations nettoyage des goutti res Le tableau rappelle le principe de base que l entretien soit plus r guli rement assur par tous sachant que toutes ces t ches effectu es par nous m mes dans l esprit participatif du Buisson sont autant d conomies de charge dont tous profitent Le nettoyage des espaces de circulation est d volu aux habitants proches poubelles courrier et r parations sont l initiative de chacun ou selon les bonnes volont s Le nettoyage g n ral est annuel sous la forme d un week end Karcher mais engendre des amertumes Certains m nages en sont absents de fa on r p t e et il est envisag que ceux qui n y prennent pas part soient en charge des frais de location de mat riel ou d achat de produits Une habitante interview e sur les pratiques collectives au sein de la r sidence dans laquelle elle habite depuis l origine 1983 d crit plusieurs tats diff rents d quilibre au sein du groupe s par s par diverses p riodes de tension la distance que prennent par rapport au groupe les m nages qui ont des r sidences secondaires et sont absents de Paris les week ends moments forts de la vie collective le comportement diff rentiel des g n rations d adolescents qui se sont succ d es au cours de ces 30 ans en particulier par rapport l usage de la salle commune et du jardin etc La salle com
312. ssi mentionner le r le d associations nationales en faveur de l habitat participatif MHGA Eco Habitat Group Habicoop qui interviennent souvent directement ou indirectement sur les changes qui se nouent entre les partenaires des op rations On verra en deuxi me partie comment ces partenariats complexes qui obligent nombre d acteurs infl chir leurs pratiques habituelles fonctionnent ou dysfonctionnent Mais la question se pose de la place qu y d tiennent les habitants et du degr de r alit d un circuit court qui rapprocherait producteurs du service et utilisateurs finaux et permettrait de produire prix mieux ma tris s 4 Quand les habitants passent aux commandes L autopromotion est aussi ou d abord une innovation dans le dispositif d acteurs impliqu dans la production d un ensemble de logements En m me temps qu un moyen de re consid rer la place et le r le de chaque intervenant elle est aussi une occasion de r fl chir autrement l espace de l habitat dont on sait pourtant qu il est parmi les mieux connus les plus norm s et probablement les moins ouverts l exp rimentation a Un circuit court de production d habitat L autopromotion peut tre consid r e comme une gouvernance en circuit court pour reprendre la formule qui se d veloppe peu peu dans divers secteurs de production de biens manufactur s partir de l agriculture qui lui a donn son terrain d exp
313. sson Saint Louis va jusqu l installation d un atelier cole sur le site m me de l op ration o les tudiants de B Kohn se confrontent au quotidien la participation des habitants 57 Pierre Lef vre est architecte praticien animateur d ateliers d habitants de 1974 1987 et enseignant chercheur l cole nationale sup rieure d architecture de Paris La Villette de 1975 2007 8 Bernard Kohn architecte et p dagogue a constamment li ses pr occupations p dagogiques aux projets d architecture et aux r flexions sur les territoires Engag tr s t t dans l architecture participative fruit d un dialogue entre les habitants il utilise une m thode d coute r ciproque de concertation et de participation Ce travail a particuli rement t mis en uvre au Buisson Saint Louis et dans du HLM locatif Gennevilliers et Yzeure http www la fenetre com index php option com_flexicontent amp view items amp id 63 bernard kohn architecte de la pensee aux projets amp ltemid 35 5 Kohl B L architecture participative Texte de pr sentation L cole Decroly Le Buisson Saint Louis Ao t 2005 Archives de l agence S0 D Tessier 30 nov 1984 p 9 Archives de l agence 61 idem p 8 Archives de l agence 47 Pour bon nombre des architectes de cette poque engag s dans ces op rations exp rimentales le r investissement de leurs r flexions se fait d une part dans la conception du logement s
314. ssonne o vivent les deux couples Pierre et Christine et Paul et Martine Face au caract re prohibitif du prix des maisons sur la commune de Palaiseau les deux jeunes couples d cident d largir leur recherche dans les communes environnantes Ils font part de leur 7 R alis e par Anne D Orazio en septembre 2012 71 Selon Occupation des sols en 2008 IAURIF 7 par respect de l anonymat des habitants tous les pr noms ont t modifi s 63 projet leurs amis et aussit t une autre famille se dit int ress e D s lors il s agit de trouver un terrain b tir pour difier un petit immeuble collectif Alors que l id e d un projet commun commence prendre corps dans l esprit des uns et des autres Pierre jeune architecte au ch mage syst matise la prospection fonci re Connaissant bien la commune de Saulx les Chartreux moins de 10 km de Palaiseau o sa femme Christine se rend r guli rement pour des activit s associatives il d cide de faire part de leur d marche au maire de la commune le communiste Jean Marc Bernard architecte urbaniste de profession A cette poque Saulx les Chartreux fait face une forte croissance de sa population avec un doublement de son nombre d habitants en 30 ans Le maire qui est en fonction depuis le d but des ann es 1960 s attache d velopper du logement collectif sous forme coop rative au travers de l op ration de la Saluc enne dite le phalanst re
315. ssresnsrrsserissrrenssrreansrrssereessrreessrrea 117 Figure 39 Localisation de l op ration 6 8 rue de la Convention sssessssssssesssrrressesssersessssrerreesessesrrereessesreereeese 124 Figure 40 Persp ctive du b timent s ssssss his details nano nrltalesss desire 124 Figure 41 Plan du rez de chauss e et plan d tage Source OPHM La Maison des Babayagas de l utopie innovation ES oi eA aE a EA E ann nm nn ren na de Ne en orre O sen ni tent tresse danses tendu tds 125 Figure 42 Typologie et surfaces des logements et unexemple de logement 125 Figure43 Surfaces de O p fT O A Re Sn Re tree EE y 126 Figure 44 Budget de l op ration 3 900 000 euros ui 129 Figure 45 Etude de capacit fonci re r alis e en interne septembre 2009 ssessesssssssseersrrssssesrrersessesrsereese 143 Figure 46 Quand les habitants montent un concours d architecture Tableau de synth se de la consultation d archit ct s mars 20102288 re re Po ee ee Ta 145 Figure 47 Pr sentation du terrain 45 rue de l Ourcq is 150 Figure 48 R ponse de l quipe Karawitz au concours d architecture laur ate mars 2010 Vue sur le jardin 151 Figure 49 R ponse de l quipe Karawitz au concours d architecture laur ate mars 2010 Vue depuis le quai d l Oise nran E en E E E A E E EE E ee ere ne 151 Figure 50 R ponse de l quipe Karawitz au concours d architecture laur ate mars 2010 Principe d implantation ce
316. structures peu pr s homog nes Dans de nombreux projets l une des motivations est de d cloisonner la vie familiale de chercher une alternative la famille nucl aire traditionnelle et de donner aux enfants des espaces plus riches de d couverte et d change A propos du Buisson Saint Louis on lit en 2005 La gestion des enfants ici est g niale Les enfants sont tr s attach s ce lieu la salle commune la garde altern e des enfants les cours d anglais les sorties les go ters Pendant longtemps il y a eu une fluidit entre les enfants o je n avais personne d ner ou j en avais six Voir les enfants entre eux circulant d un appartement l autre utilisant les coins et les recoins dedans dehors c est un vrai bonheur Toutefois les g n rations d enfants et d adolescents se sont succ d es au Buisson Saint Louis et soit que leurs comportements aient chang soit que les adultes dont les enfants sont partis n aient plus les m mes marges de tol rance les tensions se sont accrues Les jeunes jouent jusqu tard dans la nuit au ping pong dans la salle commune discutent et fument en t dans le jardin etc Le conseil donn par les habitants de la Fonderie de veiller ce que les chambres des appartements ne donnent pas sur la salle commune semble faire cho au m me v cu Au Kolkhoze les enfants sont devenus adultes mais restent tr s li s et f tent ensemble dans les espaces partag s
317. t 133 R alis e par H lo se Nez et loana loasa en avril 2012 134 La g n alogie de l op ration jusqu en 2010 s appuie sur une pr c dente monographie des Babayagas r alis e par Anne d Orazio et St phanie Vermeersch La maison des Babayagas une histoire de femmes in Biau V ronique et Bacqu Marie H l ne dir Habitats alternatifs des projets n goci s Rapport final Appel d offres Le projet n goci PUCA novembre 2010 p 148 175 Elle a t r actualis e par une s rie d entretiens r alis e par H lo se Nez fin 2011 d but 2012 aupr s de la ville de Montreuil et de l office HLM 121 la citoyennet nous l exprimerons par ouverture sur la cit et changes r ciproques articulant vie politique vie sociale et vie culturelle dans une perspective de d mocratie participative cologie rajout e plus tard au projet dans notre fonctionnement nous veillerons une gestion rigoureuse de l eau des nergies des d chets Nous impulserons une consommation favorisant conomie solidaire et d veloppement durable En 1999 Th r se Clerc militante f ministe de longue date et fondatrice de la Maison des femmes Montreuil crit Sans culotte tricoteuse p troleuse ou citoyenne texte fondateur du projet Elle cr e le 12 mai 1999 une association loi 1901 sous le nom de La Maison des Babayagas et avec l objet suivant L association a pour
318. t colo I ne se prend pas pour une star et fait des constructions dans lesquelles les conomies d nergie sont vraiment spectaculaires Il a fait la premi re maison passive dans le 14 arrondissement Bien que la collaboration avec cette agence s interrompe en d cembre 2009 la volont de Diapason de 177 Extrait du compte rendu de la r union Diapason du 21 d cembre 2008 153 construire un b timent haute performance est renforc e par le cahier des charges de la ville de Paris Plan Climat et de la Semavip relatif au lot 10 du secteur Ourcq Jaur s Lors de la nouvelle consultation architecte par voie de concours en janvier f vrier 2010 la programmation de Diapason pr cisait ses exigences en mati re environnementale Nous sommes donc en qu te d une proposition architecturale forte et cr dible qui apporte des r ponses aux questions sociales et environnementales que nous nous posons La formulation programmatique se poursuit en consacrant un paragraphe complet la question environnementale sous l intitul une construction cologique performante et pragmatique Nous visons le meilleur possible le minimum tant le plan Climat de la ville de Paris label BBC 50 kWh m an L important pour nous n est pas la certification mais la certitude que l empreinte cologique de cet immeuble notre empreinte sera la plus faible possible La production d nergie par des sources renouvelable
319. t la force du projet id ologique initial P rennit Durabilit Nous avons vu qu initialement le groupe se constitue en Soci t Civile Immobili re puis en Soci t Civile Particuli re ce qui signifie une triple absence d agent immobilier achat de propri taire propri taire de promoteur fonds propre collectif de g rant ou de syndic ext rieur Plus tard le groupe fera appel un syndic ext rieur qui travaillera sous la surveillance du conseil syndical form par des membres du groupe L immeuble fonctionne sans gardien et la gestion d espaces communs plantations sortie des poubelles nettoyage des parties communes se fait en interne Les t ches compte rendus liens avec les prestataires entretien des jardins des poubelles et de la salle commune sont r parties selon les comp tences de chacun et r alis es par des volontaires A l preuve du temps cette attribution engendre des tensions certains m nages ne s acquittant que peu ou pas de leurs obligations y compris jusqu au versement des appels de fonds Un r glement int rieur est adopt par la collectivit mais il reste non appliqu La plus grande partie des t ches de gestion fait l objet d une ren gociation lors des assembl es g n rales Plusieurs espaces pr vus d s la phase de conception sont mis en commun une salle collective des terrasses une laverie des caves et parkings des coursives des escaliers etc Les cou
320. t vraiment pas du tout D une fa on g n rale de leurs espaces individuels Je crois que ce qui les int ressent enfin certaines c est la force du projet lui m me Ce que je ressens c est que certaines d entre elles se ressentent chez elles dans tout l espace du b timent Par exemple Th r se ne se projette pas dans un studio plut t que dans l autre Ce qu elle veut c est que ce b timent sorte et qu elle puisse commencer mettre en place le spa le truc les conf rences l universit l cho pour les jeunes enfin toutes ces choses l L ouverture sur le quartier les f tes la maison Cet int r t port d s le d part pour le projet politique bien plus que pour les dimensions techniques de l op ration sont l origine non seulement des difficult s rencontr es par une op ration avant tout militante mais galement de l int r t et de la sp cificit d un projet atypique qui propose d autres solutions de logement pour les personnes g es 182 Entretien r alis par Anne d Orazio et V ronique Biau en mars 2009 18 Jbid 164 Entretien r alis par Anne d Orazio et St phanie Vermeersch le 5 mai 2009 15 Entretien r alis par Anne d Orazio et V ronique Biau en mars 2009 137 Diapason 45 rue de l Ourcq Paris 19 Cette monographie a pour objet de retracer le cheminement du groupe Diapason constitu Paris au printemps 2008 Il va pendant
321. tage du projet par le bailleur social de la Ville Cette op ration doit faire face un grand nombre de blocages et aux refus des financeurs traditionnels du logement social Apr s plus de dix ans de batailles le projet est valid financi rement et le permis de construire est accord au printemps 2010 L op ration sera inaugur e en f vrier 2013 6 Diapason 45 rue de l Ourcq Paris 19 Le groupe Diapason cr en mars 2008 se compose de 18 personnes qui s engagent dans la prise de contact avec des responsables politiques locaux A l issue d une consultation organis e par la Ville de Paris et la Semavip Diapason est d sign laur at et les n gociations de cession du foncier s engagent Apr s la d signation d une premi re quipe de ma trise d uvre le groupe organise un concours d architecte L quipe laur ate Karawitz Architecture est d sign e en mars 2010 sur un cahier des charges ambitieux tant du point de vue des objectifs de performance nerg tique du b timent que de la conception des espaces partag s et de la qualit des usages A l obtention du permis de construire le processus s enraie la Ville de Paris d nonce la promesse de vente qu elle avait sign e sur la vente du terrain A ce jour le projet est abandonn Ces six op rations ont t choisies en fonction de la vari t des probl matiques qu elles permettaient d explorer formes diversifi es d engagement des collectifs diff
322. te assure la ma trise d uvre et la coordination des travaux le collectif d habitants doit trouver une structure ad hoc pour assurer la ma trise d ouvrage de l op ration et porter la promotion de l immeuble construire Sur les conseils de son notaire le groupe constitue une SCI d attribution ferm e dans laquelle chacun des soci taires d tient des parts de la soci t et b n ficie de la jouissance du logement qu il occupe Dans ce type de montage le bien immobilier est propri t de la SCI les m nages ne sont pas directement propri taires de leur appartement mais poss dent un patrimoine commun avec les autres soci taires En cas de vente le soci taire c de ses parts avec l agr ment des autres soci taires et non directement un bien immobilier Les missions du promoteur g rant d crites dans le contrat 1 conception g n rale du projet tude urbaine d finition du programme de construction en accord avec la SCI proposition la SCI des hommes de l art coordination des tudes et de l op ration 2 gestion administrative et juridique obtention des diverses autorisations administratives pr paration etr daction de tout acte n cessaire la r alisation de l op ration tudes de toute affaire contentieuse relation avec les administrations publiques les officiers minist riels et auxiliaires de justice 3 gestion financi re avec tablissement d un plan financier
323. te la charg e de l op ration l office Mon directeur g n ral tient vraiment ce que le projet aboutisse il est tr s tr s pr sent sur ce projet Sur des op rations plus classiques de logements sociaux il ne s implique pas autant de son temps c est tr s agr able car il a t source d id es il a r ussi d bloquer des choses par son exp rience L intervention du politique a donc t d cisive pour convaincre les partenaires institutionnels non seulement de financer ce projet atypique mais aussi de contourner la r gle des contingents la r clamation par l tat de 30 du nombre de logements a par exemple t n goci e par un change sur une autre op ration de l OPHM Le r le essentiel jou par certaines personnalit s au sein de l institution pour que le projet aboutisse interroge la reproductibilit d une telle exp rience Si plusieurs exp riences nationales nordistes et bretonnes et trang res Allemagne Belgique Pays Bas sont voqu es par le groupe de femmes leur permettant de se forger des r f rences communes b guinages habitat group co housing coop ratives aucun office HLM ne semble s tre appropri aujourd hui une telle exp rience en France et l OPHM de Montreuil reste prudent sur la possibilit de reproduire un tel projet l avenir 145 Entretien avec Sami Tabet r alis par Anne d Orazio et V ronique Biau en juin 2006 146 Entretien r alis par H
324. ter les prestations et les surfaces pour rester dans les budgets des m nages En ce sens l autopromotion fait la jonction entre un id alisme de solidarit s urbaines de mixit d changes et un pragmatisme de temps de crise o le syst me D et le recupero prennent leurs lettres de noblesse C est dans ce contexte qu la faveur de l alternance politique de 2012 s labore un projet de loi sur l habitat participatif qui pourrait conduire la reconnaissance des groupes d habitants sous la forme de soci t s d autopromotion ou de coop ratives d habitants Sans doute la loi n institue t elle pas des pratiques sociales Mais quand celles ci existent et concilient motivations individuelles et int r t collectif la reconnaissance d un cadre juridique qui s curise les engagements financiers et les responsabilit s collectives joue un r el r le incitatif Les prochaines ann es permettront de mieux mesurer cet effet de levier 6 Lucan J O va la ville aujourd hui Formes urbaines et mixit s Paris ditions de La Villette 2012 55 Bibliographie Arnaud C Driant J C Habitat coop ratif en France l ments pour une comparaison internationale Paris MEP 1985 Attar M Lourier V Vercollier J M La place de la forme coop rative dans l habitat en France Paris PUCA 1998 Bacqu M H Vermeersch S Changer la vie les classes moyennes et l h ritage de mai 68 Paris ditions de l Atelier 200
325. tifs locaux des engagements individuels des postures allant bien au del du r le traditionnel de ces acteurs en mati re d urbanisme et d habitat C est l une des caract ristiques de l exp rimentation que d engager plus que de coutume et un plus grand cercle de participants souvent aussi avec des motivations diverses se rejoignant sur la d monstration qu un autre mode de faire est possible Dans deux de nos six cas nous observons aussi chez les acteurs publics un r le d arbitre au moment de crises d vastatrices au sein du groupe des habitants Ainsi la Ville de Montreuil appuie t elle la femme leader du groupe initial quand la majorit des Babayagas se d tournent d elle en affirmant le r le de l association des Babayagas qu elle pr side et en tablissant une convention tripartite entre l association la Ville et l OPHM pour l attribution des appartements et la gestion coll giale de l difice et de ses habitantes par la suite D une mani re assez semblable quand le canal historique du groupe Diapason se voit mis en minorit par rapport la poursuite du projet architectural avec l agence Karawitz la Ville de Paris la mairie du 19 arrondissement et la Semavip effectuent un arbitrage pour que le projet se poursuive dusse t il se faire avec d autres membres que ceux qui adh rent alors la SCIA Dans ces deux cas les lus prennent la position qui privil gie le processus la dynamique du groupe il
326. tion et elle projette le groupe Diapason dans une s rie de choix irr versibles qui fracturent et clivent le collectif entre les pro Karawitz et les anti Karawitz Le groupe majoritaire n accorde plus sa confiance l quipe d architectes Karawitz et s emploie trouver une alternative en imaginant se s parer du ma tre d uvre et pouvoir proposer de reprendre en interne cette mission A l occasion de l assembl e g n rale d avril 2011 cette d cision emporte le suffrage d un vote majoritaire de 15 voix contre 6 et signe le divorce entre les parties Quelques jours plus tard un courrier informe l quipe d architectes qu il est mis fin unilat ralement son contrat de ma trise d uvre 146 Diapason l impossible accord rupture et retournement des alliances Les minoritaires pro Karawitz refusent de valider cette d cision qui leur appara t comme non respectueuse des engagements pris vis vis des partenaires externes principalement par rapport la ville de Paris et la Semavip Au nom du respect de la promesse de vente qui lie Diapason la Semavip autour du projet Karawitz laur at d un jury commun avec la Ville ils d cident donc d en appeler l arbitrage de la Semavip et de Roger Madec maire du 19 et pr sident de la Semavip Le 6 juin 2011 le Maire du 19 en pr sence des repr sentants des cabinets Hidalgo et Mano re oit au grand complet l quipe Diapason accompagn e de s
327. tions Au Kolkhoze l ensemble des finitions des appartements et des espaces collectifs ont t r alis es par les habitants eux m mes Un habitant engag dans un projet parle de customiser son espace de vie table ronde sur l habitat participatif Paris ESA 4 mai 2012 peut tre en contrepoint par rapport l id e de machine habiter de Le Corbusier 27 d Des op rations en vue Les op rations d autopromotion supposent chacune sa mani re une implication et une mobilisation exceptionnelles les habitants sont souvent amen s transf rer dans le processus de production de l op ration des comp tences professionnelles propres que ce soit au moment du montage juridique et financier dans la conduite des r unions des s ances de travail avec les concepteurs du choix des entreprises et en cours de chantier etc De la m me mani re leurs partenaires concepteurs AMO et collectivit s locales plus directement sont amen s aussi d velopper des strat gies et des modes de faire sp cifiques ce type d intervention et plus souvent que dans une op ration ordinaire en faire part sur diverses sc nes d change et de promotion de cette pratique Il appara t ainsi et probablement davantage pour les r alisations r centes ou en cours que le volet communication est crucial Il prend souvent la forme d une brochure pr sentant le groupe le programme les valeurs socle les intentions par r
328. tions traditionnelles services municipaux assistant ma trise d ouvrage banquier et ou notaire concepteurs consultants entreprises etc mais la particularit de la commande les am ne jouer diff remment leur r le Les collectivit s locales par exemple ne s engagent g n ralement pas sous le seul angle r glementaire du permis de construire le maire les lus s impliquent souvent tr s personnellement dans ces op rations du fait de leur exemplarit mais aussi de leur contenu politique et thique les op rations b n ficient fr quemment d un soutien local pour l obtention d un terrain ce qui peut introduire un am nageur dans le jeu d acteurs Plus sp cifique encore un organisme de logement social peut tre amen assurer la ma trise d ouvrage ou la ma trise d ouvrage d l gu e pour le groupe d habitants soit que ces derniers se d finissent alors comme futurs locataires soit que l organisme d HLM leur procure un syst me d accession progressive la propri t 11 Les diff rents montages pr sents dans l chantillon tudi permettent de pointer en s appuyant sur les t moignages des personnalit s pivots de ces montages les moments et les questions qui renouvellent les pratiques en mati re de production d habitat Si l on fait l hypoth se que plus encore que pour une op ration traditionnelle ce sont les discontinuit s du processus qui sont facteurs d chec ou d insatisfaction
329. tiplie les d marches aupr s de l tat des collectivit s territoriales conseil g n ral et r gional et d autres partenaires caisses de retraite fondations etc pour quilibrer le plan financier de l op ration Un nouveau permis de construire d pos le 24 f vrier 2010 est accord le 26 avril 2010 Lanc s au 3 trimestre 2011 les travaux se sont termin s l automne 2012 18 mois de chantier Alors que le projet est en voie de concr tisation le groupe de femmes se divise en interne Les conflits sur le caract re militant et f ministe du projet se cristallisent autour de l installation d un spa dont le co t et l ouverture aux femmes issues de l immigration sont remis en cause par la majorit des femmes Apr s avoir t dans un premier temps vinc e Th r se Clerc reprend en main l association avec deux autres femmes l AG du 17 septembre 2011 alors que toutes les autres d missionnent moins d un an de l entr e dans les lieux les r unions sont relanc es entre la Ville l OPHM et les Babayagas Elles portent sur la reconstitution d un groupe de locataires la d finition d une convention tripartite entre ces trois partenaires et la r vision de la Charte de vie des Babayagas Aspects techniques et architecturaux Cette op ration nouvelle s inscrit dans le cadre de l am nagement de la ZAC lots de l glise qui se trouve au centre ville de Montreuil sur un terrain proche de la Mairi
330. tive Cette ambigu t fa onne entre autres la relation des collectifs habitants leur architecte ma tre d uvre Elle intervient notamment dans les crit res de choix de leur ma tre d uvre par les collectifs habitants On a souvent vu des groupes s orienter vers des architectes reconnus pour leur comp tence technique en mati re environnementale ou pour des architectes ayant une production importante 48 comme si cela leur garantissait d avoir un partenaire arbitre qui tranche leurs h sitations ou leurs d saccords sur la base d arguments sup rieurs la performance thermique la faisabilit technique le co t le respect du calendrier etc Le cas de l op ration de Diapason est particulier du fait de la proc dure de consultation qui se rapproche des pratiques de la ma trise d ouvrage publique lors des s lections sur r f rence ou par l organisation d un concours de ma trise d uvre En effet quand le groupe d habitants se lance avec l appui de la Semavip dans un concours d architectes en janvier 2010 cinq quipes acceptent de concourir sans r mun ration sur la base d un programme r alis par le collectif habitant et valid par la Semavip Au terme d un jury commun habitants Semavip Ville de Paris l quipe Karawitz est d sign e laur ate de la consultation Malgr la pr sentation lors du concours d une notice m thodologique sur l organisation du travail entre le groupe d habitants
331. treuil a ainsi engag un travail avec le nouveau groupe des femmes pour trouver des partenaires r guliers assurant le financement des locaux Mais la question de la force du projet dans ses relations au quartier n est pas encore tranch e Est ce que c est usages partag s dans un espace commun de plus sur la ville ou est ce que c est un lieu identit qui rayonne autrement sur la ville L enjeu d cisif pour la r ussite du projet tel qu il a t envisag par les Babayagas et soutenu par la ville concerne donc la p rennit des engagements de solidarit dans le temps au sein du groupe de femmes comme dans leurs relations avec le quartier au del de l poque pionni re du lancement Gouvernance tant donn e la r cente division du groupe qui s tait constitu essentiellement par les m dias mobilis s par Th r se Clerc deux voies sont envisag es en automne 2011 pour recomposer rapidement le groupe de locataires cens s entrer dans les lieux la fin 2012 La premi re est l initiative des quatre Babayagas actuelles qui peuvent faire des propositions au bailleur social condition que les personnes entrent dans les conditions de ressources du logement social La deuxi me est l initiative de l OPHM qui transmet au groupe des Babayagas les demandes de personnes g es qui se trouvent actuellement dans des logements inadapt s dans leur parc Dans les deux cas les candidates devront la fois r p
332. tte op ration et de ce collectif dans son environnement urbain social politique depuis plusieurs d cennies Cela nous permettra d valuer l exemplarit de cette d marche dans sa p rennit et de s interroger sur son caract re de r f rence mobilisable pour les initiatives contemporaines Ce travail s appuie sur trois s ries d entretiens r alis s en 2009 et en 2011 avec les porteurs de l initiative ainsi que sur la consultation des archives du projet d tenues par les habitants Ce travail a t compl t par un tat bibliographique se rapportant l op ration ainsi que par la participation diff rents v nements associatifs durant lesquels le projet du Kolkhoze a t pr sent Ceci nous a permis de retracer les conditions de constitution du collectif habitant ainsi que l historique de l op ration tant du point de vue de sa conception architecturale que de son montage administratif statuaire et financier Par ailleurs nous avons cherch valuer les modifications ou r organisations spatiales et techniques qui ont t r alis es sur ces trois d cennies G n alogie A l occasion d une rencontre de leurs enfants l cole maternelle deux familles se demandent comment vivre un quotidien plus chaleureux en dehors du cercle restreint de la famille nucl aire Tr s vite lors de cette ann e 1974 na t l id e de trouver une grande maison partager dans le secteur de Palaiseau E
333. u e et d cide de lever la pr emption concernant le terrain Il visite le chantier un an plus tard le 8 octobre 1987 Cette friche industrielle une usine et des bureaux un quai de d chargement et un entrep t est transform e en logements ateliers d artistes et espaces communs un jardin partag et une salle commune au fond du jardin La demande de permis de construire est d pos e le 15 juillet 1986 par Marc Leray Le permis accord le 7 octobre 1986 concerne un terrain de 1610 m sur lequel sont r alis s 11 logements et 300 m d ateliers SHON 1127 m hauteur maximale de la construction 10 m En tout 1176 m de surface r elle sont concern s 170 m ateliers 30 m d habitation pond r s 976 m d habitation pay s La vente effective a lieu pour 1 800 000 F Les travaux durent un an du 19 janvier 1987 au mois de janvier 1988 co tent environ 4 500 000 F 715 000 euros et mobilisent 6 pr ts conventionn s 4 pr ts d accession la propri t PAP 6 pargnes logements plus des apports personnels La premi re pierre est pos e le 26 mars 1987 Le collectif qui signe l acte de vente se compose de 23 adultes et 15 enfants en ge scolaire ces derniers ont aujourd hui quitt le groupe Num r Surface Profession du propri taire o Lot 1 110 12 m terrasse agent de ma trise et assistante sociale Lot 2 114 m enseignante et ing nieur Lot 3 99 m com dien et professeur
334. u passage d une rue l autre La d marche participative est comprise ici comme d sir de partage social comme s duction et symbiose avec le client comme volont de donner des id es aux autres d en faire des partenaires 5 Kohn Bernard L architecture participative Texte de pr sentation L cole Decroly Le Buisson Saint Louis Ao t 2005 87 Idem 91 Il s agit d un projet exp rimental pas seulement pour ses qualit s architecturales et pour les particularit s li es son montage mais aussi parce qu il permet la red finition des r les des architectes et du commanditaire collectif Ainsi d apr s B Kohn l architecte n est pas le scribe celui qui enregistre et traduit textuellement les besoins et les d sirs de chaque habitant Il est partie prenante et fait un effort d explicitation de son point de vue tout en donnant aux interlocuteurs les outils pour que le dialogue existe D Tessier pr cise son tour que l architecte doit couter mais contrairement d autres pratiques trop bien couter il finit par ne plus tre entendu L usager ayant fait l exp rience qu il pouvait obtenir quelque chose ne sait plus renoncer d autant qu il dispose des pouvoirs du ma tre d ouvrage y Ainsi la programmation est de fait une t che collective la conception l est aussi mais la ma trise c est dire la coh rence spatiale constructive esth tique n cessite l
335. ue avec son travail formel personnel Et il distingue la dimension collective de la programmation de la dimension plus bilat rale de la conception La programmation est de fait une t che collective La conception l est aussi mais la ma trise c est dire la coh rence spatiale constructive esth tique n cessite l autonomie relative de l architecte par rapport tous les autres intervenants Il doit tre le plus fort nourri de la comp tence des autres comme de la sienne propre Il produit l objet final dont il sera seul redevable Il revient l architecte de trouver les modalit s d un travail permettant de concilier adaptabilit du projet et coh rence spatiale Au Buisson Saint Louis la structure poteaux poutres et les fa ades modulaires sont un outil pr cieux Dans cette m me op ration ainsi qu au Kolkhoze les doubles hauteurs qui permettent d ajouter imm diatement ou ult rieurement des planchers suppl mentaires ou encore Couleur d Orange la possibilit d extension en terrasse ou en toiture sont elles aussi favorables aux ajustements Les architectes de Diapason avaient mis au point un syst me g om trique assez sophistiqu pour imbriquer des grandes et des petites surfaces d appartements avec des expositions multiples La construction bois de Diwan est aussi d s l origine con ue pour tre flexible au cloisonnement souhait par les habitants Il peut tre utile pour les concepteurs de fixe
336. ues seront install s sur la toiture Il est pr vu que l lectricit produite soit revendue au gestionnaire du r seau lectrique ERDF les b n fices permettant alors de diminuer les charges communes La gestion de l eau un syst me de r cup ration des eaux de pluie sera mis en place afin d utiliser ces eaux pour l arrosage et de limiter le rejet vers le r seau public De petites installations sont galement pr vues dans les logements m canisme de chasse d eau conomique double commande robinets et pommeaux de douches avec r ducteurs de d bit L ad quation entre la consommation th orique pr vue par la certification et la consommation effective du b timent d pend toutefois de l utilisation qu en feront les locataires L OPHM a pr vu d installer des compteurs dans l tablissement pour mesurer l cart entre les calculs et la pratique effective en supposant que la volont et les valeurs qui animent les Babayagas autour d un projet cologique pourraient avoir un impact sur leur consommation r elle Le b timent est galement certifi Habitat amp Environnement profil A chantier propre ce qui implique un respect de l environnement et des riverains au moment de la conception du projet et en amont de la livraison Toutefois ces certifications ne constituent pas une exception dans les projets r alis s par l OPHM de Montreuil qui cherche aujourd hui r aliser des b timents passifs en allant
337. ui a fait flor s un peu sur le territoire dans les ann es 1970 et au d but des ann es 1980 Il tait pass de mode mais sans doute que la crise la notion de besoin de solidarit etc l a fait merger nouveau et personnellement j en suis satisfait Pour autant comment la Ville de Paris pouvait elle s ins rer dans cette d marche dans un contexte particulier Il manquait un cadre dans lequel ce type de projet cet ambitieux projet pouvait voir le jour C est la volont du projet de d lib ration d aujourd hui Bien s r soyons clairs et coh rents ceci sera un peu symbolique sur le territoire parisien mais pourquoi Paris ce type de projet ne pourrait pas voir le jour Notre ambition est bien s r d essayer de trouver les parcelles ad quates Les recherches sont en lien avec la Direction de l Urbanisme aujourd hui il y a entre 5 et 7 parcelles qui potentiellement pourraient faire l objet d appels projets Je crois effectivement que d velopper une autre fa on d habiter de nouvelles 175 Cette Charte a t sign e Grenoble le 28 novembre 2011 par les Villes de Besan on Bordeaux Grenoble Lille Montreuil Paris Rennes Saint Denis et Strasbourg les communaut s urbaines d Arras du Grand Lyon et du Grand Toulouse et les r gions Ile de France et Rh ne Alpes Baptis e charte d orientation en vue de d velopper l habitat participatif elle a pour objectif de faire de l habitat participatif
338. ulte familial et collectif Organisation familiale mancipation f minine et engagement dans la vie locale La gestion des enfants repose largement sur des modalit s d organisation familiale o l entraide et le coup de main sont les ma tres mots de ce collectif A l heure de l emm nagement en septembre 1978 quatre des six femmes n taient pas en activit professionnelle et s occupaient principalement des enfants en bas ge Pour elles ce projet collectif d immeuble a fonctionn comme un effet levier les sortant de l isolement et leur permettant de r investir un espace professionnel tout en s assurant d une qualit de vie familiale D s lors l id e m me de l immeuble comme organisation collective devient l expression du champ des possibles et permet ces femmes de s investir dans des projets personnels en dehors de la sph re familiale et maternelle A ce sujet Christine raconte avec pr cision ce que repr sente pour elle ce projet et les capacit s d mancipation dont il est le support Ce qu on voulait son mari et elle c est tre en immeuble on ne voulait surtout pas de maison Pour moi la maison c tait le couple avec les enfants Un c t nucl aire Alors que l une fois qu on a v cu l moi je rentre dans l immeuble je fais un tour des voisins Et partir du moment o on a t l on n tait plus le couple Moi j tais consid r e autrement D autant plus qu l
339. une composante des politiques du logement et du d veloppement urbain de ces collectivit s locales d identifier les freins l closion des projets et de mutualiser les exp riences et les savoir faire entre les villes et les intercommunalit s int ress es par cette approche 148 solidarit s de nouvelles fa ons de construire doit aussi avoir sa place Paris m me si c est complexe et compliqu Le chemin est difficile Souvent les personnes qui d marrent un projet et qui aboutissent ne sont pas forc ment les m mes mais je pense que la Ville de Paris s honorerait encourager ce type de proposition et ce type d initiative Comment analyser la contradiction de ces propos au regard de l impossible issue de l op ration Diapason qui nous renseigne sur l effondrement des alliances entre collectif habitants et puissance publique Faut il croire que cette initiative soit arriv e trop t t qu elle se soit construite en trop grande autonomie par rapport au personnel politique et qu elle a su mener malgr les vicissitudes et les errements d une op ration immobili re complexe une d marche alternative Faut il au contraire faire l hypoth se que ces quatre ann es avec leur lot d al as et de crises ont mis mal un rapport de confiance et d lit les alliances pass es entre habitants et acteurs publics Mais d s lors comment ce collectif peut il tenir le cap si la puissance publique lui retire sa confiance et mod
340. uple non mari proprietaire 3 enfants ler Etage Lot13 80 m c libataire proprietaire 3 enfants qui ne vivent pas au BSL m lot 14 145 m couple non mari proprietaire 3 enfants e lot 15 120 m couple mari proprietaire 2 enfants Es lot 16 salle commune Rez De Chauss e Figure 21 R partition de l ensemble des logements entre les propri taires Fond de plan Tessier Dominique Le Wita B atrix Et si la belle m re d barque appel d offres lanc par le Plan Construction et Architecture sous le nom d Espaces d habitation pratiques observ es et conception juin 1988 comment par les auteurs du rapport Apr s la r ception des travaux Une chambre lib r e par les propri taires de l appartement n 4 passe la collectivit puis est annex e au lot n 5 transformations faites par le conjoint de la propri taire pour h berger l enfant du conjoint une partie du s jour devient une chambre De 1985 1986 une cuisine moderne est install e dans le s jour de l appartement n 13 Le lot n 3 est vendu au propri taire du lot n 2 en 1983 1984 Le lot n 8 est initialement pr vu pour le local commun au groupe En 1981 il est achet par la propri taire du lot n 6 puis en 1984 1985 il est mis la disposition des propri taires du lot n 11 en change avec le lot n 9 En 1988 le lot n 8 est lou la s ur du propri taire du lot n 7 89
341. ur les collectivit s locales est de savoir au nom de quoi de quel int r t mobiliser l action publique Ce questionnement fut au c ur des d bats men s au sein du R seau national des collectivit s en mati re d habitat participatif dans ses travaux pr paratifs laboration de la charte de mars novembre 2011 Les propos introductifs de la charte sont sans quivoque sur la question lorsqu il est rappel que l objectif du r seau est d tablir des solutions op rationnelles permettant de faciliter l mergence concr te des projets d habitats participatifs en s interrogeant sur la l gitimit et la nature du soutien apporter ces initiatives en tudiant par exemple quels niveaux d aides publiques apporter selon les contextes et les types de projets besoins locaux actions publiques etc La question pos e est donc bien celle de la l gitimit de l action publique engager des partenariats et des coop rations avec des acteurs priv s non professionnels issus de la soci t civile Ainsi il s agit de construire des pratiques qui ne sont plus strictement dict es par les orientations de l agent public mais bel et bien d interroger collectivement l int r t g n ral et de donner du sens une action publique co construite A travers l mergence d un tel dialogue s op re d s lors une modification des champs d cisionnels l action publique ne se d cline plus du haut vers le bas top
342. urel valorisant le pr sent la vie quotidienne hors travail et des modes d ducation ouverts donnent de l importance aux valeurs de l change de la convivialit et de l inscription dans le cadre local Cette production reste cependant marginale malgr le projet initial de diffusion port en particulier par le Mouvement pour l habitat group autog r MHGA qui regroupe plusieurs de ces initiatives Elle reste aussi socialement limit e puisqu elle concerne avant tout des m nages issus des classes moyennes bien que quelques exp riences aient merg dans le locatif social Ce mouvement s est en revanche d velopp dans d autres contextes nationaux o il s est structur et professionnalis au point d y repr senter un segment significatif du march du logement et une Bacqu M H Vermeersch S Changer la vie les classes moyennes et l h ritage de mai 68 Paris ditions de l Atelier 2007 Bonnin Ph Raynaud P Les utopistes du m mouvements et exp riences d habitat autog r Autogestions n 11 1982 135 p v ritable offre alternative Il est souvent rappel que l habitat coop ratif repr sente des taux significatifs du parc de logements chez plusieurs de nos voisins europ ens 8 du parc immobilier en Suisse avec des taux allant jusqu 20 dans les grandes villes comme Zurich 10 en Allemagne et jusqu 15 en Norv ge Il en est ainsi du mouvement du cohousing qui appuy
343. urent par exemple quand on observe que des terrains mis au concours par les collectivit s locales pour de l habitat participatif ne trouvent pas preneurs Quel est le public de l habitat en autopromotion Les op rations anciennes ont t pour certaines initi es par des m nages aux revenus tr s moyens les habitants du Kolkhoze de Saulx les Chartreux taient pour la plupart en dessous des plafonds du logement social Comment ouvrir l autopromotion des cat gories comparables de m nages L autopromotion repose sur deux cat gories principales d argumentation la ma trise conomique du projet et de son v cu long terme la possibilit de vivre son voisinage autrement Dans le premier volet il y a mati re d velopper de la motivation en particulier dans une p riode de crise comme celle que traverse le logement actuellement L autopromotion permet d conomiser les frais de promotion et de transaction des tudes manquent qui pourraient v rifier cette hypoth se et la chiffrer l autopromotion permet de r duire le co t et d taler le paiement des travaux en r alisant des finitions par soi m me ou ult rieurement mais surtout quand elle fonctionne sur un collectif op rant elle permet de r duire les charges courantes en assurant par soi m me le gardiennage l entretien le jardinage les menues r parations etc Les groupes qui r alisent des logements peu nergivores verront aussi leur facture n
344. ux d entretien Avec le temps ces formes de partage s estompent et la copropri t se banalise 90 Figure 22 Des lieux de partage de gauche droite et de haut en bas 1 le miroir d eau 2 la salle commune 3 le jardin 4 les am nagements pour les enfants et ou les adolescents Cr dits photographiques Auteurs du rapport mars 2011 Les relations du groupe avec le quartier sont plut t bonnes certains membres animent des associations de soutien aux jeunes en difficult scolaire et les copropri t s voisines prennent l habitude de se r unir au Buisson Saint Louis N anmoins le groupe essaie de d fendre son environnement tr s proche contre un voisinage tr s social Ainsi une lettre en date du 21 juillet 1998 est adress e au sous directeur du logement la Pr fecture de Paris afin de d noncer le projet de r sidence sociale Emma s pr vu pour l h tel Saint Louis achet par la soci t EFIDIS La lettre d nonce l occupation majoritaire de la rue avec du locatif social et tr s social et de l acc l ration de la d gradation sociale Le projet est finalement mis en place Gouvernance Le Buisson Saint Louis se veut d s le d part la mise en uvre exemplaire de la notion d architecture participative C est la fois un r ve d architecte et un r ve d habitants inventer ensemble la maison id ale de chacun Et d ailleurs l id e de d part prendra forme l exception d
345. valoir ses droits en mena ant d une assignation exigeant la vente forc e du terrain ou d faut la r clamation de dommages et int r ts au regard du pr judice occasionn Au del de cette action le collectif d habitants tente de maintenir des relations d change avec la Semavip et la Ville de Paris d autant que cette derni re est signataire depuis fin novembre 2011 de la charte des collectivit s locales pour l habitat participatif Malgr ces tentatives de maintien du dialogue la situation s enlise Diapason d cide alors d organiser et de m diatiser le rapport de forces par l organisation d une p tition en ligne Pour l habitat participatif sauvez le projet Diapason qui recueille plus de 700 signatures essentiellement aupr s des r seaux militants locaux et nationaux de l habitat participatif Cette action s inscrit la suite d une tribune de Jean Yves Mano et Ren Dutrey dans M diapart en date du 23 novembre 2011 intitul e Oser l habitat participatif et auquel Diapason r pond par Osez le maintenant Les mobilisations se poursuivent par l organisation d une manifestation festive en bord du canal devant le terrain o par un froid glacial le 4 f vrier 2012 une cinquantaine de militants se sont donn rendez vous en pr sence de la presse pour dire leur col re face de tels agissements La situation s enlisant pendant plusieurs mois il devient vident que l arbitrage d finiti
346. visagent la p riode post activit professionnelle qui les attend R guli rement le Kolkhoze est visit par des pr tendants l habitat participatif Christine qui s est r engag e depuis 2008 dans la mobilisation associative sur cette th matique re oit et accompagne autant que faire se peut les demandes Loin d id aliser leur aventure elle met en garde sur les difficult s de montage et sur l exercice quotidien que repr sente cette vie collective Pour autant elle dit avec ferveur combien cette aventure fut centrale pour elle et sa famille et elle se r jouit d avoir su et pu chapper la maison individuelle et au lotissement Aujourd hui maire adjointe l urbanisme elle tente de diffuser dans la production urbaine de sa collectivit cette forme de partage de l espace et du temps Aspects techniques et architecturaux Situ e en c ur de bourg l op ration s inscrit dans la continuit urbaine du b ti formant ainsi alignement et front sur rue Cette disposition largement impos e par le r glement d urbanisme local a permis d implanter le b timent comme une protection vis vis de la rue et lib rant le c ur d lot pour le jardin L op ration se d ploie sur une parcelle de 1381 m pour une SHOB construite de 1167 m et une surface habitable de 723 m La densit de la construction tant de 0 7 une large emprise au sol est ainsi lib r e pour le jardin en c ur d lot L es r 144
347. x co quartiers mixit s etc Dans cette nouvelle configuration le dispositif de t te t te entre habitants et collectivit s locales prime sur l ensemble des autres partenariats qui pour l essentiel sont rel gu s au rang d expertises techniques Les architectes n chappent pas cette r organisation d autant que les liens qu ils tissent avec les collectifs habitants le sont principalement sur le registre de la performance de leur production b tie environnementale technique etc mais peu en qualit de n gociateur avec l institution publique HABITANTS COLLECTIVIT TERRITORIALE LI NOTAIRE ACCOMPAGNATEUR ARCHITECTE BANQUIER BET PRESTATAIRES Externalisation de l architecte du processus Figure 10 Aujourd hui un t te t te habitants acteurs publics locaux configure le jeu des acteurs Cette place est pour l essentiel pr empt e par des accompagnateurs issus des formations et des m tiers de l urbanisme et de l expertise au sein de la ma trise d ouvrage et qui se sont constitu s en r seau depuis 2011 au travers du RAHP Ceux ci se pr sentent comme des acteurs professionnels de l habitat participatif Nous intervenons aupr s des porteurs de projets afin qu ils atteignent leurs objectifs dans le respect des co ts d lais et r gles de qualit aupr s des collectivit s et des 42 professionnels de l habitat et de l am nagement afin d apporter notre expertise
348. xp rience des locaux collectifs r sidentiels du logement social des ann es 1970 et 1980 certaines r sidences en promotion proposent aussi des espaces de ce type Mais les op rations d autopromotion en font souvent le c ur du projet les usages attribu s ces espaces partag s dans le projet et dans la r alit de la pratique sont autant d indicateurs des carences de l offre traditionnelle d habitat L int r t de la mani re dont ils sont con us v cus et g r s est de les situer dans l embo tement d chelles logement immeuble quartier et de voir comment ils manifestent de nouvelles continuit s voire de nouvelles solidarit s Sur toutes ces questions nous avons mis en avant ce que ces b timents ont de plus sp cifique compte tenu du processus dont ils sont issus Sans doute en effet l ouverture des possibles dont ces op rations se r clament est elle un moyen d ouvrir le regard sur des questionnements que la production traditionnelle a referm s il y a quelques temps d j en proposant des r ponses qui ne sont plus r valu es dans le contexte pr sent 12 A L autopromotion comme ouverture du champ des possibles dans l habitat Les op rations d habitat en autopromotion se distinguent des processus courants de production d habitat de diverses mani res qui sont autant de fa ons d interroger les limites voire les insuffisances de cette production dans le contexte actuel Cette premi re partie est con

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