Document 6416283
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1. ASSISTANT DE JUSTICE AU PASSE ET AU PRESENT EXPERIENCES AU SEIN D UNE ORGANISATION EN EVOLUTION Val rie Claus et An Schoofs Assistentes de justice Mesdames et Messieurs bonjour Vous avez entendu ma coll gue Valerie et moi m me pr sent es comme des assistantes de justice Mais te souviens tu Valerie avant que nous ne portions le titre d assistant de justice tu tais assistante de probation et moi m me j tais assistante sociale p nitentiaire Notre coll gue tait assistant de m diation et il y avait des assistants sociaux aupr s du service d accueil des victimes cette poque d ailleurs pas si lointaine nous ne parlions pas encore de missions civiles ni de surveillance lectronique pas plus que de peine de travail autonome et encore moins de travail social de premi re ligne A l occasion de la c l bration du dixi me anniversaire permettez nous d voquer un instant avec nostalgie quelques anecdotes sur la mani re dont les choses se d roulaient autrefois Bon nombre d entre nous se rappelleront combien nous d pendions des tablissements p nitentiaires pour tout ce qui relevait du soutien administratif Lorsque nous avions besoin d un stylo ou de papier nous devions nous rendre chez le comptable de la prison qui nous rappelait chaque fois que nous tions de gros consommateurs de leur mat riel Comme si nous ne faisions pas partie du personnel Nous devions payer nous m mes nos timbres poste qu2. re ligne sans savoir pourquoi ou sans se poser de questions Naturellement il est vident que nous travaillons dans un contexte d fini dans un cadre sp cifique clairement d limit dont nous ne pouvons sortir mais l int rieur de ce cadre nous avons toute latitude pour travailler en r els professionnels du social Car nous ne devons pas perdre de vue que nous travaillons avec des tres humains et qu en l occurrence rien n est jamais tout blanc ou tout noir IL est toujours tr s important de contextualiser les choses Gr ce au BPR ses 345 instructions de travail et ses 300 documents types les assistants de justice n ont plus bricoler des convocations Les instructions de service sont bien pr sentes pour expliquer le Val rie Claus et An Schoofs Bilan L assistent de justice au pass et au pr sent exp riences au sein d une organisation en volution 2 decembre 2009 processus d intervention pour chaque mission le canevas des rap presque ports est clair Tout est pr vu ou erie mais je ne veux pas devenir un robot qui se contente d ex cuter Regarde ce qui se passe si l on utilise les documents types sans r fl chir davantage il peut alors arriver que l on envoie une lettre une victime d c d e Ou une lettre portant l adresse de la maison de justice l adresse du parquet ainsi que 6 num ros de t l phone diff rents Lorsque nous parlons d une justice transparente il nous reste encore
3. tait pas rare en effet de devoir g rer 150 dossiers en m me temps J ai vu les missions se diversifier le profil des personnes engag es s y adaptait videmment Je me souviens d une coll gue arrivant en 1997 pour travailler en Missions civiles lorsqu elle racontait son 1 jour Convoqu e Lantin pour y signer son contrat elle s tait demand e si elle allait devoir recevoir des parents qui divorcent en prison Lorsqu on lui a annonc que son bureau se trouvait dans un service ext rieur a l a rassur e un peu mais l adresse indiqu e elle s est trouv e devant une petite plaque Service Social d Ex cution des D cisions Judiciaires une autre Probation En haut de l escalier il tait indiqu secteur des prisons l poque il faut reconna tre que la structure n tait pas vraiment adapt e aux nouvelles missions civiles auxquelles elle tait affect e D ailleurs le jargon du service tait d j cr on parlait de mesures civiles qu on opposait plus ou moins aux mesures p nales I semble qu on tait loin ici de r aliser que l action civile du justiciable est celle qu il initie lui m me en saisissant la Justice pour trancher un conflit r soudre une difficult de sa vie quotidienne A la cr ation des maisons de justice il paraissait vident que tous les coll gues porteraient le m me nom et auraient le m me statut savoir celui d assistant de justice Finalement
4. 10 ans des maisons de justice Valerie Claus An Schoofs Mit Van Zaelen Sonja Bylois Martine Van den Bossche Veerle Geerts Nicole Boulanger Jean Michel Btinaert Charles Collette Fabian Jeanmart justice Perspective Federale Overheidsdienst justitie Servite public f d ral justice
5. aines maisons Chaque nouvel assistant de justice recrut participe aujourd hui plus ou moins rapidement une formation de base ce qui permet de donner une formation commune tous les assistants de justice pour tous les arrondissements M me les anciens dont je fais partie ont d suivre cette formation de base reprenant les principes d ontologiques et m thodologiques du service afin que chacun soit sur la m me longueur d onde Mais Valerie ce n est pas parce que nous recevons tous la m me base que nous travaillons aussi tous de la m me mani re D o l int r t des supervisions o les assistants de justice peuvent r fl chir et trouver des solutions aux probl mes qu ils rencontrent durant les entretiens avec des clients Depuis la cr ation des maisons de justice chaque assistant de justice peut participer volontairement des supervisions D ailleurs avant la cr ation des maisons de justice il existait d j une demande pour plus d uniformit Lorsque nous avons t engag s nous avons compris notre mission comme la guidance de personnes qui arrivent en justice en raison de circonstances comme leur personnalit leur contexte leur v cu Le service offrait peu d encadrement ce niveau Nous nous r f rions surtout notre formation qui tait en grande partie ax e sur le travail social Nous avons demand conseil aupr s de coll gues au sein du service Une formation tait bien pr vue mais
6. aisons de justice et le changement d emplacement a galement influenc la visibilit l gard des magistrats ce qui s est exprim dans le nombre de dossiers Se pourrait il que ce d m nagement soit intervenu trop rapidement et que l on n ait pas laiss le temps de passer d habitudes profond ment ancr es une nouvelle situation int gr e 10 ans plus tard on constate tout de m me que la collaboration avec les magistrats s est adapt e et que es difficult s de visibilit se sont un peu aplanies M me si les coll gues de l accueil des victimes et de la m diation p nale n avaient pas besoin de mat riel ils avaient en g n ral tout ce dont ils avaient besoin il est important de souligner qu ils pouvaient enfin compter sur une structure sur une organisation pour les soutenir dans leur positionnement face aux magistrats C est vrai Valerie mais le fait est tout de m me aussi que sous pr texte d efficacit beaucoup de choses ont t supprim es aussi bien des choses qui tournaient merveille que celles qui fonctionnaient moins bien Les r unions de ressort entre coll gues d une m me mission en sont un exemple Outre le fait que c tait un lieu de r flexion sur la pratique quotidienne c tait galement un endroit o les coll gues qui se chargeaient seuls d un nouveau service pouvaient trouver un support Ces r unions de ressort ont t supprim es et n ont t remplac es par rien d autre li est regrettab
7. du pain sur la planche si tu penses qu un mode d emploi est n cessaire pour comprendre une lettre L utilisation de documents communs et informatis s est une bonne chose nous ne dirons pas le contraire mais il reste important de s y attarder et de les individualiser au besoin I faut aussi admettre que fintroduction d un programme informatique commun a cr une petite r volution dans nos services quand on voit d o nous venons avec notre papier carbone nos machines crire et notre typex Tout cela para t bien beau Val Avant la cr ation des MJ l aspect aide tait pr dominant sur l aspect contr le bien plus qu aujourd hui m me si les deux restent pr sents Si on prend par exemple le fait que nous devons aujourd hui demander un document d identit aux justiciables ou au milieu d accueil nous sommes plut t mal l aise face cela Deviendrions nous des policiers ou des agents purement administratifs C est d ailleurs une question qui a fait d bat au sein des quipes avec l arriv e des peines de travail autonome quand on voit le peu de place qu occupe la guidance dans cette mission Un autre exemple est la surveillance lectronique la mission la plus r cente qui est venue s ajouter aux maisons de justice Dans le cadre de cette mission certainement nous percevons le risque de voir l aspect social de notre travail dispara tre totalement si nous n y prenons garde D j on a l impression que les as
8. e le justiciable soit pris en compte en tant que personne et pas uniquement en tant que dossier Et c est pr cis ment pourquoi Valerie nous voulons par exemple participer des groupes de travail Pour nous l assistant de justice a une responsabilit et un r le jouer dans l ensemble notamment donner un feedback au management team sur la fa on dont les choses se passent sur le terrain et c est par notre participation des groupes de travail que nous pouvons et souhaitons le faire Nous nous trouvons dans un service jeune en plein d veloppement Nous pensons d s lors qu un certain nombre de probl mes que nous rencontrons dans notre organisation sont des maux de croissance inh rents une jeune organisation en d veloppement Une jeune organisation mais dot e de membres du personnel qui y travaillent d j depuis longtemps Mais d autres changements encore sont intervenus au cours des 10 derni res ann es Au niveau du personnel notamment Le nombre de coll gues a t multipli de fa on importante Dans certaines Maisons de Justice nous sommes plus de 80 nous r partir diff rentes missions Un plus d une certaine mani re car la charge de travail n en a pas forc ment t amoindrie pour la cause le nombre de mandats confi s aux maisons de justice augmentant sans cesse ainsi que les missions comme en t moignent la surveillance lectronique et les peines de travail autonomes Tout coup on avait plus de moyens p
9. ersonnes avec une voiture d enfant ou des personnes en fauteuil roulant qui une fois devant la porte d entr e ne peuvent emprunter l ascenseur parce que celui ci est trop troit Pour nous l accessibilit commence d s l instant o vous arrivez devant le b timent Le fait que dans certaines maisons o les services sont install s aux tages vous deviez parfois chercher plusieurs minutes pour trouver votre chemin ou tomber sur quelqu un qui vous pouvez ventuellement demander le chemin est notre avis un aspect qui pourrait encore tre am lior En notre qualit d acteurs de terrain nous tenons l id e de garder et de pr server une justice humaine Et nous pensons que cette id e doit tre mise en pratique concr tement d s le premier instant c est dire partir du moment o vous arrivez au b timent de la maison de justice Pour nous cette vision se traduisait notamment par notre logo qui symbolisait cette porte ouverte des maisons de justice et il est regrettable que ce logo ait disparu C est vrai An mais aujourd hui concr tement je me rends compte que des pr occupations s curitaires refont surface et gagnent le citoyen Et la justice n est elle pas finalement le reflet de cette volution M me le nom de notre fonction a perdu son aspect social Notre structure aussi en est affect e tel point qu aujourd hui certaines maisons de justice referment leurs portes en journ e et nous le regrettons Nou
10. i ne nous taient rembours s que 3 4 mois plus tard Par conire pour ce qui concerne la m thodologie de travail nous relevions du service social central Bruxelles tel que nous le nommions au travail Un service qui a entretemps chang de nom diverses reprises Nos coll gues de la m diation p nale et de l accueil des victimes relevaient encore l poque des parquets Notre pratique reposait sur la d ontologie de l assistant social le dipl me que poss daient la majorit d entre nous ainsi que sur l expertise des coll gues plus anciens et enfin sur les moments d change et de r flexion entre coll gues Val rie Claus et An Schoofs Bilan L assistent de justice au pass et au pr sent exp riences au sein d une organisation en volution 2 decembre 2009 Les maisons de justice ont vu le jour dans la foul e des r formes initi es au sein de la justice partir 1996 et l id e a peu peu pris forme J tais encore tudiante l poque mais je me souviens qu on parlait d j cette p riode d am liorer l accompagnement des personnes remises en libert et de r organiser les services parajudiciaires Quelques mois apr s mon engagement je me suis mieux rendu compte qu il tait bien n cessaire d accro tre les moyens mat riels et humains face au nombre croissant des missions confi es au secteur parajudiciaire l poque il n
11. ion qui cr e la personne c est la personne qui investit la fonction Et ce n est sans doute pas un hasard si ce sont surtout les titulaires d un dipl me en sciences humaines qui sont engag s dans les maisons de justice car nous sommes souvent des id alistes En d pit des frustrations quotidiennes nous parvenons tout de m me nous concentrer toujours sur les aspects pragmatiques et sur ceux qui sont l essence m me de notre activit c est dire les citoyens les clients avec lesquels nous travaillons Notre expos de ce jour en est aussi une illustration En effet au sein du groupe de travail il fallait tre attentif aux nombreuses opinions diff rentes difficult s et frustrations qui s taient manifest es Val rie Claus et An Schoofs Bilan L assistent de justice au pass et au pr sent exp riences au sein d une organisation en volution 2 decembre 2009 Mais nous avons d lib r ment opt de les pr senter sous la forme de r flexions et de traiter galement les points que nous ressentons comme positifs et qui nous poussent continuer nous investir dans ce travail Cultivons cet esprit critique pr sent en chacun de nous au moment de notre engagement communiquons r fl chissons nos pratiques quotidiennes pour qu au bout du compte le service offert par les maisons de justice la soci t d mocratique qui est la n tre puisse tre d une meilleure qualit encore Groupe de travail
12. le que ce type de r unions n ait pas t repris de mani re g n rale Or de nombreux assistanis de justice en sont demandeurs 53 Val rie Claus et An Schoofs Bilan L assistent de justice au pass et au pr sent exp riences au sein d une organisation en volution 2 decembre 2009 Jusqu pr sent on vous a d j parl de l accueil des victimes de la m diation p nale des auteurs mais pas encore de l accueil du citoyen Le service accueil social de premi re ligne tait la mission cr er car c est principalement ce cr neau d ouverture au citoyen qui tait per u comme novateur et qui tait annonc au grand public par la presse J appr cie personnellement cet esprit et plusieurs d entre nous s engagent cr er cette mission Ce sont au d part les demandes des citoyens se pr sentant la maison de justice qui nous ont amen s nous les assistants de justice preneurs de cette d marche constituer de la documentation pour r pondre aux interpellations locales En r union de concertation avec d autres coll gues je constate que ce service se d veloppe de fa on variable d une maison de justice l autre en fonction de l importance de celle ci de ia marge de man uvre possible des directeurs de la disponibilit du personnel Ce qui est commun en tout cas c est que beaucoup d assistants de justice souhaiteraient que cette mission puisse prendre de l ampleur car l esprit d ouvert
13. lus d argent et de personnel Une des cons quences de cette augmentation est que les anciens se sont retrouv s en minorit Or dans la pratique quotidienne ce sont eux qui se chargeaient de l colage des nouveaux coll gues colage qui d pendait alors de leur disponibilit et de leur bonne volont L largissement du personnel s est galement accompagn d un largissement d autres dipl mes En cons quence l attitude de base et les m thodologies du travail social n taient plus toujours appliqu es Du c t des services n erlandophones est n e l id e d tablir une m thodologie de l accompagnement obligatoire partir d un mod le clectique La m thodologie de guidance d auteurs a t labor e en collaboration avec le service formation et transmise tous les coll gues dans le cadre de la formation de base Cette m thodologie a galement t dispens e au travers de l accompagnement au travail des jeunes coll gues de telle sorte qu on pouvait tous travailler s une mani re relativement uniforme 56 Val rie Claus et An Schoofs Bilan L assistent de justice au pass et au pr sent exp riences au sein d une organisation en volution 2 decembre 2009 Le contenu et la d ontologie avaient leur importance dans cette phase Aujourd hui l accompagnement au travail existe encore mais rev t un caract re officieux dans cert
14. n tait pas syst matique Afin de r pondre nos besoins nous constituions parfois entre nous des groupes de travail autour de certains th mes 10 ans apr s la cr ation des Maisons de Justice qu en est il Comment les choses se sont elles pass es Sur le terrain comment avons nous v cu cela Au cours de la pr c dente demi heure nous avons voulu vous faire partager nos exp riences Notre r cit de ce matin est un recueil d impressions et d exp riences d un groupe de travail de 10 assistants de justice de tous les secteurs Missions Civiles M diation P nale Accueil des Victimes guidance d auteurs Service d Accueil de Premi re ligne coordinateur Ce sont nos exp riences personnelles et nous ne nous exprimons certainement pas au nom de tous les assistants de justice car il y a de fortes chances que bon nombre de coll gues ne se reconnaissent pas dans notre histoire Nous pensons singuli rement aux coll gues entr s en service ces derni res ann es et qui n ont pas connu la p riode ant rieure aux maisons de justice et le passage aux maisons de justice Comme vous l aurez compris en 10 ans beaucoup de choses ont chang dans les maisons de justice Nous n avions pas la possibilit d aborder ici en d tails tous ces changements Nous avons donc effectu un tri et nous vous avons pr sent ce qui nous semblait significatif Ce que nous voudrions que vous reteniez en fin de compte c est que ce n est pas la fonct
15. nous pouvions tous avoir le sentiment d appartenir un seul service ce qui tait totalement une nouvelle donne pour nous Car il faut bien l avouer nous nous sommes longtemps heurt s un probl me de reconnaissance et d identification en tant que professionnels dans le contexte parajudiciaire Cette identit collective devait nous permettre de r pondre aux besoins sp cifiques de chaque maison de justice Et ce en fonction de la charge de travail dans chaque mission d viter ainsi les listes d attente C est vrai ce que tu dis An mais aujourd hui on constate cependant que cette flexibilit a pour cons quence que nous avons moins le temps de nous perfectionner dans une mati re Nous touchons un peu tout mais parfois de mani re plus superficielle alors qu auparavant plusieurs ann es de travail dans la m me mission nous permettaient d acqu rir une exp rience significative dans ce domaine Cela tant dit il faut aussi reconna tre que la flexibilit qu on nous demande aujourd hui nous permet galement de pouvoir changer de mission plus facilement qu auparavant Il est clair que tous ces changements ont dessin l avenir Valerie Mais commen ons par le commencement Nous sommes en 1999 Une bonne ann e nous semble t il pour la justice Finalement les diff rentes missions guidance d auteurs m diation p nale accueil des victimes missions civiles rel veront d un seul service la maison de justice Chaque maison s est v
16. ns le contenu Heureusement cela signifiait au moins que nous ne dysfonctionnions pas compl tement C tait malgr tout aussi un signal encourageant car cela signifiait que la pratique que nous avions acquise de coll gues plus anciens et la pratique que nous avions d velopp e au fil des ans taient reprises par le service comme tant l attitude professionnelle adopter par un assistant de justice Ce qui m a paru encourageant aussi c est que des possibilit s d adaptation suivant les situations suivant les sp cificit s locales existaient Le BPR ne m apparaissait plus comme un norme mode d emploi suivre scrupuleusement de A Z un peu comme ces modes d emploi de meubles en kit qui sous peine de ne pas tre suivis la lettre donnent comme r sultat une porte qui ne tient pas ou un tiroir qui ne ferme pas Le BPR pouvait donc tre adapt en quelque sorte pour autant que je sache expliquer pourquoi dans tel ou tel cas je ne l avais pas suivi Il s agit donc davantage d une balise que d un code une V rit absolue Ouf Ma pratique n tait pas trop mise mal et j avais encore la possibilit de faire preuve d imagination et surtout de r flexion Si nous insistons tant sur l importance de la possibilit de r flexion critique propre notre pratique c est que nous trouvons essentiel que nos nouveaux coll gues n utilisent pas le BPR comme un code ou un livre de recettes ex cuter jusqu la derni
17. s sommes conscients des pr occupations de nos concitoyens qui se sont surtout manifest es depuis l affaire Dutroux et nous vivons aussi de plus en plus dans le contenu de notre travail les cons quences de ces pr ocoupations notamment le glissement progressif de l aide vers le contr le mais nous ne sommes pas n cessairement persuad s que c est la bonne solution la solution la plus efficace Ce serait sans doute int ressant de r fl chir et de se demander si c est dans cette direction que les maisons de justice veulent voluer Ne serait ce pas l occasion de r fl chir la direction que le Service veut prendre et d s lors d tre plus actif en tant que Service Maison de Justice dans le d bat pr sent dans notre soci t notamment dans la presse Nous avons la chance d avoir aujourd hui une direction g n rale qui est sp cifique aux maisons de justice Or nous entendons tous les jours dans la presse des informations relatives la Justice ainsi que es r actions de nombreux secteurs ces nouvelles mais nous n entendons que rarement la r action de ue direction g n rale La vision d velopp e par celle ci est d s lors largement m connue du monde ext rieur Les missions existantes comme la m diation p nale et l accueil des victimes n ont pas t adjointes la maison de justice sans coup f rir en effet le parquet ne voyait pas d un bon il le transfert de ses assistants sociaux partir pour les m
18. sistants de justice ne sont pr sents que pour tablir des horaires mais nous tenons insister sur le fait que pour nous l aspect accompagnement reste important dans cette mission Sans doute l histoire de cette mission explique t elle en partie les diff rences de vision au d part la surveillance lectronique faisait partie des prisons de la sph re r pressive En effet Valerie mais aujourd hui la surveillance lectronique fait partie de la maison de justice et la logique des prisons s oppose r guli rement celle des maisons de justice Nous r alisons d autant plus qu ce jour il n est pas simple de trouver et de maintenir un bon quilibre entre d une part le contr le un contr le inh rent notre mission et d autre part l accompagnement social qui est tout aussi n cessaire dans le cadre de l inciusion sociale Les rumeurs qui circulent au sujet d une ventuelle privatisation d lectronique nous pr occupent une partie de la mission de surveillance Il ne faut pas se bercer d illusion sur le travail que nous faisons avec la population que rencontrent la plupart d entre nous M me si nous constatons comme nous l avons d j dit plus t t une transformation de ce que la soci t attend de nous une transformation de la perception de la fonction m me d assistant de justice par nos jeunes coll gues par nos concitoyens nous sommes conscients qu il faut diminuer au maximum la r cidive mais on ne peut pas lai
19. sser croire que notre intervention fait dispara tre totalement le risque que cela arrive L aspect social dans notre travail est et reste important En effet se contenter de la simple v rification des conditions sans se pr occuper des difficult s psycho sociales des personnes avec lesquelles nous travaillons serait une grave erreur Aujourd hui les maisons de justice sont devenues de v ritables entreprises au sein desquelles les techniques de management prennent de plus en plus leurs marques Ces techniques offrent l avantage d une administration plus objective mais dans le m me temps elles suscitent aussi norm ment de r sistance sur le terrain parce qu elles sont peu accessibles au commun des mortels Nous l avons galement ressenti dans la pr paration de notre pr sentation de ce jour en consignant nos exp riences concernant le management Val rie Claus et An Schoofs Bilan L assistent de justice au pass et au pr sent exp riences au sein d une organisation en volution 2 decembre 2009 D une part il s agit d une volution importante de ces derni res ann es dans les maisons de justice laquelle nous sommes confront s dans la pratique quotidienne durant les r unions ou via les mails que nous recevons de la direction g n rale D autre pari tout cela nous semble loign de notre pratique quotidienne Nous sommes frapp s aujourd h
20. u assigner son propre directeur et une nouvelle fonction a vu le jour celle de coordinateur des mesures judiciaires alternatives qui a pour t che d harmoniser l ex cution des mesures alternatives au sein de son propre arrondissement La cr ation des maisons de justice c est aussi le symbole de la porte ouverte Plus qu un logo sur nos papiers ent te cela repr sentait l ouverture de la justice au citoyen qu il soit parent en d saccord avec son ex conjoint au sujet de l h bergement des enfants qu il soit auteur ou qu il soit victime I s agit d organiser une justice plus accessible plus efficace et plus humaine Et tout de suite je constate que a change au niveau de Faccessib un dynamisme nouveau est perceptible la porte de la maison de justice reste d sormais ouverte en journ e il y a de la couleur sur les panneaux qui annoncent les diff rentes missions dans le hall d entr e on engage du personnel il existe des folders explicatifs des missions disposition du public dans les salles d attente Val rie Claus et An Schoofs Bilan L assistent de justice au pass et au pr sent exp riences au sein d une organisation en volution 2 decembre 2009 JE faut malheureusement aussi reconna tre Valerie que 10 ans plus tard il reste encore quelques points d attention au niveau de l accessibilit de la maison de justice Tel est par exemple le cas des p
21. ui par le fait que la quantit prend peu peu le pas dans notre travail Nous sommes arriv s un stade o l on pense d abord en termes de caseload avant de penser la personne qui se cache derri re le num ro de dossier Team manager processus cl ressource planning case load objectifs op rationnels carte strat gique des maisons de justice objectifs smart swot analyse quipe dynamique matricielle mission statement si tout a formalise davantage nos pratiques a ne les modifie pas fondamentalement Sauf que certains moments on ne parle plus le m me langage La communication au sein de la structure n cessite encore une r elle am lioration Aujourd hui on a fimpression que de plus en plus ce sont les experts qui dirigent notre travail La communication se fait du haut vers le bas surtout depuis l entr e en vigueur du BPR On peut uniformiser un service de cette mani re mais on ne pourra jamais uniformiser les gens avec lesquels on travaille On devra toujours individualiser car chaque personne est diff rente et a le droit d tre trait e dans sa particularit Les logiques de management et du travail social se heurtent certains moments quantit rentabilit d un c t r flexion sens de nos actes tre humain de l autre Il nous para t donc important que la logique du travail social puisse rester pr sente Nous voudrions r ellement qu
22. ure des maisons de justice leur tient c ur Quelle d ception d s lors lorsque le BPR dans son souci tout fait louable par ailleurs d offrir un service uniforme aux citoyens d finira les domaines de comp tence de ce service et les limitera information g n rale dans les mati res li es aux activit s de la maison de justice Le BPR le mot est l ch Business Process Reengineering BPR trois initiales pour d signer un programme dont nous avons eu vent par des bruits de couloirs D abord personne ne parvenait le prononcer correctement et aujourd hui part ma coll gue plus personne ne s y risque Ensuite les quelques l ments qui fusaient officieusement taient loin d tre positifs Ca m apparalssait l poque comme un recueil de r gles qui devaient nous dire comment faire De plus tout tait pr vu el nous tions pri s d ex cuter cela sans discuter C est dire engouement qui tait le mien de devoir mettre en application les instructions de travail reprises dans ce recueil Est ensuite venu le moment de l impl mentation Nous avons t invit s prendre connaissance du BPR de mani re g n rale Par la suite des sessions s par es ont t organis es sp cifiquement pour toutes es missions de la maison de justice Au fur et mesure que l impl mentation progressait nous nous sommes rendu compte que nous reconnaissions malgr tout souvent notre pratique da
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