L`usure du temps / Naïn Kattan, La distraction, Montréal
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1. Compte rendu L usure du temps Ouvrages recens s Na n Kattan La distraction Montr al Hurtubise HMH 1994 168 p 19 95 Pierre Desrochers Les ann es invent es Ottawa Pierre Tisseyre 1994 184 p 16 95 Jean Marcoux L homme qui souriait en dormant Montr al Les Quinze diteur 1994 128 p 15 95 par Fran ois Belleau Lettres qu b coises la revue de l actualit litt raire n 78 1995 p 34 Pour citer ce compte rendu utiliser l adresse suivante http id erudit org iderudit 38545ac Note les r gles d criture des r f rences bibliographiques peuvent varier selon les diff rents domaines du savoir Ce document est prot g par la loi sur le droit d auteur L utilisation des services d rudit y compris la reproduction est assujettie sa politique d utilisation que vous pouvez consulter l URI https apropos erudlit org fr usagers politique dutilisation rudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif compos de l Universit de Montr al l Universit Laval et l Universit du Qu bec Montr al Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche rudit offre des services d dition num rique de documents scientifiques depuis 1998 Pour communiquer avec les responsables d rudit info erudit org Document t l charg le 16 novembre 2015 08 40 MOUVELLI Naim Kattan La distraction Montr al Hurtubise HMH 1994 168 p 19 95 Pierr2. que Desrochers fasse de m me avec les sept autres r cits qui demeurent faute d un v ritable investissement litt raire anecdotiques et superficiels Le recueil de Jean Marcoux souffre du m me d faut L homme qui souriait en dormant un livre publi parce qu il a obtenu le Prix de la plume d argent de la Fondation Ang lina Berthiaume Du Tremblay attribu la premi re uvre d une personne de soixante ans et plus est compos d une vingtaine de textes tr s brefs et totalement inoffensits L criture est jolie certes mais les r cits qui se r sument trop souvent un m lange de tendresse d ironie gentille et d humour de bon aloi sont pour la plupart saveur pass iste et surtout excessivement l gers Ainsi Marcoux a tendance abuser de ce proc d qui consiste mettre en sc ne des animaux tout en nous faisant croire qu il s agit d humains Malheureusement nous ne sommes d sormais que trop familiers avec cette sorte d anthropomorphisme qui ne constitue m me plus une ruse litt raire L homme qui souriail en dormant nous montre au fond qu il est facile de maitriser la structure et le mode d emploi de la nouvelle Cependant il faut vite passer une autre tape celle du sens C est d j plus compliqu Naim KATTAN LA EMSTRACTIO sui ir
3. e Desrochers Les ann es invent es Ottawa Pierre Tisseyre 1994 184 p 16 95 Jean Marcoux L homme qui souriait en dormant Montr al Les Quinze diteur 1994 128 p 15 95 usure du temps C est le propre de l criture que de faire appel aux ressources de la m moire Sans doute peut on voir l une volont plus ou moins illusoire de conf rer Fran ois Belleau EST NOTAMMENT CE QUI TRANSPARA T dans La distraction le dernier livre de Na m Kattan crivain dont on conna t la production abondante une vingtaine de titres divis s en essais romans et recueils de nouvelles Install au Qu bec depuis une quarantaine d ann es et retrait depuis peu du Service des lettres et de l dition du Conseil des Arts du Canada Kattan est n en Irak Dans plusieurs de ses livres dont Farida publi en 1991 chez Hurtubise HMH Kattan fait appel sa culture d origine celle ci constitue le moteur principal de La distraction Ainsi la nouvelle qui donne son titre au recueil met en sc ne un couple d immigrants isra liens chou Toronto force de travail Izzy le mari finit par monter une affaire florissante et joue au Don Juan avec ses vendeuses ses enfants aujourd hui retourn s au Moyen Orient et dont les lettres semblent provenir d un monde lointain oubli il n a jamais su dire qu une chose Combien Il se veut sans pass sans m moire sans racines ma tre d une vie qui comm
4. ence Toronto recommence chaque jour Izzy est un exemple parfait de d culturation et pour lui il n y a pas de rem de Les personnages de Kattan sont des errants des saltimbanques partisans du m tissage culturel On les croise la Martinique Montr al Toronto Tel Aviv ou Marrakech Nomades mais humains d bordants d une humanit maladroite et douloureuse ils cherchent l amour et tombent aussi parfois sur l amiti comme ce sera le cas pour ce Juif et ce Palestinien qui dans Une m me route font connaissance au Maroc Pour traquer ces moments en m me temps banals et exceptionnels que constituent la rencontre et la d couverte de l autre Kattan use tour tour de la cruaut et de la nostalgie Autopsie de quelques liaisons est un sous titre qui conviendrait bien ce recueil Dans la vie quotidienne s insinuent imperceptiblement des failles des malaises des simulacres et des incompr hensions l crivain impitoyable les d busque et les expose Les sentiments se d composent on br lait on ne br le plus c est l ordre des choses Entomologiste des sentiments pourrait on dire de Na m Kattan Mais La distraction r v le que l crivain est galement port par un projet plus vaste qui semble faire de l exil la condition fondamentale de l homme moderne De gentilles historiettes Il y a chez Kattan une gravit une m lancolie qu on cherchera aux faits banals d un quotidien r volu la val
5. eur de mythe vainement chez Pierre Desrochers et Jean Marcoux Les ann es invent es est le quatri me titre que signe Desrochers Toutes les nouvelles ont comme cadre le Sault au R collet ce quartier montr alais aujourd hui disparu qui tait situ aux abords du boulevard Henri Bourassa Desrochers est lui m me un enfant du Sault et les huit histoires de ce recueil qui traverse le si cle ressuscitent des l gendes locales des souvenirs personnels m tin s de fiction des croyances enfantines des potins plus ou moins av r s Le cadre g ographique a beau tre unique il en r sulte un recueil au ton hybride plus ou moins r ussi Ainsi Le fou du village un r cit le premier qui nous est propos par l auteur qui se situe il y a cent ans et met en sc ne le notaire Charles P culat Poliquin jeu de mots plut t facile pour parler d un homme de calcul ressemble ces contes na fs ces contes du terroir qu on a pu retrouver dans maints ouvrages saveur folklorique Il y aura en fait beaucoup de folie et de vieillards tranges et de grandes amours emp ch es par la morale C est le Sault au R collet mais ces th mes renvoient au fond aux imageries du Qu bec traditionnel Du lot se d tache une histoire plus touchante plus signifiante l auteur donne alors l impression d avoir rejoint une motion jamais m moris e jamais inscrite et soumise au travail de l criture On e t aim
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