la terre, objet d`astronomie : un projet de médiation avec
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1. te dans sa globalit selon les th matiques suivantes e La compr hension des ph nom nes naturels qui traver sent la Terre sismicit volcanisme etc ainsi que la varia bilit naturelle du climat Effet de serre anomalie climatique de type El Ni o L interaction de l homme avec son environnement sous l angle de la gestion des ressources naturelles ressources agricoles d forestation mer d Aral L influence de l homme sur l volution du climat long terme fonte des glaces d sertification et l vation du niveau des mers Une partie conclusive destin e sensibiliser le visiteur sur son r le dans la pr servation de l environnement Les satel lites et donc les scientifiques qui les utilisent fournissent des l ments d informations La d cision est l affaire de tous Duplessy J C amp Morel P 1990 l exception de ciel toil produit par le plan taire une part de l imagerie se r f re des environnements connus ou v cus par le public la pollution les inondations les feux les trem blements de terre et leurs destructions Cette imagerie est surprenante uniquement dans son traitement graphique L autre partie de l imagerie rel ve des probl matiques envi ronnementales port es par l actualit surveillance clima tique modification de l effet de serre pr vention des risques inondations sismique feux Ces repr sentations sont elles issues de l imagerie spatiale et2. invente une Terre recompos e Une difficult intrins que demeure cependant li e la repr sentation de notre plan te En effet une mappemonde n est jamais qu une construction des techniques et de l esprit humain Elle n a jamais r ellement exist Parce que la Terre est ronde les cartes qui la repr sentent doivent user de m thodes de projection Parce qu elle tourne sur elle m me et autour du soleil elle n est clair e que partiellement et de mani re h t rog ne chaque instant Lorsqu on se place du point de vue des regards m canis s des satellites qui occupent l orbite terrestre tout se complexifie En effet les repr sentations construites partir des observa tions des satellites t moignent de ph nom nes de distorsion spatiale et temporelle Les repr sentations sont issues de capteurs de diff rentes natures d observations faites diff rentes chelles spatiales ainsi qu diff rentes chelles temporelles ou encore de mod les num riques Examinons sch matiquement quoi chaque cat gorie correspond en terme de repr sentation De mani re identique l observation de l univers les diff rents capteurs utilis s pour tudier la Terre r v lent des aspects des caract ristiques inconnues invisibles des cartographes du pass Michel Serres 1 faisant r f rence aux satellites d altim trie pointe juste titre que Les satel lites d voilent les choses cach es depuis la fon
3. m diation car les animateurs uvrant dans les Plan tariums sont confront s des repr sentations vari es complexes toujours en volution qui offrent parfois une lisi bilit faible et de nombreux contresens sont possibles C est donc tout un travail de formation qu il faut reconsi d rer Pour que les repr sentations issues de l imagerie spatiale viennent enrichir la culture du public il faut qu elles soient d abord assimil es par les m diateurs que sont les animateurs des Plan tariums Ensuite viendra le travail de restitution aupr s du public C est ce prix que la Terre travers son entr e au Plan tarium prendra pleinement son 149 statut de corps astronomique et s ins rera dans la continuit des connaissances qui permettent d appr hender notre univers G rard AZOULAY Observatoire de l Espace Centre National d tudes Spatiales Agn s ACKER APFL Observatoire de Strasbourg BIBLIOGRAPHIE BERQUE A 1992 Espace milieu paysage environnement In Encyclop die de la G ographie sous la direction de Bailly et al Ed Economica DUPLESSY J C amp MOREL P 1990 Gros temps sur la plan te Paris d Odile Jacob HUYARD P 1997 Plan tariums et Scolaires S ance pour les scolaires et valua tion Revue Plan tariums 1995 p 20 MARTIN P amp NICOLLE L 2002 La Plan te aux mille regards Compl ments au Spectacle Revue Plan tariums 2002 p 26 MOUTIN M 2002 La Pla
4. o des visiteurs tr s sensibilis s aux probl mes de l environnement ont exprim leur grand int r t Cependant plusieurs visiteurs ont regrett que le ciel toil du Plan tarium n ait pas t mieux exploit ce public averti qui vient chaque nouveau programme attend du Plan tarium un sujet d astronomie qui l emm ne aux confins de l Univers Les repr sentations de notre petite Terre faisant l objet de la plan te aux mille regards emp chent l vasion et le r ve tels qu ils sont souhait s par ces visiteurs En ce qui concerne le public scolaire une majorit d l ves et la plupart des professeurs de coll ge et lyc e ont appr ci le spectacle qui cible la Terre et apporte ainsi un nouveau chapitre aux d monstrations classiques des Plan tariums Des ph nom nes souvent mal vulgaris s comme l effet de serre l effet El Ni o ont t bien pr sent s et illustr s ce qui fut sp cialement appr ci par les professeurs de Sciences de la Vie et de la Terre Cependant certains enseignants jugent l analyse trop superficielle car balayant trop rapidement de nombreux ph nom nes De plus l inverse du public scolaire certains enseignants n ont pas appr ci que le sc nario utilise un subterfuge narratif transformer la Terre en un acteur part enti re du spectacle afin qu elle puisse intervenir dans la probl matique et s exprimer au m me titre que le narrateur Ce choix de m diat
5. satellitales chappe l observateur et il est indis pensable de construire des repr sentations qui traduisent en donnant voir et comprendre les ph nom nes mesur s Pelletier M 1998 Citons pour exemple les surprenants diagrammes d interf rom trie radar constitu s partir d observations recueillies sur un m me endroit mais avec un l ger d calage dans le temps Leur interpr tation permet d tablir des cartes des mouvements du sol Reste le dernier type de repr sentations celles qui repr sen tent une Terre qui n a pas encore exist celles qui sont issues des mod les num riques Elles permettent par exemple de visualiser l tat de l oc an sa temp rature sa turbulence plusieurs jours avant sa r alit ou encore celles de la m t o de demain images plus connues du public 4 ET LE PUBLIC La question pendante est de savoir de quelle fa on les m dia teurs des Plan tariums se sont appropri s ces nouvelles repr sentations construites partir des observations spatiales et comment elles ont t transmises au public lorsque cela a t le cas En ce qui concerne l observation du ciel les nouvelles repr sentations issues des outils spatiaux se trouv rent en phase avec une attente l gitime du public inform par la publicit op r e par les m dia autour des instruments nouveaux qui les produisent t lescope spatial Hubble sonde plan taire Voyager mission com taire Giotto etc Mai
6. LA TERRE OBJET D ASTRONOMIE UN PROJET DE M DIATION AVEC LES PLAN TARIUMS G rard Azoulay Agn s Acker En s appuyant sur les repr sentations issues des observations spatiales qui ontrenouvel la vision de notre Univers mais ausside la Terre nous avons sou hait proposer un renversement de perspective dans un plan tarium et offrir la Terre comme objet d astronomie Ce projet s est concr tis e par un spectacle diffus dans 36 plan tariums qu ils soient en milieu scolaire urbain ou rural Une enqu te qualitative a t ensuite men e aupr s des m diateurs et des publics de ces plan tariums pour tenter d valuer le r sultat de cette approche etsonimpact Les dispositifs de m diation tels les Plan tariums qui sont au contact d un large public scolaire et familial sont d impor tants utilisateurs d images et donc de repr sentations tant lors des pr sentations qu effectuent les animateurs que dans les spectacles enregistr s Les activit s spatiales quant elles sont g n ratrices d images in dites au gr des nouveaux instruments spatiaux qui sont mis en orbite ou des traitements informatiques qui sont effectu s sur les mesures faites Ces repr sentations issues de l aventure spatiale et les activit s notamment celles de la Terre sont elles utilis es dans les spatiales sont Plan tariums au m me titre que les images usuelles de g n ratrices l astronomie En effet le renversement de perspectiv
7. acc s l infrarouge tr s lointain a permis d atteindre les galaxies primordiales situ es de tr s grandes distances et dont le rayonnement est tr s fortement d cal vers les gran des ondes du fait de l expansion de l Univers Trois domaines trois exemples de longueurs d ondes pour souligner que chaque image rec le une partie de l information sur notre Univers encore que pr cisons le les images sont d j un choix de repr sentation d termin selon l informa tion scientifique recherch e Mais surtout cette pluralit d images a permis de construire une autre repr sentation de notre Univers que celle du xIx si cle Un univers en volution constante qui ne pourrait tre appr hend dans sa globalit qu apr s en avoir puis les multiples aspects chacun li un domaine observationnel tel est l apport des outils spatiaux l astronomie classique 3 CHANGEMENT DE PERSPECTIVE L acc s l orbite terrestre a galement induit une rupture vis vis de notre plan te en permettant de franchir la biosph re et de s int resser la Terre au m me titre que Mars ou Venus L apport capital en ce domaine des outils spatiaux fut de pouvoir en r aliser l observation globale r p titive dans le temps et surtout multispectrale Les repr sentations issues de ces observations ont renouvel la vision la perception de la Terre et des ph nom nes qui s y d roulent 142 l observation globale depuis l Espace
8. composition sonore originale le talent des com diens pour interpr ter les textes a largement contribu une bonne diffusion dont les m dia se sont fait l cho En effet la presse a r serv un bon accueil au spectacle avec 30 articles nationaux et 41 articles r gionaux On a recens de plus 11 passages TV et 15 citations radio Ce bon r sultat a peut tre occult un effet important savoir que le public semble tre d abord venu voir un spectacle plut t qu une approche autre de l astronomie La question l gitime que l on pourrait se poser est de savoir si le dispositif de m diation ne l a pas finalement emport sur le projet culturel A contrario si l on s interroge sur les motivations r elles des visiteurs de Plan tariums et que l on tente de d partager entre le r ve que provoque le ciel toil et la r actualisalion de ses connaissances sur l astronomie on se rend compte que la v ritable motivation est certainement mi chemin de ces deux options Pour le r ve le dispositif technique le plan taire se suffit lui m me et ne demande pas d apports ext rieurs Pour la r valuation des connaissances en astro nomie le chemin semble tout autre et passe par l animateur qui pr pare le visiteur l accompagne dans le spectacle qui est pr sent au Plan tarium Or on l a bien not ce maillon demeure en ce qui concerne l imagerie spatiale relative la Terre la partie faible du dispo sitif de
9. dation des continents sur le plancher des oc ans et le train de leur volu tion Que ce soit les images m t orologiques les composi tions color es qui nous indiquent l tat des r coltes les mesures d altim trie qui nous renseignent sur le niveau des mers chaque repr sentation concourt montrer le spectacle de la vari t de la Terre L observation globale depuis l Espace invente une Terre recompos e quatre satellites m t orologiques sur une orbite g ostationnaire permettent de reconstituer une vision globale de la Terre pour ce qui concerne l tat de l atmosph re et sa m t orologie L observation spatiale condense en une vision instantan e des ph nom nes qui se d roulent dans le temps les mesures d altim trie de la totalit des oc ans r alis es en dix jours par le satellite oc anographique Topex Poseidon fournissent une vision reconstitu e de l tat des mers une observation compl te de la biosph re r alis e en vingt six jours par le satellite SPOT 5 permet de construire une Terre des surfaces merg es Si on s int resse maintenant aux variations temporelles le satellite permet l observation r it r e d une zone g ogra phique sp cifique Ainsi les observations effectu es depuis l Espace mettent en vidence le caract re volutif dyna mique de l environnement terrestre modifications physi 1 SERRES M Introduction in SERRES M amp FAROUKI N Eds 1997 l obser
10. e la plan te aux mille regards et donc de toucher le public le plus large afin d appr cier au mieux l impact du contenu du programme 6 LE PROJET DE LA PLAN TE AUX MILLE REGARDS L univers des plan tariums tant profond ment h t rog ne la difficult d un tel projet on le pressent ais ment r sidait d abord dans l laboration d un processus permettant de r aliser non pas un spectacle unique mais diff rents niveaux de spectacle accompagn s des outils indispensables leur bonne int gration dans des contextes de projection vari s L objet d un tel pr alable technique tait de cr er les condi tions favorables l utilisation du contenu par l ensemble de la communaut des Plan tariums En effet les choix techni ques de production de ce spectacle ont fait que chaque struc ture pouvait se r approprier les diff rents l ments constitutifs du spectacle et l adapter ses moyens de diffu sion sans alt rer le sens g n ral du programme L op ration fut un succ s puisqu en 2001 37 Plan tariums franco phones qu ils soient en milieu scolaire urbain ou rural diffu 2 L Observatoire de l Espace cr par le CNES au d but 2000 a pour mission de partager les connaissances issues de l Espace avec les tablissements culturels sur l ensemble du territoire 3 Depuis 1984 les Plan tariums francophones ont d cid d unir leurs comp tences leurs diversit s et leurs moyens ils o
11. e sus Sr auquel a conduit la conqu te de l orbite terrestre a t il t pris JU SOLeVERen en compte par les dispositifs de m diation d une part per u notre vision du 4e 3 Monde par leur public d autre part De fait la Terre est elle consi d r e ce titre comme un objet d astronomie part enti re C est la question centrale qui a guid la construction de notre action et laquelle nous allons tenter d apporter des l ments de r flexion Tout d abord nous avons souhait revenir sur l apport des outils spatiaux dans la production des images astronomiques et particuli rement celles de la plan te Terre Puis nous avons abord la d finition du projet proprement dit et sa mise en uvre Ce n est qu ensuite que nous avons comment les r actions des publics concern s Pr cisons enfin que notre projet ne se pr sente pas comme une d marche de recherche en sciences sociales pour laquelle nous ne poss dons ni les outils d analyse ni la comp tence mais s inscrit plut t comme le t moignage d une exp rimentation en grandeur r elle con ue avec certains pr suppos s ASTER N 36 2003 L enseignement de l astronomie INRP 29 rue d Ulm 75230 Paris Cedex 05 140 les images qui reproduisent de multiples facettes d un m me univers en arrivent nous faire douter du r el et surtout de son unicit il nous a donc paru important de construire un proc d explicite de transmission de ces di
12. ff rentes visions un public profane 1 CONSID RATIONS LIMINAIRES Les repr sentations g n r es par les nouveaux outils de l imagerie scientifique t moignent de la diversit des domaines explor s par la curiosit scientifique L acc s l Espace en s affranchissant de l atmosph re terrestre a ouvert de nouveaux champs ces investigations Que ce soit travers l imagerie X Gamma infrarouge ou visible travers des capteurs radars ou encore le r sultat de mod les num riques les images qui reproduisent de multi ples facettes dun m me univers en arrivent nous faire douter du r el et surtout de son unicit Serres M Farouki N 1999 L augmentation des moyens spatiaux satellites sondes t lescopes et la diversit de leurs capteurs font que ces repr sentations sont aujourd hui r alis es en grand nombre par le milieu scientifique La complexit des codes qu elles utili sent les multiples sens des gammes de couleurs employ es ne sont pas toujours ais ment compr hensibles par le non sp cialiste Pourtant diffus es dans les m dias employ es comme illustrations de discours ces images prolif rent et la c sure avec les non experts semble s accro tre Soub s Verg I 2002 Compte tenu de la position privil gi e de l Observatoire de l Espace dans ce dispositif de production d images il nous a paru important de construire un proc d explicite de trans mission de ces diff rente
13. ion est apparu en contra diction avec les approches pr n es habituellement Pour les l ves du primaire le spectacle a t jug p dago gique pour les l ves de cours moyen 9 11 ans mais diffici lement abordable pour les plus jeunes d o la n cessit de le compl ter par des explications donn es par les animateurs En particulier le petit Plan tarium de Ste Genevi ve des Bois a renforc ce spectacle par une mini exposition comment e 148 trop de sujets sont voqu s de faitles notions n ont pas t r ellement explicit es pour un public n ophyte le public semble tre venu voir un spectacle plus qu une approche autre de l astronomie il faut reconsid rer la formation des animateurs des Plan tariums ensuite viendrale travail de restitution aupr s du public l entr e et un d bat de dix minutes en fin de s ance Martin P amp Nicolle L 2002 Un autre constat n gatif partag par le public et les animateurs beaucoup de sujets sont voqu s dans les trente minutes du spectacle mais les notions n ont pas t r ellement explicit es pour un public n ophyte Au vu du nombre et de la complexit des notions scientifiques de nombreux animateurs connaissant l astronomie mais pas la Terre regrettent l absence de support documentaire pour les aider dans les explications formuler aux spectateurs 8 CONCLUSION L aspect soign de la r alisation des images in dites une
14. it tel est l apport des outils spatiaux l astronomie classique 141 2 CHANGEMENT D CHELLE Jusqu aux ann es 60 l astronomie science du regard par excellence tait restreinte des fen tres d observations bien particuli res du fait de l extinction de certaines radiations par l atmosph re terrestre Seuls certains rayonnements taient d tectables astres et plan tes ne pouvaient donc tre observ s que partiellement L aventure spatiale en s affranchissant de l atmosph re terrestre a permis aux astronomes de prolonger les observations au sol et d appro fondir notre connaissance de l Univers En s ouvrant surtout de nouveaux domaines de longueurs d ondes tels ceux de l infrarouge lointain du X et du gamma elle a radicalement modifi notre vision du ciel et les repr sentations qui ont t construites gr ce aux instruments utilis s par l astronomie traditionnelle Tant que les astres taient observ s dans le visible ils concouraient une vision du ciel paisible o tout tait immuable La conqu te des domaines X et Gamma a r v l un ciel violent o des ph nom nes extr mement ner g tiques se d roulent supernovae pulsars trous noirs bouleversant d j notre appr ciation de l Univers L observa tion dans le domaine infrarouge a permis de traverser les zones denses de poussi res opaques au rayonnement visible et a d voil de v ritables pouponni res d toiles de plus l
15. l enqu te ceux de Bretagne Bruxelles Cappelle la Grande Monts de Gu ret N mes St Etienne Ste Genevi ve des Bois Strasbourg Toulouse et Vaulx en Velin l inverse du public scolaire certains enseignants n ont pas appr ci que le sc nario utilise un subterfuge narratif 147 Il nous faut encore pr ciser que les questionnaires que nous avions tablis taient destin s des animateurs de plan ta riums et que nous n avons jamais directement interrog les visiteurs Le recueil des informations s est fait ensuite de deux mani res soit par interview des animateurs ou responsables de structures une quinzaine peu pr s soit par d pouille ment des r ponses crites une dizaine Dans les plan ta riums les animateurs pour remplir les questionnaires ou r pondre nos interviews interrogeaient globalement les spectateurs la fin de chaque s ance ce qui recouvre une population d un millier de personnes Huyard P 1997 Le grand public a montr un r el enthousiasme pour le spec tacle le trouvant tonnant esth tique et surtout accessible Par ailleurs le spectacle fait prendre conscience de la fragilit de notre plan te C est ce que rel vent et appr cient les repr sentants des collectivit s publiques C est aussi le commen taire g n ralement entendu dans les Plan tariums les plus modestes recevant une trentaine de visiteurs donc pouvant plus ais ment interagir avec le public
16. n te aux mille regards Retour sur une production origi nale Revue Plan tariums 2002 p 23 PELLETIER M Dir 1998 Couleurs de la Terre des mappemondes m di vales aux images satellitales Paris Ed Seuil Biblioth que Nationale de France SERRES M amp FAROUKI N 1999 Paysage des sciences Paris d le Pommier Fayard SERRES M amp FAROUKI N 1997 Le Tr sor dictionnaire des sciences Paris d Flammarion SOUB S VERG I Dir 2002 l Espace enjeu politique Revue Hermes n 34 STROBEL J C 1997 Plan tariums et Scolaires La culture scientifique en crise Plan tarium mode d emploi Revue Plan tariums p 40
17. nt constitu en 1989 l Association des Plan tariums de Langue Fran aise APLEF au sein de laquelle ils uvrent de concert avec un soutien du minist re de la Recherche et d institutions scien tifiques imagerie se r f rant en partie des environnements connus ou v cus par le public relevant en partie des probl matiques environnementales port es par l actualit 145 saient le spectacle et nombreux sont ceux qui le diffusaient encore en 2002 et en 2008 Sur un mode narratif ce spectacle propose aux visiteurs un r cit crois entre la Terre et un observateur ext rieur C est ainsi que se d roule l histoire de la plan te depuis sa forma tion jusqu nos jours des premi res repr sentations carto graphiques jusqu l observation qu en font les multiples satellites en orbite autour d elle et des diff rentes images qui sont produites d voilant autant d aspects in dits Par son choix initial ce programme a t con u comme un spectacle Les repr sentations de la Terre utilis es sont souvent mises en sc ne avec une certaine th tralisation Moutin M 2002 Le programme de ce spectacle s articule autour de trois parties La Terre depuis sa formation et son origine jusqu la conception des premi res cartes globales ce qui rel ve donc d une vision pr spatiale La r volution spatiale et l acc s l espace ce qui est illustr par le fait de pouvoir observer la plan
18. s pr cisons le une fois de plus la lecture de ces images inhabituelles n est possible qu condition que le code d acc s en soit fourni En ce qui concerne les repr sentations de la Terre qui elles ne r pondaient pas directement une attente du public elles constituent le principal enjeu du projet de l Observatoire de 144 un partenariat avec l APLF pour produire un spectacle qui pr sente les diverses repr sentations de la Terre observ e depuis l Espace chaque structure pouvait adapter ce spectacle ses moyens de diffusion sans alt rer le sens g n ral du programme l Espace 2 du Centre National d tudes Spatiales CNES et de son partenariat avec l Association des Plan tariums de Langue Fran aise APLF 5 LE PARTENARIAT DE L OBSERVATOIRE DE L ESPACE DU CNES ET DE L APLF Le d ploiement du partenariat avec l APLF 3 s est construit autour d un projet extr mement motivant pour introduire l apport des outils spatiaux dans des lieux a priori d di s la pr sentation d une astronomie plus traditionnelle la conception et la production d un spectacle pr enregistr dont le contenu allait s ouvrir largement aux repr senta tions de la Terre observ e depuis l Espace Concr tement cela revenait imaginer un dispositif original qui permet trait de prendre en compte la sp cificit technique de la majorit des Plan tariums pour qu ils diffusent simultan ment un m me spectacl
19. s acc s et de jeter un pont entre les produc teurs de repr sentations qui gravitent autour du CNES et les m diateurs regroup s au sein de l APLF Nous avons tent d appr hender les diff rentes r actions suscit es par ce projet Une enqu te qualitative a t men e aupr s des m diateurs et des publics de ces Plan tariums pour tenter d valuer le r sultat de cette approche et son impact Les questions que nous pouvions nous poser taient les suivantes Le public habituel des Plan tariums se sentirait il concern par ces repr sentations de la Terre les comprendrait il ou y aurait il un rejet global En ce qui concerne le public scolaire et enseignant comment r agirait il vis vis de cette nouvelle probl ma tique Enfin le public attir par ce spectacle tait il le m me que celui qui fr quente habituellement les Plan tariums Ou tout au contraire cette nouvelle approche a t elle g n r une autre cat gorie de publie attir e par la probl matique li e l environnement Le spectacle a t pr sent depuis le 18 avril 2001 dans la majorit des Plan tariums engag s dans le projet raison de trois vingt et une fois par semaine y compris les dimanches Le public est majoritairement scolaire car des visites sont r guli rement organis es par les coles le public familial repr sente environ 40 Sur les 37 Plan tariums participant l op ration seuls 10 ont r pondu
20. s visions un public profane Nous nous sommes plus particuli rement attach s aux repr sen tations issues de l emploi de ces outils spatiaux pour l obser vation et l tude de la Terre elles ont profond ment boulevers l appr hension que nous avions de notre propre monde Pour tenter d valuer la perception que pourrait en avoir le public nous nous sommes tourn s vers le r seau des Plan tariums dont le public est traditionnellement attir par l astronomie classique avec les questions suivantes Au sein de ce type d tablissement de quelle fa on ces nouvelles repr sentations sont elles ressaisies par les m diateurs que sont les animateurs de Plan tariums afin de les partager avec leur public Ce processus de m diation s applique t il aussi bien l ensemble des objets d astronomie qu la Terre Le public habituel des Plan tariums adh re t il la d marche sur la base d un projet orient vers les repr sen tations de la Terre ou cela draine t il une nouvelle cat gorie de public attir par cette approche Mais que sont pr cis ment ces repr sentations issues de l Espace et comment se sont elles construites l aventure spatiale en s affranchissant de l atmosph re terrestre a permis aux astronomes de prolonger les observations au sol et d approfondir notre connaissance de l Univers l appr hension d un univers en volution constante qui ne peut tre per u dans sa global
21. sont appel es en contre point de l imagerie traditionnelle Ces images ne sont pas toujours faciles d crypter font appel des codages complexes de couleurs ou des syst mes de repr sentations pour traduire l information Le choix d un dispositif narratif permet d expliciter et de commenter en permanence les repr sentations qui sont 146 appr hender les diff rentes r actions suscit es par ce projet travers la perception des animateurs le public est essentiellement constitu de groupes scolaires montr es La voix de la Terre est descriptive la voix du narrateur plus analytique En d finitive la Terre cette fois n est pas consid r e comme point d observation du ciel ou point du syst me solaire L objectif est bien de provoquer un renversement de perspec tive dans un Plan tarium donc de situer le visiteur dans l Espace Ce renversement doit questionner le visiteur puis que habituellement la Terre n est pas pour lui un objet d astro nomie alors qu elle l est pour les scientifiques Les satellites en orbite autour de notre plan te en d livrent de multiples visions ainsi que nous l avons d crit pr c demment 7 LES R ACTIONS Le premier r sultat d un tel spectacle de Plan tarium sur le th me in dit de La plan te aux mille regards est de permettre au public de ces tablissements de d couvrir de multiples repr sentations de la Terre auxquelles il ma usuellement pa
22. vation spatiale condense en une vision instantan e des ph nom nes qui se d roulent dans le temps la r alit appr hend e par les techniques satellitales chappe l observateur et il est indispensable de construire des repr sentations des ph nom nes mesur s comment les m diateurs des Plan tariums se sont appropri s ces nouvelles repr sentations 143 ques g ologiques agricoles ou encore hydrologiques Cette chelle de temps est extr mement variable selon les ph no m nes observ s cela peut concerner des ph nom nes direc tement li s l action de l homme sur des longues p riodes comme les feux observ s sur la plan te ou l volution de la mer d Aral ou bien des ph nom nes naturels comme la varia tion de la temp rature de surface des oc ans En terme de res titution les mesures spatiales permettent de faire bouger les repr sentations de les animer condensant dans un espace donn les ph nom nes qui s y sont d roul s et constituent l encore une rupture compl te avec les visions fixistes des car tographes du d but du xx si cle Berque A 1992 Cet aspect dynamique n est pas aussi simple accepter qu on pourrait le croire La nature reste pour beaucoup d entre nous une r alit fix e une fois pour toutes ou du moins dont les variations sont connues et limit es l instar de l astronomie du XIX si cle La r alit appr hend e par les techniques
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