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1. UNIVERSITE DU QUEBEC A MONTREAL UNE APPROCHE COMMUNICATIONNELLE DE LA PROBLEMATIQUE DES APPAREILS ELECTRONIQUES DE JEU DANS LA REGION MONTREALAISE MEMOIRE PRESENTE COMME EXIGENCE PARTIELLE DE LA MAITRISE EN COMMUNICATION PAR JEAN FRANCOIS BIRON NOVEMBRE 2006 UNIVERSITE DU QUEBEC A MONTREAL Service des bibliotheques Avertissement La diffusion de ce m moire se fait dans le respect des droits de son auteur qui a signe le formulaire Autorisation de reproduire et de diffuser un travail de recherche de cycles sup rieurs SDU 522 R v 01 2006 Cette autorisation stipule que conform ment a l article 11 du R glement no 8 des tudes de cycles sup rieurs l auteur conc de l Universit du Qu bec Montr al une licence non exclusive d utilisation et de publication de la totalit ou d une partie importante de son travail de recherche pour des fins p dagogiques et non commerciales Plus pr cis ment l auteur autorise l Universit du Qu bec Montr al reproduire diffuser pr ter distribuer ou vendre des copies de son travail de recherche des fins non commerciales sur quelque support que ce soit y compris l Internet Cette licence et cette autorisation n entrainent pas une renonciation de la part de l auteur ses droits moraux ni ses droits de propri t intellectuelle Sauf entent contraire l auteur conserve la libert de diffuser et de commercialiser ou non ce tra
2. F E i t SN 4 ge a a ee i SA h Belie M re bre Figure 4 15 R seau d un joueur assidu de bingo La figure 4 16 page suivante pr sente un r sum des principales caract ristiques des trois groupes ayant fait l objet d entrevues Il est int ressant de noter au centre les points qu ont en commun les trois groupes Parmi ces points communs soulignons que le nombre de joueurs d AEJ pr sents dans le r seau personnel reste constant environ deux joueurs quel que soit le type de jeu pratiqu Ainsi les joueurs d AEJ ne semblent pas compter plus de joueurs dans leur r seau Toutefois la proportion constitu e par ces joueurs est videmment plus lev e dans le cas des joueurs d A J ou en traitement qui ont un plus petit r seau 12 personnes versus 26 personnes et repr sente pr s du double de la proportion des joueurs d A J dans le 62 r seau des joueurs de bingo Par ailleurs les r seaux des individus des diff rents groupes de joueurs sont semblables en ce qui a trait a la pr sence d un conjoint de femmes d hommes d amis de liens proches et de parents R sum des principales caract ristiques des r seaux sociaux associ es a des jeux de hasard et d argent a faible et a forte demande d aide provenant de joueurs actifs ou en traitement Mongeau P Saint Charles J Biron J F 2005 Forte demande d aide isol s 17 alters de soutien 83 soutien mot
3. Paris Minuit Goffman E 1973 La mise en sc ne de la vie quotidienne 2 Les relations en public Paris Minuit Granovetter M S 1973 The strength of weak ties American Journal of Sociology vol 78 no 6 pp 1360 1380 Griffiths M 2004 Slot machines structural characteristics and addiction International Gaming Research Unit Nottingham Trent University Communication pr sent e dans le cadre du colloque sur les jeux de hasard et d argent de l ACFAS Montr al Griffiths M et R Wood 2000 Lottery Gambling and Addiction an Overview of Europeen Researchs http www aelte org en pdf Wood pdf 88 Griffiths M 1995 Technological addictions Clinical psychology Forum Vol 76 pp 14 19 Griffiths M 1993 Fruit machine gambling The importance of structural characteristics Journal of Gambling Studies vol 9 pp 133 152 Jeu aide et r f rence 2004 Rapport annuel de Jeu aide et r f rence 2003 2004 Centre de r f rence du Grand Montr al Montr al Le Breton D 2004 L interactionnisme symbolique Paris Quadrige PUF Lee J S 2000 Modeling Deviance using Empirical Ego Networks Communication dans le cadre du Computational Analysis of Social and Organizational Systems Pittsburg Lee J S 2002 Modeling drug use using empirical social networks Social and Decision Sciences Carnegie Mellon University L
4. sociale e Distraction lorsque l attention du joueur est attir e sur un l ment n ayant pas de rapport direct avec le d roulement du jeu Par exemple le joueur regarde sa montre regarde passer quelqu un se retourne cause d un bruit etc La distraction doit clairement ne serait ce que bri vement d tourner l attention du joueur en action Le temps de la distraction est pris en compte s il d passe 10 secondes La grille d observation d taill e ainsi que les consignes destin es aux observateurs sont pr sent es l appendice A Le pourcentage d accord interjuges pour cet outil a t valu 95 en moyenne suite la formation des observateurs ce qui est tr s lev 43 Trois types de jeux ont ainsi t observ s les AEJ le bingo et les jeux de cartes sur table du casino Les individus observ s ont t choisis al atoirement n 240 Comme le montre le tableau 3 1 les p riodes d observation ont t subdivis es en sous groupes afin de tenir compte des possibles diff rences li es aux lieux et aux p riodes Ainsi nous avons voulu prendre en consid ration la possibilit que les client les jouant durant le jour en semaine pourraient tre diff rentes de celles jouant le soir et la fin de semaine Au total l chantillon est compos de 240 p riodes d observation d une dur e de 15 minutes chacune Faible demande d aide N 120 Forte demande d aide N
5. troitement li s la pr servation de la face le stigmate et le contr le de l impression La pr servation de la face s av rerait un des enjeux majeurs de l interactivit humaine L individu doit pouvoir performer selon les attentes sociales tout en permettant aux autres d en faire autant Un trop grand cart face aux attentes li es au r le entrainerait des sanctions psychologiques ou m me physiques pour l individu qui s en trouve coupable et ainsi il peut en d couler la perte de la face En ce qui a trait au stigmate il s agit en quelque sorte d une construction sociale de ce qu il ne faut pas tre de ce qui est socialement d valoris Cest la menace ultime qui p se sur l acteur dans le cas ou il perdrait la face significativement Ne voulant pas que cela ce 22 produise tre stigmatis l individu tentera d influencer la perception que les autres ont de lui afin que celle ci soit favorable C est ce que Goffman appelle le contr le de l impression Ce concept implique une forme de m ta regard de conscience de soi de la part de l individu qui veut conserver la face et agir selon les normes prescrites Ceci sugg re donc que l individu autor gule ses comportements en fonction du cadre qu il per oit Par ailleurs afin de permettre de r cup rer les petits carts de r ajuster les comportements et ainsi pr server la fluidit de l interactivit les acteurs auraient recours des changes dits r
6. d A J et se rapprochent des joueurs de bingo en ce que la densit de leur r seau est plus faible et que celui ci contient plus de composantes 17 C est dire le nombre de liens r els sur le nombre de liens potentiels entre les individus du r seau 71 D autres particularit s des r seaux personnels du groupe en traitement attirent galement l attention D une part le groupe en traitement se distingue par le fait qu il re oit beaucoup de soutien de son r seau fig 4 9 et 4 10 et en proportion beaucoup plus de soutien motif que les autres groupes En comparaison le groupe A J re oit tr s peu de soutien Toutefois la question se pose savoir s ils ont plus de soutien parce qu ils sont en traitement ou s ils sont en traitement parce qu ils ont acc s plus de soutien D autre part la proportion de belle famille est aussi significativement plus grande dans le groupe traitement que dans le groupe AEJ fig 4 12 Ces derniers l ments ne sont pas sans susciter des interrogations consid rant que la plupart des joueurs excessifs sollicitent rarement de l aide et repr sentent une part substantielle de l ensemble des joueurs d AEJ Chevalier et Allard 2001 La belle famille jouerait elle un r le particulier sur la prise de conscience de l existence d un probl me de jeu et sur les comportements d autor gulation Ainsi les diff rences entre le groupe AEJ et le groupe traitement se situent au niveau de
7. les serveurs s habillent en pseudo croupiers bien qu ils ne manient aucune carte l clairage et les aires de jeu ont des allures de salons luxueux et le nom du bar rappelle des symboles populairement associ s la richesse comme le Monaco 8 I semble que les personnes g es et les femmes r sidant proximit d un tel lieu pourraient tre davantage attir es puisqu il y r gne une ambiance plus s curis e que dans un d bit de boisson plus conventionnels Finalement on peut ainsi s attendre a voir des variations assez grandes des normes relatives au code vestimentaire et l tiquette selon qu on observe une session de bingo dans un quartier populaire ou une partie de cartes dans le salon des hautes mises d un casino 2 2 2 Dimensions dominantes de l interactivit humaine selon Goffman Les dimensions pr sent es plus bas se veulent en quelque sorte les l ments op rationnels de la th orie goffmannienne Dans la mesure o notre objectif est de mieux comprendre le r le des interactions sociales dans les JHA on ne peut pas faire l conomie de bien d finir ces dimensions que nous jugeons fondamentales afin de bien asseoir notre positionnement th orique R z F ah x x Bar r el situe dans le secteur centre de Montr al Monaco r fere la principaut de Monaco sur la C te d Azur o on retrouve de luxueux casinos et des gens riches et c l bres dre ae C est ce que s
8. parateurs Ces changes s ins reraient dans la dynamique de pr servation de la face pour soi et de permettre aux autres d en faire autant Pour Goffman les enjeux li s la conservation d une fa ade sociale appropri e d termineraient significativement le comportement des acteurs Cet aspect est fort important pour notre question de recherche relative l interaction sociale puisque c est en grande partie au sein des interactions que se n gocie la valeur de la fa ade d un acteur Dans le cadre des JHA par exemple il est sugg r qu un individu ayant perdu une somme importante d argent lors d une session de jeu devrait d autre part continuer agir de fa on pr server la face Il pourrait des fins d attentes dramaturgiques sociales devoir ainsi contr ler sa col re ou avoir quitter les lieux afin de pouvoir l exprimer dans un endroit appropri On pourrait aussi constater l existence dans certains contextes d changes permettant au joueur hors de lui d exprimer sa col re pour ensuite retourner des interactions jug es plus normales par l ensemble des acteurs Par cons quent la pr servation de la face telle que d finie par Goffman nous appara t tre une source importante d influence du comportement du joueur en action Des types d interaction Selon Goffman l acteur peut tre impliqu dans l interaction de trois fa ons Quand l acteur est impliqu et se sent directement
9. quelque soit le type oui plus gros Forme du n ud sexe rond femmes carr hommes Lien force du lien entre les membres du r seau fort rouge faible noir Le r seau personnel typique d un joueur d AEJ pr sent ici est form d une seule composante c est dire qu il est compos de personnes qui ont entre elles un lien direct ou indirect ne passant pas par le joueur lui m me voir la figure 4 13 Travail Figure 4 13 R seau d un joueur assidu d AEJ 60 Le r seau personnel typique d un joueur en traitement n est pas tr s tendu et il compte plusieurs composantes voir la figure 4 14 Il est noter que les liens autres sont souvent des liens relatifs au traitement o des anciens conjoints 7i Activit P re Travail Eia w Autre LP D as ne Figure 4 14 R seau d un joueur en traitement 61 Le r seau typique d un joueur de bingo pr sent ici comprend plusieurs composantes et un grand nombre d individus interreli s fig 4 15 Belle soeur ae ie Le z 5 m7 A ee a Oe A ENS RE a E a Mi Beau Frarae ___ Rs oa kS fa per Le L ba Le f ha a Ex 5 XN Soe ee ee A i A a el ai a i i i al E k u P _ ee I L Belle soeurt a J i EE roe Sas 4 a A te ne i 1 a WW Oe ese A Nb a eet oe SN PA Beau Fr re SL 7 le qq gy Belle soeur Ms M 4
10. vesque M et D White 2001 Capital social capital humain et sortie de l aide sociale pour des prestataires de longue dur e Canadian Journal of Sociology vol 26 no 2 pp 167 192 Lin N 2001 Social capital a theory of social structure and action Cambridge Cambridge University Press Minist re de la sant et des services sociaux 2002a Rapport du Forum sur le jeu pathologique Qu bec minist re de la Sant et des Services soclaux Minist re de la sant et des services sociaux 2002b Plan d action gouvernemental sur le jeu pathologique 2002 2005 Qu bec minist re de la Sant et des Services sociaux Minist re de la sant et des services sociaux 2001 Pr vention du jeu pathologique Document de r f rence Forum sur le jeu pathologique Qu bec minist re de la Sant et des Services sociaux Mongeau P et J Tremblay 2002 Survivre La dynamique de l inconfort Sainte Foy Presse de l universit du Qu bec Moreno J L 1934 Fondements de la sociom trie 1970 Paris PUF Morgan T L Kofoed J Buchkoski et R D Carr 1996 Video lottery gambling Effects on pathological gamblers seeking treatement in South Dakota Journal of gambling studies vol 12 pp 451 460 Mucchielli A J A Corbalan et V Ferrandez 1998 Th ories des processus de la communication Paris A Collin 89 National Research Council 1999
11. Pathological gambling a critical review Washington DC National Academy Press Oliveira M P M T et M T A Silva 2001 A comparison of Horse Race bingo and Video Poker Gamblers in Brazilian Gambling Settings Journal of gambling studies vol 17 pp 137 149 Parke J et M Griffiths 2002 Slot machines gamblers Why are they so hard to study The electronic journal of gambling vol 6 feb Plan strat gique montr alais 2003 2006 2003 La pr vention dans les jeux de hasard et d argent pour jouer gagnant Montr al Direction de sant publique R gie r gionnale de la sant et des services sociaux de Montr al Centre Pratte A 2006 L avenir du jeu La Presse 15 f vrier p A21 Roy S et M Garcia 2004 Le jeu dans la vie des femmes en difficult Supports et contraintes Rapport de recherche Montr al CRI UQAM Rugle L et L Melamed 1993 Neuropsychological assessment of attention problems in pathological gamblers The J of Nervous and Mental Disease 181 2 107 112 Saint Charles J et G Brul tte 2005 Social support social capital and access to information for parents of heavily handicapped children Communication dans le cadre du XXVe_ International Sunbelt Social Network Conference Redondo Beach Californie Saint Charles J et P Mongeau 2005 L tude des r seaux humains de communication Dans Saint Charles J et P
12. R le soutien social C compagnonnage S services E soutien motif F soutien financier UOAM D partement des communications Recherche sur les jeux de hasard et d argent Volet tude des r seaux sociaux 8 1 G n rateur de nom Cette section du questionnaire est utiliser au besoin elle vise aider la m moire de la personne Famille Avec qui entretenez vous un lien dans votre famille personnes que vous fr quentez Parents Enfants Conjoint Fr res et s urs Beaux fr res et belles s urs Autres Amis Quelles sont les personnes que vous consid rez vos amis Amis d enfance que vous fr quentez encore Occupation et loisirs Afin de bien faire le tour d horizon de votre entourage pouvez vous me dire quelles sont vos activit s travail sport association b n volat tudes cours Entretenez vous des relations avec des individus au sein de ces activit s Quels sont les lieux que vous fr quentez pour vos loisirs bar caf club organismes autres Entretenez vous des liens avec des personnes ces endroits Soutien social Compagnonnage Avec qui dans votre entourage effectuez vous certaines des activit s suivantes cin ma restaurant prendre un verre spectacle louer des films jouer diff rents jeux faire du sport danse plein air sorties ou autres activit s similaires Services qui faites vous appel quand vous avez besoin de petits servic
13. ant rieurement les dimensions dominantes de l approche de Goffman pourront nous aider interpr ter et r fl chir face aux interactions sociales entretenues au sein de diff rents JHA L aspect toujours pr sent lors du d roulement des interactions de dimensions telles que la protection des fa ades interpersonnelles et du symbolisme li au cadre et aux acteurs s av rent tre des conceptions qui nous aideront placer nos observations dans une optique communicationnelle Afin de compl ter cette section d di e l interaction nous enchainons avec une derni re tude qui laisse entrevoir bien que diff remment ses apports potentiels aux processus autor gulateurs du comportement humain 2 2 3 Autor gulation et v rification de soi Bien qu elles abordent l interaction de mani re plus fonctionnelle de nombreuses tudes issues du courant de la psychologie sociale lui accorde un r le pr pond rant dans la d termination du comportement et de la construction de la psychologie des individus Parmi d autres une tude bien connue de Swann et Read 1981 postule que c est par les interactions entretenues avec d autres sujets que l individu v rifie l image qu il a de lui m me L tude en question fut r alis e afin de mieux comprendre les proc d s psychologiques avec lesquels les individus construisent et maintiennent leur auto perception Lors de l tude exp rimentale r alis e pour appuyer cette hypoth se
14. ceux ci induiraient une forme de rupture de communication avec l environnement social puisqu on peut y constater une absence totale d interaction et de distraction dans une proportion de 20 des cas fig 4 5 et 4 6 En lien avec notre cadre th orique quant au r le pr pond rant de l interaction dans le processus d autor gulation de soi on en arrive la conclusion que le joueur inattentif son environnement social percevra difficilement les signaux indiquant les carts qui engendrent la dissonance 66 cognitive d clenchant Uautor gulation Toujours en s appuyant sur notre cadre conceptuel on peut pr tendre que les dimensions de pr servation de la face d autor gulation et de coh sion sociale associ es aux interactions humaines peuvent difficilement s op rer lorsqu il y a absence de contact du joueur avec son environnement social Bien que les AEJ puissent constituer pour plusieurs une activit de d tente nentrainant pas syst matiquement des probl mes de jeu la relation joueur jeu qui en d coule reste caract ris e par l absence d interaction et de communication interpersonnelle Cet aspect isolant des AEJ couperait donc une grande part de la r troaction sociale permettant la prise d un recul face a l activit de jeu Concr tement dans un tel cadre pauvre en interactions humaines il est vraisemblable qu un individu poursuive une session de jeu qui aurait t dans un contexte communicationnel plus
15. contraintes elles peuvent par exemple se construire autour des attentes comportementales li es au r le occup dans le r seau et des normes culturelles dominantes de celui ci Elles peuvent prendre l aspect de pressions sociales vers l adoption de comportements se conformant des sch mes valoris s par le r seau ce qui n est pas sans rappeler certains l ments de la dramaturgie sociale goffmannienne En lien avec notre probl matique ceci peut aussi s illustrer par la difficult qu auraient certains joueurs compulsifs demander de l aide de peur d tre jug s par les membres de leur communaut Au m me titre les b n fices peuvent aussi prendre plusieurs formes la protection qu un enfant obtient des membres de sa famille le bien tre psychologique tir du partage d int r ts d un groupe de pairs ou le soutien direct motif et mat riel obtenu lors des passages plus sombres de l existence humaine etc Les liens sociaux et la structure de ces liens forment donc le c ur de cette approche maintenant utilis e pour appr hender de nombreux objets et probl matiques sociales diffusion sant mentale influence etc cet effet rappelons que l insertion sociale des individus a fait l objet d une tude bien connu de Durkeim qui tablissait un lien entre l isolement des individus et le suicide Le r le des relations sociales et leur contribution au bien tre et la sant fait l obje
16. dans certains cas cet aspect du jeu peut tre calibr Par exemple distribuer de nombreux petits gains et maintenir un taux de retour assez lev rend moins perceptible pour le joueur le fait qu il est assur de perdre long terme Ainsi un casinotier pourrait d cider de perdre des profits sur certaines machines a sous pour fins de promotion strat gique Figure 2 2 Caract ristiques structurelles associ es aux JHA D apr s un mod le de Griffiths 2004 En r sum le mod le de Griffiths permet par l analyse des caract ristiques structurelles et situationnelles d tablir un portrait de chaque jeu On pourrait ainsi en valuer la dangerosit potentielle A titre d exemple la loterie ordinaire s av rerait moins dangereuse que la loterie instantan e parce qu elle est moins rapide au niveau de la fr quence des v nements que l intervalle de gains y est plus grand et qu elle n a pas recours la tactique fr quente du quasi gains Pour Griffiths les AEJ seraient le type de jeu le plus pernicieux du point de vue structurel tout y tant concu pour renforcer le maintien du comportement pour tirer le maximum du joueur en d jouant 17 les m canismes de d fense habituels de celui ci C est le d veloppement de la technologie qui aurait permis d agir plus efficacement sur l exp rience de la session de jeu Enfin les caract ristiques situationnelles notamment l environnement auraient une influen
17. davantage qualitative de la dramaturgie des jeux 68 tudi s en s inspirant de la th orie goffmannienne L objectif est toujours de pr ciser l influence du contexte communicationnel sur le comportement des joueurs En resituant nos observations dans leur contexte il nous est permis d tablir le portrait suivant Pour les AEJ l interactivit sociale semble non focalis e Le contexte des AEJ serait d un point de vue goffmannien davantage domin par de la copr sence se d roulant dans une zone post rieure o l acteur offre une performance dramaturgique minimale Le risque de perdre la face est en grande partie absent du contexte de jeu et l acteur se situe donc dans les coulisses souvent loin des contraintes de l interaction En comparaison les nombreuses interactions humaines n cessaires la r alisation des jeux de cartes du casino imposent un plus haut niveau de performance l acteur il doit jouer une vitesse convenable afin de ne pas entraver le d roulement du jeu et sa fluidit interactionnelle ses pertes et gains sont soumis au regard de protagonistes et il doit se tenir de fa on convenable l gard du groupe de joueurs et du lieu Une trop grande agitation physique o l expression non mesur e de frustrations par l acteur entraineront des pressions sociales vers la conformit Les menaces la fa ade sont bien pr sentes et l acteur doit rester sur ses gardes D ailleurs lors de no
18. des notions relatives a tude des r seaux personnels Comme le mentionnent Saint Charles et Mongeau 2005 l tude des r seaux sociaux de communication se concentre sur les relations et structures psychosociales C est l aide de l identification des n uds et des liens d un r seau que sera d gag e la matrice dont on se servira pour approfondir l analyse du r seau personnel Le n ud r f re un membre du r seau et les liens identifient les relations existantes entre les diff rents noeuds du r seau L identification de ces deux l ments permettra de d finir deux des attributs du r seau fondamentaux soit la taille nombre de n uds contenus dans le r seau et la densit nombre de liens entretenus entre les n uds en rapport au total des liens possibles Par exemple un petit r seau tr s dense consisterait en un r seau avec un nombre restreint de n uds huit par exemple 2 o les individus n uds seraient tous interconnect s Nous verrons plus loin que des caract ristiques structurelles du r seau peuvent tre d gag es par l observation des liens existant entre les n uds Par ailleurs selon la probl matique tudi e des attributs seront aussi dispens s aux n uds et aux liens les attributs du n ud pourraient par exemple tre l ge le sexe des attitudes aime les animaux aime la musique rock etc ou 12 Wellman 1990 tablit la taille d un r seau moyen environ une vingtaine de n uds f
19. distractions est environ 5 fois moins lev e pour les AEJ 2 3 contre 11 1 que pour les autres jeux observ s fig 4 4 2 a 0 N 120 120 Faible Forte Demande d aide Figure 4 4 Nombre de distractions selon la demande d aide par p riode de 15 minutes 51 La figure 4 5 met en comparaison la proportion des observations individuelles o lon ne retrouvait aucune interaction On peut observer la grande diff rence selon que le jeu est associ une faible demande d aide ou une forte demande d aide 94 2 des individus des groupes de jeux associ s une faible demande d aide ont eu au moins une interaction lors de la p riode d observation contre seulement 52 5 pour les AEJ A Interactivit M Aucune H Interactivit W Aucune FAIBLE DEMANDE D AIDE FORTE DEMANDE D AIDE Figure 4 5 Proportion des absences d interaction selon l association la demande d aide 52 En comparant la proportion des observations individuelles o l on ne retrouve aucune distraction on peut encore observer une grande diff rence selon que le jeu est associ une faible demande d aide ou une forte demande d aide Presque la totalit des individus 99 2 des groupes de jeux associ s une faible demande d aide ont eu au moins une distraction lors de la p riode d observation alors que pr s du cinqui me des joueurs 19 2 s adonnant aux A J n en ont eu aucune fig 4 6 Distractions W Aucune F
20. f rence L organisme a t cr en 1993 simultan ment la venue du casino de Montr al et la l galisation des AEJ Source Jeu aide et r f rence Rapport annuel 2003 2004 La comparaison du nombre de demandes d aide associ es aux AEJ avec celui des demandes d aide associ es aux autres jeux de hasard et d argent sugg re galement que les A J seraient socialement plus probl matiques fig 1 2 En effet le rapport annuel 2003 2004 de l organisme Jeu aide et r f rence montre que 91 des demandes d aide ont un lien avec les AEJ Les chiffres pour les autres jeux bingo jeux de cartes paris sportifs loteries etc sont beaucoup plus faibles et la loterie traditionnelle n atteint que 3 des demandes d aide bien que 84 de l ensemble de la population montr alaise s adonnent au moins occasionnellement cette activit de jeu Chevalier et Allard 2001 LES JEUX MENTIONN S ip ere ET TEE ET re mme een eme Paris sortis Loteries Courses de Chevaux Jex da d s Jeux de tables Types de jeux Cates Bingo 0 1 000 2 000 3 000 4 000 5 000 6 000 Fr quence Figure 1 2 Pr dominance des AEJ dans les demandes d aide Source Jeu aide et r f rence Rapport annuel 2003 2004 Ces statistiques sont corrobor es par les donn es de la Maison Claude Bilodeau4 o on indique que 92 des joueurs trait s affirment avoir un probl me particulier avec les AEJ La grande majorit de
21. il a t d montr que les sujets qui recevaient des messages allant l encontre de l image qu ils se faisaient d eux m mes de la part d autres individus augmentaient significativement par la suite le nombre de leurs interactions avec ces derniers Les auteurs en arrivent la 10 interaction y est abord e comme tant au service de processus psychologiques diminution de la dissonance cognitive contr le de l environnement etc et non comme objet en soi 26 conclusion que l augmentation des interactions observ es au sein de l tude r sulte du fait que les sujets tentent ainsi de convaincre les r fractaires d adopter une vision plus coh rente avec celle qu ils ont d eux m mes cet effet les auteurs pr sument aussi que les sujets seraient la recherche de messages confirmant leur propre construit psychique Cette fa on de voir positionne donc l interaction comme un moyen d agir sur l environnement social cet gard l augmentation des interactions relat e dans cette tude pourrait aussi tre interpr t e dans une logique de n gociation du sens d coulant d une dissonance per ue l individu serait alors dans une logique d ajustement et de construction de sens o il n est pas exclu qu il tente de convaincre ses interlocuteurs Quoi qu il en soit nous retenons que le fait de recevoir des informations s cartant des perceptions acquises par l individu se traduit par une augmentation
22. is 7 Figure 2 1 l ments d terminant le comportement de jeu 13 Figure 2 2 Caract ristiques structurelles associ es aux JHA a 16 Figure 2 3 Exemple de repr sentation d un r seau social a 29 Figure 2 4 Composantes dans le r seau jjj 34 Figure 4 1 Nombre d interactions par type de jeux par p riode de 15 MINUTES eee 47 Figure 4 2 Nombre d interactions selon la demande d aide par p riode de 15 MINUTES eee eee 48 Figure 4 3 Nombre de distractions par type de jeux par p riode de 15 MINUTES erreurs eee 49 Figure 4 4 Nombre de distractions selon la demande d aide par p riode de 15 MINUTES ere 50 Figure 4 5 Proportion des absences d interaction selon l association la demande d aide ie 51 Figure 4 6 Proportion des absences de distraction selon l association la demande d aide eee 52 Figure 4 7 Taille du r seau personnel pour les trois groupes 53 Figure 4 8 Proportion du r seau fr quent e sur une base hebdomadaire pour chacun des groupes ue 54 Figure 4 9 Proportion des membres du r seau offrant du soutien Figure 4 10 Proportion des membres du r seau offrant du soutien motif mm mm mm mm mm mm mm mm mm eee ee mm mm mm mm mm mm mm mm mm mn Figure 4 11 Proportion du r seau li e aux activit s Figure 4 12 Proportion de membres de la belle famille dans le r seau personnel Figure 4 13 R seau d un joueur assidu d AEJ Figure 4 14 R seau d un joueur en traitement Figure 4 15 R seau d un joueur ass
23. l articulation du soutien social nous poussent vouloir aussi mieux comprendre l insertion sociale des joueurs Aussi en se positionnant avec une perspective communicationnelle nos questionnements pr liminaires se formulent ainsi Selon diff rents types de jeux de hasard et d argent quels liens peut on tablir entre le d veloppement de probl mes de jeu et 1 les interactions de communication 2 l insertion des joueurs dans leur milieu social CHAPITRE Il CADRE CONCEPTUEL Afin de conceptualiser les l ments se rapportant a l interactivit sociale propre influencer la situation de jeu ainsi que l insertion sociale des joueurs nous proc dons de la fa on suivante Une premi re section de notre cadre conceptuel s attarde l interaction et une seconde section se veut d di e l tude des r seaux interpersonnels et au soutien social La premi re section sur l interaction s articule autour des axes th oriques pr sent s dans ce qui sult Le mod le labor par Mark Griffiths 1993 1995 2000 2004 Ce mod le permet de d gager des l ments structurant la relation individu jeu et individu machine dans le cas des AEJ par l investigation des dimensions relatives l interaction du joueur avec le jeu comme tel dans le contexte des jeux de hasard et d argent Toutefois il s attarde peu aux dimensions communicationnelles d ordre interpersonnel Nous avons galement retenu plusieurs
24. part des individus en interaction pour la r tablir l int rieur de ce qui est plus appropri culturellement Goffman observe cet effet une dramaturgie o le r le de l individu r pond des r gles la fois culturelles et de coh sion sociale Un autre l ment prioritaire de l analyse goffmannienne face linteractivit humaine tient au cadre particulier o celle ci s ins re Ceci rejoint la th orie de la communication de l cole de Palo Alto Watzlawick et al 1972 qui lie inextricablement le message son contexte pour d finir le sens qu on lui attribue l instar du message qui peut tre interpr t diff remment selon son contexte le symbolisme des interactions et les attentes comportementales des individus diff rent selon le cadre Cet aspect nous int resse particuli rement face notre premi re question de recherche puisque le m me cadre physique pourrait produire des imp ratifs comportementaux fort diff rents selon les acteurs pr sents et le symbolisme culturel associ au lieu Dans le cas du jeu on peut supposer que la pr sence d un groupe de femmes dans un lieu surtout fr quent par des hommes 20 influencera temporairement leurs mani res langage posture politesse etc et leurs actions augmentation ou diminution des mises des consommations etc Aussi on peut interpr ter de m me le fait que certains bars tentent de simuler le d corum habituellement retrouv au casino
25. poque comme intervenant social dans le secteur Saint Henri de la Ville de Montr al La poursuite de mon cheminement dans le milieu de l intervention sociale et ma curiosit grandissante l gard du comportement des joueurs m ont ensuite pr dispos approfondir l tude du ph nom ne des jeux de hasard au Qu bec Ainsi confront plusieurs joueurs en difficult demandant de l aide quelques ann es plus tard j entrepris des d marches qui me men rent assez rapidement consacrer toutes mes activit s professionnelles la probl matique des jeux de hasard et d argent J ai re u par la suite pour mener bien mes travaux une g n reuse subvention de recherche et j ai pu int grer mes activit s acad miques l int rieur de mes engagements A cela il faut aussi mentionner l apport d experts en communication et de sp cialistes sur le jeu et sur le traitement clinique qui se sont joints moi pendant cette exp rience Ce m moire t moigne donc du passage d intuitions tir es de mon travail d intervention sur le terrain un niveau plus conceptualis de compr hension Ce m moire m aura galement ouvert l esprit aux liens existant entre la communication et la sant des individus Par ailleurs il est difficile de passer sous silence l trange paradoxe que pose la situation sociopolitique actuelle de la gestion des vid opokers L Etat qu b cois tant a la fois responsable de la protection de la s
26. r unit d une part les quatre ensembles d observations des interactions associ es aux AEJ jeux forte demande d aide et que d autre part on r unit les quatre ensembles d observations des interactions associ es aux jeux a faible demande d aide bingo et cartes on constate que les AEJ sont environ 11 fois moins interactifs 1 4 contre 16 2 que les autres jeux observ s voir la figure 4 2 20 _ 0 10 N 120 120 Faible Forte Demande d aide Figure 4 2 Nombre d interactions selon la demande d aide par p riode de 15 minutes 49 instar de ce qu on observe avec le nombre d interactions les distractions sont significativement moins pr sentes pour les AEJ par rapport aux autres groupes tudi s et le nombre de distractions est peu influenc par la p riode et le lieu d observation Toutefois le nombre de distractions est moins lev pour les groupes bingo que pour les groupes cartes du casino p lt 0 001 fig 4 3 20 ER 7 b p r 10 N 30 30 30 30 30 30 30 30 AEJ_Bfds AEJ_Cfds BINGO_fds CARTES _Cfds AEJ_Bj AEJ Cj BINGO _j CARTES Cj Figure 4 3 Nombre de distractions par type de jeux par p riode de 15 minutes 50 Lorsqu on r unit d une part les quatre ensembles d observations des distractions associ es aux AEJ et d autre part les quatre ensembles d observations des distractions associ es aux jeux faible demande d aide bingo et cartes on constate que la pr sence de
27. s adonnent d autres types de jeux sur une base occasionnelle Pour rejoindre les sujets qui r pondaient sur une base volontaire nous avons pu compter sur la collaboration d organismes communautaires pour les salles de bingo du personnel de certains d bits de boisson pour les AEJ ainsi que d un centre d intervention pour joueurs pathologiques Orientation Praxis De type sociom trique l entrevue a t adapt e pour les sp cificit s de la recherche Un g n rateur de noms a t utilis pour faciliter l identification des personnes de l entourage du sujet L entrevue permettait de recueillir des informations sur le sujet d identifier les caract ristiques des personnes rencontr es et les liens qui les unissent au sujet et enfin de cerner le soutien social re u de l entourage S appuyant sur les diff rents types de soutien identifi s dans la documentation Carpentier et White 2001 Saint Charles et Mongeau 2005 Wellman 1990 1999 le questionnaire examine quatre types de soutien le soutien motif les services recus le compagnonnage et le soutien financier Le protocole et la grille d entrevue se retrouvent l appendice B du pr sent document Les donn es recueillies ont t trait es l aide des logiciels SPSS Ucinet et NetDraw Une autorisation du comit de l thique en recherche aupr s de sujets humains de PUQ M a attest du respect des r gles de la pr sente tude en la mati re
28. sur le soutien social le capital social et la composition des r seaux personnels montrent un r le fondamental des relations interpersonnelles pour la sant mentale des individus et soulignent l importance d un r seau personnel relativement tendu et diversifi pour le soutien social Blanchet 1992 L vesque et White 2001 Sanicola 1994 Wellman et Wortley 1990 De plus des recherches r alis es au Canada montrent que les personnes ont g n ralement des r seaux personnels sp cialis s c est dire que diff rents types de soutien motif financier de service de compagnonnage etc sont offerts par diff rentes personnes du r seau Wellman 1990 1999 Enfin des tudes portant sur les r seaux personnels d individus ayant des comportements pathologiques notamment des usagers de marijuana et de coca ne ont montr que les r seaux personnels de ces usagers taient g n ralement petits et denses Lee 2000 2002 En conclusion si les donn es socio conomiques issues d tudes scientifiques concernant les AEJ sont aujourd hui abondantes United States General Accounting Office 2000 les instances d cisionnelles concern es par les probl mes engendr s par le jeu pathologique manquent encore de donn es pr cises sur les dimensions psychosociales et communicationnelles qui permettraient une meilleure compr hension du ph nom ne des AEJ B langer et al 2003 En effet hormis les tudes statistiques rela
29. 120 AEJ bars N 60 AEJ casino N 60 Bingo N 60 Cartes casino N 60 Soirs et fins de semaine N 30 Jours de semaine N 30 Soirs et semaine fins de N 30 semaine N 30 Jours de Soirs et Jours de Soirs et Jours de semaine fins de semaine fins de N 30 semaine N 30 semaine N 30 N 30 Tableau 3 1 R partition de l chantillon interactivit Pour les jeux de cartes sur table et les AEJ casino les observations ont t effectu es au casino de Montr al Pour le bingo et les AEJ bars les observations ont eu lieu dans des bars et des salles de bingo se situant sur les territoires des quartiers montr alais suivants Plateau Mont Royal Centre Sud et Hochelaga Maisonneuve En ce qui concerne la cueillette des donn es relatives a la structure des r seaux personnels des joueurs et au soutien social les caract ristiques m triques des r seaux personnels ont t tablies a partir d entrevues 44 sollicit es aupr s de joueurs d AEJ de joueurs de bingo et de joueurs en traitement fig 3 2 Ces entrevues ont t r alis es dans les lieux o se d roule le jeu et dans des centres de traitement pour individus aux prises avec des probl mes de jeu Les joueurs interrog s sont des joueurs qui jouent r guli rement un type de jeu une fois par semaine et plus depuis les deux derniers mois au moins Toutefois certains
30. AIBLE DEMANDE D AIDE FORTE DEMANDE D AIDE Figure 4 6 Proportion des absences de distraction selon l association la demande d aide 53 4 2 R sultats des entrevues portant sur les r seaux personnels des joueurs Nous pr sentons ci apr s les principaux r sultats relatifs aux caract ristiques structurelles des r seaux personnels de joueurs assidus d AEJ de joueurs en traitement et de joueurs assidus de bingo 4 2 1 Diff rences les plus significatives Les r seaux personnels des joueurs des groupes A J et traitement comptent sensiblement le m me nombre de personnes soit respectivement 11 2 et 13 personnes en moyenne Par ailleurs les r seaux des joueurs de bingo comprennent en moyenne un nombre significativement plus lev de personnes 25 8 p lt 0 001 dans leur r seau fig 4 7 305 25 20 OAEJ Nb de liens 15 E Traitement 10 O Bingo Figure 4 7 Taille du r seau personnel pour les trois groupes 54 Les groupes de joueurs d AEJ et ceux en traitement fr quentent leur r seau personnel dans une plus grande proportion sur une base hebdomadaire Ils rejoignent respectivement 33 et 36 des membres de leur r seau Les joueurs de bingo fr quentent en moyenne une portion significativement plus petite de leur r seau 11 p lt 0 001 Cette situation est peut tre en partie li e au fait que leur r seau comporte plus de gens fig 4 8 Ainsi les groupes AEJ et en traitement conna
31. EJ 2 5 composantes et 0 6 isol en moyenne CHAPITRE V DISCUSSION Rappelons que ce m moire vise mieux comprendre le r le du contexte communicationnel associ a diff rents types de jeux de hasard et d argent dans une conjoncture o les appareils lectroniques de jeu sont dispro portionnellement associ s au d veloppement de probl mes de jeu Notre revue de la documentation scientifique nous a conduit porter une attention particuli re l interactivit sociale entourant le d roulement du jeu et l insertion sociale des joueurs Aussi nous avons proc d l observation des interactions de diff rents types de jeu et l analyse des r seaux de relations interpersonnelles des joueurs Nous voici maintenant l tape d interpr ter et de discuter les implications des r sultats obtenus en rapport aux hypoth ses de recherche que nous avons mises quant aux r les des interactions sociales durant le jeu et du r seau social des joueurs Il s agit ici de d gager en quoi nos r sultats peuvent aider mieux cerner la probl matique des A J 5 1 Interactivit et observations de terrain En premier lieu notre hypoth se portant sur le rapport entre l interactivit en contexte de jeu et les demandes d aide est confirm e En effet la comparaison 65 des donn es relatives au nombre d interactions sociales des joueurs sur le terrain montre une diff rence statistiquement significative p lt 0 001 en
32. Le formulaire de consentement des sujets r pondant aux entrevues et d engagement au respect de la confidentialit de la part des chercheurs se retrouvent l appendice B du pr sent document 45 Joueurs assidus AEJ Joueurs assidus bingo Joueurs en traitement N 30 Tableau 3 2 R partition de l chantillon r seaux personnels Voici quelques pr cisions sur l chantillon des entrevues effectu es La proportion de femmes dans l chantillon est de 56 et celle des hommes de 44 La plus grande pr sence de femmes tient au fait que 80 des joueurs de bingo sont en fait des joueuses alors que 63 des joueurs d AEJ sont des hommes De m me les hommes sont aussi plus pr sents dans le groupe des personnes en traitement 35 de femmes contre 65 d hommes L ge moyen des personnes en traitement 48 8 ans et l ge des joueurs d AEJ 42 9 ans ne diff rent pas significativement d un groupe l autre Toutefois le groupe des joueurs de bingo est nettement plus g 60 3 ans p lt 0 001 3 1 Echanges avec des intervenants sociaux En plus des nombreux changes informels ayant eu cours tout au long des activit s de cueillette des donn es deux rencontres d changes portant sur des r sultats pr liminaires ont t r alis es avec des intervenants travaillant aupr s de joueurs en difficult Ces rencontres d environ deux heures chacune avaient comme objectif de bonifier les r flexions et les analys
33. Mongeau d Communication horizons de pratiques et de recherche Montr al Presses de l Universit du Qu bec Saint Charles J et P Mongeau 2004 Analysis of interactions network in workgroup Communication dans le cadre du XXIVe International Sunbelt Social Network Conference Portoroi Slov nie Mai 2004 Sanicola L d 1994 L intervention de r seaux Bayard Paris Sarason B R I G Sarason G Irwin et G R Pierce d 1990 Social support an interactional view J Wiley Toronto Snijders T A B 1999 Prologue to the measurement of social capital La Revue Tocqueville no 20 pp 27 44 Swann W B Jr et S J Read 1981 Acquiring self knowledge The search for feedback that fits Journal of Personality and Social Psychology 41 1119 1128 90 Trevorrow K et S Moore 1998 The Association Between Loneliness Social Isolation and Women s Electronic Gaming Machine Gambling Journal of gambling studies 14 263 283 Walker M B 1992 The psychology of gambling Oxford Pergamon Press Watzlawick P J Helmick Beavin et D Jackson 1972 Une logique de la communication Paris Seuil Wellman B d 1999 Networks in the Global Village Boulder CO Westview Press Wellman B 1990 Supportive community networks which network members relationship and networks provide what kinds of social support Report to t
34. Qu bec et peut tre contribuer a l am lioration des diff rentes strat gies de traitement des joueurs et de pr vention face aux JHA CHAPITRE PROBLEMATIQUE 1 1 La probl matique des appareils lectroniques de jeu Au Qu bec les effets n fastes des appareils lectroniques de jeu AEJ 3 sont identifi s comme une priorit de sant publique Minist re de la Sant et des Services sociaux Plan d action 2002 2005 Les AEJ se d marquent des autres jeux de hasard et d argent par leur plus grande association avec le jeu pathologique environ 40 des adeptes de ce type de jeu sont consid r s au moins comme des joueurs a risques Chevalier et Allard 2001 De plus les AEJ seraient en grande partie responsables de augmentation de la pression inflig e sur les services d intervention sp cialis s comme le laisse entrevoir la figure 1 1 gt L appellation AEJ englobe les appareils de loteries vid o ALV les machines a sous des casinos ainsi que certains jeux de hasard et d argent en igne Dans le cadre de cette recherche nous nous r f rons aux ALV et aux machines a sous 20 004 t ____j 15 000 appels 10 500 Le Ge gt Nombre d ee HN O8 ON DEN ON EN D En 1993 1994 1995 1996 1997 1999 1999 2000 200l 2002 2003 94 95 96 97 93 99 00 GI 02 03 4 Ann e Figure 1 1 Progression des demandes d aide t l phoniques au Qu bec l organisme Jeu aide et r
35. alement pu d gager certaines caract ristiques propres aux r seaux personnels des joueurs et joueuses s adonnant a diff rents types de jeux Les hypoth ses initiales ont t confirm es 1 il y a peu d interactions sociales dans les jeux de hasard et d argent associ s une forte demande d aide 2 les r seaux des joueurs d A J ont une plus petite taille et une plus forte densit 3 on note une pr sence de caract ristiques structurelles propres aux r seaux personnels des joueurs en traitement Par ailleurs l analyse des r sultats dans une perspective communicationnelle nous montre les joueurs assidus d AEJ comme des individus vivant dans un espace coup des autres tant lorsqu ils jouent que lorsqu ils se trouvent l int rieur de leurs relations interpersonnelles Ces joueurs d A J ne seraient pas des individus isol s mais plut t des personnes enferm es dans un petit r seau de relations serr es o le jeu peut constituer 73 autant une fuite qu un ciment Aussi il serait n cessaire d approfondir notre compr hension du comment se construisent ou se d construisent les r seaux personnels des joueurs prouvant des probl mes de jeu De m me d autres questions se posent l gard du r le et de l influence de certains l ments des r seaux personnels des joueurs notamment quant l acc s au soutien motif et au role de la belle famille au sein du r seau Ainsi on peut se demander si pa
36. ant des populations et de la promotion des jeux de hasard et d argent il en r sulte des d bats sociaux hautement m diatis s En adoptant une approche communicationnelle il devient tout fait int ressant d observer la construction sociale s articulant autour des jeux de hasard et dargent Il suffit d imaginer un homme d affaires d battre pour mettre en valeur les bienfaits d un casino dans une perspective environnementale structurante de d veloppement durable et communautaire pour comprendre tout le plaisir qui s offre a l oeil des chercheurs en communication On nage en pleine dramaturgie Ainsi d ult rieures recherches en communication l gard des jeux de hasard et d argent pourraient porter sur la construction du sens et la recherche de compromis d accommodements au sein d un syst me d acteurs sociaux Enfin la r daction de ce m moire a t prolong e suite une surcharge de travail qui aura t finalement b n fique Ma contribution l tude d impacts portant sur le projet de d m nagement du casino de Montr al au Bassin Peel sous l aile de Serge Chevalier m a expos une multitude d informations qui ont tay mon travail d analyse finale J en aurai aussi tir quelques cheveux gris suppl mentaires Cest donc avec une vision plus arr t e des possibilit s offertes par mes acquis en communication sociale que je termine ce m moire Peut tre est ce louverture d
37. ce marqu e sur l acquisition de comportements en ce qui a trait a la d cision initiale de jouer Les caract ristiques structurelles quant elles influenceraient davantage le d veloppement du comportement et son maintien La pertinence de ce mod le dans notre cadre conceptuel tient au fait qu il offre un cadre explicatif au sujet de la plus grande nocivit de certains types de jeu par rapport d autres et qu il est le seul offrir un tel cadre Ainsi il nous sera utile ult rieurement pour enrichir nos r flexions et analyses portant sur les diff rents jeux De plus le mod le de Griffiths est largement diffus dans le milieu de la recherche ainsi que dans les organismes oeuvrant aupr s de joueurs en difficult Par ailleurs son positionnement de nature psychologique comportementale sous estime les enjeux relatifs a la com munication humaine A titre dexemple l interaction verbale y est trait e comme un l ment de l environnement sensiblement similaire aux stimuli sonores Nous avons pour notre part davantage tendance consid rer l interaction verbale comme une activit s inscrivant au sein d une interaction humaine plus large ne pouvant tre r duite un bruit plus ou moins stimulant Par cons quent dans le cadre de ce m moire cet l ment du mod le de Griffiths interaction verbale sera davantage d velopp et recadr dans une perspective communicationnelle du contexte des JHA 18 2 2 L int
38. concern par l interaction en cours on dira que l interaction est 23 focalis e Dans le cas o un acteur est vaguement concern par l interaction comme par exemple un groupe d trangers attendant l autobus ou des passants qui se croisent on dira que l interaction est non focalis e Il existe aussi une mani re plus distante d interagir que l on nomme la copr sence On peut illustrer la copr sence par l influence qu exercerait sur le comportement d un individu un couple qui dine quelques m tres plus loin ou le serveur d un restaurant qui de fa on impr visible entre et sort de la cuisine Dans cet exemple la diff rence comportementale induite par la copr sence pourrait se traduire par le fait de choisir d utiliser des ustensiles plut t que ses mains pour manger un repas Le choix comportemental dans ce cas r sulte d interactivit indirecte De plus plusieurs types d interactions peuvent se produire simultan ment Par exemple un trafiquant de drogues peut subir l influence de la copr sence d un groupe de policiers en m me temps qu il interagit de fa on focalis e avec un chauffeur de taxi C est le cadre per u par les individus qui tendrait se modifier selon la charge symbolique des diff rentes interactions pouvant s y tenir simultan ment La sc ne et les coulisses Selon Goffman il faut galement distinguer les zones d interaction en tenant compte du degr de libert et de contrain
39. cture du r seau compl tent l analyse des chercheurs La connexit du r seau permettra de v rifier s il existe des composantes ou si le r seau se veut complet fig 2 4 le r seau sera consid r comme complet lorsque tous les n uds ont la possibilit de se rejoindre sans quoi on aura affaire un r seau comportant des composantes videmment dans le cas de l analyse d un r seau personnel on doit aborder ces dimensions sans consid rer le lien avec l individu dont on trace le r seau puisque tous les liens passent forc ment par ce dernier Figure 2 4 Composantes dans le r seau Cette figure met en comparaison un r seau comportant quatre composantes partie gauche avec un r seau complet droite o il est possible de rejoindre tous les individus par le biais des liens du r seau Enfin l existence de sous groupes l int rieur d un r seau pourra s observer par une plus grande densit de liens entre certains n uds En ce sens dans 35 l tude d un r seau personnel il sera frequent d observer l existence de sous groupes th matiques tels que la famille ou les noeuds assimil s aux relations de travail 2 4 Le Soutien social Pour l ensemble des chercheurs s int ressant au soutien social celui ci serait inextricablement li au r seau personnel de l individu ou un r seau d entraide sociale plus formalis 4 Bien que selon certains auteurs la conception m me du soutien socia
40. d marches d interpr tation et d analyse finales La collaboration des experts de milieu s est av r essentielle pour ajuster nos outils de collecte de donn es ainsi que pour tablir les liens de confiance nous permettant d tre pr sents dans certains milieux Rappelons pour bien saisir la structure des d marches m thodologiques qu elles reposent autour de l association des diff rents 42 types de jeux avec les demandes d aide Les AEJ seront donc consid r s comme forte demande d aide et les autres jeux comme faible demande d aide Afin de recueillir les donn es relatives l interactivit sociale nous avons con u une grille d observation permettant un observateur form de coder discr tement les interactions et les distractions d un joueur en action La distraction est utilis e comme indicateur d interaction minimale avec autre chose que le jeu Chaque p riode d observation a une dur e de 15 minutes durant lesquelles les comportements d un joueur sont cod s selon les indicateurs suivants e Interaction lorsqu un joueur entre en interaction avec un autre individu l change pouvant tre verbal ou non verbal signe de la main clin d ceil etc Le temps de l interaction est pris en compte si l change d un individu d autres contient plus de trois allers retours r troactions sans qu il y ait reprise du jeu L interaction est utilis e comme indicateur de la pr sence d interactivit
41. del des pr visions les plus optimistes C est aussi dans les ann es 90 que les effets d l t res accompagnant l introduction de ces nouveaux quipements se font sentir dans Loto Qu bec Rapport annuel 2006 la communaut Cet aspect sera d ailleurs largement document lors de la section d di e a la probl matique du pr sent document D autre part les tudes sur le jeu s effectuent pr sentement avec cette trame de fond paradoxale o existent des d bats sociaux m diatis s s articulant autour de principes moraux h donistes de promotion de la sant et de rentabilit que questionnent diff rents protagonistes En ce sens dans le cadre de ce m moire nous avons d surmonter quelques cueils notamment pour la r alisation du travail de terrain Ceci s explique par les sommes d argent importantes gravitant autour des activit s de jeu et qu une telle tude peut tre per ue par certains comme un irritant potentiel De plus les JHA font aussi l objet d une forte promotion dans les m dias et ailleurs Cette dimension complique sensiblement le travail des acteurs pr occup s par la pr vention des probl mes de jeu Qui plus est si les responsables de la promotion sont galement en charge de pr venir les probl mes de jeu les messages paradoxaux peuvent favoriser l av nement d une situation embrouill e En m me temps que les instances d cisionnelles soient la recherche d un quilibre
42. des AEJ face aux probl mes de jeu sous un angle original A cet effet un int r t nous situer pr s du terrain et en obtenir une connaissance exp rientielle aura influenc tant notre approche conceptuelle que le d veloppement de nos d marches m thodologiques Par cons quent nos d marches m thodologiques auront permis la fois d obtenir les donn es n cessaires la v rification de nos hypoth ses tout en nous assurant une bonne pr sence dans le milieu des joueurs Cette pr sence sur le terrain s est cons cutivement traduite par la participation active d acteurs du milieu de l intervention sociale et d experts de milieu Les donn es nous viennent donc directement des lieux o se d roulent les activit s de jeu et d un centre de traitement pour joueurs en difficult Des centaines d heures ont ainsi t pass es aupr s des joueurs Enfin faisant suite la pr sentation des r sultats nous discuterons des diff rentes implications et questions soulev es par l investigation de la probl matique des AEJ sous l angle d approches communicationnelles Loin d offrir un mode d emploi face aux situations parfois ambigu s du terrain les dimensions soulev es pourront cependant contribuer 4 mieux saisir les implications du contexte communicationnel de diff rents types de jeu Dans cette perspective nous esp rons nourrir la r flexion des diff rents acteurs concern s par la probl matique des JHA au
43. des comportements risques Biron et Chevalier para tre Ces propos appuient donc l id e d j exprim e de l troit lien existant entre le r seau personnel et le soutien social Dans ce contexte l id e de jumeler nos pr occupations l gard du soutien social l tude de l insertion sociale des joueurs de diff rents types de jeu par l approche de l analyse des r seaux sociaux nous appara t tre une piste prometteuse 2 5 Hypoth ses de recherche En r ponse aux questions g n rales de recherche suscit es par la probl matique des appareils lectroniques de jeu au Qu bec et ailleurs nous avons explor plusieurs notions et concepts sur la relation individu jeu dans une perspective psychologique et approfondi les notions communica tionnelles relatives au r le de l interactivit humaine et l insertion sociale des joueurs En ce qui regarde l interactivit humaine l interaction appara t tre intimement li e la coh sion sociale et la r gulation des comportements humains La pr servation de la face telle qu voqu e par 39 Goffman et la v rification de soi telle qu envisag e par les psychologues sociaux ont entre autres confort l id e de s attarder au lien potentiel de l interaction face au d veloppement de probl mes de jeu Ainsi en rapport aux inqui tudes des intervenants sociaux soulevant la d ficience d interactivit humaine des AEJ nous avons convenu de v
44. e film banque jeu de soci t connu etc Quasi gain Exploitation de la psychologie du joueur voulant qu il ait presque gagn Des tudes ont d montr qu il y avait un effet de stimulation chez les joueurs lorsqu il y a ressemblance ou proximit entre le r sultat d une mise et le r sultat gagnant Bien que le r sultat soit perdant le joueur a l impression qu il a presque gagn Dans certains jeux les quasi gains sont volontairement incorpor s Interaction verbale Pr sence d interactions verbales pendant le jeu crier le mot bingo demander des cartes au croupier etc Effet sonore et jeu de lumi re Ensemble des stimuli du jeu reli s au son et la lumi re bruit annon ant les gains monnaie qui tombe bruyamment lumi re qui tourne etc Acc s financiers et symbolisme de l argent dimensions reli es la disponibilit de l argent et sa repr sentation symbolique jetons cr dits repr sentant l argent etc Taux de retour Variable statistique qui indique le montant moyen retournant aux joueurs en proportion des mises investies Intervalle des gains Fr quence de la distribution des gains travers les sessions de jeu Esp rance n gative de gain L esp rance n gative de gain indique sp cifiquement que sur une longue p riode le jeu est con u de telle fa on qu il soit statistiquement impossible que les joueurs en tirent plus de gains 16 que de pertes Toutefois
45. e mes coll gues et l accueil chaleureux qu ont Sociologue la direction de sant publique de Montr al vi re u mes diff rentes id es qui ont favoris mon d veloppement Quoi qu il en soit mes exp riences positives au sein d approches multidisciplinaires renforcent la conviction que j ai de porter davantage attention dans la mesure du possible aux processus interactionnels humains TABLE DES MATIERES Remerciements astnnnmnanrnnannmnmmmmyannnnnmn mmmn nnmanmnmnnnmnnn Nnnn mmmn Avant propos Nm mm uenn Liste des tableaux et figures RSR mm mm mm mm mm M mm mm mm mm mm mm mm mm ee mm mm mm mm mm mm mm mm R sum CCC EE EE EE ee ee ee en ee eee Chapitre 1 Probl matique 1 1 La probl matique des appareils lectroniques de jeu 1 2 Objectif et questions de recherche Chapitre 2 Cadre conceptuel 2 1 Un mod le psychocognitif des jeux de hasard et d argent 2 2 L interaction Om EE mm Nm mm mm mm mm mm mm mm mm mm Nm mm mm mn mm mm mm mm en emm anna nmmmmmmmmmne 2 2 1 Sph re d influence et de contraintes 2 2 2 Dimensions dominantes de l interactivit humaine selon Goffman 2 2 3 Autor gulation et v rification de soi 2 3 L insertion sociale des individus r seaux personnels et soutien social mm mm mm ey 2 3 1 L insertion sociale analyse de r seaux sociaux de communication 2 3 2 Le r seau personnel 2 3 3 Synth se des notions relatives l tude des r seau
46. e personne omette de citer son conjoint lors d une entrevue visant a tracer son r seau personnel je garde pour finir mes 111 collaborateurs ne surtout pas oublier Grands mercis ma m re Gilberte et son mari Magella pour leur pr sence leur coute et leurs encouragements De m me mon fr re Bernard et mon p re Jacques pour l int r t qu ils portent mes travaux Mes plus chaleureuses consid rations vont mon directeur Pierre Mongeau qui a su inspirer et faire sortir le meilleur de notre collaboration par sa cr ativit et son travail attentionn Tout autant il me faut souligner l apport g n reux de Johanne Saint Charles qui a su me communiquer ses passions l gard du pouvoir et des r seaux SOCIAUX Enfin je tiens exprimer une profonde gratitude envers Christine ma douce compagne de vie pour son d vouement et la polyvalence de ses contributions AVANT PROPOS C est un concours de circonstances favorables et un int r t certain pour l observation des comportements humains qui m ont conduit vers l tude des joueurs de vid opoker Je me souviendrai toujours de l arnaque qui a au d part veill ma curiosit il me manque du change pour prendre le m tro et aller Longueuil Je vis l auteur du subterfuge anodin utiliser les dons ainsi recueillis pour nourrir un de ces curieux appareils lectroniques situ s dans un bar de quartier Je travaillais l
47. e plus en largissant notre analyse par une comparaison des r seaux personnels de joueurs en traitement c est a dire de joueurs ayant recours a des services d aide sp cialis s nous mettons l hypoth se que Les caract ristiques structurelles des r seaux personnels des joueurs en traitement sont diff rentes de celles des joueurs assidus non en traitement CHAPITRE Ill METHODE Nos d marches m thodologiques comportent deux volets distincts s inscrivant dans la logique du d veloppement de notre cadre conceptuel Un volet se consacre donc apporter du mat riel propre v rifier l hypoth se avanc e sur les interactions et un autre volet se voit consacr aux r seaux personnels et au soutien social des joueurs Par ailleurs nous avons galement d velopp nos strat gies m thodologiques avec l int r t d tablir une connaissance terrain du milieu des joueurs tout en favorisant les contacts avec les experts de milieu Il nous semblait que ces aspects taient particuli rement importants pour optimiser la validit des donn es dans le cadre de l analyse de r seaux sociaux avec les client les que nous abordions Biron Mongeau et Saint Charles 2006 Aussi pour bonifier l tendue de nos analyses nous avons eu recours des rencontres d changes avec des intervenants sociaux auxquels nous avons pr sent des r sultats pr limi naires Leurs suggestions ont t consid r es et ont ainsi influenc nos
48. e r seaux qu on pourrait illustrer en rappelant les diff rences retrouv es entre le sociogramme et le psychosociogramme de Moreno 1934 le premier destin l tude de 30 groupes s attarde aux perceptions de tous les individus d un r seau et la r ciprocit des liens tablis alors que le second ne tient compte que des perceptions de l individu faisant l objet de Il intervention Ce dernier correspond aux liens interpersonnels de l individu Par cons quent l tude du r seau personnel d un individu nous informe de sa perception face son insertion sociale de ses interactions avec l environnement et des liens entretenus entre les acteurs de son milieu D autre part l tude r seau d une communaut se traduit par la mise en commun de perceptions individuelles relatives aux liens entretenus et vise tablir un portait relatif la circulation d informations entre autres dans une communaut Les donn es recueillies peuvent provenir de diverses sources questionnaires observations ce qui permet parfois une certaine relativisation de la matrice obtenue tout en offrant des possibilit s d analyses plus riches On peut donc penser qu en plus des perceptions subjectives des membres du r seau une matrice plus objective de la structure de la communication au sein de la communaut tudi e y est aussi investigu e Dans le cadre de l tude de r seaux personnels le r seau reconstitu en fonctio
49. emblait montrer les observations effectu es par un travailleur de milieu interrog dans le cadre de nos pr sents travaux 21 Ainsi ces dimensions pourront nous aider interpr ter les r sultats d coulant de la poursuite de nos pr sents travaux Nous nous y r f rerons donc ult rieurement Le Cadre Au del de ses aspects purement physiques le cadre est porteur d un symbolisme culturel qui influence en partie le comportement des individus Par exemple on associe une biblioth que avec le fait de garder le silence et on vite le port du costume de bain dans une cours de justice Le symbolisme attribu culturellement aux acteurs d termine aussi le cadre cet effet mentionnons l exemple d un policier en uniforme ou du docteur en sarrau qui influencent par leur charge symbolique respective le cadre des interactions Par cons quent le cadre r sulterait d une part de la relation qui unit les diff rents acteurs et d autre part des r gles et des normes comportementales plus g n rales d coulant d un consensus social Les acteurs interagiraient l int rieur de ce qui est culturellement prescrit par les diff rents cadres Par exemple une interaction ayant cours dans une voiture sinscrira parall lement au cadre des r gles d interaction r gissant les automobilistes ce qui est encore plus vrai pour le conducteur du v hicule Les enjeux de la face Cette dimension s articule autour de trois l ments
50. en social r seau social jeux de hasard et d argent interaction jeu pathologique INTRODUCTION Bien qu ils soient pratiqu s sous diverses formes et depuis fort longtemps au sein de nombreuses soci t s les jeux de hasard ont su s adapter a la modernisation En effet l av nement de nouvelles technologies a pr cipit leur transformation au cours des derni res d cennies Si de nouvelles formes de jeux ont ainsi fait leur apparition les jeux de hasard et d argent JHA sont toujours bien ancr s dans les m urs En fait l individu assis devant une machine de jeu hautement sophistiqu e du point de vue technologique volue toujours dans un univers mystique et sacr De par leur nature les jeux de hasard demeurent un haut lieu d expression symbolique et un univers qui fascine encore les masses Au Qu bec cette transformation technologique des jeux de hasard et d argent s accompagne galement de modifications d attitudes a l gard de ceux ci Cette situation a culmin en un d veloppement fulgurant de l industrie du jeu En ce sens depuis leur l galisation et leur prise en charge par l tat vers la fin des ann es 60 les profits g n r s par les jeux tatis s sont pass s de 50 millions initialement a plus de 1 5 milliard pour l exercice 2005 20062 C est l av nement des casinos et des appareils lectroniques de jeu au d but des ann es 90 qui a propuls l offre de jeu et les profits au
51. eraction Les travaux d Erving Goffman conduisent penser que l change d information entre individus et la perception de la pr sence commune d terminent plusieurs gards les comportements en cours Ils aideront r pondre notre premi re question relative aux interactions dans les JHA et des liens possibles avec le d veloppement de probl mes de jeu Parall lement plusieurs tudes tir es du courant de l interactionnisme symbolique et de la psychologie sociale sont venues tayer l id e de s attarder l interaction humaine dans le contexte de jeu 2 2 1 Sph re d influence et de contraintes Pour Goffman l interaction d passe de loin la pr rogative fonctionnelle soit l acte utilitaire qu aurait tendance lui conf rer ses coll gues du courant de la psychologie Le Breton 2004 Il y aurait des d terminants fondamentaux dans lacte de l interaction lui m me Loin d tre subordonn e aux sujets l interaction aurait ses r gles ses exigences et une certaine autonomie L interaction est le moment o l individu perd l autonomie de sa repr sentation pour entrer dans la sph re imm diate d un public D s qu une autre personne p n tre son champ de perception il est sur ses gardes et amen la surveillance de l impression qu il donne voir pour carter de lui tout soup on Tout acteur est dans la n cessit de rendre raisonnable son comportement au regard des v nements en cours Le B
52. es visant interpr ter les donn es recueillies CHAPITRE IV PRESENTATION DES RESULTATS Dans cette section nous pr sentons en premi re partie les r sultats des observations des interactions et des distractions des joueurs selon les differents jeux et les diff rentes p riodes Puis en seconde partie nous pr sentons les r sultats relatifs aux caract ristiques structurelles des r seaux personnels des joueurs assidus d AEJ des joueurs en traitement et des joueurs assidus de bingo 47 4 1 R sultats des observations de terrain Les joueurs d AEJ ont toujours significativement moins p lt 0 001 d interactions que les joueurs de cartes et de bingo quel que soit le lieu bar ou casino ou le moment jour de semaine ou soir et fin de semaine voir la figure 4 1 cet effet contrairement nos interrogations concernant de possibles diff rences li es aux lieux et aux p riodes il n y a pas de diff rence entre les groupes d A J observ s dans les bars et au casino et les p riodes d observation jour de semaine soir et fin de semaine De m me le nombre d interactions observ es pour les joueurs de bingo et de cartes ne varie pas significativement selon le moment de l observation 30 trit CEE 10 N 30 30 30 30 30 30 30 30 AEJ_Bfds AEJ Cfds BINGO_ fds CARTES _Cfds AEJ Bj AEJ Cj BINGO CARTES_Cj Figure 4 1 Nombre d interactions par type de jeux par p riode de 15 minutes 48 Lorsqu on
53. es d tre d pann transport d m nagement commissions gardiennage etc Soutien financier qui feriez vous appel dans votre entourage pour tre d pann financi rement la suite d un impr vu bris de voiture appareil m nager vol ou autre Soutien emotif qui faites vous appel quand vous avez besoin de parler de vous confier Quelles sont les personnes qui vous annoncez vos bonnes et mauvaises nouvelles en priorit UQAM D partement des communications Recherche sur les jeux de hasard et d argent Volet tude des r seaux sociaux 82 FORMULAIRE DE CONSENTEMENT Bonjour La recherche laquelle vous avez accept de participer vise mieux conna tre certaines caract ristiques des interactions sociales associ es aux diff rents types de jeux de hasard et d argent Elle est men e par une quipe de chercheurs en communication de PUQ M sous la direction de Pierre Mongeau professeur en communication sociale Votre participation consiste r pondre un questionnaire visant dresser un portrait de votre r seau personnel de relations Les noms des personnes cit es ne seront pas not s ils seront remplac s par des pseudonymes ou des num ros La confidentialit des donn es sera strictement contr l e Votre participation cette recherche est strictement confidentielle et anonyme Nous ne conserverons aucun nom dans nos bases de donn es et aucun nom ne sera mentionn dan
54. es de soutien proviendraient de divers liens pr sents dans le r seau personnel d une personne En d autres termes il y aurait sp cialisation du soutien offert par les diff rents membres d un r seau personnel certains liens n offrant par ailleurs aucune forme de soutien Plus pr cis ment on d noterait quatre dimensions pour rendre compte du soutien disponible l individu le soutien motif la pr sence de liens de compagnonnage le soutien mat riel et financier et enfin le soutien sous forme d accessibilit des services Le soutien social s articulerait l int rieur de deux facettes le r seau social d une personne et le r seau communautaire rattach a son milieu de vie Au niveau individuel Lin 2001 les ressources encastr es dans les r seaux sociaux permettraient d am liorer les r sultats des actions 1 en facilitant la circulation des informations 2 en permettant d exercer de l influence sur les agents qui jouent un r le important pour l individu 3 en jouant comme r f rences sociales 4 en renfor ant l identit et la reconnaissance Pour les instances de sant publique canadienne et qu b coise 5 le soutien apport par les familles les amis et les communaut s est consid r comme une composante d terminante de la sant Le fait d voluer dans un milieu bienveillant et favorable permettrait aux individus de r pondre ad quatement au stress tout en agissant comme tampon c
55. he National Health Research and Development Program Health and Welfare Canada University of Toronto Centre for Urban and Community Studies Toronto Wellman B et S Wortley 1990 Different Strokes for Different Folks Community Ties and Social Support American Journal of Sociology vol 96 pp 558 88 Winkin Y 1982 La nouvelle communication Paris Seuil
56. iant pas significativement l un de l autre fig 4 11 35 30 25 Proportion 20 du r seau 15 10 5 0 M A J M Traitement O Bingo Figure 4 11 Proportion du r seau li e aux activit s 58 Comme l illustre la figure 4 12 le r seau personnel des joueurs d AEJ compte une proportion largement plus faible de membres de la belle famille 4 p lt 0 001 Les joueurs de bingo et en traitement comptent respectivement 10 et 11 de membres de la belle famille dans leur r seau 12 10 8 6 0 4 2 0 Proportion du reseau E Traitement Figure 4 12 Proportion de membres de la belle famille dans le r seau personnel 4 2 2 Exemples typiques de r seaux personnels selon les groupes tudies A titre d illustration de la structure des r seaux personnels des diff rents groupes de joueurs les figures 13 14 et 15 pr sentent des r seaux personnels types des joueurs selon le groupe AEJ en traitement bingo Afin d obtenir une image plus claire le joueur lui m me ego n est pas illustr dans le r seau puisqu il ou elle a videmment des liens avec tous les membres de son r seau personnel Toutefois la force du lien que le joueur entretient avec les membres de son r seau est indiqu e par la couleur du noeud voir la l gende ci dessous 59 L gende Couleur intensit du lien avec Ego rouge fort bleu moyen jaune faible Taille du n ud apporte du soutien
57. idu de bingo Figure 4 16 R sum des principales caract ristiques des r seaux personnels Tableaux Tableau 2 1 Diff rentes conceptions entourant le soutien social Tableau 3 1 R partition de l chantillon interactivit Tableau 3 2 R partition de l chantillon r seaux personnels eee eee mm mm mm mm mm mm mm mm mm mm mm mm mm mm mm mm mm mm mm mm mm eee nn mm mm mm mm mm mme mm mm ee ee ee SR ew mm mm mm mm mm mm mm mm mm mm mm mm mm mm mm mm mm mme eee RESUME Environ 90 des demandes d aide re ues au Qu bec par les organismes intervenant aupr s de joueurs en difficult sont reli es aux appareils lectroniques de jeu AEJ Ceux ci sont significativement plus associ s au jeu pathologique que les autres types de jeux de hasard et d argent JHA Toutefois parce que le ph nom ne des A J est assez r cent et que l tude des individus s y adonnant pose de nombreux probl mes m thodologiques et thiques on manque de donn es pr cises sur les dimensions psychosociales permettant une meilleure compr hension du ph nom ne des A J dans le contexte qu b cois Plusieurs praticiens et chercheurs soul vent galement les questions de la faible interactivit sociale associ e ces jeux et du r le que pourrait jouer le r seau social des joueurs Suite l investigation d enjeux relatifs aux dynamiques communicationnelles nous avons cherch a identifier les caract ristiques des interactions sociales et des
58. ie Consiste t il en changes intimes En ce qui se rapporte aux n uds l analyse de la structure du r seau nous permettra d en apprendre plus sur des dimensions comme sa centralit de degr ou d interm diarit La centralit de degr d un n ud sera d termin e par le nombre de liens qu il poss de plus le n ud poss de de liens avec les autres membres du r seau plus il sera consid r comme central On s accorde g n ralement pour statuer qu une plus grande centralit d un membre t moigne aussi d une implication et d un engagement plus grand dans le r seau Par ailleurs la centralit d interm diarit t moigne du placement strat gique du n ud dans le r seau Un membre avec une haute centralit 5 Nous d finissons ici un lien faible comme un lien qui est soi inactif depuis une p riode prolong e ou consid r comme moins proche que les autres par le sujet dont on labore le r seau 34 d interm diarit sera celui qui fera figure de pont dans un r seau dans la mesure o il sera connect plus souvent des membres non reli s entre eux Il est ainsi g n ralement convenu qu un pouvoir relatif au contr le de l information est associ un plus grand degr de centralit chez un individu Ces caract ristiques permettent de mieux saisir la dynamique des interactions au sein du r seau Par ailleurs outre la densit et la taille du r seau d autres attributs se rapportant la stru
59. if 40 5 4 soutiens re us 20 6 financier 28 liens autres 9 taille r seau 12 pas de joueurs Bingo tr q annuelles 43 fr q hebdo 3xplus 35 liens d activit s 10 forte dansit composantes 2 5 alters de soutien 54 5 6 peu de belle famille 4 conjoint 41 femmes 56 hommes 44 amis 23 i isol s 6 alters proches 23 fe ae aed i soutien motif 1 8 parents 44 seri ney P i PL alters de soutien 10 joueurs AEJ 2 liens autres 0 22 belle famille 10 taille du r seau 25 joueurs de Bingo 33 f quentations annuelles 64 fr quentalions hebdo 11 liens d activit s 82 alters de soutien 38 soutien motif 8 Bingo Faible demande d aide Figure 4 16 R sum des principales caract ristiques des r seaux personnels 63 Il faut par ailleurs tenir compte de la plus grande taille du r seau moyen des joueurs assidus de bingo lorsqu on effectue la lecture des donn es en proportion du r seau Ainsi bien que les joueurs de bingo ont en nombre le m me soutien motif que le groupe AEJ ils peuvent compter sur plus de soutien au total que ce groupe et environ autant que le groupe en traitement Les groupes bingo et traitement ont aussi en commun un plus grand nombre de composantes 4 en moyenne et de liens isol s 2 en moyenne que le groupe A
60. interactif interrompu par le malaise issu de la conscience par le joueur du regard de l autre I en va de m me pour les d cisions prises par l individu pendant ses sessions de jeu notamment face l ampleur de ses mises qui ne sont pas soumises au regard d autrui Dans la mesure o les jeux pr sentant le plus faible taux de demande d aide sont aussi ceux o on retrouve le plus d interactions les r sultats sugg rent que l interactivit en contexte de JHA peut fournir une forme de protection contre le d veloppement de probl mes de jeu De m me compte tenu de l association des AEJ avec le d veloppement de probl mes de jeu l aspect asocial des sessions de jeu avec les AEJ appara t comme un facteur de nocivit 5 1 1 Interactivit sociale et structure des AEJ Comme nous l avons vu le cadre d analyse propos par Griffiths 1993 1995 2000 2004 concernant les aspects structuraux psychocognitifs des jeux 67 montre que les AEJ comportent une menace intrins que pour la sant mentale des joueurs En compl mentarit nous proposions de d velopper une analyse davantage centr e sur les aspects communicationnels Comme le pr sume notre cadre conceptuel l interaction humaine ne se limite pas aux seules interactions verbales L interactivit sociale selon Goffman s chelonne d une lointaine perception de copr sence jusqu des changes directs dans une zone ant rieure Selon cette interpr tation un je
61. issent moins de gens et les voient plus souvent 40 35 30 25 iia Proportion 4 E Traitement du reseau 15 10 5 0 0 le Bingo Figure 4 8 Proportion du r seau fr quent e sur une base hebdomadaire oe Le r seau personnel des joueurs en traitement est celui qui compte la plus grande proportion 57 p lt 0 001 de personnes offrant du soutien Les groupes A J et bingo en comporte moins 38 et 26 comme le montre la figure 4 9 60 50 7 Mom DAES ie eae 30 i H Traitement CI Bingo 10 p 0 Figure 4 9 Proportion des membres du r seau offrant du soutien 56 Les joueurs en traitement disent recevoir du soutien motif de leur r seau dans une proportion significativement plus grande 40 p lt o 001 Tandis que les joueurs d AEJ disent recevoir du soutien motif de 17 de leur r seau Toutefois seulement 8 des membres des r seaux de joueurs de bingo offrent du soutien motif fig 4 10 40 35 30 5 20 _ Traitement 15 ae O Bingo 10 mr r 5 0 Proportion du r seau Figure 4 10 Proportion des membres du r seau offrant du soutien motif 57 Par ailleurs le groupe de joueurs de bingo se diff rencie aussi par la pr sence d une plus grande proportion de liens d activit s 32 p lt 0 001 contre respectivement 14 et 6 pour les groupes de joueurs d AEJ et en traitement ces deux derniers groupes ne se diff renc
62. it l observation en indiquant le temps pass hors de l aire de jeu Informations compl mentaires Dans le cas o une interaction comporte un change explicite de services demander de la monnaie commander boire etc on indiquera F pour fonctionnel Le sexe du joueur et la dur e de la p riode d observation doivent aussi tre not s UQAM D partement des communications Automne 2004 Recherche sur les jeux de hasard et d argent Volet interactivit sociale 78 Exemple de grille d observation Echantillon Bingo jour Obs Genre Dur e Dist Dist L temps Int Int L temps Q temps BJ1 M 15m 8 3 15s 20s 12s 2 19s 22s 0 BJ2 M 15m 1210 5 3 75 308 258 0 BJ3 F 15m 4 10 7 5 1m 20s 10s 40s 15s 0 BJ4 M 15m 7 10 5 2 75 1 33m 18m BJS 7 1 158 2 5m 20s k o gt APPENDICE B PROTOCOLE D ENTREVUE UQAM D partement des communications Recherche sur les jeux de hasard et d argent Volet tude des r seaux sociaux 80 l Signature du formulaire de consentement approuv par le comit d thique 2 Renseignement sur le sujet groupe d ge sexe et groupe tudi ALV Bingo Centre de traitement 3 On pose une premi re s rie de questions visant rassembler l ensemble des liens du sujet On demande seulement le pr nom des individus Les pr noms sont not s dans une grille con ue cet effet Le g n rateur de nom
63. judicieux entre les co ts et les impacts sociaux li s la pratique des JHA l intervenant social uvre pour sa part dans une situation d licate Actuellement l ampleur des probl mes sociaux associ s aux appareils lectroniques de jeu AEJ soul ve son lot de questions C est autour de cet objet que sera d velopp ce m moire Nous aborderons donc cette forte association des AEJ aux probl mes de jeu d un point de vue liant la communication la sant Plus g n ralement l objectif poursuivit consiste mieux comprendre les implications du contexte communicationnel de diff rents types de JHA Nous chercherons ainsi tablir s il existe des liens entre le contexte communicationnel le comportement des joueurs et le d veloppement de probl mes de jeu Au niveau de la forme nous pr ciserons tout d abord la probl matique sous langle des pr occupations autour de la sant des joueurs du travail d intervention sociale et de recherches courantes portant sur les JHA Nous y aborderons galement les questions que suscitent cette probl matique d un point de vue communicationnel Nous poursuivrons ensuite avec l laboration d un cadre conceptuel construit autour de th ories permettant d approfondir les enjeux de la relation du joueur avec le jeu et du contexte communicationnel dont notamment l insertion sociale des joueurs ce stade il sera permis de reconsid rer cette probl matique de surrepr sentation
64. l ments de la dramaturgie sociale et de l interaction sociale tels que con us par Erving Goffman 1973 L approche de Goffman qui s inscrit dans le courant de l interactionnisme symbolique Le Breton 2004 offre de riches possibilit s pour nourrir une r flexion face aux diff rentes dimensions de interactivit humaine En 12 compl mentarit nous ajoutons certaines dimensions relatives au r le des changes interpersonnels dans une perspective d autor gulation et de v rification de soi tir es de l tude de Swann et Read 1981 Cependant ces derniers abordent l interaction dans une optique davantage fonctionnelle En ce qui regarde la seconde section de notre cadre construite autour de l analyse des r seaux personnels et du soutien social elle s attarde davantage r pondre aux questions relatives l insertion sociale des joueurs A cet effet nous nous r f rons divers travaux dont notamment ceux de Saint Charles et Mongeau 2003 2004 2005 Cette approche pose avant tout l individu comme partie prenante d un r seau de liens sociaux en interaction les uns avec les autres Dans cette perspective le soutien social se con oit comme tant incrust dans le r seau d un individu Par cons quent cette portion de notre cadre conceptuel rec le galement un int r t pour claircir des notions propres aux demandes d aide effectu es par les joueurs largement abord es dans notre probl ma
65. l et sa mesure restent a d finir plus pr cis ment Beauregard et Dumont 1996 on peut l aborder sous l angle de l appr ciation subjective du soutien tabl 2 1 Envisag de la sorte le soutien social s inscrit dans la d marche amorc e de compr hension du monde subjectif du sujet et compl terait le portrait de la perception du joueur face son insertion sociale De plus des questions de validit se posent relativement la possibilit de mesurer le soutien en dehors des perceptions des individus tudi s Par exemple l attitude de l aidant politesse sourire impatience lors de ses actions peut influencer la perception de l aid certaines actions peuvent tre per ues comme de l aide pour certains individus et non pour d autres Il nous appara t plus prudent de laisser au sujet le soin de d finir lui m me les sources de l aide qu il re oit de son environnement social Enfin soulignons galement que les tudes sur les liens entre le soutien social et la sant convergent pour conclure que c est le soutien per u qui est corr l avec des indicateurs de meilleur sant 14 L ensemble des travaux dont nous avons pris connaissance sur le soutien social l aborde en ce sens DIMENSIONS Le r seau de soutien Les comportements de soutien L appr ciation subjective du soutien 36 Dimensions du soutien social selon les auteurs et la terminologie utilis e AUTEURS Barrera 1986 Streete
66. la densit du soutien social et de la pr sence de la belle famille Ce qui appuie l id e que certaines caract ristiques du r seau social du joueur pourraient influencer la recherche de l aide En terminant les caract ristiques communes aux trois groupes auront d mystifi en partie la croyance populaire souvent entendue sur l isolement des joueurs d AEJ et plus sp cifiquement des joueurs pathologiques Selon cette id e nous aurions d rencontrer davantage d isolement S il est vrai que nous n avons not aucun gros r seau diversifi chez les groupes de joueurs d A J et de joueurs en traitement nous n avons pas non plus observ chez ces joueurs une propension l isolement C est plut t dans la structure du r seau dans la dynamique communicationnelle des sujets que nous avons trouv quelques r ponses ainsi que de nouveaux questionnements CONCLUSION Ce premier m moire portant sur les dynamiques communicationnelles entourant la pratique des jeux de hasard et d argent au Qu bec aura contribu documenter certaines intuitions d intervenants sociaux sur l aspect asocial des appareils lectroniques de jeu Il aura permis en ce sens de porter un regard novateur sur l association des AEJ aux probl mes de jeu par des m thodes favorisant une pr sence prolong e dans le milieu des joueurs Ainsi nous avons pu observer l impact qu a la structure du jeu sur l interaction sociale des joueurs Nous avons g
67. lture et Soci t de LINRS Bidart C 1997 L Amiti Un lien social Paris La D couverte Biron J F et S Chevalier para tre Avis sur la modification de l offre de jeu Montr al La construction d un casino au bassin Peel Documents de soutien R seau de soutien social Direction de sant publique de Montr al Biron J F P Mongeau et J Saint Charles 2006 Observation participante relation de confiance et validit des donn es en analyse de r seaux Direction de sant publique de Montr al D partement de communication sociale et publique de l UQ M Communication pr sent e dans le cadre du colloque sur les r seaux sociaux de l ACFAS a Montr al Blanchet L 1992 Les pratiques de r seau dans le domaine de la sant mentale Dans Tessier R et Y Tellier d Changements planifi s et d veloppement des organisations vol 8 pp 425 444 Montr al Presses de l Universit du Qu bec Bonifications du Programme d valuation et de traitement des joueurs excessifs Par Pavillon Foster Centre Dollard Cormier Centre Casa Montr al Janvier 2005 Boulay M et T W Valente 1999 The relationship of social affiliation and interpersonal discussion to family planning knowledge attitudes and 87 practice International Family Planning Perspective vol 25 pp 112 118 Burt R 1990 Kinds of Relations in American Discussion Network
68. ment il ne semble pas que les joueurs d AEJ recherchent particuli rement la pr sence d autres joueurs Cela laisse supposer que cette population de joueurs et joueuses de bingo est compos e de personnes plus enclines tablir des liens sociaux L effet protecteur associ aux interactions durant le jeu pourrait donc tre en grande partie aussi li la plus grande insertion sociale de ces joueurs et joueuses l gard de la densit on note une diff rence appr ciable entre les r seaux personnels du groupe de joueurs d AEJ et du groupe de joueurs en traitement ce qui confirme notre troisi me hypoth se En fait les joueurs du groupe A J se distinguent des autres groupes tudi s par le fait qu ils ont un r seau plus petit et plus serr Cette densit plus forte des r seaux du groupe de joueurs d A J indique que les individus de leur r seau sont g n ralement tr s li s les uns aux autres tel que le d montre l exemple de la figure 4 13 Cette caract ristique du r seau peut tre d terminante sur le comportement social des individus de ce groupe puisque sans tre isol s ils appartiennent un groupe homog ne dont ils fr quentent les membres sur une base r guli re Dans un tel r seau o l individu a acc s moins de sources d informations diversifi es et poss de moins de libert il peut tre assez difficile de se red finir De leur c t les joueurs en traitement se diff rencient des joueurs
69. n des perceptions d un individu offre plusieurs avantages qui peuvent nous aider comprendre l insertion sociale des joueurs En effet l obtention de matrices de relations interpersonnelles de joueurs telles qu ils se les repr sentent peut nous aider d terminer s il s en d gage des particularit s voire certains sch mes particuliers De plus comme nous verrons plus loin l tude de r seaux personnels de joueurs et joueuses peut tre compl t e par des attributs adapt s la probl matique qui nous int resse Par cons quent nous orientons notre d marche vers cet aspect de l tude des r seaux sociaux qui montre une voie int ressante afin de comprendre comment se projette le joueur dans son milieu Nous allons donc poursuivre avec une description 31 plus pr cise des dimensions rattach es l analyse des r seaux sociaux personnels des individus 2 3 2 Le r seau personnel Le r seau personnel d un individu consiste en l ensemble des liens sociaux entretenus par ce dernier et de l interconnexion de ces diff rents liens Saint Charles et Mongeau 2005 Les r seaux personnels varient parfois significativement d un individu l autre Ce sont ces diff rences entre les r seaux des individus qui doivent tre investigu es et analys es par les chercheurs puisqu elles peuvent tre occasionn es tant par des facteurs d ordre culturel physique et environnemental que par des facteurs li
70. oix SU See ie as ER RTE aa ee IZ Eat _ Le oz MAESTE E 61 ee Sit cae aa L1 a o EEG por ae 22e nn EN MAR CRC el fe Be vl eo a pai T SS A Li eT ae Dee LP a n 25 a NE LOT QE peri Sarai LM i s RE ee KESA SITEM aii FA DNS I ss HE EF ES a ie TER ite eel ie ci pam E a i aie a rA T Ed AT o n f ama 99104 nbang adnols snog awa UIOU9I4 le wad WD OIU9D OU ONAN UOTTHUeYOY ae XNBI90S XNP9S91 2 09 07 APPENDICE C AUTRES EXEMPLES DE RESEAUX TIRES DES ENTREVUES R seau d un joueur assidu d AEJ 85 Ami R seau d un joueur en traitement Belte File Belle son 7 g ve 4 a PTT NS y R _ Niue ni Sweeny pe f Les i Mi NN Di As Soeur i J d Activit erm JN R seau d un joueur assidu de bingo BIBLIOGRAPHIE American Psychiatric Association 1996 Mini DSM IV Crit res diagnostiques Paris Masson Beauregard L et S Dumont 1996 La mesure du soutien social Service social vol 45 no 3 pp 55 76 B gin P 2002 Portrait de la s curit alimentaire dans le Centre Sud Montr al CLSC des Faubourgs B langer Y Y Boisvert E Papineau H V t r et A Marchildon 2003 La responsabilit de l tat qu b cois en mati re de jeu pathologique la gestion des appareils de loteries vid os Montr al Urbanisation Cu
71. on sociale des joueurs et les r seaux sociaux de populations vuln rables comme le souligne la Direction de sant publique de Montr al Chevalier et al 2006 Par ailleurs la probl matique des AEJ n est pas sp cifique au Qu bec et les recherches qu elle suscite ont un caract re international Morgan et al 1996 Griffiths et Wood 2000 Ainsi par exemple Oliveira et Silva 2001 ont montr dans leur tude sur des joueurs br siliens que ces joueurs ont des caract ristiques socio conomiques et personnelles age sexe revenu occupation etc diff rentes selon les jeux auxquels ils s adonnent cet effet l tude australienne de Moore et Treverow 1998 dont une part se rapporte aux aspects psychosociaux montre une plus grande pr sence d ennui d isolement et de solitude chez les femmes ayant des probl mes particuliers avec les AEJ Selon cette tude on observe chez les femmes dont l entourage le r seau personnel est plus favorable aux jeux de hasard plus de probl mes reli s ces derniers De plus d autres recherches Valente et Vlahov 2001 Boulay et Valente 1999 relatives l influence du r seau personnel sur les comportements risques vont dans le sens des conclusions Entrevues que nous avons r alis es avec des praticiens de Moore et Treverow 1998 Ceci soul ve des questionnements sur le r le de soutien social parfois associ aux r seaux personnels En effet des recherches
72. ontre les probl mes de sant En rapport aux probl mes de jeu la direction de sant publique de Montr al a 1 agence de sant publique du Canada pose les r seaux de soutien social parmi les douze d ter minants de la sant Source http www phac aspc qc ca ph sp ddsp determinants determinants html social consult le 7 janvier 2006 38 mis de fortes pr occupations sur les effets possibles du jeu excessif sur les r seaux sociaux des individus lors d un avis portant sur les impacts anticip s d un d m nagement de casino pr s de populations d favoris es se situant a proximit du bassin Peel de Montr al Selon ce document les effets des probl mes de jeu sur le r seau social d une personne seraient tr s n gatifs souvent une personne avec un probl me de jeu modifiera ses comportements habituels aupr s de ses proches familles amis et coll gues elle n gligera d entretenir son r seau personnel elle omettra certaines obligations familiales parentales ou sociales elle mentira propos de ces n gligences sociales elle jouera des sommes destin es a d autres postes budg taires plus fondamentaux et commettra des actions susceptibles d entra ner une dislocation de son r seau social Par ailleurs les individus voluant dans des r seaux o le jeu est tr s socialement valoris pourraient tre plus r ticents demander de l aide jeunes a n s ou moins m me de d tecter
73. peut tre utilis au besoin 4 On pose une deuxi me s rie de questions relatives au soutien social r le dans la grille re u du r seau de l individu voir le questionnaire Soutien social 5 On compl te l entrevue avec des questions sur les attributs des liens fr quence dur e force sexe groupe d age jeu et la densit du r seau liens entretenus au sein du r seau 6 Pour la densit on d termine des sous groupes en fonction de ce qui ressort de l entrevue famille amis travail tude ou autre On demande si les individus du sous groupe se fr quentent non peu beaucoup S ils se fr quentent on identifie ceux du sous groupe qui ne fr quentent pas les autres s 1l y en a et on termine en identifiant les individus ayant des liens avec les autres sous groupes ami qui fr quente la famille par exemple L gende pour compl ter la grille Densit Cercles repr sentant les sous groupes et notes compl mentaires sur les caract ristiques des interactions entretenues au sein du r seau Fr quence quelques fois par 1 semaine 2 mois 3 ann e Force 1 tr s proche 2 proche 3 moins proche Dur e nombre de mois ou d ann es de fr quentation Groupe d ge ge du sujet Sous groupe F famille on ajoute un attribut la famille tel quetm re p re conjointe etc A amis S il y a lieu on peut ajouter d autres sous groupes T travail L loisir par exemple
74. prestation de l quipe pourrait se voir r primand par les autres membres lors du retour dans les coulisses Comme c est le cas pour l individu l quipe doit conserver la face L exemple pr c dent peut aussi tre transpos a la pratique des politiciens associ s une formation politique Par ailleurs il arrive aussi que le cadre impose de facto aux acteurs d agir au sein d une quipe Ce serait le cas par exemple d un spectacle o les individus font soit partie du groupe artistes ou encore du groupe spectateurs Ils devront alors agir en fonction des attentes dramaturgiques li es l interaction des deux groupes Selon Goffman les interactions en quipe renforceraient la d finition du cadre ainsi que le consensus face la signification ceci est bien la r alit De plus elles serviraient galement pour diff rentes raisons les int r ts individuels des acteurs formant l quipe Cette dimension de la th orie de Goffman s int gre harmonieusement l approche de l analyse des r seaux sociaux de communication que nous aborderons bientot En effet un sous groupe a l int rieur d un r seau personnel pourrait dans certains cas agir titre d quipe Par rapport au JHA on pourrait par exemple observer qu une famille tente de prot ger la fa ade publique menac e par un membre ayant des probl mes de jeu par des interventions dramaturgiques 29 Comme nous l avions mentionn
75. r quent s sur une base r guli re Cette information est consid rer avec nuances puisque de nombreux facteurs dont le contexte la culture et la grande variabilit de la taille du r seau d un individu l autre am nent relativiser le concept de r seau moyen 33 comportements fume la cigarette fait du jogging En ce qui concerne les attributs du lien ils pr cisent les caract ristiques relationnelles telles la fr quence des interactions la dur e du lien la force suppos e du lien etc A cet effet nous nous devons de pr ciser un aspect particulier relativement a la force attribu e aux liens Suite l tude de Grannoveter 1973 il est maintenant g n ralement accept que la pr sence de liens consid r s comme faibles 3 se veut un apport potentiellement riche au r seau d un individu En effet les relations moins fortes proviennent la plupart du temps d individus voluant dans un cercle diff rent des relations r guli res De ce fait la chance que des informations ou de nouvelles ressources proviennent de ces liens est plus grande ce qui est bien utile lorsqu un individu cherche un emploi par exemple D autres caract ristiques attribu es aux noeuds et aux liens doivent aussi tre prises en compte lors de l analyse du r seau d un individu Pour le lien il importe aussi de conna tre sa nature et son contenu relationnel s agit il d une relation familiale de travail d amit
76. r seaux personnels des joueurs s adonnant diff rents types de jeux de hasard et d argent Pour ce faire nous avons proc d a 240 observations de joueurs et joueuses en action et a 90 entrevues de joueurs assidus Nos r sultats montrent que les niveaux d interactivit sociale et d attention l environnement sont jusqu 11 fois sup rieurs pour le bingo et les jeux de cartes sur table du casino lesquels sont beaucoup moins fortement associ s aux demandes d aide et que de nombreux joueurs d A J n ont aucune interaction ni m me de distraction pendant des p riodes de jeu prolong es Par ailleurs les r seaux personnels des joueurs assidus d AEJ sont tr s restreints 11 2 liens en moyenne et serr s Ces m mes joueurs re oivent peu de soutien social de leur r seau En comparaison les joueurs faisant l objet d un suivi th rapeutique ont aussi un r seau petit en nombre 13 liens en moyenne mais celui ci est moins serr et offre plus de soutien social De son c t le r seau social des joueurs assidus de bingo est environ deux fois plus gros 25 8 liens en moyenne plus l che et contient de nombreux liens d activit En conclusion le joueur assidu d AEJ n est pas un individu isol mais plut t un individu enferm dans un petit r seau de relations serr es i semble donc vivre dans un espace social coup du monde tant lorsqu il joue que lorsqu il se trouve dans son r seau personnel MOTS CLES souti
77. r des interactions qui encouragent le d veloppement de probl mes de jeu 74 A cet effet on peut galement se questionner sur les r seaux sociaux de joueurs et joueuses d AEJ Poss der des informations de contenu serait fort int ressant a savoir quelles sont les normes des r seaux tudi s en rapport aux JHA et aux AEJ Cela permettrait de clarifier le positionnement des messages paradoxaux v hicul s par le biais des m dias c est a dire la publicit visant la consommation de JHA en opposition des messages visant a pr venir une surconsommation Dans la mesure o un joueur d AEJ poss de un petit r seau serr il peut 1 devenir difficile d adh rer des normes se situant hors de son r seau et 2 pr valoir des situations o un joueur est indirectement maintenu dans une situation difficile par le type de soutien qu il re oit de son entourage Par ailleurs la pr sente recherche ne permet pas d exclure que les diff rences retrouv es entre les populations jouant au bingo et les autres groupes de joueurs tudi s pour les entrevues r seaux soient essentiellement associ es la diff rence d ge ou au sexe des personnes Ainsi l ge moyen plus lev du groupe bingo et le fait qu il soit constitu majoritairement par des femmes pourraient biaiser en partie les r sultats Il faudrait reprendre les comparaisons effectu es ici en contr lant ces variables Un autre l ment consid rer pour n
78. r et Franklin 1992 Vaux 1988 1992 Vaux ef al 1986 Pierce Sarason et Sarason 1996 Barrera 1986 Streeter et Franklin 1992 Vaux 1988 1992 Vaux et al 1986 Pierce Sarason et Sarason 1996 Barrera 1986 Streeter et Franklin 1992 Vaux 1988 1992 Vaux et al 1986 Pierce Sarason et Sarason 1996 TERMINOLOGIE L int gration sociale social embeddedness Les ressources du r seau de soutien support network resources Le r seau de soutien supportive network Le soutien re u enacted support Les comportements de soutien supportive behavior Les relations de soutien supportive relationships La perception du soutien social perceived social support L appr ciation du soutien support appraisals La perception du soutien social perceived social support Tableau 2 1 Diff rentes conceptions entourant le soutien social Source Beauregard et Dumont 1996 Selon Wellman 1990 le soutien social s av re tre une conception multidimensionnelle il y aurait diff rents types de soutien A cet effet nous observons aussi un consensus manant de la litt rature Wellman 1990 1999 Beauregard et Dumont 1996 Carpentier et White 2001 Lin 2001 37 Caron et Guay 2005 etc sur le fait que l on rencontre des types de soutien instrumental alors que d autres se verraient davantage d ordre psychologique et relationnel De plus les diff rents typ
79. r exemple le fait qu il y ait plus de membres de la belle famille dans le r seau interpersonnel du joueur t moigne d une insertion sociale plus propice effectuer des demandes d aide En ce qui a trait au soutien social plus pr sent au sein du groupe en traitement est il plus pr sent parce que le joueur est en traitement ou est ce ce m me soutien qui favorise l entr e en traitement Il serait int ressant de consid rer ces questions dans de futurs travaux D autre part l adaptation des JHA aux changements technologiques et sociaux laisse pr sager des pistes de recherche auxquelles pourraient tout autant contribuer les r sultats de ce m moire il pourrait tre int ressant d approfondir les implications du contexte communicationnel de jeux et de JHA en ligne par exemple En ce qui regarde les limites de ce m moire nous les identifions d une part au fait que le contenu des changes n est pas pris en consid ration Bien que les interactions rec lent un pouvoir autor gulateur cet autor gulation s effectue l gard de normes comportementales culturelles Par exemple dans l Allemagne nazie l autor gulation poussait les individus effectuer le salut nazie C tait une action valoris e dans ce contexte Si les normes se rapportant l adoption de comportements de jeu jug s excessifs varient d un cadre l autre les interactions vont aussi prendre diff rentes significations Y a t il lieu d identifie
80. reton 2004 p 107 Ainsi l interactivit humaine appara t tre un lieu la fois d influence pour l individu mais aussi de contraintes Sans vouloir nous lancer dans la production d une tude sur la dramaturgie des diff rents types de jeu de hasard et d argent nous retenons plusieurs dimensions de la vision goffmannienne de l interactivit 19 Pour d finir plus pr cis ment les concepts goffmanniens auxquels nous nous r f rons il importe d tablir ce qui cimente la perspective de laquelle ils manent Selon Goffman l individu aurait plusieurs facettes se traduisant par diff rents sch mes comportementaux ou r les qui seraient eux m mes en interaction Cette implication sugg re que l acteur est avant tout l acteur du moment Par cons quent son comportement serait d termin par les demandes particuli res de l interaction en cours et du cadre Nous d finirons ces concepts plus loin Aussi la fluidit des interactions serait capitale pour la bonne conduite des v nements sociaux ainsi que pour le confort psychologique des acteurs Par fluidit interactionnelle on entend ici que les v nements interactionnels s encha nent dans une certaine compl tude qu ils permettent aux acteurs d agir avec coh sion que les changes en cours s inscrivent dans des sch mes relativement pr visibles Toutefois une rupture de la fluidit interactionnelle entra nerait des efforts soutenus de la
81. rifier dans quelles mesures les AEJ se diff rencient d autres jeux moins probl matiques a l gard de la pr sence d interaction Comme les AEJ se trouvent disproportionnellement associ s aux demandes d aide effectu es aupr s d organismes sp cialis s nous avons divis les jeux en deux classes soit les jeux forte demande d aide et les jeux faible demande d aide que nous consid rons comme moins socialement probl matiques Ceci nous a permis de formuler une premi re hypoth se l effet que Les jeux de hasard et d argent associ s une forte demande d aide intervention sociale se caract risent par des interactions pauvres et peu nombreuses Par ailleurs notre questionnement relatif l insertion sociale des joueurs et indirectement au soutien social nous a orient vers une comparaison de r seaux personnels de joueurs d AEJ avec ceux de joueurs s adonnant des jeux moins associ s au jeu pathologique En ce sens nous formulons une deuxi me hypoth se l effet que Les r seaux personnels des joueurs assidus d appareils lectroniques de jeu AEJ sont plus restreints et plus denses que ceux des joueurs assidus s adonnant des jeux associ s une plus faible demande d aide 18 Comme nous l avons mentionn dans la section d di e la probl matique les AEJ sont responsables de plus de 90 des demandes d aide effectu es aupr s d organismes sp cialis s 40 D
82. rs 2 3 L insertion sociale des individus r seaux personnels et soutien social Afin de mieux comprendre les aspects relatifs l insertion sociale des joueurs soit notre derni re question de recherche nous explorons maintenant l approche de l analyse des r seaux sociaux de communication Plus sp cifiquement nous porterons notre attention sur l tude des r seaux personnels et du soutien social Ceci se justifie par la nature de la probl matique des AEJ qui sont comme on le sait derri re la plupart des demandes d aide effectu es aupr s d organismes sociaux Aussi comme nous le verrons le soutien social incluant diff rentes formes d aide re ue est troitement li au r seau personnel de l individu 2 3 1 L insertion sociale analyse de r seaux sociaux de communication Selon l approche labor e par les chercheurs en analyse de r seaux sociaux de communication l insertion sociale de l individu peut se comparer une toile o ce dernier occuperait une place dans un r seau de liens sociaux eux m mes en interaction les uns avec les autres cette place qu occupe l individu dans un r seau de liens l instar de ce qu on a d j observ pour l interaction sont associ es des contraintes ainsi que des b n fices potentiels Cette possibilit d avoir acc s certaines ressources partir de son r seau social correspond au capital social de la personne Lin 2001 En ce qui se 28 rapporte aux
83. s In C Calhoun M W Meyer et W R Scott Structures of Power and Constraint Cambridge Cambridge University Press Caron J et S Guay 2005 Soutien social et sant mentale concept mesures recherches r centes et implications pour les cliniciens Sant mentale au Qu bec Vol 30 no 2 Carpentier N et D White 2001 Le soutien social In Henri Dorvil et Robert Mayer Probl mes sociaux Montr al Presses de l Universit du Qu bec pages 277 304 Chevalier S et D Allard 2001 Jeu pathologique et joueurs probl matiques le jeu Montr al Montr al R gie r gionale de la sant et des services sociaux de Montr al Centre Direction de la sant publique Chevalier S D Hamel R Ladouceur C Jacques D Allard et S S vigny 2004 Comportements de jeu et jeu pathologique selon le type de jeu au Qu bec en 2002 Montr al et Qu bec Institut national de sant publique du Qu bec et Universit Laval Chevalier S C Monpetit J F Biron M A Dupont et C Caux 2006 Avis sur la modification de l offre de jeu Montr al La construction d un casino au bassin Peel Direction de sant publique de Montr al Diskin M K C D Hodgins 1999 Narrowing of Attention and Dissociation in Pathological Video Lottery Gamblers Journal of gambling studies vol 13 pp 17 28 Goffman E 1973 La mise en sc ne de la vie quotidienne 1 La pr sentation de soi
84. s des textes ou communications scientifiques Les chercheurs demeureront disponibles pour r pondre toutes les questions ou demandes d claircissement que votre participation cette recherche pourrait soulever Pierre Mongeau professeur Jean Fran ois Biron professionnel de D partement des communications UQAM recherche Case Postale 8888 succ Centre Ville D partement des communications UQ M Montr al Qu bec H3C 3P8 Case Postale 8888 succ Centre Ville 987 3000 poste 4055 Montr al Qu bec H3C 3P8 mongeau pierre uqam ca 514 523 1764 Johanne Saint Charles professeure biron jean francois uqam ca D partement des communications UQAM 987 3000 poste 2081 saint charles johanne ugam ca Consentement Je consens participer la recherche d crite dans ce qui pr c de Nom Signature Date Votre signature atteste que vous avez clairement compris les renseignements concernant votre participation au projet de recherche et indique que vous acceptez d y participer Vous tes libre de vous retirer en tout temps de l tude jJNOW Jomueuy J sdeuuouseduloo 7 SddIAIas S JOY sony ATY osulg nor SO9UUB Pp NO stow Sp SIQUIOU I3 Mda syooid surow 7 ayooid 1 ayooid san 994107 souur Jed 7 stow sed 1 suretuss Jed siojbb somonb
85. s a la personnalit de l individu Ainsi des dimensions comme le sexe l ge l occupation l tat de sant ou la personnalit d un individu par exemple seraient associ es certaines structures et caract ristiques du r seau personnel Wellman 1990 En d autres termes bien que le sens extraire de la structure d un r seau demeure tributaire d une probl matique particuli re il existe des caract ristiques qui sous tendent l existence de patterns communicationnels Par ailleurs le nombre d tudes sur les r seaux personnels devenant assez important il est maintenant possible de mettre en relation les r sultats provenant de diff rentes sources afin d claircir certains enjeux relatifs la communication humaine En ce sens on peut mentionner les disparit s g n ralement observ es entre les r seaux personnels des hommes en rapport celui des femmes Wellman 1990 et la diminution de la taille du r seau avec la venue du grand ge De plus comme nous l avons sp cifi dans le cadre de la probl matique certains comportements comme l utilisation 32 r guli re de substances psychotropes seraient associ s des caract ristiques particuli res au niveau du r seau personnel Afin de pr ciser les diff rents param tres de l tude des r seaux personnels nous pr sentons plus bas l ensemble des notions que nous utilisons pour la poursuite de nos travaux 2 3 3 Synthese
86. s avions formul e quant la taille et la densit des r seaux personnels des joueurs et joueuses d AEJ se voit confirm e Relativement la taille des r seaux fig 4 7 les joueurs d AEJ comportent deux fois moins de liens n 12 que ceux des r seaux des joueurs de bingo n 26 Ce dernier r sultat est d autant plus remarquable que la taille des r seaux dans la population diminue g n ralement avec l ge Bidart 1997 Burt 1990 et que les joueurs de bingo sont plus g s I devrait donc en tre autrement D autre part pour bien comprendre l implication de ces r sultats il est tabli que la taille du r seau moyen d un adulte nord am ricain comporte environ 20 liens Wellman 1990 On peut donc galement conclure qu avec des r seaux ne comportant en moyenne que 11 et 13 liens les r seaux personnels respectifs des groupes A J et traitement sont particuli rement t nus Par ailleurs en plus de poss der un r seau social beaucoup plus grand le groupe bingo se diff rencie aussi par la pr sence de nombreux liens d activit s Ceci s expliquerait en partie par le fait que les individus de ce 70 groupe sont plus g s et ont plus de temps consacrer aux activit s De plus le bingo tant une activit o les gens vont souvent en groupe les individus y cultiveraient de nombreux liens Ainsi 33 des membres du r seau personnel des joueurs du groupe bingo s adonnent ce m me jeu Comparative
87. s de personnalit les pens es les croyances les attitudes les motivations financi res les motivations inconscientes les conditionnements et apprentissages ant rieurs l influence des processus biologiques et les pressions de l environnement social et du contexte conomique Griffiths 2004 p 9 Par caract ristiques situationnelles le mod le se r f re a l ensemble des dimensions propres au contexte particulier o se d roule l activit de jeu 14 comme tel le confort physique et psychologique les dimensions relatives la facilitation sociale les associations effectu es intrins quement face la situation l effet de nouveaut et enfin la stimulation sensorielle Griffiths 2004 p 10 Nous laborons plus fond le dernier des l ments d terminant le comportement de jeu que propose ce mod le soit les caract ristiques structurelles puisque celui ci nous int resse davantage D ailleurs les caract ristiques structurelles du jeu font aussi figures d une grande influence au c ur de la pratique des sp cialistes internationaux du milieu de l intervention et de la pr vention face aux JHA Ceci s explique par le fait que les caract ristiques structurelles du jeu offrent le seul cadre explicatif permettant de diff rencier m thodiquement diff rents types de jeu tout en permettant d en comprendre certains aspects particuli rement nocifs pour la sant mentale des usagers Les caract ristiques
88. s individus ayant des probl mes caus s par le jeu dont une part substantielle tant adeptes des AEJ ne se font pas traiter En effet moins de 10 de ceux ci consultent National Research Council 1999 De plus bien des tudes montrent que la grande majorit de ces individus devront composer avec un probl me de jeu presque toute leur vie B langer et al 2003 Au del des chiffres il y a une pr occupation grandissante chez les intervenants sociaux qui observent un lien entre les AEJ et la d t rioration du milieu de vie En ce sens le document Portrait de la s curit alimentaire dans le Centre Sud B gin 2002 d pos la Table de concertation pour une garantie alimentaire dans le Centre Sud cite les AEJ comme une des menaces La maison Claude Bilodeau est un centre de traitement pour joueurs pathologiques la s curit alimentaire des familles L impact des AEJ se fait ainsi sentir dans plusieurs secteurs de la vie sociale Dans leurs pratiques sur le terrain des intervenants qu b cois observent que les ph nom nes de dissociation de perte de r alit sont plus associ s aux A J5 Leur aspect asocial et peu interactif soul ve beaucoup de questions notamment en ce qui concerne le d bat sur la visibilit le regroupement ou l isolement des appareils dans des aires de jeux B langer et al 2003 Cependant ces aspects restent peu document s et s ajoutent aux pr occupations concernant l inserti
89. s observations on a pu voir des individus pr sentant des troubles de comportement se faire r guler par un croupier attentionn ou par le groupe de joueurs Par opposition aux AEJ l interactivit est tr s focalis e et se d roule dans le cadre d une zone assur ment ant rieure Il y a de facto au del d une plus grande pr sence de distractions et d interactions de fortes attentes dramaturgiques Un exemple compl mentaire nous est donn par des intervenants sociaux nous ayant confi que certains clients se d guisaient parfois leur retour au casino afin d viter d tre reconnus suite de mauvais comportements 69 En ce qui a trait au bingo il s agit d une activit hautement sociale o l interactivit oscille selon nous entre le focalis et le non focalis Comme le public nous semble moins exigeant qu aux jeux de cartes du casino on pourrait y d crire l interactivit comme s y d roulant dans une zone ant rieure d tendue Par ailleurs les joueurs de bingo nous sont apparus tr s attentifs l environnent social 5 2 R seaux de relations interpersonnelles et soutien social Pour ce qui est de nos deux autres hypoth ses portant sur les r seaux des joueurs les r sultats obtenus avec les entrevues apportent un clairage nouveau sur l insertion sociale des joueurs et joueuses d AEJ et sur des pistes d action pour favoriser leur entr e en traitement La premi re hypoth se que nou
90. significative des interactions Bien que cela soit voqu diff remment que dans la perspective dramaturgique offerte par Goffman l interaction demeure ici au c ur d un processus de r gulation sociale l individu plac devant des messages s cartant de ses attentes chercherait r duire l incoh rence ainsi cr e Par cons quent l interaction nous appara t d autant plus comme partie prenante de processus visant la recherche d une zone de confort liant l individuel et le social Mongeau et Tremblay 2002 Ce tour d horizon de notions et concepts permettant de comprendre et d analyser le r le de l interaction dans la d termination des comportements humains ainsi que dans une certaine mesure l autor gulation sociale en situation de jeu laisse toutefois dans l ombre la structure de communication au sein de laquelle s ins re ces interactions En effet une interaction donn e entre deux personnes n a peut tre pas le m me impact ou le m me sens selon que ces personnes font par exemple partie d un m me groupe ou de deux groupes distincts ou oppos s Nous avons bri vement abord cet aspect 2l dans la dimension relative aux quipes de la th orie de Goffman Il nous semble maintenant opportun de porter un regard large sur l interactivit en termes de liens sociaux et d largir notre cadre conceptuel afin d y inclure des l ments nous permettant de comprendre davantage l insertion sociale des joueu
91. structurelles fig 2 2 consistent en l ensemble des l ments qui influencent plus directement l interaction du joueur avec le jeu Elles contribuent structurer la relation qu entretient le joueur avec le jeu et par cons quent auraient un grand impact sur le d veloppement et le maintien du comportement du joueur Elles peuvent varier selon la nature du jeu Sans pr tendre en dresser un inventaire exhaustif voici celles qui reviennent plus fr quemment au sein de recherches sp cialis es sur les JHA et la pratique des cliniciens venant en aide aux joueurs en difficult Ces caract ristiques structurelles joueraient un r le central dans la d termination des comportements Griffiths 2004 p 11 7 Cette affirmation repose sur nos observations lors de pr sences des v nements se rapportant aux JHA ainsi que lors de consultations documentaires relatives au travail de pr vention effectu es par divers organismes qu b cois 15 Fr quence v nementielle rapidit des tours de jeu des tirages des mises et des diff rents v nements n cessaires au d roulement du jeu Habilet s et degr de participation Apport d au hasard dans la d termination du r sultat et implication du joueur dans le d roulement du jeu Par exemple le joueur de poker est davantage actif et impliqu que le joueur de loterie Familiarit Le jeu ou le concept du jeu r f re une symbolique famili re pour le joueur personnages d
92. t jour soir et fin de semaine ALV bars etc Dimensions observ es et consignes de codage L Observation consiste en une p riode d une dur e de 15 minutes ou les comportements d un joueur sont cod s selon les dimensions de la pr sente grille par un observateur entra n Chaque observation appartient une cat gorie d chantillons et porte un num ro Distraction On code distraction lorsque l attention du joueur est attir e sur un l ment n ayant pas de rapport direct avec le d roulement du jeu Par exemple le joueur regarde sa montre regarde passer quelqu un se retourne cause d un bruit La distraction doit clairement ne serait ce que quelques secondes d tourner l attention du joueur en action Le temps de la distraction est pris en compte s il d passe 10 secondes On codera alors distraction L pour longue en indiquant la dur e de la distraction longue Interaction On code interaction lorsqu un joueur entre en interaction avec un autre individu L change peut tre verbal ou non verbal signe de la main clin d il etc Le temps de l interaction est pris en compte si l change d un individu a d autres contient plus de 3 allers retours r tro action sans qu il y ait reprise du jeu On codera alors interaction L pour longue en indiquant la dur e de l interaction longue Quitte On code quitte quand un joueur abandonne l aire de jeu Dans le cas o le joueur revient on poursu
93. t de r flexions et d tudes depuis plus d un si cle En 1897 Durkeim postulait d j que les ruptures des liens sociaux produisaient des pertes en ressources sociales et un affaiblissement des normes et des r les sociaux Son tude sur le suicide montrait en effet sa plus grande pr valence chez les individus ayant moins de liens sociaux Caron et Guay 2006 Le sociogramme de Moreno 1934 qui est la base du d veloppement des outils de mesure et d analyse des r seaux sociaux fourni un autre exemple du Comme nous l avons mentionn moins d un joueur excessif sur dix aurait recours des services d aide sp cialis s ational Research Council 1999 29 d veloppement de cette approche en vue de mieux comprendre l insertion de personnes dans leur tissu social C est l aide d un sch ma repr sentant les flux d interaction que se d veloppe l analyse du syst me de liens sociaux En effet une repr sentation fig 2 3 semblable a une toile illustre l ensemble des liens entretenus entre les membres d un r seau et permet de recadrer une probl matique choisie avec l apport d informations sp cifiques aux processus interactionnels Figure 2 3 Exemple de repr sentation d un r seau social Les cercles repr sentent des individus et les traits des liens sociaux les unissant Source http onalytica com sna htm consult le 24 mai 2006 Par ailleurs on peut distinguer deux types d analyse d
94. tes qu elles offrent aux acteurs Les zones o l individu est davantage contraint de se soumettre un r le impos par des attentes sociales et l influence des interactions s y d roulant sont qualifi es de zones ant rieures Inversement les zones post rieures imposeraient moins de contraintes l individu le r le tant donc moins contraignant De plus les observations de Goffman lont amen conclure que les individus changent radicalement leur comportement lorsqu ils passent d une zone l autre L exemple de la salle de bain o l acteur en coulisse peut rel cher sa prestation et refaire sa coiffure avant de retourner aux attentes dramaturgiques de la zone ant rieure d montre assez clairement la dynamique de la sc ne et leurs coulisses 24 Aussi l exemple du serveur qui apr s avoir ouvertement sermonn son coll gue a la cuisine retrouve le plus clatant des sourires en passant dans la zone r serv e a la client le est galement vocateur des divers foyers d interactions s inscrivant dans un cadre social plus large Des performances d quipe La notion d quipe est pr sente lorsque le cadre son symbolisme et les attentes dramaturgiques y tant associ es demandent aux acteurs d agir de facon concert e Par exemple le groupe de vendeurs d un magasin agira en fonction de produire une image coh rente face aux clients Ainsi un acteur qui menacerait par ses actions la
95. tique et au travail d intervention sociale y tant associ 2 1 Un mod le psychocognitif des jeux de hasard et d argent Le mod le labor par Griffiths 1993 1995 2000 2004 met de l avant une lecture bas e sur ce qui est d fini comme les caract ristiques structurelles du jeu Les dimensions qu il d gage en ce sens permettent une mise en relation des diff rents types de JHA en se basant sur l interaction du joueur avec les composantes du jeu Selon ce mod le certaines caract ristiques structurelles seraient pr dominantes pour tablir le degr de nocivit du jeu face au d veloppement de probl mes de jeu 6 Nous avons proc d la traduction et l adaptation de certains termes des travaux de cette section 13 Aussi certains l ments de jeu exerceraient une fonction de renforcement du comportement du joueur face l activit Tout d abord le comportement de jeu serait d termin par l interaction entre la psychologie individuelle du joueur les caract ristiques situationnelles et finalement les caract ristiques structurelles du jeu lui m me fig 2 1 Comportement de jeu Caract ristiques situationnelles ete edeee ed tenn Figure 2 1 l ments d terminant le comportement de jeu D apr s un mod le de Griffiths 2004 Par psychologie individuelle le mod le se r f re l ensemble des facteurs et processus psychologiques propres l individu les trait
96. tives la pr valence Chevalier et al 2004 et les travaux de Griffiths 1993 1995 2000 2004 portant sur les caract ristiques structurantes particuli rement nocives des AEJ il existe peu d tudes notre connaissance qui se penchent sur les diff rences entre les AEJ et les autres types de jeux Ceci s explique en partie par le fait que le ph nom ne des AEJ est assez r cent et que l tude des individus s y adonnant pose plusieurs probl mes m thodologiques et thiques 10 aux chercheurs Parke et Griffiths 2002 Malgr ces difficult s m thodologiques il appara t essentiel en vue d enrichir les strat gies pr ventives face au jeu excessif d acqu rir des donn es et des connaissances propres au contexte d utilisation des AEJ 1 2 Objectif et questions de recherche L objectif g n ral de ce m moire est diinvestiguer le contexte communicationnel des interactions humaines associ es diff rents types de jeux de hasard et d argent et plus particuli rement aux AEJ En effet la probl matique que nous venons d esquisser am ne un certain nombre d interrogations que nous esp rons pouvoir claircir en adoptant une perspective orient e vers l analyse de l interaction entre l individu et son milieu Par ailleurs les propos recueillis aupr s d intervenants sociaux sur les utilisateurs d AEJ ainsi que les diff rentes tudes portant sur les r seaux sociaux sur les comportements risques et sur
97. tre les AEJ et les autres jeux observ s Ceci n est pas surprenant consid rant que le jeu sur les AEJ ne n cessitent aucune interaction humaine pour leur d roulement Ce qui surprend c est l ampleur de cette diff rence fig 4 1 et 4 2 et le fait qu elle semble s accompagner d une d saffection marqu e des joueurs d AEJ l gard de l environnement social externe au jeu comme le t moigne l cart relatif la pr sence de distractions fig 4 3 et 4 4 Ainsi les joueurs d AEJ portent beaucoup moins attention l environnement social que les joueurs de bingo et de cartes du casino lors d une p riode de jeu En ce sens une bande vid o ayant t diffus e sur plusieurs cha nes de nouvelles qu b coises offre galement un exemple frappant on peut y observer le d roulement d un vol qualifi homme masqu avec un fusil de gros calibre avec en arri re plan une joueuse qui poursuit sa session de jeu sur un A JY compl tement absorb e Cet v nement a d ailleurs attis temporairement le d bat social hautement m diatis entourant la gestion des AEJ au Qu bec Pratte 2006 Par ailleurs le fait que les r sultats des observations soient peu influenc s par l emplacement des appareils et le moment des observations fig 4 1 et 4 3 conforte l hypoth se g n rale selon laquelle le type de jeu influence significativement la quantit et la qualit des interactions sociales Dans le cas des AEJ
98. u en plus de son fonctionnement purement technique poss derait galement une forme de culture et de mise en sc ne qui contribuent structurer le comportement des acteurs cet effet le mod le psychocognitif de Griffiths et notre approche communicationnelle apparaissent compl mentaires Ainsi l individu se trouve face un engin sp cialement con u pour maximiser son tat de plaisir tout en d jouant certains processus de protection psychologique La rupture de communication avec l environnement social induite par les AEJ s av re alors d autant plus n faste que l activit est d embl e porteuse de risques Autrement dit le fait qu un individu soit dans un mode d interaction minimal n est pas dangereux en soi Par contre si un jeu rec le d j les aspects nocifs au niveau structurel tels qu identifi s par Griffiths l absence des processus autor gulateurs associ s l interaction sociale pourrait contribuer expliquer en partie la plus grande association des AEJ avec les demandes d aide effectu es aupr s des organismes sociaux 5 1 2 Reflexion sur la dramaturgie sociale des jeux Outre notre m thodologie rigoureuse d observation de l interactivit les centaines d heures pass es aupr s de joueurs dans leur milieu nous ont fourni une riche exp rience du contexte dans lequel s ins re cette interactivit Fort de cette exp rience nous nous permettons ici en ce sens une succincte analyse
99. uancer nos r sultats est qu il est possible que le fait d entrer en th rapie augmente le nombre de composantes pr sentes dans le r seau du joueur De plus nos r sultats ne nous permettent pas de savoir si le r seau change suite au traitement Compte tenu du taux de rechute lev que nous n avons pas consid r et qui nous emp che de savoir s il s agit d un premier traitement cet aspect est particuli rement important prendre en consid ration dans de prochaines recherches En conclusion face au travail d intervention sociale et de pr vention relativement aux JHA dans la r gion montr alaise et ailleurs il est important de consid rer le niveau de difficult que posent les client les poss dant de 3 petits r seaux forte densit De m me la prise en compte du r seau personnel dans le traitement d individus pourrait s inscrire dans une d marche d ouverture au monde en vue de briser l enfermement ou de mieux comprendre la structure de ses ressources interpersonnelles APPENDICE A GRILLE D OBSERVATION UQAM D partement des communications Automne 2004 Recherche sur les jeux de hasard et d argent Volet interactivit sociale 77 Informations sur l chantillon Chaque grille indique les informations suivantes Nom du jeu ou de la famille de jeux cartes sur table auquel se r f rent les observations Identification de la cat gorie sp cifique laquelle les observations se rapporten
100. vail dont il poss de un exemplaire REMERCIEMENTS De nombreuses personnes ont contribu a diff rentes tapes au d veloppement de ce m moire Que ce soit par l entremise d une aide directe ou d apports p riph riques ce soutien s est av r tre une motivation d terminante pour mener a terme mon lan initial Tout d abord je tiens remercier l Agence de la sant et des services sociaux de Montr al pour avoir allou les fonds n cessaires a la r alisation du projet auquel ce m moire se rattache A l Agence Luc Th riault et notamment Ping Wang ont t des partenaires bienveillants A la Direction de sant publique de Montr al Mireille Lajoie et Serge Chevalier chacun a leur facon m ont d gag un espace qui aura grandement favoris le d veloppement de mes r flexions sur le jeu La participation de l quipe d intervenants de l organisme Orientation Praxis de Chez Emilie du Centre Dollard Cormier Au coup de pouce Centre Sud du CLSC du Plateau dont notamment Martin Alary et de nombreux responsables de lieux de jeu qui nous avons garanti l anonymat a t d terminante dans la r alisation du travail de terrain Qu ils soient ici remerci s Serge Forgues et Daniel Fortin ont su faire preuve de discernement lors de la collecte de donn es dans un contexte parfois fort particulier Francois Robert a pour sa part contribu am liorer notre grille d entrevue S il est fr quent qu un
101. x personnels nm mm mm mm ee mm mm rm mme mmmms wew ewe mm mm mm mm mn nm mm mm manne eee 10 11 15 18 18 20 29 27 2 4 Le soutien social 2 5 Hypoth ses de recherche Chapitre III M thode 3 1 Echanges avec des intervenants sociaux Chapitre IV Pr sentation des r sultats 4 1 R sultats des observations de terrain 4 2 R sultats des entrevues portant sur les r seaux personnels des Joueurs 4 2 1 Diff rences les plus significatives 4 2 2 Exemples typiques de r seaux personnels selon les groupes tudi s ee mm mm mm mm mm mm mm mm mm mm mm mm mm mm mm mm mm mm mm mm mme Chapitre V Discussion 5 1 Interactivit et observations de terrain RM eee mm mm mm mm mme mm mm mm 5 1 1 Interactivit sociale et structure des AEJ CRE nurnure nnrn nny 5 1 2 R flexion sur la dramaturgie sociale des jeux 5 2 R seaux de relations interpersonnelles et soutien social Conclusion Appendice A Grille d observation Appendice B Protocole d entrevue Appendice C Autres exemples de r seaux tir s des entrevues Bibliographie ewe ee eee eee eee eee ee ee Vili 35 38 41 45 46 47 53 93 58 64 64 66 67 69 72 76 79 84 86 LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES Figures Page Figure 1 1 Progression des demandes d aide t l phoniques au Qu bec l organisme Jeu aide et r f rence kk fk kka 6 Figure 1 2 Pr dominance des A J dans les demandes d aide

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