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1. rua il Article G osymbolique et iconosph re bourguignonnes continuit ou rupture paysag re Le cas de Baune Mario B dard Cahiers de g ographie du Qu bec vol 46 n 129 2002 p 323 343 Pour citer cet article utiliser l information suivante URI http id erudit org iderudit 023057ar DOI 10 7202 023057ar Note les r gles d criture des r f rences bibliographiques peuvent varier selon les diff rents domaines du savoir Ce document est prot g par la loi sur le droit d auteur L utilisation des services d rudit y compris la reproduction est assujettie sa politique d utilisation que vous pouvez consulter l URI https apropos erudit org fr usagers politique dutilisation rudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif compos de l Universit de Montr al l Universit Laval et l Universit du Qu bec Montr al Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche rudit offre des services d dition num rique de documents scientifiques depuis 1998 Pour communiquer avec les responsables d rudit info erudit org Document t l charg le 16 novembre 2015 08 34 G osymbolique et iconosph re bourguignonnes Continuit ou rupture paysag re Le cas de Beaune Mario B dard Centre interuniversitaire d tudes sur les lettres les arts et les traditions Universit Laval habitare sympatico ca L identit n est pas une inoffensive relation a2. Cela dit l ambition de cet article reste modeste Il ne se veut pas tant le prolongement que l exp rimentation d une pr c dente r flexion plus largement th orique et conceptuelle sur le haut lieu B dard 2002a et B dard 2002b o ont t d gag s une typologie de ce g osymbole et quelques l ments de ses r les et fonctions Nous n avons en effet ici d autre objectif que de voir dans la pratique am nagiste de Beaune comment et pourquoi certains paysages lorsqu ils sont ainsi lev s au rang de haut lieu participent ou non d une affirmation identitaire et d une gestion socio spatiale Poursuivant sur la lanc e de nos premi res r flexions cet article investiguera par l image les contradictions que soul ve l usage de ses paysages qui est fait par les diles et lites de Beaune d un c t et par sa population habitante de l autre population apparemment exclue aussi bien de la mise en image initiale que de la s lection inh rente son homologation officielle Or cette dichotomie et cette exclusion pourraient elles tre r sorb es par la r appropriation par ses habitants du milieu et de ses images Cette r appropriation paysag re serait possible cherchons nous d montrer moyennant une redistribution des pouvoirs entre habitants et institutions L TAT DES LIEUX CE QUI EST Des quelque 1000 images analys es pour le pr sent exercice on constate d abord que toutes proviennent de sources
3. l espace Un lieu source d identit pour les premiers puis respectivement source de pouvoir et d merveillement pour les autres Un milieu de vie versus un territoire sublim des racines versus des clich s Que ce soit en vertu d erreurs d appr ciation du lieu comme habitat ou de choix malencontreux quant son habiter cette iconosph re officielle somme toute rel ve de pratiques d appropriation et de promotion ayant peu voir avec le quotidien des Beaunois Incapables d animer v ritablement la cit qu elles devraient symboliser et qu elles situent tout au plus comme ville elles n aident pas ses habitants ou ses visiteurs comprendre l organisation et la logique du lieu ni les investir Bailly 1995 Participant d un projet de ma trise du lieu et de sa destin e ces pratiques posent de s rieux probl mes d am nagement et de production d images au point o on peut se demander si Beaune n existe pas sans exister CE QUI DEVRAIT TRE Cela tant quelles pratiques paysag res pourraient contrer ce gr vement symbolique N y a t il pas moyen pour Beaune d tre active au sein du nouvel chiquier g ostrat gique mondial et attirante sur le march touristique sans y sacrifier sa nature Si pareille ouverture l Autre est irr m diable compte tenu de la destin e que Beaune s est trac e ne n cessite t elle pas de concert avec le repositionnement qu elle occasionne une red finition de soi tout le moi
4. PAQUOT T 1997 Lieu hors lieu et tre au monde dans Youn s C et Mangematin M dir Lieux contemporains Paris Descartes et Cie pp 11 28 RAFFESTIN C 1995 Les racines rurales de la culture europ enne dans Courville S et S guin N dir Espace et Culture Qu bec Presses de l Universit Laval pp 43 55 SANTOS M 1997 La nature de l espace Paris L Harmattan SERRES M 1990 Le contrat naturel Paris F Bourin 1991 Le Tiers Instruit Paris F Bourin TIZON P 1996 Qu est ce que le territoire dans Di M o G dir Les territoires du quotidien Paris L Harmattan pp 17 34 TURGEON L 1998 L tat des entre lieux dans Turgeon L dir Les entre lieux de la culture Sainte Foy L Harmattan et Presses de l Universit Laval pp 11 26 VIAU S 1992 La t tralogie de Qu bec capitale patrimoine culture et tourisme dans Neyret R dir Le patrimoine atout du d veloppement Centre Jacques Cartier Presses universitaires de Lyon Coll Transversales II pp 115 125 VINCENT J M 1997 Quelles mesures pour une cohabitation Urbanismes 295 44 48 WUNENBURGER J J 1995 La vie des images Strasbourg Presses universitaires de Strasbourg 1996 Imagination g ographique et psycho g ographie dans Wunenburger J J et Poirier J dir Lire l espace Recueil Bruxelles Ousia pp 399 414 G osymbolique et iconosph re bourguignonnes 343
5. lites intellectuelles qui n ont de cesse de diffuser leurs projets esth tiques selon des canons changeants ou encore des d cideurs qui proposent et le mod le et la r gle et le mode d emploi les habitants opposent une m moire active qui donne sens aux lieux aux parcours l v nement et aux motions tout en vidant les prescriptions de leur pouvoir inhibiteur Les oppositions d int r t et de positions entre habitants et institutions ne peuvent d s lors tre envisag es qu en termes de redistribution des pouvoirs Boumaza 1992 113 114 Une telle redistribution serait possible si le mode de s lection des paysages et hauts lieux de production de leurs images puis de gestion de ceux ci et de celles l relevait d sormais d une d mocratie participative C est dire si d une part les diles et les lites de Beaune se dotaient d un regard plus g ographique suffisamment panoptique et curieux Ferrier 1992 pour que territoire et Beaunois soient plus justement servis et si d autre part la population habitante tait reconnue non seulement comme d positaire mais encore comme sujet de ce lieu tour tour vassal mati re et r gisseur de Beaune Comme l a fort bien soulign Bonnemaison on appartient un territoire on ne le poss de pas on le garde on l habite on s en impr gne C est pourquoi le territoire ne ressort pas simplement de la fonction de l avoir mais de l tre Oublier ce principe
6. qui est ou a t conditionnel de ce qui a qui a t vers ce qui futur conditionnel et est pourrait tre ou retrouver de ce qui d vidence articul autour de ce dignement t et est subjonctif aurait pu tre a peut tre t ou qui peut tre peut toujours tre sera peut tre pourrait tre ou de source de grandeur ce qui peut tre t lieu lu et produit lieu rig ou lu lieu rig ou lu lieu rig lointain comme tel car embl me du ou sans voix ou lieu symbolique le plus lu moins notoire faible moyenne moyenne conomiques naturelle clatant ou oubli tr s faible voire nuile d identit ou d identit socialisation et d identit Type de lieu lieu exceptionnel lieu exceptionnel lieu exceptionnel ou lieu exceptionnel lieu noble et lieu humble humble exceptionnel humble Mat rialit du lieu lieu r el lieu r el ou virtuel lieu r el lieu r el ou virtuel Usage et fr quentation lieu fr quent lieu peu fr quent lieu peu fr quent lieu connu recevable lieu peu connu et lieu tr s connu lieu peu connu lieu g n ralement du lieu accessibilit car peu reconnu culte limitant son et assid ment fr quent si ce n est minemment humblement reconnu conditionn e par sa nombre restreint acc s une pratique fr quent par d faut pour les recevable fr quent fr quent au fr quentation al atoire dimension reconnaissance pas exceptionnelle
7. l originalit et la finalit du lieu de fa on ce que les Beaunois puissent davantage s identifier leurs paysages comme une souche identitaire L avenir de Beaune comme entit singuli re d pend de la r appropriation de son milieu de vie et des images qui en sont donn es tape essentielle la recomposition des identit s individuelles et la r invention des modes d int gration d unification et de reconnaissance de sa collectivit il s agit la d un processus inh rent au renouvellement de sa m moire redevenue active dans toute sa latitude voir l horizon temporel du haut lieu tableau 1 et la r g n ration de ses modes d appropriation g osymbolique voir la vocation symbolique du haut lieu tableau 1 Nulle pratique paysag re ou territoriale responsable et coh rente ne peut y chapper C est pourquoi il faut en d finitive parvenir instituer ou cultiver le d sir du lieu puis faire rena tre le besoin d en faire sens Ce d sir et ce besoin nous les croyons inh rents une logique paysag re horzo que et une thique g osymbolique elles m mes inh rentes une redistribution des pouvoirs entre lus administrateurs promoteurs et habitants gr ce laquelle tous ceux qui font ce lieu seraient plus explicitement impliqu s dans les processus discursifs figuratifs et strat giques qui lui sont aff rents G osymbolique et iconosph re bourguignonnes 339 la diff rence des
8. est d un am nagement d un d veloppement ou d une promotion durables c est de prendre en compte tout instant la narrativit constitutive du lieu Autrement dit de concourir de fa on plus ou moins manifeste l affirmation de sa diff rence en pr conisant des pratiques paysag res qui respectent son sens profond et ses particularit s les plus essentielles C est pourquoi il faut imp rativement que ceux qui participent l une ou l autre des pratiques territoriales officielles fassent preuve de foi et de fiert vis vis de ce qui distingue fondamentalement le lieu dont ils ont la responsabilit Il faut de plus que tous des lus aux habitants se sentent minemment concern s par ces m mes pratiques car tous en sont les agents et les t moins Somme toute et afin qu elle soit au service du lieu toute pratique territoriale devrait tre encadr e par une logique paysag re horzo que qui en harmonie avec l esprit du lieu et ses forces sourdes sur le temps long lierait les int r ts les perceptions et les valeurs des uns et des autres Berdoulay 1995 Plus encore toute pratique territoriale doit tre encadr e par une thique g osymbolique qui r gulant l emploi et la repr sentativit des hauts lieux participe explicitement d une uvre de re connaissance et de re cr ation paysag res du lieu comme milieu de vie et de sens De la n cessit d une logique paysag re horzoique Toute promotion touristi
9. non initi s avec clat surtout quotidien par la et ouverte tous historiographique et unanime par l lite population en normative g n ral fonction fonction fonction fonction historique fonction symbolique fonction historique aucune fonction Type d exhaussement lieu rig au hasard de l Histoire lieu rig par la lieu rig par la lieu rig ou lu grande Histoire petite Histoire ou lu par le pouvoir tr s forte et tout en artifices politico selon le cas ma s Ampleur de nulle Vexhaussement moyenne assez forte faible tr s forte lieu d identit Type de fonction fonction mn monique symbolique mn monique mn monique et mn monique plus que n buleuse proche pour conforter et symbolique arr t e et heuristique sociale utopique mythique mn monique du mythe ou de reconduire la norme r active la m moire fonction symbolique l utopie arr t e vive la terrtitorialit hautement aig e et la convivialit normative pr gnante du lieu Type de variation variation variation variation partiale variation partielle aucune parent aucune parent parent relation vs ambitions moins ambitions moins ambitions moins ambiti
10. officielles telles la Mairie l Office du Tourisme ou divers autres organismes de promotion ou de sauvegarde affili s aux instances municipales Bien que les sources priv es aient recours aux images ces derni res n en sont pas moins absentes des sources consult es Elles proviennent des affiches et annonces d v nement et mettent en valeur laville de Beaune Le th me privil gi de la communication est celui d une annonce v nementielle qui emprunte divers hauts lieux pour bien situer l v nement si ce n est pour en annoncer l atmosph re Beaucoup moins nombreux sont les pictogrammes employ s aux seules fins identitaires et encore sont ils pour la plupart regroup s dans les plaquettes revues et m diums lectroniques Comme si l affiche compte tenu de sa plus courte dur e de vie ne s y pr tait pas G osymbolique et iconosph re bourguignonnes 325 Qui plus est et alors qu on peut aujourd hui recourir des photos d archives des esquisses historiques ou des images de synth se pr sentant une r alit virtuelle ou composite Beaune dans tous les cas r pertori s renvoie des lieux contemporains et des paysages r els discernables par nos sens Et encore des images qui repr sentent avant tout des typicit s caract re local ou municipal Tr s rares sont les paysages qui se rapportent aux plus petites chelles d partementale r gionale et nationale Autre ph nom ne notable tous les paysa
11. organiquement articul s au sein 336 Cahiers de G ographie du Qu bec Volume 46 n 129 d cembre 2002 d un ensemble coh rent de paysages qui concourt faire accepter et advenir le lieu dans tout ce qui le signifie et dans tout ce qu il signifie Alors qu ils ancrent le lieu d clinent son essence et tissent le lien social les hauts lieux de Beaune rel vent de la responsabilit de ceux qui font ces lieux soit de ceux qui les habitent et de ceux qui en position de pouvoir usent de ces pr cipit s territorialisants pour g rer leur habiter fa onner leur habitat et pr sider leur destin e Que ce soit titre d lecteurs ou d lus de consommateurs ou d entrepreneurs nul ne peut chapper cette obligation tour tour identitaire et promotionnelle car en fin de compte pour paraphraser Wunenburger 1996 les rapports que nous entretenons avec notre lieu par l entremise de nos paysages et hauts lieux mettent en jeu tout aussi bien notre tre que l image que nous voulons donner de nous m mes et de notre lieu DES PRATIQUES TERRITORIALES AU DIAPASON D UNE PROMOTION DURABLE ET D UNE AFFIRMATION IDENTITAIRE Un lu un administrateur ou un promoteur est libre de faire ce qu il veut Mais il faut une connaissance fine du lieu plus pr cis ment de ses paysages et habitants pour mettre en place des pratiques territoriales significatives et recevables De fait la cl du succ s d une gestion efficace si ce n
12. qui y deviennent Mentionnons titre d exemple le chromatisme des couleurs de la vo te de la salle des p vres de 1 H tel Dieu qui ne fut jamais comme aujourd hui offert aux visiteurs ou encore le fait que les Beaunois incapables de subvenir leurs besoins m me les produits offerts en leur ville par des boutiques proposant surtout des biens et services susceptibles de s duire les touristes vont faire leurs emplettes Ch lon ou Dijon Il s ensuit un clivage entre la population locale de plus en plus consciente que la nouvelle valeur qui a t associ e son lieu ne fait pas partie de celles qui lui sont originelles Cases et Potier 1996 et leurs administrateurs dirigeants et promoteurs responsables de cette nouvelle signification paysag re et des am nagements que G osymbolique et iconosph re bourguignonnes 335 cela a n cessit Ce clivage est beaucoup plus d rangeant que l usuel d calage qu il doit y avoir il en va de nos diff rences entre la population habitante et la population ext rieure pour qui cette valeur participe plus naturellement de ses aspirations Acteur et t moin d une reconfiguration beaucoup plus fondamentale qu il n y para t il s av re tout particuli rement probl matique en ceci que pendant que les Beaunois s identifient au lieu local et concret leurs dirigeants et ceux qui fr quentent cette ville semblent s identifier en vertu d une relation plus globale et abstraite
13. 1 que le milieu cr par l homme devient cr ateur de l Homme les paysages qui ont ainsi t retenus et mis en sc ne servent ils au mieux leur 324 Cahiers de G ographie du Qu bec Volume 46 n 129 d cembre 2002 double objectif d affirmation et de promotion Ou au contraire pour reprendre Le Cou dic 2002 retirent ils ce lieu sa saveur et nous exposent ils au risque de son an antissement Autrement dit ces paysages beaunois choisis renvoient ils librement et totalement au lieu Comptent ils parmi les plus vocateurs de ses densit et feuillet spatiotemporels de ses complexit s et dynamiques socioculturelles Sont ils par cons quent en harmonie avec l esprit du lieu au diapason de son sens au service de ses habitants C est ce que nous chercherons ici d terminer en interrogeant les pratiques picturales officielles d appropriation et de signification des paysages exhauss s comme hauts lieux Beaune Plus sp cialement int ress par la repr sentativit et la nature des paysages ainsi consacr s nous allons essayer de discerner la mani re d Aug 1992 de quelle fa on ceux ci sont judiciables d une politique d am nagement et d une logique de d veloppement Ce faisant nous chercherons identifier leurs lacunes et incoh rences pour ensuite proposer un mode de s lection un entendement et un usage davantage favorables une affirmation v ritable et une promotion durable
14. 7 et 8 Et qu en est il de ces autres petits d tails qui n ont peut tre pas Figure 6 Remparts de Beaune Figure 7 Bains douches du th tre de verdure Source Axe L Presse Source Axe L Presse fait l histoire mais qui l ont investie Larr re 1995 Des ornementations architecturales qui rehaussent les portes porches et fa ades d h tels particuliers moins c l bres voire de simples r sidences Des arri res cours rues et places Figure 8 Place Monge et son beffroi Source Conseil r gional de Bourgogne G osymbolique et iconosph re bourguignonnes 33 1 moins courues ou plus difficiles d acc s figure 9 Voire des v nelles de plus basse extraction qui restent si peu connues Qu en est il encore de l atmos ph re de ces lieux de leur lumi re de leurs odeurs Des traits identitaires plus populaires ou contemporains situ s par del le c ur historique de son intra muros Des paysages extra urbis qui par exemple s ouvrent sur la c te viticole figure 10 Une chose appara t certaine Source Conseil r gional de Bourgogne sortes d argument d autorit les images retenues desservent d une certaine facon le lieu qu elles devraient servir Trop peu repr sentatives de l ensemble et du foncier elles contribuent en quelque sorte et nous rejoignons en cela La Soudiere 1991 le gauchir voire le disqualifier On ne se heurte plus en effet par leur truchement la r alit conc
15. Notre Dame E B 59P ie pus a T Das Source Conseil r gional de Bourgogne Un dernier ph nom ne notable est la hauteur du regard port et du point de vue cons quemment propos La presque totalit de notre corpus se caract rise en effet par des prises de vue en contre plong e c est dire par un regard ascendant portant dans la _ majorit des cas sur les toitures tours e et fl ches qui animent et ponctuent l horizon de Beaune voire de fa on plus sp cifique sur les arcatures chapiteaux portails tympans et autres traits de relief qui les particularisent figure 5 Or qu en est il par exemple des murs et des fondations sur lesquels ces lignes de fa te reposent Ne sont ils pas galement porteurs d un sens comme d une esth tique peut tre moins flamboyants mais pas moins significatifs Faut il n y en avoir que pour le cours sup rieur du regard Et ce regard compte tenu de sa hauteur en termes d altitude ou d attitude est il regard des yeux ou du c ur EC LD Source Conseil r gional de Bourgogne Il y a notre avis s lection non seulement des images mais encore du regard port sur les paysages retenus titre de hauts lieux Les gestionnaires de Beaune nous semblent en effet avoir choisi avec soin le profil le plus flatteur le plus appropri ce qu ils croient que leur ville est ou devrait tre Ces verbes croire et tre et cet adjectif posses
16. Sciences de l homme Collection Ethnologie de la France 9 135 149 CORAJOUD M 1990 Regarder le haut lieu de dos dans Hauts lieux Une qu te de racines de sacr de symboles Paris Autrement pp 39 41 CUECO H 1995 Approches du concept de paysage dans Roger A dir La th orie du paysage en France 1974 1994 Seyssel Champ Vallon pp 168 181 DAGONET F 1984 Philosophie de l image Paris Vrin DEBARBIEUX B 1992 Le lieu le territoire et trois figures de rh torique L Espace g ographique 24 2 97 112 FERRIER J P 1992 Le paysage connaissance esth tique et thique dans Mondana L Panese F et S derstrom O Paysage et crise de la lisibilit Actes du Colloque international de Lausanne 30 septembre 2 octobre 1991 Lausanne Institut de G ographie pp 267 273 LAPLANTE M 1992 Le patrimoine en tant qu attraction touristique histoire possibilit s et limites dans Neyret R dir Le patr moine atout du d veloppement Centre Jacques Cartier Presses universitaires de Lyon pp 49 61 LARRERE R 1995 Enqu tes sur les singularit s des lieux dans Roger A dir La th orie du paysage en France 1974 1994 Seyssel Champ Vallon pp 294 312 342 Cahiers de G ographie du Qu bec Volume 46 n 129 d cembre 2002 LA SOUDIERE M 1991 Les hauts lieux mais les autres dans Des Hauts lieux La construction sociale de l exemplarit Paris CNRS Centre r gion
17. a cour d honneur de l H tel Dieu des Hospices figure 2 cour pr sent e sous divers angles et clairages m CER a selon les prises de vue et renvoyant igure our d honneur des i 5 i gu hospices de Beaune au mieux la salle des p vres figure 3 Figure 3 Chambre des p vres Source Axe L Presse ou au retable de Roger Van der Weyden destin s en toffer l attrait Les quelques rares autres hauts lieux invoqu s gravitent Source Axe L Presse tous proximit de ce n ud gordien et proposent un m me patrimoine architecturo historique si ce n est une m me id e une m me image de la ville D autres hauts 326 Cahiers de G ographie du Qu bec Volume 46 n 129 d cembre 2002 lieux comme la Coll giale Notre Dame Figure 4 Mus e du vin avec son portail et ses tapisseries ou F l ancien h tel des Ducs de Bourgogne qui abrite aujourd hui le Mus e du Vin figure 4 ne semblent pas avoir t choisis pour mieux repr senter la tessiture du lieu et ses diff rentes composantes mais bien plut t pour d cliner une m me typicit apparem ment jug e seule essentielle et apte atteindre les objectifs promotionnels souhait s la toute puissance de l H tel Dieu correspond donc celle peine plus mitig e et moins imp rative des quelques b timents et places attenants qui du m me venant ne constituent rien de moins qu un Figure 5 Abside de la Coll giale oligopole toposymbolique
18. ages plus repr sentatives o chacun puisse davantage se reconna tre et pour cela de hauts lieux o on va plut t qu on ne s y rend Nora 1997c Ce qu il lui faut ce n est pas tant le renouvellement de son stock de hauts lieux que la conscience paysagere du lieu lui m me s appuyant sur une hi rarchisation de ses typicit s fonci res qui soit la fois qualitative et quantitative une hi rarchisation souhaitable tout aussi bien des fins de repr sentation que d identification Que le plus visible ou le plus connu soit davantage pr sent et exploit ne d range en rien si les mises en sc ne et en images en lesquelles il s inscrit servent d abord et avant tout l expression totale et l assomption v ritable du lieu c est dire si elles ne portent pas pr judice aux autres vecteurs de signifiance de ce m me lieu C est pourquoi toute iconosph re ou sc nographie de Beaune devrait imp ra tivement chercher tayer le plus possible la repr sentativit de l entreprise d am nagement de gestion ou de promotion laquelle elle est associ e Ses iconosph re et sc nographie devraient ainsi proposer une plus large s lection de hauts lieux qui brosseraient ensemble un plus juste portrait du lieu Aussi faut il non seulement mettre en valeur ce qui r fl chit ou pr serve mais encore valoriser notamment par une signal tique appropri e sans tre dogmatique Santos 1997 ce qui semble ir r aliser Dagonet 1984
19. al de publication de Lyon pp 17 31 LE COU DIC Daniel 2002 Le paysage tu par ceux l m mes qui l adoraient Cahiers de g ographie du Qu bec 46 129 281 297 LENCLUD G 1995 L ethnologie et le paysage Questions sans r ponse dans Paysage au pluriel Pour une approche ethnologique des paysages Paris Mission du patrimoine ethnologique Ethnologie de la France 9 3 17 L VINAS E 1983 Le temps et l autre Paris PUF LEYDET B 1995 La mise en signification de la ville dans le message publicitaire espaces et identit Espaces et soci t s M thodes et enjeux 78 118 134 LUGINB HIL Y 1995 Le paysage rural La couleur de l agricole la saveur de l agricole mais que reste t il de l agricole dans Roger A dir La th orie du paysage en France 1974 1994 Seyssel Champ Vallon pp 313 333 LUSSAULT M 1997 Des r cits et des lieux le registre identitaire dans l action urbaine Paris Annales de G ographie 597 522 530 MICOUD A 1991 Les lieux exemplaires des lieux pour faire croire de nouveaux espaces dans Des Hauts lieux La construction sociale de l exemplarit Paris CNRS Centre r gional de publication de Lyon pp 53 63 NORA P dir 1997a Les lieux de m moire I La R publique Paris Gallimard 1997b Les lieux de m moire IT La Nation Paris Gallimard 1997c Les lieux de m moire III Les France Paris Gallimard
20. consommation esth tique du lieu auquel il pr te une fonction purement id elle Il reste que cette th tralisation n exige pas qu il y ait d pr ciation de l essentiel par inflation du plus pittoresque et par omission du moins spectaculaire Balandier 1994 soit une c sure accentuant le d ficit symbolique du lieu et contribuant de facto une perte de sens pour ses habitants Or le processus de territorialisation d territorialisation reterritorialisation Raffestin 1995 auquel se pr tent les dirigeants de Beaune n est pas r gul de l int rieur mais de l ext rieur par ceux qui ils cherchent plaire C est pourquoi on en arrive proposer des paysages avec tout au mieux une caricature de pr sence le touriste prenant le faux pour le vrai confondant la r alit et le r el Paquot 1997 15 Attendu qu il s agit l de l un des effets d structurants et subversifs de pareilles iconosph re et sc nographie exo r gul es nous sommes en pr sence d une autre repr sentation obtuse et litiste qui ultimement peut se substituer au lieu Sans tomber dans le nostalgique ou le pass isme r actionnaire on peut se demander si les habitants de Beaune se reconnaissent toujours dans le lieu o ils vivent Celui ci et nous parlons ici plus sp cifiquement de son intra muros n est il pas remodel tant dans l esprit que dans la lettre pour plaire ceux qui pourraient y venir et non pas pour ceux
21. e choses du territoire beaunois et du mode de vie de sa population donc de la territorialit de ce lieu Et comment pourrait il en tre autrement alors que ces s lections se r velent au diapason de discours et de politiques a breves ch ances desquels ces m mes administrateurs dirigeants et promoteurs tirent l essentiel de leur pouvoir minemment int ress e cette mise en valeur n appara t pas vraiment effectu e pour r pondre aux ventuelles inqui tudes ou besoins de recentrement de sa population habitante Elle semble plut t entreprise pour repositionner cette ville au sein du monde nouveau qui se dessine et plus particuli rement au sein de l conomie florissante du tourisme dont les dirigeants de Beaune semblent mal comprendre l importance et le r le Pourtant soucieux de profiter de cette manne c est de bonne gr ce que ces m mes dirigeants semblent se pr ter aux imp ratifs du tourisme Ne les laissent ils pas guider leur s lection de paysages leur mise en images et par l m me l am nagement de leur ville Ignorants ou peu soucieux des effets subversifs que pourrait entra ner semblable d l gation n ont ils pas ni plus ni moins invit l Autre compte tenu de son poids conomique et de son omnipr sence imposer sa vision du territoire ses d sirs et m me ses besoins notamment en termes d infrastructures 334 Cahiers de G ographie du Qu bec Volume 46 n 129 d cembre 2002 Chose certa
22. e peut se r aliser l immersion du sujet dans l identitaire soit l expression et l articulation de cette relation sourde et motionnelle qui lie Bonnemaison 1979 dans Tizon 1996 22 les habitants leur habitat et qui dans le m me mouvement fonde leur habiter Que ce soit en vertu d une iconosph re ou d une sc nographie paysag re plus ou moins hi rarchis e semblable pratique g osymbolique nous appara t n cessaire parce qu elle r introduit le sujet comme sujet acteur et sujet observateur dans la mani re m me de sa territorialit et de sa convivialit Parce qu elle permet enfin l identification au lieu comme source de vie et d identit et donc Beaune comme cit 338 Cahiers de G ographie du Qu bec Volume 46 n 129 d cembre 2002 CONCLUSION Toute pratique territoriale durable alors m me que se fait rare l tre la Serres 1990 et 1991 doit prendre des risques Notamment celui de jouer a fond le jeu de la transparence pour tre au diapason de tout ce qu elle est et de tout ce qu elle incarne Beaune doit ainsi par exemple se mettre nu et chercher se re cr er quitte pour cela se repr senter par ce qui est peut tre moins vident ou notoire mais peut tre plus profond plus proche de son me Cela ne veut pas dire qu une promotion de Beaune par l image devrait renvoyer de mani re exhaustive tout ce qui particularise cette ville bourguignonne Elle devrait plut t user d im
23. e soit pour l agglom ration bourguignonne ici retenue ou pour toute autre entit socio spatiale un processus d affirmation et de promotion s est partout mis en place Ce double processus cherchant redonner du sens au territoire et revendiquer une certaine autonomie a tout sp cialement recours aux paysages dans leurs repr sentations picturales en cette poque o il n y en a que pour le regard Ce processus g mellaire s articule en effet d abord et avant tout autour d une iconosphere homologu e c est dire d un corpus d illustrations et de figures qui rassemble ce que les dirigeants politiques les administrateurs et les promoteurs conomiques de cette ville consid rent tre les paysages les plus m me d op rationnaliser la gestion strat gique et l id ologie entrepreneuriale Lussault 1997 aff rentes cette mise en image de leur ville figure 1 Cahiers de G ographie du Qu bec Volume 46 n 129 d cembre 2002 Pages 323 343 Figure 1 Carte de la Bourgogne po T 3 j L 1 u La de n 1 k Mara Le h LEI 3 i i r k e k E Me e MA F a pd A LA r 1 AU Re E F lt TN LP gt JIE P Pa o a Et Va a DE Le MES A NN Source r gional de la Bourgogne 2 Or si les soci t s am nagent leur milieu en fonction de l interpr tation qu elles en font une interpr tation si troitement li e l am nagement qu elles en font Berque 1995 6
24. er de moyens reconnus et recherch s par ce m me Autre pour l attirer et donc pour diversifier ses activit s comme ses rentes conomiques Une client le devenue captive en vertu d un r seautage confortable ou d un matraquage publicitaire suffisamment insidieux pour lui imposer ses produits BIBLIOGRAPHIE AMPHOUX P 1992 l coute du paysage Dans Mondana L Panese F et S derstrom O Paysage et crise de la lisibilit Actes du Colloque international de Lausanne 30 septembre 2 octobre 1991 Lausanne Institut de G ographie pp 183 204 AUG M 1992 Non lieux Introduction une anthropologie de la surmodernit Paris Seuil 1994 Le sens des autres Actualit de l anthropologie Paris Fayard BAILLY A 1995 Les repr sentations en g ographie Dans A Bailly R Ferras et D Pumain dir Encyclop die de la g ographie Paris Economica pp 369 381 BALANDIER G 1994 Le d dale Pour en finir avec le XX si cle Paris Fayard G osymbolique et iconosph re bourguignonnes 341 B DARD M 2000 tre g ographe par del la Modernit Plaidoyer pour un renouveau paradigmatique Cahiers de G ographie du Qu bec 44 122 211 227 2002a Une typologie du haut lieu ou la quadrature d un g osymbole Cahiers de G ographie du Qu bec 46 127 49 74 2002b De l tre ensemble l tre au monde le r le du haut lieu Ethnologies para
25. ges retenus r f rent abondamment des topoi immuables alors que les m mes lieux auxquels renvoie l image sont les h tes d activit s r currentes dans le temps par exemple la vente aux ench res de vins des Hospices de Beaune On peut encore observer en ce qui concerne le mode descriptif des images que Beaune met en sc ne que la capitale du bourgogne use presque exclusivement d une repr sentation l identique par le truchement d images plans se rapportant un lieu unique Serait ce que cette distanciation minimale n a pas pu ou voulu s affranchir des contraintes de la fid lit figurative Chose certaine les images retenues demeurent peu ou pas distantes de la r alit d peinte comme en t moigne leur ad quation dans le temps et dans l espace C est un peu comme si les administrateurs et promoteurs de Beaune s taient entendus pour dire que leurs objectifs de promotion et d affirmation seront aussi r alisables et effectifs que les signes sur lesquels ces images s appuieront seront tangibles vidents issus du r el Leydet 1995 126 Serait ce comme le soutient ce m me Leydet que plus la repr sentation propos e colle la r alit f t elle ou non l objet de quelques artifices formels plus le message identitaire s impose vivement plus l apport r f rentiel s affirme Avant de r pondre ces questions nous constatons galement que la mise en image de Beaune s appuie peu pr s exclusivement sur l
26. ine Beaune s est dot e d une iconosphere et d une sc nographie qui importent moins par leur contenu que par ce qu elles donnent voir et consommer Balandier 1994 Et elles n voquent pas autre chose du lieu que ce qui eu gard aux lois du genre et son formalisme communicationnel Cueco 1995 Lussault 1997 alimente la curiosit et les r ves des gens de passage Une curiosit et des r ves qui diligemment r gul s par les agences de voyage les compagnies de transports les cha nes h teli res et l industrie du divertissement se contentent plus souvent qu autrement de d paysements de surface Convaincus de conna tre et de r pondre aux d sirs de cette client le ces divers intervenants et les villes qui leur font cho ne lui offrent pas tant du fonci rement autre du v ritablement indig ne que du pas encore connu minemment accessible et digestible En leur d voilant si peu et au moindre co t du lieu convoit pour en retirer le plus possible il ne s agit alors plus tant de tourisme que de fa adisme Certes l essor du tourisme a permis d am liorer la protection et la mise en valeur de centaines de lieux qui depuis se concurrencent Et certes la logistique touristique suppose une mise en sc ne du lieu pour le rendre plus lisible plus attrayant Une telle exigence entra ne in vitablement une distanciation vis vis du pr sent ou de l usage commun le touriste se contentant usuellement d une
27. isme de pacotille et surtout afin que le lieu lui m me retrouve la mesure l chelle et la mouvance de sa tessiture spatio temporelle et de sa complexion socioculturelle Le tourisme exige de la collectivit ou de la soci t qu il se pr sente aux autres aux trangers Et comme il est d ja difficile de d finir pour nous m mes ce que nous sommes la qu te collective d identit pourrait tre aid e par le d veloppement touristique Laplante 1992 59 Ce respect on ne l obtient que si cet Autre sent qu il est bel et bien en pr sence du M me dans sa plus pure expression celle d une thique g osymbolique En outre toute pratique territoriale responsable et coh rente doit pleinement consid rer la trame g osymbolique constitutive au lieu car le sens n est pas seulement ce que le sujet comprend mais aussi ce quoi il croit Wunenburger 1995 23 Cette trame est plus sp cialement accessible par les hauts lieux grands et petits parce qu eux seuls sollicitent dans leur individualit fonci re le sens du lieu et le sentiment d appartenance de ceux qui l habitent B dard 2002b Des lors on comprend la n cessit pour toute administration organisation ou promotion territoriale d laborer une thique g osymbolique de laquelle pourra merger un mode d habiter En effet c est notamment par l acceptation et la pratique du r le r f rentiel structurant des hauts lieux qu
28. ition naturelle la nouvelle g ostrat gie qui peu peu se met en place avec la refonte des changes et la red finition des acteurs Autant de raisons qui font que Beaune nous est apparue particuli rement propice l tude de l influence du paysage et des repr sentations qui en sont faites sur l am nagement identitaire conomique ou social d un territoire donn Pluriel du grec topos topo d signait initialement les genres descriptifs canoniques tels que les pr sentent les manuels de rh torique des XVIII et XIX si cles Depuis on y recourt notamment en philosophie cf Bachelard Durand et Wunenburger pour d signer des l ments naturels architecturaux ou culturels minemment porteurs de sens Citons titre d exemple un belv d re une grange d labr e un coup d il un bruit comme le ressac de la mer une odeur comme celle du thym un toponyme un monument etc Pour en savoir davantage sur le haut lieu ces quelques d sinences succintement pr sent es et les autres non lieu entre lieu lieu attribut lieu g n rique et lieu de condensation ici pass s sous silence voir B dard 2002a et 2002b mais aussi Aug 1992 Bonnemaison 1996 Debarbieux 1992 Micoud 1991 Nora 1997a 1997b 1997c et Turgeon 1998 Cette pr occupation est si importante que cette ville comme nombre d autres ne nous y trompons pas a labor une iconosph re et une sc nographie telles qu elles lui permettent d us
29. m me qu ils ont pour charge de faire valoir l ensemble de ses traits constituants ne sont ils pas peu peu en train de se constituer trangers leur lieu Aug 1994 De construire ici par l image une ville trang re ses habitants Un milieu idyllique distant de toute connaissance intime de l histoire sociale singuli re de Beaune Coanous 1995 Autrement dit ces images incitent elles les r sidants de Beaune s y reconna tre et s y sentir bien chez soi Incitent elles de plus ceux qui le d sireraient y demeurer Ces images sont elles st r otyp es et bidimensionnelles au diapason d un discours officiel r ducteur ou authentiques et tridimensionnelles fen tres aussi petites et distorsionn es soient elles sur V tre de ce territoire et la territorialit de ce lieu 332 Cahiers de G ographie du Qu bec Volume 46 n 129 d cembre 2002 cee seuuoubinbinoq asaydsouos ya anbijoqu so9 Figure 10 Carte de Beaune Source Office du Tourisme de Bourgogne f r TA UNE ID OLOGIE TERRITORIALE INCOH RENTE Sans faire ici de grand proces d intention trois causes pourraient expliquer ces limites de repr sentativit et d usage soit les d cideurs ludent par calcul soit ils m connaissent par ignorance ou incompr hension soit ils taisent par pudeur ou souci de pr server le quant soi de ce lieu Quelle que soit la raison nous sommes mal plac pour trancher Nous pouvon
30. ns une r affirmation de ses paysages singuliers qui assure la p rennit du lieu ainsi r investi Quelles politiques d am nagement de d veloppement ou de pr sentation donnant voir comprendre et a vivre le tryptique habitat habiter habitant fonci rement beaunois pourraient donc inciter ses habitants mieux tre mieux y tre mieux en tre Sans nul doute des pratiques paysag res et des politiques territoriales favorables une promotion durable parce qu indissociables d une affirmation identitaire plus quilibr e et sereine Une telle promotion durable serait envisageable tenterons nous d illustrer si et seulement si elle s accompagnait d une r appropriation du milieu et de ses images ouverte tous et d une redistribution des pouvoirs favorable la mise en place d un mode conjoint de gestion et de production d images Soit autant de conditions une affirmation identitaire au diapason de tout ce qui fait et le lieu et la territorialit de Beaune Promotion affirmation et r appropriation seraient possibles selon nous gr ce une lecture plus humble plus aiguis e et plus int ress e une s lection plus diversifi e et un usage plus globalisant et transparent de ses hauts lieux Des lectures s lections et usages autres qui permettraient tous d tre entendus et fr quent s comme les g osymboles paradigmatiques qu ils sont c est dire comme des marqueurs r f rentiels harmonieusement et
31. ntres de d cision que sont Paris et Lyon cf carte de Beaune et de la Bourgogne de son histoire prestigieuse o par exemple le duch de Bourgogne faisant pendant au royaume de France a gouvern de 1364 1477 un puissant tat qui s chelonnait de la Bourgogne la Hollande et m me la Frise en passant par la Franche Comt l Alsace la Lorraine le Luxembourg la Picardie et la Flandre 340 Cahiers de G ographie du Qu bec Volume 46 n 129 d cembre 2002 Forte d une identit unique tributaire d une ex centricit g ographique proche de l isolement puis d une diff rence culturelle qui ont particularis la r gion et ses habitants Beaune s imposait encore compte tenu de la beaut et de la vari t de ses paysages naturels et b tis mais encore de sa renomm e en tant que capitale des vins de bourgogne et ancien lieu de r sidence des Ducs de Bourgogne avant qu ils ne s tablissent d finitivement Dijon Deux l ments qui en ont fait un p le d attraction touristique majeur d ment r pertori dans notre imaginaire nous en voulons pour preuve que sa seule mention un peu comme celle de Bruges Limoges ou Porto voque imm diatement son lot de paysages et de sensations nuls autres pareils D autre part son conomie et donc son mode de vie sont largement d pendants de l ext rieur comme en atteste son emploi assidu d images de ces m mes paysages et patrimoine faisant tat d une pr dispos
32. ons tronqu es ambitions moins participe d une participe d une haut lieu nombreuses plus nombreuses plus nombreuses plus en vertu d une nombreuses et plus distinction distinction orient es pas aussi orient es pas aussi orient es pas aussi th tralisation diffuses statutaire trang re statutaire trang re excessive et de choix au haut lieu au haut lieu obtus polys miques et prot iformes polys miques et prot iformes polys miques et prot iformes et qu on a depuis pris soin d affiner afin de toujours n offrir par son truchement que des impressions du plus bel effet Tant qu chercher se faire voir mieux se faire valoir semblent se dire les dirigeants de Beaune aussi bien que ce soit par s de nos plus beaux atours Participant exclusivement de la grande Histoire de cette ville ce paysage h raut a donc pour fonction principale de conforter la norme arr t e c est dire de ne mettre en exergue que les aspects les plus grandioses nobles et recevables de ce que Beaune a t et est d vidence ou esp re toujours tre Comme si on n avait retenu et mis en scene que les traits les plus repr sentatifs d une rectitude conomique esth tique politique et sociale soigneusement appr t e Bien s r une certaine forme de s lection est in luctable et les paysages les plus caract ristiques ou per us comme tels en fonction d une longue pratique apparaissent in vitablement plu
33. que soucieuse de rencontrer ses objectifs de visibilit et d en maximiser son potentiel d attraction Leydet 1995 devrait tre assujettie une logique paysag re horzo que pour laquelle l authenticit est irrempla able et essentielle non seulement au d veloppement du tourisme mais surtout l panouissement des valeurs humaines des r sidents eux m mes Viau 1992 118 En effet c est seulement si r sidants lus promoteurs et touristes y trouvent tous un profit davantage transcendant que purement mon taire qu une promotion G osymbolique et iconosph re bourguignonnes 337 touristique peut s av rer durable efficace et repr sentative Et il en est ainsi soutenons nous car ce dont tout lieu a besoin ce chapitre c est d une entreprise promotionnelle et d une politique de l image qui participent galement d un faire voir et d un faire savoir C est dire d une pr sentation o compr hension paysag re et continuit patrimoniale importent autant sinon plus que les divers objectifs mercantiles de cette mise en march et d une figuration qui s vertue introduire l intime du lieu et de sa culture pour rendre plus transparent et accessible son v cu social Des mises en scene et production d images horzoiques seraient n cessaires afin que les habitants de ce m me lieu s y reconnaissent y participent et en b n ficient directement afin que ses visiteurs en retirent autre chose que de l exot
34. r te et touffue du lieu mais seulement aux signes que leurs dirigeants veulent bien en donner Raffestin 1995 c est dire la r minescence d une r minescence l affect d un affect Leydet 1995 Ces images pr tent trop peu ou trop mal la parole ce qui ne gravite pas la hauteur des hauts lieux retenus voire ce que chacun vit dans son quotidien Comme si par l entremise de ces images et paysages les dirigeants de Beaune avaient voulu proc der une r interpr tation de l habitat et une r criture de l habiter de cette ville une requalification de son sens et du sentiment d appartenance de ses habitants Par ces images Beaune se donne finalement voir comme paysage et non reconna tre comme milieu de vie Amphoux 1992 Privil giant la visibilit au d triment de la compr hension paysag re le pittoresque aux d pens de la continuit patrimoniale Vincent 1997 ces s lections et mises en sc ne se r v lent conformes un discours qui cherche planifier le rapport au lieu de ses habitants comme de ses visiteurs Corajoud 1990 d une id ologie territoriale qui dicte un mod le paysager qui se superposant aux visions locales introduit une confusion et entra ne un clivage entre le lieu tel qu il est et la repr sentation qui en est officiellement faite Luginb hl 1995 Figure9 Rue du Ch teau Faute de mieux comprendre et repr senter leur lieu les dirigeants de cette ville alors
35. s selon l ampleur de l artifice de la mise en sc ne voire de l intention et port au pinacle qu on ne voit plus que lui Paris ne se r sume pas la tour Eiffel au Louvres ou Notre Dame Le souffle de cette ville comme cit origine de l ensemble des hauts lieux grands et petits spectaculaires ou discrets constitutifs de sa tessiture Beaune ne fait pas exception Si l H tel Dieu des Hospices peut et doit m me dominer son iconosph re tant il participe activement et fondamentalement de son ancrage g osymbolique il n a pas tre le seul utilis sous peine de sous repr sentation voire de fausse repr sentation Compte tenu qu on ne voit tout de suite que ce qu on reconna t Lenclud 1995 8 ce b timent n est que ce qui brille le plus que ce qui se remarque le plus ais ment Le danger de pareille r ification est que cette mise en image demeure plus d un gard d une repr sentativit si pointue qu on peut certes s y identifier mais comme on peut s identifier ses h ros 330 Cahiers de G ographie du Qu bec Volume 46 n 129 d cembre 2002 Ce qui n est pas rien sauf que le mus e des Beaux Arts le beffroi de Monge l h tel de la Rochepot l glise Saint Nicolas les vieilles demeures de la rue de Lorraine les bains douches du th tre de verdure ou m me ses remparts et bastions sont ils moins caract ristiques de Beaune moins significatifs pour les Beaunois figures 6
36. s n anmoins poser le d bat et avancer que dans l une ou l autre de ces ventualit s les limites de cette iconosph re homologu e sont redevables d une lecture et d une compr hension d ficientes Cette double d ficience est imputable l id ologie territoriale qui guide les gestes tel que celui de la mise en image des paysages de ce lieu discours et politiques d am nagement qui ont cours Beaune Une id ologie territoriale tout le moins incoh rente puisqu elle est si int ress e par le seul acte de promotion que en l absence d une affirmation identitaire plus sentie elle am ne les dirigeants promoteurs et administrateurs de Beaune n gliger ou sous estimer les actuelles qu te d identit ou d tresse r f rentielle l importance et le r le du tourisme le pouvoir et les exigences de l image et les vertus heuristiques et relationnelles du paysage Autant d erreurs d appr ciation du lieu comme habitat et de choix malencontreux quant son habiter qui ultimement minent le sens de ce lieu et contribuent au mal tre de ses habitants Quelques erreurs possibles d appr ciation De fa on plus d taill e c est sans doute la pr somption selon laquelle les Beaunois assimil s aux trangers qui s adressent cette sc nographie sauraient identitairement tirer profit de pareille op ration de mise en valeur qui pose plus sp cialement probl me En effet les paysages et images choisis proposent peu d
37. s souvent que d autres Certes l H tel Dieu des Hospices de Beaune comme le Palais des Ducs Dijon par exemple modulent au premier chef le sens de ces villes comme le sentiment d appartenance de ceux qui les habitent Comment pourrait il en tre autrement alors qu ils agissent tous les deux comme les phares de leurs destin es respectives depuis des si cles Vestiges du pass tributaires d une grandeur et d un sens que seule l Histoire a pu leur conf rer ils sont indissociablement li s respectivement Beaune et Dijon Aussi pourrait on interpr ter le choix de l iconosph re beaunoise comme inh rente une strat gie de promotion habile qui cherche ainsi associer cette ville une image suffisamment vocatrice et porteuse pour qu elle incite l Autre y venir ce qu elle r ussit fort bien si l on en juge par les indices de fr quentation touristique ou pour le convaincre qu il serait inimaginable qu on lui porte atteinte Or pour indispensable que soit ce haut lieu son importance et son accessibilit ne doivent pas faire ombrage aux autres l ments de ses cadres b ti et naturel D positaire avec d autres de ce qui est signifiant l H tel Dieu ne peut seul alimenter l acte de promotion et plus forte raison la fibre identitaire de Beaune Aussi signifi soit il il n voque ni ne constitue la quintessence de cette ville Et c est l tout le danger qui guette semblable haut lieu tellement haut ou exhaus
38. sif leur sont ils ici synonymes de bien tre pour tous ou de pouvoir et de succ s pour quelques uns Dans un m me ordre d id es pourquoi G osymbolique et iconosph re bourguignonnes 227 on 0 a r a les images projet es et donc les paysages ainsi mis en scene sont elles aussi froides et calcul es Pourquoi ont elles si peu voir par exemple avec l art du bien tre et du bien vivre qu on associe d embl e la Bourgogne Comment expliquer l impression de noblesse triste affect e et poussi reuse qui se d gage de l ensemble Cela dit et toujours partir des images recens es Beaune existe t elle toujours comme cit c est dire comme milieu de vie aux paysages signifi s et dynamiques Est elle encore un haut lieu vivant pour la Bourgogne mais surtout pour sa propre population Une structure r f rentielle fonci re pour celle ci comme pour l ensemble des Bourguignons Ces s lections et repr sentations permettent elles somme toute le bannissement de l accessoire et l exhaussement de l essentiel Bureau 1997 Pour le savoir abordons maintenant l id ologie territoriale aff rente ces s lections paysag res et leurs mises en images CE QUI N EST PAS Ce qui d entr e de jeu pose probl me avec cette iconosph re homologu e c est que les paysages choisis et d peints repr sentent trop peu et trop mal Beaune Nous sommes ici confront s des limites d usage et de repr sentativit imputables a
39. spirituel c est s exposer perdre son territoire 1996 14 et des lors ne plus faire sens tout simplement Aussi nous devons nous de comprendre les actuels processus de requalification du territoire et de red finition du paysage pour nous assurer que l essentiel du lieu se livre et perdure condition sine qua non de l identit et du mieux tre de ses habitants REMERCIEMENTS L auteur remercie le Conseil r gional de Bourgogne et le Centre d tudes interdisciplinaires sur les lettres les arts et les traditions CELAT de l Universit Laval pour leur appui financier Nous tenons galement remercier monsieur Guy Mercier directeur du CELAT pour son ind fectible soutien Nous tenons enfin souligner l apport des valuateurs anonymes de cet article pour leurs judicieux conseils NOTES 1 Le choix de cette ville s imposait nous semble t il compte tenu de sa situation g ohistorique l intersection des limites architecturale linguistique juridique agraire et autres entre une France septentrionale et une France m ridionale qui en a fait au m me titre que la Bourgogne toute enti re un territoire transitoire unique distinct par la surimposition de ces multiples influences et par sa perm abilit ou r sistance celles ci a de sa situation sur l chiquier national comme continental plus pr cis ment de son d centrement l chelle fran aise trop loign e et en m me temps trop proche des ce
40. t comme un lieu de m moire un lieu exempt n anmoins de toute ouverture sur le conditionnel ou sur un avenir autre que celui que lui prescrit ce quoi il renvoie Ce lieu de m moire largement tronqu emprunte au lieu exemplaire et surtout au lieu haut en ceci qu il fut et est fa onn de telle sorte que h ros de son cadre b ti puisque reconnaissable entre tous on lui pr te et lui seul la symbolique la plus clatante et la charge de signifiance la plus vocatrice Il s agit l d un r le d lection qu on lui a d volu d s sa conception 328 Cahiers de G ographie du Qu bec Volume 46 n 129 d cembre 2002 67 seuuouBinfinog 31auydsouos9i ja anbijoqui sosc Tableau 1 Attributs et fonctions du haut lieu et de quelques unes de ses variantes lieu de m moire lieu exemplaire lieu du coeur lieu parlant lieu dormant lieu haut ou lieu bas ou haut lieu haut lieu bas lieu Horizon temporel pr sent tendu pr sent tendu pr sent tendu pr sent tendu pr sent tendu plus pr sent tendu pr sent tendu pr sent tendu articul autour de la articul autour de suspendu et articul autour de la distant de ce qui est articul autour de la articul autour de la imbriquant galement reconduction de ce l advenir de ce qui parall le articul reconduction de ce proche du seule reconduction reconduction de ce fous les pass pr sent qui a t vers ce qui est vers ce qui autour d un id al
41. tre BERDOULAY V 1995 Les valeurs g ographiques dans A Bailly R Ferras et D Pumain dir Encyclop die de la g ographie Paris Economica pp 383 400 BERQUE A 1990 M diance de milieux en paysages Montpellier Reclus 1995 Les raisons du paysage De la Chine antique aux environnements de synth se Paris Hazan 1997 tre humains sur le Terre Principes d thique de l coum ne Paris Gallimard BONNEMAISON J 1996 Les fondements g ographiques d une identit L archipel de Vanuatu essai de g ographie culturelle Paris Orstrom BONNEMAISON J et CAMBREZY L 1996 Le lien territorial entre fronti res et identit s G ographie et Cultures 20 7 18 BOUMAZA N 1992 Paysages urbains p riph riques crise identit fabrication urbaine dans Mondana L Panese F S derstrom O Paysage et crise de la lisibilit Actes du Colloque international de Lausanne 30 septembre 2 octobre 1991 Lausanne Institut de G ographie pp 97 130 BUREAU L 1997 G ographie de la nuit Montr al L Hexagone CASES D et POTIER F 1996 Le tourisme urbain Paris PUF CLAVAL P 1994 L analyse des paysages dans G ographie et Cultures 13 55 74 COANOUS T 1995 Paysage risques naturels et int r ts locaux Un conflit de repr sentations en moyenne montagne dans Paysage au pluriel Pour une approche ethnologique des paysages Paris ditions de la Maison des
42. ux incoh rences de l id ologie territoriale sous jacente ces choix En attestent le mode de s lection paysag re qu emploie Beaune le nombre de paysages auxquels elle renvoie le type de hauts lieux auxquels elle en appelle ou la lecture qui en est faite et la mise en sc ne dont ils sont ensuite l objet Incapable d assurer une juste et authentique repr sentation de ce qu est Beaune nous tenterons ici de montrer avant d explorer plus avant les incoh rences proprement dites de son id ologie territoriale que cette s lection paysag re nous appara t avant tout int ress e spatialiser cette ville C est dire lui conf rer une chair en vertu d images fortes qui lui permettent tout au plus de se situer et de se faire valoir UNE S LECTION TRIQU E ET LITISTE De fa on plus d taill e nous constatons tout d abord que Beaune use d un mode de s lection litiste triqu m me car cette ville s est dot e d un corpus d illustrations qui renvoient uniment au plus vident au plus spectaculaire soit au plus attendu et recherch croit elle par l Autre cible privil gi e de cette promotion Ce fait explique que n ont t retenus qu un nombre tr s restreint de paysages et encore qu un seul type de hauts lieux qualifi de lieux hauts lieux parlants ou lieux de fiert tableau 1 Il n y en a ainsi toutes fins utiles que pour l H tel Dieu des Hospices Ce haut lieu n en pas douter est ici trai
43. vec soi mais un encha nement soi c est la n cessit de s occuper de soi L vinas 1983 36 En ce d but de XXF si cle nous prouvons tous un peu le vertige et une certaine forme de parano a ou d ins curit prolif re En effet alors qu est mise en p ril Varchitectonique du monde par une mondialisation qui avalise ou exacerbe les diff rences tous interrogent les fondements de leur identit Porteuses de ruptures de sens de d ficits symboliques et autres d s quilibres c est ainsi au confluent de la reconfiguration des modes de vie puis de la mutation des valeurs d une civilisation en mal de sens que la ville de Beaune par exemple est amen e r valuer ses paysages et leur r le identitaire L comme partout ailleurs les localit s villes et r gions sont questionn es de l int rieur par ceux qui les peuplent et qui cherchent aupr s d elles un cadre r f rentiel fort Elles le sont galement de l ext rieur avec l amplification de la division du travail et la croissance exponentielle des changes Santos 1997 174 qui rendent de plus en plus poreuses nos fronti res de plus en plus caduques nos institutions de plus en plus t nues nos distinctions culturelles Cette double mise en cause les incite r affirmer leur sp cificit notamment face l alt rit trop absente du d bat se recentrer pour leurs habitants et se repositionner sur le nouvel chiquier qui se dessine Que c
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