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Anticipation et accompagnement des restructurations

1. conomiques mais galement de diversifier ces activit s pour viter les risques li s la mono industrie Dans un second temps elles ont galement pu assurer l instar de Saint Gobain D veloppement le r le d interface entre l entreprise et ses territoires d implantation transformant parfois comme le montre l exemple de la Sodiv dans le 35 Fayolle J 2005 Les restructurations d hier et d aujourd hui les apports d un s minaire Revue de l IRES Num ro Sp cial Restructurations nouveaux enjeux n 47 p 335 360 p 338 56 De Ladoucette 2004 Charbonnages de France et la soci t fran aise Annales des Mines R alit s Industrielles mai 87 M 2005 Les restructurations vers un tat d instabilit durable Revue de PIRES Num ro sp cial Restructurations nouveaux enjeux n 47 p 7 17 8 Huret N 2004 Reconversion industrielle dans la France d aujourd hui Outils et m thodes Annales des Mines R alit s Industrielles mai 18 89 Huret 2004 op cit D 2003 Saint Gobain D veloppement ou l art de l interface Ecole de Paris du management juillet 45 bassin potassique leur Conseil d administration en v ritable espace de discussion o se d finit les strat gies de gt 1 x 91 d veloppement de leur territoire d intervention L valuation des reconversions initi es par ces soci t s
2. para tre op cit 7 Le programme Mire pilot par Syndex et financ par le Fonds Social Europ en vise en particulier analyser ces configurations qui peuvent tre qualifi es d innovantes 16 70 Des formes d apprentissage existent aussi dans les dimensions territoriales de structuration des actions Par exemple dans le bassin deA une d marche forte de structuration du territoire t initi e au tout d but des ann es 2000 avec la cr ation d une structure de d veloppement local anim e par un charg de mission De fait par rapport la situation ant rieure les actions en la mati re sont aujourd hui plus coordonn es et moins dispers es Les dispositifs de structuration et de coordination des acteurs locaux tels que les contrats de site ou les contrats de pays contribuent d finir des finalit s communes aux acteurs d bloquer des moyens d action et instituer des outils de pilotage multi acteurs 5 LES AXES DE RECOMMANDATIONS ISSUS DE L ETUDE L expression de ces r flexions leur mise en uvre conduiraient elles la d su tude du plan social voir sa franche contestation Certains pr nent d une fa on directe ou indirecte sa dissolution dans d autres dispositifs p nalit s financi res type pollueur payeur d volution compl te au service public de l emploi de la responsabilit du reclassement contrat unique de travail abandon de la notion de licen
3. seulement des salari s mais galement des commer ants et surtout des lus a lieu dans la ville C La facilit largir le syst me d acteurs est rapprocher du tr s fort vote de gauche et d extr me gauche de ce canton Les habitants sont prompts adh rer l argumentation mise en place par les syndicats argumentation selon laquelle Tuyaux appartenant un groupe multinational b n ficiaire un plan de sauvegarde de l emploi g n reusement dot doit tre financ Le maire de la commune o est localis le site de Tuyaux multiplie quant lui les communiqu s de presse et profite de son statut de Conseiller g n ral pour interpeller plusieurs reprises lors des questions d actualit le Pr fet de C ainsi que le Pr sident du Conseil g n ral Il installe sur le site Internet de la ville une rubrique sp cifique permettant de suivre le conflit et diffuse en ligne le texte de l ensemble de ses interventions sur le sujet mobilise galement les pages du magazine communal d information pour d noncer la d marche de la direction de Tuyaux Son activit militante semble avoir des effets mim tiques sur les autres lus qui n ont de cesse d exprimer leur soutien lors des manifestations ou l occasion d interviews la presse La sensibilisation de la population et des lus acquise les salari s s emploient faire monter la pression du c t de la direction Parmi les coups d clats outre
4. 2005 32 du 18 janvier 2005 ajoute que la n gociation doit enfin porter sur la d finition et les conditions de mise en uvre titre facultatif d actions de formation conomique en vue de mieux comprendre la gestion et les objectifs de l entreprise dans le cadre de la concurrence internationale Au niveau de l entreprise et dans les groupes d entreprises qui occupent au moins trois cents salari s ainsi que dans les entreprises et groupes de dimension communautaire comportant au moins un tablissement ou une entreprise de cent cinquante salari s en France l employeur est tenu d engager tous les trois ans une n gociation portant sur la mise en place d un dispositif de gestion pr visionnelle des emplois et des comp tences ainsi que sur les mesures d accompagnement susceptibles de lui tre associ es en particulier en mati re de formation de validation des acquis de l exp rience de bilan de comp tences ainsi que d accompagnement de la mobilit professionnelle et g ographique des salari s Les organisations qui sont li es par une convention de branche ou d faut pa des accords professionnels devront galement se r unir tous les trois ans pour n gocier sur ces mati res Ces obligations de n gocier ne constituent pas des obligations de conclure des accords tant au niveau de la branche que de l entreprise Les parties et notamment l employeur ou les organisations qui le repr sentent restent ma tres de l tend
5. 4 Aggeri F et Pallez F 2004 L Etat et les mutations industrielles Annales des Mines R alit s industrielles mai Le plan social mis en uvre par Chaussure ayant galement des cons quences sociales importantes notamment en terme de ch mage dans le d partement voisin 99 Ces missions correspondent aux trois fonctions traditionnellement attribu es au coordinateur ou chef de projet charg par l Etat d accompagner une restructuration M Bove 2004 100 L industrie textile de est en effet caract ris e par une myriade de PME et par l absence de grands groupes au rayonnement international 47 social celui ci comporte un volet revitalisation du territoire Cette mise en uvre pr coce de mesures de revitalisation de bassin s explique notamment par le souci du directeur local de Chaussette de mener une restructuration exemplaire et par la pr occupation des actionnaires de Chaussette de ne prendre aucun risque juridique pour l avenir concernant cette fermeture Pour autant cette partie du plan social n a donn lieu ni un suivi collectif ni une valuation transmise aux diff rentes parties prenantes Elle t g r e directement et uniquement par la direction de Chaussette qui a eu recours une soci t de reconversion et qui semble avoir t tr s vigilante quant la prestation de cette soci t afin d attester du caract re socialement responsable des conditions de fermeture
6. Etat a contribu au financement hauteur de 50 de conventions de cong de conversion et de conventions d allocation temporaire d gressive mais le financement de l antenne emploi elle m me a t assur par l employeur dans le cas Chaussure nous retrouvons les quatre dispositifs publics d accompagnement des restructurations avec un co financement de l Etat dans le cas Tuyaux les mesures ont t enti rement assum es par l employeur sans convention avec le Fonds National de l Emploi Dans les trois cas les cellules de reclassement sont d nomm es antenne emploi par les acteurs qu elles soient conventionn es ou non traduisant peut tre une r ticence utiliser le terme ambigu de cellules Tableau 3 Dispositifs publics d accompagnement des restructurations dans les trois cas tudi s c oon deccal Convention c i d Conventions de r e temporaire ue D formation et d gressive d adaptation du Chaussure Oui financement Etat Oui financement Etat Oui financement Etat Oui financement Etat hauteur de 30 hauteur de 50 hauteur de 50 hauteur de 25 ere Non Antenne emploi Oui financement Etat Oui pour tous totalement financ e par hauteur de 50 financement Etat l employeur hauteur de 50 Tuyaux Non Non Non Non Concernant l ensemble des secteurs
7. activit conomique et diminuer ainsi leur exposition au risque d une forte baisse de ressources fiscales en cas de fermeture du site de Chaussure En juin 2001 peu apr s l annonce du d sengagement du groupe Chaussure de son site historique de le directeur de l usine d clare publiquement que Chaussure prendra ses responsabilit s dans le cadre l gal qui lui sera impos tant vis vis des salari s que du territoire De fait le groupe Chaussure va d ployer son intervention en faveur du territoire selon deux axes il annonce tre pr t soutenir tout projet de reprise de son unit productive la fois par le versement d une aide financi re 5 3 millions d euros et par un engagement de commande pluriannuelle il indique r server une enveloppe d un montant total de 500 000 euros destin e apporter une aide directe aux entreprises du bassin d emploi embauchant des anciens salari s de Chaussure Parall lement les enjeux sous jacents cette restructuration plus de 500 personnes licenci es majoritairement sans qualification sur un territoire mono industriel soudainement appauvri entra nent de la part de l Etat une intervention spectaculaire selon la typologie des modes d action tatique d finie F Aggeri et F Pallez Cette intervention se traduit d s ao t 2001 soit un peu plus d un mois apr s l annonce du plan social par la cr ation par le Pr fet de R gion d
8. anticipation au sens de la pr paration des salari s et des territoires aux cons quences des restructurations Pour les premiers elle renvoie notamment au d veloppement de formations professionnelles voire des d marches de d veloppement d employabilit Pour les seconds elle renvoie des politiques de d veloppement d activit s pr ventives voire en continu Dans ses deux formes l anticipation ferait appel au m canisme suivant le fait de ne pas attendre le moment m me de l annonce de 1 restructuration pour informer les parties prenantes des difficult s ou des projets et pour pr parer les salari s et les territoires concern s l ch ance ou l ventualit de la rupture Sur cette question de l anticipation les cas tudi s nous permettent de mettre en exergue les freins l anticipation au sens d annonces pr coces et r ciproquement d analyser les freins et les marges de man uvre des acteurs non manag riaux en la mati re 1 NON ANNONCES PRECOCES ET ALERTES SANS ECHO QUELLES RESPONSABILITES ET QUELLES MARGES DE MAN UVRE DES ACTEURS 1 1 Entre chroniques de morts annonc es et choix de gestion quelle pr visibilit des restructurations Dans deux des cas tudi s Chaussette et Chaussure il ressort que les restructurations sont sous des formes diff rentes des chroniques pr visibles qui n anmoins ne sont annonc es que tardivement cr ant alors une situation de
9. au sens propre comme au sens figur la machine Cette description correspond la celle tablie d une fa on plus g n rale des salari s du secteur dans le d partement Les salari s licenci s du textile sont en effet d crits par tous de fa on similaire des femmes ayant commenc travailler tr s jeunes sans qualification ni formation continue sans mobilit professionnelle peu mobiles g ographiquement avec une anciennet importante voire vieilles parfois avant l ge Concernant la f minisation des effectifs les statistiques sont n anmoins plus nuanc es que ce qu affirment les acteurs locaux fin 2002 dans 77 des effectifs salari s de l industrie de l habillement et de la confection et 55 des effectifs salari s du textile taient des femmes En fait dans les m tiers de bonnetiers et d ennoblissement on retrouve des hommes qui travaillent sur des grands m tiers sur des postes souvent plus qualifi s et plus nobles Il ressort de ces l ments que apparemment dans les entreprises qui ont ferm il y avait une grande majorit de femmes il est aussi envisageable de penser que ce sont plus fr quemment les femmes qui se retrouvent dans les dispositifs d accompagnement des salari s licenci s et des demandeurs d emplois avec des difficult s importantes de reclassement de ce fait elles focaliseraient plus l attention que les hommes Les politiques salariales oppos es de Tuyaux et
10. ils n ont pour la plupart jamais suivi de formation continue apr s un d part pr coce de l cole pour les autres ils doivent surmonter l obstacle de la mobilit g ographique Enfin les salari s licenci s prouvent souvent une d fiance par rapport la formation soup onn e de ne servir rien quand l emploi est rare cette d fiance s alimente du sentiment de fatalisme par rapport aux possibilit s de reclassement dans le bassin d emploi lequel est aussi aliment par les pratiques de recrutement des employeurs g n ralement la recherche de jeunes qualifi s Ce frein la formation en situation de reclassement ou de reconversion professionnelle doit aussi tre mis en regard de l absence de politiques ant rieures de formation dans ces entreprises et en regard des pratiques de recrutement des employeurs N anmoins selon l expression retenue par Bernard Gazier l adage on ne donne pas boire un ne qui n a pas soif comporte une r ciproque qui a bu boira appelant sur cet aspect une anticipation des situations de restructuration sous forme de d veloppement de la formation professionnelle continue voir infra partie sur l anticipation Par ailleurs il ressort de ces observations qu en mati re d outils d accompagnement dans le reclassement comme dans d autres contextes le recours la formation n a de sens qu articul e un projet de mobilit projet qui appara t diffici
11. improbable 31 N anmoins l existence de primes supra conventionnelles semble relativement rare au regard par exemple de l ensemble des licenciements conomiques de B et contingente la situation de l entreprise et au type de restructurations la mobilisation sur les indemnit s compl mentaires est ainsi d crite d une fa on g n rale comme tant tr s faible dans B le cas Chaussette faisant sur ce point aussi figure d exception au regard des pratiques locales de restructuration Selon un administrateur judiciaire ceci est li l augmentation r cente du montant des primes conventionnelles Pour lui comme pour d autres cette faible pression sur les indemnit s supra conventionnelles renvoie un certain fatalisme des salari s et de leurs repr sentants face l in luctable perte d emploi dans le textile tout le monde s y attend et il y a peu de mobilisations des salari s enfin cette absence est li e la situation conomique g n ralement tr s d grad e des entreprises concern es sans qu un groupe d envergure soit pr sent pour les financer 1 3 Mise en place des cellules de reclassement et place sp cifique de la formation 1 3 1 La mise en place des cellules de reclassement Dans les trois cas les plans sociaux pr voient la cr ation d une cellule de reclassement qui inclut dans ses missions un accompagnement individualis la recherche d emplois Dans le cas Chaussette l
12. intervention d acteurs publics comme garants de la mise en uvre effective des contenus du plan social 2 DES RESULTATS DES DISPOSITIFS DE RECLASSEMENT QUI FONT DEBAT Les r sultats des dispositifs de reclassement peuvent tre valu s en premi re lecture par la comparaison des taux de reclassement et des taux de solutions identifi es l issue du travail des antennes emploi 2 1 1 En second lieu se pose la question sur laquelle nous ne disposons malheureusement que de peu d l ments de la trajectoire professionnelle des salari s licenci s 2 1 2 N anmoins ces l ments permettent de mettre en exergue un certain nombre de facteurs dans la r ussite ou dans l chec des dispositifs de reclassement 2 1 3 Au del les entretiens men s plusieurs mois apr s la cl ture des antennes emploi attestent du fait que le d bat sur les r sultats produits par ces dispositifs n est pas clos amenant en reconsid rer les crit res d valuation 2 2 2 1 Les r sultats des cellules de reclassement 2 1 1 Taux de reclassement et taux de solutions identifi es Dans les trois cas tudi s les r sultats des cellules de reclassement en termes de taux de reclassement et de taux de solutions identifi es font appara tre pour un cas Chaussure des r sultats similaires la moyenne nationale et pour les deux autres cas des r sultats nettement sup rieurs Tableau 5 Taux de solutions identifi es et taux de
13. un d bat d actualit pas d alerte produite J ai eu des discussions avec les auditeurs par la suite quand nous en tions au plan social Les questions qu ils se posent c est combien faut il provisionner pour le plan social Et partir de quelle date faut il provisionner 94 2 Sinc rit des informations Mais 1 arrive galement que les informations d livr es ne soient pas sinc res Certes la d livrance d informations fausses ou trompeuses au comit d entreprise peut tre sanctionn e par le d lit d entrave au fonctionnement du comit Mais souvent les informations v hicul es sont off en ce sens qu elles sont diffus es en dehors du cadre des institutions repr sentatives du personnel Il peut notamment s agir de d clarations la presse de discussions avec les experts du comit d entreprise ou avec des repr sentants du personnel ou des membres du personnel La loi sur les nouvelles r gulations conomiques avait tent d y rem dier l occasion des offres publiques d achat ou d change Dans une intervention Assembl e nationale le ministre de 1 Economie estimait anormal que les salari s apprennent par hasard ou devant leur poste de t l vision que leur entreprise allait changer de mains que sa strat gie risquait d tre enti rement revue et qu partir de l des effets n fastes pour leur propre emploi puissent ventuellement advenir La loi sur les nouvelles r gul
14. 11 constituait 2001 le deuxi me employeur du bassin d emploi Ce bassin se singularisait toutefois cette p riode la croissance du nombre des emplois cr s et corolairement par son faible taux de ch mage gr ce au dynamisme de fleurons industriels Les licenciements conomiques li s la d faillance de Chaussure HCT en 2001 devaient ainsi se r sorber naturellement gr ce la relative bonne sant conomique du bassin et du territoire voisin Toutefois les difficult s que ce dernier traverse quasi simultan ment l annonce du d p t de bilan de Chaussure rendent ces pr visions caduques Pour reprendre les termes du CESR La zones d emplois de A et de L ont t touch es en 2001 par des plans sociaux qui les ont plac es dans une situation d licate A partir de 2002 dans un retournement spectaculaire de tendance le territoire enregistre la plus forte progression du taux de ch mage de A 6 6 contre 3 5 progression qu un faible taux de cr ation d entreprises n arrive notamment pas att nuer 9 8 contre 10 8 au plan r gional Quant l entreprise Tuyaux contrairement aux deux entreprises pr c dentes elle est situ e dans un bassin industriel le bassin ferrif re de Il s agit d un territoire qui vu sa population diminuer au cours des trente derni res ann es celle ci passant de 87 000 74 000 habitants soit une chute de 10 Cette diminution cons quence de
15. La Cour de cassation et le l gislateur s y sont essay s Mais elle montre ses limites Elle consiste mettre en cause l employeur en lui imposant d adapter et de reclasser le salari sur le fondement de l obligation d ex cuter de bonne foi la convention de travail Cette obligation est devenue autonome depuis qu elle a t codifi e Mais nous verrons que sa port e n est pas la hauteur des exigences actuelles et des espoirs qu on y fonde Des probl mes similaires se posent quant la r paration du dommage cette r paration doit elle tre en nature c est dire faut il proposer l int ress des mesures positives pour qu il reconqui re une qualification professionnelle C est la solution retenue quand on impose l employeur d laborer un plan de reclassement des salari s qui comprend des mesures d adaptation Ou bien doit on r parer par quivalent c est dire accorder des dommages int r ts au salari si les obligations de l adapter et de le reclasser n ont pas t ex cut es Ces deux types de r paration actuellement en vigueur se heurtent aux capacit s contributives de l employeur a fortiori quand il est insolvable et son manque de savoir faire pour adapter et reclasser les salari s Nous verrons que les proc d s juridiques de r paration de la perte de qualification professionnelle proc dent plut t de l adaptation du droit commun que d un syst me raiso
16. T chszirer C 2005 Le reclassement des salari s licenci s pour motif conomique responsabilit sociale de l entreprise ou de la collectivit publique Revue de PIRES Num ro sp cial Restructurations nouveaux enjeux n 47 p 157 173 Viet 2003 Rapport de Synth se de la Mission exploratoire sur l accompagnement des Mutations Economiques 77 78 L ALTERATION DE LA QUALIFICATION PROFESSIONNELLE UN NOUVEAU RISQUE SOCIAL Par Jean Yves Ma tre de conf rences l Universit de Nantes Facult de droit Il ressort un fait marquant des deux monographies r alis es dans les deux entreprises relevant des deux bassins d emploi dont nous avons tudi la restructuration d pit des nombreuses obligations aides soutiens mesures de politique de l emploi incantations et autres p titions de principe les salari s licenci s pour motif conomique ne parviennent pas retrouver un emploi ou s y maintenir car ils ont perdu tout ou partie de leur qualification La notion de qualification recouvre deux acceptions La premi re est celle g n ralement entendue par les sp cialistes de la formation qui y voient des aptitudes des capacit s des comp tences des qualit s et autres dispositions personnelles reconnues ou non par des titres dipl mes certificats ou attestations La seconde est une notion plus juridique et consiste en ce qui a t conventionnellement conclu en
17. a minima ceux de la proc dure d information consultation pour Chaussure et Chaussette ceux ant rieurs les premi res et derni res versions des Livre IV et de la proc dure d information consultation des plans sociaux les diff rents courriers entre acteurs au cours de la proc dure CE direction inspection du travail les rapports d expertise aupr s du CE les documents produits par la commission de suivi du plan social une revue de presse locale et nationale sur le cas de restructuration et sur son groupe d appartenance L ensemble de ces l ments retranscriptions d entretiens partir des notes et documents a donn lieu pour chacun des cas une analyse th matique de contenu Ce travail a enfin permis pour les trois cas la r daction d une monographie Tableau 2 Entretiens r alis s pour chaque cas tudi CHAUSSURE CHAUSSETTE Directeur adjoint de l entreprise repreneuse Directeur de l entreprise par mission encore en fonction temps partiel Deux administrateurs judiciaires J DAF de l entreprise encore en fonction temps partiel Conseiller social de l administrateur a Un ancien salari Deux d l gu di PR Deux d l gu s syndicaux Le Pr sident de la commission de suivi 5 Deux experts aupr s du CE D sentants de Responsable de l antenne emploi Un ancien salari Consultant de l antenne emploi Deux
18. activit s plusieurs niveaux le s niveau x d cisionnaire s de l entreprise tel que le conseil d administration les branches les territoires Enfin ces discussions ne s op rent qu chaud et non en continu L existence de dispositifs de discussion pluri acteurs sur les restructurations gagnerait alors tre tendue en permanence en particulier s agissant de dispositifs sectoriels et territoriaux en inventant des processus permettant d tirer les situations de mise en discussion d bat la fois en amont et en aval Par ailleurs concernant les TPE ou PME des dispositifs de dialogue social territorial peuvent suppl er la carence de relations sociales institu es voire les d ficits de moyens pour accompagner les restructurations De telles d marches peuvent aussi se structurer autour de guichets uniques territoriaux mis en place par le service public de l emploi ex Armel dans le Nord et existence de conventions locales Par ailleurs le soutien ces processus multi acteurs de pilotage des restructurations porteurs de construction de compromis satisfaisants pour les acteurs concern s implique sp cifiquement introduction de dispositifs et de modalit s de contr le du caract re sinc re et fiable des informations transmises par les directions d entreprises aux parties prenantes en particulier aux repr sentants du personnel voir en ce sens le texte s
19. assurer par des actions innovantes la p rennit du textile appara t indispensable Assurer la diversification de l conomique de l accent doit tre mis sur l activit agro industrielle fili re recyclage de mat riaux le tourisme par la valorisation du patrimoine Le contrat de site a t sign le 3 novembre 2003 pour une dur e de trois ans par l Etat la communaut d agglom ration de B le Conseil R gional B le Conseil G n ral de B la ville de R la Chambre des M tiers de B et la Chambre d Agriculture de B Il est compos de 19 fiches r sumant pour chaque action l objectif de la mesure le ma tre d uvre de l action le d tail des d penses pr vues et le plan de financement Il se traduit par des engagements financiers la contribution la plus importante manant de l Etat 12 28 ME puis de la R gion 6 08 ME du D partement 3 59 ME de la commune de N 11 11 ME 15 de la commune de 2 16 ME et de fa on plus marginale de la communaut d agglom ration de B 0 062 ME de la CCI 0 07 ME de la chambre des m tiers 0 032 ME et de la chambre d agriculture 0 01 ME S ajoutent cela des financements du pr cis s dans les fiches action mais non mentionn s dans la pr sentation initiale du budget Le contrat de site d finit de la fa on suivante les modalit s de pilotage de suivi et d valuation comit de site sous la pr
20. e par la conjugaison de plusieurs facteurs un march o la pression de la grande distribution p se fortement sur les prix notamment sur les marques distributeurs une marque faible notori t compar e aux marques des leaders de la profession un niveau de service en termes de livraison insatisfaisant une identit en mati re de style difficilement perceptible par le march des frais de structure lev s et constants en inad quation avec l volution la baisse du chiffre d affaires L entreprise souffre donc de difficult s conomiques et financi res de longue date difficult s qui semblent s aggraver fortement et se r v ler de fa on incontournable au cours de l ann e 2000 En reprenant l expression d un des experts aupr s du Comit d Entreprise la spirale de la d gradation des performances tait enclench e De m me la direction de Chaussure d s 1985 cherche d montrer aux d l gu s syndicaux lors de n gociations salariales qu il est possible d identifier un sureffectif de 270 personnes sureffectif li notamment une sur structuration de l organisation sur le site A Les difficult s s accumulent pour cette entit au cours de la d cennie suivante En effet la nouvelle g ographie de la production devient fortement d favorable la France particuli rement pour le segment de bas de gamme sur lequel op re Chaussure La direction souligne particuli rement le diff rentiel
21. emploi devient titulaire de minima sociaux RMI notamment 5 En mati re de publicit mensong re l article L 121 1 du Code de la consommation dispose galement qu est interdite toute publicit comportant sous quelque forme que ce soit des all gations indications ou pr sentations fausses ou de nature induire en erreur lorsque celles ci portent sur un ou plusieurs des l ments suivant existence nature composition qualit s substantielles teneur en principes utiles esp ce origine quantit mode et date de fabrication propri t s prix et conditions de vente de biens ou services qui font l objet de la publicit conditions de leur utilisation r sultats qui peuvent tre attendus de leur utilisation motifs ou proc d s de la vente ou de la prestation de services port e des engagements pris par l annonceur identit qualit s ou aptitudes du fabricant des revendeurs des promoteurs ou des prestataires 96 8 OCUMENT D TUDES N 1 La n gociation salariale de branche entre 1985 et 1993 par Olivier BARRAT DARES septembre 1994 N 2 Cr ations et suppressions d emplois en France Une tude sur la p riode 1984 1992 S LAGARDE INSEE MAURIN DARES TORELLI INSEE octobre 1994 N 3 L impact du co t sur la substitution capital travail par Ferhat MIHOUBI DARES novembre 1994 N 4 ducation exp rience et salaire Tendances et volutions de long terme par D GOUX INSEE et Eric
22. ensemble des autres acteurs 1 2 1 Des alertes sans cho et sans effets Dans les trois cas les repr sentants du personnel ont utilis le recours au droit d alerte recours qui resteront sans effets sur le cours des v nements Ainsi dans le cas Chaussette outre les demandes r p t es des lus du Comit d Entreprise lors des r unions de dernier qui se heurtent un mur jusqu l arriv e du nouveau directeur l automne 2000 les lus actionnent deux autres leviers d alerte avant cette date l alerte aupr s d acteurs politiques et administratifs locaux et l activation du droit d alerte du Comit d Entreprise par recours l expert aupr s du Comit d Entreprise Mais de la m me fa on que les lus n obtiennent pas de r ponses leurs questions lors des r unions de Comit Entreprise les deux droits d alerte successifs n am nent pas de r el d bat au sein du Comit d Entreprise sur la situation conomique de l entreprise du moins pas avant fin 2000 date laquelle la situation est d j plus que critique De m me dans le cas Chaussure quand une repr sentante des salari s demande lors d une r union de CE que le budget formation aille au del des besoins de l entreprise et s inscrive dans un cadre plus large en tenant compte du reclassement du personnel et propose qui plus est que des contacts ext rieurs aient lieu en ce sens le PDG de Chaussure HCT lui r pond
23. examen des probl mes de financement des entreprises pr sid par le Pr fet avec comme vice Pr sident le tr sorier payeur g n ral et r unissant le directeur de la Banque de France le directeur de l URSSAF le repr sentant du Gouvernement le directeur r gional du travail de l emploi et de la formation professionnelle le directeur r gional de la concurrence et la consommation et de la r pression des fraudes le directeur des services fiscaux le directeur interd partemental de l industrie Ce comit a pour vocation d examiner les probl mes sp cifiques de financement rencontr s par les entreprises dont l effectif ne d passe pas deux cent cinquante salari s Le CORRI comit r gional de restructuration industriel est quant lui comp tent pour les entreprises ayant entre 250 et 400 salari s Au del de cet effectif le CIRI comit interminist riel de restructuration industrielle est alert 108 Un coordinateur emploi formation de la DDTEFP a t r cemment t nomm plein temps sur le bassin de afin de contribuer d veloppement 109 Ce fond est en fait abond par la soci t Vivendi la suite d un accord fiscal pass par cette entreprise avec le Minist re de l conomie et des finances en ao t 2004 110 Les plateformes d initiatives locales sont des associations disposant d un fond abond par les collectivit s locales la Caisse des d p ts et des entreprises lo
24. les femmes sur des m tiers moins qualifi s et qualifiants voire consid r es comme tant asservies la machine La moyenne d ge des salari s est de 40 ans et l anciennet moyenne de 15 ans les derni res embauches ayant eu lieu 10 12 ans auparavant Les salaires sont faibles proches du SMIC Les salari s de l entreprise sont g n ralement d crits comme ayant toujours travaill chez Chaussette habitant pour les trois quarts d entre eux dans la commune d implantation de Chaussette et tant rentr s tr s jeunes chez Chaussette sans formation initiale ni formation continue En particulier les femmes sont d crites comme travaillant chez Chaussette de m re en fille l entreprise assurant un emploi consid r a priori comme durable sans formation initiale Bien des entreprises du chaussant dans le d partement B connaissent d ailleurs des histoires et des postures locales similaires entreprises l origine familiales structurant fortement leur bassin d emploi d implantation et ayant une tradition de pratiques de gestion de type paternaliste Cette description des salari s 16 de Chaussette appara t comme l h ritage une longue tradition de gestion des ressources humaines relevant d une politique de fixation de la main d uvre caract ris e par l absence de mobilit s professionnelles y inclus au sein de l usine d un poste un autre les salari s tant d crits comme attach s
25. me s il est exact que des progr s importants doivent tre constat s 2 1 volution de l emploi dans l entreprise Le droit de la gestion pr visionnelle de l emploi est ambigu car il constitue la fois une fin qui est d viter les licenciements pour motif conomique et un moyen car on l utilise aussi pour r sorber des sureffectifs Ceci explique qu il fasse l objet de dispositions parses sans aucune articulation et qu il faille aller chiner dans les livres et IX du Code du travail pour les recenser 87 a La GPEC envisag e comme une fin viter les licenciements Livre I et IX Au niveau de la branche les organisations qui sont li es par une convention de branche ou d faut par des accords professionnels doivent se r unir au moins une fois par an pour n gocier sur les salaires et au moins une fois tous les cinq ans pour examiner la n cessit de r viser les classifications La n gociation sur les salaires est l occasion d un examen par les parties de l volution conomique et de la situation de l emploi dans la branche de son volution et des pr visions annuelles pluriannuelles tablies notamment pour ce qui concerne les contrats de travail dur e d termin e et les missions de travail temporaire ainsi que des actions ventuelles de pr vention envisag es compte tenu de ces pr visions L article L 132 12 du Code du travail pr voit qu cet effet un r
26. menti y compris par crit l existence d un futur plan social alors m me que la d cision de d p t de bilan tait prise anticipation il y a eu mais elle fut secr te et unilat rale de la part de la direction D s lors en l absence de prise de position de la direction de l entreprise sur les menaces qui p sent sur son avenir et sur l emploi qui se traduit pour les autres acteurs par une absence d interlocuteur manag rial sur cette question il devient difficile pour les repr sentants du personnel et pour les acteurs locaux de faire en sorte que leurs alertes se transforment en action 1 2 2 Les rationalit s manag riales du d ni L anticipation de la situation existe donc de fa on parse et cloisonn e dans la mesure o les acteurs voient venir mais aucun moment les risques qui p sent sur l emploi dans l entreprise ne sont nonc s ni a fortiori partag s par la direction Ce refus de rendre public les risques qui p sent sur l entreprise et d en susciter une mise en d bat associant plusieurs acteurs est explicite dans le cas Chaussure mais plus d licat analyser dans le cas Chaussette nous pouvons en effet estimer que la direction veut croire l avenir possible de l entreprise tout en ayant certainement des hypoth ses de r duction d effectifs en projet par exemple par d localisation au moins partielle des activit s de production qu elle dissimule Par contre contraire
27. moyens d di s aux dispositifs de reclassement les deux dimensions ont t maintenues simultan ment In fine le co t pour l employeur des indemnit s supra conventionnelles est jug comme tant raisonnable Nous pouvons donc estimer que dans les trois cas l existence de primes supra conventionnelles ne s inscrit pas en tant que tel en d duction des moyens d di s au reclassement en ce sens elles ne peuvent pas tre assimil es de simples ch ques valise Du point de vue manag rial ces indemnit s constituent le prix payer pour clore les conflits sociaux et de ce fait pour mener la proc dure de plan social dans des temps ma tris s Au del l existence de ces primes supra conventionnelles symboles aux yeux des salari s de la reconnaissance des pr judices subis dans la restructuration et en filigrane et de leurs contributions ant rieures l entreprise malgr parfois des conditions salariales de faible qualit est consid r e par plusieurs acteurs comme une des conditions de la mobilisation des salari s dans les dispositifs de reclassement l indemnit supra conventionnelle jouant dans ce contexte un r le r parateur En outre la n gociation par les repr sentants du personnel de primes supra conventionnelles jug es satisfaisantes par les salari s peut contribuer la re construction de leur image aupr s des salari s d s lors cette confiance fond e par ce qui a t obtenu peut s
28. ois BRUNET octobre 2004 N 85 Etude de qualit sur le questionnement relatif au temps de travail dans les enqu tes Acemo par l ENSAE Junior Etudes octobre 2004 N 86 Les processus de mise en oeuvre de l offre de formation Un dic dans le cadre du PARE plan d aide au retour l emploi par Florence LEFRESNE et Carole TUCHSZI RER IRES avec la collaboration statistique de Herv Huyghues Despointes octobre 2004 N 87 Quels effets de la n gociation salariale d entreprise sur l volution des salaires entre 1999 et 2001 par Abdenor BRAHAMI et Catherine DANIEL novembre 2004 N 88 Plan national d action pour l emploi 2004 Annexe statistique Indicateurs de suivi et d valuation coordination Christine Charpail novembre 2004 N 89 Les expositions aux risques professionnels par secteur d activit s R sultats SUMER 2003 par Dr Dr I MAGAUD CAMUS Dr SANDRET DRT Inspection m dicale du travail et de la main d oeuvre M C FLOURY N GUIGNON S HAMON CHOLET D WALTISPERGER Dares et YILMAZ stagiaire du DESS Techniques statistiques et informatiques Universit Panth on Assas Paris 2 d cembre 2004 N 90 Les pouvoirs du temps La transformation des r gulations dans les organisations du travail apr s par Michel PEPIN en collaboration avec Bernard DO RFLINGER Yves JORAND MAUFROY ESSOR Consultants janvier 2005 N 91 Mixit professionnelle e
29. pr sent sur le secteur de Chaussette depuis plusieurs ann es c est un des meilleurs plans sociaux que j ai eus voir m me si on a une am lioration g n rale des plans sociaux selon un autre des cas comme Chaussette avec un employeur responsable et un plan social avec des moyens importants on en a un tous les deux trois ans maximum Les repr sentants du personnel de Tuyaux et de Chaussette se d clarent galement satisfaits des conditions de d part qu ils ont pu obtenir Dans le cas Chaussette les contenus du plan social ont sensiblement volu entre sa premi re et sa derni re version avec de nombreuses pr cisions apport es aux contenus des dispositifs de reclassement fonctionnement et obligations de l antenne emploi d finition de OVE un allongement de la dur e des cong s de conversion et de la dur e de l antenne emploi une augmentation significative des budgets formation l introduction de conventions de d tachement une forte augmentation des indemnit s compl mentaires l introduction d indemnit s de mobilit s pendulaires la d finition des missions de la commission de suivi Dans le cas Tuyaux le volet social a galement connu des volutions concernant le niveau et la r partition des indemnit s pour pr judice le pourcentage du financement des cong s de reclassement mais aussi l inscription de primes de mobilit d essaimage et d allocation temporaire d gressive l i
30. questions la d cision de licencier est syst matiquement exclue du champ de la n gociation Ainsi dans les trois restructurations tudi es au m me titre que dans les autres cas tudi s ant rieurement la discr tion a entour le choix initial de la direction En revanche la rapidit de la diffusion aux autres acteurs de cette d cision prise en comit restreint est tr s contrast e selon les cas Tuyaux fait le choix d une communication pr coce son comit d entreprise de son intention de ne pas maintenir en activit son site de production de C De m me le groupe Textile annonce ses salari s sa d cision de ne pas garder en son sein l entreprise Chaussette quelques semaines apr s son choix A l inverse des documents internes d taillant le projet de d p t de bilan de Chaussure HCT par le groupe Chaussure d montrent le caract re particuli rement tardif de la communication de la d cision illustrant sa culture du secret Ces documents permettent une reconstitution de la chronologie de la planification du d sengagement du groupe Chaussure du site de production A D octobre 1999 l automne 2000 le dirigeant du groupe Chaussure au niveau mondial le directeur europ en et son directeur financier ainsi que le directeur financier de Chaussure SA travaillent sur plusieurs sc narios de d sengagement du site A l automne 2000 trois sc narios restent en lice une r duction des effect
31. rement gagner en comp tence suivre des formations et les valoriser aupr s d un nouvel employeur Au demeurant cette passivit professionnelle tait encourag e par l employeur qui souhaitait fixer la main d uvre et viter qu elle ne lui chappe au profit d un concurrent du bassin d emploi Au surplus l employeur avait pu contribuer ce qu aucune autre entreprise ne vienne s y installer pour viter qu elle capte cette main d uvre et la rende trop nomade Le risque est encore accru lorsque l int ress e est une femme qu elle a des enfants que le salaire qu elle tire de son emploi est consid r comme un compl ment de celui de son poux ce qui signifie que la famille ne suivrait pas s il fallait travailler dans une autre r gion Observons que la perte de qualification professionnelle constitue un risque distinct du risque de ch mage Certes la perte de qualification professionnelle conduit in luctablement au ch mage qui est un arr t involontaire et prolong du travail d l impossibilit de trouver un emploi Mais en l tat actuel du droit le ch mage se r duit une assurance l assurance ch mage qui couvre le risque d alt ration du revenu et non celui d alt ration de la qualification professionnelle moyennant le versement d une prime le salari se fait promettre une prestation p cuniaire lorsque le risque de perte involontaire de son emploi se r alise I
32. rent contre performants assimilables un passif gestionnaire En effet au cours des ann es 1990 alors m me que son niveau d activit et ses r sultats sont pr occupants de l avis m me de son dernier directeur le groupe ne porte qu une attention restreinte Chaussette laissant sa situation se d grader Un indice fort de ce manque d int r t s incarne dans l absence chronique d investissement dans l outil de production En outre l activit Chaussette a t quelques ann es auparavant 1999 isol e de l activit Collants activit laquelle elle tait jusqu alors rattach e et qui connaissait de meilleurs r sultats Cette scission est d ailleurs interpr t e d s sa d cision comme un signe de menace sur l activit Chaussette La crise latente de l entreprise qui dure depuis plusieurs ann es se transforme au cours de l ann e 2000 en crise patente du fait de plusieurs facteurs consid r s par plusieurs acteurs comme des erreurs de gestion Trois dysfonctionnements sont point s l chec de la nouvelle strat gie marketing destin e la relance de la marque et qui a conduit des investissements jug s posteriori comme inconsid r s la d licate implantation du syst me d information qui se traduit par une absence de suivi commercial des retards de livraison des d r ferencements massifs en grande distribution des annulations de prises de commandes des stocks importants
33. tait dans une situation difficile mais nous avions peu d informations la direction restait vasive on tait dans l expectative Dans les cas Chaussure et Tuyaux le d roulement de la proc dure de plan social a donn lieu une mobilisation importante et manifeste des lus locaux puis des pouvoirs publics intervention sollicit e par les repr sentants des salari s et l organisation de gr ves et de manifestations importantes particuli rement soutenues dans le cas Chaussure Dans le cas Chaussette cette mobilisation a exist mais de fa on nettement plus discr te sous forme de vigilance sur les v nements Dans les cas Chaussure et Tuyaux d s l officialisation des plans sociaux les acteurs locaux sont interpell s par les salari s qui sont en gr ve Ceux ci organisent plusieurs types de manifestations publiques les unes se sont d roul es dans les communes dont les salari s taient originaires avec pour finalit d attirer l attention de la population et des lus locaux les autres ont eu lieu proximit de la Pr fecture et de Sous pr fecture d arrondissement afin d largir le conflit et de sensibiliser les pouvoirs publics Pr fet Sous pr fet Les t moignages de sympathie ont afflu tant des anciens salari s des entreprises la retraite que du reste de la population Cette prise de conscience contribu inciter de nombreux lus locaux se saisir du dossier et t moigner pu
34. taux de reclassement est un indicateur qui produit des r sultats globalement mitig s voire d cevants dans lequel s expriment tout la fois mais sans possibilit actuellement de l analyser de fa on tr s fine l tat du march du travail local les pratiques de recrutement des entreprises et le poids de l histoire des pratiques de gestion de la ma n d uvre marqu e dans le cas de ces entreprises traditionnelles par une histoire de fixation de main d uvre et par un d sinvestissement progressif dans les ressources humaines Les diff rences entre les taux de reclassement des diff rentes cellules de reclassement semblent en outre s expliquer au moins en partie par la fa on dont s est d roul e la proc dure de plan social associant ou non les repr sentants du personnel et par la qualit des consultants intervenant dans la cellule Face ces valuations partielles mais n anmoins mitig es nous pouvons alors comprendre les pr f rences des acteurs pour les mesures de sortie du march du travail et en miroir les pr f rences des salari s pour les indemnit s supra conventionnelles par rapport aux mesures de reclassement dans la mesure o l issue de ces derni res demeure incertaine Ces r sultats mitig s peuvent de m me expliquer la r ticence des diff rents acteurs construire des outils d valuation complets par crainte a priori des r sultats qui en seraient produits Mais inverse
35. un groupe de travail r unissant des repr sentants de l Etat du Conseil R gional des Conseils G n raux de A et C du fait de la position g ographique du bassin de situ en A mais jouxtant C du bassin avec pour objectif d examiner les mesures mobilisables pour une redynamisation du bassin d emploi Au mois de novembre 2001 alors que le conflit social demeure fortement m diatis l Etat par la voix du Secr taire d Etat l industrie exprime sa volont de faire du cas Chaussure un cas exemplaire de reconversion et annonce la nomination d une d l gu e interminist rielle charg e de veiller au suivi du plan social au reclassement des salari s licenci s et la reconversion du territoire 7 Deux l ments sont mettre en exergue dans cette intervention tatique d une part les mesures annonc es cr ation d un groupe de travail la pr fecture de r gion nomination d une d l gu e interminist rielle se cumulent et viennent d ailleurs s ajouter une mission toujours en cours de revitalisation du territoire qui avait deux auparavant t confi par l Etat un cabinet sp cialis d autre part ces annonces n taient pas l origine accompagn es d une mobilisation de moyens financiers suppl mentaires d di s la reconversion du territoire Aucun dispositif juridique sp cifique voire d rogatoire comme la r gion en avait connu dans les ann es 80 lors
36. un pr judice d image et une perte de confiance du march l absence de dialogue social ayant favoris la d motivation des salari s concern s C est dans ce contexte qu est annonc e du groupe Textile sur Textiles amenant un nouveau changement d actionnaire Trois mois apr s le groupe Textile rend publique sa d cision de ne pas conserver Chaussette dans le p rim tre du groupe l activit chaussettes ne s int grant pas dans la strat gie commerciale et industrielle du nouvel actionnaire Force est de constater que Chaussette a d abord t d laiss e puis cart e par ses actionnaires selon une d cision strat gique tay e par son loignement d un c ur de m tier De m me pour Chaussure l vocation de causes conomiques li es principalement au co t de la main d uvre n puise manifestement pas l ensemble des d terminants l uvre Il est d ailleurs possible d clairer des choix de gestion proches du cas pr c dent En effet on retrouve une volution de la structure organisationnelle qui prend la forme d un l clatement de l entreprise en deux entit s juridiques l une charg e de la production et l autre charg e de la distribution Cette volution initi e dans les ann es 1970 et renforc e dans les ann es 1980 rentre en rupture avec la politique de l entreprise selon laquelle Chaussure n avait pas d gager plus d un pourcent de prof
37. 1 DES JUSTIFICATIONS AFFICHEES APPELANT UNE LECTURE NUANCEE La rh torique manag riale qui pr side la justification des restructurations fait appara tre un clivage entre les cas tudi s deux d cisions sont pr sent es comme la stricte r sultante de causes conomiques alors qu une fermeture est pr sent e comme le fruit d un choix essentiellement strat gique de l entreprise 1 1 Pourtant une lecture distanci e des situations invite des conclusions plus nuanc es permettant plut t de d celer une conjugaison de causes conomiques de choix strat giques et de passifs gestionnaires 1 2 1 1 Une rh torique manag riale relativement tranch e entre causes conomiques et d cision strat gique l examen des discours des directions des entreprises tudi es quant aux causes des restructurations deux configurations mergent d une part les directions de Chaussette et de Chaussure mettent toutes deux en exergue des causes conomiques ayant pr sid la d cision de restructuration d autre part la direction de Tuyaux avance en premier lieu une d cision de nature strat gique 18 Dans l argumentaire conomique de son projet de cessation d activit s la direction de Chaussette montre que l entreprise conna t des r sultats nets n gatifs depuis au moins 1997 et une chute constante de son chiffre d affaires depuis 1995 Cette chute s acc l re au cours de l ann e 2000 et est expliqu
38. 160 Aubert J P Bruggeman F Mass ra 2001 La saga Chausson ou la r invention de la fermeture d une usine S minaire de l Ecole du Paris du 6 avril 2001 161 Mallet L et alii 1997 op cit 68 libre cours la profusion de chiffres plus ou moins fond s les m thodologies des prestataires et des cellules de reclassement ne donnent pas lieu des informations publiques Dans ce contexte l opacit des pratiques bonnes ou mauvaises reste dominante contribuant la stigmatisation des prestataires du reclassement priv s ou publics comme boucs missaires Le caract re traumatique de l v nement contribue probablement expliquer ce ph nom ne d oubli et le cloisonnement des modes d action le renforce tr s certainement Pour autant nous ne pouvons exclure l hypoth se selon laquelle la nature des r sultats constitue aussi un facteur explicatif du ph nom ne Les quelques chiffres qui peuvent para tre sur les d marches de reclassement soit au niveau national avec la publication de taux de reclassement des cellules conventionn es soit au niveau local avec la publication de r sultats dont les modes de calculs sont mal d finis sont souvent soit d cevants soit suspects ce que les tudes monographiques men es dans cette tude observent de m me Ces r sultats g n ralement d cevants peuvent alors au mieux tre consid r s comme un moindre mal r sultat qu il est d licat de val
39. 2 LES MODES D ACTION DE COORDINATION DES ACTEURS LOCAUX FACE AUX RESTRUCTURATIONS Dans les cas tudi s le degr d intervention des acteurs locaux politiques publics syndicaux sur le d roulement des plans sociaux et la visibilit de ces actions sont tr s variables Cette diff rence refl te le fait que d une fa on g n rale les plans sociaux donnent lieu selon les cas une mobilisation d acteurs g om tries variables la plupart se d roulant en silence d autres suscitant des mobilisations importantes la fois relay es et suscit es par une m diatisation forte L intervention de ces acteurs porte sur trois volets avec des degr s tr s variables selon les cas d une part la mobilisation de moyens sp cifiques pour le plan social d autre part l intervention m diatrice dans la n gociation du plan social enfin l impulsion et la participation la d finition de dispositifs de revitalisation de bassin Fondamentalement il n existe pas sur le plan institutionnel de dispositif local sp cifique d di au traitement des dossiers de restructuration et la coordination des diff rents acteurs locaux semble marqu e de cloisonnements N anmoins au fil des ann es de restructurations des pratiques innovantes et des dispositifs sp cifiques tels que le contrat de site dans B ou le plan de revitalisation de A ont t initi s sous le pilotage du Pr fet En ce sens il appara t la fois de
40. 4 Fayolle J 2005 Les restructurations d hier et d aujourd hui les apports d un s minaire Revue de PIRES Num ro sp cial Restructurations nouveaux enjeux n 47 p 335 360 Gaudin J P 1997 Contrats et conventions la n gociation des politiques publiques in Le gouvernement des villes et des territoires territoire et pouvoirs Descartes amp Cie Gazier B 2003 Tous sublimes Vers un nouveau plein emploi Flammarion Gazier B 2004 March s transitionnels du travail et restructurations vers une gestion collective des transitions S minaire de PIRES sur les restructurations Gazier B 2005 Accompagnement par des politiques actives et passives de l emploi des restructurations dues la mondialisation rapport de cadrage Colloque France BIT L internationalisation de l emploi un d fi pour une mondialisation plus juste Annecy 11 et 12 avril Girin J 1995 Les agencements organisationnels Charue Duboc sous la direction de Des savoirs en action Contribution de la recherche en gestion L Harmattan Grignon 2003 La d localisation des industries de main d uvre Rapport d information du S nat n 374 Groupe d experts europ en 1999 G rer le changement Huret N 2004 Reconversion industrielle dans la France d aujourd hui Outils et m thodes Annales des Mines R alit s Industrielles mai Ja
41. Apr s les r sultats du cabinet comptable mandat par le la suite de l exercice du droit d alerte un fax l en t te de la direction de la holding dirigeant l ensemble du groupe Chaussure fut envoy indiquant que le groupe continuerait soutenir financi rement Chaussure HCT 141 Cornolti C para tre Les effets des suppressions d emplois sur le comportement des salari s restants en France r sultats d une recherche exploratoire Revue de Gestion des Ressources Humaines 59 solvabilit per ue de l entreprise est galement un facteur explicatif La diffusion de l information d une possible d faillance peut poser des probl mes vis vis de deux types d acteurs les fournisseurs les distributeurs et les banques Dans les deux cas de Chaussure et de Chaussette ces derniers ont marqu ainsi des signes d inqui tudes que les directions ont cherch endiguer Enfin dans le cas Chaussure il est possible de s interroger sur l int r t que peut avoir une entreprise voir diffuser brusquement dans la presse l annonce de son d p t de bilan Le battage m diatique relatif une restructuration est en effet de nature augmenter la pression sur l Etat obligeant la puissance publique mobiliser des moyens importants que le groupe n a pas eu financer 1 3 Dans l occultation quelles responsabilit s l employeur posteriori cette absence de prise en com
42. DANS DES TERRTFOIR 13 I LES CONTEXTES DES RESTRUCTURATIONS ne 13 1 UNE FORTE EXPOSITION LA CONCURRENCE INTERNATIONALE 13 2 DES TERRITOIRES D IMPLANTATION TOUCHES PAR LES RESTRUCTURATIONS 14 3 L INTEGRATION AU SEIN DE GROUPES MULTINATIONAUX EN RESTRUCTURATION 4 DES ENTREPRISES MARQUEES PAR UN ANCRAGE TERRITORIAL ET DES PRATIQUES DE GESTION CARACTERISTIQUES DE LEUR BRANCHE INDUSTRIELLE 16 LES PROCESSUS DE DECISION DES RESTRUCTURATIONS 18 1 DES JUSTIFICATIONS AFFICHEES APPELANT UNE LECTURE NUANCEE 18 2 DES PROCESSUS DE DECISION CENTRALISES ET SECRETS 20 3 DES POSTURES AFFICHE ES DE RESPONSABILITE SOCIALE CONCERNANT IMPLEMENTATION DE LA DECISION Lessard 22 LES JEUX D ACTEURS DANS LES RESTRUCTURATIONS scscssececesesseesenenenenesesesesesssssssssssesnnne 23 1 LES JEUX D ACTEURS AU SEIN DES ENTREPRISES EN RESTRUCTURATION 24 2 LES MODES D ACTION DE COORDINATION DES ACTEURS LOCAUX FACE AUX RESTRUCTURATIONS ES ER nt En A dei dde 26 IV LES DISPOSITIFS D ACCOMPAGNEMENT DES SALARIES LICENCIES ssssssssssssssssssssssssesssssesnnne 30 1 CONTENUS MODALITES DE MISE EN UVRE DES PLANS SOCIAUX 30 2 DES RESULTATS DES DISPOSITIFS DE RECLASSEMENT QUI FONT 40 LES DISPOSITIFS DE REVITALISATION DE BASSIN DE DEVELOPPEMENT LOCAL issus 45 1 LES P
43. Fran aise de Gestion septembre octobre 5 d experts afin en outre de passer de l analyse de cas de restructurations contextualis s une analyse plus g n rale des m canismes et des pratiques l uvre en mati re d anticipation et d accompagnement des restructurations De ces points de vue ce dispositif m thodologique est proche de celui mobilis par M Campinos Dubernet et qui ont mobilis un groupe Balint d experts des restructurations pour tendre la port e des monographies Enfin la r daction d une d analyse juridique fond e sur les cas tudi s a t sp cifiquement r alis e par J Y Kerbourc h voir en fin de texte de ce document Les choix m thodologiques initiaux de la r alisation des monographies La r alisation des monographies de restructurations repose sur un certain nombre de choix initiaux qui renvoient une analyse des restructurations en termes de processus multi acteurs et multi dimensionnels 1 Une analyse des restructurations en termes de processus les cas de restructurations tudi s ont t abord s d amont en aval prise de d cision d roulement des proc dures d information consultation modalit s de mise en uvre valuation reconstituant ainsi des processus qui ont pu s tendre sur plusieurs ann es 2 Une analyse des restructurations tenant compte des diff rents acteurs directement ou indirectement impliqu s les postures et le
44. La volont d associer toutes les parties prenantes est affich e et va sans doute dans un sens qui permettrait de reclasser et ventuellement d adapter les salari s aux volutions des emplois En effet quelle que soit l entreprise ces actions sont d termin es apr s consultation des collectivit s territoriales int ress es des organismes consulaires et des partenaires sociaux membres de la commission paritaire interprofessionnelle r gionale Leur ex cution fait l objet d un suivi et d une valuation sous l autorit du repr sentant de l tat Dans un autre domaine le Gouvernement d finit sa politique et ses priorit s en mati re d am nagement et de d veloppement du territoire lors de comit s interminist riels CIADT pr sid s par le Premier ministre Cette d marche se concr tise par un dispositif contractuel le contrat de site qui doit faciliter la mobilisation conjointe des acteurs locaux et de l tat Le bassin de l Aube b n ficie d un tel contrat Ce contrat de site est con u comme un cadre permettant de r unir un partenariat actif fond sur la poursuite d objectifs partag s Il pr cise le r le et engagement de chacun des acteurs et coordonne la mise en uvre du processus de revitalisation Le dispositif s inscrit dans une perspective de moyen terme Les parties au contrat proc dent la d signation d un chef de projet la fois coordinateur et animateur des parties au contrat la
45. MAURIN DARES novembre 1994 N 5 Origine sociale et destin e scolaire L in galit des chances devant l enseignement travers les enqu tes 1970 1977 1985 et 1993 par D GOUX INSEE et Eric MAURIN DARES d cembre 1994 N 6 Perception et v cu des professions en relation avec la client le par Sabine GUYOT et Val rie PEZET Institut pour l am lioration des conditions de travail d c 1994 N 7 Collectifs conflits et coop ration dans l entreprise par Thomas COUTROT DARES f vrier 1995 N 8 Comparaison entre les tablissements des PME des grandes entreprises partir de l enqu te R PONSE par Anna MALAN DARES et Patrick ZOUARY ISMA septembre 1996 N 9 Le passage une assiette valeur ajout e pour les cotisations sociales une approche sur donn es d entreprises par Gilbert CETTE et lisabeth KREMP Banque de France novembre 1996 N 10 Les rythmes de travail par Michel C ZARD et Lydie VINK DARES d cembre 1996 N 11 Le programme d entretien aupr s des 900 000 ch meurs de longue dur e Bilan d valuation par Marie RUAULT et Ren Paul ARLANDIS DARES mars 1997 N 12 Cr ations et suppressions d emplois et flux de main d oeuvre dans les tablissements de 50 salari s et plus par Marianne CHAMBAIN et Ferhat MIHOUBI DARES avril 1997 N 13 Quel est l impact du commerce ext rieur sur la productivit et l emploi Une analyse compar e des cas de la France de l Allemagne et des tat
46. Musselin l oppos des contrats de droit priv de nombreux arrangements dit contractuels entre institutions publiques surtout dans le domaine du d veloppement local ne sont pas opposables aux institutions co contractantes il n existe de ce fait dans bien des cas aucune sanction envisag e ou possible en cas de non respect des engagements pris l chec de la premi re d marche de revitalisation du bassin de A en 2003 l atteste C est pourquoi ce type d arrangements continue de susciter une certaine m fiance En second lieu l utilisation du terme contrat tend sugg rer une relation galitaire entre les diff rents acteurs Or il peut dissimuler entre co contractants d importantes disparit s en ressources financi res humaines mobilisables lors des n gociations comme le montrent le cas Chaussure o le plan de revitalisation a t labor directement par les services de l Etat faute d une expertise locale Plus fondamentalement le recours au contrat comme le rappelle J pose le probl me de l cart existant entre la mise mot et la mise en acte qui co ncide avec l existence d une distance entre la description d une activit et la mise en uvre distance qui s accro t lorsque les objectifs d une revitalisation sont impr cis favoriser le d veloppement local ou lorsque les activit s mettre en uvre deviennent complexes alors m me
47. abouti l expression de pr conisations en trois directions con ues comme compl mentaires l extension des dispositifs de concertation et de n gociation en dehors des seules fronti res de l entreprise et portant sur l ensemble des mobilit s professionnelles construction territoriale de missions d anticipation et de pilotage des restructurations le renforcement de la constitution de cadres institutionnels locaux 5 1 L extension des dispositifs de concertation et de n gociation en dehors des seules fronti res de l entreprise et portant sur l ensemble des mobilit s professionnelles A l issue des travaux men s dans le cadre de cette tude il ressort de fa on importante que pour produire de bons r sultats en termes de trajectoire professionnelle de devenir des territoires voire de performance conomique de l entreprise les processus de restructuration doivent tre discut s impliquant plusieurs types d acteurs en particulier des repr sentants des employeurs des repr sentants des salari s des experts et consultants des repr sentants du service public de l emploi des acteurs territoriaux 168 Aubert et Beaujolin Bellet para tre op cit Blanchard et Tirole J 2003 Protection de l emploi et proc dures de licenciement Rapport du Conseil d Analyse Economique n 44 170 Cahuc et Kramartz 2004 De la pr carit
48. acteurs eux m mes certains estiment que cela d pend des personnes en place que ce soit dans l administration au sein des directions d entreprises ou des Institutions Repr sentatives du Personnel et selon le contexte de la restructuration dans le cas des proc dures collectives les marges de man uvre sont plus faibles et la coop ration avec les administrateurs judiciaires est d crite comme plus difficile qu avec les directions d entreprises dans les cas des petits paquets ou des restructurations concernant des entreprises de moins de 50 salari s il n existe pas de marge de man uvre pour l intervention publique Dans B la faible couverture des licenciements conomiques par les dispositifs de cellules de reclassement amen la cr ation pour les salari s issus du textile d une cellule de reclassement inter professionnelle et paritaire qui comporte une mission financ e par l Etat et par le Conseil R gional d accompagnement de tout salari licenci issu du textile Ce 5 Cette progression r cente est de m me observ e au niveau national Bobbio M 2005 Les dispositifs publics d accompagnement des restructurations depuis 2003 DARES PSPI n 19 2 Mai 32 type de dispositif permet notamment de pallier l existence de seuils dans la mise en uvre de plans sociaux et ce titre d att nuer les in galit s des salari s face aux restructurations en particulier selon la taille de leur en
49. au maximum de 12 500 00 par entreprise ou dans le cadre d une convention avec une seule entreprise d au plus 15 000 00 Elle est accord e en prenant en compte l int r t du projet pour la qualit de l emploi dans l entreprise ou pour le bassin d emploi ou le secteur professionnel concern s ainsi que la situation conomique et les effectifs de l entreprise L entreprise pr cise dans sa demande les motifs la probl matique et les effets attendus de sa d marche de gestion pr visionnelle au regard notamment de son organisation du travail de l adaptation ou de l volution des comp tences de ses salari s du maintien ou du d veloppement de ses emplois de la gestion de sa pyramide des ges du d veloppement du dialogue social 37 _ C trav art L 322 3 1 C trav art D 322 7 39 _ Ces contrats tat r gions comportent de nombreuses clauses portant sur le d veloppement de l emploi notamment en mati re de formation Sur l avenir de ces contrats V Y OLLIVIER et R CASTERA Avenir des contrats de plan tat r gion Rapport remis au Premier ministre mars 2005 42 p 89 confie galement une mission d valuation des politiques concern es compter de l ann e 2000 il doit transmettre au Parlement un rapport sur la mise en uvre des politiques d am nagement du territoire Les DRIRE interviennent pour accompagner le d veloppement des PMI Les divisions D veloppement Industriel assurent cette miss
50. av rer d cisive dans l adh sion des salari s aux dispositifs de reclassement dans la mesure o ces deniers sont simultan ment pr n s et valoris s par les repr sentants du personnel Dans ces contextes o l employabilit des salari s a t faiblement d velopp e ant rieurement voire absente des pr occupations des pratiques de gestion des ressources humaines ant rieures permettant d estimer que les salari s ont subi des pr judices au regard de l injonction d une mobilit subie l existence d une situation de n gociation aboutissant un gain tangible la prime peut ainsi contribuer lever les r ticences a priori sur des mesures les dispositifs de reclassement dont l issue est incertaine voire qui inspire de la d fiance aux salari s De fait dans les trois cas tudi s comme nous le verrons plus loin les taux d adh sion aux cellules de reclassement ont t remarquablement lev s Ces observations nous am nent nuancer la repr sentation largement partag e du caract re d mobilisateur des primes supra conventionnelles dans la mesure o elles s inscrivent non pas en opposition mais compl ment des dispositifs de reclassement et qu elles sont li es un processus de n gociation 4 Gazier 2005 Accompagnement par des politiques actives et passives de l emploi des restructurations dues la mondialisation rapport de cadrage Colloque France BIT L internationali
51. cellules de reclassement qui demeure pour autant al atoire dans sa mise en uvre D apr s les prestataires de reclassement la mise en uvre d une commission de suivi est devenue automatique dans les cas de financements de l Etat Concernant l implication de la DDTEFP dans ces cellules de reclassement avec financement du Fonds National de l Emploi les propos divergent semble qu elle en soit membre de fait mais que pour autant sa participation effective soit al atoire La pr sence d un tiers externe ayant capacit intervenir comme arbitre sur le d roulement du plan social semble n anmoins essentielle Enfin ANPE est pr sente depuis peu dans les commissions de suivi quand des conventions de partenariat entre l ANPE et la soci t de reclassement ont t tablies Cette participation vise en premier lieu au suivi des ventuels futurs b n ficiaires mais ne vise pas une intervention de l ANPE dans la qualification des solutions identifi es par exemple Ainsi dans le cas Chaussure des repr sentants de l ANPE ont t particuli rement sollicit s lors des derni res r unions pour favoriser la transmission des dossiers des salari s toujours en recherche d emploi des mains du prestataire priv celles du partenaire public 1 8 2 Les th mes abord s lors des commissions de suivi Dans les trois cas les commissions de suivi se sont r unies tous les mois voire deux fois par mois et ont d battu
52. cessations anticip es d activit dans les plans sociaux Les trois plans sociaux comportent un nombre relativement limit de mesures d ge 92 sur 526 dans le cas Chaussure 28 sur 216 dans le cas Tuyaux 8 sur 189 dans le cas Chaussette en raison d un recours ant rieur ce type de mesure de r duction d effectifs n anmoins cette modalit de d part a t utilis e dans tous les cas pour 5 Nous partons ici de l hypoth se mise en exergue dans l tude men e Bruggeman et alii en 2002 qu une fois le plan social labor tout est encore jouer Une des le ons essentielles de l analyse des 12 cas tudi s est donc qu il ne suffit pas d tre parvenu laborer un plan social pr voyant des dispositifs favorables aux reclassements pour que les r sultats suivent n cessairement ni m me que les dispositifs en question fonctionnent comme convenu S il forme bien un document d une importance juridique particuli re le plan social issu de la derni re r union de la proc dure de consultation men e au titre des articles L 321 3 et suivants du Code du travail constitue un contrat unilat ral de l employeur il n a qu une influence relative sur la r alit du d roulement des op rations dont le succ s n est pas automatiquement d pendant de la qualit formelle du document En effet au cours de la mise en uvre du plan social les d cisions arr t es donnent lieu un nouveau rap
53. cette l gislation n est plus adapt e car c est sur le contenu m me de l information et sur sa sinc rit qu il faudrait imaginer de nouveaux dispositifs 2 1 Information des repr sentants du personnel et des parties prenantes sur l volution de l emploi De nombreuses dispositions ont vocation informer les repr sentants du personnel sur l volution pr visible de l emploi Au niveau de l entreprise et dans les groupes d entreprises qui occupent au moins trois cents salari s ainsi que dans les entreprises et groupes de dimension communautaire comportant au moins un tablissement ou une entreprise de cent cinquante salari s en France l employeur est tenu d engager tous les trois ans une n gociation portant sur les modalit s d information et de consultation du comit d entreprise sur la strat gie de l entreprise et ses effets pr visibles sur l emploi ainsi que sur les salaires Chaque ann e l occasion de la r union annuelle du comit d entreprise ce dernier doit tre inform et consult sur l volution de l emploi et des qualifications dans l entreprise au cours de l ann e pass e Il est galement inform et consult sur les pr visions annuelles ou pluriannuelles et les actions notamment de pr vention et de formation que l employeur envisage de mettre en uvre compte tenu de ces pr visions particuli rement au b n fice des salari s g s ou pr sentant des caract ristiques socia
54. chercher dans l ensemble de leurs activit s y inclus non professionnelles des activit s qu ils ne se savent pas faire des comp tences qu ils ne se savent pas d tenir Ainsi dans les deux cas Chaussure et Chaussette ce travail sur la motivation la repr sentation de soi et sur les comp tences est particuli rement important face des anciens salari s qui sont souvent des femmes sans qualification astreintes pendant des ann es des t ches r p titives et qui interrog es sur leurs comp tences r pondent je ne sais rien faire Ces diff rents l ments attestent de la n cessit d un accompagnement individualis dans la construction de trajectoires professionnelles l issue d un licenciement collectif pour motif conomique tout en tant inscrit dans des dispositifs relevant d une dynamique collective d acteurs 1 8 L existence de commissions de suivi g om tries variables Dans les trois cas tudi s une commission paritaire de suivi s est mise en place un rythme d une deux r unions par mois selon les cas n anmoins avec des compositions et des missions variables 1 8 1 La composition des commissions de suivi des g om tries variables Si dans les trois cas une commission de suivi paritaire a t cr e au d marrage du travail du prestataire de reclassement leur composition est variable selon les cas Dans les cas Chaussette et Tuyaux la commission de suivi a t
55. constat le recours la formation professionnelle prend sens en tant que moyen inscrit dans un projet professionnel pour les individus comme pour l entreprise l inverse la tendance tablir le recours la formation professionnelle comme une finalit soi 67 tendance qui s explique en particulier par les r ticences des acteurs eux m mes peut qu engendrer des logiques de r sistance la formation nouveau ces observations am nent souligner la d faillance laborer des projets individuels et collectifs 2 3 Ajouter du temps quand la dur e est absente une impasse De la m me fa on nous avons fait tat des d bats qui s expriment autour du temps temps n cessaire au reclassement temps parfois ren goci de la cellule de reclassement temps de l ensemble du processus qui devrait tre le plus court possible etc Ces d bats voient l expression de deux affirmations simultan es en partie contradictoires d une part les r sultats des cellules de reclassement ne sont pas intrins quement li s au temps d action de la cellule de reclassement d autre part du temps y est ajout quand les r sultats obtenus en termes de reclassement tardent venir et menacent d tre faibles Cette augmentation du temps est alors li e l expression d un rapport de forces qui ne trouve pas d autres ancrages et n est pas accompagn e d autres moyens suppl mentai
56. construction du projet de licenciement Revue de PIRES n 47 p 175 193 Bruggeman 2001 Analyse de l ex cution d un plan l exemple de l entreprise Chausson Creil in Kerbourc h J Y Willmann C Beaujolin Bellet R Meda D Le salari l entreprise le juge et l emploi Cahier Travail et Emploi La Documentation Fran aise Bruggeman 2004 Restructurations et licenciements Droit Social n 9 10 septembre octobre pp 852 858 Bruggeman F Lapotre M D Thobois P 2002 Plans sociaux et reclassements quand l innovation est promue par les repr sentants des salari s Etudes de 12 cas Document d tude DARES juin 75 Bruggeman F D Tuchszirer 2004 Priv public une analyse des cellules de reclassement par des jeux d acteurs Etude pour la DGEFP AE DEX et IRES Cahuc P et Kramartz F 2004 De la pr carit la mobilit vers une s curit sociale professionnelle Rapport au Ministre de l Economie des Finances et de l Industrie et au Ministre de l Emploi du Travail et de la Coh sion sociale d cembre Campinos Dubernet M Louis B Redor D 2002 Restructurations nouvelles donnes Etudes du Minist re de l Economie des Finances et de l Industrie Les ditions de l Industrie Campinos Dubernet M 2003 Des restructurations discr tes reconstruire l emploi face la mondialisation Tra
57. crise et d urgence agir pour les acteurs Dans le cas Tuyaux le caract re pr visible de la restructuration du moins dans cette ampleur une fermeture est moins vident s agissant d une restructuration fond e sur des choix de gestion en vue d un accroissement de la comp titivit de l entreprise le caract re de situation de crise n est pas aussi clairement tabli Pour autant pr visibles ou non ces cas renvoient tous trois aux sc narios catastrophe g n ralement observ s constitu s d une annonce diff r e au maximum instaurant un climat d urgence et d angoisse et pr c dant tout juste le lancement d un plan social A posteriori de la fermeture de Chaussette la plupart des acteurs rencontr s ont narr la chronique d une mort in vitable mais non annonc e Plusieurs signaux pr curseurs ant rieurs la situation de crise de l ann e 2000 sont ainsi voqu s par les acteurs la permanente d gradation des comptes de l entreprise depuis plus de cinq ann es l absence d investissements dans l entreprise et la scission en 1998 1999 de Chaussette et Collants De m me concernant la situation du textile dans B les propos des acteurs locaux rencontr s convergent tous pour affirmer que la crise lente et continue du textile avec ses pertes d emploi tait pr visible En outre les r flexions men es par les diff rents acteurs notamment au sein du CODEFI les am nent estimer qu
58. d l ments qui assurent l ANPE une ma trise de la gestion des cr dits consacr s aux op rateurs externes et du contenu de l action de ces derniers m me si le contr le qualit est encore d velopper et si l on constate une faible adaptation aux r alit s des territoires dans la fixation des prix Sur tous ces points les services du minist re doivent encore progresser mais ces progr s ne paraissent pas vidents r aliser compte tenu de la faiblesse actuelle de l appui technique aux services d concentr s notamment pour l am lioration de leurs instruments de pilotage de la sous traitance qu il s agisse d un appui interne par l administration centrale ou d un appui externe Ces probl mes sont identiques pour les cellules de reclassement externalis es ce qui peut retentir directement sur l efficience de ses prestations existe un contrat pass entre l employeur et l op rateur externe financ l tat en ex cution de la convention de cellule de reclassement conclu entre lui et l employeur Mais au regard de la convention pass e avec l op rateur externe l tat est un tiers Son seul pouvoir est de contr ler que l employeur remplit ses obligations conform ment aux stipulations de la convention de cellule de reclassement L employeur reste ma tre de l tendue des obligations qu il d cide d imposer au prestataire ext rieur et qui d pendent des moyens financiers qu il y consacr
59. d fiscalisation des aides de Chaussure devant accompagner la cr ation d emplois dans le territoire constituant la principale avanc e En fait selon plusieurs membres du groupe de travail pr c demment d crit l absence d incitation financi re tout investissement dans le bassin d emploi conjugu e l in ligibilit de ce territoire la P A T prime d am nagement du territoire l absence galement d une structure conomique de proximit destin e en particulier soutenir le d veloppement endog ne local l loignement du site Chaussure ainsi que l occupation par le repreneur de ses parties les plus valorisables du site ont t des obstacles majeurs la revitalisation du territoire Par ailleurs concernant la valorisation de l ensemble du site pr c demment occup par Chaussure le Pr fet de R gion a pris en 2002 deux arr t s successifs visant contraindre le liquidateur judiciaire de prendre en charge le lancement d une tude des sols et la remise en tat du site mais l tude n tait pas encore lanc e en 2003 Seule l annonce du lancement d une tude pr alable l implantation sur ce territoire d un Center Parcs par le groupe Pierre et Vacances projet pouvant cr er potentiellement 700 emplois l horizon 2005 2006 constituait une nouvelle perspective de d veloppement conomique Toutefois les progr s r alis s en terme de structuration du territoire permettent d
60. dans le d partement B 2001 dans le cas Chaussure il s agit d un plan social dans le cadre d un d p t de bilan amenant la suppression de 526 emplois dans le d partement A 2002 dans le cas Tuyaux il s agit de la fermeture d un tablissement industriel amenant la suppression de 220 emplois dans le d partement C 2003 En ce sens nous pouvons consid rer que ces configurations de restructurations sont embl matiques de restructurations lourdes accompagn es de plans sociaux et inscrites dans des groupes en reconfiguration permanente En outre dans ces trois cas les pratiques de gestion des ressources humaines et de l emploi ant rieures sont caract ristiques de pratiques de fixation de la main d uvre Les trois monographies ont tout la fois port sur les processus de d cision des restructurations sur les jeux d acteurs lors de la mise en uvre des d cisions de restructuration en particulier lors des processus d information consultation li s 1 mise en uvre de plans sociaux sur les dispositifs d accompagnement des salari s et de revitalisation de bassin ainsi que sur l valuation qui peut en tre port e et sur l analyse des formes d anticipation des restructurations Ces tudes ont donc analys l ensemble des processus de restructuration d amont en aval tout en int grant l analyse des modes d intervention des acteurs locaux lors de ces restructurations Il
61. de l volution des reclassements diversement appr ci e par les parties prenantes avec un investissement important des diff rentes parties prenantes en particulier des repr sentants du personnel En premier lieu les d bats qui se d roulent dans les commissions de suivi portent sur l tat d avancement du reclassement des salari s et sur la qualification des reclassements En particulier la qualification des Offres Valables d Emploi et r ciproquement de situations individuelles de refus sont l objet principal des discussions Dans le cas Chaussure les repr sentants des salari s ont estim que le nombre des contrats stables tait insuffisant alors que les membres du cabinet mettaient en avant le travail progressif et la multiplication des solutions identifi es Dans le cas Tuyaux les repr sentants du personnel se sont fortement inqui t s de la non rapidit du reclassement et les types de contrat accepter Inquiets des r sultats du reclassement au cours des premiers mois du processus certains salari s souhaitent saisir l opportunit de signer rapidement des contrats d int rim ou dur e d termin e position d fendue galement par la direction le repr sentant de l administration du travail et les repr sentants syndicaux En revanche les repr sentants du cabinet de reclassement se montrent beaucoup plus r serv s car ils estiment que des occasions plus stables risquent de se pr sente
62. de ch meur et ou de pr carit est de ce point de vue significatif de constater que non seulement les cellules de reclassement n obtiennent que des r sultats modestes mais qu au del aucun dispositif ne permet d valuer les trajectoires professionnelles des salari s touch s par les restructurations en premier lieu en termes d emploi mais a fortiori en termes de revenus D une certaine fa on a posteriori de la mise en uvre des plans sociaux les personnes concern es disparaissent l inverse les dispositifs de march s transitionnels ont pour vocation de g rer de fa on int gr e les dispersions Ces observations am nent certains qualifier les plans sociaux de dispositifs porteurs d iniquit d autres estimer que l accompagnement des restructurations tend progressivement devenir l accompagnement forc de la mobilit descendante 1 2 Des dispositifs volatils traduisant un manque de dur e Les logiques de dispersion voqu e pr c demment se retrouvent dans la gestion des temps d une restructuration nous l avons vu les temps de pr paration la situation de restructuration divergent selon les acteurs concern s appelant pr coniser des formes d anticipation qui n anmoins rencontrent de nombreux freins li s aux logiques divergentes de chacun des acteurs impliqu s en particulier directions d entreprises repr sentants du personnel et acteurs admin
63. de co t de main d uvre existant d sormais entre les pays d velopp s et les pays mergents Cette nouvelle r alit industrielle occasionne non seulement des pertes de march s directs mais aussi un recul de l activit confi e par d autres fabricants Chaussure au titre de la sous traitance Au milieu des ann es 1990 la mont e des co ts le fort recul du chiffre d affaire la chute du r sultat d exploitation et du r sultat net conduisent un premier plan social qui sera suivi par un d p t de bilan La direction de Tuyaux s attache en revanche justifier la d cision de fermeture d un de ses sites de production en l identifiant une d cision essentiellement strat gique Plus pr cis ment elle explique que ce choix s inscrit dans la strat gie du groupe sid rurgique fran ais qui souhaite abandonner ses sites continentaux au profit d usines situ es en bord de mer proximit des mati res premi res Selon la direction nationale la R gion C est trop loign e de nos march s ext rieurs plut t tourn s vers le Moyen Orient Ainsi la mi mai 2003 le Conseil d Administration ent rine un plan de restructuration de son site C M me la d monstration faite par l expert mandat par le Comit d Entreprise de la viabilit de l unit de production mais galement de sa rentabilit plus forte que celles des sites de D et de M en Allemagne se heurte une fin de non recevoir Toutefoi
64. de dispositifs publics sp cifiquement d di s aux restructurations conomiques Ainsi une assez grande unanimit ressort des entretiens sur la question de la coordination entre acteurs locaux de qui peut se r sumer ainsi tout ceci ne fonctionne pas dans des structures rigides c est au quotidien et cela marche bien comme cela mettant l accent sur un caract re peu formalis des coordinations justifi par la proximit spatiale des acteurs Dans B l absence de n cessit de cadres de coordination concernant les restructurations est aussi argument e par le caract re tal dans le temps des suppressions d emploi li es aux restructurations du textile Derri re cette description d une coordination quasi spontan e et naturelle li e des facteurs de proximit des nuances mergent l impression que globalement les pouvoirs publics s impliquent moins qu avant sur les questions de restructurations ou seulement quand elles impliquent un volume important et m diatis d emploi pour beaucoup l nonc d une forme de fatalisme face aux restructurations de ces industries traditionnelles se traduisant par une faible mobilisation collective plusieurs acteurs en particulier ceux qui sont plut t en charge des questions d emploi soulignent un cloisonnement entre les acteurs entreprises activit s conomiques et les acteurs emploi pour le regretter voire se sentir marginalis s To
65. de nombre de restructurations In fine les cas retenus pour l tude sont avant tout caract ristiques de restructurations industrielles avec mise en uvre de plans sociaux correspondant de ce fait la partie merg e de l iceberg de l ensemble des restructurations comportant des suppressions d emplois Ce sont simultan ment ces configurations qui sont l objet principal de la l gislation fran aise sur les restructurations et des dispositifs publics mis en uvre pour en accompagner les effets sociaux et territoriaux Ces choix s ils ne sont donc pas repr sentatifs de l ensemble des configurations de restructurations sont donc n anmoins coh rents au regard du cadre et de l objectif de l tude soit une contribution l valuation des dispositifs d anticipation et d accompagnement des restructurations mis en uvre dans le cas fran ais Le recueil des mat riaux et leur analyse Comme cela a t voqu les explorations empiriques concernant les cas Chaussure et Chaussette ont t plus approfondies que celles du cas Tuyaux qui visait clairer de fa on particuli re un dispositif de revitalisation de bassin N anmoins dans les trois cas une diversit d acteurs t rencontr e voir tableau r capitulatif des entretiens men s Leur identification t r alis e selon deux m canismes parall les d une part nous avons syst matiquement cherch rencontrer des acteurs types pr i
66. de v ritables n gociations 1 Bobbio M 2005 op cit Bruggeman et alii 2004 op cit 69 Dans les cas tudi s et dans les exp riences des experts la constitution d un acteur collectif impliquant des repr sentants de la direction des repr sentants des salari s mais aussi selon les cas des experts consultants experts aupr s du CE avocats et des acteurs publics selon les cas pr fet DDTEFP lus locaux est une condition essentielle D une capacit des acteurs concevoir un autre avenir donc d un cheminement des acteurs vers des formes d acceptation de la d cision la construction de dispositifs de reclassement voire de revitalisation de territoires adapt s Du suivi effectif de la mise en uvre des mesures de reclassement et de revitalisation En ce sens le travail de discussion sp cifique sur le motif conomique livre IV dont la consultation est s par e du livre est particuli rement n cessaire l enclenchement d une dynamique de construction de solutions individuelles et collectives Au del une des conditions de r ussite des d marches de reclassement se loge dans le fait pour les salari s d avoir t acteurs du processus d avoir pu prendre position sur la d cision elle m me de restructuration ces dimensions ressortent ainsi comme des ingr dients de l quipement des salari s pour tre en mesure de se reclasser En outre au del d
67. demeure l objet d tudes alors m me que leurs activit s perdurent Leurs actions ont toutefois permis de mieux appr hender le ph nom ne de reconversion et de mettre en relief la distinction entre reconversion des employ s qui se rapproche de reclassement ou requalification lors d un effort de formation et reconversion conomique d un territoire longtemps synonyme de r industrialisation et qui rev t pr sent le terme de revitalisation pour d signer une recr ation d activit s sur un territoire sinistr Les restructurations touchant les secteurs en d clin ou en difficult ayant laiss place pr sent des processus diffus et permanents d adaptation de toutes les entreprises les formes d actions des pouvoirs publics ont galement chang Un des changements majeurs r side dans un retrait relatif des acteurs tatiques corollaire de la forte mont e en puissance des pouvoirs locaux de la dynamique europ enne qui limite les possibilit s d aides tatiques et de la r gulation croissante par le droit de l ensemble du processus de restructuration y compris dans sa dimension territoriale Apr s avoir int gr l obligation pour toute entreprise lan ant un plan social de tout mettre en uvre pour assurer le reclassement des salari s concern s le droit du travail s est progressivement complexifi d clinant de nombreux dispositifs de soutien la gestion pr visionnelle des emplois d aide aux mutations professionnel
68. des salari s que la reconversion des r gions concern es mais pour cela il faudrait exiger que des informations fiables et sinc res soient mises par les entreprises afin de pouvoir anticiper les difficult s ce qui implique de mieux sanctionner les strat gies dilatoires et la diffusion de fausses all gations ou d all gations induisant en erreur la collectivit de travail laborer des plans de sauvegarde de l emploi multilat raux qui feraient intervenir contractuellement l ensemble des parties prenantes employeurs repr sentants du personnel collectivit s territoriales service public de l emploi etc d s lors que les PSE ne d pendent plus de la capacit contributive de l employeur soumettre les PSE des cahiers des charges uniformisant les prestations coordonner les actions de reconversion des bassins d emploi sur lesquelles agissent de multiples op rateurs et les faire intervenir beaucoup plus en amont des difficult s alors que ces actions ne sont aujourd hui d clench es que lorsque le bassin d emploi est sinistr coordonner les actions de formation et d adaptation qui sont aujourd hui dispers es entre de multiples op rateurs organismes paritaires de la formation continue employeurs plan de formation plan de sauvegarde de l emploi lorsqu un licenciement est envisag ANPE et Assedic lorsque le salari devient demandeur d emploi collectivit s territoriales lorsque le demandeur d
69. en exergue le lien existant entre revitalisation et structuration du territoire Les bouleversements cr s par la fermeture d un employeur important du territoire entra ne en effet souvent la prise de conscience de l int r t d une coop ration inter institutionnelle pour r pondre au nouveau contexte socio conomique Comme le montre le cas Chaussure la coop ration inter institutionnelle qui se d veloppe peu apr s l annonce de fermeture se prolonge g n ralement au niveau local par une dynamique intercommunale qui g n re la cr ation ou le renforcement d un tablissement public de coop ration intercommunale E P C L fiscalit propre Une telle structure devient alors l unique interlocuteur local des diff rents partenaires en mati re de d veloppement conomique elle acquiert ainsi la l gitimit pour financer l emploi de charg s de missions dans le domaine conomique et pour porter des instruments de d veloppement conomique de proximit tels une p pini re d entreprises une plate forme d initiative locale des zones d activit s Par ailleurs une structure intercommunale fiscalit propre est actuellement fortement incit e par le biais de dotations tatiques bonifi es instaurer une taxe professionnelle unique sur l ensemble de son territoire ce qui limine en son sein la concurrence fiscale entre commune seule structure collecter la richesse re cr par la revitalisation e
70. est destin lutter contre les formes de discrimination et d in galit dans le monde du travail gr ce un dispositif budg taire aliment par le F S E 50 ainsi que des fonds priv s 30 et publics nationaux 20 Cinq axes prioritaires sont arr t s au niveau national la capacit d insertion professionnelle le d veloppement de l esprit d entreprise la capacit d adaptation l galit des chances et les demandeurs d asiles Une d marche comp tences s inscrivant dans l axe n 3 est ainsi pilot e par le Conseil R gional de A depuis 2002 Celle ci vise d une part impulser les politiques de formation dans les organisations de A employant des salari s bas niveau de qualification et susceptibles de rencontrer des probl mes d employabilit en cas de d faillance Elle consiste d autre part inciter les organisations la formation des salari s afin d am liorer par ce biais leur potentiel comp titif Contact es par le Conseil R gional les entreprises font l objet d un diagnostic qui sert de support la d cision manag riale Les entreprises qui souhaitent adh rer la d marche peuvent financer l intervention d un consultant travers les fonds FRAC notamment d bloqu s par la R gion fonds r gional d aide aux conseils A ce jour une dizaine d entreprises ont initi cette d marche Cette derni re y est pour l heure interrompue en raison d une proc dure de redresse
71. et financier r prime le fait pour toute personne de r pandre dans le public par des voies et moyens quelconques des informations fausses ou trompeuses sur les perspectives ou la situation d un metteur dont les titres sont n goci s sur un march r glement ou sur les perspectives d volution d un instrument financier admis sur un march r glement de nature agir sur le cours peut s agir d informations donn es par les dirigeants de la soci t mettrice de la diffusion de rumeurs par la presse ou sur l internet de la pr sentation d analyses et recommandations par des analystes de la certification de comptes erron s etc On comprend bien le trouble social provoqu par de tels agissements qui peuvent d stabiliser les march s financiers et ruiner le cr dit d une place Rien de tel en droit du travail L employeur peut impun ment faire croire aux salari s que leurs emplois ne sont pas compromis et que leur qualification professionnelle est toujours jour alors que les principaux int ress s ne peuvent pas disposer d autres canaux d information Un autre parall le peut tre fait avec le droit de la consommation L article 213 1 du Code de la consommation sanctionne p nalement quiconque qu il soit ou non partie au contrat aura tromp ou tent de tromper le contractant par quelque moyen ou proc d que ce soit m me par l interm diaire d un tiers soit sur la nature l esp ce l origine
72. gnance de la repr sentation du dirigeant comme d une figure paternelle toujours vivace dans de nombreuses entreprises industrielles l image de Chaussure rend souvent difficile l vocation d une fermeture Cette tentation d occulter le versant inqui tant de la r alit se traduit aussi par une absence de verbalisation peut tre par une crainte plus ou moins consciente de voir se mettre en uvre une proph tie auto r alisatrice voquer une ventuelle restructuration avec suppressions d emploi ne risque t elle pas de la faire advenir selon le m canisme d crit ci dessus Pour autant les acteurs rencontr s tentent de s organiser pour tablir une veille sur les restructurations et agir au plus t t sur les v nements En premier lieu les diff rents acteurs en particulier ceux du service public se dotent d outils de veille plus ou moins labor s toutes fins de voir venir les v nements et le cas ch ant de se pr parer intervenir N anmoins ces outils sont pour l heure uniquement usage interne pour chaque administration et ne sont pas mutualis s ni recoup s entre eux 142 Une telle asym trie d informations ajout e une asym trie de pr paration a t mise en exergue par Bruggeman et alii 2002 op cit 61 Une autre forme de veille sur d ventuelles restructurations consiste couter les acteurs de l entreprise en particulier les repr sentants du personne
73. irr versible Dans les deux entreprises dont la restructuration a t tudi e aucune des deux faces de la pi ce n tait gagnante les salari s ont difficilement pu tre adapt s et leur reclassement s est av r extr mement pr caire lorsqu il t possible on s aper oit que si des actions volontaires de r industrialisation avaient t men es plusieurs ann es auparavant dans le bassin d emploi et si des mesures de formation appropri es avaient t engag es aupr s des int ress s leur situation aurait t tout autre Un v nement incertain quant la date de r alisation car lorsqu elle n est pas entretenue la capacit professionnelle se consume En g n ral son extinction totale passe inaper ue et ne se d voile qu l occasion d un licenciement pour motif conomique lorsque la pi ce se retourne et que le salari s aper oit que nul employeur ne veut de lui Dans les deux entreprises tudi es les parties prenantes n ont constat la perte de capacit professionnelle des salari s qu au moment o leurs employeurs se sont s par de la main d uvre avant la fermeture de l tablissement Une analogie os e peut tre faite avec le risque de vieillesse qui se r alise au rythme de l coulement du temps le salari use progressivement sa force de travail jusqu au jour o il ne peut plus exercer d activit ou lorsque parvenu un ge fix le l gislateur l autori
74. l ann e 2000 sont ainsi voqu s par les acteurs la permanente d gradation des comptes de l entreprise depuis plus de cinq ann es Tous les ans on voyait bien qu on allait dans le mur avec les comptes Les salari s en taient conscients d l gu syndical Il y avait d j des probl mes depuis 1996 une non ma trise des prix de revient un chiffre d affaires qui d gageait un marge n gative expert aupr s du CE Apr s l accord de Robien 92 experts comptables d sign s par le comit d entreprise rep rent des anomalies dans les comptes qui leur fassent pressentir les motifs d une d cision prise longtemps auparavant et qui commence produire des effets Mais ils prouvent les pires difficult s la fois obtenir des r ponses aux questions qu ils posent aux dirigeants et tre crus par les repr sentants du personnel qui craignent que les difficult s ne se pr cipitent en est de m me de certaines parties prenantes le maire le pr fet peuvent tre au courant d une fermeture mais ne veulent pas tre celui qui l annoncera leur d charge il est vrai que la l gislation actuelle r serve la primeur des annonces des difficult s ou de la restructuration au comit d entreprise et que pourrait constituer un d lit d entrave au fonctionnement r gulier de comit le fait de ne pas l avoir inform et ou consulter en temps utile Il arrive galement que le man
75. l migration des classes d ges actives la suite de la suppression de milliers d emplois dans les industries traditionnelles sid rurgies et mines de fer tend toutefois s estomper au d but des ann es 2000 Ces ann es virent en effet une inversion de la courbe de la population active corr l e l augmentation de la population exer ant effectivement un emploi Cette inversion de tendance indice a priori d une nouvelle attractivit du territoire s explique par une dynamique propre mais aussi par deux facteurs conomiques exog nes la zone d emploi la dynamique urbaine de l agglom ration de la m tropole d quilibre M qui draine des milliers d emplois tertiaires et surtout l essor conomique du pays limitrophe qui a entra n un triplement du nombre de travailleurs frontaliers au cours des dix derni res ann es appara t ainsi au d but des ann es 2000 comme un territoire ayant souffert des mutations industrielles des ann es 1980 mais qui s est bien restructur et constitue pr sent une zone en croissance tant sur le plan d mographique qu en terme d emplois La mobilisation d instruments et de structures de d veloppement conomique pr existantes communaut de commune p pini res d entreprises ont toutefois cr un contexte territorial favorable un red ploiement conomique 3 L INTEGRATION AU SEIN DE GROUPES MULTINATIONAUX EN RESTRUCTURATION Les trois entreprises consid r es rattac
76. l ger renversement de tendance on observe d une part l accroissement de pr retraites maison financ es par de grandes entreprises et d autre part l accroissement des dispenses de recherche d emploi avec indemnisation des Assedic moins avantageuses que les pr retraites t moignant de la puissance d une m canique usuelle du tri des travailleurs redondants dans laquelle sont pris les partenaires sociaux 1 2 La place des indemnit s supra conventionnelles dans les plans sociaux Des primes supra conventionnelles ont t obtenues particuli rement importantes dans le cas Chaussette entre 2 000 et 15 000 euros chez Chaussure entre 15 000 et 20 000 euros chez Tuyaux en moyenne 30 000 euros chez Chaussette Dans les cas Chaussure et Tuyaux repr sentants du personnel comme repr sentants de la direction d clarent tre tomb s d accord pour limiter leur proportion dans le financement du plan social au profit des fonds consacr s la formation Ces d clarations sont toutefois nuancer dans le cas Chaussure dans la mesure o le total des primes repr sente 44 du montant du financement du plan social contre 10 pour la formation Le montant important des primes supra conventionnelles chez Chaussette point crucial du conflit s explique notamment par la pr sence d un groupe actionnaire riche cet acquis du conflit lors de la proc dure de plan social ne s est pas tabli au d triment des
77. l employeur qui embauche un ch meur indemnis depuis plus de 12 mois ou depuis plus de 3 mois pour les ch meurs de 50 ans et plus rencontrant des difficult s particuli res de r insertion en application d une convention sp cifique entre l employeur et l Assedic L embauche doit tre r alis e par contrat dur e ind termin e ou d termin e d au moins 12 mois et de 18 mois au maximum temps plein ou temps partiel Dans ce dernier cas le salari peut cumuler sa r mun ration avec l allocation d aide au retour l emploi dans certaines conditions l aide vers e l employeur tant alors affect e d un coefficient r ducteur 5 _ Une aide la mobilit est accord e au b n ficiaire de l allocation d aide au retour l emploi qui accepte un emploi dans un autre bassin d emploi que celui dans lequel il tait pr c demment occup Cette aide est destin e couvrir tout ou partie des frais de transport ou de double r sidence engag s par le ch meur dans le cadre de sa reprise d emploi ainsi que tout ou partie des frais de d m nagement de r installation ou tous autres frais li s au changement de r sidence de l int ress et le cas ch ant de sa famille Le montant maximal de l aide est fix 1 916 depuis le 1 juillet 2004 aide la formation peut tre accord e pour permettre l allocataire d acqu rir les comp tences professionnelles et tre en mesure d occuper l emploi que l employeur s e
78. la difficult pour ces derniers y r pondre compte tenu de leur tr s faible visibilit sur leurs carnets de commandes Par ailleurs le terme m me de GPEC semble susciter des r actions n gatives de la part des chefs d entreprises avec n anmoins un regain d int r t li au vieillissement des effectifs Enfin ces d marches posent d embl e des questions pour la suite qui ne semblent pas anticip es telles que les moyens et les actions qui pourront tre d ploy es l issue des tudes N cessaire selon C Viet l anticipation n est pas chose ais e en raison notamment du retentissement m diatique de toute annonce de r organisation et des contraintes d une n gociation sur un sujet aussi d licat Ce point qui se retrouve largement dans les propos recueillis ne constitue en r alit qu une partie du probl me certes non n gligeable D autres difficult s la rendent d licates La premi re qui peut tre qualifi e de culturelle renvoie directement la culture manag riale et donc la perception des dirigeants l gard de l anticipation Force est de reconna tre le mauvais accueil r serv cette pr occupation assimil e un quasi droit de regard une quasi immixtion lorsqu elle est men e dans une perspective micro conomique telle GPEC dans une entreprise donn e et non plus seulement sectorielle Bien que la motivation des acteurs de l aide ne r side pas dans la volont d
79. la part de leur centrale lors du conflit cons cutif l annonce du plan social Dans les deux entreprises l absence de dialogue social est patente le management demeure directif et se refuse tablir une concertation avec les acteurs syndicaux Dans le cas Chaussure l absence de dialogue va jusqu la d fiance et une rh torique de n gation des difficult s et des risques de d p t de bilan de la part de la direction alors m me qu elle travaillait sur ce sc nario comme l ont r v l posteriori un certain nombre de documents Ce type de pratique manag riale se conjugue dans les deux entreprises avec une forte fid lit des salari s l entreprise La fid lit l adh sion des salari s l entreprise se transformeront d ailleurs en sentiment de trahison chez les salari s des deux entreprises et d boucheront sur un conflit pre particuli rement dans le cas Chaussure Dans le cas Tuyaux le contexte est diff rent la branche le groupe actionnaire principal comme l entreprise m me ont une forte exp rience en mati re de relation sociale Le niveau des r mun rations demeure lev les salari s disposent d avantages sociaux notamment en terme de prise en charge de la mutuelle sant et le C E est bien dot comme l indique un d l gu syndical D une part le paysage syndical du site C de l entreprise est relativement morcel la CGT domine mais doit compter avec d autres t
80. le droit de formuler toutes observations utiles sur la situation conomique et sociale de l entreprise qui doivent tre transmises l assembl e des actionnaires ou des associ s en m me temps que le rapport du conseil d administration du directoire ou des g rants L article L 225 102 1 du Code de commerce pr voit maintenant que ce rapport pr sent par le conseil d administration des soci t s l assembl e g n rale comprend galement des informations sur la mani re dont la soci t prend en compte les cons quences sociales et environnementales de son activit Les informations que ce rapport doit comporter au titre des cons quences sociales sont nombreuses et portent notamment sur les licenciements et leurs motifs Il doit comprendre le cas ch ant des informations relatives aux plans de r duction des effectifs et de sauvegarde de l emploi aux efforts de reclassement aux r embauches et aux mesures d accompagnement Le rapport doit galement exposer la mani re dont la soci t prend en compte l impact territorial de ses activit s en mati re d emploi et de d veloppement r gional On peut observer que les dispositifs d information des repr sentants du personnel tant au niveau des branches que des entreprises sont plut t d velopp s Ils sont toutefois mal articul s avec les mesures d adaptation et de reclassement mises la charge de l employeur avant le licenciement les aides la gestion
81. les acteurs locaux le portage parfois pendant de nombreuses ann es de l ensemble du territoire en friche la suite de fermetures d entreprise est en effet souvent n cessaire l tablissement d un projet global de d veloppement territorial 3 2 Le contrat comme mode de gouvernance de la revitalisation Notion minemment juridique le contrat est devenu depuis quelques ann es l un des principaux instruments de management public comme le d montre la multiplication des arrangements contractuels internes la sph re publique sous des noms aussi divers que contrat d tablissement contrat d objectifs contrat de plans contrat de site L objet premier de ces contrats de gestion n est d ailleurs pas ainsi que l explique Marcou de produire des obligations mais de contraindre un ensemble d acteurs n gocier et aboutir un accord le contrat de site de B le plan de revitalisation du bassin de ou la convention de revitalisation sign e entre l Etat et Tuyaux illustrent le recours quasi syst matique ce nouvel instrument de pilotage de l action publique 3 2 1 De tels arrangements formalis s devraient s intensifier au sein des syst mes locaux mais une red finition des pratiques contractuelles n est pas exclue du fait de leurs ambigu t s et de leurs limites 3 2 2 3 2 1 Les int r ts du contrat comme mode de r gulation entre acteurs d une d marche de revitalisation L
82. mise en place d un comit de site partenarial pour le pilotage des op rations l laboration d un diagnostic et d une strat gie territoriale commune la construction du cadre contractuel lui m me en d taillant les actions imm diates engager et int grant les programmes plus structurants mener sur le moyen long terme Con us pour une dur e de trois quatre ans ces contrats doivent permettre de susciter sur chacun des sites un ensemble d actions collectives visant soutenir la cr ation d emplois faciliter les projets de d veloppement des entreprises locales dynamiser la cr ation d entreprises et diversifier le tissu conomique de faciliter l implantation et le d veloppement d activit s nouvelles par des actions de promotion d am nagement de zones d activit s de p les logistiques et d immobilier d accueil d am liorer l environnement du tissu conomique local au travers d actions d appui l innovation la recherche d veloppement de renforcement des services aux entreprises d am lioration de l appareil de formation initiale et continue de poursuivre et d amplifier les actions th matiques structurantes engag es au cours des ann es pr c dentes en faveur des bassins concern s Il arrive galement que sporadiquement l tat passe des accords avec des entreprises aux termes desquels ces derni res acceptent de cr er des activit
83. ou la localiser l o se trouvent des comp tences particuli res La presque totalit de ces l ments tait r unie dans les deux affaires tudi es De la m me fa on que les tres humains sont in gaux devant la maladie ou devant la mort les salari s sont in gaux devant le risque de perte de qualification professionnelle Entrent en consid ration des l ments extr mement divers qui lorsqu ils se combinent accroissent le risque Dans les deux entreprises observ es les salari s n avaient pas ou presque pas t adapt s l volution de leurs emplois dont tout le monde savait sauf les int ress s qu ils n taient plus viables dans l industrie du textile et de la chaussure Dans l une des deux tudes le bassin d emplois concern tait mono industriel ce qui rendait illusoire toute tentative de reclassement Les travailleurs taient tr s peu mobiles pour des raisons familiales et surtout financi res La formation initiale de ces salari s tait en g n ral peu lev e Beaucoup d entre eux connurent des checs pendant leur scolarit parfois des dizaines d ann es auparavant et taient psychologiquement peu enclins suivre des formations La plupart des salari s avaient fait toute leur carri re dans la m me entreprise et n avaient jamais t initi s ou pr par s la culture de la mobilit et aux strat gies que m ne aujourd hui tout jeune dipl m changer d entreprise r guli
84. p 41 23 experts aupr s du comit d entreprise consultants de la direction avocats juges collectivit s territoriales unions d partementales syndicales Dans cette partie nous consid rons les postures occup es par ces acteurs et leurs modes d intervention en situation de restructuration LES JEUX D ACTEURS AU SEIN DES ENTREPRISES EN RESTRUCTURATION D s l annonce d un plan social repr sentants du personnel et direction entrent dans une relation dont la structure est pour une large part pr d termin e par l historique de cette relation et le contexte dans lequel la d cision du plan social est annonc e On assiste galement souvent un largissement de ces jeux d acteurs dans les trois cas tudi s le C E s est en effet adjoint les services d un expert comptable et d un avocat sp cialiste du droit du travail Cet largissement passe galement par une recherche d implication des pouvoirs publics et des acteurs politiques dans le but de peser sur le rapport de force qui se construit entre salari s et direction et in fine d obtenir une am lioration du contenu du plan social D une fa on g n rale la mise en uvre des restructurations implique dans ces cas la mobilisation d un nombre tr s important d acteurs internes et externes aux entreprises 1 1 Les acteurs en pr sence et leurs r les respectifs Apr s l annonce de suppression d emplois voire de fermeture de site les sal
85. p 46 Le document labor est souvent qualifi de quasi contrat dans le corpus de management public dans la mesure o il s agit d un engagement des partenaires respecter une d marche une m thode et non un programme d action pr cis ou des r sultats pr visionnels 29 induisant sur un territoire des suppressions massives d emplois d autre part les diff rents modes de coordination tels qu ils ont t utilis s ne permettent pas du moins pour l heure de capitaliser de fa on formelle l exp rience acquise la suite de la gestion de telles restructurations IV LES DISPOSITIFS D ACCOMPAGNEMENT DES SALARIES LICENCIES Nous allons maintenant consid rer les contenus de ces trois plans sociaux et leurs modalit s de mise en uvre dans leur volet accompagnement des salari s licenci s Les trois plans sociaux tudi s pr voient la fois des indemnit s supra l gales modul es en fonction de l anciennet des salari s des mesures d ge et des dispositifs de reclassement cong de conversion aide la cr ation d entreprise aide la mobilit g ographique Dans les trois cas les jugements port s par des repr sentants de l administration sur le contenu du plan social sont tr s positifs comme le r sume un charg de mission du Conseil R gional de il s agit de plans dot s de moyens importants bien plus importants que la moyenne selon l inspecteur du travail
86. par Lionel DOISNEAU DARES sept 1998 N 24 Le programme Nouveaux services Emplois jeunes d octobre 1997 octobre 1998 par Fran oise BOUYGARD Marie Christine COMBES Didier G LOT Carole KISSOUN DARES novembre 1998 25 Une croissance plus riche en emplois depuis le d but de la d cennie Une analyse en comparaison internationale par Sandrine DUCH NE et Alain JACQUOT DARES et INSEE mars 1999 z N 26 Strat gies concurrentielles et comportements d emploi dans les PME Un tat de la litt rature par Philippe TROUVE avril 1999 N 27 Effets sur les trajectoires des ch meurs d un passage dans deux dispositifs de politique d emploi CES SIFE Rapport final pour la convention du 15 06 98 n 98020 pass e entre le Gr quam et la Dares Christelle BARAILLER mai 1999 N 28 Les in galit s salariales entre hommes et femmes dans les ann es 90 par Dominique MEURS et Sophie PONTHIEUX ERMES Paris II et DARES juin 1999 N 29 Les allocataires du RMI et l emploi par Dominique ARNOUT Rapport de stage juin 1999 N 30 Les strat gies des entreprises face la r duction du temps de travail par Anne Lise AUCOUTURIER Thomas COUTROT DARES et tienne DEBAUCHE Universit Paris X Nanterre septembre 1999 N 31 Le mandatement dans le cadre de la loi du 13 juin 1998 par Christian DUFOUR Adelheid HEGE Catherine VINCENT et Mouna VIPREY IRES octobre 1999 N 32 L effort financier des collectivit s locales d
87. pour l conomie locale l entreprise Chaussure HCT avait int gr d s son premier plan social en 1997 la n cessit de contribuer la r industrialisation de son territoire Le plan social pr cise ainsi que Chaussure va mettre en uvre un projet de r industrialisation du site et de son environnement g ographique cet effet elle va travailler avec un Cabinet sp cialis dans la reconversion collective des sites industriels le cabinet C Gt L objectif de cette mission est d apporter une solution collective de pr servation l emploi par la cr ation d une activit industrielle sur le site m me de l entreprise Chaussure et par l essaimage d entreprises dans ses environs cette poque le groupe Chaussure se fixe comme objectifs d aboutir la cr ation de deux cents emplois dans l environnement imm diat de la soci t dans les six huit mois venir Toutefois si cette volont de contribuer la revitalisation du territoire local est explicitement affirm e aucune valuation des 91 Decker G 2004 Sodiv et la reconversion du bassin potassique Annales des Mines R alit s Industrielles mai p 63 Thierry D et Tuillier J N 2003 Mieux vivre les restructurations anticiper et coop rer Les ditions d organisation 143 144 23 Aggeri F et Pallez F 2004 L Etat et les mutations industrielles Annales des Mines R alit s Industrielles mai
88. pr sid e par un repr sentant de la direction Dans le cas Chaussure l originalit principale r side dans la pr sidence de cette commission qui a t confi e des repr sentants des salari s dans un premier temps la syndicaliste la plus embl matique du conflit li la restructuration puis dans un second temps un autre membre combatif du Comit d Entreprise Or si les repr sentants des salari s ayant t l origine du choix du cabinet de reclassement revendiquaient une pr tention qu ils estimaient l gitime contr ler les activit s du prestataire en question leur pr sidence tait dot e d un pouvoir limit puisqu ils n taient pas m me en mesure d exiger la communication des informations notamment budg taires D une fa on g n rale les repr sentants du personnel n ont partir du moment de la mise en uvre du plan social que peu de leviers d action leur disposition d autant s il s agit d une fermeture d entreprise la proc dure est achev e et aucune forme d intervention ne peut mener un blocage du processus ou du fonctionnement de l entreprise Par ailleurs ils sont l gitimement pr occup s par leur propre devenir enfin la mise en uvre du plan social marque irr ductiblement l ach vement de la dimension collective des salari s Nous pouvons donc estimer qu l issue de la proc dure les repr sentants du personnel m me s ils sont pr sents
89. pr visionnelle de l emploi mises en place par l tat les mesures prises par les collectivit s locales pour reconvertir les bassins d emploi Au reste il faut pr ciser que dans beaucoup d entreprises les informations d livr es au comit d entreprise le sont de mani re formelle Sauf exception aucun travail d analyse ou aucune tude conduisant des mesures concr tes d anticipation des difficult s n est g n ralement men et lorsqu ils le sont les r sultats sont insuffisamment exploit s 51 _ C trav art L 432 4 1 2 _ trav art L 132 12 53 _ C trav art L 432 6 n 2002 221 20 f vr 2002 55 _ Selon le directeur de Chaussette extrait de l tude les rapports ant rieurs d expertise aupr s du CE taient indigestes sans voir le caract re critique de la situation sans possibilit de traduction op rationnelle Ils n abordaient pas les probl mes de fond le poids des frais de structure la nouvelle marque a eu des droits d alerte mais sur de faux probl mes Le point central tait les actionnaires avaient ils une strat gie pour Chaussette En regard de cela les auditeurs de l entreprise n auraient pas non plus averti les parties prenantes toujours selon le directeur de Chaussette les commissaires aux comptes n ont jamais essay d appr cier la situation conomique Ils ont eu une approche purement comptable de v rification des comptes Cela renvoie
90. que les attentes demeurent importantes Enfin les accords pass s lors d une d marche de revitalisation et plus g n ralement tout accord entre institutions publiques posent deux questions cruciales r sum es par Lascoumes et J Valluy dans quelles mesures est il possible de conna tre l orientation politique donn e une action n goci e La justification par l expertise ainsi que l invocation de l efficacit et l efficience des modes d action suffisent elles en fonder la l gitimit et susciter l adh sion collective aux choix politiques Cette s rie de questions fait ainsi cho l avertissement de J Leca selon lequel tout ce qui est n goci n est pas pour autant de plein droit meilleur que ce qui est impos La tendance actuelle d l guer la contractualisation la r solution des probl mes de gouvernance territoriale est cependant appel e perdurer puisqu elle constitue une des formes d expression de la rationalit manag riale qui oriente pr sent l action publique En tant que formalisation du cadre d action et d limitation des futurs possibles la contractualisation participe d ailleurs pleinement de la structuration de la coop ration entre institution lors d une d marche de revitalisation VI LES FIGURES DE L ANTICIPATION ET LEURS FREINS Les diff rents rapports r cents fran ais et europ ens sur les restructurations plaident de fa on
91. rences en sciences de gestion Universit Nancy 2 Yves Moulin Ma tre de conf rences en sciences de gestion Universit de Strasbourg 3 Ces travaux portant sur les monographies ont ensuite t pr sent s et soumis l avis d experts sp cialistes des questions de restructurations soit Jean Marie Berg re Directeur de l association D veloppement et Emploi Fr d ric Bruggeman expert du cabinet Syndex et coordinateur d un programme europ en Mire sur les processus innovants en mati re de restructuration Bernard Gazier Professeur des Universit s en sciences conomiques Paris 1 Matisse Dominique Paucard expert du cabinet Syndex Jean Yves Kerbourc h Ma tre de conf rences en droit Universit de Nantes G raldine Schmidt Professeur des Universit s en sciences de gestion IAE de Paris Paris 1 Claude Emmanuel Triomphe D l gu g n ral de l Universit Europ enne du Travail Le comit d experts qui s est r uni trois reprises contribu l analyse des monographies et conduit l nonc de pr conisations rempli un r le d instance de contr le des travaux monographiques en mettant des avis et des recommandations sur le choix des cas et sur leur analyse Les analyses produites par les tudes monographiques ont t mises en d bat au sein du groupe Selon l expression retenue Moisdon 1984 Recherche en gestion et intervention Revue
92. s agit ainsi de monographies portant sur la double dimension de processus de restructuration d entreprises dans des bassins d emplois ressort des monographies r alis es embl matiques de configurations de restructurations lourdes accompagn es d un plan social et de leur confrontation l analyse des experts mobilis s dans le cadre de T tude que les dispositifs actuels d anticipation et d accompagnement des salari s et des territoires touch s par ces restructurations rel vent dans le cas fran ais d un mod le parcellaire pla ant les diff rents acteurs impliqu s dans des situations paradoxales sans que soient initi s des processus d valuation et d apprentissage de ces situations malgr les multiples recommandations en ce sens qui ont t nonc es depuis plusieurs ann es N anmoins dans cet univers du pilotage des processus de restructuration des lots de r ussite peuvent tre identifi s significatifs de la volont locale de certains acteurs de ne pas subir les v nements et d tre acteurs dans des m canismes dont une grande part leur chappe Derri re ces l ments de diagnostic des recommandations sont mises visant en premier lieu tendre les p rim tres de mise en uvre de dispositifs sp cifiques visant l accompagnement des trajectoires professionnelles de l ensemble des salari s concern s par une restructuration en second lieu soutenir struct
93. s Le chef de projet a donc t amen convaincre les repr sentants du personnel de sa comp tence et de son engagement y compris en mobilisant des arguments voquant la proximit syndicale du cabinet avec celle de l lu circonspect C est ta maison 1 fin de la mission et aux vues des r sultats obtenus les syndicalistes ont d ailleurs reconnu que choix avait t finalement judicieux Dans le cas Chaussette le choix du prestataire de reclassement a constitu un des points cruciaux de la n gociation en premier lieu la direction avait sollicit un cabinet venu faire une pr sentation de ses m thodes aupr s des repr sentants du personnel l issue de cette pr sentation ces derniers ont rejet ce choix pour privil gier l appel un cabinet paritaire local sp cialis dans le reclassement des salari s du textile sur des crit res de proximit g ographique et sociologique finalement un partenariat entre un cabinet de taille nationale et ce cabinet local a t constitu A la suite du cas Chaussette plusieurs restructurations du textile de B ont donn lieu au m me dispositif en partenariat Il ressort des entretiens que dans bien des cas la voix des repr sentants du personnel est cout e quand elle s exprime sur le choix du prestataire et que la DDTEFP intervient consid rant que la confiance dans le prestataire est une cl importante de l adh sion des salari s la cellule de r
94. s d un territoire ou dimension de l conomie locale et aux enjeux li s la d pollution des sites et la reconversion des friches industrielles ou dimension environnementale Ces registres d enjeux appellent certes des mesures et des dispositifs sp cifiques relevant de comp tences diff rentes mais le cloisonnement qui pr side que ce soit au niveau national ou au niveau local la mise en uvre des actions li es ces trois dimensions des restructurations dans une absence de coordination d ensemble traduit l absence de politique int gr e et multi dimensionnelle du pilotage des restructurations et alimente son caract re parcellaire De m me l extr me dispersion des acteurs est mise en exergue dans les situations de restructurations dans une absence de vision partag e des enjeux et des perspectives li es aux restructurations Dans les monographies nous retrouvons cette dispersion et cette absence de perspectives la fois au niveau des secteurs d activit s au niveau des territoires et au niveau de chaque entreprise concern e Cet clatement des acteurs traduit ici l absence de projets f d rateurs autour de finalit s communes les r flexions ce sujet oscillent ainsi entre il y a trop de personnes impliqu es et tel acteur n est pas intervenu c est scandaleux En parall le les instances de coordination par exemple les comit s de pilotage et de suivi sont plus pr occup e
95. s dans des zones r industrialiser C est ainsi que suivant l avis du comit des investissements caract re conomique et social r uni le 30 juillet 2004 le minist re de l conomie des Finances et de l industrie a accept la demande de Vivendi Universal de pouvoir b n ficier du r gime fiscal du b n fice mondial consolid pr vu l article 209 quinquies du code g n ral des imp ts Vivendi Universal remplissait les crit res permettant de pouvoir b n ficier de ce r gime qui sur demande motiv e permet aux soci t s m res de groupes fran ais ayant des implantations internationales de calculer leur r sultat imposable en prenant en compte les r sultats des tablissements et soci t s li es en proportion du capital d tenu Dans ce contexte Vivendi Universal a pris aupr s des pouvoirs publics plusieurs engagements en faveur de la cr ation d emplois dans des territoires fran ais qui sont touch s par le ch mage et par les restructurations industrielles Vivendi Universal doit implanter via des sous traitants deux centres d appels repr sentant au moins 300 emplois chacun d ici juin 2007 Le premier centre devait tre ouvert Belfort l automne 2005 et le second Douai l automne 2006 Vivendi Universal apporte par ailleurs un soutien de 5 par an pendant 5 ans la cr ation dans des r gions en difficult d au moins 1 000 emplois en trois ans et 1 500 emplois en cinq ans Ces f
96. sein des entreprises et des territoires concern s les dispositifs de reclassements des salari s licenci s 11 les dispositifs et processus de revitalisation des territoires affect s V et les diff rentes figures qu a prise l anticipation de ces restructurations VI deuxi me lieu des l ments de diagnostic portant sur les dispositifs d anticipation et d accompagnement des restructurations sont propos s amenant l nonc d axes de recommandations tels qu ils ont man des travaux du groupe d experts troisi me lieu un texte de Jean Yves Kerbourc h propose une analyse juridique des travaux r alis s L alt ration de la qualification professionnelle un nouveau risque social Nous tenons ici remercier sp cifiquement l ensemble des acteurs qui nous ont accueillis lors des entretiens semi directifs men s au cours de la r alisation des monographies la fois pour leur disponibilit et pour leurs paroles toujours difficiles porter un tiers externe sur ces objets sensibles que sont les restructurations 12 ANALYSE TRANSVERSALE DES MONOGRAPHIES DE RESTRUCTURATIONS INSCRITES DANS DES TERRITOIRES Par Rachel Beaujolin Bellet Christophe Cornolti Antony Kuhn Yves Moulin I LES CONTEXTES DES RESTRUCTURATIONS Les restructurations de Chaussette Chaussure et Tuyaux s inscrivent dans des contextes conomiques relativement similaires il s agit d entre
97. selon lequel lorsqu elles proc dent un licenciement collectif affectant par son ampleur l quilibre du ou des bassins d emploi dans lesquels elles sont implant es les entreprises sont tenues de contribuer la cr ation d activit s et au d veloppement des emplois Correspondant ces conditions les fermetures de Tuyaux et d EP annonc es en 2003 appellent donc l application de cette nouvelle disposition l gislative Dans cette perspective le pr fet de C d cide de cr er un comit d orientation et de r flexion sur la r industrialisation du bassin de C Ce comit anim par le sous pr fet de C est compos de repr sentants des diff rentes collectivit s locales Conseil R gional Conseil G n ral Communes et des deux communaut s de communes qui structurent le bassin de C du d put de la circonscription du repr sentant de la Chambre de Commerce et d Industrie des repr sentants des services de l Etat concern s par la d marche de r industrialisation DRIRE SGAR DDTEFP Tr sorerie G n rale Il se r unit pour la premi re fois en juillet 2003 et d cide la cr ation en son sein de quatre groupes de travail charg s d apporter un clairage sur quatre th matiques induites par la probl matique de r industrialisation du territoire l emploi le d veloppement conomique du bassin les ressources fiscales des collectivit s la programmation des investisse
98. sidence du Pr fet de r unissant tous les 6 mois tous les ma tres d ouvrage concern s Il pr cise accord avec les financeurs apr s avis du comit de site et dans le cadre des financements arr t s dans ce contrat le Pr fet de B pourra modifier l ordre des priorit s des projets voire introduire de nouveaux Le suivi chaque fiche action du contrat de site est suivie par un service de l Etat pilote Le suivi global du contrat de site est assur par un chef de projet qui organisera la coordination de l action des diff rents acteurs et renseignera le comit de pilotage Ce chef de projet est le Secr taire G n ral de la pr fecture de B L valuation Il sera proc d l valuation du contrat de site tous les ans Les quatre axes de ce contrat s efforcent de r pondre d une fa on globale aux multiples probl matiques sociales conomiques territoriales qu entra nent les mutations de l industrie textile dans B Concernant la revitalisation conomique plusieurs actions relevant des objectifs 2 3 et 4 peuvent tre mises en relief tels l am nagement de zones d activit s l tude d une extension du r seau haut d bit la pr servation du canal ou le d veloppement de techniques textiles Pr s de deux ans apr s le lancement de cette d marche la perception qu ont les acteurs du contrat de site est plut t positive s agissant justement de structurer une coop rat
99. suivi dans le temps des trajectoires des personnes concern es D s lors nous pouvons estimer que le taux de reclassement est en particulier un indicateur 3 Bruggeman et alii 2004 op cit 81 Ce point a t mis en exergue par la quasi totalit des tudes r centes sur les processus de restructurations avec plans sociaux en France Aggeri et Pallez 2002 Les nouvelles figures de l Etat dans les mutations industrielles Cahier de Recherche du Centre de Gestion Scientifique n 20 juin Aubert J P et Beaujolin Bellet R 2004 Les acteurs de l entreprise face aux restructurations une d licate mutation Travail et Emploi n 100 octobre pp 99 112 Beaujolin 1999 Les vertiges de l emploi l entreprise face aux r ductions d effectifs Grasset Le Monde Bruggeman Lap tre M D Thobois 2002 Plans sociaux conception suivi valuation Rapport d tude pour DARES Bruggeman F Paucard D Tuchszirer 2004 Priv public une analyse des cellules de reclassement par des jeux d acteurs Etude pour la DGEFP et IRES Cornolti C Moulin Y Schmidt 2001 Le suivi des plans sociaux en Lorraine r flexions autour de trois tudes de cas in Schmidt La gestion des sureffectifs Economica Mallet L Reynes B Teyssier F Vicens 1997 quoi servent les plans sociaux Travail et Emploi n 7
100. sur les 216 personnes concern es par la fermeture des deux unit s 28 ayant b n fici de mesures d ge 188 personnes taient susceptibles d adh rer la cellule de reclassement Seules 14 personnes n ont pas particip ses travaux soit un taux record de 92 6 d adh sion 35 se mettre en place et les personnes se sont d j dispers es dans certains cas les repr sentants du personnel ont diffus aupr s des salari s une forme de d fiance l gard des cellules de reclassement ou nous dit on les personnes n y croient pas et cherchent des solutions sans retrouver du travail contrario dans les trois cas tudi s l adh sion relative des salari s la d marche de reclassement s explique par la forte mobilisation des repr sentants du personnel implication renforc e dans les cas Tuyaux et Chaussette par l implication de la direction dans ces dispositifs et par le travail pr liminaire de rencontres et d entretiens du cabinet de reclassement avec les salari s licenci s travail qui a sensibilis ces derniers l int r t d une cellule de reclassement Les bons taux d adh sion observ s sont ainsi attribu s par les acteurs la fois au dispositif d information mis en place de fa on pr coce mais aussi dans les cas Chaussette et Chaussure aux qualit s du responsable et des consultants de l antenne emploi malgr des r ticences priori des salari s 1 7 Les modes d inter
101. unanime pour une meilleure anticipation des mutations conomiques ce terme d anticipation tant entendu de deux fa ons d velopper la veille sur les restructurations et d velopper l employabilit des salari s Nous distinguons ici de m me deux formes d anticipation 128 Belley J G 1996 Une typologie sociojuridique du contrat Sociologie du travail n 4 482 129 Gaudin 1997 op cit 135 130 Moquay 1998 Coop ration intercommunale et soci t locale L Harmattan 33 51 Berrivin et Musselin 1996 Les politiques de contractualisation entre centralisation et d centralisation le cas de l quipement et de l enseignement sup rieur Sociologie du travail n 4 p 580 132 Girin J 1995 Les agencements organisationnels in Charue Duboc F sous la direction de Des savoirs en action Contribution de la recherche en gestion L Harmattan 255 133 Lascoumes P et Valluy J 1996 op cit p 567 134 Leca J 1997 Pr face de l ouvrage Le gouvernement des villes Descartes amp Cie p 21 135 En particulier Aubert J P 2002 et Viet C 2003 136 En particulier le rapport G rer le changement d un groupe d experts europ ens 1999 56 anticipation au sens du partage anticip de l information sur les difficult s de l entreprise voire au sens d une annonce plus pr coce de la restructuration
102. une association financ es majoritairement par le Conseil R gional qui regroupe les principaux acteurs conomiques de la r gion et constitue le correspondant local de la DATAR et de l AFII agence fran aise des investissements internationaux Dans ce groupe de travail les charg s de missions des CAPEC se charg rent du d veloppement endog ne et exog ne au niveau national alors que ceux d ADIEA se focalis rent sur la prospection l internationale 104 Comme cela fut pr c demment pr cis la nomination d une d l gu e interminist rielle en charge notamment de la reconversion n a pas t accompagn e par l attribution de moyens financiers sp cifiquement d di s la revitalisation du territoire Par ailleurs en d pit d une forte croissance du ch mage pr s de 20 entre 2001 et 2002 cons cutive au plan social de Chaussure ce taux demeure dans la zone d emploi de A inf rieur en 2002 et 2003 aux moyennes d partementales et r gionales rendant impossible l ligibilit de ce territoire la prime d am nagement du territoire 105 Les communaut s de communes en tant qu tablissement public de coop ration intercommunale fiscalit propre constituent l une des formes les plus int gr es de l intercommunalit L ultime tape d int gration communautaire dans le cadre juridique actuelle serait l instauration d une taxe professionnelle unique sur l ensemble du territoire de chaque
103. 003 de ce fait ils ne permettent pas de tenir compte de dispositions l gales plus r centes Enfin au del de la faisabilit des explorations dans ces trois cas de restructurations et de leur relative proximit de contextes externes leurs principales caract ristiques a priori semblaient pouvoir permettre d clairer des processus de natures diff rentes A nsi au regard des experts sollicit s mais aussi de donn es exploratoires recueillies dans chacun des cas les int r ts suivants sont apparus pour chacun des cas Chaussure renvoyait a priori un cas traditionnel de restructuration lourde dans lequel l Etat s est impliqu de fa on importante du fait d une d faillance de l employeur il apparaissait de m me 5 Observations faites en particulier lors de travaux de recherche pr c dents R Beaujolin 1997 Les vertiges de l emploi l entreprise face aux r ductions d effectifs Grasset Cornolti Yves Moulin G Schmidt 2001 Le suivi des plans sociaux en Lorraine r flexions autour de trois tudes de cas in G Schmidt coord La gestion des sureffectifs Economica p 179 192 7 embl matique de configurations de restructurations avec un nombre important de suppressions d emploi passant par le recours un d p t de bilan il tait enfin potentiellement typique de cas de restructurations donnant lieu une m diatisation importante En outre les premiers l ments recueil
104. 005 cit 40 diff rentes telles que des situations de 160 trimestres de maladie de longue dur e ou de cong parental En ce sens le taux de solutions identifi es d signe bien la validation du travail r alis par le prestataire de reclassement et le taux de reclassement permet lui d valuer les situations de retour l emploi des salari s licenci s N anmoins selon les cas les taux de reclassement sont eux m mes calcul s partir de conventions diff rentes selon qu ils int grent ou non les personnes en formation longue Ainsi les taux de reclassement renvoyant un reclassement dans l emploi et a fortiori les taux de solutions identifi es recouvrent des r alit s de trajectoires professionnelles et de pratiques de reclassement tr s diff rentes et variables sans qu une norme d valuation soit pour l heure d termin e et partag e de fa on homog ne 2 1 2 Les types d emploi et de trajectoires professionnelles des salari s licenci s Dans le cas Tuyaux une majorit de salari s a t reclass e dans des unit s de production sid rurgique ou m tallurgique appartenant au groupe europ en actionnaire de Tuyaux du fait d une qualification ad quate mais aussi des possibilit s de mobilit interne qui se sont ouvertes pendant le fonctionnement de l antenne emploi La moiti des activit s cr es par les anciens salari s de Tuyaux rel ve ga
105. 05 Priv Public une analyse des cellules de reclassement par l examen des jeux d acteurs Etude r alis e pour la DGEFP AE DEX IRES p 24 42 comme tant bons les raisons suivantes tant avanc es des salari s mobilis s et qui ont une bonne image dans le bassin d emploi une quipe de consultants qui passe bien un march du travail relativement en bon tat avant 2003 des moyens en formation cons quents une antenne emploi o il y de l argent La qualit et le degr d investissement des intervenants sont aussi voqu s plusieurs reprises pour expliquer bon bilan Cet investissement s inscrit en outre en miroir de l investissement de la direction de Chaussette le directeur est d crit comme s investissant personnellement dans le suivi du travail de l antenne et comme soutenant dans la dur e l application du plan social tel qu il t n goci et d fini Ainsi la dynamique collective des acteurs r v l e lors de n gociation du plan social ainsi que son issue jug e satisfaisante par tous semble contribuer par la suite l investissement individuel et collectif des acteurs dans le suivi de la mise en uvre du plan social La qualit des r sultats du plan social Tuyaux peut tre en grande partie expliqu e par la convergence de trois facteurs Tout d abord le march de l acier est devenu plus favorable pendant la p riode de reclassement Cette situa
106. 2 pp 79 99 2 Une telle hypoth se a d j t formul e par Mazade 2005 Cellules de reclassement et individualisation du traitement du ch mage Revue de l IRES n 47 208 8 Bruggeman F D Tuchszirer 2004 Priv public une analyse des cellules de reclassement par l examen des jeux d acteurs Etude pour la DGEFP AE DEX et IRES Dans leur tude de 2002 Bruggeman et alii soulignaient ainsi Si certains moyens mesures m thodes et structures sont potentiellement porteurs d une plus grande efficacit en mati re de reclassements cette efficacit ne peut tre valu e qu au terme du processus d application du plan social voire quelques temps apr s encore si l on veut s assurer de la stabilit des situations individuelles 44 tr s partiel de mesure des actions visant le reclassement des salari s concern s par les restructurations et fortiori leur ventuelle reconversion son p rim tre est restreint au regard de l ensemble des pratiques de restructurations ses crit res font d bat et il n est mesur qu en un temps celui de la cl ture du travail de la cellule de reclassement Pour autant le taux de reclassement accompagn du taux de solutions identifi es constituent le seul r sultat tangible produit et pouvant tre rendu public Evalu environ 50 du nombre d adh rents aux cellules de reclassement financ es par l Etat le
107. 4 81 95 41 ou moins explicite de trappes inactivit Simultan ment certains mettent en valeur les ressources ainsi g ch es et les r les familiaux ou citoyens non valoris s chez ces dames du textile Dans ce contexte l accompagnement des personnes licenci es dans le cadre de restructurations du textile ne s arr te pas l issue d un ventuel dispositif de reclassement dans B met des moyens en uvre pour poursuivre cet accompagnement qui selon elle n cessite des mesures sp cifiques du fait la fois des sp cificit s de ces demandeurs d emploi mais aussi de leur proportion importante dans le ch mage de longue dur e du d partement Dans cette perspective le service public de l emploi mis en place une plate forme d valuations des comp tences et s appr te au moment de l tude printemps 2005 appliquer la Convention de Reclassement Personnalis e issue de la Loi de Coh sion Sociale 2 1 3 Analyse des diff rences de r sultats selon les cas Dans le cas Chaussure les engagements de 80 de reclassement n ont pas t atteints Les justifications du cabinet de reclassement s organisent principalement autour de trois facteurs un march de l emploi tr s faiblement porteur lors de certains trimestres la population reclasser particuli rement peu qualifi e peu habitu e l autonomie et peu encline la mobilit un bassin d emploi enclav su
108. 7 Beaujolin Bellet R Bruggeman F Paucard D 2005 D cisions de restructuration et jeux d acteurs la construction de l acceptabilit sociale des plans sociaux 3 congr s de l AIRTO 15 16 juin Montpellier Belley J G 1996 Une typologie sociojuridique du contrat Sociologie du travail n 4 Berrivin R et Musselin C 1996 Les politiques de contractualisation entre centralisation et d centralisation le cas de l quipement et de l enseignement sup rieur Sociologie du travail n 4 Blanchard et Tirole J 2003 Protection de et proc dures de licenciement Rapport du Conseil Analyse Economique n 44 Bobbio M 2005 Les dispositifs publics d accompagnement des restructurations depuis 2003 une forte augmentation mais un nombre encore limit de salari s concern s Premi res Synth ses DARES Minist re de l emploi du travail et de la coh sion sociale n 19 2 mai Boltanski L L Th venot 1991 De la justification les conomies de la grandeur N R F Essais Gallimard Boyer 2000 Evaluation des besoins de main d uvre et des sureffectifs par les gestionnaires d entreprise convention financi re et licenciements Centre d Etudes de l Emploi Rapport remis la DARES Boyer 2002 Gouvernement d entreprise et d cisions d emploi Th se de doctorat en conomie Universit Paris X Nanterre Boyer 2005 D
109. ANTICIPATION ET ACCOMPAGNEMENT DES RESTRUCTURATIONS D ENTREPRISES DISPOSITIFS PRATIQUES VALUATION Par Rachel BE AUJOLIN BELLET coord Christophe CORNOLTTI Jean Yves KERBOUCH Antony KUHN Yves MOULIN N 119 Octobre 2006 R sum de l tude partir de la r alisation de trois monographies de restructurations d entreprises et de la mobilisation d un comit d experts l tude apporte des l ments d analyse sur les dispositifs fran ais d accompagnement des restructurations donnant lieu la mise en uvre de plans sociaux en termes d accompagnement des trajectoires professionnelles des salari s licenci s et de revitalisation de bassins et aboutit une r flexion sur les freins actuels la mise en uvre de d marches anticip es en la mati re Les trois restructurations d entreprises tudi es s inscrivent dans des contextes proches il s agit d entreprises de taille moyenne relevant de groupes multinationaux en restructuration positionn es sur des march s fortement expos s la concurrence internationale En outre ces entreprises sont implant es dans des bassins d emploi fortement touch s par les restructurations et ce depuis de nombreuses ann es simultan ment ces entreprises se caract risent par un fort ancrage territorial Dans le cas Chaussette il s agit de la cessation d activit s d une entreprise se traduisant la suppression de 189 emplois
110. Aubert J P et Beaujolin Bellet R 2004 op cit 9 Selon les termes de Huret N 2004 op cit 46 moyens engag s comme des r sultats n a t rendue publique par l entreprise et en 2001 aucune implantation d activit s conomiques proximit du site m me de l entreprise n a t r alis e Les difficult s rencontr es par le principal employeur du territoire n ont pas dans un premier temps provoqu de r actions des pouvoirs publics Outre l absence d informations pr cises sur la situation financi re de Chaussure HCT et sur les intentions de l actionnaire principal le groupe Chaussure cette absence de r action s explique par le dynamisme relatif en terme d activit de la zone d emploi dynamisme qui devait aux yeux des services pr fectoraux la fois compenser les pertes d emplois chez Chaussure et permettre de reclasser les salari s licenci s Par ailleurs comme le souligne un rapport du Conseil Economique et Social R gional de l absence au niveau local de vision commune ou tout au moins partag e de lavenir du territoire accentu e par un certain nombre de divergences d ordre politique emp ch la cr ation d une structure intercommunale capable de g n rer une d marche de d veloppement local Divis es et disposant chacune de moyens financiers insuffisants les communes n ont donc pu dans un premier temps initier un d veloppement visant diversifier l
111. Chaussette furent successivement mises en uvre par Chaussure dont le caract re paternaliste du management fut le plus accentu Cr e avant 1900 par un artisan cordonnier l entreprise Chaussure se positionne sur un segment la chaussure bon march que l on qualifierait aujourd hui d entr e de gamme Ce choix strat gique parfaitement adapt au march occidental dans la premi re partie du 20 si cle permet une expansion rapide et la cr ation de diff rentes filiales dont une en France sur le site A en A Celui ci a pour avantage d tre la fois proximit d infrastructures de transport canal de navigation voie ferr e et au c ur d un monde rural o il est plus ais de fixer une main d uvre abondante en d veloppant une forme typique de paternalisme Ce mode de gestion se d clinait selon quatre composantes une composante id ologique au travers d un projet d entreprise arborant une finalit humaniste chausser l humanit composante relationnelle par les liens entre ouvriers et direction qui sont cens s reposer sur une communaut d int r ts et d affection Pour faire vivre cette culture des jeunes gens qui n ont pas connu d autres habitudes de travail sont recrut s sur ce territoire isol composante architecturale s incarnant dans Chaussureville Compos e de b timents rig s selon le principe du fonctionnalisme elle est similaire aux autres imp
112. De plus en 2003 la direction du site invoquant la suspension de certains projets cause de la crise irakienne avait galement d cr t des mesures de ch mage partiel pour 80 salari s aux mois de janvier f vrier et mars 2 DES PROCESSUS DE DECISION CENTRALISES ET SECRETS L tude de l argumentaire conomique pr sidant la restructuration a permis de montrer que par del les justifications manifestes s exer aient des d terminants latents sur lesquels les entreprises restaient plus discr tes La r v lation d une part d ombre invite montrer le caract re centralis du processus de d cision 2 1 centralisation qui si elle explique la discr tion du choix initial donnera lieu soit une diffusion pr coce soit des d n gations destin es pr server le secret 2 2 20 2 1 Le renforcement de la centralisation du processus de d cision Dans les trois cas en pr sence la pr paration du choix initial qu il prenne la forme d une exclusion du c ur de m tier d une relocalisation de l activit ou d un d p t de bilan s est faite hors de l entit concern e Ces observations croisent d ailleurs les r sultats des autres tudes men es sur cette th matique L image des plus hautes sph res de l entreprise appelle la suite d autres auteurs s interroger o se d cide l emploi Des premi res recherches men es au d b
113. EMENTATION DE LA DECISION Les entreprises tentent une construction de l acceptabilit sociale de leur d cision de restructurer En travaillant la l gitimit de leur argumentaire conomique argumentaire qu elles diffusent plus ou moins pr cocement selon les cas elles s assurent d un premier degr de cette acceptabilit Elles poursuivent cette d marche pour en conqu rir un second degr travers leur position affich e de prise de responsabilit par rapport aux salari s et aux territoires concern s Toutefois la cr dibilit du discours s av re fortement contingente aux premiers actes observ s En effet si dans tous les cas les directions mentionnent leur intention d assumer leur responsabilit il est possible d identifier deux modalit s de construction de ce deuxi me degr d acceptabilit la premi re repose sur une pr sence des acteurs sur le terrain et une transparence affich e des modes d actions alors que la seconde s apparente une r v lation tardive et brutale en l absence d interlocuteurs Tuyaux et Chaussette rel vent de la premi re modalit Apr s l annonce de la fermeture du site C Tuyaux nonce imm diatement sa pr occupation de reclasser ses salari s et d organiser la revitalisation du territoire Tr s concr tement la direction locale commence activer son r seau professionnel pour faire merger de premiers postes en externe et fait appel un cabinet de reclassem
114. Entreprise avocat expert comptable n ont pas t invit s et aucun membre de l ancienne direction n a particip aux travaux de la commission Elle tait compos e de six parties prenantes des repr sentants de la direction des deux entreprises avec principalement le Directeur des ressources humaines de Tuyaux France le Directeur g n ral France le Directeur du site de C des repr sentants de la soci t de reclassement avec principalement le responsable de projet pour le volet reclassement et le consultant charg du d veloppement conomique revitalisation des repr sentants du personnel du site mais galement du site de D un repr sentant de la Direction D partementale du Travail et de l Emploi un repr sentant de l Agence Nationale Pour l Emploi et un repr sentant des ASSEDIC 38 Dans le cas Chaussette les compte rendus ne font que peu tat de divergences de points de vue ou d inqui tudes sp cifiques des repr sentants du personnel Lors des r unions de la commission de suivi chaque cas est tudi et des discussions ont lieu concernant la qualification des offres valables d emploi Ses diff rents membres participent activement la commission de suivi et les r unions leur permettent d changer des informations et de faire des bilans interm diaires Ils estiment que ces r unions reposent sur une bonne transparence de l information Par contre a posteriori du travail de
115. Les cabinets de reclassements semblent avoir un mode d intervention relativement standardis m me s ils diff rent par la qualit de la prestation et par leur capacit moduler leur modus operandi selon les contraintes contextuelles Dans le cas Chaussette l antenne emploi s installe dans les locaux de l entreprise avec un consultant pour vingt cinq salari s en situation de reclassement Les consultants font un double travail d accompagnement dans l laboration du projet professionnel et de prospection d emplois Le travail d accompagnement dans l laboration du projet professionnel est en grande partie individualis Les modes de fonctionnement des cellules de reclassement semblent d une fa on g n rale assez classiques comprenant la r alisation d un bilan professionnel l laboration d un projet professionnel lequel peut amener des projets dispositifs de formation et ou des essais en milieu professionnel et la prospection d emplois Dans le cas Chaussure le cabinet m ne une premi re analyse sur les caract ristiques des salari s de Chaussure reclasser dont il ressort que beaucoup de salari s sont faiblement mobiles parce qu ils ne sont d tenteurs ni d un permis de conduire ni dot s d un moyen de locomotion priv Cette sp cificit conduit la d cision d ouvrir trois antennes emploi l une proximit du site de l usine les autres dans les deux villes proches des habita
116. N Fr d ric LERAIS Dominique MEDA Anne SAINT MARTIN Fr d ric TRIMOUILLE DARES ao t 2002 N 59 La politique de l emploi au prisme des territoires par Thierry BERTHET Philippe CERVL CEREQ et Christophe GUITTON DARES septembre 2002 N 60 Comparaison internationales de dur e et de productivit par Odile CHAGNY et Mireille BRUYERE Observatoire Fran ais des Conjonctures conomiques sept 2002 N 61 L effet des 35 heures sur la dur e du travail des salari s temps partiel par Aline OLIVEIRA et Val rie ULRICH DARES sept 2002 N 62 Les effets du dispositif d int ressement sur l insertion au march du travail des b n ficiaires de l allocation ch mage par Nadia ALIBAY et Arnaud LEFRANC Univer sit de Cergy Pontoise octobre 2002 N 63 Normes d emploi et march du travail dans les m tiers li s aux technologies de l information par Yannick FONDEUR et Catherine SAUVIAT DARES nov 2002 N 64 Enqu te REPONSE 1998 Questionnaire Repr sentants du personnel De la participation au conflit par Daniel FURJOT DARES d c 2002 N 65 D veloppement et dialogue social Les TPE face aux 35 heures par Pascal CHARPENTIER et Beno t LEPLEY GIP MIS janvier 2003 N 66 La mobilit professionnelle et salariale des salari s g s analys e travers les DADS par Fr d ric LAIN mars 2003 N 67 Un indicateur r gional d volution mensuell
117. Paris IX Dauphine novembre 2000 N 41 Le suivi du plan social par l employeur au service de l am lioration du processus d cisionnel l apport de trois tudes de cas par Christophe CORNOLT Yves MOULIN et G raldine SCHMIDT Universit Nancy II f vrier 2001 N 42 L impact des march s financiers sur la gestion des ressources humaines une enqu te exporatoire aupr s des grandes entreprises fran aises par Sabine MONTAGNE et Catherine SAUVIAT IRES mars 2001 N 43 L impact du traitement des activit s occasionnelles sur les dynamiques d emploi et de ch mage Convention d tude Dares lres par Herv HUYGHUES DESPOINTES Florence LEFRESNE et Carole TUCHSZIRER mars 2001 N 44 L adaptation des march s du travail l volution des syst mes de retraite par Antoine BOMMIER Thierry MAGNAC et Muriel ROGER avril 2001 N 45 tude de la d mographie des organismes de formation continue par Isabelle BAUDEQUIN Annie CHANUT Alexandre MELIVA DARES et CEREQ juin 2001 N 46 L volution des sorties d emploi vers la retraite et la pr retraite Une approche par m tiers par Agn s TOPIOL DARES juillet 2001 N 47 Prospective des m tiers l horizon 2010 une approche par familles d activit professionnelles par Agn s TOPIOL DARES juin 2001 N 48 L volution des sorties d emploi vers la retraite et la pr retraite juillet 2001 N 49 L information statistique sur la participation des entre
118. ROCESSUS D EMERGENCE DES DISPOSITIFS DE 46 2 MODALITES PREMIERES EVALUATIONS DE LA REVITALISATION 49 3 LES PROBLEMATIQUES INSTITUTIONNELLES INDUITES PAR UNE DEMARCHE DE REVITALISATION 54 VI LES FIGURES DE L ANTICIPATION ET LEURS FREINS ssssssscssssesecssssssssesseesesssesesessesesssssssssnnnne 56 1 NON ANNONCES PRECOCES ET ALERTES SANS ECHO QUELLES RESPONSABILITES ET QUELLES MARGES DE MAN UVRE DES ACTEURS 57 2 DEVELOPPEMENT DE L EMPLOYABILITE ET D MARCHES DE GPEC 62 DIAGNOSTICS ET AXES DE RECOMMANDATIONS 65 UN MODELE PARCEEPAIRE ns ne nl Se nn test 65 2 LES ACTEURS PLACES EN SITUATIONS PARADOXALES nn 67 3 3 DEFICIT CHRONIQUE DE SUIVI D EVALUATION ET D APPRENTISSAGE COLLECTIF DES SITUATIONS 68 4 DANS CET UNIVERS DES ILOTS DE REUSSITE 69 5 LES AXES DE RECOMMANDATIONS ISSUS DE 71 BIBLIOGRAPHIE ann 75 L ALTERATION DE LA QUALIFICATION PROFESSIONNELLE UN NOUVEAU RISQUE SOCIAL 79 I D faillance des proc d s de r paration Rs 81 II D ficience des proc d s de pr vention sienne rene dense eee 87 INTRODUCTION GENERALE Les contextes de l tude Dans le cadre de la ligne directrice n 3 de la strat gie europ enne de l emploi Faire face au changement et promou
119. TI Dares et Amaria SEKOURI DGEFP avril 2005 N 100 RTT et organisation du travail l incidence des lois Aubry IL par P CHARPENTIER GRIOT LISE CNAM CNRS H HUYGHUES DESPOINTES M LALLEMENT GRIOT LISE CNAM CNRS F LEFRESNE IRES et GRIOT LISE CNAM CNRS J LOOS BAROIN BETA LATTS CNRS CNAM CNRS N TURPIN HYARD GRIOT LISE CNAM CNRS mai 2005 N 101 l ments de bilan sur les travaux valuant l efficact des all gements de cotisations sociales employeurs par V ronique REMY juillet 2005 N 102 Les r ticences entrer dans le cadre l gal des 35 heures par Y JORAND et J M GELIN Selarl ESSOR D TONNEAU et F FORT DOERFLINGER M PEPIN et MAUFROY Essor Consultants juillet 2005 N 103 All gements g n raux de cotisations sociales et emploi qualifi de l impact sectoriel l effet macro conomique par St phanie JAMET Dares lors de la r alisation de l tude ao t 2005 N 104 La n gociation de branche sur la formation professionnelle les apports de la n gociation de branche suite la r forme de la formation professionnelle tout au long de la vie par Caroline RIVIER et Carine sous la direction de Jean Marie LUTTRINGER Circ septembre 2005 N 105 Apr s un contrat aid les conditions de vie s am liorent par Emmanuel BERGER et Tristan KLEIN septembre 2005 N 106 Difficult s d emploi sant et insertion sociale par Fran ois BRUN C
120. a pr sence de la n gociation dans l action publique locale n est pas nouvelle l explicitation de ces n gociations sous la forme contractuelle ainsi que la publicit de ses r sultats constituent en revanche comme l indique J P Gaudin des faits nouveaux et s expliquent outre par les transformations de l environnement socio conomique principalement par les probl mes de gestion que pose la d centralisation des pouvoirs administratifs au d but des ann es 1980 Face l enchev trement des comp tences administratives et la dispersion des pouvoirs politico administratifs le contrat entre collectivit s locales contribue en effet cr er un espace de s curit n goci dans les relations sociales selon les termes de O Favereau Lascoumes C Musselin et R Berrivin Il participe ainsi de la limitation de l incertitude quant aux comportements ex post des partenaires Dans les cas tudi s cette recherche de r duction d incertitude se retrouve aussi bien dans la relation Etat Entreprise via le contrat de revitalisation que dans les relations entre acteurs publics Etat collectivit locale via un contrat de site ou un plan de revitalisation Tous ces contrats ou quasi contrats apparaissent par ailleurs comme le soulignent Lascoumes et J Valluy en parfaite ad quation avec la rationalit manag riale qui tend se substituer la rationalit juridique pour r guler les relations entre institutio
121. a pr vention du risque comporte donc deux enjeux l un tient la fa on dont sont juridiquement envisag es les politiques de gestion pr visionnelle des emplois et des comp tences A l autre tient aux obligations faites l employeur de fournir des informations fiables qui permettent d anticiper l volution des objets de production et les probl mes d emploi que cette volution g n re B GESTION PREVISIONNELLE DES EMPLOIS ET DES COMPETENCES C est le BA ba du management des ressources humaines tout sait qu il doit mettre en place une politique de GPEC qui consiste faire le bilan ou l inventaire des ressources humaines identifier les volutions subies ou choisies pr visibles de la masse salariale proc der des d marches de projection de situations analyser les carts entre les besoins et les ressources tant au plan quantitatif que qualitatif rechercher des solutions et laborer des plans d action La lecture des dizaines d ouvrages crits sur la question en donne l assurance une bonne GPEC fait acc der l entreprise au nirvana des restructurations socialement indolores Toutefois l preuve des travaux pratiques le r sultat est beaucoup moins concluant Dans les entreprises les d marches de GPEC sont des actes de gestion au caract re contraignant tr s limit 1 Quant aux d marches de GPEC au sein des bassins d emploi elles restent balbutiantes m
122. accord Comme pr c demment un processus m lant la fois confrontations et n gociations a permis d aboutir l laboration d un plan social jug acceptable par les repr sentants des salari s Le cas Chaussure est plus complexe Comme cela a t expos pr c demment les dissimulations et d n gations de la direction relatives la pr paration d un plan social avant une brutale confirmation viennent heurter la croyance de l attachement de la famille Chaussure ses salari s Cet l ment offre aux repr sentants du personnel un registre d argumentation tr s utile non seulement pour faire reculer les derniers scrupules de salari s sous l influence du lien affectif mais encore pour attiser un sentiment de trahison suscit par cet abandon Cette annonce permis de mobiliser les salari s qui ont massivement r pondu l appel la gr ve Ces salari s en gr ve ont pu nourrir plusieurs types de 25 manifestations publiques les unes se sont d roul es dans les communes dont les salari s taient originaires avec pour finalit d attirer l attention de la population et des lus locaux sur la situation de Chaussure Les t moignages de sympathie ont afflu tant des anciens salari s de Chaussure la retraite ou ayant connu le plan social pr c dent que du reste de la population des villages qui commen ait appr hender les cons quences de la fermeture du site A sur la vie de la commune et v
123. agement de l entreprise lui m me ne soit pas au courant ou soit mal inform C tait le cas dans les deux affaires tudi es De plus en plus fr quemment les salari s et leurs repr sentants ainsi que les collectivit s territoriales n ont pas affaire ceux qui prennent des d cisions mais ceux qui les ex cutent Les entreprises appartiennent des groupes ou des entit s la t te desquels se trouvent n cessairement des personnes physiques qui arr tent ces d cisions mais que l on a de plus en plus de difficult s identifier et localiser en g n ral l tranger C est ainsi que dans les deux affaires tudi es et dans de nombreuses autres semble t il les managers locaux ou les dirigeants des structures interm diaires du groupe auquel appartient l entreprise qui conna t des difficult s mentent d lib r ment que ce soit par commission ou par omission en assurant les salari s qu aucune fermeture du site ou diminution de l effectif n est envisag e Cet attentisme nuit l efficacit des mesures d adaptation et de reclassement qui pourraient tre prises de fa on anticip e nuit galement l efficacit des mesures de r industrialisation des bassins d emploi prises par les autorit s publiques et qui n cessitent plusieurs ann es de mise en place Pourtant le droit du travail pr voit que le comit d entreprise doit tre inform des volutions de l emploi 1 Nous verrons que
124. ait donc bien l ancrage principal du projet de recherche savoir le fait de mettre en exergue des processus de restructuration tels qu ils se mettent en uvre et tels qu ils peuvent tre valu s Par ailleurs compte tenu des difficult s d j observ es et v cues acc der au terrain pour des cas de restructurations l tude s est focalis e sur des cas pour lesquels cet acc s tait a priori facilit en particulier par des contacts privil gi s avec la direction de l entreprise et ou les repr sentants du personnel gageant ainsi d une mise disposition d un mat riau complet au regard des choix initiaux op r s acc s l ensemble du processus d amont en aval aux repr sentations de l ensemble des acteurs aux documents produits par ces derniers au cours de l ensemble du processus de restructuration La d cision de pouvoir disposer pour l analyse de la documentation de l ensemble des processus de restructuration et d une fa on plus g n rale de pouvoir rendre compte et analyser des processus complets de restructuration valuables a contraint en outre retenir des cas de restructurations achev es c est dire pour lesquels les dispositifs de reclassement mis en uvre taient minima clos La contrepartie de ce choix r side dans le fait que les analyses r alis es portent sur des cas de restructurations dont l annonce par les directions a eu lieu entre mi 2001 et mi 2
125. alari dans le secteur concurrentiel par Rapha l Canc octobre 2003 N 77 Les d terminants du jugement des salari s sur la RTT par Gilbert CETTE CEDERS Nicolas DROMEL GREQAM et Dominique M da DARES novembre 2003 N 78 Trajectoires pass es par un emploi bas salaire Une tude partir du panel europ en des m nages par Bertrand LHOMMEAU DARES novembre 2003 N 79 Evaluation des statistiques administratives sur les conflits du travail par Delphine BROCHARD MATISSE CNRS novembre 2003 N 80 Les disparit s de r mun ration entre hommes et femmes la situation de quatre branches professionnelles par Fathi FAKHFAKH Universit Paris II ERMES S ve rine LEMIERE Universit du Littoral MATISSE Marie Pierre MERLATEAU Universit Paris II ERMES et Dominique MEURS Universit Paris ERMES jan vier 2004 N 81 Arbitrage entre flexibilit interne et flexibilit externe une analyse empirique par Matthieu BUNEL Universit de Savoie mai 2004 N 82 Dossier ge et emploi synth se des principales donn es sur l emploi des seniors coordination Fr d ric LERAIS et Pierre MARIONI mai 2004 N 83 La contribution des femmes la performance une revue de la litt rature par Sophie LANDRIEUX KARTOCHIAN Universit Paris I Panth on Sorbonne CERGORS octobre 2004 N 84 En 2002 l insertion des jeunes dans l emploi se fait plus ou moins lentement selon les pays europ ens par Fran
126. ale et conomique Par ailleurs la prise de conscience des difficult s g rer seules les impacts des changements environnementaux am nent les diff rentes collectivit s s organiser voire se f d rer peu apr s la mise en uvre du plan social de Chaussure le territoire est couvert ainsi par sept communaut s de communes qui articulent leurs actions au sein d un pays Comme dans de nombreux territoires de la r gion les difficult s financi res du principal employeur ont donc jou un r le de catalyseur dans une dynamique intercommunale de d veloppement contribuant renforcer la structuration du territoire et le doter de nouveaux instruments d intervention dans le domaine conomique p pini re d entreprises plate forme d initiatives Lors de ces restructurations massives et sp cifiquement dans les cas Chaussure et Tuyaux m me si aucune proc dure n a v ritablement t formalis e les modes de coordination des pouvoirs publics empruntent souvent les m mes voies cr ation sous l impulsion du pr fet d un comit de pilotage associant acteurs administratifs et collectivit s locales mise en place de groupes de travail laboration d une programmation d actions avec budget et planning pr visionnel quasi contractualisation de la d marche entre les diff rents partenaires Le fait qu une telle d marche ait t lanc e pour le bassin de C cinq mois apr s l
127. an mais aussi par l ouverture de discussions r guli res avec les repr sentants du personnel et par une posture d coute et de dialogue Cette posture et ces choix correspondent la politique du groupe Textile qui repose sur une strat gie diff rente d anticipation des risques li s une restructuration il s agit avant tout pour ce groupe multinational positionn en grande distribution de pr venir des risques syst miques de contagion de la panique et d images n gatives aupr s des stakeholders par un comportement thique Dans le m me type de posture d employeur socialement responsable la direction de Tuyaux a att nu la brutalit de l annonce de la fermeture du site de Tuyaux par l engagement pris d assumer toutes ses responsabilit s afin que cette restructuration se d roule dans des conditions exemplaires A l inverse le pr c dent actionnaire de Chaussette comme l actionnaire de Chaussure ont d une certaine fa on anticip les risques d une restructuration lourde mais en vitant autant que possible de s y confronter Il reste que dans le cas Chaussure comme dans d autres une mauvaise foi caract rise le comportement de l employeur qui nonce de fausses informations ou en dissimule Or cette mauvaise foi est n cessairement d voil e un moment ou un autre pouvant engendrer une plus grande conflictualisation sociale et juridique de la restructuration les salari s
128. annonce de la fermeture du site de Tuyaux est cet gard r v lateur de la diffusion dans la sph re administrative des pratiques de management de la r industrialisation Dans le traitement chaud du conflit li au plan social de Chaussure deux modes de coordination de l action des services administratifs de l Etat ont t utilis s autorit hi rarchique du pr fet et du sous pr fet qui se sont impliqu s personnellement nomination d une charg e de mission haut fonctionnaire du minist re de l industrie v ritable acteur relais vers lequel devaient converger toutes les informations et qui devait devenir l interlocuteur privil gi des diff rents services et acteurs intervenant dans la d marche de reconversion conomique du bassin d emploi Le r sultat du recours ces deux modes de coordination est divergent alors que les acteurs sociaux reconnaissent l efficacit du pr fet de R gion les avis sont plus nuanc s sur l action de l acteur relais Ces dispositifs locaux de coordination plus ou moins formalis s et p rennes mettent toutefois en relief deux l ments importants d une part la n cessit d une implication personnelle d un acteur central souvent le Pr fet souligne le manque d instruments de coordination de l administration d Etat face aux probl matiques pos es par une restructuration 4 Rapport du Conseil Economique et Social de 7 avril 2005
129. ans la lutte contre le ch mage et pour l aide l emploi par Jacques ABEN Paul ALLIES Mohammad Sa d DARVICHE Mohammed DJOULDEM Muriel FROEHLICH Luis DE LA TORRE octobre 1999 N 33 La dynamique asym trique des flux de cr ation et de suppression d emplois une analyse pour la France et les tats Unis par Fr d ric KARAM DARES nov 1999 N 34 Evaluation d une mesure de politique pour l emploi la convention de conversion par Marc WEIBEL rapport de stage janvier 2000 N 35 Premi res valuations quantitatives des r ductions collectives du temps de travail par Murielle FIOLE Vladimir PASSERON et Muriel janvier 2000 N 36 La dur e annuelle et l am nagement du temps de travail 1994 par Annie DELORT et Val rie LE CORRE f vrier 2000 N 37 Analyse des premiers accords conventionn s de passage 35 heures tude monographique de 12 accords par Pierre BOISARD et J r me PELISSE f vrier 2000 N 38 Syndrome miracle mod le polder et autres sp cificit s n erlandaises quels enseignements pour l emploi en France par S bastien JEAN ao t 2000 N 39 La mise en uvre de la formation dans les contrats de qualification Rapport final par Marie Christine COMBES GPI MIS octobre 2000 N 40 L impact du d veloppement des services sur les formes du travail et de l emploi Rapport final pour la Dares par Christian du TERTRE et Pascal RIS Universit
130. apport est remis par la partie patronale aux organisations de salari s au moins quinze jours avant la date d ouverture de la n gociation En outre les organisations qui sont li es par une convention de branche ou d faut par un accord professionnel doivent se r unir au moins tous les trois ans pour n gocier sur les priorit s les objectifs et les moyens de la formation professionnelle des salari s La loi n 2004 391 du 4 mai 2004 relative la formation professionnelle tout au long de la vie et au dialogue social pr vu que la n gociation doit notamment porter sur les actions de formation mettre en uvre en faveur des salari s ayant les niveaux de qualification les moins lev s et en particulier ceux qui ne maftrisent pas les comp tences de base notamment pour faciliter leur volution professionnelle La loi de modernisation sociale n 2005 32 du 17 janvier 2002 dispose que la n gociation doit porter sur les actions de formation mises en uvre pour assurer l adaptation des salari s l volution de leurs emplois le d veloppement de leurs comp tences ainsi que la gestion pr visionnelle des emplois des entreprises de la branche compte tenu de l volution pr visible de ses m tiers Elle doit galement porter sur les conditions dans lesquelles les salari s peuvent b n ficier d un entretien individuel sur leur volution professionnelle ainsi que les suites donn es celui ci La loi de coh sion sociale n
131. ari s expriment chaque fois un sentiment de trahison qui va finalement se r sumer dans une demande de r paration par indemnit s compl mentaires demande qui comporte fondamentalement une forte dimension symbolique sortir la t te haute En outre ils semblent tr s sceptiques l gard des dispositifs de reclassement n y croyant pas La n gociation des indemnit s supra conventionnelles semble ainsi constituer une forme de pr requis l investissement des repr sentants du personnel dans la d finition des dispositifs de reclassement Le choix du cabinet de reclassement occupe galement une place particuli re dans le cas Chaussure les salari s obtiennent de l administrateur judiciaire toute latitude dans la d cision dans le cas Chaussette les repr sentants du personnel portent aussi une demande d un prestataire qu ils connaissent et en qui ils ont confiance cette confiance a priori reposant sur la proximit g ographique et sociologique du cabinet et sur l int riorisation de pratiques de recrutement par r putation et par r seaux Seule la direction de Tuyaux imposera le cabinet de reclassement en s appuyant sur l exp rience acquise par ce cabinet dans le reclassement des salari s de la sid rurgie Par ailleurs dans les trois cas le caract re plus ou moins brutal de l annonce du plan social a entra n la cr ation d une union intersyndicale d s le d but de la proc dure les d l
132. arties prenantes interviennent de mani re dispers es avec des moyens sporadiques V infra Pourtant diverses DDTEFP ont mis en place et formalis leur initiative des proc dures de coordination des diff rents intervenants d s qu un PSE est envisag dans une entreprise de leur ressort territorial Ces pratiques m riteraient d tre valu es soutenues et tendues Acte unilat ral le PSE un contenu variable d une entreprise l autre Car la validit du plan n est pas appr ci e au regard de son efficacit sur le reclassement et l am lioration de la qualification des int ress s mais au regard des moyens dont dispose l entreprise ou le cas ch ant l unit conomique et sociale ou le groupe 2 L in galit des salari s devant le risque de perte de qualification se double donc d une in galit devant le risque d insolvabilit de l employeur pour y rem dier Les deux restructurations que nous avons suivies sont caricaturales de ce point de vue Dans l une l employeur le groupe a mis des moyens consid rables dans le PSE Dans l autre il a choisi de d poser le bilan et d laborer un PSE a minima m me si de nouvelles mesures sont venues ensuite le consolider apr s un rapport de force bas sur une large m diatisation ne s agit pas ici de porter un jugement de valeur sur l existence ou l absence de capacit s financi res r elles ou suppos es de ces entreprises po
133. assin pr sente les premiers r sultats de son action au tiers du temps imparti pour la r alisation de sa mission Il pr cise ainsi que neuf projets de cr ations ou d extension d activit s ont t accompagn s Toutes ces activit s rel vent de l industrie ing nierie environnementale traitement de tubes menuiserie ou du service l industrie nettoyage industriel logistique Ces neuf projets pr voient la cr ation de quatre vingt dix emplois soit plus de 50 de l objectif assign huit projets de cr ations d entreprises par des anciens salari s de Tuyaux ont par ailleurs t accompagn s et les demandes de pr ts participatifs viennent d tre valid es par la BDPME Ces huit projets concernent le n goce de mat riel informatique ou le service l industrie pour un total de dix neuf emplois une campagne de communication a t men e aupr s de tous les employeurs locaux via l envoi d un document pr sentant le dispositif financier de pr t participatif mis en place avec la Des l ments d information concernant le devenir possible de l ancien site industriel sur lequel taient install s Tuyaux et EP sont ensuite expos s la SNCF a donn l assurance de conserver la desserte pour le fret ferroviaire de ce site d cision importante qui permet de conserver au site son attractivit pour des implantations futures le rachat du b timent qui accueillait les services admi
134. ation mais aussi que les comp tences des salari s aient t ant rieurement reconnues et valoris es ou non En outre dans de nombreux cas des salari s confront s des suppressions d emploi li es la restructuration de leur entreprise font figure d oubli s des dispositifs tels qu ils ont t con us il s agit en particulier des salari s en int rim ou en CDD qui partent en silence des salari s d entreprises sous traitantes impact es par les restructurations de donneurs d ordres De m me les dispositifs d accompagnement des salari s concern s par les suppressions d emploi li es aux restructurations ne constituent pas un mod le int gr l inverse un d nominateur commun parcourt les cas de restructurations celui de la pr gnance de logiques de dispersion des personnes concern es qui sont tout la fois l objet de sollicitudes importantes et de pratiques d effacement de la comptabilit des effets sociaux des restructurations par recours des dispositifs sp cifiques ainsi avant la mise en uvre de dispositifs de reclassement de nombreux cas individuels sont trait s par mesures de sorties plus ou moins d finitives du march du travail par exemple les personnes en pr retraite les personnes qualifi es de handicap es sans suivi ni a fortiori valuation R ciproquement l autre bout du processus nombre de salari s concern s par les restructurations se retrouvent dans un statut
135. ations conomiques avait donc pr vu qu au cas de d p t d une offre publique d achat ou d offre publique d change portant sur une entreprise le chef de cette entreprise devait r unir imm diatement le comit d entreprise pour l en informer Au del de cette question tr s particuli re il n existe pas de texte g n ral qui interdise un dirigeant en dehors des informations d livr es au comit d entreprise d mettre de fausses all gations ou des all gations inexactes dans le but de rassurer le personnel de l entreprise sur le sort de cette derni re Dans les deux entreprises tudi es il semble que les informations qui ont circul n taient pas fiables et qu elles pr sentaient parfois un caract re mensonger Ce comportement n est pas sanctionnable en tant que tel alors qu il peut occasionner aux salari s concern s un pr judice consid rable les actions d adaptation et de reclassement seront mises en place avec retard tant dans l entreprise que dans le bassin d emploi concern qui en compromet l efficacit D autres l gislations droit de la consommation droit boursier sont tr s en avance sur ces questions Bien que de multiples op rateurs droit boursier ou producteurs droit de la consommation interviennent l investisseur ou le consommateur dispose d un droit la sinc rit des informations diffus es par une entreprise C est ainsi que l article 465 1 du Code mon taire
136. ations entre acteurs est lui aussi critique De l avis d un sous pr fet le peut parfois lancer des signaux d alerte mais apr s Au niveau d une sous pr fecture nous ne disposons pas de services conomiques Donc nous relayons l information au SGAR Toutefois ces informations m me relay es ne sont gu re exploit es comme l explique un charg de mission du SGAR D une part en dix ans nous avons vu chuter les possibilit s d interventions financi res de l Etat D autre part de nombreuses alertes se sont r v l es de fausses alertes Je peux vous citer de nombreux cas d entreprises y compris dans des secteurs particuli rement expos s la concurrence comme la m tallurgie qui se sont redress es apr s plusieurs ann es de pertes Plus fondamentalement les informations transmises sont peu exploit es du fait de l absence de proc dure standardis e permettant de faire face cette situation seule l annonce officielle de restructuration induit aujourd hui une mobilisation des diff rents acteurs concern s et le d ploiement de pratiques coop ratives au sein du champ administratif D autres freins l anticipation touchent ainsi les acteurs ext rieurs l entreprise qui souffrent d une asym trie informationnelle par rapport la direction et ce d autant plus que dans le cas de groupes l acteur direction est multiple et que les d cisions de restructuration se prennen
137. au la fin du XIX si cle Pour d autres raisons il en fut de m me dans la premi re moiti du si cle pour le risque famille dont le financement fut mutualis entre les employeurs qui avaient d cid d accorder des sursalaires leurs salari s charg s d enfants ce qui vitait les distorsions de co t d une entreprise l autre C est encore ainsi que fonctionne l Assurance garantie des salaires AGS Moyennant une cotisation minime la charge de l ensemble des employeurs cette assurance prend en charge les salaires cotisations et indemnit s impay es par des entreprises d faillantes et insolvables Cette mutualisation du co t social des restructurations pourrait permettre d unifier les prestations auxquelles auraient droit les salari s et qui ne d pendraient plus des seules capacit s contributives de l employeur D ficience des proc d s de pr vention Une premi re remarque s impose nous n avons jusqu pr sent parl de la perte de qualification professionnelle du salari qu l occasion de son cong diement pour motif conomique Mais comme nous l avons soulign V supra introduction le processus de cette perte a g n ralement commenc bien avant le licenciement qui se pr sente comme un v nement brutal et soudain assimilable un accident Or on sait qu il est possible de pr venir les accidents et que certains moyens de pr vention sont plus efficaces q
138. au repreneur Cet l ment tant susceptible de conditionner le niveau des emplois pr serv s il parait essentiel de chercher faire pression sur le groupe pour que le chiffre annonc de 250 000 paires corresponde un minimum et soit non seulement am lior mais assur dans la dur e pour laisser au repreneur le temps de conqu rir de nouveaux march s Au final les salari s obtiendront satisfaction sur les deux points mais l pret du conflit les laissera amers sa conclusion en d pit d un plan social jug d un financement tr s sup rieur la moyenne par les pouvoirs publics Ainsi les trois directions d entreprises tudi es se sont retrouv es confront es des conflits sociaux particuli rement pres d rivant parfois vers des actions ill gales alors m me qu elles avaient annonc pour le plan social des financements socialement responsables ou sup rieurs la moyenne Ce constat t moigne de l importance de la dimension motionnelle relative aux restructurations et de la grande difficult cr er dans ce contexte entre partenaires sociaux un espace de discussion relativement apais e L analyse de ces trois processus de restructuration galement permis de mettre en relief les r les cl s dans la n gociation des experts aupr s du CE contribuant pacifier confrontation et le caract re contingent de l implication des pouvoirs publics dans un tel processus
139. bissant pendant la m me p riode d autres fermetures Le directeur du cabinet de reclassement souhaite ainsi nuancer les critiques port es sur les r sultats obtenus en indiquant que le r sultat s explique par les caract ristiques handicapantes dont souffraient les salari s de Chaussure pr s de quarante personnes ne rel vent pas du reclassement mais des services des assistantes sociales car ils souffrent d alcoolisme de probl mes psychologiques d illettrisme le m tier du cabinet est le reclassement non l assistanat des cas sociaux les salari s reclasser sont essentiellement des ouvriers qui pour beaucoup d entre eux ont un seul m tier de faible niveau de qualification m me s il existe une polyvalence partielle et que le travail de quelques ateliers sur des produits de hauts de gamme r alis s pour la sous traitance est un indice de comp tences De plus ces personnes n ont pas eu de formation pour pr server leur employabilit ou faciliter le transfert de leurs comp tences d pendance psychologique et le deuil Les salari s sont issus d un syst me qui les prenait en charge qui les rend spontan ment faiblement autonomes Cette caract ristique a des r percussions sur leur attachement au territoire ils ont des blocages psychologiques notamment en ce qui concerne la mobilit Plus globalement beaucoup de salari s arrivent d autant plus choqu s l antenne em
140. bles l absence de m moire et l absence de capitalisation Dans la d marche de cette tude comme pour d autres il nous a t tr s difficile de retrouver les acteurs et les documents li s aux restructurations voire dans certains cas de mobiliser la m moire des acteurs rencontr s L absence de m moire peut s analyser de plusieurs fa ons un m canisme cognitif partag amenant les individus occulter les souvenirs les plus douloureux mais aussi une mobilit des acteurs qui n est pas relay e par des dispositifs de capitalisation institutionnalis s D s lors le d part d individus ayant tenu des r les cl s se traduit par l extinction de la m moire voire par l extinction des d marches port es par eux R ciproquement chaque coup de restructuration port sur un territoire et des salari s s exprime un double sentiment de sid ration et de fatalisme 4 DANS CET UNIVERS DES ILOTS DE REUSSITE Dans les cas de restructurations tudi s les r sultats produits en termes de reclassement et de revitalisation de bassin peuvent tre consid r s comme meilleurs que les r sultats moyens observ s par En effet en termes de r sultats les trois cas se caract risent plut t par un caract re satisfaisant compte tenu des contextes des restructurations et les cas Chaussette et Tuyaux peuvent tre consid r s comme plus satisfaisants que d autres Il en est de m me pour les d marches local
141. bliquement de leur implication Ainsi dans le cas Chaussure le d put de la circonscription qui tait d j l origine de l association de soutien l industrie de la chaussure et du cuir constitu e lors du plan social de 1997 t jusqu l interpellation du Secr taire d Etat l Industrie lors d une s ance de questions d actualit l Assembl e Nationale Dans le cas Tuyaux le Maire de la commune n attend d ailleurs pas cette manifestation pour recourir une mesure originale quelques jours apr s l annonce de la fermeture de l usine use de son pouvoir d officier de police judiciaire pour prendre un arr t municipal emp chant les soci t s Tuyaux et EP de d monter et transporter les outils de production Il assouplira sa d cision quelques mois plus tard la demande conjointe de la direction et des salari s dans la mesure o le d montage des machines d EP fournit du travail seize salari s pendant quatre mois Le deuxi me type de manifestations publiques produit de m me ses effets en termes de mobilisation des pouvoirs publics en particulier dans le cas Chaussure dont le d roulement du plan social se traduit par une mobilisation exceptionnelle avec en premier lieu l organisation de r unions du Comit d Entreprise Extraordinaire dans les locaux de la Pr fecture puis de la Sous pr fecture en pr sence de l inspecteur du travail et du DDTEFP De m me une r unio
142. cales notamment bancaires et qui soutiennent les cr ateurs d entreprises par un pr t d honneur 11 T s agit de pr ts taux r duits 3 5 4 25 net sans garantie qui s talent sur une dur e de 3 7 ans 112 La r mun ration de la soci t de conversion est li e non pas au nombre de pr ts accord s mais au nombre d emplois cr s 50 de la soci t de reconversion t prolong e d un semestre jusqu en juin 2005 la demande semble t il d lus du territoire En 2002 au dispositif g r par la Mission Etat s ajoute notamment celui pr vu par le volet revitalisation du plan social de Chaussette Cette entreprise missionne en effet la m me soci t de reconversion avec comme objectif la cr ation de 100 emplois en 2 ans La convention reprend les m mes modalit s attribution de pr ts bonifi s partir d un fond abond par Chaussette et la m me zone g ographique que celles pr c demment d finies dans la Mission Etat Ce dispositif est similaire ceux mis en uvre dans de nombreux bassins durement affect s par les mutations conomiques mais sa d clinaison s en distingue par l implication personnelle du directeur de Chaussette comme le souligne un des responsables de la soci t de reconversion Dans le cas Chaussette c est toujours le directeur qui a eu le dernier mot a demand rencontrer tous les chefs d entreprise cela n existe pas sur d autres contrats Po
143. ciement conomique et simplification des proc dures en change d un syst me renforc de protection du salari en transition professionnelle gestion continue des restructurations gr ce une gestion pr visionnelle permanente des emplois et des comp tences associ e des accords de m thode ou de mobilit fixant les conditions de consultation des Institutions Repr sentatives du Personnel et gs ne les champs de n gociation Par ailleurs les analyses r centes port es sur le syst me de r gulation sociale des restructurations concluent toutes son inad quation au regard de restructurations permanentes et mouvantes men es par des entreprises parfois difficiles saisir Dans ce contexte les axes de recommandations mises par le comit d experts de l tude ont suivi un fil directeur celui consistant concevoir et promouvoir des dispositifs p rennes et permanents construits dans des processus multi acteurs tels qu ils permettent tout la fois construire des dispositifs temporaires et adapt s dans de bonnes conditions quand une situation de crise li e une restructuration survient articuler des mesures chaud et de court terme l organisation d volutions et de parcours professionnels froid et de long terme tablir des processus de capitalisation et d valuation Le comit d experts et les chercheurs ayant r alis les monographies ont
144. cit des mesures qu ils pr voient redondance insuffisances dispersion des moyens etc Un d bat pourrait tre ouvert sur la question de savoir si c est le r le de l assurance ch mage que de mettre en place et de financer des mesures de requalification professionnelle des allocataires le l gislateur l a fait et l a admis Si l on admet que la perte de qualification professionnelle est un risque social il faut accepter de socialiser sa r paration Que ceci signifie t il faut partir de l id e que la survenance du sinistre caus au salari concern un dommage qu il convient de r parer En droit commun pour qu un dommage puisse tre r par il faut trouver son auteur prouver qu il a commis une faute et tablir un lien de causalit entre la faute et le pr judice subi responsabilit civile d lictuelle On mesure l tendue des difficult s Le salari ne peut pas trouver l auteur d un tel dommage car l employeur n en est qu un parmi d autres le syst me scolaire les responsables de la politique de l emploi les collectivit s territoriales Ces responsabilit s sont dilu es Aussi bien il est malais de circonscrire la nature de la faute et de la prouver Au reste comment tablir le lien de causalit entre l ventuelle faute commise par un auteur inidentifiable et le dommage subi par le salari C est impossible On peut se tourner vers la responsabilit civile contractuelle
145. communaut de communes En d pit des incitations du sous pr fet de l arrondissement cette tape n a pas t franchie en 2005 49 comit de suivi et en lui adjoignant un comit de pilotage rassemblant les repr sentants des services de l Etat du Conseil R gional du Conseil g n ral mais aussi des intercommunalit s des syndicats et du Conseil Economique et Social R gional Parall lement en ao t 2004 le Minist re de l Economie et des Finances annonce que le bassin de A est retenu parmi les trois territoires pour lesquels une soci t de reconversion se voit attribuer une mission de revitalisation Le cahier des charges de cette soci t pr voit la cr ation d un minimum de 250 emplois p rennes sur une p riode de 36 mois Peu apr s cette annonce le comit de pilotage mis en place par le pr fet adopte un plan de revitalisation du bassin de labor par le SGAR qui se d cline selon quatre axes principaux anticiper les d faillances d entreprises s appuyant sur le CODEFI renforcer la coordination des multiples acteurs publics qui interviennent dans le champ du d veloppement conomique d velopper l offre de formation sur le bassin superviser les actions de la soci t de reconversion missionn e par l Etat Dans cette perspective le Conseil R gional et le Conseil G n ral de A s engagent financer conjointement le co t de fonctionnement de cette mission
146. coordonner et inscrire dans la dur e la construction de dispositifs locaux d anticipation de soutien au dialogue social d accompagnement des salari s et des territoires et d valuation et de capitalisation des restructurations 5 2 et en troisi me lieu renforcer la constitution de cadres institutionnels locaux 5 3 1 UN MODELE PARCELLAIRE En France deux rapports successifs ont tabli en 2002 Rapport de la mission Aubert sur les mutations industrielles et en 2003 Rapport de la mission Viet une analyse des m canismes et des enjeux sociaux conomiques et territoriaux li s aux restructurations des entreprises Ces deux rapports ont comport simultan ment une s rie de propositions visant accro tre l anticipation des restructurations am liorer les conditions de reclassement des salari s concern s et accro tre les efforts en termes de d veloppement territorial pour les bassins concern s En substance ces deux rapports partent du constat de l existence de restructurations permanentes selon de multiples modalit s et processus fermetures r organisations industrielles cessions d p ts de bilan fusions acquisitions etc Dans la plupart des cas ces restructurations se traduisent par des suppressions de postes appelant la mise en uvre de mesures de reclassement voire de r industrialisation de bassin Ces deux rapports soulignent plusieurs enjeux sociaux et territoriaux li s la permanence
147. cquemart S et Rangeon 1997 Contrats et d mocratie locale in Marcou G Rangeon et Thi bault J L sous la direction de La coop ration contractuelle et le gouvernement des villes L Harmattan Lascoumes P et Valluy J 1996 Les activit s publiques conventionnelles APC un nouvel instrument de politique publique Sociologie du travail n 4 De Ladoucette 2004 Charbonnages de France et la soci t fran aise Annales des Mines R alit s Industrielles mai Leca J 1997 Pr face de l ouvrage Le gouvernement des villes Descartes amp Cie Levet J L 2005 Localisation des entreprises et r le de l Etat une contribution au d bat Cahier du Commissariat G n ral du Plan 76 Linhart D Rist B Durand 2002 Perte d emploi perte de soi Eres Mallet L Reynes B Teyssier F Vicens 1997 quoi servent les plans sociaux Travail et Emploi n 72 79 99 Marcou 1997 Introduction in Marcou G Rangeon Thi bault J L sous la direction de La coop ration contractuelle et le gouvernement des villes L Harmattan Mazade 2004 Les reconversions professionnelles sont elles possibles Humanisme et entreprise n 264 81 95 Mazade 2005 Cellules de reclassement et individualisation du traitement du ch mage Le cas de Metaleurop et des Houill res du Nord Revue de PIRES Num ro Sp cial Re
148. cs voire syst miques atteinte l image de marque boycott des consommateurs cours de l action du groupe auquel appartient l entreprise 2 Ex cution Pour illustrer les difficult s juridiques nous ne retiendrons ici que l exemple des cellules de reclassement Rappelons que le plan de reclassement de l article L 321 4 1 du Code du travail qui s int gre au plan social doit contenir un certain nombre de mesures par exemple des actions en vue du reclassement interne des salari s sur des emplois relevant de la m me cat gorie d emplois ou quivalents ceux qu ils occupent ou sous r serve de l accord expr s des salari s concern s sur des emplois de cat gorie inf rieure des cr ations d activit s nouvelles par l entreprise des actions favorisant le reclassement externe l entreprise notamment par le soutien la r activation du bassin d emploi des actions de soutien la cr ation d activit s nouvelles ou la reprise d activit s existantes par les salari s des actions de formation de validation des acquis de l exp rience ou de reconversion de nature faciliter le reclassement interne ou externe des salari s sur des emplois quivalents des mesures de r duction ou d am nagement du temps de travail ainsi que des mesures de r duction du volume des heures suppl mentaires D s lors que le nombre de licenciements envisag s est important des cellules de reclasseme
149. cteur en crise fortement concern par des mouvements de restructurations et de d localisations Le secteur de la Chaussure conna t ce m me mouvement En 2000 pr s de quatre paires de chaussures sur cinq achet es en France viennent ainsi de l tranger alors que l cart n tait encore que de une paire pour deux en 1985 En revanche les pantoufles les chaussures haut de gamme dessus cuir et surtout les chaussures de s curit connaissent un d veloppement l exportation Ce recul progressif mais r gulier de la production fran aise de chaussures est principalement issu d un changement de localisation de la production mondiale La production tend en effet quitter les pays d velopp s pour s implanter dans les pays faibles co ts de main d uvre la concurrence devient plus asiatique qu europ enne A la fin des ann es quatre vingt dix Asie la Chine le Vietnam l Indon sie la Tha lande s impose comme la zone qui assure 70 de production mondiale situ e principalement sur le bas de gamme dessus en tissus ou en synth tique Toutefois depuis le d but des ann es 2000 les productions asiatiques connaissent une nette mont e en gamme notamment travers les chaussures dessus Cette d localisation de la production s explique par le d mant lement des principales barri res douani res conjugu la baisse du co t du transport et au fait que l industrie de la chaus
150. d accompagnement vers l emploi Mission locale association sp cialis e dans l accompagnement individualis e sur lesquelles s appuyer en cas de choc conomique En r sum l anticipation sur le plan territorial des mutations conomiques passe par la construction d un cadre institutionnel local s appuyant sur des dynamiques intercommunales puissantes ainsi que sur la cr ation d instruments d intervention dans le champ conomique et social Une telle d marche contribuerait ainsi cr er des infrastructures de d veloppement zones d activit infrastructures de transport favorisant l mergence d conomies relationnelles et renfor ant l attractivit des territoires fran ais 178 2 dunes taxe professionnelle unique dont une partie est revers e aux communes membres via des m canismes de p r quations permet d amoindrir la concurrence entre communes d un m me territoire au sujet de l implantation d entreprises 74 BIBLIOGRAPHIE Aggeri et Pallez 2002 Les nouvelles figures de l Etat dans les mutations industrielles Cahier de Recherche du Centre de Gestion Scientifique n 20 juin Aggeri et Pallez 2004 L Etat et les mutations industrielles Annales des Mines R alit s Industrielles mai Ardenti et Vrain P 1991 Licenciements conomiques plans sociaux et politiques de gestion de la main d uvre des entreprises T
151. d anticipation qui ne serait adress e qu un acteur en portant la responsabilit enti re et qui ne serait pas reli e un projet global en devient paradoxante pour les acteurs qui elle est adress e A l inverse cela am ne estimer que la mise en uvre de l anticipation pour tre op rationnalisable ne peut que s inscrire dans une responsabilit collective et partag e au risque sinon d amener d signer des coupables faisant figures de boucs missaires 2 2 Le recours la formation comme finalit un d voiement plusieurs reprises dans les monographies la question du recours la formation professionnelle en amont en particulier en vue d un d veloppement de l employabilit et chaud en particulier en vue du reclassement ou de la reconversion professionnelle est voqu e sous forme de r ticences des salari s s y engager en regard de r ticences des employeurs s y investir Simultan ment de nombreux acteurs soulignent la complexit des syst mes de formation que ce soit par exemple concernant la mise en uvre de la VAE ou 1 faible flexibilit des budgets de formation en ressort une repr sentation g n rale dans laquelle sp cifiquement pour les personnes les moins qualifi es la formation vis e de rebond professionnel peut se traduire par des formes de re mise en chec Ces observations renvoient un biais de la formation professionnelle souvent
152. d partement et de ses territoires les plus fragiles couverture haut d bit et t l phonie mobile lectrification r seau ferr 113 Campinos Dubernet M et alii 2002 op cit ont de m me observ cette superposition d licate dans un des cas de restructuration tudi 99 le consultant en r industrialisation intervient n cessairement dans le champ d autres institutions qui ont pour mission centrale d aider au d veloppement du bassin ou de la r gion Ces institutions risquent de se trouver dans une relation ambigu avec le consultant Elles peuvent avoir le sentiment qu il marche sur leurs plates bandes bien qu elles aient la fois envie et int r t ce que l op ration engag e r ussisse pour le devenir du bassin 14 B d veloppement est une agence de d veloppement conomique dot e d un statut associatif et financ e par le Conseil G n ral de B la Communaut de l Agglom ration de B la ville de B et la CCI de B 51 P renniser le d veloppement de la fili re textile existante Fort de ses 7000 emplois le secteur textile repr sente encore un potentiel de d veloppement conomique important dans le d partement qu il convient de soutenir La branche des textiles techniques caract ris e par sa valeur ajout e et sa forte technicit est une branche du secteur mieux pr serv e des concurrences trang res et qu il est donc n cessaire de promouvoir De mani re g n rale
153. dans la commission de suivi et souhaitent y jouer un r le actif sont plac s en forte situation d asym trie et ne disposent que de peu de marges de man uvre amp D nomination emprunt e pour d signer un salari licenci adh rent la cellule de reclassement Selon le cahier des charges une quipe mixte compos e de sept consultants envoy s par le cabinet et de six anciens salari s de Chaussure en charge l animation de la cellule de reclassement Les consultants venant des rangs de Chaussure sont s lectionn s en fonction de leurs capacit s relationnelles et du fait qu ils ne sont pas contest s dans l entreprise ou suspect s de b n ficier d un effet d aubaine Form s par le cabinet ils ont pour premi re fonction de faciliter les contacts avec la population en cours de reclassement 65 Campions Dubernet M et alii 2002 Restructurations nouvelles donnes Etudes du Minist re de l Economie des Finances et de l Industrie soulignent ainsi une des difficult s des commissions de suivi p 91 celle de leur dur e effective lorsque la communaut professionnelle que repr sente l entreprise se trouve peu peu clat e et dispers e 37 Dans le cas Chaussette la commission de suivi n a pas associ d acteur ext rieur l entreprise hormis les consultants de l antenne emploi l inverse dans les cas Chaussure et Tuyaux l administration publique y a t repr sent e m me s
154. dans le dur e et de ce fait 151 Gazier 2005 Accompagnement par des politiques actives et passives de l emploi des restructurations dues la mondialisation rapport de cadrage Colloque France BIT L internationalisation de l emploi un d fi pour une mondialisation plus juste Annecy 11 et 12 avril 152 Aggeri et Pallez 2002 op cit 15 Bruggema F et alii 2004 op cit 154 Gazier 2003 Tous sublimes Flammarion 155 Bruggeman 2004 Restructurations et licenciements Droit Social n 9 10 septembre octobre 852 858 156 Gazier B 2005 op cit 66 fortement contingents aux jeux d acteurs locaux et leurs quations De telles configurations peuvent donner des r sultats satisfaisants dans les cas de proc dures exceptionnelles touchant de grands groupes mais demeurent al atoires Or une gestion des transitions professionnelles et des mobilit s n cessite l inverse de la stabilit en particulier une double stabilit des dispositifs initi s et des institutions qui les portent 1 3 Des modes d action cloisonn s et dispers s traduisant une absence de perspectives et de projets Le caract re partiel des dispositifs d accompagnement des restructurations s exprime dans le cloisonnement g n rique du traitement des trois registres d enjeux li s aux restructurations les enjeux li s l emploi ou dimension sociale les enjeux li s aux activit
155. de Chaussette Parall lement face aux r sultats jug s d cevants de la mission de revitalisation confi e par l Etat la soci t de r industrialisation et devant un accroissement sans pr c dent du nombre de restructurations dans le secteur textile le Pr fet d cide de lancer une table ronde sur l emploi avec tous les acteurs de ce champ service public de l emploi collectivit s locales agence de d veloppement qui aboutit la signature d un contrat de site valid par le Comit Interminist riel l Am nagement du Territoire en mai 2003 A partir de 2004 ce sont donc trois dispositifs de revitalisation d ampleur et d origine diverses qui coexistent sur le territoire d implantation du chaussant dans B la mission de la soci t de revitalisation dans le cadre de la Mission Etat qui se poursuit depuis 2000 celle du prestataire la r industrialisation de Chaussette confi e la m me soci t de revitalisation que la pr c dente et le contrat de site dont la mise en oeuvre commence 1 3 Tuyaux un processus largement encadr par la nouvelle l gislation La de Tuyaux acteur important du secteur sid rurgique d velopp un apprentissage sp cifique en mati re de r industrialisation Cependant ce savoir faire qui lui a permis de g rer ce type de situation de mani re autonome est d sormais encadr juridiquement par l article 118 de la Loi de Modernisation Sociale
156. de la crise de la sid rurgie n tait galement annonc 1 2 Une superposition de dispositifs d origine locale et nationale dans le d partement B Deux ans avant la fermeture de Chaussette une dizaine de cantons de B fortement affect s par les restructurations d entreprises textiles avaient fait l objet d une attention particuli re des pouvoirs publics En 2000 l Etat missionnait en effet une soci t de reconversion pour redynamiser ce secteur La mission tait programm e pour durer 4 ans et pr voyait outre les fonds destin s au d veloppement conomique le financement de deux postes de consultants enti rement d di s cette activit s agissait pour l Etat de se substituer aux entreprises dans le cas de restructurations sans moyens les dispositifs de revitalisation territoriale tant g n ralement absents des plans de sauvegarde de l emploi mis en uvre De ce point de vue le cas Chaussette en 2002 constitue une exception M me si le devenir du site de l usine et la question de l incitation au red ploiement d activit s n ont fait l objet que de tr s peu de discussion lors de la proc dure d information consultation du Comit d entreprise sur le projet de plan En 2000 le taux de ch mage de la zone d emploi de A tait de 6 7 soit deux points de moins que pour l ensemble de CESR 2005 Une nouvelle dynamique pour le bassin de A Rapport du 7 avril
157. de nouveaux arr ts de la production et des exp ditions on mentionnera le barrage filtrant install au p age de B sur l Autoroute pendant une apr s midi les bureaux du directeur et de son adjoint qui ont t vid s puis ont pris feu ou encore le d montage des rails pour emp cher toute sortie de marchandise Si les premi res actions men es par les salari s sont clairement destin es influencer la direction locale l interlocuteur vis lors de la deuxi me vague corr lative aux refus des propositions syndicales concentrant le volet social est plus discut e Certains observateurs ont mis l hypoth se selon laquelle ces actions ont t men es de mani re plus visible afin d tre entendus l chelon europ en du groupe dans la mesure o la direction locale n avait pas les marges de man uvre suffisantes pour n gocier les volutions en cause L interpr tation a t pouss e encore plus loin par l affirmation selon laquelle la direction locale et les pouvoirs publics avaient consid r d un regard tol rant voire bienveillant ces actions qui avaient pour finalit de faire aboutir des revendications dont le centre de d cision tait hors du territoire Parall lement ces actions m diatis es repr sentants des salari s et dirigeants de Tuyaux se rencontrent secr tement plusieurs soirs de suite dans un h tel situ l ext rieur du bassin d emploi et r ussissent progressivement laborer un
158. de recherche en vue d am liorer les m thodes d observation et d analyse des territoires ainsi que l expertise fran aise dans ce domaine sur la sc ne europ enne et internationale Outre un d put et un s nateur l Observatoire des territoires comprend les pr sidents des principales associations d lus dont l Association des maires de France mais aussi du Conseil national de l am nagement du territoire ou son repr sentant Les d cideurs publics disposent donc aujourd hui d tudes tr s pr cises par bassin de l tat du march de l emploi et du tissu conomique Mais on a le sentiment que par del cette connaissance ces d cideurs sont relativement peu arm s pour impulser des orientations et pour coordonner des politiques de d veloppement Il en est de m me des politiques de r industrialisation b Politiques de r industrialisation Le l gislateur a multipli les dispositifs visant faire face aux enjeux auxquels les restructurations le confrontent la r industrialisation des bassins d emploi sinistr s par la cessation d activit d entreprises dont l outil de production est obsol te ou les produits d pass s les difficult s conomiques en cascade chez les sous traitants le ch mage des salari s qui s ensuit le vieillissement de la population et l migration des jeunes dans d autres r gions le d peuplement et le d p rissement progressifs des territoires concern s et en d finitive de
159. dentifi s par exemple direction d l gu s syndicaux experts aupr s du CE d autre part lors des premiers entretiens nous avons demand nos interlocuteurs de nous indiquer les personnes qu ils jugeaient pertinentes de rencontrer De ce fait le spectre des entretiens men s n est pas strictement le m me dans le cas Chaussure et dans le cas Chaussette n anmoins il correspond l tendue des acteurs qui ont t consid r s par les acteurs locaux comme pertinents par les premiers interlocuteurs rencontr s Les entretiens ont t men s partir de trames similaires d entretiens semi directifs abordant les th mes suivants Pour les acteurs de l entreprise l histoire de l entreprise la d cision de restructuration et son annonce les acteurs en pr sence et le d roulement du jeu d acteurs les contenus du plan social les modalit s de mise en uvre du plan social l valuation du plan social Pour les acteurs locaux ext rieurs l entreprise les caract ristiques du bassin d emploi les caract ristiques des restructurations et des salari s concern s par les restructurations dans le bassin d emploi les modes d intervention de personne rencontr e sur les questions li es aux restructurations en g n ral les modes d intervention de la personne rencontr e sur le cas tudi les modes de coordination avec les autres acteurs locaux les dispositifs sp cifiques concernant l a
160. des derni res ann es telles Michelin ou Danone rel ve de l impl mentation de type de strat gie 9 Par exemple Skalitz A 2002 Au del des entreprises les groupes INSEE Premi re n 836 mars 10 Les analyses ne peuvent donc s tendre aux restructurations se d roulant dans des PME ind pendantes Concernant l tude de restructurations la difficult pour acc der ces configurations d entreprises s accroft du fait notamment de l absence d obligations de mise en uvre d un plan social pour les entreprises de moins de 50 salari s et moins seuil qui rend les pratiques de ces derni res quasi invisibles Elle s accro t aussi du fait de la forte sensibilit des dirigeants sur les questions d emploi et de la relative absence de repr sentants du personnel du moins syndiqu s Aubert J P et Beaujolin Bellet R 2004 Les acteurs de l entreprise face aux restructurations une d licate mutation Travail et Emploi n 100 octobre pp 99 112 h sitant ouvertement r pondre certaines questions Pour permettre une parole plus spontan e et fluide sur des sujets fondamentalement d licats voire douloureux nous avons fait le choix d une absence d enregistrement des entretiens privil giant une prise de notes la plus exhaustive possible Outre les entretiens men s nous avons recueilli l ensemble des documents li s chacun des plans sociaux tudi s soit les proc s verbaux de CE
161. des situations de restructuration un d ficit d anticipation des difficult s importantes de reclassement pour les salari s concern s par les licenciements conomiques une in galit des salari s licenci s face aux risques li s aux restructurations un traitement au mieux chaud et un d ficit de traitement froid un traitement des restructurations comme des accidents et non comme un processus continu et permanent Ces recommandations ont t en partie traduites au cours des trois derni res ann es dans une volution du cadre r glementaire notamment dans le domaine de la revitalisation de bassin aujourd hui inscrite dans l article L 321 17 du Code du travail et du cadre institutionnel avec en particulier la cr ation de la MIME et des Maisons de l emploi m me si ce dernier n est pas encore stabilis ce dont t moigne le transfert de la MIME la DATAR Ainsi si le mod le fran ais d accompagnement des salari s et des territoires touch s par les restructurations de fait connu au cours des derni res ann es des approfondissements notables par exemple introduction d un volet de revitalisation de bassin dans le contenu des plans sociaux incitation la n gociation d accords de m thode incitations la mise en uvre de d marches de gestion pr visionnelle des emplois et des comp tences pr cisions apport es aux contenus des dispositifs de reclassement il demeure un mod le parcel
162. du chaussant dans B peuvent ainsi tre caract ris es de permanentes au sens o elles se succ dent au sein d une m me entreprise et o le territoire en conna t avec des variations tous les ans Plusieurs configurations de licenciements conomiques peuvent ainsi tre distingu es les petits paquets parfois avant de plus grandes difficult s par exemple un d p t de bilan et des vagues successives dans la m me entreprise Au total 1373 licenciements pour motif conomique ont t recens s dans B en 2003 pour 322 tablissements concern s et 964 en 2004 pour 301 tablissements concern s En 2003 33 d entre eux sont li s des redressements ou liquidations judiciaires 47 3 en 2004 et une proportion importante de ces licenciements conomiques concerne simultan ment moins de 10 personnes 43 9 en 2003 et 62 55 en 2004 Ce dernier chiffre diminue tr s fortement dans le cas des licenciements conomiques du secteur textile 16 50 en 2003 et 27 en 2004 attestant d op rations de plus grande ampleur Selon les interlocuteurs rencontr s les licenciements conomiques du textile de B posent une difficult particuli re dans la mesure o ils sont concentr s dans le temps et impactent des territoires peu dynamiques A partir l ann e 2002 le mouvement des restructurations conna t une acc l ration en premier lieu avec la fermeture de Chaussette premier employeur de sa commune et l employeur de p
163. du d clenchement des op rations de reconversion industrielle d adaptation et de reclassement des salari s int ress s KKK En d finitive il faudrait agir sur plusieurs leviers pour mieux r parer ou pr venir le risque de perte de qualification professionnelle des salari s compris dans une op ration de restructuration ou de fermeture d entreprise Quelques pistes de r flexion peuvent tre avanc es mutualiser le financement des mesures d adaptation et de reclassement des salari s en cas de restructuration entra nant des licenciements De multiples solutions ont d j t identifi es dans des rapports r cents pr l vement d une cotisation sur les CDD CTT taxation des licenciements quelle que soit leur cause perception d une cotisation minime mais g n ralis e tous les contrats l image de l AGS etc une telle mutualisation permettrait d inclure tous les salari s indirectement touch s par la restructuration titulaires de CDD de contrats d int rim de contrats nouvelles embauches licenci s pour motif personnel etc confier un op rateur unique ces actions de reclassement en lieu et place des multiples intervenants ANPE Assedic cellules de reclassement employeur etc Cet op rateur unique pourrait tre les maisons de l emploi l op rateur unique pourrait galement agir en amont par des mesures de pr vention efficaces tant en ce qui concerne l adaptation et le reclassement
164. e L op rateur externe qui assure le fonctionnement de la cellule de reclassement laquelle les salari s ont adh r s engage sur un r sultat qui se traduit par un pourcentage de taux de r ussite Mais les clauses fixant la mani re dont ce pourcentage doit tre calcul restent impr cises sont m l s des taux de solutions identifi es qui peuvent tre par exemple l arr t de toute activit professionnelle elliptiquement qualifi de projet de vie avec des taux de reclassement qui int greront des contrats de travail dur e d termin e ou des missions d int rim au terme desquelles le salari pourra conna tre une p riode plus ou moins longue de ch mage Se pose galement la question de savoir ce qu est une offre valable d emploi dite OVE et un candidat actif Les modes de r mun ration du prestataire peuvent encore tre bas s sur d autres crit res de telle sorte que l conomie du contrat finit par tre inintelligible En cas d inex cution de ces obligations impr cises une action en responsabilit civile contractuelle serait certes envisageable Mais le cocontractant du sous traitant est l entreprise qui restructure et cette derni re n a souvent aucun int r t direct agir sur ce terrain Quant l Etat les salari s et les repr sentants du personnel ils ne sont pas consid r s comme des parties la convention m me s ils ont particip au choix du prestataire lo
165. e cat gorie Nous pouvons estimer que la cellule de reclassement remplit aussi au del de ses r sultats en termes de reclassement une fonction de sas de transition entre un collectif de travail et son clatement entre l emploi con u initialement comme sans fin et un nouvel emploi entre un projet de vie r gl et d termin par cet emploi ant rieur et un nouveau projet construire R ciproquement il ressort d une tude r cente sur les cellules de reclassement que dans cette configuration les transitions ne se font pas massivement vers l emploi sur la dur e d activit de la cellule mais les reclassements sont sensiblement sup rieurs ceux obtenus par les salari s qui ne b n ficient pas d une cellule Nous pouvons ainsi mettre l hypoth se que le travail d accompagnement des cellules de reclassement s il ne produit pas de r sultat imm diat contribue l initiation d une dynamique individuelle de construction des transitions professionnelles Dans l ensemble de ces m canismes l valuation qui peut tre port e sur les pratiques d accompagnement des salari s licenci s pour motif conomique est partielle et brute partielle car elle ne porte que sur une petite partie des licenciements conomiques brute car elle se cantonne la mesure de trois taux taux d adh sion taux de reclassement taux de solutions identifi es sans apporter d analyse qualitative ni comporter un
166. e d autres pertes d emploi auront lieu dans les ann es venir le niveau d emploi du textile pouvant se stabiliser dans B autour d un noyau dur de 3 000 3 500 emplois Les menaces sur l emploi au sein de Chaussure sont elles aussi anciennes A son arriv e 1985 le nouveau PDG fait diligenter une tude mettant en exergue un sureffectif de 270 personnes notamment li une sur structuration de l organisation partir de 1996 des indices plus objectifs s imposent aux diff rentes parties prenantes en particulier la baisse des commandes qui implique de nombreuses heures de ch mage technique au cours du deuxi me semestre et la d gradation des indicateurs conomiques et financiers qui n cessite le recours l actionnaire pour combler les d ficits de tr sorerie Cette situation conduit l laboration d un premier plan social en 1997 Apr s cette premi re restructuration un faisceau d indices peut laisser croire l intention de la direction de p renniser Chaussure Ces indices favorables envoy s par la direction du site sont cependant contrebalanc s par la situation comptable et financi re de Chaussure Les conclusions d un rapport d expertise tendent ainsi montrer que la situation en 2000 ne s est redress e qu en apparence Des documents anonymes re us quelques mois plus tard par les repr sentants du personnel permettront cependant de d montrer que depuis plus d un an le gr
167. e d emploi dans les tablissements de 50 salari s ou plus Magda avril 2003 N 68 La r organisation du travail et son impact sur les performances des entreprises industrielles une analyse sur donn es fran aises 1995 1999 par V ronique JANOD et Anne Saint Martin avril 2003 N 69 Discrimination et emploi revue de la litt rature par H l ne GARNER MOYER mai 2003 N 70 Impact du traitement des activit s occasionnelles sur les dynamiques d emploi et de ch mage 2 me partie Espagne Italie par Florence LEFRESNE IRES et Carole T CHSZIRER IRES mai 2003 N 71 Souplesse et s curit de l emploi Orientations d tudes et de recherches moyen terme coordination par Carole Yerochewski juin 2003 N 72 S ries de donn es sur les mouvements de main d oeuvre 1996 2001 par Lucile Richet Mastain juillet 2003 N 73 35 heures et mise en oeuvre des dispositifs de modulation annualisation dans les enqu tes REPONSE et PASSAGES par Matthieu Bunel ao t 2003 N 74 Le licenciement pour motif personnel une cat gorie juridique aux contours flous et difficiles cerner par les statistiques administratives par Maria Teresa Pignoni et Patrick Zouary Si2S octobre 2003 N 75 Plan national d action pour l emploi 2003 Annexe statistique Indicateurs de suivi et d valuation coordination Christine Charpail et Norbert Holcblat octobre 2003 N 76 Les estimations mensuelles d emploi s
168. e d roulement de la proc dure de plan social va voir s exprimer de la part des salari s et de leurs repr sentants la recherche de la d signation d un coupable l ancien directeur de Chaussette tant tout d sign pour endosser ce r le Pour d autres ce sont les pr c dents actionnaires qui n ont pas jou leur r le en laissant faire pour ne pas avoir g rer eux m mes la fermeture ou pour en retarder autant que possible l ch ance Pour d autres encore les auditeurs aupr s de la direction et les experts aupr s du CE n ont pas alert ou mal alert leurs clients De m me dans le cas Chaussure la pratique du secret h riti re d un management longtemps directif et paternaliste et les d n gations relatives la pr paration d un plan social qui apparurent ex post comme des contre v rit s ont engendr une forte m fiance entre les acteurs sociaux lors des n gociations sur le contenu du plan social n gociations qui n ont pu aboutir qu avec une forte implication des pouvoirs publics Dans le cas Chaussette le comportement socialement responsable du nouvel actionnaire va permettre d att nuer la demande de d signation d un coupable de la part des salari s et de leurs repr sentants La nouvelle direction et le nouvel actionnaire affichent d s leur arriv e une position d employeur socialement responsable qui se traduit dans un premier temps par le refus de recourir au d p t de bil
169. e gestion des ressources humaines possibilit s r elles de reclassements internes et par des facteurs endog nes implication des acteurs qualit du cabinet de reclassement et surtout de l quipe de consultants aux dispositifs eux m mes La dimension de l engagement de l ensemble des parties prenantes direction et repr sentants des salari s mais aussi consultants experts aupr s du CE acteurs administratifs locaux etc dans le processus de reclassement avec une pr sence de l Etat dans le cas Tuyaux et en son absence dans le cas Chaussette ressort de fa on particuli rement importante dans l analyse des bons r sultats de ces deux plans sociaux De m me M Campinos Dubernet analyse le caract re r ussi de la fermeture du site de Sanifrance Fresnay sur Sarthe comme relevant de la construction d un compromis entre les principaux acteurs qui sont parvenus construire un accord donnant donnant En outre dans les deux cas Chaussette et Tuyaux le r le de l actionnaire principal soucieux d une restructuration exemplaire peut tre soulign Ainsi dans le cas Chaussette ces dimensions semblent permettre de limiter le poids de l histoire Enfin les r sultats enregistr s par les cellules de reclassement conventionn es dans l ensemble du d partement de B en 2003 et 2004 permettent de mettre en exergue les l ments d analyse suivants les taux les plus faibles de reclassement
170. e la paix sociale sans gage de son utilit en termes de trajectoires professionnelles L exp rience autrichienne des fondations de travail autrichiennes est l inverse clairante l antenne de reclassement est une fondation reposant sur un capital immobilis pour elle elle est donc ind pendante et stable durant tant que de besoin 1 6 Les taux d adh sion aux cellules de reclassement Dans les trois cas tudi s les taux d adh sion l antenne emploi sont tr s lev s au regard des donn es nationales en la mati re s tablissant entre 79 5 et 92 6 Tableau 4 Les taux d adh sion aux cellules de reclassement Nombre de candidats potentiels au suivi Nombre d adh rents Taux d adh sion concern es le plan reclassement Chaussure 526 434 349 80 4 Chaussette 189 181 144 79 6 Tuyaux 216 188 174 92 6 Au niveau du d partement de B sur 775 licenciements conomiques ayant donn lieu la mise en place d une cellule de reclassement au cours des ann es 2003 et 2004 cellules closes au 31 d cembre 2004 432 personnes 55 7 ont adh r la cellule de reclassement propos e Selon les interlocuteurs rencontr s le taux d adh sion est faible quand l un ou plusieurs des l ments suivants sont pr sents pendant la proc dure de plan de sauvegarde des emplois il y a eu des conflits ou des tensions entre les salar
171. e la qualit a priori des dispositifs la qualit de leur mise en uvre s av re extr mement variable et d pend en particulier de l extension de la dynamique collective en aval de la consultation sur le livre et notamment lors de la mise en uvre et du suivi des dispositifs de reclassement Finalement il ressort des pratiques de restructuration dans leur phase en mise en uvre que les diff rents acteurs impliqu s ayant intrins quement un degr de connaissance in gal ou en tout cas variable de la situation des r f rentiels et des enjeux diff rents la construction de solutions adapt es et effectivement mises en uvre passe n cessairement par un travail de concertation largie voire de n gociation collective Une telle construction passe en outre dans bien des cas par l intervention d acteurs externes soit sous forme de conseil et d expertise soit sous forme de contr le qui contribuent un travail de m diation et d att nuation de la d fiance r ciproque notamment par l apport de m thodes 4 2 Au niveau de la coordination locale des actions des projets et des innovations qui se construisent dans des processus multi acteurs L article 118 de la Loi de Modernisation Sociale 17 janvier 2002 a traduit sous forme d obligations l gales ces pratiques d velopp es depuis longtemps par certains groupes L article 76 de la Loi de Coh sion Sociale du 18 janvier 2005 pr cise les engagements en mati re de re
172. e nuancer le bilan Apr s les lections municipales de 2001 et la suite du bouleversement conomique et social au niveau local provoqu par le plan social de Chaussure la dynamique intercommunale a en effet t relanc e la fin de l ann e 2003 l ensemble du bassin d emploi de A est totalement couvert par sept communaut s de communes qui se sont f d r es au sein d une structure associative le Pays de A apr s avoir toutes sign en novembre 2003 la Charte d am nagement et de d veloppement du pays de A En juin 2004 confront aux r sultats qualifi s de d cevants par les acteurs socio conomiques aux critiques des lus locaux qui estiment avoir t insuffisamment inform s de la d marche de revitalisation de leur territoire et face l annonce du d p t de bilan du repreneur de Chaussure qui repr sentait encore plus de deux cents emplois le Pr fet de R gion d cide de relancer la d marche de revitalisation en transformant le groupe de travail pr c demment cr en 102 Secr tariat g n ral l action r gionale service rattach au pr fet de R gion 103 Les comit s d am nagement de promotion et d expansion sont des structures associatives financ es majoritairement par les Conseils G n raux qui r unissent l essentiel des acteurs du d veloppement d partemental Conseil g n ral structures intercommunales acteurs socio conomiques et universit s De m me ADIEA est
173. e remboursement des frais de d placement engag s pour se rendre sur les lieux de la formation Certains b n ficiaires les estimaient notoirement insuffisants et quelques exemples ont effectivement montr qu existait une marge importante entre les d penses r ellement engag es et les sommes accord es De m me la prise en charge des frais de d placement et de mission li s aux actions de formation fait d bat plusieurs reprises au sein de la commission de suivi de Tuyaux tant pour le diff rentiel entre le montant des forfaits accord s et les r els frais engag s par les stagiaires que pour les retards du remboursement de ces frais qui risquaient d inciter certains salari s cesser d tre pr sents Dans l ensemble de ces l ments caract ristiques des plans sociaux tudi s il ressort qu en l occurrence ces derniers ne sont pas de simples catalogues de mesures mais que s ajoutent bien aux mesures standard de reclassement des dispositifs de suivi prenant la forme de commissions paritaires de suivi et permettant de qualifier ces plans de plans de reclassement Pour autant nous l avons vu les contours compositions et instruments de gestion des commissions de suivi appellent des pr cisions et des compl ments pour pouvoir jouer leur r le de suivi d cisionnaire L existence de commissions de suivi mergente et rare il a quelques ann es semble tre en voie de g n ralisation du m
174. e se substituer la clairvoyance manag riale l action se heurte la sensibilit des managers qui refusent de partager un pouvoir de gestion qui rel ve de leurs pr rogatives et comp tences La deuxi me r side dans les sp cificit s du tissu conomique et sa lisibilit terme L anticipation en mati re de GPEC est difficile lorsque les dirigeants ont une vision r duite du march Elle l est encore lorsque les entreprises tudi es d pendent juridiquement de groupes dont les si ges sont situ s en dehors des territoires concern s par les plans sociaux 17 Viet C 2003 Rapport de Synth se de la Mission exploratoire sur l accompagnement des Mutations Economiques 64 DIAGNOSTICS ET AXES DE RECOMMANDATIONS Il ressort des monographies r alis es dans cette tude embl matiques de configurations de restructurations lourdes accompagn es d un plan social d autres monographies men es ant rieurement et de leur confrontation l analyse des experts mobilis s dans le cadre de l tude un ensemble d enseignements tant sur les processus de restructuration eux m mes que sur les dispositifs d accompagnement de leurs effets mis en uvre en France Toutes ces restructurations ne sont pas en tant que telles des surprises totalement impr visibles pourtant elles vont chaque fois tre v cues et trait es comme telles dans une conception accidentelle et v nementielle partag e par les di
175. eclassement Ces exemples attestent de formes de d fiance priori de la part des salari s licenci s l gard des prestataires du reclassement fond es la fois sur des r putations variables des diff rents cabinets prestataires qui d ailleurs peuvent tre n gatives un endroit et positives un autre et sur la connaissance qu ont les repr sentants du personnel de cas ant rieurs Cette d fiance priori constitue d s lors un des obstacles lever pour r unir de bonnes conditions d adh sion des salari s aux dispositifs de reclassement En ce sens l implication des repr sentants du personnel dans le choix du prestataire qu il soit ou non de qualit constitue de fait un des leviers de la construction d une relation de moindre d fiance voire de confiance entre les salari s licenci s et les intervenants dans le reclassement En outre nous pouvons estimer que le poids important de crit res de r putation par d finition plus ou moins fond s dans la repr sentation qu ont les acteurs de la qualit du travail des prestataires de reclassement r v le l absence de normalisation et d valuation des pratiques en la mati re Enfin si la prestation de reclassement est confi e un cabinet ext rieur les services publics de l emploi sont de plus en plus associ s l accompagnement en amont des salari s licenci s Depuis 2003 dans les cas de plans sociaux intervient en amont avec l
176. en liquidation judiciaire un second tenant en la garantie du financement d un plan social par le groupe Chaussure Il est pr cis que le groupe ne se contentera pas d une stricte application de la loi dans le cadre d un d p t de bilan mais apportera des financements quivalents ceux n cessaires l laboration d un plan social dans un contexte classique Chaussure participera assumera ses responsabilit s bien entendu il n est pas question que l employeur fuit ses responsabilit s un dernier r sidant dans la promesse de la fourniture par Chaussure d une aide aux repreneurs sous diverses formes et notamment d un minimum de commandes au cours des premi res ann es Toutefois la perception d une disjonction trop manifeste entre les discours et les premiers actes de la direction disqualifie la recherche de cette acceptabilit sociale Il est videmment difficile pour les salari s d oublier la vacance du pouvoir sur le site A lors de la r v lation du projet de retrait de Chaussure Le travail d ex g te du directeur op rationnel envoy pour l occasion r sonne comme un discours de circonstance les promesses du groupe d assumer ses responsabilit s nonc es par le directeur national sont d autant moins prises au s rieux que ce dernier est consid r comme le premier responsable d une situation dont il tire directement profit La qu te de cette acceptabilit sociale issue d une positi
177. ent connaissant bien le secteur d activit pour reclasser le personnel et organiser une nouvelle dynamique conomique Plus formellement encore le groupe Textile apr s avoir d clar qu il se s parerait de Chaussette pour absence de synergie avec les autres activit s du groupe rendant d s lors impossible l inscription de cette entreprise dans sa strat gie annonce imm diatement qu il exclut l hypoth se d un d p t de bilan pour des raisons d thique En effet le recours un tel instrument de gestion permet l actionnaire de s exon rer de ses obligations vis vis de ses partenaires ce qui rentre en contradiction avec les engagements qu affiche ce groupe dans son Code de conduite Une fois refus e cette solution de facilit deux sc narios vont tre successivement examin s Tout d abord la cession de l activit un tiers qui serait soutenu financi rement Deux offres sont re ues et tudi es avec l aide d un cabinet d audit l une n est pas men e son terme car le PDG de l entreprise concern e n a pas r ussi convaincre ses actionnaires de la pertinence d une telle op ration l autre n offre pas des garanties suffisantes sur le devenir de l entreprise Face un risque de cession un nouvel actionnaire sur lequel de nombreux doutes p sent un second sc nario est alors envisag la cessation d activit L ensemble des acteurs de l entreprise et en particul
178. entuellement sur leur propre situation Cette prise de conscience contribu inciter de nombreux lus locaux se saisir du dossier et t moigner publiquement de leur implication Ces manifestations publiques assurent galement une attention de la presse locale Toutefois pour soutenir cette attention et avoir acc s aux m dias nationaux des coups d clat ont galement t organis s De mani re tr s classique des barrages filtrants ont t r alis s sur l autoroute De plus le nouveau directeur op rationnel arriv sur le site est s questr d s lors qu il confirme l intention du groupe de proc der ce d p t de bilan sans avoir plus de pr cisions sur les modalit s de mise en uvre du processus Cet v nement a cependant alert le Sous pr fet qui a us de son autorit pour organiser une m diation et faire lib rer le d tenu Cette intervention du sous pr fet marque le d but de l implication de l administration pr fectorale usant de ses pr rogatives de maintien de l ordre public et r pondant aux souhaits publiquement manifest s par les salari s de le voir intervenir le pr fet de R gion en personne se saisit du dossier et obtient l ouverture de n gociation entre la direction et les salari s Outre l obtention d indemnit s supra l gales l enjeu de cette confrontation entre directions et d l gu s syndicaux tient dans l importance des commandes que le groupe Chaussure assurera
179. eptabilit sociale se manifeste encore travers des d clarations d intention de prise de responsabilit lors de l impl mentation de la d cision travers la contribution au reclassement des salari s et la revitalisation du territoire Par del la rh torique manag riale destin e de mani re largement utilitariste viter le d cha nement des risques syst miques la qu te d acceptabilit sert d autres acteurs les salari s qui peuvent plus facilement faire leur deuil et obtiennent des contreparties pour s curiser leur trajectoire professionnelle la communication pr coce permet encore aux acteurs publics de se saisir plus rapidement du dossier pour accompagner les salari s et dynamiser le territoire En adjoignant cette derni re condition le travail de l acceptabilit sociale croise alors les r elles pr occupations de responsabilit sociale LES JEUX D ACTEURS DANS LES RESTRUCTURATIONS L enclenchement de la proc dure d information consultation en vue de licenciements conomiques collectifs mobilise de nombreux acteurs qui vont tre directement ou indirectement impliqu s des acteurs internes l entreprise directions repr sentants du personnel salari s mais aussi des acteurs externes l entreprise administration du travail 37 M Campinos Dubernet 2003 Des restructurations discr tes reconstruire l emploi face la mondialisation Travail et Emploi n 95
180. erge le taux de ch mage de B est relativement stable et proche de la moyenne nationale mais dans les zones d emploi historiquement mono industrielles telles que celle de B il est nettement plus important En outre le taux de ch meurs de longue dur e et le nombre de b n ficiaires du RMI sont en constante augmentation dans le d partement B tandis que le taux d activit diminue r guli rement L volution de ces trois indicateurs plus que le taux de ch mage lui m me semble directement li e aux restructurations Selon plusieurs interlocuteurs le risque majeur de la zone d emploi valu e comme peu dynamique est d avoir de moins en moins d actifs sans pour autant conna tre un accroissement massif du ch mage Dans ce contexte les restructurations du chaussant dans B se caract risent de la fa on suivante un nombre important de restructurations de PME sous traitantes qui font face une concurrence des pays bas salaires ces PME ayant pu dispara tre apr s des mesures ant rieures de r duction des effectifs des restructurations d entreprises familiales qui ont t rachet es par des groupes puis restructur es ann es 1980 1990 pour la plupart des mouvements de d localisation d activit s initi s d s la fin des ann es 1980 et qui se poursuivent enfin ces mouvements de d localisation se croisent avec des d cisions de groupes de fermer des tablissements de production Les restructurations
181. es par exemple le contrat de site de B tudi es Autrement dit ces dispositifs et d marches ne peuvent tre consid r s en tant que tels comme des r ussites en tant que telles Par contre ce qui distingue ces cas c est l existence de processus dans lesquels des jeux coordonn s d acteurs ont pu merger permettant de faire clore des projets et facilitant leur mise en uvre Nous d signerons donc par lots de r ussite de tels processus multi acteurs permettant la construction de solutions locales paraissant adapt es bien plus que des r sultats eux m mes en termes de reclassement ou de revitalisation par exemple qui demeurent partiels et discut s 4 1 Au niveau des entreprises en restructuration des compromis acceptables qui se construisent dans des processus multi acteurs Il ressort la fois des tudes de cas et d une fa on plus g n rale de l exp rience des experts que l organisation de discussions sur la restructuration c est dire la fois sur ses motifs causes conomiques rationalit s de d cision nature des choix de gestion et strat giques op r s et sur ses modalit s de mise en uvre est essentielle la construction de dynamiques collectives qui permettront notamment de construire des dispositifs adapt s au reclassement des salari s voire la revitalisation des bassins concern s Cette discussion peut alors selon les cas prendre la forme de simples consultations ou
182. es Assedic sur demande de l entreprise ou du comit d entreprise ce stade pour faire des informations pr PARE et des offres de services Dans certains cas et depuis deux ans des conventions de partenariat ont t tablies entre l ANPE et le prestataire de reclassement Ces conventions visent un change d informations entre l ANPE et le prestataire de reclassement 1 5 La dur e des cellules de reclassement Concernant la dur e de ces antennes de reclassement elles ont t dans les trois cas relativement longues 18 mois chez Chaussette et chez Tuyaux cette dur e t d finie priori chez Chaussure elle t tendue de 12 18 mois en cours de processus et au vu des r sultats mitig s obtenus Ainsi dans le cas Chaussure les activit s de la cellule de reclassement divis e en trois antennes emplois taient initialement pr vues pour une dur e de douze mois avec pour objectif une tr s forte mobilisation dans les six premiers mois avec des heures ouvertures larges pour montrer aux gens que la recherche d emploi est un m tier plein temps Une d croissance progressive de l effort tait envisag e au del de six mois Face aux r sultats limit s obtenus une prolongation de six mois a t accept e par l administrateur bornant son existence de janvier 2002 juillet 2003 La moyenne de la dur e des cellules de reclassement dans B est de 8 12 mois Certaines durent moins longtemps
183. es diversifications dans le secteur de l agro industrie Fortement sp cialis dans le chaussant maille il est particuli rement concern par les restructurations qui affectent l ensemble de cette industrie En effet les principales entreprises du secteur ont soit disparu soit t reprises apr s un d p t de bilan et ont d localis une partie de leur activit d s les ann es 1980 La situation au d but des ann es 2000 du nombre d tablissements et d effectifs salari s dans les secteurs de l industrie de l habillement et de la conception et textile s inscrit ainsi dans une longue histoire de restructurations et de pertes d emploi 15 000 suppressions d emplois dans le d partement B en 15 ans Le textile correspondant n anmoins encore 18 de l emploi industriel du d partement contre pr s de 40 en 1999 Pour certains cela montre l importance de la d gringolade d autres parlent d h morragie lente s agissant d un secteur qui perd r guli rement environ 700 emplois par an dans le d partement avec des variations selon les ann es l ann e 2003 connu un nombre particuli rement important de suppressions d emploi dans le textile Selon les donn es Assedic sur le nombre d effectifs salari s du textile et de l habillement depuis 1990 l emploi diminue dans ces secteurs de 3 10 par an Selon les zones d emploi l impact sur le ch mage des restructurations du textile div
184. es en d bat des alternatives conomiques Comment les d cisions en la mati re sont elles re ues et interpr t es par les acteurs repr sentants du personnel salari s lus locaux etc Quels sont les jeux d acteurs qui se d roulent lors de la mise en uvre de restructurations impliquant les directions d entreprises les repr sentants du personnel les experts aupr s du CE les consultants aupr s d entreprises les acteurs politiques locaux les acteurs administratifs nationaux r gionaux et locaux quoi identifie t on des comportements socialement et territorialement responsables de la part d entreprises lors de la mise en uvre de restructurations le cas ch ant quels en sont les m canismes et les r sultats R ciproquement dans des cas o l entreprise se d douane de ses responsabilit s en la mati re quels en sont les m canismes et les effets Autrement dit quelles sont les bonnes les mauvaises pratiques en la mati re selon quelles logiques et dans quels processus se construisent elles en quoi les premi res peuvent tre diffus es et les secondes limit es Peut on identifier des formes d apprentissage collectif des situations de restructuration que soit au niveau d une entreprise ou d un territoire Si oui quelles en sont les modalit s Si non comment interpr ter cette absence Quel bilan peut on tirer des dispositifs de reclassement et de revita
185. es experts aux repr sentants du personnel consiste faire appel la responsabilit en particulier sociale du groupe Textiles c est dire placer le groupe Textiles en situation d assumer cette posture affich e et affirm e N anmoins la d finition d un plan social socialement responsable n est pas tablie ni stabilis e au sein du groupe Textile contrairement la consigne de non d p t de bilan Cette d finition dans le cas de la fermeture de l entreprise Chaussette va donc s op rer dans le jeu d acteurs lors de la proc dure par t tonnements des diff rents niveaux de direction de l entreprise et par un processus m lant discussions et affrontements avec les repr sentants du personnel conseill s par les experts et avocats Plusieurs leviers internes et externes vont tre activ s par les repr sentants du personnel amenant tout d abord une situation de n gociation puis une issue jug e satisfaisante par tous le jeu sur la posture de responsabilit sociale du groupe Textile et sur son image le jeu sur les diff rents niveaux de d cision des directions de Chaussette et de Textiles le jeu sur la dur e de la proc dure et le jeu sur d autres cas de restructurations se d roulant simultan ment dans le groupe Textile L activation de ces leviers se traduit au cours de la proc dure par de nombreuses manifestations et gr ves aboutissant la s questration des dirigeants de l entreprise sur
186. et d autres de fait plus longtemps les cellules de reclassement dont la dur e est courte renvoient aux plus petits 55 Cette d fiance a de m me t observ e par Bruggeman F Paucard D et T chszirer 2004 Priv Public une analyse des cellules de reclassement par l examen des jeux d acteurs AEDEX IRES tude r alis e pour la DGEFP qui voquent un sentiment de m fiance l gard des cabinets de reclassement 56 Selon l expression du responsable du cabinet de reclassement 34 effectifs licenci s certaines cellules de reclassement sont prolong es g n ralement la demande des repr sentants du personnel qui face aux r sultats m diocres des cellules et l inqui tude des salari s mobilisent les pouvoirs publics et les lus locaux G n ralement ces prolongations sont d une dur e de six mois et sont financ es par le conseil r gional Par ailleurs un cabinet local en tant que cellule interentreprises disposant d une ligne de cr dit pour le reclassement de salari s licenci s du textile sans cellules de reclassement affirme continuer le cas ch ant de suivre des personnes au del de la dur e initiale de la cellule de reclassement La notion de bonne dur e d une cellule de reclassement fait d bat dans l ensemble des cas tudi s Dans le cas Chaussette par exemple la dur e de l antenne de 18 mois est consid r e comme longue par les consultants qui estiment q
187. et leurs repr sentants exprimant par exemple une demande de r paration d autant plus forte qu il y a eu tromperie En ce sens il n est pas exclure qu une situation de mauvaise foi de la part de l employeur ait un impact sur la capacit des salari s s inscrire dans une d marche de reconstruction de leur avenir ces derniers ayant une image d grad e d eux m mes et d une fa on g n rale paralyse la capacit d informations des tiers En effet ce caract re cach de l amont des processus de restructuration structure par la suite des difficult s accrues pour les acteurs l tre et construire des dispositifs de reclassement de qualit Ces l ments am nent alors s interroger sur des formes de devoir d informations de part de l employeur pour permettre la construction d anticipations mais aussi pour permettre aux autres acteurs d tre en situation d agir 60 1 4 Quelles marges de man uvre pour les acteurs ext rieurs l entreprise Dans cette situation et avant toute annonce officielle il semble que les autres acteurs pouvoirs publics repr sentants du personnel lus locaux ne puissent s exprimer ou encore prendre sur eux d annoncer en lieu et place de la direction la perspective de la restructuration et ce minima pour ne pas prendre le risque d tre accus s d avoir provoqu ou acc l r la restructuration Plusieurs m canismes semblen
188. et ou sanction du pr judice par lui subi de l inex cution par l employeur des obligations mises sa charge Ce proc d est utilis soit pour sanctionner l obligation d adaptation et de reclassement dont l employeur est d biteur pendant l ex cution du contrat de travail 1 soit pour sanctionner la carence ou l insuffisance du plan de sauvegarde de l emploi 2 1 Obligation d adapter et de reclasser le salari Le Code du travail dispose que le licenciement conomique d un salari ne peut intervenir que lorsque tous les efforts de formation et d adaptation ont t r alis s et que le reclassement de l int ress sur un emploi relevant de la m me cat gorie que celui qu il occupe ou sur un emploi quivalent ou d faut et sous r serve de l accord expr s du salari sur un emploi de cat gorie inf rieure ne peut tre r alis dans le cadre de l entreprise ou le cas ch ant dans les entreprises du groupe auxquelles l entreprise appartient Avant d tre codifi e par le l gislateur loi de modernisation sociale n 2002 73 du 17 janvier 2002 cette contrainte avait t impos e par la Cour de cassation sur le fondement de l obligation faite l employeur d ex cuter le contrat de travail de bonne 13 foi 7 L obligation est d sormais entendue tr s largement Mais il faut reconna tre que les conflits portent essentiellement sur le reclassement dont l enjeu para t beaucoup plus important au
189. eut en effet pas tre significatif pour les repr sentants du personnel puisqu il ne d finit pas des solutions durables d emploi en tant que tel de ce point de vue l affichage d un taux s levant 94 44 a pu les choquer 7 Dans leur tude Bruggeman et alii 2002 soulignent de m me l existence de diff rences dans la qualit des prestations des cabinets de reclassement Au del du volume de financement engag la qualit du service fourni peut consid rablement varier d un prestataire l autre en fonction de plusieurs l ments d ontologie connaissance du bassin d emploi connaissance du secteur d activit implication et disponibilit des consultants 7 Campinos Dubernet M et alii 2002 op cit 113 43 D ailleurs c est le chiffre de 94 44 de taux de solutions identifi es qui a t communiqu l ext rieur particulier dans la presse locale communication qui correspond bien l enjeu de sauvegarde de l image du groupe Cette observation renvoie au d bat sur les crit res d valuation des cellules de reclassement en particulier selon qu ils valuent le travail de l antenne li au plan social d termin par l entreprise ou les trajectoires professionnelles dans l emploi des salari s concern s par le licenciement Par ailleurs nous ne disposons pas aujourd hui d l ments permettant de trancher le d bat ouvert par les repr sentants du pe
190. experts aupr s du Comit ue h PER ps Consultant en charge de la mission de r industrialisation d Entreprise Responsable de l antenne emploi Avocat aupr s du CE Avocat aupr s du CE Pr fet de B Le Sous pr fet actuel Maire de la commune d implantation de Chaussette L ancien Sous pr fet Adjoint la D l gation D partementale de Directeur D partemental du Travail de l Emploi et de la Formation Deux Maires des communes concern es Professionnelle Un conseiller g n ral Un ancien charg de mission du SGAR Le conseiller emploi formation du bassin d emploi TUYAUX Deux d l gu s syndicaux Un expert aupr s du Comit d Entreprise Responsable de l antenne emploi Consultant en charge de la mission de r industrialisation Directeur Adjoint de la Direction R gionale du Travail de l Emploi et de la Formations Professionnelle Inspecteur du travail de la commune de Chaussette Charg de mission de la DRIRE Directeur de l agence B D veloppement Directeur d un cabinet de reclassement local Un administrateur judiciaire local Responsable d partemental de l Union Nationale des Industries Textiles UNIT Secr taire r gional du MEDEF Responsable UD B CFDT Enfin pour rendre compte dans une perspective temporelle et dynamique des parcours professionnels des salari s licenci s lors de plans sociaux une demande a t faite de communication des fiches h
191. ff rents acteurs des restructurations et de leur pilotage Cette dichotomie traduit en premier lieu un d ficit d anticipation et une focalisation intense de l ensemble des acteurs de la r gulation sociale sur la seule phase d information consultation li e la mise en uvre de restructurations lourdes Il ressort ainsi que les dispositifs actuels d anticipation et d accompagnement des salari s et des territoires touch s ces restructurations rel vent dans le cas fran ais d un mod le parcellaire 1 pla ant les diff rents acteurs impliqu s dans des situations paradoxales 2 sans que soient initi s des processus d valuation et d apprentissage de ces situations malgr les multiples recommandations en ce sens qui ont t nonc es depuis plusieurs ann es 3 N anmoins dans cet univers du pilotage des processus de restructuration des lots de r ussite peuvent tre identifi s significatifs de la volont locale de certains acteurs de ne pas subir les v nements et d tre acteurs dans des m canismes dont une grande part leur chappe 4 Derri re ces l ments de diagnostic des recommandations sont mises visant en premier lieu tendre les p rim tres de mise en uvre de dispositifs sp cifiques visant l accompagnement des trajectoires professionnelles de l ensemble des salari s concern s par une restructuration 5 1 en second lieu soutenir structurer
192. fit moyen terme pour les participants Les exemples du CIE du CES et du SIFE par Karl EVEN et Tristan KLEIN avril 2006 N 114 Strat gie europ enne pour l emploi valuation des politiques de l emploi et du march du travail en France 2000 2004 coordination Christine CHARPAIL et Fr d ric LERAIS avril 2006 N 115 Les expositions aux risques professionnels Les ambiances et contraintes physiques R sultats SUMER 2003 par Dr ARNAUDO Dr I MAGAUD CAMUS Dr N SANDRET DRT Inspection m dicale du travail et de la main d oeuvre M C FLOURY N GUIGNON L VINCK D WALTISPERGER Dares juillet 2006 N 116 Pourquoi les moins qualifi s se forment ils moins CamilleBONAI TI Aurore FLEURET Patrick POMMIER Philippe ZAMORA juillet 2006 N 117 Le un tremplin vers le CDI dans deux tiers des cas mais pas pour tous par B reng re JUNOD juillet 2006 N 188 Les expositions aux risques professionnels Les produits chimiques R sultats SUMER 2003 Dr ARNAUDO Dr I MAGAUD CAMUS Dr SANDRET Inspection m dicale du travail et de la main d oeuvre M C FLOURY N GUIGNON L VINCK D WALTISPERGER Dares juillet 2006 N 119 Anticipation et accompagnement des restructurations d entreprises dispositifs pratiques valuation par BEAUJOLIN BELLET coordination Ch J Y KERBOUC H A KUHN Y MOULIN Reims Management School et la col
193. fre d affaires les b n fices ou pertes constat s les r sultats globaux de la production en valeur et en volume les transferts de capitaux importants entre la soci t m re et les filiales la situation de la sous traitance l affectation des b n fices r alis s les aides europ ennes et les aides ou avantages financiers notamment les aides l emploi en particulier celles cr es par l article 3 de la loi n 98 461 du 13 juin 1998 d orientation et d incitation relative la r duction du temps de travail et l article 19 de la loi n 2000 37 du 19 janvier 2000 relative la r duction n goci e du temps de travail consentis l entreprise par l tat les r gions et les collectivit s locales et leur emploi les investissements l volution de la structure et du montant des salaires 50 _ C trav art L 432 1 1 93 la r union de consultation les membres du comit re oivent un rapport crit comportant toutes informations utiles sur la situation de l entreprise notamment sur l volution de l emploi et des qualifications L article L 439 2 du Code du travail pr voit de mani re similaire que le comit de groupe re oit des informations sur l activit la situation financi re l volution et les pr visions d emploi annuelles ou pluriannuelles et les actions ventuelles de pr vention envisag es compte tenu de ces pr visions dans le groupe et dans chacune des entreprises qui le composent Quoique prescrite da
194. gu s syndicaux dans des comit s d entreprise soud s demeurent tr s pr sents aupr s des salari s et cherchent absolument r pondre leur demande de r paration Ils restent galement vigilants ce que la confrontation avec la direction ne devienne pas incontr lable m me lorsque des actions en marge de la l galit seront effectu es s questrations d gradation lors de manifestation les repr sentants syndicaux conserveront une certaine autorit sur la conduite du mouvement et demeureront des interlocuteurs l gitimes en particulier vis vis des pouvoirs publics Les experts et l avocat aupr s du CE sont de m me tr s pr sents aupr s des membres du CE et insistent sur la n cessit d un v ritable plan de reclassement en jouant en particulier dans le cas Chaussette sur les moyens dont dispose le groupe et sur son image Du point de vue des salari s et de leurs repr sentants les deux principaux enjeux du rapport de force sont donc le montant des indemnit s d une part et le choix du prestataire de la cellule de reclassement d autre part Du point de vue des experts et de l avocat aupr s du CE l indemnit est importante mais l enjeu premier est la constitution de dispositifs de reclassement de qualit En revanche pour les directions d entreprises il s agit de mener les restructurations avec le moins de vagues possibles et dans des d lais les plus courts possibles tout en en limi
195. h es des groupes de taille mondiale ont toutes connu une volution ant rieure de leur structure avec d j des suppressions d emploi Chaussette appartient et est g r e initialement par la famille qui cr e en 1931 sa marque principale S Une crise familiale am ne la vente de Chaussette une entreprise familiale lyonnaise et en 1988 Chaussette est rattach e la filiale Collants de cette entreprise En 1994 Collants rejoint le groupe international CTH Textiles Chaussette est alors toujours rattach e Collants qui devient Textiles Collants SA En 1998 une r organisation globale de Textiles Collants SA est organis e avec une scission entre Collants SA qui conserve la marque collants et Chaussette qui conserve la marque S Outre ces changements d actionnaires Chaussette connu plusieurs r organisations avec notamment un accord de Robien consid r comme pr curseur en 1996 et un plan social en 1999 23 personnes volontariat et pr retraites Ce plan social consid r comme le premier a donn lieu au versement d indemnit s compl mentaires au d part importantes env 200KF par personne Enfin en mai 2000 le groupe international Textile lance une Offre Publique Achat inamicale sur le groupe Textiles avec comme finalit l implantation en Grande Bretagne pour entrer chez Marks and Spencer avec de fortes marques La r elle pri
196. h sion sociale pr cisent en effet que les entreprises mentionn es l article L 321 4 3 sont tenues sauf lorsqu elles font l objet d une proc dure de redressement ou de liquidation judiciaires de contribuer la cr ation d activit s et au d veloppement des emplois et d att nuer les effets du licenciement envisag sur les autres entreprises dans le ou les bassins d emploi 18 Op ration fonci re qui permet moyen terme de d gager de nouvelles recettes fiscales taxes fonci res et taxes d habitation 19 c est dire dot du pouvoir de lever l imp t qui permet d assurer des ressources p rennes et autonome la structure 120 Le d veloppement conomique est en effet par la loi une comp tence obligatoire des E P C I fiscalit propre 121 Cr s par la loi relative au renforcement et la simplification de la coop ration intercommunale pour financer des d quipements dont l utilit d passe manifestement l int r t communal les fonds de concours se sont vu attribuer par la loi relative aux libert s et responsabilit s locales le pouvoir de financer un quipement qu il s agisse de d penses d investissement ou de fonctionnement aff rentes cet quipement Les fonds de concours intercommunaux peuvent ainsi fournir aux communes une recette p renne 54 voqu e la ma trise du foncier constitue un enjeu majeur Une d marche de revitalisation devra pr voir un dispositif de portage foncier pour
197. hangement de localisation des activit s productives s accompagne alors soit de la fermeture cas Chaussette soit de la cession cas Chaussure des unit s de production situ es en France R ciproquement Tuyaux semblait caract ristique du second type de restructuration r sultant de la rationalisation du portefeuille d activit Sa restructuration est en effet caract ristique des strat gies impl ment es au sein de grands groupes industriels rentables strat gies visant r duire les sites de production et concentrer la production dans les unit s les plus performantes afin d optimiser la rentabilit financi re du groupe Comme pour d autres points nous le verrons cette cat gorisation sera en partie nuanc e quand seront analys s de fa on plus d taill e les processus de d cision de ces trois restructurations Enfin Chaussure Chaussette et Tuyaux sont toutes trois des entreprises appartenant des groupes multinationaux les cas tudi s sont donc caract ristiques de cette configuration de structures d entreprises les groupes configuration qui conna t un essor permanent selon les donn es produites par l INSEE m me s il ne s agit pas ici de micro groupes particuli rement en d veloppement Plus pr cis ment nous sommes en pr sence de grosses moyennes entreprises 830 salari s chez Chaussure 190 chez Chaussette 220 chez Tuyaux relevant de grands groupes situation caract ristique
198. hauteur de 500 000 euros chacun alors que l Etat a mis en place un fond d intervention destin financer la cr ation d emplois 10 nouveaux hauteur 6 000 euros par emploi cr Dans le cadre de mission de revitalisation la soci t de reconversion s engage en s appuyant sur le CAPEA et ADIEA lancer une d marche de prospection l chelle nationale et internationale afin de favoriser l implantation de projets industriels structurants accompagner les projets locaux de d veloppement conomique en utilisant les fonds d Etat pour subventionner des investissements industriels et pour accorder des pr ts taux bonifi s Durant l ann e 2004 la mont e en puissance des collectivit s locales dans le domaine du d veloppement conomique s est parall lement poursuivie le Pays de Sarrebourg s est dot d un agent de d veloppement l automne 2004 la Communaut regroupant les communes de ce territoire a construit une p pini re d entreprise et une plate forme d initiative locale galement vu le jour En deux ans les collectivit s locales ont ainsi r ussi pallier l absence d instruments de d veloppement de proximit qui tait fin 2003 identifi e comme un obstacle la revitalisation du bassin C est donc dans un contexte institutionnel beaucoup plus favorable qu celui qui existait fin 2001 et avec des moyens fortement accrus que commence a
199. i s ou entre les salari s et leurs repr sentants certains se sentant exclus la cellule de reclassement a mis du temps 57 T chszirer C 2005 Le reclassement des salari s licenci s pour motif conomique responsabilit sociale de l entreprise ou de la collectivit publique Revue de PIRES Num ro sp cial Restructurations nouveaux enjeux n 47 157 173 58 Gazier 2004 March s transitionnels du travail et restructurations vers une gestion collective des transitions S minaire de PIRES sur les restructurations Selon la DARES 40 des salari s licenci s d cide de participer une cellule de reclassement Le plan social de Chaussure concernait 526 salari s Parmi celles ci 92 personnes ont b n fici de solutions financ es par le Fond National pour l Emploi et n taient pas concern es par la cellule de reclassement il restait donc 434 candidats potentiels au suivi par le cabinet de reclassement Parmi celles ci 349 personnes ont t accompagn es par la cellule de reclassement soit un taux d adh sion de 80 4 302 ouvriers 35 employ s techniciens agents de ma trise et 12 cadres Dans le cas Chaussette sur 189 personnes concern es la fermeture de l entreprise 8 ayant b n fici de mesures d ge 181 pouvaient potentielle adh rer l antenne emploi et 144 personnes y ont de fait adh r soit un taux d adh sion de 79 6 Dans le cas Tuyaux
200. i dans ce dernier cas le financement du plan social a t assur principalement par l entreprise elle m me Dans le cas Chaussure l implication des pouvoirs publics dans la commission de suivi est particuli rement forte elle s explique la fois par la situation de d p t de bilan qui a d bouch sur une forte participation des acteurs publics au financement du plan social et par le caract re tendu des relations entre les partenaires sociaux pendant les n gociations du plan social n cessitant la m diation fr quente de tiers publics A l inverse donc dans le cas Chaussette la DDTEFP n est pas repr sent e au sein de la commission de suivi Selon un des acteurs rencontr s cette absence de tiers externe dans la commission de suivi a t souhait e et demand e par la direction du groupe Textile cette derni re ayant affirm lors des ultimes n gociations sur le plan social c est moi qui mets en uvre c est moi qui supporte les responsabilit s Par ailleurs comme l indique l inspecteur du travail la pratique de DDTEFP n est que peu ici sa pr sence dans les commissions de suivi d autant que dans ce cas le financement de l antenne emploi est enti rement assur par la direction de l entreprise D une fa on g n rale nous pouvons noter une prise de conscience croissante concernant l importance du suivi par les services publics de la mise en uvre des mesures de reclassement travail des
201. ial 830 190 220 R gion A B C D partement C Zone d emploi ASF B Restructurations ant rieures Plan social en 1997 Plan social en 1999 Type de restructuration Proc dure collective avec Cessation d activit de Fermeture du site tudi e reprise l entreprise Date de l annonce du projet Juin 2001 Juillet 2001 Mai 2003 de restructuration Nombre d emplois concern s 830 par le plan 163 0 526 hors reprise Cas de restructurations Non Oui simultan es dans le groupe Compte tenu des choix m thodologiques initiaux op r s une exploration en profondeur de processus complets de restructurations permettant d apporter des l ments d analyse sur les dispositifs d anticipation et d accompagnement des restructurations en France impliquant la r alisation d un nombre limit de monographies cette tude a privil gi des cas de restructurations s tant d roul es dans des contextes externes secteurs bassins d emploi relativement proches ces l ments de contextes sont pr cis s et leur proximit parfois nuanc e dans la premi re partie du rapport et caract ristiques de ce qu encadre pr cis ment le droit fran ais en la mati re les plans sociaux pour pouvoir par contre mettre en exergue en quoi et comment les processus de mise en uvre de la restructuration ont pu emprunter des chemins diff rents Ce choix d une relative proximit des contextes des cas de restructurations correspond
202. iale L tude de ce cas r alis e de fa on plus l g re s est donc centr e plus particuli rement sur ce dispositif de revitalisation de bassin En d autres termes et en sch matisant il apparaissait a priori que le cas Chaussure faisait figure de mauvais exemple le cas Chaussette de bon exemple dans un contexte difficile et le cas Tuyaux d exemple innovant dans son volet territorial Les explorations plus approfondies de ces trois cas ont par la suite conduit nuancer quelque peu ces repr sentations tout en maintenant leur teinte dominante initiale Par ailleurs et toujours a priori il apparaissait que ces trois cas taient repr sentatifs de deux configurations type de natures de crit res de prise de d cision en mati re de restructuration La notion de restructuration d signe dans ce contexte une transformation de l organisation d une entreprise qui entra ne le plus souvent des suppressions d emplois Ces transformations organisationnelles apparaissent g n ralement comme la traduction op rationnelle de deux types de strat gies pr alablement planifi es strat gie de recomposition de la cha ne de valeur avec focalisation sur les activit s les plus rentables et abandon externalisation ou d localisation d activit s consid r es comme contribuant peu la cr ation de valeur strat gie de rationalisation du portefeuille d activit s ou de l appareil productif de l en
203. iaux ventuellement sans association des responsables locaux et des temps courts de sa mise en uvre dans lesquels entrent alors en sc ne les acteurs de la r gulation sociale 1 2 Alertes sans cho et rationalit s manag riales du d ni Ces diff rentes situations ont comme d nominateur commun une situation d asym trie d informations et de pr paration entre d une part les dirigeants de l entreprise et d autre part l ensemble des parties prenantes Dans cette asym trie d informations les repr sentants du personnel les acteurs syndicaux politiques et publics n ont pas d acc s aux pr misses des d cisions prises ils n ont acc s qu aux discours des dirigeants ils ne savent pas et n ont pas les moyens de savoir n ayant pas de moyen d investigation Ils sont alors cantonn s s en tenir des signaux pr curseurs Ces situations de restructuration se caract risent ainsi en deux moments distincts Avant l annonce de la restructuration un acteur unique est en mesure v ritablement de l tre c est dire l acteur d cisionnel la direction laquelle est rarement locale mais plut t situ e au niveau de la t te de groupe Pour autant le processus de maturation de d cision avant son annonce peut tre long s tendant sur plusieurs ann es autrement dit la d cision ne tombe pas en tant que telle mais tant entour e du secret elle va tomber brutalement sur l
204. ier syndicaux s accorde pr f rer une telle solution men e bien par un grand groupe solvable et responsable plut t que de prendre le risque d une cession suivie d un d p t de bilan par un nouvel actionnaire moins scrupuleux La grande coh rence entre le discours et la pratique favorise l acquisition du deuxi me degr d acceptabilit sociale de la d cision de restructuration En effet l ensemble du processus amenant la fermeture de Chaussette contribue construire une repr sentation collective d une entreprise condamn e fermer avec un relatif consensus social sur son caract re incontournable aliment par l chec du sc nario de cession A l inverse Chaussure fait le choix de l option du d p t de bilan dans le secret le plus complet Aux questions des repr sentants des salari s sont oppos es des d n gations de la part de la direction tant locale que mondiale Mais une fois le secret vent l acceptabilit sociale de la d cision est cependant recherch e par deux biais D une part travers un travail d interpr tation de l expression d p t de bilan pour limiter sa charge symbolique n gative en le pr sentant comme un outil juridique permettant d largir l espace de discussion d autres acteurs Ainsi le directeur op rationnel local pr cise qu un d p t de bilan ne signifie pas fermeture un d p t de bilan signifie que Chaussure ne peut supporte
205. iers bilans critiques de la part d acteurs locaux ils avaient une mission nationale sans aucun lien hi rarchique avec le territoire et la collaboration a t difficile Paris n a pas pos de question sur ce qu ils faisaient pas de bilan sans v ritable demandeur sans ma tre d ouvrage sans suivi ni contr le Personne n tait responsable vis vis de personne Un autre surench rit Cette mission a produit peu de r sultats Les bilans sont faibles ils travaillaient tout seuls et pas avec les acteurs locaux Outre l absence d implication des lus locaux la superposition des dispositifs national avec la Mission Etat et locale avec la revitalisation financ e par Chaussette est d nonc e c est une situation paradoxale la mission nationale et les missions priv es se superposent bilan ils affichent 500 emplois de cr s sachant que certains sont compt s plusieurs fois Ici la superposition de dispositifs priv s et publics semble cr er une situation de tensions entre les acteurs la soci t de r industrialisation prenant de fait le risque d empi ter sur les zones et modes d intervention des autres acteurs locaux en charge du d veloppement conomique 7 Ces observations posent la question du r le de coordination d acteurs administratifs locaux en effet face cette incontournable diversit des d marches et des acteurs du d veloppement local une telle coordination ressort com
206. ifest e lors du plan social de 1997 d cision interpr t e par certains d l gu s syndicaux comme le pr lude une fermeture programm e du site Une telle R Beaujolin 1999 Les vertiges de l emploi l entreprise face aux r ductions d effectifs Grasset Y Moulin 2001 Contribution la connaissance du processus de r duction des effectifs instrument e par un plan social Th se de doctorat soutenue l Universit Nancy 2 3 L Mallet B Reynes F Teyssier C Vincens 1997 A quoi servent les plans sociaux Travail et Emploi n 72 p 83 2 Colin Rouyer 1996 La loi sur les plans sociaux face une logique gestionnaire une port e limit e Travail et Emploi n 69 p 13 77 Ardenti P Vrain 1991 Licenciements conomiques plans sociaux et politiques de gestion de la main d uvre des entreprises Travail et Emploi n 50 p 20 2 Colin R Rouyer 1996 cit 13 29 J P Aubert Beaujolin Bellet 2004 Les acteurs de l entreprise face aux restructurations une d licate mutation Travail et Emploi n 100 p 104 3 J P Aubert Beaujolin Bellet 2004 op cit p 104 1 Bruggeman D Paucard M Lapotre P Thobois 2002 Plans sociaux et reclassements quand l innovation est promue par les repr sentants des salari s Etudes de 12 cas Document d tude DARES juin p 20 24 2 F No l 2004 Les suppressions d emplois e
207. ifs de 400 personnes avant la vente un tiers le d p t de bilan avec ou sans plan de continuation la sortie pilot e par un tiers Au cours des deux derniers mois de l ann e 2000 la seconde option est choisie par Chaussure SA impliquant dans le processus quelques cadres du site A dont l un deviendra le repreneur d sign D s le milieu de l ann e 2000 la mise en oeuvre du dispositif se d roule des conventions de tr sorerie sont labor es pour justifier les flux financiers entre soci t s du groupe les partenaires bancaires sont progressivement d sint ress s Parall lement un projet de reprise est constitu par le PDG de Chaussure SA avec le directeur commercial afin que ce dernier puisse jouer le r le du repreneur et continuer fournir des produits Chaussure pendant la mont e en charge d autres sous traitants Enfin un retro planning fixe les diff rentes tapes et pr pare les modalit s de communication pour justifier la d cision aupr s des pouvoirs publics des lus et des salari s Ces documents sont diffus s par la presse le 5 juin 2001 la suite d une indiscr tion d un groupe de salari s inform s Pendant toute cette p riode alors m me qu elles ont t maintes reprises interpell es par le comit d entreprise la direction locale et la direction du groupe ont d ni toute pr paration de d cisions d une telle nature Cette culture du secret s tait d j man
208. il Economique et social dans les d marches de revitalisation du bassin de C ou de A La l gitimit des r gles d action formalis es contractuellement tend ainsi augmenter avec le degr d ouverture de la n gociation Ce dernier point met l accent sur la conception du contrat qui doit pr valoir lorsqu il est entendu au sens d instrument de management territorial En tant que mode d expression et de limitation du rapport de force entre les acteurs 122 Pour r pondre ce besoin de ma trise fonci re de nombreuses R gions ont cr un tablissement public foncier charg de requalifier des friches industrielles et financ une taxe locale d quipement qui vient s ajouter la fiscalit locale 13 Marcou 1997 Introduction Marcou G Rangeon Thi bault J L sous la direction de La coop ration contractuelle et le gouvernement des villes L Harmattan 79 124 Gaudin 1997 Contrats et conventions la n gociation des politiques publiques in Le gouvernement des villes et des territoires territoire et pouvoirs Descartes amp Cie pp 97 101 125 Favereau Lascoumes Musselin et Berrivin 1996 Introduction Sociologie du travail Num ro Sp cial Contrats et pratiques contractuelles approches pluridisciplinaires n 4 433 126 Lascoumes et Valluy J 1996 Les activit s publiques conventionnelles un nouvel instr
209. inancement et de mise en uvre des actions pr vues Cette convention tient compte des actions de m me nature ventuellement pr vues dans le cadre du plan de sauvegarde de l emploi tabli par l entreprise En l absence de convention sign e ou d accord collectif en tenant lieu les entreprises versent au Tr sor public une contribution gale au double du montant de la contribution de l employeur 4 _ n 2004 967 7 sept 2004 JO 14 sept 2004 1 _ trav art L 321 17 I 90 Pour les entreprises occupant 50 salari s au moins et non soumises aux dispositions pr c dentes le repr sentant de l tat apr s avoir le cas ch ant prescrit une tude d impact social et territorial qui prend en compte les observations formul es par l entreprise intervient pour la mise en uvre en concertation avec les organismes de placement et le cas ch ant avec la ou les maisons de l emploi d actions de nature permettre le d veloppement d activit s nouvelles et att nuer les effets de la restructuration envisag e sur les autres entreprises dans le ou les bassins d emploi L entreprise et le repr sentant de l tat d finissent d un commun accord les modalit s selon lesquelles l entreprise prend part le cas ch ant ces actions compte tenu notamment de sa situation financi re et du nombre d emplois supprim s Ces dispositions ne sont pas applicables aux entreprises en redressement ou en liquidation judiciaires
210. inancements 2 _ C trav art L 321 17 91 seront attribu s des soci t s de reconversion qui agiront en troite concertation avec les collectivit s locales concern es et le concours des repr sentants de l tat Ce processus porte dans une premi re phase sur trois sites pilotes s lectionn s sur la base de crit res objectifs dont le niveau et l volution du ch mage zones de Sarrebourg en Moselle Creil Compi gne Beauvais dans l Oise et Arles ainsi que les communes proches d Arles dans les Bouches du Rh ne De nouveaux sites devaient tre choisis ult rieurement Au total Vivendi Universal s est engag contribuer la cr ation d au moins 1 600 emplois en contrats dur e ind termin e en trois ans et 2 100 en cinq ans Participe aussi de la volont de mettre en place des conditions favorables au d veloppement conomique de certaines r gions la cr ation des p les de comp titivit Ces p les sont constitu s par le regroupement sur un m me territoire d entreprises d tablissements d enseignement sup rieur et d organismes de recherche publics ou priv s qui ont pour vocation travailler ensemble pour mettre en uvre des projets de d veloppement conomique pour l innovation Les p les de comp titivit sont d sign s par un comit interminist riel apr s avis d un groupe de personnes qualifi es Les projets de recherche et de d veloppement men s dans le cadre des
211. ine d ann es l initiative de l tat dans le cadre des contrats tats R gion Ils ont pour objectif de rassembler les acteurs et les donn es r gionales sur l emploi et la formation fort dispers es d organiser ces donn es pour en permettre l interpr tation de construire une expertise r gionale sur la relation ou l inad quation entre emploi et formation Les OREF g rent des bases de donn es r gionales publient des analyses et des tudes animent des groupes de travail et sont ce titre d importantes sources de connaissance des bassins d emploi Dans un autre domaine le Conseil national d am nagement et de d veloppement du territoire est une instance consultative de l tat qui contribue l laboration des politiques d am nagement et de d veloppement durable du territoire ce titre il rend au Gouvernement des avis formule des suggestions participe aux d marches de concertation entreprises au plan national sur toute question relative l am nagement du territoire et peut se saisir de toute question relevant de ce domaine de l action publique Ses d bats et avis sont publics Ses travaux sont pr par s et suivis par sa Commission permanente qui la loi du 25 juin 1999 trav art L 322 7 3 D 2003 681 du 24 juillet 2003 26 juill 2004 Circ DGEFP n 2004 010 du 29 mars 2004 2004 9 20 mai 2004 36 La participation financi re de l tat est
212. ion Les financements conjoints de l employeur et de l tat permettent l intervention de prestataires ext rieurs qui sous traitent un certain nombre de t ches de reclassement d adaptation de formation etc Dans les deux tudes qui ont t faites de telles op rations de sous traitance ont t mises en place La pertinence du recours la sous traitance est indiscutable car ni l employeur ni l ANPE ne disposent de la comp tence suffisante pour conduire de telles mesures L ANPE poss de une grande exp rience de ces recours des op rateurs externes Ce n est pas le cas de l tat ni de l employeur Or dans les deux restructurations tudi es nous avons constat dans la gestion des rapports entre l employeur l tat et les op rateurs externes un certain nombre d insuffisances que le rapport Balmary avait d j d nonc es dans d autres mati res les relations avec les sous traitants repr sentent le domaine o les diff rences entre et les services du minist re sont certainement les plus sensibles Le cadrage juridique sur les obligations des op rateurs la pr cision des cahiers des charges quant aux proc dures suivre et quant aux objectifs atteindre le mode de s lection des prestataires la coh rence des syst mes internes de gestion et d information la cr ation de fonctions sp cifiques de correspondants prestations et de r f rents qualit dans les ALE sont autant
213. ion avec pour objectifs prioritaires d accompagner individuellement les entreprises pour les aider mener bien leurs projets de d veloppement notamment en utilisant les aides financi res destination des entreprises en instruisant et en assurant le suivi des dossiers individuels de demande de subvention de concevoir et animer des actions pour assurer des conditions favorables au d veloppement des entreprises L animation du tissu vise essentiellement faire merger des synergies entre les entreprises et leur environnement et mener des actions de sensibilisation sur les enjeux majeurs de d veloppement des PME PMI de conna tre le tissu industriel r gional afin de comprendre et anticiper ses volutions Ceci comporte notamment une analyse des enjeux industriels par secteur d activit et par bassin d emplois Quant l Observatoire des territoires il est charg de rassembler d analyser et de diffuser les informations et les donn es relatives aux dynamiques et aux in galit s territoriales ainsi qu aux politiques men es dans le champ de l am nagement et du d veloppement des territoires Il remet tous les trois ans un rapport au Premier ministre Ce rapport est transmis au Parlement Il est aussi charg de faciliter l change d exp riences l harmonisation des m thodes la mutualisation des connaissances entre l tat et les collectivit s territoriales L observatoire anime aussi un programme d tudes et
214. ion entre acteurs que ce soit entre acteurs priv s et publics ou entre institutions Le contrat de site permet une meilleure coop ration selon les buts avou s et avec des forces identifi es Avec le contrat de site il y a eu un rapprochement entre acteurs on fait plut t du travail en collaboration En outre le contrat de site a permis selon les acteurs de mobiliser des moyens financiers suppl mentaires Il a donn des moyens pour faciliter des implantations Les critiques mises l encontre du contrat de site manent des acteurs qui n y ont pas t associ s en amont et portent sur le caract re superficiel du contrat de site sans r elle mobilisation pour l emploi dans B et pour les salari s du textile ni r els moyens suppl mentaires Il y a beaucoup trop d institutionnels au fait des r alit s Les acteurs politiques et institutionnels font vivre le bassin le b mol c est qu ils font pour faire pour montrer qu ils font quelque chose Mais au total ne s occupe pas de savoir si les mesures prises correspondent aux besoins Le Pr fet assure le suivi du contrat de site par des r unions mensuelles avec les ma tres d ouvrage des diff rentes actions comit de site La mise en uvre du contrat de site tant en cours son valuation formelle n a pas encore t r alis e N anmoins aujourd hui on n a pas tout d pens mais pas parce que le processus est en
215. iquettes la CFDT la et la CFTC D autre part si la CGT contr le le CE de l usine le comit central d entreprise de Tuyaux France est ma tris par la CFDT Les divergences entre sections syndicales sont fortes mais en cela la situation appara t conforme la tradition syndicale au sein de la sid rurgie de la r gion C Ce sont donc dans des contextes relativement proches embl matiques de configurations d industries anciennes implant es dans des territoires ruraux que vont tre men es les restructurations de Chaussette Chaussure et Tuyaux LES PROCESSUS DE DECISION DES RESTRUCTURATIONS Ce sont donc dans ces contextes que vont tre prises les d cisions de restructuration de Chaussure d p t de bilan et annonce d un plan social concernant 526 personnes en juin 2001 Chaussette cessation d activit s et annonce d un plan social concernant 189 personnes en juillet 2001 et Tuyaux fermeture d un site de production et annonce d un plan social concernant 220 personnes en mai 2003 Nous allons consid rer ici quels en ont t les argumentaires conomiques et au del les crit res de prise de d cision 1 Nous envisagerons ensuite de quelles fa ons cette d cision manag riale t selon les cas transmises aux autres acteurs de l entreprise et aux acteurs locaux 2 pour ensuite s interroger sur les postures socialement responsables affich es par les trois directions d entreprise 3
216. ir plus fortement la concurrence elle enregistre ainsi une diminution des ventes vers l Europe o elle exporte 30 40 de sa production Pour r pondre cette d gradation de la situation un nouveau directeur est nomm la t te de l entit de production Chaussure HCT en 1985 Son arriv e va cr er une r elle rupture avec le mod le de production et de relations sociales ant rieur En effet elle se traduit par une r vision du syst me de r mun ration destin e ce que chacun touche le fruit de sa contribution la production r vision qui se traduit sur la fiche de paie par le calcul d un cart par rapport au salaire minimum La r forme se heurte des fortes r sistances des salari s dans la mesure o elle pour cons quence d entra ner une chute importante des r mun rations certains ouvriers perdent jusqu 1200 par quinzaine ramenant une majorit des ouvriers au salaire minimum C est le c ur du mod le de relations sociales de Chaussure qui est touch au nom d une intensification de la concurrence la direction impose durablement un alignement sur le march externe du travail Comme cela t d crit la gestion des ressources humaines de Chaussette et de Chaussure voire Tuyaux eu longtemps pour objectif de fixer la main d uvre 21 THE voue d pens DT Un facteur original d importance m rite d tre soulign la moiti des primes n est pas directemen
217. ire figure de cas embl matiques de restructurations lourdes Par ailleurs il s agit de zones d emploi et plus g n ralement de r gions dans lesquelles les enjeux li s l anticipation et l accompagnement des restructurations ont r cemment donn lieu la mise en uvre de nouveaux dispositifs et d marches qui ont t tudi s par exemple un contrat de site dans le d partement B 2M Campinos Dubernet Louis D Redor 2002 Restructurations nouvelles donnes Etudes du Minist re de l Economie des Finances et de l Industrie Les ditions de l Industrie Ce type d approche a notamment d j t utilis dans le cas d une analyse des relations inter entreprises dans un bassin d emploi R Beaujolin Bellet 2005 Relations de sous traitance et relations salariales dans un bassin d emploi l clairage d une recherche en gestion Revue Sciences de Gestion n 43 p 77 97 4 Les strat gies ayant conduit les entreprises tudi es leur restructuration seront d taill es dans la partie suivante Tableau 1 Synth se des cas de restructurations tudi es ENTREPRISE CHAUSSURE CHAUSSETTE TUYAUX Secteur Cuir Textile Sid rurgie Structure tudi e Entreprise filiale d un groupe Entreprise filiale d un groupe Entreprise filiale d un groupe multinational multinational Textiles multinational Effectif avant plan soc
218. isible souvent plusieurs ann es l avance que certaines activit s conna tront un d clin in luctable et qu il faudra les remplacer par d autres en adaptant la main d uvre locale C tait le cas dans les deux entreprises dont nous avons tudi les restructurations L ACCES L INFORMATION Pour anticiper les difficult s conomiques que connaissent certaines activit s il faut pouvoir disposer d informations auxquelles n ont acc s qu un petit nombre d initi s Dans les deux restructurations d entreprises tudi es nous avons constat qu il existait manifestement une asym trie d information Les dirigeants de l entreprise prennent les d cisions relatives leurs investissements ou leurs d sinvestissements plusieurs ann es 2 45 2 2 avant qu elles ne soient mises ex cution Ces d cisions restent g n ralement secr tes arrive que les 8 Observons que le recours ces op rateurs externes qui sont des entreprises priv es posent les m mes difficult s que celles pr c demment soulev es avec les sous traitants qui ex cutent les prestations de cellules de reclassement Un rapport remis au S nat soulignait que 1 multiplication des d faillances industrielles a mu la reconversion industrielle en march Les soci t s de conversion des grands groupes telles que Sodie Sofirem Geris Sofred entrent en concurrence entre elles ou avec d autres soci
219. istoriques des salari s licenci s Chaussure et Chaussette aupr s de l ANPE par l interm diaire de la Dares et ce des fins d analyse de ces trajectoires 10 Les questionnements de l tude Les questionnements de l tude ont port sur les l ments suivants quoi les d cisions de restructuration sont elles anticip es Par qui Comment Quels sont les outils de veille mis en place avec quels r sultats Quels sont les outils de d veloppement de l employabilit et de formation tout au long de la vie mis en uvre avec quels r sultats Quelles sont les difficult s que rencontrent les diff rents acteurs face l enjeu de l anticipation des mutations conomiques Comment s op rent les restructurations en termes de processus de prise de d cision quels lieux de la d cision selon quels crit res d information et de consultation des parties prenantes actionnaires salari s et leurs repr sentants administrations collectivit s locales sous traitants et d accompagnement social et territorial Au del de ce traitement chaud des mutations conomiques peut on identifier des formes de traitement froid de ces mutations Selon quels processus se construisent les d cisions en mati re de restructuration et de changement Dans quelles logiques s inscrivent elles Comment sont elles annonc es et motiv es Le cas ch ant comment se construisent et sont mis
220. istratifs et politiques locaux En miroir les incitations l gales l anticipation restent d application confidentielle les difficult s d application de l article L 432 1 1 s expliquent ainsi et les dispositifs de reclassement et de d veloppement conomique local sont dans bien des cas volatils leur continuit de mise en uvre faisant d faut Ainsi les cellules de reclassement sont en quasi totalit d di es aux salari s concern s par un plan social dans un temps limit De m me l exp rience des contrats de site jug e int ressante dans son caract re f d rateur et mobilisateur par les acteurs concern s n a que peu t reproduite et poursuivie En outre l initiation de d marches innovantes et la qualit de leur mise en uvre tiennent syst matiquement la pr sence d une ou plusieurs personnes particuli rement mobilis es qui par ailleurs peuvent elles m mes conna tre des mobilit s professionnelles qui vont le cas ch ant restreindre la port e des efforts ant rieurs De nombreuses mesures prises s av rent dans bien des cas pertinentes mais restent ponctuelles ne s inscrivant pas dans la dur e elles ne peuvent que tr s partiellement apporter la preuve de leur pertinence Ces l ments peuvent tre consid r s comme significatifs du fait que les dispositifs d accompagnement social et territorial des restructurations ne sont que partiellement institutionnalis s sont peu inscrits
221. it sur le territoire de la commune touch e par la fermeture des sites et en particulier que la dotation la plate forme d initiative locale abonde un fonds sp cifiques d di aux projets concernant le territoire de la communaut de communes r alisation d une enqu te men e par la CCI pour conna tre l impact de la fermeture des deux sites sur les entreprises sous traitantes le lancement d une tude sur d impact environnemental sur les deux anciens sites industriels Ce groupe de travail est encore le cadre de la pr sentation des premiers r sultats des op rations de revitalisation en mai 2004 cette date le cabinet de reconversion industrielle pr sente deux dossiers d extension ou de cr ations d entreprises respectivement dans l impression et le contr le de tube dossiers qui sont finalis s et vont b n ficier de pr ts participatifs pour un total de 15 emplois et deux autres dossiers sont en cours d instruction De plus la suite de la r alisation de l tude d impact environnemental il a t possible de conclure que des traces de pollution ont t d cel es ce qui rend obligatoire leur surveillance notamment dans le domaine de la qualit des eaux de surface et souterraines Le comit de suivi des conventions Tuyaux et EP r uni en f vrier 2005 est l occasion d un premier bilan un an apr s la signature des conventions Le cabinet en charge de la r industrialisation du b
222. it s de requalification des friches industrielles Dans de tels contextes la revitalisation ne peut s appr hender le plus souvent qu une chelle supra communale Pour nombres d acteurs Etat Conseil G n ral Conseil R gional Chambre de Commerce et d Industrie comme pour les salari s licenci s le bassin d emploi qui demeure le territoire de r f rence dans les textes l gislatifs 1 est effectivement pertinent comme territoire d intervention conomique Cependant cette d finition territoriale appara t inadapt e pour les communes qui sur le plan budg taire se retrouvent confront es la fois la perte de recettes taxe fonci re et taxe professionnelle li e la fermeture d entreprises sur leur ban et comme cela a pr c demment t soulign l impossibilit court terme de requalifier les ventuelles friches industrielles en zone d activit ou de les transformer en zone r sidentielle Cette perte de recettes est par ailleurs d autant plus durement ressentie qu elle touche souvent des communes affect es par les cons quences sociales des mutations conomiques avec notamment une partie de leur population appauvrie et ayant un recours accru aux services publics locaux Ce dernier point met ainsi en relief la n cessit d int grer une dimension p r quatrice et mutualisatrice au niveau local des ressources induites par une d marche de revitalisation Ce faisant il met galement
223. it pour les r serves car les b n fices devaient tre r alis s dans les magasins lors de la vente Fragilis e par cette r organisation juridique Chaussure HCT accumule les besoins en tr sorerie syst matiquement combl s par un actionnaire qui attend 1997 pour r aliser un premier traitement des probl mes Le site souffre d une faiblesse des investissements car d sormais en concurrence avec les autres entit s de production du groupe mais aussi les concurrents externes les arbitrages dans la prise des commandes sont r alis s en faveur des implantations lointaines Enfin l octroi d importants volumes d gageant de tr s faibles marges b n ficiaires permet indirectement d asseoir les difficult s de l entit et de justifier le d p t de bilan En parall le l incapacit r aliser une mont e en gamme les checs r former les syst mes de production et le positionnement probl matique dans les nouveaux circuits de distribution sont autant d l ments qui r v lent des faiblesses de management Enfin si la direction de Tuyaux justifie la fermeture de son site C en invoquant une d cision strat gique elle mentionne cependant que ce choix repose sur un d faut de comp titivit Cette expression prend tout son sens d s lors que l on sait que la tonne de tubes fabriqu e C co tait 50 de plus que celle fabriqu e par la concurrence et que l entreprise avait d j perdu 20 millions 0 en 4 ans
224. l Cette coute peut permettre une pr paration l action par exemple une sensibilisation des acteurs la mise en uvre de cellules de reclassement N anmoins nouveau cette coute des alertes mises ne peut structurer une action directe et imm diate cette derni re ne pourra tre enclench e qu partir d une annonce de restructuration Enfin une derni re forme d alerte cette fois ci sollicit e par des acteurs locaux t observ e celles manant de directions d entreprises destination de structures d aide conomique DRIRE Club Textile B D veloppement La saisie de ces informations peut alors dans certains cas se traduire par des actions pr ventives visant au maintien d activit s sur le territoire Certains affirment en particulier avoir travaill nouer des liens non seulement avec les directions locales mais aussi avec les directions nationales de groupes pour trouver des solutions de p rennisation des sites D une fa on g n rale il appara t que toute d marche d annonce anticip e de la perspective d une restructuration se heurte aux freins suivants de la part des diff rents acteurs crainte partag e par tous d acc l rer le m canisme en cours de ne plus pouvoir l viter en cr ant une forme de proph tie auto r alisatrice particulier de la part des directions d entreprise crainte ce faisant d mettre des signaux n gatifs explicites qui pou
225. l faut toutefois noter que le dispositif d assurance ch mage pr voit certaines mesures qui peuvent agir sur l adaptation et le reclassement de ses allocataires au travers du Plan d aide au retour l emploi de l acc s la formation de l aide d gressive l employeur de l aide la mobilit g ographique de l aide formation Mieux dans les entreprises qui n entrent pas dans le champ d application du cong de reclassement moins de 1 000 salari s l employeur est tenu de proposer chaque salari dont il envisage de prononcer le licenciement pour motif conomique le b n fice d une convention de reclassement personnalis dont le l gislateur a pr vu qu elle devait 4 Chaussettes 5 _ En attestent les pudiques projets de vie dans les solutions de reclassement identifi es qui sont autant de renoncement toute activit professionnelle 6 _ Le demandeur d emploi qui suit une formation inscrite dans le PAP continue tre indemnis par l Assedic dans limite des dur es d indemnisation dans le cadre d une ARE formation A l expiration de ses droits une allocation de fin de formation AFF peut prendre le relais soit pour 4 mois soit jusqu au terme de la formation condition que celle ci permette d acqu rir une qualification reconnue et d acc der un emploi pour lequel sont identifi es des difficult s de recrutement 7 Une aide d gressive peut tre attribu e
226. la cellule de reclassement les repr sentants du personnel estiment que la qualification des solutions identifi es fait d bat sans pour autant que ces interrogations taient v ritablement retranscrites dans les compte rendus de r unions Ces d bats li s la qualification des Offres Valables d Emploi des types de mobilit s ou encore des solutions identifi es se retrouvent de fa on r currente dans les commissions de suivi et posent la question non seulement de la pr sence de tiers externes dans ces commissions mais aussi de l absence de crit res homog nes de d finition des situations de reclassement Outre la question du suivi des reclassements le recours la formation fait l objet de d bats importants dans les commissions de suivi de Chaussure et de Tuyaux laissant appara tre des divergences Dans le cas Chaussure le recours la formation faisait l objet d une validation du financement pour les stages longs et deux divergences sont apparues concernant ce th me D une part une divergence sur l utilisation des fonds du volet social consacr s la formation tr s faibles selon le Pr sident mi parcours de la cellule de l ordre de 20 motivant de sa part la demande de transmission des chiffres pr cis attach s ce poste informations qui ne lui auraient pas t transmises Toutefois aucune formation motiv e ne semble avoir t refus e D autre part une divergence sur le niveau d
227. la mobilit vers une s curit sociale professionnelle Rapport au Ministre de l Economie des Finances et de l Industrie et au Ministre de l Emploi du Travail et de la Coh sion sociale d cembre 17 Aubert J P 2002 op cit 16 71 En outre pour viter qu ils se concentrent exclusivement sur les seules suppressions d emploi amenant la mise en uvre d un plan social il doit tre envisag des dispositifs de concertation et de n gociation portant sur l ensemble des mobilit s professionnelles Par ailleurs l organisation de ces discussions est actuellement cantonn e l entreprise au sens de l tablissement en se d roulant dans le cadre exclusif du CE Plusieurs l ments am nent interroger ce niveau de r gulation comme niveau suffisant en effet les d cisions de restructurations sont tr s majoritairement centralis es dans des t tes de groupes de plus c est un niveau de r gulation peu coordonn avec des d marches et des initiatives de fili res ex commissions de l emploi de branches enfin l association d acteurs territoriaux est tr s variable selon les cas Ces l ments am nent sugg rer l instauration de discussions sur les motifs et m canismes de restructurations sur les dispositifs de reclassement et de revitalisation mais aussi en amont sur les d marches d anticipation employabilit politiques de formation politiques de d veloppement d
228. laboration de J M BERGERE BRUGGEMAN B GAZIER D PAUCARD C E TRIOMPHE octobre 2006
229. laire plusieurs titres __ilest parcellaire dans son p rim tre d application il est parcellaire dans le temps couvert par les m canismes de r gulation sociale au regard de la dur e des m canismes de restructuration 148 En particulier Bruggeman 2001 Campinos Dubernet M 2002 Aubert J P 2002 Mutations industrielles mode d emploi Note de synth se du rapport Premier Ministre sur les mutations industrielles 15 Aubert J P et Beaujolin Bellet 2004 op cit 65 il est parcellaire dans l articulation des trois dimensions conomiques sociales et territoriales des restructurations 1 1 Des p rim tres d application partiels traduisant des logiques de dispersion Le plan social en tant que tel ne constitue pas une modalit d accompagnement globale et int gr e des transitions professionnelles subies et ne peut tre consid r comme un outil d animation de march s transitionnels dans leur ensemble existe une forte in galit de traitement des salari s expos s au risque de la perte d emploi qu ils soient par exemple int gr s dans une proc dure de plan social ou non qu ils soient dans une grande ou dans une petite entreprise qu ils travaillent dans un bassin d emploi en croissance ou en crise que l Etat d livre ou non des moyens suppl mentaires que l employeur adopte ou non un comportement responsable dans la mise en uvre de la restructur
230. lantations Chaussure dans le monde L usine est entour e de la cit ouvri re du centre de formation et d infrastructures sportives et culturelles un stade accueille le Sporting Club Chaussure la premi re piscine de la r gion est construite par Chaussure un cin ma parlant et m me un a rodrome voient le jour d s le milieu des ann es 1930 composante conomique par l application temp r e des principes fordiens alli s aux avantages mat riels de la cit Une politique de hauts salaires incite les salari s soutenir l effort au m me titre que les concours de productivit qui donnent lieu au versement de primes Outre cette politique salariale l application pr coce d une limitation des heures de travail et l octroi de cong s pay s avant 1936 les avantages mat riels li s la cit h bergement et loisirs de qualit nourriture et produits de consommation bas prix etc favorisent la fid lit des salari s l entreprise Au d but des ann es 1970 Chaussure SA enregistre la fois un record de production avec plus de 4 6 millions de paires fabriqu es et un record des ventes dans les succursales Toutefois ces bons r sultats reculent progressivement pendant la d cennie suivante Le choc p trolier a de fortes r percussions sur les co ts de production car Chaussure utilise beaucoup de mati res premi res d riv es du p trole Parall lement d s 1975 Chaussure commence ressent
231. lasser sera d clar sans cause r elle et s rieuse ce qui signifie que le litige se r soudra en dommages int r ts Or il est fort peu probable qu un employeur ait ce genre de consid ration l esprit lorsqu il ex cute le contrat de travail et il est raisonnablement permis de penser qu il 0 C trav art L 321 1 BC civ art 1134 al 2 trav art L 120 4 82 n anticipe jamais un licenciement pour motif conomique et les ventuelles sanctions dont il aurait souffrir s il n adaptait pas les salari s l volution de leurs emplois Au demeurant l entreprise provisionnera en temps utile les sanctions p cuniaires qu elle est susceptible de devoir verser et les int grera dans le co t global de l op ration de restructuration L efficacit de ces mesures au regard de l entretien ou du d veloppement de la qualification professionnelle du salari est douteuse En outre leur mise en uvre reste en fait sinon en droit soumise l enti re discr tion de l employeur 2 Carence ou insuffisance du plan de sauvegarde de l emploi En cas de carence ou d insuffisance du plan de sauvegarde de l emploi V infra la proc dure de licenciement est nulle et de nul effet tant qu un plan visant au reclassement de salari s s int grant au plan de sauvegarde de l emploi n est pas pr sent par l employeur aux repr sentants du personnel L insuffisance du plan est assimil e par la ju
232. le construire pour ces salari s licenci s inscrits dans des pratiques de fixation de la main d uvre Enfin dans aucun des trois cas nous ne retrouvons la mise en uvre de d marches de Validation des Acquis de l Exp rience VAE chaud Ces dispositifs semblent en effet rencontrer de nombreux obstacles qui rendent au total les cas de VAE tr s rares ces derniers ne se d veloppant pas pour l heure dans ce type de contextes En particulier dans les cas Chaussette et Chaussure lors de la mise en uvre du plan social les ouvriers sont souvent sous qualifi s par rapport aux attentes du march du travail De surcro t la plupart d entre eux sont rompus aux gestes simples et r p titifs et il semble tr s difficile de leur proposer des validations d acquis de l exp rience VAE dans la mesure o le contenu de leur travail reste tr s loign des exigences requises par un dipl me m me de faible niveau dans leur branche professionnelle 1 4 Le choix des prestataires de reclassement Le processus de choix du prestataire charg de g rer la d marche de reclassement s est effectu selon des modalit s qui diff rent en fonction de l implication de la direction et des repr sentations en particulier les plus n gatives qu ont Bobbio M 2005 op cit 54 Selon les cas ces d marches font appel des moyens financiers li s aux fonds Forthac au Conseil R gional et aux Assedic 33 les repr
233. le nombre de licenciements conomiques du d partement B donnant lieu la mise en place d une cellule est faible m me s il semble tre en progression 28 2003 35 27 en 2004 et nettement plus lev pour les licenciements du secteur textile autour de 60 les deux ann es Plusieurs l ments interviennent de fa on concomitante concernant les dispositifs de reclassement lors de restructurations du secteur textile le poids de quelques grosses restructurations dans le secteur du textile un secteur dont les entreprises n ont plus pour un grand nombre d entre elles les moyens de financer des mesures de reclassement amenant parfois l Etat suppl er cette d faillance une focalisation importante des pouvoirs publics sur ce secteur d clar en crise accompagn d un contrat de site Les diff rents acteurs administratifs locaux rencontr s ont t unanimes affirmer que lors d annonces de licenciements conomiques la priorit de leur action est de mettre en place et ce au plus vite une cellule de reclassement ou a minima des dispositifs d information des salari s AFPA ANPE Assedic Pour cela il s agit selon eux d aller vite et de convaincre les acteurs de l entreprise en particulier les repr sentants du personnel et les directions d entreprises de la n cessit de la mise en uvre de mesures et de dispositifs de reclassement Pour autant cette mobilisation est variable selon les
234. lement du service l industrie m tallurgique le reclassement s est donc principalement effectu au sein du m me secteur A l inverse dans les cas Chaussure et Chaussette le retour l emploi s est effectu en grande partie par des reclassements dans de nouveaux secteurs d activit Dans le cas Chaussure les pourvoyeurs d emplois se sont r v l s tre principalement les services techniques et la maintenance 24 le transport et la logistique 23 le commerce et le tertiaire 26 le secteur sanitaire et social 9 Pour autant rien n atteste du fait qu il s agit de r elles reconversions professionnelles telles que les d finit Mazade o l individu peut consid rer la situation pr sente comme un espace d identification et d investissement de soi mais au contraire d une accommodation Tableau 6 D tail des taux de reclassement Reclassement CDI CDD Int rim Cr ation Ent Formation Chaussure 50 7 29 23 15 19 4 58 1 72 6 01 2003 Chaussette 62 5 34 7 23 6 4 16 7 6 2003 Tuyaux 78 6 67 05 2 31 1 16 8 09 2 31 DARES 50 6 244 13 4 10 8 2 7 77 2003 Selon les prestataires de reclassement plusieurs types de trajectoires professionnelles sont identifi s de fa on empirique concernant les salari s licenci s du textile dans B faible retour dans la fili re textile avec des personnes ayant connu plusieurs
235. les de proc dures d rogatoires En 2002 la loi de modernisation sociale modifi e par la loi de programmation pour la coh sion sociale cr e pour les entreprises de plus de cinquante salari s proc dant des licenciements collectifs une obligation de prendre part des actions de nature permettre le d veloppement d activit s nouvelles et att nuer les effets de la restructuration envisag e sur les autres entreprises dans le ou les bassins d emplois dans lesquels celles ci sont implant es Par ailleurs dans des bassins d emplois affect s par les restructurations d entreprises ne r pondant pas aux conditions d finies la loi ou touch s par une catastrophe industrielle d ampleur nationale l Etat peut chercher mobiliser l ensemble des acteurs du champ de l emploi au travers d un contrat de site ou devenir donneur d ordre en faisant appel via une d l gation de service public de conversion un prestataire charg de la revitalisation des territoires concern s Le cadre juridique de l action publique relative la revitalisation des territoires ouvre ainsi un large champ des possibles quant l intervention des pouvoirs publics Etat mais aussi collectivit s locales et d acteurs priv s dessinant selon les situations de multiples trajectoires potentielles pour les territoires consid r s Les trois monographies tudi es pr sentent ainsi autant d exemples de mobilisation de dispositifs diff ren
236. les ou de qualification qui les exposent plus que d autres aux cons quences de l volution conomique ou technologique Pr alablement il y a eu une diminution des charges mais ils ne vendaient toujours pas de chaussettes les ouvriers le savaient ils le voyaient en comit d entreprise Chaussette ce n est pas l histoire d une restructuration mais d une destruction progressive avec disparition au final maire absence d investissements dans l entreprise le dernier achat machine datait de 1985 Les embauches cela remontait aussi 10 12 ans On voyait bien qu il y avait des choses qui n allaient pas d l gu syndical la scission en 1998 1999 de Chaussette et Collants en 1999 Chaussette est ressorti de Collants Il eu une consultation du Comit Central d Entreprise L isolement n est jamais bon signe car c est la pr paration de la fin expert aupr s du partir du moment de la scission ils se d barrassaient de nous d l gu syndical 46 _ C trav art L 483 1 7 A l exclusion des informations et consultations mises la charge de l employeur au titre des livres et du Code du travail en cas de licenciement conomique 48 _ trav art L 320 2 49 Pr vue au deuxi me alin a de l article L 432 4 au moins une fois par an le chef d entreprise pr sente au comit d entreprise un rapport d ensemble crit sur l activit de l entreprise le chif
237. les qualit s substantielles la composition ou la teneur en principes utiles de toutes marchandises soit sur la quantit des choses livr es ou sur leur identit par la livraison d une marchandise autre que la chose d termin e qui a fait l objet du contrat 2 s ance 25 avr 2001 JO AN 3246 s 57 _ Extrait de l tude Chaussette Il appara t en effet que la direction vite depuis plusieurs ann es d avoir rendre des comptes et d battre avec d autres acteurs des d cisions strat giques et des choix de gestion op r s cette situation s acc l re la crise et au cours de l ann e 2000 le sentiment g n ral est celui d une absence de pilote dans l avion par exemple un d l gu syndical raconte que des m tiers sont enlev s de l entreprise sans que les salari s aient t pr venus et sans que personne ne r ponde ces questions sur cette d cision J ai alert la responsable des ressources humaines on faisait enlever des m tiers et personne n tait au courant m me pas les responsables d ateliers elle n a pas su me r pondre il n y avait pas de direction L anticipation de la situation existe donc de fa on parse et cloisonn e dans la mesure o les acteurs voient venir mais aucun moment les risques qui p sent sur l emploi dans l entreprise ne sont nonc s ni a fortiori partag s par la direction Ce refus de rendre public les risques qui p
238. lis faisaient plut t tat de r sultats d cevants malgr un processus ayant mobilis de nombreux acteurs et de nombreux moyens Le choix de Chaussure semblait donc relever d un cas de sc nario catastrophe tel que d autres ont r guli rement lieu Enfin la restructuration de Chaussure se d roulant en il nous paraissait int ressant de pouvoir consid rer en quoi un territoire d j fortement impact par des restructurations avait pu ou non tirer des formes d apprentissage des situations ant rieures v cues en particulier concernant les modes d intervention des acteurs locaux sur le double volet anticipation et accompagnement des restructurations Chaussette relevait a priori d un sch ma de pilotage de restructurations nettement diff rent malgr des contextes de la restructuration proches de ceux de Chaussure secteur industriel situation conomique de l entreprise tr s d licate h ritage paternaliste des pratiques de gestion de la main d uvre etc en effet ce cas tait en premier lieu d crit par des acteurs occupant des postures diff rentes comme exemplaire compte tenu justement de ses contextes ne favorisant pas l mergence d un processus de restructuration jug comme ayant produit un bilan satisfaisant Ce caract re exemplaire semblait en premier lieu li une posture socialement responsable de l employeur qui aurait particuli rement tenu assumer ses responsabilit s li e
239. lisation du bassin mis en uvre Selon quels crit res mesure t on peut on mesurer l efficacit de ces dispositifs Quelles sont les modalit s d accompagnement un nouvel emploi mises en uvre formation professionnelle bilans de comp tence etc Quels r sultats produisent ils en termes de trajectoires professionnelles des salari s concern s et en termes de destruction cr ation d emplois pour les bassins d emplois concern s D une fa on g n rale quel est le suivi op r dans les zones d emploi r gions concernant les effets sociaux et territoriaux des restructurations Dans ce contexte peut on identifier les conditions de processus de reclassement de qualit De m me peut on identifier les conditions de processus de revitalisation de bassin de qualit Et finalement en quoi les dispositifs mis en uvre permettent ils de favoriser l mergence de tels plans de qualit La r daction du rapport Comme cela a t pr cis les monographies ont t pr sent es aux membres du groupe d experts deux reprises une premi re fois mi parcours de leur r alisation une deuxi me fois apr s ach vement et ce a posteriori d une premi re r union qui contribu d terminer de fa on plus fine les questionnements et objectifs de l tude La discussion au sein du comit d experts t en amont structur e par les questionnements de l tude voqu s ci dessus e
240. lle devient ainsi l gitime pour en organiser la redistribution entre communes soit sous la forme de nouveaux services publics en direction des habitants soit sous forme de transfert de charges des communes vers l intercommunalit ou encore comme le permet le cadre l gislatif via la cr ation d un fond de concours auquel les communes peuvent faire appel selon des crit res p r quateurs pr tablis 1 L entr e d un territoire dans ce cercle vertueux du red ploiement conomique au niveau intercommunale une redistribution pr r quatrice des richesses entre communes appelle toutefois comme l illustrent les cas tudi s deux pr alables En premier lieu le d veloppement endog ne s il est pr par par des instruments conomiques de proximit ne pourra pleinement se concr tiser que s il s appuie sur de nouvelles implantations industrielles ou tertiaires Or comme le montrent les trois monographies cette mission rel ve d agences d partementales B D veloppement voire r gionales une coordination entre les actions de ces agences et celles des instruments de d veloppement conomique assur e par une structure ad hoc comit de pilotage comit suivi sera donc n cessaire De plus dans la perspective d implantations d entreprises comme dans la probl matique de d pollution pr c demment 17 L article 118 de la loi de modernisation sociale puis l article 76 de la loi de co
241. lle a chaque fois vis tant l nonc d avis sur le travail d exploration et d analyse des monographies qu la discussion de points critiques concernant les dispositifs fran ais d anticipation et d accompagnement des restructurations Chaque r union a donn lieu la r daction d un compte rendu soumis aux membres du comit Ces compte rendus ont particuli rement t mobilis s dans la r daction de la derni re partie de ce rapport Conclusion et axes de recommandations De m me l avis des experts a t recueilli l issue d une premi re r daction de ce document qui a ensuite t modifi Pour apporter des l ments d analyse aux questions pos es et amener des axes de pr conisations sur les th mes d finis par la DARES dans sa demande d tude le rapport se compose de la fa on suivante premier lieu une analyse transversale des monographies de restructurations inscrites dans des territoires Ce texte par Rachel Beaujolin Bellet Christophe Comolti Antony Kuhn Yves Moulin se propose ainsi d clairer les l ments de convergence et d expliquer les facteurs de divergence entre les monographies en se focalisant successivement sur les contextes de restructuration I les processus de restructuration en particulier ceux relatifs la prise de d cision en mati re de plans sociaux les jeux d acteurs qui se d roulent lors de restructurations fois au
242. lles m mes Dans le cas Tuyaux le cabinet de reclassement commenc la prise en charge des salari s de Tuyaux et en r alisant des formations collectives aux techniques de recherche d emploi et des bilans d orientation et d valuation pour valider le projet professionnel Parall lement il lanc une prospection sur le bassin d emploi et plus largement sur les entreprises des deux d partements A et C Au cours d une premi re phase il s est livr une qu te quantitative et g n raliste avec pour principaux objectifs d afficher les offres existantes sur le march du travail local Lors d une seconde phase la prospective a t de nature plus qualitative et sp cifique l objectif tant de rechercher les offres d emploi adapt es aux projets des candidats afin de pouvoir estimer l ad quation profil poste pr parer le candidat l embauche et assurer son int gration Au del les prestataires mettent l accent de fa on importante sur l accompagnement individualis et l coute En premier lieu il s agit de permettre toute personne de faire le deuil de sa situation professionnelle ant rieure et cela implique un travail d coute Perdre son emploi fait souvent ressortir plein de choses chez les gens Concernant les salari s de ces entreprises n ayant pas recouru la formation professionnelle ni des mobilit s professionnelles internes ils insistent sur la n cessit d aller
243. lusieurs g n rations de familles locales L ann e 2003 voit une acc l ration particuli re des restructurations du chaussant concernant nouveau des entreprises symboliques du chaussant dans le d partement et un volume d emploi important Cette situation va amener le Pr fet susciter une r flexion locale sur les cons quences des restructurations et mener la signature d un contrat de site de B voir d veloppements dans V Partie de ce rapport Pour autant il semble que cette d marche de structuration des actions locales en vue de l accompagnement social et conomique du territoire face aux restructurations soit une premi re dans ce bassin pourtant touch de longue date par ces derni res Cette absence ant rieure de mesures collectives concernant les restructurations semble s expliquer la fois par le caract re miett et tal dans le temps de 18 Selon le tableau de bord territorial de l OPEQ l emploi a fortement chut dans l industrie en 2002 6 6 L industrie textile repr sente le secteur le plus touch par cette diminution 14 ces derni res et par les caract ristiques du secteur textile soucieux de son autonomie au regard des acteurs publics et ancr dans une culture du secret Chaussure vu par contre son site productif d lib r ment localis au c ur d un territoire rural de la r gion essentiellement agricole Unique employeur dans le secteur secondaire de la commune
244. m me dans le cas Chaussette des r unions d information avec les responsables des cabinets de reclassement ont t organis es avant m me l issue des n gociations pour pr senter les dispositifs et une pr antenne a t install e avant son ouverture compl te pour r pondre individuellement aux questions des salari s Dans ces cas cette tape pr liminaire t jug e posteriori tr s int ressante par les acteurs notamment sur le plan psychologique pour faciliter le deuil de l emploi pass mais aussi sur le plan cognitif afin de faire voluer les repr sentations quant la d marche de reclassement et au r le des consultants En outre il appara t dans de nombreux cas que les agents de l ANPE et des Assedic s efforcent en fonction de leurs informations et de l acc s autoris par la direction de l entreprise d organiser en amont de l ouverture d une cellule de reclassement par exemple au cours de la proc dure de plan social des r unions d information destination des salari s Ces observations renforcent l id e de la n cessit d une intervention rapide des diff rents acteurs du reclassement aupr s des salari s concern s en tout cas avant la notification des licenciements permettant court terme de limiter les risques de dispersion de ces derniers et d accro tre la port e des informations transmises 1 7 2 Modes d intervention des prestataires de reclassement
245. me dans une r flexion sur l volution de l entreprise d autres acteurs que les cadres dirigeants et ce alors m me qu il existe une instance le CE qui d tient le pouvoir de diligenter des experts comptables pour analyser la situation La crainte de la nature et de l ampleur de la r action des salari s peut galement expliquer la volont de dissimuler les difficult s A chaud la direction de Chaussure a cherch dissimuler ses projets de plans sociaux et de d p ts de bilan afin de retarder les r actions potentiellement violentes des employ s les dates choisies pour le plan social de 1997 et notamment l impl mentation du plan et la communication du nom des personnes inscrites dans le dispositif correspondent ainsi la fermeture estivale annuelle pour cong s A froid une communication dense quant un potentiel d p t de bilan aurait pu favoriser la r duction de l engagement des salari s dans un contexte o la direction s interrogeait quant la persistance d un syndrome du survivant li au plan social de 1997 l indicateur absent isme tant relativement fort 12 De plus la direction craignait que cette information ne pr cipite la fuite des meilleurs l ments ou des plus qualifi s de l entreprise D une fa on g n rale nous retrouvons ici le souhait des directions de mener la restructuration dans des temps limit s et en minimisant a priori les vagues sociales 140
246. me une condition d att nuation de guerres de territoires d intervention L ch ance de la fin de la mission nationale de la soci t de reconversion pos la question de son renouvellement l Etat acceptant de poursuivre les avances de fonds mais demandant aux collectivit s territoriales dans le cadre de la d centralisation de prendre le relais du financement des frais de fonctionnement de l antenne locale de cette soci t Ces derni res ne lont pas souhait mettant ainsi un terme cette mission et confiant B D veloppement les missions li es au d veloppement conomique de B avec un fort accent mis sur le d veloppement exog ne Plus fondamentalement les diff rents dispositifs de revitalisation n emp ch rent pas la situation conomique du territoire de se d grader Fin 2002 d but 2003 B en effet connu une recrudescence de restructurations dans le textile avec des plans sociaux nombreux ayant un impact important sur l emploi mais aussi sur le plan symbolique puisqu il s agit des derni res grandes entreprises du chaussant implant es dans B Le contrat de site initi par le pr fet et fortement appuy par le Conseil G n ral et la Communaut d Agglom ration de B appara t alors comme une nouvelle r ponse Dans son contenu le contrat de site affiche quatre objectifs Anticiper les difficult s sociales li es aux suppressions d emploi Renforcer l attractivit conomique du
247. ment nous pouvons estimer que l absence d valuation compl te des dispositifs et des trajectoires des salari s licenci s r sum e un taux de reclassement dont les r sultats peuvent tre consid r s comme d cevants contribue entretenir un sentiment partag par tous de fatalisme Enfin si depuis plusieurs ann es les pratiques de reclassement ont volu vers une prise en compte croissante des dimensions individuelles dans le reclassement avec une individualisation de l accompagnement Il ressort des tudes ici men es que si l accompagnement individualis est essentiel il doit s op rer dans des cadres collectivement pilot s sans s y substituer V LES DISPOSITIFS DE REVITALISATION DE BASSIN ET DE DEVELOPPEMENT LOCAL Les effets d stabilisateurs pour un territoire de la disparition d une unit productive autour de laquelle se structurait l conomie locale ont t mis en exergue d s les ann es 1960 en particuliers dans les bassins mono industriels o l activit conomique reposait sur quelques grands tablissements Dans un contexte o les pouvoirs publics soutenaient voire orientaient des restructurations qu ils consid raient comme participant de la poursuite d objectifs de croissance et rentabilit passant par la rationalisation des ensembles industriels et la constitution de champions nationaux la n cessit d int grer une dimension territoriale dans les politiques publiques de reconver
248. ment au cas Chaussure il ne semble pas qu il y ait eu un plan de fermeture d cid et ostensiblement cach Nous sommes plut t dans un cas de dissimulation par fuite en avant par refus de nommer les risques et par tentative peut tre d viter d avoir en assumer les cons quences Dans le cas Tuyaux le maintien dans le secret de la d cision rel ve non pas d une dissimulation de difficult s ou de m canismes de d ni mais plut t d une protection de choix strat giques op r s au niveau du groupe En ce sens il est embl matique de configurations dans lesquelles les processus de d cisions en mati re de restructuration s op rent de fa on loign e du terrain et des acteurs locaux ventuellement m me dans une association tardive des dirigeants locaux dans lesquels de fait les acteurs locaux ne sont inform s que tardivement Que ce soit dans une volont intentionnelle de cacher une d cision prise dans un m canisme d occultation des difficult s ou dans une logique de protection de choix strat giques ces cas se caract risent par une r sistance plus ou moins explicite de la part de la direction partager l information quant aux difficult s conomiques rencontr es et l imminence d une r duction d effectifs r sistance qui peut tre analys e de la fa on suivante premi re r ticence communiquer ce type d informations s explique par la difficult reconna tre l giti
249. ment de la mise en uvre des plans sociaux respectifs 18 Gazier 2004 March s transitionnels du travail et restructurations vers une gestion collective des transitions S minaire de PIRES sur les restructurations 144 Cornolti C para tre Les effets des suppressions d emploi sur le comportement des salari s restants en France r sultats d une recherche exploratoire Revue de Gestion des Ressources Humaines 145 Aggeri F et Pallez 2002 Les nouvelles figures de l Etat dans les mutations industrielles Cahier de Recherche du Centre de Gestion Scientifique n 20 juin 62 Les salari s de Tuyaux sont issus en effet d une entreprise et plus g n ralement d un secteur industriel o les investissements en capital sont devenus pr dominants au d triment du facteur travail Une importante politique de formation continue a accompagn cette automatisation des proc d s productifs si bien qu au moment de l annonce de la fermeture de C l employabilit des salari s de Tuyaux est relativement lev e dans les domaines li s la production sid rurgique ou m tallurgique Ce facteur favorisa la fois les reclassements au sein d autres unit s de production du groupe europ en actionnaire principal et la cr ation d activit dans le domaine du service l industrie m tallurgique Cette employabilit lev e est ainsi l un des facteurs explicatifs au taux de reclassement sup rieu
250. ment judiciaire deux tiers des salari s soit 170 tant par ailleurs concern s par le plan de sauvegarde de l emploi 63 2 2 D marches de GPEC et tudes prospectives Dans B plusieurs actions visant la r alisation d tudes prospectives ont t men es pour les unes au niveau r gional pour d autres au niveau d partemental dans le cadre du contrat de site Au niveau r gional l interlocuteur de la MIME affirme qu un travail d laboration d indicateurs est en cours mais non achev et donc non diffusable Dans le cadre du contrat de site trois tudes GPEC sur le textile ont t initi es l une sous la ma trise d ouvrage de l autre sous la ma trise d ouvrage d un cabinet de reclassement local sp cialis dans le secteur et la troisi me sous la ma trise d ouvrage de la chambre des m tiers Nous pouvons donc estimer que le contrat de site a constitu une occasion de mettre en uvre des tudes sur le textile ce qui constitue un fait nouveau A l origine dans le contrat de site les deux premi res n en faisaient qu une mais ont t scind es en deux Cette scission est interpr t e par certains comme un sympt me de la difficult tablir des coop rations Les acteurs en charge de ces tudes soulignent plusieurs freins leur r alisation avec en premier lieu la difficult recueillir les r ponses aux questionnaires adress s aux chefs d entreprises mais aussi
251. menter le plan social Par exemple dans le cas Chaussure certaines des manifestations sont destin es rallier les lus du Conseil G n ral et du Conseil R gional afin que ceux ci dans les limites de leurs comp tences fournissent des aides mat rielles aux salari s mais galement fassent jouer leur r seau parisien de relations afin de renforcer l action des pouvoirs publics Dans le cas Chaussette la mobilisation des acteurs se traduit par l accord de DDTEFP donn aux conventions de cong de conversion et par l ajout de primes de mobilit quotidienne Dans d autres cas de restructurations dans B elle se traduit par exemple par la d cision de prolongation de la dur e d une cellule de reclassement R ciproquement et d une fa on g n rale il ressort des entretiens men s que les acteurs se mobilisent de fa on assez importante en vue de la mise en uvre de dispositifs sp cifiques de retour l emploi des salari s licenci s du textile que ce soit chaud au moment de la mise en uvre des restructurations ou posteriori quand les salari s licenci s du textile sont en situation de demandeurs d emploi L intervention des acteurs externes vise en deuxi me lieu impliquer les lus locaux et les repr sentants de l Etat dans un r le de m diateur Contrairement aux cas Chaussette et Tuyaux o le plan social a t n goci lors de rencontres formelles et informelles entre direction et repr
252. ments publics Lors de sa r union de janvier 2004 r union largie aux repr sentants des organisations syndicales repr sentatives du site C les Conventions entre l Etat et l entreprise Tuyaux ou l entreprise EP dans le cadre de la r activation du bassin d emploi cons cutive la fermeture du site sont examin es Sign es le 6 f vrier 2004 apr s validation par le comit d orientation ces conventions mentionnent l objectif de contribution au maintien du potentiel conomique local en participant au total la cr ation de 170 emplois 140 pour la convention sign e par Tuyaux et 30 emplois pour celle sign e par EP Cet objectif doit tre r alis dans un d lai de 36 mois suivant la signature d une convention entre ces deux entreprises et un prestataire auquel est d l gu e la mission de d veloppement conomique local Elles stipulent par ailleurs que les emplois devront prioritairement tre situ s dans la commune concern e et recensent une liste d actions r aliser pour susciter accompagner d velopper l initiative locale et la cr ation de nouvelles activit s sur le territoire Ces deux conventions pr cisent encore la contribution financi re des deux entreprises la mise en uvre de l ensemble des actions de revitalisation Le montant est fix hauteur de quatre fois la valeur mensuelle du SMIC par emploi supprim soit environ 175 000 Pour mettre en uvre le
253. mployeurs du textile traduisent une pr f rence pour la formation initiale par rapport la formation continue Pour les salari s restants chez Chaussure les repreneurs ont pris le contre pied de cette pratique en mettant en place une GPEC en favorisant la formation et en travaillant l employabilit des salari s Pour ce faire le dirigeant de l entreprise fait appel aux aides europ ens au titre du programme d marche comp tence Pic Equal dont les fonds transitent par le Conseil R gional Le plan de formation t aid hauteur de 510 000 d N anmoins l valuation de ces dispositifs n a pu tre r alis e pour l heure d autant plus que la chambre commerciale du TGI concern finalement prononc mi 2005 la liquidation judiciaire de cette nouvelle structure Concernant les dispositifs anticip s de VAE pour les salari s du textile dans B tous nos interlocuteurs ont t tr s prudents mettant en avant ses difficult s d application et de mise en uvre et son caract re trop r cent pour pouvoir tre valu Enfin certains acteurs soulignent le caract re cloisonn des dispositifs de formation selon le statut de la personne salari ou demandeur d emploi par exemple constituant un frein l laboration de solutions innovantes en la mati re et permettant de construire des projets d ensemble 146 D fini lors du sommet europ en Amsterdam le programme communautaire PIC EQUAL
254. n de la cellule les conditions de suivi de ses interventions et le cas ch ant d association des repr sentants du personnel ce suivi le budget pr visionnel de la cellule et son mode de financement les modalit s de participation de l tat au financement du dispositif les liaisons tablir avec la direction d partementale du travail de l emploi et de la formation professionnelle et l ANPE L tat participe aux frais de fonctionnement directs de la cellule de reclassement dont la formation et la r mun ration des membres de la cellule et des frais r sultant de l intervention d un consultant ext rieur pour assister techniquement la cellule de reclassement hauteur maximum de 75 des frais de fonctionnement direct dans le cas des cellules interentreprises entre 0 et 50 du budget pr visionnel de la cellule dans les autres 26 _ C trav art 322 1 7 D n 89 653 11 sept 1989 JO 14 sept 1989 11 sept 1989 JO 14 sept 1989 du ler avr 1992 JO 2 avr 1992 n 89 51 du 8 novembre 1989 Circ DGEFP n 2003 25 9 oct 2003 Circ DARES DGEFP n 2005 01 20 avr 2005 85 cas Il existe un plafond de 2 000 euros par b n ficiaire En cas d incapacit de l entreprise d assumer la charge financi re de cette contribution l entreprise peut sur d cision conjointe du ministre charg de l Emploi et de celui charg du Budget tre exon r e de cette participat
255. n de pr ts participatifs de d veloppement Il s agit de pr t sans garantie d un montant moyen de 6000 euros par emploi cr d une dur e de 5 7 ans Ces pr ts sont financ s par un fonds d intervention mis en place par la BDPME abond par la BDPME et les entreprises Tuyaux et EP ces deux entreprises s engageant par ailleurs verser une dotation non restituable destin e couvrir les sinistres Il est explicitement pr cis que ce dispositif vient en compl ment des pr ts pouvant tre accord s par la plate forme d initiative locale et des interventions en haut de bilan apports de capitaux pouvant tre r alis es par la soci t r gionale de d veloppement Les op rations de r industralisation font l objet d un double dispositif suivi D une part il est pr vu qu un comit de pilotage compos des repr sentants des co contractants ainsi que de la pr fecture et de la BDPME se r unisse deux fois par an pour valuer le dispositif financier mis en place d autre part le groupe de travail conomie revitalisation du bassin du comit d orientation et de r flexion sur la r industrialisation du bassin de C doit veiller aux avanc es de la mission plus globalement C est l occasion d une r union de ce groupe de travail en mars 2004 que les lus locaux mettent trois requ tes sp cifiques la r affirmation de leur volont de voir les fonds vers s tre affect s en prior
256. n importante se tient en pr sence du Pr fet de R gion du Pr fet d arrondissement de d put s de Conseillers g n raux du canton et de trois repr sentants syndicaux de l entreprise donnant lieu l annonce par le Secr taire d Etat l Industrie de la nomination d une charg e de mission la reconversion des bassins concern s charg e de mission vite surnomm e Madame Chaussure Enfin face au blocage persistant des n gociations le Pr fet de r gion en personne r unit la Pr fecture de R gion l ensemble des acteurs administrateurs judiciaires directeur d partemental du travail et de l emploi d l gu s syndicaux accompagn s d un repr sentant de l Union r gional CFDT et repr sentant de l ancienne direction A l inverse dans le cas Chaussette le maire le pr fet le conseil g n ral le conseil r gional et les f d rations syndicales apparaissent peu pr sents sur le terrain m me si des discussions multiples ont de fait lieu entre ces diff rents acteurs la direction de l entreprise et les repr sentants du personnel L inspecteur du travail affirme tre intervenu parce qu il y avait conflit social en discutant avec les diff rentes parties prenantes D une fa on g n rale les d l gu s syndicaux ont exprim un sentiment de relatif abandon de la part des acteurs politiques et administratifs locaux au m me titre que concernant les organisations syndicales en affirmant
257. ne toute la proc dure un caract re formel Cette absence chronique d valuation traduit le fait que le caract re v nementiel des plans sociaux et la mobilisation de nombreux acteurs internes et externes l entreprise qui y est li e s arr tant l issue de la proc dure d information consultation aucun acteur ne prend la responsabilit individuellement ou collectivement d valuer les effets conomiques sociaux et territoriaux de ce qui reste toujours pour une part au moins un traumatisme individuel et collectif Mais nous pouvons aussi mettre l hypoth se qu en l absence d valuation ce caract re traumatique des plans sociaux est maintenu en l tat dans les repr sentations collectives alimentant par l m me nombre de fantasmes et polarisant la d fiance sur les plans sociaux De plus les r sultats de d marches de reclassement ne sont pas valu s et a fortiori ne sont pas mis en d bat le march du reclassement n est pas inform par la publication valid e des r sultats obtenus et de leur analyse laissant 157 Beaujolin 1999 Les vertiges de l emploi Grasset Le Monde Mallet L et alii 1997 op cit 158 Cornolti et alii 2001 Cornolti C Moulin Schmidt 2001 Le suivi des plans sociaux en Lorraine r flexions autour de trois tudes de cas in G Schmidt La gestion des sureffectifs Economica 159 Cornolti C et alii 2001 op cit
258. ngage offrir apr s le stage dans le cadre d un contrat de travail dur e ind termin e ou dur e d termin e au moins gale 6 mois L aide qui est exclue de l assiette des cotisations de s curit sociale de la CSG et de la CRDS correspond la prise en charge des frais de fonctionnement de la formation calcul s sur la base d un co t horaire moyen fix par le bureau de l Assedic qui ne peut tre sup rieur 7 70 HT et un co t global de 1 525 HT En outre des indemnit s peuvent tre accord es au stagiaire pour les frais de transport si la formation se d roule au moins 10 km aller retour de son domicile habituel ainsi que pour les frais d h bergement et de repas 80 lui permettre de b n ficier apr s la rupture de son contrat de travail d actions de soutien psychologique d orientation d accompagnement d valuation des comp tences professionnelles et de formation destin es favoriser son reclassement Ces actions peuvent tre mises en uvre et financ es l Unedic et par le salari lui m me en utilisant le reliquat des droits qu il a acquis la date de la rupture de son contrat au titre du droit individuel la formation Il en est de m me pour le dispositif de cong de reclassement qui s adresse aux entreprises d au moins 1 000 salari s mais dont les mesures sont financ es par l employeur et non par l Unedic La multiplication des dispositifs tend alt rer l effica
259. nible de nature permettre la r int gration du salari L adverbe notamment a son importance car il signifie que l employeur sous le contr le du juge en cas de litige peut envisager d autres hypoth ses que le l gislateur n a pas imagin es Dans un tel cas le salari ne peut pr tendre qu des dommages int r ts EFFICACITE REDUITE DE LA REPARATION EN NATURE LE PLAN DE RECLASSEMENT S INTEGRANT AU PSE Le l gislateur mis la charge de l employeur des obligations de r paration en nature qui portent la fois sur le reclassement et sur l adaptation Elles se traduisent par l obligation mise sa charge d laborer un plan de reclassement qui s int gre au plan de sauvegarde de l emploi Nous verrons cependant que l efficacit de ce plan est r duite pour un certain nombre de raisons qui tiennent son laboration 1 et son ex cution 2 1 laboration La premi re difficult tient au fait que le PSE est un acte unilat ral Un acte en ce sens qu une fois d finitivement adopt c est dire l issue des consultations des repr sentants du personnel le plan a valeur d engagement pour l employeur Les salari s appartenant aux cat gories professionnelles concern es par le projet de licenciement m me ceux licenci s sans cause r elle et s rieuse sont donc fond s en r clamer l application Si l employeur ne respecte pas ses engagements diverses sancti
260. nistratifs de Tuyaux est tudi par un tablissement public de portage foncier la demande de la communaut de communes enfin une tude de strat gie conomique pour la communaut de communes financ e par Tuyaux est men e par un cabinet d audit sp cialis 16 Ce comit de pilotage sera remplac par le comit de suivi des conventions Tuyaux et EP 53 3 LES PROBLEMATIQUES INSTITUTIONNELLES INDUITES PAR UNE DEMARCHE DE REVITALISATION Les trois monographies permettent de mettre en relief deux probl matiques sous jacentes toute d marche de revitalisation la question du territoire d intervention 3 1 et celle du choix du contrat contrat territorial contrat de site comme instrument privil gi de r gulation entre les diff rents acteurs 3 2 3 1 Revitalisation et structuration du territoire La premi re probl matique qui se pose avec acuit aux acteurs locaux concerne la question de l chelle territoriale de la revitalisation Dans les trois territoires tudi s la perspective d implantation de nouvelles activit s sur l ancien site industriel touch par une restructuration se heurte en effet au probl me de pollution du sol et plus fondamentalement aux questions de responsabilit et de financement de la d pollution Or comme l illustrent les cas Chaussure et Chaussette les d lais n cessaires pour trouver une r ponse de telles questions se comptent en ann es et freinent les possibil
261. nn de pr vention du risque et de compensation du pr judice En effet notre l gislation est impuissante r parer l alt ration des qualifications professionnelles des travailleurs alors que cette infortune est susceptible de frapper plus largement et plus fr quemment les membres de la soci t 1 Si de nombreuses mesures de pr vention des risques de perte de qualification professionnelle ont bien t prises elles restent limit es parses manquent de coordination et s appuient sur des dispositifs trop peu coercitifs II D faillance des proc d s de r paration Les deux tudes refl tent l puisement des techniques juridiques utilis es qui consistent mettre la charge de l employeur un certain nombre d obligations qu il n accomplit pas ou accomplit mal Deux proc d s de r paration de la perte de qualification professionnelle existent aujourd hui L un repose sur une r paration par quivalent A l autre sur une r paration en nature B 10 _ C trav art L 321 4 2 I J Y KERBOURCH La convention de reclassement personnalis Semaine soc Lamy supp n 1242 26 d c 2005 pp 21 32 J Y KERBOURC H L organisation du march du travail apr s la loi de coh sion sociale RDSS sept oct 2005 pp 848 862 81 A INEFFICACITE DE LA REPARATION EQUIVALENT La r paration par quivalent est une r paration p cuniaire accord e au salari en compensation
262. ns La rationalit manag riale l gitime en effet l action en r f rence aux principes d efficacit et d efficience et privil gie dans ces pr ceptes la concertation intra organisationnelle et l adaptation contextuelle qualit s minemment reconnues aux arrangements contractuels Dans le domaine sp cifique d une revitalisation le contrat g n re en effet une programmation d investissements en fonction d objectifs n goci s implique l adh sion des maires concern s une logique de projets intercommunaux et se pr te par ailleurs relativement facilement une valuation ex post de sa port e Gr ce ces deux caract ristiques il appara t ainsi comme l instrument privil gi contribuant selon les termes de G Marcou une meilleure adaptation de l action publique aux conditions locales une meilleure coordination entre institutions et une plus grande attention port e aux r sultats r els de l action publique 2 Outre ces qualit s purement gestionnaires le contrat est d un point de vue politique un nouveau moyen permettant de renouveler et d accro tre la l gitimit de l action publique Dans le cas d un programme contractualis de revitalisation cette l gitimit peut d ailleurs augmenter si ce programme a b n fici de l apport de r flexions d acteurs socio conomiques ce qu illustre la cr ation de groupes de travail ouverts des syndicalistes ou des membres du Conse
263. ns une perspective diff rente obligation est encore faite au chef d entreprise d analyser la situation de l emploi pour pr venir certaines situations d emploi que le l gislateur estime anormale comme le travail pr caire Le Code du travail nonce ainsi que chaque trimestre dans les entreprises d au moins trois cents salari s et chaque semestre dans les autres le chef d entreprise doit informer le comit d entreprise de la situation de l emploi qu il lui faut analyser en retra ant mois par mois l volution des effectifs et de la qualification des salari s par sexe en faisant appara tre le nombre de salari s sous contrat de travail dur e ind termin e sous contrat de travail dur e d termin e sous contrat de travail temps partiel sous contrat de travail temporaire et le nombre de salari s appartenant une entreprise ext rieure Nous avions vu pr c demment qu au niveau des branches la n gociation obligatoire sur les salaires devait tre l occasion d un examen par les parties de l volution conomique et de la situation de l emploi dans la branche de son volution et des pr visions annuelles ou pluriannuelles tablies cette occasion le Code du travail pr voit qu au cours de cet examen la partie patronale doit fournir aux organisations syndicales les informations n cessaires pour permettre de n gocier en toute connaissance de cause Enfin il tait d j d volu au comit d entreprise
264. nt de la filiale de production Rapport CESR de A 2003 A L une logique conomique deux territoires deux reconversions Rapport du CESR 21 mars 20 En 2002 plus de trois mille travailleurs frontaliers taient recens s soit 12 des actifs exer ant un emploi de ce territoire 15 A partir des ann es 1990 Chaussure HCT qui emploie encore pr s de 1300 salari s conna t de r elles difficult s Le r seau de distribution n ach te plus que 22 de la production Entre 1993 et 1996 le chiffre d affaires chute de 343 MF 251 le r sultat d exploitation passe de 0 6 MF 43 5 MF et le r sultat net de 5 9 49 7 MF D s 1996 l entreprise recourt au ch mage technique et organise 44 cessations d activit s anticip es En 1997 apr s des pertes cumul es de plus de 90 MF un cadre technique de la direction du groupe et le directeur financier de Chaussure SA travaillent dans la plus stricte confidentialit des sc narios de restructuration Apr s accord du directeur Europe ils s arr tent sur une option industrielle qui permet de limiter 300 le nombre de personnes inscrire dans le futur plan social Il s agirait d un chiffre plafond au del duquel les cons quences sociales seraient appr hend es comme trop fortes la suite de ce choix la direction de Chaussure annonce lors de la r union du comit d entreprise d avril 1997 l imminence d un plan social touchant 295 pe
265. nt des impacts sur l environnement des restructurations la coordination de l valuation des processus de restructuration et de leurs effets capitalisation sur les exp riences men es coordination des d marches de d veloppement de l employabilit et de gestion pr visionnelle des emplois et des comp tences Cette pr conisation part des analyses d velopp es ci dessus mais aussi d un double postulat les territoires au regard des autres niveaux d action apportent des gages plus forts de p rennit une gestion int gr e des mobilit s 12 Bruggeman et alii 2004 op cit 72 professionnelles et des cons quences multi dimensionnelles des restructurations social conomique environnemental implique la cr ation d institutions ayant en charge la coordination des actions des diff rents acteurs locaux en la mati re Pour Bruggeman et alii L anticipation du processus reliant l mergence d un motif conomique la mauvaise situation n tant qu un argument possible parmi d autres la r alisation des reclassements qu elle impose On peut penser que l appr hension pr coce des difficult s venir la responsabilisation des cabinets conseil en restructuration charte de d ontologie contr le et publication des r sultats la mise en uvre d une surveillance des bassins d emploi permettant des actions pr ventives et de re dynamisation ainsi que la mutualisa
266. nt sont g n ralement mises en place Elle peuvent faire l objet d une convention de cellule de reclassement conclue entre l entreprise et l tat Ce type de convention fait partie des actions d urgence pr vues par le Code du travail pour assurer le reclassement externe des salari s La cellule de reclassement s adresse aux salari s en sureffectif l exception de ceux b n ficiant d une mesure d ge et de ceux dont le reclassement interne par mutation est acquis Ces prestations consistent prospecter des offres d emploi notamment dans le bassin local d emploi que conna t le mieux l entreprise aider les salari s par le moyen d entretiens r guliers optimiser leur recherche d emploi r aliser leurs projets professionnels et cerner leur orientation Le suivi des b n ficiaires est en principe fix dans la convention entre trois et douze mois La cellule peut fonctionner avant le d but de leur pr avis ou de leur entr e en cong de reclassement ou en convention de reclassement personnalis et apr s la fin du contrat de travail des salari s La convention avec l tat pr cise notamment le programme d intervention de la cellule et le plan d ensemble dans lequel elle s inscrit le nombre envisag de b n ficiaires ainsi que les cat gories professionnelles concern es la dur e de prise en charge des b n ficiaires les actions envisag es le calendrier de mise en uvre la compositio
267. ntage d usine n appartient pas au pouvoir de police de l dile de la cit 27 du plan social avec une pr sence r guli re du sous pr fet et d un repr sentant de la DDTEFP la commission de suivi qui s est r unie tous les mois Le degr d implication des acteurs politiques et administratifs locaux et de visibilit de leurs actions g n ralement sollicit s en premier lieu par les repr sentants du personnel semble ainsi d pendre la fois la mobilisation des repr sentants du personnel avec en particulier l existence ou non de menace sur l ordre public dela qualit du dialogue social dans l entreprise concern e la place compris symbolique de l entreprise en restructuration dans le bassin et de l anticipation qu ont les acteurs des cons quences conomiques et politiques de la restructuration mais aussi de la personnalit des acteurs administratifs qui vont ou non s impliquer personnellement dans des dossiers toujours difficiles 2 2 Une intervention portant essentiellement sur trois volets mobilisation de moyens m diation dispositifs de revitalisation Dans l ensemble des restructurations tudi es ces interpellations et mobilisations d acteurs externes l entreprise politiques administratifs ou syndicaux visent pour les repr sentants du personnel obtenir des contributions publiques suppl mentaires voire exceptionnelles destin es ali
268. nticipation des restructurations sur le territoire D une fa on g n rale l acc s aux interlocuteurs s est av r relativement ais quelques exceptions pr s pour lesquelles nos demandes d entretien n ont pas abouti N anmoins nous avons per u dans de nombreux cas la sensibilit de la th matique des restructurations certains interview s demandant une anonymisation compl te de leurs propos d autres 7 Cette probl matique des d localisations a t analys e dans un crit parlementaire d s 1993 L incidence conomique et fiscale des d localisations hors du territoire national des activit s industrielles et de services J Arthuis Rapport d information du S nat n 337 119 Elle ensuite t approfondie au d but des ann es 2000 par deux rapports d information de S nat La d localisation des industries de main d uvre Grignon Rapport d information du S nat n 374 2003 et La globalisation de l conomie et les d localisations d activit s et d emplois J Arthuis Rapport d information du S nat n 416 2005 et par un cahier du Commissariat G n ral du Plan Localisation des entreprises et r le de l Etat une contribution au d bat J L Levet 2005 t moignant de l importance croissante de la prise de conscience relative ce ph nom ne conomique au sein de la sph re tatique 8 Des restructurations fortement m diatis es et r alis es au cours
269. ntre contraintes conomiques et pressions sociales Vuibert p 168 3 L Mallet Reynes Vincens 1997 op cit p 83 T Colin Rouyer 1996 op cit 9 21 interpr tation ne manque pas de pertinence un autre cas de programmation d une fermeture progressive ayant t mis 35 en exergue lors d une tude r alis e par d autres chercheurs Ainsi la d cision initiale de restructuration est fortement centralis e La discr tion qui l entoure s explique d autant mieux qu elle est fond e sur des crit res propres la sph re manag riale et potentiellement contestables par d autres acteurs Toutefois la pr cocit ou le caract re tardif de la communication de ce choix aux autres acteurs est manifestement contrast selon les cas Pourtant la temporalit attach e cette diffusion n est pas neutre puisqu elle a un impact sur la capacit de ces acteurs r agir pour laborer des solutions de reconversion des hommes et de revitalisation des territoires La rapidit de l largissement du cercle des initi s pourrait d ailleurs tre consid r e comme un indice fort de la responsabilit sociale que l entreprise entend assumer responsabilit sociale que toutes s ing nieront cependant afficher pour construire le deuxi me degr d acceptabilit sociale de leur d cision 3 DES POSTURES AFFICHEES DE RESPONSABILITE SOCIALE CONCERNANT L IMPL
270. nverse les repr sentants du personnel de Chaussure demeurent mitig s les uns tant satisfaits des modalit s d accompagnement obtenues les autres demeurant amers On a eu ce qu ils avaient pr vu de nous donner d s le d but ni plus ni moins A l issue des dispositifs de reclassement leurs r sultats font d bat chez Chaussure et chez Chaussette de fa on oppos e Chaussette affiche d excellents r sultats qui sont a posteriori critiqu s par les repr sentants du personnel Chaussure pr sente des r sultats moyens qui se voient d valoris s dans leur m diatisation l inverse dans le cas Tuyaux les bons r sultats de reclassement ne semblent pas tre discut s Ainsi derri re la perception qu ont priori les acteurs du volet social des plans sociaux tels qu ils ont t n goci s se posent les questions de leurs modalit s de mise en uvre de leur suivi et de leur valuation Nous allons donc pr senter dans cette partie les contenus et modalit s de mise en uvre du volet social de ces plans 1 pour ensuite en pr senter et en discuter les r sultats 2 1 CONTENUS ET MODALITES DE MISE EN UVRE DES PLANS SOCIAUX Dans leur volet social les plans sociaux tudi s sont proches dans leurs grandes composantes par contre ils divergent dans les modalit s de suivi mises en uvre en particulier concernant la composition et les modes de fonctionnement des commissions de suivi 1 1 La place des
271. oins le caract re effectif de la commission de suivi en tant qu organe d cisionnaire pouvant influer sur le travail du prestataire de reclassement d pend la fois de la composition de la commission et des pouvoirs attribu s a priori ses diff rents membres Autrement dit la mise en uvre d une commission de suivi paritaire et d cisionnaire implique que sa composition ses missions et les voies de recours ventuelles soient d finies dans le texte du plan social Au del dans de nombreuses configurations une fois la proc dure d information consultation du plan social achev e l ventuel rapport de forces cr par les repr sentants du personnel s att nue surtout si le plan social Colin 2001 Est il possible de n gocier l emploi dans l entreprise in G Schmidt La gestion des sureffectifs Economica 10 Bruggeman Lap tre Paucard D Thobois 2002 Plans sociaux conception suivi valuation Rapport d tude pour la DARES Bruggeman F Lap tre M D Thobois 2002 op cit 7 Mazade 2005 Cellules de reclassement et individualisation du traitement du ch mage Le cas de Metaleurop et des Houill res du Nord Revue de l IRES Num ro Sp cial Restructurations nouveaux enjeux n 47 195 214 39 concerne la fermeture d un tablissement et a fortiori la fermeture d une entreprise Cet aspect l gitime sp cifiquement l
272. oins lorsque le service public de l emploi intervient dans son financement Le suivi du travail des cellules de reclassement par des acteurs du service public de l emploi en tant que tiers externe la relation entre direction et repr sentants du personnel reste n anmoins al atoire en n tant pas totalement institutionnalis En parall le de nombreuses restructurations avec licenciements donnent lieu la mise en uvre de mesures de reclassement sans financement public parfois motiv es justement par le souhait de ne pas voir l Etat s immiscer dans ces pratiques dans ces cas les informations concernant l existence d une commission de suivi et le travail de l antenne emploi ne sont pas transmises aux acteurs du service public de l emploi Derri re les modes de fonctionnement des commissions de suivi des trois cas tudi s plusieurs points m ritent d tre soulign s Comme lont soulign Bruggeman et ali l existence d une commission de suivi constitue un gage de la mise en uvre effective des modalit s d accompagnement des salari s d finies dans un plan social A l inverse comme le montre Mazade suite l tude du fonctionnement des cellules de reclassement de Metaleurop et des Houill res du Nord ni le contenu du plan social ni le cahier des charges ne semblent en mesure d exercer un contr le suffisant sur ce qui est r ellement pratiqu dans les cellules de reclassement N anm
273. olette LEYMARIE Emma MBIA Patrick NIVOLLE Centre d tudes de l emploi collaboration ext rieure Marie MARIN octobre 2005 N 107 La s curisation des trajectoires professionnelles par Dominique et Bertrand MINAULT octobre 2005 N 108 Le licenciement des salari s prot g s Processus et enjeux par Mario CORREIA Institut du travail d A ix en Provence LEST et Nicole MAGGI GERMAIN Institut des sciences sociales du travail Universit Paris Panth on Sorbonne DCS f vrier 2006 N 109 Les expositions aux risques professionnels par secteur d activit nomenclature 2003 niveau 31 R sultats SUMER 2003 par Dr ARNAUDO Dr I MAGAUD CAMUS Dr N SANDRET DRT Inspection m dicale du travail et de main d oeuvre M C FLOURY GUIGNON S HAMON CHOLET D WALTISPER GER Dares mars 2006 N 110 Les relations professionnelles dans les pays d Europe centrale et orientale au tournant de l entr e dans l Union europ enne Survey de litt rature par M WIERINK mars 2006 N 111 Ren gocier la RTT Les enseignements de 16 d marches d entreprise par PEPIN DOERFLINGER Y JORAND NICOLAS Essor Consultants et D TONNEAU Ecole des Mines de Paris avril 2006 N 112 La mesure d un effet global du projet d action personnalis par Etienne DEBAUCHE et St phane JUGNOT avril 2006 N 113 La politique sp cifique de l emploi et de la formation professionnelle un pro
274. on d acteur socialement responsable rel ve en m me temps d une rationalit conomique recommandant de pr server l image de l entreprise et de garder la ma trise du calendrier de l op ration En effet d autres tudes portant sur les restructurations ont d j montr l importance accord e par les directions d entreprise leur image Les menaces de d gradation de cette image sont d autant moins indiff rentes l entreprise que ce ternissement pourrait affecter le groupe et particuli rement ses activit s dans d autres filiales fran aises Dans le cas du groupe Textile ce dernier communique d ailleurs avant tout sur ses marques et non sur le groupe lui m me afin d viter tout risque de communication institutionnelle n gative D une fa on g n rale et en dehors de ce seul cas les directions particuli rement concernant des entreprises en contact direct avec les consommateurs positionn es en Business to Customer d veloppent des anticipations n gatives quant au risque de production d une image d entreprise en difficult ou d entreprise socialement peu responsable En effet trop de partenaires sont susceptibles d interpr ter ces informations comme un signal n gatif dont il conviendrait de tirer des cons quences Les investisseurs risqueraient de formuler des anticipations n gatives conduisant une perte de confiance tr s pr judiciable dans le cadre d une d sin
275. on n a vu personne personne n est venu Pour autant le maire de la commune l inspecteur du travail le Directeur d partemental du travail et le Pr fet semblent avoir suivi ce dossier de pr s sans y intervenir de fa on visible Ces diff rents acteurs n ont donc pas t absents dans le suivi du dossier mais sont intervenus dans une pr sence discr te surveillant l volution des v nements Pour le traitement chaud des conflits sociaux li s des suppressions d emploi les cas Chaussure Chaussette et Tuyaux divergent quant l implication des services de l Etat Alors que ceux ci sont rest s en retrait dans les bassins de C et de B laissant les acteurs sociaux n gocier ils sont intervenus fortement dans la recherche d un accord relatif au plan social de Chaussure L implication de ces acteurs dans le suivi de la mise en uvre du plan social n a t observ e que dans le cas Chaussure o cette implication assez exceptionnelle des pouvoirs publics s est poursuivie a posteriori de la n gociation 3 EP tant le sous traitant quasi exclusif de Tuyaux la fermeture du site de Tuyaux entra ne la cessation d activit de lusine La direction de Tuyaux avait cependant d pos un recours pour exc s de pouvoir devant le Tribunal Administratif concern Lors de l examen de cette requ te le Commissaire du gouvernement proposa l annulation de cet arr t car l opposition au d mo
276. onduire des licenciements peuvent conclure avec l tat des conventions qui leur permettent de recevoir une aide financi re l effet de mener une fude de leur situation conomique et des solutions de redressement destin es viter d ventuels licenciements ou d en limiter le nombre L tat peut participer au financement de ces conventions dans la limite d une somme au plus gale 70 des frais d intervention du consultant charg de l tude sans exc der un montant de 15 244 90 euros Outre l extr me dispersion de ces aides il faut surtout relever que les entreprises restent libres de les actionner ou non L employeur doit donc avoir un int r t anticiper de longue date les difficult s ou les mutations qu il pr voit ce qui est loin d tre le cas et ce qui ne l a pas t dans les deux affaires tudi es 2 volution dans les bassins d emploi Existe t il une gestion pr visionnelle de l emploi macro dans les bassins d emploi En pratique la GPEC se m ne au niveau des entreprises N anmoins un nombre important d institutions ou de dispositifs juridiques vocation soit mener des tudes sur l volution de l emploi ou l volution conomique des bassins d emploi soit de fa on plus active r industrialiser ces bassins a tudes recherches d veloppement des territoires Les Observatoires R gionaux Emploi Formation ont t cr s il une quinza
277. ons sont envisageables mais toutes ou presque consistent en des dommages int r ts ce qui n est pas satisfaisant au regard de l objectif de reclassement et de compensation de la perte de qualification professionnelle qui est recherch Certes le PSE doit d terminer les modalit s de suivi de la mise en uvre effective par l employeur des mesures du plan de reclassement Et ce suivi doit l galement faire l objet d une consultation r guli re et approfondie du comit d entreprise ou des d l gu s du personnel L autorit administrative comp tente est cens e tre associ e au suivi 14 _ C trav art L 321 4 1 15 trav art L 122 14 4 16 _ Cass soc 29 mai 2002 RJS 8 9 2002 n 962 17 _ Cass soc 29 janv 2003 RJS 4 2003 n 437 18_ Cass soc 4 avr 1990 RJS 5 1990 n 372 83 de ces mesures Mais il n existe pas v ritablement de police du suivi des PSE alors que les enjeux d ordre public sont extr mement importants Un meilleur suivi par les pouvoirs publics de l employabilit et pas seulement du reclassement des salari s licenci s serait souhaitable les maisons de l emploi nouvellement cr es Le service public de l emploi et notamment l ANPE Une r flexion m riterait d tre men e Ces difficult s ne sont que la cons quence du mode d laboration du PSE qui est un acte unilat ral employeur doit tablir et mettre en uvre un plan de sauvegarde de l em
278. oriser Cette dimension au mieux mitig e des quelques r sultats des dispositifs d accompagnement permet en partie de comprendre l absence actuelle de mise en uvre syst matique de d marches d valuation quantitative et qualitative de ces dispositifs par exemple en termes de suivi des trajectoires individuelles et professionnelles des salari s plac s dans une mobilit subie par anticipation n gative de ce qu ils pourraient produire Pour autant cette absence constitue un frein l analyse de ce qui s op re en mati re de mobilit s professionnelles sur le march du travail et de ce fait constitue une carence majeure pour la recherche de nouvelles solutions possibles Les m mes observations et remarques peuvent tre port es concernant les dispositifs de revitalisation territoriale dans ces configurations les annonces de cr ations d emploi venir tiennent lieu de r sultat de l action mise en uvre sans valuation de l impact qualitatif de ces op rations sur le d veloppement local par exemple Le corollaire de cette absence d valuation est un d ficit relatif d apprentissage collectif des situations de restructuration dans les territoires tudi s les restructurations sont loin de constituer un ph nom ne nouveau et pr occupent depuis pr s de trois d cennies les acteurs locaux Certes des initiatives ont t prises des plans d action ont t men s mais aujourd hui deux vides sont observa
279. orsque l employeur projette de prononcer le licenciement pour motif conomique d au moins dix salari s sur une m me p riode de trente jours Ces accords fixent les conditions dans lesquelles le comit d entreprise est r uni et inform de la situation conomique et financi re de l entreprise et peut formuler des propositions alternatives au projet conomique l origine d une restructuration ayant des incidences sur l emploi et obtenir une r ponse motiv e de l employeur ses propositions Ils peuvent organiser la mise en uvre d actions de mobilit professionnelle et g ographique au sein de l entreprise et du groupe En outre les accords peuvent d terminer les conditions dans lesquelles l tablissement du plan de sauvegarde de l emploi peut faire l objet d un accord et anticiper le contenu de celui ci Encore faut il que l employeur accepte de conclure un tel accord de m thode Au reste l laboration du PSE devrait mieux associer les repr sentants du personnel lorsque de tels accords ne sont pas conclus et en tout tat de cause mieux faire participer le service public de l emploi alors que ce dernier devra sans doute prendre en charge l int ress pendant plusieurs ann es apr s le licenciement Pourrait on imaginer un plan partenarial de sauvegarde de l emploi qui associerait l employeur les repr sentants du personnel le service public de l emploi et les collectivit s territoriales Aujourd hui ces diverses p
280. oser de charg s de mission dans le domaine conomique la constitution d un pays f d rant ces structures intercommunales et dot de conseils de d veloppement associant acteurs politiques locaux conomiques et associatifs Ce pays serait appel jouer pleinement son r le d espace de discussion destin favoriser la r flexion prospective et l mergence d une vision partag e de son devenir Cette vision peut comme le permet actuellement la l gislation se concr tiser par l laboration d un contrat de pays v ritable investissement de forme co sign avec le Conseil R gional et ins r dans le contrat de plan Etat R gion Ce travail sur le cadre institutionnel contribuerait d finir les r les des diff rents acteurs politiques et administratifs d un territoire et r guler leurs relations Il permettrait galement de faire merger des institutions pays ou structures intercommunales dot es de moyens financiers et humains leur permettant la fois de g n rer une croissance endog ne et d appara tre comme des interlocuteurs pertinents pour des entrepreneurs comme pour les services de l Etat dans le cadre d un d veloppement exog ne Parall lement les pouvoirs publics auraient int r ts ce que chaque territoire concern par les mutations conomiques poss dent des instruments de cr ation d activit s p pini re d entreprises voire incubateur plate forme d initiatives locales et
281. oupe Chaussure travaille sur plusieurs sc narios de d sengagement du site qui seront valid s par des cabinets conseils gestionnaires et juridiques Si la restructuration de Chaussure impliquant des suppressions massives d emplois a donc t secr tement planifi e par la direction elle n a pas constitu une surprise pour les acteurs syndicaux qui avaient pr c demment lanc un droit d alerte ni pour les acteurs publics comme en t moigne le sous pr fet en poste durant cette p riode d s que je suis arriv soit pr s d un an avant le plan social mes services m ont indiqu que la principale source d inqui tude pour l arrondissement tait la situation financi re de Chaussure 137 Aubert J P et Beaujolin Bellet R 2004 Les acteurs de l entreprise face aux restructurations une d licate mutation Travail et Emploi n 100 octobre pp 99 112 Bruggeman F Lap tre M Paucard D Thobois P 2002 Plans sociaux conception suivi valuation Rapport d tude pour la DARES Gazier B 2004 March s transitionnels du travail et restructurations vers une gestion collective des transitions S minaire de PIRES sur les restructurations 57 Dans le cas Tuyaux une restructuration tait galement consid r e comme possible par les acteurs non manag riaux au regard d une baisse de l investissement productif et des mesures de ch mage partiel qui avaient pr c d Son ampleur la ferme
282. p les de comp titivit associent plusieurs entreprises et au moins l un des partenaires suivants des laboratoires publics ou priv s des tablissements d enseignement sup rieur des organismes concourant aux transferts des technologies Ces projets qui doivent tre agr s par les services de l tat ne peuvent tre pr sent s apr s le 31 d cembre 2007 Le CIADT du 12 juillet 2005 a labellis 67 p les et a d cid de porter l enveloppe totale d di e par l tat les agences et les organismes nationaux au financement des p les un minimum de 1 5 milliard d euros sur 3 ans Les entreprises qui participent un projet de recherche et de d veloppement et qui sont implant es dans une zone de recherche et de d veloppement peuvent b n ficier d un r gime fiscal sp cifique ainsi que d une exon ration de cotisations patronales de S curit sociale D autres dispositifs qui rel vent plut t de la politique de l emploi participent sans doute quoique indirectement de la volont de cr er et de d velopper des activit s conomiques dans des zones en difficult C est le cas des zones franches urbaines des zones de revitalisation rurales etc Observons que l ensemble de ces mesures a vocation compenser les d ficits des bassins industriels dont les entreprises ont ferm et qui se trouvent en difficult Peu d actions visent anticiper ces difficult s alors qu il est ais ment pr v
283. panne Par exemple une des friches est pollu e et les processus sont lents pour aller vers zone d activit s Et certaines actions n taient pas bien d finies 2 3 Une d marche mise en uvre par une soci t de reconversion et supervis e par les pouvoirs publics dans le territoire d implantation de Tuyaux La convention entre Tuyaux et la soci t de reconversion industrielle constitue le dispositif central de la d marche de revitalisation initi e dans le bassin de C Celle ci pr cise que la soci t de r industrialisation instruira le nombre de projets suffisants pour une dur e de 36 mois 15 L importance du financement manant de la ville de N s explique peut tre en partie au moins par l implantation N d une centrale nucl aire EDF dont l ensemble des acteurs nous a dit qu elle contribuait beaucoup au d veloppement du territoire 52 Elle pr voit en particulier le lancement d actions de prospection de projets locaux nationaux et internationaux notamment via une de ses filiales sp cialis e dans la cr ation de nouveaux sites d activit s r guli rement pr sentes dans les salons professionnels et dot e d un site Internet destin accueillir les entreprises en recherche de sites d implantation l aide au montage des plans d affaires b tis sur trois ans en contr lant leur viabilit la participation au bouclage du plan de financement de ces projets au moye
284. peut signifier pour des acteurs institutionnels de l viter objectif souvent illusoire au regard des contraintes conomiques Elle doit au contraire viser la pr parer afin d en att nuer les cons quences socio conomiques Or nous l avons vu les capacit s d anticipation au sens de l intervention en amont de cas sp cifiques de restructurations sont fortement contingentes En ce sens nous pouvons estimer que l anticipation territoriale passe par un renforcement de la capacit d un territoire favoriser son red ploiement conomique tre en position de r surgence 7 Les trois monographies ont en effet mis en exergue l importance du contexte territorial dans lequel s inscrivent les restructurations Elles ont montr en particulier comment l existence ant rieure de pratiques coop ratives inter institutionnelles et la cr ation d instruments de d veloppement conomique ont facilit la revitalisation de territoires marqu s par de nombreuses suppressions d emplois Dans cette perspective l anticipation de mutations conomiques implique pour un territoire accueillant des activit s industrielles un renforcement de sa structuration Il s agit alors pour les pouvoirs publics l Etat via l administration pr fectorale mais aussi les Conseils R gionaux et G n raux de favoriser sur les diff rents bassins d emplois une dynamique de structuration territoriale qui recouvre 15 Bruggeman e
285. place Au del de ce jeu des repr sentants du personnel sur les zones d incertitude de la direction de Textiles les repr sentants du personnel vont rapporter par une forme de travail de benchmarking des exemples de montants d indemnit s relevant de cas similaires pour contribuer construire une norme de montant indemnitaire acceptable In fine l issue jug e satisfaisante par les acteurs concern s est aussi attribuable aux qualit s individuelles des acteurs impliqu s que ce soit le directeur de Chaussette le directeur des ressources humaines Europe du Textile le leader syndical les experts et l avocat aupr s du CE Tous se sont fortement impliqu s dans un processus tr s consommateur d nergie de temps et de stress ces co ts de l implication tant d autant plus lev s que les acteurs sont proches du terrain Dans ce cas les acteurs estiment tous que chacun tenu son r le et que la dynamique d acteurs permis de conduire un plan social de qualit en ce sens le cas de la fermeture de Chaussette semble assez remarquable l inverse de configurations o la direction et le CE se penchent sur des solutions classiques avec un bon vieil affrontement Cette dynamique se retrouve dans le cas Tuyaux mais avec une recherche accentu e de la part des salari s d un soutien politique Ainsi moins d un mois apr s l annonce de la fermeture du site une grande manifestation regroupant
286. ploi L employeur agit seul car l laboration du PSE rel ve de sa responsabilit exclusive Certes le PSE est soumis aux repr sentants du personnel ou l autorit administrative qui disposent d un certain nombre de moyens pour en faire am liorer le contenu Certes le comit d entreprise les salari s concern s mais aussi les syndicats professionnels m me apr s que le comit a rendu son avis ont qualit pour agir en justice pour faire respecter la proc dure d laboration du plan Mais il est choquant que les erreurs de proc dure commises par l employeur soient le seul moyen offert aux repr sentants du personnel pour n gocier une am lioration du PSE et pas seulement tre inform s et consult s Pourtant juridiquement rien ne s oppose ce que le PSE prenne la forme d un accord collectif d entreprise Les accords de m thode en sont d ailleurs une pr figuration La loi de coh sion sociale n 2005 32 du 18 janvier 2005 vient de consolider les r gles de ces accords de m thode en incitant les partenaires sociaux de l entreprise fixer eux m mes les r gles proc durales du licenciement ce qui rend alors suppl tives les dispositions pr vues par le Code du travail En effet des accords d entreprise de groupe ou de branche peuvent d sormais fixer par d rogation aux dispositions des livres et IV du Code les modalit s d information et de consultation du comit d entreprise qui sont applicables l
287. ploi que s ils avaient conscience que le site n allait pas bien ils n imaginaient pas qu un d p t de bilan tait possible car ils estimaient impensable que la famille fondatrice puisse les abandonner Le deuil est d autant plus difficile faire pour ce type de population Notons en outre que le plan social est intervenu dans une Zone rurale qui semble d favoriser le reclassement Nous pouvons retrouver dans ces justifications le poids de l histoire de cette entreprise soit la trace des pratiques ant rieures de gestion des ressources humaines paternalistes valorisant la fixation de main d uvre Dans contexte il appara t que l injonction de mobilit professionnelle adress e aux salari s licenci s est en dissonance avec les injonctions ant rieures de stabilit voire d asservissement et fait figure d injonction paradoxante De la m me fa on les salari s du textile de B sont d crits par tous comme tant travailleurs performants r alisant un travail de qualit mais peu form s niveau de qualification initial et acc s ant rieur la formation continue D s lors selon ces acteurs les qualit s de ces personnes sont soit inad quates par rapport aux exigences du march du travail soit insuffisamment valoris es et impliquant de construire des passerelles entre m tiers et entre secteurs d activit s Plusieurs interlocuteurs ont soulign le fait que le
288. port de forces qui peut contribuer rebattre les cartes et sont souvent mises l preuve de difficult s particuli res 4 Dont 20 pr retraites FNE 20 pr retraites Assedic 43 situations de portage 53 55 ans 9 situations de portage 4 personnes en convention de pr retraite FNE 57 ans et plus et 4 personnes en pr retraite d rogatoire 56 ans 30 lesquels cela tait possible y inclus dans des conditions d rogatoires Dans B les acteurs rencontr s d crivent spontan ment les pr retraites comme la premi re solution consid r e quand s annoncent des licenciements en particulier dans le textile soit dans un secteur en crise impliquant priori des difficult s importantes de reclassement dans l emploi et des mesures de reconversion N anmoins il demeure relativement peu de pr retraites du Fonds National de 1l Emploi FNE dans la mesure o elles semblent avoir t massivement utilis es au cours de la d cennie pr c dente dans l ensemble des entreprises concern es Cette observation renvoie d autres faites au niveau national qui constatent que malgr la volont affich e de l Etat de se d sengager des pr retraites par une diminution de sa participation financi re ces mesures de cessation anticip e d activit dans le cadre de politiques de vieillissement actif le recours aux pr retraites avec financement public demeure important jusqu en 2003 Derri re ce
289. poste dans une usine textile marque les individus diminuant ainsi leurs capacit s de changement d emploi impliquant un changement important de contexte de travail Pour d autres c est bien le syst me paternaliste qui a pr valu dans nombre d entreprises textiles qui constitue un handicap majeur pour ces personnes peu pr par es la mobilit avec initiative personnelle Toutefois dans le cas Chaussure il appara t que les r sultats auraient sans doute pu tre am lior s si l quipe des consultants avait t plus stable plus exp riment e et si un interlocuteur l gitime et int ress avait pu exercer un contr le syst matique des travaux du cabinet l administrateur judiciaire n ayant pas d int r t direct dans l affaire et se refusant jouer ce r le Pourtant inscrite dans un bassin d emploi de m me nature dans un secteur d activit s comparable et dans une histoire similaire de pratiques de gestion des ressources humaines les r sultats de l antenne emploi de Chaussette sont jug s 76 Cependant si la dimension psychologique est fortement pr sente dans le discours du responsable du cabinet et que le cahier des charges voque la cr ation d un Espace Information Conseil pour le soutien psychologique il ne semble pas que des outils sp cifiques ou m me des phases particuli res d aide au travail du deuil n aient t mis en place 7 BRUGGEMAN D PAUCARD TUCHSZIRER 20
290. prises la formation continue tat des lieux et volutions possibles ao t 2001 N 50 Base de donn es des comptes sociaux des entreprises commerciales fichiers DIANE Panel DIANE UNEDIC p riode 1991 1999 par Anne SAINT MARTIN DARES janvier 2002 N 51 Dynamique des m tiers et usage de l informatique une approche descriptive par Thomas COUTROT DARES et Jennifer SIROTEAU f vrier 2002 N 52 Licenciements et march s financiers les ill gimit s de la convention financi re par Tristan BOYER FORUM avril 2002 N 53 M canique du plan de licenciement d construction d argumentaires conomiques de projets de licenciements par Tristan BOYER FORUM avril 2002 N 54 la recherche du temps gagn des salari s face aux 35 heures par J r me PELISSE CEE mai 2002 N 55 La r duction du temps de travail en Lorraine enjeux n gociations et pratiques des entreprises par Lionel JACQUOT LASTES et Nora SETTI GREE avril 2002 N 56 Principaux r sultats de l enqu te RTT et modes de vie par Marc Antoine ESTRADE et Dominique MEDA DARES mai 2002 N 57 Enqu te passages projets attitudes strat gies et accords li s la g n ralisation des 35 heures Guide m thodologique et analyse pr liminaires par Mathieu BUNEL juillet 2002 N 58 Coh sion sociale emploi et comp titivit l ments pour un d bat par Rachel BEAUJOLIN BELLET Marc Antoine ESTRADE Jean Yves KERBOUC H Tristan KLEI
291. prises appartenant des industries traditionnelles Textile Cuir Sid rurgie fortement expos es depuis plusieurs d cennies la concurrence internationale 1 toutes trois int gr es de grandes firmes internationales ayant connu ou connaissant des restructurations de longue date 2 De m me leurs territoires d implantation ont t ou sont marqu s par l existence de restructurations 3 Enfin ces entreprises connaissent un ancrage local important et sont marqu es par une gestion traditionnelle des ressources humaines 4 1 UNE FORTE EXPOSITION LA CONCURRENCE INTERNATIONALE Chaussette et Chaussure appartiennent toutes deux des secteurs industriels connaissant en France un d clin prononc notamment en termes d emplois En effet sur le march fran ais de la chaussette malgr la progression de 6 7 entre 1999 et 2000 de la consommation apparente les tendances les plus marquantes de march concernent le poids important des importations en volume 90 4 en 2000 contre 68 1 en 1996 en valeur 59 5 en 2000 contre 39 7 en 1996 la poursuite de la forte baisse de la production hexagonale depuis 1998 23 1 en volume et 9 7 en valeur la baisse tant ici frein e par l volution de la production restante vers le haut de gamme et l miettement de l offre r partie entre marques distributeurs PME et filiale de grands groupes textiles Le secteur du chaussant peut donc tre consid r comme un se
292. pte des alertes am ne les acteurs s en renvoyer la responsabilit Et pour certains mettre en uvre des pratiques de gestion des sureffectifs visant assumer leurs responsabilit s d employeur A posteriori dans le cas Chaussette l absence de prise en compte des alertes am ne les acteurs chercher des responsables voire des coupables de la situation Dans ce cas il appara t avant tout que l entreprise Chaussette est depuis de nombreuses ann es un petit bout de groupe qui int resse peu ses actionnaires C est en premier lieu l incomp tence du pr c dent directeur de Chaussette qui va tre point e par tous les repr sentants du personnel mena ant d un recours en justice pour faute Si l chec de cette direction relancer l entreprise est vident l unique responsabilit ne peut en tre attribu e ce directeur La chute de Chaussette s inscrit en effet dans une histoire de plusieurs ann es au cours desquelles les actionnaires ressortent comme absents Nous pouvons ainsi nous interroger sur la responsabilit simultan e des actionnaires de l entreprise en particulier du groupe CTH Textiles qui semble avoir valid le plan strat gique du pr c dent directeur et avoir laiss faire sans intervention Dans cette situation de responsabilit s partag es et en l occurrence dilu es entre la pr c dente direction de l entreprise Chaussette et son pr c dent actionnaire CTH Textiles l
293. que ce genre de contacts avec l ext rieur est tout fait pr matur en raison du fait qu aucun plan social n est l tude souligne qu on peut demander des aides sur des formations sp cifiques mais en aucun cas discuter avec les autorit s d un plan social En outre dans le cas Chaussette et en l absence de dialogue avec la direction de l entreprise voire m me d informations jug es fiables les repr sentants du personnel s adressent plusieurs reprises au maire de la commune au Pr fet et l inspecteur du travail sans retomb e effective hormis l octroi de mesures de Robien en 1996 Dans les cas Chaussette et Chaussure les acteurs locaux ont eux aussi fait tat de leurs inqui tudes voire demand des informations la direction de l entreprise qui dans le cas Chaussure explicitement d ni l existence de projets de restructuration Le cas Chaussure est ainsi l exemple type d une restructuration o le secret qui a entour le d sengagement de l actionnaire majoritaire constitue le principal obstacle son anticipation par les acteurs externes au processus de 138 Ce point est particuli rement soulign dans l tude men e Bruggeman et alii 2002 concernant l asym trie de pr paration des repr sentants du personnel par rapport ceux de la direction 133 Beaujolin Bellet R Bruggeman F Paucard D Roturier P 2005 Restructurations m canismes et je
294. que les moyennes de taux de reclassement des antennes emploi du bassin et du secteur au cours des ann es 2003 et 2004 38 4 sans les formations longues et un peu moins de 50 en int grant les formations longues dans le calcul du taux de reclassement De m me dans le cas Tuyaux le cabinet de reclassement est en mesure d afficher un taux de solutions finalis es de pr s de 95 Le taux de reclassement dans l emploi est de 78 6 Bien que ces chiffres datent de 2005 ils peuvent tre mis en regard de ceux diffus s par la DARES D s lors on peut remarquer que le taux de reclassement obtenu dans cas est tr s sup rieur au taux moyen atteint par les cellules conventionn es Les carts entre les taux de solutions identifi es et les taux de reclassement sont g n ralement constitu s soit de cas de refus soit de projets de vie Concernant les refus la qualification de ce chiffre de solutions identifi es renvoie nouveau l enjeu de la constitution de la commission de suivi en tant qu organe permettant de valider ces configurations et pose directement la question de la d finition des conditions de validation d un refus Concernant les projets de vie dans le cas Chaussette cette d nomination recouvre des r alit s tr s 7 Bobbio M 2005 Les dispositifs publics d accompagnement des restructurations depuis 2003 DARES PSPI n 19 2 Mai 14 Bobbio M 2
295. r la moyenne qu a affich la cellule de reclassement de Tuyaux et au taux relativement peu lev de formation longue parmi les solutions identifi es Les salari s de Chaussure se caract risent au contraire par un faible niveau de qualification et au cours des ann es pr c dant le plan social les d penses de Chaussure en formation apparaissent modestes Or face une perte de comp titivit des produits de bas de gamme et des difficult s conomiques et financi res croissantes la direction aurait pu tenter de former ses salari s pour favoriser une strat gie de mont e en gamme strat gie affich e par la direction depuis une dizaine d ann es semble donc que la direction demeurait sceptique sur les perspectives de r ussite d une telle strat gie au regard des caract ristiques du site vieillissement des investissements corporels organisation du travail obsol te absence de comp tences en interne elle est donc rest e essentiellement incantatoire Par ailleurs il semble galement que le groupe Chaussure ne souhaitait pas prendre le risque au sein d une filiale fran aise en crise de d sorganiser la production par les absences pour formation de cr er des attentes nouvelles revendications de reconnaissance aupr s des nouveaux form s ou encore de voir pr cocement les meilleurs salari s aller proposer leurs comp tences ailleurs une fois le dipl me obtenu une sous qualification devenant paradoxalemen
296. r au fil des mois le temps a effectivement jou en leur faveur Ainsi si le travail de l antenne emploi souffert l origine de la m fiance des salari s l inqui tude sur l tat progressif des reclassements s estompe finalement au fil des contrats sign s et des mutations r alis es Plus sp cifiquement les discussions de la commission de suivi de Tuyaux se focalisent sur la mobilit g ographique et fonctionnelle en direction d une population souvent g e et peu encline entendre un discours incitant changer de m tier ou de r gion Ces discussions se d roulent sur fond de d saccord entre les partenaires sociaux sur la qualification interne ou externe de la mobilit l une et l autre n ouvrant pas aux m me mesures d accompagnement La commission de suivi du plan social Chaussette est compos e de repr sentants de la direction de repr sentants du personnel et de consultants des deux cabinets de reclassement partenaires La commission de suivi du plan social de Chaussure a r uni r guli rement des repr sentants du personnel le chef de projet et les consultants du cabinet de reclassement le conseiller social de l administrateur le Sous pr fet le DDTEFP l Inspecteur du travail des membres des concern s par la localisation des trois antennes emplois et des repr sentants du personnel Plus ponctuellement sont venus si ger des lus locaux En revanche les experts aupr s du Comit d
297. r les gestionnaires d entreprise convention financi re et licenciements Centre d Etudes de l Emploi Rapport remis la DARES Boyer 2005 D construction du projet de licenciement Revue de PIRES N 47 p 175 193 3 L Boltanski L Th venot 1991 De la justification les conomies de la grandeur N R F Essais Gallimard 19 Dans les trois cas tudi s les arguments mobilis s rel vent d une rh torique compatible avec les modes de coordination issus de ces deux mondes De plus ils sont exog nes pr sent s sous cet angle ce sont au moins partiellement des causes ext rieures qui conduisent emprunter une voie qui s impose celle de la restructuration Toutefois une relecture attentive de chaque cas tend montrer que par del les discours cherchant focaliser l attention sur un type de cause il est en r alit possible de d celer un entrelacs de causes conomiques de choix strat giques et parfois de passifs gestionnaires pour l ensemble des cas tudi s Dans le cas Chaussette si des causes conomiques peuvent tre identifi es il convient galement de souligner d une part l influence des choix de groupes successifs concernant cette entit et en dernier lieu le choix d un groupe de ne pas conserver l activit chaussettes dans son portefeuille d activit s et d autre part au niveau de l entreprise des dysfonctionnements persistants et des choix de gestion qui s av
298. r seule les r sultats de cette entreprise et c est la raison pour laquelle le but est de se mettre autour d une table avec les diff rents partenaires et de d cider des possibilit s avec les pouvoirs publics D autre part non ant des 35 s agit de la fermeture de l entreprise Chausson tudi e par F Bruggeman F Bruggeman 2001 Analyse de l ex cution d un plan l exemple de l entreprise Chausson Creil in Kerbourc h J Y Willmann C Beaujolin Bellet R M da D Le salari l entreprise le juge et l emploi Cahier Travail et Emploi La Documentation Fran aise mais aussi par Linhart D Rist B Durand 2002 Qu te d emploi qu te de soi Eres 3 Pour une r flexion sur la construction de l acceptabilit sociale des d cisions de restructuration voir aussi Beaujolin Bellet R Bruggeman F D 2005 D cisions de restructuration et jeux d acteurs la construction de l acceptabilit sociale des plans sociaux 3 congr s de 15 16 juin Montpellier 22 engagements du groupe destin s d montrer qu il tient assumer ses responsabilit s dans ces circonstances Trois types d engagements sont pris par la direction nationale un premier correspondant la s curisation de la transition entre la disparition juridique de Chaussure HCT et la naissance d une nouvelle soci t mise sur pied par le repreneur pour viter tout risque de mise
299. ravail et Emploi n 50 p 15 33 Arthuis J 1993 L incidence conomique et fiscale des d localisations hors du territoire national des activit s industrielles et de services Rapport d information du S nat n 337 Arthuis J 2005 La globalisation de l conomie et les d localisations d activit et d emplois Rapport d information du S nat n 416 Aubert J 2002 Mutations industrielles mode d emploi Note de synth se du rapport Premier Ministre sur les mutations industrielles Aubert J P et Beaujolin Bellet R 2004 Les acteurs de l entreprise face aux restructurations une d licate mutation Travail et Emploi n 100 octobre pp 99 112 Aubert J P et Beaujolin Bellet R para tre Les plans sociaux in Allouche J coordination Encyclop die des ressources humaines Vuibert Aubert J P Bruggeman F Mass ra B 2001 La saga Chausson ou la r invention de la fermeture d une usine S minaire de l Ecole du Paris du 6 avril 2001 Azam D 2003 Saint Gobain D veloppement ou l art de l interface Ecole de Paris du management juillet Beaujolin 1999 Les vertiges de l emploi l entreprise face aux r ductions d effectifs Grasset Le Monde Beaujolin Bellet R 2005 Relations de sous traitance et relations salariales dans un bassin d emploi l clairage d une recherche en gestion Revue Sciences de Gestion n 43 p 77 9
300. reclassement dans les cas tudi s Taux de solutions identifi es Taux de reclassement Chaussure 2002 2003 72 50 7 Chaussette 2002 2003 94 44 62 5 Tuyaux 2004 2005 95 78 6 D partement B 2003 2004 64 48 nn France 2003 NR 50 6 Confront aux chiffres produits la DARES l occasion des fins de cellules intervenues 2003 le taux de reclassement obtenu dans le cas Chaussure 50 7 est quivalent au taux moyen atteint par les cellules conventionn es 50 6 et l g rement inf rieur celui des industries du cuir et de la chaussure 51 8 Dans le cas Chaussette le taux de reclassement effectif annonc l issue du travail de l antenne emploi Taux de solutions identifi es Effectif Antenne Emploi est de 94 44 en juillet 2003 il s agit en fait d un taux de solutions identifi es Si le taux de solutions identifi es s l ve 94 44 le taux de reclassement tel qu il serait calcul par la DDTEFP de B cr ation d entreprise CDI CDD ou int rim gt 6 mois formation longue s l ve un peu plus de 70 des personnes adh rentes l antenne emploi et le taux de reclassement dans l emploi stricto sensus cr ation d entreprise CDI CDD ou int rim gt 6 mois s l ve 62 5 M me s il est moins important que le taux de solutions identifi es annonc ce taux de reclassement reste nettement plus lev
301. reprises des licenciements dans le secteur textile Quand les salari s licenci s du textile trouvent une solution durable cela peut tre soit dans les m tiers param dicaux suite une formation longue soit par exemple dans les transports routiers et la logistique Pour nombre d entre eux ils travaillent ponctuellement dans des emplois saisonniers de l agroalimentaire sucrerie par exemple Pour nombre d entre eux souvent les plus g s ils sont soit en attente de la retraite soit AER soit en demande de COTOREP Seul l un des interlocuteurs mentionne des reconversions vers des centres d appel Enfin quelques cas de reconversion remarquable sont mis en avant attestant de la capacit de certaines personnes se r investir dans un nouveau projet En outre les diff rentes personnes rencontr es soulignent une augmentation r cente dans les bassins d emploi touch s par les restructurations du textile du nombre de ch meurs de longue dur e et de b n ficiaires du Revenu Minimum d Insertion concernant sp cifiquement des femmes Par ailleurs les salari s licenci s du textile et en particulier les femmes de plus de 45 ans sont d crits de fa on tr s r currente dans les discours des personnes rencontr es comme fatigu s de travailler avec parfois la d signation plus 75 Mazade 2004 Les reconversions professionnelles sont elles possibles Humanisme et entreprise n 26
302. res 1999 L industrie de la Chaussure Les 4 pages des statistiques industrielles n 113 SESSI MINEFI p 2 15 Ph nom ne qui est l oppos du contexte concurrentiel dans lequel Chaussure avait d cid de d implanter un site de production en France 16 Prudhommeaux M J Soares R 1999 op cit 1 T s agit des entreprises de plus de 20 salari s 13 Quant l entreprise Tuyaux elle se situe sur le march des tubes pour r seaux de canalisation Il s agit d un march mature dont l activit est cyclique et caract ris e par une d pendance au co t des mati res premi res et l existence de grands contrats internationaux Ce march qui se d finit l chelle mondiale n cessite soit une forte technicit pour occuper une niche soit l obtention d une taille critique en terme de volume de production pour faire face la concurrence de grands groupes industriels 2 DES TERRITOIRES D IMPLANTATION TOUCHES LES RESTRUCTURATIONS Lors de leur restructuration les sites productifs de Chaussette Chaussure et Tuyaux sont localis s dans des territoires dont les caract ristiques divergent Ces diff rences en termes g o conomiques mais aussi de structuration institutionnelle contribuent expliquer en partie les r sultats obtenus dans les d marches de reclassement Chaussette se trouve dans un bassin d emploi B rural relativement mono industriel industrie textile malgr quelqu
303. res Elle comporte alors une part visible d achat de la paix sociale Au del le d bat sur le temps n cessaire l accompagnement de mobilit s professionnelles ressort comme r ducteur et cette focalisation sur ce temps dissimule l absence de place accord e la m moire et la projection dans le futur soit l absence d inscription des dispositifs d accompagnement dans la dur e au profit de sp culations et de conjectures Au travers de ces trois exemples anticipation formation temps des dispositifs la mise en uvre des dispositifs d accompagnement des restructurations se traduit par des m canismes de d fiance des acteurs allant dans certains cas jusqu au d ni et au m pris Ces principes d action de la gestion des mobilit s et de leurs cons quences anticiper former donner du temps sont bien s r en eux m me pertinents et souhaitables mais les contradictions apparentes auxquelles ils donnent lieu r v lent la n cessit de les repositionner en tant que moyens en vue de finalit s politiques conomiques et sociales collectivement labor es plut t qu en tant que fins en soi 3 DEFICIT CHRONIQUE DE SUIVI D EVALUATION ET D APPRENTISSAGE COLLECTIF DES SITUATIONS Les grands absents des restructurations en g n ral et des plans sociaux en particulier sont leur suivi et leur valuation Le suivi de la mise en uvre de dispositifs d accompagnement des restructurations avec suppressions d emploi e
304. risprudence la carence de plan Il s ensuit que la nullit qui affecte le PSE s tend tous les actes subs quents en particulier aux licenciements qui constituent la suite et la cons quence de la proc dure de licenciement collectif Dans ce sens l article L 122 14 4 du Code du travail pr voit que lorsque le tribunal constate que le licenciement est intervenu alors que la proc dure de licenciement est nulle et de nul effet il peut prononcer la nullit du licenciement et ordonner la demande du salari la poursuite du contrat de travail La mesure est sans doute dissuasive Elle peut inciter l employeur sous la pression des repr sentants du personnel qui menaceraient d agir en nullit laborer un plan s rieux avec des financements plus importants Il n en demeure pas moins que de telles sanctions restent tr s provisoires Le salari r int gr finira in vitablement par tre licenci lorsque la proc dure sera reprise La sanction retarde mais ne contrarie pas les projets de l employeur Au reste ces sanctions n ont pas d effet sur l am lioration de la qualification professionnelle du salari Au demeurant le l gislateur ne croit pas l efficacit des mesures qu il dicte la loi de coh sion sociale du 18 janvier 2005 pr cise que la r int gration n a pas lieu d tre si elle est devenue impossible notamment du fait de la fermeture de l tablissement ou du site ou de l absence d emploi dispo
305. rraient affoler les clients les salari s les fournisseurs et les banques et de ce fait acc l rer la chute ou nuire au projet de restructuration difficult de la part de la direction reconna tre les autres acteurs comme l gitimes dans une r flexion sur la gestion de l entreprise dont elle reste le seul juge annoncer implique de pouvoir agir ce qui ici peut renvoyer l impuissance d acteurs tels que les syndicats ou l administration publique annoncer pour quoi faire annoncer met n cessairement en mouvement les acteurs dynamique collective qui peut tre crainte conflits sociaux notamment r ciproquement une annonce brutale peut susciter une forte mobilisation sociale pouvant constituer un levier dans la n gociation de subventions publiques amenant de ce fait une limitation des co ts directs du plan social contrario l exp rience autrichienne des Fondations de travail l annonce de la restructuration est faite l avance de mani re laisser place aux concertations collectives et aux initiatives individuelles o derri re les partants sont des volontaires leur traitement se faisant en privil giant des actions de formation produit finalement des performances de reclassement nettement sup rieures En outre des m canismes d anticipation semblent pouvoir favoriser la re mobilisation des salari s restants 1 Des contre exemples de ces m canisme
306. rs de la n gociation du PSE Ils ne peuvent donc pas agir En revanche ils pourraient mettre en cause l employeur qui n aurait pas respect le contenu du PSE qui lui m me pourrait se retourner contre le prestataire Cette ventuelle phase contentieuse est complexe pour des r sultats incertains L tat aurait sans doute int r t imposer des cahiers des charges d finir et unifier les termes employ s qu est ce qu une solution identifi e par exemple et uniformiser les crit res d valuation de performance des prestataires imposer des commissions de suivi agr er les prestataires ce qui permettrait un suivi a priori et d viter des contentieux a posteriori En d finitive aucun syst me de r paration n est pleinement satisfaisant Si l on voulait consid rer la perte de qualification professionnelle comme un risque il faudrait s orienter vers la cr ation d un syst me de mutualisation de ce risque Il pourrait s agir d une mutualisation du financement par le biais d une assurance 7 DGEFP n 2003 25 9 oct 2003 2 _ D Balmary Rapport de l instance d valuation de la politique de l emploi et recours des op rateurs externes Commissariat g n ral du Plan f vr 2004 336 p 86 de la constitution d un fond etc Observons que ce proc d ancien particuli rement bien fonctionn pour r parer les accidents du travail qui se pr sentaient comme un risque nouve
307. rs issus parfois de la m me famille s y sont succ d es et elle demeure le premier employeur de la commune L attachement de la ville cette entreprise se traduira lors de l annonce de la fermeture du site par la pr sence de nombreux habitants et commer ants de la commune lors d une manifestation de soutien aux salari s de Tuyaux et par l implication forte du maire aux c t s des salari s Ces facteurs constitueront d ailleurs par la suite un obstacle au reclassement des salari s licenci s de Tuyaux du fait de la difficult pour le cabinet de reclassement de leur pr senter des offres d emplois avec des conditions salariales comparables Chaussette sp cialis e dans la fabrication et la commercialisation de chaussettes et d articles chaussants avec un positionnement g n raliste homme femme enfant layette de haute et moyenne gamme suit une trajectoire diff rente mais comme tuyaux reste marqu e par un mode de gestion et une histoire caract ristique de sa branche industrielle son origine en 1836 Chaussette est cr e comme de nombreuses entreprises du textile de B par regroupement au sein d un atelier de femmes r alisant auparavant des travaux domicile En juin 2001 Chaussette emploie 198 salari s dont 195 sont titulaires d un CDI et 3 d un CDD Les salari s de Chaussette sont 58 6 des femmes les hommes tant g n ralement sur des postes plus qualifi s bonnetiers et inversement
308. rsonnel leur perception reposant sur les contacts qu ils ont conserv s avec certains Aucune source d information compl mentaire ne permet de compl ter le bilan affich par l antenne emploi lors de sa cl ture nous avons fait une demande d extraction des fichiers de l ANPE partir de la liste des noms des personnes concern es par le plan social qui est en cours de traitement Par ailleurs cela a t voqu dans le cas Chaussette la commission de suivi ne comporte aucun tiers externe Dans cette absence de tiers il est en tout cas difficile de croiser plus avant les regards sur l valuation des r sultats de l antenne emploi en termes de reclassement pour d passer le taux de solutions identifi es d une part et les repr sentations de pr carit de l emploi des salari s licenci s port es par les repr sentants du personnel d autre part D une fa on g n rale ce constat renvoie celui fait de nombreuses reprises d une absence de suivi dans le temps et d valuation posteriori des trajectoires professionnelles des salari s concern s par les plans 1 Cette absence est de m me relev e par l ensemble des acteurs rencontr s qui soulignent en outre que leur mission ou leur r le sp cifique s achevant dans bien des cas l issue de la proc dure ils ne sont plus en position d acteur du processus partir de ce moment l A contrario les r sultats obtenus par Chau
309. rsonnes sur les 1161 salari s Il est cependant r affirm qu au niveau du groupe il n y aucune volont de supprimer la fabrication de chaussures en France Par la suite le d p t de bilan de l entreprise m nera en juin 2001 un plan social concernant 526 personnes L entreprise Tuyaux est au contraire des deux entreprises pr c dentes une entit relativement r cente puisqu elle t cr e en f vrier 1991 par deux groupes sid rurgiques europ ens sous la forme d une co entreprise destin e produire et commercialiser des grosses canalisations en acier Dot e d une capacit annuelle de production de deux millions de tonnes cette soci t devient le num ro un mondial des tubes grand diam tre pour l nergie transport du gaz et du p trole D s 1992 une diversification s op re en direction des march s de l eau bien que l acier ne soit pas la mati re de pr dilection pour la canalisation dans ce secteur Tuyaux regroupe en fait plusieurs sites industriels en France et en Allemagne dont l un tait localis dans la zone d emploi de C Ce site qui appartenait d j au groupe sid rurgique fran ais avant de rentrer juridiquement dans le giron de Tuyaux se sp cialise dans la soudure spirales Elle est dot e d un sous traitant implant localement EP galement filiale du groupe fran ais qui est sp cialis dans le rev tement int rieur et ext rieur des tubes En 2000 ce
310. s la cessation d activit s de l entreprise Cette dimension du cas permettait donc de pouvoir aborder un des points abord s dans le PNAE sur le volet accompagnement et anticipation des restructurations plus pr cis ment celui portant sur la responsabilit sociale des entreprises menant des restructurations Par contraste avec le cas Chaussure il ressortait en outre que la restructuration de Chaussette s tait d roul e sans cho m diatique d ampleur voire m me plut t en silence Enfin de m me que dans le cas Chaussure elle s tait d roul e dans un bassin d emploi B fortement touch depuis des ann es par des restructurations lourdes d entreprises du secteur du chaussant le choix de ce cas permettait donc aussi a priori d aborder sp cifiquement la question des modes d action des acteurs locaux face des restructurations r currentes cas Tuyaux t sp cifiquement retenu pour deux de ses volets qui apparaissaient novateurs ou en tout cas suffisamment rares l poque du cas annonce en mai 2003 pour tre int ressants il s agit d une part de l extension des dispositifs de reclassement mis en uvre pour les salari s licenci s de l entreprise aux salari s d une entreprise voisine sous traitante fortement impact e par la fermeture de Tuyaux d autre part de la mise en uvre de fa on importante et multi acteurs d un article 118 issu de la Loi de Modernisation Soc
311. s disparit s entre les r gions que la nation tout enti re ne peut plus supporter C est ainsi que l article 118 de la loi de modernisation sociale modifi par la loi de coh sion sociale du 18 janvier 2005 pr voit des dispositions portant revitalisation des bassins d emploi Lorsqu elles proc dent un licenciement collectif affectant par son ampleur l quilibre du ou des bassins d emploi dans lesquels elles sont implant es les entreprises occupant au moins 1 000 salari s sont tenues sauf lorsqu elles font l objet d une proc dure de redressement ou de liquidation judiciaires de contribuer la cr ation d activit s et au d veloppement des emplois et d att nuer les effets du licenciement envisag sur les autres entreprises dans le ou les bassins d emploi Le montant de leur contribution ne pourra pas tre inf rieur deux fois la valeur mensuelle du salaire minimum de croissance par emploi supprim Mais le repr sentant de l tat peut fixer un montant inf rieur lorsque l entreprise est dans l incapacit d assurer la charge financi re de cette Une convention entre l entreprise et le repr sentant de l tat doit tre conclue dans un d lai de six mois compter de la notification du licenciement l autorit administrative Elle d termine le cas ch ant sur la base d une tude d impact social et territorial prescrite par le repr sentant de l tat la nature ainsi que les modalit s de f
312. s si la direction revendique ce choix strat gique elle le communique aux partenaires sociaux en mentionnant que celui ci reste guid par des r alit s conomiques plus pr cis ment un d faut de comp titivit de la business unit de C dont le r sultat est structurellement n gatif depuis 1999 malgr le niveau de comp tence et de qualit reconnu du site d faut de comp titivit li l loignement des march s et des fournisseurs de bobines d acier Ces justifications si manifestement contrast es invitent cependant interroger leur mode de construction et le caract re potentiellement incomplet des d terminants voqu s 1 2 Une lecture distanci e de la d cision qui permet de d celer l enchev trement de causes conomiques de choix strat giques et parfois de passifs gestionnaires Une lecture plus distanci e de ces d cisions affich es est n cessaire pour comprendre l ensemble des m canismes l uvre dans les processus de d cision en mati re de restructuration Un premier niveau de lecture laisse appara tre une construction de l argumentaire fond e sur une qu te de l gitimit Un second niveau de lecture tend d montrer l incompl tude des causes pr sent es par les directions Dans ses travaux portant sur l analyse des justifications des plans sociaux Boyer fait appel au cadre th orique de l Economie de la grandeur courant de pens e qui traite de la coordination des ac
313. s Unis par Olivier CORTES et S bastien JEAN mai 1997 N 14 Bilan statistique de la formation professionnelle en 1995 1996 DARES mai 1997 N 15 Les bas salaires en France 1983 1997 par Pierre CONCIALDI IRES et Sophie PONTHIEUX DARES octobre 1997 N 16 Les jeunes en difficult travers le r seau des missions locales et des PAIO entre 1994 et 1996 R sultats du panel TERSUD de 1997 DARES et janvier 1998 N 17 L impact macro conomique d une politique de RTT l approche par les mod les macro conomiques DARES Mission analyse conomique SEMEF BDF janvier 1998 N 18 L opinion des Fran ais face au ch mage dans les ann es 80 90 par Jacques CAPDEVIELLE et Arlette FAUGERES janv 1998 N 19 Int ressement et salaires Compl mentarit ou substitution par Sylvie MABILE DARES mars 1998 N 20 L impact conomique de l immigration sur les pays et r gions d accueil mod les et m thodes d analyse par Hubert JAYET Universit des sciences et technologies de Lille 1 avril 1998 N 21 Analyse structurelle des processus de cr ation et de suppression d emplois par Fr d ric KARAM et Ferhat MIHOUBI DARES juin 1998 N 22 Quelles place pour les femmes dans les dispositifs de la politique de l emploi entre 1992 et 1996 par Franck PIOT DARES ao t 1998 N 23 Deux ann es d application du dispositif d incitation la r duction collective du temps de travail
314. s de la crise et des moyens pour y faire face dans l urgence que de prospective 2 LES ACTEURS PLACES EN SITUATIONS PARADOXALES Dans cette absence de prospective c est dire de projets les injonctions port es aux individus en termes d anticipation de recours la formation de temps n cessaire ou encore d objectifs de reclassement placent les acteurs dans des situations paradoxales dont les m canismes de recherches de coupables voire de boucs missaires tels que les cabinets de reclassement sont symptomatiques 2 1 L anticipation une injonction paradoxale en situation d incertitude Le discours sur la n cessit d anticiper a t entendu par les acteurs et rencontre simultan ment de nombreux freins dans sa mise en uvre Au del l injonction d anticipation ressort comme culpabilisante pour les dirigeants d entreprises en difficult s et en particulier de PME qui ne disposent que d une tr s faible visibilit sur leurs carnets de commandes ou d tablissements dont les lieux de prise de d cision strat gique sont loign s et mouvants De m me pour les acteurs locaux les capacit s d anticipation apparaissent tr s contraintes surtout si elles ne portent que sur la focale r duite de l avenir possible de tel ou tel tablissement lorsque les d cisions manag riales sont prises en d autres lieux Face ces observations nous pouvons mettre l hypoth se que l injonction
315. s externe permanent au bin me repr sentant de la direction repr sentant du personnel assurant le contr le le suivi l valuation et la capitalisation des dispositifs mis en uvre Il pourrait alors tre attribu aux Maisons de l emploi ou d autres structures locales selon les sp cificit s du territoire et ses institutions existantes la double responsabilit de la mise en uvre et de la coordination de plans d urgence chaud sur des situations de restructuration avec une capacit d clencher des plans Orsec et simultan ment une mission permanente de veille de suivi d valuation et de capitalisation des pratiques de pilotage des restructurations Cette pr conisation recoupe une de celles mises par le groupe d experts europ ens r uni sur le sujet des restructurations quand il nonce le groupe recommande d assurer la gestion du changement sur le plan territorial par un effort conjoint de la part de tous les partenaires actifs dans ce territoire sous l gide des pouvoirs publics locaux Ces autorit s doivent avoir pour objectif de permettre toutes les parties concern es d agir de mani re coh rente de fa on anticiper le changement et de transformer une crise ouverte en une strat gie durable de reconversion 5 3 Le renforcement de la constitution de cadres institutionnels locaux comme levier de l anticipation territoriale L anticipation d une restructuration ne
316. s formes d apprentissage collectif local de la gestion des restructurations lourdes dans le sens d un impact important sur l emploi et une d pendance de leur mergence aux individus en place Toutefois la question de la capitalisation de ces apprentissages demeure en suspens du fait de l absence de proc dures administratives d di es aux restructurations et de la forte mobilit professionnelle des fonctionnaires de l administration en particulier des hauts fonctionnaires de l administration pr fectorale Ainsi les modes d action et de coordination des acteurs politiques et administratifs locaux restent en grande partie ancr s dans une gestion chaud des situations de restructuration et demeurent variables selon les configurations de restructuration avec un primat de l action d di aux restructurations lourdes et visibles 38 N anmoins la pr sentation et l analyse des dispositifs de revitalisation de bassin seront d velopp s dans la partie 26 2 1 Une intervention des acteurs locaux sur les plans sociaux d intensit et de visibilit variables Dans les trois cas les acteurs institutionnels repr sentants de l Etat lus locaux f d rations syndicales sont rest s en retrait jusqu l annonce des suppressions d emplois malgr l existence de signes pr curseurs Comme le r sume un membre de l administration sous pr fectorale de nous savions que Chaussure
317. s qui peuvent tre consid r s comme standards existent voir tude Chausson cas r cents d Areva dans le Doubs ou d Arcelor Florange o l un des acteurs un d l gu syndical dans le premier cas la direction dans les deux autres d voile de fa on pr curseur un projet de restructuration N anmoins ils restent cantonn s des cas encore exceptionnels La dominante demeure celle de m canismes qui structurent un silence collectif sur la perspective d une restructuration Dans cette perspective les leviers d action envisager rel vent d une r duction des situations d asym trie d informations et de capacit diagnostiquer les situations de gestion par des acteurs internes et externes l entreprise autres que la direction de l entreprise Pour F Aggeri et F Pallez L anticipation des restructurations entendue au sens d annonce pr coce des d cisions semble donc tre une utopie En revanche rien n interdit de la comprendre autrement et par exemple de mettre en place des actions collectives dans la dur e qui se donnent pour objectif le d veloppement continu du territoire plut t que le traitement d une crise ponctuelle 2 DEVELOPPEMENT DE L EMPLOYABILITE ET DEMARCHES DE GPEC 2 1 L analyse de l employabilit des salari s licenci s Le contraste est saisissant entre les niveaux d employabilit des salari s des trois entit s Chaussure Chaussette et Tuyaux au mo
318. s r les des diff rents acteurs investis dans ces processus de restructurations directions institutions repr sentatives du personnel salari s acteurs administratifs locaux acteurs politiques locaux experts et consultants ont t mis en exergue ainsi que les repr sentations de ces diff rents acteurs face aux restructurations v cues 3 Une analyse multi dimensionnelle des restructurations compte tenu de ces deux choix initiaux les dimensions et enjeux conomiques mais aussi sociaux et territoriaux des processus de restructuration ont t explor s Ces diff rents choix appelaient alors une m thodologie qualitative d enqu te m thode des tudes monographiques t retenue afin de mettre en exergue l ensemble du processus de restructurations Pour tre en mesure de tenir simultan ment ces trois axes d analyse des processus de restructurations les processus de restructuration ont t examin s partir d une double focale d observation des cas de restructurations d entreprises dans des territoires bassins d emploi Ainsi ont t successivement analys s les processus de restructurations d entreprises mais aussi les modes d action et dispositifs mis en uvre par les acteurs locaux pour anticiper et accompagner les restructurations Une entr e par le territoire pour analyser des processus de restructuration permet en effet de faire co ncider et de mettre en liens des niveaux de lec
319. salari que sur l adaptation qui est semble t il plus floue De nombreux arr ts ont t rendus par la Cour de cassation qui a consid rablement tendu la protection du salari en mati re de reclassement l obligation de reclassement s applique tout employeur quel que soit le nombre de licenciements envisag s m me si un plan de sauvegarde de l emploi est tabli C est l employeur d apporter la preuve de l impossibilit d affecter le salari dans un autre emploi La tentative de reclassement doit porter sur tous les emplois disponibles de m me cat gorie d faut le reclassement sur un emploi de cat gorie inf rieure peut tre envisag si le salari l accepte express ment Les offres de reclassement doivent tre crites et pr cises Les possibilit s de reclassement doivent tre recherch es dans l ensemble de l entreprise y compris dans les tablissements situ s dans d autres r gions et dans le p rim tre de l unit conomique et sociale laquelle appartient l entreprise En revanche peu de contentieux concerne l obligation d adaptation qui d coule de la perte de qualification professionnelle Dans aucune des deux entreprises tudi es il n a t possible de savoir si ces obligations avaient t s rieusement ex cut es ou pas ni m me si les salari s s en taient inqui t s est vrai qu un plan de sauvegarde avait t tabli et que ces obligations pr alables po
320. sation de l emploi un d fi pour une mondialisation plus juste Annecy 11 et 12 avril 47 Au total le nombre de pr retraites publiques ASFNE pr retraite progressive ARPE CFA demeure tr s lev au cours des ann es 1990 et jusqu en 2003 l inverse l ann e 2004 marque un tassement des pr retraites DARES R Merlier 2005 Le tassement des pr retraites en 2004 Premi res Synth ses DARES Minist re de l emploi du travail et de la coh sion sociale n 19 3 mai 48 Gazier 2005 op cit Ces proportions sont respectivement de 8 pour les primes et 3 consacr la formation pour le plan social de Tuyaux la plus grande partie des fonds servant financer les cong s de reclassement 5 contrario ce raisonnement sur l importance des indemnit s supra conventionnelles pourrait tre invalid dans des cas o l employeur d velopp l employabilit des salari s et assure de fait des situations de reclassement et de reconversion de qualit l Bruggeman F D T chszirer 2004 Priv public une analyse des cellules de reclassement par l examen des jeux d acteurs AEDEX IHRES tude r alis e pour la DGEFP estiment que la m fiance des salari s licenci s l gard des cabinets de reclassement conduit les salari s et leurs repr sentants manifester une pr f rence pour les mesures passives con ues comme un substitut un reclassement jug
321. se actionner l assurance laquelle il a cotis La comparaison s arr te l car aucune assurance ne couvre la perte de qualification professionnelle Un parall le peut galement tre fait avec le risque d invalidit ou le risque de maladie lorsque le risque se r alise le salari per oit de l assurance des prestations en nature soins m dicaux ou en esp ces indemnit s journali res qui compensent l accroissement de ses d penses et la diminution de son revenu Rien de tel lorsque le salari perd sa qualification professionnelle 1 tudes Chaussette et Chaussure _ A LYON CAEN Le droit et la gestion des comp tences Dr soc 1992 pp 573 580 3 A LYON CAEN pr c n 6 79 Ce risque est un risque social et un risque nouveau Social car il est ind pendant de la volont du salari Nouveau car il est provoqu par l acc l ration des volutions technologiques et des proc d s de fabrication dans une soci t devenue instable dans laquelle tout devient impr visible En outre ce risque d pend de la vitesse laquelle les changements d objets de production surviennent par exemple lorsque la production de services supplante la production de biens Le risque r sulte galement de l accroissement de la pression de la concurrence internationale et de la volatilit du co t du travail qui incitent la direction des entreprises d placer la production l o elle est la moins on reuse
322. se en compte de l existence de Chaussette par le nouvel actionnaire Textiles n intervient qu a posteriori de la fusion dont elle n tait pas l objectif Apr s un actionnaire sp cialis dans le textile le nouvel actionnaire est un groupe poss dant un important portefeuille multi marques leader mondial du secteur il s agit d un groupe b n ficiaire qui engage de nombreuses restructurations dans le secteur Dans cette histoire l entreprise Chaussette est positionn e depuis de nombreuses ann es comme un petit bout de groupes sans jamais avoir un positionnement strat gique au sein de ces derniers Cette configuration est toutefois relativement exceptionnelle dans le d partement B o le tissu industriel du textile se caract rise en grande majorit par l existence soit de PME du textile ind pendantes soit d entreprises encore familiales qui ne sont pas rattach es un groupe multinational Chaussure est en revanche toujours demeur e au sein de la m me holding le groupe Chaussure dont le si ge social est en Am rique mais avec des volutions dans son p rim tre Ainsi partir des ann es 1980 Chaussure SA filiale originelle cr e en France par le groupe Chaussure dans les ann es 30 diff rencie ses activit s dans deux filiales Chaussure HCT qui regroupe l activit productive principalement situ e en A et Chaussure Distribution qui g re un r seau de points de vente et constitue le premier clie
323. se retrouvent dans les cas d entreprises ayant connu une liquidation judiciaire ou un redressement judiciaire la dur e du dispositif ne semble pas syst matiquement corr l e aux r sultats obtenus le meilleur r sultat est obtenu dans une grande entreprise dans laquelle il nous est dit qu il y a eu beaucoup de consultations des repr sentants du personnel avec tude d une alternative conomique concernant une entreprise qui maintient des activit s sur le territoire malgr une d cision de d localisation partielle Plusieurs types de freins au reclassement des salari s licenci s du textile sont voqu s par nos interlocuteurs certains rel vent du contexte du bassin d emploi d autres rel vent de composantes des individus d autres enfin sont relier au contexte ant rieur de leur relation d emploi 2 2 Crit res d valuation et mise en d bat des r sultats N anmoins ces r sultats et bilans font d bat Dans le cas de Chaussette deux ans apr s la cl ture de l antenne emploi les d l gu s syndicaux rencontr s contestent les r sultats obtenus affirmant que des solutions ont t qualifi es comme identifi es de fa on rapide ex une mission d int rim courte qualifi e de mission d int rim sup rieure 6 mois et qu aujourd hui de nombreuses personnes sont au ch mage ou en situation pr caire En premier lieu nous pouvons estimer que le taux de solutions identifi es ne p
324. sent sur l entreprise et d en susciter une mise en d bat associant plusieurs acteurs est d licat analyser dans ce cas nous pouvons en effet estimer que la direction de Chaussette veut croire l avenir possible de l entreprise tout en ayant certainement des hypoth ses de r duction d effectifs en projet par exemple par d localisation au moins partielle des activit s de production qu elle dissimule Par contre il ne semble pas qu il y ait eu un plan de fermeture d cid et ostensiblement cach Nous sommes plut t dans un cas de dissimulation par fuite en avant par refus de nommer les risques et par tentative peut tre d viter d avoir en assumer les cons quences 95 soit sur l aptitude l emploi les risques inh rents l utilisation du produit les contr les effectu s les modes d emploi ou les pr cautions prendre Rien de tel dans le droit de l emploi l employeur contractant peut par n importe quel proc d continuer induire en erreur les salari s de l entreprise sur l avenir de cette derni re sur la p rennit des contrats de travail sur les perspectives d emploi en g n ral Or une politique de pr vention et d anticipation des difficult s d emploi ne peut reposer que sur un syst me d information fiable dans lequel les op rateurs notamment ceux qui d tiennent des informations sont dignes de cr dit De la sinc rit de l information d pend la rapidit
325. sentants du personnel de tel ou tel prestataire repr sentations souvent fond es sur la connaissance qu ils ont de cas pr c dents Dans le cas Chaussure d s l annonce du d p t de bilan plusieurs cabinets de reclassements cherchent rentrer en contact avec la direction Cette derni re n tant plus que ponctuellement pr sente sur le site l approche est r alis e aupr s du comit d entreprise pour proposer leur service Dans ce contexte des repr sentants de ces cabinets sont auditionn s par les repr sentants des salari s La d cision est prise par les seuls d l gu s du personnel puis un accord est trouv avec l administrateur judiciaire pour signer le contrat liant l entreprise et le cabinet Dans le cas Tuyaux en revanche le choix de ce cabinet a t effectu par la direction et s est initialement heurt l hostilit des repr sentants du personnel Le cabinet de reclassement tant une manation d un groupe sid rurgique les directions de Tuyaux et d EP comptaient sur le r seau relationnel du chef de projet ancien salari de la sid rurgie et sur sa connaissance du bassin industriel pour atteindre ses objectifs de reclassement En revanche les lus du personnel cultivaient un a priori d favorable parce qu ils avaient eu des informations selon lesquelles ce m me cabinet lors d une mission men e sur un autre site qu ils estimaient comparable n aurait pas obtenu les r sultats escompt
326. sentants syndicaux dans le cas Chaussure l implication des acteurs publics est rest e forte voire exceptionnelle pour aboutir un accord sur le contenu du plan social Nous l avons voqu de nombreuses r unions se sont tenues avec de hauts responsables politiques et publics aboutissant in fine un accord apr s de tr s nombreuses heures de discussions contrario pour l inspecteur du travail ayant suivi le cas Chaussette son intervention concernait en premier lieu les mouvements sociaux tout en estimant que la qualit du dialogue social ne n cessitait pas d intervention directe un suivi permanent et distanci tant suffisant Concernant le volet territorial des deux restructurations Chaussure et Tuyaux l administration pr fectorale a galement t l origine d une d marche de revitalisation Dans les deux cas le pr fet a cr une instance de r flexion puis de pilotage de cette d marche en associant repr sentants des collectivit s locales et des administrations tatiques Le r le des services de l Etat du SGAR en particulier a t toutefois nouveau plus important dans le cas Chaussure en raison de l absence de structuration des acteurs locaux il n existait pas notamment de structure f d rative de collectivit s locales ou d acteurs conomiques l inverse dans le cas Chaussette aucun acteur ne semble tre directement intervenu sur la d finition et le suivi du volet revi
327. sion industrielle s est alors impos e Cette int gration s est traduite dans les r gions fortement affect es par les restructurations des industries traditionnelles charbonnage et sid rurgie par la cr ation en 1966 d associations pour l expansion industrielle financ es par l Etat et les partenaires industriels Elle s est traduite galement en 1967 par la constitution sur l initiative de Charbonnages de France d une soci t financi re de reconversion la Sofirem destin e recr er de l activit et des emplois dans les bassins houillers Cette soci t fit de nombreux mules dans les ann es 1970 et 1980 A cette poque les restructurations changent de nature la restructuration d industrie enti re telle la sid rurgie les chantiers navals succ dent de fa on r currente des reconfigurations de p rim tre d activit pour de nombreuses entreprises industrielles confront es un nouvel environnement concurrentiel Comme le souligne N Huret l Etat n a pas emp ch ces entreprises de s adapter et de se moderniser mais il a demand qu elles cr ent autant d emplois qu elles en supprimaient La croissance du nombre de soci t s de conversion s explique par cette exigence c est ainsi que Elf Aquitaine a cr Sofrea Michelin Side Usinor Sodie Saint Gobain Saint Gobain D veloppement etc Leur objectif tait non seulement de recr er de l activit dans un territoire durement affect par les mutations
328. site de Tuyaux affiche une production de 100 000 tonnes un chiffre d affaires de 106 millions d euros et compte 220 salari s En 2001 il passe un contrat de plus de 50 millions d euros avec GDF pour la r alisation d un gazoduc et entreprend d augmenter ses capacit s de production mais en 2003 la direction du site invoquant la suspension de certains projets cause de la crise irakienne d cr te des mesures de ch mage partiel pour 80 salari s aux mois de janvier f vrier et mars Ces trois cas sont ainsi embl matiques de restructurations se d roulant dans des groupes ayant connu des restructurations ant rieures et ou en connaissant simultan ment dans d autres activit s 4 DES ENTREPRISES MARQUEES PAR UN ANCRAGE TERRITORIAL ET DES PRATIQUES DE GESTION CARACTERISTIQUES DE LEUR BRANCHE INDUSTRIELLE Implant e au c ur du bassin ferrif re de la r gion l entreprise Tuyaux fut longtemps g r e l image des entreprises mini res et sid rurgiques de ce territoire selon des principes qui avaient fondamentalement pour objectif de fid liser et stabiliser la main d uvre Ces principes dict s l origine par les ma tres de forges se traduisaient notamment une forte protection sociale des salari s financement d une mutuelle forte subvention au C E et un haut niveau de salaire L entreprise Tuyaux est embl matique du riche pass sid rurgique de ce territoire plusieurs g n rations d ouvrie
329. ssure en mati re de reclassement sont inscrits dans la moyenne relativement ceux du secteur la m me ann e Pour autant ces r sultats ont t l objet de critiques virulentes certains journaux et magazines voquant le chiffre de 6 pour les reclassements en CDI qui semblent a posteriori en partie injustifi es Ce d cha nement des critiques contre le cabinet de reclassement et la publication de chiffres aussi manifestement erron s invitent la r flexion et permettent de poser l hypoth se de recherche d un nouveau bouc missaire en l absence de repr sentants de la direction ces derniers ayant pr f r s clipser pr cocement de la sc ne physique et m diatique par les salari s et leurs relais Certes les engagements initiaux de 80 de reclassement n ont pas t atteints En revanche le cabinet met l accent sur le nombre de solutions identifi es et les perspectives qui s offrent aux personnes form es ou ayant acquis de nouvelles exp riences professionnelles m me si ces derni res n ont pas t p rennis es Les repr sentants des salari s sont videmment beaucoup plus critiques et mettent l accent sur la faiblesse du nombre des contrats dur e ind termin e Ils marquent notamment leur tonnement concernant le d compte des solutions finalis es et principalement l int gration des choix personnels ne plus retravailler d m nager et des CDD de moins de six mois dans cett
330. st partiel Simultan ment un nombre croissant de plans sociaux voient la mise en uvre de commissions de suivi g om tries et missions variables La n cessit du suivi des mesures prises semble avoir progress au cours des derni res ann es et s tre d velopp N anmoins ce suivi recouvre pour l heure des r alit s h t rog nes et appelle aujourd hui certainement une d finition plus formelle de ses missions de ses moyens et des acteurs qui doivent y participer avec leurs leviers d action Par contre on n observe toujours pas de pratiques d valuation a posteriori des effets des restructurations que ce soit en termes de performances pour l entreprise de trajectoires individuelles des salari s concern s de v cu par les salari s restants mais aussi en termes d impact sur les territoires concern s Pourtant le suivi et l valuation des restructurations constituent une pr misse n cessaire une dynamique d apprentissage collectif en la mati re Comme l ont montr Cornolti et alii une telle valuation permet notamment une prise de conscience et une ma trise des effets induits de la restructuration Cette dynamique s observe notamment dans la comparaison des plans sociaux de 1993 et de 1995 de lusine Chausson Creil tout en introduisant un d bat sur les crit res et les modalit s d valuation des restructurations Selon L Mallet et alii l absence d valuation don
331. structurations nouveaux enjeux n 47 195 214 Merlier 2005 Le tassement des pr retraites en 2004 Premi res Synth ses DARES Minist re de l emploi du travail et de la coh sion sociale n 19 3 mai Michalet C A 2005 D localisation une nouvelle grande menace industrielle in Localisation des activit s et strat gies de l Etat Groupe Perroux Rapport du Commissariat g n ral du plan juillet Moisdon 2984 Recherche en gestion et intervention Revue Fran aise de Gestion septembre octobre Moquay 1998 Coop ration intercommunale et soci t locale L Harmattan Moulin 2001 Contribution la connaissance du processus de r duction des effectifs instrument e par un plan social Th se de doctorat soutenue l Universit Nancy 2 No l 2004 Les suppressions d emplois entre contraintes conomiques et pressions sociales Vuibert Prudhommeaux M J Soares R 1999 L industrie de la Chaussure Les 4 pages des statistiques industrielles n 113 SESSI MINEFI Raveyre M 2005 Les restructurations vers un tat d instabilit durable Revue de PIRES Num ro sp cial Restructurations nouveaux enjeux n 47 p 7 17 Skalitz 2002 Au del des entreprises les groupes INSEE Premi re n 836 mars Thierry D et Tuillier J N 2003 Mieux vivre les restructurations anticiper et coop rer Les ditions d organisation
332. sure est un secteur qui continue demander une main d uvre importante Il est en effet techniquement difficile et particuli rement co teux de m caniser le travail du cuir Ainsi le degr d automatisation du processus de production est beaucoup moins fort que dans les autres secteurs industriels 43 contre 65 et l informatisation notamment l assistance par ordinateur de la conception y est deux fois plus faible que dans le reste de l industrie Dans un tel contexte concurrentiel les pays faible co t de main d uvre b n ficient ainsi d un avantage concurrentiel important voire d terminant sur les segments d entr e et de moyenne gamme La nouvelle g ographie de la production de chaussures entra ne depuis une vingtaine d ann es une forte diminution du nombre d entreprise dans le secteur de la chaussure de 700 entreprises 1975 152 en 2003 et une r duction importante des effectifs De 1985 2000 la d crue s effectue un rythme annuel moyen d environ 6 12 Le dynamisme des exportations ne compense pas les importations massives la balance commerciale n a de cesse de se d grader le d ficit d passe les 1 5 milliards d euros et le taux de couverture des exportations par les importations avoisine 35 SESSI CNC Enqu te de branche 2003 p 22 23 9 En volume la Chine est devenue le premier fournisseur de la France avec une croissance de pr s de 40 depuis 2000 14 Prudhommeaux M J Soa
333. t s priv es pour r aliser des prestations commerciales proposant leurs services aux entreprises et aux collectivit s Par exemple l accompagnement au reclassement d un licenciement de 200 personnes repr sente un contrat de 300 000 euros tandis que la d l gation d une quipe de deux personnes pendant trois ans sur un site g n re un chiffre d affaires d un million d euros Ainsi les soci t s de conversion poursuivent un but priv qui est antinomique de celui de conseil d sint ress de la puissance publique L tat n tant plus la tutelle mais un client le fournisseur tire un avantage de l asym trie des informations laquelle ne permet pas l tat de mesurer le potentiel de r industrialisation d valuer le co t de revient des prestations propos es de contr ler la fiabilit des informations sur le nombre d emplois cr s ou sauv s On peut ainsi relever qu l occasion de son contr le de la Sodie la Cour des Comptes avait soulign qu aucun d tail n avait t fourni sur le calcul des sommes issues du remboursement des pr ts aux entreprises r alis s les ann es ant rieures avec les cr dits d tat Rap Inf n 374 2003 2004 de M Francis Grignon fait au nom de la commission des affaires conomiques 23 juin 2004 4 n 2004 1484 30 d c 2004 de finances pour 2005 art 24 JO 31 d c 2004 45 _ Extraits du rapport Chaussettes Plusieurs signaux pr curseurs ant rieurs la situation de crise de
334. t un instrument de fixation de la main d uvre Nous l avons vu plus haut une des caract ristiques des salari s licenci s du textile est de n avoir pas eu acc s la formation continue au cours de leur activit dans les entreprises du secteur Le recours la formation professionnelle demeure faible voire tr s faible malgr les d marches initi es la fois par la DRTEFP et la R gion ou dans le cadre du contrat de site Plusieurs l ments expliquent cette situation En premier lieu une frilosit des chefs d entreprise face la formation continue soit parce qu ils sont inscrits dans des logiques de court terme et la con oivent avant tout comme une perte de temps ou ne sont pas en mesure de se projeter dans l avenir soit parce qu ils craignent qu elle ne contribue une perte de ma trise des salari s et de leurs mobilit s En deuxi me lieu une r ticence des salari s partir en formation dans des entreprises sans culture de formation soit par crainte qu elle constitue l antichambre de mobilit s professionnelles et ou g ographiques soit par r ticence suivre des formations loign es g ographiquement En troisi me lieu une relative absence d outil de formation local avec tr s peu d offres de formation sur le territoire Enfin il appara t que les entreprises du textile privil gient la formation initiale en sollicitant des formations en apprentissage d une certaine fa on les e
335. t alii 2002 op cit 174 D ailleurs dans sa d finition cette mission renvoie l une de celle voqu e sp cifiquement pour les restructurations soit l observation l anticipation et l adaptation du territoire 175 Arr t du 5 avril 2005 portant cahier des charges des maisons de l emploi 176 Elle rejoint de m me dans une d finition ici op rationnalis e les principes d action propos s par Aggeri et F Pallez 2002 l issue d une tude men e sur le r le de l Etat dans les restructurations s il est donc illusoire de vouloir appliquer des solutions toutes faites les acteurs expriment souvent le besoin de cadres g n raux pour guider leurs actions A travers les cas que nous avons tudi s quatre principes nous semblent merger le premier est un principe de responsabilit partag e et tendue vient ensuite un principe de non s parabilit impliquant une coop ration largie des acteurs extr mement divers le troisi me principe est celui de la contractualisation n goci e et souple le dernier principe est celui de la continuit 17 Terme employ notamment par Aubert J P 2002 pour d signer des territoires en d veloppement permanent adoptant ce faisant une posture offensive face aux restructurations d entreprises 73 2 178 le d veloppement de regroupements intercommunaux financ s une taxe professionnelle unique et suffisamment puissants pour disp
336. t au plus haut niveau de la structure En effet si certains services de l Etat peuvent tre directement int ress s par les probl mes de mutations industrielles aux chelons d concentr s aucun ne dispose des ressources informationnelles lui permettant de r aliser des anticipations fines sur des hypoth ses de restructurations d entreprises Ils se heurtent souvent nous l avons vu une fin de non recevoir des dirigeants contact s pour tenter d laborer avec eux une d marche pr visionnelle les arguments avanc s tiennent la crainte de voir diffuser des secrets commerciaux ou conomiques l absence d cr t e de vision moyen terme ou encore l loignement des vrais centres de d cision concernant l emploi L absence d instances repr sentatives du patronat vient parfois renforcer le ph nom ne Certains facteurs g ographiques viennent galement r duire l app tence des acteurs publics l anticipation Ainsi l insertion d une entreprise en difficult dans un bassin d emploi relativement dynamique tend minorer l importance de pr venir des suppressions d emplois De m me une localisation dans un territoires de marge ou de fronti re administrative c est dire inter d partementale ou inter r gionale renforce les difficult s de coordonner l action publique On peut aussi s interroger quant de possibles freins cognitifs biais cognitif l uvre la pr
337. t distribu e aux salari s mais capitalis e ce qui assure l autonomie de l entreprise vis vis des banques 17 Dans le cas de Chaussette et de Chaussure cet objectif s est traduit par l absence de mobilit s professionnelles compris au sein de l usine cette caract ristique principale s ajoute une pratique de l exercice de la relation de subordination hi rarchique ne laissant aucune place l autonomie et la prise de responsabilit s voire marqu e d autoritarisme Dans les descriptions fournies par les acteurs les femmes semblent particuli rement expos es ces pratiques Sur le plan syndical trois sections syndicales existent dans les deux entreprises CGT CFDT et FO chez Chaussette et CGT CFDT et CGC chez Chaussure En 2000 Chaussette comporte une section CGT majoritaire au comit d entreprise dont le leader affiche une forme d ind pendance syndicale Dans ces mouvements des institutions repr sentatives du personnel les tiquettes syndicales ressortent comme invers es par rapport aux lignes syndicales g n rales selon un expert aupr s du Comit d Entreprise le D l gu Syndical CGT majoritaire n a pas un jeu classique de CGT et inversement la CFDT de l entreprise n est pas dans la politique CFDT Chez Chaussure par contre la CFDT est majoritaire et ses d l gu s sont proches de la ligne r formiste de l Union r gionale ils recevront d ailleurs un fort soutien de
338. t ici tre l uvre un m canisme d vitement de l v nement redout pour ne pas avoir soi m me en assumer les cons quences et un attachement l espoir qu il y a encore de l avenir d autant que si l usine ferme il existe a priori peu de perspectives pour les salari s et pour le territoire Par exemple les repr sentants du personnel peuvent d tenir notamment par le biais de rapports de l expert comptable du Comit d Entreprise des informations explicites concernant les difficult s rencontr es par leur entreprise mais ils estiment parfois qu il n est pas de leur responsabilit mais de celle de la direction d alerter les salari s ou les pouvoirs publics D ailleurs dans les questions pos es sur l anticipation des restructurations suscitent des r actions n gatives de la part des acteurs locaux sur le mode on ne sait pas faire ou on ne peut pas faire Derri re cette affirmation d impuissance anticiper sont g n ralement exprim es l incapacit pr voir l impossibilit d annoncer l avance des catastrophes non encore clat es voire une impuissance faire plus que ce qui est d j fait compte tenu des jeux d acteurs en place marges de man uvre limit es des administrations publiques entreprises entretenant le secret en particulier Plus en amont en terme d anticipation comme en terme de traitement des conflits sociaux le constat quant aux rel
339. t performance des entreprises le levier de l galit par Catherine ACHIN Dominique Marie WIERINK janvier 2005 N 92 La place du travail dans l identit par H l ne GARNER Dominique Dares et Claudia SENIK Delta Paris IV janvier 2005 93 Audit de l enqu te sur les mouvements de main d oeuvre EMMO par Heidi WECHTLER janvier 2005 N 94 Modalit s de passage 35 heures des TPE par Victor DE OLIVEIRA f vrier 2005 N 95 Evaluation des politiques d emploi la deuxi me g n ration des panels des b n ficiaires par Christine CHARPAIL Tristan KLEI Serge ZILBERMAN f vrier 2005 N 96 Contribution Delalande quels dispositifs similaires ou alternatifs en Europe du Nord par Violaine DELTEIL et Dominique REDOR GIPMIS f vrier 2005 N 97 L impact des conditions de travail sur la sant une exp rience m thodologique par Thomas COUTROT Dares et Loup Wolff Centre d tude de l emploi f vrier 2005 97bis L impact des conditions de travail sur la sant une exp rience m thodologique Annexes par Thomas COUTROT Dares et Loup WOLFF Centre d tude de l emploi f vrier 2005 N 98 La mixit professionnelle les conditions d un d veloppement durable par Mcih le FORTE Myriam NISS Marie Claude REBEUH Emmanuel TRIBY BETA Cereq Universit Louis Pasteur de Strasbourg f vrier 2005 N 99 Bilan d activit 2003 des missions locales et des PAIO par Camille BONA
340. talisation de bassin du plan social qui par ailleurs n a que peu t l objet de discussions internes l entreprise les repr sentants du personnel en particulier ne se mobilisant pas sur cette dimension Par contre la suite de la fermeture de l entreprise Chaussette le d partement B connu une s rie de restructurations dans le secteur amenant le Pr fet initier une d marche d laboration d un contrat de site concernant l ensemble des restructurations locales du textile L implication des services de l Etat dans une d marche de revitalisation appara t ainsi fonction de l organisation institutionnelle du territoire affect par une restructuration existence de pratiques coop ratives entre acteurs conomiques politiques administratifs pr sence d instances de concertation de repr sentations des diff rents acteurs locaux si le territoire est faiblement structur l implication de l Etat aura en effet tendance tre forte faute de partenaires disposant de moyens financiers humains techniques En revanche si le territoire est structur avec des institutions politiques locales puissantes communaut s de communes ou pays avec des budgets et des experts le projet de revitalisation est alors co labor voire co crit et co financ 28 2 3 Les dispositifs de coordination des acteurs locaux Comme dans la majorit des territoires il n existe pas en ni de structures ou
341. tant les co ts Dans le cas de Chaussette et Tuyaux les directions voquent publiquement un objectif suppl mentaire assurer la construction d un plan social jug socialement responsable En r sum si les postures adopt es par les diff rents acteurs en particulier repr sentants syndicaux et direction demeurent conformes aux r les pr d finis par leurs statuts et positions dans l entreprise il convient de souligner l importance du soutien apport aux repr sentants des salari s par ces acteurs que constituent les experts comptables et juridiques aupr s du C E importance qui appelle une r flexion sur la cr ation d un dispositif permettant tout CE confront la question d un plan social de b n ficier d une telle expertise 1 2 La construction du rapport de force salari s direction En d pit d int r ts fortement oppos s la dynamique du jeu d acteurs va amener dans les trois cas une relative convergence produisant un plan social consid r par les pouvoirs publics comme socialement responsable et reposant sur deux piliers des indemnit s supra conventionnelles importantes et un dispositif de reclassement pr cis ment d fini Cette convergence n aboutit toutefois qu apr s une p riode conflictuelle 24 Ainsi dans le cas Chaussette la proc dure d information consultation s est transform e de fait en situation de n gociation sociale La ligne de conduite propos e par l
342. term diation bancaire qui implique un fort recours aux march s financiers Les fournisseurs et les distributeurs notamment la grande distribution pourraient interpr ter ces informations comme une situation de d fiance de nature appeler une ren gociation des conditions des contrats et mettre en danger les autres filiales du groupe dans leurs n gociations avec les distributeurs Enfin le consommateur final serait le cas chant susceptible de sanctionner le groupe et l ensemble de ses marques et ce d autant plus si une telle m diatisation entrait en dissonance avec une image proche et humaine v hicul e grands renforts d investissements marketing Enfin les salari s risqueraient de se mobiliser pour refuser la d marche soit en ayant recours des pratiques dilatoires susceptibles de contraindre un glissement du calendrier pr vu soit en intentant une action en justice par le biais de leurs repr sentants Ainsi dans les trois cas tudi s la d cision de restructuration men e discr tement appara t comme la r sultante d un processus fortement centralis La temporalit de sa communication est fortement contrast e mais si les justifications invoqu es cette occasion apparaissent tr s tranch es au premier abord une lecture plus distanci e r v le un enchev trement de d terminants habilement reconstruits pour fonder l acceptabilit sociale du choix op r Le renforcement de cette qu te d acc
343. tion a offert des marges de man uvre en terme d emploi aux groupes actionnaires ce qui a permis de convaincre certaines entit s de ce groupe g ographiquement proches du bien fond de l embauche de personnes en fin de carri re et qui arriveraient l ge de la retraite lors de la fermeture programm e de ces m mes entit s Ainsi la possibilit de construction de mobilit s internes a t un facteur d cisif du reclassement des salari s licenci s Ensuite la position sp cifique du cabinet de reclassement sa cr ation a t li e aux grandes restructurations men es au cours des ann es quatre vingts lui conf re dans ce secteur une expertise en terme de connaissance des m tiers et des r seaux mobiliser pour d tecter des emplois Enfin l engagement de l ensemble des parties prenantes dans le processus un pilotage fort de la direction de l entreprise mais galement une implication des repr sentants du personnel qui ont activement particip la vie de la cellule de reclassement et ont entam une d marche partenariale et non d opposition syst matique lors des r unions de commission de suivi sans oublier la pr sence syst matique des repr sentants de l Etat DDTEFP et ANPE Ainsi les bons r sultats en termes de reclassement de ces deux plans sociaux semblent expliqu s au moins en partie la fois par des facteurs exog nes tat du march du travail dans les emplois concern s histoire des pratiques d
344. tion des moyens n cessaires participeraient de la poursuite de cet objectif Dans cette perspective il pourrait tre propos d adjoindre une quatri me mission aux Maisons de l emploi initi es par le Plan de coh sion sociale qui comportent pour l heure trois directions principales le diagnostic territorial l acc s et le retour l emploi des publics qui en sont le plus loign s le d veloppement de l emploi et de la cr ation d entreprise quatri me axe de missions pouvant s intituler le pilotage des restructurations DL ee 175 La d finition du cahier des charges des Maisons de l emploi 7 est en effet tr s proche des axes de recommandations permettant d am liorer la coordination et la mise en uvre effective des dispositifs d anticipation et d accompagnement des restructurations dans son nonc la Maison de l emploi s adresse l ensemble des acteurs en particulier demandeurs d emploi salari s entreprises et a pour objectif d associer les collectivit s territoriales de f d rer l action des partenaires publics et priv s et d ancrer le service public de l emploi dans les territoires Il est donc pr conis d tendre explicitement les missions des Maisons de l emploi vers une coordination globale de l ensemble des dispositifs sociaux conomiques et territoriaux li s aux restructurations et simultan ment vers l instauration d un tier
345. tions des salari s plus loign s Le cabinet propose un programme d accompagnement la recherche d emploi Une premi re tape est collective par groupes homog nes de douze quatorze personnes travers un stage de pr paration la recherche d emploi la suite de cette p riode collective une tape individuelle est initi e afin de valider les projets professionnels Des entretiens avec les consultants permettent d approfondir le bilan de valider les objectifs professionnels de finaliser le curriculum vitae et de b tir un plan d action Une fois le projet tabli vient le temps de 36 l accompagnement individuel des recherches Un suivi personnalis est propos afin d tudier l avanc e de d marche de reclassement D s lors qu une offre d emploi est d tect e par le stagiaire ou le consultant des simulations l entretien sont organis es La finalit premi re est d viter la multiplication des r ponses n gatives qui pourraient d motiver les ex salari s Une fois le recrutement obtenu le suivi se poursuit pendant la p riode d essai et en cas de rupture de ce contrat le candidat peut r int grer la cellule En parall le sont cr s des ateliers de dynamisation pour rebondir sur les succ s des reclass s et maintenir la motivation des personnes encore la recherche d un emploi Enfin dans le cas Chaussure on note une forte implication des repr sentants au sein des antennes emplois e
346. tions individuelles et plus particuli rement de la mani re dont s laborent des compromis malgr des int r ts divergents Selon cette perspective la mise en uvre d une action ne peut se produire qu condition d tre per ue comme l gitime au sein de formes id ales typiques les mondes qui cohabitent au sein de l entreprise d montre que les arguments l gitimes susceptibles d tre mobilis s l occasion de ces r ductions d effectifs rel vent essentiellement de deux mondes le monde marchand et le monde industriel Le premier est r gi par un principe sup rieur li la concurrence mettant au centre des pr occupations les valuations par le march le monde industriel est lui caract ris par un attachement commun la performance technique et l efficacit Dans le monde marchand la justification des d cisions de suppression d emploi passe par l invocation de la baisse du carnet de commande entra nant m caniquement une diminution des effectifs Dans le monde industriel la justification de ces d cisions s exerce autour de la n cessit de r aliser des gains de productivit r organisations appelant des ajustements quantitatifs et qualitatifs de la main d uvre 22 Boyer 2002 Gouvernement d entreprise et d cisions d emploi Th se de doctorat en conomie Universit Paris X Nanterre T Boyer 2000 Evaluation des besoins de main d uvre et des sureffectifs pa
347. tivit s diversifi es voire court terme lorsque des instruments de d veloppement conomique de proximit ont pr c demment t cr s 2 3 2 1 Une revitalisation en deux temps accompagn e par une structuration territoriale dans le bassin de A Au d but 2002 quelques mois apr s l annonce du d p t de bilan de Chaussure la gouvernance de la revitalisation du bassin d emploi s est progressivement structur e avec des r unions r guli res du groupe de travail pr c demment cr par le pr fet de R gion Ce groupe de travail copilot par le pr fet de R gion et la d l gu e interminist rielle r unissait r guli rement des repr sentants des services de l Etat en particulier du SGAR des charg s de missions du CAPEA Comit d Am nagement de Promotion et d Expansion de A du Comit Am nagement de Promotion et d Expansion de C et d AdieA Agence pour le D veloppement des Investissements Ext rieurs en A En d cembre 2003 deux ans apr s le lancement de cette d marche alors que la mission de la d l gu e interminist rielle touchait sa fin l objectif de faire de Chaussure un cas exemplaire de reconversion n a pas engendr selon les termes d un rapport du Conseil Economique et Social r gional de A 2005 p 6 la dynamique escompt e si bien que la mission de reconversion appara t sans r sultats r ellement tangibles l obtention de la
348. tre un salari et son employeur la qualification a t on dit consiste en une relation r put e fix e d un commun accord entre les qualit s d un salari et l activit qu il exerce En r alit l une et l autre acception sont les deux faces d une m me pi ce qui lorsque le salari perd la main sont perdantes le salari tant alors victime d une v ritable incapacit Sur l avers la premi re acception cette incapacit trouve sa cause dans le d p rissement de ses savoir faire et ou de ses aptitudes exercer des activit s nouvelles auxquelles il n a pas t pr par La question de la perte de qualification professionnelle pr sente ici une dimension subjective les qualit s propres la personne du salari qu il faut adapter Sur le revers la seconde acception l incapacit du salari contracter tient une situation objective qui est la nature des emplois offerts dans un march du travail donn si tant est qu il y en ait un et qu il faut prospecter et enrichir pour reclasser l int ress Cette perte de qualification professionnelle constitue un risque Par risque nous entendons un v nement dommageable dont la survenance est incertaine quant sa r alisation ou la date de cette r alisation Un v nement dommageable parce que lorsque le sinistre se produit le salari subit une alt ration de sa capacit de gain qui peut devenir durable sans tre pour autant
349. treprise N anmoins dans le cas de B nous n avons pas obtenu d valuation formelle de ce dispositif Ce type de dispositifs a aussi t initi dans d autres r gions Par exemple Pr fil Lannion Comit de Bassin d Emploi de Bressuire en comportant la double dimension paritaire et inter entreprises et pourrait tre tendu avec de la m me fa on que pour les cellules de reclassement intra entreprise des conditions de suivi et d valuation 1 3 2 La place sp cifique de la formation dans les dispositifs de reclassement Dans les trois plans sociaux la formation occupe une place sp cifique et importante avec des budgets jug s satisfaisants En d pit de budgets de formation jug s satisfaisants par les acteurs le recours des formations longues est marginal pour les salari s licenci s dans les cas Chaussure et Tuyaux quelques personnes dans chaque cas ce qui repr sente des proportions tr s inf rieures au taux moyen de 7 7 diffus par la DARES et sup rieures la moyenne nationale dans le cas Chaussette pr s de 11 des salari s concern s mais les analyses divergent selon le cas consid r Pour les anciens salari s de Tuyaux le faible recours relatif des formations longues s explique par une propension moyenne plus importante cr er leur entreprise ou retrouver rapidement un CDI alors que chez les anciens salari s de Chaussure il s explique par un faible niveau de formation initiale et
350. treprise qui passe par une concentration des activit s et emplois dans les unit s les plus efficientes Dans cette tude qui se focalise sur les processus l uvre lors de la mise en uvre de plans sociaux deux des monographies d entreprises Chaussette et Chaussure qui comme leur d nomination l indique appartiennent des industries en phase de maturit dans un march mondialis semblaient correspondre au premier type recomposition de la cha ne de valeur Leur restructuration respective est cet gard caract ristique des mutations qui affectent les firmes multinationales situ es dans des secteurs industriels o les produits commercialis s sont standardis s les avantages technologiques amoindris et donc o l avantage concurrentiel repose sur une comp titivit prix Dans ce contexte concurrentiel qui est celui du textile de l industrie du cuir mais aussi de la m canique de l lectrom nager les grands groupes industriels s ils d cident de rester sur le march localisent pour rester comp titif leur production dans des pays faible co t de main d uvre au d triment des pays occidentaux telle que la 6 Cette typologie est notamment pr sent e Michalet D localisation une nouvelle grande menace industrielle in Localisation des activit s et strat gies de l Etat Groupe Perroux Rapport du Commissariat g n ral du plan juillet 2005 8 France Ce c
351. ts et de gouvernance distincte du processus de revitalisation Ces diff rences apparaissent d s la constitution de la politique locale de revitalisation 1 puis se d clinent la fois dans les modalit s qu elle emprunte et les premi res valuations qui peuvent en tre faite 2 1 LES PROCESSUS D EMERGENCE DES DISPOSITIFS DE REVITALISATION Les restructurations tudi es se sont d roul es dans une p riode 2001 2003 o le r gime juridique des revitalisations territoriales connu d importantes modifications La restructuration la plus ancienne celle du groupe Chaussure en 2001 est ainsi ant rieure la loi de modernisation sociale Ses effets sur le bassin d emploi dans lequel l entreprise tait situ e ont toutefois t pris en compte tant dans le plan social de l entreprise que dans l intervention des services de PEtat 1 1 Ces d marches de revitalisation men es parall lement par l entreprise mettant en uvre un plan social et les pouvoirs publics se retrouvent dans B o plusieurs dispositifs d origines diverses coexistent pendant plusieurs ann es 1 2 Dans le bassin C en revanche une proc dure rationalis e encadr e par la nouvelle l gislation et supervis e par l Etat se met en place apr s la fermeture de Tuyaux 1 3 1 1 Des d marches men es parall lement PEtat et l entreprise la suite de la restructuration du groupe Chaussure Consciente du caract re structurant de son activit
352. ture micro par exemple la mise en uvre d un plan social dans une entreprise et macro par exemple la mise en uvre de dispositifs de politiques publiques de l emploi visant accompagner les salari s licenci s Ce type de dispositif de recherche fond sur une entr e par le bassin d emploi ou le territoire permet de mener des recherches en d passant le seul cadre de l entreprise et ainsi d acc der notamment une compr hension des encastrements entre des organisations des modes de fonctionnement du march du travail et des modalit s de r gulation sociale et institutionnelle Le choix des cas de restructurations tudi s Concernant le choix des trois terrains d tudes des configurations de restructurations relativement similaires ont t s lectionn es il s agit de configurations de restructurations lourdes donnant lieu la mise en uvre de plans sociaux et entra nant des suppressions d emploi significatives ayant un impact important sur le territoire Dans les trois cas les restructurations se sont traduites par des fermetures un d p t de bilan Chaussure la cessation d activit s d une entreprise Chaussette la fermeture d un tablissement Tuyaux Les cas tudi s portent ainsi sur des restructurations ayant un impact important sur la zone d emploi concern e elle m me fortement touch e par les mutations conomiques notamment sectorielles ces cas peuvent fa
353. ture a toutefois surpris de nombreux acteurs La restructuration de Tuyaux s inscrit donc dans un contexte diff rent des deux premi res Des suppressions d emplois taient attendues la fermeture du site productif tait difficilement pr visible Cette d cision unilat rale et irr vocable r sulte en fait de la nouvelle strat gie du groupe sid rurgique actionnaire principal qui s appuie sur un arr t de ses sites continentaux au profit d usines situ es en bord de mer proximit des mati res premi res Le caract re pr visible de la restructuration diverge donc selon les cas tudi s et renvoie la distinction entre restructurations de crise et restructurations de comp titivit les premi res produisent g n ralement de nombreux signaux pr curseurs de longue date tandis que les secondes du fait des m canismes de prise de d cision relevant de choix de gestion et d arbitrages strat giques produisent certes des signaux pr curseurs par exemple l arr t progressif d investissements mais qui sont plus faibles N anmoins dans ces deux configurations les d cisions de restructuration peuvent avoir t prises de longue date tout en tant annonc es peu de temps avant l enclenchement de proc dures d information consultation du CE sur le projet de plan social attestant ici d un d calage temporel entre des temps longs de la d cision dans lesquels seuls sont parties prenantes les acteurs manag r
354. u un tel temps n est v ritablement n cessaire que dans les cas de reconversion professionnelle et ou pour les salari s les plus g s contrario nous pouvons estimer l instar de T chszirer qu une dur e relativement courte du dispositif de reclassement renvoie plus la construction d une dynamique de retour rapide l emploi qu une logique de reconversion de la main d uvre de nouveaux m tiers En tout cas nous pouvons consid rer que la dur e de l antenne en tant que telle ne constitue pas un crit re de jugement de sa qualit ni une condition de son succ s la dur e avant tout du sens quand elle est articul e un projet n cessitant un temps long d laboration tel qu un projet professionnel appelant une reconversion Pour autant cette dur e constitue souvent un enjeu important lors des n gociations et la fin d une cellule de reclassement les repr sentants du personnel et les acteurs administratifs et politiques ne disposent que de ce levier tendre le temps pour tenter le cas ch ant d obtenir un meilleur bilan en mati re de reclassement des salari s concern s et ce faisant montrer aux yeux des salari s qu ils interviennent Pour autant dans ces cas il n est pas vident que cette prolongation produit des effets sur les r sultats de l antenne emploi en termes de reclassement d une certaine fa on cette prolongation comporte une dimension d achat d
355. u d but 2005 seconde d marche de revitalisation du pays deA Concernant le site m me du groupe Chaussure il tait cette poque toujours occup par le repreneur et l implantation d autres activit s demeure suspendue aux r sultats de l tude relative une ventuelle pollution des sols qui a t lanc e en 2004 Enfin la perspective d une installation d un Center Parcs de la soci t Pierre et Vacances reste d actualit mais l ch ance des investissements t repouss e l horizon 2009 2010 2 2 Une dynamique induite par une d marche globale dans le d partement B Le plus ancien dispositif de revitalisation l uvre dans le bassin B la Mission Etat renvoyait fondamentalement une proc dure d octroi de pr ts bonifi s le montant du pr t tant subordonn au nombre d emplois pr vus 3 ans par l entreprise ligible Les demandes de ces derni res sont valu es par la soci t de reconversion qui les pr sente titre consultatif au pr fet et qui assure galement le contr le a posteriori des emplois cr s L ensemble des prestations est ensuite r sum dans un rapport semestriel remis au pr fet Initialement pr vu pour durer 5 ans la mission 106 Cette initiative est salu e par les acteurs locaux et ceux ci assistent r guli rement aux r unions de ce comit de pilotage 107 Dans chaque d partement t instaur un comit d partemental pour l
356. ublic ou des collectivit s territoriales Ces accords ouvrent droit au b n fice d une aide de l Etat En outre l article 95 de la loi de modernisation sociale du 17 janvier 2002 galement pr vu que les entreprises qui souhaitent laborer un plan de gestion pr visionnelle des emplois et des comp tences comprenant notamment des actions de formation destin es assurer l adaptation des salari s l volution de leurs emplois peuvent b n ficier d un dispositif d appui la conception de ce plan Ce dispositif d appui doit permettre la prise charge par l tat d une partie des frais li s aux tudes pr alables la conception du plan dans des conditions d finies par un d cret qui n est pas paru En revanche un autre d cret non codifi qui ne vise pas l article L 322 7 non plus que la loi de modernisation sociale mais dont l objet est le m me pr voit que l tat peut prendre en charge dans la limite de 50 les co ts de conseil externe support s par les entreprises pour la conception et l laboration d un plan de gestion pr visionnelle des emplois et des comp tences dans le cadre de conventions Ces conventions sont conclues par le pr fet avec plusieurs entreprises ou condition que son effectif n exc de pas deux cent cinquante salari s avec une seule entreprise Le l gislateur a enfin pr vu que les entreprises de moins de 300 salari s qui rencontrent des difficult s conomiques pouvant c
357. ue d autres En outre seuls les accidents li s un licenciement sont pris en compte Or il existe de nombreux autres accidents dans un parcours d emploi une fin de contrat dur e d termin e un licenciement pour motif personnel par suite d insuffisance professionnelle d incomp tence d inaptitude physique un arr t de travail involontaire et prolong pour cause de maladie un arr t de travail volontaire pour lever un enfant etc Ces v nements ne sont jamais pris en consid ration par les dispositions l gislatives pr c demment d crites qui ne s appliquent qu aux licenciements pour motif conomique Une g n ralisation des mesures tous les salari s s imposerait donc Mais nous avons d j dout de l efficacit de ces mesures La solution est donc trouver du c t des dispositifs de pr vention qui vitent de s attacher la cause de la rupture du contrat La perte de qualification professionnelle a deux origines La premi re tient au salari dont les connaissances savoir faire et comp tences sont obsol tes alors qu il n aura pas encore acquis ceux qui lui sont n cessaires pour tre adapt de nouvelles activit s ou de nouveaux modes de production des produits et des services La seconde tient l employeur qui n aura pas anticip un certain nombre d volutions qu il connaissait et n aura pas pr venu le risque d alt ration des qualifications professionnelles des salari s L
358. ue des obligations auxquelles ils entendent se soumettre D une branche l autre d une entreprise une autre la couverture conventionnelle en mati re de GPEC sera donc tr s variable La GPEC envisag e comme un moyen r sorber les sureffectifs Livre L tat peut aider les entreprises travers des actions de GPEC financ es sur les lignes du Fonds national de l emploi r sorber plus ou moins directement leur sureffectif C est ainsi que des accords d entreprise conclus dans le cadre d une convention de branche ou d un accord professionnel sur l emploi national r gional ou local peuvent pr voir la r alisation d actions de formation de longue dur e en vue de favoriser l adaptation des salari s aux volutions de l emploi dans l entreprise notamment de ceux qui pr sentent des caract ristiques sociales les exposant plus particuli rement aux cons quences de l volution conomique ou technologique Ces accords peuvent tendre le b n fice de ces actions aux salari s dont l entreprise envisage le reclassement externe la condition que ce reclassement soit express ment accept par le salari et intervienne sous contrat 29 _ C trav art L 132 12 30 trav art L 934 2 31 trav art L 320 2 32 _ C trav art L 132 12 2 33 _ C trav art L 322 7 R 322 10 1 R 322 10 4 88 dur e ind termin e ou dans les conditions pr vues pour l emploi des salari s du secteur p
359. uivant de J Y Kerbourc h l extension l ensemble des entreprises de la possibilit de recourir la prestation d un expert aupr s du Comit d Entreprise lors de projets de restructurations annonc s par la direction de l entreprise ou lors de l mission de droits d alerte 5 2 La cr ation de structures locales de coordination des dispositifs li s aux restructurations Derri re cet enjeu d extension des p rim tres d application des principes fondamentaux du plan social se pose la question de l instauration de dispositifs pouvant en assurer la mise en uvre de fa on p renne multi dimensionnelle et universelle Ce double enjeu am ne pr coniser la cr ation de structures locales multi acteurs et permanentes assurant le pilotage et la coordination des interventions lors de l ensemble des tapes des processus de restructuration centralisation et l analyse consolid es des informations li es la veille sur les entreprises et les activit s et leurs volutions coordination de la constitution d un appui au dialogue social voire la m diation en situation de restructurations coordination de la d finition de la mise en uvre et du suivi de dispositifs de reclassement de mesures de formation et de reconversion professionnelle la coordination de la d finition de la mise en uvre et du suivi d actions de revitalisation de bassin et d actions releva
360. ument de politique publique Sociologie du travail n 4 p 569 127 Marcou G 1997 op cit p 14 55 impliqu s selon la d finition de J G Belley le contrat les acteurs se reconna tre des int r ts communs et r fl chir leur d clinaison sous forme d action ou de projets De plus au cours de la n gociation contractuelle se forment ainsi que l explique J P Gaudin des r pertoires de proc dures et de valeurs qui organisent des modes de structuration des objectifs et de routinisation des d marches n goci es Ainsi se renforce ce que appel le paradigme de la coop ration qui favorise ensuite l mergence d une dynamique intercommunale comme le montre l volution du bassin de A o une d marche un pays regroupant toutes les intercommunalit s a t cr la suite des d marches de revitalisation 3 2 2 Les limites de la contractualisation d une d marche de revitalisation Le contrat est comme cela fut soulign l un des instruments privil gi du management d une d marche de revitalisation Si son utilisation n est gu re contest e dans son principe il est n anmoins dans son application sujet des critiques de plus en plus nombreuses qui constituent le pendant des avantages expos s ant rieurement L utilisation du terme contrat est en premier lieu souvent erron e d un point de vue juridique Comme le notent Berrivin et C
361. un taux important de personnes ayant t en situation d chec scolaire rendant anxiog ne l id e de formation En outre dans ces deux cas la d pense effective des budgets de formation a donn lieu de nombreuses discussions au cours des commissions de suivi attestant de difficult s en la mati re voir infra Dans le cas Chaussette le relatif investissement de salari s dans des formations longues est expliqu certes par l existence d un budget cons quent mais aussi par la facilit d acc s et la souplesse du budget formation et par l investissement personnel du repr sentant de la direction dans cette dimension du plan social investissement qui explique notamment l effectivit et la souplesse accord e aux d penses de formation De la m me fa on si les diff rents acteurs locaux de B sont unanimes estimer que les moyens en formation sont mis en uvre autant que possible en accompagnement des salari s licenci s les op rations de formation sont plus faciles et plus rapides mettre en uvre quand le plan social comporte des ressources sp cifiques en la mati re mais aussi une flexibilit dans leurs conditions de mise en uvre On retrouve n anmoins dans les restructurations du textile de B les m me freins que ceux observ s dans le cas Chaussure li s des r ticences des personnes concern es pour les uns les salari s du textile ne s estiment pas capables de suivre de formations d autant qu
362. ur lui il faut que ce soit un beau projet solide avec une belle image On va sur des projets de 20 25 personnes A l ch ance de la date pr vue par la convention deux dossiers avaient t retenus La mission a alors t poursuivie au cours de l ann e 2004 aboutissant au total au soutien de trois dossiers correspondant la cr ation de 63 emplois dans le secteur industriel Ces emplois n ont toutefois pas t cr s sur le site m me de l usine Chaussette les co ts de d pollution valu s plusieurs millions d euros repr sentant un obstacle quasi insurmontable Sur cette probl matique le rapport de force entre l entreprise et les acteurs administratifs est assez similaire celui observ lors de la n gociation du contenu du plan social comme les repr sentants du personnel sur la question du reclassement les services de l Etat cherchent placer le groupe Textile propri taire de Chaussette face ses responsabilit s juridiques en brandissant le risque de poursuites judiciaires d un autre c t le groupe Textile souhaite viter ce risque tout en ma trisant les co ts li s En 2005 plus de deux ans apr s la fermeture de Chaussette la question de la d pollution du site n est toujours pas r gl e et continue g n rer des n gociations multiples entre les services de l Etat les collectivit s locales et le groupe Textile L ann e 2005 voit galement la fin de la Mission Etat et les prem
363. ur faire un bon PSE Il s agit uniquement de constater que c est le mod le d laboration du PSE qui rencontre ses limites simplement parce que les mesures qu il contient ne sont pas tant d termin es par les n cessit s d adaptation et de reclassement des salari s que par les moyens financiers dont l entreprise dispose ou dont elle veut disposer 19 _ trav art L 321 4 20 trav art L 321 4 1 21 Cass soc 28 mars 2000 RJS 5 2000 n 519 2 mai 2001 RJS 7 2001 n 854 22 _ Cass soc 6 juill 1999 RJS 10 1999 n 1244 3 _ trav art L 320 3 24 _ C trav art L 321 4 1 25 _ Cas de Chaussure HCT 84 Acte unilat ral auquel l employeur consacre les moyens financiers qu il peut ou qu il veut le PSE met la charge de cet employeur une obligation de moyen et non une obligation de r sultat L article L 321 4 1 du Code du travail pr voit qu un plan visant au reclassement doit tre int gr au PSE D s lors que l employeur prouv qu il avait tout mis en uvre pour reclasser les salari s sa responsabilit ne peut pas tre engag e Cette obligation conduit l employeur se d sint resser au moins juridiquement des r sultats de son plan M me si en pratique il en est souvent autrement car le non reclassement des salari s va entra ner un certain nombre de cons quences sociales perturbations gr ves manifestations intervention des pouvoirs publi
364. urer coordonner et inscrire dans la dur e la construction de dispositifs locaux d anticipation de soutien au dialogue social d accompagnement des salari s et des territoires et d valuation et de capitalisation des restructurations et en troisi me lieu renforcer la constitution de cadres institutionnels locaux Enfin une lecture juridique des monographies est propos e centr e sur l analyse de la perte de qualification professionnelle en situation de restructuration elle apporte une double r flexion sur les cadres l gaux fran ais en mati re d assurance des salari s contre le risque de perte de qualification professionnelle et en mati re de pr vention des risques de perte de qualification professionnelle Mots cl s Anticipation Licenciement Plan Social Reclassement Restructuration Revitalisation Sommaire INTRODUCTION GENERALE nn 5 Les c ntextes de A A ts 5 Une tude 5 Les choix m thodologiques initiaux de la r alisation des monographies 6 Le choix des cas de restructurations lle unten a it es tie A sata 6 Le recueil des mat riaux et leur analyse 9 Les questionnements de l tude 11 Laredaction dw Tapporta nd 11 ANALYSE TRANSVERSALE DES MONOGRAPHIES 13 DE RESTRUCTURATIONS INSCRITES
365. urs obligations de d veloppement conomique Tuyaux et EP font appel une soci t de conversion Elles choisissent un cabinet de r industrialisation choix motiv par la conjugaison de trois raisons la prestation d animation de la cellule de reclassement des deux entreprises qu assure ce cabinet son exp rience dans les missions de reconversion des territoires de A affect s par la restructuration des industries m tallurgiques et 101 La proc dure de plan social s est achev e fin 2001 date laquelle il n existait pas encore d obligation l gale en mati re de revitalisation de bassins 48 sid rurgiques ses r sultats jug s satisfaisants lors d une pr c dente mission r alis e pour le groupe La relation entre Tuyaux et EP et le cabinet de r industrialisation est ainsi d finie par une convention sign e le ler f vrier 2004 2 MODALITES PREMIERES EVALUATIONS DE LA REVITALISATION Initi es dans des contextes de crises locales cons cutives l annonce de fermetures d employeurs importants les d marches de revitalisation tant dans leur forme que dans leurs r sultats apparaissent contingentes selon les territoires Avec des bilans souvent mitig s en terme de cr ation d emplois elles induisent n anmoins parfois une structuration territoriale 2 1 et un apprentissage de coop ration interinstitutionnelle 2 2 qui cr ent un contexte favorable l mergence moyen ou long terme une cr ation d ac
366. ut des ann es 1990 avaient d j mis en exergue la centralisation des d cisions concernant l emploi dans les tablissements d pendant d un groupe les restructurations sont d cid es le plus souvent au niveau de l entit d appartenance Des recherches post rieures r it rant constat posent ouvertement la question de l autonomie de gestion des sites et insistent sur la contradiction entre les niveaux de gestion global local Or le probl me se pose avec d autant plus d acuit que l on assiste l extension du groupe comme structure d entreprise avec en particulier des micro groupes Ainsi ce double mouvement de concentration par exemple au sein d une holding et de d placement du pouvoir manag rial renforce la distance entre le centre de d cision et son lieu d application Centralis e cette d cision se prend encore en comit restreint puisque outre d ventuels conseils ext rieurs elle ne r unit que la direction g n rale la direction financi re et parfois la direction de la production et la direction des ressources humaines 2 2 De la diffusion pr coce d une d cision discr te la culture du secret La d cision initiale prise par l acteur manag rial en fonction de crit res et selon des processus qui lui sont propres implique l absence de partage de ce choix avec les autres acteurs Prise en l absence d un v ritable d bat sur ces
367. utefois les derni res d cennies marqu es par d importantes restructurations dans les industries traditionnelles charbonnage sid rurgie pour la r gion A ont permis la fois le d veloppement de pratiques coop ratives entre les diff rents acteurs intervenant sur les diff rents volets conomiques sociaux territoriaux d une restructuration et la cr ation d instruments publics sp cifiques C est ainsi qu ont t cr s d s les ann es 1970 l tablissement public foncier de A sp cialis dans le traitement et le r am nagement des friches industrielles des soci t s d conomie mixte d am nagement de zone conomique et une agence r gionale de promotion conomique d pendant du Conseil R gional Ainsi en r action l augmentation du taux de ch mage partir de 2002 dans le bassin d emploi de Chaussure des initiatives sont prises par diff rents acteurs lus locaux r gionaux et nationaux La priorit nationale r cemment port e ce territoire travers le d blocage de fonds financiers lourds 2 4 millions d euros peut pourtant surprendre d autres bassins de la r gion tant affect s par une plus forte pr carit et pauvret Si le paradoxe est not par la deuxi me Assembl e R gionale l effort est justifi en raison des incertitudes existantes La question devient alors pr occupante si le bassin s enfonce dans une crise longue qui peut modifier durablement sa structure soci
368. uvaient para tre superf tatoires Pourtant elles sont d une nature juridique diff rente Le PSE a pour objet de reclasser le salari apr s le licenciement alors que l obligation d adapter le salari l volution de son emploi et de le reclasser doit tre accomplie avant En outre on ne souligne pas assez que ces dispositions sont compl t es par l article L 930 1 du Code du travail qui dispose que l employeur l obligation d assurer l adaptation des salari s leur poste de travail Il veille au maintien de leur capacit occuper un emploi au regard notamment de l volution des emplois des technologies et des organisations Il peut proposer des formations qui participent au d veloppement des comp tences L employeur reste toutefois libre de l tendue qu il souhaite donner cette obligation dont on sait en mati re de formation continue qu elle se r sume une obligation de cotiser ou de consacrer un pourcentage de la masse salariale des actions de formation notre connaissance la Cour de cassation ne s est pas encore prononc e sur l applicabilit de ce texte pour consolider l tendue de l obligation d adaptation mise la charge de l employeur dans le cadre du contentieux du licenciement pour motif conomique En tout tat de cause les sanctions restent assez peu dissuasives Le licenciement prononc au m pris de l obligation faite l employeur d adapter et de rec
369. ux d acteurs Eid congr s de 15 16 juin Montpellier 58 d cision soit en particulier les repr sentants du personnel et les acteurs administratifs et politiques locaux De fait ces acteurs ont initi des formes d alerte qui dans ce cas se sont heurt es des d n gations de la direction De m me les acteurs administratifs et politiques locaux ont adress des demandes d informations la direction de l entreprise sans suite Un haut fonctionnaire de l administration pr fectorale le confirme il s agit d une usine filiale d un groupe mondial non cot en bourse avec un si ge social l tranger nous n avons jamais r ussi obtenir des informations pr cises Dans un tel contexte marqu par une absence d informations sur la strat gie du groupe Chaussure les services comp tents en mati re de d veloppement conomique se r v lent d munis ainsi que l explique un charg de missions conomiques du Conseil R gional nous savions que Chaussure HCT accumulait les pertes depuis plusieurs ann es mais l actionnaire avait toujours compens Jusqu o pouvait il compenser Quelle tait sa vision du devenir du site Il pouvait tr s bien d poser le bilan comme r investir pour monter en gamme Sans l ments chiffr s nous ne pouvions que nous fier aux discours de la direction de Chaussure or les discours taient rassurants La direction ainsi constamment d
370. vail et Emploi n 95 juillet pp 41 57 CESR de 2003 A L une logique conomique deux territoires deux reconversions Rapport du CESR 21 mars CESR de A 2005 Une nouvelle dynamique pour le bassin de A Rapport du CESR 7 avril Chassard Y dir 2002 Licenciements collectifs pour motif conomique comment font nos partenaires Premi res Informations et Premi res Synth ses DARES n 35 3 ao t Colin T 2001 Est il possible de n gocier l emploi dans l entreprise in G Schmidt La gestion des sureffectifs Economica Colin T Rouyer R 1996 La loi sur les plans sociaux face une logique gestionnaire une port e limit e Travail et Emploi n 69 5 22 Cornolti C para tre Les effets des suppressions d emplois sur le comportement des salari s restants en France r sultats d une recherche exploratoire Revue de Gestion des Ressources Humaines Cornolti C Moulin Y Schmidt 2001 Le suivi des plans sociaux en Lorraine r flexions autour de trois tudes de cas in G Schmidt coord La gestion des sureffectifs Economica Decker 2004 Sodiv et la reconversion du bassin potassique Annales des Mines R alit s Industrielles mai Favereau Lascoumes P Musselin C et Berrivin 1996 Introduction Sociologie du travail Num ro Sp cial Contrats et pratiques contractuelles approches pluridisciplinaires n
371. vention des prestataires des cellules de reclassement 1 7 1 Des dispositifs d information pr alable Au del du principe de mise en place d une cellule de reclassement le moment de son installation s av re ainsi constituer un des points importants de l adh sion des salari s licenci s au dispositif Par exemple avant m me la notification des licenciements le cabinet charg de l animation de la cellule de reclassement des salari s de Tuyaux a mis en place une d marche progressive d accompagnement Des r unions d information ont t organis es parfois avec des tiers Assedic ANPE et un point d accueil Point Info Conseil a t ouvert afin de pr parer au mieux l antenne emploi et d accro tre ses chances de succ s En amont de la notification des licenciements cet espace d information et de soutien des salari s a permis de les sensibiliser la mobilit tant interne qu externe et d initier le processus de reclassement en pr parant les projets professionnels et les outils de recherche d emploi Ces premiers contacts ont permis d aborder principalement les th mes du cong de reclassement du PARE des Offres Valables de Reclassement mais galement de modalit s d accompagnement du cabinet de reclassement et des opportunit s d emploi dans la sid rurgie Outre ces sujets g n riques les projets professionnels d une cinquantaine de personnes ont commenc tre sp cifiquement abord s De
372. vitalisation de bassin que doivent prendre les entreprises celles d au moins 1000 salari s lorsqu elles proc dent un licenciement collectif affectant par son ampleur l quilibre du ou des bassins d emploi dans lesquelles elles sont implant es Ce point constitue une caract ristique originale des dispositifs fran ais des plans sociaux m me si ces pratiques existent ailleurs Les premiers l ments de bilan des conventions de revitalisation de l ann e 2003 mettent en exergue les points suivants elles concernent des grands groupes industriels et des bassins d emploi peu actifs elles visent g n ralement par recours des soci t s de prestations externes remplir des objectifs de cr ation d emploi sur 2 3 ans partir de pr ts aux entreprises comportant des objectifs de cr ation d emploi Ces obligations peuvent appara tre comme un co t suppl mentaire mais aussi comme l expression l gitime de la responsabilit sociale de l entreprise Tous ceux qui sont engag s dans ces d marches insistent sur le r le constructif de cette disposition qui oblige l entreprise concern e les repr sentants de l Etat les lus locaux et les partenaires sociaux se mettre autour d une table pour examiner les actions mettre en uvre pour autant la place sp cifique des institutions repr sentatives du personnel est souvent mal d finie dans ces processus De m me nous pouvons mettre l h
373. voir l adaptabilit et la mobilit sur le march du travail et en particulier du volet anticipation et accompagnement des mutations conomiques de cette ligne directrice le Plan National d Action pour l Emploi fran ais a d fini pour la p riode 2003 2006 une strat gie d action et des objectifs en la mati re visant notamment am liorer les conditions de reclassement des salari s concern s par les restructurations am liorer l anticipation et la veille par la mise en place d outils renforcer les op rations de reconversion et de revitalisation des territoires dans les bassins les plus touch s par les mutations et r examiner le dispositif l gislatif concernant les proc dures relatives la pr vention des licenciements conomiques et aux r gles d information et de consultation des repr sentants du personnel Ce volet d finit en outre des axes de d veloppement de la responsabilit sociale des entreprises RSE avec comme objectif de soutenir la diffusion de la RSE Le Plan National d Action pour l Emploi souligne galement l importance d adopter une approche valuative en particulier dans le domaine de l anticipation et de l accompagnement des mutations conomiques S int grant dans cette d marche cette tude ainsi pour finalit proposer des l ments d valuation de la mise en uvre de dispositifs d anticipation et d accompagnement des restructurations dans le conte
374. xte fran ais d aboutir des recommandations concernant les dispositifs d anticipation et d accompagnement des restructurations En ce sens elle s int gre dans le cadre d une d marche plus globale d valuation du PNAE fran ais en particulier concernant le volet anticipation et accompagnement des mutations conomiques de ce dernier Une tude en trois temps Pour cela la r alisation de l tude a comport plusieurs tapes L tude approfondie de trois cas portant sur une restructuration dans un territoire cas de fermeture d une usine de bonneterie dans la zone d emploi B dans le d partement B cas de r ductions successives d effectifs et de d p t de bilan dans une entreprise du secteur de la chaussure dans zone d emploi A dans le d partement de A cas de fermeture d un tablissement du secteur de la m tallurgie en r gion Ces tudes ont port la fois sur le processus de restructuration de l entreprise et sur l valuation des dispositifs d anticipation de suivi d accompagnement des salari s et de revitalisation des bassins mis en uvre dans les territoires concern s Elles ont t men es par une quipe de chercheurs compos e de Rachel Beaujolin Bellet Professeur en gestion des ressources humaines Reims Management School Christophe Cornolti Ma tre de conf rences en sciences de gestion Universit de Nancy 2 Antony Kuhn Ma tre de conf
375. ypoth se mais des tudes approfondies sur ces cas manquent encore que les dispositifs paritaires et territoriaux d accompagnement des salari s licenci s tels que le de Bressuire le dispositif Pr fil Lannion ou l exp rience du Tarn en la mati re permettent la fois de mettre des dispositifs de reclassement et de reconversion disposition de l ensemble des salari s concern s par des restructurations y compris issus de PME de constituer des structures permanentes r glant en partie la question du temps des dispositifs et d entretenir une dynamique multi acteurs sur la question des restructurations et des trajectoires des personnes concern es Des dispositifs tels que Aliz anim par l association D veloppement et Emploi contribuent la coordination d actions et la mutualisation de moyens li s la mise en uvre d actions de d veloppement conomique dans des bassins d emploi en difficult s associant en particulier des grandes entreprises 163 Voir notamment Bruggeman et alii 2002 op cit 164 Chassard dir 2002 Licenciements collectifs pour motif conomique comment font nos partenaires Premi res Informations et Premi res Synth ses DARES n 35 3 ao t 165 Aubert et Beaujolin Bellet para tre Les plans sociaux Allouche J sous la coordination de Encyclop die des Ressources Humaines Vuibert 166 Aubert J P et Beaujolin Bellet

Anticipation et accompagnement des restructurations

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