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1. Les partenaires de Mode d emploi Rh neil s GRANDLYON communaut urbaine Ce festival est soutenu par la D l gation G n rale la Langue Fran aise et aux Langues de France R PUBLIQUE FRAN AISE CE XD theatre RENNE he HM 4i traces france inROCKUDTiDIeS ari os TLS ugemi philosophie Winter j MAGAZIN Universit LE PETIT TRS INVEST IN B ak BULLETIN ni l conomie zE ONLYLYON A JCDecaux e Lyon UNIVERSIT Universit Claude Bernard K L LUMIERE UNIVERSIT JEAN MOULIN M UNIVERSIT DE LYON COMPRENDRE LE MONDE COUNCIL GOETHE INSTITUT e L y Site Ecole Nati l A SCIENCES PO SES ENS DEMO N M Jean f Sup nieure des Mines LYON D E Monnet SAINT ETIENNE _ SAINT ETIENNE SAINT ETIENNE 3 R Gyak ene M Prt E m E M Saint Joseph Saint Luc en couts rt Jal RE dede Les partenaires des Subsistances r O y D Z BRITISH yy acad ce LU decitre fr BAYN Boe KIBLIND HAT ME Teeraa 122. VILLA GILLET AMERICA INTELLECTUAL PORTRAITS 4 7 Gr ce au soutien du conseil de la cr ation Artistique pr sid par Marin Karmitz de f vrier 2009 avril 2011 la Villa Gillet a men New York un programme d changes fran co am ricains dans le domaine des sciences humaines et de la philosophie Le festival Walls and Bridges Trans atlantic Insights r sultat de cette initiative a rencontr un franc succ s aupr s du public am ricain rassemblant penseurs et artistes dans diff rents lieux de la ville pour plus de 30 jours d v nements en 2011 D sormais bien ins tall New York et aujourd hui soutenu par le Minist re le la culture et de la communication pour les ditions de 2012 et 2013 cet v nement a t l occasion de d couvrir de nombreux intellectuels am ricains encore m connus en France et de cr er de r els changes avec leurs homo logues fran ais EEN Le num ro sp cial d Art press 2 Am rique mode dem some oeonene uenas ESETE ALAIN noveen o cauere nenaon ESEESE un ploi est le fruit des ces rencontres transatlantiques Prolongez le d bat postez vos commentaires sur www uillavoice fr de la Villa Gillet en parteneriat avec Rue89Lyon et le master journalisme de l IEP Retrouvez y aussi les articles des lyc ens de l Acad mie de Lyon les r ponses des invit s du festival des chroniques reportages et interviews des tudiants rh ne alpins
3. le savoir ou le mal est il ce qui pr cis ment ne peut tre ni r par ni compens ni pardonn mais purement pratique c est dire li e l action humaine La difficult est aussi ancienne que la philosophie C est celle que Socrate exprime dans son c l bre paradoxe Nul ne fait le mal volontairement L id e est que si on savait vraiment ce qu est le mal on ne le ferait Jamais et si on savait vraiment ce qu est le bien on le ferait toujours Lorsque certains auteurs de crimes de masse essaient de sauver leur peau devant la Justice ils ne font rien d autre que reprendre leur avantage l id e socratique Ils affirment qu ils ne savaient pas vraiment qu ils faisaient le mal comme Eichmann ou soutiennent qu en r alit ils faisaient le bien quand ils sont particuli rement illumin s comme Anders Breivik Ils pourraient m me contre attaquer et contester la valeur morale de la justice p nale qui s exerce contre eux en posant le raisonnement suivant 1 Chaque fois qu une personne fait le mal c est parce qu elle ne sait pas que c est le mal 2 Or il est injuste et cruel de punir ceux qui ne savent pas ce qu ils font 3 Il est injuste et cruel de punir ceux qui agissent mal Si le mal reste une question ouverte c est aussi parce que nous n en avons pas fini avec ce paradoxe Olivier Thomas Venard NEN Telle qu on la pose souvent en contexte jud o chr tien la question du mal dev
4. que le trait de Versailles pr voyait le jugement du Kaiser Guillaume Il les tenants de cette cour inter tatique propos rent galement mais en vain l institution d une Haute Cour de Justice internationale qui statuerait sur les crimes contre l ordre public international et Le droit des gens universel qui lui serlaielnt d f r s par l Assembl e pl ni re de la Soci t des Nations ou par le Conseil de cette Soci t Le proc s de Nuremberg o le crime contre la paix fut qualifi de crime international supr me exprime certaines de ces id es Quant au proc s Eichmann il est bien des gards la reprise du proc s de Nuremberg Nuremberg en effet chaque Juge et chaque Procureur tait officiellement d l gu par l une des quatre grandes Puissances alli es que l Allemagne avait plong es dans la guerre Les accus s taient des grands criminels de guerre dont les crimes n ont pas de localisation g ographique pr cise Un homme en particulier Jacob Robinson survivant de l extermination des Juifs d Europe et travaillant aux Etats Unis avec le Congr s juif mondial tenta d y faire d fendre par les Procureurs am ricains Un jewish case qui aurait permis de reconna tre le peuple juif parmi les nations victimes une nation victime d un crime extraordinaire Le g nocide Robinson n y parvint que partiellement Quinze ans plus tard J rusalem devenu conseiller juridique et historiqu
5. une menace depuis si longtemps est en fait une consolation infinie qui cherche les approcher sans les effaroucher Dieu parvenu au fond de sa travers e du mal r volutionne la conception de Dieu Il n est plus le fout Autre des philosophes et des parens Devenu homme il n a d finitivement plus visage d homme Il n est plus the biggest thing around il s loigne jamais des fantasmes idol triques de toute puissance Pour autant Dieu reste bien Dieu Il n assiste pas impuissant aux diverses victoires du mal Quant la m chancet la croix de Celui qui s identifie aux plus petits est le tribunal qui jugera l univers au dernier jour Quant au malheur et la souffrance l criture n ignore rien de Leur r alit multiforme Et pourtant elle proclame que l amour et non la pr dation r git la nature cr e par un Dieu innocent Elle assure que notre exp rience n est pas ad quate ce qui est et que nous ne sommes pas encore au bout de nos surprises Que la r alit d borde ce monde ci encore dans les douleurs de l enfantement du royaume des Cieux Que l univers troit o nous exp rimentons le mal sera recr si bien que m me les mauvais pourront s y r aliser comme bons Avec cette certitude le malheur d aujourd hui devient supportable et m me le m chant peut tre aimable Au scandale du mal la r v lation ne se contente donc pas d opposer simplement la folie de la croix Elle c l bre la faute d Ad
6. Bernard Guetta Eva Joly et Sylvie Goulard Anim par Lucile Schmid Ing rence et intervention qu est ce qu une guerre juste Mardi 19 mars 20H Th tre de la Croix Rousse avec David Rieff et Bernard Henri L vy Animation Nathalie Nougayr de Le Monde et Marc Semo Lib ration La Villa Gillet en partenariat avec artpress Gary Hill en dialogue avec St phane Malfettes Vendredi 5 avril 19H30 Villa Gillet P nalisation et incarc ration Lundi15 avril 20H Th tre de la Croix Rousse avec Fr dric Gros Serge Portelli et Bernard Bolze Les 7 Assises Internationales du Roman Lundi 27 Mai Dimanche 02 Juin 2013 aux Subsistances Pour plus d informations rendez vous sur le site de la Villa Gillet www villagillet net Cr dits photos D R Kristiina Hauhtonen D R DR H l ne Robert 11 int Espace librairie 101 1 99 8 Retrouvez les invit s de Mode d emploi en direct dans les missions de France Inter Librairie Chapitre 19 Place Bellecour Lyon 2 me T l 0472 56 21 21 www chapitre com gt SERVICE PUBLIC de Guillaume Erner du lundi au vendredi de 10h 11h gt ON VA TOUS Y PASSER D dicaces de Fr d ric Lopez et Yann Chouquet du lundi au vendredi de 11h 12h30 gt Apr s chaque rencontre les crivains vous attendent l espace librairie de Mode d emploi programmation en cours Disponible l espace librairie du festival Mode d emploi artpress
7. Rh nali s VillaGullet Recherches contemporaines Lyon Rh ne Alpes Centre national 20 nov gt 2 d c 2012 Mode dx emplot UN FESTIVAL DES ID ES X Le mal une question toujours ouverte Dimanche 2 d cembre 14h30 16h H tel de R gion Lyon Rencontre anim e par Bruno Cotte France C cile Daumas Ruwen Ogien France Journaliste Lib ration EE Emmanuel Goujon Olivier Thomas Venard France SE Global Approach GRANDELYON communau t urbaine H tel de R gion 1 esplanade Fran ois Mitterand 69002 Lyon R servations aupr s de la Villa Gillet 04 78 27 02 48 www festival modedemploinet Anim par Apr s s tre form l Ecole Nationale de la Magistrature Bruno Cotte a occup de nombreuses fonctions dans la justice notamment la direction des affaires crimi nelles et des gr ces du Minist re de la Justice la t te du parquet de Paris et de la chambre criminelle de la Cour de cassation Depuis 2007 il est juge la Cour p nale internationale de La Haye Il est galement membre de l Institut de France L Acad mie des sciences morales et politiques Ruwen Ogien philosophe est directeur de recherches au CNRS Il met en place une thique minimale qui exclut les devoirs moraux envers soi m me et reste neutre l gard du bien Dans L influence de l odeur des croissants chauds il d veloppe cette approche travers des tudes de cas courtes et ludiques
8. am qui vaut le bonheur de connaitre le Christ Le Christ en croix satisfait l envie d Adam de connaitre le bien et le mal au del de ce qu il pouvait esp rer Il lui livre deux objets d tonnement ind finis 1 L assurance que du mal y compris l odieuse souffrance peut jaillir un bien 2 l attestation que la toute puissance triomphera dans la faiblesse La doctrine biblique du salut est une cl tr s biscornue certes mais elle entre dans la serrure de la prison o nous nous croyons enferm s par le mal Elle laisse esp rer que la porte un jour sera ouverte Elle nous d fend de nous r signer notre cachot en y organisant une survie thique avec les moyens du bord Contre le mal sous toutes ses formes elle nous incite la seule r volte qui dure la pri re et l insurrection de la charit Ne manquez pas les prochains v nements de la VillaGillet Recherches contemporaines Lyon Rh ne Alpes X Justice Injustice les causes communes En partenariat avec le Th tre de la Croix Rousse et l Op ra de Lyon programmation en cours La solidarit une valeur red finir Lundi 21 janvier 20H Th tre de la Croix Rousse avec Martin Hirsch Nicolas Duvoux et Jean Fabien Spitz Anim par Guillaume Allary La justice vue par Victor Hugo Lundi 28 janvier 18H l Op ra de Lyon avec Robert Badinter L Europe une cause r inventer Vendredi 15 f vrier 20H Th tre de la Croix Rousse avec
9. du Congo en C te d Ivoire et au Liberia Pr sent Monrovia pendant le si ge de la ville il tourne un film avec Paul Co miti sur le sujet et crit la nouvelle Les d cha n s IL a obtenu le Prix des Cara bes 2011 de l Association des crivains de langue fran aise pour son roman L Imperm able Vents d ailleurs 2010 1 Je voudrais participer cette rencontre en partant notamment de l exp rience que jai acquise la Cour p nale internationale de La Haye J y pr side une chambre qui conna t de la deuxi me affaire soumise la Cour des v nements dramatiques s tant d roul s au nord est de la R publique D mocratique du Congo RDC en 2002 2003 J ai parfaitement conscience que cette table ronde ne porte pas sur la justice p nale internationale mais sur la question du mal Aussi ne parlerai je de la premi re que pour contribuer nourrir le d bat propos sur la seconde La question du mal est elle toujours ouverte Donnerait elle par hasard l apparence d tre close Quoiqu il en soit c est elle qui nous rassemble aujourd hui Le mal une question toujours ouverte Dans son livre Le Mal en proc s Isabelle Delpla propose de consid rer la chronique Judiciaire comme un genre philosophique part enti re et d une grande actualit pour une philosophie du mal Selon elle en effet confront e aux figures contemporaines du mal extr me dont la Shoah est l arch type et que n
10. e du Procureur en chef il put r aliser son souhait Le mot g nocide qui figure dans l Acte d accusation de Nuremberg mais qui est absent du jugement rendu est en revanche au centre du proc s de J rusalem Depuis le d but des ann es 1990 les juridictions p nales internationales se sont multipli es et ce que l on pourrait appeler une certaine sensibilit humanitaire nourrie d images et de t moignages portant sur des massacres et des pers cutions lointains s est peu peu affirm e Apparu dans l Am rique latine au cours des ann es 1980 1990 l imp ratif programmatique de la lutte contre l impunit a progressivement pris corps sous l gide de l ONU Les guerres aussi ont chang et les protagonistes de la justice internationale avec leurs exp riences et leurs attentes voluent eux aussi sensiblement Ainsi aper oit on moins la figure de la victime offens e ou celle de nations ayant l exp rience collective d un mal dont elles peuvent en leur nom organiser le proc s un proc s de refondation de la civilisation comme Nuremberg que celle du t moin indign par les souffrances de populations enti res populations civiles et cat gories vuln rables telles que les femmes et les enfants et qui se tourne en pleine guerre o en pleine crise vers une cour cosmopolitique protectrice Encore cette figure s clipse t elle parfois chacun ici s est sans doute indign r cemment du sort d Alep mais combi
11. en savent o se trouve lIturi pourtant au c ur des deux premiers proc s de la CPI Plut t que sur la noirceur d un criminel diabolique clich pr sent Nuremberg et J rusalem plut t que sur la gravit m taphysique de crimes contre l humanit dont le nom peut devenir symbole ainsi Auschwitz l attention se porte parfois sur des manifestations et des formes r gionales de criminalit La derni re exp rience de justice internationale qualifi e comme telle est ainsi la Commission Internationale contre l Impunit au Guatemala intitul bien diff rent de ceux de proc s des grands criminels de guerre dont les crimes n ont pas de localisation g ographique pr cise et de ceux du tribunal p nal International pour l ex Yougoslavie ou le Rwanda 3 Sans doute ces transformations expliquent elles en partie pourquoi il s av re aujourd hui plus difficile qu Nuremberg J rusalem ou m me au TPIY d expliciter ce que l on attend de la justice internationale Ainsi en est il de l importance d sormais reconnue la sensibilisation des communaut s affect es ou encore des critiques justifi es o non formul es par de grandes ONG qui r clament au nom des victimes une justice qui fasse sens meaningful Ainsi apparaissent de nouvelles questions pour qui sont exactement faits ces proc s qui S adressent ils Quels sont Les publics de la justice Quelles sont exactement les politiques de pou
12. esclave la d solation divine devant le mal s exhale au c ur de proph ties sur les souffrances endur es d un myst rieux serviteur venir Ses 8 disciples le reconnurent quand J sus fut mis en croix Lui de condition divine ne retint pas jalousement le rang qui l galait Dieu mais il s est vid de lui m me en se faisant esclave Sur sa croix se resserre comme jamais l ins cable lien de la libert de l homme et de Dieu La croix est ce quoi Dieu et Les hommes sont conduits par leur d sir de s expliquer sur le scandale du mal Pour apaiser leur sentiment de culpabilit les hommes avaient invent le simulacre des sacrifices D s lors qu il accepte de leur parler dans leur langage bien qu ils en aient fait un instrument de mensonge de violence et de mort celui qui ne veut leur dire que Je suis qui je suis se condamne mort Le mal apparait comme un accroc en l homme si grand que Dieu ne veut Le r parer qu en sy laissant accrocher Sur la croix Dieu se fait tuer par amour pour ses tueurs Il parle le langage le plus significatif qui soit lorsqu il sagit d amour celui du corps Pour Adam c est un coup au c ur une gr ce la naissance de la conscience Dieu n est pas le jaloux qu il imaginait Celui qui fait signe dans le cosmos qui bruit dans les critures qui murmure au c ur est bien plus qu une inflexible autorit c est une norme bont Et les fils d Adam d couvrent que ce qu ils fuient comme
13. gt L Influence de l odeur des croissants chauds sur la bont humaine Et autres ques tions de philosophie morale exp rimentale Grasset 2011 Olivier Thomas Venard est vice directeur de l Ecole Biblique et Arch ologique Fran aise de J rusalem o il enseigne le Nouveau Testament Ancien l ve de l ENS Saint Cloud agr g et docteur en lettres docteur en th ologie il a publi de nombreux livres et articles portant sur le Nouveau Testament dans son contexte juif les her m neutiques th ologiques m di vales et contemporaines et les relations interreli gieuses gt Terre de Dieu et des hommes crits de J rusalem 2001 2011 Art ge 2012 C cile Daumas est journaliste Lib ration depuis 1994 Dipl m e du Centre de for mation des journalistes CFJ elle a dirig le Cahier emploi de Lib ration de 2002 2005 Sp cialiste des questions de genre elle a crit en 2007 Qui a peur du deuxi me sexe Hachette Litt ratures Elle est aujourd hui responsable des pages d es de Lib ration Next le mensuel du quotidien Emmanuel Goujon originaire de la Martinique est journaliste plus particuli rement en Afrique En 1998 il est correspondant de l Agence France Presse dans la r gion des Grands Lacs exp rience qui lui inspire Esp rance et autres nouvelles du g no cide rwandais Il couvre ensuite pour l AFP et la BBC diff rentes guerres et r bellions notamment au Burundi en R publique d mocratique
14. ient I rapidement la question de Dieu Les Que ques mots Ecritures pr sentent le mal l homme et Dieu d un th ologien dans une quation trois termes 1 le mal est r el nocif et haissable de Dieu et des hommes 2 rien n advient hors du vouloir du Dieu unique et souverain 3 Dieu n a pas la moindre complicit avec le mal m me lorsqu il semble jouer avec Job L opinion commune juge cette quation insoluble un Dieu souverainement bon devrait n cessairement emp cher la production du mal Or cette n cessit ne s impose que si l on projette sur Dieu sans pr caution nos concepts de bont et de puissance La r v lation biblique qui culmine dans le silence de la Parole incarn e sur la Croix et sa discr te r surrection invite se m fier de telles projections Dans les critures la r flexion sur le mal aiguis e au fil des si cles par la p dagogie de la Loi et la pratique ambigu des sacrifices se concentre en un mot p ch Elle culmine dans l invention du p ch originel L histoire d Adam vient all ger la honte de l homme aux prises avec le mal L humour des vieux sages orientaux y sugg re que le mal vient de plus loin que l homme et qu il n est pas sans rem de Le r cit d signe aussi la double source du p ch 1 impatience d acc der une connaissance divine pr cis ment celle du bien et du mal 2 l imagination d un Dieu jaloux de ses privil ges qui se r servera
15. ion sur les d bats auxquels donnent lieu de tels proc s et en les analysant la chronique judiciaire offre ainsi selon Isabelle Delpla un mod le pour une philosophie du mal extr me qui dialogue avec l histoire et les sciences sociales lesquelles analysent et comparent tel et tel crime de masse et qui th matise la d pendance de nos repr sentations du mal extr me envers ces grands proc s dont certains peuvent constituer des v nements part enti re Je vous ferai part de quelques r flexions sur l exercice sur la pratique du jugement que me sugg rent mon exp rience et la lecture de ce livre Pr alablement cependant je voudrais rapidement rappeler ce qu est et d o vient la justice Internationale de fa on voquer le mal en proc s partir de certaines attentes de justice et exp riences du mal 2 L expression de Nuremberg La Haye souvent utilis e pour parler de la justice internationale pourrait laisser entendre qu elle date de 1945 alors que tel n est pas le cas Apr s la Premi re Guerre mondiale fut en effet cr e une Cour internationale comp tente pour trancher les contentieux entre tats projet dont on parlait depuis le d but des ann es 1900 et qui dans l esprit de ses promoteurs am ricains devait permettre de cr er 3 une jurisprudence solide apte inspirer confiance des tats toujours susceptibles de sen remettre l arbitraire des armes pour r gler leurs diff rends Alors
16. it jamais cette connaissance Certes en cr ant des tres finis dot s de libre arbitre Dieu rend possible le mal il est donc impliqu dans le probl me qu il pose Par moments l Ecriture le souligne Mais elle affirme aussi qu il est affect par le mal commis par les hommes Dieu s en plaint Par tes p ch s tu as fait de moi un esclave Plac e par la proph tie d Isa e 43 24 dans la bouche du Dieu des Arm es la formule est scandaleuse Dieu se plaint que le mal commis par les hommes s impose lui comme une n cessit S agissant du Tout Puissant ilne peut s agir que d une n cessit tablie par lui m me celle de l alliance par lui contract e avec l humanit L homme l enfreint en commettant le mal mais Dieu quoique plus fort y reste li tel un esclave sa chaine C est que le Dieu vivant n a qu une parole depuis qu il a parl Mo se je suis qui je suis Parce qu il est qui il est m me si nous sommes infid les lui demeure fid le car il ne peut se renier lui m me Faire le mal en effet est une limite inconnue de la libert qu claire le Logos Evidemment libre le Tout Puissant ne semble pas libre puisque la cr ature peut en faire un esclave Pareille co ncidence de la libert et de la servitude signale un attachement l autre qui respecte int gralement sa libert On l appelle amour c est lui qui va rendre Dieu humain et l homme divin Par tes p ch s tu as fait de moi un
17. re progressivement partir notamment des r ponses apport es aux requ tes des parties souvent en d saccord sur ce qui peut tre admis comme l ment de preuve et des r ponses aux questions pos es un t moin la mani re de poser telle o telle question n tant pas indiff rente Il s impose de veiller l quit de la proc dure C est essentiel et tr s exigeant Et la Chambre que je pr side a par exemple rendu une d cision de cadrage proc dural qui sert tous aux juges et aux parties de feuille de route proc durale Le sentiment diffus d un manque de lisibilit des situations soumises aux Juges au d but des ann es 1990 confront s aux guerres qui d chiraient l ex Yougoslavie certains voqualent d ja l illisibilit de la situation et avan aient m me que les Serbes les Croates les Bosniaques tous taient galement responsables Les principaux historiens qui comparurent comme t moins experts devant le TPIY d nonc rent cependant cette th orie de l quivalence morale des parties A la CPI en revanche d abord saisie d v nements s tant d roul s en RD du Congo le premier t moin universitaire cit devant la Cour a d crit la situation de l Ituri comme une situation d anarchie dans laquelle on ne sait pas toujours qui tue qui La justice internationale se rend distance une distance sans doute garante de l impartialit des juges ainsi d gag s des pa
18. rsuites qu il appartient aux Procureurs de d finir Dans cette situation la figure le protagoniste qui demeure le plus stable est sans doute le juge impartial ce qui nous renvoie aux d bats judiciaires au proc s du mal un proc s tenu distance et cet exercice du jugement qui s av re exigeant et qui plus qu la complexit du d bat moral se heurte aux difficult s que l on rencontre pour tablir les faits leur donner la qualification juridique ad quate interpr ter un droit nouveau comprendre toutes les donn es d une situation imputer des responsabilit s individuelles Je souhaite m arr ter un instant sur la difficult propre la d termination de la proc dure suivre dans ce type d affaires sur le sentiment diffus d absence de lisibilit des situations soumises aux juges enfin sur l importance des d bats juridiques li s la d termination des modes de responsabilit p nale individuelle pour crimes collectifs Le cadre dans lequel doit se d rouler le proc s dans les proc s dont nous parlons il n existe pas de dossier commun aux parties et aux juges comme c est le cas en France mais on voit Le dossier se construire audience apr s audience comme c est Le cas dans les proc dures de common law Le nombre lev des d cisions rendues par une Chambre au cours d un proc s traduit bien le travail que doivent accomplir les juges pour qu il soit quitable Le dossier va se construi
19. ssions locales mais qui ne permet pas toujours de se repr senter ais ment le cadre dans lequel ont t commis les faits Dans le pr toire c t des strat gies assez classiques l accusation qui tend diaboliser l accus la d fense d alibi o celle de rupture par exemple on voit appara tre de nouvelles d marches ainsi titre d exemple dans les deux premiers proc s soumis la Cour l Accusation ne d crit les accus s ni comme des gens fonci rement mauvais ni comme des fanatiques quant aux quipes de d fense elles professent leur attachement La CPI mais regrettent que les poursuites soient selon elles mal orient es Au TPIY bien des accus s se d fendaient en affirmant que la guerre en Bosnie tait une guerre civile entre voisins la CPI ce sont les accus s au contraire qui pointent du doigt le contexte 1 Cf HRW Unfinished Business Closing Gaps in the Selection of ICC Cases September 2011 2 R gion de la R publique D mocratique du Congo 3 Lubanga Compte rendu d audience T157 27 03 2009 p 12 5 international et citent des noms de chefs d tat En m me temps donc que des situations semblent moins lisibles des types d accusation et de d fense relativement impr vus apparaissent ainsi les d bats portant en grande partie sur les responsabilit s imputer Les difficult s d ordre sp cifiquement juridique enfin le droit International p nal est un droit d initi s
20. ul ne se hasarde justifier en public du moins la philosophie morale se serait trouv e paralys e Face des actes relevant de limpensable tout d bat raisonnable serait exclu car chacun convient que l on ne peut que les condamner sans r serve Isabelle Delpla critique les termes de banalit du mal utilis s par Hannah Arendt dans Eichmann J rusalem et elle reproche cette derni re de reprendre ainsi de mani re irr fl chie la d fense tr s strat gique qu avait adopt e Eichmann Elle sugg re que nos repr sentations du mal extr me oscillant entre d une part l id e du mal radical voulu par un criminel diabolique et fonci rement mauvais d autre part l id e de la banalit du mal chez un simple bureaucrate du g nocide sont tributaires de semblables proc s Or ajoute t elle les proc s portant sur des crimes de masse cr ent une situation dans laquelle de tels actes deviennent objet d interrogations et de d bats argument s et nuanc s Mais il ne s agit alors pas de s interroger sur ce qu il est permis o sur ce qu il est interdit de faire de se demander que dois je faire ou en creux ne pas faire ou encore quel est le pire o le moins mal questions moralement absurdes quand on parle de crimes de masse il s agit plut t de juger le mal commis par d autres d examiner tel ou tel acte d tablir tel ou tel fait d imputer telle ou telle responsabilit En proposant une r flex
21. un peu sot rique en particulier en ce qui concerne les cat gories de responsabilit Individuelle on ne juge bien s r que des individus mais pour des crimes de masse donc in luctablement commis plusieurs jamais de mani re purement spontan e mais pas toujours pour autant au terme d une planification bureaucratique centralis e Les TPI ont d velopp une jurisprudence importante sur le sujet et le statut de la CPI distingue diff rents modes de responsabilit individuelle Mais la jurisprudence se r f re des pr c dents Judiciaires alors qu il n y a pas toujours de pr c dent historique la Yougoslavie ressemble peu la Seconde Guerre mondiale et la RD du Congo peu la Yougoslavie et Le statut de La Cour fait l objet d interpr tations doctrinales souvent divergentes notamment par des sp cialistes qui ont particip sa n gociation Le droit est difficile interpr ter les cas difficiles qualifier Autant de points donc qui font du proc s du mal distance une t che ardue et de ces proc s publics un exercice d un grand int r t pour les victimes et les parties bien s r mais aussi je crois pour qui voudrait les observer et les comprendre propos du mal je voudrais parler d une difficult qui n est ni m taphysique y a t il du sens parler de mal radical ni juridique le mal est il susceptible d tre r par compens pardonn Faire le mal sans
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