Borréliose de Lyme et milieu professionnel : où en est-on ?
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1. R F RENCES EN SANT AU TRAVAIL N 142 89 MISE AU POINT particuli rement les plis aisselles creux poplit aine est une tape capitale 9 L extraction imm diate des tiques permet de diminuer le risque de transmission de la bact rie Elle se fait gr ce un tire tique ou une pince charde Il est d con seill d utiliser des produits sp ci fiques La d sinfection de la plaie est n cessaire mais n a aucune influence sur la transmission de la maladie La surveillance de la zone de la piq re dans les jours qui suivent permet de rep rer l appa rition ventuelle d un ryth me migrant et de consulter son m de cin traitant le cas ch ant 20 En cas de piq re il n est pas justifi de donner un traitement antibio tique toutes les tiques ne sont pas infect es et m me infect e la tique ne transmet pas forc ment la maladie Il n existe pas de vac cin contre la maladie de Lyme BIBLIOGRAPHIE 1 STANEK G Wormser GP Gray J STRLE F Lyme borreliosis Lancet 2012 379 9814 461 73 2 Mieux conna tre la borr liose de Lyme pour mieux la pr venir Haut Conseil de Sant Publique 2010 www hcsp fr Explore cgi avisrapportsdomaine clefr 138 3 Bilans annuels 1994 2013 R seau Sentinelles https websenti u707 jussieu fr sentiweb page bilan 4 VANDENESCH A TURBELIN C COUTURIER E ARENA C ET AL Incidence and hospitalisation rates of Lyme borrelio2. ne doit pas tre demand si le sujet est asymptomatique pour le d pistage syst matique de sujets expos s devant une piq re de tique sans manifestation clinique devant un ryth me migrant typique ou pour contr le apr s traitement une l vation importante des IgG Devant une atteinte de petites articulations ou si le syndrome inflammatoire biologique non sp cifique est tr s important VS CRP les autres tiologies devront tre limin es Le lymphocytome b nin doit tre confirm par la s rologie et si besoin une biopsie l ACA par une l vation importante des IgG sanguines Les formes cardiaques ou ophtalmologiques outre la s rologie n cessitent une confir mation diagnostique sp cialis e liminant les autres tiologies des troubles Dans les situations diagnostiques difficiles la PCR polymerase chain reaction est parfois utilis e dans une biopsie de peau le LCR ou le liquide articulaire TRAITEMENTS Lobjectif du traitement est l ra dication compl te des Borellia L absence de traitement ou sa m sobservance expose la survenue d infections tardives potentielle ment associ es des ph nom nes inflammatoires et dysimmuni taires et pouvant conduire des s quelles Les Borrelia sont sensibles aux an tibiotiques Leur choix et la dur e du traitement sont fonction du stade de la maladie et de sa locali sation 11 La piq re par une tique ne justifie pas de mise so
3. d attachement En Am rique du Nord o d autres esp ces de N 142 R F RENCES EN SANT AU TRAVAIL JUIN 2015 T lt tique sont vectrices ce d lai de transmission peut tre encore plus long En Europe la transmission de B afzellii pourrait par contre tre un peu plus rapide que celle de B bugdoferi sensu stricto 12 L infection de la tique persiste aux diff rents stades de sa maturation transmission trans stadiale En revanche la transmission entre g n rations successives trans ovarienne est controvers e tr s rare pour certains et de ce fait les larves seraient peu souvent infect es 10 Ce sont les nymphes qui transmettent le plus souvent la maladie outre le fait qu elles soient plus anthropophiles elles sont plus nombreuses et moins re p rables que les adultes du fait de leur petite taille lorsqu elles sont attach es 12 Le taux d infestation des tiques par une Borrelia est plus lev chez les adultes Il est variable selon les r gions Une tude du CNR entre 2005 et 2009 retrouvait un taux d infection des nymphes allant de 12 dans le Limousin 8 en Basse Normandie u D autres tudes estimaient ce taux 5 en Bretagne et plus de 20 en Alsace 12 La tique en recherche d un repas se poste l affut sur les herbes hautes ou les brindilles rep re son h te en analysant les odeurs la temp rature et des stimuli comme l mission
4. famille des pyr thres de synth se Elle s applique par vaporisation ou immersion Cette impr gnation manuelle doit tre r alis e dans un local bien ventil avec le port de gants puis en respectant un d lai de 2 4 heures avant de porter le v tement Il existe aussi sur le march des v tements pr impr gn s la fabrication L effet r pulsif des v tements ainsi trait s peut persister quelques semaines voir quelques mois en cas de pr impr gnation m me apr s lavage ou repassage Cette substance pr sente des pr cautions d usage et des contre indications comme les autres r pulsifs De plus la perm thrine est tr s toxique pour les poissons et les invert br s aquatiques En pratique si les r pulsifs sont reconnus comme un moyen utile pour se prot ger des piq res lors du travail dans un lieu infest par les tiques leur efficacit n est pas absolue De plus s ils sont g n ralement bien tol r s et peu toxiques leur usage n cessite de respecter des pr cautions et des contre indications et leur innocuit pour une utilisation prolong e n est pas prouv e C est l valuation individuelle de la balance b n fices risques qui en justifiera la recommandation en fonction de la probabilit d tre piqu par des tiques de la dur e et de la fr quence d exposition de l efficacit des autres moyens de pr vention individuelle et de la gravit relative de la borr liose de Lyme 17 JUIN 2015
5. nes dysimmuni taires se m lent parfois au proces sus infectieux 11 ATTEINTE LOCALIS E PR COCE PHASE PRIMAIRE Elle est caract ris e par l ryth me cutan migrant ECM qui sur vient 2 30 jours apr s la piq re Si une l sion survient moins de 48h apr s une piq re de tique elle n est li e qu une r action locale non sp cifique LECM est une l sion cutan e ryth mateuse non prurigineuse centr e sur la piq re augmentant progressivement de diam tre et s claircissant en son centre Elle correspond la migra tion progressive superficielle de la bact rie L ryth me migrant est pathogno monique et suffit dans la majorit des cas faire le diagnostic et ce d autant qu ce stade la s rologie est quasi syst matiquement n gative Apr s plusieurs semaines cette l sion s agrandit et peut at teindre jusqu plusieurs dizaines de centim tres 11 L aspect clinique est parfois moins vocateur plus discret ou sans inflammation p riph rique Il s accompagne occasionnellement d un discret tat grippal et d une r action ganglionnaire r gionale LECM peut persister quelques semaines quelques mois pour r gresser et dispara tre spontan ment ATTEINTES DISS MIN ES PR COCES PHASE SECONDAIRE Elles sont dues la diffusion sys t mique possible de la bact rie La phase secondaire peut surve nir quelques semaines quelques mois apr s la piq re s
6. r f rence CNR des Borellia et sur une surveillance r alis e par le R seau Sentinelle Elles sont ba s es sur des r seaux de m decins volontaires de taille limit e Le nombre de cas moyen annuel na tional de borr liose de Lyme esti m est de l ordre de 27 000 cas par an soit une incidence moyenne annuelle stable d environ 42 cas pour 100 000 habitants 3 5 I existe deux pics de fr quence se lon l ge autour de 5 10 ans et de 45 65 ans 6 7 Le nombre de cas varie selon les ann es les saisons et les r gions en fonction de l activit et du taux d infection des tiques recrudescence entre le d but du printemps et la fin de l automne influences des conditions cli matiques importance des zones bois es ou arbor es Ainsi les tudes de l InVS retrouvaient des incidences annuelles allant de plus de 200 cas 100 000 hab en Alsace 2001 2003 moins de 25 Cas 100 000 hab en Aquitaine 2010 2012 6 7 Les populations expos es sont celles fr quentant les zones habi t es par les tiques infect es le plus souvent au cours d activit s de loisirs promenades en for t chasse p che camping Mais le risque existe aussi chez les profes sionnels durant des activit s agri coles foresti res ou dans les parcs et jardins Une tude men e par la Mutualit sociale agricole MSA a retrouv des s ropr valences de plus de 15 chez les b cherons sylviculteurs et scieurs des r
7. MISE AU POINT Borr liose de Lyme et milieu professionnel o en est on La borr liose de Lyme est la plus fr quente des maladies transmises par les tiques en Europe et en Am rique du Nord L agent responsable est une bact rie appartenant au complexe Borrelia burgdoferi sensu lato Le nombre de cas varie selon les ann es les saisons et les r gions en fonction de l activit et du taux d infection des tiques En Europe la bact rie est transmise par une tique dure appartenant au genre Ixodes I ricinus Difficile le diagnostic de maladie de Lyme maladie multisyst mique repose d abord sur les signes cliniques et le contexte d exposition aux tiques Des s rologies sont n cessaires selon le stade de la maladie Les Borrelia sont sensibles aux antibiotiques Leur choix et la dur e du traitement sont fonction du stade de la maladie AUTEURS V Caron d partement tudes et assistance m dicales INRS G Deffontaines chelon national de sant s curit au travail Caisse centrale de la Mutualit sociale agricole Tique Maladie de Lyme Zoonose Risque biologique i N E 5 o S o 9 a lt o a borr liose de Lyme ou maladie de Lyme aux tats Unis est la plus fr quente des maladies transmises par les tiques en Europe et en Am rique du Nord Son ori gine infectieuse a t suspect e au milieu des ann es 70 devant la pr sence d une fr quence tr s lev e d art
8. de CO u Elle ne saute pas ni ne tombe des arbres Chez l homme la tique du fait de son mode de d placement s accroche le plus souvent sur les membres inf rieurs et peut en suite se d placer dans des zones plus chaudes creux poplit aine creux du coude cuir chevelu 2 La borr liose de Lyme est une maladie purement vectorielle un animal infect n est jamais direc tement contaminant et il n y a pas de transmission interhumaine Par ailleurs I ricinus peut trans mettre un grand nombre d autres agents pathog nes Rickettsia spp Bartonella Anaplasma phagocy tophillum Francisella tularensis Babesia virus TBE tick Borne En cephalitis Chez la tique des co infections sont possibles par ces diff rents agents et les Borrelia ou par plusieurs esp ces de Borrelia mais la transmission simultan e l homme de plusieurs agents est peu fr quente 2 Tique femelle de 4 mm environ H TES ET R SERVOIRS La tique quelle que soit la stase peut effectuer son repas sanguin sur pr s de 300 esp ces d h tes diff rents mammif res et oji seaux Cependant sur ce nombre tous ne sont pas favorables au d veloppement des Borrelia et ne peuvent donc tre qualifi s de r servoirs comp tents 10 PETITS MAMMIF RES Les petits rongeurs notamment souris campagnols et cureuils et probablement les h rissons sont identifi s la fois comme h tes pour les tiques et r servoirs de Bor
9. gions Est de la France soit plus de 4 fois celles retrouv es en population g n rale 8 Environ 40 borr lioses de Lyme sont reconnues chaque ann e comme maladie professionnelle au r gime agricole tableau n 5 bis forestiers le veurs et de 1 10 par an au r gime g n ral tableau n 19 B sans qu il soit possible d en pr ciser les sources d exposition Les activit s professionnelles risque sont celles exposant des morsures de tiques l occasion de travail en for t dans les buissons ou broussailles b cherons sylvi culteurs poseurs de ligne gardes chasse Le travail au contact d animaux potentiellement por teurs de tique n expose pas une piq re 9 COSYST MES ET CYCLE DE VIE DE LA TIQUE En Europe la bact rie est trans mise par une tique dure apparte nant au genre Ixodes I ricinus Le cycle de la tique comporte trois stades appel es stases larve nymphe et tique adulte Chaque stase se termine par un repas san guin sur un h te qui dure de 3 13 jours selon la stase Chaque re pas est suivi d une mue ou d une ponte pour les adultes femelles o les larves et nymphes se transfor ment respectivement en nymphes et adultes 2 Entre chaque repas les tiques peuvent rester des se maines ou des mois sur le sol Ain si le cycle entier n cessite g n ra lement 2 3 ans dur e qui varie avec le biotope durant lesquels les tiques ne restent qu au max
10. hrites juv niles autour de la ville de Lyme dans le Connecticut E U La bact rie a t mise en vi dence en 1982 par W Burgdorfer PID MIOLOGIE La borr liose de Lyme est provo qu e par une bact rie h lico dale pseudo flagell e tr s mobile appartenant aux groupes des Spi roch tes comme les tr pon mes ou leptospires Ces bact ries ap partiennent au complexe Borrelia burgdoferi sensu lato sens large incluant au moins six esp ces pathog nes pour l homme dont les plus fr quentes en Europe sont B afzell B garin i et B burgdoferi sensu stricto Leur vecteur essentiel est une tique dure d nomm e Ixodes rici nus 1 2 En Am rique du Nord seule Bor relia burgdoferi sensu stricto est pr sente transmise par d autres esp ces de tiques du genre Ixodes Elle est l origine d expressions cliniques diff rentes de celles vues en Europe avec notamment JUIN 2015 R F RENCES EN SANT AU TRAVAIL N 142 83 MISE AU POINT moins de formes neurologiques et plus de formes articulaires 1 Lestimation de l incidence de la borr liose de Lyme est d licate absence de d claration obliga toire polymorphisme clinique des formes tardives utilisation de d finitions de cas diff rentes selon les tudes En France les estima tions d incidence reposent sur des tudes r gionales et d partemen tales de l Institut de veille sani taire nVS et du Centre national de
11. i le dia gnostic n a pas t fait la phase primaire ou si le traitement a t mal suivi De nombreux organes peuvent tre concern s mais les atteintes les plus fr quentes sont rhumatologiques ou neurolo giques MANIFESTATIONS NEUROLOGIQUES Les neuroborr lioses pr coces sont des formes aigu s se manifestant par une m ningoradiculite qui appara t entre trois semaines et trois mois apr s la piq re 14 Elles se manifestent par des douleurs radiculaires s v res et r sistantes aux traitements antalgiques sur venant le plus souvent dans le territoire de la piq re et accompa gn d une m ningite lymphocy taire Les localisations cr niennes sont fr quentes avec souvent une paralysie du nerf facial notam ment chez le jeune et l enfant Des m ningites isol es des my lites aigu s des enc phalites sont ga lement rapport es mais de fa on plus rare En Europe les neuroborr lioses sont plus fr quentes du fait de la pr sence end mique de B garinii esp ce europ enne tropisme neurologique MANIFESTATIONS RHUMATO LOGIQUES Les arthrites peuvent survenir de deux semaines deux ans apr s l atteinte initiale Il s agit de mo noarthrites touchant le plus sou vent de grosses articulations sur tout genoux mais aussi chevilles paules coudes L panchement est important peu douloureux En l absence de traitement cette arthrite peut voluer par pouss es r currentes ou pa
12. imum trois semaines sur leurs h tes 10 Pour survivre librement dans le milieu ext rieur I Ricinus a besoin d un milieu dont l hygrom trie re lative reste lev e sup rieur 75 voire plus pour les larves Elle reste active des temp ratures tem p r es allant de 7 C 25 C max 35 C 2 11 Ainsi les biotopes privi l gi s de la tique seront les tapis de feuilles ou les hautes herbes dans les milieux forestiers et les zones arbor es ainsi que dans les landes et les p tures o vivent des h tes potentiels En France m tropoli taine tout le territoire est colonis par des I ricinus l exception du littoral m diterran en et au dessus de1500 m d altitude La densit des tiques diff re d une r gion l autre et leur activit s tale d avril octobre avec des variations impor tantes selon les ann es TRANSMISSION La tique s infecte au cours d un repas sanguin sur un animal r servoir de Borrelia Les bact ries se d veloppent dans l intestin de la tique et passent progressive ment dans ses glandes salivaires La tique les inocule un nouvel h te lors du repas suivant Sa sa live contient des substances enzy matiques inhibant localement le syst me immunitaire de l h te et favorisant la diffusion locale des bact ries Le temps n cessaire la diffusion de la bact rie dans la salive explique que le risque de transmission ne survient g n ralement qu apr s 24h
13. me infec tieux inflammatoires immunitaires ou l sionnels 1 MANIFESTATIONS NEUROLOGIQUES Elles se pr sentent dans un d lai de plus de six mois apr s la pi q re Il s agit de neuroborr lioses tardives tr s rares qui peuvent se pr senter sous forme d enc phalomy lites chroniques asso ci es des signes neurologiques tr s vari s m dullaires para pa r sies troubles urinaires ataxie enc phalitiques syndrome c r belleux troubles cognitifs Ont t d crites galement des polyneuropathies sensitives axo nales se manifestant par des dou leurs ou dysesth sies distales une hypoesth sie thermoalgique 11 Un petit nombre de personnes peuvent souffrir de paresth sies r siduelles ou de s quelles de pa ralysie faciale Dans de rares cas d autres s quelles existent ataxie incontinence par sies MANIFESTATIONS DERMATO LOGIQUES Retrouv es essentiellement en Europe elles se pr sentent sous la forme d une acrodermatite chro nique atrophiante ACA caract ris tique de localisation variable Elles d butent plusieurs mois ou ann es apr s la piq re par un ryth me bleu violac infiltr d mateux Les localisations peuvent tre mul tiples talon dos du pied ou de la main genoux cuisses fesses Les l sions inflammatoires deviennent secondairement atrophiques et fibreuses La peau prend un aspect fin pliss et luisant papier de ciga rette laissant
14. ndis pensable 11 L application d un r pulsif enca dr 2 renouveler r guli rement est un bon moyen de pr vention Les r pulsifs sont appliquer sur la peau ou sur les v tements en respectant les contre indications Ainsi certains sont contre indi qu s chez la femme enceinte ou le jeune enfant En fin de journ e l inspection soi gneuse de l ensemble du corps gt FAUT IL UTILISER DES R PULSIFS Les r pulsifs sont d finis comme des substances induisant un mouvement de retrait chez les arthropodes moustiques poux puces tiques 17 Pour cela ils vont perturber les m canismes de reconnaissance de l h te le plus souvent en alt rant leurs syst mes nerveux et en modifiant leurs comportements La plupart des r pulsifs ont t valu s dans le cadre de la protection contre les moustiques vecteurs notamment du paludisme de la dengue ou du chikungunya II semble qu ils aient aussi une efficacit relative pour prot ger contre les piq res de tiques bien que pour beaucoup d entre eux cela soit peu document 18 Des recommandations r centes pr conisent une tude sp cifique de l efficacit contre les tiques pour les produits destin s un usage en zones temp r es 17 Les autres moyens de protections individuelles doivent tre utilis s en premi re intention et ne doivent surtout jamais tre n glig s l inspection cutan e compl te en fin de journ e de travail avec ret
15. ns l encadr 1 page suivante La notion d une piq re ant rieure permet d orienter le diagnostic 1 L ryth me migrant surtout lorsqu il a atteint un diam tre de plus de 5 cm est pathognomo nique ce stade la s rologie est le plus souvent n gative Aucun examen compl mentaire n est n cessaire pour la mise en route d un traitement 11 Les formes neurologiques quelles qu elles soient doivent tre confir m es par les r sultats la fois de s rologies sanguine et du LCR qui permettent de rechercher une synth se d anticorps intrath caux sp cifiques encadr 1 Par ail leurs la cytologie du LCR montre une lymphocytose Pour qu une arthrite soit reli e une affection par Borellia elle doit toucher une ou plusieurs grosses articulations et la s rologie san guine sp cifique doit montrer JUIN 2015 R F RENCES EN SANT AU TRAVAIL N 142 87 MISE AU POINT Encadr 1 gt DIAGNOSTIC S ROLOGIQUE DE LA BORR LIOSE DE LYME L expression clinique souvent peu sp cifique des formes diss min es de borr liose de Lyme toutes les manifestations en dehors de l ryth me migrant justifie le recours aux examens biologiques dont le plus simple est la s rologie sanguine Les anticorps de type IgM apparaissent 2 4 semaines apr s la piq re de tique et persisteront 4 6 mois dans le sang Les IgG apparaissent apr s plus de 6 semaines puis diminueront tr s lentement Ils peuvent
16. persister au fil des ann es Ainsi une s rologie positive ne permet pas de distinguer une infection active de la cicatrice s rologique d une infection ancienne symptomatique ou non De plus elle peut rester positive m me apr s un traitement antibiotique bien conduit 1 n 16 Le s rodiagnostic repose initialement sur un d pistage d anticorps par un test quantitatif de type ELISA ayant le nombre de faux n gatifs Si son r sultat est positif ou douteux il doit tre compl t par un test de confirmation ayant une sp cificit gt 95 pour limiter les faux positifs en l occurrence une immuno empreinte par Western Blot o plus de 4 bandes antig niques sp cifiques doivent tre retrouv es 1 11 16 Cette d marche en deux tapes permet de d jouer la plupart des r actions s rologiques crois es notamment avec la syphilis et les tr pon matoses non v n riennes certaines maladies auto immunes ou des infections herp tiques 16 La recherche d anticorps dans le LCR repose initialement sur le m me encha nement des deux tests Un rapprochement des taux d IgG s riques et rachidiens permet ensuite d estimer le taux d anticorps intrath caux AIC produits directement par le syst me nerveux central Cette production est indispensable pour confirmer avec certitude une neuroborr liose Un s rodiagnostic peut tre demand pour les diagnostics des stades diss min s pr coces ou tardifs En revanche il
17. r une synovite prolong e 11 Ces pathologies sont plus fr quem ment rencontr es aux tats Unis MANIFESTATIONS DERMATO LOGIQUES Des ryth mes migrants mul tiples peuvent appara tre par dis s mination distance de l ECM initial 10 Le lymphocytome borr lien est rare Il appara t un deux mois apr s la piq re Il se pr sente sous la forme d une plaque infiltr e de couleur variable rose brun ou bleu brun indolore localis e le plus souvent sur l oreille le mame 86 N 142 R F RENCES EN SANT AU TRAVAIL JUIN 2015 lon ou le scrotum accompagn e le plus souvent par un ganglion satellite L volution se fait par pouss es vers la r gression apr s plusieurs mois ou ann es MANIFESTATIONS CARDIAQUES Elles prennent la forme d une myocardite a minima parfois d une p ricardite et surviennent quelques semaines apr s le d but de l infection Elles sont rares Elles se manifestent surtout par des troubles aigus de la conduction auriculo ventriculaire MANIFESTATIONS OPHTALMO LOGIQUES Elles sont rares et peuvent tre d origine infectieuse ou inflamma toire Des conjonctivites peuvent appara tre pr cocement Il est galement d crit des uv ites des k ratites 15 ATTEINTE DISS MIN E TARDIVE PHASE TERTIAIRE ET S QUELLAIRE Des manifestations tardives peuvent parfois appara tre quelques ann es apr s la contamination Elles pro c dent la fois de m canis
18. rait d ventuels tiques reste imp rative 18 Les r pulsifs peuvent tre utilis s par application cutan e ou sur un v tement impr gn Les r pulsifs application cutan e recommand s contre les piq res d arthropodes contiennent l une des quatre substances actives suivantes DEET IR35 35 LBR3023 ou picaridine mol cules de synth se et PMDRBO ou Citriodiol d origine v g tale 17 19 Comme mentionn sur leur mode d emploi respectif ils sont appliquer sur une peau saine et d couverte en plusieurs applications quotidiennes leurs r manences sur la peau ne d passant pas quelques heures Ces produits ont une relative toxicit et peuvent tre irritants Ils pr sentent des pr cautions d emploi parfois des contre indications chez les jeunes enfants les femmes enceintes ou allaitantes ou en cas de l sions cutan es importantes Les donn es sur les effets de Encadr 2 leur utilisation prolong e sur la sant humaine sont peu nombreuses mais il n y a ce jour aucun l ment en faveur d une toxicit long terme Les huiles essentielles autre que le Citriodiol parfois propos es sont proscrire car leurs dur es d efficacit sont tr s courtes moins de 20 minutes elles peuvent tre tr s irritantes allergisantes et parfois carcinog nes 17 La substance active utilis e pour l impr gnation des v tements est essentiellement la perm thrine B insecticide de contact de la
19. relia B garinii et B afzelii Ils sont les h tes privil gi s des larves et des nymphes Les lago morphes ont un r le n gligeable sur le cycle de vie de la tique 13 CERVID S ET AUTRES ONGULES Les sangliers les cerfs les che vreuils et aux tats Unis les daims ont une place part car ils ont un r le fondamental pour le maintien des tiques adultes dans l environnement N anmoins ils n infectent que rarement la tique 1 13 CARNIVORES Les carnivores notamment le chien jouent un faible r le dans le cycle biologique des tiques D une mani re g n rale les h tes sp cifiques des tiques qu ils soient r servoirs comp tents ou non ont 1 Ordre de mammif res comprenant notamment les li vres et les lapins JUIN 2015 R F RENCES EN SANT AU TRAVAIL N 142 85 MISE AU POINT ryth me migrant typique mais non syst matique gt S f S pz EI 6 n u E Gy S un r le majeur dans la pr sence des agents pathog nes dans le milieu naturel QUELLE MALADIE CHEZ L HOMME Il s agit d une maladie multisys t mique Le diagnostic peut tre difficile Plusieurs phases se succ dent en l absence de traitement initial cor respondant la diss mination pro gressive des Borrelia Elles peuvent parfois se chevaucher mais sont le plus souvent espac es de p riodes plus ou moins longues durant les quelles l infection est quiescente Des ph nom
20. sis France 2004 to 2012 Euro Surveill 2014 19 34 1 8 5 La borr liose de Lyme InVS 2013 www invs sante fr Dossiers thematiques Maladies infectieuses Maladies a transmission vectorielle Borreliose de lyme 6 DesHaves F La maladie de Lyme Donn es du r seau de surveillance de la maladie de Lyme en Alsace Mars 2001 F vrier 2003 InVS 2005 http opac invs sante fr doc num php expinum_id 5596 7 R seau de surveillance de la maladie de Lyme en aquitaine InVS 2015 www invs sante fr Dossiers thematiques Maladies infectieuses Maladies a transmission vectorielle Borreliose de lyme Publications para tre 8 THoriN C RiGaUD E CAPEK I ANDR FONTAINE G ET AL S ropr valence de la borr liose de Lyme et de l enc phalite tiques chez les professionnels expos s dans le grand Est de la France M d Mal Infect 2008 38 10 533 42 9 Maladie de Lyme Fiche Zoonose ZO 22 Paris INRS 2006 2 p 10 STANEK G FINGERIE V Hunrecp KP JAULHAC B ET AL Lyme borreliosis Clinical case definitions for diagnosis and management in Europe Clin Microbiol Infect 2011 17 1 69 79 11 Borr liose de Lyme d marches diagnostiques th rapeutiques et pr ventives SPILE 2006 www infectiologie com site medias _documents consensus 2006 lyme long pdf 90 N 142 R F RENCES EN SANT AU TRAVAIL JUIN 2015
21. us trai tement mais toute confirmation diagnostique doit tre trait e d s que possible PR VENTION PR VENTION COLLECTIVE La pr vention de la borr liose de Lyme dans les zones urbaines et p ri urbaines passe dans la me sure du possible par la ma trise de l infestation de l environnement par les tiques L ass chement de l environnement l herbe coup e court et le d broussaillage des parcs et jardins la suppression aux abords des habitations des feuilles mortes ou le d p t de copeaux de bois la lisi re des futaies peuvent tre pr conis s les tiques ayant be soin d humidit et d herbes hautes La pose de barri res peut limiter les d placements des cervid s Cette ma trise de l environnement est illusoire dans le milieu naturel 88 N 142 R F RENCES EN SANT AU TRAVAIL JUIN 2015 PR VENTION INDIVIDUELLE En for t le port de v tements longs couvrant les bras et les jambes ferm s leur extr mit diminue le risque d accrochage des tiques sur la peau Les tiques seront plus facilement rep r es sur des v tements clairs Le port d un chapeau peut tre gale ment recommand pour prot ger le cuir chevelu Par ailleurs le fait d emprunter les sentiers est moins exposant que le contact avec les herbes et les buissons 2 Le prin cipal obstacle ces mesures est l acceptabilit par les populations concern es Aussi l information et la formation des salari s est i
22. voir le r seau veineux sous jacent Au stade atrophique les l sions sont irr versibles MANIFESTATIONS RHUMATO LOGIQUES Ces manifestations sont de m me nature que les manifestations rhumatologiques pr coces d oligo ou monoarthrites chroniques ou intermittentes Dans certains cas moins de 10 elles ne r pondent plus au traitement antibiotique Ces cas sont probablement li s des m canismes immuns patholo giques locaux ou syst miques 11 MANIFESTATIONS S QUELLAIRES SUBJECTIVES Certains patients d crivent des sympt mes autrefois d sign s comme Lyme chronique per sistant apr s traitement et au del de six mois apr s la fin de celui ci Ces sympt mes ne sont pas sp ci fiques troubles cognitifs asth nie persistante ou troubles du som meil Dans ce qui est rapport par les patients l volution clinique ou biologique caract ristique de la borr liose de Lyme n est parfois pas retrouv e La prise en charge est difficile et doit tre pluridisci plinaire 16 CONFIRMATION DU DIAGNOSTIC Le diagnostic de borr liose de Lyme repose d abord sur les signes cli niques et le contexte d exposition aux tiques piq res ou fr quen tation de son biotope Selon le stade de la maladie il n cessitera des examens biologiques reposant essentiellement sur la s rologie sanguine ou du liquide c phalo rachidien LCR les m thodes de s rodiagnostic et leurs utilisations sont d crites da
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