Intimae - Théâtre de la Cité Internationale
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1. Debout les pieds joints dans une bo te chaussures je regarde en direction de la fen tre que j ai pos e 3m50 de l De l autre c t la m me distance l armoire que j ai arrang e participe au balisage mon insularit e Les bras de mer mon insulaire Sans le savoir chaque objet que je pose dessine les limites de mon espace en d tails absurdes Appartenance Un chien vit dans cet appartement On peut le voir la fen tre quelquefois Un chien d aveugle la fen tre e Autopsie Le chien d aveugle est triste d avoir mang son ma tre Dans l ombre ordinaire il l a grignot tendrement de jour en jour il l a d vor Il pleurait mangeait son ma tre et pleurait de le faire e L enqu te on r 1 Vous avez un alibi r ponse vous n avez pas d alibi r ponse B e Vid o Un dispositif vid o compos de cam ras en place et de personnages marionnettes dont la t te est une cam ra assure la surveillance Branch es en direct sur une r gie elles fourniront des images en gros plan d actions miniatures d univers infimes jou s sur le plateau croquis Michel laubu Le syndrome insulaire J ai toujours t curieux de la vie insulaire Observer la rentr e sur l le de Houat le quotidien qui se remet en route me questionne Je reste r veur en projetant la vie de ces habitants tout au long de l ann e Le ramassage scolaire qui doit ress2. 17 bd Jourdan 75014 Paris 01 43 13 50 50 RER B Cit Universitaire Intimae petits op ras obliques et insulaires du 8 janvier au 6 f vrier 2007 Toui publie soir e 20h lundi mardi vendredi 19h jeudi samedi 17h dimanche rel che mercredi dur e 1h10 environ Galerie tarif plein 21 tarif r duit 14 lundi tarif r duit pour tous 14 moins de 30 ans 12 50 renseignements location 01 43 13 50 50 Laure Vasconi texte et mise en sc ne Michel Laubu Turak th tre complicit Emili Hufnagel avec Laurent Bastide Carlo Bondi Patrick Murys Emmeline Beaussier musique Rapha l Vuillard interpr t e par Rapha l Vuillard Brice Duval lumi re Dominique Legland vid o Alexis Bergeron construction d cor et accessoires Charly Fr n a Emmeline Beaussier G raldine Bonneton Bill Moysan Jean Pierre Belin Jean Marie Baud an costumes Emili Hufnagel Mathilde Gallay Keller Nathalie Trouv accessoiriste Sylvie Flamant En tourn e 15 et 16 f vrier Th tre de l Agora sc ne nationale d Evry et de l Essonne 21 et 22 f vrier Sc ne nationale de l Allan Montb liard 1 au 10 mars Th tre National Toulouse Midi Pyr n es Toulouse 20 et 21 mars Ch teau Rouge Annemasse 27 et 28 mars Th tre de Lons Le Saunier Sc nes du Jura 2 et 3 avril Th tre de Cavaillon sc ne nationale e 11 12 et 13 avril Le Bateau feu sc ne nationale de Dunkerq
3. de r fl chir un univers insulaire et en m me temps le d sir de poursuivre un travail sur les espaces d intimit Pour l instant je travaille avec en toile de fond Esp ce d espaces de Perec l id e d op ra est aussi tr s importante J ai commenc faire des listes de g ographies intimes pour pouvoir cr er des op ras d objets des chants des sons Vous parlez d op ra pour ce spectacle pouvez vous expliquer Je suis un moment de changement de rupture Aujourd hui cet op ra d objets je le vois comme une r invention C est pour moi un op ra au del de la musique J ai envie d affiner le travail sur les constructions plastiques j ai envie de cr er un espace chorale de commander des objets sonores J ai envie d approfondir le rapport la musique et peut tre d introduire du texte peut tre chant Quelles sont vos les Pour moi le rapport l le ce n est pas un rapport la mer mais la terre C est la fois cette autarcie cet endroit coup du monde o des personnes passeront toute leur vie ensemble sous le regard d autres mais aussi c est cet endroit o tu existes dans une communaut Ce sentiment insu laire pour moi est tr s pr cis L id e du territoire peuple de fa on r currente vos spectacles Pour moi un lieu c est aussi une identit Je travaille beaucoup sur un ailleurs non localisable Mais pas un ailleurs vanescent un ailleurs qui poss de toujours un solide sens de
4. ctionner Nous sommes alors en pr sence d un microcosme en tat de marche Le spectacle s inscrira comme un condens de cette vie l La narration et la dramaturgie ne seront pas lin aires puisqu elles devront trouver leurs chemins dans cette for t o les arbres bien enracin s ne peuvent tre d plac s pour servir un r cit C est cette travers e de la for t qui m int resse Michel Laubu
5. dans les images de ce th tre Donc dire sans savoir ce que l on veut dire Faire confiance cette vidente n cessit Pr server ce pr cieux besoin ce d sir de raconter avec des images fragiles et inexplicables pour moi m me Au del de ce que je sais d j une po sie qui s aventure sur des territoires qui me sont encore inexpliqu s Confirmer aussi ce plaisir de construire et mettre en mouvement ces tranges formes marionnettiques D o me vient cette motion quand dans un miroir j observe quasiment ext rieur tranger cette forme toute bricol e peine n e que je mets en mouvement Le regard qu elle porte sur les choses qui l entourent m attendrit me touche au plus profond Je ne sais pas pourquoi Alors je continue comme une vidente n cessit Et puis je retrouve ce livre de Georges Perec Esp ces d espace Je d couvre sur le net des textes de divers scientifiques sur le syndrome insulaire Ce dialogue improbable m incite met tre en dialogue intimit et insularit Je commencerai par superposer l organisation des espaces quotidiens intimes et des cartographies d archipels Comment se pratiquent ces territoires aux limites naturelles fix es il faudra r pertorier les tas d intimit s R diger un mode d emploi po tique et d finir une g ographie de l intimit dans tous ses tats Michel Laubu Interview Quels sont les points de d part de cette nouvelle cr ation Mon envie
6. e Ces fonctions inutiles stimulaient mon imaginaire Des r gles du jeu s installaient un monde se tis sait prenait forme autour de cet v nement Se structurant associant d autres objets simples ou transform s un autre monde naissait avec une autre logique sa propre coh rence Ces nuits l peut tre o je m envolais dans le brouillard dense gr ce des couvercles de bo tes chaussures fix s aux avant bras Tr s certainement le propre du jeu chez l enfant m int ressent ces moments l la trace imm diate qu impriment ces images vitalis es par la d rision des l ments utilis s Je retrouve cette m me approche dans mon cheminement de cr ation lors d un nouveau spectacle Jamais il ne s agit de raconter un v nement ou une anecdote mais plut t de d couvrir un monde au sein de nos objets quotidiens D abord pendant plusieurs mois il faut rassembler les objets qui seront de cette aventure Selon des codes d finis couleur mati re origine ou selon des crit res plus al atoires inexplicables les objets transform s ou non prennent leur place dans l inventaire tout moment associer une recherche rigoureuse symboles arch types iconographies et canaliser ainsi une approche ludique des objets tant dans leurs transformations que dans leur mise en espace Tout ce petit monde s organise sans avoir encore le souci de ce qui sera montr racont dans le spectacle Tout doit d abord fon
7. embler une bataille navale quotidienne Des terrains de foot qui ne peuvent respecter ni la taille ni la forme r glementaire Au sens figur pour nous l insularit se d finira en une g om trie rudimentaire dans laquelle l intimit s inscrit Chacun posera ses fen tres ici et l Michel Laubu En posant ici et l des fen tres sans le savoir nous dessinons chaque jour des g ographies qui d finissent nos territoires intimes NOTRE INSU LARIT si j emporte avec moi cette fen tre est ce que j emm ne le paysage que je voyais travers la vitre Le syndrome d insularit r sulte de divers ajustements cologiques de l isolement et des strat gies adaptatives qui en d coulent Sur les les les peuplements les esp ces et les populations pr sentent diff rentes caract ristiques ou manifestations du syndrome d insularit qui sont propres leur situation insulaire et qui les distinguent de peuplements esp ces et populations similaires sur le continent Jacques Cassaing charg de Recherche au CNRS Une escadrille d armoires transform es quip es d tourn es d limitent l espace Mobiles elles permettent de dessiner les intimit s les insularit s PS Les guitares lectriques difficiles dessiner sont suspendues dans une de ces armoires Tenant compte du calendrier des mar es la cartographie insulaire tente de d finir des espaces intimes entre soi et ses souve
8. ivrent des histoires Assisterait on la naissance d un op ra Turak Production Turak Th tre en coproduction avec le TNT Th tre national de Toulouse Midi Pyr n es Les Nouvelles Subsistances Lyon Ch teau Rouge Annemasse Les Sc nes du Jura l Agora Sc ne nationale d Evry et de l Essonne Avec le soutien et la complicit de l Allan Sc ne nationale de Montb liard Turak est en convention avec le minist re de la Culture et de la Communication DRAC Rh ne Alpes et la R gion Rh ne Alpes et est subventionn par la Ville de Lyon La compagnie re oit r guli rement le soutien de l AFAA pour ses projets l tranger Au del de cette limite notre intimit n est plus valable Au d part d un projet Turak il m est toujours difficile de dire raconter de d finir crire ou expliquer ce qu il sera Quand un spectateur me demande mais qu avez vous voulu dire je suis emb t encombr par ma r ponse J ai souvent tent de me justifier Maintenant j accepte et j avoue ne pas savoir ce que je veux dire Et c est bien pour cette raison que je le dis de cette mani re avec ce th tre l cette po sie Les images les instants de th tre les actes de cette po sie disent ont leurs propres paroles autonomes et int gres lls ne sont pas les illustrations d un propos pr tabli cach dans les images que les spectateurs devraient retrouver C est lui m me que chaque spectateur doit d busquer
9. l ordinaire J ai encore beaucoup de pudeur avec l ordinaire qui m a constitu Je n arrive pas dire je alors je parle d un ailleurs En m me temps mes spectacles parlent de choses qui sont miennes que je ne peux pas renier Lorsqu on m interroge je dis toujours que mon p re tait mineur en Moselle Je crois que mon th tre est anim d un profond d sir de t moigner que je d tourne Il n y a pas plus insu laire qu une cit mini re L isolement est grand il y a l cole des enfants d ouvriers qui n est pas la m me que celle des enfants des contrema tres C est l autarcie d bilitante et rassurante Je retrouve cela sur une le Cela brasse profond ment des sentiments Mais cela n est plus votre r alit Vouloir t moigner de l ordinaire ce n est pas de la nostalgie et c est vouloir faire l inverse de la parodie Je n ai pas d ironie je me souviens des toiles que je voyais dans les couvercles de Tupperware c tait vraiment un objet beau Et cet objet l est encore aujourd hui pour moi plus pr cieux que l objet neuf Mon univers est celui du ramassis celui du pr cieux cr ne de lapin que je trouvais enfant et avec lequel je r inventais une vie C tait primitif rituel et ordinaire ce qu est mon th tre aujourd hui Propos recueillis par Cathy Bouvard Les Subsistances Lyon jeudi 19 octobre 2006 Pistes de travail e Journal infime d un chien aveugle e Relev topographique insulaire
10. nirs r els transform s ou invent s Ces les sont de petites histoires sur lesquelles on peut tenir plusieurs mais pas trop Sur le continent 57 des gens interrog s affirment qu une le est un n ud dans la ligne d horizon 12 n y pensent pas 86 ne consid rent pas l horizon comme une ligne ou un fil 23 pr f rent ne pas y penser 34 ne comprennent pas la question 47 sont sans opinion 22 n y pensent pas 71 n en pensent rien Michel Laubu extraits d Intimae Michel Laubu Auteur metteur en sc ne sc nographe n le 31 juillet 1961 Creutzwald 1968 Je mets profit mes trouvailles techniques pour des pi ges farceurs l intention de ma s ur a n e 1970 J exp rimente en milieu ordinaire la vie des cosmonautes en construisant mon premier scaphandre en carton ondul 1973 J ai 12 ans J accompagne les Beatles en construisant ma batterie avec des barils de lessive 1974 J invente l arseno tal instrument de musique bas sur le domptage de l effet Larsen terriblement redout entre micro et enceinte acoustique pour le plus grand plaisir de mes voisins que je remercie de leur patience 1977 Je tente de r inventer la clarinette basse avec un bec de clarinette et un tuyau d arrosage vert essayant vainement de calculer le param tre d augmentation de la distance entre deux trous 1979 Je cr e mon premier spectacle avec objets et marionnettes La premi re repr senta
11. tion est donn e dans mon ancienne cole maternelle Avec motion et mot d excuse pour mon lyc e du type angine blanche ou maux de dents je commence ma carri re dans le spectacle par une tourn e des coles du d partement 1980 Je d couvre l Alsace ses g raniums ses fontaines ma premi re tentative de cr ation d une compagnie de th tre 1981 J arrive Nancy au C U I F E R D Centre Universitaire International de Formation et de Recherche Dramatique Je d couvre le th tre oriental N Japonais Kathakali Indien Topeng Balinais Stage de formation avec le Th tre Laboratoire de Wroclaw l Odin Th tre l 1 S T A D but d une r flexion sur le th tre d acteurs 1984 Cr ation d un spectacle itin rant Le poulailler dans une valise et tourn e de cinq semaines en Allemagne Mon premier spectacle visuel sonore et sans texte 1985 Cr ation tout seul de TURAK TH TRE D OBJETS directeur artistique hjauteur mett r eur en sc ne com dien le jour et administratif la nuit Enfant je restais longtemps occup d sarticuler des lampes de poche et en r organiser les pr cieux l ments sur des bo tes chaussures J aimais et j aime toujours cette po sie l cette confrontation entre l objet trange cr et la quotidiennet des l ments qui le composent Le syst me termin se r v lait toujours compl tement inutile mais devait pourtant tre en tat de march
12. ue Service de presse e au TCI Philippe Boulet t l 01 41 32 26 10 ou 01 43 13 50 60 e pour la cie Anne Lacombe zinc production t l 01 49 29 00 08 zinc prod wanadoo fr Contact au Th tre de la Cit internationale Marie France Carron t l 01 43 13 50 53 marie france carron theatredelacite com pr s les dr les de pingouins de L paule nord voici Intimae petits op ras obliques et insulaires Arch ologue de l ordinaire Michel Laubu ramasse amasse laisse tra ner observe laisse les objets prendre leur place avant qu ils ne commencent lui parler Pour chaque spectacle il lui faut rassembler les objets qui seront de la prochaine aventure Cela prend des mois avant que ce petit monde se constitue et fasse na tre un univers ludique et po tique Celui d Intimae joue avec les fronti res des diff rents espaces intimes lit chambre appartement et tente d en d finir une g o graphie Il y a donc sur le plateau une escadrille de vieilles armoires et un canap convertible une brass e de personnages grandes figures de cette mythologie invent e sur mesure mis en mouvement par les trois acteurs manipulateurs Une mythologie de poche comme un couteau suisse La musique construite bricol e et interpr t e sur des instruments de musique et des machines est jou e en direct par deux musiciens Les voix articulent des traces des sons des accents des syllabes des chrysalides de mots et nous l
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