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1. Voir les r sultats de l enqu te publi e l occasion de la Journ e v nement de Radio France Quel travail voulons nous 23 janvier 2012 http travail radiofrance fr 10 Un agent de contr le pour 8 345 salari s en 2009 n Agence r gionale pour l am lioration des conditions de travail 12 Christian Baudelot et Michel Gollac Travailler pour tre heureux Le bonheur et le travail en France Fayard 2003 Conservatoire national des arts et m tiers Terra Nova Note 5 15 www tnova fr terra b actif occup du m me ge Dans une approche plus internationale le rapport europ en HIRES publi par Astrees rappelle que l impact sur la sant d une perte d emploi et plus g n ralement du ch mage a fait l objet d une litt rature abondante et propose une recension d articles et d ouvrages Le lien entre la perte d emploi et le suicide est tabli Selon Nicolas Bourgoin chercheur l INED les courbes du taux de ch mage et de la fr quence des suicides pr sentent des volutions semblables chez les moins de 50 ans Une tude de 2009 men e par deux chercheurs britanniques s est int ress e aux cons quences des changements conomiques sur les taux de mortalit par suicide dans 26 pays de l Union europ enne entre 1970 et 2007 Selon cette tude pour 1 de hausse du ch mage il y aurait 0 8 d augmentation des taux de suicides pour les moins de 65 ans Toujours selon cette tude2. http www cae gouv fr IMG pdf 068 pdf 5 Evaluation des dispositifs de promotion des heures suppl mentaires pr vus par l article 1 de la loi n 2007 1223 du 21 ao t 2007 en faveur du travail de l emploi et du pouvoir d achat dite loi Tepa rapport n 3615 http www assemblee nationale fr 13 rap info i3615 asp Terra Nova Note 13 15 www tnova fr terra in terra iy l emploi et du pouvoir d achat il est celui du ch mage et de la pr carit Les chiffres d octobre sanctionnent l chec de sa politique 9 4 des actifs sont sans emploi Le Pr sident sortant cherche chapper son bilan en accusant p le m le les ann es 1970 la retraite 60 ans les 35 heures Pourtant la r alit est implacable pour l UMP et son candidat depuis mai 2007 la France compte 1 million de ch meurs en plus En proposant un sommet social en janvier 2012 Nicolas Sarkozy avait tent de faire preuve d ouverture en mati re de dialogue social Les demandes anciennes et r p t es des syndicats de voir organiser une discussion sociale r guli re cr ant r ellement les conditions d un d bat serein sur le travail et l emploi n ont pas t entendues Las le Sommet tant attendu a accouch d une souris aucun cr dit budg taire nouveau pour la politique de l emploi malgr l envol e du ch mage et la r activation en urgence de mesures qui ont d j d montr leur faible efficacit baisse des charges dans
3. Place et sens du travail en Europe une singularit fran aise Document de travail num ro 96 1 du CEE Centre d Etudes de l Emploi f vrier 2008 http www cee recherche fr fr doctrav travail europe 96 vf pdf 9 Michel Gollac et Serge Volkoff Les conditions de travail La D couverte 2000 Terra Nova Note 11 15 www tnova fr terra ia 1994 Les ouvriers sont les plus concern s par cette multi exposition 32 des ouvriers qualifi s et 23 des ouvriers non qualifi s Face cette extension les CHSCT constituent le meilleur outil au sein des entreprises pour mettre le travail en d bat avec ceux qui le connaissent intimement et trouver des voies d am lioration Les CHSCT ont besoin de moyens budget autonome temps disponible formation mais malgr les recommandations de plusieurs rapports parlementaires y compris ceux dirig s par la majorit UMP ceux ci n ont pas t accrus Il faut d ailleurs aller plus loin et cr er des CHSCT de site incorporant les salari s et les repr sentants des sous traitants des CHSCT d entreprise sur les sujets communs plusieurs tablissements tendre leurs comp tences l environnement comme l avait envisag le Grenelle de l environnement proc der l lection directe des repr sentants R agir est n cessaire ne serait ce qu en raison des co ts engendr s par cette d gradation La p nibilit et les conditions de travail sont cit es le p
4. ce qui se v rifie pour toutes les cat gories de salari s sauf pour les cadres L tude relevait que parmi les salari s g s de 35 55 ans un sur trois estimait ne pas tre capable de faire le m me travail qu actuellement jusqu 60 ans Si l on pense imm diatement aux p nibilit s physiques les troubles psychiques ne doivent pas tre occult s En effet les mesures d impact des maladies concluent que la d pression est la principale L enqu te SIP pour Sant et itin raire professionnel a t con ue par la DARES Direction de l Animation de la recherche des Etudes et des Statistiques du minist re du Travail et la DREES Direction de la Recherche des Etudes de l Evaluation et des Statistiques du minist re de la Sant Une premi re vague a t r alis e en 2006 2007 une seconde en 2010 Voir DARES Analyses mars 2011 A noter que pour la FNATH Association des accident s de la vie le tr s long d lai avant la diffusion de cette enqu te n est pas innocent Ces r sultats auraient permis de conforter les arguments en faveur d une r elle prise en compte de la p nibilit dans la loi sur les retraites vot e en novembre 2010 et d en convaincre certains parlementaires assurait son secr taire g n ral Sant et vie professionnelle apr s 50 ans 3 Se sentir capable de faire le m me travail 60 ans le poids des facteurs psycho sociaux DARES minist re du Travail
5. impos par une demande ext rieure obligeant une r ponse imm diate a continu s accro tre 50 en 1994 55 en 2003 puis 57 en 2010 Ce type d organisation est propice la diffusion de l anxi t du stress et d autres risques psychosociaux De m me le contr le ou le suivi exerc via des syst mes informatiques s est fortement diffus dans toutes les cat gories de salari s passant de 15 en 1994 27 en 2003 puis 30 en 2010 Les politiques de qualit totale et d am lioration du service client ont provoqu une orientation des travailleurs vers l externe Ainsi les salari s travaillent de plus en plus souvent en contact direct avec le public de vive voix ou par t l phone 74 en 2010 apr s 71 en 2003 et 63 en 1994 Les situations caract risant le risque de harc lement se d veloppent galement Une proportion croissante de salari s d clare subir des comportements hostiles ou ressentis comme tels sur leur lieu de travail au moment de l enqu te 16 en 2003 22 en 2010 L augmentation concerne particuli rement les comportements m prisants 5 points et dans une moindre mesure les situations de d ni de reconnaissance du travail 3 points et les atteintes d gradantes 1 point Voir Viviane Kovess Masfety coordination La sant mentale l affaire de tous pour une approche coh rente de la qualit de la vie Rapport du CAS Centre d Analyse Strat
6. l impact de la crise conomique sur les taux de suicides est att nu par un renforcement des services sociaux visant aider garder son travail ou le retrouver 2 LA NEGATION DE LA PENIBILITE DANS LA REFORME DES RETRAITES Etre sensible au vrai travail ce serait exiger que des salari s us s pr matur ment par leurs mauvaises conditions de travail et ayant une esp rance de vie r duite puissent b n ficier d une dur e de retraite en bonne sant quivalente celle des travailleurs non expos s Or l esp rance de vie 60 ans des ouvriers est inf rieure de plus de cinq ans celle des cadres Trois chercheurs de l INED et de l Inserm ont montr que les ouvriers subissent ce qu ils appellent une double peine Citons la conclusion de leur tude Les ouvriers et les ouvri res ne sont pas seulement d savantag s face la mort au sein d une vie plus courte ils passent aussi plus de temps que la moyenne en situation d incapacit Les professions manuelles en g n ral sont particuli rement touch es par les limitations fonctionnelles physiques ou sensorielles qui concernent plus de 60 des ann es vivre apr s 60 ans Les diff rences d exposition aux risques de maladies 14 Entretien accord Lib ration du 24 janvier 2009 S Projet HIRES Health in restructuring La sant dans les restructurations approches innovantes et recommandations de principe avril 2009 coordinateu
7. a voulu favoriser les heures suppl mentaires b n ficiant ceux qui travaillent d j plut t que d embaucher des jeunes et des ch meurs Dans le cadre de la loi TEPA depuis 2007 ces derni res sont exon r es d imp t sur le revenu et quasiment de cotisations sociales C est ainsi que l Etat consacre chaque ann e environ 4 milliards d euros 0 2 du PIB pour inciter les salari s et les entreprises faire des heures suppl mentaires et cela malgr l extension du ch mage et l acuit de la contrainte budg taire Alors que le Pr sident aime donner l exemple des pays qui nous entourent pour nous inciter les suivre ce dispositif est rest unique au monde D s mai 2007 l conomiste Pierre Cahuc prenait date selon lui Nicolas Sarkozy avec son exon ration de charges sur les heures suppl mentaires veut mettre en uvre une mesure qui n existe sa connaissance dans aucun autre pays exactement ce qu il reproche aux 35 heures et dont les effets sur l emploi sont imaginaires Pour sa part Philippe Askenazy attirait l attention sur un autre effet n glig celui des in galit s de genre Environ un tiers des femmes travaille temps partiel dont une bonne part souhaiterait travailler plus alors que plus de 90 des hommes sont temps plein II est d sormais plus co teux de r sorber du temps partiel contraint que d accorder des heures suppl mentaires Alors que d autres pays pa
8. de la vie Rapport du CAS Centre d Analyse Strat gique novembre 2009 http www ladocumentationfrancaise fr var storage rapports publics 094000556 0000 pdf M me avec un taux d incapacit de 10 20 le salari doit prouver dix sept ans de travail p nible 3 Caisse nationale d assurance vieillesse 8 John Sutton Retraites maigre bilan du dispositif p nibilit Sant amp Travail n 78 avril 2012 http www sante et travail fr retraites maigre bilan du dispositit penibilite fr art 1144 58651 html Terra Nova Note 7 15 www tnova fr terra is La loi sur les retraites pr voyait aussi l obligation de n gocier conditionn e une p nalit de 1 de la masse salariale en cas de carence dans les branches et les entreprises pour pr venir la p nibilit Mais cela ne concerne que les entreprises de plus de 50 salari s ce qui exclut 40 de l emploi total dont au moins 50 des salari s sont expos s un taux beaucoup trop lev pour permettre une bonne couverture des entreprises risque Enfin bon nombre d employeurs ont contourn la n gociation en optant pour un plan unilat ral souvent peu consistant Il faudra donc valuer pr cis ment les apports de cette mesure Face ces impasses les r alit s s imposent L enqu te SIP rendue publique le 15 mars 2011 a montr de fa on clatante le lien entre p nibilit et difficult du maintien en emploi apr s 50 ans les travailleu
9. les TPE acc l ration de la signature de nouveaux contrats aid s au premier semestre mais enveloppe constante Malgr une tentative courageuse de r former la repr sentativit syndicale Nicolas Sarkozy aura contribu l affaiblissement du dialogue social En substituant de simples consultations aux n gociations sociales En inversant la hi rarchie des normes pour faire de l accord d entreprise le suppl tif de l accord de branche En refusant l instauration d un dialogue social dans les TPE En ne prenant aucune mesure favorisant l expression des salari s dans l entreprise La gauche elle a g n ralis les conventions collectives et c est toujours la gauche qui a vot les lois Auroux et tendu le b n fice du droit conventionnel 3 millions de salari s La France paie aujourd hui ces choix avec pr s de 1 million de ch meurs de plus depuis 2007 et la pr vision de 223 000 nouveaux ch meurs attendue pour l ann e 2012 CONCLUSION POUR UNE POLITIQUE DU TRAVAIL Le travail s est clips du d bat social mesure que l emploi l envahissait crivait Philippe Askenazy Et pourtant il se rappelle nous L expression vrai travail ne fut pas seulement le fruit amer d une vaine pol mique de fin de campagne lectorale elle signe l chec de la politique de l emploi mais aussi l ignorance de la n cessit d une vraie politique du travail Comme l affirmait r cemment Francis Ginsbourger dans l i
10. FONDATION cerra FR LA FONDATION PROC a nova LE VRAI TRAVAIL UNE JOURNEE DE FETE POUR CINQ ANNEES DE DEFAI TES Par Martin Richer consultant en Responsabilit sociale des entreprises Le 3 mai 2012 Le 1 mai place la c l bration du travail et des travailleurs sur le devant de la sc ne Et cette ann e ce fut un jour de f te pour conclure cing ann es de d faite Aux rassemblements traditionnellement organis s par les organisations syndicales Nicolas Sarkozy avait choisi d opposer la notion de vrai travail cr ant une pol mique inutile mais tr s r v latrice de la fa on dont le travail a t compris et trait lors de son quinquennat Cette approche du travail peut se caract riser par cinq aspects qui sont autant de t moignages de l absence de prise en compte r elle de ceux qui travaillent dur qui sont expos s qui souffrent 1 La persistance de conditions de travail difficiles et de tr s fortes in galit s en mati re de p nibilit du travail Une tr s r cente enqu te sur les conditions de travail montre que des efforts cons quents restent faire pour permettre chacun de b n ficier d un environnement de travail de qualit Les horaires atypiques l intensification du travail les contraintes physiques l exposition aux produits chimiques sont en progression et concernent surtout les cat gories socioprofessionnelles les plus d favoris es 2 La n gation de la
11. LITES EN MATIERE DE PENIBILITE DU TRAVAIL Au moment m me o Nicolas Sarkozy forgeait ce terme de vrai travail le minist re du Travail pr sentait avec une discr tion peu coutumi re les premiers r sultats de l enqu te SUMER Ceux ci sont tr s attendus car ils donnent une image pr cise des conditions de travail gr ce la m thodologie retenue donn es recueillies par 2 400 m decins du travail et la couverture de son chantillon 48 000 salari s Ces r sultats montrent que le travail r el d faut de vrai travail Lors de l mission Des paroles et des actes sur France 2 L enqu te SUMER surveillance m dicale des expositions aux risques professionnels a t men e en 1994 2002 2003 et 2009 2010 sous l gide de la DARES direction de l animation de la recherche des tudes et des statistiques du minist re du Travail Les donn es de la derni re dition ont t recueillies en 2009 2010 aupr s de 48 000 salari s du secteur priv des h pitaux publics et d une partie de la fonction publique d tat et des Terra Nova Note 3 15 www tnova fr terra io est encore un facteur de p nibilit voire de souffrance pour de nombreux salari s On savait d j que la France sans usine et la fin du travail n taient que doucereuses illusions On savait aussi que l automatisation l informatisation les nouveaux modes de management ont modifi les p nibilit s
12. On peut le regretter car ce type de dispositif a montr des r sultats positifs en Allemagne et surtout aux Etats Unis notamment sur les troubles musculo squelettiques L OSHA35 publie de telles listes sur son site depuis une dizaine d ann es Ces informations sont tr s utilis es par les candidats et les DRH sont soucieux d y bien figurer pour attirer les talents Dans son document annuel sur le Bilan de la n gociation collective en 2009 suivant ce plan d urgence publi en juin 2010 la DARES minist re du Travail ne mentionne pratiquement pas les risques psychosociaux en dehors des contributions r dig es par les organisations syndicales se bornant signaler Concernant le stress au travail et les risques psychosociaux quelques secteurs ont abouti la n gociation d un accord sp cifique suite l accord national interprofessionnel ANI du 2 juillet 2008 relatif au stress au travail et avant le lancement du plan d urgence pour la pr vention du stress au travail d octobre 2009 Pour un document qui retrace les efforts dans le domaine de la n gociation collective et l ann e d un plan d urgence en 696 pages c est bien peu Pourquoi un tel attentisme Parce qu aux antipodes de l approche du vrai travail c est l organisation collective du travail qu il faut se confronter Selon une enqu te de l ANACT r alis e aupr s des salari s les causes du stress sont en premier lieu rechercher dans l
13. avail L exposition aux contraintes physiques intenses est un bon exemple de l in galit devant les conditions de travail Pour une moyenne 2010 de 40 d exposition les ouvriers non qualifi s le sont 68 les ouvriers qualifi s 60 les employ s de commerce et de service 57 alors que les autres cat gories sont expos es moins de 25 dont les cadres 10 On rep re des carts similaires sur de nombreux facteurs de p nibilit comme l exposition aux produits chimiques On sait aujourd hui que l un des principaux facteurs de souffrance au travail est le manque de reconnaissance ressenti par les salari s Or la proportion de salari s qui d clarent tre reconnus par leur hi rarchie est faible mais croissante avec le revenu Parmi les vingt pays les plus industrialis s la France est celui qui avec la Gr ce pr sente le taux de satisfaction au travail le plus faible La France est aussi le pays o le degr de confiance entre managers et employ s est le plus mauvais Le gouvernement se doit de faire respecter la r glementation en mati re de pr vention des risques professionnels mais les inspecteurs du travail manquent de moyens La t che est pourtant immense lorsque l on sait que bon nombre d entreprises ne respectent pas les obligations les plus l mentaires La cl des politiques de pr vention est le document unique DU obligatoire dans toute structure de plus d un salari depuis 2001 Dix ans pl
14. er 2012 Terra Nova Note 15 15 www tnova fr
15. ff nous pensons qu il faut insister sur le pluriel de p nibilit s lorsqu on veut aborder la question Florence Aubenas Le quai de Ouistreham ditions de l Olivier f vrier 2010 7 Ces contraintes figurent parmi la liste suivante le d placement automatique d un produit ou d une pi ce et ou la cadence automatique d une machine d autres contraintes techniques la d pendance imm diate vis vis du travail d un ou plusieurs coll gues des normes de production ou des d lais respecter en une journ e au plus une demande ext rieure obligeant une r ponse imm diate les contr les ou surveillances permanents exerc s par la hi rarchie un contr le ou un suivi informatis Contrainte rencontr e dans leur travail lors de la derni re semaine travaill e parmi la liste suivante position debout ou pi tinement 20 h ou plus par semaine manutention manuelle de charges 20 h ou plus par semaine gestes r p titifs 10 h ou plus par semaine vibrations transmises aux membres sup rieurs 10 h ou plus par semaine contraintes posturales 2 h ou plus par semaine genou bras en l air accroupi ou en torsion Terra Nova Note 4 15 www tnova fr terra lev 40 mais surtout d sesp r ment stable sur les sept derni res ann es L ampleur des r organisations et la fr quence des reconfigurations des cha nes de valeur pratiqu es ces derni res ann es n ont pas b n fici la qualit du tr
16. gique novembre 2009 http www ladocumentationfrancaise fr var storage rapports publics 094000556 0000 paf Etude IDC r alis e pour la soci t Adobe et pr sent e le 7 juin 2011 Terra Nova Note 9 15 terra is a EL Au total l enqu te SUMER montre que la demande psychologique d finie comme la charge mentale qu engendre l accomplissement des t ches mesur e partir du questionnaire de Karasek tend augmenter entre 2003 et 2010 pour toutes les cat gories socioprofessionnelles 2 en moyenne pour le score de demande psychologique L augmentation de la demande psychologique et la diminution de la latitude d cisionnelle se traduisent par un net accroissement de la proportion de salari s en situation de job strain tension au travail Face l extension des risques psychosociaux le quinquennat de Nicolas Sarkozy n a oppos que des mesures symboliques La seule mesure d envergure fut la publication de la fameuse liste rouge d entreprises qui se refusaient engager une n gociation sur la pr vention de ces risques dans le cadre du plan d urgence lanc par Xavier Darcos alors ministre du Travail en octobre 2009 Cette approche d inspiration anglo saxonne a provoqu un mouvement de mobilisation des entreprises tr s sensible Malheureusement devant l opposition d une partie du patronat cette liste publi e sur le site du minist re du Travail n est rest e que quelques heures en ligne
17. ion des conditions de travail travail ab m 5 Le mirage des heures suppl mentaires Derri re la notion de vrai travail appara t galement la fascination pour l effort individuel la volont de d tricoter les 35 heures d en finir avec le partage du travail assimil une politique laxiste La politique d exon ration des heures suppl mentaires constitue un exemple de cette politique men e contretemps de la conjoncture europ enne qui a aggrav les probl mes d emploi de notre pays L expression vrai travail ne fut pas seulement le fruit amer d une vaine pol mique de fin de campagne lectorale elle signe l chec de la politique de l emploi mais aussi l ignorance de la n cessit d une vraie politique du travail Le 1 mai place la c l bration du travail et des travailleurs sur le devant de la sc ne Et cette ann e ce fut un jour de f te pour conclure cinq ann es de d faites Aux rassemblements traditionnellement organis s par les organisations syndicales Nicolas Sarkozy avait choisi d opposer la notion de vrai travail cr ant une pol mique inutile mais tr s r v latrice de la fa on dont le travail a t compris et trait lors de son quinquennat Pour son premier meeting suivant le premier tour de l lection pr sidentielle Nicolas Sarkozy a forg la formule de vrai travail qu il entendait mettre l honneur le 1 mai lors d un rassemblement Paris lui opposant
18. juillet 2008 http www travail emploi sante gouv fr IMG pdf 2008 07 29 2 pdf Terra Nova Note 8 15 www tnova fr terra is cause d ann es de vie perdues pour cause d incapacit dans les pays d velopp s la deuxi me cause pour les 15 44 ans la charge tant plus lourde de 50 pour les femmes que les hommes Elle est ainsi la maladie chronique la plus handicapante plus que les atteintes cardiovasculaires l asthme ou le diab te Le report de l ge de la retraite pose d j un probl me social d quit Il incite les entreprises revoir leur organisation pour permettre le travail tout au long de la vie active Il va aussi poser un probl me de sant publique 3 L INCAPACITE A CONDUIRE UNE POLITIQUE COHERENTE DE PREVENTION DES RISQUES PSYCHOSOCIAUX Qu est ce qui a chang dans le travail A rebours de la conception individualiste du vrai travail propos e par Nicolas Sarkozy le travail n cessite de plus en plus fr quemment de la collaboration avec les coll gues les clients 42 du temps de travail est d sormais consacr collaborer et changer mais la grande majorit des salari s 84 rencontrent des difficult s le faire selon une tude IDC L impact du juste temps et des organisations r actives se fait sentir et c est le salari qui en subit les effets d apr s l enqu te SUMER la proportion de salari s dont le rythme de travail est
19. les manifestations men es par les syndicats ces corps interm diaires qu il n a eu de cesse de fustiger depuis le d but de sa campagne Il l avait d j mis en avant le matin m me devant la presse Le 1 mai nous allons organiser la f te du travail mais la f te du vrai travail de ceux qui travaillent dur qui sont expos s qui souffrent a ensuite regrett le jeudi 26 avril avoir employ cette expression qui lui a valu les foudres des syndicats de salari s Sur le vrai travail ce Le 23 avril Saint Cyr sur Loire Le Monde du 25 avril 2012 a Terra Nova Note 2 15 terra hu www tnova fr LA FONDATION PROGRESSISTE n est pas une expression heureuse a d clar le chef de l Etat et candidat J ai voulu dire une vraie f te du travail c est dire avec des travailleurs sous statut et des travailleurs dans le priv Cette rectification n est gu re plus heureuse puisqu elle oppose les salari s du public ceux du priv voire les actifs aux suppos s assist s Apr s la France qui se l ve t t et le travailler plus pour gagner plus de 2007 la conception du travail qui nous est propos e aujourd hui par Nicolas Sarkozy reste donc tr s troite centr e sur ses aspects individualistes et productivistes Comme si le travail n tait que l affaire de chacun Comme si la valeur travail n tait pas d abord ce qui nous permet de faire soci t Cette vi
20. lus fr quemment par les r pondants 38 comme facteurs influant sur l absent isme devant la maladie 22 Le vieillissement de la population salari e fait son apparition dans les facteurs d absence 17 5 LE MIRAGE DES HEURES SUPPLEMENTAIRES Derri re la notion de vrai travail appara t galement la fascination pour l effort individuel la volont d augmenter le temps de travail de d tricoter les 35 heures d en finir avec le partage du travail assimil une politique laxiste Nicolas Sarkozy s est toujours oppos la r duction du temps de travail ne perdant pas une occasion de faire porter aux 35 heures la responsabilit des probl mes conomiques de notre pays Pourtant les estimations de l impact des lois Aubry sur l emploi sont convergentes autour de 350 000 cr ations d emplois Reconna tre cet impact positif n emp che pas de pointer par ailleurs les limites de cette r forme parfois appliqu e de fa on trop brutale ou uniforme Dans nombre d entreprises la r forme a suscit une r organisation du temps de travail mais n a malheureusement pas donn lieu une r flexion sur l organisation du travail En janvier 2012 une tude du cabinet COE Rexecode proche du patronat apportait de l eau ce moulin en montrant que les salari s fran ais temps plein travaillent moins que les autres Comit s d hygi ne de s curit et des conditions de travail 1 Voir par exemple le rapp
21. nt le rythme de travail est d termin par au moins trois contraintes qui avait d j progress entre 1994 et 2003 poursuit son augmentation entre 2003 et 2010 28 en 1994 34 en 2003 et 36 en 2010 Certaines techniques de management comme le lean management qui se diffusent dans le tertiaire apr s l industrie de fa on souvent peu respectueuse du travail contribuent cette volution Pour beaucoup le vrai travail c est d abord un travail contraint L enqu te SUMER permet de mesurer la proportion des salari s qui sont soumis au moins une contrainte physique intense Ce type de contrainte entra ne une sollicitation soutenue des muscles et des articulations qui figure parmi les causes de troubles musculo squelettiques TMS Cette proportion se situe un niveau collectivit s territoriales soit un chantillon repr sentant 22 millions de salari s dont 17 millions du priv Afin de retracer l volution des expositions aux risques professionnels sur longue p riode cette premi re publication porte exclusivement sur les salari s du secteur priv soit 17 millions de salari s qui sont les seuls couverts par les trois ditions de l enqu te SUMER de 1994 2003 et 2010 Les chiffres donn s par cette note sont extraits d une tude de la DARES L volution des risques professionnels dans le secteur priv entre 1994 et 2010 premiers r sultats de l enqu te SUMER mars 2012 5 Avec Serge Volko
22. ntroduction d un dossier Exister au travail publi par la revue Esprit s il est souhaitable de repenser une politique publique du travail cela ne signifie pas une intervention de l Etat qui contournerait les partenaires sociaux pour traiter les probl mes d en haut mais plut t qui aiderait les acteurs red couvrir ce qu il y a de public dans les questions du travail 5 Les d sordres du travail Enqu te sur le nouveau productivisme Le Seuil 2005 Francis Ginsbourger et collectif Introduction au dossier Exister au travail Esprit octobre 2011 http www esprit presse fr archive review article php code 362408folder 3 53 Terra Nova Note 14 15 www tnova fr terra in Demandons donc aux int ress s ce qu ils en pensent Lorsque l on interroge les salari s sur ce qu il faudrait faire pour am liorer le travail aujourd hui ils ne r pondent pas qu il faudrait travailler plus ou am liorer la fluidit du march du travail Ils r pondent par trois priorit s arr ter la course la rentabilit et la productivit 24 permettre aux gens de travailler mieux et tous 19 et prendre le temps de faire du travail de qualit 19 galement De m me 51 se reconnaissent dans l objectif de travailler autant pour gagner autant d argent mais travailler 36 dans travailler moins pour travailler tous mais seulement 4 dans tra
23. organisation du travail 41 la non satisfaction aux exigences personnelles 38 les relations avec la hi rarchie et les coll gues 31 ainsi que les changements dans le travail 31 Les questionnaire Karasek d finit les situations de travail pr sentant des risques pour la sant ou job strain comme celles dont les exigences sont importantes la demande psychologique forte les ressources disponibles pour y faire face insuffisantes et la latitude d cisionnelle faible 33 Ou des mesures visant mesurer plut t qu pr venir Voir par exemple Rapport sur la d termination la mesure et le suivi des risques psychosociaux au travail Philippe Nasse magistrat honoraire et Patrick L geron m decin psychiatre remis Xavier Bertrand ministre du Travail des Relations sociales et de la Solidarit 12 mars 2008 http www travail emploi sante gouv fr IMG pdf RAPPORT FINAL 12 mars 2008 pdf Souvent voqu es sous l appellation de Name and shame 3 Agence gouvernementale am ricaine charg e de la sant et de la s curit au travail i Agence nationale pour l am lioration des conditions de travail Terra Nova Note 10 15 www tnova fr terra io Le probl me est d autant plus crucial que l efficacit conomique et la comp titivit des entreprises s appuient de plus en plus sur les capacit s mentales et cognitives de leurs salari s La cr ativit les comp tences relationnelles e
24. ort de la mission d information sur le mal tre au travail constitu e par la commission des Affaires sociales du S nat le 28 octobre 2009 qui a d but ses travaux au mois de janvier 2010 et les a achev s le 30 juin http www senat fr rap r09 642 1 r09 642 11 paf Voir Henri Rouilleault rapporteur 2012 2017 Renforcer la n gociation collective et la d mocratie sociale Rapport de Terra Nova 15 septembre 2011 http www tnova fr essai 2012 2017 renforcer la n gociation collective et la d mocratie sociale 3 Barom tre de l absent isme d Alma Consulting Group publi le 3 mars 2011 r alis aupr s des DRH de 223 entreprises repr sentant 350 667 collaborateurs http www almacg fr fileadmin CP 2011 CP 030311 barometre abs pdf 4 Voir Ph Askenazy C Bloch London et M Roger Un bilan des 35 heures Economie et Statistiques n 376 2005 Terra Nova Note 12 15 www tnova fr terra is Europ ens Mais pour appr cier le temps de travail de l ensemble des salari s il faut prendre en compte aussi les salari s temps partiel ils sont en France moins nombreux qu ailleurs 18 2 contre 25 8 en Allemagne notamment et ils travaillent plus longtemps 22 5 h en moyenne contre 20 1 dans l Union Si bien que selon les donn es d Eurostat les salari s fran ais travaillent 35 2 h par semaine comme la moyenne de la zone euro et davantage qu en Allemagne Malgr cette situation Nicolas Sarkozy
25. p nibilit dans la r forme des retraites Les salari s us s pr matur ment par leurs mauvaises conditions de travail et ayant une esp rance de vie r duite ne peuvent pas b n ficier d une dur e de retraite en bonne sant quivalente celle des travailleurs non expos s Les cat gories les plus d favoris es subissent une double peine esp rance de vie plus courte et situations d incapacit plus pr sentes La r forme des retraites ne tient pas v ritablement compte de ce facteur d in galit Terra Nova Note 1 15 www tnova fr 3 L incapacit conduire une politique coh rente de pr vention des risques psychosociaux L exposition aux risques psychosociaux s est aggrav e ces derni res ann es et les r ponses gouvernementales ont t tr s insuffisantes Cette situation est d autant plus probl matique que la sant des salari s et la comp titivit des entreprises sont en jeu 4 L absence d une politique efficace vis vis du travail industriel Les enqu tes internationales montrent que les Fran ais aiment le travail mais s loignent de leur travail C est la raison pour laquelle tout effort d am lioration de la comp titivit et plus encore de r industrialisation doit passer par une r habilitation du travail Celle ci permettrait d viter l enfermement dans une alternative mortif re soit l automatisation travail d truit soit la d localisation travail d plac soit la d gradat
26. plus qu elles ne les ont r duites On sait mieux avec cette enqu te que des efforts cons quents restent faire pour permettre chacun de b n ficier d un environnement de travail de qualit Ainsi par exemple les horaires atypiques sont en progression depuis 2003 En 2010 31 des salari s travaillent le dimanche et les jours f ri s au moins occasionnellement et cela concerne notamment 63 des employ s de commerce et de service contre 30 en 2003 La r forme du d but du quinquennat relative au travail du dimanche comme la loi Maill du 10 ao t 2009 ont cr une situation d illisibilit et d in galit s entre les territoires et les salari s entre ceux qui ont le choix d opter ou non ceux qui sont pay s double ou non Signalons galement que le travail post fait preuve de r sistance 14 des salari s travaillent en quipe en 2010 contre 12 en 2003 Les horaires variables d un jour sur l autre concernent 22 des salari s en 2003 contre 20 en 2010 ce qui illustre notamment l intense pr carisation du travail l uvre dans de nombreux m tiers comme le disaient les travailleuses des ferries camp es par Florence Aubenas aujourd hui on ne trouve pas de travail on trouve des heures L intensit et la p nibilit du travail sont mesur es notamment par les contraintes auxquelles sont confront s les salari s Or celles ci continuent s accro tre La part des salari s do
27. professionnelles ne se r duisent pas sont plus marqu es que chez nos voisins Or la r forme des retraites vot e en novembre 2010 ne tient compte de la p nibilit que de mani re hom opathique malgr les engagements pris vis vis des syndicats notamment par Fran ois Fillon lors d une pr c dente r forme des retraites celle de 2003 L absence de prise en compte des p nibilit s physiques psychologiques organisationnelles est d autant plus in quitable que celles ci se cumulent Face au clich distinguant des ouvriers soumis une p nibilit physique et des cadres subissant une p nibilit mentale le stress l approche des tensions au travail job strain ou travail sous contraintes montre un cumul plus complexe de risques en bas de l chelle des cat gories socioprofessionnelles c est le travail sous contraintes Une forte demande psychologique alli e une faible latitude cr e une situation de job strain avec risque d accident cardio vasculaire de troubles musculo squelettiques et de d pression C est pour les salari s qui cumulent le plus de p nibilit s horaires rythme de travail mais aussi tensions avec le public et le management que les situations de job strain sont les plus fr quentes La r forme des retraites de 2010 n a abord ce probl me que de fa on tr s restrictive elle traite des atteintes la sant mais pas de la p nibilit qui pourtant diminue elle a
28. r du projet Prof Dr Thomas KIESELBACH IPG Universit de Br me Allemagne http www astrees org ic bdd article pdf fichier 1241706166 La sante dans les restructurations Le rapport HI RES pdf Voir par exemple Keefe V Reid P Ormsby C Robson B Purdie G Baxter J amp Iwi N K Serious health events following involuntary job loss in New Zealand meat processing workers International Journal of Epidemiology 31 1155 1161 2002 7 Dossier Suicid s mode d emploi publi par L Express 1 avril 1999 David Stuckler de l Universit d Oxford et Martin McKee de l Ecole d hygi ne et de m decine tropicale de Londres tude publi e en juillet 2009 par The Lancet Institut national d tudes d mographiques 2 Institut national de la sant et de la recherche m dicale Emmanuelle Cambois Caroline Laborde Jean Marie Robine La double peine des ouvriers plus d ann es d incapacit au sein d une vie plus courte Population et Soci t s revue de l INED n 441 janvier 2008 Terra Nova Note 6 15 www tnova fr terra b ou d accidents tout au long de la vie li es aux conditions de vie et aux conditions de travail de m me que les diff rences dans les modes de recours au syst me de soins contribuent ce double d savantage Cette in galit est particuli rement prononc e en France En effet les disparit s d esp rance de vie entre cat gories socio
29. r exemple l Allemagne et la Grande Bretagne mettaient en uvre une baisse du temps de travail sous forme de ch mage partiel et d accords d entreprises coupl e des actions de formation ce dispositif a amplifi les effets de la crise au lieu de servir d amortisseur De nombreux experts et conomistes ont attir l attention sur ses effets n fastes Un rapport parlementaire du Comit d valuation et de contr le des politiques publiques publi le 30 juin 2011 a dress un bilan tr s n gatif des subventions massives accord es ce dispositif Utilis contretemps dans un contexte de hausse du ch mage ce dispositif a accru les effets n gatifs de la politique conomique men e par Nicolas Sarkozy Il avait promis d tre le Pr sident de 4 Voir Thierry Pech et Guillaume Duval Les Fran ais travaillent ils moins que les autres Alternatives Economiques n 310 f vrier 2012 On se contentera de rappeler sans malice aucune la signification de cet acronyme Travail Emploi Pouvoir d Achat Interview publi e par Le Monde du 5 mai 2007 i Philippe Askenazy Les D cennies aveugles Emploi et croissance 1970 2010 Le Seuil janvier 2011 Voir Pierre Cahuc et Andr Zylberberg Les r formes rat es du pr sident Sarkozy Flammarion mars 2009 5 Voir par exemple Patrick Artus Pierre Cahuc et Andr Zylberberg Temps de travail revenu et emploi rapport du CAE La documentation fran aise 2007
30. rs qui ont t expos s pendant quinze ans ou plus un poste p nible durant leur carri re sont beaucoup moins souvent en emploi que la population du m me ge qui n a pas t expos e Le taux d emploi d cro t avec le cumul de p nibilit s subies 68 pour une p nibilit au moins 66 pour deux p nibilit s au moins 62 pour trois p nibilit s au moins Les cat gories socioprofessionnelles les plus expos es sont les cat gories ouvri res 58 des ouvriers ont connu au moins une p nibilit physique pendant quinze ans ou plus 16 d entre eux ont t confront s au travail de nuit 22 un travail r p titif 40 un travail physiquement exigeant et 21 des produits nocifs ou toxiques Une tude de l Inserm men e aupr s de 14 000 personnes montrait d j en 2009 que quand on ne travaille plus on rajeunit Pendant les ann es pr c dant la retraite la proportion de personnes d clarant un mauvais tat de sant ne cesse d augmenter pour atteindre 20 Cette tendance s inverse l arr t du travail pour descendre 14 un an apr s Le rapport SVP50 a bien montr qu partir de 50 ans les courbes de maladie montent rapidement En 2008 deux ans avant la r forme des retraites une tude de la DARES montrait que la p nibilit physique du travail surtout les postures p nibles ou fatigantes contribue fortement au sentiment de ne pas pouvoir faire le m me travail jusqu 60 ans
31. s conditions de travail tr s difficiles qui se traduisent par une mont e alarmante des troubles musculo squelettiques Ceci confirme le diagnostic de Michel Gollac et Serge Volkoff Les ouvriers demeurent expos s aux p nibilit s physiques aux nuisances aux risques d accident dans des proportions sans commune mesure avec la moyenne des autres actifs L enqu te SUMER montre que la p nibilit continue sa progression sur bon nombre de crit res La proportion de salari s expos s des bruits sup rieurs 85 dB A toutes dur es d exposition confondues s est accrue passant de 13 en 1994 18 en 2003 puis 20 en 2010 Cette hausse concerne l ensemble des cat gories professionnelles mais est particuli rement marqu e pour les ouvriers En 2010 un tiers des salari s ont t expos s au moins un produit chimique lors de la derni re semaine travaill e pr c dant l enqu te ce qui d note un relatif progr s en fin de p riode Mais pour les professions les plus expos es employ s de commerce et de service ouvriers l exposition un produit chimique reste plus lev e en 2010 qu en 1994 L encore l exposition la plus forte concerne les plus d favoris s en 2010 14 des salari s ont t expos s au moins trois produits chimiques lors de la derni re semaine travaill e pr c dant l enqu te un peu plus qu en Etude ANACT janvier 2010 Voir notamment Lucie Davoine et Dominique M da
32. sion individualiste s accompagne d une offensive vis vis de ceux qui ont pour fonction de transformer les revendications de chacun en projets collectifs les syndicats Le 1 mai 2012 devant ses partisans rassembl s place du Trocad ro Paris le pr sident de la R publique en charge de faire respecter l quilibre des pouvoirs d clara Je dis aux syndicats servez les travailleurs qui vous font confiance Lorsqu il nous dit que ceux qui connaissent le vrai travail sont ceux qui travaillent dur qui souffrent il ranime la vieille conception r demptrice du travail qui serait avant tout un effort individuel une souffrance D autres choisiront de continuer voir dans le travail un moyen d mancipation une source d estime de soi de reconnaissance par les autres de performance voire de d passement Il n en reste pas moins que cette pol mique baroque a deux m rites Tout d abord elle nous rappelle que les conditions de travail restent encore difficiles pour beaucoup dans notre pays Ensuite elle pointe les insuffisances de la politique men e ces derni res ann es afin d am liorer la condition de ceux qui les subissent Cette situation peut se caract riser par cinq aspects qui sont autant de t moignages de l absence de prise en compte r elle de ceux qui travaillent dur qui sont expos s qui souffrent 1 LA PERSISTANCE DE CONDITIONS DE TRAVAIL DIFFICILES ET DE TRES FORTES INEGA
33. t motionnelles l autonomie et les changes de savoirs sont d sormais les facteurs cl s de l efficience individuelle et collective Ces facteurs sont intimement li s au bien tre psychologique des individus 4 L ABSENCE D UNE POLITIQUE EFFICACE VIS A VIS DU TRAVAIL INDUSTRIEL Les enqu tes internationales montrent que les Fran ais sont particuli rement attach s la valeur travail Et pourtant une tude r cente du cabinet Mercer conseil en Ressources humaines a tabli que le pourcentage des salari s souhaitant quitter leur employeur est pass en quatre ans de 17 en 2007 30 en 2011 et cela malgr le contexte de ch mage qui s est d velopp dans notre pays Les Fran ais aiment le travail mais s loignent de leur travail C est la raison pour laquelle tout effort d am lioration de la comp titivit et plus encore de r industrialisation doit passer par une r habilitation du travail Cette r habilitation est la seule approche qui permettrait d viter l enfermement dans une alternative mortif re soit l automatisation travail d truit soit la d localisation travail d plac soit la d gradation des conditions de travail travail ab m L exemple de l industrie agro alimentaire de la volaille en fournit un exemple ces activit s ne se d localisent pas pour des raisons sanitaires et se pr tent mal l automatisation pour des raisons mat rielles li es au produit On y trouve donc de
34. us tard la proportion d entreprises qui s y conforment n est que de 67 comme le montre une enqu te r alis e en 2010 par l ARACT de Basse Normandie aupr s de 300 entreprises Pour 36 des responsables d entreprise interrog s ce document sert tre en r gle et 18 consid rent qu il ne sert rien Rappelons pour finir que le mal tre au ch mage constitue aussi une probl matique de sant publique Ce sont les cat gories dont les conditions de travail sont les plus p nibles les r mun rations les plus faibles et les risques de ch mage les plus forts qui font du travail l une des conditions essentielles du bonheur Les ch meurs 43 et les salari s emploi pr caire 45 avancent beaucoup plus souvent le travail comme une condition du bonheur que les titulaires d emplois stables 31 La valeur travail n est pas l apanage des seuls actifs et de ceux qui travaillent le plus Le barom tre Sant de l INPES tablit que les personnes au ch mage pr sentent des indicateurs de sant mentale particuli rement d grad s leur score de sant mentale tant inf rieur de 5 2 points celui des personnes d clarant travailler Pour Jean de Kervasdou titulaire de la chaire sant du CNAM le ch mage est aussi un drame sanitaire Il indique que dans les cinq ann es qui suivent une p riode de ch mage le risque de d c s est chaque ge environ trois fois celui d un
35. ussi l esp rance de vie Elle passe l ge l gal de d part 62 ans et ne le maintient 60 ans taux plein que pour les personnes justifiant d un taux d incapacit permanente au moins gal 20 ainsi que apr s avis d une commission pluridisciplinaire celles justifiant d un taux d incapacit permanente compris entre 10 et 20 Les syndicats et les associations avaient jug le dispositif insuffisant mettant l accent sur la restriction des conditions d acc s et les difficult s du parcours administratif L avenir leur a donn raison la CNAV vient de dresser un premier bilan de ce dispositif retraite pour p nibilit Du 1 juillet 2011 date de son entr e en vigueur au 6 f vrier 2012 seulement 2 520 demandes ont t d pos es dans les caisses d assurance retraite et de la sant au travail CARSAT Seules 1 243 demandes ont re u une r ponse positive 43 418 ont t rejet es et 841 sont encore l tude Nous sommes tr s loin de l objectif affich par le gouvernement qui avait annonc 30 000 d parts anticip s pour p nibilit par an Christian Monteil et Isabelle Robert Bob e Les diff rences sociales de mortalit en augmentation chez les hommes stables chez les femmes Insee Premi re n 1025 2005 htip www insee fr fr ffc docs ffc ip1025 paf Viviane Kovess Masfety coordination La sant mentale l affaire de tous pour une approche coh rente de la qualit
36. vailler plus pour gagner plus Oui d cid ment le travail fait soci t Le travail est bien s r un sujet conomique L Union europ enne value entre 3 et 4 du PIB les co ts directs et indirects de la mauvaise sant mentale sur l conomie invalidit accidents du travail et maladies professionnelles absent isme baisse de la productivit Mais il devient un sujet de soci t car le fait essentiel de cette d cennie appara t de fa on crue r v l par la crise le travail m assure plus sa fonction d ascenseur social Lorsque l on parle d un vrai travail dans le langage courant on entend un travail qui nous nourrit mat riellement mais pas seulement qui nous procure estime de soi et satisfactions qui nous donne acc s notre autonomie qui nous prot ge dans un tissu relationnel de solidarit s qui nous l ve Or selon l Eurobarom tre du printemps 2008 82 des Fran ais contre 61 pour l ensemble des Europ ens anticipaient pour leurs enfants une vie moins bonne que la leur Ainsi c est l espoir d une vie meilleure c est la foi m me dans le progr s dans le d veloppement conomique et humain qui sont branl s par la pr carisation croissante de l emploi le creusement des in galit s l injonction permanente la performance et la rentabilit court terme le d ni du travail r el Jean Krauze et collectif Quel travail voulons nous La grande enqu te Editions les Ar nes janvi
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