Home

Mémoire présenté par : NORA DAOUD - Alternatives34

1. Bior seau 11 Formel Cabas Bio 34 Informel NON NON NON consultation du groupe NON La Calebasse 30 Formel NON NON NON Consensus OUI Charte Capestang 34 Informel NON NON NON Une personne NON Choux fleurs et pissenlits 30 Formel NON NON Non consensus et vote OUI CIVAM herault 34 Informel Collectif du go t 34 Formel NON NON NON Une personne NON Coop Miam Miam 34 Informel NON NON NON Unanimit des membres OUI Coop RAARes 34 Informel NON NON NON Consensus OUI charte CPIE Haut Languedoc 34 Informel OUI projet OUI CPIE OUI demand OUI R glement Croquelune Association 34 Formel DD le Piaf 66 informel re Formel NON NON NON CA avec pr sidente a Garde Manger 11 Les Gasiers de la Placette 30 Informel NON NON NON consensus OUI charte Info Kiosque 30 Informel NON NON NON Consensus NON NON avant NON une fois un emploi Un Conseil La Mara des Bois 34 Formel NON oui aid d administration OYI 7 a Nature et Progres Loz re T NON NON NON consultation du groupe OUI Charte N amp P La Saladelle 30 Formel NON NON NON Consensus en projet OUI r glement Salinelle Rahmabaman 30 Informel NON NON NON Coll giale NON pens GLA Sup Agro 34 Informel Au consensus Tam Tam Bio 11 Informel NON NON NON consensus NON GA sur Nages 30 ORGANISATION INTERNE Groupements d achat ui
2. Coop RAAREes Coop Miam Miam Les Gasiers de la Placette Nombre de participants 12 8 8 enqu t s Nombre de producteurs 5 5 1 enqu t s Nombre de non 4 1 2 participants enqu t s L laboration de guides d entretien L entretien semi directif nous a paru la m thode la plus pertinente tant donn que nous avions une liste de th mes aborder et que nous n attendions pas de r ponses pr cises nos questions mais plut t des r actions Nous avons labor trois guides d entretien rappelant les th mes aborder avec pour chacun quelques questions poser Trois guides d entretiens sp cifiques aux types de personnes enqu t es ont t labor s Annexe 3 4 et 5 Cette m thode nous offrait la libert d aborder d autres points plus sp cifiques aux personnes enqu t es ex un moment de r union La prise de contact Les fins de r unions taient les seuls moments propices la discussion avec les personnes pour prendre rendez vous Si les personnes taient absentes ce jour l les rendez vous taient fix s par t l phone ou par mail 45 Etant donn que notre travail avait t pr sent au groupe chaque personne avait connaissance de notre tude et il n y a eu que tr s peu de r ticences concernant notre demande Les seules difficult s rencontr es concernaient des facteurs conjoncturels c est dire qui relevaient de la pertinence ou de l importa
3. Les modalit s de la validation sont revoir Cependant le t tonnement et l exp rimentation du GASE entra nent chez certains membres la 55 volont de stabiliser les pratiques Le nombre croissant de membres et de commandes ont conduit une demande de la part de certains des membres l initiative du groupe de structurer calculer optimiser le temps organiser les r unions et le fonctionnement De plus le nombre accru de produits accept s chaque r union apr s d gustation ne convient pas aux membres fondateurs La je Sens qu apr s la phase de d gustation on se pr cipite on go te l il me semble qu on va rentrer dans une phase o on se pose une phase de r flexion et d approfondissement comme nous pr cise Isabelle Pour elle la validation d un produit doit passer par une r flexion voire par une enqu te faut pousser l investigation maintenant on est arriv on avait envie de produits mais maintenant moi je vais en parler faut pousser l investigation pour davantage rencontrer les producteurs et changer en petits groupes La rencontre et l change avec les producteurs permettraient d valuer la l gitimit d un produit afin de voir s il convient Ce processus d enqu te recherch par quelques membres du GASE mais aussi dans la Coop RAARes s apparente aussi au r gime de l enqu te d velopp par la Ligue Sociale des Acheteurs la fin du
4. Suite l analyse d ouvrages classiques de philosophie politique utilis s en tant qu uvres de grammairiens de lien politique ils en arrivent la construction d un mod le de l ordre l gitime dans diff rentes cit s qui permettent d laborer six grandeurs ou principes de justification r pondant des exigences communes Le premier principe de justice est celui de l inspiration qui favorise l imagination la spontan it La grandeur domestique se r f re au respect de la tradition de la hi rarchie g n rationnelle aux relations de longue dur e Le principe du renom repose sur la reconnaissance de tous l opinion g n rale Dans le principe civique c est l int r t collectif et g n ral qui prime sur l int r t particulier Les notions d quit de libert et de solidarit le composent Le principe Marchand met en avant les notions servant d finir les lois du march classique Enfin la grandeur ndustrielle se base sur l efficacit la productivit et la rentabilit en prenant comme fondement la performance technique et la science 40 Chacun de ces mondes mobilise des principes des sujets des objets des figures qui permettent de les identifier les caract riser Les auteurs ont mis en place des notions qui vont servir de grille de lecture la reconnaissance de ces mondes dans une situation donn e le principe sup rieur commun l tat
5. Pourquoi et de quelles mani res les individus s engagent dans un groupement d achat Comment coordonnent ils leurs actions pour la recherche de ce qui convient 3 3 M thodologie de terrain 3 3 1 Le choix de trois groupements Pour r pondre la probl matique pos e nous avons fait le choix de ne retenir que trois groupements afin de mieux approfondir les diff rentes questions que soul ve notre tude Une dur e de trois mois a t consacr e cette phase de terrain Le choix de ces trois groupements s est effectu en fonction des diff rentes logiques d action que les groupes mettaient en uvre Etant donn la pluralit de celles ci notre choix s est tourn vers trois groupements d achat diff rents mais qui taient significatifs de cette diversit En effet nous avons cart les groupements qui nous paraissaient trop atypiques Cependant nous avons d cid de nous int resser un ou deux groupements mis en place depuis un certain nombre d ann es pour analyser les formes d accords et un groupement en cours de cr ation afin de rendre compte des premiers d saccords qui mergent et des premi res compromis qui s effectuent C est lors de la prise de contact avec les groupements recens s que nous avons pu obtenir quelques informations autres que factuelles notamment sur les tensions qui taient apparues ou qui sont toujours pr sentes et les compromis effectu s Aussi lors de cette
6. O habitent les participants Zone urbaine en majorit P riurbaine Rurale Existe t il un OUI Si oui est ce un p rim tre de fait ou l avez vous fix p rim tre g ographique pour NON vous la participation au groupement Quelle est la fourchette d ge des participants Statut juridique Avez vous un statut formel OUI Pourquoi type association loi 1901 NON Avez vous t accompagn OUI Si oui l avez vous sollicit un moment ou un autre NON Le groupement fonctionne Salari avec des salari s des B n voles b n voles ou les 2 Les 2 Avez vous per u une aide financi re publique ou priv e OUI pour la cr ation du NON groupement Si oui pourquoi et quel en est l usage D gagez vous des b n fices marges sur les commandes OUI adh sions NON Comment s organise la prise de d cision dans le 116 groupement type coll giale pyramidale conseil d administration avec un pr sident Avez vous une charte OUI Pourquoi Quel est son contenu NON Si oui signature obligatoire Qu est ce que vous attendez de vos adh rents droits et devoirs des adh rents Qu est ce qu un bon adh rent Avez vous un type d adh rent qui convient moins Peut il tre exclu du groupe OUI NON Si oui sur quels crit res Quelles sont les conditions minimales de participa
7. V ronique membre du RAAREes avait pour souhait de ne choisir que des produits issus de l agriculture biologique quelque soit leur provenance g ographique Pour les repr sentants de cette branche favoriser le bio aurait un impact sur l environnement l chelle plan taire Pour trouver un terrain d entente les charmandises devront r pondre aux crit res suivants tre les plus locales possible tre les plus respectueuses de l environnement et produites dans des conditions sociales satisfaisantes Extrait de la charte du RAARes Cette formulation laisse place des discussions en r union au cas par cas selon les produits comme par exemple pour le caf zapatiste du Mexique distribu en Europe par une coop rative De m me la charte mentionne un engagement des consommateurs vis vis des producteurs en terme de niveau et stabilit de revenus Si es membres du r seau exigent un certain nombre de crit res aux producteurs ceux ci ont le droit l gitime de demander en retour un engagement des membres du r seau notamment en terme de prix et de continuit volume des achats L criture de cette charte est d une grande importance pour les membres l initiative du groupe elle pose les valeurs et les principes de la Coop fondant ainsi l identit du groupe Cependant aujourd hui les membres cr ateurs regrettent que la charte ne soit pas plus mise en avant Avant d s qu il y av
8. fournir 3kg de miel par an pendant 5 ans aux parrains bailleurs L achat de ruches pouvait tre effectu plusieurs 3 personnes maximum Margot a r ussi obtenir la moiti de ces parrainages par le RAARes Ce projet de parrainage per u comme une des r ussites du groupement par plusieurs membres rev t d une dimension plus importante Le parrainage des ruches a ressemble une AMAP Donc du coup l on aide quelqu un se monter compl tement alors que les autres personnes qui viennent ont d autres cr neaux pour couler leurs productions V ronique Aussi il y a cette volont dans la Coop RAARes de vouloir garantir aux producteurs l coulement total de leurs productions comme dans une AMAP que l agriculteur vive enti rement de la collaboration avec son groupe de personnes qu on soit la ressource essentielle L on membre du RAARes Ainsi le producteur ne devra pas couler le reste de sa production sur un autre circuit de distribution C est une garantie financi re 4 8 1 2 L implication du consommateur dans la comp tence de vendeur Les agriculteurs ou leveurs sont parfois pr sent s par les participants des groupements comme peu comp tents dans la vente de leurs produits En effet certains membres de plusieurs groupements sont conscients des difficult s que rencontrent quelques producteurs pour trouver des d bouch s de commercialisation Il arrive que les participants de groupem
9. 2 DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES GROUPEMENTS D ACHAT DANS LE LANGUEDOC ROUSSILLON Apr s avoir pr sent le contexte g n ral de l tude nous t cherons dans cette partie de nous focaliser sur les groupements d achat dans la zone d enqu te savoir la R gion Languedoc Roussillon Suite un travail de recensement que nous d taillerons en premi re partie nous tenterons ensuite de dresser une typologie de ces groupements 2 1 Le recensement 2 1 1 Pr identification des groupements d achat dire d experts Face la non disponibilit d informations formelles concernant l existence de groupements d achat dans la R gion LR nous avons mis en place une m thode dans le but d en recenser une plus grande partie possible et d en identifier certaines caract ristiques organisationnelles Cette m thode consiste rep rer l existence de groupements d achats et leurs grands traits en r alisant des entretiens aupr s de personnes susceptibles d en connaitre l existence et le fonctionnement de par leur activit Les acteurs concern s Nous entendrons ici par acteurs toutes les personnes ou structures susceptibles de nous renseigner sur l existence de ce type de dispositif d achat par regroupement de consommateurs dans la R gion En termes de m thodes nous avons un peu t tonn au d but en contactant plusieurs acteurs du milieu institutionnel et plus particuli rement des collectivit s territoriales o
10. Apport de la sociologie des 105 r gimes d action Correspondances Bulletin d information scientifique de l Institut de Recherche sur le Maghreb Contemporain Tunis numero 51 e GORDON P 1994 Robert Owen 1771 1858 dans Perspectives revue trimestrielle d ducation compar e Paris UNESCO Bureau international d ducation vol XXIV n 1 2 1994 p 287 306 e LITTLE R et MAYE D et ILBERY B 2010 Collective purchase moving local and organic foods beyond the niche market Ethical Foodscapes Premises promises and Possibilies Environment and Planning A e THEVENOT L 2011b Le gouvernement par l objectif l preuve de la critique m tamorphose des valuations autoris es dans DE LARQUIER G FAVEREAU O amp GUIRARDELLO A dir Les Conventions dans l conomie en crise Paris ditions La D couverte COMMUNICATION e CHEYNS E 2010 Nouvelles formes d engagement autour du local Portraits de paysans en vente directe In ISDA 2010 Montpellier 28 30 Juin e OLIVIER DE SARDAN JP 2003 L enqu te socio anthropologique de terrain synth se m thodologique et recommandations usage des tudiants Etudes et travaux n 13 LASDEL THESE e PEREIRA I 3 Juin 2009 Le nouvel esprit contestataire la grammaire pragmatiste du syndicalisme d action directe libertaire Th se dirig e par BOLTANSKI L RAPPORT e CHAFFOTTE L et CHIFFOLEAU Y Vente directe et circuits courts valuatio
11. Nous aborderons plus loin les tensions mergentes dans ce groupement 4 1 3 Les Gasiers de la Placette dans le t tonnement Ce groupement d achat a attir notre attention car il nous semblait int ressant de part son jeune ge de cr ation 4 1 3 1 La naissance des Gasiers de la Placette Dans la m me lign e que les motivations militantes du RAARes le groupe des Gasiers de la Placette s est cr en septembre 2010 suite au Carnaval des Diff rences organis dans la ville de N mes Suite cette journ e et plusieurs r unions quelques membres du Comit d Organisation du Carnaval ont pens une alternative aux modes de consommation actuels La forme de groupement d achat distribuant seulement des produits secs leur paraissait appropri e tant donn que plusieurs d entre eux avaient d j un r seau de distribution en produits frais Le groupe se d finit comme tant un GASE groupement d achat solidaire et cologique en r f rence un groupement breton dont un des membres avait connaissance Le GASE s est mont petit petit avec six personnes suite quelques r unions chez l une d elles Maintenant le groupe se r unit dans un local de la CIMADE qui leur est pr t tous les seconds 26 Ce carnaval est une manifestation inscrite dans le cadre de la journ e mondiale de l UNESCO contre toute forme de discrimination Il rassemble une quarantaine d associations locales 27 La CIMADE e
12. types de fonctionnement de groupes Aucun groupement n a montr de r ticence face notre enqu te mis part un qui n a accept de r pondre aux questions que par e mails et qui a refus que son nom soit mentionn dans la liste Le manque d informations de certains groupements s explique par le fait que nous n avons pas r ussi contacter une personne du groupe ou bien que nous avons d couvert trop tard dans notre tude l existence de ce groupe Lors de cette phase d enqu tes nous avons suivi un groupement test en train de se monter sur Montpellier Mais apr s avoir assist quelques r unions il s est av r que l initiative tait en fait port e par une seule personne et nous n avons pas retenu ce groupement par la suite dans le cadre de l observation plus approfondie de quelques groupements Partie R sultats 2 2 2 Description des groupements L analyse des entretiens r alis s aupr s des groupements nous a ensuite permis de rendre compte de types de groupements suivant des crit res qui nous semblaient pertinents pour notre objet d tude Pour d crire ces groupements nous nous sommes focalis s principalement sur les donn es descriptives malgr l analyse de quelques donn es subjectives prenant en compte seulement l avis d une personne Nous tenterons ici de d gager quelques ressemblances entre ces groupes afin d tablir une typologie Du point de vue m thodologique nous avons ras
13. achat Ce sont des initiatives prises par des consommateurs qui choisissent de s approvisionner en gros directement aupr s de plusieurs producteurs Les membres du groupe d marchent plusieurs producteurs le plus souvent proximit puis organisent l approvisionnement et la livraison aux autres membres du groupe 1 2 Les groupements d achat dans l histoire Afin de comprendre si les groupements d achats constituent une nouvelle forme de circuits courts ou bien si l on assiste un renouvellement de cette forme nous avons cherch des r f rences dans 15 des textes historiques mentionnant l existence d une forme d achat group Malgr quelques crits sur le ravitaillement datant de la premi re guerre mondiale o est signal e de mani re tr s br ve l utilisation de formes d achats en collectif c est en remontant quelques ann es en arri re dans l histoire du mouvement coop ratif et notamment sur les coop ratives de consommation que notre recherche s est tourn e 1 2 1 Qui tirent leurs origines dans le socialisme La coop ration de consommation est un mouvement social n au d but du 19 si cle qui tire ses origines dans le socialisme Deux penseurs consid r s comme les p res fondateurs de la coop ration ont commenc voquer le mot de coop rative de consommation Charles Fourier socialiste utopique en critiquant l organisation bourgeoise et industrielle du 19 a d velopp
14. clinaisons GASE Groupement d Achat avec Service Epicerie GAL Groupement d Achat Local Mis part les sites Web consacr s seulement aux groupements il est int ressant de souligner que les sites abordant ce sujet portent sur d autres th mes plus g n raux anti OGM d croissance agriculture etc Les articles concernant ce sujet sont souvent issus de m dias ind pendants ex Bretagne Durable Eco Passerelle Rue 89 etc Dans un premier temps nous nous sommes int ress s aux raisons que les internautes noncent pour la cr ation d un groupement d achat Extrait du Groupement d Achat l entrePOTE Dans quel but Le GA permet chacun d entre nous d acc der des produits dont on a besoin et qu on ne peut pas fabriquer facilement soi m me Des produits de qualit frais naturels avec ou sans tiquette Bio des prix corrects gr ce au conditionnement le GA n tant pas une picerie Dans une d marche de consom action cherchant au maximum r duire les transports et les interm diaires quand on peut moins de pollution et frais r duits r duire le gaspillage d emballages 3 Ces articles n taient pas directement accessibles et il tait trop tard pour les int grer notre tude 4 La d croissance est un mouvement qui rejette l objectif en tant que tel du maintien d un taux de croissance conomique positif 5 www groupementachats entrepote org 19
15. du chamarade Il arrive r guli rement qu avant m me de passer l enqu te sur le producteur le chamarade soit valu par le groupe On voit d abord le s rieux du mec qui le pr sente on le sent Malika membre du groupe La l gitimit du chamarade devient un premier crit re pour l enqu te ce qui conduit parfois des tensions Des tensions mergent notamment quand des produits sont valid s sans forc ment r pondre aux trois crit res de la charte Par exemple au cours des r unions du mois de mars et de juin 2011 de la farine de noix et de l huile de colza pr sent es par Gilou membre du groupe provenant de la r gion lyonnaise sont accept es alors qu elles ne r pondent pas pour tous aux crit res du local Ces validations de produits en tant que charmandises suscitent l mergence de tensions au sein du groupe Comme L on le souligne Tu vois des fois c est cause du culte de la personnalit que des produits sont valid s L on voque ici la place de membre r f rent que ce membre a pris dans le groupe de par sa participation importante aux enqu tes pour la validation de produits et par son investissement accru dans le groupe Quand Gilou vient pr senter la farine de noix en r union 1l propose une d gustation sous forme de muffins qu il avait confectionn s avec cette farine Tr s peu de questions lui ont t pos es et la farine a t valid e Cette absence d
16. e dans le groupe Ce r gime du proche les conduit donc d ployer une grandeur domestique dans leur engagement 4 2 2 3 Un engagement civique pour l int gration de nouveaux gasiers Un peu comme au RAARes les membres du noyau de d part se connaissant par le biais d autres activit s militantes se sont regroup s dans le but de cr er une alternative la grande consommation Au niveau des militants du noyau du GASE c tait a suffit les interm diaires on va au plus pr s Isabelle membre du groupe et faucheuses volontaires 4 Comme elle le pr cisera plus tard on le noyau de d part tait tous dans ce truc l Les membres partageaient les m mes valeurs notamment concernant la critique du syst me conomique et marchand actuel N anmoins ils ont tout de m me d cid d laborer une charte lors des premi res r unions Moi je pense qu il faut qu il y ait un minimum de base au d but qu on tablisse la charte il faut quand m me qu il y ait des limites Coline l initiative du groupe La charte permet de cadrer les principes du groupe afin d viter des d bordements lors notamment de l entr e de nouveaux gasiers La r daction de la charte Selon les membres fondateurs la charte Annexe 9 n est pas aboutie et doit faire l objet de discussions Pour le moment elle est mise en ligne et peut tre amend e par les gasiers Cette charte pr sente une premi re partie sur les crit res
17. enqu te pour valuer la l gitimit d un produit pr n e par les d tenteurs de la doctrine Catherine 4 3 3 2 Les r unions entre le jeu et l efficacit Ces incompr hensions entre le r gime de l exploration et le r gime de l enqu te conduisent aussi des r flexions sur l organisation du temps de r unions Pour certains comme Jo lle venir en r union est un plaisir alors que pour Gabriel et les membres cr ateurs qui convoquent un engagement plus politique il y a une volont de plus d efficacit Proposition de Gabriel dans un compte rendu Vu que les r unions empi tent sur les discussions il est propos l organisation suivante pour les prochaine r unions 1h30 d change sur les sujets de fond et 30 min de livraisons la fin Chaque responsable produit doit pr parer des paquets pour les 74 Gasiers concern s qui tiennent leurs sous pr ts Faut qu a d pote Cela peut se faire sur les tables de la pi ce c t De m me afin de mener une enqu te correctement Gabriel a propos l laboration de fiches type avec des questions en guise de mode d emploi l enqu te aupr s des producteurs 75 4 4 Les prises de d cisions Nous examinons ici les modalit s de la prise de d cision Quels types de prise de d cision vont ils adopter pour trouver un terrain d entente et en quoi ce choix sera plus pertinent qu un autre 4 4 1 Le consensus dans le grou
18. essor de la grande distribution et des hypermarch s qui offrent alors des prix tr s int ressants Aussi la transformation du mouvement vers des strat gies commerciales capitalistes dans l entre deux guerres conduira une perte de vitesse du mouvement Harden Chenut 1996 Les coop rateurs se placent alors dans une position de partenariat avec les pouvoirs publics par exemple pour le ravitaillement pendant la guerre Il est n cessaire de mettre en avant que le manque d informations ne nous a pas permis d approfondir les raisons de l essoufflement de ce mouvement Il est int ressant de remarquer qu en parall le du mouvement coop ratif s est cr un mouvement de d fense des consommateurs La d fense l ducation et l information des consommateurs taient revendiqu es par quelques ligues de d fense Une Conf d ration g n rale de la Consommation verra le jour en 1927 1 3 Les groupements d achat aujourd hui Nous t cherons dans cette partie de faire un tat des lieux des groupements d achat l heure actuelle Une recherche bibliographique dans les bases de donn es de litt rature scientifique 2 La consom action est un nouveau comportement de consommation o l individu choisit d investir dans des produits et des services en fonction de la politique qui se cache derri re leur production et non plus seulement par rapport leur mat rialit Chessel 2004 18 Agritrop Agricola Cab Web of science Cairn Econli
19. favoriser quand c est possible le travail en direct avec des producteurs locaux Extrait d un article sur un GA Nos objectifs bien manger consommer local et si possible issu de l agriculture biologique sans d pendre d un interm diaire sp culatif Ainsi le groupement permet aux consommateurs d obtenir un prix raisonnable et apporte aux producteurs un revenu d cent en vitant les interm diaires Extrait du GA La vie Enchant e Le Groupement d Achat Solidaire et Ethique GASE a pour but de cr er du lien social de consommer le plus possible local bio quitable en vitant les grandes surfaces et en diminuant les interm diaires Nous pouvons remarquer que ces trois groupements cit s ont comme objectif commun l achat de produits de qualit qu ils d finissent de mani re diff rente local bio quitable frais naturels avec ou sans tiquette local et si possible issu de l agriculture biologique Egalement la recherche d un prix moindre co t revient r guli rement Enfin est mentionn le souci de r duire les interm diaires soit pour acc der des produits moins chers que dans le commerce classique soit par engagement politique fournir un revenu d cent aux producteurs viter la grande distribution Mises part les d clinaisons de termes nous avons pu avoir acc s des informations concernant leurs modes de fonctionnement et d organisat
20. lection sur la base de l honn tet et de la neutralit politique et religieuse Les parts sociales sont d tenues par les soci taires qui prennent part la vie d mocratique de la soci t Une partie des b n fices est destin e aux uvres sociales et au logement Fond e par quelques tisserands la 16 coop rative a connu un norme succ s et s est d velopp e encore plus par la suite dans l ensemble du pays et en France 1 2 2 La naissance des coop ratives de consommation en France Les premi res coop ratives de consommation firent leur apparition en 1865 Il est important de souligner que celles ci peuvent tre diff renci es selon leurs origines Harden Chenut 1996 Une part des coop ratives a suivi la voie socialiste Elles sont fond es sur une relation troite avec le syndicalisme corporatif engag dans l action politique contre le capitalisme L autre part na t d une voie r formiste avec des racines mutualistes s appuyant sur des principes de protection sociale et d ducation des consommateurs 1 2 1 1 La voie socialiste et l Ecole de N mes Lavergne 1923 C est sous l gide de Charles Gide conomiste de la coop ration pionnier de la r flexion sur l conomie sociale que le mouvement coop ratiste conna t un large d veloppement A partir de 1886 il devient le th oricien de ce qu il est convenu d appeler l Ecole de N mes mouvement coop ratif fran ais actif surtout
21. nonc es mais qui peuvent ne pas tre comprises par tous La premi re r union du GASE o je suis all e j ai amen une coll gue A la fin de la r union ils ont remis en cause les institutions et comme nous on est fonctionnaire Moi a me d range pas d tre critiqu e quand on est critiquable mais ma copine m a dit je trouve a int ressant mais sur la fin je reviendrais pas Catherine membre du GASE Le RAARes ainsi que le GASE sont ancr s dans une id ologie plut t militante M me si comme nous le dit Isabelle membre du GASE nous nous pr sentons en tant que citoyen il arrive parfois que les discussions d bordent sur des questions beaucoup plus politiques pouvant freiner l entr e de certaines personnes Pour Martin qui a assist la venue du producteur de noisettes les membres du RAAREes taient trop engag s c est trop sectaire le bio 4 7 2 Formes de libert Malgr quelques r ticences mentionn es par des personnes ext rieures ne voulant pas s engager dans le groupe ainsi que des contraintes abord es par des membres ce dispositif attire de nombreuses personnes En quoi les membres du groupe y trouvent leur compte Qu est ce qui plait dans cette forme d achat Pourquoi cette forme d achat convient plus qu une autre En comparant les GA avec d autres formes d achat telles que l achat en GMS et en AMAP nous avons identifi diff rentes formes de libert s
22. tape de l tude nous avons t invit s plusieurs r unions de groupements d achats qui nous ont permis d aiguiller notre choix Les groupements choisis ont t les suivants 43 4 La Coop Miam Miam sur Viols le Fort 34 Saint Martin de Londres 34 et des villages alentours cr e en 2005 Il correspond au groupement intime d velopp dans la typologie 4 La Coop RAARes Montpellier 34 cr e en 2003 correspondant au groupement militant v Les Gasiers de la Placette appel aussi GASE N mes cr il y a six mois qui s apparente aussi un groupement militant La suite de notre tude nous permettra de justifier ces choix Avant cela nous pr senterons la m thodologie employ e pour notre travail de terrain 3 3 2 La m thodologie employ e Il est important de souligner qu avant de commencer notre travail de terrain avec les trois groupements choisis il a t n cessaire de nous pr senter et d exposer le cadre de notre tude afin d tre accept s par le groupe Notre int gration qui s est faite de diff rentes mani res selon les 2 groupes sera pr sent e dans l analyse Pour r pondre notre probl matique et avoir acc s un plus grand nombre de donn es nous avons mis en place une m thodologie rassemblant plusieurs types de proc d s 3 3 2 1 L observation participante Afin d approfondir la question sur les formes de proximit mises en uvr
23. union de septembre est appel Charmandises cherchent chamarades responsables En effet pour la majorit des membres enqu t s les personnes avaient d j au moins une fois r cup r la responsabilit d un produit ou l avaient d l gu e quelqu un d autre Le registre de la passation et de la transmission de charmandises revient r guli rement dans les r unions o en entretien Je vais peut tre reprendre le raisin de Norbert Je l ai refil Laurent Je l ai pass quelqu un d autre Ce soir je vais essayer de refourguer mon jus Je voudrais galement c der ou l guer la responsabilit parce que je ne serai plus l en juin Bien que certains d entre eux soient fid les aux producteurs la majorit des chamarades se sont occup s de plusieurs charmandises depuis leur entr e dans la Coop Les raisons expliquant ces changements sont diverses gestion trop lourde de plusieurs charmandises d m nagement changements d horaires etc Contrairement la Coop Miam Miam il est assez rare qu une relation avec un producteur se p rennise dans le temps De par la liste moins longue de la Coop Miam Miam les r les de marraines et parrains restent stables Chaque membre garde son filleul ce qui permet aux relations d voluer dans le long terme Ca peut pas mal se passer avec Marcel c est quelqu un de tellement chaleureux C est quelqu un qui est dans la dynamique qui aime bie
24. 19 me si cle _ Incompr hension chez certains Mais entre l excitation de ramener de nouveaux produits et la volont de discuter pour valuer la l gitimit d un produit le groupe est partag Par exemple Catherine qui prend plaisir jouer la marchande qualifie les membres cr ateurs de d tenteurs de la doctrine ceux qui rappellent les notions et les principes pour diriger une action Suite plusieurs exp riences que nous d taillerons Catherine nous pr cise Je ne sais pas trop ce qu ils veulent en fait ils trouvent peut tre que ce n est pas assez s rieux mais en m me temps je ne pense pas qu ils veulent quelque chose de tr s s rieux il faudra voir la prochaine r union Une incompr hension de la part des nouveaux membres qui eux prennent plaisir essayer de nouvelles mani res de faire appara t 4 2 De motivations initiales la mise en place de valeurs partag es par le groupe Les motivations des membres l entr e d un groupement sont multiples Avoir acc s des produits bio soutenir les agriculteurs locaux boycotter les supermarch s etc sont autant de raisons que les individus avancent pour entrer dans un groupe Cependant une fois le groupe int gr comment les individus vont ils r ussir se mettre d accord pour r pondre leurs attentes Apr s avoir pr sent les diff rents types de justifications personnelles qui soutiennent ce choix nous ten
25. Association 12 14 personnes OUI Rurale Urbaine de fait DD le Piaf 66 Garde Manger 11 en cours Association Amis voisins 100 adh rents Urbaine Urbaine Rurale Rurale plus de 22 ans OUI Les Gasiers de la Placette 30 8 mois Amis Militants 30 pens upang qerrai 2960 Quy Rurale de fait 25 60 Info Kiosque 30 2 3 mois Amis 17 La Mara des Bois 34 7 ans Amis 110 familles OUI Rurale de fait 30 70 80 Emanation Nature et Progr s Loz re plus de 20 OUI 48 ans Association 150 familles pens Rurale desfai 990 La Saladelle 30 10 ans SEL 30 familles OUI Rurale de fait 25 70 Salinelle Rahmabaman 30 1 an et demi Militant 30 personnes NON Rurale de fait GLA Sup Agro 34 3 mois Association tudiante NON Urbaine FA OUI Rurale de fait 25 30 60 ans Tam Tam Bio 11 GA sur Marguerrites 30 demi en projet Association 10 12 adh rents 112 Groupements d achat STATUT JURIDIQUE Statut Accompagnement Salari s Aide financi re Prise de d cision Charte ou r glement AMAP Sauzet 30 Informel NON NON NON Une personne OUI charte AMAP Association Agir 34 Formel NON NON OUI Mairie Bureau OUI Charte Arbres paniers 34 Formel NON NON NON Bureau NON La Belle Verte 11 Formel OUI projet OUI projet Au consensus en projet Cahier des charges
26. Consult en mars 2011 107 http www lepotcommun com le gase Bioventure et compagnie Pourquoi ne bio en ligne Consult en Das Cr er une COOP 2011 http www bretagne durable info sabonne e Sortir du supermarch Sortir du supermarch En Aveyron comme ailleurs En ligne Consult en juin 2011 http sortirdusupermarchel2 free h net e R seau International Urgenci R seau Urbain Rural en ligne Consult en avril 2011 http www urgenci net page php niveau 1 amp id Qui 20sommes nous Etats Unis e United Buving Clubs En ligne Consult en Mai 2011 http www unitedbuyingclubs com Royaume Uni e Food Co op Toolkit en ligne Consult en Avril 2011 http www sustainweb org foodcoopstoolkit Belgique e Barricade Les groupes d achats pour d butants en ligne Consult en mars 2011 http www barricade be spip php article6 e Les Amis de la Terre Groupement d achats et petits producteurs m me combat en ligne Consult en mars 2011 www amisdelaterre be IMG pdf groupements pdf Nature et Progr s Belgique Groupe d achats www natpro be pdf achats pdf e Le d but des Haricotss GASAP en ligne Consult en Mars 2011 http www haricots org content groupes dachat solidaires de lagriculture paysanne MANUELS DE METHODOLOGIE NON CITES e AMBLARD H BERNOUX P HERREROS G LIVIAN Y F 1996 Les nouvelles approch
27. Les relations entre le groupe et les producteurs 35 228 Proposition d unetypologien s iratai ne cnrs cn a 36 ee lee OOTOUDOTI ONU AN se SN an en Et a ANA 36 2 2 3 2 Le groupement avec une personne r f rente reiri 36 2 2 3 3 Le groupement r seau professionnel nn 36 2 2 3 4 Le groupement f d ration de villages 36 2 2 3 5 Le groupement SIMON Rs Ets see Se ee nn te 37 3 UN CADRE ANALYTIQUE ET UNE METHODOLOGIE POUR REPONDRE A NOTRE QUESTION DE RECHERCHEZ ESS a aan once na 40 3 1 Une entr e par la sociologie pragmatique 40 3 2 Problematigut Sun en e a a RTA Da tn ane 41 3 3 M thodologie de terrain e e esssssesesesessssssrsrsrsrsrersrererernrerasasnsnsnsnsrnrsrrsrsrsrsrsrsrerererernrnrnrens 43 33A Lechoixdetrois gro pements rh se LE AR en n i a nt 43 3 3 2 La m thodologie employ e Sn NS MR NE Ste ne 44 3 3 2 1 L observation PAriOipAess is nids de ester 44 3 322 Les entretiens EE due a SN nn a ne nl 44 3 3 2 3 Proc d s de FOLORSIONS Se Nan nn de stand ne note is 46 3 39 24 LOS SOLUCES ECTIlOS Eee NS E R nee 46 4 ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS fus nn nns riens 48 4 1 Pr sentation des trois groupements 48 4 11 Miam Miam et le r gime du proche nn nee 48 4 1 1 1 La naissance d un groupe Viols le Fort 48 4 1 1 2 L organisation et les rencontres de la Coop Miam Miam 49 4 1 1 3 Le r gime du proche soumis des critiques 50 4 1 2 La Coop RAA
28. a marche bien On attendra pour se mettre d accord V ronique Le consensus permet ainsi pour les participants l exp rimentation de nouvelles mani res de faire sans risquer de tomber dans l chec 76 4 4 1 2 Tensions Les arguments en faveur du consensus proviennent souvent des membres cr ateurs A la diff rence les nouveaux entrants qui ne savent souvent pas r pondre aux questionnements concernant les prises de d cision font part de critiques vis vis de l absence fr quente de d lib ration Comme les viandes on dit toujours on verra on n a pas les renseignements mais la r union suivante la personne a pas les renseignements elle n a pas eu le temps ou personne ne remet le sujet sur le tapis et donc il y a des trucs comme a qui tra nent en longueur Sonia nouvelle membre d un groupe Il est assez r current de remarquer un conflit entre des principes C ViQueS reposant sur la participation de tous la conscience collective et la volont g n rale avec des principes ndustriels d efficacit revendiqu s par les nouveaux membres ex de rentabilit du temps de r union d actions men es rapidement A l oppos du vote qui n oblige pas les membres justifier leur d cision le consensus de par l obligation du d bat peut conduire l expression de divergence de jugements Il peut donc entra ner des tensions lors de la d lib ration Mathias un des membres du groupe Choux fleurs et pisse
29. afin de pouvoir r pondre toutes les questions du groupe J y suis all e mais d j le fait qu il soit AB c est une qualit mais a ne veut pas dire qu il ne faut pas aller plus loin dans la discussion surtout pour l amendement Il faut pousser plus loin parce que a nous travaille Isabelle comme les autres membres fondateurs ont cette volont d aller plus loin dans l investigation ce qui n est pas le cas de tout le monde Catherine nouvellement entr e dans le groupe et d j responsable du sirop de gingembre propose cette fois ci au groupe des p lardons provenant d c t de chez elle A la question de savoir en quoi ce producteur correspond aux crit res du groupe elle mettra en avant que c est une personne qui s est reconvertie et qui a le label Puis Catherine convoque un engagement plus domestique en expliquant qu elle a suivi les conseils d une de ses amies qui a mis en avant les qualit s humaines 43 apparemment il est Super sympa de ce producteur qu elle voit r guli rement sur le march C est la r union de mai 2011 que Catherine propose au groupe une d gustation Je suis all e chercher des fromages Le producteur n tait pas l mais j ai vu son fils je lui ai expliqu qui on tait et il m a dit qu il pouvait nous faire un rabais sur les fromages il nous fera une ristourne de 20 centimes sur chaque fromage L engouement de plusieurs membres lors de la d gus
30. au march et surtout c est trop long a te prend une Soir e pour faire tes courses Pour lui cette pratique d achat lui procure moins de plaisir que le march o il va l heure qu il veut Pratiquer ses achats en soir e dans une salle est per ue par R mi comme d sagr able l inverse les membres de Miam Miam du fait de leur engagement dans le proche ne per oivent pas les r unions comme une contrainte mais plut t comme un plaisir Tous les mois on avait la possibilit de partager un repas avec des gens chacun apportait quelque chose manger Valentine productrice de Miam Miam Pour Valentine et d autres consommateurs la rencontre mensuelle ne prend pas la forme de r unions mais plut t d un repas partag plusieurs 4 7 1 2 La prise en charge d un produit Lors d entretiens avec des personnes responsables d un produit l analyse s mantique des termes employ s pour d finir certaines t ches souligne une certaine implication dans l action par exemple lorsque Gilou pour dire qu il est responsable de l approvisionnement d un produit dit je fais les pois chiches Ici nous ne sommes pas dans le registre du devoir mais de l action qui implique directement le sujet je me suis occup e j ai pris les fromages je distribue une charmandise Comme nous l avons vu pr c demment une personne prenant en charge un produit porte m me un statut marraine p
31. beaucoup de sujets A la question de savoir si entrer dans le groupe peut tre une contrainte Sonia membre du RAAREes nous r pond MOI je m impose de venir aux r unions pour moi c est le service minimum Il ya ici cette id e d obligation d accepter quelque chose qui n est pas forc ment agr able Pour certains devoir assister aux r unions pour pratiquer des achats procure beaucoup moins de plaisir que d aller au march comme l voque Coline du GASE Clairement moi je pr f re aller au march que faire des r unions C est quand m me plus sympa t as les gens en face de toi t es pas sur leur terre mais tu vois les bouilles et puis c est vachement plus agr able d aller te promener avec ton panier Passer 3 heures en r union il faut que a ait un int r t vrai A l inverse du march o elle est fid le aux producteurs au GASE elle regrette l absence de choix d finitif pour un producteur De par le jeune ge du GASE et son manque d organisation en r union Coline n a pas encore l impression d y trouver son compte tant donn le t tonnement du groupe et son manque d organisation La proximit avec les producteurs et le fait de pouvoir fl ner sur un march est mis en opposition avec la position assise qu ont les membres en r unions R mi qui a assist une fois une r union du GASE nous atteste aussi de cette contrainte C est contraignant parce qu il y a le non plaisir d aller
32. biologique mais aussi pour les produits locaux de fa on diminuer l empreinte cologique Ainsi est n le mouvement des locavores qui encourage les consommateurs acheter des produits frais et de saison dans un rayon de 100 km maximum 1 1 2 De nouveaux march s pour les producteurs Le renouveau des circuits courts de commercialisation s explique aussi par la volont des producteurs de ne pas s inscrire dans une agriculture de masse de se d tacher de la domination des grandes entreprises commerciales et ne pas investir le march conventionnel Chiffoleau 2006 1 Ce mouvement est n en ao t 2005 aux Etats Unis l initiative d une tudiante qui s engage manger uniquement des produits locaux Un locavore est une personne qui d cide de ne consommer des fruits et des l gumes locaux de saison dans un but de d veloppement durable Larousse 2011 14 Cheyns 2010 Des travaux montrent que du fait de la domination du mod le agro industriel beaucoup d agriculteurs vivent en situation pr caire Chiffoleau 2008 Certains producteurs notamment dans les petites exploitations ne peuvent pas forc ment r pondre aux exigences de l agriculture conventionnelle et des march s standards 1 1 3 D finition et typologie des circuits courts A l inverse des circuits longs qui repr sentent la majorit des circuits de distribution et impliquent de nombreux acteurs interm diaires entre le producteur e
33. choisir leurs produits et le rythme de leurs commandes De m me le consommateur acquiert une certaine capacit de changer le monde et le transformer en faisant voluer les pratiques par son propre acte de consommation C est notamment le cas pour les membres du RAAREes qui en favorisant l agriculture biologique visent le bien de la plan te Nous avons pu voir qu plusieurs reprises ils t moignent d un d sir d accompagner des producteurs vers une d marche plus respectueuse de l environnement De m me par leur acte d achat ils deviennent co acteur dans l laboration d un produit comme par exemple l implication des membres du RAARes dans le changement de recette des savons de Thibault Les formes de contraintes de libert s et de capacit s d action changer le monde ressenties chez les membres font des groupements d achat une forme de circuits courts sp cifique Cependant l analyse de trois groupements ne nous permet pas de pr tendre avoir fait le tour des formes d engagement ni de leurs combinaisons possibles dans les groupements d achat En effet ces trois groupements ont surtout mis en avant des engagements politiques et du proche mais n ont pas rendu compte forc ment de toutes les combinaisons possibles Par ailleurs l objet de cette tude portait en principe aussi sur les compromis qui pouvaient tre tablis suite des tensions Cependant ces formes de compromis qui permettent d apaiser les te
34. compl mentaires aux produits de base farine d peautre farine de ch taigne huile de noix etc Suite de nombreuses discussions et la r daction d une charte que nous aborderons plus loin le fonctionnement de la Coop est relativement tabli Les r unions sont plus ou moins cadr es une premi re partie consiste distribuer les commandes et faire un tour de table o chacun se pr sente S en suit une discussion sur les charmandises en cours discussions concernant le suivi des produits qui ont d j t command s prochaine commande changement de responsable questions de logistiques etc puis le groupe pr sente les charmandises venir pr sentation de nouveaux produits avec parfois intervention des producteurs et la r union se termine en d gustant les nouveaux produits Les crit res sur le choix des producteurs sont pr cis s dans la charte L entr e d un produit dans la Coop RAARes suppose de passer par un processus de validation Le chamarade pr sente 52 d abord en r union le producteur candidat l approvisionnement du groupe Les producteurs sont choisis en fonction des crit res impos s dans la charte mais pour qu un produit soit valid il doit pouvoir r pondre un certain nombre de questions pos es par le groupe Chaque engagement avec un nouveau partenaire et chaque achat seront discut s en AG du r seau pr cise la charte Annexe 11 Une fois que les
35. consommateurs essayer de trouver le juste milieu permettre l acc s des gens qui ont pas trop les moyens des produits de qualit et qui rencontraient la n cessit aussi de bien r mun rer un producteur et du coup c est vrai qu on a rien tranch c est pas vident 4 2 3 L exploration Bien qu une pluralit de r gimes d actions soit d velopp e par chacun de ces groupes il convient de souligner l existence d un autre r gime d ploy fr quemment lors de la cr ation de ces groupements le r gime de l exploration N Auray Les membres fondateurs de chaque groupement ont mis en avant l exp rimentation de nouvelles mani res de faire au d but qui procure du plaisir Mais on est parti l dessus on se doutait que a devait fonctionner comme a on avait rien pr vu c tait vraiment l aventure nous raconte Gilou en parlant des d buts du RAAREes Au d part t as l enthousiasme t as un truc qui d marre une dynamique et puis les choses s installent apr s elles s essoufilent raconte Evelyne en parlant de la Coop Miam Miam Un plaisir cr er de nouvelles choses d exp rimenter revient fr quemment la cr ation lors de la cr ation d un groupement d achat 4 3 Les tensions mergentes dans les groupes Les r unions les crit res de s lection des produits et des producteurs le non respect de la charte etc sont autant de raisons qui conduisent parfois des tensions internes Lo
36. d saccords qui ont t voqu s suite l laboration de la charte Ces quelques membres du groupe regrettent le manque de d bats qui conduiraient des d cisions 4 4 2 2 La difficult d entrer en conflit apparent Mettre en place des r gles pour plus d efficacit dans le groupe n est pas le souhait de tout le monde mais personne n ose le dire en r union Seuls Virginie et d autres qui n entretiennent pas de fort degr s de proximit et qui n ont pas d velopp de liens sur le plan affectif n ont aucune g ne faire part de leur m contentement en public A l inverse les autres membres du groupe qui ont choisi de d velopper des liens personnels entre eux vitent les confrontations qui pourraient avoir des cons quences en termes de rupture affective En effet l aise d velopp e entre les membres du groupe laisse peu de place la dispute Celle ci entra nerait un d s quilibre dans les relations personnalis es que les membres entretiennent ayant des cons quences plus larges que la simple perte d une source d approvisionnement en produits alimentaires de qualit Cette absence de d bats et de confrontations freine les quelques personnes qui souhaitent un changement Virginie atteste d une certaine lassitude toujours vouloir amener le d bat Our mais apr s r ler r ler a fait freiner le groupe Des fois je me tais parce qu ils parlent de convivialit et moi je suis l r ler Le r gime de famil
37. d une lutte contre certains aspects du syst me capitaliste actuel et d une domination ndustrielle Les critiques marchandes telles que la sp culation et l abus de richesse sont aussi pr sentes C est lors d une r union en septembre 2005 o les membres tentaient de d finir les motivations pour la cr ation de la Coop qu est mentionn dans un compte rendu Mettre en place une modeste offensive anti capitaliste anti centralisateurs Au d part la Coop RAAREes est partie d une initiative prise avec la Maison des Ch meurs L id e tait d offrir l acc s des produits de qualit moindre co t des personnes n en ayant pas les moyens Ceci rejoint une certaine critique Marchande et d nonce implicitement la marge que les Biocoops et autres structures de distributions pratiquent Comme le t moigne Laura membre du RAARes lors d un compte rendu de r union enlever les distributeurs et grouper les achats devra n anmoins nous permettre de payer un prix moins lev que ce qu on payerait chez des distributeurs Nous retrouvons ici les m mes motivations voqu es par le mouvement coop ratif du 19 me si cle supprimer les interm diaires dans une d nonciation marchande du syst me Charles Gide 1920 59 Bien que les comptes rendus datant de la cr ation de la Coop ne mentionnent pas une volont d autonomie les t moignages des enqu t s attestent un refus de l attribution de r les et de
38. dans un r gime de justification par le biais de l enqu te Les moments de r unions et de discussions sont pr sent s pour certains comme des lieux de savoirs Je n imaginais pas qu on puisse se poser ce genre de questions et donc tu repars t as appris plein de truc t as appris que dans la farine y a des glutens Il y a des graines qui sont trait es elles sont bio mais elles sont trait es t apprends pleins de choses je trouve a super int ressant t moigne V ronique Une forme d auto apprentissage en menant sa propre enqu te et ses propres observations est recherch e 4 7 2 5 L exp rimentation de nouvelles mani res de faire A la diff rence de engagement en plan le groupement d achat permet l exp rimentation de nouvelles mani res de faire Auray 2010 La dimension collective de ces nouvelles exp riences est fr quemment mise en avant C est g nial d en arriver l je connaissais personne et on arrive quand m me faire des choses ensemble en plus on est parti de rien Catherine GASE Les participants changent sans cesse de nouvelles id es de nouveaux projets qu ils r alisent C est un bordel tr s cr ateur nous fait part Agn s du groupement La Calebasse A la diff rence d un achat pratiqu en supermarch participer un groupement d achat laisse place la surprise A chaque r union il y a de nouvelles personnes de nouveaux produits chaque r union est diff rente Isab
39. de d marrer le groupe a cherch rencontrer d autres groupements d achat afin de se faire une id e des diff rents fonctionnements existants et demander conseils d un point de vue logistique compte bancaire tablissement de quotas de membres etc Plusieurs personnes ont t mandat es pour aller leurs rencontres Le groupe a labor une charte Annexe 9 mais qui n est pas aboutie selon les membres fondateurs Aussi pour d buter le groupe a mis en place une liste de produits qu ils consid raient comme n cessaires avant m me de rencontrer les producteurs 4 1 3 2 Les Gasiers de la Placette explorateurs Malgr quelques principes de base le groupe t tonne comme le raconte Coline Au d part on avait dit pas de produits amapables Et puis finalement il y a des d rives comme le fromage apr s a se module Et puis en m me temps il y a l envie d avoir de bons fruits Plus a va plus a reste souple et c est important mais des fois on rentre dans des discussions et ce n est pas le but _ L excitation de la part de certains membres La cr ation r cente du groupement et le refus de r gles pr tablies am nent le groupe essayer de nouvelles mani res de faire qui suscitent chez certains une forme d excitation Le GASE est dans une phase test o rien n est encore stabilis Certains ont pris go t cette nouvelle pratique d achats et m me si les r unions manquent
40. de production Une commande dite d essai pourra tre organis e pour tester la qualit du produit Le paiement des denr es peut avoir lieu le jour de la livraison ou de fa on anticip e surtout quand la commande entra ne une avance de tr sorerie importante Ces modalit s de paiement sont d cid s par le gasier e qui est charg du lien avec le producteur Comment on entre dans le GASE L int gration dans le GASE s tablie par cooptation d un e gasier e Il est possible pour l invit e d observer plusieurs r unions avant de s engager 130 ANNEXE 10 Produits test s au GASE Aout 2011 Produits Distance par rapport N mes en km Vin Malaigue Jus de pomme 156 Sirop de Gingembre 40 Riz 45 Lentilles 20 Pois chiche 27 Farine de bl 0 N mes Pain 0 N mes Miel propolis nougat cr me 47 de noisette Nectar de figues 17 Huile d olive 14 Sucre chocolat 152 Caf Mexique Viande 229 Nectar d abricot 14 Fromages de ch vre 12 Jus de m res 17 131 ANNEXE 11 Charte RAARes Manifeste Les ressources de la plan te s puisent La pollution gagne du terrain chaque jour La terre se r chauffe du fait de l activit humaine et les catastrophes cologiques se multiplient Les pays riches minoritaires pillent les mati res premi res et maintiennent une majorit d humain dans des conditions social
41. des prix plus int ressants telles que Senfas la Biocoop de Saint Hyppolite du Fort etc 2 2 2 2 La structuration de la demande Nous aborderons ici des questions relevant plus particuli rement de la cr ation des groupements et notamment l origine du groupement le r seau pr existant et les motivations initiales sa cr ation Origine de la demande Nous avons pu distinguer des types de r seaux pr existants partir desquels les groupements se sont structur s La non exhaustivit de notre liste ne permet pas pour autant d affirmer qu un type de r seau est plus courant qu un autre Le cercle d amis les relations de voisinage ou le cadre familial 30 Dans ce cas de figure c est un lien de proximit qui permet ces groupes de se monter Certaines personnes se c toient r guli rement dans le village lors d v nements ou d activit s de loisirs devant l cole etc Il existe galement le cas de personnes qui appartiennent la m me bande d amis Le milieu professionnel Nous n avons pas apport beaucoup de renseignements sur ce type de groupements d achat dans notre recensement mais il n est pas n gliger Dans ce r seau une personne propose une commande sur Internet et les distributions se font directement sur le lieu de travail Les membres ne se r unissent pas dans le cadre de ce groupe d achat En opposition au cadre familial amical pr sent pr c demment
42. elles toutes de la m me mani re 27 Y a t il des personnes qui ont participent plus que d autres Pourquoi elles qui sont elles 28 Est ce que a peut tre contraignant de faire partie du groupe 29 Qu est ce que VOUS y gagnez Tension qualification du bien commun 45 Qu est Ce qui fait qu aujourd hui vous y restez vous y trouvez votre compte 46 Est ce que le groupement vous apporte des choses aujourd hui diff rentes de celles que vous attendiez au d part Forme de proximit 47 Les personnes se connaissaient elles au d but D o 48 Et maintenant 49 Est ce que ce sont nou s des liens au fur et mesure Des affinit s ou des ennemis 50 Quels sont les moments qui ont permis ces rencontres 51 Organisez vous des activit s en dehors de l approvisionnement Si oui pourquoi 123 52 Pensez vous qu il existe une solidarit entre membres du groupe avec les producteurs 53 Si oui quel type de solidarit Donner un exemple Evolution du groupement 54 Comment a volu le groupe depuis votre entr e 55 Quels changements avez vous remarqu entre la premi re et la derni re r union 56 Y a t il des personnes qui sont parties parce qu elles taient m contentes De quoi 57 Quelle a t la ou les r ussites du groupement 58 Si demain le groupe disparaissait qu est Ce que vous en garderiez group P q 59 Aujourd hui quels son
43. enqu te pour certains a conduit des incompr hensions Je trouve a inacceptable elle va venir de Lyon et a j en suis s r qu on en trouve ici je ne comprends pas pourquoi les mecs ont accept a les d cisions se prennent entre membres pr sents c est un probl me Cette fois la l gitimit du produit n est pas pass e par le processus de l enqu te 4 3 1 2 Le r le de la Coop red finir La critique faite de la part des anciens porte galement sur l all gement des crit res de s lection des producteurs du fait de cette nouvelle habitude de faire venir des producteurs en r union sans m me en avoir discut avant avec le groupe C est la r union du mois de mars que Christian un producteur de noisettes dont la pr sence n tait pas pr vue est venu pr senter ses noisettes Apr s s tre pr sent et avoir expliqu sa reconversion professionnelle ancien viticulteur il se lance dans la description de son exploitation et suite des questionnements est amen pr ciser au groupe que ses noisetiers sont atteints d une maladie qu il ne peut traiter qu l aide d un pyr thre de synth se Christian se retrouve alors noy de questions et de reproches notamment sur l utilisation de pesticides Sentant que le groupe tait r ticent sa proposition il fait part de sa conception du bio et explique l volution qu a connue l agriculture de l Apr s Guerre jusqu aujourd
44. et nous engager dans l achat r fl chi de nos produits de consommation courante alimentaires cosm tiques et d entretien Le GASE se veut avant tout un espace convivial d entraide et d changes Nous d sirons privil gier par ce biais les produits les plus locaux possibles pour favoriser les relations quitables et humaines entre producteurs et consommateurs et affecter la plus value des produits ceux qui les produisent les producteurs qui ont besoin d tre soutenus en installation les produits les plus respectueux de l environnement possible de qualit biologique ou quivalente les conditions sociales de travail satisfaisantes pour les producteurs mais aussi pour tous les intervenants sur le produit ou la fili re un engagement dans la dur e avec les producteurs dans un souci de continuit et de respect d un juste prix Le GASE fonctionne avec r partition des t ches et dans un souci d autogestion Chaque membre du GASE s engage prendre un produit en charge commande distribution Ce n est pas un pr alable la participation au GASE et les Gasiers s entraident pour se r partir et trouver les produits Le GASE est organis de mani re horizontale et autog r e Chaque membre gasi re gasier repr sente le GASE mais n engage au travers de ses propos qu elle m me que lui m me Tout choix de nouveau producteur se fait en AG apr s pr sentation des produits et des conditions r elles
45. et le contexte dans lequel se font ces rencontres r unions ou autres activit s Y Enfin dans une quatri me et derni re partie nous questionnons les groupements sur les producteurs qui approvisionnent le groupe et sur le type de relations qu ils entretiennent avec eux Etant donn que plusieurs groupements mentionnaient sur Internet le d sir d avoir acc s des produits de bonne qualit mais moins chers il tait int ressant de savoir si le groupement n gociait ou non les prix et si oui dans quelle mesure V Ce guide d entretien est ainsi constitu d une s rie de questions factuelles concernant le profil du groupement comme l ge la taille le fonctionnement puis d autres interrogations entrainant des r ponses subjectives ex Quelles ont t les difficult s rencontr es Quels 17 Terme cit dans un forum de discussions sur Internet R seau La Simplicit volontaire 27 types de soutien pensez vous apporter au producteur Ces donn es subjectives ne seront pas prises en compte dans la typologie car elles ne refl tent l avis que d un seul membre et non celui du groupement d achat mais elles permettront en revanche d apporter de nouvelles pistes de r flexion 2 2 1 2 La prise de contact avec les groupements Dans la majorit des cas les personnes que nous avons contact es et qui ont accept de r pondre nos questions avaient particip la mise en place du groupement ou bie
46. groupe a t 8 soutien des producteurs soutenir une agriculture qui est assez proche des lieux de vie sachant que ce n est pas forc ment facile pour eux Cette id e de solidarit avec les producteurs peut tre per ue comme un acte moral Ozcglar Toulouse 2009 la consommation responsable ici incarne le bien celui de venir en aide aux producteurs locaux Il convient de remarquer que pour beaucoup de ces personnes cette sensibilit aux probl mes de l agriculture actuelle est apparue suite au visionnage de documentaires abordant ce sujet y a des gens qui ont pris conscience des enjeux cologiques il y a tr s peu de temps et par l interm diaire de films grands publics genre Yann Arthus Bertrand Nicolas Hulot donc il y a eu des confrontations assez chaudes parce que c est un mod le de soci t il fallait mettre en pratique l coute nous fait part Agn s du groupement La Calebasse La lutte en faveur d un changement de soci t Cependant pour certains int grer un groupement d achat a une dimension beaucoup plus large que le simple achat de produits de qualit cela permet de lutter en faveur d un changement de soci t Pour moi c est un geste politique avant tout je ne suis pas forc ment int ress par les l gumes en soi Raymond membre du RAARes Ce type de consommation peut tre per u comme un acte lib ratoire qui s oppose au syst me conomique actuel Pour ces personnes ce
47. hi rarchies reli s au monde domestique o les grands sont les anciens le roi le chef le patron etc Gilou nous raconte On est vraiment sur les principes libertaires donc pas de hi rarchie pas de chef On fait en sorte que chacun am ne son petit grain de sel Par contre l engagement civique non pas en r f rence l Etat mais dans une r f rence la participation de tous est tr s pr sent L objet du truc c tait que rien ne soit centralis que ce soit autog r donc les personnes qui en font partie s occupent elles m mes de produits et avec la volont de ne pas se structurer en association formelle nous raconte Gilou membre fondateur de la Coop RAARes R daction de la charte Apr s avoir lanc l id e de monter une coop rative et avant de trouver des producteurs les membres fondateurs du groupe ont d cid d laborer une charte Annexe 11 Un compte rendu de 2005 fait mention d une influence du site internet Offensive libertaire et sociale pour le premier jet de la charte Il tait important que les critiques industrielles et marchandes revendiqu es la cr ation du RAARes soient sp cifi es dans la charte Un des premiers comptes rendus mentionne septembre 2005 Nous nous rendons compte que nous devons tre plus attentifs pour faire monter les gens dans le train en marche et donc prendre le temps de bien reprendre l historique de la coop d s le d but Les principe
48. la convergence des initiatives o la Maison des Ch meurs tait pr sente le mot coop rative est apparu Pour discuter de la forme que pouvait prendre cette coop rative plusieurs personnes ont commenc se r unir la Librairie Scrupule de Montpellier Le choix du lieu n est pas d nu de sens tant donn que Scrupule est une librairie anarchiste avec un fonctionnement en autogestion permettant plusieurs autres groupes militants le CROAC le groupe des d croissants etc de se r unir Cette coop rative a pris le nom de Coop RAARes R seau Autog r d Achats R fl chis Ecologique et Social Petit petit le groupe s est agrandi et compte aujourd hui deux cents personnes inscrites sur une liste e mail Les membres du groupe habitent Montpellier ou les communes alentours et appartiennent toutes les tranches d ge de 25 65 ans Il est important de souligner que beaucoup de membres sont chercheurs ou enseignants 4 1 2 2 Le souci d autonomie Ce groupement a particuli rement retenu notre attention car il fait partie de ces groupements rep r s dans la typologie qui refusent un quelconque statut formel Pour la Coop RAARes la volont de ne pas se structurer en association loi 1901 ou autre forme juridique indique un refus du r gime du plan des prescriptions des m thodes et des dispositifs cr s La Coop revendique une volont de s organiser de mani re autonome en refusant tous
49. la question s est pos e d tablir un quota de participants lorsque plusieurs personnes du village d c t ont commenc y participer Etant donn que le groupe s est restreint cette id e a t mise de c t Cependant il n y a pas une r elle volont d largir le groupe comme nous le raconte Martine semble souhaitable la majorit du groupe de ne pas devenir trop important pour faciliter la gestion du collectif et pr server les rapports humains et la convivialit A ce jour les membres de la Coop Miam Miam commandent diff rents types de produits aupr s de 23 Organismes G n tiquement Modifi s 24 Turbul en Chap est un festival organis chaque ann e sur Viols le Fort et Saint Martin de Londres qui organise des concerts des spectacles de cirque un vide grenier un march paysan etc 48 producteurs locaux Annexes 6 et 7 des produits de base huile d olive farine etc et des produits beaucoup plus sp cifiques gel es glaces broutards etc Il est int ressant de remarquer que seul trois produits sur quinze proviennent de plus de 50 km de distance de Viols le Fort ils sont command s ponctuellement et proviennent d Aveyron et des Pyr n es Orientales Cependant malgr l objectif de d part de s approvisionner aupr s de producteurs locaux le groupe passe aussi commande une entreprise distribuant des produits biologiques car il b n ficie de prix avantageux en commandant en g
50. la volont de ne pas trop communiquer sur son existence et ainsi limiter son ouverture du groupe Bouche oreille uniquement car souvent les gens sont int ress s mais apr s ne s activent pas quand il s agit de ne plus tre consommateur sans contrainte Egalement on peut constater que plusieurs groupements en encouragent d autres se monter en proposant des recettes acc s un local un minimum de personnes des producteurs etc Il est fr quemment signal qu il est n cessaire de se mettre avant tout d accord sur le choix des producteurs et de tenir compte du temps de travail que cela demande Bon des probl mes il y en a Organiser les mandats commandes paiements et livraisons a demande de la disponibilit Ensuite il y a les r unions pour organiser tout a Bref c est du boulot t moigne un des membres du groupe Choux fleurs et pissenlit Aujourd hui on peut se demander si ces actions de groupements de consommateurs ne renouent pas avec certaines des pr occupations et solutions de la coop ration de consommation Ne retrouve t on pas aujourd hui dans les groupements d achat l esprit de certaines de ces exp rimentations du 19 et du 20 si cle 1 3 2 Les groupements d achat l international Etant donn le tr s peu d informations disponibles dans la litt rature scientifique concernant les groupements d achat fran ais il nous a paru pertinent de voir si cette forme de grou
51. laisser leurs coordonn es pour tre recontact es Les membres d cident d ailleurs cette occasion pour la premi re fois de tenir leur prochaine r union dans un lieu public une salle pr t e par la Mairie et non chez l un des membres signe d une volont de transformation du groupe Pourtant la r union qui a suivi le march paysan tenu dans ce lieu public pr t par la Mairie les participants ont constat qu aucun des membres n avait pris la responsabilit de contacter les personnes qui s taient inscrites sur cette liste Fiches classeurs Les premiers reproches concernant le manque d efficacit adress s au groupe ont conduit reparler de fiches de produits que chaque parrain devait mettre jour Moi j ai essay que chaque parrain am ne sa feuille de produits mis jour chaque r union qu on mette a dans un carton au lieu d avoir des feuilles disparates Je l ai propos repropos jamais le groupe a adh r raconte Jean en r union Quelques membres s opposent aux demandes d efficacit de ces fiches Pas assez d efficacit mais m me moi j arrive pas tre efficace c est pas mon truc c est de l administratif ce genre d efficacit et j y comprends rien Moi je suis efficace avec mes mains c est tout fait part Luc au groupe Il revendique une grandeur domestique pour faire les choses avec mes mains qu il oppose aux outils du monde n0ustriels du type
52. le groupe comme permettant de prendre son temps Il est int ressant de remarquer la r currence du registre du temps lorsque les membres abordent la prise de d cision au consensus Prendre son temps est n cessaire et s oppose l urgence au rythme de nos soci t s Ca aussi c est un crit re qu on s est donn nous on n est pas press s de toute fa on on ne va pas rentabiliser quoi que ce soit rien n est urgent donc on va prendre le temps qu il faut pour discuter V ronique membre l origine du groupe Enfin par le consensus et l obligation de d bat les membres prennent plaisir discuter Parfois pour eux l essentiel r side plus dans la discussion que dans le moment r solutif de la situation tel que la validation d un produit Ce moment s oppose la productivit rentabiliser quoi que ce soit qui est le principe sup rieur commun du Monde industriel 4 4 2 Le contournement des d saccords dans la Coop Miam Miam crainte de la dispute A la Coop Miam Miam des tensions internes ont merg entre certains membres souhaitant plus d efficacit et de d bats dans le choix des producteurs et la majorit des membres souhaitant maintenir la convivialit dans le groupe C est en r union donc publiquement que quelques membres ont fait part de leur m contentement quant au fonctionnement et l organisation du groupe 4 4 2 1 Des d saccords face aux critiques Les critiques faites par quelq
53. les r sultats trouv s l ensemble du groupe Pour notre chantillonnage nous nous sommes tourn s vers trois types de personnes enqu ter Des participants de groupements 44 Le choix des participants s est effectu en partie suite des r actions en r unions int ressantes pour notre objet de recherche personnes en d saccord avec le groupe personnes pr sentant un producteur qui ne convient pas au groupe etc Puis afin d obtenir des informations sur la cr ation et l volution qu avait connues chaque groupement nous voulions enqu ter au minimum trois ou quatre membres cr ateurs Des producteurs approvisionnant chaque groupe Dans ce cas l nous avons essay d interroger des producteurs de professions agricoles diff rentes leveurs bovins leveurs caprins apiculteur mara chers etc et ceux qui avaient un v cu avec le groupe Des personnes ayant particip ou entendu parler du groupe mais ne voulant pas y participer L objectif tait de comprendre quels pouvaient tre les freins l entr e dans un groupement Le nombre fix d entretiens tait approximatif Le plus important dans cet chantillon tait d interroger ces trois cat gories de personnes et de les choisir en fonction de leurs r les leurs places ou leurs v cus dans le groupe On parlera ici d ad quation aux buts poursuivis plut t que de repr sentativit de l chantillon Guiglione et Matalon 1980
54. me politique et conomique Cependant comme nous le pr cise Valentine productrice de Miam Miam en parlant de la Coop Miam Miam Le point commun je crois que c est essayer de manger correctement manger sain ils cherchent tous acheter de la nourriture de qualit saine Apr s y a les purs et durs et puis t as les autres qui sont au d but de leurs parcours qui cherchent juste manger mieux et peut tre un jour ils deviendront militants Cette description du groupe nous permet de voir qu except l objectif commun qui est de manger correctement les motivations individuelles diff rent l int rieur du groupe Il sera donc pertinent d aborder dans une seconde partie la mise en place de chaque groupement et notamment de traiter des premi res confrontations qui mergent 4 2 2 La mise en place de valeurs partag es par les groupes 4 2 2 1 La recherche d une identit au RAARes Une critique industrielle marchande et domestique issue du CROAC un engagement civique La pr sentation du RAARes nous a permis de voir que les membres l initiative du groupe appartenaient d j au CROAC Comit de R sistance Offensive Anticapitaliste un comit o les critiques Marchandes et industrielles taient d j pr sentes C est en recherchant des informations sur le CROAC que nous avons identifi des articles concernant notamment la mouvance anarcho autonome et le mouvement anti nucl aire par exemple qui t moignent
55. offrant que tr s peu de produits frais on remarque que nombreux membres fr quentent aussi des march s de plein vent ou sont adh rents d une AMAP Nous pourrions qualifier la pratique d achat en supermarch comme un engagement en plan Th venot 2006 de type fonctionnel o les consommateurs saisissent l environnement dans le but de satisfaire un objectif pr cis l achat Le consommateur entre dans un supermarch dans le but d acheter des produits alimentaires il sait en g n ral o se trouvent les produits termine par la caisse paye et s en va Il met en place une conduite qui prend appui sur une intention qui est celle d acheter des produits mais aussi mise sous la forme d un plan avec des tapes suivre L environnement y est dispos de mani re fonctionnelle Th venot 2006 Les personnes s approvisionnant dans les groupements d achat mettent en avant des formes de libert qu elles ne peuvent pas trouver dans cette forme d engagement en plan 4 7 2 2 Le lien social Concilier lien social et achat alimentaire reste un des points primordial recherch par les membres des GA Cependant cette recherche de lien social se traduit diff remment selon les groupes Dans Miam Miam qui est plut t ancr dans e r gime du proche est pr sente cette id e d changer et de partager qui joue un r le dans la recherche d une certaine aise renfor ant des rapports intimement li s De fa on diff rente dans
56. ont remis en question le syst me d approvisionnement domin par la grande distribution et ont amen le consommateur tre plus vigilant devant l achat de produits Il s agirait d une r action la qualit des produits et d une r action plus g n rale la mondialisation du mod le de croissance fordiste Ces grandes crises ont amen le consommateur acheter plus s r mais aussi se rapprocher du producteur Chiffoleau 2008 Face ces peurs alimentaires aux changements climatiques au vieillissement de la population et aux crises financi res les consommateurs ont soif de lien social L av nement d une soci t des loisirs et du temps libre a entra n de nouveaux enjeux le bien vivre et le vivre ensemble Aujourd hui des consommateurs veulent avoir affaire leurs pairs et non des structures qui leur paraissent abstraites et dont ils ne connaissent pas le fonctionnement L adh sion des valeurs communes et les routines stabilisent les relations confortent l espace rationnel et cr ent de la confiance Pour tablir la confiance les relations de face face et de proximit entre consommateurs et producteurs jouent un r le important De plus les consommateurs prennent conscience de l impact environnemental de leurs actes d achat Ces pr occupations cologiques ont suscit un int r t croissant pour les pratiques favorables l environnement ex produits issus de l agriculture
57. personnel avec les producteurs d tre avec des gens qu on peut c toyer par une 70 relation humaine amicale et de proximit nous r pond Virginie membre du groupe qui regrette le fonctionnement lorsque nous l interrogerons sur les crit res de s lection des produits Ce sont trois personnes du groupe pour qui le choix d un produit se fait suivant une logique marchande en mettant en avant le crit re d accessibilit financi re soit le prix de vente du produit Parmi ces personnes il y a Martine secr taire vivant seule et Evelyne sans profession qui a longtemps v cu en communaut Ce type de jugement suscite l nervement d autres membres qui ont tendance convoquer un engagement plus politique Pour Virginie cette exigence marchande emp che le d bat Je pense que cette histoire de prix a plombe tout Y a eu des trucs o on commen ait discuter et apr s on parle de prix et on arr te de discuter 4 3 2 2 L absence d enqu tes Comme nous l avons remarqu c est la recherche de rapports personnalis s et d attachements aux producteurs que les membres du groupe mettent en avant lorsqu on les questionne sur leurs relations entretenues avec ces derniers Mais cette logique d action n est pas l gitime selon Virginie et d autres qui regrettent un manque de motivations pour partir la p che aux informations Pour Virginie l valuation de la l gitimit d un producteur doit passer par une enqu te
58. produits command s au GASE s sssssssssessesessssessesessressessessresse 135 110 ltats des enqu tes aupr s des 22 groupements d achat esu 4 R ANNEXE 1 111 QUESTIONS GENERALES Fourchette R seaux pr existants Nombre de d ge des Groupements d achat Age participants Quota Zone P rim tre participants 40 50 la AMAP Sauzet 30 6 ans AMAP 15 personnes NON r rale aetan moyenne Association Agir 34 5 ans Militant d croissants 110 adh rents NON Rurale de fait 35 40 70 Arbres paniers 34 3 mois Amis voisins 40 personnes NON Urbaine de fait 23 50 La Belle Verte 11 en cours Amis 50 personnes NON rurale de fait 16 70 Bior seau 11 AMAP 40 personnes Urbaine Cabas Bio 34 1 an et demi Amis voisins 25 familles NON Rurale de fait 30 65 ans La Calebasse 30 2 ans SEL 10 familles OUI Rurale fix 10 km 30 60 Capestang 34 3 ans Une personne 105 familles NON Rurale de fait 20 70 Choux fleurs et pissenlits 30 2 ans Amis 90 adh rents NON Rurale de fait 30 60 NON Urbaine de fait gude 30 50 CIVAM herault 34 Professionnel travail Collectif du go t 34 5ans Une personne 50 familles NON Urbaine de fait 30 65 Coop Miam Miam 34 4 ans Amis voisins 17 membres NON rurale de fait 30 60 Coop RAARes 34 8 ans Militant CROAC 200 adh rents NON Urbaine de fait 23 60 CPIE Haut Languedoc 34 Croquelune Association 34 en cours Amis
59. public averti et bien inform La majorit des membres du RAARes constitue un public averti sensibilis aux probl mes d acc s la terre de l installation de jeunes agriculteurs Il arrive souvent que plusieurs mails soient chang s concernant des initiatives locales des appels projet agricole etc en lien parfois avec des associations comme Terre de Liens37 Clara et Marcel Fauchet leveur euse s de cochons recherchent un chevrier viande pour exploiter une partie de leurs terres Si vous avez entendu parler de jeunes cherchant s installer dans ce domaine faites le moi savoir je ferai suivre Gilou membre du RAARes Connaissant bien le r seau d acteurs locaux travaillant avec le monde agricole les membres du groupe orientent parfois les producteurs vers des associations Et apr s id alement il y aurait une cerfaine ouverture qui pourrait tre int ressante avec d autres producteurs avec un chercheur Thomas membre du RAARes 4 8 Le soutien l agriculture locale Ce lien fort entre producteurs et consommateurs tabli dans les groupements d achat nous am ne nous poser la question du soutien que permettent ces dispositifs l agriculture locale Ce soutien est r current dans les objectifs premiers de la majorit des groupements Cependant suivant la logique d action que les individus mettent en uvre sa traduction diff re 37 Terres de liens est une association nationale qu
60. r ponses sont obtenues et conviennent au groupe le produit est valid Les r ponses peuvent tre obtenues par l interm diaire du chamarade qui entre en contact avec le producteur ou bien il arrive que le producteur assiste la r union et pr sente son produit Dans le RAAREs les participants s engagent dans un r gime de l enqu te ils refusent tout type de savoir provenant de l ext rieur que ce soit en terme d organisation et de fonctionnement du groupe mais aussi dans les discussions L id e de mener sa propre r flexion et sa propre enqu te est tr s proche de l id ologie des mouvements libertaires 4 1 2 4 Une remise en question n cessaire Cependant ce processus de validation que nous appellerons l enqu te est aujourd hui remis en question En effet des arriv es de producteurs ne r pondant pas aux crit res de la charte ont conduit des discussions au sein du groupe notamment sur la d finition d une charmandise et du processus de l enqu te Pour les membres cr ateurs le groupe et les exigences de chacun sont en train d voluer Une peur de l all gement des crit res tablis est ressentie chez la plupart des membres cr ateurs comme en t moigne V ronique S tous les anciens ne viennent plus parce que a fait quelques r unions qu ils ne viennent plus il restera tous les autres et forc ment le groupe va changer et la charte va voluer aussi L on sent que a change c est plus l ger
61. rencontre en l occurrence s est d roul e entre deux rangs de l gumes autour d un ap ro repas partag Sandrine a pr sent au groupe ses cultures a expliqu qu elle aurait bien aim pouvoir louer le terrain d c t mais qu elle n a pas pu qu elle a install un syst me de goutte goutte et qu elle ne sait pas trop pr voir sa production Ainsi le groupe a pu partager ses conditions et difficult s mat rielles Egalement Claire et Bruno paysans boulangers et membres de la Coop Miam Miam organisent chaque ann e une journ e paysanne sur leurs exploitations o plusieurs producteurs du coin et les membres du groupe sont invit s Ces rencontres sont aussi organis es autour de la convivialit ambiance musicale jeux en bois pour petits et grands bapt me cheval go ters avec glaces artisanales et cr pes etc Lors d entretiens certains membres du groupe nous parlent de cet v nement comme une des r ussites du groupe Miam Miam et du plaisir qu ils prennent aller chez ces producteurs A la derni re r union Bruno les invite venir sur leur exploitation pour la nuit des toiles fin juillet 4 6 Les formes de solidarit dans le groupe Les deux logiques d action d velopp es dans la Coop Miam Miam et dans la Coop RAARes se traduisent galement dans les formes de solidarit que certains mettent en uvre au sein du groupe De par un engagement dans un r gime de familiarit les m
62. s occupe des commandes Local Produits AMAP Sauzet 30 frais secs transform s 0150 de niche courante festif Une personne NON NON NON OUI NON NON Association Agir 34 Arbres paniers 34 Une personne NON OUI OUI OUI OUI NON OUI OUI OUI NON NON NON La Belle Verte 11 Une personne liste Internet OUI OUI OUI OUI NON NON Bior seau 11 OUI NON NON Cabas Bio 34 Une personne produit NON OUI OUI OUI NON NON La Calebasse 30 Une personne produit NON NON OUI OUI NON NON Capestang 34 Une personne OUI OUI OUI OUI OUI NON Choux fleurs et pissenlits 30 une personne produit NON OUI OUI OUI OUI NON CIVAM herault 34 OUI OUI OUI Collectif du go t 34 Une personne NON OUI NON OUI OUI OUI Coop Miam Miam 34 Un marrain produit NON OUI OUI OUI NON NON Coop RAARes 34 Une personne produit NON OUI OUI OUI OUI NON Une personne produit terme CPIE Haut Languedoc 34 San ie QUI OVi SOON NON NON Croquelune Association 34 DD le Piaf 66 OUI OUI NON 5 personnes OUI OUI OUI OUI OUI NON Garde Manger 11 OUI OUI NON Les Gasiers de la Placette 30 Une personne produit OUI NON OUI OUI OUI NON Info Kiosque 30 Un personne produit NON NON OUI OUI NON NON La Mara des Bois 34 Une personne produit NON NON OUI OUI OUI NON m Nature et Progr s Loz re 2 3 perso
63. s par les producteurs sans essayer de les n gocier Comment se traduit cette volution Contrairement d autres formes de circuits courts dans un groupement d achat l engagement contractuel n existe pas les personnes sont libres de commander comme bon leur semble Et contrairement d autres formes d achat la proximit dans le face face entre les membres du groupe mais aussi avec les producteurs est op r e Les formes de proximit peuvent tre per ues comme permettant un engagement de confiance et l appartenance un groupe Mais nous pourrions supposer que le groupe met en uvre certaines formes de proximit en coh rence avec ses logiques d actions Le face face op r lors de r unions ne conduit il les individus justifier la l gitimit de leurs actions au regard des autres et ainsi basculer dans un engagement plus politique L action collective conduit elle des exigences de justification Ou bien l tablissement de relations r p t es lors de r unions de distributions des produits de visites d exploitation conduit il des rapports personnalis s avec un souci de vivre ensemble dans une certaine aise physique favorisant le concernement la sollicitude ou une forme d interpellation motionnelle Quelles vont tre les formes de proximit recherch es Il sera pertinent pour appr hender une conduite d analyser ce rapport avec l environnement et particuli rement l ajustement de ce
64. seau Nous travaillerons sur la notion d achat r fl chi en pesant le pour et le contre compte tenu des crit res ci dessus Si les membres du r seau souhaitent que les producteurs respectent un certain nombre de crit res il est l gitime que les producteurs demandent en retour un engagement des membres du r seau notamment en terme de prix et de continuit volume des achats C est sur cette r ciprocit que pourra s engager une r elle relation de confiance 132 s au RAARes ts command Provenance des produi ANNEXE 12 Haut Jura R Haute Savoie es Tavernes Mexique O Avignon F rou x Nimes Sommieres 0 Equateur Castres VAE L Montpe 201I IGN France Lieu de provenance des producteurs zone d habitation des participants dela Coop RAARes Produits provenant d autres d partements ss Produits provenant de l international 1 1 ANNEXE 13 Charte de la Coop Miam Miam CHARTE DE DEONTOLOGIE DE LA COOP RATIVE MIAM MIAM PREAMBULE Aujourd hui les r serves naturelles s puisent les sollicitations Toujours plus consommer nous exc dent les liens de causalit entre les maladies et la malnutrition sont prouv s de plus en plus fr quemment notamment dans les pays o l on mange sa faim les riches sont de plus en plus riches les pauvres de plus en plus pauvres Le mod le conomique dominant est l expression de cette d rive fond e sur l exploitation l individualisme et la re
65. suppl mentaire M E Chessel 2003 Enfin les actions men es consisteront laborer des listes de fournisseurs consid r s comme bons et continuer diffuser leurs id es par des tracts des affiches des articles dans des revues chr tiennes etc Elles iront m me jusqu cr er un label garantissant les bonnes conditions sociales dans lesquelles le produit a t con u L acte de consommer prend v ritablement une dimension politique Le terme de consomm acteurs prend aussi son sens dans ce cas On assiste alors cette poque une v ritable r forme individuelle et quotidienne des modes de consommation sur des crit res sociaux et non pas pour r pondre l attente individuelle des consommateurs D apr s B Lavergne 1923 il existe trois p riodes dans l histoire de la coop rative en France Une premi re p riode de 1880 1890 correspond l av nement du mouvement coop ratif en France o les deux types de coop ratives cole de N mes et r formiste existent parall lement Puis c est en 1890 que ces deux voies vont conna tre une scission sur le principe de la neutralit coop rative en mati re politique Mais en 1912 un accord est pass qui unifie de nouveau le mouvement coop ratif et en 1921 est cr e la F d ration nationale des coop ratives de consommation FNCC 1 2 3 L essoufflement du mouvement Cependant le mouvement coop ratif va rapidement s essouffler suite l
66. tabli quelques semaines avant la mise en r colte et la commande est pass e quelques semaines avant la r colte afin de d finir les prix Certaines coop ratives ont m me cr leurs propres labels Contrairement au syst me teikei 10 bid 11 Extrait d un article sur Rue 89 http www rue89 com 12 Te ke Equivalent des AMAP au Japon En change de l achat par souscription de la r colte du paysan ce dernier s engage fournir des aliments cultiv s sans produits chimiques 21 o le consommateur entretient de vrais liens avec le producteur Amemiya H BENEZECH D et RENAULT M 2008 dans le syst me des coop ratives le consommateur tisse moins de liens avec le producteur Il peut cependant assister des v nements ou des r unions de la coop rative Egalement une forme de groupement d achat appel Seikatsu Club est apparue dans les ann es 1920 Les Seikatsu Club Consumer s Cooperative sont organis s par unit s d une dizaine de famille sur la base de quartier Ils passent des accords chaque ann e pour acheter la production de paysans locaux meilleur prix et suivant des crit res de qualit d finis d s le d part Oyama 2006 1 3 2 2 Les Food Buying Club aux Etats Unis Les Food Buying Club sont des sous ensembles de ce que l on nomme des Food Co op ce sont des groupes de personnes se regroupant pour acheter en vrac aupr s de producteurs locaux afin d obtenir
67. tences la disponibilit Virginie Nous aussi chacun aurait pu faire des recherches sur Internet et aller voir apr s mais ce n est pas grave on l a pas fait on n est pas dans la m me d marche Martine Oui on n est pas forc de s engager comme a avec des exigences Les objets techniques auxquels Virginie fait r f rence pour justifier de la l gitimit des truites sont 71 des objets du monde ndUstriel La densit de l levage la r glementation sur les truites AB en France sont des preuves scientifiques des outils significatifs de ce monde Dans ce cas l inefficacit du groupe est reproch e par l absence de questionnements pos s ils n ont pas eu la volont de se renseigner sur l levage de truites A l inverse la Coop RAARes gr ce au processus de l enqu te il y a cette id e d avancer dans la r flexion en posant des questions et en tentant d y r pondre la r union suivante Cependant le groupe r agit en mettant en opposition le r gime de l enqu te repr sent par le RAARes et la recherche de lien social et de proximit soutenu au Miam Miam Nous on a rencontr les producteurs et on n a pas fait Sherlock Holmes On a essay d tablir des liens personnels avec les producteurs r pond Marie membre de Miam Miam face aux critiques Il est int ressant de souligner l absence de justifications de la part du groupe qui la place de justifier des choix souligne l exigence tr
68. tr s pr sente Le membre du groupe est consid r comme un citoyen appartenant un collectif Au del d un drapeau faut qu on se prenne en main et c est un moyen le GASE Isabelle Le groupe est tr s ouvert sur l ext rieur il y a une volont de recruter de nouvelles personnes Ce qui est int ressant dans le groupe c est qu il y a des militants mais quand on se pr sente c est en tant que citoyen Isabelle membre du groupe Il est int ressant de remarquer qu plusieurs reprises les membres fondateurs nous ont avou ne pas forc ment partager les m mes id es que tout le monde dans le groupe et notamment avec les nouveaux arrivants Je pense qu il y a un socle commun des gens qui l ont mont la base les gens qui l ont mont je pense qu ils partageaient les m mes id es mais l id e c tait de l ouvrir des gens qui ne pensaient pas pareil Je pense que a c est ouvert Oui a se voit parce qu on s toffe a montre bien qu il y a une ouverture Contrairement au RAARes les critiques de l ordre marchand et industriel contre la soci t de consommation et la grande distribution partag es par le noyau ne sont pas mentionn es dans la charte et ne sont pas revendiqu es Il n y a donc pas l id e de construire une identit commune avec des valeurs partag es par tous mais le d veloppement important d une dimension collective comme en t moigne Catherine J ai bien vu ce mel
69. trouve confront des critiques de la part de quelques membres qui regrettent un manque d efficacit dans le fonctionnement du groupe 69 4 3 2 1 La convivialit est prioritaire Suite aux reproches faits par Virginie concernant le manque d efficacit dans le groupe Jean membre du groupe lance un tour de table lors d une r union pour que tout le monde puisse donner son avis Extrait de r union du 22 avril 2011 Jean Nos r unions se font de mani re tr s informelle personne ne prend note ni de compte rendu Ca reste flou Martine Non mais c est la convivialit Jean Est ce qu on est satisfait de ce fonctionnement Moi a me satisfait pas mais j appr cie les moments c est pour a que je viens Marie Moi j aime bien l aspect informel et convivial Ceci dit si on pouvait structurer pour que ce soit plus simple pourquoi pas Je ne suis pas en recherche de quelque chose de tr s formel St phanie Moi je suis satisfaite de la fa on dont a fonctionne Luc Moi a me va mais je suis d accord c est un peu brouillon Mais m me moi je n arrive pas tre efficace ce n est pas mon truc c est de l administratif ce genre d efficacit et j y comprends rien Moi je suis efficace avec mes mains c est tout Laura Moi je trouve que c est tr s convivial Si le groupe s tofjait il y aurait d autres probl mes pour se r unir par exemple Agn s Moi le c t convivi
70. un groupe de personnes qui se r unit r guli rement pour acheter ensemble des produits de qualit directement aux producteurs et transformateurs locaux L association Nature et Progr s Belgique donne un certain nombre d informations ce sujet et notamment sur la fa on dont ils se mettent en place L accent est mis sur la participation b n vole de tous les membres dans le fonctionnement du groupe ainsi que la recherche de convivialit deux points qu elle oppose aux autres formes de circuits courts Un rapport de Luce Minet pas dat dresse un portrait d une vingtaine de groupements belges avec chacun leurs sp cificit s Cette tude permet de se faire une id e de la pluralit et de la diversit de fonctionnement et organisation de ces groupements Une seule d finition peut tre commune tous un groupe d achat organise p riodiquement l achat en gros de produits principalement alimentaires et les r partit entre ses membres de dix trente parfois plus L activit repose sur le b n volat et poursuit des buts non commerciaux rendre accessible la nourriture de qualit soutenir les producteurs de cette nourriture nouer des liens ville campagne etc Les produits achet s par l interm diaire des GAC sont souvent des produits de consommation courante type pain viande produits laitiers farine etc Malgr une diversit d organisations les membres des groupes appel s les gaceurs ont tous une 14 I
71. 6 XXXX 34 Garde Manger 11 Les Gasiers de la Placette 30 OUI NON NON NON NON NON Info Kiosque 30 NON NON NON NON NON NON La Mara des Bois 34 OUI OUI NON OUI NON NON ea Nature et Progr s Loz re NON NON NON Des fois NON NON NON La Saladelle 30 Qul pens NON NON NON NON Salinelle Rahmabaman 30 NON pens NON OUI NON NON NON Tam Tam Bio 11 GA sur Nages 30 OUI NON NON OUI GLA Sup Agro 34 OUI OUI GA sur Marguerrites 30 114 ANNEXE 2 Guide d entretien aupr s des groupements de la R gion Questions R ponses Commentaires Questions g n rales sur le groupement eo ccococoooooooocooooooooooooooo Personne interrog e et sa place dans le groupement Depuis combien de temps existe ce groupement Comment il s est cr Quelles ont t les motivations initiales la cr ation de ce groupement quel tait le probl me ou Pid e initiale Quelles sont les motivations aujourd hui Comment les personnes se OUI O se sont ils rencontr s sont elles r unies r seaux NON pr existants Combien de personnes font partie du groupement Sont elles fid les OUI Quel est le taux de renouvellement NON Y a t il une volont de OUI Pourquoi limiter la taille NON 115 Le groupement est il mixte relance mixit ge revenu
72. MIQUE POUR LE D VELOPPEMENT Universit parie D Cirad C xinel K LA RECHERCHE AGRONO D SRE Montpellier III der R gimes d engagement tensions et compromis dans la cr ation de Groupements d Achat R gion Languedoc Roussillon M moire pr sent par NORA DAOUD EN VUE DE L OBTENTION DU MASTER 2 RECHERCHE Innovations et D veloppement des Territoires Ruraux TSAD Option Agriculture Environnement et D veloppement Directrice de m moire Emmanuelle Cheyns Cirad UMR Moisa Tutrice Master IDTR Pascale Moity Ma zi Montpellier Supagro IRC UMR Innovation l sla Sly la R gion Cai a l Soutenance le 27 Septembre 2011 1 Universit ul Val ry D Cirad Cexinel LATECYEACHERCRONOMQUE X Montpellier II Vos R gimes d engagement tensions et compromis dans la cr ation de Groupements d Achat R gion Languedoc Roussillon M moire pr sent par NORA DAOUD EN VUE DE L OBTENTION DU MASTER 2 RECHERCHE Innovations et D veloppement des Territoires Ruraux TSAD Option Agriculture Environnement et D veloppement Membres du jury Emmanuelle Cheyns Cirad UMR Moisa Nabil Hasnaoui Amri FD Civam H rault Ronan Le Velly Inra UMR Innovation Pascale Moity Ma zi SupAgro IRC UMR Innovation l sla Sly la R gion PRE PARA l Soutenance le 27 Septembre 2011 RESUME Inscrit dans le cadre du projet PSDR C
73. Res un groupement d achat politique ssssssssesessseessesesseessesee 51 41 21 Du CROAC la naissance de la Coop RAARES u e 51 4 1 22 Le souci d autonomie SRE LORIE AN Sete ne eat cn ne 51 4 1 23 L organisation du OIONDES 5 ER RAR EN AE A En te 52 4 1 2 4 Une remise en question R CESSA TE nn 53 4 1 3 Les Gasiers de la Placette dans le t tonnement 53 4 1 3 1 La naissance des Gasiers de la Placette gt 53 4 1 3 2 Les Gasiers de la Placette explorateurs 54 4 1 3 3 La recherche de stabilisation des pratiques de la part des cr ateurs gt 55 4 2 De motivations initiales la mise en place de valeurs partag es par le groupe 56 4 2 1 Les motivations initiales des Mdividus similar nara nat 56 4 2 1 1 Des motivations pratiques Penn nn ne tee ee rte es 56 4 2 1 2 Des motivations MAMAN ru ns ns de Muse 58 4 2 2 La mise en place de valeurs partag es par les groupes sssessssessessssssessesesssressesees 59 422 1 La recherche d une identit au RAARES 59 4 2 2 2 Le plaisir d tre ensemble la Coop Miam Miam 61 4 2 2 3 Un engagement civique pour l int gration de nouveaux gasiers 64 ADS HER DIORATIONES ALES RU UE RE Ne RQ ne Nan 66 4 3 Les tensions mergentes dans les groupes 66 4 3 1 Une remise en cause n cessaire la Coop RAAREes ss sssssssssessesessssessessresressesse
74. S SES Te Re RAR tn E 101 BB LOG PAPE Sd Pi M a on anus 105 TABLE DES ANNEES D Ca einen Dent 110 INTRODUCTION C est dans un contexte de crise conomique et de probl mes de soci t en qu te de nouvelles valeurs et de liens que l on assiste l mergence de nouveaux comportements plus solidaires Face un secteur agricole en mutation et face au malaise des consommateurs li au mod le agro industriel les circuits courts apparaissent comme des formes de solidarit permettant de favoriser le lien entre producteurs et consommateurs Bien que ce ph nom ne ne date pas d hier on assiste aujourd hui une multiplication de ces initiatives pouvant se distinguer par leurs formes multiples et hybrides L objet de cette tude porte sur l une de ces formes encore peu tudi es en France les groupements d achat Nous entendrons par ce terme des groupes de consommateurs qui choisissent de s approvisionner en gros directement aupr s de plusieurs producteurs et pour plusieurs produits alimentaires Les membres du groupe d marchent des producteurs le plus souvent proximit puis organisent l approvisionnement et la livraison aux diff rents int ress s Ce travail de recherche s inscrit dans le cadre du projet PSDR Coxinel Circuits courts de commercialisation en agriculture et agroalimentaire des innovations pour le d veloppement r gional financ par la R gion et coordonn par l INRA II s ins re au croisement de deux axes de
75. a permis de rendre compte d une mise distance du r gime du proche ou de familiarit A la diff rence du r gime de familiarit o le bien recherch est l aise et o les personnes font naturellement preuve de connivence les t moignages de producteurs ayant pr sent leur produit en r union montrent bien la n cessit d une pr paration au public pour passer l preuve A l inverse le r gime de familiarit dans la Coop Miam Miam conduit au concernement l attention face notamment la venue de Valentine productrice de p lardons venue raconter ses difficult s du moment A Miam Miam ce sont des moments de r unions et de rencontres sur les exploitations qui ont permis de d velopper une certaine aise et de vrais liens intimes entre les personnes dans la dur e Aussi il est int ressant de remarquer que suivant la logique d action que les individus mettent en uvre le soutien l agriculture prend diff rentes formes En effet la dimension politique de la Coop RAAREes se manifeste par des actions engag es telles que le soutien financier de producteurs en difficult l aide la commercialisation de leurs produits le refus de n gociation du prix ou encore le parrainage de ruches A l inverse dans Miam Miam le soutien Valentine par exemple rev t une forme de soutien moral au sens courant du terme dans un souci de l autre un concernement permis par cet engagement dans la familiarit Cet
76. a vus partir avec un norme 4x4 V ronique fait mention d un ensemble d objets qui font partie d une critique vis vis du syst me Marchand polluant etc qu il est impossible de d finir dans une charte Au contraire certains producteurs ont t valid s parce qu ils partageaient cette m me id ologie militante reconnaissable certains objets ou certaines pratiques nonc es qui sont autant d objets conventionnels de gens qui partagent des valeurs Gilou nous raconte sa premi re commande de fromage du Jura A a premi re commande je ne sais plus combien de centaines d euros on a command et tout de suite c tait Non pas de probl mes on vous envoie la marchandise vous nous payez apr s donc tu vois la confiance qui se met tout de suite en place N anmoins beaucoup de nouveaux membres ne partagent pas cette m me culture commune et un foss se cr e entre les anciens et les nouveaux Pierre qui a assist une des r unions t moigne de son incompr hension Des fois je ne comprends pas ce qu ils recherchent parce que des producteurs sont pr sent s ils sont en bio et produisent localement mais ils ne sont pas accept s je ne sais pas si je pourrai proposer un produit moi parce que je ne comprends pas tout 4 3 2 La Coop Miam Miam entre qualification du bien commun et recherche de convivialit Comme nous l avons pr sent pr c demment le groupe Miam Miam se
77. able ne venant plus aux r unions la bi re avait t oubli e De fait la 81 relation de proximit entre le groupe et les producteurs est tr s peu visible 4 5 2 Le face face en r union Dans les trois groupes tudi s les producteurs sont parfois pr sents aux r unions Cependant le face face en r union n est pas v cu de la m me fa on par les producteurs selon les groupes 4 5 2 1 L attention port e aux producteurs dans le face face en r union Dans la Coop Miam Miam les producteurs font partie du groupe comme le t moigne Martine Quand tu penses qu on a Luc Bruno Pierre Alex dans le groupe La plupart du temps les producteurs ont int gr le groupe en tant que consommateurs et ont propos leurs produits par la suite Aussi trois producteurs taient d j pr sents dans le noyau de d part Ainsi en r union ils ne sont plus consid r s comme producteurs mais comme membres part enti re du groupe Jusqu en juillet les r unions se tenaient chez un des membres et les sujets de discussions pouvaient concerner aussi bien les commandes de produits que les derni res vacances pass es et les nouvelles de la famille Prendre des nouvelles des uns et des autres t moigne d un certain souci de l autre Un jour en r union Valentine productrice de p lardons et membre du groupe est arriv e alors qu elle n assistait plus depuis plusieurs mois aux r unions malgr de nombreuses sollicitations de la par
78. afin que tout le monde se sente l aise chaque r union c est une nouvelle personne qui se propose d accueillir le groupe le mois suivant Ces rencontres mensuelles permettent de discuter de distribuer les produits command s et de partager un repas auquel chacun participe en ramenant manger ou boire Les personnes changent aussi sur d autres initiatives plus personnelles Par exemple lors d une de ces r unions nous avons rencontr Marie et son mari qui se chargent d organiser un festival sur Viols le Fort ils avaient besoin d un coup de main nous faudrait des g teaux pour le go ter Et on cherche serveurs et serveuses pour le cabaret De m me Jean organise un march paysan Je comptais sur vous pour r partir les affiches Lorsque les personnes du groupe nous font part de leur ressenti lors de leurs premi res r unions ils font allusion un sentiment de bien tre ressenti face aux autres membres comme le t moigne Marie H l ne membre du groupe depuis quelques ann es J ai d me pr senter mais bon c tait bon enfant d contract on m a pas demand mon CV ni vraiment mes motivations Les gens qui taient l se connaissaient donc il y avait directement une bonne ambiance En effet la plupart des membres ont d velopp un certain attachement aux autres qu ils consid rent souvent comme des amis comme nous le souligne Laura lorsqu on l interroge sur l volution du groupe depuis
79. ait une personne nouvelle on oubliait jamais de faire un tour de table on r p tait l historique et la personne repartait avec la charte nous raconte V ronique Elle regrette qu aujourd hui les nouveaux entrants n aient pas eu la charte entre les mains et donc ne peuvent avoir connaissance de l identit du groupe Au d part il y avait des militants bio soit des militants politiques et puis apr s ont commenc rentrer tous les jeunes qui viennent de l INRA du CIRAD Eux ils n ont pas forc ment eu la charte entre les mains ils ne savent pas ce que c est la Coop V ronique Les produits approvisionn s dans le RAAREes viennent d une distance g ographique plus large qu la Coop Miam Miam o la majorit proviennent de moins de 50 km Annexes 7 et 12 Cela montre bien que la Coop RAARes attache moins d importance la proximit g ographique 4 2 2 2 Le plaisir d tre ensemble la Coop Miam Miam Contrairement la Coop RAARes la Coop Miam Miam s est cr e sans r ellement poser de bases ni de principes communs au d part L objectif commun tait de se regrouper pour acheter des petits producteurs Evelyne membre du groupe Les produits recherch s devaient tre bio et 33 L association Mut Vitz fait partie d un r seau d achat collectif du caf des coop ratives zapatistes Elle est en relation directe sans interm diaires avec une coop rative zapatiste Une fois par an un contai
80. al me convient bien je suis quelqu un de pas tr s l aise dans les grands groupes Martine Moi le c t convivial je trouve a tr s sympa c est quelque chose que je ne veux pas perdre mais je serai ravie qu on revienne au fonctionnement d avant avec un mod rateur et des tours de parole Virginie Moi quand je suis arriv e je n tais pas d accord avec la charte mais j arrivais comme a et vous aviez bataill sur la charte Je me suis engag e dans le groupe de Montpellier au m me moment Je pr f re le groupe de Montpellier pour les d bats les discussions Ici je trouve qu il y a un blocage entre les objectifs de manger local bio soutenir les producteurs et le prix recherche d un prix accessible Il convient de souligner ici la r currence du terme convivialit qui est mis en opposition l efficacit De mani re g n rale la majorit des membres sont satisfaits du groupe et ne recherchent ni une ouverture plus grande ni plus de formalisme La s lection des produits Une des premi res critiques voqu e par quelques participants concerne le choix des producteurs Pour la majorit des membres la recherche de liens personnels avec les producteurs est primordiale La l gitimit d un producteur est valu e selon une logique domestique Quand on commence avoir des discussions sur le choix des produits ce qu ils me disent surtout c est que l id e c est d avoir un contact
81. ann e Cependant dans la majorit des groupements rencontr s qui n ont pas de local les chartes ou r glements int rieurs proposent des r gles de fonctionnement mais aucun devoir formel n est mentionn L implication se fait sur la base du volontariat Ainsi pour que le groupe fonctionne correctement 1l semble tacitement indispensable que chacun participe En questionnant les groupements sur les qualit s d un bon membre on se rend vite compte que la question de 34 l implication de la personne est une donn e r currente En effet outre la pr sence en r unions cette participation consiste souvent prendre en charge un produit prendre contact avec le producteur r unir les commandes et se charger de la distribution ou s impliquer dans une autre t che saisie commande distribution La gestion des commandes Dans la majorit des groupements la s lection des produits et des producteurs se fait plusieurs apr s concertation avec les membres pr sents lors de la r union Mais chaque membre ou groupe de membres est en g n ral responsable de la commande et livraison d un produit en particulier le plus souvent il s agit du produit que ce membre a propos d introduire dans le groupement et deviendra la personne interm diaire entre le producteur de ce produit et le groupe La d nomination pour d signer ces personnes en charge d un produit est diff rente selon les groupes marraine p
82. arrain d un produit mandat e responsable de produits chamarade etc Les responsables de produits obtiennent les coordonn es de producteurs soit par connaissance soit par bouche oreille soit par le biais de l annuaire des producteurs bio de la R gion Ainsi s occuper d un produit signifie r ellement faire le lien entre le groupe et le producteur La personne en charge de cette mission doit alors centraliser les commandes et les transmettre aux producteurs D un point de vue logistique si le producteur ne se d place pas elle se doit d aller chercher les produits et de les distribuer aux membres du groupe sur le lieu d une r union dans un espace public chez un des membres etc Il arrive parfois que ce soit un groupe de personnes qui se r partisse les t ches autour d un produit Les groupements en zone rurale int grant des personnes de plusieurs villages s organisent en commissions par village Les commandes sont ainsi centralis es dans un des villages Ensuite chaque commission vient r cup rer les produits pour les distribuer ses membres Aujourd hui la majorit des groupements utilisent Internet pour passer commande Ainsi pour les personnes ne se voyant pas r guli rement la communication se fait par l change de mails 2 2 2 5 Les relations entre le groupe et les producteurs Tous les groupements recens s ont impos au minimum deux crit res dans le
83. arrain dans Miam Miam chamarade dans le RAARes mandat dans Choux fleurs et pissenlit Cependant si cette t che n est pas sp cifi e comme un devoir pour certains elle est per ue comme une obligation n cessaire l int gration au groupe En effet cette responsabilit 88 permet aux personnes de prendre une place dans le groupe Moi j aurais pas pu rentrer si j avais pas quelque chose Et m me l j en ai un produit et je me sens coupable parce que je n en ai pas trouv d autres parce que je n avais pas le temps Parce que t as vu dans le groupe y en a qui se bougent dr lement moi j ai l impression d arriver avec la facilit No lle membre du GASE Jo lle ressent une g ne entrer dans le groupe en n ayant rien proposer Elle se compare d autres figures de participants ayant plus de produits et s tant plus d men s qu elle Pour Jo lle il y a un certain effort faire pour se sentir bien dans le groupe Apporter quelque chose de nouveau au groupe permet d y trouver une place La contrainte est per ue par certains en comparaison avec l investissement des autres au sein du groupe si untel fait a je dois le faire aussi pour me sentir int gr au groupe Pour les nouveaux participants cette n cessit d engagement peut provoquer une g ne Comme l explique Claude un des membres du GASE en fin de r union Je pense qu on n a pas notre place car les produits qu on voulait proposer vou
84. aspects Les modalit s de cr ation de ces groupements et notamment les motivations de chacun Leur volution jusqu aujourd hui avec la pr sentation des ventuelles difficult s qu ils ont pu rencontrer 25 L tat du groupement d achat aujourd hui Peu nombreux sont les acteurs qui avaient eu une relation directe avec un groupement d achat Mais Sri lt 16 des entretiens en face face et au t l phone aupr s de six experts connaissant quelques groupements nous ont offert quelques pistes de r flexions Tout d abord les informations collect es nous ont permis de rendre compte des diff rents types de r seaux pr existants l origine du groupe cadre familial ou amical cadre institutionnel groupes de militants ou milieu professionnel Les motivations l origine de ces initiatives taient diverses certaines personnes se regroupaient dans le but d avoir acc s des produits bio des prix plus int ressants d autres habitant en zone rurale n avaient pas forc ment de structures proximit pouvant leur fournir des produits bio et d autres revendiquaient la n cessit de mettre en place une alternative la grande distribution Ces acteurs nous ont galement renseign s sur certaines difficult s que les groupements avaient pu rencontrer des probl mes concernant l implication des membres la r daction de la charte ou encore l largissement du groupe Ce
85. at es par rapport au nombre de produits Une discussion est lanc e sur l investissement requis 89 Marie Dans le mois par exemple a te prend combien de temps ce mandat Mathias Ce mandat a prend peu pr s c est tr s espac le temps de recevoir les sous a prend 1h 1h30 par mois parce que je vais r cup rer a sur le march et j habite c t apr s le dispatching a doit prendre une demi heure les copains passent il faut une minute par ci une minute par l Jack Oui mais a demande une disponibilit il faut que le mercredi tu sois l Mathias Oui c est s r il faut que mon mercredi matin soit bloqu Marie Oui je pense que c est pour a qu il y a des personnes qui s investissent pas plus parce qu il faut que a rentre dans un mode de vie Caroline Mais je t assure qu en le vivant et en le mettant en place il y a beaucoup de peurs infond es mais c est vrai que a demande de changer nos habitudes Le temps du changement c est un peu plus compliqu Marie Moi mon mode de vie fait que je ne peux pas m engager certaines choses hebdomadaires Pour l instant mais apr s si je trouve un boulot plus stable o je sais quels jours je suis disponible Il y des fois des p riodes de vie qui font que t as plus le temps d autres moins y en a qui sont plus stables que d autres Le temps n cessaire la prise charge d un produit peut tre un fre
86. ation et deux d j constitu s Apr s une pr sentation de ces groupements nous t cherons d analyser la pluralit des logiques d action qui y sont mises en uvre Comment un noyau de personnes prend l initiative de d marrer un groupement d achat Pourquoi s engager dans un groupe Que recherchent les consommateurs dans cette forme d achat qu ils ne rencontrent pas ailleurs Qu est ce que la rencontre entre membres et entre membres et producteurs va engendrer Comment les individus vont ils r ussir se coordonner pour la recherche de ce qui leur convient Quelles tensions vont ils rencontrer En quoi cette forme d achat constitue un soutien l agriculture locale 9 13 1 CONTEXTE GENERAL DE L ETUDE 1 1 Les circuits courts de commercialisation en pleine effervescence Au XX me si cle les circuits courts se sont fait plus rares laissant place l industrialisation de l agriculture et au d veloppement de la grande distribution lui m me li l intensification de l urbanisation C est sur un fond de crise un contexte en profonde mutation que les circuits courts font leur r apparition ou bien entra nent l apparition de formes innovantes 1 1 1 De nouvelles attentes de la part des consommateurs Les doutes face la grande industrie et la grande distribution prennent de l ampleur et conduisent le consommateur vers de nouvelles habitudes Les crises sanitaires des ann es 90 comme la crise ESB
87. ationnisme Guillaume 2007 est d fendu toute personne s loignant des centres de d cisions ou du conseil d administration perd tout pouvoir 1 2 1 2 La mouvance r formatrice catholique sociale Chessel 2003 Des femmes issues de la bourgeoisie parisienne cr ent la Ligue Sociale d Acheteurs LSA en 1902 L id e principale de cette ligue concerne l ducation des consommateurs ils doivent apprendre acheter Un r el mouvement d ducation et de r forme quotidienne de la consommation et des modes de vie se met en place La LSA exige que les membres se renseignent sur l origine des biens qu ils ach tent en mettant en 17 place des outils afin de mener une enqu te Chessel 2003 Henriette Bruhnes fondatrice de la LSA parlera du r gime de l enqu te incessante Il y aura un mode d emploi et une organisation sp cifique pour mener bien ces enqu tes Un chef d quipe avec quelques collaborateurs partiront la recherche d informations dans la litt rature et proposeront un dossier sur la question pos e Le groupe ira ensuite dans le magasin ou l atelier pour questionner les responsables avant de r diger une sorte de rapport final sur la question Plusieurs enqu tes seront men es mais une des plus connues est la constitution d une liste blanche de couturi res qui s engageront ne pas faire travailler leurs employ s au del de 7 heures du soir le dimanche et sans leur donner de travail
88. av re que plusieurs AMAPs commandent d autres produits sans tablir de contrat dans la dur e avec les producteurs 18 Le mouvement de la d croissance s appuie sur un rejet de la croissance Les tenants de la d croissance qu on appelle d croissants ou encore objecteurs de croissance contestent l id e d une croissance conomique d finie 19 Mouvement fran ais de militants engag s par crit d truire les parcelles d essai transg niques et de cultures d OGM en plein champ 20 Projet CROC financ par le Fond Social Europ en est un projet de recherche d veloppement autour des r seaux de commercialisation de proximit 21 CPIE Centre permanent d initiatives en Environnement 22 Association pour le Maintien de l Agriculture Paysanne 31 En l occurrence il est important de souligner que malgr l influence parfois forte de ces associations dans la mise en place d un groupement toutes ces initiatives ont t mont es par des consommateurs Les aides et l accompagnement M me s il existe effectivement quelques groupements initi s suite des projets mis en place par des institutions nous avons observ pour la majorit des groupements un refus de tous types d aides financi res ou autres et d accompagnement pour la mise en place du groupe On veut viter tout sponsoring pour viter qu on nous mette la main dessus Choux fleurs et pissenlits Uz s Une r ticence forte vis vis des in
89. avions de m me pr c demment mentionn le fait que le groupe ait crit une lettre de condol ance un producteur qui venait de perdre un membre proche de sa famille 100 CONCLUSION Les groupements d achat formes de circuits courts peu tudi es tendent se d velopper de plus en plus de nos jours Trouvant leurs origines en France dans le mouvement coop ratif de consommation du 19 me si cle certaines de ces exp riences se multiplient un peu partout dans le monde Peu de litt rature scientifique nous a permis d approfondir cet objet d tude mais des informations recueillies sur Internet nous ont fourni des informations Ce sont des termes tels que Food Co op Buying Groups GAC GASE etc qui apparaissent pour d finir ces groupes de consommateurs choisissant de s approvisionner en gros directement aupr s de plusieurs producteurs et pour plusieurs produits alimentaires Les premi res motivations rencontr es sont semblables aux pr occupations des coop ratives de consommation du 19 me si cle La volont de supprimer les interm diaires entre producteurs et consommateurs et se renseigner enqu ter pour certains sur l origine des produits rejoignent l esprit de certains groupements d achat actuels Cependant le fonctionnement l organisation l thique du groupe etc diff rent d un groupement un autre Ces diff rences rep r es nous ont donc conduit largir nos connaissances sur ce
90. b ration Le consensus laisse place au d bat et ne peut exister que s il y a d bat Pour Pereira I le consensus appara t comme le fruit d un accord construit l issu d une discussion argument e 2009 Il faut qu il y ait du d bat Le vote c est renoncer discuter t moigne L on membre du RAARes Un autre argument r current r side dans le fait que la d lib ration n est pas ferm e Avec un consensus il y a toujours la possibilit de revenir sur la d cision plus qu avec le vote L on membre du RAARes Le vote est per u par les membres cr ateurs comme quelque chose de ferm et d impos alors que le consensus permettrait une grande libert L avantage du consensus c est la libert qui repr sente la dignit dans le monde civique Les individus obtiennent une libert li e leurs aspirations aux droits C VIQUES et la participation Boltanski et Th venot 1991 En adoptant le consensus et en refusant tous types de prescriptions les membres appr cient aussi de laisser place l essai et aux d fis Ceux qui sont contre peuvent se dire on va quand m me dans ce sens l on va y aller et on va voir ce que a va donner et on remet sur la table le truc si a merde Gilou De toute fa on on essaie de se d patouiller avec ce qu on peut c est une exp rimentation on n essaie pas de faire un truc parfait Si a ne correspond pas on attendra un peu pour trouver un producteur avec qui
91. bres 92 AB Ledien sotlar re ed Re nr ed AT 93 4 7 2 3 Choisir son produit ID IOMENL 3e tn a nt ati 94 47 24 Le groupement d achat un lieu de savoir et de transmission de connaissances 94 4 7 2 5 L exp rimentation de nouvelles mani res de faire 95 4 7 3 Et capacit d action tourn e vers une volont de changer le monde s 00s0s0000000 95 4 7 3 1 En accompagnant les producteurs dans la conversion en bio gt 95 4 7 3 2 En favorisant l agriculture biologique pour le bien de la plan te 0 0000000s00000 96 4 7 3 3 En participant la construction d un produit ssssessseesseseesseessesessseessesrrsseessessess 96 4 7 3 4 Offrir les conseils d un public averti et bien inform 97 4 8 Le soutien l agriculture IO6Al s nn ne Le ne freine 97 4 8 1 L engagement militant un soutien financier aux producteurs en difficult 98 4 8 1 1 Une aide concr te l installation 98 4 8 1 2 L implication du consommateur dans la comp tence de vendeur u 98 4 8 1 3 Offrir un prix juste le refus de la n gociation du prix ou de la mise en concurrence de DrOQUCIEUTS rendent ane nn et ons nd t at past Es tt 99 4 8 2 L interpellation motionnelle li e un engagement dans la familiarit un soutien 11 Moral materiel et AOC dd Re NA A Re nd nn A 99 4 8 2 1 Un soutien mat riel dans le proche ne 100 48 22 ON SOUTIEN IRON an ll enr Role se nr 100 CONCLUSION
92. c ur Alors qu eux ils ont l air plus rigoureux dans le choix de producteurs nous raconte Jos phine Cette remise en cause du r gime de familiarit cr e une nouvelle incertitude sur l avenir du groupe 4 1 2 La Coop RAARes un groupement d achat politique Le deuxi me groupement tudi est la coop RAARes de Montpellier dont nous avons fait mention pr c demment 4 1 2 1 Du CROAC la naissance de la Coop RAARes La Coop RAARes est n e suite des mouvements de gr ve en 2006 contre la suppression de postes dans l Education Nationale Ces mouvements n ont pas abouti des solutions concr tes ce qui a entra n un m contentement de la part des gr vistes sur l organisation de ce m me mouvement Suite cela quelques personnes ont d cid de se regrouper et ont cr un collectif appel le CROAC Comit de R sistance Offensive Anti Capitaliste Celui ci regroupait dans la majorit des enseignants et des intermittents du spectacle Ce groupe tait fortement impr gn d une id ologie anarchiste dans le sens o il refusait toute forme de domination et de hi rarchie son fonctionnement tait bas sur l autogestion En mati re de changement de soci t et de lutte contre le syst me actif les membres du CROAC ont trouv pertinent de s int resser aux modes de consommation alimentaire en cr ant tout d abord une AMAP Puis un jour lors d un forum organis par le CROAC autour de
93. che d un r glement int rieur mentionnant les droits et les devoirs de chacun et rappelant le fonctionnement g n ral du groupement La signature de ce document est parfois obligatoire pour int grer le groupe Un autre document appel charte qui aborde les objectifs et l thique du groupement Il est souvent consid r comme n cessaire pour expliquer aux nouveaux entrants l esprit du groupement d achat Tam Tam Bio Loz re Les chartes pr sentent les principes g n raux du fonctionnement du groupe et notamment les conditions de participation et d implication des membres Dans certains cas et selon les groupes sa signature est obligatoire pour acc der au statut de membres Pour d autres groupements la r daction de la charte a permis de faire merger et de mettre en avant une thique et des valeurs communes Elle est pr sent e aux nouveaux adh rents mais n oblige pas forc ment l individu tre en ad quation avec l thique que le groupement pr ne Ainsi diverses interrogations peuvent tre soulev es la r daction de la charte permet elle au groupe de poser des bases et de se mettre d accord avant de commencer Quelle est son utilit par la suite Et dans la mise en uvre de ces actions Les r unions Tous les groupes ne se r unissent pas r guli rement Nous pouvons ainsi distinguer deux grands types les groupements se r unissant une fois par mois 10 groupements et ceux ne se r unis
94. choix des produits distribuer qu il soit produit localement et en respectant le plus possible son environnement Nous avons pr c demment montr que le lien entre le groupe et le producteur se fait par l interm diaire d une personne r f rente Cependant nous pouvons distinguer deux types de cas concernant la recherche de relations avec les producteurs Il existe des groupements o la majorit des membres connaissent les producteurs soit parce que ces derniers sont membres part enti re soit parce qu ils ont assist une r union ou que certains membres leur ont rendu visite Cependant il existe des groupements o la majorit des membres ne conna t pas les producteurs justement car la relation groupe producteur s effectue par l interm diaire d une personne r f rente N gociation de prix Quasiment tous les groupements affirment ne pas n gocier les prix aupr s des producteurs Mais comme nous l avons vu pr c demment la recherche d un prix avantageux constitue une des 35 motivations initiales Nous pourrions de ce fait mettre l hypoth se qu ils comparent les prix pratiqu s par les producteurs pour exercer une concurrence ou bien que leurs motivations de d part voluent 2 2 3 Proposition d une typologie A partir du recensement et suite la description de ces groupements nous avons pu d gager cinq grands types de groupements 2 2 3 1 Le groupement militant Le premier type d
95. cier du producteur qui passe par l tablissement d un prix juste Ils voient bien que Valentine est en gal re mais ce n est pas pour autant qu ils vont doubler le prix qu ils lui donnent pour les fromages Virginie membre du RAARes et Miam Miam Je crois que Martine s tait interrog e sur la difficult de Luc le fait qu il ait plus trop de terrain Je ne sais pas si a les touche ou pas mais ils prennent quand m me en consid ration le prix du produit en priorit Virginie membre du RAARes et Miam Miam Miam Miam ils ont t faire des r unions chez Valentine ils voient aussi leur niveau de vie Bruno ils sont all s chez lui et l poque il n avait pas encore sa maison Y a pas de remarques sur les conditions de vie des producteurs Virginie Dans le groupe Miam Miam le soutien l agriculture locale se traduit diff remment Le soutien aux producteurs ne passe pas par un engagement politique mais plut t par un souci de l autre un concernement provoqu par cet engagement dans la familiarit Nous illustrerons ce propos avec le cas de Valentine productrice de p lardons qui tait venue faire part de ses difficult s lors d une r union La diff rence de statut entre producteurs et consommateurs relativement pr sente dans la 99 Coop RAARes se fait moins ressentir au Miam Miam tant donn les liens d amiti que les personnes ont pu nouer entre elles Le soutien apport ces produc
96. comme au RAARes Virginie donne l exemple d un leveur de truites valid par le groupe sans qu il n y ait eu une r elle justification Virginie Pour les truites par exemple il y a des questions de densit d levage de r glementation sur les truites AB en France d anthropisation de l eau On ne savait pas r pondre alors on s est dit qu on en reparlerait la prochaine fois Alors qu ici Coop Miam Miam j aurais t aussi contente de me renseigner sur l levage des truites y avait pas trop de r ponses on est plus devenu pote avec le producteur Marie Non on est all visiter son levage II disait qu il n tait pas bio a c est vrai mais apr s en comparaison aux autres on savait que c tait lui le plus correct Apr s c est vrai je me suis pas pos e la question de savoir combien de truites par m d eau il avait Virginie Mon mais le probl me de la truite ce n est pas tant la qualit de l eau c est autre chose Martine C est une d marche qui est vraiment tr s exigeante Marie Moi je ne suis pas assez experte en levage de truites pour lui dire comment il devrait faire Martine Moi je trouve qu il a de bons produits et le c t humain est tr s important Virginie Mais c est des questions qu on a jamais soulev es On n a pas questionn l empreinte cologique Martine C est dans ce sens que je disais que c tait un sacr engagement Laura faut avoir des comp
97. comme celles qui dictent le groupe Mais en m me temps pour ces nouveaux membres les d cisions prises par les cr ateurs ont plus de l gitimit Le r gime de enqu fe et de justification est consid r e comme sup rieur J ai l impression que Gabriel est consid r et reconnu comme le noyau je pense qu il a t l origine du GASE donc il a la doctrine de d part nous explique Catherine lorsqu on lui demande s il lui est d j arriv de ne pas tre d accord avec un des membres du groupe 4 5 Le face face avec les producteurs Les relations entre le groupe et les producteurs ne sont pas les m mes selon les diff rentes logiques d action d velopp es Nous d veloppons dans cette partie les diff rents moments de rencontres entre les producteurs et le groupe mais aussi les relations qu ils entretiennent lors de ces moments 4 5 1 La relation du groupe au producteur par l interm diaire d une personne Dans chacun des trois groupements tudi s c est une personne du groupe qui est en charge d un produit Cette t che demande d tre en relation avec le producteur pour ce qui est de lui faire part des commandes ventuelles du groupe et d organiser la r ception et la distribution des produits chacun des membres Chaque personne choisit ce qui lui convient le mieux en terme de fonctionnement en accord avec le producteur 4 5 1 1 L entr e en contact avec le producteur Dans la Coop Miam Miam les personn
98. coop ration qui sont bas s sur les principes de la mise en commun du travail des d penses de la propri t et de l galit des privil ges La premi re coop rative de consommation La Soci t des Equitables Pionniers de Rochdale en 1844 restera exemplaire dans l histoire elle sera construite sur des th ories owenistes Les Pionniers de Rochdale l exemple phare pour les coop ratives de consommation en France Lavergne 1923 En 1844 est cr e la premi re coop rative de consommation qui sera consid r e comme l exemple qui d finit le fonctionnement et les valeurs du mouvement coop ratiste la Soci t des quitables pionniers de Rochdale C est dans le milieu ouvrier la suite d un conflit social qu une trentaine d ouvriers tisserands ont pens une alternative une soci t de consommation fond e sur l aide mutuelle Une picerie tenue par des b n voles achetant en grandes quantit s des produits directement aux producteurs gr ce aux cotisations des soci taires et les revendant au comptant se cr e Leur succ s r side dans les r gles tablies qui seront suivies par d autres coop ratives Les produits sont vendus au prix courant de d tail du march et l exc dent ristourne est redistribu au prorata des achats Concernant la structure de la soci t ils pr nent un principe de gestion d mocratique une personne une voix le nombre de soci taires n est pas limit malgr une s
99. d organisation selon les membres enqu t s on remarque un certain plaisir exp rimenter une nouvelle mani re de faire M me si c est parfois un petit peu 28 Nom d une place N mes 29 Entr e des nouveaux membres au GASE par ceux qui ont font d j parti 30 Association pour la Taxation des Transactions financi res et pour l Action Citoyenne 31 Dans ce cas des produits amapables sont vus comme des produits p rissables ne pouvant pas se conserver qui sont par contre fr quents dans la distribution via les AMAPSs 54 pas tr s bien organis les distributions moi j aime bien a fait partie du folklore nous t moigne Jo lle nouvelle dans le groupe Parfois les r unions sont compar es un jeu o l on go te on commente on s change des produits et on lance de nouvelles commandes On aime bien jouer aux marchands Catherine gasi re Extrait de fin de r union de mai Catherine Et n oubliez pas votre sirop de gingembre Isabelle Vos entilles Ben Et pour le nectar d abricot c est 3 euros la bouteille Isabelle A ors il faut que je confirme voir s ils ont le stock Chlo Et le beaufort tu en ram nes Ben Combien de kg chacun Coline Et la confiture c est 4 euros J en apporterai la prochaine fois Je vous ferai un g teau la ch taigne Isabelle Super Tu apportes a avec le riz au lait du miel quelques gouttes de propolis
100. dans le Sud de la France En 1886 Charles Gide prononce le discours d ouverture du deuxi me Congr s coop ratif sur le th me la coop ration et le parti ouvrier en France Ce sera le texte fondateur de l cole de N mes se caract risant par trois id es principales La coop rative de consommation doit tre le fer de lance de l organisation coop rative elle s adresse tous et vise r duire le co t de la vie Elle doit vendre au prix normal et ristourner par la suite l essentiel de ses b n fices aux coop rateurs et non pas aux entreprises et interm diaires Elle doit tre neutre politiquement Le syst me de l association de consommation repose sur cette id e se cotiser pour acheter en gros les objets de premi re n cessit et de facile conservation pour les revendre au prix des d taillants de la ville La vente est essentiellement tourn e vers des produits de premi re n cessit notamment le sucre l huile d olive le sel le vin le vinaigre le charbon le bois les fagots etc En se fournissant soi m me aux meilleures sources on est s r d avoir des marchandises de bonne qualit et l on n a plus craindre des denr es frelat es qui sont si nuisibles la sant De Boyve 1889 Il est aussi int ressant de noter que la coop rative est fond e sur la base d une r union de soci taires gaux en r f rence la Soci t des Pionniers de Rochdale Le particip
101. de grandeur les r pertoires l preuve mod le la figure harmonieuse le jugement l vidence etc Cette grille permet d analyser des situations o les personnes s engagent dans une qualification du bien commun de ce qui est juste en mettant en avant diff rentes grandeurs Elle permet de rep rer les objets mobilis s les tres qui comptent etc Cependant l exigence de justification n est pas pr sente dans toutes les situations elle appara t souvent suite une critique o il est n cessaire de qualifier le bien commun pour justifier sa l gitimit Laurent Th venot d veloppe deux autres r gimes d action Le r gime de familiarit qui permet aux personnes de composer en sollicitant des attachements et des rapports personnalis s avec leur environnement Th venot 2006 Ce r gime rend compte des relations de proximit que les personnes d veloppent que ce soit entre elles mais aussi avec des choses Le bien recherch est l aise La sollicitude est aussi reconnue dans ce r gime Dans le r gime d action en plan l environnement est saisi comme un moyen Dans ce r gime l action est entreprise par des individus soucieux d atteindre des objectifs pr cis dans le cadre d un projet Th venot 2006 Enfin nous nous appuierons sur d autres r gimes d engagement comme Le r gime exploratoire d velopp par N Auray 2010 o les individus sont des explorateurs qui exp rimentent de nouvell
102. de s lection des produits mais aussi sur le fonctionnement du groupe 34 Les Faucheurs volontaires est un mouvement essentiellement fran ais dont les membres se sont engag s par crit d truire les parcelles d essai transg niques et de culture d OGM en plein champ 64 Extrait de la charte avec amendement 15 09 2011 Le GASE fonctionne avec r partition des t ches et dans un souci d autogestion Chaque membre du GASE s engage prendre un produit en charge commande distribution Ce n est pas un pr alable l adh sion au GASE et les Gasiers s entraident pour se r partir et trouver les produits pour ne pas effrayer les nouveaux qui s inqui tent de ne pas avoir de produits Le fonctionnement du GASE est organis de mani re horizontale et autog r e mis en place avec rotation des mandats Chaque membre du GASE repr sente le GASE mais n engage au travers de ses propos qu elle m me que lui m me Toute adh sion de nouveau producteur se d cide en AG apr s pr sentation des produits et des conditions r elles de production Il convient de remarquer que malgr leurs id ologies militantes les membres fondateurs du groupe contrairement au RAARes n ont pas explicit les raisons de leur engagement politique sur la base d une d nonciation d un ventuel syst me dans la charte La volont d ouvrir le groupe d autres personnes ne partageant pas forc ment les m mes id es est
103. dem 15 Idem 23 t che au sein des groupes distribution des produits pesage des produits tenir la permanence conditionnement des semences en hiver etc Certains groupes fonctionnent par rotation des t ches pour viter qu elles ne deviennent ennuyeuses et diffuser les comp tences Cette forme de circuits courts est en pleine expansion en Belgique Des associations comme Nature et Progr s Belgique ou bien les Amis de la Terre qui sont l origine de nombreux GACs offrent leurs conseils et leurs modes d emplois pour en cr er d autres M me si certains GACSs ont suivi un accompagnement de la part d une organisation chaque groupe continue son chemin de mani re autonome contrairement au Food Buying Club 1 3 2 5 Analyse comparative Malgr de faibles sources documentaires accessibles sur l objet d tude nous nous sommes r f r s une analyse comparative d une trentaine de groupements d achats en Europe Japon et Etats Unis Little et al 2010 Les auteurs se sont bas s sur la d finition suivante un groupement d achat est un groupe de personnes se regroupant pour acheter des prix en gros mais avec la notion d acc s une alimentation bio et locale Leur analyse a pris en compte des groupements d achats de tailles vari es entre 10 et plus de 250 000 membres des groupements dont l initiative provenait de consommateurs de magasins ou d ONG et enfin avec des statuts
104. dernier est impos et critiqu en raison de ses effets n fastes Les supermarch s exploitent les producteurs leurs salari s et les consommateurs Catherine membre du GASE Le groupement d achat repr sente alors une alternative la grande distribution per ue comme productrice de souffrance d exploitation et d absence de lien entre les individus Ozcaglar 32 Ex Le Monde selon Monsanto Solutions locales pour un d sordre global 58 Toulouse N 2009 Isabelle membre du GASE t moigne entrer dans le GASE c est refuser le monopole de la grande distribution De mani re plus large ce n est pas seulement la grande distribution qui est critiqu e mais la soci t actuelle C est une dynamique o on a plus de poids les circuits courts parce que quand tu luttes contre le racisme la politique en place c est difficile parce qu il y a tellement de montagnes remuer Tu ne peux pas tout maitriser tandis que l c est moins visible du coup mais tu as une vraie mani re d agir dans ton quotidien Coline membre du GASE Le GA permet de lutter dans son quotidien Pour certains membres le GA va m me jusqu avoir des ambitions politiques Lorsque nous interrogeons Gilou sur les projets futurs de la Coop RAARes il r pond J esp re qu on aura plus besoin de faire des choses alternatives mais que l alternatif soit quelque chose de g n ralis qu on ait r ussi foutre en l air ce syst
105. des prix plus int ressants Les Food Buying Club sont r pertori s sur un site unitedbuyingclubs com pr sentant le fonctionnement de ces groupes Certains sont relativement bien organis s gr ce des outils informatiques mis en place pour passer les commandes un logiciel est accessible par le biais d un organisme afin de faciliter la prise de commande par les groupes Les membres doivent donc dans un premier temps regrouper toutes les commandes individuelles en une seule commande group e La commande arrive un endroit o trois membres du groupe d chargent le camion v rifient et r partissent ensuite les produits pour chaque m nage Les avantages pr sent s sur le site pour int grer un groupe d achat sont Rencontrer d autres consommateurs Soutenir les agriculteurs biologiques Faire partie d un syst me de coop rative qui est autog r par les membres du groupe Dynamiser son quartier sa petite ville ou une zone rurale par l acc s des produits de bonne qualit S informer sur l agriculture biologique la nutrition et la cuisine Une plateforme d informations et de recensements des groupements d achat permet de les localiser et de trouver le groupement le plus proche de chez soi La d marche suivre pour monter un groupement d achat est mise en ligne trouver un nom un site de livraison mairie glises etc avoir un t l phone un r frig rateur un ordinateur choisir un coordinateu
106. diff rents coop rative producteur consommateur groupe informel etc Apr s des enqu tes aupr s de chaque groupement les auteurs nous ont apport plusieurs informations Les initiatives prises par les consommateurs sont relativement nouvelles la majorit de ces groupements se sont cr s apr s 2000 Etre acteur de sa consommation est la principale motivation bien qu il ait souvent t not des probl mes d acc s et de disponibilit des produits Concernant leur statut juridique les auteurs ont remarqu que les groupements qui ont un statut juridique formel ont souvent la volont d agrandir le groupe Pour la majorit des groupements la participation b n vole et la recherche de lien social sont importantes Le crit re de prix est mis de c t dans la plupart de ces groupes Enfin les auteurs ont distingu deux types de groupement d achat Certains bas s sur un mod le coop ratif autog r sur une base collective D autres bas s sur un mod le de type pyramidal o les d cisions sont prises par une personne r f rente Les l ments recueillis dans cette partie nous am nent nous questionner sur la pluralit de fonctionnements et d organisations existant dans ces groupements d achat actuels Statut juridique gouvernance taille du groupe structure pr existante etc sont autant d l ments qu il sera int ressant d analyser dans la zone d tude la r gion Languedoc Roussillon 24
107. distribution qui exploite sans vergogne la terre comme les hommes est un bon exemple du mod le capitaliste que nous voulons d construire La charte pr sente la Coop comme une alternative la soci t actuelle dans une critique aux mondes ndustriels et marchands exploitation individualisme rentabilit et concurrence et valorise l autonomie et la solidarit entre les membres Cette charte porte aussi le nom de manifeste c est dire une proclamation destin e attirer l attention du public l alerter sur quelque chose Larousse L engagement du groupe est tr s politique 60 Comme en t moigne V ronique les d bats sur la charte ont dur longtemps du fait des sensibilit s diff rentes de chacun et il fallait toujours qu on p se le pour et le contre et qu on se mette d accord sur nos exigences La r daction de la charte leur a permis de convenir du juste en qualifiant le bien commun Boltanski L et Th venot L 1991 V ronique nous raconte que les premi res questions pos es concernaient les crit res de s lection des produits Certains voulaient privil gier le bio et d autres le local Les personnes privil giant le local appel es a branche politique par V ronique avaient comme objectif par le biais du groupement de relocaliser les productions et d avoir un r el impact sur le d veloppement territorial A l inverse a branche colo
108. duits sont aussi propos s par le groupement d achat Est ce que je suis pr te accepter Roger producteur de veau parce que c est le plus pr s est Ce que je vais faire bande part Si chacun fait a est ce que le groupe peut vivre Faire partie du groupe implique ainsi un engagement relativement fort dans l achat de produits 4 7 1 6 Les connaissances et l engagement politique facteurs d exclusion Dans le RAARes l enqu te que doit mener le chamarade et les participants pour la validation d un produit mobilise des connaissances du milieu agricole Sophia non membre qui a assist une r union nous fait part de sa perception du groupe J ai trouv que j tais tr s diff rente parce que voil la plupart c est soit des gens qui sont arriv s l dedans parce qu ils sont en formation d agronomie donc en relation avec la Terre soit des gens qui ont grandi dans pas dans une ferme mais que a vient peut tre de la famille de certaines traditions Elle s est sentie exclue 91 de par son manque de connaissances dans le domaine agricole Moi j arrive comme une parfaite citadine je fais des tudes de gestion rien voir Les connaissances acquises par les membres du RAARes le plus souvent par leurs exp riences pr alables sont parfois ressenties comme excluantes De m me dans les groupements du RAAREes et du GASE les membres partagent des valeurs communes qui sont r guli rement
109. e une des filles d un membre a lou un terrain pour faire un essai de production en mara chage Elle se propose si elle y parvient de livrer le groupe en fruits et l gumes une fois par semaine au kilo ou au panier Pour le groupe elle correspond a priori tout fait aux crit res de la Coop l installation d une jeune agricultrice en mara chage bio alors que le groupe en cherche a du Sens fait remarquer Luc Afin d en discuter avec elle le groupe se propose d organiser quelque chose sur le terrain la prochaine fois il faut qu on aille la rencontrer pour en discuter avec elle A l inverse des deux autres groupes l initiative d aller la rencontre et 84 non pas de l inviter en r union se fait en collectif Une date sera donc fix e avec elle pour une rencontre sur l exploitation Ces rencontres sur les exploitations sont empruntes de convivialit autour d un repas partag Dans le mail envoy pour pr parer cette rencontre il tait sp cifi l adresse et le lieu de rendez vous pour covoiturer mais galement qu il fallait pr voir des si ges pliants ou de quoi s asseoir par terre de quoi se d salt rer et grignoter et que chacun am ne ses couverts verres assiettes ou autre Tous ces objets montrent l attention apport e au bien tre du groupe Ils participent galement un engagement dans la familiarit entre la productrice et les membres du groupe mais aussi entre membres du groupe La
110. e groupement que nous avons identifi se structure autour d un r seau forte id ologie militante Ces groupements revendiquent la volont d tre autonomes et d tre ind pendants face aux institutions Ainsi ils refusent le statut formel du type Association Loi 1901 et d ventuelles aides financi res provenant de l ext rieur Les prises de d cision s effectuent de mani re coll giale refus de la hi rarchie et le groupe est autog r entre ses membres Les motivations initiales sont fond es sur des critiques de la soci t de consommation et notamment du monopole de la grande distribution L approvisionnement se fait principalement aupr s de producteurs locaux dans le m me d partement ou d partements frontaliers 2 2 8 2 Le groupement avec une personne r f rente Ce deuxi me type concerne des groupements dont l initiative est prise par une seule personne Cette personne fait le relais entre les membres du groupe et les producteurs c est elle qui se charge d envoyer les propositions de produits aux membres du groupe de r unir toutes les commandes et d en faire part aux producteurs Cependant son statut est tacite elle n est pas consid r e comme la chef ou la pr sidente du groupe Ces groupements se forment partir d un cadre familial ou des relations de voisinage 2 2 3 3 Le groupement r seau professionnel Bien que peu approfondis dans cette tude des groupements d achat se cr ent pa
111. e la personne ou bien une terrasse de caf Le temps de l enqu te Lors de la prise de contact nous avions pris le soin d annoncer la personne le temps estim pour l entretien afin d viter que l entretien ne soit coup Conscients du temps relativement long de l entretien de 1h15 2h nous proposions aux personnes qui ne trouvaient pas de cr neau horaire suffisamment long de l effectuer en deux temps Les enqu tes aupr s des producteurs se sont d roul es en beaucoup moins de temps 3 3 2 3 Proc d s de recensions D apr s J P O de Sardan nous pouvons diff rencier les donn es que nous avons obtenues gr ce aux discours des individus entretiens observation participante qu il nomme des donn es miques de donn es tiques qui sont des donn es construites par le chercheur suite des mesures ou des observations Pour r pondre notre objet de recherche nous avons en effet nous m mes produit des donn es comme l inventaire des membres du groupe ainsi que la liste des producteurs et leur localisation Ces donn es tiques sont galement exploitables 3 3 2 4 Les sources crites Les productions crites par les acteurs sont aussi des sources de donn es int ressantes Les comptes 46 rendus de r unions les chartes ainsi que les mails chang s au sein du groupe sont autant de donn es pertinentes pour r pondre notre question de recherche En conclusion nous pouvons sou
112. e par le groupe il nous a paru essentiel de choisir l observation participante pour r colter des donn es En effet les moments de face face entre les membres du groupe mais aussi entre le groupe et les producteurs nous ont permis de relever des l ments de discours r v lateurs des relations qu entretiennent les individus entre eux Ces interactions ont permis aussi de rendre compte des d saccords qui apparaissaient et des n gociations qui taient tablies L observation participante s est effectu e lors de r unions ou lors de rencontres avec le groupe en dehors des r unions pour des distributions de produits ou pour des visites d exploitations Les donn es taient r colt es sous forme de prise de note dans un carnet Nous avons suivi trois r unions mensuelles pour chaque groupement de mai juillet 2011 ainsi qu une r union d un groupement sur Uz s Choux fleurs et pissenlits 3 3 2 2 Les entretiens Le choix des personnes enqu ter Enqu ter la totalit des membres et producteurs d un groupe nous a paru inutile et compliqu en terme d analyse Etant donn que l tude s attache mettre en comparaison des groupes il n est bien s r pas indispensable que l ensemble du groupe soit enqu t pour faire appara tre des diff rences Cependant le choix de notre chantillon devait tre r fl chi dans le sens o le nombre d enqu t s devaient tre suffisants pour pouvoir g n raliser
113. e qui a des questions pertinentes et qui est attentif aux r ponses Thibault producteur de savons Malgr la difficult parfois ressentie de l preuve la curiosit de la part des consommateurs ne d plait pas aux producteurs au contraire Finalement j tais contente d tre venue ils s taient vraiment int ress s mon travail a m a beaucoup plu Ca m a tonn parce que c est un public Super averti Super connaisseur commente Margot lorsqu on la questionne sur la perception qu elle a eu du groupe suite sa pr sentation Cependant il convient de souligner que les producteurs du RAAREes que nous avons interrog s sont des personnes qui ont t valid es par le groupe Nous n avons pas interrog de producteurs qui ont t cart s apr s une r union comme cela est arriv au producteur de noisettes cf partie 4 3 1 2 4 5 3 Les visites sur l exploitation M me si elles sont plus ou moins d velopp es selon les groupements des rencontres entre membres et producteur existent aussi lors de visites organis es sur les exploitations Dans le GASE en cours de cr ation on note une volont de visiter les exploitations une fois que le groupe aura stabilis ses relations avec les producteurs Actuellement ce sont les personnes responsables de produits qui vont visiter les exploitations et les d crire au groupe par la suite Cependant lors du passage sur N mes d un producteur de viande d Aveyro
114. e rencontre avec le groupe Ce n est pas facile de se retrouver tu d barques devant une assembl e de gens et les gens tu sens qu ils t attaquent et pas parce qu ils veulent t emmerder mais vraiment parce qu ils veulent essayer de faire au mieux et de voir jusqu au bout ce que tu fais si a leur pla t si a peut coller aux id es de la Coop Au d but j tais assez impressionn parce que je ne savais pas du tout comment a fonctionnait II y avait du monde et aussi des fortes t tes des gens qui ont des id es vachement tremp es bien argument es ils m ont pos pleins de questions Assez souvent les discussions sur les charmandises venir se font en seconde partie de r union les nouveaux producteurs doivent donc patienter comme nous t moigne Margot apicultrice J tais dans l ordre du jour Mais en fait vu leur fonctionnement ils avaient d abord pr sent les charmandises qui sont en cours et apr s les charmandises venir donc comme l il y avait pas mal de monde pendant 1h30 tu attends Du coup j tais un peu impressionn e Pr senter son produit en public requiert une certaine aisance l oral Margot nous fait part de son angoisse la veille de la pr sentation pour une demande de parrainage de ruches N tant pas s re de ses comp tences d oratrice elle a pr par la veille une feuille A4 pli e en 3 o elle a not son parcours personnel professionnel et son souhait de parraina
115. e ses motivations premi res En 2001 j ai eu mon troisi me enfant je voulais les nourrir en bio mais dans une boutique c est impossible a co tait trop cher Je me suis dit pourquoi pas acheter en gros et plusieurs Il convient de souligner que deux des groupements enqu t s ici avaient comme objectif initial de se grouper pour avoir acc s des produits de qualit moindre co t que ceux pratiqu s dans les grandes surfaces 4 2 1 2 Des motivations militantes Pour beaucoup de membres l entr e dans un groupe ne signifie pas seulement avoir acc s des produits de qualit moindre co t M me si des attentes purement personnelles font partie de ces motivations pour beaucoup l acte d achat dans un groupement prend un tout autre sens Nous traiterons dans cette partie de motivations que nous qualifierons de militantes Pour distinguer ces diff rentes motivations nous nous sommes r f r s un article de Nil Oz aglar Toulouse 2009 traitant des motivations des consommateurs responsables Pour l auteur les consommateurs responsables ressentent une implication forte dans leurs comportements d achat Le soutien l agriculture locale Pour certains membres d j sensibilis s aux difficult s que rencontre le monde agricole aujourd hui la motivation premi re pour entrer dans un GA r side dans le soutien l agriculture locale Par exemple pour Pierre membre du RAARes la motivation premi re pour int grer le
116. eant dans un r gime de familiarit et du proche Th venot 2006 et le GASE nouvellement cr qui t tonne entre le r gime de l exploration et de justification Th venot 2006 Auray 2010 Malgr des logiques d action dominantes dans chaque groupement on remarque l apparition de tensions pour la qualification du juste notamment pour le choix des producteurs mais aussi en termes d organisation du groupe L analyse de ces r gimes d engagement permet de t moigner de diff rentes formes de proximit et de solidarit op r es dans les groupes Aussi suivant les logiques d action que les individus mettent en uvre le soutien l agriculture locale se traduit diff remment Enfin nous avons tudi les ressorts de la participation un groupement gr ce des entretiens avec des participants mais aussi des personnes ne voulant pas int grer ce type de dispositif Ces t moignages attestent que les groupements d achat sont des formes de circuits courts bien sp cifiques en comparaison l AMAP alliant contraintes formes de libert s et capacit d action changer le monde Mots cl s groupements d achats consommation r gimes d engagement formes de proximit agriculture locale ABSTRACT Embedded in the project PSDR Coxinel which aims to study the importance and potential short circuits this work aims to focus on a specific form of short food supply chains the Food Co ops These are groups of consumer
117. ection et de la charte est pr sente chez la plupart des membres l initiative du groupe Si tous les anciens ne reviennent plus reviennent pas parce que a fait quelques r unions qu ils ne viennent plus il restera tous les autres et forc ment le groupe va changer et la charte va voluer aussi L on sent que a change c est plus l ger V ronique membre 4 3 1 3 Le manque d claircissement face aux valeurs communes De m me comme nous avons pu le remarquer dans les parties pr c dentes la Coop RAARes s est fond e sur des valeurs communes qui parfois apparaissent dans les crit res de choix des produits c est quelque chose derri re la Coop L on Cependant pour certains membres du groupe arriv s par la suite ces valeurs communes la Coop RAAREes ne sont pas toujours nonc es clairement Ainsi par exemple des produits n ont pas t valid s alors qu ils r pondaient aux exigences de la charte ce qui a conduit l incompr hension de certains V ronique membre l initiative du groupe nous raconte qu une fois le groupe a refus un couple de viticulteurs venu pr senter son vin I n y avait pas de raisons extr mement claires de ne pas valider leur production mais le jour o ils sont venus nous apporter la d gustation ils avaient des verres pied pour tout le monde des tas de trucs super bons a faisait pas trop Coop quoi Puis apr s plusieurs personnes en ont command et on les
118. elle GASE 4 7 3 Et capacit d action tourn e vers une volont de changer le monde 4 7 3 1 En accompagnant les producteurs dans la conversion _en bio Nous avons retrouv plusieurs reprises dans la Coop RAAREes un d sir d accompagner des producteurs vers une d marche plus respectueuse de l environnement Malgr quelques d saccords ce sujet favoriser le bio ou plut t le local pour certains le GA offre une certaine capacit d action dans l volution des pratiques de certains producteurs qui viserait avoir un impact sur l agriculture On veut vraiment tre dans une d marche qui a un impact sur l agriculture et o vraiment on va faire voluer des gens vers le mod le qui nous int resse On n est pas l pour acheter ouvrir la bouche et dire AMEN tout Lorsque Christian le producteur de noisettes en conventionnel explique au groupe que ce serait un risque pour lui de passer en bio maintenant certains membres du groupe lui proposent des adresses des personnes contacter travaillant sur les associations de cultures Une fois Christian parti certains mettent l hypoth se que lui louer quelques parcelles pour qu il exp rimente sa production en bio pourrait tre int ressant J aimerais bien qu on puisse leur dire nous RAARes on t ach te une partie de ta production et on a envie que t avances dans ce sens l et m me si t es pas encore au point o on voudrait q
119. embres de la Coop Miam Miam d veloppent une solidarit entre eux en comparaison la Coop RAARes o chaque individu se sent plus d tach du groupe 4 6 1 Miam Miam et le souci des autres L engagement familier de ce groupe permet de valoriser la solidarit entre les membres La solidarit s exprime notamment par un souci des autres par exemple lorsque des personnes ne peuvent pas se d placer pour les r unions et qu elles cherchent trouver des solutions pour chacun Pour pr parer la visite de l exploitation de Sandrine Martine crit au groupe dans un mail Evelyne cherche covoiturer avec quelqu un qui serait d accord pour partir un peu avant et s arr ter faire quelques courses Moisson Je vais pouvoir prendre 2 ou 3 personnes mais je pr viens ma vieille R19 est une vraie poubelle Je ne peux pas prendre Evelyne car je n ai pas le temps de passer Moisson Avant chaque r union les membres ont communiqu entre eux pour notamment covoiturer Ainsi chaque d but de r union les membres excusent les personnes ne pouvant pas tre pr sentes et donnent les raisons de leur absence Le groupe Miam Miam s engage dans des petites attentions envers les autres membres du groupe 85 Il y a galement un niveau d entraide fort notamment avec la productrice Valentine qui est venue faire part en r union de ses difficult s du moment Laura nous explique que Jo membre du groupe y est beaucoup all parce q
120. ents d achat revendiquent ainsi des comp tences dans le champ de la vente comme le t moigne Gilou membre du RAARes On s est rendu compte que les producteurs sont des producteurs pas des vendeurs On s est rendu compte qu ils ne sont pas forts pour mettre en valeur leurs produits et que s ils le font ils sont oblig s de mettre de c t leur production et nous le principe qu on a c est de leur assurer la vente des produits et ils se concentrent sur la production C est une des raisons pour lesquelles le GA du RAARes et celui du GASE vont privil gier des 98 petits producteurs qui n ont pas forc ment de d bouch s pour la vente de leurs produits Dans le GASE il est clairement mentionn dans la charte Nous d sirons privil gier par ce biais les producteurs qui ont besoin d tre soutenus en installation Il arrive parfois que les participants des GA s impliquent m me dans le calcul des co ts de production de ces producteurs ce qu eux m me font tr s rarement pour s assurer qu ils en tiennent compte dans l laboration d un juste prix de vente Par exemple pour Robert on lui a demand de chiffrer son revenu et c est 700 euros par mois on lui a dit a va pas du tout tu dois augmenter a Pour nous c est affolant nous raconte V ronique RAARes Ainsi des participants proposent d aider l valuation des co ts de production de fa on ne n gliger aucun co t que le pr
121. es sanitaires et cologiques d sastreuses L exode rural laisse la place l exploitation intensive Proximit et solidarit disparaissent des villes La soci t ressemble de plus en plus un supermarch Le mod le conomique dominant est l expression de cette d rive fond e sur l exploitation l individualisme et la rentabilit Mais nous reconnaissons aussi la responsabilit des individus que nous sommes La soci t de consommation ne repose t elle pas sur la participation du plus grand nombre De ce fait nous en sommes autant les acteur trice s que les complices Nous proposons un autre mode de consommation et d organisation sociale bas non pas sur la concurrence mais sur la solidarit l autogestion la proximit et la confiance Aussi nous cr ons le RAAR ES pour nous permettre de faire face nos besoins essentiels et de consommer l indispensable dans une recherche d autonomie et de rupture avec les sch mas conomiques dominants La grande distribution qui exploite sans vergogne la terre comme les hommes est un bon exemple du mod le capitaliste que nous voulons d construire Choix et engagement La production des charmandises devra r pondre aux crit res suivants Etre la plus locale possible Etre la plus respectueuse possible de l environnement S effectuer dans des conditions sociales satisfaisantes Chaque engagement avec un nouveau partenaire et chaque achat seront discut s en AG du r
122. es d action dominantes dans chacun de ces trois groupements l analyse nous a permis de d celer des tensions au sein de ces derniers En effet la coordination sans cesse n cessaire entre les individus conduit aussi des confrontations entre diff rents r gimes d action ou visions du bien commun notamment concernant le choix des producteurs ou l organisation du groupe Dans la Coop Miam Miam e r gime du proche reposant principalement sur une grandeur domestique est mis en tension par certains participants reprochant au groupe son inefficacit et le manque de d bats et de discussions autour de la validation de produit Cette remise en cause du r gime du proche cr e une nouvelle incertitude sur l avenir du groupe A la Coop RAARes l arriv e de nouveaux membres remet en question les valeurs communes tablies au d part Les modalit s de enqu te ne sont plus respect es Certains participants lors de la venue de producteurs conventionnels remettent en question cette preuve en convoquent une n cessit de prendre soin des personnes invit es Le face face op r lors de r unions ou d autres rencontres organis es entre les membres du groupe mais aussi avec les producteurs nous ont permis de t moigner de diff rentes formes de proximit op r es en lien troit avec l engagement de ces individus En effet la venue non programm e du producteur de noisettes en conventionnel qui se termine en discussions houleuses
123. es mani res de faire Il repose sur l affaiblissement g n ral des figures du plan Auray 2010 La recherche de l exploration est fond e sur l attente mais aussi l excitation de la surprise Elle passe souvent par une premi re phase de t tonnement o l individu essaie de nouvelles mani res de faire sans avoir peur de l chec Enfin nous nous r f rerons un dernier r gime d engagement formalis par P Corcuff appel e r gime d interpellation thique dans le face face ou le r gime de compassion Selon Philippe Corcuff il consiste d abord tre pris en pratique et de mani re non n cessairement r fl chie par un sentiment de responsabilit vis vis de la d tresse d autrui dans le face face et la proximit des corps Il est n cessaire de rappeler que de mani re objective aucun de ces r gimes pr sent s n est plus l gitime qu un autre Il n y a pas de hi rarchie priori entre ces r gimes 3 2 Probl matique Ce cadre d analyse nous offre des outils de compr hension afin d approfondir les diff rentes modalit s d action dans un groupement d achat en fonction des situations travers es par les acteurs tout en probl matisant leurs relations La cr ation d un groupement d achat pourra tre compar e la cr ation d une action collective dans le sens o elle est une des formes d actions organis es et entreprises par un ensemble d individus en vue d atteindre de
124. es sociologiques des organisations Seuil Sociologie 245 p e QUIVY R et VAN CAMPENHOUDT L 2003 Manuel de recherche en sciences sociales Paris Dunod 108 e LAFAYE C 1996 La Sociologie des organisations Coll 128 Paris PUF 128 p 109 TABLE DES ANNEXES ANNEXE R sultats des enqu tes aupr s des 22 groupements d achat nssnnssenneeseosseeseeee 111 ANNEXE 2 Guide d entretien aupr s des groupements de la R gion 115 ANNEXE 3 Guide d entretien semi directif aupr s de participants au GA ssssssssesssssessseesee 121 ANNEXE 4 Guide d entretien semi directif aupr s des producteurs s ss ssseseesseeseeseesseese 125 ANNEXE 5 Guide d entretien semi directif aupr s de personnes ne voulant pas int grer un ro pem nt D ACHAT LR RSR SR A de 126 ANNEXE 6 Produits command s la Coop Miam Miam s sessssessesessssessessrssressessrssresseesee 127 ANNEXE 7 Provenance des producteurs approvisionnant la Coop Miam 128 ANNEXE 8 Produits command s la Coop RAAREes ssssssssesessssesseseessressessresrossesseeseesseesees 129 ANNEXE 9 Charte GASE Sa AT dt autistes late 130 ANNEXE 10 Produits test s au GASE Aout 2011 131 ANNEXE LI CHAFERAARESSS entr Se See Se ne 132 ANNEXE 12 Provenance des produits command s au RAARes 133 ANNEXE 13 Charte de la Coop Miam Miam ssssesessssessesssessessessrssresseessesresseeseesrrsseessesresseesse 134 ANNEXE 14 Provenance des
125. es sont d sign es comme parrain ou marraine d un producteur mais tous les membres du groupe connaissent les producteurs A l inverse des autres groupements les parrains et marraines ont le plus souvent choisi leurs filleuls par l interm diaire de connaissances qu avaient les autres membres du groupe Laura explique qu elle est marraine de Marcel Fauchet qu elle ne connaissait pas avant Je crois que Jean le connaissait et quand on a commenc s organiser un peu plus on a dit qu il fallait qu il y ait des parrains pour chaque produit je me suis propos e pour Marcel C est aussi le cas de 80 Martine Par l interm diaire de Sarah j ai rencontr J r me donc je suis devenue sa marraine A l inverse au RAARes c est souvent un chamarade qui identifie par lui m me un producteur et se charge d en faire une pr sentation au groupe lors d une r union Le chamarade rencontre d abord le producteur puis le pr sente au groupe Mais il arrive que la distance g ographique freine la rencontre entre le groupe et le producteur Dans ce cas l la communication se fait par l interm diaire d une personne seulement le chamarade 4 5 1 2 L volution des relations des interm diaires avec les producteurs Dans le RAAREes il arrive tr s souvent lors de r unions que des personnes d l guent apr s un certain temps la charge d interm diaires d autres Un des points de l ordre du jour voquer la r
126. est ce qui vous conduit faire vos achats en supermarch votre avis pourquoi certaines personnes prennent plaisir aller au supermarch Comparez d autres formes d achat qu est ce que vous aimez dans ce lieu Achetez vous des produits locaux Si oui o et pourquoi crit res de qualit Avez vous d j entendu parler d un GA Par qui o et comment Avez vous assist une r union une distribution ou juste entendu parler d une exp rience en GA C tait comment Comment sont ou imaginez vous les personnes qui font partie du GA Viennent elles toutes pour la m me chose Est ce qu il est pr f rable de conna tre quelqu un pour y rentrer Que pensent vos amis du GA Comment en parlent ils Pourquoi n y tes vous pas sur quoi il h site rentrer quels sont les freins Pourquoi ne veut il pas entrer 126 ANNEXE 6 Produits command s la Coop Miam Miam Produits Distance par rapport Viols Obtention d un label le Fort en km Fromage de ch vre 16 Pas de label Pain bio 14 Sirops gel es et l gumes 8 2 Label Ecocert Vin 8 5 Label Ecocert biodynamie Spiruline sous r serve 23 Sans label Miel et conserves de l gumes 8 5 Label AB Cochon 13 Sans label Truites 34 Label AB Confitures Glaces 63 Label Ecocert Veau broutard 6 6 Sans label Bi res 53 Label AB Jus de Pommes 150 Label AB Vea
127. eur dans l organisation L organisation du groupe est aussi remise en question par ces personnes chaque r union on remettait en cause ce qui avait t adopt la r union pr c dente y a des d cisions collectives alors il faut qu il y ait un compte rendu a permet au groupe d avancer Il faut un minimum d effort pour que a fonctionne a reste flou Ce sont de nouvelles m thodes et des outils pour plus d efficacit qui sont propos s au groupe Cependant pour la majorit des membres cette formalisation ne laisse plus place la convivialit et ne convient pas A l oppos du r gime de justification le r gime de familiarit rend compte de relations de proximit Mais si la rigidit 50 prend le pas sur le reste et que l aspect convivial est mis totalement de c t ou devient secondaire a ne m int ressera plus nous fait part Martine une des membres du groupe Ces exigences voulues par un petit nombre paraissent trop fortes pour les autres membres du groupe R cemment la tendance va vers quelque chose de nettement plus engag s rieux structur exigeant et cela devient trop carr trop ambitieux trop casse t te mon go t nous raconte Marie En effet pour la majorit des membres le fonctionnement du groupe semble convenir Ce n est pas tr s structur et justement c est a que j aime C est vrai que pour nous les membres satisfaits c est informel c est le coup de
128. feuilles Excel etc 72 La groupe est ainsi divis en deux certains membres souhaitant plus d efficacit qui mettent en place des outils pour y parvenir et d autres membres s inscrivant plus dans une grandeur domestique qui critique ce type d outils En gros on aurait envie que a devienne pas non plus hyper lourd g rer On veut un c t un peu informel comme a sympa sans qu il y ait besoin de compte rendu pas possibles d une structure juridique ou je ne sais pas quoi Tu sais dans les asso c est compliqu c est au vote tu comptes combien y a de votes etc explique Claire une amie qui vient participer une r union Cependant malgr l vocation d une appr hension face ces m thodes que certains veulent mettre en place personne ne s y oppose r ellement Il convient donc d approfondir ces points de tensions lors d entretien avec les participants afin de voir les accords qui vont tre pass s 4 3 3 Le GASE entre le jeu et la recherche du juste Malgr le jeune ge de cr ation du groupe n mois chaque r union ce sont de nouveaux produits qui sont propos s d gust s et valid s Pour certains l entr e de ces derniers se fait trop rapidement et sans passer au pr alable par une enqu te Entre l excitation de ramener de nouveaux produits et la volont de discuter pour valuer la l gitimit d un produit dans le groupe naissent des incompr hensions 4 8 3 1 Le
129. ge des ruches La veille de la pr sentation j aime pas du tout les pr sentations orales j tais super impressionn e je n avais pas dormi la nuit Ana s m avait dit que a allait bien se passer mais part elle je ne les connaissais pas Comme je ne dormais pas j ai crit a et en fait c tait mon support de communication Donc je l ai ramen en expliquant que a m aidait expliquer et en m me temps qu ils me disent s il fallait que je rajoute des choses si ils pensaient que CE support l n allait pas tre suffisant au niveau du parrainage La pr sentation est v cue par Margot comme un examen oral devant des examinateurs ou des experts qui pourraient m me la conseiller qu ils me disent s il fallait que je rajoute des choses si ils pensaient que ce support l allait pas tre suffisant A la diff rence du r gime de familiarit o le bien recherch est l aise et o les personnes parlent naturellement par connivence ici une certaine pr paration au public est n cessaire Cependant une fois cette preuve d pass e on sent chez beaucoup de ces producteurs qu ils s en trouvent grandis travers une forme de reconnaissance et de valorisation li l int r t que portent les membres du groupe leur mode de production Au niveau narcissique c tait super bon en 83 tout cas je l ai bien v cu que tout le monde s int resse moi c est pas vraiment le cas souvent Et puis c est un group
130. groupe et d tablir un nombre limit d adh rents Cette volont de contr ler la taille se traduit de diff rentes mani res selon les groupes Certains voquent une logistique complexe lieu suffisamment grand quantit importante command e pour g rer un grand groupe comme par exemple l organisation de r unions ou bien la gestion des commandes A un moment il y avait 100 familles sans vraiment d implication on avait l impression d tre dans un supermarch Groupe X Une nouvelle fois au del du nombre c est le manque d implication des membres pour une logistique complexe qui est davantage mis en lumi re comme crit re essentiel Pour d autres limiter la taille d un groupement permettrait la multiplication de petites structures et ainsi la diffusion de ce type d initiatives Ca ne peut avoir du sens et de l int r t que si a vient se d velopper a veut pas dire qu on doit cr er un groupement de 400 personnes mais en cr er d autres Les Gasiers de la Placette Enfin la mise en place de quotas peut tre expliqu e et c est la majorit des cas par la volont de pr server une faille familiale afin de faciliter les rencontres et de pr server la convivialit et les rapports humains Coop Miam Miam Nous pouvons alors mettre l hypoth se que les membres d un groupement recherchent plus ou moins l tablissement de liens de proximit avec les autres membres Imposer un nombre l
131. hui 67 Non mais moi je m en fous je vous donne mon sentiment moi je m en fous de pas vendre mes noisettes En 1980 a avait tellement bien march qu on tait exc dentaire en tout alors On tout d truit Apr s on est arriv la mondialisation on n a pas vu le truc et maintenant on baigne dans un syst me qu on ne ma trise plus C est a l agriculture aujourd hui alors je veux bien qu on dise le bio ceci cela mais moi le bio si je m y mets demain apr s demain je suis en faillite parce que les techniques et moyens que va me donner l agrobiologie vont pas me permettre de satisfaire les obligations en terme financier Et puis il y a tout un environnement vous me dites reconversion je suis dans une coop rative il y a 150 adh rents et y en a aucun qui font du bio vous voulez que je me reconvertisse Un des membres l interrompt en haussant le ton C est une volont aussi moi je dis faut pas chercher les excuses Les agriculteurs se sont mis dans le truc des subventions parce que a leur rapportait de l argent Cette r action a pour effet de mettre un terme la justification de Christian Puis dans la discussion plusieurs membres du groupe tentent de le conseiller en lui donnant des informations et contacts d associations travaillant sur la conversion en bio ou vers l association de cultures Christian attendra encore quelques derni res questions et quittera la r union une fois te
132. i regroupe aujourd hui plusieurs associations ou antennes Terre de liens partout en France Elle accompagne des porteurs de projet pour l acc s au foncier en milieu rural et p riurbain 97 4 8 1 L engagement militant un soutien financier aux producteurs en difficult Pour certains les motivations l entr e d un groupement sont d j militantes dans le sens o le soutien l agriculture locale est d j conscientis Acc s au foncier probl mes de r colte cr ation de d bouch s etc sont des th mes qui reviennent souvent lors de r unions ou lors de discussions avec les producteurs Au RAARes et au GASE la question de savoir quel type de soutien le groupe pense apporter aux producteurs les participants voquent principalement un soutien financier Ce dernier peut se traduire de diff rentes mani res par une aide l installation par l achat de la totalit d une production et par l tablissement d un prix juste c est dire non n goci pour le producteur 4 8 1 1 Une aide concr te l installation Sensibilis s aux probl matiques de l installation de jeunes agriculteurs les membres du RAARes ont aid Margot une jeune apicultrice amatrice s installer en parrainant une trentaine de ruches Pour le d marrage de son activit elle avait besoin d une somme de 4500 euros une ruche et un essaim d abeilles co tent 150 euros En contrepartie de l achat d une ruche elle s engage
133. iarit n offre pas les m mes possibilit s de confrontations que celles qui interviennent dans un r gime de l action justifiable o les tres sont plus d tach s Les membres 79 du groupe ne voulant pas exprimer leurs d saccords face aux reproches de Virginie pr f rent la rigueur quitter le groupe et en cr er un autre c t qui restera informel tel qu ils le con oivent Il est int ressant de faire une parenth se sur les profils de ces personnes De mani re g n rale les membres de la Coop Miam Miam ont des revenus plus bas que ceux de la Coop RAARes et plusieurs ont des professions beaucoup moins stables artisan poti re sans emploi salari e d association secr taire int rimaire retrait s etc La Coop Miam Miam repr sente peut tre pour eux un groupe qui prend une importance plus large que le simple approvisionnement des produits le lien avec le groupe serait donc n cessaire du fait d une fragilit professionnelle 4 4 3 Au GASE la supr matie du r gime de l enqu te Au GASE deux logiques d action diff rentes apparaissent lors de r unions Pour certains membres et particuli rement de nouveaux entrants le GASE permet d essayer de nouvelles mani res auxquelles ils prennent plaisir Le manque d organisation reproch par certains membres cr ateurs ne les d rangent pas plus que a Les d cisions prises par Gabriel membre l initiative du groupe sont consid r es comme la doctrine
134. ilit Moi je crois que si a tient encore c est parce Qu on se conna t bien on se voit d autre part ex par hasard sur le march ou bien dans le village ef que m me si des fois y a pas beaucoup de produits a continue Si des gens sont vraiment int ress s par la charte ils ne vont pas rester Il y a quelque chose de plus qui relie le groupe c est dire une amiti des relations ou autre explique Claire lors d une r union Les liens personnalis s entre les personnes priment sur la mise en place de r gles et de crit res L engagement domestique Cependant m me si la Coop Miam Miam s inscrit dans un r gime de familiarit il convient de remarquer quelques principes de justice propre au groupe L engagement domestique souvent associ au r gime de familiarit se d ploie dans les relations qu entretiennent les membres et les producteurs entre eux Comme nous l avons soulign pr c demment les personnes ont d velopp une certaine aisance de l habitude Boltanski L et Th venot L 1991 Les r unions mensuelles organis es par le groupe o chacun am ne manger et boire peuvent tre compar es des sortes de rituels familiaux De m me la vie priv e familiale et affective des membres compte beaucoup Par exemple cet hiver un des producteurs de la Coop Miam Miam a perdu un membre de sa famille Au cours de la r union d avril le groupe a r dig une lettre de condol ance au nom de Miam Miam Plusie
135. ils sont aussi d bord s et elle conna t bien le probl me Surtout elle a eu une discussion avec nous et on s est dit que c tait g nial et il faudrait que le groupe Miam Miam entende a parce que a c est de l aide utile pour Valentine et pour le groupe explique Claire la Coop Miam Miam Ce concernement s exprime ici par la volont qu a le groupe de faire venir non pas un sp cialiste comme l a fait Virginie en appelant un v t rinaire mais quelqu un qui la conna t bien pour parler de sa situation familiale Lors d entretiens Valentine nous parle surtout du soutien moral que le groupe lui a apport Mais m me s ils n taient pas venus m aider sur la ferme c est le fait de pouvoir parler avec eux mais a c est magique je ne sais m me pas s ils s en rendent compte eux Elle voque la possibilit qu elle a eu de pouvoir se confier J tais g n e de parler comme a et l je m tais retrouv e propuls e ce r le l j tais g n e a a dur quelques instants et hop je me suis lanc e et a faisait du bien Le soutien apport va ainsi au del du simple soutien mat riel Valentine voque l tranget de ce groupe propos de sa capacit se soucier des difficult s que peuvent vivre les autres 1 a une dynamique ce groupe qui est assez trange et pourtant il en a eu des coups durs parce qu il y a moi d accord mais il y en a d autres qui ont v cu des moments difficiles Nous
136. imit d adh rents permettrait ainsi d instaurer des conditions plus confortables pour l tablissement de liens entre les personnes La mixit des groupements Mis part un groupement n existant plus et un autre en cours de cr ation seulement un groupement 29 inclut des populations pr caires bas revenu En ce qui concerne la mixit en termes d ges nous pouvons admettre qu elle existe tant donn que ces groupements touchent en g n ral des populations ayant entre 30 et 70 ans La zone g ographique Plus de la moiti des GA recens s sont en zone rurale Contrairement aux AMAPSs qui se sont multipli es dans les villes beaucoup de groupements d achat se cr ent autour de plusieurs villages Ainsi dans la majorit des cas c est le manque de lieu de distribution d alimentation bio proximit qui a conduit plusieurs habitants monter un groupement Cependant il serait exag r d affirmer que le renouvellement de cette forme de circuits courts est essentiellement un ph nom ne rural tant donn la pr sence de ce type de groupements en zone urbaine Quant aux membres de ces groupes ils habitent g n ralement dans un m me rayon de 20 km maximum Mis part un groupe qui a limit son p rim tre pour viter de prendre la voiture et se rendre aux r unions v lo les autres n ont pas fix de p rim tres Les types de produits consomm s Les types de produits consomm s peuvent tre t
137. in pour certaines personnes Pour celles ci assurer ce r le demande une certaine stabilit professionnelle et un certain mode de vie Je ne veux pas en prendre de charmandises parce que je n ai pas le temps c est une fois par mois qu il faut penser commander s occuper de la commande Comme je n ai pas encore de stabilit de travail je pr f re pas prendre de charmandises nous t moigne Malika RAARes Faire partie d un groupement d achat suppose d avoir un mode de vie adapt des horaires peu contraignants selon Sophia non participante les membres du RAARes ont des emplois du temps pas du tout contraignant ils peuvent bouger n importe quel moment ce n est pas des horaires de bureau a se voit A la diff rence du supermarch o tout est disponible l heure que tu veux si tu eS Quelqu un de press et que tu as besoin d avoir tout au m me endroit c est pas mal le supermarch mais a va avec un style de vie De plus prendre en charge un produit n cessite souvent de prendre la voiture pour pouvoir le r cup rer ce qui signifie avoir un v hicule et le permis Certaines personnes se voyant dans l impossibilit d aller r cup rer les produits se sentent inutiles et ont le sentiment de ne rien apporter de nouveau si j int grais le groupe je servirai rien je n ai pas le permis en plus je n ai pas beaucoup de temps Sophia non participante 4 7 1 4 Une organi
138. invoqu es pour expliquer le choix de cette forme de dispositif 4 7 2 1 Les pratiques d approvisionnements des membres Nous nous sommes inform es en entretien sur les pratiques d approvisionnement des membres et notamment de savoir si le GA tait compl mentaire ou se substituait d autres formes d achat Pour cela nous avons pos en d but d entretiens des questions factuelles du type O faites vous vos courses A duit fai d droits Qu est ce qui vous conduit faire vos courses dans ces endroits Nous leur demandions ensuite de d crire les diff rents lieux de leurs approvisionnement de raconter en d tail ce qu ils y faisaient et les avantages qu ils y trouvaient Alors qu on aurait pu s attendre au contraire vus les engagements militants importants des membres du RAAREes et du GASE les r sultats montrent tout d abord que seulement une infime partie des membres enqu t s ne s approvisionne plus du tout au supermarch La majorit pratique encore des achats en grande surface notamment pour des produits qui ne sont pas accessibles via le groupement ou par d autres types d approvisionnement Dans les GMS les produis issus de l agriculture biologique sont privil gi s Cependant certaines personnes et notamment dans le RAARes et dans le GASE ne vont plus au supermarch mais s approvisionnent dans les Biocoop que nous ne consid rons pas comme des GMS 92 Le groupement d achat n
139. ion Tous les groupements rep r s sont g r s par les membres et pr nent un fonctionnement horizontal comme le t moigne un article sur les groupements d achats c est adh rer un fonctionnement original bas sur l autogestion dans lequel les t ches sont r parties entre chaque membre convaincu de la n cessit de la solidarit les groupements d achats existent par et pour les membres en partenariat avec les producteurs paysans C est sur un forum de discussion portant le titre Cr er un groupement d achat o plusieurs personnes s interrogent et se conseillent sur la mise en place de ce type de dispositif qu est abord e la question d un ventuel statut Certains parlent de groupements sauvages officieux pour signaler le refus d un ventuel statut et d autres mentionnent un statut juridique type association loi 1901 n cessaire l achat aupr s de distributeurs ou d administration Un des groupements 6 www bretagne durable info ecoclub alimentation santC3 A9 7 LaVieEnchant e http www la vie fnchantiee coop index php option com content amp view article amp id 28 amp lItemid 50 8 Les Analyses de l ACRF les groupements d achats un mod le alternatif de consommation 9 La Simplicit volontaire est un forum lectronique disposition de tout internaute int ress par la simplicit volontaire 20 informels explique son choix de ne pas recourir une forme juridique formelle par
140. ir un ou deux jours Face la situation de Valentine les membres du groupe se sentent concern s et veulent l aider Plus tard Valentine nous fait part de son ressenti lors de cette r union Elle souligne c est le fait de pouvoir parler avec eux a c est magique je ne sais m me pas s ils s en rendent compte eux Le r gime du proche s exprime l aussi dans l aise qu a d velopp e Valentine avec les membres du groupe qui lui permet de venir se confier en r union 82 Je les connaissais oui mais il y a pas que a Je dirais que c est un lien amical je dirais une amiti mais en m me temps c est venu comme a je ne sais pas c est bizarre a s est construit petit petit Ce sont des moments de r unions et de rencontres sur les exploitations qui ont permis de d velopper une aise et de vrais liens personnels avec les personnes sur la dur e 4 5 2 2 Les ressentis face l preuve de pr sentation en public Contrairement la Coop Miam Miam o les producteurs font partie du groupe dans la Coop RAAREes ceux ci viennent en r union g n ralement pour pr senter un produit Comme nous l avons mentionn la pr sentation d un produit passe par une sorte de test d interrogatoire qui peut tre v cu comme quelque chose de difficile et d angoissant pour le producteur Les personnes le fonctionnement du groupe ainsi que le lieu ne leur sont pas familier Thibault producteur de savon raconte sa premi r
141. la proximit dans le groupe n est pas forc ment recherch e tant donn que les personnes se rencontrent sur leur lieu de travail ou seulement le jour de la distribution Le militantisme Certains groupements sont cr s par des personnes se c toyant dans d autres r seaux engag s politiquement C est lors d v nements ou de rencontres entre ces personnes que na t l id e de cr er une alternative la soci t de consommation Ces projets peuvent tre mis en place par des groupes anarchistes des groupes de d croissants les Faucheurs volontaires ou suite des manifestations militantes contre les diff rences ou contre le nucl aire Approche institutionnelle Depuis quelques temps les institutions ont d velopp de nouveaux projets autour des circuits courts et mettent en place des projets pour sensibiliser et inciter les personnes consommer local Quelques groupements d achat sont n s suite des projets mont s et port s par ces institutions Nous en avons rencontr deux dans ce cas un groupement s est mont suite un projet financ par l INRA et un autre dans le cadre du CPIE Emanation d une AMAP ou d une association M me si parmi les groupements recens s ils sont minimes il ne faut pas n gliger les groupements manant d une AMAP d j cr e ou bien d une association ex Nature et Progr s Nous n avons pas approfondi ce type de groupements mais il s
142. lacette et du groupement Choux fleurs et pissenlits pour m avoir accueillie et int gr e si chaleureusement Merci toutes les personnes qui m ont accord de leur temps et m ont fait partager leurs exp riences si enrichissantes Merci tous les groupements d achat qui ont particip vivement cette tude Je vous souhaite longue vie Aussi je remercie vivement mes coll gues th sards et stagiaires pour avoir gay ces journ es de travail et pour tous les bons moments pass s en leur compagnie Merci mes amies mes colocs 2010 2011 et 2011 2012 pour leur soutien et leurs petites attentions Merci L ra pour son accompagnement durant la phase de r daction Merci ma famille de m avoir soutenue tout au long de mes tudes et bien plus encore Enfin un dernier remerciement mais pas des moindres ira Vivien Merci pour ton soutien permanent et ton amour si pr cieux Sigles et abr viations ADAPRO Association de D veloppement de l Agriculture Professionnelle AM AP Association pour le maintien d une agriculture paysanne CC Circuits courts de commercialisation CG Conseil g n ral CIMADE Comit Inter Mouvements Aupr s Des Evacu s CIRAD Coop ration international de la recherche agronomique pour le d veloppement CIVAM Centre d initiative pour valoriser l agriculture et le milieu rural DRAAF Direction r gionale de l Alimentation de l Agriculture et de la For t GA Groupement d achat GAC Gro
143. le RAARes les participants ont cette volont de cr er du lien social en se retrouvant partager un moment ensemble mais dans une conception politique de la libert et pas forc ment dans l attachement Le GASE de N mes en est ses d buts mais revendique la m me position que le RAARes A la diff rence de l engagement en plan de type fonctionnel les membres voquent un certain plaisir pouvoir discuter rencontrer d autres personnes qu ils mettent en opposition avec l achat en GMS Au RAARes comme t moigne V ronique je n ai pas l impression de faire les courses je vais voir les potes la pratique d achat est pratiquement oubli e C est souvent la perte de lien et l absence de communication avec les individus qui est en cause avec une critique de la relation avec des machines ou avec une caissi re avec qui il est difficile d changer Je pr f re parler avec des gens plut t que de visiter des rayons des lumi res froides et puis rencontrer juste une caissi re un caissier une machine pour encaisser tes sous avec ton portable c est l horreur t moigne Gilou Au supermarch t es avec ton cadis tu remplis ton cadis de ce dont tu as besoin tu vas faire la queue m me les caissi res c est souvent qu elles sont press es y a aucune communication y a rien t as la musique de fond au RAARes c est plus sympathique y a la convivialit cette sympathie nous d crit Malika Au super
144. le mythe du Phalanst re A cette organisation de l poque il voulait substituer une organisation par phalanges des petits groupes de travailleurs associ s harmonieusement Ce qu il appelle le Phalanst re est d crit comme un lieu o 400 personnes les unes pauvres et les autres riches travailleraient et habiteraient Dans ce palais les personnes doivent partager le m me toit mais aussi travailler ensemble en se sp cialisant et en mettant en place des syst mes de rotation des t ches Egalement dans sa description de ce lieu de vie et de travail Charles Fourier d crit des coop ratives de production et des coop ratives de consommation Pour lui a r forme du commerce est la voie d av nement tous les progr s sociaux l id e tant de r duire le nombre d interm diaires dans les changes Il incite donc la cr ation de coop ratives de consommation permettant de se passer d interm diaires et parle d j d un besoin d duquer le consommateur Guillaume 2007 En parall le Robert Owen 1771 1858 grand industriel britannique et socialiste r formateur gallois estime qu il convient essentiellement d abolir le profit c est dire la marge de b n fice pr lev e pour l entreprise ou par l interm diaire en plus du prix de revient Selon lui les produits doivent se vendre un prix qui comporte seulement le salaire des ouvriers qui l ont fabriqu Gordon 1994 Il d veloppe des villages de
145. ligner que la m thodologie employ e nous a permis de r colter un bon nombre de donn es Afin que ces donn es puissent tre utilisables nous les avons toutes retranscrites dans un format informatique pour pouvoir les d pouiller plus facilement Le d pouillement des donn es a consist la lecture et la relecture des donn es le marquage des passages les plus int ressants l inventaire et le classement de ces donn es dans des fichiers cr s par th matiques Cette m thode de d pouillement a t propos e par J P O de Sardan 2003 Une fois ces fiches th matiques remplies nous avons proc d l analyse de ces r sultats 47 4 ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS 4 1 Pr sentation des trois groupements Nous t cherons dans cette partie de pr senter les trois groupements que nous avons choisi de suivre pour r pondre notre probl matique 4 1 1 Miam Miam et le r gime du proche Le groupement que nous allons tudier pr sent a retenu notre attention par son inscription dans un r gime de familiarit 4 1 1 1 La naissance d un groupe Viols le Fort La Coop Miam Miam cr e en 2005 r unit des habitants des villages de Saint Martin de Londres Viols le Fort et Notre Dame de Londres dans l H rault Lors d une projection d bat sur les OGMs et dans le cadre du Festival Turbul en Chap cinq personnes en sont venues changer autour des modes d alimentation Suite cela elle
146. llier qu ils ne retrouvent pas dans la Coop Miam Miam En reprochant le manque de discussions sur le choix des producteurs et un manque de rigueur dans l organisation ces personnes opposent la convivialit l efficacit Les crit res de choix des producteurs Pour ces membres le point manquant est l absence de d bats de discussions notamment dans le choix des producteurs Comme nous t moigne Virginie Les d bats ne vont jamais tr s loin on prend toujours le plus pratique et le moins cher Sa volont est de justifier le choix des actions du groupe en convoquant un r gime de justification en qualifiant ce qui est juste Boltanski et Th venot 1998 Le premier l ment de comparaison r side dans les crit res de choix des producteurs qui pour ces participants ne sont pas assez exigeants et trop fr quemment li s une relation inter personnelle avec les membres De plus pour trois personnes de la Coop Miam Miam la recherche de prix int ressants est un des premiers crit res pour le choix des produits ce qui suscite l incompr hension chez ces participants qui invoquent l engagement plus politique pr sent dans le groupe de Montpellier lci il y a quand m me le porte monnaie de chacun la coop RAARes il y a des gens qui n avaient pas les moyens d acheter donc il y a des paniers major s et minor s C est un autre fonctionnement il y a plus de solidarit Virginie membre du groupe La rigu
147. march l action est vue comme individuelle et routini re toujours la m me Il n y a pas d interaction sociale mais seulement l objectif de trouver les produits n cessaires payer et partir dans un minimum de temps ne laissant pas place la discussion D apr s les t moignages le supermarch est con u de telle sorte qu il ne laisse pas place la discussion T arrives la caisse t as pas le temps de discuter qu il faut d j que tout soit vite emball pes t as la musique de fond Gr gory RAARes 93 Cette cr ation de lien social que les membres ne retrouvent pas dans les supermarch s est aussi peu pr sente pour certains dans les AMAPs comme nous le raconte Sonia Etrangement en allant au RAARes je me suis mise beaucoup plus parler aux gens qu l AMAP C est vrai que les distributions de l AMAP sont telles que soit tu connais quelques personnes et tu discutes soit tu t en vas Alors que l se revoir une fois par mois tous assis L environnement est organis de mani re favoriser la rencontre les r unions sont fix es de mani re r guli re autour d une table L impersonnalit du lieu est aussi voqu e comme un point peu attrayant des supermarch s Ce sont souvent des l ments de d cors peu s duisants des rayons des lumi res froides l clairage la caisse L odeur du lieu est m me relev e Au supermarch a sent tr
148. mbres des diff rents groupes C est vrai que quand tu ach tes du bio tu te dis ah d accord j avais oubli ce que c tait qu une tomate nous raconte Bernadette membre du GASE La qualit organoleptique intrins que au produit est mise en avant Moi au d part c tait vraiment le go t a me rappelait mon enfance la campagne pour moi le go t c est primordial dans l alimentation Malika membre du RAARes De m me la notion de qualit d un produit biologique est ici valu e aussi bien sous l angle nutritif i s sont naturels c est bon pour la sant Jos phine membre du GASE que sous l angle sanitaire i s sont sains Thomas membre du RAARes ne consomme que des produits bio parce que question sant il y a quelques produits qu il faut liminer et puis apr s c est d un point de vue gustatif Le local Except le crit re du bio la majorit des groupements rencontr s dans la R gion recherche des produits locaux La proximit g ographique et ou physique avec le producteur peut tre per ue comme une garantie de fra cheur des produits et de leurs qualit s nutritionnelles de tra abilit des produits L acc s ces produits donne une garantie de fra cheur Parce que c est frais plus pour moi goistement ils ont muri ils ont pu murir dans l arbre ils n ont pas muri dans un cong lateur t moigne Sophia d sirant entrer dans la Coop RAARe
149. ment est il en OUI Si oui de quelles mani res proposition prise de relation avec les politiques NON d cision locales Si non pourquoi Sur les producteurs D o viennent les producteurs p rim tre limit Sur la base de quels crit res choisissez vous les producteurs OUI Y a t il des conditions NON impos es aux producteurs Avez vous n goci le prix OUI des produits NON Pourquoi OUI Les producteurs participent NON ils aux r unions ou autres activit s 119 Tous les membres du OUI groupement connaissent ils NON les producteurs OUI NON Organisez vous des journ es sur les exploitations cueillette ateliers Sinon tes vous all s au moins une fois sur l exploitation Quel type de soutien pensez vous apporter au producteur prix juste diversification aider un jeune s installer 120 ANNEXE 3 Guide d entretien semi directif aupr s de participants au GA Entretien participant GA Nom GA Place dans le groupement Age et profession BSD 5 Avez vous particip la cr ation du GA Cr ateur 6 Quelles taient les motivations initiales Qui Pourquoi type d engagement coll giale leadership Si recherche de produits de qualit quelle qualit 7 Comment a s est mont 8 O alliez vous faire vos courses avant Pouvez vous d crire ces 2 lieux 9 Qu est ce qui vous co
150. n taient relativement impliqu es dans la dynamique Du point de vue de notre tude il est int ressant de remarquer que toutes les personnes n ont pas r agi de la m me mani re face notre demande Certains membres pr f raient demander la permission au la pr sident e du groupement avant de r pondre aux questions ce qui semblait rendre compte d un fonctionnement pyramidal Dans d autres cas la majorit la personne contact e acceptait notre demande tout en pr cisant qu elle ne parlerait pas au nom du groupe mais seulement en son nom propre Enfin dans certains cas la personne pr f rait nous inviter dans un premier temps une r union afin que tous les membres puissent tre pr sents pour r pondre aux questions et nous rencontrer Cette r action refl tait une organisation plus coll giale et une prise de d cision plus d centralis e 2 2 1 3 Le d roulement des entretiens La majorit de ces entretiens a t effectu e par t l phone avec prise de rendez vous au pr alable Pour les groupements localis s dans l H rault ou dans le Gard il nous est arriv de rencontrer une personne du groupe en face face Puis plusieurs groupements nous ont invit s des r unions ou des moments de distribution de produits Dans ce cas l entretien n a pas pu se d rouler correctement tant donn la pr sence d un bon nombre de personnes mais ces rencontres nous ont permis d observer diff rents
151. n expliquer ce qu il fait Chaque fois que j y vais on va voir les petits cochons explique Laura en parlant de la relation qu elle entretient avec Marcel Les rencontres inscrites dans la dur e permettent l tablissement de relations comme dans ce cas aller visiter la porcherie et discuter des nouvelles de l exploitation Laura prend du plaisir aller chercher les commandes chez le producteur qui elle reconna t des qualit s humaines Dans le RAAREes cette responsabilit n tant pas fig e il y a un risque que certains producteurs soient oubli s si la personne interm diaire quitte le groupe Finalement il arrive qu aucun lien de proximit ne soit tabli entre le producteur et le groupe mis part l change du produit par l interm diaire du chamarade A la question de savoir si le groupe a rencontr des probl mes avec des producteurs Pierre nous explique c est difficile de savoir parce qu une fois que la production est valid e c est plus via une personne qu il y a le contact Apr s ce que je me demande c est qu il y a un peu de produits oubli s parce que la personne ne s en occupe plus ou est partie du coup je ne sais pas trop dans quelles mesures les producteurs le vivent mais le probl me c est que ce n est pas facile de savoir a En effet il est arriv un jour que Pierre propose une nouvelle charmandise la bi re des Garrigues qui avait d j t accept e il y a deux ans Le chamarade respons
152. n approvisionnant le groupe une des membres a organis un barbecue chez elle C est l occasion de passer un moment convivial o on peut d guster sa production donc tout le monde a eu l invitation m me les v g tariens L id e c est qu on les rencontre qu on discute avec lui Les journ es sur les exploitations n ont pas encore t organis es mais une journ e pizza chez le paysan boulanger Th o est pr vue pour l automne Les produits command s par le GASE proviennent principalement du d partement du Gard malgr quelques exceptions Annexe 14 A la Coop RAAREes peu de visites sont organis es par le groupe sur les exploitations Ce sont plus souvent des initiatives prises par les producteurs qui ouvrent leurs exploitations leur client le journ es portes ouvertes Ce ne sont pas des journ es organis es seulement pour la Coop RAAREes Peu de membres parmi les personnes que j ai interrog es participent ces journ es Dans la Coop Miam Miam la rencontre avec les producteurs est assez courante Tous les membres ont eu l occasion au moins une fois d aller sur les exploitations agricoles des producteurs soit parce qu une visite tait pr vue soit parce qu une r union y tait organis e En effet ce sont parfois les r unions mensuelles du groupe qui sont organis es chez les producteurs Une des premi res r unions qu on a faites c tait chez Marcel Fauchet justement nous dit Martine Sandrin
153. n de r gles d j tablies et la d pendance une autre structure Il sera donc int ressant d approfondir les r gles que ces groupes vont d cider de mettre en place mais galement le d sir d ind pendance de ces structures vis vis des diff rentes institutions qui peuvent d j exister et ce que cela traduit Les prises de d cisions En r alit peu de groupements ont opt pour un fonctionnement pyramidal Bien que certains se soient structur s en association formelle et aient lu un Conseil d Administration avec un pr sident un tr sorier et un secr taire dans les autres groupements les prises de d cision se font de mani re coll giale Ces derni res s effectuent soit au vote soit au consensus des membres Cela concerne la majeure partie des groupements interrog s seulement un d entre eux a opt pour un syst me pyramidal Le fonctionnement de type coll gial implique tous les membres du groupe dans la prise de d cision Nous pouvons mettre l hypoth se qu un nombre important d individus ne facilite pas la prise de d cision Il sera donc int ressant d analyser comment et sous quelles formes les d cisions vont tre adopt es Les chartes Une majorit de groupements a r dig sa cr ation un document crit appel charte ou r glement int rieur Ce dernier peut par ailleurs prendre diff rentes formes Deux types de documents peuvent tre identifi s Un document pro
154. n des membres sa confection De m me il convient de remarquer dans le discours de Thibault un d sir de plaire de convenir et de se soumettre aux exigences du groupe Dans ce cas l le groupe est devenu ma tre de la qualit les membres se sont sentis l gitimes de demander des savons qui correspondaient leurs crit res Finalement les membres sont ici au centre de l action car m me si Thibault a invent une recette sp ciale pour eux il y a toujours cette id e d voluer pour r pondre au maximum leurs attentes II produit un savon autre gr ce la Coop donc il peut se vanter aupr s de tout le monde qu il produit un savon qui est sans huile de palme Eux ils produisaient leur savon chacun est dans son truc chacun a sa production tu ne penses pas forc ment ce que les gens veulent en face Ils en sont pas d us au contraire V ronique membre du RAARes Egalement pour les membres du GASE les participants ont encore la libert d acc der des produits qui ont une valeur comme le t moigne Coline GASE a base le produit il vaut quelque chose Dans les supermarch s les produits n ont pas d ge n ont pas d origine c est compl tement d douan de tout d o le fait qu il y n ait pas de saison Elle met en avant leur valeur par le fait qu ils soient confectionn s la main et par un producteur qu elle conna t 4 7 3 4 Offrir les conseils d un
155. nce du th me par rapport aux pr occupations de l enqu t notamment lorsque nous voulions interroger des personnes ne d sirant pas int grer le groupe Je ne pense pas vous tre utile car je ne fais pas partie du groupe ou bien des personnes nouvellement entr es Cela ne fait pas longtemps que je suis dans le groupe D roulement des entretiens Avant de commencer chaque entretien nous pr cisions la personne qu il n y avait pas de r ponses exactes et que cette rencontre devait davantage prendre la forme d une discussion que d un entretien formel L enregistrement Tous les entretiens effectu s ont t enregistr s l aide d un enregistreur et avec bien s r au pr alable l autorisation de la personne enqu t e La petite taille de cet outil permettait la personne enqu t e de vite en faire abstraction Cependant nous avons remarqu que lorsque l entretien touchait sa fin et que l on arr tait le MP3 la personne avait parfois tendance se livrer Nous tions bien conscients de la possible modification du comportement d un individu face un enregistreur mais cet outil nous permettait d tre plus concentr s et attentifs aux r ponses de la personne enqu t e Le lieu de l enqu te Nous avons laiss le choix aux personnes de d cider du lieu de rendez vous et nous nous d placions pour les rencontrer Les entretiens se sont souvent d roul s dans le lieu d habitation d
156. ndant qu en principe avant de faire venir le producteur il devrait y avoir au pr alable une pr paration de l preuve Avant de faire venir le producteur de le faire se d placer on propose la charmandise toutes les questions sortent on se donne un temps de r flexion autres membres du groupe nous raconte V ronique pour qui cette venue repr sente un d bordement de la Coop RAARes La rencontre avec Christian a conduit le groupe se poser des questions savoir si la Coop RAARes a un r le d accompagnement dans la conversion en bio ou bien s il faut tout simplement privil gier des producteurs d j bio On n est pas des sauveurs quand j entends Thomas dire oui on va l aider moi je ne vais pas 68 aider des gens qui foncent dans le mauvais chemin pour les mettre dans le droit chemin Je me trouve en r union je vois Thomas dire a j ai envie de lui dire attend tu ne vas pas ramener les brebis gar es dans la bonne direction nous raconte V ronique Pour d autres membres la Coop devrait au contraire jouer un r le d accompagnement aupr s de producteurs Enfin pour certains participants plus soucieux du soin apport aux autres ces situations sont insupportables motionnellement dans la fa on dont elles se passent au prisme de l enqu te Pour les membres cr ateurs le groupe et les exigences de chacun sont en train d voluer Une peur de l all gement des crit res de s l
157. nduisait faire vos courses dans ce lieu 10 Pourquoi ne pas avoir choisi un autre type de CC type AMAP 11 Pourquoi ne pas avoir int gr un autre groupement d j existant Entrant 6 Qu est ce qui vous a amen rentrer dans un GA Quelles taient vos motivations 7 Comment a s est pass AViez vous des amis proches l int rieur Une rencontre premi re r union son int gration comment il se sentait au d but 8 Quels types de produits consommez vous dans le G produits de qualit 9 O achetez vous les produits que vous ne trouvez pas dans la liste du GA 10 Description de ces 2 lieux GA et supermarch march 11 Qu est ce qui vous conduit faire vos courses dans ce lieu 12 Qu est ce qui vous pla t Relation avec producteur 13 Etes vous en contact avec un ou plusieurs producteurs 14 Comment s est pass votre premi re rencontre 121 Premier contact pr sentation de son travail enqu tes sur lui sur quoi portaient les questions n gociation du prix 1 Comment l avez Vous per u Et les autres membres 2 Comment a volu votre relation avec le producteur 3 Ya t il eu un probl me avec un producteur une incompr hension 4 Y a t il des conditions minimales impos es pour le producteur 5 partir de quand pouvez vous faire confiance un producteur crit res 6 Y en a t il certains qui vous faites plus co
158. ner arriver Fos sur Mer et le caf est ensuite dispatch sur chaque association 61 produits localement Lors des premi res r unions les membres ont discut des ventuels producteurs qu ils connaissaient et qui taient susceptibles de livrer le groupement Le parrainage des producteurs locaux a commenc Cependant Jean Claude un des membres ayant quitt le groupe par la suite a pris l initiative de r diger une charte Annexe 13 pour accorder les violons et se mettre d accord sur des principes et des r gles communes parce que le groupe n avan ait pas Il a r dig un premier jet et l a ensuite pr sent au groupe Laura membre du groupe nous raconte Je me souviens qu il y a eu des discussions assez chaudes au moment de l laboration de la charte avec des gens qui taient beaucoup plus purs et durs et d autres non Jean Claude est tr s th oricien alors que je pense qu il y beaucoup de diff rence entre la th orie et la pratique M me s il faut une th orie rigoureuse tu dois te laisser un peu de marge avec la pratique Pour lui il fallait que ce soit beaucoup plus rigoureux beaucoup plus strict que les personnes qui viennent soient parrain es par quelqu un Je trouve que a enl ve un peu de place la fantaisie l opportunit etc II voulait quelque chose de beaucoup plus directif plus carr Inspir de la charte du RAAREes la d nonciation du syst me conomique actuel
159. nfiance que d autres Donner un exemple 7 N gociez vous les prix Si oui raconter une n gociation Si non pourquoi 8 Qu est ce que c tait un paysan pour vous Et maintenant 9 Que pensez vous de son mode de vie 10 Quel type de soutien pensez vous apporter Tensions 11 Pensez vous partager les m mes id es que tout le monde dans le groupe Venir pour la m me chose 12 Vous est il d j arriv de ne pas tre d accord avec une personne du groupe ou avec le groupe 13 Si oui que s est il pass 14 Avez vous fait part de votre d saccord 15 Comment a s est r solu Nature de son engagement question ne pas poser s il y a eu unanimit dans le groupe 16 GA En cr ation Quels sont les d bats actuels pas r solus 17 Pourquoi avoir choisi ce statut juridique 18 Pourquoi un nombre limit d adh rent ou pas 122 19 Pourquoi avoir choisi cette forme de prise de d cision Racontez un exemple qui montre l int r t du consensus vote 20 Est ce que c est facile de prendre la parole Y a t il des personnes mal l aise pour prendre la parole Expliquez pourquoi 21 Quelles sont les valeurs et les principes du groupement 22 Quel est le contenu de la charte 23 Engage t elle les participants Figure de participant 24 Qu est ce qu implique de faire partie d un GA 25 Qu est ce qu un bon adh rent 26 Les personnes participent
160. nion mensuelle la Librairie Scrupule permet aux membres d changer les produits command s et de discuter des produits en cours et venir Malgr que le groupe n ait jamais eu la volont de communiquer sur son existence l ext rieur un site Web a t cr avec en ligne les comptes rendus de chaque r union et l annonce du prochain ordre du jour De plus il est important de souligner que l int gration au groupement est ouverte Pas de pr s ances entre nous ni d autorisation pas plus de comit des sages des anciens ni de dessous de table ni lettre de motivation inutile d tre introduit e adoub e ni bizut e ouf nous pr cise Sophie par e mail membre fondatrice lorsque nous lui demandons conseil pour notre int gration dans le groupe Suite une erreur de prononciation inversion des syllabes faite par une des membres le mot charmandise est rest dans le vocabulaire du RAAREes pour d signer les marchandises qui sont chang es dans le groupe La personne s occupant d une charmandise devient le chamarade et les producteurs sont appel s des charmants L objectif de la Coop RAARes tait au d part de s approvisionner en produits de base huile d olive et de tournesol farine lentilles riz etc mais on note aujourd hui que parmi ces produits de base tr s peu sont des produits dits de masse Annexe 10 La plupart des produits chang s sont relativement sp cifiques et parfois
161. nlits Uz s qui a aussi opt pour le consensus nous fait part des difficult s de ce mode de prise de d cision Je me rends compte que ce n est pas donn tous les groupes de d battre parce qu il y a des personnes assez herm tiques et qu il y a souvent des conflits de personnes qui naissent et qui prennent le pas sur la r flexion Thomas membre du RAARes t moigne qu il arrive que les d cisions soient contourn es pour viter d ventuelles tensions M y a des gens qui n ont pas vraiment envie de discuter et vraiment d battre et tout a et qui n aiment pas la confrontation qui se sentent pas l aise dans la confrontation donc oui y a des fois o on esquive un peu Moi m me des fois j esquive et j attends un peu Avec le consensus les d cisions sont prises par les membres pr sents lors de la r union Alors elles sont d cid es sans avoir consult l avis de la totalit des membres du groupe ce qui conduit aussi parfois des tensions V ronique nous explique Si tu veux faire passer un truc la Coop il y a des r unions o c est plus simple o il n y a pas grand monde Donc on discute moins et on valide vite Favorisant le d bat et la participation de tous le consensus peut aussi conduire l exclusion de certains membres mal l aise pour prendre la parole dans le groupe Au d but c est super dur c est super stressant j avais du mal m exprimer en public en plus il y a des grande
162. nnes commandes OUI NON OUI OUI OUI NON OUI La Saladelle 30 2 3 personnes commandes picerie NON OUI OUI OUI OUI Salinelle Rahmabaman 30 Tam Tam Bio 11 2 personnes du groupe Une personne produit OUI OUI OUI OUI OUI OUI OUI OUI NON OUI NON NON GA sur Nages 30 GA sur Marguerrites 30 113 Journ es Organisation d autres Participation des Connaissance organis es sur activit s hors des Relations N gociation producteurs aux des les Groupements d achat r unions pol locales prix r unions producteurs exploitations AMAP Sauzet 30 NON NON NON NON NON NON Association Agir 34 OUI OUI NON OUI OUI NON Arbres paniers 34 NON NON NON NON NON pens NON pens La Belle Verte 11 OUI OUI NON NON NON Oui pens Bior seau 11 Choux fleurs et pissenlits 30 Cabas Bio 34 OUI NON NON NON NON NON La Calebasse 30 OUI NON NON NON OUI OUI Capestang 34 NON NON NON OUI OUI NON OUI NON NON NON NON OUI CIVAM herault 34 Collectif du go t 34 OUI NON NON NON NON OUI Coop Miam Miam 34 Coop RAARes 34 NON OUI NON NON NON NON OUI OUI OUI NON Oui r unions OUI rare CPIE Haut Languedoc 34 Croquelune Association 34 OUI OUI NON NON NON OUI pens DD le Piaf 6
163. nous t moigne de la pr sence d une critique de la grandeur marchande et industrielle Jean Claude en consid rant la Coop Miam Miam comme une alternative au syst me actuel fait part de ses motivations militantes Mais Laura voque les exigences trop fortes de Jean Claude Pour elle et la majorit du groupe cette charte ne correspond pas aux engagements concrets du groupe 62 Pr ambule de la charte Aujourd hui les r serves naturelles s puisent les sollicitations toujours plus consommer nous exc dent les liens de causalit entre les maladies et la malnutrition sont prouv s de plus en plus fr quemment notamment dans les pays o l on mange sa faim les riches sont de plus en plus riches les pauvres de plus en plus pauvres Le mod le conomique dominant est l expression de cette d rive fond e sur l exploitation l individualisme et la rentabilit La coop rative MIAM MIAM se propose d tre un lieu d exp rimentation alternative Un espace politique au sens noble du terme lieu o se construisent les d cisions concernant les habitants de la cit Evelyne qui tait l initiative du groupe a refus de la signer car pour elle on avait dit qu on faisait un truc informel J ai trouv que c tait trop par rapport ce qu on faisait c tait trop intellectuel Mettre sur papier des r gles et des principes est synonyme de formalisme pour la majorit des membres qui n en voit donc pas l ut
164. ns d finitions et typologie Cahier de l Observatoire CROC n 1 F vrier 2007 e MERLE L La constellation des groupes d achats en Belgique non dat DOCUMENTS ELECTRONIQUES Articles lectroniques e GUILLAUME C Les coop ratives de consommation Cahiers Charles Fourier n 18 d cembre 2007 Consult en avril 2001 http www charlesfourier fr article php37id_article 25 e GUILLAUME C La Marmite lib ratrice ou l association de consommation comme r ve de transformation sociale Cahiers Charles Fourier n 18 d cembre 2007 Consult en avril 2001 http www charlesfourier fr article php37id article 526 e GUILLAUME C Charles Gide les coop ratives et Fourier Cahiers Charles Fourier 106 n 17 d cembre 2006 Consult en avril 2001 http www charlesfourier fr article php37id_article 394 e HARDEN CHENUT H len Furlough Consumer Cooperation in France The politics of Consumption 1834 1930 lthaca Cornell University Press 1901 CLIO Histoires femmes et soci t s en ligne 31 1996 http clio revues org index483 html e MINET L La constellation des groupes d achats en Belgique vivants et d c d s de 1970 nos jours en ligne Barricade non dat e OYAMA T 2006 Le consommateur japonais face aux produits biologiques le ons d un syst me de commercialisation diversifi en ligne Ebisu n 35 p 9 29 persee fr web revue
165. nsions dans un groupe n ont pas pu tre tudi es tant donn que notre arriv e correspondait l apparition de celles ci La dur e et le moment de r alisation du stage ne nous ont pas permis d approfondir ces questions De m me le groupement du GASE en cours de cr ation n a pas rendu compte de tensions mais plut t de l apparition en m me temps de r gimes d engagement diff rents qu il pourrait tre int ressant de suivre Comme nous avons pu le voir ces groupements d achat sont des lieux de tensions entre des r gimes d action diff rents mais sont aussi des lieux d articulations entre ces r gimes d action de nature diff rente Lors de cette tude nous avons eu l occasion de rencontrer un groupement sur Sommi res dans le Gard dont la logique d action prenait la forme d une combinaison entre plusieurs r gimes Agn s du groupement La Calebasse nous raconte On veut une taille familiale pas se prendre la taille avec la comptabilit C est rustique si j ai des sous j y vais Dans le groupe des personnes ont eu des mauvaises exp riences de pr t des banques le fait de revenir des choses comme l argent physique qui est sur la table avec a 103 j ach te si j ai des probl mes je peux demander des gens que je connais c est clair c est concret Au moins on contr le tout personne ne contr le pour nous C est une des actions autour de chez moi les plus r jouissantes et politi
166. nt Le groupement d achat leur permet de choisir leurs produits et les quantit s voulues En plus de cette libert de pouvoir choisir ses produits la libert de pouvoir choisir le fonctionnement du groupe et une forme dite plus informelle est mise en avant Mathias nous explique pourquoi le groupe n a pas voulu adh rer une AMAP Parce que c tait trop connot a avait un fonctionnement tr s particulier et on voulait qu il le fonctionnement soif plus large je voulais une approche plus large au niveau organisationnel La libert recherch e dans le choix de l organisation passe par un refus des prescriptions et des r gles pr tablies N anmoins la libert de choix des produits se rapproche d une id e de l expression des souhaits du consommateur Il sera donc int ressant de voir comment se traduit le soutien l agriculture locale cf partie 4 8 4 7 2 4 Le groupement d achat un lieu de savoir et de transmission de connaissances M me si certaines personnes se sentent exclues face aux connaissances qu ont certains membres 94 le plaisir de venir en r union pour couter et acqu rir de nouveaux savoirs est cependant voqu par certains membres de la Coop RAAREes et du GASE Les moments de r unions ainsi que quelques t moignages recueillis en entretien font mention de cette volont d apprendre Cette motivation se fait surtout ressentir dans le RAARes o les membres s inscrivent
167. ntabilit La coop rative MTAM MIAM se propose d tre un lieu d exp rimentation alternative Un espace politique au sens noble du terme lieu o se construisent les d cisions concernant les habitants de la cit LA COOPERATIVE MIAM MIAM Elle propose un autre mode de consommation et d organisation sociale bas e non pas sur la concurrence mais sur la solidarit l autogestion la proximit et la confiance Elle permet que se construisent des liens solidaires directs et de confiance entre ses membres ainsi qu entre ses membres et les producteurs LES MEMBRES Sont membres de la coop rative toutes personnes adh rentes cette charte et l ayant sign e Cette adh sion doit tre renouvel e chaque assembl e annuelle des membres qui a lieu au mois de janvier L ASSEMBLEE DES MEMBRES Elle est compos e des membres de la coop rative Elle se r unit tous les mois Elle d cide de toute chose concernant l organisation du groupe et son fonctionnement cisions l unanimit pr sents La charte peut tre r vis e et adopt e en assembl e chaque ann e la date anniversaire de sa cr ation Elle nomme un secr taire de s ance qui r alise et transmet un compte rendu chaque assembl e de membres Cette assembl e est le lieu possible pour rencontrer les producteurs de la coop rative ces rencontres pourront se faire galement chez les producteurs LES PRODUCTEURS et FOURNISSEURS Le choix des fournisseurs et des pr
168. oducteur aurait pu oublier et garantir qu il puisse vivre vraiment de sa production 4 8 1 3 Offrir un prix juste le refus de la n gociation du prix ou de la mise en concurrence de producteurs Le refus de n gocier les prix ou de faire jouer la concurrence en prenant la proposition la moins ch re quand plusieurs producteurs sont en balance et ainsi d opter pour un prix juste r current dans le RAARes et au GASE repr sente une forme de soutien l agriculture locale Le juste prix est un soutien d ordre Civique pour V ronique L id e au contraire c est de ne pas rentrer dans le circuit o ce sont ces gens qui crasent ceux qui produisent donc on veut que tous les revenus aillent aux producteurs on ne veut pas d interm diaires Tout ce qui nous co te ces interm diaires c est pour le producteur En effet la n gociation est per ue comme in quitable face un producteur qui ne sait pas vendre Cette r flexion montre bien un souci orient vers la capacit du producteur vivre d cemment de ses produits 4 8 2 L interpellation motionnelle li e un engagement dans la familiarit un soutien moral mat riel et affectif Certains membres du groupe Miam Miam proches de l engagement des membres du RAARes critiquent l absence d engagement militant des membres du Miam Miam et notamment leur incapacit se mettre d accord de fa on unanime sur l exigence de soutien finan
169. oducteur implique normalement que le produit convienne plusieurs personnes afin de garantir une bonne commande au producteur certains sont g n s quand ils d cident de ne pas commander tel ou tel produit Or il arrive que pour des questions de go t certains produits ne conviennent pas certains membres comme nous t moigne Jo lle GASE C est que la derni re commande l la premi re fois qu on a pris le chocolat on l a pas aim Donc l je suis emb t e a la fout mal par rapport au groupe mais je ne vais pas non plus acheter si je n aime pas Jo lle est embarrass e de devoir expliquer cela au groupe Un autre l ment important est l acceptation d une certaine stabilit temporelle dans les produits consomm s Eric qui a entendu parler du groupe et qui ne veut pas y entrer explique Mon mais moi j aime bien aller au supermarch il y a pleins de choses c est un plaisir tu peux tout le temps tester de nouveaux produits Face l absence relative de choix et de disponibilit compar e l achat en GMS de certains produits certains s approvisionnent dans les GMS pour certains produits en plus de leur participation un groupement D autres ont leurs propres circuits d approvisionnement pour certains produits comme Jos phine de Miam Miam qui s approvisionne en veau et en fromages chez des producteurs qu elle conna t bien Celle ci se trouve cependant emb t e lorsque ces pro
170. oduits de la coop rative se fait en assembl e de membres conform ment cette charte nous choisirons en priorit des produits issus de l agriculture biologique r colt s et fabriqu s dans la plus grande proximit possible dans le respect de la dignit humaine autant du point de vue des conditions de travail que des r mun rations et dans le respect de l environnement LES PARRAINS Certains membres volontaires de la coop rative se chargent de commander et de r ceptionner les marchandises aupr s d un o plusieurs fournisseurs Ils seront d fray s des d penses li es aux d placements Chaque parrain met jour ses listes de produits ainsi que les tcrifs correspondants Ces informations sont centralis es par un secr tariat de deux personnes volontaires dont l une d elle au moins est pr sente aux r unions mensuelles qui mettront disposition une liasse de bons de commande donnant des 134 Provenance des produits command s au GASE 1 2 ANNEXE 14 Coutach e Simt Andre d Olerargues Bezouce TUS p 0 tty ai C IOIICN France 2011 Europa Technologies ENA RES CAP 43 55 00 46 N 4 08 16 46 E elev 99 m O Avignon 46009 e 135 g C gt D le Gard fa Produits provenant d autres d partements ss Produits provenant de l international
171. oignent de la volont de cr er une alternative la soci t de consommation Pratiquer des achats par le biais du GA permettrait de r duire voire de supprimer leur fr quentation en GMS par exemple Pour d autres enfin les motivations sont de nature environnementale consommer bio pour prot ger l environnement Cependant nous pourrons nous demander si ces motivations initiales sont partag es par tous et si elles sont vou es voluer dans le temps 2 2 2 3 Le choix de fonctionnement interne Leurs statuts juridiques Un autre point important et qui pourrait diff rencier ces groupements concerne leur statut juridique Comme nous l avons remarqu auparavant dans des forums de discussions pour quelques uns se constituer en association formelle type loi 1901 tait n cessaire pour pouvoir passer commande aupr s de grossistes Cependant douze des groupements enqu t s ont refus l inscription en tant que structure formelle On a envie de rester informel on n a pas envie de rester dans des cadres On ne demandera pas de subventions surtout pas on veut tre ind pendant autonome RAARes Montpellier 32 On ne veut pas de statut parce que a impliquerait qu il y ait un pr sident et nous on veut que ce soit horizontal on ne veut pas de chef Et puis c est trop compliqu g rer une association Groupement Local des Affam s Avoir un statut formel repr sente pour certains l applicatio
172. ois que c est son travail et que c est elle qui doit d cider comment il faut faire c est elle qui doit vous demander Evelyne Oui mais si elle a peur de le faire toute seule Finalement le groupe demandera Clarisse membre de Miam Miam qui rencontre Valentine r guli rement sur le march d aller lui parler afin de voir ce qu elle en pense Nous pouvons enfin souligner qu il existe des rapports de confiance qui s apparentent des liens d amiti En effet plusieurs membres affirment pouvoir se tourner vers le groupe en cas de probl mes personnels Je pense qu on peut s appeler demander des services des renseignements ou juste dire coute j ai envie de te rencontrer a peut se faire ex boire un caf Il arrive m me que des mails circulent entre membres demandant un service ou des renseignements comme on les demanderait des amis Dans notre nouvelle maison il manquerait un po le bois Si vous en avez un pr ter ou vendre ou des conseils sur le sujet je suis 100 preneur Jean membre du groupe 4 6 2 Le RAARes et la recherche d autonomie Au RAARes ce sentiment de solidarit entre les membres est moins pr sent A la question de savoir ce que feraient les membres si le groupe disparaissait on constate que les membres se tournent vers des solutions individuelles chercher par soi m me d autres circuits d approvisionnement On ressent un d tachement des individu
173. op forte de ce type d engagement Nous pouvons faire tat d une tension entre deux r gimes d engagement le r gime du proche et le r gime de justification publique 4 3 2 3 Des solutions propos es pour redynamiser le groupe Les critiques faites par un petit nombre concernant le manque de dynamisme du groupe dans les commandes des producteurs a conduit une r flexion sur l ouverture du groupe Lors d une r union suite la proposition de certains membres le groupe d cide finalement de communiquer sur son existence pour l largir l occasion d un march paysan Viols en Laval organis en partie par Martine Certains membres comme Bruno membre et artisan boulanger sont sceptiques et tentent de r sister En fait si on a un stand au march paysan et que des gens s inscrivent et nous connaissent pas je pense que la relation va manquer d int r t de chaque c t et va s essouffler du coup je me dis c est peut tre plus sympa d ouvrir par le bouche oreille C est en int grant de nouvelles personnes par le bouche oreille que les relations personnelles entre les individus vont pouvoir tre maintenues Mais peu de membres s opposant cette initiative de se pr senter au march paysan Virginie d cide de r diger une feuille pr sentant rapidement le groupe nombre de personnes villages concern s type d achat en mentionnant la date de la prochaine r union et un encadr permettant aux personnes de
174. ose en public aux critiques C est apr s avoir remis en question l efficacit du fonctionnement et l organisation du groupe que chacun donne son avis M me si la majorit avoue que la convivialit est la premi re chose recherch e personne ne fait mention d une volont de changement J ai eu l impression qu on n avait rien d cid cette r union et que le bilan c tait que a changeait pas que c tait comme a parce que la moiti voulait pas que a change nous commente Virginie en entretien En effet la fin de la r union suite aux reproches de Virginie Jean interroge le groupe On n a pas pris de d cision pour savoir si on a envie de changer quelque chose mais personne ne r pond et un autre sujet est abord Virginie y voit une volont de ne pas prendre de d cisions et de contourner des discussions qui am neraient le d bat Je pense que c est juste un cercle d amis et qu ils ont pas envie de faire les choses de fa on formelle Ca vite aussi de dire des choses d sagr ables aux gens ils leur disent jamais en face qu ils pensent que c est trop cher aux producteurs Virginie Jean Claude qui a quitt le groupe est du m me avis n y a pas de d bats pas de d cisions parce que les gens se connaissent et quand il y a des d bats ce n est pas pour claircir une d cision a fait flop de suite Des d saccords sont exprim s mais jamais de d cisions Il fait ici r f rence des
175. oxinel qui vise tudier l importance et le potentiel des circuits courts ce travail a pour objectif de s int resser une forme sp cifique de circuits courts les groupements d achat Ce sont des groupes de consommateurs qui choisissent de s approvisionner en gros directement aupr s de plusieurs producteurs et pour plusieurs produits alimentaires Un recensement puis des enqu tes effectu es aupr s d une vingtaine de groupements dans la R gion Languedoc Roussillon nous ont permis de d crire les diff rentes formes de fonctionnement et d organisation mises en uvre Ensuite nous avons suivi de mani re participative trois de ces groupements d achat un en cours de cr ation et deux d j constitu s depuis cinq ans L objectif de cette tude consiste rendre compte des diff rentes mani res qu ont les individus de s engager dans un groupement d achat ainsi que la fa on dont ils coordonnent leurs actions pour la recherche de ce qui convient L analyse s appuie sur une sociologie des r gimes d engagement d velopp e par L Th venot 2006 qui permet d approfondir les logiques d action des individus et tenir compte de leur capacit s ajuster diff rentes situations de la vie sociale Nous avons suivi trois groupements d achat s engageant dans des logiques d action diff rentes la Coop RAARes Montpellier s engageant dans un r gime de justification Boltanski et Th venot 1991 la Coop Miam Miam s engag
176. pas des gens super sociables enclins trouver des solutions 4 7 3 2 En favorisant l agriculture biologique pour le bien de la plan te Une id e a t lanc e au sein du RAARes par un des membres de se f d rer avec d autres groupements dans le but d avoir un poids plus important faut bien montrer que nous sommes nombreux euses qu il y a de la demande et ainsi biologiser les conventionneux euses Pour certains cette capacit d action de faire voluer les pratiques des producteurs conventionnels vers une agriculture biologique prend une dimension plus large En effet la conversion en bio est consid r e comme ayant un impact positif non pas seulement dans son environnement proche mais aussi l chelle de l humanit enti re Je suis plus pour d velopper le bio parce que que ce soit loin de chez nous ou purement local je pr f re que ce soit bio parce que a b n ficie tout le monde au niveau de l environnement que du local sauf si on tend vraiment ce qu il se d veloppe en bio apr s et dans Ce Cas on s engage r ellement ce qu ils fassent du bio par la suite En favorisant des produits issus de l agriculture biologique les membres du RAARes revendiquent une capacit changer le monde qui passe d abord par un souci de soi et un passage de valeurs humaines l environnement Lamine 2008 4 7 3 3 En participant la construction d un produit Le groupement d achat permet au
177. pement autog r au RAARes 4 4 1 1 La conception de la prise de d cision par consensus Dans la Coop RAARes les d cisions ne sont pas prises la majorit mais au consensus En opposition la th orie de Rousseau affirmant que la voix du plus grand nombre oblige toujours les autres 1762 et que le vote permet de faire ressortir l int r t g n ral le groupement du RAAREes a opt pour une prise de d cision au consensus c est dire par le biais d un accord de tous les membres d un groupe pouvant permettre de prendre une d cision sans vote pr alable Leurs arguments rejoignent souvent la th orie de Proudhon critiquant la d mocratie comme r gime de la majorit La d mocratie n est autre chose que la tyrannie des majorit s elle a pour base le nombre et pour masque le nom du Peuple Proudhon 1848 Lors de nos entretiens nous avons interrog les membres sur l int r t qu offrait le consensus face au vote Beaucoup ont voqu le vote comme une prise de pouvoir de la majorit sur la minorit Le vote repr sente une forme de pouvoir de domination o les d cisions seraient arbitraires dans le sens o elles d pendent uniquement d une d cision individuelle ou qu elles sont contraires l int r t commun Le registre normatif du monde civique est r current dans l argumentation du choix de ce mode de prise de d cision Il en ressort souvent qu l inverse du vote la d cision s obtient par une d li
178. pements d achats existait dans d autres pays Nous essaierons dans cette partie de les caract riser en d crivant les principes de chacun 1 3 2 1 Les Sanchoku au Japon Une forme reposant sur un syst me d achat group s est d velopp e partir des ann es 1980 au Japon Ce syst me de coop rative appel sanchoku avait comme objectif initial de supprimer les interm diaires afin de diminuer les co ts et ainsi d avoir acc s des prix plus int ressants Cependant cet objectif a volu avec les ann es pour s orienter vers une politique du sain et s r Dans les Sanchoku les produits command s ne sont pas forc ment issus de l agriculture biologique Aujourd hui il existe environ 500 coop ratives Pour b n ficier des achats les consommateurs doivent tre membres de la Coop et payer une adh sion Egalement un contrat est pass entre le groupe de consommateurs et le groupe de producteurs afin de d finir les m thodes de production et d autres conditions les trois principes d un sanchoku sont la tra abilit l origine du produit et la connaissance du producteur la standardisation les m thodes de production doivent concorder avec les crit res tablis l utilisation d engrais chimiques de fertilisants d antibiotiques sont v rifi s puis la communication entre les consommateurs et les producteurs Oyama 2006 Un autre contrat mais temporaire o sont d cid es les quantit s produire est
179. quement avec du sens Je suis tr s contente Ce compromis tabli entre le r gime du proche favorisant la proximit et la solidarit dans les relations entre les personnes et un engagement plus politique fond sur une critique marchande du syst me capitaliste et des banques t moigne d une combinaison possible entre plusieurs logiques d actions En plus de cette combinaison de deux r gimes d engagement se rajoute un troisi me le r gime de l exploration L excitation de nouvelles mani res de faire est aussi pr sente dans ce groupe On prend un plaisir fabuleux r inventer l eau chaude nous t moigne Agn s en parlant du groupe 104 BIBLIOGRAPHIE OUVRAGE AMEMIYA H BENEZECH D et RENAULT M 2008 Les circuits courts un monde de commercialisation gt interpersonnel dans MARECHAL G coordinateur 2008 Les circuits courts alimentaires bien manger sur les territoires Educagri Editions 213 p BOLTANSKI L et THEVENOT L 1991 De la justification Les conomies de la grandeur 1 d 1987 Paris Gallimard 483 p CHIFFOLEAU Y 2008 Les circuits courts de commercialisation en agriculture diversit et enjeux pour le d veloppement durable dans MARECHAL G coordinateur 2008 Les circuits courts alimentaires bien manger sur les territoires Educagri Editions 213p COX G 1994 Storefront revolution food co ops and the counterculture A volume in the Perspectives on the Six
180. r s vari s Chaque groupement d achat d cide de l tendue de la gamme des produits qui seront achet s cela peut aller des produits frais fruits l gumes aux produits d entretiens naturels mais galement concerner l picerie ou m me des huiles essentielles Tous les groupements d achat rencontr s commandent des produits secs ou transform s du type produits de premi re n cessit farine huiles riz lentilles etc Bien que certains consomment des fruits et l gumes pour beaucoup l objectif premier reste l approvisionnement en produits non p rissables pouvant tre facilement stock s Ainsi les commandes pass es sont souvent en grandes quantit s et peu fr quentes Certains groupements s approvisionnent aussi en produits de consommation courante comme par exemple des produits d entretiens des savons etc Il convient de signaler qu aucun groupement ne se limite l achat de produits de premi re n cessit Ils largissent tous leurs gammes des produits plus sp cifiques miel chocolat huile de s same etc Les groupements situ s en zone urbaine commandent parfois des produits plus rares sirop de gingembre vari t de champignons japonais etc peu rencontr s dans le commerce Il est important de souligner que sept des groupements enqu t s ont fait le choix de s approvisionner non pas aupr s de producteurs locaux mais aupr s de structures de distribution de produits bio proposant
181. r pour le groupe et compl ter un formulaire Il convient de remarquer que ces groupements d achats sont institutionnalis s et adoptent tous un mode de fonctionnement d j tabli C est un distributeur certifi de produits biologiques UNFT qui propose une aide la mise en place de ces groupements d achat Cela dit nous avons pu relever l existence aux Etats Unis de groupements d achat informels Cox 1994 revendiquant une volont de ne pas d pendre du syst me actuel en comparaison la politique des supermarch s Ainsi ces groupements refusent le statut d association formelle Sur la base de sites webs li s ces GA par pays 22 1 3 2 3 Les Organic Buying Groups en Grande Bretagne Ce sont aussi des groupes de personnes qui se r unissent r guli rement pour acheter des aliments biologiques Les groupes se constituent partir de personnes d un m me village d un m me travail ou club de sport etc et leurs tailles varient L id e de d part consiste mettre en commun leur pouvoir d achat et commander des produits en vrac aupr s de producteurs locaux ou bien de l picerie s che aupr s de fournisseurs La structure est plus ou moins formelle selon le choix du groupe De la m me fa on que les Food Buying Club aux Etats Unis ils peuvent tre g r s par une association qui leur offre un annuaire de producteurs locaux et leur propose de mettre en avant leur groupe en ligne afin d attirer de nouvea
182. re cuisiner un g teau sans sucre mac ration de plantes etc L organisation d activit s militantes ex cr ation de Comit contre le Gaz de schiste projection d bat participation des forums sociaux Des activit s organis es autour de la rencontre des membres pique nique trocs entre les membres 2 2 2 4 Le choix d organisation Participation des membres La participation des adh rents diff re v ritablement d un groupe l autre Dans certains groupements c est une personne relais qui s investit dans le fonctionnement et dans l organisation du groupe Les autres membres ne participent pas r ellement si ce n est pour r cup rer les commandes Dans un second type de groupements un certain nombre d heures de travail b n vole est effectuer pour le bon fonctionnement du groupe Ces groupements d achat sont souvent structur s sous la forme d une picerie un local appartenant l un des participants avec des produits stock s et mis disposition des autres membres du groupe Ces groupements piceries comme il en existe l international sont autog r s et n ont pas forc ment de statut formel Ainsi pour le bon fonctionnement de ces groupes des lois et des r gles pr cises respecter sont pos es Dans ces cas l un planning et des r les attribu s chacun comptabilit d ballage des commandes nettoyage du local etc sont tablis en d but d
183. recherche un premier a pour but de cerner les attentes des consommateurs et un autre consiste identifier la fa on dont les circuits courts contribuent au renouvellement des fili res et au d veloppement r gional en tant qu objets de nouvelles actions collectives multi acteurs vecteurs d exp rimentation et d apprentissage des formes d un commerce quitable local d une part et d une d mocratie de proximit d autre part Nous nous concentrerons sur la mani re dont les membres d un groupement d achat vont s ajuster et se coordonner pour agir Pour cela notre analyse s appuiera sur une sociologie des r gimes d engagement Th venot 2006 qui renseigne sur les formes de qualification du bien commun que les individus mettent en uvre mais aussi sur d autres formats d action Nous tenterons de montrer pourquoi et de quelles mani res les individus s engagent dans un groupement d achat et comment ils coordonnent leurs actions pour concr tiser leur projet Dans un premier temps nous identifierons les origines historiques de ces initiatives Puis nous tenterons de faire un tat des lieux de celles ci en France et l tranger afin d en souligner les diverses sp cificit s Une identification et une description de ces groupements d achat dans la R gion Languedoc Roussillon nous permettra de dresser une typologie Sur cette base et suivant notre cadre d analyse nous choi sirons trois groupements d achat dont un en cours de cr
184. rmin l entretien Une grande discussion s en suit au sein du groupe Quelques uns sont d us de la r action que plusieurs membres ont eu avec ce producteur et convoquent le soin la sollicitude en d fendant une certaine exigence dans la communication avec les autres Moi je trouve qu on met les gens dans des situations je suis d sol e mais c est insupportable Il sait ce que c est le bio il n est pas n de la derni re pluie interpelle Pascale Mais pour la majorit des participants au contraire cet appel au soin dans la fa on dont sont trait s les producteurs ici ne fait pas sens ceux ci estiment que le producteur doit assumer que ce qu il fait n est pas bien c est le but de l preuve Il a t confront ce que la soci t d aujourd hui demande donc moi je suis pour qu on rencontre r guli rement des producteurs Malika Moi le discours des gens qui dominent j avais pas envie de l entendre et a fait des ann es que ces gens continuent dire de la merde Julie Mais si tu veux op rer des changements c est nous aussi de faire la d marche aussi d accompagner des producteurs vers un changement des pratiques Thomas Pour la plupart des membres du groupe Christian n a pas employ la bonne m thode pour se pr senter il a suscit l agacement aupr s de certains La fa on dont il s est justifi n a pas plut au groupe D autres membres rappellent cepe
185. roducteurs locaux tout en recherchant partager des moments de convivialit Pour cela le nombre de membres est souvent limit afin de pr server une taille familiale et l intimit du groupe En dehors des r unions qui prennent la forme de repas partag s les membres du groupe organisent r guli rement des activit s bas es autour du partage de connaissances ou de la convivialit La majorit des membres connaissent les producteurs 37 Tableau r capitulatif des cinq types de groupement Crit res communs chaque type Crit res ne rentrant pas en compte R seau militant la base Zone du groupement Groupement militant Refus de statut formel et d une Types de produits consomm s ventuelle aide Les rencontres en dehors de Fonctionnement coll gial prise l approvisionnement de d cision au consensus Pas de quota R unions mensuelles Commandes des producteurs locaux Charte Cadre familial voisinage amis Zone du groupement Groupement avec une Pas de quota Charte ou r glement int rieur personne r f rente Pr sence d une personne relais Motivations pragmatiques Commande effectu e sur Internet Produits consomm s Pas de limite de taille Zone du groupement Groupement r seau Pas de r union ni d autres professionnel activit s organis es en dehors des 8 r unions Pas de statut et charte Grande taille pas de quota Charte G
186. ros La Coop Miam Miam n a pas de statut formel non par refus mais parce que les membres n en voient pas l int r t Je pr cise par ailleurs que nous ne sommes pas un v ritable groupement d achat avec des r gles pr cises Nous avons une charte mais nous ne sommes pas sous la forme d une association loi 1901 Pour Martine l absence de r gles et de statut formel ne fait pas de la Coop Miam Miam un v ritable groupement d achat Pour Evelyne avoir un statut signifie perdre sa libert On est bien comme a moi je veux garder ma libert et pas forc ment m engager dans une association 4 1 1 2 L organisation et les rencontres de la Coop Miam Miam Dans la Coop Miam Miam un membre prend sa charge un produit Il est alors qualifi de marraine ou parrain d un produit Son r le consiste prendre les commandes aupr s du groupe en avertir le producteur et tablir un accord avec celui ci pour la livraison Pratiquement tous les membres mis part les producteurs qui sont aussi membres part enti re sont parrains d un produit Un producteur est g n ralement choisi parce qu un membre le conna t personnellement et il arrive tr s souvent que le groupe se d place pour visiter son exploitation Je pense que le fait de les conna tre est tr s important nous dit Martine Les r unions de la Coop Miam Miam ont lieu une fois par mois chez un membre du groupe qui ce jour l ouvre son salon
187. roupement f d ration Zone rurale de villages R partition des t ches par village Commande via un grossiste Statut formel Motivations pratiques acheter bas prix des produits de qualit Petite taille avec nombre limit Charte de personnes Statut juridique R unions mensuelles Prise de d cision Groupement intime Connaissance des producteurs Activit s organis es en dehors de l approvisionnement Motivations pragmatiques En zone rurale Ce travail de description et de typologie nous conduit des questionnements Comment les individus envisagent ils le groupe Comment se traduit cette volont d une part de fermer le groupe pour pr server une taille familiale et des rapports entre les personnes et d autre part une volont de l ouvrir pour offrir l acc s des produits pour tous De m me que recherchent les 38 individus travers un groupement d achat en refusant un ventuel statut juridique Quelles relations entretiennent ils avec l agriculture locale Ce premier travail nous am ne donc nous demander de quelles mani res les individus con oivent le groupement d achat 39 3 UN CADRE ANALYTIQUE ET UNE METHODOLOGIE POUR REPONDRE A NOTRE QUESTION DE RECHERCHE 3 1 Une entr e par la sociologie pragmatique La sociologie pragmatique est un courant n dans les ann es 1980 d velopp notamment par Luc Boltanski Laurent Th venot et leurs l ves don
188. rs de la pr sentation des groupements nous avons voqu l mergence de quelques unes de ces tensions que nous d taillons dans cette partie en les illustrant par des situations pr cises 4 3 1 Une remise en cause n cessaire la Coop RAAREes Depuis quelques temps des tensions apparaissent au sein du groupe et notamment de la part des anciens regrettant le fonctionnement de d part Nous parlons ici d une remise en cause n cessaire car plusieurs points abord s par les membres du groupe devraient conduire une r union Sp cial Coop la rentr e 2011 afin de revoir les fondamentaux Sonia 4 3 1 1 Les modalit s de l enqu te ne sont plus respect es L arriv e accrue de nouveaux membres depuis un an dans la Coop RAARes a entra n des changements dans le fonctionnement du groupe et notamment dans les modalit s de l enqu te pour la validation de charmandises ce qui suscite des incompr hensions au sein du groupe 66 Vers une perte de l enqu te Il convient de remarquer que lorsque nous interrogions les membres sur leurs crit res pour faire confiance un producteur ceux ci ont r guli rement voqu la confiance faite au chamarade qui pr sente et propose un nouveau produit Le producteur n tant pas toujours disponible pour se d placer ce sont souvent les r ponses aux questions pos es au chamarade qui vont d terminer si un produit convient au groupe La l gitimit
189. rtir de r seau professionnel Des propositions de produits sont envoy es aux membres de ce r seau et l approvisionnement se d roule sur le lieu de travail Les personnes passant commande ne se connaissent pas forc ment ou bien se connaissent par le biais de relations professionnelles car aucune r union ou autre activit est organis e L change et la communication s effectuent par Internet 2 2 3 4 Le groupement f d ration de villages Plusieurs groupements en zone rurale se sont cr s face la non disponibilit proche de produits bio Ainsi des groupes de personnes de plusieurs villages se f d rent afin de passer de grosses commandes souvent aupr s de grossistes Les commandes sont peu r guli res dans l ann e tant donn les grandes quantit s demand es Ces groupements s organisent en commissions par villages Chaque commission 3 4 personnes se charge de rassembler les commandes de son village de les envoyer et de les distribuer aupr s des participants Aucune r union ou autres activit s ne sont organis es par ces groupes tant donn le nombre important de membres Les motivations de ces groupes sont pragmatiques acc s une alimentation de qualit moindre co t 36 2 2 3 5 Le groupement intime Un dernier type de groupement est identifi comme le groupement intime Dans ce cas c est un groupe de personnes qui d cide de se regrouper pour s approvisionner aupr s de p
190. s nous d merder tout seul Contrairement aux membres du groupe Miam Miam presque tous les participants au RAARes que nous avons rencontr s sont dans des situations professionnelles et sociales tr s stables enseignants chercheurs membres militants de multiples r seaux etc 4 6 3 Le GASE dans la recherche de liens de solidarit De par le jeune ge du groupe la solidarit entre les membres n est pas encore d velopp e m me s ils cherchent partager des moments en dehors des r unions afin de mieux se conna tre Pour le moment on ne se conna t pas encore c est pour a qu il faudrait qu on organise des ateliers de transmissions de savoirs comme comment faire notre lessive etc a permettrait de mieux se conna tre nous fait part Lucie membre du GASE Cependant un sentiment d appartenance relativement fort au groupe appara t d j chez certains Catherine a entendu parler de plusieurs personnes motiv es pour monter un groupement d achat dans son village M me si elle ne s est pas engag e dans le GASE de mani re formelle elle ressent un sentiment d appartenance au groupe relativement fort qui la conduira demander l avis des autres avant de le quitter Je Jui ai dit la personne qui lui en a parl que je n tais pas mari e avec les Gasiers de la Placette Mais un moment ils au GASE parlaient d un quota de 30 personnes alors peut tre je peux partir je devrais leur demander si a po
191. s De plus la volont des consommateurs de r duire les risques sanitaires est une autre de ces motivations La relation directe avec les producteurs permettrait en effet aux membres d valuer plus directement la qualit des produits Coline membre du groupe nous explique pourquoi consommer local est important Dans les supermarch s les produits n ont pas d ge n ont pas d origine c est compl tement d douan de tout d o le fait qu il y ait pas de saison c est d douan de tout a et a c est dommage alors que le produit local il est de saison il est l juste un moment et tu sais d o il vient La recherche de produits locaux correspond aussi la recherche de produits saisonniers le consommateur renoue avec le rythme des saisons comme nous le raconte Sonia membre de la Coop RAARes En ayant des produits locaux tu te rapproches aussi de la nature tu r alises qu il y a des saisons J ai une copine qui me disait qu elle n avait jamais r alis qu en hiver il n y avait pas d aubergines et qu elle ne comprenait pas pourquoi a coutait cher Maintenant t as des fraises tout le temps par exemple L exigence conomique 57 L achat de produits bio en Biocoop ou en grande surface est financi rement inabordable pour certains foyers Pour beaucoup acheter en gros par le biais d un groupement d achat faciliterait l acc s ces produits Rosalia l initiative d un GA sur Castelnau le Lez nous t moigne d
192. s mauvais alors qu la librairie lieu des r unions RAARes f as toujours une odeur diff rente t as l odeur de la confiture quand quelqu un am ne de la confiture t as l odeur des livres nous raconte L on en plaisantant 4 7 2 8 Choisir son produit librement A la diff rence d une AMAP o l achat repose sur un engagement contractuel d fini avec le producteur le groupement d achat impose tr s peu de r gles Les gens entrent et partent comme bon leur semble commandent ou ne commandent pas viennent ou ne viennent pas Rester souple et libre est le mot d ordre de certains A la question de savoir pourquoi avoir choisi le groupement d achat et pas une AMAP les personnes voquent la libert de pouvoir choisir leurs produits et leur rythme de consommation Un des membres de Choux fleurs et pissenlits t moigne sur Internet On aurait pu adh rer une AMAP mais on veut garder une libert dans le choix des produits les paniers plus ou moins impos s ce n est pas notre truc Catherine est de cet avis aussi Sur le panier moi j ai d couvert des choses c est aussi un engagement parce que a facilite pas la vie tout le temps ce n est pas vrai En les achetant il faut que tu les cuisines C est un choix comme ceux qui se sont enlev s parce que tu ne pouvais pas choisir tes l gumes Mais dans le monde o on vit o on pense qu on est libre parce qu on a le choix c est difficile de se dire qu on est contrai
193. s par exemple lorsqu un membre affirme j y viens pas chercher des amis Au contraire c est une forme d autonomie qui est revendiqu e m me si je ne participe pas a continuera personne n est indispensable 86 t moigne Gilou Le groupe peut continuer sans une personne Cela est aussi mis en avant dans le fonctionnement du groupe la pr sence aux r unions est libre personne ne se souciera de l absence de l un d eux Si une personne ne vient plus depuis un moment comme nous le fait remarquer Pierre es gens ne sont pas au courant de ce qu ils deviennent des probl mes qu ils peuvent avoir Si quelqu un ne vient pas on ne se pose pas de questions Cette recherche d autonomie de l individu et du groupe se traduit par une absence d engagement dans le proche entre individus Par contre elle va de pair avec un souci tourn vers le collectif Le type de solidarit qui est mentionn en entretiens concerne par exemple la r solution des probl mes de logistique pour des commandes c est dire des probl mes qui pourraient toucher l ensemble du groupe et ses possibilit s m me d existence Les probl mes personnels de chacun par contre restent dans le domaine du priv et de l intime qui n est pas partag comme l illustre ce t moignage de Thomas On a tous du mal se manifester quand on est en situation difficile on a trop peur de demander de l aide l autre la soci t nous a appri
194. s s avec les quelques experts mais galement les pistes fournies gr ce aux informations disponibles sur Internet forums de discussions portant sur les groupements d achat etc nous ont permis d laborer un guide d entretien Annexe 2 que nous avons divis en quatre parties v Dans une premi re partie sont trait es des questions g n rales sur le groupement localisation taille anciennet etc sur l existence d un ventuel r seau pr existant l origine et sur les motivations de cr ation v La seconde partie traite du statut juridique de ces structures car diff rents points de vue nous ont t pr sent s opposant principalement la mise en place d un groupe sauvage 7 avec la n cessit de structurer le groupe en association formelle Cette partie aborde aussi la question des prises de d cision au sein du groupe savoir si elles s effectuent de mani re pyramidale ou centralis e avec l lection d un pr sident ou l existence d un noyau leader de personnes ou bien si elles s op rent de mani re plus coll giale Nous interrogions galement le groupe sur l existence d une ventuelle charte sur son contenu et son utilit v La troisi me partie porte sur le fonctionnement interne des groupes notamment sur l implication des participants et sur les questions de logistique d placement local etc Un autre point abord concerne les ventuelles rencontres entre membres d un m me groupe
195. s 66 4 3 1 1 Les modalit s de l enqu te ne sont plus respect es 66 4 3 1 2 Le r le de la Coop red finir rennes 67 4 3 1 3 Le manque d claircissement face aux valeurs communes 69 4 3 2 La Coop Miam Miam entre qualification du bien commun et recherche de CONVIVA SR ee er MGR et ne ner 69 4 3 2 1 La convivialit est prioritaire rondes ne tits 70 LIL ADSENCEU PAOQUPIOSE ES ER nl a ne AS ee a a AR T ETA 71 4 3 2 3 Des solutions propos es pour redynamiser le groupe 72 4 3 3 Le GASE entre le jeu et la recherche du juste pee ennemis 73 4 3 3 1 Les Modalit s de la S OCHON Aa a nr a ne 73 4 3 3 2 Les r unions entre le jeu et l efficacit 74 44 Ees prises d d CISIONS es nm aa ne aan la 76 44 1 Le consensus dans le groupement autog r au RAAREes ss ssssssessesessssesseserssressesres 76 4 4 1 1 La conception de la prise de d cision par Consensus 76 4412 IOHSIONS SSSR Re tee st at AS te 77 4 4 1 3 Le temps de la discussion et le cheminement r versible 78 44 2 Le contournement des d saccords dans la Coop Miam Miam crainte de la dispute 78 4 4 2 1 Des d saccords face aux critiques 78 4 4 2 2 La difficult d entrer en conflit apparent 79 44 3 Au GASE la supr matie du r gime de l enqu te s onnnnenneeseessoeseseoeseesreseessressesres 80 4 5 Le face face avec les producteurs 80 4 5 1 La relation du groupe au producteur par l interm diaire d
196. s Modalit s de la s lection Pour illustrer ces propos nous d crirons la d marche et la logique d action de deux gasi res pour estimer la l gitimit d un produit rencontr Isabelle l enqu trice C est par l interm diaire d une personne d un autre groupement d achat sur Sommi res que Isabelle a eu le contact d un producteur de pois chiche labellis install pr s de chez elle Il convient de remarquer que la personne l ayant renseign e sur ce producteur partage les m mes affinit s et le m me engagement politique Direct quand tu rentres chez elle membre de l autre groupe tu vois des autocollants anticapitalistes donc tu te dis ok on va bien s entendre C est lors d un entretien qu elle nous fait part de sa rencontre avec le producteur On a d abord parl de sa reconversion et puis apr s j ai pris les pois chiche mais a demande toute de m me aller discuter plus longtemps Il faut que je retourne voir parce qu il y a une question par rapport au GASE savoir qu il m expliquait qu il amende ses terres avec la station d puration de Salinelles ou de Sommi res donc a m a interrog vu le nombre de m dicaments que les gens prennent L il va falloir que j y retourne pour lui poser des questions Malgr que le producteur soit labellis et qu elle consid re la labellisation comme gage de qualit Isabelle veut la m me fa on qu au RAAREes mener une enqu te
197. s de justice d finis dans le CROAC sont donc importants souligner d autant plus que le groupe compte s ouvrir d autres Extrait de la Charte de la Coop RAARes Les ressources de la plan te s puisent La pollution gagne du terrain chaque jour La terre se r chauffe du fait de l activit humaine et les catastrophes cologiques se multiplient Les pays riches minoritaires pillent les mati res premi res et maintiennent une majorit d humain dans des conditions sociales sanitaires et cologiques d sastreuses L exode rural laisse la place l exploitation intensive Proximit et solidarit disparaissent La soci t ressemble de plus en plus un supermarch Le mod le conomique dominant est l expression de cette d rive fond e sur l exploitation l individualisme et la rentabilit Mais nous reconnaissons aussi la responsabilit des individu e s que nous sommes La soci t de consommation ne repose t elle pas sur la participation du plus grand nombre De ce fait nous en sommes autant les acteur trice S que les complices Nous proposons un autre mode de consommation et d organisation sociale bas non pas sur la concurrence mais sur la solidarit l autogestion la proximit et la confiance Aussi nous cr ons le XXX pour nous permettre de faire face nos besoins essentiels et de consommer l indispensable dans une recherche d autonomie et de rupture avec les sch mas conomiques dominants La grande
198. s difficult s compliquaient la gestion du groupe Elles concernaient galement des probl mes de fonctionnement interne Par ailleurs elles mentionnaient la difficult trouver des agriculteurs fid les Selon la m me m thodologie et pour enrichir notre enqu te nous avons contact des participants de groupements n existant plus afin de comprendre quelles avaient t les causes de ces disparitions Les deux groupements identifi s faisaient mention d un essoufflement du groupe provenant principalement d un manque d implication de la part de tous les membres Ces informations et principalement les difficult s qui y sont rencontr es nous am nent nous questionner sur le fonctionnement interne des groupes Celui ci est il le garant d une inscription p renne dans le temps de ces groupements d achat 2 1 3 La liste des groupements Annexe 1 Nous avons ainsi pu identifier une vingtaine de groupements en r gion L R dont peu font partie des d partements de la Loz re et des Pyr n es Orientales Il est cependant important de souligner que ce manque d informations dans ces d partements ne signifie pas en soi qu il en existe moins mais seulement que nous avons eu moins de contacts avec les experts Ils font l objet d un travail moins pouss Cette liste ne mentionne pas les groupements n existant plus mais fait mention des projets futurs de mise en place de ces initiatives Egalement il est important de souligner q
199. s gueules t moigne Sonia La d lib ration n est pas syst matique et est en aucun cas proc durale Pereira 2009 La prise de d cision m me collective m me super d mocratique elle est toujours associ e de l autoritarisme et du coup a bloque on prend une d cision on fait comme a et du coup a fait 35 Pourquoi avoir choisi cette forme de prise de d cision Racontez un exemple qui montre l int r t du vote consensus T1 hyper autoritaire et on est contre l autorit nous raconte Gilou se d finissant comme anarchiste met avant le refus de l autoritarisme de la d cision Les d cisions c est dans l urgence c est impulsit motionnel et donc du coup violent et dangereux Gilou 4 4 1 3 Le temps de la discussion et le cheminement r versible A la question de savoir comment se prennent les d cisions et quelles sont elles plusieurs membres nous r pondent qu une seule d cision peut tre prise celle d accepter c est dire par exemple valider le produit propos Ainsi dans le cas o un producteur ne convient pas au groupe c est rarement un refus qui est nonc mais un on va voir soit finalement un ajournement de la d cision qui permet tout moment de r introduire la question dans le d bat Cette forme de r versibilit le non n est pas inscrit par un vote est appr ci e par la plupart des membres De m me le consensus est souvent pr sent par
200. s home prescript article ebisu 13403656 2006 num 35 1 Sites Web En France e La Vie Enchant e Le groupement d achat avec service d picerie en ligne Consult en avril 2001 http www lavieenchantiee coop index ph db ption com contact amp view contact amp id 1 amp lte mid 27 e Entreprise Paysans Ouvriers Travailleurs Equitables Le groupement d achat en ligne Consult en Avril 2011 phpoption com content amp view article amp id S5 amp lI e Pic Assiette Collectif d achat group s en ligne Consult en avril 2011 http picassiette org wakka php wiki Collectifs AchatsGroupes e Vivre ensemble La Calebasse Collectif d Achat Local Ecologique en ligne Consult en mars 2011 http a strid info la_calebasse html e Choux fleurs et pissenlits Groupement d achat en ligne Consult en mai 2011 http www chouxfleursetpissenlits com 1458 apropos php e Passerelle Eco Groupements d achats en Produits Bio ou Locaux en ligne Consult en mars 2011 http www passerelleco info rubrique php id rubrique 65 e Rue 89 Acheter group pour acheter plus colo et moins cher vraiment En ligne pe pour acheter plus ecolo et moins cher vraiment 206456 e La Simplicit Volontaire Cr er un groupement d achat en ligne Consult en mars 2011 http simplicitevolontaire bbfr net t789 creer un groupement d achat e Le Pot Commun Le GASE en ligne
201. s individus celui ci Derri re ce simple constat de la pluralit des logiques d action nous sommes amen s nous questionner sur leurs relations travers la prise en compte des passages et des basculements d un r gime d engagement vers un autre Les groupements d achats peuvent aussi tre vus comme des lieux de tension et d articulation entre des r gimes d action de nature diff rente Comme il a t soulign pr c demment nous retrouvons dans plusieurs groupements une volont de rester informel S loigner de tous types de prescriptions emprunter des chemins peu ou pas balis s comme refuser le statut d association formelle type loi 1901 nous questionne comment se traduit ce souci S agit il d une volont d autonomie d exploration d organisation autour de formes du proche de critique l endroit des formes administratives de l Etat Comment les individus vont ils r ussir se coordonner dans ce type de groupements Nous pouvons mettre l hypoth se qu il y a une volont d acqu rir une certaine forme de libert pour trouver ensemble sans r gles pr tablies ce qui convient au groupe Les individus essaient donc de nouvelles mani res de faire pour s ajuster avant d agir Rencontrent ils une certaine forme d excitation dans l exp rimentation de nouvelles mani res de faire Nous 42 pouvons nous interroger sur les outils et les innovations que le groupe va mettre en place po
202. s les avez d j donc on pourra pas vous apporter grand chose Suivant les groupements on constate que l apport d un produit repr sente implicitement une contrainte pour int grer le groupe Par exemple au d but de chaque r union du GASE et du RAARes les personnes se pr sentent tour de r le en donnant leurs noms les produits qu elles ont en charge approvisionnement et livraison et les nouvelles pistes de produits qu elles ont et dont elles pourraient s occuper Ici la prise en charge d un ou plusieurs produits par chaque membre est une notion importante qui peut tre per ue comme une obligation Par contre dans la Coop Miam Miam o les relations entre les personnes priment la recherche de produits n est pas ressentie pour la majorit comme une contrainte ou une obligation comme gage d int gration Pour les r unions de Miam Miam il n y a pas de tour de table o chacun se pr sente et donne son nom et le produit dont il s occupe Les gens entrent au fur et mesure et discutent d autre chose Les personnes ne parlent pas de leurs produits au d but lors d un tour de table formel comme la Coop RAAREes Il y a beaucoup moins ce sentiment de responsabilit 4 7 1 3 Temps et mode de vie la stabilit Prendre en charge un produit demande un certain temps et de l organisation Lors d une r union de Choux fleurs et pissenlits Uz s des membres font un bilan du manque de personnes mand
203. s objectifs communs Les individus vont d velopper comme nous l avons vu dans l analyse des groupements des logiques d action diff rentes pour y parvenir Les individus devront donc trouver un terrain d entente pour s ajuster et se coordonner avant d agir Egalement les 41 modalit s de l action concernent aussi les relations tablies avec l environnement la fa on dont il sera saisi et ajust pour la recherche de l int r t g n ral D apr s un premier cadrage sur cette initiative nous avons pu d gager diff rentes justifications soutenant ce choix mais un objectif commun ressort celui de se regrouper pour s approvisionner en produits de qualit Mais comment un noyau de personnes prend il l initiative de d marrer une action Pourquoi s engager dans un groupe et se mettre ensemble pour r pondre des attentes personnelles Quelles sont les motivations des individus l entr e d un groupe Les justifications qui soutiennent ce choix de dispositif sont vari es Pour certains il y a d s le d part cette id e de soutien l agriculture locale reposant sur des motivations militantes Mais l inverse d autres d marrent sur des motivations beaucoup plus pratiques et mat rielles comme se regrouper pour acheter un co t moins cher des produits de qualit Le travail de typologie nous a montr que par la suite la majorit des groupements d cide au contraire de s accommoder des prix annonc
204. s ont d cid de mettre en place une coop rative d achat Le terme de coop rative provient d un autre groupement d achat d j existant l poque sur Montpellier appel la Coop RAARes L id e initiale de la Coop Miam Miam a t de constituer un groupement de personnes motiv es pour r fl chir et consommer autrement en marge de la soci t de consommation Au d part sept huit personnes du village de Viols le Fort qui se connaissaient de part leur proximit g ographique se sont group es et ont commenc chercher des producteurs dans les environs L id e tait de consommer des produits les plus colos bios et locaux possible Mais comme nous le raconte le groupe il y avait aussi l id e de tisser des liens de solidarit avec les producteurs locaux qui seraient choisis et entre les membres du groupe Martine membre du groupe Petit petit ce sont de nouvelles personnes amis des membres d j pr sents qui ont int gr le groupe Le groupe compte environ 17 membres g s de 30 60 ans et le taux de renouvellement n est pas important seulement trois nouvelles personnes l ont int gr en deux ans Cependant plusieurs personnes du noyau de d part n assistent plus aux r unions Actuellement la plupart des membres travaillent sur Montpellier habitent Viols le Fort et les villages alentours mais ne sont pas originaires de ces villages Le groupe de d part habitant Viols le Fort
205. s who choose to source wholesale directly from several producers and for several food products A census and several surveys conducted with about twenty groups in the area Languedoc Roussillon have allowed us to describe the various forms of operational and organizational implementation Then we followed three of these Food Co ops which have a participatory credo one being in the development phase and two being already established for five years The objective of this study is to outline the various ways in which individuals engage in a Food Co op and how they coordinate their actions in the research for what it s appropriated The analysis is based on a sociological aspect of commitment regimes as exposed by L Th venot 2006 giving the tools to examine the logics of action of individuals and their ability to adjust to the various situations of social life We followed three Food Co ops which are engaged in different logics of action the co operation RAARes Montpellier engaging in a regime of justification Boltanski et Th venot 1991 the co operation Miam Miam engaging in a regime of familiarity and affiliates and GASE newly created groping between the regimes of exploration and justification Th venot 2006 Auray 2010 But despite the dominant logics of action in each group it can be observed that there is an emergence of tensions in right qualification of not only the choice of producers but also in terms of organizing the gro
206. sant pas ou conduisant des r unions une deux fois par an 9 groupements Dans ce deuxi me cas il 33 s agit de groupements port s par une seule personne ou mis en place dans un cadre professionnel qui n organisent pas de r unions Dans le cas des groupements se r unissant r guli rement le face face entre plusieurs membres intervient contrairement des achats en circuits longs ou certains autres types de circuits courts Les r unions sont souvent organis es pour discuter des produits transitant par le groupement ou prendre des d cisions concernant le fonctionnement du groupe Nous pouvons de ce fait nous questionner sur les motivations de ces personnes int grer un groupe de consommateurs pour pratiquer leurs achats compte tenu des conditions de r union que cela suppose Les rencontres en dehors de l approvisionnement des produits Une majorit de groupements organise d autres activit s en dehors de l approvisionnement des produits Ces rassemblements peuvent avoir pour objectif de cr er du lien avec les producteurs approvisionnant le groupe en allant visiter son exploitation un dimanche ou bien en participant une journ e cueillette Mais le groupe organise aussi des activit s entre ses membres en dehors des r unions Les activit s peuvent prendre plusieurs formes Des ateliers de partage de savoirs et de connaissances ex pr parer du dentifrice apprendre faire sa lessive avec de la cend
207. sation dans sa consommation quotidienne Dans les trois groupements l approvisionnement en produits d pend de la personne qui s en occupe Cela demande donc une organisation dans la prise de commande comme nous l explique V ronique Ca c est pas facile g rer il faut avoir une capacit de stockage parce que quand le chamarade a d cid que la commande de chocolat c tait tel jour m me s il t en reste encore pour un mois il 90 faut que tu te dises que la prochaine sera dans 3 mois donc il faut que tu commandes car dans 3 mois tu n en auras plus Il y a donc une certaine n cessit objectiver ses pratiques de consommation ne serait ce que pour estimer les quantit s de produits consomm s Contrairement au supermarch o la disponibilit et le choix des produits ne demandent pas d organisation comme le fait remarquer Thomas RAARes Y a des trucs que je trouve pas ailleurs qu au supermarch ef puis des fois c est une question d organisation j ai envie de bouffer des oranges et j avais pas pr vu l avance ou encore Sophia non membre Au supermarch c est le prix et la disponibilit parce qu on peut pas pr voir tout le temps la coop il y a pas tout et puis des fois t as besoin d un truc en urgence 4 7 1 5 L absence de choix et de disponibilit des produits Dans un groupement d achat un accord est pass avec un producteur pour un produit Cette fid lisation un pr
208. se un probl me Je pourrais peut tre continuer distribuer les sirops de gingembre La solidarit se traduit ici par l appartenance et l engagement dans un groupe 4 7 La participation un groupement d achat Si officiellement aucune obligation ou condition n est requise pour adh rer aux diff rents groupements les propos recueillis attestent qu un minimum d investissement de la part des membres est n cessaire pour le bon fonctionnement du groupe Ces investissements prennent parfois la forme de contraintes pour certains qui se sentent oblig s de participer Les entretiens que nous avons r alis s aupr s des membres mais surtout aupr s de personnes ayant assist ou entendu parler du groupement mais ne voulant pas s engager nous ont permis d avoir acc s ces donn es Plusieurs contraintes voqu es sont r currentes aux trois groupements mais d autres sont plus sp cifiques chaque groupement 87 4 7 1 Entre investissements 4 7 1 1 La participation aux r unions La participation des membres aux r unions est pour beaucoup la recette id ale pour le bon fonctionnement d un groupe Cependant les r unions ayant souvent lieu le soir et en semaine elles sont per ues par certaines personnes comme une contrainte notamment par quelques membres du RAARes du fait du temps long des d bats et des discussions autour des produits et du GASE du fait du t tonnement qui les am ne taler leurs discussions sur
209. sembl les crit res en 28 diff rents th mes les informations g n rales la structuration de la demande le choix de fonctionnement interne le choix d organisation et les relations entre producteurs et consommateurs 2 2 2 1 Informations g n rales Leur anciennet Mis part trois GA la majorit des groupements ont moins de dix ans d existence Cinq sont encore en projet ou en train de voir le jour Malgr la non exhaustivit de cette liste nous pouvons tout de m me supposer que l on assiste dans la R gion Languedoc Roussillon l mergence de cette forme de circuits courts Leurs tailles D apr s les r sultats obtenus nous pouvons rendre compte de deux cat gories de groupements d achat des GA avec un nombre de membres inf rieur cinquante et d autres comptabilisant plus de cinquante personnes jusqu 200 personnes Toutefois et afin de rendre compte d une vision d ensemble il est galement pertinent de s int resser l ouverture ou la fermeture du groupe vers l ext rieur Ainsi pour ne pas atteindre une taille trop importante certains groupements mettent en place un syst me de quotas avec un nombre d adh rents limit Parmi les groupes de grande taille peu ont tabli un quota Il sera donc int ressant de comprendre comment fonctionnent ces groupes d un point de vue logistique et relationnel Cependant la moiti des groupements ont cette volont de ne pas agrandir le
210. si vous voulez dessus La surprise est d ordre A chaque r union un ou plusieurs produits sont pr sent s parfois peu connus des modes de consommations courants Ce sont alors des discussions portant sur de nouvelles recettes sur les valeurs nutritives des produits etc qui suscitent la curiosit des uns et des autres Ca me plait de passer des commandes pour ceci cela ohhhh du sirop de gingembre oui c est amusant commente Th o membre et producteur Except la commande de produits de base le GASE a valid un certain nombre de produits tr s sp cifiques nectar de kiwi champignons japonais Shii Tak sirop de gingembre etc Annexe 10 Le groupe aimerait largir sa liste avec des produits de consommation courante produits d entretiens Le plaisir de l exv rimentation Enfin c est l exp rience qui est prise comme un mode d apprentissage l chec tant aussi enrichissant Ce sont les exp riences qui permettent de se construire On fait confiance et si un jour on se trompe on reviendra sur nos pas et on dira bon tant pis on prend plus ce produit l C est l int r t aussi de ne pas avoir un truc codifi a n engage que nous de changer Les membres s inscrivent dans le r gime de l exploration N Auray qui valorise une capacit des individus int grer des ph nom nes nouveaux et perturbants 4 1 3 3 La recherche de stabilisation des pratiques de la part des cr ateurs
211. son entr e y a un sentiment d amiti qui s est install En tout cas moi je trouve 25 Veau ou agneau lev en plein air nourri au lait maternel et au p turage 49 beaucoup plus de plaisir retrouver les gens Je les consid re comme des amis Se r unir dans des lieux priv s pour discuter et partager de bons repas participe au d veloppement d une certaine aise et l tablissement de relations fortes avec les membres ce qui inscrit le groupe dans un r gime du proche de familiarit 4 1 1 3 Le r gime du proche soumis des critiques Cependant l engagement du groupe inscrit dans un r gime du proche est soumis depuis quelques mois une critique interne Au cours d une r union du mois d avril ce r gime a t critiqu en raison d un manque d efficacit Depuis que j y suis je vois un truc qui marche pas trop commente Virginie membre du groupe depuis un an et qui n y trouve pas son compte Ce reproche est fait par plusieurs membres dont deux qui l ont d j quitt entre temps Je sentais que c tait trop une ambiance de potes a n avan ait pas nous raconte Jean Claude ancien membre qui a r dig la charte Afin de justifier leurs m contentements vis vis du groupe Virginie et d autres font part de leurs exp riences en tant que membres d un autre groupement de Montpellier La Coop RAARes Ces participants invoquent l engagement politique pr sent dans le groupe de Montpe
212. st une association de solidarit active avec les migrants les r fugi s et les demandeurs d asile 53 mardis du mois Ce lieu se trouve sur La Placette d o le nom de Gasiers de la Placette Les gasiers g s de 25 60 ans sont au nombre de vingt L entr e dans le groupe se fait par cooptation ce qui explique que beaucoup de membres se connaissent par le biais de leur travail ou d autres r seaux militants dans lesquels beaucoup sont impliqu s Educations sans fronti res les faucheurs volontaires ATTAC etc Etant donn le nombre accru de membres chaque r union les gasiers ont sugg r plusieurs reprises de limiter la taille du groupe Les r unions commencent tre longues on finit tard a prend des plombes Faut voir parce que pour le moment on n a pas de recul nous racontent Chlo et Yann membres fondateurs du groupe Nous retrouvons aussi dans ce groupement la volont d tre informel de rester autonome et de garder un fonctionnement horizontal sans hi rarchie M me si une association ce n est pas trop compliqu il faut lire un pr sident voter des statuts et bizarrement le pr sident et le bureau se sentent forc s de prendre les choses en main alors que l ceux qui sont l sont d cisionnaires C tait un souci on ne voulait surtout pas tomber dans un truc o il y avait des responsabilit s fig es Chlo et Yann membres l initiative du groupe Avant
213. stitutions a souvent t voqu e Ce refus de tous liens de d pendance aux institutions les am ne donc s organiser de mani re autonome La majorit des groupements fonctionnent sans salari s Seulement un groupement a demand une aide pour la cr ation d un emploi temporaire pour g rer la comptabilit du groupe Une aide de 200 euros a t accord e un autre groupement pour le d marrage Les motivations initiales Au del de la diversit des motivations initiales nonc es par les groupements nous pouvons en distinguer deux grands types Dans le premier cas qui reste majoritaire ces motivations initiales r pondent des attentes personnelles ou du m nage La recherche de produits bio et locaux moindre co t est une des finalit s qui revient le plus r guli rement dans les entretiens Cependant d autres groupements t moignent de motivations initiales davantage tourn es vers l ext rieur et vocation plus militante Ainsi pour certains la cr ation d un groupement d achat est une forme de soutien l agriculture locale Les r ponses apport es cette question concernent directement les producteurs On voulait soutenir et regrouper des producteurs On voulait que les agriculteurs soient bien r mun r s etc Les individus tentent alors par ce biais de r pondre aux probl mes rencontr s par les producteurs plus qu des attentes personnelles Pour d autres les motivations t m
214. t etc a t effectu e sur la base de diff rents mots cl s en fran ais groupement d achat achat group coop rative d achat et en anglais purchasing group alternative food consumption consumption group N anmoins il convient de remarquer que tr s peu de r f rences sur cet objet ont t trouv es et notamment aucune sur les groupements d achat fran ais et belges mis part une tude comparative Seulement des r f rences sur le Japon et les Etats Unis ont t identifi es Cependant c est la fin de notre travail que nous avons appris que le terme anglophone de Food Co op se r f rait aux groupements d achat et que plusieurs travaux de recherche avaient t effectu s ce sujet 1 3 1 Les groupements d achat fran ais aujourd hui Etant donn le peu de litt rature scientifique accessible concernant l objet d tude nous avons d orienter nos recherches sur des sites Web l aide de diff rents mots cl s coop rative d achat groupement d achat achat group ce qui nous a amen s rep rer l existence de quelques sites Web sp cifiques des groupements d achat des articles concernant la mise en place de ces dispositifs et des forums de discussions portant sur la cr ation de ces derniers Les termes groupements d achat et coop ratives d achat sont les plus employ s m me s ils restent des termes g n riques car l on remarque des d
215. t du groupe Ce jour l elle est venue donner des nouvelles de son exploitation qu elle a du mal g rer depuis qu elle est seule suite un probl me conjugal Jean un des membres lui demande de faire un bilan de sa situation C est la gal re je recommence tout comme si je me r installais J insiste mais j ai l impression que je ne vais pas y arriver dit elle d une voix tremblante au groupe Pendant une vingtaine de minutes elle num re ses difficult s en passant par les probl mes de tarissement les d bouch s pour la vente l tat critique de son mat riel et notamment de ses cl tures l alimentation des ch vres et la garde de ses enfants Le groupe l coute attentivement et lui propose plusieurs solutions Pour tes filles pourquoi tu ne prendrais pas une fille au pair tu as juste l h berger et la nourrir Patricia Il faut que tu regardes les subventions qu ils donnent pour le stage cl ture de la Chambre d Agriculture Claire Si tu as besoin d argent on peut te payer maintenant pour qu on ait des fromages pendant longtemps Virginie Si tu as besoin de bras pour cl turer pr viens nous un peu avant et on peut venir un ou deux jours Jean Le groupe se soucie d elle et lui propose de l aide S tu veux de l aide on est l pour a II faut que tu nous envoies des appels l aide Si un jour t as besoin pr viens nous un peu avant et on peut ven
216. t le but est de proposer un nouveau cadre dans la sociologie pour analyser les logiques d action des individus et tenir compte de leur capacit s ajuster diff rentes situations de la vie sociale Boltanski et Th venot 1991 Ce cadre d analyse permet d claircir les modalit s de l action en fonction des situations travers es par les acteurs tout en probl matisant leurs relations Il permet aussi de prendre au s rieux leurs capacit s critiques Les auteurs d velopperont plusieurs fa ons pour les individus de s engager dans le monde face leur environnement leur capacit se saisir de leur environnement justifier leurs actes d noncer les fa ons d agir d autrui Pour cela Laurent Th venot 2006 propose une typologie des r gimes d engagement qui met en vidence le fa onnement conjoint de la personne et de son environnement Pr sentation des diff rents r gimes d engagement Boltanski et Th venot 1991 se sont tout d abord pench s sur un r gime d action forte l gitimit publiquement justifiable appel e r gime de justification Ce r gime cherche mettre en vidence les modes d quivalence de qualification d ajustement et de justification par lesquels les acteurs produisent des accords et coordonnent leurs actions c est dire la mani re dont ils cr ent des ordres de justice et s y r f rent pour d noncer l injustice Boltanski et Th venot 1991
217. t le consommateur centrales d achat grossistes d taillants les circuits courts sont g n ralement consid r s comme un syst me de vente mobilisant tout au plus un interm diaire qui peut tre un commer ant un revendeur un restaurateur une picerie etc Pour compl ter cette d finition Chaffotte et Chiffoleau 2007 proposent suite l analyse des textes r glementaires de distinguer vente directe aucun interm diaire et circuit court via un seul interm diaire et dans un rayon inf rieur ou gal 80km L une des forces des circuits courts r side dans la diversit qu ils proposent En plus de distinguer la vente directe de la vente par un interm diaire il est galement int ressant de classer les circuits courts suivant la dimension collective ou individuelle du mode de vente des lieux et des modalit s de distribution march s vente la ferme paniers foires et salons etc Coieent 11 AN Circuits courts Vente directe Vente un interm diaire et ou Vente par le producteur lui m me absence du producteur tors de la 21 verte LA j gt 1 x Cotecst Collectif de F RER RL Q o cte individuel Product PERS FESSES Individuel Im rm diaire coop ratif Source Chaffotte et Chiffoleau 2007 Cahiers de l Observatoire n 1 Notre tude s attachera plus particuli rement une forme de circuits courts encore peu tudi e les groupements d
218. t les projets du groupement Comment imaginez vous le groupement dans quelques ann es 124 ANNEXE 4 Guide d entretien semi directif aupr s des producteurs Entretien producteur 1 Nom 2 Production 3 Comment s est pass votre rencontre avec le groupe et ou avec un membre Premier contact pr sentation de son travail enqu tes sur lui sur quoi portaient les questions n gociation du prix un probl me une incompr hension 4 Comment avez vous per u le groupe Que pensez vous de ces gens d es re ues choqu appartenance 2 mondes diff rents Pensez vous que ces personnes connaissent votre m tier Qu est ce qui vous pla t dans cette relation motivations Ou inversement qu est ce qui un moment donn a pu vous poser probl me Moments difficiles 8 Qu est ce que vous apporte le GA d bouch ou autre 9 Y aurait il des choses am liorer lien entre GA et producteurs Qu est ce que vous aimeriez am liorer 10 Faites vous partie du groupe Points voquer 125 ANNEXE 5 Guide d entretien semi directif aupr s de personnes ne voulant pas int grer un groupement d achat Entretien non participant au GA Nom Conna t le GA Quels sont les endroits o vous allez faire vos courses fr quents et occasionnels Pouvez vous d crire le supermarch march raconter ce qu il s y passe et ce que vous y faites Qu
219. t vrai que quand Gabriel tait pas l a s est fait naturellement Le sirop les gens l ont go t et on a command Ceux qui ont voulu les go ter ont achet tout de suite a s est fait comme a Ils ont dit ok elle est en bio elle est toute seule elle cultive elle m me son gingembre c est suffisant Le fromage on verra parce que d apr s ce que j ai compris on en discutera ce soir pour voir si on continue mais je n ai pas plus de renseignements Mais bon c est ma faute En comparaison Isabelle qui pr conise un travail d enqu te pour la validation d un produit pour Catherine la d gustation suffit Elle ne voit pas l utilit d aller plus loin dans l enqu te D apr s ce que proposait Gabriel parce que a a jamais t autant call l id e c est qu on part d un produit potentiel on valide le fait que ce soit un produit potentiel on go te on prend les renseignements plus pr cis sur le producteur on fait une commande d essai et apr s on valide le produit Ces tudes de cas montrent en quoi ces deux membres du groupe mettent en place des logiques d action diff rentes Catherine prend du plaisir essayer de nouvelles fa ons de faire en se rendant chez des producteurs et en ramenant des produits au GASE pour les d guster entre convives alors que Isabelle et Gabriel ont une d marche plus politique d enqu teurs L excitation de cumuler des produits se trouve confront e l
220. tation par le groupe au cours d une r union la conduit faire circuler une feuille pour noter les commandes Trois personnes agac es du remue m nage qu entra nait l arriv e de produits sur la table lui demandent de rapporter plus d informations sur l exploitation pour la prochaine r union Pour ces membres un produit ne peut pas tre valid s il n y a pas eu de discussions de d bats au pr alable faut pousser plus l investigation Isabelle Nous nous rendrons avec elle le mois suivant pour r cup rer la commande Gabriel m a demand d avoir plus d informations mais je sais pas quoi demander Il se trouve qu elle n avait pas pris rendez vous et que le producteur tait de nouveau absent Son fils pr pare les commandes en emballant chaque fromage dans des sachets personnalis s pour chaque personne Catherine se r jouit de cette petite attention C est en discutant avec le fils qu elle se rend compte que le producteur dont lui avait parl son amie qui fait le march chaque semaine n est pas le m me eux ne font que de la vente la ferme Mais elle ne reviendra pas sur son choix en mettant en avant une logique marchande et domestique le cadeau aux clients fid les ou fid liser ils nous font le rabais ce n est vraiment pas cher et en plus ils sont bons Lorsque nous lui demandons partir de quels moments le groupe fait confiance un producteur elle nous r pond Mais c es
221. te tude et notamment la construction de la typologie a mis en avant la volont de plusieurs groupements de ne pas opter pour un statut juridique formel Cependant nous avons pu voir que cette volont s exprime diff remment selon les logiques entreprises par chacun Dans la Coop RA2Res elle se traduit par le souci de pr server l autonomie et un mode de fonctionnement autog r fond sur des critiques domestiques industrielles et marchandes du groupement A l inverse dans Miam Miam elle permet l organisation autour de formes du proche en refusant 102 tout type d organisation formelle Egalement les entretiens avec les non participants mais aussi avec des membres ont t moign de freins l engagement dans un groupement d achat En effet la participation aux r unions la prise en charge d un produit le choix per u comme restreint et limit et la disponibilit non imm diate des produits sont consid r s comme des investissements face aux pratiques d achats en circuits longs Mais au contraire les membres rencontrent certaines formes de libert dans le groupement absentes dans l achat pratiqu en GMS mais aussi dans d autres formes de circuits courts tels les AMAPs Par le biais d un groupement les membres mettent en avant un certain plaisir discuter rencontrer de nouvelles personnes acqu rir de nouveaux savoirs exp rimenter de nouvelles mani res de faire et l inverse d une AMAP pouvoir
222. ternational 32 5 lin nmsiinseninednties 21 1 3 2 1 Les Sanchoku u Japon ss ht he ne te Re ns me Le 21 1 3 2 2 Les Food Buying Club aux Etats Unis ns 22 1 3 2 3 Les Organic Buying Groups en Grande Bretagne 23 1 3 2 4 LOS GAC DAIOESS RUES Ar hs ne Nr ee hs cms de 23 1 3 2 5 Analyse COMOA AU VOS RR R N ni lenana 24 2 DESCRIPTION ET TYPOLOGIE DES GROUPEMENTS D ACHAT DANS LE LANG UEDOCROUSSIELON Se net ed nas ns 25 21 L RETECANSEMENES usonan a A A 25 2 1 1 Pr identification des groupements d achat dire d experts 25 22 Lengu te dire dEXpERS sonne ni Ee R OA EEE E RE S 25 2 1 3 La liste des groupements Annexe Less sien es 26 2 2 La description des groupements d achat 27 2 2 1 M thodologie de l enqu te aupr s des groupements d achats inventori s 27 2 2 1 1 L laboration d un guide d ntreli nnss nets nn R bed 27 2 2 1 2 La prise de contact avec les groupements nn 28 2 2 1 3 Le d roulement des OMPONONS ER ECRn oer RE ANR ne ee 28 2 2 2 D scrptiondes2roupements suasmiatitihin rntnnlentes han termites heu 28 2 2 2 1 Informations g n rales DAS RES ARS cn MS a 29 2222 La structuration de la TBMANOE Li tri ann een ds san dora nd n tetes 30 2 2 2 3 Le choix de fonctionnement IMMO En ar nnen ln 32 2 2 2 4 Le CHOIX OPPARISALIONE Le nelle Nas PAT ne Re ER Tes 34 2 2 2 5
223. terons de voir quels sont les principes sur lesquels s appuient les individus pour tablir un objet commun tel que la charte des valeurs du groupe Quels seront les sujets de discussions abord s Comment chaque groupement va t il d finir le bien commun 4 2 1 Les motivations initiales des individus 4 2 1 1 Des motivations pratiques La recherche de produits de qualit Dans la totalit des groupements enqu t s la qualit des produits est recherch e par les membres Selon Marc Dedeire 2002 la d finition de la qualit d un produit agricole peut tre interne ou intrins que ce dernier on parle alors de qualit hygi nique non toxicit 56 chimique ou bact riologique nutritionnelle organoleptique sensations gustatives olfactives tactiles visuelles ou d usage conservation commodit de l emploi A cette qualit objective s oppose la qualit externe subjective telle que la r ponse aux attentes du consommateur en terme de symbole r f rence la nature thique Suite aux entretiens nous avons pu mettre en vidence diff rentes d finitions de la qualit propos es par les individus Le bio La recherche de produits bio est une des motivations premi res voqu es par la plupart des membres du groupe Nous entendrons ici par bio des produits issus de l agriculture biologique La red couverte des saveurs est fr quemment voqu e par les me
224. teurs est d ordre moral et mat riel 4 8 2 1 Un soutien mat riel dans le proche Suite l intervention de Valentine en r union autour de ses difficult s le groupe Miam Miam s est mobilis pour organiser des journ es d entraide sur son exploitation une apr s midi a t consacr e r curer la chevri re Virginie a fait venir un v t rinaire d une association pour identifier un probl me qu avaient les ch vres et un dernier chantier a permis de r am nager les mobil homes dans lesquels elle vit avec ses enfants Les mobil homes sont en mauvais tat et ces filles ne veulent plus y habiter Les apr s midi d entraide ne concernent pas seulement sa vie professionnelle mais aussi sa vie priv e le groupe se soucie de ses filles Jo l le mari de Laura est en train de refaire toute la toiture et l lectricit des caravanes Comme nous le dit Laura C est int ressant quand on peut faire ce genre de choses aupr s d un des producteurs de lui dire coute au del de ta production on peut te donner un coup de main 4 8 2 2 Un soutien moral Le soutien Valentine se traduit aussi par un soutien moral Lors d une r union Claire productrice et membre du groupe avait invit Tania une des voisines de Valentine pour qu elle t moigne de sa situation On a dit Tania de venir parce qu on se c toie et qu elle conna t bien Valentine qu ils ont aussi une ferme qu ils ont aussi des enfants et qu
225. ties series Barbara L Tischler DE BOYVE 1889 Histoire de la coop ration et son influence sur le mouvement coop ratif en France Guillaumin et Compagnie Editeurs 120 p GUIGLIONE R et MATALON B 1985 Les enqu tes sociologiques Th ories et pratiques Paris Armand Colin coll U LAMINE C 2008 Les intermittents du bio pour une sociologie pragmatique des choix alimentaires mergents Quae Editions 344 p LAVERGNE B 1923 Les coop ratives de consommation en France Librairie Armand Colin 216 p OLIVIER DE SARDAN J P 1995 La politique du terrain Sur la production des donn es en anthropologie Enqu te 1 THEVENOT L 2006 L action au pluriel Sociologie des r gimes d engagement 9 Janvier 2006 La D couverte 310 p ARTICLES AURAY N 2006 Une autre fa on de penser le lien entre technique et politique les technologies de l Internet et le r agencement de l activit autour de l exploration Working paper in Economic and Social Sciences de Telecom Paristech n 06 18 ESS AURAY N 2010 Les technologies de l information et le r gime exploratoire In van Andel P et Boursier D d La s rendipit dans les arts les sciences et la d cision Hermann CHESSEL M E 2003 Aux origines de la consommation engag e la ligue sociale d acheteurs 1902 1914 Presses de Sciences Po vingti me si cle Revue d histoire n 77 p 95 108 CORCUFF P 1998 Justification strat gie et compassion
226. ting pot c est un m lange de genres Il y a des gens conformes comme moi dans la conformit de ce qu on peut imaginer dans la repr sentation sociale Moi je trouve a super qu on arrive se retrouver on arrive ensemble d fendre des valeurs qu on a jamais vraiment partag es L engagement Civique est tr s pr sent dans le GASE Il se traduit tout d abord par un souci d autogestion La forme autog r e souhait e au GASE lui conf re la possibilit d avoir des droits et obligations cr s ou autoris s par un acte o s exprime la volont de tous Boltanski 1991 La charte pr sentant les r gles de fonctionnement du groupe est mise en ligne afin que chaque membre puisse s exprimer en rajoutant ou modifiant des points De plus comme le mentionne la charte chaque membre n est pas consid r comme simple individu mais comme 65 appartenant au groupe Chaque membre du GASE repr sente le GASE mais n engage au travers de ses propos qu elle m me que lui m me Chlo et Yann nous pr cisent que l laboration de la charte a suscit des r flexions concernant l ouverture du groupe des personnes en situation pr caire Les premi res r unions ont consist construire cette charte pour qu on s entende sur les principes Ca a fait l objet de discussion notamment sur les conditions de production au niveau des producteurs mais a a amen le d bat sur la question sociale aussi concernant les
227. tion ex prendre sa charge un produit Organisation interne Les personnes participent elles toutes de la m me mani re diff rents r les en interne comp tences sp cifiques Qui s occupe des commandes Comment passez vous commande aupr s des producteurs t l phone 117 internet Avez vous un local pour r ceptionner ou approvisionner les produits OUI NON Si oui lequel Si non ou Etes vous approvisionn s en produits frais ou secs ou transform s Et en produits de consommation courante et ou produits festifs de niche Syst me de panier De mani re ponctuelle ou Ponctuelle R guli re r guli re Les 2 Comment se fait le choix des produits Qui se d place pour la Le groupe livraison Un membre tour de r le Le producteur Quelle est la fr quence des r unions Pour quels motifs Quelles ont t les difficult s rencontr es si c tait refaire le feriez vous et si oui comment Le groupe organise t il d autres activit s v nements en dehors de l approvisionnement des produits Qu est ce que vous attendez de ces activit s Quoi 118 Le groupement est il actif dans d autres domaines que l alimentation change de comp tences Quels sont les projets du groupement Le groupe
228. tte forme de circuits courts en nous focalisant sur une zone d tude La R gion Languedoc Roussillon C est suite un travail de rep rage et de recensement dans la R gion que nous avons pu identifier une vingtaine de groupements d achats Nous les avons enqu t s en essayant de comprendre leurs origines leurs modes de fonctionnement et d organisation en vue de d gager une typologie Cinq grands types de groupements ont pu tre identifi s Cependant ce travail d enqu tes dans la R gion nous a amen nous poser diff rentes questions Par exemple comment se traduit cette volont d ouvrir le groupe ou bien de le fermer afin de pr server une certaine intimit Egalement comment s explique chez certains le refus d un ventuel statut formel Que recherchent les consommateurs en organisant des activit s autres que l approvisionnement des produits Afin de pr ciser ces pistes de r flexions nous avons donc choisi trois groupements d achat que nous avons suivi de mani re participative pendant une p riode de trois mois L tude de ces groupements d achat a mis en avant une pluralit de logiques d action d velopp es par les consommateurs dans ce type de dispositif Malgr une diversit de motivations personnelles l entr e d un groupement les membres tentent d s le d but ensemble de d finir des principes et des valeurs communes afin de s ajuster et se coordonner pour r pondre leurs objectifs Les entretiens ainsi q
229. types de prescriptions ou de r gles pr tablies Cette id e rejoint une id ologie anarchiste pr sente chez quelques membres du groupe 51 qui consid rent que toutes pratiques et d cisions prises par des institutions coercitives sont synonymes de d sordre et que l ordre social devrait tre g n r par l association volontaire des individus White D F et Kossoff 2011 Y en a marre on va pas attendre qu une d cision politique se prenne laquelle on va pas adh rer parce qu on est tous chacun des individus tr s hostiles toute d cision du coup l id e est venue de cr er des alternatives nouvelles V ronique La volont d tre un groupe autonome face au syst me tatique marchand etc actuel revient r guli rement dans le discours des membres et les principes de base du groupement Nous observons galement un rejet de la hi rarchie des r les et des responsabilit s fig s de la centralisation de certaines t ches Ainsi L on membre cr ateur du groupe reproche Sonia nouvelle membre qui depuis plusieurs r unions r dige les comptes rendus de prendre un r le de centralisatrice qui cr erait une d pendance elle va fragiliser le groupe parce qu elle va mettre en place des t ches des r les et quand elle se barre c est foutu 4 1 2 3 L organisation du groupe Ayant d j quelques ann es d exp rience le fonctionnement de la Coop RAARes est relativement tabli Une r u
230. u broutard b uf pommes 124 Pas de label de terre sous r serve Huile d olive 27 Pas de label agrobiologie Farines grains jus de raisin 70 Label AB huile de tournesol 127 Miam t la Coop visionnan producteurs appro Provenance des ANNEXE 7 FOSG 5 Lieu de provenance des producteurs Producteurs provenant d autres d partements fran ais O Nimes Sunt Martin de Londre ed S Violssen Laval 4 cs Argelliers L Cailar r aor lt O Montpellier ae ms Produits provenant de l international 128 ANNEXE 8 Produits command s la Coop RAARes Produits Distance par rapport Montpellier km Confiture 96 Farines 61 Huile d olive et raisins 37 Caf Mexique Sucre Equateur Chocolat P rou P lardons roquefort tommes 415 Gruy re morbier et raclette Haut Jura Spiruline Coutach Gard Bi re 35 Produits de chata gnes et jus de pommes Ferme de la Tourette Figues Herault Safran cerises 150 Produits chanvr s farine de noix 304 Savons 0 Coulis de tomates et ketchup 42 Miel 63 Cochon 25 Vin 37 Lentilles 203 livraison mi chemin 129 ANNEXE 9 Charte GASE Charte du Groupement d Achat Solidaire et Ecologique GASE nimois Les gasiers de la Placette La cr ation d un GASE nous am ne nous repositionner en tant qu acteurs consommateurs
231. u des mairies Beaucoup ignoraient l existence de cette forme de circuit court Ce sont des structures en lien avec le milieu agricole et les circuits courts qui ont enrichi notre inventaire Parmi ces experts on compte des acteurs institutionnels les Chambres d Agriculture le Conseil R gional les Conseils G n raux de chaque d partement les Pays mais galement des acteurs du milieu associatif travaillant directement avec le monde agricole Les CIVAM et les ADEAR de chaque d partement les Foyers Ruraux etc ou en lien avec le domaine de l alimentation R seau Cooper 34 Slow Food Colibri Biocoop Terres Vivantes Nature et Progr s etc Ces partenaires nous ont donn les premi res pistes concernant l existence et le fonctionnement de ces groupements d achat Par la suite la liste de ces groupements s est peu peu largie gr ce aux premiers contacts amorc s avec les premiers groupements identifi s 2 1 2 L enqu te dire d experts Lors de ces prises de contact il nous a paru pertinent de rencontrer les personnes ayant suivi ou accompagn des groupements d achat dans le but d obtenir des retours d exp riences sur leur mise en place Recherchant tous types d informations sur ces dispositifs nous avons alors opt pour des enqu tes en entretien libre Apr s avoir d fini le type d accompagnement ou de relations que ces personnes avaient entretenu avec ces GA nous voulions en savoir davantage sur diff rents
232. u il a fait le plancher dans la caravane c est des trucs qui ont rien voir avec son exploitation mais qui peuvent lui donner un coup de main c est une relation d entraide Oui c est des circonstances qui ont fait qu on s est senti responsable de l aider Ce souci de l autre se traduit aussi par le soin et l attention que le groupe apporte Valentine Lors de sa venue en r union elle s tait confi e au groupe en leur annon ant qu elle ne sortait plus les ch vres je suis honn te avec vous mais sur le march je ne peux pas le dire sinon je perds mes clients Je les ressortirai l t prochain Se sentant concern le groupe d cide de lui apporter une aide et de discuter si l accompagner pour sortir les ch vres pourrait l aider Virginie I faudrait qu elle sorte les ch vres 20 min une demi heure dans la luzerne ce n est pas beaucoup Ce qu elle appr hende c est que les ch vres vont faire les folles courir partout Fran oise Est ce qu on peut essayer d tre l Virginie Apr s il y a une comp tence mener les ch vres c est quand m me elle de le faire On peut aider mais les ch vres connaissent la personne Tania Ce qu il y a c est que a fait trop longtemps qu elle sort pas les ch vres elle m me et qu elle sait plus trop le faire Evelyne On pourrait peut tre y aller tous ensemble Claire Oui le premier jour ce serait bien d y aller avec elle Tania Moi je cr
233. ue tu sois ben on d marre avec toi parce qu on a envie que t avances Thomas RAARes Les participants du groupe prennent ici un r le d accompagnateur et d initiateur du changement agricole qui peut cela dit aussi tre per u comme audacieux et incommode pour des producteurs qui connaissent leurs activit s dans l effort et la pratique et se voient conseill s par 95 des consommateurs quant aux bonnes pratiques comme nous raconte Chantal productrice du RAARes Aujourd hui on essaie de faire a de fa on plus intelligente de prendre en compte le terroir Mais lui un membre du RAARes il continuera penser que ce qu on fait c est bien mais qu on devrait faire diff remment production plus naturelle mais a c est tre puriste ne pas avoir de pr ts rembourser chaque mois Enfin la volont d aider les petits producteurs et de les sauver est une forme de capacit changer le monde que certains membres revendiquent dans un groupement d achat Thomas commente le parrainage des ruches L apicultrice qui a eu l id e de proposer a franchement a m tonnerait que sans nous elle s en soit pas sortie parce que d j pour avoir cette id e c est quelqu un qui sait se d merder trouver des solutions Alors que a aurait t int ressant de se dire allez on va contacter l ADAPRO directement et on va voir avec eux on va trouver des gens qui sont en difficult qui sont
234. ue l observation participante aupr s de ces trois groupements ont permis de dresser un portrait de plusieurs fa ons d agir mises en uvre par ces membres Parmi ces groupes la Coop Miam Miam a permis de rendre compte d un engagement dans le familier et dans le proche en privil giant les relations entre ses membres et en accommodant son environnement pour parvenir l tablissement d une certaine aise En effet ce sont des r unions autour de repas partag s organis es chez les membres qui ont notamment permis aux individus de nouer des liens entre eux et avec les producteurs En parall le la Coop RAARes s inscrit dans un engagement plus politique fond sur une d nonciation des principes industriels marchands et domestiques du syst me actuel Valider une charmandise suppose de passer par un processus d enqu te o la l gitimit de celle ci est valu e Il est int ressant de remarquer que cette preuve qu est l enqu te tait d j d velopp e par les LSA 1902 101 Le GASE nouvellement cr nous a permis de rendre compte de deux r gimes d engagement diff rents le r gime de l exploration et le r gime de justification publique Certaines personnes prennent plaisir exp rimenter de nouvelles mani res de faire comme par exemple d accumuler de nouveaux produits tandis que d autres convoquent un r gime de qualification du bien commun pour valuer la l gitimit d un produit Malgr des logiqu
235. ue nous ne nous sommes pas attach s faire un large inventaire des r seaux de personnes passant commande par mail dans le cadre de comit s d entreprise etc Dans ce cas l en effet les personnes ne se r unissent pas dans un cadre li cette forme d achat et n ont pas le sentiment de faire partie d un 16 Nabil Hasnaoui Amri CIVAM F d ration D partementale de l H rault Eole Bonneault Association Nature et Progr s dans l AUDE Astrid G raud CIVAM du Vidourle Marc Pratlong d l gu r gional Voisins Citoyens de la M diterran e Bertrand Fritsch coordinateur de la f d ration des Foyers Ruraux Fran oise Viala salari de l association Pic Assiette 26 groupement d achat Ils consid rent leur achat comme li l initiative de tel ou tel membre de leur r seau professionnel Pr cisons enfin que ce recensement a t effectu en mars avril 2011 et ne se veut nullement exhaustif 2 2 La description des groupements d achat 2 2 1 M thodologie de l enqu te aupr s des groupements d achats inventori s Une fois les groupements recens s la deuxi me tape de ce travail a consist mieux approfondir nos connaissances sur leurs fonctionnements afin de d gager des ressemblances et des similitudes de fonctionnement entre eux ou au contraire des dissemblances 2 2 1 1 L laboration d un guide d entretien La revue de litt rature sur le sujet et les donn es obtenues suite aux entretiens r ali
236. ues membres du groupe concernant le manque d efficacit et l absence d enqu tes ont interpell les membres du groupe mais cela n a t rendu visible qu au cours des entretiens C est lors d entretiens avec certaines personnes que nous nous sommes rendu compte que cette exigence de la part de certains de tendre vers plus d efficacit ne convenait pas la majorit car au cours des r unions le d bat n est pas r ellement entam Si a devait prendre une tournure rigide je pense que a m int resserait moins parce que l aspect convivial pour moi est tr s important Si la rigidit prend le pas sur le reste et que l aspect convivial est mis totalement de c t ou devient secondaire a ne m int resserait plus Martine membre du groupe 78 Je sais pas si a changera un jour mais moi a me conviendrait moins parce que j aime pas les choses trop organis es Evelyne Evelyne voque fr quemment un refus des r gles et de la formalit Pour elle mettre en place des r gles et des outils pour tendre vers une meilleure efficacit entra nerait la perte de sa libert Certains font m me mention en entretiens de quitter le groupe si cela devient trop rigide Dans le groupe il y en a qui pensent diff remment chacun a le droit de penser diff remment mais si le groupe change ce n est pas grave je partirai Cependant il est int ressant de remarquer qu en r union aucune personne ne s opp
237. une personne 80 4 5 1 1 L entr e en contact avec le producteur 80 4 5 1 2 L volution des relations des interm diaires avec les producteurs 81 4 5 2 Leface face en TEUN ON nnie inner a a 82 4 5 2 1 L attention port e aux producteurs dans le face face en r union 82 4 5 2 2 Les ressentis face l preuve de pr sentation en public 83 45 3 L s Visites s r l exploitation eur ges de rs nd nt ur 84 4 6 Les formes de solidarit dans le groupe s s snsrsrsrsnensnsrsrsrsrnrururuririririririririrrrrrerererereres 85 4 6 1 Miam Miam et le souci des UiTeS hs at el SD St tite 85 4 6 2 Le RAARes et la recherche d autonomie 4444 ennvmieresters 86 4 6 3 Le GASE dans la recherche de liens de solidarit 87 4 7 La participation un groupement d achat 87 4 1 Entr mvVestissements n susiana a A ae mere AR AE ses 88 4 7 1 1 La participation aux r unions Sn nt dr ttes 88 4 7 1 2 La prise en charge d un prodUtit eeeeeeeeseeeeesesereeresrsrrsresresresisresresrsrre 88 4 7 1 3 Temps et mode de vie la stabilit 89 4 7 1 4 Une organisation dans sa consommation quotidienne 90 4 7 1 5 L absence de choix et de disponibilit des produits 91 4 7 1 6 Les connaissances et l engagement politique facteurs d exclusion 91 42 Formes d lib tt shine one niet dr tt ne 92 4 7 2 1 Les pratiques d approvisionnements des mem
238. up The analysis of these commitment regimes can attest the different forms of proximity and solidarity carried out in groups Likewise following the logic of action implemented by individuals the support for local agriculture is reflected differently Finally we studied the resorts of participation in a group through interviews with participants as well as people not wanting to integrate this type of arrangement These testimonies attest that Food Co ops are specifically forms of short food supply chains in comparison to AMAP combining constraints forms of freedom and ability to act in order to change the world Keywords Food Co ops consumption r gimes d engagement forms of proximity local agriculture REMERCIEMENTS Un grand merci ira tout d abord et tout particuli rement Emmanuelle Cheyns pour son encadrement hors pair tout au long de ce stage sa grande disponibilit ses conseils pr cieux et son suivi r gulier Ce fut un plaisir de travailler ses c t s Merci Nicolas Bricas Yuna Chiffoleau Dominique Paturel Pascale Moity Ma zi et Nabil Hasnaoui Amri pour leurs remarques pertinentes qui ont enrichi ce travail Merci l quipe MOISA de m avoir accueillie dans de bonnes conditions pour mener bien cette tude Notamment merci Pascale et Laurence pour leur efficacit et leur disponibilit Un grand merci ira aux membres et producteurs de la Coop Miam Miam de la Coop RAARes des Gasiers de la P
239. upement d achat collectif ou Groupement d achat commun GAL Groupement d achat locaux GAS Groupement d achat solidaire GASAP Groupement d achat solidaire l agriculture paysanne GASE Groupement d achat solidaire et thique GMS Grande et Moyenne Surface LR Languedoc Roussillon LSA Ligue Sociale d Acheteurs PSDR Pour et Sur le D veloppement R gional RAARes R seau Autog r d Achats R fl chis cologiques et solidaires UMR Unit Mixte de Recherche Sommaire INTRODUCTION manette ntm 13 1 CONTEXTE GENERAL DE L ETUDE nn reessnneeeessnnennnnses 14 1 1 Les circuits courts de commercialisation en pleine effervescence u 14 1 1 1 De nouvelles attentes de la part des consommateurs 14 1 1 2 De nouveaux march s pour les producteurs 14 1 1 3 D finition et typologie des circuits courts arsinnnsanen inesenl 15 1 2 Les groupements d achat dans l histoire 15 1 2 1 Qui tirent leurs origines dans le socialisme sun nn tnnnEs 16 1 2 2 La naissance des coop ratives de consommation en France 17 1 2 1 1 La voie socialiste et l Ecole de N mes Lavergne 1923 17 1 2 1 2 La mouvance r formatrice catholique sociale Chessel 2003 17 1 2 3 L essoufil ment du mouvement usines iite 18 1 3 Les groupements d achat aujourd hui 18 1 3 1 Les groupements d achat fran ais aujourd hui 19 1 3 2 Les groupements d achat l im
240. ur r pondre la recherche de ce qui convient Cependant cette coordination conduit aussi des confrontations entre diff rents r gimes d action ou visions du bien commun Quels vont tre les enjeux de ces d saccords un prix juste choix de produits certifi s et comment les membres vont ils faire pour trouver un terrain d entente Nous pouvons mettre comme hypoth se que des justifications diverses sont avanc es par les participants et que des formes d accord vont tre n cessaires Quels compromis vont ils tre mis en place Afin d approfondir l identification des r gimes d action dans lesquels s inscrivent les individus participant au G A il sera pertinent de comparer leurs logiques d actions avec celles de personnes pratiquant leurs achats en circuits longs de mani re totalement anonyme sans tre confront s au face face avec le groupe et les producteurs Que recherchent ces consommateurs dans cette forme d achat par le groupement qu ils ne rencontrent pas ailleurs Quels sont les freins leur engagement Observe t on certaines formes de libert mises en uvre dans le groupement en opposition l individu qui pratique des formes d achat en circuits longs de mani re totalement anonyme Constate t on une volont de la part des consommateurs d acqu rir une certaine capacit d action pour changer le monde Notre probl matique d tude pourra donc se formuler de la mani re suivante
241. urs objets sp cifiques au monde domestique seront rep r s tout au long de notre analyse L acceptation d une logique marchande Comme nous l avons soulign pr c demment certaines personnes du groupe recherchent des produits des prix int ressants par le biais de la Coop Miam Miam Je suis parmi celles qui parlent de l aspect prix parce que tout le monde n a pas le m me budget II y a des personnes qui ont un budget serr comme moi Je ne peux pas me permettre certains achats parce que ce sont des producteurs locaux et y en a d autres pour qui a n a aucune importance nous raconte Martine membre du groupe Contrairement au RAARes certains membres du groupe s appuient sur un principe marchand o le jugement s effectue par le prix et l preuve consiste faire des affaires N anmoins la logique Marchande ne convient pas d autres membres qui la consid rent comme ill gitime dans les crit res de s lection des producteurs 63 Il convient de remarquer dans la Coop Miam Miam l absence de d bats et de discussions au d but pour convenir de principes communs La tentative de Jean Claude de r diger une charte n a pas connu de succ s au sein du groupe et celui ci a alors d cid de quitter le groupe Depuis quelques mois certains membres d sireux de plus d organisation et de d bats au sein du groupe r clament la r vision de celle ci Cependant pour la majorit l essentiel consiste maintenir l aise d velopp
242. ux membres Des sites tels que Food Co ops Toolkit sont des sortes d accompagnateurs pour la mise en place de Coop ratives alimentaires Buying Club Ils conseillent les groupements sur les tapes suivre pour en monter un d cider du type de produits voulus laborer une charte sp cifiant les objectifs et le projet d finir un nombre de participants d finir le temps de participation etc 1 3 2 4 Les GAC belges Il est important de ne pas confondre l utilisation des termes suivants GASAP et GAC Un GASAP Groupement d Achat Solidaire l Agriculture Paysanne est un groupe de personnes qui s associent directement avec un producteur paysan pour acheter de fa on r guli re et long terme et ce en circuit court Un contrat d engagement solidaire est labor par le producteur et chaque consommateur s engage pour un an Ce syst me correspond aux AMAP fran aises Cependant il est int ressant de remarquer que les GASAP sont organis s autour d un r seau appel REZO qui se r unit une fois par mois et organise une AG annuelle Les membres des GASAP sont invit s aux rencontres mensuelles Une charte tablie par le REZO doit tre respect Elle comporte plusieurs th mes la solidarit entre producteurs et consommateurs les circuits courts l agriculture paysanne etc Le GAC Groupe d Achat Commun est l quivalent belge des groupements d achat Celui ci est d fini comme
243. x participants d avoir acc s des produits uniques en opposition des produits standardis s et non d di s comme au supermarch qu ils contribuent d finir ou cr er Thibault un producteur de savon est venu proposer ces produits la Coop Mais il se trouvait que les savons contenant de l huile de palme du Maghreb ne convenait pas aux membres de la Coop RAAREes qui estime que cette huile est la cause de la d forestation en Indon sie et mauvaise pour la sant Thibault nous raconte sa venue dans le groupe On est all voir la Coop ils ont dit que les savons taient jolis mais qu ils voulaient des savons qui correspondent plus leur thique alors comme nous on pouvait et on voulait le faire on s est mis d accord sur une recette avec eux Le principe avec la Coop c est que la recette est volutive et le jour o on sera mieux ils seront contents enfin mieux dans le sens o on respectera plus les axes de la Coop Les membres du groupe en participant la recette du nouveau savon prennent une place dans 36 Association de D veloppement de l Apiculture Professionnelle en Languedoc Roussillon 96 l laboration du produit Thibault nous raconte que des mails ont t chang s concernant la nouvelle recette Il s est charg de trouver un producteur d huile d olive locale pouvant le fournir Par la suite ce savon a t appel le savon Coop tant donn la participatio

Mémoire présenté par : NORA DAOUD - Alternatives34

Contents

Download Pdf Manuals

Related Search

Related Contents

M&eacute;moire pr&eacute;sent&eacute; par : NORA DAOUD - Alternatives34

Contents

Download Pdf Manuals

Related Search

Related Contents

Mémoire présenté par : NORA DAOUD - Alternatives34