Mise en page 1 - Théâtres en Dracénie
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1. suggestion Il existe en outre un ab me entre ce mode d emploi et l ordre auquel aspire le spectateur performatif classique toujours motiv par une docilit envahissante qui est la passion invincible de jouer L exp rience devrait nous avoir enseign que peu de choses sont aussi potentiellement to talitaires qu tre soi m me sous des ordres La paraphrase paradoxale rituelle qui coule de la direction jusqu aux couteurs des participants a n anmoins la force d une proposition participative quelque chose comme un syst me de r frig ration qui oblige incarner le rite non comme un acte cognitif tous les rites le sont mais comme un acte re cognitif sculpt dans de nombreux ordres distincts de reconnaissance et agnition reconnaissance de son propre geste dans le geste des autres reconnaissance du geste bauschien dans le pr sent de la reproduction intertextualit exp riment e Ni suggestion ni ordre ni amnistie des instincts mais plut t une description modale qui peut tre ignor e et de fait repr sente une occasion pour la d sob issance la divergence la turbulence du protocole assign Cette solitude caract ristique dans le fond seulement de quelques religions intimistes et de toute thique proprement dite aussi ennemie des grands appareils communautaires culturels et rituels est ce qui annule toute spiritualit de la consommation culturelle mais aussi tout as pect ludique qui constitue une fin e2. par Bernat soit le Sacre r alis par Pina Bausch en 1975 la seule version dans e du texte musical stravinskien qui n ait pas tent de transfigurer la port e violente du livret de 1913 en le reconstruisant mais qui respectait au contraire point par point la trame mortelle de l original en reconstruisant en tout cas le prestige de tous les ri tuels et de celui cien particulier qui se r v lait en suivant l ex g se de R Girard comme un exemple inacceptable d unanimit violente et en fin de compte un assassinat D mythifi e d mystifi e e Sacre de Pina Bausch sugg rait une irruption impitoyable de la r alit de la mortalit de la faillibilit dans les protocoles de la chor graphie pr lude de tout le Tanztheater des ann es 1980 comme un d masquage du rituel chor graphique Selon de nombreux aspects c est pr cis ment dans le signe de cette inefficacit du corps par rapport aux mandats d un rite appel danse o se termine e Sacre de Pina Bausch avec la mort de l lue et o commence l exp rience de paraphrase jou e de Roger Bernat avec la danse volontaire d un corps fatalement inefficace qui est celui du spectateur Parce que le crime de la Post modernit participative est d un autre signe la constatation que la d flation de l exp rience l hyper exp rience le monde comme interactivit absolue a fini par liminer toute discrimination entre r alit et illusion Dans le contexte
3. c ses enthousiasmes et ses obnubilations avec ses c r monies et ses canonisations Et en la poursuivant constamment dans l expression progressive de ses seuils de participation se trouvait la lettre de la promesse rituelle un spectateur de moins en moins expectant et spectateur de plus en plus litt ralement acteur Dispos sacrifier son culte qui ce point est le culte d un je apor tique et collectif l objet m me de ce culte pour sacrifier dans le fond l oeuvre comme v nement extrins que soi m me soi m me comme spectateur extrins que l oeuvre et ses soi Nous conspirons nous inspirons nous expirons d mocratiquement La Post modernit est le lieu de cette exacte litt ralit et d une clipse lit t rale et paradoxale du spectacle en faveur d un rituel dont le seul objet dont le seul mythe est la pure circonstancialit la pure co incidentalit des spectateurs dans le lieu et le temps de la consommation culturelle Au sommet de cet enchantement g n ral il semble opportun si ce n est urgent de sculpter de nouveau une certaine turbulence de l crire peut tre Ou de d noncer de nouveau le fond dangereux de toute confusion entre action et passion qui est en fin de compte la ressemblance inou e entre agitation et r action le point de fugue dans lequel t lescopiquement sacrifice et homicide se superposent Ce n est pas par ha sard que la r f rence choisie
4. du spectacle participatif lir ruption du spectateur produit un effet analogue Appel en corps et en action r aliser la fiction il finit invariablement par convertir en fiction la r alit C est le crime parfait auquel Baudrillard fait r f rence avec une indolence exquise Et c est sa mani re le crime qui valide d une mani re moins symbolique que lit t rale un rituel appel culture Un crime d autant plus parfait lorsque loin de supposer des implications violentes il conf re la participation un profil ludique autosuffisance du dis positif et vanescence d finitive du r f rent sacr D sormais l aspect int ressant du sys t me participatif mis en sc ne par Roger Bernat est pr cis ment celui de consommer l vanescence du protocole cultuel en le laissant dans un comportement culturel celui de r aliser en somme gr ce au pouvoir dialectique de l interlocution de l instruction de la paraphrase qui est dans le fond le choix d un hypotexte un pr c dent de 75 une eu phorique r duction du rite en dispositif Le spectateur qui joue ne serait il pas dans le fond un spectateur jouant avec le dispositif quoi demandera t il son statut de pr sence Au spectacle incoh rent et amusant de son insuffisance et celle des autres dans une cho r graphie jamais montr e mais seulement d crite pour redevenir dans le fond une chose crite l exp rience mn sique que re
5. en 1975 une adaptation historique On entend plusieurs voix Des voix en parall le qui divergent les unes des autres et s entre croisent Les spectateurs sont les acteurs principaux du spectacle cellui ci tant un jeu et une chor graphie la fois NOTE Il est conseill de ne pas d voiler au publique dans le mat riel de communication de la pi ce le caract re int ractif de l oeuvre Salle Th tre Le spectacle se d roule dans une salle close Il n est pas n cessaire qu il y ait des fauteuils Le public assiste debout la repr sentation Vu que le public est l unique acteur du specta cle les dimensions de la salle d termineront le nombre de spectateurs qui pourront assister la repr sentation Les couteurs sont distribu s qu aux plus ag s de 14 ans Langues La pi ce est dans la langue locale Jusqu pr sent elle existe d j en fran ais en espagnol en anglais en danois en Italien en aleman et en estonien remember only remember only the grandious moment when they suddenly started to sing as if pre arranged A Sch nberg A survivor fron Warsaw S duit par une quation l tale entre action et passion entre solitude et partage entre ternit et Instantan it le XXe si cle a poursuivi dans la performativit du rite ce m me rapproche ment de la totalit que l ironie de l Histoire se chargeait de d tourner infailliblement dans mille r ditions du totalitarisme Et il l a poursuivi com
6. heate en drac nie sc ne conventionn e d s l enfance et pour la danse AKRAM KHAN FESTIVAL DANSE ANTONIO GADES Le sacre LeRvE ou 14 MARS 2 AVRIL14 RADHOUANE a EL MEDDEB T d t YALDA YOUNES N l GASPARD DELANOE 9 u p ri n e pS ROGER BERNAT ENRIQUE CABRERA Q ka musique I IGOR STRAVINSKI I 9 spectacle conseill partir de 16 ans mise en sc ne I ROGER BERNAT I A _ i da partir D RAC nee d une chor graphie de r servations 0494 505959 B I PINA BAUSCH I Airam Khan Company TMO photo Richard Haughton ms GEL E m o En 2009 disparaissait une immense artiste de l histoire de la danse Pina Bausch Roger Bernat l un des chefs de file des arts de la sc ne contemporaine espagnole lui rend hommage ici en recr ant sa fa on ou plut t votre fa on Le Sacre du printemps l un des ballets les plus importants du si cle dernier dont Pina Bausch fit en 1975 une adaptation historique 6 b S ie Le m 9 2 9 Kar O is A travers un dispositif interactif cet ing nieux cr ateur catalan interroge le collectif Alors que la musique d Igor Stravinsky d file chaque spectateur re oit des couteurs sans fil Plusieurs voix s entrecroisent Les instructions sont astucieuses dr les ou d routantes La pi ce prend peu peu tournure Nous devenons des interpr tes maladroits ou inspir s peu importe comme si nous avions en m m
7. is demeurait encore m taphorique l offre arrogante propos e au public parisien d une catharsis vicaire que ce public rendit moins m taphorique et s appropria transformant la salle du Th tre des Champs lys es en une sc ne d agitation assez g n ralis e et suffisamment bruyante pour teindre les fracas de la partition stravins kienne De cette mani re le premier et catastrophique Sacre illustrait la grande malice per ceptive sous jacente du concept m me de chor graphie le fait qu une danse con ue paraisse toujours devant un public r el ou occasionnellement candide la conspiration d une petite collectivit fascin e par les gestes pr d finis d un culte obscure et potentiellement subversif et en non ant cette nouvelle religiosit pr formative il laissait voir son paradoxe que pour que la paroisse la que des consommateurs de modernit en tire profit la com munion mystique devait parasiter les formes du discours critique et dialectique et s appro prier in vitablement ce dogme de participation r ellement mystique ou seulement mn sique on ne l a jamais su qui aujourd hui encore caract rise cette chose appel e culture Et ga lement que l hypnose mystique tait destin e se d cliner en des formes hyper vigilantes de la critique d mocratique inconditionnelle dans ce qui ressemblait un jour une religion prolif rant avec un m tadiscours de peu de valeur avec ses mythes et ses rites ave
8. lipse m me est un soleil surveill par la lune Et depuis son c ne d ombre coeur des t n bres sauvage solitude imp riale du mauvais interpr te conspirer finalement avec soi ou contre soi Et en conspirant en se conspirant danser sa propre survie Roberto Fratini Dramaturge Professeur de la th orie de la dance Univercit de Pisa et Institut del Teatre Barcelona et de methodologie critique Univercit de L Aquila IT II viens de publier l ouvrage A Contracuento la danse et la d rive de la narration
9. me on poursuit un r ve avec l obsti nation avec laquelle le d sir remplace la perplexit dans le songe en le laissant poursuivre son paradoxe parce que le d sirer est la meilleure mani re de ne pas le constater R vant dans le fond du paradoxe des massacres de l Histoire r p tition de ce qui ne peut se re produire dans la forme cathartique de ce qui par antonomase reproduit Dieu sait quel v nement originaire et extraordinaire C est l avantage narcotique du rituel d positaire d s ses origines d une infinie viabilit des origines dans la m me mesure que le mythe l est de sa narrabilit Cela doit tre pour cela pour d masquer l onirisme astucieux de toute excitation rituelle que le Sacre de Roger Bernat commence en tergiversant sur sa propre source avec l hallucination d une identit trange entre la femme gisant du Fr hlingsopfer bauschien et Aurore la Belle au bois dormant du grand ballet de Petipa dans un curieux chiasme o celui qui veille face au possible sacrifice de sa jeunesse co ncide avec celui qui dort l o en outre le protocole vigilant de toute civilisation du ballet et la fr n sie r v e du premier mo dernisme convergent dans une seule mani re de g sir Quand dans l exergue de deux formidables massacres mondiaux Stravinsky et Nijinski si gnal rent dans la violence rituelle un point de transfusion sanguinaire entre danse et moder nit la participation tait imp rative ma
10. n soi Le spectateur ne joue pas simplement le dispositif il ne joue pas non plus simplement avec le dispositif il fait quelque chose de plus extraor dinairement raffin que toutes les ing rences tactiles c l br es par le th tre r cent il peut dans tous les sens se fondre avec le dispositif c est dire vivre l exp rience de la ressem blance quand il d cide de concr tiser les comportements propos s de mani re vraisem blable dispara tre passer inaper u il peut feindre de ne jamais avoir entendu l ordre qu il re oit et que personne d autre ne sait qu il lui est pr cis ment destin ou ex cuter l ordre qu il n a re u aucun moment peut r aliser la dissidence la plus efficace qui consiste occulter le fait d avoir d sob i de telle mani re que m me la d sob issance ne puisse tre consomm e Vivre le miracle de la propre inefficacit rituelle Et chaque moment o il coute les gestes que peu apr s il r alisera ou non pressentir litt ralement sa pr sence Et la d cider Faire ce que l lue des versions officielles n a jamais pu faire choisir de se laisser danser par le texte ou se limiter le lire Dispara tre derri re un syst me de r f rence comme peut tre le mot Ou dispara tre derri re un syst me de r f rence comme peut tre la ressemblance Se sauver en tous les cas S clipser peut tre dans l clipse de l v nement Se surveiller c
11. oire ce ballet mythique Inutile d tre danseur pour go ter pleinement cette proposition Dansez dansez sinon nous sommes perdus disait Pina Bausch Spectacle pr sent avec le soutien de l Onda Office national de diffusion artistique Th tres en Drac nie du sc ne conventionn e d s l enfance et pour la danse O bd Georges Clemenceau 83300 DRAGUIGNAN T l 04 94 50 59 50 Fax 04 94 50 59 51 r i Samedi 22 mars 19 00 amp 21 00 www theatresendracenie com communication theatresendracenie com Tarif 6 T l 04 94 50 59 46 Chapelle de l Observance Draguignan Musique 1 Igor Stravinsky Cr ation sc nique 1 Roger Bernat partir de la chor graphie de Pina Bausch Avec la collaboration de 1 Txalo Toloza Maria Villalonga Ray Gar du o Jos Manuel L pez Velarde Tom s Alzogaray Brenda Vargas Diana Cardona Annel Estrada et Viani Salinas Direction technique 1 Txalo Toloza Conception du son 1 Rodrigo Espinosa dition 1 Juan Crist bal Saavedra Vial Conception de l image 1 Marie Klara Gonz lez Coordination 1 Helena Febr s Fraylich Production ex cutive au M xique 1 Alicia Laguna Assistantes de production au M xique 1 Ant gona Gonz lez Mariana Toledo Oeuvre On remet au public des couteurs sans fil de 3 cannaux On l invite entrer dans la salle On entend Le Sacre du Printemps d Igor Stravinsky l un des ballets les plus importants du si cle dernier dont Pina Bausch fit
12. pr sente de revoir en transparence dans l intervalle qui existe entre mots et images la chor graphie originale de Bausch la narration para phrase description instruction qu il re oit par les couteurs et qui est toujours partielle II existe quelque chose d extraordinairement subversif dans le fait de proposer au public de vivre un rituel alors que les instructions qui v hiculent l v nement ne sont rien d autre que la paraphrase d une chor graphie d j existante une version autoris e et pass e du m me rituel Et c est pr cis ment pour le fait d tre en train d ex cuter le ballet du ballet d j ritualis par les encens de la culture officielle de ce qui a t un jour le ballet d un rituel que le public peut vivre en direct dans e Sacre de Bernat une d sacralisation du Sacre qui est galement la d mythification de tout mythe spontan iste inspir dans la per formance participative nous jouons massacrer le massacre ce qui veut dire apr s tout qu il n existe pas de grande diff rence entre le comportement performatif du spectateur instruit et actif et la passivit apparente du spectateur qui re oit simplement des instruc tions J insiste sur le fait que pr cis ment cause de cette criture normative le Sacre de Bernat se situe aux antipodes de tout risque totalitaire et loin de tout soup on de manipu lation Parce qu il existe un ab me entre instruction et
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