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1. Compte rendu Critiques S a S quences la revue de cin ma n 187 1996 p 34 49 Pour citer ce compte rendu utiliser l adresse suivante http id erudit org iderudit 49418ac Note les r gles d criture des r f rences bibliographiques peuvent varier selon les diff rents domaines du savoir Ce document est prot g par la loi sur le droit d auteur L utilisation des services d rudit y compris la reproduction est assujettie sa politique d utilisation que vous pouvez consulter l URI https apropos erudlit org fr usagers politique dutilisation rudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif compos de l Universit de Montr al l Universit Laval et l Universit du Qu bec Montr al Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche rudit offre des services d dition num rique de documents scientifiques depuis 1998 Pour communiquer avec les responsables d rudit info erudit org Document t l charg le 16 novembre 2015 08 21 Looking for Richard Passionnant et divertissant L l ment essentiel de la premi re r alisation d AI Pacino est d j annonc par kan F M Al Pacino et Winona Ryder William Shakespeare s Romeo and Juliet Jubilatoire et lib rateur Le Romeo and Juliet de Baz Luhrmann aborde Shakes peare avec un enthousiasme 34 S quences le titre Looking for Richard est un fil2. crire d velopper et coordonner les r cits Malgr tout on ne saurait rejeter Cosmos compl tement Cosmos est un essai une exp rience fort louable Il faut applaudir l audace de Frappier d avoir accord cette chance des jeu nes cin astes dont les noms nattirent encore personne Dans les images de ces jeunes on sent l envie du cin ma Une envie de mettre en sc ne des tranches de vie d crire des dialogues de tourner des ext rieurs nuit de filmer des caf s des th tres des poursuites en voitures un taxi la nuit avec les incontournables plans la Scorsese et les accords la Herrmann etc Certe fois c est plus ou moins r ussi Eh bien tant pis le droit l erreur a existe La prochaine fois ils r ussiront vous verrez et notre cin ma sera plus fort Ad Majora Carlo Mandolini Manon Briand Les Sauf Canduit Andr Turpin Zigrail Marie Julic Dallaire r alisatrice pour la t l vi sion et participante Le Cours Destination Monde Denis Villeneuve r alisateur de vid oclips Jennifer Alleyn participante La Course Destination Monde Arto Paragamian Because Why COSMOS Canada Qu bec 1996 95 min R al Andr Turpin Arto Paragamian Denis Villeneuve Manon Briand Jennifer Alleyn Marie julie Dallaire Scbn Andr Turpin Arto Paragamian Denis Villeneuve Manon Briand jennifer Alleyn Marie julie Dallaire S bastien Joannette Photo Andr Turpin Mo
3. mes Ici il accorde une importance plus grande AUX affres du doute ET AUX traumatismes inflig s par une longue enqu te aux personnes Patrick Goyette et Marie Brassard dans Le Polygraphe soup onn es et aux gens de leur entourage Par exemple Fran ois sera mis la porte du restau rant o il travaille parce que le fait d avoir comme serveur un meurtrier potentiel nest pas tr s bon pour la r putation d un chic tablisse ment Le Polygraphe c est l histoire d un meurtre Qui a tu Marie Claire Deux ans apr s cette trag die non r solue Judith une amie de Marie Claire d cide d en faire le sujet d un film de fiction Lucie qui sera choisie pour incarner Marie Claire n est pas en mangue de surprises Elle apprend que Fran ois ami et voisin de pa lier tait amoureux de Marie Claire et que Claude celle qui lui a fourni un alibi est amou reuse de Fran ois consid r comme le principal suspect Marie Claire est amoureuse de Christof qui est li une femme qui vient de mourir en Allemagne Et plusieurs autres v nements vien dront offrir leurs troublants services Il s agit d une intrigue complexe Mais gr ce un mon tage aussi habile qu intelligent Le Polygraphe s av re malgr une froideur apparente une cha S quences leureuse d couverte D autant plus que Lepage s amuse jouer avec les moyens du langage ci n matographique Il emploie l acc l r pour si gnifier l activit in
4. accident de voiture dans The Postman Always Rings Twice la version de Bob Rafelson avec Jack Nicholson et Jessica Lange 2 Pour les futuristes on le sait la guerre donc la mort la destruction l an antissement tait un ph nom ne de purification sociale CRASH Canada Grande Bretagne 1996 100 minutes R al David Cronenberg Sc n David Cronenberg d apr s le roman de G Balard Photo Peter Suschitzky Mont Ronald Sanders Mus Howard Shore Int James Spader james Ballard Deborah Kara Unger Catherine Ballard Holly Hunter Helen Rernington Elias Koteas Vaughan Rosanna Arquette Gabrielle Peter MacNeill Colin Seagrave Cheryl Swarts Vera Seagrave Prod jeremy Thomas Robert Lantos Dist Allkarte 40 Le Polygraphe Une me peut en cacher une autre Avec le th tre de Robert Lepage on passe de Vinci Cocteau du Qu bec la Chine et des continents la d rive En sa compagnie les es paces temps n ont qu bien se tenir on a affaire un citoyen du monde qui fait tomber les murs et reculer les fronti res Il affiche une nature plan taire l int rieur d un village global Le tout peut sex cuter en m langeant drame hu mour et trag die Les diff rences entre les cultu res le fascinent et la recherche formelle le fait vibrer d une intense mani re Par contre au cin ma tout en faisant montre d une grande ouverture d esprit et de c ur Rober
5. cision entra nera des cons quences tout fait inatten dues Curieusement certains observateurs ont re proch Mike Leigh d avoir crit un sc nario trop mince pour tre convaincant En v rit le r cit de Leigh nest pas t nu mais il s appuie moins sur les lois de la dramaturgie classique que sur celles de la r alit quotidienne Ainsi dans l optique du cin aste le d roulement de l intri gue doit tre assujetti au genre de vie que m nent ses personnages et non l inverse Or comme leur existence s av re souvent monotone le sc nario doit refl ter fid lement ces moments quelconques Voil pourquoi il est l gitime de qualifier l approche de Leigh d antidramatique et antispectaculaires N anmoins on ne saurait contester la capacit exceptionnelle du r alisa teur tracer des portraits psychologiques roff s et contextualiser la d marche de ses prorago nistes De cette fa on le spectateur n entretient jamais le sentiment que leur cheminement est arbitraire il lui semble toujours ancr dans un rapport de causalit Cependant ce r cit ne prend pleinement son sens qu travers une mise en sc ne ad quate Dans le cas de Secrets and Lies comme dans celui de ses films pr c dents Bleak Moments Life is Sweet Naked Leigh adopte un style r aliste dans la grande tradition des Courbet et 38 Manet en peinture Essentiellement cela signifie que l cin aste se refuse toute purati
6. film C est simplement dommage que l on retrouve dans sa bouche les sempiternelles r flexions du r alisateur sur les rapports de l Art Bernard Tapie et Fabrice Luchini dans Hommes femmes mode d emploi S quences au R el ou sur la d finition du Grand Ci n ma Malheureusement Luchini n a pas l apanage de ces nonc s didactiques Chaque acteur tour de r le y va de sa petite phrase bien balan c e allant du proverbe fataliste le pire n est jamais d cevant au dicton d adolescent attard les femmes c est comme les fleurs si on veut les garder il ne faut pas les cueillir Lelouch anticipe et contre la critique en glissant une dis cr te remarque sur l agacement que peuvent sus citer ces ternelles phrases toutes faites Comme malgr cela il persiste on en d duit qu il y met un point d honneur Au spectateur de se plier ou de d missionner C est un fait la complaisance de Lelouch il faut s y faire Il faut accepter de voir trois fois son nom au g n rique ne pas se lasser des panorami ques 360 ni des contre plong es la justifica tion m galo ni encore des sc nes d improvisation qui tiennent parfois plus de la solution de facilit que d une recherche artistique coh rente Certe complaisance ne va pas sans sa horde de clich s aussi bien esth tiques que narratifs No 187 Novembre D cembre 1996 Malgr tout il faut admettre que certains de ces clich s ont
7. le placer dans un contexte social et politique actuel recours de faux t moignages contempo rains film s style t l Ce va et vient entre le pass et le pr sent 45 donne au film un rythme vivant tout en cr ant quelques discordances voulues que le r alisateur se charge de d fendre l aide d une mise en sc ne imaginative et d une pr cision remarqua ble D autres d tails confirment galement cette justesse de ton l utilisation contrapuntique de la musique jou e l cran et la r currence d un plan en acc l r montrant le petit Dehousse battant les bras comme des ailes magnifique et ing nieux symbole de sa fragilit L harmonie de l ensemble est galement due au traitement de l image des plans tr s serr s p n trant dans l intimit du h ros dans son ascension comme dans son d clin La cam ra infiniment mobile tente de d celer les myst res d une vie invent e de routes pi ces Il existe ainsi une sorte de d nominateur commun invers entre les deux longs m trages de Jacques Audiard Dans Regarde les hommes tomber il s agit d un faux d clin Ici par contre c est l histoire d une fausse r ussite Fa on comme une autre de dire l Histoire et de remet tre les pendules l heure lie Castiel UN H ROS TR S DISCRET France 1995 105 minutes R al jacques Audiard Sc n Alain Le Henry jacques Audiard d apr s le roman de Jean Fran ois Deniau Photo Jean Marc F
8. mauvais moments Elle em bellit souvent des souvenirs d enfance comme sait si bien le faire la nostalgie Notre h ro ne se souvient de certaines rues d antan De retour dans son pays d origine elle se surprend d couvrir des rues plus troites que celles entrepo s es dans ses souvenirs En qualit d crivain Ana qui perdu un fianc qu on tortur peut toujours se consoler en s inventant une histoire d amour Et si cette histoire devenait r alit Tout le propos de Mallet pouse la fluidit d une d ambulation l int rieur d une ville Fluidit que vient parfois troubler l irruption d un souvenir douloureux Je pense la s quence o l on voit Ana aux prises avec des militaires On aurait souhait d autres s quences de cet aca bit pour illustrer le pass de Carl dont la m re juive a connu les camps de concentration Cette lacune est elle mettre sur le compte d un bud get trop serr Par contre gr ce un effet de surimpression la s quence du souper d anniver saire est inoubliable Les amis surgissent et dis paraissent au fur et mesure qu ils nous sont pr sent s L effet est saisissant La solitude attach e l exil parcourt cette m ditation sur le poids des souvenirs dans la balance d un pr sent qui pourrait s av rer un cadeau Ce th me nous rejoint tous jusque dans nos int rieurs Apr s tout nous sommes tou jours l exil de quelqu un de quelque chose ou de quelque part Jan
9. philo sophique tient davantage des pires tics du film tudiant que de l uvre vraiment profession nelle Quant au pivot du film le personnage du taximan il a tout l air de la figure impos e et se r v le parfois bien embarrassant Sans la solide performance d Igor Ovadis dans le r le de Cos mos le probl me aurait t plus grave Mais le plus curieux c est de voir quel point ces repr sentants de la g n ration clip ont fait un film bavard Un film o l on parle et parle mais o l on ne dit pratiquement rien de vraiment nou veau Seuls les pisodes d Arto Paragamian et d Andr Turpin ont sembl se d tacher du lot Paragamian a su d gager d une poursuite de taxis une ironie et un surr alisme digne de ses remarquables films d tudiant Across the Street et Fish Story Andr Turpin quant lui s est servi du dialogue pour aller au del de l image ou plut t pour devancer l image Autrement dit le dialogue ne s applique pas au pr sent du film or Cvadis et Marc Jeanty S quences mais un futur hypoth tique Turpin cr e ainsi une attente Fanny montrera t elle ses nou veaux seins Jules Mais dans l ensemble on sort de Cosmos avec bien peu de choses Ou plut t si avec une impression de futilit d absence de profondeur On sait que Cosmos a t fait avec un petit budget et surtout tr s vite A t on voulu aller trop vite A t on vraiment pris tout le temps qu il fallait pour
10. premier long m trage tient de la flexibilit dans sa mise en sc ne dans son souci d chapper au caract re parfois monotone du film sketches et dans la pr sence d une bande de formidables com diens totalement in vestis dans des r les de composition Tous sans aucune exception expriment avec un naturel d sarmant les plus extravagants comportements humains concours de pets qu un jeune gar on commente comme sil s agissait d un match de foot hilarit des bats amoureux entre un vad de prison excit et sa femme ou ma tresse irr sistiblement d vou e attitude embarrassante des 47 membres d une famille l occasion de la mort de leur p re Sans oublier surtout le tour de force du r alisateur de r unir toute cette faune complexe et bigarr e dans un lieu unique une conciergerie donnant sur une cour int rieure De fa on ing nieuse Pompucci fait appel au bon vieux n or alisme pour extraire le comique ou le dramatique des dialogues et des protago nistes saisis sur le vif que ce soit l angoisse d un aveugle qui d sesp re de voir le r sultat de son op ration la jeune femme qui se soumet au d sir de ses parents de la voir pouser un homme qu elle n aime pas ou la servante du d funt fi re d avoir entretenu une relation coupable avec son patron Quelques d tails visuels et pittoresques se m lent galement au r cit On pense notam ment ces personnages purement felliniens la jeune a
11. profondeurs La fin du film nous dit que l me demeure un myst re qui en cache un autre qui Le Polygraphe lorgne du c t de la m ta physique la Bergman Ce n est pas peu dire Janick Beaulieu LE POLYGRAPHE Canada Qu bec France Allemagne 1996 97 minutes R al Robert Lepage Sc n Robert Lepage Marie Brassard Photo Guy Dufux Mont Emmanuelle Castro jean Fran cols Bergeron Pus Robert Caux Int Patrick Goyette Fran ois Tremblay Marie Brassard Lucie Peter Stormare Christof Jos e Desch nes judith james Hyndman Hans Maria de Medeiros Claude Prod Bruno jobin Jean Pierre St Michel Philippe Carcassonne Ulrich Felsberg Dist CFP No 187 Novembre D cembre 1996 Big Night Premi re concoction Big Night c est la confrontation du vieux con tinent et du nouveau monde de l art et du com promis de l amour et de la rentation du respect et de l incompr hension de deux fr res immi grants Primo et Secondo ont travers l Adanti que pour ouvrir le Paradise restaurant de fine cuisine italienne df I sacrifice my work I die I would rather die soutient Primo Secondo lui est hant par l espoir d un succ s plus mercan tile Were in a land of opportunity Bite into lifes assh Big Night c est aussi le retour la source de leur amour des plaisirs culinaires du feu qui alimente leurs efforts et surtout du lien familial Certe grande soir e
12. pu sil l avait voulu mettre en sc ne une tion du th tre Pacino a r ussi un film tr s in t ressant passionnant divertissant et parfois m me ironique et dr le Carlo Mandolini LOOKING FOR RICHARD tats Unis 1996 12 minutes R al Al Pacino Photo Robert Leacock Steve Confer Nina Kedrem John Kranhouse Mont Pasquale Buba William A Anderson Ned Bastille Andr Betz Mus Howard Shore Narr Al Pacino Frederic Kimball Avec Al Pacino Alec Baldwin Aidan Quinn Vanessa Redgrave Sir John Gielgud Kevin Spacey Winona Ryder Kenneth Branagh Estelle Parsons Kevin Conway Prod Al Pacino Michael Hadge Dist 20th Century Fox nouvelle version de West Side Story puisque la musique est pour lui son art premier voir la chronique Les Cin astes de l an 2000 ailleurs dans ce num ro Spectaculaire par son extr me mobilit techni que Romeo and Juliet b n ficie galement de cadrages d une grande vari t les gros plans des amoureux derri re l aquarium les plans g n raux de la plage d un montage percutant qui parvient cr er par on se sait quelle magie une v ritable cadence interne Luhrmann s est cr en deux films un style extr mement personnel dont on ne peut nier l originalit Il s inscrit all grement aujourd hui dans la cat gorie des grands visionnai res de la lib ralisation de l image sur grand cran Maurice Elia WILLIAM SHAKESPEARE S RO
13. puisse parvenir se m riter aussi brillamment les louanges du public et de la critique comme l a fait Un air de famille de C dric Klapisch Il est remarquable aussi qu une com die tr s tr s fran aise puisse toucher aussi directement et profond ment le spectateur qu b cois du moins celui qui prend la peine d aller voir le film contrairement certaines productions qui pr tendent 7 millions de Fran ais sont d j morts de rire vous ne pourrez que succomber vous aussi Je revois encore la fin de la premi re d Un air de famille au dernier FFM des cin philes de tous ges venir saluer Klapisch lui serrer la main comme sil s agissait d un bon copain et lui dire je me suis reconnu a ressemble ma familles etc Le secret de la r ussite d Un air de famille c est d abord l universalit du regard Le film de Klapisch raconte l histoire toute simple d une famille comme tant d autres qui l acca sion d un anniversaire tente de glisser sous le tapis les miettes du m contentement Mais vi demment il suffit toujours d un impair banal pour que les tensions soient de nouveaux exacer b es Irr sistiblement dr le mais aussi boulever sante et tr s touchante cette adaptation de la pi ce succ s d Agn s Jaoui et Jean Pierre Bacri vogue un rythme d enfer sans que jamais le quasi huis clos ne nous touffe On doit certe r ussite la d sinvolture avec laquelle Klapisch d
14. symbole de leur der ni re chance de go ter au r ve am ricain sera si on en croit leur g rant de banque le chant du cygne du Paradise La pr paration du banquet s effectue avec autant de souci de fiert et de pr caution que sil s agissait de la naissance d un enfant On conf re au rimbano mets central de cette f te l aura du sacr Il semble que les deux fr res accouchent litt ralement du plat fruit d un dur et intense labeur fraternel Stanley Tucci et Campbell Scott en sont leur premi re r alisation avec Big Night Tous deux acteurs ils privil gient le jeu des com diens et l interpr tation naturelle et spontan e du sc nario plut t qu une mise en sc ne v ritablement cin matographique et un travail de cam ra in ventif ou labor Il en r sulte un film d pouill authentique impr visible l image du quoti dien Ce repas final sert de pr texte pour se r galer de la vie et en faire un festin La dilatation du temps via l utilisation du ralenti met l emphase sur ce d sir de savourer le mo ment Les personnalit s de Primo et de Secondo telles des mosa ques vivantes et complexes ne peuvent tre emboit es statiquement Toutefois une faible profondeur de champ permet d obser ver volont leurs visages et de scruter leur me Malgr une liste exhaustive de textes sur l art d crire un sc nario peu auront compris o se cache le secret primaire du script r v Il semble q
15. Elizabeth Berrington Jane Lee Ross Paul Ron Cook Stuart Michele Austin Dionne Lesley Manville la travailleuse sociale Prod Simon Channing Williams Dist Alliance S quences Crash La r habilitation de l obsc ne On nous avait pr venus Les mots audace rotisme perversion et m me pornogra phie d coch s par les critiques cannois et locaux se sont vaurr s sans pudeur et en grosses lettres dans les journaux et jusque dans les abri bus Le dernier film de Cronenberg nous pro mettait de franchir des sommets et d aller en core plus loin Bon du calme Voyons les cho ses la t te froide car apr s tout ce barrage il est difficile d aborder un film pour ce qu il est vrai ment Contrairement ce que l on peut croire priori et malgr les sc nes d amour mur mur g n rique g n rique Crash est hautement c r bral clinique Ne cherchez pas la passion dans ce film qui se veut plut t un essai une tentative une exp rience de laboratoire Avec ce nouveau film Cronenberg th oricien praticien fid le ses pulsions a tent de franchir une tape de plus dans l application du mash son cin ma l ment cl de la vision postmoder ni te le mash est en simplifiant un peu une strat gie de r cup ration visant d naturer la d finition traditionnelle des termes d chet et re jet Normalement dans notre soci t de surcon sommation l objet q
16. MEO AND JULIET Rom o et Juliette tats Unis 1996 120 minutes R al Bar Luhrmann Sc n Craig Pearce Baz Luhrmann Photo Don McAlpine Mont Jill Bilcock Mus Melee Hooper Int Leonardo DiCaprio Romeo Claire Danes Juliet Brian Dennehy Ted Montague John Leguizamo Tybalt Pete Postlethwaite Father Laurence Paul Sorvino Fulgencio Capulet Diane Venora Glo ria Capulet Prod Gabriella Martinelli Baz Luhrmann Dist 20th Century Fox S quences Secrets and Lies Un r alisme transcendant la suite de la Palme d or et du succ s d estime remport s lors du dernier Festival de Cannes on attendait avec impatience Secrets and Lies de Mike Leigh Laction de cette uvre se situe en Grande Bretagne de nos jours Apr s le d c s de sa m re adoptive Hortense une jeune femme de face noire entreprend de retrouver sa m re na turelle une personne dont elle ignore tout Au cours de ses recherches elle apprend bient t que cette femme est une Blanche Apr s de nom breuses h sitations Hortense d cide n anmoins de nouer connaissance avec cette inconnue qui se pr nomme Cynthia Les deux femmes se ren contrent et prennent pleinement conscience de la situation Puis contre toute attente elles en viennent sympathiser Pendant un certain temps Cynthia choisit de cacher sa vie fami liale Hortense N anmoins un jour elle se r sout la pr senter ses proches Cette d
17. Pierre Bacri Henri Agn s Jaoui Betty Jean Pierre Darroussin Denis Catherine Frot Yolande Wladimir Yordanoff Philippe Claire Maurier la m re C dric Klaplisch le p re jeune Prod Charles Gassot Dist France Film 2 rue de la M moire Souvenirs enrob s Avec 2 rue de la M moire Marilu Mallet an nonce bien son propos Ils sont deux et le film nous prom ne dans les arcanes de la m moire Nous avons affaire deux crivaines Ana Maria originaire d Am rique du Sud vit maintenant Paris Carl Philippe demeure Montr al apr s avoir connu plusieurs pays d Europe Il a m me t en Isra l o il a d faire son service militaire Carl et Ana Maria ne se connaissent que par lettres interpos es Carl qui a une formation d historien a t touch par une nouvelle sur l exil crite par Ana Ces changes pistolaires durent depuis cing ans Une correspondance exclusivement litt raire puisqu ils ignorent tout de leur pass l occasion du lancement d un de No 187 Novembre D cembre 1996 ses livres New York Ana Maria sera invit e par Carl venir le rencontrer Montr al Une vraie rencontre aura t elle lieu C est sur quoi repose toute la d marche de ce moyen m trage D une part la m moire pratique parfois la fuite des souvenirs quand il s agit d v nements p nibles D autre part la m moire s amuse s lectionner des souvenirs heureux comme pour mieux touffer de
18. a brer et laborer un plan bien peu difiant Aurore l actrice de vingt ans n glig e par son copain attend seule dans le hall du th tre elle se trouvera un interlocuteur en la personne de Cr puscule un homme de soixante dix ans Jo l vit renferm Il attend avec angoisse le jour o il doit passer le test du sida Or malgr la pr sence de son amie Yannie il pr f re affronter l preuve seul Pendant ce temps dans la ville un individu r de et tue sa solitude en tuant pour de vrai La musique est forte les rythmes sont endia bl s la cam ra est kamikaze et l humour est omnipr sent Pourtant on le voit la vie est bien sombre dans le cosmos des jeunes C est au producteur Roger Frappier que l on doit l id e de r unir six jeunes espoirs du cin ma qu b cois autour de l histoire d un chauffeur de taxi montr alais et de ses clients Mais Cosmos nest pas un film sketches proprement parler C est plut t une uvre collective dont les piso des s entrem lent s alternent et se croisent Cette id e d amalgamer les r cits est int ressante car elle donne au film une certaine unit for melle soulign e tout particuli rement par la photo en noir et blanc d Andr Turpin Malheureusement comme dans la plupart des films crits plusieurs mains le r sultat est in gal Certains pisodes apportent bien peu l ensemble Leur bravoure technique dissimule mal l absence de propos et leur discours
19. abre Mont Juliette Welling Mus Alexandre Desplat Int Mathieu Kassovitz Albert Dehoussej Anouk Grinberg Servane Sandrine Kiberlain Yvette Albert Dupontel Dionnet Jean Louis Trintignant Dehousse g Nadia Barentin madame Louvier madame Revaz la g n rale Bernard Bloch Ernst Prod Patrick Godeau Dist Alliance Cosmos Vingt quatre heures sur la plan te Solitude Un jour sur la plan te verre Quelque part entre l espoir et la solitude un chauffeur de taxi Grec d origine taximan par n cessit et phi losophe parce qu il ne peut faire autrement Cosmos c est son nom est au centre d un uni vers en constante mutation et parsem d toiles solitaires Ces toiles ce sont les jeunes gens que Cosmos prend dans son taxi ou croise dans les rues de Montr al Des jeunes gens press s qui ont tous rendez vous avec l absence le n ant ou le futile Une jeunesse inqui te boulevers e 46 perdue dans l immensit du cosmos et qui mal gr l Internet et la t l par satellite ne commu nique plus et plus grave encore sombre dans une trange l thargie Ainsi Morille le jeune cin aste malade d angoisse l id e d avoir se r v ler n aura pas l occasion de parler de son film lors de l interview t l vis e De tout fa on c est mieux comme a car il n avait rien dire Jules et Fanny n ont plus rien se dire eux non plus pourtant ils perdent un remps fou pal
20. choses avec la m me d sinvolrure qu avant il a presque la m me apparence qu auparavant D ailleurs Schnabel ne montre pas l appartement de Basquiat arriv alors que Warhol et Milo sont montr s avec leur entourage En plus de Jeffrey Wright et de David Bowie remarquables de v rit de nombreux acteurs ont apport leur concours au film dans des r les souvent ingrats ex Michael Wincott Benicio Del Toro Gary Oldman Courtney Love et quelques autres L utilisation judicieuse de la 43 musique des ann es 80 ajoute ce croquis d une poque et d un personnage central l aspect r barbatif Luc Chaput BASQUIAT tats Unis 1996 106 minutes R al Julian Schnabel Sc n Julian Schnabel d apr s une histoire de Lech Majewski Michael Thomas Holman john Bowe Photo Ron Fortunato Mont Michael Berenbaum Mus John Cale Int jeffrey Wright Jean Michel Basquiat Claire Forlani Gina Michael Wincott Ren Ricard Benicio Del Toro Benny Dalmau David Bowie Andy Warhol Gary Oldman Albert Milo Parker Posey Mary Boone Courtney Love Big Pink Prod jon Kilik Randy Ostrow joni Sighvatsson Dist Alliance Get on the Bus Spike diff rent Pour la premi re fois de sa carri re Spike Lee se lance dans le pr chi pr cha ben straight et nous invite la communion l introspection et la recherche d une harmonie au fin fond de soi Avec Get on the Bus notre auteur se
21. cloisonne le cadre de son r cit Aussi l utilisa tion judicieuse des miroirs du bistro et de la profondeur de champ permettent au r alisateur d voquer gr ce la disposition de ses l ments dans l espace filmique toute la complexit de son propos les rapports de force la multiplica tion de l image du fils pr f r par les miroirs la belle s ur litt ralement coinc e par son mari les impasses psychologiques le fils que tout le monde a dans le collimateur est souvent montr de dos isol et faisant face une fen tre etc Mais au c ur du film de Klapisch il y a aussi l envie pure et simple de raconter une his toire men e par un texte formidable et des ac teurs en tat de gr ce Un air de famille est une com die pure qui sans louvoiement va droit vers sa cible la fa mille fran aise moyenne qui vit de coups de couteaux dans le dos et de mensonge Pourtant elle n est pas fonci rement mauvaise cette fa mille m me si on soup onnerait certains mem bres de voter Front National En fait elle est aux prises avec un probl me grave la vie Car la vie elle qu elle la con oit est lourde angoissante enti rement consacr e au travail aux t ches quo tidiennes la survie la m disance La seule vasion c est la t l et le restaurant lors des gran des occasions Mais o sont le r ve la fantaisie la spontan it Certainement pas dans le pass puisque d j l bas dans les sou
22. dent la construction du film Joel Millner le patron de Denise lui sugg re d crire des chansons en puisant dans les inci dents quelle voit et entend Denise s inspire alors de la situation de la ni ce de Doris une amie chanteuse Cette chanson sur les adolescen tes enceintes sera boycott e par les organisations religieuses La jeune fille qui a inspir la chan son deviendra la gardienne de la fille de Denise et l amie de cette derni re Le th me r current de l amiti et de l entraide entre femmes de Gas et Vida est ici enrichi d une vision plus nuanc e de l amiti entre hommes et femmes sp ciale ment entre Joel et Denise car l amour d u source de tant de chansons et de films est en core ici le moteur principal Illeana Douglas petite fille de Melvyn sur tout connue pour son r le de Janice la s ur de l poux assassin dans To Die For interpr te avec justesse Denise John Turturro confirme son talent dans le personnage de Joel Casanova au petit pied qui dirige la carri re de Denise Ce pendant Mart Dillon n a pas beaucoup de tra vail faire dans le r le du chanteur compositeur pop min par la drogue La mise en sc ne d Allison Anders un peu molle la partie rock psych d lique o son sc nario revisite des pisodes souvent fois illustr s au cin ma m me si son portrait de l volution psychologique de son h ro ne comporte de bons moments La bande son contenant des chansons cr
23. dolescente jouant du cerceau sans tenir compte de ce qui se passe autour d elle la cais si re du caf qui ne cache pas sa curiosit der ri re son ventail le voisin voyeur gesticulant de fa on hilarante et crachant des cacahu tes tout bout de champ et le coiffeur tendrement agressif et exub rant Er la cam ra capricieuse et virevoltante ca resse les tres et les choses comme si elle devait les emporter dans le temps enfant courant le long d un interminable couloir jouet lectrique en marche tra nant par terre ou d licat froisse j 48 Wiladimir Yordanof Catherine Frot Claire Maurier Agn s Jaoui Jean Pierre Darroussin et Jean Pierre Bacri dans un Alr de famille ment de quelques draps tendus sur une corde sensuellement balay e par le vent lie Castiel MILLE BOLLE BLU lalie 1993 87 minutes R al Leone Fompucci Sc n Filippo Pichi Leone Pompucci Paolo Rossi Photo Massimo Pai Mont Mauro Bonnani Mus Franco Piersanti Int Matteo Fadda Sandrino Stefania Montorsi Elvira Antonio Catania l vad Clelia Rondinella sa femme Stefano Dionisi Antonio Claudio Bigagli l aveugle Paolo Bonacelli Mario Goraj Roberto Stocchi Vittorio Gina Rovere Sara la bonne Nicoletta Boris Tecla Mario Blanco Papalla Prod Marco Risi Maurizio Tedesco Dist Cin plex Od on Films Un air de famille Elle va tr s bien merci Il est rare qu un film
24. du r alisateur de cin ma quincarne James Spader fait dans un premier temps l amour avec sa cam rawoman ici l vocation du cin ma illustre le r gne de l illusion Mais la fin ce nest plus l illusion de la mort qui l int resse mais l exp rience de la mort elle m me L l ment d clencheur sera un spectacle qui voque l accident mortel de James Dean Suite certe r v lation il d laisse le cin ma pour se tourner vers le vrai et se mettra faire l amour avec des femmes er un homme qui ont fr l la mor qui la recherchent qui l incarnent et qui en portent les marques Mais ce qui est le plus aga ant dans Crash c est que Cronenberg n est pas loin de rater com pl tement son coup lorsqu on se rend compte que finalement loin de proposer un nouveau point de vue une nouvelle lecture post post moderne ou n o futuriste comme on dit main tenant le r alisateur continue promouvoir un regard tr s dominant et conservateur Ainsi ce film par ses sc nes d amour s adresse essen tiellement un spectateur masculin Puis com ble de l ironie un voile pudique tombera tout juste point sur l treinte homosexuelle entre James Spader er Elias Koteas Dans le contexte du film on s explique mal cette retenue sou daine chez Cronenberg Carlo Mandolini l Cronenberg fair galement une allusion tr s nette Rear Window Quant la sc ne finale elle fait penser la sc ne d amour pr s du lieu de l
25. e qui mar chal de France a combattu aux c t s de Jeanne d Arc et auquel Michel Tournier a aussi consacr un roman Gilles et Jeanne Abel en perdant son nom de famille qui le d signe tout au long du roman redevient sem blable l Abel de la Bible berger tu par son fr re Ca n L importance de la for t ancestrale du mythe des origines le squelette du Roi des Aulnes qu on trouve dans les marais et de la colonisation de la Prusse orientale tous ces l ments qui fondent le roman est aussi r duite dans le film l influence des romans d aventures de Curwood ou London dans la formation de l imaginaire d Abel La repr sentation des coles de cadets du Ille Reich appara t trop pos e apr s l Europa Europa d Agniezka Holland M me le personnage simplet d Abel ne per met pas de comprendre la fascination du na zisme si bien d crite dans le Mephisto d Istvan Szabo ou m me dans Le Tambour Le Roi des aulnes est donc un autre de ces produits culturels de consommation courante aux ar tes mouss es Esp rons pourtant que la vue du film am nera plusieurs spectateurs la lecture du roman uvre complexe peine es quiss e l cran Luc Chaput THE OGRE Le Roi des aulnes Allemagne France Royaume Uni 1996 17 minutes R al Volker Schl ndorff Sc n Volker Schl ndorff Jean Claude Carri re d apr s le roman de Michel Tournier Photo Derrick de Keyser Mont Nicolas Gaster Mus M
26. e talent dans des films plus ou moins controvers s The Basketball Diaries Total Eclipse et il pr te son fragile physique et son romantisme inh rent ce Ro m o classico moderne cheval sur toutes les poques C est un acteur personnage si constam ment en alerte quil parvient toujours nous diriger par ses r les vers une interrogation de 36 l inconnu beaucoup plus certaine plus efficace et solide que les soi disant v rit s Quant Claire Danes son charme mane de son visage qui s claire subitement sous la force immense d un simple sourire Par cet accord tacite qui la lie au spectateur elle poss de cette gr ce qui l apparente une jeune Michelle Pfeiffer Peut tre par une m tempsychose singuli re prouve t elle malgr elle l empreinte de la com dienne qui l a pr c d e On constate souvent que le confort mat riel d bouche trop souvent sur le confort intellec tuel et qu un certain type de production com merciale engendre trop facilement une sorte de paralysie de scl rose de conformisme des facul t s cr atrices permettant certains enfants terri bles de devenir du jour au lendemain des en fants g t s Le cas ne se pose pas ici Le mort na pas ici saisi le vif comme disaient les l gendes des danses macabres de jadis Hollywood avait pratiquement donn carte blanche Baz Luhr mann I pouvait r aliser un autre Pulp Fiction ou de nouveaux Bridges of Madison County Il aurait
27. expliquer la th orie du rythme la m thode d interpr tation de Shakespeare pour le cin ma et le th tre le contexte historique et artistique il fait un p lerinage dans la maison o est n le dramaturge Puis il rentre New York s impr gne du personnage de Ri chard s entoure d acteurs am ricains Alec Bald win Kevin Spacey Winona Ryder Aidan Quinn et les rassure Yow dont need ta understand every single word thats said as long as you get the gist of whats going an Just trust it and you ll get ib La libert stylistique et narrative que se per met Pacino pour son premier film demeure ce pendant contr l e Certes Looking for Richard ressemble plus un vid oclip qu un film de Laurence Olivier mais cela est loin de signifier que le film n ait pas de profondeur Au con traire ce documentaire fiction contient des ana lyses et des commentaires critiques int ressants de plus les moments d pres discussions entre les acteurs sur la fa on d interpr ter la pi ce sont particuli rement passionnants Malheureu sement les segments en costumes de la pi ce ne sont pas toujours tr s convaincants Pacino y est peut tre m me pour quelque chose En ef fer l acteur nous donne parfois l impression d tre un peu trop conscient de son image de son statut Alors Pacino se regarde jouer il surjoue et se complait Son interpr tation du roi Richard nest pas toujours la hauteur surtout lorsque nou
28. i johnnie Far coni john P Ryan Mickey Malnato Richard Sarafian Gino Prod Andrew Lazar Stuart Boros Dist Cin plex Cid on Films Hommes femmes mode d emploi Lelouch la recette On commence conna tre la recette Lelouch surabondance de proc d s techniques et de mouvements de cam ra au service d une histoire essentiellement bavarde o les destins se m lent et se d m lent Le cru 96 ne se distingue pas de l habituelle marque de fabrique il se contente de l appliquer pour le pire et parfois pour le moins pire Lelouch aime en mettre plein la vue En choisissant Bernard Tapie comme vedette en inscrivant ce nom au parfum de scandale en t te de son interminable g n rique de c l brit s il tait s r de ne pas rater son coup Bravo Tapie nest pas acteur au sens artistique du terme mais il joue son r le il nous sert du Tapie grande gueule au grand c ur parfait dans son propre personnage Au del du gigantesque coup m diatique et de ses ventuelles implications mo rales il faut admettre que le pari est r ussi Luchini qui partage la vedette est sans doute pour beaucoup dans ce succ s puisque son talent d acteur v ritable cette fois et son charisme lui permettent de faire largement le poids face son partenaire dont il contre ba lance quelque peu les d bordements C est pro bablement lui dans son personnage d angoiss existentiel que l on doit les meilleurs moments du
29. ichael Nyman nt john Malkovich Abel Gottiried john le responsable des chasses Volker Spengler G ring Armin Mueller Stahl le comte Heino Ferch Raufeisein Dieter Laser le professeur Bl ttchein ilja Smoljanski Ephraim Marianne se hd Fu etta Agn s Soral Rachel Sasha Hanau Martine Prod ingrid Windisch Dist Allegro No 187 Novembre D cembre 1996 Mathieu Kassovitz et Sandrine Kibertain dans Un h ros tr s discret Un h ros tr s discret Faux et usage de faux D s la premi re image le ton est donn Film en plan rapproch comme s il fallait le d pouiller de tout l ment ext rieur le personnage d Albert Dehousse maintenant g s adresse directement aux spectateurs en leur annon ant je vais vous raconter une histoire La sc ne se passe quelque part en France de nos jours une cinquantaine d ann es apr s les v nements qui vont bient t se d rouler sous nos yeux Dehousse a bien dit une histoire et non pas emon histoire Cela peur tre per u comme une strat gie narrative de la mise en abyme de la part du cin aste destin e brouiller les pistes partir de quel moment Dehousse dit il la v rit ou n a t il jamais cess d affabuler En Europe l ann e 1944 45 est une p riode d s quilibr e dans la mesure o la folle aventure humaine d passe l entendement En France tan dis que les collaborateurs livrent une dure ba taille aux r sistant
30. ick Beaulieu 1 RUE DE LA M MOIRE Canada Qu bec 1996 41 minutes R al Mari Mallet Sc n Maril Mallet d apr s sa nouvelle De m moire incompl te Photo Georges Dufaux Mont Claire Boyer Int Arsin e Khanjian Ana Maria Alexander Hausvater Cart Phi lippe Antonia Burchard Ana Maria petite fille Monique Larose Grand m re Sergio Del Poro P re Mara Olga L vine vonne Alejandra Burchard Elvira Peter Rits Car los Prod Les Films de l Atalante Dist Cin ma Libre Arsin e Khanjian dans 2 rue de la M moire 49
31. ie Jayne Mans field Or Crash est loin d tre toujours la hauteur de ses intentions Cronenberg finira m me trangement par soutenir l inverse de ce quil avance Ainsi l rotisme est trangement froid trop froid pour qu on adh re aux th ses de l auteur mais doit on vraiment les partager De plus le crop grand nombre de ces sc nes d amour vides de passion rend l acte sexuel en tant que tel plut t insignifiant et complaisant Et force de voir ces amants blas s on se lasse Deborah Kara Unger et james Spader dans Crash nous aussi et on se dit que Cronenberg a voulu taler son audace Et a Cronenberg devait ab solument l viter car pour ses personnages l ex p rience de cette nouvelle fusion charnelle et spirituelle est une r v lation absolue et v ritable Ce qu ils font nest pas un jeu comme semble nous le faire croire le film ce n est pas non plus une simple propension pour le vice mais plut t une nouvelle philosophie selon laquelle la fusion entre le corps et l esprit ne peut atteindre sa quintessence que dans le refus violent de la so ci t actuelle Une soci t qu eux m mes ont contribu construire Une soci t dont on d nonce ici les aspects illusoires et factices Luni vers de Cronenberg est tellement d sesp r d o peut tre la froideur des sc nes d amour 39 qu il nya pas d autres issues de secours que dans l exp rience de la mort D ailleurs le personnage
32. illants ralentis et d extraordinaires acc l r s c est le c t David Lynch et Wild at Heart de Romeo and Juliet C est grand et beau et a n a pas peur de le dire c est une grande f te un bal d guis avec masques et contremasques dans le grand do maine des Capulet les personnages se d placent grands renforts de larges mouvements de bras et de corps un immense escalier tr ne en plein centre de l image il y a des confertis et des feux d artifice Et cet amour impossible destructeur qui s attire les foudres de deux familles c est le c t Ken Russell et The Music Lovers de Romeo and Juliet Mais alors que dans leurs films Lynch et No 187 Novembre D cembre 1996 cam ra et la pr sence occasionnelle l image du perchiste ou de badauds ne font que renfor cer l impression de spontan it Le montage impose quant lui un ton anarchique une narration qui se permet des rappels formels fort int ressants et des associations d id es audacieu ses Ainsi d s l ouverture Pacino nous fait pas ser d un plan en contre plong e de Westminster la contre plong e d un panier de basket dans la cour d une cole secondaire de New York Le ton est impos Pacino veut jeter un clairage contemporain sur Richard JII Il veut tenter de comprendre comment la pi ce est per ue aujourd hui Alors il n h site pas se promener dans les rues et demander aux passants ce qu ils pensent du grand William Qui Ah o
33. ion pour la gloire d tre cout s m me s ils se faisaient juger pour leur Dieu ou leur h ros du mo ment Ils mettaient m me un point d honneur aller jusqu au terme de leurs menaces et le spec tateur applaudissait face cet enr tement positif qu il esp rait pouvoir poss der lui m me Dans Get on the Bus la pr sence d un couple d ho mosexuels noirs d un policier moiti moiti d un chauffeur aux allures vang liques d un 9 f F er o SE Eu Get on the Bus jeune d linquant d un vieil homme l esprit vif d un vid aste qui filme tout copie conforme du Spike Lee de jadis essaie de donner au film un semblant de v rit ainsi qu un certain sens de l histoire contemporaine Mais ces hommes pa raissent st r oryp s et la cam ra qui les cadre ne nous permet pas de d passer l cho de leurs r pliques donc de les p n trer plus profond ment Spike Lee s est peut tre laiss avoir par ceux qui lui ont fait confiance en le poussant don ner son point de vue sur une d monstration d envergure qu il a un peu film e l emporte pi ce Reste un film d clamatoire qui plaira ceux qui ne connaissent pas l auteur et qui suc comberont facilement ce docudrame clair et direct sur quelques graves probl mes de notre temps Maurice Elia GET ON THE BUS tats Unis 1996 122 minutes R al Spike Lee Sc n Reggie Rock Bythewood Photo Elliot Davis Mont Leander T Sa
34. ites dans le style de l poque contribue beau coup au charme de l ensemble GRACE OF MY HEART tats Unis 1995 115 minutes R al Allison Anders Sc n Allison Anders Photo Jean Yves Escoffier Mont Thelma Shoonmaker james Kwei Harvey Rosenstock Mus Larry Klein Int Illeana Douglas Edna Buxton Denise Waverly John Turturro Joel Miliner Eric Stolz Howard Caszatt Bruce Davison John Murray Matt Dillon Jay Phillips Patsy Kensit eq Leigh Warren Doris Shelley Bridget A M en NS RA ie Dur LA Dist Cin plex Od on Films Mille bolle blu Nostalgies Avec Mille bolle blu Leone Pompucci rend un mouvant et brillant hommage la com die ita lienne des ann es 60 Regard nostalgique pos sur une poque r volue cette satire populaire permet au jeune r alisateur n en 1961 la m me ann e o il situe le r cit de renouer avec un genre cin matographique qu on croyait ja mais oubli Pompucci s est sans doute inspir des grands ceux qui ont fa onn un certain ci n ma dit de masse accessible jusqu lui redon ner ses titres de noblesse Il n est donc pas sur prenant de retrouver ici la virulence de la criti que sociale d un Pietro Germi l amertume con tr l e d un Nanny Loy le souci de concilier les exigences du spectacle avec le propos discursif d un Ettore Scola ou encore la fantaisie et le lyrisme d un Federico Fellini Mais avant tout l originalit de ce
35. la bouche d une Tilly qui la s duit avec son souffle la Melanie Grif fith Que ce soit pendant les sc nes sexuelles ou celles de suspense la cam ra monte descend et Savance vers les personnages traqu s Le duo Wachowski favorise les prises de vue extr mes depuis le plafond er le plancher avec quelque panoramique vertical entre les deux O suis je se demande t on d sorient par l abon dance d lib r e de tr s gros plans er d angles conflictuels La position relative des protagonis tes est aussi soign e que sur un chiquier Mais les r les sont remis en question Qui est le roi La reine Qui clamera chec et mat En accord avec l esth tique du film noir Bound affiche l allure d un exercice stylistique bien compris et satisfait de lui m me mais pourvu d un magn tisme d prav contre lequel on ne veut pas simmuniser Les fr res Wachow ski renouvellent le genre o on coupe all grement un doigt comme on tranche une oreille dans Reservoir Dogs et o les bats d chain s de deux femmes servent d amuse gueules au r cit Bound est un film noir des ann es 90 Genevi ve Royer BOUND Liaisons interdites tats Unis 1996 108 minutes R al Larry et Andy Wachowski So n Andy et Larry Wachowski Photo Bill Pope Mont Zach Staenberg Mus Don Davis Int Jennifer Tilly Violet Gina Gershon Corky Joe Pantoliano Ceasar Barry Kivel Shelly Christopher Melon
36. les Mus Terence Blanchard Int Ossie Davis jeremiah Richard Belzer Rick DeAundre Bonds junior Andre Braugher Flip Thomas jefferson Byrd Evan Thomas 5r Gabriel Casseus fural Albert Hall Craigi Hill Harper Xavier Harry Lennix Randall Bernie Mac Jay Wendell Pierce Wendell Roger Guermeur Smith Gary lsiah Washington Kyle Steve White Mike Prod Reuben Cannon Bill Borden Barry Rosenbush Dist Columbia Le Roi des aulnes L ambigu t mouss e L affiche de ce film annon ait de grandes choses L quipe sc nariste r alisateur du Tambour Palme d or Cannes 1979 r unie dans l adap tation du Kor des aulnes Prix Goncourt 1970 l unanimit roman fran ais s attaquant cer tains des mythes fondateurs de l Allemagne et portant le titre d une ballade de Goethe mise en musique par Schubert H las il faut d chanter la vue du produit final Est ce la volont de faire encore une fois un film sur un classique europ en tourn en anglais qui en est la cause Peut tre mais pour tant les Liaisons Dangereuses avec le m me Malkovich avait fonctionn en gardant le carac t re sulfureux de sa litt rature d origine Ici Abel Tiffauges perd son nom de famille et l ambigu t de sa relation avec les enfants est rapidement S quences escamot e Tiffauges est le nom du ch teau du c l bre Gilles de Rais l ogre de la Bretagne qui a inspir le personnage de Barbe Bleu
37. m en devenir un work in progress Pacino nous invite ici le suivre dans une qu te dont il ne conna t pas encore le d nouement L acteur r alisateur sait d o il vient comme tous les acteurs am ricains il ressent un sentiment d inf riorit face Shakespeare They les acteurs am ri cains have been told they cant da it il sait plus ou moins ce qu il veut faire 7m confused just explaining it so I can imagine how you must feel hearing me ts very confusing and 1 dont know why were even doing this at alb mais il n a aucune id e o il sen va le produc teur ls this it Are we done Im not going to tell him Pacino about the other ten rolls of film Avec Looking for Richard Pacino fait cla ter le genre documentaire et tourne dans un style tr s libre et personnel Il est d ailleurs par moments tr s proche du cin ma direct Ce projet qui le m nera de New York Londres prendra des allures de road movie On est loin des documentaires conventionnels et des Making of Le cadre tr s flexible de la et une sant cr atrice qui s abreuvent pleines gorg es de la jeunesse de ses c l bres h ros Les couleurs y sont vives les mouvements de cam ra originaux vertigineux le jeune h ros sans peur et sans reproche on y fait passer des vols de colombes au dessus d une gigantesque statue de la Vierge il y a des d capotables colo r es m me des h licopt res du soleil plein l image de br
38. n par l utilisation des couleurs que par les multiples trouvailles de mise en sc ne Et puis il y a la langue de Shakespeare Elle nest pas on le sait automatiquement accessible lci ce sont les images qui parlent leur public tandis que les personnages par leur accent am ricain leurs exclamations leurs jeux de regards et de comportements s expriment sans difficult Le langage cin matographique devient le langage de la vie au m me titre que le d sir tant de fois mentionn de Shakespeare que ses pi ces se si tuent autant que possible dans la vie Pour porter Shakespeare l cran notre cin aste l a bien vu il ne s agissait pas de l envelopper dans une atmos ph re de le recouvrir d images de lui donner du mouvement et du faste ou de faire appel ce pouvoir qu on dit illimit de la cam ra Il s agis sait de mettre en vidence les qualit s essentielles de la po sie dramatique Luhrmann a compris qu il n y avait pour cela qu un seul moyen c tait d utiliser le texte du po te c tait d arriver ce que son enregistrement et ensuite son mission aient pour les com diens comme pour les specta teurs la m me puissance la m me vari t la m me humanit quil a eues au th tre depuis plus de trois cents ans Le langage est ici traduc 35 Branagh Derek Jacobi John Gielgud Vanessa Redgrave et autres ex g tes shakespeariens Humblement Pacino retourne l cole du jeu Il se fait
39. nstar de celle de son compatriote Ken Loach l uvre de Mike Leigh se situe dans la lign e du Free Cinema On se souvient que durant les ann es 50 et 60 ce mouvement cin matographique avait secou les conventions dans lesquelles sembourbait le cin ma britannique en pr nant une approche r aliste et engag e Il est int ressant de voir que malgr le d part pour les tats Unis des Lester Reisz et Richardson une rel ve progressiste s est form e dans le pays de John Major videmment elle n est pas ma joritaire mais elle joue un r le artistique non n gligeable dans la Grande Bretagne actuelle En l occurrence est il l gitime de d crire la d mar che esth tique de Leigh comme tant une forme de r alisme social Assur ment puisque le r ali sateur d nonce subtilement l exploitation dont sont victimes les prol taires et les marginaux de la soci t Cependant son uvre ne verse jamais dans le film th se ou la propagande facile Voil pourquoi dans son ensemble le cin ma de Mike Leigh acc de un humanisme ouvert port e universelle Paul Beaucage SECRETS AND LIES Secrets et mensonges Grande Bretagne France 1995 142 minutes R al Mike Leigh Sc n Mike Keigh Photo Dick Pope Mont Jon Gregory Mus Andrew Dickson Int Brenda Blechyn Cynthia Purley Marianne Jean Baptiste Hotense Cumberbach Tomothy Spall Maurice Phyllis Logan Monica Claire Rushbrook Roxanne
40. nt Richard Comeau Mus Michel Smith Int lise Guilbaulr Stella David La Haye Morille Sarah Jeanne Salvy Aurore Gabriel Gascon Cr puscule Alexis Martin jules igor Ovadis Cosmos Marie H l ne Montpetit Yannie Pascal Contamine Jo l France Castel la serveuse Marie France Lambert Fanny S bastien Joannette l individu Prod Roger Frappier Dist Maloflm No 187 Novembre D cembre 1996 Grace of My Heart C est dans les chansons Le lien musique populaire et cin ma s est ren forc dans les derni res ann es l un servant de tremplin publicitaire l autre les chansons rap soutenant Dangerous Minds et Wayne s World relan ant la popularit de Bohemian Rhapsody de Queen Des cin astes se sont aussi servi de bio graphies de musiciens pop pour d crire l volu tion d une poque The Doors d Oliver Stone ou American Pop de Ralph Bakshi Allison Anders dans Grace of My heart rend hommage aux femmes qui ont travaill dans le domaine de la chanson Ses deux autres longs m trages solo Gas Food and Lodging et Mi vida loca mettaient en sc ne des groupes de femmes dans des lieux donn s le Sud Ouest des U er un moment assez pr cis ci elle cr e la biogra phie d une auteure Denise Waverly qui sera t moin de toutes les phases de la musique popu laire des ann es soixante du doo wop au folk en passant par le rock Les parall les entre chanson et cin ma sous t n
41. on ou id alisation du r el il cherche plut t d pein dre les choses telles qu elles sont dans toute leur concr tude Au niveau plastique cette d mar che se traduit par l utilisation d une photogra phie la fois sobre et pr cise Conform ment aux indications du cin aste l op rateur Dick Pope ne d narure en aucun temps la r alit qu il traduit Sur le plan du contenu il est int ressant de constater que le personnage de Maurice le fr re de Cynthia exerce le m tier de photogra phe Or Leigh choisit de repr senter certe fonc tion comme tant l oppos de son id al autant le r alisateur s efforce t il de d peindre la r alit sans fard autant le photographe du film s efforce t il de la transformer ou de l embellir Voil pourquoi Leigh met souvent en opposition l attitude des gens qui vont se faire photogra phier et celle des gens que l on photographie ceux ci prennent des poses qui souvent ne correspondent pas leurs v ritables tats d me Malgr certe inconstance de la nature humaine on remarquera que Mike Leigh enrobe d une subtile touche d humour le monde qu il d peint Au niveau de l organisation spatio temporelle du r cir il appara t coh rent que le cin asre privil gie les cadrages troits et la suspension de la dur e De fait une des plus belles s quences du film reste sans doute celle o l on voit Cynthia prendre peu peu conscience qu elle est la m re d Hortense L
42. orsque la jeune femme lui apprend certe nouvelle son interlocutrice de meure sceptique Mais au fur et mesure que le temps s coule et qu elle se rem more son pass on voit le visage de Cynthia se transformer son opinion se modifie galement et elle en vient finalement accepter qu Hortense soit sa fille Techniquement Mike Leigh a choisi de filmer ce passage par le biais d un plan s quence De sorte que le spectateur se trouve en mesure de l appr cier dans toute sa continuit dans toute sa v rit En outre on sera sensible la stabilit de la cam ra de Leigh qui pose un regard pres que objectif sur ses personnages Toutefois cette impartialit ne freine en rien l mergence d une saine et poignante motion Bien entendu la qualit de l interpr tation contribue largement la r ussite du film Leigh a labor la psychologie de ses personnages en fonction du potentiel particulier que poss de chacun de ses acteurs Or celui l les conna t fort bien puisqu ils ont presque tous travaill avec lui par le pass Pour sa part Brenda Blethyn qui joue le r le de Cynthia femme de modeste origine est d un naturel saisissant Quant Marianne Jean Baptiste travers un personnage plus int rioris elle joue le r le d Hortense elle affirme d j un talent tr s s r Le spectateur sera galement impressionn par la composition de Timothy Spall un vieil habitu de l univers de Mike Leigh l i
43. parfois un charme auquel on peut se laisser prendre On pense notamment aux prises de vue de Paris sous la neige et aux sc nes film es au cimeti re du P re Lachaise on pense aussi la fraicheur du coup de foudre de deux adolescents s par s qui regorgent d id es pour se retrouver on pense enfin l humour de la s quence mont e partir d un raccord sur l horos cope radio cout par tous les personnages de la saga Tout n est donc pas jeter chez Lelouch on le sait bien Il s agit simplement d anticiper sur l exasp ration que suscitent ses tics et surtout surtout ne pas s attendre ce qu il les corrige milie Marsollat HOMMES FEMMES MODE D EMPLOI France 1996 120 minutes R al Chaude Lelouch Sc n Claude Lelouch Photo Philippe Pavans de Ceccaty Mont H l ne de Luze Mus Francis Lai Chartes Trenet int Fabrice Luchini Fabio Lini Bernard Tapie Beno t Blanc Alessandra Martines la docteur Nitez Pierre Arditi le profes seur Lerner Anouk Aim e la veuve Patrick Husson le chan teur Agn s Soral Alice Prod Claude Lelouch Dist CFP Basquiat Mort annonc e D but du film un homme lit dans un parc dans un panoramique vers le haut la cam ra montre ensuite une jeune homme noir sortir encore endormi d une bo te de carton situ e quelques pieds de l crivain Ren Ricard dans ce texte en voix off parle de la crainte qu a le milieu artistiq
44. place en contrepoint de tout ce qu il a fait dans le pass l oppos de ces portraits tranchants qui ont fait sa r putation qui portaient la r flexion et suf fisamment d rangeants pour tre honn tes Ici avec des discours formidablement crits et des conversations qui vont tr s vite au fond des cho ses Il tablit avec le spectateur un nouveau dia T3 K h i ED RU WASHINGTON D C LS MASHINOTON D logue plus personnel donc des kilom tres de sa philosophie premi re exprim e coups de b ton dans quelques uns de ses films ant rieurs comme Do the Right Thing ou Clockers La communaut noire am ricaine a t elle t bien repr sent e lors de la fameuse D monstra ton d un million d hommes qui ont d fil l an dernier dans les rues de Washington Et a t elle atteint son but soit de pousser la r flexion des gens d j convertis leur cause abolition de la violence lutte contre la possession d armes et le trafic illicite de la drogue pauvret galopante L id e du film n a d original que la D mons ration elle m me car dans l autobus qui les emm ne de Los Angeles Washington les hom mes changent le plus simplement du monde leurs points de vue sur la vie et la famille la soci t et les perceptions qu a d eux le monde EXT TIEUT Dans les films ant rieurs de Lee des groupes d hommes s affrontaient Pour la possession d un quartier pour l affirmation d une opin
45. s la peur sinstalle parmi les gens du peuple de plus en plus m fiants et muets faisant fi de comprendre ce qui se passe autour d eux Dans ce milieu aussi n vrotique que chaotique le jeune Albert se cr e un univers particulier dont la seule devise est le mensonge et la falsification Il va ainsi endosser autant de personnalit s imagin es et livrer autant d actes d h ro sme que cette p riode n faste est dispos e non seulement accepter mais indirectement encourager Ne lui a t on pas menti au sujet de son p re Pour parvenir d chiffrer l essence du h ras Jacques Audiard l entoure d une galerie de personnages qui ne font que passer comme le capitaine Dionnet qui essaie de le convertir ses plaisirs charnels pour l poque inavou s et lui apprendre l abc de la r sistance ou encore Yvette sa femme pouse fid le et serviable qui sera tr s vite abandonn e R alisant la furilit de son existence dans les derniers mois d une guerre qu il na pas faite le jeune homme s invente des r gles de conduite comme pour se donner une raison de vivre Il apprend ainsi marcher mieux se comporter en soci t dire bonjour m cher la bouche ferm e La construction du film est faite d une s rie d allers et retours qui ont pour fonction de situer cet anti h ros dans diff rentes zones grises mi lieu de la R sistance force fran aise d occupa tion en Allemagne et par la m me occasion de
46. s avons encore frais en m moire les r centes interpr tations shakespeariennes d lan McKellen Richard II de Loncraine et de Kenneth Branagh Henry V En fin de compte les Anglais auraient ils rai son Seraient ils les seuls avec peut tre quel ques acteurs europ ens dont Vittorio Gassman savoir jouer Shakespeare Peut tre mais l n est pas la question L int r t de Looking for Richard est ailleurs dans le traitement original du principe de mise en abyme de fim dans le film de film en devenir En op rant un d clai sonnement du style documentaire qui permet une description fort personnelle de sa concep S DAIKES tion d un tat int rieur expression aboutie d une motion Sur ce point le style du film ne susci tera pas de controverses et personne ne pourra reprocher aux sc naristes de s loigner du texte De l transformer les amants de V rone en amoureux de Verona Beach les p es et les rapi res en revolvers ultra perfectionn s il ny a avait qu un pas que notre apprenti cin aste son seul film pr c dent une curiosit sintitulait Strictly Ballroom ais ment franchi Et on ad h re avec une telle absence de r ticence l explo sion audiovisuelle qu on nous pr sente qu il serait absurde de lui en faire grief D ailleurs avec Leonardo DiCaprio et Claire Danes comme interpr tes principaux Luhr mann pouvait se sentir l aise Le jeune acteur a d j prouv son immens
47. sentielles de notre soci t perd ici tout son sens Plus encore Cronenberg frappe au coeur m me de la soci t contempo raine en reintant ses symboles absolus l auto mobile er le corps en tant qu object sexuel et en ironisant sur la possession du premier pour obtenir le second Aussi avec plus d efficacit que tout discours vertueux Crash revalorise le marginal l contestation le refus du confor misme et r int gre de force l obsc ne dans le dis cours dominant videmment le r alisateur ca nadien ne fera pas dans la dentelle et c est sans nuances qu il filme plein cadre des carcasses broy es des corps d chiquet s et des passions d voil es C est donc avec une jouissance mal saine que Cronenberg observe les voitures quit ter la route quitter la voie du conformisme s craser violemment contre un obstacle devenir amas de ferraille Dans cette pulsion destructrice qui tient carr ment de l orgasme Cronenberg semble vouloir voquer la fin de la soci t postmoderne qui court d id es nouvelles et de solutions durables est oblig e de regarder en arri re pour trouver les r ponses ses probl mes ou pour viter d en conna tre d autres Or force de vouloir refaire r p ter r cup rer cette soci t s asphyxie C est la mort par la r voca tion c est d ailleurs ce qui arrive certains per sonnages du film qui meurent apr s avoir re cr l accident qui co ta la v
48. t Lepage semble vouer un attachement visc ral pour Qu bec sa ville natale telle enseigne que le personnage principal et omni pr sent du Confessionnal s av re la ville de Qu bec Avec Le Polygraphe tout se passe entre Montr al et Qu bec avec une pr dilection pour cette derni re Et notre globe trotter ne fait qu une petite intrusion en Allemagne Le Polygraphe a d abord t une pi ce de th tre Un th tre qui transportait plusieurs proc d s dans le carrosse du cin ma Les diff rentes perspectives du Mur de Berlin taient expos es par le jeu subtil des clairages Il y avait des projections de diapositives La pi ce compre nait vingt six s quences On y trouvait m me des sous titres La voie tait toute trac e pour une version cin matographique Dans son film Robert Lepage conserve plusieurs l ments de la pi ce On y retrouve l importance du Mur de Berlin mis en parall le avec nos murs int rieurs On y d couvre une r flexion sur la d marcation entre la v rit et le mensonge sur le croisement des destins et sur le jeu du cin ma face la vraie vie Alors que la pi ce adoptait une construction kal idoscopique le film emprunte plut t la d marche d un polar avec Meurtre enqu tes et suspense d usage La pi ce de th tre ne faisait appel qu trois acteurs Dans son film Lepage se paie le luxe de plusieurs acteurs et figurants Ce qui lui permet de d velopper davantage cer tains th
49. t pas donn ce titre au hasard au premier long m trage qu ils ont r alis Chacune de ces d finitions trouve son sens dans ce casse t te soign et stimulant Violet s prend de Corky une ex d tenue qui travaille comme femme tour faire chez le voisin Jennifer Tilly dans Bound de palier de Violet et de son amant Caesar Joe Pantoliano aux mani res mafieuses en clin d il Joe Pesci Elles font quipe au lit comme en affaires Elles s avisent de mettre la main sur les deux millions de dollars que Caesar cache dans leur appartement avant qu il ne les refile au par rain Bound reprend les conventions du film noir des ann es 40 er les ravive Tatouage bottes 42 cuir t l phone limousine tout est noir Qu rouge acajou en cho la tradition du jeu avec le clair obscur Les tourments de la malhonn tet inqui rent les m thodes des mafiosi d sta bilisent et l absence de scrupules d courage la th matique est agr ablement morbide La musi que truff e de glas et de sons amplifi s pr lude bruyamment au drame L obsession sexuelle obligatoirement pr sente est gay e par la va riante novatrice du lesbianisme Lexpertise de Corky en mati re de plomberie elle visse d visse la tuyauterie et la dext rit de ses doigts de f e d fend de fa on aguichante les joies pr su m es de l amour au f minin pluriel La moue pulpeuse de Gershon digne de B atrice Dalle rencontre fougueusement
50. tense d un restaurant Le ra lenti montre Fran ois en plein d sarroi Et sur tout le montage parall le entre le mur de la honte et l autopsie d un cadavre affiche une belle maitrise de l art du cin ma Le polygraphe ou le d tecteur de mensonges est un instrument qui essaie de lire l criture d un corps Le corps sait crire Bien s r Il crit avec du sang tenu par la main de la respiration lci la machine na pas dit que Fran ois avait menti mais les enqu teurs ont d cr t que les r sultats n taient pas concluants cause d un trouble g n ralis Des sp cialistes vous diront que cela est plut t rare Et comme l usage de cet appareil exige le consentement du sujet exa min on comprendra que le doute s installera demeure l int rieur de Fran ois qui ne pense pas avoir assassin Marie Claire mais qui a tout de m me prouv une sorte de soulagement apr s sa mort I y a du myst re dans l air Apr s tout le myst re fait partie de tout tre norma lement constitu Une personne c est tellement riche que toutes les sciences du monde n arrive ront jamais l puiser Nous sommes des mys t res ambulants Cela rejoint cette zone incom municable qu on retrouve dans tout tre hu main Et il y a cette peau qui emp che de voir l anatomie de l me La poup e gigogne qui ca che une v rit qui cache une autre v rit joue un r le symbolique dans ce polar qui va plus loin que la psychologie des
51. ue depuis la mort de Van Gogh de rater le prochain artiste important C est sur cette dichotomie que se joue le film sp cificit de l artiste et sa place dans la soci t Pour Jean Michel Basquiat l art est ph m re dessin l aide de sirop pour les cr pes tal sur une table de restaurant graffiti de phra ses sybillines sign es SAMO tableaux interchan geables promis l un vendus l autre Julian Schnabel dans Basquiat se livre aussi une satire du march des oeuvres d art la discussion avec une cliente qui demande d enlever le vert car elle n aime pas cette couleur l change avec le dirigeant de mus e qui on propose une r duction en sachant bien qu on r cup rera le tout plus tard Le film est d ailleurs construit sur la reprise en miroir de s quences ou d l ments de sc nes de l ascension de Basquiat vers la c l brit Ainsi la couronne dor e que voit au d but Matilde la m re de Jean Michel devant le Guer nica de Picasso devient un l ment du symbole de l enfermement de Basquiat dans cette c l brit les premi re et derni re rencontres avec Gina se passent dans un restaurant etc M me le plan du surfeur sur la vague en surimpression sur les immeubles newyorkais est repris en plus gros plan apr s le g n rique final Pour Schnabel Basquiat est un artiste d sar onn par sa trop rapide et trop grande c l brit Riche et c l bre Basquiat consid re les gens et les
52. ue Stanley Tucci et Joseph Tropiano en ont capt l essence Ce film rappelle Au Petit Marguery autre c l bration de l empire gustarif Cependant Big Night omet le d veloppement qui reste superficiel de personnages secondai res Quand une des invit es clate en sanglots ce n est pas pour amorcer une s ance de confessionnite aigu mais simplement pour an noncer My mother was such a terrible cookk De m me les braves minutes sans dialogue de la finale et la superbe accolade des deux fr res va lent plus que des mots On absorbe un silence de d ception de d f rence et de soulagement Pour crire un sc nario il faut peut tre savoir quand ne rien dire Genevi ve Royer BIG NIGHT tats Unis 1996 107 minutes R al Campbell Scott Stanley Tucci Sc n joseph Tropianc Stanley Tucci Photo Ken Kelsch Mont Sury Elmiger Mus Gary DeMichele int Tony Shalhoub Primo Stanley Tucci Secondo lan Holm Pascal Isabella Rosselini Gabriella Minnie Driver Phyllis Allison Janney Ann Campbell Scott Bob Prod Jonathan Filley Dist Alliance Tony Shalhoub et Stanley Tucci dans Big Night 4 Bound Un noir 90 Le mot Bound est polys mique Au pluriel le nom bound signifie limites L adjectif bound a au moins trois acceptions diff rentes On pense attach ensuite oblig et puis en route pour Les sc naristes Larry et Andy Wachowski Assassins n on
53. ui To Be or Not to Be Or Pacino n a nullement l intention de jouer les iconoclastes Son intention est de compren dre certe pi ce afin de voir comment elle peut clairer notre poque Pacino aime Shakespeare Son respect pour son Oeuvre st tel gut avant de modifier ou de rafraichir quoi que ce soit du texte il se rend Londres rencontrer Kenneth Russell paraissent en avoir d lib r ment mis plein la vue Baz Luhrmann dose ses effets avec un soin ind fectible soucieux de raconter une histoire d hier de toujours avec la passion et l exub rance d aujourd hui Il sait contr ler son inspiration ne va jamais jusqu au bout de son paroxysme et de sa surabondance Une v ritable force cr atrice se lit derri re chacun de ses plans Et en cherchant donner une version nouvelle originale de la pi ce de Shakespeare le cin aste se rend compte qu il a devant lui de quoi rendre un bel hommage la libert pers cut e la dignit de l homme Son film devient de par son sujet l ultime cri de r volte contre les into l rances et les sinistres absolutismes familiaux Malgr son d luge d images d une beaut difficilement contestable le cin aste australien sait utiliser ses cadrages avec pr cision et le d lire cin matographique n a pas lieu parce qu il a t circonscrit dans un r cit parfaitement con tr l Cela donne un film d une extr me beaut formelle o chaque plan est un r gal visuel aussi bie
54. ui n int resse plus qui n a plus d utilit est jet Il devient d chet perd toute valeur et surtout tout pouvoir de s duc tion Il est mis de c t marginalis b illonn Or Cronenberg et ses personnages pervertissent cette id e et transforment de fa on spectaculaire ces d chets en objets d un d sir renouvel et sublime Le d chet devient ainsi la nouvelle idole videmment cette nouvelle provocation de Cronenberg est minemment politique Car par extension il ny a pas que les objets ici les voitures accident es qui sont potentiellement trash Toute opinion d rangeante ou contesta taire si elle ne fait pas l affaire de la classe domi nante est imm diatement condamn e l exil bannie de la cit sans appel Son auteur est quant lui promptement trashis discr dit C est vrai dans les arts dans les sciences dans la politique et m me dans la vie quotidienne Avec Crash Cronenberg entreprend donc de s atta No 187 Novembre D cembre 1996 quer ce ph nom ne d puration et se permet de se poser les vraies questions sur ce qui est convenable et ce qui ne l est pas dans la soci t du prochain mill naire Exploitant sans r serve des tabous encore te naces Cronenberg fait donc de son dernier film une oeuvre o le d sir rotique na t de l inesth tique de la d formation et de l infirmit L inlas sable qu te de la beaut et de la perfection ca ract ristiques es
55. venirs d en fance se pr parent toutes les souffrances venir Certes ce pass voqu par flash back au ralenti et avec les accents nostalgiques d une chanson de Dalida se pr sente comme un instant de bon S quences heur un refuge un havre de paix Mais on d chante rapidement et notre sourire vire au ric tus Il faut dire que cette strat gie de la d stabi lisation est le syst me narratif dominant d Un air de famille On rit beaucoup puis on se rend compte que ce rire est peut tre un m canisme de d fense contre un sentiment d embarras Le dicton selon lequel il vaut mieux rire de certai nes situations plut t que d en pleurer n a jamais t aussi bien illustr En fin de compte apr s avoir ri beaucoup et parfois de bon c ur on se rend compte qu Un air de famille est en fait un film dur boulever sant C est un de ces films que l on reverrait inlassablement tant les situations sont vraies l criture fine et habile er les interpr tes tout simplement exceptionnels Petit film sans pr tention mais parfaitement r ussi Un air de fa mille est sans aucun doute l un des grands mo ments de l ann e cin matographique 1996 Carlo Mandolini UN AIR DE FAMILLE France 1996 109 minutes R al C dric Klapisch Sc n Agn s faoul Jean Pierre Bacri C dric Klapisch d apr s la pi ce d Agn s et Jean Pierre Bacri Photo Beno t Delhomme Mont Fran oise Sandberg Int Jean
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